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MEMOIRE DE FIN CYCLEDépartement de musique et musicologie4e Année
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MÉMOIRE DE FIN DE CYCL
DIPLÔME D
LA MUSIQUECHEZ
ImpétrantImpétrantImpétrantImpétrant::::
EKPALETCHI Yannick
étudiant en 2e année
INSTITUT NATIONAL SUPÉRIEUR DES
ET DE L’ACTION CULTURELLE (I.N.S.A.A.C.)ECOLE NATIONALE DE MUSIQUE
DirecteurDirecteurDirecteurDirecteur de de de de mémoiremémoiremémoiremémoire
Mme KOFFI
professeur certifié
MOIRE DE FIN DE CYCLE
DIPLÔME D'ÉTUDES SUPÉRIEURES ARTISTIQUE
MUSIQUE DU SIDDACHEZ LES AKYE
D’ADZOPE
Yannick auguste,
année, 2e cycle
UPÉRIEUR DES ARTS (I.N.S.A.A.C.)
USIQUE (E.N.M.)
Année académique
mémoiremémoiremémoiremémoire ::::
Mme KOFFI Tibo,
professeur certifié
E
ARTISTIQUE
SIDDA
Année académique 2010-2011
2222
Sommaire
Remerciements .................................................................................................... 4
Dédicace ................................................................................................................ 5
Avant-propos ....................................................................................................... 6
Introduction générale .......................................................................................... 7
I. Présentation du peuple Akyé ...................................................................... 11
Historique du peuple Akyé .............................................................................. 11
II. Présentation du SIDDA ........................................................................... 12
A. Considérations générales ....................................................................... 12
B. Historique ............................................................................................... 12
C. Importance du Sidda pour les Akyé d’Adzopé ...................................... 14
III. Description musicologique ...................................................................... 15
1. Composition de l’orchestre ................................................................. 15
a. Les membranophones ......................................................................... 15
b. Les idiophones .................................................................................... 16
c. les cordophones .................................................................................. 16
2. Description des instruments ............................................................... 17
a. Les tambours sur cadre ....................................................................... 17
b. La cloche double ................................................................................. 18
3. Leur rôle dans l’orchestre ................................................................... 19
IV. Analyse musicale ...................................................................................... 20
1. Le mode .............................................................................................. 20
2. Mélodie ............................................................................................... 20
3333
4. Rythme ................................................................................................ 21
5. La technique vocale employée ........................................................... 24
6. Le caractère du morceau ..................................................................... 25
7. La structure ......................................................................................... 25
8. Les textes ............................................................................................ 26
Conclusion .......................................................................................................... 26
Bibliographie ...................................................................................................... 28
Annexe ................................................................................................................. 29
4444
Remerciements
Nos remerciements vont à l’endroit de tous nos instructeurs. Car, de
leur bienveillance naît l’élite de demain.
5555
DÉDICACE
Nous voulons à l’occasion de cette soutenance faire une dédicace à
l’endroit de tous les chercheurs.
En effet, c’est bien grâce à eux que nos âmes trouvent leur nourriture ;
celle de l’esprit.
6666
AVANT -PROPOS
Selon Claude DEBUSSY1 , vouloir se préserver de toute influence
étrangère, c’est rétrograder ; bien assimiler ces influences, « c’est offrir de
nouvelles possibilités d’enrichissement ».
Toutefois, si l’acculturation est facteur d’enrichissement, c’est aussi
souvent qu’elle est source de déculturation. Il nous faut donc prendre garde à
ne pas sacrifier notre âme. Ainsi, osons-nous espérer que ce nouveau
mouvement qui vise à la restauration de notre culture freinera toute
déculturation.
1 Achille-Claude DEBUSSY (1862-1918) est un compositeur français et critique musical de l’époque romantique.
7777
INTRODUCTION GÉNÉRALE
« La culture, c’est l’âme du peuple ». Cette assertion de l’ethnologue et
poète malien Amadou HAMPATE BA nous emmène à comprendre qu’un
peuple ne peut s’identifier que par sa culture. Autrement dit, notre culture
serait le miroir de notre personnalité et le brassage des cultures ne devrait en
aucune façon occasionner ou justifier le déni de notre propre civilisation, le
rejet de notre culture, de notre propre histoire. Bien au contraire, toute
l’instruction, tout le savoir, et dans une large mesure, le meilleur que nous
pourrions en tirer (l’art, la technique, la science, l’écriture…) devrait
constituer des instruments pour soit corriger nos lacunes, soit consolider nos
acquis et tendre vers la perfection. D’où notre adhésion au vaste mouvement
de recherche pour la sauvegarde de notre patrimoine culturel, notamment de
notre musique.
