LA TERRITORIALISATION DES POLITIQUES ... - … · LA TERRITORIALISATION DES POLITIQUES CULTURELLES ... qui a donné mission aux CESER pour l’évaluation et le suivi des politiques

Conseil Economique, Social et Environnemental Régional Occitanie / Pyrénées-Méditerranée

LA TERRITORIALISATIONDES POLITIQUES CULTURELLES

EN OCCITANIE

Avis du Conseil Economique, Social et Environnemental Régional

Assemblée Plénière du 27 octobre 2017

Siège

18, Allées Frédéric Mistral 31077 Toulouse Cedex 4

Tél. 05 62 26 94 94 Fax 05 61 55 51 [email protected] www.ceser-mip.fr

Site de Montpellier

201, Av. de la Pompignane34064 Montpellier Cedex 2

Tél. 04 67 22 93 42 Fax 04 67 22 93 [email protected]

www.languedocroussillon.fr

L’Avis est téléchargeable sur le site du CESER

CESER Occitanie

AV

IS

LA

TER

RIT

OR

IALI

SATI

ON

DES

PO

LITI

QU

ES C

ULT

UR

ELLE

S

27

octo

bre

2017

Le Conseil Economique, Social et Environnemental Régional (CESER) est l’Assemblée consultative,instituéepar la loidu05Juillet1972,placéeaucôtéduConseilRégional,avec lequel ilconstitue laRégion.

Composé de membres issus d’organisations socioprofessionnelles diverses représentant la sociétécivileorganiséeetreconnuspourleurscompétences,leursensdel'intérêtgénéraletleurexpérience,le CESER est un lieu d’écoute, d’échange, un laboratoire d'idées pour répondre aux besoins descitoyens.

Ledialogueinstaurédoitpermettred’aboutiràunevisionpartagéedel’intérêtrégional,au-delàdetoutclivage.

LesavisduCESER,rendusdanslecadred’unesaisineobligatoiredelaPrésidentedeRégionoud’uneautosaisine,constituentdevéritablesoutilsd’aideàladécisionpublique.

AssembléePlénièreduCESEROccitanie/Pyrénées-Méditerranée26octobre2017

LATERRITORIALISATIONDESPOLITIQUESCULTURELLESENOCCITANIE

Avisadopté

Rapporteur:ArnauldCARPIER

ConseilEconomique,SocialetEnvironnementalRégionalOccitanie/Pyrénées-Méditerranée

SOMMAIRE

EXTRAITDUDISCOURSINTRODUCTIFDEMONSIEURJEAN-LOUISCHAUZY,PRESIDENTDUCESEROCCITANIE

EXTRAITD’AUTRESDISCOURSINTRODUCTIFS

DEX,FONCTION

AVIS


EXPLICATIONSDEVOTE

EXTRAITDEDISCOURSDECONCLUSION

DEX,FONCTION

AssembléePlénièredu26octobre2017duCESEROccitanie/Pyrénées-Méditerranée

EXTRAITDUDISCOURSINTRODUCTIFDEMONSIEURJEAN-LOUISCHAUZYPRESIDENTDUCESEROCCITANIE/PYRENEES-MEDITERRANEE

MadamelaPrésidentedelaCommissionFinancesreprésentantlaPrésidentedeRégion,MadamelaConseillère,MonsieurleConseiller,Cherscollègues,Madame,Monsieur,

Nousapprochonsdelafindecettemandatureetnoussommesàlaveilledelamiseenplace,début2018,d’unnouveauCESERavecunnombredeconseillersréduit;jediraiquelquesmotssurleprojetderèglementintérieurencoursdepréparation.

Au vu des nombreux travaux réalisés par les différentes commissions du CESER, nous avonsprogramméuneassembléeplénièreparmoisd’octobreàdécembre,etcelledecemois-cisetiendrasur2 jours, aujourd’hui etdemain. Eneffet,nousavons6projetsd’avis à l’ordredu jourde cetteséance plénière des 26 et 27 octobre, apportant ainsi la preuve que nous avons su tenir nosengagementsetgérernotreplandetravailmalgrélesdifficultés.

NousavonsétésaisisparlaPrésidentedeRégion,conformémentàlaloi,danslecadred’unesaisineobligatoire, sur les Orientations budgétaires 2018 de la Région. Le projet d’avis préparé par laCommission Finances - Politiques contractuelles - je remercie son président Bruno LAFAGE et lesconseillersde laCommission11etdesautrescommissionspour letravailaccompli -seraprésentépar le rapporteur Henri SALLANABE. J’adresse également mes remerciements à Claire FITA,Présidente de la Commission Finances du Conseil régional, et à Jean-Pierre PONCET-MONTANGE,Directeur des affaires financières, qui ont présenté ces Orientations budgétaires le 17 octobredernierdevantlacommission11etlesbureauxdesonzeautrescommissionssectorielles.

Jesalueparailleurslebontravaildelacommission11surlecompteadministratif2016réalisédanslecadredugroupedetravailaniméparJoëlLAVAILquejeremercie,etlaqualitédurapportsurlesfondseuropéens2014-2020quiseraremisàtous lesconseillersainsiqu’à lanouvelleassembléeàdesfinspédagogiques.Merciégalementàl’équipeadministrative,Dominique-MarieFELIXetNoëmieEYQUEM.

A l’ordredu jourdecetteséanceplénière, ilyaégalement5autresprojetsd’avisélaborésdans lecadre d’autosaisines, sur des sujets que nous avons jugés déterminants pour le développementéconomique,socialdelarégionOccitanie:

Cetaprès-midi,serontprésentéslesrapportssuivants:

• Favoriser l’accès à des bâtiments performants au plan énergétique en Occitanie -CommissionPolitiquesenvironnementaleseténergétiques–LarapporteureestMarie-LaureCAMBUS

• LaterritorialisationdespolitiquesculturellesenOccitanie–CommissionCulture–Jeunesse–Citoyenneté–Vieassociative–LerapporteurestArnauldCARPIER


Demainmatin,nouspoursuivrons,avec:

• Lacontributiondespôlesdecompétitivitéaurenforcementdeladynamiquedel'écosystèmerégional-CommissionTransfert-Innovation–ValorisationdelaRecherche-LarapporteureestVirginieGALLIGANI

• Commentfavoriser l'égalitédeschancesd'accèsà l'enseignementsupérieurenOccitanie?-CommissionEnseignementsupérieur-Recherche–LerapporteurestBrunoSIRE

• Evaluation des politiques publiques: promouvoir une dynamique régionale avec un CESERacteur au sein d’un dispositif nouveau – Commission Suivi et évaluation des politiquespubliques–LerapporteurestGuillaumeCOURSIN

(…)

Autantdesujets,commevouspouvez leconstater,surdespoints importants.Suiteà la loiNOTRequiadonnémissionauxCESERpourl’évaluationet lesuividespolitiquespubliques, lacommissiondumêmenoms’estautosaisiedecettenouvellemission,nouvelleopportunitéd’agirpour l’intérêtgénéral.Maisévaluationnesignifiepassanction.Ledéfiouvertestceluidenotrecapacitéàtrouver,ensemble, un espace d’intelligence partagée, de mieux comprendre et de mieux appréhenderl’efficacitédespolitiquespubliques.

Unebaissedesdotationsdel’Etatpourlesrégionsen2018

Les Orientations budgétaires 2018 de la Région s’inscrivent dans un contexte particulier pour lesRégionsdeFrance.Eneffet,actuellementestendébat la loide financespour2018,qui impacterafortement les budgets régionaux. Et le mécontentement des présidents de Régions s’est faitentendrelorsduCongrèsdesRégionsdeFranceréuniàOrléansles27et28septembre.

Le Premier Ministre Edouard Philippe a annoncé la baisse des dotations de l’Etat aux Régions,notammentlanon-reconductiondufondsdesoutienaudéveloppementéconomiquede450millionsd’euros, prévue dès 2017 pour aider les Régions à faire face au transfert de compétences desDépartementsauxRégionsàcompterde2018,notammentlacompétenceexclusivedansledomainedudéveloppementéconomique.

SousleprécédentGouvernement,ilavaitétéconcluunaccorddébouchantsurunecompensationde600millionsd’euros,vialeremplacementdeladotationgénéraledefonctionnementparunepartdeTVAreverséeauxRégions, leurpermettantderetrouveruneaisancefiscale,pouvantainsicomptersur un produit en hausse régulière, et un fonds de 450millions d’euros annuels, remis en causeaujourd’hui;lesRégionsontexpriméleurdésaccord.

(…)


LaréalisationdesLGVenOccitaniesuspendueauxconclusionsdesAssisesdelaMobilité

Avecl’inaugurationdébutjuilletdedeuxnouvellesLGV,Paris-RennesetParis-Bordeaux,lePrésidentde la République a fait savoir qu’il y aura un gel dans la réalisation de projets d’infrastructuresnouveaux,dansl’attentedel’adoptiondelafutureloidesmobilitésprévueau1ersemestre2018;laréalisationdes lignesLGVBordeaux-ToulouseetMontpellier-Perpignansontencause, l’absencedefinancementétantinvoquée.Laprioritédelapolitiquegouvernementaleestdeserecentrerverslestransportsduquotidien.

Cettedécisiondel’Etatnousasurprisparlaqualificationdeprojetsnouveauxalorsqu’ils’agitdelamise en œuvre d’engagementsprécis du Conseil Interministériel d’aménagement et dedéveloppementduterritoiredepuisle14mai1991,avecuneDéclarationd’Utilitépubliquele6juin2016; lesretardsprispar lescollectivitésduSud-Ouestdanslemontagefinancieronthélasfacilitécettedécisiondegeldesprojets.

Anoter,seullechantierduGrandParisExpressneseraitpasremisencause(25milliardsd’€pourlesinfrastructures et 10 milliards pour les aménagements – ce dernier coût dépasse celui de laréalisationdelaphase2duGrandProjetferroviaireduSud-Ouest-GPSO,Bordeaux-Toulouseestiméà9,5milliardsd’€)ainsiquelesprojetsCanalSeine-NordetLyon-Turin.

CegeldanslaréalisationdesLGVBordeaux-Toulouse,Montpellier-Perpignann’estpasacceptable.LarégionOccitaniecompteplusde5millionsd’habitants,ilenvadesondéveloppementéconomique,de son attractivité. Le Sud-Ouest de la France, de l’Atlantique à laMéditerranée, c’est plus de 12millions d’habitants, soit autant que l’Ile-de-France. Au moment où l’Espagne vient d’acheverl’interconnexiondescapitalesrégionalesauTGV,nousdemandonslerespectdesdécisionsdel’Etatainsi que celui des calendriers fixés pour les projets suivants : Bordeaux-Toulouse, Montpellier-Perpignanetl’interconnexionavecl’Espagne.

Certes des réunions de travail ont été organisées au niveau régional ou avec la Ministre desTransportsElisabethBORNEpourévoquernotammentlesscénariosdemodèlefinancierpermettantde réaliser Bordeaux-Toulouse, par exemple en s’inspirant du modèle du Grand Paris avecnotamment une taxe sur l’immobilier de bureaux et une écotaxe ; toutefois, aujourd’hui, il estimpératifdeserassemblerautourdecetteréalisationpourqu’ellesoitréellementeffectiveen2024,commedécidé. L’Occitanien’aque tropattendu leTGVquiplacera laVille rose–quideviendra la3èmevilledeFrancedans5ansdevantLyon - àseulement3heuresdeParis,etouvrira,grâceà laligneMontpellier-Perpignan,lesportesdelaplusgranderégiondeFrancesurl’Espagne,lePortugal,etl’Europe.

AprèslapétitionlancéefinseptembreparleGroupelaDépêchepourlaLGVenOccitanie,quiadéjàrecueilliplusde10000signatures,etpourlaquellejevousaitousinvitésàdéposervotresignaturepourmontrerl’engagementduCESER,desorganisationsquilecomposent,le4octobre,àl’occasiondes 25 ans de l’association Eurosud TEAM, avec la Présidente de Région, nous avons appelé à lamobilisation de tous les acteurs socio-économiques à Toulouse pour défendre la mobilité,l’intermodalitédansune régionenpleindéveloppementdémographiqueet économique, avecdesMétropolesquidevraientêtrereliéesentreelles.


Ce colloque a rassemblé plus de 700 personnes: élus locaux, acteurs économiques, culturels etsportifs,responsablesd'associationsd'usagers.LaPrésidentedeRégionetmoi-mêmeavonsrappelélagrandeinjusticedecetteremiseencauseparl’EtatdesprojetsdeLGVenOccitanie.

Ilfautsavoirqu’iln’yapasdecroissancedurablepourlesterritoiressansinfrastructuresdetransportmodernes. Opposer les trains du quotidien et les TGV n’a pas de sens car ce sont les deuxcomposantes d’un système ferroviaire d’avenir dont on connaît les performancesenvironnementales.L’EtatdoitrespectersesengagementsprissurleGPSO.

Cette mobilisation, celle prévue le 29 novembre à Perpignan ainsi que la pétition lancée doiventaideràpeserdanslesconclusionsdesAssisesdelaMobilité,endécembre.

La réalisation de ces chantiers engagés créerait des milliers d’emplois et permettrait l’insertionprofessionnelle de jeunes, l’acquisition de qualifications, et devrait avoir un impact en termes deréductiondechômage.

AutorouteToulouse-Castres

LeCESERdemandeaussi le respectdesengagementsde l’Etatetdescollectivitéspour l’autorouteToulouse-CastresavecladécisionattendueduConseild’Etatenjanvier2018.

Autres enjeux pour notre région: l’Agriculture, l’Eau, La Montagne, l’aménagement durable,équilibréduterritoire…

HormislesenjeuxdelamobilitéenFrance, leGouvernementaégalementlancélesEtatsGénérauxdel’Alimentation(EGA)enjuilletdernier,articulésautourdedeuxchantiers,lepremierconsacréàlacréationetà la répartitionde lavaleur (septembre), le secondportantsurunealimentationsaine,sûre,durableetaccessibleàtous(octobre/novembre).

D’aoûtànovembre,cesontdoncquatorzeateliers,dontunateliertransversal,quisontprévus.Leséchanges au sein de ces ateliers associeront l'ensemble des parties prenantes: producteurs,industriesagroalimentaires,distributeurs,consommateurs,restaurationcollective,élus,partenairessociaux,acteursdel'économiesociale,solidaireetdelasanté,organisationsnongouvernementales,associationscaritativesetd'aidealimentaireàl'international,banques,assurances…

LaDRAAFOccitanie,leConseilrégionaletlaChambrerégionaled’agricultureontorganiséenrégion,le20septembreàl’ENSATd’Auzeville-Tolosane,unséminaireafinquelaRégionOccitaniecontribueàlaréflexiondesEtatsgénérauxdel’alimentation.Ceséminaireaproposédecentrerlaréflexionsurla création et la répartition de la valeur, avec pour objectif de renforcer la structuration et lesstratégiesdefilièressurlavalorisationéconomiquedelaqualité,entenantcomptedesatoutsetdescontraintes de l’Occitanie, de créer des coopérations favorables entre la production agricole, latransformation agroalimentaire et la distribution, pour mieux répondre aux besoins desconsommateurs.LeCESERétaitreprésenté.

Il est important de se mobiliser pour notre agriculture; l’Occitanie est la 2ème région agricolefrançaisederrièrelaNouvelle-Aquitaine,la1èrerégionfrançaisepourlesSIQO(signesd’identification


delaqualitéetdel’origine),uneagriculturebiodeplusenplusprésente.

Leprojetd’avis«Lesconditionsdelaréussited'uneagriculturedurable:LespropositionsduCESEROccitanie» préparé actuellement par la commission Agriculture – Forêt – Bois du CESER, et àprésenterenassembléeplénièrele23/11prochain,entrepleinementdanslaréflexiondesEGA.

Le CESER a par ailleurs participé à d’autres évènements déterminantstels que le ForumOccitanie2040 le 2 octobre, lancement de la concertation en vue de définir le futur Schéma Régionald’Aménagement, de Développement durable, et d’Egalité des Territoires (SRADDET), la démarcherégionaledeprospectionsurl’eau«H2O30,l’eauenpartage»,lesRencontresdeconcertationpourlefuturParlementdelaMontagne(aumoisdejuillet)ainsiqu’àla1èrejournéeinter-massifspourceParlementle20septembre.

J’apportequelquesprécisionssur2decespoints:

AvecleSRADDET,ils’agitpourlaRégiondeporteruneambitionrégionalequinesauraitserésumerà un document de gestion des sols. Le but de la démarche est d’imaginer la manière de vivreensembleenOccitaniedanslesannéesàvenir,devoircommentlesdéplacements,leslogementsouencorel’environnementpeuventetvontévoluer.

Nous serons obligatoirement saisis par la Présidente de Région pour faire part de notre avis. Lanouvelle Assemblée aura donc à présenter une contribution, probablement d’ici la fin du 1ersemestre2018.Ceserauntravailpartagéàréaliserentrelescommissionsetsectionconcernéesquiserontmisesenplace.Pour rappel, lanouveauté résidedans laportéeprescriptivequegénère ceschémapourlescollectivitésetlesgroupementsinfrarégionaux.

UnPlanrégionalpoursécuriserlaressourceeneaudanslesterritoires

LeCESERaégalementparticipéàladémarchedeprospectionsurl’eau.Nousavonsfaitpartdenospropositionsdansuncahierd’acteursàparaître,rappelantainsidansunerégionenpriseavecunedémographie galopante (plus de 52 000 habitants par an), des épisodes de sécheresse récurrentsdepuisplusde15ansdansuncontextederéchauffementclimatique,qu’ilyaurgencedemettreenplace un plan régional de sécurisation des ressources en eau dans les territoires. Nous avons desatoutsenrégionpouryarriver,queconstituentleMassifCentral,leMassifdesPyrénées,lesgrandsfleuves,lesgrandsbarrages.Ilfautpréparerl’avenirdel’Occitaniequiserala3èmerégionfrançaiselapluspeupléeen2021,enréalisantlestockagedel’eau,enaméliorantnotrecapacitéàlaretraiter,enfaisanévoluerlescomportementsindividuelsetéconomiques.

LaRégionOccitanieestdoncengagéesurdiversespolitiques, lescompétencesdesRégionss’étantaccruesaveclaloiNOTRe.

Lesprojetsd’avisduCESER

LeCESERs’estsaisidesthématiquesde:l’accèsàdesbâtimentsperformantsauplanénergétique,la territorialisation des politiques culturelles, la contribution des pôles de compétitivité aurenforcement de la dynamique de l’écosystème régional, l’égalité des chances d’accès àl’enseignement supérieur, l’évaluation des politiques publiques et a formulé des propositionsconcrètes.AutantdesujetssurlesquelslaRégiontravailleavecdétermination.


(…)

LaterritorialisationdespolitiquesculturellesenOccitanie

La Région Occitanie mène une politique culturelle ambitieuse lui permettant de revendiquer uneactionreconnueauniveaunationalvoireinternationale.Leterritoiredisposedelieuxd’équipementset de manifestations culturels et d’un maillage d’acteurs important rendu possible par laterritorialisationdel’actiondelaRégion.Pourlapolitiqueculturelleàmettreenœuvre,aujourd’hui,laRégiondoitharmoniserlespolitiquesculturelleshéritéesdesdeuxanciennesRégions,Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées qui avaient des logiques d’action différentes, et tenir compte ducontextedelaréformeterritorialeprévoyantunecompétence«culture»partagée,lamiseenplacede laConférenceTerritorialede l’ActionPublique (CTAP)…,mais aussid‘unebaissedes ressourcesfinancières.

Pourrépondreauxenjeuxdusecteurculturel,àl’accèsàlacultureduplusgrandnombre,leCESERpréconise que la Région joue un rôle moteur pour la transformation des grands équipements etoutils structurantspouvant jouer le rôlede têtede réseau régional, voirenationalet internationaldans leurs domaines, en établissement public de coopération culturelle; comme c’est déjà le caspourMarciac, et demain ce sera le cas pour leMusée Soulages à Rodez à l’initiative duCESER, leMuséeHyacintheRigaudàPerpignan.LeCESERrecommandeégalementàlaRégionderéaliserdesactions enmatière de création artistique (aider les artistes à s‘installer ou rester sur le territoireaprès leurs études…), de diffusion des expressions et pratiques culturelles (développer deséquipements structurants et des manifestations avec les territoires les plus éloignés des offresculturelles…), de patrimoine et d’identité (inventer une politique du patrimoine immatériel),d’observationetd’évaluation.

Cetaprès-midi,vousbénéficierezd’uneprésentationplusdétailléedecespréconisationsduCESER.

(…)

Jevousremercie!


Avisadopté

Suffragesexprimés:200Pour:200Abstentionet/ouContre:0

Rapporteur:ArnauldCARPIER

ConseilEconomique,SocialetEnvironnementalRégional

Occitanie/Pyrénées-Méditerranée

Cet Avis a été élaboré sous l’autorité de la Commission « Culture – Jeunesse – Citoyenneté – Vieassociative» du CESER, présidée par Christelle KIRCHSTETTER. Elle adresse ses remerciements auxpersonnesquiontbienvoulualimentersaréflexion.

MonsieurBenjaminASSIE,DirecteurduCIRDOC,CentreInter-RegionaldeDévoloppementdel'Occitan,Béziers,Conseiller

CESER

MonsieurAlexandreBARTHES,ResponsableduCentreInfoRockd’Avant-Mardi,Toulouse

MadameAurélieBEGOU,

ChargéedeprojetcultureduPaysPortesdeGascogne

MonsieurWilliamsBLOCH,Directeurd’Avant-Mardi,Toulouse

MadameValentineBOE,

ResponsableduservicecultureàlaàlaCommunautédecommunesduCauvaldor

MadameSylvieBUSCAIL,DéléguéedeCiné32,Auch

MadameAnneDALLANT,

Directricedel’ISDAT,InstitutSupérieurDesArtsdeToulouse

MonsieurOlivierDESBORDES,DirecteurartistiqueduThéâtredel’usine,Saint-Céré

MonsieurBenoîtDECRON,

DirecteurdumuséeSoulagesdeRodez

MadameVéroniqueDO,DirectricegénéraleduThéâtredel’Usine,Saint-Céré

MonsieurPierreESPLUGAS-LABATUT,

PrésidentdesAbbatoirs/Muséed’artmoderneetcontemporain/FRACOccitanie,etadjointauMaire(MuséesetArtcontemporain)delaMairiedeToulouse

MonsieurMarcFOUILLAND,

DirecteurdeCIRCA,PôleNationaldesArtsduCirque,Auch

MonsieurFrancisGRASS,Vice-présidentenchargedelacultureàlaMétropoledeToulouse

MadameEmmanuelleHAMON,Responsablediffusionetactionshorslesmurs,LesAbbatoirs/Muséed’artmoderneet

contemporain/FRACOccitanie,Toulouse

MonsieurBrunoHOULES,DirecteurdelaMJCdeRodez

MadameChristelleKIRCHSTETTER,

Directricedel’EcoledesBeaux-ArtsdeNîmes,PrésidentedelaCommissionCESER

MadameStéphanieLANDES,Directricedel’ADDAduLot

MonsieurEmmanuelLATREILLE,

DirecteurduFRACOccitanie/Montpellier

MonsieurJacquesLEMONTAGNER,DirecteurdelaFédérationRégionaledesMJC,ConseillerCESER

MadameNathalieMALAURIE,DirectriceduserviceCultureduDépartementduLot

MadameCarolineMEYFAU,

Présidentedel’ADDAduLot,élueauDépartementduLot

MadamePatriciaMONNIAUX,ChargéedemissionduPNRCaussesduQuercy

MadameSaâdiaMOHAMED,

ChargéededéveloppementàLaBoutiqued’Ecriture&Co,Montpellier

MonsieurEmmanuelNEGRIER,DirecteurderechercheCNRSenSciencesPolitiquesauCentred’EtudesPolitiquesdel’EuropeLatine

(Cepel),àl’universitédeMontpellier

MadameSandraPATRON,DirectriceduMRAC,MuséeRégionald’ArtContemporain,Sérignan

MadameSandraPOIGNANT,

ResponsablePaysd’Artetd’HistoireàlaCommunautédecommunesduCauvaldor

MadameLaurePRAT,DirectricedelacultureetdupatrimoineàlaRégionOccitanie

MadameCatherinePRUNET,Vice-présidenteenchargedelaVieAssociative,duSportetdelaCultureauDépartementduLot

MonsieurValentinRODRIGUEZ,

Directeurdescollections,LesAbbatoirs/Muséed’artmoderneetcontemporain/FRACOccitanie,Toulouse

MonsieurLaurentROTURIER,DirecteurdelaDRACOccitanie

MadameFrançoiseROUX,

Administratricedel’EPCCduMémorialduCampdeRivesaltes

MonsieurPatricROUX,PrésidentduCIRDOC(CentreInter-RegionaldeDéveloppementdel'Occitan)etConseillerrégional

déléguéàlaCultureetàlalangueOccitane

MadameDominiqueSALOMON,Vice-présidenteenchargedelacultureàlaRégionOccitanie

MadameNorberteSANROMAN,

MédiatriceCulturelleetPédagogiqueàLaBoutiqued’Ecriture&Co,Montpellier

MadameMarietteSIBERTIN-BLANC,MaîtredeconférencesenAménagement-Urbanismeàl’UniversitéToulouseIIJeanJaurès

MadameAnnabelleTENEZE,

Directricegénérale,LesAbbatoirs/Muséed’artmoderneetcontemporain/FRACOccitanie,Toulouse

MonsieurFreddyTERLIZZI,

ViceprésidentenchargedelaCultureetduPatrimoineàlaCommunautédecommunesduCauvaldor

MonsieurBernardTRAVIER,

Vice-présidentenchargedelacultureàlaMétropoledeMontpellier

MonsieurChristianTEYSSEDRE,MairedeRodezetPrésidentdeRodezAgglomération

MonsieurMichelVAGINAY,

Directeurdupôle«patrimoines»àlaDRACOccitanie

MonsieurPhilippeVIALARD,ResponsabledeTotalFestumauConseilRégionalOccitanie

CetAvisaétéélaborésousl’autoritédelaCommission«Culture–Jeunesse-Citoyenneté–Vieassociative»

LeBureau

Présidente:ChristelleKIRCHSTETTER

Vice-Président:PierreDELPEYROUX

Secrétaire:ChristelleJOURNET

Lesmembres

FellaALLAL

Anne-MarieASSEMAT

BenjaminASSIE

LucienBERNARD

ValentineBOE

ColetteBONET

SylvieBORIOS-NALE

ArnauldCARPIER

ArnaudETCHEVERRIA

ClaudineETEVENON

YvonFAU

CorinneFAVAREL

AlainGIACOMEL

PierreGLAMEAU

RoserGINJAUME

ChantalGRIN

BenoîtJOËSSEL

PierreLAFFON

Annie-FranceLAIR

CatherineLAIR

JacquesLEMONTAGNER

OrianneLOPEZ

BertrandMARSOL

GilbertMERCARDIER

FrédéricMILLOT

SandrineMINERVA

RenéMOUYSSET

EricOLLIER

MichèlePERRIN

Jean-PaulSALASSE

EllianeTEYSSIE

Jean-LouisTHENAIL

ChristineSANCHEZ

TABLEDESMATIERES

INTRODUCTION...............................................................................................................................1

I. CONTEXTUALISATION:LESPOLITIQUESCULTURELLES.............................................................4

1. Qu’est-cequ’unepolitiqueculturelle?.................................................................................4

1.1 Définitionetfonctionsdelaculture..............................................................................4

1.2 Del’actionculturelleàlapolitiqueculturelle:unelogiquedescendante......................5

1.2.1 Avant1959............................................................................................................5

1.2.2 L’èreMalraux........................................................................................................6

1.2.3 L’èreJackLang:«laculturefaitplaceauxcultures»............................................6

1.2.4Compétencesetacteurspublics............................................................................7

1.2.5LaloiCAPquiredéfinitl’actiondescollectivités...................................................8

1.3 Lesacteurspublicsn’agissentpasseuls........................................................................9

1.3.1Territoiresdeprojets...........................................................................................9

1.3.2AgencesculturellesetADDA:deuxautresacteursimportants...........................10

1.3.3Acteursassociatifsetprivés...............................................................................12

1.3.4Inscriptiondansunedynamiqueeuropéenne....................................................13

1.4 Lefinancementdelaculture.......................................................................................14

2. Lepaysageculturelrégional...............................................................................................15

2.1 Unterritoirediversifié................................................................................................15

2.2 Politiquerégionale.....................................................................................................17

2.2.1 DesdifférencesdanslesexRégions....................................................................18

2.2.2 Unepolitiquerégionaleàharmoniser.................................................................18

2.3 RégionOccitanieetlaculture:miseenœuvredelapolitique....................................20

2.3.1Patrimoine,spectaclevivant,musique,artsvisuelsetlangues...........................20

2.3.2 Del’éducationartistiqueàl’enseignementartistiquesupérieur..........................23

3. Unerégionéquipéeculturellementmaisoùdesproblèmesd’accèspersistent...................25

3.1 Éloignementsocialdel’offre.......................................................................................25

3.2 Éloignementgéographiquedel’offre..........................................................................27

3.3 Bilandelapolitiqueculturelle:unepolitiquepubliquequiresteàaméliorer.............29

4. Laterritorialisationdespolitiquesculturelles:versunelogiqueascendante......................30

4.1 Plusieursapproches....................................................................................................31

4.1.1 Lacultureestintégréeàdespréoccupationsterritoriales....................................31

4.1.2 Laculturefaitl’objetdeprojetsauplusprèsdesréalitéslocales.........................32

4.1.3 Troisniveauxdeterritorialisation.......................................................................33

4.2 Lesprojetsculturelsdeterritoire................................................................................33

5. RÉformeterritoriale:dunouveaupourlespolitiquesculturelles.......................................34

II. ENJEUXPOURLARÉGIONOCCITANIE.....................................................................................36

1. Enjeuxartistiques:accèsàladiffusiondesexpressionsculturellesetlacrÉation...............36

1.1 Accèsauxexpressionsculturelles...............................................................................36

1.1.1 Circulationdespublics........................................................................................36

1.1.2 Circulationdesœuvresetdesartistes.................................................................40

1.2 Accèsàlacréationetdetransmission........................................................................43

1.2.1 Continuitéduparcoursdeprofessionnalisation..................................................43

1.2.2 Résidencesd’artistesetprésenced’artistessurleterritoire................................45

1.2.3 Espacesd’accompagnementetderencontreinnovantspourlesartistes.............46

2. Enjeuxsociauxetsociétaux:laquestiondespublicsetl’accèsauxpratiquesculturelles....47

2.1 Revalorisationdesapportssociauxdelaculture.........................................................48

2.1.1 Emancipation,citoyenneté,liensocial................................................................48

2.1.2 Droitsculturelsetidentitéculturelle...................................................................49

2.1.3 Unoutilaussiremisenquestion:lapolitiquedelaville......................................50

2.2 Miseenvaleurdupatrimoine:uneidentitéculturelledepremierplan......................52

2.2.1 Dimensionpédagogiqueetparticipative.............................................................52

2.2.2 Rôledescollectivités...........................................................................................52

2.2.3 Petitpatrimoine..................................................................................................54

2.2.4 Lieudediffusion..................................................................................................54

2.2.5 Patrimoinelinguistiqueetlesculturesvivantesrégionales..................................55

2.3 Développementdespratiquesamateursetdelamédiationauprèsdespublicslesplusdémunis.................................................................................................................................56

2.3.1Educationpopulaireetpratiqueamateur...........................................................56

2.3.1 Sensibilisationetmédiationauprèsdupublicjeune............................................59

2.3.2 Publicsempêchés................................................................................................61

3. Enjeuxéconomiques:ledéveloppementéconomiqueculturel..........................................62

3.1Positionnementdelaculturevis-à-visdel’attractivitééconomique............................62

3.1.1LepoidséconomiquedelacultureenOccitanie.................................................62

3.1.2Lesretombéeséconomiquesdelacultureànuancer.........................................64

3.2Déploiementdel’économiesocialeetsolidaire...........................................................67

3.2.1L’économiesocialeetsolidaire...........................................................................67

3.2.2Undéveloppementquirestelimité....................................................................69

3.3Coopérationaveclesacteursdutourisme...................................................................70

3.3.1 QuelquesdonnéesenOccitanie..........................................................................70

3.3.2 Deseffetstouristiquesànuancerpourleséquipementsetévenementsculturels71

3.3.3 Desliensàapprofondir.......................................................................................72

4. Enjeuxterritoriaux:unegouvernancepartagée.................................................................72

4.1 Maillageterritorialentreacteurslocaux.....................................................................73

4.1.1 Laisserdelaplaceauxacteursquimaitrisentlaquestiondespublics..................73

4.1.2 Impulseruneactionenréseauquiatoutesonimportancepourlesterritoires...73

4.2 Versunegouvernancepartagée.................................................................................75

4.3 Concertationpourlaconstructiondelapolitiquerégionale........................................76

4.3.1 Etendrelaconcertationdesacteurslocaux.........................................................76

4.3.2 Nouvelleinstancedecoordinationentrecollectivités:CTAP...............................77

4.3.3 Delacoordinationinterrégionaleàlacoopérationnationaleetinternationale...78

4.4 Co-constructionaveclesacteursduterritoire.............................................................78

4.4.1 L’EPCCcommeoutildecoopération....................................................................78

4.4.2 Formationdesacteurslocaux..............................................................................79

4.4.3 Elaborationd’unevisibilitécommune.................................................................80

III. LESPRÉCONISATIONS.........................................................................................................82

1. Observationetévaluation..................................................................................................82

1.1 Consoliderl’observationdespolitiquesculturelles.....................................................82

1.1.1CréerunObservatoirerégionaldespolitiquesculturellespourrépondreaubesoind’unemeilleureconnaissancedel’actionculturelle................................................82

1.1.2 Associerleschercheursetlesorganisationsderechercheàl’étudeetl’analyseduterrioireafindedévelopperlelienentrerechercheetculture............................................82

1.2 Développerdemanièresystématiquel’évaluationdespolitiquespubliques..............83

2. Delaconcertationauxoutilsdelaco-constructiondespolitiquesculturelles.....................83

2.1 Poursuivrelaconcertationdansdesoutilsetdispositifspérennespermettantunemeilleurelisibilitédesrôlesetresponsabilitésdechaqueniveaudecollectivité....................83

2.2 Prendreencomptelesacteursdusecteursocial,économiqueetassociatifdel’élaborationàl’évaluationdesprojetsculturelssurlesterritoires........................................83

2.3 Fairedel’administrationrégionaleunoutilauservicedelatransversalité.................84

2.4 Généraliserdesoutilsinnovantspourunemeilleureefficiencedel’actionpublique...84

2.4.1 Leguichetuniquededemandedefinancement,suivietévaluationdesactions..84

2.4.2 Contractualisationetpluriannualisationdesengagementsdescollectivitéspourlesprojetsculturels............................................................................................................85

2.4.3 CréationetsoutienàlastructurationdesgrandséquipementsenÉtablissementPublicdeCoopérationCulturelle(EPCC).............................................................................85

2.5 Promouvoirlaformationdesacteursco-construite(élus,auteurs,opérateurs):unlevierpourlacoopération......................................................................................................85

2.6 Créerdespasserellesentrel’économieetlaculture...................................................86

2.6.1 Considérerlemécénatcommeunoutilcomplémentairedufinancementdeprojetsculturels.................................................................................................................86

2.6.2 Développeruneréellestratégietourisme/cultureàl’échelledelanouvellerégion 86

3. Créationartistique.............................................................................................................87

3.1 Donnerauxartisteslapossibilitédes’installerouderestersurleterritoirerégionalaprèsleursétudesgrâceauxateliersd’artistesafindepermettrel’émergenced’unevéritablescèneartistiqueàrayonnementnationaletinternational......................................................87

