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VOL. 16 N°l HIVER 1990 FAMILLES MONOPARENTALES BULLETIN DE LIAISON « Quand on n'a que l'amour à s'offrir en partage... » Jacques Brel Bullelin officiel de la Federation des associations de familles monoparentales du Québec 890 boul. René-Uvcsque Est, bureau 2320, Montréal H2L 2L4 (514) 2S8-5224

Jacques Brel - CDÉACFbv.cdeacf.ca/CF_PDF/1993_12_p2954_1990v16n01.pdf · 2007. 4. 23. · Jacques Brel Bullelin officiel de la Federation des associations de familles monoparentales

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  • VOL. 16 N°l HIVER 1 9 9 0

    FAMILLES MONOPARENTALES

    BULLETIN DE LIAISON

    « Quand on n'a que l'amourà s'offrir en partage... »

    Jacques Brel

    Bullelin officiel de la Federation des associations de familles monoparentales du Québec890 boul. René-Uvcsque Est, bureau 2320, Montréal H2L 2L4 (514) 2S8-5224

  • SOMMAIRE

    LE MOT DE LA PRESIDENTE 3Madame Marie-France Pothier nous livreur rapport succinctde sa participation aux deux rencontres organisées par ma-dame Violette Trépanier, ministre déléguée à la Conditionféminine et ministre responsable de la famille. La premièrerencontre réunissait les groupes de femmes et la seconde, lesgroupes familiaux.

    CARNET 5La directrice générale, en collaboration avec madame RenéeCondé Icart, nous fait connaître la vision 'nternationale duphénomène «Déplacements migratoires et incidences sur lesfamilles» telle que le révélait la Conférence internationale del'UIOF tenue à Athènes en octobre dernier.

    DOSSIER CHAUD 7Mémoire spécifique de la FAFMQ concernant l'Avant-projetde loi sur les services de santé etlcsservices sociaux remispour audience en commission parlementaire. La FAFMQ aégalement signé le mémoire conjoint des groupes de femmes.

    VIE ASSOCIATIVE 10Les familles monoparentales ont célébré collectivement laSemaine nationale de la famille à travers b Québec.

    CODE D'ÉTHIQUE 12Dire la vérité, dire toute la vérité, dire rien que la vérité?Voilà la question à laquelle sait si bien dire Lise Ashby.

    PROFIL MONOPARENTAL 13Fêtes d'hier à aujourd'hui, Colette Lepage-Viger nous offreses réminiscences de la vie familiale d'antan à celle defamille monoparentale d'aujourd'hui.

    BULLE JEUNESSE 15Lancement du concours de dessins, textes ou bandes dessi-nées auprès des enfants. Participez nombreux!Ginette Duphily nous raconte un événement signifiant dansla vie d'une adolescente.

    COIN LECTURE ET CULTURE 18Real Sirois nous convie à une dissertation sur les tenants dela discipline et ceux de la liberté et fait siennes les conclu-sions de l'auteur: «Les règles appellent la transgression; iln'est d'autre liberté que celle pour laquelle il nous faut lutter».Lise Ashby propose trois titres aux mordus de la lecture.

    EN VRAC 20Colette Lepage-Viger nous renseigne sur certaines publica-tions qu'elle trouve des plus intéressantes.Le Prix de la famille 1990 et le prix «Reconnaissance auxmunicipalités», initiative de la FUF, seront offerts aux ga-gnants choisis parmi les candidatures reçues avant le 20avril 1990.B

    Équipe de coordinationLise Ashby, Madeleine Bouvier, Lucie Dibuc,Colette Lcpage-Viger

    Rédactrice en chefMadeleine Bouvier

    RédactionLise Ashby, Madeleine Bouvier, Lucie D jbuc,Gilles Gagnon, Colette Lepage-Vigcr, Marie-France Po-thier, Céline Signori, Real Sirois

    Collaboration spécialeGinette Duphily, Renée Condé Icart

    Conception, mise en page et compositionGilles Gagnon

    Impression: RLQ

    Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du QuébecPremier trimestre 1990

    Reproduction permise en citant la source.Les articles signés n'engagent que l'opinionde l'aulcur-e.

    Une production de la Fédération des associations desfamilles monoparentales du Québec (FAFMQ)

  • mot de laprésidente

    R E N C O N T R E SGROUPES-ÉTAT

    Les groupes de femmes et les groupes familiaux ont rencontré lanouvelle ministre déléguée à la condition féminine et ministreresponsable de la famille, respectivement le 27 novembre et 1erdécembre

    Depuis quelques années,en novembre,la ministre déléguée à la Conditionféminine convoque les groupes defemmes à une rencontre où assistent lesministres responsables des dossiers quel'on porte et que l'on défend. Cettejournée se veut un moment d'échange,de discussion et un lieu pour faire valoirles revendications des groupes. Larencontre crée parfois de la frustrationpour les groupes qui y participent. Eneffet, nous sommes peu consultés surles thèmes à discuter et nous sommessoumis à un ordre du jour très strict.

    Mme Violette Trépanier, nouvelleministre déléguée à la Conditionféminine et ministre responsable de laFamille, a désiré connaître les groupesde femmes et les groupes familiaux.

    GROUPES DE FEMMESET MINISTRE

    Le 27 novembre 1989, une quarantainede présidentes de groupes de femmesont été conviées à présenter leur groupe«informellement» et en toute «intimité».

    Mais pour que 40 personness'expriment, il a fallu encore une foisappliquer un cadre d'animation trèsformel et une discipline très stricte.Comme organisme provincial trèsmajoritairement composé de femmeschefs de famille, la FAFMQ s'est faitconnaître et a fait état de la pauvreté desfemmes chefs de familles

    monoparentales, de leurs conditions detravail et également de la situationfinancière de la FAFMQ.

    Voici un compte rendu très succinctde notre intervention.

    La FAFMQ organisme familialprovincial regroupe quaranteassociations affiliées et rejoint plus de20 000 personnes dans les associations.Depuis 15 ans, la FAFMQ assure lapromotion et la défense des droits desfamilles monoparentales. Présentement,ces familles sont au nombre de 252 805dont 213 000 avec enfants mineurs auQuébec.

    FEMMESRÉCLAMENTLEUR DROITÀ UNE VIEDÉCENTE!

    La pauvretéOn peut constater que très souvent la

    pauvreté est la trame de fond de bien desdifficultés pour un grand nombre de cesfamilles. Cette pauvreté s'attaquemaintenant aux enfants. Puisque lesfamilles monoparentales sont de plus enplus pauvres et de plus en plus jeunes, ilest évident que leurs enfantss'appauvrissent aussi. Cette pauvretépeut s'expliquer de bien des façons, envoici quelques-unes:

    -par les pensions alimentaires peu,mal ou pas versées du tout

    -par le salaire des femmes quireprésente 60 % de celui des hommes

    -parlacarrièrematrimonialeàlaquelleles femmes consacrent une grandepartie de leur vie.

    Les conditions de travailEt que dire de la femme chef de famille

    sur le marché du travail. Si lors dumanage, la femme occupait un emploi àsalaire d'appoint, celui-ci devient dujour au lendemain le revenu principalde la famille. La plupart ne trouverontque des emplois précaires. Pour plusieursd'entre elles, ce sera la ronde infernalede l'aide sociale à un programme dedéveloppement de l'Emploi, àl'assurance-chômage pour revenu- àl'aide sociale et le cycle recommencera.Car au Québec, par manque de politique

    Familles monoparentales Hiver 90 Bulletin de liaison

  • de plein emploi, toutes les mesuresd'employabilité de la sécurité du revenuouvrent la porte à du «cheap labor»dont la précarité demeure le point fort.

    La situation financière del'organisme

    PourlaFAFMQ, un financement gelédepuis 4 ans empêche le développementde services pour répondre auxnouveauxbesoins et réduit les services existants.La perspective de régionalisation duMSSS remet en cause le financementdes organismes communautaires et nouscrée beaucoup d'insécurité.

    Nous avons fait connaître à la ministre,la réalité des femmes chefs de famille,leurs besoins et leur aspiration profondeà l'autonomie financière et à une viedécente pour elles-mêmes et leurfamille.

    La ministre, madame VioletteTrépanier, a paru sensible auxarguments apportés par les groupes defemmes. Mais pour lui permettre debien défendre les intérêts des femmes,les groupes devrontalimenter la ministrede façon régulière et demeurer vigilants,tout au cours de l'année, face auxmesures législatives qui touchentdirectement les femmes.

    GROUPES FAMILIAUXET MINISTRE

    Le 1er décembre 1989, la ministre,madame Violette Trépanier, rencontraitquatre des organismes familiauxprovinciaux dont la FAFMQ. LaFédération est la voix provinciale desassociations de familles monoparentales.La Fédération porte la problématique dela monoparentalité en tout temps et entout lieu.

    La monoparentalité évolue. Voiciles cycles de vie du parent unique:

    • vivre seul avec ses enfants, tout le temps,à mi-temps ou au quart du temps;vivre en famille recomposée, mariée,union de fait, avec les enfants de l'un, del'autre ou des deux;

    • vivre seul avec enfants adultes: quipartent, qui reviennent, qui repartent;osciller entre famille monoparentale/famille recornjrsée/famillemonoparentale.

    Telle est la vie avec tous les besoinsqu'elle génère!

    Les dossiers familiaux touchentdirectement nos membres et plusdurement que pour les autres famillesparce que nos familles sont parmi lesplus démunies:

    -les charges parentales sont pluslourdes parce qu'elles relèvent d'un seulparent;

    -les conditions de travail ne respectentpas encore le parent travailleur.

    Nommons, à titre indicatif, tous lesd o s s i e r s q u i i n f l u e n c e n tconsidérablement la vie des famillesmonoparentales et sur lesquels laFAFMQ doit réagir:La rupture du couple

    - la médiation familiale- la Loi du divorce- le Droit familial et le partage du

    patrimoine familial- le Service de perception automatique

    des pensions alimentairesLa pauvreté des famillesmonoparentales

    - l'aide sociale- les services de garde- le retour aux études- le retour sur le marché du travail- les normes minimales de travail- les programmes d'accès à l'égalité- l'assurance-chômage- la fiscalité

    Recherche- la garde conjointe et l'impact à long

    terme sur les enfants- la médiation familiale globale et son

    impact sur un partage équitable desbiens.

