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Au milieu des plaintes, des causeries, des discussions théoriques, un acte de révolte, individuel ou collectif, se produit, résumant les aspirations dominantes (Kropotkine) A Lysnoir cellules solidaires anarchos royalistes Samizdat des gratuit Périodique gratuit à 9 000 exemplaires - 20 Mars 2012 - [email protected] - Mobile : 06 98 05 97 83 “Il est bon qu’il y ait chez nous des socialistes, des communistes, des royalistes et des anarchistes, s’ils sont sincères – pourvu qu’on en ait fini avec les conservateurs. Il est bon qu’il y ait des croyants et des in- croyants, des croyants pour servir le Bon Dieu, et des incroyants pour faire honte à ceux qui croient le servir en méprisant leur prochain, aux bigots fanatiques, aux gens d’Eglise ambitieux. Il est bon qu’il y ait des anarchistes pour cracher à la figure des lâches qui nourrissent l’abject espoir d’être, de la naissance à la mort, entretenu par l’Etat. L’union d’un grand peuple ressemble à l’équilibre d’un homme qui marche, elle se défait et se refait sans cesse. Allez de l’avant ! Vous n’avez à haïr que les traitres, à mépriser que l’imposture. A condition que vous res- tiez loyaux et sincères, le génie français se chargera de simplifier et de réconcilier pour vous. Que vos opinions diffèrent, qu’importe si vous restez d’accord sur l’honneur et la justice ? Nous avons failli périr non de la lutte des idées, mais de la démission des consciences.» Georges Bernanos Dossier à détacher Plate-forme politique du Lys Noir Catalogue de tout ce qu’il faudra détruire F ascisme, communisme, nazisme et libéralisme ne sont que des rivalités exarcerbées entre fiancés transis de la modernité s’arrachant successivement la préférence de la foule modernante. Même le bon vieux nationalisme, toujours idiot des choses de la vraie vie, n’a jamais rien compris : le grand péril n’est pas le boche ou le musulman, c’est d’abord l’objet atrophiant, la mode qui relègue la beauté et encourage l’auto- mutilation, l’abandon de certains gestes qui communiaient jadis avec Dieu, l’information en boucle qui obscurcit la compréhension du monde jusqu’à cette bêtise visible dans le regard éteint du démocrate, la télévision qui impose la fin de presque toutes les façons de se montrer particulier, les bombardements musicaux qui parlent uniquement à nos pieds et les font bouger tous seuls, l’urbanisation qui invente un nouveau système nerveux, les ombres de l’immigration qui apportent l’ailleurs ici, et font d’ici un ailleurs afin que tous les mégapoles finissent par se valoir et se trouver petites soeurs du chaos... C’est aussi le confort électroménager qui fait disparaître certains muscles, la paresse légale qui allonge la taille des hommes, la nourriture de supermarché qui fait des gros boudins sanglotant toutes les nuits, la bagnole et la vie en habitat collectif qui tuent ensemble une certaine manière de renifler l’air, de regarder le soleil en face et de débattre avec le vent, Peu importe le modèle d’organisation économique puisque le communisme dans les faits se plia lui aussi à la tyrannie des changements imperceptibles; et puisqu’aucun des systèmes politiques connus et expérimentés depuis trois siècles ne s’est jamais élevé une seconde contre la mutation qui n’est même pas un complot du capitaliste contre l’Homme, mais plus sûrement la pente haïssable sur laquelle le capitalisme nous broie dans sa propre chute dévalante... Qui est donc le maître que nous combattons? C’est l’abandon. C’est la fin des résistances naturelles devant le déferlement des objets hystériques. Le tyran à renverser, c’est donc NOUS. Ce n’est pas l’Autre, le pauvre misérable qui n’est pas venu ici pour nous colonisser et nous imposer sa religion de merde, mais qui est tombé ici dans sa grande dévalade, la même que la nôtre, bras et jambes de tout le monde mélangées, chute entremêlée des corps et des âmes d’orient et d’occident, et d’ailleurs... Lui, le pauvre ère, il voulait juste choper une blondasse dans le chaos, ramener une bonne salope blanche au foyer Sonacotra ! Ah, ils nous font bien rire alors ceux qui voient la menace essentielle, la mère des batailles, dans le seul musulman du Kébab d’en face ! La société du marché mondialisé serait-elle plus vivable, plus saine, plus digne si elle se trouvait brusquement libérée de l’hypothèque jetée sur elle par les masses grises de l’immigration qui pue des pieds ? Hélas, nous aurions quand même les pétasses percingués, les ruquieroïdes de la télé et du Marais, les types qui rient pour un rien et qui s’effondrent quand on les gifle, nous aurions encore les enculés du centre gauche et les pourris du centre droit, les capitalistes de raison, les bourgeois à slip dur et ceux à slip mou, nous aurions encore chez nous des ouvriers collectionnant les tee shirt de Johny, encore des papas de prostituée attaquant l’Education nationale et des jeunes apprenties coiffeuses rêvant la nuit de se faire prendre en tournante par leurs oncles... Oui, mais quand même, les immigrés, pour nous faire muter, il nous font rudement muter et salement avec ça, tant le métissage en civilisation urbaine engendre inévitablement un nouvel Humain d’une espèce improbable, mélange d’une comorienne et d’un japonais, d’urugayens et de tibétaines, assemblage démoniaque entre tchetchène et moluquois... Okay, l’immigré d’ici est le premier de nos soucis apparents, mais il y en a tant d’autres! Car, en réalité, il n’y a pas de différence d’échelle, anthropologiquement parlant, entre les conséquences de l’immigration et celles de l’irruption du GSM qui a même, pour l’instant, fait davantage changer en profondeur le Français dans ses moeurs. Nous ne disons pas pour autant qu’il faut épargner le négrier qui encourage l’immigration, nous disons qu’il faut le combattre en sachant que derrière lui, le directeurs de «Closer» et de «Sky Rock» devront en prendre une aussi ! Notre guerre à la mutation anthropologique poussée par le marché mondialisé Notre combat n’est ni national, ni racial, ni social, ni politique, il est anthropologique. Le Lys Noir est une organisation de combat clairement bernanosienne

L g a cellules solidaires Aropotkine) anarchos royalistess discussions théoriques, uni acte de révolte, individuel ou collectif, se produit, résumant les aspirations dominantes

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Page 1: L g a cellules solidaires Aropotkine) anarchos royalistess discussions théoriques, uni acte de révolte, individuel ou collectif, se produit, résumant les aspirations dominantes

Au milieu des plaintes, des causeries, des discussions théoriques, un acte de révolte, individuel ou collectif, se produit, résumant les aspirations dominantes (Kropotkine)

A

Lysnoircellules solidairesanarchosroyalistes

Samizdat des

gratuit

Périodique gratuit à 9 000 exemplaires - 20 Mars 2012 - [email protected] - Mobile : 06 98 05 97 83

“Il est bon qu’il y ait chez nous des socialistes, des communistes, desroyalistes et des anarchistes, s’ils sont sincères – pourvu qu’on en ait finiavec les conservateurs. Il est bon qu’il y ait des croyants et des in-croyants, des croyants pour servir le Bon Dieu, et des incroyants pourfaire honte à ceux qui croient le servir en méprisant leur prochain, auxbigots fanatiques, aux gens d’Eglise ambitieux. Il est bon qu’il y ait desanarchistes pour cracher à la figure des lâches qui nourrissent l’abjectespoir d’être, de la naissance à la mort, entretenu par l’Etat. L’uniond’un grand peuple ressemble à l’équilibre d’un homme qui marche, ellese défait et se refait sans cesse. Allez de l’avant ! Vous n’avez à haïrque les traitres, à mépriser que l’imposture. A condition que vous res-tiez loyaux et sincères, le génie français se chargera de simplifier et deréconcilier pour vous. Que vos opinions diffèrent, qu’importe si vousrestez d’accord sur l’honneur et la justice ? Nous avons failli périr nonde la lutte des idées, mais de la démission des consciences.»

Georges Bernanos

Dossierà détacher

Plate-formepolitique du Lys Noir

Catalogue de tout cequ’il faudra détruire

Fascisme, communisme, nazisme etlibéralisme ne sont que des rivalitésexarcerbées entre fiancés transis dela modernité s’arrachantsuccessivement la préférence de la

foule modernante. Même le bon vieuxnationalisme, toujours idiot des choses de lavraie vie, n’a jamais rien compris : le grandpéril n’est pas le boche ou le musulman, c’estd’abord l’objet atrophiant, la mode quirelègue la beauté et encourage l’auto-mutilation, l’abandon de certains gestes quicommuniaient jadis avec Dieu, l’informationen boucle qui obscurcit la compréhension dumonde jusqu’à cette bêtise visible dans leregard éteint du démocrate, la télévision quiimpose la fin de presque toutes les façons dese montrer particulier, les bombardementsmusicaux qui parlent uniquement à nos piedset les font bouger tous seuls, l’urbanisationqui invente un nouveau système nerveux, lesombres de l’immigration qui apportentl’ailleurs ici, et font d’ici un ailleurs afin quetous les mégapoles finissent par se valoir etse trouver petites soeurs du chaos... C’estaussi le confort électroménager qui faitdisparaître certains muscles, la paresse légalequi allonge la taille des hommes, la nourriturede supermarché qui fait des gros boudinssanglotant toutes les nuits, la bagnole et la vieen habitat collectif qui tuent ensemble unecertaine manière de renifler l’air, de regarderle soleil en face et de débattre avec le vent,

Peu importe le modèle d’organisationéconomique puisque le communisme dans lesfaits se plia lui aussi à la tyrannie deschangements imperceptibles; et puisqu’aucundes systèmes politiques connus etexpérimentés depuis trois siècles ne s’estjamais élevé une seconde contre la mutationqui n’est même pas un complot du capitalistecontre l’Homme, mais plus sûrement la pentehaïssable sur laquelle le capitalisme nousbroie dans sa propre chute dévalante...

Qui est donc le maître que nouscombattons? C’est l’abandon. C’est la fin desrésistances naturelles devant le déferlementdes objets hystériques. Le tyran à renverser,c’est donc NOUS. Ce n’est pas l’Autre, lepauvre misérable qui n’est pas venu ici pournous colonisser et nous imposer sa religion

de merde, mais qui est tombé ici dans sagrande dévalade, la même que la nôtre, braset jambes de tout le monde mélangées, chuteentremêlée des corps et des âmes d’orient etd’occident, et d’ailleurs... Lui, le pauvre ère,il voulait juste choper une blondasse dans lechaos, ramener une bonne salope blanche aufoyer Sonacotra !

Ah, ils nous font bien rire alors ceux quivoient la menace essentielle, la mère desbatailles, dans le seul musulman du Kébabd’en face ! La société du marché mondialiséserait-elle plus vivable, plus saine, plus dignesi elle se trouvait brusquement libérée del’hypothèque jetée sur elle par les massesgrises de l’immigration qui pue des pieds ?

Hélas, nous aurions quand même lespétasses percingués, les ruquieroïdes de latélé et du Marais, les types qui rient pour unrien et qui s’effondrent quand on les gifle,nous aurions encore les enculés du centregauche et les pourris du centre droit, lescapitalistes de raison, les bourgeois à slip duret ceux à slip mou, nous aurions encore cheznous des ouvriers collectionnant les tee shirtde Johny, encore des papas de prostituéeattaquant l’Education nationale et des jeunesapprenties coiffeuses rêvant la nuit de se faireprendre en tournante par leurs oncles...

Oui, mais quand même, les immigrés, pournous faire muter, il nous font rudement muteret salement avec ça, tant le métissage encivilisation urbaine engendre inévitablementun nouvel Humain d’une espèce improbable,mélange d’une comorienne et d’un japonais,d’urugayens et de tibétaines, assemblagedémoniaque entre tchetchène et moluquois...

Okay, l’immigré d’ici est le premier de nossoucis apparents, mais il y en a tant d’autres!Car, en réalité, il n’y a pas de différenced’échelle, anthropologiquement parlant, entreles conséquences de l’immigration et cellesde l’irruption du GSM qui a même, pourl’instant, fait davantage changer enprofondeur le Français dans ses moeurs.

Nous ne disons pas pour autant qu’il fautépargner le négrier qui encouragel’immigration, nous disons qu’il faut lecombattre en sachant que derrière lui, ledirecteurs de «Closer» et de «Sky Rock»devront en prendre une aussi !

Notre guerre à la mutation

anthropologique poussée par

le marché mondialisé

Notre combat n’est ninational, ni racial, nisocial, ni politique, ilest anthropologique.

Le Lys Noir est une

organisation de combat

clairementbernanosienne

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Les Hypermarchés et lesimmeubles en barre ne sont que lesplus anciens icebergs de lamodernité flottant parmi nous.

Dénoncés depuis cinquante ans,ils n’ont pas pour autant cessé deponctuer nos paysages urbainsavec les rocades, les bowlings etles péages automatiques qui ontpréfiguré le règne des robots.

La seconde vague de modernitémutante tient cette fois dans desobjets, parfois très petits etridicules, elle tient aussi à desmodes inventées, obligatoires.

A l’origine il y a naturellementla publicité et nos appétîtsimprécis, puis le complot esttoujours le même : changerd’abord les moeurs puis l’Hommequi s’y trouve soumis.

Dans cesconditions, chasser lamodernité hors de soiou un d’un corpssocial revient à persécuter letrèfle et le pissenlit dans toutes lesprairies du monde, ou à couperl’herbe brin par brin dans lessillons propres d’un potager...

Chasser le modernité ne seraplus jamais autre chose que dujardinage de précision, au coupe-ongle et à la brosse à cils, unjardinage certes un peu maniaque,mais ô combien nécessaire !

Autant dire que celui qui s’yattellera y trouvera un travail sansfin, sans cesse à recommencer..C’est peut-être pour cela que lerecensement de la modernité àdétruire n’avait pas été entrepriseavant nous en désignant chaqueherbe folle, chaque graminéintolérable...

Puisqueles animaux changent decomportement avant de muterd’organe, cela nous arriverabientôt. Plus vite qu’on ne le croit.

Car enfin, les obèses, les culsflasques et les muscles mous sontbien une réalité européenne. Les«brouteuses» de nos sociétésavancées ne parlent-elles pas déjàde longueur du clitoris enorganisant entre elles des concoursavant d’aller dire du mal duchanteur auvergnat Jean-LouisMurat qui ne les aime guère...

Mais quels objets traquer ?Presque tous désormais... Carchaque bouleversement demoeurs, même infime, crée la

nécessité économique d’un nouvelobjet : le tunning engendre le néonde bas de caisse, la Bimbo appelledes prothèses mammaires,l’enfance manipulée a créé lemarché violent du Pokémon, lesexe marchandisé a inventé lapoupée gonflable, le nomadismedes professeurs retraités a suscitéle camping-car, le désert dans lesâmes et les villages a fourbi lapresse people vouée à son tour àl’idéalisation des personnalités lesplus mutantes, les plus «en avancesur leur temps»...

(Suite page ci-contre)

2

Tous nos calculs et engage-ments politiques ont, pour

origine, non pas une véritémais un choix moral, une

fascination esthétique ou unchoix de conciliation entre

ce que l’on est et le groupe.C’est pourquoi les combatspolitiques étaient parfois si

stupides, si vains à opposerdes gens qui, par ailleurs,ne demandaient qu’à s’en-

tendre.Tel juif d’origine est au-

jourd’hui plutôt occidenta-liste et tel français harki est

plutôt pro-palestinien... Voiciune règle presque absolue

du choix politique condi-tionné par le milieu et l’ori-

gine et, surtout, par l’état dedélicatesse ou de fusion fa-

miliale que l’on peut entrete-nir avec son pays et son

histoire.Les Français de souche,

s’ils ont un grand père Ca-melot du roi ou collabo, ontdes facilités mentales à de-

venir d’Action Française... ets’ils sont nés dans une hon-nête famille ouvrière, ils au-ront longtemps du mal à ne

pas se dire de gauche...Ainsi, la fascination jacobinequ’éprouve Robert Clavijo,(le chef du gouvernement in-

connu» que nous noussommes choisi depuis le

précédent numéro) nous faitplutôt sourire de tendresse...

En effet, espagnol de patro-nyme et d’aïeux, pied noir

marocain de jeunesse et denostalgie, Clavijo est forcé-

ment moins enclin au pa-triotisme d’entre-soi cultivé

par nous autres les roya-listes. Il préfère le patrio-tisme de valeur contenu

dans l’idéal républicain qu’ilsert avec vertu et constance

jusqu’à l’admirable... Ces deux patriotismes-là se

sont beaucoup opposésjadis.

Aujourd’hui, après le grandjeu épuisant, nous nous re-trouvons néanmoins TOUSdéfaits par la mort du Poli-tique et la mutation anthro-

pologique poussée par lemarché mondialisé.

Alors, nos imaginaires, àforce de se retrouver dans

les mêmes marges, en sontdevenus relatifs... Mainte-

nant, ils en sont à se salueraffectueusement.

Car l’ennemi qui vient denous réunir est suffisam-

ment hideux : c’est le nouvelHomme déboutonné et mu-

tant du monde consumé-riste.

EditorialTout ce qu’il faudra détruire

Clavijo et nousc’est pareil...

Catalogue de tout ce

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De son côtél’américanisation intense del’imaginaire quotidien du petit propriétairepauvre a engendré la mode des piscineshors sol que l’on s’offre dans un caddie ; lavacuité des esprits abrutis par la télévision,mais laissés néanmoins devant l’écran, afavorisé le boum des jeux vidéos...

Quant à l’homme isolé, rendu asocialdans sa masse consommatrice, les réseauxsociaux lui donnent de nouveux faux amis.Pourquoi donc se rebellerait-il pour entrouver de vrais bien plus dangereux poursa sécurité ?

Sexuellement, 36/15 Ulla est là depuislongtemps à offrir sa compagnie et ses

rêves de branlette... Bientôt, c’est surune tablette que le clochard écrira sonmessage de mendicité...

Quant au joueur de poker à lunettesnoires, s’il gagne de mauvais yeux àl’affaire, il lui faut se couper davantage dumonde entre les oreilettes de son casque àrap... Même quand il ne s’agit que dedécréter son imaginaire le plus innocent,l’Homme seul qui a décidé de sortir de samaison-écrans est immédiatement happépar une salle de cinéma multiplexe qui luiinculquera les hauts principes morauxcontenus dans les «teens movies» servis àtous les âges...

Naturellement, opéré dans une sociétébourrée de caméras de surveillance etd’objets détectant agissant sournoisementsur le comportement social des individushyper soumis, ce vaste et profondmouvement de mutation est accompagnéd’une diffusion audacieuse del’homosexualité comprise désormais

comme une manièretrès cool de voir lemonde, jusqu’àconstituer désormais unmarché publicitaireautonome et chic...

Et comme on pourraittrès bien vivre d’amour etd’eau fraiche lorsque l’onest amoureux, le marchéveille à tuer l’amour dansl’oeuf par une bonne séancede speed dating...

Ainsi, si le corps n’est pas toujoursmarqué directement comme il l’est par lestatouages et piercings, il le serapsychosomatiquement par les peursangoisses et frayeurs nouvelles de l’espritqui habite ce corps parfois dopé etbodybuildé quand il s’agit que l’on constateparfaitement sa fière soumision à l’air dutemps et aux haltères.

Plus aucun objet n’est donc innocent.

Chacunest, au contraire, une

promesse d’aliénation coûteuse.Roue dentée qui vous happe par la mancheet finit par vous broyer, l’objet estimperceptiblement devenu dangereux,ennemi de l’Homme qu’il séduit...

La guerre aux objets prendra ainsi ladimension d’une guerre de libération, objetpar objet, cave par cave... Et si le skin deChauny a des millions d’ennemis juifs ouimmigrés, nous, nous en avons beaucoupplus : ils sont des milliards et ils font bip..bip, ces enculés de leur race !

3Tout ce qu’il faudra détruire

qu’il faudra détruireUne petite salope

qui pouffe, un

jeune mou ahuri,

une blonde maman,

elle aussi reliée à

ses écouteurs

mais qui songe à

son amant black, et

puis un con jovial

qui sourit flasque

en conduisant son

camping car...

Voilà les

nouveaux

collabos !