Notre musique, pensons-nous, n’est pas vide de contenu. Car son
élaboration obéit bien à une méthode ; d’où son caractère scientifique. Dès
lors, nous voulons à notre humble niveau commencer une étude musicale ;
celle d’un genre musical qu’ont pratiqué les Akyé pendant un longue période
avant de le délaisser par la suite. Il s’agit du SIDDA, une musique de danse
traditionnelle observée chez les Akyé d’Adzopé.
Parler de musique semble de nos jours téméraire, vu la pléiade de
définitions qui existe à ce sujet. Toutefois, nous en retiendrons deux. La
première relèvera d’une acception générale, et la deuxième sera
conceptualisée. D’après le dictionnaire Le petit Robert1, la musique se
définit comme étant l’art des sons d’après des règles (variant selon les lieux et
les époques), d’organiser une durée avec des éléments sonores ; et toute
production de cet art serait son ou œuvre. Elle utilise certaines règles ou
systèmes de composition, des plus simples aux plus complexes (souvent les
8888
notes de musique, les gammes ...). Elle peut utiliser des objets divers, le
corps, la voix, mais aussi des instruments de musique spécialement conçus, et
de plus en plus tous les sons (concrets, de synthèses, abstraits, etc.).
A partir de cette définition, certaines grandes figures de la musique
prétendent que la musique est expression. L’assertion de R. Rolland1 nous en
dit autant : « si la musique nous est si chère, c’est qu’elle est la parole la plus
profonde de l’âme ». D’où nous pouvons prétendre que la musique est
expression de nos pensées, expression de notre quotidien, mieux de notre
culture. Par ricochet, nous dirons qu’elle est une façon de penser, façon de
traduire notre quotidien. Or, étant donné que ce quotidien est vécu et traduit
différemment par les peuples, on en aboutit la typologie de la musique. Donc
à la conceptualisation de la musique.
Ainsi, pourrons-nous aisément relever la classification faite de la
musique selon qu’elle est un genre musical ou qu’elle est un type de musique.
Un type de musique décrit des pratiques musicales associées à un même
contexte culturel, selon trois dimensions : historique, géographique et sociale.
En conséquence, lorsqu'on parle de la musique de tel groupe social, de telle
région du globe, et de telle époque, on définit un type de musique particulier.
Une typologie classique est la suivante : musique traditionnelle — de telle ou
telle culture ; musique savante — de telle ou telle culture ; musique
occidentale ; musique non occidentale — origine culturelle à préciser ;
musique classique — au sens large, c'est-à-dire, musique savante occidentale ;
musique promue par la culture populaire médiatique ; etc.
Un genre musical désigne des pratiques musicales de même nature et de
même destination quel que soit le contexte historique ou culturel. Un même
1 Romain ROLLAND (1866-1944) est un écrivain français.
9999
genre peut appartenir à plusieurs types de musique (ce qui le remet dans son
contexte historique ou culturel). On retrouve ainsi le genre de la chanson dans
les musiques traditionnelles, la musique classique occidentale, etc.
Les genres de musique peuvent, par exemple, être classés ainsi : Musique
vocale, Musique vocale sacrée, Musique vocale profane, Musique
instrumentale, Musique instrumentale sacrée, Musique instrumentale profane.
L’étude du concept d’humanité entamée (ou abordée) en classe de
terminale devait nous emmener à traiter d’autres concepts tels que l’histoire,
la culture, la civilisation. Or, parler de civilisation, c’est faire allusion à
l’ensemble des phénomènes sociaux, religieux, intellectuels mais aussi
musicaux qui sont propres à un peuple. Autrement exprimé, décrire la
civilisation d’un peuple, c’est évoquer sa vie culturelle. Mieux, c’est dire son
niveau de culturation. Ce vaste mouvement de description de phénomènes
socioculturels ayant donné naissance à plusieurs disciplines dont la
musicologie, nous fait nous sentir comme chargés d’une mission. Ainsi, notre
objectif premier résiderait dans le fait d’amasser des informations relatives à
la vie de ces peuples, notamment à leur musique, et de les offrir à la
communauté des chercheurs philosophes. En ce sens, ces informations
favoriseraient la connaissance de l’Homme. Aussi, par cette action, c’est un
véritable coup de cœur que nous voudrions faire à l’endroit de tous ceux qui,
par leur savoir faire musical, ont pu faire ressentir certaines émotions aux
populations dans nos villages. Car, en dépit de ce que pourrait penser le
citadin, notre musique n’est dépourvue ni de beauté (la beauté étant relative),
ni de savoir-faire.
