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POSTSCRIPTUM11/12 Editorial 3 Une campagne politique décisive Actualité nationale 2 La responsabilité solidaire n’est-elle qu’un pis-aller? 4 Loi sur les épidémies Actualité cantonale 6 La prison en guise de vision? 7 Le Conseil d’Etat n’appliquerait-il pas la loi? 8 L’aide sociale coûte trop cher? Essayez donc la misère! 10 Le permis «travail-formation» Eclairage 12 Le gémissement de Rousseau Vous 16 Militantes et militants socialistes n° 11 / 21 décembre 2012 Parti socialiste genevois Bonnes Fêtes!

Journal du Parti socialiste genevois

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News du parti socialiste genevois

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Page 1: Journal du Parti socialiste genevois

POSTSCRIPTUM11/12

Editorial3 Une campagne

politique décisive

Actualité nationale2 La responsabilité

solidaire n’est-elle qu’un pis-aller?

4 Loi sur les épidémies

Actualité cantonale6 La prison en guise

de vision?

7 Le Conseil d’Etat n’appliquerait-il pas la loi?

8 L’aide sociale coûte trop cher? Essayez donc la misère!

10 Le permis «travail-formation»

Eclairage12 Le gémissement

de Rousseau

Vous16 Militantes

et militants socialistes

n° 11 / 21 décembre 2012 Parti socialiste genevois

Bonnes Fêtes!

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La logique politique libérale qui sous-tend l’ouverture des marchés, que ce soit via les accords bilatéraux avec l’Union européenne ou l’accord GATT/OMC de 1994 sur les marchés publics, participe de l’idée que l’ouverture favorise la concurrence et contribue ainsi à faire baisser les prix, au bénéfice de toutes et tous. Vingt ans après quel bilan? L’expérience montre que l’hypothèse est erro-née et que la baisse des prix induit en réalité un coût caché important lié à la non prise en compte du coût social et environnemental.

Car les seules lois du mar-ché ne suffisent pas à ré-pondre aux besoins des po-pulations et des entreprises. Au contraire, elles géné-rèrent une concurrence exacerbée qui conduit à une for te pression sur les salaires et à une perte de compétitivité pour les

entreprises qui respectent les règles et se veulent ver-tueuses.

Dans un contex te où les normes sont de plus en plus internationales, comment les collectivités publiques, en particulier locales, peuvent-elles agir? La responsabilité solidaire est certainement une piste, une avancée même.

A Genève par exemple, cela fait bientôt deux ans que nous discutons avec les milieux patronaux et les syndicats de la mise en place d’un outil efficace consacrant la responsabi-lité solidaire dans le cadre des marchés publics de la Ville. Grâce à un dialogue constructif avec les diffé-rents partenaires, le projet actuellement en discussion va plus loin que la législa-tion fédérale, en limitant notamment le nombre de niveaux de sous-traitance.

Toutefois, si le vote des chambres est une avancée indéniable, il reste encore beaucoup à faire. Le dé-bat doit se poursuivre et l’attribution des marchés à l’offre économiquement la plus avantageuse remise en question. La bonne ges-tion des deniers publics ne peut se limiter au seul cri-tère financier. Le tout éco-nomique n’est pas la pana-cée; nos concitoyennes et nos concitoyens en sont conscient-e-s. Il est par conséquent du devoir des femmes et hommes poli-tiques de ce pays de leur offrir des alternatives cré-

dibles et durables.

Comment? En utilisant au mieux les marges de ma-nœuvres et opportunités qui sont les nôtres. L’OMC a décidé d’ouvrir des dis-cussions relatives aux mar-chés durables. C’est là une occasion de passer du dis-cours aux actes: de prendre en compte les principes de développement durable, de rompre avec le cercle vicieux dans lequel nous sommes parfois enfermé-e-s, de replacer l’humain et l’environnement au centre des préoccupations et des décisions. Saisissons-là!

La responsabilité solidaire N’est-elle qu’un pis-aller?

ACTUALITE NATIONALESandrine Salerno Conseillère administrative, Ville de Genève

Le principe de la responsabilité solidaire accepté mercredi 5 décembre par le Parlement fédéral, est l’occasion d’ouvrir un débat plus large sur les principes qui façonnent notre système économique.

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Notre but est de placer deux conseiller-ères d’Etat et d’avoir une plus large représentation parlemen-taire afin de peser dans les décisions et les orienta-tions politiques du Canton.

Depuis quelques semaines, toutes et tous les militant-e-s se sont engagé-e-s avec en-thousiasme et ferveur dans la construction de notre programme autour de six axes prioritaires. Les discus-sions et les débats ont été positifs et la participation de toutes et tous particuliè-rement vivifiante. Cet élan participatif nous devons le poursuivre tout au long de la campagne.

Les élections se gagnent sur le terrain! Il nous faut donc battre le pavé, aller à la rencontre de nos concitoyen-ne-s, savoir les entendre, leur montrer que nous sommes non seu-lement sensibles à leurs attentes mais que nous sommes en mesure d’y ré-

pondre concrètement. Pour cela je compte sur vous et j’attends votre présence lors de nos grands rendez-vous de 2013. Le premier aura lieu le 10 janvier 2013, lors d’une soirée au cours de laquelle nous présente-rons nos candidat-e-s «à la candidature» à la presse. Puis, lors de nos débats publics, débats décisifs, car ils permettront de faire connaître notre programme, et de donner nos réponses autour des six axes priori-taires. L’équation est simple six axes prioritaires, six dé-bats publics. Ces débats seront l’occasion de faire connaître les candidat-e-s qui vont porter nos valeurs durant cette année de campagne, de fédérer nos forces et de démontrer que nous sommes un parti en phase avec les Genevois-e-s.

