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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ____________________ Faculté de Droit, d’Économie, de Gestion et de Sociologie Département Economie Second Cycle Promotion Sortante ____________________ Option : Développement et économie publique ____________________ Promotion HARENA Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de Maitrise es-Sciences Economiques La place des produits agricoles d’exportations au développement économique Malgache Par : RAZANAKANDRIATIANA Anne Marie Date de Soutenance : 20 Avril 2016 Encadreur : Docteur ANDRIANAMBININA Djohary Maître de conférences Date de dépôts : Mai 2016

La place des produits agricoles d’exportations au

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Page 1: La place des produits agricoles d’exportations au

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

____________________

Faculté de Droit, d’Économie, de Gestion et de Sociologie

Département Economie

Second Cycle Promotion Sortante

____________________

Option : Développement et économie publique

____________________

Promotion HARENA

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme

de Maitrise es-Sciences Economiques

La place des produits agricoles d’exportations au développement

économique Malgache

Par : RAZANAKANDRIATIANA Anne Marie

Date de Soutenance : 20 Avril 2016

Encadreur : Docteur ANDRIANAMBININA Djohary

Maître de conférences

Date de dépôts : Mai 2016

Page 2: La place des produits agricoles d’exportations au
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

____________________

Faculté de Droit, d’Économie, de Gestion et de Sociologie

Département Economie

Second Cycle Promotion Sortante

____________________

Option : Développement et économie publique

____________________

Promotion HARENA

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme

de Maitrise es-Sciences Economiques

La place des produits agricoles d’exportations au développement

économique Malgache

Par : RAZANAKANDRIATIANA Anne Marie

Date de Soutenance : 20 Avril 2016

Encadreur : Docteur ANDRIANAMBININA Djohary

Maître de conférences

Date de dépôts : Mai 2016

Page 4: La place des produits agricoles d’exportations au

i

REMERCIEMENTS

Je destine particulièrement mes remerciements à Docteur ANDRIANAMBININA

Djohary ; Maître de conférences à l’Université d’Antananarivo, pour avoir bien voulu être

notre encadreur pédagogique et partager ainsi ses expériences et pour son soutien.

Je témoigne une profonde reconnaissance à tout le corps enseignant à l’Université

d’Antananarivo qui m’a donné le privilège de recevoir une formation et une éducation

enrichie durant nos années académiques.

J’adresse mes remerciements à ma famille, surtout à mon défunt grand-père

SASEMBO Raymond qui m’a vraiment aidé dans mes études et qu’aux personnes qui ont

contribuées de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire.

Page 5: La place des produits agricoles d’exportations au

ii

CIGLES ET ABREVIATIONS

AFD: Agence Française de Développement

AGOA: Africa Grows and Opportunity Act

BCM: Banque Centrale de Madagascar

BIT : Bureau International du Travail

BM : Banque Mondiale

CCIA : Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo

CNUCED: Conférence des Nations Unies pour le Commerce Et le Développement

CREAM : Centre de Recherches, d’Etudes et d’Appui à l’analyse économique à Madagascar

DSE : Direction des Statistiques Économiques

DSY : Direction des Synthèses Économiques

FAO: Food and Agriculture Organization

FMI: Fonds Monétaire International

GATT: General Agreement on Tariffs and Trade

IDE: Investissement Direct Etranger

IDH : Indice de Développement Humain

INSTAT : Institut National de la Statistique

IPF: Indice de la Participation de la Femme

IPH: Indice de Pauvreté Humaine

ISDH : Indicateur de Sexospécifique de Développement Humain

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Économiques

OIF : Organisation Internationale de la Francophonie

OMC : Organisation mondiale du commerce

ONU : Organisation des Nations Unies

PD : Pays Développé

PED: Pays en voie de Développement

Page 6: La place des produits agricoles d’exportations au

iii

PIB: Produit Intérieur Brut

PNB: Produit National Brut

PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement

PPA: Parité du Pouvoir d’Achat

RNB : Revenu National Brut

SADC: Southern African Development Community

SPIC : Stratégie Internationale de Prévention des Catastrophes

SSA : Stratégie des Services aux Agriculteurs

UA: Union Africaine

UE : Union Européenne

Page 7: La place des produits agricoles d’exportations au

iv

LISTE DES FIGURES

Figure n°1 : Structure de l’économie Malgache en 2013 .............................................................. 42

Figure n°2 : Structure des principales activités dans le secteur primaire en 2013 ..................... 44

Figure n°3 : Structure des principales activités dans le secteur secondaire 2013 ...................... 46

Figure n°4 : Structure des principales activités dans le secteur tertiaire 2013 ............................ 47

Figure n°5 : La variation des exportations de Madagascar entre l’année 2007 à 2013 ............. 49

Figure n°6 : Structure de l’exportation en général ....................................................................... 50

Figure n°7 : L’évolution des exportations effectuées par Madagascar vers les 10 principaux

pays partenaires en 2013 et 2014 .................................................................................................. 51

Figure n°8 : Le taux des différents produits agricoles exportés par Madagascar en 2014 ......... 52

Figure n°9 : Evolution de l’exportation des produits agricoles, des biens et services et du PIB . 54

Figure n°10 : Evolution de l’exportation des produits agricoles par rapport aux autres

indicateurs du développement ....................................................................................................... 55

LISTE DES GRAPHES

Graphe n°1 : Le développement permet à la croissance de se prolonger ....................................... 6

Graphe n°2 : Les principales dimensions du développement durable........................................... 15

Graphe n°3 : La croissance ; une condition nécessaire au développement .................................. 40

Page 8: La place des produits agricoles d’exportations au

v

SOMMAIRE

INTRODUCTION ........................................................................................................................... 1

PREMIERE PARTIE : CADRAGE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE ........... 3

CHAPITRE 1: CONCEPTS SUR LE DEVELOPPEMENT ET LE COMMERCE

INTERNATIONAL ......................................................................................................................... 3

Section 1 : Le développement ...................................................................................................... 3

Section 2: Le développement durable ........................................................................................ 13

Section 3 : Le commerce international ..................................................................................... 16

CHAPITRE 2: RELATION DE CAUSALITE ENTRE LE DEVELOPPEMENT ET LE

COMMERCE INTERNATIONAL ............................................................................................... 27

Section 1 : L’importance du commerce international au développement ................................ 27

Section2: Corrélation entre l’exportation et le développement ................................................ 31

Section 3 : Investissement et développement ............................................................................ 35

DEUXIEME PARTIE : SITUATION DES PRODUITS AGRICOLES D’EXPORTATION A

MADAGASCAR ........................................................................................................................... 41

CHAPITRE3 : MADAGASCAR : généralités ............................................................................. 41

Section 1 : Contexte économique .............................................................................................. 41

Section 2 : L’exportation à Madagascar ................................................................................... 48

Section 3 : L’évolution de l’exportation au développement de Madagascar ............................. 53

CHAPITRE 4: L’EXPORTATION DES PRODUITS AGRICOLES, SECTEURS CLES DU

DEVELOPPEMENT ..................................................................................................................... 56

Section 1. Les différents problèmes relatifs aux produits d’exportations agricoles à

Madagascar ................................................................................................................................ 56

Section 2. Propositions de stratégies pour aider à pallier ces problèmes .................................. 61

CONCLUSION ............................................................................................................................. 66

Page 9: La place des produits agricoles d’exportations au

1

INTRODUCTION

Une économie est formée de trois secteurs d’activités dont le secteur primaire, le

secteur secondaire et le secteur tertiaire. Et ils possèdent leurs propres produits à exporter car

l’exportation joue un rôle crucial pour un pays.

Madagascar est pays moins avancé avec une population au nombre de 22 434 363 et

un taux de croissance de 3% en 2014 (INSTAT, 2014). Son économie est largement basée sur

l’agriculture, les exploitations minières, la pèche et l’industrie textile. Or, c’est un pays

essentiellement agricole avec une vaste surface cultivable en total 36millions d’hectares et

une population active dont la majorité sont des agriculteurs car 72,48% de la population

active Malgache sont des agriculteurs. De ce fait, nombreux sont les produits exportables à

Madagascar surtout les produits agricoles.

Malgré l’abondance des produits agricoles exportables, ils ont des effets peu

significatifs sur la croissance économique par rapport aux autres produits car ils sont

seulement de 2 % du PIB en 2013 (INSTAT, 2013).

L’analyse de ces faits nous incite à traiter le sujet : « la place des produits agricoles

d’exportations au développement économique Malgache».

Pour exposer ce thème, c’est primordial de répondre à la question : Pourquoi les

produits agricoles d’exportation ont peu d’influence sur le développement économique de

Madagascar ?

Les deux hypothèses suivantes sont établies pour cadrer l’étude et répondre à la

problématique :

- Les facteurs de productions ressortent une productivité faible

- La manque d’investissement représente une grande faille dans le secteur d’exportation

Pour répondre à la problématique et appuyer ces hypothèses, dans cette étude, nous

avons préféré l’utilisation des mesures subjectives. Nous avons fait une revue de la littérature

à partir des articles scientifiques. Nous avons effectué une documentation pour les études

documentaires sur le thème dans des ouvrages généraux et des ouvrages spécialisés, sur

internet dans le but d’approfondir le sujet traité. Des données recueillies auprès des ministères

et des organismes concernés ont été aussi utilisées dans cette analyse pour faire l’étude.

Page 10: La place des produits agricoles d’exportations au

2

Afin d’avoir plus de détail sur le sujet, le travail sera subdivisé en deux grandes

parties. La première consiste à aborder le cadrage théorique et la revue de la littérature qui

parlera du développement, du commerce international et leurs relations.

La deuxième partie concernera la situation économique de Madagascar et les

problèmes avec des solutions qui peuvent être utiles pour le développement de l’exportation

des produits agricoles Malgache.

Page 11: La place des produits agricoles d’exportations au

3

PREMIERE PARTIE : Cadrage théorique et revue de la

littérature

Page 12: La place des produits agricoles d’exportations au

3

PREMIERE PARTIE : Cadrage théorique et revue de la littérature

Cette première partie va être divisée en deux chapitres dont la première consistera à

expliquer les notions sur le développement, le commerce international et le développement

durable. La deuxième est consacrée pour l’explication de la relation de causalité entre le

développement et le commerce international.

Chapitre 1: Concepts sur le développement et le commerce international

Le développement économique est à la fois un objet d’analyse et une pratique.

Selon le champ d’analyse, les préoccupations des économistes diffèrent allant de l’exigence

d’une approche rendant compte de la spécificité et de la complexité de situations concrètes à

une exigence de cohérence, de conceptualisation, de questionnement dans un cadre analytique

cohérent permettant d’élaborer des tests. D’autre part, il apparaît que le développement

économique est un objet complexe caractérisé par des interactions entre différentes variables

(HUGON, 1991).

En outre, le terme commerce international désigne l'ensemble des échanges

internationaux de biens et de services. Le commerce international annuel est mesuré par la

somme des exportations mondiales de biens et de services, qui est naturellement égale à la

somme des importations. Le commerce international est considéré comme un puissant moteur

de développement économique. Nul ne peut échapper à son adoption (CNUCED, 2013).

Pour mieux comprendre les concepts sur le développement et le commerce

international, ce chapitre va être divisé en trois sections.

Section 1 : Le développement

1.1. Généralités

1.1.1. Définitions

Le développement économique est un phénomène très complexe. Il possède plusieurs

définitions parmi lesquelles :

Le développement économique consiste en un relèvement durable du niveau de vie.

Celui-ci peut être par mesurer par le niveau de la consommation, par le niveau d’instruction

et l’état sanitaire de la population ainsi que par le degré de protection de l’environnement.

Page 13: La place des produits agricoles d’exportations au

4

Le développement économique est une notion qualitative, il correspond aux

changements sociaux et culturels qui accompagnent la croissance (BERTRAND et al, 1998).

Le développement économique a dominé la science économique dès son origine au

18ème siècle d’après les travaux de SMITH (1776). Le Président des États-Unis TRUMAN1,

à l’occasion de son discours sur l'état de l'Union, le 20 janvier 1949, utilise pour la première

fois le terme de développement pour justifier l'aide aux PSD dans le cadre de la lutte contre le

communisme en pleine expansion.

L’économiste français PERROUX (1961) a défini de développement comme : « la

combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire

croître cumulativement et durablement son produit réel et global ». Cette définition se réfère à

celle stipulée par les classiques.

Pour KUZNETS (1971), la notion de développement économique qui se distingue de

la croissance économique combine trois éléments : une croissance économique auto-

entretenue, des changements structurels de la production et le progrès technologique.

Le développement peut être défini aussi comme un ensemble des transformations

techniques, sociaux, structures mentales, culturelles, qui permettent l’apparition et la

prolongation de la croissance économique ainsi que l’évolution de niveau de vie (H.

RAKOTOVAO, 2013).

Le développement comporte cinq étapes:

1. La société traditionnelle : elle ne vit que de l'exploitation de la terre2, elle est

relativement hostile au progrès et les hiérarchies sociales sont rigides. Sa lente

évolution l'amène progressivement à l'étape suivante ;

2. Les conditions préalables au démarrage : le changement est plus facilement

accepté, ce qui permet à la croissance économique de dépasser la croissance

démographique, grâce à la révolution agricole, augmentation des investissements,

amélioration des techniques, ouverture sur le marché ;

3. Le décollage (ou take-off) : c'est l'étape décisive, le moment où la croissance

devient un phénomène auto-entretenu. Durant une vingtaine d'années les

investissements massifs dans l'industrie permettent une inflexion majeure et

133ème Président des Etats-Unis de 1945 au 1953 2 Secteur primaire

Page 14: La place des produits agricoles d’exportations au

5

durable du rythme de la croissance. Le décollage provient d'une forte hausse de

l'investissement, de la mise en place d'institutions politiques et sociales favorables

à l'expansion3 et du développement de secteurs moteurs dans l'industrie qui ont un

effet d'entraînement significatif en amont et répondent à une demande dynamique.

Selon ROSTOW (1960), le décollage se produit dès 1783 en Angleterre et est plus

tardif en France (1830) et en Allemagne (1850) ;

4. La marche vers la maturité : elle correspond à la seconde révolution industrielle :

les niveaux de vie s'améliorent sensiblement ;

5. Ere de la consommation de masse : c'est l'étape ultime. Elle consiste à augmenter

les quantités4.

HUGON (1991) apporte une autre définition, que le développement est aussi « un

processus de changements structurels accompagnant l’accroissement de la productivité du

travail sur une longue période. Il est processus cumulatif caractérisé par la transformation des

relations sociales et des modes d’organisation liés à l’affectation du surplus à des fins

d’accumulation productive et conduisant à un accroissement de la productivité et sa diffusion

dans un espace donné ».

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD, 2006) définit le

développement comme le fait d’« élargir l’éventail des possibilités offertes aux hommes ».

SEN (1988) affirme que l'économie est une science morale, et le développement le

processus par lequel les libertés réelles des personnes s'accroissent. Il ajoute que la mesure du

développement par la croissance du revenu par tête d’habitant n’est pas « l’indicateur » mais

« un des » indicateurs du développement, auquel doivent s’ajouter la mesure d’autres valeurs

comme l’accès à l’éducation, à la santé, à la sécurité, aux libertés politiques et sociales, à la

liberté d’entreprendre, tant dans le domaine strictement économique que dans le domaine

social.

1.1.2. Liaison entre croissance et développement

Le développement englobe des bouleversements plus grands que le simple processus

de croissance économique. Le développement est aussi un processus de long terme, qui a des

effets durables. Il y a une forte interdépendance entre croissance et développement car la

croissance est une source de développement et nécessite une accumulation initiale. Sans la

3 La remise en cause des corporations 4 C’est-à-dire en consommation et service

Page 15: La place des produits agricoles d’exportations au

6

croissance, il n’y a pas de développement. Les modèles de croissance et de développement

sont inséparables et confondues. Pourtant, il existe des critères qui permettent de les

discerner: comme le critère de changement sectoriel, la croissance volontaire et l’activisme

étatique. Le développement est donc par nature un phénomène qualitatif de transformation

sociétale5alors que la croissance économique est seulement un phénomène quantitatif

d’accumulation de richesses (BERRAH, 2013).

La définition du développement a pour but ultime de permettre aux habitants de toutes

les régions et de tous les pays, sans distinction de sexe, d’origine ethnique, de religion ni de

race, de jouir de droits économiques, politiques et civiques les plus étendus.

L’analyse du développement se réfère à la segmentation des facteurs explicatifs de la

croissance notamment le capital et le travail. Si les pays réussissaient à se développer, il n’y

avait plus d’économie du développement.

Voici une figure qui peut résumer la relation entre croissance et développement.

Graphe n°1

Le développement permet à la croissance de se prolonger

Source : OCDE, 2006.

5 Éducation, santé, libertés civiles et politiques

Page 16: La place des produits agricoles d’exportations au

7

1.1.3. Les paradigmes du développement

Par définitions, le paradigme est l’ensemble des différentes formes que peut prendre

un mot pris comme modèles (La Rousse, 2011).

HUNT (1989) distinguent sept paradigmes différents :

Le développement comme expansion du noyau capitaliste : c'est-à-dire que la

formation du capital nécessite un taux d’épargne suffisant et elle joue un rôle crucial

dans le développement.

Le paradigme structuraliste : il différencie croissance et développement et ajoute

des paramètres non économiques aux paramètres économiques. La relation entre le

secteur traditionnel et le secteur moderne ainsi que la dépendance technologique sont

les caractéristiques les plus soulignés du sous-développement. Ainsi, les blocages de

la croissance seront éliminés par une nouvelle combinaison des facteurs de production

qui améliorera la productivité du travail en s’appuyant sur la demande intérieur.

C’est une influence de la théorie keynésienne.

Le paradigme néo-marxiste : le développement pour les PED ne se réalise pas à

cause de l’impérialisme perpétré par les capitalistes et du détournement du surplus

vers des accumulations non productives par la classe dominante. Seule une révolution

socialiste permettra l’utilisation productive et équitable du surplus.

