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des IAA Revue de l’Observatoire La N° 136 - FÉVRIER 2020 ISSN 1299 - 8095 FLASHS : TOUS LES FAITS MARQUANTS Quintin Viandes s’agrandit Nouveaux bâtiments pour Grain de Sail Fantou veut développer ses boucheries Maurice Minoterie Paulic tente une levée de fonds p.17 Générations de salariés : comment travailler ensemble ? Retour sur les interventions de la journée du 6 décembre 2019 p.24 TENDANCES AGROALIMENTAIRES DOSSIERS VIENT DE PARAÎTRE ACTIVITÉ Les entreprises du secteur agroalimentaire breton se démarquent de la tendance nationale au troisième trimestre 2019. p.2 EXPORTATIONS Les exportations bretonnes augmentent au troisième trimestre 2019 portées par le dynamisme de la demande en produits laitiers et en viande porcine. p.4 EMPLOI Léger rebond de l’emploi dans l’agroalimentaire breton au troisième trimestre 2019 p.6 INTERVIEW : MAGALI GUIRRIEC, YENEA Créer une dynamique intergénérationnelle dans les entreprises pour mieux travailler ensemble p.7 ABATTAGE PORCIN BRETON EN 2019 Activité stable et orientations diverses des acteurs pour leurs produits p.10 NUDGE MARKETING La mise en oeuvre des sciences du comportement p.14 Service Économie-Emploi, Chambres d’agriculture de Bretagne Rue Maurice Le Lannou - CS 74223, 35042 RENNES Cedex www.chambre-agriculture-bretagne.fr DOSSIER : LE GROS PLAN L’approche du travail par les différentes générations de salariés Le secteur agroalimentaire breton souffre d’un manque d’attractivité. Les difficultés de recrutement dont font état les entreprises du secteur nous le rappelle, le monde du travail change avec l’arrivée de nouvelles générations de salariés. Il faut donc s’y adapter, du point de vue du manage- ment, mais tous les salariés sont concernés. Magali Guirriec nous explique que quand une dynamique intergénérationnelle est mise en place au sein d’une entreprise, tout le monde y gagne pour travailler ensemble !

La Revue IAA - Synagri.com · 2020-02-14 · La production industrielle corrigée des variations saisonnières a, pour sa part, augmenté de 0,1 % dans la zone euro et detrimestre

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desIAA Revue

de l’Observatoire La

N° 136 - FÉVRIER 2020 • ISSN 1299 - 8095

FLASHS : TOUS LES FAITS MARQUANTS • Quintin Viandes s’agrandit

• Nouveaux bâtiments pour Grain de Sail

• Fantou veut développer ses boucheries Maurice

• Minoterie Paulic tente une levée de fonds p.17

Générations de salariés : comment travailler ensemble ?Retour sur les interventions de la journée du 6 décembre 2019 p.24

TENDANCES AGROALIMENTAIRES

DOSSIERS

VIENT DE PARAÎTRE

ACTIVITÉ

Les entreprises du secteur agroalimentaire breton se démarquent de la tendance nationale au troisième trimestre 2019. p.2

EXPORTATIONS

Les exportations bretonnes augmentent au troisième trimestre 2019 portées par le dynamisme de la demande en produits laitiers et en viande porcine. p.4

EMPLOI

Léger rebond de l’emploi dans l’agroalimentaire breton au troisième trimestre 2019 p.6

INTERVIEW : MAGALI GUIRRIEC, YENEACréer une dynamique intergénérationnelle dans les entreprises pour mieux travailler ensemble p.7

ABATTAGE PORCIN BRETON EN 2019Activité stable et orientations diverses des acteurs pour leurs produits p.10

NUDGE MARKETINGLa mise en oeuvre des sciences du comportement p.14

Service Économie-Emploi, Chambres d’agriculture de BretagneRue Maurice Le Lannou - CS 74223, 35042 RENNES Cedex

www.chambre-agriculture-bretagne.fr

DOSSIER : LE GROS PLAN

L’approche du travail par les différentes générations de salariés Le secteur agroalimentaire breton souffre d’un manque d’attractivité. Les difficultés de recrutement dont font état les entreprises du secteur nous le rappelle, le monde du travail change avec l’arrivée de nouvelles générations de salariés.

Il faut donc s’y adapter, du point de vue du manage-ment, mais tous les salariés sont concernés. Magali Guirriec nous explique que quand une dynamique intergénérationnelle est mise en place au sein d’une entreprise, tout le monde y gagne pour travailler ensemble !

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2 • L A R E V U E D E L ’ O B S E R V A T O I R E D E S I A A D E B R E T A G N E • N ° 1 3 6 - J A N V I E R 2 0 2 0

T E N D A N C E S A G R O A L I M E N T A I R E S

1 Le point de conjoncture nationale

Observatoire économique et social des filières agricoles et agroalimentaires de Bretagne d’après l’INSEE et Eurostat.

Léger décrochage de l’activité de l’industrie agroa-limentaire française au troisième trimestre 2019 après deux trimestres de stabilité. Les perspectives

d’activité sont moins bien orientées sur la fin de l’année. Toutefois le chiffre d’affaires se maintient sur le trimestre. La progression de l’emploi se tasse légèrement. Les indus-triels restent prudents quant à leurs prévisions d’investis-sement et misent sur leur maintien en 2020.

Au cours du troisième trimestre 2019, le PIB de la zone euro, corrigé des variations saisonnières, a augmenté de 0,2 % dans la zone euro et de 0,3 % dans l’UE28 par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Au cours du deuxième trimestre 2019, le PIB avait augmenté de 0,2 % tant dans la zone euro que dans l’UE28.

En comparaison avec le même trimestre de l’année précé-dente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 1,2 % dans la zone euro et de 1,3 % dans l’UE28 au troisième trimestre 2019, après respectivement +1,2 et +1,4 % au deuxième trimestre 2019.

Au cours du troisième trimestre 2019, le PIB des États-Unis a augmenté de 0,5 % par rapport au trimestre précédent (après +0,5 % aussi au deuxième trimestre 2019). Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB a progressé de 2,0 % (après +2,3 % au deuxième trimestre 2019).

La production industrielle corrigée des variations saisonnières a, pour sa part, augmenté de 0,1 % dans la zone euro et de 0,2 % dans l’UE28 en septembre 2019 par rapport à août 2019. En août 2019, la production industrielle avait augmenté de 0,4 % dans la zone euro et était restée stable dans l’UE28.

En septembre 2019 par rapport à septembre 2018, la production industrielle a diminué de 1,7 % dans la zone euro et de 1,2 % dans l’UE28.

En France, au troisième trimestre 2019, le PIB en volume progresse au même rythme qu’aux deux trimestres précédents (+0,3 %).

Les dépenses de consommation des ménages accélèrent (+0,4 % après +0,2 %), tandis que la formation brute de capital fixe reste dynamique (+1,2 % après +1,3 %). Au total, la demande intérieure finale hors stocks contribue à la croissance du PIB (+0,6 point après +0,5 point au trimestre précédent).

Les importations rebondissent (+0,7 % après -0,3 %) et les exportations baissent légèrement (-0,1 % après -0,2 %). Au total, le solde extérieur contribue légèrement négativement à la croissance du PIB (-0,2 point après une contribution nulle au trimestre précédent). Les variations de stocks y contribuent elles aussi négativement (-0,1 point après -0,2 point).

La production baisse dans l’industrie manufacturière (-1,0 %) comme dans l’ensemble de l’industrie (-1,2 %) au troisième trimestre 2019 par rapport au trimestre précédent. La produc-tion se replie également dans les industries agroalimentaires sur cette période (-1,4 %). Sur un an, la production des indus-tries agroalimentaires est inférieure (-0,9 % au troisième trimestre 2019 par rapport au troisième trimestre 2018), tout comme celles de l’industrie manufacturière (-0,4 %) et de l’en-semble de l’industrie (-0,4 %).

France : Indice mensuel de la production industrielle ensemble de l’industrie et IAA

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Unité : solde d’opinions

Production prévue

Production observée

Opinion des industriels Ensemble de l’industrie agroalimentaire en France

Evolution de la production Unité : solde d’opinions

Stocks

Carnets de commandes

Source : INSEE, enquêtes nationales de conjonctureSource : INSEE, enquêtes nationales de conjoncture

Etat de la demande et du niveau des stocks

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N ° 1 3 6 - J A N V I E R 2 0 2 0 • L A R E V U E D E L ’ O B S E R V A T O I R E D E S I A A D E B R E T A G N E • 3

2 Les tendances régionalesBanque de France, Direction des Affaires régionales(période sous revue : 3ème trimestre 2019)

Sur l’ensemble du troisième trimestre 2019 et tous secteurs agro- alimentaires confondus, la production s’est globalement intensifiée malgré la stagnation observée en septembre.

Pour les prochains mois, les chefs d’entreprise prévoient une nouvelle augmentation des fabrications.

À fin septembre 2019, l’appréciation positive portée par les indus-triels sur l’état de leurs carnets de commandes reste d’actualité ; parallèlement, en fin de trimestre, le niveau des stocks de produits finis est toujours jugé très légèrement inférieur aux besoins.

• Transformation et conservation de la viande de boucherie : si l’on considère la totalité du troisième trimestre 2019, la production s’est redressée de manière tangible. Dans le même temps, la demande globale a cessé de perdre en consistance, le dynamisme des flux d’ordres en provenance de l’étranger ayant compensé le nouveau recul des entrées de commandes sur le marché intérieur. En fin de mois, les carnets de commandes sont désormais estimés bien remplis. Sur les trois derniers mois, le renchérissement des prix des matières premières s’est poursuivi à un rythme qui s’est nettement accéléré.

Pour le dernier trimestre de l’année 2019, les industriels anticipent une augmentation de la production.

• Fabrication de produits laitiers : sur l’ensemble du troisième trimestre 2019, la production a connu un rebond. En dépit de positions à l’international de nouveau en repli, la demande globale a conservé une trajectoire haussière. À fin septembre, les professionnels du secteur estiment que les carnets de commandes sont correctement fournis. À l’inverse de la période précédente, les prix des matières premières se sont globalement un peu repliés.

À un horizon très proche, les chefs d’entreprise tablent sur une stagnation des volumes produits.

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Source : Banque de France, Direction des Affaires régionales, Bretagne

Toujours au troisième trimestre 2019, le chiffre d’affaires est en hausse dans l’industrie manufacturière (+0,5 %) comme dans l’ensemble de l’industrie (+0,5 %). Il est quasi stable (-0,1 %) dans les industries agroalimentaires, par rapport au deuxième trimestre 2019.

Le chiffre d’affaires est en nette progression au troisième trimestre 2019 par rapport au même trimestre de l’année 2018 dans l’industrie manufacturière (+3,4 %) ainsi que dans l’en-semble de l’industrie (+3,1 %). Le chiffre d’affaires dans les industries agroalimentaires augmente également (+3,6 %) sur cette même période.

Interrogés en octobre 2019, les chefs d’entreprise du secteur des industries agroalimentaires prévoient une stabilité de leur investissement en 2019 par rapport à 2018 (0 %), abaissant ainsi leur estimation de juillet dernier (+1 %), pendant que les chefs d’entreprise des industries manufacturières tablent sur une hausse de leur investissement en valeur sur cette période (+4,0 %).

Pour l’année 2020, les chefs d’entreprise interrogés dans le secteur des industries agroalimentaires anticipent une hausse modeste de leur investissement par rapport à 2019 (+1 %), alors que les chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière prévoient un repli de 1 % de leurs dépenses sur la période.

Enfin, la progression de l’emploi salarié est stable dans l’industrie avec +1 500 postes au troisième trimestre 2019 en France après +1 400 le trimestre précédent (soit +0,0 % après +0,0 % par rapport au trimestre précédent). Sur un an, l’emploi industriel augmente de 17 400 postes (soit +0,6 %) au troisième trimestre 2019.

En revanche, dans l’industrie agroalimentaire, au niveau national, la croissance des effectifs décélère au troisième trimestre 2019 par rapport au deuxième trimestre 2019 (+900 postes après +1 700 au trimestre précédent). Ils augmentent de 7 700 postes sur un an entre le troisième trimestre 2019 et le même trimestre de 2018.

Concernant le niveau d’activité dans les industries agroali-mentaires, il apparaît au travers des résultats des enquêtes réalisées en octobre 2019 auprès des chefs d’entreprise du secteur que l’indicateur de climat des affaires se détériore de nouveau en perdant deux points. À 106, il reste toutefois nette-ment au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette détérioration s’explique par la nette baisse des soldes sur les carnets de commandes. À l’inverse, le solde relatif à la produc-tion passée ainsi que celui sur les perspectives personnelles de production s’améliorent

L’ensemble des données est disponible sur les sites internet http://ec.europa.eu et http://www.insee.fr

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Production passée et prévisions

Source : Banque de France, Direction des Affaires régionales, Bretagne

En solde d’opinions CVS

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T E N D A N C E S A G R O A L I M E N T A I R E S

3 Au troisième trimestre 2019, les exportations bretonnes augmentent du fait du dynamisme en produits laitiers et en viande porcine

Gwénola Floc’h-PennChambres d’Agriculture de Bretagne

Enregistrant un chiffre d’affaires s’élevant à 1,1 milliard d’euros, les exportations agricoles et agroalimentaires bretonnes du troisième trimestre 2019 sont en hausse de 8 % par rapport à la même période de 2018.