A la suite de ces débats, nous nous retrouverons, le 9 mars 2013, lors de notre Congrès pour choisir

en conscience les candi-dat-e-s dont nous pensons qu’ils/elles pourront nous porter jusqu’à la victoire. Pour les désigner nous de-vrons dépasser les affinités électives pour choisir avec pragmatisme celles et ceux qui seront les plus crédibles et audibles à l’extérieur de notre parti. Bilan, notoriété et compétences sont les facteurs indispensables pour celles et ceux qui briguent le Conseil d’Etat. Ces candidat-e-s seront des locomotives pour les candi-datures au Grand Conseil qui agrègeront une équipe et ne se contenteront pas d’être une somme d’intérêts personnels.

Finalement, je terminerai par vous remercier cha-leureusement pour votre engagement, vous souhai-ter à toutes et tous d’excel-lentes Fêtes de fin d’années auprès de vos familles et ami-e-s et vous laisserai méditer cette phrase de Winston Churchill «Agissez comme s’il était impossible d’échouer»!

Amitiés socialistes.

Une campagne politique décisive 2013 s’annonce comme une année combative

EDITORIALRomain de Sainte Marie Président du PSG

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Les élections 2013 doivent être synonymes, pour la gauche en général et le PS en particulier, d’une assise plus solide dans les instances parlementaires et exécutives.

Merci de nous faire parvenir suffisamment à l’avance vos contributions.

Prochain délai de réception des textes: jeudi 24 janvier 2013, 12h, dernier délai

Attention! Pour des questions de délai d’impression, les articles qui nous parviendront au-delà de cette échéance ne pourront plus être pris en compte et seront, le cas échéant, publiés dans le numéro suivant.Adresse pour l’envoi de vos articles: [email protected]

Prochain numéro: Vendredi 1er février 2013

ImpressumCoordination: Marko Bandler et Delphine N’Diaye

Conception et réalisation graphique: Delphine N’Diaye

Illustrations: Tristan Pun

Photos: Demir Sömnez

Edition: Parti socialiste genevois

Impression: Imprimerie Nationale

Tirage: 1’250 exemplaires

Pour les dons: CCP 12-171-3

tél: 022 338 20 70 fax: 022 338 20 72

e-mail: [email protected]

internet: www.ps-ge.ch

Page 4: Journal du Parti socialiste genevois

Chaque catégorie a donc sa propre loi sur les ma-ladies t ransmissibles à grande échelle qui la concernent.

Pour les cheptels, c’est la loi sur les épizooties que le peuple vient d’accepter le 25 novembre. Pour notre espèce, c’est celle sur les épidémies (dite LEp). Toutes les deux ont en commun d’avoir été récem-ment révisées, de prévoir des vaccinations obliga-toires dans certains cas et d’avoir fait l’objet d’un réfé-rendum (pas encore abouti en ce qui concerne la LEp).

C’est sur cette dernière que j’aimerais revenir. En tant que présidente de la Commission santé de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, j’ai suivi de près les enquêtes menées sur la gestion d’une épidémie: celle, en 2009, de grippe H1N1. Or, ces enquêtes1 révèlent un certain nombre de doutes. Doutes sur l’adéquation

des mesures prises, par

l’OMS et différents États,

face à ce qui s’est avéré

une gr ippe d’ intensité

modérée. Doutes aussi

quant à un éventuel abus

d’influence de l’industrie

pharmaceutique sur cer-

taines décisions majeures.

Dont cel les prises par

l’OMS, qui manque hélas

de transparence quant au

financement et aux liens

d’intérêt de ses expert-e-s.

Ces doutes ont certaine-

ment conduit la popula-

tion suisse à prendre de la

distance par rapport aux

recommandations faites

par l’OMS et par l’Office fé-

déral de la santé publique.

Ce qui explique qu’au final

seule une petite partie de

la population a recouru à

une vaccination - à juste

titre d’ailleurs -, laissant à la

Confédération des millions

de doses de vaccin inutili-

sées. Un véritable gâchis.

Garantir l’indépendance

Pour améliorer la gestion d’une crise de cet acabit, il s’agit de tirer les leçons de cet épisode. La principale est la suivante: il est urgent de restaurer la confiance de la population dans les autorités de santé pour que celle-ci, en cas de menace ultérieure, suive mieux les recommandations off i -cielles. Faute de quoi la situation pourrait devenir catastrophique. C’est dans ce sens que j’ai interpellé le Conseil fédéral2. Or, la nou-velle LEp ne va pas dans cette direction. Certes, elle clarifie la répartition des compétences entre can-tons et Confédération pour une gestion cohérente en cas de crise3. Mais, contrai-rement à ce que j’ai pro-posé, elle ne précise pas que les expert-e-s qui com-posent la Commission fédé-rale pour les vaccinations doivent être indépendants de l’industrie pharmaceu-tique. Or, aujourd’hui, le fait par exemple de bénéficier du soutien d’une entre-prise commerciale pour ses activités de recherche n’est pas incompatible avec

cette fonction. Et si les liens d’intérêts sont désormais rendus publics, les conflits d’intérêts «apparents» n’en-traînent aucune restriction. Est notamment classée dans cette catégorie une activité rémunérée irrégu-lière de consultant-e. Vous avez dit confiance?

Inciter plutôt qu’obliger

Même problème avec la possibilité accordée au Conseil fédéral d’impo-ser la vaccination dans une «situation particulière» (e t pas seulement en cas d’urgence). Selon la nouvelle loi, il y a notam-ment situation particulière lorsque l’OMS a constaté la présence d’une urgence sanitaire menaçant la po-pulation suisse. Une base de décision qui, au vu du manque de transparence de l’OMS, peine à inspirer confiance. Comme la Fé-dération suisse des sages-femmes - que je préside - et celle des associations pro-fessionnelles du domaine de la santé, j’aurais préféré l’incitation à l’obligation. Car l’obligation contrevient à la liberté individuelle. Et s’il

Loi sur les épidémies Soigner d’abord la confiance

ACTUALITE NATIONALELiliane Maury Pasquier Conseillère aux Etats

Entre bétail et êtres humains, il y a quelques différences.

