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KIN 3000 É DUCATION PSYCHOMOTRICE ET ADAPTATION SCOLAIRE D OCUMENTS ANNEXES AU COURS PRÉPARÉS PAR ROBERT RIGAL P ROFESSEUR DÉPARTEMENT DE KINANTHROPOLOGIE

Kin 3000 Recueil Web copie - Robert Rigal · 2004. 9. 24. · KIN 3000 ÉDUCATION ... Le dessin du Bonhomme révèle des difficultés de réalisations graphiques: le geste, insuffisamment

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  • KIN 3000

    ÉDUCATION PSYCHOMOTRICE ET ADAPTATION SCOLAIRE

    DOCUMENTS ANNEXES AU COURS

    PRÉPARÉS PAR

    ROBERT RIGALPROFESSEUR

    DÉPARTEMENT DE KINANTHROPOLOGIE

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    RÉÉDUCATION PSYCHOMOTRICE OU PSYCHOTHÉRAPIE?(Extrait de Guillarmé, J.J. (1982). Éducation et rééducation psychomotrice, Paris, Sermap-Hatier, p. 133) (RJ 506 P68E38)

    Cas de Stéphane

    DescriptionStéphane, âgé de 11 ans, nous est adressépour des difficultés graphiques. Il estgaucher et voudrait écrire de la main droitecomme tout le monde. Aussi s'exerce-t-il dela main droite. De la main gauche il écrit eneffet mal et lentement. Très rapidement, il ades crampes qui se comprennent aisémentlorsqu'on observe la position de ses doigtscrispés sur le stylo. Spontanément, les activitésont toujours débuté par cette main qui est laplus habile: c'est manifeste aussi bien àl'écriture spontanée qu'aux épreuves delatéralisation. Toutefois la main droite a plusde force. L'oeil directeur est le gauche, le pieddroit est plus volontiers utilisé. Cettedysgraphie l'a gêné: il pense avoir du retard àcause d'elle. En fait, il est en classe desecondaire 1 et n'a jamais eu d'échecvéritable. À noter que fils d'une mèrecélibataire, il a un père, jamais connu, quiaurait été gaucher.

    Cas de Catherine

    DescriptionCatherine est amenée en consultation par samère à l'âge de 6 ans pour des problèmes deprononciation et une grande timidité.Très tôt elle a eu des difficultés: anorexie,énurésie diurne et nocturne persistant jusqu'àcette année; enfant "trop sage" ne pleurantjamais, elle a maintenant peur de tout et esttrès craintive. Les difficultés s'accentuent: elledevient "de plus en plus sensible". Elle a descauchemars. Elle pleure sans raison."Paralysée" par la crainte, elle est incapabled'effectuer un certain nombre d'activitéscomme monter ou descendre les escaliers enalternant les pieds et sans se tenir à la rampe.À l'examen, Catherine a une attitude allant del'inhibition à la désinvolture. On note àl'examen des troubles d'articulation, unegaucherie et surtout une mauvaisecoordination et des syncinésies rendantimpossible l'exécution de gestes fins commele graphisme. Les tests d'efficienceintellectuelle donnent des résultats tout à faitnormaux (WISC, QI de 94).

    DiagnosticCette dysgraphie s'intègre dans uneproblématique névrotique (représentationd'un certain échec, symptôme commun avecun père absent). Dans ce cas, le troubleinstrumental est au premier plan. Lapersonnalité ne semble pas s'être encoreorganisée autour de ce symptôme. Mais ilpeut prendre secondairement un sens, devenirle lieu d'un conflit et modifier par la suitel'organisation de la personnalité. Il est doncimportant d'intervenir rapidement sur cesymptôme moteur avant qu'une névrotisationdu sujet ait lieu.

    DiagnosticEn fait, les symptômes moteurs et les troublesde l'articulation de cette fillette témoignent dedifficultés familiales manifestes. Il existed'ailleurs un conflit patent entre les parentsqui se parlent peu et mangent mêmeséparément. Le père n'a jamais accepté cetteenfant que sa femme a souhaitée "sans luidemander son avis". Il a lui-même desséquelles de poliomyélite (séquellesparalytiques et troubles de l'articulation) et safemme pense que tous les problèmes"viennent de là".Dans ce cas, où l'on observe de nombreuxtroubles associés (énurésie, inhibition, peurs,troubles d'articulation, etc.), les manifestationsmotrices sont relativement secondaires face àun couple parental désuni, à une mèreambivalente et surtout à un père dont l'enfantreprend les symptômes moteurs et les troublesde l'articulation. Une intervention directe surles symptômes est vouée à l'échec. Unepsychothérapie est beaucoup plus justifiée.L'évolution favorable confirmera le bien-fondé de cette décision thérapeutique.