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4 Anarcho-royalisme

GeorgetteBertin est prési-dente «héréditaire» dela république du Saugeaisdepuis le 28 janvier 2006. Eluepar un collège d’une vingtainede grands électeurs (tous nom-més par sa mère CabriellePourchet, ancienne présidentedécédée en 2005 à 99 ans)Georgette Bertin, 77 ans, fut étéélue à l’unanimité pour succé-der à la défunte qui avait elle-même pris la suite de sonmari....

Il y a six ans, Georgette Ber-tin a pris ses fonctions devantplusieurs centaines de per-sonnes réunies dans la grandesalle d’honneur de l’Abbaye deMontbenoît, capitale de la Ré-publique et chef-lieu du cantondans lequel une dizaine decommunes se reconnaissentmembres de la République duSaugeais.

Naturellement, les maires, lescitoyens d’honneur (tels que legénéral Roquejoffre), ainsi quele conseiller général du canton,avaient alors tous pris acte decette élection qui ne surprenaitpas vraiment puisque GeorgetteBertin, qui hébergeait sa mèrechez elle depuis quinze ans,connaissait intimement sa nou-velle fonction...

Tout de suite,Gégé et Jacques,les deux douaniersdésopilants de laRépublique, re-trouvèrent donc unesorte de légitimité et seremirent à demander à cha-cun son laisser-passer.

Plus sérieusement, l’électionde Georgette Bertin marqual’enracinement définitif decette République affective quipossède toutefois un char d’as-saut à ses couleurs dans un ré-giment de Besançon.

Depuis, Georgette Bertin afait durer son état de grâce quiest comme une bénédictionpour l’office de tourisme deMontbenoit ne tirant ses res-

sourceset ses ini-tiatives quede la Républiquedu Saugeais. Il semurmure désormais que,derrière elle, un neveu, BriceGuillaume, 26 ans, engagé au1er régiment de Tirailleurs, luisuccédera un jour...

A la base de l’anarcho-royalisme, il y a le Canton-République quenous imaginons aussi souverain qu’un canton suisse à la taille decelui du Jura, de Glaris ou d’Appenzell.

Ce Canton-République devrait être peuplé d’un minimum de40.000 habitants et d’un maximum de 90.000 afin que l’on puisse ytenir des assemblés citoyennes directes à l’image des landesgemeindessuisses où tous les citoyens, plusieurs fois par an, tiennent en unmême lieu afin de voter à main levée.

Nos Cantons-Républiques seraient ensuite fédérés au niveau natio-nal avec un seul échelon intermédiaire : la province.

Un Roi symboliserait l’unité à la fois historique, affective et média-trice de l’ensemble ainsi construit.

Les exécutifs cantonaux ou nationaux seraient par ailleurs élus à laproportionnelle, obligeant ainsi à un «gouvernement de

concorde» comme c’est le cas là aussi dans le système suisse.

Certes, avec ses 128 kilomètres carrés et ses 5000 habitantsseulement, la république du Saugeais adossée à la frontièreHelvétique n’atteint pas la masse critique retenue par tousceux qui se sont penchés sur la question de l’unité démo-cratique de base...

Mais enfin, le Canton-République du Saugeais a lemérite d’avoir été spontanément inventé par ses ci-toyens et de survivre maintenant depuis plusieursdécennies.

Mieux, ce Canton-République est au passage unvivant plaidoyer pour la royauté puisque sa prési-dence est devenue héréditaire. En effet, le Sau-geais ne se contente pas, sans le savoir oul’avoir voulu, de réinventer aujourd’hui dans

un petit canton du Jura franc-comtois ce quefurent nombre de républiques aristocra-tiques du Moyen-âge : il démontre quel’appétit de démocratie est total lorsqu’ils’appuie sur un territoire réduit à la di-mension de l’homme...

Le Saugeais : une expérience de Canton-République en France

Georgette Bertin A droite, sa mère Gabrielle Pourchet.En haut : Gégé et Jacques, les douaniers de la République

Groland existe

réellement

depuis

cinquante ans !

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5Anarcho-royalisme

Le Saugeais : une expérience de Canton-République en FranceLa République du Saugeais serait une pure

bouffonnerie si elle n’était pas aussi un cau-chemar préfectoral... après avoir été d’abord,disons-le, une boulette de préfet...

L’histoire commence en 1947 lors de lafête des conscrits.... Le préfet Ottavianni, ad-ministrateur du Doubs, s’est déboutonnéaprès un bon repas à l’auberge de l’Abbayede Montbenoît. L’ambiance républicaine ai-dant, tout le monde est un peu fait... Et le pré-fet aussi...

C’est alors que l’aubergiste Georges Pour-chet y va d’une plaisanterie de fin de banquetà l’adresse de son illustre client. L’aubergistedemande ainsi au préfet : «Avez-vous un lais-ser-passer, Monsieur le Préfet, pour entrerdans la République du Saugeais ?». Le préfet,qui en oublie du coup son jacobinisme obli-gatoire, sourit et lance vers le bonhommePourchet «Ah mais pour qu’il existe une Ré-publique, il faut un président; je vous nommePrésident, mon brave !» Le lendemain, lepréfet avait tout regretté, au contraire de l’au-bergiste qui dès lors se mit à jouer le jeuchaque jour davantage... Après sa mort en1968, l’auberge est mise en vente et la veuvedu «président» défunt se met à la dispositionde la paroisse et de l’abbé Jeantet, un «amou-reux des pierres» qui ne vit que pour trouverles millions utiles à la restauration de son ab-baye...

Sensible aux nécessités de «la réclame»,l’abbé en viendra finalement à sauter sur unepetite idée toute simple... Et en 1972, alorsque Gabrielle Pourchet confectionne le repasde kermesse paroissiale, on vient lui appren-dre que sur proposition de l’abbé, les Saugetsviennent de la nommer Présidente de la Ré-publique «à l’applaudimètre»... Un journa-liste local en mal de copies, Yves Dornier,s’en mêlera tout de suite et fera partir lachose avec le blanc-seing de la presse...

Pendant les années qui suivirent, incarnantune autorité bonhomme et décernant des bre-vets aux gros donateurs de l’Abbaye, lapieuse Présidente de la République se dé-multipliera au service du rêve bâtisseur del’abbé Jeantet.

Rapidement , un colonel catholique à laretraite dessine un blason à la République etpuis, à la suite du président Edgar Faure, dé-puté radical du coin, c’est une longue filed’archevêques, d’anciens ministres et de gé-néraux de réserve qui sont fait citoyens duSaugeais, c’est à dire avant tout des bienfai-teurs de l’Abbaye, mais aussi d’excellenteset très utiles relations qui permettront plustard à la Présidente Pourchet de faire sauterles contredanses de ses citoyens saugets oude faire affecter les conscrits de sa Répu-blique au plus près, c’est à dire au régimentde Besançon où un char d’assaut Leclerc amême été baptisé «Saugeais»... .

En 1973, comme l’abbé Jeantet n’ignorerien des manies ruineuses des philatélistes, laRépublique du Saugeais décide d’imprimerson premier timbre souverain. Le Préfet del’époque refuse. Faut pas charrier... Pour lestêtes jacobines, cela commence à bien faire...Surtout qu’un gauchiste de l’époque com-mence à faire circuler des cassettes-vidéo en-registrées sous le nom de «Télé Saugeais»...

Qu’à cela ne tienne, en 1986, la Présidenteintronise citoyen d’honneur un certain Mo-niaux, directeur de la Poste à Besançon... Eten 1987, le «miracle» s’accomplit : la Posteédite un timbre correspondant au quaran-tième anniversaire de la fondation de la Ré-publique un soir de chahut chez desconscrits...

Après la mort de l’abbé Jeantet, la Prési-dente continuera sa mission. Alors que soninfluence sur les notables locaux s’est conso-lidée jusqu’à lui faire jouer les faiseuses decarrière, elle obtient la pose de quatre pan-neaux de signalisation aux entrées princi-pales du territoire de sa République. Ensuitece sont deux gars du coin qui sont nommésdouaniers et habillés d’uniformes sortis de lanaphtaline chaque fois qu’un car de touristesest en vue et qu’il est toujours rigolo de voirla tête des retraités venus d’ailleurs quand onleur demande leur passeport alors qu’ils secroient encore en France...

Naturellement, on peut aisément, à partird’une situation d’autorité-surprise, déclinerde la drôlerie à l’infini. Et c’est ce que fontmerveilleusement Jacques Vuillemin et GégéJeannier qui, toutefois, marchent sur desoeufs car leurs interventions furent parfois

sources d’incidents diplomatiques majeurs...Ainsi, la République du Saugeais, connut,

elle aussi, à l’exemple de la principauté deMonaco, sa crise de froid avec la RépubliqueFrançaise.

C’était une mauvaise période, le sous-pré-fet Favre à Pontarlier n’était pas un caractèrefacile.. Un peu raide, le préfet... Un jour qu’ily a grand rassemblement de notables, demaires et de conseillers généraux, le préfetFavre est attendu pour couper le ruban d’uneinauguration, mais le sous-préfet subit cejour-là un contretemps à se trouver en re-tard... Alors le maire du bled au centre del’événement finit par remettre la paire de ci-seaux à Gabrielle Pourchet qui coupe leruban au moment où le préfet arrive en cou-rant, rouge, tout fâché du protocole...Quelques jours plus tard, alors qu’il est unenouvelle fois attendu dans une commune dela République, le préfet Favre est «contrôlé»par Jacquot et Gégé qui, d’un accent rocail-leux, lui demandent son laisser-passer... Vexécomme un pou, le Préfet ordonne à sonchauffeur de faire demi-tour et c’est encoreGabrielle Pourchet qui coupe le ruban...

A la suite de ces événements fâcheux, laPrésidente du Saugeais et sa fille furentmême convoquées à la préfecture de Besan-çon pour s’expliquer et pour recevoir le ser-mon qu’en France, il n’y a qu’une seuleRépublique, une et indivisible, et qu’on neplaisante pas avec ces choses-là...

A plus de quatre-vingt dix ans et desbrouettes, Gabrielle Pourchet ne céda sur rienet montra seulement au Préfet la lettre reçuedu Président Valéry Giscard d’Estaing et li-bellée à l’adresse de «Madame la Présidentede la République libre du Saugeais»... C’étaitécrit texto sur l’enveloppe à en-tête officielde l’Elysée... Imparable... Présidentiel !

Après ces vicissitudes, les préfets qui sesuccéderont à Besançon et Pontarlier reçurentdésormais la consigne de rire jaune et de ser-rer les fesses durant les vins d’honneur quandapparait la Présidente de la République et quetout le monde devient subitement plus céré-monieux autour de «M’ame la Présidente»que devant un Préfet de la République...

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Comme GeorgesBernanos, le Lys Noir

refuse d’en appeler à unevaine «gendarmerie desfesses», ni même à une

position morale strictementconforme au crédocatholique romain.

Mais l’envahissement depresque tous les momentsordinaires de la vie par le

bombardementpornographique nous posela question de la mutationanthropologique que cette

invasion porte en elle-même.

Les camarades anti-système du féminisme

d’ultra-gauche condamnentla pornographie insidieuseet généralisée sous l’angle

de la «dignité de laFemme».

OK. Mais Le Lys Noir avoulu ici aller plus loin en

montrant que la«pornographie pratiquante»

socialement poussée par lemarché mondialisé et la

société qui va avec, est bienune amorce de changement

anthropologique

Pourquoi ?Parce que la fin de

l’éducation sentimentaleque chacun pouvait

auparavant trouver dans lavraie vie, dans ses

frustrations et ses interdits,est aujourd’hui remplacée

par la mode irrépressible dela partouze scolaire.

Déjà, dans tous les bahutsde France, sortir avec un

garçon parce que l’on en estamoureuse après lui avoir

parlé et l’avoir cotoyéréellement à l’extérieur, estdevenu du dernier ringard,

choquant presque !On s’aime maintenant par

SMS mystérieux, on sepropose la botte sans s’être

jamais adressé la parole,juste après croisement...Place alors aux «Skins

party» !

Quels adultes nouveauxces nouvelles moeurs sont-

elles en train de créerdevant nos yeux ?

Nous ne le savons pas. Cesera la surprise... Comme

lorsqu’un joyeux laborantinmoderne inséminera

demain une blonde avec lesperme d’un gorille...Mais c’est déjà fait ?

Ah bon...

Non, une Skins partyn'est pas une soiréepassée chez SergeAyoub, rue de Javel.Quoique, ça aurait pu,

mais Tabatha Cash a vieilli... Loinde nous l'idée de prétendre queSerge n'est plus dans le vent, maisdepuis quelques années l'Angle-terre a exporté un nouveau conceptde décadence populaire.

On connaissait les Britanniquesparticulièrement doués pour les sé-ries policières et autres enquêtesmêlant veilles bigotes et crimes raf-finés au coeur des arcanes de l'hy-pocrisie sociale. Les voicidésormais à la pointe du glauque etdu sordide dans la mise en scèned'une jeunesse multiculurelle etmultisexuelle errant dans les ruesde Bristol, apparemment bien dé-truite avant même de s'êtreconstruite.

Inspirées donc d'un vulgaire soapcontant les déboires éthyliquesd'une bande d'adolescents à la dé-rive, des fêtes s'organisent de tousles côtés de l'Hexagone pour repro-duire le plus fidèlement possible ladébauche vu la veille sur le petitécran. Le principe est simple ; il re-pose sur ce qu'aime par-dessus toutla jeunesse : le risque et le dépasse-ment des limites. En l'occurrence,il s'agit de multiplier les excès et deles additionner afin d'aboutir à l'ex-tase la plus artificielle possible.Pour cela tout est bon : électro, al-cool, drogues, sexe... Dans le fond,

rien de bien neuf. Qui adit qu'on innovait ? Oncorse seulement la re-cette de l'apéro facebooken forçant sur les dosescomme lorsqu'un bar-man libidineux tente dese taper la fille esseulée au bout ducomptoir... et ça marche !

C'est ici qu'il importe de souli-gner l'importance néfaste des ré-seaux dits sociaux. Ces connexionsplus ou moins anonymes qui ser-vent à s'échanger les soi-disantsbons plans, sorte de main globalequi manipule des marionnettes sansfils.

C'est ainsi une large partie de lajeunesse désabusée et sans inno-cence qui se jette à corps perdusdans les bras tendus de la grandefête généralisée. Muray, encore lui,avait décrit bien des symptômesmais il est heureusement mortavant de voir se répandre l'épidé-mie de ces soirées où les corps semêlent à la recherche du lien socialdisparu. Toujours plus jeunes, tou-jours plus seuls, toujours plus sou-mis aux modes uniformes, cesfêtards du nouveau siècle dépen-dent de plus en plus des excitantsque la société de consommationpeine désormais à leur fournir.

Tel un vieux chef de tribu afghanattendant désespérément les petitespilules bleues du GI qui lui permet-tront d'honorer ses très jeunesépouses, l'ado contemporain ne

cessede réclamer lesdoses nécessaires à son abrutisse-ment quotidien. S'il savait ce quec'était, on pourrait croire qu'ilcherche à parvenir à l'ataraxie an-tique, une sorte de paix de l'âme quien elle-même constitue l'une desbéatitudes les plus délicieuses. Oril n'en est rien. L'absence de limitespousse ces jeunes à la recherched'un dépassement qui ne peut rési-der que dans une forme d'autodes-truction qui ne dit pas son nom.Dès lors, il devient logique que laseule satisfaction ne provient plusde la joie ou du plaisir de la com-munion autour d'un simple feu etau milieu des chants, mais d'ersatzprimaires constitués de rires provo-qués par l'alcool et le cannabis, d'il-lusions communautaires autourd'une flaque de vomi ou de déchaî-nements synchronisés sur unrythme binaire simplifié à l'ex-trême. Oh l'idée n'est pas de propo-ser une alternative manichéenne àla débauche par le scoutisme. Celan'aurait pas grand sens, et l'unn'empêche pas l'autre, quand il nela favorise pas tout simplement...D'ailleurs ces modes viennent despays anglo-saxons et nordiques oùla permissivité la plus extrême cô-

toieallègrement le pu-ritanisme le moins fondé.

Il faudrait s'interroger sérieuse-ment toutefois sur les conséquencesanthropologiques qu'ont ces expé-riences de masse sur les généra-tions futures. Qu'enfanteront cesclones décérébrés à coup de beatset de pilules ? Seront-ils capablesde se reproduire justement ?Quelles modèles donneront-ils àceux qui les suivront sur la penteforcément plus raide de la dé-chéance, car la chute est longuemais elle s'accélère. Sans doute, unjour les enceintes s'éteindront. Lesprojos ne clignoteront plus. Ladrogue ne fera plus son effet. L'al-cool aura un goût amer. Ne sera-t-ilpas alors trop tard ? Lorsque cemonde finira, que ces hordes dezombies seront jetés hors des boîtesdésaffectées, que restera-t-il deleurs vies et de leurs réalisations ?Ne risquent-ils pas de reprendreconscience dans un monde qui neles a pas attendus comme diraitNoël Flantier ?

(Suite page ci-contre)

6 Tout ce qu’il faudra détruireChantal Jouhanno

dénonce

«l’hyper

sexualisation»

des enfants, mais.. La nouvelle idéologie Un rapport confié àChantal Jouanno surl'hypersexualisationdes enfants préco-nise notamment l'in-terdiction desconcours de "mini-miss". Vêtements provo-cants, poses las-cives, stéréotypestrès clivés... .  A l'origine de ce rap-port: une missionconfiée à la sénatriceUMP ChantalJouanno par le minis-tère des Solidarités,après la parution endécembre 2010, dansle magazine Voguefrançais, de photosmettant en scène unefillette dans des te-nues et postures sug-gestives. "Il y a unepuissance du marke-ting colossal pourrompre la barrièredes âges"écrit la sénatricedans son rapport.Nous ne lui faisonspas dire...

Et les skins party ?

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Et que dire des parents qui, ayantpeur de passer pour des vieux consle sont tout à fait, laissent leur pro-géniture se tripoter parfois dansleur propres maisons ? On est loindes booms gentillettes de leursjeunes années et Vic ne se réveilleplus dans une cabine de plage maissur le rebord d'une cuvette, l'eye-liner de la veille se mélangeant auxautres fluides. Si l'enceinte dufoyer, qu'ils ont souvent eux-

mêmescontribué à désa-craliser, se révèleêtre une simpleantichambre despires backrooms,il ne faudra pass'étonner de pré-voir un budgetpsychiatrie en susdes frais scolaires.

Pour éviter des dépenses inutiles,arrivés à la fac ou dans les grandesécoles, les ex-skinners désormaistrop âgés pour la partouze collé-gienne pourront se regrouper ausein de BDE ou de corpos pourcontinuer la fête. Les soiréesLuxure d'HEC et autres Spring-break sont là pour en témoigner. Ilfaut dire que dans ces établisse-ments particulièrement onéreux, on

formel'élite de demain,celle qui entre Lille et Washingtondevra apprendre à s'accoutumer desfournitures locales sans pour autantrenier son plaisir. Supprimerl'épreuve de culture générale auconcours d'entrée à Sciences Po nedoit pas abolir la généralité du cul.Dans un monde de valeurs démo-cratiques, il est bon et juste quetous profitent d'une libéralisationintégrale des moeurs et oublient lesfrigidités d'antan au profit des plai-sirs du village global.

Alors qu'en conclure au seuil

d'unedescription partiellede ces nouvelles tendances so-ciales, véritables modes de vie ?

Se demander peut-être qui créeces idéologies qui se répandent à lavitesse de la lumière et mutent lessociétés atomisées en un temps re-cord, faisant de l'individu sans dé-fenses, en particulier le jeune,l'objet d'un jeu pervers dont les fi-nalités semblent bien tristes à révé-ler tant elles sont claires : anéantir

lesderniers lam-beaux protecteurs et empêchertoute possibilité de redressement, etdonc de résistance.

Et la pauvre Chantal Jouhannon’y changera rien. L’hypersexuali-sation des enfants qu’elle dénoncefait intégralement partie du systèmequ’elle défend.

5Tout ce qu’il faudra détruire 7

de la partouze scolaire

Cette pauvre fille

pensive, ni belle, ni

laide, qui se sent

sale et triste de

s’être éloignée de

l’amour en se fai-

sant enfiler par

quelques autres

ados.. constitue

l’aveu involontaire

de la série : la pra-

tique de la partouze

scolaire n’est pas

sans dégâts.

En France, HEC,

le berceau de

l’élite libérale,

est en tête du

mouvement.

