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ULiège - Faculté des Sciences - Département des Sciences et Gestion de l’Environnement
UCLouvain - Faculté des bioingénieurs
LA FORÊT ALGERIENNE FACE AU CHANGEMENT GLOBAL
QUELLE PLACE POUR L’AGROFORESTERIE ?
AMIR BOUHABILA
MEMOIRE PRESENTE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE
MASTER DE SPECIALISATION EN SCIENCES ET GESTION DE L’ENVIRONNEMENT
DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT
ANNEE ACADEMIQUE 2018-2019
REDIGE SOUS LA DIRECTION DE SERGE SCHMITZ
COMITE DE LECTURE :
Dorothée DENAYER
Mohamed KARIMI
« Copyright :
Toute reproduction du présent document, par quelque procédé que ce soit, ne peut être
réalisée qu'avec l'autorisation de l'auteur et de l'autorité académique* de l’Université de Liège et de
l’Université catholique de Louvain. * L'autorité académique est représentée par le(s) promoteur(s)
membre(s) du personnel enseignant de l’ULiège et/ou de l’UCLouvain ».
"Le présent document n'engage que son auteur"
Auteur du présent document : AMIR BOUHABILA
Remerciements
L’écriture de ces remerciements vient clôturer la plus passionnante année d’étude de ma vie.
Si un travail de fin d’étude peut sembler être un projet personnel, en vérité, ce sont les échanges, les
rencontres, les critiques reçues tout au long de son élaboration et la mise en commun de toute cette
énergie qui ont permis l’aboutissement de ce travail.
Je tiens tout d’abord à remercier les membres du jury d’avoir accepté d’évaluer ce travail.
Merci à Monsieur Serge SHMITZ pour sa disponibilité et son encadrement de qualité.
Merci à Monsieur Antoine DENIS pour sa patience, ses conseils et son soutien.
Merci à Madame Dorothée DENAYER d’avoir été le précurseur pour dépasser mon attitude de prescripteur, problématique des ingénieurs et des scientifiques.
Merci à toute l’équipe pédagogique de l’université de Liège et de l’université catholique de Louvain
Merci à Monsieur Kamel Eddine BAZRI et à Mahmoud REBAAI pour la précieuse liste de contacts.
Merci à Monsieur Ouahid ZANNDOUCHE de m’avoir ouvert les portes de l’institut national de la
recherche forestière (INRF).
Merci au personnel de l’administration forestière, de la DGF d’Alger, la conservation des forêts de Constantine, Khenchela, Skikda et Jijel
Merci à toute personne ayant pris le temps de répondre au questionnaire d’enquête.
Merci à Clara HIRSCHMANN et à David Emmanuel Laurent DELVAULX pour leurs conseils de
rédaction.
Dédicace
Aux générations futures
Résumé L’agroforesterie semble être une option clé en Algérie afin de remédier aux besoins grandissants en
terres cultivées et en produits alimentaires, aux conflits entre la population et l’autorité forestière, ainsi qu’à la tendance à la littoralisation et à l’exode rurale. Le facteur humain sera déterminant afin de pouvoir envisager
l’adoption à grande échelle de cette technique or le passé de l’Algérie est jalonné d’événements dont les conséquences entravent une évolution durable et conjointe de l’agriculture et de la sylviculture. En effet,
l’époque coloniale a contraint certaines populations installées dans des zones forestières à délaisser leurs terres et d’autres ont dû les quitter lors de la décennie noire par manque de sécurité ; la plupart des traditions
ancestrales de ces tribus n’a donc pas pu se perpétuer jusqu’à nos jours. De plus, le fellah (paysan) se voit
écarté des programmes actuels de développement du secteur, créant des conflits entre l’autorité forestière et les riverains ; cette tension serait d’ailleurs l’une des premières causes des incendies de forêts en Algérie.
Cette étude basée sur une enquête auprès des agents de l’administration forestière, démontre que le
premier obstacle à une gestion forestière durable, participative, et intégrée que présente l’agroforesterie serait la tendance conservatrice de la politique forestière algérienne qui prend source dans la représentation
de la forêt et de l’activité que l’Homme pourrait y avoir. Le second obstacle que relèvent les entretiens avec les experts, serait le système foncier algérien selon lequel les forêts appartiennent au domaine public régi par
la règle « des trois i » Insaisissable, Inaliénable et Imprescriptible. Même si la majorité des enquêtés est
favorable à l’adoption de l’agroforesterie ils restent prudents quant aux modèles qui devraient être appliqués.
Dès lors, quatre défis sont à relever avant d’envisager une agroforesterie à grande échelle : 1- une
communication précise des origines de la dégradation forestière ; 2- un travail de sensibilisation et de
vulgarisation accompagné d’une réelle volonté de déterminer les incitants qui encourageraient la population locale à s’investir dans l’agroforesterie ; 3- la recherche de solutions techniques via l’expérimentation afin d’aboutir à des modèles compatibles avec les différentes régions et enfin 4- une révision juridique des textes
légaux afin d’assouplir les modalités d’accès aux terres du domaine forestier aux algériens.
Abstract In Algeria, agroforestry seems to be a key concept to respond to a bunch of issues: The growing
demand for cultivated land and for food, conflicts between the population and the forestry authority, and the
tendency towards litoralisation and rural exodus. In order to adopt this technique on a wider scale, the human
refactor is essential, especially since Algeria’s past inhibited a sustainable and joint evolution of agriculture and
sylviculture. During the age of colonization, parts of the population living in the forests were forced to abandon
their land and during the black decade, a lack of security motivated people to leave their land behind. Thus,
most of the traditional practices of these tribes were not preserved. Furthermore, the “fellah” (peasant) does
barely appear in programs for the development of the forestry sector, which results in conflicts between the
forestry authority and the residents. These tensions represent one of the main causes for the fires in Algerian
forests.
The present study is based on interviews with agents of the forestry authority in Algeria and examines
the obstacles to the implementation of agroforestry, which is a sustainable and participative way of integrated
forest management. The study indicates that the main obstacle is the tendency of forestry policies to promote
pure conservation, which is directly related to the representation of the forest and the possible activities men
can undertake. A second obstacle represents the property right in Algeria: All forests are public domain and
are unseizable, inalienable, and imprescriptible. Although, most interview partners favour the implementation
of agroforestry, they are still unsure about the right application. Consequently, four hurdles have to be
overcome, before agroforestry can be envisaged on a wider scale: 1 – The reasons of forest degradation have
to be communicated in a precise manner, 2 – agroforestry has to be advertised amongst the population and
incentives for its implementation have to be defined, 3 – technical solutions have to be researched via
experimentation so that models can be adapted to every region, and 4 – laws have to be revised, so that the
access to forestry land is facilitated for Algerians.
Table des matières
Introduction ................................................................................................................ 1
Partie I : ..................................................................................................................... 4
A- État actuel et traits généraux de la forêt algérienne ............................................ 4
1- Répartition des forêts .......................................................................................... 4
2- Principales formations forestières présentes .................................................. 5
B- Vulnérabilité de la forêt algérienne face au changement global ....................... 6
1. Les Feux de forêts .............................................................................................. 8
2. Le besoin en terres cultivées ........................................................................... 10
3. L’urbanisation ..................................................................................................... 11
C- Agroforesterie .......................................................................................................... 13
1. Définition ............................................................................................................. 13
2. Agroforesterie et résilience .............................................................................. 13
3. Exemples de systèmes agroforestiers ........................................................... 15
D- Conservation : des origines aux motivations douteuses qui impacteraient les représentations .................................................................................................. 18
1. Importance des représentations ..................................................................... 18
2. Origines de la conservation forestière algérienne ........................................ 19
Partie II .....................................................................................................................22
A. Méthodologie ........................................................................................................... 22
1. Public ciblé ......................................................................................................... 22
2. Structure du sondage ....................................................................................... 23
3. Analyse des résultats ........................................................................................ 26
B. Résultats et discussions ........................................................................................ 27
1. Histogramme général ....................................................................................... 27
2. Classification via la méthode de Ward ........................................................... 28
C. Discussion générale ............................................................................................... 34
Analyse SWOT ............................................................................................................... 39
Conclusion ................................................................................................................41
Recommandations ....................................................................................................40
Bibliographie
Liste des figures
Figure1 : Le besoin en surfaces cultivées à l’horizon 2050
Figure2 : La résilience écologique schématisée
Figure3 : Graphique de Likert représentants les résultats du questionnaire en entier
Figure4 : Dendrogramme des regroupements selon les perceptions de la forêt et de la
place de l’Homme (Méthode de Ward).
Figure5 : Réponses des différents groupes à la première partie du questionnaire.
Figure6 : Dendrogramme des regroupements selon les perceptions de l’agroforesterie
(Méthode de Ward)
Figure7 : Réponses des différents groupes à la deuxième partie du questionnaire.
Liste des tables
Tab 1 : Les principales essences de la forêt algérienne
Tab 2 : L’évolution des causes de feux de forêts
Tab 3 : Les affirmations soumises dans le questionnaire d’enquête
Liste des cartes
Carte 1 : La répartition des forêts algériennes
Carte 2 : L’évolution des précipitations moyennes entre septembre et mai (GIZ 2018)
1
Introduction
« Confrontée à la rareté de l’eau et de la terre, la Méditerranée est le miroir grossissant
des défis alimentaires mondiaux » (Abis 2012). Une rareté des terres non seulement agricoles
mais aussi urbaines car la population algérienne concentrée dans le nord du pays et
particulièrement sur le littoral, connaît une croissance démographique avoisinant les 2% selon
les données de la banque mondiale pour l’année 2018. L’augmentation considérable attendue
en termes de demande en logement et en alimentation, combinée à l’aridité croissante annoncée
dans le 5eme rapport du GIEC entre hausse des températures et raréfaction des pluies, causera
sans doute une amplification de la pression que connaissent déjà les écosystèmes. Cette pression
sera d’autant plus intense pour la forêt algérienne, souffrant du phénomène des feux de forêt
responsables de la dévastation de dizaine de milliers voire de centaines de milliers d’hectares
chaque année.
La baisse de précipitation aura une influence directe sur les rendements des cultures
stratégiques (céréales et fourrages) qui sont essentiellement pluviales, et sur le pastoralisme de
la steppe qui connaît une désertification sans précèdent (GIZ Algérie & BNEDER 2018) . Ce
phénomène limitera ces activités dans les zones qui maintiendront une certaine humidité et qui
coïncideront selon les projections climatiques avec les plus importantes zones forestières de
l’Algérie notamment au nord-est du pays (Annexe 1). Avec la complexité de la gestion des
ressources en eau dictée par le déficit hydrique qui caractérise l’Afrique du nord, il devient
urgent d’adopter des aménagements basés sur une utilisation durable et écologiquement
optimisée des espaces et des sols. Ce changement de paradigme est d’ailleurs valable pour
l’entièreté de la planète, comme le signale le GIEC dans le rapport intitulé « Changement
climatique et terres émergées » datant du mois d’aout 2019, et qui les qualifie d’options
contribuantes à l’adaptation au changement climatique et à son atténuation à la fois. Parmi les
options citées figure l’Agroforesterie (IPCC SRCCL 2019), une appellation plutôt généraliste
d’une pratique qui en Europe entend souvent la réintégration de l’arbre dans les champs et les
systèmes de culture existants, alors qu’elle correspond, dans les pays en développement, à une
pratique de gestion forestière et de reconquête des territoires arides et désertifiés.
Les études abordant concrètement le concept de l’agroforesterie en Algérie, sont menées
en grande partie par des agronomes, et s’inscrivent dans une approche purement agricole, à
savoir intégrer des plantations ligneuses dans les exploitations existantes, cela dit, l’institut
2
national de la recherche forestière fournit une multitude d’études et de projets en cours de
réalisation, essentiellement basés sur la caractérisation et la valorisation d’espèces forestières à
forte valeur ajoutée, et au grand intérêt écologique telles que le caroubier et le robinier faux
acacia, les espèces fruitière rustiques ( noyer, châtaigner, câprier, noisetier, jujubier et pistachier
cultivé) ou encore les espèces du sous-bois à vocation médicinales, cependant, un manque de
volonté se fait ressentir quant à la définition des dynamiques nécessaires à la mise en œuvre à
grande échelle de cette technique aux multiples avantages. En effet, dans le contexte algérien,
l’agroforesterie permettrait une gestion participative du patrimoine forestier tout en préservant
le couvert végétal menacé, contribuerait à la production alimentaire et par conséquent à la
souveraineté alimentaire du pays, et dans une troisième dimension, elle offrirait des espaces
nécessaires aux aménagements ruraux efficaces contre la littoralisation et la périurbanisation.
De ce fait, l’agroforesterie représente théoriquement une option clé, mais qu’en est-il de son
acceptabilité ? Quels sont les freins qui pourraient se profiler face à son adoption à grande
échelle ?
Puisqu’un système agroforestier ne peut exister en dehors de l’implication du facteur
humain, il est essentiel de s’attarder sur le contexte historique et légal de l’Algérie qui
commence dès l’époque coloniale lorsque la population dut abandonner les pratiques agro-
sylvo-pastorales traditionnelles. Ensuite, dans les années 1990, la décennie noire eu raison de
nombreuses autres familles qui durent quitter leurs terres afin de trouver refuge dans les villes.
La population encore active dans le secteur de nos jours reste par ailleurs en marge des
discussions concernant les stratégies forestières ou en sont sciemment écartées. Si cela ne
suffisait pas, « les autorités forestières, selon un modèle de commandement et de contrôle,
tentent de réduire les pressions anthropiques, provoquant des conflits d’intérêts avec la
population rurale » (Martínez de Arano et al. 2016); ces mêmes conflits seraient la deuxième
cause des incendies en Algérie après les incendies involontaires dus à l’imprudence
(MEDDOUR-SAHAR & BOUISSET 2013). Si la question de la difficulté de l’émergence
d’une paysannerie agricole a été abordée notamment dans les travaux de (Bessaoud 2013) qui
la relie à la construction historique du territoire et politiques agricoles, la paysannerie forestière
en revanche semble ne pas susciter d’intérêt dans la sphère scientifique.
Le but de ce travail est de connaître le positionnement des agents de l’administration
forestière par rapport à l’agroforesterie ainsi que leurs représentations de la forêt et de la place
3
que l’Homme pourrait y avoir. La recherche du positionnement et des représentations s’est
effectuée auprès de diverses institutions concernées grâce à une enquête par questionnaire.
Cette récolte des représentations est un outil essentiel avant de pouvoir discuter de l’opportunité
d’implanter l’agroforesterie en Algérie.
Après la présentation des traits généraux de la forêt algérienne, y compris sa
vulnérabilité et les risques auxquels elle fait face, la première partie du document se poursuit
en abordant l’agroforesterie et ces avantages. Le sujet de l’étude étant tourné vers la dimension
participative et intégrée de ce mode de gestion forestière, cette partie n’abordera pas le coté
scientifique de l’agroforesterie ni sa capacité prouvée en terme de séquestration de carbone, ou
sa contribution à l’atténuation du changement climatique, ce qui représente sans doute des
atouts évidents de la pratique, mais compte tenu du contexte préventif des menaces auxquelles
fait face la forêt algérienne, l’étude se focalise plutôt sur l’aptitude de l’agroforesterie à
augmenter la résilience des écosystèmes forestiers face au changement global, tout en
participant à l’extension du couvert végétal dans les zones plus arides. Dans un second temps
sera exposée une brève mise en lumière de l’importance des représentations et des perceptions
dans les projets d’aménagement ainsi que les origines de la tendance conservatrice clairement
pointée du doigt par la direction générale des forêts : « La politique forestière algérienne est,
depuis des décennies, plus tournées vers la conservation que vers la valorisation. Cette situation
a engendré un manque d’activités économiques durables, ce qui a généré une pression
importante sur le patrimoine forestier et a attisé les convoitises du foncier forestier » (Direction
générale des forêts 2016). Il est donc important d’aborder la dimension historique de la
conservation forestière en Algérie, une composante principale du noyau centrale d’une
représentation sociale (Abric, J,C 1989).
