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Janvier 2019, n° IDC US44602019 Livre blanc La datasphère EMEA : expansion rapide et migration vers la périphérie Sponsorisé par : Seagate David Reinsel Archana Venkatraman John F. Gantz John Rydning Janvier 2019 RESUME La datasphère planétaire, c’est-à-dire le volume de nouvelles données créées et répliquées chaque année, sera multipliée plus de cinq fois au cours des sept prochaines années. Le volume total de nouvelles données créées en 2025 devrait, selon les prévisions, augmenter pour atteindre 175 Zo, contre 33 Zo en 2018. Les principaux moteurs de cette croissance sont en grande partie les mêmes partout dans le monde, mais ils fonctionnent à des régimes différents. Les données de divertissement et les images de vidéo- surveillance sont depuis longtemps (et demeurent) des facteurs importants de l'évolution de la datasphère. Les signaux qui émanent de l'univers de l'internet des objets, des métadonnées (essentielles à l'analyse, à la contextualisation et à l'intelligence artificielle (IA)) et des données de productivité laissent entrevoir une croissance encore plus forte dans un monde de plus en plus numérisé. Il arrive pourtant que les similitudes entre les régions dissimulent de subtiles différences. Celles-ci reposent sur l'adoption de la technologie et la transformation numérique au sein de la population des consommateurs et des entreprises d'une région. La datasphère de l'ensemble formé par l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique (EMEA) croît à un rythme légèrement inférieur à celui de la datasphère mondiale (avec un taux de croissance annuel moyen pour la période 2018-2015 de 26,1 % contre 27,2 %, respectivement). La datasphère EMEA passera de 9,5 Zo en 2018 à 48,3 Zo en 2025, soit 28,8 % à 27,6 % de la datasphère mondiale. Près d'un tiers de la croissance de la datasphère mondiale sera sous l'impulsion de l'expansion de la vidéo- surveillance, de l'internet des objets, des métadonnées et du divertissement. Ainsi, la vidéo en ligne créée et consommée par les utilisateurs, comme YouTube, compte-t-elle au nombre des 5 segments de création de données dont la croissance est la plus dynamique. Le développement de la datasphère EMEA est également dicté par le nombre même des utilisateurs qui se connectent au Web pour la première fois et font les premiers pas de leur voyage numérique qui les entraînera sur les chemins de la consommation, de la création et du partage de données. Dans les seuls pays du Moyen-Orient et africains, en 2018, 31 % seulement de la population utilisait internet, contre 86 % en Europe de l'Ouest et 53 % dans le monde 1 . Cette dynamique soumet entreprises et 1 IDC, New Media Market Model, 4 ème trimestre 2018

La datasphère EMEA : expansion rapide et migration …...David Reinsel Archana Venkatraman John F. Gantz John Rydning Janvier 2019 RESUME La datasphère planétaire, c’est-à-dire

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Janvier 2019, n° IDC US44602019

Livre blanc

La datasphère EMEA : expansion rapide et migration vers la périphérie

Sponsorisé par : Seagate

David Reinsel Archana Venkatraman John F. Gantz John Rydning

Janvier 2019

RESUME

La datasphère planétaire, c’est-à-dire le volume de nouvelles données créées et répliquées chaque

année, sera multipliée plus de cinq fois au cours des sept prochaines années. Le volume total de

nouvelles données créées en 2025 devrait, selon les prévisions, augmenter pour atteindre 175 Zo,

contre 33 Zo en 2018.

Les principaux moteurs de cette croissance sont en grande partie les mêmes partout dans le monde,

mais ils fonctionnent à des régimes différents. Les données de divertissement et les images de vidéo-

surveillance sont depuis longtemps (et demeurent) des facteurs importants de l'évolution de la

datasphère. Les signaux qui émanent de l'univers de l'internet des objets, des métadonnées

(essentielles à l'analyse, à la contextualisation et à l'intelligence artificielle (IA)) et des données de

productivité laissent entrevoir une croissance encore plus forte dans un monde de plus en plus

numérisé.

Il arrive pourtant que les similitudes entre les régions dissimulent de subtiles différences. Celles-ci

reposent sur l'adoption de la technologie et la transformation numérique au sein de la population des

consommateurs et des entreprises d'une région.

