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1 LES TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES DANS LES ENTREPRISES ARTISANALES DU BATIMENT DE POITOU-CHARENTES Réalisé avec le soutien : COMMISSION PARITAIRE HYGIENE, SECURITE ET CONDITIONS DE TRAVAIL DE L’ARTISANAT DU BTP DE POITOU-CHARENTES

L T M -Spoitoucharentes.capeb.fr/o/.../document/poitou-charentes/guide-tms.pdf · membres inférieurs et le dos et provoques des maladies inflammatoires et ... Les formations Gestes

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LES TROUBLES

MUSCULO-SQUELETTIQUES

DANS LES ENTREPRISES

ARTISANALES DU BATIMENT DE

POITOU-CHARENTES

Réalisé avec le soutien :

COMMISSION

PARITAIRE

HYGIENE, SECURITE

ET CONDITIONS DE

TRAVAIL

DE L’ARTISANAT

DU BTP

DE POITOU-CHARENTES

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OBJECTIF DU GUIDE P. 3 LEXIQUE DES SIGLES P. 3 LES TMS P. 4 DES QUESTIONS SUR L’ORIGINE DES TMS P. 6 COMMENT IDENTIFIER LES TMS ? P. 8 VERS QUI SE TOURNER ? P. 8 QUELLES SONT LES CAUSES D’APPARITIONS DES TMS ? P. 9 COMMENT REALISER UN ETAT DES LIEUX ? P. 11 LA PREVENTION DES TMS P. 12 BONNES PRATIQUES D’ENTREPRISES ARTISANALES DU BATIMENT DE LA REGION POITOU-CHARENTES

1. Entreprise PROCAMEC p. 13 2. Entreprise OLIVEIRI p. 14 3. Entreprise HALLER et FILS p. 15 4. Entreprise MAGNE p. 16 5. Entreprise de maçonnerie p. 16 6. Entreprise de charpente p. 17 7. Entreprise de peinture p. 18 8. Entreprise d’électricité p. 19

POUR RESUMER P. 19 LES MEMBRES DE LA CPHSCT B P. 20 LES PARTENAIRES DE LA CPHSCT B P. 20

SOMMAIRE

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Cet outil est le fruit des concertations entre les organisations professionnelles des artisans du bâtiment et les syndicats de salariés, au sein de la CPHSCTB Poitou-Charentes (Commission Paritaire Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail du Bâtiment). La CFDT, la CGT-FO, la CFE-CGC, la CFTC BTP, la CGT et la CAPEB Charente, la CAPEB Charente Maritime, la CAPEB Deux-Sèvres, la CAPEB Vienne, la CAPEB Poitou-Charentes sont les membres de cette commission et sont aussi signataires de la déclaration commune les engageant à respecter l’objectif premier : « Améliorer la santé, la sécurité et le bien être des personnes travaillant dans les entreprises artisanales du bâtiment de Poitou-Charentes ». Cet objectif ne peut être atteint que par une participation active des employeurs et des salariés. Les maladies professionnelles ne cessent d’augmenter dans le BTP, et ce depuis de nombreuses années. Une des principales causes sont les Troubles musculo-squelettiques (TMS). Ce guide a pour but d’apporter les bases minimales de prévention des TMS et de présenter quelques solutions exemplaires au sein des entreprises artisanales du bâtiment de la région Poitou-Charentes. Le développement des TMS s’explique généralement par l’organisation du travail, le stress ambiant et les facteurs biomécaniques. Ils sont à l’origine de douleurs intenses (picotements, engourdissements, gêne fonctionnelle …) pouvant évoluer vers un handicap sérieux dans la vie professionnelle et la vie privée.