Viandes de boucherie, produits laitiers et laits infantiles contribuent majoritairement à cette évolution, tandis que les ventes de volailles sont stables.

Viandes de boucherie : achats chinois presque doublés

Dans le prolongement du trimestre précédent, les exporta-tions bretonnes de viandes de boucherie (53 % de viande porcine et 17 % de viande bovine) enregistrent un bond de 15 % sur un an au troisième trimestre 2019, pour atteindre 242 millions d’euros. Cette évolution est la conséquence d’une hausse des ventes vers les pays tiers (+33 % ; 86 millions d’euros) et, dans une moindre mesure, vers l’Union européenne (+7 % ; 156 millions d’euros).

La propagation de la FPA (Fièvre Porcine Africaine) en Asie et la baisse de production qui s’en est suivi (-14 % en Chine et au Vietnam sur un an) continuent d’occasionner une forte demande en viande de porc à l’importation de la part de ces pays.

L’Union européenne est le premier fournisseur de la Chine avec des exportations en augmentation de 48 % en volume sur les huit premiers mois de 2019. Les exportations bretonnes vers la Chine, quant à elles, progressent de 84 % sur un an au troisième trimestre 2019 (+26 millions d’euros), dans le prolongement du trimestre précédent (+50 %). De plus en plus absorbées par la demande chinoise, les ventes bretonnes reculent vers d’autres pays tiers touchés par la FPA, notamment les Philippines (-1,2 million d’euros ; -14 %), la Corée du Sud (-1 million d’euros ; -28 %) et le Vietnam (-130 000 euros ; -10 %).

En revanche, les ventes vers le Japon augmentent une nouvelle fois de 5 % (+0,5 million d’euros). Cette confir-

mation de la reprise des flux du trimestre précédent s’inscrit dans le contexte de l’accord de libre-échange entre le Japon et l’Union européenne, entré en vigueur le 1er février 2019. En viande porcine, l’accord porte sur la réduction ou suppression des tarifs douaniers en dix ans selon les pièces concernées.

Dans l’Union européenne, les ventes progressent nette-ment vers plusieurs pays majeurs pour la Bretagne : le Royaume-Uni (+2,6 millions d’euros ; +29 %), l’Allemagne (+1,3 million d’euros ; +13 %), la Grèce (+1,9 million d’euros ; +13 %) et l’Italie (+1,4 million d’euros ; +3 %).

L’Union européenne représente 64 % des débouchés bretons contre 36 % pour les pays tiers. En termes de palmarès, la Chine devient le premier client de la Bretagne pour un montant de 57 millions d’euros au troisième trimestre 2019 (23 % du total), devançant d’une courte tête l’Italie (56 millions d’euros d’importations ; 23 % du total).

Objet d’une vigilance particulière dans le contexte du Brexit, le Royaume-Uni renforce ses achats et arrive en quatrième position (5 % du total ; +29 %), derrière la Grèce.

Exportations de viandes de volailles : sursaut vers l’Arabie Saoudite et le Royaume-UniAprès le repli du premier semestre, les exportations bretonnes de viandes de volailles se stabilisent au troi-sième trimestre 2019 par rapport à la même période en 2018, pour atteindre 83 millions d’euros. Le statut quo sur un an reflète une évolution contrastée entre les ventes vers les pays tiers à la hausse (+2,7 millions d’euros ; +7 %) et celles vers l’Union européenne en recul (-2,5 millions d’euros ; -6 %).

La reprise des ventes vers l’Arabie Saoudite (+1,7 million d’euros ; +8 %) explique notamment cette tendance. Dans le prolongement du trimestre précédent, le Yémen confirme son retour aux achats (+1 million d’euros ; multiplié par deux), de même que le Congo (+1,2 million d’euros ; multiplié par six). En revanche, le Qatar enre-gistre une nette baisse (-0,8 million d’euros ; -80 %). En Asie, si la tendance reste haussière vers Hong-Kong (+0,5 million d’euros ; +18 %), la Chine réduit une nouvelle fois ses achats sur le trimestre (-0,3 million d’euros ; -31 %).

Côté Union européenne, le troisième trimestre prolonge les évolutions des trois mois précédents : l’Espagne enre-gistre la plus forte baisse (-2,3 millions d’euros ; -23 %), suivie par l’Allemagne (-0,8 million d’euros ; -10 %). Le

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la valeur des exportations bretonnes de produits lactés pour nourrissons incombent à la Chine, très loin devant le Cambodge (0,9 % du total).

La Chine arrive en tête des destinations des exportations bretonnes de produits laitiers (26 millions d’euros ; 13 % du total), suivie par la Belgique (22 millions d’euros) et l’Allemagne (21 millions d’euros). Le Royaume-Uni arrive en septième position (9,2 millions d’euros ; 5 % du total).

Des exportations de légumes frais tirées par l’ItalieLes exportations bretonnes de légumes frais et pommes de terre enregistrent une hausse de 9 % au troisième trimestre 2019, pour atteindre 31 millions d’euros. Cette évolution est imputable à deux clients majeurs de la Bretagne : l’Italie (+0,9 million d’euros ; +13 %) et les Pays-Bas (+280 000 euros ; +9 %), suivis par la Pologne (+282 000 euros ; +79 %). Les ventes vers le Royaume-Uni enregistrent une légère baisse (-42 200 euros ; -2 %). Les produits les plus vendus à l’étranger sur la période sont les tomates, les artichauts (notamment violet vers l’Italie) et l’échalote.

L’Union européenne constitue la principale destination des exportations bretonnes de légumes frais et tubercules (91 % du total export).

Royaume-Uni confirme son retour aux achats (+1,8 million d’euros ; +36 %).

Globalement, l’Union européenne absorbe 49 % des exportations bretonnes contre 51 % vers les pays tiers.

Au palmarès des destinations, l’Arabie Saoudite confirme sa première place (27 % du total breton), suivie par la Belgique (11 %) puis deux acheteurs aux coude à coude, l’Espagne et l’Allemagne, avec 9 % de parts de marchés chacun. Le Royaume-Uni arrive à la cinquième place (8 % ; +36 %).

Export de produits laitiers à la hausse, nouveau repli en laits infantiles1

La reprise des exportations bretonnes de produits laitiers et fromages du premier semestre 2019 se confirme au troisième trimestre (+11 %), pour atteindre 200 millions d’euros.

L’Union européenne représente 50 % des débouchés bretons (en hausse de 4 % par rapport à la même période 2018), tout comme les pays tiers (+18 %). Les augmen-tations les plus fortes de demande depuis l’Union euro-péenne concernent les Pays-Bas (+2,7 millions d’euros ; +30 %), la Belgique (+1,6 million d’euros ; +8 %) et le Royaume-Uni (+1 million d’euros ; +13 %). C’est l’Espagne qui enregistre la plus forte baisse (-2,4 millions d’euros ; -17 %).

Pour les pays tiers, les hausses les plus notables concernent le Yémen (passant de 450 000 euros à 7 millions d’euros), les Etats-Unis (+4,5 millions d’euros ; multiplié par deux), le Pakistan (+2,5 millions d’euros ; multiplié par six) et l’Afrique du Sud (+2 millions d’euros ; +83 %). La Russie revient également aux achats de manière significative, passant de 87 800 euros au troisième trimestre 2018 à 1,4 million d’euros sur la même période 2019. En revanche, les achats chinois de produits laitiers reculent (-1,3 million d’euros ; -5 %).

A l’inverse, les préparations lactées bretonnes pour bébés enregistrent un bond de 85 %, pour atteindre un montant de 28 millions d’euros (+13 millions d’euros). 95 % de

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1 Pour s’ajuster à l’évolution des fabrications bretonnes à base de lait, ce chapitre porte sur les « produits laitiers et fromages » (code douanier 1051), où sont notamment classées les poudres de lait entier et écrémé ; ainsi que la catégorie douanière « aliments homogénéisés et diététiques » (code douanier 1086) où sont classés les « préparations à base de lait pour nourrissons. Selon leur composition et leur public cible, les poudres de lait sont enregistrées dans l’une ou l’autre des catégories.

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Graphique 1 : Vue d’ensemble

4 Emploi salarié privé dans l’agroalimentaire en Bretagne : 3ème trimestre 2019

Graphique 1 : série trimestrielle en niveau, corrigée des variations saisonnières (CVS)

AvertissementEn raison de l’indisponibilité des données en provenance de la MSA depuis le 4ème trimestre 2017, en lien avec l’introduction de la Déclaration sociale nominative (DSN), la Rédaction de la Revue de l’Observatoire des IAA a fait le choix de ne pas publier les graphiques 2 à 5 dans ce numéro.

Source : Insee, Acoss (champ hors intérim) et Dares.

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La Revue de l’Observatoire des IAA : Pourquoi les entreprises doivent avoir une approche générationnelle dans leur fonc-tionnement managérial ? Magali Guirriec : Nous avons une espérance de vie qui aug-mente et l’âge du départ à la retraite recule…nous ne pouvons plus fonder nos entreprises sur une pyramide des âges comprise entre 30 et 45 ans. C’est la première fois, que quatre généra-tions se côtoient en entreprise, c’est une chance et une richesse insoupçonnée. L’enjeu est majeur.Nous vivons une histoire de vie qui marque nos attitudes et nos habitudes. Dès tout petit, les jouets qui nous ont permis de grandir et d’évoluer, ont laissé des empreintes et ont influencé nos façons de fonctionner.Plus tard, notre milieu social, notre famille nous modèlent, ainsi que l’histoire du pays dans lequel nous grandissons.Avoir vécu mai 1968, n’a pas le même impact que le 11 septembre 2001… Avoir vécu le plein emploi ou le chômage ou une pénurie de compétences en arrivant sur le marché de l’emploi marque notre parcours différemment…

INTERVIEWLA DIVERSITE DES GENERATIONS AU CŒUR DES ENTREPRISES

Créer une dynamique intergénérationnelle dans les entreprises est un préalable pour mieux travailler ensemble Propos recueillis par Julie Rio – Service Economie-Emploi des Chambres d’agriculture de Bretagne

Magali GUIRRIEC, Créatrice d’opportunités RH pour la société YENEA

[email protected]

Figure 2 : en 2020, 1/3 des salariés seront de la génération Y

Décodage des générations selon Magali Guirriec :

Traditionnaliste : S’inscrit dans la lignée de ses parents - Famille - Patrie - TravailBaby-boomers : Travailleur - Fiable - Respectueux de la hiérarchie - Prêt à transmettreGénération X : Formé - Autonome - Apprécie les challengesGénération Y : Cherche le feedback - Dialogue informel - Rapport gagnant-gagnantGénération Z : Co construction - Authenticité - Curiosité - Sens du risque

1935 -1945 1946 -1964 1965 -1980 1981-1995 1995 - …

Traditionnaliste Baby-boomers Génération X Génération Y Génération Z

Source : Carol Allain, Le choc des générations

Le secteur alimentaire peine à recruter, de multiples

causes internes à l’entreprise ainsi qu’externes

l’expliquent. Parmi elles, celle de l’approche

travail par les différentes générations de salariés

s’impose comme une priorité pour les entreprises.

Les comprendre, d’une part, et les intégrer, d’autre

part, à chaque étape de la vie du salarié est gage de

performance pour l’entreprise de demain. Magali

Guirriec, consultante, décrypte pour nous comment

les attentes vis-à-vis du travail ont évolué avec

l’arrivée des générations successives de salariés

dans les entreprises et nous propose quelques axes

de réflexion pour mieux travailler ensemble dès

aujourd’hui.

Figure 1 : à chaque génération, ses jouets

Les baby boomers La génération X La génération Y La génération ZP

hot

o B

rett

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.A.S

.

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LA DIVERSITE DES GENERATIONS AU CŒUR DES ENTREPRISESINTERVIEW

Le management intergénérationnel s’impose de lui-même en entreprise. Les âges sont divers au cœur des équipes et le décalage, avec l’accélération des changements numériques et économiques, s’accentue entre les générations et au sein de chacune d’entre elles entre les individus. Le manager a changé de posture, il est passé du paternalisme s’appuyant sur la transmission des savoir-faire, à un manage-ment coresponsable éclairé, où il crée son équipe et suscite le codéveloppement des compétences techniques mais aussi transversales (parfois empruntées à d’autres domaines) pour favoriser l’innovation.Un manager baby-boomer peut certainement évoluer, donner du sens dans le changement cependant il s’est bien souvent construit lui-même avec d’autres modèles… et devra pour cela, faire un effort d’adaptation… Le management directif qu’il a vécu plus jeune, ne s’appliquera pas aux collaborateurs qu’il encadrera, le report d’un modèle d’une génération à l’autre n’est plus envisageable…Chaque génération a ses talents, laissons-les s’exprimer pour le bien être de chacun et la performance collective.En bref le management intergénérationnel est celui que l’on coconstruit avec ses collaborateurs. Il est transparent, inclusif et inspirant. Il est aussi écolo : responsable, reconnaissant et res-pectueux des natures humaines.

