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Juillet 2014
Biométhanisation
Evaluation technico-économique de la
micro-biométhanisation à la ferme et de
son cadre réglementaire en Wallonie
Christelle Mignon
Cécile Heneffe
t 081 62 71 92
m 0488 17 21 18
Rapport
Document FARR-Wal | 2
La valeur ajoutée, tant économique qu’environnementale, visée par ValBiom repose essentiellement
sur son positionnement indépendant, sa rigueur scientifique et sur son approche intégrée des filières
de valorisation non-alimentaire de la biomasse.1
Date d’édition 25.08.2014
Version 2.1
Auteur Cécile Heneffe
Comité de relecture 13.08.2014
Convention FARR-Wal
Thématique Biométhanisation
ValBiom asbl
Son objectif : stimuler et accompagner les initiatives de valorisation non alimentaire de la biomasse. Mettre en réseau les compétences et créer des liens entre les acteurs wallons. Experts dans les bioénergies et les produits biobasés, les ingénieurs de ValBiom maîtrisent tous les aspects liés au développement de la biomasse, qu’ils soient technique, économique, environnemental ou législatif. ValBiom joue ainsi un rôle de guichet en conseillant de manière neutre et indépendante les porteurs de projet ainsi que les autorités publiques.
11 ValBiom produit ses meilleurs efforts pour que les informations contenues dans ce document soient le plus actuelles,
complètes et correctes possible. Cependant, ValBiom ne peut en aucun cas être tenu responsable des conséquences qui
découleraient de toute utilisation des informations contenues dans ce document et les inexactitudes éventuelles ne peuvent en
aucun cas donner lieu à un quelconque engagement de sa responsabilité.
Document FARR-Wal | 3
Introduction
Ces dernières années ont vu l’émergence de plusieurs unités de biométhanisation à la
ferme. Quatre unités de moins de 10 kW existent désormais en Région wallonne, et
une soixantaine en Flandre. De plus, plusieurs sociétés développent des solutions de
construction pour ce type d’installation.
Vers une autonomie
L’installation d’une unité de très petite puissance répond à plusieurs objectifs :
atteindre l’autonomie électrique, tout en permettant de produire de la chaleur utilisable
(notamment dans les salles de traite), et en utilisant des matières disponibles (les
effluents d’élevage disponibles sur l’exploitation).
Construire son projet
Installer une unité au sein de l’exploitation nécessite une réflexion. En effet, il semble
important que l’énergie fournie par l’unité soit en adéquation avec les besoins de
l’exploitation agricole. Il faut également choisir la technique de biométhanisation la
plus adéquate avec les intrants dont on dispose. Et il faut s’assurer de la rentabilité du
projet afin d’assurer la pérennité de l’exploitation.
Législation et aides
Plusieurs évolutions législatives ont eu lieu ces derniers mois. Tout d’abord, une
nouvelle rubrique du permis d’environnement a vu le jour (la rubrique 40.40.10), qui
permet aux unités dont les intrants proviennent de l’exploitation agricole et dont le
digestat reste sur les terres de l’exploitation, d’avoir accès à une classe 3. Cette
dernière nécessite simplement une déclaration à la commune, au lieu d’un permis
(dans le cas d’une classe 1 ou 2).
D’autre part, certains dossiers relatifs au soutien pour les porteurs de projet ont
évolué : les aides ISA, et la question des certificats verts. Cependant, les conclusions
définitives ne sont pas encore connues à ce jour. ValBiom suit attentivement ces
dossiers.
Installer une unité de biométhanisation à la ferme peut donc s’avérer intéressant et
rentable. Néanmoins, il est important d’en analyser la pertinence avant de se lancer.
Document FARR-Wal | 4
1 | BIOMÉTHANISATION ........................................................................................ 7
1.1 Principe général 7
1.2 Technologies 8
Matières entrantes 8
Schéma de principe d’une unité de biométhanisation 8
Technologies de digestion 9
1.3 Montage de projet 10
2 | CONTEXTE LÉGISLATIF ................................................................................. 11
2.1 Permis d’urbanisme et d’environnement 11
2.2 Aides à l’investissement 12
Aides UDE 12
Aides ISA 12
2.3 Production d’électricité verte 12
Aide à la production 12
Producteur d’énergie ou auto-consommateur ? 13
3 | OFFRE DES DIFFÉRENTES TECHNOLOGIES DE MICRO-
BIOMÉTHANISATION EN WALLONIE (NON EXHAUSTIF) .................................... 14
3.1 Systèmes en voie liquide (filtre anaérobie, cuve, poche, etc.) 14
Biolectric 14
Agrofutur 14
Anatis 15
Enersol 15
EnergX 16
3.2 Système en voie sèche (container, silo, etc.) 17
Erigène 17
ARIA Energies 17
3.3 Système mixte, combinant la voie sèche et la voie liquide 18
Biomass solutions / PSPc 18
3.4 Tableau comparatif des différents systèmes 19
Document FARR-Wal | 5
4 | EVALUATION ÉCONOMIQUE ......................................................................... 21
4.1 Démarche 21
4.2 Hypothèses fixes 22
Hypothèses techniques 22
Hypothèses financières 23
Comptabiliser la main d’œuvre ? 24
4.3 Paramètres variables 25
Montant d’investissement 25
Taux d'aides à l'investissement 25
Taux d’octroi des certificats verts et chaleur valorisée 25
4.4 Exemple de calcul de rentabilité 27
4.5 Analyse de l’influence des paramètres variables 29
Impact du montant d’investissement 29
Importance de la valorisation de la chaleur 31
Favoriser les aides à la production ou à l’investissement ? 33
5 | CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS ................................................... 35
6 | ANNEXE ........................................................................................................... 36
Document FARR-Wal | 6
Glossaire des abréviations
rendement
CV certificat vert
GE grande entreprise
ISA investissement dans le secteur agricole
kWél kilowatt électrique
kWth kilowatt thermique
MS matière sèche
MWél mégawatt électrique
MWhél mégawatt heure électrique
MWhth mégawatt heure thermique
PME petite et moyenne entreprise
T tonne
τ taux d’économie de CO2, conditionnant le taux d’octroi de certificats verts
TCV taux d’octroi des certificats verts
UDE utilisation durable de l’énergie
UGB unité gros bétails
Document FARR-Wal | 7
2 | Biométhanisation
2.1 Principe général
La biométhanisation est un processus de fermentation similaire à celui ayant lieu dans le rumen d’une
vache. Les matières entrant dans le digesteur (cuve où a lieu la fermentation) subissent une
dégradation biologique réalisée par des micro-organismes (bactéries et archea). Cette fermentation se
déroule en absence d’oxygène (anaérobiose) et à température constante (par exemple, environ
37 °C). Ce processus est exploité dans des installations de biométhanisation.
Au cours de la décomposition des matières, une production de gaz est observée. Ce dernier, appelé
biogaz, est essentiellement composé de méthane (CH4) et de gaz carbonique (CO2). De nombreuses
valorisations existent pour le biogaz. Il peut :
> Produire de la chaleur ou de la vapeur par combustion dans une chaudière.
> Produire de l’électricité, par combustion dans un moteur ou une turbine, qui actionne un
alternateur.
> Produire de l’électricité et de la chaleur, par combustion dans un moteur ou une turbine, qui
actionne un alternateur, et dont la chaleur émise est récupérée : on parlera de cogénération.
> Être utilisé comme biocarburant, après purification du biogaz en biométhane (CH4, semblable
au gaz naturel) et compression.
> Être injecté dans le réseau de gaz naturel, après purification en biométhane et compression.
Le second produit de la biométhanisation est appelé « digestat ». Il s’agit du résidu de la
décomposition des matières organiques utilisées, et représente entre 80 et 90 % de la masse des
matières entrantes Tous les nutriments présents dans les matières entrantes y sont toujours présents.
En particulier, l’azote présent dans le digestat est plus facilement assimilable par les plantes que celui
des effluents d’élevage brut, comme le lisier ou le fumier. Les nutriments et les matières organiques
résiduelles (matières humiques) donnent une grande valeur agronomique au digestat, qui peut être
épandu sur les terres agricoles comme amendement et fertilisant. Ainsi, la biométhanisation contribue
au recyclage des résidus, à réduire les besoins en engrais et à protéger l’environnement.
Organisation typique d’une installation de biométhanisation. (Source : Agricométhane)
Document FARR-Wal | 8
Par rapport à d’autres technologies de production d’énergie renouvelable, la biométhanisation a la
particularité d’être beaucoup plus complexe:
> Les ressources sont très diversifiées (résidus et coproduits agricoles et agro-industriels,
fraction organique des déchets ménagers, cultures dédiées,...).
> Le processus est biologique, réalisé par des micro-organismes, et doit être suivi au jour le jour.
Il ne démarre pas et ne s'arrête pas par simple action sur un interrupteur.
> Les deux produits, à savoir le biogaz et le digestat (matières humiques résiduelles), doivent
être valorisé au mieux.
2.2 Technologies
Dans ce document, nous parlons de « micro-biométhanisation », c’est-à-dire de biométhanisation de
petite taille. En Wallonie, on parle de micro-biométhanisation lorsque la puissance du moteur de
cogénération est inférieure à 10 kW électrique (kWél).
Matières entrantes
En biométhanisation, toutes les matières organiques peuvent être valorisées, exception faite des
matières fortement ligneuses, telles que le bois. Dans le cas de la micro-biométhanisation telle que
définie par la Wallonie, les unités ne peuvent être alimentées que par des ressources en biomasse
issues de l’exploitation agricole (effluents d’élevage, résidus de cultures, etc.).