Lexique des sigles :

- TMS : Trouble Musculo Squelettique - CMR : Cancérigène, Mutagène et Reprotoxique - OPPBTP : Organisme Professionnel de Prévention du BTP - CARSAT : Caisse d'Assurance Retraite et de la Santé Au Travail - DIRECCTE : DIrection Régionale des Entreprises, de la Concurrence,

de la Consommation, du Travail et de l’Emploi - ANACT : Agence Nationale de L’Amélioration des Conditions de

Travail - CPHSCTB : Commission Paritaire Hygiène, Sécurité et Conditions de

Travail de L’artisanat du Bâtiment de la région Poitou-Charentes

OBJECTIFS DU GUIDE TMS

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Qu’est ce qu’un Trouble Musculo-Squelettique ? Un TMS est une pathologie qui apparaît à la périphérie des articulations du corps et qui provoque des douleurs, pour ensuite engendrer des maladies professionnelles. Un TMS peut toucher l’ensemble du corps : les membres supérieurs, les membres inférieurs et le dos et provoques des maladies inflammatoires et dégénératives. Les exemples, dans les métiers du bâtiment sont légion : les inflammations de l’épaule, du coude, l’hygroma du genou, etc.… On pourrait croire que ces conséquences sont dues à de nombreuses années de travail éprouvant et qu’il est normal de terminer sa carrière professionnelle dans un état d’usure avancé, surtout lorsque l’on a travaillé dans les métiers du gros œuvre. Dans une certaine mesure, il est vrai que le temps et l’exposition sont des données importantes, mais, il faut surtout imputer cela à l’organisation, le matériel, les charges etc. Aujourd’hui de nombres solutions sont à disposition des entreprises pour prévenir les TMS. La mise en œuvre de ces outils ou méthodes permet de diminuer les arrêts de travail, les maladies professionnelles, les absences et la fatigue. L’entreprise qui a engagé une démarche de prévention des TMS au sein de son entreprise compte beaucoup moins de jours d’absence qu’une autre entreprise moins attentive. Et mieux encore les salariés sont plus productifs car moins fatigués. Les délais de réalisation et la qualité du travail s’en ressentent. Y-a-t-il des TMS, au sein de mon entreprise ?

- Si dans le cadre de l’activité des charges sont à porter (lourdes ou à répétition) par certains ou l’ensemble des salariés.

- S’il y a régulièrement des absences, des arrêts de travails, des maladies professionnelles.

- S’il y a des remontés de plaintes des salariés pour fatigue, douleurs, gênes, etc.

- Si les salariés nouvellement embauchés, les intérimaires, les personnes en contrat court ne souhaitent pas rester dans l’entreprise.

Ces 4 questions dressent une identification sommaire. Lorsque certaines personnes sont confrontés à des TMS, il convient de mettre en ouvre les mesures de prévention nécessaire afin de limiter l’apparition de nouveaux cas.

LES TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES

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Quels sont les TMS les plus courants ? Les TMS touchent principalement les membres supérieurs, l’épaule, (tendinopathie de la coiffe des rotateurs), le coude (épicondylite) et le poignet (syndrome du canal carpien) mais ils concernent aussi le dos (lombalgie, sciatique) et les jambes (hygroma du genou) Les TMS couvrent donc une large gamme de maladies inflammatoires et dégénératives dont :

- des inflammations des tendons (tendinites et ténosynovites), - des douleurs et des troubles fonctionnels des muscles, - une compression des nerfs, - des dégénérescences de la colonne vertébrale, - des inflammations des bourses séreuses notamment au coude et au

genou (hygroma).

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1/ Voilà ce que ça fait de bricoler le week-end ! « Les absences du lundi matin … on connaît » :

Les TMS, pathologie du travail ou de la vie quotidienne ? Même si certaines activités extraprofessionnelles peuvent solliciter les poignets, coudes et épaules, ces activités de la vie quotidienne se distinguent des activités professionnelles au moins à 5 niveaux :

- la volonté et le choix de réaliser l’activité, - l’absence de cadence imposée par la machine ou les collègues, - la richesse et la reconnaissance du travail effectué, - le sens du travail accompli, - la possibilité de faire des pauses et de s’organiser.

