Les relais sociaux sinterrogent sur les freins laccueil et
lhbergement des sans-abri Prambule; Les sans-abri, un public
diversifi; Lhbergement, une problmatique imbrique dans le contexte
du logement; Les parcours autour de lhbergement; Et aprs
lhbergement; Travail en rseau et hbergement Conclusion
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Prambule Travail manant dune demande du Ministre de laction
sociale en rgion wallonne en collaboration avec les Relais sociaux
de Wallonie; Recherche-action dploye autour de 6 terrains diffrents
(Charleroi, La Louvire, Lige, Mons, Namur, Verviers) : permettant
un ancrage local important laissant la place aux disparits entre
les villes (synthses locales disponibles) Ces analyses locales ont
permis llaboration dun rapport rgional, objet de cette prsentation
(Collaboration du Labiso dans le cadre de cette mise en
commun)
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Les sans-abri, un public diversifi Sans-abrisme (sens large
clochardisme ) Public htrogne / diversit des profils sociologiques;
Tendances constates : - Rajeunissement du public ; - Prsence accrue
des sans-papiers; - Problmatiques de sant mentale et/ou dassutudes
(poly-toxicomanie, etc.) - Remarque : le lien sant mentale et
prcarit certains symptmes d inadaptation pourraient tre des formes
dadaptation au contexte particulier de la rue [de litinrance] !
(Snow, cit par Maryse Bresson) - Etc.
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Les sans-abri, un public diversifi Il y a-t-il adquation des
services existants avec les profils rencontrs? Exemple: russir
rinsrer /resocialiser le public poly-(toxicomane), requiert du
temps et de linvestissement. Or, nombre de sans-abri souffrant de
problmes dassutudes sont enferms dans le cycle de lurgence
?(itinrance entre abris de nuit, rue, solidarit primaire, etc.).
Les abris de nuit (institutions de premire ligne) sont-ils les
structures les plus adquates pour casser ce cycle de lurgence?
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Les sans-abri, un public diversifi La carrire des sans-abri?
Importance de la variable temporelle au cur du sans-abrisme :
Plusieurs catgories descriptives : Zone, galre, cloche (Maryse
Bresson); Fragilisation, Routinisation, Sdentarisation (Julien
Damon) Divers mondes ou stades de la marginalit: Parcours rarement
linaires, o senchevtrent des problmatiques multiples.
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Lhbergement, une problmatique imbrique dans le contexte du
logement Constats (rappel ) : Pnurie de logements en amont et en
aval de lhbergement qui touchent les personnes les plus prcarises ;
Freins laccs ou au maintien dans un logement lissue de lhbergement:
Causes essentielles : le cot parfois disproportionn des loyers par
rapport aux ressources financires des personnes prcarises; les
difficults daccs au parc locatif public (procdure, offre
insuffisante, temps dattente, etc.); les arrts dinsalubrit et les
difficults de reloger les personnes prcarises; les problmatiques
lies la constitution de la garantie locative (refus des
propritaires de louer des personnes margeant au CPAS, procdure,
etc.); les immeubles inoccups; les expulsions (entre autres lies
des raisons cites ci-dessus).
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Et aprs lhbergement Quelques constats : - Problmatiques de
laccs au logement (cf. collaboration entre le secteur de
lhbergement et du logement) ; - Une ncessit daccompagnement
(recherche logement, liens avec les propritaires, accompagnement
dans le milieu de vie, etc. ) = lutte contre la rcurrence ! - Des
moyens supplmentaires pour le post-hbergement? - Les alternatives
au logement ? Le logement solidaire - Le co-logement: savoir des
logements grs de manire collective (espaces privatifs et communs)
et encadrs par un service social. - Quid de la pnalisation dune
cohabitation solidaire ? (question de lindividualisation des droits
sociaux)
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Les parcours autour de lhbergement Recherche qui sest axe
principalement sur deux dispositifs dhbergement, les abris de nuit
et les maisons daccueil. Existence de dispositions dcrtales
communes mais htrognit des ralits institutionnelles, entre les
villes wallonnes mais au sein dune mme ville.