    Le parent seul, pauvre, seulpourvoyeur et seul responsable desenfants se débat dans une société qui luiest hostile. Les programmes sociauxmis sur pied pour venir en aide à cesfamilles, sont très exigeants dans leursnormes. Il en résulte que de nombreusesfamilles sontexclues de ces programmesalors qu'elles en ont un urgent besoin.Pensons au programme APPORT quin'est pas admissible à la famillemonoparentale à bas revenu qui reçoitune pension alimentaire.

    La FAFMQ existe aussi pour aiderles familles monoparentales à seregrouper en association, à développerun sentiment d'appartenance et desolidarité, à se donner des services

    d'accueil, d'entraide, d'écoute active,de formation et de croissancepersonnelle, à travailler de concert pourfaire changer les lois et les conditions devie afin de mieux répondre aux besoinsspécifiques des familles monoparentales.

    La FAFMQ a transmis à la ministreses réflexions sur le Plan d'actiongouvernemental 89-91 concernant lapolitique familiale. (Veuillez vousréférer à cet effet, au Bulletin de liaisonAutomne89,pp. 12et 13,qui faisait étatdes commentaires de la FAFMQ face auPlan d'action).

    Chacun des quatre organismesfamiliaux provinciaux ont présenté à laminisire, leur propre organisme avec sesobjectifs et ses priorités pour l'année89-90. Certains ont aussi fait part deleurs réflexions concernant le Pland'action 89-91, Familles en tête.

    Le consensus s'est vite établi surl'importance d'un financement adéquatdes organismes communautaires duQuébec, financement qui respecte lesobjectifs et l'autonomie des groupes.

    CONCLUSIONLa ministre a reçu avec beaucoup

    d'ouverture les communications desorganismes. Elle a signalé l'importancede travailler ensemble sur la politiquefamiliale de façon à lui permettre deporter avec force et appui, lesrevendications auprès du Conseilexécutif.

    Que sortira-t-il de ces rencontres,Groupes-État? Une ministre,titulaire de deux ministèresFemmes et Familles, pourra-t-elledéfendre les intérêts de l'un et del'autre sans devoir minimiser lesrevendications respectives dechacun des groupes?

    Depuis si longtemps la femmedans la famille devait se sacrifierpour le bien-être de la famille. LaCondition féminine subira-t-elle lemême sort?

    Un espoir demeure! La ministre,dans son d i s c o u r s , p r ô n el'autonomie de chacun desmembres composant la familleainsi que l'égalité des partenaires.Les groupes devront veiller à ceque ça ne demeure par un voeupieux. U

    Marie-France Pothier

    Bulletin de liaison Hiver 90 Familles monoparentales

  • carnet

    DÉPLACEMENTS MIGRATOIRES:INCIDENCES SUR LES FAMILLESÀ Athènes, les 23, 24 et 25 octobre

    avait lieu la conférence internationalede l'Union internationale des organis-mes familiaux dont le thème était «Dé-placements migratoires - Incidences surles familles».

    La délégation canadienne était com-posée de douze personnes dont six duQuébec. Grâce à l'appui financier duSecrétariat à la Famille et du Comitéquébécois de l'Union internationale desorganismes familiaux dont je suis laprésidente, j'ai eu l'occasion d'y parti-ciper.

    Conjointement à cette conférence,j'ai aussi assisté à la Commission desPolitiques familiales et Rôle des pou-voirs publics. Cette Commission estpré-sidée conjointement par la France et leQuébec représenté par monsieur AubertOuellet, Secrétaire à la Famille.

    Je ne vais pas personnellement vousfaire un résumé de cette conférence; jevais plutôt donner la parole à ma collè-gue Renée Condé Icart du Centre haï-tien d'action familiale qui faisait aussipartie de la délégation canadienne.

    Madame Condé Icart est très impli-quée au niveau de sa communauté,mais également très active au sein d'or-ganismes familiaux québécois. Nous laremercions donc de nous autoriser à re-produire le texte suivant:

    Excellente idée que celle d'organiserune Conférence internationale sur lesdéplacements migratoires à Athènes.L'omniprésence de l'histoire antique

    fait ressortir le fait que la migrationn'est pas un phénomène moderne (ex.l'histoire d'Ulysse) mais une donnéeconstante des peuples à travers les âges.De plus, la Grèce a connu une émigra-tion intense après la deuxième guerre etvit actuellement la stabilisation de sapopulation émigrée, le retour de mi-grants tout comme une immigration depays plus jeunes. C'est donc un vérita-ble laboratoire pour l'étude des phéno-mènes migratoires ainsi que des répon-ses apportées par les pouvoirs publics,les organismes communautaires et lesfamilles.

    Cette Conférence réunissait des délé-gués de trente-cinq (35) pays. Ces délé-gués provenaient surtout des organis-mes familiaux, mais aussi du secteurgouvernemental. Il faut noter une netteprédominance des délégués des payseuropéens. Certaines parties du mondeétaient peu ou pas représentées (Améri-que Latine, Caraïbes, Asie...) ou nette-ment sous-représentées (Afrique). Ma-

    dame Maria Teresa da Costa Macedo ad'ailleurs souligné la nécessité pourl'Union internationale des organismesfamiliaux de se «mondialiser».

    Pour une déléguée du Québec, doncde l'Amérique du Nord, où la vision estnettement différente, le point saillant aété ce contact avec la réalité euro-péenne des migrations, à savoir:

    - le renversement du mouvementséculaire des migrations après ladeuxième guerre : l'Europe qui avaitsurtout été une terre d'émigration deve-nue terre d'immigration;

    - la persistance de certains mythesnocifs comme:

    a) le caractère provisoire de migra-tions alors qu'en fait les migres restent;

    b)l'arrêt des flux migratoires quipourtant perdurent;

    - la grande inquiétude de l'Europeface à «l'arabisation»;

    - l'importance du thème des migra-tions de retour.

    Cependant, la question de l'intégra-

    Familles monoparentales Hiver 90 Bulletin de liaison

  • tion des immigrants a probablementdominé toute la conférence sans doute àcause du fait que les pays d'arrivée oud'accueil étaient dominants. Nécessitédonc de la participation des immigrés àla gestion sociale pour des causes prati-ques pour ne pas avoir «des sociétés àdeux vitesses». Au fond, la migrationest basée sur une stratégie du succès etdevrait donc être perçue comme unphénomène social pour une meilleuresociété. Pont entre deux réalités, lamigration devrait être un relèvement duniveau des pays d'accueil comme despays de départ.

    On pourrait avoir l'impression qu'ona beaucoup parlé de migrations et pasassez de familles et des membres desfamilles. Cependant, on a souligné lastratégie familiale à la base du phéno-mène. La démarche de partir est celle detout un corps, celui de la famille, mêmesi elle apparaît comme celle d'un indi-vidu. Une des principales recommanda-tions du congrès en a été celle invitantles États à accélérer la procédure duregroupement familial.

    Au fond, le vrai problème est peut-être que beaucoup de questions se po-sent encore au sujet des migrations et cedoute se reflète sur la dimension fami-liale du phénomène: parle-t-on d'iden-tité de langue, de culture, de religion,d'origine ? Quels types de liens conser-ver avec le pays d'origine ? Commentles immigrants s'adaptent-ils ?

    Je voudrais apporter ici une réflexiond'une sociologue grecque, madameLoubia M. Moussourou:

    «Explicitement ou implicitement, lamigration est de nos jours de plus enplus considérée comme se rapportant àla stratégie familiale. Comme point de

    départ, cette considération n'assure pasla solution aux problèmes socio-écono-miques et interculturels du processusmigratoire. Elle pourrait cependantconduire à cette solution - ce que lesconsidérations habituellement appli-quées ne semblent pas être». .

    Sur bien des points, le Québec estprobablement en avance sur bien despays quant aux réponses aux phénomè-nes migratoires. Cependant, l'ancienne-té du phénomène en Europe a entraînéune diversité de réponses dont certainespourraient être intéressantes à étudier.

    Enfin d'autres pays innovent et fontdes expériences qui mentent d'êtreconnues. Par exemple, la Côte d'Ivoireest un important pay s d'immigration enAfrique noire. Là-bas, ils ont instaurédes journées de dialogue entre les immi-grés et la population d'accueil.

    En conclusion, les migrations sontencore un phénomène mal connu, maisdont la dimension familiale retient deplus en plus l'attention. Le partage desexpériences est enrichissant et, dans cedomaine, le Québec a autant à recevoirqu'à donner.

    Il ressort donc de cette conférencequ'il est faux de prétendre que ce nesont que les pauvres qui émigrent,l'exode des cerveaux et des cadres est

    aussi très présent. Aussi, nous devonsnous souvenir que des gens n'ont paschoisi de quitter leur pays, mais y ontété poussés involontairement, soit àcause de difficulté politique, famine ouviolence.

    On choisit aussi d'immigrer pouraméliorer son sort, ce qui est positif;mais le fait que les familles sont souventséparées apporte aussi un aspect néga-tif. On se dit aussi qu'on reviendraquand on aura réglé nos problèmes, sauf

    Madame Renée Condé /cart

    que le retour au pays ne se fait à peu prèsjamais (en effet, 80% des immigrés res-tent ensuite dans leur pays d'accueil!).Ce mythe du provisoire empêche sou-vent les nouveaux arrivants de s'inté-grer à la communauté. Ils y vivent aussides problèmes importants d'identité; afinde s'intégrer plus facilement, doivent-ils renoncer à ce qu'ils sont à l'ori-gine?... Ma conclusion est qu'il n'y apas de solution facile à ce débat diffi-cile, mais que chacun de nous devrait ymettre de la bonne volonté.

