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La responsabilité de
l’évaluateur
MARIE-MANUELE SAMION / AVOCATE
DIDIER FAURY / CNECJ
THIERRY SAINT-BONNET / CNEJFD
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Typologie des missions d’évaluation
Les fondements de la responsabilité civile de l’évaluateur
A quel référentiel se rapporter pour apprécier le travail de l’évaluateur ?
Comment l’évaluateur peut-il couvrir ou limiter sa responsabilité ?
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Plan de l’intervention
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Typologie des missions d’évaluation
d’entreprises ou de droits sociaux
Un point de sémantique préalable : les mots « opinion » et « avis »
Expert-conseil / expert officieux
La désignation peut être faite dans différentes hypothèses
L’expert officieux donne son opinion dans le cadre d’une relation contractuellebilatérale
Expert amiable
L’expertise est diligentée à la demande conjointe des parties concernées
L’expert amiable rend un avis dans le cadre d’une relation contractuelleentre les parties qui définit la portée de cet avis qui se traduit par un rapport
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Evaluations contractuelles ou expertises « privées »
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Missions de tiers évaluateur du Code civil
« l’arbitre » de l’article 1592
La décision du tiers a « le caractère d’un élément constitutif de l’accord des parties »,
l’évaluateur parachève le contrat en fixant le prix
« l’expert » de l’article 1843-4
La raison d’être de l’expert est « d’arbitrer » afin que l’associé obligé de céder ses droits, ne soit pas spolié ou expatrié
Le tiers estimateur qui n’est ni un arbitre, ni un expert, fixe un prix qui s’impose aux parties et au juge
Missions du Code de commerce
Le commissaire aux comptes
Le commissaire aux comptes apprécie et formule une opinion sur la certification des comptes dans un rapport. NEP 540. Appréciation des estimations comptables
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Evaluations par ordre de la loi 1/2
Le commissaire aux apports
Il formule un avis sur la non-surévaluation des apports dans un rapport
Le commissaire à la fusion
Il formule un avis sur le caractère équitable du rapport d’échange dans le cadred’un rapport
Le commissaire aux avantages particuliers
Il formule un avis sur la non-contrariété de la loi ou à l’intérêt socialet sur l’évaluation, si elle est possible, desdits avantages particuliers dansle cadre d’un rapport
L’expertise indépendante
Le rapport d’expertise comporte une évaluation de la société visée et une attestation d’équité. L’expert formule une opinion dans le cadre d’un rapport
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Evaluations par ordre de la loi 2/2
4
Expertise de justice
L’expert peut être désigné par le juge des référés sur la base de l’article 145du CPC (urgence, conserver ou établir la preuve avant tout procès)
Il l’est également par le juge du fond sur la base des articles 263 et suivantsdu CPC
En matière d’évaluation, ces textes sont applicables
L’expert émet un avis dans le cadre d’un rapport. Le juge n’est pas obligéde suivre l’avis de l’expert
Expertise de gestion
L’expert émet un avis dans le cadre d’un rapport. Cette expertise est prochede l’expertise judiciaire
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Evaluations sur désignation judiciaire
Expertise de justice
A l’exception des missions du tiers-évaluateur, le commanditairede l’évaluation (client, associés, juge, …) n’est pas dans l’obligationd’entériner l’avis ou l’opinion de l’évaluateur
Ce dernier a donc le plus souvent une obligation de moyen et nonde résultat
Cette distinction classique a bien entendu des conséquences en matièrede responsabilité
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Constat
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Les fondements de la responsabilité
civile de l’évaluateur
La responsabilité civile consiste en l’obligation de répondre de ses acteset des dommages que l’on cause à autrui
A l’égard de qui l’évaluateur est-il responsable ?