3.2 Accompagnementdelacréationsurleterritoire........................................................88

3.2.1 Développerlesrésidencesd’artistesetd’auteurs................................................88

3.2.2 Accompagneretfavoriserl’émergenceartistiquesurleterritoire.......................88

3.2.3 Soutenirlesartistesvivantettravaillantsurleterritoirerégional.......................89

3.3 Favoriserlamobilitéentranteetsortantedesartistesetdesprofessionnelsdelacultureàl’international.........................................................................................................89

3.4 Accompagnerlaformationdesartistes.......................................................................90

3.5 Développerle1%artistique.......................................................................................90

4. Diffusiondesexpressionsetdespratiquesculturelles........................................................91

4.1 Développerlesliensdeséquipementsstructurantsetdesgrandesmanifestationsaveclesterritoireslespluséloignésdesoffresculturellesafindetoucherunpublicpluslarge......91

4.2 Améliorerladiffusionauprèsdeszonesfaiblementdotéesculturellement................91

4.2.1 Danslemilieurural.............................................................................................91

4.2.2 Toucherlesnon-publicsgrâceauxPolitiquesdelaville.......................................92

4.2.3 Développeretsoutenirdesnouveauxlieuxd’accés:lestierslieux.....................92

4.3 Améliorerl’accessibilitédeslieuxdecultureetdecréation........................................93

4.3.1 Améliorerl’accessibilitéentermesdetransportscollectifs.................................93

4.3.2 Améliorerl’accessibilitéentermesd’horairesd’ouverture..................................93

4.4 Accompagnerlatransitionnumériqueetfaireévoluerlesmodalitésdeladiffusionartistiqueetculturelle...........................................................................................................93

4.4.1 Soutenirlescollectivitésetlesacteursdanslerenouvellementdeleuréquipement,notammentdeleurssallespubliquesoupolyvalentes,pourétendreladiffusionennumérique......................................................................................................93

4.4.2 Concevoirdesoutilsnumériquesvisantlatransmissiondeconnaissances..........94

4.4.3 Développerunoutilcontributifenlignepourdiffuserl’informationauxpublicsetauxprofessionnels.............................................................................................................94

5. Valorisationdupatrimoinecommemoteurdedéveloppementlocaletduvivre-ensemble94

5.1 Favoriserundécloisonnement:pourunepolitiquedespatrimoines..........................94

5.2 Favoriserl’appropriationparleshabitantsetlaparticipationcitoyenne.....................95

5.3 InventerunepolitiquedupatrimoineculturelimmatérielaucœurdesenjeuxéconomiquesetsociétauxdelaRégion..................................................................................95

5.4 Allerversuneéconomiecréativeetl’affirmationd’unerégioncollectivementcréative:patrimoineetcréation...........................................................................................................96

6. Accompagnementdespublicsdelacultureetdupatrimoine.............................................97

6.1 Prendreencomptetoutparticulièrementlespublicssocialementéloignésdecertainesformesoulieuxdeculture.....................................................................................................97

6.2 Poursuivreleseffortsconcernantl’accessibilitéphysiqueauxéquipements,maisaussil’accèsauxœuvresetàlacréationpourlespersonnesporteusesdehandicap......................97

6.2.1 Améliorerl’accessibilitéphysique.......................................................................97

6.2.2 Améliorerl’accèsauxœuvresetàlacréation:déploiementdunumérique........97

6.3 PourunPlanPrioritaireJeunesse................................................................................98

6.4 Développeretsoutenirlespratiquesamateurs..........................................................98

CONCLUSION...............................................................................................................................100

GLOSSAIRE..................................................................................................................................101

BIBLIOGRAPHIE...........................................................................................................................104

AvisduCESER..........................................................................................................................104

Articlesscientifiquesetrapports:............................................................................................104

Autressources:.......................................................................................................................106

AvisduCESEROccitanie/Pyrénées-MéditerranéeLaterritorialisationdespolitiquesculturellesenOccitanie

AssembléePlénièredu26octobre2017duCESEROccitanie/Pyrénées-Méditerranée 1

INTRODUCTION

Depuis le1er janvier2016, lesdeuxex-RégionsLanguedoc-RoussillonetMidi-Pyrénéesformentuneseule et même Région: La Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée. Bien qu’ayant des logiquesd’actionsdifférentes,cesdeuxex-Régionsmenaientunepolitiqueculturelleambitieusequipermetaujourd’huiàlanouvelleRégionOccitaniederevendiqueruneactionreconnueauniveaunationaletinternationalsurleplanculturel.Unegrandepartiedesonterritoiredisposedelieux,d’équipementset demanifestations culturels soutenus par la Région qui est aussi dotée d’unmaillage d’acteursimportant,rendupossibleparuneterritorialisationdesonaction.Laterritorialisationpeutêtredéfiniecommelepassaged’unepolitiqueuniforme,pour laquelle lesmêmesrèglessontapplicablessurl’ensembleduterritoiredecompétences,àunepolitiqueadaptéeaux spécificités des espaces identifiés. Elle présente l’avantage de donner une nouvelle place auxacteurslocaux,etdepromouvoiruneactiondeproximitéauservicedeshabitants.Laculture,outilde création, de valorisation et d’attractivité des territoires, est désormais reconnue comme unfacteurmajeurdedéveloppementlocal.Tout lemonde s’accorde à reconnaître le dynamisme du secteur culturel et ses nombreux atoutspour les territoires et les individus: création artistique, émancipation et ouverture au monde,valeur socialeet éducative,créationde richessesetd’emplois«nondélocalisables», impact surl’attractivité économique et touristique.Malgré une politique ambitieuse et une offre culturelleconséquente, de nombreuses études ont pointé du doigt qu’il existait encore des inégalités dansl’accès aux expressions et aux pratiques culturelles. Ce constat ressort notamment des étudesréalisées, ces dernières années, par les deux ex-CESER Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées:«Culture et lien social » - étude du CESERMidi-Pyrénées votée en novembre 20141- «La culturescientifiqueettechnique»-étudeduCESERMidi-Pyrénéesvotéeennovembre20092-et«FavoriserunmeilleuraccèsauxpratiquesculturellesenLanguedoc-Roussillon»-étudeduCESERLanguedoc-Roussillonvotéeenseptembre20093.LaRégionOccitanieestfaceàundoubledéfi:favoriserl’accèsauxexpressions,auxpratiquesetauxcréations artistiques, touten renouvelant sapolitiquedans lebutd’uneharmonisation sur tout leterritoire. En effet, la collectivité régionale est actuellement confrontée à la nécessaireharmonisationdespolitiquesculturelleshéritéesdesdeuxanciennesRégions,qu’ilestnécessairede repenser à une nouvelle échelle, dans un cadre géographique particulièrement diversifié(importance des zones rurales et des zones de montagne, disparités en matière de densitédémographique, d’infrastructures de transport ou de communication, etc.) et aussi dans un cadreeuropéen. Comme le dit Mariette Sibertin Blanc (Maître de conférences en Aménagement-

1Avis«Cultureetliensocial»duCESERMidi-Pyrénées,novembre2014,rapporteur:ValentineBOE,accessibleaulien:http://www.cesr-midi-pyrenees.fr/rapports_avis.php2Avis«LaculturescientifiqueettechniqueenMidi-Pyrénées»,novembre2009,rapporteur:DidierLascoumes.3Avis«FavoriserunmeilleuraccèsauxpratiquesculturellesenLanguedoc-Roussillon»duCESERLanguedoc-Roussillon,2009.


AssembléePlénièredu26octobre2017duCESEROccitanie/Pyrénées-Méditerranée2

Urbanisme à l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès) 4: «Denouveau un choix s’impose : soit elle [LaRégion]s’exonèredufonctionnementfinancierdetouslespetitslieux,n’assumantqu’unepolitiqueàson échelle et privilégiant de ce fait des structures d’envergure régionale ; soit elle participe audéveloppement de tout ce qui peut contribuer à l’aménagement culturel du territoire régional,soutenant alors toute initiative susceptible de renforcer l’offre et la vitalité locale…». Ces deuxpositionnementsn’étantpasincompatibles.Par ailleurs, la réforme territoriale, associée à un contexte global de baisse de ressources et demargesdemanœuvrefinancièresdescollectivités,vientcompliquerl’équationetamènelaRégionàco-construireavec lesacteurs territoriauxetacteurs culturels. LaCTAP,amenéepar cette réforme(loi MAPTAM), et pour laquelle la Région a fait le choix de créer une commission culture, visejustementl’atteintedecetobjectif.Enfin,laRégiondoitaussipenserdanslaredéfinitiondesapolitiqueàsesartistesquisontnombreuxsur le territoire et qui subissent aussi desmutations dans leur profession (nouvellesméthodes decréationetdediffusion,baissedesfinancements,etc.).Demanièregénérale, ilest indispensable,pourtraitercettequestion,derappelerque,si laculturen’est pas une compétence obligatoire, c’est undroit réaffirmé dans la déclaration universelle del’UNESCOsurladiversitéculturelle(Paris,2002):«toutepersonnealedroitàuneéducationetuneformationdequalitéqui respectentpleinementson identitéculturelle ; toutepersonnedoitpouvoirparticiperàlavieculturelledesonchoixetexercersesproprespratiquesculturelles,dansleslimitesqu’imposelerespectdesdroitsdel’hommeetdeslibertésfondamentales».Cette étude traitera des nouvelles relations à inventer entre la culture et les territoires pourfavoriseruneirrigationduterritoireetunaccèsinnovantauxpratiquesetexpressionsculturelles.Cette question est aussi au cœur de nombreux enjeux, qui dépassent largement les frontières dusecteurculturel,etquirelèventdespolitiquesrégionales:

- Créationartistique:lacréationartistiquecontribueàl’attractivitéduterritoireetpeutêtreunfacteurdedéveloppementterritorial.Lesartistesdoiventavoirlesmoyensdecréer,deseformer,desequalifier,etenfindes'insérerprofessionnellement.

- Innovation: lesterritoiressontdeplusenplusleterraindeprojetsculturels innovantsàlafoissurleplancultureletsocial.

- Numérique:quicontribuefortementàlatransformationdespratiquesculturelles,estaussiunfacteurimportantd’innovation.

- Aménagement du territoire: le développement culturel est mêlé à l’aménagement duterritoire(équipements,transport),etestunfacteurdedéveloppementlocal.

- Culture et lien social: l’accès à la culture et à la pratique artistique sont des facteursfavorisant la cohésionsociale. Lacultureest créatricede liensetpermet l’épanouissementpersonnel, l’ouverture sur le monde et la société. Elle offre un moyen pour chercher etconstruiresonidentitéetselibérerdesdéterminismesetdesdominations.

4SibertinBlancM.,2009,«UnepolitiqueculturelleterritorialeenRégion:l’exempledesterritoiresdeprojetenMidi-Pyrénées»



- Educationetcitoyenneté: l’éducationartistiqueetculturellecontribueàfavoriserl’accèsàlaculture.Elleparticipeàlaformationdelasensibilitéetpermetderendreaccessiblel’art,quiestaussiunoutildecompréhensiondumonde.

- Attractivité des territoires: la culture est aussi un enjeu économique et touristique,pourvoyeurd’emploisetfavorisantl’attractivité.

Pourtraiterdecettequestion,lesprincipauxaxesderéflexionretenusparlaCommission«Culture–Jeunesse–Citoyenneté–VieAssociative»serontlessuivants:

- Lacultureetledéveloppementdesterritoires;- Lacultureetlacitoyenneté;- L’organisationdelanécessairecoopérationculturelle.

LaCommissionentend, sur labased’uneanalyseapprofondiede la tendanceà la territorialisationdespolitiquesculturelles,desbesoinsexprimésparlesacteursculturelsetdesexpériencesmenéesen Occitanie, formuler des propositions visant à développer des initiatives et projets locauxinnovants.LadémarchedelaCommissions’estprésentéeainsi:

- Uneanalysedesdiversespublicationspourcapitaliserlesétudesexistantessurlesujet;- La réalisation d’auditions et d’entretiens d’acteurs du secteur culturel en Occitanie pour

recenserlesbesoins,enjeux,contraintesetpistesprometteusesquipermettentd’envisagerdes avancées significatives sur la question. Les auditions ont parfois eu lieu au cours dedéplacementssurlesterritoires;

- LacapitalisationdecontributionsdesmembresduCESEROccitanie/Pyrénées-Méditerranée;- Laformulationdepréconisationsopérationnellesàdestinationdel’exécutifrégional.

CetteCommissionaeulaparticularitédes’êtredéplacéesurl’ensembleduterritoirerégional,àlarencontre des acteurs locaux mais aussi des élus et représentants de l’Etat. Elle a ainsi eul’opportunité de visiter plusieurs équipes et équipements culturels en allant à la rencontre desauditionnéssurleurterritoire:

LeMuséeRégionald’ArtContemporain,SérignanLeMuséeLesAbattoirs,Toulouse

LeCentreInter-RégionaldeDéveloppementdel’Occitan,BéziersL’InstitutSupérieurdesArtsdeToulouse

LeMuséedeSoulages,RodezCiné32,AuchCIRCA,Auch

Théâtredel’Usine,Saint-Céré

Cefonctionnementapermisà laCommissiondes’imprégnerdavantagedesproblématiquesetdesinitiativesdesdifférentsterritoires.



I. CONTEXTUALISATION:LESPOLITIQUESCULTURELLES

1. QU’EST-CEQU’UNEPOLITIQUECULTURELLE?

1.1 Définitionetfonctionsdelaculture

La culture s’appuie sur deux piliers qui fondent son histoire et son avenir: une valeurhumaniste reconnuepar la sociétéet les institutions, etdes femmesetdeshommes qui, par leurcréationetsamiseenœuvre,luidonnentcorps.»5D’après la définitionUNESCO (2002), la culture est: «l’ensemble des traits distinctifs, spirituels etmatériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe,outrelesartsetleslettres,lesmodesdevie,lesfaçonsdevivre-ensemble,lessystèmedevaleurs,lestraditionsetlecroyances»6.Depuisqu’elleestmentionnéedanslepréambuledelaConstitutiondu27octobre1946, elle est undroit fondamental pour tous les citoyens: «LaNationgarantit l’égalaccèsdel’enfantetdel’adulteàl’instruction,àlaformationprofessionnelleetàlaculture».Dixdomainesontétédéterminésen2000enFrance(modifiésen2009parl’Europe):

- Lepatrimoineartistiqueetmonumental(monumentshistoriques,musées,sitesarchéologiques,autresformesdepatrimoine);

- Lesarchives;- Lesbibliothèques;- Lelivredelapresse;- Lesartsvisuels(ycomprisledesign,photographie,etc.),- L’architecture;- Lesartsvivants(musique,danse,théâtremusicalouopéra,théâtredramatique,cirque,

pantomime,etc.);- L’audioetl’audiovisuel/multimédia(cinéma,radio,télévision,vidéo,enregistrements

sonores,multimédia);- L’artisanatd’art;- Lapublicité.

5Avis«Quellesprospectives,quelsdéfis,quelenjeupourlanouvellerégionàl’horizon2030»,DéfisEnjeuxSociétéduCESEROccitanie,24mai2016,rapporteur:MichelROBINetJacquesLEPART,disponibleauliensuivant:http://www.cesr-midi-pyrenees.fr/pdf/pdf_nostravaux/A_ALARY_MALVY_T1.pdf,p.127.6Déclarationuniverselledel’UNESCOsurladiversitéculturelle(Paris,2002).



Sixfoncxons

Créa�on

Produc�onetédi�on

Diffusionetcommerciali-

sa�on

Conserva�onetprotec�on

Forma�on

Administra�on-management

culturel

Laculturepeutaussiêtredéfinieseloncessixfonctions:

1.2 Del’actionculturelleàlapolitiqueculturelle:unelogiquedescendante

Lapolitiqueculturellen’apas toujoursété tellequ’elleestaujourd’hui,elleaconnuuneévolutionquel’onpeutdistinguerentroisphases.

1.2.1 Avant1959

Avant1959,onneparlepasencoredevéritablepolitiqueculturellemaisplutôtd’actionculturelle:l’Etat devient peu à peu légitime mais l’ambition culturelle est majoritairement portée par lemouvementassociatif.Eneffet,lesassociationsassurentunemédiationculturelleetdel’animationsocio-culturelle.

La définition de la culture peut être perçue de manière différente: alors que certains parlent deculture populaire, d’autres ne considèrent pas forcément ce qu’il se passe «dans la rue» commeculture étant donné que leur perception repose plutôt sur l’équipement(culture de référence ouélitiste). Selon l’enquête duministère de la Culture et de la Communication : «ll y a comme uneformed’irrévérenceassociéeàcespratiquesquilesrendraientenquelquesortemoinslégitimesquecequiestproposédansdeslieuxdédiés.».Pourtant,depuis2016,41%desfrançaissereprésententla culture comme des savoirs et des connaissances tandis que pour une majorité, elle renvoie àd’autresreprésentationstellesque:lesséries,lehip-hop,lerap,legraff.Source:Évaluationdelapolitiquepubliquededémocratisationculturelle,mars2017,RapportauPremierMinistre.



Celle-ciestguidéepar leprincipededémocratisationculturelle,quipeutêtredéfinie commeuneréduction des écarts en termes de propension à pratiquer la culture, et qui repose sur plusieursidéaux7:

- l’émancipation du citoyen (suite à la Révolution française qui modifie les rapports de lasociétéetdelaculture);

- lapopularisationdelaculture(mouvementsd’éducationpopulaire).L’Etatdevientcependantdeplusenplusacteurdansledomaineartistiqueetcommenceàporterlesidéesdel’éducationpopulaire,notammentàtraverslapriseenconsidérationquelacultureestunepréparation à la vie publique et à l’exercice du civisme. Il amorce la construction d’une politiqueculturelleen se saisissantdesbesoinsexpriméset s’interrogeant suruncertainnombred’objetsàmettreenœuvre,notammentlesMaisonsdesJeunesetdelaCulture(MJC)misesenplaceen1944,la décentralisation des BibliothèquesDépartementales de Prêt (BDP) en 1945, ou encore l’école àtravers les lois Ferry (1881-1882) qui font de l’école le lieu principal d’accès à la culture pour lesclassespopulaires.Effectivement, l’écolea formépendant longtemps le soclede l’actionculturelleétatique.

1.2.2 L’èreMalraux

On commence à parler d’une politique culturelle à partir de 1959, lorsque AndréMalraux créa leministère desAffaires Culturelles. Il souhaitait unemise en présence sur le territoire desœuvresd’artetamenéunepolitiquede«décentralisationdel’art»notammentàtraverslacréationd’unesoixantaine de Maisons de la Culture en 1973: c’est la première politique culturelle portée enFrance.Cettepolitique,quiagénéréuneproximitégéographiqueetquiaétécoupléeavecunepropositiondeprixadaptés,portecependantunenouvelleconceptionde l’accèsà lacultureetconstitueunesortederuptureavec lemouvementd’éducationpopulaire.Eneffet, laculturea iciunedéfinitionplutôt portée sur l’Art et peu englobante. Les résultats de cette politique sont mitigés, ledéploiement des Maisons de la Culture n’ayant pas forcément permis d’atteindre de nouveauxpublics.8

1.2.3 L’èreJackLang:«laculturefaitplaceauxcultures»9

Suite à ce constat, la politique culturelle prend un nouveau tournant à partir de 1981avec lanomination de Jack Lang auministère de la Culture. Jack Lang accentue la «décentralisation» enélargissant la définition de la culture et en la considérant sous toutes ses formes. Sa vision estdavantageportéeparlestroisidéauxsuivants:

- ledéveloppementdel’accèsàlaculturepourtous;- ladiversitéculturelle;- etladémocratieculturelle.

7Avis«FavoriserunmeilleuraccèsauxpratiquesculturellesenLanguedoc-Roussillon»duCESERLanguedoc-Roussillon,2009.8Avis«FavoriserunmeilleuraccèsauxpratiquesculturellesenLanguedoc-Roussillon»duCESERLanguedoc-Roussillon,2009.9Sibertin-BlancM.,2009,«UnepolitiqueculturelleterritorialeenRégion:l’exempledesterritoiresdeprojetenMidi-Pyrénées».



Interventionsdescollectivitésterritorialesenmatièredeculture

1%culturel(inser�onoeuvresd'artdansconstruc�ons)

Ges�onetfinancementdesbilbiothèques Ges�ondesmusées

Développementdel'éduca�onar�s�que

Sauvegardeetconserva�on

monumentshistoriquesetinventairedu

patrimoineculturel

Archives

Servicesarchéologiquespréven�fs

Financementprojetsspécifiques

Sou�enàlacréa�onetàladiffusion

Coordina�on

Uneautrecaractéristiquedesonaction: ilmentionne pour la première fois dans lapolitique culturelle le lien avec l’économie(priseencomptedesindustriesculturelles)et la cohésion sociale (culture qui devientunecomposantedelapolitiquedelaville),deux sphères que l’on retrouve liées auxpolitiques culturelles d’aujourd’hui. Parailleurs, lespratiquesamateurs continuentà se développer. Mais, malgré l’avancéeperpétrée par cette politique, il existaitencore des disparités territoriales dansl’accès.Le rôle grandissant des collectivitésterritoriales

1.2.4Compétencesetacteurspublics

Aveclesloisdedécentralisation(loisDeffere1982-83),lacultureafaitl’objet,toutcommed’autresthématiques, de transfert et de partage de compétences vers les collectivités territorialesnotammentenverslesRégions,elles-mêmesdevenuescollectivitésterritorialesen1982.Cependant,leuractionneselimitepasauxcompétencesattribuéesetvabiensouventau-delà,auparavantgrâceà la clause des compétences générales, et aujourd’hui grâce à la loi NOTRe qui définit la culturecommeunecompétencepartagée(cf.partie«Réformeterritoriale,dunouveaupour lespolitiquesculturelles»).

Uneactionquivaau-delàdesdomainesdecompétences

La démocratisation culturelle est le libre accès àl’excellence artistique. La démocratie culturelle nepoursuit pas un objectif de consommation: elle reposesurlacapacitédesindividusàêtreacteurdeleurculture,de leurs pratiques. Le contact avec la création est plusdirect. Les politiques culturelles ont évolué du principede démocratisation vers le principe de démocratieculturelle.SelonBernardLatarjet(administrateurculturelfrançais,dans interview«CultureetESS», France Inter,juin2017)l’élémentdéclencheurdecetteévolutionaétéla déclaration de Fribourg (2007) quidéfinit les droitsculturels comme des droits fondamentaux quipermettent aux citoyens de choisir la culture qu’ilssouhaitent.



Selon Alain Lefebvre10, on peut parler de trois approches de la décentralisation appliquée audomaineculturel:

- Un transfert de compétences (décentralisation politique) vers les différents échelonsterritoriaux;

- Unerépartitiondel’offresurleterritoire(aménagementculturelduterritoire),amorcéeparladécentralisationthéâtraleàtraverslapolitiqued’Etatde1946;

- Unfinancementetunegestiondesaffairesculturellesdeplusenplusimportantsdelapartdes collectivités, ayant pour conséquence une diversification et le développement de laculture.

Lespolitiquesdescollectivitéssontmenéespourlaplupartenconcertationavecl’EtatetnotammentaveclaDRAC.Enapplicationdudécretn°2010-633du8juin2010,laDRACmetenœuvrelapolitiqueculturelleetpatrimonialedel’État,sousl'autoritédupréfetdeRégionetenlienaveclescollectivitésterritoriales.La Drac exerce dans ce cadre une fonction desoutien, de conseil, d'expertise et de contrôle.Elle est l'interlocutrice privilégiée des élus,artistes,professionnels,associationsetde touslesacteursdusecteurculturel.LaDRACOccitanieestorganiséeentroispôles:

- PôleActionCulturelleetTerritoriale;- PôleCréationetDiffusion;- PôlePatrimoinesetAchitecture.

LaDRACOccitanieestlerésultatdelafusiondesdeuxanciennesDRAC.Celles-ciontdûfusionneraumême titre que les deux ex-Conseils Régionaux. La DRAC Occitanie fait face aujourd’hui a deuxchallengesmajeurs:prendreencompte lanouvelledonnegéographiqueet renforcer laproximité.Parailleurs,laloiCAPetlaloiFinance2017suggèreégalementdesévolutionsdansleuraction.La Région Occitanie et la DRAC entretiennent des relations régulières: ils mènent ensemble destravauxcommuns,notammentdanslechampsdel’évaluationdespolitiquescontractuelles.

1.2.5LaloiCAPquiredéfinitl’actiondescollectivités

Récemment, la loi CAPapportedenouvellesdéfinitions et denouvellesorientations àprendreencomptedanslespolitiquesculturellesterritoriales.

10LefebvreA.,«Suretsousladécentralisationculturelle-résuméd’uneinterventionlorsduFestivaldeVic-Fezensacle26juillet2003»,disponibleauliensuivant:http://couac.org/Sur-et-sous-la-decentralisation

Le CPER2015-2020 comporteunvoletCultureetPatrimoine. Il permet un soutien affirmé à lacréation,àlarénovationoul’extensiondemusées,dont leMuséeRégionald'ArchéologieàNarbonne(MuReNa), leMémorial du campde Rivesaltes, leMuséedelaRomanité(Nîmes)ouencoreleMuséeHyacinthe Rigaud coté est. A l’ouest: l’atelier deconstruction des décors du Capitole, le MuséeHenriMartinàCahors,ouencoreleMuséeIngresàMontauban.LePatrimoinefaitl’objetd’unsoutienaux grands sites touristiques, culturels et naturelsemblématiques(ex:CathédraleSaintJust).



Pourlapremièrefois,danslecadredecetteloi,lescollectivitéslocalessevoientconfierunefeuillederoute.Dans lerespectdes«droitsculturels»etenconcertationavec lesacteursde lacréationartistique, la loi fixe, dans sonarticle 3, pour le «servicepublic de la culture»un certainnombred’objectifsàatteindre,parmilesquels:

- Garantirladiversitédelacréationetdesexpressionsculturelles;- Favoriserlalibertédechoixdespratiquesculturellesetdesmodesd’expressionartistique;- Favoriser, notamment au travers des initiatives territoriales, les pratiques artistiques en

amateur;- Mettre en place, notamment auprès des jeunes et des publics spécifiques (personnes

handicapées…)desactionsd’éducationartistiqueetculturelle;- Contribuer au développement et au soutien des initiatives portées par les acteurs de la

diversitéterritorialeetdel’égalitédesterritoires;- Encouragerlesactionsdemécénatdesparticuliersetdesentreprises;- Contribueràlaformationinitialeetcontinuedesprofessionnelsdelacréationartistique,à

lareconversionprofessionnelleetàlapérennitédel’emploi.

LaloiCAPlégifèresurplusieurschampsdudomaineculturelavecàlafoisdesdispositionsrelativesàlalibertédecréationetàlacréationartistique,etdesdispositionsrelativesauxpatrimoinecultureletàlapromotiondel’architecture.Parailleurs,cetteloimarqueuneavancéeenprévoyantquechaqueCTAPcomprendraaumoinsunecommissionthématiquedédiéeàlaculture,quidonneralieu,aumoinsunefoisparan,àundébatsurlapolitiqueculturelleenRégion(cf.partie«LaloiCAPquiredéfinitl’actiondescollectivités»).

1.3 Lesacteurspublicsn’agissentpasseuls

Denombreuxacteurspartagentl’objectifdefavoriserunmeilleuraccèsauxpratiquesetexpressionsculturelles.Lescollectivitésterritorialescréentdesinteractionsaveccesacteurs-ci(publicsetprivés)pouranimerleurpolitiqueculturelle.

1.3.1Territoiresdeprojets

Les territoiresdeprojets sontdesacteurs importantspour le secteur culturel (PNR,Pays,PTER).L’objectifd’unPNR(ParcNaturelRégional)estdevaloriserunterritoireruralhabitéetdeprotéger(sanspourautant lemettre souscloche)enaménageant, sensibilisant, innovantet conduisantdesactionsexpérimentales.Acetitre, ilmènegénéralementdesactionsdansledomaineculturelpourrépondreàladéfinitiond’uneidentitéculturellesurleterritoireàtraverslacharte.LesPays(statutcrééen1995-loiLOADT-etrenforcéparla-loiVoynet-en1999)sontdespartenairesprivilégiés,notammentdesRégionspuisquecelles-cisontprésentessurleterritoireàtraverseux.Cesterritoiresde projets sont des acteursmajeurs du développement local, particulièrement pour les territoiresruraux.LeurfinancementprovientdelaparticipationdeleurscommunautésdecommunesmembresainsiquededifférentesconventionstellesqueparexempleleContratdeprojetEtat-Région.DepuislaloiMAPTAM(article79),lesPayspeuventsetransformerenPTER(statutjuridiquerenforcé).



La mobilisation de la culture [dans le Pays] comme levier du projet territorial et commeobjectifdedéveloppementseretrouvedefaçonrécurrente»11

1.3.2AgencesculturellesetADDA:deuxautresacteursimportants

AgencesterritorialesLesagencesculturellesterritoriales(structuréesà83%enassociation,13%enétablissementpublicet 3%en SAou régie), à l’échelle régionaleoudépartementale, ont pourpublic cible les artistes.Ellesontpourmissions:

- D’êtreunlieuderessource,deconseiletd’information;- D’animerdesréseauxprofessionnels(COREPS);- Deformer;- D’observeretd’évaluer.

Dans ce contexte où les politiques territoriales font face à de nombreux défis, les acteurs ontparticulièrementbesoind’unaccompagnementappropriéetdeserencontrer,c’estnotammentauxagences d’assumer cette tâche. Les agences ont pour rôle majeur de «renforcer, conforter etrenouvelerlespolitiquesculturellesdeparleurfacultédemédiation».Ellessontunacteurimportantdanslesensoùellestransmettentunephilosophiede«décentralisationcoopérativequipermettraitaumieuxd’intégrerdespratiquesde transversalité,d’inter-territorialité,de complémentaritéoudemutualisations»12.EnOccitanie,ilexisteuneagenceculturellerégionalehéritéedel’ex-Languedoc-Roussillon:RéseauenScène,spécialiséedanslespectaclevivant.Elleapourobjectifdecontribueraudéveloppementartistiqueetcultureldelarégionafind’enfaireunlieud'accueilpourlescréateursdetoushorizonset une terre d'émergence de nouvelles formes artistiques. Ses domaines d’intervention sont lethéâtre,lamusique,ladanse,lecirque,lesartsdelarueetlesformespluridisciplinaires.L'associationexercesesmissionsautourdeplusieurspôles:

- l'accompagnementàladiffusion;- l'informationetlesdynamiquesderéseauxprofessionnels;- l'Europeetlacoopération.

Concernantledeuxièmepôle,RéseauenScèneanimeleCOREPS,quiestuneinstancededialoguesocial régional du spectacle vivant, cinéma et audiovisuel. Cette instance vise à instaurer un lienpermanentdedialogue,deconsultation,deconcertation,deréflexionetdepropositionpourl'Etat,lescollectivitésterritoriales,lespartenairessociauxetlesorganismessociauxetprofessionnels.Sonorganisation émane de deux textes réglementaires: circulaire du 6 août 2003 relative à lamobilisation des services de l'Etat sur la situation économique et sociale des secteurs del'audiovisuel,ducinémaetduspectacle;etcirculairen°2004/007du4mars2004relativeàlamiseenplaced'instancesrégionalesdedialoguesocialdanslessecteursduspectaclevivantetenregistré.LeCOREPSreçoitdesfinancementsdelaDRACetdelaRégionnotamment.

11Sibertin-BlancM.,2009,«UnepolitiqueculturelleterritorialeenRégion:l’exempledesterritoiresdeprojetenMidi-Pyrénées».12Rapportdesynthèsedesateliers,1èrerencontrenationaledesagencesculturellesterritoriales,Octobre2016,ObservatoiredespolitiquesculturellesetAgenceculturelleAlsace.



Il existe d’autres agences culturelles (ou réseaux d’acteurs qui réalisent les mêmes missions)héritées aussi de l’ex-Languedoc-Roussillon sur d’autres thématiques, et qui reçoivent aussi desfinancementsde laRégion: LRCINEMA,L2LR (Livreet Lecture),CIRDOC,FRACLR,Airdemidi (Artcontemporain). En ex-Midi-Pyrénées, ces missions étaient directement portées par les servicesrégionaux.La première rencontre des agences qui a eu lieu en Alsace en 201613 a soulevé l’enjeu du«positionnementdesagences»:estcequ’ellesdoiventattendreuneinjonctiondescollectivitésquilesfinancepours’impliquerdansdesdynamiquestransversales,interrégionales,européennesouenêtremoteur?Lefloudemeureautourdecettequestionmaisellespourraientêtreunacteurphare.La fusion des Régions questionne aussi l’évolution de Réseau en Scène et des autres acteursassociatifsdisposantdesmêmesmissions,l’ex-Midi-Pyrénéesnedisposantpasd’agenceculturelle.LaréflexionestencoursauniveaudelaRégion.

LesADDALesADDA,AssociationsDépartementalespour leDéveloppementdesArts, dont les premièresontétécrééesilyaunequarantained’année,ontpourmissiondedévelopperlespratiquesartistiquesetculturelles dans les domaines de la musique, de la danse et du théâtre. Elles sont le fruit d'unepolitique concertée entre l'Etat et les Départements concernés qui les financent, et sont despartenaires privilégiés des acteurs associatifs et des collectivités territoriales. Leurs objectifsgénérauxsont:

- demettreenlienéducation,formation,diffusionetcréation;- d’initierdesprojets;- depromouvoirdesactions.

Ellesentendentaussicontribueraurééquilibragedel’offreculturelle.IlexisteenrégionOccitanieseptassociations départementalesdont l'objet et lesmissions leurconfèrent la qualification d'"Organismes départementauxdedéveloppementterritorialduspectacle vivant", tels qu'ilssont définis dans la Chartenationale du 11 janvier 2006. Ils'agitde:

- ArtsVivants11-Aude;- AveyronCulture12;- ADDA32-Gers;- ADDA46-Lot;- ScènesCroiséesdeLozère48;

13Rapportdesynthèsedesateliers,1èrerencontrenationaledesagencesculturellesterritoriales,Octobre2016,ObservatoiredespolitiquesculturellesetAgenceculturelleAlsace.

A titre d’exemple, les objectifs présents dans la conventiond’objectifstriennaleDépartement/ADDAduLotsontlessuivants:-Éducationartistiqueetculturelle(EAC) :élaborerdesparcoursàl’échelledépartementale.-Enseignementdelamusique:valoriseretconsoliderlesacquisdela structuration au plan départemental; accompagner des écolesde musique, organisation de l’enseignement des musiquestraditionnelles.- Création artistique et pratique amateur : accompagner lescompagniesprofessionnelleslotoisesdansleurdéveloppement,au-delà de la mission ressource, par la mise en place d’actionsconcrètes; concernant la pratique amateur, favoriser saqualification au travers de l’animation de réseaux et de laconceptionetmiseenœuvredeprojets.-Ressourceetexpertise.



- ADDA81-Tarn;- ADDA82-Tarn-et-Garonne.

Chacuneoeuvre,sursonterritoire,audéveloppementdesdisciplinesduspectaclevivant(musique,danse,théâtre,cirque,artsdelarue)etpourcertainesd'entreelles,desartsplastiques.Sileurhistoireetleursmodalitésd’interventionrevêtentdesformesdifférentes(puisqueleurprojetd’activitéreposesuruneconventiond’objectifstriennale),l’ensembledecesstructurespartagedesmissionsetdesinterventionsdanslesdomainesde/du:

- lacréation,ladiffusionetlaproductionartistique;- ledéveloppementetsensibilisationdespublics,notammentdesjeunes,àtraversdesactions

d’éducation artistique et culturelle dans les différents temps de vie (scolaire, périscolaire,tempslibre);

- l’accompagnement à la mise en place de politiques publiques et de projets dedéveloppement local par le conseil, l’expertise et l’information dans le cadre d’unecompétenceeningénierieculturelle;etlaformationqu’ellesoitendirectiondesamateurs,des professionnels, des élus ou des pédagogues (Enseignements artistiques, Educationnationale).

