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THESETHESE
En vue de l'obtention du
DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSEDOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE
Délivré par L'Université Toulouse III - Paul Sabatier
Discipline ou spécialité :
Cancérologie
JURY
Pr Catherine SOULA, Professeur des Universités, Toulouse Présidente du Jury Pr Olivier COQUERET, Professeur des Universités, Angers Rapporteur Dr Claude COCHET, Directeur de Recherche, Grenoble Rapporteur Dr May MORRIS, Directeur de Recherche, Montpellier Rapporteur Pr Bernard DUCOMMUN, Professeur des Universités, Toulouse Directeur de thèse Dr Valérie LOBJOIS, Maitre de conférences, Toulouse Co-directrice de thèse
Ecole doctorale : Biologie - Santé - Biotechnologies
Unité de recherche : Institut des Technologies en sciences Avancés du Vivant (ITAV) Directeur(s) de Thèse : Bernard Ducommun et Valérie Lobjois
Rapporteurs : Pr Olivier COQUERET, Dr Claude COCHET, Dr May MORRIS
Présentée et soutenue par Jennifer Laurent
Le 5 Décembre 2012
Titre :
Exploration des points de contrôle du cycle cellulaire dans un modèle 3D, le sphéroïde.
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Remerciements. En premier lieu, je tiens à remercier Messieurs Olivier Coqueret, Claude Cochet et Madame May Morris qui m’ont fait l’honneur d’accepter de lire et de juger ces travaux de thèse. Je remercie également sincèrement Madame Catherine Soula pour avoir accepté de présider mon jury de thèse. J’adresse également ma sincère reconnaissance au Professeur Bernard Ducommun. Merci beaucoup Bernard de m’avoir fait confiance il y a de çà trois ans, et de m’avoir permis de réaliser ce travail de thèse au sein de ton équipe de recherche. Un énorme merci à Valérie pour ton soutien, patience, et gentillesse. Merci pour ces trois dernières années passées en ta compagnie, pour tes conseils et encouragements, et pour tout ce que tu as fait pour moi dans les domaines professionnels ou personnels. Un grand merci à Céline et Martine sans qui ces travaux de thèse n’auraient pu aboutir. Merci pour votre participation active à ce projet. Merci beaucoup Céline de m’avoir initié et donné goût à la culture en 3D, c’était super !! Merci pour tes conseils et ton expertise technique dans ce domaine : de la culture des sphéroïdes aux immunofluorescences en passant par la joie des coupes à congélation !!! Un grand merci à Odile pour m’avoir initié aux joies de la Biologie Moléculaire lors de ma première année de thèse. Ce fut un plaisir et très agréable d’apprendre à tes côtés !! Un clin d’œil à mes deux supers collègues de bureau Céline et Odile. Merci pour tous les bons moments qu’on a passé, nos longues discussions, votre gentillesse, et votre soutien dans les moments les plus difficiles. Je remercie également tous les membres de l’équipe IP3D pour leur gentillesse, leur soutien, leurs encouragements, leur esprit d’équipe et bonne humeur permanente. Vous êtes tous et toutes des personnes géniales alors merci pour tout !! Un merci tout particulier à mes copines (et copain !) de labo : Annaïck, Gwen, Steph et Rapha pour votre bonne humeur quotidienne, tous les bons moments et fou rires passés ensemble. Merci sincèrement à tous de m’avoir soutenue dans les moments les plus difficiles, et n’oubliez pas « On va tous mûrir !!! ». Un grand merci également à Fanny pour le temps passé à l’Arrayscan sur toutes ces longues analyses du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge ou le Fucci‐vert en fonction de la distance à la périphérie des sphéroïdes !!! Merci pour ta participation active à la réalisation des macros qui ont été indispensables et qui ont vraiment facilité l’analyse et l’obtention de mes résultats. Je remercie également tous mes amis (Lili, Steph, Emy, Julia, Elo, Marie‐Anaïs, Juju, et mes anciens collègues de l’équipe Cucu, copain Pierre et Leyre, ma post‐doc préférée !! Merci à tous pour votre soutien pendant ces trois dernières années et pour votre futur soutien pour le concours car je sais que vous serez toujours là dans les bons moments pour aller enflammer le dance floor du Planet Rock, comme dans les moments les plus difficiles !!! Enfin un grand merci à toute ma famille : mon chéri, ma sœurette, mes parents, ma grand‐mère, et ma belle famille pour leur soutien et encouragements tout au long de ces trois années de thèse. Ces trois dernières années m’ont vraiment enrichi et permis de mûrir mon projet professionnel, grâce à la réalisation de vacations en Biologie Cellulaire à l’Université. Il est maintenant temps pour moi de tourner la page du monde de la recherche, et de commencer une nouvelle aventure dans le monde de l’enseignement…
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RESUME DES
TRAVAUX
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Exploration des points de contrôles du cycle cellulaire dans un modèle 3D, le sphéroïde
Directeurs de thèse : Bernard Ducommun et Valérie Lobjois
Résumé :
Le décryptage des mécanismes de contrôle du cycle cellulaire est essentiel pour comprendre les mécanismes régulateurs de la prolifération ainsi que leurs dérégulations au cours du développement tumoral. Cependant, les données actuelles ont pour la plupart été acquises sur des modèles de culture cellulaire en monocouche ne permettant pas de prendre en compte les interactions cellulaires, l'hétérogénéité tumorale et le microenvironnement, paramètres déterminants pour la croissance tumorale et dans la sensibilité aux agents anti‐cancéreux. Les sphéroïdes sont des modèles de culture 3D multicellulaires caractérisés par la mise en place au cours de leur croissance de gradients de nutriments, d'hypoxie et de prolifération mimant l’organisation cellulaire de micro‐régions tumorales. Ainsi, le modèle sphéroïde permet de considérer les interactions et l'hétérogénéité cellulaire ainsi que le microenvironnement. Dans ce contexte, l'objectif de ce projet est d'étudier la dynamique spatiale et temporelle de régulation du cycle cellulaire et d'activation des points de contrôle en 3D dans des modèles de sphéroïdes. Cette étude a été réalisée sur des sphéroïdes de cellules d’adénocarcinome du pancréas de la lignée Capan‐2. Nous avons tout d'abord caractérisé la mise en place du gradient de prolifération au cours de la croissance grâce à des incorporations d’EdU, ou des marquages dirigés contre l’antigène Ki‐67. Grâce à des modèles originaux de sphéroïdes exprimant des marqueurs fluorescents indicatifs de la position dans le cycle cellulaire, les Fucci, nous avons caractérisé la distribution des cellules dans le cycle cellulaire ainsi que la régionalisation de cette distribution au cours de la croissance des sphéroïdes. La deuxième partie des travaux réalisés a été consacrée à l'évaluation de l'utilisation des modèles de sphéroïdes Capan‐2/Fucci pour l'exploration de la dynamique spatiale et temporelle de l’activation des points de contrôle du cycle cellulaire en réponse à une exposition à divers types de stress comme une privation en facteur de croissance, des traitements pharmacologiques ou des dommages à l’ADN induits par des radiations ionisantes. Les résultats obtenus montrent l’intérêt de l’utilisation de sphéroïdes génétiquement modifiés pour étudier l’activation des points de contrôle au sein d’une population cellulaire tumorale hétérogène et régionalisée, prenant en compte les interactions cellulaires et l’importance du microenvironnement. Cette étude ouvre la possibilité d’explorer les mécanismes moléculaires de l’activation des points de contrôle du cycle cellulaire en 3D, ainsi que l’étude dynamique de la réponse à de nouveaux agents anti‐prolifératifs dans la perspective d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.
Mots‐clés : Cycle cellulaire, points de contrôle, modèle 3D, sphéroïde.
Institut des Technologies Avancées en sciences du Vivant (ITAV) UMS3039, Centre Pierre Potier 1 place Pierre Potier ‐ BP 50624
31106 TOULOUSE Cedex 1
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Cell cycle checkpoints exploration in a 3D model, the spheroids
PhD directors : Bernard Ducommun and Valérie Lobjois
Abstract :
Deciphering cell cycle control mechanism is essential to understand the involvement of its deregulation in tumor development and to identify new therapeutic targets. However, many studies have been performed on monolayer‐cell based models that do not allow considering cell interaction, heterogeneity and tumor microenvironment that are essential parameters of tumor growth and resistance to treatments. Multi Cellular Tumor Spheroid (MCTS) 3D model mimics the organization of a non‐vascularized tumor micro‐region and is considered as an invaluable model to study cancer cell biology and to evaluate new antiproliferative drugs. In that context, the objective of this project is to study the spatio‐temporal dynamics of cell cycle regulation and checkpoints activation in 3D by using original spheroids models. We used a model of tumor pancreatic Capan‐2 cells spheroid. In a first part, we characterized the proliferation gradient during the growth of spheroids by using EdU incorporation and KI‐67. By using an original genetically modified spheroid model expressing the fluorescent Fucci cell cycle reporters, we quantitatively correlate the rate of proliferation and the distribution of cells in the cell cycle phases depending on their position inside spheroids. In a second part, we evaluated the use of these models to explore the response to the activation cell cycle checkpoints following exposure to various types of stress like growth factor deprivation, pharmacological treatments or exposition to DNA damage induced by ionizing radiation. Our data demonstrate the interest of using such genetically modified spheroids to study at the cellular level the response to checkpoint activation in a regionalized heterogeneous tumor cell population taking into account cell‐microenvironment interactions. This study paves the way for the investigation of the molecular aspects of checkpoint response in
3D models and the dynamic studies of the 3D response to novel antiproliferative agents.
Key words : Cell cycle, checkpoints, 3D model, spheroïd.
Institut des Technologies Avancées en sciences du Vivant (ITAV) UMS3039, Centre Pierre Potier 1 place Pierre Potier ‐ BP 50624
31106 TOULOUSE Cedex
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TABLE DES MATIERES
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INTRODUCTION GENERALE............................................................................... 13
I. Cycle cellulaire et cancer...............................................................................................16
A) Contrôle du cycle cellulaire.............................................................................................................. 16 B) Les points de contrôle du cycle cellulaire ........................................................................................ 24
II. La tumeur, un véritable organe en forte interaction avec son microenvironnement.....40
A) Le microenvironnement est un paramètre essentiel du développement d’une tumeur................ 40 B) Les différents éléments du microenvironnement tumoral et résistance multicellulaire. ............... 42
III. Un modèle 3D de micro‐tumeur in vitro, le sphéroïde ..................................................48
A) Le modèle sphéroïde mime in vitro l'organisation d'une micro‐tumeur......................................... 50 B) Un modèle plus prédictif de la réponse aux traitements ............................................................... 54 C) Le modèle de sphéroïde reproduit la résistance multicellulaire ..................................................... 54 D) Un modèle de choix pour l’évaluation de la réponse aux traitements............................................ 57
RESULTATS....................................................................................................... 61
I. Caractérisation de la dynamique spatiale et temporelle du contrôle du cycle cellulaire au cours de la croissance des sphéroïdes Capan‐2. ................................................................62
A) Mise en place du gradient de prolifération au cours de la croissance des sphéroïdes Capan‐2..... 62 B) Analyse de la répartition des cellules dans le cycle cellulaire au cours de la croissance des sphéroïdes Capan‐2.............................................................................................................................. 67
II. Obtention et caractérisation d'un modèle de sphéroïde Capan‐2 exprimant des rapporteurs de la position des cellules dans le cycle, les Fucci. ..............................................68
A) Validation de l'expression des rapporteurs Fucci dans les différentes phases du cycle au sein des sphéroïdes Capan‐2/Fucci. ................................................................................................................... 70 B) Caractérisation spatiale et temporelle de la répartition des cellules dans les différentes phases du
cycle cellulaire dans les sphéroïdes Capan‐2/Fucci. ............................................................................ 72
III. Etude des modifications de la dynamique du cycle cellulaire en réponse à l'activation des points de contrôle du cycle cellulaire en 3D.....................................................................76
A) Validation de la variation d'expression des rapporteurs Fucci dans les cellules Capan‐2 en réponse en réponse à l'activation des points de contrôle G1/S et G2/M.......................................................... 76 B) Activation des points de contrôle du cycle cellulaire en 3D. ........................................................... 80
12
1) Modification de la dynamique du cycle cellulaire au sein des sphéroïdes en réponse à une carence en EGF. ................................................................................................................................................. 80 2) Étude de la réponse à un arrêt en G1 induit par de la lovastatine ................................................... 83 3) Étude de l’arrêt au point de contrôle G2/M induit par l’étoposide .................................................. 84 4) Analyse de l'activation des points de contrôle du cycle cellulaire induit par l'exposition à des radiations ionisantes en 3D .................................................................................................................. 86
DISCUSSION ET PERSPECTIVES ......................................................................... 99
I. Les marqueurs Fucci pour suivre la distribution dans le cycle cellulaire. ..................... 100
II. Caractérisation de la mise en place du gradient de prolifération, et de dynamique du cycle cellulaire associée, au cours de la croissance de sphéroïdes Capan-‐2/Fucci. ................ 102
III. L’absence d’EGF induit l’entrée en quiescence des sphéroïdes Capan-‐2/Fucci. ........... 104
IV. Les sphéroïdes Capan-‐2/Fucci, modèles pour l’évaluation de molécules à activité anti-‐prolifératives ...................................................................................................................... 106
V. Analyse de la réponse aux radiations ionisantes. ........................................................ 108
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................... 125
PUBLICATION .................................................................................................. 139
13
INTRODUCTION
GENERALE
14
15
Les cellules de notre organisme sont continuellement exposées à divers agents physiques ou
chimiques créant des dommages sur l’ADN. Des mécanismes de détection et de réparation des
lésions sont mis en jeu pour maintenir l’intégrité du génome. Toutefois, lorsque l’exposition aux
agents carcinogènes est trop importante ou provoque des mutations altérant la fonction de
protéines impliquées dans ces mécanismes protecteurs, des altérations génomiques
apparaissent pouvant conduire à l’établissement et au développement de cellules tumorales.
Le processus tumoral peut être décrit comme un processus constitué de plusieurs étapes
durant lequel les cellules cancéreuses accumulent de multiples altérations génomiques
consécutives (Hanahan and Weinberg 2000). Au cours des dernières décennies, de nombreux
oncogènes et suppresseurs de tumeurs dont les mutations et/ou dérégulations sont impliquées
dans le processus tumoral ont ainsi été identifiés. Ces altérations génomiques conduisent à
l’établissement de caractéristiques de la physiologie cellulaire tumorale : une autosuffisance
vis‐à‐vis des signaux prolifératifs, une insensibilité aux signaux antiprolifératifs, une capacité
migratoire et invasive des cellules tumorales dans les tissus environnants, propriété impliquée
dans la progression métastatique, l’acquisition d’un potentiel réplicatif illimité, l’activation des
mécanismes d’angiogénèse et d’échappement à la mort cellulaire programmée par apoptose
(figure 1). Virtuellement, tous les cancers doivent acquérir les mêmes caractéristiques,
cependant, l’ordre d’apparition des différents événements est probablement très variable étant
donné le large éventail de types de tumeurs.
Comme le montre la figure 1, les dérégulations du contrôle de la prolifération sont au
cœur des événements associés à l’apparition d’une tumeur, aboutissant à une multiplication
anarchique des cellules tumorales et donc à la progression de la tumeur. Un paramètre majeur
du contrôle de la prolifération étant la régulation de la progression des cellules dans le cycle
cellulaire, l’étude des mécanismes de contrôle du cycle cellulaire présente donc un intérêt
majeur pour la compréhension des dérégulations impliquées dans le développement tumoral
et pour le développement de stratégies thérapeutiques anti‐tumorales.
Les travaux réalisés portant sur l’utilisation de modèles tumoraux multicellulaires pour
l’étude de l’activation des points de contrôle du cycle cellulaire, nous présenterons brièvement
dans une première partie les principaux mécanismes de contrôle de la progression du cycle
cellulaire.
16
I. Cycle cellulaire et cancer
Le cycle cellulaire est le processus fondamental par lequel une cellule mère donne
naissance à deux cellules filles identiques. On le décompose classiquement en deux grandes
étapes, l’interphase et la mitose, dont les caractéristiques principales sont rappelées dans la
figure 2.
A) Contrôle du cycle cellulaire
1) Les complexes Cdk‐cyclines
Les mécanismes de régulation du cycle cellulaire eucaryote sont finement régulés par
l’activation de différents complexes enzymatiques constitués d’une sérine/thréonine kinase
appelée kinase dépendante des cyclines (Cycline‐dependent kinase) ou Cdk et d’une cycline
régulatrice. Depuis l’identification initiale du M‐phase Promoting Factor (MPF) dans des extraits
d’ovocytes de xénope et de nombreux gènes Cdc impliqués dans le contrôle du cycle cellulaire
chez la levure, de nombreuses cyclines et Cdk ont été caractérisées. Le prix Nobel de
physiologie et de médecine a été attribué à Leyland Hartwell, Timothy Hunt, et Paul Nurse en
2001 pour leurs travaux pionniers sur le décryptage des mécanismes de régulation de la
progression du cycle cellulaire. L’ensemble de ces travaux a permis de proposer un modèle
général du contrôle de la progression dans le cycle cellulaire, dans lequel les complexes Cdk‐
Cycline sont des oscillateurs centraux régulant la progression dans le cycle cellulaire. L’analyse
globale du génome humain a permis l’identification de onze gènes codant pour des Cdk (Cdk1 à
Cdk11), ainsi que 29 gènes codant des protéines de la famille des cyclines, sur la base de la
présence du domaine cyclin‐box, un enchaînement conservé de 150 acides aminés. Ce domaine
très conservé constitue la signature d’appartenance à la famille des cyclines et permet la
fixation de protéines partenaires, notamment les Cdk. Il est important de noter qu’il existe un
niveau de complexité supérieur au niveau de l’expression des cyclines, du fait de l’existence de
différents isoformes des cyclines issus de gènes différents (Cycline A1 et A2 ; Cycline B1, B2 et
B3 ; Cycline D1, D2 et D3 ; Cycline E1 et E2) (Malumbres and Barbacid 2009).
17
18
1.1) Le rôle des complexes Cdk‐Cyclines dans la progression du cycle
cellulaire
Les complexes Cdk‐cyclines jouent un rôle essentiel dans le déclenchement, le contrôle et
la succession harmonieuse des différentes phases du cycle cellulaire. Les Cdk constituent les
sous‐unités catalytiques de ces complexes et ne sont actives que lorsqu’elles sont associées à
une cycline, sous‐unité régulatrice du complexe. L’expression des Cdk est constante durant le
cycle cellulaire, tandis que l’expression des cyclines varie en fonction de la progression dans le
cycle cellulaire (figure 3). Différents complexes Cdk‐cyclines contrôlent la progression des
cellules au cours des différentes étapes du cycle cellulaire (figure 4). Les kinases Cdk4 et Cdk6
associées à des cyclines de type D, régulent le déroulement de la phase G1. Le complexe Cdk2‐
cycline E contrôle la transition G1/S, suivie par Cdk2‐cycline A qui assure le contrôle de la
progression en phase S et en phase G2. Le complexe Cdk1‐cycline B régule la transition G2/M,
ainsi que l’entrée des cellules en mitose (figure 4) (Malumbres and Barbacid 2009, 2005).
1.2) Régulation des complexes Cdk‐Cyclines
Sous forme monomérique, les kinases Cdk sont inactives. L’activation des Cdk requiert
l’association avec une cycline (figure 5). La liaison d’une cycline à une Cdk monomérique
stimule fortement son activité kinase in vitro (Connell‐Crowley et al. 1993). La liaison entre les
deux protéines se fait principalement par l’intermédiaire du domaine PSTAIRE de la Cdk, et le
domaine cyclin box de la cycline. L’oscillation de la concentration en cycline dans la cellule est
en partie responsable des changements d’activité des Cdk observées au cours du cycle
cellulaire (Pines 1999). A chaque étape clé de la progression dans le cycle cellulaire, le niveau de
cycline est en effet contrôlé par de nombreux mécanismes allant de la régulation de la
transcription des gènes des cyclines (Breeden 2000), à la dégradation des cyclines par un
adressage au protéasome en fonction de la position dans le cycle cellulaire (Deshaies 1995).
Un autre niveau de régulation des complexes Cdk‐cyclines concerne leur localisation
subcellulaire. La localisation nucléaire des cyclines A, D et E reflète le rôle des complexes
auxquels elles appartiennent dans le contrôle de la transcription et de la réplication de l’ADN.
Pendant la phase G2, la cycline B1 fait la navette entre le noyau et le cytoplasme avec un export
19
20
nucléaire supérieur à l’import, expliquant sa localisation principalement cytoplasmique en
phase G2 (Porter and Donoghue 2003). Ceci est lié d’une part à la présence d’une séquence CRS
(Cytoplasmic Retention Signal) qui est nécessaire et suffisante pour retenir la cycline B1 dans le
cytoplasme (Pines and Hunter 1994), et d’autre part à la présence d’une NES (Nuclear Export
Signal). A l’entrée en mitose, une fraction des complexes Cdk1‐ cycline B1 est relocalisée au
centrosome et joue un rôle primordial dans l’initiation de la mitose, dans la séparation des
centrosomes et donc à l’établissement du fuseau mitotique (Schmitt et al. 2006; Boutros et al.
2006; De Souza et al. 2000). La cycline B1 est également phosphorylée par la kinase Plk1 (Polo
like kinase 1) (Toyoshima‐Morimoto et al. 2001), conduisant à la localisation nucléaire du
complexe Cdk1‐cycline B1.
L’activité des complexes Cdk‐cyclines peut‐être négativement régulée par leur interaction
avec des inhibiteurs de Cdk, les CKI (Cyclin‐dependant Kinase Inhibitor). Chez les mammifères,
deux familles de CKI sont décrites : la famille Cip/Kip et la famille INK4 (Inhibitors of Cdk4). Les
protéines de la famille Cip/Kip (p21Cip1, p27Kip1 et p57Kip2) s’associent à tous les complexes Cdk‐
cyclines, alors que les CKI de la famille des INK4 (p16INK4a, p15INK4b, p18INK4c et p19INK4d) inhibent
les complexes Cdk4/6‐cycline D. Des données structurales semblent indiquer un mode
d’interaction et d’inhibition différent selon la famille d’inhibiteur. La famille des Cip/Kip en se
fixant sur les complexes Cdk‐cyclines, empêcheraient la fixation de l’ATP au niveau du site
catalytique de la kinase, ainsi que la phosphorylation de la T‐loop par la kinase CAK, nécessaire
à l’activation complète du complexe Cdk‐cycline (Lee et al. 1995). Paradoxalement, les
inhibiteurs Cip/Kip ont également une action activatrice sur les complexes Cdk4/6‐cycline D, en
favorisant leur assemblage. Les membres de la famille INK4 inhibent l’activité kinase des Cdk4/6
en perturbant la liaison avec la cycline D. Ils se lient à la Cdk monomérique, entraînant une
distorsion de la kinase qui altère la fixation de l’ATP et de la cycline.
Un aspect majeur de la régulation de l’activation des complexes Cdk‐cyclines est la
phosphorylation/déphosphorylation de résidus Thr et Tyr (T14 et Y15 pour Cdk1) localisés au
niveau du site catalytique. Ces résidus sont maintenus phosphorylés par les kinases Wee1 et
Myt1. Leur déphosphorylation, nécessaire à l’activation des complexes Cdk‐cycline, est réalisée
par les phosphatases de la famille Cdc25, conservée au cours de l’évolution. Un seul gène est
présent chez la levure, tandis que trois isoformes ont été identifiés chez les mammifères :
21
Figure'5':'Représenta1on'schéma1que'de'l�ac1va1on'des'complexes'Cdk=cyclines''L�associa'on) entre) une) Cdk) et) sa) cycline) régulatrice) (Cyc)) s�effectue) par) l�intermédiaire) d�un)mo'f)conservé)des)Cdk,) le)domaine)PSTAIRE,)et)d�une)séquence)conservée)des)cyclines,) la)cyclin&box&(Cyc)Box).)CeHe)liaison)entraine)un)changement)conforma'onnel)qui)permet)une)réorienta'on)du) résidu) cataly'que) glutamate) et) l�accès) au) substrat) (S)) au) site) cataly'que.) La) fixa'on) de) la)cycline)permet)également)un)mouvement)de)la)TMloop,)exposant)un)résidu)thréonine)conservé,) la)Thr160,)161)ou)168)en)fonc'on)du)type)de)Cdk,)dont)la)phosphoryla'on)par)la)CAK)est)nécessaire)à)l�ac'va'on)de) la)Cdk.)Pour)achever) leur)ac'va'on,) les)Cdk)doivent)être)déphosphorylées)par) les)phosphatases)Cdc25)sur)deux)résidus)conservés,)correspondant)à)la)Thr14)et)à)la)Tyr15)de)Cdk1,)qui)se) situent) dans) la) région) de) fixa'on) de) l�ATP.) Les) Cdk) sont) maintenues) inac'ves) par) la)phosphoryla'on)de)ces)résidus)par)les)kinases)Wee1)et)Myt1.)''
T-loop
Figure'6':'Oscilla/on'de'l�ac/vité'des'complexes'APC/C'et'SCF'au'cours'du'cycle'cellulaire''Le#complexe#APC/C#est#principalement#ac4f#en#mitose#et#en#phase#G1,#tandis#que#le#complexe#SCF#est#ac4f#au#cours#des#phases#S#et#G2#du#cycle#cellulaire#
APC/C
Activité du complexe APC/C
SCF
APC/C
APC/C
SCF
Activité du complexe SCF
SCF
SCF
22
Cdc25A, B, et C, chacune possédant des variants d’épissage. Les phosphatases Cdc25 sont
responsables de la déphosphorylation et donc de l’activation des différents complexes Cdk‐
cyclines aux différentes transitions clés du cycle cellulaire. Les phosphatases Cdc25 semblent
impliquées dans l’activation du complexe Cdk1‐cycline B1, dans des compartiments cellulaires
distincts (Boutros et al. 2006). Il a en effet été montré que Cdc25B active les complexes Cdk1‐
cycline B1 localisés au centrosome (Lindqvist et al. 2005), puis que Cdc25A (Mailand et al. 2002)
et Cdc25C (Karlsson et al. 1999) permettent une activation complète au niveau nucléaire.
D’autre part les phosphatases Cdc25 sont phosphorylées par les Cdk, créant ainsi une boucle
d’auto‐amplification (Hoffmann et al. 1993; Izumi and Maller 1993).
2) Rôle de la protéolyse dans la progression du cycle cellulaire
Les complexes APC/C (Anaphase Promoting Complex/Cyclosome) et SCF (Skp1, Culline and
F‐box) possèdent une activité E3‐Ubiquitine ligase permettant la dégradation d’un grand
nombre de protéine sur la base de l’ubiquitination de manière cycle cellulaire dépendante. Les
complexes SCF et APC/C sont des substrats l’un pour l’autre (Wei et al. 2004). Leurs activités
oscillent de manière réciproque au cours du cycle cellulaire. Le complexe APC/C est actif en fin
de mitose et en phase G1, alors que le complexe SCF est actif en phase S et G2 (figure 6). Au
cours de la mitose, le complexe APC/C est associé à la protéine Cdh1. Ce complexe est
maintenu inactif par la phosphorylation de Cdh1 par le complexe Cdk1‐cycline B. A la transition
métaphase‐anaphase, l’APC/C se dissocie de Cdh1 pour s’associer à Cdc20. Le complexe APC/C‐
Cdc20 alors actif permet la dégradation de la sécurine et de la cycline B, conduisant à la
décondensation des chromosomes et à l’assemblage de l’enveloppe nucléaire, permettant ainsi
la sortie de mitose. Le complexe SCF inhibe par exemple le complexe Cdk2‐cycline E en début
de phase S, en dégradant la cycline E, afin d’éviter des phénomènes de re‐réplication.
A titre d’exemple, l’oscillation des protéines Cdt1 et geminine au cours du cycle cellulaire
reflète l’activité réciproque des complexes APC/C et SCF. La protéine Cdt1 est un facteur de
réplication de l’ADN, impliquée dans la formation des complexes de pré‐réplication au niveau
des origines de réplication. La geminine inhibe l’activité de Cdt1 au début de la phase S afin
d’assurer qu’il n’y est qu’une seule réplication au cours du cycle cellulaire (Wohlschlegel et al.
2000; Machida et al. 2005). La protéine Cdt1 est un substrat spécifique du complexe SCF et est,
par conséquent exprimée au cours de la phase G1 et dégradée en S/G2 et mitose. Au contraire,
23
24
la geminine est un substrat du complexe APC/C est exprimée au cours des phases S, G2 et M et
est dégradée à la transition métaphase/anaphase.
B) Les points de contrôle du cycle cellulaire
Les points de contrôle du cycle cellulaire, également appelés « checkpoints », sont des
mécanismes de surveillance mis en place par la cellule pour vérifier que tous les éléments
essentiels à la progression du cycle cellulaire soient présents et fonctionnels à une étape
donnée, et permettent le maintien de l’intégrité du génome (Hartwell and Weinert 1989). Les
points de contrôle modulent ainsi la progression des cellules à travers le cycle cellulaire, en
réponse à des signaux intracellulaires, ou environnementaux (figure 7). Ces points de contrôle
sont mis en place aux différentes transitions clés du cycle cellulaire afin qu’une cellule ne puisse
pas entamer une phase, si les phases précédentes ne se sont pas correctement achevées ou si
des lésions de l’ADN sont détectées.