Les théories de la dépendance : elles se déterminent par rapport aux deux

paradigmes précédents. La croissance de la périphérie est dépendante du centre pour

les marchés, la technologie et la finance, etc. Le développement se révèle possible par

une rupture avec le marché mondial et par une coupure des liens de dépendance.

Le paradigme néo-classique : il affirme que l’allocation des ressources par le marché

maximise l’efficacité et le bien-être, la spécialisation internationale apporte des

bénéfices partagés, l’inégalité stimule l’ambition c'est-à-dire améliore l’efficience et

les prix sont les variables d’ajustement.

Le paradigme « maoïste » : c’est une expérience chinoise de 1949 à 1976 faisant

sortir une première théorisation de l’approche par les « besoins essentiels » qui dicte

que le développement a pour ambition une plus grande abondance de biens et

Page 17: La place des produits agricoles d’exportations au

8

l’élimination des inégalités. Il doit s’appuyer sur ses deux piliers6. Les petites unités

de production améliorent la productivité et assurent l’offrent des biens de

consommation de base à court terme.

Le paradigme des besoins essentiels : la croissance économique et l’éradication de la

pauvreté constituent les deux objectifs que le développement met en relation. Ce

paradigme déclare qu’une stratégie axée sur l’éradication de la pauvreté suppose une

redistribution du revenu, la recherche d’une autonomie alimentaire, l’adoption des

technologies appropriées et l’essor du commerce Sud-Sud.

1.2. Les indicateurs de développements

Il existe différents types d’indicateurs pour évaluer le développement d’un pays et qui sont

regroupés généralement en deux grands groupes dont :

1.2.1. Les indicateurs quantitatifs

Les indicateurs quantitatifs sont liés à la comptabilité nationale car elle fournit différents

agrégats tels que le produit intérieur brut (PIB), le produit national brut (PNB) et le revenu

national brut (RNB).

1.2.1.1. Le Produit Intérieur Brut (PIB)

Le PIB ou Produit Intérieur Brut mesure la valeur de tous les biens et services d'un

pays, produits en un an. Il représente l’un des agrégats majeurs des comptes nationaux. Il est

le principal indicateur économique qui détermine la production économique réalisée à

l’intérieur d’un pays donné en visant à quantifier, pour un pays et une période donnés, la

valeur totale de la production de richesse effectuée par les agents économiques résidant à

l’intérieur de ce territoire. Ces agents se composent de ménages, d’entreprises,

d’administrations publiques. Il est souvent utilisé en économie pour comparer le rendement

économique des pays.

De plus, il reflète l’activité économique interne d’un pays et sa variation d’une période

à l’autre est censée mesurer son taux de croissance économique.

6 agriculture/industrie; petites/grandes industries

Page 18: La place des produits agricoles d’exportations au

9

Le PIB peut être calculé sous différentes optiques comme suit :

Optique de la production :

PIB = somme des valeurs ajoutées + impôts sur les produits - subventions sur les produits

Optique de revenus :

PIB = Rémunération des salariés + impôts sur les produits + autres impôts sur la production -

subventions sur les produits - autres subventions sur la production + excédent d'exploitation /

revenu mixte

OU

PIB = Rémunération des salariés + impôts sur la production et les importations – subventions

+excédent d'exploitation / revenu mixte

Optique de dépenses :

PIB = Consommation finale + Formation brute de capital fixe + Variation des stocks +

Acquisitions moins cessions d'objets de valeur + Exportations – Importations

Même si le PIB demeure un indicateur économique pertinent pour juger

l'accroissement de la production dans un pays, il présente de nombreuses limites intrinsèques

qui en font un indicateur inadapté pour juger de l'état de bien-être ou de progrès d'une société.

Il ne permet pas aussi d'appréhender ni les inégalités sociales ni leur évolution. On peut très

bien avoir un PIB moyen qui augmente alors que les revenus diminuent pour une majorité de

la population et augmentent fortement pour une minorité, ce qui renforce les inégalités.

Selon économistes TOBIN (1973) et NORDHAUS (1973), ils ont dénoncé ces

absurdités à l'aide du concept de dépenses défensives. Ces dernières désignent des situations

où le PIB augmente du fait d'activités qui consistent seulement à réparer des dégâts divers

commis par d'autres activités qui gonflent le PIB. Il y a alors croissance économique mais

aucune progression du bien-être puisqu'on ne fait, dans le meilleur des cas, que revenir au

point de départ. Il n’y a donc pas aussi de développement (GADREY, 2011).

Page 19: La place des produits agricoles d’exportations au

10

1.2.1.2. Le Produit National Brut (PNB)

Le PNB est la production annuelle de biens et de services par les acteurs économiques

d’un pays donné, incluant notamment les revenus des investissements nets réalisés à

l’étranger, en déduisant les revenus des investissements de l’étranger sur un territoire national.

On distingue deux façons pour calculer le PNB :

PNB «au prix du marché » :

PNB = PIB + Revenus du travail et de la propriété reçus du reste du monde – Revenus du

travail et de la propriété versés au reste du monde

PNB « au coût des facteurs » :

PNB = PNB « au prix du marché » - Impôts indirects + Subventions d’exploitation

1.2.1.3. Le Revenu National Brut (RNB)

Le RNB est calculé en « parité de pouvoir d’achat » c'est-à-dire converti à un taux de

change permettant de relativiser les différences de prix entre les pays.

RNB =Produit intérieur brut + Rémunération des salariés reçue du reste du monde -

Rémunération des salariés payée au reste du monde - Impôts sur la production et les

importations versés aux reste du Monde + Subventions reçues du reste du monde + Revenus

de la propriété reçus du reste du monde - Revenus de la propriété payés au reste du monde

Comme chaque année, la Banque Mondiale révise sa classification des économies du

monde en fonction des estimations du RNB par habitant de l’année passée. Elle se réfère à ces

chiffres pour établir sa classification opérationnelle des pays. Et la répartition des économies

selon le RNB par habitant s’accomplit comme suit :

Les pays à faible revenu : 1 035 dollars ou moins

Les Pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure : de 1 036 à 4 085 dollars

Page 20: La place des produits agricoles d’exportations au

11

Les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure : de 4 086 à 12 615 dollars

Les pays à revenu élevé : 12 616 dollars ou plus

C’est plus convenable de diviser les agrégats par la population totale et on obtient

alors le PNB/tête, le PIB/tête, le RNB/tête évalué dans une unité monétaire donnée.

La carte du sous-développement est généralement établie en adoptant pour critères la

pauvreté et pour instruments de mesure le PNB ou le RNB par tête. Ces instruments de

mesure sont couramment utilisés comme représentatifs du bien-être des individus, de la

capacité de formation du capital et de l’aptitude à la croissance. Ainsi les pays sont donc

classifiés selon leur revenu par tête.

1.2.2. Les indicateurs qualitatifs

Cet indicateur est lié aux structures sociales. Les caractéristiques démographiques peuvent

être facilement calculées même en absence d’état civil mais leur variation ne peut pas être

seulement considérée comme le niveau de développement. Par exemple si le pays se

développe cela ne veut pas dire que le taux de mortalité ou de fécondité diminue.

1.2.2.1. L’Indicateur de Développement Humain (IDH)

Calculé depuis 1990 par le PNUD. Cet indicateur inclue : l’espérance de vie à la

naissance, le taux d'alphabétisation des adultes et le taux de scolarisation combiné7, le PIB par

habitant corrigé des différences de pouvoir d'achat8.

Calcul de l’IDH :

IDH = 1/3 (IEV + INI+ I PIB) L’IDH varie de 0 à 1

Indice de l’Espérance de Vie (IEV) : variant entre 25 à 85 ans

Indice du Niveau d’Instruction (INI) : INI = 2/3 IAA + 1/3 IBS

Avec IAA : Indice d’Alphabétisation des Adultes qui varie de 0 à 100%

IBS : Indice Brute de Scolarisation

7 Du primaire au supérieur 8 En PPA : parité de pouvoir d'achat

Page 21: La place des produits agricoles d’exportations au

12

1.2.2.2. Indicateur de Sexospécifique de Développement Humain (ISDH)

D’après le PNUD (1995), il comprend les mêmes éléments de calcul que l'IDH mais le

PIB est remplacé par le revenu estimé du travail, les populations masculine et féminine sont

séparées.

1.2.2.3. Indicateur de Pauvreté Humaine (IPH)

Le PNUD se concentre sur trois aspects essentiels de la vie : longévité, instruction et

les conditions de vie décente. Il faut envisager ces aspects sous l’angle de manque :

- la probabilité de décéder à un âge relativement précoce,

- l’exclusion du monde de la lecture et de la connaissance

- l’absence d’accès à une condition de vie décente

Calcul de l’IPH :

IPH = [1/3 (P1 3 + P2 3 + P33)] 1/3 où P3 = 1/3 (P31 + P32 + P33)

L’IPH varie de 0 à 1

Avec P1 : pourcentage des personnes qui risquent de décéder avant l’âge de 40 ans

P2 : pourcentage des adultes analphabètes

P31 : pourcentage des individus privés d’eau potable

P32 : pourcentage des personnes privées d’accès au service de santé

P33 : pourcentage des enfants moins de 5 ans souffrant de la malnutrition

1.2.2.4. Indicateur de développement technologique

Créé par le PNUD (2001), il est calculé selon les brevets accordés, le nombre

d'ordinateurs connectés à l’internet, le nombre d'abonnés aux téléphones fixe et mobile,

redevances et droits de licence perçus, dépenses et nombre d'ingénieurs de recherche et

développement.

1.2.2.5. Indice de la Participation de Femme (IPF)

L’Indice de la Participation de la Femme prend en compte :

Page 22: La place des produits agricoles d’exportations au

13

- La Participation à la vie et aux décisions politiques ;

- La participation à la vie et aux décisions économiques ;

- Le contrôle de ressources économiques

Section 2: Le développement durable

Par définition, le développement durable est un développement qui répond aux besoins

du présent sans compromettre la possibilité pour les générations futures de répondre à leurs

propres besoins (ONU, 2009).

Le développement durable est caractérisé par une difficulté de sa mise en œuvre. Cela

est démontrer par l’existence du problème à concilier des enjeux très différents :

économiques, sociaux et environnementaux. Ces domaines étant les trois piliers du

développement durable définis lors de la conférence de Rio en 1992.

2.1. Les limites du développement actuel

Le mode de développement qui a permis l'élévation du niveau de vie des pays riches et

désormais des pays à forte croissance est basé sur l'utilisation des énergies primaires9.

La consommation énergétique, en forte croissance, pose de nombreux problèmes dont

le plus important est l'émission des gaz à effet de serre. Aujourd'hui, les énergies fossiles, qui

émettent les gaz à effet de serre, représentent 85 % de la consommation énergétique mondiale.

L'humanité est désormais confrontée au problème du réchauffement climatique (Olympiades

de la chimie, 2016).

L'industrialisation et l'agriculture intensive ont causé de nombreuses pollutions et des

dommages sur l'environnement, dont la diminution de la biodiversité.

Il existe d'importants contrastes de développement à l'échelle du monde entre les pays

du Nord10 et les pays du Sud11. Ce dernier doit donc rattraper rapidement les pays riches pour

certains, accusant un retard de développement plus significatif pour d'autres. Ces inégalités

s'observent aussi à l'échelle régionale et locale. Mais à l'heure où la population mondiale est

en augmentation, cela présente des besoins de plus en plus importants, les ressources de la

9 Charbon, puis pétrole, gaz 10 Pays riches et industrialisés 11 Pays pauvres

Page 23: La place des produits agricoles d’exportations au

14

planète demeurent limitées. Il est donc primordial de mettre en œuvre un développement

durable, permettant le bien-être des populations actuelles et à venir (BM, 2014).

2.2. L'idée du développement durable

Le développement durable se fonde sur l'idée qu'il est nécessaire de trouver des modes

de développement qui permettent le bien-être des individus aujourd'hui sans compromettre

celui des générations futures. Le développement durable est considéré comme affaire de

projets collectifs de société et de gouvernement, pour la bonne raison qu’il ne concerne pas

seulement la façon de produire, certes importante, mais aussi la façon d’habiter, de

consommer, de se déplacer ou de revendiquer de nouveaux droits (RAKOTOVAO, 2013).

Le développement durable implique donc de trouver des solutions pour mettre en

œuvre les trois piliers du développement durable :

Le pilier environnemental : il s'agit de laisser une planète viable aux générations

futures12. Cela inclut également la préservation des ressources limitées et

essentielles à la vie humaine.

Le pilier économique : le développement durable nécessite de permettre l'accès

aux populations à un niveau de vie et de richesse suffisant pour assurer leur bien-

être.

Le pilier social : la lutte contre la pauvreté et les inégalités est au cœur de ce pilier.

La notion de développement durable a émergé grâce à plusieurs grandes étapes (Actu-

environnement, 2016).

Le concept est défini dans le rapport Brundtland en 1987.

En 1992, le sommet de Rio définit la mise en place des Agendas 21, c'est-à-dire des

initiatives locales à mettre en œuvre pour le développement durable au XXIe siècle.

Ces recommandations concernent des domaines variés13.

En 1997, le Protocole de Kyoto fixe des objectifs de réduction des émissions de gaz à

effet de serre pour les pays développés, afin de lutter contre le changement climatique.

Iln'est pas ratifié par les États-Unis.

En 2002, Johannesburg accueille un sommet pour le développement durable.

12 Atmosphère, biodiversité, milieux fragiles 13 Les pollutions, la gestion des déchets et de l'eau

Page 24: La place des produits agricoles d’exportations au

15

En 2009, un sommet sur le climat est organisé à Copenhague. Toutefois, ces

rencontres internationales sont critiquées pour leur manque de résultats concrets.

Rendre la notion de développement durable opérationnelle dans les politiques publiques

implique plusieurs défis importants liés à la mesure de ce concept. En effet, en l’absence

d’indicateurs ou de cadre quantitatif, il manquera aux politiques, en faveur du développement

durable, des bases solides sur lesquelles elles pourront s’appuyer pour avancer.

Le concept de développement durable englobe trois dimensions du bien-être –

économique, environnementale et sociale – unies par un jeu de synergies et d’arbitrages

complexes.

Graphe n°2

Les principales dimensions du développement durable

Source : OCDE, 2006.

1. Effets de l’activité économique sur l’environnement14.

2. Services apportés à l’économie par l’environnement15.

3. Services apportés à la société par l’environnement16.

4. Effets des variables sociales sur l’environnement17.

5. Effets des variables sociales sur l’économie18.

14 Utilisation des ressources, rejets de polluants, déchets. 15 Ressources naturelles, fonctions de « puits », contributions à l’efficience économique et à l’emploi. 16 Accès aux ressources et aux aménités, contributions à la santé et aux conditions de vie et de travail. 17Changements démographiques, modes de consommation, éducation et information en matière d’environnement, cadres institutionnels et juridiques. 18Structure de la main-d’œuvre, de la population et des ménages, éducation et formation, niveaux de consommation, cadres institutionnels et juridiques.

Page 25: La place des produits agricoles d’exportations au

16

6. Effets de l’activité économique sur la société19.

Section 3 : Notion sur le commerce international

L’analyse des relations économiques internationales est constituée comme l’origine de

la science économique moderne. L’étude des mécanismes et des enjeux de l’économie

internationale est actuellement essentielle. Selon quelques statistiques du commerce

international, les relations économiques transfrontalières s’avèrent très importantes

(SALVATORE, 2007).

De plus, l’ouverture des économies est depuis longtemps considérée comme un

élément moteur de la croissance et apparaît aujourd’hui comme la cause majeure de leur

fragilité puisque la contrainte extérieure touche tous les aspects de la vie économique et

sociale.

3.1. Généralités du l’économie internationale

Généralement, l’économie internationale emploie les mêmes méthodes d’analyse que

les autres branches de l’économie.

Ainsi, le trait spécifique de l’économie internationale réside dans l’étude des

interactions économiques entre Etats souverains. Trois thèmes importants peuvent être

dégagés : les gains à l’échange, la structure du commerce international, le protectionnisme.

Toutes les théories des échanges internationaux revêtent des gains au commerce c’est-

à-dire que l’échange de biens et services entre deux pays est le plus souvent bénéfique aux

deux parties.

Les conditions à réunir pour que ces gains prennent forme sont beaucoup moins

contraignantes que beaucoup ne l’imaginent. Par exemple, de nombreuses personnes

redoutent l’ouverture au commerce avec des pays trop différents en termes de productivité ou

de salaire.

Le commerce international permet aux pays de se spécialiser dans des produits plus

ciblés en tirant parti des économies d’échelle. Il y a aussi des formes d’échanges

mutuellement profitables comme les migrations et les opérations de prêts et d’emprunts

internationaux. De plus, il existe une influence des échanges internationaux sur la distribution

des revenus (ASSIDON, 1992).

19Niveau de revenu, équité, emploi.

Page 26: La place des produits agricoles d’exportations au

17

Si les pays gagnent généralement à l’échange, il est possible que ces gains ne soient

pas équitablement répartis et même que l’ouverture ait des effets négatifs sur certains groupes

d’individus à l’intérieur des pays. En d’autres termes, les échanges internationaux influent

fortement sur la distribution des revenus :

- Le commerce international peut ainsi nuire aux détenteurs de ressources spécifiques

aux secteurs concurrents des importations et qui ne peuvent donc pas trouver d’emploi

alternatif dans d’autres domaines de l’économie.

- Le commerce peut affecter la répartition des richesses entre les groupes sociaux

comme les travailleurs ou les détenteurs de capital.

3.1.1. La structure du commerce international

Il est possible pour les économistes de discuter des impacts du commerce international

ou de recommander des changements de politique sans s’appuyer sur un corps théorique

solide, capable de décrire avec précision la structure du commerce international effectivement

observé dans les faits.