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    LATÉRALITÉ

    LE CAS DE JEAN-FRANÇOIS(Extrait de Guillarmé, J.J. (1982). Éducation et rééducation psychomotrice, Paris, Sermap-Hatier, pp. 62-65) (RJ 506 P68E38)

    "Jean-François, âgé de 7 ans 10 mois, vient consulter pour des difficultés graphiques. Il estl'aîné d'une fratrie de 3, vivant dans un milieu socio-culturel élevé. Son graphisme se détérioreau fur et à mesure que le travail devient plus important. Les difficultés graphiques sontapparues en 1ère année, l'enfant étant alors remarqué pour son manque d'habileté dans toutesles activités manuelles.

    Lors de la consultation, Jean-François se montre assez anxieux et discrètement instable. Onremarquera que sa demande est purement instrumentale: il est gaucher, il écrit mal, il vient"pour sa main". L'enfant dessine volontiers et avec application. On constate la lenteur dugeste graphique, la "fatigabilité" du bras et de la main, le balayage de la feuille. Les cahiersqu'il a apportés sont peu soignés, "brouillons". L'enfant écrit sans goût et sans plaisir.

    L'examen psychologique révèle un excellent niveau de développement intellectuel (QI: 143).Les activités impliquant la motricité fine et le geste graphique sont médiocres pour l'âge. Lesépreuves perceptivo-motrices ne révèlent pas de lenteur particulière: temps moyen pour lacopie de la figure de A. Rey et celle de la figure de L. Bender; réussite de l'épreuve de rythmede M. Stambak. Le dessin du Bonhomme révèle des difficultés de réalisations graphiques: legeste, insuffisamment contrôlé, ne permet qu'une réalisation élémentaire correspondant à l'âgede 7 ans. Ce résultat est dû à la maladresse graphique plutôt qu'à sa connaissance insuffisantedu schéma corporel.

    La latéralité est hétérogène: gauche pour la main, droite pour le pied et gauche pour l'oeil. Sasénestralité n'est pas systématique: beaucoup de gestes courants sont exécutés avec la maindroite, il shoote indifféremment du pied droit ou gauche. Comme son père est égalementgaucher, on peut se demander s'il ne s'agit pas d'une "gaucherie affective".

    Les syncinésies notées au cours de l'épreuve des marionnettes (diadococinésie) sontfaiblement marquées de la droite vers la gauche, mais très fortement marquées de la gauchevers la droite comme s'il y avait , ici, deux latéralités: l'une fonctionnelle, l'autre neurologique.D'autre part, on note que l'enfant éprouve des difficultés assez grandes pour se relâcher, ainsique des raideurs importantes lors des épreuves de ballant (paratonies).

    On peut donc se demander s'il ne s'agit pas d'un droitier contrarié, très intelligent, masquantson léger handicap au prix d'une grande dépense d'énergie, ou bien s'il ne s'agit pas d'unenfant présentant un léger déficit instrumental. Le compte rendu de la rééducationpsychomotrice permet de retenir plutôt la première hypothèse."

    L'enfant accepte et exécute, sans prendre d'initiatives, les exercices systématiques proposés:décontraction, mouvements d'assouplissement des bras et des mains, exercices graphiques decontrastes. Puis des jeux de ballon sont introduits et l'enfant devient plus actif et intéressé parles activités proposées. Quelque temps plus tard les difficultés graphiques ont disparu.

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    LE TROUBLE DE L'ATTENTION/HYPERACTIVITÉ (TDA/H) ET LE RITALIN

    (Extrait de Québec Science, Septembre 1998, p 18-23)

    "Le trouble de l'attention/hyperactivité se caractérise par trois symptômes majeurs qui doivent

    coexister: l'hyperactivité, l'impulsivité et les troubles de l'attention" (page 19).

    "Chez ces enfants, il y a moins de dopamine en circulation dans le cerveau" (page 21).

    "L'effet de la dopamine varie d'une région du cerveau à l'autre" (page 21)

    "La dernière théorie à la mode parle d'un "circuit de l'attention mettant en jeu plusieurs

    structures cérébrales. Contrôlé par la région préfrontale, ce circuit ferait d'abord intervenir la

    région cingulaire, une petite structure située entre les deux hémisphères. La région cingulaire

    jouerait un rôle important dans la régulation de l'attention. C'est là que se déciderait si

    l'activité mentale doit rester fixée sur une cible ou si elle mérite d'être déplacée" (page 21).

    "Dans le circuit de l'attention, on trouve aussi les ganglions de la base, une structure de notre

    cerveau reptilien. Les ganglions de la base sont impliqués dans les tâches de planification,

    mais aussi dans les mouvements des bras et des jambes. Et si un déséquilibre côté dopamine

    dans cette région serait responsable de ces "frénétiques tremblements" des jambes et cet

    incessant "gigotage"?