Par ailleurs, en nous spécialisant dans le domaine de la connaissance
des faits musicaux, nous voulons sauvegarder ce qui reste de notre culture.
Car comme nous l’avons déjà souligné plus haut, « la culture, c’est l’âme du
10101010
peuple ». De plus, l’histoire est, selon le philosophe et sociologue français
Raymond ARON (1905-1983), « la reconstitution par et pour les vivants de la
vie des morts ». Cela semble vouloir signifier que l’histoire peut être
considérée comme la mémoire de l’humanité. En tant que tel, elle serait le
creuset des valeurs dont le respect contribuerait à l’enrichissement de
l’individu. Ainsi, faire l’étude musicale de la danse SIDDA chez les Akyé d’
Adzopé constitue pour nous un moyen de conservation, mieux, de sauvegarde
de notre patrimoine culturel pour notre propre enrichissement.
En d’autres termes, c’est faire de l’histoire, l’histoire de la musique. De
plus, selon l’écrivain français Edouard Herriot1, « la culture, c’est ce qui reste
quand on a tout oublié ». Or de nos jours, il nous est donné de faire l’amer
constat de ce que nous tendons à tout oublier de notre tradition au profit des
cultures occidentales. Plus grave encore, la disparition de nos rites, de nos
valeurs, mais aussi de notre musique semble ne provoquer aucun émoi chez
nos populations. Dès lors, nous nous interrogeons quant à savoir si l’Afrique
n’a rien à nous enseigner. Sa musique est-elle dépourvue de toute musicalité,
de toute esthétique au point de disparaître sans attirer notre attention?
L’exécution de cette musique n’obéit-elle donc à aucune règle, aucun
principe? Son élaboration ne s’appuie-t-elle sur aucun principe, de sorte qu’on
la préfère à celle des européens? Ne nous apprend-elle rien au point qu’on la
laisse mourir sans regret? Sa musique ne renferme-t-elle en son sein aucune
vertu, de sorte qu’aujourd’hui, l’on se croit obligé de se tourner vers les
produits occidentaux ? En somme, nous voulons contribuer à lever un voile
sur les secrets que cache notre musique. Ce sont là les nombreuses et
pertinentes préoccupations auxquelles nous essayerons de répondre.
Dès lors, présenter la musique du Sidda chez les Akyé d’Adzopé nous
conduira à d’abord présenter de façon brève le peuple qui la pratique (1) ;
1 Edouard Herriot est un home politique et écrivain français du 19e siècle.
11111111
ensuite à faire son historique (2) ; enfin, à en faire la description
musicologique (3).
I. PRÉSENTATION DU PEUPLE AKYÉ
HISTORIQUE DU PEUPLE AKYÉ
Issus des Akan lagunaires du grand groupe Akan, les Akyé (ou Attié),
d’après une légende, seraient venus du Ghana.
Installés en Côte-d’Ivoire après la réforme des Dinkina au 17e siècle, ils
se sont repartis par famille pour fonder des villages. Ainsi, le pays Akyé
comprend trois grandes divisions :
• la préfecture d’Adzopé,
• les sous-préfectures d’Anyama
• la sous-préfecture d’Alépé. Cette répartition a donné naissance à
plusieurs tribus Akyé que de nos jours, nous appelons cantons.
La préfecture d’Adzopé, la plus importante, est constituée de cinq
cantons : Attobrou, Anépé, Kétin, Nkadzé, Tchoyasso. La sous-préfecture
d’Alépé compte les cantons Bodin et Lépin. La sous-préfecture d’Anyama a
un seul canton, celui des Neddin. En pays Akyé, on parle de trois grands
groupes qui sont les Nindins, les Kétins et les Bodais.
Les Nindins sont plus concentrés dans la région d’Anyama et Alépé
(c’est-à-dire aux alentours d’Abidjan) ; les Kétins, du côté d’Akoupé; et les
Bodais sont du côté d’Adzopé.
Les Akyé sont un peuple de Côte-d’Ivoire qui vit au Sud du pays, au nord de
la ville d’Abidjan, particulièrement à partir de la commune d’Anyama, dans la
région des lagunes. Les Akyé parlent une langue Kwa du même nom, l’Akyé.
12121212
Le peuple Akyé se retrouve dans les départements préfectoraux
d’Akoupé, Adzopé, Alépé, Afféri, Agou, Assikoi, Bécédi-brignan, Abié,
Yakassémé, puis autour d’Abidjan dans la sous-préfecture d’Anyama.