L’union européenne commerce avec la quasi-totalité des pays du monde. Certains

aspects de ces échanges commerciaux sont faciles à comprendre. Le climat et les ressources

naturelles suffisent à expliquer pourquoi le Brésil exporte généralement du café et l’Arabie

Saoudite du pétrole. La plupart des déterminants du commerce mondial sont plus subtils. En

effet, plus de la moitié du commerce des pays de l’UE-27 s’effectue au sein même de l’Union.

Pourquoi l’Allemagne exporte-t-elle des biens électroménagers et la France, des avions ?

Plusieurs modèles théoriques proposent des explications à ce type de spécialisation

commerciale. Les théories fondées sur les avantages comparatifs mettent l’accent sur les

différences de productivité selon les pays ou de dotations en facteurs de production

(SALVATORE, 2007).

3.1.2. Protectionnisme ou libre échange ?

Le protectionnisme est une politique économique interventionniste menée par un Etat

ou un groupe d'Etats, consistant à protéger ses producteurs contre la concurrence des

producteurs étrangers. Les buts peuvent être le maintien de l'emploi dans certains secteurs

d'activité, la diminution du déficit commercial, ou la défense du niveau de vie. Les mesures

protectionnistes consistent essentiellement à freiner les importations20, encourager les

20 Par des barrières douanières, normes contraignantes, freins administratifs.

Page 27: La place des produits agricoles d’exportations au

18

exportations21, privilégier les entreprises nationales dans les appels d'offres de marchés

publics, ou empêcher les investisseurs étrangers de prendre le contrôle d'entreprises nationales

(ASSIDON, 1992).

Des Institutions internationales comme le GATT puis l'OMC ont été créés pour

abaisser les barrières protectionnistes et en limitant autant que possible l'usage.

En revanche, le libre-échange est un principe visant à favoriser le développement du

commerce international en supprimant les barrières douanières tarifaires et non tarifaires et les

réglementations nationales susceptibles de restreindre l'importation des biens et des services.

La mise en évidence de gains mutuels au commerce est l’un des résultats théoriques

les plus importants de l’économie internationale. Depuis l’émergence des Etats-nations au

XVIème Siècle, les gouvernements sont préoccupés par les effets de la concurrence

internationale sur la prospérité des activités locales. Ils ont tenté de protéger certains secteurs

en limitant les importations ou de les soutenir en instaurant des subventions à l’exportation.

L’un des objectifs de l’économie internationale a été d’analyser les effets de ces

politiques protectionnistes. De fait, ces analyses ont conduit le plus souvent à souligner les

conséquences négatives de la production et les avantages du libre-échange.

Après la Seconde Guerre mondiale, les économies industrialisées ont fait des efforts

importants pour supprimer les barrières au commerce. Ces politiques sont basées sur

l’intuition selon laquelle le libre-échange est une force pour la prospérité économique des

nations.

La théorie économique contribue à donner un sens aux politiques commerciales,

notamment en identifiant les perdants et les gagnants des politiques de libéralisation ou de

protection commerciale. Mais il faut savoir que les gouvernements ne respectent pas

nécessairement les orientations préconisées par l’analyse économique. De plus, les conflits

d’intérêts à l’intérieur des pays pèsent plus lourd que les conflits internationaux sur les

décisions publiques (SALVATORE, 2007).

3.2. Les théories du commerce international

Deux grands courants de la pensée économique ont joué un rôle prépondérant dans

l’élaboration et la propagation de la conception d’un développement économique tourné vers

21 Par des subventions diverses, incitations fiscales, dévaluation, dumping comme le protectionnisme offensif

Page 28: La place des produits agricoles d’exportations au

19

l’extérieur d’un développement extraverti : la théorie de l’échange international apparue avec

SMITH (1776) et RICARDO (1817) et la théorie mercantiliste qui a été partiellement reprise

par KEYNES et certains de ses successeurs.

Ces deux courants de pensées se sont intéressés à des aspects complètement différents

de l’échange international. RICARDO et quelques économistes ont recherché les conditions

nécessaires pour que l’échange international ait lieu et se révèle avantageux pour les pays qui

y participent. Par contre, l’école mercantiliste et les néo-mercantilistes d’inspiration

keynésienne ont mis l’accent sur les avantages qu’un pays peut espérer retirer non à l’échange

international en tant que tel mais un développement de ses seules exportations (ASSIDON,

1992).

Cependant, ils sont largement opposés mais ils évoquent des réflexions sur les

échanges internationaux et le « Nouvel ordre économique mondial ».

3.2.1. La théorie de l’échange international

SMITH (1776) écrit dans son ouvrage intitulé: « Les recherches sur la nature et les

causes de la richesse des nations » que la maxime de tout chef de famille prudent est de ne

jamais essayer de faire chez soi la chose qui lui coûtera moins à acheter qu’à faire. Le tailleur

ne cherche pas à faire ses souliers, mais il les achète au cordonnier ; le cordonnier ne tâche

pas de faire ses habits, mais il a recours au tailleur ; le fermier ne s’essaye point à faire les uns

ni les autres, mais il s’adresse à ces deux artisans et les fait travailler. Il n’y en a pas un d’eux

qui ne voie qu’il y va de son intérêt d’employer son industrie tout entière dans le genre de

travail dans lequel il a quelque avantage sur ses voisins, et d’acheter toutes les autres choses

dont il peut avoir besoin, avec une partie de produit de cette industrie, ou, ce qui est la même

chose, avec le prix d’une partie de ce produit. Ce qui est prudence dans la conduite de chaque

famille en particulier ne peut guère être folie dans celle d’un grand empire. SI un pays

étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur marché que nous ne sommes en état de

l’établir nous-mêmes, il vaut bien mieux que nous la lui achetions avec quelque partie du

produit de notre propre industrie, employé dans le genre dans lequel nous avons quelque

avantage (ASSIDON, 1992).

Tel est le principe de base qui fonde toute la théorie de l’échange international.

Page 29: La place des produits agricoles d’exportations au

20

3.2.1.1. La loi des avantages comparatifs de David RICARDO (1817)

SMITH (1776) raisonnait en termes de coûts absolus. Alors que RICARDO (1817)

compare les coûts relatifs d’un même produit dans deux pays et il se fonde sur plusieurs

hypothèses complémentaires : coûts de transport nuls, parfaite mobilité internationale des

biens, mobilité seulement nationale des facteurs de production, rendements constants. Donc

chaque pays aura intérêt à se spécialiser dans la production de la marchandise pour laquelle il

a la plus grande supériorité.

Ce raisonnement s’explique aux relations entre nations : Soit deux pays par exemple

l’Angleterre et le Portugal qui produisent deux biens : du drap et du vin. Pour fabriquer la

même quantité de drap, le travail de 100 hommes par an est nécessaire en Angleterre alors que

90 hommes suffisent au Portugal. De même, pour fabriquer la même quantité de vin, le travail

de 120 hommes par an est nécessaire en Angleterre alors que cette production et réalisée par

seulement 80 hommes au Portugal.

SI on compare les coûts de production de ces deux biens dans les deux pays, on trouve donc :

- pour le vin : 80/120 = 0,66 c’est-à-dire que la productivité des viticulteurs britanniques

ne représente que 66 % de celle de leurs confrères portugais ;

- pour le drap : 90/100 = 0,9 c’est-à-dire que la productivité de fabricants de drap

britanniques atteint 90% de celle des fabricants portugais

Par conséquent, le Portugal détient un avantage comparatif pour le vin et l’Angleterre pour le

drap (H. RAMIARISON, 2013).

3.2.1.2 La loi des valeurs internationales de John Stuart MILL (1848)

RICARDO (1817) indique la possibilité des conditions de l’échange entre deux pays.

Mais MILL (1848) montre à quel prix s’effectuera cet échange.

MILL (1848) affirme que les rapports d’échange reposent aussi sur l’évolution de la

demande extérieure. L’analyse de RICARDO, en privilégiant le coût de production des biens,

ne considère que leur offre. Mais le bénéfice à attendre de l’échange international dépend

aussi de la demande. Ainsi, les Anglais importeront du vin portugais, à condition qu’ils

l’apprécient.

Pour MILL (1848), l’échange le plus favorable est celui qui, tout en restant dans la

fourchette des rapports de coûts comparatifs de chaque pays, porte sur les marchandises dont

la demande étrangère est la plus forte.

Page 30: La place des produits agricoles d’exportations au

21

Reprenons l’exemple proposé par RICARDO et adapté aux besoins de notre

démonstration, et voyons l’interprétation qu’en aurait donné MILL :

DRAP (Mètres) VIN (Litres)

ANGLETERRE 5 m/h 20 l/h

Portugal 10 m/h 50 l/h

Rapport des productivités

pour le Portugal

2 2,5

Rapport des productivités

pour l’ANGLETERRE

0,5 0,4

L’Angleterre a intérêt à exporter du drap et à acheter du vin dès lors que 5 mètres de

drap lui permettent d’obtenir au Portugal plus de 20 litres de vin, 21, 22, 23, 24 ou 25 litres au

maximum, car au-delà de cette limite, l’Anglais ne trouvera pas de Portugais pour acheter le

drap ; en effet, le Portugais pourrait trouver sur son marché intérieur 5 mètres de drap contre

25 litres de vin et, à 5 mètres contre 26 litres, il se remettrait à produire du vin.

De même, le Portugal a intérêt à exporter du vin dès que 50 litres de vin lui permettent

d’acheter plus de 10 mètres de tissus, 11, 12, 12,5 mètres, mais au-delà, le Portugais ne

trouvera pas d’Anglais pour commercer, puisque sur le marché intérieur anglais, 50 litres de

vin équivalent à 12,5 de drap et, à 50 litres contre 13 mètres, l’Anglais se remettrait à

fabriquer du vin.

Page 31: La place des produits agricoles d’exportations au

22

L’échange s’établira donc entre certaines limites définies en fonction des coûts relatifs

de l’échange, comme on peut le constater dans le schéma ci-dessous.

l______________________l Limites de l'échangel_____________________l

Productivité de l'Angleterre Productivité du Portugal

l______________________________l______________________________l

Rapport d'échange en Angleterre : L'échangeestéquilibrési Rapport d'échange au Portugal :

5 mètres pour 20 litres 5 mètres = 22,5 litres 5 mètres pour 25 litres

l____________________ll_____________________l

De cecôté, le bénéficeest plus grand De cecôté, le bénéficeest plus grand

pour le Portugal pour l'Angleterre

Source : www. psteger.free.fr/commerce international, 2016.

Supposons que le marchand anglais se procure contre 5 mètres de tissus, 22 litres de

vin. Son bénéfice est de 2 litres22. Le viticulteur portugais, de son côté, devrait fournir sur son

marché intérieur 25 litres de vin contre 5 mètres de drap. À 22 litres contre 5 mètres, il gagne

3 litres23.

Le bénéfice de l’échange est, dans ce cas, plus grand pour le Portugal.

La question qui va se poser est de savoir quels sont les déterminants des rapports

d’échange qui expliquent l’intensité relative des bénéfices des échanges.

Rappelons que le rapport d’échange est mesuré grâce aux termes de l’échange, rapport

entre le prix des exportations et le prix des importations.

La réponse de MILL est d’affirmer que c’est l’intensité de la demande intérieure de

vin en Angleterre et de drap au Portugal qui explique les rapports d’échange.

MILL (1861) introduit la notion d’élasticité de la demande étrangère d’importation par

rapport aux prix. Si la demande de vin en Angleterre est faible ou qu’elle réagit peu à

l’évolution de la division internationale du travail, les possibilités d’échange pour le Portugal

2222 litres – 20 litres 2325 litres – 22 litres

Page 32: La place des produits agricoles d’exportations au

23

se réduisent, et inversement, si la demande de drap au Portugal est déprimée, les possibilités

d’échange se dégradent pour l’Angleterre.

3.2.1.3. La théorie des dotations en facteurs de production de E.

HECKSHER (1933) et B. OHLIN (1933)

HECKSHER et OHLIN (1933) recherchent à approfondir les différences de coût

comparatifs par l’explication de l’échange international par l’abondance ou la rareté relative

des facteurs de production dont les pays sont dotés.

Soit deux pays, l’Angleterre disposant plus de capital et de travail mais n’ayant que

peu de terre, et l’Australie qui dispose en abondance de terre mais n’a que peu de travail et de

capital.

L’Australie a intérêt à se spécialiser dans des productions agricoles utilisant en

abondance le facteur « terre » et l’Angleterre a intérêt à se spécialiser dans les produits

manufacturés demandant beaucoup de travail et de capital.

Par conséquent, chaque pays doit se spécialiser dans les productions qui utilisent les

facteurs qu’ils ont davantage par aux autres pays. Ainsi, il doit exporter de telles productions

et à importer des biens renfermant des facteurs qui lui manquent.

Cette division internationale de travail rend égal les prix des facteurs de production.

Ainsi, il en sort que l’échange international diminue les différences de prix des

facteurs de production existant entre les pays.

3.2.1.4. Le paradoxe de LEONTIEF (1954)

LEONTIEF (1954) a étudié la structure du commerce des Etats-Unis en 1947 et 1952

afin de vérifier la théorie des dotations en facteurs de production.

Ce pays utilise une grande quantité de capital et une quantité faible de travail. Alors,

une déduction stipule que les Etats-Unis exportent des biens contenant plus de capital et

importe des biens contenant plus de travail.

Ainsi, les Etats-Unis participe à l’échange international en vue d’économiser son

capital et d’utiliser son surplus de main-d’œuvre plutôt que l’inverse.

La théorie d’HECKSHER et OHLIN (1933) semble fausse si on se réfère à l’exemple

de l’Etats-Unis.

Page 33: La place des produits agricoles d’exportations au

24

D’après Leontief, la productivité supérieure des travailleurs américains s’explique par

l’éducation, la qualification de ces travailleurs et surtout par l’esprit d’entreprise et la

supériorité de l’organisation aux Etats-Unis.

3.2.1.5. La théorie du cycle de produit de R. VERNON (1966)

Dans cette théorie, VERNON (1966) étudie la nature des innovations aux Etats-Unis

et les stratégies des firmes tout au long de la durée de vie économique du produit. Jusque dans

les années 1970, les Etats-Unis sont le pays où les coûts salariaux sont les plus élevés, mais

où le revenu par tête est le plus important.

L’insertion d’un produit dans le commerce international a lieu en quatre étapes.

1. Naissance : le produit nouveau est d’abord vendu aux Etats-Unis à un prix élevé.

2. Croissance : le prix de vente du produit baisse avec le début de la standardisation,

tandis que le produit est vendu à l’étranger à des clients aux revenus élevés.

3. Maturité : avec l’apparition de concurrents étrangers, les firmes américaines sont

obligées d’aller produire à l’étranger.

4. Déclin : la production du bien est arrêtée sur le territoire américain, en raison du

déclin de la demande, mais la demande résiduelle est finalement satisfaite par des

importations en provenance des filiales à l’étranger.

3.2.1.6. Le développement en vol d’oies sauvages de K. AKAMATSU (1937)

La théorie du vol d'oies sauvages est un modèle de développement économique décrit par

l'économiste AKAMATSU en s'appuyant sur l'exemple du japonais.

Ce modèle décrit l'engagement d'un pays dans le processus d'industrialisation et son

insertion dans les échanges internationaux. Dans un premier temps, le pays engage un

processus d'industrialisation sur un produit à faible technicité, qu'il importe d'abord. Une fois

qu'il maîtrise suffisamment la production, la qualité, il en devient ensuite exportateur. Il finit

par l'abandonner pour un produit à plus haute valeur ajoutée.

Ceci permet à un autre pays de reprendre le même type de production et d'entamer ainsi

son propre processus d'industrialisation. C'est sur ce modèle que les "4 dragons"24 ont entamé

leur industrialisation dans les années 60.

24Singapour, Corée du Sud, Hong Kong, Taïwan

Page 34: La place des produits agricoles d’exportations au

25

3.2.1.7. La théorie de sentier d’expansion typique du marché de S. LINDER

(1961)

La première hypothèse de LINDER est la suivante : « La gamme des produits

exportables est déterminée par la demande domestique. C’est une condition nécessaire mais

non suffisante qu’un produit soit consommé25dans son pays d’origine pour qu’il soit

potentiellement exportable ».

D’après LINDER (1961), un pays oriente sa production vers le marché local et quand

ce dernier est saturé, il va chercher de nouveaux débouchés. Le marché domestique n’est rien

d’autre qu’un « banc d’essai » des innovations. En cas de réussite, elles peuvent être ensuite

exportées. Le second principe est énoncé comme suit : « Les échanges potentiellement les

plus intenses sont ceux entre les pays ayant des structures de demande semblables, c’est à dire

des pays pour lesquels le niveau de revenu par tête est comparable ».

En effet, il faut que les structures de la demande des deux pays soient semblables pour

que les consommateurs d’un pays soient demandeurs des biens exportés par un autre pays. Le

commerce potentiel est en fonction de la taille respective de chaque partenaire commercial

pour des revenus par tête similaires. Le commerce potentiel dépend donc des produits ayant

été demandés intérieurement.

Ce qu’il faut chercher alors ce sont les produits potentiellement exportables qui seront

effectivement exportés. Donc, la théorie de Linder ne s’applique seulement qu’aux échanges

de biens manufacturés. Le rôle de « support de la demande domestique » est généralement

négligeable pour les produits primaires exportés par les PED (ASSIDON, 1992).

Par contre, sa théorie peut être rectifiée si les produits des PED sont gérés par des

firmes étrangères.

3.2.1.8. La «demande de différence» de B. LASSUDRIE-DUCHÊNE (1971)

Les échanges croisés de produits similaires portent sur des produits semblables ; on

parle d’échanges intra-branches pour caractériser les échanges croisés de produits similaires.

Néanmoins, ces produits ne sont pas identiques. Ils possèdent un large potentiel de

"différencialités" du fait de leur marque, leur conditionnement, leur image dans l’esprit du

consommateur.

