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La randonnée des passages couverts et
de la coulée verte à Paris,
le23 avril 2014 (par Jean-Paul Bellenger)
Mercredi 23 avril, 5h57 ; je grimpe dans le bus qui nous emmène à Paris. J’ai près de 3 minutes
d’avance sur l’horaire de départ. Je suis aussitôt informé d’une tradition UIA 14200 qui impose au
dernier arrivé de rédiger le compte-rendu de la randonnée. Malgré mon avance méritoire, c’est encore
moi.
Voyage tranquille …. Les somnoleurs sont bercés par le babillage des conteuses « …. Crouic …. DSK …..
Anne Sinclair ….. crouic crouic …. ma petite fille ….. que des tulipes …. tchip tchip … au lycée Pasteur …. Couic couic …. Jeudi à
la chorale ….. » On dirait la recherche de la station sur un poste de TSF1i
un peu usé.
Nous arrivons à proximité du Palais Royal vers 10h. Au programme de notre matinée, un échantillon des
plus beaux passages couverts de Paris. Ci-dessous, un bref historique que notre guide, Claude, nous a
distribué dans le bus.
1 He Papy, pourquoi pas sur un poste à Galène ?
Les galeries du Palais Royal (Montpensier, Beaujolais, Valois, ….) entourent les jardins du Palais Royal.
On y exerçait autrefois sans contrainte le libertinage (dans tous les bons dictionnaires, vous trouverez
ce mot). Ci-dessous, la carte du restaurant ou nous devions manger, malheureusement fermé tous
les mercredis. Et pour ceux qui aimeraient trouver une utilité aux célèbres colonnes de Buren, Francis
et Marie ont choisi le jeu du « perdant-perdant » : vous jetez des grosses pièces (2€) sur la colonne
pour en chasser les petites (1c) qui pourraient parfois retomber à vos pieds. Sur une autre, on a posé
un mannequin de cire réformé par le musée Grévin.
le menu plaisir est à moins de
300€
La galerie Vero-Dodat, dont le plafond est composé de tableaux peints et de vitres, réputé pour sa
boutique de poupées anciennes ; on y trouve aussi un luthier, une boutique de chaussures « haut
perchées » à 75% de smic la chaussure et donc 1,5 smic la paire.
La galerie Vivienne, la plus
élégante et la plus luxueuse de
Paris possède des mosaïques de
Faccina.
La galerie Colbert fur construite en 1826. Restaurée en 1983, la majeure partie est occupée par la
bibliothèque Nationale.
Au niveau de cette rotonde, Gilbert
a voulu emprunter un passage
pourtant déconseillé et il a pu
prendre une photo de cette partie
méconnue de la galerie -->
Au bout du passage Choiseul se trouve le théâtre des Bouffes Parisiens.
3 niveaux de planchers et une verrière
étroite en accents circonflexes
Le passage des princes contient principalement des boutiques de jouets.
Le passage des Panoramas a été créé en 1792 par John Barkerer pour accéder aux spectacles du
panorama (photos à 360° projetées sur le mur d’une salle circulaire).
Le passage Jouffroy construit en 1947 abrite une belle librairie ancienne, une superbe boutique
d’antiquités et surtout le musée Grévin dans le coude du passage. Sur la photo, le dernier
pensionnaire accueilli pas le musée a été placé sur les marches de l’escalier (courage Jean-Loup, ça va
sans doute durer longtemps, mais c’est bien plus fun que n’importe quelle maison de retraite).
Le passage Verdeau et ses belles devantures de magasins (entre autres l’un d’entre eux vend de
beaux appareils de photo de collection) et pour finir, le passage bourg l’abbé à l’entrée duquel on
peut voir les 2 cariatides du commerce et de l’industrie.
Selon vous, s’agit-il des cariatides ?
a) Du commerce et de l’industrie.
b) De l’industrie et du commerce.
c) De la pèche et de l’agriculture.