Les matières entrantes se distinguent en fonction de leur taux de matière sèche (MS), ce qui a des
conséquences sur le choix des technologies à mettre en œuvre :
> les matières liquides (généralement un taux de MS < à 10 %) : lisiers, eaux blanches de
laiterie, etc. ;
> les matières solides liquéfiables endéans quelques jours de digestion (généralement avec un
taux de MS compris entre 10 et 40 %) : ce sont des matières comme les fanes de carotte ou
de betterave, ou certains fumiers peu pailleux, qui se liquéfient ;
> les matières solides qui conservent une consistance solide ou fibreuse au cours de la digestion
(avec parfois un taux de MS > 40 %) : fumiers très pailleux, paille, etc.
Schéma de principe d’une unité de biométhanisation
Intrants Digestion
anaérobie
Biogaz Cogénération
Électricité
Chaleur
Digestat
Document FARR-Wal | 9
Technologies de digestion
Il existe plusieurs technologies de biométhanisation en fonction des caractéristiques de la/des
matière(s) première(s), ainsi que de la quantité de matières disponibles.
Pour les matières liquides
La digestion sur lit fixe est une technique où la matière première (contenant peu de particules ou de
fibres) percole à travers un support poreux sur lequel sont fixés les microorganismes (filtre, grille,
support en nid d’abeilles, etc.). La matière digérée est ensuite évacuée soit dans un réservoir de
stockage, soit dans un post-digesteur. Le réservoir ou le post-digesteur peuvent être soit une cuve
rigide ou une poche souple.
La poche de digestion est une poche en matière synthétique souple où la matière introduite est
fermentée par les micro-organismes libres en suspension. Le biogaz peut être stocké temporairement
dans la poche en attendant d’être valorisé, et le digestat est évacué régulièrement vers une cuve de
stockage.
Pour les matières solides liquéfiables (et les matières liquides)
La cuve horizontale ou verticale fonctionne sur le même principe que la poche de digestion
(fermentation en suspension). La cuve rigide permet d'implémenter un système d'agitation, qui permet
d’accepter des substrats avec des taux de matière sèche plus élevés, mais restant néanmoins semi-
liquides (pompables).
Si la cuve est mélangée en continu, on parlera d’un digesteur infiniment mélangé. Cette technologie
est la plus utilisée pour les grandes installations en Wallonie. Le biogaz est stocké soit dans la cuve
(grâce à la bâche), soit dans un gazomètre (dispositif permettant de stocker du gaz).
Pour les matières solides sèches : la voie sèche
Le digesteur se présente sous forme d’un container, d’un silo ou d’un garage. Le digesteur est rempli
avec les substrats solides à l’aide d’un engin agricole et refermé hermétiquement. Les matières y sont
laissées en tas durant tout le processus de décomposition et aspergées de jus de fermentation. Ce
dernier est récupéré sous le tas, pompé, chauffé et ré-aspergé sur les matières en décomposition, afin
de les inoculer et les maintenir humides. Une fois les matières épuisées (c’est-à-dire ne produisant
plus suffisamment de biogaz), le digesteur est ouvert et le digestat est retiré de la cuve à l’aide d’un
engin agricole. Ce digestat est plutôt solide, et le temps de séjour dans le réservoir est généralement
de l'ordre de 2 mois. Le biogaz est stocké dans un gazomètre, à proximité des cuves. On installe
généralement plusieurs digesteurs en parallèle, qui sont remplis avec un déphasage dans le temps
permettant une production globale de biogaz relativement constante.
Document FARR-Wal | 10
2.3 Montage de projet
Le montage d’un projet de biométhanisation requiert une approche spécifique. Il est important de
cerner les besoins en énergie (électriques et/ou thermiques) de l’exploitation concernée, et d’évaluer
des ressources disponibles (intrants). Les points d’attention sont :
> La biométhanisation demande à l’exploitant de l’installation d’être disponible pour alimenter le
digesteur et suivre quotidiennement un certain nombre de paramètres témoignant de la bonne
santé du digesteur. Certaines sociétés ont bien compris cette notion et proposent à leurs
clients des contrats de gestion (les métiers d’agriculteur ou d’industriel et de producteur
d’énergie ne sont pas les mêmes).
> Pour monter un projet de biométhanisation, il est essentiel de se pencher sur les valorisations
possibles de la chaleur et de l’électricité qui seront produites. Sans un taux de valorisation
élevé de l’énergie produite, peu de projets sont économiquement rentables. La valorisation de
la chaleur, de l’électricité et aussi du digestat doit être évaluée dès la première phase de
l’étude d’un projet.
> A l’heure actuelle, l'azote présent dans le digestat est toujours considéré comme de l’azote
organique, malgré sa minéralisation partielle. Il faut donc le comptabiliser comme celui d'un
lisier ou d'un fumier dans le calcul du taux de liaison au sol.
> Implanter une unité de micro-biométhanisation demande du temps au niveau administratif dès
le début et tout au long de la vie du projet.
Document FARR-Wal | 11
3 | Contexte législatif
3.1 Permis d’urbanisme et d’environnement
En Wallonie, toute installation de biométhanisation nécessite l’obtention d’un permis d’environnement
pour pouvoir être construite et exploitée. En fonction de l'impact environnemental potentiel, elle sera
de classe 1 pour les activités ayant le plus d'impact sur la santé et l'environnement, classe 3 pour les
activités ayant le moins d'impacts, classe 2 pour les activités intermédiaires. Un permis
d'environnement est requis pour les installations de classe 1 et 2, tandis que les installations de classe
3 ne nécessitent qu'une déclaration.
Lorsque le projet visé requiert un permis d'urbanisme (pour la construction ou la transformation d'un
bâtiment, des modifications paysagères, la création d'un dépôt, la pose d'une enseigne), le permis
d'environnement intègre ces demandes spécifiques et devient un permis unique.
Les permis d'environnement de classe 1 et 2 ont une validité de 20 ans maximum. Les déclarations de
classe 3 sont valables 10 ans maximum.
Un arrêté du Gouvernement wallon du 24 avril 20142 a modifié récemment les classes de permis.
Deux rubriques du permis d’environnement concernent la biométhanisation en fonction de la nature
des substrats et de la capacité de digestion de l’installation, à savoir la 90.23.15, pour les biomatières
constituant un déchet, et la 40.40.10, pour les biomatières ne constituant pas un déchet.
Les tonnages exprimés ci-dessous concernent la capacité, en tonne, de biomatières dans le ou les
digesteurs.
Biométhanisation à partir de biomatières ne constituant pas un déchet
40.40.10.01 : classe 3 si < 15 T/jour
40.40.10.02 : classe 2 si entre 15 et 500 T/jour
40.40.10.03 : classe 1 si > 500 T/jour
Biométhanisation à partir de biomatières constituant un déchet
90.23.15.01 : Classe 2 si < 500 T/jour
90.23.15.02 : Classe 1 si > 500 T/jour
2 24 avril 2014 - Arrêté du Gouvernement wallon modifiant l'arrêté du Gouvernement wallon du 4 juillet 2002 arrêtant la liste des projets soumis à étude d'incidences et des installations et activités classées.
Document FARR-Wal | 12
Dans le cadre des installations de micro-biométhanisation, dans le cas où les intrants proviennent de
l’exploitation agricole et que le digestat est épandu sur les terres de l’exploitation, les installations
seraient dans la rubrique 40.40.10, et pourraient être en classe 3, ce qui nécessite uniquement une
déclaration.
Remarque : dans le cas de la rubrique 90.23.15, des conditions sectorielles sont d’application3.
3.2 Aides à l’investissement
Les aides à l’investissement comprennent les aides UDE dans le cas des entreprises, et les ISA pour
le secteur agricole.
Aides UDE
Les aides UDE sont d’application pour une unité de biométhanisation dont la puissance électrique est
supérieure à 10 kWél. Les aides varient de 9 % à 27,5 % selon la puissance, le type d’entreprise et sa
localisation. Plus d’informations sur : http://www.wallonie.be/fr/formulaire/detail/1952.
Aides ISA
Les aides ISA sont liées à la Politique Agricole Commune (PAC) de l’Europe. Etant donné que celle-ci
a été récemment revue pour la période 2014-2019, les mesures liées au deuxième pilier n’ont pas
encore été traduites dans la politique régionale à l’heure d’écrire ce document4. Dans les mesures
transitoires, l’aide s’élève à 20 % pour un montant maximum d’investissement de 100 000 €.
3.3 Production d’électricité verte
Aide à la production
La production d’électricité verte est soutenue via le système des certificats verts. Le système prévoit
l’octroi d’un certificat vert lors de la production d’un MWhél d’électricité à partir d’une source d’énergie
renouvelable. De plus, dans le cas de la cogénération, c’est-à-dire de la production de chaleur en
même temps que celle d’électricité, il est également possible d’obtenir des certificats verts en fonction
de la réduction des émissions de CO2 permise par la valorisation de la chaleur. Cependant, les
émissions de CO2 dues à la production des intrants et au transport de ceux-ci sont prises en compte,
faisant diminuer le nombre de certificats verts octroyés. En pratique, le taux d’octroi des certificats
verts varie environ entre 1 et 1,5 certificats verts par MWh d’électricité.
3 24 avril 2014 - Arrêté du Gouvernement wallon déterminant les conditions sectorielles relatives aux installations de biométhanisation visées par la rubrique 90.23.15 et modifiant l’arrêté du Gouvernement wallon du 4 juillet 2002 relatif à la procédure et à diverses mesures d’exécution du décret du 11 mars 1999 relatif au permis d’environnement.
4 Juin 2014.
Document FARR-Wal | 13
La CWaPE, régulateur du marché des certificats verts, donne accès à un calculateur permettant
d’estimer le nombre de certificats verts que l’on peut obtenir en fonction des intrants, des rendements
du moteur de cogénération, de l’autoconsommation par le procédé, de la quantité de chaleur utilisée
(http://www.cwape.be/?dir=3.2.06).
