À la Gloire du Grand Architecte de l’UniversRite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm

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BULLETIN TRIMESTRIEL DE LA

GRANDE LOGE MIXTE FRANÇAISE

octobre 2009 E.V.numéro

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“Lʼhomme est formé de cellules androgynes qui sont à lʼimage de la tri-unitédivine : lʼUnité (le Père), la Dualité (la Mère), le ternaire (Le Fils)… … Lʼhommeet la femme sont anatomiquement et physiologiquement complémentaires commeils le sont psychiquement et pour quʼune question reçoive complètement sarésolution, il faut quʼelle soit étudiée en même temps par lʼhomme et la femme,cʼest dʼailleurs ce qui se passait dans les écoles initiatiques antiques celtes,scandinaves, égyptiennes, grecques, orientales, etc. Du reste, des maçons éclai-rés comme Cagliostro avec ses hauts grades égyptiens, comme Martinez dePasqually et son successeur et adepte Willermoz, des hommes comme ConstantChevillon ont tous reçu des sœurs dans leurs ordres respectifs…… Il faut com-prendre par là que si une femme a des solutions à un problème, ce nʼest pasparce que la femme est plus intelligente que lʼhomme, cʼest parce quʼelle estfemme, et que ce que lui a trouvé, cʼest parce quʼil est homme, et il est faciledʼen déduire quʼà eux deux ils peuvent trouver la totalité dʼune solution.”

René Chambellant(Extraits dʼune planche délivrée dans la respectable loge : “Les Fils de la vallée”)

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• exergue 2 René Chambellant

• éditorial 4 Initiation et Tri-Unité Monique FRANCOZ, Éminent Commandeur, Membre du Souverain Sanctuaire Mixte pour la France et les pays associés

• La Géométrie sacrée 8 Sandrine Saint Jean, Compagnon, Respectable Loge lʼÉtoile dʼÉgypte, Orient de Marseille

• La Perpendiculaire, bijou du premier surveillant 10 Bob Addrizza, Apprenti, Respectable Loge Sothis, Orient de Nîmes

• À mon Frère Égyptien 13 Émile Di Mattéo, Très Puissant Souverain Grand Commandeur, Membre du Souverain Sanctuaire Mixte pour la France et les pays associés

• Le Livre de Thot-Hermès – Première partie 15 Patrick-Gilbert Francoz, Maçon de la Vieille Égypte

• Lʼécriture en Égypte ancienne 19 Patrick-Gilbert Francoz, Passé Grand Maître Général de Memphis-Misraïm

• Bibliographie pour le Franc-Maçon de Rite Égyptien 20

• Le coin des livres 21 Paul Guglielmi, Grand Chancelier de lʼObédience, Trois Fois Puissant Maître

sommaire

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Monique FRANCOZ,Éminent Commandeur,

Membre du Souverain SanctuaireMixte pour la Franceet les pays associés

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“La tradition est le voile jetépar le génie sur le Verbe de Dieu.

Elle repose, intégrale, dans leslivres sacrés situés à lʼaurore

des civilisations et sur lesquelsont été bâties toutes les sciences

subséquentes.”Constant CHEVILLON

La Franc Maçonnerie engénéral veut rendre lʼhommemeilleur, lui ouvrir le cœur etlʼesprit afin que son comporte-ment fraternel puisse rendrelʼhumanité capable de vivredans la tolérance, lʼamour deson prochain, ce qui devraitamener le Franc Maçon a deve-nir, au travers de cette ambi-tieuse mission, un être rayonnant,vivant en pleine harmonie aveclui-même et les autres.

Mais la Maçonnerie égyp-tienne, et plus particulièrementcelle véhiculée par le rite deMemphis-Misraïm, accumule uncertain nombre de spécificités,qui intéresse les curieux de laFranc-Maçonnerie universellepar ses rituels égyptiens, attireles cherchants en quête de spi-ritualité, et marque de sonempreinte indélébile celle oucelui qui prête le serment dʼunengagement sincère.

Notre attachement intrinsèqueau rite de Memphis Misraïmméritait donc que lʼon essaie decomprendre ses mécanismesmystérieux qui réactivent lesrouages “grippés” des hommeset des femmes et leur permet-tent de trouver la voie de leurpropre réalisation.

Cʼest lʼenseignement véhi-culé par les rituels précieuse-ment réunis par nos maîtrespassés, dont certains ont étévolontairement mis à lʼécart(car jugés corrosifs pour ceuxqui les utiliseraient à mauvais

escient 20e, 28e, 90e, 66e) maisréactivés aujourdʼhui par leschefs de lʼordre de notre obé-dience, qui nous permet demieux comprendre lʼengagementvéritable et intangible dʼun Franc-Maçon de Memphis-Misraïm.

1) Les points particuliers

Le rite de Memphis-Misraïm,séparé jusquʼen 1881, sʼestimprégné au travers de ces dif-férents cycles de mise en som-meil puis de réactivation, detout ce qui en fait sa richessedʼaujourdʼhui, symbolique ma-çonnique, cabbale mystique,alchimie philosophale, hermé-tisme, gnose, ésotérisme.

Héritier et conservateur desanciennes traditions, il apporteun enseignement majeur : lʼori-gine et la finalité de lʼhomme.Tel est le pivot central de touteune vie de labeur, dʼengagementet de respect des serments prê-tés, car, éloigné de la SourceUniverselle, le but du Franc-Maçon est dʼy retourner.

Chemin initiatique parcourujusquʼau 90e degré, sachant quʼilnʼexiste pas de séparation ini-tiatique entre les ateliers jusquʼau30e degré.

2) Que recherchons-nous àMemphis Misraïm ?

Retrouver notre véritableNature car lʼhomme tient dela matière, de lʼanimal et delʼange ; à lui de partir à la

éditorial

Initiation et Tri-Unité

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conquête de ses terres incon-nues. Ce qui va lʼobliger dansun premier temps non pas àse tourner vers les autres,mais au contraire à porterson regard à lʼintérieur de lui-même. Et cʼest lʼensemble desdifférentes initiations trans-mises par le rite qui vont per-mettre le commencement dʼunpèlerinage “intra muros” pourcelui que lʼon appellera plustard un “initié”.

Lʼensemble du patrimoineinitiatique contenu dans le riteva permettre cette longuetransformation au rythme desdifférentes initiations qui repo-sent sur certains critères indis-pensables comme :

• les possibilités inhérentesà la nature propre de lʼindividusur laquelle le travail initia-tique va opérer,

• la transmission, établiepar une organisation tradition-nelle, dʼune influence spirituellequi permettra le développementpersonnel,

• Le travail intérieur réalisé àchaque changement de grade.

Il sʼagit dʼun recentrage, quinʼest pas égocentrique commeon pourrait le penser, mais unpassage obligé pour être enmesure dʼaccéder à son proprerééquilibrage. Car on ne peutpas donner et rayonner si l̓ onnʼest pas soi-même en équilibre.

Cʼest donc sur ce point fon-damental que Memphis-Misraïm

base ses grands principes etrend son approche philoso-phale tout à fait singulière, caravant de vouloir rendre lʼhumanitéplus heureuse, il faut dʼabord sepencher sur soi-même et partirà la reconquête de son êtredivin originel enseveli pourretrouver sa véritable nature etpouvoir seulement après, êtredans la capacité de rayonnersur son entourage et avoir uneinfime action positive sur ce quilʼentoure.

Entre berceau et cercueil, unecertitude : nous avons certes lelibre arbitre du choix des moyenspour parcourir un chemin, mais ilest à nʼen pas douter, soumis àla volonté créatrice.

Un véritable challenge caraucune certitude ne doit habiterlʼhomme de désir, seulement laFoi en Dieu, seul et unique vec-teur qui offre “la révélation” etramènera lʼ“Être de lumière” quiest en chacun de nous à laSource Universelle.

Il sʼagit donc dʼune missiondʼenvergure qui nous est annon-cée dès la réception au gradedʼapprenti.

Sʼengager tout au long de savie maçonnique à travailler SURSOI afin dʼobtenir le “billet deretour” alors que lʼapprenti nerevendique que fraternité, pro-tection, exemple, dépendance !

Il serait peut-être temps derevoir nos règles dʼenseignementmaçonnique et dʼy introduire enpréambule, lʼobligation de tra-vail sur soi, de responsabilité,et surtout de volonté – dernierlevier pour lʼultime réalisation.

Mais revenons au travail detransformation qui est activédès lors que le Franc-Maçonest reçu dans lʼantichambre dutemple en tant quʼapprenti.

Le travail du Franc-Maçon doitaboutir sur : découverte, maî-trise, épanouissement, transfor-mation, ouverture, don de soi,amour et béatitude, tout cela autravers des trois plans qui lecompose : corps, âme, esprit :vaste programme !!!!

Pour cela des rituels mettanten œuvre des énergies, des ini-tiations permettant à lʼintellecthumain dʼabsorber les mys-tères de la tradition et permettreainsi au maçon de se dévelop-per dans ses trois dimensions :

• En soignant le corps phy-sique (instinct, douleurs, besoins,

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passions), rendre moins anar-chiques les pulsions de lʼégo(maitriser les vices et laissersʼépanouir les vertus).