La datasphère de l'ensemble formé par l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique (EMEA) croît à un rythme

légèrement inférieur à celui de la datasphère mondiale (avec un taux de croissance annuel moyen

pour la période 2018-2015 de 26,1 % contre 27,2 %, respectivement). La datasphère EMEA passera

de 9,5 Zo en 2018 à 48,3 Zo en 2025, soit 28,8 % à 27,6 % de la datasphère mondiale. Près d'un tiers

de la croissance de la datasphère mondiale sera sous l'impulsion de l'expansion de la vidéo-

surveillance, de l'internet des objets, des métadonnées et du divertissement. Ainsi, la vidéo en ligne

créée et consommée par les utilisateurs, comme YouTube, compte-t-elle au nombre des 5 segments

de création de données dont la croissance est la plus dynamique.

Le développement de la datasphère EMEA est également dicté par le nombre même des utilisateurs

qui se connectent au Web pour la première fois et font les premiers pas de leur voyage numérique qui

les entraînera sur les chemins de la consommation, de la création et du partage de données. Dans les

seuls pays du Moyen-Orient et africains, en 2018, 31 % seulement de la population utilisait internet,

contre 86 % en Europe de l'Ouest et 53 % dans le monde1. Cette dynamique soumet entreprises et

1 IDC, New Media Market Model, 4

ème trimestre 2018

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États à un impératif de modernisation des infrastructures permettant d'accueillir une base croissante

d'utilisateurs.

Dans les pays de la région EMEA les plus avancés technologiquement, la périphérie est un

intermédiaire important entre le cœur et les terminaux, et contribue à faciliter la création et la

consommation de vidéos en ligne, ainsi que la prise de décisions instantanées. De sorte que le

pourcentage de données de la datasphère EMEA émanant de la périphérie ou qui y est répliqué

devrait quasiment doubler (et passer ainsi de 11 % à 21 % de la datasphère totale de la région),

l'internet des objets rapprochant sans cesse le traitement et l'analyse du point d'origine des données

elles-mêmes.

Les données sont au centre de cet univers numérique et nous devenons toujours plus des économies

de l'information. La valeur réside dans le passage aux données pour créer un nouveau monde de

produits plus intelligents, améliorer encore l'expérience du client, et permettre l'éclosion de services

numériques qui apprennent d’eux-mêmes et s'améliorent constamment. En fait, 43 % des entreprises

de la région EMEA engagées dans des initiatives de transformation numérique ont fait de la

capitalisation de données leur priorité sur la voie de nouveaux progrès. Les données sont aussi au

cœur même des expériences d'utilisation modernes et des services reposant sur des technologies de

prochaine génération, telles que l'informatique cognitive, l'Internet des objets, l'intelligence artificielle

et l'apprentissage automatique (Machine Learning, ML).

Combinée avec les tensions liées à la génération de valeur à partir de données aux fins de

transformation numérique, cette expansion sans précédent des données entraînera, au cours de la

décennie qui vient, pour l’informatique et les entreprises, partout dans le monde, des impératifs de

développement d'infrastructures de stockage de données adéquats, mais aussi de stratégies de

gestion et de capitalisation adaptée, et sera source d'une intensification inédite du dialogue avec les

consommateurs au moyen de services et de produits alimentés en données. Qu'il s'agisse du

renforcement de la surveillance au Royaume-Uni et en France, de la production industrielle en

Allemagne ou de la croissance des industries extractives en Russie, les données jouent un rôle

beaucoup plus important.

METHODOLOGIE

IDC étudie la taille et la nature de la datasphère mondiale (c'est-à-dire, de l'ensemble des données

créées et répliquées au cours d'une période d'un an) depuis plus d'une décennie. Les chiffres de

création de données proviennent de prévisions réalisées par IDC à partir de la base d'appareils

installés, ainsi que de leurs capacités en termes de création ou de capture de données dans plus de

70 catégories. L'analyse prend en compte les cycles de fonctionnement et les techniques de

compression. IDC mesure également les volumes de données stockées. Cette méthodologie est

ancrée dans l'analyse continue du marché du stockage effectuée par IDC pour plus de 80 pays.

CE QUE VOUS TROUVEREZ DANS CE LIVRE BLANC

Ce livre blanc est un document consacré aux évolutions régionales qui accompagne The Digitization

of the World — from Edge to Core (La numérisation du monde – de la périphérie au cœur (n° IDC

US44413318, octobre 2018). Il résume les tendances et les dynamiques qui contribuent à faire évoluer

la datasphère et le stockage de données en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.

