La Lumiere Du Monde

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    LA LUMIERE DU MONDE

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    LA LUMIERE DU MONDE

    EXTRAITS DU SERMONSUR LA MONTAGNE

    PAR

    J. VAN RIJCKENBORGH

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    SOMMAIRE

    Introduction

    I Vous tes le sel de la terre

    II La quintessence de la loi

    III Ne vous inquitez pas

    IV Vous ne commettrez point l'adultre

    V Ne jugez point

    VI Ne donnez pas les choses saintes aux chiens

    VII L'offrande de l'homme cleste

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    INTRODUCTION

    Ce petit livre, de mme que Le Mystre des Batitudes de J. van Rijckenborgh, est compos d'un

    certain nombre d'allocutions donnes par le mme auteur dans les annes 1945/1947, par consquent

    durant la fin de la seconde Guerre mondiale et la premire anne de l'aprs guerre.

    En ces temps d'pouvante, mais aussi d'espoir en un avenir meilleur, les paroles bien connues

    prononces sur la Montagne sainte par Jsus le Seigneur et rapportes dans l'Evangile de Matthieu,

    furent approches par l'auteur de faon tout fait nouvelle et places dans la lumire de la Rose-Croix

    d'Or.

    Entre temps, quelques dizaines d'annes ont passe, durant lesquelles le monde a rapidement dcouvert

    que la paix mondiale, dont des millions d'hommes rvaient en 1945, est toujours un idal inaccessible.

    Aussi, les paroles de J. van, Rijckenborgh sont-elles, dans ces annes 80 - ou a peu prs partout dans le

    monde les peuples se combattent encore - trs actuelles.

    C'est pourquoi nous nous sentons pousss les offrir de nouveau l'humanit, qui cherche actuellement,

    et peut tre doute. Celui qui les lit avec un cur ouvert reconnatra la profonde vrit dont tmoigne

    chaque mot.

    En conclusion, nous avons ajoute un entretien datant de la mme priode, L'Offrande de l'Homme

    cleste, o le rcit bien connu de la crucifixion de Jsus (Jean 19: 17-19) est clair d'une faon

    inconnue jusqu'alors. Que celui qui

    peut comprendre comprenne !

    De Rozekruis Pers

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    I

    VOUS ETES LE SEL DE LA TERRE

    Vous tes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus

    qu' tre jet dehors, et foul aux pieds par les hommes.

    Vous tes la lumire du monde.

    Une ville situe sur une montagne ne peut tre cache ; et on n'allume pas une

    lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle

    claire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumire luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils

    voient vos bonnes uvres, et qu'ils glorifient votre pre qui est dans les cieux. (Matthieu 5: 13-16)

    Les hommes qui aspirent une. libration spirituelle ou matrielle mettent immanquablement en

    accusation le monde et l'humanit, leur faisant un reproche de la dgnrescence effrne de la vie; leurs

    violentes critique dnoncent les plaies et les erreurs, mais toujours en dehors d'eux-mmes. Vous

    reprochez a vos ennemis tout ce qui est mal, mdiocre, inhumain, et nul ne peut dire que vos jugements

    soient inexacts. La plupart ont un fond de vrit. La souillure du sang est si considrable, les dfautshumains si normes, les crimes commis individuellement et en group si choquants, qu' peu prs toute

    critique met dans le mille.

    Mais si, afin d'viter tout malentendu, nous avons pralablement admis que la justice, au sens absolu,

    doit triompher en ce monde et tre ralise, il faut poser la

    grande question : la critique est-elle le bon moyen de mettre en lumire les erreurs fondamentales de

    l'tre humain ? En critiquant systmatiquement, on cherche et on trouve toujours l'erreur, en dehors de

    soi, On se demande rarement si l'homme dchu est vraiment capable d'une critique objective, et s'il est

    mme de voir et de juger d'une manire pure.

    Si nous avions suffisamment rflchi cela, nous aurions, par exemple, dcouvert que la Sagesse

    universelle nous apprend que l'tre humain ne peut voir ses proches, les choses et les valeurs quil'entourent, qu' travers sa propre sphre aurale. Or cette sphre aurale n'est pas pure, ni parfaitement

    transparente, mais colore et endommage par notre propre tat sanguin, notre propre tat d'tre.

    Nous dcouvririons galement que le moi croit toujours qu'il a raison, qu'il est attaqu, qu'il voit et agit

    juste, qu'il doit tre honor et reconnu. Le moi vit dans l'illusion de sa royaut. Et comme une illusion

    est une illusion, cette royaut est ncessairement attaque par les lois naturelles. D'ou l'instinct de

    conservation de soi: Qui ose s'en prendre moi, mettre en doute ma royaut, s'attaquer mon tat d'tre

    ? Qui me mconnait dans mon illusion ? Qui me fait basculer, de mon trne, de mon niveau de vie

    soigneusement difi, de sorte que j'ai faim, que je manque

    de vtements, de combustible, de lumire, de tout? Et ma haine, ma colre, clatent contre celui qui,

    partir de l'illusion de son moi, de son rve de royaut, m'inflige tout cela. Y a-t-il pire exprience pour le

    roi-moi, qui avec un bon salaire vit dans sa maison moderne, tout confort, avec chauffage central, radioet tlvision, qui ingurgite chaque soir, en lisant le journal, sa dose quotidienne de poison, et part chaque

    anne trois semaines en vacances au bord de la mer?

    Vous qui acceptez l'ide que la justice devra ncessairement triompher en ce monde, vous qui parlez

    sans cesse de vos soi-disant ennemis, le temps n'est-il pas venu de vous taire et de comprendre enfin que

    nous vivons, notre poque, la crise de l'illusion du moi, que nous sommes jets hors de nos salons

    confortables, que notre niveau de vie clate en morceaux, parce que la mesure est pleine?

    Et le temps n'est-il pas venu pour nous d'tre renvoys, dans l'amertume, notre propre moi? Si vous

    voulez couler vos critiques mordantes, dversez-en le vitriol sur votre propre personne. Eclairez" votre

    propre nudit et voyez votre misrable tat.

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    Ces paroles vous indignent peut-tre, et vous pensez que l'auteur se moque de la dtresse et de la mort.

    Mais notre tche est de vous rveiller et de vous maintenir veill.

    L'pe de la vrit doit tre plante dans votre me, Nous ne nous moquons pas de vous, mais nous

    enfonons l'pe de la vrit dans le carcan de votre moi illusoire. Car le risque n'est pas mince que vous

    partiez nouveau la recherche d'un bouc missaire et qu'en consquence vous vous remettiez tourner

    en rond encore une fois. Il est possible, et bien comprhensible, que la majorit des hommes ait besoin

    d'un nouveau tour de roue, car l'amertume d'une seule exprience ne leur suffit pas toujours pour qu'ils

    entreprennent le revirement fondamental.

    Mais vous, lecteur, lve de la Rose-Croix, vous vous trouvez au sein d'une Ecole Spirituelle. L'Ecole de

    la Rose-Croix d'Or fait retentir la voix du Christ dans le prsent. Vous y tes entr de votre propre gr.

    Nul n'est venu ici sous la contrainte, et par consquent nous pouvons penser que vous cherchez le

    chemin de la lumire, pouss par une ressouvenance spontane, par un tat de conscience rel. C'est

    pourquoi nous attendons de vous une tout autre envergure, une tout autre qualit, un tout autre style de

    vie que celui de la masse. Votre prsence dans l'Ecole Spirituelle montre que vous cherchez une

    rvlation spirituelle et non une rvlation naturelle.

    Si vous cherchez une rvlation selon la nature, vous vous tes tromp d'adresse. Il est alors certain queces paroles vous blessent profondment et que vous y voyez de la moquerie. Mais si vous cherchez une

    rvlation de l'Esprit, vous reconnatrez aussitt de quel Esprit nous tmoignons, et vous saurez ce qui

    nous inspire.

    Runis en une seule fraternit, nous savons que la vie naturelle nous a marqus dans notre corps. Mais

    nous nous regardons mutuellement d'un air comprhensif, car ni profondeurs, ni hauteurs, nulle chose,

    nul homme, nul peuple, nulle race, ni la faim, ni le froid, ne peuvent nous sparer de l'amour directement

    manifest en Jsus-Christ, notre Seigneur. Nous sommes le levain de l're nouvelle, qui nat dans la

    douleur et la souffrance.

    Etes-vous rellement ce levain ? En faites-vous partie ? Etes-vous dcid difier, de bas en haut, un

    homme entirement nouveau par un nouveau travail sur vous, se concrtisant directement etscientifiquement par un renouvellement ? C'est l notre tche, c'est l notre devoir. Si vous croyez

    appartenir aux pionniers du genre humain, si vous vous croyez un chrtien, si vous savez ce que signifie

    s'approcher d'une Ecole des Mystres, la parole du Sermon sur la Montagne s'adresse vous: Vous tes

    le sel de la terre ; si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu' tre jet

    dehors et foul aux pieds.

    En effet, si ceux qui s'approchent librement de l'Ecole Spirituelle, pousss par la force de la

    ressouvenance, s'arrtent aux choses de tous les jours sans entreprendre tche qui incombe leur tte,

    leur cur et leurs mains, qui le fera?

    Vous tes la Lumire du monde.

    Une nouvelle naissance s'annonce toujours dans la nuit, la souffrance et le chaos. Dans un de noscantiques, nous chantons: Aprs la nuit, viendra l'aube, voici, le soleil se lve. C'est pourquoi l'homme

    conscient, l'homme qui pense, doit vivre l'heure de la naissance. Il est du pays de l'aube ! Et si vous ne

    pouvez appartenir au pays de l'aube et vivre la nouvelle naissance, vous prirez dans l'obscurit et la

    douleur de la nuit, car le sel qui a perdu sa saveur doit tre jet dehors et foul aux pieds.

    Oui, pensez-vous. Oui, dites-vous. Quand l'aurore se lvera, je travaillerai, je construirai, j'difierai,

    vous verrez ! Quand le premier cri de la naissance nouvelle vibrera dans l'air, je chanterai avec le chur

    et ma joie retentira aux alentours!

    Mais comprenez enfin le grand secret vital d'une nouvelle naissance ! Comprenez le sens profond des

    choses ! Comment pourrait-il tre question de naissance sans

    cration, sans conception ? Vous trbuchez ici sur la mme erreur qui, depuis toujours, fit choir tant de

    monde.

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    L'homme religieux se tourne vers l'aide promise, l'extrieur: Dieu n'a-t-il pas envoy son Fils? N'a-t-il

    pas envoy celui qui est appel la Lumire du monde ?.

    Comprenez donc enfin l'avertissement du Sermon sur la Montagne: Vous tes la lumire du monde;

    une ville situe sur une montagne ne peut tre cache, et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous

    le boisseau, mais on la met sur le chandelier et elle claire tous ceux qui sont dans la maison.