Pour toutes ces raisons, les TMS ne peuvent pas être d’origine extra-professionnelle. Il s’agit d’identifier et de traiter ce qui relève de la responsabilité du travail au sein de l’entreprise. 2/ « Il suffit de montrer aux salariés le bon geste, la bonne posture » :

Les formations Gestes et Postures, la solution miracle ? Cette action, parfois efficace, reste insuffisante. Il est réducteur d’envisager le risque de TMS du point de vue uniquement biomécanique ; les facteurs de risques sont multiples et sont avant tout le symptôme d’une organisation du travail qui dysfonctionne et des facteurs psychosociaux latents. 3/ « Avec l’âge, c’est normal que les personnes aient des TMS » :

A-t-on plus de risque de TMS en vieillissant ? Il n’y a pas de relation entre l’âge et la fréquence d’apparition du syndrome. C’est sans doute plus du côté de l’apprentissage qu’il faut chercher puisque l’on constate dans le même temps une progression de la maladie chez les jeunes et les nouveaux embauchés. De ce fait, quel que soit l’âge, c’est l’ancienneté au poste et non l’âge qui est une condition nécessaire à la construction d’habilités gestuelles propres, garantes d’efficacité pour la production et de pratiques de prudence pour la santé

DES QUESTIONS SUR L’ORIGINE DES TMS

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4/ « Agir sur les TMS est à coup sûr préjudiciable à l’efficacité et à la productivité » :

Doit-on obligatoirement choisir entre efficacité et prévention des TMS ?

L’origine des TMS est fréquemment organisationnelle avec des composantes biomécaniques, s’attaquer à ces pathologies contribue à améliorer l’organisation, évitant ainsi les arrêts de travail répétitifs, des défauts qualité … Agir sur les TMS, c’est améliorer l’efficacité de l’entreprise 5/ « Il n’y a pas de TMS déclarés donc cette pathologie n’existe pas dans l’entreprise » :

Les sous déclarations, une réalité ? Des signes précoces des pathologies TMS peuvent être présents, bien avant que les salariés ne fassent une déclaration de maladie professionnelle. Les TMS sont alors souvent masqués par un absentéisme important, une progression des restrictions médicales, des douleurs exprimées lors des visites médicales. 6/ « Mettre en place des actions de prévention des TMS c’est lourd et coûteux » :

Les solutions sont-elles toujours si complexes ? L’efficacité d’une solution ne se mesure pas toujours à son côté innovant, original ou spectaculaire. Bien souvent, les solutions extrêmement « banales », comme l’utilisation de moyens de manutention, limiter les gestes contraints, sont très efficaces.

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Mon entreprise comporte-elle des situations de travail à risques TMS ? Notre activité génère-t-elle des situations de travail :

- avec des manutentions manuelles nombreuses, - avec des gestes légers mais répétés et rapides, - le port de charges lourdes - en position statique prolongée avec des gestes de précision et des

outils de petite taille, - avec des variations de rythmes importants, - avec des contraintes de temps et/ou de stress, - etc.….

Consultez votre médecin du travail, le personnel, faites l’inventaire des postes à risques TMS et croisez ces informations avec les vôtres. Pour vous accompagner dans cette démarche, les acteurs habituels de la prévention des risques professionnels sont à votre disposition. Ils peuvent vous aider à évaluer des postes et proposer des solutions de traitements des TMS. Ils sont aussi là pour vous accompagner dans votre démarche de prévention et vous orienter vers les solutions et aides mobilisables (le cas échéant). Les organisations professionnelles de l’Artisanat du Bâtiment : CAPEB Poitou-Charentes, CAPEB Charente, CAPEB Charente-Maritime, CAPEB Deux-Sèvres, CAPEB Vienne. Les syndicats de salariés de la branche : CFDT, CGT-FO, CFE-CGC, CFTC BTP, CGT. L’OPPBTP, les services de Santé au Travail, l’ARACT, la DIRECCTE. Etc.…

COMMENT IDENTIFIER LES TMS ?

VERS QUI VOUS TOURNER POUR ABORDER LE SUJET ?