La seconde partie commence par la description de la méthode du travail basée sur un
questionnaire fondé sur une échelle d’attitude de type Likert et continue avec la discussion des
résultats de l’enquête afin de dégager les représentations dominantes. Par la suite, une synthèse
générale les mettra en relation avec la politique forestière Algérienne en incluant l’avis de
quelques experts interviewés en Mai 2019, dans le but de définir les éléments qui pourraient
représenter des obstacles à l’adoption de l’agroforesterie comme modèle de gestion forestière.
4
Partie I :
A- État actuel et traits généraux de la forêt algérienne
L’Algérie en 2019 est toujours le plus vaste pays d’Afrique avec une superficie de
2,382 millions km² dont 84% est occupé par le Sahara. Cependant, les 16% restant se
répartissent entre différentes qualités de sol ne laissant que quelques 250 000 km2 de superficie
propice à la végétation dont seulement 41 000 km2 de couvert forestier. Cette superficie ne
représente que 16% du nord de l’Algérie ou 1,7% de l’ensemble du territoire, ce qui est jugé
insuffisant par le rapport algérien de la FOSA, l’Étude Prospective du Secteur Forestier en
Afrique initiée par la (FAO 2002). En effet, pour assurer l’équilibre physique et biologique du
territoire, le taux de couverture forestière devrait s’élever à 28% du nord de l’Algérie soit
environ 70 000 km2 ; le couvert existant ne représente donc que 57% de cet optimum.
1- Répartition des forêts
Carte 1 - Répartition des forêts algériennes
Comme le démontre la carte de répartition des forêts, près de 60% des espaces forestiers
sont occupés par les maquis, que l’on peut définir comme étant toute végétation ligneuse ne
dépassant pas 7 mètres de hauteur (arbustes, arbrisseaux, broussailles...) ; la prédominance des
maquis témoigne de l’état de dégradation des forêts algériennes.
5
Ces maquis sont répartis en quatre catégories dont la grande partie est de faible densité
(BNEDER 2009) :
- Maquis clairs : 12 621,18 km2 (52% des maquis) ; - Maquis denses : 4 446,09 km2 (18% des maquis) ; - Maquis arboré clairs : 4 359,40 km2 (18% des maquis) ; - Maquis arborés denses : 2 704,23 km2 (12% des maquis).
L’irrégularité des formations forestières naturelles est caractéristique du territoire
algérien. En effet, de fortes variations tant en termes d’âge qu’en termes de types de
végétation sont présentes au sein d’une même formation où l’on recensera généralement
un mélange désordonné de feuillus et de résineux de tout âge et de toute taille. La grande
majorité des forêts sont dites de lumière et sont de ce fait caractérisées par des
peuplements ouverts avec sous-bois épais. Des essences de diverses origines peuvent
être recensées, essentiellement méditerranéennes mais aussi européennes, asiatiques,
circumboréales et paléotropicales, fournissant une diversité de 70 taxons arborés dont
07 espèces sont à caractère endémique incluant deux exclusivement algériennes : Abies
numidica au Babors (W. Sétif) et Cupressus dupreziana au Tassili N'Ajjer (Djanet,
W.Illizi) (INRF et al. 2012).
2- Principales formations forestières présentes
Pin d’Alep 11 585,33 km2 68% Chêne liège 3 492,18 km2 21% Chêne zèen 439,22 km2 3% Cèdre 329,09 km2 2% Eucalyptus 293,55 km2 2% Pin maritime 284,90 km2 1% Divers 683,91 km2 4%
3- Tableau 1 - Principales essences de la forêt algérienne
Groupement à Pins d’Alep (Pinus halepensis)
Le pin d’Alep, avec 68%, est de loin la première essence forestière en Algérie, car elle
a été massivement plantée lors des campagnes de reboisement. De ce fait, elle a une
structure assez équilibrée : 18,6% de jeunes peuplements ; 23% en perchis ; 28% en
jeunes futaies et 25,4% de vieilles futaies. Les pinèdes sont des groupements assez
plastiques rencontrés dans les étages subhumides ou semi arides et abritent
6
essentiellement des espèces telles que le romarin, l’hélianthème, la globulaire
buissonnante, le thym, la leuzée et la fumana à feuilles de thym.
Groupement à chênes liège (Quercus suber)
Principalement au littoral à 1300 mètres d’altitude dans l’étage subhumide.
La forêt de chênes zéen et afarés (Quercus canariensis et coccifera)
Dans les Wilaya de Bejaia, Jijel et Guelma, Souk Ahras et Taref dans le nord-est de l’Algérie.
Les cédraies (Cedrus atlantica)
Présentent depuis l’étage humide jusqu’au semi-aride entre 900 et 200 mètres d’altitude,
les cédraies forment plusieurs associations notamment avec le chêne vert entre 1400 et
1600 mètres, avec le chêne faginé et l’érable obtusatum entre 1500 et 1700 mètres, avec
Pistacia terebinthus et Spartium junceum, entre 1250 et 1400 mètres d’altitude.
Les forêts de cèdres, de chênes liège et de chênes zéen, sont principalement constituées
de vieux peuplements. En effet, 76,7% des peuplements de cèdres, 70% du chêne liège
et 79% chêne zéen sont de vieilles futaies.
Groupement à pins maritimes (Pinus pinaster)
Ce groupement se développe entre 500 et 700 mètres d’altitude dans le nord-est de
l’Algérie dans l’étage bioclimatique subhumide. Les peuplements de pin maritime sont
majoritairement jeunes avec 65% de semis, fourrés et gaulis et 23 % en perchis et jeunes
futaies.
Groupement à chênes verts (Quercus ilex)
Il prospère entre 400 et 1700 mètres dans les étages humide, subhumide et semi-aride ;
souvent accompagné d’Oliviers (Olea europaea) et de Nerpruns alaterne (Rhamnus
alaternus).
B- Vulnérabilité de la forêt algérienne face au changement global
Les craintes et les contraintes auxquelles la forêt algérienne fait face sont l’animateur
principal de cette réflexion sur l’encadrement d’une agroforesterie à des fins protectrices et
7
productrices. En effet, la vulnérabilité des écosystèmes forestiers en Algérie est liée à des
facteurs naturels et anthropiques qui peuvent tous deux s’amplifier sous l’effet des changements
climatiques. Cependant, « les connaissances relatives à la vulnérabilité et aux impacts attendus
des changements climatiques sur les principaux écosystèmes, ainsi qu’à leurs diversités
biologiques, demeurent limitées » (Direction générale des forêts 2016).Toujours selon la
Direction Générale des Forêts, les causes de ce manque de connaissances sont dues à la
résolution des projections des changements climatiques sur l’Algérie, très en dessous du
standard international, ces projections combinées à l’aspect fragmenté et insuffisant des
inventaires forestiers, ne permettent pas une évaluation fiable de la vulnérabilité.
Une analyse de risques et de vulnérabilité aux changements climatiques des différents
secteurs économiques en Algérie menée par Le Bureau National d’Etudes de Développement
Rural « BNEDER » et la coopération allemande en 2018 a tenté d’identifier les risques tout en
soulignant le manque de données. Cette étude nomme le risque global sur le secteur forestier
« déforestation » qui se répartirait entre les trois sous-chaines de risques suivantes : Risque de
perte des ressources sylvicoles ; Risque de perturbation des écosystèmes ; Déforestation (GIZ
Algérie & BNEDER 2018).
Les principaux facteurs de risque qui en ressortent sont :
1- Le stress hydrique et la hausse de température dus au glissement des étages
bioclimatiques (carte 2). Leur impact reste incertain quant à la résistance de certaines
essences, mais quasi certain quant à la propagation des feux de forêts, principale cause
de la régression des superficies forestières en Algérie. La lutte contre les feux de forêts
est marquée par l’insuffisance de fonds et le manque d’équipement en termes de système
d’alerte contre les incendies.
2- L’ensablement, les crues et les inondations provocant une dégradation des sols
amplifiée par l’insuffisance des reboisements et des corrections torrentielles.
3- La convoitise sur les espaces forestiers qui se traduit par les coupes de bois, le
défrichement de parcelles pour différents usages, l’arrachage de plantes
commercialisables ainsi que la « sur-fréquentation » des milieux forestiers provocants
une altération des biotopes et un changement des paysages.
8
Carte 2 - Évolution des précipitations moyennes entre septembre et mai à l’horizon 2100 (GIZ 2018)
1. Les Feux de forêts
Facteur de dégradation probablement le plus significatif du point de vue des massifs
forestiers, les feux de forêt ravagent annuellement plus de 320 km2 (moyenne calculée au cours
des 20 dernières années). Selon les propos recueillis auprès du Directeur Générale des Forêts
Mr Ali Mahmoudi lors d’une interview à la Radio Algérienne le 14 juillet 2019, l’année la plus
catastrophique fut 1881 quand l’Algérie perdit environ 2000 km2. Par ailleurs, si les surfaces
parcourues par les feux des années 1983, 1994 et 2012 étaient combinées, le total avoisinerait
les 6000 km2 (MEDDOUR-SAHAR & BOUISSET 2013).Une des difficultés dans la lutte
contre les incendies de forêts est la méconnaissance de leurs causes, un domaine qui pèse dans
9
les statistiques de l’Algérie avec plus de 80% de causes de nature inconnue (Meddour-Sahar et
Derrij 2012).
Après l’éclosion des foyers, la propagation des feux peut rapidement prendre des
ampleurs incontrôlables, ce qui est aggravé par le climat sec et la végétation méditerranéenne
pyrophile. Ces départs de feux semblent d’ailleurs être en augmentation depuis 2010 (Direction
générale des forêts 2016) et il en va de même pour la période de risque qui se prolonge avec le
réchauffement climatique. Alors que cette dernière s’arrête théoriquement le 31 octobre, la
vigilance et la mobilisation des services de lutte contre les feux de forêts a dû être prolongée
jusqu’à la fin du mois de novembre depuis l’incendie des 28 et 29 novembre 2016 lorsque
quelques 3000 hectares ont été perdus à la Wilaya de Bejaia.
En outre, une fois que les feux sont détectés,
l’intervention reste limitée par le relief accidenté
voir très accidenté où les pentes dépassent les
70% ainsi que par l’absence d’accès aux massifs.
L’ouverture de pistes requière en effet la
mobilisation de moyens importants et même
quand elles sont ouvertes, les plateformes de
pistes sont souvent détruites par les orages de fin
de printemps.
Sources bibliographiques
Causes
1866-1915
Marc
(1916)
1886-1945
Boudy
(1952)
1979-1982
Rebai
(1982)
1985-2010
Meddour-Sahar et
Derridj (2012)
Accidentelles 8 - - 1
Imprudences 32 50 27 3
Intentionnelles 23 20 16 16
Inconnues 37 30 57 80
Tableau 2 - Évolution des causes de feux de forêts / Meddour-Sahar et Derridj (2012)
Carte 3 - la densité des pistes Meddour 2012
10
Le manque de moyens et d’effectifs constitue un réel obstacle dans la lutte contre les incendies.
De fait, avec 50% de machines non opérationnelles et près de 70% trop faiblement équipées
(seuls 300 des véhicules tout-terrains sur les 961 sont réellement équipés contre les incendies),
le parc roulant peut être qualifié de vétuste (Direction générale des forêts 2016). Et il en va de
même pour le personnel dont les effectifs demeurent insuffisants suite aux départs en retraite
qui n’ont pas été remplacés (l’administration des forêts réclame le dégel de 1200 postes afin de
renforcer les effectifs -Directeur Général des forêts, Juillet 2019).
2. Le besoin en terres cultivées
D’autre part, il est indispensable de prendre en compte les études qui ont été menées
dans l’objectif d’évaluer le risque que porterait le changement climatique sur le secteur agricole
(voir cartes d’indicateurs de risque sur les cultures stratégiques et spéculatives - Annexes 2 et
3). Dans cette optique et afin de constituer un « scénario tendanciel avec accentuation du
changement climatique au Maghreb », une équipe de l’INRA a choisi de se positionner sur un
forçage radiatif à hauteur de 8,5 W/m2, le plus sévère envisagé par le GIEC (RCP-8.5), tout en
soulignant l’abondance de la littérature en matière d’impacts du changement climatique sur la
production végétale contrairement à celle qui concerne les effets sur les surfaces cultivables.
Ces études alarmantes souligne une situation pénalisante ou « Le niveau de la production
végétale au Maghreb marquerait fortement le pas et serait en 2050 de moitié inférieur à celui
du scénario tendanciel précédent ; il serait même inférieur à son niveau actuel » (INRA Science
& impact 2015) ; La dépendance à l’importation des produits agricoles passera ainsi selon cette
même étude de 54% à 68% d’ici 2050 : « amplifiés par la croissance démographique et la
poursuite de l’évolution alimentaire, les besoins en surfaces cultivées seront aussi revu à la
hausse » (Le Mouël & Schmitt DL 2017) (figure1).
Ce besoin croissant en surfaces cultivées constitue une réelle menace qui pèse sur les forêts,
particulièrement celles de l’est algérien puisqu’elles compteront parmi les rares zones qui
continueront à recevoir d’appréciables quantités de précipitations selon les projections
climatiques (Carte 2).
11
3. L’urbanisation
La population urbaine en Algérie est passée de 30% en 1960 à plus de 72% en 2018
selon les données de la Banque mondiale. Cette croissance démographique soutenue que
connaît l’Algérie, se traduit par une urbanisation galopante, synonyme de perte irréversible de
terres.
Figure 1 - Besoins en surfaces cultivées à l’horizon 2050, situation initiale 2007-09 (« 2008 ») et selon les scénarios envisagés (en milliers d’hectares) (INRA Science et impact, 2015)
12
L’impact de cette extension urbaine dépasse la bétonisation et les destructions
collatérales des terres agricoles et des systèmes hydrologiques ; elles mènent en effet à un réel
déséquilibre social et économique avec de lourdes conséquences sur l’environnement, tels que
le chômage et le foisonnement des activités informelles qui amplifient les pressions sur les
ressources naturelles en ce compris les espaces forestiers.
Par exemple, les forêts des wilayas côtières subissent une pression sans précèdent due
aux constructions informelles en bord de mer suivie de l’urbanisation qui en résulte. En effet,
les installations aux allures d’innocentes cabanes se transforment rapidement en construction
de plus grande envergure avec le confort et les infrastructures qui en découlent. Pour illustrer
l’ampleur du phénomène, le directeur général des forêts déclare avoir contribué à la démolition
de 102 constructions au niveau de la wilaya de Bejaia en mai 2018. Cette tendance risque de
s’accentuer avec la croissance démographique du pays, ainsi que le glissement des étages
bioclimatique poussant naturellement la population à chercher de l’emploi et du logement dans
les zones à climat plus clément.
4- Les activités informelles / non encadrées
La politique forestière algérienne étant tournée vers la conservation du patrimoine plus
que sa valorisation, limite les usages de cette ressource notamment le charbon de bois apprécié
par les restaurateurs algériens dont les grillades est la première spécialité, ainsi que par le reste
de la population particulièrement lors de la fête de l’Aïd-el-Adha, qui coïncide ces dernières
années avec la saison estivale sèche, menant inévitablement à des accidents causant des
incendies de forêt. Par ailleurs, face au manque d’aménagement dédiés aux activités récréatif,
la population voulant profiter de la verdure de ses espaces naturels n’a d’autre choix que
l’improvisation, qui mène à des incivilités, tel que les feux de camps qui ne respecte pas le
minimum des normes de scout, ou l’abondant de déchets de consommation, notamment les
bouteilles en verre de boissons alcoolisées.
La forêt algérienne fait donc face non seulement aux incendies qui ravagent de larges
superficies chaque année, mais aussi à l’augmentation du besoin en alimentation et en logement
qui sans intervention des autorités afin d’instaurer des systèmes durables, risquent d’aggraver
la tendance conventionnelle, autrement dit défrichage puis périurbanisation, ou défrichage puis
monoculture, pendant que dans ces zones forestières et montagneuses, d’autres modèles
13
durables d’aménagement du territoire peuvent être envisagés, tel que des villages dont l’activité
principale tente de concilier sylviculture, agriculture et écotourisme.
