La concordance des temps lindicatif

DLSSMM, Ire anne, cours 3, sem. II, 2014-2015

Lect.univ.dr. Andreea DIACONESCU

Le monde spectaculaire des fractales (II)

Mandelbrot invente les fractales

L'ide du dessin des fractales est ancienne. Mais son concept n'a t formul que dans les annes 1960, et le mot n'est apparu encore que dix ans plus tard. Peu peu, on dcouvrira sa puissance et sa pertinence, de l'conomie la description du dessin des ctes.

1975. Le mathmaticien franais d'origine polonaise Benot Mandelbrot introduit le mot fractal dans son livre Les Objets fractals, forme, hasard et dimension. Le mot fractal vient du latin fractus, qui veut dire bris . Benot Mandelbrot l'a choisi avec attention : Il fallait que ce mot soit court, qu'il frappe, qu'il rappelle le mot fractionnaire , qu'il ne soit ni trop trange, ni trop compliqu, et qu'il marche aussi bien en franais qu'en anglais.

Benot Mandelbrot pense aux fractales ds les annes 1960, alors qu'il quitte IBM pour devenir professeur d'conomie Harvard. J'avais introduit une ide qui semblait arbitraire, prise isolment, mais qui allait se rvler tre la base de la thorie des fractales. L'ide tait que, dans l'tude des prix, il n'y avait aucune diffrence de nature entre les variations court et long terme. Cela le conduit btir des modles mathmatiques pour dcrire l'volution des cours boursiers. Il adapte ensuite la mme ide aux problmes de turbulence et identifie un point commun : l' autosimilarit gomtrique qu'il dcrit comme la proprit que possde une forme gomtrique o chaque partie est une image rduite du tout . Le terme est utilis pour la premire fois en 1964. Il affine peu peu cette notion mathmatique indite, dcrivant le cours des rivires, la forme des montagnes, etc. Des confrences au Collge de France agrmentes d'images donnent finalement naissance son livre.

La notion de fractale s'imposera pour dcrire des structures invariantes par dilatation d'chelle : chacune de leurs parties, quelles que soient leurs dimensions, est semblable au tout. Les fractales permettront de donner la meilleure reprsentation mathmatique de nombreux objets naturels collodes; arosols; surface de certains matriaux; corps issus de phnomnes de croissance : agrgations, coagulations, cristallisations, etc.

(Mathieu Nowak, La recherche, n441, mai 2010)

La concordance des temps lindicatif

La chronologie de diffrents temps de lindicatif est lie au sens de la phrase. On parle alors de concordance des temps.

La concordance des temps s'applique dans une phrase contenant une proposition principale et une proposition subordonne.

Dhabitude, dans la proposition principale se trouve un verbe comme: affirmer, assurer, annoncer, apprendre, sapercevoir, confirmer, considrer, convenir, croire, constater, dclarer, esprer, estimer, se figurer, ignorer, juger, parier, prsumer, promettre, prouver, raconter, rpter, se rappeler, reconnatre, remarquer, se rendre compte, savoir, sentir, soutenir, se souvenir, trouver, voir etc.

Le verbe de la proposition subordonne peut exprimer :- une action antrieure,- une action simultane,- une action postrieure au verbe de la proposition principale.

Si le verbe de la proposition principale se trouve au prsent, au futur de lindicatif ou au conditionnel prsent, alors aucun changement nintervient dans la proposition subordonne.

Exemples:

- Le vieux raconte que la guerre a t dure.

- Mes parents me diront ce que jai fait pendant lenfance.

- Les amis se rendraient compte que la situation de George est grave.

Les principales rgles de concordance

1. On utilise l'imparfait de l'indicatif dans la subordonne pour exprimer la simultanit.Exemples : - Je voyais qu'elle arrivait.- Jai vu qu'elle arrivait.

2. On utilise le plus-que-parfait de l'indicatif dans la subordonne pour exprimer l'antriorit.Exemples : - Il me racontait qu'il les avait dj vus.- Il ma racont qu'il les avait dj vus.

3. On utilise le conditionnel prsent dans la subordonne pour exprimer la postriorit.Exemples : - Jai compris qu'il n'y arriverait pas. - J'avais compris qu'il n'y arriverait pas.

!* Tous ces verbes se trouvant dans la proposition principale expriment le pass.

