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DR Deepak ChopRa
La méthode Chopra
pour perdre du poids
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de quoi avez-vous faim ?
Les régimes, vous connaissez. Ce qu’il faut manger, ce qu’il faut éviter, les recommandations d’usage, les produits miracles et les cures en sept jours. Alors pourquoi est-ce que ça ne marche jamais ? Pourquoi les kilos perdus reviennent-ils aussi vite ?
Peut-être parce que vous ne savez plus de quoi vous avez réellementfaim. Deepak Chopra, médecin endocrinologue, vous invite à suivre unprogramme corps-esprit pour rééquilibrer votre appétit, en agissant sur les messages que votre cerveau envoie à votre corps. Il ne s’agira pas d’un régime, mais d’un véritable éveil à la pleine conscience.
En appliquant les principes ancestraux de l’ayurvéda et les exercicesqui ont prouvé leur efficacité au Chopra Center, vous retrouverezdurablement votre poids de forme.
Pour maintenir les bénéfices de la méthode au quotidien, 40 recettes gourmandes vous sont proposées en fin d’ouvrage.
deepak Chopra est médecin endocrinologue, fondateur de l’AssociationAméricaine de Médecine ayurvédique et du Chopra Center for Well Being (Californie).
aRRêtez les Régimes !
Cod
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iteur
: G
5600
8 IS
BN
: 97
8-2-
212-
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8-4
Portrait : © Todd Macmillan Photo de couverture : © Fotolia
Studio Eyrolles © Éditions Eyrolles
15,90 E
G56008 | La méthode Chopra pour perdre du poids_couv.indd 1 27/10/14 11:54
© Groupe Eyrolles, 2015
ISBN : 978-2-212-56008-4
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Alimentation, poids et faim
Pour retrouver votre poids idéal, deux solutions s’offrent à vous : vous mettre au régime ou… faire autre chose. Ce livre parle de cet « autre chose ». On se met souvent au régime pour de mauvaises raisons qui
mènent rarement au but désiré et empruntent la voie de la négation de
soi et de la privation. Chaque journée de régime implique une lutte contre
la faim et pour garder le contrôle de soi. Quoi de plus frustrant ? Pour
que la perte de poids soit réelle et perdure, elle doit vous satisfaire. C’est
là « l’autre chose », celle qui fonctionne quand les régimes ont échoué.
Lorsque vous parvenez à rééquilibrer les signaux de faim dans votre corps,
vos envies de nourriture deviennent vos alliées et non plus vos ennemies.
Si vous faites confiance à votre corps pour vous dire ce dont il a besoin,
il saura prendre soin de votre santé au lieu de lutter contre vous. Il s’agit
donc de rétablir la communication entre l’esprit et le corps.
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Conscience et perte de poids
De par ma formation médicale, j’ai appris à considérer la faim en
termes d’augmentation et de baisse du niveau de certaines hormones.
La faim est l’un des plus puissants messages que le corps envoie au
cerveau. En temps normal, quelqu’un qui vient de manger ne peut
avoir faim. Celui qui prend un goûter dans l’après-midi n’a pas besoin
d’un nouvel en-cas avant le dîner. Pourtant, cela arrive à des millions de
gens, ce qui signifie que la sensation de faim peut être présente alors
même que le besoin de manger n’existe pas. Pour cesser de trop man-
ger, il s’agit donc de changer cette sensation. Les fringales et les « pe-
tits creux » ne correspondent pas toujours aux besoins réels de votre
organisme. Votre corps n’est pas une voiture dont vous devez remplir
le réservoir quand il est vide. C’est l’expression physique de centaines
de messages qui partent du cerveau ou lui parviennent. Dans l’acte
de manger s’expriment ainsi l’image que vous avez de vous-même,
vos habitudes, conditionnements et souvenirs. L’esprit est la clé de la
perte de poids : quand l’esprit est satisfait, le corps cesse de vouloir
surconsommer.
L’approche corps-esprit sera forcément efficace car elle ne vous de-
mande qu’une chose : trouver ce qui vous comble. Or, la nourriture ne
peut y parvenir à elle seule. Vous devez nourrir le corps avec des nour-
ritures saines, le cœur avec de la joie, de la compassion et de l’amour,
l’esprit avec des connaissances, l’âme avec de la sérénité et de la
conscience de soi. Avec la conscience, tout cela devient possible. Plus
vous négligez ces besoins, plus ils deviennent difficiles à atteindre.