    Je trouve que cette conférence étaitbien placée dans le temps puisque lethème choisi par le comité canadienpour la Semaine nationale de la famille1990 sera le «multiculturalisme». Sau-rons-nous alors profiter de cette occa-sion pour partager mutuellement nostraditions familiales? Souhaitons-le! •

    En collaboration:Céline Signori et Renée Condé Icart

    Bulletin de liaison Hiver 90 Familles monoparentales

  • dossierchaud

    MÉMOIRE DE LA FAFMQ CONCERNANTL'AVANT-PROJET DE LOI SUR LES SERVICESDE SANTÉ ET LES SERVICES SOCIAUX

    Présentation de l'organisme

    La Fédération des associations defamilles monoparentales du Québec(FAFMQ) est un organisme provincial,organisme de services et d'entraide,organisme d'éducation populaire etorganisme dépression et de revendicationqui regroupe dans tout le Québec 40associations dûment affiliées etplusieursautres en voie de l'être et rejoint plus de20 000 personnes dans les associationslocales. La FAFMQ assure la promotionetla défensedes familles monoparentalesdu Québec. Ces familles sont au nombrede 252 805 dont 213 000 avec enfantsmineurs.

    L'objectif fondamental delaFAFMQvise l'amélioration de la situationsocio-économique des famillesmonoparentales et, plus exactement, viseà leur prise en charge, par elles-mêmes,en vue d'atteindre leur autonomieaffective, psychologique et financière.

    La Fédération des associations desfamilles monoparentales du Québec sereconnaît comme agent de changementsocial.

    Agent de changement social auprèsde la population en général par sesécrits, ses prises de position dans lesmédias tant écrits que parlés et par saparticipation active aux colloques etcongrès qui touchent les famillesmonoparentales.

    Agent de changement social auprèsde la population et des gouvernementspar ses mémoires, avis et commentairessur les diverses politiques gouver-nementales qui touchent les familles et

    plus spécifiquement les famillesmonoparentales ainsi que par sa présenceà diverses commissions parlementaires.

    Agent de changement social par saparticipation aux recherches et travauxde chercheurs et chercheuses afind'approfondir la problématique de lamonoparentalité.

    Commentaires généraux suite à lalecture des «Orientations» et del'Avant-projet de loi sur la santé etles services sociaux.

    Parsaréforme.leMSSS veutréglerlecas des luttes internes et des velléités deprises de pouvoir aux différents paliersdu réseau face à l'autorité suprême. Ilveut régler le cas de l'ensemble desorganismes communautaires. Laconcertation, les coalitions, lesmanifestations, les campagnes desensibilisation et de visibilité auprès desdéputés ont fait fléchir à plusieursreprises le Gouvernement. Le MSSS, lagrande boîte, a donc chercher la façonde tenir en laisse tout ce beau mondedont il a pourtant bien besoin pouraccomplir sa tâche. Comment s'yprend-il ?

    Tout d'abord, il y va mollo envers lessyndicats. Les centrales syndicales ontdéjà un statut de partenaire égal dans lesnégociations collectives. Elles ne serontpas touchées par l'Avant-projet de loi.Leur pouvoir demeure entier, àl'intérieur des barèmes définis lors desconventions collectives. Elles conserventleur voix directe auprès du ministre.

    Le réseau pour sa part, est secoué de

    toutes parts. La régionalisationdemandée, à corps et à cris, est offerteavec des replis importants.

    En effet, les objectifs, les priorités, lesprogrammes-cadres et le financementproviennent toujours du ministère quien détermine lui-même les règles. Lesrégies régionales auront le pouvoir degérer l'enveloppe budgétaire rattachéeà l'application des programmes-cadresen vue d'atteindre les objectifs duministère. Les régiesrégionalesontdoncla tâche de voir à l'implantation desprogrammes-cadres, de distribuer lessubventions afférentes aux programmeset d'assurer une évaluation mesurablede l'atteinte des objectifs.

    Le MSSS se plaît à imiter le MEQ. Ila découvert l'utilité de gros ÇAcomposés de représentants trèsdiversifiés (qu'il appelle des partenairesassociés).!! élimineainsi la contestationcontre certaines mesures ministérielles,comme ce fut le cas lors de cohésionsd'intervenants et de petits ÇA bienimpliqués dans la problématique.

    Quand le ministère parle d'impliquerles partenaires du milieu, il englobetous les groupes pour la gestion, ce quiamène une grande disparité dansl'implication collective avec pourrésultat un nivellement desproblématiques spécifiques. Et pour latâche elle-même, le ministère veut ral-lier au réseau, les organismescommunautaires, les traitant comme sachose, son réseau de «cheap-labor».Voilà donc ce que le MSSS a inventépour contrer la montée grandissante des

    Familles monoparentales Hiver 90 Bulletin de liaison

  • organismes communautaires luidemandant du financement. Il récupèrel'apport précieux des organismescommunautaires tout en changeantcomplètement la philosophie desgroupes. Les mesures d'employabilitédu MSSR ont trouvé leur parallèle dansle «cheap-labor» des organismescommunautaires au service du réseauavec la différence que ce ne sont pas lespersonnes qui sont rémunérées à labaisse mais l'organisme qui doit se plieraux exigeances du réseau.

    Plût au Ciel que nous fassions fausseroute et que ce ne soit pas là lesintentions du MSSS !

    La réforme proposéeLa réforme du MSSS en ce qui

    concerne les organismescommunautaires se résume plusspécifiquement dans cinq pages de textedu document Orientations et sixdispositions dans l'Avant-projet de loisur les services de santé et les servicessociaux, les articles 228 à 233inclusivement.

    C'est peu et c'est trop. C'est uneremise en question de la vocationpremière des organismescommunautaires, c'est une ingérencedans le rôle politique des organismes quidéterminent eux-mêmes leurs objectifs,leurs priorités et leurs moyens d'actioncollective pour répondre aux besoins deleurs membres.

    « II n'appartient pas au ministère detracer le cadre d'activitécommunautaire. »l Mais pour lesorganismes communautaires quicomptent être financés par le MSSS,celui-ci définit les critères definancementquis'appliquerontaux seulsorganismes qui mènent des activités dansle secteur de la santé et des servicessociaux. Cette définition « englobel'éventail des activités des organismescommunautaires: prestation de services,entraide, représentation des intérêts,défense des droits.(...) Les organismescommunautaires acquièrent le statut departenaires associés à la poursuite d'unobjectif commun: l'amélioration de lasanté et du bien-être de la population. »2

    La FAFMQ souscrit aux principes deconcertation et de collaboration avec leréseau, aux principes de reconnaissance

    des organismes communautaires et deleur expertise par un financement plusadéquat. Mais entre les principes et laloi, il y a un monde de différences.

    La loi veut annuler le financement detous les organismes communautaires quine se plieront pas aux exigencesnouvelles du ministère. Et elles sontgrandes les exigences! On réclame, niplus ni moins, que les organismescommunautaires se fassent hara-kiri,qu'ils renient leurs orientations, leuridéologie et leurs activités pour devenirl'enfant soumis et serviable desprogrammes-cadres décidés par leministère.

    Pourtant les groupes travaillent aubien-être de la communauté mais gleurfaçon. Ils méritent d'être subventionnéspour leur apport réel à la société. Et ilsméritent d'être respectés et de se fairereconnaître financièrement pour £êqu'ils §gnt.

    Il faut que le Gouvernement soitconscient que les organismescommunautaires ne vivent pas de l'airdu temps. Pour bien remplir la tâchequ'ilsont définie selon leurs orientationset leurs objectifs bien centrés sur lesbesoins du milieu, ils ont besoin desubvention de fonctionnement. Lesbénévoles, tant usagers-ères queparticipants-es, doivent être assurés-esde la bonne structure de fonctionnementde l'organisme où elles et ils oeuvrentpour assurer le succès de leurs activitésd'entraide et de support.

    Une subvention de fonctionnementne peut provenir du budget régionalafférent à l'application de programmes-cadres.

    LaFAFMQ, commeorganisme provincialse reconnaît dans l'art.232 de l'Avant-projetde loi sur les servicesde santé et les servicessociaux.

    « 232. Le ministrepeut, conformémentaux règles budgétairesa p p l i c a b l e s ,subventionner leso r g a n i s m e scommunautaires quis'occupent pourl'ensemble du Québec,

    de la défense des droits ou de lapromotion des intérêts des usagers desorganismes communautaires ou de ceuxdes bénéficiaires ».

    En effet, la FAFMQ assure auxgroupes sociaux et à toute la communautéla possibilité de mieux saisir la situationde monoparentalité.

    FAFMQ et système scolairePar sa participation au Congrès de la

    Fédération des commissions scolairescatholiques du Québec ou encore à celuide l'Alliance des enseignants, laFAFMQ ouvre le dialogue entre lesenfants du divorce, leurs parents etl'école.

    FAFMQ et système de santéAux colloques de la Fédération des

    CLSC,de la Corporation des travailleurssociaux du Québec et de l'Associationdes centres de services sociaux, laFAFMQ est mieux placée que lesfamilles elles-mêmes pour établir ledialogue. Elle parle d'égal à égal avecces organismes. Les informations qu'ellefournit sur leurs clientèles respectivessont accueillies avec une ouverture quene saurait avoir le «cas par cas» curatifd'une usagère et de l'intervenantinstitutionnel.

    FAFMQ et système juridiqueLa FAFMQ, par sa participation entre

    autres, aux journées d'étude del'association des avocats de l'aidejuridique et à divers comités, fait état del'incompréhension et de la confusionqui souvent teintent les premières

    La FAFMQ recommande que le soutienfinancier aux organismes communautairesdemeure un service hors réseau, qu'ilprovienne directement du ministère.

    La FAFMQ demande que les rapportsf i n a n c i e r e t d ' a c t i v i t é s d e so r g a n i s m e s c o m m u n a u t a i r e ssubventionnés parle MSSS, demeurent lescritères d'évaluation de la qualité desactivités faites en vue d'atteindre l'objectifd'amélioration de la santé et du bien-êtrede la population impliquée.

    8 Bulletin de liaison Hiver 90 Familles monoparentales

  • consultations entre la femme démoliepar la rupture et l'avocat qui veut tropvite lui expliquer le processus judiciairede sa cause.