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CREER DES DONNEES DANS LA DATASPHERE

La Figure 1 décrit une décennie de croissance de la datasphère EMEA. Elle fait apparaître le

changement relatif de la part de la datasphère générée par les consommateurs par rapport à celle due

aux entreprises. La part de la datasphère EMEA provenant des entreprises devrait passer de 42 % en

2015 à 58 % en 2025, soit plus de la moitié de la datasphère régionale, sous l'effet d'une croissance

accélérée à partir de 2022.

FIGURE 1

La datasphère EMEA : segmentation par origine, 2015–2025

Source : Data Age 2025, parrainé par Seagate, novembre 2018

L'augmentation de la part des entreprises dans la datasphère est le fruit de plusieurs dynamiques,

parmi lesquelles l'achèvement de la migration de la télévision et du cinéma de l'analogique au

numérique ; l'expansion des Big Data et de l'analyse ; le transfert dans le Cloud du stockage de

données des consommateurs conservées sur des dispositifs locaux ; la prolifération d'applications,

d'appareils en périphérie et de capteurs liés à l’Internet des objets qui jouent le rôle de système

d'interface avec les consommateurs et recueillent des données, ainsi que la conservation de données

à des fins de test et de développement, d'analyse ou de conformité.

La Figure 2 décrit la datasphère EMEA en fonction de l'origine des données ou de l'endroit où elles

sont répliquées. Fondamentalement, alors que la plupart des données proviennent de terminaux, une

part sans cesse croissante de celles-ci est répliquée, transférée ou sauvegardée en périphérie pour

analyse et conservation locales. Une partie des données répliquées en périphérie est ensuite

répliquée au cœur du système, de manière à ce que les entreprises puissent procéder à des analyses

à l'échelle de l'entreprise dans son ensemble, au niveau d’un centre de données central.

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Consommateur Entreprise

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FIGURE 2

La datasphère EMEA : localisation, 2015–2025

Source : Data Age 2025, parrainé par Seagate, novembre 2018

Le type des données dans la datasphère EMEA est appelé à connaître des mutations tangibles, ainsi

que le montre La Figure 3. Si le facteur de croissance des données de divertissement sera de 7,1 pour

la période 2015-2025, le secteur sera surclassé par ceux de la productivité (Big Data et métadonnées)

et de l'Internet des objets, de sorte que la part du divertissement dans la datasphère EMEA diminuera

de 54 % en 2015 à 36 % en 2025. Les données de divertissement demeureront le type de données le

plus important, mais l’Internet des objets et la productivité connaîtront une expansion exponentielle

d'ici 2025, mais également par la suite. La croissance du secteur de l'image, qui englobe la

surveillance, l'imagerie médicale et les contenus liés au divertissement, se ralentit alors que la

transition vers le numérique des secteurs des médias et du divertissement approche de sa conclusion.

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Cœur Périphérie Terminal

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FIGURE 3

La datasphère EMEA : part des divers types de données, 2015 et 2025

Source : Data Age 2025, parrainé par Seagate, novembre 2018

D'autres types de données constituent un défi (et ouvrent la porte à un certain nombre d'opportunités).

Les données mobiles poursuivent, par exemple, leur croissance à un rythme identique à celui de la

datasphère planétaire (28 % actuellement). Les données hypercritiques susceptibles d'affecter les vies

humaines ou les biens (telles que les données de télémétrie des véhicules autonomes, l'imagerie

médicale en temps réel et la reconnaissance faciale utilisée dans la lutte contre le terrorisme)

progressent de 32 % par an. Quant aux données associées à l'intelligence artificielle, elles

augmentent à un taux de croissance annuel composé rapide de 68 % au cours de la décennie 2015-

2025. L'emploi de données dans des domaines où elles jouent un rôle vital, tels que la voiture

autonome, la défense ou la santé, ne sera viable que s'il existe des systèmes fonctionnels permettant

de contrôler la sécurité, la disponibilité et l'exactitude des données, ainsi que leur inscription dans un

contexte adéquat.