EXERCICES

I. Employez lindicatif et au temps convenable les verbes en italique.

a) 1. On rapporte que Cincinnatus [labourer] son champ quand les envoys du snat lui prsentrent les insignes de la dictature. 2. Il est vident que la paix [valoir] mieux que la guerre. 3. Les Aduatuques se convainquaient que les Romains ne [prendre] jamais leur forteresse. 4. Mon grand-pre me racontait que, dans son enfance, il [voir] des chasseurs rapporter au village un grand loup quils [tuer]. 5. Qui sait si vous [retrouver] demain la belle occasion daujourdhui ? 6. Il dclara quil [revenir] dans peu de jours.

b) 1. Il savait que la mfiance [tre] mre de la sret. (La Fontaine) 2. Lorsque je [crire] ces lignes, je les montrai la maman de Caillou. (P. Mille) 3. Quand je [tre, antriorit] docile, mademoiselle de Goecklin me faisait cadeau dune image. (A. Gide) 4. Ils parvinrent un endroit o la route [monter, simultanit] et [faire, id.] un angle droit. (A. Maurois) 5. Je sens bien que M. Krauser ne nous [quitter, postriorit] plus dsormais (G. Duhamel) 6. Cest linstruction qui me manque. Si je [lire, antriorit] plus de livres, je ferais mieux encore. (H. Troyat)

Exercice 2

II. Compltez la principale en mettant dans la subordonne divers temps de lindicatif.

1. Je crois que (7 phrases en variant le temps dans la subordonne)

2. Je croyais que (Simultanit : 2 phrases; postriorit : 2 phrases; antriorit : 2 phrases).

III. Compltez la lettre suivante avec les temps convenables:

Le lundi, 16 avril 1998

Ma chre Thrse,

Je commenais descendre lescalier avec la poubelle. Je me mfiais parce que je (savoir simultanit) ____________________________________ bien que les marches deviendraient glissantes quand il (neiger antriorit) ____________________________________. Or il avait neig, comme je l(constater simultanit) ____________________________________ en regardant par la fentre.

Cette premire neige, je lattendais et je la voyais comme elle (tre postriorit, vnement prsent dans sa dure) ____________________________________ : dangereuse. Je me disais que j(avoir postriorit, vnement prsent dans sa dure) ____________________________________ enfin de vrais motifs pour me plaindre au propritaire. Jimaginais souvent comment je lui (parler postriorit, vnement prsent dans sa dure) ____________________________________, et mon discours changeait au fil des jours.

Tu te demanderas sans doute si c(tre simultanit) ____________________________________ comme a que je passe mes journes et tu penseras que je n(avoir simultanit) ________________________________ rien dautre faire. Certains prtendent que je (tre simultanit) ____________________________________ mticuleuse jusqu lobsession et ils disent quen plus, je (tre simultanit) ____________________________________ rancunire. Cest trop. Je dis que c(tre simultanit) ____________________________________ trop de dfauts pour une seule femme et que trop, cest trop. Ceux qui (dire postriorit) ____________________________________ cela ne se sont pas regards.

Connais-tu lhistoire de la poutre et de la paille ? La voici : il y a des gens qui (avoir simultanit au conditionnel) ____________________________________ une poutre dans loeil et dautres qui (avoir simultanit au conditionnel) ____________________________________ une paille.

Ceux qui (avoir simultanit au conditionnel) ____________________________________ la poutre accuseraient les autres davoir la poutre. Cest normal, puisque la poutre leur (dformer simultanit) ____________________________________ trop la vision. Par contre, ceux qui (avoir simultanit) ____________________________________ la paille savent trs bien que ce sont les autres qui (avoir simultanit) ____________________________________ la poutre. Jespre que tu (comprendre antriorit) ____________________________________ : moi, jai la paille.

Dhabitude, je suis polie, mais l je crois que j(dire antriorit, vnement achev) ____________________________________ des gros mots quand je me suis aperue que j(oublier antriorit) ____________________________________ mes cls lintrieur de mon appartement. Ctait juste comme je (mettre simultanit, vnement prsent dans sa dure) ____________________________________ le pied sur la premire marche. Si j(avoir simultanit) ____________________________________ des obsessions, comme le prtendent ceux qui ont la poutre, je ne serais pas tombe dans lescalier. Si j(avoir simultanit) ____________________________________ des obsessions, je me serais rappel comme lescalier (risquer simultanit) ____________________________________ dtre glissant. Au lieu de quoi, je ne pensais plus qu mes cls et je me demandais o je (passer postriorit) ____________________________________ la nuit.

La nuit, je lai passe lhpital et toutes les nuits suivantes. a fait trois mois que jy (tre simultanit) ____________________________________ et jespre quon me (trouver postriorit) ____________________________________ au plus vite un endroit o passer ma convalescence.

Jai la preuve que mon propritaire est coupable, puisquil (ne pas venir antriorit) ____________________________________ me voir. En plus, il na pas de coeur. Sil (avoir simultanit) ____________________________________ du coeur, il mapporterait des fleurs ou du chocolat. Quand j(recouvrer antriorit) ____________________________________ mes forces, jcrirai une lettre aux assurances. Mon propritaire comprendra qui il (avoir simultanit) ________________________ affaire et comme il (devoir antriorit au conditionnel) ____________________________________ mettre un tapis dans lescalier.

Pourrais-tu mapporter, quand tu (venir simultanit) ____________________________________, du papier, un crayon, des enveloppes, des timbres et du chocolat ?

Merci et bientt,

Amlie P

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