• En désinhibant le corps astral– lʼâme, fluide qui reçoit tous lesinformations et transforme lesimpressions reçues par les sens,et qui elle seule a la faculté desʼunir à lʼesprit.

• En offrant au corps céleste,lʼesprit, le fruit dʼun travail réussiou lʼintelligence unie à la raisondeviennent le support de lavolonté pour sʼaccomplir au tra-vers de lʼAmour Supérieur.

La loge bleue : 1er plan, la matière

Un alambic où se mélangenttous les instincts, toutes lesforces, les volontés créatrices,les intelligences, les dons. Nenous y trompons pas, cʼest unvéritable travail alchimique quisʼeffectue du 1er au 3e degré.Matière brute, lʼapprenti estastreint au silence et au service.Le rite est présent et montrele chemin par la rigueur et lajustesse lumineuse du ser-ment prêté par lʼapprenti.

L i̓nitiation du compagnon est“une mise en route” pour partirà la découverte de toutes lessciences capable dʼenrichir lʼin-tellect, et adoucir la raison autravers dʼun égo qui sʼassouplitpeu à peu et laisse alors un peuplus de place à lʼimagination, àlʼintuition élargit le champ deconscience. Ce sont les pré-mices qui vont libérer lʼâmeemprisonnée.

La mort du Maître est unpalier décisif pour la poursuitede lʼenseignement. Cette pre-mière porte qui sʼouvre surlʼinconnu oblige le maçon àpasser dʼun niveau à lʼautre,dʼun corps à lʼautre.

Les atelier de perfection : 2e plan,lʼâme

Après avoir maîtrisé la ma-tière, le rite nous entraîne versdʼautres horizons. Et tous lesautres degrés du 4e au 30e

nʼauront pour but que le travailsur un second plan plus subtil,la préparation pour la libération.

Même les grades dits supé-rieurs font encore partie dʼunapprentissage, puisque il sʼagitde terres inconnues, et au fildes initiations, la vision est unpeu plus claire, car on se rap-proche de la vraie nature deschoses et des êtres, “on voit delʼintérieur”.

Il est fait appel à lʼimaginationcréatrice, purement intuitive, etcelle-ci appartient au domainedu divin. Cette intuition se trans-forme en image pour la compré-hension humaine, et cʼest en elleque réside “le génie”, celui quʼilfaut laisser parler.

Plus on avance dans lesdegrés initiatiques, plus la trans-formation personnelle a unerésonance sur le plan universel,et lʼon comprend alors que cechemin initiatique parcouru esten fait exactement la réplique duvisible dans lʼinvisible.

Sʼétablit alors un lien selon latradition hermétiste qui prendalors toute sa signification, cequi est en bas est comme cequi est en haut. Le degré deconnaissance acquis à ce stadeinitiatique place le Franc-Maçonsur le chemin de lʼamour com-passion et du don de soi. “Lʼex-périence” est proche.

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Nous avançons peu à peu ensoulevant les voiles de lʼigno-rance et en nous rapprochantun peu plus de la simplicité etde la véritable nature des choseset des êtres. Au travers des dif-férents serments prêtés, le FMest devenu un veilleur qui sʼestengagé dans lʼaction par lavolonté. Il sʼest réalisé dans sadescente initiatique, et combatcontre tout ce qui pourraitempêcher son retour volon-taire, tout ce qui pourrait nuire àsa “pureté”, son statut “dʼélu” àsa nature lumineuse.

Les grades ésotériques spéci-fiques à Memphis-Misraïm : 3e

plan

Nous arrivons au bout duvoyage, et les grades ésoté-riques qui composent lʼArcana,ou Grand Secret, doivent ame-ner le cherchant au but tantrecherché. Un accomplissementqui va permettre que chaquecomposant de lʼêtre retourne àla place qui doit être la siennedepuis lʼorigine de la création.

La composition de lʼhommeest complexe, vous en convien-drez avec moi, sans trop alour-dir mon propos, je dirais quʼelleest au moins double, une per-sonne et un individu à la fois :

Lʼindividu en tant quʼêtre phy-sique (corps-âme), est le repré-sentant visible de la personne(esprit) qui, elle, est invisible etse cache sous lʼindividu.

Lʼindividuopère dans lʼespaceet dans le temps, et terminera

son cycle en rendant à la terreson corps matière, et lʼâme atten-dra dans le “cône dʼombre” si laréalisation nʼest pas accomplie.

La personne ou esprit agitdans lʼéternel et retournera àlʼéternel si les différentes initia-tions ont été parfaitement inté-grées, si le cherchant a trouvé leguide qui lui est destiné permet-tant au fluide (lʼâme) dʼépouserle feu (esprit) et se reflète dansla partie lumineuse et céleste deson être. Car il faut que âme-esprit trouvent le même rythmeet ne deviennent plus quʼun.Lʼamour “béatitude” nʼest quʼàce prix. Réunir ce qui est épars,voila ce qui nous est demandé.

Cʼest lʼenseignement véhi-culé par le rite et ses initiations,et qui affirme le Franc-Maçon deMemphis-Misraim dans sacroyance en une PuissanceSuprême dont il est une repré-sentation vivante et vers laquelleil doit retourner pour assurer sonéternité.

Ma conclusion nʼest pas unepropagande vers l̓ assurance “dʼunrachat quelconque” pour avoirdroit à lʼéternité, ce que nous pou-vons malgré tout comprendre etsʼen convaincre, cʼest quʼil y a peude réussite, seulement quelquesprophètes et sages et philosophequi nous montrent le chemin etnous accompagnent dans notrelongue quête.

Un espoir pourtant, cʼest quelʼhomme garde inscrit dans samémoire ancestrale cette formi-dable volonté de ne pas vouloirdisparaître. Et cette FORCE SU-PRÊME qui anime le Franc-Maçon de Memphis-Misraïm,cʼest la Foi en Dieu et cette foi quilʼhabite actionne sa VOLONTÉ àsʼarracher des contingences so-ciales et humaines qui lʼem-pêchent dʼaccéder à la libérationet aux retrouvailles de ces diffé-rences qui font de lui un êtrehumain, mais quʼil nʼest pas im-possible dʼunir pour accéder àla TRI-UNITÉ.Extr

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La Géométrie sacrée

Sandrine Saint Jean,Compagnon,

Respectable Loge lʼÉtoile dʼÉgypte,Orient de Marseille

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À la gloire du Grand Architectede lʼUnivers

Vénérable maître, dignitairesqui décorez lʼOrient,

et vous tous mes sœurs etfrères en vos grades et qualités

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Le sujet initial sur lequel jedevais plancher était le viatique,mais toutes mes recherches merenvoyaient comme un effet boo-merang sur le travail que notresurveillant nous demande de réali-ser lors de notre premier comitéde compagnon : tracer.

Tracer lʼétoile à 5 branches.Ce pentagramme, si dure à réa-

liser quand on cherche la méthode,puis quʼon sʼhabitue à tracer peu àpeu, jusquʼà ce quʼon sʼappropriecette technique.

En effet, la tradition du compa-gnon est indissociable de lʼacte detracer, de bâtir.

Mais jʼaimerais redéfinir ceterme : tradition !!

Terme ô combien cher à notrerite !

Jʼai compris ici que la traditionconsiste en la transmission.

Cette transmission, qui peutêtre inculquée ou interactive, pro-vient dʼun principe universel, unprincipe non humain.

Il sʼagit donc ici dʼessayer, et jedis bien dʼessayer, de percevoir le

symbole, le mystère caché der-rière le Verbe, mais sans anthro-pomorphiser le Principe.

En voulant tout ramener à lʼimagehumaine, on risque de tomber dansdes attitudes figées, voire dogma-tiques. Car, si on fige la perceptiondu Principe divin à lʼimage delʼhomme, on risque alors de lui ôterla possibilité dʼentrevoir lʼuniversalitéet la grandeur du mystère.

Je vous livre ce constat qui esttrès récent pour moi et qui est,sans aucun doute, la cause princi-pale de mon changement de sujet.

Cʼest en discutant avec un denos frères que jʼai pris consciencede lʼimportance de cette notion.Cette discussion a éveillé en moi,ou du moins réveillé, cet élémentfondamental qui consiste à retrou-ver les Principes qui sont derrièreles mots.

Cʼest pourquoi jʼai voulu abor-der ce sujet de la Géométrie Sacrée.

Soyez donc indulgents messœurs et frères, avec moi, pour laconfusion qui pourra parfois enta-cher mes propos.

Le fait de bâtir ne constitue pasune fin en soi, mais résulte dʼuneconception, déjà présente enÉgypte ancienne, qui veut quetoute pensée, aussi élevée soit-elle, ne prenne véritablement desens que lorsquʼelle est expriméepar une construction et un travailsur la matière.

Bâtir, cʼest donc trouver le lieuadapté à la construction delʼédifice pour communier avec laNature divine, le Principe fonda-teur, afin dʼétablir une résonanceharmonique.

Ce lieu matériel, construit enharmonie, est porteur du symboleet est surtout lʼabri physique où seconstruira lʼédifice en esprit.