C- Agroforesterie
1. Définition
Le centre mondial d’agroforesterie ICRAF la définit comme un « terme général pour
désigner des systèmes d’utilisation des terres et des pratiques où des plantes pérennes ligneuses
sont délibérément intégrées avec des cultures et/ou d’élevage sur une même unité de surface.
L’intégration peut se faire en mélange dans l’espace ou dans une séquence temporelle. Il y a
normalement à la fois des interactions écologiques et économiques entre les composants ligneux
et non ligneux ». Il n’existe pas donc une agroforesterie, mais des agroforesteries qui dépendent
du contexte pédoclimatique local et des objectifs de l’agriculteur (Somarriba 1992; Nair 1993).
En 1978, le terme « Agroforesterie » fut utilisé pour la première fois par le forestier
canadien John G. Bene qui recommandait une coordination mondiale pour promouvoir les
études en faveur de cette technique qui permet de réconcilier besoins alimentaires et la
protection de l’environnement dans les pays en développement. Cette technique est d’ailleurs
principalement utilisée en Afrique sub-saharienne, d’ouest en est, ainsi qu’en Afrique australe
notamment le Burkina Faso, Ethiopie, Guinée, Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique, Nigeria,
Niger, Afrique du Sud, Tanzanie, Togo, Ouganda, Zambie et le Zimbabwe. (Sustainable land
management in practice 2011).
2. Agroforesterie et résilience
Afin d’augmenter la couverture végétale du pays et de lutter de ce fait contre la
désertification et l’érosion, de considérables efforts sont mobilisés au sein du secteur forestier.
L’objectif du programme national de reboisement PNR vise d’ailleurs la reconversion de 12
450 km2, mais qu’en est-il de la réussite des plantations face à la rigueur du climat ? Les
plantations forestières peuvent-elles réellement être considérées comme bénéfiques pour la
population ? Les mesures répressives de la gestion conservatrice sont-elles une solution à long-
terme ?
14
La résilience d’un écosystème se
définit par sa capacité à retrouver son état
initial après une perturbation (Holling,
Crawford, Stanley 1973), et ces
perturbations peuvent être d’ordre tant
biophysique que social (Figure 2).
Dans le contexte nord-africain et
particulièrement celui de l’Algérie
caractérisée par un couvert végétal ténu sur
l’ensemble de son territoire et une forêt
fragilisée vulnérable face aux besoins
grandissants en terres cultivées et en terrain
à bâtir, la résilience est relativement faible. Par conséquent, une simple perturbation se
transforme rapidement en changement irréversible. En écologie, on parle de « tipping points »
ou points de basculement, qui désignent « un seuil critique à partir duquel une perturbation
minime peut modifier qualitativement l'état ou le développement d'un système. » (Lenton et al.
2008).
L’agroforesterie (AF) offre une alternative qui semble bien plus efficiente à plusieurs
niveaux et devrait être au cœur des politiques agricoles et forestières. L’agroforesterie est un
compromis intéressant qui permettrait non seulement de préserver les espaces boisés en
amortissant le choc anthropique et en encadrant l’activité humaine, mais qui permettrait
également de mobiliser le capital humain afin de conquérir les larges étendues arides en
s’inscrivant dans une logique de reboisement utile.
La problématique des feux de forêt peut aussi, à son tour, être amortie par l’AF, car les
moyens techniques les plus sophistiqués ne permettent pas toujours d’assurer une lutte
convenable et atteignent leurs limites face au contexte nord-africain non seulement à cause du
relief escarpé mais aussi à cause de la rareté des points d’eau. Par exemple, les avions
bombardiers d’eau amphibie « Canadairs » ne peuvent être utilisés car la seule source d’eau où
ils pourraient s’approvisionner est la Méditerranée or l’aspersion de la forêt par des eaux salés
peut être plus dévastatrice pour la régénération du couvert que le feu à cause de la nature
édaphique fragile de ces écosystèmes. L’AF offre ainsi une alternative notamment avec
15
l’implication du citoyen vivant dans la forêt, n’ayant pas d’autre choix qu’être vigilant et
responsable, c’est lui qui sera le premier à prévenir les autorités et combattre les départs de feux
en protégeant son habitat et ses cultures, Par ailleurs, la sédentarisation offrira un meilleur accès
aux agents de la protection civile et aux forestiers à l’intérieur des massifs.
3. Exemples de systèmes agroforestiers
L’application du principe agroforestier diffère d’une région à l’autre ; parmi les
systèmes agroforestiers africains notables s’inscrivent les trois modèles suivants :
a) Le parc agroforestier :
Ce système traditionnel utilisé principalement dans les pays du Sahel et dans les zones
semi-arides de l’Afrique de l’ouest, est un système basé sur la protection et l’entretien des arbres
qui poussent spontanément. Les essences de valeurs sont généralement appréciées pour leur
croissance rapide et la multitude de services qu’ils offrent tels que le bois de chauffage, le
fourrage, les fruits, les applications médicinales et parfois même l’utilisation directe qu’ils
permettent comme c’est le cas avec le baobab (Adansonia digitata) dont le tronc sert de silo.
L’Acacia albida (Faidherbia albida) est une espèce qui a fait ses preuves dans les parcs
agroforestiers où les rendements des cultures augmentent sous et autour des arbres grâce au
microclimat favorable mais également grâce à l’amélioration du sol pauvre à prédominance
sableuse et à la création d’humus suite à l’accumulation de litière et à la décomposition de la
matière végétale morte. D’autres espèces ont également leur place dans les parcs agroforestiers
tels que le karité (Vitellaria paradoxa), le néré (Parkia biglobosa), le tamarinier (Tamarindus
indica) et dans les zones les plus arides Guiera senegalensis et Piliostigma reticulatum.
(Sustainable land management in practice 2011).
L’agroforesterie est un modèle incontournable dans le cadre d’un développement rural
durable (3.6 millions de personnes en bénéficient, rien qu’au Mali) (Boffa 1999). En plus du
bénéfice économique engendré par l’augmentation de la production et des revenus, et du
bénéfice écologique indéniable d’une meilleure couverture du sol le préservant de l’érosion ou
de la diminution de la vitesse des vents de surface, les avantages du parc agroforestier
s’inscrivent également dans une dimension socio-culturelle en améliorant les connaissances des
paysans et en les conscientisant quant à l’intérêt et aux avantages de la protection des arbres et
de l’environnement en général.
16
Ce système est marqué par l’intervention fréquente du paysan sur les arbres par la coupe
et la taille non seulement pour réduire l’ombre et la compétition avec les cultures en place, mais
aussi pour stimuler la repousse foliaire en provoquant un pic de croissance supplémentaire
pendant la saison humide. Au Niger, on parle de régénération naturelle assistée (RNAF) lorsque
le paysan protège les souches qui bourgeonnent après avoir été coupées et brûlées. D’autres
interventions sont également indispensables afin de surmonter les faiblesses du système
notamment l’installation de protections clôturées contre le bétail qui endommage parfois les
jeunes plants. La récolte de graines locales et la création de pépinières est aussi encouragée
pour faire face à l’indisponibilité de plants.
b) Le système de Mampu :
Un système qui montre une certaine efficacité dans les zones fortement anthropisées, ou
la ressource naturelle subit une pression importante. En effet, une grande partie de la destruction
des écosystèmes forestiers observés en République démocratique du Congo est causée par
l’exploitation du charbon de bois « Makala », les sols nus qui sont ensuite mis en culture pour
approvisionner les marchés urbains n’arrivent non seulement pas à satisfaire les besoins de la
population en produits alimentaires mais deviennent complétement stériles après quelques
années.
Le plateau de Mampu avec une superficie de plusieurs millions d’hectares a été converti
en centre agroforestier, ou plus de 7700 hectares de savanes ont été convertis en boisement
d’acacia puis en parcelles agroforestières qui sont gérées par plus de 300 familles d’exploitants
et plus de 3000 saisonniers (Bisiaux et al. 2009), permettant la sédentarisation et l’amélioration
de la qualité de vie de la population en question tout en mitigeant la pression que le marché de
« Makala » de Kinshasa exerce sur les milieux naturels.
Ce modèle peut être qualifié de « système agroforestier séquentiel » puisqu’il alterne
dans le temps culture et forêt mais pas sur les mêmes parcelles, faisant en sorte que ces dernières
ne soient pas abandonnées après la saison de culture c’est donc un système de jachère améliorée
(Torquebiau 1990). En combinant la technique ancestrale du brûlis avec l’agri-sylviculture, les
paysans n’ont aucun recours aux engrais ou aux pesticides, ni au labour ou au broyage
mécanique. En effet, après l’abatage des acacias (fixateurs d’azote) pour la carbonisation, la
parcelle est brûlée pour permettre la levée de dormance des graines d’acacia présentes en
17
abondance dans le sol), libérer les éléments minéraux contenus dans la biomasse et augmenter
le pH. Du manioc et/ou du maïs est ensuite planté et prendra environ 3 mois avant de pouvoir
être récolté ; pendant ce temps les pousses d’acacia auront repris (un semis peut avoir lieu dans
les zones ou les semis naturels sont rares). Le sarclage et l’alignement des jeunes plants
d’acacia est nécessaire afin de faciliter l’entretien et la gestion. Une fois le manioc ou le maïs
récolté, la parcelle est mise en jachère (entre 5 et 7 ans). Environ 10000 tonnes de manioc par
an et jusqu’à 1200 tonnes par an de maïs pour les quelques 320 exploitants à 25 hectares chacun
en moyenne mais qui n’en cultivent que 3,5 hectares par an, grâce à l’importante variété de
semences de maïs et aux boutures améliorées de manioc (Bisiaux et al. 2009).
La taille des exploitations est par ailleurs l’une des limites de ce modèle. L’ampleur des
parcelles nécessite le recrutement de saisonniers, ces derniers n’étant pas sensibilisés à la
durabilité des plantations, font le travail le plus rapidement possible tout en négligeant
l’alignement des arbres. La dégénérescence génétique des acacias qui pourrait être causée par
la consanguinité est une autre limite de ce modèle car il n’existe pas de programme
d’amélioration génétique. Selon Bisiaux et al, ce système n’a aucun intérêt dans les zones à la
couverture forestière abondante où une simple mise en défense suffirait pour que la végétation
reprenne après avoir été dégradée.
c) Le système Chagga :
En Tanzanie, la forêt naturelle des piedmonts du Kilimandjaro s’est vue
progressivement transformée par les jardins familiaux de Chagga, ( un peuple bantou d’Afrique
australe ). Aussi appelés forêts de bananiers, ces jardins de moins d’un hectare en moyenne et
qui couvrent une superficie totale de 1200 km² sont plantés sous une strate d’arbres clairsemés.
La particularité de ce système n’est pas l’agencement des cultures sur la superficie du territoire
disponible mais bien son utilisation de manière verticale qui lui vaut l’appellation de « système
multi-étagé ». Cet agencement particulier en fait l’un des systèmes les plus adaptés aux zones
densément peuplées qui souffrent d’un manque de terres arables. En effet, de haut en bas, on
peut distinguer jusqu’à quatre étages : d’abord les arbres qui fournissent le bois de chauffe, les
produits médicinaux et servent de barrière végétale (certaines espèces ont une fonction
insecticide telle que Rauwolfia caffra) ; cet étage est suivi des bananiers qui occupent la moitié
de la superficie cultivée jusqu’à 1200 plans par hectare ; sous les bananiers, sont plantés des
18
caféiers dont la densité peut s’élever jusqu’à 1400 plants par hectare ; finalement on trouve les
cultures vivrières et ainsi que le fourrage (Hemp 2006).
Certaines portions sont irriguées par un réseau de canaux et de fossés qui récupère les eaux
ruisselant dans la forêt, fomentant une harmonie entre forte densité et protection de
l’environnement tout en produisant suffisamment pour les besoins de la communauté. Ce
modèle fait partie des systèmes classés SIPAM « système ingénieux du patrimoine Agricole
mondiale » par la FAO au nord de la Tanzanie.
D- Conservation : des origines aux motivations douteuses qui impacteraient les représentations
1. Importance des représentations
Les propos tenus dans la stratégie forestière 2035 pour l’Algérie, semblent s’inscrire
peu à peu dans un nouveau paradigme ; il est par exemple évoqué que « la conservation de la
biodiversité limitée actuellement à la création de parcs nationaux, de réserves naturelles et
d’autres aires protégées n’est pas véritablement menée sur la base des principes d’une gestion
dynamique de ces milieux » (Direction générale des forêts 2016). On notera par ailleurs
l’ambition de la direction des forêts d’attribuer 150 000 hectares pour le développement de
l’agroforesterie et 72 297 ha pour la domestication des plantes aromatiques et médicinales
(PAM).
Les représentations à plus petites échelles restent néanmoins importantes pour mener à
bien un programme de développement ou de gestion. En effet, (Monnet 1999) aborde la
« La politique forestière algérienne, est depuis des décennies, plus tournées vers la
conservation que vers la valorisation. Cette situation a engendré un manque d’activités
économiques durables, ce qui a généré une pression importante sur le patrimoine forestier et
a attisé les convoitises du foncier forestier »
(DGF 2016 – Stratégie forestière à l’horizon 2035)
19
question des échelles de la représentation dans l’aménagement du territoire sur le plan spatial,
affirmant que plus l’étendue du territoire est grande, plus les mailles d’informations sont
comblées par l’imaginaire. Il est également primordial de tenir compte du manque de personnel
qui est l’une des contraintes institutionnelles majeures dans la gestion forestière algérienne, et
du déséquilibre de la répartition de ce personnel qui « a été mis en place d’une manière
systématique sur l’ensemble des wilayates sans tenir compte des spécificités quant aux
potentialités, aux centres d’intérêt et à l’importance de la charge de travail » (DGF, 2016). Les
mailles d’informations pourraient s’avérer vastes et les divergences de représentations
pourraient engendrer un antagonisme hiérarchique entre l’autorité qui est source de la décision
et les fonctionnaires chargés de son exécution.
L’anthropologue franco-nigérien Jean-Pierre Olivier de Sardan attire notre attention sur
le fait « qu’un projet a aussi sa propre « logique » d’organisation, qui a sa pesanteur et ses
dysfonctionnements, fort éloignés de son organigramme officiel. La pyramide hiérarchique, la
collecte et la circulation de l’information, les capacités d’adaptation ou d’autocorrection
constituent ainsi des paramètres de première grandeur » (Olivier de Sardan 1995). Ainsi, il est
évident que les représentations et la perception du personnel administratif forestier de
l’environnement et de la forêt sont un maillon essentiel pour la réussite d’un quelconque
changement de paradigme, par leur implication directe dans l’adaptation des mesures à une
échelle régionale et locale, par l’élaboration de compte-rendu permettant la circulation de
l’information et finalement par la formation des agents d’intervention sur terrain.
2. Origines de la conservation forestière algérienne
Dès 1830, alors qu’elles appartenaient à des communautés tribales, les terres boisées
sont les premières à être confisquées et déclarées propriété de l’état, tout en appliquant le code
forestier Français (Boudy 1948; Ageron 1968).
« En Afrique du Nord et particulièrement en Algérie, le lobbying pour la protection de
la nature permet de réunir sur un même plan, la soif de terre des colons et la libido sciendi-
expérimentale des forestiers et des naturalistes » (Jaffeux 2010).
En effet, la forêt de chêne-liège en Algérie couvrait environ 445 000 hectares estime
(Batistini 1937). Attirés par le potentiel de production de liège et plus particulièrement par la
20
fabrication des bouchons de bouteilles, plusieurs entrepreneurs sollicitèrent l’autorisation de
récolte et de transformation de ce produit ; la première concession fut attribuée en 1849 (Davis
2012). Suite à des incendies dans les forêts sous concessions dans les années 1850 et 1860, les
concessionnaires exigèrent des compensations. Le gouvernement prit ainsi des mesures
collectives sévères contre de la population tout en transférant la propriété de 1630 km2 de forêts
de chêne-liège aux exploitants de grandes entreprises privées. Au début des années 1870,
seulement 3,5 % soit 73 946 hectares de terres forestières demeurent entre les mains des
Algériens (Tassy 1872).