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est peu probable que l’on procède à des vaccinations forcées (les personnes refu-sant de se faire vacciner se-ront plutôt mises en quaran-taine), pour le personnel de santé, cette sanction risque d’équivaloir à une interdic-tion de travailler.

Soigner la confiance

Pour être efficace, la pro-tection contre les épidé-

mies ne doit pas s’élabo-rer à coups d’obligations et de sanctions contre la population, mais plutôt avec cette dernière. Si les organes officiels pratiquent la transparence et diffusent correctement l’information, la population adhérera plus fortement, en toute liberté et pleine responsabilité, aux recommandations des autorités. Pour mieux gérer les épidémies, il faut donc,

avant toute chose, soigner la confiance.

1 Voir notamment La gestion de la pandémie H1N1: nécessité de plus de transparence. Rapport de la commission des questions sociales, de la santé et de la famille de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Rapporteur: M. Paul Flynn. Doc. 12283. Strasbourg, 7 juin 2010.

2 Interpellation Maury Pasquier 10.3519 Grippe H1N1: faire toute la lumière.

3 La nouvelle loi tient en effet compte des conclusions du rapport Evaluation de la stratégie de vaccination H1N1 de la Suisse, réalisé sur mandat du Secrétariat général du Département fédéral de l’intérieur en avril 2010.

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Certes, Pierre Maudet insiste aussi sur la nécessité d’accom-pagner la population criminelle et de développer des peines alternatives. Mais son grand projet reste de «doter le canton de Genève de capacités carcé-rales» supplémentaires.

La prison en guise de vision? De mon temps – comme on dit –, nous rêvions d’autres horizons, faits de justice, de paix et de ce genre de choses. Un idéal, bien sûr, mais indispensable à guider l’action politique, à attiser le pragmatisme. Le réalisme est d’ailleurs dans le camp des jeunes de gauche – comme toujours minori-taire – que nous étions alors: au Grand Conseil genevois, il y a plus de vingt ans, nous prévenions que les mesures d’économies dans le social et la santé déboucheraient sur un besoin accru en forces po-licières. Las, nous y sommes!

La prison, avec modération

Non qu’il soit possible de se passer de répression. La sécu-rité est un besoin humain fon-damental et une tâche essen-tielle de l’Etat. Pour l’assurer,

nous devons –entre autres- réprimer les délits de manière juste, sensée et applicable. La prison fait partie de l’arsenal des moyens de répression. En-core faut-il en faire usage avec modération: prévoir des peines proportionnelles à l’infraction (donc fermes envers le crime organisé et la criminalité éco-nomique) et le plus possible orientées vers la réinsertion.

Le «tout-prison» n’est pas raison

Il s’agit aussi de réduire la surpopulat ion carcéra le , paroxystique et ingérable à la prison de Champ-Dollon. Le problème n’est pas tant le «manque de places de prison», évoqué par M. Maudet comme on parlerait du manque de places de crèche… Non, il s’agit surtout de réduire les effectifs. D’abord, en évitant la prison dans certaines situa-tions. Pour la grande majorité des détenus qui ne sont pas dangereux, il importe de dé-velopper d’autres formes de sanctions (communauté thé-rapeutique, travaux d’intérêt général, bracelet électronique, etc.). Selon Christian-Nils Ro-bert, il faut aussi remettre en

question le recours à la déten-tion provisoire – spécialité de Champ-Dollon –.

Briser les barreaux de l’exclusion

C’est du reste en préventive que culmine la surreprésenta-tion carcérale des personnes migrantes. Une surreprésenta-tion évoquée par M. Maudet, qui rappelle «la réalité des chiffres» – n’aurait-il aucune influence sur celle-ci?–: «70% des personnes qui remplissent les prisons genevoises sont sans domicile connu en Suisse ou sans titre de séjour valable». Au plan national, la proportion d’étrangers parmi les détenus atteint 71,4%. Pour réduire les effectifs carcéraux, il est donc urgent de favoriser activement et concrètement l’intégration des personnes migrantes dans un pays qui –depuis sept ans- érige la clandestinité en infrac-tion pénale. Ce n’est hélas pas dans ce sens que va le Parle-ment fédéral…

Cacher ces délinquants que vous ne sauriez voir

Au niveau cantonal, M. Mau-det – tout comme son homo-logue vaudoise – affiche sa volonté d’enfermer plus de délinquants, surtout de petits dealers, et plus longtemps. Or, comme le dit la réalisatrice française Stéphane Mercurio, «l’augmentation massive des incarcérations est une façon commode de répondre à la

crise économique et sociale, de rassurer la population, non sans démagogie» (lire Le Courrier du 30 octobre). La tolérance zéro en la matière tient donc du mythe populiste – et un brin électoraliste – qui prétend guérir le mal à coups de sparadraps!

Une autre société est possible

Pour réduire la surpopulation carcérale, il est assurément plus efficace d’agir sur les causes du mal que sont la criminalité et l’insécurité. Ce qui implique de remédier à l’insécurité sociale, de l’emploi et existentielle -à la source de tant de délits-, en construisant une école plus inclusive, un monde du travail plus humain, une société plus conviviale, plus solidaire et plus «eliée».

Cellules en crise

Pour celles et ceux qui se retrouveront malgré tout der-rière les barreaux, il est tout aussi important de construire une autre prison, alternative au milieu carcéral vain, destruc-teur et souvent contreproductif (si l’on pense au taux de réci-dive) que nous connaissons aujourd’hui.