Pour rebondir sur cette notionde résonance harmonique, certainsbâtisseurs ne construisaient-ilspas leurs édifices selon une portéemusicale ?

Le compagnon participe à cetteœuvre en tentant de faire jaillir lalumière de la pierre, en expéri-mentant le langage symboliquequi lui permet dʼexprimer etdʼappréhender la construction enesprit… de se rapprocher de laGÉOMÉTRIE SACRÉE…

Mais quʼest-ce que la GÉO-MÉTRIE SACRÉE ?

La GÉOMETRIE SACRÉE nedoit pas être confondue avec lagéométrie analytique que noschers profs de maths sʼévertuent ànous enseigner de la 6e à la termi-nale avec une conviction quasi-sacerdotale…

En effet, ils sont loin de nosrituels pour lesquels lʼUnivers secrée à chaque instant sous lʼactiondu Verbe.

La GÉOMÉTRIE SACRÉE résideen toutes les formes dʼart sacré, ceserait en quelque sorte la grammairede la langue des dieux.

La notion même dʼart sacréserait dʼailleurs un pléonasmepour les anciens égyptiens car lafonction de lʼArt consistait, poureux, à exprimer lʼharmonie divine.

Art était donc synonyme desacré

Lʼarchitecture mais aussi ladanse, la musique, la poésie, lapeinture… constituaient autant de

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modes dʼexpression de lʼartsuprême, celui du rituel.

Les constructions que nous ontlaissées les bâtisseurs, en tout pointdu monde, témoignent de leurvolonté de participer au mystèrede la création en formulant la languesacrée.

Constituée de rituels, de hiéro-glyphes, de symboles, la languesacrée fait descendre le ciel surterre et sacralise lʼactivité hu-maine.Ces constructions deviennent alorsun fil conducteur, une transmissiondʼun temps vers un autre.

La GÉOMÉTRIE SACRÉE, parcequʼelle révèle et fait rayonner lemystère par le trait, féconde laterre et manifeste la force, lasagesse et la beauté du Principefondateur.

Le compagnon doit alors déve-lopper sa conscience, sʼéveiller àlʼart du trait pour sʼinscrire dans laconstruction de lʼédifice qui lui per-mettra de se mettre en harmonieavec la Nature, car “cʼest par saconscience que lʼhomme est reliéau divin”.

Le premier acte de fondationdʼun édifice sacré consiste à déli-miter et à orienter, en regardantles étoiles, lʼespace où il seraélevé.

Les bâtisseurs du Moyen Âgeutilisaient une technique simplehéritée des anciens.

Apres avoir planté un gnomondans le sol, ils traçaient à lʼaidedʼun cordeau, un cercle directeur.

La simple observation de lʼombreportée sur le cercle au lever et aucoucher du soleil dʼun jour précis,permettait de déterminer lʼaxeorient-occident.

Lʼaxe septentrion midi était, quantà lui, déterminé par la position dusoleil au zénith.

En mesurant la terre de cettemanière, le maître dʼœuvre prati-quait la GÉOMÉTRIE SACRÉE enmettant en corrélation la terre dutemple et lʼordre cosmique.

Autrement dit, il communiait avecla terre pour organiser lʼespaceselon la loi de MAAT.

Bien quʼinvisible, MAAT régit lacréation et règle la naissance et ledéveloppement de toutes formesde vie, de la plus grande à la plusinfime.

Par la puissance de la règle, leséléments de création sʼassemblentde façon cohérente et deviennentainsi le reflet du monde invisible.

Les anciens ont bâti sur terre, àlʼimage du ciel, des constructionsnon pour eux-mêmes mais pourleurs successeurs avec leur cœur.

Cœur ne doit pas être pris ici ausens physique du terme, maiscomme une sorte dʼathanor selonlequel sʼeffectue une union entreles éléments pour comprendre ettransmettre la Vie.

Cʼest la transmission de ce quechaque bâtisseur a perçu de lʼœuvredu grand architecte de lʼunivers.

Je sens bien que cette idée nʼestpas très clairement exprimée, maiselle est encore un peu floue dansmon esprit dʼoù ce cafouillage ver-bal.

Pour résumer en une phrasesimple cette démonstration, je diraique la GÉOMÉTRIE SACRÉE per-met, entre autres, de formulerlʼinformulable, elle est un éveil ducœur-conscience à lʼessentiel.

Lʼesprit est donc plus importantque les connaissances techniques,

qui ne doivent cependant pas êtreignorées du compagnon.

Lʼart du trait qui inclut la GÉO-MÉTRIE SACRÉE ne peut êtreabordé sans traiter du nombre dʼoret de la divine proportion, car ilsoccupent une place privilégiéedans ces pratiques.

Mais le temps qui mʼest impartiétant ce quʼil est, je choisis en touteconscience de ne pas les aborderdans ce travail.

En revanche, je ne peux concluresans évoquer un élément ô com-bien important dans la mise enplace du temple : le carré long oupavé mosaïque.

Il est la trame sur laquelle leplan de lʼœuvre est tracé, le fonde-ment sur lequel le temple peut êtreélevé.

Placé au cœur du temple, il estle miroir dans lequel se reflète leplan de la cité céleste.

Il relie le principe à sa manifes-tation : 108 cases reflet de 108°proportion de lʼétoile flamboyante.

Le pavé mosaïque : reflet ter-restre de lʼétoile flamboyante !! cequi est en haut est comme ce quiest en bas !!!

Suivre le chemin de lʼétoile,SON chemin initiatique, visible seu-lement par celui qui sʼoriente parrapport au ciel et à sa conscienceet qui cherche à connaître plutôtquʼà savoir.

Pour boucler la boucle, tel est,selon moi, le viatique du compa-gnon qui doit pratiquer la lecturede lʼœuvre du Grand Architecte delʼUnivers grâce à la langue sacréeet doit porter le Verbe au-delà dutemple, transmettre ce quʼil a perçu.

Jʼai dit.

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La Perpendiculaire, bijou du premier surveillant

Bob Addrizza,apprenti,

Respectable Loge Sothis,Orient de Nîmes

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À la gloire du Grand Architectede lʼUnivers !

Vénérable Maîtreet à vous tous,

mes sœurs et mes frères,en vos grades et qualités.

Quand ce sujet me fut pro-posé… (Jʼai failli dire ce pro-blème), jʼai eu un petit momentde panique. Effet madeleine deProust, certainement. Je me suisrevu, cinquante ans plus tôt, aulycée, où le seul mot de “sur-veillant” me collait, en perma-nence, des boutons, et où laperspective dʼune “Interro” deMath, algèbre ou géométrie neme donnait quʼune envie : cellede prendre la tangente.

Je me suis vite ressaisi, recen-tré en quelque sorte.

Or donc, les mots Perpendi-culaires et Perpendiculariténous viennent du latin “per-pendiculum”, et trouvent leurracine dans “pendere” : pen-dre. Une ligne perpendiculaireest une ligne qui fait deux anglesdroits avec la ligne ou le planquʼelle rencontre, quelle quʼensoit la direction par rapport àlʼhorizon… alors quʼune ligneverticale est une ligne qui passepar le Zénith du lieu où lʼon setrouve. Mais il ne faut pas confon-dre la perpendiculaire avec le filà plomb. Le fil à plomb donne laverticale du lieu où lʼon est, laperpendiculaire implique lʼexis-tence dʼun deuxième plan parrapport auquel se vérifie la per-pendicularité.

Perpendicularité ! Propriétéimportante tant en géométrie,en trigonométrie quʼen topogra-phie… Et, inévitablement, enAstronomie.

Si pour les Maçons opératifs,elle est le fil à plomb qui donnela verticale dʼun lieu et permet

dʼen vérifier lʼaplomb, la perpen-diculaire, emblème maçonniquedu Second Surveillant, estdavantage un instrument de laGéométrie Universelle quʼunsimple outil. Alors que le niveau,emblème de Premier Surveillantsert à vérifier lʼhorizontalité, laperpendiculaire permet, elle, devérifier non seulement la vertica-lité dʼun mur, mais aussi sa pla-néité. Réunis en lʼéquerre duVénérable Maître, ces deux ins-truments complémentaires tra-cent donc le schéma fondamentalde la croix tridimensionnelle, decet espace que définit toutearchitecture, et plus précisémentcelle du Temple. Pour élever leTemple en prolongeant lʼœuvredu Grand Architecte de lʼUnivers,une loge maçonnique se doit detrouver lʼAxe qui structure etréunit.

En Franc-maçonnerie, la Per-pendiculaire est représentéefixée au centre dʼun arceau. Ellesymbolise, à la fois, la profon-deur de la Connaissance et laRectitude… Rigueur, exactitude !Elle prévient de toute déviationou tentative de déviation. Cʼestà cette condition que la construc-tion pourra atteindre son har-monie.

Ce qui nous amène au rôledu Second Surveillant symbo-lisé par la Perpendiculaire.