25 Ou investi

Page 35: La place des produits agricoles d’exportations au

26

De ce fait, les consommateurs exigeants souhaitent acheter des produits semblables

mais non identiques et les entreprises doivent, pour répondre à ces nouvelles demandes des

consommateurs, différencier leurs produits et éviter leur banalisation.

L'importation devient alors indispensable pour étendre encore plus la gamme des

produits offerts sur le marché intérieur et les demandes des partenaires étrangers vont

favoriser nos exportations. Cette "demande de différence" va générer un commerce intra-

branche qui constituait une énigme pour les analystes classiques.

3.2.2. Le néomercantilisme d’inspiration keynésienne

En tant qu’instrument de la politique conjoncturel pour assurer le plein emploi, le

néomercantilisme d’inspiration keynésienne s’intéresse particulièrement au rôle que peuvent

jouer les exportations.

Depuis Keynes, il est nécessaire d’effectuer une relance de l’économie, en période de

récession, par une augmentation des revenus distribués.

L’exportation semble alors un des principaux moyens pour satisfaire cette relance.

En effet, quand il existe des stocks invendus, le fait de les exportés peut être un moyen

de mettre fin à une conjoncture récessionniste.

Parfois, de nombreuses conditions doivent être réunies afin qu’une telle politique

basée sur la recherche d’un excédent de la balance commerciale soit possible.

Premièrement, il est indispensable d’assurer le financement du déficit commercial de

l’étranger vis-à-vis du pays qui poursuivra cette politique. De ce fait, la banque centrale du

pays concerné accepte d’accumuler une grande quantité de devises étrangères dans ses

réserves en cas d’un système de changes fixes ou de flottement « impur ». En cas d’un

système de flottement « pur », il est indispensable qu’un stock important de la monnaie de ce

pays se présente sur les marchés étrangers. Deuxièmement, cette politique de relance par

l’exportation doit être habile pour éviter les mesures de rétorsion qui peuvent supprimer

complètement les effets bénéfiques (ASSIDON, 1992).

Page 36: La place des produits agricoles d’exportations au

27

Chapitre 2: Relation de causalité entre le développement d’un pays et le commerce

international

Le lien entre commerce international, croissance et réduction de la pauvreté fait

aujourd’hui l’objet d’une approche plus réaliste et plus pragmatique que cela n’a été le cas

jusqu’à un passé encore récent. La libéralisation commerciale peut être considérée comme un

élément clé de toute stratégie de croissance.

Les pays fermés aux échanges et aux investissements ne sont que rarement, voire

jamais, parvenus à atteindre une croissance et un développement prolongés. Et pour eux, les

échanges sont insuffisants. Le développement repose également sur de nombreux facteurs tels

que l’éducation, les infrastructures, la gouvernance et les institutions. Les pays en

développement doivent progresser sur tous ces fronts pour récolter tous les bienfaits de leur

intégration dans le système mondial des échanges et de l’investissement (OCDE, 2009).

Section 1 : L’importance du commerce international dans le développement

1.1. L’impact des différents groupes d’échanges sur le développement

Le succès des pays Asiatique est spectaculaire à cause de leurs transformations en

quelques décennies seulement grâce au développement économique. Ces « stars du

développement » comprennent, outre la Corée, le Japon et la Chine, l’Indonésie, la Malaisie,

Malte, Oman, Singapour et la Thaïlande (OCDE, 2009).

Mais, quels ont été les principaux ingrédients de ce développement spectaculaire ?

Il y en a eu cinq selon la Commission, dont le commerce international y compris. Mais

les quatre autres26 ont également joué un rôle important. Il n’existe pas de recette miracle pour

accélérer la croissance d’un pays : chacun a ses propres caractéristiques, et elles évoluent à

mesure qu’il se développe (OCDE, 2009). Le commerce mondial est aujourd’hui dominé par

les pays développés, qui ont établi ses règles de fonctionnement, mais les choses évoluent

avec l’émergence de grandes puissances économiques et commerciales issues de ce qu’on

appelait autrefois.

Les échanges peuvent être regroupés en trois groupes : les échanges Nord-Sud et les

échanges Sud-Sud et les échanges Nord-Nord. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est le cas des

PED comme Madagascar.

26 Stabilité, crédibilité des gouvernements, épargne et fiabilité des marchés

Page 37: La place des produits agricoles d’exportations au

28

1.1.1. Les échanges Nord-Sud et Sud-Sud : quel impact sur la croissance et

le développement ?

Le monde peut être divisé en deux : le Nord et le Sud. Le Nord27, avec ses barrières

commerciales généralement moins élevées, incite le Sud28 à s’engager résolument dans la voie

de la libéralisation. Et le Sud poursuit quant à lui de demander des dérogations aux règles et

engagements de l’OMC en mettant en avant ses besoins liés au développement. L’argument

principal demeure ici dans le fait que davantage la libéralisation entrainerait à court terme des

coûts supplémentaires énormes pour les pays en développement. Mais quel est le type de

libéralisation des échanges le plus favorable aux pays en développement ?

Posons que toutes les barrières tarifaires soient levées partout dans le monde. De ce

fait, l’OCDE (2009) montre avec ses études que 60 % des gains de bien-être seraient réalisés

dans les pays du Sud. Environ la moitié de ces gains découleraient de la libéralisation des

échanges Nord-Sud, et le reste de la libéralisation des échanges Sud-Sud. La même étude

affirme que les échanges Sud-Sud sont plus sensibles aux barrières commerciales29que les

autres flux commerciaux.

Tous ces facteurs viennent soutenir la thèse selon laquelle la libéralisation des

échanges par les PED eux-mêmes est au moins aussi importante pour leur croissance et leur

prospérité futures que la libéralisation engagée par les pays développés car les barrières

affectant les échanges Sud-Sud restent bien plus élevées que celles qui affectent les échanges

Nord-Sud : respectivement 11.1 % et 4.3 % en moyenne (OCDE, 2009). Il est également vrai

que la distance est un handicap bien plus important pour les pays du Sud qui souhaiteraient

développer leur commerce. Si les autres barrières aux échanges sont levées ou réduites, les

échanges Sud-Sud ont de fortes chances de s’intensifier plus que d’autres flux commerciaux,

du simple fait de la proximité des pays.

1.1.2. Les échanges de marchandises Sud-Sud

Ces dernières années ont démontré le potentiel de développement des échanges de

marchandises Sud-Sud. Selon l’étude fait par l’OCDE (2009), en pourcentage du commerce

mondial, ils ont doublé entre 1985 et 2005, passant de 3 % à 6 %. Entre 1985 et 2002, le

commerce Sud-Sud a connu une croissance moyenne impressionnante d’environ 12.5 % par

an, contre 7 % pour le commerce Nord-Nord et 9.75 % pour le commerce Nord-Sud. Au

27 Pays riche 28 Pays pauvre 29 Telles que les barrières tarifaires

Page 38: La place des produits agricoles d’exportations au

29

cours de la même période, la part des échanges Sud-Sud dans le total des échanges du Sud a

légèrement augmenté, passant de moins de 10 % à environ 14 %, ce qui signifie bien sûr que

l’essentiel des échanges du Sud est encore effectué avec le Nord. L’étude de l’OCDE (2009)

montre qu’une diminution de 10 % des tarifs douaniers Sud-Sud est associée à une

augmentation de 1.6 % des exportations. Or, une réduction équivalente des barrières tarifaires

Nord-Nord ou Nord-Sud n’a pas autant d’effet sur les flux commerciaux.

De ce fait, on peut penser que la politique commerciale dispose d’une certaine marge

de manœuvre pour dynamiser les échanges entre les pays à faible revenu et à revenu

intermédiaire de la tranche inférieure.

1.2. Echanges et pauvreté

Le commerce n’est pas isolé du reste de la réalité. Mais comment peut-il aider les gens

à améliorer leur niveau de vie et diminuer la pauvreté ?

En théorie, quand les entreprises d’un pays peuvent écouler à des marchés étrangers

plus grands et plus riches. Elles accèdent en même temps à un niveau de demande leur

permettant de faire des économies d’échelles suffisantes pour leur apporter une croissance

économique durable. C’est particulièrement vrai pour les pays à faible revenu où les marchés

intérieurs sont encore petits. Mais les échanges apportent encore plus aux PED en leur

donnant accès aux technologies essentielles à l’amélioration de leur productivité et de leur

compétitivité. L’augmentation des exportations doit aller de pair avec celle de la demande en

produits importés, sans quoi le pays risque d’accumuler une dette extérieure insoutenable

(OCDE, 2013).

L’importance des bienfaits qu’apporte le commerce à la croissance économique età la

réduction de la pauvreté varie considérablement d’un pays à l’autre. En outre, les pays à

revenu faible ou intermédiaire ont tombé leurs obstacles au commerce au cours des deux

dernières décennies, mais ils n’en ont pas tous tiré une croissance de leurs exportations. Cette

mauvaise performance commerciale des pays à faible revenu, ainsi que leur difficulté à

éradiquer la pauvreté de masse, semble due à des facteurs autres qu’une libéralisation

insuffisante des échanges.

Mais, souvenant que l’ouverture aux échanges est l’un des cinq facteurs qui semblent

présents dans tous les PED. Le problème est que le développement risque d’être lent dans tout

pays où l’un des quatre autres facteurs est absent, ce qui rend le développement difficile.

Page 39: La place des produits agricoles d’exportations au

30

Les cinq ingrédients doivent tous être présents, et leur gestion doit tenir compte du

contexte historique, culturel, social et institutionnel propre à chaque pays.

Quelle que soit la cause des difficultés persistantes que certains PED rencontrent pour

exporter vers les marchés des PD, la part des pays les plus pauvres dans le commerce

mondial demeure réduite. Il est évident que baisser les barrières commerciales dans les pays

de destination n’est pas la seule solution et nous examinerons ci-dessous d’autres facteurs qui

devront changer pour faire évoluer la situation. Les pays les plus pauvres ont besoin d’aide

pour développer leurs infrastructures, leurs équipements et leur capacité à assurer que les

produits adéquats arrivent à temps sur les marchés cibles (GIORDAN, 1983).

Des facteurs intérieurs peuvent devenir des obstacles pour la performance

internationale des PED. Parmi ceux-ci figurent les contraintes géographiques, le manque

d’infrastructures, la mauvaise gouvernance, l’inefficacité des institutions et l’inadéquation des

compétences. Les coûts de transaction30 tendent à être systématiquement plus élevés dans ces

pays.

S’agissant de la capacité du commerce à atténuer la pauvreté, il faut garder à l’esprit

deux autres facteurs. Tout d’abord, le secteur informel occupe une place très importante dans

l’économie nationale et les échanges transfrontières de nombreux pays à faible revenu. Les

secteurs informels ne sont pas réglementés, et ils doivent parfois leur prospérité à cette

absence de contraintes. Cependant, les entreprises informelles n’ont pas beaucoup des

difficultés pour accéder aux financements, à la technologie et aux contrats que les échanges

rendent disponibles et qui conditionnent la compétitivité au plan international.

Ensuite, dans les PED, plus de la moitié de la population vivent dans des zones rurales

où l’agriculture est généralement à l’origine du revenu des ménages. Connecter les

agriculteurs pauvres aux marchés et leur permettre de vendre leurs récoltes est une stratégie

très payante. Une fois levées les diverses contraintes physiques et institutionnelles, les

agriculteurs peuvent, pour accroître leur revenu, se spécialiser dans des cultures pour

lesquelles ils ont un avantage comparatif, et acheter les denrées qu’il ne serait pas rentable

pour eux de produire. Donc, ceux qui produisent principalement pour leur propre

consommation sont les plus démunis, alors que ceux qui sont bien intégrés aux marchés et qui

se spécialisent dans un plus petit nombre de cultures tendent à vivre mieux (OCDE, 2009).

30Liés à l’énergie, au transport et aux communications.

Page 40: La place des produits agricoles d’exportations au

31

Section2: Corrélation entre l’exportation au développement d’un pays

L’exportation est un sujet de préoccupation de plus en plus important pour différents

pays qui y voient la possibilité de réduire leur déficit commercial tout en dynamisant le

développement économique régional. Bien que le niveau et le rythme du développement

dépendent principalement des conditions internes des pays, beaucoup d’économistes

considèrent que le commerce international peut jouer un rôle significatif dans ce processus.

2.1. L’importance de la croissance de l’exportation dans un pays

2.1.1. Les origines des fondements théoriques du lien positif entre ouverture

commerciale et le développement

D'une part, l'approche classique explique les gains tirés de la libéralisation

commerciale par les avantages comparatifs, que ceux-ci soient sous la forme de dotations en

ressources naturelles31 ou de différences technologiques32. D'autre part, la littérature sur la

croissance endogène suppose que l'ouverture commerciale affecte positivement le revenu par

tête et la croissance au travers d'économie d'échelle et de la diffusion technologique entre les

pays (AFD, 2003).

Les théoriciens traditionnels du commerce international pensent que, si chaque pays se

spécialise selon ses avantages comparatifs, la production mondiale sera élevée et chaque pays

gagnera à travers les échanges. Avec la distribution actuelle des facteurs de production et de

la technologie entre PD et PED, la théorie prescrirait aux PED de continuer leur production de

matières premières, combustibles, minéraux et denrées alimentaires en échange des biens

manufacturés des pays industrialisés. Mais cela peut sans doute maximiser le bien être à court

terme. En outre, les PED considèrent que ce système de spécialisation est réduit à une

position subordonnée et les empêche de profiter des bénéfices dynamiques de

l’industrialisation de sorte qu’ils ne peuvent maximiser leur bien être à long terme (AFD,

2003).

D’après HABERLER (1963), les échanges internationaux peuvent contribuées aux

développements d’un pays car, il a souligné les effets bénéfiques que les échanges

internationaux peuvent avoir sur le développement.

Selon lui :

31 Modèle HECKSHER et OHLIN (1933) 32 Modèle RICARDIEN (1817)

Page 41: La place des produits agricoles d’exportations au

32

- les échanges conduisent à l’utilisation de ressources qui resteraient inutilisés;

- les échanges élargissent l’étendu du marché et rendent possible la division du travail

et les économies d’échelles ;

- le commerce international sert de véhicule à la diffusion de nouvelles technologies,

nouvelles idées et nouvelles techniques de gestion ou autres ;

- les échanges stimulent et facilitent les flux internationaux de capitaux des PD vers les

PED ;

- le commerce international est un outil anti-monopolistique car il pousse les

producteurs intérieurs à chercher une plus grande efficience pour faire face à la concurrence

étrangère.

2.1.2. L’importance de la croissance de l’exportation dans un pays

Il est couramment admis que le commerce constitue un déterminant important de la

croissance économique à long terme. Les politiques économiques privilégiant la croissance

des exportations et la libéralisation commerciale ont été au cœur des stratégies recommandées

aux PED.

La politique économique de libéralisation du commerce extérieur a généralement pour

objectif de promouvoir l'expansion et la diversification des exportations (CREAM, 2013).

L'impact positif d'une telle politique sur le développement découle des effets directs et

indirects induits. S'agissant des effets directs, GOLDSTEIN et KHAN (1982) révèlent que la

production et la demande sont deux principaux canaux par lesquels les exportations

conduisent à la croissance et au développement.

En effet, il peut y avoir accroissement de la production suite à celui des exportations

dans la mesure où le développement des exportations permet d'une part une concentration des

investissements dans ce secteur où il est révélé un avantage comparatif et d'autre part une

extension des infrastructures et des systèmes de transport et de communication qui facilitent à

son tour la production d'autres biens et services. En outre, le processus de production se

trouverait améliorer suite à l'accroissement des exportations puisque le secteur des

exportations constitue un canal de transmission des transferts de technologie, de la

connaissance et du capital humain et des économies d'échelle (CREAM, 2013).

Certains chercheurs parmi lesquels On peut citer HELPMAN et KRUGMAN (1985),

BHAGWATI (1988), GROSSMAN et HELPMAN (1911) ont soutenu que l'expansion des

Page 42: La place des produits agricoles d’exportations au

33

exportations résultant des gains de productivité et des économies d’échelles va conduire à une

réduction des couts de production et par conséquent entraînera une amélioration substantielle

de la productivité. Cette amélioration de la productivité va conduire en suite à une

augmentation des exportations et ainsi de suite. Donc, l’expansion des exportations conduit à

un développement économique et le développement économique conduit cl une expansion des

exportations. L’exportation est donc à la fois une cause et conséquence du développement.

Par conséquent, la croissance interne ne peut se passer du commerce extérieur, dont le

rôle est triple :

a) Facteur d'augmentation de la productivité économique grâce à l'expansion des marchés

et à la spécialisation;

b) Force motrice capable de provoquer des transformations dans les structures;

c) Courroie de transmission du progrès technologique.

Par rapport aux PD, les PED sont caractérisés par quelques traits : revenu par tête,

forte proportion de la population active dans l’agriculture et autres activités primaires comme

extraction minière, faible espérance de vie, haut taux d’analphabétisme, haut taux de

croissance démographique et faible croissance de revenu moyen par tête. De ce fait, la

relation entre PED et PD se base sur l’exportation de denrées alimentaires et de matières

premières contre les biens manufacturés.

2.2. Notion sur la balance commerciale

2.2.1. Définition

La balance commerciale est un élément de la comptabilité nationale d’un Etat qui

mesure la différence entre les exportations et les importations, en valeur numéraire (H.

RAMIARISON, 2013). Cette différence est appelée solde de la balance commerciale.

Généralement la balance commerciale comprend les échanges de biens et services

marchands qui correspondent aux matières premières, aux biens manufacturés, aux produits

agricoles, aux voyages, transports, tourisme et aux prestations de sociétés de services et de

conseils. La composition de la balance commerciale peut différer selon les pays. Par exemple,

EXPORTATION DEVELOPPEMENT

Page 43: La place des produits agricoles d’exportations au

34

en France seuls les échanges de biens sont pris en compte, sans les services qui sont

comptabilisés dans une balance des biens et services. La balance commerciale fait partie de la

balance courante, elle-même partie de la balance des paiements. Outre la balance

commerciale, la balance courante contient la balance des services, la balance des transferts

courants33 et la balance des revenus34. La balance des paiements est un document comptable

en partie double, donc à l’équilibre, retraçant tous les transferts de biens et services, de

revenus, de capitaux et de flux financiers d’un pays avec le reste du monde (RAMIARISON,

2013).