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Abris de nuitMaisons daccueil Dure dhbergementVariable, allant
dune nuit plusieurs semaines 9 mois + possibilit de drogation
AccueilInconditionnelConditionnalit variable Temporalit de
lhbergementNocturneNocturne et diurne Participation financireNonOui
Public ciblePersonnes en grandes difficults sociales Rglement
dordre intrieurOui Encadrement par quipe ducative Ouioui
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Linconditionnalit Un concept protiforme pour le secteur des
abris de nuit Obligation dcrtale, mais nuance par larticle 32 qui
permet 4 drogations ce principe 1 lorsque la capacit maximale
dhbergement est atteinte; 2 lorsquil apparat que lhbergement de la
personne est susceptible de mettre en pril la ralisation du projet
dhbergement collectif; 3 lorsquil apparat que la rponse donner aux
problmes rencontrs par la personne ne relve pas de lhbergement dans
un abri de nuit; 4 lorsque la dure maximale dhbergement
ventuellement prvue par labri de nuit est atteinte.
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Sur le terrain, ces possibilits drogatoires sont suffisamment
larges pour mettre mal cette inconditionnalit Difficult daboutir un
consensus au niveau des acteurs institutionnels en charge de
lhbergement A cet gard, notons que les abris de nuit peuvent faire
lobjet de deux conceptions. Pour les uns, il est considr comme le
dernier filet , linconditionnalit est donc ncessaire pour viter que
des personnes sans-abri naient plus que le choix de la rue. Dans ce
cas, linconditionnalit doit donc absolument tre conserve. Pour les
autres, il est un tremplin , permettant la rinsertion par lentre
dans un systme daide sociale, une certaine slectivit est donc de
mise.
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Si ces deux conceptions ont toutes deux un intrt, il semble
important que lensemble des acteurs concerns puissent mener une
rflexion de fond sur le sujet et puissent dvelopper des pratiques
concertes. En effet, les disparits institutionnelles crent un
phnomne d errance contrainte , nfaste pour les personnes
sans-abri.
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Un concept peu appliqu pour le secteur des maisons daccueil
Disparit des pratiques entre les diffrentes institutions puisque
certaines dentre elles adoptent une politique daccueil bas seuil
daccs et dveloppent des accueils durgence de manire ininterrompue
(notamment, pour les structures accueillant des femmes victimes de
violence conjugale) tandis que dautres nacceptent lhbergement que
suite un premier entretien.
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Les critres daccs sont alors variables : dpendant de
linstitution : problmatiques dassutude, de sant mentale, mais aussi
du groupe de personnes hberges au moment de la demande : Importance
de la dynamique de groupe Prise en compte de limpact du programme
dAccompagnement individuel (Obligation dcrtale)
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Loffre dhbergement, une insuffisance de places qui fait dbat Si
certaines villes estiment disposer dun parc suffisant en matire
dhbergement durgence, des manquements se font encore sentir.
Estimer prcisment ce manque reste une tche relativement malaise.
Pour certains oprateurs institutionnels et/ou politiques, la
cration de places supplmentaires risquerait dentraner un appel
dair. Il importe donc que cette augmentation puisse prendre place
dans le cadre dun plan rgional. Notons que depuis la ralisation de
cette tude, certaines villes ont dvelopp des projets visant cette
augmentation.
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Outre le dbat quantitatif, les refus opposs aux personnes
sans-abri par manque de places nous paraissent nfastes plus dun
titre. En effet, ces recherches ont mis en avant la non-
frquentation des structures dhbergement durgence par les personnes
sans-abri en raison dundsenchantement institutionnel ( Ils ne
pourront rien faire pour moi ). Limpossibilit de rpondre des
besoins primaires (dormir dans un lieu scuris, se nourrir, ) risque
de renforcer ce phnomne.
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Ce manque de places ne touche pas non plus toutes les catgories
de personnes sans-abri. Dans les abris de nuit, il concerne
principalement la population majeure masculine mme si la plupart
des structures leur sont rserves ( laccueil des femmes, des couples
et des familles reste marginal dans lensemble du secteur). Dans les
maisons daccueil, il concerne aussi la population majeure
masculine, la plupart des structures tant rserves aux familles et
dans une moindre mesure aux femmes.
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Pour les maisons daccueil, si, localement, de nouvelles places
devraient tre cres, il faudrait aussi paralllement permettre la
sortie de ces structures vers le logement, notamment pour les
familles nombreuses.