Parailleurs,ilexisteuneplateformeàl’échellerégionalequiréunitlesADDA(cf.partie«Formationdesacteurslocaux»).

1.3.3Acteursassociatifsetprivés

Toutepolitiqueculturelles’appuieàlafoissurl’actionpublique(Etatetcollectivitésterritoriales)etsurcelleduprivéassociatif.Lesassociationsd’éducationpopulaireontfortementcontribué,depuisledébutde ladéfinitionde lapolitiqueculturelle,à ladiffusionde lapratiqueartistique (cf.partie«Pratiquesamateur»).Encoreaujourd’hui,ellessontdesalliéspourlesacteurspublics.Parmilesautresacteursprivés,ondistinguelesentreprisesmécènes,lesindustriesculturelles,etlesentreprisesd’économiesocialeetsolidaire.Lesentreprisesmécènesapportentleursoutienfinancierauxinstitutionset/ouprojetsculturels.Ellespeuventdoncêtre,pourcertainsacteurs,unesourcedefinancementprécieuse.Lemécénatpeutparfoisprendre la formed’avantagesennature. Ilpeutdonner lieuàdesactionsculturelles en interne de l’entreprise. Parfois, les entreprises mécènes peuvent se regrouper enFondation (personne morale de droit privé ayant un but non lucratif créé par un ou plusieursdonateursphysiqueoumoral)pourunecausepublique.Cesfondationsprivilégientunethématiqueetunpublicspécifique(ex:FondationGazdeFrance,danslesecteurdelasolidaritéetpourlaluttecontre l’illettrisme). Le mécénat présentant parfois l’inconvénient d’être conditionné, il doit êtremaniéavecprécautionetnepeutsesubstitueràl’actionpublique,aurisqued’unediffusiondéfinieparlesseulsintérêts(économiques,intellectuels,moraux),deceuxquilafinancent.



Lesindustriesculturellesquantàellesvisentlaconception,lacréation,lafabrication,ladistributionetlacommercialisationdesupportsphysiquesoudecommunication.Ils’agitdesactivitésd’édition(livres, journaux, revues, enregistrements sonores [CDs,mp3], etc.), audiovisuelles (production defilms, programmes TV, distribution [DVDs], etc.) ou encore des agences de presse. Ces industriesculturellessontimportantesdanslamesureoùellesdiffusentdesbienspublicsàgrandeéchelle.Les entreprises de l’économie sociale et solidaire s’investissent aussi dans la culture: on voit sedévelopper l’entreprenariat social sous d’autres statuts que l’associatif, ce qui présente desavantages financiers et des dynamiques de coopérations nouvelles pour la culture (cf. partie«Développementdel’économiesocialetsolidaire»).

1.3.4Inscriptiondansunedynamiqueeuropéenne

L’Europeestunacteurcléauseindecesnouvellesgrandesrégions.AtraversleTraitédeMaastrichten1992, l’Europes’estdotéed’unecompétencedans laculture,bienqu’uneconventionculturelleexistaitdéjàdès1954.Atraverscettecompétence,ellesouhaitepromouvoirunediversitéculturelle,un dialogue interculturel, et défendre un héritage culturel commun. Sur la période 2014-2020,l’UnionEuropéennealancéunprogrammeappelé«EuropeCréative»quipoursuittroisobjectifs:

- Développerlevoletcultureetcréation;- Contribueràlacroissanceducinémaeuropéen;- Favoriserlacréationd’emplois.

Trois volets financiers sont définis pour répondre à ces objectifs, avec des financementscorrespondantsversésauxRégions:

- UnvoletCulture(31%dubudgettotal);- UnvoletMédia(65%dubudgettotal);- Unvoletfinanciertransversal(13%dubudgettotal).

Chacundecesvoletspoursuitdesobjectifsauxquellescorrespondentdesappelsàprojetdifférents:lesporteursdeprojets(opérateursculturelsetcréatifstelsquelesautoritéslocalesourégionalesdegestion, les entreprises, les administrations, les ONG, les PME, les universités ou encore lesassociations)peuventavoiraccèsàcesfinancements.

Si à ce jour, enOccitanie, des entreprises se sont déjà engagées dans le financement de la Culture(Clubs desMécènes duMusée Fabre, Jazz inMarciac, Festival Radio France,Musée des Abattoirs),force est de constater que l’apport des entreprises a tendance à se concentrer sur les équipementsstructurantsouencoresurlesmanifestationsd’envergurenationaleetinternationale.A Montpellier et à Sète, prenant exemple sur le projet initié à Marseille à l’occasion de MarseilleProvenceCapitaleCulturelleEuropéenne2013,l’associationMécènesduSudréunitdesentrepreneursquis’engagententantquecollectionneursd’unartcontemporaindontilsaccompagnentégalementlaproductionetlavalorisationparlefinancementdeboursesetd’expositions.LeMécénatdeproximitéestaussiuneréalitéetleThéâtredel’Usineasuledémontrerenmettantenplaceenzoneruraledespartenariatsaveclemilieuéconomique,etquicontribuentaudéveloppementduprojetartistiqueetcultureldontilalacharge.



La Région dispose de la compétence «gestion des fondseuropéens»14 et agit ainsi à la fois dans la décision, laprospectiveetl’organisationdel’ensembledusecteur.Suiteà la fusion des Régions, la redéfinition de l’action de laRégionenlamatièreestencours.Lesacteurslocauxsuiventdeprèscetteréorganisation: les fondseuropéensserventàfinancerdesprojetsqu’ilsaniment.

Cesacteurs,auplusprèsduterritoiresont,d’unepart,ferventsd’accompagnementaumontagedeprojetsuiteàl’attributiondesfondset,d’autrepart,dansl’attented’uneréflexionsurlesmodalitésd’utilisation de ces fonds (certains territoires ruraux sont confrontés à des difficultés dans lamobilisationdecesfondssurdespetitsprojets.D’autrepart, ilexistedes formesdecoopérationsentre les territoiresde laRégionOccitanieet lesterritoires européens (ex: jumelage, cf. partie «Coopération interrégionale, nationale eteuropéenne»).

1.4 Lefinancementdelaculture

Quereprésentelapolitiqueculturelleenchiffres(àl’échelledelaFrance)?Letableauci-dessousprésentelesestimationsdedépensespourl’année2017desacteurspublics:

Les collectivités de la Région Occitanie se placent parmi celles qui investissent le plus dans ledomaine culturel par habitant, avec un total de dépenses par habitant compris entre 150 et 170

14 Depuis la loi MAPTAM (2014), mise en œuvre depuis le décret n° 2015-782 du 29 juin 2015 relatif auxconditionsd'intégration,dedétachementetdemiseàdispositiondefonctionnairesdel'Etatenapplicationdesarticles83et86de la loin°2014-58du27 janvier2014demodernisationde l'actionpublique territorialeetd'affirmationdesmétropoles, et ledécretn°2015-783du29juin2015relatifauxdatesetauxmodalitésdetransfert définitif des services ou parties de services de l'Etat qui participent aux missions de l'autorité degestion des programmes européens financés au titre du Fonds social européen ou du Fonds européen dedéveloppementrégionalouduFondseuropéenagricolepourledéveloppementrural,JOdu30juin2015.

Es�ma�onsdedépensespourlaCultureen2017desacteurspublics

Collecxvitésterritoriales(réparpselonlacontribuponau

montant)Communesde+de3500

habitants:77%Départements:15%

Régions:8%Total:9,3milliards€

MinistèredelaCultureetdelaCommunicaxon(réparpselonles

domainesdecompétences)Patrimoine:25%

Créa�onar�s�que:22%Médiasetindustriesculturelles:

16%Transmissiondessavoirs,

Recherche,Enseignement:37%Total:3,6milliards€

Autresministères(dont73%pourleministèredel'EducaponNaponale,del'EnseignementSupérieuretdelaRecherche)

Total:4milliards€Autres(soupendel'Etat

correspondantàl'allègementdechargesfiscales)

Total:1,5milliards€

Source:"France:lepoidséconomiquedelaculture",juin2017,INSEE,Ministèredelaculture,Méridianesgéo

LemontantattribuéàlaFrancepourlapériode2014-2020estde1,46milliardsd’euros(enaugmentationde9%parrapportàlaprécédentepériode).

Source:Tableaudesmontantsallouésauxprogrammeseuropéens2014-

2020,octobre2014.



euros(derrièreIle-de-FranceetProvence-Alpes-Côted’Azur).Lescollectivitésquiinvestissentleplusdans la culture sont les Communes, les Régions celles qui investissent le moins. Cependant, enmontant, cesdernièresontunpoidsconsidérable. LaRégionOccitanieattribuepour l’année2017(danssonbudgetprimitif):72395000eurosàlaculture,aupatrimoineetauxlanguesoccitaneetcatalane,cequireprésente3,2%dubudgetdelacollectivité(soit12,64eurosparhabitant).Letableauci-dessousprésentelapartdufinancementprivé(mécénat),unesourcedefinancementquipeuts’avérerimportante:

Plus ponctuellement, certains acteurs culturels (et même des collectivités territoriales) font aussiappel aux usagers à travers les plateformes en ligne de financement participatif (de l’anglais«crowdfunding»).Leprincipeestsimple:lesacteursyexposentleurprojetetfontappelauxdons(avecousanscontrepartie).L’utilisationdecetoutilal’avantage(au-delàdusimplelevierfinancier)d’impliquerleshabitantsdansunprojetetdefairedelacommunicationsurleuraction.

2. LEPAYSAGECULTURELREGIONAL

2.1 Unterritoirediversifié

LarégionOccitanieestunterritoiretrèscontrastéavecd’uncôtédeszonesurbaines,plutôtjeunesetdenses,etdel’autredesterritoiresrurauxauxfaiblesdensitésdepopulation.



Plusde50%duterritoireestclasséenzoneruraleet31%delapopulationyvit(moyennenationale: 23 %). La densité de population y est de 77hab/km2 contre 117 pour la métropole (quatrièmerégionlamoinsdensémentpeuplée).Auxtrèsfaiblesdensitésdesespaceshorsd’influencedesvillesrépondentlesfortesdensitésdesmétropolesdeToulouseetdeMontpellieroudesprincipalesvillesde la région. L’aireurbainedeToulouse, composéede453communes, s’étend sur5100km².En2012, elle accueille près de 1,3 million d’habitants, ce qui en fait la quatrième aire urbaine deFrance15.L’aireurbainedeMontpellierconcentre,quantàelle,570000habitantsen2012.D’aprèsFranceStratégie16,«laFrances’inscritdansunmouvementmondialdemétropolisationquidevraitse

15«Panoramadelarégion:Fortecroissancedémographiquemaissituationsocio-économiquecontrastée»,INSEE,juillet2016.16«Dynamiquesetinégalitésterritoriales»,juillet2016,FranceStratégie.



poursuivre dans les prochaines décennies, tandis que les aires urbaines de moins de 100000habitantsetleszonesruralesdevraientvoirleurfragilités’accroître».LarégionOccitaniecompte105quartiersprioritaires17quisontrépartissur12départementset49villes, soit39contratsdeville,350500habitants concernés. Laplupart sontdans l’Hérault (22), laHaute-Garonne(19),leGard(18)etlesPyrénées-Orientales(10).Quantautauxdepauvreté,iloscilleentre12,4% (HauteGaronne -31)et21,4% (Aude -11),pourunemoyennede17% (en2013–INSEE,moyennefrançaise14,5%18).Dans son rapport sur les défis de la Région à horizon 203019, la section prospective du CESEROccitanie/Pyrénées-Méditerranéefaisaitleconstatque«larégionestconfrontéeàdesdéséquilibreséconomiques et sociaux considérables qui peuvent amoindrir le sentiment d’appartenance à lacommunauté régionale, générer des tensions sociales et, au total, menacer sa cohésion etcompromettre la poursuite d’un projet partagé d’aménagement et de développement durableéquilibréduterritoirerégional».

2.2 Politiquerégionale

On peut considérer qu’il existe plusieurs façons, complémentaires, de développer une politiqueculturellesurunterritoire,parmilesquelles:

- lacréationet l’aideau fonctionnementd’équipements, leurentretien (rénovationetmiseenvaleurdupatrimoine)oul’améliorationdeleuraccessibilité«physique»;

- la diffusion et l’accompagnement des publics (éducation artistique et culturelle, pratiquesamateurs, médiation culturelle, etc.) comme les ont encouragées différemment les ex-RégionsLanguedoc-RoussillonetMidi-Pyrénées;

- l’enseignementartistique.

Emmanuel Négrier, lors des rencontres pour la Culture et le Patrimoine qui ont eu lieu le 13décembre2016,amisenavantlescinqsingularitésgénéralesdumodèledepolitiquerégionale:

- Actionrégionaledeseconddegré:pasdegestiond’équipements.- Pluralitédesniveauxd’actionpublique: laRégiondépendd’autresniveaux territoriaux

quimènentuneactionculturelle;elledoits’appuyertantsurlesMétropolesquelessurlesDépartementspour lesterritoiresplusruraux.Elledoitaussi inventerdesterritoiresinfra-départementaux (pays, intercommunalités) pour fonder une part de son projetculturel.

- Appuisurlesagencesterritorialespourincarnerleprojetculturel.- Espacemajeurdeconcertationetdeforumprofessionnels(COREPS,assises).- Echellesmodestesd’actionpublique(4%dutotaldesdépenses).

17«Repères»,janvier2016,PréfecturedeRégion.18«Revenusetpauvretédesménagesen2013»,2016,INSEE.19Avis«Quellesprospectives,quelsdéfis,quelenjeupourlanouvellerégionàl’horizon2030»,DéfisEnjeuxSociétéduCESEROccitanie,24mai2016,rapporteur:MichelROBINetJacquesLEPART,disponibleauliensuivant:http://www.cesr-midi-pyrenees.fr/pdf/pdf_nostravaux/A_ALARY_MALVY_T1.pdf



2.2.1 DesdifférencesdanslesexRégions

Lesdeuxex-Régionsmenaientunepolitiqueculturelleambitieusequidifférait surplusieurspoints,pointésdudoigtparEmmanuelNégrier20,commeonpeutlevoirdansletableauci-dessous:

Ex-Midi-Pyrénées Ex-Languedoc-Roussillon

Intensitéfinancière

Actionculturellede«seconddegré» Gestion d’équipements (CRAC de Sète,MRAC de Sérignan) et positiondéterminante dans des projets muséaux(RivesaltesàNarbonne),desfestivals,etc.

Prioritésd’intervention

Patrimoine (Inventaire du Patrimoinenotamment)Festivals (gestion globale de tous lesfestivalsculturels)

SpectaclevivantArtcontemporainDanseThéâtreCinémaFestivals(gestionauseindechaquesecteuroudiscipline)

Logiquemajeured’intervention

LogiqueinterdépartementaleProjetsCulturelsdeTerritoires(PCT)Entrée par les territoires vers les filièresetsecteurs

PolitiqueenvisagéeparlesfilièresConcertation des partenaires sociauxinstitutionnalisée

Travailaveclesagencesculturellesrégionales

Présenced’agencesmoinsimpérativeAdministrationdirectedelaculture

Agencesvéritablesstadesdeconnaissanceset d’observation, d’expertise, deconcertationetdemiseenœuvre«Intelligenceactive»quiéclaireladécisionrégionale

2.2.2 Unepolitiquerégionaleàharmoniser

La culture est une compétence partagée pour laquelle la nouvelle Région Occitanie a choisi decontinuer à s’investir. Les politiques culturellesmenées en Languedoc-Roussillon etMidi-PyrénéesaffichaientlesmêmesobjectifsquiontétéreprisdanslapolitiquedelaRégionOccitanie:

- Lesoutienà lacréationetà l’innovationartistiqueetceladanstous leschamps:spectaclevivant,musique,littérature,cinémaetaudiovisuel,artsplastiques;

- La diffusionavec le soutien aux équipements, aux festivals mais aussi à certainesmanifestations;

- Lasensibilisationetl’éducationartistiqueetculturelledespublics,etnotammentlespublicsdeslycées;

- Laformationdesprofessionnels;- Lavalorisationdupatrimoine:laconnaissanceetlavalorisationdupatrimoinerégionaldans

sarichesseetdiversité(monumentalethistorique,écritetdocumentaire,culturesrégionalesvivantes,mémoirecollectivedeshabitants,etc.);

20NégrierE.,2016,«Occitanie:CultureAn1»,aprèslespremièresRencontrespourlaCultureetlePatrimoine,Labège.



• Lapoli�queculturelleauserviced'autrespoli�ques(éduca�ves,sociales,territoriales,deforma�on,derayonnementéco)?• Lapoli�queculturellesingulièrequicherchesavoiedansl'auto-référence?

Unepoli�queextrinsèqueouintrinsèque?

• Lapoli�queculturellequiraisonneentermesd'accès,demanque,debesoins?• Lapoli�queculturellequis'appuiesurlerenforcementdescapacitésdereconnaissance,d'exercice,d'échangesculturels?

Unepoli�queinspiréededémocra�sa�onculturelleoudedroitsculturels?

• Lapoli�quecutlurellenepeuts'appuyerquesurunelogiqueterritoriale(risquedesaupoudrage)ouquesurunelogiquedefillière(risqued'innégalités)

Unepol�iquedefilièreoudeterritoire?

- Lesoutienaux languesetcultures régionales,etde façon transversaleà l’ensembledecesactions,unepolitiqueactivedesoutienauxcréations,expressionsetpratiquesculturellesenoccitanetcatalan.

Lorsdelaprésentationdubudgetprimitif2017(auditiondeDominiqueSalomon),lalignedirectivedelaRégionenmatièredepolitiqueculturelles’articulaitpourlemomentautourdetroisaxes:

Cependant,laRégiontravailleàlaredéfinitiondesmodalitésd’actiondelapolitiqueculturellequiseveut être harmonisée sur l’ensemble du territoire. En décembre 2016, la Région a lancé unepremièregranderencontrerégionalepourlaCultureetlePatrimoinequiaréuni900participantseta permis de faire ressortir les attentes de ces acteurs. Cette rencontre a révélé trois dilemmesauxquelsfaitfacelanouvelleRégionOccitanieaujourd’hui:

Apprhé

nsionde

la

dimen

sion

écono

mique

Analyseplusfine

des

opérax

onsfi

nancées

Développ

emen

tdela

concertaxo

n Ou�lsdedialogueetd'innova�on(CTAP)Opéra�onsdecoopéra�ons(EPCC)Réseauxprofessionnels(COREPS)AutresrencontresrégionalesPlateformes,espacesdetravail,plateformesd'ar�stes

Subven�ons:-Ar�stes-Fes�vals-Associa�ons-Projetsdeterritoire-EAC

Liendelacultureavecletourismeetl'a�rac�vitéduterritoireProgrammesdeforma�on



Depuis,laRégionmèneunegrandeconcertationauprèsdesacteurslocauxdetoussecteurs(cinémaet audiovisuel, langues et cultures régionales, livre, radio, patrimoine, art contemporain21, etspectaclevivant–cf.partie«Etendrelaconcertationdesacteurslocaux»).

2.3 RégionOccitanieetlaculture:miseenœuvredelapolitique

2.3.1Patrimoine,spectaclevivant,musique,artsvisuelsetlangues

LaRégionOccitanieseplaceauxpremiersrangsdesrégionsquiinvestissentleplusdansledomaineculturel parhabitant. Elleestunepuissance reconnuedans laFranceentièredans lechampde laculture puisqu’elle est dotée de nombreux atouts dans les domaines dupatrimoine, du spectaclevivant, de la musique, des arts visuels et de la préservation, et la promotion de la diversitélinguistiqueetculturelle(occitanetcatalan),commeonpeutlevoirdansletableauci-dessous:

21AveclelancementduSODAVI,Schémad’OrientationpourleDéveloppementdesArtsVisuels,pilotéavecAirdeMidi



Ainsi, dans le domaine duPatrimoine historique etmonumental, la RégionOccitanie occupe uneplace de choix au niveau national (hors Ile-de-France) avec 11,7 % du total des MonumentsHistoriques(4760MonumentsHistoriques),12,5%desMuséesdeFranceet9%desVillesetPaysd’Artetd’Histoire.Demême, laRégionOccitaniecomptedenombreuxsitesclassésauPatrimoinemondial de l’UNESCO (Cathédraled’Albi, PaysagesCévennesetCausse,CanalduMidi), tandisqued’autres demandes sont en cours (Toulouse, Nîmes). Pour ce qui est du patrimone écrit etdocumentaire, laRégiondisposededeuxconventionsdepôlesassociésBibliothèqueNationaledeFrance (Bibliothèques de Toulouse, Montpellier, Nîmes, Languedoc-Roussillon Livre et Lecture,CentreRégionaldesLettres)etunpôlenationalassociéquiestleCIRDOC.Ainsi,elleestdotéed’unpatrimoine écrit d’une immense richesse, reflet de l’importance de la Région dans l’histoire de lacivilisation européenne (ex: Mapa Mundi, une des plus anciennes cartes de monde, de laBibliothèque d’Albi classée UNESCO). Enfin, concernant le patrimoine vivant, la Région Occitaniecarrefour millénaire de civilisation, conservatoire exceptionnel de la diversité linguistique etculturelle,estparticulièrementrichedeculturestraditionnellesvivantes,dontplusieurssontinscritsouencoursd’inscriptionparl’UNESCO(animauxtotémiques,fêtesdufeudanslesPyrénées,Rumbacatalane,etc.).La Région Occitanie a également engagé, dans le domaine du Spectacle Vivant, une actionstratégiqueavecun important soutienauCirqueetauxArtsde laRue (avec leCentredesArtsduCirque, Le Lidoet laGraineriedeBalmaetCirca).Uneattentionparticulièreaétéportéepour lesMusiques actuelles en ex-Midi-Pyrénées, tandis que l’ex-Languedoc-Roussillon a plutôt porté sonattentionàlaDanseetauThéâtredanssesformeslesplusinnovantes(MontpellierDanse,leHTH,leCDN). De manière plus générale, la Région soutient 70 Festivals structurants dont 57 dédiés auSpectacleVivant.LaRégionafficheégalementunimportantsoutienàlaMusique,avecdesmanifestationsreconnuesau niveau national et international comme Jazz in Marciac ou encore le Festival Radio France, àMontpellier,quitousdeuxproposentenplusdelaprogrammationartistiquedequalité,destempsimportantsdédiésàlatransmissionartistique.LaRégiondisposeégalementdedeuxOpéras,celuideToulouse proposant une diffusion internationale là où l’équipement montpelliérain restreint sonactionauterritoireetavecunbudgetde38millionsd’euros(contre22àMontpellierquinedisposepasdeballetmaisuniquementd’unorchestre).Dans le domaine des arts visuels, les FRAC Occitanie Montpellier (Fonds Régional d’ArtContemporain)développaientprincipalementuneactionsur le territoireavecun largeprogrammede diffusion de la collection dans les établissements scolaires mais aussi, en partenariat avec lescollectivités, dans des lieux culturels municipaux. A Toulouse, les Abattoirs concentre les doublesmissionsdeMuséed’artmoderneetcontemporainetde«FRAC»,favorisantainsiuneimportantediffusion sur le territoire. La Région Occitanie apporte également son soutien à des équipementsstructurants (Musée Carré d’artMusée, à Nîmes), dont certains gérés en régie directe comme leCRACdeSèteouleMRACdeSérignan.Alorsquel’ex-RégionLanguedoc-Roussillonversaitlesaidesàla création directement aux artistes, l’ex-Région Midi-Pyrénées les versait à des équipements (et



notammenlesCentresd’artdeAlbi,CajarcnSaintGaudens,etc.)quiontàchargelaproductionetladiffusionduprojetdontl’artisteaétésoutenu.Pour ce qui est de l’Audiovisuel, avec ces 518 salles de cinéma et ces 16950000 spectateurs en201522,laRégionOccitanieestlatroisièmerégionlapluscinéphile.Aussi,l’Occitanieaattiréen2016huit longmétrages (272 jours) et dix séries TV (310 jours) ce qui la positionne à la 5ème place auniveau national des régions «terres de tournage».23 Par ailleurs, la Région Occitanie soutien lecinéma,l’audiovisueletlemultimédiaàtraversuneaideàlacréationaudiovisuelle.Cetteaideportesurunsoutienenphasedepré-productionetdeproduction,etenphasededistribution.Lesœuvreséligibles à ce dispositif sont définies à travers un conventionnement avec le CNC, et doiventprésenterunlienculturelévidentaveclaRégion.Enfin,unedesoriginalitésdelapolitiqueculturellerégionaleestsonengagement pour la préservation et la promotion des langues etcultures régionales, catalanes et occitanes. En France, seule laRégionBretagnepeutêtrecomparéeparuntelengagement.Cet enjeu place la Région Occitanie au cœur d’un des défisinternationaux de la question culturelle, entérinée lors de laConventiondel’Unescoen2005surlapréservationetlapromotionde ladiversité linguistiqueetculturelle : ladiversité linguistiqueetculturelle est reconnue par la communauté internationale comme une richesse consubstantielle àl’humanité, en situation de péril immédiat, au même titre que la diversité des espèces, face auxeffetsdelamondialisationéconomique.Lapromotionde ladiversité culturelledans le cadredepolitiquesdepluralismeculturel (fairedescultures régionalesdesélémentsdecultureetdevaleurs communes, inclusives, appropriablespartous les habitants, contre l’idée de cultures communautaires) est reconnue comme un facteur depaix, de bien-être collectif et de développement des sociétés. La Région Occitanie a décidé depoursuivreetd’élargirl’actiondesdeuxanciennesRégionsdanslecadred’unepolitiquetransversaleenfaveurdeslanguesetculturesoccitanesetcatalanes(touslesdomainesdel’actionculturellesont

concernés : formation professionnelle,spectacle vivant, médias, etc.) et articulée duglobal au local (dossiers Unesco, Eurorégion,interrégionalité, coopération avec l’État,articulationavecactionsdépartementales,etc.)Cette politique s’appuie sur des outilsprofessionnels fortement soutenus et souventpilotésparlaRégion(Officepublicdelalangueoccitane, CIRDOC) mais aussi un grandévénement régional fédérateur via un appel àparticipation citoyenne, Total Festum, grandfestivalrégionaldescultures.

22SiteinternetdelaCNC.23Article«L’Occitanieattirel’audiovisuel»,22/06/2017,LalettreM

S’agissant de Langues et deCultures régionales, lesRégionssontchefde fileenla matière(articleL 4433-1du Code Général desCollectivitésterritoriales).

Source:CIRDOC



Le tableau ci-dessous présente une autre illustration de l’engagement par thématique sur leterritoiredesdeuxex-Régions:

Groupe d'activités culturelles

Zone d'emploi de Toulouse

Zone d'emploi de Montpellier

Zone littorale

Zone pyrénéenne

Région Occitanie

Architecture 12 14 11 12 12 Arts visuels 10 13 17 15 14 Audiovisuel / Multimédia 8 11 7 4 7 Enseignement artistique amateur 3 3 3 4 3 Patrimoine 4 4 7 14 6 Publicité 14 12 12 6 12 Spectacle vivant 28 24 23 21 25 Édition écrite (livre et presse) 21 19 20 24 21 Total 100 100 100 100 100 Source : Insee, recensement de la population 2012, exploitation complémentaire

2.3.2 Del’éducationartistiqueàl’enseignementartistiquesupérieur

3 4 D’autres actions de sensibilisation et d’éducation artistique et culturelle existent et sont

soutenues(toutoupartie)parlaRégion.

L’éducationartistiqueetculturellerelèvedelasensibilisationauxdomainesartistiquesentempsethors temps scolaire, à l’éveil, à la formation au goût et l’esprit critique, à la rencontre avec leprocessus de création, au développement des pratiques artistiques et à l’apprentissage de lapratiquedespectateur.

Pra�quear�s�queamateur

Educa�onar�s�queetculturelle

Pré-professionalisa�on

Enseignementar�s�quesupérieur

Ecolessupérieuresdemusique,dedanse,d’artetdespectaclevivantConservatoiresUniversité



Le référentiel de l’EAC le pluscouramment rencontré dans le mondeest une combinaison d’expérienceesthétique (rencontre avec lesœuvres),d’expérience artistique (pratiqueexpressive et créative) et d’expérienceréflexiveetcritique24.»

LaRégionjoueunrôledans l’éducationartistiqueetculturellequel’onretrouvedans les lycées à travers la mise enplace d’actions pédagogiques. Cesactions sontmenées généralement pardes associations subventionnéesconjointement par la Région et leRectorat,entreautres:

- LacaravanedesdixmotsOccitanie;- Résidencesd’artistesenlycées;- Viedel’élèveàl’internat;- Projetfédérateuretstructurant;- Florilègeinternationaldesécrivainsenherbedelanguefrançaise;- Auteursaulycée;- Etc.

Parailleurs, laRégionapporteuneaideauxprojetséducatifsdes lycéespublics. LaRégion financeaussiunepartiedutransportdeslycéensverscertainséquipements.Enfin,elleattribuesonsoutienpourlesacteursdel’éducationartistique(réseaud’éducationpopulaire).LesConservatoiresdisposentd’uncycled’enseignementartistique:présentssurtoutleterritoire,ilsrelèvent des collectivités territoriales. Depuis 2004 (loi du 13 juillet relative aux libertés et auxresponsibilités locales), lesRégionsdevaientassurer le financementde leurcyclesupérieur.Faceàl’échec de la réforme prévue dans cette loi, la loi CAP réaffirme le rôle de l’Etat au côté descollectivités en prévoyant le financement des troisièmes cycles (qui préparent à l’enseignementsupérieur)danslesconservatoiresconjointemententrelaRégionetl’Etat.La loiCAPdésigne laRégion commeéchelon compétentdans l’enseignementpréparant à l’entréedans les établissements d’enseignement de la création artistique dans le domaine du spectaclevivant. Elle peut adopter, après avis de la CTAP, un Schéma Régional de développement desenseignementsartistiquesdanslesdomainesdelamusique,deladanseetdel’artdramatique.L’enseignement artistique désigne la formation aux arts dans une relation didactique etgénéralement préprofessionnelle ainsi que dans une moindre mesure les cours obligatoires et

24BordeauxM.-C.,«Pourlagénéralisationdel’éducationartistiqueetculturelle…parlesterritoires»,2017,NECTARTN°4,p.57-65

L’EAC est un sujet qui revient de façon pressante avec lanouvelleministreFrançoiseNyssen.Eneffet,danslecompterendu du Conseil des ministres du 14 septembre 2017, laministredelaCultureetleministredel’EducationNationaleont présenté une communication relative à l’EACportantnotammentsur:- L’objectifd’atteindre100%desenfantstouchésparles

troisdimensions(pratiqueartistique,fréquentationdesœuvres,rencontreaveclesartistes)del’EAC;

- L’énoncé de deux priorités: la pratique artistique(musique, théâtre et art plastiques notamment) et lelivreetlalecture;

- L’utilisation du numérique comme levier detransformation;

- La formation, les actions en dehors de l’école, et lavalorisationdesbonnespratiques.



optionnels dans les écoles (lycées, centres de formation d’apprentis, établissements agricoles oumaritimes).Quant à l’enseignement artistique supérieur, la Région dispose sur son territoire d'une offrecomplète de formation artistique supérieure, cela aussi bien dans le champ des arts visuels (art,design, design graphique) que du spectacle vivant (musique, théâtre, danse). Ces écoles(ESC –Etablissementsd’EnseignementSupérieurCulture)sont:

• Quatreécolesd’art(Montpellier,Nîmes,Tarbes/Pau,etToulouse);• Deuxécolesd’architecture(MontpellieretToulouse);• Uneécolenationaled’artdramatique(Montpellier);• L’ISDAT (qui regroupe le Centre d’études supérieures de musique et de danse de

Toulouseetl’EcoleSupérieuredesBeaux-Arts);• Uneécoleenpréfigurationdansledomaineducirque(LIDO);• Desformationssontaussidispenséesdanscertainesuniversités(Patrimoine,Gestion

deprojetsculturels,etc.).Cesétablissementssontprincipalementplacéssouslatutellepédagogiquedel'Etat/ministèredelaCultureetfontl’objetd’unfinancementmajoritaire(enmoyenne80%)parlescollectivitéslocalesetmétropolitaines. LaRégionneparticipepas à leur financement, et leur inscriptiondans le SchémaRégional de l’Enseignement Supérieur, dont la coordination est à la charge de la Région et descollectivités,doitencorepouvoirs’affirmer.D’autres formations sont assurées par l’Université dans le cadre d’un partenariat avec deséquipementsculturels(MasterExerceavecleCCNdeMontpellier).

3. UNEREGIONEQUIPEECULTURELLEMENTMAISOUDESPROBLEMESD’ACCESPERSISTENT

BienquelaRégionOccitaniemèneunepolitiqueculturelleambitieuse,uneimportantepartiedelapopulation régionale demeure éloignée, pour des raisons physiques et sociales, de l’offre et despratiquesartistiques.

3.1 Éloignementsocialdel’offre

Au-delà de l’éloignement géographique de l’offre qui peut rendre difficile l’accès aux pratiquesculturelles (cf.partie«Eloignementgéographiquede l’offre»), ilexisted’autres freinsmatérielsetsocio-culturelspointésparl’étudeduCESER«Cultureetliensocial»en2014:

- Freinséconomiquesetfinanciers;- Freinsàl’accessibilité(personnesporteusesdehandicap,etc.);- Freins organisationnels (offre culturelle encombrée par la complexité des démarches

administratives);- Freinsliésaumanqued’information;



- Freins pour les publics empêchés(personneshospitalisées,détenus,etc.);

- Freinssocio-culturels,quirenvoientauniveaud’éducation, à la catégorie socialed’appartenance (cf. tableau ci-dessous), à laformation, à la maitrise de la langue, etc.L’idéeétantqueplusonest«éduqué»,pluson a des pratiques culturelles «hautes».Attention, d’autres pratiques de la cultureexistent (ex: pratiques amateurs) qui sontaussi une forme de culture populaire (et pasforcément de référence). Certains de cesfreins sont aussi psychologiques (barrièressymboliques).

L’étude souligne l’enjeu particulier qui touche les personnes en grande difficulté économique ETsociale, pour lesquelles l’exclusion sociale (absence de logement, d’emploi, etc.) entraine uneexclusion culturelle (faible participation, peu de diversité dans la consommation culturelle, etc.):«Leplussouvent,lesprécaritésserenforcentetseconjuguentdanslesdifférentsdomainesdelavie.Autrementdit,lesinégalitéssociales,économiquesetculturelless’additionnententreelles.»25.

25Avis«Delavulnérabilitééconomiqueetsocialeàl’exclusion,quelscheminsversl’inclusion?»duCESERMidi-Pyrénées,Octobre2013,rapporteur:DenisRénéVALVERDE,accessibleauliensuivant:http://www.cesr-midi-pyrenees.fr/pdf/pdf_nostravaux/inclusion_241013.pdf

Un autre frein souligné par MarietteSibertinBlancpendantsonauditionest larigidité de l’offre en termes d’horairesd’ouverture.Jusqu’alors, laréflexionsurlatemporisationdesactionsest trèspauvrealors que les horaires contribuent àl’exclusion de certains publics. Cetteréflexion devrait être menée aussi enterme de temporalité annuelle (présenced’évènements ou ouverturesd’équipements seulement une partie del’année,ex:périodeestivale).