Pour eux, l’idéo-

logie de la par-

touze scolaire ne

fait que précéder

la réalité des

partouzes de di-

recteurs com-

merciaux de

Veolia...

Chantal Jouanno pro-

pose d’uinterdire les

concours de «Mini

Miss», mais pas les

partouze scolaires

des Skins party

Peur d’une manif de

massse ?

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8 Tout ce qu’il faudra détruire

Chaque Français passe enmoyenne plus de trois heures etdemi par jour devant la télévision.Ainsi plus d'un huitième de sesjournées se déroule devant cetteboîte à images qui ne cesse del'abreuver de spots publicitaires,d'infos approximatives et de feuil-letons indigents. Les naïfs pour-raient croire que ce temps est certesgâché mais qu'au final, il n'y aaucun mal à faire du plasma le cen-tre actif de la vie de la maison.D'ailleurs s'il fut un temps où l'onvendait des meubles pour cachercet objet de divertissement plus oumoins esthétique, il trône désor-mais au centre des pièces de séjour,et se multiplie même pour aller en-vahir les chambres, notammentcelles des enfants.

Certes un téléviseur ne sert pasqu'à recevoir les 500 chaînes ducable. Il sert aussi d'écran deconsole de jeux et de cinéma desubstitution, mais ne sont-ce pas denouveaux griefs ? Bref, ce rectan-gle phosphorescent aux capacitéshypnotiques exceptionnelles estune arme de destruction massivequi ne connaît connaît qu'un anti-dote libérateur : le coup de marteau.

Et voilà que le Lys noir passe ànouveau pour une bande de rabat-joie frustrés et anti-modernes !Rien ne trouve grâce à ses yeux...Et pour cause, car si nous regar-dons attentivement les répercus-sions sociétales et mêmebiologiques de la petite lucarne ani-mée, l'appel à la destruction de tousles écrans est bien la moindre réac-tion salvatrice que puisse encoreréaliser l'homme sensé.

Nous passerons rapidement surles études médicales qui ont mon-tré les risques accentués d'obésitéet d'autres problèmes de nutritiondus au squattage à long terme ducanapé et aux fameux plateauxrepas télévisuels qui ont remplacéles discutions familiales autour dela table. Par contre, nous nous per-mettons d'insister sur quelques don-nées fournies par le professeurMichel Desmurget dans son ou-vrage, TV lobotomie / La véritéscientifique sur les effets de la télé-vision (Max Milo éditions). L'au-teur, docteur en neuropsychologie,y révèle que deux heures d’exposi-tion journalière entre l’âge de 1 anet 4 ans aboutiraient à multiplierpar trois le risque de retard de lan-gage. Chaque heure consomméequotidiennement durant le primaireinduirait 43% de chances supplé-mentaires de quitter l’école sans di-plôme et 25% de probabilité

additionnelle de ne jamais s’asseoirsur les bancs de la fac. Il continueen affirmant avec mesure que"L’exposition télévisuelle ne rendpas les enfants visiblement crétinsou retardés. Elle ne les abêtit pasouvertement. Elle écrête juste lechamp de leurs expé-riences et, de facto,l’univers de leurspossibilités. Au-raient-ils eu 150 deQI, ils se contente-ront peut-être de 110.Auraient-ils eu l’au-dace littéraire d’unThomas Mann, ils sesatisferont éventuel-lement d’une plumetout juste honnête."Ces simples informations devraientéveiller la conscience des parentsencore responsables et désireux deformer des êtres libres et auto-nomes, capables de concevoir unepensée critique. Malheureusement,et comme toujours, la facilité et ledécouragement sont des argumentsbien plus valables. La télé suppléelargement à la nounou, et elle a l'artde tromper l'ennui en le créant.

Ensuite, et c'est là la principaleraison de notre haine implacableenvers cette machine à fabriquerdes abrutis, la télé est le vaisseauamiral des media chargés de véhi-culer l'idéologie mondiale. Du

Connecticut au Cantal ou du Sus-sex à la Wallonie, nous nous abreu-vons tous à la même sourceempoisonnée des séries dégénéres-centes et des talk-shows insipides.Certains objecteront de la perma-nence rare mais réelle de pro-

grammes dequalité, mais hor-mis quelques ex-ceptions commeNational Geogra-phic, nous pei-nons à leuraccorder cettemince justifica-tion. Voilà bienlongtemps que lebébé s'est noyédans l'eau du

bain, alors tirons la chasse et n'enparlons plus !

La jeunesse moderne se formesur les modèles qu'on ne cesse deleur bombarder à coup de pixels.Les parents, toujours eux, et l'école,ayant tous deux démissionné auprofit de l'oeil de l'ennemi, s'aper-çoivent petit à petit qu'ils ne peu-vent plus contrôler l'engeancemutante créée par les programmesidéologiques qui pullulent sur lesécrans. Quand des ados regardentSkins ou Gossip girl, ils ne com-mettent pas un acte anodin. Leurflegme apparent et leur passivité in-dolente ne sont que les conditions

d'une meilleure ré-ception du mes-sage transmis. Ilvaudrait bien mieuxdes ados turbulentsqui fassent l'écolebuissonnière, chipentdes bouquins dans les librairies,draguent des jeunes filles de bonnefamille, enchaînent les quatre centcoups, plutôt que cette jeunessemolle qui ingurgite et répercutedans ses comportements les stéréo-types véhiculés par quelque anti-héros télévisé.

Lorsque cet enculé de Bryan Els-ley, le scénariste godon de Skins,affirme qu'il n'a fait qu'écouter lesidées et les récits de son ado de filspour créer la série, c'est un putainde menteur. Sous prétexte de dé-crire la réalité avec crudité et ob-jectivité, il est en vérité en traind'en créer une autre qui finit parprendre corps avec force publicitéet injonctions subliminales. Etquelle est cette réalité ? Elle se ré-sume en quelques mots : homo-sexualité, anorexie, troubles de lapersonnalité, familles monoparen-tales et à problèmes, toxicomanie,narcissisme, autisme et mort...Vaste programme. Est-il besoind'étayer ? Et le plan est avoué pu-bliquement. Pour preuve cette cri-tique d'un magazine télé : "unebande d'ados plus vrais que nature".

C'estbon, vous traduisez

? Comme l'écrivait Orwell, "lavérité, c'est le mensonge". Ici, lavérité, c'est l'image et peu importela réalité d'aujourd'hui, puisque ceque vous voyez sera celle de de-main. Honnêtement, ça vous tente? Avoir un fils drogué à treize ans,une fille dépucelée à douze, lesdeux suicidés ou en asile à seize...c'est ça le modèle ? Comme le ditun commentateur grassement payépour débiter des conneries, le bonpoint de cette série réside dans sondépouillement de toute vision mo-ralisatrice... C'est sûr, de ce point devue, on peut difficilement mieuxfaire, mais faisons confiance àl'avenir...

Quand vous en aurez marre devoir tous les jours sur vos écrans "lagueule de l'ennemi" comme lechante Ile-de-France ou que vousaurez envie d'ouvrir à nouveau la"porte des conversations" pour re-prendre Francis Cabrel, débranchezvotre téléviseur, balancez-le à la dé-charge, libérez-vous, vous et vosenfants, de ce sortilège mécanique.Ce sera bon pour votre santé men-tale, votre santé tout court, et pourla planète...

Netchaev Jeune

Les systèmes les plusintelligents et complexesayant donné des résultatsmoralement et anthropo-logiquement calamiteux,un économiste del’Homme doit être à l’affûtde tous les systèmes éco-nomiques les plus déplo-rables, les plus mépriséspar les spécialistes...

Cassez les

postes de

télévision

Un prof

érotomane qui fume de-

vant ses étudiantes qui

lui montrent leurs jambes

dénudées, façon «petites

salopes», la série TV Ca-

lifornication semble hési-

ter entre le constat

réaliste et le prosély-

tisme. Elle choisit finale-

ment l’encouragement de

masse...

Véritable

apologie de

la petite sa-

lope déca-

dente,

Gossip Girl

attaque la

société dans

le ventre de

son futur.

Elle fait mal !

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9

Projet

Dans notre précédent numéro, sur la base d’unrefus du «bain de sang et du malheur jeté sur despauvres gens» autant que sur le constat vérifié d’un«bonheur collectif qui n’est possible que dans l’entre-soi», nous affirmions que : «Accepter l’état actuel demétissage capitaliste n’est pas satisfaisant. Mais rêverdans le même temps d’un grand massacre libérateurou d’un fort exode violemment organisé, ou mêmed’un ostracisme social censé les pousser hors deFrance est à la fois écoeurant et irréaliste. Dans cesconditions, nous préconisons d’imaginer une solutionà la fois radicale et totale (puisqu’elle doit l’être afinde retrouver le parfait entre-soi perdu...) mais avecdes moyens aussi pacifiques que la générosité etl’imagination, par exemple... C’est tout le sens denotre projet «Singapour en France». Nous ne croyonspas au feu purificateur, ni à la Saint Barthélémy des«bougnoules». Nous croyons en revanche à une poli-tique audacieuse de déplacement intérieur doux».Notre proposition a dépassé nos espérances et noscalculs.Elle a intéressé. C’est pourquoi, nous entendonspoursuivre sur cette voie puisque «la totalité des or-ganisations d’extrême- droite ont beau poser sanscesse la question ethnique dans leur culture militanteet dans leur hostilité déclarée à l’Islam, elles n’y ap-portent cependant jamais aucune étude sérieuse niaucune autre solution publique que l’exigence ver-bale de l’arrêt de l’immigration qui n’est, pourtant,déjà plus le bon combat puisque le Capital a déjà pra-tiquement installé l’irréversibilité de son métissage àmarche forcée», écrivions-nous encore.

Toujours fidèles à notre postulat d’un règlement«radical et total» de la question de l’entre-soi, maisen évitant le fantasme écoeurant d’une «Saint Bar-thélémy des Bougnoules», nous proposons ici unplan complémentaire ou alternatif à «Singapour enFrance».Ce plan intitulé «Racailles en Guyane» ne reposepas sur une base ethnique, même si chacun sait queles Guillaume sont moins nombreux que les Mou-loud à subir l’obligation de délinquance que lerègne du marché mondialisé induit dans notre so-ciété rongée par le consumérisme publicitaire le mi-

métisme des gangs américains. «Racailles en Guyane» s’adresse à tous les délin-quants, jeunes ou vieux, mineurs et majeurs, noirsou blancs. «Racailles en Guyane» est inspiré par leconstat de faillite de l’appareil répressif et de la so-lution carcérale, toujours plus emphatique, toujoursplus dérisoire et impuissant... Il tente alors de fairecorrespondre la détestation libertaire de la prisonbête et méchante avec le règlement de la questionque la Prison ne conjure plus depuis longtemps.En effet, ce qui caractérise notre entre-soi perdu,c’est qu’il a été autant achevé par les masses accul-turées de l’immigration que par les «mutants desouche» comme on doit appeler aujourd’hui tous lesRibéri, tous les pédophiles franchouillards, et les en-fants de la beaufitude élevés en HLM et nourris aulait de la sous-culture américaine pénétrée en nousjusque sous l’abri-bus de Chauny. Cependant, le Lys Noir sait imaginer pour ces pau-vres êtres patrouillant notre enfer autre chose que lamort ou que l’exclusion intérieure dans laquelle lecapitalisme et les angélismes idéologiques les enfer-ment hypocritement en les glorifiant esthétiquement-et donc moralement- dans les clips ultraviolents deM6...

Le Lys Noir croit en la rédemption sociale. Il croitqu’un homme, changé de bain existentiel, peutchanger d’âme, plus exactement en trouver enfinune qui lui permette de faire commerce avec les au-tres hommes... Le Lys Noir affirme donc que la question de l’entre-soi à retrouver se conjure bel et bien uniquementdans l’espace français, sans en recourir à des plansfumeux reposant sur l’accord de pays émigrateursou à des politiques de coopération anti-immigra-tionnistes irréalistes, puisqu’ils oublient qu’un afri-cain venu chez nous ne voulait pas tant trouver unemploi que chercher des blondes, de la «maille» etla modernité nécessaire à baiser... de la blonde quiaime la maille...

Charitablement, le Lys Noir vous livre donc lesgrandes lignes de son plan «Racailles en Guyane».

racailles en guyane

Entre-soi et Diversité

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A15 ans, Rimbaud,notre plus grand poètefrançais, notre JimMorrisson à la puis-sance mille, était une

racaille : il se faisait enfiler par desdégoutants, jurait, tirait des coupsde feu sur Verlaine dans une cham-bre d’hôtel minable de Bruxelles.Alors, quelques années plus tard,Rimbaud se déporta lui-même dansle pays le plus dur et le plus inhos-pitalier de la terre : la province duChoa, dans le désert éthiopien.

Plus tard, guéri de sa modernité,haïssant sa débauche et sa révolte,Arthur Rimbaud s’acharna à rem-plir son rôle de commerçant idéa-liste, seul dans un milieu hostile,libre de ses remords, heureux aussid’avoir échappé à la migraine desrebelles en sombrant pour cela dansla fièvre de l’or...

On ne dira jamais assez combienles colonies de la Troisième Répu-blique constituèrent un exutoireheureux pour tous les garnements ettêtes brulées de cette époque.

Combien de fils prodigues et tur-bulents revinrent «des payschauds», fortune faite, caractère as-sagi, énergie enfin canalisée...

A son époque, Rimbaud symbo-lisa à lui seul la force de métamor-phose que peut prendre undéplacement lointain sur un jeunehomme.

Rimbaud fut transfiguré parl’éloignement en son désert.

Lui, l’avait choisi. D’autrespourraient se le voir imposé.

Comment «extraire» 3 millions de racailles ?

10 Entre-soi et Diversité

La racaille est un homme.C’est notre frère, notrefils... Seulement voilà, ily a un moment où leconseil de famille dit à

l’enfant prodigue : dis, tu ne croispas François-Mouloud qu’unvoyage lointain te ferait le plusgrand bien ?

En France, on recense chaqueannée 2.600.000 actes délinquantssur les biens et les personnes(468.000 atteintes volontaires àl’intégrité physique, et 2.146.000atteintes aux biens en 2011).

Chaque année, c’est environ120.000 auteurs condamnés à de laprison ferme et 280.000 condam-nés à des peines de sursis en ma-tière d’atteinte aux biens et auxpersonnes, ce qui donne un total de400.000 «consommateurs de jus-tice» auxquels on pourrait ajouterles immigrants illégaux.

Si, pour chaque acte délictueuxconcernant biens et personnes, lasanction immédiatement pronon-cée était un transport en Guyane,la question sécuritaire serait régléeen moins de dix ans, par assèche-ment progressif des principauxprotagonistes...

Les autres délits (routiers, finan-ciers, etc...) pouvant faire l’objetde travaux d’intérêt général ou debracelets électroniques, une tellemesure sonnerait la fin de l’èrecarcérale, la fermeture des prisonsqui est une vieille revendication ducourant «vieux anarchiste».

De cette manière, nos délin-quants en début de «carrière»n’auraient surtout pas le temps de

devenir «grands» ou «gros». Leurpremier larcin sonnerait pour euxle début d’une nouvelle vie pas-sionnante.. là-bas, au pays de Pa-pillon et de Cisia Ziké, cesaventuriers auteurs de best sellerqui nous ont fait aimer laGuyane comme une sorte denouvelle frontière, de far Westfrançais.

Quant aux délinquants déjàchevronnés, une certaine gé-nérosité sociale, leur applique-rait simplement le principe dela «seconde chance».

Naturellement, les princi-paux gisement de délinquance(alcooliques bretons, gitansanalphabètes, clandestins auxabois, pestiférés des cités,psychopathes de bonne fa-mille, bandits de souche, métisschizos à problèmes psycho-identitaires, assassins campa-gnards, voleurs et receleurs deprofession, maquereaux russeset algériens)

Alors que le député UMPEric Ciotti, crétin à crânechauve, propose que les mi-neurs condamnés puissent êtreencadrés par d'anciens mili-taires au sein d’un «service ci-toyen» réintroduisant enquelque sorte les «Batd’af» et le«bagne» en métropole pour lecompte des collectivités façon tra-vail d'intérêt général, le Lys Noirpropose un nouvel espace de li-berté totale.

Le Lys Noir rejoint ici le blo-gueur kaptanoglux : «Une idée,peut être... Il y a de la place dansun département français, quasi-

ment vide, et où la terre est trèsfertile.Donc une école agricolepour leur apprendre les règles del'agriculture. Ensuite mise en pra-tique dans des fermes modèlesavec encadrement léger. Enfin on

leur octroie une petite propriété,suffisamment grande cependantpour bien vivre s'ils travaillent. Eten plus on met en valeur laGuyanne...».

Kapanoglux, «libéral» quoiqueencore trop directif et sécuritairepour nous, ne fait rien d’autre querenouer avec avec la politique qui

fut menée en Nouvelle Calédonie,le second bagne français où les«centres agricoles de concession-naires» avaient pour but de résou-dre le problème des «libérés».

Le condamné libéré mais encore

relégué, empêché d e retourner enMétropole, pouvait en effet obte-nir une concession de terre à titreprovisoire dans un des centres del’île. Les lots délimités étaientalors d’une superficie de 4 à 6 hec-tares en fonction de la qualité dusol.

Ainsi, en 1887 la colonie péni-tentiaire compte 9061 Européens

issus de l’immigration libre, dontseulement 5585 colons pour 10547bagnards auxquels il faudrait ajou-ter les familles des concession-naires. Les groupes de reléguésisolés dans la brousse calédo-nienne constituant des points d’ap-pui indispensables à la maîtrise duterritoire.

Ce sera finalement un succèsd’implantation puisque les «Cal-doches» d’aujourd’hui constituentune communauté remarquable-ment dynamique, virile, et «iden-titaire».

Dans le projet «Racailles enGuyane», le délinquant, mêmemodeste, est immédiatement«transporté» en Guyane où il vabénéficier d’un pécule mensuel,d’une totale liberté de mouvement,et de la totalité de ses droits ci-viques locaux.

Il est simplement «extrait» ducorps social, sans esprit de ven-geance à son égard. Il ne faut doncl’appeler, ni bagnard, ni relégué, nimême transporté mais «extrait»...

On est loin de la méchancetéinutile d’un Jean-Marie Le Penqui, en 1988, lors de sa campagneà l’élection présidentielle, avaitproposé de rouvrir un bagne auxîles Kerguelen (océan antarctique),sur un petit territoire déchiqueté,sans arbres, bourré de lapins.mangeant des choux sous des ra-fales de vent par un perpétuelmoins 10 degrés.

Alors que la vaste Guyane, dé-barrassée de ses moustiques,pleine d’eau et de chlorophylle,c’est quand même autre chose !

Le plus célèbre «relégué» del’histoire est un personnage deroman de Fédor Dostoïevski. L’étu-diant meurtier Raskolnikov y estdécrit comme «sombre, triste, altieret fier ; dans les derniers temps etpeut-être même avant, impression-nable et hypocondriaque . Géné-reux et bon. Il n’aime pas exprimerses propres sentiments… Terrible-ment refermé. Tout l’ennuie ; il de-meure étendu sans rien faire ; il nes’intéresse à rien de ce qui intéresseles autres . Il a une très haute opi-nion de lui-même… », un portraitqui peut ressembler parfois, deuxsiècles plus tard , à une racaille du93 vivant toujours dans sa cité.

Raskolnikov, désargenté jusqu’à

la misère, a interrompu ses études.Rêveur solitaire, il rejette la moralecollective. Se considérant commeun homme hors du commun, il veutéprouver les limites de sa liberté parla pratique du mal et la transgres-sion arrogante de l’ordre moral.C’est pour cela qu’il considère qu’ilest en droit de commettre un délit,et même prendre la vie d'autrui,pour le bien de l’humanité. On estici tout près du psychopathe de ban-lieue

Désirant secourir sa sœur qui estsur le point d’épouser un rustre pouraider sa famille, Raskolnikov dé-cide d'assassiner une vieille usurièreafin de lui voler son pécule.