II. PRÉSENTATION DU SIDDA
A. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
Chez les Akyé, comme dans la plupart des peuples africains, le concept
“ musique“ est traduit par le mot [mi]. Ce concept associe trois éléments
fondamentaux : le chant, l’instrument et la danse. Autrement dit, les Akyé
chantent et dansent leurs musiques. La musique qui relève de notre domaine
d’étude semble entretenir un lien avec le Sacré. Car elle est utilisée pour
entrer en communication avec les esprits des ancêtres, les génies et d’autres
divinités. Et ce sont ceux-là même qui la plupart du temps leur transmettent
les musiques qu’ils exécutent.
B. HISTORIQUE
La vie chez les populations Akyé d’Adzopé est rythmée, comme chez
beaucoup d’autres peuples d’africains, par des fêtes, des funérailles et bien
d’autres occasions de réjouissance ou de lamentation. Ces cérémonies nous
offrent donc de voir toutes sortes de danses et par ricochet, toutes sortes de
musiques.
Parmi elles, nous pouvions citer le Fokué, danse de génération ; le
N’dé, le Allé Ahun, le Assafougnan, le Aken’de, le Grolo et aussi le Sidda.
Aujourd’hui, il nous faut retirer de cette liste, et avec regret, le GROLO et le
SIDDA qui ne sont plus pratiquées.
13131313
Le SIDDA, danse exécutée par les Akyé d’Adzopé, fait partie du
patrimoine culturel Akan. A l’instar des autres danses qui composent ce
patrimoine, il est exécuté lors des grandes cérémonies (réjouissance, décès,
accueil des invités de marque, etc.).
L’histoire nous enseigne que le Sidda se dansait déjà avant 1720 dans l’actuel
Ghana, d’où l’on peut penser qu’il y tient ses origines.
En effet, les Fanti utilisaient des instruments pour interpréter les
chansons populaires sur les côtes El mina et Cap Coast où les hollandais
embarquaient les esclaves.
Le Sidda se pratiquait avec pour instruments de base les tambours sur
cadre.
Et malgré les différentes migrations du peuple Akan, le Sidda est resté
l’un des nombreux symboles qui feront l’unité culturelle du peuple Akan.
Il semblerait donc d’après les affirmations de monsieur YAPO Katou
Sévérin1 que les Akyé de la commune d’Adzopé l’aient importé de Bassam,
ville qui abrite les populations N’zima du même groupe Akan. Le Sidda
n’aurait pas rencontré l’adhésion de tous les Akyé d’Adzopé. Toutefois, son
rejet par une partie des populations Akyé n’a pas suffit à freiner l’ardent désir
de l’autre partie de le pratiquer, et ce, pendant un certain moment.
En effet, le Sidda, à Adzopé, est né en 1946. Le premier maître est le
vieux KESSIEN. Importée de chez les N’ZIMA, les chants ont presque gardé
leurs paroles d’origine, en subissant de légères modifications, tenant souvent à
des raisons d’ordre sociologique.
1 M. YAPO Katou Sévérin, gardien de la tradition chez les Akyé d’Adzopé.
14141414
Les membres précurseurs sont Honoré BAZA ; Gogoua, Bolai, Abou,
EDI Aman Jean-Baptiste. Des chants ont été dédiés à certaines personnes qui
ont soutenu le mouvement naissant.
Mais le manque, de moyens financiers, de compréhension de la part des
Akyé du nord (la prévalence de l’argent sur tout) et le manque de solidarité
ont favorisé le déclin du Sidda. On pourrait dire qu’ils en font une activité
lucrative. Toutefois, nous pensons que l’hypothèse de l’apparition des médias
radiodiffusés en Côte-d’Ivoire dans les années d’indépendances a aussi
favorisé son déclin. Car étant beaucoup plus tournée vers l’extérieur.
C. IMPORTANCE DU SIDDA POUR LES AKYÉ D’A DZOPÉ
En plus d’être une danse de réjouissance, le Sidda représente pour ceux
des populations Akyé qui l’ont pratiqué une lutte pour la naissance de la
solidarité et la fraternité entre eux. C’est aussi la lutte pour la considération de
la classe des pauvres. Cela se traduit par les thèmes évoqués dans les chants.
Mais aujourd’hui, on ne parle plus que de Grolo (une danse de la même
époque que le Sidda) ou de N’dé… C’est donc dire que la musique de cette
danse tend à disparaître d’où notre intérêt pour son exploration.