˙ǝƃɐssɐd np ǝnbıɯouoɔé éʇıʌıʇɔɐ’l 'ıssnɐ ǝllǝ 'ʇınpɐɹʇ ǝɥɔnoʇɹɐɔ un
suɐp ǝʇıɹɔsuı ǝɥɔnɹ ǝun 'ɟǝlɔ ɐl ɐ ˙sɟıʇɔǝdsǝɹ sʇnqıɹʇʇɐ sɹnǝl ǝp
sǝéʇop ʇuos ʇǝ (ǝʇıoɹp à) ǝɔɹǝɯɯoɔ ǝl ʇǝ (ǝɥɔnɐƃ à) ǝıɹʇsnpuı’l
ʇuǝsıloqɯʎs ʇǝ ǝlqnǝɯɯı’l à ǝuƃıǝsuǝ’p ʇuǝʌɹǝs 'ǝƃɐʇé ɹǝ ı np
uoɔlɐq ǝl ʇuɐʇɹoddns sǝɹnʇdlnɔs sǝl.
Notre déjeuner au « bouillon
Chartier ». En 1896, le bouillon Chartier naît sur une idée simple : offrir un repas digne de ce nom à un prix modeste, respecter la clientèle pour gagner sa fidélité. Cinquante millions de repas et seulement quatre propriétaires plus tard, la recette est toujours aussi bonne…
Alors là, décor grandiose et traditionnel à la fois. Classé monument historique en 1989.
Aucun problème pour nous sentir dans la peau de vrais touristes japonais ou russes. Une fois bien
installés sur la tribune, place de choix pour observer la populace des faubourgs attablée au parterre
(« mais évitons de dresser une table métaphorique comme autel du sacrifice social d’une classe dont
se nourrit l’avènement de la nouvelle bourgeoisie » Marie-Christine Clément, extrait de : « L’enjeu des mets et des mots dans la littérature classique »). Une escouade de serveurs sertis de leur rondin noir,
entabliés de blanc, déambulent et s’interpellent joyeusement. Leurs bras tendus semblent guider
dans les airs d’immenses plateaux bistres, acajous ou sépias, chargés de mets fumants dont les
senteurs exotiques viennent flatter sournoisement nos papilles impatientes (c’était le ¼ d’heure
« rédaction CM2 »…euh … CM2 des années 30)
Au menu, une entrée parisienne typique : les œufs durs mayonnaise ; cependant, la banalité de
l’appellation masque un trésor inestimable de la gastronomie française : des œufs de Géline de
Touraine, un beau quartier de tomate « Ponderosa golden » le tout nappé (et pas un petit crottin
microscopique) d’une mayonnaise truffée, à l’huile d’olives noires de Nyons.
Pour la boisson, nous avions acheté le matin, par économie, 2 grandes bouteilles de petits vins de
producteurs (un vieux stock de 1989 de chez M. Petrus), que nous avons mélangées dans un jerrican
(propre) pour les répartir dans des bouteilles que nos serveurs ont accepté de poser sur les tables.
<- Dans quelle galerie avons-
nous acheté ce vin ?
(un indice : le sol…. réponse
pages précédentes)
Je passe rapidement sur le service et la description des entremets, des poissons, des volailles et des
rôtis ; ainsi que sur les papouilles séductrices dont Jean-Claude, porteur de la carte bleue, a bénéficié.
Et je vais plutôt vous narrer le grave incident survenu au moment du dessert (un sorbet de cassis noir
de Bourgogne variété « nibes nigrum »). Notre camarade Josette a trouvé un morceau de verre dans
sa coupe de glace (une de ses voisines de table prétend qu’elle l’y a déposé après l’avoir extrait d’un
tube qu’elle avait en poche). Je ne vous décris pas la détresse et la consternation de la direction qui a
présenté ses excuses, prosternée aux pieds de la victime. Cette dernière a demandé, en guise de
réparation, qu’une collation dinatoire soit servie à notre groupe à 19h, dans le hall du musée de
l’histoire de l’immigration. Merci Josette d’avoir essayé, mais après négociation, un verre de
Cointreau à faire passer sur les 12 tables a permis de renvoyer les avocats dans leur cabinet.