Cela peut sembler paradoxal, mais pour perdre du poids, il faut se rem-
plir. Lorsqu’on se remplit de satisfactions autres que la nourriture, celle-
ci cesse d’être un écueil. Car manger n’est pas un problème, c’est même
une façon naturelle de se sentir heureux… contrairement à trop man-
ger. Depuis des siècles, les principaux événements de la vie (naissances,
noces, départs à la retraite, etc.) sont marqués par des banquets. Quel
enfant n’est pas ravi de voir son gâteau d’anniversaire ? Mais justement :
cette joie de manger crée un problème unique. Avec l’excès, le bonheur,
positif, se transforme en quelque chose de négatif. C’est ainsi que l’on
tombe de l’échelle qui relie la nourriture à la joie :
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Alimentation, poids et faim
Alimentation normale -> Excès alimentaire -> Fringales -> Désordre
alimentaire
◗◗ Manger normalement est agréable.
◗◗ Manger trop est agréable sur le moment, mais mène à de mauvais
résultats sur le long terme.
◗◗ Céder à ses fringales n’est pas agréable : remords, culpabilité et
frustration apparaissent presque immédiatement.
◗◗ Être « food addict » entraîne souffrance, troubles de la santé et
perte d’estime de soi.
La pente glissante vers l’excès de poids commence ainsi par quelque
chose de positif : manger est bon et agréable (on ne peut pas dire la
même chose de substances comme les drogues ou l’alcool, qui peuvent
être nocives même lorsqu’on n’est pas dépendant). Lorsque l’alimen-
tation devient un problème, nous nous retrouvons écartelés entre le
plaisir immédiat (cette délicieuse glace au chocolat) et la souffrance à
long terme (les inconvénients de la prise de poids).
Pourquoi, alors, passe-t-on du « manger » au « trop manger » ? La réponse
est simple : parce qu’on n’est pas comblé. On commence à trop manger
pour compenser un manque. Quand je me souviens de mon internat en
médecine, je me rends compte de la rapidité avec laquelle s’installent les
mauvaises habitudes. J’avais alors une vingtaine d’années. Plusieurs fois
par semaine, je rentrais chez moi stressé après une garde harassante, la
tête encore remplie de dizaines de cas différents, dont certains où une
vie était en jeu. Chez moi, ma femme m’attendait avec un bon dîner.
En termes d’apports caloriques, il n’y avait rien à redire sur ces repas. Le
problème venait de mon environnement de travail. Pour répondre à la
pression, j’avais assailli la machine à café et pas mal grignoté. À cause
du manque de sommeil, je ne faisais pas attention à ce que je mangeais.
Dès que je rentrais chez moi, je m’offrais un verre et une cigarette.
À l’époque, dans les années 1970, j’étais semblable à tous mes col-
lègues, et sans doute à la plupart des salariés de mon âge. J’étais
heureux de ma situation, avec une femme aimante et deux beaux
enfants. Pourtant, ma façon d’engloutir ces repas à la maison et, de
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Conscience et perte de poids
façon générale, toute mon alimentation placée sous le signe du stress,
créaient un schéma catastrophique. Ironie du sort, je me considérais à
l’époque comme relativement avancé en termes de conscience.
Ce qui m’a permis de changer, c’est de progresser dans cette conscience –
ce que je vous propose dans ce livre. Quels que soient les excès qu’on lui
inflige, le corps peut retrouver son équilibre. La première règle est de ces-
ser d’interférer avec la nature. À l’état naturel, le cerveau contrôle automa-
tiquement la faim. Quand votre taux de glycémie tombe en dessous d’un
certain seuil, des messages sont envoyés à l’hypothalamus, une région du
cerveau de la taille d’une noisette qui régule l’appétit. L’hypothalamus sé-
crète les hormones qui créent la sensation de faim puis, quand on a assez
mangé, les hormones de la satiété. Ce système s’autorégule, et ce depuis
des millions d’années. Tout animal à moelle épinière (vertébré) possède
un hypothalamus, puisque la faim est à la base des mécanismes de survie.
Mais chez les humains, l’appétit est facilement perturbé. Nos émo-
tions peuvent nous pousser à nous sentir affamés, ou au contraire
nous rendre incapables d’avaler la moindre bouchée. Il peut nous arri-
ver d’oublier de manger, ou au contraire d’être obsédés par la nourri-
ture. Quoi qu’il en soit, nous sommes toujours à la recherche de satis-
faction. Or, on peut la trouver ailleurs que dans la nourriture.