2.2.2. Calcul de la balance commerciale

Pour calculer la balance commerciale, il est procédé à l'évaluation de la valeur des

exportations et des importations des biens et services dans un pays donné à partir des valeurs

douanières.

Lorsque celui-ci est positif, on parle de balance commerciale excédentaire ce qui

signifie que le pays exporte plus de biens et services qu’il n’en importe. A l’inverse une

balance déficitaire correspond à un solde négatif, c’est-à-dire, le pays importe plus de biens et

services qu’il n’en exporte.

2.2.3. Les différents facteurs influent sur la balance commerciale35

Beaucoup de facteurs peuvent influer la balance commerciale. Parmi eux :

- Les taux de change de la monnaie nationale : si la valeur de la monnaie nationale ou

de la zone concernée augmente par rapport à d’autres monnaies, cela signifie que les produits

fabriqués vont coûter plus cher pour les étrangers. Ces derniers vont préférer consommer des

biens et services d’un autre pays, relativement moins chers. Par exemple, le taux de change

Euro-Dollar joue sur la décision de l’Inde d’acheter des avions Airbus ou Boeing. Les

exportations vont diminuer ainsi que le solde de la balance commerciale.

- Les droits de douanes et les traités de libre échange : une zone de libre-échange élime

les droits de douanes entre les pays, qui sont un frein à l’échange.

- La compétitivité des entreprises, parfois liée à la politique fiscale.

- Les délocalisations, aussi liées à la politique fiscale du pays concerné

33 Dons, aides 34 Salaires, dividendes, intérêts 35 www.economie-finance.org

Page 44: La place des produits agricoles d’exportations au

35

Généralement, le commerce extérieur de Madagascar est marqué par un déficit

chronique de sa balance commerciale. Ce déséquilibre commercial est un fait ancien.

Depuis la colonisation jusqu`à nos jours, soit pendant plus d`un siècle, on n`a

enregistré que quelques années pendant lesquelles le commerce extérieur malgache présentait

un solde positif. Il s’agit de celles précédant ou suivant les grands conflits mondiaux, c’est-à-

dire les deux grandes guerres mondiales36 (CREAM, 2013).

Section 3 : Investissement et le développement

3.1. Notion sur l’investissement

3.1.1. Définitions

Au sens étymologique, le terme « investissement » a une double origine. En effet, de

par son origine latine, il vient du verbe latin « investir » qui signifie « entourer, encercler ».

Dans ce sens, on peut parler d'investir une ville, investir sa confiance en quelqu'un ou de

s'investir dans un travail donné. Quant à l'origine anglo-saxonne, il vient du verbe « to

invest » qui signifie « employer des capitaux en vue d'accroître la production ou augmenter le

rendement d'une entreprise » (AGOSTINO et al, 2012).

Par ailleurs, au sens courant, le mot « investissement » désigne un achat qui se

révélera utile à long terme. La langue courante associe la notion d'investissement à celle de

biens coûteux37 dont l'achat permet d'éviter d'autres dépenses38 ou d'espérer une plus-value.

Ce mot investissement est entré dans le langage courant, et de différents sens s'introduisent

(BREMOND et al, 1990).

Au sens économique et financier, l'investissement est un flux, qui s'ajoute chaque

année sous forme d'équipements neufs au capital productif. C'est toute transformation de

l'épargne en capital productif (BREMOND et al, 1990).

Pour SUAVET (1962), l'investissement est une opération consistant pour un

particulier, une entreprise ou un Etat à transformer des ressources financières en équipements.

36Intense activité dans les secteurs de l`« approvisionnement » à la veille de ces crises internationales, obligeant de la part des nations européennes et/ou américaines de gros achats afin de constituer d`importants stocks et la reconstitution de ceux-ci au lendemain des guerres. 37 Dont la maison, l’automobile et l’œuvre d'art. 38 Comme les loyers et les frais de transport.

Page 45: La place des produits agricoles d’exportations au

36

L’investissement a pris un sens élargi auprès des financiers, qui exprime assimilation chez les

libéraux entre la forme matérielle du capital et la possession de l'argent.

L'investissement, au sens financier, désigne l'acquisition de valeurs39 afin d'obtenir un

revenu. Aussi, pour cerner la spécificité de l'investissement et pour en délimiter le champ

propre, il faut le différencier d'activités voisines susceptibles de s'y combiner ou de se

dérouler en parallèle (Dictionnaire économique et social, 1990).

On peut le définir aussi selon trois approches (POPIOLEK, 2006) :

Par l'approche comptable: l'investissement est constitué de tout bien meuble ou

immeuble, corporel ou incorporel, acquis ou crées par la même forme dans une

société.

Par l'approche financière: l'investissement représente un ensemble de dépenses

générant sur une longue période de revenus, de sorte que les remboursements de la

dépense initiale soient assure.

Par l'approche économique: l'investissement représente tout sacrifice des ressources

fait aujourd'hui qui vise à obtenir le dans le futur des résultats échelonnés dans le

temps mais d'un montant total supérieur à la dépense initiale.

3.1.2. Typologie des investissements

Au terme de l'analyse économique de l'investissement et de ses effets sur la croissance,

l'emploi et la rentabilité fait par l’OCDE (2015), nous pouvons distinguer les types

d'investissements suivants :

- Les investissements productifs : ce sont les investissements qui ont pour objet

d'améliorer les outils de production40 ou encore le volume global de production. C'est

le cas de l'investissement de productivité qui est consacré à l'abaissement des coûts

unitaires, élevant la production par homme/heure, par matière première utilisée, par

franc investi, par unité énergétique dépensée ; investissement d'extension ou de

modernisation41, investissement de création42.

39 Plus souvent mobilières 40 C’est-à-dire à augmenter la productivité. 41 Qui consiste à accroître la capacité de production ou la gamme de ses produits 42 Dont les apports en espèces ou en natures faits à une entreprise

Page 46: La place des produits agricoles d’exportations au

37

- Les investissements administratifs civils : investissements qui améliorent

l'équipement collectif et les infrastructures telles que l'équipement scolaire et les

infrastructures routières qui favorisent les échanges. C'est le cas de l'investissement de

remplacement.

- Les investissements en logement : il s'agit des investissements achetés par les

particuliers, loués par des sociétés immobilières, propriétés d'entreprises les destinant

au logement de leurs salariés, ils constituent une part essentielle de l'épargne investie

par les ménages.

- Investissements incorporels : investissement immatériel consacré à l'achat de brevets

et de licences à la recherche, à la formation mais aussi certaines dépenses de

marketing ou de publicité. C'est le cas de l'investissement en capital humain, qui est

une de sa forme et qui désigne l'ensemble des dépenses consacrées à l'amélioration des

connaissances et de la formation des hommes qui accroissent la productivité. Dans

tous les cas, il s'agit de dépenses devant avoir un effet positif durable sur la production

et qui exigent la constitution d'un capital et de la volonté de produire. Si la constitution

du capital est le point de départ de l'investissement, il est normal que nous puissions

déterminer son origine.

Ainsi selon l'origine du capital, nous distinguons les investissements suivants :

a) Investissement public : Investissement réalisé par des capitaux provenant de

l'Etat ainsi que d'autres collectivités publiques en vertu du pouvoir de commandement.

b) Investissement privé : Investissement réalisé avec des capitaux provenant des

particuliers, personnes morales ou physiques privées.

c) Investissement mixte : Investissement dont les apports financiers proviennent à

la fois de l'Etat43 et des particuliers44.

En d’autres termes, l’investissement peut être aussi catégorisé comme suit45:

43Pouvoir public 44Pouvoir privé 45 www.numilog.com/les choix d’investissement

Page 47: La place des produits agricoles d’exportations au

38

- Investissement de création : ce sont les apports en espèces ou en nature faits à une

entreprise devant exercer ou exerçant son activité en vue de constituer une capacité de

production nouvelle de biens ou de services.

- Investissement d'extension ou de modernisation : on entend par Investissement

d'extension ou de modernisation, tout investissement ayant pour objet soit d'accroître

la capacité de production installée d'une entreprise existante, de rationaliser les

méthodes de sa production ou d'en améliorer la qualité, soit d'étendre la gamme de ses

produits ou services.

- Investissement étranger : c’est l’investissement effectué, au moyen des capitaux

venant de l'étranger, par toute personne physique n'ayant pas la nationalité du pays

d’accueil ou par toute personne morale dont le capital est détenu à concurrence de

51% au moins par des étrangers, personnes physiques ou morales.

- Investissement direct : c’est l’investissements envisagé par une entreprise nouvelle ou

existante visant à mettre en place une capacité nouvelle ou à accroître la capacité de

production des biens ou de prestation des services, à élargir la gamme des produits

fabriqués ou des services rendus, à accroître la productivité de l'entreprise ou à

améliorer la qualité des biens ou des services.

- Investissement étranger direct : on peut distinguer plusieurs définitions de l’IDE

mais nous allons seulement en voir trois.

Selon l’OCDE et le FMI, l’IDE désigne les « investissements qu’une entité résidente

d’une économie46 effectue dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise

résidente d’une autre économie47. On entend par intérêt durable l’existence d’une relation à

long terme entre l’investisseur direct et l’entreprise et une notion de contrôle qui dépend du

capital (BCM et INSTAT, 2014).

Une autre définition a été proposée par ANDREFF (2003). L’IDE est « un capital

investi dans la propriété d’actifs réels pour implanter une filiale étrangère ou pour prendre le

contrôle d’une entreprise étrangère déjà existante ».

La définition retenue par la CNUCED et l’OMC est la suivante : l’IDE est « l’action

d’un investisseur, basé dans un pays donné ou pays d’origine, qui acquiert des actifs dans un

autre pays ou pays d’accueil, avec l’intention de les gérer » (CNUCED, 2013).

46 L’investisseur direct 47 L’entreprise d’investissement direct

Page 48: La place des produits agricoles d’exportations au

39

3.2. La place de l’investissement au développement

L'investissement est considéré comme une clé de la croissance, car il rend plus

efficace le travail humain. Mais il ne suffit pas d'investir plus, car à compter d'un certain

niveau, l'efficacité de l'investissement se heurte à la loi des rendements décroissants: sans

progrès technique, l'accumulation d'équipements ou de bâtiments ne mène pas très loin. Ce

progrès dépend d'investissements spécifiques dans la recherche ou la formation.

L’investissement joue un rôle majeur dans la croissance économique, à la fois du côté

de la demande et du côté de l’offre48 :

- du côté de la demande : les reprises cycliques sont surtout tirées par l’investissement,

les récessions déclenchées par l’investissement ; les consolidations budgétaires réussies des

années 1990 aux Etats-Unis, Suède, Canada, Finlande, Italie, Danemark... ont toutes débuté

par un redressement de la croissance lié à celui des profits et de l’investissement ;

- du côté de l’offre : l’insuffisance de l’investissement productif et de l’accumulation

de capital et de capacités dans l’industrie conduit à une situation économique catastrophique :

incapacité de l’offre domestique à répondre à la demande ; recul du progrès technique ; déficit

extérieur chronique. Les cas de la France et de l’Italie sont ici deux exemples clairs.

La direction des investissements et du développement local accompagne les territoires

dans le développement de l’investissement en proposant une offre et une ingénierie

financières adaptées : nous devons aller à la rencontre des territoires et des principaux

opérateurs potentiellement partenaires dans de nombreux domaines : énergie, transport,

télécoms, ville, immobilier.

Une croissance économique vigoureuse et soutenue, alimentée par l’investissement et

l’activité entrepreneuriale, est une nécessité pour donner au secteur privé la possibilité de

créer davantage d’emplois, faire progresser les revenus des pauvres et ainsi générer des

recettes indispensables pour que les pouvoirs publics puissent élargir l’accès aux soins de

santé, à l’éducation et aux infrastructures, et contribuer ce faisant à améliorer la productivité.

Pourtant, dans nombre de pays en développement, les taux d’investissement sont beaucoup

trop faibles, les gains de productivité insuffisants, les incitations à l’innovation inappropriées,

la rentabilité des investissements pas assez prévisible et trop peu d’emplois sûrs, stables et

correctement rémunérés sont créés dans l’économie formelle (OCDE, 2006).

48 www.caissedesdepots.fr/direction-des-investissements-et-du-developpement-local.

Page 49: La place des produits agricoles d’exportations au

40

L’investissement est nécessaire dans le processus de l’activité car son augmentation

conduit à l’augmentation de la production et qui conduit à son tour, à une augmentation de

l’exportation, amélioration du bien-être et au final en développement. Voici un graphe qui le

résumé.

Graphe n°3

La croissance : une condition nécessaire au développement

Source : OCDE, 2006.

Page 50: La place des produits agricoles d’exportations au

41

DEUXIEME PARTIE : Situation des produits agricoles

d’exportations à Madagascar

Page 51: La place des produits agricoles d’exportations au

41

DEUXIEME PARTIE : Situation des produits agricoles d’exportation à Madagascar

Cette deuxième partie va être aussi divisée en deux chapitres dont la première

comprendra les généralités de Madagascar sur le contexte économique, l’exportation et

l’évolution de l’exportation au développement. La deuxième parlera des problèmes relatifs

aux produits d’exportations agricoles à Madagascar et quelques propositions des stratégies

pour pallier les problèmes.

Chapitre3 : Généralités de Madagascar

Il existe plusieurs stades de développement dans le monde comme les pays

développés, les pays en voie de développement, les pays moins avancés, et les pays

industrialisés. Certains pays ont simplement débuté le processus de développement avant

d'autres, tout ne serait donc qu'une question de temps (ROSTOW, 1960).

Madagascar est un pays moins avancé avec une superficie de 587 295 km2 et une

population au nombre de 22 434 363 environ en 2014 (INSTAT, 2014). Madagascar était

officiellement colonie française en 1896. L'Angleterre n'oppose aucune résistance car la

France lui laisse le champ libre pour prendre possession de Zanzibar.

De ce fait, toutes les ressources agricoles, minérales et humaines de Madagascar

étaient désormais mises au service de l'économie et des besoins de la France. Ainsi, la grande

ile était comme un lieu d’approvisionnement de matières premières destinées aux industries

françaises.

Apres quelques années de dépendance, Madagascar accédait officiellement à

l'indépendance le 14 octobre 1960. Dès lors, la vie politique était très animée et Philibert

Tsiranana était élu premier Président de la Première République Malgache en 1960 et réélu en

1965.

Section 1 : Contexte économique

De nos jours, l’économie est dominée par le secteur tertiaire dans laquelle quelques

branches d’activités s’y distinguent dont la télécommunication, les services rendus aux

entreprises, le commerce et le transport des marchandises (BCM, 1999).

Page 52: La place des produits agricoles d’exportations au

42

Madagascar a sauté donc une étape de la croissance économique. Il est passé

directement au secteur tertiaire qui, pour la majorité de cas, est improductif. Or, pour

promouvoir l’exportation, le développement des deux autres secteurs qui sont le secteur

secondaire et le secteur primaire s’avère nécessaire.

Le Graphe ci-dessous montre la structure de l’économie Malgache en 2013.

Figure n°1

Structure de l’économie Malgache en 2013

Source : INSTAT/ DSY, 2013.

Ce graphe permet de dire que la production réelle dans l’économie est très faible. Le

secteur tertiaire reste le principal contributeur au PIB, suivi du secteur primaire et le secteur

secondaire se place à la fin. En effet, l’économie est dominée par le secteur tertiaire occupant

57% de la valeur ajoutée nationale dans lequel le commerce prédomine. La part du secteur

primaire est de 28% dont les produits agricoles y dominent. Et pour le secteur secondaire

avec une proportion de 15%, dont les industries extractives sont les principales activités.

1.1. Secteur primaire

Le secteur primaire regroupe plus de 80% de la population active et apporte sa

contribution au PIB avec une part de 24% en 2013 (INSTAT, 2013). Il est formé en général

par l’élevage, l’agriculture, la pèche et par la sylviculture.

28%

15%

57%

secteur primaire

secteur secondaire

secteur tertiaire

Page 53: La place des produits agricoles d’exportations au

43

A Madagascar où plus de 70% de la population vivent de l’agriculture. L’agriculture

reste généralement dominée par les types d’exploitations rattachés à de longues traditions :

exploitations familiales utilisant la force manuelle des membres de la famille, peu

d’équipement, beaucoup de travail, des procédés traditionnels, une polyculture (BCM, 2011).

L’agriculture malgache est encore en phase de mutation. Elle doit affronter une

situation paradoxale : plusieurs populations sont sous-alimentées mais elles sont forcées

d’exporter leurs productions agricoles. Cette situation leur est imposée par la nécessité de se

procurer de l’argent liquide afin de subvenir à d’autres nécessités (FAO, 2004).

Alors que la Grande Ile possède au total 36 millions d'hectares de terre cultivable,

seulement trois millions d'hectares, qui ne représentent même pas le dixième de ces terres

arables, sont exploitées. De plus, l’agriculture de Madagascar est surtout familiale. En effet,

4,8% des agriculteurs malgaches seulement ont une terre de plus de 4 hectares (INSTAT,

2012).

25% des cultures vivrières, 45% des cultures industrielles et 90% des cultures de

rente sont destinés au commerce. Alors que la filière peut très bien être exploitée pour la

relance économique, la force est de constater que l’autoconsommation est jusqu’ici privilégiée

en ce qui concerne les cultures vivrières et industrielles (INSTAT, 2012). Les autorités

veulent renverser la tendance pour faire de l’agriculture un secteur-clé de l’économie.