En effet, comment comprendre qu’une musique qui a longtemps été
exécutée puisse disparaître aussi facilement et sans livrer ses secrets à la
postérité, à la communauté des chercheurs. Le fait est qu’on apprend que les
membres du groupe SIDDA sont presque tous décédés. D’où la disparition du
genre musical en question. Cette situation pose par la même occasion le
problème de la transmission qui par ailleurs s’appuie sur l’oralité. Il est vrai,
d’après nos traditions, que les anciens (les personnes du troisième âge) sont
15151515
comparables à une bibliothèque. D’où l’expression « un vieillard qui meurt,
c’est une bibliothèque qui brûle », Amadou HAMPÂTE BÂ (Ceci pour
illustrer la place qu’occupent les anciens dans nos traditions). Aussi, la
transmission de ce savoir obéit-elle à un rituel (qui de plus s’appuie
essentiellement sur l’oralité). Mais au regard de ce que notre musique se perd,
nous pouvons sérieusement indiquer les limites de ce procédé et voulons
libérer le savoir de ces lacunes de sorte à viser la pérennité.
III. DESCRIPTION MUSICOLOGIQUE
1. COMPOSITION DE L’ ORCHESTRE
L’orchestre se compose de chanteurs-danseurs et d’instrumentistes au
nombre de huit qui accompagnent les chanteurs (ou les danseurs). Comme
pour la plupart des musiques traditionnelles, la musique du Sidda possède un
ensemble d’instruments qui lui permet de se distinguer des autres. Ces
instruments possèdent des caractéristiques qui leur sont propres.
Dès lors, nous pourrons d’après leur typologie, les classer selon qu’ils
appartiennent à la famille des membranophones, des idiophones et enfin selon
qu’ils appartiennent aux cordophones.
a. LES MEMBRANOPHONES
Il se compose essentiellement de tambours sur cadre (membranophone) au
nombre de sept et d’une cloche double (idiophone) et sont. Ce sont le
AKPINDE (on en compte deux), le PIPAN (on en compte aussi deux), le
DRÔME (il n’y en a qu’un seul
deux).
b. LES IDIOPHONES
Aux instruments précités
battant indépendant.
c. LES CORDOPHONES
La voix est le seul instrument naturel de l’orchestre. On
de femmes et des voix d’homme
un individu qui peut être un homme ou une femme
chœur qui se compose la plupart du temps de femmes
Toutefois, il peut arriver que le chœur soit mixte
PRÉSENTATION DES TAM
a qu’un seul) et le MININ (on en dénombre également
ux instruments précités, on adjoint l’AMINA, une cloche africaine à
La voix est le seul instrument naturel de l’orchestre. On distingue
et des voix d’hommes. On attribue couramment le rôle principal à
un individu qui peut être un homme ou une femme et le rôle
chœur qui se compose la plupart du temps de femmes (voir figure 1
Toutefois, il peut arriver que le chœur soit mixte.
PRÉSENTATION DES TAMBOURS OU “MI”
L'AMINA OU CLOCHE DO UBLE
16161616
on en dénombre également
, une cloche africaine à
distingue des voix
le rôle principal à
et le rôle secondaire à un
(voir figure 1a-1b).
2. DESCRIPTION DES INSTRUMENTS
a. LES TAMBOURS SUR CADR
Ces tambours de forme carrée ou trapèze
membrane tendue sur un simple cadre
mince, ils sont, en général, peu profond
séchée.
L’accordage se fait en séparant la peau du cadre par le biais d’un
morceau de bois. Sa membrane est mise en vibration par percussion avec des
baguettes. Dans le jeu, interviennent des variations. Celles
niveau du rythme et du timbre.
FIGURE 1A
ES INSTRUMENTS
ES TAMBOURS SUR CADRE
tambours de forme carrée ou trapèze sont sur cadre
embrane tendue sur un simple cadre en bois (voir figure 2)
général, peu profonds. Celle-ci est en
L’accordage se fait en séparant la peau du cadre par le biais d’un
morceau de bois. Sa membrane est mise en vibration par percussion avec des
Dans le jeu, interviennent des variations. Celles-ci se produisent au
niveau du rythme et du timbre. La variation du timbre du tambour s
FIGURE 2
FIGURE 1B
17171717
sont sur cadre. Ils portent une
(voir figure 2). Faits de bois
ci est en peau d’animal
L’accordage se fait en séparant la peau du cadre par le biais d’un
morceau de bois. Sa membrane est mise en vibration par percussion avec des
ci se produisent au
La variation du timbre du tambour s’obtient
18181818
par pression de la main sur la membrane au moment de sa percussion. Leurs
formes moins profonde et simple favorisent un son plus clair avec des
harmoniques qui oscillent entre le médium et l’aigu. D’où leur timbre clair et
léger.