    Vous tes La lumire du monde, mais condition que vous soyez un pionnier, que vous vous trouviez

    de droit dans une cole spirituelle; condition que vous soyez conscient d'tre un chrtien. Alors, vous

    tes la Lumire du monde. Et la lumire doit-elle attendre la lumire? La lumire doit-elle attendre le

    matin? La lumire doit briller jusqu'au matin ! La ville btie sur la montagne doit rvler sa prsence au

    monde. Par la Lumire du monde - et vous tes cette lumire - votre juste orientation spirituelle doit

    rayonner jusqu'aux confins de la nuit, de la souffrance et de la mort. Telle est la conception de la

    nouvelle naissance : la Lumire brillant dans la nuit. Vous devez montrer maintenant qui vous tes: un

    mendiant spirituel, un parasite, un esbroufeur spirituel, ou un enfant des hommes

    ren en Dieu, la Lumire du monde. C'est cela que vous tes appel. Non pas bientt, mais maintenant.

    Non pas maintenant, mais depuis longtemps dj.

    Que votre lumire brille devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes uvres, et qu'ils glorifient

    votre Pre qui est dans les cieux.

    Comprenez-vous cette parole? Si vous l'accomplissiez, la question ne se poserait plus de savoir s'il y a

    un Dieu, et quelle glise, quel dogme, quelle direction est juste. Toutes ces discussions cesseraient, et les

    hommes se moqueraient des thories thologiques du jour. Vous tmoigneriez de Dieu par votre

    rayonnement. Alors, l'homme ferait l'exprience de Dieu manifest dans la chair.

    Des milliers de prires s'lvent, la hirarchie divine est sollicite par un feu; roulant de prires. En

    ressentez-vous l'humour tragique ? On demande une lumire immense, on demande de l'huile pour les

    lampes !

    Que votre lumire brille ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes uvres et qu'ils

    glorifient votre Pre qui est dans les cieux.

    Voici un langage sublime, dynamique, direct, qui met fin toute chicane. Que votre lumire brille ! O

    et comment ? Dans le monde des tnbres et pour ceux qui ont soif de Lumire. Tmoignez de Dieu par

    vos uvres, par vos actes. Dans un monde o il faut construire et o l'on a intrieurement un pressant

    besoin de votre action.

    Que votre lumire brille ! Le pouvez-vous? Vous le pouvez! Nous n'attendons pas la paix, nous

    n'attendons pas l'aube, mais nous engendrons le nouveau matin. Nous faisons briller notre lumire dans

    la nuit, bien que le temps qui passe ne nous laisse pas indiffrents, parce que nous vivons dans la nature.

    Mme si nos os gmissent, mme si nos curs s'puisent, nous levons la tte et nous nous regardons ensouriant, car nous voyons la Lumire qui nous traverse. Et nous rayonnons cette Lumire dans la nuit,

    nous dversons cette Lumire qui brle irrsistiblement en nous-mmes, sur le monde et l'humanit, et

    nous construisons

    le matin et prononons la parole ardente: Soleil nouveau, lve-toi!

    Et le nouveau soleil se lve. Il monte au znith. Et nous nous unissons, afin que les hommes, par notre

    travail et notre aspiration la Lumire, glorifient le Pre qui est dans les cieux.

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    II

    LA QUINTESSENCE DE LA LOI

    Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi et les prophtes ; je suis venu non pour abolir, mais

    pour accomplir. Car je vous le dis en vrit, tant que le ciel et la terre ne passeront pas, il ne

    disparatra pas de la loi un seul iota ni un seul trait de lettre jusqu' ce que tout soit arriv. (Matthieu 5:

    17-19).

    Les hommes qui approchent l'Ecole Spirituelle de la Rose-Croix se divisent en deux catgories. Nous ne

    parlons pas ici des types Can et Abel, aspects feu et eau du courant de vie humain, mais de ces deux

    types d'hommes, dont l'un s'attache surtout la forme, et l'autre au contenu. Nous rencontrons ces deux

    catgories dans le Parvis de l'Ecole Spirituelle ; les uns comme les autres doivent passer par une grave et

    dure preuve, avant de recevoir la couronne de la victoire.

    L'homme qui s'attache surtout la forme.

    L'homme du type forme s'intresse principalement l'aspect et aux particularits de l'hommenouveau. Tout d'abord - au sens sotrique - il se soucie minutieusement des aspects de sa vie, essayant

    de les faire concorder avec

    les conditions lmentaires poses cet homme nouveau.

    Il rige la construction extrieure de l'homme nouveau, dont il conoit jusqu'aux moindres dtails;

    tatillon, sa vigilance n'est jamais en dfaut. A lui s'appliquent les

    paroles si connues: J'ai observ ces commandements depuis ma jeunesse; que me manque-t-il

    encore?. Oui, que peut-il manquer encore son difice ? Cet homme est un tmoignage vivant des

    conditions premires de la science spirituelle. Tout, chez lui, corps, conduite, maison, entourage, est

    l'preuve de la critique.

    Et lentement, mais srement, l'assurance crot dans son tre. Que pourrait-on bien lui reprocher encore?Ne suit-il pas ponctuellement les rgles imposes un lve de l'Ecole Spirituelle, depuis l'instant o il

    posa ses pieds sur le Parvis ? Il regarde de haut ses compagnons, avec l'air de dire tous : Faites

    comme moi, vous me ressemblerez, je suis un exemple de choix!

    Or il apparat vite que, dans cet ensemble soi-disant parfait, quelque chose manque. Au moment o

    devrait se dvelopper la pleine activit, et o la lumire devrait luire la fentre de l'me, rpandant sur

    le-monde la consolation et la bndiction, l'heure o les pionniers se runissent, la maison

    apparemment impeccable se rvle vide. La forme existe, certes, mais le contenu fait dfaut. Cet homme

    a oubli que la forme et le contenu doivent tre en parfait quilibre. Celui qui purifie son corps doit

    galement purifier son cur. Si nous refusons les boissons qui obscurcissent la conscience, les jugeant

    nuisibles au temple corporel, ne les remplaons pas par une narcose du moi. Si nous refusons le sang

    animal et ce qui est animal en gnral, il est vident que la bestialit devra galement disparatre denotre me.

    Si nous purifions et entretenons notre temple extrieur, comprenons que nous le faisons afin que le

    Christ triomphe en nous, et qu' travers ce temple doit briller la Lumire du monde, car il nous est dit:

    Vous tes la Lumire du monde. Par consquent, nous devons faire disparatre intelligemment tous les

    obstacles extrieurs, afin d'assurer le triomphe de l'intention originelle intrieure

    Si, considrant la forme comme la chose principale, on nglige le contenu, on gaspill son nergie ;

    le moment psychologique venu, on dcouvre que la lampe de l'esprit n'arrive pas luire dans la nuit du

    monde. Alors, naturellement, le moi dsillusionn tombe dans la tristesse et se plaint.

    Remarquez que la perte du masque et l'effondrement qui suit ne rsultent pas de la seule perception de

    l'appel : Que votre lumire luise, car en gnral, les personnes dont nous parlons n'arrivent pas jusque-

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    l. Dans un monde comme le ntre, une maison inhabite risque d'tre dvalise et ruine avant les

    autres. Un incident, une preuve srieuse, voil l'illusion brise et l'homme se retrouve devant l'abme du

    vide. Rempli d'amertume et de peine, il se dtourne alors du Parvis.

    Comme nous, vous connaissez cet homme. Quand son moi illusoire est bris, que la forme s'avre

    dpourvue de contenu, il cherche un bouc missaire. Il le trouve sans peine. Dans ce cas, qui pourrait,

    mieux que l'Ecole Spirituelle avec ses exigences fondamentales, tre le bouc missaire, l'agneau conduit

    l'abattoir? J'ai, depuis ma jeunesse, observ tous les commandements. Comment se peut-il que j'en

    sois arriv l? Il y a donc quelque chose qui ne va pas.

    En effet ! Mais les interprtations diffrent. Quoi qu'il en soit, c'est toujours la Fraternit et ses serviteurs

    inflexibles qui sont mis en accusation. Le moi dsabus cherche toujours des victimes expiatoires. Pour

    chacun, la dfense variera, mais il reste certain que c'est la Fraternit de la Vie, ses conditions et ses lois

    qui seront dclares impossibles, insupportables. L'homme ainsi bris, ayant connu l'preuve de la

    forme vide, va dsormais choisir une forme qui corresponde mieux son vritable contenu.

    Car hlas, la leon profonde n'a pas t apprise; la loi spirituelle de Jsus-Christ, qui l'avait touch, a t

    dtrne ; elle tait peut-tre bonne pour le pass, mais l'poque actuelle impose d'autres exigences ... Ilprfre, comme il le dit, rester les deux pieds sur terre, les non-sens et les exaltations de l'Ecole

    Spirituelle ne signifient plus rien pour lui. Il nous fait ses adieux, et, pour l'instant, nous prenons cong

    de lui.

    L'homme qui s'attache surtout au contenu.

    Examinons maintenant le deuxime type, celui qui s'attache au contenu. C'est l'homme qui mprise la

    forme, la jugeant banale, secondaire, incompatible avec sa dignit; il se concentre exclusivement sur les

    valeurs de la tte et du cur, sur l'acte. Pour lui, la manifestation mystique est juge trs suprieure la

    formation sotrique. Ce genre d'homme rayonne chaleur et amour; il dmontre un savoir et une

    comprhension mystiques; rien en lui de la prsomption outrancire de l'homme du type forme. Prt

    l'action, rempli d'ardeur et de sincrit, le cur mu, il travaille du matin au soir.

    A la demande du Seigneur ses disciples : Paissez mes agneaux, il rpond : mais avec joie et se

    met l'uvre. Il dmontre tre un homme intgre, qui peut parfaitement comprendre et retenir en son

    tre la vibration christique. Il sait et confesse avoir t conu et tre n dans le pch. Il est conscient de

    son tat de pcheur, mais croit cependant que tout ce qui est dit aux vrais lves et aux initis, de faon

    voile, dans les testaments mystiques, s'adresse dj lui. C'est ainsi qu' son tour l'homme du type

    contenu s'enferme dans son illusion. La plnitude de la manifestation christique le touche; il l'prouve

    et y ragit. Mais il

    se mprend en se croyant capable, d'emble, de la retenir et de l'assimiler. Il ne se voit pas encore tel

    qu'il est vritablement, c'est--dire une unit dgrade, une ralit brise, vtue de haillons. Oppos

    complet de l'homme du type forme, il oublie et nglige le fait qu'un contenu pur ne peut s'obtenir et se

    conserver que dans une forme pure. Il ne ralise pas que la rgnration vritable est l'union heureuse dela forme et du contenu. Il veut parvenir imiter Jsus Christ l'aide de son mental dgnr, de son

    affectivit aberrante par nature, sur la base d'un hritage sanguin totalement impur et d'une structure

    cellulaire envahie de gluten.