3.2 Éloignementgéographiquedel’offre

Leséquipementsont longtempsétaientconsidéréscommelesoutilstraditionnelsde laculture.EnOccitanie, ils sont nombreux mais on constate encore des inégalités en termes d’aménagementculturel du territoire ou en termes de diffusion culturelle sur le territoire. Les territoires les plusurbains sont les plus jeunes et les mieux équipés en fonction « rares » (culture, enseignementsupérieur, recherche), comparé aux territoires périurbains où les équipements sont déjà moinsprésents,etauxterritoiresruraux.

On aperçoit sur la carte ci-dessus une organisation des équipements différente entre l’ex-Midi-Pyrénées et l’ex-Languedoc-Roussillon: alors qu’en ex-Languedoc-Roussillon la répartition deséquipementsestassezuniformesur l’ensembleduterritoire (autourdeplusieursvillesmoyennes),onnotequ’enex-Midi-Pyrénées,l’ensembledeséquipementsestregroupéautourdesgrandesvilles.Ce qui fait que l’on observe, par exemple, des zones ne disposant que de peu d’équipements,particulièrementdansledépartementduGers,avecunemajoritédebassinsdevieéquipésdezéroàtrois équipements seulement; alors qu’à l’inverse les bassins de vie urbains regroupent un grandnombre d’équipements. Cependant, l’ex-Midi-Pyrénées ayant une politique culturelle davantageterritorialisée,elledisposedenombreuxprogrammessurcesterritoiresdépourvusd’équipements.Lesdéséquilibresauseindesterritoiresrurauxencequiconcernel’accèsàlacultureseconstatentégalementauseindesvillesdanslesquartiersditsdéfavorisés(àToulouseparexemple).



Laquestiondumoyendetransportpourse rendreauxéquipementsest trèsépineuse (cf.partie«Circulationdespublics»):elleconcerneparticulièrementlesterritoiresrurauxetpériurbains.Onnoteaussique lapartdubudgetconsacréeà laculturepar lescollectivitésterritorialesdivergeselonlesdépartements:

L’exempleducirque illustrebiencedéséquilibreen termesd’équipements: l’ex-Midi-Pyrénéesesttrèsbien lotietdisposed’opérateurs importantsdans lemilieu (ex:CIRCA), làoù l’ex-territoireduLanguedoc-Roussillon dispose de moins d’équipements dans le domaine. Des conférencespermanentesrégionalespourlesartsducirqueenOccitanieonteulieule17juillet2017àAvignonet le 20 octobre 2017 à Auch et devraient aboutir à la définition d’un Schéma régional dedéveloppementdesartsducirque.Faceà latendanceà lamétropolisation,s’orienterversunecroissanceéquilibréedesterritoires,setraduisant sur le plan culturel par une répartition équilibrée de l’offre culturelle, est un des défisauquelestconfrontéelarégionOccitanie.Ceraisonnemententermesd’équipementsestànuancer:lacultureneserésumepasseulementàun nombre d’équipements. En effet, on peut se questionner sur la fréquentation réelle de ceséquipements(l’accès)etsacapacitéàcréerunedynamiquesurleterritoire(économiqueetsociale).NotonsqueselonJeanMichelLucas«Ondoit,[alors,]abandonnerlamauvaisehabitudederéduirel’enjeuculturelàlafréquentationd’objets(appelés«œuvres»artistiques,sousformedefilms,livres,



spectacles, de monuments, etc.). Ce qui compte dès lors, c’est de réussir à établir des relationsd’humanitéentrelesidentitésculturelles,doncentrelesmodesdevie,lesconvictions,leslangues,lestraditions,lessavoirs,etc.»26.

3.3 Bilandelapolitiqueculturelle:unepolitiquepubliquequiresteàaméliorer

Lespolitiquesculturellesà l’échellenationalecommeà l’échellede larégionOccitanieconnaissentune fragilisation à ce jour. Effectivement, la raréfaction des dotations de l’Etat aux collectivitésremet en question la soutenabilité des interventions financières. En janvier 2017, 59 % descollectivitésterritorialesdéclaraientavoirdiminuéleurbudgetdansledomainedelaculture.Quantaux Régions, l’évolution moyenne de leurs budgets culturels se rétracte à hauteur de 4 % enfonctionnement.27Plus largement, la politique culturelle qui a longtemps était une politique volontariste atteintaujourd’huiquelques limites. Au-delàdesquestionsdufinancement(baissedesdotations,etc.), lapolitique culturelle qui a longtemps était tournée sur une logique d’équipement fait face à unproblèmed’accèsetdediversitédespublics,notammentdans lesquartiersprioritairesoù l’accèsaux pratiques culturelles et artistiques reste limité. D’autre part, la deuxième logique qui a guidécette politique à l’échelle territoriale, celle de l’appel à projet, a eu pour conséquence une unefaiblepérennisationetunmorcellementdel’offre.Cedernieracontribuéàlacréationd’inégalitésentrelesterritoires.DansunarticleduJournaldesArts 28,EmmanuelPénicaut,CharlesPersonnasetPierreLungherettidressent le bilan de la politique culturelle menée à l’échelle de l’Etat et font le constat d’unepolitiqueàboutdesouffle,sansvéritable ligned’action,quiaeudesréussites incontestablesmaispourlaquelleilresteledéfidespublics.Despistesontétéévoquéespourpallierceslimites.PourJeanMichelTobelem29,professeurassociéà l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il est nécessaire de promouvoir des équipements«innovants» qui coordonnent la fonction de plusieurs équipements (FRAC, centres d’art), parexempleen incitant, à travers lespouvoirspublics, lesnouveauxéquipementsà créerdes réseauxautomatiquementlorsdelacréationdel’équipement(ex:LesAbattoirsdeToulouse).Eneffet,ilnes’agit plus forcément de créer de nouveaux équipementsmais de les faire vivre en créant du lienavec leur environnement. Pour Charles Pesonnas et Emmanuel Pénicaut, il faut aller vers une

26Avis«Cultureetliensocial»duCESERMidi-Pyrénées,novembre2014,rapporteur:ValentineBOE,accessibleaulien:http://www.cesr-midi-pyrenees.fr/rapports_avis.php27«Notedeconjoncturesurlesdépensesculturellesdescollectivitésterritoriales»,janvier2017,Observatoiredespolitiquesculturelles-échantillonde9régions.28 Interviewd’EmmanuelPénicaut, conservateurenchefdupatrimoineetCharlesPersonnas,administrateurcivil et Pierre Lungheretti, ancien directeur de cabinet de François Mitterand, directeur général de la Citéinternationalede labandedessinéeetde l’image,présidentducentrechorégraphiquenationaldeGrenoble,«Débat:QuelrôlepourlaruedeValois?»,juin2017,LeJournaldesArtsn°481.

29TobelemJ.-M.,2016,«Equipementsculturelsstructurants:Quelimpactterritorial?Commentenmaximiserleseffets?»



nouvelle ligne d’action qui est «protéger et transmettre». Charles Personnaz pense qu’il y a unlevieràutiliser:lepatrimoineafind’échapperàlaculturedel’évènement(cf.partie«Miseenvaleurdupatrimoine:uneidentitéculturelledepremierplan»).A l’échellede laRégionOccitanie, lapolitique culturelle,bienqu’ambitieuse,présentedes limitesquipeuventêtrelasourced’inégalités:

- uneabsencedeprogrammespermanentsd’éducationartistiqueetculturellesuffisantepourentraînerunefréquentationaiséeetrégulièredeslieuxetdesmanifestationsculturelles;

- de la part des opérateurs culturels comme des prescripteurs (Etat, Région, Collectivitéslocales),unepriseencompteencoreinsuffisantedesnon-publicsdelaCulture;

- unmanquedecoopérationaveclesrelaisessentielsquesontlesassociationsetlesréseauxd’éducationpopulaire;

- l’absencedelieuxderésidencespourlacréation;- lecloisonnementpolitiqueetdeprojetsentrelesthématiquesd’unemêmecollectivité.

Le constatd’unaccès inégalitaire auxpratiques et expressions culturelles au seinde la nouvelleRégionsoulèveplusieursquestionnements:

- Comment développer une irrigation des expressions et pratiques culturelles sur leterritoireverslesterritoireslespluséloignésdecespratiques?

- Commentréinventer lesrelationscultureetterritoirepourfairenaitredesaccès innovantsquitoucheleplusgrandnombre?

- Commentdévelopperunepolitiqueàlafoisdurableetpérenne?Dansl’optiqued’unemeilleureirrigations’estdéveloppéedepuisplusieursannéesunetendanceàlaterritorialisation.

4. LATERRITORIALISATIONDESPOLITIQUESCULTURELLES:VERSUNELOGIQUEASCENDANTE

On peut définir la «territorialisation des politiques publiques»comme le passage d’une politiqueuniforme, pour laquelle les mêmes règles sont applicables sur l’ensemble du territoire decompétence, à une politique adaptée aux spécificités des espaces identifiés. D’après Anne-CécileDouilletetAlainFaure(2005) laterritorialisationde l’actionpubliquepeutêtreenvisagéeàtraversundoubleprocessus:«d’unepart,unedéfinitionterritorialeetlocaledesproblèmespublicsetdesmesures adoptées ; d’autre part, une prise en compte des territoires comme objet des politiquespubliques, favorisant la généralisation des logiques transversales. Dans le champ de l’actionculturelle, cette territorialisation se traduit par une valorisation parfois excessive des vertusterritoriales de la culture et sa dissolution plus ou moins prononcée dans une vaste notion dedéveloppement.»30

30DouilletA.-C.etFaureAlain,2005,«Conclusiongénérale.Findeslogiquessectoriellesounouveauxcadresterritoriaux ? », L’action publique et la question territoriale, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble,p.271-279.–citédansRapportd’étude«Elargir laparticipationà lavieculturelle :expériences françaisesetétrangères»,2015,ObservatoiredespolitiquesculturellesetFranceStratégie.



4.1 Plusieursapproches

MarietteSibertinBlanc(MaîtredeConférencesenAménagement-Urbanismeàl’UniversitéToulouse2 Jean Jaurès) définit lors de son audition cette tendance à la territorialisation des politiquesculturellessuivantdeuxconceptions.

4.1.1 Lacultureestintégréeàdespréoccupationsterritoriales

L’intégrationdelacultureàdespréoccupationsterritorialespeutprendreplusieursformes:- Les liensentre letourismeet laculture serenforcent.Lacultureestalorsunmoyendese

positionner,unoutilderayonnement(cf.partie«Enjeuxéconomiques»).- La culture est mobilisée pour accompagner la requalification urbaine (réaffectation de

friches industrielles, requalification de centres historiques dégradés). Dans ce typed’investissement, il y a l’opportunité de créer de nouveaux rapports entre lesartistes/créateursetlespublics.

- Laculture,deparsadimensionidentitaire,estconsidéréecommeuneressourcepourcréerdulien,elleparticipeàl’identitéd’unterritoire.

L’intégration de la culture à des préoccupations territoriales peut prendre la forme de projetsculturelsstructurants.Eneffet,Jean-MichelTobelem(2016)montretrèsbiendansunepublicationrécenteque lacultureestmobilisée,notammentpar lesRégions,poursoutenirdans lesterritoiresdes équipementsmontrant desqualités «structurantes». Il s’agit là depermettre l’émergencedevéritables politiques culturelles locales et une irrigation culturelle et artistique d’un territoire, enpartenariatavecdesassociations locales,desorganismessocio-économiquesetdesartistes. Jean-MichelTobelemdéfinitunprojetculturelstructurantcomme«exerçantun importanteffetsursonenvironnementd’unpointdevueéconomiqueetsocialetd’unpointdevuegénéral,surladynamiquedudéveloppementlocal.Ildevientalorslepivot,lelevieroulemoteur,voirelerelaisd’unestratégiededéveloppementculturelglobalparunmaillagefinduterritoire.»Il s’est notamment penché sur Jazz inMarciac. Il note que ce qui caractériseMarciac a été cettefaculté, sur la base d’un projet modeste au début, à stimuler l’organisation d’un projet derevitalisationdelacommune.Marciacaréussiàmettresurpiedunvasteprojetculturels’appuyant

en grande partie sur la vitrinereprésentée par le festival. Peu àpeu, les responsables locaux onttransformé une manifestationestivale en outil d’aménagement.JazzinMarciacestparvenuàsefaireune réputation parmi les grandsfestivals de jazz en France, enmisant sur un développementéconomiqueviableenmilieururaleten explorant de multiplespossibilitésautourdutourisme.

Source:HubertHélièsFOTOLIA



Onpeut aussi citer leMusée Soulages àRodez. Celui-ci a été construit, auprintemps2014, sur lapariteNorddujardinduFoirailàRodez,cesiteayantétéchoisicarilfaitlelienentrelesnouveauxquartiersetlecentrehistoriquedelaville.Ilestaujourd’huilevéritablemoteurdudéveloppementéconomique et touristique pour la ville et son agglomération, les retombées économiques étantimportantes, notamment en matière d’hébergement et de restauration. Comme le présentaitChristian Teyssedre (maire de Rodez et président de Rodez agglomération) lors de son audition:«grâceauMuséequiaaccueilliplusde500000visiteursdepuissacréation,lenombredevacancesdecommercesestpasséde17%en2008à7,8%en2016».Aujourd’huipluspersonnenecontesteceMuséequiacontribuéàdonneràlavilledeRodezuneidentitéetachangésonimage.PourMarietteSibertin-Blanc, la territorialisationdespolitiques culturelles suscite laquestionde lacompréhension du territoire: il s’agit d’accepter que la culture ne fonctionne pas dans une bullemaisen interactionavecdemultiplesacteursquiont leurpropre logiqueetdoitpouvoiragiravecd’autresacteursissusdesmilieuxsociaux,économiques,scientifiques,etc.

4.1.2 Laculturefaitl’objetdeprojetsauplusprèsdesréalitéslocales

Desprojetsd’envergurenepeuventpasêtrereproduitsdanstouslesterritoires,notammentruraux.Il s’agit làde fairedu«sur-mesure»,en fonctiondesenjeux repérés.CettedimensionestunvraidéfiàreleverpourlaRégionOccitaniecomposéedeterritoiresvastesetcontrastés.Desassociationsculturellesexplorentdessujetsdesociétéens’intéressantauxspécificitésetattributsduterritoirequ’ilshabitent.Aussisesontdéveloppésdeslieuxdeproximitéetdevieàl’écouted’unepopulationetd’unterritoireparticuliers.OnpeutciterlaBoutiqued’Ecriture&Co,associationsituéedanslequartierpopulairedeFiguerollesàMontpellier,quioffreunepratiquepopulairedel’écrit.Atitred’exempleaétémisenplace,aveclachanteuse Sarah Hassler, un projet culturel nourri des berceuses de parents du quartier issus demilieuxsociauxetculturelsdifférents.C’est«LaMareauxtêtards»,uneco-édition(livreetcd)pourjeunes enfants comprenant 28 comptines et chansons dumonde dans leurs langues et alphabetsd’origine, représentant 13 langues. La Mare aux têtards, en tant qu’opération interculturelle, apermisauxhabitantsdeFiguerollesdeprendreconsciencedelarichessedontchacunestporteuretdecréerunvécucommun.D’aprèsVincentGuillon31,lemilieururalestluiaussideplusenplusleterraind’initiativesculturellesinnovantessurleplansocial.Aussi,deszonesruralesdépourvuesdevieculturelleontpudevenirdeszones d’expérimentation animées par des autochtones et des artistes. On peut aussi citer lacompagnieDerrièreLeHublot (pôledesartsde larue–Capdenac–12) quiproposedesactivitésculturelles conçues avec les habitants et les forces vives du territoire autour d’une idée créative.Derrière Le Hublot développe son projet culturel de territoire lui permettant d’animer une réelledynamique d’action culturelle dans laquelle les relations entre artistes, habitants et territoirestiennentuneplacecentrale.Aussiaétémisenplaceuncarnavalouencoreunfestivalquimobilisetantlapopulationquelesartistes.

31GuillonV.,2012,«Cultureetdéveloppementdesterritoiresruraux–quatreprojetsencomparaison».



Bienentendu,cesdeuxconceptionsdelaterritorialisationdespolitiquesculturellessecroisentetnes’excluentpas.

4.1.3 Troisniveauxdeterritorialisation32

Dans le rapport d’étude «Elargir la participation à la vie culturelle: expériences françaises etétrangères» produit par l’Observatoire des politiques culturelles et France stratégie en 2015, lesauteurs33 définissent l’impact de la territorialisation dans la mise en œuvre des projets en troisniveaux:

- Premièrement,onretrouvedeuxtendancesconcernantleséquipementsculturels:• leséquipementssontassociésàleurenvironnement;• unemultiplicationdesusages(déspécialisation)decesderniers.

- Deuxièmement, le rapport centre périphérie évolue avec le développement d’actionsitinérantes«horslesmurs»,oùlaculturesedéplacedansdeslieuxnonconçusàceteffetouenpleinair.

Plusieursprojetss’emparentdesdéséquilibresterritoriauxquiaffectentcertainsquartierspériphériquesdesvilles, zonespériurbainesouespaces rurauxpourorganiserunecirculationetunediffusionitinérantedesactivitésculturelles(…)».

- Enfin,entermesdepartenariats,onassisteàuneplusgrandecollaborationentreacteursdedifférentsdomainesd’intervention,notammentavecdesacteursprivés(entreprises,etc.).

4.2 Lesprojetsculturelsdeterritoire

Les projets culturels de territoire sont un autre reflet de la territorialisation. Ils ont été menésgénéralement à l’échelle de Pays, de communautés de communes/d’agglomérations ou des ParcNaturelsRégionaux(PNR).Dispositifs articulantpolitiqueculturelleetpolitique territoriale, lesprojets culturels,développésàl’échelledel’ex-Midi-Pyrénéessousl’appellationPCTenpartenariatavecl’EtatetlaRégion,visaientà soutenir l’émergence ou la consolidation de politiques culturelles à l’échelle de Pays,d’agglomérationsetdeParcsNaturelsRégionauxavec:

- Lefinancementà80%par laDRACet laRégiond’unschémaculturelquidevaitcomporterundiagnostic;

- Lerecrutementd’unchefdeprojetculturel,financéégalementpar l’Etatet laRégion,avecuneparticipationdégressivepoursarémunération(80%lapremièreannée,60%lasecondeet40%latroisième);

- Le conventionnement d’une durée de trois ans, avec un co-financement à 50 % par laRégion,les50%restantsétantàtrouverauprèsd’autrespartenaires.

Cedispositifvisaittroisproblématiques:lemorcellementdelavieculturelle,ledéfautd’articulationentrelesdifférentséchelonsetlaformationdeséluslocaux.32Rapportd’étude«Elargir laparticipationà lavieculturelle :expériences françaisesetétrangères»,2015,ObservatoiredespolitiquesculturellesetFranceStratégie.



Cet accompagnement était dès le départ signalé comme incitatif et progressivement extinctif. Ildevait impulser une volonté politique locale: dans certains cas, cela fut le résultat, mais pourbeaucouplafinduPCTfutlafindelapolitiqueculturelle.Iln’existeplusaujourd’hui.Cependant,ilresteregrettéparlamajoritédesacteursetdesélus.Leproblèmesoulevéestquecescontratsontcréé de vraies dynamiques culturelles sur les territoires qui sont aujourd’hui reconnues mais quirestentfragiles:àtitred’exemple,lepostedechargé(e)decultureestenpériletlaquestiondesonfinancementseposechaqueannée.Parailleurs,lesterritoiresquiontfaitleparidelaculturesuiteauPCTmériteraientunsoutienetunaccompagnementdelaRégion.Lors de son audition, Aurélie Bégou (chargée demission culture du Pays Portes de Gascogne) aaffirméquelePCTadonnéàlacultureuneplaceimportantedansladynamiqueterritorialequel’ondécrireentroispoints:

- Ledécloisonnementdelacultureàd’autreschampsd’actions:créationd’unmaximumdelien avec les autres services/les autres thématiques(environnement, social, touristique,sportif, etc.). Cette approche transversale permet de retrouver la culture dans tous lesdomaines,defairedulienetderenforcersonimpact.

- Lapriseencomptedel’évolutiondelasociétédansladéfinitionetdanslamiseenœuvredes projets: c’est par exemple le cas dans la prise en considération de l’avancée dunumériqueouencoreduchangementclimatique.Laculturedoitrépondreàcesévolutionsdansladéfinitionduprojetmaisaussidanslamiseenœuvreàtraversunesensibilisationàcesévolutions.

- L’implicationdes habitants et des acteurs locaux, ou la participation à tous les niveaux:c’est-à-dire l’implication«physique»desacteurs (parexemplepar laprésencedesartistesenrésidencelorsdesévènements,parlacréationderencontresaveclesacteurs),maisc’estaussi l’idée qu’aucun projet ne doit se ressembler: «Chaque projet développe sa proprepersonnalitéenfonctiondesattentes,del’environnementlocal,desacteurs.»

5. REFORMETERRITORIALE:DUNOUVEAUPOURLESPOLITIQUESCULTURELLES

Laréflexionsurlaterritorialisationdepolitiquesculturelless’inscritdanslecadredesloisNOTReetMAPTAM qui induisent la mise en œuvre de nouvelles modalités de définition des politiquesculturelles,dontdeuxévolutionsmajeures:

- Laculturecommeunecompétencepartagée;- Lesnouvellesconfigurationsterritoriales.

La loi NOTRe, qui retient le principe de spécialisation des compétences des Régions et desDépartements, corollaire de la suppression à leur égard de la clause générale de compétence,maintient le principe de compétences partagées pour les compétences ayant un caractèretransversal.Ainsi«lescompétencesenmatièredeculture,desport,detourisme,depromotiondeslanguesrégionalesetd’éducationpopulaire»sontpartagéesentrelesCommunes,lesDépartements,les Régions et les collectivités à statut particulier. Aussi, la loi NOTRe laisse aux différentescollectivitéslalibertédes’engagerdanslaculture.



La loiNOTReévoqueégalement lesdroits culturels à l’article103 :« La responsabilitéenmatièreculturelle est exercée conjointement par les collectivités territoriales et l’Etat dans le respect desdroits culturels énoncés par la Convention sur la protection et la promotion de la diversité desexpressionsculturellesdu20octobre2005»(cf.partie«Droitsculturelsetidentitéculturelle»).

La réforme territoriale induit un autre changement organisationnel qui va influencer les rapportsentrelaRégionetlescollectivitésdesonterritoire:

- L’organisation des intercommunalités, dont le poids passe de 5000 à 15000 habitantsautourdesbassinsdevie:au1erjanvier2017,touteslescommunesdevaientavoirintégréunestructure intercommunaled’aumoins15000habitants (moinspour les territoirespeupeuplésetleszonesdemontagne).

- Lesmétropoles,dontlerôleestrenforcéentant que moteurs de la croissance et del’attractivité du territoire français. La loiNOTRe prévoyait que le Département avaitvocation à transférer un certain nombre deses compétences à la Métropole: neufgroupesdecompétencesétaientconcernésparmi lesquels figure la culture (article 90Loi NOTRe). A noter que le Départementreste un échelon important pour lacompétence culture, notamment sur lesterritoires ruraux où il exerce un rôle decoordinationessentiel.

Par ailleurs, la loi MAPTAM a permis la mise en place des Conférences Territoriales de l’ActionPublique(CTAP)qui,souslaprésidencedelaRégion,sontchargéesdefavoriserlacoordinationdespolitiquespubliques.Pourrappel,laloiCAPquiasuivi(en2016)aindiquéquelaCTAPcomprendraaumoinsunecommissionthématiquedédiéeàlaculture(c’estcequ’EmmanuelNégrieraappellél’option «fromage»), qui donnera lieu, au moins une fois par an, à un débat sur la politiqueculturelleenassembléeplénière(l’option«dessert»34).Cetteréformeterritorialesusciteuncertainnombredequestionsetaussidescraintes:

- Quelleplacepourlaculturedanslarecompositiondesterritoires?- Quelles sont les conséquences de cette réforme en termes de coopération des acteurs

locaux?- Neva-t-onpasassisteràunaccroissementdesinégalitésculturellesentrelesterritoiresavec

une concentration des richesses autour des métropoles (comme contrepoids de larégionalisationetdelamétropolisationsurlaproximitédel’offre)?

Ces interrogationssontàrelieraucontextederéductiondesmargesdemanœuvrefinancièresdescollectivitéslocales,quimarginaliselespolitiquesculturelles.

34NégrierE.«LesRégions:laboratoiresdenouvellespolitiquesculturelles»,2017,NECTARTN°5,p.66-76..L’auteurutilisecesexpressionsdanssonarticlelorsqu’ildécritlelong«ping-pong»qu’ilyaeupourarriveràladécisiond’inclurecesoptions-cidanslaCTAP.

Toulouse Métropole et le ConseilDépartemental Haute Garonne se sontaccordés sur leurs compétences : leDépartement conservera la culture. AMontpellier, le Département de l’Héraulttransfère une partie de la culture, c’est-à-direles équipements situés dans la partieNord duDomained’OàMontpellier. Il transfèreaussiàla Métropole les moyens financiers consacrésau fonctionnement de ces équipements, ainsiquelagestiondeplusieursfestivals(PrintempsdesComédiens,Arabesques,Saperlipopette,lesNuitsd’O…).



II. ENJEUXPOURLAREGIONOCCITANIE

Comme exposé lors de la première partie, la Région Occitanie mène une politique culturellevolontaristequifaitqueleterritoireestconsidérablementbiendoté:

- Enéquipements(créationetsoutienauxéquipements);- Enprojetsetactionstoutsecteurculturelconfondu(soutienfinancier,dispositifs);- Enfestivals.

L’offreestbienprésente.Pourautant,laRégionOccitaniefaitfaceàplusieursenjeux:

1. ENJEUXARTISTIQUES:ACCESALADIFFUSIONDESEXPRESSIONSCULTURELLESETLACREATION

1.1 Accèsauxexpressionsculturelles

L'enjeudediffusionreposeàlafoissurcommentirriguerdesexpressionsverslesterritoireslespluséloignésetcommentfavoriserdesaccèsinnovantsquitouchentleplusgrandnombre.

1.1.1 Circulationdespublics

QuestionépineusedestransportsLadotationdesterritoiresenéquipementsouenactionssoulèveautomatiquementlaquestiondesmoyens de transports. EnOccitanie, plusieursménages ne disposent pas de véhicule, ce qui peutreprésenter un premier frein dans leur accès à la culture. Le taux d’équipement desménages enautomobileestde85%:47,8%desménagesayantunevoitureet37.3%desménagesayantdeuxvoitures. Ce taux est plus élevé pour les territoires ruraux, où la voiture est essentielle pour sedéplacer.Pourcesterritoires-là,entre10et12%desménagesnedisposentpasdevéhicules.

1• Enjeuxar�s�ques:accèsàladiffusionetàlacréa�on

2• Enjeuxsociauxetsociétaux:ques�ondespublicsetaccèsauxpra�quesculturelles

3• Enjeuxéconomiques:ledéveloppementéconomiqueculturel

4• Enjeuxterritoriaux:Gouvernancepartagée



Source:Tauxd’équipementdesménages,donnéesINSEE2014

L’offre en termes de transports collectifs peut pallier au problème de non détention de véhicule,surtoutenvilleoù lesmoyensdetransportscollectifssontabondants.Leproblèmeconcernealorsparticulièrement les trajets de territoire rural à territoire rural ou de territoire rural à territoireurbain.Lesmétropoles,quisontgarantesdudéveloppementdestransportsencommunsur leurterritoiremétropolitain, ont un rôle à jouer ici mais celui-ci reste limité aux territoires limitrophes. LesMétropolesdeToulouseetMontpellierontdesaccordsdecoopérationquicherchentàdévelopperlestransportsentreleursdeuxterritoires;maisleuractionrestelimitéepuisqu’ilrelèvedelaRégion,entantqu’autoritéorganisatricedutransportcollectifd’intérêtrégionaletentantquechefdefiledans l’intermodalité et la complémentarité des transports, d’assurer l’interconnectivité entre cesterritoires.La question des moyens de transports représente un véritable coût à adosser à chaque projet,notammentdansleslieuxoùl’utilisationdelavoitureestnécessaire.Danslescollectivités,plusieursdispositifsd’aidesau financementexistentpouressayerdepallierà ceproblèmededéplacement.Parexemple,lorsdufestivaldeSaint-CéréetgrâceausoutiendelacommunautédecommunesduCauvaldor,leThéâtredel’Usineapumettreenplacedesbusquiontétéremplis.Cesaidessontplusfacilesàtrouverpourunpublicenfant/jeune, lescollectivitésayantdes lignesdebudgetprévuesàceteffetrattachéesàleurcompétenceliéeauxécoles(primairepourlesCommunes,collègepourlesDépartements, Lycées pour les Régions). Aussi, les acteurs locaux recherchent des financementsauprèsdepartenairesprivéspourfinancerdestransports.

76,0 78,0 80,0 82,0 84,0 86,0 88,0 90,0 92,0

Francemétropolitaine

Hérault

Haute-Garonne

Pyrénées-Orientales

Occitanie

Gard

Aude

Ariège

Hautes-Pyrénées

Aveyron

Tarn

Lozère

Lot

Tarn-et-Garonne

Gers

Tauxd’équipementdesménages



Cependant, ilseraitréducteurdedirequecréer lesmoyensphysiques«d’amener» lespublicsauxéquipements est une solution en soi pour répondre aux difficultés d’accès. Comme évoqué dansl’avis «Culture et lien social» duCESER (2014), il existed’autres freins.D’abord, le frein financierindirect du déplacement (cf. partie «Eloignement social de l’offre»), qui touche plusparticulièrement les populations les plus fragiles (situations de pauvreté, de vieillesse…). Puis, lesfreinssocio-culturels,une«distancesociale»,despréjugés,etc.C’estlecasparexempledecertainshabitants de quartiers prioritaires qui visualisent «des frontières» au seinmêmede leur quartierqu’ilsneparviennentpasàfranchir.Maiscelapeutaussiêtrelecaspourdespersonnesvieillissantespourquiserendreàunlieuéloignédeleurdomicileparaitparfoisinsurmontable.Cesfreinssocio-culturelsnetouchentpasuniquementunepopulationfragile.Fairecirculerlesœuvresetlesartistes,àtraversunepolitique«d’allervers»,peutcontribueràgénéralisercetaccès.

AccessibilitéaupublichandicapéL’enquêteHandicapSanté-voletMénages(HSM),réaliséeen2008parl’INSEEàl’échellenationalesur un échantillon de la population vivant enménageordinaire, a permis d’estimer que16%desFrançaissonttouchésparaumoinsuneformedehandicap.Au 31 décembre 2015, 113 943 habitants de l’Occitanie, soit 3,5 % de la population, étaientbénéficiairesdel’allocationadultehandicapé35,synonymed’unelimitationd’activitéimportante;auxquels ilmanque les personnes en situationdehandicap travaillant oubénéficiaires depensiond’invaliditéouderentesd’accidentdutravailoumaladieprofessionnelle.Le4mai1999, leministèrechargédelaCultureet leministèredelaSantéontsignéunepremièreconventiondéfinissantunepolitiquededéveloppementdesprojetsculturelsdanslesétablissementsde santé. Le dispositif national «Culture à l’hôpital», permet à un public «empêché» parl’hospitalisation et la maladie d’accéder à des actions culturelles et des pratiques artistiques dequalité.Laloidu21juillet2009(portantsurlaréformedel’hôpitaletrelativeauxpatients,àlasantéetaux territoires)préciseque«(…) lesagences régionalesdesantésontchargées,en lienavec lesDRACmaisaussi les collectivités territorialesqui le souhaitentd’encourageretde favoriserau seindesétablissements,l’élaborationetlamiseenœuvred’unvoletculturel.»Unenouvelleconventioninterministérielle«CultureetSanté»signéele6mai2010,viseàrenforcerladémocratisationdelaculture dans les établissements de santé et à intégrer le secteurmédico-social. L’ARS et la DRACOccitanie, dans le cadre d’une convention de partenariat «Culture, Santé, HandicapetDépendance»,lancentannuellementdesappelsàprojet«Culture-Santé»et«Culture/HandicapetDépendance».Leprogramme«CultureHandicapetDépendance»s’articuleautourde3axes:

- l’améliorationdel’accessibilitédeslieuxculturels;- ledéveloppementdel’offreculturellepourlespersonnesensituationdehandicap;- l’encouragement des pratiques artistiques chez les personnes handicapées. Ce dispositif

concerneégalementlesinstitutsmédico-sociauxdelaRégion.

35ProjetRégionaldeSanté,Élémentsdecontextepourundiagnosticrégional,avril2017.



Cesexemplestémoignentdelavolontéderendreaccessible laCulture,etnotammentdel’amenerau plus proche de ceux pour lesquels l’accès classique à la Culture est difficile ou impossible.L’effortdelaRégionvis-à-visdecepublicetdeleuraccèsàlaCulturepeuts’illustrerparl’appelàprojet régional«Handicap2016-2017».Cedernierest lancéafinde retenirdesprojetsaidantaudéveloppement et au déploiement d’actions spécifiques favorisant l’inclusion des personnes ensituationdehandicapoupromouvantdesactions innovantesafindefavoriser leurtransfertet leurgénéralisationsurleterritoire;ceciautourdetroisthématiques: lajeunesse,lavieéconomiqueetl’accèsàlaviecitoyenne(autraversnotammentdelacultureetdusport).

Ø Pourlespersonnesensituationdehandicapnonhospitalisées,noninstitutionnalisées,quisouhaitentaccéderàlaCultureendehorsdecesdispositifs,desproblématiquespersistent.

Onpeutciterainsilesdifficultésd’accessibilitéarchitecturaleàcertainslieuxculturels,qu’ilssoienttemporairesoupermanents,pourlespersonnesavecdéficiencemotrice.Il existe aussi des difficultés de lecture ou d’analyse de certaines œuvres pour les publics àdéficiencessensorielles(surdité,cécité)ouàdéficiencesintellectuellesoupsychiques.Lerécurrentproblèmed’accèsauxtransportsestunfreinàungrandnombredeloisirs,d’élémentsd’épanouissement et de citoyenneté. Une autre problématique importante est celle dumanqued’accompagnement afin d’aider et d’assister des personnes en situation de handicap dans leursdéplacements, leurs visites culturelles, leurs loisirs. Le temps attribué pour les aides humaines autitredelaprestationdecompensationduhandicapestsouventutilisépourd’autrestâches.Desinnovations,dessolutionsoudesmoyensdecompensationémergentprogressivement.Nouspouvonsciterenexemple leCentredeRessourcesRégionalLRMPCultureetHandicap,plateformenumériquequioffreunemeilleurelisibilitéauxactionspermettantl’accessibilitéculturelleenRégionOccitanie; elle informedesévénements culturels considérant laquestionduhandicap,diffusedesoffresd’emploietde formationsdece secteurd’activitéetdes ressourcesdocumentaires liéesauhandicap et à la culture 36. Ou encore, citons le projet Art Contemporain et Déficience Visuel(Toulouse)37.Cedernieraémergéàlasuitedeplusieursconstats:

- danslesecteurculturel, lepublicensituationdehandicapvisuelsetrouvetropsouventenmarge;

- lesaménagementssontparfoiscomplexesàimaginer;- lesmédiateurssontpeusensibilisés;- lesliensaveclesprofessionnelsdeladéficiencevisuellepeudéveloppés;- lacultureestl'affairedetous.