b. LA CLOCHE DOUBLE
La cloche double est un instrument à percussion qui est fait de matière
métallique qui fait partie de la famille des idiophones. En effet, c’est un
instrument dont le son est produit par la mise en vibration de la surface
SYSTÈME D'ACCORDAGE
extérieure avec un instrument extérieur
cloche double parce qu’il est formé de deux cloches jumelées formant deux
caisses de résonance de tailles différentes.
3. LEUR RÔLE DANS L
Selon notre informateur monsieur
de la forme des tambours qu’on obtient les sons. De fait, c’est par rapport aux
sons qu’on reconnaît le genre musical pratiqué.
laquelle le timbre des instruments
musique et en constitue l’élément distinctif
instruments fassent corps avec la musique Sidda. Autrement dit, sans ces
instruments, la musique perd de sa verve.
d’instrumentiste on peut
faire accompagner d’au moins un instrument. C
est l’AMINA (cloche double)
Par ailleurs, chaque instrument joue un rôle et ou un rythme particulier
l’espèce, le teneur donne le rythme principal
DRÔME soutient soit le rythme du tambour parleur, soit
apportant sa couleur. Quant au tambour parleur, il marque la pulsation et peut
parfois créer de la variété en
accents.
L’AMINA OU CLOCHE DO
un instrument extérieur tel une baguette. Il
e double parce qu’il est formé de deux cloches jumelées formant deux
caisses de résonance de tailles différentes.
EUR RÔLE DANS L’ORCHESTRE
notre informateur monsieur YAPO Katou Sévérin, c’est en fonction
de la forme des tambours qu’on obtient les sons. De fait, c’est par rapport aux
sons qu’on reconnaît le genre musical pratiqué. D’où l’expression selon
es instruments détermine le caractère d’un morceau de
en constitue l’élément distinctif. On peut donc comprendre que les
instruments fassent corps avec la musique Sidda. Autrement dit, sans ces
instruments, la musique perd de sa verve. Et même si par défaut
eut toujours reconnaître les chants, il faudra
faire accompagner d’au moins un instrument. Celui qui est proposé à
est l’AMINA (cloche double).
haque instrument joue un rôle et ou un rythme particulier
l’espèce, le teneur donne le rythme principal. Il est doublé par le PIPAN. Le
DRÔME soutient soit le rythme du tambour parleur, soit celui du PIPAN en
apportant sa couleur. Quant au tambour parleur, il marque la pulsation et peut
parfois créer de la variété en changeant son rythme, ou même, la position des
L’AMINA OU CLOCHE DOUBLE
19191919
porte le nom de
e double parce qu’il est formé de deux cloches jumelées formant deux
, c’est en fonction
de la forme des tambours qu’on obtient les sons. De fait, c’est par rapport aux
D’où l’expression selon
détermine le caractère d’un morceau de
On peut donc comprendre que les
instruments fassent corps avec la musique Sidda. Autrement dit, sans ces
Et même si par défaut
hants, il faudra quand se
elui qui est proposé à cet effet
haque instrument joue un rôle et ou un rythme particulier : en
est doublé par le PIPAN. Le
celui du PIPAN en
apportant sa couleur. Quant au tambour parleur, il marque la pulsation et peut
changeant son rythme, ou même, la position des
20202020
IV. ANALYSE MUSICALE
1. LE MODE
Etant donné l’absence de codes pouvant permettre une étude exacte et
approfondie de la musique africaine, il serait périlleux de parler de mode.
Toutefois, nous essayerons, autant que faire se peut, de nous rapprocher de la
réalité en empruntant aux repères européens.
L’échelle musicale employée dans ce genre musicale semble être l’échelle
diatonique au regard des caractéristiques de la mélodie et des
accompagnements (harmonie). De fait, on aurait envie d’évoquer le mode
majeur et parfois le mode mineur.
S’agissant de la tonalité, nous dirons, au vu de nos expériences, qu’elle
dépend de la bonne disposition vocale du soliste. Cependant, nous pourrons
donner une idée des tons dans lesquels sont exécutés les chants.
2. MÉLODIE
Le seul instrument mélodique, c’est la voix. Dès lors, l’analyse de la
mélodie sera faite à partir de la voix « lead », car en plus d’exécuter le thème,
elle y apporte des variations.
