1Kolamn°31–Juin2019

Juin2019n°31

MaisonSharana:unegrandeétapefranchie

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Ce jeudi 21 février 2019 resteradans lamémoirede Sharana.C’esten effet aujourd’hui quel’association inaugure sonnouveaucentresocial.Situédansunquartierpopulaire au nord de Pondichéry,cebâtimentblancd’alluremodernes’intègre parfaitement à sonenvironnement.Pourl’occasion,laruequiymèneaétéentièrementdécoréededessinsàlapoudrederiz,leskolams.

Sous lepréauqui longe l’entréedubâtiment, nous attendonspatiemment l’arrivée despersonnalités invitées pourl’occasion, Madame la gouverneurde Pondichéry, le représentant duministère de la justice et lareprésentante du consulat deFrance.Leurprésencetémoignedel’importancedel’évènement.

Une fois les personnalités arrivées,nous entrons dans le bâtiment.Dans la pièce qui fera officed’accueil, les noms de tous lesdonateurs sont inscrits sur troispanneauxblancsfixésaumur.Sansleur soutien, le centre socialn’auraitjamaisvulejour.

Nous pénétrons ensuite dans lepatio autour duquel s’articule lebâtiment. Cet espace ouvert, quisera végétalisé, apporte de lalumière au rez-de-chaussée et auxdeuxétages.Delà,nousaccédonsàla grande salle commune dont lesnombreuses ouverturespermettent une climatisationnaturelle. La salle accueilleaujourd’hui la soixantaine d’invitésconviés à l’inauguration parmilesquels l’équipe de Sharana aucomplet, desmembres de SharanaFrance,desdonateurs,desamisdel’association.Vientensuiteletempsdesdiscours.Les personnalités, unanimement,rappellent le travail mené parSharana. On sent que l’associationestconnueetreconnue.L’utilitédesonactionauprèsdesenfantsetdeleurfamille,entermesd’éducation,de santé ou de formationprofessionnelle ne fait aucundoute.

Enfin, c’est au tour de RajkalaPartha,présidentedeSharanaInde,Gwenaël Bourboulon, présidentede Sharana France etNathaliePayraudeau,présidentedeFonds du cœur de prendre laparole.

Troisfemmes,troisénergiesetunemême volonté que Rajkala résumeen quelques mots. « Quatre mursne créent pas une vision, c’estl’esprithumainquifaitladifférenceetpermetledéveloppement.»Effectivement, la construction ducentre social a été une nécessitéafin de garantir aux enfants et àleurfamilledesconditionsd’accueildes plus favorables. Nécessitéégalement pour que puissent sedérouler toutes les activitésproposées par Sharana. Mais au-delà, il sera le lieu où chacunpourra trouver une écoute, unaccompagnement. Simplementpourconstruireunavenirmeilleur.

EricBrunduVice-PrésidentSharanaFrance

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LejouroùlesenfantsontdécouvertlamaisonSharana

Le lendemain de l’inauguration officielle, Rajkala et son équipe avaient décidé d’offrir aux enfants des bidonvilles, une découverte en avant première de ce lieu qui allait devenir le-leur.

Il régnait ce jour-là une atmosphère festive et détendue malgré la fatigue accumulée par les travailleurs sociaux. Ils étaient tous habillés de rouge,

signe d’accueil et ce camaïeu de couleurs chaudes, contrastant avec les murs blancs du bâtiment, était magnifique à voir.

Parmi notre équipe de Sharana France et les marraines venues pour l’occasion, régnait aussi une émotion particulière et nous avons été extrêmement touchés de voir le visage de tous ces enfants, arrivant en plusieurs voyages avec le petit bus de l’association. Quel que soit leur âge, ils ont su attendre plus d’une heure assis, dans un calme joyeux et avec une patience infinie que tous les instituteurs de France envieraient.

Ce projet de construction nous anime depuis plusieurs années et les dossiers de subvention, les plans, les budgets, les conventions, la distance depuis la France l’avaient rendu un peu irréel. Voilà qu’il devenait concret et prenait tout son sens avec la présence de ces enfants.

Nous avons tous prononcé trois fois le mantra « Om » dans un profond recueillement puis l’équipe de Sharana Inde a

chanté en sanskrit pour les enfants. Cela leur avait demandé plusieurs semaines de répétition alors qu’ils étaient si accaparés par une multitude de soucis matériels préalables à cette inauguration. Et si l’on dit qu’il y a autant de plaisir à donner qu’à recevoir, cela était palpable tant dans le regard des salariés de l’association que dans celui, ébahi, des petits enfants.