    FAFMQ et recherchesLa FAFMQ, consciente de 1 ' évolution

    de la monoparentalité se tient à l'affûtdes recherches récentes et des nouvellestendances sociales sur la question pourassurer l'arrimage entre ce que viventles familles monoparentales et ce versquoi elles se dirigent.

    C'est par le Colloque sur lamonoparentalité, mis sur pied en 1986par la FAFMQ que s'est fait sentirl'importance de cette mise en commun.De fait, il faudrait qu'un colloque decette nature soit organisépériodiquement pour que tous-tés lesintervenants-es, incluant au premier titreles familles monoparentales, soient aufait sur la question pour en retirer leseffets bénéfiques qui s'y rattachent.On ne saurait oublier que toute remiseen question apporte des effets positifsquel que soit le traumatisme qui l'a faitnaître.

    FAFMQ et système législatifLes familles monoparentales tentent

    par tous les moyens de se sortir de leurpauvreté, de leur dépendance affective,psychologique et financière, envers etcontre des lois et règlements quisouvent annulent les bénéfices pourlesquels ils ont été édictés. Les mille etune cases des programmesgouvernementaux tentent d'éliminerles familles-mêmes qu'elles devaientaider. À cause de la complexité de leursproblèmes et de leurs besoins, lesfamilles monoparentales les plusdémunies doivent faireappel àplusieursprogrammes à la fois pour se retrouverfinalement éliminées du système.

    C'est pourquoi, la FAFMQ a la tâchede faire les pressions et revendicationsauprès des gouvernements concernantles législations qui répondent trèsinadéquatement aux besoins quandelles n'en suscitent pas de nouveaux.

    FAFMQ et organismes du milieuLa FAFMQ, par son expertise de la

    monoparentalité, par son expertise duvécu de ses membres comme

    associations et comme individus, parson expertise des structures defonctionnement de ses groupes locaux,par son expertise de rapports de travailavec les différents groupes, lesorganismes institutionnels et lesgouvernements, est fortement sollicitéecomme personne-ressource auprès detout groupe (public ou privé, médiatiqueou institutionnel) qui fraie avec laproblématique et à plus forte raisonauprès de tout groupe qui veut formerune association de famillesmonoparentales.

    Voilà, en quelques mots, le rôleexterne delà FAFMQ. Et à notre avis,ce rôle répond aux critères definancement du ministère selon l'article232 de l'Avant-projet de loi sur lesservices de santé et les servicessociaux.

    C'est sa vision globale de lamonoparentalité ainsi que saconnaissance du cycle de la rupturecomprenant les pertes à assumer et ladémarche de croissance à entreprendrepour atteindre l'autonomie affective,psychologique et financière, qui luipermettent de bien remplir ce rôle.

    Mais la FAFMQ a aussi un autrerôle, rôle interne celui-là, qui consiste àinformer, à former et à apporter unsoutien technique à ses associations-membres. Son rôle interne estprimordial pour deux raisons. Ilalimente la FAFMQ sur le vécu réel desfamilles monoparentales et lui permetainsi de transmettre à l'extérieur lavision globale de la vie associative desfamilles monoparentales. De plus, sonrôle interne démontre que la FAFMQ estplus qu'un regroupementd'organismes. Elle joue un rôle-moteurdans la croissance associative desmembres. Par le support technique et laformation qu'elle dispense, elle habiliteles associations à mieux se structurer età mieux fonctionner en tantqu'association, à intervenircollectivement sur leurs conditions devie et à développer leur potentiel entant qu'interve-nant-e dans leur grouperespectif.

    C'est ainsi que la FAFMQ alimenteet est elle-même alimentée par la baseformée de ses associations-membres.

    Celles-ci ont développé dans leur

    groupe un sentiment d'appartenance etde solidarité et se sont donné desservices d'entraide et de support face àlarupturede leur projet de vie communeet dans leur démarche de réorganisationd'un nouveau mode de vie. Ceregroupement d'accueil et d'appuimoral se veut le soutien des personnesdans une démarche collective derepriseen charge d'elles-mêmes en vued'atteindre une autonomie affective,psychologique et financière.1-Orientations MSSS p.822-idem

    L a F A F M Qrecommande que soitabandonnée l'option dene subventionner leso r g a n i s m e scommunautaires quesur leur seuleimplication dans lesprogrammes-cadres duministère.

    la FAFMQ demandeune reconnaissancef i n a n c i è r e d e so r g a n i s m e scommunautaires, pource qu'ils sont, par unesubvention récurrentede fonctionnementpour leur apport réel àla société par la misesur pied d'activitésvisant la santé et lebien-être de lapopulation impliquée.!

    Familles monoparentales Hiver 90 Bulletin de liaison

  • vieassociative

    F r

    LA FAMILLE EST CELEBREE

    Pour une cinquième année consécutive, la Semaine nationale de la famille est fêtée auQuébec.

    Onze régions ont été actives, soixante-douze organismes se sont impliqués dans 147 typesd'activités.

    Ces données proviennent du Comité québécois de la S.N.F., selon les comptes rendus re-çus des groupes participants.

    Qu'en est-il des famillesmonoparentales ?

    La FAFMQ a participé activement àla Semaine nationale de la famille enorganisant avec ses associations-mem-bres le Rallye monoparental provincialle dimanche 8 octobre.

    Ce grand rassemblement, région parrégion, débutait à 8 h. dans la région duBas-Saint-Laurent. Une messe, suivied'un déjeuner communautaire, a étéorganisée par les trois organismes del'endroit: l'association Eau-Vive deMont-Joli, l'association l'Amicale deSainte-Anne-des-Montsetl'associationContre Vents et Marées de Chandler.

    La région du Lac Saint-Jean prend larelève à 11 h. en se rassemblant autourd'un brunch familial organisé par les

    associations de familles monoparenta-les suivantes: L'éveil de Saint-Félicien,La relance de Dolbeau et l'Oasis duBonheur de Chibougamau.

    Le flambeau est repris à 13 h. par lesdeux régions de Québec. Appalaches-Québec participe par des activités quivarient d'une association àl'autre. L'as-sociation de familles monoparentales deSainte-Foy a organisé une randonnéepédestre et pique-nique au Lac Simon;l'association Parents uniques de Saint-Romuald a préféré un brunch familialsuivi d'une randonnée aux sentiers de lanature à Saint-Romuald. L'associationdes familles monoparentales de LaChaudière organisait des parties de car-tes familiales et l'association des fa-milles monoparentales de Lévis frater-nisait autour d'un brunch familial.

    Pour sa part la région Laurentides-Québec se donnait rendez-vous à Du-chesnay pour un pique-nique familial

    avec rallye pédestre, jeux, visite guidéedu Centre d'interprétation de la nature,visite de l'exposition et film d'anima-tion pour les jeunes.

    Trois autobus ont été nolisés pourassurer la participation des six associa-tions de familles monoparentales: l'as-sociation de Saint-Mathieu, Parentsuniques de Limoilou, Nouveaux-Sen-tiers, le Carrefour familles monoparen-tales Charlesbourg, le Carrefour fa-milles monoparentales Portneufetl'Ho-rizon de Sainte-Ursule.

    Le relais passe, à 15 h., à la régionMauricie/Bois-Francs/Lanaudière. Lesdeux associations de Shawinigan, ASDSShawinigan et Femmes, chefs de foyer,se regroupaient pour une journée pleinair familiale. La journée plein air fami-halea aussi été le choix de l'associationADISEP de Drummondville. Pour sa

    10 Bulletin de liaison Hiver 90 Familles monoparentales

  • vie associative... vie associative ... vie associative... vie associative... vie associative...

    part l'association Femmes, chefs defamille de Juliette a célébré la famillemonoparentale par un pique-nique fa-milial avec jeux et activités diverses.

    La région de la Montérégie entre dansla ronde à 17 h. L'association BonjourSoleil de Beloeil organisait, à cet effet,un souper communautaire avec les en-fants.

    Dernière étape du rallye, 20 h. Larégion de Montréal ferme le bal par unfeu de camp au Parc Ahuntsic. Septassociations de familles monoparenta-les ont été conviées à l'événement:Amitiés Nouvelles de Lasalle, Ano-Sep,L'Intervalle de Repentigny, MonovieAhuntsic, Parents uniques Laval, leRSDOde Pierrefonds etRe-Nou-Viede Châteauguay.

    Certaines de nos associations et co-mités régionaux ont de plus, participé àd'autres festivités ou manifestationsdans le cadre de la Semaine nationale dela famille.

    Femmes, chefs de famille de Joliette:Pièce de théâtre, « Une famille parmitant d'autres ». Concours de dessinspour les enfants des membres.

    Entracte Sorel-Tracy: Conférence depresse mercredi 4 octobre 89 - afin defaire connaître à la population quel-ques-uns des problèmes auxquels les

    familles monoparentales sont confron-tées.

    L'association des familles monopa-rentales de Saint-Hyacinthe tient unkiosque d'information au centred'achatles 5 et 6 octobre 89.

    RAME (Réseau d'appui aux famillesmonoparentales de l'Estrie):

    - anime un atelier sur la monoparenta-lité dans le cadre d'un colloque organi-sé par les organismes familiaux de la ré-gion.

    - organise une conférence donnée parMme Francine Nadeau et intitulée«Mon ami Antoine a un nouveau papa».

    La Source de Victoriaville organiseune journée familiale (marche, parade,dîner-santé, pièce de théâtre, amuseurspublics) en collaboration avec d'autresorganismes du milieu.

    La région Laurentides-Québec or-ganise une conférence de presse pourannoncer le rallye provincial et faireconnaître les associations de famillesmonoparentales, leurs actions et pro-grammation 89-90

    Le RSDO et la FAFMQ en collabo-ration avec le CLSC Pierrefonds organi-sent une soirée-rencontre, sur le thèmeFamilles recomposées, avec présenta-tion du film Singulier - Pluriel, suivied'ateliers d'échange.

    L'auteure du livre Une deuxièmeMaison pour /' amour, Mme Diane Ger-main a animé la période de questions.