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Comment se manifestent les TMS ? Le principal signe clinique des TMS s’exprime au travers de douleurs lancinantes ressenties au cours ou en dehors du travail (engourdissement, picotements, enflure …). La région concernée est souvent douloureuse et sensible au toucher, même au repos et la mobilité est alors restreinte. Les TMS résultent d’un processus qui se développe au cours du temps. Cette caractéristique est à la fois un avantage et un inconvénient :

• Un avantage : contrairement à un accident qui est par définition « imprévisible » et soudain la tendinite apparaît progressivement. Ainsi, on peut intervenir avant que la maladie ne soit trop avancée.

• Un inconvénient : si l’on n’est pas vigilant, les signaux d’alerte du corps (douleurs, picotements, difficulté de préhension des objets …) et de l’organisation (absentéisme) vont passer inaperçus. Les salariés s’habituent alors à la douleur, le risque est de voir une situation qui se dégrade à un tel point que la récupération complète devient impossible.

• Caractère cumulatif des TMS : il est fréquent que les salariés soient atteints de TMS à plusieurs endroits : l’atteinte commence par le poignet, puis pour compenser la perte (en termes de force, de mobilité), l’opérateur sollicitera de manière plus importante le coude puis les épaules et de nouvelles pathologies apparaîtront.

QUELLES SONT LES CAUSES D’APPARITION DES TMS ?

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Facteurs de risques et causes des TMS ? C’est une combinaison de facteurs de risques professionnels, de nature biomécanique et psychosociale, ainsi que des caractéristiques personnelles, qui vont conditionner la probabilité d’apparition des TMS.

LES FACTEURS DE RISQUES BIOMECANIQUES = CE QUI SE VOIT

Les TMS peuvent trouver leur origine dans des mouvements courants qui ne semblent pas particulièrement dangereux. Ce qui les rend dangereux en situation de travail, c’est :

• La répétitivité : la cadence de travail qui ne permet pas une récupération suffisante entre les mouvements, la fréquence des mouvements, c’est-à-dire la monotonie des gestes …

• Les efforts excessifs : comme les ports de charges, mais également des activités de travail en position statique maintenue (travail sur écran, travail de précision …).

• Les postures et les gestes avec des amplitudes articulaires extrêmes (travailler les bras au-dessus de la ligne de cœur, être accroupi, penché, en rotation, avec de forte extension.

L’environnement de travail comporte par ailleurs un certain nombre de facteurs aggravants : vibration, exposition au froid ou à la chaleur, le bruit ambiant …

LES FACTEURS DE RISQUES PSYCHOSOCIAUX = CE QUI SE VIT

Les facteurs de risques psychosociaux sont relatifs à l’environnement professionnel, au cadre relationnel et à la façon dont la personne perçoit son travail, ses gestes, son environnement social et professionnel. Comme par exemple : - intérêt du travail, - qualité des relations hiérarchiques, - qualité du collectif de travail, - ambiance de travail, - niveau d’autonomie perçue, - insécurité de l’emploi, - stress, pression temporelle, - utilité du geste.

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Quels indicateurs ? Gestion du personnel :

- l’absentéisme, - la structure des âges et de l’ancienneté, - l’évolution des effectifs et des contrats de travail, - le turnover, - les compétences.

Organisation : - les temps de pause, - type d’organisation de production, - ordonnance des tâches, - maîtrise des variations, - rotation.

Santé – Sécurité :

- les soins infirmiers, - le recensement des pathologies diagnostiquées, - le recensement des plaintes, - les maladies professionnelles, - les accidents du travail / incidents, - les restrictions médicales, les inaptitudes totales, - le vécu au travail.

Production / Maintenance / Qualité :

- la qualité : satisfaction des clients, - le rendement mensuel, journalier, - la cadence.

Contexte social :

- l’état du dialogue social, - le positionnement des acteurs sur le projet

COMMENT REALISER UN ETAT DES LIEUX ?

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Organiser le travail et le poste de travail :

- avoir recours à une technique alternance qui permet de limiter les postures contraignantes et les répétitions de mouvement.

- Choisir le matériel et/ou l’outil adapté. Exemple : des matériels limitant les postures bras levés et/ou en extension, limitant les postures dos courbés, améliorant les postures à genoux ou offrant une meilleure prise en main, engins télécommandés pour éviter les vibrations.