Le taux d’octroi est en cours de révision. ValBiom suit ce dossier.
Depuis le 1er
juillet 2014, il est nécessaire de réserver les certificats verts. Pour toute
information supplémentaire, contactez ValBiom ou visitez le site http://energie.wallonie.be.
Producteur d’énergie ou auto-consommateur ?
Le mode de comptage de l’électricité produite sera différent selon la taille de l’unité. En effet, si la
puissance de cogénération est inférieure à 10 kWél et que l’unité est raccordée au réseau électrique, le
système des compensations est alors d’application. Ce système consiste à pouvoir déduire de sa
consommation sur une période donnée l’énergie injectée sur le réseau durant la même période, même
si la consommation et l’injection ont été effectuées à des moments différents. La compensation revient
donc à utiliser le réseau comme « un réservoir » dans lequel l’électricité est injectée ou prélevée tour à
tour ; le bilan est effectué par période de facturation. (Source : www.cwape.be).
En bref, le compteur du porteur de projet pourra tourner à l’envers lorsqu’il injecte de l’électricité sur le
réseau de la même manière que pour les propriétaires de panneaux photovoltaïques.
Attention, si la production est supérieure à la consommation, l’électricité supplémentaire produite est
injectée gratuitement dans le réseau.
Le système de compensation ne s’applique pas si la puissance est supérieure à 10 kWél. Le porteur
de projet est alors considéré comme un producteur d’énergie. Il doit ainsi disposer d’un compteur
séparé pour la production de son électricité verte.
Document FARR-Wal | 14
4 | Offre des différentes technologies de micro-biométhanisation en Wallonie (non exhaustif)
Aucune limite de puissance n’est strictement citée dans la littérature pour définir la micro-
biométhanisation. La micro-biométhanisation est ici considérée comme étant une petite unité de
biométhanisation ne dépassant pas une puissance de 30 kWél. Le cas envisagé est que l’unité est
installée sur le site de l’exploitation agricole, afin d’utiliser des matières organiques provenant de la
ferme.
Les solutions et informations proposées ci-dessous sont celles connues de ValBiom au moment de
rédiger le présent document. Les fournisseurs de technologies qui ne seraient pas repris, ou dont les
informations ont changés, sont invités prendre contact avec ValBiom pour mettre à jour cette liste.
4.1 Systèmes en voie liquide (filtre anaérobie, cuve, poche, etc.)
Biolectric
Lancée en 2010, Biolectric, basée à Temse, commercialise un système de méthanisation à la ferme
dans une poche (9,7 kWél) ou une cuve verticale (20 et 30 kWél). Il est important de souligner que
seules les matières liquides peuvent entrer dans cette poche/cuve de méthanisation. Leur système est
accessible aux exploitations agricoles produisant entre 6 et 16 m³ de lisier par jour soit une ferme de
minimum 80 UGB.
Renseignements : www.biolectric.be
Expérience : 3 sites sont en fonctionnement en Wallonie, et une cinquantaine en Flandre.
Agrofutur
La société Agrofutur, basée à Gosselies, a été créée en novembre
2006. Elle commercialise notamment un digesteur filtre anaérobie
développé par le Centre des Technologies Agronomiques de Strée
(CTA). Leur unité s’oriente donc majoritairement vers le traitement
du lisier ou/et de matières liquéfiables (système en deux étapes –
hydrolyse, puis méthanisation - déjà testé au CTA). Les matières
entrantes doivent avoir un taux de matière sèche inférieur à 10 %.
Unité de biométhanisation Biolectric de 10 kWe à la ferme Devos (Framont).
Container du filtre anaérobie d’Agrofutur.
Document FARR-Wal | 15
Le filtre a une taille minimale de 10 m³ soit au moins 100 bovins (min. 5 à 10 m³ lisier par jour) ou
quelques bovins et d’autres déchets liquides ou liquéfiables après bac d'hydrolyse.
Cependant, Agrofutur ne vend pas de système complet de micro-biométhanisation mais uniquement le
filtre anaérobie. Différentes sociétés (équipementiers) complètent l’offre d’Agrofutur.
Renseignements : www.agrofutur.eu
Expérience : un filtre fonctionne depuis plusieurs années au CTA de Strée, et 3 installations en Chine
et en France.
Anatis
Anatis est un ensemblier industriel basé à Charleroi. Son but est d’offrir des installations standardisées
quelle que soit la puissance (de 5 kWél à 1 MWél). Pour les petites puissances (5 à 50 kWél), elle
propose deux technologies. La première se base sur le digesteur en phase liquide « filtre anaérobie »
développé par le CTA, auquel une poche (post-digestion) est ajoutée. La deuxième est de type
infiniment mélangé, en une seule cuve, et alimentée via une trémie.
Pour les plus grosses puissances, ils utilisent la technique classique, infiniment mélangé.
Poche de post-digestion en géomembrane installée en démonstration au CTA.
Renseignements : www.anatis.be
Expérience : une dizaine d’étude en cours.
Enersol
Le bureau d’étude Enersol, basé à Battice, a été fondé en 2005 et s’est progressivement diversifié
depuis 2007 pour étendre son offre à des solutions photovoltaïques, des systèmes de cogénération,
de la maîtrise énergétique pour le compte des PME et des agriculteurs. Enersol s’implique également
dans la biométhanisation locale en mettant en place un groupe de travail régional afin de lister les
sites agricoles « biométhanisables» sur le plateau du Pays de Herve.
Elle offre un système de micro-biométhanisation basé sur la technologie du filtre anaérobie d’Agrofutur
et d’une poche de post-digestion. La gamme de puissance visée va de 5 kWél à maximum 20 kWél, ce
qui correspond à un maximum de 10 m³ de lisier par jour.
Renseignements : www.enersolutions.be
Document FARR-Wal | 16
EnergX
EnergX regroupe différentes sociétés afin de créer une micro-unité de biométhanisation innovante.
Les sociétés sont :
xFIVE est un jeune bureau d’ingénierie et de conseil en conception inventive (2011) basé à
Ellezelles.
Ménart propose des solutions de recyclage, ainsi que les équipements nécessaires pour le
traitement des déchets organiques.
Socabel est spécialisé dans les câbles électriques.
CogenGreen fabrique des unités de micro-cogénération (marques : KW Energietechnik et
SOKRATHERM) et aide les installateurs à intégrer des unités à l’huile végétale, au gaz et
mazout.
iol Strategic Design est une agence de design industriel et de développement de nouveaux
produits.
Actuellement, ces sociétés collaborent afin d’élaborer un système de micro-biométhanisation de petite
puissance, en assemblant différentes techniques existantes. Leur but est de créer une unité simple et
robuste.
Plus d’infos sur : www.menart.be
Expérience : prototype en cours de construction.
Document FARR-Wal | 17
4.2 Système en voie sèche (container, silo, etc.)
Les informations présentées ci-dessous ont en partie été collectées par Marc Wauthelet dans le cadre
du projet Ruraland ; ValBiom fait partie du comité de suivi de ce projet.
Erigène
La société Erigène, basée à Beauvais, commercialise depuis février 2011, un système de
méthanisation compact et modulaire, baptisé ERibox. Il se compose de digesteurs mobiles
(containers) associés à un module de commande. En fonction de la quantité et du pouvoir
méthanogène des intrants, une unité se compose généralement de 4 à 15 modules. Le couvercle du
digesteur se soulève à la fourche. La porte arrière s'ouvre pour vider le digestat. Les exploitations
moyennes (50 à 150 UGB) sur fumier peuvent ainsi avoir accès à la méthanisation en phase sèche.
Container ERibox : un module (à gauche) ; ouverture d’un module (au centre) ; chargement d’un module (à droite).
Renseignements : www.erigene.com
Expérience : une unité en France.
ARIA Energies
ARIA Energies est une société française basée à Toulouse et en basse Normandie. Elle dispose de
deux modèles en biométhanisation sèche. Le premier consiste en plusieurs fosses bateau réalisées
en blocs Stepoc avec couverture en bâche (maximum 70 kWél). Le second est constitué de silos hors
sol recouverts par une bâche. Ils peuvent également installer le système à partir d’un digesteur
cylindrique ou lorsque les intrants ont un taux de matière sèche (MS) plus faible et que la taille du
projet est plus importante.
Illustration du GAEC du Bois Joly : Quatre digesteurs fosse bateau (à gauche) ; Chargement et déchargement des fosses (à droite).
Renseignements : www.aria-enr.fr
Expérience : une vingtaine d’unités en France.
Document FARR-Wal | 18
4.3 Système mixte, combinant la voie sèche et la voie liquide
Biomass solutions / PSPc
BioMass Solutions, basé à Glons, est actif dans l’engineering électromécanique et la construction de
machines dans le domaine des énergies renouvelables, de la valorisation de la biomasse (aquatique
et terrestre), des combustibles alternatifs et des matériaux bio-sourcés. Son activité clé sur porte
couvre la définition du besoin et l’étude de solutions technico-économiques jusqu'à la fabrication de
machines, leur mise en service et leur entretien. PsPC est un bureau d’étude implanté à Spontin
depuis 2001.
BioMass Solutions et PsPC développent depuis peu leur propre système de biométhanisation. En
effet, ils combinent à la fois la technologie en phase sèche à celle en phase liquide. Pour ce faire, un
séparateur de phase est placé en amont de l’unité de biométhanisation. La phase solide est traitée via
un système container type EriBox, alors que la phase liquide sera injectée dans un filtre anaérobie
(Agrofutur) puis dans une poche de post-digestion. Pour des puissances en dessous de 100 kWél, il
propose une solution « Pandora » basée sur une chaudière vapeur, un moteur vapeur et des
échangeurs.