1) Le point de restriction « R »
Le point de restriction (figure 8) est un point de non retour en phase G1 à partir duquel
les signaux mitogéniques ne sont plus requis pour la progression dans le cycle cellulaire. Les
cellules ayant passé le point de restriction sont engagées de manière irréversible dans le cycle
cellulaire et peuvent proliférer indépendamment des stimuli mitogéniques. Ce point de
contrôle a été mis en évidence par des expériences de privation en facteurs de croissance
(Pardee 1974). Il divise la phase G1 en une phase G1 précoce et une phase G1 tardive. Dans des
cellules en culture, le point de restriction se situe 3 à 4 heures après la mitose. En revanche, la
phase G1 tardive (du point de restriction à la phase S) a une durée plus variable, de 1 heure à
10 heures. Cette variabilité explique les différences qui existent dans la longueur du cycle
cellulaire. L’hyperphosphorylation de la protéine Rb (Retinoblastoma protein) médiée par les
Cdk, et la libération ainsi que l’activation concomitante du facteur de transcription E2F, sont
des aspects importants du contrôle du point de restriction dans les cellules normales (figure 8).
On peut considérer que la cellule passe le point de restriction au moment où elle a, sous
l’influence de facteurs de croissance, suffisamment synthétisé de cycline D et suffisamment mis
25
CycD
P
CycD CycE
P
Signaux mitogéniques
Insensibilité aux signaux
mitogéniques
Passage du point de restriction
Figure 8 : Représenta on schéma que du point de restric on En phase G1, les cellules reçoivent des signaux proliféra fs conduisant à la synthèse de la cycline D, qui s’associe à ces cyclines régulatrices Cdk4/6. Les complexes Cdk4/6‐cycline D une fois ac fs vont phosphoryler la protéine Rb, ce qui inhibe son ac vité. Le complexe Cdk2‐cycline E phosphoryle également la protéine Rb, ce qui conduit à son inhibi on totale et ainsi à la dissocia on du facteur de transcrip on E2F. La cellule devient ainsi insensible aux signaux mitogéniques et passe le point de restric on de la phase G1, et s’engage à poursuivre son cycle cellulaire.
26
en place de complexes Cdk2‐Cycline E phosphorylant pRb (Blagosklonny and Pardee 2002). Des
signaux mitogéniques induisent la synthèse de la cycline D, ainsi que le transport des protéines
Cdk4 et Cdk6 vers le noyau (Sherr 1995). Les complexes Cdk4/6‐cycline D actifs phosphorylent
et inactivent les membres de la famille des protéines du rétinoblastome (pRb, p107, et p130)
(Ho and Dowdy 2002). Cette inhibition conduit à la libération des facteurs de transcription E2F,
et ainsi à la transcription de la cycline E, nécessaire pour le passage de la phase G1 à la phase S.
Il semblerait que les complexes Cdk4/6‐cycline D initient ce processus de phosphorylation de
pRb (forme hypophosphorylée), permettant dans un premier temps une activation
transcriptionnelle partielle. Une phosphorylation supplémentaire de pRb (forme
hyperphosphorlée) par le complexe Cdk2‐cycline E permet la libération complète des facteurs
E2F, et donc leur action maximale comme activateurs transcriptionnels (Boonstra 2003). Un
composant clé dans la mise en place du point de restriction pourrait être l’activité de la kinase
Cdk2 contrôlée par la cycline E. Lorsque l’activité de Cdk2 augmente rapidement en phase G1,
elle finie par atteindre un taux à partir duquel elle devient insensible aux inhibiteurs CKI. Les
cellules deviennent ainsi insensibles aux signaux mitogéniques et aux signaux anti‐prolifératifs.
2) Les points de contrôles activés en réponse à des lésions de l’ADN
En réponse à des dommages à l’ADN générés par différents types d'agents physiques ou
chimiques, un réseau complexe de voies de signalisation est activé ayant pour but ultime
l’inactivation des complexes Cdk‐cyclines, régulateurs centraux de la progression dans le cycle
cellulaire aboutissant à l’arrêt des cellules à la transition G1/S, G2/M et en phase S (Dai and
Grant 2010). Les acteurs de ces voies de signalisation peuvent être classés en 5 catégories
(figure 9). Des protéines senseurs (complexe 9‐1‐1, Rad‐17/RFC, RPA et MRN) sont tout d’abord
recrutées au niveau des sites de cassures, facilitant le recrutement des médiateurs tels que
BRCA1, 53BP1, MDC1, Claspine, ou H2AX (Bartek and Lukas 2007; Dai and Grant 2010). ATM
(Ataxia Telangiectasia Mutated) dont l'altération homozygote conduit à l'ataxie télangiectasie,
une maladie associée à une forte prédisposition au cancer, et ATR (ATM‐ and Rad3‐related)
constituent des transducteurs apicaux qui phosphorylent et activent les transducteurs distaux
que sont les kinases de point de contrôle (ou Checkpoint) Chk1 et Chk2. Il fut initialement
proposé qu’ATM soit activée et phosphoryle Chk2 en réponse à des cassures doubles brins de
l’ADN, et que Chk1 soit phosphorylée par ATR en présence d’ADN simple brin.
27
Figure 9 : Représenta on schéma que de l’organisa on des points de contrôle du cycle cellulaire Les dommages à l’ADN sont détectées grâce aux senseurs. La mise en place d d’une cascade de signalisa on conduit alors à l’arrêt des cellules dans le cycle cellulaire, ou à la répara on des dommages par l’ac va on ou l’inhibi on des effecteurs. Lorsque les dommages sont trop importants ou mal réparés, ce e voie de signalisa on abou t à l’induc on de la mort cellulaire programmée par apoptose.
DOMMAGES A L’ADN
SENSEURS
MEDIATEURS
TRANSDUCTEURS Apicaux
TRANSDUCTEURS Distaux
EFFECTEURS
Arrêt du cycle cellulaire
Répara on des dommages
Mort cellulaire par apoptose
28
Il est maintenant admis qu’en réponse à des radiations ionisantes induisant des cassures
doubles brins de l’ADN les kinases ATM et ATR participent à une même voie de signalisation et
phosphorylent à la fois Chk1 et Chk2 (Cuadrado et al. 2006; Jazayeri et al. 2006). L’activation
des kinases Chk1 et Chk2 est facilitée par leur recrutement dépendant de l’activation de
ATM/ATR via des médiateurs sur les sites de cassures (Bartek and Lukas 2007; Dai and Grant
2010). Les kinases Chk1 et Chk2 phosphorylent à leur tour plusieurs substrats.
En réponse à une exposition à des radiations ionisantes, ou à des UV en phase G1, les
kinases Chk1/2 phosphorylent les phosphatases Cdc25A (Mailand et al. 2000), provoquant leur
dégradation rapide par le protéasome, après ubiquitylation par le complexe SCF (Busino et al.
2003) (figure 10). Cdc25A une fois dégradée ne permet plus la déphosphorylation des
complexes Cdk4/6‐cycline D, ou Cdk2‐cycline E maintenus inactifs, induisant respectivement un
arrêt de la progression en G1, ou empêchant l’initiation de la réplication de l’ADN (Dai and
Grant 2010). Une réponse plus tardive, dépendante du facteur de transcription p53 se met
également en place pour assurer un maintien prolongé de l’arrêt en G1 initié par la dégradation
de Cdc25A (figure 10). Cette réponse met en jeu une stabilisation de la protéine p53 suite à sa
phosphorylation par ATM et sa dissociation de la protéine mdm2. En effet, la phosphorylation
de mdm2 par les kinases Chk1/2 inhibe l’interaction mdm2/p53 (Chene 2003; Stommel and
Wahl 2004), la dégradation de mdm2 étant induite par sa fixation à p14ARF. La stabilisation de la
protéine p53 induit une augmentation de la transcription du CKI p21CIP1, responsable de
l’inhibition des complexes Cdk/cycline (Kastan and Lim 2000; Wahl and Carr 2001; Dai and
Grant).
Les kinases Chk sont également impliquées dans les points de contrôle en phase S. Lors
de la détection de dommages à l’ADN au niveau des fourches de réplication, les complexes 9‐1‐
1, Rad17‐RFC et ATR‐ATRIP (ATR Interacting Protein) sont recrutés au niveau des sites de
dommages, provoquant le recrutement et l’activation de la kinase Chk1. Chk1 une fois activée
induit la phosphorylation de la phosphatase Cdc25A, conduisant à sa dégradation
protéolytique, et donc comme expliqué précédemment à l’inhibition des complexes Cdk2‐
cycline E/A, inhibant ainsi la progression en phase S (Xiao et al. 2003; Sorensen et al. 2003)
(figure 11). D’autre part, Chk1 semble impliqué dans la mise en place de ce point de contrôle de
la réplication par un mécanisme indépendant de la phosphorylation de Cdc25A. En effet, des
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travaux démontrent que Chk1 régulerait de manière négative l’association des complexes de
réplication au niveau des origines de réplication (Liu et al. 2006). De manière intéressante, la
voie ATM/ATR/Chk1/Chk2/Cdc25A semble également impliquée dans la régulation de la
réplication en absence de dommages à l’ADN (Sorensen et al. 2004; Shechter et al. 2004). Par
ailleurs, l’apparition de cassures doubles brins indépendantes du processus de réplication et
générées à l’extérieur des origines de réplication actives (figure 12) induit le recrutement des
médiateurs MDC1, 53BP1, BRCA1, permettant l’activation d’ATM, et de la claspine permettant
l’activation d’ATR (Bartek et al. 2004). Deux voies de signalisation indépendantes sont décrites
dans l’établissement de ce point de contrôle, toutes deux régulées par ATM (Falck et al. 2002;
Yazdi et al. 2002; Kim et al. 2002). La première fait intervenir la voie ATM/ATR/Chk1/Chk2
aboutissant comme décrit ci‐dessus à la dégradation de Cdc25A et donc au maintien de
l’inactivation du complexe Cdk2‐cycline A, empêchant la progression en phases S (Falck et al.
2001). La seconde voie est indépendante de la dégradation de Cdc25A, et fait intervenir ATM,
NBS1, BRCA1 et SMC1 (Falck et al. 2002; Yazdi et al. 2002; Kim et al. 2002). La perte ou des
mutations de ces protéines résulte en une atténuation du point de contrôle intra‐S, témoignant
leur implication dans ce processus. Enfin le point de contrôle S/M vérifie qu’aucune cellule
n’atteigne la phase de mitose lorsque son ADN n’est pas totalement répliqué, afin d’éviter une
ségrégation incorrecte du matériel génétique. La cible de ce point de contrôle est le complexe
Cdk1‐cycline B (figure 13). Chez les levures, les mécanismes d’activation de ce point de contrôle
font intervenir la même voie que celle du point de contrôle de la réplication. Toutefois chez les
cellules de mammifères, un autre mécanisme que la voie ATM/ATR/Chk1/Chk2 serait impliquée
dans la mise en place de ce point de contrôle S/M (Weinert et al. 1994; Brown and Baltimore
2003; Zachos et al. 2003).
Un arrêt en phase G2 est observé dans les cellules soumises à un traitement
génotoxique ou exposées à des radiations (Lee and Yang 2001; Smits et al. 2000). Une première
réponse rapide se met en place faisant intervenir des modifications post‐traductionnelles
(figure 14). Les kinases Chk1 et Chk2 une fois activées phosphorylent les phosphatases Cdc25.
La phosphorylation de Cdc25A sur la sérine 124 provoque son ubiquitination par le complexe
SCF, et sa dégradation par le protéasome (Busino et al. 2004; Jin et al. 2003). Chk1 régule
également Cdc25A en la phosphorylant sur les résidus sérine 178 et thréonine 507, qui
induisent la liaison de Cdc25A avec la protéine 14‐3‐3, diminuant ainsi la capacité de Cdc25A à
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lier la cycline B1 (Chen et al. 2003; Uto et al. 2004). D’autre part la phosphorylation de Cdc25C
sur la sérine 216 induit son exclusion nucléaire, et sa rétention cytoplasmique par la liaison à la
protéine 14‐3‐3, diminuant ainsi l’accessibilité des substrats de Cdc25C tel que la kinase Cdk1.
Chk1 est également impliquée dans la phosphorylation de Wee1 induisant une augmentation
de l’activité catalytique de Wee1, kinase inhibitrice du complexe Cdk1‐cycline B (Rothblum‐
Oviatt et al. 2001; Lee et al. 2001). La protéine Plk1, impliquée dans l’activation du complexe
Cdk1‐cycline B et de Cdc25, et dans l’inhibition de la kinase Wee1, est aussi inhibée lors de la
mise en place du point de contrôle G2/M. En effet la kinase activatrice de Plk1, SLK est elle aussi
phosphorylée et inhibée par les kinases Chk (Tsvetkov and Stern 2005). Ainsi en réponse à des
dommages à l’ADN en G2, Plk1 est inhibée conduisant à l’inactivation du complexe Cdk1‐cycline
B. D’autre part il a été montré que l’activité de Plk1 est essentielle pour la relocalisation
nucléaire de Cdc25B nécessaire pour l’entrée en mitose en conditions normales ou en réponse
à un arrêt G2/M induit par la présence de dommages à l’ADN (Lobjois et al. 2009b). D’autre
part la kinase Aurora‐A contrôle l’entrée des cellules en mitose en activant la kinase Plk1 (Seki
et al. 2008), ce qui active les phosphatases Cdc25 et par conséquent aboutit à l’activation du
complexe Cdk‐1‐cycline B. La kinase Aurora‐A est également impliquée dans la phosphorylation
de Plk1 sur la thréonine 210, nécessaire à l’entrée des cellules en mitose après un arrêt des
cellules au point de contrôle G2/M (Macurek et al. 2008). Aurora‐A phosphoryle également la
phosphatase Cdc25B sur la sérine 353 au niveau des centrosomes à la transition G2/M (Cazales
et al. 2005). Lorsque que le point de contrôle G2/M est activé en présence de dommages à
l’ADN, la kinase Aurora‐A est inactive et incapable de phosphoryler la protéine Cdc25B (Cazales
et al. 2005). Enfin l’implication de la protéine onco‐suppressive p53 dans la mise en place du
point de contrôle G2/M a également été démontrée. Lorsque la cellule détecte des dommages
avant l’entrée en mitose (Taylor and Stark 2001). En effet, p53 induit la transcription des
facteurs p21Cip1, Gadd45, et de la protéine 14‐3‐3. L’expression du CKI p21Cip1 va contribuer à
inhiber le complexe Cdk1‐cycline B et permet aussi d’inhiber la phosphorylation activatrice de
Cdk1 induite par la kinase CAK. Une autre cible de p53 est la protéine Gadd45, dont le rôle
serait de dissocier les complexes Cdk1‐cycline B en s’associant avec Cdk1. Enfin p53 pourrait
également réprimer la transcription de la cycline B1 (Taylor and Stark 2001).
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36
3) Points de contrôle intra‐mitotiques
La mitose est une phase du cycle cellulaire placée sous haute surveillance. En effet, les
différents points de contrôles mitotiques sont essentiels pour permettre une répartition
équitable du matériel génétique entre les deux cellules filles au cours de la division cellulaire,
afin de maintenir l’intégrité génomique de nos cellules. Deux points de contrôles mitotiques
ayant des mécanismes d’actions bien distincts ont été bien décrits chez les eucaryotes
supérieurs. Le premier a lieu en prophase, et est dépendant de la protéine Chfr (Checkpoint
with FHA and Ring finger domain). Le second, le SAC (Spindle Assembly Checkpoint) se met en
place au cours de la transition métaphase‐anaphase et contrôle l’attachement correct des
chromosomes au fuseau mitotique.
La protéine Chfr, fréquemment mutée ou absente dans diverses lignées tumorales, est
constituée de trois domaines distincts : un domaine FHA (Forkhead‐associated domain)
généralement retrouvé sur les facteurs de transcription, les protéines kinases ainsi que de
nombreuses protéines impliquées dans les points de contrôle ; un domaine « ring finger »
généralement présent sur les enzymes responsables de l’ubiquitnation des protéines ; et un
domaine C‐terminal riche en cystéine dont la fonction reste encore inconnue. Cette protéine a
été identifiée comme étant impliquée dans l’établissement d’un point de contrôle mitotique
précoce en réponse à l’exposition à un stress mitotique tel qu’une exposition à des poisons des
microtubules comme le nocodazole ou le taxol (Scolnick and Halazonetis 2000; Cortez and
Elledge 2000). Il semblerait qu’une fois activée par ces traitements, la protéine Chfr, via son
activité ubiquitine ligase inhibe l’activité des protéines kinases Aurora‐A et Plk1 impliquées
dans l’activation précoce du complexe Cdk1‐cycline B1 lors de l’entrée en mitose (Bothos et al.
2003; Kang et al. 2002) (figure 15). L’inhibition de ces kinases empêche l’accumulation nucléaire
du complexe Cdk1‐cycline B1 qui n’a pas alors accès à ses différents substrats, empêchant ainsi
le déroulement de tous les événements précoces de l’entrée en mitose tels que la
condensation des chromosomes, ou la rupture de l’enveloppe nucléaire (Summers et al. 2005).
Il semblerait toutefois que le protéasome ne soit pas impliqué dans l’établissement de ce point
de contrôle mitotique, mais que l’ubiquitination des protéines kinases Aurora‐A et Plk1
joueraient ici un rôle dans la transduction du signal, plutôt que d’un adressage vers la
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dégradation protéolytique (Summers et al. 2005; Bothos et al. 2003).
Après la réplication, les deux chromatides, restent associées grâce à des complexes
protéiques nommées cohésines. En début d’anaphase, afin que les chromatides sœurs se
séparent, la cohésine est détruite par une caspase particulière, la séparase. Jusqu’à l’anaphase,
la séparase est en fait maintenue inactive, car séquestrée par la sécurine. Le complexe APC/C‐
Cdc20 induit l’ubiquitination, et donc la destruction protéolytique de la sécurine par le
protéasome. La destruction de la sécurine libére et active la séparase, qui va dégrader la
cohésine, entrainant la séparation des chromatides sœurs. Un système de contrôle, appelé SAC
(Spindle Assembly Checkpoint) permet la vérification de l'attachement correct des
chromosomes au fuseau mitotique, et empêche la cellule de rentrer en anaphase tant que tous
les chromosomes ne sont ne sont pas correctement orientés en une plaque métaphasique
(Musacchio and Hardwick 2002; Malmanche et al. 2006) (figure 16). Ce mécanisme de contrôle
couple les kinétochores non‐attachés à l’APC/C, le complexe protéique responsable de
l’achèvement de la mitose, comme décrit précédemment. La protéine Mad2 (Mitotic Arrest
Deficient 2), un élément sensible à l’attachement des microtubules au kinétochore, a pour
propriété principale de séquestrer Cdc20, la sous‐unité adaptatrice de l’APC/C, rendant l’APC/C
inactif, et inhibant ainsi la transition métaphase/anaphase (Nigg 2001). L’interaction
Mad2/Cdc20 semble être régulée par les kinases Bub1 et 3, Plk1 et Aurora (Malmanche et al.
2006; Tanaka and Hirota 2009). Dès que tous les kinétochores sont attachés correctement aux
microtubules, Cdc20 est libéré de Mad2, et peut donc ainsi activer l’APC/C. L’APC/C une fois
actif permet la destruction de la sécurine, et donc la libération de l’enzyme séparase. La
séparase va agir en dégradant la cohésine permettant ainsi la séparation des chromatides pour
leur ascension polaire opposée.
L’ensemble des connaissances acquises sur les modalités d’activation des points de
contrôle a largement contribué à l’amélioration de leur ciblage en chimiothérapie et
radiothérapie. L'étude des mécanismes moléculaires du contrôle de la prolifération et leur
ciblage dans des perspectives radio‐ ou chimio‐thérapeutiques, reposent le plus souvent sur
l'analyse in vitro de modèles de lignées en forte prolifération et cultivées en monocouche (2D).
39
40
Cependant, l’utilisation de ces modèles de culture ne permet pas de considérer dans la réponse
aux dommages à l’ADN, l’hétérogénéité cellulaire tumorale, les interactions cellulaires et
l’importance du microenvironnement, paramètres déterminants dans la sensibilité tumorale
aux agents anti‐cancéreux (Desoize and Jardillier 2000; Dubessy et al. 2000).
II. La tumeur, un véritable organe en forte interaction avec son microenvironnement
Une micro‐région tumorale est constituée d'un ensemble de cellules en forte interaction
entre elles et avec leur microenvironnement constitué des molécules de la matrice
extracellulaire, de différents types cellulaires, tels que les fibroblastes, des cellules du système
immunitaire (macrophages, lymphocytes) ou de cellules endothéliales, ainsi que de nombreux
facteurs de croissance et cytokines (Allen and Louise Jones 2011) (figure 17).
A) Le microenvironnement est un paramètre essentiel du développement d’une
tumeur
Les progrès dans la compréhension des aspects génétiques de la tumorigénèse ont
conduit à proposer des modèles d'apparition et de développement d'une tumeur. Ces modèles
basés sur les altérations génomiques des cellules cancéreuses ont permis d’identifier de
nombreux oncogènes et suppresseurs de tumeurs. Cependant des travaux pionniers, longtemps
ignorés, démontraient l’importance capitale du microenvironnement tumoral au cours du
développement d’une tumeur au même titre que l’accumulation des altérations génétiques des
cellules cancéreuses (Paget 1989; Bissell et al. 1982). Ce n’est que depuis quelques années que
la tumeur est reconnue comme un « organe » communiquant avec d’autres entités cellulaires,
enrobées dans un tissu que l’on appelle stroma, constituant ainsi le microenvironnement
tumoral. De manière similaire au développement et à la fonction d’organes, dans lesquels une
communication réciproque entre les différents types cellulaires est établie, l’interaction des
41
42
cellules tumorales avec leur microenvironnement peut largement déterminer le phénotype de
la tumeur. Ce rôle du microenvironnement sur le développement d’une tumeur fut mis en
évidence par des expériences basées sur l’injection d’un virus au potentiel oncogénique, le RSV
(Rous Sarcoma Virus) dans des membres d’embryons de poulets (Dolberg and Bissell 1984). Les
auteurs ont montré un déroulement correct des premières phases de développement des
embryons malgré la présence d’un oncogène actif. Cependant lorsque ces membres sont
soustraits à leur microenvironnement d’origine et remis en culture, ils développent un
phénotype cancéreux. Ces travaux suggéraient que le contexte microenvironnemental soit
dominant sur l’influence oncogénique du virus (Stoker et al. 1990). Ainsi, au sein des tissus, un
équilibre dynamique existe entre les cellules et leur microenvironnement (Bissell and Hines
2011; Correia and Bissell 2012) et dans des conditions d'homéostasie normale, le
microenvironnement exerce une action suppressive pour réprimer la croissance tumorale.
Inversement, lorsque cet équilibre est perturbé ou rompu, le microenvironnement peut
favoriser le développement et la progression tumorale.
B) Les différents éléments du microenvironnement tumoral et résistance
multicellulaire.
Au sein d'une tumeur, les cellules en prolifération ne représentent qu’une faible
proportion des cellules tumorales, la majeure partie de la population étant constituée de
cellules quiescentes. Cette hétérogénéité tumorale résultant de l’action de différents signaux
extracellulaires tels que l’hypoxie. L’hypoxie intra‐tumorale (Moulder and Rockwell 1987;
Wilson and Hay; Tredan et al. 2007), la présence de cellules quiescente (St Croix et al. 1996;
Durand and Vanderbyl 1989; Tannock 1978; Tannock 1994) ou encore les interactions
cellulaires avec le microenvironnement (interactions cellule‐cellule ou cellule‐matrice) (Desoize
and Jardillier 2000; Mellor et al. 2005) ont des implications majeures dans les mécanismes de
résistance aux traitements anticancéreux conventionnels.
43
1) Hypoxie, gradient de nutriments et hétérogénéité cellulaire
Au cours de la croissance d’une tumeur, les cellules voient leur apport en oxygène
diminué. Les conséquences de la présence de zones hypoxiques sont multiples :
développement d’une néo‐vascularisation tumorale, phénotype tumoral plus agressif et associé
à un mauvais pronostic, et résistance aux thérapies anticancéreuses conventionnelles (Moulder
and Rockwell 1987; Wilson and Hay; Tredan et al. 2007). Il existe en effet, une corrélation entre
le degré d’hypoxie au sein d’une tumeur et l’échec thérapeutique. L’hypoxie intra‐tumorale
induit la stabilisation des facteurs de réponse à l’hypoxie HIF (Hypoxia Inductible Factor), qui
induisent la transcription de nombreux gènes impliqués dans des processus fondamentaux tels
que la prolifération, la survie, l’angiogenèse, la migration, l’invasion, le métabolisme du glucose
ou encore la régulation du pH (Harris 2002; Semenza 2003).
En condition hypoxique, les cellules opèrent un « switch » métabolique, favorisant la
production d’ATP essentiellement par la voie de la glycolyse au niveau cytoplasmique à partir
de glucose (Semenza et al. 2001), et non via la chaîne respiratoire mitochondriale. Comme
rappelé ci‐dessus, l’hypoxie intra‐tumorale, induit l’activation transcriptionnelle de nombreux
gènes impliqués dans ce switch métabolique comme les transporteurs de glucose GLUT‐1 et 3,
ou des enzymes de la voie glycolytique (Semenza 2003).
Au cours de la croissance tumorale, un gradient de nutriments s'établit également.
L’établissement des gradients d’oxygène et de nutriments conduit à la mise en place d’un
gradient de prolifération. En effet, les cellules situées à proximité des vaisseaux sanguins sont
en forte prolifération, et arrêtent de proliférer et rentrent en quiescence en fonction de
l’éloignement de la vasculature. La présence de cellules quiescentes au sein des tumeurs, est
impliquée dans la résistance aux traitements anti‐cancéreux. En effet, la plupart des molécules
thérapeutiques anti‐cancéreuses ont pour cible les cellules tumorales en forte prolifération,
tandis que les cellules quiescentes, constituant la plus grande partie de la masse tumorales y
sont insensibles (St Croix et al. 1996; Durand and Vanderbyl 1989; Tannock 1978; Tannock
1994).
44
2) Interactions cellulaires avec le microenvironnement
Une cellule à l’intérieur d’un tissu interagit avec ses voisines ainsi qu’avec la matrice
extracellulaire à travers des signaux biochimiques et mécaniques. Ces interactions cellule‐
cellule et cellule‐matrice extracellulaire établissent un réseau de communication en 3D qui
maintient la spécificité et l’homéostasie du tissu. L’établissement de ces interactions joue un
rôle fondamental dans de nombreux processus tels que la survie cellulaire, les mécanismes de
réparation des dommages à l’ADN, ainsi que dans la résistance aux différents traitements anti‐
cancéreux, qualifiée de résistance multicellulaire (Desoize and Jardillier 2000).
Les interactions cellule‐cellule sont médiées principalement par la famille des cadhérines.
Ces interactions intercellulaires sont capables de réguler des processus fondamentaux pour la
cellule que sont la survie cellulaire et l’apoptose. L’établissement de contacts entre cellules
homologues, fut décrit pour la première fois en 1972 par Durand et Sutherland. Ces auteurs ont
montré que des cellules cultivées sous forme d'agrégats cellulaires contenant 10 à 25 cellules,
deviennent plus résistantes à la mort cellulaire induite par une exposition à des radiations
ionisantes, que les mêmes cellules cultivées en monocouches (Durand and Sutherland 1972).
L’établissement de contacts intercellulaires entre les cellules tumorales participe également à la
résistance multicellulaire en limitant la diffusion de diverses drogues chimio‐thérapeutiques
(Desoize and Jardillier 2000).
La matrice extracellulaire est un réseau complexe composé d’une variété de protéines,
telles que la fibronectine, le collagène, la laminine ou l’élastine et de polysaccharides, les
glycosaminoglycanes ou protéoglycanes qui sont sécrétés par les cellules. Les principaux
récepteurs cellulaires impliqués dans la liaison à la matrice extracellulaire sont des protéines
transmembranaires de la famille des intégrines (Hynes 1987; Ruoslahti and Pierschbacher
1987). La liaison des intégrines à la matrice permet l’activation d’effecteurs cytoplasmiques
capables de réguler divers processus essentiels tels que la prolifération, la survie, la migration,
l’adhésion, ou encore la différentiation (Aplin et al. 1999; Clark and Brugge 1995; Giancotti and
Ruoslahti 1999; Hotchin and Hall 1995; Hynes 1992).
Les tumeurs sont caractérisées par une certaine rigidité de la matrice extracellulaire, et
sont exposées continuellement à différentes forces physiques (Butcher et al. 2009). Il a
45
d’ailleurs été montré que des dérégulations des propriétés mécaniques de la matrice
extracellulaire contribuent à la progression tumorale, diminuent l’efficacité thérapeutique et
augmente le risque de développer un cancer (Levental et al. 2009). La rigidité tissulaire de la
matrice extracellulaire est également capable de modifier la progression dans le cycle cellulaire
(Klein et al. 2009).
D’autres travaux démontrent que lorsque des cellules sont cultivées en présence de
matrice extracellulaire, il se produit une activation de la voie de signalisation PI3K, via la liaison
de la matrice à l’intégrine β1, ce qui inhibe l’apoptose et l’arrêt des cellules au point de contrôle
G2/M induits par des traitements à l’étoposide ou à des radiations (Hodkinson et al. 2006). Ces
effets sont médiés par l’inhibition des protéines inhibitrices de l’activité des complexes Cdk‐
cyclines, p21 et p27, ainsi que par le maintien de l’expression des différentes cyclines. Ce travail
démontre l’implication majeure de la matrice extracellulaire dans la régulation des mécanismes
de contrôle de la progression du cycle cellulaire. Il a été également montré un rôle de
l’adhésion cellulaire à la matrice extracellulaire dans la progression normale d’un cycle
cellulaire en absence de dommages à l’ADN (Kang and Krauss 1996). Ces auteurs démontrent
en effet que la phosphorylation de la protéine pRB, l’activité de Cdk2 et l’expression de la
cycline A sont modulées par l’adhésion cellulaire à la matrice. D’autre part une modulation de
la voie de signalisation de p53/p21 en réponse à l’interaction des cellules avec la matrice
extracellulaire a pu être observée (Wu and Schonthal 1997). En effet, lors de la perturbation de
l’ancrage des cellules au substrat, il se produit une activation de p53, qui induit une activation
transcriptionnelle de la protéine p21, régissant ainsi un arrêt des cellules en phase G1.