- Prévoir une plate-forme de travail qui limite les postures inconfortables, sources de troubles musculo-squelettiques lors des travaux sur façades, murs et plafonds (plate-forme sur mâts, plate-forme ciseaux, plate-forme élévatrice mobile de personnel, échafaudages de pied fixe ou roulant).

Organiser l’activité et les rythmes de travail :

- Eviter les situations les plus difficiles en ayant recours à la mécanisation ou en supprimant les tâches à risque grâce à un changement de méthode.

- Aménager le temps de travail (en limitant la durée des tâches et en organisant régulièrement des pauses) et les rythmes (en donnant à l’opérateur une marge de manœuvre, en écoutant ses suggestions et en proscrivant les rythmes élevés sur des tâches répétées).

- Accompagner les opérateurs, favoriser les rotations de tâches, permettre l’appropriation du poste de travail.

Accueillir, former et informer le salarié :

Réaliser l’accueil formel à l’arrivée du personnel, informer sur les conditions de circulation, former au poste de travail, préparer à la conduite à tenir en cas d’incident, avoir des connaissances sur le corps en mouvement.

LA PREVENTION DES TMS

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L’activité de la SARL PROCAMEC est tournée vers la charpente-couverture et la menuiserie, basée sur Châtellerault, elle occupe 6 ouvriers et 4 apprentis. Après avoir assisté à une réunion CAPEB – OPPBTP sur les risques professionnels liés à l’amiante, et après avoir pris connaissance d’un gros chantier industriel de 6000 m² en démontage de plaques amiante – ciment avant pose d’une nouvelle couverture, Monsieur CARO, gérant de la SARL PROCAMEC décide de se lancer dans un contrat de progrès avec l’OPPBTP. Aujourd’hui, l’entreprise est en mesure de gérer la sécurité d’un chantier d’amiante en milieu extérieur, ce qui l’autorise à répondre à tous types de clientèles dans les conditions fixées par le code du travail. Les investissements réalisés permettent de réaliser des gains de productivité sur des chantiers a priori peu techniques mais où les risques de chutes de hauteur dépassent largement les risques de contamination à l’amiante. L’entreprise est intervenue sur deux grands axes de prévention :

- Axe manutentions manuelles et accès au poste de travail : dans le cadre du contrat de progrès engagé avec l’OPPBTP, et d’une démarche de financement à prêt bonifié, l’entreprise a consenti plusieurs investissements la rendant plus performante sur le traitement de l’ensemble de ses chantiers de charpente-couverture :

o Un mât télescopique en mesure de transformer l’élévateur en grue mobile et ainsi limiter les manutentions (retraits de plaques, élévation des matériaux)

o Nacelle pour équiper le télescopique, travail à partir de la nacelle pour éviter les contraintes de déplacements sur des matériaux fragiles et limiter les risques de chutes de hauteur.

- Axe produits dangereux (CMR) :

o Le personnel a suivi une formation au retrait de plaques amiante-ciment afin de connaître les modes opératoires d’intervention et définir le contexte administratif lié à ce type d’intervention (plan de retrait, suivi médical)

o L’entreprise s’est investie dans une démarche d’hygiène liée aux agents CMR en investissant dans une unité de décontamination à 3 sas.

o L’effort s’est également porté sur l’amélioration des conditions de travail par l’acquisition de 2 masques à ventilation assistée. A noter la réflexion du chef d’entreprise sur ce type d’investissement plus coûteux que des masques FFP3 classiques : l’entreprise en consentant cet acquisition a réalisé des gains de productivité important, en effet, il lui est désormais possible d’assurer un confort de travail de l’ordre de 3 heures avant une pause ou une rotation d’équipe quand il est déconseillé de travailler au-delà d’1 heure avec un masque FFP3.

DEMARCHES EXEMPLAIRES : ENT PROCAMEC

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L’activité de la SARL OLIVIERI, les TROIS MOUTIERS est orientée principalement vers la construction en maçonnerie, dans le neuf. Conscients des contraintes physiques liées au métier de maçon, les associés qui ont repris l’entreprise en 2008, ont décidé de s’organiser au mieux pour limiter les manutentions, optimiser la production, en investissant dans du matériel de transport et d’élévation.