    Invitablement, une crise se produira, suivie de heurts avec l'Ecole Spirituelle et ses exigences. Au cours

    de cette crise, l'homme du type forme, d'une part, trouve que la loi de l'Ecole Spirituelle ne donne pas

    une ide exacte des vritables conditions exiges, puisqu'il a observ les commandements depuis sa

    jeunesse mais sans rsultat. L'homme du type contenu, d'autre part, voit la loi comme un obstacle

    son libre dveloppement vers Dieu. Il juge que l'Ecole Spirituelle s'immisce entre lui et le but qu'il dsire

    atteindre. Il prouve un certain contact avec le spirituel, mais comme il sent ce contact disparatre,

    glisser comme du sable entre ses doigts, il attribue ce pnible et douloureux phnomne l'inflexibilit

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    des serviteurs de la Gnose, convaincu qu'ils commettent son gard une grave erreur. Bref, la rupture

    est imminente, l'homme du type contenu se rcuse, prfrant, dit-il, ce qu'il appelle la libert.

    Nous esprons que vous reconnatrez maintenant ces deux types, et que vous comprendrez pourquoi ils

    s'enlisent dans le Parvis de l'Ecole des Mystres, pourquoi une crise, un heurt est invitable, et ce que

    nous devons penser de leurs soi-disant reproches l'gard des travailleurs.

    La quintessence de la loi.

    Dans notre monde dialectique aussi, nous rencontrons partout ces deux types d'hommes. Sous des

    aspects divers et des degrs diffrents, nous voyons autour de nous des tres qui recherchent la forme

    et la dveloppent ; ce sont les reprsentants de la culture de notre poque, et du trs haut degr de

    civilisation apparente laquelle nous sommes parvenus.

    Leur comportement extrieur, leur faon de se vtir et d'agir en public, leur politesse protocolaire, tout

    est tudi et impos dans les moindres dtails. Tous rvent de la royaut et veulent atteindre le but en

    choisissant leur chemin.

    Nous voyons galement dans le monde des hommes qui vivent dans une illusion de bont. Leurspenses, leurs sentiments ne s'expriment qu'en paroles fraternelles, leurs actes sont en accord avec leurs

    paroles ; ils manifestent une activit incessante et vivent d'un contenu rel, d'une force vitale qui

    bouillonne en eux.

    Cependant, un moment vient o, mme dans le monde dialectique, ces deux groupes d'hommes se

    trouvent dans une impasse ; ils sont mens une crise aussi invitable que logique. Et il n'y a alors ni

    Ecole Spirituelle, ni travailleurs gnostiques que l'on puisse accuser. C'est la dialectique qui, en tant que

    ralit brise laquelle l'homme se heurte, fait tourner toute chose en son contraire.

    Si vous vous trouvez dans le Parvis de l'Ecole Spirituelle, nous vous prdisons qu'il y aura une crise, un

    heurt entre les gardiens des mystres et vous. De mme, lorsque vous plongez dans le monde, que vous

    soyez pour la forme ou le contenu, nous vous prdisons galement une crise, une amre dsillusion. Carce n'est que par le conflit avec l'Ecole Spirituelle que vous vous veillerez en tant que re-n. Alors que le

    mme conflit, dans le monde, ne peut que vous entraner dans le circuit horizontal habituel.

    Votre crise avec l'Ecole Spirituelle est susceptible de vous dlivrer et de vous mener la renaissance de

    l'me. Mais comprenez bien que cette crise est invitable pour tous, et ne peut tre conjure que par une

    comprhension profonde de la parole exprime par Jsus dans le Sermon sur la Montagne :

    Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi et les prophtes; je suis venu non pour abolir, mais

    pour accomplir. Car je vous le dis en vrit, tant que le ciel et la terre ne passeront pas, il ne disparatra

    pas de la loi un seul iota ni un seul trait de lettre jusqu' ce que tout soit arriv.

    Voyez la situation telle qu'elle se prsente. D'un ct l'Ecole Spirituelle, hirophante de la loi divine, qui

    en transmue la tension et la vibration en un degr supportable et ralisable pour les hommes. De l'autre

    ct, les deux groupes: ceux qui s'attachent la forme et ceux qui s'attachent au contenu, ples opposs,unis nanmoins dans un mme refus de l'Ecole Spirituelle et de la loi.

    Pourquoi ce conflit? En ralit, parce que ces hommes ne peuvent comprendre les deux aspects de la loi.

    Chacun, selon sa propre nature, n'est capable de rpondre, et ne rpond, qu' un seul aspect, soit la

    forme, soit le contenu. Une forme sans contenu n'est rien, et un contenu sans la forme adquate ne peut

    d'aucune manire se manifester en lignes de force ni avoir une valeur d'ternit. C'est pourquoi la loi

    n'est pas seulement forme, mais surtout contenu ; pas seulement contenu, mais surtout manifestation de

    la forme.

    L'homme manifest est une forme, une apparence, selon l'esprit, l'me et le corps. S'tant dtourn du

    plan divin, sa forme ne correspond plus aux donnes de ce plan. Il a oubli ses proprits clestes et

    perdu les forces divines dont il tait pourvu au commencement. Il est vide, sans contenu.

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    S'il veut saisir les valeurs qu'il suppose tre prsentes dans son subconscient, et en vivre, il doit ramener

    la forme son tat originel. Dieu demeure dans un temple. Les valeurs divines ne peuvent donc

    s'exprimer pleinement que dans un temple humain. Ce temple est-il en voie d'dification, alors les

    valeurs divines se manifestent, en harmonie avec cette construction. Le Saint Esprit et son temple

    doivent tre en quilibre harmonieux. Nul ne peut recevoir le Saint Esprit s'il n'en a d'abord rendu son

    temple digne.

    Les forces de l'Esprit de Dieu sont si grandioses, si dynamiques et si formidables que tous les rgnes de

    la nature, dans n'importe quel tat o ils se trouvent, sont saturs de leurs rayonnements. Chaque atome

    de substance primordiale vibre de l'Esprit de Dieu. C'est pourquoi l'homme du type "contenu" trs

    sensible, ressent l'influence de l'Esprit divin comme une pousse spirituelle, mais c'est une grande

    illusion de considrer ce phnomne comme un principe de rgnration. Ce n'est l qu'un simple

    phnomne naturel.

    L'homme du type forme, sous cette influence, s'emploie cultiver son aspect extrieur, et il est

    vident Test l, galement, une simple rponse une pousse spirituelle naturelle, qui ne comporte

    aucun principe rgnrateur.

    La cl de toutes les valeurs et de tous les pouvoirs divins, et ce qui dtermine la juste construction du

    temple est l'amour, l'amour de Dieu et l'amour du prochain. Cet amour ne peut tre ralis que sur la

    base de l'viction absolue du moi. C'est pourquoi un changement fondamental, le brisement et

    l'anantissement de l'illusion du moi est ncessaire pour tous les candidats qui se trouvent dans l'Ecole

    Spirituelle. La loi divine se protge elle mme. Personne n'prouve de difficults avec la loi ou cause

    d'elle, condition de s'lever dans le vritable amour, de saisir en mme temps la forme et le contenu et

    de construire.

    A mesure que le constructeur du temple avance, de coup de marteau en coup de marteau, l'Esprit Saint

    l'emplit de ses valeurs ternelles. La loi aide l'lve et le conseille pour la construction du temple, afin

    qu'un jour il soit digne de prononcer les mots: Veni Creator Spiritus, Viens, Esprit crateur. Et

    tous ceux qui, par suite de la duplicit de leur nature, par erreur ou prsomption, avec un gosmeirrductible, veulent atteindre le but, malgr tout, et entrent ainsi en conflit avec la loi, il est dit: Ne

    croyez pas que je sois venu pour abolir la loi et les prophtes. Je suis venu pour les accomplir.

    En Christ le Seigneur, la loi s'impose de plus en plus fortement nous. En Jsus le Seigneur, notre sang

    est attaqu, tandis que retentissent les paroles : Voyez, je suis la porte et je frappe.

    Mais l'amour divin ne connat aucun compromis ; pas un trait, pas un iota ne nous est concd

    gratuitement. C'est tout ou rien. C'est pourquoi il est logique que celui qui violera le moindre de ces

    commandements et engagera les autres en faire autant soit appel le plus petit dans le Royaume des

    cieux. Celui qui, au contraire, les pratiquera et les enseignera, sera appel grand dans le Royaume des

    cieux.

    Si vous avez des oreilles pour entendre et des yeux pour voir, comprenez donc ce que l'esprit de la loi a

    vous dire. Nul ne pourra, jusqu' la consommation des sicles se juger libr de la loi, s'il ne l'a

    accomplie comme elle doit l'tre L'humanit sera attaque, dans son corps et dans son sang jusqu' ce

    que ces choses soient pleinement confesses et ralises. Observe le symbole de la Balance, de la justice

    divine : les plateaux devront tre en quilibre avant que l'Agneau de Dieu puisse demeurer en vous.

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    III

    NE VOUS INQUIETEZ PAS

    Ne vous inquitez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez

    vtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vtement? Qui de vous, par ses

    inquitudes, peut ajouter une coude la dure de sa vie ? Ne vous inquitez donc point et ne dites pas:

    que mangerons-nous? que boirons-nous ? de quoi serons-nous vtus ? Car toutes ces choses, ce sont les

    paens qui les recherchent. Votre Pre cleste sait que vous en avez besoin.

    Cherchez premirement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront donnes par

    surcrot. Ne vous inquitez donc pas du lendemain, car le lendemain aura soin de lui-mme.

    A chaque jour suffit sa peine. (Matthieu 6: 25, 27, 31-33).

    Quand vous lisez ces paroles du Sermon sur la Montagne il vous apparat clairement qu'elles ne

    s'adressent pas l'homme de la masse, mais un groupe exceptionnel: le groupe des lves de l'Ecole

    des Mystres christiques.

    L'homme de la nature terrestre, l'homme de la foule, celui qui est n et a grandi sur cette terre dure,connat la lutte pour l'existence. Il sait ce que signifie : Tu gagneras ton pain la sueur de ton front. Et

    puisque cette sentence s'est inscrite dans son sang comme une angoisse fondamentale, il cherche

    gagner le maximum de pain en transpirant un minimum. Voil l'origine de toute lutte sociale, de toute

    guerre, de toute anarchie conomique, de toute usurpation, de toute terreur et de toute excration

    populaire.

    Cette angoisse fondamentale est la base de l'ducation et de la science dialectique. Il s'agit de la vie, de

    la nourriture et du vtement. C'est le triangle de l'existence terrestre. Qui le nierait? Tel l'animal qui vole

    la nourriture d'un compagnon de son espce, l'homme est pouss par l'instinct de conservation de soi.

    C'est un instinct naturel, issu d'un pass archaque. Nous sommes Monsieur, Madame tant qu'il n'est

    pas fait violence notre instinct naturel, et nous sommes religieux, humanitaires, civiliss, tant que la

    vie, la nourriture et le vtement ne sont pas remis en question.

    Ne vous inquitez pas pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez

    vtus ne sont certes pas des paroles qui s'adressent l'homme vivant au milieu des tensions et

    agitations du monde actuel. Ces paroles ne sont-elles pas un dfi la ralit? Rappelons nous les annes

    de famine, au cours de la seconde guerre mondiale, o l'on manquait de tout, dans tous les domaines

    N'avions-nous pas alors le devoir de protger nos enfants, et de nous mettre en qute de nourriture afin

    de pourvoir aux besoins vitaux lmentaires? Nous ne pouvions mme pas gagner notre pain la sueur

    de notre front, puisqu'il n'y en avait pas.