Le parti tiré par Audi UK de l’Internet des objets, d'interfaces de programme d'application (API) et

d'analyses pour créer des campagnes marketing dynamiques fortement contextualisées illustre la

croissance des données de productivité. Le système du groupe analyse les API de transport et les

combine avec des informations météo en temps réel pour présenter des publicités contextuelles aux

conducteurs sur la route. Ainsi, lorsque les conditions de circulation sont difficiles (du fait de la pluie,

de la grêle, ou de chutes de neige ou de neige fondue), les publicités numériques insistent sur la

transmission à quatre roues motrices des Audis. Lorsque les routes sont encombrées, elles sont

axées sur les fonctions de sécurité prédictives des véhicules de la marque. La première campagne

d'Audi basée sur des données a débuté en 2017. Depuis, le groupe continue à associer données et

technologies de plateforme tierce pour créer une « communication mue par les idées » qui donne des

résultats.

La manière dont la banque néerlandaise ING a fait de la gestion de données l'initiative centrale de son

projet de transformation globale destiné à en faire la banque du futur constitue également un bon

exemple. Elle met l'accent sur la qualité des données et se concentre sur leur exactitude, les

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Images autres que divertissements Divertissements Productivité Internet des objets Voix

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modalités de leur contextualisation et leur granularité, mais aussi leur sécurité, dans le but de devenir

une « société axée sur les données permettant à ses clients de gérer leurs finances partout, comme ils

le veulent et à tout moment, à partir d'un tableau de bord visuel unique personnalisé ».

Siemens a également développé un processus solide en deux étapes : la collecte de données et leur

utilisation grâce à un puissant traitement analytique. Le PDG du groupe, Joe Kaeser, estime que les

consommateurs sont « prêts à payer pour obtenir des informations qui leur simplifient la vie,

l'améliorent, ou la rendent moins onéreuse ou plus intéressante ». M. Kaeser pense également que

les données « révolutionnent complètement les relations parce que le traitement analytique place

entre les mains de l'entreprise beaucoup d'informations qu'elle peut utiliser pour optimiser et raccourcir

la chaîne de valeur. Il est possible de fabriquer des produits plus vite, mais aussi de manière plus

rentable et flexible. Vous pouvez produire des lots d'une unité ».

Stocker les données de la datasphère

Une grande partie des données de la datasphère ne sera pas stockée de manière permanente. En fait,

la capacité de stockage installée en EMEA n'excédait pas, en 2018, 15 % de la datasphère de la

région. D’ici à 2025, elle sera légèrement supérieure à 8 %. Cette situation est due au fait que la

plupart des données de la datasphère s'évaporeront après utilisation (par exemple, les signaux de

télévision numérique non stockés sur DVR, les téléchargements de jeux multi-joueurs, les signaux

provenant des capteurs de l’Internet des objets qui ne déclenchent pas d'alarmes et les images de

surveillance effacées par un nouvel enregistrement).

La valeur des données augmente et il est impératif que les entreprises prennent conscience de la

valeur de celles qu'elles conservent. Les données sont le sang même de l'existence moderne, tant

pour les entreprises que pour les personnes. Elles peuvent apporter un soutien aux activités

impliquant un contact avec la clientèle, aux opérations, à la recherche et au développement, à la

préservation de la propriété intellectuelle et à la gestion des documents financiers, ainsi que dans le

domaine des ressources humaines. Les données sont de plus en plus exploitées pour

l'automatisation, l'intelligence artificielle et l’Internet des objets. Elles peuvent également être vendues,

créer de nouvelles opportunités en matière de données en tant que service, et générer des flux de

revenus. Une bonne gestion des données par les entreprises est donc une nécessité.

Il conviendrait que les entreprises, de même que les pouvoirs publics et les pays, soient conscients,

en conservant à l'esprit la valeur des données, du volume et de la capacité de stockage dont ils

disposent. En 2018, par exemple, la capacité de stockage des pays de la zone EMEA représentait

24,4 % des ressources de stockage installées au niveau mondial qui étaient de 5 Zo2. Leur part devrait

diminuer pour atteindre 23,5 % en 2025, année où la capacité de stockage mondiale atteindra 16,5 Zo.