Page 54: La place des produits agricoles d’exportations au

44

Voici un graphe qui illustre les activités dans le secteur primaire.

Figure n°2

Structure des principales activités dans le secteur primaire en 2013

Source : INSTAT/ DSY, 2013.

Ce graphe, l’agriculture détient le part le plus important qui est de 47% suivis de

l’élevage et pêche avec une proportion de 47% et la sylviculture est de 10%. Cela montre que

les Malgaches se concentrent davantage aux activités agricoles.

1.2. Secteur secondaire

L'intérêt du secteur secondaire réside dans le bâtiment et les travaux publics,

l'agroalimentaire et l'agro-industrie en général, l'industrie du textile et de l'habillement et

l'industrie extractive et l'énergie (CREAM, 2014).

L'explosion du secteur minier s'explique par la priorité fixée par le gouvernement car

Madagascar à un sous-sol très riche en ressources minières.

L'industrie extractive dispose d'une forte potentialité. En effet, Madagascar regorge de

produits miniers très diversifiés couvrant la majeure partie de l'île, tels les matériaux de

Page 55: La place des produits agricoles d’exportations au

45

carrière49, les gemmes et minéraux de collection50, minerais51, minéraux industriels52,

ressources énergétiques53.

Une nouvelle loi sur les grands investissements miniers visant les investissements de

plus de 250 Millions de dollars US a été adoptée. Elle prévoit des dispositions fiscales et

financières particulièrement intéressantes54 (Ministère des Mines, 2007).

Le textile est sans doute le domaine qui a le plus dynamisé l'exportation malgache

depuis les années 90. En effet, la création de la zone franche industrielle en 1989 a encouragé

les investissements directs étrangers à intervenir dans cette branche. Elle demeure la plus

performante du secteur secondaire. Le secteur du textile et de l'habillement a représenté plus

de 90% de la valeur de la production des entreprises franches en 2001. L'éligibilité et par la

suite la qualification de Madagascar pour l'AGOA depuis 2000 a davantage fait du textile un

moteur de développement palpable pour le pays puisque presque 80% des investissements

étrangers sont attirés par ce secteur à cause des avantages offerts par cette adhésion (BIT,

2007).

L'industrie agroalimentaire est intéressante de par la diversité des matières premières

et la diversité du tissu industriel local.

49 Les marbres, les granites. 50 Les rubis, les saphirs, les émeraudes. 51 Les nickels, les titanes, les cobalts. 52 Les micas, les graphites. 53 Les charbons, les hydrocarbures, les chromites. 54Comme l’exonération de l'impôt sur les bénéfices durant les cinq premières années, garantie de rapatriement des fonds et de liberté de conversion des capitaux

Page 56: La place des produits agricoles d’exportations au

46

Le graphe ci-dessous illustre les activités dans le secteur secondaire.

Figure n°3

Structure des principales activités dans le secteur secondaire 2013

Source : INSTAT/ DSY, 2013.

L’industrie extractive, l’industrie de boisson et industrie alimentaire sont les principales

activités dans le secteur secondaire dans l’économie Malgache avec un part respective de

24%, 19% et 15%. L’industrie extractive occupe la première place vue les ressources minières

que Madagascar dispose le plus.

1.3. Secteur tertiaire

Le secteur tertiaire est dominé par le tourisme, l'informatique, les télécommunications et

les banques (BIT, 2007).Le tourisme est le deuxième secteur pourvoyeur de devises et dispose

de potentialités énormes car Madagascar est un lieu de destination de premier choix si on

n'évoque que sa faune et sa flore endémiques, ses réserves naturelles ou sa potentialité

balnéaire.

La libéralisation du secteur de la télécommunication a par ailleurs permis au secteur de la

téléphonie mobile de prendre un essor remarquable. De plus, le régime de l'entreprise franche

a donné une ouverture à la création d'entreprises spécialisées en traitement de données

informatiques ou en travaux informatiques de sous-traitance. Les investissements nécessaires

Page 57: La place des produits agricoles d’exportations au

47

pour cette branche ne sont pas lourds financièrement, la main d'œuvre est abondante, facile à

former et de très bon rapport qualité/prix (OCDE, 2004).

Dans sa bataille pour le développement durable, le gouvernement malgache mise

énormément sur l'investissement privé aussi bien national qu'étranger pour développer

l'économie de la Grande Ile. L'orientation économique actuelle semble se tourner davantage

vers les investisseurs étrangers puisque l’objectif actuel est d'« attirer par tous les moyens les

investisseurs à s'installer à Madagascar » (BIT, 2007).

Comme l'Etat ne dispose pas de moyens financiers pouvant lui permettre de faire lui-

même les investissements, le recours aux investissements étrangers constitue pour

Madagascar la première solution pour la croissance économique rapide. Voici un graphe qui

montre les différentes activités dans le secteur tertiaire.

Figure n°4

Structure des principales activités dans le secteur tertiaire 2013

Source : INSTAT/ DSY, 2013.

D’après ce graphe, les principales activités occupant le plus de pourcentage avec 20%

environ sont le transport de marchandises, les services rendus aux entreprises et le commerce.

Les autres activités ont une part de moins de 10%. Par déduction, ce schéma marque

l’importance de la circulation des biens et services dans le territoire malgache.

Page 58: La place des produits agricoles d’exportations au

48

Section 2 : Situation de l’exportation à Madagascar

2.1. Exportation à Madagascar

Comme tous les pays en voie de développement, Madagascar est un pays exportateur

des matières premières. Or, ces produits ne créent qu’une faible valeur ajoutée et ne

contribuent même pas à la croissance économique du pays.

Depuis 1975, l`évolution de l`exportation de Madagascar a été irrégulière et a connu

de fortes amplitudes. Ainsi, de 1975 à 1985, Madagascar a enregistré globalement une baisse

continuelle de ses exportations. Cette décélération a été considérée comme le résultat de

l'application des politiques macroéconomiques incohérentes qui a engendré une baisse de la

compétitivité sans précédent de l'économie nationale. Toutefois, l’amplitude de la variation

durant cette période a été moyennement faible.

Après l’adoption par Madagascar de la politique d’ouverture économique dans le

milieu des années 80, l’exportation a retrouvé sa vigueur, mais son évolution en dent de scie

continue et l’amplitude de sa variation s’agrandit. Ainsi, l’exportation a commencé à se

développer dans les années 90 (CREAM, 20013).

Avant la crise de 2009, l’exportation de Madagascar a chutée à cause de différentes

instabilités qui existaient. Mais après cette crise, son exportation a enregistré une hausse

continuelle. Et pour l’exportation des produits agricoles, elle a toujours une part assez infine

par rapport à l’exportation.

Page 59: La place des produits agricoles d’exportations au

49

Le schéma ci-après va la démontrer.

Figure n°5

L’évolution des exportations de Madagascar entre l’année 2007 à 2013

Source : INSTAT/ DSE, 2013.

Par contre, Madagascar possède des produits d'exportation haut de gamme dans

différentes filières comme le textile, le cacao, les crevettes et la vanille. Cependant, les

exportations ne contribuent au PIB qu'à hauteur de 15% (Express Madagascar, 10/07/13).

2.1.1. Structure de l’exportation Malgache

Actuellement, l’exportation malgache est constituée principalement des articles

manufacturés, des produits agricoles et alimentaires, des produits pétroliers et miniers. Et ces

produits sont catégorisés en 11 groupes, selon l’INSTAT (2013), à fin de bien les distinguer.

Page 60: La place des produits agricoles d’exportations au

50

Le schéma ci-dessous récapitule ces différents groupes avec leurs partsrespectives en

2013.

Figure n°6

Structure de l’exportation en général

Source : INSTAT/ DSE, 2013.

L’exportation de Madagascar est généralement basée des matières textiles et des

ouvrages en ces matières avec une part de 25%. Cela peut être dû à l’existence des zones à

Madagascar. Par contre les produits de règne végétal qui englobent les produits agricoles

n’ont qu’une part de 14%. Beaucoup de facteurs peuvent être les causes et elles vont être

développées dans le chapitre suivant.

2.1.2 Les principaux pays destinataires des exportations

Nombreux sont les produits que Madagascar exporte vers le reste du monde. Ils sont

surtout acheminés vers l’Union Européenne (UE) et les Etats-Unis (INSTAT, 2014).

Page 61: La place des produits agricoles d’exportations au

51

Voici un Graphe qui va résumer les principaux pays que Madagascar exporte ses

produits et l’évolution des exportations dans ces pays en 2013 et 2014.

Figure n°7

L’évolution des exportations effectuées par Madagascar vers les 10 principaux pays

partenaires en 2013 et 2014

Source : INSTAT/ DSE, 2013.

La France et les Etats-Unis sont les principaux pays importateurs des produits

Malgaches. Ces pays ont peu de ressources agricoles donc leurs industries ont besoin de

matières premières et d’intrant pour le processus de production. C’est pourquoi ils ont la

contrainte de faire une importation.

2.2 Situation de l’exportation des produits agricoles

Le secteur de l’agriculture engendre chaque année au moins les 27 % du PIB à

Madagascar. L’agriculture, qui est considéré comme le premier secteur économique du pays,

à lui seul représente les 45 % du PNB (Courrier De Madagascar, 01/03/2014).

Dans cette sous-section, on met l’accent sur les produits agricoles. Face à

l’industrialisation, ces produits ont presque perdu leur place même s’ils occupent encore une

part assez importante dans l’exportation du pays. Ce dernier est dû principalement à la chute

Page 62: La place des produits agricoles d’exportations au

52

des prix de ces produits sur le marché international et aussi la faiblesse de l’évolution de la

demande.

Le graphe ci-dessous illustre le taux des différents produits agricoles exportés par

Madagascar en 2014.

Figure n°8

Le taux des différents produits agricoles exportés par Madagascar en 2014

Source : INSTAT/ DSE, 2013.

D’après ce schéma, la vanille et le girofle sont les principaux produits agricoles que

Madagascar exporte le plus vers l’étranger. Leurs parts respectives sont de 33% et 32% par

rapports à l’exportation agricole.

Madagascar exporte des produits de règne animal, de règne végétal, les produits textiles,

des produits halieutiques et les produits minéraux. Mais voici quelques produits agricoles que

Madagascar exporte :

- Arachides

- Autres fruits frais

- Autres produits du règne végétal

- Banane

Page 63: La place des produits agricoles d’exportations au

53

- Cacao en fèves

- Café vert

- Cannelle

- Farine, fécule de manioc

- Girofle

- Haricots

- Litchis

- Maïs

- Manioc brut

- Plantes médicinales

- Pois du cap

- Poivre

- Raphia

- Riz courant

- Riz de luxe

- Vanille

Section 3 : Situation de l’évolution de l’exportation au développement de Madagascar

3.1. Produit intérieur brut (PIB) et Exportations

Madagascar demeure un pays d'échantillon en matière d'exportation. Une stratégie

nationale est en cours de mise en place pour améliorer la situation. Par contre, Madagascar

possède des produits d'exportation haut de gamme dans différentes filières comme le textile,

le cacao, les crevettes et la vanille. Cependant, les exportations ne contribuent au PIB qu'à

hauteur de 15% (INSTAT, 2013). Plusieurs facteurs expliquent cette faible part, dont le fait

que Madagascar demeure jusqu'ici un pays d'échantillon. L’exportation est un des

composantes du PIB.

Page 64: La place des produits agricoles d’exportations au

54

La figure ci-dessous va montrer l’évolution des exportations par rapport au PIB

Malgache.

Figure n°9

Evolution de l‘exportation des produits agricoles, des biens et services et du PIB

Source : INSTAT/ DSE, 2013.

D’après cette figure, à Madagascar, l’exportation des produits agricoles est tellement

faible par rapport à l’exportation des biens et services. Et son évolution est assez stable au

cours de l’année 2001 à 2007. Pour sa part par rapport au PIB, elle est aussi fable. Par

conséquent, on peut dire elle participe faiblement au PIB et au développement du pays.

Pour l’exportation des biens et services et le PIB, ils évoluent dans le même sens au

cours de la période étudiée. Et elles participent au dans l’augmentation du PIB et au

développement.

3.2. Impacts de l’exportation sur le développement de Madagascar

Plusieurs indicateurs peuvent mesurer le niveau de développement d’un pays du point

de vue économique, social et environnemental55.

55 Les trois piliers du développement

Page 65: La place des produits agricoles d’exportations au

55

Dans le cas de notre étude, on va prendre les indicateurs suivants le taux de mortalité

de la population, l’espérance de vie, le taux d’alphabétisation, l’IDH, le taux de pauvreté,

l’exportation et le taux d'accès de la population à l'eau potable.

Figure n°10

Evolution de l’exportation des produits agricoles par rapport aux autres indicateurs

du développement

Source : INSTAT/ DSY, 2013.

Les indicateurs de développement qu’on a utilisé sont tous à peu près stable pendant

les périodes étudiées. L’exportation de Madagascar s’est accrue avant 2005 et c’est en 2010

qu’elle a augmenté. L’évolution de l’exportation n’a pas beaucoup d’effet sur la croissance de

Madagascar car si on regarde l’évolution de l’IDH, il a diminué même si l’exportation a

augmenté. Pour le taux de pauvreté, il est toujours élevé. Mais l’augmentation de

l’exportation le permet de baisser un peu. Pour le taux d’alphabétisation, il n’a cessé

d’augmenter depuis 2002. Et il évolue toujours même si l’exportation augmente. De même

pour le taux d’accès à l’eau potable.

De ce fait, l’exportation n’a pas d’effet sur les quelques indicateurs de développement.

-60,00%

-40,00%

-20,00%

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

80,00%

100,00%

120,00%

2001 2002 2004 2005 2010 2012

Tau

x

Année

Taux de mortalité

Esperence de vie

Taux d'alphabetisation

IDH

Taux de pauvrete

Evolution de l'exportation

Taux d'acces à l'eau potable

Page 66: La place des produits agricoles d’exportations au

56

Chapitre 4: L’exportation des produits agricoles, secteurs clés du développement

La structure de l'économie africaine est marquée par une prédominance du secteur

agricole, qui se manifeste par une primauté de la production de produits de base dans le

revenu national. Madagascar est sous l’influence du climat tropical chaud et humide, les sols

sont fertiles et favorables à l’agriculture. La Grande Ile est un pays doté de nombreux

avantages dont sa biodiversité, la richesse de sa faune et flore, ses ressources minières, son

grand potentiel agricole ainsi qu’une main d’œuvre jeune et abondante. Quel que soit le

bouleversement climatique, elle a toujours des produits agricoles à vendre et même à

exporter. En plus, Elle possède au total 36 millions d'hectares de terre cultivable mais

seulement 3 millions d’hectares, qui ne représentent même pas la dixième de ces terres

arables, sont exploitées (INSTAT, 2007).

Le problème se trouve surtout au niveau de la commercialisation, de l’acheminement

et autres contraintes logistiques. Pour le pays, le dilemme consiste à déterminer de quelle

manière le secteur des produits de base contribue-t-il au développement, et d'en faire un

moteur de croissance dans un environnement hostile à cette idée.

Ce chapitre va essayer de répondre de manière appropriée à la question relative à la

réalisation de progrès par un ensemble de différentes mesures et orientations stratégiques en

déterminant les différents problèmes.

Section 1. Les différents problèmes des produits d’exportations agricoles à Madagascar

L’exportation des produits agricoles malgaches rencontrent plusieurs problèmes et

difficultés à vendre ses produits à l’étranger. La plupart de ces limites proviennent du fait que

les exportations malgaches sont concentrées non seulement autour de certains produits mais

aussi autour de quelques destinations seulement (CREAM, 2013).

Dans cette étude, ils sont catégorisés en trois (3) tels que des problèmes liés à la

faiblesse de la productivité agricole, liés à la performance décevante des marchés agricoles et

à la faiblesse des institutions, l’incohérence des politiques et la mauvaise gouvernance. Cette

catégorisation permet de mieux soulever ces obstacles pour chaque domaine.

Page 67: La place des produits agricoles d’exportations au

57

1.1. Les problèmes liés à la faiblesse de la productivité agricole

La faiblesse de la productivité agricole à Madagascar peut être attribuée à de multiples

causes sous-jacentes décrites ci-dessous.

Le problème face à l’insuffisance de financement et des crédits constitue un frein au

développement de productivité agricole. De nombreux producteurs agricoles présentent une

insuffisance de connaissances et de compétences nécessaires pour recourir au financement du

secteur bancaire. Et ceux qui en sont dotés, sont considérés par les banques comme des

clients non-attractifs parce qu’ils ne peuvent fournir que très peu de garanties et parce qu’ils

présentent des plans d’investissement pour des activités considérées comme risquées (BM,

2008).

L’augmentation des sortes d’insécurités bloque aussi le développement de

l’agriculture car elles peuvent accentuer le taux de l’exode rural et la compétitivité des

agriculteurs (FAOSTAT, 2009).

L’utilisation des pratiques de cultures traditionnelles56, la non-utilisation des paquets

technologiques performants et l’utilisation de pratiques agricoles nuisibles à l’environnement

et non durables, notamment les méthodes de culture sur brûlis utilisées pour le défrichement

de terrain et l’agriculture itinérante engendrent beaucoup de conséquences comme

l’épuisement des terres cultivées qui diminuera à son tour la productivité, la baisse de fertilité

des sols, diminution de la qualité des produits agricoles (SSA, 2009).

La cherté des intrants agricoles notamment les engrais et les semences est aussi un

obstacle à lever et cela explique le faible développement des systèmes de distribution

d’intrants et la faiblesse du secteur privé. En Indonésie par exemple, 95 % des surfaces

rizicoles sont cultivées à l’aide de variétés modernes des intrants, tandis qu’à Madagascar,

cette proportion n’est que de 20 % (BM, 2008). L’utilisation d’engrais à Madagascar57

seulement et semble avoir encore baissé lors des trois dernières années (ONU, 2009).