Renseignements : www.biomass-solutions.be
Expérience : PSPc a plusieurs années d’expérience dans le domaine de la biométhanisation en tant
que bureau d’étude et Biomass solutions dans le compostage.
Document FARR-Wal | 19
4.4 Tableau comparatif des différents systèmes
Synthèse des systèmes de micro-biométhanisation accessibles en Wallonie ou régions limitrophes. Valeurs annoncées par les fournisseurs.
Société Types de matières
Types d'installations
Technologies Cogénération
Auto-consommation par le process
Digesteur
Mat
ière
s liq
uid
es
Mat
ière
s liq
uéf
iab
les
Mat
ière
s sè
ches
Lit
fixe
5
Po
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de
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le
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con
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silo
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t th
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(%)
Pu
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pro
po
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(k k
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l)
Pu
issa
nce
th
erm
iqu
e
(kW
th)
Elec
triq
ue
(%)
Ther
miq
ue
(%)
Taille Temps de
séjour
Quantité minimale d'intrants
Agrofutur SA
X Fournit uniquement le lit fixe (filtre anaérobie Agrofutur) en container.
X* - - - - - - - - - -
Anatis X X X Lit fixe, puis poche de post-digestion. Infiniment mélangé.
X* X Anatis 37 47 10 13 5 5 à 50 30 m³ (filtre), 140 m³ (poche)
3 jours (filtre), 21 jours (poche)
6,5 m³ de lisier de vaches laitières par jour
ARIA Energies
X X X Cuve de digestion horizontale (piston) ou infiniment mélangé. Silos couverts, en batch.
X X Man 30 55 30 55 20-25 % de l'énergie totale
50
4*485 m³ = 1940 m³
2 mois 1 800 t fumier par an
5 Si * : filtre anaérobie d'Agrofutur.
Document FARR-Wal | 20
Société Types de matières
Types d'installations
Technologies Cogénération
Auto-consommation par le process
Digesteur
Mat
ière
s liq
uid
es
Mat
ière
s
liqu
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ble
s
Mat
ière
s sè
ches
Lit
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6
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Cu
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Vo
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e -
silo
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t él
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e (%
)
Ren
dem
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t
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(%)
Pu
issa
nce
pro
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(k k
Wé
l)
Pu
issa
nce
ther
miq
ue
(kW
th)
Elec
triq
ue
(%)
Ther
miq
ue
(%)
Taille Temps de
séjour
Quantité minimale d'intrants
Biolectric X Poche de digestion.
X X Kubota 21 73 9,7 34 16 50 300 m³ 40 jours 5 à 8 m³ de lisier de vaches laitière par jour
Biomass solutions et PSPc (et Erigène)
X X X Séparateur de phase, puis lit fixe, en parallèle avec des containers Eribox.
X* X X Système Pandora
21 61 10 29 23 13 Voie liquide : 9 m³ (filtre) et 60 m³ (poche) ; Voie solide : 3 * 30 m³
Voie liquide : 3 jours (filtre), 21 jours (poche) ; Voie solide : 4 à 8 semaines
5 m³ de biomasse/jour
EnergX X X (X) Cuve de prédigestion, séparation de phase, lit fixe.
X* (X) Enercogen 25 60 8 20 40 60 30 m³ (prédigestion), 9 m³ (filtre), 40 m³ (poche)
30 jours (filtre + poche)
1 tonne/jour
Erigène et Yanmar
X X X Séparateur de phase, puis containers Eribox, en parallèle d'un lit fixe
X* X X Yanmar 33 51 25 40 20-25 % de l'énergie totale
5*30 m³ = 150 m³
1 mois 1 500 tonnes de fumier/an
Qays sprl X X Digesteur piston X - - - - - - - - - -
6 Si * : filtre anaérobie d'Agrofutur.
Document FARR-Wal | 21
5 | Evaluation économique
L’objectif de cette évaluation économique est d'estimer la rentabilité d’une unité de micro-
biométhanisation à la ferme, sur base d’un modèle simple. Il est à noter que de nombreuses
hypothèses doivent être prises.
Chaque exploitation étant différente au niveau de son implantation, des équipements existants (fosse,
espace de stockage, système électrique et thermique, etc.), ainsi qu’au niveau des intrants, le
raisonnement décrit ci-dessous doit être adapté au cas par cas, et les conclusions ne peuvent être
appliquées telles-quelles.
5.1 Démarche
La rentabilité économique de l’investissement a été évaluée à l’aide de trois indicateurs : la Valeur
Actualisée Nette (VAN), le Taux de Rentabilité Interne (TRI) et le temps de retour sur investissement7.
La VAN (Valeur Actualisée Nette) est calculée comme suit :
∑
où t est le taux d’actualisation choisi,
et n est le nombre d’années sur lesquels le calcul de la VAN (et des autres paramètres) est réalisé.
Le choix a été fait de prendre une durée de 15 ans. Il s’agit de la durée d’amortissement du gros
œuvre, et de la période pendant laquelle les certificats verts sont octroyés.
Le cash-flow correspond au résultat après impôt + les amortissements – les subsides.
Le TRI est la valeur de t pour que la VAN soit annulée après n années (soit dans ce cas-ci, 15 ans).
Une fonction Excel permet de le calculer (fonction TRI).
Le temps de retour sur investissement est calculé de la manière suivante :
Temps de retour sur investissement = EBE / investissement net de subsides
Avec : Excédent brut d’exploitation (EBE) = chiffre d’affaire – charges
= économies d’électricité et de chaleur + certificats
verts – main d’œuvre – maintenance – assurance –
intérêts
Un projet est considéré comme rentable lorsque la VAN est positive, lorsque le TRI est supérieur à un
pourcentage fixé (ici 6 %), ou encore lorsque le temps de retour sur investissement est court. Ces
paramètres permettent de comparer les projets entre eux.
7 Un exemple est présenté au point 4.4.
Document FARR-Wal | 22
La sensibilité de la rentabilité des projets a été analysée via ces trois indicateurs, tout en fixant
différentes hypothèses techniques et financières (cf. 4.2 Hypothèses fixes) et en faisant varier d’autres
paramètres : le montant de l’investissement de départ, les aides à l’investissement, les aides à la
production (les certificats verts) et le taux de valorisation de la chaleur (cf. 4.3 Paramètres variables).
5.2 Hypothèses fixes
L'évaluation de la rentabilité des projets a nécessité une série d'hypothèses. Elles sont synthétisées
dans le tableau ci-dessous, et sont expliquées dans les paragraphes qui suivent.
Hypothèses techniques
Paramètres Valeur
Paramètres techniques
Biogaz
Pouvoir calorifique du méthane (CH4) 10 kWh/m³ de CH4
Quantité de méthane produite 23 700 m³/an, soit 2,7 m³/h
Energie primaire disponible 237 MWhprimaire/an
Proportion de méthane dans le biogaz 55 %
Quantité de biogaz produit 43 090 m³/an, soit 4,9 m³/h
Moteur de cogénération
Puissance électrique 9,5 kWél
Rendement électrique 30 %
Puissance thermique 15,8 kWth
Rendement thermique 50 %
Temps de fonctionnement 7 500 h/an
Durée de vie du moteur 7 ans
Autoconsommation par l’unité de biométhanisation
En électricité (pourcentage de l’électricité produite) 5 %
En chaleur (pourcentage de la chaleur produite) 50 %
Énergie valorisable
Énergie électrique valorisable et valorisée 67 MWhél
Énergie thermique valorisable 59 MWhth
Biogaz
Le biogaz est composé de CO2 et CH4. Seule la combustion du CH4 apporte de l’énergie dans le
moteur de cogénération. Il est important de connaître la quantité de biogaz produite pour le
dimensionnement du stockage du biogaz, tandis que la quantité de méthane produit permet de savoir
quelle énergie est disponible.
Production d’énergie
A partir de l’énergie brute disponible dans le biogaz, il est possible, en fonction des rendements, de
déterminer la production d’électricité et de chaleur.
Document FARR-Wal | 23
On pose l’hypothèse que l’entièreté de l’électricité produite sera entièrement consommée par
l’exploitation agricole. La quantité de chaleur valorisée est un des paramètres étudiés.
Hypothèses financières
Paramètres Valeur
Paramètres économiques
Investissements
Apport en fonds propres 0 %
Taux d’intérêt annuel 5 %
Taux d’intérêt annuel du crédit-pont 7 %
Part du moteur de cogénération dans l’investissement 25 %
Amortissements
Installation sauf moteur 15 ans
Moteur de cogénération 7 ans
Mode de calcul Annuités constantes
Intérêt sur les sommes restant
dues
Indexation et actualisation
Taux d’indexation annuel 1%
Taux d’actualisation annuel 6 % (taux d’intérêt de 5 % +
prime de risque 1 %)
Impôts
Taux d’imposition du bénéfice 33,99 %
Energie primaire
100 %
237 MWh/an
Production électrique brute
e = 30 %
71 MWh/an
Energie électrique valorisable
95 % de l’énergie électrique
67 MWh/an
Auto-consommation
5 % de l’énergie électrique
4 MWh/an
Production thermique brute
th = 50 %
118 MWh/an
Energie thermique valorisable
50 % de l’énergie thermique
59 MWh/an
Auto-consommation
50 % de l’énergie thermique
59 MWh/an
Pertes
20 %
48 MWh/an
Document FARR-Wal | 24
Charges
Assurance annuelle 0,6 % de l’investissement
Maintenance annuelle 3 % de l’investissement
Main d’œuvre ½ h/jour à 25 €/h
Revenus
Prix de l’électricité épargnée 190 €/MWh
Prix de la chaleur épargnée 85 €/MWh
Prix du certificat vert 65 €
Investissements
Il est considéré que l’agriculteur fait un emprunt sur l’entièreté de l’investissement.