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Limpact du rglement dordre intrieur Pour les abris de nuit, mme
sil diffre quelque peu selon les structures, le R.O.I reprend
gnralement des rgles relativement basiques ( interdiction de
violence verbale et physique, non consommation dalcool ou drogue
sur place, respect des horaires, ) visant assurer la scurit des
personnes hberges. Ces rgles sont donc globalement bien acceptes
par les personnes sans-abri et ne constituent gnralement pas un
obstacle la frquentation des services dhbergement durgence. Seule
la question de la pertinence des horaires faisant dbat auprs des
personnes sans-abri
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Notons que ces rgles permettent linstauration dun climat de
scurit au sein des structures, aspect trs apprci des personnes
hberges Un constat qui soppose la plupart des ouvrages thoriques
sur le sujet ( ces derniers traitant gnralement du contexte
franais)
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Dans les maisons daccueil, au contraire, les rgles sont
gnralement plus contraignantes et peuvent constituer un frein la
frquentation de es structures par les personnes sans-abri dans
certains maisons daccueil, un pourcentage important de dpart au
cours de la premire semaine Abandon de la procdure dadmission par
les personnes suite au premier entretien de pr-accueil
Contrairement, aux abris de nuit, cette conditionnalit plus
importante joue par ailleurs plus profondment sur le quotidien des
personnes hberges en incluant la quasi-totalit des domaines de leur
vie ( finance, sant, ducation des enfants, )
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Le passage dune structure lautre Le paysage de lhbergement en
Rgion wallonne est souvent considr comme permettant un parcours
linaire allant de lurgence linsertion Or, sur le terrain, il en est
tout autrement
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Les donnes statistiques montrent notamment une difficult de
passage entre labri de nuit et la maison daccueil Pour expliquer ce
phnomne, lun des arguments mis en avant voquait lincapacit du
public sans-abri hberg en abris de nuit de sadapter au contexte des
maisons daccueil. Or, sur le terrain, on constate que lorsquune mme
institution regroupe la fois un abri de nuit et une maison
daccueil, ce passage fonctionne de manire beaucoup plus efficace et
que les personnes sans-abri peuvent parfaitement sadapter la vie en
maison daccueil
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Ds lors, comment expliquer ce phnomne? Les entretiens mens avec
les personnes sans-abri en rue ont dmontr que ces dernires avaient
parfois une vision trs ngative de la structure maison daccueil,
alors quils ne lavaient jamais frquent ( ils nous prennent tout
notre argent ), impression issue du bouche--oreille avec les pairs
Du ct des travailleurs sociaux, des visions tout aussi strotypes
des personnes sans-abri frquentant les abris de nuit pouvaient
aussi voir le jour Installation dune mconnaissance rciproque
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Par ailleurs, les rgles dadmission en vigueur dans les maisons
daccueil peuvent tre trop strictes pour laisser une place des
personnes aux problmatiques multiples pour lesquelles la mise en
place dun projet daccompagnement individuel peut se rvler
extrmement complexe. Lassouplissement de ce cadre demanderait
nanmoins que les moyens, tant au niveau matriel quau niveau du
personnel encadrant, puissent tre revus la hausse.
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Des recommandations issues de ces constats Des lits projets au
sein des abris de nuit Des lits dessai au sein des maisons
daccueil
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Conclusion Le sans-abrisme et lurgence sociale Pour certains
profils de sans-abri (notamment les cas-limites ), lurgence, le
transitoire ne tend-il pas devenir permanent ? Cf.
Rcurrence/itinrance /cycle de lurgence; Cf. Jeu de ping-pong
(difficult didentifier les acteurs responsables de la prise en
charge ?). Exemple: - les hospitalisations sociales ; - A linverse,
les hbergement palliant les manques dhospitalisation (cf. secteur
des soins psychiatriques); - Difficults du passage entre abris de
nuit et maisons daccueil; - Le renvoi de sans-abri toxicomanes
dinstitutions spcialises en institutions spcialises .
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Conclusion Une collaboration plus serre entre le secteur de
lhbergement et les secteurs priphriques la problmatique du
sans-abrisme (milieu carcral, secteur de la sant, aide la jeunesse,
etc.) serait souhaitable pour faire face ces difficults.
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Conclusion Le sans-abrisme et lurgence sociale * lurgence
sociale est-il le meilleur tremplin vers linsertion? On ne peut
rsister lexpression dun scepticisme (qui nest pas vraiment
original) vis--vis de la notion durgence sociale. Il est pour le
moins trange, dans le secteur social, de parler durgence ou de
grande urgence pour dcrire, caractriser et prendre en charge des
phnomnes rcurrents avec des systmes permanents. (J. Damon)
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Prsentation assure par William Bodson, Chercheur au Relais
social de Verviers et Marjorie Lelubre, Charge de recherche au
Relais social de Charleroi.