Il s’en est suivi 3 danses somptueuses de Bharata Natyam (danse traditionnelle d’Inde du sud) offertes par une

danseuse professionnelle

bénévole et ses élèves, jeunes filles de Sharana. Un délicieux repas a été

ensuite servi par toute l’équipe aux enfants et ce fut une joie de le partager avec eux.

Quelle chance pour nous d’avoir été témoins de tant de beauté.

Quelle chance aussi de collaborer avec la formidable équipe indienne, pour que ces enfants puissent espérer un avenir plus doux.

Marie-ChristineRoySharanaFrance

GwenaëlBourboulonPrésidenteSharanaFrance

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OpérationConstruitmoiuntoit

Souvenez vous ! C’était enfévrier 2017, nous vous avionssollicité pour participer aufinancement de la partie écoledusoirdelaMaisonSharana.

Grâce à votre générosité ceprojet est devenu réalité.Quelcheminparcourudepuisl’achatduterrainfin2016…

Uneplaqueplacéeàl’entréeducentrenous lerappelle.Encoreungrandmerci!

La maison Sharana c’estaujourd’huiunbâtimentde910m²sur 3 niveaux. C’est un bâtimentaccueillant et opérationnel, avecdes espaces pour les enfants, dessalles de réunion et de formation,desbureaux,mais ce sontd’aborddes enfants : plus de 300 enfantsdes rues et des bidonvillesaccueillis chaque jour pour laGayatri house,mais aussi ceux quisont parrainés et peuvent y veniravecleurfamilleoupourl’écoledusoir ; et des adultes pour lesaccompagner.

•7travailleurssociaux

•9cuisinières,aidesménagèresetpersonnespourlamaintenance,chauffeursouinfirmière

•3institutrices

•1coordinatricedeprojet

•4administratifsetcomptables

•denombreuxbénévolespourlesactivitésyoga,danse,sport,…

Nouveau!Vouspouvezmaintenantsuivre

l'actualitédeSharanasurInstagram,comptesharanafrance

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Histoired’unefemmeentrepreneuse,quandSharanas’emploieàdévelopperl’autonomiedanssaglobalité.

La pauvreté est diversement décrite comme de laprivation, du paupérisme, de la misère et noussouhaitons tous demanière subliminale qu’un peudemagiepuissechangerlesortdespauvres.Siseulementlesrichesdonnaientauxpauvres!Quediable fait-on avec les richessesaccumulées! Siseulement la sociétéétaitplus juste!Pourtantunedes méthodes les plus destructrices pratiquée parles organisations caritatives et les ONG, dont lesâmes sensibles désirent vivement un meilleur sortpourlespauvres,estdedonner.Pourquoi incriminer les organisations, même lecommun des mortels dans la rue cautionne lamendicitéendonnantaumendiant!Donnerrendledonateur heureux. Donner est la plupart du tempsdestructeur pour ceux qui sont dans le besoin.Donner ancre l’habitude de quémander, banalisel’attente,justifiel’allocationchômageetperpétuelapauvreté.Cemodèled’interventionn’estpaslaphilosophiedeSHARANA. Lorsque nous donnons, nous nousréjouissons aussi du retour. Et parfois le don estaccompagné d’un mécanisme bien établi pour ceretour. Quelquefois même, en donnant, nousprévoyonsunplandesortieduprogrammelorsqueles bénéficiaires répondent à certains critèresd’indépendance. C’est au sein de ce modèled’interventionque leprogrammed’EntrepreneuriatFéminindeSHARANAaétéconçu.En juillet 2018, les femmes qui répondaient àcertains critères prédéterminés ont étésélectionnéesparnos travailleurs sociauxparmi lesbénéficiairesdetousnosprogrammes.Le but était de leur octroyer un prêt basé sur le«businessplan»qu’ellesavaientconçu,enréponseaux besoins de leurs secteurs ou adapté à leurcompétence.