Impôts
L’impôt sur le bénéfice est de 33,99 %. Il s’agit du taux appliqué pour les sociétés. Dans certains cas,
ce taux sera d’application pour les sociétés agricoles. Dans d’autres, suivant les situations, le taux
peut être plus bas.
Charges
Les intrants sont disponibles sur l’exploitation agricole et sont épandus sur les terres de l’exploitation.
Ils ne sont pas monétisés dans les simulations présentées ci-dessous.
Revenus
Le prix de l’électricité épargnée est de 190 €/MWh (selon le prix du marché), tandis que le prix de la
chaleur épargnée est de 85 €/MWh (selon le prix du mazout).
Comptabiliser la main d’œuvre ?
Dans l’analyse ci-dessous, le temps que l’agriculteur passe à s’occuper de l’unité de biométhanisation
a été pris en compte. En se basant sur le retour d’expérience, il faut compter environ ½ h par jour. La
plupart du temps, il s’agit d’un contrôle de 5 à 10 minutes. Mais dans certains cas, par exemple
lorsqu’une pompe est bouchée, il faut parfois compter 1 à 2 heures d’intervention, voire plus.
A raison de 25 €/h, ce travail représente 4 500 € par an.
Il est certain qu’il est plus avantageux de ne pas le comptabiliser dans un business plan, car de ce fait,
la rentabilité est plus rapidement atteinte. Cependant, au vu du montant, il semble primordial d’en tenir
compte.
Document FARR-Wal | 25
5.3 Paramètres variables
Paramètres Valeurs considérées
Investissements 100 000 € - 150 000 € - 200 000 €
Taux d’aide à l’investissement 0 % - 20 % - 40 %
Taux de valorisation de la chaleur 0 % - 33 % - 66 % - 100 %
Taux d’octroi des certificats verts Taux d’économie de CO2
Valeur arbitraire : 2 CV/MWh
Valeur arbitraire : 2,5 CV/MWh
Montant d’investissement
Il apparaît que le prix d’une unité de biométhanisation de 10 kWél peut varier de 100 000 euros à
150 000 euros, voire même atteindre 300 000 euros (consultation des différents constructeurs).
Plusieurs facteurs expliquent cette différence de prix. D'une part, le panel des technologies proposées
est très large. D’autre part, le nombre d’installations de petite puissance est encore peu élevé en
Wallonie (à ce jour, quatre unités de moins de 10 kWél), et dans les régions limitrophes. Le marché est
donc encore peu développé. Dans le cas où le nombre d’installations augmente, on peut s’attendre
chez certains constructeurs à une baisse du prix.
Les montants d’investissements considérés pour l'analyse de rentabilité des projets de micro-
biométhanisation sont de : 100 000 €, 150 000 € et 200 000 €. Le périmètre pris en compte pour ces
montants est le terrassement, le système de biométhanisation (y compris le stockage de biogaz, le
cas échéant), la cogénération, les interconnexions. Les raccordements de valorisation énergétique et
l’éventuelle cuve de stockage n'ont pas été pris en compte (car il est possible d’utiliser l’existant si
celui-ci est suffisant).
Taux d'aides à l'investissement
Différents taux d’aides sont considérés : 0 %, 20 % et 40 %.
Taux d’octroi des certificats verts et chaleur valorisée
Trois taux d’octroi ont été pris en compte : selon le calcul du taux d’économie du CO2 (valable jusqu’au
30 juin 2014), selon un taux d’octroi fixé à 2, et selon un taux d’octroi fixé à 2,5
Une première approche a été d'utiliser le système existant des certificats verts, où le taux d'octroi des
certificats verts (nombre de CV par MWhél) est égal au taux d'économie de CO2 (τ défini ci-dessous).
Le pourcentage de chaleur valorisée impacte directement le τ.
Une autre approche a fait l'hypothèse que les unités de micro-biométhanisation pourraient bénéficier
d'un système simplifié où le taux d'octroi des certificats verts serait arbitrairement fixé à 2 ou 2,5
certificats verts par MWhél, indépendamment du taux de valorisation effectif de la chaleur.
Dans les deux cas, la valorisation de la chaleur est monétisée, en l’alignant sur le prix du mazout
épargné.
Document FARR-Wal | 26
Le calcul du taux d’économie de CO2 se fait de la manière suivante :
où Taux d’économie du CO2
Pe Production nette d’électricité
Cth Consommation de chaleur
= 340/456 s’il n’y a pas de conduite de gaz naturel
à proximité de l’unité
= 279/456 s’il y a du gaz naturel à proximité
Le nombre de certificats verts octroyés se fait en multipliant la production nette d’électricité par .
Attention, il s’agit ici d’une simplification. Elle est valable dans le cas d’utilisation de lisier et/ou de
fumier. Dans le cas d’utilisation d’autres intrants, il faut utiliser le calculateur de la CWaPe pour une
approximation plus fine8 .
Les calculs ont été réalisés en considérant que l’unité se trouve dans une zone non desservie par le
gaz naturel. Le taux d'économie de CO2 est dès lors :
% de chaleur valorisée
0 % 1
33 % 1,2
66 % 1,4
100 % 1,65
Remarque : la chaleur valorisable correspond à la chaleur produite par la cogénération, dont on a
décompté la chaleur nécessaire au fonctionnement de l’unité de biométhanisation. Le pourcentage de
chaleur valorisée correspond donc à la fraction utilisée de la chaleur valorisable.
8 http://www.cwape.be/?dir=3.2.06
Chaleur produite par la cogénération
Chaleur valorisable
Chaleur valorisée Chaleur non valorisée
Chaleur nécessaire au fonctionnement de l'unité de biométhanisation
Document FARR-Wal | 27
5.4 Exemple de calcul de rentabilité
L’exemple ci-dessous montre un bilan économique année après année, avec les hypothèses
suivantes : le prix d’investissement est de 100 000 €, la valorisation de la chaleur atteint 66 %,
permettant d’obtenir un taux d'octroi de 1,4 certificats verts par MWhél. Le taux d’aide est de 20 % du
montant d’investissement.
Les lignes "électricité" et "chaleur" reprennent les montants économisés grâce à l’unité de
biométhanisation. Les CV permettent d’obtenir également une rentrée financière. Les amortissements
correspondent d'une part au montant de l’unité de biométhanisation sans le moteur amorti sur 15 ans,
et d'autre part au moteur de cogénération (environ 25 % du prix de l’unité) amorti et renouvelé lors de
la 8e année. L’aide est amortie au même rythme que les amortissements (15 ans), et correspond à
une rentrée financière.
L’assurance et la maintenance sont calculées sur base d’un pourcentage du montant
d’investissement (cf. les hypothèses prises ci-dessus).
Sur base de ces données, le tableau de la page suivante a été réalisé, permettant de voir le résultat
année après année, et de calculer les différents paramètres.
La VAN (Valeur Actualisée Nette) vaut dans ce cas 15 761 €. Cela signifie que le projet est rentable.
Le TRI (Taux de Rentabilité Interne) est de 8,5 %. Etant donné qu’il est supérieur au taux
d’actualisation fixé (fixé dans cette étude à 6 %), le projet semble également intéressant.
Le temps de retour sur investissement est de 7,5 ans. Une telle durée est souvent considérée par les
investisseurs comme un peu longue pour un projet.
Sur base de ces données, le projet est potentiellement intéressant.