Même si un Mouloud ne sait pas

qui était le philosophe nihiliste MaxStirner, lu par Dostoïevski, les pré-ceptes de celui-ci s’appliquent :«Qu’est-ce que ma propriété Ce quiest en ma puissance et rien d'autre.À quoi suis-je légitimement autorisé? À tout ce dont je suis capable ( ...)en me donnant le pouvoir, je medonne le titre (...) A mes yeux, mapropriété s'étend jusqu'où s'étendmon bras; je revendiquerai commemien tout ce que je suis capable deconquérir et je ne verrai à ma pro-priété d'autre limite réelle que maforce, unique source de mon droit»

Après on meurtre, Raskolnikovest envoyé au bagne, en Sibérie. Ily est depuis neuf mois déjà. Il per-siste à être très renfermé et de plus

en plus taciturne, même avec Sonia,à l'occasion de ses courtes visites. Ilcontinue de réfléchir beaucoup ; saconscience s'est refermée. Il se de-mande en quoi il a pu faire le mal.Son seul mal consiste, selon lui, àn'avoir pas réussi totalement sonprojet. Il croit que s'il avait réussi,son acte aurait été jugé bon. Sonéchec a atteint si fortement sa fierté,qu'il tombe malade sérieusement eton doit le transporter à l'infirmeriedu bagne.

Finalement, c’est Sonia une pros-tituée qui l’a suivi en Sibérie quisauvera Raskolnikov.

Mais c’est aussi la Sibérie quil’aura régénéré !

Dans le projet «Racailles enGuyane», le délinquant, même mi-neur et «petit» est immédiatement

«transporté» en Guyane où il vabénéficier d’un pécule, d’une to-

tale liberté de mouvement commede la totalité de ses droits civiques

locaux. Il est simplement «extrait» du

corps social, sans esprit de ven-geance à son égard. Il ne faut

donc l’appeler, ni «bagnard», ni«relégué», ni même «transporté»

mais «extrait»..

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Le Lys Noir n’a pas d’ennemi chez les combattantsanti-système. Que ceux-ci se situent à l’extrème-gauche ou à l’extrême droite, le Lys Noir les préfè-rera toujours à l’immonde clapotis des profiteursservis par le laisser-aller général et les petites af-faires personnelles conduisant à la lâcheté rehaus-sée aujourd’hui en vertu de prudence et de réalisme.

Le Lys Noir se déclare frère avec tous ceux quiveulent changer le monde et l’arracher des mains duCapital. Si le Lys Noir est une organisation anar-chiste, c’est parce qu’elle n’a d’autre combat plus im-portant que celui d’abattre le Capital et qu’ellen’imagine pas d’autre moyen pour cela que la vio-lence la plus extrême.

Le Lys Noir est également anarchiste dans lamesure où il lutte aux côtés de «l’Homme seul»désormais poursuivi partout par une sorte de«Grande Maman invisible» pratiquant à son égardun vigilant flicage de tous les instants justifié morale-ment par des niaiseries comme le principe de pré-caution, le développement durable, où la sécurité parles radars et les caméras que l’anarcho-royaliste re-fuse par réflexe libertaire immédiat.

Pour abattre le Capital, le Lys Noir ambitionnel’avènement d’une économie décroissante, ce quine veut pas dire pauvre ou misérable, mais frugaleet concentrée sur les besoins essentiels de l’homme: se nourrir, se vêtir, se loger, se chauffer, se cultiver,s’auto-administrer librement, transmettre son acquiset ses libertés, protéger sa famille des terreurs, etcommunier enfin dans une vibration historique par-tagée avec ses concitoyens.

Pour le Lys Noir, la première décroissance souhai-table est donc celle de la futilité, des profits démen-tiels, des gadgets consuméristes, du chaos, desmanipulations de masse et des erzatz. En revanche,pour l’anarcho-royaliste, la croissance de la mobili-sation de l’Homme contre le froid, la faim, la misère,la tyrannie, la désespérance, et la solitude, reste l’ob-jectif premier de la société humaine.

Mais s’opposer aux flots de la modernité comme lepropose le Lys Noir revient-il à lutter à main nuescontre le cours d’un puissant fleuve...? Est-il encorepossible de créer des digues en terre, et des bar-rages de fortune ? Le Lys Noir considère qu’il n’y aque du déshonneur à se poser la question.

Alors que dans notre manifeste s’ex-primaient la philosophie et lessonges politiques du Lys Noir, la pré-

sente plate-forme politique en 10 pointsconstitue, à la suite, notre nécessaire com-promis avec la réalité, avec le temps, avecles forces et les inerties qui s’opposent ànous et à nos volontés.C’est donc sur la base de cette plateformeque le Lys Noir nouera -ou pas- sescontacts politiques futurs, tissera ses al-liances de circonstance ou de durée, et semobilisera sur le terrain des luttes.Cette plate-forme n’est pas ce que nousproposons de plus à notre manifeste, c’estce que nous exigeons au moins.C’est pour cette raison que notre plate-

forme est bien le premier commun dénomi-nateur unissant tous les militants anarcho-royalistes.Le présent texte fait rupture avec l’espritde puissance «comptable» (en PNB) dontcertains de nos camarades venus du natio-nalisme ne se sont pas encore débarrassés.Pourtant, pour le Lys Noir, la puissance nepeut plus se résumer à une stupide coursede sac vers les mirages consuméristes,mais plutôt à un chemin de retour vers soi,vers une certaine lumière, vers une fruga-lité heureuse, et, surtout, vers un entre-soiretrouvé qui, brandi un jour par le dernierpeuple qui en jouira, fera ausitôt de celui-ci le plus puissant peuple de l’histoire,parce qu’il sera aussi son ultime acteur.

Avert

issem

en

t

Plate-forme politique

du Lys NoirIDoctrine

Si le Lys Noir reste attaché à l’entreprise indivi-duelle quand celle-ci a un visage d’homme... Si l’éco-nomie de libre marché intérieur lui parait pluspertinente qu’un brutal communisme général, le LysNoir entend néanmoins briser la machine capitaliste.

Le Lys Noir considère que s’attaquer radicalementà l’hyper-capitalisme est suffisant.

Cela passe d’abord par des nationalisations sansindemnisation : toutes les entreprises du CAC 40,tous les groupes industriels, toutes les banques,toutes les enseignes de la grande distribution...

L’anticapitalisme du Lys Noir passe aussi parune rupture totale avec le marché mondialisé etson environnement, quitte à en passer par descontrecoups tels que des embargos ou mêmedes blocus. Quitte aussi, à endurer un abaissementconsidérable des possibilités de consommation...Quitte à en passer d’abord par un appauvrissementet un isolement. En effet, pour le Lys Noir, la contes-tation du capitalisme ne s’appuie pas sur une volontéde faire techniquement mieux que le Capital, mais defaire «moins» afin que cessent enfin les ravages opé-rés depuis plus de deux siècles, à grande échelle,contre nos identités, contre nos valeurs, et tout ce quidonne généralement sens à la Vie.

En tout cas, si le Capital et l’Américan Way of lifesont bien en train de bouleverser anthropologique-ment l’espèce humaine, le Lys Noir prétend que soncombat peut en passer par une rupture salutaire surle plan économique, fut-ce au détriment provisoired’une certaine efficacité économique.

Pour s’en assurer, le Lys Noir est favorable à l’an-nulation pure et simple de la Dette et à l’expropria-tion de tous les capitaux détenus en France par lesfonds de pension américains et anglo-saxons oupar les fonds d’investissement des immondes pétro-émirats.

Le Lys Noir affirme même que cette lutte tita-nesque, presque impossible, que la France devramener chez elle contre le Capital est de nature àcréer en soi un bonheur compensateur ; le bonheurde résister et de ne pas se soumettre à un destind’estomac. Car, même pour un peuple entier, qui s’entrouve privé depuis longtemps, le «bonheur poli-tique» à révolutionner chez lui et autour de lui existebel et bien : il répond à une «vibration historique» quecertaines âmes attendent toute une vie.

A travers le combat anti-capitaliste, le vrai projet duLys Noir est de conduire la guerre contre l’oligarchiebourgeoise détentrice du pouvoir en France depuis larévolution française qui ouvrit une sinistre époque to-talitaire et sanguinaire, époque encore cyniquementdévastatrice qui n’a fait que se sublimer au fil dutemps pour en arriver aujourd’hui à ces capitaines dela finances ignares et obscènes dont le pouvoir surles choses est plus grand que ne le fut jamais celuides grands féodaux.

La solitude du système capitaliste depuis l’écrou-lement du Mur de Berlin, puis la succession desgrandes crises financières qui frappent désormaisl’Europe contemporaine auront au moins servi à met-tre à jour la ligne de fracture entre les peuples et leursoligarchies.

Etre révolutionnaire, c’est ne pas exonérer les in-dividus, c’est impliquer la personne et les familles depensée dans le combat. En clair, le révolutionnaireest capable de tuer son adversaire politique. Détruirel’oligarchie peut certes en passer par la violence etmême le meurtre. En tout cas, la chose passe sûre-ment par une impressionnante révolution propice àdécourager, à effrayer, et à exiler.

De ce point de vue, poursuivre l’oligarchie dansses moeurs et habitudes, dans ses endroits fé-tiches, dans ses modes et ses codes, et jusquedans son épargne cachée, sera le première réflexepolitique du lys Noir.

L’arrestation et la confiscation des biens person-nels des Bolloré, Arnaud, Bouyghes, Messier, etc..formeront l’indispensable déclaration de guerre àmort que le Lys Noir entendra envoyer à l’Oligarchiefrançaise. En effet, la révolution passe par une cer-taine haine personnelle étendue souvent jusqu’auxsherpas de l’oligarchie que sont les journalistes àbonne soupe, politiciens conformistes, chanteurs àpétitions antiracistes et animateurs de télévision setenant en levrette perpétuelle devant l’idéologie do-minante.

En France spécialement, l’élite est aujourd’hui par-venue au comble de la détestation de son peuple, re-fusant pratiquement tout ce qui pourrait continuer à larattacher à lui. C’est pourquoi symboliquement, plu-sieurs grandes écoles doivent être dissoutes et quel’ENA, bras armé de cette oligarchie avec HEC, doitêtre transformée en simple école du corps préfec-toral. Le Lys Noir l’exigera.

j ktIntrSocialiser l’économieDétruire l’oligarchieAbattre le capital

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II Doctrine

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IIIDoctrine

Le bain de l’oligarchie, son air, son unique terreau,sa foi, son espace, c’est l’Union Européenne et, au-delà, c’est l’OTAN. Le Lys Noir est favorable à unesortie immédiate et non négociée de l’Union Eu-ropéenne et de la Zone Euro. La dénonciation detous les traités conclus pour étayer l’UE est une prio-rité absolue du Lys Noir.

A la place de cette Europe intégrée, caporalisée etmise en coupe réglée par le Capital, le Lys Noir pro-pose une Europe des Peuples et nations coopérantdans un espace politique libre, c’est à dire intergou-vernemental.

Dans ces conditions, le Lys Noir se détermine pourune grande Europe eurasienne organisée en sixgroupes de nations constitués selon des affinités géo-graphiques, civilisationnelles ou historiques évi-dentes.

Ainsi, de la même façon qu’il existe une Europe at-lantique, une Europe baltique, danubienne, ou bal-kanique, le Lys Noir soutient qu’il existe une légitimeEurope du Sud, passablement latine, catholique, ayantla Méditerranée en commun et des affinités culturellesjusque dans la vie quotidienne. Nice, entre les deuxprincipaux pays du Groupe Sud, ville bilingue franco-italienne, en serait la capitale naturelle.

Dans une telle europe intergouvernementale dequelques soixante peuples prenant la place duConseil de l’Europe siègeant à Strasbourg, chaquepays membre disposerait d’au moins une voix et d’au-tant de voix suppplémentaires que de millions d’habi-tants. Seules les trois puissances nucléaireseuropéennes (France, Russie, Royaume-Uni) et l’Al-lemagne bénéficieraient d’un droit de Véto.

A côté de ce fonctionnement intergouvernemental,un Congrès Européen des Peuples se verrait confierle soin de développer l’amitié européenne par le ju-melage, les échanges scolaires et universitaires, lesPrix Charlemagne, un fonds de solidarité catas-trophe, le fond de développement régional, un ré-seau d’auberges de jeunesse, etc..

Le Lys Noir est hostile à l’adhésion de la Turquieà l’ensemble européen, sauf si la Turquie, redeve-nue laïque, venait à s’arimer durablement à l’ensem-ble balkanique auquel elle appartient historiquementet géographiquement pour partie.

Alors que la France souffre presque d’isolementpolitique dans l’actuelle UE, où elle est en tout caspeu influente, elle ne pourrait que renforcer son poids(et celui de son modèle) dans un ensemble élargi re-joint par près de 300 millions de Russes, Cauca-siens, Slaves orientaux et du sud.

En effet, l’axe diplomatique traditionnel franco-russe passant par la Serbie et les Balkans où laFrance devance partout l’Allemagne dans les coeurs,pourrait ainsi retrouver un sens malgré le passé ré-cent et les brimades germano-américaines exercéessur l’ancienne Yougoslavie. Cet axe retrouvé rede-viendrait surtout un profit puisqu’à eux trois, lesgroupes SudEurope, Balkans et PanRussie repré-sentent les deux-tiers de la population de la grandeEurope.

Naturellement, l’axe franco-russe pose la questiondes relations de la France avec l’OTAN. L’alliancefranco-russe est une autre bonne raison pour rom-pre les chaines, et pour chercher à entrainer tous lesautres pays européens vers cette libération.

C’est pourquoi le Lys Noir préconise la mise surpied d’une armée révolutionnaire, c’est à dire po-litique.

Pour atteindre cet objectif : officiers politiques, idéalsolidariste développé dans la troupe, définition d’unearmée garante des conquêtes révolutionnaires vien-draient completer le retour à la conscription à tra-vers le rétablissement d’un service militaire degarde civile accompli pendant au moins 3 mois dansles gendarmeries.

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Une Europe des peuples

L’alliance Franco-Russe

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Echapper à l’oligarchie, c’est aussi sortir du parle-mentarisme et du modèle anglo-saxon de démocra-tie.

C’est pourquoi les cellules solidaires anarcho-roya-listes proposent la division du territoire français enplusieurs centaines d’unités démocratiques de baseautonomes correspondant chacune à une ville ou àun pays-terroir, ainsi qu’à une population moyennede 80.000 habitants afin de faciliter dans chaqueunité des Comices de démocratie directe semblablesaux landesgemeinde suisses. Ces unités démocra-tiques de bases autonomes, remplaçant les arron-dissements, districts, communautés de communes,cantons et communes seraient dotées d’un gouver-nement local, compétent dans la quasi totalité desdomaines, ne déléguant à un échelon territorial in-termédiaire que les charges trop lourdes à supporterpour une seule unité de base.

Par adhésion au fédéralisme du «vieil anarchisme»français, le Lys Noir est régionaliste mais néanmoinsprêt à un compromis avec les tenants du départe-ment, à la condition que le nombre de ceux-ci soit da-vantage aux antiques provinces.

Par souci de cohérence du territoire et de respectdu droit des peuples, le Lys Noir soutient la luttedes indépendantistes outre-marins de Martinique,Guadeloupe, de Guyane, de la Réunion, de Mayotte,de la Kanakie, de Wallis et Futuna et de Polynésiedont les populations en métropoles deviendront aus-sitôt étrangères bien que bénéficiant d’un statut spé-cial.

Le Lys Noir n’entend conserver outre-mer que laGuyanne sans Cayenne, les îles éparses inhabitées,les terres australes et antarctiques, ainsi que la par-tie «caldoche» de Nouvelle-Calédonie.

En revanche, selon les mêmes principes, le LysNoir se prononce pour une annexion de la Wallonie.

Enfin, pour en finir avec le parlementarisme bour-geois, le Lys Noir, fidèle en cela encore au «vieil anar-chisme», préconise le mandat impératif et ladémocratie directe.Ainsi, la création d’un Congrès na-tional composé des délégués des unités de base éluspour un mandat d’un an par le Comice du peuple, as-sure, à travers l’élection du gouvernement centralpar le Congrès national pour un an, l’exercice d’uneréelle souveraineté populaire en dehors descontrôles du système oligarchique.

En politique, tout commence et doit se terminer parles institutions. Ne pas les changer, accepter uneconstitution viciée comme règle du jeu, malgré tout,est le signe premier des réformistes et des réalistesde renoncement. Le Lys Noir est révolutionnaire.

Nous exigeons une nouvelle organisation des pou-voirs et du territoire car la République, par son origineéminemment maçonnique, scientiste, libre-pen-seuse, et libre-échangiste, possède l’oligarchie dansson ADN. Détruire l’oligarchie, c’est détruite la Ré-publique et inversement.

Chez le Lys Noir, le royalisme correspond donc sur-tout à une claire volonté politique de rompre avecl’Oligarchie et de symboliser hautement cette rupturepuisque, avec le «Roi», les réseaux perdent définiti-vement l’espoir que l’un des leurs puisse jamais in-carner le pouvoir suprême.

Seulement, pour des raisons devenues plus cultu-relles que politiques, la République est aujourd’huientrée dans l’identité collective des Français.

C’est la raison pour laquelle, le Lys Noir imagine uncompromis institutionnel qui pourrait, dans un premiertemps, prendre la forme d’une «VIème République so-ciale» placée sous le haut patronage du chef de la mai-son de France agissant alors «au-dessus» de laRépublique comme «Président de la CommunautéFrançaise» à la façon du chef du Commonwealth, lesouverain britannique, qui règne de cette manière surbon nombre de républiques sans que cette «contra-diction» ne gêne personne.

La Communauté Française, déjà prévue par laconstitution de 1958 au profit du président de la Ré-publique d’alors, regrouperait tous les Etats franco-phones désireux de continuer à recevoir une aide etdes coopérations de la part de la France.

Dans l’esprit du Lys Noir, le retour de l’héritier duRoi, même placé dans un rôle purement protocolaireet semi-républicain, gifle sainement l’esprit républi-cain, en tout cas assez pour que la France ne soitplus vraiment républicaine, ce qui constitue un desobjectifs majeurs visés par le Lys Noir.

Le Lys Noir ne croit pas à la démocratie bourgeoisequ’il condamne. Le Lys Noir préconise le coup deforce, le coup d’Etat.. ou bien alors un putsch.

Ceci dit, contrairement au romantisme scrupuleu-sement inactif entourant souvent une pareille posi-tion doctrinale, le Lys Noir définit son idée du coupde force : il ne s’agit pas d’un assaut donné parquelques centaines de militants politiques liés parune conjuration. C’est un coup d’Etat accompli par desmilitaires (puisqu’ils sont seuls à en avoir les moyens hu-mains et techniques) mais à la suite d’un processus dé-cisionnaire conduit par des militants civils (puisqu’onne peut faire confiance qu’à ceux-ci pour le vouloirvraiment...). Ces civils sont regroupés dans une or-ganisation révolutionnaire tournée vers son principalobjet : recenser les officiers anti-système et mettreceux-ci en relation dans la perspective d’une crisegrave.

Dans un second temps, au lendemain immédiat ducoup de force, le Lys Noir préconise la création d’ungouvernement anti-système confié à des personna-lités anti-système connues et représentatives, tellesque les parlementaires Montebourg, Chevennement,pour la gauche, ou Dupont-Aignan ou Myard, pour ladroite. Dans la perspective du coup de force, le LysNoir se réserverait uniquement l’armée épurée deses éléments bourgeois douteux, puis révolutionna-risée afin de constituer en son sein une «dorsale» ré-volutionnaire permanente et pure.

DoctrineIV

L’économie sous le lys Noir est protectionniste etautocentrée. Le marché intérieur est protégé par desbarrières douanières qui peuvent être étendues àl’ensemble SudEurope (France, Italie, Espagne..), créantainsi un marché protégé de près de 180 millions d’ha-bitants sensiblement de même importance démo-graphique que la première «Europe des Six».

Afin de protéger le marché intérieur, le Lys Noir pré-conise le retour à la souveraineté de la banque deFrance, la possibilité pour les collectivités territorialesd’emprunter directement à celle-ci, et la mise en cir-culation d’un EuroFranc.

A cette position, qui ne lui est pas très originalepuisqu’elle se trouve heureusement partagée au-jourd’hui par une bonne moitié des courants poli-tiques français, le Lys Noir ajoute toutefois unerecherche de l’autarcie énergétique visant à annulerle déficit de la balance extérieure de la France.