Une des plus importantes garanties était des’assurer, dans la mesure du possible, que ce prêtn’allait pas être utilisé pour financer une partie deleurplan,planquilesobligeraitàsouscriredesprêtscomplémentaires auprès de préteurs locaux, à destauxd’intérêthabituellementinsupportables.Kavitha(sonnomaétéchangé)étaitunejoueusedevolley-ballmaissonpèrel’empêchedeseconsacreràsapassion.Ellequitte l’écoleà15anset travailledanslesbureauxd’unpetitorchestrequijoueentreautres pour des mariages. À 18 ans, elle tombeamoureuse et épouse un des musiciens. Pendanthuitansellen’estpasautoriséeà travailler.Durantcettepériodeelle adeux filles, subit une troisièmegrossesse et donne naissance au fils tant désiré.Pendant huit ans elle se bat pour diriger samaisonnéeaveclemaigrepéculequesonépouxluidonneaprèsqu’ilaitdilapidéenalcoollaplupartdesesrevenus.Quand sa situation devient insoutenable, ellecommence à travailler avec une charrette à fruitsgérée par un membre de sa famille. Elle acquiertrapidement les compétences requises pour cemétier mais son parent refuse de la payerconvenablement.Enfait,elletravaillejusqu’àdouzeheures par jour et plus elle fait d’heures, plus sonsalairehorairediminue.Ellequittesonemploiettravaillecommeemployéedemaisonpendantquelquetemps.Lalogistiqueestcompliquée car elle doit quitter son domicile debonneheure lematinet travaillerpendantquesesdeuxaînéess’occupentdesonfilsenbasâge.Àsonretour, les enfants partent pour l’école. Ses deuxaînéesetsonfilsprofitentdelagarderiedusamediau centrepour enfants des rues et des bidonvilles.Le revenu de son travail comme employée demaisonatteintunpalieretelleestàpeinecapabledefournirunrepasparjouràsafamille.

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QuandSHARANAs’apprêteàlancersonprogrammed’Entrepreneuriat Féminin sous forme d’un prêtpour soutenir des propositions d’activités viables,Kavitha est naturellement candidate. Malgré sasituation, elle est un membre actif et engagé del’AssociationdeParentsd’Élèvesdel’École,toujoursavec la détermination d’améliorer sa conditionsociale.Avecleprêtellelancesaproprecharretteàfruitsetconnaît très rapidement un succès économique etmatériel. Son éthique professionnelle estimpeccable, elle est assidue, ponctuelle, propre etsoignée.Ellerèglesesfacturesentempsetenheureetlesgrossistessonttrèsheureuxdetravailleravecelle. En six mois, depuis la mise en service de sacharrette,elletriplesonrevenumensuel.D’àpeineun repas par jour pour sa famille, elle leur enprépare aujourd’hui trois et y inclut viandes etvolaille.Elle rayonnede fiertéquandellemeracontequ’unsoir elle a emmené son mari et ses enfants auCentre Commercial, qu’ils y ont regardé un film etdîné et qu’elle a dépensé en une soirée presquel’équivalentde son revenumensuel d’employéedemaison. Son émancipation est manifeste. Sonénergie et son enthousiasme sont contagieux. Sonrêve est de déménager un jour ou l’autre dans sapropremaison.

Ceci constitue une étude de cas gratifiante d’uneintervention positive. Mais à SHARANA nous nousemployons à donner une autonomie dans saglobalité. Alors que son mari s’est arrêté de boirepourdesraisonsmédicales,amaintenantunemploistable en plus de celui de musicien et participeactivement à l’éducation de ses enfants avecKavitha,ilaencoredesaccèsdeviolencesphysiquesetdesexigencesdecontrôlematérieldontilnepeutpassedéfaire.Kavithanepeutpasencoregérersonproprecompteen banque. Il lui a confisqué sa carte SIM et il seméfie de ses relations avec les grossistes et lesclients.Voilà les secteurs avec des facteurs, nonmatérielsmaisessentiels,d’autonomisationdanslesquelssontimpliqués nos travailleurs sociaux en ce moment.Cela peut prendre du temps mais nous sommescertains que bientôt Kavitha non seulementcontrôlera ladestinéematérielledesa famillemaiségalementexerceralecontrôleetgagneralerespectqu’elle mérite, aux yeux de son époux et de lasociété.Alo SUD, membre du Conseil d’AdministrationSharanaInde.TraduitparBéatriceSoucaret.Note:SHARANAachangélenomdesfemmesdansle récit ci-dessus et omis volontairement certainsdétails personnels pour protéger l’identité de lafamille.