Le second surveillant guideles apprentis dans leur décou-verte de la Franc-maçonnerieet les encadre dans leurs recher-ches. La tâche de préparation

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des jeunes Sœurs et Frèresrevêt une importance essen-tielle ; comme tout travail detransmission, cʼest une missioncapitale, dʼautant que lʼensei-gnement doit porter sur desdomaines aussi variés que lerite, lʼhistoire de la maçonnerie,la tradition et surtout sur le sym-bolisme et la mise sur le chemininitiatique.

Le Second Surveillant devrafaire comprendre à lʼapprentiqui recherche sa vérité que lʼonne peut accorder, aveuglément,toute sa foi et sa confiance auxapparences ; il devra le rassu-rer devant ses interrogationsquant à la signification des outilstout en lui révélant que les sym-boles deviendront évidents sʼilsait se laisser guider et aller aufil de la perpendiculaire, et ce,dans le but de revenir à lʼEs-sentiel, au Primordial. Ainsi, cequi paraissait obscur deviendraévident.

La perpendiculaire ajoute auprincipe de rectitude du Fil àplomb la notion dʼajustage.Perpendiculaire et fil à plombdéfinissent lʼaxe par lequel doitpasser lʼapprenti pour se cons-truire, ils montrent le chemin dela Règle, cet axe qui traverseles mondes. Sʼappuyant sur leprincipe du fil à plomb, la per-pendiculaire permettra auSecond Surveillant de vérifier laconformité de la réalisation destravaux, dʼassurer à lʼapprentilʼélévation aux principes énon-cés par le Plan de lʼŒuvre.

Ce rôle du Second Surveillantme fait un peu penser à Seshat.Déesse de lʼécriture et des pro-jets dʼarchitecture ; elle déter-minait la justesse des plans etdes tracés lors de la construc-tion des temples et édificessacrés. Cʼest elle qui présidait àla cérémonie “Tirer la corde”.Au cours de ce rituel, grâce àses connaissances en mathé-matiques et en astronomie, elleassistait “Pharaon” pour délimi-ter à lʼaide dʼune corde le tracéexact du futur édifice.

Et en évoquant le rituel “tirerla corde”, je me mets à penserquʼil est souhaitable dʼéviter,tout au long de notre parcoursmaçonnique, de se laisser allerà “trop tirer la corde à soi”. Celavaut, certes, pour nous, lesapprentis, mais aussi pour ceuxqui tracent notre route. Car si jemʼen réfère à lʼimage de recti-tude, de droiture, de bon posi-tionnement par rapport au plandʼéquilibre structurel que nousévoque la “perpendicularité”, il vasʼen dire que la moindre dévia-tion, voire déviance, peut trans-former notre fil à plomb en unpendule désorienté, allant danstous les sens et cherchant de façondésordonnée des sources pro-fanes… Toujours trop profanes. Laperpendiculaire, justement, doitnous éviter dʼemprunter ces voiesparallèles ; certes, il paraît quʼellesse rejoignent à lʼinfini, mais quipeut nous dire si lʼinfini… mentou pas.

Dʼailleurs, le troisième para-graphe de la “DÉCLARATION DEPRINCIPE DES CONSTITUTIONS ET

RÈGLEMENTS GÉNÉRAUX DE LAGRANDE LOGE MIXTE FRANÇAISE DEMEMPHIS-MISRAÏM” nous engagevivement sur cette voie dʼoù sontexclus les comportementségoïstes, lʼambition, lʼorgueil etlʼignorance.

Mais reprenons le fil du sujet,si je puis dire. La perpendiculaire,communément appelée, commenous lʼavons vu, fil à plomb, évo-que la profondeur de la connais-sance. Cet instrument déterminela verticale qui sollicite lʼesprit dechacun à descendre et à montervers le “Connais-toi, toi-même”.Lʼapprenti doit, avant tout, com-prendre que le chemin initiatiqueva se parcourir dans un sens etdans lʼautre, du Nadir vers leZénith : Approfondir, descendreau cœur des choses jusquʼaucentre dʼoù jaillira la lumièrepour mieux élever son esprit.

Toutes les grandes traditionsésotériques de notre HistoireUniverselle, Égyptiens, Nubiens,Grecs, Mayas, Indiens, Indous,Chinois, Celtes, Gaulois … ontcherché à percevoir lʼorigine detoute chose, le monde réel etlʼaxe du Monde, “Axus Mundi” :Pierre dressée, Omphalos deDelphes, Totem, Arbre de vie,notamment dans la Kabbale,cet arbre dʼoù émane la vie dʼenHaut. Le chemin pour y parve-nir peut être symbolisé par le filà plomb qui permet de descen-dre au plus profond de soi pourremonter et aboutir par la conci-liation des contraires. Une foisencore, je mʼen référerai à

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Hermès Trismégiste et à latable dʼÉmeraude pour énoncerque “Ce qui est en bas estcomme ce qui est en haut ; cequi est en haut, comme ce quiest en bas”. Donc, en amorçantnotre descente, ce sont nos pro-pres défauts que nous décou-vrirons ; puis, en nous élevantau-dessus de notre réalité deve-nue par trop banale, nous excu-serons ceux des autres. À partirde ce moment-là, lʼharmonisationde notre propre temple intérieursera possible à condition de nepas oublier que si le fil à plombdéfinit la hauteur du temple, ilen précise également sa pro-fondeur sans jamais dévier delʼaxe primordial. Car le templene peut se construire quʼà lʼimagede lʼUnivers.

Il me faut citer, ici, le dieu“Khnoum” qui, lui, connait lʼaxevital, cet axe invisible qui fait queles éléments sʼunissent entreeux de manière cohérente etharmonieuse. Cʼest cet axe quilui a permis de façonner, surson tour de potier, lʼœuf primor-dial qui donna naissance àlʼUnivers. Ensuite, il modela lesdieux, les pharaons, et égale-ment les hommes, dit-on.

Dʼailleurs, que lʼaxe soit mani-festé ou non, il existe bien, entrele ciel et la terre, cet axe immua-ble qui les relie et autour duquelsʼorganisent l̓ Univers et le Temple.Contrairement à la majorité desrituels maçonniques, le fil à plombnʼest pas matérialisé à lʼintérieurde notre Temple. Mais notre ini-

tiation ne nous a-t-elle pas déjàdémontré que, chez Memphis-Misraïm, cʼest souvent ce quelʼon ne voit pas qui est le plus évi-dent, le plus important ? Ceux quiont assisté à lʼIllumination dutriangle Maât en son rituel àlʼOrient de Saint-Tropez, cérémo-nie poignante, pleine dʼun ensei-gnement mystique et ésotériquede très “haut grade” ont puapprécier lors du “tirer de corde”toute la symbolique autour de l̓ axeinvisible marquant lʼépicentre dece lieu sacré sur lequel sʼérige leNAOS. Nul besoin dʼun fil àplomb.

Pour revenir à la Perpendi-culaire, dans le Temple, elle setrouve au Nord et cʼest, aussi,sur la colonne du Nord quelʼapprenti est placé en loge.Cʼest du Nord quʼémane lalumière spirituelle qui nous illu-mine. Il faut savoir que dans latradition de lʼancienne Égypte,le Nord est doté dʼune très richesymbolique ; là sont “les lumièresqui ne sʼeffacent jamais”, ces“étoiles impérissables”, lieu deséjours des pharaons défunts ;le Nord est source de lʼénergiestructurante qui évolue confor-mément à lʼaxe polaire, lʼaxe dumonde.

De plus, comme nous lʼavonsvu plus haut, “Perpendere” signifie“Peser précisément”, apprécier,évaluer avec exactitude et “Per-pendiculum” “ce qui suspendu”.On peut donc affirmer que laPerpendiculaire est, là encore, encorrespondance évidente avec la

“Pesée du cœur” de notre LIVREDES MORTS.

Et si jʼaborde, à présent, laPerpendiculaire sous un autreangle, lʼangle est précisémentlʼexpression dʼune rencontre etpour que cette rencontre soitbonne, il faut que lʼangle formésoit juste. La Perpendiculaireest donc lʼoutil ancestral quinous permet dʼorienter touteréflexion constructive avecmesure et justesse.

Quant à la notion de Rectitudede ce qui part de la Terre pour sediriger vers le Ciel, elle sʼinscritdans une dynamique dʼélévationet de réalisation de soi. Encoreune fois, je cite le LIVRE DESMORTS ; à la question posée parla Porte : Quel est mon nom ?Celui qui veut passer doit répon-dre : Rectitude est ton nom !

Cette rectitude que nous,apprentis, espérons intégrer ;peut-être le jour où nous pour-rons reprendre, enfin sans com-plexe, à notre compte, cettemaxime : “Je suis dʼaplomb, tues de niveau, nous sommesdʼéquerre”. Mais, à ce stade, jʼaibien conscience, mes sœurs,mes frères, que sur le cheminqui mène à la Gnose et à laConnaissance de soi, la Vériténe tient quʼà un fil. À nous detrouver assez dʼaplomb pourtenir en équilibre dessus et leplus longtemps possible.

Jʼai dit Vénérable Maître.