    Nous pouvions la rigueur tre d'accord uniquement sur le: Ne vous inquitez pas du lendemain.

    Effectivement, la misre quotidienne tait si grande, les tensions qui captaient notre attention si

    bouleversantes, que nous n'avions mme pas le temps de rflchir au lendemain. Il n'est donc pas

    tonnant que beaucoup aient estim que ces paroles du Sermon sur la Montagne procdaient d'un

    optimisme religieux superficiel, adapt aux jours calmes, aux temps de paix et de progrs, ou bien

    s'offraient au thologien oblig de calmer, dans une communaut religieuse, un membre rvolt,

    maltrait par son suprieur.

    Mais nous qui voyons le Sermon sur la Montagne sous un autre angle, nous savons que ces paroles

    s'adressent un groupe d'lves tout--fait particulier et qu'elles ne sont certes pas destines tous les

    hommes.

    Nous ne pouvons pas juger si ces paroles vous concernent directement et personnellement, ni dterminer

    s'il est bon que vous les approfondissiez .... Il est possible que, si vous vous y fiez, vous soyez fortement

    du. Beaucoup de ceux qui s'en remirent elles furent obligs, un moment donn, de reprendre la

    lutte pour l'existence. Il est vrai que les ralistes en la matire ont souvent grandement raison.

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    Ces paroles du Sermon sur la Montagne ne se prtent pas l'exprimentation. Ne vous risquez pas des

    exaltations incontrles, car il s'agit ici de choses grandioses et sacres. Le christianisme de notre

    poque a dj tant bafou le Christ, n'y ajoutons rien de plus?

    Vous ne devez pas vous fier cette parole !

    Vous ne devez pas y croire !

    Vous ne devez pas l'exprimenter!Vous ne pouvez que mrir pour elle.

    Notre propos n'a de sens que pour ceux qui se trouvent dans le processus de maturation et ont besoin de

    quelque orientation.

    Cherchez premirement le Royaume de Dieu

    La plupart d'entre nous ont fait au cours de leur vie une merveilleuse exprience: ils ont prouv que

    lorsque la dtresse est grande, la providence nous envoie son aide. Il vous est peut-tre arriv d'avoir

    besoin de quelque chose ... et que cela vienne ! Les uns y ont vu une rponse leur prire, les autres

    l'ont accept comme un pur hasard, un hasard aveugle ... mais cela venait ! Cela venait, de sorte qu'

    travers les sicles un proverbe naquit, faon populaire de conserver la connaissance originelle, un

    proverbe vrai et profondment philosophique: Quand la dtresse est grande, le secours est proche ouaide-toi le ciel t'aidera.

    Il s'agit ici d'une loi divine qui se manifeste dans tous les domaines de la matire et de l'esprit. Une loi si

    puissante, sublime et dynamique qu'elle jaillit tel l'clair, au milieu mme du monde de la ngation, de

    l'ignorance de Dieu. Cette loi enseigne qu'il existe, pour toute entit issue de l'essence divine dans

    l'univers, une possibilit de vie parfaite, au sens le plus large. Aussitt qu'une entit se retrouve,

    selon sa conscience, dans le cosmos, c'est--dire aussitt que l'tincelle divine centrale se rvle en elle,

    et que, sur la base de cette conscience, une flamme jaillit de l'tincelle divine, tout ce dont cette entit a

    besoin a t prvu pour elle; ds qu'elle entreprend, dans un travail commun avec ses frres et surs,

    d'entretenir le feu du plan d'amour divin et de le mener son but, tout ce dont elle

    pourrait avoir besoin n'importe quel moment, pour son maintien ou pour sa tche constructive, est

    absolument prsent.

    L'anarchie dans la production est inconnue dans le Plan divin. Tout est pour tous ! Telle est la loi, tel est

    l'ordre. Quand l'lve revivifie son union avec cette loi, elle le met en possession de la totalit de son

    hritage. Il devient alors incommensurablement riche. Le Pre cleste sait ce dont il a besoin, o qu'il se

    trouve. Ceci n'est pas un discours difiant, car votre prsence dans le cosmos implique que l'on a pris

    soin de vous. S'inquiter d'une chose ou d'une autre est donc parfaitement inintelligent.

    Le fait que, dans la nature terrestre, on soit obligatoire soucieux et inquiet, devrait faire comprendre

    l'lve qu'il s'est gar. Il doit donc s'efforcer de retrouver la vie qui est en harmonie avec la loi

    originelle. L'une des conditions du chemin est prcisment de trouver la rponse exacte la question :

    Comment dois-je orienter mes efforts spirituels ? Comment orienter ma recherche ? Dois-je me frayerun chemin travers la matire jusqu' l'tat vritable? Ou dois-je apprendre vaincre la matire travers

    l'esprit? Comment prendre possession de mon hritage?

    Le Sermon sur la montagne est ici bien prcis: Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice, et

    tout le reste vous sera donn par surcrot. Tout le reste n'est alors plus un problme .Ce sont ceux qui

    sont tourns vers la terre qui vont la recherche de tout ce reste, dont nous avons nanmoins besoin.

    Dois-je donc abandonner mes intrts matriels? Ne dois-je pas duquer mes enfants de faon ce

    qu'ils puissent se maintenir dans la socit?

    Si de telles questions se posent vous, c'est la preuve que vous vous inquitez, que le problme est

    encore trop lourd pour vous. L'homme qui a ressenti quelque chose du vrai royaume et de sa justice nese pose plus de questions.

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    Les aspirations et les recherches terrestres ont perdu tout sens pour lui. Il s'lve dans la vie nouvelle, et

    entre aussitt en possession de l'hritage dont il avait pressenti la prsence dans de vagues impressions

    antrieures de la vraie vie.

    Il n'est pas question ici de brler ses vaisseaux derrire soi et de se lancer dans l'incertain. Il s'agit

    d'changer son radeau contre un paquebot. Il ne s'agit pas ici de parasiter" Tes autres, leur travail, leur

    temps et leur argent.

    Recevoir et donner

    Si je saisis la vraie vie, le royaume de Dieu et sa justice, aura-t-il des gens assez aimables pour me

    donner de leur superflu? Ou un parent qui me prendra matriellement en charge ?

    Autrement dit : les paens qui ont amass des biens m'assureront-ils la vie selon la nature, et me

    conduiront-ils sain et sauf au nouveau royaume ?.

    Comprenez-vous qu'il ne peut en tre ainsi? Les biens matriels ne pourront jamais servir nous

    conduire la vie nouvelle, et aucun homme ne nous servira de marchepied pour y arriver.

    Quand un travail vritablement spirituel s'accomplit en ce monde, au service de tous ceux qui s'agrippent la terre, il peut dbuter sans un centime, sans rassemblement de fonds, et cependant le ncessaire ne

    manquera jamais. Car cela vient de tous cts, ni trop ni trop peu. Cette mme loi est galement la

    base de ce travail, mais elle n'agit que lorsque tout ce qui a t reu, est rendu, transmut, en un travail

    absolument vou au service de tous, et mme au del.

    Cependant, ce n'est pas de ceci que parle le Sermon sur la Montagne. Si vous voulez le comprendre, il

    faut vous dtacher de toute matire et de ses chemins tortueux. Ici, le Christ s'adresse aux lves sur la

    Montagne. Et ceux-l sont des initis. Pensez-vous que de tels lves s'inquiteraient de la vie, de la

    nourriture et du vtement au sens habituel ? Ce serait ridicule !

    Il y a dans les lves de l'Ecole Spirituelle qui gravissent avec peine le sentier, une autre aspiration : une

    aspiration la vie vritable, la nourriture et aux boissons vritablement spirituelles, une aspiration tre revtus du corps cleste, comme l'exprime Paul. C'est l leur souci, leur proccupation continuelle

    au cours d'une certaine phase de leur dveloppement.

    Et c'est ce souci qui est erron, cette inquitude qui est une vritable entrave. Car ce souci est malsain, il

    est dialectique et terrestre. Aucun lve sur le chemin ne peut, en s'inquitant ainsi de son tat spirituel,

    ajouter ne serait-ce qu'une coude la dure de sa vie.

    Faites le travail

    Vous n'avez, en tant qu'lve, qu'une chose chercher: le royaume et sa justice. Cette recherche n'est pas

    une forme nouvelle de parasitage, ni une nouvelle faon de se faire exploiter, mais elle consiste fonder,

    construire, maonner, tablir.

    Si vous tes lve, si vous tes appel devenir lve, dcidez-vous donc servir, selon votre tat d'tre,

    le vrai royaume et sa justice. Mettez-y tout votre tre. Ne pensez pas votre propre devenir spirituel et

    ses besoins. N'y a-t-il donc pas de besoins ? Si, mais ne vous y arrtez pas, n'y pensez pas. Agissez en

    ressentant douloureusement vos manquements et vos imperfections, car vous tes dans la Lumire

    divine, sur la montagne. Faites le travail ! Tout le reste viendra! Il vous sera donn.

    Quand, o et comment? Cela importe peu. En tant qu'lve de l'Ecole Spirituelle vous connaissez le

    chemin de la libration, et vous n'avez pas reu cette connaissance pour augmenter vos soucis et vos

    inquitudes. Vous avez reu cette connaissance comme une grce, afin de pouvoir reconnatre le Fils de

    l'Homme quand il viendra. Faites donc l'exprience de la parole du Christ: Ma grce te suffit.

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    Nous nous trouvons aujourd'hui dans la force de cette grce, dans le prsent, avec ses misres, ses

    douleurs et ses tnbres. C'est dans ce prsent que vous avez faire votre travail, votre tche d'enfant de

    Dieu. Et dans ce prsent, des tensions vous oppressent. Brisez ces tensions en vertu de votre appel et de

    la grce qui vous est manifeste aujourd'hui.

    Placez-vous devant votre tche et agissez. Ne bavardez plus, ne spculez plus sur le lendemain.

    C'est le sens pragmatique prcis du Sermon sur la Montagne, l'efficience de Jsus-Christ. Beaucoup ne

    peuvent pas comprendre cette efficience, et bien qu'appels sur la montagne, ils continuent se soucier

    de l'initiation et de la nourriture spirituelle dont ils ont besoin pour leur progrs.

    Jetez votre moi par-dessus bord, et votre instinct de conservation aussi. Sacrifiez-vous sur l'autel du

    service. Pas demain, mais aujourd'hui. Pour pouvoir le faire, vous avez besoin d'amour, de l'amour du

    prochain. Vous avez besoin d'un cur qui veuille offrir le sacrifice du sang.

    Les lves qui, sur la montagne, reoivent un avertissement, sont des pcheurs l'octave suprieur. Il y a

    des hommes qui s'inquitent cause de leur vie infrieure, et il y a des hommes qui s'inquitent causede leur vie suprieure.

    Ni l'un ni l'autre n'est librateur. Seul celui qui voudra perdre sa vie pour faire la volont de Jsus,

    trouvera la Vie. Comprenez donc le sens pratique du Sermon sur la Montagne. Aujourd'hui mme!

    Et construisez avec tous ceux qui sont vos frres et vos surs les fondations du royaume et de sa justice.