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TRI 8,5%
VAN 15 761 €
Retour sur investissement 7,5 ans
Investissement
de départAnnée 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Année 6 Année 7 Année 8 Année 9 Année 10 Année 11 Année 12 Année 13 Année 14 Année 15
Produits
Électricité - 6 430,31 12 989,23 13 119,12 13 250,31 13 382,82 13 516,65 13 651,81 13 788,33 13 926,21 14 065,48 14 206,13 14 348,19 14 491,67 14 636,59 14 782,96
Chaleur - 1 665,47 3 364,25 3 397,89 3 431,87 3 466,19 3 500,85 3 535,86 3 571,22 3 606,93 3 643,00 3 679,43 3 716,22 3 753,38 3 790,92 3 828,83
CV - 6 159,56 6 159,56 6 159,56 6 159,56 6 159,56 6 159,56 6 159,56 6 159,56 6 159,56 6 159,56 6 159,56 6 159,56 6 159,56 6 159,56 6 159,56
Subsides - 1 625,00 1 625,00 1 625,00 1 625,00 1 625,00 1 625,00 1 625,00 1 625,00 1 000,00 1 000,00 1 000,00 1 000,00 1 000,00 1 000,00 1 000,00
Total - 15 880,34 24 138,04 24 301,58 24 466,75 24 633,57 24 802,06 24 972,23 25 144,11 24 692,70 24 868,04 25 045,12 25 223,98 25 404,62 25 587,07 25 771,35
Charges
Amortissements - 8 125,00 8 125,00 8 125,00 8 125,00 8 125,00 8 125,00 8 125,00 8 125,00 8 125,00 8 125,00 8 125,00 8 125,00 8 125,00 8 125,00 8 125,00
Intérêts - 4 608,33 3 683,33 3 025,00 2 700,00 2 375,00 2 050,00 1 725,00 2 275,00 1 950,00 1 625,00 1 300,00 975,00 650,00 325,00 0,00
Assurance - 600,00 606,00 612,06 618,18 624,36 630,61 636,91 643,28 649,71 656,21 662,77 669,40 676,10 682,86 689,68
Maintenance - 3 000,00 3 030,00 3 060,30 3 090,90 3 121,81 3 153,03 3 184,56 3 216,41 3 248,57 3 281,06 3 313,87 3 347,01 3 380,48 3 414,28 3 448,42
Main d'œuvre - 4 500,00 4 545,00 4 590,45 4 636,35 4 682,72 4 729,55 4 776,84 4 824,61 4 872,86 4 921,58 4 970,80 5 020,51 5 070,71 5 121,42 5 172,63
Total - 20 833,33 19 989,33 19 412,81 19 170,44 18 928,89 18 688,18 18 448,31 19 084,30 18 846,14 18 608,85 18 372,44 18 136,91 17 902,28 17 668,56 17 435,74
Résultat avant impôt
Résultat avant impot -100 000 -4 952,99 4 148,71 4 888,77 5 296,31 5 704,67 6 113,88 6 523,92 6 059,81 5 846,57 6 259,19 6 672,68 7 087,06 7 502,34 7 918,52 8 335,60
Résultat cumulé avant impot -84 952,99 -80 804,28 -75 915,52 -70 619,21 -64 914,53 -58 800,66 -52 276,74 -46 216,93 -40 370,36 -34 111,18 -27 438,49 -20 351,43 -12 849,09 -4 930,58 3 405,03
Résultat après impôt
Impôt 0,00 1 410,15 1 661,69 1 800,21 1 939,02 2 078,11 2 217,48 2 059,73 1 987,25 2 127,50 2 268,04 2 408,89 2 550,04 2 691,50 2 833,27
Résultat -4 952,99 2 738,56 3 227,07 3 496,09 3 765,66 4 035,77 4 306,44 4 000,08 3 859,32 4 131,69 4 404,64 4 678,17 4 952,29 5 227,01 5 502,33
Cash flow
Cash flow -80 000 1 547,01 9 238,56 9 727,07 9 996,09 10 265,66 10 535,77 10 806,44 10 500,08 10 984,32 11 256,69 11 529,64 11 803,17 12 077,29 12 352,01 12 627,33
EBE -80 000 1 547,01 10 648,71 11 388,77 11 796,31 12 204,67 12 613,88 13 023,92 12 559,81 12 971,57 13 384,19 13 797,68 14 212,06 14 627,34 15 043,52 15 460,60
Document FARR-Wal | 29
5.5 Analyse de l’influence des paramètres variables
Avec les trois montants d’investissement, les trois taux d’aide à l’investissement, les quatre taux de
valorisation de la chaleur et les trois taux d’octroi des certificats verts, 108 cas ont été étudiés. Les
VAN, TRI et temps de retour sur investissement de ces 108 cas sont en annexe, ainsi que le résultat
des trois premières années.
Paramètres Valeur
Investissements 100 000 € - 150 000 € - 200 000 €
Taux d’aide à l’investissement 0 % - 20 % - 40 %
Taux de valorisation de la chaleur 0 % - 33 % - 66 % - 100 %
Taux d’octroi des certificats verts Taux d’économie de CO2
Valeur arbitraire : 2 CV/MWh
Valeur arbitraire : 2,5 CV/MWh
Impact du montant d’investissement
Les tableaux suivants montrent que, plus l’investissement est important, moins le projet est rentable.
Lorsque l’investissement est de 200 000 €, aucun des cas étudié n’apporte une rentabilité, même
lorsque l’aide à l’investissement est maximale, tout comme le taux d’octroi des certificats verts, et que
la chaleur est valorisée au maximum.
Valeurs du temps de retour sur investissement pour un investissement de 200 000 €, en fonction du taux d’aide à l’investissement, du nombre de certificats verts octroyés et de la valorisation de la chaleur.
Taux d’octroi des CV
Taux de valorisation de la chaleur
Taux d’aide à l’investissement
0 % 20 % 40 %
Taux d’économie
du CO2
0% > 15,0 > 15,0 > 15,0
33% > 15,0 > 15,0 > 15,0
66% > 15,0 > 15,0 > 15,0
100% > 15,0 > 15,0 12,7
Taux fixé à 2
0% > 15,0 > 15,0 > 15,0
33% > 15,0 > 15,0 > 14,7
66% > 15,0 > 15,0 12,9
100% > 15,0 14,7 11,3
Taux fixé à 2,5
0% > 15,0 > 15,0 14,2
33% > 15,0 > 15,0 12,4
66% > 15,0 14,3 10,9
100% > 15,0 12,9 9,8
Dans la plupart des cas, le temps de retour sur investissement est supérieur à 15 ans (soit supérieur à
la durée d’amortissement). De plus, le plus faible temps de retour dans ce cas est de 10 ans, un
temps généralement considéré comme trop long pour les investisseurs.
Document FARR-Wal | 30
Lorsque l’investissement baisse à 150 000 €, le temps de retour sur investissement s’améliore, en
particulier quand le taux d’aide à l’investissement est élevé.
Valeurs du temps de retour sur investissement pour un investissement de 150 000 €, en fonction du taux d’aide à l’investissement, du nombre de certificats verts octroyés et de la valorisation de la chaleur.
Taux d’octroi des
CV
Taux de valorisation de la chaleur
Taux d’aide à l’investissement
0 % 20 % 40 %
Taux d’économie
du CO2
0% > 15,0 > 15,0 > 15,0
33% > 15,0 > 15,0 13,0
66% > 15,0 13,4 10,2
100% 13,4 10,8 8,2
Taux fixé à 2
0% > 15,0 14,2 10,9
33% > 15,0 12,4 9,4
66% 13,6 11,0 8,2
100% 12,1 9,7 7,3
Taux fixé à 2,5
0% 14,7 11,9 9,0
33% 13,1 10,6 7,9
66% 11,8 9,4 7,1
100% 10,7 8,5 6,4
Dans le cas d’un investissement plus faible, le projet est rapidement rentable. Les cas les plus
favorables permettent une rentabilité entre 4 et 5 ans.
Valeurs du temps de retour sur investissement pour un investissement de 100 000 €, en fonction du taux d’aide à l’investissement, du nombre de certificats verts octroyés et de la valorisation de la chaleur.
Taux d’octroi des
CV
Taux de valorisation de la chaleur
Taux d’aide à l’investissement
0 % 20 % 40 %
Taux d’économie
du CO2
0% 14,9 12,2 9,3
33% 11,7 9,4 7,1
66% 9,4 7,5 5,8
100% 7,7 6,2 4,8
Taux fixé à 2
0% 10,0 7,9 6,0
33% 8,8 7,0 5,3
66% 7,8 6,3 4,8
100% 7,0 5,7 4,4
Taux fixé à 2,5
0% 8,4 6,7 5,1
33% 7,5 6,0 4,6
66% 6,8 5,5 4,2
100% 6,2 5,0 3,9
Il semble donc important que le prix de l’installation de biométhanisation baisse. Etant donné que les
prix les plus élevés se retrouvent chez les constructeurs ayant peu/pas d’unités construites, et que les
prix les plus bas sont pratiqués chez ceux qui ont déjà mis en place un certain nombre d’installations,
on peut s’attendre dans le futur à une baisse des prix.
Des résultats similaires sont obtenus grâce à la VAN et le TRI (voir annexe).
Document FARR-Wal | 31
Importance de la valorisation de la chaleur
Les figures suivantes montrent que la valorisation de la chaleur permet de diminuer le temps de retour
sur investissement, quel que soit le taux d’aide ou le taux d’octroi des certificats verts.
Impact de la valorisation de la chaleur sur le temps de retour sur investissement, dans le cas d’un investissement de 100 000 € et le taux d’octroi des certificats verts via le taux d’économie du CO2.
Un projet qui, sans valorisation de la chaleur, est peu intéressant d’un point de vue retour sur
investissement, peut le devenir lorsqu’on utilise un maximum de chaleur.
Etant donné que la chaleur est incluse dans le calcul du taux d’octroi des certificats verts via le taux
d’économie de CO2, l’impact de sa valorisation est plus fort que lorsque le taux d’octroi est fixé
indépendamment de la chaleur.
On peut cependant constater que, même lorsque le taux d’octroi (TCV) est fixé à 2 ou 2,5, la
valorisation de la moitié de la chaleur produite permet de faire gagner près d’un an (exemple dans le
graphique ci-dessous).
0
2
4
6
8
10
12
14
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Tem
ps d
e r
eto
ur
su
r in
vesti
ssem
en
t (a
ns)
Pourcentage de chaleur valorisée
τ - 0 % d'aide τ - 20 % d'aide τ - 40 % d'aide
Document FARR-Wal | 32
Impact de la valorisation de la chaleur sur le temps de retour sur investissement, dans le cas d’un investissement de 100 000 € et d’une aide de 20 %.
Prendre en compte la chaleur dans un projet semble donc primordial.
Il est peu probable d’arriver à valoriser 100 % de la chaleur. En effet, dans les petites unités de
biométhanisation, peu de chaleur est disponible l’hiver, car les besoins pour réchauffer le digesteur
sont importants. Il peut arriver que toute la chaleur soit utilisée pour le digesteur lors des grands froids.
La chaleur est donc le plus souvent disponible en été, quand les possibilités de valorisation sont plus
faibles.
Pour valoriser au maximum la chaleur, on peut l’utiliser via le réseau d’eau chaude sanitaire (besoins
plus ou moins constante tout le long de l’année), pour le nettoyage d’une salle de traite
(consommation journalière), pour le chauffage d’un poulailler, etc.
0
2
4
6
8
10
12
14
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Tem
ps d
e r
eto
ur
su
r in
vesti
ssem
en
t
Pourcentage de chaleur valorisée
TCV = τ - 20 % d'aide TCV = 2 - 20 % d'aide
TCV = 2,5 - 20 % d'aide
Document FARR-Wal | 33
Favoriser les aides à la production ou à l’investissement ?