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À mon Frère Égyptien

Émile Di Mattéo,Très Puissant Souverain

Grand Commandeur,Membre du Souverain

Sanctuaire Mixte pour la Franceet les pays associés

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“Ce livre révèle les secrets desDemeures mystérieuses du Duat1 ; ilsert de guide dʼinitiation aux Mys-tères du Monde Inférieur ; il te per-mettra de passer à travers desmontagnes et de pénétrer dans lesvallées mystérieuses où nʼaboutitaucun chemin connu ; il monte lagarde auprès de lʼEsprit Sanctifié,élargit ses enjambées, lorsquʼilmarche ; élimine sa surdité et luipermet dʼentrer en contact avec lesDieux. […] Ce livre tʼenseignera lesMétamorphoses par lesquelles passelʼÂme sous lʼeffet de la Lumière. Envérité, ce Livre est un Mystère trèsgrand et très profond. Ne le laissejamais entre les mains du premiervenu ou dʼun ignorant.”

Extrait du Livre de Lʼau-delà de la Vie,Chapitre CXC

Traduction de Grégoire Kolpaktchy.

Je te connais mieux que tu neme connais mon Frère. Tu es celuiqui est entré par la porte basse, etpas nʼimporte laquelle ; ce jour là,par-dessus la puissante stature delʼarchonte qui semblait tʼen inter-dire lʼaccès, et malgré le bandeauqui obscurcissait ta vue, tu euscomme moi le temps de lire sur lefronton de cette porte lʼacronymemystérieux de Memphis et deMisraïm. Tu vois bien mon Frè-re Égyptien que je te connais !...puisque depuis tu nʼas de cessede te poser la même question :Suis-je sur le vrai chemin ?...Cette question sous-entend bienentendu quʼaprès la porte “basse”,existent plusieurs chemins !...2 Cedoute revient souvent hanter taconscience et tu constates dèslors combien il est dur de sʼéloignerdu fleuve tranquille de la masse“moutonnante” et de ceux qui pré-tendent chercher la vérité plutôtque dʼemprunter le boyau étroit desvrais adeptes de lʼArt Royal3. Il fautque tu saches, mon Frère, que dé-sormais tu portes un sceau inalté-rable ; celui des Caïnites transmispar le feu et que le redressement,sʼil doit sʼopérer de ton vivant, nepourra se traduire que par “lʼallu-mage” simultané de tes sept cen-tres de compréhension4. Il estvraisemblable que si tu étais restéparmi les marchands du temple,tout cela tʼaurait paru plus simple,par dʼespèces sonnantes, de titresronflants, dʼautoproclamations etde reconnaissances métalliquesqui éclairent le chemin des illu-sions. Mais au lieu de cela, tu aschoisi un autre chemin !... Celui duserpent5 !... Ce chemin, ou plutôtce sentier, nʼest pas jalonné decandélabres dʼor, il est même trèsobscur et escarpé, et tu te de-mandes parfois pourquoi les autres

(francs-maçons) ne lʼont-ils pas vuavant toi ?... Je te rassure, ils lʼontbel et bien vu, mais celui-ci leurdemandait trop dʼefforts pour lʼem-prunter. Je te connais mieux quetu ne me connais mon Frère, carmoi aussi jʼai osé écarter les bran-chages dʼacacias qui cachaient cechemin à la masse. Jʼai vu commetoi les précipices sans fins qui lebordaient, les falaises abruptes oùplongeaient des cascades écu-mantes et quʼil fallait contourner etescalader pour accéder au pointde vue suivant6. Comme toi, je mesuis consumé dans le feu delʼorgueil, de lʼambition, de lʼigno-rance7, et je suis mort sur ce che-min, pour me relever quelquetemps plus tard par une sorte“dʼaspire”, et me suis retrouvé delʼautre coté de la porte dʼivoire sansserrure. Tu as tressailli comme moilorsque la nuit tʼa enveloppé deces larmes dʼargent, et dans unsilence profond que tu apparentaisà la solitude, tu doutais une fois deplus. Et pourtant !... Et pourtant, situ ouvres bien tes oreilles, et sur-tout ton entendement aux chosessupérieures, tu entendras certai-nement à coté de toi un douxbruissement dʼailes8 qui tʼarracheraet tʼélèvera au-dessus du plan par-fait ou tu pourras contempler lʼéten-due du chemin quʼil reste àaccomplir pour accéder à la cita-delle des Bienheureux. Je te connaismieux que tu ne me connais monFrère. Au point du jour, Te voiciarrivé enfin sur un “style” de pro-montoire où tu peux observer auloin lʼagitation des égarés puisquela route quʼils ont choisie se ter-mine par un précipice obscur etsans fond où ces âmes perduesdans le “cône sublunaire” tombentavec dʼeffroyables cris de tour-mentes. Ne vois-tu pas sʼagglutiner

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ces âmes qui attendent vainementle Soleil et qui recomposent àlʼinfini cet Adam-Kadmon ?... Quede temps perdu sur le chemin delʼignorance. Pourtant cʼest par lamême porte du Temple que noussommes passés !... – Ainsi, tour-nant le dos à cette désolation, tudistingues au-dessus du firmamentlʼÉtoile du matin9, qui dans sa courseéternelle tʼindique invariablementle chemin de la citadelle, et dansla clarté lunaire, tu perçois au piedde la croix, un pélican nourrissantde ses entrailles des petits. Devantcette vision, comme toi, je fus assaillipar une sorte de compassion indé-finissable et prégnante10. Tu teconsumes et tu renais entre lʼenviede continuer le chemin et celle deretourner sur tes pas pour aiderles égarés à retrouver le chemin.Mais tu te sens bien seul pourprendre une telle décision, et pour-tant, en respectant un profondsilence et humant à pleins pou-mons, tu pourras sentir le parfumde “Sainteté” de ceux qui tʼont pré-cédés11. Et si tu regardes avec unpeu plus dʼattention, tu verras lelong du chemin de petits lampionsque les “veilleurs” ont laissés à tonintention. Va, cours dans cette direc-tion mon petit Frère – Le corpsdʼOSIRIS nʼest pas loin !... Lʼaiglebicolore tʼaidera de sa vue per-çante à retrouver derrière les idéestous les morceaux de ta vraieNature. Tu vois bien dans le fond,mon Frère, que tu me connais.Car comme toi, au début, mon pasa hésité, par peur du vide, parpeur de lʼinconnu. Mais dans lefond, est-ce plus effrayant que leshorreurs qui jalonnent et croisentnotre vie courante ?... Est-ce si dif-ficile de comprendre que la GNOSEappartient dans toute sa simplicitéà celui qui la cherche ?... Et somme

toute, nʼest-ce pas plus simple depressentir quʼenfin arrivés surlʼesplanade du Temple de lʼÉternelleSagesse, magnifique et resplen-dissant au zénith de la Vérité. Lescœurs des sept anges réunis avecnous, sʼunissent dans un concertimmense, où mêlant enfin le travailà lʼardente prière, nous pourrons,toi et moi, dorer au feu divin notreargile grossière ?...

Voici la Clé, mon Frère. Je te latransmets, tel quʼon me lʼa trans-mise.

Cherche lʼAdepte sur les valléesÉgyptiennes et transmet à ton tour.

Cʼest à ce prix-là que lʼÉgyptene sera plus veuve dʼHommes etde DIEU.

1. Douat : Terme égyptien désignant lʼautremonde où lʼinitié doit se rendre après la mort.2. Il existe en fait deux principaux Rites tousdeux issus de lʼÉgypte au travers de lʼécolepythagoricienne. Le rite Écossais et celui dela Maçonnerie Égyptienne issu, pour sa part,de lʼItalie à travers divers courants ésoté-riques et Gnostiques. Les autres Rites nesont que des traductions et interprétationsplus ou moins fidèles aux origines. Voirlʼexcellent ouvrage de Gérard Galltier, LaMaçonnerie égyptienne, Rose Croix et néo-chevalerie.3. Il suffit de lire les quotidiens où sʼaffichentassez souvent des francs-maçons où leurspropos nous rappellent que la VéritableInitiation nʼest plus dispensée dans cesstructures. Cʼest ainsi que nous pouvons liredans LE POINT du 22 janvier 2009, uneinterview du Bibliothécaire dʼune GrandeObédience Française qui nous dit “[…] laFranc-maçonnerie est lʼunique façon de sefaire des amis dʼenfance à 40 ans”.4. Comprendre que le serpent Cabalistiquenʼest que le chemin qui doit passer par lessept chakras fondamentaux. Dont les cinqpoints de la maitrise ne sont quʼune figura-tion simplifiée du relèvement de lʼAdamKadmon qui représente en fait les cinq

