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La poule, l'oeuf et Schotter... Extrait du Autisme-Economie.org http://www.autisme-economie.org/article108.html La poule, l'oeuf et Schotter... - Les Textes - Le Bêtisier - Date de mise en ligne : 2000 Autisme-Economie.org Copyright © Autisme-Economie.org Page 1/3

La Poule l Oeuf Et Schotter a108

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La poule, l'oeuf et Schotter...

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Date de mise en ligne : 2000

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La poule, l'oeuf et Schotter...

Les passages qui suivent sont extraits du manuel de Schotter, Théorie microéconomique(1995, Vuibert)...

L'intérêt, ou l'originalité (selon Schotter), du manuel de Schotter tient, si l'on peut dire, au fait qu'il insiste surl'importance des institutions dans l'analyse des comportements. Mais, en même temps, il prétend montrer commentces institutions résultent des choix individuels (individualisme méthodologique).

Comme il écrit au début de son manuel :" L'un des principaux objets de la microéconomie est de nous aider àcomprendre le rôle des institutions dans l'économie, en répondant à la question : comment les individuschoisissent-ils les institutions économiques susceptibles de les aider à satisfaire au mieux leurs intérêts personnels "(p 10)

Les institutions résultent donc des choix des individus. Mais comme ces choix supposent en fait des institutions (neserait ce que le caractère volontaire des échanges), on est devant le problème de la poule et de l'oeuf. Problèmeinsoluble dont Schotter ne se sort qu'en commettant une faute logique grossière. En effet, il commence par évoquer,dans son chapitre 1, une " société formée d'un ensemble d'agents économiques primitifs (sic !) " (p 14), où " la seuledécision que nos agents doivent prendre concerne le temps consacré à la cueillette et celui consacré au repos ".

Il précise ensuite que " le chapitre 2 décrira ce monde et les goûts et comportements de ces agents ". Seulement, sion se reporte au chapitre 2, on y trouve soudain une partie appelée " les contraintes budgétaires ou de revenu où ilest écrit " nous verrons plus loin ... un modèle qui proposera un marché pour chaque bien et où nos agentstravailleront et gagneront un revenu " (p 31).

Schotter est bien obligé alors de préciser " naturellement, dans la société primitive que nous sommes en traind'étudier, il n'y a pas de marché et nos agents n'ont pas de revenu "... Ce qui ne l'empêche pas d'écrire ensuite : " cependant, pour illustrer les contraintes budgétaires (sic !), supposonsque les marchés et les revenus existent dans notre société primitive. Supposons également que le prix du bien 2 est1F et celui du bien 1, 2F, ... ". Et c'est parti dans les équations et graphiques. L'étudiant n'aura vu que du feu !

Dans le chapitre suivant, sur " demande et comportement sur les marchés ", il est dit au début : " dans ce chapitre,nous supposerons que les marchés concurrentiels ont fait leur apparition ", tout en précisant que " nous n'aborderonsle problème de l'émergence de ces marchés au chapitre 4, avec l'étude du processus d'échange "... Toute personne sensée se dit : pourquoi ne pas commencer par les choix individuels des " primitifs ", dont résultentles marchés, puis le choix dans ces marchés ? Mais il semble qu'il n'y a pas beaucoup de personnes sensées chezles économistes...

Dans le chapitre 4 (où est soit disant expliquée l'apparition des marchés), on a le droit à un des sommets !! : "supposons donc que lorsque le nombre d'agents de l'économie augmente, les agents, constituant une part de plusen plus infime de l'économie totale, se conduisent de manière différente. Au lieu d'essayer d'organiser des coalitionset de bloquer des allocations, ils restent passifs et attendent d'observer les prix qui émergent " (p 127).

On a ainsi expliqué l'existence du marché (concurrentiel). Cette " démonstration " était d'ailleurs déjà suggérée endébut d'ouvrage : " Avec le développement de cette économie (à négociations bilatérales), le processus de

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négociation bilatérale devient de plus en plus difficile, et des marchés émergent, marchés où la concurrence se faitplus impersonnelle " (p 14).

Car pour Schotter " les institutions émergent pour régler les problèmes économiques récurrents auxquels sontconfrontés les membres de la société "

En fait, Schotter ne semble pas trop croire à son explication (démonstration ?), puisque si on a la patience de lire 200pages de plus de son livre, on trouve dans le chapitre 13, Marchés et équilibre de marchés, cette observation :

" Dans toute notre étude, nous avons supposé que le marché atteignait un équilibre à l'intersection des courbesd'offre et de demande. En d'autres termes, notre analyse a, jusqu'à l'instant, été effectuée sans référence à un cadreinstitutionnel précis "

Ca alors ! Pourtant, le chapitre 4 " montrait " soit disant l'émergence des marchés en tant qu'institution (résultat desdécisions des individus de la société primitive). On n'y comprend plus rien (l'étudiant, lui, a probablement oublié cequi a été dit 10 chapitres avant, et s'en moque probablement...).

Schotter explique ensuite : " Tout ce que nous avons établi est quel sera l'équilibre du marché, étant donné descourbes de demande et d'offre. Ceci rajoute d'importantes questions sur l'institution appelée 'marché ' et la notiond'équilibre de marché. Les règles que nous utilisons pour organiser un marché sont-elles importantes quant à laconvergence du prix vers le prix d'équilibre de ce marché ? ".On remarquera, d'une part, que les règles ne sont pas seulement importantes en ce qui concerne la convergencevers le prix d'équilibre, mais aussi en ce qui concerne le niveau même de ce prix (sans parler du fait que leprocessus de transactions menant à l'équilibre modifie celui-ci) ; d'autre part, quand Schotter parle des " règles quenous utilisons pour organiser un marché ", qui est " nous " ? Est-il, comme tout le monde (cf. première citation), mûstrictement par son " intérêt personnel " ? Et quel est alors cet intérêt ?

Evidemment, Schotter ne répond pas à ces questions ...

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