    Soyez donc un franc-maon. Il est dit tous ceux qui gravissent la montagne de l'esprit: perdez tout

    gosme, ne vous inquitez point de votre dveloppement, des forces ou des valeurs spirituelles dont

    vous pourriez avoir besoin sur le chemin. Car il s'agit de la vie mme ! La vie du renouvellement.

    Chassez donc de votre tre cette angoisse et cet gocentrisme suprieur.

    Cherchez le royaume et sa justice. Accomplissez la loi d'amour selon l'exemple du Christ, et tout le reste

    viendra de lui-mme, car c'est l'accomplissement d'une loi vidente.

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    IV

    VOUS NE COMMETTREZ POINT D'ADULTERE

    Vous avez appris qu'il a t dit aux anciens : tu ne commettras point d'adultre.

    Mais moi je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a dj commis un adultre

    avec elle en son cur. (Matthieu 5: 27-28)

    Pour l'homme mystique et sotrique qui pense trouver dans le Sermon sur la Montagne un dialogue

    entre le Christ et les lves sur le Chemin, les paroles ci-dessus doivent, premire vue, sembler banales

    et dcevantes. On peut supposer en effet que celui qui aspire s'lever dans la Lumire de la Montagne

    sacre, et en devient digne, est pour le moins au-dessus du pch d'adultre. Le Sermon sur la Montagne

    serait-il alors, non pas destin un auditoire exclusif, mais au grand public ? Ou bien cette parole, pour

    une raison quelconque, a-t-elle t ajoute autrefois au Sermon sur la Montagne, de sorte qu'elle dtonne

    dans ces chants ralistes de la vie vritable ?

    C'est pourquoi il est bon de la soumettre un examen plus approfondi. Il est tout d'abord ncessaire derejeter l'opinion selon laquelle cet avertissement serait rserv aux lves masculins sur le chemin. Il

    nous parat clair que le Christ s'adresse ici aux femmes aussi bien qu'aux hommes. Un dsir impur,

    illicite, n'est certainement pas quelque chose de purement masculin, et nous ne faisons pas de

    distinction entre dsirer et, volontairement, consciemment, se laisser dsirer, provoquer. Spculer

    sur les pulsions de dsir d'autrui est plus blmable que succomber ses propres dsirs.

    Nous devons donc tre conscients que cette parole ne nous entrane pas dans un domaine rserv soit

    l'homme, soit la femme, mais que l'homme est considr ici dans sa double manifestation.

    Cette parole place l'homme et la femme face--face. Elle oblige les hommes et les femmes, donc les

    lves d'une Ecole Spirituelle aussi, percer les divers mystres obscurs de leur existence. L'lve doit

    dcouvrir la pense divine qui se trouve la base de la dualit humaine. Lorsque, creusant ces mystres,il ressent comme sagesse quelque chose de ces penses divines, il peut trouver et parcourir les voies du

    vritable jeu de la vie ; un jeu qui, en ce monde, a dgnr en adultre.

    Vous pouvez approcher de deux manires l'avertissement donn aux lves qui se trouvent sur la

    montagne sacre. Vous avez appris qu'il a t dit: tu ne commettras point d'adultre. De tous temps,

    dans toutes les races, chez tous les peuples, primitifs comme civiliss, la relation conjugale a t

    rglemente et protge. Prescriptions religieuses et lgislation ont toujours exist pour conserver un

    certain culte du mariage. Ce n'est que lorsqu'il tait clairement question d'adultre selon la nature que

    sanctionn religieusement et lgalement. Tout ce qui appartient aux rgles de vie est connu de l'homme

    de la masse. Vous avez entendu que ceci a t dit aux anciens, ceux qui sont de cette nature.

    Mais vous qui avez l'ambition de suivre un nouveau chemin spirituel, vous qui faites partie des jeunes,des nouveaux, de ceux qui doivent tre guids par le Christ vers une connaissance et une ralit de vie

    suprieure plus profondes, vous devez comprendre que les rgles relativement simples et allant de soi

    qui dfinissent les relations entre sexes chez l'homme de la masse, sont fort insuffisantes pour vous,

    lves de l'Ecole Spirituelle.

    Il y a une coopration que la nature impose aux deux sexes et que les normes religieuses, humanitaires et

    lgales rgissent. Mais il y a galement une coopration, sur un plan suprieur, entre les deux aspects du

    courant de vie humain, rgie elle aussi par les normes d'une loi suprieure. Et c'est de cette loi qu'il est

    question dans le Sermon sur la Montagne. Quand vous remplissez ponctuellement les normes humaines

    ordinaires, religieuses, lgales, de la vie en socit, et que votre comportement peut donc tre considr

    comme exemplaire en ce domaine, cela ne veut certes pas dire que vous pouvez satisfaire aux normes du

    Sermon sur la Montagne.

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    Cette parole du Sermon sur la Montagne ne s'adresse aucunement l'homme sensuel. Vous savez

    comment l'homme de la nature est protg contre les tendances agressives naturelles: l'tat s'en occupe,

    il promulgue des lois, il tranche dans les conflits. La religion exotrique s'en mle galement et pose ses

    propres rgles.

    Pour l'homme spirituel, la chose se prsente toutefois de manire toute diffrente. Il s'lve dans la

    nature suprieure et se place par consquent sous une tout autre loi, sous de tout autres critres

    raisonnables et moraux. L'lve sur le chemin doit se placer au-dessus de la phase de l'Ancien

    Testament, quoi qu'il ait t dit aux anciens, et comprendre d'une tout autre manire que l'homme naturel

    ce que signifie le dsir, et l'adultre.

    Un arrt ncessaire

    Nous vous demandons : tes-vous pleinement satisfait de F autre, de celui ou de celle qui vous

    accompagne dans la vie ? Et nous vous rpondons, que vous en soyez conscient ou non : vous ne l'tes

    pas ! Vous avez appris connatre les limites de l'autre, ou bien vous tes en train de les dcouvrir, et

    l'autre fait de mme a votre gard.

    C'est alors qu'apparat cette soif d'autre chose, par laquelle vous balayez les limitations de l'autre en lesidalisant. Cette aspiration, ce dsir, sera dans la plupart des cas trs pur et serein. Cela peut s'exprimer

    de manire trs

    impersonnelle, et cependant on peut parler d'adultre.

    C'est ici que le Sermon sur la Montagne commande de s'arrter. Quiconque regarde une femme pour la

    convoiter a dj commis un adultre avec elle dans son cur. Encore. une fois, n'approchez pas cette

    parole dans une optique vulgaire, sensuelle. Nous nous adressons ceux qui pensent tre au-dessus de

    l'animal, du troupeau.

    Tout lve sur le chemin ressent l'aspiration au suprieur, la lumire, la libration,

    l'accomplissement. Il ne peut faire autrement, et cela provoque un conflit dans son tre. Le conflit avec

    l'autre. Ce conflit vient de ce que l'autre se situe encore sur le niveau naturel ordinaire. Le moi, lemaintien du soi et les lois naturelles interdisent une autre orientation.

    Ce conflit engendre une raction, grossire, selon la nature, ou raffine, selon l'esprit. Mais il y a une

    raction, tant donn que la ralit de notre vie est remise en question. Cette raction veille le dsir de

    rtablir l'quilibre perturb. Et ce dsir cherche combler le manque, trouver de la nourriture pour

    apaiser sa faim. Nous partons en voyage, la recherche de l'autre, ou de quelque chose d'autre.

    Notre dsir s'oriente naturellement vers l'autre ou vers quelque chose d'autre et aussitt nous avons

    commis l'adultre dans notre cur, source du dsir.

    Beaucoup d'lves sur le chemin se trompent eux-mmes en ce domaine. Nous voulons vous l'exposer

    de faon ce que vous vous sachiez tous adultres, que vous vous sachiez tous coupables de ces choses,

    mme si vous tes clibataire. Cette parole chappe toute interprtation troite. Elle s'adresse deslves assis aux pieds du Matre sur la Montagne Sacre.

    Comme le courant de vie humain se manifeste en deux aspects, en deux sexes, et que ces deux groupes

    sont appels, de par Dieu, une coopration, l'homme est plac, depuis l'origine des temps, face la

    femme, et la femme face l'homme. Vous vous trouvez en ce monde avec l'autre, ou, comme-nous le

    disions dessein, avec ce qui est autre, car certains ne sont pas conscients de l'autre dans leur vie ou

    refusent cette conscience cause d'une souffrance pouvantable, vieille de millnaires. Ainsi l'homme se

    trouve-t-il en face de la femme, ou du fminin, et la femme en face de l'homme, ou du masculin. Mme

    si, pour quelque raison que ce soit, vous refusez l'homme ou la femme comme compagnon de votre vie,

    que vous y soyez ou non ennobli, votre dsir se tournera tout de mme vers le fminin ou vers le

    masculin, vers les ambitions, les professions, les comportements, les structures d'tres fminins ou

    masculins. Cela se voit clairement chez tous les humains, et surtout chez ceux qui le nient farouchement.

    Vous tes mari, au sens strict du terme, avez un compagnon de vie, ou vous en cherchez un. Ou bien

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    vous tes mari, reli cet autre chose qui, selon sa polarisation, vous est oppos. Quoi qu'il en soit,

    l'essence de l'tre humain se manifeste.

    Nous vous plaons donc devant la ralit. Et si vous tes un lve sur le chemin, si vous tes assis aux

    pieds du Matre sur la montagne sacre, cette ralit ne peut vous satisfaire, car vous tes la recherche

    d'une ralit plus haute, plus vaste, totale. Par consquent, vous commettez l'adultre, spirituellement,

    moralement, thiquement et matriellement.

    Il a t dit aux anciens: vous ne commettrez point d'adultre. Vous ne le commettez pas et ressentez

    que vous ne le pouvez pas, que cela n'apporterait pas de solution aux multiples problmes de votre vie.

    Vous ne le voulez pas, car la notion de sanctification de la vie vous est familire. Vous suivez des

    normes suprieures, nobles et pures.

    Vous tes face l'autre, ce qui est autre, vous lui tes li, vous y tes attach ... et pourtant il y a

    adultre ! Il y a dans votre tre un immense dsir de plnitude, et selon la pulsion de l'atome-tincelle

    divin qui brle en vous, vous aspirez un autre qui soit parfait. Vous dsirez tre, ou ne pas tre, ce

    qui est en fait la mme chose. Et cela est adultre !

    Nous vous disons : celui ou celle qui, sur la base de son tat d'tre, regarde une femme pour la convoiter,ou regarde un homme pour le convoiter; celui ou celle qui regarde le fminin ou le masculin pour le

    convoiter, a dj commis un adultre dans son cur. Vous pouvez donner toutes sortes de noms cette

    soif de suprieur; vous pouvez nier avec passion, avec violence ce principe existentiel le plus profond du

    genre humain, l'Ecole Spirituelle se place au-dessus de tout cela. Le Christ sur la montagne vous dit, et

    nous dit: entre les anciens et les nouveaux, entre la jeunesse de jadis et celle d'aujourd'hui, il n'y a pas de

    diffrence essentielle, tout au plus une diffrence dans la vie pratique.