Construisons une autre prison et, surtout, une autre société plu-tôt que, bêtement, des prisons!

La prison en guise de vision?

ACTUALITE CANTONALEMaria Roth-Bernasconi Conseillère nationale

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Construire plus de prisons: telle est l’ambition tristounette du plus jeune conseiller d’Etat de mon canton (lire Le Temps du 30 octobre).

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Concrètement, cela sous-entendait qu’il n’y aurait plus de régime différent pour les per-sonnes en fin de droit de chômage et celles au bé-néfice de l’aide sociale.

Lors des travaux de com-mission, Prunella Carrard et moi-même avions pro-posé et fait accepter plu-sieurs amendements afin d’améliorer autant que possible la loi. Ces amen-dements concernaient, notamment, les mesures d’insertion profession-nelle (introduction d’une allocation de formation) et les dispositions transi-toires (pas de péjoration financière durant trois ans pour les bénéficiaires du RMCAS).

Tant lors de la campagne trois enfants en est l’illus-tration: Madame a com-mencé à toucher le RM-CAS peu avant l’entrée en vigueur de la loi. Elle est donc au bénéfice des dispositions transitoires, financièrement un peu plus élevées. Monsieur est arrivé en fin de droit de chômage cet été, soit après l’entrée en vigueur de la loi. Il aurait souhaité bénéficier de mesures d’insertion. Dans la me-sure où il ne doit y avoir qu’un dossier d’aide so-ciale par famille, on lui a demandé de choisir: soit les deux membres du couple basculaient dans le nouveau système, ce qui signifiait une aide financière plus basse, mais la possibilité d’entrer dans le dispositif d’inser-

tion professionnelle. Soit, lui et sa femme restaient au RMCAS (dispositions transitoires), mais sans pouvoir bénéficier de mesures d’insertion. Avec trois enfants à charge, leur choix a été vite fait: celui du RMCAS… Reste que dans une telle situation, l’Etat se «tire une balle dans le pied», puisqu’en refusant des mesures d’inser tion pour Mon-sieur, il prend le risque de l’éloigner encore plus du marché du travail et donc de devoir lui fournir des prestations d’aide sociale durant une période plus longue…

Cette situation et d’autres du même ordre m’ont amenée à déposer deux questions urgentes écrites auxquelles le gouverne-ment devra répondre tout prochainement. En effet, si les faits ci-dessus devaient se confirmer, il apparaitrait que la loi n’est pas appli-quée. Dans un canton où le taux de chômage est le plus élevé de Suisse et alors que les coûts de l’aide sociale ont aug-menté de 40% entre 2008 et 2011, ce serait tout sim-plement scandaleux!

le Conseil d’Etat n’appliquerait-il pas la loi?Chômage et mesures d’insertion professionnelle

ACTUALITE CANTONALEAnne Emery-Torracinta Députée, Présidente de la commission des finances du Grand Conseil

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En novembre 2011, contre l’avis de la gauche et des syndicats, une majorité des Genevois-es acceptait la nouvelle loi sur l’insertion et l’aide sociale individuelle (LIASI) dont l’une des conséquences majeures était la suppression du RMCAS.

Page 8: Journal du Parti socialiste genevois

En tant que politicienne de droite, Mme Rochat reproduit le schéma habituel de sa famille politique qui consiste à blâmer les plus préca-risé-e-s pour des coûts en augmentation.

Mais elle se trompe as-surément de cible. Les coûts augmentent car la précarité augmente: + 40% de personnes à l’aide sociale en cinq ans, les services sociaux communaux et associa-tifs, comme le CSP et Caritas, explosent. Dans le domaine de la petite enfance, les profession-nels constatent aussi une hausse significative du nombre d’enfants à défis.

Ce n’est pas en dimi-nuant les prestations qu’on diminuera les coûts de l’aide sociale durablement. C’est en diminuant les personnes

à l’aide sociale. Irréaliste? Non, ce qui irréaliste est de laisser des personnes dans le besoin: Genève le paie tous les jours, et devra le payer dans le futur si rien ne change.

Il faut commencer par faire le bilan du social à Genève

En matière de protection des plus démunis, ces dernières années ont été catastrophiques. Dès 2008, avec l’adoption de barèmes spéciaux pour les jeunes (entre dix-huit et vingt-cinq ans), on poussait tout simplement ceux-ci vers la misère, la rupture de formation, tant les montants attri-bués de manière inique les mettent en dessous du minimum vital. Au-cune mesure passerelle ou transitoire, aucune volonté de pousser les jeunes en rupture à se

former autrement qu’en diminuant leur droit à l’assistance.

L’année dernière, un nou-veau pas a été franchi avec la suppression du RMCAS, qui per-mettait jusqu’alors aux chômeurs de longue durée de bénéficier d’un régime dif férencié de celui de l’aide sociale. L’argumentaire fallacieux des partisans de cette ré-forme qui consistait à dire que ce dispositif n’avait jamais apporté les résul-tats escomptés lors de sa mise en œuvre se gardait bien de dire que, jamais, on avait donné à celui-ci les moyens d’assurer une insertion durable de demandeurs d’emploi qui en bénéficiaient. Or, aujourd’hui, après une période prolongée de chômage, on tombe di-rectement à l’assistance publique, avec toute la dimension stigmatisante qui accompagne celles et ceux qui en bénéfi-cient et sont néanmoins encore à la recherche d’un emploi.

Il est donc nécessaire d’établir un réel diagnos-tic à Genève. Les Socia-listes avaient écrit une motion visant à la créa-tion d’un observatoire cantonal. Hélas, nous connaisons tous le sort de cette motion. Heureu-sement, Charles Beer et David Hiler ont crée avec l’Université de Genève le centre d’analyse territo-rial des inégalités (CATI GE) pour objectiver la montée de la précarité dans notre canton. Le constat est sans appel: Genève plonge dans les inégalités.