La Revue de l’Observatoire des IAA : Vous avez été au contact de différentes générations de salariés, qu’est ce qui change actuellement ?Magali Guirriec : Les plus jeunes ont parfois des difficultés à comprendre, pourquoi les plus anciens ne leur font pas confiance d’emblée, en leur donnant des responsabilités ou en leur demandant leur avis. Considérer l’autre comme un adulte, dans un rapport gagnant-gagnant, ne plus l’infantiliser, ne plus le mettre dans une position d’infériorité, mais le respon-sabiliser et lui faire confiance dans le choix de la méthode de travail… c’est une véritable révolution managériale qui laisse la chance aux individualités et aux idées nouvelles cependant elle demande plus de cadre de départ, notamment dans une délé-gation partagée.Autre constat : Les managers se heurtent au désengagement des salariés et à l’évolution de la valeur travail… les plus anciens ont démarré sur le marché de l’emploi avec l’idée que le travail était le seul moyen de s’émanciper, héritage de la génération silencieuse/traditionnaliste pour les uns ou des baby-boomers pour les autres… Pour les nouvelles générations, le travail sera avant tout un plaisir « parce qu’on y passe plus de la moitié de sa vie ». Le travail sera également une source d’épanouissement permettant de se dépasser ou simplement un moyen d’obtenir des financements pour gérer sa vie comme on l’entend. La formation sera en lien direct avec le terrain et tout au long de la vie, pas uniquement didactique au début de la carrière.Le cœur de la motivation professionnelle sera renouvelé par « des bouffées d’oxygène » (tour du monde, année sabbatique dans une ONG, temps passé avec un grand parent ou sur un projet personnel…) facilitant l’acceptation à d’autres moments des contraintes subies par le travail.

Enfin, les jeunes générations sont autant curieuses et avides de diversifier leurs expériences que nous nous l’étions à leur âge. « Il faut toute la vie pour apprendre à vivre » disait Sénèque. Sommes-nous tous si différents ? Pour finir, l’efficacité du management intergénérationnel vien-dra aussi de l’équité de traitement des femmes et des hommes dans une équipe, quel que soit leur âge.

La Revue de l’Observatoire des IAA : chaque génération de salariés amène ses remises en cause en entreprise, sont-elles dorénavant plus fréquentes, plus impactantes ?Magali Guirriec : Les nouvelles générations ont pris conscience que la vie pouvait être ailleurs. La cause : leurs parents ou grands-parents qui se sont impliqués dans les entreprises et ont été sortis, certains d’une manière peu élégante. « Tout ca pour cela », me disait une personne que j’accompagne, « voilà la réaction de mes enfants, jeunes adultes, face à mon propre licenciement, il y a quelques mois ».La retraite, on n’en parle beaucoup en ce moment… ce n’est plus le graal. Les jeunes le savent bien. Ils ont compris qu’ils n’en profiteraient probablement pas. C’est pourquoi, ils ont choisi de vivre leurs expériences à fond et maintenant… Ils quittent l’entreprise au bout d’un an parfois, leurs employeurs n’appréciant guère les voir partir une fois formés, à l’autre bout de la Terre.Alors, les questionnements sont effectivement plus fréquents pour maintenir la motivation et comprendre le monde dans lequel ils évoluent.« Il faudrait réinventer un modèle d’entreprise… celui qui permette d’impliquer les salariés à la hauteur de leurs envies et de leurs compétences » dixit un jeune que j’ai formé. « Un modèle plus participatif, mais pas autant que les entreprises libérées au sein desquelles tous les salariés ne s’y retrouvent pas forcément. »

Quelle est la vision du manager par les jeunes générations ?Magali Guirriec nous rapporte ce qu’elle a pu entendre lors de séquence de travail avec des membres des jeunes générations :

« Il ose prendre des risques, il sait reconnaître l’essentiel du superflu… Il est capable de se remettre en question et d’avouer ses faiblesses. Il sait donner un cap, une vision globale et du sens à son action, autre que des injonctions. »

« C’est un coach qui communique, donne envie d’ap-prendre et de progresser. Les apprentissages sont effectués dans un climat serein où le droit à l’erreur est présent et le feedback régulier pour avancer. Le manager est à l’écoute des idées de ses collaborateurs. Il accepte les divergences d’opinion. »

« Il favorise l’innovation en intégrant dans son équipe des profils différents voire atypiques. Il est même capable de passer outre le diplôme et de donner sa chance à une personne motivée. »

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Il faudrait respecter l’environnement dans nos choix écono-miques, mais aussi le bien être des individus pour que chaque matin l’envie soit au rendez-vous.Utopistes, réalistes. La vraie question est comment changer pour ne plus user les Hommes au travail et ne plus consommer la pla-nète en six mois chaque année. Vous ne trouvez pas qu’ils ont en partie raison ? Enfin, les questions des plus jeunes ont toujours existé, cepen-dant le « comment » prenait le pas sur le « pourquoi ». Actuel-lement, un jeune a besoin de connaître ce qu’il doit faire à son arrivée dans l’entreprise, comment il doit le faire et pour quelles raisons ? En résumé, il cherchera à comprendre sa mission dans une équipe, au cœur d’un système d’entreprise avec toutes les interactions entre les services lorsqu’ils existent… une vision globale.

La Revue de l’Observatoire des IAA : Le recrutement a donc changé au cours des années ? Et qu’en est-il plus spécifique-ment pour l’agroalimentaire ?Magali Guirriec : Le recrutement a changé depuis une dizaine d’années. Les recruteurs ou les responsables en ressources humaines ne sont plus des gestionnaires de candidatures pour les entreprises. Ce sont des ambassadeurs qui valorisent les struc-tures en recherche de candidats, pour capter les meilleurs profils que les entreprises finissent par s’arracher. Une bonne image du métier et de l’entreprise suffisent pour attirer le chaland.La fameuse marque employeur prend tout son sens et l’expé-rience d’un collaborateur devient un parcours à la loupe « du bien vivre » en entreprise. Cependant, l’image de l’entreprise reste l’affaire de tous. Le dirigeant ou le RH n’est pas le seul à agir dans le bon sens… ses collaborateurs sont aussi concernés. On parle également de symétrie des attentions, se comporter avec ses clients comme avec ses salariés agit sur la réputation de l’entreprise.Le secteur agroalimentaire qui souffrait d’une image désuète avec des conditions de travail pénible n’échappe pas à l’évolu-tion et prend de plein fouet ce changement. Or il a évolué. Les machines ont changé, les métiers se sont diversifiés, les mana-gers ont pris conscience de l’importance de l’humain et des soft skills1 dans leur gestion d’équipe.Seulement, le manque de communication sur ces changements favorise d’autant plus la pénurie de compétences. Il s’agit de mettre en place des stratégies pour attirer les candidats et main-tenir les talents existants en place pour les faire évoluer. N’est-ce pas là, le vrai problème du secteur agroalimentaire… la communication sur les métiers, leur environnement technique et les opportunités d’évolution de compétences à moyen terme.

La Revue de l’Observatoire des IAA : comment faire pour inté-grer dans le cadre des pratiques RH en entreprise et instaurer un savoir vivre ensemble ?Magali Guirriec : Gardez en son sein toutes les générations serait pour le secteur agroalimentaire un levier différenciant et de per-formance. Etant donné que d’autres secteurs sont moins inclusifs, cette image positive apporterait un nouveau souffle.Travailler ensemble repose beaucoup sur le talent des managers :

la quête de sens, l’envie et l’autorisation d’innover, la transmis-sion des compétences de type tutorat ou reverse mentoring, la formation tout au long de la vie et une réflexion active sur les salaires allant plus loin qu’un index lié à l’ancienneté. Ces actions favoriseraient un management intergénérationnel plus efficace.Un autre élément important, la transparence dans les change-ments…Pour fidéliser un jeune collaborateur, le feedback, la flexibilité et la transparence sont des atouts indéniables. Ce sont aussi des leviers pour les autres générations.Enfin, une entreprise doit s’adapter aux contraintes de la vie d’un individu, 80 % des jeunes estiment que la flexibilité au travail est un axe de motivation… Les organisations devront s’inscrire dans un processus d’apprentissage tout au long de la vie, ne plus laisser les compétences des salariés devenir obsolètes mais les faire évoluer pour leurs besoins propres et ceux du marché de l’emploi.Quant à la transparence, apprendre l’existence d’un plan de licenciement de son entreprise dans la presse, est-ce une manière de réagir face à des personnes qui vous ont consacré une partie de leur vie, pendant des années ?L’humain au cœur et non plus le capital, pour que la perfor-mance soit l’affaire de tous.Huit entreprises sur dix considèrent que la cohabitation inter-générationnelle est le creuset de l’innovation. Pourquoi réduire cette dernière au digital, appuyons nous plutôt sur les nouvelles technologies pour aller plus loin ensemble.Je finirai par cela : la raison d’être de l’entreprise est son étoile polaire. L’engagement des collaborateurs est le moyen d’y parvenir.

Vivre ensemble au cœur de l’entreprise

A l’occasion de la Journée2 « Générations de salariés : comment travailler ensemble ? », du 06 décembre 2019 orga-nisée par les Chambres d’agriculture de Bretagne à laquelle est intervenue Magali Guirriec, devant un public de représen-tants des salariés des secteurs agricoles et agroalimentaires, voici ce qu’elle conclue : le temps n’est plus à l’autorité et aux idées imposées entre collègues. Les nouvelles générations cherchent à comprendre et ont besoin de pédagogie pour agir. « Le rôle des aînés n’est pas de vous dresser et de vous corriger mais d’être dans l’action avec vous. » Carol Allain

Afin de travailler ensemble en harmonie, l’autonomie est requise dans un cadre précis permettant de constater l’avancement des projets. Les jeunes générations attendent de travailler avec vous et non pas pour vous. Plus vous les impliquerez, plus vous les responsabiliserez et plus vous les fidéliserez.

Ne cherchez pas à transformer les plus jeunes à votre image, laissez leur une sphère de distinction dans laquelle ils pour-ront s’exprimer pleinement et vous apporter leur propre solution. Souvenez-vous qu’un des outils pour conserver au sein de votre entreprise ces générations est la reconnais-sance existentielle.

INTERVIEWLA DIVERSITE DES GENERATIONS AU CŒUR DES ENTREPRISES

1 Soft skills : compétences comportementales.2 Retrouvez le contenu des interventions de la Journée sur notre site internet : http://www.synagri.com/synagri/iaa-evenements-retour-sur-des-temps-forts-pour-les-iaa

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DOSSIER

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DOSSIER

Le développement de l’épidémie de Fièvre Porcine Africaine, surtout en Asie a décimé le cheptel du premier pays produc-teur et consommateur de porc dans le monde, la Chine. Pour satisfaire ses besoins, celle-ci a fortement augmenté ses impor-tations de viandes porcines, qui progressent de plus de 60 % en 2019 par rapport à 2018. Ceci a conduit à une hausse du prix payé au producteur dans toutes les places de marché. Au Marché du Porc Breton, après un début d’année proche de la barre des 1,20 €/kg, le prix a connu une hausse quasi sans discontinuer jusqu’à atteindre 1,702 €/kg à la mi-décembre. La moyenne annuelle du prix au Marché du Porc Breton a atteint 1,496 €/kg en 2019, soit une hausse de 30 centimes par rapport à celui de 2018.

Cette hausse, bienvenue pour permettre aux producteurs de reconstituer une trésorerie mise à mal ces dernières années, a en revanche pénalisé l’aval de la filière et particulièrement le secteur charcuterie-salaison dont le coût matière « porc » représente environ 50 % du prix de revient des produits commercialisées (source FICT).

La hausse du prix du porc étant intervenue alors que les négo-ciations annuelles avec la grande distribution étaient closes pour 2019, la situation s’est tendue entre les acteurs cet été et une renégociation des prix a finalement permis de répercuter une partie de la hausse.

Autre élément marquant de l’année, la consommation fran-çaise de porc (estimée par bilan) a baissé de 2,9 % en 2019 par rapport à 2018. Dans le détail, les données des achats des ménages (d’après le Panel Kantar Worldpanel) montrent que cette diminution des achats concerne non seulement la viande fraîche de porc (-5,8 % sur 11 mois de 2019 par rapport aux 11 premiers mois de 2018) mais aussi les charcuteries (-1,2 %), avec -2,6 % pour le jambon.