Afin de développer l’installation d’unités de biométhanisation à la ferme, deux leviers existent : les
aides à l’investissement et les aides à la production (taux d’octroi des certificats verts TCV).
Comme cela a été dit plus haut, le prix des installations est encore fort élevé, notamment pour les
nouvelles technologies. L’installation de nouvelles unités devrait permettre la diminution de ces prix.
En prenant en compte un prix d’installation de 150 000 €, et une valorisation partielle de la chaleur, on
peut constater qu’il est nécessaire d’avoir des aides à l’investissement et à la production élevées afin
d’atteindre une rentabilité acceptable.
Impact sur le temps de retour sur investissement du taux d’octroi des certificats verts et du taux d’aide, dans le cas d’un investissement de 150 000 € et d’une valorisation de la chaleur de 33 %.
Impact sur le temps de retour sur investissement du taux d’octroi des certificats verts et du taux d’aide,
dans le cas d’un investissement de 150 000 € et d’une valorisation de la chaleur de 66 %.
0,0
2,0
4,0
6,0
8,0
10,0
12,0
14,0
0% 10% 20% 30% 40% 50%
Tem
ps d
e r
eto
ur
su
r in
vesti
ssem
en
t
Pourcentage d'aide à l'investissement
TCV = τ
TCV = 2
TCV = 2,5
0,0
2,0
4,0
6,0
8,0
10,0
12,0
14,0
0% 10% 20% 30% 40% 50%
Tem
ps d
e r
eto
ur
su
r in
vesti
ssem
en
t
Pourcentage d'aide à l'investissement
TCV = τ
TCV = 2
TCV = 2,5
Document FARR-Wal | 34
Lorsque le prix de l’installation de l’unité de biométhanisation est bas, à savoir 100 000 € dans le cas
étudié, on constate qu’un choix peut être fait : soit le taux d’aide à l’investissement est élevé et le taux
d’octroi des certificats verts peut être plus bas, soit l’inverse. Les deux paramètres sont importants
pour trouver un temps de retour sur investissement intéressant.
Impact sur le temps de retour sur investissement du taux d’octroi des certificats verts et du taux d’aide,
dans le cas d’un investissement de 100 000 € et d’une valorisation de la chaleur de 33 %.
Impact sur le temps de retour sur investissement du taux d’octroi des certificats verts et du taux d’aide, dans le cas d’un investissement de 100 000 € et d’une valorisation de la chaleur de 66 %.
0,0
2,0
4,0
6,0
8,0
10,0
12,0
14,0
0% 10% 20% 30% 40% 50%
Tem
ps d
e r
eto
ur
su
r in
vesti
ssem
en
t
Pourcentage d'aide à l'investissement
TCV = τ
TCV = 2
TCV = 2,5
0,0
2,0
4,0
6,0
8,0
10,0
12,0
14,0
0% 10% 20% 30% 40% 50%
Tem
ps d
e r
eto
ur
su
r in
vesti
ssem
en
t
Pourcentage d'aide à l'investissement
TCV = τ
TCV = 2
TCV = 2,5
Document FARR-Wal | 35
6 | Conclusions et recommandations
Un secteur encore jeune
Le secteur des unités de micro-biométhanisation est encore jeune. Peu d’unités sont installées. Les
quatre unités existantes à l’heure actuelle en Wallonie sont issues de la même société. D’autres
entreprises possèdent l’une ou l’autre unité dans les régions voisines. L’expérience est donc encore
faible.
Une législation en cours de modification
En parallèle, la législation concernant le permis d’environnement vient seulement d’aboutir, avec la
création d’une rubrique permettant aux petites unités d’être en classe 3, c’est-à-dire ne nécessitant
qu’une simple déclaration.
La législation est susceptible d’évoluer. Cela concerne en particulier le taux d’octroi des certificats
verts et la législation concernant les conditions de valorisation des matières organiques, et en
particulier du digestat. Ces aspects ont une très grande influence sur la faisabilité technique et
économique des projets. ValBiom suit l’évolution du cadre législatif.
Une rentabilité sous conditions
Un projet de biométhanisation nécessite de le préparer. En effet, on a pu voir que l’investissement,
surtout pour les nouvelles solutions, est encore élevé. Les solutions les plus chères, avec les
hypothèses prises ici, ne seraient pas rentables à l’heure actuelle, même avec un soutien fort.
De plus, la valorisation de la chaleur semble être une des clés de la rentabilité. En effet, il apparaît
important de valoriser au moins 1/3 de la chaleur produite, ce qui permet d’atteindre un temps de
retour sur investissement intéressant dans certains cas.
Enfin, il semble qu’un soutien soit nécessaire, mélangeant à la fois une aide à l’investissement et une
aide à la production, via les certificats verts.
D’autres pistes à explorer
Un aspect qui n’a pas été pris en compte et qui, à l’heure actuelle, est difficile à chiffrer, est l’impact du
digestat sur les cultures. De nombreuses études montrent l’intérêt du digestat, dont les nutriments
permettent une diminution de l’apport d’engrais exogènes et dans certains cas, de produits
phytosanitaires. La minéralisation de la matière organique rend les nutriments, en particulier l’azote,
plus assimilable. Les matières organiques résiduelles sont des matières humiques qui contribuent à la
stabilité structurale des sols.
Un élément à ne pas sous-estimer est l’augmentation très probable du coût de l’énergie dans les
prochaines années, et ses conséquences sur le coût des engrais, en particulier des engrais azotés.
Les simulations ayant été effectuées au prix actuel, toute hausse du prix de l’énergie aura pour effet
d’augmenter la rentabilité des unités de micro-biométhanisation.
Installer une unité de biométhanisation à la ferme peut donc s’avérer intéressant et rentable,
néanmoins il est important d’en analyser la pertinence au cas par cas avant de se lancer.
Document FARR-Wal | 36
7 | Annexe
Tableau des différents cas étudiés, reprenant le bénéfice des 3 premières années, le TRI et la VAN en
fonction des différents paramètres étudiés.
Investis-sements
Nombre de certificats
verts
Chaleur valorisée
Taux d'aides
Bénéfice
TRI VAN
Temps
de
retour
(ans)
Année 1 Année 2 Année 3
100 000 € 1 0% 0% -9 989 € -3 105 € -2 650 € 0,0% -40 633 € 14,9
100 000 € 1 0% 20% -8 378 € -975 € -269 € 2,7% -18 627 € 12,2
100 000 € 1 0% 40% -6 768 € 1 154 € 2 112 € 6,1% 264 € 9,3
100 000 € 1,2 33% 0% -8 276 € -543 € -71 € 3,2% -19 950 € 11,7
100 000 € 1,2 33% 20% -6 666 € 1 587 € 2 310 € 5,8% -1 247 € 9,4
100 000 € 1,2 33% 40% -5 055 € 3 716 € 4 691 € 9,5% 17 272 € 7,1
100 000 € 1,4 66% 0% -6 563 € 2 020 € 2 508 € 5,6% -2 758 € 9,4
100 000 € 1,4 66% 20% -4 953 € 4 149 € 4 889 € 8,5% 15 761 € 7,5
100 000 € 1,4 66% 40% -3 343 € 6 278 € 7 270 € 12,8% 34 280 € 5,8
100 000 € 1,65 100% 0% -4 606 € 4 853 € 5 358 € 8,1% 16 067 € 7,7
100 000 € 1,65 100% 20% -2 995 € 6 982 € 7 739 € 11,4% 34 586 € 6,2
100 000 € 1,65 100% 40% -1 385 € 9 111 € 10 120 € 16,2% 53 105 € 4,8
100 000 € 2 0% 0% -5 589 € 1 295 € 1 749 € 5,0% -7 156 € 10,0
100 000 € 2 0% 20% -3 979 € 3 424 € 4 131 € 7,9% 11 363 € 7,9
100 000 € 2 0% 40% -2 368 € 5 553 € 6 512 € 12,1% 29 881 € 6,0