La majorité des agriculteurs n’utilisent pas des semences améliorées pour diverses

raisons comme : faiblesse de pouvoir d’achat, non disponibilité de semences, existence de la

mentalité d’habitude à la gratuité, retard dans l’approvisionnement en semences. Les

semences proposées sont les mêmes pour toutes les régions58, désorganisation dans la

56Agriculture familiale, moyens de production archaïques, pratiques cultures traditionnelles 575 kg/ha 58 Les agriculteurs ne tiennent pas compte des caractéristiques agro-écologiques

Page 68: La place des produits agricoles d’exportations au

58

production des semences et dans leur distribution. Seuls 8% des paysans utilisent les

semences certifiés (CCIA, 2015).

L’existence des aléas climatique et la dégradation de l’environnement due à

l’utilisation des méthodes et techniques, qui ne prennent pas compte le développement

durable59, peut conduire au retard de la date d’ouverture de la campagne (BM, 2008).

L’insuffisance de compétences des producteurs et des agriculteurs60 est un obstacle

pour l’évolution de l’agriculture malgache. La main d’œuvre est caractérisée par un niveau de

qualification faible. D’après l’INSTAT (2014), 23 % de la main d’œuvre agricole n’a jamais

fréquenté l’école, et 63% n’a pas poursuivi au-delà de l’école primaire. Les travailleurs

agricoles souffrent aussi d’une diminution de leur capacité physique cela résulte de la

mauvaise nutrition, de l’insuffisance des services ruraux de santé, et de la prévalence des

maladies débilitantes.

1.2. Les problèmes liés à la performance décevante des marchés agricoles

internationaux

La médiocrité de la performance des marchés agricoles de Madagascar peut être

attribuée à plusieurs causes sous-jacentes :

Madagascar exporte ses produits dans quelques pays seulement. Ceci évoque le

problème des normes imposées par les marchés destinataires pour l’exportation du pays. Or,

la qualité produite, souvent non conforme aux exigences des pays importateurs61 et les

européens et les américains sont aussi très stricts en ce qui concerne les normes à suivre,

particulièrement les produits agricoles ou halieutiques car la protection de la santé des

consommateurs est très importante dans ces pays (BM, 2008).

L’existence d’une compétition est un autre grand problème. Les produits Malgaches

détenant des avantages comparatifs sont en général les produits agricoles et halieutiques. Or,

ces produits sont souvent exposés à des problèmes de norme et à des tarifs élevés.

En effet, la plupart des PED se spécialisent également dans les produits agricoles et

exporter ses produits agricoles. De ce fait, tous les produits exportés par Madagascar

subissent une compétition rude. Avec les problèmes soulignés ci-haut, il n’est pas rare que les

exportateurs malgaches ne s’en sortent jamais gagnants, soit en perdant une part importante

59C’est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité pour les générations futures de répondre à leurs propres besoins 60Manque d’éducation et de formation professionnelle 61 Exigence sur les normes

Page 69: La place des produits agricoles d’exportations au

59

de marché au profit d’autres pays, soit en acceptant des prix tellement bas pour conserver le

marché et faire face à la concurrence (BM, 2008).

En outre, les produits tels que la vanille font également face à la concurrence des

produits artificiels comme la vanilline que les pays développés fabriquent eux-mêmes.

L’existence de ces produits de substitution conduit le prix des produits agricoles toujours à la

baisse au détriment des petits exportateurs malgaches.

Par ailleurs, les pays destinataires des exportations malgaches pour les produits

agricoles posent des barrières pour protéger leur marché local (SSA, 2009). Ainsi, pour

certains produits, les exportateurs de la Grande Ile font également face à des droits de douanes

élevés et par conséquent les produits de Madagascar ne sont pas compétitifs sur le plan

international.

L’instabilité des prix des produits agricoles d’exportations provoque aussi une

conséquence sur l’exportation (BM, 2008). Divers facteurs d’ordre national ou international

ont alimenté l’instabilité des prix des produits agricoles. Sur le plan mondial, on peut citer

les fluctuations des prix de l’énergie, qui se sont répercutées sur les marchés mondiaux de

produits de base, la baisse des investissements financiers dans des titres adossés à des

produits de base et les aléas météorologiques.

Sur le plan national, les variations des prix sont en partie dues à celles qui se sont

produites sur les marchés internationaux. Mais d’autres facteurs sont propres à chaque pays

comme les politiques macroéconomiques, les mouvements des taux de change, la

structure et le degré d’ouverture du marché, les chocs climatiques, les attaques de

ravageurs et les maladies touchant les plantes , l’accès aux technologies et l’accès des

agriculteurs aux intrants agricoles (SSA, 2009).

L’instabilité des prix des produits de base nuit à la sécurité alimentaire et à la

prospérité économique dans le monde (CNUCED, 2013).

Le manque d’information sur les marchés mondiaux est un problème qui doit être

résolu. Madagascar ne dispose pas assez de centres d’information62 pour aider les

exportateurs à se renseigner sur les marchés mondiaux et à fixer leur prix (BM, 2008). Du fait

du non développement de l’internet, les informations telles que les cours mondiaux des

produits que le pays exporte sont difficilement accessibles aux exportateurs. Ce manque

d’information empêche les exportateurs à élargir leurs marchés par peur du risque perdre de

62Existence des asymétries d’informations entre les acteurs qui sont les agriculteurs, les exportateurs et les importateurs.

Page 70: La place des produits agricoles d’exportations au

60

l’argent ou de subir un effet de surprise. En outre, le gouvernement exécute mal son rôle de

promoteur des exportations.

D’après W. ANDREFF (2007), la manque d’information sur les normes international

au niveau de la régulation et exigence des clients conduit à l’incapacité des exportateurs à

fournir les services accompagnant l’exportation et perdre la réputation. L’ignorance de la

qualité des produits, de délais de livraison empêche d’emporter certains contrats.

Les exportations d'un PED se heurtent, aussi bien sur le marché des pays industrialisés

que sur celui d'autres pays en développement, à des barrières plus élevées que les produits des

pays industrialisés (BM, 2008).

1.3. Les problèmes liés à la faiblesse des institutions, l’incohérence des politiques

et la mauvaise gouvernance

L’instabilité politique de 2009 qui existe à Madagascar est néfaste pour l’évolution de

l’exportation malgache entraînant la suspension de Madagascar de l’AGOA, l’Union africaine

(UA), la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), l’Organisation

internationale de la Francophonie (OIF) (OMC, 2015). D’après les données de la Direction

générale des Douanes (2009), une chute globale de 12% a été constatée pour les exportations

par rapport à l’année précédente. La baisse a été plus prononcée pour la vanille avec une chute

record de 89%. La contraction de la demande internationale conjuguée avec la crise politique

interne de ces dernières années a été défavorable aux exportations en général.

Madagascar n’a pas de mesures d’excitation et de facilitation pour les opérateurs

économiques face aux problèmes qu’ils ont comme la présence des asymétries

d’informations, des politiques facilitateurs des procédures (BM, 2010).

La lourdeur sur les procédures administratives douanières astreigne les entreprises

désirant s’installer et opérer à Madagascar puisque les entreprises exportatrices sont soumises

à des formalités complexes. Bien que des progrès notoires aient été notés pendant la période

2002-2008, la durée totale pour effectuer toutes les formalités de dédouanement et toutes les

procédures douanières, indispensables à une entreprise s’élevait au moins à cinq jours

ouvrables pour le port de Tamatave et à une demi-journée pour l’aéroport de Tananarive en

2008 (BM, 2010). Cependant, ces délais ont certainement augmenté au cours des derniers

mois de Mai 2010 en raison des pertes d´efficience au sein de l´administration douanière.

Page 71: La place des produits agricoles d’exportations au

61

La faiblesse des institutions, l’incohérence des politiques, la mauvaise gouvernance et

l’infrastructure inadaptée pour la commercialisation, notamment les infrastructures de

transport, nuisent à l’intégration des marchés agricoles (BM, 2010).

Climat des affaires qui est non favorable décourage l’investissement privé, en

particulier pour les petites et moyennes entreprises qui ne disposent pas des moyens financiers

et humains pour faire face aux procédures règlementaires longues et coûteuses.

L’absence de sécurité foncière, due à un système qui repose depuis toujours sur les

systèmes traditionnels d’allocation et d’administration de terre, lesquels découragent

l’investissement dans les améliorations de la productivité, surtout l’irrigation et la

construction de terrasses (BM, 2009).

Les pays Africains dépendent énormément des exportations de produits de base. La

majorité des exportations africaines de produits de base ont souffert d’une grande instabilité

des prix et une baisse chronique des prix réels (ONU, 2003). Les exportations de produits de

base ne génèrent pas suffisamment de ressources pour permettre d’investir dans la

diversification et dans le développement du capital humain des infrastructures matérielles.

Section 2. Propositions de stratégies pour aider à pallier ces problèmes

Produit intérieur brut (PIB) = C + G + I + (X –M)

Lorsqu’un gouvernement désire stimuler l’activité économique, il doit influer une ou

plusieurs composantes du PIB. Ainsi, il pourra lui-même augmenter ses dépenses (G) et ses

investissements (I), ou encore, il pourra agir afin de favoriser une hausse de la consommation

(C), de l’investissement privé (I) et des exportations nettes63. Celles-ci peuvent prendre la

forme de mesures incitatives fiscales, de subventions ou d’interventions plus ou moins

directes visant divers objectifs, par exemple, le développement d’un secteur économique ou

le maintien de sièges sociaux importants sur le territoire.

Madagascar devra adopter une bonne politique de relance. Les deux acteurs64 ont été

choisis pour commencer la relance. La considération de ces deux acteurs est très importante

pour développer les exportations des produits agricoles malgaches.

Toutefois, les marges obtenues par les exportateurs et les producteurs sont très faibles

à cause des différents obstacles qu’ils rencontrent tant au niveau de la production qu’au

63 Exportations nettes : exportations moins importations (X-M) 64 Acteurs: les producteurs et les exportateurs

Page 72: La place des produits agricoles d’exportations au

62

niveau de l’écoulement des produits au marché international. Les stratégies de relance doivent

de ce fait viser à augmenter la productivité des agriculteurs et à rehausser les bénéfices

touchés par les exportateurs. Donc, il faut concevoir quelques politiques avantageuses pour

l’amélioration de la production et l’augmentation des recettes venant des exportations surtout

des produits agricoles.

2.1. Augmentation de la productivité des agriculteurs malgaches

La baisse de la productivité et la faiblesse des qualités des produits agricoles

d’exportation malgaches sont marquées par le manque de qualification des mains d’œuvres.

L’amélioration de la qualité de la formation et de l’éducation est très importante pour

améliorer la qualification et la compétence des agriculteurs. Par ailleurs, la mise en place des

mesures qui diminue le taux d’analphabétisation, comme incitation des parents à envoyer

leurs enfants à l’école surtout les agriculteurs, améliore leur capacité d’apprentissage car c’est

un facteur qui stimule la croissance d’un pays (SSA, 2009).

La construction des infrastructures comme les routes surtout dans les zones enclavés,

les ports et les aéroports, pour pouvoir écouler les produits et afin d’avoir des coûts minimum

de transports, reste encore faible. Ainsi, la nécessité de désenclaver des zones inaccessibles a

toujours figuré parmi les priorités des pouvoirs publics. Mais, la situation des finances

publiques n'a pas permis de mobiliser les ressources nécessaires pour réhabiliter les routes qui

sont gravement dégradées, de préserver les infrastructures plus récentes et encore d’étendre le

réseau routier (SSA, 2009). Le pays est resté largement dépendant des financements

extérieurs ou encore des prêts ou subventions, qui sont des fruits de la coopération bilatérale.

L’amélioration du transport vers le port permet d’exporter les produits de manière

efficace relance l’exportation des produits primaires. Cette intervention doit se focaliser au

niveau macroéconomique par la manipulation des variables en cohérence avec l’exportation,

au niveau de la recherche des débouchés et au niveau des infrastructures (BM, 2010).

La transformation de l’agriculture de subsistance, aujourd’hui, en une agriculture

commerciale prospère et dynamique doit être une priorité (BM, 2010). Or, elle peut être

difficile à cause des plusieurs raisons comme la plupart des activités agricoles sont privées,

donc les dépenses publiques ne peuvent stimuler leur croissance que de manière indirecte.

En outre, il existe des politiques gouvernementales qui peuvent jouer un rôle de

catalyseur dans la stimulation des investissements privés et des services afin d’encourager les

Page 73: La place des produits agricoles d’exportations au

63

initiatives privées comme la diminution des délais et des coûts liés aux activités des

entreprises dans l’économie, les changements institutionnels et des politiques en faveur de

l’entrepreneuriat et de l’investissement peuvent aider à lutter contre l’économie informelle,

aide sur l’intégration du pays dans les marchés régionaux et mondiaux, stimulation des liens

internationaux, par les échanges et l’IDE en entrainant une accélération de la croissance

économique.

La dispersion des variétés de semence, des engrais, de technique de production

moderne représente une des plus prometteuses sources de “gains rapides ” pour l’agriculture

malgache. Elles peuvent accroître les rendements de pratiquement de tous les principaux

produits cultivés à Madagascar. En même temps, celui-ci peut avoir besoin de l’appui des

autorités, notamment dans la phase initiale de ses activités. Cet appui pourrait se présenter

sous deux formes: d’une part, des investissements publics qui réduisent les coûts de recherche

et de développement des sociétés privées et d’autre part la promulgation de politiques qui

favorisent l’émergence d’une filière de semence, d’engrais et de autre techniques de

productions diversifiées et compétitives.

2.2. Stratégie pour aider les exportateurs

Pour les exportateurs, comme pour tout vendeur, l’objectif le plus important est le

bénéfice. Donc, augmenter les marges qu’ils perçoivent permet d’augmenter la compétitivité

des exportateurs et de relancer les exportations malgaches. En effet, plus les marges qu’ils

obtiennent sont importantes, plus leurs revenus augmentent et plus l’exportation décolle.

L’augmentation de la marge peut être développée à partir de deux stratégies : en diminuant les

divers coûts supportés par les exportateurs65 et en les aidants à augmenter leurs recettes par

une sorte de subventions étatiques.

La dégradation des termes de l’échange des produits de base nuit à l’accumulation

privée de capital, la baisse des revenus des producteurs limitant les possibilités

d’investissements sur le plan intérieur. L’effondrement des prix des produits de base entraîne

généralement une dépréciation de la monnaie et des risques d’inflation, particulièrement en

régime de libre-échange. Des fluctuations défavorables des prix des produits créent

d’important déficits des transactions commerciales et cela doivent être financés par un

accroissement des emprunts extérieurs ou de l’aide publique au développement.

65 Des coûts liés aux procédures douanières comme exemple

Page 74: La place des produits agricoles d’exportations au

64

La fluctuation du taux de change cause toujours un problème majeur pour les

exportateurs malgaches. À cause de cette fluctuation, les exportateurs peuvent gagner

énormément ou perdre beaucoup d’argent. Ces exportateurs ne sont donc pas à l’abri de la

fluctuation des devises qui va conduire à l’existence d’un manque à gagner pour eux.

Plusieurs solutions peuvent être introduites par le gouvernement. À titre d’exemple, il serait

avantageux d’offrir un taux quasi-fixe aux exportateurs qui possèdent de vraies licences

professionnelles. Ainsi, cette stratégie va les protéger contre d’éventuelle appréciation de

l’Ariary. Non seulement, cette politique va revenir moins coûteuse à l’État mais elle permet

également d’inciter les autres exportateurs à devenir professionnelle.

La réduction des coûts que les exportateurs subissent sont très cruciale. Mais la plus

lourde pour eux, c’est les coûts liés aux procédures douanières donc il est importance de le

diminuer. Néanmoins, la mise en œuvre de ces efforts doit s’étendre aux autres ports de

Madagascar comme ceux du Majunga, Tuléar, Diego-Suarez et Nosy-Be mais pas seulement

au niveau du port de Tamatave, même si ce port concentre à lui seul plus de 3/4 du commerce

international (SSA, 2009). L’opérationnalisation de régimes douaniers doit s’orienter aussi sur

la permission aux entreprises exportatrices d’importer leur matériel et leurs intrants évités de

droits de douane et de manière à ne pas pénaliser les entreprises exportatrices non

bénéficiaires du régime d’entreprise franche.

L’Etat joue des rôles importants dans l’amélioration de l’exportation d’un pays dont le

renforcement des capacités institutionnelles pour la fourniture de biens et services publics

permettant de remédier les imperfections du marché et d’éliminer la segmentation entre

marchés ruraux et marchés urbains, et de rattacher ces marchés aux marchés régionaux et

mondiaux. Le développement des infrastructures devraient réduire les coûts et augmenter la

compétitivité des exportations, et notamment celle des pays africains sans littoral (SSA,

2009).

Un bon environnement macroéconomique est essentiel pour obtenir une augmentation

régulière des exportations de produits de base et faire de ce secteur l’un des moteurs de la

croissance et du développement. Les politiques budgétaires, monétaires et de changes

appropriés sont très utiles.

La participation au commerce international est susceptible de procurer certains

bénéfices car elle permet à un pays de tirer parti de ses avantages comparatifs, d’exploiter des

Page 75: La place des produits agricoles d’exportations au

65

économies d’échelle et de garantir le jeu de la concurrence, ce qui renforce la diversité des

produits et, potentiellement, la stabilité des marchés (BM, 2009).

Page 76: La place des produits agricoles d’exportations au

66

CONCLUSION

Au terme de notre étude, le présent mémoire s’est intéressé à la place des produits

agricoles d’exportations au développement de l’économie Malgache. Certes, le

développement est important pour chaque pays. En outre, l’économique des pays se base

principalement à l’ouverture internationale ou à des échanges internationaux surtout les

exportations. Plusieurs auteurs ont étudié et défini ces termes et leurs relations.

En outre, concernant les échanges internationaux, elles sont très importantes dans le

développement d’un pays. Chaque auteur a leur propre opinion sur l’ouverture à l’extérieur :

d’autres prônent le régime protectionniste et d’autres auteurs stipulent le libre change.