Presque tous les chants que nous avons écoutés ont pour ambitus une sixte.
On obtient rarement la septième, qui de plus est mineure quand elle est
atteinte. De plus, les intervalles mélodiques sont en majeure partie formés de
secondes et de tierces ; rarement des quartes.
21212121
En général, la mélodie semble s’appuyer sur une échelle diatonique (la
gamme comporte sept tons et peut aussi comporter des altérations
accidentelles), un tempérament égal (correspondance des différentes hauteurs
de sons avec celui d’un piano), un mode majeur ou mineur (la disposition des
intervalles mélodiques et la formation de tierces majeure ou mineure au début
et à la fin des chants). Les intervalles sont beaucoup plus conjoints qu’ils ne
sont disjoints.
3. Harmonie
Au niveau de la formation des chœurs, nous retiendrons qu’ils sont
organisés essentiellement en deux parties. Les chœurs sont mixtes (autant
il existe des femmes dans le chœur, autant il peut y avoir des hommes).
Tandis qu’une partie du chœur (la principale) tient le chant, l’autre fait
l’accompagnement à intervalle de tierces majeures ou mineures. De là peut
découler le mode du chant car il peut arriver que le chant finissent sur la
tonique. Dans ce cas, l’accompagnement nous donne une tierce mineure et
on se trouverait dans une tonalité mineure. Dans les cas où l’on termine
plutôt sur une médiante, on obtient un accord majeur et donc un mode
majeur.
4. RYTHME
MÉLODIE DE “VENEZ VO IR SIDER"
Le rythme étant mesuré, il
base qui ont servi à élaborer le Sidda.
Chaque instrumentiste
sont attribuées. Cependant, il leur est possible de varier le jeu en faisant de
petites improvisations.
L’accent dans le rythme joué par les instruments est placé à divers
endroits. C’est tantôt sur le premier temps, tantôt sur le deuxième
La retranscription du thème de chaque
formule rythmique qui
instruments génère des
Extrait no1 :
La cellule rythmique ci
des instruments ci-dessous.
Extrait no2 :
Le rythme étant mesuré, il nous est loisible de faire ressortir les cellules de
servi à élaborer le Sidda.
iste reproduit les formules rythmiques de base
Cependant, il leur est possible de varier le jeu en faisant de
L’accent dans le rythme joué par les instruments est placé à divers
endroits. C’est tantôt sur le premier temps, tantôt sur le deuxième
La retranscription du thème de chaque morceau nous permet de
e qui y prédomine. La combinaison des rythmes
cellules rythmiques dont voici quelques exemples
La cellule rythmique ci-dessus est le produit de la combinaison des rythmes
dessous.
22222222
est loisible de faire ressortir les cellules de
reproduit les formules rythmiques de base qui lui
Cependant, il leur est possible de varier le jeu en faisant de
L’accent dans le rythme joué par les instruments est placé à divers
endroits. C’est tantôt sur le premier temps, tantôt sur le deuxième.
nous permet de relever la
a combinaison des rythmes des
dont voici quelques exemples:
dessus est le produit de la combinaison des rythmes
La cellule rythmique ci
des instruments ci-dessous.
Extrait no3 :
La cellule rythmique ci
des instruments ci-dessous.
cellule rythmique ci-dessus est le produit de la combinaison des rythmes
dessous.
La cellule rythmique ci-dessus est le produit de la combinaison des rythmes
dessous.
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dessus est le produit de la combinaison des rythmes
dessus est le produit de la combinaison des rythmes
Extrait no4 :
La cellule rythmique ci
des instruments ci-dessous.
5. LA TECHNIQUE VOCALE E
Le Sidda est aussi
chœurs sont mixtes. Il peut arriver qu’en l’absence d’un homme, ce
soit une femme qui joue le rôle de
« lead » se fasse aider d’une autre personne qui l’accompagne
peut être soit à l’unisson, soit à la tierce inférieure ou supérieure,
mais aussi à voix égale (si c’est une femme)
« lead » fait des improvisations, il emploie des techniques simples
dont on pourrait emprunter au classique le v
voulons parler de notes de passage
septièmes jouées à travers des notes de passage,
cellule rythmique ci-dessus est le produit de la combinaison des rythmes
dessous.
A TECHNIQUE VOCALE EMPLOYÉE
Le Sidda est aussi une musique vocale accompagnée.