    Kiosque d'information par le RSDO,le 8 octobre à la Bibliothèque intermuni-cipale et jeu familial dans secteur jeu-nesse.

    La région Mauricie/Bois-Francs/Lanaudière a préparé un communiquéde presse annonçant la Semaine natio-nale de la famille et incitant toutes lesfamilles à fêter pour permettre aux en-fants de s'ouvrir à la vie, à l'amour, à lacréativité et pour rassembler toutes lesfamilles dans la paix et la joie.H

    En 1990, comment célé-brer la famille? Lesretombées des manifesta-tions de cette année nousdonnent un avant-goût dece que pourrait être laSemaine nationale de lafamille d'octobre 1990.

    Voyons-y !

    Familles monoparentales Hiver 90 Bulletin de liaison 11

  • Dire la vérité, toute la vérité, rien quela vérité ? Est-ce là la meilleure ligne deconduite à adopter avec nos enfants,surtout en période de crise ?

    Bien souvent, trop souvent, les en-fants se sentent coupables du divorcede leurs parents. Leur dire ce qui sepasse «avant» peut-il lesaideràpasserà travers ces moments difficiles ?

    Qu'est-ce que dire la vérité ? Diren'importe quoi, n'importe quand, sousprétexte que c'est la vérité ? Je ne croispas. Parler en mal de «l'autre», blesserl'enfant en racontant n'importe quoi,n'importe comment, sous le coup de lacolère, de la frustration, n'aide personne.

    Peu importe ce qui arrive entre lesconjoints, chacun demeure le parent del'enfant et ce lien doit être privilégié.J'ai été trompée, trahie dans ma con-fiance, dans mon amour. J'ai, il mesemble, tout tenter pour maintenirnotre union. J'ai échoué et je dois vivreseule. Seule, c'est déjà pas mal dur.Mais seule avec les enfants, ça compli-que les choses !

    Je me sens frustrée, rejetée, trahie,coupable (oh combien coupable ! ) encolère, humiliée et j'en passe.

    Je dois me reprendre en main, organi-ser ma vie, trouver un équilibre, me re-trouver.

    Toute seule, déjà, c'est difficile !Mais avec les enfants qui sont aussi

    déboussolés, ça devient franchementpénible !

    Nous n'avions jamais parlé ouverte-ment de nos problèmes conjugaux avecles enfants. Au contraire, nous avonssoigneusement évité toute discussiondevant eux. Bien sûr, ils sentaient quequelque chose n'allait pas, mais ils nesavaient pas quoi.

    coded'éthique

    LA VERITE

    Un beau soir nous nous sommes tousréunis au salon (mon ex, les enfants etmoi). Nous avons appris aux enfantsque ça n'allait plus dans notre couple etque la meilleure solution pour tous étaitque nous nous séparions.

    Il n'y a pas eu de pleurs, de cris, decrises. Malheureusement, les deux en-fants se sont repliés sur eux-mêmes etj'ai dû mettre beaucoup de temps etd'énergie pour renouer avec eux.

    Les enfants sont des êtres humains.Doit-on leur taire certaines choses?

    De cette expérience vient ma certi-tude qu'il faut dire la vérité aux enfants.

    Pas sous la forme : l'autre c'est un ci,un ça, mais il faut leur faire partagernos sentiments: j'ai mal, je suis triste, jesuis en colère...parce que ça ne va pasbien entre papa et moi. J'avais mis cinqans à admettre que la seule solutionpour notre couple était de rompre. Lesenfants n'ont partagé que quelques mi-nutes de cette longue quête.

    Pour arriver à les rejoindre, je me suisobligée (ce n'était pas facile, j'avais silongtemps caché mes émotions) à ex-primer au fur et à mesure les senti-ments, les émotions que j'éprouve: au-jourd'hui, je suis triste parce que je me

    sens seule même si vous êtes là; oubien, j'ai peur de ne pas savoir bienprendre toutes les décisions; et puis, deplus en plus souvent, je me sens en paix,je suis contente de moi, j'ai réussi tellechose. Sans toujours entrer dans lesdétails, j'essaie de dire la cause, surtouts'il s'agit d'une émotion négative, afinqu'ils sachent qu'ils n'en sont pas res-ponsables.

    Dire la vérité ? Oui, la dire sur nosémotions, nos efforts pour garder lafamille unie, avant. La dire sur nossentiments, nos échecs, nos victoires,après.

    Dire toute la vérité ? Je ne crois pas.Les enfants ont besoin de savoir que larelation entre les parents va mal. Ilsdoivent savoir qu'ils ne sont pas res-ponsables de cette situation. Mais dé-truire l'autre n'est pas la solution.

    Dire rien que la vérité ? Oui. Car ilsnous connaissent et vont vite devinerqu'on les mène en bateau, même si,dans notre esprit, c'est pour une bonnecause.

    Alors, on prend le chemin délavé-rite?!

    Lise Ashby

    L'amour commande lavérité. Sans vérité iln'y a plus de respectet donc plus d'amourvéritable. G.G.

    12 Bulletin de liaison Hiver 90 Familles monoparentales

  • profilmonoparental

    RÉMINISCENCES.Voyage dans le temps... de Rigaud... à Rimouski,

    en passant par Rivière-du-Loup

    J'essaie de scruter mes souvenirs pourvoir si le temps des fêtes d'hier étaitvraiment plus heureux, plus joyeuxqu'aujourd'hui. Pas tellement plus,pour moi. Sans doute l'esprit était-ildifférent, dépendant des époques de mavie. Cette période de l'année a suscitéchez moi des moments effrayants decontradictions et de tourments intérieursqui semblent se dissiper avec l'âge et lasagesse. Pour ce qui est de l'offrandedes cadeaux, j'ai toujours eu le coeurplus grand que le porte-monnaie, ce quime cause des embêtements dans leschoix et la générosité. Autre contradic-tion, pour ne pas dire contrariété, j'au-rais voulu avoir le don d'ubiquité pourpouvoir me trouver à plusieurs endroitsà la fois afin de faire plaisir à tous ceuxqui, me semblait-il, auraient aimé maprésence auprès d'eux, à leur conve-nance, ma mère, mon frère ou mesbeaux-parents ? Comment faire le bon-heur des uns, sans faire de la peine auxautres? Voilà le dilemme! C'est pour-quoi je n'ai pas réussi, depuis l'âge adulte,à retrouver au fond de moi, les vraiesjoies de l'enfance, alors que je n'avaispas de choix à faire car mon frère etmoi étions les deux seuls petits- enfantsde la famille des deux parents.

    « Qui prend mari, prend pays » disait-on autrefois. Les traditions familiales etles coutumes viennent avec.

    Lorsque nous avons « fondé un foyer »,à Montréal, à la fin des années 50, début60, les traditions familiales étaient soli-dement ancrées dans ma belle-famille,comme chez plusieurs autres, d'ailleurs.Ma belle-mère vivait encore dans sa

    maison. Ses enfants étaient tous mariés.Noël, fête religieuse, se fêtait chacunchez soi à sa façon. Elle recevait sescinq fils et leurs familles au Jour de l'an.Longtemps à l'avance, les deux fem-mes, mère/fille s'affairaient au grandménage, à la décoration, à la préparationdes victuailles et à la confection des bas,mitaines, tuques pour les petits- enfants.

    Le menu, toujours le même, savou-reux et traditionnel, soit la soupe, tour-tière, ragoût de pattes et boulettes, dinde,petits pois numéro 2, farce, pommes deterre pilées et crémeuses, gâteauxd'Evangéline, aux fruits, roulé à la con-fiture, gâteau des anges garni de crèmefouettée et de morceaux d'ananas entre-lacés de cerises rouges et vertes. Aprèsle repas, se faisait la distribution desétrennes, certaines consistaient en depetits tours, emballés par les enfants,tels morceaux de bois ou autres babio-les pour mettre de la gaieté dans l'air.

    Quelques années après notre mariage,la maison paternelle fut vendue. Mabelle-mère décida de transmettre le droitd'aînesse à son fils aîné pour qu'il per-pétue la coutume «sacrée» de réunir lafamille au Jour de l'an. Pour certains,c'est la seule occasion de se voir durant

    l'année. Le pattern se ressemble. Lesfemmes préparent le repas, font le ser-vice, lavent la vaisselle en papotant tandisque les hommes, oncles et neveux, jouentaux cartes à l'argent. Les autres regar-dent le football américain ou la reprisedu Bye Bye à la télé. C'est une chanceexceptionnelle de se réunir, mais à monhumble avis, la chance est ratée devraiment se rencontrer fraternellement.Chacun se garde soigneusement de selivrer, on se limite aux quelques ques-tions habituelles: ça va toi ? Travailles-tu toujours au même endroit ? Commetu as grandi, pas déjà au secondaire? Ondirait que tu as engraissé ou maigri(selon le cas). Les belles-soeurs exami-nent leurs toilettes et celles de leursenfants respectifs. Malgré tout, j'atta-chais beaucoup d'importance à cette fêtefamiliale qui s'est interrompue brus-quement pour moi après 27 ans. Lespremières années après ma séparation,j'en ai ressenti une telle nostalgie,même une certaine détresse, jusqu'à ceque j ' en vienne à réaliser qu'une rupture

    Familles monoparentales Hiver 90 Bulletin de liaison 13

  • entraîne aussi la perte de plusieurs êtreschers.

    Laissez-moi vous dévoiler un desmoments les plus exaltants de ma vie.Le 19 décembre 1961, comme des roismages, nous nous rendions à la crèchede la Miséricorde cueillir le plus beaupoupon du monde, que nous avionschoisi la veille. Suite à une longue pé-rioded'attenteetd'espérance, enfin notrerêve se réalisait II neigeait à plein cieletnos coeurs étaientremplis d'allégresse.Ce fils qui fut le nôtre et dont j'ai prissoin comme la prunelle de mes yeux,nous a procuré tant de joie. Il a été unbon enfant. Mon bonheur a connu sonparoxysme à cette période des fêtes.