Pour Madagascar, la majorité de la population dépend de l’agriculture et vit en milieu

rural. Non seulement, l’agriculture est la principale source de revenu de la population agricole

mais elle occupe aussi une place prépondérante dans l’économie malagasy avec une

contribution au PIB national d’environ 15%.

Par contre, les produits agricoles de Madagascar a une place assez infine dans

l’exportation alors qu’ils peuvent être un moyen pour le développement de l’économie de

Madagascar. Beaucoup raisons peuvent être la cause comme les problèmes qui sont liés à la

faiblesse de la productivité agricole, liés à la performance décevante des marchés agricoles

internationaux et liée à la faiblesse des institutions et à la mauvaise gouvernance.

Par ailleurs, les solutions ne sont pas forcément les meilleures, mais elles peuvent servir à

la limite des sources d’inspirations à fin d’améliorer de la situation existante. En effet, le

développement du secteur agricole permet de stimuler premièrement la productivité et aussi

accroitre ses exportations qui induisent à son tour au développement.

Page 77: La place des produits agricoles d’exportations au

67

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

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l’alimentation et de l’agriculture

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THESES ET MEMOIRES

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d’Antananarivo.

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fondée sur les exportations en produits agricoles, Département économie, Faculté de

Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie, Université d’Antananarivo.

- RAKOTORAHALAHY F., 2009, Les problèmes du secteur agricole pour un

développement de Madagascar, Département économie, Faculté de Droit,

d’Economie, de Gestion et de Sociologie, Université d’Antananarivo.

Page 80: La place des produits agricoles d’exportations au

70

ANNEXES

Page 81: La place des produits agricoles d’exportations au

71

Tableau 2: Les pays importateurs de Madagascar

2013 2014

Afrique du Sud 173.770.976.817 234.013.805.822

Allemagne 219.009.795.402 238.244.278.958

Belgique 155.961.592.066 349.662.898.146

Canada 180.312.361.410 164.594.967.443

Chine 287.839.864.787 241.446.770.199

Corée 202.971.682.221 298.891.892.437

Espagne 88.448.180.495 123.523.720.290

Etats-Unis 296.476.282.596 453.218.690.497

France 967.763.505.268 1.197.251.169.900

Inde 98.933.619.138 163.894.875.822

Italie 98.091.742.706 98.448.147.349

Japon 182.387.946.421 345.535.462.473

Pays-Bas 260.681.656.047 351.805.083.021

Royaume-Uni 74.309.344.929 116.106.006.705

Singapour 72.652.329.439 53.694.116.436

Total général 4.058.589.154.664 5.363.106.817.834

Source : Institut National de la Statistique, Septembre 2015

Page 82: La place des produits agricoles d’exportations au

72

Tableau 3 : L’évolution des exportations de 2007 en 2013

Année exportation des Biens et Services exportation des produits

agricoles

2007 4172.454.000.000 333.584.808.019

2008 4.268.085.789.465 263.125.427.538

2009 3.741.564.753.364 288.887.644.573

2010 4.556.556.752.672 335.150.180.853

2011 5.357.622.220.058 583.448.579.814

2012 6.316.507.772.538 542.682.713.518

2013 7.042.576.977.431 474.275.243.801

Source : Institut National de la Statistique, Février 2016

Page 83: La place des produits agricoles d’exportations au

73

Tableau 4 : Les différents produits agricoles que Madagascar exportes

produits 2014

Arachides 15.815.665.112

Autres fruits frais 907.303.954

Autres produits du règne végétal 21.637.469.814

Banane 1.309.783

Cacao en fèves 47.963.466.008

Café vert 37.457.909.696

Cannelle 7.287.283.669

Farine, fécule de manioc 8.830.983

Girofle 273.254.922.191

Haricots 80.088.469.105

Litchis 32.417.475.051

Maïs 934.458.229

Manioc brut 27.342.869

Plantes médicinales 10.030.120.956

Pois du cap 13.556.986.641

Poivre 26.569.776.995

Raphia 7.758.714.149

Riz courant 16.923.977

Riz de luxe 136.059.865

Vanille 283.582.472.331

Source : Institut National de la Statistique, Février 2016

Page 84: La place des produits agricoles d’exportations au

74

Tableau 5 : Les catégories des produits d’exportations malgaches

Catégories Valeur Part

PRODUITS DU REGNE

ANIMAL

238 055 058 983 5,87%

PRODUITS DU REGNE

VEGETAL

573 188 444 343 14,12%

CORPS GRAS ET CIRE 2 463 800 770 0,06%

PRODUITS DES

INDUSTRIES

ALIMENTAIRES

261 111 671 933 6,43%

TABAC 3 948 568 184 0,10%

PRODUITS MINERAUX 469 192 647 682 11,56%

PRODUITS DES

INDUSTRIES CHIMIQUES

ET PARACHIMIQUES

147 643 146 630 3,64%

CUIRS ET PEAUX 45 360 149 267 1,12%

BOIS ET OUVRAGES EN

BOIS

27 962 443 245 0,69%

MATIERES TEXTILES ET

OUVRAGES EN CES

MATIERES

1 011 200 064 236 24,92%

AUTRES PRODUITS 1 278 463 159 382 31,50%

Source : Institut National de la Statistique, Février 2016

Page 85: La place des produits agricoles d’exportations au

75

Tableau 6 : Madagascar: Origine et emploi des ressources aux prix courants

(milliards de Ariary)

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Secteur

Primaire 3218.94872 3589.29857 4489.87143 4700.90262 5200.82603 5611.54169 5683.99916

Secteur

Secondaire 2037.42644 2340.67395 2456.68035 2670.21494 2932.22446 3193.54985 3480.27919

Secteur

Tertiaire 7409.72247 8707.96972 8642.74539 9650.03081 10560.2479 11527.2335 12992.2165

Dont: secteur

public 922.341323 968.309502 989.970191 1145.32841 1304.87411 1418.98789 1619.26325

Charges non

imputées -135.08643 -187.31986

-

182.168564 -266.57333

-

360.051713 -432.04909 -604.86873

PIB aux couts

des facteurs 12531.0112 14450.6224 15407.1286 16754.575 18333.2467 19900.2759 21551.6261

Taxes

indirectes

nettes 1228.72205 1630.27694 1319.143 1490.555 1700.638 1873.311 1871.4

PIB aux prix

du marché 13759.7332 16080.8993 16726.2716 18245.13 20033.8847 21773.5869 23423.0261

Importations

nettes de biens

et services non

facteurs 2991.846 4883.30672 4893.75553 3297.71565 3123.45494 3256.63466 3026.3822

Importations

bsnf 7164.3 9151.39251 8635.32028 7854.2724 8481.07716 9573.14243 10068.9592

Exportations

bsnf 4172.454 4268.08579 3741.56475 4556.55675 5357.62222 6316.50777 7042.57698

Ressources

disponibles

totales 16751.5792 20964.2061 21620.0271 21542.8457 23157.3396 25030.2216 26449.4083

Consommation 12677.588 14480.7388 15805.2703 17752.4382 19629.531 21255.9822 22770.9249

Etat 1691.18018 1492.12621 1580.8454 1940.93494 2041.30482 2099.76336 2019.33801

Privée 10986.4078 12988.6126 14224.4249 15811.5032 17588.2261 19156.2189 20751.5869

Investissement

brut 4073.99123 6483.46724 5814.7568 3790.40752 3527.80864 3774.23936 3678.48343

Public 962.7583 1141.4816 665.297255 431.144056 836.116932 545.7984 667.7594

Prive 3493.23293 5341.98564 5149.45954 3359.26346 2691.69171 3228.44096 3010.72403

Variation des

stocks -382

0 0 0 0 0

Epargne

intérieure 1082.14523 1600.16052 921.001269 492.691864 404.353708 517.604699 652.101229

Source: Institut National de la Statistique, Avril 2014

Page 86: La place des produits agricoles d’exportations au

76

Tableau 7 : Evolution du taux de pauvreté à Madagascar de 1993 à 2012

Indicateur 1993 1997 1999 2001 2002 2004 2005 2010 2012

Seuil

national 70.0 73.3 71.3 69.6 80.7 72.1 68.7 76.5 71.5

Zone urbaine

Seuil

national 50.1 63.2 52.1 44.1 61.6 53.7 52.0 54.2 48.5

Zone rurale

Seuil

national 74.5 76.0 76.7 77.1 86.4 77.3 73.5 82.2 77.3

Source : INSTAT/DSM/EPM 2013

Tableau 8 : Evolution du taux de mortalité à Madagascar de 2000- 2013

Indicateur 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Taux de

mortalité

10.21 9.79 9.41 9.07 8.76 8.49 8.24 8.02 7.8 7.6 7.4 7.2 7.01 6.3

Source: La Banque Mondiale, 2013

Page 87: La place des produits agricoles d’exportations au

77

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ................................................................................................................. I

CIGLES ET ABREVIATIONS.............................................................................................. II

LISTE DES FIGURES........................................................................................................... IV

LISTE DES GRAPHES ......................................................................................................... IV

SOMMAIRE ............................................................................................................................ V

INTRODUCTION .................................................................................................................... 1

PREMIERE PARTIE : CADRAGE THEORIQUE ET REVUE DE LA

LITTERATURE ....................................................................................................................... 3

CHAPITRE 1: CONCEPTS SUR LE DEVELOPPEMENT ET LE COMMERCE

INTERNATIONAL .................................................................................................................. 3

Section 1 : Le développement ............................................................................................................................... 3

1.1. Généralités ....................................................................................................................... 3

1.1.1. Définitions ............................................................................................................................................ 3

1.1.2. Liaison entre croissance et développement .......................................................................................... 5

1.1.3. Les paradigmes du développement....................................................................................................... 7

1.2. Les indicateurs de développements ................................................................................. 8

1.2.1. Les indicateurs quantitatifs ................................................................................................................... 8

1.2.1.1. Le Produit Intérieur Brut (PIB) .................................................................................................... 8

1.2.1.2. Le Produit National Brut (PNB) ................................................................................................. 10

1.2.1.3. Le Revenu National Brut (RNB) .................................................................................................. 10

1.2.2. Les indicateurs qualitatifs ................................................................................................................... 11

1.2.2.1. L’Indicateur de Développement Humain (IDH) ......................................................................... 11

1.2.2.2. Indicateur de Sexospécifique de Développement Humain (ISDH) .............................................. 12

1.2.2.3. Indicateur de Pauvreté Humaine (IPH) ...................................................................................... 12

1.2.2.4. Indicateur de développement technologique ............................................................................... 12

1.2.2.5. Indice de la Participation de Femme (IPF) ................................................................................ 12

Section 2: Le développement durable................................................................................................................ 13

2.1. Les limites du développement actuel ............................................................................. 13

2.2. L'idée du développement durable .................................................................................. 14

Section 3 : Notion sur le commerce international............................................................................................. 16

3.1. Généralités du l’économie internationale ...................................................................... 16

3.1.1. La structure du commerce international ............................................................................................. 17

3.1.2. Protectionnisme ou libre échange ? .................................................................................................... 17

Page 88: La place des produits agricoles d’exportations au

78

3.2. Les théories du commerce international ........................................................................ 18

3.2.1. La théorie de l’échange international ................................................................................................. 19

3.2.1.1. La loi des avantages comparatifs de David RICARDO (1817) ................................................... 20

3.2.1.2 La loi des valeurs internationales de John Stuart MILL (1848) .................................................. 20

3.2.1.3. La théorie des dotations en facteurs de production de E. HECKSHER (1933) et B. OHLIN

(1933) ....................................................................................................................................................... 23

3.2.1.4. Le paradoxe de LEONTIEF (1954) ............................................................................................. 23

3.2.1.5. La théorie du cycle de produit de R. VERNON (1966) ............................................................... 24

3.2.1.6. Le développement en vol d’oies sauvages de K. AKAMATSU (1937) ......................................... 24

3.2.1.7. La théorie de sentier d’expansion typique du marché de S. LINDER (1961) ............................. 25

3.2.1.8. La «demande de différence» de B. LASSUDRIE-DUCHÊNE (1971) ......................................... 25

3.2.2. Le néomercantilisme d’inspiration keynésienne ................................................................................ 26

CHAPITRE 2: RELATION DE CAUSALITE ENTRE LE DEVELOPPEMENT D’UN

PAYS ET LE COMMERCE INTERNATIONAL .............................................................. 27

Section 1 : L’importance du commerce international dans le développement .............................................. 27

1.1. L’impact des différents groupes d’échanges sur le développement .............................. 27

1.1.1. Les échanges Nord-Sud et Sud-Sud : quel impact sur la croissance et le développement ? ............... 28

1.1.2. Les échanges de marchandises Sud-Sud............................................................................................. 28

1.2. Echanges et pauvreté ..................................................................................................... 29

Section2: Corrélation entre l’exportation au développement d’un pays ........................................................ 31

2.1. L’importance de la croissance de l’exportation dans un pays ....................................... 31

2.1.1. Les origines des fondements théoriques du lien positif entre ouverture commerciale et le

développement ............................................................................................................................................. 31

2.1.2. L’importance de la croissance de l’exportation dans un pays ............................................................ 32

2.2. Notion sur la balance commerciale ............................................................................... 33

2.2.1. Définition ........................................................................................................................................... 33

2.2.2. Calcul de la balance commerciale ...................................................................................................... 34

Section 3 : Investissement et le développement ................................................................................................ 35

3.1. Notion sur l’investissement ........................................................................................... 35

3.1.1. Définitions .......................................................................................................................................... 35

3.1.2. Typologie des investissements ........................................................................................................... 36

3.2. La place de l’investissement au développement............................................................ 39

DEUXIEME PARTIE : SITUATION DES PRODUITS AGRICOLES

D’EXPORTATION A MADAGASCAR .............................................................................. 41

CHAPITRE3 : GENERALITES DE MADAGASCAR ...................................................... 41

Section 1 : Contexte économique ....................................................................................................................... 41

1.1. Secteur primaire ............................................................................................................. 42

1.2. Secteur secondaire ......................................................................................................... 44

1.3. Secteur tertiaire .............................................................................................................. 46

Page 89: La place des produits agricoles d’exportations au

79

Section 2 : Situation de l’exportation à Madagascar ....................................................................................... 48

2.1. Exportation à Madagascar ............................................................................................. 48

2.1.1. Structure de l’exportation Malgache ................................................................................................. 49

2.1.2 Les principaux pays destinataires des exportations ............................................................................. 50

2.2 Situation de l’exportation des produits agricoles .......................................................... 51

Section 3 : Situation de l’évolution de l’exportation au développement de Madagascar .............................. 53

3.1. Produit intérieur brut (PIB) et Exportations .................................................................. 53

3.2. Impacts de l’exportation sur le développement de Madagascar .................................... 54

CHAPITRE 4: L’EXPORTATION DES PRODUITS AGRICOLES, SECTEURS CLES

DU DEVELOPPEMENT ....................................................................................................... 56

Section 1. Les différents problèmes des produits d’exportations agricoles à Madagascar ........................... 56

1.1. Les problèmes liés à la faiblesse de la productivité agricole ......................................... 57

1.2. Les problèmes liés à la performance décevante des marchés agricoles internationaux 58

1.3. Les problèmes liés à la faiblesse des institutions, l’incohérence des politiques et la

mauvaise gouvernance .......................................................................................................... 60

Section 2. Propositions de stratégies pour aider à pallier ces problèmes ....................................................... 61

2.1. Augmentation de la productivité des agriculteurs malgaches ....................................... 62

2.2. Stratégie pour aider les exportateurs ............................................................................. 63

CONCLUSION ....................................................................................................................... 66

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 67

ANNEXES ............................................................................................................................... 70

TABLE DES MATIERES ..................................................................................................... 77

Page 90: La place des produits agricoles d’exportations au

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Auteur: RAZANAKANDRIATIANA Anne Marie

Titre: La place des produits agricoles d’exportations au développement économique

Malgache

Nombre de pages: 66

Figures: 10 Graphes: 03 Annexes: 08

Contact: 034 15 967 28

Adresse de l’auteur: III T 1 Lot Mandrangobato Anosibe

RESUME

Le développement ne doit pas être confondu avec la croissance économique. Celle-ci est

une condition nécessaire au développement mais pas suffisante. Les économies des PED

présentent des caractéristiques exceptionnelles qui les distinguent des PD. La négligence de

ces différences et, dans de nombreux cas, a conduit dans le passé à la stagnation des

secteurs agricole et rural dans de nombreux PED, ce qui a handicapé le processus global de

développement social et économique. Les pays pauvres font beaucoup d’efforts pour se

développer à travers la mise en œuvre de différentes politiques et stratégiques et aussi de

divers moyens. Madagascar est un pays possédant un grand avantage en matière agricole à

savoir la possession des facteurs travail (terre et main d’ouvre) abondant essentiellement

liées à la production agricole. Le pays peut ainsi exploiter ce secteur, notamment en matière

de sécurité alimentaire et aussi en exportation. Ainsi, ce mémoire se propose de répondre à

la question : Pourquoi les produits agricoles d’exportation ont peu d’influence sur le

développement économique de Madagascar. En effet, les produits agricoles d’exportation

est un facteur clé pour se développer. Par contre, les agriculteurs et les exportateurs

rencontrent des difficultés relativement importantes malgré leurs grandes contributions au

développement économique du pays. Malgré ses différentes ressources naturelles,

Madagascar n’arrive pas à les allouer de façon optimale. Les problèmes se focalisent au

niveau des exportations qui sont d’ordre politique, économique et social. Plusieurs solutions

pourraient être envisagées comme l’augmentation de la productivité des agriculteurs

malgaches et des stratégies pour aider les exportateurs.

Mots clés : Développement, exportation, marché, croissance économique, taux de change,

investissement, Etat, Pays développé, Pays en voie de développement,

Encadreur : Docteur ANDRIANAMBININA Djohary

Maître de conférences