    Le conflit

    Comment pouvons-nous chapper cette forme d'adultre? Est-il donc invitable que lorsqu'un lve

    aspire un bien suprieur et se tourne vers la Lumire, cela provoque un conflit avec le monde ? Il veut

    donc cet adultre ?Mais vous ne le dsirerez plus quand vous approfondirez la connaissance confre par Dieu. Votre tat

    d'tre, le champ dans lequel vous vivez, au sens le plus troit comme le plus large, est votre ralit, ce

    qu'il y a de parfaitement rel et vrai pour vous. Votre tat d'tre, avec tout ce qu'il comporte de beau et

    de laid, est en accord avec votre situation effective. Votre conjoint, tous ceux qui vous entourent,

    auxquels vous tes li par le sang, ainsi que tout ce qui est autre autour de vous, forment le milieu

    auquel vous apparteniez, ou dans lequel vous tes plac par volont de Dieu. Il en va ainsi pour tous les

    hommes ; il en va ainsi pour notre monde. Ce monde, ce dsordre affrux et obscur, c'est l'homme qui l'a

    fait tel qu'il est.

    Et ce qui fait la diffrence entre l'homme de la masse et l'lve sur le chemin, c'est que l'lve devient

    conscient de son tat d'tre. Il commence voir sa propre ralit, il dcouvre qu'il se roule dans la fange,

    il se rend compte de ses limites et de sa consternante misre, il voit le conflit, les dfaillances et leserreurs de l'autre et de tout ce qui est autre.

    Et alors... alors, nat le conflit. Il veut fuir son foyer, ses limites, sa fange, son tat d'tre ... Devenir

    conscient de son tat est une grce. Mais s'y soustraire de manire force, c'est un adultre. Parmi les

    anciens se trouvaient aussi des lves sur le chemin. Ils s'exeraient la division de la personnalit; ils

    fuyaient le dsordre du monde, ils fuyaient leur tat d'tre. Et vous tentez la mme chose d'une autre

    faon. Vous fuyez ceci, cela. Vous passez de l'un l'autre, d'une chose une autre. Tout cela est adultre

    ! Vous n'acceptez pas le jeu de la vie ; vous voulez y chapper, vous en loigner par des exercices, des

    mditations, des prires, bref, vous en sortir d'une manire occulte.

    Adultre! Le rsultat est que vous tes toujours de nouveau rcupr par votre vritable tat d'tre. Et les

    secondes choses sont pires que les premires. Vous changez une chose contre une autre, et vous ne

    progressez pas d'un millimtre. Faut-il donc accepter le jeu de la vie tel qu'il se prsente l'instant

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    mme? Oui! Mais cette vie n'est-elle pas pleine d'amertume et de dissonances, n'est-elle pas hautement

    condamnable lorsque nous la plaons dans la Lumire divine ? Oui !

    Quand on voit le chemin d'une part, et notre vie d'autre part, ne faut-il pas renoncer parcourir le

    chemin ? Non ! que ton corps entier ne soit pas jet dans la ghenne.

    Vous trouvez ici la rponse la question: que faire maintenant? L'lve conscient de son tat doit

    parvenir au renouvellement de sa structure mme par une rvolte fondamentale; il ne doit pas poursuivre

    l'autre, ce qui est autre , mais il doit devenir lui-mme autre, et cela si compltement que rien ne se fasse

    de faon ngative.

    Si l'homme Can veut se rvolter, qu'il fasse cette rvolution en lui-mme. Il le peut grce sa

    conscience de sa profonde dchance. Ainsi ne construira-t-il pas une tour sans fondement. Mais il

    commencera par la base mme de Mais ce que le chemin exige, n'est pas ce que nous dsirons nous-

    mmes ! Vous voulez en sortir, vous voulez partir, vous voulez forcer la situation. Alors vous tes

    encore totalement de l'ancienne nature. Vous voulez briser sans construire. Vous tes un Can, un

    rvolt, qui tue et incendie tout autour de lui. Le fait d'avoir conscience du nouveau ne vous place pas

    encore dans le nouveau, et vous n'appartenez pas encore au nouveau.

    Tournez-vous vers votre tat d'tre. Placez-vous devant le jeu de la vie, devant la ralit de votre tat

    particulier. Vous avez conscience qu'il faut agir autrement, que vous ne pouvez plus supporter tout

    cela, que vous tes spirituellement bout de souffle. C'est une grce. Mais que faire maintenant ? le

    Sermon sur la Montagne dit alors : Si ton il droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et

    jette-le loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres prisse et que ton corps

    entier ne soit pas jet dans la ghenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et

    jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres prisse, et son tre, et

    creusera profondment dans l'obscurit de son propre lui-mme. Il arrachera ses passions gocentriques,

    son instinct de conservation et les jettera au feu. Que meure en vous l'homme infrieur qui s'agrippe la

    terre, et progressez ainsi vers l'autre, ce qui est tout autre, et qui engendre l'amour parfait.

    Cet amour absolu, impersonnel, oublieux de soi, triomphe de tout. C'est ainsi que l'lve accepte le

    macabre jeu de la vie, non pas de faon ngative et en s'y accordant, non pas en le fuyant et en

    commettant ainsi l'adultre, non, mais en le transperant avec l'arme de l'amour qui s'est rvl en lui, de

    l'amour qui surpasse toute comprhension, toute obstination, tout instinct de conservation ; de l'amour

    qui, veill par la Lumire, rayonne la Lumire. Nous balayons tous les conflits, nous devenons

    puissants, nous difions un nouveau ciel-terre, lorsque nous participons ainsi, intrieurement au vritable

    jeu de la vie divine, au milieu du jeu obscur de la vie terrestre. Et cela, sans adultre !

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    V

    NE JUGEZ POINT

    Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugs. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et

    l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez.

    Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'il de ton frre, et n'aperois-tu pas la poutre qui est dans ton

    il ? Ou comment peux-tu dire ton frre: laisse-moi ter une paille dans ton il, toi qui as une poutre

    dans le tien ? Hypocrite, te premirement la poutre de ton il, et alors tu verras comment ter la paille

    dans l'il de ton frre. (Matthieu 7: 1-5)

    Nous insistons sur le fait certain que le Sermon sur la Montagne fut prononc ou compos pour les

    lves d'une Ecole spirituelle christique, pour un cercle d'lus aux mystres christiques. Le droit de juger

    et de critiquer leur est dni. On les avertit qu'ils n'ont nulle comptence en matire de jugement et de

    critique. Il est donc exig d'eux qu'ils s'en abstiennent, afin d'viter toute consquence fcheuse.

    Nous vous transmettons ici cet avertissement, pour autant que vous dsiriez tre lve de l'Ecole

    Spirituelle de la Rose-Croix, qui se veut, par excellence, une cole christique de sanctification.

    Nous savons, par exprience, que s'abstenir de juger et de critiquer fait partie des disciplines les plus

    difficiles de la philosophie universelle. Il n'est rien pour quoi l'occidental soit moins dou qu'un

    comportement excluant toute critique. Nous protestons et rcriminons autour d'une tasse de th. En

    matire intellectuelle et spirituelle, nous avons toujours un jugement prt. La critique nous a duqus et

    c'est un pilier de notre existence. Que serait notre dmocratie sans la critique ? Si l'on nous tait le

    pouvoir de juger et de critiquer, nous serions un peuple priv de droits !

    Ne nous est-il donc pas possible d'avoir une opinion sur l'enseignement qui nous est prsent? Comment

    ragir aux courants d'ides et de paroles qui se dversent sur la foule? ne faut-il pas exprimer son

    opinion sur ce qui nous parat particulirement mauvais? Faut-il donc se courber devant l'autorit, en

    une soumission passive? Devons-nous simplement ignorer les choses et les vnements qui se prsentent

    notre conscience et provoquent, notre sympathie ou notre antipathie, sans que nous y puissions quoique ce soit? Ce qui m'apparat laid, dois-je mensongrement le dire beau ? Ne faut-il pas me soustraire

    une atmosphre qui m'indispose? Bref, faut-il donc devenir compltement insens et agir contre nature ?

    "Lorsqu' l'poque nous avons demand aux lves de notre cole de s'abstenir de toute critique et que

    nous faisions la relation entre cette conception et la notion d'obissance au travail, beaucoup se dirent,

    et nous l'avourent plut tard fort crment: On veut, par l, mettre fin toute critique ventuelle du

    travail de la Rose-Croix d'Or! Nous, les lves, nous n'avons qu' nous taire!

    Nous sommes trs conscients de nous trouver ici devant une grave difficult, et qu'il ne sera pas facile de

    bien nous comprendre. Nous pensons que, dans le monde dialectique, dans cette nature qui a t brise,

    nous ne pouvons pas nous passer de critiquer et d juger. Ce sont l des armes d'auto-dfense qui

    provoquent toujours des blessures sanglantes. La dmocratie bancale est pour le moment la meilleure

    forme d'tat que nous mritions. Dans ce systme, aprs des dbats qui durent de longues semaines,quelque minime avantage en matire de droits de l'homme peut finir par tre arrach une voix de

    majorit. Les ides les plus nfastes nous entourent sous de belles apparences, et nous avons parfois

    besoin de toute notre capacit de jugement pour les percer jour. Dans la vie dialectique, il faut tre

    constamment arm de critique et de jugement.

    Mais n'avez-vous jamais ressenti le cruel chagrin et la dchirante douleur de l'me lorsque vous

    appliquiez cette mthode ou que vous en tiez vous-mmes victime? Et cela mme dans le cas d'une

    critique soi-disant juste? Une forme de critique qui, notre avis, n'existe pas! N'avez vous jamais

    dcouvert que l'expression d'un jugement destructeur endommage votre corps physique et souille votre

    sang?

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    Une maldiction divine.

    Comme nous appartenons ce monde, nous devons employer les armes du jugement et de la critique.

    Pour l'homme ordinaire, l'homme grossier de la nature, nous ne voyons pas d'autre mthode. Cependant

    son application cause beaucoup de misre, de multiples luttes et de graves maladies.

    Le droit de juger et de critiquer est pour l'homme de ce monde comme une maldiction divine. Et vous

    en portez les consquences avec vous jusque dans nos temples, car vos penses se prcipitent sur le

    desservant et elles ne sont pas toujours bien intentionnes. La maldiction divine vous poursuit jusque

    devant la croix aux roses.

    Pour certaines personnes, cette mthode dialectique est devenue comme une seconde nature dont elles

    ne peuvent plus se passer. Qu'en rsulte-t-il ? Souillure du sang, maladie de cur, affections nerveuses.

    Qu'en rsulte-t-il? Le trouble est sem.

    Personne ne peut vivre au-dessus de son tat d'tre. Si, par consquent, cette seconde nature est votre

    nature, nous n'avons rien vous dire. Nous nous adressons seulement ceux qui veulent suivre le

    chemin de l'initiation, de la sanctification de l'Ecole des mystres christiques. Et c'est aussi eux que leChrist adresse son avertissement, tandis qu'ils gravissent la montagne.