Il n’existe plus aucun projet pour combattre l’exclusion à Genève!

Mais plus grave est le dis-cours servi par Madame Rochat: il ne propose aucune piste, aucune solution, aucun moyen concret de combattre la précarité dans notre canton. Les chiffres du chômage restent stables: +0.1 % en d ix ans , contrairement aux affir-mations de la magistrate, qui se gargarise d’une

L’aide sociale coûte trop cher?Essayez donc la misère!

ACTUALITE CANTONALEThierry Apothéoz Conseiller administratif de la Ville de Vernier

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Dans une interview de la Tribune de Genève du 12 décembre 2012, Isabel Rochat a déclaré que l’aide sociale «coûte de plus en plus cher».

Page 9: Journal du Parti socialiste genevois

baisse! Mais ce sont sur-tout les chiffres de l’aide sociale qui prennent l’as-censeur puisque jamais l’Hospice général n’a eu à traiter autant de dos-siers. Plus de 40% en 5 ans. Genève est devenue une machine à fabrique de l’exclusion! Malgré cela, Mme Rochat parle de baisse des coûts de fonctionnement qu’ i l faudra prévoir ces pro-chaines années. Au détrimer des personnes à l’aide sociale bien sûr, comme si la surcharge connue par l’Hospice Général allait permettre à cette institution de faire face à un afflux massif de situations.

Au sein du Département de la Solidarité et de l’Em-ploi (DSE), quasi tous les cadres issus du travail de terrain sont partis pour subsister que des ges-tionnaires. Mme Rochat abonde par une froide logique comptable: l’aide sociale coûte de plus en plus cher. Parce que la misère, selon elle, a un prix?

Investir massivement dans l’action sociale, dans l’éducation, dans la formation, pas dans l’assistance

Si on veut faire diminuer la précarité à Genève, des solutions existent. Cer taines sont auda-cieuses, comme le sa-laire minimum, d’autres sont plus pragmatiques et pour tant faci les à réaliser: augmentation massive des contrôles du travail, augmentation des conseillers en inser-

tion, mise à disposition d’appartements à loyers modérés (dont l’Hos-pice est un impor tant propriétaire), favoriser les emplois des jeunes, améliorer grandement la formation professionnelle continue et qualifiante, transformer les barèmes en bourses pour la for-mation, agir avec les entreprises locales et l’économie sociale et solidaire, investir dans la petite enfance et l’édu-cation Et ce ne sont que quelques exemples, il y a

tant de choses à faire.

Pour lutter efficacement contre la précarité et le chômage, il faut une poli-tique volontariste, enga-gée, audacieuse. Bien sûr que cela coûtera de l’argent. Mais ce ne sont pas des dépenses, ce sont des investis-sements. La cohésion sociale a certes un prix, mais je peux assurer Ma-dame Rochat que celui-ci est bien inférieur au prix de la misère, de la préca-rité et de l’exclusion.

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Page 10: Journal du Parti socialiste genevois

Enfin un débat qui sort des concepts purs, qui se penche sur des pro-positions concrètes et qui se nourrit des posi-tions tranchées.

Dans cette lancée, Anto-nio Hodgers, Conseiller national vert, nous pro-pose un projet de permis «travail-formation» qui ins-taurerait le «système de migration circulaire, basé sur le travail», permettant aux sans-papiers de bé-néficier, à la fois, d’un sta-tut relativement régulier ainsi que d’une formation «d’une demi-journée par semaine dans un métier utile dans leur pays d’ori-gine» (les modalités de cette formation restant obscures). Tout cela pen-dant un-deux ans. Juste le temps de s’installer, s’intégrer et… s’en aller. Car, cette mesure «nova-trice» prévoit également le bâton avec la carotte: les sans-papiers devront quit-

ter le pays à l’échéance du permis, faute de quoi l’argent accumulé grâce à l’assurance sociale ne leur sera pas versé.

Cette mesure soulève plusieurs questions, prag-matiques et idéologiques à la fois. J’ai tendance à croire que le «homo eco-nomicus» est sociologi-quement mort, voire, il n’a jamais existé à part dans la tête de certains apôtres de la théorie du choix ra-tionnel. Les besoins pure-ment matériels des indivi-dus restent sans aucun doute une des raisons de la migration: mais quid de l’envie si humaine de vivre dans la sécurité, de pou-voir donner une bonne formation à ses enfants, de bénéficier d’un sys-tème de santé de qualité? Il n’y a de loin pas que le fric qui fait venir – et sur-tout rester – les gens en Suisse.

En ce qui concerne l’orientation purement uti-litariste de la mesure pro-posée par M. Hodgers, elle prétend avant tout de répondre aux craintes d’une grande partie de la population quant au marché de l’emploi, à la fois dépendant de la main d’œuvre étrangère et saturé dans certains domaines fortement ex-posés à la concurrence internationale. Là aussi, la mesure ne répondra pas au plus grand enjeu: le déclin du secteur secon-daire. Tant que la Suisse délaisse ses industries et des centaines d’em-ployé-e-s du secteur se retrouvent à la rue, nous n’al lons pas pouvoir résoudre le problème lié au chômage structurel, malgré toutes les offres de reconversion profes-sionnelle. Une économie saine a besoin d’être diversifiée - cette maxime doit enfin être prise au sé-rieux par les responsables politiques. Le Parti socia-liste suisse a déjà pris les devants en déposant l’initiative «Cleantech» qui

renforcera, si elle votée, l’investissement dans le secteur des énergies re-nouvelables et donc dans des emplois manuels.