L’établissement de contacts entre les cellules et la matrice extracellulaire est impliqué
dans la résistance multicellulaire (Meredith et al. 1993; Schuetz and Schuetz 1993; Ruoslahti
and Reed 1994; Montgomery et al. 1994; Frisch and Francis 1994; Kim et al. 1994). De
nombreuses études, montrent que la présence d’une matrice extracellulaire augmente la
résistance à des agents génotoxiques (Damiano et al. 1999; Hazlehurst et al. 1999; Vlodavsky et
al. 1980; Cordes and Meineke 2003). On parle ainsi de résistance aux drogues médiée par
l’adhésion (CAM‐DR, Cell Adhesion Mediated Drug Resistance), qui a pu être observée dans
divers modèles de tumeurs (Hazlehurst et al. 1999; Shain and Dalton 2001). A l'opposé, il a
également été démontré qu'une perturbation de l’adhésion des cellules à la matrice
46
extracellulaire restaurait la sensibilité à diverses molécules à activité anti‐tumorale (Kerbel et al.
1996; St Croix et al. 1996; Kohno et al. 1994; Gardner et al. 1996) , de même que le ciblage de la
famille des intégrines (Damiano 2002).
L’idée que les cellules stromales puissent promouvoir le développement d’un cancer a
été reconnue pour la première fois en 1863 lorsque Rudolph Virchow observa la présence de
leucocytes dans le stroma d’un tissu néoplasique, et qu’il émit l’hypothèse que la malignité
d’une tumeur se mettait en place aux sites d’inflammation chronique (Balkwill and Mantovani
2001). Cette hypothèse prenait seulement en compte l’aspect inflammatoire et ne considérait
pas la présence d’autres types cellulaires du stroma au contraire de l’hypothèse du « seed and
soil » émise par Stephen Paget qui suggérait la prise en compte de l’ensemble des éléments
présents au sein du microenvironnement tumoral (Paget 1989). Des études récentes ont
montré que l’établissement de xénogreffes chez la souris de cellules humaines de carcinomes
mammaires dépend de la présence de fibroblastes issus du microenvironnement tumoral
(Kuperwasser et al. 2004). D’autre part, l’impact du stroma tumoral sur le comportement des
cellules épithéliales tumorales fut démontré de manière élégante par Olumi et collaborateurs.
Ces auteurs ont en effet démontré, dans des modèles de co‐culture de cellules de carcinomes
humains prostatiques avec des fibroblastes issus d’un stroma sain ou tumoral, que les
fibroblastes du microenvironnement tumoral stimulent la progression de la tumorigénèse
(Olumi et al. 1999).
Les cellules tumorales modulent leur microenvironnement en produisant un grand
nombre de facteurs de croissance qui vont moduler le stroma tumoral. Ceux‐ci incluent le bFGF
(basic Fibroblast Growth Factor), le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor), le PDGF
(Platelet Derived Growth Factor), les ligands des EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor), des
interleukines, ou encore le TGF‐β (Transforming Growth Factor‐ β). Ces facteurs agissent de
manière paracrine afin d’induire des réactions stromales telles que l’angiogénèse (Bergers and
Benjamin 2003), ou la réponse inflammatoire (Coussens and Werb 2002). Ces différents
facteurs activent aussi les cellules stromales tels que les fibroblastes (De Wever and Mareel
2003), les cellules musculaires ou les adipocytes (Manabe et al. 2003). L’activation de ces
cellules aboutit à la sécrétion d’autres facteurs de croissance.
47
De manière concomitante avec l’altération de l’expression de nombreux facteurs de
croissance, les cellules tumorales ainsi que les cellules stromales sécrètent un grand nombre de
protéases (Mueller et al. 2003; Stetler‐Stevenson and Yu 2001). Ces enzymes protéolytiques
remodèlent la matrice extracellulaire et la membrane basale, créant ainsi un environnement
propice à la migration et à l’invasion cellulaire. Le remodelage de la matrice extracellulaire est
largement médié par des protéases extracellulaires, et particulièrement par la famille des MMP
(Matrix MetalloProteinases) (Brinckerhoff and Matrisian 2002) qui activent des facteurs de
croissance liés à la surface cellulaire ou à la matrice extracellulaire (McCawley and Matrisian
2001; Egeblad and Werb 2002), contribuant au maintien de la communication réciproque entre
les cellules tumorales et leur microenvironnement. Les MMP ont été impliquées dans l’invasion
des cellules tumorales ainsi que dans la progression métastasique. De plus la dégradation de
molécules de la matrice extracellulaire expose certains domaines protéiques, générant ainsi de
nouveaux fragments moléculaires ayant des fonctions pro‐migratoires aussi bien que pro ou
anti‐angiogéniques (Kalluri 2002).
Les fibroblastes sont parmi les cellules les plus abondantes du microenvironnement des
tumeurs solides, et particulièrement dans les carcinomes mammaires, pancréatiques,
prostatiques ou dans les mélanomes (Chauhan et al. 2003; Olumi et al. 1999; Skobe and Fusenig
1998). Les CAF (Cancer Associated Fibroblasts), sont des fibroblastes modifiés par la tumeur et
identifiables par immunocytochimie de part l’expression d’une combinaison spécifique de
différents marqueurs tels que l’α‐SMA (α‐Smooth Muscle Actin), la vimentine, la desmine ou la
FAP (Fibroblast Activation Protein) (Garin‐Chesa et al. 1990; Lazard et al. 1993). Les TAM (Tumor
Associated Macrophages) sont des macrophages associés à la tumeur, abondants dans de
nombreuses tumeurs solides. L’ensemble de ces cellules contribuent au développement
tumoral en sécrétant différents facteurs de croissance (HGF, VEGF, EGF,…) et cytokines qui
favorisent la survie cellulaire, la migration et l’invasion (De Wever et al. 2004; Lewis et al. 2004;
Li et al. 2003; De Wever and Mareel 2003). Les CAF participent au remodelage de la matrice
extracellulaire en sécrétant des composants de la matrice extracellulaire à activité pro‐
migratoire tels que la fibronectine, ou la tenascine (De Wever et al. 2004). Les fibroblastes
associés au cancer sont aussi impliqués dans la surexpression de protéases comme les MMP ou
l’uPA (urokinase Plasminogen Activator) qui vont dégrader la matrice extracellulaire, participant
activement à son remodelage (Sieuwerts et al. 1998; Sato et al. 2004). Les TAM (Tumor
48
Associated Macrophages) augmentent également l’expression des facteurs de réponse à
l’hypoxie HIF‐1 et HIF‐2 (Burke et al. 2002; Burke et al. 2003) dans un environnement
hypoxique, aboutissant à l’augmentation d’expression de gènes cibles comme le VEGF ou Tie‐2
(Tyrosine kinase with immunoglobulin and EGF homology domains) (Venneri et al. 2007). Les
cellules tumorales surexpriment de nombreuses cytokines inflammatoires qui vont permettre le
recrutement de divers types cellulaires du système immunitaire comme les macrophages,
lymphocytes ou neutrophiles (Coussens and Werb 2002; Pollard 2004). Ces différentes cellules
vont agir en parallèle des TAM, en sécrétant également de nombreux facteurs pro‐tumoraux.
Enfin, il a été montré, in vivo, qu’en réponse à l’exposition à des radiations ionisantes
ou à des carcinogènes chimiques, le stroma tumoral peut développer un potentiel
tumorigénique (Barcellos‐Hoff and Ravani 2000; Maffini et al. 2004).
L’ensemble des données décrites dans ce chapitre souligne l’importance primordiale du
microenvironnement dans le développement et la progression d’une tumeur, démontrant
l’intérêt fondamental d’utiliser des modèles cellulaires plus prédictifs de la réponse cellulaire
observée in vivo dans les tumeurs.
III. Un modèle 3D de micro‐tumeur in vitro, le sphéroïde
Parmi les différents modèles de culture multicellulaire en 3D (Pampaloni et al. 2007), le
sphéroïde est un modèle qui offre un niveau de complexité intermédiaire entre la culture en
monocouche et l’utilisation de modèles animaux. Comme nous allons le voir, ce modèle permet
de reproduire in vitro l'organisation d'une micro‐tumeur (figure 18) et il est maintenant admis
49
Proliferative zone
Oxygene
Quiescent zone
Secondary necrotic center
Pro
life
ratio
n
Nutriments
Zone proliféra ve
Zone quiescente
Cœur nécro que
DAPI Ki-67 DAPI E-cadhérine DAPI PARP
Figure 18 : Le modèle de sphéroïdes mime in vitro l’organisa on d’une micro‐tumeur A : Micrographies d’un sphéroïde en culture prise par un microscope à contraste de phase. B : Représenta on schéma que des différents gradients d’oxygène et nutriments qui s’établissent au cours de la croissance des sphéroïdes, abou ssant à la mise en place d’un gradient de proliféra on. C : Immunodétec on des cellules proliféra ves (Ki‐67, gauche), des interac ons intercellulaires (E‐cadhérine, centre), ou des cellules apopto ques (PARP, droite) sur des coupes à congéla on de sphéroïdes mesurant 600µm de diamètre, prises à des grossissements différents. Les noyaux sont détectés par le DAPI (bleu pour le Ki‐67 et la PARP, et rouge pour la E‐cadhérine).
A B
C
50
que ce modèle est plus prédictif de la réponse au traitement que les modèles de culture en
monocouche.
A) Le modèle sphéroïde mime in vitro l'organisation d'une micro‐tumeur
1) Mise en place des gradients d'oxygène, de nutriments et de prolifération au cours de
la croissance des sphéroïdes
La croissance des sphéroïdes s'accompagne de la mise en place d'un gradient décroissant
d'oxygène de la périphérie vers le centre où peut apparaître une région hypoxique. Des
mesures de la tension en oxygène dans les sphéroïdes ont été réalisées grâce à l’utilisation de
microélectrodes (Sutherland 1988; Schwachofer et al. 1991). Malgré l'existence de variations
d’un modèle cellulaire à un autre (Mueller‐Klieser and Sutherland 1982; Acker et al. 1983), ces
travaux ont démontré une diminution rapide de la tension en oxygène lorsque l'on pénètre au
sein des sphéroïdes (Sutherland 1988). De manière intéressante une diminution inattendue et
importante d’un facteur 3 à 4 de la consommation en oxygène a été mise en évidence lors de la
croissance de sphéroïdes (Freyer and Sutherland 1986b, 1986a). Il a été émis l’hypothèse que
cette diminution pouvait résulter de l’augmentation de la fraction de cellules quiescentes au
cours de la croissance des sphéroïdes. Parallèlement au gradient d'oxygène, un gradient de
glucose, de facteurs de croissance ou d'hormones se met en place, tandis qu’un gradient de
catabolites s’établie de manière inverse (Sutherland 1988; Friedrich et al. 2007a; Hirschhaeuser
et al.2010).
Une étude a récemment montré qu’une transition du métabolisme énergétique se
produit au cours de la croissance des sphéroïdes (Rodriguez‐Enriquez et al. 2008). Ces auteurs
montrent que des sphéroïdes de petite taille non régionalisés produisent leur énergie
essentiellement via les phosphorylations oxydatives de la chaîne respiratoire mitochondriale,
tandis que les sphéroïdes régionalisés puisent leur énergie principalement par la voie
glycolytique. Ces changements métaboliques au cours de la croissance des sphéroïdes sont
associés à une augmentation de HIF‐1α, et semblent indiquer l’importance de la mise en place
de zones hypoxiques dans le métabolisme cellulaire.
51
La mise en place des gradients d’oxygène et de nutriments a pour conséquence
l’établissement d’un gradient de cellules prolifératives. En effet, les cellules en prolifération
sont localisées à la périphérie, ou l’oxygène et le glucose ne sont pas limitant (figure 18). Des
analyses sur coupes histologiques ont permis de montrer la présence de cellules en
prolifération jusqu'à 100 à 220µm de la périphérie en fonction du modèle étudié (Sutherland
1988). Les cellules plus centrales sont décrites pour être quiescentes. Une expression
différentielle des inhibiteurs de Cdk fut démontré entre des modèles de culture cellulaire en
monocouche ou en 3D de fibroblastes de rats (LaRue et al. 2004; LaRue et al. 1998). Ces mêmes
auteurs démontrent que l’expression de p18, p21 et p27 augmente en fonction de la
proportion de cellules quiescentes dans des modèles de sphéroïdes de mélanomes et de
carcinomes mammaires, l’expression de p18 et p27 étant corrélée avec l’arrêt de croissance,
alors que l’expression de p21 est prédominante dans les couches prolifératives (LaRue et al.
2004). Lorsque les cellules sont privées en oxygène et nutriments, elles entrent dans un
processus de mort cellulaire, conduisant à l'apparition d'un cœur nécrotique. La distance à la
périphérie à partir de laquelle cette mortalité cellulaire est induite peut varier entre 50 à
300µm en fonction du modèle cellulaire utilisé, de la concentration et du taux de
consommation de substrats cellulaires comme l’oxygène ou le glucose, du degré de compaction
cellulaire, de l’accumulation de catabolites ou d’une augmentation de l’acidité cellulaire
(Carlsson and Acker 1988; Sutherland 1988). La mortalité cellulaire induite peut être de la
nécrose ou de l'apoptose. En effet des travaux réalisés sur des sphéroïdes de cellules tumorales
intestinales ont montré une induction de nécrose et d'apoptose au centre des sphéroïdes (Rak
et al. 1995). Il a été montré qu’un stress environnemental tel que l’hypoxie induit une
augmentation transitoire en glutathion, ce qui pourrait jouer un rôle crucial dans
l’accumulation de cellules apoptotiques dans des sphéroïdes de fibroblastes pulmonaires
murins (Romero et al. 1997).
L’ensemble de ces données montre que le modèle de sphéroïde permet de reproduire in vitro
les différents gradients physiopathologiques présents au sein d’une tumeur, et mime ainsi une
micro‐région tumorale ou des micro‐métastases (Sutherland 1988; Friedrich et al. 2007a).
52
2) Le modèle sphéroïde reproduit les interactions cellule‐cellule et cellule‐matrice
extracellulaire
Au cours de la formation des sphéroïdes, des interactions cellule‐cellule se mettent en
place. Il a en effet été montré que l’expression d’un mutant dominant‐négatif de la E‐cadhérine
dans des cellules d’adénocarcinomes mammaires empêchent la formation de sphéroïdes
(Vizirianakis et al. 2002). D’autres travaux démontrent que l’expression de la E‐cadhérine est
élevée, et distribuée de façon homogène dans les sphéroïdes, de manière similaire à celle
décrite dans le tissu tumoral (Waleh et al. 1994; St Croix et al. 1998). D’autre part, il a été
montré une expression différentielle de différentes molécules d'adhésion entre des cellules
cultivées en monocouche ou sous forme de sphéroïdes (Rainaldi et al. 1999).
Différentes études rapportent une importante sécrétion de molécules de la matrice
extracellulaire telles que la fibronectine et la laminine dans des modèles de sphéroïdes
(Nederman et al. 1984; Glimelius et al. 1988; Bjerkvig et al. 1989). De manière intéressante, la
matrice extracellulaire produite dans des modèles de sphéroïdes de gliome, d’ostéosarcome,
ou de mélanome présente un profil et une organisation plus similaire à la matrice
extracellulaire présente au sein de ces tumeurs in vivo, que leur équivalent en monocouches
(Nederman et al. 1984; Paulus et al. 1994; Davies et al. 1997). Des profils d'expression
différents des intégrines entre des cellules en monocouche ou sous forme de sphéroïdes ont
été mis en évidence (Waleh et al. 1994). Ces auteurs montrent une diminution de l’expression
des sous‐unités α6/β1 et β4 seulement dans les couches les plus internes des sphéroïdes, alors
que l’expression des sous‐unités α2/ α3 et α5 restent uniformes au sein des sphéroïdes. La
distribution non uniforme de certaines isoformes des intégrines dans les sphéroïdes ressemble
fortement au profil d’expression des intégrines retrouvé dans les tissus sains et tumoraux.
D’autres travaux réalisés sur des sphéroïdes provenant de cellules tumorales colorectales
démontrent que l’expression des intégrines dans les sphéroïdes est très similaire à celle
observée dans des tumeurs greffées chez la souris, en comparaison du profil d’expression
trouvé sur les mêmes cellules cultivées en monocouches (Hauptmann et al. 1995).
53
3) Des modèles de sphéroïdes mixtes pour reproduire les interactions cellule‐stroma
Le développement de modèles de co‐cultures en 3D entre différents types cellulaires
permet d’accéder à un degré de complexité supplémentaire, et de se rapprocher encore un peu
plus de la réalité physiologique retrouvée au sein de tumeurs in vivo. Il existe plusieurs
techniques pour obtenir des co‐cultures de sphéroïdes, que l’on nomme également sphéroïdes
mixtes (Friedrich et al. 2007a). Toutefois l’obtention de ces modèles de sphéroïdes mixtes reste
relativement compliquée du fait du taux de génération qui diffère entre les divers types de
cellules, permettant à certaines cellules de proliférer plus rapidement au sein des co‐cultures,
au profit d’autres types cellulaires qui prolifèrent beaucoup plus lentement.
Différentes études réalisées in vitro ou in vivo sur des modèles de cultures mixtes ont
permis de montrer l’importance et l’influence qu’exercent différents types cellulaires tels que
les fibroblastes, les cellules souches, les adipocytes ou d’autres cellules présentes dans le
microenvironnement tumoral sur la progression tumorale, l’invasion cellulaire ou encore la
progression métastasique. Il a été montré sur des modèles de co‐cultures de CAF et de cellules
tumorales prostatiques enrichies en cellules souches cancéreuses, que la présence des CAF
améliore la capacité à former des sphéroïdes, ayant généralement une taille plus importante
(Liao et al. 2010). Des expériences de greffes chez la souris de ces co‐cultures ont permis à ces
auteurs de mettre en évidence la formation de structure prostatique glandulaire présentant
une forte activité proliférative et de nombreuses lésions similaires à ce que l’on retrouve in vivo
dans les tumeurs. D’autres travaux ont révélé une augmentation de l’expression de la
cathepsine B, une protéase capable de dégrader certains composés de la matrice
extracellulaire, lorsque des cellules d’adénocarcinomes coliques sont cultivées sous forme de
sphéroïdes avec des monocytes et des fibroblastes, ce qui est également associé à une
augmentation de l’invasion cellulaire (Krueger et al. 2005). D’autres travaux réalisés sur des
modèles mixtes ont permis de montrer que les cellules souches mésenchymateuses et les
ostéoblastes sont impliqués dans la prolifération et la migration des cellules souches
hématopoïétiques (de Barros et al. 2010). Enfin des modèles mixtes de sphéroïdes entre des
cellules tumorales mammaires et des cellules souches mésenchymateuses ou des CAF ont
montré que ces deux types cellulaires sensibilisent les cellules cancéreuses à l’inhibiteur de
kinases RAF265 (Dittmer et al. 2011).
54
B) Un modèle plus prédictif de la réponse aux traitements
Différentes données montrent que le modèle de sphéroïdes est plus prédictif de la
réponse observée in vivo comparativement aux modèles de culture en monocouche.
Différentes études montrent clairement que les cellules cultivées en 3D présentent une
sensibilité plus faible vis‐à‐vis d’agents chimiothérapeutiques que les mêmes cellules cultivées
en monocouche et surtout similaire à celle observée pour des modèles de xénogreffes (Oloumi
et al. 2000). Dans le domaine de la radiobiologie, la similarité de la réponse aux radiations
ionisantes entre les sphéroïdes et des xénogreffes chez la souris, rend également le modèle de
sphéroïdes très attractif, et alternatif aux études réalisées in vivo (Dubessy et al. 2000). En effet,
les travaux pionniers de Sutherland et collaborateurs ont permis de montrer la similarité des
courbes de survie obtenues après irradiations de tumeurs in vivo ou de sphéroïdes (Sutherland
et al. 1970; Sutherland et al. 1971). De même il a été montré que la croissance (Sutherland and
Durand 1984), la réparation des dommages à l’ADN et la survie après une exposition à des
irradiations (Stuschke et al. 1992; West and Sutherland 1987) sont similaires aux données
obtenues in vivo contrairement aux modèles de culture en 2D, peu prédictifs. Plus récemment,
des travaux réalisés dans le groupe de Mina Bissell sur des cellules de la glande mammaire
démontrent que l'utilisation du modèle de sphéroïdes apporte des informations proches de ce
qui est observé in vivo. Ces travaux ont mis en évidence que l’inhibition des β1 intégrines
augmentait l’efficacité de radiations ionisantes, résultats qui ont pu être reproduits in vivo (Park
et al. 2008). La radiorésistance des sphéroïdes a été associée à leur capacité accrue à réparer
les dommages à l'ADN (Durand 1984). D’autres études démontrent que les sphéroïdes
présentent moins de mutations induites par une exposition à des radiations ionisantes que les
cellules cultivées en monocouches exposées à la même dose (Durand and Olive 1979).
C) Le modèle de sphéroïde reproduit la résistance multicellulaire
La prédictivité du modèle sphéroïdes est en partie liée au fait que ce modèle permet de
reproduire la résistance multicellulaire (Desoize and Jardillier 2000). De part sa structure, le
sphéroïde limite la pénétration de certaines molécules, phénomène en partie responsable de la
55
résistance observée en thérapie anti‐tumorale. Il est en effet largement décrit que l’échec
thérapeutique d’un grand de nombre de molécules à visée anticancéreuses est en partie dû à
une mauvaise distribution de la drogue au sein de la tumeur du fait d’une vascularisation
anormale, des interactions cellulaires, de la densité de compaction des cellules tumorales
(Minchinton and Tannock 2006; Tredan et al. 2007; Grantab et al. 2006). D’autre part la mise en
place des gradients d’oxygène et de nutriments aboutit à la présence de cellules hypoxiques
et/ou quiescentes, largement décrites pour leur implication dans la progression d’une tumeur
et des phénomènes de résistance associés.
La présence de régions hypoxiques au sein des sphéroïdes corrèle avec la résistance aux
traitements. Il a par exemple été montré que des sphéroïdes d’adénocarcinome mammaire
sont résistants à la doxorubicine, via l’augmentation de l’expression du transporteur Pgp (P‐
glycoprotein) qui va entrainer l’efflux de la drogue cytotoxique dans le milieu extracellulaire
(Doublier et al. 2012). Ces auteurs démontrent que l’induction de la protéine Pgp est
dépendante de HIF‐1α (Hypoxia Inductible Factor‐1α), un gène de réponse à l’hypoxie. Une
autre étude montre que l’hypoxie via l’induction des gènes HIF‐1α et VEGF (Vascular
Endothelial Growth Factor) améliore la fraction de survie de sphéroïdes après une exposition à
des radiations ionisantes (Zou et al. 2010). Cependant ces mêmes auteurs observent que
l’inhibition des gènes HIF‐1α et VEGF par stratégie d’interférence à l’ARN n’influence pas l’effet
des radiations ionisantes. Ces travaux suggèrent que d’autres gènes de réponse à l’hypoxie
peuvent être induits et responsables de la radiorésistance, mais également que d’autres
paramètres peuvent modifier la résistance des sphéroïdes aux traitements comme la présence
d’interactions cellulaires avec le microenvironnement ou la présence de cellules quiescentes. La
présence de cellules quiescentes dans des modèles de culture tridimensionnelle démontre que
ces cellules sont plus radio‐résistantes que les cellules prolifératives du fait de leur capacité à
initier la réparation de dommages à l’ADN avant de ré‐entrer dans le cycle cellulaire (Luk et al.
1986; Ng et al. 1987).
L’établissement du gradient de métabolites semble également impliqué dans la réponse
cellulaire mise en jeu lors d’une exposition à des radiations ionisantes. En effet, lorsque des
sphéroïdes d’adénocarcinome mammaire murin sont cultivés dans un milieu contenant une
forte concentration en glucose, la fraction de cellules hypoxiques radio‐résistantes diminue, et
56
la sensibilité aux radiations ionisantes est augmentée (Luk and Sutherland 1987). Par ailleurs,
des inhibiteurs des phosphorylations oxydatives ou de la glycolyse, induisent un arrêt de la
croissance des sphéroïdes, avec un effet plus important lorsque la glycolyse est inhibée. Ces
résultats suggèrent que ces deux voies métaboliques présentent un intérêt potentiel dans le
ciblage thérapeutique. Il a par exemple été montré que le 2‐déoxy‐D‐glucose (2‐DG) inhibe la
consommation de glucose et la production de lactate de 70% dans les sphéroïdes, contre
seulement 35% dans les cellules cultivées en 2D. Le 2‐DG radio‐sensibilise les sphéroïdes en
favorisant l’induction de la mort cellulaire programmée par apoptose, accompagnée d’un
retard en phase G2, tandis qu’il radio‐sensibilise faiblement les cellules en monocouche en
augmentant le nombre de catastrophes mitotiques (Khaitan et al. 2006).
L’impact du microenvironnement sur la réponse aux radiations ionisantes a également
été testé dans des modèles de culture tridimensionnelle dans lesquels les cellules épithéliales
mammaires saines ou tumorales ont été cultivées en présence d'une matrice reconstituant la
composition de la lame basale. Dans ces conditions, les structures 3D obtenues reproduisent la
morphologie acinaire typique d’une glande mammaire fonctionnelle avec la présence de
cellules hautement polarisées. Ce modèle permet de distinguer, uniquement en culture 3D, les
cellules normales des cellules tumorales qui dans ces conditions conservent leur potentiel
prolifératif et n’établissent aucunes connexions formant des amas cellulaires totalement
déstructurés (Barcellos‐Hoff et al. 1989; Weaver et al. 1995; Weigelt and Bissell 2008). D’autres
travaux ont utilisé la capacité de ces cellules épithéliales mammaires à s’organiser en acini pour
évaluer l’impact des radiations ionisantes sur ces interactions cellulaires (Park et al. 2003). Une
diminution de la localisation de E‐cadhérine, de la β‐caténine ainsi que de la connexine‐43 ont
pu être observées après une exposition à des radiations ionisantes.
D’autre part, l’organisation tridimensionnelle des cellules tumorales au sein des
sphéroïdes permet l’établissement de contacts cellulaires qui corrèle de manière positive avec
la résistance aux traitements. En effet, lorsque les cellules sont cultivées sous forme de
sphéroïdes, elles développent une capacité de résistance aux traitements anticancéreux. Ainsi
pour obtenir le même taux d’inhibition de la croissance cellulaire observée in vitro, la
concentration en drogues doit être augmentée (Desoize and Jardillier 2000). L’utilisation
d’anticorps ciblant de manière spécifique la E‐cadhérine sensibilise des sphéroïdes issus
57
d’adénocarcinome colorectal à la chimiothérapie in vitro (5‐fluorouracil, paclitaxel, vinblastine
ou étoposide), par une voie médiée par la PKC (Protein Kinase C) (Green et al. 2004). D’autres
travaux démontrent que les interactions entre les cellules tumorales et leur matrice dans des
modèles de cultures 3D induisent une inhibition de l’apoptose qui s’accompagne d’une
résistance aux thérapies anti‐tumorales (Bates et al. 1995; Meredith et al. 1993).
D) Un modèle de choix pour l’évaluation de la réponse aux traitements
Le modèle de sphéroïdes est un modèle développé il y a de nombreuses années, mais qui
trouve actuellement un intérêt majeur grâce à la mise au point de techniques de culture
permettant l’obtention de sphéroïdes de taille homogène et unique. Cependant, les études
fonctionnelles et les études sur sphéroïdes entiers sont trop souvent limitées par l’épaisseur et
l’organisation des échantillons qui représentent une véritable barrière pour les techniques
classiques de transfection et d’immunomarquage. En conséquence, les études sur des
sphéroïdes reposent sur l’analyse de paramètres globaux comme l’augmentation du volume ou
l’analyse par immunodétection sur coupes.
Une des premières techniques empiriques utilisée pour mesurer l’impact de différents
traitements sur des sphéroïdes est basée sur la mesure de l'augmentation de volume. Ce type
d’évaluation requiert des mesures à long terme, mais reste cependant la technique la plus
souvent utilisée pour évaluer l’impact de traitement favorisant ou inhibant la croissance des
sphéroïdes (Friedrich et al. 2007a). A partir de la mesure des volumes des sphéroïdes, il est
possible de déterminer plusieurs paramètres qui caractérisent la réponse des sphéroïdes aux
radiations ionisantes ou aux drogues cytotoxiques (Dubessy et al. 2000). De nombreuses études
utilisent le « re‐growth delay » qui correspond au temps nécessaire à la reprise d’une
croissance normale. On peut également mesurer l’ID50 (50% growth inhibiting dose) qui
représente la dose d’irradiation nécessaire pour réduire le volume des sphéroïdes de 50% à un
temps donné après irradiations. Cependant la mesure de ces paramètres ne permet pas de
distinguer la viabilité cellulaire, la survie, ou la prolifération. La viabilité cellulaire est un
paramètre très souvent analysé en réponse à divers traitements. Elle peut‐être mesurée au sein
58
des sphéroïdes grâce à l’activité respiratoire cellulaire. La technique la plus utilisée pour
mesurer l’activité respiratoire est le test MTT (3‐[4,5‐diméthylthiazol‐2yl]‐2,5‐
diphényltétrazolium bromide). Ce test permet une quantification rapide et sensible de la
prolifération et de la viabilité cellulaire, mais repose cependant sur de la dissociation cellulaire,
ne permettant donc pas de prendre en compte la régionalisation établie au sein des sphéroïdes
au cours de leur croissance. La mesure de l’activité des phosphatases acides sur sphéroïdes est
également indicative de la viabilité cellulaire. Un test permet de mesurer de manière rapide et
reproductible cette activité, et utilise le para‐nitrophenyl phosphate comme substrat (Friedrich
et al. 2007b). Ce test a déjà permis de caractériser l’effet de différentes drogues cytotoxiques
sur des modèles de sphéroïdes, sans la nécessité de dissocier les sphéroïdes. La mesure de la
mortalité cellulaire peut également nous renseigner quant à la viabilité des cellules. En effet,
l’activité de la LDH (Lactate Deshydrogenase) dans le surnageant est indicative de la mortalité
des cellules.