L’autarcie énergétique basée sur la fin de la dé-pendance pétrolière passe par plusieurs politiquesconjuguées :

-L’augmentation de la production électrique d’origine nucléaireafin de parer à la disparition du chauffage au fuel, et la sécurisa-tion des approvisionnements français en uranium par un puissantsoutien militaire aux Etats francophones de l’Afrique sahélienne ;

-La généralisation obligatoire de la circulation automobile parvéhicules électriques ou à air comprimé ;

-L’obligation, pour tous les poids-lourds, d’une motorisation aubio-carburant (ethanol de Topinambour) ;

-La réservation de la production métropolitaine de pétrole auxforces de défense ;

L’économie selon le Lys Noir est une économie deguerre. Elle n’a plus aucune relation avec les pétro-émirats, ni avec la Chine ou les USA. Elle a brisé....

Le capitalisme est une somme d’appétits de plusen plus dérisoires, futiles, ineptes, malfaisants, idiotset finalement «mutateurs».

Changer cependant de fonctionnement écono-mique, c’est changer d’imaginaire. Aujourd’hui, celuides Français est littéralement possédé par l’Améri-can Way of Life, poison de l’âme transporté par lemarché mondialisé jusque chez les Pygmées.

Contre le règne secret et incontesté de l’imaginairepublicitaire domestiquant les esprits, les moeurs etles ventres, le Lys Noir propose l’interdiction pureet simple de la publicité par les moyens massi-fiants de la télévision et de la radio.

Pour insister sur la décolonisation de notre imagi-naire, le Lys Noir propose la création d’une Hauteautorité de l’exception culturelle (h.aut.ex) com-posé d’intellectuels anti-système cooptés (genre

Latouche, Finkielkraut, Debray, Levy, Généreux, Todd, Michéa,

Zemmour, etc...). La Hautex serait chargée de sélec-tionner les films, livres et CD américains et anglo-saxons ayant droit de diffusion en France.

Par ailleurs, la Hautex aurait toute autorité sur unequinzaine de chaines de télévision publiques et lesradios afin d’en faire des instruments de libération del’imaginaire français pour rendre celui-ci à sa nature.

Seules deux chaines privées, l’une de droite sou-verainiste, l’autre de gauche souverainiste, obéissantsans hypocrisie à ces courants politiques, auraient leprivilège d’informer en boucle.

Par ailleurs, la Hautex, chargé également de sou-tenir la production littéraire et cinématographiquefrançaise disposerait du pouvoir de taxer à hauteurnécessaire tous les objets et lieux de comportementmutants tels que : boites de nuit, ateliers de piercing,clubs de fooot, fabriques et magasins de skateboard,, réseaux sociaux d’internet, etc... en pesant làencore sur l’imaginaire, notre talon d’Achille.

Il n’y a pas de révolution sans considération pour lepeuple auquel celle-ci est destinée. Un peuple n’estpas un souverain de hasard, un vague occupant tem-poraire de l’espace géographique en attendant lesprochaines migrations qui viendront le balayer ou lemuter. Aucune révolution ne peut rallier ce calcul aurisque de «rejoindre les poussières dansant perpé-tuellement dans l’air d’une pièce close traversée parun faible rayon de soleil...», comme dit Kwangchuk

Un peuple est une personne. Pas seulement unmorceau d’humanité. C’est notre infime différenceavec les anticapitalistes de la gauche communiste,mais elle est essentielle dans ses conséquences.

De ce point de vue, l’autonomie sociale retrouvéedu peuple Français est un objectif révolutionnairemajeur poursuivi par le Lys Noir. Cette autonomiesuppose la fin de l’immigration utilisée comme terreurcapitalistique ; le retour d’un entre-soi soulageant lestress social permanent des «intégrations» succes-sives, et, pour les français de vieux sang, l’inversiondu rapport démographique «ville-campagne».

Le Lys Noir propose ainsi que 4 millions de Fran-çais inoccupés (chômeurs, précaires, allocataires RSAou Cotorep...) soient employés -à raison d’un emploicréé pour 10 hectares en moyenne- dans une agricul-ture française contrainte dans le même temps à passerau tout biologique avec le soutien d’un fort engage-ment public.

Tablant ainsi sur un «Retour à la campagne» degrande amplitude (15 millions de personnes, soit25% de la population), le Lys Noir propose sembla-blement pour les inoccupés étrangers (chômeurs,précaires, allocataires RSA ou Cotorep...) la créa-tion sur son sol d’un immense port-franc, ville à la foisouverte et nouvelle édifiée dans la plaine de la Crau,à proximité de Marseille.

Dans ce cadre précis, le Lys Noir serait favorable àla régularisation des sans-papiers acceptant de vivredans une ville nouvelle, ouverte, jouissant de toutel’attention publique, notamment dans ses capacitésde développement laissée pour une longue périodeau Capital et à ses méthodes.

Le redéploiement de la population par des moyensaussi incitatifs que le versement conditionné des pen-sions diverses, constituera, malgré l’inévitable accu-sation de «polpotisme larvé», le point central d’unprogramme de tout gouvernement du Lys Noir.

Sans espoir de le concrétiser, le Lys Noir ne se join-dra à aucune alliance ou coalition.

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pon

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L’Autonomie économique L’Autonomie socialeL’Autonomie d’imaginaire

L’Autonomie politique

L’Anarcho-royalisme

Par le Coup de Force

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Avec ses 230.000 habitants légauxactuels, la Guyane française, grandecomme le Portugal, est un territoire

largement sous-peuplé.Au regard de ses trois voisins disposant

grosso modo de la même superficie habitée,le long du littoral de l’océan Atlantique, laGuyane a de la marge, y compris par rapportà ces autres états sous-peuplés que sont laGuyana (1 millions d’habitants), le Surinam(un demi million d’habitants) et l’Amapabrésilien (700 000 habitants, soit au moinstrois plus que la Guyane).

Colonisée à la demande de Richelieu en1685, la Guyane fut longtemps considéréecomme insalubre et, pour cette raison, man-qua bien des rendez-vous. Jusqu’au début duvingtième siècle, les fièvres y ravageaient lesnouvelles populations, au point que le bagnefit longtemps considéré comme un véritablegénocide lent.

C’est en 1975 qu’Olivier Stirn, ministre del’Outre-mer de Giscard, lance un plan de dé-veloppement agricole pour la Guyane. Ce-pendant, dès 1979, l'échec de son Plan vertest patent en raison de l'effondrement ducours de la pâte à papier et de la faiblesse del'immigration. En 1984, sur 200 exploitationscréées, seules 30 sont jugées rentables. En1989, la dette des exploitants est annulée,évitant la mise en faillite d'un grand nombred'entre eux.

Pourtant, d’autres que les Français se char-geront plus tard de coloniser le vide Guya-nais : les Suranimais et les Brésiliens qui,compte-tenu des illégaux, forment au-jourd’hui près de la moitié de la population.Au point qu’aujourd’hui, représentant un vé-ritable «ventre mou» et un eldorado pour lesBrésiliens de l’Etat voisin d’Amapa, celui-civient d’adopter le Français comme langueobligatoire à l’école, se préparant ainsi à unefrancophonie qui lui donnera de l’air...

Aujourd’hui, signalée à ses voisins par l'or-paillage, un système de santé avancé, desécoles performantes par rapport à la région,un État-providence généreux, (RSA et allo-cations familiales notamment), ainsi que dessalaires plus attractifs, la population de laGuyane est en constante augmentation. Elledevrait passer à 425 000 en 2030 (ou à600 000 selon une hypothèse haute).

Depuis 2004, on observe en Guyane unecroissance forte soutenue par une augmenta-tion de l'activité spatiale et du secteur de la

construction. Les secteurs industriels et del'extraction minière sont également en crois-sance dans une moindre mesure. Le taux dechômage baisse régulièrement passant de27,6 % en 2006 à 20,6 % en 2007. Les tauxd'investissement public etmais surtout privé aug-mente, preuve dudébut de l'autonomiede l'économieguyanaise.

Le tissuindustrielest com-posé dePMI etq u e l q u e sg r a n d e sentreprises,il est do-miné par lesecteur spa-tial et laconstruction.

L'extraction auri-fère est la seconde ac-tivité exportatrice enGuyane, avec plusde 50 millionsd'euros exportéen 2006. La re-cherche de l'or aattiré des or-pailleurs sur-tout sur lesfleuves etl e s« pla-cers ».

Sur le plan alimentaire, la pêche à la cre-vette et aux vivaneaux a pris une forme in-dustrielle. Les bateaux débarquent leursprises au port du Larivot, neuvième port depêche français. Il existe également une pêcheartisanale, dont l'activité se fait dans toutesles villes et communes du littoral.

La culture du riz se fait sur des polders quise regroupent sur la commune de Mana.L'ensemble des exploitations représente en-viron 4 000 hectares, le rendement varieentre 4 à 5 tonnes par hectare. Le riz est au-jourd’hui consommé localement et exportéau Surinam et dans la Caraïbe.

La canne à sucre est cultivée pour la fabri-

cation du rhum à Saint-Laurent-du-Maroni,dans la dernière distillerie de Guyane.

Cependant, il reste devant l’agricultureguyanaise un immense chantier, qui s’ouvriralorsque les actuelles difficultés d'accès aufoncier détenu à 90% par l’Etat seront levées.En effet, il est évident que la masse des 3 mil-

lions de racailles «extraits» de métropolelui fournirait une main d’oeuvre il-limitée afin de faire pousser sous

ce climat et sur ces terres hu-mides de quoi nourrir partiel-

lement la nouvellepopulation.

Un nouveau«plan vert» de

grande amplitudesera cependant né-

cessaire car la surfaceagricole utile est ac-

tuellement estimée à 24570 hectares, soit 2,5%

de l’étendue du territoirequi supporterait aisément lamultiplication de ce poten-

tiel par 6 de façon à faire naî-tre une agriculture vivrière de

qualité comme les tribus Hmongs ontdémontré que cela était possible à

Roura où ils sont développé le maraichage defruits et légumes..

Par ailleurs, cette énorme masse de maind’oeuvre nouvelle apportée par «Racailles enGuyane» pourrait être partiellement aspiréepar l'économie pétrolière de la Guyane qui,au cours des prochaines années, constitueraindubitablement un nouvel eldorado grâce àla découverte de gisements pétroliers très im-portants à 150 km au large des côtes.

La création d’un intense «pont maritime»entre la France et sa colonie pénitentiairecréerait également un énorme secteur por-tuaire pour lequel la Guyane dispose de

quelques ports à offrir à une économie quel’on verrait alors servir de «tête de pont» versl’Amérique latine.

Ajoutons que la présence de près de 3 mil-lions de nouveaux habitants dépensantchaque mois leur viatique de 300 euros (voirarticle en bas de page) constituerait une for-midable stimulation du marché intérieur, etdonc, dans un premier temps, des importa-tions intenses depuis la Métropole.

Cependant, l’atout de la Guyane pour «Ra-caille en Guyane, c’est évidemment son cli-mat tropical car y construire un bungalow enbois est chose aisée et peu coûteuse.

Reste l’énergie. Le cours des nombreuxfleuves devrait y pourvoir.

Cellule Prospective du Lys Noi

3 millions d’habitantsen Guyane, est-ce possible ?

L’intérêt premier de «Ra-cailles en Guyane», c’estqu’il ne doit rien coûter. En-

tendez ici que, dans un premiertemps, il ne doit rien coûter de plusque le poids actuel de la délin-quance sur les finances publiques.

Jacques Bichot, professeur émé-rite à l'université Lyon-III, chiffrele coût de la délinquance çà 115milliards d’Euros, soit 1 700 eurospar habitant en moyenne. C’estbeaucoup plus que les 20 milliardsestimés par un officier de policeformé à la brigade financière, Jean-Philippe Arlaud, avait eu l'audacede tenter cette estimation dans une

étude révélée par Le Figaro enjuin 2007.

Sans aller jusqu’à investir alorsautant dans «Racaille en Guyane»que dans l’Education Nationale,nous ne prenons en compte que lesdépenses directes des délinquants,c’est à dire ce qu’ils coutent chaquejour à la communauté en budget pé-nitentiaire et en budget : 16,82 mil-liards pour les forces de sécurité, et3 milliards d’euros pour l’adminis-tration pénitentiaire, soit près de 20milliards.

C’est uniquement sur ces bud-gets-là, sans prendre en compte leséconomies diverses réalisées sur les

primes d’assurance, que serait pré-levé le financement de «Racaillesen Guyane». Même si on peutavoir une petite idée des économiesannexes réalisées en s’intéressantuniquement aux voitures incen-diées représentant, selon JacquesBichot, 50000 véhicules par an, soitle quart du total des automobilesdégradées ou détruites. «Les dégâtss'élèvent en moyenne à5000 euros pour 100000 véhiculesrendus irréparables, et à2000 euros pour les autres, plus1000 euros dans tous les cas pourles démarches» et frais annexes.Coût total : plus de 1,5 milliard !

En effet, compte tenu du relâche-ment progressif mais substantiel dela pression délinquante, un «défli-cage» de la Métropole devrait ac-compagner salutairement lafermeture presque totale des pri-sons (seules quelques unités dehaute sécurité seraient conservéespour les crimes sexuels ou de sang)pour en arriver à dégager 6 mil-liards d’EurosFrancs.

En utilisant intégralement ces 6milliards d’Euros à l’entretien, onobtiendrait une allocation de basede 200 euros par «extrait», maisprobablement 300 euros compte-tenu de la réversion globale de ce

que l’ensemble des «extraits» per-cevait déjà d’allocations diverses(RSA, Cotorep...) en métropole.

Ensuite, c’est avec la fiscalitésupplémentaire générée par le véri-table «boom» démographique ainsicréé localement, que l’on fianceraitla force militaire nécessaire à unmaintien de l’ordre sans faiblesse,c’est à dire une sécurité publique àballes réelles puisque, tout le tempsde la réalisation de «Racaille enGuyane», l’état d’exception régne-rait sur toute l’étendue du territoireguyanais...

Combien coûterait «Racailles en Guyane» ?

Entre-soi et Diversité 11

La Guyane pourrait être la «nouvelle frontière» de la métropole et une tête de pont française vers les économies émergentesd’Amérique Latine. Fer de lance plutôt que zone poubelle de peuplement forcé, tel serait le défi de «Racailles en Guyane».

Une Guyane de 3 millions d’habitantsdont seulement 10% d’habitants origi-nels, supposerait naturellement un statutspécial.

Une administration préfectorale directeest inévitable. Cependant, une démocra-tie communale serait conservée, au moinspour ses vertus intégratrices.

Sur le plan sécuritaire, une forte gen-darmerie locale ainsi qu’une concentra-tion de la plupart des unités de la LégionEtrangère serait nécessaires, ajoutant aupassage de la prospérité à la vie écono-mique locale par la dépense des soldes.

L’encadrement direct de cette popula-tion «difficile» pourrait également êtreassurée par les membres de l’administra-tion pénitentiaire mutés en grande partieen Guyane afin de conserver leur emploi.Là aussi, l’afflux de ces fonctionnairesviendrait renforcer le contingent des fonc-tionnaires structurant la nouvelle sociétéguyanaise.

Mais à terme ?Une émancipation politique progres-

sive devrait être imaginée dès le début del’application du plan. Pour cela, l’ouver-ture d’un institut d’études politiques ré-servés aux «extraits», ainsi qu’uneuniversité libre, serait une priorité.

Quel statut ?

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Le Projet «Racailles en Guyane»défendu devant un raciste

UN bRAvE TyPE RACISTE : Alors, les mecs,vous êtes revenus de Marseille ? Ca vous apas plu ? Vous avez changé de plan ? Vousvoilà maintenant en Guyane.. Vous en avezdonc pas marre de voyager et de larguer desmorceaux de notre territoire ?NETCHAEv : Détrompes-toi... Ce plan n’ex-clue pas l’autre... Dans ce cas, tu imagines,on en viendrait à chercher partout dans nosvilles les derniers métèques, ceux lisant duMaupassant, pour les embrasser, pour les fé-liciter, pour en faire des frères admirables...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Mouaih.. Maisj’observe que vous larguez encore un truc.Et là, c’est pas un petit lopin, vous touchezl’empire colonial, putain ! NETCHAEv : Tu devrais être content... carcette fois, ce n’est pas à nos frontières, et sice plan suffisait, il économiserait notre «Sin-gapour en France» qui ne te plaisait pas...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Moi, ce qui megêne, c’est que tous les fumiers, vous leslaissez libres et avec une rente en prime... NETCHAEv : Comme nous te le disions l’au-tre jour, nous cherchons à régler le problèmesans esprit de vengeance, par le haut, par unesorte de chrétienté en acte mais qui ne nousoublie pas pour autant, en nous ménageantl’entre-soi qui devrait être, si tu étais raison-nable, ton critère politique principal...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Ce qui me gênedans votre truc, c’est que là encore, dégon-flés, vous avez une chance de les faire mon-ter sur des bateaux et que vous le faites pas...NETCHAEv : Le seul courage qui vaille, c’estcelui de réussir, pas celui de la surenchère.

LE bRAvE TyPE RACISTE : Vous êtes desanars, en fait...NETCHAEv : T’as un peu raison puisque, aupassage, on bousille la Prison, vieille reven-dication libertaire, sans cependant supprimerpour autant la punition.... Tiens, par exem-ple, toi, tu pars aussi...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Mais pourquoi ?Chuis plus nationaliste que vous...NETCHAEv : D’accord, mais l’autre jour souston abri-bus de Chauny, tu as envoyé legarde-champêtre se faire enculer en Prusse.C’est pas bien. Maintenant , c’est réprimépar une nouvelle Loi d’airain...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Et alors.. Ilmarche pour les juifs et les boukaks, cet en-culé... Je ne me couche pas, moi...NETCHAEv : Ben justement.. T’as gagné tonbillet pour Cayenne... C’est ta chance... Tupars illico.

LE bRAvE TyPE RACISTE : Pour si peu ? Vousêtes des fous ! NETCHAEv : Comprends-nous... On ne peutpas faire des lois à exception ethnique... C’estmal vu... Ca fait louche... Notre projet devaitdonc forcément se présenter comme global,uniquement sécuritaire ... Oh, on sait bien quece sont les ombres tristes de la diversité quisont les principalement concernées par notreplan mais justement, avec tes yeux bleus et tonair altier, tu vas apporter sa dimension univer-selle à «Racailles en Guyane», tu vois le truc?

LE bRAvE TyPE RACISTE : Ce que je vois,c’est que vous allez me séparer de tous mespotes, je vais en parler à Serge ! NETCHAEv : Trop tard. Il est parti aussi. Onl’a nommé Sous-préfet, là-bas, au bord del’Orénoque... Pour la réussite du machin onavait besoin de types comme lui qui ont unimaginaire révolutionnaire et le sens du com-mandement...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Bordel, déconnez-pas, qu’est ce que je peux faire pour resterquand même ? NETCHAEv : Rien, nous sommes inflexibles.Sinon, si on t’exonères, on exonère aussi legitan brigand père de famille nombreuse, oula racaille de 15 ans... On ne peut pas.. Dé-solé, l’entre-soi qui est en filigrane de notreplan est trop important à nos yeux...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Et qu’est-ce queje vais faire là-bas ?... NETCHAEv : Ben quand t’arrives, tu reçoisun «Kit Bungalow» gratuit.. T’en fais pas,on a tout prévu...