. Il peut arriver qu’en l’absence d’un homme, ce
soit une femme qui joue le rôle de « lead ». Et il peut arriver que
se fasse aider d’une autre personne qui l’accompagne
soit à l’unisson, soit à la tierce inférieure ou supérieure,
à voix égale (si c’est une femme). Lorsqu’il arrive que le
improvisations, il emploie des techniques simples
dont on pourrait emprunter au classique le vocabulaire. Nous
notes de passage, de glissandos, des b
septièmes jouées à travers des notes de passage, des accélérando
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dessus est le produit de la combinaison des rythmes
une musique vocale accompagnée. Les
. Il peut arriver qu’en l’absence d’un homme, ce
il peut arriver que ce
se fasse aider d’une autre personne qui l’accompagne. Ce
soit à l’unisson, soit à la tierce inférieure ou supérieure,
. Lorsqu’il arrive que le
improvisations, il emploie des techniques simples
ocabulaire. Nous
des broderies, des
des accélérandos.
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6. LE CARACTÈRE DU MORCEAU
La plupart des morceaux ont épousé un caractère vif. D’autres fois, on
peut observer un caractère triste ou mélancolique. Par ailleurs, les chants
n’ont pas toujours la même tonalité.
7. LA STRUCTURE
Les instrumentistes doivent répéter et alterner un certain nombre de
cellules rythmiques selon un ordre déjà établi. Celui-ci ne doit pas être inversé
par l’instrumentiste. Chaque fragment rythmique est exécuté à un moment
précis dans le déroulement de la danse et joue un rôle bien déterminé :
formules d’entrée, de préparation des pas et de soutien des autres instruments.
Il existe des introductions en rythmes libres de forme concertante
(dialogue entre le « lead » et le chœur). Le chant est introduit par la voix ou
par l’instrument sur un certain nombre de temps ou de mesure. Il est présenté
une fois par le « Lead ». Les instruments accompagnent les chanteurs tout le
long du morceau. Le chœur fait son entrée à un certain moment en exécutant
le même thème.
Dans les musiques rythmées, l’introduction se fait par les tambours en
tutti. Il en est de même pour la conclusion.
Lorsque le « lead » expose le thème, le chœur le reprend par la suite. Il
peut se passer qu’à la reprise, le chanteur principal fasse des variations. Les
morceaux sont élaborés en s’appuyant sur le principe de l’alternance entre
lead et chœur. Chaque fois que le thème est repris, c’est toujours avec des
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variations. Quelques rares fois, on perçoit des sortes de couplets. Aussi,
existe-il des interludes joués par les instruments.
La plupart des chants finissent sur la tonique, mais le plus souvent, sur la
médiante et très rarement sur la quinte.
8. LES TEXTES
Les textes sont chantés en langue Ashanti, la langue-mère de tous les
Akan. Mais il y a parfois des mélanges Ashanti, Agni, N’zima. Ils sont donc
essentiellement composés dans des langues étrangères aux Akyé. Les Akyé
auraient essayé, après s’être approprié ces musiques, de faire des adaptations
dans leur propre langue. Des textes ont donc été composés en Akyé ; mais
l’oubli a malheureusement eu raison de leurs gardiens. Et s’agissant des
thèmes qui y sont traités, on sait au moins qu’il est question de solidarité,
d’amour. Les chants sont facteurs d’unité, de rassemblement.
CONCLUSION
En somme, nous devons retenir que le Sidda, musique de danse
pratiquée par les Akyé d’Adzopé, est un concept à double facette. C’est
d’abord une musique qui possède des traits qui la mettent en concurrence avec
d’autres. En témoignent la couleur de ses harmonies, la beauté de ses chants
(intervalles conjoints), l’originalité de ses polyrythmies et leur facile
assimilation, la simplicité de son organisation (du point de vue de sa structure
et du rôle de chaque membre de l’orchestre) et la pertinence de ses thèmes
(car encore aujourd’hui, ils sont d’actualité).
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Ensuite, nous voulons relever que le Sidda mérite qu’on lui accorde une
place de choix dans le vaste champ de la musique Akyé. Car, en plus de nous
renseigner sur le savoir-faire de ceux qui le pratiquent, il a participé à la
consolidation des liens de fraternité au sein des populations Akyé à Adzopé.
Et ce, malgré l’absence d’une véritable appropriation.
Par ailleurs, nous espérons que nos travaux pourront servir d’élément
de base pour d’autres recherches. Car nous sommes persuadés que de ce sujet,
beaucoup d’autres pourront être tirés.
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BIBLIOGRAPHIE
• Albin MICHEL, Les instruments de musique du monde entier
(1978)
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ANNEXE
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