L'analyse et le tri de cellules vivantes à partir de sphéroïdes peut être réalisée en
cytométrie de flux. L’utilisation de cette technique fut proposée pour la première fois par
Freyer et collaborateurs en 1987 (Freyer et al. 1987). Une analyse en cytométrie de flux des
cellules constituant les sphéroïdes nécessite de réaliser une dissociation des cellules à l’aide de
traitement à la trypsine ou à la collagénase, qui induisent donc une perte de la régionalisation
et des interactions cellulaires établies au cours de la croissance des sphéroïdes. Les cinétiques
de reprise de croissance de populations cellulaires issues de différentes régions de sphéroïdes
ont été caractérisées par dissociation sélective de sphéroïdes d’origines humaines et murines
(Freyer and Schor 1989). Ces auteurs ont observé que plus les cellules se trouvent en
profondeur dans les sphéroïdes, plus la reprise de croissance est longue lorsqu’elles sont
dissociées puis remises en culture en monocouche. Cette étude a également mis en évidence le
fait que la méthode de dissociation sélective permet d’isoler des populations de cellules
prolifératives mais également des cellules quiescentes de manière rapide et non invasive.
L’utilisation de la technique de dissociation sur les sphéroïdes permet d’acquérir un grand
nombre d’informations quant à la réponse cellulaire mise en jeu en réponse à l’exposition à des
traitements anticancéreux conventionnels comme la radiothérapie ou la chimiothérapie. Elle
permet en effet d’étudier la dynamique de progression des cellules dans le cycle cellulaire, et
de mesurer l’activation des différents points de contrôle. On peut également par des
59
marquages spécifiques observer la prolifération, la mortalité cellulaire, l’induction de
dommages à l’ADN. Cependant, cette méthode abroge l’hétérogénéité cellulaire ainsi que les
interactions cellulaires, caractéristiques essentielles à prendre en compte lors de l’évaluation
de différents traitements. On perd ainsi toutes les informations liées à l’importance de la
dynamique spatiale et temporelle établie au cours de la croissance des sphéroïdes.
Une autre technique largement utilisée est l’immunodétection sur des coupes de
sphéroïdes. Cette méthode ne nécessite pas de dissociation des sphéroïdes, et ne présente
aucune limite quant à la taille des échantillons. Elle repose sur la réalisation de coupes
histologiques à congélation ou en paraffine d’épaisseur variée de sphéroïdes, puis en la
détection d’antigènes par des anticorps spécifiques. Pour la détection de l’induction de la mort
cellulaire programmée par apoptose, l’immunodétection des caspases ou de la PARP (Poly ADP
Ribose Polymerase) est très souvent utilisée (Bressenot et al. 2009). L’activation de la voie des
dommages à l’ADN est classiquement mise en évidence par la détection de la forme
phosphorylée de la protéine histone H2AX au niveau de foci nucléaires correspondant aux
sites de cassure de l’ADN (Dufau et al. 2011). La prolifération cellulaire est majoritairement
révélée par l’immunodétection de l’antigène Ki‐67 sur des coupes de sphéroïdes.
L’incorporation de thymidine marquée radioactivement, ou d’analogue de la thymidine tels que
le BrdU (Bromodésoxyuridine) permet de révéler les cellules prolifératives sur des coupes de
sphéroïdes. La position des cellules dans les différentes phases du cycle cellulaire peut
également être mise en évidence par la détection des protéines cyclines, spécifiques des
différentes phases du cycle cellulaire (Lobjois et al. 2009a). La réalisation d’immunodétections
sur coupes de sphéroïdes permet de prendre en compte dans l’analyse l’hétérogénéité
cellulaire ainsi que les interactions entre les cellules, mais elle ne permet cependant pas
d’accéder à la dynamique du modèle de sphéroïdes du fait de l’utilisation d’échantillons fixés.
La capacité des sphéroïdes à former des excroissances dans des matrices 3D, ou sur des
surfaces coatées par une matrice extracellulaire est un paramètre reflétant la capacité
migratoire des cellules tumorales au sein des sphéroïdes, phénomène impliqué dans le
développement de métastases et pouvant être modifié en réponse à des traitements
anticancéreux (Hirschberg et al. 2006; Lambert et al. 2004). Cependant ce paramètre peut être
observé seulement pendant des intervalles de temps relativement court, inférieur à la durée
d’un cycle cellulaire. Cette approche permet donc d’étudier les cellules de sphéroïdes ayant des
60
capacités migratoires rapides comme les sphéroïdes issus de gliomes ou de glioblastomes
(Hirschberg et al. 2006).
Toutefois ces différentes approches nécessitent souvent la dissociation des sphéroïdes,
ou la fixation des échantillons, et par conséquent ne permettent pas d’avoir une vision intégrée
tridimensionnelle des processus cellulaires et de la réponse mise en jeu, et une partie de
l’information est par conséquent perdue. Pour dépasser ces limitations, il faut faire appel à des
approches d’imagerie permettant l’étude des sphéroïdes entiers. Le microscope à feuille de
lumière, ou SPIM (Single Plane Illumination Microscope), apparaît être aujourd’hui l’outil le
mieux adapté pour l’étude des sphéroïdes entiers (Pampaloni et al. 2007; Verveer et al. 2007).
Cette nouvelle technologie permet d’augmenter considérablement les temps d’observations et
ouvre donc la perspective de pouvoir imager des processus cellulaires en temps réel au sein des
sphéroïdes. Des travaux récents de notre laboratoire démontrent que le SPIM permet
l’imagerie en temps réel de sphéroïdes d’adénocarcinome colique exprimant une protéine de
fusion entre l’histone H2B et une protéine fluorescente, la HcRed (Lorenzo et al. 2011). Ces
travaux montrent comment le déroulement de la mitose en temps réel en 3D peut permettre
l'évaluation dynamique de l'activité de molécules anti‐mitotiques (Lorenzo et al. 2011).
En conclusion, le sphéroïde est un modèle original et puissant pour étudier l’impact des
thérapies anti‐cancéreuses conventionnelles. Le principal intérêt de ce modèle est sa
prédictivité de la réponse, de par la mise en place des gradients physiopathologiques et
l’établissement de contacts intercellulaires. De plus l’hétérogénéité cellulaire des tumeurs
solides peut être reproduite par l’utilisation de modèles de sphéroïdes mixtes composés de
différents types cellulaires, permettant de prendre en compte les interactions entre les
différentes cellules et avec la matrice extracellulaire. La similarité des réponses observées lors
d’une exposition à des radiations ionisantes ou à des drogues chimio‐thérapeutiques entre les
sphéroïdes et les modèles in vivo, démontre que le sphéroïde est un modèle de choix pour
étudier l’impact de différents traitements. Ces différentes techniques ne permettent pas de
prendre en compte la dynamique spatiale et temporelle de la réponse mise en jeu lors d’une
exposition à des traitements anti‐tumoraux. Ainsi l’utilisation plus large du modèle de
sphéroïdes nécessite le développement de nouveaux outils et techniques d’imagerie
permettant une analyse globale, plus quantitative des réponses observées.
61
RESULTATS
62
L'objectif de mon projet de thèse était d'étudier et de caractériser les modalités d’activation
des points de contrôle du cycle cellulaire dans un modèle de sphéroïdes.
Dans un premier temps, nous avons caractérisé la dynamique de progression des cellules dans le
cycle cellulaire par des approches classiques d’immunohistologie dans des sphéroïdes de cellules
Capan‐2, données préalables nécessaires à la réalisation de ce projet. Parallèlement à ces travaux
nous avons développé et caractérisé un modèle de sphéroïdes exprimant des rapporteurs de la
position des cellules dans le cycle cellulaire. Nous montrerons comment ces modèles peuvent
permettre d’analyser en 3D au sein des sphéroïdes, des modifications de la dynamique du cycle
cellulaire en réponse à l’activation des différents points de contrôle.
I. Caractérisation de la dynamique spatiale et temporelle du contrôle du cycle cellulaire au cours de la croissance des sphéroïdes Capan‐2.
A) Mise en place du gradient de prolifération au cours de la croissance des
sphéroïdes Capan‐2.
Afin de caractériser la mise en place du gradient de prolifération qui s’établit au cours
de la croissance des sphéroïdes de la lignée d’adénocarcinome pancréatique Capan‐2, j’ai tout
d'abord réalisé des marquages avec un anticorps dirigé contre l'antigène Ki67, classiquement
utilisé pour marquer les cellules en prolifération, sur des coupes de sphéroïdes de différentes
tailles. Ces marquages nous ont permis de mettre en évidence, que sur des sphéroïdes de
300µm de diamètre, les cellules Ki67 positives sont présentes sur toute l'épaisseur de la coupe.
Par contre, sur des coupes de sphéroïdes mesurant plus de 500µm de diamètre, une
régionalisation des cellules Ki67 positives est visible avec une diminution du nombre de cellules
exprimant le marqueur Ki67 de la périphérie vers le centre du sphéroïde (figure 19‐A).
63
B
D
EdU / DAPI
Pimonidazole / DAPI
C
Pou
rcen
tage
de
cellu
les
posi
tives
Distance à la surface (µm)
0
10
20
30
40
50
60
70
0 40 80 120 160 200 240 280
Figure 19 : Caractérisa on du gradient de proliféra on au cours de la croissance des sphéroides Capan‐2 A : Immunodétec on des cellules proliféra ves (Ki‐67, vert) sur des coupes à congéla on de sphéroïdes Capan‐2 mesurant 300µm (gauche) ou 500µm (droite). Les noyaux sont détectés par le DAPI (bleu). Barre d’échelle : 50µm. B : Visualisa on des cellules proliféra ves après une incorpora on d’EdU pendant 24 heures (rouge) sur des coupes à congéla on de sphéroides Capan‐2 mesurant 300µm (gauche) ou 500µm de diamètre (droite). Les noyaux sont détectés par le DAPI (bleu). Barre d’échelle : 50µm. C : Représenta on graphique du pourcentage de cellules proliféra ves après une incorpora on d’EdU pendant 24 heures, en fonc on de la distance à la surface, dans des sphéroïdes Capan‐2 mesurant 500µm +/‐ 20µm de diamètre. Les données correspondent à la moyenne +/‐ la SEM du pourcentage de cellules EdU posi ves, calculé sur 10 coupes de sphéroïdes similaires provenant de 4‐5 sphéroides différents. D : Visualisa on de l’hypoxie intracellulaire par la détec on du pimonidazole (vert) sur des coupes à congéla on de pe ts (gauche), ou gros sphéroïdes Capan‐2 (droite). Les noyaux sont détectés par le DAPI (bleu). Barre d’échelle : 50µm.
A Ki-67 / DAPI
64
Afin de compléter ces premières observations, j'ai analysé la proportion de cellules
ayant réalisé ou réalisant une phase de réplication de l'ADN en fonction de leur position au sein
des sphéroïdes. Ces cellules ont été identifiées en réalisant des expériences d'incorporation
d'EdU, un analogue de la thymidine qui s’intègre dans l’ADN au cours de la réplication. Un point
limitant à ces expériences est la capacité de pénétration de l'EdU dans toute l'épaisseur du
sphéroïde. Afin de déterminer le temps nécessaire pour que l’incorporation de l’EdU permette
cette pénétration, j’ai réalisé des incorporations de différentes durées (4, 16, 24, 48 ou 60
heures) et analysé l'évolution du pourcentage de cellules ayant incorporé de l'EdU sur des
sphéroïdes mesurant 300µm de diamètre. Des micrographies montrant l’incorporation de l’EdU
après ces différents temps d'incubation sont présentées en figure 20‐A. Nous observons que
pour des incorporations inférieures à 24 heures, les cellules EdU positives sont détectées
uniquement dans les couches externes des sphéroïdes, tandis que les cellules Ki67 positives
sont présentes sur toute l’épaisseur de la coupe. Pour des incorporations de 24 heures ou plus,
nous observons que les cellules EdU positives sont détectées de manière homogène sur toute
la coupe. Nous avons également quantifié le pourcentage de cellules EdU positives en fonction
du temps (figure 20‐B). Ce pourcentage augmente progressivement au cours du temps pour
atteindre environ 70% pour une incorporation d’EdU de 24 heures. Ce pourcentage continue
ensuite légèrement à augmenter et atteint environ 90% de cellules prolifératives lorsque l’on
réalise des incorporations plus longues (72 heures). Cependant, nous observons parallèlement
une augmentation de la mortalité cellulaire, quantifiée par comptage des noyaux pycnotiques
(critère tardif), de 10% pour des temps courts à 20% lors d’incorporation d’EdU longues (figure
20‐B).
Nous avons donc choisi, pour la suite de nos travaux, de réaliser des incorporations d'EdU
de 24 heures, ce qui permet de détecter une majorité des cellules en prolifération en évitant
une induction trop élevée de la mortalité cellulaire, probablement due à la toxicité de l’EdU.
Il est également intéressant de noter que nous observons une augmentation d’environ
10% de cellules prolifératives lors d’incorporations longues d’EdU, supérieures à 48 heures,
suggérant que seule une petite fraction de cellules a une durée de cycle cellulaire comprise
entre 24 et 48 heures. Ces résultats révèlent donc la présence d’une certaine hétérogénéité
dans la durée du cycle cellulaire au sein de cellules cultivées dans un environnement
tridimensionnel. De plus, lorsque l’on examine uniquement les assises cellulaires les plus
65
Figure 20 : Quan fica on de la proliféra on et de la mortalité cellulaire au cours d’une ciné que d’incorpora on d’EdU A : Visualisa on de la proliféra on cellulaire après différents temps d’incorpora on d’EdU (rouge) sur des coupes de sphéroïdes mesurant 300µm de diamètre. Les noyaux sont marqués par le DAPI (bleu). Barre d’échelle : 50µm. B : Quan fica on sur des coupes de sphéroïdes Capan‐2 mesurant 300µm de diamètre, du pourcentage de cellules proliféra ves (noir) et apopto ques (rouge) après différents temps au cours d’une d’incorpora on d’EdU, sans tenir compte de la posi on des cellules au sein des sphéroïdes. Chaque valeur correspond à la moyenne du pourcentage de cellules EdU posi ves calculée sur 3 coupes provenant de 3 sphéroïdes différents.
Incorpora
on de l’Ed
U (h
eures)
4h
16h
24h
48h
60h
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
0 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 44 48 52 56 60 64 68 72 76
Pou
rcen
tage
de
cellu
les
posi
tives
Temps (heures)
A B
66
périphériques qui dans le sphéroïde correspondent aux zones prolifératives, nous n’observons
jamais 100% de cellules EdU positives après 24h d’incorporation (figure 20‐A). Ce résultat
suggère ainsi fortement que des cellules situées dans une même région des gradients établis au
cours de la croissance du sphéroïde n’ont pas la même durée de cycle cellulaire.
Les conditions optimales du marquage EdU ayant été établies, nous les avons utilisées
sur des sphéroïdes Capan‐2 mesurant 300µm ou 500µm de diamètre afin d’examiner les
relations entre ce marquage, reflet de la prolifération, et la mise en place des différents
gradients de nutriments, et d’oxygène. Comme le montre la figure 19‐B (gauche), sur des
coupes à congélation de sphéroïdes mesurant 300µm de diamètre, il n’y a pas de gradient de
prolifération. En effet, les cellules prolifératives détectées par l’incorporation d’EdU sont
observées sur l’ensemble de la coupe. En revanche, sur des coupes de sphéroïdes de 500µm de
diamètre, nous observons la présence de cellules EdU positives seulement en périphérie (figure
19‐B, droite). Afin de caractériser plus précisément ce gradient de prolifération qui s’établit au
cours de la croissance des sphéroïdes, nous avons déterminé le pourcentage de cellules
prolifératives en fonction de la distance à la surface des sphéroïdes (figure 19‐C). Nous
montrons sur des coupes de sphéroïdes mesurant 500‐600m de diamètre, la présence
d’environ 60% de cellules EdU positives en périphérie, puis nous observons une diminution
progressive du pourcentage de cellules EdU positives, qui est inférieur à 20% au‐delà de 150µm
de distance à la périphérie des sphéroïdes.
Enfin nous avons également analysé la mise en place du gradient d’hypoxie au cours de la
croissance des sphéroïdes. Nous détectons l’hypoxie intracellulaire grâce au pimonidazole, une
molécule dont la réduction dans un environnement hypoxique permet sa liaison aux protéines
contenant des groupements SH. Comme le montre la figure 19‐D, nous ne détectons aucune
zone hypoxique sur des coupes de petits sphéroïdes, tandis qu’un fort marquage est détecté
dans les zones centrales des gros sphéroïdes. L'apparition du gradient d'hypoxie corrèle donc
avec la mise en place du gradient de prolifération décrit précédemment.
67
L’ensemble de ces résultats nous a permis de caractériser précisément la mise en place du
gradient de prolifération grâce à l’incorporation d’EdU, au cours de la croissance des
sphéroïdes Capan‐2, et de le corréler avec la mise en place du gradient d’hypoxie.
B) Analyse de la répartition des cellules dans le cycle cellulaire au cours de la
croissance des sphéroïdes Capan‐2.
Notre second objectif était d’étudier la répartition des cellules dans les différentes phases du
cycle cellulaire en fonction de la position des cellules dans les sphéroïdes et au cours de la mise
en place des différents gradients. Pour cela, nous avons tout d’abord analysé l’expression de
régulateurs clés impliqués dans la progression du cycle cellulaire. Nous avons réalisé des
analyses par immunofluorescence à l'aide d'anticorps dirigés contre les cyclines D, E, A et B sur
des coupes à congélation de sphéroïdes Capan‐2 de différentes tailles, mesurant 300µm ou
500µm de diamètre. Nous pouvons remarquer que l’expression de ces cyclines est restreinte à
une sous‐population de cellules, ce qui est en accord avec le fait que ces protéines sont
exprimées de manière spécifique dans les différentes phases du cycle cellulaire.
Sur des coupes à congélation de sphéroïdes Capan‐2 mesurant 300µm de diamètre, les
cellules exprimant les cyclines D, E, A ou B sont réparties de façon uniforme sur toute
l'épaisseur de la coupe (figure 21, gauche, respectivement pour les cyclines D, E, A et B). En
revanche, sur des coupes de sphéroïdes de 500µm de diamètre, nous observons la présence de
cellules exprimant les cyclines D, E, A et B uniquement au niveau des assises cellulaires les plus
périphériques (figure 21, droite, respectivement pour les cyclines D, E, A et B).
Ces résultats montrent une régionalisation de l’expression des différentes cyclines qui
accompagne la mise en place du gradient de prolifération, avec une expression sous forme de
gradient allant des couches prolifératives situées en périphérie vers les couches quiescentes les
plus profondes.
Nous nous sommes également intéressés à la détection des cellules mitotiques dans les
sphéroïdes en fonction de la position des cellules dans les différents gradients. Pour cela nous
avons réalisé des analyses par immunofluorescence à l'aide d'un anticorps dirigés contre
68
l’histone‐H3 phosphorylée (H3P). Nous observons sur des sphéroïdes de 300µm de diamètre la
présence de cellules mitotiques sur toute l’épaisseur des coupes (figure 21, gauche). Sur des
sphéroïdes mesurant 500µm de diamètre, nous observons la présence de cellules H3P positives
seulement dans les couches les plus périphériques des sphéroïdes (figure 21, droite).
L’ensemble de ces résultats montre une régionalisation de l’expression de régulateurs
de la progression du cycle cellulaire au cours de la croissance des sphéroïdes. Nous montrons
en effet la présence de cellules en mitose ainsi que l’expression des différentes cyclines
seulement dans les couches périphériques des sphéroïdes correspondant aux zones
prolifératives. Ces résultats démontrent que l’expression de régulateurs clés impliqués dans la
progression des cellules dans le cycle cellulaire est modulée par le microenvironnement et les
interactions cellulaires mises en place dans ce modèle tridimensionnel.
II. Obtention et caractérisation d'un modèle de sphéroïde Capan‐2 exprimant des rapporteurs de la position des cellules dans le cycle, les Fucci.
Les résultats précédents apportent des informations importantes sur la répartition des
cellules dans le cycle cellulaire au sein des sphéroïdes Capan‐2. Cependant les techniques
classiques d’immunofluorescence indirecte sur les coupes de sphéroïdes ne permettent pas de
prendre en compte l’aspect dynamique du cycle cellulaire.
Récemment, il a été proposé que la protéine Dnmt1 (DNA methyltransférase 1) et la
DNA Ligase I en fusion avec des protéines fluorescentes distinctes, puissent être utilisées pour
suivre la position d’une cellule dans le cycle cellulaire (Easwaran et al. 2005). Les auteurs de ces
travaux ont montré une distribution sous forme de foci en phase G2 de la protéine Dmnt1, et
sous forme dispersée de la DNA Ligase I. Au cours de la phase S, les deux protéines de fusion
sont localisées au niveau de foci, et ce sur des cellules fixées ou vivantes.
69
Petits sphéroïdes Gros sphéroïdes
*
*
*
*
*
Cyc D
Cyc E
Cyc A
Cyc B
p-H3
Cyc D
Cyc E
Cyc A
Cyc B
p-H3
Figure 21 : Expression de régulateurs du cycle cellulaire au cours de la croissance des sphéroides Capan‐2 Immunodétec on des cyclines D, E , A, B et de l’Histone‐3‐phosphorylée (p‐H3) sur des coupes à congéla on de sphéroides Capan‐2 mesurant 300µm (gauche) ou 500µm (droite). Les noyaux sont détectés par le DAPI (bleu). Barre d’échelle : 50µm. L’astérisque indique le centre des gros sphéroides, et les poin llés, la périphérie.
Cyc D
Petits sphéroïdes Gros sphéroïdes
*
*
*
*
*
Cyc D
Cyc E
Cyc A
Cyc B
p-H3
Cyc D
Cyc E
Cyc A
Cyc B
p-H3
70
Cependant cette stratégie ne permet qu’une faible détection des modifications, avec une trop
faible dynamique à l’échelle cellulaire, et ne permet pas la réalisation d’études dans un
contexte multicellulaire.
Dans l’optique d’accéder à une vision plus intégrée et plus systématique de la
dynamique du cycle cellulaire, nous avons développé des modèles de sphéroïdes Capan‐2
exprimant les marqueurs Fucci (Fluorescent Ubiquitinilation Cell Cycle Indicator) (Sakaue‐
Sawano et al. 2008a) (figure 22). Les Fucci sont des marqueurs fluorescents permettant de
repérer la position des cellules dans le cycle cellulaire. Le Fucci‐rouge (FR) est une protéine de
fusion entre une région de la protéine Cdt1 (acides aminés 30 à 120) et la protéine fluorescente
mKO2 (rouge), permettant de visualiser les cellules se situant en phase G1, et à la transition G1‐
S. Le Fucci‐vert (FV) est une protéine de fusion entre la geminine (acides aminés 1 à 110) et la
protéine fluorescente mAG (vert), permettant de visualiser les cellules se trouvant dans les
phases S, G2 ou M du cycle cellulaire. Les cellules Capan‐2 exprimant de façon stable les
rapporteurs Fucci ont été obtenues par transduction lentivirale (figure 22) (Dufau et al. 2011).
A) Validation de l'expression des rapporteurs Fucci dans les différentes phases du
cycle au sein des sphéroïdes Capan‐2/Fucci.
Afin de valider la régulation de l'expression des marqueurs Fucci au cours de la progression
du cycle cellulaire, nous avons analysé par immunodétection sur des coupes de sphéroïdes
exprimant de façon stable le Fucci‐rouge (sphéroïdes Capan‐2/FR) ou le Fucci‐vert (sphéroïdes
Capan‐2/FV) l'expression des cyclines, D, E, A ou B (figure 23).
Nous montrons sur des coupes de sphéroïdes Capan‐2/FR mesurant 300µm ou 500µm de
diamètre, que la quasi‐totalité des cellules exprimant le rapporteur Fucci‐rouge co‐expriment la
cycline D1 ou la cycline E dans une plus faible proportion. Aucune cellule ne co‐exprime le
Fucci‐rouge et la cycline A ou la cycline B. Ces observations montrent que le rapporteur Fucci‐
rouge est exprimé dans les cellules en phase G1 et à la transition G1/S dans les modèles de
sphéroïdes Capan‐2/FR.
71
Figure 22 : Descrip on des marqueurs fluorescents Fuccis A : Les Fuccis sont des ou ls perme ant la visualisa on de la dynamique du cycle cellulaire grâce à des marqueurs fluorescents récemment développés. Le Fucci rouge consiste en la fusion d’une protéine cdt1 tronquée avec une protéine fluorescente rouge, perme ant de visualiser les cellules se trouvant en phase G1 et à la transi on G1/S. Le Fucci vert est une protéine de fusion entre une version tronquée de la geminine et une protéine fluorescente verte, perme ant de détecter les cellules en phases S/G2 et M du cycle cellulaire. D’après Sakaue‐Sawano et al., 2008.
Fucci Vert Phase S/G2/M
Fucci Rouge Phase G1 et transi on G1/S
Geminin (1‐110) mAG
Cdt1 (30‐120) mKO2
72
Sur des coupes de sphéroïdes Capan‐2/FV, on observe quelques rares cellules co‐exprimant le
rapporteur Fucci‐vert et la cycline D1 ou la cycline E, alors que toutes les cellules exprimant la
cycline A ou la cycline B co‐expriment le Fucci‐vert. Ainsi, le rapporteur Fucci‐vert dans les
sphéroïdes Capan‐2/FV est exprimé dans les cellules en phase S, G2 et mitose.
L’ensemble de ces résultats nous permet de conclure que le Fucci‐rouge est exprimé en phase
G1 et en début de phase S, et que le Fucci‐vert est exprimé au cours des phases S, G2 et M du
cycle cellulaire.
B) Caractérisation spatiale et temporelle de la répartition des cellules dans les
différentes phases du cycle cellulaire dans les sphéroïdes Capan‐2/Fucci.
Grâce à ces modèles de sphéroïdes, nous pouvons accéder, de façon simple, à la
répartition des cellules dans les différentes phases du cycle cellulaire au cours de leur
croissance. De façon cohérente avec les résultats précédemment obtenus, nous observons sur
des coupes à congélation de sphéroïdes mesurant 300μm de diamètre la présence de cellules
exprimant le Fucci‐rouge ou le Fucci‐vert sur l’ensemble de la coupe (figure 24‐A et C, haut),
alors que sur des sphéroïdes de 600μm de diamètre nous observons la présence de cellules
exprimant le Fucci‐rouge ou le Fucci‐vert seulement en périphérie des sphéroïdes (figure 24‐A
et C, bas).
Afin d'analyser les modifications de répartition dans le cycle cellulaire qui accompagnent
la mise en place des gradients au cours de la croissance des sphéroïdes, nous avons quantifié le
pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge ou le Fucci‐vert en fonction de la distance à la
surface. Nous avons réalisé ces études en prenant soin de n’utiliser que des coupes passant par
le centre de sphéroïdes. Ces graphes montrent que les cellules en phase G1, sont distribuées de
manière homogène au sein de petits sphéroïdes mesurant 300μm de diamètre, tandis qu’une
légère régionalisation est retrouvée au sein des sphéroïdes Capan‐2/FV (figure 24‐B et D, haut).
En revanche sur des sphéroïdes mesurant 500µm de diamètre nous observons la mise en place
d’une régionalisation au sein des sphéroïdes Capan‐2/FR ou Capan‐2/FV (figure 24‐B et D, bas).
Les cellules exprimant le Fucci‐rouge sont détectées de manière homogène au sein des
sphéroïdes mesurant 300µm de diamètre avec la présence d’environ 50 à 60% de cellules
73
74
exprimant le Fucci‐rouge quelle que soit la position des cellules au sein de la coupe (figure 24‐
B, haut). Le pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐vert est distribué de manière moins
homogène dans les petits sphéroïdes, avec la mise en place progressive d’un léger gradient de
cellules exprimant le Fucci‐vert étant déjà visible, avec un peu moins de 40% de cellules
détectées en périphérie, et entre 15 et 20% dans les couches les plus centrales (figure 24‐D,
haut). Sur des coupes de sphéroïdes mesurant 600µm de diamètre, le pourcentage de cellules
exprimant le Fucci‐rouge diminue progressivement de la périphérie vers le centre des
sphéroïdes. Nous détectons environ 65% de cellules exprimant le Fucci‐rouge en périphérie,
puis ce pourcentage diminue progressivement jusqu'à 140µm de profondeur. Au‐delà, la
proportion de cellules exprimant le rapporteur Fucci‐rouge diminue nettement pour atteindre
20% des cellules. Plus au centre du sphéroïde, nous détectons encore 10% de cellules
exprimant le Fucci‐rouge (figure 24‐B, bas). En périphérie des sphéroïdes mesurant 600µm de
diamètre le pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐vert est plus faible et représente 25%.
Nous observons ensuite une diminution légère jusqu’à 150µm de profondeur où 10% des
cellules expriment le Fucci‐vert. Au‐delà, nous observons une absence totale de cellules
exprimant le rapporteur Fucci‐vert (figure 24‐D, bas).
Les marqueurs fluorescents Fucci nous ont permis de caractériser précisément la
répartition des cellules au sein du cycle cellulaire au sein de sphéroïdes Capan‐2 de différentes
tailles, reflétant la mise en place des différents gradients qui s’établissent au cours de la
croissance de ce modèle en 3D. L’ensemble des résultats obtenus sur les sphéroïdes Capan‐
2/Fucci, nous ont permis de révéler l’importance de la mise en place de la régionalisation de
la prolifération qui s’établie au cours de la croissance des sphéroïdes. Cet aspect de la
régionalisation de la prolifération est un paramètre essentiel à prendre en compte lors de
l’investigation de l’activation des points de contrôle du cycle cellulaire en 3D, lors de
l’exposition à différents traitements perturbant la progression du cycle cellulaire.