    Chacun s'arrachait ce bébé jouffluqui allait à tous, sans distinction. Avecun peu de retenue, je m'étais passé cetteréflexion «un jour bientôt, ce sera moi lavraie mère». Aujourd'hui, lorsque jepasse la porte d'entrée du Centre hospi-talier Jacques-Viger, qui a changé devocation, autrefois l'Hôpital de la Misé-ricorde, cette image heureuse me re-vient à l'esprit et je fais un acte de foi,d'espérance et d'amour pour que ce filsà qui j'ai donné le meilleur de moi-même, soit heureux. Je remets à Dieu lesoin de le porter et de le protéger, puis-qu'il est maintenant un adulte.

    Je recevais pour le réveillon jusqu'àce que la maison se vende, que l'oncleEmile décède, que le vent tourne et lescoutumes aussi. Durant plusieurs an-nées, alors que nos enfants étaient jeu-nes, nous allions réveillonner à Rigaud,chez la tante de mon mari. Nous étionsaccueillis par les «châtelaines» d'unemaison seigneuriale plus que centenaired'une rare beauté. Le rêve, la magie,l'éclat. Dans un décor féerique, avecun sapin aux milliers de glaçons, commeje n'en ai jamais vu d'aussi beaux, descadeaux éblouissants par leurs emballa-ges extraordinaires. Nous passions lanuit de Noël comme par enchantementAprès la messe de minuit, nous parta-gions un réveillon digne des plus grandshôtels, du champagne auSaint-Honoré.Déjà en octobre, je préparais les habitsde nos petits princes. Les enfants ducousin avaient le même âge que lesnôtres. Chaque année le miracle de lanaissance du petit Jésus nous laissait

    entrevoir une année de bonheur. Deretour à la maison, le père Noël s'étaitarrêté durant notre absence pour allégerson sac.

    Or voilà qu'il y a sept ans, les récep-tions sacrées du temps des fêtes se sontenvolées avec l'institution « sacrée dumariage », du moins pour moi. «Autrestemps, autres moeurs». Celui qui glori-fiait la famille faisait table rase de sapropre famille.

    Nos enfants ont grandi, ils ont deschoix à faire. Ils n'ont pas à perpétuerles traditions et peuvent aménager leurtemps des fêtes à leur guise. L'impor-tant c'est qu'ils soient heureux et serappellent parfois les bons momentspassés en famille autrefois.

    Depuis trois ans, ma fille a dû s'éloi-gner à cause de son travail. Elle insistepour que j'aille passer les fêtes chez elleà Rivière-du-Loup et que je prépare unréveillon tout à fait traditionnel. Ellevisitait une personne âgée depuis sonarrivée là-bas, avec qui nous avons fêtépour la dernière fois l'année dernièrepuisqu'il a été rappelé par le Père.

    Coïncidence, ce monsieur avait unlien éloigné de parenté avec la grand-mère. Puissions-nous lui avoir procuréquelques douceurs à la fin de sa vie.

    Durant plus de 25 ans, nous avonsrompu la tradition une seule fois, au jourde l'an, pour aller chez mon frère, monseul frère à Rimouski. Je m'étais senti

    coupable et comme pour me faire par-donner, j'avais cru bon écrire une lettreà chacun pour m'en excuser et offrirmes voeux particuliers. Je passe main-tenant les premiers jours de l'année chezmon frère à Rimouski, où je partage enfamille, avec mes neveux et nièces etleurs enfants, le branle-bas du tempsdes fêtes. L'acceptation du changementa peu à peu fait place à la nostalgie etje me réjouis que mon frère ait la chanced'avoir une famille unie.

    A l'aube de 1990, quel lien y a-t-ilavec ces réminiscences du temps pas-sé? Des liens de reconnaissance sansdoute, envers ma belle-mère que je n'aipas remplacée et qui suit les années.Elle aura donc 90 ans le jour des Rois.Je désire surtout perpétuer l'essentiel etpartager avec tous ceux qui m'entou-rent des vraies valeurs spirituelles, fra-ternelles et filiales. C'est aussi la grâceque je vous souhaite en ce temps descommencements, des recommence-ments. Que cette nouvelle année nouspermette à tous d'emmagasiner d'heu-reux souvenirs qui nous berceront dansla vieillesse, pas si loin après tout, carle temps passe si vite. •

    Colette Lepage-Viger

    14 Bulletin de liaison Hiver 90 Familles monoparentales

  • bullejeunesse

    J'cours lesconcours...

    De beaux prix àgagner:des revues Hibouet Coulicouainsi que deslivres/jeunesse *

    Hé les jeunes!Participez ànotre grandconcours!

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    * Les prix sont une gracieuseté des Éditions Héritage Inc.

    FAFMQ

    Familles monoparentales Hiver 90 Bulletin de liaison 15

  • îIANNIVERSAIRES PIC'a fait presque un an que je ne les ai

    pas revus. La dernière fois, c'était auparty de Noël à la polyvalente. J'aipeur qu'ils m'aient oubliée. Je me faissi souvent une fête en pensant à desretrouvailles, mais ils ne m'appellentpas. S'ils tenaient à moi, il me semblequ'ils m'écriraient. Je ne comprendspas.

    Cette année, j'ai eu beaucoup dedifficulté à m'adapter à ma nouvelleécole. Je ne voulais me lier d'amitiéavec personne. J'avais trop mal. Jem'ennuyais de ma gang. Je ne l'aijamais dit à ma mère, mais je lui en aivoulu. Elle n'avait pas le droit.

    J'ai tout de même revu mes grandeschums. Elles me donnaientrendez-vousà mi-chemin entre nos deux écoles,puis on allait prendre un café dans unrestaurant. Chaquefois, j 'étaiseuphorique comme si tout allaitrecommencer. Je me disais que ma mèrechangerait d'idée, qu'on retourneraitvivre dans notre ancien quartier. Je luidisais que les problèmes que je luicausais à la maison et à l'école allaientse régler si on retournait chez nous. Jelui avais même démontré que mesnotes en sciences avaient baissé et queje ratais ainsi toutes mes chances deréussir ma carrière de chimiste.

    Mon ancien prof de chimie, M.Rivard, était diplômé d'une grandeuniversité américaine. Je me sentaisprivilégiée de lui parler aussi souventaprès les cours. J'étais véritablementhypnotisée par toutes sesconnaissances. Je lui avais déjà confiémon projet d'une carrière scientifique,et il m'avait fortement encouragée àpoursuivre dans cette voie.

    J'aurais aimé parler de monadmiration pour lui à mes nouvellescamarades de classe, mais je sentaisbien que leurs moqueries n'auraientpas tardé. Je ne voulais surtout pas leslaisser détruire son image. De toutefaçon, je n'osais plus en parler à mesanciennes chums qui trouvaient ridicule

    que je me pâme pour un homme quiavait l'âge de mon père. N'y tenantplus, j'avais donc décidé de lui écrire.

    Les mois ont passé. Mon rêve de lerevoir m'habitait toujours. Rien nem'intéressait que sa voix, ses mots, sesgestes. Avec le temps, je ne parvenaisplus à me rappeler avec exactitude deson visage. J'avais même oublié le sonde sa voix.

    Depuis longtemps, j'avais réussi àdénicher son numéro de téléphone à lamaison. Ce soir, j'étais résolue à luidemander pourquoi il n'avait pasrépondu à ma lettre. J'avais trouvé leprétexte d'une revue française que je netrouvais ni en librairie ni à l'école. Jevoulais également lui annoncer unegrande nouvelle. J'étais surexcitée. Moncoeur battait à vive allure; j'avais peineà composer le numéro. Je tremblais.

    La première fois.c'étaitlerépondeur.J'étais soulagée. J'avais entendu savoix. J'étais en confiance.Ladeuxièmefois, c'était une voix féminine quiconnaissait mon nom... Elle me dit queson mari était très occupé, mais qu'ilallait me rappeler dans la soirée.

    Le téléphone sonne. Je sursaute. Jelaisse sonner une deuxième fois pourdonner l'impression du détachement.C'est ma mère. Je lui dis que j'ai unesurprise pour elle. Étonnée par monenthousiasme inhabituel, elle veutrevenir plus tôt à la maison. Jecommence à être anxieuse. Je ne veuxpas que maman entende maconversation téléphonique. Il fautqu'ilm'appelle avant qu'elle n'arrive.

    Les heures s'écoulaient. Il était prèsde 11 heures. Il était maintenant troptard. Je sentais que tout s'écroulait. Lasoirée n'avait jamais été siinsupportable. J'ai finalement décrochéle téléphone...

    * * *

    16 Bulletin de liaison Hiver 90 Familles monoparentales

  • «Maman, c'est toi ?»Elle n'a pas eu le temps d'enlever

    son manteau; j'étais accrochée à soncou, incapable de maîtriser mes larmes.

    - Mais qu'est-ce que tu as ?-Eh bienje... j'aL.j'ai été nommée

    responsable... sable del'Expo-Sciencede mon école.

    - C'est vrai ! Félicitations ! Maispourquoi pleures-tu comme ça?

    - Je... Je m'ennuyais de toi. Je t'aiattendue toute la soirée pour tel'annoncer...

    - Tu sais, j'ai tout fait pour arriverplus tôt. Tu ne voulais rien me dire autéléphone.

    - Je voulais que tu sois là, en facede moi. Je voulais fêter le premieranniversaire de notre arrivée dans lequartier. Je voulais te dire que je ne tecauserai plus de tracas et que je nem'accrocherai plus au passé.

    - Je sais que tu as trouvé ça difficilede changer d'école, mais dis-toi quetes vraies amies, tu les as revues etqu'il n'en tient qu'à toi maintenantde conserver leur amitié.

    -Je vais les appeler demain pourleur annoncer la nouvelle. Je pourraisles inviter à la maison, qu'en dis-tu ?

    -Très bonne idée. Dis, si on allumaitle sapin de Noël !

    - Oui ! Je vais chercher ma liste decadeaux. Je suis tellement contenteque tu sois là ! •

    Ginette Duphily

    finFAFMQ

    Familles monoparentales Hiver 90 Bulletin de liaison 17

  • coin lectureet culture

    DISSERTATION

    GRAVEL, François, L'Effet Summerhill, Montréal, Boréal, 1988, 222p.