Des récits complétement déclinistes tels dans les écris de Marsh ont largement
influencés les géographes français qui le citent avec enthousiasme tel que Elysée Reclus dans
« La terre et ses habitants 1887 » afin de justifier la dégradation de l’environnement dans le
Maghreb. Parmi les affirmations marquantes de Marsh qui ont une portée sur l’Afrique du nord
ce passage dans « Man and Nature » en 1864 où il déclare « Je suis convaincu que les forêts
couvriront bientôt de nombreuses régions des déserts d’Arabie et d’Afrique, si l’homme et les
animaux domestiques, en particulier la chèvre et le chameau en sont bannis » (Marsh 1865).
Suite à la criminalisation des usages traditionnels des indigènes d’Algérie et de la
surexploitation voire de la déforestation causée par les colons, « il est estimé que la forêt du
Maghreb a été réduite de moitié pendant l’époque coloniale » (Williams 2006). Cette situation
a conduit à une effervescence protectionniste sans précédent mais s’inscrivant tout de même
dans le courant mondial de la préservation de la nature. En effet, le 17 février 1921, après avoir
été convaincu par les forestiers alliés au Touring Club de France TCF dans l’association des
parcs nationaux de France et des colonies et les Vœux de la Société d’Histoire naturelle de
l’Afrique du Nord, le gouvernement produit un arrêté pour la constitution de parcs nationaux
en Algérie afin de « promouvoir le tourisme et préserver ces « monuments naturels » que sont
les peuplements de cèdres » (Selmi 2009). Ainsi, en dix ans, l’Algérie voit fleurir treize parcs
nationaux couvrant au total 276 km2.
Cette « éco-gouvernance » pour reprendre les termes de (K. Davis 2012) qui se traduit
par la prescription de solutions telles que les lois forestières, la privatisation des terres
communales, et la limitation de pratiques agro-sylvo-pastorales, a eu non seulement un impact
immédiat en appauvrissant les communautés, mais aussi un effet qui perdure dans les
constructions scientifiques de l’écologie du Maghreb. Celles-ci sont en général fondées sur le
21
récit colonial, dont les estimations de déforestation causées par les hordes arabes et les nomades
pendant plusieurs siècles sont exagérées (Davis 2012). Suite à cela, des cartes de la végétation
potentielle ont été utilisées afin d’estimer les taux de désertification, de déforestation et
d’érosion, menant à l’échec des programmes de développement basés sur des fondements
écologiques biaisés. Les exemples de tentatives de la reconquête du désert ne manquent pas tels
que le barrage vert en Algérie, ou encore l’ambition de la Mauritanie, du Maroc, de l’Algérie,
de la Tunisie et de la Lybie de coopérer en 1982 pour la réalisation « d’une forêt
transcontinentale » (Plit 1983). Plus récemment encore, dans le rapport national de l’Algérie
sur la mise en œuvre de la convention de lutte contre la désertification, le fantasme du barrage
vert revoit le jour sous le nom de « ceinture verte transsaharienne de l’atlantique à la mer
Rouge » (Direction générale des forêts 2004).
Quant à l’activité des habitants de la forêt ou de ses riverains après l’indépendance et
jusqu’à nos jours, elle se limite à l’usage domestique des produits de la forêt. Le pâturage étant
quant à lui organisé par voie réglementaire, il est interdit dans les nouveaux reboisements, les
zones incendiées, les régénérations naturelles et dans les parcs nationaux, réserves naturelles et
autres zones protégées (Loi forestière 1984, Article 26, 34, 35). Tout autre usage doit faire
l’objet d’une autorisation particulière des autorités forestières locale ou ministérielle.
22
Partie II
A. Méthodologie
Inspiré par l’enquête qui traite les représentations d’un paysage de qualité chez des experts
wallons et roumains (Schmitz et al. 2013) la méthodologie du travail se présente de la manière
suivante : il s’agit de soumettre des items de Likert à des experts afin de pouvoir dégager les
consensus et les divergences entre experts ainsi que des groupes de valeurs qui sont partagés
par certains experts, et éventuellement classer les experts en groupes représentant une similitude
de points de vue. En effet cette méthode permet d’appliquer des analyses descriptives suite à
l’obtention de données quantitatives, et ainsi « « repérer l’organisation des réponses, de mettre
en évidence les facteurs explicatifs ou discriminants dans une population ou entre des
populations, de situer les positions respectives des groupes étudiés par rapport à ces axes
explicatifs » (Moliner et al. 2002).
1. Public ciblé
Afin de répondre aux objectifs de l’étude, l’enquête visait deux classes d’intervenants
du secteur forestier :
Premier groupe de sondés – n iveau régional (forêt de l’est) :
- Personnel des conservations de forêts de quatre Wilayas de l’est algérien dont
deux dans l’étage bioclimatique humide « Skikda » et « Jijel » et deux dans
l’étage semi-Aride « Constantine » et « Khenchela » ;
- Direction Régionale de l’est du bureau national d’étude de développement rural
(BNEDER) basé à Constantine.
Deuxième groupe de sondés – niveau national :
- Direction Générale des Forêts ;
- Direction Générale du BNEDER ;
- Institut national de la recherche forestière « INRF »
- Administration de la coopération allemande « GIZ »
23
Afin d’obtenir les autorisations pour enquêter auprès du personnel et récolter les e-mails
de ces derniers, des entretiens ont été menés avec les directeurs des administrations et à défauts
avec les chefs services. Diverses thématiques ont par ailleurs été abordées telles que la question
des freins et des obstacles auxquelles fait face la valorisation des produits forestiers et
l’intégration des riverains.
2. Structure du sondage
L’enquête est composée de 31 items de Likert à cinq niveaux d’accord qui abordent
dans un premier temps la problématique de la place l’Homme dans la forêt algérienne (de
l’affirmation 1 à 14).
Les représentations étant composées d’éléments cognitifs stables constituant un noyau
central et d’autres éléments changeants en fonction des expériences personnelles (Abric, J,C
1989) , les affirmations 4, 8 et 14 sont des marqueurs d’une représentation ouverte à l’activité
de l’Homme dans la forêt et complètement détachée des valeurs conservationniste de la nature.
Dans un second temps, l’agroforesterie est traitée dans un sens plus global, intégrant
d’ailleurs l’applicabilité de quelques modèles agroforestiers africains en Algérie (de
l’affirmation 15 à 31) dont l’affirmation 15 et 19 constituent le noyau central d’une
représentation ouverte à l’adoption de l’agroforesterie. Les enquêtés ne sont pas prévenus de
l’existence de deux parties, (voir tab 2).
Finalement, un espace est réservé pour que chacun puisse s’exprimer s’il le souhaite sur
les thèmes de l'agroforesterie, de l’aménagement rural en zone de montagne et des difficultés
qui pourraient faire obstacle à l’agroforesterie en Algérie.
L’Homme dans la forêt
1 La nature est une entité à part entière à gérer séparément de la culture locale
2 L’activité de l’homme dans la forêt algérienne présente un danger pour celle-ci.
3 L’étalement des villages est une menace pour le forêt algérienne
4 Les Parcs Nationaux devraient se transformer en parcs naturels c’est-à-dire contenir
des villages et des habitants afin de relancer l’économie des zones montagneuses
5 Le paysan simple (Fellah) manque de conscience environnementale
6 Le développement du tourisme dans les zones montagneuses et forestières
représente un risque pour les écosystèmes.
24
7 La conservation des forêts en Algérie manque de flexibilité
8 Beaucoup de parcelles sous l'autorité des conservations de forêts peuvent être
exploitées à des fins agricoles.
9 Le potentiel économique d’une forêt se résume à l’exploitation du bois et des produits forestiers non ligneux.
10
Parmi les services écosystémiques d’une forêt on cite les services culturels (Éducatifs, spirituels, récréatifs ….) qui ont été négligés en Algérie par son histoire et doivent être revalorisés.
11 Le milieu rural algérien est riche en savoir-faire et de pratiques ancestrales assez
attractives pour une activité touristique.
12 Le tourisme en zones rurales montagneuses peut être un précurseur pour promouvoir
et conserver le patrimoine.
13 Un regain démographique est indispensable dans les zones montagneuses afin de
relancer l’économie rurale.
14
La sédentarisation de la population rurale à travers des activités touristique et/ou
agricoles en zones montagneuse doit être encouragée afin de lutter contre la
littoralisation.
L’Agroforesterie
15 L’agriculture de montagnes est un secteur qui mérite d’être développé en Algérie.
Les projections climatiques prévoient des temps sévères pour les pays du Maghreb (baisse
des précipitations et hausse des températures) mettant en péril la sécurité alimentaire d’une région qui connait une croissance démographique soutenue ; certaines zones montagneuses
continueront à recevoir des précipitations importantes.
16 1- L’occupation des zones montagneuses par la végétation sauvage est une perte
d’espace qui peut être revalorisé à des fins agricoles.
17 2- La hausse de demande en terre agricole pourrait se traduire par l’accentuation des défrichements anarchiques et du surpâturage.
L’agro-foresterie (AF) est un terme générique servant à désigner les systèmes d’utilisation des terres et les pratiques dans lesquelles les plantes ligneuses vivaces sont délibérément
intégrées aux cultures agricoles et / ou à l’élevage pour une variété de bénéfices et de services.
18 1- Dans certains villages les pratiques agro-forestières sont assez remarquables et
devraient être soutenues.
19 2- Les systèmes agro-forestiers remarquables doivent être transposés à plus grande
échelle.
20 3- Les espaces occupés par les arbres à production non ligneuse "oliviers, chêne liège,
fruitiers..." devraient être aménagés pour accueillir d’autres cultures.
21
4- Le reboisement est une des solutions pratique pour augmenter le patrimoine
forestier, qui pourrait être optimisée par l’intégration du paysan dans sa réalisation
tout en produisant sous les arbres.
25
En Afrique de l’est (Tanzanie, Kenya) Les systèmes agro-forestiers sur les pentes
montagneuses sub-humides se sont répandus facilement entre les paysans qui ont apprécié les
services rendus par les essences forestières fertilisantes.
22 Afin d’obtenir une telle prise de conscience des initiatives pilotes sont nécessaires.
23 La population villageoise a déjà le savoir-faire et n’a pas besoin de formation.
Parmi les modèles d’aménagement du territoire en Afrique subsaharienne on retrouve les
parcs agro-forestiers ou des arbres de valeurs (Karité, Bois de chauffages …etc ) sont entretenus sur des terres de culture ou de pâture et contribuent fortement a la lutte contre la désertification
et diversifient le rendement et les sources de revenus.
24
1- En Algérie ceci peut s’avérer une solution pour la régénération du patrimoine
vieillissant et malade des arbres fruitiers notamment les agrumes ou en arboriculture
rustique (figuier, olivier, grenadier).
25
2- La création de parcs agro-forestiers gérés par la conservation des forêts de
différentes Wilayas qui se chargera de la veille sur le bon respect des plans et
l’encadrement des villageois est une idée qui mérite d’être étudiée.
26 3- Les forêts dégradées, les versants moins humides ou les éclaircies sont des endroits
propices à l’installation de parcs agro-forestiers.
En Tanzanie le système CHAGGA qui consiste à transformer la forêt naturelle en
conservant les arbres utiles (fruits, bois, fourrages, espèces médicinales …) et éliminer les arbres les moins utiles en laissant place à des plantations commercialisables
27
1- Une telle pratique est envisageable en Algérie et pourrait compenser le manque de
terre agricole qui frappe la région et qui risque de s’accentuer avec le changement climatique.
28
2- Les régions les plus adaptées à un système identique ou s’approchant du système CHAGGA sont celles situées sur les versants les plus humides et qui présentent une
densité de végétation plus élevée.
29
Les défis de reforestation que la politique forestière Algérienne entreprend depuis
longtemps afin de lutter contre l’érosion et la désertification pourront être optimisés
en intégrant l’agro-foresterie en raison de la présence de l’homme (agriculteur) qui
assistera la détresse des espaces reboisés.
30
En Algérie la contribution du secteur forestier au développement de l’agriculture de montagne reste sous forme d’assistance à une population démunie, et nécessite une intervention multisectorielle pour un développement rural global.
31
Les retours sur investissement en secteur forestier sont souvent à long-terme, son
implication dans le développement de l’agriculture est une occasion pour diversifier
ses entrées et acquérir des budgets nécessaires pour des projets couteux tel que le
désenclavement et la pénétration des massifs.
Tableau 3 - Affirmations soumises dans le questionnaire d'enquête
Quarante-cinq personnes ont reçu par voie électronique l’invitation à répondre à l’enquête en
ligne ; trente-deux ont répondu, dont sept qui ont réagi à la question ouverte. L’échantillon est
donc représenté par douze ingénieurs forestiers (6 pour chaque région), quatre agents du
26
BNEDER-Est, huit chercheurs de l’institut national de la recherche forestière, deux agents de
la GIZ ainsi que le directeur général de la gestion du patrimoine forestier, le sous-directeur
national de l'aménagement et des inventaires et La sous-directrice nationale de la propriété et
de la police forestière.
3. Analyse des résultats
L’analyse des résultats s’est effectuée en trois étapes commençant par la projection des
résultats sous forme de 31 histogrammes pour chercher un éventuel consensus.
Ensuite, les répondants ont été répartis en différents groupes selon leurs niveaux
d’accord avec les deux parties du questionnaire séparément ; en utilisant la méthode de
classification hiérarchique de Ward qui se définie comme « une procédure permettant de former
des groupes hiérarchiques de sous-ensembles mutuellement exclusifs, dont chacun a des
membres qui soient le plus similaires possibles par rapport à des caractéristiques spécifiées »
(Ward 1963).
Finalement, une seconde projection sous forme d’histogrammes est effectuée afin de
voir clairement les points qui relient chaque groupe et pouvoir ainsi déterminer la typologie de
la représentation.
27
B. Résultats et discussions
1. Histogramme général
La projection des 31 histogrammes compilés (Figure 3), a permis de repérer plusieurs
affirmations qui font l’objet d’un consensus entre tous les répondants au questionnaire et qui
s’inscrivent dans deux logiques distinctes sans pour autant être contradictoires ; la première est
l’importance de l’implication du riverain pour une réussite des programmes de reboisement
(Affirmation 21, 29), mais que ce riverain manque de conscience environnemental et devrait
être formé même s’il entretient parfois des systèmes agroforestiers remarquables (Affirmation
5, 23, 18 19) ; La deuxième est le fait que le potentiel économique de la forêt dépasse
l’exploitation du bois et les produits forestiers non ligneux et qu’il est donc nécessaire de
développer une agriculture de montagnes en Algérie, tout en soulignant l’indispensabilité des
initiatives pilotes et d’une coopération multisectorielle (Affirmation 9, 15, 22 et 30).
Mais à part ces consensus, la question du tourisme en zones forestières suscite une légère
controverse : alors que la majorité des enquêtés sont d’accord sur le fait que les services
écosystémiques d’une foret dépassent la dimension productive et que les services éducatifs et
récréatifs devraient être promus (Affirmation 10), ils ne sont cependant pas tous d’accord sur
l’existence d’un savoir-faire attractif dans le milieux rural algérien ( Affirmation 11), la position
Figure 2 - Graphique de Likert représentant les résultats du questionnaire en entier
28
de la partie réticente pourrait s’expliquer par une meilleure connaissance du terrain permettant
de juger cette attraction d’insuffisante, car la majorité des répondants négatifs appartiennent au
BNEDER et au services de gestion des conservations de forêts, directement impliqués dans les
études d’aménagement du territoire (voir tableau brut des réponses Annexe5) ; cette position
ne peu découler d’une opposition au tourisme forestier, puisque ces même répondants à une
seule exception, sont d’accord que le tourisme pourrait être un précurseur afin de promouvoir
et conserver le patrimoine (Affirmation 12) , une question qui n’a reçu que deux avis
défavorables, à l’encontre de l’affirmation 6 prétendant explicitement que le tourisme
représente un risque pour les écosystèmes, et qui divise l’échantillon en deux groupes
hétérogènes, cette affirmation ne peut constituer un indicateur d’une représentation
conservationniste, car elle peut être comprise différemment par les enquêtés, pendant qu’une
partie donne un avis sur un éventuel développement du tourisme, l’autre partie risque de
répondre en se basant sur son état actuel qui se résume à des fréquentations non encadrées,
souvent accompagnées d’incivilités portant préjudice à l’équilibre des écosystèmes.