Les fondements de la responsabilité de l’évaluateur
• Les missions de l’évaluateur s’inscrivant dans un lien contractuel
• Les missions de l’évaluateur ne s’inscrivant pas dans un lien contractuel
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Les fondements de la responsabilité civile de l’évaluateur
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Seule la responsabilité du fait personnel retiendra notre attention dansle cadre d’une approche de la responsabilité civile de l’évaluateur
Toutefois, une incidente importante doit être faite s’agissantde la responsabilité de l’évaluateur, personne morale
Les deux textes fondamentaux en matière de responsabilité du faitpersonnel : les articles 1382 et 1383 du Code civil
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Les grandes lignes de la responsabilité délictuelle 1/3
La responsabilité du fait personnel n’est engagée que s’il y a réunionde trois éléments dont la preuve doit être rapportée par le demandeurà l’action en responsabilité :
• Un fait générateur
• Un dommage
• Un lien de causalité entre le dommage et le fait générateur
La faute
• Notion
Deux éléments sont constitutifs de la faute :
- L’élément objectif : la violation d’un devoir imposé par l’ordre juridique
- L’élément subjectif : l’imputabilité (le discernement)
• L’appréciation de la faute
• Le degré de la faute
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Les grandes lignes de la responsabilité délictuelle 2/3
7
Le dommage
• Les catégories de dommages
• Les caractères du dommage réparable : un dommage personnel, directet certain
Le lien de causalité
Les causes d’exonération
• La force majeure
• Le fait de la victime
• L’acceptation du risque par la victime
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Les grandes lignes de la responsabilité délictuelle 3/3
Deux conditions à l’existence d’une « responsabilité contractuelle » :
• Un contrat valide
• La victime doit être une partie au contrat
La responsabilité contractuelle suppose que soient réunis deux éléments :
• L’inexécution du contrat
• Un dommage prévisible
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Les grandes lignes de la « responsabilité contractuelle » 1/2
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L’inexécution contractuelle
• Les sources d’inexécution liées au contrat
• Les sources d’inexécution autres que le contrat
Les obligations de moyens et de résultat
Notions
Les critères de la distinction
• La volonté des parties
• L’existence ou l’absence d’aléa
• Le rôle du créancier
L’intérêt de la distinction : la charge de la preuve dans le procès
Le dommage prévisible15
Les grandes lignes de la « responsabilité contractuelle » 2/2
Pratique de l’évaluation – Référentiel et
responsabilité
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Les acteurs de l’évaluation des entreprises
Les analystes financiers
Les équipes fusions-acquisitions des banques d’affaires
Les fonds de capital-investissements
Les institutions professionnelles
CNCC
OEC
Compagnies d’experts de justice (CNECJ, CNEJFD, …)
AMF
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Les acteurs 1/2
Les organismes professionnels
Académie des Sciences et Techniques Comptables et Financières
A3E
DFCG
AFIC
APEI
CCEF
SFAF
SFEV
Et autres
Le rôle fédérateur de la FFEE et ses rapports avec l’IVSC
La doctrine = Vernimmen, Thauvron, Chapalain, de la Chapell eet autres…
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Les acteurs 2/2
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La faute éventuelle de l’évaluateur doit s’apprécier au regard du respect d’un référentiel ou de pratiques généralisées
Il n’existe pas de définition légale de la valeur
Diversité des intervenants : les règles ne peuvent être communes
Les méthodes d’évaluation constituent un corps de conventions généralementadmises, de bonnes pratiques
Divers organismes nationaux et internationaux s’efforcent de définir un ensemblestructuré de principes et de règles susceptibles de faire l’objet d’un consensus
Il n’existe pas de normalisation, mais de nombreuses recherches en matièrede principes fondamentaux, méthodes de travail, déontologie, …
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Le corpus ou référentiel
La jurisprudence et l’administration fiscale évoquent plutôtla combinaison de méthodes (assortie d’une moyenne)
L’AMF (la COB en 1977) a recommandé l’approche multicritères.L’approche repose sur la mise en œuvre de méthodes d’évaluationet l’examen de références de valorisation
L’AMF distingue les méthodes d’évaluation :
• Les approches analogiques : références comparables
• Les approches intrinsèques : actualisation de flux
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Une évaluation multicritères aux modalités affinées 1/2
11
Et les références de valeur :
Le cours de bourse
Les transactions récentes sur le capital de la société
Les cours-cibles des analystes
La valeur comptable des actifs
L’évaluateur définit en fonction de la pertinence des informations
disponibles LA ou LES méthodes qui sont les mieux adaptées à la
société concernée
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Une évaluation multicritères aux modalités affinées 2/2
L’analyse multicritères est un « moyen privilégié » (AMF) pour éclairer les destinataires de l’évaluation
La démarche multicritère doit conduire l’expert :
A mettre en œuvre les différentes méthodes d’évaluation lorsqu’ellessont pertinentes (AMF)
A confronter les résultats obtenus aux références disponibles(opérations sur le titre, cours de bourse, …)
A expliquer clairement la démarche qui l’a conduit à privilégier ouà exclure telle ou telle méthode par rapport à une autre
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La justification du choix des ou de la méthode d’évaluation retenue
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Le principe d’examen critique (AMF) doit conduire l’évaluateur à considérer les données qui lui sont fournies avec un œil critique :
Distinction des données historiques certifiées des donnéesnon certifiées
Distinction des données historiques des données prévisionnelles(caractère raisonnable du plan d’affaires)
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La responsabilité de l’évaluateur sur les données utilisées
Comment l’évaluateur peut-il limiter ou
couvrir sa responsabilité
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Les clauses relatives à la responsabilité
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Dider FAURY - Thierry SAINT-BONNET
Le cadre privilégié des clauses relatives à la responsabilité : le contrat(la lettre de mission ou l’offre de services)
En vertu des dispositions de l’article 1134 du Code civil, les dispositionsdu contrat s’imposent au juge. Encore faut-il que ces dispositions ne soientpas nulles et qu’elles soient claires et précises
L’évaluateur peut avoir intérêt à insérer dans le contrat des clausesqui viendront limiter, alléger ses obligations ou sa responsabilité
Ces clauses sont-elles valables et dans quelles limites ?