    "La région amygdalienne, très liée au plaisir anticipé, est également mise en cause. "les sujets

    atteints de TDA/H manquent d'intérêt pour la récompense. Ils sont peu motivés à rester

    concentrés sur une tâche et à la terminer." Le ritalin stimulerait donc notre système de

    récompense. Pour l'instant, ce ne sont encore que des théories. Des chercheurs ont identifié

    d'autres structures -région réticulée, locus cerulleus, etc. On croit aussi que d'autres

    neurotransmetteurs, comme la noradrénaline et la sérotonine, seraient impliqués dans le

    TDA/H. Bref, ce n'est pas simple..." (page 22).

    "Le Ritalin, ou méthylphénidate, est un composé très proche de la famille des amphétamines:

    c'est un stimulant du système nerveux central...mais paradoxalement il calme les enfants

    hyperactifs et les aide à se concentrer" (page 18).

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    MATURATION

    Le cas de Paul

    Paul a 4 ans 6 mois. Ses parents demandent qu'il soit admis en maternelle 5 ans à la rentrée scolaire.

    L'évaluation faite par un psychologue, à partir de différentes épreuves, met en évidence que:- son intelligence est vive et son organisation visuo-motrice bonne, les deux correspondant à ce qui estattendu d'un enfant de maternelle (test de WPPSI-R);- sa maturité sociale correspond à celle d'un enfant de 5 ans (test de Vineland). Il réussit les itemsrelatifs à l'autonomie personnelle, à la maturation sociale et aux habiletés psychomotrices. Il s'habille,se peigne et se brosse les dents seul, il se sert d'un couteau pour étendre le beurre, il aide sa mère pourmettre la table, il range les jouets si on lui demande de le faire;- sa maturité affective est aussi bonne (Goodenough-Harris); il nomme la majorité des parties de soncorps et dessine avec quelques détails le petit bonhomme. Sa performance aux dessins de Rutgerséquivaut à celle d'un enfant de 5 ans; cette épreuve mesure le niveau d'organisation de l'enfant enfonction de la tâche à accomplir, l'acuité perceptive, la coordination oeil-main, le développement de lamotricité fine;- son développement psychomoteur (Vineland, Portage) correspond à celui d'un enfant de 5 ans 2mois.motricité fine:• fait un casse-tête de 6 morceaux;• découpe avec les ciseaux en suivant une ligne

    droite;• colle sur du papier des formes simples;• copie des formes géométriques;• colorie et dépasse les contours 25% du temps;• attrape des deux mains un ballon;• touche le pouce de chacun de ses doigts.

    motricité globale:• lance un ballon à plus d'un mètre;• fait rebondir un ballon;• monte et descend de façon alternée les marches• fait des roulades avant;• saute 3 fois à cloche-pied;• roule en tricycle

    ConclusionPaul aura 4 ans et 10 mois à la fin septembre; il montre une intelligence normale et une maturitéprécoce, il n'a pas de problème d'adaptation sociale. Il peut faire une intégration scolaire précoce.

    Contre-examen effectué par la conseillère pédagogique et une enseignante de maternelle à partird'une conversation avec l'enfant, de dessins, de découpages, de casse-tête et de dominos.

    Après un temps de familiarisation, l'enfant est invité à s'asseoir aux côtés de sa mère mais il préfères'asseoir sur ses genoux. Il accepte de dessiner un bonhomme (après que sa mère lui ait expliqué enarabe les consignes) et le dessin révèle qu'il en est encore à l'étape du soleil. Il tient bien son crayonmais a de la difficulté à diriger le geste de découpage en fonction des lignes. Il ne réussit pas à faire uncasse-tête de 20 morceaux (début de maternelle), empilant les différents morceaux. Au jeu dedominos, formé d'images d'animaux connus des enfants de cet âge, il a beaucoup de mal àcomprendre les règles (toujours traduites en arabe par sa mère) et ne commence à comprendre qu'enfin d'entrevue, moment où il se met à pleurer, demandant à partir.

    Conclusion: le comportement de l'enfant correspond à celui d'un enfant de 4 ans, très attaché à samère; sa compréhension du français est faible. Il serait préférable que les parents attendent que leurfils ait l'âge et la maturité concomitante avant de le mettre en maternelle 5 ans.

    CommentairesL'enfant est très "accroché" à sa mère, est très gâté à la maison et fait encore "très bébé". Ses dessins duBonhomme sont très pauvres et pour le psychologue, reproduire=copier! Les formes graphiques(carré, triangle) sont peu connues et s'il tient bien son crayon, il n'écrit pas son prénom. Pour l'épreuvedes ciseaux, il découpe en ligne droite sans tourner la feuille pour favoriser la coordinationbimanuelle.