Ainsi,leLMAC-MP(LaboratoiredesmédiationsenartcontemporaindeMidi-Pyrénées)s'estassociéauCESDV-Institutdes JeunesAveuglesdeToulousepourmettreenplaceune formation conjointe,alliantartcontemporainetsensibilisationàladéficiencevisuelle.Elleviseàimaginerdesmédiationspourque lespersonnesdéficientesvisuellespuissentaller leplusaisémentpossibleà la rencontred'œuvresd'artcontemporain,quelsqu'ensoientlesmediums.

36http://www.culture-handicap.fr37http://www.artcontemporain-deficiencevisuelle.fr/



La Métropole de Montpellierapporte une attentionparticulière au publichandicapé: l’équipementPMRdetousseséquipementsculturels est pratiquementterminé. Aussi, ils ontsoutenu la mise en placed’une exposition spéciale auMusée Fabre sous la formed’une galerie tactile, qui aconnu un succès important,permettant aux personnesporteuses de handicapd’apporcher les œuvres, lestoucher,lespercevoir.

Lamise en accessibilité des bâtiments et des transports étaitdéjàprévuedanslaloidu30juin1975d’orientationenfaveurdespersonneshandicapées,puisdanscelledu30décembre1982.Laloidu11février2005fixaituneéchéanceà10anspourlamiseenaccessibilité des établissements recevant du public ainsi qu’uneobligation de rendre accessible l’intégralité de la chaine dedéplacement (tous les arrêts de transports). L’ordonnance du26/09/2014 a limité ces obligations en les soumettant à desconditions de fréquentation du réseau.Les difficultés risquent de persister en zones rurales où lesservices de transports adaptés sont quasiment inexistants.L’Agenda d’accessibilité programmée (Ad'Ap) dont le décretd'application de l'ordonnance a été publié le 6 novembre 2014viseàaccompagneretéchelonnerlamiseenaccessibilitédetousles établissements et installations recevant du public. Il faudradésormaisêtrevigilantàcequelesdélaismaintenantfixéssoientrespectés.

1.1.2 Circulationdesœuvresetdesartistes

Face aux freins que peuvent rencontrer les publics pour pratiquer ou se rendre à des actionsculturelles,dansdeséquipements,plusieursinitiativesontvulejouraufuretàmesuredesannéespourquelaculture«aillevers»lespublics,etpourdésacraliserlespréjugésdecultureélitiste.Ondistingue:

- Les initiatives qui prennent place dans des lieux culturels dédiés à un domaine culturelspécifiquequis’ouvrentsurd’autresdomaineset/ouélargisentleuractionversdesmomentsdeconvivialité;

- Lesinitiatives«horslesmurs»dansdeslieuxnondédiésouenitinérance.

DiversificationDanslepremiercas,prenonsl’exempledesbibliothèques.Ellesrestentunacteurcentraldemaillageterritorial, notammentpour certains territoires très rurauxoù la bibliothèqueest undespremierséchelons d’accès à la culture. Aujourd’hui, elles cherchent à réorienter leur action et penser lesbibliothèquescommedesespacesdevieoùl’onvientaussipouréchangeretpourapprendre.Ellesaccueillentdifférentesexpositionsetmettentenplacedestempsd’animationquipeuventconcernerd’autres champs culturels que la littérature (ex: robotique, Médiathèque Jean Jacques RousseauMontpellier).Onpeutégalementprendre l’exempledupatrimoine, lieuculturelparnature,qui luiaccueille régulièrement des temps d’animation et des expositions. Le rôle du petit patrimoine icin’estpasnégligeable(cf.partie«Miseenvaleurdupatrimoine:une identitéculturelledepremierplan»).Si l’onévoque lesmusées, lemuséedu21ème sièclen’estplusceluidu19ème siècledans lamesureoù il doit se réinventer sans cesse.Comme l’apréciséSandraPatron (directriceduMRAC)lors de son audition, un musée est aujourd’hui un lieu investi par des artistes mais aussi desmusiciens,descomédiens,desdanseurs,etc.



D’autres lieux culturels (ex: Ciné 32) ont compris la nécessité de trouver des moyens pourdésacraliser leuractivité (ArtetEssai). Leur stratégieaétédemultiplier les temps conviviaux (ex:café/restaurant,soiréesàthèmes,etc.)pourtoucherunplusgrandnombredepersonnesqui,mêmesi elles n’assistent pas aux représentations, viennent échanger avec des personnes de culturedifférente.Depart larecherchedecréationde lienentredifférentespersonnes,onpeutqualifierces lieuxde«tierslieux»,définisparRayOldenburgcommeétantle«troisièmelieu»,c’est-à-direunespaceàmi-cheminentreledomicilefamilialetlelieudetravail:«c’estunespacedesociablité,derencontreetdeconversationdémocratique.»38

Structurespolyvalentes,«horslesmurs»,itinéranceLesinitiatives«horslesmurs»sontcellesquisedéroulentendehorsdeslieuxculturels«reconnus»etprévusàceteffet:dansdessallespolyvalentes,dansl’espacepublic,dansdescafés,etc.OnpeutcitericileCaféPlùmsituéàLautrec,aucœurduTarn.LeCaféPlùmestunlieuatypiqueouvertenaoût2010quiregroupeuncaférestaurant,unelibrairieindépendantedeproximitéetunesalledespectacle39. On peut citer aussi des troupes d’artistes qui se déplacent et adaptent leurreprésentationàdifférentslieuxd’accueil.Mais cette action«hors lesmurs»peut aussi être impulséepar les équipements structurants. LaMétropoledeToulouse,quiendétientuncertainnombre(Théâtre/OrchestreduCapitole,Muséedel’Espace, Quai des Savoirs) a donné pourmission à ses équipements de sortir de Toulouse et deproduiredesprojetsdélocalisables.CelaaétéuneréponseàdeuxdéfisdontlaMétropoledoitfaireface: toucher des publics différents et amener la culture dans les quartiers où il n’y en a pas (lamajoritédeséquipementsétantsurToulousemême).Eneffet, lesMétropolessedoiventd’assureruneéquitéentretouslesterritoiresquilacomposeenrépartissantl’offreau-delàdelavillecentre.Pourallerplusloin,ilexistedesscènesmobilesconçuesspécifiquementpourêtrejouéesàplusieursendroitsdifférents. C’estceque l’onapelle le«nomadisme»culturel. Il suitune logique«d’allervers» plutôt que de «faire venir». Par exemple, les Scènes croisées en Lozère, scèneconventionnée,apourpremierobjectif«lesoutienàladiffusionetàlacréationd’œuvresartistiquesparlamiseenœuvred’uneprogrammationitinérantedespectaclesvivantsdansledépartementdela Lozère». LaMétropoledeToulousequantàelledisposed’uncamionquipermetdedélocaliserdes représentations. Sur le territoire métropolitain montpelliériain, c’est la ZAT (Zone ArtistiqueTemporaire) qui propose une offre en spectacle vivant tout en se déplaçant de quartiers enquartiers40.Enfin,danslechampdelalittérature,lesbibliobuscontribuentàlacirculationdeslivressur les territoires. La possibilité offerte par le «nomadisme culturel» d’accéder à la culture à desendroitsnonprévusàceteffetfaitéchoauxpossibilitésoffertesparlenumérique(déstructurationdu tempset des lieuxd’accès, ex: assister à des représentationsd’Opéra en allant au cinéma, oudepuischezsoi).

38RayOldenburg,TheGreatGoodPlace,1989citédansBeudonN.,«Leprêtd’objets:chantducygneourenouveaudesbibliothèquespubliques?»,NECTARTN°5,p.88-97.39http://www.ladepeche.fr/article/2017/07/10/2609653-les-cafes-reconnus-lieux-culturels.html

40http://zat.montpellier.fr/zone-artistique-temporaire



Ouvres«matérielles»Ilexistedesinitiativespourfairecirculerlesœuvres«matérielles».Premièrement,lesFRAC(FondsRégionaldAartContemporain)ontpourobjectif,auniveaurégional,deconstituerunecollectionetdeladiffuserauprèsdedifférentspublics.Ilsontétécréés,en1982,parJackLangdanslecadredelapolitique de décentralisation. Les Régions étant alors dépourvues de lieux de créationcontemporaine,lesFRAConteupourmissiond’irriguerl’ensembleduterritoire.LeprincipedemobilitédescollectionsdesFRACdansdeslieuxdédiésounonàlaculturelesdéfinit«comme des acteurs essentiels d’une politique d’aménagement culturel du territoire visant àréduire les disparités géographiques, sociales et culturelles et à faciliter la découverte de l’artcontemporainpardespublicslespluslargespossibles.»41LaRégionOccitaniecomptedeuxFRAC.LeFRACdel’ex-Midi-PyrénéesestabritéparLesAbattoirsdeToulouse dont la particularité est d’être à la fois unMusée et un FRAC. La structure est en effetconstruiteàpartirdelafusionduMuséed'artmoderneetcontemporaindelavilledeToulouseetduFonds régional d'art contemporain de la région. Les Abattoirs exercent donc deux missionscomplémentairesetdéveloppentdeuxcollections(untotaldeprèsde4000œuvres).En2015,1243œuvresontcirculéenMidi-Pyrénéespour36expositions (276œuvresontétéprésentéesdans lesétablissementsscolaires).Desgrandssites,desfestivalsmaisaussidesmédiathèques,deshôpitaux,desEPAHD,desétablissementspénitentiaires…ontaccueillidesexpositionsdontlaparticularitéestd’êtreréaliséesdansdeslieuxdépourvusdecréationartistique,surunmodepartenarial,etenlienavecl’identitéetl’histoiredeslieuxconcernés.Fondé une 1982, le FRAC Occitanie-Montpelliergèreunecollectionpubliquede1 400 œuvres réalisées par plus de 400artistes ; 40 expositions ont lieu chaqueannéedansdes lieux culturelsde la région(musées, centres d’art, lieuxpatrimoniaux…).Parailleurs,leFRACacrééun site sur l’art contemporain enLanguedoc-Roussillon42, qui a pour objectifde susciterunedynamiquede réseaudansle champ des arts plastiques et visuels etd’étendrelavisibilitédesstructuresdédiéesàl’artcontemporain.LeFRACOccitanie–Montpellieramisenplace,ilyaquelquesannées,desopérationsterritorialiséesdansdesmonumentshistoriquesd’envergure,àl’instardelamanifestationorganisée,en2008,enhommage à François Rabelais (grande figure deMontpellier) dans une trentaine de lieux de l’ex-Région Languedoc-Roussillon. La FRAC Occitanie-Montpellier et les Abattoirs – FRAC OccitanieToulouseontlancéenjuillet2017leprojet«Horizonsd’eaux»quiproposedesexpositionsd’artistes

41«http://www.lescollectionsdesfrac.fr/»42http://www.artcontemporain-languedocroussillon.fr/about.html,

Le Pays Portes de Gascogne a aussi développé desprojets pour ce qui est de la diffusion d’œuvres«matérielles»auplusprèsdesterritoires:

- LeprojetArtetEnvironnement,quiapermisde faire découvrir des œuvres d’artcontemporain en les créant et en lesexposantdansplusieurspetitsvillagesrurauxetdanslanature.

- LeprojetStreetArt,quiapermisdediffuserplusieurs œuvres créés directement sur despetitspatrimoinesbâtisdedifférentsvillages.

Ces deux projets constituent dorénavant deuxitinérairesartistiquesettouristiquesdanslePays.



d’artcontemporaindansquatorzesitesouvillesquilongentleCanalduMidi(MoulindesEvêquesàAgde,EtangdeThauàMarseillan,OfficeduTourismedeTrèbes,etc.).D’autresinitiativesinnovantesexistentdanslechampdelacirculationdesœuvresd’art: lesAMAPculturels. Ce concept, né à Nantes (Collectif «Entraides et Artistes», 2011) il y a deux ans, s’estétendu jusqu’à la Région Occitanie. Le principe est simple: au lieu de distribuer des produitsalimentaires locaux, le panier est rempli d’œuvres locales, de supports (CDS, DVDs) ou encore deplaces pour des représentations. Vendus à un prix qui s’efforce d’être le plus bas possible, cespaniersvisentàtoucherunplusgrandnombreetproposentunediffusionmêmedans les lieux lesplus reculés. A Toulouse, c’est l’association Art’N’Cie qui garnit ces paniers avec des: CDs, DVDs,livres,reproductiond’œuvresplastiques,lithographies,toilesoriginales.Portéepardesassociations(réuniessous l’appellationAMACCA-Associationspour leMaintiendesAlternativesenmatièredeCulture et de Création Artistique), cette initiative à l’avantage de créer un partenariat avec lesartisteslocaux,etuncircuitcourtentrelesartistesetlepublic.Leurfonctionnementestbasésurunmicromécénat43de«citoyens-spectateurs-producteurs»,avantageuxpourlesartistes.Enfin, un peu partout en France sontmises enœuvre des expériences intéressantes de diffusiond’œuvres d’art au plus près des territoires, notamment ruraux sur le modèle d’« Art NOmad »(associationLimousaine).Ils’agitd’unVéhiculeconçucommeunescènequis’ouvresurlepublicetqui sillonne le territoire limousin transportantà sonborddesoeuvresd’artistes (projectionsvidéonotamment), de la documentation spécifique et tout lematériel nécessaire à la pratique des artsplastiques.C’estaussiunlieuderésidenced’artistesembarquée.

Ø Donc, il existe des initiatives innovantes dans la Région. Elles ont été soulevées et jugéescommetrèspositivesparl’ensembledesconseillersetdesacteursrencontrés.Cependant,ils’agit d’initiatives qui se superposent et qui ne font pas l’objet d’une véritable politiqueculturelle: les initiatives restent limitées,ponctuellesetpeu structurées sur le long terme.Comme l’a souligné Dominique Salomon lors de son audition, s’agissant des lieuxintermédiaires:«toutestàimagineretàconstruire».

1.2 Accèsàlacréationetdetransmission

1.2.1 Continuitéduparcoursdeprofessionnalisation

Leparcoursdeprofessionnalisationcorrespondàl’enchainementquesuitl’artistedèslorsqu’ilsortdel’enseignementartistique.Onparleicidesartistesprofessionnels,etnondelapratiqueamateur,qui se trouve bien en amont de cet enchainement. En sortant des structures d’enseignementsartistiques supérieurs (qui sont les écolesdesbeaux-arts, les conservatoires, les écolesnationales,etc.), les artistes entament leur carrière artistique (production de leurs œuvres/spectacles etinterprétation). Pour cela, il existe des ateliers d’artistes et des formations, qui permettent aux

43«Lemicromécénatestunepratique«élaborée»,collective,permettantàungroupedeparticuliersdes’allierautourd’unprojetculturelcommunetdeportersacréation,sadiffusion.Lemicromécénatcommelemécénatindividuelpeuventainsireprésenterl’amorced’unenouvelleapprochedufinancementquis’inscritdansunelogiqued’économiesocialepermettantauxindividusdeneplusêtreseulementconsommateursmaisd’êtreaussiCo-créateursdeprojetsculturels».-http://www.apeas.fr/Amacca-les-Amap-culturelles.html




Transmission

Forma�onAteliersar�stes

Matura�onEmergencede

créa�onReprésenta�ons

Diffusion

artistesdesespécialiserdansunchampspécifique.Suiteàcela,lesartistescherchentdeslieuxpourfaireémergerleursproductions(scènesconventionnées,centrenationaux,centreschorégraphiques,théâtres, opéras, centre d’arts, FRAC, etc.) et exposer/réaliser leurs créations. Les résidencesd’artistesquantàellesdonnentl’opportunitéauxartistesdes’engagerdansdestempsdecréationetdeproductiondurantunepartiedeceparcours.

Lapressionfoncièredesgrandesvilles–oùs’installentprioritairementlesartistes,pourgarantirunlienavec lesprofessionnelsde la créationqui y vivent, y travaillent, et y séjournent– ainsi que ledéficit d’ateliers publics incitent les créateurs à rejoindred’autres régions et d’autres villes,mieuxéquipéesetàmêmedelesaccompagnerdansledéveloppementdeleuractivitéprofessionnelleetdeleurcarrière.Acejour,seulelaVilledeSètes’estréellementengagéedansl’ouvertured’ateliersd’artistes mais les besoins ne sont pas couverts par cette seule offre. Du reste, ces ateliersconcernentuniquementlesartistesdesartsvisuels.Ilfautnoterquelepassagedel’éducationartistiqueetculturelle,c’est-à-direlapratiqueamateur,àl’enseignement artistique supérieur n’est pas toujours égalitaire pour les jeunes. C’est pourquoi ilexistedesprogrammestelsque leprogrammed’égalitédeschancesmisenplacepar laFondationCulture/Diversité en partenariat avec l’Ecole des Beaux-Arts de Nîmes. Ces écoles sont trèsattractivesauprèsdesétudiantsquisontdeplusenplusnombreuxàsouhaiters’yinscrire.L’entréesefaitsurconcours,dontleniveauesttrèsélevéetdontlesdroitsd’inscriptionsontd’unmontantmoyende500euros,rendantainsiparfoisdifficilel’accèsauxlycéensdelarégion.Dèslors,onpeutcraindreunedisparitiondeladiversitésocio-culturelledesétudiantsdecesécoles.Leprogrammeenfaveur de l’égalité des chances, lancé en 2006, permet l’accès des jeunes issus de l’éducationprioritaireauxgrandesécolesdel’artetdelacultureensoutenantetaccompagnantlesjeunesquisouhaitent préparer un concours d’entrée à ces écoles. Ensuite, les élèves bénéficient d’unaccompagnementpendanttouteladuréedeleursétudesjusqu’àleurinsertionprofessionnelle. Ilsbénéficientaussideboursesetdelogement.Pourautant,ceprogramme,financéparuneinitiativeprivée,témoigneaussidesalimite:seulspeudelycéensyontaccèsetilnerésoutpaslaquestionde

Résidencesartistes



l’accèsàuneoffredeformationdeproximité.Làaussi,desprogrammesdédiésauxpublicsencoretropsuffisammentabsentsdecesformationsrestentàinventer.

Demême, faceauconstatdu faiblenombred’enfants issusdequartiersprioritairesprésentsdanssonconservatoire,laMétropoledeMontpellierMéditerrannées’estsaisiedecetenjeuàtraverslamise en place du programme DEMOS. Ce dernier, porté avec la Philarmonie de Paris, vise àdévelopperl’enseignementartistiquedanslesquartiersprioritaires.Ilconsisteàdonneràcepublicl’accès à l’enseignement dans le conservatoire sur trois ans, tout en développant un partenariatpousséentrelesacteursculturelsetlespartenairessociaux.Actuellement,cedispositiftoucheseptgroupesdequinzeenfants, sélectionnergrâceàunecollaborationavec lesacteurs sociaux: cinqàMontpelliermême,unàCastrie,uneàCournonterral.

Ø EnOccitanie lesacteursrencontréssoulèvent lemanqued’ateliersd’artistes,derésidencesd’artistes, et surtout de liens entre ces différents éléments. Pourtant, promouvoir unparcours de professionnalisation complet sur un même lieu facilite le cheminement desartistesetestunvraipluspourleterritoire.

1.2.2 Résidencesd’artistesetprésenced’artistessurleterritoire

Une résidence artistique désigne l'octroi temporaire,par une institution publique ou privée, d'un espace àun artiste (ou un groupe d’artistes, par exemple unecompagniedethéâtreouunorchestresymphonique),afin de favoriser la création et l’exposition d’œuvresd’art,ou l’élaborationdespectaclesvivantsou filmés.Ellepeutconsisteraussi,outrel'accueilenunlieu,àlafourniture par une structure culturelle de moyenstechniques, administratifs et/ou financiers à cesartistes.

Par exemple, le Théâtre de l’Usine, scèneconventionnée regroupée sous l’appellationScénograph (avec le festival de Saint-Céré, le festivalde Figeac, et l’association «Opéra éclaté») accueilledesartistestoutaulongdel’annéepuisqueleslocaux

permettent de proposer aux artistes de rester en résidence. Elle reçoitune centaine d’artistes quivivent à Saint-Céré l’été, originaires de toute la France. Cette présence d’artistes dynamise leterritoire (11000 spectateurs viennent en Hiver et 15-18000 personnes en été). Cette scèneconventionnée s’inscrit à la fois dans une démarche de création de spectacles avec les artistes(vocation première d’une scène conventionnée); et de dynamisation de son territoire local etd’implicationdeseshabitants.Au-delà de favoriser le parcours de professionnalisation des artistes, les résidences d’artistes ontaussi l’avantage, notamment dans les quartiers dits difficiles, de favoriser les conditions de laparticipationde tousà la vie culturelle. Lesartistes s’installentquelques tempsdans lequartieret

Source:Théâtredel’Usine



nouent des contacts avec les habitants. Une logique de convivialité s’installe qui engendre ladécouverte d’un projet artistique et amène un public novice à s’intéresser à la création et à lareprésentationartistique.Ainsi,ellespermettentderenouer le lienentre lesartistes,unterritoireetlepublic,souventtrèséloignésgéographiquementdeslieuxdeculture.IlexistedesaidesprovenantdelaRégionOccitaniepourlefinancementdecesrésidences(SoutienauxrésidencesetassociationsartistiquesduSpectacleVivant,Soutienauxrésidencespour lesArtsplastiquesetVisuels).LaBoutiqued’Ecriture&CoàMontpellier,quiamisenplacedesrésidencesd’artistes accueillant des écrivains de 3 à 6mois, a précisé lors de son audition qu’elle prend encharge le loyerde l’artiste,cequipèsesur lebudgetde l’association.Cetacteuramisenavant lebesoin d’être soutenu par les financeurs de la culture dans le cadre d’un partenariat pour lelogementdesartistesenrésidenced’accueil.

1.2.3 Espacesd’accompagnementetderencontreinnovantspourlesartistes

Au-delàdesrencontresoccasionnéespar lesrésidencesd’artistesouencorepar lebiaisdesscènesconventionnées, ilexisted’autres lieux innovantsderencontresentreartistes.Parmieux, les tiers-lieuxcollaboratifs,extensionde lanotiondetiers lieuxdéveloppéeparRayOldenburgen1980.Cesont des tiers lieux étendus à la sphère du travail et à l’ère du numérique.44 Leur boom a permisl’émergence d’une classe dite «créative». «Tiers lieux» fait échos à d’autres termes tels que:espacedetravailpartagé,économiecréative,innovation,laboratoiredefabrication(FabLab)…Lestierslieuxontpourobjectifdefaireserencontrerdespersonnesauxcompétencesvariéesdansun lieu neutre. Le but de cette rencontre est de permettre une mutualisation, un échange.Parexemple, chez les intermittents du spectacle, on relève un besoin de compétences dans desfonctions supports (administration, gestion, diffusion, etc.)45.Dans ce cas, l’échangepeut apporterune aide dans le développement de ces compétences-là. Il peut aussi permettre d’ouvrir uneréflexioncommunesur lespratiques, lesbesoinset lesprojets.Ces lieuxpeuventaussidisposerdetouttypedematérielfavorisantlacréationetl’innovation:imprimantes3D,fraiseusesnumériques,machinesàdécouperlaser,etc.Les clusters ont aussi pour vocation de permettre cette interaction entre artistes, ainsi qu’uneinteractionavec lemondeéconomique.Cesontdesgroupesd’entreprises(associations,TPE,PME)et institutions situés dans une même région géographique spécifique et interdépendante dansl’approvisionnement d’un ensemble de produits et/ou services. Par exemple, le cluster «MaSphère» (Toulouse), cluster culturel et créatif, regroupe des organisations de la filière musicaledepuis2012.Ilapourvocationde:

- Soutenirlacréationdevaleuréconomique,éthiqueetartistique;- Favoriserl’innovationsociale,technologiqueetéconomique;- Contribueràl’attractivitéduterritoire.

44GononA.,«Lesnouveauxterritoiresdel’artont-ilsmutés?»,2017,NECTARTN°4,p.108-119.

45SynthèsedespremièresrencontresrégionalespourlaCultureetlePatrimoine,2017,RégionOccitanie.



Ceciàtravers:- Duconseiletdel’accompagnementauxadhérents;- Descoopérationsetmutualisations;- Desprestationscréatives;- L’organisationd’événementsprofessionnels.

Enfin, certains de ces lieux sont aussi ouverts au grand public ce qui peut favoriser des échangesentredifférentespersonnesdedifférentsmilieuxprofessionnelsetsocial.

*La réhabilitationde l’EAI46 estungrandprojetportépar laMétropoleMontpellierMéditerrannée. Il viseàtransformer ce lieuenClusterdes IndustriesCulturellesetCréatives,quiabriteraaussides tiers lieux créatifsdontuninspirédeIllusionetMacadam:- «Le Tiers-lieu : un espace de 4000 m2 de rencontre, social et culturel. Il aura pour but de fédérer lesindépendants et petites entreprises pourtrouver des manières intelligentes de se regrouper et de travaillerensemble.Laparticularitédece lieu: laboîtepermetd'occuper,pendant10ans,unespacevouéàuneautrefonctionnalité àmoyen terme. Le projet comporte donc un caractère éphémère, quise retrouvera dans sonarchitectureaudacieuseetcréative,àl'imagedeceuxquivontl'investir.- Le cocon : un lieu de vie et d'animation sera créé, notamment avec la réhabilitation del'ancienne salle deprojection de la caserne qui deviendra un véritable pôlemultifonctionnel (pôle culturel, projection vidéo,rencontresautourdesartsnumériques,concerts,etc.).-Des solutions d'implantation pour les entreprises : dans l'ancien musée de l'Infanterie etl'ancienne hallemécanique,MontpellierMéditerranéeMétropolemettra des locauxmodernes et innovants à disposition desTPE,PMEetgrandscomptes."

2. ENJEUXSOCIAUXETSOCIETAUX:LAQUESTIONDESPUBLICSETL’ACCESAUXPRATIQUESCULTURELLES

La culture est au cœur de nombreux enjeux quidépassentlesecteurcultureletartistique.Al’échellede l’Union Européenne déjà, la politique culturelleestrattachéeàlapolitiquedecohésionsociale.Ilenva demême à une échelle plus locale, notammentau sein de la politique de la Ville, où la culture estégalementunvoletde l’axecohésionsociale.C’estpourquoi il est important de «ne pas isoler lespratiques artistiques et culturelles des autresdimensions sociales, civiques, éducatives etrécréatives de la vie des territoires»47. Pour autant,

46http://www.montpellier3m.fr/cite-creative47Rapportd’étude«Elargirlaparticipationàlavieculturelle:expériencesfrançaisesetétrangères»,2015,ObservatoiredespolitiquesculturellesetFranceStratégie.

LeConseilDépartemental,enlienavecAveyronculture,a lancérécemmentdesappelsàprojet2017 dans le cadre du dispositif «CULTURE ETLIENSOCIAL».Les projets présentés amèneront la mise enplaced’actionsnouvellesetinnovantesfacilitantle «vivre ensemble» sur un territoiredéterminé. Ils doivent répondre aux critèresdépartementauxsuivants:

• unprojetco-construitentreacteursdusecteursocialetdumondeculturel;

• des interventionsdeprofessionnels delacultureetdusocial;

• desusagersacteurs;• unprojetpourungrouped’individuset

nonunepersonneseule;• unemixitédespublics;• un projet favorisant le vivre ensemble

surunterritoire.

Quelquesexemplesd’espacesinnovantspourlesartistes



danssonavisdenovembre2014(Cultureetliensocial),leCESERfaisaitleconstatd’uneinsuffisanteconnexion entre les aspects culturels et sociaux et ce en dépit d’une action volontariste dans lesecteurdelaculture.Les acteurs de l’éducation populaire ont un rôle fondamental dans la valorisation des apportssociauxdelaculture.

2.1 Rev

alorisationdesapportssociauxdelaculture

2.1.1 Emancipation,citoyenneté,liensocial

Bienquelavocationpremièredelaculturerésidedansl’objectifdecréation,elleaaussivocationàdévelopperl’émancipation,l’espritdecitoyenneté,levivreensembleouencoreleliensocial.Premièrement, la culturepermetd’acquérir uneouvertured’esprit, une capacitéd’esprit critique,dessavoirsetdesvécusquicontribuentàl’émancipation.Ensuite,laremiseencausedel’idéaldedémocratisationculturelleainsiquelademandecroissantedes habitants d’être associés à la décision publique a amené les collectivités locales à sortir deslogiquesascendantes(quiprévalentencoredanslerapportdelacultureaucitoyen)pourproposerdesactionsoùparticipent leshabitants.Cesdifférentesactionsetprojetsculturelsqui impliquent

• Coopéra�ved'entreprisesculturellesquiconcilieu�litésocialeetefficacitééconomique.• Objec�fs:développerlesentreprisesculturellesetcréerdulienentrelesar�stesetlespublics.• Finalité:Accompagnerlatransi�ondusecteurculturel.• Projetdedévelopperunxers-lieuxdansuneancienneécoledel'infanterieàMontpellier.Celieuaccueillera"MontpellierCitéCréa�ve"en2018(projetportéparlaMétropoledeMontpellier)*.

IllusionMacadam

(Montpellier)

• Collec�fd'ar�stesautogéréréunissantdesuniversar�s�quesvastesetvariés,etdesniveauxdeprofessionnalisa�onetd'expériencesdifférents.• Espacesdetravailadaptésetéquipéspourlaproduc�ond'oeuvres.• "Nouveauterritoiredel'art"(citédansrapportministérielélaboréparFabriceLextraiten2001).• Modularitédel'espaceperme�antd'accueillirlesdisciplinesar�s�quessoustouteslesformes.

Mix'ArtMyrys(Toulouse)

• Collec�fd'ar�stes,d'ar�santscréateurs,techniciensetprofessionnelsdusecteurculturel.• Objec�f:valorisa�ondelacréa�onar�s�que,mutualisa�ondescompétencesetouvertureaugrandpublic.• Atelierd'ini�a�onetpédagogique,accueilderésidence,exposi�ons,etc.

LaRuche(Nîmes)



les habitants dès leur conception permettent de dépasser la logique suivie par les collectivités du«fairepour»pourallervers le«faireavec»,etparconséquentdedépasser le«vivreensemble»pourallerversle«faireensemble».Celacontribueàfavoriserl’espritdecitoyenneté.Lasociétéfrançaisesecaractériseaujourd’huiparunreplideseshabitantssurl’espacedomestiqueetune forte individuationdesmodesdevie.Pourautant, l’activitéculturelleest reconnuecommefacteur de lien social, de tolérance et de qualité de vie des citoyens ; de plus en plus d’acteursculturelsserassemblentpourcréerdenouvellesrelationssocialespourleshabitants:«Lesarts,lespratiquesculturelles,enpermettant leséchanges, latransmission, lepartage,sontcertainementundeslieuxessentielsduliensocial[et,àcetitre,doiventêtreprotégés]48».

2.1.2 Droitsculturelsetidentitéculturelle

Laconfrontationavecl’artetlaculture[est]denatureàenrichirlaconstructiondesoietl’insertiondanslesociété»49

Laculturepeutêtreuneréférencepourlesindividusoupourungrouped’individudanslamesureoùellelesdoted’uneculturecommune,d’uneidentité.

D’après ladéclarationdeFribourg (2007)«le terme culture recouvre les valeurs, les croyances, lesconvictions,leslangues,lessavoirsetlesarts,lestraditions,institutionsetmodesdevieparlesquelsunepersonneouungroupeexprimesonhumanitéetlessignificationsqu’ildonneàsonexistenceetàsondéveloppement».Cetteapprocheditehumanistedelaculturepermetdemettreenlumièrelesapportsdelacultureàl’individuentermesd’identité,deconstructiondusoietd’inclusionsociale;ainsiquedemettreenexerguelanotiondediversitéculturelle.JeanMichelLucas50metenavantleseffetsd’unetelleapproche,quifaitde«ladiversitéculturellelapremière ressource de patrimoine de l’Humanité». La culture permet de développer son identitéculturelle,c’est-à-dire l’ensembledesréférencesculturellespar lesquellesunepersonnesedéfinit,se constitue, communique et entend être reconnue dans sa dignité. C’est pourquoi, d’après JeanMichelLucas,«pourquelapolitiquepubliquesoitpleinementresponsable,ilfauttoutfairepourqueles êtres de convictions, de traditions, de valeurs, de savoirs, etc. fassent humanité ensemble(…).L’enjeucultureln’estplus,alors,uneaffairedeloisirsdequalitémaisuneconditioncrucialedel’accèsàunehumanité.».Plusrécemment, lamentiondesdroitsculturelsdans la loiNOTRe,oùlacultureestconsidéréecommeréponseà l’enjeude«mieuxfairehumanitéensemble», incite lespouvoirspublicsàprendreenconsidérationcetteautrefaçondevoirlaculture.

48Avis«Cultureetliensocial»duCESERMidi-Pyrénées,novembre2014,rapporteur:ValentineBOE,accessibleaulien:http://www.cesr-midi-pyrenees.fr/rapports_avis.php49«Evaluationdelapolitiquepubliquededémocratisationculturelle»,mars2017,Rapportaupremierministre,p.17.50Auditiondanslecadredelarédactiondel’avis«Cultureetliensocial»duCESERMidi-Pyrénnées,le1avril2014.



Cettevisionde la culture se retrouvedansdesactionsculturellesqui cherchentdavantageàcréerdes rencontres entre différents groupes sociaux, du partage, des moments conviviaux… qu’àdiffuserlespratiquesensoi.C’estlecas,parexemple,desmomentsfestifsorganisésauseind’unecommune (identitéculturellepropreàun lieu,unpatrimoine,une langue)ouencorede tempsderencontres organisés autour d’une activité culturelle spécifique (identité culturelle propre à uneactivité, un loisir). Ces actions viennent souvent en complément des actions de diffusion de laculture.

2.1.3 Unoutilaussiremisenquestion:lapolitiquedelaville

Différentsdispositifs sontdéveloppés spécifiquementdans lesquartierspolitiquesde la ville. Pourautant,l’impactdelaculturesurlespublicsendifficultérestedébattu.

Lapolitiquedelavilleapourvocationderevaloriserleszonesurbainesendifficultéetderéduirelesinégalitésentrelesterritoires.Elleaémergéilya30ansapproximativementlorsquele«problèmedes banlieues» a commencé à se poser en France. La région Occitanie compte 105 quartiersprioritaires qui sont répartis sur 12 départements et 49 villes, soit 39 contrats de ville, 350500habitantsconcernés.

La politique de la ville repose sur trois piliers: le cadre de vie & le renouvellement urbain, ledéveloppementdel’activitééconomique&del’emploi,et lacohésionsociale(danslequelfigurelaculture). La culture a saplacedans les contrats de ville depuis les premiers contratsHabitatVieSociale (1977), puisquedès lors le repéraged’obstacles dans l’accès à la culture est un indicateurpour signalerunquartierendifficulté.Cette intégration répondà l’undesobjectifspremiersde lapolitique de développement culturel qui est le retour au droit commun des zones défavoriséesurbaines. Dans ces quartiers prioritaires, de plus en plus d’acteurs se mobilisent sur cettethématique.

Cependant, des différences s’observent selon les quartiers: la culture n’est pas toujours intégréedanslesprojetsetn’apastoujoursunimpactavérésurlapopulation:«lerapportentretenuentrecultureetPolitiquedelavillerestetropsouventtimideetsouffred’uncertainnombrededifficultésrenvoyantàuneoppositionparfoistenueentredémarcheartistiqueetanimationsocioculturelle,àunmanque de formation des acteurs, au décalage entre offre culturelle institutionnelle etattentes/pratiques culturelles, ou encore au déficit de participation des habitants aux démarchesculturelles.»51

C’est pourquoi la circulaire publiée le 21mai 201552 avait pour vocation d’intégrer davantage laculturedanslescontratsdeville.Suiteàcela,unnouveauconventionnementd’objectifsministèredela Culture et de la Communication etministère de la Ville a été ratifié, donc les objectifs sont lessuivants:

- Renforcerlaprésenceartistiqueetculturelledanslesterritoiresprioritairesdelapolitiquedelaville;

51«Affirmerlaplacedelaculturedanslapolitiquedelaville»,Dossierthématique,2011,PôlesderessourcesVillesetDéveloppementSocial,Vald’Oise.52Circulairedu21mai2015relativeàl’instructionrelativeàl'intégrationdesenjeuxculturelsauseindescontratsdeville.



