Je regardais la ville blanche.doc_01.odt

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      L'enfant qui a echappé à la solitude  Je regardais la ville blanche. Des flocons de neige, immenses, envahissaient le ciel, etl'univers entier semblait faire part d'un conte superbe. Assise sur un banc froid, les mainsgelées, je m'étais presque perdue dans une revrie magique, admirant la gr!ce de l'hiver, la

     pureté de la saison. "'était un silence profond qui regnait partout, que l'on respiraitintensément dans ce matin tendre. "omme ma m#re me l'avait dit, un silence qui $guérissaitnos ésprits malades$.

    $%alades&$ m'étaisje dit, navrée, à ce tempslà.

      $( coup s)r, ma chérie. %ais tu t'en rendras compte bien plus tard, je n'en ai pas le moindredoute.$

      *t, bien que +a m'ait semblé un peu inhabituel, je l'avais crue sur parole. Le craquement durde l'autobus, pourtant, m'a fait me rendre compte que c'était aussi tard, et qu'il fallait que jesois déjà arrivée au lcée. J'ai vu tant de visages fatigués et tristes, contrastant avec la

    nostalgie qui m'avait enveloppée par les souvenirs fragiles de mon enfance. J'étais tout émue,les gens me jetaient à chaque instant des coups d'oeil doulereu-. *u-, ils semblaient tre saisis par des pensées obscures, enténébrées. *t moi, j'éprouvais une sensation bien étrange unmélange ine-plicable de col#re et de chagrin.

      ( la prochaine station, je suis enfin descendue. Je me sentais vraiment impuissante etinsignifiante. Juste en face de l'hpital, un gars mignon a attiré mon attention. *n regardant

     plusieurs personnes passer, parmi lesquelles aussi quelques jolies fillettes, il a fondu enlarmes. "'était de l'eau profondément humaine, qui lui mouillait les mains rugueuses,saignantes, les vtements fripés, qui attendrissait mon !me malade. De petites gouttes d'eauont commencé à suinter sur mes joues poupres comme une pivoine de steppe. /uand il m'a

    vue, il m'a brusquement dit0 $%ademoiselle...ne pleure1 pas, s'il vous pla2t3 %ais....mais pourquoi& aije répondu, sans e-aucer sa pri#re. 4ous tes belle, je crois aussi que vous tesen bonne santé... 5'estce pas&6 78i... je le crois...6 7*t, alors, pourquoi pleure1vous&6 7%ais toi& 9ourquoi estu dehors, en froid, en face de l'hpital&6 Je l'ai regardé pour uneseconde avec toute la compassion de mon esprit, et lui, il s'est jeté tout à coup dans mes brashumides.

    74ous voe1... J'attends encore ma grande soeur qui est tombée malade il a quelques bonnes semaines. %aman a voulu me faire rester dedans, mais je l'ai refusée d#s le début. 8i j' restais, je pleurerais à n:en plus finir. 4oe1vous les flocons de neige& ;ls courent à perdresouffle dans l'air frais et ne s'arrtent presque jamais à leur guise< ils sont si vigoureu- et

     puissants. Je veu- dire... ils ont tant de courage, les petits...moi, je suis si faible et si méchant.Leurs mains fragiles s'accrochent au ciel, ils se sacrifient pour que les tres humains soientheureu-... n'estce pas&678i...mais ils manquent d'émotion. 8i on en prend un dans lamain,il...6 7...il fond, il pleure pour ses a2nés et ses benjamins.. Je ferais tout pour ma soeur,elle est tout ce que j'aurai de plus cher au monde quand je grandirai.. ou j'esp#re au moins qu'elle le sera, c'est pauvre maman qui me le disait toujours. *t qu'elle me tiendra aussi dans ses

     bras délicats quand je serai en danger, et qu'elle me rendra le courage pour tout. Je luirédigerai une petite composition au violon...et elle m'accompagnera doucement avec sonnouveau piano en bois.6 *t, à ce momentlà, ses eu- immenes d'un a1ur pur setransform#rent dans les plus beau- du monde entier, comme toute la splendeur e-istentesemblait s' miroiter.

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      7%ais promette1moi que vous ne le dire1 à personne, il faut qu'il soit notre secret le plusgrandieu-.6 Je te le promets...%ais tu t'appelles comment&6 7Lucien. Je vous remercie detout coeur. /uand elle guérira, je vous rendrai visite, soe1en s)re, ch#re mademoiselle.6

      *t, bien que je susse que mon rve était plutt illusoire, c'était absolument merveilleu-d'écouter le récit du gars qui pourrait guérir l'!me de sa soeur par son amour perpetuel. 9lus

     puissant qu'un géant, le gosse.