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    CAS DE PA U L

    ILLUSTRATIONS

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    CLASSE DE MATURATION

    TYPES D'EPREUVES A CONSIDERER

    L'élève est apte à:

    MOTRICITÉ GLOBALE• courir• sauter• lancer• attraper un ballon• se tenir en équilibre sur un pied

    MOTRICITÉ FINE• manipuler la plasticine• plier une feuille de papier• découper avec les ciseaux en

    suivant une ligne• colorier sans déborder les limites• repasser des lignes pointillées• écrire son prénom

    COORDINATION VISUO-MANUELLE• lancer un objet sur une cible• faire rebondir (dribbler) un ballon

    LATÉRALITÉ• main• oeil• pied

    ORGANISATION SPATIALEidentifier:

    • la gauche et la droite sur soi• le haut et le bas• le devant et le derrière• l'avant et l'arrière• près et loin• sur et sous• à l'intérieur et à l'extérieur• grand et petit• long et court• discriminer• plus grand et plus petit• plus long et plus court• plus épais et plus mince

    ORGANISATION TEMPORELLE• reconstituer une histoire selon

    l'ordre chronologique• différencier le moment de la

    journée (matin, après-midi)

    RYTHME• reproduire des séquences

    rythmiques simples en frappantdans ses mains

    DISCRIMINATION AUDITIVE• différencier les sons

    (ressemblances et différences)• répéter les sons

    DISCRIMINATION VISUELLE• différencier des formes

    géométriques (carré, cercle, triangle,rectangle), la position des objets lesuns par rapport aux autres, lescouleurs

    • différencier les morceaux des casse-tête

    ATTENTION• écouter et suivre les consignes, les

    répéter• se concentrer

    SOCIALISATION ET COMPORTE-MENT

    • autonome dans ses apprentissages• respecte les autres personnes

  • 8

    Santucci, H. et M.G. Pêcheux (1979). Épreuve graphique d'organisation perceptivepour enfants de 4 à 6 ans, dans Zazzo, R. Manuel pour l'examen psychologique del'enfant, Paris, Delachaux et Niestlé, pp291-402.

  • 9

    FIGURE COMPLEXE DE RE Y

    Rey, A. et P.A. Osterrieth (1942). Manuel du test de Rey-Osterrieth, Paris, CPA)

    ORIGINAL

    COPIE (ENFANT DE 13 ANS)

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    ANNEXEÉLEMENTS DU BILAN PSYCHOMOTEUR

    (Bucher, H. (1976). Les troubles psycho-moteurs chez l'enfant. Pratique de la rééducation

    psycho-motrice. Paris: Masson)

    1) Données générales et évolutivesRésultats de divers examens

    2) Habileté manuelle- perles enfilage avec ou sans choix descouleurs- boulons (épreuves bimanuelles)

    3) Contrôle postural et équilibre statique- immobilité (avec fermeture des yeux)- poussée (résister à la poussée donnée parl'expérimentateur)- équilibre sur un pied- équilibre sur la pointe des pieds

    4) Équilibre dynamique- Marche (coordination des mouvements,aisance, souplesse, raideur, gêne...)- Course (coordination, exécution,amplitude)- Saut (coordination, choix du pied)

    5) Coordinations- faciale (bilatérale: sourcils, paupières;unilatérale: gonfler une joue, fermer unoeil)- générale:

    • diadococinésies (marionnettes);• mouvements combinés des membres

    (main épaule, l'autre bras étenduhorizontalement puis inverser rapidement)- déliement digital (toucher le pouce avecchaque autre doigt, pianotage).

    6) Syncinésies- mouvements fins des doigts(pitchenettes)- marionnettes; pieds mains; oro-chirales

    7) Latéralité

    - main (praxies, pointillage)- oeil (sighting, visée)- pied (statique, dynamique)

    8) Tonus et relaxation- Passivité (ballant, chute, flexion passive)- Relaxation (membres supérieurs etinférieurs, tronc)- Extensibilité (membres supérieurs etinférieurs)(vérifier les paratonies)hyperlaxité ou inégalité d’extensibilitéentre les 2-hémicorps

    9) Écriture graphisme- Phrase spontanée- Graphisme

    10) Structuration temporo-spatiale- Spatialisation (dessins avec ou sansmodèle, épreuves d’organisationperceptive de Bender).- Rythme (Stambak)- Orientation (droite gauche: soi, autrui,objets, réversibilité)- Imitation de gestes sans signification(bras, mains, mains et doigts)

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