La Figure 4 décrit la croissance, au cours de la période 2015-2025, de la capacité de stockage

installée qui sera disponible en EMEA par type de stockage. De manière quelque peu surprenante,

peut-être, les bandes magnétiques et les supports optiques conserveront un rôle important, alors

même que le visionnage de film et l'écoute de musique passent du DVD et du CD à la diffusion en

streaming. Le stockage d’archives, et la sauvegarde sur bande magnétique et systèmes optiques

demeureront nécessaires durant encore bien des années. Certaines entreprises considèrent sans

doute que, bien que les bandes magnétiques exigent une maintenance plus importante, elles

2 La capacité des ressources de stockage installées est la somme des octets utilisés ou non sur les disques durs,

mémoires flash, bandes magnétiques et supports optiques.

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constituent une option de conservation de données plus sûre en termes de protection contre les

ransomware.

FIGURE 4

La datasphère EMEA : capacité de stockage installée par type de support, 2015–

2025

Source : Data Age 2025, parrainé par Seagate, novembre 2018

L'environnement de stockage connaîtra toutefois une mutation considérable avec la migration du

stockage, jusqu'alors effectué sur des dispositifs d'entreprise et d'utilisateur final, vers le Cloud. Les

octets installés dans le Cloud public augmenteront pour passer de 4 % en 2015 à 42 % en 2025 (voir

Figure 5). En fait, IDC estime qu'une nouvelle phase d'adoption du Cloud a d'ores et déjà commencé,

et que les entreprises délaissent progressivement un modèle d'adoption « global » ou basé sur le seul

Cloud public au profit d'une approche plus nuancée, reposant sur la solution la mieux adaptée, faisant

des infrastructures multicloud et de Cloud hybride une réalité. En fait, 90 % des entreprises

européennes reconnaissent disposer de stratégies multicloud en 2019, mais seule une poignée

d'entre elles ont confiance en la conception ou en l'orchestration de leur environnement multicloud, ce

qui signifie qu'elles ont une visibilité complète sur les données dans la perspective d'une gouvernance

efficace en liaison avec les analyses ou les informations.

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Disques durs Disques à circuits intégrés (SSD) Mémoire rémanente (NVM) Bandes/supports optiques

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FIGURE 5

La datasphère EMEA : capacité de stockage installée sur le Cloud public, 2015–

2025

Remarque : La catégorie « non Cloud » inclut l'ensemble des capacités sur disques durs, dispositifs de mémoire flash, bandes

magnétiques et dispositifs optiques ne résidant pas sur une infrastructure de Cloud public.

Source : Data Age 2025, sponsorisé par Seagate, novembre 2018

RECOMMANDATIONS D'IDC

La multiplication par 11 de la datasphère EMEA entre 2015 et 2025 sera, en soi, source de défis pour

les entreprises, que ce soit en termes de gestion, de sécurité, de stockage et d'utilisation. Dans

l'ensemble de la zone EMEA, les entreprises sont prises dans les affres de la transformation

numérique, au moyen de nouvelles technologies, d'applications et d'accélérateurs d'innovation tels

que l’Internet des objets, la robotique, l'intelligence artificielle/l'apprentissage automatique, la

blockchain et l'impression 3D, en vue de transformer leurs opérations. Ces accélérateurs d'innovation

tirent parti des données pour bénéficier d’informations précieuses permettant d’améliorer les produits

et les services, mais aussi pour injecter une dose d'efficacité accrue dans les processus et opérations.

Les économies développées de la région EMEA doivent régir les règles de conformité, les

technologies informatiques, les entreprises et les processus hérités, ainsi que la concurrence

mondiale. Elles ne doivent pas pour autant ignorer la confidentialité des données et la montée du

souverainisme. Il leur incombe d'œuvrer pour bâtir la confiance numérique et la réputation de la

marque, tout en tirant parti d'avancées réalisées dans le domaine de l'analyse pour approfondir les

échanges avec les consommateurs. Les pays émergents ont la possibilité d'intégrer dès le départ les

technologies de protection de la confidentialité et de conformité.

Mais les défis (comme les opportunités) ne proviendront pas de la seule croissance des données.