    Ces hommes veulent chapper la mthode dialectique, afin que, tant dans ce monde, ils ne soient plus

    de ce monde. Et pour atteindre leur objectif, ils sont justement privs du droit de juger et de critiquer. Ils

    doivent se librer consciemment, de bas en haut, d'une partie de la maldiction divine. Cette exigence est

    d'une ncessit absolue et n'a pas besoin d'tre justifie par un raisonnement profond. Pourquoi ne vois-

    tu pas la paille qui est dans l'il de ton frre, et n'aperois-tu pas la poutre qui est dans le tien?

    Il est connu de la science gnostique, et vous pourrez aisment le vrifier, que le corps physique est

    entour d'une sphre aurale. Nous parlons galement du corps dsir et du champ de respiration. Cette

    sphre aurale n'est pas un simple champ de rayonnement, dans lequel se manifestent des forces qui

    doivent tre assimiles ou expulses par l'organisme, mais elle montre nettement la trame d'une structureanatomique. Elle fait partie de notre structure physique. Il va de soi que la nature, l'tat de vibration de

    cette sphre aurale sont individuels. Elle est diffrente pour chacun de nous. Vous observez, vous voyez

    tout, travers cette sphre aurale. Vos observations sensorielles se font travers votre entourage

    immdiat, travers ce qui vous est le plus troitement reli. Les observations sensorielles de chacun sont

    donc totalement diffrentes les unes des autres.

    Hommes dchus, nous appartenons l'ordre dchu de la nature. Nous sommes fortement mutils et

    dgnrs, nous sommes des caricatures de l'Homme originel, et nul corps dialectique ne peut faire

    d'observations pures et objectives. Notre sphre aurale est embue, c'est un miroir fort terni,

    compltement inapte un jugement judicieux. Vous vivez par consquent dans une grande illusion. En

    ralit, rien n'est tel que vous le voyez par vos sens. Outre les gnostiques de tous les temps, des

    philosophes renomms ont tudi ce phnomne, sans pouvoir en indiquer la cause simple, structurelle,relle. Notre forme corporelle est imparfaite. Nous vivons dans un monde d'illusion.

    Et vous devez, maintenant, lves de la Rose-Croix, prendre conscience que vous n'tes pas aptes juger

    au moyen de cet organisme dfectueux, et qu'tant donn la dtrioration de votre tat structurel, vous

    pouvez tout au plus supposer, spculer, supputer ce que seront les consquences de votre jugement et de

    vos actes. Vous devez donc comprendre que la paille que vous voyez ventuellement dans l'il de l'autre

    est trs probablement le reflet de la poutre qui se trouve dans votre il. Car nous voyons les choses

    colores par notre aura. Et ce qui ne va pas dans notre propre sphre, nous le voyons chez 1'autre, a

    1'arrire-plan. C'est presque toujours ainsi: nous accusons autre d'un mal qui est en nous.

    Ces choses nous semblent si logiques, si simples qu'il parat presque superflu d'en parler. Cette sagesse,

    cette vrit ont toujours t graves dans la croyance populaire et conserves dans de vieux dictons tels

    que.: On mesure les autres son aune ou La marmite se moque du chaudron (proverbe nerlandais).

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    Si vous voulez servir l'Ecole Spirituelle, n'abordez pas les hommes et le monde avec votre pouvoir

    ordinaire de critique dialectique. Dans la chute, nous n'avons pas seulement perdu les pouvoirs

    suprieurs de l'me et de l'esprit, mais aussi les proprits de la nature originelle, dont il ne nous reste

    mme pas la plus lmentaire. Nos sens, si vants, et dont nous sommes si fiers, ne sont en fait pas surs.

    Nous n'observons pas, nous supposons, nous ttonnons. Et conformment, notre tat d'tre, nous

    imaginons que telle chose devrait tre ainsi, et agissons de faon spculative, thorique. Notre sublime

    droit de juger et de critiquer se ramen a cela !

    Et l'Ecole Spirituelle atteste qu'il n'est pas possible de progresser ainsi vers la vie suprieure, que vous

    devez renoncer ce genre d'observation et viter de ragir de fausses perceptions. Chaque tre humain

    vit dans son propre monde d'images, et il juge son entourage partir de ce monde imaginaire. Nous

    avons ainsi atteint l'tat d'isolement le plus complet possible. Nous vivons totalement enferms dans le

    moi, et dans le monde du moi. Nous sommes grandement anormaux, pour ne pas dire plus. D'o les

    courants d'ides qui se dversent sur nous, et le fait que nous ne pouvons jamais nous mettre d'accord.

    D'o la profonde division, l'gosme sans limite, l'instinct de conservation de soit aux consquences

    innombrables et amres. Sentez-vous qu'il s'agit ici du principe mme de notre misrable existence ?

    Un jugement est une dcision, une image-pense concrte. Il suscite toujours une raction dans le monde

    qui nous entoure et en nous-mmes. Nous sommes toujours mesurs avec la mesure que nous utilisons

    nous-mmes. C'est pourquoi rgne ici un si grand dsordre. Ce que l'un construit, l'autre le dmolit. Le

    bien que l'un veut faire, l'autre le tourne en mal. Et quand l'Ecole Spirituelle vous conseille d'abandonner

    votre droit au jugement et la critique, ce n'est pas dans l'intention de vous rendre les choses plus

    faciles, mais de vous gurir d'une grave maladie. Il s'agit de vous dlivrer d'une certaine folie, d'une

    perturbation psychique plus grave que vous ne le supposez.

    Imaginez que ce problme soit maintenant clair pour vous: il faut alors comprendre ce que l'Ecole exige.

    Toi, hypocrite (c'est--dire homme imparfait, caricatural, irrel et non pharisien), toi pauvre

    malheureux, te premirement la poutre de ton il, et alors tu verras comment ter la paille de l'il de

    ton frre.

    Si vous voulez comprendre cette parole, veillez ne pas retomber aussitt dans une nouvelle

    mystification. Beaucoup iraient jusqu' se battre pour dfendre l'ide qu'ils sont en train d'ter la poutre

    de leur il, ou qu'ils ont dj russi ! Mais il faut comprendre qu'il s'agit l de la purification du champ

    aurale, de la reconstruction totale de la nature originelle, de la dmolition du tabernacle terrestre, comme

    dit Paul. Bref, l encore l'lve se voit plac devant le mystre de l'initiation et de la sanctification de

    l'Ecole Spirituelle christique.

    Ne jugez point.

    Comment l'lve doit-il se comporter, partir du moment o il dit adieu la critique dialectique, et

    jusqu'au moment d'atteindre la plnitude rsultant de l'intervertissement des personnalits? Dans cettepriode intermdiaire, vous devez bien prendre des dcisions, agir pour ou contre quelque chose,

    reconnatre amis et ennemis ? Vous devez vivre selon des critres qui sont pour vous sacrs, qui

    trouvent leur racine profonde dans votre cur et qui tincellent dans votre conscience, car tout le reste es

    spculation.

    Partant de ces critres, vous excutez votre tche, votre travail bon escient, tandis que vous vous

    efforcez d'en amliorer de jour en jour la qualit. Une tempte de critiques et de jugements fondra sur

    vous, car c'est la raction habituelle de ce monde. Mais ne jugez pas. Donnez tout, du plus profond de

    votre tre, selon votre conviction la plus sacre, et efforcez-vous constamment d'observer ce qui fait agir

    l'autre, ce qu'il cherche, ce qu'il veut.

    Lorsque votre dmarche, votre opinion, votre aspiration, votre dsir se heurteront l'autre, par exemple

    l'un de vos amis, collgues ou membres de votre famille, vous tiendrez aussitt compte de votre tare

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    organique, de votre dfaut structurel, et vous rflchirez en priant, mditant, et approfondissant les

    choses en vous-mmes. Il est certain que vous arriverez alors une lumire absolue, sans avoir besoin

    de faire violence aux normes sacres de votre vie.

    Vous vivrez alors une exprience merveilleuse, et pourtant simple et logique: la rencontre suivante, la

    difficult aura disparu, car votre ami ou votre parent se sera

    lui aussi examin, aura rflchi suivant la mthode spirituelle, et aura tir les mmes conclusions que

    vous. Le moi et son monde sont ainsi transpercs. Tous ceux qui avancent en luttant sur ce chemin

    prouvent alors la merveilleuse exprience de la naissance d'une vritable communaut de sentiment,

    d'opinion et d'action, et cela dans une complte indpendance rciproque, sans avoir obir avec la

    passivit d'un cadavre. Telle est la Sancta Democratio.

    Le prodige.

    Si vous gravissez la montagne du temple et que vous vous considrez comme un lve, nous vous

    conseillons d'aller, sans critique, la rencontre de votre prochain et du monde.

    Approchez-vous d'eux en toute positivit, avec votre conviction la plus sacre, dont la racine part de

    votre cur. N'imposez pas votre volont, mais tmoignez de ce que vous cherchez et de ce que voustes, tout en observant de faon impersonnelle.

    Vous ferez alors l'exprience du prodige. Vous reconnatrez les frres de la nouvelle alliance et ils vous

    reconnatront. Il n'existera plus d'opinions divergentes. Vous vivrez l'instant dans le monde d'une

    communaut spirituelle vritable. Et c'est seulement alors que vous aurez le droit de vous entraider sur le

    chemin, avec amour, quand cette aide sera demande. Chaque lve sur le chemin doit comprendre qu'il

    ne faut jamais forcer un autre un tat spirituel ou un acte ne correspondant pas son tat d'tre.

    Chaque lve sur le chemin doit comprendre qu'il se heurte constamment, non seulement ceux dont

    l'tat d'tre est infrieur au sien, mais aussi ceux dont l'tat d'tre est suprieur.

    C'est pourquoi il y a sans cesse un invitable manque de comprhension des deux cts. Et c'est

    pourquoi il y a si souvent, entre les lves qui ne comprennent pas encore l'exigence du Sermon sur laMontagne, un feu de critique dvorant, qui blesse profondment.

    Apprenons de Jsus Christ qu' il y a une autre voie, et une voie bien plus brve. Soyons aussi, ce sujet,

    dans ce monde, mais pas de ce monde.

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    VI

    NE DONNEZ PAS

    LES CHOSES SAINTES AUX CHIENS

    Cet avertissement est de la plus haute importance pour les travailleurs au service de la Lumire. Tous

    ceux qui dsirent participer au Grand uvre du Christ pour le salut du monde et de l'humanit, doivent

    considrer que cette parole leur est adresse. Elle fut dite des lves devenus dignes d'entendre le

    Sermon prononc sur la Montagne sacre. Tout naturellement, nos penses se tournent vers les mots

    inscrits en exergue des Noces Alchimiques de Christian Rose-Croix: Ne jetez pas du perles aux

    pourceaux ni de roses aux nes, paroles empruntes la mme ide, et conseil qui doit tre port la

    connaissance des lves de la Rose-Croix, de faon toute particulire et avec insistance.

    Qui sont ces chiens, pourceaux et nes? De quel ct guette ici le danger? Comment travailler et agir

    pour chapper ce danger? Autant de questions auxquelles il faut s'efforcer de trouver une rponse.