Ci-dessous, la dispersion digestive.
Notre randonnée de l’après-midi : la coulée verte.
Ce petit chemin... qui sent la noisette Ce petit chemin... n´a ni queue ni tête Un chemin bordé
de verdure (toutes sortes d’arbustes semblables à ceux qui meublent nos jardins : des lilas, spirées,
orangers du Mexique, seringats, berbéris ….. je ne vais pas réciter le catalogue Delbard) et de beaux
immeubles à notre gauche pour cacher les hôpitaux autour du quartier de la nation.
A droite, l’avenue Daumesnil nous réserve une surprise : des cariatides géantes ornent la plus haute
rangée de balcons d’un immeuble à l’angle de la rue de Rambouillet. Mais donc, de quoi donc s’agit-il
donc ?
Les uns ont remarqué leurs cheveux aux quatre vents et
leurs yeux tout délavés qui leur donnent l’air de rêver et en
concluent qu’il s’agit sans doute de pâtres grecs ou de juifs
errants et les autres ont noté la pudeur de l’architecte qui a
judicieusement disposé la robuste balustrade opaque et le
court boléro qui masque une juvénile gorge 90B, mais
personne n’a reconnu (honte sur l’UIA d’Hérouville) les
atlantes de l’avenue Daumesnil au sommet du commissariat
du XII° arrondissement ; ce sont en fait des copies de
l’esclave mourant (musée du Louvre), sculpté par Michel
Ange entre 1513 et 1516 pour le tombeau du pape Jules II.
Sous nos pieds, il y a, parait-il, de très beaux magasins, genre
antiquaires, meubles, décoration intérieure, tableaux que nous
ne pouvons pas voir puisque nous marchons au-dessus. J’ai
néanmoins réussi à prendre une photo en suspendant mon
appareil au bout d’une corde.
Dans la seconde partie de cette balade, nous allons redescendre de quelques 9,18 mètres, passer
sous le tunnel de Reuilly et poursuivre la balade sur l’emprise de l’ancienne voie ferrée : tronçon
Reuilly - Bel-Air de l’ancienne ligne de Paris-Bastille à Marles-en-Brie (Compagnie des chemins de
fer de l'Est).
Avec la photo de droite, on comprend pourquoi, de vespasiennes en latrines et de commodités en
tinettes, un groupe de 12 randonneurs attardés a pu perdre le contact avec le peloton de tête. Je
faisais partie de ce groupe qui à aucun moment n’a cédé à la panique (même lorsque nous avons
aperçu l’entrée de la station de métro « pont de Sèvres »).
Du côté de nos guides, pas de panique non plus, puisqu’ils ont été prévenus par la BRI-PP (sous-
division du GIPN de l’OCRB) qui nous a localisés peu de temps avant la jonction des 2 groupes.
Fin du parcours à géométrie variable ; le lac de Daumesnil
A l’entrée du bois de Vincennes, entre la porte
Doré et le rocher des singes du Zoo, le lac de
Daumesnil nous a permis de prolonger la rando
au gré de chacun :
- Tour du lac simple
- Tour du lac + tour de l’ile de Reuilly
- Tours du lac et des 2 iles
- Tour du lac à la nage + les 2 iles à cloche
pied.
L'île de Reuilly arbore une grotte
et une cascade artificielles avec
une rotonde romantique dues à
l'architecte Gabriel Davioud.
Et enfin, la photo de groupe et le pot traditionnel de fin de randonnée :
Pour ce qui est du voyage de retour, je me souviens vaguement des sunlights du péage de Dozulé ….
Et pour le reste, c’est le grand trou noir du néant et de l’infini. JPB 04/2014