LE bRAvE TyPE RACISTE : C’est quoi encoreque cette connerie ?... NETCHAEv : Des planches, des clous, et de latôle ondulée... Un bout de terrain à défricherauparavant avec une tronçonneuse... T’enfais pas, tu vas pas chômer car t’auras le feuau cul si tu veux pas prendre les pluies tro-picales sur la tronche...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Oui mais je vaiscrever dans votre bungalow de merde !NETCHAEv : Dès que tu arrives, t’as ton pre-mier virement mensuel de 300 euros...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Et ma maman ?... NETCHAEv : Dès que tu es installé, elle vientte voir gratos depuis Chauny. En plus, ça luifait des vacances... Elle sera heureuse de tevoir si pépère dans ta petite cagna.. Elle sedira : tiens mon fis est sur une bonne voie, ilfait quelque chose de ses mains... Il ne se pa-luche plus sur Mein Kampf... Et à son retourà Chauny, rassure-toi, elle priera pour toi...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Bande de fils depute.. Vous voulez me faire vivre au milieudes bougnes et des macaques, c’est ça !?... NETCHAEv : Sache, mon vieux, qu’il n’y aplus de bougnoules et de macaques sous lestropiques.. Sous un soleil accablant et dansun air moite, il n’y a plus que des fils deFrance devenus chercheurs d’or et aventu-riers tropicaux... En Guyane, le «bougnoule»est blanc et se comporte très vite comme tel..La frustration qui le rendait chez nous diffé-rent n’existe plus... Là-bas, ton boukak n’estplus, malgré lui, que la France qui s’est pro-jetée... Quant au négro, comme tu dis, il estsimplement chez lui, au bord d’une forêt...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Attendez.. Atten-dez... Attendez, les mecs... Faut pas que vousvous emballiez sur votre plan.... Avez-vousréalisé que, si on est 90% de relégués sur 3millions, cela fera alors 95% de bonhommes? C’est trop juste !NETCHAEv : Au début, peut-être... Maisd’abord il y a les prostituées des chercheursd’or.. T’as jamais fricoté avec une surina-maise ou une brésilienne d’Amazonie ? Tuverras, c’est potable, tu seras bien obligé...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Bien sûr que non,vous êtes fous à lier !.. Pourris !. NETCHAEv : Ou alors, tu fais fortune et tu tefais venir une jolie petite nana de France oud’un pays voisin comme le Vénézuela où ily a de bonnes catholiques... Ce sera dur defaire autrement...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Etvous croyez que les bougnesvont supporter ce régime ? NETCHAEv : Ecoute, là-bas, la

fumette est pas chère et, en plus, on va la lé-galiser puisqu’elle passe déjà tranquillementpar les berges de tous les fleuves...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Mais merde, pour-quoi vous faites tout ça ???... NETCHAEv : Ecoute, c’est peut-être la seulesolution que nous ayons trouvé pour couperla reproduction de la diversité à la source.

Extraits d’ici pour être envoyés là-bas, cesjeunes mâles dynamiques, raflés pour unebroutille, privent ainsi leur communauté desa capacité de reproduction.. On ne gardealors que leurs femmes et leurs vieux, maiscela on s’en arrange... On n’est pas racistescomme toi...

LE bRAvE TyPE RACISTE : Mais si ! Vous êtespires ! Cela ne va pas se passer comme cela! NETCHAEv : Dis, pourquoi tu prends pas letruc en positivant ? Tu veux pas t’inscrire àl’institut d’études politiques de Cayenne ?Ton brevet de chaunytude est suffisant, on nedemande rien pour y entrer... Dis.. pourquoi tu pleures ?

PRoPoS RECUEILLIS PAR bIbI

Si l’’ancien bagne était unmouroir sournois, le pro-jet «racailles en Guyane»sera une seconde chancedans la vie... le moyen deréussir sur une terre denouveaux pionniers...

12 Entre-soi et Diversité

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13

Les cancres n’ont plus delimites et veulent le pou-voir absolu. Pourchas-sées jusque dans leurghettos, les humanités

ont donc aujourd'hui le couteausous la gorge. Les épreuves de cul-ture générale disparaissent petit àpetit des concours d'entrée auxgrandes écoles. Les filières litté-raires sont délaissées, voire mépri-sées, au premier rang desquelles leslettres classiques et la philosophie.L'orthographe et la grammaire,après des décades d'apprentissagedéstructurant, sont en piteux état.On se souvient de la fameuse cita-tion de Roland Barthes affirmantque « La langue, comme perfor-mance de tout langage, n'est niréactionnaire ni progressiste; elleest tout simplement fasciste; car lefascisme, ce n'est pas d'empêcherde dire, c'est d'obliger à dire.»

A partir de là, beaucoup se sontempressés de conclure qu'il fallaitcesser de dispenser un enseigne-ment par trop rigide et qu'il étaittemps d'oublier les règles arbi-traires qui ont fait le succès du Bledet du Bescherelle. Il paraît qu'on re-vient de cette enseignement liber-taire des années 70. En attendant lemal est fait. D'au-tant que d'autreséléments délétèressont apparus entretemps. L'utilisationdes nouvelles tech-nologies et l'usagede langues étran-gères comme l'an-glais ou les languesmaternelles des mi-grants ont aussicontribué largementà la dévaluation du français et àtout ce à quoi il donne accès : litté-rature, histoire, philosophie...L'écriture phonétique et le langage"sms" envahissent les copies jusquedans les universités les plus presti-gieuses désormais.

Mais voilà lorsqu'on demandeaux élèves ou à l'homme de la rueson avis sur la question, il répondquasi invariablement que la culture,ça ne sert pas à grand chose hormisbriller dans les réceptions mon-daines ou chez Taddéi à vingt-troisheures. En-dehors de ces usages

somme toute anecdotiques, la cul-ture n'est pas vraiment utile pourréussir. Posez la question à Zahiaou à Joey Starr... Il est nécessaire depréciser que l'évaluation de la réus-site se mesure aujourd'hui selon unratio âge/Rolex.

Quel meilleur exemple pourconfirmer cet état defait que le PrésidentSarkozy lui-mêmequi doutait publique-ment dans l'un de sesdiscours de la néces-sité pour un étudiantde lire La Princessede Clèves ? A noterque cette sortie as-sura un regain d'inté-rêt pour l'oeuvre deMadame de LaFayette.

Dans un tel contexte, il n'est pasjusque dans TGV magazine dumois de mars 2012, sans doute l'undes titres les plus conformiste de lapresse gratuite, que l'on s'inquièted'un risque de disparition de la cul-ture. Dans un article, mêlant ironieet poncifs dominants, la journalisteClaire Lefebvre ose s'interroger surla fierté contemporaine de l'inculteet la perte du goût du savoir. Pourconcéder à la doxa majoritaire, l'ar-ticle fait la part belle aux objectionsqui considèrent la culture commeun snobisme parisianiste et trop ex-

clusivement centrée sur l'Occident.Nonobstant, le propos reste intéres-sant à plus d'un titre car il a le mé-rite de dresser un tableau assezjuste des dangers qui menacent laculture, du dédain à internet. Laculture serait accusée des piresmaux du temps : elle serait sexiste,excluante, conservatrice, mépri-sante, "en complet décalage avecnotre époque et ses valeurs". Fina-lement, à ce compte quand Jean-Marie Le Pen cite un poème deRobert Brasillach, on ne lui re-proche pas de lire un collabo, onl'accuse d'être cultivé, ça suffit pourêtre condamné... car aujourd'hui laRépublique n'a plus besoin de genslettrés pour faire écho au mot duprésident du Tribunal révolution-naire Jean-Baptiste Coffinhal.

Face à un matérialisme de plusen plus épais et basique, le savoirest d'un goût trop subtil pour appâ-ter les esprits grossiers. Alors quel'immédiateté, renforcée par la miseen ligne de toutes les connais-sances, fait office de règle intangi-ble, l'apprentissage nécessaire àl'obtention d'un minimum de cul-ture est bien trop dur et laborieuxpour le cancre moderne. Ce dernier,appuyé par un cortège sans cessegrandissant de peuplades igno-rantes, justifié par les dogmes éga-litaires, s'impose comme le chef defile d'un courant de rébellion contre

la culture discrimi-nante et donc anti-républicaine. Ivrede sa puissance, ilen vient presque àsortir son revol-ver dès qu'il en-tend le motredouté qui ris-querait de luirappeler sa tristecondition origi-nelle et son im-posture qui lui afait grimper leséchelons del'ascension so-ciale. Certes ilne réclame pasencore d'auto-dafé, mais ça nesaurait tarder car il sait son règnefragile et le nivellement contestébien que solidement établi.

Il est fort probable, «au TGV oùvont les choses», qu'un jour pro-chain les cancres, nouveaux élèvesmodèles de notre démocratie, enviennent à interdire la culture aunom des prétextes précités. Déjà onparle de supprimer certaines agré-gations. Fini le rêve d'un peupleéduqué. Terminé l'idéal de l'écolede la République chargée de dis-penser les savoirs à tous. Bienve-nue là où l'ignorant dicte sa loi.Soyez accueillis dans le meilleur

des mondes où il n'est plus besoinde se cultiver, même pour paraître(la pédanterie fut cet hommage duvice à la vertu de la connaissance).Seules perdurent la culture pub etla culture télé, ce qui revient aumême. Et oui ! car grande nouvelle,la culture est inutile dans un mondeoù il n'est plus nécessaire de réflé-chir, de bâtir un raisonnement, decontester, de se révolter... Il suffitjuste de se laisser glisser... là,comme ça... doucement, en fermantles yeux... et puis de mourir à petitfeu dans l'engourdissement de labêtise... c'est simple, non ?

Et si les cancres interdisaient la Culture ?

Il faut aller jusqu’à une revue gratuite sur banquettesTGV pour mesurer le défaitisme de la culture face au cancrelas des can-cres ! Ceux-ci veulent désormais un pouvoir absolu, c’est à dire sans vexations, sans orthographe, et sans culture générale.

Le cancre moderne,appuyé par un cortègesans cesse grandissantde peuplades ignorantes,et justifié par les dogmeségalitaires, s'imposecomme le chef de filed'un courant de rébel-lion contre la «culturediscriminante» et doncanti-républicaine...

Je ressens ici complètement la probléma-tique actuelle avec l'inversion et la sub-version des valeurs, notamment dansl'Education où c'est le cancre qui re-cueille tous les suffrages de ses condisci-ples et qui plaît aux jeunes filles.

Celles-cilles ont bien conscience que lelatin est une matière noble, mais commeen même temps, "cela ne sert à rien" etque c'est une option selon l'antienneconsacrée, elles préfèrent excuserleur veulerie avec ce poncif et elles exhor-tent un peu les autres à faire comme eux.Les enfants sont faibles et ductiles, ils selaissent facilement influencer pour ne paspasser pour des "intellos", comme on ditet se sentent partant obligés de sacrifier

aux mêmes idoles que leurs camaradesen difficultés: en l'occurence le manquede volonté et les poncifs sur l'utilité im-médiate de certaines matières. Il commence donc à s'installer danstoutes nos classes de latin-grec classe uneambiance délétère nourrie par le décou-ragement et le régne des cancres domi-nants.

Ce devrait être normalement lecontraire, c'est la bonne jalousie (ausens grec de zelos, la mauvaise jalousie,c'est le phthonos, c'est l'envie, prendre àl'autre ce que je n'ai pas) qui est le res-sort de toute excellence scolaire, c'est ellequi génère la saine émulation dans ungroupe. Mais quand les niveaux sont trop

disparates (c'est ce que les pédagogisteslibertaires 68ards et fumeurs de pétardsn'ont pas compris en créant le collègeunique), il est extrêmement difficile decréer cette alchimie si subtile qui ne dis-crimine pas les forts et promeut les fai-bles.

Alors vous pouvez me répartir que jedois adapter mon enseignement. Le pro-blème, c'est que j'ai 12 ans de fac der-rière moi et 1 an d'expérienced'enseignement en lettres classiques et enallemand pour comprendre déjà les dé-gats de la spécialisation, des diplômespour tout le monde et de la paresse quiest devenue une valeur politique pre-mière, chic, participant du droit à la dif-

férence et à la promotion de tous les indi-vidus.

Ainsi, le dernier de la classe veut aussiavoir sa part du gâteau et c'est lui qui oc-cupe presque toutes les places au-jourd'hui à l'université, en politique,dans les grandes entreprises et dans l'ad-ministration. Il veut avoir de l'argent, réussir et êtrereconnu tout en ne fournissant aucun ef-fort pendant sa scolarité alors que cesont pendant ces années que tout sejoue et qu'il acquiert la culture généralenécessaire à sa future condition d'hommelibre et de citoyen.

David V.Prof de latin-grec / Lys Noir

Lettre d’un prof «Lys Noir» à son proviseur (extrait)

Société

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14 identité

En Aran, le combat des occi-tanistes tourne à la coursede vitesse tant ils paraissent

aujourd’hui pris entre l’inévitablelenteur des manoeuvres ethni-cistes engagées par la Généralitatde Catalogne en dépit de Madrid,et la rapidité fulgurante avec la-quelle la libre-immigration favo-risée par le gouvernementsocialiste de Madrid change radi-calement la donne dans la petitevallée gasconne où les Aranaisd’origine ne sont guère plus nom-breux désormais que la commu-nauté des sud-américains ou desroumains clandestins attirés par

cet eldorado touristique en pleinemutation «andorrane»...

Chez les occitanistes unanime-ment engagés à gauche contre lecentralisme de la droite espa-gnole, cela ressemble à de la stu-péfaction, à une sorted’ahurissement politique. Caraussi souriante soit-elle, aussi in-nocente de toutes incivilités parait-elle, l’immigation sud-américainepèse aujourd’hui par sa seulemasse exponentielle sur toutes lesécoles patiemment converties à«l’aranisation».

Pour Emile Medan, dont lacommune de Les est la plus tou-

chée à cause de l’installation d’unsupermarché frontalier, «il n’y apas de problèmes avec les sud-américains. Ce ne serait pas lamême chose avec des arabescomme chez vous en France.Nous faisons confiance à notresens de l’hospitalité et nousveillons à ce que ces famillessoient bien accueillies».

En revanche, pour l’intellectuelJusep Sans, la perspective est plusnoire : «A terme, cela pourrait ex-ploser, nous avons reçu quelquesrenseignements inquiétants de lapolice». En effet, Jusep Lois Sansfait ses comptes, et il constate que

: «la langue aranaise est en pro-grès dans les institutions et enrecul dans la rue, à cause de l’im-migration qui nous a fait brus-quement passer, en deux trois ans,de 7000 à 10000 habitants».

Dans l’urgence, les autoritésaranaises ont donc commandédeux volumineux rapports sur lasituation actuelle de l’immigra-tion dans la vallée. Les occita-nistes ont été bien sûr les premiersà les lire... et à les regardercomme des puits vertigineux...

Gabriel MARC

Travailleurs immigrésboliviens souriants etpaisibles devant leConsehl Generau duVal d’Aran qui ne saitplus comment les em-pêcher de venir...

Emilio Medan, fonda-teur de «Unitat d’Aran»

Pour Jusep LoisSans Socasau, di-recteur des affairesculturelles duConsehl Generau,«la question me-nace d’exploser».

Un paradis pour lesUn paradis pour les

occitanistes ou occitanistes ou

les «latinos» ?les «latinos» ?

Val d’aran - Aux sources de la Garonne, un petit pays occitan autonome au sein de la Catalogne constitue

une véritable cuiosité politique : c’est le seul endroit au monde ou une langue occitane est “officielle”.

Si, en France, lesénateur PS hé-

raultais AndréNavarro vient de

déposer unénième projet de

loi pour sauver cequi reste de l’occi-

tanisme, le Vald’Aran où le gas-con, langue occi-

tane, est lapremière langueofficielle, consti-tue bel et bien un

sanctuaire, unrepli de montagne

pour une languemorte.

Le val d’Aran, pe-tite vallée au nordde l’Espagne, estainsi devenue laterre promise de

l’occitanisme po-litique qui meurt

doucement enFrance, victimedu baiser de lamort de son al-

liance avec lagauche et l’ex-

trème gauche ja-cobines

Pourtant, mêmeau Val d’Aran, lemarché mondia-

lisé ne compte paslaisser les identi-taires occitans si

tranquilles queça...

Val d’Aran

Enquête

du lys Noir

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Malgré le récent pro-jet de loi que le sé-nateur héraultaisAndré Navarro,l’occcitan ne sera

pas sauvé en France. Malgré les écoles gauchistes du

mouvement «Calendrette», malgréles quelques suventions de l’UE,malgré le fait que françois bayrouparle le gascon parce qu’il a plusde soixnate ans, malgré l’existencede quelques muvements tels quePaïs Nostre ou de quelques radiosFM telles que Antenne d’Oc ouLenguadoc containte à ne diffuserpratiquement que des «musiquesdiu monde» pour se conformer àm’idéologie différentialiste, malgrétout cela qui fume encore un peu,malgré la Ligue du Midi de Ri-chard Roudier, malgré, malgré,malgré.. L’occitanisme est mort enFrance.

Hormis quelques résisnatce para-

doxales en Limousin et Périgord,au nord de sa zone, et il ne subsis-tera bientôt plus que comme curio-sité politique en Pays Aranais...

Pourtant, ce vaste mouvementinitié dans les années 50 par Fran-çois Fontan (militant royaliste degauche au sein de l’éphémère Mou-vement social Monarchiste de1946-1947), pourrait encore sefixer sur la survie plus facile à as-surer du “francitan”, ce mélangepopulaire dédaigné entre françaisde tous les jours et occitan dégé-néré...

Ô bien sûr, même si son emploin’est pas ultra minoritaire commel’occitan, même si le «Francitan»se résume à des signes isolés,même s’il n’est qu’un minimumsyndical comme le sont égalementle wallon, le québecois, le romand,(qui, par introduction de quelquescentaines de “localismes” suffisentà se donner une couleur distincte

du français hexagonal répandu parla télévision et les écoles), le fran-citan a toutefois le mérite d’êtreparlé dans la rue dans ttout le midi.

Et c’est ainsi que le francitan avu récemment son existence de faitreconnue, au moins par quelques,définitions lexicales, quelques arti-cles et études... Ainsi, Yves Cou-derc a baptisé le francitan commele “parler des gens du Sud».

Mélange d’occitan francisé et decertains mots français auxquels lesoccitans ont donné un sens bienparticulier, le francitan est en vé-rité une poésie populaire.

Les mots hybrides employés parle francitan jusqu'à l’excèspuisqu’ils sont parfois mis à toutesles sauces et peuvent même appa-raître comme des incantations, fontnéanmoins partie du vocabulairenaturel des jeunes occitans, notam-ment dans le monde du rugby où lefrancitan est indiscutablement la

langue des vestiaires et des galé-jades.

Le francitan se porte d’ailleurs sibien que certains de ses mots sontpresque systématiquement em-ployés à la place de leurs équiva-lents français. Certes, peu de motsoccitans ont survécu assez pourêtre recyclés par le francitan etbeaucoup de mots se sont perdus,mais ceux qui ont été résuscités parle francitan semblent pour lagrande majorité être repris par lesplus jeunes qui lui assurent un ave-nir que l’occitan n’a plus.

TU M'ESPANTES, CoN...Parmi les mots vedettes du fran-

citan, il faut en retenir comme“s’empéguer” (se heurter violem-ment ou se rentrer dedans); Bader(faire le badaud, par exetension êtretransi d’amour); être espanté(étonné), Gatcher (regarder); Tcha-per (être bavard); Quicher (exagé-

rer); Profiter (prendre du poids),Escoubillaye (balayeur des rues);Pétassage (raccommodage); Ré-cantou (placard); Tiboulet (petitechose); Escoubilles (déchets de ta-bles tels noyaux d’olives, peaux desaucissons…); Epine (arête depoisson); Escagasser (énerver);Rouméguer (ronchoner), Enquiller(boire beaucoup), se récater (sesaoûler), Pissadou (Pissotières);avoir la cagne : avoir la flemme;estouffarel veut dire étouffant; ungitan est un “caraque”; un camardede travail est un “collègue”; unevieille voiture est une cranque qu’ilne s’agit pas de “bugner” en la ca-bossant; diarrhée se dit “cacagne”;le cafard se dit se dit la babotte;jeter, c’est “escamper”; la morueest apelée ici “merlusse”; une be-daine est une “panouille”; une fall-litte est une quincanelle; se battrec’est se pigner; la morve est lanifle; un gars crédule est un gobi;un pet est une loufe; un fou est undestimbourlé; quant à la pluie ondit d’elle en francitan qu’ll tombedes rabanelles..

Le francitan est aussi riche dansle vocabulaire affectif ou dans lesinterjections amicales.. “Eh bé”traduit l’étonnement, l’admiration,la colère; “Pardi” traduit l’évi-dence et le constat. Pitchou dé-signe l’enfant et provient del’occitan pichon; “Pèque” est lediminutif de pèquelet qui veut dire“tout petit”. Le mot est encore sou-vent utilisé par des adolescentspour désigner des enfants plusjeunes qu’eux car “” signifie ga-mins, mioches…

MACAREL, CoN !“Couillonas” veut dire grand sot,

un “Poutou” est un baisé très affec-tueux qui peut se faire sur la “pa-toune”, c’est à dire la petite maind’un jeune enfant.