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TémoignagedeFerdinandRochas

Untempsd’ouvertureetdepartagequidonnedusensAyant terminémes études à l’Institut d’Etudes Politiques de Rennes en août 2018, j’ai décidé de prendreplusieursmoisdereculavantd’intégrerle«marchédutravail»enFrance.Danscetteoptiqueetdufaitdeconnexions à Pondichéry, j’ai eu la volonté d’y rejoindre une ONG pour donner demon temps et demapersonnepoursoutenirdesprojetsàfortevaleurhumaine.L’Indeétantunpaysquej’avaisdéjàeul’occasiondedécouvrirplusieursannéesauparavant, j’avaisété touchépar sa sincéritéetdésirait fortementypasserunepériodepluslonguepourressentiretapprécierplusprofondémentlesdifférencesculturellesetsocialesquiexistentaveclaFrance.Aprèsrecherchesetconseils,j’aienvoyémacandidatureentantquevolontaireàSharana directement parmail,et saprésidente,MmeRjakala Partha, m’a trèsrapidement donné uneréponse positive. Je suisdonc arrivé en septembre2018 au sein de SharanaInde et repartirai fin mars2019. Cette longue duréeme permet avant tout devraiment comprendre lefonctionnement del’association, de mefamiliariser avec lesmembres et d’apprendre àconnaître les bénéficiairesdesactionsdeSharana.LorsquejesuisarrivéàPondichéry,j’aitoutdesuiteressentiuneénergiepositiveauseindeSharanaetmesuis très vite intégré dans l’équipe. Après une semaine de découverte des différents projets menés parl’association, j’aichoisid’apportermonsoutienauprogrammeSeedsofChangemenéparAnbuetBhavani.Monintérêts’esttoutdesuiteportéversceprojetdufaitdulienfortentresports, loisirsetpédagogie.Eneffet,jeconsidèrequelesenfantspourronttoujoursmieuxassimileretretenirdesinformationss’ilsprennentduplaisirenapprenant.Dansceprogramme,nousnousdéplaçonsdirectementsurleslieuxdeviedesenfants,c’est-à-diredansleurécoleou communauté.A traversdifférentes activités sportivesou ludiques, les éducateursde l’associationtransmettentnombred’informationsetderèglesdebonnesconduitesconcernantlagestiondesdéchets,del’eau,ouencorel’hygiène.Sharanaconsidèrequelesenfantssontlesfutursacteursduchangementetqu’ilest donc essentiel de les impliquer au plus vite sur les problématiques que rencontre le pays. Ce projetconsistedoncenuneprésenceau cœurdes communautéspour faireévoluer lesmodesdepenséeset lespratiquesàtraverslejeu.

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Entantquemembredel’équipe,j’aidonceul’opportunitédemedéplacerpresquequotidiennementdansetautourdePondichérypourapportermonsoutienàl’équipeenchargeduprojet.Cesmomentssontpourmoiunevéritablechance,carilsmepermettentderéellementobserverletravaildestravailleurssociauxetleurcomplicitéaveclesenfants.Lorsquejenesuispasendéplacement,ladeuxièmepartiedemamissionconsisteà rédiger les rapportsd’activitéetd’impactduprojet SeedsofChangeoudesarticlespourpromouvoir ceprogrammesurlesitedel’associationousurlesréseauxsociaux.Cettedoublefacette,àlafoisàl’extérieurpourmenerleprojetetdansleslocauxdeSharanapourprendredureculsurlesavancéesetfutursobjectifs,s’avèreêtreunéquilibreprécieuxetpermetdes’imprégnerréellementdesenjeux.CetteexpérienceauseindeSharanaestpourmoiégalementunechancederencontrerd’autresvolontairesdepaysdifférentsquiapportentunsupplémentdenouveautésculturellesetd’échanges.Entoutpointcettepériodedeseptmoisestuntempsd’ouvertureversdespersonnesetdesstylesdeviequim’étaientjusqu’àlorsétrangeretquipeuàpeuprennentdusens.JetiensdoncàremercierSharanaettouslesmembresdel’associationpourcetaccueil,particulièrementVandana,coordinatricedel’associationetAnbuetBhavaniquimènentleprojetSeedsofChangeavecbrio.

Ontparticipéàcenuméro:

GwenaëlBOURBOULON,EricBRUNDU,

AgatheCATINAT,ArmandCLERIS,Rajkala,FerdinandROCHAS

Marie-ChristineROY,BéatriceSOUCARET,AloSUD,

ContactSharana:

Mail:contact@sharana.frSiège:«Saint-Paul»09700LEVERNET

05.61.68.36.88

www.sharana.fr

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https://www.instagram.com/sharanafrance

Parrainage:

FrançoiseDELAUNE-TRAVERS30,rueMarcelMiquel

92130IssyLesMoulineauxTél.:06.11.32.08.95Mail:parrainages@sharana.fr