Les clauses allégeant les obligations
Les clauses supprimant la responsabilité
Les clauses limitant la responsabilité
La couverture d’assurance des missions d’évaluation 1/4
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Dider FAURY - Thierry SAINT-BONNET
En tant que commissaire aux comptes
Elle peut être complémentaire à la mission du commissaire aux comptes (DDL)
� Couverture d’assurance
Garanties CNCC : 6 Millions d ’euros
Possibilité de souscrire des garanties complémentaires :
Jusqu’à 25 Millions d’euros pour l’ensemble de l’activité
Jusqu’à 15 Millions d’euros pour un client dénommé
Jusqu’à 15 Millions d’euros pour une mission ponctuelle
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La couverture d’assurance des missions d’évaluation 2/4
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Dider FAURY - Thierry SAINT-BONNET
En tant qu’expert-comptable
Mission contractuelle
� Couverture d’assurance
Minimum légal : 500 Mille euros par sinistre
1 Millions d’euros par an
Possibilité de souscrire des garanties complémentaires :
Jusqu’à 25 Millions d’euros par an pour l’ensemble de l’activité
Jusqu’à 15 Millions d’euros pour un client dénommé
Jusqu’à 15 Millions d’euros pour une mission ponctuelle
La couverture d’assurance des missions d’évaluation 3/4
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Dider FAURY - Thierry SAINT-BONNET
En tant qu’expert de justice
Garanties de base :
Expertise juridictionnelle : 2 Millions d’euros par sinistre
Expertise extra juridictionnelle : 2 Millions d’euros par sinistre
Possibilité de souscrire des garanties complémentaires jusqu’à 27 Millions d’euros par an:
pour l’ensemble des activités juridictionnelles et extra juridictionnelles
pour une mission ponctuelle
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La couverture d’assurance des missions d’évaluation 4/4
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Dider FAURY - Thierry SAINT-BONNET
En tant que consultant
Activité de conseil non réglementée
Pas d’obligation d’assurance donc pas de montant de garantie minimum légal
Garantie minimum offerte par MMA : 500 Mille euros pour l’ensemble de l’activité
Pas d’offre pour une mission ponctuelle
Assurances cumulatives
Certains contrats prévoient qu’en cas de dualité des assurances, c’est en premier lieul’assurance de l’activité principale qui interviendra en cas de mise en cause,le contrat souscrit pour l’activité accessoire venant en complément
Lorsque rien n’a été prévu, c’est l’article L 121-4 du Code des Assurancesqui s’applique :
l’Assuré a le droit de demander une indemnité à l’Assureur de son choix
Si les stipulations relatives au montant de la garantie (plafond, franchise) ne lui permettent
pas de l’obtenir, il peut demander le complément à l’un quelconque des autres Assureurs
pour une mission ponctuelle
4ème partie – Comment l’évaluateur peut-il limiter ou couvrir sa responsabilité
Conclusion
La mission d’évaluation peut comporter des enjeux financiers trèsélevés
Il est recommandé aux Professionnels d’adapter leur couvertured’assurance par la souscription d’une garantie « Mission Ponctuelle »
Dans la mesure du possible, insérer une clause limitative deResponsabilité dans la lettre de mission
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Dider FAURY - Thierry SAINT-BONNET