Avec une production porcine bretonne proche de la stabilité limitant les possibilités de développement des volumes d’ac-tivité et face au relatif désintérêt du consommateur français pour les produits du porc, les industriels mettent en place des stratégies pour se démarquer et gagner des parts de marchés.

1 Les trois quarts de l’abattage porcin breton aux mains de quatre groupes

1.1 Les abattages bretons se concentrentSelon les données Uniporc Ouest analysées par la Chambre d’agriculture de Bretagne, en 2019, plus de 13,5 millions de porcs ont été abattus en Bretagne représentant un volume global de 1,305 million de tonnes (source : Agreste-Draaf Bretagne, donnée provisoire).

L’activité d’abattage est aux mains de quelques groupes situés aux premières positions nationales. En tête, la coopérative Cooperl voit son nombre de porcs abattus augmenter en 2019 par rapport à 2018, aussi bien sur ses deux sites bretons de Lamballe et Montfort-sur-Meu (+3,3 %, soit plus de 130 000 porcs supplémentaires) que sur celui de Saint-Maixent (Nouvelle-Aquitaine). La part de Cooperl dans les abattages de la région augmente également.

2019 DANS LE MAILLON ABATTAGE PORCIN BRETON : ACTIVITÉ STABLE ET ORIENTATIONS DIVERSES POUR LA MONTÉE EN GAMME

2019 dans le maillon abattage porcin breton : activité stable et orientations diverses pour la montée en gammeNathalie Le Drezen, Service Economie-Emploi des Chambres d’agriculture de Bretagne

La filière porcine est une des principales filières agricoles bretonnes. Dans un contexte de quasi stabilité des volumes d’activité régionaux, les différents acteurs du maillon de l’abattage ont connu des évolutions volumétriques différentes en 2019. La forte hausse du prix du porc payé au producteur en 2019 a mis à mal les acteurs de l’aval de la filière (salaison).

Face aux divers enjeux (baisse de consommation sur le territoire national, opportunités de marchés à l’international…), les industriels prennent des orientations stratégiques différentes.

Figure 1 : part des groupes dans les abattages de porcs (porcs charcutiers, porcelets et réformes) en 2019

Source : Uniporc Ouest

Autres1 %

Cooperl Arc Atlantique

en fonctiondu nombred’animaux

Agromousquetaires

Jean Floc’h

Kermené

Bigard

Abera

29 %

18 %16 %

14 %

13 %

9 %

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2019 DANS LE MAILLON ABATTAGE PORCIN BRETON : ACTIVITÉ STABLE ET ORIENTATIONS DIVERSES POUR LA MONTÉE EN GAMME

Viennent ensuite, avec un nombre de porcs en diminution (-1,5 %, soit 38 000 animaux de moins), les unités de la filiale Agromousquetaires du groupe de distribution Intermarché, soit Josselin Porc Abattage à Josselin (Morbihan), Société Briécoise d’Abattage à Briec (Finistère) et Gatine Viandes à la Guerche-de-Bretagne (Ille et Vilaine). Ce dernier site a bénéficié d’un investissement de 20 millions d’euros pour la refonte complète de sa chaîne d’abattage. La prise en compte du bien-être animal se concrétise au travers de la certification ISO 34 700.

A la troisième place, le groupe privé Jean Floc’h, qui dispose de deux outils d’abattage à Locminé et Loudéac, progresse quant à lui de 1,8 %.

Ensuite Kermené, la filiale du groupe Leclerc, baisse en acti-vité cette année.

En cinquième place, le groupe privé Bigard et ses abattoirs de porcs dans le Finistère (Châteauneuf-du-Faou et Quim-perlé) voit ses volumes d’abattage diminuer de 1,1 %, soit 20 700 porcs de moins. Cette baisse d’activité est compensée par un développement des outils hors Bretagne, principa-lement celui d’Evron (Pays de la Loire) qui a bénéficié de l’arrêt de l’activité en 2018 de l’abattoir AIM à Sainte-Cécile dans la Manche. En fin d’année 2019, un groupe d’entre-preneurs de l’Ouest a annoncé la reprise de cet abattoir AIM avec une prévision de redémarrage de l’activité courant 2020.

1.2 Une hausse d’activité pour la plupart des groupes sur dix ans

Sur les onze premiers mois de 2019, selon Agreste-Draaf Bretagne, l’activité des abattages bretons augmente légère-ment de 0,30 % par rapport à la même période de 2018. Malgré cette évolution, l’activité d’abattage resterait inférieure de plus de 450 000 têtes à celle de l’année 2008, année pour laquelle les abattages de porcs ont été les plus élevés en Bretagne. L’alourdissement des carcasses, moins important tout de même que les années précédentes entraîne une progression des tonnages sur un an un peu plus sensible (+0,9 %).

Sur une dizaine d’années, les dynamiques d’abattage des sites localisés en Bretagne sont différentes selon les groupes, avec une tendance baissière seulement pour le groupe Bigard qui perd 75 000 porcs depuis 2010. Sur la même période, trois groupes progressent chacun de plus de 250 000 porcs : Kermené, Abera et Jean Floc’h. Pour ce dernier, la reprise d’ac-tivité observée depuis 2014 se confirme cette année avec des volumes en 2019 supérieurs de 30 % (+540 000 porcs) à ceux de 2013. Kermené, en revanche, voit ses volumes diminuer pour la quatrième année consécutive et retrouve un volume identique à celui de 2014. Agromousquetaires repart à la baisse, avec une activité inférieure de 260 000 porcs à celle de 2014, année de reprise de Gad à Josselin. Avec la reprise observée depuis deux ans, le groupe Cooperl se rapproche de son activité maximale atteinte en Bretagne en 2015.

Figure 2 : les acteurs de l’abattage et de la première transformation porcine en Bretagne

1

Industrie d’abattage et de transformation de porcs

BigardLeclerc

Cooperl

Intermarché / Agromousquetaires

Jean Floc’h

Abattoir communautaire de

Lannion

Abattoir intercommunal du Faou

- Lucien Corre

Découpe, transformation sans abattage

Abattoir de Lesneven

Abattoir intercommunal de Pont-Croix

(en projet)

Abattoir Communauté de

communes de Belle-île-en-Mer

Société Intercommunale

d’abattage

Abattoir de Rostrenen

Source : Observatoire économique et social des filières agricoles et agroalimentaires des Chambres d’agriculture de Bretagne

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Du côté des plus petites structures, l’abattoir de proximité Quintin Viandes, qui abat et transforme des porcs, veaux, bovins et ovins, de toute la Bretagne et aussi de Loire-Atlan-tique, envisage une extension de ses locaux, avec la création d’un bâtiment d’une surface de 800 m² qui devrait être opéra-tionnel en fin de l’année 2020. Il emploie 28 salariés, réalise 2,2 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2 400 tonnes de produits (dont 1 600 tonnes de porc) et 22 % de viandes issues de l’agriculture biologique. L’entreprise commercia-lise des découpes principalement auprès des particuliers sous la marque « La viande d’Henri ». Cet agrandissement qui comprendra une salle de découpe de viandes complétée par un point de vente permettra de développer les services aux éleveurs.

2 Une mobilisation des acteurs pour la montée en gamme des produits

Les entreprises de la filière porc présentes en Bretagne pour-suivent en 2019 leur objectif d’optimisation de la valorisation des carcasses en ne négligeant aucun débouché, en s’intéres-sant à tous les marchés.

Le marché export, à destination de l’Asie notamment, s’est avéré, nous l’avons évoqué, particulièrement porteur cette année. Le marché de la restauration hors domicile (RHD) fait l’objet de véritables approches stratégiques de la part de plusieurs acteurs, notamment pour se positionner dans le cadre des obligations d’approvisionnement imposées à la RHD par la loi Egalim.

Sur le marché des grandes et moyennes surfaces, les acteurs poursuivent leurs démarches de segmentation de marché pour répondre aux attentes des consommateurs, se démarquer et chercher de la valeur.

2.1 Orientation vers l’agriculture biologiqueEn 2019, face au développement de la demande, des groupes présents en agriculture biologique confortent leurs positions. Après avoir structuré une filière bio en 2016, Cooperl lance six références 100 % bio français produites par une dizaine d’éle-veurs : trois références de jambon cuit, un rôti, des lardons et du pâté de campagne. Les produits complètent la gamme « Bien élevé », existant depuis cinq ans, qui met en avant ses produits issus de porcs élevés sans antibiotique. Ils se distinguent par un encadré vert « Bio & français ».

C’est l’orientation prise aussi par le groupe Hénaff, qui après la reprise en 2018 de la charcuterie Kervern située au Grand Fougeray et le lancement d’une gamme de conserves bio, dont son emblématique pâté, confirme sa volonté de s’y déve-lopper. Cette année, l’entreprise étoffe sa gamme de conserves et lance une déclinaison bio de ses saucisses fraîches (sans colorants ni conservateurs et garantie sans gluten) fabriquées à partir de viande de porcs bio issus d’élevages adhérents au groupement Bretagne Viande bio et abattus à Pouldreuzic. L’entreprise a pour objectif de passer de 10 % de son chiffre

2019 DANS LE MAILLON ABATTAGE PORCIN BRETON : ACTIVITÉ STABLE ET ORIENTATIONS DIVERSES POUR LA MONTÉE EN GAMME

Figure 3 : évolution des abattages de porcs des principaux groupes en Bretagne entre 2011 et 2019

Source : Uniporc Ouest (abattages des unités des groupes situées en Bretagne)

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

4000

4500

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

en 1000 têtes

Cooperl Arc Atlantique Agromousquetaires Jean Floc'h Kermené Bigard Abera

Une hiérarchie nationale différenteAu niveau national, les abattages atteignent 23,55 millions de têtes en 2019 (source : Agreste) en hausse de 0,21 % par rapport à 2018. Les cinq premiers groupes nationaux totalisent plus des deux tiers de l’abattage de porcs en France.

Comme au niveau régional, Cooperl confirme sa première place avec près de 21 % des abattages français de porcs. En revanche, le groupe Bigard, qui dispose de cinq outils hors Bretagne, remonte à la deuxième place nationale, avec près de 18 % de l’activité française. Le nombre de porcs abattus est proche de la stabilité, grâce au dynamisme de son outil situé à Evron (Pays de la Loire) et dans une moindre mesure de son unité de Celles en Nouvelle-Aquitaine. Ces outils situés hors Bretagne abattent près de 2,6 millions de porcs, soit plus que ses volumes bretons, avec une évolution positive en 2019 par rapport à 2018.

Vient ensuite la filiale Agromousquetaires du groupe Intermarché avec un peu moins de 11 %.

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DOSSIER

d’affaires en bio aujourd’hui à un tiers d’ici 2030. Hénaff a aussi dévoilé cette année sa nouvelle stratégie d’entreprise intitulée Be Good qui prend en compte les enjeux du dévelop-pement durable. Elle s’engage, d’ici 2030, à arrêter la coupe des queues, la castration et le meulage des canines chez les porcelets. Concernant les truies, elle vise 100 % des truies en maternité en liberté et une augmentation de la surface de vie des gestantes. 14 des 17 éleveurs (adhérents au groupement de producteurs Evel’Up) qui approvisionnent l’entreprise se sont engagés dans la démarche Be Good. Elle vise aussi, d’ici 2030, 100 % d’approvisionnement sous signe de qualité (contre 26 % aujourd’hui).

2.2 Mise en place de démarches collectives privéesEn parallèle, la mise en place de filières privées se poursuit. Kermené, filiale du groupe Leclerc a démarré en début d’année la filière « Collectif niveau 2 ». Le cahier des charges élaboré en partenariat avec des groupements de producteurs (Elporc) est basé sur une alimentation des animaux sans OGM, ni anti-biotiques à partir de 42 jours, de la lumière naturelle dans les bâtiments d’engraissement, des truies élevées avec leurs porcelets et la présence d’objets manipulables organiques. Une douzaine de producteurs se sont d’ores et déjà engagés dans la démarche par le biais d’un contrat tripartite de trois à cinq ans. La viande issue de ces exploitations est valorisée par le logo « Juste et Bon » apposé sur les produits de charcuteries sous la marque Nos recettes Privilèges, vendus en libre-service des magasins Leclerc. Pour l’instant, ce débouché représente seulement 6 % des volumes d’abattage de Kermené.

En porc label rouge, le contrat qui lie le groupement de produc-teur Opale, Socopa Viandes, l’entreprise de transformation Guyader Gastronomie et le distributeur Lidl est prolongé pour la cinquième année consécutive avec la poursuite de l’exten-sion de la gamme de produits (une douzaine de références). L’objectif est aussi de poursuivre le taux de valorisation, pour passer de 30 % aujourd’hui à 50 % en volume.

2.3 Et dans les rayonsDu mouvement aussi du côté des marques au rayon char-cuteries, avec tout d’abord Madrange (reprise par le groupe Cooperl en 2017) qui propose de nouveaux produits comme des mini-roulés de jambons speck façon tapas. Selon Linéaires, Madrange est la troisième marque propre en jambon cuit, avec 1,7 % de parts de marché. Elle a été déployée aussi au rayon boucherie libre-service avec une cinquantaine de références de produits élaborés à base de viande de porc (saucisses, ribs cuits et grillades marinées).