Nos envies proviennent de nos besoins, des plus basiques aux plus éle-
vés. Chacun de nous a en effet besoin de se sentir en sécurité, nourri,
rassasié, aimé et soutenu, de sentir que sa vie est importante et qu’elle
fait sens. Si vous comblez tous ces besoins, la nourriture devient un
plaisir parmi d’autres. Malheureusement, un nombre incalculable de
personnes mangent trop pour compenser ce qu’ils veulent vraiment.
Sans en avoir conscience, ils effectuent une substitution permanente.
Est-ce votre cas ? Voici quelques indicateurs communs.
◗◗ Vous éprouvez un sentiment d’insécurité que vous apaisez grâce
à des excès de nourriture. Cet apaisement, qui frôle l’apathie, dure
un certain temps.
◗◗ Vous ne vous sentez pas nourri convenablement si vos papilles ne
sont pas saturées en sucre, sel ou gras.
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Alimentation, poids et faim
◗◗ Vous ne vous sentez pas aimé et apprécié, et manger est pour
vous une façon de « vous donner de l’amour ».
◗◗ Votre vie vous semble dépourvue de sens, mais quand vous man-
gez, vous parvenez à ignorer temporairement ce sentiment.
Lorsqu’on cesse de se focaliser sur les régimes et les calories, on se rend
compte que le problème du surpoids dans les sociétés occidentales est
entièrement lié à celui des besoins inassouvis. Nous disposons des
meilleurs aliments en abondance et pourtant nous choisissons les
pires. Nous avons la chance de pouvoir évoluer et grandir spirituelle-
ment et pourtant nous nous sentons vides.
Mon but est de vous mener à un état de plénitude. Parvenu à cela, vous
cesserez de manger pour de mauvaises raisons. La solution est simple,
mais primordiale : pour perdre du poids, chaque étape doit être satis-
faisante. Inutile de vous psychanalyser ; vous devez cesser d’être obsédé
par votre corps et de vous installer dans la déception et la frustration.
Un seul mot d’ordre : vivre, c’est s’accomplir. Si vous ne vous sentez pas
accompli dans la vie, votre estomac ne pourra jamais vous y aider.
De quoi j’ai faim ?Nous avons tous une histoire personnelle compliquée, et les meil-
leures intentions du monde finissent par disparaître tant il est difficile
de changer. Comme les mauvais souvenirs, les mauvaises habitudes
perdurent alors que nous voudrions qu’elles disparaissent. Mais vous
avez un atout immense : votre désir de bonheur. Pour moi, le bonheur
est un état de plénitude ; une plénitude que tout le monde recherche
sous une forme ou une autre. Si vous gardez cette motivation première
à l’esprit, alors tous vos choix peuvent se résumer à une simple ques-
tion : de quoi j’ai faim ? Votre vrai désir vous indiquera la réponse, la
bonne direction. Seuls les faux désirs vous pousseront dans une di-
rection erronée. Un test très simple peut vous aider à vous en rendre
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Conscience et perte de poids
compte. Avant d’ouvrir la porte du réfrigérateur la prochaine fois que
vous voudrez manger, réfléchissez une seconde : qu’est-ce qui vous
pousse à manger quelque chose ? Il n’y a que deux réponses possibles :
1. Vous avez faim et vous avez besoin de manger.
2. Vous essayez de combler un vide et la nourriture est le moyen le plus
rapide pour cela.
La médecine moderne connaît bien les « déclencheurs » qui entraînent
l’impulsion de manger. Votre corps produit des hormones et des en-
zymes qui relient le centre de l’appétit dans votre cerveau à l’estomac
et au système digestif. Quand vous n’étiez qu’un nourrisson, il s’agis-
sait du seul signal auquel vous réagissiez : vous pleuriez parce que
vous aviez faim. Aujourd’hui, c’est peut-être l’inverse : quand vous avez
envie de pleurer, vous éprouvez de la faim. Au cours de notre vie, nous
créons de nouveaux déclencheurs auxquels un bébé ne saurait faire
face. La dépression est un déclencheur connu des excès alimentaires,
tout comme le stress, la perte d’un être cher, le chagrin, la colère répri-
mée, etc. Auxquelles de ces émotions êtes-vous le plus vulnérable ?
Vous n’en avez sans doute qu’une vague idée. La plupart des gens n’ont
pas conscience de leurs comportements alimentaires car nos déclen-
cheurs sont souvent inconscients. C’est ce qui les rend si puissants : on
réagit automatiquement, sans réfléchir.