Le francitan n’est évidemmentpas absent du domaine des jurons.“Cabourd” veut dire fou, idiot;“fada“ signifie touché par la ba-guette d’une fée, illuminé, niais,farfelu. A côté de cela, le mot “ma-carel” exprime à peu près tout, del’énervement à l’admiration…

Par ailleurs, “macaque” veut diredans le midi laid et il est employéici sans aucune connotation racisteconsciente... «C’est juste un mot,con !»

Enfin les “Con/putain/Oh con”sont des jurons très fréquents quisignalent immédiatement le locu-teur de francitan. Ces “Con/pu-tain/Oh con” ponctuent la fin desphrases et servent à appuyer lespropos.

Enfin, “medamné” est l’abrévia-tion de “Diou me damné” (queDieu me Damne en français).

Et puis le francitan comportequelques formes syntaxiques bienà lui. Le francitan ne dit pas par-tout, il dit DE partout...Il ne dit pasnon plus “les gens”, il dit “lemonde”...

En réalité, le francitan, sorted’espéranto des bistrots ou de vo-lapük des terrains de pétanque, estsnobé par les occitanistes.

Pourtant, le reconnaître puisqu’ilest VIVANT, serait peut-être amu-sant et plus économique que dedoubler tous les panneaux de si-gnalisation, non ?

Une enquête de Netchaev

15identité

Gardien des sources de la Garonne, le val d’Aran estle seul bout d’Espagne penché sur le versant françaisdes Pyrénées. Appartenant à la généralité de Catalogne, le comarcat

d’Aran jouit depuis 1991 d’un statut particulier et son an-cien Consehl Generau (Conseil général) a été restauré enmême temps que la traditionnelle fonction de Syndic.

Depuis vingt ans désormais, le val d’Aran réalise donctous ses rêves de petite patrie des gascons. Sa langue, jadispurement agraire et promise à la disparition, est même de-venue aujourd’hui une langue politique parlée en premierdans toutes les administrations et institutions de la vallée.

Cette renaissance culturelle s’est accompagnée ces der-nières années d’une explosion de l’industrie touristique fa-vorisée ici par la faible densité de population (7000européens sur un territoire de plus de 600 kilomètres car-rés) et l’énorme réservoir d’émotions encore laissées au vi-siteur par la pureté des paysages. D’abord mobilisatriced’une main d’oeuvre d’origine galicienne et andalouse, l’éco-nomie aranaise pesait donc jusqu’à présent de façon toléra-ble sur les équilibres démographiques et linguistiqueslocaux. Ainsi, pendant un demi-siècle, les occitanistes se sontoccupés à s’effrayer de leurs concitoyens espagnols un peudifférents par la langue. Aujourd’hui, avec l’irruption d’une nouvelle donne abso-lument imprévisible, cette ancienneproblèmatique de «pureté occitane»menacée par un lent glissement lin-guistique apparaitrait plutôtcomme un temps béni... En effet, depuis deux ou trois an-nées, le val d’Aran a été brusque-ment choisi par des milliers desud-américains qui dépassent dés-ormais largement les contingentsroumains et maghrébins déjà enplace.

Dans certaines écoles, commedans la commune de Les, les sud-américains recensés forment déjàprès de 30% des ef-fectifs... Les

Aranais parvenant déjà difficilement à conserver une courtemajorité chez les 7000 espagnols présents dans la vallée sontaujourd’hui moins nombreux chez eux que la masse clan-destine venue des Andes et des Carpathes pour s’adaptervaille que vaille sous le climat pyrénéen...La présence sud-américaine et, dans une moindre mesure,roumaine, est d’ailleurs si importante en Aran que même lesMaghrébins semblent submergés et dépassés par le phéno-mène ébouriffant...Généralement regroupés dans de minuscules studios de lo-cation de vacances, les sud-américains passent leurs jour-nées sur les marches du centre ville de viehla, la capitalearanaise, prêts à un recrutement immédiat pour n’importequel petit boulot. originaires de Colombie, bolivie, et Equa-teur, ces travailleurs venus souvent avec femme et enfants,occupent des emplois de service à domicile, pendant que lesroumains, notoirement diplômés et polyglottes, sont em-ployés dans l’industrie hôtelière et la restauration. Les ma-ghrébins, mal intégrés dans la vallée, conservent pourl’instant le monopole des travaux non-qualifiés dans le bâti-ment.

Face à ce péril inattendu, le Consehl Générau aranais pré-sidé par Carlos barrera (Convergence é Union) a fait passerses consignes d’urgence : il s’agit pour les dix communesaranaises de procéder chaque semaine à la convocation deces immigrés souriants dans lesmairies afin de leur présentersuccinctement quelques aspectsde la langue et de la culture gas-conne en Aran...Naturellement, en sortant deces réunions bouffonnes, lesgentils boliviens sourient en-core, mais chacun peut aisémentimaginer ce qu’ils pensent de lachose...

Parallèlement, les fonction-naires occitanistes aranais telsque Frédéric berges organisentdes actions dans les cours de ré-création des écoles aranaises afind’inciter les élèves à jouer engascon...

Chez nous, le Francitan a remplacé l’occitan...

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16 Europe militante

Pourquoi le

Lys Noir en

Lituanie ?Le Lys Noir est partisan d’une inter-nationale anti-système à l’échelledu continent européen.

Dans l’esprit du Lys Noir, cette soli-darité ne doit pas être seulementhumaine, militante, culturelle, cu-rieuse ou touristique... Elle doit êtresurtout politique, active, prête à uncombat commun, c’est à dire «inter-nationaliste».

Sur le modèle des révolutionnairesdu 19ème siècle, le Lys Noir partmême du principe que le premiermouvement «national» qui feratomber chez lui le système auraprobablement besoin de tous lesautres parce que ceux-ci pourrontultérieurement en tirer bénéfice. En un mot : ce qu’aucun mouve-ment anti-système ne peut faireseul chez lui, tous les mouvementsd’Europe peuvent concourir à l’ac-complir au moins quelque part, làoù la «fracture» est la plus ouverte,là où une convergence européenneest la plus urgente avec le plusgrand potentiel de réussite.

Pour des raisons qui tiennent à laviolence de l’attaque du systèmecontre les peuples Belges et Fran-çais aujourd’hui placés en premièreligne du complot pour les métisseret les inféoder définitivement, le LysNoir considère que c’est justementen France et en Belgique - en pleincoeur de l’Union Européenne où lesmouvements identitaires nationauxréalisent de gros scores électoraux-que se joue le sort de l’Europe anti-système.

Pour cette raison, nous en avonsappelé le 11 mars à tous nos cama-rades lituaniens et européens pré-sents afin qu’ils se préparent unjour à venir prendre leur part ducombat nécessairement violentcontre les oligarchies capitalistesqui ont décidé de faire de l’Europeune terre brûlée où le marché mon-dialisé ne rencontrerait plus aucunrésistance.

Cellule Dir-pol La couverture de notre numéro spécial distribué aux 5.000 manifestants de la marche nationaliste lituanienne du 11 mars

Dimanche 1 mars à Vilnius, la police aura recenséplus de 3000 participants à la marche organi-séeen hommage aux résistants lituaniens qui af-frontèrent dans leurs forêts l’occupant soviétiqueà partir de 1944 jusqu’en 1965... Le Lys noir enétait.

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Jusque dans lesannées 50, les Soviétiquesont dû mener une longueguerre anti-partisans en Li-

tuanie. En effet, les lituaniensavaient réalisé le miracle de donnercohérence et unité à leur mouve-ment de résistance antisoviétique en1947, après trois ans de travail pré-paratoire.La direction de la résistance litua-

nienne était entre les mains d’un« Comité Supérieur pour la Libéra-tion de la Lituanie», dont la déléga-tion extérieure avait son siège auxEtats-Unis et représentait simulta-nément les émigrés lituaniens. Al’intérieur du mouvement, les«combattants de la libert», sous lecommandement des forces arméesde guérilleros, constituaient latroupe active, dont les effectifs com-prenaient au départ 50.000 combat-

tants ; à la fin de l’année 1948, onles estimaient encore à 20.000. Cesforces étaient subdivisées en unitésd’arrondissement et en groupes, et

disposaient de juridictionsmilitaires et

de coursmartiales propres.C’était comme si l’armée litua-nienne du Général Vincas Vitkaus-kas, trahie et livrée à l’ArméeRouge le 15 juin 1940, était ressus-citée dans les forêts du pays, avecses uniformes traditionnels, bienarmée et disciplinée.

Vu la situation, les Soviétiquesdécident de changer de stratégie en1947 et d’appliquer des méthodesindirectes, plus efficaces. C’est decette époque que date le fameuxordre que donna le Politburo aucommandant en chef des troupes desécurité soviétiques, le Général Vic-tor Abakoumov : le Département IXde l’Armée de la Baltique devait, siles troupes d’occupation étaientmises en danger mortel, procéder à

la déportation de la population ci-vile voire à sa liquidation physique.Si, jusqu’alors, les Soviétiques neprocédaient qu’à des arrestations in-dividuelles au sein de certaines ca-tégories de personnes, à partir de1947, ils commencèrent à déporter

des Lituaniens enm a s s e ,

surtout dansles régions où la résistanceétait bien ancrée comme celles au-tour des villes de Vilnius et Siauliai.

Dans la région de Vilnius, 70.000personnes furent déportées vers l’in-térieur des terres russes, rien quependant l’été 1948 ; le nombre totalde Lituaniens déportés s’élève à500.000 personnes, ce qui équivautà environ 20% de la population de1945. Simultanément, des groupesde colons russes tentèrent de s’ins-taller dans les régions évacuées ; ilsétaient bien armés et se montraientassez agressifs. Jusqu’en 1952, larésistance armée a réussi à les chas-ser des villages et des fermes isolées

et abandonnées qu’ils occupaient. Ila fallu attendre l’ère Brejnev pourqu’un nombre appréciable deRusses puisse s’installer en Litua-nie.

Ces attaques violentes eut eu del’effet. Les Lituaniens ont étécontraints, dès 1949, à modifier lesbuts de leurs manœuvres et à chan-

ger de tactique. Si, jusqu’alors, leprincipal objectif

du mouve-ment derésistanceavait été delutter acti-v e m e n tcontre l’oc-cupant, il de-vint après1949 de proté-ger la popula-t i o nlituanienne, demaintenir in-tacte sa subs-tance, gravementmenacée par lesmesures prises parles Soviétiques quiperdront 80.000hommes..

Le combat arméentre 1949 et 1953avait pour principalecaractéristique quel’occupant, qui dispo-sait d’un potentielquasi inépuisabled’hommes, de matérielet d’armements, devaittoujours engager destroupes fraiches dans larégion pour combler lespertes dues à la luttecontre la résistance litua-nienne. Il n’était pas rarede voir des combats s’en-gager avec, d’un côté, unetrentaine de partisans litua-niens, et 800 agents duNKVD, de l’autre. Dans cetype de combat, les pertesétaient souvent d’un Litua-nien contre quinze voiretrente agents du NKVD,comme en l’apprend en lisantles mémoires d’un Lituanienexilé, N. E. Suduvis (pseudo-nyme), publiées sous le titre de« Seul, tout seul – Résistance surle littoral baltique » (New Ro-chelle, Etats-Unis, 1964).

Moscou a dû recourir à unautre moyen : détruire les forêts deLituanie, où se cachaient les parti-sans nationalistes. A plusieurs re-prises, les régions forestières furent

soumises à des bombardements in-tensifs, utilisant des bombes incen-diaires réduisant en cendresd’énormes territoires boisés. Vers1953, il restait environ 2000 parti-sans nationalistes lituaniens en me-sure de combattre ; pour leur ôtertoute base logistique, les Sovié-tiques déportèrent 200.000 rurauxhors du pays ; dix divisions de l’Ar-mée Rouge durent protéger le trans-port de cette masse en wagons àbestiaux, pour éviter que les com-battants ne les libèrent en cours deroute. A la fin de cette période decombat, vers l’automne 1954,120.000 hommes du NKVD, ac-compagnés de chiens pisteurs, firentlittéralement la chasse aux 700 à800 partisans qui subsistaient vailleque vaille. De plus, des agents spé-ciaux furent infiltrés dans les unitésde partisans, avec pour mission derévéler les cachettes, afin que leNKVD puissent faire usage de gazanesthésiants et d’autres substancestoxiques contre les derniers combat-tants, qui résistèrent véritablementjusqu’au dernier homme.

Jusque dans les années 60, lescombats se poursuivirent de ma-nière sporadique au niveau local,principalement avec la participationde petites troupes d’assaut qui frap-paient des objectifs limités et précis,perpétrant des attaques ciblées etdes actions de sabotage avant dedisparaître sans laisser de traces. Parvengeance, le NKVD rasa des vil-lages entiers, incendiant des mai-sons abritant femmes, enfants etvieillards. Souvent, les agents spé-ciaux du NKVD revêtaient des uni-formes lituaniens et abattaient de lamanière la plus bestiale des Litua-niens innocents pour mettre cesmassacres sur le compte des résis-tants.

Le 17 mars 1965, l’un des der-niers combattants armés de la résis-tance lituanienne, AntanasKraujelis, fut trahi et encerclé dansson abri souterrain. Sa situation étaitdésespérée : il se tua afin d’échap-per à la captivité.

Le 6 juillet 1965, Pranas Kon-cius tombe les armes à la main. Ledernier combattant à être demeuréarmé dans les forêts jusqu’en 1971fut benediktas Mikulis. En 1980, ilfut condamné à de nombreuses an-nées de prison. . Durant l’hiver1986, le dernier combattant litua-nien de la liberté, Stasys Guiga,meurt d’une grave maladie dans unecachette secrète, poursuivi par touteune armée de sicaires, jamais dé-couvert et invaincu.

15Europe militante 17

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lysnoir.tumblr.comLisez aussi Lys Noir sur le web

Laurent maréchaux, ancien dirigeant solidariste, directeur des fameux «Cahiers duSolidarisme», s’est reconverti dans la littérature épique..

Les trois romans de LaurentMaréchaux sont largementinspirés de son expérienced'aventurier et de voyageur.Cet ancien militant solida-

riste né en 1952 a passé sa jeunesse àcombattre les deux formes d'un mêmematérialisme que représentaient d'uncôté l'empire américain et de l'autrel'empire soviétique qui s'imposait par-tout avec une violence sans cesse ac-crue. C'est le sens de son engagementqu'il explicitait dans une interview trèscomplète en février 2010 au Choc duMois : "La version marxiste, avec enURSS ses camps, ses dissidents, sa lit-térature clandestine et son oppressiondes libertés. La version capitaliste, avecune société de consommation qui nousdécervelait. On ne pouvait combattrel’un sans dénoncer l’autre. Il fallaitprendre le mal à la racine, et nous réa-lisions que le matérialisme occidentalétait la racine de ce mal. Finalement,ces deux matérialismes développaientla même conception de l’Homme, un «producteur – consommateur » privé detoute dimension spirituelle."

Ainsi donc mettant sa peau au boutde ses idées, Laurent Maréchaux partavec quelques camarades pour l'Afgha-nistan après être sorti de prison en1977, suite à l'immolation d'Alain Es-coffier devant le siège de l'Aeroflot àParis. Appuyés sur un solide vécu mili-tant et une amitié sans faille, les mili-tants solidaristes français se lancentdans le soutien logistique et financiersdes moudjahidin. De cette époque, Lau-rent Maréchaux conserve l'émerveille-

ment d'une nouvelle vocation et l'ac-complissement d'un épanouissementpersonnel total : "L’Afghanistan m’aouvert les yeux sur la beauté du monde,la richesse d’autres cultures, l’indis-pensable solidarité entre les hommes,une nouvelle forme de camaraderie.Cela a totalement rempli ma vie et jen’ai pas souhaité par la suite avoir d’au-tre engagement politique." Toutefois,bien que les premiers combattantsétrangers à venir soutenir les Afghansaient été des Occidentaux, l'arrivée aumilieu des années 80 de djihadistesarabes fausse alors la donne, et le com-bat patriotique d'un peuple se trans-forme peu à peu sur le terrain et dansl'opinion comme une guerre saintemenée contre les Infidèles.

De tout cela, Laurent Maréchaux agardé le goût des grands espaces, del'ascétisme et de la contemplation. Parcontre, il est devenu quelques peu dés-illusionné sur la force de l'engagementmilitant face à la puissance de la mon-dialisation libérale. Continuant ses pé-riples à travers ses livres et sesreportages, ce descendant d'immigrésrusses (cf. la saga merveilleuse contéedans Les bijoux de famille) garde che-villé au corps son indépendance et sonnon-conformisme, ne voulant pluschanger le monde mais maintenant lavolonté que le monde ne le change pas.

S'inscrivant dans la lignée d'un Déonou d'un Joseph Conrad, Laurent Maré-chaux a décidé désormais de continuerde chanter les valeurs de camaraderie,d'amitié et de rébellion au coeur d'unesociété qui nie les vraies richesses de la

solitude, du silence, de l'effort et de lanature. Conscient que ce monde dispa-raît, il tente d'en extraire les quelquesbeaux restes afin de transmettre songoût d'homme libre à ceux qui vou-dront bien être ces compagnons de lec-ture.

J.M

Hors la loi - Anarchistes, illégalistes, asde la gâchette... ils ont choisi la liberté (Edi-tions Arthaud, 2009)

Bijoux de familles (Le Dilettante, 2008)Le fils du dragon (Le Dilletante, 2006)Les sept peurs (Le Dilettante, 2005)

18 Aventuriers

Nous, on aime Maréchaux

LysnoirPériodique gratuit à 11 000 exemplaires

Tabloïd imprimé en EuropeISSN «en cours»

Commission paritaire «en cours»Samizdat dissident, libre, et anti-système

des Cellules solidaires anarcho-royalistes - CSAR

Contact :[email protected] - Mobile : 06 98 05 97 83

Pierre Schoendoerffer écrivain, réalisateur et scénariste de «la 317ème section»et du «Crabe Tambour» est décédé.

Français par sa naissance, Italien parses droits sur le Duché de Parme, Ecos-sais par la succession jacobite, maisaussi Espagnol par son engagement enfaveur d’un carlisme musclé et tradi-tionnel ; le Prince Sixte-Henri de Bour-bon-Parme est apparenté à toutes lesfamilles souveraines d’Europe : il estpar exemple le cousin germain duGrand-Duc du Luxembourg (un Bour-bon-Parme d’une branche cadette) etd’Otto de Habsbourg, dont la mère Zitaétait une Bourbon-Parme.

Le Prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme est aujourd’hui à 70 ans le der-nier prince européen à exercer une

diplomatie personnelle. C’est ainsiqu’on l’a beaucoup vu en Amérique la-tine dans les années 70, au Liban et auProche-Orient dans les années 80, puisen Russie et dans tous ses satellites àpartir de l’écroulement du bloc sovié-tique. Observateur international pen-dant la première guerre du Golfe,médiateur en Abkhazie, ami personneld’Edouard Chevardnadze, le Princes’est récemment engagé contre laguerre en Libye et pour une médiationavec le colonel Kadhafi.

Depuis plusieurs mois, le PrinceSixte-Henri est fortement impliquédans la question belge, dont il a fait le

Mort du dernier de la «317ème»

L’excellent site «stricto-anarchiste» Feu de prairie voitdans le Lys Noir une matière à raisonner charitablementafin de nous rendre meilleurs et de nous ramener à larévolution anti-bourgeoise qui est la sienne... et la nôtre.Feu de Prairie s’interroge donc : «Qu’est-ce que ce LysNoir? C’est un projet plutôt amusant et pourtant très révé-lateur de certaines tendances de fond. Passons rapidementsur l’aspect provocateur. Le samizdat qui se voudrait clan-destin critique durement et par le menu tout un tas de va-leurs, concepts, objets, personnes et phénomènes associésau “monde moderne” (a-t-il un sens?). Il se place en grandsubversif prenant le meilleur de toutes les tendances, brefl’ego-trip est assez poussé puisque l’on a affaire à des gensqui pensent sûrement sincèrement renouveler la politiquecontestataire en mixant les références et en chargeant à lafois le Capital, le Spectacle, et le Système… Bref, c’est ledernier carré de la France éternelle, tout ça, tout ça.