Penchons-nous un instant sur trois aspects communs à toutes les régions :

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Cloud public Non-cloud

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La sécurité : Sur une base mondiale, IDC estime qu'en 2018, 56 % des données de la

datasphère devaient faire l'objet d'une protection en termes de sécurité, qu'il s'agisse de la

protection simple d'informations de compte ou de la protection par « verrouillage » complet

des dépôts bancaires, des infrastructures critiques et des identités d'utilisateur. En 2025, cette

part de 56 % atteindra 66 %. Et pourtant, le pourcentage de données requérant une protection

et qui en bénéficient réellement changera à peine, passant de 45 % à 50 %. À ce rythme, les

données non protégées en EMEA pour lesquelles une protection est nécessaire augmenteront

plus vite, entre maintenant et 2025, que la datasphère, et représentera, à cette date, un bon

tiers de la datasphère, soit 16,1 Zo.

Les données en temps réel : Là encore sur une base mondiale, la part de la datasphère gérée

en temps réel passera de 12 % en 2015 à 29 % en 2025, sous l'effet de l'expansion de

l’Internet des objets. Appliquez ces pourcentages à la zone EMEA et vous obtenez une

multiplication des données en temps réel de plus de 25 fois d'ici 2025, ce qui représentera

28 % des données gérées en temps réel du monde entier. Ce phénomène poussera

l'automatisation vers des dispositifs informatiques périphériques qui, à ce jour, n'existent pas,

mais introduira également dans les services informatiques un trafic plus guidé par l'interruption

au fur et à mesure qu'ils commenceront à hériter du fardeau des tâches informatiques, qui

relevaient jusqu'alors des organisations opérationnelles.

Fragmentation des données : La prolifération des infrastructures multicloud et la poursuite du

développement par les entreprises de services et d'applications informatiques à partir de la

périphérie vers le cœur, puis le Cloud, entraînent une fragmentation élevée des données entre

des plateformes et applications multiples, rendant leur identification, leur classification, leur

gestion, leur sécurisation et leur utilisation plus compliquées. Les entreprises doivent évaluer

leur pipeline de données dans sa totalité et élaborer une stratégie fondée sur la priorité

reconnue aux données pour atténuer les risques. Les problèmes liés au règlement général sur

la protection des données, à la confidentialité et au droit à l'oubli, et les normes juridiques

connexes, compliquent la gestion des données. La protection de la vie privée passe souvent

par des silos de données sécurisés, ce qui tend fréquemment à ralentir les innovations en

matière de gestion des données, et retarder à la fois la monétisation et les progrès en matière

d'analyse.

En fait, l'étude réalisée par IDC en 2018 sur les solutions multicloud et de stockage chez les

entreprises en Europe a montré que les quatre priorités majeures des entreprises étaient la gestion de

la prolifération des données, l'élaboration de stratégies de gouvernance informationnelle, l'attention

portée à l'analyse et l'exploitation du Cloud pour le stockage, la sauvegarde et les reprises après

sinistre.

Et les entreprises ne seront pas les seules à rencontrer des défis dans la datasphère. D’ici à 2025, le

pourcentage de la population mondiale amenée à interagir avec des données avoisinera 75 %, et il

sera certainement supérieur dans la zone EMEA. Le nombre de gigaoctets par jour par habitant croîtra

de 21 % par an entre maintenant et 2025. Ainsi, en 2025, à l'échelle mondiale, le consommateur

connecté moyen peut s'attendre à interagir avec des données numériques toutes les 18 secondes, ce

qui se traduit par près de 5 000 interactions quotidiennes.

CONCLUSION

La prolifération des données et la valeur croissante qui s'y attache bouleversent le paysage pour les

consommateurs et les entreprises de la zone EMEA, et les données donnent un tour différent à la

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manière dont les consommateurs, les gouvernements, les prestataires de services d'urgence et les

entreprises opèrent.

Côté public, les autorités de Dubaï lancent, dans le cadre de leurs efforts de création d'une ville

intelligente, une initiative de données ouvertes visant à susciter le partage et la collaboration autour

des données, ainsi qu’à faire éclore une nouvelle économie des données pour la ville.

Les entreprises utilisent les données pour ouvrir de nouveaux marchés, mieux servir et fidéliser leur

clientèle existante, innover, renforcer l'efficacité, simplifier les opérations et même générer de

nouveaux flux de revenus par leur vente. Si les données ne figurent pas dans le bilan, elles n'en sont

pas moins l'un des actifs immatériels les plus précieux des entreprises, leur ouvrant la possibilité de

conquérir un avantage concurrentiel dans la mutation numérique. Il suffit pour s'en convaincre de se

souvenir de la faillite retentissante de Caesars Entertainment (l'un des premiers groupes mondiaux de

casinos) : les données recueillies et analysées par l'entreprise sont devenues, pour ses créanciers,

l'un de ses actifs les plus précieux (1 milliard USD).