D’un autre côté, conscients de la gravité du phénomène de l’exode rurale, les réponses ont été
unanimement favorables à l’affirmation 14 soulignant la nécessité d’une sédentarisation de la
population rurale afin de contrebalancer la littoralisation, Or le regain démographique dans ces
zones afin de relancer l’économie rurale (Affirmation 13), suscite une controverse, dont le
groupe des opposants est complètement hétérogène, ceci en revanche ne peu découler que d’une
position réticente quant à l’humain et à son présumé manque de conscience environnementale,
ainsi qu’à la dangerosité de ses activités en milieux forestiers (Affirmation 2).
2. Classification via la méthode de Ward
La classification des répondants par groupes selon leurs niveaux d’accord avec les deux
composantes du questionnaire sont représentées dans deux dendrogrammes. D’abord la
classification selon la perception de la forêt et de La place que l’Homme pourrait y avoir, fait
ressortir trois groupes distincts (Figure4). Une certaine hétérogénéité des répondants est
notable, tant de par leurs administrations respectives (BNEDER , DGF ou INRF), que vis-à-vis
du service pour lequel ils travaillent au sein des conservations de forêts (P = service de
protection de la faune et de la flore, E = service d’extension du patrimoine forestier, G = service
29
de gestion des ressources forestières) ou de leurs Wilayas de provenances (Jijel (18), Skikda
(21), Constantine (25), Khenchela (40)).
L’analyse respective des graphiques de Likert de chaque groupe (Figure 5) permet de
diagnostiquer plus profondément les différents accords au sein d’un même groupe ainsi que les
divergences inter-groupes, afin de déterminer une typologie de représentations.
Le groupe 1 qui représente 25 % des enquêtés, est le plus favorable à l’idée de la
réintégration de l’humain dans la forêt et s’oppose à la crainte du développement du tourisme
dans les zones montagneuses et forestières qui représenterait un risque pour les écosystèmes.
Ce groupe est convaincu que la sédentarisation de la population rurale à travers des activités
touristique et/ou agricoles en zones montagneuses doit être encouragée afin de lutter contre la
littoralisation (affirmation 2, 8, 10 et 14) ce qui englobe deux éléments fondamentaux (2 et 8)
du noyau d’une représentation ouverte de la nature, Ainsi que l’affirmation 4 et 7 ou dont les
partisans sont à l’unanimité pour une révision de la gestion conservatrice, Ce groupe condamne
tout de même l’idée du regain démographique en zone de montagne, soulignant une
représentation ouverte mais prudente en même temps.
Figure 3 - Dendrogramme des regroupements selon les perceptions de la forêt et de la place de l’Homme (Méthode de Ward)
30
Le groupe 2 est un groupe conscient du rôle que pourrait jouer les territoires
montagneux dans la lutte contre la littoralisation et que le milieu rural algérien est assez attractif
pour le tourisme sans réel consensus pour la nécessité de son développement, mais s’oppose
fermement à l’idée de révision de la flexibilité de la conservation forestière ; cette position
s’explique par leurs ententes quant au manque de conscience environnementale chez le
paysan (affirmation 5) dont les réponses étaient plus nuancées au sein du premier groupe ; ainsi
que pour l’affirmation 2 et 3 où l’activité de l’Homme dans la forêt et l’étalement des villages
sont clairement perçues comme une menace.
Le groupe 3 présente plus ou moins les mêmes représentations du second groupe mais
néanmoins plus tranchées notamment sur la question de la conscience environnementale du
paysan et le risque d’un développement du tourisme dans les zones forestières ; tout en étant
conscient du rôle potentiel de ces dernières dans le développement rural.
Contrairement au premier groupe dont les réponses englobent les 3 marqueurs de la
représentation ouverte de la forêt, les réponses des deux derniers groupes demeurent hésitantes
concernant l’installation de villages au sein des milieux naturels ainsi que l’utilisation de
certaines parcelles à des fin agricole (4 et 8).
Le constat est donc une dominance de la représentation conservatrice de la forêt animée
par le manque de confiance accordée aux riverains et à l’activité humaine dans les milieux
naturels ; impliquant toujours une mise à l’écart de ces derniers dans la construction d’une
nouvelle image de préservation des écosystèmes.
31
De la même manière, la classification des enquêtés selon leurs niveaux d’accord concernant les affirmations qui traitent l’Agroforesterie fait ressortir 3 groupes distincts (Figure 6).
L’analyse des 3 graphiques de Likert (Figure 7) laisse observer des positions moins
nuancées que la première partie du questionnaire, et un consensus plus évident, notamment la
conscience de tous les répondants de la menace que représente la perte en terres cultivées sur
Figure 4 - Réponses des différents groupes à la première partie du questionnaire
Figure 5 - Dendrogramme des regroupements selon les perceptions de l’agroforesterie (Méthode de Ward)
32
la forêt (Affirmation 17), de la force de l’agroforesterie et l’agriculture de montagne pour
amortir ce choc imminent (affirmation 15, 19) et augmenter le taux de réussite des reboisement
par l’assistance de l’agriculteur aux plantations (affirmation 21, 29), et d’un autre côté l’urgence
de passer d’une agriculture de montagne d’assistance à une réelle coopération multisectorielle
dans un objectif de développement rural plus global. Même si la totalité des enquêtés ne
soupçonnent pas l’existence de système agroforestiers remarquables dans certains villages tout
en étant favorables à une éventuelle transposition à grande échelle (affirmation 18 ; 19), ils sont
unanimement d’accord sur la nécessité d’initiatives pilotes. Une position qui relève de la
prudence observée chez certains dans les représentations de « l’Homme dans la forêt » ; et le
manque de confiance en sa conscience environnementale pour d’autres. La concorde autour de
l’affirmation 23 vient appuyer cette hypothèse où le savoir-faire des populations villageoises
est remis en question et la nécessité de les former ne fait pas de doute.
Finalement, ce qui explique la classification en trois groupes n’est étonnamment pas un
refus catégorique de l’agroforesterie au contraire l’intérêt de celle-ci dans ses traits généraux
fait l’objet d’un consensus non discutable, mais ce sont plutôt ses modalités techniques et les
régions où elle devrait être instaurée qui divisent l’opinion des enquêtés.
Figure 6 - Réponses des différents groupes à la deuxième partie du questionnaire
33
En effet le groupe 1 qui représente 50 % des fonctionnaires enquêtés est favorable au
modèle du parc agro-forestier et accepte ainsi l’utilité d’une étude de sa faisabilité sous une
gestion attribuée aux conservations des forêts de chaque Wilaya (Affirmation 24, 25, 26) tout
en étant convaincu que l’intégration d’une dimension agricole au secteur forestier est une
occasion pour diversifier les rentées pour ce secteur budgétivore (affirmation 31) ; Il est
indispensable de mentionner que, parmi les partisans de cette vision, figurent quatre chercheurs
de l’INRF porteurs de projets de recherche autour du développement d’espèces fruitières
rustiques « noyer, châtaigner, noisetier, jujubier, câprier, pistachier » ainsi que des espèces à
forte valeur ajoutée telles-que le caroubier et le robinier faux acacia ce dernier de la famille des
fabacées principalement utilisé en Afrique subsaharienne dans les parcs agro-forestiers. Les
forestiers ayant la même position proviennent de la région semi-aride là où les efforts de
reboisement sont les plus importants.
Alors que le groupe 1 reste mitigé sur le système Chagga ; la majorité du groupe 2
condamne fermement ce modèle qui consiste à éliminer les arbres qui sont jugés
inutiles (affirmation 27, 28) ; une position conservatrice des forêts existantes qui est renforcée
par l’opposition catégorique de l’affirmation 16 qualifiant la végétation sauvage des massifs
montagneux de « perte d’espace » ; les avis concernant les parcs agro-forestiers demeurent
variés ; de même pour l’intérêt économique et budgétaire de l’agriculture dans le secteur
forestier.
Le groupe 3 qui ne représente que 12% des enquêtés, a été classé séparément pour sa
position tranchée concernant tout d’abord les affirmations qui font consensus avec le niveau
« Tout à fait d’accord » ; néanmoins une particularité attire l’attention dans ce groupe qui est
plutôt favorable au système Chagga perçu comme destructeur par le reste des répondants, ce
qui n’est pas illogique en vue du reste des réponses notamment son accord avec la qualification
de la végétation sauvage de perte d’espace qui est plutôt condamné par le groupe conservateur
ainsi que la majorité du groupe 1 favorable aux parcs agroforestiers. L’opposition de ce groupe
au modèle du parc agroforestier ne peut être expliquée que par une mauvaise compréhension
de la description du système dans l’énoncé des affirmations 24, 25 et 26.
34
C. Discussion générale
Les 25 % des enquêtés marqués par une représentation plutôt ouverte sur la place de
l’humain dans la forêt, se retrouvent aussi dans les deux groupes les plus favorables aux
pratiques agroforestières à l’exception de deux chercheurs de l’INRF qui s’opposent aux
système Chagga et qui ne se prononcent pas concernant les parcs agro-forestiers. Cependant,
l’absence d’une position s’opposant clairement à l’Agroforesterie, laisse envisager que la
majorité des personnes condamnant l’activité humaine dans la forêt, reste ouverte à
l’agroforesterie et est consciente des intérêts qu’elle représente, mais ce sont les processus de
la mise en place et les zones de praticabilité qui restent à définir.
La composition hétérogène des groupes que dégage la classification, ne permet pas
d’affirmer qu’une telle région ou administration penche plus vers une vision ouverte ou
conservatrice, de même avec l’agroforesterie et ces modalités, marquant peut être l’absence
d’un lien directe entre la nature de l’activité humaine au sein des forêts de la région et les
représentations que se font les experts et les ingénieurs enquêtés.
De plus, les avis laissés dans l’espace d’expression dans le questionnaire et qui traitent
sans exception le sujet de l’agroforesterie, pointent aussi dans cette même direction. Entre ceux
qui recommandent la patience sans avancer d’arguments clairs, et ceux qui préfèrent la
vigilance et une expérimentation à plus petite échelle, s’ébauche encore une fois cette
représentation prudente et méfiante à l’égard du paysan. Restent finalement les quelques avis
qui prônent un refus catégorique au « piétinement » des espaces naturels, formulent un intérêt
de l’agroforesterie seulement dans les zones de reboisement, et expriment encore une fois très
explicitement le danger et l’inutilité du système Chagga à leurs yeux.
Les chercheurs de l’INRF reviennent avec des recommandations plus ciblées dans cette
question ouverte. En effet, les 25 et 26 mars 2019, l'INRF a organisé des journées sur
l’agroforesterie et l’économie forestière impliquant les chercheurs qui par conséquent sont plus
aptes à s’exprimer sur le sujet. La sphère scientifique est donc non seulement favorable à
l’agroforesterie mais également consciente de ses avantages comme le révèle l’analyse des
résultats. Son implication se remarque également au travers des propositions et des points
relevés dans les réponses ; y figure notamment la nécessité de réintégrer l’arbre dans les
systèmes agricoles au sens propre afin de les rendre plus résilients. Cette question est d’ailleurs
35
au cœur de l’agroforesterie surtout celle des pays du nord et peut prendre plusieurs formes et
vocations selon la nature de la culture et de la taille de l’exploitation. Elle a néanmoins été
volontairement écartée du questionnaire pour plusieurs raisons ; d’abord afin de limiter les
administrations auprès desquelles l’enquête a été menée, pour adapter l’étude à son budget
temps mais aussi pour ne pas sortir du contexte d’une agroforesterie renforçatrice de la
résilience des écosystèmes forestiers en péril, même si dans les deux cas d’une agroforesterie à
dominance agricole ou forestière les administrations des deux secteurs seront amenées à
coopérer. Le second point repris par deux chercheurs est celui de la mise en valeurs des
potentialités existantes, qui pourraient se traduire d’un côté par le recensement des systèmes
agroforestier déjà sur place avant qu’ils ne disparaissent car ce sont des systèmes qui sont
adaptés au climat de la région et d’autre part via la promotion de la sylviculture des essences à
haute valeur ajoutée. Deux recommandations parmi les quatre qui viennent conclure le rapport
de la journée d’études sur l’Agroforesterie :
1- Promouvoir l’agroforesterie dans les cadres de décision.
2- Encourager la mise en place de pépinières de production d’espèces à haute valeur
ajoutée.
3- Mise en place d’une commission restreinte pour le développement du caroubier.
4- Elaborer une typologie des stations par régions avec un listing d’espèces à promouvoir.
L’un des chercheurs a par ailleurs soulevé une faiblesse dans cette étude : l’omission de
l’intégration du riverain ; pour reprendre les mots de Mr Djema « … Il faudra aussi tenir compte
du souhait des riverains qui sans eux toutes actions sera vouée à l'échec. ». Cela rappelle un
élément fondamental dans l’aménagement durable des territoires, celui des « incitants » qui
peuvent prendre plusieurs formes : incitants financiers, matériels, législatifs, etc. qui
permettraient au riverain d’aller au-delà des limites et des obstacles pour participer efficacement
et mettre en œuvre un programme théoriquement solide.
Qu’en est-il de l’implication de la population locale ?
La question de l’implication du riverain dans les projets du développement rural en lien
avec le secteur forestier a été abordée lors des entretiens, ou l’échec du programme PPDRi refait
toujours surface. Ces projets de proximité de développement rural intégré ont pour objectif
l’amélioration de la qualité de vie en milieux rural, en valorisant les ressources naturelles et en
36
diversifiant l’économie rurale, dont le bilan est qualifié de négatif par la grande majorité des
enquêtés ayant participé aux entretiens, et dont la première cause serait le manque de confiance
qui s’est installé auprès des riverains après plusieurs manipulations politiques des élus qui
promettaient bien plus qu’ils ne réalisaient. D’un autre côté, le manque de vulgarisation marqué
par l’insuffisance des cellules de communication au niveau communal, qui se résume à une
seule séance d’information avant l’attribution du matériel au bénéficiaires, causant un manque
d’implication dans le , ou il a été constaté que beaucoup d’entre les paysans se précipite à vendre
le matériel acquis, les plantules et le bétail distribuées, parfois même ils s’organiseraient en se
prêtant le matériel pour échapper au contrôles de suivi assurés par les agents forestiers.
Les PPDRi dans les milieux forestiers vont laisser place à un autre programme annoncé
par la DGF, et qui vise à consacrer 150 000 ha à l’agroforesterie et plus de 70 000 ha à la
domestication des plantes médicinales, en attribuant des droits d’usage de parcelles appartenant
au domaine forestier après une étude préalable du dossier. En l’absence de nouveaux textes de
législation, les modalités d’instauration de ce programme resteront les mêmes que celles
détaillées dans le décret exécutif datant du 5 avril 2001 (annexe 4), les activités qui y seront
autorisées sont limitées au petit élevage (apiculture, aviculture, cuniculture et autre élevage
cynégétique) ou aux pépinières pour une autorisation d’usage de 20 ans avec possibilité de
renouvellement, la création de verger arboricole fruitier pour 40 ans d’usage renouvelables, et
90 ans renouvelables pour les plantation forestière ( chêne liège , robinier faux acacia,
châtaigné, noyer … ). Par ailleurs et toujours dans le but d’une valorisation des ressources
naturelles, 22 conseils interprofessionnels pour la production du bois et du liège, et 32 autres
pour les plante aromatiques et médicinales chapotés par un conseil national ont été créés afin
de structurer les entreprises encouragées par le projet PFNL en collaboration avec la FAO.