Le Lys Noir oublie peut-être un peu vite que l’histoire dumouvement révolutionnaire a vu se développer dans sonombre tout un tas de groupuscules et partis naviguant entreles “deux extrêmes” et permettant de fait à la réaction derécupérer des militants sincères pour les faire passer à l’en-nemi. Certains ont réussi, comme les fascistes italiens. Laplupart ont heureusement échoué (le Front Noir allemand,les nationaux-anarchistes américains, les nationaux-syndi-calistes espagnols, les nazimaoïstes italiens, les nazbolsrusses, etc, la liste des paumés est interminable). Onconnaît tous des gens un peu mal dans leur peau qui cher-chent à se créer une identité en se plaçant en rupture avectous les codes et qui finissent dans ces mouvements. Cer-tains font du paintball national-bolchévique en Provence.D’autres montent un journal anarcho-royaliste. D’un pointde vue politique on peut les analyser comme une frange“gauche” du fascisme, qui lui donne un aspect social, an-ticapitaliste. Son destin tracé est de se faire liquider par lafrange droite plus ouvertement vendue à la bourgeoisie(que ce soit les phalangistes ou les SA, en général l’échap-pée socialisante s’est finit six pieds sous terre). Rien de nou-veau sous les cocotiers.

Bref – il n’y a pas de progrès social dans le national.Ceux qui ont cru le contraire dans une perspective révolu-tionnaire ont payé de leur sang le prix de leur connerie.

Alors, qu’est-ce qui peut pousser Lys Noir à s’intéresserà notre point de vue ? Une certaine conception de l’esthé-tique peut être. Plus sûrement, une fascination pour les ré-volutionnaires “d’extrême-gauche”.../.... Pour notre part,nous trouvons toutes les contradictions qui parcourent LysNoir très amusantes. Les médias sociaux sont fustigés aunom de la lutte contre le Système tout en tentant de créer lebuzz, avec notamment une magnifique vidéo de diffusion dujournal... On a beau nous aussi beaucoup aimer les Drop-kick Murphys, il y a quand même un moment où cette modeconsistant à se mettre en scène pour prouver au monde sonexistence tourne au comique – façon identitaires, Zen-tropa...

C’est une autre ligne de démarcation définitive entre euxet nous. Nous n’avons pas de prétention particulière. Pas degoût pour la provocation outrancière. Notre existence etnotre activité se suffisent à elles-mêmes. La diffusion denotre projet de société et le travail qu’il implique sont bienassez importants. Au delà des apparences c’est une ap-proche radicalement différente des royalistes se pensantsubversifs mais restant dans la “pose”, donc finalementdans la réappropriation basique de tout ce que la culturebourgeoise semble rejeter (que ce soit Proudhon, Coupat,Orban ou les pasdarans).

Au final, Lys Noir est largement influencé par cette cul-ture qu’il prétend combattre. Les symboles changent maisles idées restent les mêmes. Idée selon laquelle tous les cou-rants politiques se valent (tous les courants libéraux selonles médias dominants, tous les courants anti-libéraux pourLys Noir). Critique dandy du peuple et pourtant fascinationmorbide pour les révoltes qu’il mène. Défense du chauvi-nisme français et complaintes à propos du gauchisme, dessyndicats, etc. Culte du buzz et de l’esthétisation.

Les “anarcho-royalistes” honnêtes se souviendront desdilemmes de Mai 68 et choisiront le bon côté des barricadesen retrouvant un certain bon sens moins français, plus pro-létaire. Mais la grosse masse, rattrapée par ses intérêts declasse, abandonnera plutôt son folklore anarchiste pour en-trer sagement dans les rangs du conservatisme ou de mou-vements réactionnaires plus classiques.

Voilà bien la limite. Sous des aspects plus classiques, plusinnocents, Feu de prairie porte comme l’ensemble de notrecourant politique un projet de société bien plus subversif,qui défend une véritable rupture avec le système capitalisteet sa culture, sans pour autant nier la part du déterminismesociologique et l’influence de la culture contemporainedans le processus. Nous nous plaçons donc du côté du futur,et la roue de l’Histoire ne tourne que dans un seul sens.

A propos de nous...

NOS EXCUSES A DEXTRALe Lys Noir ne veut briser la carrière politique de

personne. A plusieurs reprises, notamment pour si-gnaler leur antériorité intellectuelle sur la pisted’une décroissance qui serait sublimée par le roya-lisme, nous avons cité le nom de Dextra et de deuxde ses animateurs. Nous ne le referons plus, vu quecela leur file des vapeurs et des boutons.

Nous rappelons seulement que Serge Ayoub,plussouvent cité encore comme voisin de palier n’en apas fait tout un fromage et qu’il a réagi avec hu-mour, sang-froid et solidarisme puisqu’il diffusemême notre journal dans son Local.

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cellules solidairesanarchosroyalistes

Qu’est-ce donc qu’une session des CSAR ?

Une session du Lys Noirn'est pas un bureau poli-tique des Verts. C'est unmoment où les militantsont fait l'effort de conver-ger pour recevoir desconsignes claires et pourrencontrer des camaradesqu'ils ne connaissaient pas,de façon à repartir plusconfiants dans le succèsfutur de leur Organisation.

Une session, c'est aussiun type debout qui parle àdes camarades assis en rang, façon conférence d’ob-jectif devant l’escadrille dans «Top Gun» ! Si, si, c’estcela une session. Ni cigarette, ni canette de bière, ni pi-jama, ni téléphone, pendant le speach du cadre. Le ca-marade distrait, ou bien vautré comme devant un matchdu PSG, est «sorti» dix minutes.

Une session n'est pas faite pour répondre aux ques-tions des militants mais pour leur inculquer un esprit,des régles de fonctionnement interne. Une session duLys Noir n’est donc pas un happening démocratique.

Le but de la session est de souder et de mettre les mi-litants sur une même ligne d’action.

L'objectif ? C'est que cela marche et qu'il en ressorteun groupe motivé, pas un groupe en questionnement, nimême un groupe qui se sera laissé aller à un flot d’in-terrogations en tous sens...

Cependant, si des participants se posent néanmoinsquelques questions à propos du contenu d’une session,ils peuvent, soit en tirer les conséquences, soit poserces questions en particulier aux responsables de l'orga-nisation, mais à l'écart afin d’éviter toute contamina-tion défaitiste vers les autres participants.

Par exemple, si un camarade nourrit une question épi-neuse ou tout simplement judicieuse, voire positive,qu'il est utile d'éclairer afin de le conserver dans l’or-ganisation, la Direction politique l'invite à marcher de-hors, longuement s'il le faut, naturellement en dehorsdu temps de formation... et là c'est une réponsed'homme à homme qui lui sera donnée.

Tous les moments de formation sont placés sous l’au-torité de la Direction Politique (DirPol). Tous les mo-ments passés hors formation (repas, sommeil, messe,pauses, etc...) le sont sous l’autorité du secrétariat gé-néral.

Quand les intervenants extérieurs arrivent, la sessionest officiellement terminée. Ils participent donc à unmoment détendu où plus aucune question politiquen'est abordée par les militants qui ont déjà leur feuillede route et basta.

De cette façon, le déjeuner de fin de session a une vo-cation "diplomatique", il sert à montrer l'organisationen état de cohésion maximale (et donc de force) à des

compagnons de route que cela peut -et doit- impres-sionner, notamment si nous avons besoin d'eux par ail-leurs, plus tard.

Une session du Lys Noir est gratuite car notre orga-nisation est favorable au militantisme gratuit et social.Tant qu’il le peut, le Lys Noir ne fait payer aucune par-ticipation pour plusieurs raisons :

-Ies militants sont généralement serrés ; -Ies militants viennent dejà de loin ;-une organisation qui prétend prendre un jour le pou-

voir peut bien se démerder pour leur ôter ce souci-là.Le Lys Noir pense même qu'une organisation gagneainsi en crédibilité en s'occupant de l'intendance.

-Et puis, comment faire payer des dizaines d'euros àdes camarades auxquels on demandera peut-être unjour de jouer leur vie...

Ce serait un peu mesquin, non ?La cellule Dirpol

19Militantisme

Lysnoir

Réponse à un camarade à propos de décroissance

Je comprends tout à fait les quelques réticencesqui ont été les tiennes à la lecture du numério duLys Noir consacré à la décroissance. C'est sansdoute, pour le moment, notre numéro le plus polé-mique. En effet l'idée de puissance alliée à cellesdu progrès, de la technique et du confort occupe leterrain de manière totale, et nul n'envisage une al-ternative politique en dehors de ces concepts.

Mais en lisant LN, voire en le relisant, n'oubliepas ce que je t'ai dit la dernière fois : nous sommesdes pragmatiques et nous conservons une immensesouplesse dans notre adaptation à la fois théoriqueet pratique. Nous prenons en bons révolutionnairesles armes idéologiques les plus efficaces du mo-ment afin de les utiliser à notre profit. Peut-être quedemain, elles ne le seront plus. Alors peu importenous en prendrons d'autres. «Un révolutionnaire nedoit jamais être prisonnier de ses maximes» disaitLénine.

N'oublie pas non plus que dans notre manière deprésenter les choses, nous alternons allègrement lesformes : nous pouvons passer de l'analyse à la fic-tion, de l'expertise technique à l'utopie, presquesans transition. La finalité est de travailler les es-prits et de faire passer quelques idées forces pé-rennes : d'ailleurs le cahier central n'est pas unprogramme, c'est un manifeste. En l'occurrence

avec la décroissance, notre but n'est pas écologiqueen premier lieu, il est moral et politique. Nous pen-sons que seule la décroissance et un retour aux réa-lités naturelles de la vie pourront guérir l'hommede son hybris et métamorphoser la "petite salope"née de la modernité en femme consciente de sonhistoire, de sa lignée, de sa condition et de son de-voir. De même pour le bobo. Si ce n'est pas le cas,ils pourront aller à Singapour-en-France qui n'estpas réservé aux seuls immigrés si tu lis bien. Deplus, nous ne faisons pas un combat ethnique, maisnous pensons que le retour à une civilisation tradi-tionnelle ne conviendrait pas à ces nombreux dé-racinés des ghettos. C'est pourquoi, plutôt que deles forcer à travailler une terre qu'ils n'aiment pas,nous leur proposons la réalisation de leurs rêvespublicitaires d'Eldorado dans cette immense cité-comptoir. Nous ne forçons rien, nous incitons.

Bien entendu, j'acquiesce quand tu affirmes quejamais le Français moyen n'accepteras tout cela.Mais, en l’espèce, le Lys Noir ne sera coupable derien. L'effondrement économique, les émeutes so-ciales et ethniques, la disparition progressive du ni-veau de vie occidental et bien d'autres contingencesfort prévisibles dans les années proches auront faitle travail avant nous.

Le Dirpol adjoint

Page 24: L g a cellules solidaires Aropotkine) anarchos royalistess discussions théoriques, uni acte de révolte, individuel ou collectif, se produit, résumant les aspirations dominantes

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Français par sa naissance, Italienpar ses droits sur le Duché deParme, Ecossais par la successionjacobite, mais aussi Espagnol parson engagement en faveur d’un car-lisme musclé et traditionnel ; lePrince Sixte-Henri de Bourbon-Parme est apparenté à toutes les fa-milles souveraines d’Europe : il estpar exemple le cousin germain duGrand-Duc du Luxembourg (unBourbon-Parme d’une branche ca-dette) et d’Otto de Habsbourg, dontla mère Zita était une Bourbon-Parme.

Le Prince Sixte-Henri de Bour-bon-Parme est aujourd’hui à 71 ansle dernier prince européen à exer-cer une diplomatie personnelle.C’est ainsi qu’on l’a beaucoup vuen Amérique latine dans les années70, au Liban et au Proche-Orientdans les années 80, puis en Russieet dans tous ses satellites à partir del’écroulement du bloc soviétique.Observateur international pendantla première guerre du Golfe, mé-diateur en Abkhazie, ami personneld’Edouard Chevardnadze, le Princes’est récemment engagé contre laguerre en Libye et pour une média-tion avec le colonel Kadhafi.

Depuis plusieurs mois, le PrinceSixte-Henri est fortement impliquédans la question belge, dont il a faitle sujet de son dernier ouvrage.Menant actuellement des tracta-tions discrètes et multiples, lePrince préconise pour la Belgiquela solution d’une double monarchieselon l’exemple austro-hongrois.

Lys Noir : Monseigneur, pour-quoi vous intéressez-vous à labelgique ?

Dans mon cas, c’est une traditionfamiliale puisque pendant la pre-mière guerre mondiale, mon pèreXavier et mon oncle Sixte ont com-battu sous l’uniforme belge dansune unité d’artillerie, et que cet en-gagement me donne, je crois, ledroit de m’affirmer comme un amidu Royaume. J’ajoute que le Roi-chevalier, le roi Albert I, fut le prin-cipal soutien de mon père et demon oncle lors de leur tentative depaix séparée avec l’Autriche-Hon-grie entre 1916 et 1917.

Et puis, voyez-vous, je ne suispas indifférent en tant que capétienet plus proche descendant par lesang du dernier roi de France, ausort du Comté de Flandre, pas plusqu’à celui de la principauté deLiège dont l’un de mes aïeux, unBourbon, fut le Prince-évêque.

Moins anecdotiquement, je penseque tout Européen doit se préoccu-per de ce qu’il se passe actuelle-ment en Belgique, et que toutFrançais en particulier ne peutconsidérer, compte-tenu de laproximité des peuples et de lalangue, la Belgique comme un Etattotalement étranger.

Lys Noir : Aujourd’hui est-ilréaliste de promouvoir l’idée dedouble monarchie dans un paysmoderne ?

Par nature, un compromis insti-tutionnel est toujours réaliste. Et cen’est pas parce qu’une solution estvieille et fut souvent expérimentée,qu’elle n’est pas bonne et utilisable

dans un contexte précis. Aucontraire, la double monarchie, enconciliant des aspirations natio-nales et la volonté de faire survi-vre un ensemble plus large, est unevoie « démocratique » majeurepuisqu’elle permet la poursuited’objectifs différents mais harmo-nisés.

Lys Noir : Mais comment vousest venue cette idée ?

Cette idée m’est venue parce queje l’ai toujours eue. Ne m’en veuil-lez pas, mais je crois bien que partradition et culture familiale, je suisun spécialiste de la double monar-chie ! En effet, le carlisme tradi-tionnel espagnol que j’incarne n’estpas autre chose que la recherched’une monarchie multiple faisantrevivre l’ancien royaume des Es-pagnes, ruiné au XIX° siècle parune branche cadette et usurpatricequi singea le jacobinisme et le cen-tralisme français dans un pays oùles royaumes d’Aragon, Castille,Navarre, Murcie, Andalousie, sontdes réalités encore très fortes et trèsvivantes.

De même, ma Maison capétienneest fortement liée par des alliancesmultiples à l’empire d’Autriche-Hongrie, une double monarchie siparfaite que tout le monde la re-grette aujourd’hui en Europe cen-Souvenons-nous également que leCapétien était deux fois roi : roi deFrance et de Navarre.

Lys Noir : Monseigneur, com-ment les belges ont-ils reçu votreproposition ?

Ils l’ont reçu comme MonsieurJourdain avait reçu la prose, c’est-à-dire qu’ils l’espéraient sans enconnaître le nom ! C’est ainsi qu’àla faveur de mes nombreuxcontacts, j’ai découvert que despersonnalités belges éminentesévoquent de plus en plus souvent le

principe de l’union personnelle quin’est pas autre chose que la défini-tion juridique d’une double monar-chie qui viendrait redessiner lesrapports entre Flamands et Wal-lons. Par exemple le ministre Hen-drick Bogaert, étoile montante duparti social-chrétien flamand, pré-conise ouvertement l’union person-nelle ; tout comme José Happart, lagrande figure du socialisme wallon,qui ne cesse de décrire tous les mé-canismes de la double monarchietout en avouant que ce système,selon lui, n’a pas encore de nom.

En Belgique, je ne viens donc pasprêcher une idée farfelue, je vienssimplement mettre les points sur lesi de Belqique et de double monar-chie.

Lys Noir : Et le roi Albert IIdans tout ça ?

Dans cette affaire, je n’agis pascomme un émissaire, mais commeune sorte de théoricien. Cette idée,mon cousin Albert en fera naturel-lement ce qu’il voudra. Et il a peut-être en tête des idées plusintelligentes. Reste que je pensequ’une double monarchie belge estune solution intéressante d’abordpour l’Europe qui a autre chose àfaire que de s’arrêter aux pro-blèmes de cohabitation entre Wal-lons et Flamands. Mon point de vueest européen. Je pense que, face àdes défis majeurs, le conflit entreWallons et Flamands doit cesser auplus vite.

Lys Noir : Certes, mais il restela question épineuse de bruxelles.

On a coutume de présenter le casde Bruxelles comme complexealors que chaque visiteur peut me-surer qu’il est en réalité très simple:Bruxelles est une ville flamandedans la journée et elle est une villefrancophone le soir quand presquetous les Flamands sont repartis

dans leurs proches banlieues. Je disque la question bruxelloise n’estpas complexe dans la mesure où ilne faut surtout pas chercher à la ré-gler. Dans mon projet, Bruxellesreste soit ce qu’elle est, à savoir laville du roi et la capitale d’unroyaume de Belgique du Nordcomprenant les deux régions deFlandres et de Bruxelles, entité pla-cée à son tour en union personnelleavec une principauté de Liège-Wal-lonie... Soit, par esprit d’équilibre,les Flamands ayant installé leurgouvernement à Bruxelles, les Wal-lons le font aussi. De cette manièreBruxelles n’aurait pas à se partagerentre les uns et les autres, mais plu-tôt à devenir une sorte de ville ou-verte où cohabiteraient les deuxcommunautés comme c’était le caspar exemple dans la ville libre deDantzig, ni allemande ni polonaise,mais où les deux administrationsagissaient dans le même espace.

Lys Noir : Quelle est la parti-cularité constitutionnelle d’unedouble monarchie ?

D’abord, et il me semble l’avoirdémontré, une double monarchien’a pas forcément besoin de consti-tution. Elle peut s’articuler commele montre l’expérience et l’histoireautour d’un traité qui peut aussis’appeler « compromis » ou « ac-cord de dévolution ». Dans unedouble monarchie, il est entenduque nous avons affaire à deux peu-ples souverains qui acceptent demettre en commun certaines fonc-tions régaliennes. Celles-ci sont aumoins au nombre de deux : la dé-fense et la diplomatie. Comme dansle cas de l’Autriche-Hongrie, cesdeux compétences peuvent êtreaugmentées d’une union monétaireet douanière. Dans ce cadre,puisque les Wallons et les Fla-mands ne veulent plus partager leurquotidien, chacun des deux peuples

trouve la totale maîtrise de ses sys-tèmes judiciaires, éducatifs, finan-ciers, sociaux et policiers.

Lys Noir : Monseigneur, lequeldes deux peuples a le plus à ga-gner dans votre projet ?

Bien évidemment les deux. C’estd’ailleurs la base d’une double mo-narchie que les peuples constituantl’ensemble commun puissent trou-ver à travers le compromis l’ex-pression ou la concrétisation deleurs intérêts égoïstes. Ainsi,puisque les Flamands veulent sifortement la souveraineté, la dou-ble monarchie les satisfera ; etpuisque les Wallons veulent conser-ver leur lien avec la dynastie, ladouble monarchie le leur permettra.En l’occurrence la double monar-chie en Belgique constituera laparticularité d’une solution uniquerépondant à deux aspirations pour-tant diamétralement opposées !

Lys Noir : La double monar-chie est-elle un moyen élégant deliquider la belgique impossibleque nous connaissons ?

La belgitude n’est pas divisable.Elle est un capital humain dont on atort de rire parce qu’elle est avanttout synonyme d’une gentillesse,d’un sentimentalisme, d’un sens dela fête, et d’une originalité surréa-liste que Flamands et Wallons separtagent équitablement. Sur leplan politique, maigrir ne veut pasdire mourir. Cela veut même sou-vent dire survivre. Qui peut préten-dre en effet que l’empereurFrançois-Joseph ne régnant que surla diplomatie, l’armée et lesdouanes de son empire n’étaitqu’un roi fantoche ? C’est idiot. Ilsuffit de se reporter à nos livrespour se souvenir que l’empire aus-tro-hongrois était une grande puis-sance !

Entretien accordé au lys noir

EuropeLa question flamande est devenue la plus brûlante question nationale d’Europe. Mais si une République nationaliste Fla-mande ne pourrait se faire reconnaître internationalement, la souveraineté flamande peut passer par un compromis original.

Pour une double-monarchie belge