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Un autre point est l’intérêt à mettre en place des « laboratoires », c’est-à-dire des zones pilotes d’expérimentation de modèles d’organisation alternatifs. Ceci permettrait de mieux tenir compte des spécificités de chaque région, en particulier pour ce qui concerne son niveau de développement et les ressources humaines dont elle dispose. Concrètement, la décentralisation signifie : - une liberté d’établir des priorités dans l’action sanitaire - une possibilité effective de modifier les programmes nationaux pour les adapter aux conditions régionales - la latitude de recruter directement dans la limite des postes budgétaires ouverts chaque année, le personnel qui convient aux priorités des régions, ce recrutement étant pour le moment le monopole de l’administration centrale Trois thèmes ont été abordés dans ce module : la régionalisation, avec une présentation de Claude Michaud (ARS de Franche- Comté en France), le rôle du premier niveau de soins public et privé, avec une confrontation du système tunisien et du système français, le rôle de l’hôpital aux trois niveaux de soins : la circonscription, le gouvernorat et les villes sièges de facultés de méde- cine. La conclusion d’ensemble est qu’il n’y a pas de modèle universel qui puisse être appliqué partout. Les avantages et les inconvénients des différents modèles d’organisation doivent être mis en balance dans le contexte particu- lier de chaque pays, et, à l’intérieur d’un même pays, en fonction de la période. La complémentarité des secteurs public et privé, toujours réclamée mais toujours non assurée, permettrait sans doute de rationaliser les dépenses de santé, mais seulement si le principe fondamental de l’équité dans l’accès aux soins est effectivement appliqué, dans le cadre d’un régime de couver- ture universel du risque maladie. Un des points fondamentaux discuté a été la nécessité d’une analyse causale des problèmes, pour éviter de retomber comme toujours dans le raccourci problème → solution. Dans ce cadre, une identification précise des différents niveaux de prise de décision est indispensable. Divers outils existent pour faciliter cette identification. (Encadré 1) Organisation sanitaire et régionalisation Enfin les participants ont souligné l’utilité d’harmoniser la terminologie utilisée dans l’analyse des systèmes de santé, les différentes acceptions des termes prêtant confusion. Abdelmajid Ben Hamida Bechir Zouari B. Zouari et A. Ben Hamida pilotes du module 3 Organisation sanitaire et régionalisation

La Gazette de l'USPM 2013 p.6

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Un autre point est l’intérêt à mettre en place des « laboratoires », c’est-à-dire des zones pilotes d’expérimentation de modèles d’organisation alternatifs. Ceci permettrait de mieux tenir compte des spécificités de chaque région, en particulier pour ce qui concerne son niveau de développement et les ressources humaines dont elle dispose.Concrètement, la décentralisation signifie :- une liberté d’établir des priorités dans l’action sanitaire- une possibilité effective de modifier les programmes nationaux pour les adapter aux conditions régionales- la latitude de recruter directement dans la limite des postes budgétaires ouverts chaque année, le personnel qui convient aux priorités des régions, ce recrutement étant pour le moment le monopole de l’administration centrale

Trois thèmes ont été abordés dans ce module : la régionalisation, avec une présentation de Claude Michaud (ARS de Franche-Comté en France), le rôle du premier niveau de soins public et privé, avec une confrontation du système tunisien et du système français, le rôle de l’hôpital aux trois niveaux de soins : la circonscription, le gouvernorat et les villes sièges de facultés de méde-cine. La conclusion d’ensemble est qu’il n’y a pas de modèle universel qui puisse être appliqué partout. Les avantages et les inconvénients des différents modèles d’organisation doivent être mis en balance dans le contexte particu-lier de chaque pays, et, à l’intérieur d’un même pays, en fonction de la période. La complémentarité des secteurs public et privé, toujours réclamée mais toujours non assurée, permettrait sans doute de rationaliser les dépenses de santé, mais seulement si le principe fondamental de l’équité dans l’accès aux soins est effectivement appliqué, dans le cadre d’un régime de couver-ture universel du risque maladie.Un des points fondamentaux discuté a été la nécessité d’une analyse causale des problèmes, pour éviter de retomber comme toujours dans le raccourci problème → solution. Dans ce cadre, une identification précise des différents niveaux de prise de décision est indispensable. Divers outils existent pour faciliter cette identification. (Encadré 1)

Organisation sanitaire et régionalisation

Enfin les participants ont souligné l’utilité d’harmoniser la terminologie utilisée dans l’analyse des systèmes de santé, les différentes acceptions des termes prêtant confusion.

Abdelmajid Ben Hamida

Bechir Zouari

B. Zouari et A. Ben Hamida pilotes du module 3 Organisation sanitaire et régionalisation