Même si l’un des objectifs de ces initiatives est la création d’emploi, le programme ne
cible pas pour autant la population rurale ; cette dernière manquant de capitaux
d’investissement se retrouverait dans le meilleur des cas employée de manière saisonnière, ce
qui n’est évidemment pas la meilleure des solutions pour freiner l’exode rural.
Contrairement à l’Algérie, le Maroc, au climat et à l’histoire quasiment similaires, a
décidé de ne plus faire appel à des entreprises externes au milieu rural pour exploiter les
ressources agricoles et de se tourner vers la population locale déjà présente en encourageant les
coopératives locales entre riverains. Le premier but est de capter les gains ainsi que la plus-
37
value parmi les locaux, qui dans le cas des plantes aromatiques et médicinales assureront à la
fois l’exploitation et la transformation voire la vente du produit final, tout en veillant sur la
pérennité des écosystèmes sans laquelle l’activité n’est pas durable. Cette initiative combine
ainsi valorisation de ressources naturelles, relance de l’économie rurale, sédentarisation, et
protection du patrimoine.
Lors de la discussion de la solution agroforestière avec les experts, deux freins majeurs
font surface :
Le premier étant la crainte de l’importation d’une nouvelle population, dans le cas où
l’espace rural forestiers est rendu attractif suite à une volonté étatique, car cet intrus serait moins
capable d’exercer une activité en harmonie avec le milieu naturel que la population qui a
toujours vécus à proximité des milieux forestiers. Cette crainte n’a pas lieu d’être, puisqu’elle
représente d’abord une contradiction avec le consensus global affirmant que le paysan local
manque de conscience environnementale. Par ailleurs, il convient de souligner qu’il s’agirait
d’un changement de paradigme, car même au sein des populations locales des zones rurales,
subsiste « …une jeunesse de plus en plus confrontée à des difficultés de la reproduction des
schémas socio-économiques locaux quasi en panne » (Boudedja 2013).Dans ce cas et comme
pour toute adoption d’un nouveau système, les efforts indispensables de vulgarisation de
sensibilisation et de formation pourront profiter à tous sans se limiter à la population des
villages existants.
Il demeure aussi nécessaire de faire la différence entre deux types de fréquentation des
milieux forestiers, que les experts ont tendance à confondre lorsqu’il s’agit de se prononcer
concernant la présence de l’être humain dans la forêt : l’exploitant et le touriste. En effet, lors
des entretiens, en aucun cas les experts n’ont démenti l’information qui a circulé dans les
médias, et qui concerne le recul des superficies brûlées au niveau de la wilaya de Batna après
la vaste opération d’équipement en matériel d’apiculture moderne pour promouvoir la
production de miel au sein des espaces forestiers et qui a profité à plusieurs bénéficiaires, qui
seraient à l’origine du contrôle des départs de feux avant que cela ne prenne une grande ampleur.
Cependant le touriste et notamment les citadins qui fréquentent la forêt dans une dimension
récréative, sont pointés du doigt comme l’une des causes majeures des feux de forêts suite à
leurs incivilités (bouteilles de boissons alcoolisées, feux de camps, feux d’artifices…), or il
serait plus judicieux d’accuser le manque de structures encadrant l’activité touristiques.
38
Même si aucun document affirmant le lien entre l’exercice de l’apiculture et le recul des
feux de forêt n’a été trouvé, la position confuse et généralisatrice des experts est encore une
preuve de d’une perception protectrice de la nature qui découle d’une représentation préalable
n’incluant pas l’Homme comme composante de l’écosystème.
Le second frein est de nature juridique. En effet la loi forestière devient obsolète puisque
comme l’accuse le document de la stratégie forestière à l’horizon 2035 ,elle a toujours été
tournée vers la préservation du patrimoine que vers la valorisation. La reprise de l’économie
forestière est certainement au cœur des objectifs de l’administration des forêts afin
« d’augmenter les recettes générées par les espaces forestiers afin d’alléger les dépenses de
l’Etat induite par leur conservation » (DGF 2016). Cependant, tout changement de d’objectif
doit être accompagné par des textes législatifs fixant les modalités de la transition, et surtout de
l’occupation de l’espace, car le foncier présente selon les experts le nœud principal de la
difficulté du développement du secteur forestier, mais ceci dépasse la loi forestière pour prendre
source dans la loi domaniale algérienne, qui incorpore dans le domaine public les forêts, les
reboisements, et les terres à vocation forestière ; un domaine dont les trois principes
fondamentaux sont l'inaliénabilité, l'imprescriptibilité et l'insaisissabilité ; attribuant ainsi la
responsabilité de la gestion de plus de 90% de la forêt algérienne aux administrations étatiques
qui souffrent de manque de moyens et d’effectif rien que pour la préservation du patrimoine
existant, provocant naturellement une chute de la production forestière notamment celle du
liège, pendant que cette dernière est en hausse dans les pays de la rive nord de la méditerranée
ou la majorité des forêts sont des propriétés privées entretenues par les entrepreneur et les
familles qui assurent la régénération des peuplements et leur exploitation.
Le foncier sera ainsi une problématique évidente pour l’instauration d’une
agroforesterie à grande échelle et la réintégration de la population dans des programmes de
développement rurale dans le domaine forestier, il en sera de même pour le premier pas prévu
dans ce sens qu’est celui des autorisations d’usages et surtout la catégorie des plantations
forestière, ou il est difficilement envisageable de croire qu’un riverain modeste dépensera des
efforts gigantesques pour entretenir des plantations forestières dont les retombés d’une
éventuelle exploitation se feront attendre à cause de la pousse lente des arbres dans un périmètre
qui risque de lui être confisqué a la moindre inconformité avec le cahier de charge. Et même si
l’article 15 du décret exécutif fixant les modalités de l’usage rappel que les héritiers et les ayants
39
droits peuvent bénéficier du maintien de l’usage, un contrat plus solide sera beaucoup plus
rassurant et encourageant.
Analyse SWOT
Le tableau ci-dessous représente un diagnostic SWOT (analyse des forces, des
faiblesses, des opportunités et des menaces qui caractérisent une situation ou un projet)
résumant d’après cette étude l’éventualité d’une adoption d’un nouvel aménagement rural des
espaces forestiers, reboisés et à vocation forestière, basé essentiellement sur des activités
agroforestières.
Atouts Faiblesses Système résilient combinant production contribuante à la sécurité alimentaire, et maintien du couvert végétal, protection des sols et des bassins versants.
Création de microclimats et adaptation aux effets des changements climatiques.
Utilisation des territoires montagneux pour lutter contre la littoralisation et l’étalement urbain.
Implication de la population dans la lutte contre les feux de forêt en protégeant leurs exploitations.
Reconquête de territoires arides à travers de reboisements assurés par des paysans.
Développement de l’éco-tourisme et reprise de l’économie rurale.
Création d’emploi et lutte contre la pauvreté.
Le manque d’inventaires sur les systèmes agroforestiers ancestraux.
Les modalités d’application qui sont encore méconnues.
Le relief accidenté avec des déclivités parfois très rudes
La nécessite un suivi important et une surveillance de la fréquentation des milieux naturels.
Opportunités Menace Nouvelles techniques d’irrigation de précision plus économes et meilleure mobilisation des ressources en eau.
La rigidité du système foncier et de la loi domaniale algérienne
40
Télédétection pour optimiser la cartographie et surveiller l’évolution des écosystèmes. Une population jeune et disponible (Chômage)
Un marché demandeur de produit alimentaire et une politique agricole favorisant la production locale
Les perceptions protectionnistes, et le développement d’une représentation biaisée de l’écologie.
La crainte de l’insécurité en s’installant loin des villes.
La concurrence des villes et l’exode rural, par l’inintérêt au travail de la terre par les nouvelles générations
41
Conclusion
Si l’accentuation de la pression sur les milieux forestiers semble ne plus faire l’objet
d’une quelconque divergence, grâce à l’alarmisme des pronostics et l’évidence des études, et si
l’autorité algérienne tend à parier sur le potentiel économique de ces espaces et la nécessité de
la transition vers une valorisation des ressources forestières, la réintégration d’une population
rurale dans ces milieux ne fait cependant toujours pas partie des plans. La majorité des experts
enquêtés dans les administrations régionales et nationales sont conscients des intérêts que
représente l’agroforesterie et favorables au concept du reboisement agroforestier où le paysan
assisterait les plantations qui lui seront bénéfiques tout en assurant le suivi qui a toujours
constitué la phase la plus compliquée en raison du manque du personnel forestier. Néanmoins,
ces mêmes experts demeurent prudents quant aux modalités d’application de l’agroforesterie
particulièrement dans les formations forestières existantes.
Même si l’échantillon ne peut être représentatif de la globalité de l’administration
forestière algérienne, il reflète tout de même l’image de la dominance d’une crainte vis-à-vis
de l’Homme et son activité, résultant comme le démontrent les résultats de l’enquête d’une
représentation protectrice préalable et d’une confusion entre les formes de fréquentation de la
forêt, notamment entre les incivilités commises par manque d’infrastructures encadrant le
tourisme et la simple présence de l’humain, qui est aussi confondue avec les activités du paysan
qui pourraient présenter au contraire un avantage pour la préservation du patrimoine forestier,
particulièrement lorsque il s’agit de la prévention contre les incendies. Ceci peut constituer le
premier obstacle à l’adoption d’aménagements de type agroforestier empêchant l’Etat Algérien
de considérer une solution combinant préservation du couvert végétal en danger, production
vivrière et d’exportation et compensation du manque de terre.
Le second obstacle n’est autre que celui cité par le GIEC dans le rapport intitulé
« Changement climatique et terres émergées » ou l’on peut lire « … De nombreuses pratiques
de gestion durable des terres ne sont pas largement adoptées en raison de l'insécurité régime
foncier… » (IPCC, SPM, 2019). L’appartenance des terres forestières algérienne au domaine
public, fait d’elles un patrimoine insaisissable, inaliénable et imprescriptible, justifiant jusqu’à
un certain degré le manque d’intérêt par rapport aux actions aménagiste basées sur un
repeuplement de ces territoires.
42
Recommandations
Quatre défis se doivent donc d’être relevés avant d’envisager une agroforesterie
transposée à grande échelle. Le premier est d’ordre purement technique : il s’agirait d’un coté
de recenser et de comprendre les systèmes agroforestiers existants notamment en Kabylie, la
région montagneuse et forestière la plus peuplée d’Algérie où des pratiques ancestrales et de
modes de vies se transmettent de génération en génération. Parallèlement, des expérimentations
sont indispensables afin de mettre au point des aménagements de type transposable aux région
dont la topographie et la végétation sont similaires ; dans cette optique, nous suggérons une
expérimentation au niveau des forêts situées dans la périphérie urbaine afin de limiter les coûts,
faciliter les déplacement et éviter d’altérer des milieux naturelles sauvages en cas d’échec, ainsi
que des expérimentations avec et sans implication d’une population résidente dans les zones à
reboiser et dans les grandes étendues steppiques.
Le second défi est d’ordre social. Soucieux d’une intégration réussie des populations
rurales ou désirant le devenir les recommandations sociales sont basées sur deux axes essentiels.
Premièrement, la sensibilisation doit être adaptée en fonction qu’elle soit informatrice quant
aux opportunités économiques que représente l’agroforesterie, ou environnementale et
formatrice afin d’adopter de nouvelles pratiques et d’en éviter d’autres. Ensuite des études sous
forme d’enquêtes approfondies dont le but d’énumérer les incitants qui encouragerai la
participation des populations rurales afin d’en tenir compte lors de l’élaboration des plans
d’aménagements.
Le troisième défi est juridique, car une actualisation des lois et un assouplissement du
système foncier serait sans doute la clé pour une mobilisation effective des efforts. Finalement,
une communication plus précise, qui ne criminalise pas l’être humain dans l’absolu, permettra
de réduire la tendance conservationniste des représentations, notamment au sujet des feux de
forêts où le facteur humain est pointé du doigts dans la majorité des médias officiels et sur les
réseaux sociaux. Sachant que les causes inconnues d’incendie représentent approximativement
80%, il s’agirait de clarifier la différence entre les négligences et les incivilités causées par des
individus mal intentionnés ou mal informés, et l’activité des paysans dont la préservation de
leurs bien est au centre de leurs intérêts.
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Liste des annexes
Annexe -1 :
Cartes illustrant l’évolution de l’aptitude climatique des cultures stratégiques en Algérie à l’horizon 2100, selon deux scénarios RCP (representative concetration pathways).
Annexe -2 :
Carte illustrant le risque de ne pouvoir assurer la sécurité alimentaire de base à la population (céréale, lait, fourrage)
Annexe -3 :
Carte illustrant le risque de ne pouvoir assurer la diversité alimentaire de qualité à la population en termes de fruit et légume
Annexe -4 :
Decret executif n° 01·87 du 5 avril 2001 fixant les conditions et les modalités d'autorisation d'usage dans le cadre des dispositions de I'article 35 de la loi n° 84-12 du 23 juin 1984.
Annexe -5 :
Tableau brut des résultats du questionnaire d’enquête.
Les cartes illustrent l'aptitude climatique pour la
culture du blé tendre (Triticum aestivum) et blé
dur (Triticum durum) et orge (Hordeum vulgare)
pour la période 1981-2010 et son évolution
(exprimés en %) pour deux périodes futures selon
deux scénarios RCP (Representative Concentration
Pathways). Les résultats sont basés sur les modèles
EcoCrop et représentent l'aptitude climatique de la
plante selon un indice de 0 à 100.
Sources: Esri, USGS, NOAA10°0'0"E
5°0'0"E
0°0'0"
5°0'0"W
40°0'0"N
35°0'0"N
30°0'0"N
25°0'0"N
20°0'0"N
RCP 4.5 | Evolution pour 2031-2060
Sources: Esri, USGS, NOAA10°0'0"E
5°0'0"E
0°0'0"
5°0'0"W
40°0'0"N
35°0'0"N
30°0'0"N
25°0'0"N
20°0'0"N
RCP 4.5 | 1981-2010
Sources: Esri, USGS, NOAA10°0'0"E
5°0'0"E
0°0'0"
5°0'0"W
40°0'0"N
35°0'0"N
30°0'0"N
25°0'0"N
20°0'0"N
RCP 8.5 | 1981-2010
Sources: Esri, USGS, NOAA10°0'0"E
5°0'0"E
0°0'0"
5°0'0"W
40°0'0"N
35°0'0"N
30°0'0"N
25°0'0"N
20°0'0"N
RCP 8.5 | Evolution pour 2031-2060
Sources: Esri, USGS, NOAA10°0'0"E
5°0'0"E
0°0'0"
5°0'0"W
40°0'0"N
35°0'0"N
30°0'0"N
25°0'0"N
20°0'0"N
RCP 8.5 | Evolution pour 2069-2098
Sources: Esri, USGS, NOAA10°0'0"E
5°0'0"E
0°0'0"
5°0'0"W
40°0'0"N
35°0'0"N
30°0'0"N
25°0'0"N
20°0'0"N
RCP 4.5 | Evolution pour 2069-2098
ALGÉRIE \\ Aptitude climatique des cultures stratégiques
Algérie
Localisation
Légende
Description
La carte a été réalisée dans le cadre du
Projet d'appui au Plan National Climat (APNC)
dans le cadre de la coopération entre l'Allemagne
et l'Algérie
Références
Ensemble CORDEX AFRICA avec biais corrigés:
8 simulations générées d'après 4 CMIP5 GCMs
(CNRM-CM5, EC-EARTH, HadGEM2-ES et MPI-
ESM-LR) et 2 RCMs (SMHI-RCA4 et CLMcom-
CCLM4-8-17) réalisés avec les mêmes GCMs.