Quizz Qu’est-ce qui déclenche vos fringales ?
Vous retrouverez ci-dessous la plupart des déclencheurs habituels des « fausses faims ». Certains sont plus faciles à vaincre que d’autres. Cochez toutes les raisons qui vous poussent à manger quand vous n’avez pas faim.
Groupe A : J’ai tendance à trop manger quand…a Je suis occupé ou distrait au travail.a Je suis sous pression et je veux partir rapidement.a Je suis fatigué, je n’ai pas assez dormi.a Je suis au restaurant.a Je suis devant la télé ou mon ordinateur et j’ai besoin de faire quelque
chose avec mes mains.a J’ai l’impression de devoir absolument terminer l’assiette devant moi.
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Alimentation, poids et faim
Groupe B : J’ai tendance à trop manger quand…a Je me sens déprimé.a Je me sens seul.a Je me sens peu attirant.a Je me sens inquiet ou anxieux.a J’ai des pensées négatives sur mon corps.a Je suis stressé.a J’ai besoin de réconfort.
Vos résultats
Si vous avez surtout coché des raisons dans le groupe A, vos déclencheurs sont plutôt faciles à dépasser. Vous devez juste prêter davantage attention à vos habitudes alimentaires. S’il vous arrive de manger alors que vous n’avez pas faim, c’est que votre problème principal est la distraction. Une fois que vous aurez appris à vous concentrer sur une chose à la fois, à savoir ce qui se trouve dans votre assiette, vous pourrez contrôler ces habitudes inconscientes.Si vous avez surtout coché des phrases du groupe B, c’est que vous avez faim d’autre chose que de nourriture. Prendre conscience de vos besoins réels sera votre meilleure façon de perdre du poids. Avant tout, il est capital de ne pas se mettre au régime : la privation n’est pas une voie satisfaisante. Il s’agit de trouver de la satisfaction ailleurs que dans la nourriture.
Observer ses déclencheursÀ présent que vous connaissez vos déclencheurs, vous pouvez les ob-
server. Inutile de lutter contre la faim, vous devez juste laisser le temps
à votre cerveau de faire son choix. Au lieu de saisir un aliment de façon
automatique, laissez-vous le temps de réfléchir à ce que vous voulez
vraiment. Au début, cela ne demande qu’un petit moment de prise de
conscience. Voici comment procéder chaque fois que vous ressentez
l’impulsion de manger en dehors des repas :
1. Faites une pause et prenez une grande respiration.
2. Demandez-vous si votre faim est déclenchée par un ressort familier,
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Conscience et perte de poids
comme l’ennui, l’agitation, la tristesse ou le besoin de distraction. Vous
connaissez maintenant la plupart de vos déclencheurs habituels : véri-
fiez lesquels sont impliqués.
3. Une fois le déclencheur identifié, demandez-vous si vous avez vrai-
ment besoin de manger. Pouvez-vous trouver une activité alternative
qui permettra de simplement retarder votre réaction au déclencheur ?
Voici quelques suggestions : passer un coup de balai dans la maison,
appeler un(e) ami(e) ; vérifier vos mails et répondre à ceux en retard,
prendre un livre ; boire un verre d’eau.
Toute forme de diversion fera l’affaire. Votre but est juste d’ajouter un
temps de pause entre le déclencheur et la réponse automatique. Si après
cette pause vous avez encore faim, alors mangez sans hésitation. Mais
prenez l’habitude de détecter ainsi vos déclencheurs ; c’est une première
étape pour les dépasser et vous offrir davantage de liberté de choix.
En consacrant un livre au problème du surpoids, je me suis promis de
proposer des solutions qui marchent ici et maintenant. Un des gros pro-
blèmes des régimes est qu’ils vous proposent d’être mal aujourd’hui
pour être bien demain. Mais le désir ne fonctionne pas ainsi. « De quoi
j’ai faim ? » est une question qui se pose au présent. L’impulsion que
vous ressentez peut être classée entre plusieurs catégories simples :
vous avez faim de nourriture, vous voulez remplir un vide émotionnel,
vous voulez remplir un vide dans votre esprit (par exemple un manque
d’estime de soi, une mauvaise image corporelle, un sentiment d’échec
ou de frustration). À cela, j’ajouterai une quatrième impulsion, d’es-
sence spirituelle : vous voulez remplir un vide dans votre âme.