    L'éditeur de L'Effet Summerhill annonce en quatrième de couverture que « cette histoire n'a rien à voir avecun roman à thèse ». Cette affirmation convient-elle ? Discutez.

    Le monde se divise en deux: d'uncôté, les élèves, de l'autre, leurs profes-seurs. Quand on y regarde de plus prèscependant, l'opposition s'en trouveréduite. Les élèves tournent-ils tousaussi mal ? Les professeurs sont en faitdes élèves qui ont vieilli.

    S'il y a conflit dans cet univers, c'estau sein même du corps professoral,entre tenants de la discipline et de la li-berté. Laquelle des écoles proposées parces pédagogues est la plus formatrice ?La mode balance entre l'une et l'autre;les enfants subissent Skinner, Montes-sori, Neill... pire: leurs disciples; l'au-teur, lui, nous expose sa petite idée surla question.

    Mon professeur de littérature nousavait prévenu contre les romans à thèse.Le lecteur de roman veut se divertir,réfléchir - deux activités dont j'appelle-rais la rencontre: rêvasser. Que lui sontces personnages incarnant des idées ?Que lui sont ces idées même ?... Ildemande les apparences de la vie auxlivres.

    Quoiqu'on dise de son caractère in-sidieux, aucun roman ne remplaceraarticles ni essais. Les romans quidéfendent une cause la servent mal.Non seulement se trompent-ils depublic, ils sombrent dans un mani-chéisme qu'éviterait un genre moinsbâtard.

    L'Effet Summerhill est un roman sco-laire, tant par le thème que par le traite-ment, un roman bien structuré, dontchacun des éléments contribue à la dé-monstration de l'auteur. Quatre partiesd'égale longueur, divisées en douzechapitres dans la première moitié et entreize dans la seconde, lui permettent deserrer de près son sujet.

    Jacques, le narrateur, vit toutes lespossibilités qu'offrent les deux axesélève-professeur et école «rigoriste» -école libre:

    1° son éducation est entièrement priseen charge par son père, partisan de larigueur et de la discipline;

    2° il obtient son diplôme d'ensei-gnant dans une université dont l'espritest celui de Summerhill;

    3° il enseigne dans une premièreécole qui n'a de la rigueur que les ap-parences;

    4° il enseigne dans une deuxièmeécole, particulière en ceci qu'elle estdirigée par sa mère et qu'elle ne cachepas sa nature de prison.

    Ce récit voit sa linéarité brisée parquelques retours en arrière (dans lepassé des parents et des grands-parents)

    dont l'utilité est de montrer commentJacques est un produit de l'histoire so-ciale et en quoi les choix qu'on a faitspour lui lui ont été bénéfiques.

    Je vous laisse les conclusions de l'au-teur, avec lesquelles je serais d'ailleursassez d'accord: les règles appellent latransgression; il n'estd'autre liberté quecelle pour laquelle il nous faut lutter.

    Si l'exercice m'apparaît honnête,j'en perçois moins l'intérêt. Une der-nière remarque: n'est-il pas ironique des'interroger sur l'école à donner à nosenfants alors que nous n'en avonsplus? •

    Real Sirois

    «Les règles appellentla transgression; iln'est d'autre libertéque celle pour laquelleil nous faut lutter.»F. Gravel

    18 Bulletin de liaison Hiver 90 Familles monoparentales

  • Raskin, Barbara, Bouffées de jeu-nesse, Robert Laffont, 1988, 379p.

    Trois femmes ayant atteint ou pres-que le difficile âge de la cinquantaine, seretrouventàWashington. L'unede leursamies, celle sur qui on pouvait toujourscompter, celle qui était le lien de leurbande, est décédée subitement. Aucours d'un week-end, à partir du Journalde cette dernière et des rencontres tris-tes ou cocasses avec des personnes quil'ont aimée, les trois amies revivent leurjeunesse, leurs enthousiasmes, leursamours, leurs enfants, leur divorce, toutce qu'elles ont partagé depuis une tren-taine d'années. À travers les chaleursde ménopause, les rivalités, les désirs des'accomplir, on y partage de beaux sen-timents et de ... moins beaux ! Unroman très humain.

    Boissard, Janine, Esprit de famille^Fayard, 1982, 699p.

    Cette «brique» contient quatre dessix tomes d'une série qui porte ce nom.L'esprit de famille, c'est surtout unemaison. Un endroit où l'on se sent pro-tégé, aimé. Une lumière dans la nuit, unrefuge dans l'épreuve. Un médecin, sonépouse «à la maison» , et leurs quatrefilles y vivent. C'est une histoire de tousles jours, sans événements exception-

    nels. Une histoire que tous nous pour-rions vivre. Un roman sans trop de vio-lence dans lequel on passe au travers descrises de la vie parce que l'on s'aime.

    Pour vous qu'effraient les «briques»,vous pouvez facilement lire le ou lesdeux premiers tomes comme un tout,sans continuer à moins de désirer savoirce qui arrivera à nos héros.

    Beauchemin. Yves, Juliette Pomer-leau, Québec/Amérique, 1989, 691p.

    Ce très beau roman québécois mêlel'ordinaire et le surnaturel. L'héroïneest une obèse. Dès qu'elle paraît, on semoque d'elle. Pourtant, son coeur estplus grand que son corps et elle estaimée de ceux qui la connaissent. Ju-liette se met à la recherche d'une niècedisparue depuis des années. Elle dé-clenche des événements tantôt tragi-ques, tantôt loufoques. Même les cho-ses y sont spéciales. Les maisons sem-blent vivre et la musique est guéris-seuse. Un pur régal. •

    Lise Ashby

    10000

    VEcrire ce n'est pas seule-ment raconter le monde,c'est également essayer dele changer un peu.

    G.G.

    Ce que Dieu a promis

    Dieu n'a pas promisdes deux toujours bleus,des sentiers parsemés de fleurspendant toute votre vie;Dieu n'a pas promisdu soleil sans la pluie,de la joie sans peine,une paix sans douleur.Mais Dieu a promisde la force pour la journée,du repos après le labeur,de la lumière pour la route.Sa grâce dans les épreuvesde l'aide d'en haut,une sympathie sans faille.Un amour immortel.

    Annie Johnson Flint

    FAFMQ

    Familles monoparentales Hiver 90 Bulletin de liaison 19

  • Nous recevons au bureau ungrand nombre de publications.J'en ai apporté une pile chez moipour les consulter et vous en par-ler. Bien sûr, il est difficile de s'abon-ner à toutes, question de budget etde temps. J'en ai sélectionnéquelques-unes à votre intention.

    MA PRÉFÉRÉE: La Gazette desFemmes

    Déjà 10 ans! Dans son numéro deseptembre-octobre 1989, la Gazettedes Femmes fête son dixième anni-versaire de publication. Plusieurs su-jets considérés comme « chauds » aucours de ces dix dernières années, lesont encore aujourd'hui, souligneMarie Lavigne, la présidente du Con-seil du statut de la femme; l'avorte-ment, les sages-femmes, les régimesde rentes, le partage des tâches, ladénatalité etc...

    Abonnement annuel gratuit.

    La Gazette des FemmesService de l'abonnementInformatique L.G.A. Inc.888, rue St-Jean, Bureau 200QUÉBEC (Québec)G1R 5H6

    Protégez-vousLe magazine de l'Office de la protectiondu consommateur

    Ce magazine vient d'obtenir le pre-mier prix du concours de l'Associationdes journalistes de la Presse spécialisée(AJ.P.S.). C'est le numéro de mai 1989qui lui a valu cet honneur. Il comprenait,entre autres, des tests sur les couchesjetables, les scies circulaires et un dos-sier sur les déchets dangereux.

    Fondé il y a 16 ans, Protégez-vous aun tirage de 175 000 exemplaires, leplus fort tirage parmi les magazines surla consommation au Canada. Il contientune foule de renseignements utiles, destests éprouvés, des dossiers bienfouillés.

    Abonnement annuel: 13,00$

    Protégez-vous7, Chemin BâtesOUTREMONT (Québec)H2V 1A6Tél.:(514)270-7172

    JusticeLa source fiable... pour tous!

    Une autre revue fort bien faite. Lenuméro d'octobre offre en supplémentune petite brochure en couleur, détacha-ble, expliquant la nouvelle loi sur l'éga-lité économique des époux, parGhyslain Laroche. J'apprends, parexemple, que les récentes modificationsau Régime des rentes du Québec pré-voient que si le jugement de divorce,d'annulation de mariage ou de sépara-tion légale a pris effet après le 30 juin1989. le partage est automatique.c'est-à-dire qu'il n'est pas nécessaire deprésenter une demande pour y avoirdroit. Sauf si le jugement a été prononcéà l'extérieur du Québec, une demandedoit alors être faite à la Régie. Le partagene sera cependant pas effectué si lejugement mentionne que les ex-con-joints se sont cédé leur droit ou qu'ils yont renoncé.

    Abonnement annuel: 15,00 $

    Magazine Justice Inc.1200, Route de l'Église2e étageSTE-FOY (Québec)G1V4M1

    20 Bulletin de liaison Hiver 90 Familles monoparentales

  • Forum Droits et Libertés Le Bulletin des communications

    Ce bulletin est distribué par la direc-tion des Communications de la Com-mission des droits de la personne duQuébec.

    Abonnement annuel gratuit

    Forum Droits et Liber té360, rue St-Jacques9e étageMONTRÉAL (Québec)H2Y 1P5

    L'Ardoise

    Journal d'information, il est publiécinq fois par année par le Mouvementd'éducation populaire et d'action com-munautaire du Québec (M.E.P.A.C.Q.).Il est bien fait et contient des articlesintéressants. Le numéro d'été abordedes sujets comme: «Vivre le chômageautrement», «survivre ou sous-vivre»,«sortir des ghettos féminins d'emplois:les métiers non-traditionnels pour fem-mes». Dans le numéro du printemps 89,notre directrice générale Céline Signoriy signait un article: «La monoparentali-té... d'hier à aujourd'hui» (p. 11).