- Prioriserlajeunesse;- Promouvoirladiversitédanslechampculturel;- Soutenirlesmédiasdeproximité;- Faciliter l’appropriation du cadre de vie par les habitants en développant la qualité

architecturale et la prise en compte du patrimoine du XXème siècle, de l’histoire et de lamémoiredesquartiersdelapolitiquedelaville.

Ø Mais, le débat persiste toujours autour de «l’utopie» de l’impact de la culture sur lesquartiersprioritaires.D’après l’étudemenéepar lePremierMinistre sur l’Evaluationde lapolitique publique de démocratisation cutlurelle (mars 2017), les pratiques semblent sedévelopper (en France entre 2010 et 2015, la part des classes populaires dans lafréquentation desmusées est passée de 13.9 % à 16.8 %) mais demanière très limitée:l’instrumentalisation de la culture fait qu’elle est souvent conçue comme le «pompier dusocial»etlaterritorialisationatendanceàenfermerlesacteursdansleurpérimètre.

L’étudedeGéraldineDjamentTranetSandraGuinandsur lesgrandséquipementsculturelsenestune bonne illustration. Les grands équipements culturels, depuis la politique d’aménagementculturelinitiéeparGlasgowen1980(quiavaitpourobjectifdeplacerlesartsetlacultureaucœurdela régénération urbaine, économique et sociale) et depuis l’ouverture duMusée Guggenheim deBilbao,nesontpluspenséscommeconséquencemaiscommemoteurd’undéveloppementsocialeturbain.Cependant,leurimpactentermesdefréquentation,derapportauxhabitants,etdelienavecleterritoirelocalestmitigé.

Dansleurarticle,lesauteursinterrogentlacapacitédediffusiondesGEC–Grandséquipementsculturels–positionnés volontairement (dans le cadre de la métropolisation) dans les quartiers populaires dansl’objectifdedévelopperlespratiquesdanscesquartiersetd’yamenerunemixité.Ellesdistinguentquatretypesdescénarios:

Source: «La diffusion des grands équipements culturels, vecteur de métropolisation des quartierspopulaires?Unecomparaisondetrajectoiresurbaines»,GéraldineDjament-TranetSandraGuinand,2014,Belgeo.



Ø Ainsi, la«relationdecauseàeffetcommunémentadmiseentrecultureet liensocial» 53est souventpointéedudoigt,notammentdans lesquartierspolitiquede laville.Plusieursauditions ont d’ailleurs soulevé un problème majeur: les apports sociaux des politiquesculturelles sont bien souventdifficilement quantifiables.Cela est une réelle difficulté lorsdesévaluations,etpeutparfois remettreencause la légitimitéde l’action.Laculturen’estbien souvent pas dotée d’outils d’évaluation adéquats pour montrer la plus-value desactions, et ce notamment pour les projets très locaux pour lesquels les indicateursquantitatifsexistantsnesontpasvalorisants.

2.2 Miseenvaleurdupatrimoine:uneidentitéculturelledepremierplan

Le patrimoine estporteur d’histoire et contribue à l’identité commune. Il est souvent lepremieréchelondelacultureauniveaulocal.Ilpeutêtreunpointdedépartdesprojets,accessiblesàtoutterritoire,étantdonnéqu’ilexistemêmedanslespluspetitsterritoiresruraux.Encela,ilpeutêtreunlevierconsidérable.Larestauration,effectuéeparlescollectivités,atoutesonimportance.

2.2.1 Dimensionpédagogiqueetparticipative

Les patrimoines (préhistorique, historique, architectural, urbanistique, naturel, paysager,ethnographique, culturel immatériel et cultures vivantes régionales) représentent un potentielcultureldepremierplansur leterritoirerégional.Chaqueannée, lesJournéesduPatrimoine(1300sites ouverts en 2016 en région) accueillent des dizaines demilliers de personnes,montrant bienl'intérêtpour ladécouverteet lacompréhensionde lieuxoudemomentsd'histoire.Concernant lepatrimoineimmatérieletculturesvivantesrégionales,TotalFestumaccueillequantàluidesmilliersdespectateurschaqueannée(cf.partie«Patrimoinelinguistiqueetculturesvivantesrégionales»).

Ce patrimoine ne recouvre pas seulement une dimension “pédagogique” où le public reçoit uneinformation, mais présente aussi une dimension “participative” où le public devient acteur de ladécouverte (chantiers de fouilles), de la restauration (surtout du patrimoine vernaculaire, maisparfoisaussimonumental),de lamiseenvaleur,de l'animationoude lapromotiond'unsite,d'unévénement,d'unethématique.

Ø L'immense diversité et qualité régionale dans le domaine du patrimoine (8 sites auPatrimoineMondialdel'Unesco,12OpérationsGrandsSites,detrèsnombreuxSitesClassés,MonumentsHistoriques,espacesprotégés,…)etlatrèsfortedemandesocialesurcessujetsne sont pas encore suffisamment accompagnées de démarches de valorisation(muséographiquesparexemple,maissurtoutentermesd'animationlocale).

2.2.2 Rôledescollectivités

Danslechampdupatrimoine,lescollectivitésterritorialessonttenuesderéaliseruninventairedanslebutd’avoirunevisionglobaledecequiestprésentsurleterritoire.Lebutestaussidecatégoriserl’état des bâtis, puisque les collectivités s’investissent également dans la rénovation et lamise envaleur du patrimoine. La valorisation du patrimoine a un intérêt tant pour les autochtones(renforcementdel’identité)quepourlespublicsdepassages(attractivitétouristique).

53Dossier«Lacultureenquêted’unnouveaumodèleéconomique»,avril2017,LaGazettedescommunes



Les collectivités peuvent êtreaccompagnées dans la restauration. Parexemple,laFondationdupatrimoine,quiaétécrééepar la loidu2 juillet1996etreconnued'utilitépubliquepar ledécretdu18avril 1997,œuvreà la sauvegardeet à la valorisation du patrimoinefrançais en accompagnant les acteursdansleurprojetderénovation.Il existe différents labels qui protègent,sensibilisent,ouvalorisentlepatrimoine:des labels internationaux, européens,étrangers, gouvernementaux etnationaux. Parmi les nationaux, onretrouve:

Labelsnationaux Protection Sensibilisation ValorisationMonumenthistorique(1913) x VilleetPaysd'Artetd'Histoire(1985) x Patrimoineindustriel(1986) x Fondationdupatrimoine(1996) xPatrimoineduXXèmesiècle(1999) x Expositiond'intérêtnational(1999) xMuséedeFrance(2002) x Jardinremarquable(2004) x

Undernierlabel«ArchitectureContemporaineRemarquable»avulajouraveclaloiCAPen2016.Notonsqu’ilexisteaussideslabelsconcernantlapatrimoineimmatériel:c’estlecasdenombreusesmanifestations de culture vivantes inscrites dans l’UNESCO comme appartenant au «patrimoineculturel immatériel de l’Humanité». La notion de Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) faitaujourd’huil’objetd’unvéritableenthousiasmedelapartdespublics,desacteursdudéveloppementlocal, des créateurs comme des institutions patrimoniales. Le PCI représente en outre un enjeuimportantpourl’identitécollective,laconstructiondevaleurspartagées,lelienintergénérationneletsocialetaussipourl’attractivitétouristiquedesterritoires.

«VillesetPaysd’Artetd’Histoire»estunlabelofficielfrançais attribué par l’Etat aux communes et/ou paysqui s’engagent dans une politique d’animation et devalorisation de leurs patrimoines bâti, naturel etindustriel,ainsiquedel’architecture.Atraverscelabelqui fait l’objet de conventionnement, les collectivitéss’engagentdansunprogrammed’actionsqui répondàplusieursobjectifs spécifiques. L’attributiondece labelproposelamiseenplaced’unoutilderéférenceappeléle Centre d’interprétation de l’architecture et dupatrimoine(CIAP),lieuregroupantlesvisiteurslocauxetles touristes. Ce label a aussi pour vocation de créerunetransversalitéentredesservices(tourisme,habitat,urbanisme, etc.) et d’élargir la problématique despatrimoines(antique,industriel,paysager,etc.).



2.2.3 Petitpatrimoine

Parailleurs,LaFondationdupatrimoineareçupourmissiondesauvegarder,deprotéger,etmettreen valeur notamment le petit patrimoine de proximité, témoignage de la vie des générations quinous ont précédé, et expression de l'architecture de nos régions. Par exemple, pour le projet«Patrimoineaufildel'eau»desPujols54,quiaétélauréatduconcours«RubansduPatrimoine»,laFondation du patrimoine a permis la réalisation d'un itinéraire culturel en Ariège avec lacommunauté de communes de «Les Pujols», regroupant ainsi plusieurs communes (les Pujols etSaint-Amadou) sur un projet qui a connu un succès important dans la région. Il y a demultiplesprojetssoutenusenOccitanie,duplusprestigieuxdomainedePierrePaulRiquetsurlacommunedeBonreposRiquet,jusqu'àunlavoirdansunpetitvillagede90habitantsenAveyron.Lepetitpatrimoinelocaloudeproximitéestuneexpressionculturellebienterritorialiséed'unlieu,d'un terroir. C'estpar exemple le casdes lavoirs, des travails à ferrer (dispositif de contentiondubétail pour le ferrage ou les soins), des fontaines aménagées, des puits, des fours, des lavognes(dépressionsurlesterresducaussesquipermettentdeboireauxanimauxd’élevage),des"faisses"et autres terrasses et petits aménagements. Ces derniers, sauvés par les habitants ou desassociations,sontnonseulementunagrémentpourlepaysagemaisaussiuneinformationsurlavielocale,l'occasiond'uneréflexionsurlepasséetl'évolution,d'unéchangeaveclespassants,entrelesgénérations,touristesoupas.Laculturecen'estpasquecellequivientd'ailleurs,sirichesoitelle,c'estaussicellequi,plusmodeste,aété(ouest)produitesurplace,queleshabitantsdulieudoiventpouvoirconnaîtreetoffrirauvisiteur.Effectivement, lepetitpatrimoineest importantpuisqu’ilconcernen’importequellevilleouvillagequipeuts’ensaisiretydévelopperdesprojets.Ilamêmeunintérêtd’unpointdevuetouristique,commesoulignédansl’avisduCESEROccitanie/Pyrénées-Méditerranéesurledéveloppementdelafilière touristique en Occitanie (juin 2017): «Valoriser le petit patrimoine: il serait intéressantd’accompagner les élus locaux et les associations (Aide logistique et/ou financière) pour permettred’initier un plan de développement de l’économie touristique sur leur territoire au travers de leurpatrimoineetenparticulierde leurpetitpatrimoine.LeCESERsouhaitevoirvaloriser lespluspetitssitespatrimoniaux.Eneffet, lavalorisationdes« locomotives»nedoitpasmasquer lespluspetitssitestouristiques.»

2.2.4 Lieudediffusion

Le patrimoine peut aussi être un lieu de diffusion, de représentation au plus près des habitants.S’installer le temps d’une représentation dans un bâti connu des publics, sur lequel il se réfère,contribueàdésacraliser l’imagede la culture.C’est le casduThéâtrede l’Usinequi au lieud’allerdans des salles de spectacles/salles polyvalentes adapte ses spectacles d’opéra pour faire desreprésentationsdansdessitespatrimoniaux(églises,châteaux,coursdejardin,lieuxpatrimoniauxenplein air etc.). Ils peuvent ainsi effectuer des représentations dans des communes peu équipées.Aussi, la Région Occitanie a lancé, par l’intermédiaire des FRAC, la manifestation IN SITU pour lapériode estivale 2017. Le principe de cette manifestation est de créer des expositions alliantpatrimoine architectural et art contemporain. Onze sites patrimoniaux ont été sélectionnés dans54http://ccpap.fr/141-rubans-du-patrimoine.html



lesquels sontexposés lesœuvresdedixartistescontemporains.Parexemple,DecazevilleaccueilleuneexpositionauseindesonMuséedupatrimoineindustrieletminier.L’objectifestaussidecréerunitinéraireentrecesdifférentslieux:l’Ariège,l’Aude,l’Aveyronetl’Hérault.

2.2.5 Patrimoinelinguistiqueetlesculturesvivantesrégionales

Il faut aussi penser au patrimoine toponymique55,souventoublié, luiaussiexpressionde l'histoire,desterroirs, des langues, des caractéristiques d'un lieuet d'un genre de vie. La toponymie a souvent étémaltraitée, dénaturée car mal comprise (l'iga de lavaca,leravindelavacheenoccitanestdevenul'Ilede Pâques) et la microtoponymie est souvent endanger d’extinction avec la disparition des ancienslocuteursouhabitants.

Desinitiativessontprisespourlasauvegardeetlavalorisationdecequiconstituelamémoirevivanted'uneculturepopulairetraditionnelle.Dansunmêmetemps,lepatrimoineculturel,matérielcommeimmatériel,aétémondialementreconnucommel'undesaxesmajeursdudéveloppementdurableparlesInstitutionsinternationalesquipréconisentsavalorisationentantquemarqueuridentitaireporteurdeliensocial.Parmilesinitiativesmisesenplace,onpeutciterTotalFestum.Cettemanifestationfestiveetgratuite,quimetenenvaleurl’occitanetlecatalan,adébutéen2006.La 12ème édition a débuté en 2017. Cette opération, dont la première édition a eu lieu àMontpellier, a très rapidementétédécentraliséeet fait l’objet, chaqueannée,d’unappel àprojetauquel peuvent répondre les écoles, les collectivités et les associations. Aussi, l’ensemble duterritoirerégionalesttouchéparTotalFestum,dupluspetitvillageàlaMétropoledeMontpellier,soit100000spectateursen2016.Cetteopérationasuscitédesprojetsartistiquessurl’ensembleduterritoire;lesmanifestationsmisesenplaceontlaparticularitéd’êtreancréesdanslesterritoiresetde ne jamais être stéréotypées. Par exemple, dans le quartier de Figuerolles à Montpellier, lesHautboisduGardetdesmusiciensberbèresontmontéunspectaclequiaeubeaucoupdesuccèsetquiconstitueunevéritablefabriquedecitoyenneté.Aufildesannées,unréseaus’estmisenplacedansunelogiquedemaillageduterritoirequirevêtuneimportanceparticulièredanslecontextedefusiondesdeuxrégions,l’occitanétantcommunauxdeuxterritoires.Ilexisted’autresinitiativespluslocales,tellesque:

- Laréalisationd’unlivredemémoire«Alcanton»,àl’initiativedesdépartementsdel’AveyronetdeTarn-et-Garonne,encollaborationaveclecentrecultureld’occitan;

- Untravaildecollecteetderestitutiondesmémoiresorganisépar«LaTalvera»,CentreOccitandeRecherche,deDocumentationetd’AnimationEthnographiquesdansleTarn;

- LaréalisationdefeuilletsbilinguesdeprésentationdesHautesPyrénées.55Toponymie:nompropredésignantunlieu,témoinethéritaged’unehistoire,mémoirecollective.

Source:CIRDOC



Objecxfmilitant(remèdeau

fonc�onnementdéfectueuxdusystèmesocial)

Objecxfdémocraxque(instruc�onetforma�on

nécessairepourdevenircitoyen)

Objecxféducaxf(accèsauxsavoirsthéoriquesetpra�ques)

Notre région qui a pris le nom d'Occitanie pour s'identifier doit continuer à faciliter, encourager,soutenirlesinitiativesdesauvegardeetrestaurationdecepatrimoinetrèssouventoccitan.

Ø Plusieursenjeuxpeuventêtremisenavantconcernantlepatrimoine:- Dynamiserlepatrimoinehistoriqueetmonumental:silavalorisationdupatrimoinenaturel

fait l'objet de formations professionnelles et de mise en réseaux des sites, le patrimoinehistoriqueetmonumentaln'estpasencoredotédelamêmedynamique.Lesinitiativesdéjàopérationnelles sur ces sujets (chateaux cathares par exemple) mobilisent l'attention despublics. Ilrestedesmargesdeprogrès,tantqualitatifsquequantitatifs,très importantssurcessujets,aussibienpourlespublicslocaux(tourismedeproximité)quepourlesvacanciers;

- Décloisonner«patrimoineetcréation»telquecitédanslaconventionUnesco2005:«Chaquecréationpuiseauxracinesdestraditionsculturelles,maiss’épanouitaucontactdesautrescultures.C’estpourquoilepatrimoine,soustoutessesformes,doitêtrepréservé,misen valeur et transmis aux générations futures en tant que témoignage de l’expérience desaspirations humaines, afin de nourrir la créativité dans toute sa diversité et d’inspirer unvéritabledialogueentrelescultures»;

- Favoriserlaparticipationcitoyenne,depuisl’inventairejusqu’àlavalorisationinnovanteetlaréappropriationdupatrimoineparleshabitants.

2.3 Développementdespratiquesamateursetdelamédiationauprèsdespublicslesplusdémunis

2.3.1Educationpopulaireetpratiqueamateur

[L’éducationpopulaire]concourtà laconstantetransformationdelasociétéencontribuantàconstruire des alternatives éducatives, économiques, sociales et politiques dans lesquelles lesindividussoientcoauteursdeleurdevenir»56.

56Chartedel’Educationpopulaire,adoptéeparleCNAJEPen2005.

Lesobjectifsdel’éducationpopulaireSource:EmilieGEORGET,«Lhéritagedel’éducationpopulairedansl’actionculturelle»,2009,sousladirectiondeMahfoudGALLOUD.



Rôleetapportdel’éducationpopulaireIl convient tout d’abord de souligner le rôle particulièrement important qu’occupe la démarcheassociativedansl’accèsauxpratiquesculturellespourleplusgrandnombre.C’est,biensouventaumêmetitrequel’école,parlamédiationd’associationsquelarencontreaveclesœuvresculturellesetlespremièrespratiques«amateur»peuventsedévelopperetvenircompléteretenrichirl’apportdumilieufamilialetsocial.Eneffet,l’actionbénévoleestuneforcepourlesecteurassociatif:les50000bénévolesdelaRégion(cf.encadrécidessous)fontvivrechaquejourdesactionsculturelles.Cependant,cetinvestissementdesbénévolesn’estpassouventvalorisécommeilsedoit.Laloidu8août2016relativeautravail,àla modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels a cependantpermisuneavancéegrâceàsonarticle39:lamiseenplaceduComptePersonneld’Activité(CPA)quicomprend un Compte d’Engagement Citoyen (CEC). Ce dernier a pour objectif de recenser lesactivitésbénévolesoudevolontariatafind’acquérirdesheuresdeformationainsiquedepermettrel’octroidejoursdecongésparl’employeurpourexercerl’activitébénévole57.Au sein du mouvement associatif, l’éducation populaire s’est constituée comme un mouvementd’émancipation individuelle et collective visant à développer des pratiques pédagogiques etéducatives nouvelles. Depuis les pionniers au 19° siècle, ce mouvement a accompagné et nourritouteslesavancéessocialesdenotrepays,particulièrementausortirdelasecondeguerremondiale.

La promotion de la citoyenneté et le tissage permanent d’un lien socialfort entre les individus sont centraux dans la démarche d’éducationpopulaire. A ce titre, on peut affirmer que la médiation sociale est saprincipale fonction,non pas entendu comme uneœuvre de réparationtellequel’onpeutladéfinirparfois,maiscommeuneambitiondepasseurau carrefour entre identité et citoyenneté, individuel et collectif,sensibilité au monde et engagement… La Boutique d’Ecriture & Co,associationsituéedanslequartierpopulairedeFiguerollesàMontpellier,a rappeléà l’occasionde sonauditionque l’EducationPopulaireest«lepointderencontredel’artistique,dusocialetdel’éducatif».

Lespratiquesd’éducationpopulairevisentavanttoutàpermettreàchacuneetchacundes’épanouir«pour soietavec lesautres», quelque soit sonmilieu social, sonéducationdebaseou saplacedanslasociété.Laluttecontretouteslesdiscriminationsestbienentenduaucœurdecespratiquespuisque l’éducation populaire prône l’éducabilité universelle et permanente des femmes et deshommes.

Ø Letissuassociatif(toutcommelesstructuresculturellesetartistiques)estconfronté,depuisplusieursannées, àunebaissedessubventionsqui rendparfoisdifficile l’atteintede leursobjectifs.

57http://www.droit-de-la-formation.fr/vos-rubriques/actualites/actualite-juridique/loi-travail-le-compte-personnel-d-activite-cpa-et-le-compte-d-engagement.html?

EnOccitanie,l’éducationpopulaire

représente:6500structureslocales800000adhérents50000bénévoles

20000professionnels(9500ETP)

Source:CRAJEPOccitanie



PratiquesamateurPour autant, l’éducation populaire ne se résume pas à cette fonction dans le domaine culturelpuisqu’elle a aussi son importance dans la production d’œuvresculturelles par la pratique«amateur»ouencoreparcequ’elleestsouventàl’initiatived’évènementsculturels,dontcertains-dansledomaineducinéma,duthéâtreouencoredesdifférentesformesmusicales…-sontdevenusdesrendez-vousmajeursauplannationalvoireinternational.Lespratiquesartistiquesetculturellesenamateurconnaissentunessorimportantdepuisquelquesannées.Ellesconcernentl’ensembledesgénérationsetl’ensembledesdisciplinesartistiques(chant,musique, danse, théâtre, arts plastiques…). Ces pratiques permettent de toucher despopulationsvariéesetnotammentlespersonnesendifficultéssocialesetpeuventfavoriserle«vivreensemble»danslesterritoires.Cette multitude d’actions génère bien évidemment des vocations et nourrit la révélation denouveauxtalents,denouveauxartistesdanstoutes lesformesdepratiquesculturelles,allantdesarts plastiques et musicaux jusqu'au spectacle vivant, aux arts et traditionnels populaires, à lacompréhensiondespatrimoinesetàlaculturescientifiqueettechnique.C’estauseindestructuresrelevant de l’éducation populaire que la formation de ces derniers commence et leur permetensuitedes’orienterverslesformationsetaccompagnementsprofessionnalisant(conservatoires,écolesdemusique,etc.).

Ø Cependant, le passage de la pratique amateur à une pratique professionnelle demeurecomplexe: de manière générale, les politiques publiques ne permettent pas d’aidersuffisamment les projets de pratiques artistiques et culturelles en amateur. De même, àl’instar des sportifs amateurs qui bénéficient d’équipements sportifs entretenus, c’est plusrarepourlespratiquesartistesenamateurspourcequiestdelamiseàdispositiondelocauxderépétition,dematériels,delieuxdediffusion.

Sensibilisa�on

Pra�queamateurEduca�onar�s�queetculturelle

Pré-professionalisa�on


Lieuxdepratiquepourlesamateurs



Par exemple, dans la région, comme l’a souligné AvantMardi lorsdesonaudition, le secteurde lamusiqueenamateur manque de lieux de pratique toutparticulièrementenmilieuurbain (c’estmoins lecasenzonerural),alorsmêmequed’aprèsuneétudeeffectuéeen 2013 en Midi-Pyrénées, un quart des jeunesinterrogés joue d’un instrument et la moitié joue engroupe. Beaucoup de jeunes ont une pratique demusique électronique amateur. Peu de lieux,notamment de formation, leur permettent d’accéder àcespratiquesémergentes.L’autrefrein,c’estqu’ilexisteencore trop peu de liens entre les amateurs et lesprofessionnels, liens qui varient beaucoup selon lescontextes locaux (présence d’artistes sur le territoire,etc.).

2.3.1 Sensibilisationetmédiationauprèsdupublicjeune

L’impactdelacultures’observeplusparticulièrementsurunpublicjeune:c’estlorsdecettepériodede la vie que se font les premières découvertes culturelles et que se développent parfois lespremièrespratiquesenamateur.LaRégionOccitaniecomptaiten201528,5%58dejeunesentre0et24ans.Elleseplaceainsiparmil’unedesRégionslesplusjeunesdeFrance.C’estunpublicimportantet c’est pourquoi de nombreuses actions sont menées sur ce public dès le plus jeune âge,notammentàl’école.A lacrèchedéjà,bienque lesagentsrelèventunmanquede formationsur lesecteurculturel,desactivités sont proposées aux tout-petits pour développer l’éveil. A la maternelle et à l’écoleélémentaire, c’est notamment au travers du périscolaire que la sensibilisation à la culture prendplaceà travers lamiseenplacedeplusieursactivitésculturelles.Ellesviennentencomplémentdecelles qui peuvent être proposées dans le cadre de l’Education Nationale. Cependant, il existe degrossesdifférencesdanslesactivitésproposéesselonlesterritoires(différencesdemoyens).Certainesdecesactionsdesensibilisationsontimpulséesparlescollectivités,selonleuréchelondecompétence écoles (primaire pour les Communes, collège pour lesDépartements, Lycées pour lesRégions). Par exemple, la communede Toulouse s’est saisie de ce public à travers le «Passeportpour l’Art»qui apourobjectif de favoriser l’accèsà l’artdans200écolespubliques. La communerenouvelle son projet suite aux apports observés que l’on retrouve chez les enfants: ledéveloppement d’une capacité d’analyse, de la création, de l’éveil, d’un regard sensible sur lemonde,del’apprentissagedelacitoyenneté,del’émancipationetdel’espritcritique.Mais ces actions peuvent aussi provenir d’associations et des équipements culturels eux-mêmes.C’estlecasduMRACqui,en2015,atouché10990personnesparuneactiondemédiationorganisée

58AtlasRégionaldelaculture,2017,MinistèredelaCultureetdelaCommunication.

LaVilledeParisamisenplaceunlieude pratique amateur à travers lacréation de la Maison de pratiquesamateurs.Celle-ciproposeunsoutienmatérielàcepublicetunepossibilitéde programmation. Ledéveloppement de tel équipementest aussi l’occasion de valoriser desarts qui peuvent être considéréscomme plus populaires (graph,musiqueélectronique…).Source:http://www.mpaa.fr/



par l’équipe dumusée dont 5953, soit 81 établissements scolaires. Par exemple pour les FRAC,l’année2015aétémarquéepar le lancementdudispositif«unétablissement,uneœuvre»,avecl’ex-RégionMidi-Pyrénées,leRectoratetlaDRACvisantàladiffusiond’œuvrescontemporainesdanslesétablissements scolaires.A la rentrée2015/2016, ce sont15écoles,16collèges,16 lycéeset1EREAquisesontinscritsdanscedispositif.Le MRAC, Musée Régional d’Art Contemporain, développe des liens étroits avec les lycées duterritoireetdisposede conventionsde jumelageavec certainsd’entreeux (conventions triennalessignées par la chef d’établissement et la Région). LeMRAC propose d’ailleurs une entrée gratuitepourcepublicetuntransportenbus.Ildisposeaujourd’huidetroisconventions:

- AveclelycéeCharlesAlliès(Pezenas):semainedesarts,découvertedesmétiersdumusée,réflexionsurl’utilisationdelasalled’expositiondulycée…

- AveclelycéeAlbertEinstein(BagnolssurCèze):résidenced’artiste,projetaumuséeAlbertAndré avec un artiste (choix des œuvres, médiation par les élèves lors de la nuit desmusées)…

- Avec le lycéeMarcBloch(Sérignan),unpartenariatparticulièrementétroitcomptetenudesa proximité géographique: résidence d’artiste, projet de montage d’expositions et demédiation…Concernantcedernier, le lycéedisposeensonseinde l’«AnnexeduMRAC»,lieu d’exposition qui fait l’objet d’une véritable politique d’exposition. On y trouve unesélectiond’œuvresdescollectionsdumusée,desexpositionstemporaires,etdestravauxderestitutions des élèves. Ces expositions sont déterminées par un projet artistique etpédagogique.Lesélèvesseplacentainsienmédiateursdeleurexposition(unefoisparmoisaveclegrandpublicettempsspéciauxaveclespublicsempêchés),encollaborationavecleschargéesdespublicsdumusée.59

Maislelycéen’estpasseulementunlieudediffusiond’œuvresd’art,ilpeutfairel’objetdemiseenplace de projets et de création. Par exemple, la Région soutient un espace lycéen d’art à Sète ens’engageant à aménager une salle adaptée ainsi qu’un atelier d’artistes attenant dans des lieuxdésaffectés du lycée Joliot Curie. Cette initiative deMusée Lycéen, prise en chargepar les élèves,avaitpourobjectifdedévelopperlamédiationculturelleauseindulycée.IldevraitévoluerversunEspaceLycéend’ArtContemporain(ELAC).

AulycéeBloch,Sérignan,unconventionnemententreleconservatoireetlelycéeen2015adonnélieu à un projet sur les pratiques artistiquesmusicalesmonté avec les étudiants. Lors des pausesméridiennes se réunissaient les élèves, les professeurs et les artistes (musiciens, chanteurs,instrumentalistes)pourmonterunecomédiemusicale,présentéeenfind’annéeautourdesœuvresd’AngelaDavis. Ce projet fut un tel succès que les élèves ont souhaité le diffuser à l’extérieur dulycée. Ce projet a par ailleurs permis une ouverture des partenaires culturels au niveau local etrégional.

59http://mrac.languedocroussillon.fr/3602-l-annexe-du-mrac.htm



Enfin, il faut souligner que les actions menées sur un public jeune ont des répercussions sur lesparents indirectement, qui peuvent être amenésde fil en aiguille à côtoyerunenouvellepratiqueartistiqueouculturelle.

2.3.2 Publicsempêchés

Cettelocutiongénériquede«publicsempêchés»viseàrendrevisiblel’ensembledespublicspourqui la«démocratisationculturelle»estencoreàgagner.Garantedusoucid’égalitéà l’accèsà laculturesoustoutessesformesetconvaincuedelavaleurmajeuredelaculturecommefondementdelacitoyennetéetdelacohésionsociale,lapuissancepublique,ennommantcespublics,ouvrentlavoieàdesactionspermettantdelessensibiliseretdelesmobiliser.Cespublicsreprésententunepart importantede lapopulation,particulièrementdansnotrerégionpour laquelle le taux de pauvreté est supérieur à la moyenne nationale (cf. partie «Un territoirediversifié»).Ilfautpourautantnepasconsidérerquelaquestiondescoûtsestleseul(voireleplusimportant) obstacle à leur participation : sans doute ce sont la méconnaissance des différentesformes culturelles, et leur sensibilité peu développée à celles-ci ou encore le sentiment bien troprépandu que la « Culture », ce «n’est pas pour eux», qui doivent interpeller afin de trouver lessolutions les plus adaptées. Ces publics se retrouvent aussi bien en zone rurale ou au cœur desgrandesagglomérations.Lesapprochespourlesintégrerdansdesdémarchesculturellesdoiventêtremultiples:rayonnementdestructuresculturellesau-delàdeleurbase,développementdemédiationaveclesacteurssociauxen lien avec ces publics, circulation desœuvres par des circuits d’itinérance ou de résidence desartistes,sensibilisationspécifiquedecatégoriescohérentesetidentifiées...Acetitre,ilfautsoulignerles actions sedéroulantdans les lieuxd’enfermement qui peuvent contribuer à la réinsertiondesdétenus.Ilfautsoulignerégalementlesactionsdanslecadredesinstitutionsdelasanté(hôpitauxetcliniques, lieuxd’internement…)quipeuventaccompagnerpositivementl’évolutiondespatients,notammentdanslescasd’affectionsévèresetdelonguesdurées.Si la Région Occitanie est l’une des plus jeunes régions de France, le taux de personnes âgées,relevantdutroisièmevoireduquatrièmeâgeaugmentedeplusenplus.Acetendroit,uneactiondoitêtrepensée.Lespersonnesâgées,vivantchezelleouenMaisonderetraite,réuniesounonauseindeClubsdeSéniors,ensituationd’isolementsocialouencoreengrandeprécarité,nécessitenten effet une attention particulière. Bien entendu, au-delà de la question de l’éloignement sociald’une partie de cette population, il est nécessaire de prendre en compte les questions liées à lamobilitéetauxconditionsdefréquentationdesstructuresetlieuxculturelsoupatrimoniaux.



3. ENJEUXECONOMIQUES:LEDEVELOPPEMENTECONOMIQUECULTUREL

Pardéveloppementéconomiqueculturel,onentenddeuxchoses.Premièrement,lacultureestdedeplusenplusappréhendée,notammentpasleséluslocaux,commeunenjeuéconomiquepourvoyeurd’emplois et favorisant l’attractivité et le développement économique des territoires, ainsi que ledéveloppementtouristique.La notion d’attractivité des territoires est aujourd’hui très utilisée notamment lorsqu’il s’agit pourdeséluslocauxdejustifierleurschoixd’investissementsentermesd’accueildenouveauxrésidents,detouristesouentermesdecommunicationetdesnouvellesactivitésmisesenplacesurleterritoired’une commune.On considèregénéralementque les facteursd’attractivitéd’un territoire sont lessuivants:

- Ledéveloppementdesentreprisesquis’appuiesurlacompétitivitésalariale,ladisponibilitédelocaux,lespossibilitésd’infrastructures…

- Le cadre de vie, avec la qualité de l’environnement, les possibilités de vie nocturne, laqualitédesinfrastructuresdetransport…

- Lesfacteursd’attractivitéliésàlaqualitédel’enseignement,delaconnaissancedeslangues,delarechercheetdel’innovation;;

- L’intensitéculturelle(équipementsculturels,diversitéculturelle…).Larecherched’attrictiviténationaleetinternationaleestunobjectifrecherchéetaffirmétantpaslaRégionOccitaniequeparlesdeuxMétropolestoulousaineetmontpelliéraine.D’autrepart,onentendlesliensqu’ilexisteentreledomaineéconomiqueetledomaineculturel.Au-delàdeceluiquivient justed’êtreévoqué, lesacteursculturels font faceàdevéritablesdifficultésfinancièresquilesamènentàenvisagerdenouveauxliensaveclemondeéconomiquesousl’angledel’économie sociale et solidaire. Cependant, ce lien est souvent critiqué et les acteurs font preuved’unecertaineréticence.

3.1Positionnementdelaculturevis-à-visdel’attractivitééconomique

3.1.1LepoidséconomiquedelacultureenOccitanie

Lesprofessionsculturellesreprésentaient,en2012,2,1%desemploissurleterritoireOccitaniesoit45510 emplois, commeon peut le voir dans le tableau ci-dessous. En France, ces vingt dernièresannées, leseffectifsdesprofessionsculturellesontbeaucoupprogresséavecuneaugmentationdemoitiésurl’ensembleduterritoiremétropolitain.



Cependant, lapartdecesemploisauseindelaRégionestcontrastéeselonleszonesd’emploi(cf.carteci-dessous):



La plupart des professions culturelles restent cependant précaires. Par exemple, pour lesintermittents du spectacle qui sont entre 13300 et 14500 dans la Région Occitanie au 1er janvier201560 (2,4 intermittentspour1000habitants), ilpeutêtredifficiled’atteindre leminimumde507heuresnécessairespourbénéficierdesallocationschômage.61Parailleurs,commeonpeutlevoirsurle tableau ci-dessous, une proportion importante de contrats dans le secteur culturel sont descontratscourts,notammentdanslespectaclevivant:

Groupe d'activités culturelles Part de contrats courts parmi

les salariés

(en %) Architecture 14 Arts visuels 31 Audiovisuel/Multimédia 31 Enseignement artistique amateur 41 Patrimoine 16 Publicité 15 Spectacle vivant 51 Édition écrite (livre et presse) 12

Source : Insee, recensement de la population 2012, exploitation complémentaire.