75
B
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tage
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cellu
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posi
tives
Distance à la surface (µm)Surface du sphéroïde
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20 40 60 80 100 120 140 160 180 2000
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0
Centre du sphéroïde
A
C D
10
20
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40
50
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 240 260 280 300 0
20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 0
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Distance à la surface (µm)
Pou
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pos
itive
s
Surface du sphéroïde
Centre du sphéroïde
Fucc
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DA
PI
Fucc
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t / D
AP
I
Figure 24 : Répar on des cellules dans les différentes phases du cycle cellulaire dans les sphéroides Capan‐2 exprimant les marqueurs Fucci rouge ou vert A, C : Visualisa on des cellules en phases G1 et S‐G2‐M sur des coupes à congéla on de pe ts sphéroides (haut) ou gros sphéroides (bas), exprimant les marqueurs Fucci rouge ou vert respec vement. Les noyaux sont marqués au DAPI (bleu). Barre d’échelle : 50µm. B, D : Représneta on graphique du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge ou vert en fonc on de la distance à la périphérie de sphéroides Capan‐2 mesurant 340µm +/‐ 20µm (haut) or 580µm +/‐ 20µm (bas) de diamètre. La posi on rela ve du centre des sphéroides est indiquée. Les données correspondeant à la moyenne +/‐SEM du pourcentage de cellules posi ves sur 7 ‐10 coupes issues de 3‐4 spheroides différents .
76
III. Etude des modifications de la dynamique du cycle cellulaire en réponse à l'activation des points de contrôle du cycle cellulaire en 3D.
A) Validation de la variation d'expression des rapporteurs Fucci dans les cellules
Capan‐2 en réponse en réponse à l'activation des points de contrôle G1/S et
G2/M.
Plusieurs articles récents ont montré une dérégulation de l’expression des marqueurs
Fucci en réponse à l’exposition à divers agents génotoxiques (Sakaue‐Sawano et al.2011; Kaida
et al.2011). Ces travaux indiquent que la réponse observée dépend de la lignée cellulaire
utilisée, de la concentration en drogue, ou encore de la position des cellules dans le cycle
cellulaire au moment du traitement. Au vu de ces résultats, il apparait donc essentiel de valider
notre modèle cellulaire en vérifiant que les variations d’expression des Fucci en réponse à des
modifications de la progression des cellules dans le cycle cellulaire à la suite de l’activation des
points de contrôle, corrèle avec la position des cellules dans le cycle cellulaire.
Nous avons traité des cellules Capan‐2/Fucci cultivées en monocouche avec des drogues
activant les différents points de contrôle du cycle cellulaire. La lovastatine, en ciblant l’HMG‐
CoA‐réductase, inhibe la synthèse du mévalonate, un intermédiaire dans la synthèse du
cholestérol nécessaire à la production des groupements farnésyl‐farnésyl et géranyl‐géranyl. En
induisant une déprivation de ces groupements, la lovastatine cause une inactivation des
protéines Rho et Ras. Il a été démontré que la réduction de la géranyl‐géranylation de Rho en
présence de lovastatine, induit une sur‐expression de p27, responsable de l’inhibition de
l’activité de la Cdk2, résultant en un arrêt du cycle cellulaire en phase G1 (Javanmoghadam‐
Kamrani and Keyomarsi 2008). Il a également été montré que la lovastatine induit un arrêt des
cellules en phase G1 du cycle cellulaire en induisant l’expression des protéines p21 et p27, ainsi
que leur redistribution, conduisant à l'inhibition de l’activité de la Cdk2, nécessaire pour passer
la transition G1‐S (Rao et al. 1998). Un traitement de 48h à avec 60µM de lovastatine induit une
77
accumulation très nette des cellules Capan‐2 en phase G1, cellules qui expriment le rapporteur
Fucci‐rouge (figure 25‐A, B). Dans ces conditions expérimentales, nous observons une
augmentation de 25% du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge, et une diminution
de 40% du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐vert (figure 25‐C, gauche). Nous vérifions
ainsi que les cellules arrêtées en phase G1 du cycle cellulaire après un traitement à la
lovastatine expriment le marqueur Fucci‐rouge et pas le rapporteur Fucci‐vert.
L’étoposide (ou VP‐16) est un inhibiteur de l’enzyme Topoisomérase II qui a un rôle essentiel au
cours de la réplication de l’ADN. En inhibant cette enzyme, l’étoposide provoque une
accumulation de cassures de l’ADN au cours de la phase S, induisant l’activation du point de
contrôle G2/M. Après exposition des cellules Capan‐2 à l'étoposide pendant 1 heure à 40µM,
puis un relarguage pendant 16h, nous observons une accumulation de cellules avec un contenu
en ADN de phase G2, dont nous avons vérifié qu'elles expriment le Fucci‐vert (figure 25‐A, B).
Dans ces conditions, le pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐vert atteint plus de 80%, et
nous observons parallèlement une diminution de 50% du pourcentage de cellules exprimant le
Fucci‐rouge (figure 25‐C, droite).
L’ensemble de ces résultats indique que les variations d’expression des Fucci corrèlent avec la
répartition des cellules dans le cycle cellulaire à la suite de l'activation des points de contrôle du
cycle cellulaire induits par différents traitements.
Les marqueurs fluorescents Fucci vont donc nous permettre d’accéder à la dynamique spatiale
et temporelle de la répartition des cellules dans les différentes phases du cycle cellulaire au
cours de la progression normale du cycle cellulaire ainsi qu’en réponse à l’activation des
différents points de contrôle du cycle cellulaire, au cours de la croissance des sphéroïdes.
78
AFu
cci-R
ouge
/ D
AP
I Fu
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DA
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Non traitée EtoposideLovastatine
Fucci Rouge : Non traitée
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Non traitéeFucci Vert :
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Lovastatine Etoposide
Nom
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Contenu en ADN (n)
B
C
Figure 25 : Caractérisa on des effets de la lovasta ne et de l’étoposide sur les lignées Capan‐2 exprimant les marqueurs Fucci Les lignées Capan‐2 Fucci rouge ou vert, cul vées en monocouches sont traitées ou non avec de la lovasta ne (60µM pendant 48 heures), ou avec de l’étoposide (10µM pendant 1 heure). A : Visualisa on des cellules exprimant le Fucci‐rouge ou Fucci‐vert. Les noyaux sont marqués au DAPI (bleu). B :Analyse de la répar on des cellules dans le cycle cellulaire par cytométrie de flux, après un marquage de l’ADN au Draq5. C : Quan fica on du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouges ou le Fucci‐vert.
1 2 1 2 1 2
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A
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)
Temps (jours)
Figure 26 : Evolu on de la croissance des sphéroides Capan‐2 après la priva on en EGF A : Les sphéroides Capan‐2 exprimant le marqueur Fucci rouge sont traités pendant 6 jours en présence ou en absence d’EGF. Le volume des sphéroides des différentes condi ons est mesuré quo diennement. NT : non traités. B : Les sphéroides Capan‐2 exprimant le marqueur Fucci vert sont traités pendant 6 jours en présence ou en absence d’EGF. Le volume des sphéroides des différentes condi ons est mesuré quo diennement. NT : non traités.
Non traités
Traités (‐EGF)
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Non traités
Traités (‐EGF)
0 2 4 6 80
1
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5
6
7A
B
80
B) Activation des points de contrôle du cycle cellulaire en 3D.
Afin d'étudier la réponse à l'activation des points de contrôle du cycle cellulaire d'une
population de cellules mimant une micro‐tumeur, nous avons analysé, grâce aux sphéroïdes
Capan‐2/Fucci, les modifications de la dynamique spatiale et temporelle de contrôle du cycle
cellulaire après privation de facteurs de croissance, arrêt du cycle en G1 et induction de
dommages à l'ADN.
1) Modification de la dynamique du cycle cellulaire au sein des
sphéroïdes en réponse à une carence en EGF.
Les travaux récents de l'équipe ont montré que l'absence d'EGF dans le milieu de culture
provoquait un arrêt de croissance et de prolifération des sphéroïdes Capan‐2 (Dufau et al.
2011) démontrant la dépendance des sphéroïdes Capan‐2 à l'EGF au cours de leur croissance.
Comme le montre la figure 26, les sphéroïdes Capan‐2/Fucci montrent la même dépendance.
En effet, nous observons une croissance identique entre les sphéroïdes non traités, et ceux
cultivés sans EGF jusqu’à 2‐3 jours après la suppression de l’EGF. Après 3 jours, nous observons
une croissance ralentie pour les sphéroïdes cultivés en absence d’EGF et ce jusqu’à 7 jours. Au‐
delà de 7 jours, pour les deux lignées nous n’avons pas pu mesurer le volume des sphéroïdes du
fait d’une très forte déstructuration induite par la privation en EGF. Nous remarquons pour les
deux lignées qu’à partir de 5 jours après la suppression de l’EGF, les sphéroïdes cultivés en
absence d'EGF n’augmentent plus de volume, suggérant un arrêt des cellules dans le cycle ou
une sortie des cellules en phase G0 de quiescence.
Afin de caractériser le gradient de prolifération et ses modifications au cours de la
privation en EGF des sphéroïdes, des incorporations d’EdU d’une durée de 24 heures ont été
réalisées de manière quotidienne au cours de l’expérience. Nous avons quantifié, comme
précédemment, le pourcentage de cellules EdU positives, ou exprimant le Fucci‐rouge ou Fucci‐
vert en fonction de la position des cellules dans les sphéroïdes. Comme le montre la figure 27‐A
81
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Fucci-Rouge:
Contrôle -EGF
Contrôle -EGF
Fucci-Vert:
Contrôle -EGF
EdU : 2 jours 3 jours 5 jours 6 jours
Per
cent
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Distance à la surface des spheroïdes (µm)
EdU / DAPI Fucci rouge / DAPI Fucci vert / DAPI
Non
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A
B
Figure 27 : Arrêt en phase G1 et G2 en réponse à la priva on en EGF A : Visualisa on de l’incorpora on d’EdU (gauche), des cellules exprimant le Fucci‐rouge (milieu) ou le Fucci verte (droite) sur des coupes de sphéroides Capan‐2 contrôles (haut) ou 6 jours après la suppression de l’EGF. Les noyaux sont marqués au DAPI (bleu). L’EdU a été incorporé pendant 24 heures. Barre d’échelle: 50µm. B : Quan fica on du pourcentage de cellules EdU posi ves (haut), exprimant le Fucci‐rouge (milieu) ou le Fucci vert (bas) en fonc on de la distance à la périphérie des spheroides. Les intervalles de 0‐40µm, 40‐80µm and 80‐120µm sont considérés. Pour chaque condi on, les données correspond à la moyenne +/‐SEM du pourcentage de cellules posi ves sur 10‐30 sec ons issues de 2ou 3 expériences indépendantes provenant de 5‐10 sphéroides différents.
6 jo
urs
san
s E
GF
82
(gauche), aucune cellule n'ayant incorporé l'EdU n'est détectée après 6 jours de privation en
EGF, suggérant que la plupart des cellules doivent se trouver en phase G0 de quiescence, et
donc ne prolifèrent plus. L'évolution du pourcentage de cellules ayant incorporé l'EdU au cours
de la privation en EGF en fonction de la distance des cellules à la périphérie des sphéroïdes est
présentée en figure 27‐B (haut). Nous remarquons une diminution du pourcentage de cellules
prolifératives sous forme d'un gradient seulement 2 jours après la suppression de l’EGF avec
une très faible diminution dans les couches périphériques et en revanche, une diminution qui
atteint environ 40 à 50% dans les couches les plus profondes des sphéroïdes. Au jour 3, nous
observons une réponse similaire mais largement accentuée surtout au niveau des cellules
périphériques. A partir de 5 jours, nous observons une absence quasi‐totale d’incorporation
d’EdU et ce quelque soit la position des cellules dans les sphéroïdes. En accord avec la vision
classique de la régulation de la progression des cellules dans le cycle cellulaire, ces résultats
suggèrent que lorsque l’on prive les sphéroïdes Capan‐2 Fucci en EGF, les cellules deviennent
incapables de passer le point de restriction, et s’arrêtent en phase G1, avant de rentrer en
phase de quiescence G0.
Nous avons examiné cette hypothèse en analysant la distribution du pourcentage de
cellules exprimant le Fucci‐rouge ou le Fucci‐vert dans les zones prolifératives des sphéroïdes,
correspondant aux 120 premiers µm en périphérie, au cours des 6 jours d’expérience. Comme
le montre la figure 27‐A (milieu et droite), on observe une très nette diminution du nombre de
cellules exprimant le Fucci‐rouge ou le Fucci‐vert 6 jours après la privation en EGF par rapport à
la condition non traitée. La quantification présentée en figure 27‐B montre que le pourcentage
de cellules exprimant le Fucci‐vert diminue de manière progressive suite à la suppression de
l’EGF, avec une diminution d’un facteur 2, 5 jours après le début de l’expérience. De manière
surprenante, nous détectons la présence d’environ 15% de cellules exprimant le Fucci‐vert au
jour 6, alors que l’incorporation de l’EdU est totalement abolie et qu'il n'y a plus de cellules en
prolifération. L’évolution du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge est différente. En
effet, durant les trois premiers jours après la privation en EGF, nous observons une
augmentation du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge, en comparaison avec la
condition contrôle, indiquant que les cellules s’accumulent en phase G1 du cycle cellulaire
quelle que soit leur position dans les sphéroïdes. Cependant au jour 5, nous remarquons une
diminution du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge, qui est encore plus importante
83
au jour 6. La diminution du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐vert ou le Fucci‐rouge
observée aux jours 5 et 6 illustre la sortie du cycle cellulaire et l’entrée en phase G0 de
quiescence, ce qui est en accord avec la diminution de l’expression des protéines Cdt1 et
Geminine constituant les marqueurs Fucci‐rouge et vert respectivement, lors de la mise en
quiescence de cellules par une privation en sérum (Xouri et al. 2004). Ces résultats montrent
que l'entrée en quiescence des cellules intervient tardivement après la privation en EGF.
D’autre part, le maintien d’un certain pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge ou le
Fucci‐vert à ces jours tardifs, alors que l’incorporation de l’EdU est quasiment nulle, semble
illustrer un arrêt prolongé des cellules en phase G1 ainsi qu’en phase G2 du cycle cellulaire.
L’arrêt des cellules en phase G1 suite à une privation en facteur de croissance est largement
démontré, tandis que l’arrêt en phase G2 a été beaucoup moins étudié. Cependant nos
résultats suggèrent que la suppression de l’EGF ralenti les cellules en G1, mais également en
G2. Il a été proposé que la signalisation du récepteur à l’EGF puisse jouer un rôle au niveau de
la transition G2/M du cycle cellulaire dans des cellules surexprimant ce récepteur (Walker et al.
2007). Nos observations suggèrent que lorsque les cellules Capan‐2 sont cultivées en 3D, elles
arrêtent ou ralentissent leur cycle cellulaire en phase G2 en absence d’EGF.
2) Étude de la réponse à un arrêt en G1 induit par de la lovastatine
Le traitement des sphéroïdes avec la lovastatine induit un ralentissement de la croissance
des sphéroïdes, de manière dose‐dépendante avec une IC50 de l’ordre de 5µM. Lorsque les
sphéroïdes sont traités à des concentrations plus élevées, au‐delà de 20µM, nous observons
une forte induction de la mortalité cellulaire accompagnée d’une déstructuration importante
des sphéroïdes. De ce fait nous avons analysé l’influence d’un traitement à la lovastatine
pendant 24 ou 48 heures à 10µM sur la répartition des cellules exprimant le Fucci‐rouge ou le
Fucci‐vert dans les zones prolifératives des sphéroïdes Capan‐2. Comme illustré en figure 28‐A,
nous observons une diminution du nombre de cellules exprimant le Fucci‐vert et une
augmentation du nombre de cellules exprimant le Fucci‐rouge. Les quantifications de ces
résultats montrent, après 24 heures de traitement, une légère augmentation du pourcentage
de cellules exprimant le Fucci‐rouge, accompagné d’une tendance à la diminution du
84
pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐vert (figure 28‐B, gauche). En revanche, après 48
heures de traitement, nous observons une réduction d’environ 40% de cellules exprimant le
Fucci‐vert dans les 40 premiers µm situés en périphérie, puis une diminution moins importante
lorsque l’on s’éloigne de la surface, en réponse au traitement à la lovastatine (figure 28‐B,
droite). En ce qui concerne l’expression du marqueur Fucci‐rouge, nous observons la présence
d’environ 60% de cellules exprimant le Fucci‐rouge quelque soit la position des cellules dans les
sphéroïdes non traités, et une augmentation du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐
rouge après 48 heures de traitement à la lovastatine, sur les 40µm situés en périphérie des
sphéroïdes. Ainsi bien que 15% de cellules exprimant le Fucci‐vert soient encore détectées à 48
heures, l’augmentation du taux de cellules exprimant le Fucci‐rouge indique que la
lovastatine induit un arrêt en phase G1 du cycle cellulaire dans les couches les plus
périphériques des sphéroïdes.
3) Étude de l’arrêt au point de contrôle G2/M induit par l’étoposide
Nous avons analysé la réponse à un traitement à l’étoposide sur la dynamique de
répartition des cellules d’un sphéroïde dans les différentes phases du cycle cellulaire. Pour cela,
les sphéroïdes ont été traités avec de l’étoposide (1 ou 5µM) pendant 24 ou 48 heures. Comme
précédemment nous avons quantifié le pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge ou
vert en fonction de la distance des cellules à la périphérie. Un traitement avec 1 ou 5µM
d’étoposide induit un ralentissement dose‐dépendant de la croissance des sphéroïdes. Nous
avons pu observer une très forte cytotoxicité à des concentrations plus élevées. Les
micrographies de sphéroïdes traités pendant 48 heures avec 5µM d’étoposide montrent une
diminution des cellules exprimant le Fucci‐rouge, concomitante avec une augmentation des
cellules exprimant le Fucci vert (figure 29‐A). Comme illustré par les quantifications (figure 29‐
B), un traitement de 24 heures à 1 ou 5µM d’étoposide induit une légère tendance à la
diminution du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge, accompagnée d’une tendance
à l’augmentation du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐vert (figure 29‐B, gauche). En
revanche après 48 heures de traitement à 5µM, nous observons une diminution de 30% de
cellules exprimant le Fucci‐rouge sur les 120µm situés en périphérie, où l’on passe de 60% de
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Fucci-Rouge: Non traités 10µM Lovastatine
Non traités 10µM LovastatineFucci-Vert :
Figure 28 : Arrêt en G1 induit par la lovasta ne A : Les sphéroides Capan‐2 exprimant les marqueurs Fuccis sont traités ou non avec de la lovasta ne à 10µM pendant 48 heures. Visualisa on des cellules exprimant le Fucci‐rouge (haut) ou le Fucci‐vert (bas) sur des coupes à congéla on de sphéroides Capan‐2. Les noyaux sont marqués au DAPI (bleu). Barre d’échelle : 50µm. B : Les sphéroides Capan‐2 exprimant les marqueurs Fuccis sont traités ou non avec de la lovasta ne à 10µM pendant 24 ou 48 heures. Quan fica on du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge ou le Fucci‐vert en fonc on de la distance à la surface des sphéroides. Pour chaque condi on, les données correspond à la moyenne +/‐SEM du pourcentage de cellules posi ves sur 10‐30 sec ons issues de 2 ou 3 expériences indépendantes provenant de 5‐10 sphéroides différents.
86
cellules exprimant le Fucci‐rouge dans la condition non traitée, quelque soit la position des
cellules dans la coupe, à 30% de cellules exprimant le Fucci‐rouge après le traitement
génotoxique (figure 29‐B, droite). En parallèle, on observe une augmentation d’un facteur 2 du
pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐vert sur les 40 premiers µm en périphérie, en
réponse à un traitement à l’étoposide à 5µM pendant 48 heures. Le traitement à 1µM n’induit
qu’une très légère augmentation du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐vert. Nous
avons également réalisé des analyses par immunofluorescence en utilisant des anticorps dirigés
contre la protéine H2AX, afin de détecter la présence de dommages à l’ADN, et confirmons la
présence de nombreuses cellules présentant des foci H2AX sur toute l’épaisseur des
sphéroïdes (figure 29‐C), indiquant que l’étoposide a pénétré, même dans les couches situées
en profondeur. L’ensemble de ces résultats nous permet de montrer que les sphéroïdes Capan‐
2/Fucci établissent un point de contrôle G2/M dans les couches les plus périphériques, en
présence de dommages à l’ADN induit par un traitement à l’étoposide.
L’ensemble des résultats décrits ci‐dessus montre que le modèle de sphéroïdes Capan‐
2/Fucci permet de visualiser dans un modèle multicellulaire, les modifications de la répartition
des cellules au sein du cycle cellulaire. En effet grâce à ce modèle nous mettons en évidence
l’activation des points de contrôle du cycle cellulaire en réponse des traitements
pharmacologiques ciblant différents mécanismes impliqués dans la progression des cellules au
sein du cycle cellulaire, causant ou non des dommages à l’ADN.
4) Analyse de l'activation des points de contrôle du cycle cellulaire induit
par l'exposition à des radiations ionisantes en 3D
L’analyse de l’activation des points de contrôle du cycle cellulaire dans le modèle de sphéroïdes
démontre de manière globale un arrêt des cellules au point de contrôle G2/M (Ferrante et al.
2006; Gliemroth et al. 2003). A notre connaissance, aucune donnée bibliographique ne décrit
aujourd’hui un arrêt des cellules constituant les sphéroïdes au point de contrôle G1/S. La
caractérisation de l’activation des points de contrôle du cycle cellulaire en 3D après irradiations
ont été réalisées par des techniques essentiellement basée sur la dissociation des sphéroïdes et
qui ne permettent pas de prendre en compte les interactions cellulaires ainsi que la
87
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Non traités Etoposide 5µM
A B
Fucci-Rouge : Non traités 1µM and
Non traitésFucci-Vert :
5µM Etoposide
1µM and 5µM Etoposide
Figure 29 : Arrêt en G2 induit par l’étoposide A : Les sphéroides Capan‐2 exprimant les marqueurs Fuccis sont traités ou non avec de l’étoposide à 5µM pendant 48 heures. Visualisa on des cellules exprimant le Fucci‐rouge (haut) ou le Fucci‐vert (bas) sur des coupes à congéla on de sphéroides Capan‐2. Les noyaux sont marqués au DAPI (bleu). Barre d’échelle : 50µm. B : Les sphéroides Capan‐2 exprimant les marqueurs Fuccis sont traités ou non avec de l’étoposide à 1 ou 5µM pendant 24 ou 48 heures. Quan fica on du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge ou le Fucci‐vert en fonc on de la distance à la surface des sphéroides. Pour chaque condi on, les données correspond à la moyenne +/‐SEM du pourcentage de cellules posi ves sur 10‐30 sec ons issues de 2 ou 3 expériences indépendantes provenant de 5‐10 sphéroides différents. C : Les sphéroides Capan‐2/Fucci sont traités ou non avec de l’étoposide à 5µM pendant 48 heures. Visualisa on des cellules ΥH2AX posi ves (rouge) sur des coupes à congéla on de sphéroides Capan‐2. Les noyaux sont marqués au DAPI (bleu). Barre d’échelle : 50µm.
γH
2AX
/ DA
PI
C
88
régionalisation établie au cours de la croissance des sphéroïdes. Ces techniques ne permettent
pas d’accéder à la dynamique du cycle cellulaire en 3D, et d’avoir une vision intégrée de la
réponse cellulaire mise en jeu lors de modifications de la répartition des cellules dans le cycle
cellulaire comme l’activation des points de contrôle.
Nous postulons que l’utilisation de sphéroïdes exprimant les marqueurs Fucci permet de
s’affranchir de telles limitations et d’accéder à la dynamique de répartition des cellules dans le
cycle cellulaire. Afin d’étudier l’impact des radiations ionisantes sur la dynamique du cycle
cellulaire dans les sphéroïdes Capan‐2/Fucci en fonction de la position des cellules dans le
gradient de prolifération, nous avons dans un premier temps réalisé des expositions à des
doses croissantes de radiations ionisantes (rayonnements à 5, 10, 15, 20 et 25Gy). Nous avons
pu observer que des doses supérieures à 10Gy induisent une forte cytotoxicité dès 24h après
irradiation. Nous avons donc étudié les modifications de répartition dans le cycle cellulaire des
cellules après exposition à des doses de 2, 5, 8 et 10 Gy, dans des sphéroïdes Capan‐2
exprimant les marqueurs Fucci‐rouge ou Fucci‐vert, mesurant 450 à 500µm de diamètre, taille à
laquelle nous avons montré que le gradient de prolifération commence à se mettre en place.
Nous avons mesuré de manière quotidienne le volume des sphéroïdes suite à l’exposition
aux différentes doses de radiations ionisantes. Comme le montre la figure 30, pour les
différentes doses d’irradiations, nous observons un ralentissement de la croissance des
sphéroïdes Capan‐2 Fucci‐rouge ou vert dès 24h après exposition à une dose de 10Gy et 48h
après exposition à des doses de 5 et 8Gy. L'effet sur la croissance n'est visible que 72h après
exposition à la dose de 2Gy. Au‐delà de 72 heures après une exposition à 5, 8 ou 10 Gy, nous
n’avons pas pu mesurer la taille des sphéroïdes, du fait d’une trop forte induction de la
mortalité cellulaire, associée à une déstructuration massive des sphéroïdes. Ainsi nous n’avons
pas analysé les modifications de la répartition des cellules dans les différentes phases du cycle
cellulaire au‐delà de 72 heures post‐irradiation. Nous observons qu’après une irradiation de 2
Gy, la croissance des sphéroïdes est ralentie mais ne s’interrompt pas.
Au vu de l’effet cytotoxique observé dès 3 jours après une irradiation de 5, 8 ou 10 Gy,
nous avons analysé la mortalité cellulaire 10min, 3h, 24h et 48h après exposition à 5 et 10Gy
(figure 31‐A). Nous avons quantifié par immunofluorescence, sans tenir compte de la position
des cellules au sein des sphéroïdes, le pourcentage de cellules PARP positives, reflétant une
activation des mécanismes de mort cellulaire par apoptose (figure 31‐B). Nous observons 10
89
0
0,5
1,5
2,5
1
2
3
0 2 4 6 8 10 12
NT
2GY
5GY
8GY
10GY
Aug
men
tatio
n de
vol
ume
(x)
Temps (jours)
NT
2GY
5GY
8GY
10GY
0 2 4 6 8 10 120
0,5
1,5
2,5
1
2
3
Figure 30 : Evolu on de la croissance des sphéroides Capan‐2 après une exposi on à des radia ons ionisantes A : Les sphéroides Capan‐2 exprimant le marqueur Fucci vert sont exposés ou non à différentes doses de radia ons ionisantes (2,5,8 et 10Gy). Le volume des sphéroides des différentes condi ons est mesuré quo diennement. NT : non traités. B : Les sphéroides Capan‐2 exprimant le marqueur Fucci rouge sont exposés ou non à différentes doses de radia ons ionisantes (2,5,8 et 10Gy). Le volume des sphéroides des différentes condi ons est mesuré quo diennement. NT : non traités.
A
B
90
minutes après le traitement, sur des coupes de sphéroïdes non traités mesurant 450 à 500µm
de diamètre, la présence de quelques cellules PARP positives au centre des coupes, témoignant
de l’établissement du gradient de mort cellulaire qui se met en place au cours de la croissance
des sphéroïdes (figure 31). Dix minutes et 3 heures après exposition à une dose de 10 Gy, nous
n’observons pas de modifications du pourcentage de cellules PARP positives. Vingt‐quatre
heures après irradiations, nous observons une augmentation du nombre de cellules PARP
positives sur toute l’épaisseur des sphéroïdes, passant de 5% dans la condition non traitée à
10% après une irradiation de 10 Gy. Cependant nous remarquons qu’il n’y a pas de
modifications du pourcentage de cellules PARP positives 24 heures après une irradiation à 5 Gy.
Ces résultats montrent que 24 heures après une exposition à des radiations ionisantes,
l’induction de la mortalité cellulaire est dose‐dépendante. Lorsque l’on se place 72 heures après
une irradiation de 5 ou 10 Gy, nous observons une augmentation du pourcentage de cellules
PARP positives de 5 et 10% respectivement. L’induction de la mortalité cellulaire à 72 heures
est aussi dose‐dépendante. Nous remarquons que 72 heures après une irradiation de 10 Gy, la
taille des sphéroïdes est diminuée, et l’induction de la mortalité cellulaire est massive au niveau
du centre des sphéroïdes, mais nous notons également une augmentation de la mortalité dans
les couches les plus périphériques (figure 31‐A).
D’autre part, nous avons mis en évidence la présence de dommages à l’ADN sur toute
l’épaisseur des sphéroïdes, en réponse aux radiations ionisantes, par immunofluorescence avec
un anticorps dirigé contre H2AX sur des coups de sphéroïdes Capan‐2/Fucci‐rouge et Capan‐
2/Fucci‐vert (figure 32‐A). Nous pouvons remarquer la présence de quelques cellules H2AX
positives sur toute l’épaisseur dans les sphéroïdes contrôle, démontrant que les sphéroïdes
Capan‐2 Fuccis présentent des dommages à l’ADN, en absence de traitement, témoignant
d’une certaine instabilité génomique. Comme en témoigne les micrographies ainsi que les
quantifications, 3 heures après exposition à une dose de 10 Gy, nous observons une induction
massive du nombre de cellules H2AX positives, en comparaison de la condition contrôle. Nous
avons quantifié comme précédemment le pourcentage de cellules H2AX positives en fonction
de la distance à la périphérie des sphéroïdes en réponse aux irradiations (figure 32‐B). Nous
observons une augmentation de l’ordre de 1,2 à 1,5 du pourcentage de cellules H2AX
positives, 10 minutes après une exposition à 5 ou 10 Gy, et ce quelle que soit la position des
cellules au sein des sphéroïdes. Trois heures après irradiation nous pouvons observer une
91
T=10min
T=3h
T=24h
T=72h
0
5
10
15
20
0
5
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0
5
10
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20
0
5
10
15
20
Non traités
5 GY
10 GY
Pou
rcen
tage
de
cellu
les
posi
tives
Non traités 10 GY DAPI / PARP
A B
Figure 31 : Induc on de la mortalité cellulaire dans les sphéroides après une exposi on à des radia ons ionisantes A : Les sphéroides Capan‐2 exprimant le marqueur Fucci vert sont exposés ou non à une dose de 10GY. Visualisa on des cellules PARP posi ves (rouge) sur des coupes à congéla on de sphéroides Capan‐2 à différents temps après irradia ons (10min, 3h, 24h, ou 72h) Les noyaux sont marqués au DAPI (bleu). Barre d’échelle : 50µm. B : Quan fica on du pourcentage de cellules PARP posi ves sans tenir compte de la distance à la surface des sphéroides après une irradia on à 5 ou 10GY. Pour chaque condi on, les données correspondent à la moyenne +/‐SEM du pourcentage de cellules posi ves sur 10‐20 sec ons issues de 2‐3 expériences indépendantes provenant de 5‐10 sphéroides différents.