Sur le plan organisationnel les charges à porter sont estimées lors de la préparation du chantier. Dans le but d’optimiser les flux de matières, les petites livraisons sont réalisées par les associés sur les chantiers de l’entreprise (sable), les grosses livraisons (parpaings, briques, palettes de ciment, blocs béton pour volets roulants, béton prêt à l’emploi) sont réalisées par les fournisseurs au plus près de la zone de travail et l’organisation est vue avec les salariés.

Le dépôt ne sert que pour le garage des véhicules, le stockage des tuyaux de raccordement et du stock de fers à béton (commande en grosse quantité). Techniquement, les manutentions manuelles sont évitées par l'utilisation d'engins adaptés qui permettent d’éviter les déplacements de charges inutiles.

Les coffres béton pour volets roulants sont livrés sur le chantier par les fournisseurs et sont mis en œuvre à l’aide d’une chèvre. Les palettes de parpaings sont élevées dès que possible à hauteur de travail avec l’élévateur JCB (fourches) afin d’éviter toutes manutentions et déplacements inutiles. Les mortiers de blocage (chaînages, poteaux) sont chargés dans le godet preneur du JCB, afin d’éviter les

manutentions inutiles types (brouette, chargement d’un seau ou d’un gâche avant mise en œuvre). Les contraintes physiques sont limitées, les gains de production sont considérables. Au niveau humain, les salariés sont organisés en équipe de travail. Une attention particulière est donnée sur le rôle des anciens dans l’entreprise. Le chef d’équipe, salarié le plus âgé (56 ans), voit la pénibilité de son travail réduite (limitation des charges, travail limité au démarrage des chantiers ou à la finition du gros œuvre – seuils de fenêtres et portes) pour se consacrer à l’encadrement des jeunes en formation ou en démarrage d’activité. Les associés entendent le préserver et profiter au maximum de son savoir-faire afin qu’il le transmette aux plus jeunes.

DEMARCHES EXEMPLAIRES : ENTREPRISE OLIVIERI

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A PUILBOREAU, en Charente-Maritime, l’entreprise de serrurerie Métallerie, HALLER et fils emploie 7 salariés et 2 apprentis. Avec les coupures et les brulures, le port de charge est le principal risque de l’entreprise. Conscient de la priorité à donner, l’entreprise s’est dotée au cours des dernières années d’un parc de matériel permettant de limiter les manutentions. L’ensemble des équipements sont entretenus régulièrement, et voir renouvelés si pessaire. Les salariés ont été formés à l’utilisation de ces machines et reçoivent du chef d’entreprises un de travail et les consignes nécessaire à la bonne réalisation des chantiers. L’entreprise s’est dotée d’un charriot de manutention. Celui-ci est utilisé lors des livraisons de barres métalliques, elles sont posées sur le chariot (d’une hauteur spécifique à la hauteur des véhicules de livraison). Le chariot est tiré par un élévateur jusqu’au chargement sur les rails de rangements. Cette démarche évite les manutentions lors du déchargement, le transport à la main et le déchargement. De plus dans le cadre d’un accompagnement de la CARSAT, un agrandissement de l’atelier a été réalisé. Cela a permis un gain de place. De plus les salariés ne sont plus obligés de ranger le matériel soir et le matin, donc l’entreprise gagne en temps et limite les manutentions.

Dans le cadre de la gestion du risque chimique, et lors de l’agrandissement de l’atelier, un caisson de peinture a été installé. Celui-ci est composé d’un système d’aspiration et permet de filtrer les vapeurs rejetés. Il est bien entendu que lors de la peinture des éléments métalliques les salariés utilisent les masques et les combinaisons à disposition.