niveaux de lʼarbre de vie doublé sur un autreplan en Syzygies. Les Séphirothes sont aunombre de 10 – lʼune étant le miroir delʼautre.5. Ici le serpent est défini comme étantlʼinitiateur “initié”. Une légende Cabalistiquenous explique que si nous prenons le ser-pent par la queue, celui-ci nous entraînerainexorablement sur le vrai chemin qui pas-sera par toutes les Séphirothes, et celajusquʼà Kether. Ce nʼest pas sans raison,que le serpent se mordant la queue est unsymbole primordiale de notre Rite.6. Les différents degrés jalonnant le chemininitiatique ne sont que des “haltes” permet-tant à chacun de prendre un certain recul,dʼévaluer, de comprendre et de cristalliserles degrés précédents, ainsi que leurs liai-sons ésotériques. Suivant notre expérience,on comprend aisément que lʼon ne devientréellement Apprenti que lorsque lʼon accèdeau grade Compagnon, de Compagnon augrade Maitre, etc., etc. etc.7. “Voici les vrais Noms des meurtriersdʼHiram”, nous scandait un Frère (Réflexionen mémoire de notre regretté Frère GeorgesBENYAMIN).8. Lire ou écouter lʼexcellent texte de notreFrère Raymond Devos, Lʼange qui passe.9. Cette étoile est appelée VÉNUS – Onlʼappelle aussi lʼ“étoile du berger”, car ellepeut être visible dans le ciel du matin, avantle lever du Soleil, ou dans le ciel du soir.Moins fréquemment, on parle de la “planèteardente” à cause de la température élevéequi règne à sa surface. Vénus est associée àvendredi parmi les jours de la semaine. Nousnoterons aussi, pour les spécialistesdʼastrologie ésotérique, que Venus, en tantquʼétoile du matin, est associée à Lucifer (leporteur de Lumière) et a sa contrepartie,lʼange Mikaël.10. Le Chevalier Rose-Croix, celui qui portela croix et la rose en son centre, est un êtrealtruiste doté dʼun courage incroyable. LesChevaliers Rose-Croix ont la capacité de selibérer de la souffrance, mais ils préfèrentassumer en premier la tâche dʼen libérer lesautres. La compassion de tels êtres est sansbornes et transcende toute pensée de divi-sion. Le Chevalier Rose-Croix est lʼami, leserviteur et le parent spirituel de tous sansdistinction.11. Ce sont ceux qui ont contribué à préser-ver de lʼignorance notre Rite, et qui nous onttransmis les filiations dont nous nous récla-mons. Certains nous sont connus : Bricaud,Chevillon, et bien dʼautres sont Anonymes.Certains ont même tellement “travaillés”pour le Rite que la grandeur de leurs Âmessʼapparente à de la Sainteté. Dʼaprès vous,qui entretient la Lumière Éternelle présentesur les Naos de notre Rite ?...

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Le Livre de Thot-HermèsPremière partie

Patrick-Gilbert FRANCOZMaçon de la Vieille Égypte

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“Le Tarot offre le cachet suprêmede lʼart qui est la simplicité.Les hiéroglyphes du Tarot,ce vieil et vénérable Livrede la Nature, cette bible

dʼHermès, correspondentà un nombre, signe actifet universel dʼune idée.”

François Jollivet-Castelot

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“Les tarots sont lʼhiéroglyphecomplet du Grand Œuvrealchimique qui contient

21 opérations avant dʼatteindrela perfection de lʼÉlixir.”

Fulcanelli

Le Tarot, dont nul ne connaîtlʼorigine véritable, est considérépar ses amis comme le résumésymbolique de la Tradition primi-tive commune à lʼensemble delʼhumanité. Mon chemin personnelau sein du Rite de Memphis-Misraïmmʼa donc tout naturellement conduitjusquʼà lui et jʼai entrepris ma péré-grination au sein du labyrinthe dece Livre unique il y a quinze ansmaintenant, ce qui ne présentepas dʼintérêt particulier pour autruiexcepté celui de signifier quʼunetelle complicité est une œuvre delongue, très longue haleine, et quʼilne suffit pas de se rendre dansune librairie spécialisée pour acqué-rir un “jeu” et compulser une mé-thode de divination pour entrer enintimité avec lui, car un tel compa-gnonnage est le résultat personneldʼune vie. Ces quinze années ontété nécessaires pour me résoudreà fixer quelques-unes des réflexionsconservées de mon pèlerinageincessant au sein des arcanes dece “topo-guide” en images desmystères enseignés dans la grandepyramide de Thot et le grand tem-ple dʼHermès, et au cours duqueljʼai suivi le conseil donné auxadeptes des écoles de mystèreségyptiennes et grecques selonlequel lʼinitié doit, à un momentdonné de son parcours intime, seconsacrer à lʼétude de lʼune destrois sciences sacrées de la Traditionprimordiale : LʼAstronomie sacrée,à ne pas confondre avec lʼastrologieévènementielle des pythonissesauto-proclamées des hebdoma-daires du weekend, la Cabbalemystique (bien antérieure à laKabbale hébraïque) relative àlʼétude des idéogrammes du GrandLivre de la nature et qui ne sauraitse limiter à la correspondanceanalogique des lettres et des chif-

fres des textes vétérotestamen-taires, et lʼAlchimie transcendan-tale ou philosophale, laquelle estindépendante de lʼalchimie opéra-tive avec laquelle elle ne présenteque des rapports ténus, souventincompris ; étant précisé que leTarot appartient à la seconde deces voies de lʼEsprit et que lʼétudeintime de lʼune dʼentre elles metinévitablement lʼadepte en rapportimplicite avec les deux autres.

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Lʼorigine et la signification dunomen “Tarot” restent incertaines ;il proviendrait selon Court de Gébelindes mots égyptiens Tar : la voie, etRo : royal, et cʼest à Etteilla quenous devons lʼappellation utiliséepar les compagnons de cette pre-mière bande-dessinée hermé-tique : “Le Livre de Thot”. Pour mapart, je lui préfère, en raison deses correspondances avec leCorpus Herméticum et la TabledʼÉmeraude quʼil traduit en images-idéogrammes, le générique deThot-Hermès ; étant remarqué queTarot est aussi lʼanagramme de :Thora, Rota, Athor, dont on peutse demander, eu égard aux signifi-cations occultes de ces trois termes,sʼils ne constituent pas à eux troisla véritable origine du nom deTarot (la ROTA ou roue dʼEzéchielétant le synonyme de lʼazoth desphilosophes hermétiques).

Thot était, et demeure, commeHermès son correspondant gréco-romain actualisé par la penséeoccidentale, le Néter utilisé par lesprêtres-médecins initiés aux grandsmystères de lʼÉgypte anciennepour désigner lʼintelligence delʼâme incarnée en correspondancedirecte avec lʼIntelligence cos-

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mique universelle qui préside à laGrande Architecture Universelle etorganisant et “gouvernant tous lesmondes” ; il peut se traduire par :“TOUT” ; cʼétait, pour les ancienségyptiens, lʼarchétype de la sa-gesse et des sciences sacrées,lʼinventeur des nombres et delʼécriture occulte transmis auxhumains par son alter ego fémininSéschat : “La Dame aux écritures,Maîtresse de lʼarchitecture”. Thotest représenté avec une tête dʼibis,oiseau des dieux, et les grecs selʼapproprièrent sous la dénomina-tion dʼHermès le “trois fois mage”,synthèse en Un des rois mages dela tradition de lʼancien testament ;cʼest le Néter de lʼIntelligence su-prême accessible à lʼinitié qui aredressé son djed et qui a recourbéson temps propre. LʼHermétismepersonnifié par Thot-Hermès,science et spiritualité opérativesconjuguées, nʼest donc ni une reli-gion, ni un système de penséeparmi tant dʼautres, ni une écoleoù se transmettrait un savoir parti-culier, cʼest tout simplement lʼArtdʼapprendre par le miracle de laconnexion de lʼintime humain aveclʼUniversel céleste, ce que les chré-tiens dʼorigine, avant les réinter-prétations erronées de Paul et deses épigones, dénommaient la Voiedu Salut Tri-Unitaire enseignée parle Christ incarné, que les hermétistesdésignent sous le terme dʼIdéal derésurrection.

“Hermès trismégiste, auteur sup-posé de nombreux ouvrages grecs,nʼest autre que le Thot égyptien.Dès les temps de Platon, Hermèsfut identifié à ce personnage fabu-leux qui passait pour lʼinventeur dulangage de lʼalphabet, de lʼécritureet de toutes les sciences. De tousles écrivains de lʼancienne Égypte,le dieu Thot a été le plus fécond,

pour la bonne raison que cʼestsous ce nom collectif quʼécrivait lacaste sacerdotale, ce qui expliquela variété et la valeur des nom-breux ouvrages dits hermétiquesattribués à Hermès, lesquels nesont parvenus jusquʼà nous quepar leur traduction grecque et avecde nombreuses interpolations. Leslivres de Thot sont au nombre dequarante-deux ; ils renfermaienttoutes les règles, préceptes etdocuments relatifs aux arts, aux

sciences, à la religion et au gou-vernement de lʼÉgypte ; dans leurensemble, ces livres sacrés embras-saient toutes les connaissanceshumaines et formaient pour ainsidire une vaste Encyclopédie égyp-tienne, dépositaire de tout savoir.Les livres de Thot étaient conser-vés dans les sanctuaires des tem-ples, nʼétaient jamais ouvert pourle peuple, on les lui montrait seule-ment dans les fêtes solennelles pen-dant les cérémonies religieuses.”(Ernest Bosc, Isis dévoilée, page27).