En matière de produits, des nouveautés aussi avec la coopérative Le Gouessant (538 millions d’euros de chiffres d’affaires, 750 salariés) qui étoffe sa gamme de produits à base de porc (rôtis, jambon cuit, lardons…) et propose désormais du saucisson à marque Terres de Breizh. C’est la trente-troisième référence sous cette marque, dont les produits peuvent être porteurs de différents labels : bio, fermiers label rouge et bleu blanc cœur. En 2020, la coopérative doit proposer une nouvelle offre positionnée sur le bien-être animal.

Le Groupe Jean Floc’h n’est pas en reste, en continuant d’élargir sa gamme de Rib’s cuits et de produits de saucisserie sous label rouge, mais aussi grâce à la reprise des salaisons Chambost à Tarare (69). Cette entreprise centenaire produit chaque année 200 tonnes de saucisson sec lyonnais (rosette,

jésus, saucisse et saucisson sec). Cette reprise durant l’été 2019 permet au groupe Jean Floc’h de poursuivre son développe-ment dans les produits de charcuterie. La volonté d’élargis-sement de sa gamme vers le bio, se confirme aussi avec le lancement de quatre sauces fraîches bio pour viandes par sa filiale Cap Solutions Culinaires, située à Pleucadeuc dans le Morbihan (reprise en 2015).

Le groupe Bigard, quand à lui, sort une nouvelle gamme Viande et végétal qui propose trois références de hâchés cuits, composés d’un mélange de 55 % de viande (bœuf et porc) et de 45 % de céréales et de légumes. Cette diversification lui permet de répondre à la montée du flexitarisme.

Les mois à venir verront la pertinence des orientations prises par les acteurs, dont les consommateurs seront les véritables arbitres.

2019 DANS LE MAILLON ABATTAGE PORCIN BRETON : ACTIVITÉ STABLE ET ORIENTATIONS DIVERSES POUR LA MONTÉE EN GAMME

Malgré un développement, seulement 4 % de truies bio en BretagneEn 2018, on compte en Bretagne seulement 79 élevages de porcs en agriculture biologique, soit 13 % des élevages de porcs bio français et 0,4 % de la production nationale de porc.

Le développement est important avec une augmentation du nombre de truies de 35 % en Bretagne en 2018 par rapport à 2017, contre seulement +19 % sur la même période au niveau national.

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Truies reproductrices AB

Nombre exploitations

Truies repro conversion

Source : Agence Bio

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NUDGE MARKETING, LA MISE EN ŒUVRE DES SCIENCES DU COMPORTEMENT

1 Des sciences du comportement au Nudge

Les sciences traditionnelles de la décision, dont l’éco-nomie, se fondent sur la rationalité des individus. Cette conception largement répandue a un impact important sur la façon dont nous appréhendons les comportements de consommation, et sur la façon dont nous pensons pouvoir les influencer, que ce soit à travers des politiques publiques ou des stratégies privées. Les hypothèses sur lesquelles reposent la rationalité sont que les individus sont pleine-ment informés des possibilités qui se présentent à eux et de leurs conséquences ; qu’ils vont conduire des analyses logiques ; qu’ils cherchent à optimiser leur satisfaction ; et que leurs préférences, leurs goûts sont stables.

Selon le principe de rationalité des consommateurs, comment faire lorsque les comportements observés n’y répondent pas, c’est-à-dire lorsque le consommateur adopte des comportements non-adaptés ou considérés comme néfastes ?

Les principaux outils basés sur le principe de rationalité sont au fondement de la plupart des politiques d’interven-tions, publiques ou privées. Le premier moyen consiste à agir sur les prix (ou les coûts) à travers le jeu des taxes / subventions, de promotions, d’efforts à fournir, etc.

La deuxième action consiste à augmenter le niveau de connaissance à travers la diffusion d’informations (campagnes de préventions, campagnes publicitaires, etc.). La troisième action consiste à agir sur les règlements et normes, à travers des modifications législatives, réglemen-taires ou des normes privées et, par conséquent, agir sur le fonctionnement d’un marché et sur l’information.

Cependant, cela ne fonctionne pas toujours. La raison est que les hypothèses sous tendant la rationalité sont peu réalistes. En effet, tout le monde n’est pas informé de l’ensemble des possibilités qui s’offrent à lui, ni de leurs conséquences. Par ailleurs, nos goûts peuvent dépendre du contexte dans lequel nous prenons une décision. L’homo economicus n’est pas aussi rationnel que cela. Nous sommes plutôt partisans du moindre effort et choisissons donc le plus souvent l’option la plus simple. Nous sommes aussi plutôt des suiveurs, dans la mesure où il est plus facile d’agir en fonction des autres, pour leur ressembler ou pour s’en distinguer. Par ailleurs, nous préférons les plaisirs immédiats, nous pouvons agir sans réfléchir ou être impulsifs. Enfin, nous faisons des erreurs de jugement, de perception. Cela ne veut pas dire que nous soyons irration-nels. Simplement, nous économisons notre énergie, nous limitons notre rationalité.

L’économie comportementale propose de prendre en consi-dération ces variations de rationalité, en l’enrichissant des

Nudge marketing, la mise en œuvre des sciences du comportementYouenn Lohéac, enseignant-chercheur en Economie comportementale (Brest Business School). [email protected] Chédotal, enseignante-chercheure en Marketing (Brest Business School). [email protected]

Sur la base de la conférence « Nudge Marketing » organisée le 15 octobre 2019 par la Breizh Marketing Akademi (une initiative du Réseau Produit en Bretagne).

Pour mener à bien leurs actions, les décideurs, qu’ils soient publics (élus, agences de politiques publiques) ou privés (entre-prises, organisations non gouvernementales), doivent comprendre les comportements de ceux à qui ils s’adressent (citoyens, consommateurs). Le marketing, traditionnel ou social, propose de nombreux outils pour étudier les comportements et pour agir sur ceux-ci. L’un de ces outils, plus récent, est moins connu et pourtant très intéressant pour comprendre et agir sur les comportements : le Nudge marketing. Il pourrait apporter des réponses à des questions du type : comment expliquer les dynamiques de consommation de produits gras et sucrés alors que les individus connaissent leur impact négatif sur la santé et comment inverser cette tendance ?

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DOSSIERNUDGE MARKETING, LA MISE EN ŒUVRE DES SCIENCES DU COMPORTEMENT

motivations psychologiques des individus. Cela permet d’améliorer l’explication et l’anticipation des comporte-ments afin de mieux définir, notamment, les politiques publiques. Par exemple, là où la théorie économique nous dit : « Donner c’est donner et reprendre c’est reprendre », la réalité psychologique nous dit quelque chose de bien plus connu : « Donner c’est donner et reprendre c’est voler ». L’économie comportementale va s’appuyer sur l’identifica-tion de biais comportementaux afin d’améliorer la compré-hension des décisions individuelles :

Il existe un certain nombre de biais. Nous en citons quelques-uns accompagnés d’exemples.

- Le biais de diagnostic est le déni de toute évidence qui vient contredire une perception initiale : si un produit est en tête de gondole, c’est qu’il est en promotion.

- L’effet de dotation est la tendance à demander plus pour renoncer à quelque chose que ce qu’on donnerait pour l’acquérir : la valeur que l’on accorde à sa maison est plus importante au moment de la vente que lors de son achat.

- L’effet de présentation consiste à définir un problème à partir d’une perspective biaisée qui limite les choix sur lesquels portent les décisions : laisser le prix de départ lorsqu’un produit est vendu moins cher.

- L’aversion aux pertes nous conduit à prendre des risques pour éviter des pertes : nous nous mettons à courir pour profiter d’une promotion.

- Enfin, l’effet d’ancrage agit lorsqu’une impression initiale limite la prise en considération d’autres alternatives : effet d’une marque connue sur la perception de sa qualité.

Ces biais comportementaux sont associés au système 1 décrit par Daniel Kahneman (Prix de la Banque de Suède en l’honneur d’Alfred Nobel en 2002). Il définit deux systèmes de pensée qui cohabitent en nous. Le système 1 est rapide et basé sur l’intuition, il est au cœur des opéra-tions automatiques (aller de son domicile à son travail). Le système 2 est lent et basé sur le raisonnement, il est au cœur des opérations contrôlées, nécessitant de la concen-tration, un effort (aller de son domicile à un nouvel endroit).

Que pouvons-nous tirer de ces connaissances et dévelop-pements pour influencer des comportements, notamment ceux des consommateurs ?

2 Les Nudges

Les travaux en économie comportementale, en psycho-logie, en sciences cognitives, les méthodes expérimentales et les neurosciences ont donné naissance au concept du Nudge (Figure 1). Sunstein et Thaler (2009) le définissent de la manière suivante : « Une architecture de choix visant à modifier un comportement actuel et promouvoir un comportement vertueux pour l’individu ou la société, fondée sur une logique comportementale humaine dans

une situation donnée et non sur une logique d’information rationnelle supposée convaincante, laissant la liberté aux individus de se comporter comme ils le souhaitent, dont le coût de mise en place est faible et la conséquence compor-tementale forte. ». Les Nudges agissent ainsi sur l’organi-sation des choix afin d’accompagner les décisions à travers les mécanismes des biais comportementaux. Leur mise en œuvre peut jouer sur différents éléments :

- faciliter les actions nécessitant peu d’effort (coller une mouche factice dans un urinoir pour encourager à bien viser et ainsi augmenter la propreté),

- anticiper les potentielles erreurs de choix (positionner les fruits à proximité de la main dans un self, et les gâteaux un peu plus loin),

- pratiquer le retour d’informations sur les comportements (informer sur la consommation moyenne d’eau et sur celle des autres personnes du quartier),

- donner des points de repères (mettre des pas au sol indi-quant le chemin vers une poubelle),

- aider lors de choix complexes en structurant et présentant clairement les options (dans une déclaration d’impôts),

- inciter par des récompenses non monétaires (amusement à lancer un détritus dans une poubelle en forme de panier de basket).

Un Nudge repose sur différents principes : la liberté de choix car il doit toujours y avoir plusieurs possibilités proposées ; l’absence de contrainte puisqu’aucune obli-gation n’est appliquée quant au comportement à adopter ; l’activation d’un levier au moment de la prise de décision et la promotion d’un comportement vertueux en mettant en évidence une optique d’intérêt général ; et est peu coûteux pour l’utilisateur. Les Nudges sont par essence non culpabilisants et non prescriptifs. En effet, les individus ont toujours la possibilité de ne pas les suivre.

Figure 1 : le Nudge

Source : illustration des auteurs

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NUDGE MARKETING, LA MISE EN ŒUVRE DES SCIENCES DU COMPORTEMENT

3 Le Nudge marketing

Le Nudge marketing vient renforcer l’efficacité des actions marketing en agissant sur des biais comportementaux dans l’intérêt final du consommateur ou de la société. Il est mobilisé afin d’inciter les consommateurs à adopter des comportements responsables. Il joue ainsi sur les prises de décision rapides, routinières et instinctives (Système 1), en complément des techniques traditionnelles. Le Nudge marketing va donc s’inscrire dans une optique de marke-ting responsable, de RSE ou d’amélioration de l’expérience utilisateur ou encore de la qualité de service. Par exemple, les Nudges peuvent avoir pour objectif la propreté ou la facilité de circulation dans le métro.

Des travaux de recherche sur l’alimentation portent sur le recours au Nudge marketing pour favoriser une alimenta-tion plus saine, et interrogent leur efficacité. La mobilisa-tion de la facilité d’accès aux produits sains a été étudiée afin de déterminer la localisation à privilégier pour ces produits dans les magasins ou les restaurants : la consom-mation de produits plus sains est favorisée s’ils sont placés face aux yeux et au niveau des mains, ou à gauche des produits moins sains dans un rayon, sur un menu, dans un

self (Romero et Biswas, 2016)1. Par ailleurs, différents types de Nudges ont aussi été testés pour réduire la consomma-tion de produits mauvais pour la santé : l’efficacité du choix de la position du produit est aussi montrée mais n’arrive qu’en seconde position derrière la réduction de la taille des portions (Cadario et Chandon, 2019)2. Dans ces exemples, les Nudges sont bien des outils d’incitations agissant au moment du comportement.

La démarche marketing peut intégrer des principes d’éco-nomie comportementale, en utilisant les biais comporte-mentaux, sans pour autant faire des Nudges, c’est-à-dire sans respecter tous les principes des Nudges. En effet, les travaux issus de l’économie comportementale aident à une meilleure compréhension des mécanismes de prise de déci-sion et aide à formuler un plan marketing plus incitatif.