L'un des inventeurs du Web, sir Tim Berners-Lee, affirme que les données sont précieuses et qu'elles

survivront aux systèmes eux-mêmes.

Les entreprises qui veulent conserver leur pertinence jusqu’en 2025 et au-delà, devront comprendre le

rôle que jouent les données dans leur organisation et les conditions d'évolution de la datasphère au

cours de cette période. Elles devront assumer leur rôle de protecteur de données, tirer parti du Cloud

et adopter une approche résolument mondiale de leurs données. Les entreprises doivent faire de la

gestion des données et de l'innovation des priorités. Tel est le prix de la compétitivité à l'âge du

numérique, alors que dans tous les secteurs d’activité, des perturbateurs font de l'innovation centrée

sur les données leur priorité première.

Prenons le cas d'Ocado. L'épicier en ligne basé au Royaume-Uni investit à la fois dans la robotique,

l’Internet des objets, l'intelligence artificielle et la science des données pour créer des entrepôts

automatisés. Ocado parie désormais sur les professionnels des données (scientifiques experts en

données ou en intelligence artificielle, ingénieurs en données, etc.) pour créer une « vision des

conditions d'utilisation effective par Ocado de gigantesques volumes de données produites chaque

minute par [sa] plateforme : analyses Web et mobiles, tendances de la demande, algorithmes

d'optimisation, télémétrie d’entrepôt et de véhicule, etc. ». IDC a la conviction que les organisations qui

se situent à l'avant-garde et qui ont placé les données au cœur de leur transformation numérique

définiront l’évolution future du marché dans leur secteur et les secteurs voisins.

Les consommateurs tissent avec les données des liens sans cesse plus nombreux et plus denses, et

accèdent aux biens et services plus aisément, au moment et à l'endroit de leur choix. Ils profitent aussi

des avancées réalisées en matière de technologies médicales, de nouvelles formes de divertissement,

et d’organisation de la vie dans des maisons et des villes plus intelligentes. Ils commencent également

à attendre des produits et des services plus intelligents, qui apprennent graduellement à offrir une

expérience précise et personnalisée sans heurter les sentiments individuels en matière confidentialité

des données.

La datasphère est vaste, dynamique et complexe, et ses interactions avec le monde physique, qu'elle

contrôle parfois, de plus en plus fréquentes. Nous sommes bien loin du siècle dernier où les données

étaient conservées dans des dossiers et fichiers, étaient analysées (lorsqu'elles l'étaient) sur de

longues périodes, et contribuaient au bon fonctionnement (sans les faire elles-mêmes fonctionner) des

usines, véhicules, appareils électroménagers ou systèmes de péage. À l'ère du numérique, les avions

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©2019 IDC #US44602019 11

télécommandés se sont transmutés en drones de secours autonomes qui recueillent des images

vidéo, 100 000 livres peuvent être téléchargés sur un seul appareil dont le format est plus petit qu'un

ouvrage papier, et les aspirateurs peuvent nettoyer les sols, éviter les obstacles et retourner à leur

station de chargement sans intervention humaine.

En bout de ligne, dans ce nouvel âge des données, les entreprises ne sont pas, au premier chef, des

entreprises technologiques ou logicielles, mais avant tout des entreprises axées sur l’information, et il

leur faudra apprendre à jongler avec cette réalité pour optimiser leurs opportunités et atténuer les

risques, grâce aux technologies. Elles doivent apprendre à prospérer dans un terreau de données

pour obtenir un avantage concurrentiel dans une économie fondée sur les données.

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IDC

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télécommunications et les marchés des technologies pour le grand public. IDC aide les professionnels

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Plus de 1 100 analystes d’IDC apportent une expertise mondiale, régionale et locale sur les

opportunités technologiques et sectorielles, ainsi que sur les tendances qui se dégagent dans plus de

110 pays à travers le monde. Depuis 50 ans, IDC fournit des informations stratégiques approfondies

afin d’aider ses clients à atteindre leurs objectifs commerciaux clés. IDC est une filiale d’IDG, la plus

grande société au monde de médias, de recherche et d’événements liés aux technologies.

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