    Le chien est, dans toutes les mythologies, dans tous les mystres, le symbole de la volont terrestre del'homme dialectique, volont chaotique, spculative et exprimentale. Le symbole du chien reprsente

    aussi les efforts totalement infructueux pour sanctifier cette volont et la faire rpondre la volont

    divine.

    Pensez par exemple au rite du boundahis. Nous y voyons un mouton sacrifi tre donn manger un

    chien. Dans le monde de la pense indienne, le chien est reli, pour la mme raison, Shiva, la volont

    divine qui rayonne dans le monde humain infrieur.

    Ce symbole devient plus clair et nous est plus proche si nous pensons Cerbre, le gardien trois ttes

    de l'Hads. Selon certains rcits, Cerbre possde mme cinquante ttes, la queue d'un dragon, une

    crinire faite de cent serpents, une haleine et une bave empoisonnes ... image brillante et extrmement

    claire de la volont humaine, qui enrage, tue et brle. L'enfer tremble ses aboiements, et lorsqu'il a

    bris ses chanes, les furies elles mmes ne peuvent plus le dominer. Il empche les esprits de quitterleur demeure infernale, et ceux qui cherchent le tromper et le calmer quelque peu, doivent l'endormir

    avec une nourriture compose de miel et de pavot. On ne peut l'emprisonner dfinitivement qu'au moyen

    du caduce, c'est--dire par le chemin de l'initiation. Mais ici, galement, la plus grande prudence est

    absolument ncessaire. Ne nous raconte-t-on pas qu'Hercule, ce noble fils des dieux, ce travailleur plein

    d'amour pour l'humanit, emprisonna en lui Cerbre et ft tel point mordu et infect par sa bave

    vnneuse qu'il en resta fou quelques temps ?

    Si nous comprenons le monde d'ides centr sur le symbole du chien, il devient comprhensible que le

    symbole du pourceau doit tre en rapport avec les dsirs infrieurs de l'homme, avec la nature

    motionnelle de l'homme orient vers la terre et le terrestre, qui rapporte tout aux valeurs terrestres, qui

    avilit tout ce qui est sacr et n'est pas de ce monde, et l'emprisonne dans la nature dialectique.

    Le pourceau est l'image dgotante de la conscience moi qui, pousse par son dsir et couverte de

    crotes ignobles, s'avance vers son but infrieur, pataugeant dans le purin en se goinfrant. C'est le

    pourceau dont nous avons tous ventuellement quelque chose. Dj le Livre des morts gyptien met en

    garde contre le pourceau.

    Et dans le monde animal, dchu comme nous, qui illustre d'une manire saisissante tout ce qui est

    infrieur dans le monde humain, le porc horrible et souill est l pour nous rappeler sans cesse la

    bassesse de nos sentiments. C'est pourquoi, depuis l'antiquit jusqu' nos jours, il y a toujours eu des

    peuples qui le porc rpugnait et qui refusaient d'en manger. Les lois juives interdisaient la viande de

    porc. Et les prtres de jadis, qui taient encore choisis parmi les initis, savaient que cette viande

    contient des substances particulirement toxiques, agissant directement sur les motions. C'est pourquoi

    on dsignait le porc comme 1'ennemi de toute justice.

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    Dans les milieux de la magie noire, les tres choisis pour des buts particulirement dpravs taient

    exclusivement nourris de viande de porc. A condition de poursuivre assez longtemps ce rgime, ces

    malheureux perdaient tout sens de la justice et ne reculaient devant aucune souillure pour parvenir

    leurs sinistres buts.

    Chaque espce de viande contient d'ailleurs des substances toxiques, qui n'agissent pas seulement sur le

    corps matriel, mais surtout dtournent la conscience mentale et morale. Il serait intressant d'y

    consacrer une tude approfondie. Ajoutons, pour vous donner encore une indication, que les Anglais

    sont de grands mangeurs de viande de mouton et nous pensons que les toxines qu'elle contient ont

    marqu la nation anglaise en tant que masse et que peuple.

    Enfin, portons notre attention sur l'ne, symbole de la nature obstine, qui se rvolte sans cesse, mais qui

    peut tre, cependant, dirige, domine, par la force spirituelle suprieure. C'est pourquoi nous voyons

    Jsus entrer dans la Jrusalem de la nature terrestre, mont sur un ne, pendant que la foule s'exclame :

    Hosanna, bni soit celui qui vient au nom du Seigneur!

    Ce n'est pas une victoire, c'est le prlude du sacrifice de sa chair et de son sang, car ceux-l mme qui

    crient Hosanna , qui s'abandonnent l'ivresse mystique, ces mmes combattants fanatiques de la

    Lumire, crieront le jour suivant : Crucifie-le! La nature infrieure qui est brime, lie, entrane, servolte contre son Seigneur et Roi, jusqu' ce que son principe mme prisse. Et quand ces cris de mort

    dchirent l'ther du monde, voil le Crucifi qui, en un amour incommensurable, relia jadis son tre et

    son sang au monde qui se mourait, afin de pouvoir l'aider et le sauver dans sa dtresse. Ainsi, l'ne est

    vaincu par la maldiction de la croix.

    Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, ne jetez pas les perles aux pourceaux, de peur qu'ils ne les

    foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous dchirent.

    Par ces paroles, on donne aux lves le conseil de tenir compte, au long de leur travail, de la volont

    satanique, du dsir diabolique et de la conscience dsquilibre de l'homme en action. Bref, le

    travailleurs dans le vignoble doit srieusement prendre en compte le dlabrement du triple temple

    humain : le sanctuaire de la tte, le sanctuaire du cur et le sanctuaire du bassin. La tte en tant que

    foyer de la volont humaine, le cur en tant que foyer du dsir, le bassin en tant que foyer des forces

    d'action.Ne donnez pas les choses saintes aux chiens est le conseil donn en ce qui concerne les activits du

    sanctuaire de la tte.

    Ne jetez pas vos perles aux pourceaux attire l'attention sur les activits du sanctuaire du cur.

    Ni les roses aux nes concerne le sanctuaire d'action du bassin.

    Ne donnez pas les choses saintes aux chiens.

    Dans le texte original il est crit: Ne donnez pas l'anneau aux chiens. L'anneau sacr, ou la couronne

    autour de la tte de l'lve, est le symbole de l'initiation, de la liaison avec l'ordre divin. Ds qu'un lve

    est en possession de cet anneau, qu'il a ralis quelque chose de l'originel divin en lui-mme, qu'il est

    devenu participant de la Hirarchie du Christ, une partie vivante de l'Etre christique, il possde le

    pouvoir de transmettre d'autres, selon son tat d'tre, cet anneau, cette couronne sacre. Lui-mmeiniti, il peut lui-mme initier autrui. Cette grce divine, ce don divin peut-tre partag l'infini ; et ce

    n'est pas une invention de la Rose-Croix d'aujourd'hui, cette possibilit, purement vanglique, a

    toujours t connue. Pensez, par exemple, la parole de Marc, propos des librs dans le Christ: En

    mon nom, ils chasseront les dmons; ils parleront de nouvelles langues; ils saisiront des serpents; s'ils

    boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et

    les malades seront guris.

    Pensez aussi au Diplme de Backstrom, o il apparat que chaque membre de la Fraternit sacre,

    chaque membre de l'glise invisible, a le droit et galement le devoir de transmettre l'anneau de la

    vritable alliance divine ceux qui en sont devenus dignes. Une responsabilit norme repose ainsi entre

    les mains des membres de l'glise invisible. Rien ne peut tre plus dmocratique et universel. Quand

    vous possdez quelque chose de la Lumire vritable, vous avez le droit, le devoir et la possibilit de la

  • 8/3/2019 La Lumiere Du Monde

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    transmettre des tiers. Aussitt que l'anneau sacr, la couronne d'pines, repose sur la tte de l'lve, il

    devient un puissant cohritier de la grce christique. Il l'a reue gratuitement; il la donne gratuitement.

    Et ds qu'il l'a donne, son lve ne lui est pas infrieur mais gal et devient un frre parmi les autres.

    C'est pourquoi le Christ dit: Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis. Il s'adresse alors aux lves

    qui ont reu l'anneau sacr. Vous voyez comme il doit tre dangereux de donner aux chiens ce qui est

    sacr, de le donner ceux en qui vit encore l'ancienne volont?

    Aspirez-vous la possession de cette couronne de Vie? Sachez alors qu'il existe une foule sublime qui

    se htera de poser sur vos tempes cet uraeus, ce naja d'or. Il y en a un pour chaque homme; la grce de la

    Lumire se divise l'infini et ternellement, mais vous devrez d'abord bannir la volont impie et

    effrne du sanctuaire de la tte car ce qui est saint ne doit pas tre donn aux chiens.

    Ne jetez pas vos perles aux pourceaux.

    Dans la langue des mystres, la perle symbolise la communion avec Dieu. L'anneau signifie: tre lev

    en Dieu; la perle est la liaison avec Dieu, la vie journalire avec la Lumire divine, le souffle d'amour de

    l'absolu, qui peut tre expriment consciemment, et auquel il peut tre rpondu consciemment, dans le

    sanctuaire du coeur, o ce souffle divin entre, comme prna de vie et se transmet notre me.

    La perle symbolise la dodcuple qualit de l'me qui devient l'apanage du vritable chrtien. C'est

    pourquoi il est dit de la nouvelle Jrusalem, dans l'Apocalypse: Les douze portes taient douze perles ;

    chaque porte tait une perle. Il en va pour les douze perles de l'me comme pour l'anneau de Vie.

    L'lve qui les possde peut en donner sans y perdre quoi que ce soit. Il peut, en Christ, aller jusqu'au

    renouvellement du coeur. Aspirez-vous possder ce collier de perles ? Une foule d'tres se hteront de

    mettre ce collier votre cou, comme dans le Cantique des Cantiques. Il y en a un pour chacun ; la grcede la Lumire est divisible l'infini; mais vous devez, d'abord, purifier totalement le temple du coeur de

    tous les sentiments et dsirs terrestres et spculatifs, car les perles ne sont pas donnes aux pourceaux.

    Le fils perdu, devenu pareil aux pourceaux, devait perdre la dcision de dire : Je me lverai et j'irai vers

    mon pre.

    Ne donnez pas de roses aux nes.

    La rose est le symbole de la ralisation, de la cration, de l'acte sanctifi en Jsus-Christ. Comme la rose

    blanche reprsente le divin, ce qui contient le tout, l'absolu, ainsi la rose rouge orang est la magie

    divine, qui perce dans le temps, qui descend jusqu' l'homme, jusqu'au vrai chercheur, jusqu' l'me

    dsespre, qui s'est rveille dans le puits infernal avec un cri de douleur; la magie divine rpand

    l'amour, l'aide et la consolation sur le chemin de ce malheureux, bienheureux malgr tout. Elle offre ces

    roses de bonheur, ces roses rouge orang de bont, de vrit et de justice quiconque le veut.

    Il y a une Fraternit aujourd'hui dans le monde, et il y en avait une jadis, qui existait bien avant qu'il soit

    question d'glises et d'ons, longtemps avant qu'une lueur d'hum