Ce qui précède explique pour-quoi il convient, selon moi, dedénommer le Tarot en sa formeoriginelle du Tarot dit de Marseille :

Livre de Thot-Hermès, car ilconstitue une synthèse parfaitedes 42 livres du Thot des mystèresde la Vieille Égypte et de celui delʼHermès des mystères dʼÉleusisréunis, cʼest-à-dire de la totalité dela Connaissance accessible àlʼhomme, pour celui qui peut ladéchiffrer. Le Tarot ou Livre de Thot-Hermès constitue donc lʼOuvrageUnique destiné aux Mages réali-sés, modèles discrets dʼhumanité,qui sont à la fois prêtres et méde-

cins, qui portent en eux à la foislʼIntelligence divine, la Penséeincarnée et le Verbe vivant ; ce quise trouve confirmé aussi danscette autre citation dʼErnest Bosc(Isis dévoilée, page 26) : “Géné-ralement, dans tous ces manus-crits, la médecine est associée à lamagie, presque toutes les recettespharmaceutiques y sont accompa-gnées dʼincantations spéciales quidevaient en assurer le succès ;ajoutons que les égyptiens nʼaccor-daient pas au mot magie le mêmesens que nous”.

Le Livre de Thot-Hermès a étéconçu et mis en forme par desguides anonymes selon lʼidée quela Tradition Primordiale quʼil con-

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serve et transmet aux initiés nesurvit pas à travers une organisa-tion quelconque, car toute organi-sation humaine ne peut que selimiter à embaumer, momifier, rigi-difier et trahir ce à quoi elle a euaccès. Cʼest pourquoi ce GrandLivre de la Nature et de lʼUniversnʼest pas écrit avec un alphabetparticulier, mais avec le langageuniversel des symboles communsà lʼensemble de lʼhumanité, quʼilnʼappartient à aucune école de pen-sée en particulier, que personnene peut en revendiquer la pater-nité, mais quʼil reste à la disposi-tion, individuellement, de celui quiprésente les qualités requises pourrecevoir son enseignement, ce quipeut justifier une vie entière pourlʼapprocher dans sa globalité, tra-duisant en cela la loi énoncée parceux, anonymes, quʼil convient dedésigner sous le générique de SaintJean : “Le vent souffle où il vent, tuentends sa voix mais tu ne sais nidʼoù il vient ni où il va – ainsi en est-il de quiconque est né de lʼEsprit”.

Cela a déjà été dit, le Livre deThot-Hermés est une synthèse enimages-idéogrammes du CorpusHerméticum attribué à HermèsTrismégiste et de la Table dʼÉme-raude. Or, France Yates a démon-tré que ces ouvrages universelsne constituent pas seulement destraités ou recueils de pratiquesoccultes, mais quʼils correspondentà une véritable somme scientifiquequi a influencé des “esprits univer-sels” tels : Pic de la Mirandole,Copernic, Giordano Bruno, JohnDee, Léonard de Vinci, Newton ;elle a aussi établi que le CorpusHerméticum, à travers son récit dela Création, explique lʼAdam Her-métique qui connaît certes unechute, mais qui, à la différence de

celui de la Genèse, reconquièreson pouvoir sur la nature par unecommunion magique avec le cos-mos, avec le Maître du Tout et quecet Être régénéré, qui a retrouvésa part interne de Divinité, nʼestplus seulement un homme maisun Mage, cʼest-à-dire à la fois unprêtre de la Religion Universelle etun médecin pour les corps et lesâmes incarnées. Le Tarot retraceen cartes, véritables “topoguides”successifs destinés à la conscience,les étapes de ce processus deréalisation de lʼÊtre incarné et desa réintégration, de sa réinsertion,dans le Grand Plan Cosmique.

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La multiplicité des “jeu de tarots”en circulation aujourdʼhui (plus de280 recensés) démontre lʼintérêtque lui porte les “cherchants”,voire les passions quʼil suscite, ornous savons que, sur le chemin deLa Connaissance, les passions nesont pas les meilleurs conseillères ;de surcroît, cette abondance dejeux indique quʼà chaque époqueLe Livre de Thot-Hermès a subi,sous des formes diverses et variées,les influences culturelles et philo-sophiques de la pensée dominante,donc relative, des multiples socié-tés humaines où elle sʼexprimait,dʼoù lʼintérêt dʼessayer de détermi-ner la forme du Grand Jeu qui serapproche le plus de “lʼoriginal”.Beaucoup dʼhypothèses ont étéémises quant à lʼorigine du Tarot,dont aucune nʼest prouvée. Ceque nous savons avec certitudeaujourdʼhui, cʼest que le plusancien livre connu sous cetteforme imagée est le Tarot Yi King,composé de 64 cartes, qui seraitapparu vers 3000 avant notre ère

vulgaire à partir du livre sacré chi-nois : Le livre des mutations.

Il résulte des recherches sé-rieuses que, sous sa forme actuelle,le Tarot ne provient pas dʼÉgypte,mais quʼil a été colporté par lesTsiganes, autrement appelés Bohé-miens souvent de façon péjora-tive, grands opératifs des sciencesdivinatoires en raison du caractèrenomade de leurs clans ou tribus(favorisés en cela par leurs circon-volutions permanentes sur notreplanète Terre en concordance avecle mouvement perpétuel de la Na-ture), lesquels Tsiganes sontgénétiquement dʼorigine indo-européenne alors quʼils ont étéconsidérés à tort pendant long-temps comme les descendantserrants des anciens égyptiens enmal de la Vieille Égypte. Lʼoriginehistorique et géographique égyp-tienne du Tarot nʼest donc pas éta-blie, et si la référence à la cultureancestrale de lʼÉgypte anciennereste pertinente, cʼest par le faitquʼil porte en lui les grands mys-tères des écoles du mêmes nom àlʼorigine des enseignements dis-pensés dans les temples et pyra-mides de la vallée du Nil.

Cʼest en Italie, au XVe siècle, àMilan, Ferrare et Bologne, que leTarot dit de Marseille trouve sapleine expansion ; il rayonne ensuitesur lʼEurope entière, et cʼest à cetteépoque que sont fixés sous leurforme actuelle les Arcanes majeursou Triomphes ; ce que nous dénom-mons donc le Tarot de Marseillepeut être considéré comme dʼorigineitalienne sans que cette constata-tion logique puisse toutefois êtreretenue avec certitude. Ce qui estsûr, cʼest quʼil correspond sous laforme que nous lui connaissons

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aujourdʼhui à la pensée occiden-tale de la Renaissance italienneportée par les Maîtres du mysti-cisme, de lʼoccultisme et de lʼéso-térisme, tels Pic de la Mirandole,Giordano Bruno, Léonard de Vinciet Dante, pour ne citer que ceuxqui suscitent depuis longtemps monintérêt, lesquels Maîtres de“lʼétrange” ont créé ce quʼil convientdʼappeler la Renaissance en repre-nant sous les formes diverses desarts et des sciences les enseigne-ments du Corpus Herméticum etde la Table dʼÉmeraude contenusdans le Tarot avant même quelʼœuvre gigantesque de traductionet de décryptage de Marcil Ficinnʼait été entreprise. Ce Jeu sacré,dénommé Tarot de Marseille, futpour la première fois imprimé àAvignon pour des raisons unique-ment politiques et, surtout, fiscales.Lʼun des jeux de tarots les plusanciens qui serait à lʼorigine duTarot dit de Marseille sous uneforme dessinée primitive est datéde 1392 et il est connu sous lenom de Tarot de Charles VI, avecles réserves nécessairement dʼusa-ge pour un tel sujet. Ce qui signi-fie, aussi, que le Tarot – Livre deThot-Hermès a été conçu par sesauteurs anonymes comme un mo-yen de dépôt et de transmissioncryptée de la Tradition Primordiale,de la Religion Universelle origi-nelle, pour être tenu à la disposi-tion de ceux qui le désirent, en semontrant respectueux et compé-tents, et quʼil ne saurait valable-ment être rattaché à un auteur, àune époque, à une culture ou àune société particulière dès lorsquʼil les comprend toutes à la fois.