100 000 € 2 33% 0% -4 756 € 2 977 € 3 448 € 6,5% 3 928 € 8,8
100 000 € 2 33% 20% -3 146 € 5 106 € 5 830 € 9,6% 22 447 € 7,0
100 000 € 2 33% 40% -1 535 € 7 236 € 8 211 € 14,1% 40 966 € 5,3
100 000 € 2 66% 0% -3 924 € 4 659 € 5 147 € 8,0% 15 013 € 7,8
100 000 € 2 66% 20% -2 313 € 6 789 € 7 529 € 11,3% 33 532 € 6,3
100 000 € 2 66% 40% -703 € 8 918 € 9 910 € 16,1% 52 050 € 4,8
100 000 € 2 100% 0% -3 066 € 6 392 € 6 898 € 9,4% 26 433 € 7,0
100 000 € 2 100% 20% -1 455 € 8 522 € 9 279 € 12,9% 44 952 € 5,7
100 000 € 2 100% 40% 155 € 10 651 € 11 660 € 18,0% 63 421 € 4,4
100 000 € 2,5 0% 0% -3 389 € 3 495 € 3 949 € 7,0% 7 653 € 8,4
100 000 € 2,5 0% 20% -1 779 € 5 624 € 6 331 € 10,2% 26 171 € 6,7
100 000 € 2,5 0% 40% -168 € 7 753 € 8 712 € 14,9% 44 690 € 5,1
100 000 € 2,5 33% 0% -2 556 € 5 177 € 5 648 € 8,5% 18 737 € 7,5
100 000 € 2,5 33% 20% -946 € 7 306 € 8 029 € 11,9% 37 256 € 6,0
100 000 € 2,5 33% 40% 664 € 9 435 € 10 411 € 16,8% 55 561 € 4,6
100 000 € 2,5 66% 0% -1 724 € 6 859 € 7 347 € 9,9% 29 822 € 6,8
100 000 € 2,5 66% 20% -113 € 8 988 € 9 728 € 13,5% 48 340 € 5,5
100 000 € 2,5 66% 40% 1 497 € 11 118 € 12 110 € 18,6% 66 379 € 4,2
100 000 € 2,5 100% 0% -866 € 8 592 € 9 098 € 11,3% 41 242 € 6,2
100 000 € 2,5 100% 20% 745 € 10 721 € 11 479 € 15,0% 59 522 € 5,0
100 000 € 2,5 100% 40% 2 355 € 12 851 € 13 860 € 20,5% 77 524 € 3,9
Document FARR-Wal | 37
Investis-sements
Nombre de certificats
verts
Chaleur valorisée
Taux d'aides
Bénéfice
TRI VAN
Temps
de
retour
(ans)
Année 1 Année 2 Année 3
150 000 € 1 0% 0% -18 148 € -11 079 € -10 440 € -8,4% -121 434 € > 15,0
150 000 € 1 0% 20% -15 733 € -7 885 € -6 868 € -5,7% -85 475 € > 15,0
150 000 € 1 0% 40% -13 317 € -4 691 € -3 296 € -2,2% -49 515 € > 15,0
150 000 € 1,2 33% 0% -16 435 € -8 517 € -7 861 € -4,4% -96 500 € > 15,0
150 000 € 1,2 33% 20% -14 020 € -5 323 € -4 289 € -1,6% -60 541 € > 15,0
150 000 € 1,2 33% 40% -11 604 € -2 129 € -717 € 2,1% -25 491 € 13,0
150 000 € 1,4 66% 0% -14 723 € -5 955 € -5 282 € -1,3% -71 816 € > 15,0
150 000 € 1,4 66% 20% -12 307 € -2 761 € -1 710 € 1,6% -36 937 € 13,4
150 000 € 1,4 66% 40% -9 892 € 433 € 1 862 € 5,0% -7 158 € 10,2
150 000 € 1,65 100% 0% -12 765 € -3 122 € -2 431 € 1,5% -46 477 € 13,4
150 000 € 1,65 100% 20% -10 349 € 72 € 1 140 € 4,1% -16 111 € 10,8
150 000 € 1,65 100% 40% -7 934 € 3 266 € 4 712 € 7,6% 11 667 € 8,2
150 000 € 2 0% 0% -13 748 € -6 679 € -6 040 € -2,2% -78 705 € > 15,0
150 000 € 2 0% 20% -11 333 € -3 485 € -2 468 € 0,7% -43 183 € 14,2
150 000 € 2 0% 40% -8 917 € -292 € 1 104 € 4,2% -11 645 € 10,9
150 000 € 2 33% 0% -12 916 € -4 997 € -4 341 € -0,3% -62 876 € 15,0
150 000 € 2 33% 20% -10 500 € -1 803 € -769 € 2,5% -29 078 € 12,4
150 000 € 2 33% 40% -8 084 € 1 390 € 2 803 € 5,9% -472 € 9,4
150 000 € 2 66% 0% -12 083 € -3 315 € -2 642 € 1,3% -47 947 € 13,6
150 000 € 2 66% 20% -9 667 € -121 € 930 € 4,0% -17 202 € 11,0
150 000 € 2 66% 40% -7 252 € 3 073 € 4 502 € 7,5% 10 613 € 8,2
150 000 € 2 100% 0% -11 225 € -1 582 € -892 € 2,7% -34 310 € 12,1
150 000 € 2 100% 20% -8 809 € 1 612 € 2 680 € 5,3% -5 745 € 9,7
150 000 € 2 100% 40% -6 394 € 4 806 € 6 252 € 9,1% 22 033 € 7,3
150 000 € 2,5 0% 0% -11 549 € -4 479 € -3 840 € 0,1% -58 085 € 14,7
150 000 € 2,5 0% 20% -9 133 € -1 286 € -268 € 3,0% -24 991 € 11,9
150 000 € 2,5 0% 40% -6 717 € 1 908 € 3 304 € 6,5% 3 252 € 9,0
150 000 € 2,5 33% 0% -10 716 € -2 797 € -2 141 € 1,7% -43 432 € 13,1
150 000 € 2,5 33% 20% -8 300 € 397 € 1 431 € 4,4% -13 441 € 10,6
150 000 € 2,5 33% 40% -5 885 € 3 590 € 5 003 € 8,1% 14 337 € 7,9
150 000 € 2,5 66% 0% -9 883 € -1 115 € -442 € 3,0% -30 598 € 11,8
150 000 € 2,5 66% 20% -7 468 € 2 079 € 3 130 € 5,7% -2 357 € 9,4
150 000 € 2,5 66% 40% -5 052 € 5 272 € 6 702 € 9,6% 25 421 € 7,1
150 000 € 2,5 100% 0% -9 025 € 618 € 1 308 € 4,2% -18 714 € 10,7
150 000 € 2,5 100% 20% -6 610 € 3 812 € 4 880 € 7,0% 9 064 € 8,5
150 000 € 2,5 100% 40% -4 194 € 7 006 € 8 452 € 11,0% 36 842 € 6,4
Document FARR-Wal | 38
Investis-sements
Nombre de certificats
verts
Chaleur valorisée
Taux d'aides
Bénéfice
TRI VAN
Temps
de
retour
(ans)
Année 1 Année 2 Année 3
200 000 € 1 0% 0% -26 308 € -19 053 € -18 229 € -15,6% -202 870 € > 15,0
200 000 € 1 0% 20% -23 087 € -14 795 € -13 466 € -13,0% -154 924 € > 15,0
200 000 € 1 0% 40% -19 866 € -10 536 € -8 704 € -9,8% -106 978 € > 15,0
200 000 € 1,2 33% 0% -24 595 € -16 491 € -15 650 € -10,8% -177 936 € > 15,0
200 000 € 1,2 33% 20% -21 374 € -12 233 € -10 887 € -8,2% -129 990 € > 15,0
200 000 € 1,2 33% 40% -18 153 € -7 974 € -6 125 € -4,8% -82 044 € > 15,0
200 000 € 1,4 66% 0% -22 882 € -13 929 € -13 071 € -7,3% -153 002 € > 15,0
200 000 € 1,4 66% 20% -19 661 € -9 671 € -8 309 € -4,6% -105 056 € > 15,0
200 000 € 1,4 66% 40% -16 440 € -5 412 € -3 546 € -0,9% -57 110 € > 15,0
200 000 € 1,65 100% 0% -20 924 € -11 096 € -10 221 € -4,2% -125 436 € > 15,0
200 000 € 1,65 100% 20% -17 703 € -6 838 € -5 458 € -1,3% -77 510 € > 15,0
200 000 € 1,65 100% 40% -14 483 € -2 579 € -696 € 2,4% -31 165 € 12,7
200 000 € 2 0% 0% -21 908 € -14 653 € -13 829 € -8,4% -160 139 € > 15,0
200 000 € 2 0% 20% -18 687 € -10 395 € -9 067 € -5,7% -112 193 € > 15,0
200 000 € 2 0% 40% -15 466 € -6 137 € -4 304 € -2,1% -64 247 € > 15,0
200 000 € 2 33% 0% -21 075 € -12 971 € -12 130 € -6,3% -143 752 € > 15,0
200 000 € 2 33% 20% -17 854 € -8 713 € -7 368 € -3,5% -95 806 € > 15,0
200 000 € 2 33% 40% -14 633 € -4 455 € -2 605 € 0,3% -47 859 € 14,7
200 000 € 2 66% 0% -20 242 € -11 289 € -10 431 € -4,4% -127 364 € > 15,0
200 000 € 2 66% 20% -17 022 € -7 031 € -5 669 € -1,5% -79 418 € > 15,0
200 000 € 2 66% 40% -13 801 € -2 772 € -906 € 2,2% -32 591 € 12,9
200 000 € 2 100% 0% -19 384 € -9 556 € -8 681 € -2,7% -110 480 € > 15,0
200 000 € 2 100% 20% -16 164 € -5 298 € -3 918 € 0,2% -62 956 € 14,7
200 000 € 2 100% 40% -12 943 € -1 039 € 844 € 3,8% -19 719 € 11,3
200 000 € 2,5 0% 0% -19 708 € -12 454 € -11 629 € -5,8% -138 774 € > 15,0
200 000 € 2,5 0% 20% -16 487 € -8 195 € -6 867 € -3,0% -90 828 € > 15,0
200 000 € 2,5 0% 40% -13 266 € -3 937 € -2 104 € 0,9% -42 893 € 14,2
200 000 € 2,5 33% 0% -18 875 € -10 771 € -9 930 € -4,0% -122 386 € > 15,0
200 000 € 2,5 33% 20% -15 654 € -6 513 € -5 168 € -1,1% -74 440 € > 15,0
200 000 € 2,5 33% 40% -12 434 € -2 255 € -405 € 2,7% -28 251 € 12,4
200 000 € 2,5 66% 0% -18 043 € -9 089 € -8 231 € -2,3% -105 999 € > 15,0
200 000 € 2,5 66% 20% -14 822 € -4 831 € -3 469 € 0,6% -58 587 € 14,3
200 000 € 2,5 66% 40% -11 601 € -573 € 1 294 € 4,2% -16 189 € 10,9
200 000 € 2,5 100% 0% -17 185 € -7 356 € -6 481 € -0,8% -89 551 € 15,0
200 000 € 2,5 100% 20% -13 964 € -3 098 € -1 719 € 2,1% -43 492 € 12,9
200 000 € 2,5 100% 40% -10 743 € 1 160 € 3 044 € 5,5% -4 596 € 9,8