DEMARCHES EXEMPLAIRES : ENTREPRISE HALLER ET FILS

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L’entreprise MAGNE Jean louis, entreprise de peinture à RUFFEC emploi aujourd’hui 9 salariés. La majorité des travaux effectués par l’entreprise sont des travaux de décoration et de rénovation. Dans un grand nombre de cas le lieu des travaux est toujours habité. En effet durant la semaine des travaux, il est nécessaire de prévoir la cohabitation entre les salariés réalisant leur prestation et les habitants. Ces chantiers impliquent une nécessaire protection des meubles présents, mais surtout un déplacement de ceux-ci. C’est ainsi que l’entreprise s’est équipé de nombreux équipements de manutention, pour l’ensemble des équipes. A savoir, des diables, des chariots sur roulettes, des crics pour levers les ouvertures, etc. Une grue mobile pour acheminer les matériaux. Le simple fait de travailler à l’extérieur, exposé aux intempéries, est déjà un facteur de risque. Les variations de température agissent sur les articulations par ailleurs très sollicitées. La manipulation de la truelle pour déposer le ciment fait partie des gestes professionnels incontournables du maçon. En revanche, la manutention des matériaux, parpaings ou briques, depuis la rue sur le lieu de la construction, peut lui être épargnée. A condition de préparer soigneusement le chantier et de répertorier les matériaux et matériels dont le salarié va avoir besoin. L’entreprise peut attribuer spécifiquement à l’un de ses employés l’acheminement des matériaux et l’enlèvement des gravats à l’aide d’une grue mobile. De plus l’acheminement de béton prêt à l’emploi sur le chantier, stocké dans des petits silos spéciaux, est une pratique déjà largement répandue en Suisses et en Allemagne. Le but de ces solutions est que le maçon soit tout de suite à pied d’œuvre, qu’il exerce son métier dans les règles de l’art. Une table à ciseau ou encore un plateau amovible selon la hauteur à atteindre lui évite de se baisser pour se saisir de l’auge et monter les briques ou les parpaings.

DEMARCHES EXEMPLAIRES : ENTREPRISE MAGNE

DEMARCHES POUR LE MAÇON (SOURCE OPPBTP)

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Privilégier les montages au sol. Autre métier qui implique un travail en extérieur : celui de charpentier.

On constate malheureusement dans ce métier des pratiques très préjudiciables à la santé des salariés, voire même dangereuses sur le plan musculaire, sans parler des risques de chutes. Alors que les conditions sont souvent difficiles, on assiste à la manipulation à bout de bras de pannes, de grande longueur, parfois très lourdes, portées ou passées de la main à la main.

Le meilleur moyen d’épargner les articulations et les muscles du charpentier est d’assembler la charpente au sol avant de la monter.

Cette conception du chantier nécessite une organisation au préalable, de façon à laisser libre, à proximité, une aire plane et stabilisée.

Les besoins en matériaux doivent être précisément planifiés. Les fermes, pannes et chevrons, ou les fermettes sont préparés à l’avance, assemblés au sol, puis montés à l’aide d’un engin de levage (grue à tour, grue mobile ou auxiliaire).

Ce mode opératoire permet d’obtenir de meilleures conditions de travail qu’une élévation, notamment pour la pose du contreventement.

Si l’environnement ne permet pas d’assembler l’intégralité de la structure au sol, il peut être envisagé de l’assembler par tronçons, limitant les interventions en élévation.

DEMARCHE POUR LES CHARPENTIERS (SOURCE OPPBTP)

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Réduire la manutention des bidons.

Comme pour l’électricien, la principale contrainte physique pour le peintre en exercice est d’intervenir en hauteur, en extension au-dessus de la tête.

Avec les tensions et torsions que cela suppose. Faute de formation ou de moyens, les mauvaises habitudes sont rapidement prises. I

Il existe des nacelles à ciseaux, de hauteur modulable et à commande électrique, ou encore des plates-formes individuelles roulantes (avec garde-corps).

Ces matériels facilitent l’application de la peinture à hauteur d’homme et évitent d’avoir recours à une perche.