92
T=10min
T=3h
T=24h
T=72h
5 GY
10 GY
0 40 80 1201
1,2
1,4
1,6
1,8
2
2,2
2,40 40 80 120
1
1,2
1,4
1,6
1,8
2
2,2
2,40 40 80 120
1
1,2
1,4
1,6
1,8
2
2,2
2,4
0 40 80 1201
1,2
1,4
1,6
1,8
2
2,2
2,4
Aug
men
tatio
n du
taux
de
cellu
les
posi
tives
par
rapp
ort a
u no
n tra
ité
Distance à la surface (µm)
A BNon traités 10 GY
DAPI / ΥH2AX
Figure 32 : Induc on de dommages à l’ADN dans les sphéroides Capan‐2 Fucci vert après une exposi on à des radia ons ionisantes A : Les sphéroides Capan‐2 exprimant le marqueur Fucci vert sont exposés ou non à une dose de 10GY. Visualisa on des cellules ΥH2AX posi ves (rouge) sur des coupes à congéla on de sphéroides Capan‐2 à différents temps après irradia ons (10min, 3h, 24h, ou 72h) Les noyaux sont marqués au DAPI (bleu). Barre d’échelle : 50µm. B : Quan fica on du pourcentage de cellules ΥH2AX posi ves en fonc on de la distance à la surface des sphéroides après une irradia on à 5 ou 10GY. Pour chaque condi on, les données correspond à la moyenne +/‐SEM du pourcentage de cellules posi ves sur 20‐30 sec ons issues de 3 expériences indépendantes provenant de 5‐10 sphéroides différents.
93
augmentation de 2 à 2,5 fois des dommages à l’ADN par rapport à la condition contrôle, et ce
sur toute l’épaisseur des sphéroïdes. Vingt‐quatre heures après irradiation, nous observons une
augmentation du marquage H2AX positives de 1,8 à 2 fois par rapport à la condition non
traitée, sur toute l’épaisseur des sphéroïdes. Il est intéressant de noter que l’augmentation de
l’induction des dommages à l’ADN après une exposition à 5 ou 10Gy est dépendante de la
position des cellules. En effet, plus la distance à la surface augmente, plus l’induction de
dommages à l’ADN est élevée, 3 ou 24 heures après irradiation. D’autre part, à 24 heures nous
remarquons une diminution des dommages à l’ADN par rapport au temps 3 heures, suggérant
que des mécanismes de réparation de l'ADN soient actifs, et cette diminution est encore
amplifiée à 72 heures. L’ensemble de ces données nous a permis d’établir la cinétique
d’apparition et de disparition des dommages à l’ADN en réponse à une exposition à des
radiations ionisantes.
Du fait de la diminution de croissance des sphéroïdes Capan‐2 exprimant les marqueurs
Fucci‐rouge ou vert et de l’induction des dommages à l’ADN observée 3 jours après irradiations,
nous avons analysé les modifications de la répartition des cellules dans les différentes phases
du cycle cellulaire, pouvant refléter l’activation des différents points de contrôles. Comme
précédemment, nous avons quantifié le pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge ou le
Fucci‐vert, en fonction de la distance à la périphérie, jusqu’à 72 heures après exposition aux
doses de 5 et 10 Gy.
Comme illustré sur les images et par les quantifications présentées en figure 33‐A et B
respectivement, nous n’observons pas de modifications de la répartition des cellules exprimant
le Fucci‐vert 10 minutes ou 3 heures après une irradiation de 5 ou 10Gy au sein des sphéroïdes.
Nous observons entre 35 et 40% de cellules exprimant le Fucci‐vert en périphérie, et cette
valeur diminue progressivement pour atteindre environ 15 à 20% des cellules à 120µm de
profondeur, et ce dans les conditions traitées et non traitées. Il n'y a donc pas de modification
du gradient de la répartition des cellules en phases S‐G2‐M. Les résultats obtenus à partir des
quantifications démontrent une augmentation du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐
vert se trouvant en phases S‐G2 et M, localisées en périphérie des sphéroïdes 24h après une
irradiation de 5 ou 10 Gy, en comparaison de la condition non traitée. Ces résultats suggèrent
une activation du point de contrôle G2/M dans les temps précoces en réponse à une exposition
à des radiations ionisantes.
94
Non traités 10 GY DAPI / Fucci Vert
T=10min
T=3h
T=24h
T=72h
0
10
20
30
40
50
0 40 80 120
Pou
rcen
tage
de
cellu
les
posi
tives
Distance à la surface (µm)
Non traités
5 GY
10 GY
0
10
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0 40 80 120
0
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0 40 80 120
0
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30
40
50
0 40 80 120
A B
Figure 33 : Répar on des cellules en S‐G2‐ et M dans les sphéroides après une exposi on à des radia ons ionisantes A : Les sphéroides Capan‐2 exprimant le marqueur Fucci vert sont exposés ou non à une dose de 10GY. Visualisa on des cellules Fucci vertes sur des coupes à congéla on de sphéroides Capan‐2. à différents temps après irradia ons (10min, 3h, 24h, ou 72h) Les noyaux sont marqués au DAPI (bleu). Barre d’échelle : 50µm. B : Quan fica on du pourcentage de cellules Fucci vertes posi ves en fonc on de la distance à la surface des sphéroides, après une irradia on à 5 ou 10GY. Pour chaque condi on, les données correspond à la moyenne +/‐SEM du pourcentage de cellules posi ves sur 20‐30 sec ons issues de 3 expériences indépendantes provenant de 5‐10 sphéroides différents.
95
Nous avons également quantifié la répartition des cellules en phase G1 grâce au marqueur
Fucci‐rouge. Nous montrons sur des micrographies, ainsi que sur des quantifications, qu’il n’y a
aucune modification de la répartition des cellules en phase G1 en réponse à une irradiation de
10Gy, aux temps étudiés (10 minutes, 24 et 72 heures) (figure 34‐A, B). Nous montrons en effet
la présence d’environ 55% de cellules exprimant le Fucci‐rouge en périphérie des sphéroïdes, et
environ 50% à 120µm de profondeur dans la condition contrôle et irradiée.
Parallèlement, nous avons réalisé des incorporations d’EdU durant les dernières 24 heures
précédent chaque temps d’analyse, afin de corréler l’arrêt de prolifération avec la présence de
dommages à l’ADN, et la répartition des cellules dans les différentes phases du cycle cellulaire.
Comme le montrent les micrographies ainsi que les quantifications du pourcentage de cellules EdU
positives en fonction de la distance à la surface présentées en figure 35‐A et B respectivement,
nous n’observons pas de modifications de la répartition des cellules prolifératives, jusqu’à 24
heures après une irradiation de 10Gy. Cependant lorsque l’on se place 3 jours post‐irradiations
(10Gy), nous observons une diminution de 20% des cellules en prolifération quelque soit leur
position au sein des sphéroïdes. Nous pouvons également remarquer une légère tendance à
l’augmentation du pourcentage de cellules EdU positives 24 heures après le traitement, reflétant
sûrement une incorporation d’EdU liée à des mécanismes de réparation des dommages à l'ADN,
plutôt qu’à de la réplication de l’ADN. En effet, les courbes de croissance présentées en figure 30
démontrent déjà une diminution de la croissance des sphéroïdes à 24 heures, présageant un
ralentissement de la progression du cycle cellulaire dès 24 heures aux fortes doses.
Une exposition à des radiations ionisantes à 5 ou 10Gy stoppe la croissance des
sphéroïdes au bout de 3 jours, ce qui corrèle avec la forte diminution de la prolifération
cellulaire et l'augmentation de la mortalité cellulaire. Or nous n’observons pas de modifications
de la répartition des cellules exprimant les rapporteurs Fucci‐rouge ou vert, alors même que les
points de contrôle du cycle cellulaire sont activés, comme en témoigne la phosphorylation du
variant d'histone H2AX. Nous avons montré précédemment qu’un arrêt des cellules en G1
s’accompagne d’une augmentation du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge et
d’une diminution du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐vert. Inversement, nous avons
montré qu'un arrêt G2/M se traduisait par une augmentation du pourcentage de cellules
96
T=10min
T=24h
T=72h
0 40 80 120
0
10
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40
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0 40 80 120
0
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0 40 80 120
0
10
20
30
40
50
60
70
Non traités
5 GY
10 GY
Non traités 10 GY DAPI / Fucci Rouge
A B
Pou
rcen
tage
de
cellu
les
posi
tives
Distance à la surface (µm)
Figure 34 : Répar on des cellules en G1 dans les sphéroides après une exposi on à des radia ons ionisantes A : Les sphéroides Capan-2 exprimant le marqueur Fucci rouge sont exposés ou non à une dose de 10GY. Visualisation des cellules Fucci rouge positives sur des coupes à congélation de sphéroides Capan-2 à différents temps après irradiations (10min, 3h, 24h, ou 72h) Les noyaux sont marqués au DAPI (bleu). Barre d’échelle : 50µm. B : Quantification du pourcentage de cellules Fucci rouge positives en fonction de la distance à la surface des sphéroides après une irradiation à 5 ou 10GY. Pour chaque condition, les données correspond à la moyenne +/-SEM du pourcentage de cellules positives sur 20-30 sections issues de 3 expériences indépendantes provenant de 5-10 sphéroides différents.
97
T=10min
T=3h
T=24h
T=72h
Non traités
10 GY
Pou
rcen
tage
de
cellu
les
posi
tives
Distance à la surface (µm)
0
10
20
30
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0 40 80 120
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0
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20
30
40
50
0 40 80 120
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0
10
20
30
40
50
0 40 80 120
60
70
0
10
20
30
40
50
0 40 80 120
60
70
Non traités 10 GY DAPI / EdU
A B
Figure 35 : Caractérisa on du gradient de proliféra on dans les sphéroides après une exposi on à des radia ons ionisantes A : Les sphéroides Capan‐2 exprimant le marqueur Fucci vert sont exposés ou non à une dose de 10GY, et sont soumis à une incorpora on d’EdU pendant les denières 24 heures. Visualisa on des cellules EdU posi ves (rouge) sur des coupes à congéla on de sphéroides Capan‐2 à différents temps après irradia ons (10min, 3h, 24h, ou 72h) Les noyaux sont marqués au DAPI (bleu). Barre d’échelle : 50µm. B : Quan fica on du pourcentage de cellules EdU posi ves en fonc on de la distance à la surface des sphéroides après une irradia on à 5 ou 10GY. Pour chaque condi on, les données correspond à la moyenne +/‐SEM du pourcentage de cellules posi ves sur 20‐30 sec ons issues de 3 expériences indépendantes provenant de 5‐10 sphéroides différents.
98
exprimant le rapporteur Fucci‐vert. L’ensemble de ces observations nous encourage à penser
qu’une exposition à des radiations ionisantes à 5 ou 10 Gy dans les sphéroïdes, induit une
activation concomitante des points de contrôle des dommages à l’ADN en G1/S, G2/M, et peut‐
être aussi en intra‐S se traduisant par une absence de modifications de la répartition des
cellules en G1 ou S‐G2 et M. Cependant 24 heures après une exposition à des doses de 5 ou 10
Gy de radiations ionisantes, nous observons une augmentation de 10% de cellules exprimant le
Fucci‐vert sur les 120µm situés en périphérie des sphéroïdes, laissant penser qu’à 24 heures,
l’activation du point de contrôle G2/M serait plus importante que l’activation des autres points
de contrôle.
99
DISCUSSION ET
PERSPECTIVES
100
Les travaux réalisés ont permis d’aboutir à une description précise de la variation de
différents paramètres du cycle cellulaire qui accompagne la mise en place du gradient de
prolifération au cours de la croissance de modèles 3D de sphéroïdes de cellules tumorales
pancréatiques. Ils montrent également le potentiel que présente l’utilisation de modèles
génétiquement modifiés pour évaluer l’effet sur le cycle cellulaire en 3D de molécules anti‐
prolifératives.
I. Les marqueurs Fucci pour suivre la distribution dans le cycle cellulaire.
A l’heure actuelle, il reste difficile de suivre la progression d’une cellule dans le cycle
cellulaire dans un contexte multicellulaire, tout en ayant accès à des aspects dynamiques. En
effet la plupart des techniques utilisées pour connaître la position d’une cellule dans le cycle
cellulaire consiste en l’incorporation d’analogue de la thymidine, ou en la détection de
marqueurs spécifiques de la position des cellules dans cycle cellulaire. Ces techniques
nécessitent une étape de fixation, et ne permettent pas d’accéder à dynamique spatiale et
temporelle de la progression des cellules dans le cycle cellulaire.
Afin de repérer la position dans le cycle cellulaire des cellules au sein de modèles de
sphéroïdes, nous avons utilisé les rapporteurs Fucci rouge et vert (Sakaue‐Sawano et al. 2008).
La technologie Fucci permet de réaliser de l’imagerie in vivo sur la dynamique spatiale et
temporelle du contrôle du cycle cellulaire grâce à la brillance de la fluorescence, ainsi que le
fort contraste entre les deux fluorophores. De nombreux travaux montrent que les marqueurs
Fucci peuvent être utilisés dans des systèmes multicellulaires pour suivre la progression du
cycle cellulaire et les mécanismes de contrôle du cycle cellulaire durant des événements
morphogénétiques tels que la gastrulation ou encore des processus d’invagination ou
d’involution avec une meilleure résolution (Sakaue‐Sawano et al. 2008a; Sakaue‐Sawano et al.
2008b; Sugiyama et al. 2009). Différentes études démontrent que l’expression de ces
rapporteurs corrèle avec des modifications de la répartition des cellules dans le cycle cellulaire
en réponse à divers traitements. Il a par exemple été montré qu’un inhibiteur spécifique de la
101
famille des PI3K, induit un arrêt en G1 et inhibe la croissance de cellules tumorales exprimant
les marqueurs Fucci, greffées chez la souris (Dan et al. 2012). L’expression des rapporteurs Fucci
a permis, par microscopie intravitale, de suivre la distribution des cellules dans le cycle
cellulaire et de montrer un arrêt des cellules en phase G1, visualisé par la diminution du
nombre de cellules exprimant le Fucci vert, accompagné d’une augmentation de l’apparition de
cellules exprimant le Fucci rouge. De plus, une autre étude a montré que le marqueur Fucci vert
permet de visualiser un arrêt des cellules au point de contrôle G2/M induit par une irradiation
(rayons X ou rayonnement γ), qui corrèle parfaitement avec la progression des cellules dans le
cycle cellulaire (Ishikawa et al. 2009). Cependant des études récentes ont également montré
que l’expression de ces marqueurs fluorescents peut‐être dérégulée lorsque les cellules sont
exposées à divers types de stress, et que la réponse observée dépend de la drogue utilisée, de
la concentration en drogue, de la lignée cellulaire ou encore de la position des cellules dans le
cycle au moment du traitement (Sakaue‐Sawano et al. 2011; Kaida et al. 2011) . Il a par exemple
été montré qu’un traitement au nocodazole induit un arrêt des cellules en G2/M, associé avec
l’apparition de cellules ayant un contenu 4N en ADN exprimant le Fucci rouge (Kaida et al.
2011). Ainsi certains traitements perturbant la régulation normale du cycle cellulaire peuvent
causer une dérégulation de la cinétique de fluorescence des marqueurs Fucci. Ces observations
démontrent l’importance de la caractérisation de l’expression de ces marqueurs fluorescents
lors de l’utilisation de drogues modifiant la dynamique de répartition des cellules dans les
différentes phases du cycle cellulaire. Cependant dans notre modèle cellulaire Capan‐2‐Fucci,
nous n’avons pas observé de variations de l’expression des rapporteurs Fucci en réponse à
l’exposition à différents traitments qui perturbent la dynamique de répartition des cellules dans
les différentes phases du cycle cellulaire. Ces résultats suggèrent que dans notre modèle
cellulaire Capan‐2, l’expression des marqueurs fluorescents Fucci reflète réellement la
progression des cellules dans le cycle cellulaire en réponse à des divers agents, ce qui nous
permet de visuliser l’activation des points de contrôle du cycle cellulaire.
102
II. Caractérisation de la mise en place du gradient de prolifération, et de dynamique du cycle cellulaire associée, au cours de la croissance de sphéroïdes Capan‐2/Fucci.
Dans les modèles Capan‐2/Fucci, nous détectons environ 60% de cellules en prolifération
dans les couches les plus superficielles, les cellules en prolifération active étant détectées
jusqu’à 150µm de profondeur. Ce pourcentage diminue en profondeur pour atteindre moins de
5% à 250µm de profondeur. Nos résultats sont en accord avec les travaux pionniers de
Sutherland et collaborateurs sur des modèles de sphéroïdes d’adénocarcinomes coliques
(Sutherland 1988). Ces travaux montraient que la pression partielle en oxygène est d’environ
140mm de mercure dans les zones périphériques des sphéroïdes. Cette PO2 chute fortement
sur les 150 premiers µm en périphérie pour atteindre des valeurs avoisinants les 50mm de
mercure. Au‐delà de 200µm de distance à la surface, la PO2 présente des valeurs très basses,
voir quasi nulles. Ces travaux montraient également que ces distances varient selon le type
cellulaire, la taille des sphéroïdes et l’état de compaction des cellules. Dans notre étude, nous
détectons sur nos modèles de sphéroïdes Capan‐2/Fucci la présence de zones hypoxiques par la
révélation du pimonidazole, uniquement dans les couches les plus centrales des sphéroïdes
mesurant 600µm de diamètre. Cependant ce type de détection est indicatif de l’hypoxie mais
ne présage en rien des valeurs de pression en oxygène au sein de nos modèles de culture
tridimensionnelle.
L’utilisation des sphéroïdes Capan‐2/Fucci nous a permis de révéler des différences de
répartition des cellules en phase G1 versus S/G2 et mitose en fonction de la taille et par
conséquent de l’existence d’un gradient d’hypoxie. Ainsi, au sein de sphéroïdes non
régionalisés, mesurant 300µm de diamètre, nous observons une répartition homogène des
cellules exprimant le Fucci rouge, avec environ 50% de cellules exprimant le Fucci‐rouge quelle
que soit la distance à la surface des cellules, tandis que la répartition des cellules exprimant le
Fucci‐vert est différente, et se présente sous la forme d’un léger gradient allant des couches
périphériques vers les couches les plus centrales. Lorsque nous analysons la répartition des
cellules au sein de sphéroïdes régionalisés, nous observons la mise en place d’un gradient de
cellules exprimant le Fucci‐rouge ou Fucci‐vert décroissant des couches périphériques
103
prolifératives vers les couches situées plus en profondeur. L’expression du Fucci vert disparait à
partir de 150µm de distance à la périphérie, alors qu’environ 10% de cellules exprimant le
Fucci‐rouge sont toujours détectés à 250µm de profondeur. Bien que des travaux récents aient
montré une variation de la fluorescence des protéines mAG et mKO2 en situation hypoxique
(Kaida and Miura 2012b, 2012a) la persistance de cellules exprimant le rapporteur Fucci‐rouge
suggère que les variations de pourcentages observées ne soient pas la conséquence d’un effet
de l’environnement sur l’émission de fluorescence de la mKO2. Ceci nécessiterait d'être
complètement validé en analysant la stabilité de la mKO2 en fusion avec une protéine dont
l’expression n’est pas modifiée en fonction de la profondeur au sein des sphéroïdes.
Ainsi, les résultats obtenus sont en accord avec l’hypothèse selon laquelle, en fonction de la
distance à la périphérie, les cellules, en réponse à l’appauvrissement en oxygène et en
nutriments de leur microenvironnement, ne peuvent plus passer le point de restriction et
s’engager dans le cycle cellulaire, conduisant à un allongement de la durée de la phase G1 et
une augmentation de la durée du cycle cellulaire. Il a été montré que l’expression de différents
acteurs clés tels que la cycline D1, les protéines inhibitrices des Cdk, p21 et p27, ainsi que la
phosphatase Cdc25A (Yuan et al. 2004; Goda et al. 2003; Hammer et al. 2007) est modifiée en
réponse à l’hypoxie, conduisant à un arrêt en phase G1. De manière intéressante une
expression différentielle des inhibiteurs de Cdk fut démontré entre des modèles de culture
cellulaire en monocouche ou en 3D de fibroblastes de rats (LaRue et al. 1998). Ces mêmes
auteurs démontrent que l’expression de p18, p21 et p27 augmente en fonction de la
proportion de cellules quiescentes dans des modèles de sphéroïdes de mélanomes et de
carcinomes mammaires, l’expression de p18 et p27 étant corrélée avec l’arrêt de croissance,
alors que l’expression de p21 est prédominante dans les couches prolifératives (LaRue et al.
2004). Nous pourrions également vérifier l’expression des différents CKI en réalisant des
immunomarquages sur coupes de sphéroïdes.
Par ailleurs, nous avons montré dans les expériences d’incorporation d’EdU, que même après
24h à 48h, une fraction des cellules situées dans les couches les plus externes n’était pas
marquée, suggérant que des cellules localisées dans les mêmes régions des gradients semblent
avoir des durées de cycle cellulaire différentes et parfois même relativement longues. Ces
données suggèrent que l’entrée en quiescence des cellules se produit de façon progressive sur
104
les 150µm les plus périphériques des sphéroïdes. Les travaux de LaRue et collaborateurs
montrent une expression différentielle des CKI dans différents modèles de sphéroïdes avec une
expression prédominante de p21 dans les couches périphériques en prolifération. Nous
pourrions vérifier cette hypothèse en réalisant des immunomarquages dirigés contre les
différents CKI. L’hétérogénéité de la durée du cycle cellulaire dans les couches périphériques
des sphéroïdes peut également résulter de la présence de cellules souches cancéreuses. Afin de
vérifier cette hypothèse nous pourrions réaliser des immunomarquages contre des marqueurs
spécifiques de ce type cellulaire. Cette hétérogénéité pourrait provenir de l’entrée progressive
de certaines cellules périphériques dans un statut différencié. Il a par exemple été démontré
l’apparition de structures pseudo‐glandulaires différenciées dans les couches périphériques
prolifératives de sphéroïdes issus d’adénocarcinomes coliques (Sutherland 1988). Enfin la
présence d’une hétérogénéité de la durée du cycle cellulaire dans les zones périphériques est
une question importante, mais difficile à aborder expérimentalement, qui pourrait être étudiée
par une approche de modélisation mathématique utilisant les données que nous avons obtenu
et prenant en compte des paramètres physico‐chimiques tels que ceux issus des travaux de
Sutherland. Il serait peut être ainsi possible de mieux appréhender les modalités qui conduisent
à la régionalisation progressive des structures 3D.
III. L’absence d’EGF induit l’entrée en quiescence des sphéroïdes Capan‐2/Fucci.
Les travaux réalisés dans l’équipe avaient mis en évidence que la croissance des
sphéroïdes Capan‐2 était dépendante de la présence en EGF dans le milieu de culture (Dufau et
al. 2011). Les résultats obtenus montrent une absence totale de cellules en prolifération active
4 à 5 jours après élimination de l’EGF du milieu de culture, suggérant que les sphéroïdes sont
alors dans un état quiescent. L’analyse de l’expression des rapporteurs Fucci montre une
augmentation du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge 3 jours après la privation,
suivi d’une diminution du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge ou le Fucci‐vert. Ces
résultats suggèrent que l’arrêt de croissance des sphéroïdes en réponse à l’absence d’EGF se
caractérise par un arrêt en phase G1 prolongé suivi de l’entrée en phase G0 de quiescence des
105
cellules. Ce résultat est cohérent avec les observations de Xouri et collaborateurs montrant une
diminution de l’expression de Cdt1 et de la geminine, les protéines constituant le Fucci rouge et
vert respectivement, lors de la privation de cellules en sérum (Xouri et al. 2004). Cependant, de
façon surprenante, nous observons également la persistance d’un faible pourcentage de
cellules exprimant le Fucci‐vert 6 jours après la suppression de l’EGF. Il a été rapportée dans la
littérature que la signalisation du récepteur à l’EGF pouvait également être impliquée dans le
contrôle de la transition G2/M. En effet il a été proposé que la signalisation de ce récepteur
puisse jouer un rôle dans l’arrêt des cellules au point de contrôle G2/M dans un modèle
cellulaire sur‐exprimant ce récepteur (Walker et al. 2007). Ainsi, nos résultats suggèrent, que
lorsqu’elles sont cultivées en 3D sous forme de sphéroïdes, les cellules Capan‐2 présentent
également une dépendance vis‐à‐vis de l’EGF qui conduit à un arrêt du cycle cellulaire en phase
G2. Une surexpression de l’EGF et de ses récepteurs a fréquemment été retrouvée dans des
cancers pancréatiques (Yamanaka et al. 1993; Ueda et al. 2004). Du fait de la nécessité de l’EGF
pour la croissance des sphéroïdes Capan‐2, le modèle de culture tridimensionnelle pourrait
particulièrement être intéressant pour l’évaluation thérapeutique de molécules anti‐
cancéreuses visant à inhiber cette voie de signalisation dans un contexte plus proche de la
réalité physiologique retrouvée in vivo dans les tumeurs. D’autre part du fait de la capacité à
maintenir les sphéroïdes Capan‐2 dans un état de quiescence lors de la suppression de l’EGF, ce
modèle de culture tridimensionnelle pourrait également présenter un intérêt pour le criblage
de molécules anti‐tumorales visant à cibler les cellules quiescentes. Enfin, ce modèle pourrait
également permettre d’analyser la dynamique spatio‐temporelle de reprise du cycle cellulaire
des cellules sorties du cycle cellulaire en phase G0 de quiescence ou arrêtées dans les phases
G1 ou G2, lors de la ré‐administration de l’EGF.
106
IV. Les sphéroïdes Capan‐2/Fucci, modèles pour l’évaluation de molécules à activité anti‐prolifératives
Nous avons réalisé des expériences visant à démontrer qu’il était pertinent d’utiliser le
modèle de sphéroïdes Capan‐2/Fucci pour explorer la réponse en 3D à différents traitements
pharmacologiques induisant une activation des points de contrôle du cycle cellulaire. Les
traitements choisis pour cette étude, Lovastatine et Etoposide sont représentatifs de
mécanismes différents conduisant à des arrêts selon des modalités spécifiques.
La lovastatine est décrite, à partir d’expériences réalisées sur des modèles en monocouche,
pour induire un arrêt massif des cellules en phase G1 du cycle cellulaire (Javanmoghadam‐
Kamrani and Keyomarsi 2008). Nous avons obtenu une réponse similaire avec les cellules
Capan‐2/Fucci cultivées en monocouche. Le traitement des sphéroïdes avec la lovastatine
induit un ralentissement de la croissance des sphéroïdes, de manière dose‐dépendante avec
une IC50 de l’ordre de 5µM. Lorsque les sphéroïdes sont traités à des concentrations plus
élevées, au‐delà de 20µM, nous observons une forte induction de la mortalité cellulaire
accompagnée d’une déstructuration importante des sphéroïdes. En réponse à un traitement à
une concentration de 10µM pendant 24 heures, nous observons une augmentation du
pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐rouge, qui ne s’accompagne pas de variation du
pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐vert. En revanche après 48 heures, nous
remarquons une augmentation de 10% des cellules exprimant le Fucci‐rouge sur 80µm
d’épaisseur en périphérie des sphéroïdes, associé à une diminution équivalente du pourcentage
de cellules exprimant le Fucci‐vert. Ces résultats suggèrent que la lovastatine induit un arrêt en
phase G1 du cycle cellulaire dans les couches les plus externes des sphéroïdes. Au vu des
résultats décrits par JavanMoghadam‐Kamrani et collaborateurs, un impact plus important du
traitement à la lovastatine sur la répartition des cellules au sein du cycle cellulaire aurait été
attendu. Deux hypothèses pourraient expliquer ces résultats. La première hypothèse est que la
concentration nécessaire pour induire un arrêt en G1 au sein des sphéroïdes est supérieure à
celle nécessaire sur des cellules en 2D. La deuxième hypothèse, qui est liée à la première,
repose sur une éventuelle limite de pénétration de la lovastatine dans les couches cellulaires les
plus profondes des sphéroïdes. Ce paramètre, comme nous l’avons vu dans l’introduction,
107
étant un des aspects de la résistance multicellulaire, il est essentiel de pouvoir le prendre en
compte dans l’étude de la réponse en pharmacologie cellulaire.
Nous avons ensuite testé l’impact d’agents génotoxiques sur la dynamique du cycle
cellulaire dans les sphéroïdes Capan‐2/Fucci. Pour cela nous avons traités des sphéroïdes avec
de l’étoposide (1 ou 5µM pendant 24 ou 48 heures). Nous montrons qu’un traitement de 24
heures à 5µM induit une légère diminution du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐
rouge, et une légère augmentation du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐vert.
Cependant lorsque l’on traite les sphéroïdes pendant 48 heures à 5µM, nous observons une
diminution de 30% des cellules exprimant le Fucci‐rouge dans les zones périphériques,
accompagnée d’une augmentation de 15 à 20% des cellules exprimant le Fucci‐vert. Ces
résultats suggèrent que les sphéroïdes Capan‐2/Fucci établissent un point de contrôle G2/M
dans les couches les plus périphériques.
La protéine Cdt1 est un composant majeur du complexe de pré‐réplication. Elle permet le
recrutement des protéines MCM (Mini Chromosomes Maintenance) au niveau des origines de
réplication. Différents travaux démontrent que la protéine Cdt1 est dégradée lors d’une
exposition à des agents génotoxiques chimiques ou physiques (Stathopoulou et al. 2012;
Roukos et al. 2011), par un mécanisme dépendant du PCNA. Cette dégradation semble
impliquée dans la préservation de l’intégrité génomique et empêche tout phénomène de
réplication en présence d’ADN endommagé. Le domaine responsable de la dégradation de Cdt1
en présence de dommages à l’ADN est localisé dans la partie N‐terminale de Cdt1, région qui
est tronquée dans le rapporteur Fucci‐rouge (Nishitani et al. 2006), suggérant que le Fucci‐
rouge pourrait ne pas être dégradé en réponse à l’exposition à des agents génotoxiques tel que
l’étoposide. Or nos résultats montrent une augmentation du pourcentage de cellules exprimant
le Fucci‐vert après un traitement à l’étoposide associé à une forte diminution du pourcentage
de cellules exprimant le Fucci‐rouge. Les travaux sur les mécanismes impliqués dans la
dégradation de la protéine Cdt1 en réponse à l’exposition à des agents génotoxiques ont été
réalisés sur des modèles cellulaires en 2D. Il est donc possible que l’organisation
tridimensionnelle modifie les mécanismes mis en jeu dans la dégradation de Cdt1 en présence
de dommages à l’ADN. Certains auteurs montrent que les cellules se trouvant dans les couches
prolifératives des sphéroïdes sont beaucoup plus résistantes à l’étoposide que les mêmes
108
cellules cultivées en 2D, et présentent une induction de dommages à l’ADN plus faible, qui
corrèle avec le taux de survie cellulaire (Olive et al. 1993; Oloumi et al. 2000). Ces auteurs
démontrent que la résistance à l’étoposide est dûe à une relocalisation de la topoisomérase II
au niveau cytoplasmique dans les cellules prolifératives des sphéroïdes. Nous avons vérifié
l’induction de dommages à l’ADN sur toute l’épaisseur des sphéroïdes par une
immunodétection dirigée contre la forme phosphorylée du variant d’histone H2AX, sans qu’une
régionalisation de ce marquage ne soit visible sur le modèle de sphéroïdes Capan‐2. Dans ce
contexte, il serait donc intéressant d’examiner l‘induction de dommages à l’ADN à différents
temps et en fonction de la position des cellules dans des sphéroïdes Capan‐2 régionalisés, et
d’établir ainsi une corrélation avec la survie cellulaire. Dans ces conditions, les marqueurs Fucci
pourraient nous permettre d’explorer si la résistance à l’étoposide est corrélée à des
paramètres particuliers du cycle cellulaire.
V. Analyse de la réponse aux radiations ionisantes.
Nous avons utilisé les sphéroïdes Capan‐2/Fucci pour étudier l’impact des radiations
ionisantes en 3D. Nos résultats montrent une induction massive du marquage H2AX dans les
sphéroïdes dans les premières heures après une irradiation de 5 ou 10Gy, suggérant une
activation des points de contrôle en réponse à l'induction de dommages à l’ADN. Le marquage
H2AX diminue au‐delà de 24 heures après l’irradiation, témoignant de l’activation des
mécanismes de réparation des lésions. L’hypoxie favorise l’instabilité génétique via l’inhibition
des mécanismes de réparation des mésappariements ou de la recombinaison homologue
(Bindra and Glazer 2007; Bindra et al. 2004). Il a récemment été montré que, 24 heures après
une irradiation de 10Gy, des cellules en condition d'hypoxie présentent plus de dommages à
l’ADN que les mêmes cellules cultivées en condition normoxique (Kumareswaran et al. 2012).
Dans nos expériences, les analyses réalisées ne nous permettent pas de conclure quant à une
éventuelle régionalisation du marquage H2AX en relation avec le gradient d'oxygène au sein
des sphéroïdes.
La présence de dommages à l’ADN corrèle avec l‘augmentation de la mort cellulaire,
détectée par le marquage PARP, 24 et 72 heures après une irradiation de 10Gy. Nous
109
remarquons également une très légère augmentation du pourcentage de cellules EdU positives,
reflétant probablement une activation des mécanismes de réparation des dommages à l’ADN à
24 heures. Parallèlement, nous observons une augmentation du pourcentage de cellules
exprimant le Fucci‐vert dans les couches périphériques des sphéroïdes, 24 heures après une
irradiation de 10Gy, indiquant une activation du point de contrôle G2/M. Cependant, nous
n'observons pas parallèlement de variation du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐
rouge. Ceci pourrait s’expliquer par l’activation concomitante d’un point de contrôle à la
transition G1/S ou au cours de la phase S. Par ailleurs, la protéine Cdt1 tronquée pourrait être
recrutée de manière très rapide au niveau des sites de cassures de l’ADN après irradiation, où
elle ne pourrait pas être déradée de façon PCNA dépendante, comme expliqué précédemment
(Roukos et al. 2011). 72 heures après l’irradiation, l’incorporation d’EdU révèle la présence d’un
faible pourcentage de cellules prolifératives, ce qui corrèle avec la diminution du volume des
sphéroïdes observée. Nous remarquons également une absence de modifications de la
répartition des cellules exprimant le Fucci‐rouge ou le Fucci‐vert à 72 heures. Ces résultats
semblent indiquer une activation des points de contrôle G1/S, intra‐S et G2/M, qui pourrait
expliquer l’absence de variation des marqueurs Fucci, et la faible incorporation d’EdU, induits
par l’arrêt des cellules dans le cycle.
L’ensemble de ces résultats suggère une activation préférentielle du point de contrôle
G2/M 24 heures après exposition à des radiations ionisantes et une activation des différents
points de contrôle G1/S, intra‐S et G2/M, 72 heures après une exposition à 10Gy. Différentes
doses ont été testées dans les expériences réalisées et aucune différence nette d’activation des
points de contrôle en fonction de la dose n’a pu être mise ne évidence. Afin de valider
l’activation différentielle des points de contrôle du cycle cellulaire au cours de cette cinétique,
une première étape serait d’analyser par immunofluorescence sur coupes de sphéroïdes la
phosphorylation et la localisation des protéines ATM, ATR, Chk1, Chk2 ou p53. De plus, ce
modèle pourrait permettre d’évaluer l’activité et les effets de la combinaison de molécules
modulant l’activation du point de contrôle G2/M et des radiations ionisantes. De même, les
mécanismes impliqués pourraient être étudiés par des stratégies de perte de fonction des
acteurs des voies de signalisation des points de contrôle.
Les données de la littérature, obtenues dans des expériences reposant sur la dissociation
des sphéroïdes, décrivent préférentiellement une activation du point de contrôle G2/M 48
110
heures après une exposition à des radiations ionisantes de 10 ou 15 Gy respectivement
(Ferrante et al. 2006; Gliemroth et al. 2003). Cependant nous ne pouvons pas exclure qu’il y ait
une activation du point de contrôle intra‐S, qui se traduirait de la même manière par une
augmentation du pourcentage de cellules exprimant le Fucci‐vert.
En conclusion, nos travaux ont permis de caractériser précisément la mise en place du gradient
de prolifération au cours de la croissance des sphéroïdes Capan‐2, et de corréler ce gradient de
prolifération avec la répartition des cellules dans les différentes phases du cycle cellulaire. De
plus l’utilisation des sphéroïdes Capan‐2/Fucci nous a permis d’avoir une vision plus intégrée du
contrôle de la dynamique du cycle cellulaire en 3D. Nous montrons que les sphéroïdes
exprimant les marqueurs fluorescents Fucci sont des modèles de choix pour visualiser
l’activation des points de contrôle du cycle cellulaire en réponse à divers traitements tels que la
suppression de facteurs de croissance, l’exposition à des drogues ou à des radiations ionisantes.
La généralisation de l’expression de ces rapporteurs dans d’autres modèles tumoraux cultivés
en 3D, permettrait d’obtenir une réponse plus intégrée concernant les mécanismes d’activation
des points de contrôle du cycle cellulaire. L’utilisation de ce modèle de culture
tridimensionnelle permettrait la réalisation de criblage de molécules anti‐cancéreuses qui
ciblent les mécanismes de régulation du cycle cellulaire, ou les points de contrôle du cycle
cellulaire, et pourrait ainsi potentiellement participer à l’amélioration du ciblage thérapeutique
des tumeurs.
111
MATERIELS ET
METHODES
112
I. Culture cellulaire :
a) Culture des cellules :
Les cellules Capan‐2 (adénocarcinome pancréatique) sont cultivées dans du milieu DMEM
(Dubelco’s Modified Eagle’s Medium) contenant 4.5 g/L de glucose, 2mM de glutamine, et
complémenté avec 10 % de sérum de veau fœtal (SVF), 100U/ml de pénicilline et 100µg/ml de
streptomycine. Les cellules Capan‐2 exprimant les rapporteurs Fucci ont été obtenues par
transduction lentivirales (Dufau et al. 2011) et sont maintenues ne culture dans les mêmes
conditions.
b) Obtention des sphéroïdes :
Les sphéroïdes sont produits dans des plaques 96 puits à fond rond préalablement
coatées avec du polyHema (Sigma) à 20mg/ml afin d’empêcher l’adhésion des cellules, par une
méthode par centrifugation. Dans chaque puits, 100µl d'une suspension de cellules Capan‐2 à
10 000 cellules/ml de milieu défini DMEM‐F12 contenant 20ng/ml d'EGF (Invitrogen) et du B27
(Invitrogen), sont déposés. Les plaques sont alors centrifugées 6 minutes à 200g à température
ambiante. Cette technique permet l'obtention d'un seul sphéroïde par puits et la variation de
taille entre les différents sphéroïdes est inférieure à 10%.
c) Quantification du volume des sphéroïdes
Le volume de chaque sphéroïde est déterminé en mesurant 2 diamètres orthogonaux (d1 et d2)
à l’aide d’un microscope inversé équipé un oculaire réticulé gradué. Le volume est calculé en
appliquant la formule: V = 4/3πr3 ou r = 1/2√d1x d2.
II. Expositions des sphéroïdes aux radiations ionisantes
Des plaques contenant des sphéroïdes de 300 µm ou 500 µm de diamètre sont déposées dans
un cylindre métallique situé dans l’enceinte d’un irradiateur biologique Biobeam 8000 équipé
d'une source de Césium Cs137 dont la dose de délivrance est de 3.8Gy/min (Plateforme
Anexplo d’Exploration Non‐Invasive de l’hôpital Rangueil à Toulouse). Une fois l’enceinte
fermée, le cylindre contenant les échantillons tourne sur lui‐même et est exposé directement
113
aux rayonnements , permettant ainsi une irradiation totalement homogène de nos
échantillons. Les sphéroïdes sont irradiés avec différentes doses (5 et 10 Gy), puis récupérés et
fixés 10minutes/3h/24h et 72h après l’irradiation.
III. Traitements par différentes drogues pour mesurer l’arrêt des cellules dans le cycle
cellulaire
Pour réaliser les traitements sur cellules en monocouche, 200.000 à 400.000 cellules sont
ensemencées sur des lamelles de verre dans des boîtes de 35mm de diamètres. 24 heures
après, les cellules sont traitées aux concentrations et au temps indiqués. Les molécules utilisées
sont la lovastatine (Sigma), et l'étoposide (Sigma). Pour le traitement à l'étoposide, les cellules
sont traitées 1h à 40µM puis cultivées 18h en absence d'étoposide. Les cellules sont ensuite
fixées et analysées en cytométrie de flux ou en immunofluorescence.
Pour l'étude en 3D, des sphéroïdes mesurant 450µm de diamètre sont traités pendant 24
heures ou 48 heures en présence de lovastatine à 5 ou 10 µM ou pendant 24 heures ou 48
heures en présence d’étoposide (Sigma) à 1 ou 5 µM. Les sphéroïdes sont ensuite récupérés,
lavés, fixés, coupés puis analysés en microscopie à fluorescence.
IV. Mise en quiescence de sphéroïdes
Les sphéroïdes Capan‐2 sont maintenus en culture dans du milieu défini. Au bout de 7 à 8 jours
de croissance, les sphéroïdes sont lavés quatre fois pendant 30 minutes à 37°C dans du DMEM
F‐12 complémenté avec 10% de SVF, afin d’éliminer toutes traces d’EGF. Les sphéroïdes sont
ensuite maintenus en culture pendant plusieurs jours en DMEM F‐12 10% SVF. La mise en
quiescence est validée par l'arrêt de croissance des sphéroïdes évaluée par la mesure de
l'évolution du volume.
114
V. Immunofluorescence
a) Sur cellules en monocouches
Les cellules cultivées sur des lamelles de verre préalablement coatées avec de la polylysine
sont lavées 2X 10 min à température ambiante par une solution de PBS avant fixation 10 min
à température ambiante avec de la formaline (équivalent à 3,7% formaldéhyde, Sigma). Les
cellules sont ensuite perméabilisées pendant 5 min à température ambiante dans une
solution de PBS/0,25% de triton X‐100 puis incubées 45 min à température ambiante dans
une solution de PBS/1% BSA/0.1% triton X‐100. Les lamelles sont ensuite incubées 1h à 37°C
ou o/n à 4°C en présence de l'anticorps primaire dilué dans une solution de
PBS/0,1%BSA/0,1% triton. Après deux lavages de 5 min, les lamelles sont mises en présence
de l’anticorps secondaire pendant 1h à 37°C à l’obscurité. Les noyaux sont marqués par
incubation des lamelles dans une solution de DAPI (0,1µg/ml) pendant 10 min à l’obscurité.
Enfin les lamelles sont rincées puis séchées et montées sur des lames de verres grâce à un
milieu de montage (Dako Fluorescent Mounting Medium‐ Dako Cytomation). Les cellules sont
ensuite observées à l’aide d’un microscope à fluorescence droit (DM5000 Leica) et
l’acquisition des images est réalisée avec une caméra CCD CoolSnapEZ pilotée par le logiciel
d’analyse d’images Metamorph (Molecular Devices).
b) Sur coupes de sphéroïdes
Après fixation 3h à 4°C dans de la formaline, les sphéroïdes sont rincés deux fois 5 min dans du
PBS puis transférés dans un bain de sucrose à 15% dans du PBS pour la nuit à 4°C. Les
sphéroïdes sont ensuite placés dans un bain de sucrose à 30% dans du PBS pendant au moins 3
heures à 4°C avant d’être enrobés dans un milieu de cryomontage (tissue‐tek). Les blocs
obtenus sont ensuite congelés dans un cryostat (Leica ‐ CM1950) à ‐60°C pendant 10 min. Des
sections de 5µm d’épaisseur sont réalisées sur toute l’épaisseur de l’échantillon et déposées sur
des lames de verre puis placées sous vide à température ambiante pour la nuit, avant d'être
stockées à ‐20°C.
Pour réaliser les marquages en immunofluorescence, les coupes sont tout d’abord réhydratées
dans un bain de PBS pendant 30 min. Les coupes sont ensuite soumises à une post‐fixation de
20 min à 4°C dans une solution de formaline. Selon les anticorps, un démasquage d’antigènes
115
est réalisé. Les lames sont placées dans un tampon citrate (1,8mM d'acide citrique et 8mM de
citrate de sodium) et chauffées deux fois 10 min au micro‐ondes à 500 Watts. Les lames sont
ensuite laissées 15 min dans le bain de tampon citrate sur la paillasse puis lavées trois fois dans
du PBS. Les lames sont alors incubées dans une solution de PBS/1% BSA/0.5% de triton X‐100
avant d'être mises en présence de l'anticorps primaire puis secondaire comme décrit
précédemment.
Les anticorps primaires utilisés sont les suivants:
Anticorps anti PARP‐1 (rabbit, monoclonal, Epitomics, 1/1000)
Anticorps anti H2AX S139‐phosphorylée (mouse, monoclonal, Upstate, 1/500)
Anticorps anti Ki‐67 (rabbit, polyclonal, Santa Cruz, 1/200)
Anticorps anti H3P (rabbit, polyclonal,Upstate, 1/1000)
Anticorps anti Cycline A (mouse, monoclonal, Abcam, 1/50)
Anticorps anti Cycline B (mouse, monoclonal, Abcam, 1/2000)
Anticorps anti Cycline D (rabbit, monoclonal, Spring, 1/100)
Anticorps anti Cycline E (rabbit, monoclonal, Epitomics, 1/250)
Les anticoprs secondaires utilisés sont couplés à un alexa 488, 594, ou 687 (Molecular Probes,
1/800).
VI. Détection de l’hypoxie intracellulaire
Afin de détecter la présence de zones hypoxiques, les sphéroïdes sont incubés pendant 2h à
37°C en présence de pimonidazole (100µM, Euromedex). Dans un environnement hypoxique, le
pimonidazole est réduit et se lie aux groupements SH des protéines. La détection du
pimonidazole, se fait grâce à l’utilisation d’un anticorps spécifique couplé au FITC.
116
VII. Cytométrie de flux
Les culots cellulaires obtenus après trypsinisation et centrifugation à 1400 rpm pendant 3
min à 4°C, sont fixés pendant 20 min à température ambiante dans de la formaline. Les cellules
sont ensuite réhydratées pendant 5 min à 4°C dans du PBS/ 1% BSA, puis perméabilisées 7 min
à 4°C dans du tampon PBS/ 1% BSA contenant 0.25% de triton. Les cellules sont ensuite
incubées 45 min à l’obscurité dans du PBS contenant du draq5 (Cell Signaling) (5µM), et de la
RNAse (1 mg/ml). Les cellules sont ensuite analysées avec un cytomètre de flux (C6‐Accuri) et
les données sont acquises et analysées à l’aide du logiciel fourni avec le cytomètre (CFlow Plus).
VIII. Incorporation d’EdU
L’EdU (10 µM‐Molecular Probes), un analogue de la thymidine, est ajouté dans le milieu de
culture des sphéroïdes pendant une durée de 24h. Les sphéroïdes sont ensuite récupérés,
lavés, fixés et coupés au cryostat comme expliqué précédemment. Les coupes de sphéroïdes
sont ensuite réhydratées pendant 30 min dans un bain de PBS, puis perméabilisées pendant 45
minutes à température ambiante dans du PBS/ 0,5% Triton X‐100. Les échantillons sont ensuite
lavés deux fois dans du PBS/ 3% BSA, puis les lames sont incubées dans le tampon de révélation
de l’EdU (selon le protocole du kit « Click‐it EdU Imaging kits » de Molecular probes) 1 heure à
température ambiante, à l’abri de la lumière. Plusieurs lavages sont réalisés avec du PBS/3%
BSA avant d’incuber les lamelles dans une solution contenant 0,1µg/ml de DAPI pendant 10 min
à l’obscurité. Enfin après un lavage rapide dans du PBS puis de l’eau, les lames sont séchées
puis montées à l’aide du milieu de montage, et analysées au microscope à fluorescence comme
précédemment indiqué.
IX. Traitements des images par analyse à l’Arrayscan
Afin d’analyser le pourcentage de cellules positives pour un marqueur donné (Fucci ou γH2AX),
en fonction de la position des cellules au sein des coupes de sphéroïdes, nous avons réalisé nos
analyses à l'aide du logiciel Arrayscan vHCS (Cellomics).
117
Nous avons utilisé la BioApplications Compartmental Analysis V4. Brièvement, chaque noyau
est segmenté sur la base de l'intensité de fluorescence du DAPI sur des images de coupes de
sphéroïdes. Le masque primaire obtenu est transposé sur chacun des autres canaux utilisé
(figure 36).
Chaque image est analysée à l’aide de cette BioApplication, et les données sont extraites pour
chaque coupe, nous donnant accès aux informations suivantes :
X et Y centroid : coordonnées des centres de masse de chaque noyau
Object Area Ch1 : aire de chaque noyau (Ch1)
Object Total Intensity Ch1 : intensité totale du DAPI sur chaque noyau
Object Average Intensity Ch1 : intensité moyenne du DAPI sur chaque noyau
Object size Ch1 : taille de chaque noyau
Circle Total Intensity Ch2 : intensité totale du marqueur (Ch2) dans le cercle
(correspondant au masque du noyau)
Circle Average Intensity Ch2 : intensité moyenne du marqueur dans le cercle
(correspondant au masque du noyau)
Pour le marquage H2AX, nous extrayons des informations supplémentaires :
Circle Spot Total Intensity Ch2 : intensité totale des spots détectés (Ch2) dans le cercle correspondant au masque du noyau
Circle Spot Average Intensity Ch2 : intensité moyenne des spots détectés (Ch2) dans le cercle correspondant au masque du noyau
Circle Spot Total Area Ch2 : aire totale des spots détectés (Ch2) dans le cercle correspondant au masque du noyau
Circle Spot Average Area Ch2 : aire moyenne des spots détectés (Ch2) dans le cercle correspondant au masque du noyau
Circle Spot count : nombre de foyers (spots) γH2AX détecté dans un noyau
118
119
Nous avons également déterminé les paramètres d'analyse permettant de détecter le contour
de chaque coupe de sphéroïde, et qui nous donne les coordonnées X et Y centroid du centre de
masse de chaque coupe (figure 37).
Ainsi ce logiciel grâce aux deux réglages de la BioApplication nous donne les coordonnées X et
Y des centres de masse de chaque coupe ainsi que ceux de chaque noyau détecté sur la coupe.
Ces coordonnées nous sont fournies par le logiciel en pixels. Afin d’analyser le pourcentage de
cellules positives pour un marqueur donné en fonction de sa position au sein du sphéroïde,
nous avons besoin de connaitre pour chaque cellule :
‐ Sa distance à la périphérie du sphéroïde (µm)
‐ Si elle est positive ou non pour un marqueur donné en Ch2
Pour cela nous convertissons les coordonnées des centres de chaque sphéroïde en microns, en
prenant en compte l’objectif avec lequel les images ont été prises. Les coordonnées des centres
de chaque noyau sur la coupe sont ensuite converties de la même façon. La position de chaque
noyau par rapport au centre de la coupe (X et Y modifiés) est mesurée par :
X modifié = X centre de la coupe – X centre du noyau
Y modifié = Y centre de la coupe – Y centre du noyau
La distance au centre est ensuite calculée avec la formule suivante :
√((X modifié* X modifié) + (Y modifié * Y modifié))
La distance à la périphérie (Dp) est obtenue en soustrayant à la distance au centre maximum de
la coupe, la distance au centre de chaque noyau :
Dp = D centre max – D centre de chaque noyau
D’autre part un seuil de positivité est établi sur la base de l’intensité de la fluorescence (Circle
Average Intensity Ch2) observée sur les images dans le Channel 2 pour les marqueurs Fucci, et
120
121
sur le nombre de spots par noyau détecté dans le Channel 2 pour le marquage H2AX (Circle
Spot count). Un exemple de l’ensemble des données obtenues sont présentées en figure 38.
A partir de la distance à la surface de chaque cellule et de leur positivité, grâce au logiciel
GraphPad PRISM 5.0, nous pouvons accéder à la fréquence de distribution de l’ensemble des
cellules en faisant des pas de 20 ou 40µm à partir de la surface des sphéroïdes. Ceci nous donne
le nombre de cellules totales ainsi que le nombre de cellules positives pour un marqueur donné
en fonction de la distance à la périphérie des sphéroïdes (figure 39).
A partir de ces informations, nous calculons le pourcentage de cellules positives en fonction de
la distance à la périphérie en faisant des pas de 20 ou 40 µm, grâce au même logiciel (figure
40).
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Figure 39 : Obten on de la fréquence de distribu on des cellules en fonc on de la distance à la périphérie des sphéroïdes à par r des données extraites de l’analyse sur l’Arrayscan A : Tableau montrant la fréquence de distribu on obtenu grâce au logiciel GraphPad PRISM 5.0 de toutes les cellules ainsi que des cellules Fucci Vert posi ves en fonc on de la distance à la surface, sur une coupe de sphéroïde Capan‐2 Fucci Vert, 10 minutes après une irradia on de 2Gy. B : Représenta on graphique de la fréquence de distribu on présentée en A.
A B
Figure 40 : Obten on du pourcentage de cellules posi ves en fonc on de la distance à la périphérie des sphéroïdes à par r des données extraites sur le logiciel Prism A : Tableau montrant le pourcentage de cellules Fucci Verte posi ves en fonc on de la distance à la surface, sur une coupe de sphéroïde Capan‐2 Fucci Vert, 10 minutes après une irradia on de 2Gy. B : Représenta on graphique du pourcentage de cellules Fucci Verte posi ves du tableau présenté en A.
A B
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138
139
PUBLICATION
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 1
MULTICELLULAR TUMOR SPHEROID MODELS TO EXPLORE CELL CYCLE
CHECKPOINTS IN 3D
Jennifer LAURENT1,2, Céline FRONGIA1,2, Martine CAZALES1,2, Odile MONDESERT1,2, Bernard
DUCOMMUN1,2,3 and Valérie LOBJOIS1,2
Authors affiliations :
1 -‐ Université de Toulouse ; ITAV-‐UMS3039, F-‐31106 Toulouse, France
2 -‐ CNRS ; ITAV-‐UMS3039, F-‐31106 Toulouse, France
3 -‐ CHU de Toulouse; F-‐31059 Toulouse, France
Email adresses:
jennifer.laurent@itav-‐recherche.fr
celine.frongia@itav-‐recherche.fr
martine.cazales@itav-‐recherche.fr
odile.mondesert@itav-‐recherche.fr
bernard.ducommun@itav-‐recherche.fr
Corresponding author:
Dr Valérie LOBJOIS
Centre Pierre Potier, ITAV -‐ UMS3039, 1 place Pierre Potier, BP 50624
31106 Toulouse Cedex 1, France
Tél: +33 5 82 99 10 47 -‐ Télécopie : +33 5 82 99 10 01
Email : valerie.lobjois@itav-‐recherche.fr
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 2
Abstract
Background : MultiCellular Tumor Spheroid (MCTS) mimics the organization of a tumor
and is considered as an invaluable model to study cancer cell biology and to evaluate new
antiproliferative drugs. Here we report how the characteristics of MCTS in association with
new technological developments can be used to explore the regionalization and the
activation of cell cycle checkpoints in 3D.
Methods : Cell cycle and proliferation parameters were investigated in Capan-‐2 spheroids
by immunofluorescence staining, EdU incorporation and using cells engineered to express
Fucci-‐red and -‐green reporters.
Results : We describe in details the changes in proliferation and cell cycle parameters
during spheroid growth and regionalization. We report the kinetics and regionalized aspects
of cell cycle arrest in response to checkpoint activation induced by EGF starvation, lovastatin
treatment and etoposide-‐induced DNA damage.
Conclusion : Our data present the power and the limitation of spheroids made of genetically
modified cells to explore cell cycle checkpoints. This study paves the way for the
investigation of molecular aspects and dynamic studies of the response to novel
antiproliferative agents in 3D models.
Keywords:
Spheroid; 3D; Cell Cycle; Checkpoint; Fucci reporters
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 3
Background
Models that closely mimic human cancer are essential for the understanding of the intimate
growth mechanisms and for the development of new treatments. MultiCellular Tumor
Spheroid (MCTS) is a 3D model that accurately reproduces the organization of a microtumor,
recapitulating cell-‐cell and cell-‐microenvironment interactions [1, 2]. While growing,
spheroids display a gradient of proliferating cells that are located in the outer cell-‐layers
whereas the quiescent cells are located more centrally. This cell heterogeneity is similar to
what is found in microregions of a tumor [2-‐4]. MCTS is therefore considered as an attractive
model to evaluate the activity of new antiproliferative drugs that fills the gap between
monolayer cultured cells and animal models [4, 5]. A number of reports indicate that
evaluation performed with MCTS is rather predictive of the efficiency of new antitumor
compounds in patients and has proven in numerous studies to be of tremendous interest in
characterizing the effects of chemotherapeutics [6].
New therapeutics strategies that aim at targeting the cell cycle machinery and its
checkpoints are currently of a major interest. Cyclin-‐Dependent Kinases and their cyclin
regulatory subunits, as well as other relevant cell cycle regulators have been the focus of
intensive efforts to identify selective inhibitory compounds [7-‐11]. Another promising
approach toward cell cycle regulatory mechanisms is to target cell cycle checkpoint that
ensure maintenance of the genome integrity [12, 13]. In line with this, as we recently
reported, pancreatic ductal adenocarcinoma cell lines-‐derived MCTS can be used to evaluate
the spatio-‐temporal effect of the combination between gemcitabine and a checkpoint kinase
1 inhibitor, CHIR-‐124 [14].
The use of MCTS in the evaluation and in the pre-‐clinical development of new compounds
targeting the cell cycle and checkpoint machineries strengthen the need for a better
knowledge of the proliferation parameters in such 3D models, and for the engineering of
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 4
innovative new evaluation models that could provide additional information on the effect of
the evaluated compounds. How are the overall duration of cell cycle, proliferation markers
and distribution in the different cell cycle phases modulated in the different regions of a
multicellular tumor spheroid remains poorly known.
Here we report how the characterization of cell cycle parameters changes in growing
pancreatic MCTS by various type of cues in association with new technological
developments can be used to explore the regionalization and to monitor the activation of cell
cycle checkpoints in 3D.
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 5
Methods
Cell culture
Capan-‐2 pancreatic cancer cells transduced with lentiviral vectors coding for mAG-‐Geminin
or mKO2-‐Cdt1[14] were cultured in DMEM/F12 (Invitrogen, France) containing 10% FCS
with 2 mmol/l glutamine and penicillin/streptomycin in a humidified atmosphere of 5%
CO2 at 37 °C.