Sources des données
Analyse et Cartographie: Z_GIS
16 janvier 2017 © GIZ / Z_GIS
Projection locale: UTM Zone 28N, Datum: WGS 84
Projection géographique: Lat/Lon, Datum: WGS 84
Aptitude climatique (%)Evolution de l'aptitude climatique (en %)
Contours (%)
-100 - -50
-49 - -40
-39 - -30
-29 - -20
-19 - -10
-9 - -1
0
1 - 10
11 - 20
21 - 30
31 - 40
41 - 50
51 - 100
Aucune (0)
Très marginale (1 - 20)
Marginale (21 - 40)
Suffisante (41 - 60)
Très bonne (61 - 80)
Excellente (81 - 100)
Triticum aestivum
Triticum durum
Hordeum vulgare
AF1 AF2 AF3 AF4 AF5 AF6 AF7 AF8 AF9 AF10 AF11 AF12 AF13 AF14 AF15
25 Gestion 5 5 5 4 5 5 4 2 2 5 2 4 4 5 5
EST BNEDR 2 2 4 5 4 2 4 5 4 5 4 4 4 4 5
EST BNEDR 1 5 5 2 4 5 5 5 5 5 5 5 2 5 5
EST BNEDR 1 5 5 1 5 5 4 2 2 4 1 4 4 4 4
EST BNEDR 1 5 5 1 5 5 4 2 2 4 1 4 4 4 4
40 Protection 4 4 2 5 2 2 1 5 4 1 4 2 2 5 4
40 Protection 5 5 5 2 5 4 0 1 5 5 5 5 5 5 5
25 Extension 2 4 2 4 4 4 5 4 4 5 4 4 4 4 5
40 Gestion 2 2 2 4 4 2 4 4 2 5 4 4 4 4 5
21 Protection 1 5 2 4 5 1 0 2 5 5 5 5 4 5 2
21 Protection 5 4 4 4 5 4 4 4 2 4 4 4 1 4 4
18 INRF 2 2 4 1 4 1 1 5 1 2 5 5 2 5 5
18 Protection 1 5 5 5 5 4 2 2 2 4 5 5 5 5 5
40 Gestion 2 2 5 2 5 1 4 5 1 5 2 5 2 5 5
21 Gestion 1 5 5 5 4 5 2 5 1 5 2 1 5 5 5
18 Extension 2 5 5 2 2 2 2 5 2 5 5 5 2 0 5
EST BNEDER 4 5 2 4 5 2 4 5 2 5 4 4 2 5 5
16 GIZ 2 4 4 1 5 2 0 4 1 5 5 5 4 5 5
16 GIZ 2 1 4 5 2 1 4 4 5 5 4 4 2 4 5
16 DGF 1 4 5 2 4 4 4 2 2 5 4 4 2 4 4
16 DGF 1 4 4 1 4 2 2 1 1 4 4 4 2 5 5
16 DGF 1 4 4 1 4 2 2 1 1 4 4 4 2 5 5
16 BNEDER 2 1 4 5 5 1 4 5 4 5 1 4 2 4 5
16 BNEDER 2 4 4 4 4 4 1 2 4 4 4 0 2 4 5
13 INRF 1 2 4 4 4 2 4 4 2 5 5 4 0 5 5
15 INRF 2 4 4 5 2 2 4 4 2 5 4 4 2 5 5
15 INRF 2 4 5 4 5 4 4 4 2 5 5 4 1 5 5
36 INRF 2 4 5 4 5 4 2 5 5 4 5 5 4 4 5
EST BNEDER 0 5 5 1 4 5 1 5 5 5 5 5 4 0 5
26 INRF 2 4 2 5 5 2 0 5 5 5 5 5 5 5
16 INRF 5 4 5 4 5 5 5 5 1 5 2 5 5 5 5
16 INRF 2 5 5 5 5 5 5 2 2 5 5 4 2 4 5
Tableau brut des résultats du questionnaire
1: pas du tout d'accord / 2: pas d'accord / 0: sans avis / 4: plutôt d'accord / 5: tout à fait d'accord
AF16 AF17 AF18 AF19 AF20 AF21 AF22 AF23 AF24 AF25 AF26 AF27 AF28 AF29 AF30 AF31
25 Gestion 5 5 4 4 5 5 5 2 2 2 2 5 2 5 5 5
EST BNEDR 5 5 4 5 5 5 5 1 4 4 4 4 4 4 4 4
EST BNEDR 5 5 5 5 5 5 5 1 5 5 5 5 4 4 5 5
EST BNEDR 1 2 1 4 2 5 4 1 5 5 4 4 1 5 5 4
EST BNEDR 1 2 1 4 2 5 4 1 5 5 4 4 1 5 5 4
40 Protection 1 4 5 2 2 2 4 2 2 1 5 4 5 4 4 2
40 Protection 5 5 5 5 5 5 5 1 5 5 5 0 0 5 0 4
25 Extension 4 4 4 4 4 4 5 1 4 0 0 4 0 4 4 4
40 Gestion 2 5 4 4 4 4 5 1 4 5 4 4 4 4 4 4
21 Protection 2 4 4 2 0 1 4 4 1 4 4 4 2
21 Protection 1 5 4 4 1 5 4 2 4 4 4 1 1 4 5 4
18 INRF 4 1 4 4 2 5 2 4 4 5 4 2 0 4 5 4
18 Protection 1 5 0 5 1 4 5 2 0 1 2 4 1 4 5 0
40 Gestion 1 5 4 4 5 5 5 2 4 5 5 2 5 5 5 4
21 Gestion 5 5 5 5 4 5 4 1 2 4 1 5 1 5 5 2
18 Extension 2 5 2 5 5 5 1 0 2 2 2 2 5 5 5
EST BNEDER 4 5 5 4 5 5 4 2 0 4 2 4 4 4 5 4
16 GIZ 0 5 5 5 4 5 5 1 5 4 5 4 0 5 5 5
16 GIZ 2 4 4 5 4 5 5 2 4 4 4 4 4 4 5 4
16 DGF 1 4 4 4 2 4 5 2 4 4 4 1 1 4 4 2
16 DGF 1 1 4 4 4 4 4 2 4 2 2 1 4 4 5 4
16 DGF 1 1 4 4 4 4 4 2 4 2 2 1 4 4 5 4
16 BNEDER 4 5 5 2 2 4 5 1 2 5 5 1 1 5 5 4
16 BNEDER 2 4 5 4 4 4 5 2 4 5 0 2 0 5 4 5
13 INRF 4 4 5 4 4 0 5 2 0 0 4 1 0 5 5 0
15 INRF 4 5 5 5 4 4 4 2 5 5 5 1 1 4 5 4
15 INRF 2 5 4 5 5 5 5 2 5 5 5 4 2 4 4 4
36 INRF 5 5 5 5 4 4 5 2 5 5 5 5 2 5 5 5
EST BNEDER 1 5 5 5 5 1 5 1 5 5 4 5 4 1 5 5
26 INRF 2 1 5 5 5 5 5 2 5 5 5 0 0 5 5 5
16 INRF 5 2 5 5 5 4 5 2 5 5 5 4 5 5 5 5
16 INRF 2 5 5 4 4 5 5 1 5 5 5 4 2 5 5 4
.......................................· .· .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .· .
Decrete :
Vu le decret е х ё с ц ш п о 2000-186 du 4 Rabie Ethani
1421 correspondant au 6 juillet 2000 fixant les attributions
du ministre du travail et de la protection sociale;
Article ler. - La liste des centres в р ё с г а й в ё в de
гёёспсапоп ргёуве еп annехе Ijointe au ёёсгег по 87-261
du ler ё ё с е ш о г е 1987, susvise, est с о ш р т ё т ё е par la
сгёапоп d'un centre в р ё с т а й в ё de тёёёвсацоп, dont
l'implantation et le siege sont П х ё в с о ш о г ш ё ш е ш au
tableau ci-dessous :
WПAУА
D'IMPLANТ А ТION
46 - Ain Тёшоцспеш
SIEGEDE
L'Ef A B L I S S E М E N Т
1 - Нашшаш Bouhdjar
Vu le decret р г ё в ш е п п е ] п о 2000-256 du 26 Joumada El
Oula 1421 correspondant au 26 aoftt 2000 portant
nomination du Chef du Gouvemement ;
Vu le decret ргёвшеппе! по 2000-257 du 26 Joumada El
Oula 1421 correspondant au 26 aoftt 2000 portant
nomination des membres du Gouvemement ;
Vu le ёёсгег ехёсвш' по 90-12 du ler janvier 1990 fixant
les attributions du ministre de l'agriculture ;
Vu le decret е х ё с ц ш п о 91-454 du 23 novembre 1991
fixant les conditions et шоёашёе d'administration et de
gestion des biens du domaine р п м ё et du domaine public
del'Etat;
Vu le decret е х ё с ш п п о 95-333 du Aouel Joumada
Ethania 1416 correspondant au 25 octobre 1995, шошйёе
et сошргёгёе, portant с г ё а п о п de lа conservation des forets
de wilaya et fixant son organisation et son
fonctionnement;
Art. 2. - Le ргёвепт ёёсгег sera publie au Journal
officiel de la Republique a1gerienne democratique et
populaire.
Fait а Alger, le 11 Мопаггаш 1422 correspondant au 5
avri12oo1.
Ali BENFUS.
----*----
Decret executif п о 01·87 du 11 МоЬаггат 1422
correspondant а о 5 avril 2001 fixant les
conditions et les moda1ites d'autorisation d'usage
dans le cadre des dispositions de I'article 35 de la
loi 'пО 84-12 du 23 juin 1984, modifiee et
completee, portant regime general des foгets.
Le Chef du Gouvemement,
Sur le rapport du ministre de l'agriculture,
Vu la Constitution, notamment ses articles 85-40 et 125
(alinea 2) ; .
Vu la loi по 83-03 du 5 fevrier 1983 relative а la
protection de l'environnement ;
Vu la loi по 83-17 du 16 juillet 1983, modifiee et
completee, portant code des eaux ;
Vu la loi по 84-12 du 23 juin 1984, modifiee et
comp!etee, portant regime genera1des forets ;
Vu la loi по 90-25 du 18 novembre 1990, modifiee et
completee, portant orientation fonciere ;
Vu la loi по 90-30 du ler decembre 1990 portant loi
domaniale;
Vu la loi по 98-04 du 20 Safar 1419 correspondant au 15
juin 1998 relative а la protection du раtПmоinе culturel ;
Article ler. - Le ргёвепг decret а pour objet de fixer les
conditions et les moda1ites d'autorisation d'usage dans le
cadre des dispositions de l'article 35 de la loi по 84-12 du
23 juin 1984 susvisee.
Art. 2. - Au sens du ргёвеш decret, il est entendu р а г
mise е п valeur, toute action d'investissement tendant а
mettre е п production et а valoriser les terres du domaine
forestier national par les actions de :
- plantation fruitiere, fourragere et forestiere ;
- creation de pepinieres specia1isees notamment dans la
production de plants fruitiers, fourragers et forestiers ;
- mobilisation de l'eau ;
- petits elevages (apiculture, aviculture et cuniculture)
et tout autre elevage cynegetique ;
- сопесtiоп tопепtiеllе et tout autre ouvrage de
defense et restauration des sols (DRS) ;
- voies d'acces aux perimetres ;
- l'ensemble des operations necessaires а une
utilisation rationnelle et optimale des tепеs du domaine
forestier national а mettre е п valeur; et се, notamment
dans le cadre des alineas 4 et 5 de l'article 35 de la loi по
84-12 du 23 juin 1984 susvisee.
Art. 3. - Les perimetres concemes du domaine forestier
national destines а la mise е п valeur sont retenus sur la
base de criteres techniques, economiques et de protection
du milieu et delimites par arrete du ministre charge des
forets sur proposition de l'administration des forets.
Art. 4. - Pour les activites de mise е п va1eur des terres
du domaine forestier national, tout postulant а une
autorisation d'usage sur les t е п е s situees dans les
perimetres prea1ablement delimites, doit formuler une
demande а l'administration des forets territorialement
competente.
i~мo~i~~%:8:ak;.tU:200i::::: ::::
.......................................· .
· .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .· .
Art. 5. - Il est сгёё une commission d'examen des
demandes d'autorisation d'usage dont l а composition et lе
fonctionnement seront р г ё с а в ё в par un апётё conjoint des
ministres charges des finances et de l'agriculture.
Les dossiers soumis а 1 ' е х а ш е п de cette commission
doivent comprendre :
- lа demande de Гцпёгевеё ;
- lа fiche d'identification de lа parcelle а mettre е п
valeur visee а l'article 7 ci-dessous ;
- un proces-verbal faisant ressortir l'ensemble des
travaux а effectuer ainsi que leur ё с п ё а п с г е г et dont l е
modele est аппехё ао ргёаеш decret.
Art. 6. - L'autorisation с о ш ё г а ш l'usage des асаупёе
de mise е п valeur sur les tепеs du domaine forestier
national est etablie р а г decision de l'administration des
Гогёге territorialement с о ш р ё т е ш е с о ш о г ш ё ш е ш а ц х
conclusions de lа commission d'examen.
Art. 7. - L'autorisation d'usage n'est pas un droit гёе],
еllе est dtЯivrее par l'administration des forets sur lа base
d'une fiche d'identification dont l е modeIe est annехе ао
present decret.
Art. 8. - La mise еп reuvre de l'autorisation d'usage sur
les terres du domaine forestier national s'effectue
conformement а о cahier des charges a n n е х е а о present
decret.
Art. 9. - L'Etat peut contribuer а l а mise еп valeur par
lа prise еп charge des depenses liees аох actions visees а
l'article 2 conformement а l а legislation е п vigueur.
Бllе peut ёпе гепгёе aussi а tout moment, soit par accord
des parties, soit а l'initiative du Ьёпёйсгапе, а charge pour
lui de donner un ргёамв de six (6) mois.
Art. 14. - Le retrait de l'autorisation d'usage peut ёпе
ргоповсё avant terme par l'administration 10rsqu'il у а
пёсеввпё de тёайвег des infmstructures etJou d'installer des
equipements d'interet general.
Le Ьёпёйсгаие, dans се cas, ouvre droit а une шёепшпё
determinee par les services des domaines.
Art. 15. - En cas de deces du Ьёвёйстапе, ses heritiers
оо ses ayants droit peuvent Ь ё п ё й с г е г du maintien а leur
profit de l'autorisation d'usage de lа parcelle.
Art. 16. - Toute tепе du domaine forestier national qui
viendrait а ё п е denudee suite а un defrichement illicite о о
а un incendie de foret п е peut е п aucun cas faire l'objet
d'une autorisation d'usage et l'administration des forets est
tenue de prendre les dispositions п ё с е в в а п е в а l а
reconstitution du couvert vegetal initial.
Tout postulant qui entreprendrait des defrichements
illicites о о serait reconnu с о ш ш е etant l'auteur d'un
incendie de foret п е peut е п aucun cas beneficier d'une
autorisation d'usage.
Art. 17. - Conformement а l а Iegislation е п vigueur,
l'Etat se reserve lа propriete des objets d'art, d'archelologie
о о d'architecture, des tresors, medailles et monnaies
anciennes, mines et richesses minieres qui viendraient а
etre decouverts dans lа parcelle, objet de l'autorisation
d'usage.
- activites d'elevage (pepiniere, petit elevage et
elevage cynegetique) : 20 ans
Art. 11. - L'autorisation d'usage est consentie pour une
duree determinee, е п comptabilite а у е с l а nature des
activites de mise еп valeur соmше suit :
Art. 10. - L'autorisation d'usage donne lieu а о
versement d'une redevance conformement а l а Iegislation
et а lа reglementation е п vigueur.
Art. 12. - L'autorisation d'usage peut etre renouvelee
sur lа base d'une demande ecrite presentee par l е
beneficiaire, trois (3) mois ао moins avant son expiration,
а l а commission d'examen prevue а l'article 5 ci-dessus.
En cas de decouverte de cette nature, l е beneficiaire
devra е п aviser les autorites competentes conformement
а о х 10is et reglements е п vigueur et еп informer
immediatement l'administration des forets territorialement
competente.
Art. 18. - L'autorisation d'usage des activites de mise
еп valeur sur lа parcelle de tепе situee dans lе domaine
public de l'Etat et soumise а о regime general des forets пе
peut par quelle que procedure que се soit evoluer vers опе
cession.