En marketing, les apports de l’économie comportementale existent dans la publicité (jouer sur l’affect par exemple), le merchandising (biais de présentation), la promotion des ventes (l’aversion à la perte). Mais il convient de les renforcer à travers le développement de l’approche Nudge marketing.

La démarche est la suivante : savoir quels biais mobiliser et dans quel objectif, bien comprendre les mécanismes d’achat (observation, ethnologie, neurosciences) pour déterminer le mécanisme d’incitation, d’influence à utiliser, puis expérimenter. Si le recours à ces biais décisionnels se fait dans un cadre où le choix est possible, l’individu est libre et l’objectif est son bien-être ou celui de la société, alors il s’agira bien d’une démarche de Nudge marketing. Précisons enfin que les Nudges doivent toujours se baser sur des informations réelles.

Les ouvrages de référence

Ariely D. (2016). C’est (vraiment ?) moi qui décide. Clé des Champs.

Gurviez P., Raffin S. (2019). Nudge et marketing social. Clés et expériences inspirantes pour changer les comportements. Dunod.

Kahneman D. (2012). Système 1, Système 2. Les deux vitesses de la pensée. Flammarion.

Singler E. (2018). Nudge management. Pearson.

Singler E. (2019). Nudge marketing. Pearson.

Thaler R. (2018). Misbehaving. Les découvertes de l’économie comportementale. Seuil.

Thaler R., Sunstein C. (2010). Nudge. Vuibert.

1 https://academic.oup.com/jcr/article-abstract/43/1/103/23796322 https://theconversation.com/sept-facons-pour-les-restaurants-dinciter-les-gens-a-mieux-manger-sans-en-avoir-lair-119885 et https://www.hbrfrance.fr/chroniques- experts/2020/01/29172-collaborer-pour-promouvoir-des-comportements-alimentaires-plus-sains/

Figure 2 : Métro parisien ou comment encourager à la propreté

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F L A S H S A G R O A L I M E N T A I R E S

Flashs agroalimentaires

1. Côtes d’Armor

Une nouvelle unité pour Le Helloco Accouvage

Spécialisée dans la production de dindonneaux d’un jour et des œufs de dinde à couver, l’entreprise Le Helloco investit dans un nouveau bâtiment à Ploeuc-sur-Lié à la place d’un bâtiment de futures reproductrices qu’il fallait raser. Cet investissement d’un million d’euros va permettre d’augmenter la production. L’accouveur indépendant, dont le siège se situe à Loudéac, produit chaque semaine 370 000 œufs de dindes à couver et 230 000 dindonneaux d’un jour. Il dispose de 53 sites d’élevage dans le grand ouest, avec 80 % d’entre eux situés dans un rayon de 30 kilomètres autour de Loudéac. L’entreprise compte 160 salariés, réalise un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros et va recruter quatre personnes pour ce nouveau poulailler. D’une surface de 2 700 m², ce bâtiment est divisé en trois salles qui permettront d’accueillir séparément 6 000 dindes, des dindes couveuses et 400 dindons reproducteurs, grâce à quatre rangées de pondoirs automatiques. Ces derniers sont vendus à des clients du grand ouest et à l’étranger (Russie, Iran, Espagne, Angleterre…).

Quintin Viandes s’agrandit

L’abattoir de proximité, basé à Quintin, qui abat et transforme des porcs, des veaux, des bovins et des ovins, de toute la Bretagne mais aussi de Loire-Atlantique, envisage une extension de ses locaux. L’agglomération de Saint-Brieuc a vendu à Quintin Viandes les espaces dont cette entreprise va avoir besoin pour mener à bien ses projets. Sur un terrain de 5 934 m² sur la commune, Quintin Viandes prévoit d’y créer un bâtiment d’une surface de 800 m² qui devrait être opérationnel en fin de l’année. La société emploie 28 salariés et réalise 2,2 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2 400 tonnes de produits (dont 1 600 tonnes de porc). Les viandes bio représentent 22 % du tonnage total. Elle commercialise des découpes principalement auprès des particuliers sous la marque La viande d’Henri.

Cet agrandissement comprendra une salle de découpe de viandes complétée par un point de vente de produits à sa marque. Il permettra également de développer les services aux éleveurs.

Une nouvelle usine pour Deltavit

Le Groupe CCPA, dont le siège se trouve à Janzé en Ille-et-Vilaine, vient d’inaugurer un nouveau site industriel à Trégueux, pour sa filiale Deltavit, spécialisée en nutrition et santé animale. Ses produits (compléments alimentaires, aliments diététiques, aliments minéraux, premier âge, produits d’hygiène et de traitement de l’eau) sont destinés aux ruminants, porcs, volailles et lapins. Cette nouvelle usine permettra de développer des produits sous différentes formes (liquides, gels, poudres solubles, comprimés et galets effervescents) grâce à un laboratoire de développement galénique sur plus de 70 m², appelé La Cuisine. Il sera complété d’outils de production de dernière génération ainsi que d’une échantillothèque étendue, pour assurer la traçabilité de toutes les matières premières et produits finis. L’usine a été conçue selon des référentiels stricts de maîtrise sanitaire, tant au niveau de l’environnement qu’au niveau des flux, afin de garantir une absence de contamination croisée. L’entreprise souhaite se développer à l’international.

Le Gouessant entre au capital de la start-up See-d

La coopérative Le Gouessant (750 salariés, 538 millions d’euros de chiffre d’affaires) spécialisée dans la fabrication d’aliments pour animaux d’élevage entre au capital de See-d (six salariés). Cette start-up vannetaise, spécialisée en data sciences, traite des données en créant des solutions mathématiques et statistiques pour faciliter l’aide à la décision. See-d conduit deux programmes de recherche et de développement en partenariat avec la coopérative Le Gouessant. En élevages de poules pondeuses, elle modélise la croissance des animaux, le cycle de ponte, avec intégration de l’évolution des conditions de vie intérieures et extérieures, ainsi que de la température et de l’hygrométrie. En production porcine, elle analyse les données historiques d’un élevage en alimentation de précision sur plusieurs années. Son objectif est ainsi de déterminer des éléments de modélisation et d’analyse.

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F L A S H S A G R O A L I M E N T A I R E S

Nouvel agrandissement prévu pour Jarnoux

La crêperie Jarnoux (16 millions d’euros de chiffre d’af-faires, 104 salariés) fabrique des crêpes, des galettes de blé noir, des galettes garnies, des pancakes et des blinis. Aujourd’hui, 60 % de la production sont destinés au marché national, principalement en frais. Ces produits ont aussi des débouchés en Europe, comme en Italie, en Belgique et bientôt en Espagne. Les produits surgelés, plutôt destinés à l’exportation, sont envoyés jusqu’au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est. Le site de Lanjouan, spécialisé en produits frais, a bénéficié de travaux d’extension terminés depuis le mois de mars. Sa ligne de production, qui a été doublée en novembre, sera à nouveau triplée en mars 2020. Sur le site de La Tourelle, spécialisé en produits surgelés, deux nouvelles lignes sont envisagées, une en septembre 2020 et une autre en 2021. Ces agrandissements nécessiteront 20 embauches sur chacun des deux sites.

2,5 millions d’euros d’investissement pour Armoricaine Industrie

Créée en 1950, l’entreprise a intégré le groupe Laïta en

2015. Le site emploie 80 salariés et transforme 43 millions

de litres de lait, collectés auprès de 87 producteurs situés

dans un rayon de 30 kilomètres autour de l’entreprise. Le

site est spécialisé dans les yaourts à boire commercialisés

à marque distributeur (10 000 tonnes produites), le

lait ribot à marque Paysan Breton (3 000 tonnes) et le

fromage type parmesan (450 tonnes), en portion ou

râpé, destiné surtout aux industriels et à la restauration.

L’investissement envisagé en 2020 de 2,5 millions d’euros

va permettre d’installer une nouvelle conditionneuse

pour le remplissage des bouteilles et une nouvelle ligne

de conditionnement pour le fromage, dans l’objectif de

développer la production de mélanges de fromages râpés.

Bertel reprend les Galettes de Saint-Malo

Galettes Bertel, basée à Pleudihen-sur-Rance, reprend

Les Galettes de Saint-Malo (20 salariés) implantée à

Miniac-Morvan, via sa société holding Tradarmor. Cette

reprise s’accompagne d’un projet de refonte de l’outil

industriel avec la construction d’un nouveau bâtiment

d’une surface de 1 275 m², sur une parcelle de 1 974 m²,

jouxtant l’implantation déjà existante. Les Galettes

Bertel sont spécialisées dans la fabrication de crêpes, de

galettes, de Kouign Amann et de far. Courant octobre le

site de Pleudihen-sur-Rance a été victime d’un incendie.

Nathalie Le DrezenChargée de mission

Chambres d’Agriculture de Bretagne

2. Finistère

Marine Harvest Kristen s’installe dans les anciens bâtiments de Gad

L’usine de saumon fumé de Marine Harvest Kristen

(groupe norvégien Mowi), installée à Landivisiau, avait

été détruite par un incendie en juillet 2018, laissant 300

employés sans activité. Celle-ci reprend provisoirement

en janvier 2020, avec 166 salariés, dans l’ancien abat-

toir de Gad à Lampaul-Guimiliau, fermé depuis 2013.

L’entreprise avait obtenu le permis de construire afin

d’aménager la partie restante du bâtiment, l’autre partie

ayant été désindustrialisée début 2019. L’installation a

nécessité un investissement de 1,4 million d’euros, en

partie financé par la Région Bretagne. La production

sur ce site va durer 18 mois. Au cours de cette période

une nouvelle usine va être construite à Landivisiau,

opérationnelle en 2021, grâce à un investissement de 23

millions d’euros. L’ambition du groupe norvégien, leader

mondial du saumon (élevage et transformation), est de

maintenir la production dans la région. L’usine traitera

2 000 tonnes de poissons à son ouverture avec comme

objectif une production de 3 000 tonnes par an.

Le transporteur Le Calvez en rapprochement avec le groupe Perrenot

En septembre 2019 était annoncé le rapprochement

du transporteur et logisticien Le Calvez (Brest) avec

le groupe Perrenot (Drôme). Le Calvez emploie 1 000

personnes pour un parc de 580 véhicules générant un

chiffre d’affaires de 115 millions d’euros. 70 % de l’ac-

tivité de l’entreprise bretonne sont associés au secteur

agroalimentaire. Elle s’est déployée dans l’ouest de la

France, notamment avec un entrepôt frigorifique à Cholet

(49). Le rapprochement est étudié par les Autorités de

la concurrence. Perrenot est un poids lourd de 7 000

salariés, 4 800 véhicules et 650 millions de chiffre d’af-

faires, répartis sur 82 sites. Depuis dix ans, le groupe a

opéré une cinquantaine d’acquisition dans son secteur

d’activité. Il est un partenaire important de la grande

distribution et de l’industrie des biens de consomma-

tion. Cette opération est soutenue par l’entrée majori-

taire dans le capital de Perrenot (150 millions d’euros)

du fonds d’investissement Siparex et de EMZ Partners.

Le secteur est néanmoins touché par la fragilisation des

acteurs de la grande distribution ; à Cholet, Perrenot

ferme un entrepôt en lien avec Casino et licencie 38

personnes. Certains chauffeurs pourraient ainsi passer

chez Le Calvez présent dans cette même ville.

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F L A S H S A G R O A L I M E N T A I R E S

Une manufacture de cacao à Saint-Thonan pour La Chocolaterie

L’histoire est simple. En 2002, Christelle et Olivier Bordais acquièrent l’hypermarché E.Leclerc de Landerneau. En 2011, ils ouvrent La Chocolaterie (du Leck) où sont produits leurs propres chocolats. Celle-ci devient alors un espace de 140 m² à l’entrée de l’hypermarché. En 2012, Olivier Bordais acquiert des terres au Brésil où une dizaine de sala-riés s’occupent de cultiver du cacao en agriculture biolo-gique (44 000 arbres plantés en forêt amazonienne). En 2016, les premières cabosses sont récoltées puis valorisées à Landerneau. En 2019, contre toute attente le couple décide de passer le relais pour son hypermarché (350 salariés). Néanmoins ils gardent l’activité de fabrication de chocolat. Est alors en projet, la construction d’une manufacture de cacao comprenant un atelier de transformation et un espace de vente, le tout sur 1 500 m² à Saint-Thonan, à proxi-mité de la RN12. Ce chantier devrait être effectif en 2020 et correspond à un investissement de 2 millions d’euros. L’objectif est de doubler la production actuelle qui est de 35 tonnes, avec une dizaine de chocolatiers. Deux axes de développement sont envisagés avec, en amont, la pros-pection pour la matière première et, en aval, un réseau de boutiques, aujourd’hui existant en format éphémère.