    Abonnement annuel: 10,00 $

    L'Ardoise506 rue Ste-Catherine Estbureau 800MONTRÉAL (Québec)H2L 2C7

    II est publié six fois l'an par laDirection des communications duministère des Communications duQuébec. Il s'agitd'unbulletin spécialisé.Le numéro de juin-juillet-août 1989décerne les prix des communications.Il traite également deux dossiers: «Leportrait des communications» et «Lestechnologies de l'information au gou-vernement ».

    Abonnement annuel gratuit

    Le Bulletin des communications1037, rue de la ChevrotièreÉdifice « G » - 3e étageQUÉBEC (Québec)G1R4Y7

    Pour de l'information cul-turelle étoffée, il y a la revueVOIR, distribuée gratuite-ment à Montréal. Un boncontenu, un excellent fond,des textes solides, des opi-nions franches et des prisesde positions intéressantes.Pour les gens de l'extérieurde Montréal, il y a possibilitéde s'abonner.

    La revue VOIR539 Ontario EstMONTRÉAL (Québec)H2L 1N8

    Fermières74 ans dans rhjstoire des femmes.

    FermièresENVIRONNEMENT:

    NOS TARTANS,

    Une revue variée, colorée, intéres-sante. Assez traditionnelle en son genre.Elle contient plusieurs bons articles defond, présente artisanat, recettes, rubri-ques-

    Abonnement annuel: 12,00 $

    La Revue Fermières3945, boul. St-Martin OuestCHOMEDEY (Québec)H7T 1B7

    Petit à petit

    Cette revue est publiée gratuitementpar l'Office des services de garde à l'en-fance. Elle contient de bons articles,entrevues, informations, etc.

    Abonnement annuel gratuit

    Petit à petit100, rue Sherbrooke EstMONTRÉAL (Québec)H2X 1C3 •

    Colette Lepage-Viger

    FAFMQ

    Familles monoparentales Hiver 90 Bulletin de liaison 21

  • LE PRIX DE LA FAMILLE 1990ET LES PRIX «RECONNAISSANCE AUX MUNICIPALITÉS».

    Pour une deuxièmeannée consécutive, laFédération des unionsde familles décernera lePrix de la famille et lesprix«reconnaissanceaux municipalités». Cetteinitiative rend hommageaux familles, aux orga-nismes et à tous ceux etcelles préoccupés-espar le soutien de la viefamiliale.

    Les récipiendaires en1989 ont été: MadameFernande Mathieu deMontréal, pour son ini-tiative du «livre dans larue», et la municipalitéde Brossard pourl'adoption de sa politi-que familiale

    Un formulaire deprésentation de candi-dature peut être obtenuen s'adressant:

    La Fédération desunions de familles,890 boul. René-Léves-que Est, bureau 2320Montréal, Québec,H2L 2L4.Tél.:(514)288-5712

    La date limite de retourdes formulaires est le20 avril 1990.

    Le Prix de la famille, sonorigine, ses objectifs.

    C'est dans le cadre général de sonprogramme de reconnaissance de la viefamiliale et de l'action en faveur desfamilles que la Fédération décerneannuellement au Québec le Prix de lafamille. Par ce geste, elle désire rendrehommage aux familles québécoises etaux artisans de l'action familiale,mettre en lumière cette action etencourager son développement.

    De plus, depuis l'année dernière, laFédération décerne les prix« Reconnaissance » aux municipalitésayant réalisé une action en faveur desfamilles. En effet, deux prix«Reconnaissance» sont décernés dansun secteur précis du développement dela politique familiale, soit: l'actionmunicipale.

    A Montréal, en août 1981, l'Unioninternationale des organismes familiauxtenait une Conférence internationale dela famille. Des représentants de trente-sept pays étaient présents. Membre decet organisme, la Fédération des unionsde familles a choisi cet événementd'envergure pour créer le Prix de lafamille.

    Les critèresUne action ayant une portée

    prospective et se situant dans uneoptique de recherche et d'ouverture.

    Une réalisation concrète quicomporte des applications facilementtransposables dans un autre contexte.

    Une expérience témoignant d'unesprit de solidarité.

    Une initiative démontrant unecertaine stabilité, preuve de viabilité etde réalisme.

    Le juryUn jury composé de neuf membres

    provenant de divers milieux jugera lescandidatures reçues au plus tard le 20avril 1990. Ces membres appartiennentà différents milieux: groupes familiaux,communautés culturelles, jeunes,personnes âgées, secteur municipal,affaires sociales, entreprises etcommunications.

    Le Prix de la famille 1990 et lescandidatures possibles

    Une famille ou une personne, pourson engagement soutenu et exceptionneldans l'action familiale.

    Un groupe ou un organisme, dontl'action a une incidence favorable surle vécu des familles.

    Une entreprise dont l'interventionentraîne des retombées positives pourla famille et son environnement.

    Un chercheur, un écrivain, un artiste,pour une réalisation sur un thèmefamilial.

    Le prixLe récipiendaire recevra une oeuvre

    d'art, symbole du Prix de la famille etla somme de 2 000 $.

    Les candidatures possiblespour les prix« Reconnaissanceaux municipalités ».

    Toute municipalité ou MRC ayantréalisé une action en faveur desfamilles de son milieu.

    Deux prix seront décernés dans cettecatégorie: l'un aux municipalités demoinsde 10000 habitants et l'autre auxmunicipalités de plus de 10 000habitants.

    Les prix « Reconnaissance »Chacun des deux récipiendaires des

    prix reconnaissance recevra une oeuvred'art, symbole du Prix de la famille. •

    22 Bulletin de liaison Hiver 90 Familles monoparentales

  • Nos publications

    1 - Bulletin de liaison Abonnement4 numéros $ 10'°°

    Monographiesii- 1987 - Les Actes du colloque $ 7,30iii- 1983 - Manifeste: il était une fois ou

    plusieurs fois... (De la rupture., sesconséquences et le défi à relever) $ 4,50

    iv- 1980 - Pour des conditions de vie décentes:action collective $ 4,50

    v- 1986-Dossier réflexion (photocopies) $4,00

    Mémoires - Avis17- 1989 - Les régimes complémentaires

    de retraite 12 p. $ 1,9516-1989 - L'Énoncé de politique sur les

    Services de garde à l'enfanceet Addenda 22p. $ 3,35

    15-1988 - Les droits économiquesdes conjoints 17p. $ 2,45

    14-1988 - La politique de sécuritédu revenu 20p. $ 3,15

    13-1986-La fiscalité 19p. $ 3,0512-1986 - Les Services de garde 4p. $ 1,0011-1986 - Avis au comité législatif

    sur le Projet de loi C-90concernant les normes deprestation de pension 10p. $ 1,00

    10-1986 -Commentaires à la CommissionRochon sur la santé et lesservices sociaux et annexe -sur la politique en périnatal ité 10 p. $ 1,75

    9 - 1985 -Avis au Comité législatif surles allocations familialesfédérales 6p. $ 1,20

    8 - 1985 -La réforme de la loi sur ledivorce 12p. $ 1,95

    7 - 1985-La politique familiale 26p. $ 3,356 - 1985 - Le Livre vert sur

    l'habitation 14 p $ 2,155 - 1984 -La réforme de la Loi du

    divorce (Mac Guigan) l l p . $ 1,854 - 1983 -Le Livre vert sur la réforme

    des pensions au fédéral 17p. $ 2,453 -1977 - La situation des femmes, chef:; de

    famille vivant sur l'aide sociale 9 p. $ 1,652 - 1977-Les camps de vacances 4p. $ 0,991 -1976 - L'insuffisance de revenu des

    familles monoparentales etles solutions possibles 22 p. S 3,34

    N.B.: Les frais postaux sont inclus da is les prix

    Historique de la FAFMQ

    En octobre 1973, les premiers jalons d'un regroupementprovincial d'associations de familles monoparentales fu-rent jetés lors d'un teach-in sur la famille, à l'Université deSherbrooke à l'occasion de la Semaine de la famille. Maisc'est en septembre 1974 que le regroupement prit vraimentforme sous le nom de Carrefour des associations de fa-milles monoparentales, et le siège social dès lors fut trans-porté à Montréal.

    En 1982, le Carrefour change de nom pour celui de laFédération afin de mieux annoncer la structure provincialede l'organisme et de mieux évoquer l'idée de «représenta-tion».

    Objectifs et rôles de la FAFMQ

    La Fédération regroupe des personnes qui se trouvent degré ou de force projetées dans une société nouvelle où lesrègles du jeu sont modifiées et où les modèles n'existentplus. Elle doit donc relever le défi immense de développerdes outils adéquats afin de mieux répondre à ces nouvellesexigences.

    C'est dans cette optique qu'elle se reconnaît un rôleinterne de formation et d'information, vis-à-vis de sesmembres et qu'elle s'engage actuellement dans une démar-che de réflexion collective en vue de repréciser le rôle etl'orientation de ses associations.La Fédération dans son rôle externe, poursuit sa lutte pour

    la réforme des lois qui touchent les familles monoparen-tales Elle est présente partout par des mémoires, elleparticipe à des fronts communs, à des tables de concerta-tion, à des coalitions. El le prend position dans des dossiers,tels le droit de la famille, la loi pour favoriser la perceptiondes pensions alimentaires, la politique familiale, les ré-gimes de pension, la fiscalité, les camps familiaux, le loge-ment, etc...Ce double rôle lui impose donc les objectifs suivants:

    - améliorer la situation économique des famillesmonoparentales;

    - fournir un soutien aux associations locales;- faire des pressions et des recommandations;- agir comme agent d'information et de consultation;- être un agent de formation.

    La Fédération se veut unagent de changement social.

  • Le soleil brille encore

    Une fois traverséle long tunnel de la séparation,avec son lot de réajustements,

    que trouve-t-on?

    Presque toujours un homme nouveau,une femme nouvelle,

    une personne qui a appris à vivrede ses propres ressources,à apprivoiser ses préjugés

    et ceux des autres,apte à vivre dans cette société nouvelle

    que le Québec est en trainde se donner.

    Extrait du Manifeste de la FAFMQ « 1983 »