Tout compte fait, le «per-mis travail-formation» n’est qu’un palliatif douteux face aux enjeux, à la fois, des sans-papiers et du chômage. La régularisa-tion, l’accès à toutes les formations (universitaires comme techniques) restent les seules vraies solutions face à la situa-tion des sans-papiers. «Kein Mensch ist illegal!» a-t-on envie de dire face à l’hypocrisie ambiante, qui, quant à elle, reste encore parfaitement légale dans la politique.

NB: Les citations sont tirées de l’article de la Tribune de Genève paru 11 décembre

Le permis «travail-formation»Un palliatif douteux

ACTUALITE CANTONALEOlga Baranova Conseillère municipale, Ville de Genève

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On ne finit pas de féliciter la gauche quant au débat sur les enjeux de la migration.

Page 11: Journal du Parti socialiste genevois

•élaboré les divers documents thématiques du programme du PSG en vue des assemblées de délégué-e-s et des séances

publiques;

•décidé de la création d’un groupe de travail sur la FPLC;

•préparé le budget 2013 du parti, notamment en ce qui concerne les frais de campagnes relatifs aux élections cantonales;

•mandaté les député-e-s pour faire des propositions socialiste dans le cadre du budget 2013.

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Nouvellesdu Comité directeur du PSGSéances du mois de novembre

PSGMarko Bandler Responsable presse et communication

Voici une synthèse des dernières séances du Comité Directeur

Lors de ses séances, le CD a notamment:

Assemblée générale du PSGMercredi 9 janvier 2013, à 19h Locaux du PSG, Rue des Voisins 15, 1205 Genève, Rez supérieur (code 2108A)

Ordre du jour:

1. Votations fédérales Acceptez-vous l’arrêté fédéral du 15 juin 2012 sur la politique familiale? Acceptez-vous l’initiative populaire du 26 février 2008 «contre les rémunérations abusives»? Acceptez-vous la modification du 15 juin 2012 de la loi fédérale

sur l’aménagement du territoire?2. Votations cantonales

Acceptez-vous l’intiative 146 «Stop aux hausses des tarifs des Transports Publics Genevois»? Acceptez-vous la loi instituant la Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève (LCPEG) (10847), du 14 septembre 2012?

Page 12: Journal du Parti socialiste genevois

En quelques mots, J. J. Rousseau caractérise le monde moderne.

Ce que nous définissons comme modernité dé-buta avec la découverte des autres «contrées» par les Occidentaux et leurs trois états, le clergé, la noblesse et la bourgeoi-sie. La quatrième partie était «nos semblables» habitant les autres conti-nents. Pour eux, cette découverte fut le début de leur soumission «en bêtes pour le service des autres»: le pillage de leurs trésors, leurs expulsions, l’esclavage, la colonisa-tion, les génocides, bref, le plus grand crime de l’humanité avec ses plus de cent millions de morts.

…attend toujours…

Vous dites: Rousseau peut arrêter de gémir, l’esclavage est aboli, il n’y a plus de génocide, la décolonisation est accomplie, sa page tour-née. En réalité, le colo-nialisme occidental n’a jamais cessé en Pales-tine; la faim tient toujours en esclavage un milliard de «nos semblables»2 et l’Occident continue de considérer nos sem-blables, les habitants des autres continents comme non-semblables et conti-nue de commettre des crimes. Les capacités du monde globalisé par le capitalisme dominant garantissent le flux instan-tané des finances et des

capitaux autour du globe, l’Asie de l’Est est l’usine du monde, nos marchés regorgent de vivres de partout, les drones amé-ricains liquident des per-sonnes n’importe où à l’autre bout de la terre, l’humanité dépense par an 1’700 milliards de dol-lars, dont les USA 700 milliards et l’Europe 300 milliards, pour armes et guerres. Dans ces condi-tion, ne pas accorder quelques dizaines de milliards de dollars par an3 pour libérer de la faim nos semblables, généti-quement nos cousins, est une décision politique et une violation de l’article 25 des Droits humains. Le résultat: depuis le dé-but de ce siècle, plus de cent millions de morts qui s’ajoutent aux autres.

…réparation

Un des termes phares de l’Occident est «liberté». Tant que le plus grand crime de l’humanité n’est ni arrêté ni réparé, le mot liberté et ses variantes libéral, libéralisme, néo-li-béralisme, utilisés par les

Occidentaux, riment avec crime. Au début de l’ère moderne, la liberté de déclarer nos semblables non-semblables à nous, la liberté de l’esclavage et de la traite négrière, premier grand marché libre intercontinental, la liberté des génocides 4. De nos jours, la liberté de mettre des vivres dans nos voitures et non dans la bouche des affamés, la liberté de subvention-ner par des centaines de milliards de dollars le commerce agricole mon-dial qui ruine les marchés locaux dans les «vastes et malheureuses contrées», la liberté de spéculer sur les denrées alimentaires rendant inabordable leur prix à des millions d’êtres humains (cf. encadré) ou encore la liberté de les chasser de leur terre ancestrale par l’achat de territoires étendues, la liberté de s’enrichir par la dépense de centaines de milliards de dollars pour les armes et j’en passe.

Sans reconnaissance de ces crimes du passé et du présent, leurs vic-

Le gémissement de RousseauLe plus grand crime...

ECLAIRAGERoland Niedermann

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«J’ai vu ces vastes et malheureuses contrées (d’Afrique) qui ne semblent destinées qu’à couvrir la terre de troupeaux d’esclaves. A leur vil as-pect, j’ai détourné les yeux de dédain, d’horreur et de pitié; et, voyant la quatrième partie de mes semblables changée en bêtes pour le service des autres, j’ai gémi d’être homme»1

Page 13: Journal du Parti socialiste genevois

times restent dans l‘état de «bêtes au service des autres»: rétablir leur di-gnité exige de leur rendre leur nom! De graver leurs noms d ’enfants , de femmes, d’hommes dans des sites, pages et murs! De leur ériger, en Occi-dent, des mémoriaux en pierre ainsi que des mu-sées parlant leur histoire! De demander pardon à leurs descendants pour commencer la réparation matérielle, pour mettre fin

à cette dette gigantesque

et séculaire, économique,

politique et éthique.