Socopa Viandes, renforcement de l’abattoir à Châteauneuf-du-Faou

Socopa Viandes est une entité du groupe Bigard. L’entre-prise détient 17 implantations en France (abattage et trans-formation de porcs et de bovins), dont deux en Bretagne. L’abattoir et unité de transformation de Châteauneuf-du-Faou traite uniquement de la viande de porc. Il fait partie des cinq abattoirs de porcs charcutiers du Finistère en acti-vité avec ceux de Bigard (Quimperlé), Hénaff (Pouldreuzic), ainsi que ceux de la Communauté de Communes de Lesneven et la Société Lucien Corre (Le Faou). Bigard et Socopa représentent 13 % des abattages bretons en 2018, autant que Kermené et deux fois moins que Cooperl Arc Atlantique. L’unité de Socopa Viandes, vieillissante, béné-ficie d’investissements d’aménagement et de rénovation confortant le maintien de l’activité : quais de décharge-ment, boyauderie... Un des clients importants de l’acteur est le Japon. Cet automne 2019, 40 recrutements se sont ajoutés aux 500 employés actuels.

De nouveaux bâtiments pour la production de chocolat par Grain de Sail à Morlaix

Installée depuis 2016 sur le port de Morlaix, l’entreprise Grain de Sail a produit 1,5 million de tablettes de chocolat en 2019, elle en prévoit 2 millions en 2020. Avec ses 24 salariés, elle dégage un chiffre d’affaires de deux millions d’euros en 2018. Fin 2019, les travaux pour une chocola-terie sont démarrés à la Vierge Noire (Morlaix). Jusqu’ici la production était assurée à Lanmeur dans les locaux d’un

ESAT, espace qui est devenu étroit par rapport au déve-loppement de l’entreprise. Un investissement de 4 millions d’euros va permettre au bâtiment de 1 800 m² de voir le jour en 2020. Ce bâtiment an bardage bois et couvert de panneaux photovoltaïques hébergera la production ainsi qu’un circuit de visite des ateliers et un magasin d’usine. Le développement va se poursuivre avec des embauches, envisagées à hauteur de 30 à 50 personnes. Afin de limiter l’empreinte carbone associée au transport, Grain de Sail envisage de dupliquer ses chocolateries (Nord de la France, Côte Est des Etats-Unis). En parallèle son premier voilier cargo va être prêt à traverser l’Atlantique avec du vin bio français pour revenir avec du cacao et du café qui seront transformés à Morlaix.

Bredial parée pour le développement de produits « plus sains »

L’entreprise familiale a été fondée en 1980 sur la base d’une activité de négoce, puis a évolué au fur et à mesure vers la transformation de salades et de plats préparés. Installée à Plabennec, Bredial a connu en 2002 une première extension de ses bâtiments (2 000 m² dont 700 dédiés à la produc-tion). C’est aussi l’année de l’arrivée des trois enfants de la famille dans l’entreprise qu’ils vont reprendre à leurs parents en 2011. L’entreprise compte 45 salariés. En 2018, une nouvelle extension de 4 000 m² accompagne le déve-loppement de l’activité de transformation dont 2 000 m² lui sont dédiés, complétée d’un restaurant ouvert au public. L’investissement de 6,5 millions d’euros devrait déboucher sur une dizaine d’emplois supplémentaires. La vocation de l’entreprise, avec sa marque Tout feu, tout frais, est de poursuivre sa production de recettes simples, basées sur un sourcing strict de produits sans additifs, sans conserva-teurs, sans colorants et sans arômes artificiels. La produc-tion annuelle des 600 tonnes de salades et 100 tonnes de plats cuisinés représente aujourd’hui 55 % de leur chiffre d’affaires.

Youenn LohéacEnseignant chercheur en Economie

Brest Business School

3. Ille-et-Vilaine

Changement capitalistique majeur chez Valorex

Le président-fondateur de Valorex, Pierre Weill, cède son entreprise (125 salariés, 82 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018-2019). Il va transmettre 55 % du capital à l’actuel directeur général, Stéphane Deleau, et à son comité

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de direction. Il en conserve 15,5 % ainsi que ses partenaires historiques Sofiprotéol actionnaire à 5 % et Terrena à 7,5 %. Pour accélérer sa croissance en France et en Europe, le groupe bretillien créé en 1992 reçoit le soutien financier d’Unexo appuyé par la Caisse Régionale de Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine et de Bpifrance, qui entrent à son capital à hauteur de 17 %. Leader français de la cuisson des graines oléagineuses et protéagineuses, avec 77 000 tonnes de graines extrudées (lupin, lin, féverole…) préparées chaque année selon un procédé breveté, il possède huit sites de production dont un en alimentation humaine, en propre ou sous licence en France (Bretagne, Pays de la Loire, Vienne, Aveyron, Doubs) ainsi qu’à l’étranger (Suisse, Allemagne, Autriche). L’ambition est de viser 160 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici cinq ans, dont un quart à l’export contre 13 % aujourd’hui. Présente dans 28 pays, l’entreprise travaille principalement avec l’Allemagne et l’Europe de l’Est et compte se développer en Espagne et en Italie, voire investir sur le continent américain. Enfin l’autre axe de développement repose sur les nouvelles filières végétales, notamment via le programme de recherche Proleval qui travaille sur la valorisation de protéines végétales présentes dans les céréales. Le groupe y a investi 17 millions d’euros en six ans.

L’entreprise turque Beta Tarim rejoint le Groupe CCPA

Située à Izmir, l’entreprise Beta Tarim est spécialisée dans la fabrication de prémélanges et d’aliments minéraux pour les ruminants et les volailles. Après dix ans de collaboration, elle vient de rejoindre le Groupe CCPA (constitué d’une quinzaine de filiales) qui produit des prémélanges et des aliments spécialisés (minéraux, premier âge, spécialités nutritionnelles). La nouvelle structure est baptisée CCPA Turkey. Cette association va permettre à CCPA de se développer sur le marché turc.

La Laiterie de Saint-Malo décroche la certification ISO 50001

Filiale du groupe Sill Entreprises, la laiterie à la marque Malo (220 salariés, 95 millions d’euros de chiffre d’affaires) vient d’obtenir la certification ISO 50001. Elle a été obtenue grâce à des améliorations techniques réalisées dans le nouvel atelier de pasteurisation, sur des équipements tels que l’homogénéisateur, l’écrémeuse et certaines pompes. Un nouveau compresseur d’air a été installé, alors que le dispositif de production d’eau glacée a été équipé d’un récupérateur de chaleur, permettant ainsi d’éviter l’utilisation de gaz. De nouveaux aménagements sont envisagés, comme l’installation d’un évapo-concentrateur moins énergivore dont la chaleur sera utilisée pour la production d’eau chaude sanitaire. La direction s’est fixé comme objectif de maintenir une consommation en deçà de 200 kWh d’électricité et de 1,05 MWh de gaz naturel par tonne de produit fini.

Fantou veut développer les boucheries Maurice

Spécialisé dans la découpe de viande et le conditionnement en barquettes pour les supermarchés de quartier, la PME familiale Fantou (60 salariés, 5,7 millions d‘euros de chiffre d’affaires) envisage de poursuivre la mise en place de boucheries Maurice, qui représentent pour l’instant 8 % du chiffre d’affaires de Fantou. Ouvertes 7 jours sur 7, elles proposent de la viande fraîche de qualité avec un espace restaurant permettant la consommation de hamburgers, midi et soir. Grâce à un accord avec le groupe Thiriet (3 000 salariés, 250 millions d’euros de chiffre d’affaires) qui met en place des Food Place (halles gourmandes) en périphérie des villes, l’entreprise souhaite se développer. Déjà implantée à Saint-Malo, Cesson-Sévigné et Metz, l’entreprise envisage d’ouvrir, d’ici trois ans, une quinzaine de nouvelles boucheries (Saint-Brieuc, Le Mans…).

Le siège régional de Subway s’implante à Bruz

Les bureaux régionaux situés auparavant à Fougères (10 salariés) déménagent sur Bruz. Spécialisé dans le secteur des sandwichs, le groupe, né en 1965 aux Etats-Unis a réalisé un chiffre d’affaires de 180 millions d’euros en 2018. Après l’ouverture d’un premier magasin en France en 2001, le groupe compte aujourd’hui plus de 500 points de vente en France, dont une soixantaine en Bretagne, Pays de la Loire et Basse-Normandie qui réalisent un chiffre d’affaires de 24 millions d’euros. Ce déménagement va aussi permettre de mettre en place un outil de formation pour ses franchisés. Subway souhaite ouvrir de nouveaux points de vente, en particulier autour de Rennes.

Une nouvelle usine pour Bridor

Bridor (800 millions d’euros de chiffre d’affaires, 2 500 salariés) est la filiale de boulangeries industrielles pour l’hôtellerie, la restauration, les parcs d’attraction et les compagnies aériennes du Groupe Le Duff. Elle envisage de construire une nouvelle usine à Liffré, pour un montant de 250 millions d’euros qui sera opérationnelle en 2022 et emploiera 500 salariés. Elle sera dédiée principalement à l’exportation vers l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord. Ce nouvel investissement s’ajoute à celui de 200 millions d’euros réalisé en 2019 en Amérique du Nord où le groupe possède trois usines (deux au Québec et une à Philadelphie). Le groupe a pour objectif de maintenir le doublement de son chiffre d’affaires tous les cinq ans pour atteindre 1,5 milliard d’euros en 2025. Les sites historiques de Servon-sur-Vilaine et de Louverné accueilleront les salariés pour de la formation. Le groupe annonce vouloir à nouveau investir dans une nouvelle usine en 2027, entre la Bretagne et les Pays de la Loire.

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Un nouveau concept de magasins pour La Brioche Dorée

Filiale du Groupe Le Duff (35 000 salariés, 2,05 milliards d’euros de chiffre d’affaires) la Brioche Dorée lance de nouveaux libre-service. Ils disposent d’une cuisine totalement ouverte, qui permet de fabriquer, cuire et assembler les produits à la demande. De plus, l’offre est élargie avec des jus de fruits pressés sur place, une personnalisation des recettes et des offres éphémères, fruits de la collaboration avec des producteurs locaux. En complément, la mise en place de services 2.0 permettra une meilleure fluidité avec des bornes de commande pour un retrait rapide en magasin, un partenariat avec les principales plates-formes de commande pour la livraison à domicile et une carte de fidélité dématérialisée.

Nathalie Le DrezenChargée de mission

Chambres d’Agriculture de Bretagne

4. Morbihan

Mix Buffet travaille à améliorer son empreinte environnementale

L’acteur breton du traiteur, Mix Buffet (182 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018 pour un millier de salariés et près de 500 intérimaires lors des pics d’acti-vité), basé à Guer, s’est équipé d’un système lui permet-tant de réutiliser jusqu’à 50 000 m³ d’eau traitée par sa station d’épuration. Ce dispositif, baptisé ReUse est relié à la sortie de la station d’épuration. Il permet ainsi d’in-jecter l’eau propre mais non potable dans les six tours aéroréfrigérantes de l’usine. Cette opération a bénéficié d’une subvention de la part de l’Agence de l’eau Loire Bretagne. En parallèle, le groupe s’illustre à l’occasion des Oscars 2019 du Morbihan, anciennement Trophées de l’Innovation, un concours porté par l’alliance de la CCI, de l’Ordre des Expert comptables de Bretagne, du Crédit Agricole du Morbihan / Village by CA, du Medef 56 et soutenu par Harmonie Mutuelle, Bretagne Commerce International, VIPE et UBS. Lors de cette édition, Mix Buffet obtient l’Oscar de la catégorie «Croissance» pour souligner le développement de son activité.

Fermeture de l’unité Vandemoortele à Guidel

Alors que Vandemoortele, le groupe belge leader euro-péen du marché des produits de boulangerie surgelés (1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires dont 350 millions d’euros en France) prévoit des développements de capa-cité de production sur son site d’Arras, l’avenir du site de Guidel et de ses 23 salariés est, quant à lui, scellé. La filiale française Vandemoortele Bakery Products France a annoncé la fermeture, en mars prochain, de son unité de production de pain cru surgelé, en cause des ventes en recul de ce type de produit. La production serait trans-férée sur d’autres sites français du groupe.

Projet de développement pour l’activité de produits vegan d’AB Technologies

Le fabricant morbihannais de PAI, AB Technologies Alimentaires, qui conçoit des spécialités fromagères a pris le virage des substituts végétaux aux produits laitiers et charcutiers avec la création de sa filiale All in Foods en 2013. Cette dernière est passée à l’échelle industrielle avec son implantation à Saint-Nazaire, dans l’ancien abattoir Gad en Loire-Atlantique en 2018 et, forte de son développement, devrait bénéficier d’une cinquième ligne de production en 2020. Objectif : doubler ses volumes de produits à marque Nature & Moi sur le marché intérieur comme à l’export, à l’instar de la charcuterie végétale, segment que l’industriel explore depuis quelques années avec sa marque Kokiriki.