Ces motivations puissantes mettent en jeu le désir. Si vous parvenez à
canaliser le désir dans la bonne direction, une vraie transformation peut
se produire. Chaque jour, nous suivons tous la voie du désir. Le besoin de
mieux profiter de la vie est naturel et profond. Dans ce livre, nous cher-
cherons de quoi vous avez réellement faim. Une fois que vous le saurez,
vous aurez devant vous une voie claire qui fera sens en termes de men-
tal, de corps et d’esprit. Et voici comment vous serez transformé.
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Alimentation, poids et faim
◗◗ Vous ne mangerez que lorsque vous aurez faim de nourriture.
◗◗ Vous ne mangerez plus parce que vous avez faim d’émotions : de
réconfort, de sécurité, d’amour, de lien à l’autre, de joie.
◗◗ Vous ne mangerez plus parce que vous avez faim de sens à votre vie,
d’un objectif et de buts accessibles. Ces besoins sont ceux de l’esprit.
◗◗ Vous ne mangerez plus parce que vous avez faim de spiritualité,
comme la légèreté de l’être ou une vision élevée de l’âme.
Les régimes : une fausse solutionCertains lecteurs se diront peut-être : « C’est bien beau, mais franche-
ment, je veux juste savoir quels aliments je peux manger et lesquels je
dois éviter. » Je connais bien cette réaction. Les régimes éclair sont très
tentants parce qu’ils font miroiter une « réparation » quasi instanta-
née. Mais voici ce qui se produit vraiment.
Karen est une belle femme d’âge moyen qui n’aime plus son reflet
dans son miroir. Elle veut perdre 5 kilos avant le mariage de sa fille,
dans deux semaines. Pour autant, elle ne se décourage pas. Quand elle
avait 20 ans, elle pouvait perdre 2 kilos en un week-end en se nourris-
sant seulement au jus d’orange. Si cela marchait avant, cela marchera
encore.
Et c’est le cas… ou presque. Le jour du mariage de sa fille, Karen a perdu
3 kilos. Certes, elle a dû suivre un régime drastique, mais maintenant
elle peut faire la fête. Ce qu’elle ne réalise pas, c’est qu’elle est tom-
bée dans un piège. D’ici peu, ses habitudes alimentaires anciennes
vont reprendre le dessus, et les kilos vont revenir. Imaginons-la au
lendemain du mariage, devant son frigo. Voilà le genre de messages
qui s’échangeront alors entre son corps et son esprit : « Ouf ! le ma-
riage est passé. Je peux me détendre » ; « J’ai bien travaillé. J’ai droit à
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Conscience et perte de poids
une récompense » ; « Regarde-moi tous ces restes » ; « Je ne peux pas
m’affamer tout le temps » ; « Je ne peux pas laisser perdre toute cette
bonne nourriture ». Avec de tels messages, comment Karen résisterait-
elle aux restes appétissants de la pièce montée ? Chaque fois que vous
décidez de vous suralimenter, de bonnes excuses vous viennent à l’es-
prit. Le fait que Karen ait perdu 3 kilos « au finish » en quinze jours ne
pèse guère face à des années de mauvaises habitudes.
Question régimes, l’Occident marche sur la tête. C’est comme si nous
cherchions tous une baguette magique qui nous débarrasserait de dé-
cennies d’excès. Les États-Unis, où je réside, me semblent au paroxysme
de ce problème. Nous en sommes arrivés à une véritable forme de bi-
polarité, avec d’un côté les chaînes de fast-food (dont les produits gras
et hypercaloriques constituent 11 % des repas pris au restaurant) et de
l’autre une immense partie de la population qui se met (ou se dit !) au ré-
gime. Il s’agit en outre souvent de régimes miracles qui impliquent une
forme d’amnésie volontaire, puisqu’il faut oublier ce qui n’a pas marché
hier pour se plier aux préceptes du prochain gourou de la diététique.
En prenant un peu de recul, il est étrange de constater que les gens font
exactement le contraire de ce qu’ils savent bon pour eux. Qui n’a jamais
entendu un collègue ou un ami dire « J’essaie de perdre 5 kilos » pour,
une heure plus tard, se ruer sur l’apéritif, dévorer du pain en attendant
d’être servi au restaurant, ou encore terminer le repas sur un petit des-
sert, « juste pour cette fois » ? Aux États-Unis, une étude constatait tout
récemment une baisse du nombre de calories dans l’alimentation des
jeunes enfants. Malheureusement, elle n’a aucune répercussion sur le
nombre de personne en surpoids, car elle s’accompagne d’une baisse
des activités physiques. De la même façon, si la consommation de fast-
food a baissé d’environ 2 % ces vingt dernières années, le poids moyen
des personnes considérées comme obèses a augmenté.