A l’exception de certains

appels et paroles publiés

par ci et par là, je ne vois

rien de cela et je crains

que les quelques mots

de J. J. Rousseau reste-

ront encore longtemps

d’actualité et que nous

gémirons encore long-

temps d’ «être hommes».

1 Jean-Jacques Rousseau faisant parler son héros Saint-Preux; «La Nouvelle Héloïse», 1761

2 «Aucune liberté individuelle véritable ne saurait exister sans sécurité et indépendance économiques. Les hommes qui sont esclaves de la nécessité ne sont pas des hommes libres. Les peuples affamés et sans travail sont la matière même dont sont faites les dictatures» Franklin D. Roosevelt,

Discours du 11 janvier 1944 devant le Congrès des Etats-Unis, cité dans: «Destruction mas-sive – Géopolitique de la faim» de Jean Ziegler, 2011, page 141.

3 «Le monde a besoin de trente milliards de dollars par an pour éradiquer le fléau de la faim» FAO, communiqué du 3 juin 2008

4 Cf. «Genocide: a comprehensive introduction», Adam Jones, 2nd ed. 2011

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COMMUNIQUE DE PRESSEParti Socialiste Genevois Romain de Sainte Marie, Roberto Baranzini

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COMMUNIQUE DE PRESSEParti Socialiste Genevois Roberto Baranzini, Président du PSVG et Coline de Senarclens, Chargée de communication

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Militant socialiste depuis une dizaine d’années seu-lement, Gérard Sermet n’en possède pas moins un pal-marès militant qui force l’ad-miration. Lecteur assidu du Post Scriptum, ce Conseiller municipal de Chêne-Bourg nous présente aujourd’hui son parcours au service de la justice sociale.

Je suis Neuchâtelois, né à Lausanne, ayant vécu mon en-fance au Locle et à Pully, avant notre installation à Chêne-Bourg à l’âge de quinze ans.

Mon père, d’origine modeste, était un socialiste et syndica-liste convaincu. Je me sou-

viens de discussions enflam-mées en famille, par exemple lors de la construction du Mur de Berlin.

L’horreur de la guerre du Biafra m’a beaucoup marqué. La lec-ture de l’ouvrage de Dumont «l’Afrique Noire est mal partie» m’a ouvert les yeux sur les méfaits du colonialisme, de l’esclavagisme et du pillage par l’Occident des ressources naturelles des pays du Sud. Fervent admirateur de Jean Ziegler, j’ai développé une fibre sociale et humaniste. J’ai voulu lutter à mon niveau contre l’in-justice et le sort réservé aux plus démunis de notre société.

Il y a une quarantaine d’an-nées, ne suppor tant plus l’obligation de servir dans l’ar-mée, j’ai rejoint le mouvement MSCC qui a rédigé le «Mani-feste pour un service civil à la communauté, 1971», une ana-lyse critique de l’armée et une proposition pour un service civil. Cette objection collective a représenté un moment clé de mon existence et m’a permis de mesurer l’importance de mener des combats collectifs.

Après les études pédago-giques, j’ai commencé ma carrière d’enseignant à l’école

du Lignon. J’ai pris une part active à la création d’une association de quar tier de parents, d’élèves et d’ensei-gnants. Nous luttions contre les devoirs à domicile jugés discriminants pour les élèves des classes modestes. Je me souviens d’une assemblé regroupant plus de deux cent participants.

Adepte de Freinet et de la pédagogie institutionnelle, j’ai milité en faveur de la mise en place des UCE (Unités Coo-pératives d’Enseignement à l’école des Bossons à Onex) et des équipes pédagogiques avec enseignant complémen-taire. Actif au sein du comité de la SPG, j’ai été rédacteur durant plusieurs années de la rubrique genevoise de l’Édu-cateur.

Après l’école des Libellules, j’ai terminé ma carrière d’en-seignant à l’école de Pâquis-Centre, l’année de la création de l’école des mamans qui offre au sein même de l’établis-sement des cours de français pour des mères migrantes et précarisées. J’assume actuel-lement la présidence de cette association. J’ai eu ensuite la chance de travailler comme collaborateur scientifique au service de la recherche en éducation.

En tant que coopérant et volon-taire, j’ai assumé des fonctions de coordinateur, animateur et

formateur au Tchad (quatre ans) puis au Niger (trois ans). Cela m’a aussi permis de ren-contrer Jemila, ma seconde épouse, et Sumaiya notre fille, qui jouent un grand rôle dans mon épanouissement actuel.

Jusqu’à l’élection de Blocher au Conseil Fédéral, je n’ima-ginais pas m’inscrire dans un parti politique, préférant militer dans les milieux associatifs et syndicaux. Le lendemain de son élection, j’ai franchi le pas et je me suis inscrit au parti socialiste. Décision que je ne regrette pas. J’ai d’abord participé activement à la com-mission enseignement dont j’ai présidé la sous-commis-sion enseignement primaire. Depuis 2006, je suis conseil-ler municipal à Chêne-Bourg. Mon année de présidence m’a permis de mieux connaître ma commune et les difficultés ren-contrées par ses habitant-e-s.

Malgré les années qui passent, je reste enthousiaste et je conti-nue à m’engager aussi bien dans la vie politique qu’asso-ciative. Plus que jamais la gauche unie doit défendre un état social et solidaire, en lien étroit avec le monde syndical et associatif.