En terme d’effort, la problématique pour l’entreprise de peinture n’est cependant pas la même s’il s’agit de surfaces à enduire au rez-de-chaussée d’une maison individuelle ou dans les étages d’un immeuble R + 7. Comment monter la peinture dans les étages jusqu’à ces niveaux sans endommager les tendons et les articulations des intervenants ?

Sur les chantiers de grande envergure, réduire le conditionnement n’est pas toujours possible. En revanche, il existe depuis peu un procédé spécifique, avec pompe hydraulique et tuyau flexible, qui évite de monter les bidons aux niveaux supérieurs. Embarqué dans un véhicule utilitaire léger stationné au pied de l’immeuble, certains procédés permettent d’envoyer la peinture dans les étages sans aucune manutention. Le dispositif se compose principalement d’une pompe alimentée par un moteur à essence (ou électrique) et d’un flexible de 80 mètres de long.

Evolution dans le métier des peintres, il implique aussi leur formation, notamment pour la pulvérisation et le lissage de l’enduit.

Ce type de matériel innovant réduit à l’évidence la pénibilité et donc les risques de troubles musculo-squelettiques.

En l’absence de ce dispositif, l’approvisionnement doit s’effectuer par l’ascenseur de chantier placé à l’extérieur du bâtiment et desservant chaque niveau.

DEMARCHE POUR LES PEINTRES (SOURCE OPPBTP)

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Le recours aux gaines préfilées.

Si l’électricien reste « privilégié » par le fait de travailler à l’intérieur, il n’en demeure pas moins exempt de risques. De façon générale, les gestes de l’électricien se caractérisent par une hyper sollicitation des membres supérieurs, alors autant essayer de s’économiser.

Les tourets munis d’un moteur électrique évitent notamment de dévider manuellement le câble, au prix de redoutables sollicitations tant pour les muscles que pour les articulations.

L’installation électrique est un des travaux qui se prête le mieux au montage à l’avance, à l’atelier ou en usine des composants nécessaires. Les livrer directement sur le chantier permet de gagner du temps et d’économiser la force de travail.

C’est le cas pour les gaines préfilées industriellement, les gaines pré-câblées et les multiconducteurs.

Ne pas avoir à les monter sur le chantier épargne à l’électricien la mise à l’épreuve de ses mains et de ses poignets. Il faut trouver les fournisseurs qui proposent ces montages sous forme de kits. La pose de l’installation s’en trouve facilitée, se réduisant à la mise en place des pieuvres et de l’équipement. D’autant plus si le plan de travail a été anticipé et correctement visionné. Il sera dans ce cas plus facile de prévoir un chariot élévateur ou une nacelle pour accéder à certains postes en hauteur.

La gestion des TMS doit devenir une priorité de l’entreprise. En plus d’améliorer les conditions de travail des salariés, elle permet une amélioration de la rentabilité et de la qualité du travail. Pistes à privilégier :

- organisation des postes de travail - rotation des postes et des salariés en fonction des taches - utiliser du matériel de manutention - former et informer les salariés des équipements, et gestes à tenir - si nécessaire, investir dans des engins de levages

POUR RESUMER

DEMARCHE POUR LES ELECTRICIENS (SOURCE OPPBTP)

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ARACT : 05.49.52.25.78 DIRECCTE Poitou-Charentes : 05.49.50.34.91 OPPBTP Centre-ouest 05.55.37.51.29 CARSAT Centre-ouest 05.55.45.39.00

LES MEMBRES DE LA CPHSCTB POITOU-CHARENTES

LES PARTENAIRES DE LA CPHSCTB POITOU-CHARENTES

LES CONTACTS UTILES

Poitiers 05.49.45.10.24 [email protected]

Angoulême 05.45.95.00.91 [email protected]

La Rochelle 05.46.50.01.10 [email protected]

Niort 05.49.24.31.59 [email protected]

Poitiers 05.49.61.00.99 [email protected]

06 84 77 85 94 06 84 13 33 25

[email protected]

Poitou-Charentes 05 46 41 74 27

Poitiers Tel et Fax : 05 49 88 28 18

[email protected]

05.49.73.02.14 [email protected]

05.49.41.05.34 [email protected]