On trouve sur Internet nombre de sites et autres forums pour accom-
pagner ceux qui ont perdu beaucoup de poids. Or, tous sont basés sur
une approche « repentante », comme celle des Alcooliques Anonymes.
La suralimentation est un syndrome récurrent. Celui qui en souffre
doit se résigner à une vie de privations et de lutte contre les tentations.
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Alimentation, poids et faim
C’est ainsi que l’on se retrouve à compter chaque jour les calories ingé-
rées. Chaque « entorse » porte en elle la menace de la perte de contrôle
et de la rechute. Sans juger cette approche, je me contenterai de dire
que ce livre propose une alternative au repentir.
Pour moi, ce qui a fonctionné, c’est de rester focalisé sur ce que je voulais
vraiment. Tout d’abord et par-dessus tout, je voulais revenir à une ali-
mentation saine et normale, et ne plus la quitter. Les médecins parlent
de non-compliance pour désigner le fait que les malades ne suivent
pas leurs recommandations. On conseille aux patients une alimenta-
tion équilibrée avec beaucoup de fruits et de légumes, moins de viande
rouge, une activité physique régulière, l’arrêt du tabac et la réduction de
l’alcool, mais au bout de quelques jours ou de quelques mois, les vieilles
habitudes reprennent le dessus. En dépit des bons conseils, 40 % des
adultes en France peuvent être considérés comme en surpoids1.
Ces comportements autodestructeurs ne sont pas délibérés. Si nous
ne suivons pas les bons conseils, c’est qu’en toute franchise il est plus
agréable de (trop) manger que de nous priver ou de nous mettre à faire de
l’exercice. Un steak-frites déclenche de puissants mécanismes au niveau
du cerveau primitif ; ce n’est pas le cas de 10 km de jogging. Un dessert
partagé avec des amis dans un bon restaurant est convivial et réconfor-
tant ; pas le fait de courir seul sur un tapis roulant dans une salle de gym.
Toujours plus de régimes qui ne marchent pasAucun régime n’est efficace, nous le savons. Toutes les études sur le
long terme montrent que seuls 2 % des personnes au régime réus-
sissent à perdre du poids de façon significative (10 kilos ou plus)
pendant plus de deux ans. Ce n’est pas une question de manque de
1. OCDE, 2014.
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Conscience et perte de poids
volonté : en réalité, tout régime porte en germe son propre échec. Car
le premier principe du régime reste la privation. D’une façon ou d’une
autre, il s’agit de réduire la prise de calories et de lutter contre ses en-
vies, voire de remplacer son alimentation normale par un produit mi-
racle quelconque, germes de blé ou jus de raisin. Mais ces privations ne
font que créer un nouveau vide. Au lieu de se sentir triste, solitaire ou
mal-aimé, on se sent triste, solitaire, mal-aimé et affamé.
Les raisons de se priver sont très compréhensibles : un problème phy-
sique semble réclamer une solution physique. Les kilos en trop se
voient dans le miroir ; pas les trous à l’âme. De plus, si la suralimenta-
tion devient synonyme de manque de contrôle, la privation ressemble
fort à l’excès inverse. « Je déteste les brocolis, surtout avec du jus de
citron, mais je me force à en manger »… ce qui ne fait qu’ajouter une
nouvelle dimension au problème.
Dans le film de Mel Brooks Les Producteurs, le personnage joué par
Gene Wilder se met soudain à hurler :
– Je suis hystérique ! Quand je suis comme ça, je ne peux plus
m’arrêter !
L’autre personnage, joué par Zero Mostel, ne sachant que faire, lui
lance un verre d’eau au visage.
– Je suis hystérique ! Et maintenant, je suis trempé ! hurle Wilder.
Lorsque l’autre, en désespoir de cause, lui assène une gifle, il crie :
– J’ai mal ! Je suis trempé ! Et je suis toujours hystérique !
Voilà une bonne façon de rappeler que chercher à se sentir plus mal
ne fonctionne jamais. Continuez donc les régimes minceur si vous y
tenez (même en lisant ce livre), car une fois que vous aurez compris
qu’il vaut mieux satisfaire vos vrais besoins plutôt que vous priver, les
régimes miracles ne vous tenteront plus. Le secret de ma méthode est
que la perte de poids peut s’accompagner d’un sentiment de joie.