Propos recueillis par Marko Bandler

Prochain numéro: Pancho Gonzalez

Militantes et militants socialistesGérard Sermet

VOUSGérard Sermet

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Nous continuons notre série de portraits des militant-e-s qui font le Parti Socialiste Genevois.

Page 17: Journal du Parti socialiste genevois

TRIBUNE LIBRE

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Quelle(s) couleur(s) pour la Constitution cantonale?

D’après l’argumentaire, et de forts slogans, la nouvelle ver-sion de la Constitution doit redonner des couleurs à la charte fondamentale. En l’état, elle reste bien grise, en noir et blanc. Il faudra attendre les élections cantonales de 2013 pour voir cette ou ces cou-leurs.

Pourquoi?

Parce qu’une constitution énonçant des principes, sans donner d’orientations plus détaillées, a la couleur de la majorité de son parlement, ici du Grand Conseil. Or, cette institution n’a pas de majorité, mais seulement trois tiers jux-taposés:

- un tiers de droite libérale, assez solidement intégré;

- un tiers de gauche, amputé de sa propre gauche

pour cause de quorum;- un tiers de droite nationale

et populaire.

La modification de cet équi-libre, à la proportionnelle, pourrait dégager une couleur; mais cela paraît irréaliste, sauf improbable et illusoire «grande coalition» (de qui?) ou «union sacrée» (avec qui?).

Reste alors l ’élect ion du Conseil d’Etat, selon le sys-tème majoritaire à deux tours de l’art. 55 al. 2 Cst. GE. Cette disposition est censée faire avancer la démocratie en sous-trayant aux seuls partis, pris chacun comme une entité, le choix des conseillers d’Etat et en le remettant au peuple, col-lège électoral unique. Le but recherché est louable, mais s’avère purement théorique.

En réalité, le groupe qui ga-gnera la majorité au premier tour, en plaçant quatre magis-trats, fixera les conditions du second: soit il élargira sa majo-

rité, soit il fera élire chez ses ad-versaires les candidats les plus proches de sa ligne politique (les «majorité-compatibles»). Dans ce cas, la démocratie ne serait plus une recherche dialectique du bien commun et de la défense de l’intérêt public, mais la course arithmé-tique à l’obtention du pourcen-tage qui se rapproche le plus du 50% des suffrages. Le plus grand des trois tiers qui com-posent le paysage politique genevois pourra proclamer aux électeurs: «Ralliez-vous à mon panache» bleu avec liseré orange, ou rouge et vert, parce que nous sommes les plus nombreux, donc les plus légitimes. En conséquence, le tiers le plus fortement soudé et discipliné, et disposant d’im-portants moyens financiers, sera assuré de gouverner sans partage pendant cinq ans au moins.

Pour ce qui est du tiers de gauche, la tâche est impres-

sionnante: il faudra réunir et ne pas se diviser en chapelles, inclure et non exclure, dialo-guer et ne pas anathématiser, retrouver la confiance des sa-lariés (syndiqués ou non), des retraités, des locataires, des citoyens âgés de plus de cin-quante-cinq ans, qui ne votent plus pour le PS, sous réserve d’un petit nombre de notables. En devenant un élément moteur décisif de la nouvelle Constitution cantonale, le PSG a pris le risque de se couper de son électorat traditionnel. À douze mois des élections cantonales, l’opération était périlleuse. Aujourd’hui, il faut recréer un fonctionnement plus solidaire, plus respec-tueux des membres dans leur diversité, si l’on souhaite jouer un rôle dans cette compétition acharnée qu’institue le sys-tème majoritaire à deux tours pour le Conseil d’Etat.

Dominique Favre

Raclette du Parti Socialiste de Vernier

Samedi 19 janvier 2013, dès 19h Centre de quartier du Lignon (sous l’église catholique)

Prix pour boissons et raclette incluses:Adultes: CHF 20.– Enfants dès 12 ans: CHF 12.– Enfants en-dessous de 12 ans: gratuit

Inscription avant le 13 janvier, auprès de Marie-Rose Perez-Milano: [email protected]

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COMMUNIQUE DE PRESSEParti Socialiste Genevois Romain de Sainte-Marie, Président et Roger Deneys, Chef de groupe

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Page 19: Journal du Parti socialiste genevois

A NE PAS MANQUERRosa Lives Genève

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Page 20: Journal du Parti socialiste genevois

PSG

Vie du parti

POSTSCRIPTUM11/12

suite en page 2

Agenda

Mardi 8 janvierGroupe égalité

20h30, locaux du PSG

Mercredi 9 janvierAG PSG

Votations du 30 mars 19h, locaux du PSG

Jeudi 10 janvierFête de la rentrée

dès 19h30, Salle du Môle, Paquis

Mercredi 16 janvierAD validation du programme

16h, Salle Gandhi, Maison des Associations

Jeudi 17 janvierCommission Santé-Social

19h, Locaux du PSG

Locaux du PSG: Rue des Voisins 15

(code 2108A)

JAA1200 GENèvE 2

Changement d’adresse :

Parti socialiste genevoisRue des Voisins 151205 GENèVE

Les secrétariats

du Parti Socialiste

Genevois

et du Parti Socialiste

Ville de Genève

seront fermés

du 24 décembre 2012

au 7 janvier 2013.

Le Parti Socialiste organise des débats publics autour du programme du PSG:

Six axes prioritaires, Six débats publics.Venez débattre avec les candidat-e-s à la candidature du PS au Conseil d’Etat.

1er débat public Thème: SécuritéPS Vernier 23 janvier 2013, à 19h Buvette de l’école Avanchet-Salève, Rue François Durafour 17

2e débat public Thème: FiscalitéPS Grand-Saconnex 30 janvier 2013, à 19h Salle des Délices, Route de Colovrex 20

Débats publics