Nouvelle plate-forme logistique pour les Transports Rault

Actrice de la logistique agroalimentaire (aliment du bétail, lait, animaux vivants, produits finis frais et surgelés), la société des Transports Rault (45 salariés pour 6 millions d’euros de chiffre d’affaires), basée à Pontivy, projette la construction d’une nouvelle base logistique à Plumelin. Opérationnelle en mars 2020, elle nécessitera un investis-sement de 2,5 millions d’euros. D’une surface de 5 200 m² dans un premier temps, l’entreprise ambitionne une extension supplémentaire de 6 000 m².

Grands moyens pour grandes ambitions chez Minoterie Paulic

Forte du triplement de ses capacités de production à Saint-Gérand, grâce à un investissement récent de 8 millions d’euros (cf. La Revue de l’Observatoire des IAA n°133 - avril 2019) et d’une politique de R&D qui s’est concrétisée par le dépôt de brevet pour un procédé de traitement par ozonation, l’entreprise familiale (8,5 millions d’euros de chiffre d’affaires) aspire à de nouveaux horizons. En effet, elle mise sur le développement de ses débouchés de farines pour l’alimentation humaine

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(Qualista®) et de son pour l’alimentation des insectes d’élevage (Nourrifibre®) issus de ce process. Pour cela, les besoins en investissements supplémentaires se chiffrent à 9 millions d’euros d’ici 2023. Le meunier tente donc une opération d’introduction en Bourse, sur le marché Euronext Growth Paris, pour lever des capitaux au moins à hauteur de 6 millions d’euros.

Julie RioChargée de mission

Chambres d’Agriculture de Bretagne

5. Bretagne

Le GIE Chargeurs Pointe de Bretagne accueille son 17ème membre

C’est au tour de La Brasserie de Bretagne à Trégunc de rentrer dans l’aventure démarrée il y a maintenant sept ans, par une poignée d’entreprises en recherche d’optimi-sation de leur logistique. Créé en 2012, Chargeurs Pointe de Bretagne porte le nom de la contrainte que les cinq PME à son origine souhaitaient lever. Afin de mutualiser leurs livraisons, elles constituent alors un groupement d’intérêt économique (GIE) que ce soit pour la livraison de leurs clients mais également pour leur approvisionnement. La brasserie est ainsi devenue la 17e entreprise membre du GIE, aux côtés d’Altho, Chancerelle, Hénaff, Furic, Loc Maria, Biscuits Panier, Tipiak, Lobodis, Lactalis, Pâtisseries Gourmandes... et qui n’accueille pas que des acteurs agroalimentaires, puisque le réseau compte également sur deux acteurs du secteur de produits d’en-tretien et cosmétiques : Mc Bride à Rosporden et Harris Briochin à Saint-Brandan. Le transport des marchandises est assuré par les Transport Breger.

Second cycle d’accompagnement à l’investissement par Breizh Immo

Fort d’une nouvelle augmentation de capital, dorénavant porté à 10 millions d’euros contre 3,7 millions d’euros initialement, Breizh Immo le dispositif de portage immobilier de la Région Bretagne créée en 2016, lance un nouveau cycle d’investissement immobilier sur la période 2019-2022. Les actionnaires historiques, le Crédit Mutuel Arkéa, la Caisse d’Épargne et des CCI (Métropolitaine Bretagne Ouest, CCI22 et CCI35) sont dorénavant rejoints par le

Crédit Agricole, la Banque Populaire et la CCI56. Depuis 2016, cette structure a vocation à investir dans l’immobilier d’entreprise et accompagner ainsi les entreprises n’ayant pas, à elles seules, les capacités financières pour réaliser le projet immobilier nécessaire à leur développement. Acquisition de terrains, construction et mise en exploitation d’immeubles, travaux de rénovation, d’agrandissement ou de transformation, voici l’accompagnement proposé par la SAS. Les dossiers sont instruits par l’opérateur régional d’économie mixte, Sembreizh, ainsi que la Caisse des dépôts. Lors du précédent cycle d’investissement, 36 dossiers ont été étudiés, cinq ont été retenus, mobilisant plus de 3 millions d’euros de fonds propres. Le secteur des produits de la mer en est le principal bénéficiaire : Cinq Degrés Ouest à Lorient (nouvel atelier), Jean Burel Océane à Concarneau (un projet dans les cartons depuis quelques années déjà) et Furic à Penmarc’h (une nouvelle unité pour 10 millions d’euros).

Julie RioChargée de mission

Chambres d’Agriculture de Bretagne

6. France et International

La blockchain agroalimentaire prend son envol

Face au développement des applications, tantôt à l’initiative du consommateur (Yuka, C’est quoi ce produit ?!), tantôt du distributeur (Yaquoidedans ? de SystèmeU) les profes-sionnels de l’agroalimentaire ont été un peu bousculés… Leur plate-forme CodeOnline Food a été lancée le 7 octobre dernier, dans le cadre du projet Num-Alim. Alimenté par les professionnels du secteur, adhérents à GS1 l’organisme de standardisation qui orchestre le projet, l’outil numérique se revendique comme une source de données sûres, fiables et sécurisées puisque seuls les propriétaires de la marque commerciale peuvent renseigner ou modifier les données de leurs produits. La mobilisation des marques des grandes comme des petites entreprises pour abonder la base et susciter l’intérêt du consommateur sont les deux conditions de réussite pour… pour éviter le crash en plein vol.

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F L A S H S A G R O A L I M E N T A I R E S

Coop de France devient La Coopération Agricole

A l’occasion de son congrès annuel du 10 décembre, Coop de France a dévoilé sa nouvelle identité. Ses 27 entités, métiers, services et territoires sont dorénavant identifiés par la marque unique La Coopération Agricole. Elle s’accompagne de la signature Construisons en commun l’avenir de chacun, la promesse de mettre le collectif au service de chacun des adhérents des 2 300 entreprises coopératives, unions et Sica auxquelles il faut associer les 12 260 Cuma. Rappelons qu’avec 85 milliards d’euros en 2019, les coopératives assurent 40 % du chiffre d’affaires du secteur agroalimentaire national pour plus de 190 000 salariés, y compris dans les filiales. Cette nouvelle identité incarne un nouveau souffle dont doit faire preuve le modèle coopératif, questionné ces derniers temps, pour accompagner les transitions agricoles tout en répondant aux attentes sociétales. Pour autant les coopératives agricoles françaises n’ont pas failli puisque 67 opérations d’acquisitions externes ou de consolidations ont été recensées en 2019.

Viande in-vitro : Memphis Meat réussit une levée de fonds sans précédent

La start-up américaine spécialisée dans la conception de viande in-vitro, Memphis Meat, a procédé à une levée de fonds de 161 millions de dollars en ce début d’année auprès de divers types d’investisseurs. Un montant exceptionnel, qui fait suite à sa première levée de fonds de 17 millions de dollars en 2017 et qui, pour le coup, représenterait davantage que le montant total des sommes investies dans ce secteur ces cinq dernières années. Des personnalités et les sociétés d’investissement SoftBank, Norwest et Temasek ont pris part au financement aux côtés des investisseurs historiques, Bill Gates, Richard Branson ainsi que des géants de l’agroalimentaire Cargill et Tyson Foods. Ces capitaux disponibles ont vocation à accompagner le développement de la technique de production de viande à base de cellules de boeuf, de poulet ou de canard à une échelle industrielle. Un projet de construction d’une usine de production est évoqué ainsi que le lancement de leurs produits. Ne reste plus qu’à avoir les autorisations pour leur commercialisation ainsi qu’une appellation qui fait encore débat dans le milieu de la viande.

Les acteurs du végétal ont de grandes ambitions dans les protéines

Alternative à la viande animale, les produits à base de protéines végétales devraient peser 140 milliards de dollars d’ici 2030, selon les analystes de la banque britannique Barclays. Un marché très concurrentiel dorénavant, mais pour lequel l’approvisionnement en protéine végétale fait encore défaut... S’appuyant sur des start-up, la coopérative semencière Limagrain mise sur le développement de produits à base de légumineuses, quitte à avoir un sourcing extérieur de matières premières. A grand coup d’investissements, Roquette fournisseur français d’ingrédients à base de pois accompagne son partenaire historique, Beyond

Meat, qui développe de la viande végétale, substitut de poulet ou de porc. Des initiatives qui les mènent jusqu’à investir le marché de la viande in-vitro…, le groupe Cargill a participé à la levée de fonds record (161 millions de dollars) de Memphis Meat (cf. infra), une start-up américaine spécialisée dans la viande in-vitro, qui développe des aliments équivalant à de la viande (bœuf, poulet, canard). Le géant américain détient également des parts dans la société israélienne, Aleph Farms, qui travaille à partir de cellules de bœuf et projette l’industrialisation du procédé via la construction de biofermes. Pour ne pas perdre la main les géants de la viande se positionnent aussi seuls où via des investissements dans des start-up spécialisées, JBS le numéro un mondial avec un burger végétal (soja-betterave) et l’américain Tyson Foods avec un mélange viande-légumes…

Julie RioChargée de mission

Chambres d’Agriculture de Bretagne

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Comité de rédaction

Elise BEKARIConseil régional de Bretagne

Gilbert BLANCHARDExpert associé

Roland CONANECCBB Capbiotek

Nicolas DEBETHUNEChambres d’agriculture de Bretagne

Gwénola FLOC’H PENNChambres d’agriculture de Bretagne

Kristina FRETIEREDRAAF Bretagne

Marie KIEFFERABEA

Nathalie LE DREZENChambres d’agriculture de Bretagne

Youenn LOHEACBrest Business School

Valérie MARIETTEINSEE Bretagne

Guillaume MILLAUChambre de commerce etd’industrie de région Bretagne

Catherine MINIOTChambre de commerce etd’industrie Ille-et-Vilaine

Sandrine MOUTAULTDRAAF Bretagne

Julie RIOChambres d’agriculture de Bretagne

Patrick ROLANDINBanque de France

Hervé THIBOULTChambre régionale d’agriculturede Bretagne (Collège salariés)

Joël TINGAUDAtelier de l’Argoat

Dépôt légal 4ème trimestre 2019

Directeur de la publication : André SERGENT

Responsable de la rédaction : Julie RIO

Maquette et exécution : PYGMALION - Rennes

La reproduction des informations contenues dans cette revue est autorisée sous réserve de la mention de la source : “Revue de l’Observatoire des IAA des Chambres d’agriculture de Bretagne”.

Cette revue trimestrielle d’informations bénéficie du soutien financier du Conseil Régional de Bretagne.

A C T U A L I T É S

Générations de salariés, comment travailler ensemble ?

Le 06 décembre 2019, les Chambres d’agriculture de Bretagne ont réuni à Pontivy une cinquantaine d’élus des instances représentatives du personnel de l’agroalimentaire de Bretagne pour apporter du contenu et partager sur l’approche du travail par les différentes générations de salariés, un enjeu majeur dans un monde du travail qui change et où le manque d’attractivité des entreprises des secteurs de la filière alimentaire est une vraie problématique.

Les industriels agroalimentaires bretons résistent en 2019 mais restent prudents. Toujours prêts à embaucher, ils rencontrent toutefois des difficultés de recrutement : 64 % des recrutements sont jugés difficiles en 2019 d’après l’enquête BMO de Pôle Emploi… dans l’agriculture, c’est le même constat…

Si les témoignages apportés, tout au long de la journée, par le public, mais également lors de la table ronde, ont été l’occasion d’évoquer l’existence de leviers à activer par les entreprises pour améliorer leur attractivité, du recrutement à la fidélisation des salariés, néanmoins la compréhension des attentes des uns et des autres, jeunes et moins jeunes, vis-à-vis du travail et de l’entreprise méritent d’être mieux appréhendées.

Dans ce sens, les participants ont été particulièrement interpellés par l’intervention de Magali Guirriec, consultante YENEA sur l’intérêt de l’approche intergénérationnelle au sein de l’entreprise, et pas uniquement du point de vue du management. Cette préoccupation ne concerne effectivement pas uniquement les équipes en charge des ressources humaines des entreprises, mais bien tous les salariés de l’entreprise.

A l’occasion de la table ronde qui a clôturé la journée ont été largement débattus les thèmes des démarches collectives amont-aval à l’échelle territoriale pour pallier les difficultés de recrutement, d’amélioration des conditions de travail et de l’employabilité des salariés, de mobilité, de besoins en formation et enfin de lutte contre l’agri/agro-bashing.

Retrouvez les contenus des présentations de la journée sur le site internet des Chambres d’agriculture de Bretagne : http://www.synagri.com/synagri/iaa-evenements-retour-sur-des-temps-forts-pour-les-iaa

Les participants à la table ronde : Maxime Picard, Conseiller régional référent emploi formation au Conseil régional de Bretagne, également partenaire de notre journée, Dorothée Guillot, Responsable RH multi-sites Salaisons Celtiques du groupe Agromousquetaires, Frank Guéhennec, Vice-Président FRSEA Bretagne et Président du CAR (Comité Agricole Régional) Emploi-Formation et enfin Michel Le Bot - représentant secrétaire adjoint de la FGA-CFDT du Finistère et Président de l’Instance bretonne de dialogue social.