Onpeutnoterqu’ilexisteégalementuneinégalitéentreleshommesetlesfemmesdansl’accèsauxprofessionsculturelles.Bienquelapartdesfemmesdansl’ensembledesprofessionsculturellesaitévoluéde39à43%entre1991et2013,plusieursprofessionsrestentmajoritairementexercéespardeshommes.C’est le casdesmétiersde: techniciendu spectacle (25%de femmes),photographe(30%), cadre artistique de programmation et de production des spectacles artiste de spectacle(35%)ouencoreartistedespectacle(36%)62.Faceàceconstat,laDRACetleClusterMaSphèreontorganisé la présentation d’un état des lieux de l’égalité femmes-hommes dans les professionsculturellesenOccitanie(octobre2017).

3.1.2Lesretombéeséconomiquesdelacultureànuancer

Les collectivités territoriales font un usage de plus en plus important de la culture au service dudéveloppement économique et du rayonnement de leurs territoires. De l’ouverture du MuséeGuggenheim à Bilbao, la manifestation « Estuaire Nantes-Saint-Nazaire » à l’ouverture, en régionOccitanie,duMuséeSoulagesàRodez:lesexemplesabondentquantàladimensionéconomiquedela culture. Ces exemples montrent que les aménagements d’équipements culturels sont utiliséscommedesstratégieséconomiquesetdesoutilsdecommunicationauserviced’unrayonnement,ycomprisàl’international.60DossierInseeAnalysesn°28,«69600emploisculturelsconcentrésautourdesmétropolesdeToulouseetMontpellier»,septembre2016.61Lestatutd’intermittentduspectacleestunrégimespécialcréeen1936pourrépondreàl’instabilitédesemploisdanslesecteurculturel.Ilpermetauxartistesetauxtechniciensdebénéficierde8moisd’allocationchômageàpartirdumomentoùilsdéclarent507heuressur10moismaximum.62Etude«lalenteféminisationdesprofessionsculturelles»,2016,MCC.



Jean-MichelTobelemnotequelesretombéesdelacultureenmatièreéconomiqueattenduesparlescollectivitéslocalessontlessuivantes:

- Lacréationdefluxtouristiques;- Desdépensesinduitesdanslesdomainesdel’hébergement,delarestauration,destravaux

d’aménagementetducommerce(souvenirs,artisanat,produitsduterritoire,boutiquesdecréateurs);

- Lacréationd’emplois;- Lamiseenplacedefilièresdedéveloppementéconomique;- L’affirmationd’uneimagedemarqueidentitairepermettantdedévelopperdesactionsde

communication.

Des études d’impact analysent les retombées économiques et sociales de l’implantationd’équipementsculturels,afindemontrerquelacultureengendredesrevenusetcréedesemplois.Troiscatégoriesd’impactsontmisesenavant:directs,monétairesetinduits.Lesbénéficesdirectscorrespondentauxdépensesdesvisiteursetauxautresrecettesdusiteculturel(entrées, boutiques, subventions, donations). Lesbénéfices indirects correspondent aux dépenseseffectuées par les visiteurs à l’occasion de leurvoyage ou de leur séjour pour accéder au siteculturel: hôtels, restaurants, transport, achat decadeaux, etc. Les dépenses induitescorrespondent au mécanisme par lequel unedépense initialeengendredesrépercussions«enchaine»dansl’économie.Onobservequel’importancedesconsommationsconnexes sera d’autant plus forte que l’offrelocale (en hôtellerie, transport, commerce,restauration…)serasignificative.SelonXavierGreffetoujours,leseffetsdedéveloppementattendusdelaculturesonttrèsvariablesselonleterritoire,pourplusieursraisons.Parmileseffetsdedéveloppementattendus,unepartiepeutapparaîtresurd’autresterritoiresquecelui où se situe l’événement ou le site culturel concerné. Il suffit pour cela que les dépensesattenduesdesvisiteursneseportentpassurlesproductionsdesonterritoiremaissurcellesd’autresterritoiresdontellessontimportées.Il note que l’investissement culturel crée ainsi des tensions qui peuvent se retourner contre ledéveloppement local.S’ilnécessiteunemain-d’oeuvrespécifique, il faut l’attireren luipromettantdesrevenusélevés,lesquelsfinirontpardéteindresurl’ensembledesrémunérations.S’il fautmobiliserdesressourcesfoncièrespourconstruiredesparkingsoudeshôtels,celaélèveralesprixdufoncier,avecdeseffetsnégatifssurlesniveauxdevieetlesdemandessalariales.

Concernant les dépenses induites, XavierGreffe, Professeur en Sciences Economiques àParis1,rappellequeleséconomistesappliquentun coefficientmultiplicateur pour tenir comptede son effet sur le revenu des salariés del’hôtellerie,desmusées,destransports,etc.,cesrevenus ainsi créés étant en effet dépensés auprofit d’autres acteurs économiques. Lecoefficient multiplicateur retenu a été celui deMyerscoughsurLondres(1,4).Ceciétant,ilmeten garde contre la portée de tels chiffres. Eneffet, ces effets multiplicateurs sont souventanalysés de manière mécanique, sans tenircompte des très nombreuses fuites ou effetsperverspouvantenatténuerlaportée.Source: Xavier Greffe, «la mobilisation desacteursculturelsdelaFrance»,2006.



S’ilestindéniablequelaculturecrééedel’emploi-lacrisedesintermittentsen2003aeuleméritedemontrerquelaculturen’estpasqu’uncoût-l’argumentéconomiquenesauraitêtreunargumentd’évaluationdespolitiquesculturelles.En effet, Emmanuel Négrier a réalisé, en 2012 une enquête sur les retombées territoriales defestivals du Monde en PACA qu’il a présenté lors de son audition. Ce tableau montre que lesretombées économiques ne doivent pas être considérées comme un étalon de pertinenceartistique. En effet, le classement des retombées économiques est très différent de celuicorrespondantàlapertinenceartistiquedesévénementsenquestion(voirtableauci-après).

FESTIVALS(MOIS) RETOMBÉE POLITIQUEBATTERIE/MAI 11 6VIOLON/JUIN 10 8CLAQUETTE/JUIN 19 4BOURRÉE/JUIN-JUILLET 16 1SAXOPHONE/JUILLET 5 16VIBRAPHONE/JUILLET 14 3YOUKOULÉLÉ/JUILLET 2 13HARPE/JUILLET 13 7ALTO/JUILLET-AOÛT 1 14OUD/JUILLET 4 9BANJO/AOÛT 12 17BASSE/JUILLET 14 11CHANT/JUILLET 10 19CONGAS/AOÛT 3 12SYNTHÉTISEUR/AOÛT 9 18CLARINETTE/AOÛT 6 2GUITARE/OCTOBRE 7 10TROMPETTE/NOVEMBRE 18 15TRIANGLE/NOVEMBRE 17 5

D’oùlarelativitédel’argumentdesretombéeséconomiques,quidoitêtremaniéavecprécaution.

MarietteSibertin-Blancquantàelleobserve63queladimensionéconomiquedelacultureestdeplusenplusforte.Ellenotequedanscertainesvilles,notammentàToulouse, le lienentre lavilleet lesacteurs économiques se développe fortement et qu’il s’agit d’unmouvement global qui s’inscrit àl’échelleeuropéenne.Elleajoutequesi«cetteévolutionpeutêtreuneopportunitépourmotiverlesélus,lapréoccupationéconomiquenedoitpasprimersurladimensionartistiqueetculturelle,voiresurlesenjeuxsociétauxetsociaux».63InterviewdeMarietteSibertin-Blanc,«Quefaut-ilmettreàl’actifduquinquennatHollandeenmatièredeculture?»,décembre2016,Gazettedescommunes.



U�litésociale

Gouvernancedémocra�que

Profitspartagés

Cela concerne notamment certaines villes ou les territoires ruraux mal dotés en équipementsculturels,pourlesquels«fairedelaculture»unaxededéveloppementtouristiquepeutrisquerdecompromettrelesfondamentauxdespolitiquesculturellescommeladiffusion,l’éducationartistiqueetculturelle,ledéveloppementdelalecturepubliqueoudelacréation.Deplus,lesgrandesetpetitesvillesétantattachéesàl’importancedelaculturedansl’aménagementde leurs territoires pour bénéficier d’une attractivité et d’un rayonnement culturel, on peut sedemander s’iln’yapasun risquedebanalisationde la culturedans cesvilles, lesprojets culturelsétant souvent l’apanage des planificateurs ou financeurs qui reproduisent les mêmes chosesqu’ailleurs.

Pourautant,lacollaborationdesacteursculturelsetéconomiquessembleinévitable.Parexemple,si lesrelationsentre lemondede lacultureetde l’entreprisesontsouvent faibles,desentreprisespeuvent être engagées dans des actions culturelles innovantes. La Région étant compétente enmatière de développement économique, d’aménagement du territoire et de culture, elle a lapossibilitéd’encouragerlerapprochemententrelesmilieuxartistiquesetéconomiques,notammentenincitantàlaréalisationdeprojetsartistiqueset/ouculturelscommunsetencontribuantàlamiseenplacedequartiersdecréationoùsecôtoientetcollaborentdesindustriescréatives(design,artdelascène,architecture,communication...).

3.2Déploiementdel’économiesocialeetsolidaire

3.2.1L’économiesocialeetsolidaire

D’autres liens avec le monde économique existent aujourd’hui, au-delà de celui basé surl’attractivité. Lesstructuresartistiquesetculturellesainsiquelesartistesfontfacedepuisplusieursannéesdéjààunebaissedesaidesdelapartdescollectivitésterritoriales.Parexemple,plusieursd’entreellessevoientfermerleuréquipementunepartiedel’année,nedisposantpasd’assezdefondspourresterouvertes toute l’année.Enguised’exemplesupplémentaire, l’évolutiondesmodalitésd’attributiondesfondslorsdesconventionnementsaveclaRégion(acomptede30%aulieude50%auparavantà

Lesprincipesdel’ESS



la signature, le reste de la subvention étant dorénavant reçu en n+1+6mois) les contraint àreconsidérerleurorganisation.C’est pourquoi ils ont été amenés à imaginer de nouvelles sources de financement ou à explorerd’autresformesd’entreprenariat.Celui-cipeutprendrelaformed’entrepriseprivéemarchandemaisencore:d’auto-entrepreneur,destructureassociative,decoopératived’activitésetd’emplois(CAE),ouencoredecollectifsdiversetvariés.Le statut associatif est encore largement utilisé (il représente 85 % de l’ESS), mais les sociétéscoopératives à intérêt collectif (SCIC) se multiplient dans le secteur culturel: il en existe 71aujourd’huienFrance.LesassociésdesSCICpeuventêtrede toute nature, et les collectivités peuvent détenirjusqu’à 50 % du capital. Les CAE, dont le statut a étéconsolidégrâceàlaloiHamon64surl’économiesocialeetsolidaire,présententquantàeuxplusieursavantages:ilspermettent à l’entrepreneur d’avoir en même temps lestatutdesalariéetdepouvoirtestersonprojetentoutesécurité.Lesassociésmajoritairessontlessalariés,cequiaugmentelepouvoird’agirdecesderniers.Cesstatutsrelèventdel’économiesocialeetsolidaireetrespectentdoncsesprincipes.Maisqu’est-cequel’évolutionverscesstatutsrévèleaufond?LesstatutsCAE,SCIC,SCOP,etc.utilisésdanslesecteurculturelpermettentdecréerunvrai lienentre l’économieet lacultureetde«transformerles subventionspubliquesen investissements.»65, touten restantdansunedynamiqued’économiesocialeet solidaire.Eneffet, ilspermettentd’avoirunevisionen termes«d’investissement»,plusstableetpluslointaine,toutenvisantlacréationetl’utilitésociale.Par ailleurs, avec ces statuts, «les échanges et les interactions entre les créateurs et leurenvironnement l’emportent sur lamise en concurrence des objets et desœuvres. »66La dimensioncoopérative permet parfois même des mutualisations (fonctions support, locaux, résolution deproblèmes).«D’oùl’intérêtdetousleslieuxcollaboratifsetparticipatifs»67.64LaloiHamon(Loi20147-856du31juillet2014relativeàl’ESS)répondàcinqobjectifs:

- Reconnaitrel’ESScommeunmoded’entreprendrespécifique;- Consoliderleréseau,lagouvernanceetlesoutilsdefinancementdesacteurs;- Redonnerdupouvoird’agirauxsalariés;- Provoquerunchoccoopératif;- Renforcerlespolitiquesdedéveloppementlocaldurable.

Parmilesmesuresconcernantlesstatuts(citésdansletexte):- Développerl’emploiprivéauservicedel’intérêtgénéralaveclessociétéscoopérativesd'intérêt

collectif(SCIC);- Développerlescoopérativesd’activitéetd’emploi(CAE)pourmultiplierlessalariés-entrepreneurs;- Créerunstatuttransitoiredesociétéscoopérativesetparticipatives(SCOP)d’amorçagepour

permettreauxsalariésdereprendreuneentreprisesousformedeSCOP.65Compterendu“LesprospectivESS”,avril2017,LaboCultureetESS,citationdeStevenHearn,p.1966Dossier«Lacultureenquêted’unnouveaumodèleéconomique»,avril2017,LaGazettedescommunes.67Idem.

L’ESSenOccitanie:10,4%desétablissementsESSenFrance

9%desemploisESSenFrance17800entreprises

23000établissements213000salariés183000ETP

5,3milliardsderémunérationsbrutesSource:http://www.cressoccitanie.org/en-

region/



Maisplusieursacteursdumilieuculturelrestentréticents:cesstatutsprésententlerisquedepenseruniquement la culture sous le prisme de la rentabilité économique. Selon le rapport sur ledéveloppementdel’entreprenariatdanslesecteurculturelenFrance(2014)68,ilexisteunevéritable«spiraleanti-économique»,uneoppositioncréation/économiedelapartdesacteursculturels.Pourautant, il sembleessentielde«penser laculturecommeunsecteur interdépendant»etcréerdespasserellesaveclemondeéconomique.69AnoterquelePTCEpourraitêtrel’outildecettecollaboration.UnPTCEest«unregroupement,surunterritoiredonné,d’initiatives,d’entreprisesetderéseauxdel’économiesocialeetsolidaireassociéàdesPMEsocialementresponsables,descollectivitéslocales,descentresderechercheetorganismesde formation, qui met en œuvre une stratégie commune et continue de coopération et demutualisation au service de projets économiques innovants de développement local durable.»70ConfortésparlaloiHamon,19%d’entreeuxsesontengagéssurlacultureetlesindustriescréatives.

3.2.2Undéveloppementquirestelimité

Bien que l’économie sociale et solidaire se développe dans le secteur culturel, l’utilisation del’entreprenariat culturel reste limitée.Selon le rapport sur«Ledéveloppementde l’entreprenariatdanslesecteurculturelenFrance»(2014),lesacteursfontfaceàplusieursdifficultés:

- «L’amorçage incertain»: le «syndrome de l’autodidacte» (insuffisances dans lesdomaines: juridique et financier, droit du travail, fiscalité), le «non-choix de lastructuration» (souvent en associations par manque de connaissances des différentsstatutsexistants),le«doublediscours»(lourdeurdesdémarchesadministratives);

- Ledéveloppementquasi-impossible: rapportà lacroissanceparticulier, innovationnonfacilitée(innovationrelevantpeudesavancéestechnologiques),etc.

- Lecruel isolement:peudereconnaissancepar lespouvoirspublics,déconsidérationetamusementfaceauxacteursdelavieéconomique,etc.

La Région Occitanie a mis en place en 2015 et 2016 les forums de l’entreprenariat culturel quivisaient à promouvoir les innovations en matière d’entrepreneuriat culturel et à apporter desinformations concrètes aux professionnels et à celles et ceux qui souhaitent entreprendre dans lesecteur. Ilsont réunidesacteursvariésautourd’enjeuxcommunsdedéveloppementéconomiquedes filièresculturelles:professionnelsde lacultureetd’autres secteurs,décideurspublics,acteursde l’accompagnement,enseignants,chercheurs,créateursd’activités…71Ces forumsontétémisenplacepar«MaSphère»clustercultureletcréatif,créepardesorganisationsdelafilièremusicaleen2012. Ce dernier a pour vocation de soutenir la création de valeur économique, éthique etartistique;favoriserl’innovationsociale,technologiqueetéconomique;etcontribueràl’attractivitéduterritoire.

68RapportàlaministredelaCultureetdelaCommunicationetauministredel’Economie,duRedressementproductifetduNumériquesurledéveloppementdel’entrepreneuriatdanslesecteurculturelenFrance,juin2014.69Dossier«Lacultureenquêted’unnouveaumodèleéconomique»,avril2017,LaGazettedescommunes.70Enquêted’analysedesPTCE,Synthèsedesprincipauxrésultats,2017,laLaboESS.71http://www.ma-sphere.eu/forumentreprendredanslaculture-occitanie/



Maisdans l’ensemble, lescollectivitésjouent un rôle limité jusqu’à présentdansledéveloppementdecesstatuts.Elles pourraient avoir un rôle plusimportantnotammentdans:

- l’accompagnementetlaformationdesacteursàl’entreprenariatculturel;- lacréationd’uneCAE;- l’investissement dans des fonds publics privés d’accompagnement à la création (ex:

FONDOC);- l’incitationàfairecoopérerlesdirectionsdudéveloppementéconomiqueetdesaffaires

culturellesdanslesPTCE;- Etc.

(…) Les pôles territoriaux de coopération économique (PTCE), les tiers lieux, les pratiquespartagées, les collectifs (etc.), ont la capacité de travailler la diversité culturelle et la dimensionterritorialeaujourd’hui»72

3.3Coopérationaveclesacteursdutourisme

Ledomainedanslequellacultureestlamieuxidentifiéecommefacteurd’attractivitéestletourismeet ce particulièrement dans notre région dont l’économie repose en partie sur l’économierésidentielle. Des événements culturels ont des retombées économiques liées aux ressourcesgénéréesparl’actionculturelle;ilsontaussidesrépercussionsenmatièretouristique.

3.3.1 QuelquesdonnéesenOccitanie73

D’après l’avis sur le développement de la filière touristique dans la nouvelle grande Région (juin2017),lesecteurtourismeestledeuxièmemoteuréconomiquedelarégionderrièrel’aéronautique(enpremièreposition)etjustedevantl’agro-alimentaire.Lafilièretourismereprésente10%duPIBen Occitanie ce qui est supérieur au résultat pour la France (7,4 %), et 108000 postes. Avec 30millionsdevisiteursparan,chaquevisiteurrapporteenmoyenne48eurosparjour.

Letourismeestintrinsèquementliéàlaculture.Eneffet,40%desvoyagessontqualifiésdevoyageculturel et plus d’un français sur trois a pratiqué au moins une activité culturelle au cours d’undéplacementtouristique.Commeelle,letourismeadeseffetssociauxbénéfiquestelquelacohésionsocialeouencore lamixité.Aussi, l’offreculturelleduterritoireestunfacteurd’attractivitéquiestsusceptibled’amenerdesvisiteurs,etencelaestunfacteurdedésenclavementpourlesterritoires:c’estunechancepourleshabitantsdefaireconnaitreleurrichesse.

Enparticulier, il s’agit de l’offre culturelle en termesdepatrimoinequi est concernée. Le Pont duGardestunbonexemplepuisqu’il«aréussiàcombinervalorisationdupatrimoineculturelnaturelavecl’organisationd’évènementieletunefréquentationtouristiqueimportante.».Maisilpeuts’agir72Compterendu“LesprospectivESS”,avril2017,LaboCultureetESS,citationdePatriciaColer,p973Avis«LedéveloppementdelafilièretouristiqueenOccitanie»duCESEROccitanie,juin2017,rapporteur:SylvieMichel,accessibleauliensuivant:http://www.cesr-midi-

Source:http://www.ma-sphere.eu/



aussidespetitspatrimoineslocauxquireflètentlavielocaleetlepasséd’unlieu(cf.partie«Miseenvaleur du patrimoine: une identité culturelle de premier plan»). C’est pourquoi l’étude souligneaussil’importancedelavalorisationdespetitssitespatrimoniaux.

Plusieursrecommandationsontétéévoquéesdanscetavispouraméliorer le lientourisme/culturecomme: instaurer la numérisation dans lesmusées ou travailler sur lamise en scène desmusées(«découvrirautrement»),promouvoirlesfestivalsàrenomméesinternationales,ouencorecréerdulienentrelesdifférentspetitssitespatrimoniaux.

Parailleurs,touteslesétudesmontrentquelavitalitédesculturesrégionales(fêtesetmomentsdeconvivialité, célébration de l’art de vivre régional, promotion des savoir-faire et productionsenracinéesdansunehistoire,unterritoire)représententdesmarqueursfortspourlavisibilitéetlechoixdedestinationcommepourl'expériencevécueetrecherchéeparlevisiteur.Onpeutciterlapolitique touristique du Conseil Départemental du Tarn dont le marketing et la structuration del’offre touristique tourne autour de la promotion des cultures et marqueurs culturels territoriauxavec lamarque«Tarn cœurd’Occitanie»et lamobilisationpar les acteursdu tourismedes actifsculturelsterritoriauxqueconstituentlepatrimoinelinguistiqueetlepatrimoineculturelimmatériel.

3.3.2 Deseffetstouristiquesànuancerpourleséquipementsetévenementsculturels

Jean-Michel Tobelem se montre prudent quant à l’ampleur des effets touristiques. Sites etactivités culturellesne constituentpas souvent,d’après lui, lespremiers facteursde fréquentationtouristique.Ainsi,àl’exempledel’ex-régionMidi-Pyrénées,leslieuxretenantleplusl’attentiondesorganisateurs de voyages n’étaient pas prioritairement culturels. S’agissant de Marciac, il ne lequalifie pas de pôle « structurant » pour la région, du moins du point de vue touristique. Il faitobserverquebienquesanotoriétébénéficieà l’évidenceàlaRégiontouteentière,aumomentdel’étude, Jazz in Marciac n’était pas intégré aux produits commercialisés par les organisateurs devoyages.Ilnoteaussique«lafréquentationculturelled’unsiteoud’unévénementnes’accompagnepasforcémentd’activitéstouristiques.Pourgarderl’exempledeMarciac,ilfautaussiremarquerquelesspectateursdufestivalsontdesamateursdejazzprovenantdelaFranceentièreetdel’étrangernevenantpasnécessairementenMidi-Pyrénéespourlesqualitésetlessitesspécifiquesdelarégion,maisbienàMarciactoutspécialement.».Parailleurs,dansleszonestouristiquesduborddemer,ilapparaîtquelestouristes«demer»nefréquententpasforcémentleséquipementsculturels.Aussi,laDirectriceduMRAC,SandraPatron,à l’occasiondesonaudition,arappeléquesiSérignanpassede7000à40000habitantsen saisonestivale, lemuséenebénéficieencoreque troppeudecetaffluxdepopulation.Notonscependantquececonstatestmoinsvraipourcequiconcernelavitalitédesculturesrégionales.Il est vrai que pour certaines communes, le tourisme est en réalité un tourisme de passage: lesvisiteurs circulent, mais les habitants ne voient pas de réelles retombées économiques sur leurterritoire(ex:SaintGuilhemleDésert).Pourallerplusloin,certainsnevoientquelesinconvénients:lesaménagementset infrastructuresnesontpas toujoursadaptésà lacirculationdes touristes,etl’impactécologiquequestionneledéveloppementd’untourismedurable.



Enfin, si retombées économiques il y a, la problématique de la temporalité des actions a étésoulevéeàplusieursrepriseslorsdesauditions.S’ilyabeaucoupd’activitésetd’évènementssurlapériode estivale, le reste de l’année et bienmoins animée. C’est le cas par exemple de plusieursvillagesdans lesCévennes,qui«prennentvie» culturellement l’étémaisqui sontassezdépourvusd’offreculturellel’année.

3.3.3 Desliensàapprofondir

L’avissurledéveloppementdelafilièretouristique(juin2017)metenexergueunautreélémentdediagnostic important: il y a des liens qui sont encore à approfondir pour conforter le tourismecultureldanslarégion.

Les auditions menées par lacommission auprès de musées,notammentlaDirectriceduMRACetlaDirectrice des Abattoirs, ont montréque les liens avec les offices dutourisme ne sont pas suffisants. LaDirectrice des Abattoirs de Toulouse,estime que si des liens ont été nouésavec les offices du tourisme, ils n’ontpasétésystématisés.Ilapparaîtquelesofficesdutourismeontparfoisdumalàutiliser les outils mis en place par lesmusées.Par ailleurs, la Région étantcompétente en matière dedéveloppement économique,

d’aménagement du territoire et aussi de culture et de tourisme (compétence partagée), elle a lapossibilité de créer des coopérations durables entre les lieux culturels et leur environnement(collectivités locales, entreprises, hôtels et restaurants, centres de loisirs, lycées, comitésd’entreprise,associations…).Ilpourraits’agirparexempledevaloriserlepatrimoinerégionaletdesévénements culturels par la création et la diffusion de forfaits comprenant billet d’entrée,hébergement, restauration, transport…Autreexemple, sur lemodèledu«Parcours Estuaire» (deNantes à Saint Nazaire, ce parcours présente 29œuvres d’art contemporain signées d’artistes derenommée), la création d’un projet touristique autour du Canal du Midi (cf. partie «Œuvresmatérielles»)etdel’artcontemporainaétéuneopportunitépourdévelopperletourismeculturel.

Ø Avec des sites d’importance sur l’ensemble du territoire et des événements culturelsreconnus,letourismeculturelresteàconforterdansnotrerégion.

4. ENJEUXTERRITORIAUX:UNEGOUVERNANCEPARTAGEE

Laprésentationdesprécédentsenjeuxamisenexerguelamultiplicitédesacteursimpliquésdeprèsou de loin dans le secteur culturel (social, économie, tourisme, aménagement, etc.), lesreconfigurations nécessaires suite à la réforme territoriale, ou encore les difficultés financièresauxquelsfontfacelesacteurs.Cesconstatsrévèlentunenécessaireinteractionentrelesacteurs.Le

Source:photodeJoelAndrianomearisoa,Visuelspresse,https://www.frac-om.org/horizons-deaux/



dernierenjeuconcernelesliensqu’ilexisteentrecesdifférentsacteurs:ceuxàfaireévolueretceuxquisontàinventer.

4.1 Maillageterritorialentreacteurslocaux

4.1.1 Laisserdelaplaceauxacteursquimaitrisentlaquestiondespublics

Pourrappel,laRégionentretientdesrelationsaveclesacteursprincipalementàtraversdes:- Délégations;- Appelsàprojets;- Conventionnements.

Eneffet,depuislongtempslescollectivitésprocèdentàces types de démarches pour laisser la place auxacteurs les plus proches des publics et des territoires(cf. partie «La territorialisation des politiquesculturelles: vers une logique ascendante»). A titred’exempleCIRCA,quiaétécrééeen1987autourd’unévènementbénévole(festivaldecirque)etquidevienten 2001 «Pôle des Arts du Cirque» et scèneconventionnéedanslecadredudispositifduministèrede la Culture, a évolué en étroit partenariat avec leservice municipal culturel qui a d’ailleurs été «dé-municipalisé» au profit de CIRCA, mais aussi avecd’autresacteurspublics(Département,Région,Etat)souslaformed’uneconventiond’objectifs.Bienque les liens entretenus avec les collectivités territoriales soient forts, CIRCA garde un statutassociatifetunecertaine indépendance.Cechoixaété faitdans lebutdegarder l’associationdeshabitants à la vie de la structure (à travers le bénévolat), ce qui répond à un véritable enjeu dedémocratisation.Bienquelescollectivités impulsentparfois leursprojets,ellessaventaussicollaboreretdéléguercertaines missions aux acteurs les plus pertinents. Ces relations d’acteurs, qui se matérialisentsouventpardesconventions, favorisent laparticipationdeshabitantsetcontribueà ladynamiquelocale.Les acteurs locaux ont aussi développé des relations entre eux, sous le regard avisé et parfois lesoutiendescollectivitéstelsquelaRégion,cequicontribueaudéveloppementd’unmaillagelocal.

4.1.2 Impulseruneactionenréseauquiatoutesonimportancepourlesterritoires

Lesacteurspeuventmettreenplacedesréseauxdemanièretoutàfaitindépendanteoudemanièreplusinstitutionnalisée(soutiendesADDA,desagencesrégionales,descollectivités).Atitred’exemple,Ciné32,au-delàdesonactionsurleterritoireAuchois,estunacteurfondamentaldanslamiseenréseaudescinémasduterritoiredépartemental(principalement)etcontribueainsiàlasurviedescinémasprésentssurdescommunestrèsrurales,oùlecinémaestparfoisleseulaccès

LesPôlesNationauxd’ArtsduCirque(labelofficialisé par le ministère de la Culture)sont des «établissements de référencepour les Arts du Cirque centrés sur desmissionsdeproductionetdediffusion».Ilsonttroistypesdemissions:

- Artistiques(création/production);- Territoriales et en direction des

publics;- Professionnelles.



proposé à la culture. Ciné 32 entretient des liens forts avec les communes rurales de sonDépartement.Eneffet,faceauconstatdeladifficultéd’accéderauxfilmsetauxcopiespourcertainspetits cinémas (avec le développement de l’exploitation privée), Ciné 32 a mis en place surl’ensemble du Gers un dispositif inter-associatif. Celui-ci favorise une mise en réseau des petitessalles implantées en milieux ruraux pour faire circuler les films sur le territoire, les communesgardantcependantleurindépendancedanslagestiondeleurcinéma.Ciné32aégalementunrôledecoordinationauseindel’ententedelaprogrammation(VEO,autrefoisSAGEC)etparticipeainsiàladiffusionetl’animationdansplusieurscinémasduDépartement(banlieuetoulousaines)etplusieursau-delà(sallesrégionales).Concernant les réseaux soutenus par la Région, on peut citer Réseau en Scène qui anime leCOREPS, instancededialogue social régional du spectacle vivant, cinémaet audiovisuel (cf. partie«Agencesculturelles»).

Cesdifférentsréseauxprésententplusieursavantagespourlesacteurs:

Premièrement, lesoutienauxinitiativeslocales/opérateurs locauxet lamiseenréseaupermetuneactiondesolidaritésenverslesterritoiresendifficultés.Sil’onreprendl’exempleducinéma,leGersestassezrévélateur.LeGersestundesdépartementslesplusruraldelaRégionOccitaniemaisaussicelui où l’on compte le plus de salles de cinéma aum². En 1988, le cinéma a connu une crise etbeaucoupdesallesdansleDépartementontfermé(sallesprivées).LeDépartementgersoisalancéune politique de relance pour ces salles notamment via le rachat de certaines d’entre elles.Cependant,lechoixaétéfaitquechaquesalleresteindépendanteetsoitgéréedefaçonassociative.Aujourd’hui, certaines salles de territoires très ruraux ont de nouveau du mal à survivre: leursentréesrestentstablesmaisellesnepeuventplusbénéficierdesaidesetvontdevoirchangerleurséquipementsd’iciquelquesannées(grosinvestissementàcausedel’évolutiondunumérique).Pourcessalles-là,lemaillageterritorial,lancédanslecadreduréseauinter-associatifetdel’ententedelaprogrammation,esttrèsimportantetpermetdecontinueràfaireexister15sallesdecinéma.Deuxièmement, la mise en réseau permet de développer la diffusion et la visibilité des actionsmenées. Pour les arts du cirque par exemple, on est sur un schéma de diffusion à la fois local etnationalvoireinternational.Celacréeunedynamiqueintéressantepourleterritoiredanslesensoù

Solidaritéentrelesterritoires

Echangesdepra�ques

Pourlesterritoiresruraux Levierde

diffusion

Sou�enàlacréa�on

Pourlesar�stes



celui-ciesttraversémaisaussi«sedéplace»,s’exporte.Cettedynamiqueentrant-sortantcontribueàl’attractivitéduterritoire.Eneffet,uneobservationréaliséeparCIRCArelèvequelescompagniesdecirqueconventionnéesparl’ex-Midi-Pyrénéesentre2011et2013ontobtenuunforttauxdeco-production extérieur à la Région (ex: 85% pour le collectif Le Petit Travers). Cela signifie que lescompagnies de cirque de la Région ont un attrait national voire international. L’analyse de ladiffusion des compagnies de l’ex-Midi-Pyrénées entre 2004 et 2013 révèle effectivement que laproportion du rayonnement de la diffusion est de 58 % au national, 24 % à l’international pourseulement18%aurégional.Il permet aussi de soutenir les artistes.C’est le cas du FONDOC (Fonds de Soutien à la CréationContemporaine en Occitanie), qui a été créé fin juin 2017 suite à une collaboration de plusieursscènesrégionales.Ilapourmissiondesoutenirdesartistesrégionauxoudescréationsprogramméesen région. Il disposed’unbudgetde225000eurospour2017 (dont40000de laDRAC). Les seizestructuresculturelles répartiesdansonzevillesd'Occitaniequicomposent lesmembres fondateursdu FONDOC sous un statut de GIE (groupement d'intérêt économique) sont: Théâtre Garonne(Toulouse),LaPlacede laDanse(Toulouse),Odyssud(Blagnac),ThéâtreSorano(Toulouse),L'Usine(Toulouse),Montpellierdanse,CDNhTh(Montpellier),ThéâtredelaVignette(Montpellier),LeParvis(Tarbes), L'Archipel (Perpignan), Théâtre de Nîmes, Scène nationale Grand Narbonne, Le Cratère(Alès), LaVerrerie,Pôlecirque (Alès),CIRCa (Auch), Scènenationaled'Albi.D'autres scènesen lienaveclesfondateursduFONDOCpourraients'ajouter,notammentleThéâtreNationaldeToulouse,laChartreusedeVilleneuve-lez-Avignon,etleCentrededéveloppementchorégraphiqued'Uzès.

Ø Donc,lesrencontres,àdifférenteséchellesetmêlantdifférentsacteurs,sontimportantestantpourlacirculationdesexpériencesquepourledéveloppementdeprojetscommunsetlepartagedel’économie.C’estpourquoilaRégionaunrôleàjouerdansleursoutien.

4.2 Versunegouvernancepartagée

L’absence de gouvernance territoriale claire suite à la réforme territoriale peut être un frein audéveloppementcultureldesterritoires.

C’est globalement l’empilement de projets territoriaux ou sectoriels peu coordonnés, voiredivergents, qui participe au manque d’efficacité des politiques territoriales.(…)La reconfigurationactuelledescentresdedécisionsestuneopportunitépourréaffirmerl’importancedelacoopérationpolitique».74

Dans le contexte de réforme territoriale, la culture, notamment dans le cadre de la montée enpuissancedesintercommunalitésetdesRégions,abesoind’accompagnementetdeconcertation.Eneffet,commeexposéparMarietteSibertinBlanclorsdesonaudition,lespolitiqueslocalesétantdésormais définies à l’échelon de l’intercommunalité, la culture devra s’inscrire dans ce nouveau

74«Instituerlacoopérationcommelevierd’unenouvelledécentralisationculturelle–Carnetdecoopération»,mars2017,ComiténationaldeliaisondesEPCC.



périmètre.Cesonteneffet les intercommunalitésquivontdevoir inventer l’actiondedemainaveclesforcesvivesduterritoire.Silesnouvellesintercommunalitésnevontpasmanquerd’investirlechampdelaculture,lapriseencompte de la culture se fera de façon différentiée suivant les intercommunalités et parfois enconcurrence avec le tourisme. De plus, la réforme territoriale a considérablement complexifié lessystèmesd’action localeetnotamment la répartitiondescompétences. Il importedoncdetrouverdesschémasd’interventionpourlesterritoires.Pour ce qui concerne lesmétropoles de Toulouse et de Montpellier, en février 2017, elles seréunissaientpourdiscuterdesperspectives2017de l’AccordCadrequi liecesdeuxEPCI.Plusieurspistesontétéévoquéespourlacultureparmilesquelles75:

- Créationd’unestructurefédérantlesacteursdesmusiquesactuellessurlesterritoiresdesdeuxmétropolespourmutualiserdesmoyensetmettreenplacedesactionscommunes(SMAC);

- Projetdecréationd’unecitéeuropéenneducirqueàToulouseetpartenariatsavecl’écoleducirqueetl’universitédeMontpellier;

- Organisationchaqueannéeetdemanièrealternéed’unejournéederéflexionthématique«cultureetdéveloppementduterritoire»associantlesprincipauxacteursdudéveloppementcultureletéconomiquedesdeuxterritoires;

- Echangeslogistiquesetcoproductionannuelled’Opéra;- Miseenréseaudesdeuxconservatoiresrégionaux;- Expositionsmuséalescoproduites;- Autrespistesenlienavecletourismeetlesévénementssportifs(affichage,stands,congrès,

etc.).