Spheroid generation and culture
Spheroids were prepared as previously described in poly-‐HEMA-‐coated 96-‐well plates [14]
and cultured in DMEM/F12 (Invitrogen, France) supplemented with EGF (20ng/ml,
Invitrogen) and B27 (1x, Invitrogen). To obtain quiescent spheroids, EGF was removed by
washing 400µm in diameter spheroids three times with media containing 10% FCS and then
incubated with this media without EGF and B27 for 1-‐6 days.
Immunofluorescence on frozen sections
Spheroids were fixed for 2-‐3hrs with formalin (Sigma), then washed with PBS and stored at
4°C. After fixation, spheroids were processed for 5µm frozen sections. Spheroids were
incubated in 15% then 30% sucrose in PBS for 24 h at 4°C, and were then embedded in
Tissue-‐Tek, (Sakura Finetek) before sectionning. Sections were incubated with antibodies
directed against Ki67 (rabbit polyclonal, Santa Cruz, 1/200), phosphorylated-‐HistoneH3
(rabbit polyclonal, Upstate, 1/1000), Cyclin A (mouse monoclonal, Abcam, 1/50), Cyclin B
(mouse monoclonal, Abcam, 1/2000), Cyclin D1 (rabbit monoclonal, Spring, 1/100) or Cyclin
E (rabbit, monoclonal, Epitomics, 1/250) overnight at 4°C. After washes in PBS/Triton 0.1%
v/v, the secondary antibody was applied (Alexa 488-‐anti-‐mouse or Alexa 594-‐anti-‐rabbit,
Molecular Probes, 1/800, for 1 h at room temperature). DNA was stained using DAPI.
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 6
EdU labelling of spheroids
EdU labelling was performed by using the Click-‐it® EdU Alexa Fluor® imaging kit (Molecular
Probes). EdU was added to the culture media to a 10 µM final concentration. After a 24h
incubation, spheroids were rinsed in PBS and then fixed. EdU detection, based on a click
reaction between EdU and Alexa FLuor® 488 or 594 dye, was performed following
manufacturer's instructions.
Hypoxia detection
Hypoxia detection was performed by using HypoxyprobeTM-‐1 Plus kit (HPI). Pimonidazole
hypochloride (HypoxyprobeTM-‐1) was added to the culture media to a 100 µM final
concentration for 2h at 37°C. Pimonidazole forms stable adducts with proteins in hypoxic
cells. After fixation, spheroids were processed for frozen sections and pimonidazole adducts
were detected by incubating sections with FITC conjugated MAb1 (monoclonal antibody
provided, 1/300) for 2h at 37°C. After PBS washes, DNA was stained using DAPI.
Pharmacological treatments
Spheroids measuring 350-‐400µm in diameter were treated by adding lovastatin (10µM,
Mevinolin, Sigma) or etoposide (1µM or 5µM, Sigma) to the culture medium. At the indicated
time after treament (24h or 48h), spheroids were fixed for 2-‐3hrs with formalin (Sigma),
then washed with PBS and stored at 4°C.
Images acquisition and analysis
Fluorescence images from spheroid sections were acquired using a DM5000 (Leica)
epifluorescence microscope, fitted with a Roper COOLsnap ES CCD camera coupled using a
C-‐mount 0.63X adapter. Using a X20 objective, the final magnification was X12,5 and allows
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 7
visualizing entire sections of small and large spheroids in the field of view with image quality
high enough for subsequent analyses. Images were processed using Metamorph and ImageJ
softwares. To quantify the percentage of Fucci-‐expressing cells depending on the distance to
the spheroid surface, images were analyzed using the Cellomics Technologies software
(Compartimental Bioapplication-‐Thermo Scientific). Briefly, all the nuclei from each section
were segmented based on DAPI fluorescence. Then, the x and y coordinates and the
fluorescence intensity corresponding to Fucci-‐Red or Fucci-‐Green channels were
automatically extracted for each individualized object. The same threshold was used to
identify Fucci-‐expressing cells on all the spheroid sections from a single experiment.
Numeric values were processed using Microsoft Excel and Prism software packages. For
each section, the percentage of positive cells at a given distance was calculated by dividing
the number of Fucci-‐expressing cells by the total number of nuclei included in the indicated
range of distance. For each condition, 20 to 30 sections from 8 to 10 spheroids from 2 to 3
independent experiments were analyzed.
Results
Growing Capan-‐2 spheroids display a proliferation gradient
Our first aim was to examine how regionalization of proliferation parameters occurs in
Capan-‐2 multicellular tumor spheroids. To address this issue we selected two representative
spheroid growth stages that will subsequently be referred to in this work as small and large
spheroids. These stages correspond to spheroids of an average diameter of 300-‐350 µm and
500-‐600 µm, respectively. The experiments reported below were performed and strictly
restricted to spheroid sections that were identified as closely passing through the spheroid
center.
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 8
We first assessed proliferation using the widely used KI-‐67 immunofluorescence staining
procedure. As shown in figure 1A small spheroids display a homogeneous KI-‐67 positive
cells distribution pattern, while in contrast on large spheroids KI-‐67 positive cells staining is
restricted to the outmost cell layers. This first result illustrates the notion of an existing
proliferation gradient that is initially absent and develops as multicellular tumor spheroids
grow.
To refine this analysis, we sought to visualize the population of cells that are engaged in cell
cycle progression and therefore undergoing S-‐phase replication. To this aim we performed
EdU incorporation for 24 hours. As shown in figure 1B, while in small spheroids staining was
observed in the whole volume, a clear regionalization was observed in large spheroids with
EdU incorporation restricted to the outmost layers. In such large spheroid quantification of
the percentage of EdU positive cells (Figure 1C) as a function of the distance to the spheroid
surface displays a progressive decrease of the proportion of proliferative cells from the
surface to the center of the spheroid. This experiment shows that approximately 60% of cells
have undergone S-‐phase over the last 24 hours and can be considered as actively
proliferating in the outer 40µm of the spheroid. Strikingly, in the same conditions one can
also observe a rapid decrease with less than 20% of cells that had undergone DNA
replication 150 µm away from the spheroid surface and the absence of any EdU positive cell
in the center of the spheroid.
Finally, we also examined whether the observed regionalization of KI67 and EdU staining
matched the hypoxia gradient that progressively takes place in growing spheroids. Indeed,
as shown in figure 1D, while no hypoxia is detected in small spheroids, a strong
Pimonidazole staining is observed in large spheroids and its regionalization matches those
of the proliferation parameters.
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 9
Cell cycle regionalization within growing Capan-‐2 spheroids
The observed regionalization of KI-‐67 staining and EdU incorporation in large spheroids
indicates that the ability of cells to progress in the cell cycle is dependent on their position to
the spheroid surface and suggests that expression of cell cycle regulatory proteins might be
dependent on that parameter. We therefore explored systematically cyclins expression,
which is representative of the distinct phases of cell cycle, and of phospho-‐histone H3 to
detect mitotic cells on small and large spheroids sections. In figure 2, from top to bottom are
presented staining observed for cyclin D1, cyclin E, cyclin A, cyclin B and phospho-‐Histone
H3.
Cyclin levels are known to mirror the progression of a cell within the cell cycle. As expected,
in small spheroids mainly constituted of actively proliferating cells, all four cyclins were
highly expressed, with level variations reflecting their position in the cell cycle. In contrast,
large and regionalized spheroids displayed an expression pattern of all cyclins that mirrored
the proliferation gradient reported above. Finally, detection of phosphorylated histone H3
allowed the detection of mitotic cells that are evenly spread in small spheroids and again
restricted to the outer layers in large spheroids.
All together these observations led us next to investigate whether and how cell cycle
distribution was a parameter subjected to changes upon spheroid growth and in various
layers of a large spheroid. To address that question in a more systematic and quantitative
manner than immunostaining detection, we developed spheroid models expressing Fucci
(Fluorescence Ubiquitination Cell Cycle Indicators) tools that allow to monitor cell cycle
position of a cell [15]. Fucci-‐red (Cdt1-‐mKO2) is expressed and stable in G1 cells, while
Fucci-‐green (Geminin-‐mAG) marks S-‐ and G2-‐phases. We cloned these constructs and
prepared lentiviruses particles that were used to transduce and establish stable Capan-‐2 cell
lines expressing these fluorescent fusion proteins [14]. To validate the cell cycle regulation
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 10
of these reporters in 3D MCTS, dynamics of Fucci-‐green and –red expression was examined
by co-‐immunostaining with cyclin antibodies on small and large spheroids. No Fucci-‐green
positive cells (i.e. S-‐G2-‐M cells) were found to express the G1-‐phase cyclins D or E, and no
Fucci-‐red positive cells (i.e. G1 cells) were found to express the G2-‐phase cyclins A or B (see
Additional file 1).
Figures 3A and 3C present typical wide field fluorescence microscopy images of spheroids
sections illustrating the distribution of Fucci-‐red and Fucci-‐green in small and large
spheroids. As shown, an even distribution of both markers is observed in small spheroids,
while a clear gradient of both Fucci-‐red and Fucci-‐green is detected in large spheroids. These
results were quantified by determining the percentage of Fucci-‐red and Fucci-‐green positive
cells as a function of the distance to the spheroid surface. These graphs drawn at the same
scale for small and large spheroids clearly illustrate the fact that G1-‐phase cells are evenly
spread in small spheroids (average 50% of positive cells), while in large spheroids a gradient
is observed with a noticeable decay approximately 150 µm away from the cell surface (figure
3B). The percentage of Fucci green cells (i.e. S, G2 and mitosis) is less homogenously
distributed in small spheroids with a progressive decrease, while in large spheroids the
percentage of positive cells is reduced and no detectable Fucci-‐green positive cells are
observed approximately 120-‐150 µm away from the surface (figure 3D).
Altogether, these data indicate that the proliferative zone of a spheroid is restricted to the
outer 150 µm where KI-‐67 staining is positive and EdU incorporation occurs. Indeed cells
are apparently able to efficient cell cycle commitment and to proceed in S-‐phase in this area
only, confirming the above results. These experiments further underline the importance of
the growth regionalization aspect occurring upon MCTS growth when investigating cell cycle
checkpoint in 3D using a drug that impairs cell cycle progression.
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 11
Cell cycle arrest in G1 and G2 in response to EGF removal
In order to investigate growth factor starvation effect on cell cycle parameters in MCTS we
referred to our recent observation of the dependence of Capan-‐2 spheroid growth on the
presence of EGF [14]. Capan-‐2 Fucci-‐red and –green expressing spheroids grown in
DMEM/F12 media were deprived of EGF in the presence of 10% serum and monitored over
6 days. EdU incorporation was performed every day for a 24h duration to assess the ability
of the cells to enter S-‐phase during that time.
As shown in figure 4A (left panels) EdU incorporation is totally abolished after 6 days
indicating that most cells are likely in a G0 quiescent stage. Quantification of the evolution of
EdU incorporation overtime as a function of the distance to the cell surface is presented in
figure 4B (top). As shown, there is virtually no EdU incorporation after 5 days and a major
decrease is already detected in EGF-‐deprived spheroids at day 2 in the deepest layers and at
day 3 on the outer layers.
According to the classical view of cell cycle regulation such result suggests that upon growth
factor removal cycling cells are unable to progress in G1, do not pass the restriction point
and are arrested in G1 prior to enter a quiescent G0 state. We examined this hypothesis by
looking at the distribution of the percentage of Fucci-‐red and Fucci-‐green cells in the
proliferative zone of the spheroid during this 6 days experiment. As presented in the
micrographs shown in figure 4A (middle and right panels) both the percentage of Fucci-‐red
and Fucci-‐green positive cells are diminished after 6 days. The quantification presented in
figure 4B shows that percentage of Fucci-‐green (i.e. S and G2 cells) progressively dropped
and is decreased by a two-‐fold factor after 6 days. However, unexpectedly about 15% of
positive Fucci-‐green cells are still detected at day 6, while as indicated above EdU
incorporation is totally abolished. The evolution of the percentage of Fucci-‐red positive cells
is different. During the first three days, this percentage increases as compared to control
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 12
spheroid, indicating that cells are accumulating in G1-‐phase. However, at days 5 and 6 we
observe a major decrease in the percentage of Fucci-‐red positive cells, illustrating the entry
of the cells in a G0 quiescent stage accompanied by the loss of Fucci-‐red expression.
Our results also strongly suggest that epidermal growth factor removal slows down cell
cycle progression not only in G1 but also in G2. The progressive changes in Fucci-‐green and –
red cells percentage thus would likely reflect a combined effect and its progressive
consequences on the cell cycle distribution.
Lovastatin-‐induced cell cycle arrest in G1
Lovastatin inhibition of mevalonate synthesis results in farnesyl-‐ and geranylgeranyl-‐
pyrophosphate deprivation that ultimately causes an inactivation of Ras and Rho. It has been
demonstrated that up-‐regulation of p27 mediated by the reduction of Rho
geranylgeranylation is responsible for the inhibition of CDK2 activity and consequently for
the arrest of the cell cycle at the G1-‐phase [16, 17]. Accordingly, we observed that treatment
of a 2D monolayer culture of Capan-‐2 cells expressing Fucci with lovastatin (60µM) results
in an efficient cell cycle arrest in G1 (85%) with about 90% of Fucci-‐red cells and 10 %
Fucci-‐green (see Additional file 2).
When applied on spheroids, we find that lovastatin treatment impairs growth in a dose-‐
dependent manner with an IC50 of 5µM and induces cell death with spheroid collapse at
high concentration. We therefore examined the effect of 5µM (data not shown) and 10 µM
lovastatin after 24 hours and 48 hours treatment of Fucci-‐red and –green spheroids. As
illustrated with the micrographs shown in figure 5A and the quantification shown in figure
5B, the percentage of Fucci-‐green cells decreases over time while an increase in Fucci-‐red
positive cells is detected. At 48 hours, we observe a nearly 40% reduction of Fucci-‐green
positive in the outmost region of the spheroid and in parallel in the same region the
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 13
percentage of Fucci-‐red positive cells increases from 57% to 68%. Thus, albeit about 15% of
Fucci-‐green cells are still detected after 48 hours, a high level of Fucci-‐red positive cells
indicative of an arrest in G1 is observed in the outmost proliferative layers.
Monitoring G2/M checkpoint activation in MCTS treated with etoposide
Etoposide (VP-‐16) is a topoisomerase inhibitor that can be used to induce DNA damage and
activate cell cycle checkpoint. As this is the case with many other cell lines, a one hour
treatment with 40 µM etoposide results after 24 hours in the massive accumulation of
Capan-‐2 cells at the G2/M checkpoint that can be detected either by flow cytometry or by the
observation of the accumulation of 90 % of Fucci-‐green positive cells with a very low
residual percentage of Fucci-‐red (see Additional file 2).
Since it is not technically possible to wash away etoposide from a treated spheroid, we used
continuous treatment with a 1µM and 5µM concentration for 24h and 48 hours. The
micrographs of spheroids treated for 48 hours (figure 6A) illustrate the decrease in Fucci-‐
red cells with a concomitant increase in Fucci-‐green cells percentage. As presented in the
quantization of these experiments shown in Figure 6B, while modestly affected at 24h, after
a 48 hours treatment with 5µM the percentage of Fucci-‐green positive cells increases by
approximately two-‐fold (25 % to 45%) and in parallel the percentage of Fucci-‐red positive
cells drops from 60% to 30%. Strickingly, this effect is observed up to 120µm deep in the
spheroid. Phospho gamma H2AX staining was used to detect DNA damage and confirmed the
presence of numerous positive cells in the whole volume of the spheroid, thus indicating that
etoposide has penetrated in the spheroid (data not shown). One can therefore conclude that
etoposide treatment of 3D MCTS efficiently activates a DNA damage checkpoint resulting in a
global change in cell cycle distribution of the outmost layers of the spheroid.
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 14
Discussion
This work presents, to our knowledge, the first description of cell cycle parameters in 3D
MCTS from the Capan-‐2 pancreatic adenocarcinoma cell line. We demonstrate that classical
immunological reagents, as well as engineered cell lines with Fucci reporters can be used to
precisely describe in "cell cycle words" the complex regionalization that is observed upon
spheroid growth in situ. We showed that in this Capan-‐2 spheroid model, the actively
proliferating cells are restricted to the outer 150µm of the spheroid. The observed gradient
is similar to reported proliferation gradient on other cell types spheroid models [2, 18].
However the indicated limit from the surface can vary upon the size of the spheroid, the
relative cell packing density and the cell type [2].
The decrease of the percentage of EdU positive cells and the absence of proliferating cells at
the center of the spheroid are likely to reflect the fact that as function of the distance to the
spheroid surface (i.e. away from nutrients, oxygen, …) cells are increasingly prevented to
pass through the restriction point and to commit into the cell cycle, resulting in a
progressive increase in G1 duration and consequently in the enlargement of cell cycle
duration. This could be related to the persistence of G1/Fucci-‐red expressing cells in inner
regions where there is no more S-‐G2/Fucci-‐green expressing cell. Longer EdU incorporation
(up to 48 hours) resulted only in a slight (10%) increase in the percentage of EdU positive
cells, thus indicating that only a very minor fraction of cells has an overall cell cycle duration
from 24 to 48 hours. Additionally, these data also suggest that quiescence associated with
loss of Fucci-‐red positivity, according to Xouri et al.[19], is probably progressively occurring
in cells located from 120µm to the center of the spheroid. This progressive G1 enlargement
and entry into quiescence is probably associated with increase Cyclin-‐dependent kinase
inhibitors (CKI) expression as suggested by LaRue et al. on different spheroid models [2, 18].
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 15
Unfortunately, none of the antibodies directed against CKIs has given a satisfying signal in
our experimental conditions.
We reported three examples of treatment that result in quite different behavior of the
spheroids and illustrate that major discrepancies can be observed between 2D and 3D
evaluation. EGF deprivation sensitivity of a Capan-‐2 spheroid and its effect on cell cycle
distribution could not have been predicted on a 2D culture as cells are no dependent on this
growth factor when grown as a monolayer. Our results showed that growth arrest of Capan-‐
2 spheroids upon EGF removal relies on a cell cycle progression slowdown in G1 but also G2.
It has been proposed that EGFR signaling might play a role in the G2/M phase of the cell
cycle in human tumor cell overexpressing EGFR [20]. Our observations suggest that, when
grown in 3D, Capan-‐2 cells are prone to arrest or slow down their cell cycle in G2 in
response to EGF deprivation. The limited and regionalized effects of lovastatin at tolerable
concentration might reflect a lovastatin penetration issue, as this has been reported with
other compounds [21] and is known as a limitation of the model. Nevertheless, one might
consider the penetration in 3D MCTS as an essential parameter to predict the ability of a
candidate drug to penetrate in the deepest domains of tumor microregions. Another possible
explanation is that the concentration of lovastatin needed to observe a massive cell cycle
effect upon depletion of mevalonate is higher than the concentration leading to the
deleterious effects associated with inhibition of HMG-‐CoA reductase in 3D culture. Finally,
data obtained with the activation of the DNA damage checkpoint by etoposide provide an
example of detectable modification of cell cycle suggesting that Capan-‐2 Fucci expressing
spheroid models could be used to detect or to investigate the effect of a novel DNA damaging
compound.
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 16
Conclusion
One of the main lessons from this study is that one cannot simplistically extrapolate cell
cycle effects observed in 2D culture to 3D models such as spheroids. If a comparison is made,
as for instance with the effect of etoposide, the observed result in 3D can be viewed as
moderate. However, our study warns us on the fact that we should completely rethink the
way we interpreted and analyze the effect of a given drug on the cell cycle. A tumor, or a
tumor model such as a MCTS is not a population of exponentially growing cells that cycle
from G1 to S, G2 and mitosis without any constraint. In spheroid, the major parameters that
have to be taken into consideration are regionalization and above all heterogeneity of the
cell cycle parameters and distribution within the outermost layers constituting the
proliferating zone.
List of abbreviations:
MCTS: MultiCellular Tumor Spheroid, Fucci; Fluorescence Ubiquitination Cell Cycle
Indicators, EGF: Epidermal Growth Factor.
Competing interest
The authors declare that they have no competing interests.
Author’s contribution
JL, CF, OM and MC performed the experiments. VL and BD initiated the project, contributed
with data analysis and wrote the manuscript. All authors read and approved the final
manuscript.
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 17
Author details
1 -‐ Université de Toulouse ; ITAV-‐UMS3039, F-‐31106 Toulouse, France
2 -‐ CNRS ; ITAV-‐UMS3039, F-‐31106 Toulouse, France
3 -‐ CHU de Toulouse; F-‐31059 Toulouse, France
4 – INSERM ; CRCT – UMR1037, F-‐31000 Toulouse, France
Acknowledgements
We gratefully acknowledge the members of our group for discussions and support of this
project. JL was a recipient of a doctoral fellowship from la Ligue Nationale Contre le Cancer.
The authors wish to acknowledge Pierre Cordelier for its contribution to the production of
the Fucci cell lines, the support of the BIVIC, TRI and ITAV imaging facilities. The authors
also thank Fanny Grimal for her help for image analysis. This work was supported by the
C.N.R.S, l'Université Paul Sabatier, la Région Midi-‐Pyrénées, la fondation InNaBioSanté, la
Ligue contre le Cancer, le Cancéropôle Grand Sud-‐Ouest and la Fondation pour la Recherche
Médicale (Equipe FRM2011).
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 18
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Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 19
Figure legends
Figure 1.
Proliferation gradient characterization during Capan-‐2 multicellular tumor spheroids
growth.
(A) Immunodetection of proliferative cells (Ki-‐67, green) on a frozen section of a small
Capan-‐2 spheroid (300µm in diameter, left) or a large Capan-‐2 spheroid (500µm in
diameter, right). Nuclei are stained with DAPI (blue). Scale bar: 50µm.
(B) Visualization of proliferative cells after 24h of EdU incorporation (red) on a frozen
section of a small Capan-‐2 spheroid or a large spheroid. Nuclei are stained with DAPI (blue).
Scale bar: 50µm.
(C) Graphic representation of the percentage of proliferative cells after 24h of EdU
incorporation related to the distance to spheroid center within Capan-‐2 MCTS measuring
500µm +/-‐ 20µm in diameter. Data correspond to the mean +/-‐ SEM of percentage of EdU
positive cells from 10 sections similar to the one shown in (B) from 4 different spheroids.
(D) Visualization of the hypoxia by pimonidazole detection (green) on frozen sections from a
small spheroid or a large spheroid. Nuclei are stained using DAPI (blue). Scale bar: 50µm.
Figure 2.
Expression of cell cycle regulators in small and large Capan-‐2 spheroids.
Immunofluorescence staining with the indicated antibodies and DAPI performed on small
(left column) and large (right column) Capan-‐2 spheroids Scale bar: 50µm. The star indicates
approximately the center of large spheroids.
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 20
Figure 3.
Cell cycle distribution in Capan-‐2 spheroids expressing the Fucci-‐Red or -‐Green
reporters.
(A, C): Visualization of the G1 and S-‐G2 cells on a frozen section of a large Capan-‐2 spheroid
expressing the Fucci-‐red and Fucci-‐green reporters respectively. Nuclei are stained with
DAPI (blue). Scale bar: 50µm.
(B, D): Graphic representations of the percentage of cells expressing the Fucci-‐red or Fucci-‐
green reporters related to the distance to spheroid center within Capan-‐2 MCTS measuring
340µm +/-‐ 20µm (top) or 580µm +/-‐ 20µm (bottom) in diameter. The relative position of
the spheroid center is indicated. Data correspond to the mean+/-‐SEM of percentage of
positive cells on 7-‐10 sections from 3-‐4 different spheroids.
Figure 4.
Cell cycle arrest in G1 and G2 in response to EGF removal
(A): Capan-‐2 spheroids control or 6 days after EGF removal. Visualization of EdU
incorporation (left), Fucci-‐red (middle) and Fucci-‐green (right) expressing cells. Nuclei are
stained with DAPI (blue). EdU has been incorporated for 24 hours. Scale bar: 50µm.
(B) Quantification of the percentage of EdU (top), Fucci-‐red (middle) and Fucci-‐green
(bottom) expressing cells as a function of the distance to the spheroid surface. 0-‐40µm, 40-‐
80µm and 80-‐120µm intervals are considered. For each condition, data correspond to the
mean+/-‐SEM of percentage of positive cells on 10-‐30 sections from 2 or 3 independent
experiments with 5 to 10 different spheroids each.
Figure 5.
Lovastatin-‐induced cell cycle arrest in G1
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 21
(A): Capan-‐2 spheroids treated or not with 10µM lovastatin for 48 hours. Visualization of
Fucci-‐red and Fucci-‐green expressing cells. Nuclei are stained with DAPI (blue). Scale bar:
50µm.
(B) Capan-‐2 spheroids treated or not with 10µM lovastatin for 24 or 48 hours. Quantification
of the percentage of Fucci-‐red and Fucci-‐green expressing cells as a function of the distance
to the spheroid surface.
Figure 6.
G2/M checkpoint activation in MCTS treated with etoposide
(A): Capan-‐2 spheroids treated or not with 5µM etoposide for 48 hours. Visualization of
Fucci-‐red and Fucci-‐green expressing cells. Nuclei are stained with DAPI (blue). Scale bar:
50µm.
(B) Capan-‐2 spheroids treated or not with 1 µM or 5µM etoposide for 24 or 48 hours.
Quantification of the percentage of Fucci-‐red and Fucci-‐green expressing cells as function of
the distance to the spheroid surface. For each condition, data correspond to the mean+/-‐SEM
of percentage of positive cells on 10-‐30 sections from 2 or 3 independent experiments with 5
to 10 different spheroids each.
ADDITIONAL FILES:
Additional file 1.pdf
Characterization of Fucci-‐red and Fucci-‐green expressing spheroids.
Immunostaining of Fucci-‐red and Fucci-‐green expressing cells with antibodies directed
against cyclin D, cyclin E, cyclin A and cyclin B on small (A) or large (B) spheroids.
Additional file 2.pdf
Laurent, J. et al. Submitted to BMC Cancer 22
Characterization of the effects of lovastatin and etoposide on Capan-‐2 cells lines
expressing Fucci reporters.
Capan-‐2 cell lines cultured as monolayers and treated or not with lovastatin (60 µM, 48
hours) or etoposide (40µM, 1 hour). (A) Visualization of Fucci-‐red and Fucci-‐green
expressing cells. (B) Flow cytometry analysis of DNA content after DRAQ5 staining. (C)
Quantification of the percentage of Fucci-‐red and Fucci-‐green expressing cells.
Figure 1
Figure 2
Figure 3
Figure 4
Figure 5
Figure 6
Additional files provided with this submission:
Additional file 1: Additional file 1.pdf, 2726Khttp://www.biomedcentral.com/imedia/1569442482775854/supp1.pdfAdditional file 2: Additional File 2.pdf, 869Khttp://www.biomedcentral.com/imedia/9452736207758543/supp2.pdf
Exploration des points de contrôles du cycle cellulaire dans un modèle 3D, le sphéroïde
Directeurs de thèse : Bernard Ducommun et Valérie Lobjois
Résumé :
Le décryptage des mécanismes de contrôle du cycle cellulaire est essentiel pour comprendre les mécanismes régulateurs de la prolifération ainsi que leurs dérégulations au cours du développement tumoral. Cependant, les données actuelles ont pour la plupart été acquises sur des modèles de culture cellulaire en monocouche ne permettant pas de prendre en compte les interactions cellulaires, l'hétérogénéité tumorale et le microenvironnement, paramètres déterminants pour la croissance tumorale et dans la sensibilité aux agents anti‐cancéreux. Les sphéroïdes sont des modèles de culture 3D multicellulaires caractérisés par la mise en place au cours de leur croissance de gradients de nutriments, d'hypoxie et de prolifération mimant l’organisation cellulaire de micro‐régions tumorales. Ainsi, le modèle sphéroïde permet de considérer les interactions et l'hétérogénéité cellulaire ainsi que le microenvironnement. Dans ce contexte, l'objectif de ce projet est d'étudier la dynamique spatiale et temporelle de régulation du cycle cellulaire et d'activation des points de contrôle en 3D dans des modèles de sphéroïdes. Cette étude a été réalisée sur des sphéroïdes de cellules d’adénocarcinome du pancréas de la lignée Capan‐2. Nous avons tout d'abord caractérisé la mise en place du gradient de prolifération au cours de la croissance grâce à des incorporations d’EdU, ou des marquages dirigés contre l’antigène Ki‐67. Grâce à des modèles originaux de sphéroïdes exprimant des marqueurs fluorescents indicatifs de la position dans le cycle cellulaire, les Fucci, nous avons caractérisé la distribution des cellules dans le cycle cellulaire ainsi que la régionalisation de cette distribution au cours de la croissance des sphéroïdes. La deuxième partie des travaux réalisés a été consacrée à l'évaluation de l'utilisation des modèles de sphéroïdes Capan‐2/Fucci pour l'exploration de la dynamique spatiale et temporelle de l’activation des points de contrôle du cycle cellulaire en réponse à une exposition à divers types de stress comme une privation en facteur de croissance, des traitements pharmacologiques ou des dommages à l’ADN induits par des radiations ionisantes. Les résultats obtenus montrent l’intérêt de l’utilisation de sphéroïdes génétiquement modifiés pour étudier l’activation des points de contrôle au sein d’une population cellulaire tumorale hétérogène et régionalisée, prenant en compte les interactions cellulaires et l’importance du microenvironnement. Cette étude ouvre la possibilité d’explorer les mécanismes moléculaires de l’activation des points de contrôle du cycle cellulaire en 3D, ainsi que l’étude dynamique de la réponse à de nouveaux agents anti‐prolifératifs dans la perspective d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.
Mots‐clés : Cycle cellulaire, points de contrôle, modèle 3D, sphéroïde.
Institut des Technologies Avancées en sciences du Vivant (ITAV) UMS3039, Centre Pierre Potier 1 place Pierre Potier ‐ BP 50624
31106 TOULOUSE Cedex 1