Ali BENFUS.
Art. 19. - Le present decret sera publie а о Journal
officiel de lа Republique algerienne democratique et
populaire.
Fait а Alger, lе 11 МоЬапаш 1422 сопеsропdant ао 5
avriI2001.
Toute vente, 10cation оо sous-location des parcelles de
tепеs objet de l'autorisation d'usage selon les modalites du
present decret est interdite, sous peine de retrait de
l'autorisation d'usage.
40ans
90ans
- creation de verger arboricole :
- plantation foresMre :
Art. 13. - L'autorisation d'usage peut etre retiree а l а
diligence de l'administration des forets, si apres deux (2)
mises еп demeure, l е beneficiaire п е se соnfоrше pas аох
clauses du cahier des charges, notamment celles de
realiser son programme de mise е п valeur dans les
conditions et dtЯais fixes.
.............................................................................................................. ' l ~ M o Ь ' .. · 1 ~ 2 2 · ·
..14' ·JОURNALОF.FlСШI; DELA.REPUВLIQI:JE.Al.CERIENNE.N° 20' ' , '~'.'.'.' .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .$.Q.vj;) _Х .
ANNEXEl
С A I П E R DES CНARGES
Article l е г
La ргёвеш cahier des charges а pour objet de fixer les
conditions et les modalites d'autorisation d'usage dans lе
cadre des dispositions de l'article 8 du decret е х ё с ш п
п о 01-87 du 11 Моhaпат 1422 солesропdant аи 5 avril
2001, susvise.
Article2
Obligations du beneficiaire et conditions
d'utilisation de lа parcelle
Le Ьёвёйсгапе de l'autorisation d'usage s'engage а
г ё а й в е г l е programme de mise еп valeur с о ш о п п ё ш е ш
а и х termes de reference contenus dans un ргосёа-уегэа]
vise par l'administration des forets faisant ressortir Г ё т а г
des liеих et l'еnsетЫе des travaux а effectuer ainsi que
leur ё с п ё а п с т е г с о ш о г ш ё ш е п т а l'article 5 du ргёвеш
decret
n lui est ехргезвёшеш interdit egalement, sous peine
d'annulation, d'utiliser tout ои unе partie de lа parcelle de
terre а des fins autres que celles qui ont ш о и е ё
l'autorisation d'usage о и а toute autre activite п о п
а ш о п в ё е р а г l'administration des forets territorialement
competente.
11 est tenu d'autoriser l'acces а и х structures de
l'administration forestiere 1 0 с а l е pour l'evaluation
periodique des operations de mise е п valeur dont l е
calendrier est fixe par l е proces-verbal ainsi que pour
toute autre visite d'administration specialisee.
Le ЬещШсiairе s'engage а fournir а l'administration
toutes les informations qu'elle serait а т е п е е а demander
р о ш l е suivi des operations de mise еп valeur.
Concemant les actions de mobilisation de 1'еаи, lе
beneficiaire est tenu de se conformer а l а reglementation
е п vigueur et notamment de detenir и п permis
d'exploitation delivre par les services competents.
Concemant les actions de preservation du patrimoine
forestier,le beneficiaire est tenu de :
- respecter les limites prealablement materialisees de
lа parcelle ;
- proceder а и х operations d'entretien des ouvrages de
defense et restauration des sols (DRS) situes а l'interieur
de lа parcelle ;
- alerter l'administration des forets еп cas d'attaques
parasitaires ;
- prendre les precautions d'usage pour eviter toute
declaration d'incendie ;
- еп cas de declaration d'incendie а и niveau des forets
proches de lа parcelle, alerter les services de
l'administration des forets et effectuer l а premiere
intervention р о ш circonscrire l е foyer d'incendie ;
- utiliser les voies d'acces existantes.
Article3
Apport de l'Etat
L'Etat peut contribuer а l а prise еп charge des depenses
пёсеввапев ацх infrastructures de base (voies ё'ассёя,
mobilisation de 1'еаи et ouvrages de defense et restauration
des sols).
L'Etat peut egalement :
- contribuer а l а prise е п charge des depenses
в ё с е в в а п е в а ц х actions de mise еп valeur, notamment les
actions de plantation fruitiere, [оштаяёге ои autres ;
- а lа demande du Ьёпёйсгапе, detacher р о ш u n е
р ё п о ё е determinee, des experts de l'administration des
forets рош unе assistance technique ;
- prendre е п charge l а formation professionnelle du
personnel de l'exploitation ;
- accorder toutes les facilites et assistance п ё с е в а а п е в а
l а г ё в з в п е de lа mise еп valeur ;
- mettre а l а disposition du Ьёпёйсгапе toute l а
documentation п ё с е в э а п е .
Article4
Е ' е п ц ё е е п jouissance
La date de notification de l'autorisation constitue le point
de depart effectif de l'autorisation d'usage.
ArticleS
D ш е е de l'autorisation d'usage, renouvellement
L'autorisation d'usage est accordee р о ш u n е duree de
.. (а preciser е п chiffre et еп lettre) .
annees renouvelables.
Sous reserve de lа reaIisation effective du programme de
mise е п valeur а п е t е , l е blneficiaire peut obtenir l е
renouvellement de l'autorisation d'usage е п presentant
trois (3) mois аи moins avant son expiration, u n е demande
ecrite аи conservateur des forets de wilaya teпitorialеmепt
competent.
L'autorisation d'usage п е peut, е п а и с и п cas, etre
renouvelee par tacite reconduction.
Лrtiсlе 6
Redevances
в о application des dispositions de l'article 10 du decret
executifno 01-87 du 11 Моhапam 1422 солеsропdant au
5 avril 2001 susvise, l а redevance est р а у а Ы е
conformement а l а legislation en vigueur.
Article 7
Impots, taxes et autres frais
Le beneficiaire supportera les impots, taxes et autres
frais auxquels l е t е л a i п , objet de l'autorisation d'usage,
р о u л а etre assujetti pendant l а duree d'autorisation
d'usage.
'14'М' ь.aiт.4in·1412······················································································ ······················ '$'' ~ ' JOURNAL·OFF.lCIELDE LA REP.trlU:.IQUE J \ L G Е R I E N N l и ~ " . о . 2 0 . · . · . · . · . · . · . · . · . · . 1 '.8 afri12001 .
Лrtiсlе8
Gaгantie
Le Ьёпёбстапе est сепвё bien connaitre l а parcelle de
тегге, objet de l'autorisation d'usage, et lа prendra dans
l'etat ои illa trouvera а о jour de Решгёе en possession.
Л r t i с l е 9
Responsabi1ite
L'Etat n'interviendra dans aucun proces-verba1 ni action
qui serait ц п е ш ё е р а г о о contre l е Ь ё п ё й с ь а п е pour
l'uti1isation de lа parcelle de tепе dans ses relations avec
les tiers.
Dans lе cas ои lа parcelle ferait l'objet d'une occupation
illicite, l е beneficiaire devra en infопnеr l'administration
dans les mei11eurs delais.
Лrtiсlе 10
Seгvitudes
Le Ьёпёйсаапе subira les servitudes passives de toute
nature grevant l а parcelle de тепе, objet de l'autorisation
d'usage, et profitera des servitudes actives.
Лrtiсlе 11
Retrait de l'autorisation d'usage
L'autorisation d'usage peut ё п е г е ц г ё е а l а diligence de
l'administration des forets si, аргёв deux (2) mises en
demeure а ё г е е в ё е а а о Ь ё п ё й с з а п е par lettre г е с о ш ш а а ё ё е
avec ассцвё de гёсерцоп et геыёев infructueuses, l'usager
ne se соцfопnе pas ацх clauses du cahier des charges,
notamment celles de гёайвег son programme de mise en
va1eurdans les conditions et de1ais йхёв.
Лrtiсlе 12
Etat de lа рагсеПе а l'expiration
о о а о retrait de I'autorisation d'usage
А l'expiration о о а о retrait de l'autorisation d'usage, l е
beneficiairt: sera tenu de laisser en bon ё т а г d'entretien
immeubles et insta11ations.
L'indemnisation, l е cas echeant, sera с а 1 с о l е е
c o n f о п n е m е п t а l а reglementation en vigueur.
ANNEXE2
М п п ы ё г е de l'agricu1ture
Direction genera1e des forets
Conservation des focets de lа wilaya de .
Circonscription des forets de ..
Апеte по du .
Fiche d'identification de рагсе1lе
а mettre е п у а 1 е о г
1 - Situation de Ia рагсе1lе
1.1- Denomination de lа parcelle
1.2 - Localisation
Wilaya
• Da'ira
<Сопшпше
·Иео dit
1.3- Superficie de lа parcelle
1.4- References а une carte
Carte:
С о о г ё о п п ё е е : Х 1
Х2
Уl
У2
1.5 - De1imitation
1.6 - Nature juridique du tепaiп
11 - Caracteristiques de Ia рагсе1lе
2.1- Situation topographique
• Altitude maximum
• Altitude minimum
• Exposition
• Relief et pentes.
Lorsque les biens ne sont d'aucune utilite pour
l'exploitation de lа parcelle, l е beneficiaire doit en assurer
l'en1evement а ses frais; а defaut, l'administration des
forets se reserve l е droit d'effectuer cette operation et les
frais seront supportes par lе beneficiaire.
................. lе ..
Le conservateur des forets
de lа wilaya de ..
Le beneficiaire
2.2 - Nature du sol (signa1er les differents composants)
2.3 - Climat
• Vents dominants
• Temperature moyenne - du mois lе plus chaud
- du mois lе plus froid
• Pluviometrie moyenne annueUe
• Risques de gelee et de grele
.............................................................................................................. · 1 ~ M o h l i I Т a i J i l ~ 2 2 · ·
. 16' 'JOURNAL OF.FlCIEI.; DE L А . R . Е Р U В L I Q I : J E . A L G Е R Ш N N E . N ° 20' ' .....• . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .$.Q.vj;J ·~8(H: .
2.4 - Оссцрапов actuelle : Nue, defrichee ( р г ё с и е г la
date)
(croquis de l'incendie)
I П - Aptitude de la р а г с е П е : ( А ргёезвег)
• Activite d'elevage ( р ё р п ц ё г е , petit elevage, elevage
cynegetique)
• Сгёацоп de verger arboricole
• Plantation ю г е а ц ё г е .
ANNEXE3
М i n i s t e r e de l'аgriсultше
Direction generale des forets
Conservation des forets de la wilaya de .
Circonscription des forets de .
Proces-verbal
L'an deux ш i П е un et le du mois .
Nous des forets а .
А vons ргосёёё еп ргёвепсе de (1) .
Ne(e) le а .
I>emешant а .
DOment avise, а la reconnaissance de l'immeuble а ц х
с а г а с г ё п в ш ш е а suivantes :
1 - Caracteristiques de la р а г с е l l е
1.1 - Coordonnees
Х :
У :
z:
1.2 - Superficie : ha are са .
1.3 - Occupation actuelle :
1.4 - Infrastructures et equipements existants : (piste,
tranchee pare feu, banquettes,
points d'eau, s о ш с е s etc...)
1.5 - Sol
Туре de sol:
Salinite:
Substrat:
Aptitude:
(1) Nom, ргёпош, date et Неи de naissance de Гппёгеваё
1.6 - Pente: (en % )
1.7 - Erosion: Si ош laquelle
importance :
11 - Description des travaux :
2.1 - Тгатвцх d'infrastructure:
- Ouvеrtше ои ашёпаяешеш de pistes ( k ш ) .
ёсвёавстег .
- Ouvrages d'art
·nombre .
<вашге .
• volume .
• ёсаёаасаег .
- Autres а р г ё с т в е г .
2.2 - Autres mesures de protection prevues :
- Розвёа de рготесцоп
• nombre de fosses .
• pente .
·lопguеш .
• ёсвёаасгег .
- Banquettes
• espacement et denivele .
• pente longitudinale ..
• lопguеш totale du гёаеац '"
• ёспёавсгег .
- Travaux de сопесtiоп tопепtiеllе (description,
volume et ёспёапстег) .
- Barrages et seuils (nombre, volume et ёспёапсзег) .....
- Gabionnage (description, volume et ёспёашаег) .
- Autres travaux de сопесtion .
2.3 - Mobilisation de la ressource е п е а о :
- Retenue collinaire dans un cadre collectif
• volume d'eau а mobiliser .
• nombre de beneficiaires ..
• description, volume et ё с а ё а п с г е г des travaux ( у
compris le гёзеап d'irrigation)
i~мo~i~~2:S:Аytgjйj:::::::: :
.......................................· .
· .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .· .
- Points d'eau
• volume d'eau а mobiliser .
• nombre de sources а сартег ..
• description, volume et ёспёапстег des travaux .
2.4 - Travaux р г ё р а г а ц и г е в du sol а Ia рlапtatiоп :
- Debroussaillement ( Ь а ) ё с в ё а п с т е г ..
- Rootage (Ьа) dont :
• simple (Ьа) ..
• сготвё (Ьа) .
• ёспёашаег .
- Тгасаяе et piquetage ( ё е в э п ё е п fonction de la
ressource еп еао disponible оо а mobiliser)
- Ouverture de ротёта
• sur rootage .
• sur tепaiп поп папё .
• dimensions des ротёте ..
• ёсвёапсгег .
- Engrais
• type
·dose
<рёпоёе
Вёсгег executif п о 01-88 du 11 МоЬаггат 1422
с о г г е s р о п d а п t а о S avril 2001 р о г t а п t
о г g а п i s а t i о п de I ' а d m i п i s t г а t i о п с е п t г а l е du
m i п i s t e г е du tourisme et de I ' а r t i s a п а t .
Le Chef du Gouvemement,
Sur le rapport du ministre du tourisme et de l'artisanat,
Уо la Constitution, notamment ses articles 85-40 et 125
(айпёа 2);
У о le decret ргёыёевпе] по 2000-256 du 26 Joumada El
Oula 1421 correspondant а о 26 аош 2000 portant
nomination du Chef du Gouvemement ;
Уо le ёёсгег ргёыёеппе] по 2000-257 du 26 Joumada El
Oula 1421 correspondant а о 26 аош 2000 portant
nomination des membres du Gouvemement ;
Уо le decret е х ё с ш п п о 90-188 du 23 juin 1990
determinant les structures et les organes de
l'administration centrale des пцшвтёгев ;
Уо le decret ехёсшп по 92-357 du 3 octobre 1992 fixant
les attributions du ministre du tourisme et de l'artisanat ;
Уо le decret е х ё с ш ц ' п о 92-358 du 3 octobre 1992,
modifie et с о ш р г ё т ё , portant organisation de
l'administration centrale du пшцвгёге du tourisme et de
l'artisanat;
Decrete :
2.5 - Рlaпtatiоп Periode :
Espeees· Varietes Provenance Nombre Densite
Article ler. - Sous Г ' а ш о г п ё du ппшвгге,
l'administration centrale du пцшвтёге du tourisme et de
l'artisanat comprend :
* Le весгёгапе general assiste de deux (2) directeurs
d'etudes et auquel est гацаспё le bureau d'ordre general ;
* Le chef de cabinet assiste de huit (8) charges d'etudes
et de synthese charges de :
- la ргёрагацоп et de l'organisation de la participation
du ministre а о х activites gouvemementales et а celles
liees аох relations avec le Parlement ;
- la preparation et l'organisation des activites du
ministre dans le domaine des relations exterieures ;
Joindre un dossier technico-economique
Etabli а le :
- Activite d'elevage ( р е р i п i е г е , elevage с у п е g е t i q u е ,
apiculture, autres а preciser)
L'interesse le Chef de des forets
- la preparation et l'organisation des activites du
ministre avec les institutions publiques ;
- la preparation et l'organisation des relations du
ministre avec les organes d'information ;
- la preparation et l'organisation des activites du
ministre avec les partenaires sociaux et le mouvement
associatif ;
- la preparation et le suivi des dossiers relatifs а
l'evolution du cadre economique relevant du secteur ;
- la preparation et le suivi des dossiers relatifs а о х
programmes de recherche sectoriels ;