Quelques-uns des Maîtres pas-sés les plus respectables et res-pectés, essayèrent pourtant de

transcrire dans le Tarot dit deMarseille leurs connaissancesacquises en le réformant ; ces ten-tatives sont méritoires au regardde la volonté de léguer à leurs dis-ciples sous forme cryptée le fruitde leurs recherches et décou-vertes ; elles ne doivent toutefoispas se substituer à lʼœuvre origi-nale, dʼautant que, malgré leurssincérités et compétences respec-tives indéniables, ces maîtres pas-sés nʼétaient souvent pas dʼaccordentre eux quant à lʼessentiel sur cepoint, et que, pour certains, ilsnʼeurent que le souci de relier ceGrand Jeu de la Nature à une tra-dition donnée (kabbale hébraïquepour certains, bible pour dʼautres)ce qui est par essence même uneerreur dès lors, dʼune part, quʼil estconstant que le Tarot nʼest pas issude ces traditions particulières etponctuelles auxquelles il sʼopposemême fondamentalement en denombreux points et, dʼautre part,quʼil ne peut sʼagir dans la réalisa-tion du Grand Œuvre de réduire leTout, aux éléments diffractés doncimparfaits et incomplets dʼune cul-ture religieuse spécifique à une raceou à une histoire particulière. Peu-vent être en ce sens cités les tra-vaux de Court de Gébelin, dePapus, dʼOswald Wirth et dʼEtteilla(de son vrai nom Alliette) dont ondit de manière absurde pour cedernier quʼil aurait inventé la divi-nation par le Tarot, alors que lesBohémiens, certes sous formeorale mais de manière indiscuta-ble, lʼutilisent à cette fin depuis aumoins 400 ans au moment oùEtteilla en développe lʼusage en1785. Le disciple du Livre de Thot-Hermès pourra se reporter avecintérêt aux travaux des maîtresprécités, en prenant garde de nepas substituer ses interprétations

personnelles à la nécessaireapproche intime du Livre originalde la Nature ; car, in fine, cesauteurs, comme tous les autres,ont travaillé à partir du Tarot origi-nel dit “de Marseille” et ils ont tentéavec plus ou moins de bonheur delui ajouter ou de lui retrancher deséléments personnels en fonctionde leur propre compréhensionponctuelle, donc relative. Malgréleurs compétences et sincéritérespectives, ces adeptes de lʼoccul-tisme ne se sont pas rendu compteque la traduction du Grand Livrede la Nature que constitue le Livrede Thot-Hermès ne sʼinterprète pasde façon générale, quʼil est lu parchaque disciple compétent entoute intimité individuelle, quʼil sesuffit à lui-même sans quʼil soitnécessaire de lui apporter quoi quese soit de supplémentaire à carac-tère humain ou intellectuel, voirephilosophique.

Point nʼest donc besoin de redes-siner, réécrire, réinventer le Tarotsynthèse des sciences sacrées ; ilsuffit de sʼen emparer en sa formeoriginelle fixée au moment de laRenaissance et de vivre en sym-biose avec lui dans la durée, enétant conscient que le maître véri-table dans cet accouplement dʼunedimension “sur-naturelle” nʼest pascelui que lʼon croit.

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À suivre… …

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Lʼécriture en Égypte ancienne

Quelques notionsconcernant lʼécriture

en Vieille Égypte

Khalam ou calamus signifieà la fois : écriture, acte dʼécrire,roseau taillé pour lʼécriture desscribes sacrés ou Hiérogram-mates.

Les trois écritures de la VieilleÉgypte sont :

• Lʼécriture hiéroglyphique,écriture primitive composéedʼobjets naturels qui formaientles idéogrammes sacrés de laculture originelle de lʼancienneÉgypte ; elle est sans date niépoque et dʼorigine inconnue.

• Lʼécriture hiératique, écritureroyale et sacerdotale, ancienneet symbolique, forme simplifiéedes hiéroglyphes primitifs, écri-ture à la fois idéographique etphonétique.

• Lʼécriture démotique ou vul-gaire, dérivée de la précédente,employée pour les actes civilset commerciaux, écriture pho-nétique appelée : “écriture deslivres”.

Ces écritures ont été déchif-frées par Champollion à partirde la pierre de Rosette, laquelleporte le texte dʼun décret sacer-dotal de Memphis en lʼhonneurdu roi Ptolémée, rédigé en écri-tures hiératique, démotique etgrecque ; Champollion, dont Cha-teaubriand a écrit : “Ses admi-rables travaux auront la duréedu monument quʼil nous a faitconnaître”.

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Bibliographie pour le Franc-Maçonde Rite Égyptien

Patrick-Gilbert FRANCOZ,Maçon de la Vieille Égypte

Le vrai visage de la Franc-Maçonnerie et Réflexions sur letemple social,Constant Chevillon.

La Tradition Universelle,Constant Chevillon.

Les illuminés dʼAvignon – Étudesur Dom Pernety et son groupe,Joanny Bricaud.

La Paix universelle dʼaprès laGnose de Constant Chevillon,René Senève.

Le Maître inconnu Cagliostro,Docteur Marc Haven.

Lʼévangile de Cagliostro,Docteur Marc Haven.

Cagliostro et le rituel de Maçon-nerie égyptienne,Robert Amadou.

De la Franc-Maçonnerie occulteet lʼInitiation hermétique,J.-M. Ragon.

Maçonnerie Égyptienne, RoseCroix et Néo Chevalerie - Les filsde Cagliostro,Gérard Galtier.

Rituel de la Franc-Maçonnerieégyptienne,Annoté par Marc Haven, pré-senté par Daniel Nazir.

La Franc-Maçonnerie du bois,Jacques Brengues.

Constitution et organisation desCarbonari,M. Saint-Edme.

Les sociétés secrètes italien-nes,Albert Falcionelli.

Lʼésotérisme révolutionnaire etlʼerreur fasciste,A. R. Königstein.

Les magiciens de Dieu,François Ribadeau Dumas.

Initiation aux livres des mortségyptiens,Fernand Schwarz.

Le Livre des morts de lʼÉgypteancienne est un livre dʼinitia-tion,S. Mayassis.

Notre existence a-t-elle un sens ?Jean Staune.

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LE MESSAGE SPIRITUEL DELʼÉGYPTE ANCIENNEMax GUILMOTéd. Hachette, 1970

“Pour lʼÉgypte ancienne, leMonde est Unité vivante dontlʼhomme est un globule. Au sein delʼUnité cosmique, le magicien a toutpouvoir. Son cri, le juste cri, suffit àébranler le corps universel puisque,dans lʼUnité, chaque élément sʼinter-pénètre.”

Voici un morceau choisi de cetouvrage. Égypte Ancienne, ces deuxmots évoquent 5 000 ans dʼune civi-lisation qui continue à fasciner lemonde. Monumental et majestueux,sobre et grave, puissant et raffiné,lʼart égyptien rayonne de spiritualité.À lʼorigine de sa patiente “reconsti-tution” de la religion égyptienne,Max GUILMOT étudie trois sourcesessentielles : les Textes des Pyra-mides, les Textes des Sarcophageset le Livre des Morts. Doctrine éso-térique, la religion égyptienne pré-tend retrouver le Grand Tout.LʼHomme au-delà du jour et de lanuit, de lʼespace et du temps, de lavie et de la mort, rejoint son uniquedestinée, visible et invisible : “Je suishier et je connais demain !”

PETIT TRAITÉ DʼHISTOIRE DESRELIGIONSFrédéric LENOIRPlon, 2008

Quelle est la toute première reli-gion de lʼhumanité ? Comment sontapparues les notions de dieux, desacrifice, de salut, de délivrance,de prière et de clergé ? Pourquoiest-on passé du culte de divinitésféminines à celui de divinités mas-culines ? Des premiers rituels funé-raires des hommes préhistoriquesaux grandes religions actuelles, Fré-déric LENOIR explore de manièresimple et accessible lʼunivers foi-sonnant du sacré. Une question par-court cet ouvrage : à quoi serventles religions et pourquoi accompa-gnent-elles lʼaventure humainedepuis lʼaube des temps ? La crisedes institutions religieuses en Oc-cident a pour corollaire un intérêtaccru pour la religion, envisagéecomme un phénomène culturel.Or, la croyance en un monde invi-sible, réalité supra-empirique, et lapratique de rituels collectifs qui sʼyrapportent accompagnent lʼaventurehumaine depuis des dizaines demilliers dʼannées.

LES JUIFS DE LA BIBLEÉTAIENT… DES ÉGYPTIENSArticle dʼOlivier MAGNANMagazine Science et Inexpliqué, mai-juin 2009

L̓origine égyptienne des Hébreux,Jean-François CHAMPOLLION etSigmund FREUD lʼavaient pres-sentie, un chercheur juif se nom-mant Roger SABBAH la concrétise.La Bible transcrirait des évènementssymboliques décrits et rapportésdepuis des millénaires dans lescoutumes Pharaoniques. Loin dʼêtreun illuminé, lʼauteur de cette théo-rie est un exégète hébraïsant re-connu ; égyptologue et archéologue,qui connaît lʼarabe et lʼaraméen etdéchiffre les hiéroglyphes. Bien sûr,rien nʼest simple et surtout pasdʼétayer cette théorie, mais voiciquelques axes de recherches : leDieu de la Bible ne serait autre quele dieu unique venu des eaux cé-lestes, que les anciens Égyptiensavaient adopté sous divers noms.Et également certains égyptologuesle reconnaissent : la notion dʼUnicitéest partout, proclamée dans le esdes Pyramides et des Sarcophages.

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la Voie Mixte Françaisede Memphis - Misraïm(3 parutions annuelles)

DIRECTIONDirecteur de la publication :Patrick-Gilbert FRANCOZ

RÉDACTIONRédacteur en chef :Sabine DOUMENS

MAQUETTEConception et réalisation :

Patricia MONTIwww.dactyflash.com

ÉDITION - ADMINISTRATIONAssociation Mixte de Memphis - Misraïm

C/O Patrick-Gilbert FRANCOZRésidence La Seigneurie

3 rue des Lauriers30700 UZÈS

INTERNETsite :

http://www.memphis-misraim-mixte.eumail :

chevillon@memphis-misraim-mixte.com

ISSN1764 - 4771

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