Danscecontexte,entretenirdesbonnesrelationsaveclesMétropolesestimportantpourlaRégion.

4.3 Concertationpourlaconstructiondelapolitiquerégionale

Demanièregénérale,lesacteursdelacultureconsidèrentquelacultureabesoindeco-constructionetdecoopérationetqu’ilestnécessairedecréeruneparolecollectiveetunlangagecommun.D’unepart,lesacteursculturelspointentlebesoind’êtredavantageassociésauxréflexionsdesinstitutionset estiment qu’il est nécessaire de créer des lieux de réflexion réunissant les institutions et lesacteurs. D’autre part, la recherche d’harmonisation de la politique régionale se fait à travers unenécessaireconcertationdesacteurslocaux.

4.3.1 Etendrelaconcertationdesacteurslocaux

Maméthode,vouslaconnaissez:laconcertation,ledialogue,laconnaissanceréelledecequevousvivez. Jen’enconnaispasd’autrepouravancerdurablementetmettreenplacedespolitiquespubliquesenphaseaveclesbesoins,lesacteurs,lesterritoires.»76

75Accord-CadreToulouseMétropole-MontpellierMéditerranéeMétropole,bilan2016etPerspectives.76DominiqueSalomonlorsdesRencontresRégionalesdelaCultureetduPatrimoine-SynthèsedespremièresrencontresrégionalespourlaCultureetlePatrimoine,2017,RégionOccitanie.



Suitesauxpremièrerencontresrégionalespourlacultureetpourlepatrimoine(13décembre2016),la Région Occitanie a lancé en 2017 un large calendrier de concertation, par filière ou parthématiques : le patrimoine, l’art contemporain, le spectacle vivant, le cinémaet l’audiovisuel, leslangueset les cultures régionales, le livreet la radio.Acecalendrier sontajoutésdes rendez-voustransversaux.Lorsdecesréunions,quatreaxessontabordésaveclesacteurs:

- Favoriser l’accès pour tous et pour toutes à la culture, travailler l’aménagement duterritoire;

- Fortifierl’économiedelacultureetdupatrimoine;- Réfléchiràaccroitrelavisibilitéàl’internationaletauniveaueuropéen;- Encouragerl’innovationetlacréativitésoustoutlesaspects:innovationtechnique,sociale,

etc.Ces différentes réunions ont touché 1800 acteurs de la culture et 500 acteurs du tourisme et dunumérique.

4.3.2 Nouvelleinstancedecoordinationentrecollectivités:CTAP

Les CTAP, Conférences Territoriales de l’Action Publique, permises par la loi MAPTAM, sous laprésidencede laRégion, sontchargéesde favoriser lacoordinationdespolitiquespubliques.Ellesont pour objectif d’instaurer le dialogue territorial de favoriser les échanges entre les collectivitésterritoriales, et d’organiser la gouvernance des compétences de ces dernières. Cette outil decoopérationréunitenOccitanieleConseilDépartemental,lesEPCIde+de30000habitants(c’est-à-dire lesdeuxmétropoles,20communautésd’agglomérations,14communautésdecommunes),unreprésentant d’EPCI de moins de 30000 habitants, et des représentants de communes de + de30000habitantsdechaquedépartement.CesCTAPpeuventportersurlescompétencespartagées.La circulairedu10mai2017a invitéd’ailleurs lespréfetsàmettre la culturedans lesCTAP.CettecommissionculturedelaCTAPpourraitêtre le lieudans lequelestorganiséeuneparolecollective,l’enjeu étant que les Régions soient les chefs de file de ce dialogue territorialisé. Ce besoin delangagecommunnécessitedenouvellesmodalitésdecollaborationentrelesacteursculturelsetlescollectivités publiques. La Région Occitanie a annoncé la création d’une commission Culture à laCTAP,cequiestunepremièreàl’échellenationale.

Poursapremièreréuniondelacommission«CultureetPatrimoine»delaCTAP,laRégionafaitlechoixd’aborderlaquestiondupatrimoine,carc’estunethématiquequiintéressetouslesniveauxdecollectivités.Lapremièreaeulieule23mars2017,unedeuxièmeréunionasuivile11juillet2017.Ces réunions ont réunis 400 collectivités territoriales et acteurs du patrimoine. L’ensemble desdébats«pourraientsetraduireparlasignatured’uneconventionterritorialed’exerciceconcertédelacompétence(CTEC)».77

77SynthèsedespremièresrencontresrégionalespourlaCultureetlePatrimoine,2017,RégionOccitanie



4.3.3 Delacoordinationinterrégionaleàlacoopérationnationaleetinternationale

L’actionculturellecommetouristiquepeutfaire l’objetdecoopération interrégionale,comptetenude la configuration territoriale et géographique de certains territoires, où les dynamiques nes’arrêtentpasexactementà la«frontière»entre cesderniers.C’est le casduDeltaRhodanien, le«Triangle d’or»78. Ce territoire, situé entre Nîmes Avignon et Arles, est confronté à des défissemblables (potentiel touristique, créationd’emploidans ledomainedu tourismeetde la culture,patrimoinecultureletpaysager,etc.).Depuispeu, lesEPCIprésentssurcesterritoiresontsouhaitédévelopper une coopération intelligenteentre seize EPCI. Cette rencontre était à l'initiative duGrand Avignon, d'une fédération de huit communautés d'agglomérations, et autant decommunautés de communes du Gard, du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône, d'Alès àChâteaurenard, de Bagnols-sur-Cèze à Uzès, en passant par Nîmes, Beaucaire ou Saint-Rémy-de-Provence.CesEPCIsesontregroupéssous le formatassociatifdans lebutdemettreenplaceunecoordinationdespolitiquestouristiquesenmatièredecultureetdepatrimoine.Parailleurs,plusieursterrioirescherchentàcréerdescoopérationau-delàdeleursvoisinsrégionaux.A l’échelle nationale ou européenne, cela peut prendre la forme de jumelages avec des paysétrangers (ex: Métropole de Montpellier avec Barcelone) ou de collaboration avec d’autresterritoires ou équipements nationaux. A l’échelle internationale, les deux ex-Régions avaient unpartenariatavecl’InstitutFrançais(quis’associeàdescollectivitésterritorialesdansunepolitiquedepromotionàl’internationaldescréateursetdesopérateursculturelsimplantésdanscesterritoires)quelaRégionOccitanieentendpoursuivre.

4.4 Co-constructionaveclesacteursduterritoire

4.4.1 L’EPCCcommeoutildecoopération

L’EPCCestunoutiljuridiquesouplecréé(loidu4janvier2002)poursécuriserlefonctionnementdeséquipementsculturels.L’objectifdelaloiaétédemettreàladispositiondel’Etat,descollectivitésterritorialesetdeleursgroupementsunnouvelinstrumentjuridiquesusceptibledemieuxassurerlepartenariatdespersonnespubliquesdans lesecteurculturel. Ilsconstituentun instrumentoriginaldedécentralisationquidoitpermettre,enparticulier,depoursuivredansdemeilleuresconditionsladémarchededémocratisationde l’accès à la culture et d’aménagement culturel du territoire.Dès2006,desEPCContétémisenplacedansl’ex-RégionLanguedoc-Roussillon,sousl’égidedeGeorgesFrêche,notammentauMémorialduCampdeRivesaltesetauMuséedeCéret.Ducotédesécolessupérieures d’art, c’est le cas pour Montpellier, Nîmes, Tarbes-Pau, ou encore Toulouse et pourl’ISDATqui regroupe le Centre d’études supérieur deMusique et deDanse de Toulouse et l’EcoleSupérieuredesBeaux-Arts(fusionen2011).Aussi,d’autresacteursauditionnésontévoquélamiseenplaced’unEPCCcommeparexempleleMuséedeRodez.LesEPCContl’avantagedepermettreunepérennitédeséquipementsetuneimplicationréelledesacteurs (dont la contributionminimale figure dans les statuts),mais sont surtout unmoyen dedévelopperlaco-constructionparlacoopérationinter-acteurs.Atraverslavolontépolitiqueetles

78«LeSudmisesurletriangled’or»,juin2017,MidiLibre



ressourcesengagées, ilsreprésententà lafoisunoutilderéalisationdelacompétencepartagéeetun service public autonome (établissement public). C’est en effet le point à retenir: c’est bien lacoopérationetnonlestatutjuridiquequiimporteici,lestatutjuridiquecommunétantunprétexteàlacoopération.

4.4.2 Formationdesacteurslocaux

Lesdifférentesauditionsontmisenavantunbesoinfondamentalpourlesacteurs:laformation.Eneffet,elleestessentiellepoursedoterd’unecultureetd’unecompétencecommune.Deplus,uneactionculturellenepeutaujourd’huiexistersansinteractionsavecl’économie,lesocial,letourisme…Ilestessentieldecréerdespasserellesentrecesdifférentsmondes,etcelapassenotammentparlaformation.Plusieursterritoiressoutiennentleursacteursenpromouvantdesformations.Pourcela,voiciquelquesexemplesdedispositifs/réseauxenex-Midi-Pyrénées:

- LeDLA(DispositifLocald’Accompagnement)Le DLA est un dispositif public national qui vise à accompagner le développement des structuresd’utilitéspubliqueafindecréer,consolideretdévelopperlesemploisdecesstructures. Ils’adresseaux structures de l’ESS. Ce dispositif est financé par l’Etat (DIRECCTE), la Caisse des dépôts del’Europe (FSE) et est gratuit pour les structures bénéficiaires. Il accompagne les structures sur laredéfinitionde leurprojetassociatif, ledéveloppementd’activités, ladiversificationdessourcesdefinancement, leur réorganisation interne, l’amélioration de la communication ou encore lacomptabilitédegestion.CedispositifestpeudéveloppécôtéLanguedoc-Roussillon.

- L’ADEFPAT (l’Association pour le Développement de la Formation des Projets, Acteurs etTerritoires)

L’ADEFPAT,associationrégionale(présentesurcinqDépartementsuniquement),viseàaccompagnerlesporteursdeprojet(publicsouprivés)enespacerural.Elleapourbutdecontribueràlacréationd’activitésetd’emploisetàladynamisationdesinitiativeslocales.Concrètement,elleaideleporteurdeprojetàtraversdesformations:définiretmettreenœuvreleprojet;trouverdessolutionsauxproblématiques identifiées; et acquérir des compétences, de l’autonomie et une capacité às’intégrerdanslesréseauxprofessionnelslocaux.

- LaplateformeOccitanie(contributiondelaplateformeinterdépartementale):Il existe en région Occitanie sept associations départementales dont l'objet et les missions leurconfèrent la qualification d' «Organismes départementaux de développement territorial duspectaclevivant»,telsqu'ilssontdéfinisdanslaChartenationaledu11janvier2006.Lesstructures,signataires d’une charte, ont décidé de coopérer pour la mise en œuvre d'initiatives communesd'envergurerégionalesurleterritoiredelarégionOccitanie.EllesconstituentainsiunePlateformerégionaledeconcertationetd'action.Sielleassociehistoriquementlesorganismesdépartementauxà statut juridique indépendant, laPlateformepeutdévelopperdespartenariatsprivilégiésavec lesservices ou directions d'action culturelle ou des arts vivants des Conseils Départementaux de larégionOccitanienedisposantpasd’organismespécifique.C’est le casactuellementavec laHaute-Garonne.L’Ariège,l’HéraultetleGardontégalementfaitpartdeleurintérêtpourpartagercertainsprojets. La Plateforme contribue à la définition et à la mise en oeuvre des politiques culturelles



départementales et plus largement de l’ensemble des politiques territoriales, qu’elles soient deniveau localou régional.Elleconstitueunespacede réflexionprospectiveetd’innovationsur lesnouveauxenjeuxdespolitiquesculturelles:éducationartistique toutau longde lavie, cultureetliensocial,cultureetsanté,cultureettourisme,droitsculturels,recompositionterritoriale.Dans lecadre de la nouvelle organisation territoriale, les organismes départementaux expérimentent etmultiplientlamiseenoeuvredeprojetsculturelspartagésàl’échelonintercommunal.Ilsmobilisentleur capacité à rassembler les réseaux d’acteurs (enseignants, animateurs, éducateurs, artistes,médiateurs ou responsables de structures, amateurs ou professionnels, relevant de l’actionartistiqueoudel’éducationpopulaire). Ilsalimententuncreusetdecompétences,deressourcesetd’observation qui constitue une assise pertinente et active à la mise en oeuvre d’une politiquerégionalecohérenteetconcertéeentrelesdifférentsniveauxdecollectivités.LaPlateforme,etpluslargementleréseaudesorganismesetservicesdépartementauxdelaculture,serendentdisponiblespourparticiperauxcôtésduConseilRégionald’Occitanieàlaconstructiond’unepolitiqueculturelleambitieuseauplusprèsdesterritoiresetdespopulations,plusparticulièrementdanslesdomainesde:

- laressourceetl’observation;- l’éducationartistiqueetculturelle;- les enseignements et pratiques

artistiques;- lacirculationdesartistesetdesœuvres;- lacréationartistique;- laformationcontinue;- lespolitiquestransversales.

Cette plateforme propose également desformationsdontla listepourl’année2016-2017sontconsultablessurlesiteinternet79.LesADDA(membresdecetteplateforme)proposentaussidesformationsdeleurspropresinitiativesetencollaborationavecd’autresacteursduterritoire.Ø Cependant,laformationresteencoreàélargirdansplusieursdomainespourpermettredecréer

despasserellesplus facilement:acteursde l’aménagement (transports), sociaux,de la jeunesse(petiteenfance,enfance),ouencorepolitiques(élus).

4.4.3 Elaborationd’unevisibilitécommune

Préalablementàlamiseenplaced’unestratégieculturelle,lesacteursontémislebesoind’établirunétatdes lieuxdeséquipementsetdesactionsculturellesmisesenplaceà l’échelonterritorial,afind’avancerdanslesévolutionsàengager.Or,d’aprèsMarietteSibertin-Blancetplusieursauditionnés,laculturedel’observationculturelleestpeuprésenteenOccitanie.

79Auliensuivant:http://www.adda-lot.com/sites/default/files/Plaquette%20Plateforme%202016%202017%20version%20web%20def.pdf.

L’ADDAduLot,parexemple,alancécetteannéeun cycle de formation à destination desbénévoles d’associations organisantponctuellement des spectacles ou événementsculturels:- Gestiond’uneassociationculturelle;- Emploid’artistesetdetechniciens:emploi

directoucontractualisation;- Allierévénementculturelet

développementdurable;- Médiationculturelleautourd’unspectacle;- Présenteretdéfendresonprojetculturelà

l’écritauprèsdespartenaires.



Pourtant,sedoterd’unevisibilitécommuneatoutesonimportanceàl’échelledelanouvelleRégionOccitanie:onabesoind’avoiruneconnaissancepartagéedunouveauterritoireavantd’agir,pourseprojeter.Deplus,travaillerensembleàcetétatdeslieuxestuneformedecoopération:dèslorsquel’onarriveàobserverensemble,ilyaforcémentdesgains.PourledirecteurdelaDRAC,cetravaild’observationestimportant:cettedernièremèned’ailleursun grand nombre d’études avec l’aide de son service dédié et de divers partenaires (INSEE,collectivités,etc.).Ellemèneaussiungrostravaild’évaluation,encollaborationaveclesservicesdelaRégionnotamment.LaurentRoturier,directeurdelaDRAC,faitcependantleconstat lorsdesonaudition d’un manque de consolidation pour ce qui est de l’observation régionale de la culture:plusieurs acteurs opèrentmais il n’y a pas de réunions de ces divers travauxun seul d’un seul etmêmeendroit.



III. LESPRECONISATIONS

1. OBSERVATIONETEVALUATION

1.1 Consoliderl’observationdespolitiquesculturelles

1.1.1CréerunObservatoirerégionaldespolitiquesculturellespourrépondreaubesoind’unemeilleureconnaissancedel’actionculturelle

L’observationculturelleestpratiquéemaisellen’estàaucunmomentrassembléeenunmêmelieu.Pourtant, laconstructiond’unepolitiqueculturelledurablenécessiteunevisibilitésur lespratiquesetlesactionsculturellesenplace.Unétatdeslieuxdespratiquesetdesactionsculturellesàl’œuvresur leterritoireà l’échelonrégionalpermettraitd’obteniruneconnaissanceplusfinedespublicsetdespratiquesémergentescommedespolitiquesetdesprogrammesmisenplace.Afind’accompagner laréflexionet l’étudedespolitiquesculturellespar lesorganisationspubliquescomme par les opérateurs et les acteurs de la Culture, le CESER préconise la création d’unObservatoire des politiques culturelles qui pourrait être piloté par la Région et par l’Etat et quirépondraitàplusieursfonctions:

- Une fonction de veille sur les recherches et études réalisées dans le domaine et sur leterritoire;

- Unefonctionderecensement:lerepérageetl'analysed'indicateurspertinents,permettantune vue statistique et cartographique précise et actualisée chaque année des grandsobjectifspoursuivispar lespolitiquesculturelles(publics,pratiques,emploietéconomiedelaculture,équilibreterritorial,impactsocial,etc.)

- Une fonction d’innovation, enmettant en avant les initiatives innovantes existantes sur leterritoireetenproduisantdesfichestechniques;

- Unefonctiondecoordination,àtraversunemiseensynergiedecequisefait(ex:agendasculturelsintercommunaux);

- Unefonctiondeproduction,enciblantdesétudesquipourraientêtremenées.

1.1.2 Associer les chercheurs et les organisations de recherche à l’étude etl’analyseduterrioireafindedévelopperlelienentrerechercheetculture

En plus de cet Observatoire, la Région pourrait prendre appui sur les acteurs engagés dans laRecherchepourdévelopperdesétudesetdesanalysesrégulièresdel’actionculturelleetartistiquedu territoire et cela dans ses diverses approches de la culture: recherche en art et sur l’art,recherche sur les sciences politiques, la sociologie, l’économie, les sciences sociales, l’innovationtechnologique,etc.LaRégionOccitanieparticipeà la rechercheà traversunappuiauxprogrammesderechercheetaux contrats doctoraux. Le CESER préconise qu’elle puisse accompagner des programmes derecherchesurlaculturequiassocientdécideurspublics,opérateurs,artistesetchercheurs.



1.2 Développerdemanièresystématiquel’évaluationdespolitiquespubliques

L’évaluation des politiques publiques, menée ponctuellement au côté de la DRAC comme de laRégion,doitêtrepoursuivie.ElleestfortementrecommandéeparleCESERdansl’avis«Evaluationdespolitiquespubliques:promouvoirunedynamiquerégionaleavecunCESERacteurauseind’undispositifnouveau»80.Demanièregénérale,l’évaluationestessentielleàlaconduiteetàl’évolutiondespolitiquespubliques.L’évaluation est d’autant plus nécessaire pour les actions culturelles dont l’utilité et l’impact,notammentsocial,peut-êtresouventcontesté.Elledoterait lesacteursd’argumentspourdéfendreleursactions.Cependant, il fautnoterunpointdevigilance: lesévaluationsobligatoires(ex:de laCNCpourlescinémas)reposentsurdesindicateursquantitatifs,quifonctionnentbienpourcertainséquipementsstructurants/festivalsetc.maisquinemettentpasenavant leseffetspositifssociaux(souventbaséssurduressenti)quipourraientêtredéveloppésenprenantparexempleappuisurdestémoignagesd’usagers.LeCESERrecommandeunevraieréflexionsurladéfinitiondenouveauxindicateursqualitatifsens’appuyantsur lavalorisationdesdroitsculturels.Ces indicateursserontà intégrerdans lecahierdes charges des équipements, des manifestations mais aussi des projets de territoire soutenusfinancièrementparlaRégion.

2. DE LA CONCERTATION AUX OUTILS DE LA CO-CONSTRUCTION DESPOLITIQUESCULTURELLES

2.1 Poursuivrelaconcertationdansdesoutilsetdispositifspérennespermettantunemeilleurelisibilitédesrôlesetresponsabilitésdechaqueniveaudecollectivité

EnmettantenplaceunecommissionCultureetPatrimoineauseindelaConférenceTerritorialedel’Action Publique (CTAP), initiative que le CESER tient à saluer, et en menant parallèlement unegrande concertation avec les acteurs de la culture (Assises régionales de la Culture, réunions deconcertation Culture-Tourisme, Culture-Innovation, etc.), la RégionOccitanie assume la nécessairearticulationdesactions,desmoyensetdesdispositifsenmatièredepolitiqueculturelleadaptéeauxterritoires. Le CESER préconise à la Région d’inscrire ces initiatives de concertation et de co-élaboration dans le cadre d’une politique durable et organisée, s'appuyant sur des outils etdispositifspérennes.

2.2 Prendreencomptelesacteursdusecteursocial,économiqueetassociatifdel’élaborationàl’évaluationdesprojetsculturelssurlesterritoires

Afin de mener une politique de développement culturel (répondant autant aux enjeux sociaux,économiquesqued’équilibreterritorial),lesinstancesdelaconcertationrégionaleetlesoutilsdelaco-constructiondespolitiquespubliquesenmatièredeculturedevraientsecoordonnerauxtravauxde la CTAP (collectivités), des concertations sectorielles (professionnels) et s'ouvrir aux acteurs del'actionsociale,dudéveloppementéconomiqueetdelaviedesterritoires.

80Rapporteur:GuillaumeCoursin,2017.



LeCESERpréconised’ouvrirtouteslesconcertations, instancesetoutilsdelaco-constructiondespolitiques culturelles régionales aux acteurs du secteur social, aux acteurs économiques desterritoires,etdumouvementassociatif,enparticulierpourleszonesruralesquartiersprioritairesdelapolitiquedelaville(fédérationsdel’éducationpopulaire).

2.3 Fairedel’administrationrégionaleunoutilauservicedelatransversalité

La Région peut assurer un rôle moteur par la transversalité de son administration, intégrant lesactions et dispositifs culturels au cœur de ses compétences d’aménagement du territoire, dedéveloppementéconomique,del'innovationouencoredelaJeunesse.Reconnaissant que l’action culturelle s’appuie sur des métiers et compétences techniquesfondamentales, et sans remettre en cause les fonctions essentielles assurées par l’administrationculturelle régionale, les enjeux de la culture commemoteur de développement, de lien social, etd’équilibreterritorialexigentdemettreenjeu,dèslaconceptiondesdispositifsetprojetsculturels,les différentes compétences mobilisables au sein de la politique régionale (en particulierl’aménagementduterritoire,l’innovation,l'économieetletourisme,laluttecontrelesinégalitésetbiensûrlajeunesse).Le CESER préconise de mettre en œuvre le projet culturel régional dans le cadre d’unetransversalité entre les différents services, métiers et compétences de la collectivité autourd’objectifspartagésetambitieuxcouvrantleschampssociaux,économiquesetterritoriaux.

2.4 Généraliserdesoutilsinnovantspourunemeilleureefficiencedel’actionpublique

L’articulationdesdifférentsniveauxd'interventionetmodesd’actionpubliqueenmatièredeculturen’étantpasclairementdéfinieparlaloi,l'actionculturellenepourrasedévelopperquedanslecadrede politiques contractuelles et d’outils de gestion partagés répondant aux enjeux de meilleureefficacitéetlisibilitédel’actionpublique.Le partage de la compétence culturelle comme la pratique des financements croisés sont unespécificité française, renforcée dans le cadre de la loi NOTRe. Plusieurs outils innovants, déjàexpérimentés par la Région ou d’autres collectivités, en particulier certains Départements ouMétropolesavecleursConseilsdedéveloppement,pourraientêtregénéralisés.

2.4.1 Leguichetuniquededemandedefinancement,suivietévaluationdesactions

La créationdeguichetspour lesdemandesde financementdeprojets culturels facilite leparcoursdes porteurs de projets, renforce l’intelligence de la décision publique entre les différentescollectivitéspubliques-ycomprisl’État-etpermetunemeilleurlisibilitéetévaluationdesactionsetmoyensallouésparlescollectivités.L’article105dela loiNOTReamisenplaceunepossibilitédedélégationpar l’Etat,unecollectivitéterritorialeouunEPCIà fiscalitépropre,de l’instructionoude l’octroid’aidesoudesubventionsàl’unedespersonnespubliquesprécitées.Cesconventionnementsontpourobjectifdedévelopperunguichet unique pour l’attribution de subventions aux acteurs locaux, garantissant une meilleurelisibilitépourcesderniers(àl’inversedesfinancementscroisés:unmêmeformulaireinstruitparles



différentescollectivités).Leprincipedu«guichetunique»inciteparailleursàlaco-constructiondesprogrammesculturelscommeàlatransversalitédesamiseenœuvre,enassociant,parexemple,lesacteurs de la culture aux acteurs issus des milieux éducatifs, sociaux mais aussi économiques,scientifiques,etc.Le CESERpréconise le développement d'outils innovants facilitant les démarches des acteurs duterritoire en matière de projet culturel, et renforçant la lisibilité et la définition d'objectifs etcritèrespartagésentrelesdifférentescollectivitéspubliques,àl'imagedesguichetsuniques.

2.4.2 Contractualisationetpluriannualisationdesengagementsdescollectivitéspourlesprojetsculturels

Faire des acteurs culturels des leviers efficaces répondant aux enjeux culturels, mais aussiéconomiques et sociaux ne peut se faire que dans un cadre de projets co-élaborés (avec lesdifférentesinstitutionspubliquesconcernées,lesacteurséconomiquesetsociauxduterritoireetlesporteurs de projet eux-mêmes). En retour, une telle dynamique de projet nécessite unepluriannualisationdesengagements,enparticulierfinanciers,delacollectivité.Eneffet, le recoursau conventionnement, contrairementà laprocédured’appeld’offre,évite lamise en concurrence des porteurs de projets et favorise la co-construction en mobilisantl’ensemble des acteurs d’un même territoire. Ainsi, le CESER préconise de généraliser lacontractualisationviaconventionnementpluriannuel.

2.4.3 CréationetsoutienàlastructurationdesgrandséquipementsenÉtablissementPublicdeCoopérationCulturelle(EPCC)

L’action culturelle structurante est souvent exercée par des institutions publiques à l’histoireanciennedontlagouvernanceetlesmodesdefinancementnecorrespondentplusàl’évolutiondescollectivités et de leurs compétences. Les Établissements Publics de Coopération Culturelle (EPCC)représententuneforme juridiquerécenterépondantauxproblématiquesdefonctionnementetdedéveloppement de grands équipements culturels structurants. Ce statut permet à une institutionculturelle d’exercer ses missions de service public dans le cadre d’une gouvernance cohérente(collectivités territoriales, État) qui lui assure une efficacité d'action et des moyens defonctionnement sur le long terme lors d’un projet d'établissement articulant les compétences etbesoinsdesdifférentescollectivitésmembres.Le CESER préconise que la Région joue un rôle moteur pour la transformation de grandséquipementsetoutilspublicsstructurants,pouvantjouerlerôledetêtederéseaurégional,voirenationalet internationaldans leursdomaines,enétablissementpublicdecoopérationculturelle.LeCESERpréconiseégalementquelaRégionveilleàcequelesdifférentescollectivitéspubliquescommel’État -ayantresponsabilitépartagéesur lesmissionsd’unétablissementculturelstructuréen EPCC - assument pleinement leur rôle, la Région n’ayant pas vocation à assumer seule ledéveloppementcultureldesterritoires.

2.5 Promouvoirlaformationdesacteursco-construite(élus,auteurs,opérateurs):unlevierpourlacoopération

Les évolutions constantes des pratiques artistiques et culturelles tout comme des politiquespubliquesnécessitentque l’ensembledesacteursde laculture(opérateurs,auteurs, technicienset



élus) soient régulièrement formés pour garantir le meilleur développement possible de l’actionpubliquedansledomaineculturel.La mise enœuvre de formations professionnelles, thématiques et transversales, peuvent être unpoint de départ de la co-construction. La formation des élus aux réalités culturelles et artistiquespourraitlesameneràmieuxencomprendrelesenjeuxetàconcevoirl’actionpubliqueculturelledefaçon plus opérante. Pour les autres acteurs (opérateurs, techniciens, auteurs), la formation auxpolitiquespubliquesleurpermettraitdesedoterd’unlangagecommunetd’amorcerlaconstructionpartagée de projets. Le nouveau schéma de la formation professionnelle, en cours d’écriture,pourrait tenir compte de cette réalité et proposer, dans son offre de formationsprofessionnalisantes, lamiseenœuvredeprogrammesdédiésàcesthématiquesetsuggérerleurouvertureàl’ensembledesacteursdelaculture.Demême,laRégionpourraitaccompagnerlesopérateurs,lesorganisationsetlesréseaux(agencesrégionales,agencesdépartementales,organisationsetassociationsprofessionnelles),danslamiseenœuvre de formations. Par ailleurs, le CESER préconise à la Région de continuer à soutenirfinancièrement lesdispositifsd'accompagnementetd'aideauxassociationsADEFPATetADEFPOquipermettentauxbénévolesdestructurerleursassociations.

2.6 Créerdespasserellesentrel’économieetlaculture

2.6.1 Considérer le mécénat comme un outil complémentaire du financement deprojetsculturels

Le Mécénat demeure encore peu pratiqué sur le territoire et, là encore, la Région pourraitaccompagnersondéveloppementparlamiseenœuvredeplusieursinitiativescomme:

- l’organisationd’unForumduMécénatCulturelfavorisantlarencontreentrelesporteursdeprojets culturels et les entreprises: d’une part, pour inciter à la création de partenariatsentreopérateurs,artisteset financeursprivés;d’autrepartpourengager lesentreprisesàparticiper, financièrement (mais aussi par leurs savoir-faire) à la mise en œuvre deprogrammesouencoreàlaproductiond’œuvres.

- l’organisation de résidences au sein d’entreprises, cela en partenariat avec l’Etat, sur lemodèle de l’opération nationale «Art & entreprise» qui permet la conduite d’un projetmenédansl’entrepriseetquiassocielesprofessionnelsetlesartistes.

- lamise en oeuvre d’espaces de travail partagémixte associant acteurs culturels, acteurséconomiques,acteursdutourisme,acteursdunumérique,celaafindefaciliterleséchanges,laconnaissance,ledéveloppementdeprojets,dansunelogiquedeco-construction.

LeMécénatestaussil’affairedetousetlaRégionpourraitégalementjouerunrôledesensibilisationau financement participatif («mécénat» provenant des habitants) qui pourrait bénéficier auxéquipements/manifestationsquiontdesdifficultésàattirerlesmécènes.

2.6.2 Développeruneréellestratégietourisme/cultureàl’échelledelanouvellerégion

Le Tourisme constitue une part conséquente de l’économie régionale, et l’offre culturelle etpatrimonialedelarégionjoueunrôleimportantdansledéveloppementtouristique.



L’attention que doivent désormais porter les opérateurs artistiques, culturels, patrimoniaux auxpublics touristiques doit pouvoir être accompagnée d’un important dispositif d’information et demédiationcommededispositifsd’accueilspenséspourcespublics.LeCESERpréconisequelaRégionincite lesopérateursàdévelopper,à l’attentiondecespublics,desmodalitésd’accueiletdesdispositifsdemédiationdédiés:communication,mutualisationdesentrées entre plusieurs sites/manifestations, personnels d’accueil et de médiation parlant deslanguesétrangères,textesetdocumentstraduitsenlanguesétrangères,etc.Par ailleurs, à l’attention des publics les moins avertis, le CESER préconise que des programmesd’accompagnementetde sensibilisationdédiés soientmis enœuvrepar lesopérateursdont lesactionssontco-financéesparlaRégion,celatoutenveillantàpoursuivreletravaild’excellencequiestleleur.C’est par l’information, par la pédagogie et par la bienveillance que l’accès à la connaissance doitpouvoirêtrerenduepossible.Lesfrancssuccèsobtenuscesdernièresannéesparceuxquiontfaitleparidel’intelligence-lesMusées(MuséeSoulages,MuséeFabre,MuséeCarréd’art,Muséerégionald’art contemporain de Sérignan, les Abattoirs, Musée Toulouse Lautrec, Musée de Céret), lesFestivals(JazzinMarciac,FestivalRadioFrance),etlesCentresd’artcontemporain(LaPanacée,CracdeSète)-témoignents’illefautqu’uneprogrammationquiallierigueur,générositéetattentionauxvisiteurs et non-visiteursdans toutes leursdiversités, peut attirerun largepublic dès lorsqu’il estconsidéréetaccompagné.Parailleurs,laRégionOccitanie,fortedesnombreusesUniversités,GrandesEcolesetLaboratoiresderecherche implantés sur son territoire, peut également développer, en lien avec les sitespatrimoniaux,lesmusées,lescentresd’artmaisaussilesEcolessupérieuresd’art,untourismedelaconnaissancespécialisédansleschampsdelaCulture,del’ArtetduPatrimoine(colloques,classesdemaîtres,écolesd’été,etc).

3. CREATIONARTISTIQUE

3.1 Donner aux artistes la possibilité de s’installer ou de rester sur le territoirerégional après leurs études grâce aux ateliers d’artistes afin de permettrel’émergence d’une véritable scène artistique à rayonnement national etinternational

La Région Occitanie, si elle soutient un nombre important d’équipements et de manifestations àvocationartistique,présenteunréeldéficitentermesderésidencesetd’ateliersd’artistes.Hors,lacréationartistiqueaujourd’huis’affirmedeplusenplusdansl’interdisciplinaritécommedansl’actioncollective:c’estuneréalitédontlesprogrammationsmaisaussilesateliersd’artistesdoiventpouvoirprendreencompte.Lamiseenœuvred’unenouvellepolitiquerégionale,lesconventionnementsréalisésdanslecadredes politiques co-construites par l’Etat, les Villes et la Région (et notamment à l’occasion de la«revoyure»duCPER)doiventpouvoirprendreencomptecemanqueetagir,collectivement,pourpermettre l’ouverture d’ateliers d’artistes dont on mesure l’incidence dans des Villes commeMarseille où une véritable scène artistique est en pleine éclosion (une scène composée d’artistesissus des écoles supérieures d’art de la Région comme d’artistes originaires d’autres régionsmaisattirésparledynamismedelacitédanslechampculturel).



L’importante programmation artistique et culturelle de la région Occitanie, la richesse del’enseignementsupérieurartistiquedeceterritoire(artsvisuels,danse,musique,théâtreetcirque),l’attractivité de la région et son positionnement géographique, ouvert sur l’Europe et laMéditerranée,doiventdésormaisimpérativementpouvoirêtreaccompagnésd’uneoffred’ateliersdecréationpermettantquel’Occitaniesoitdanslesannéesàvenirrepéréecommel’unedesscènesartistiqueslesplusdynamiquesauniveaunationaletinternational.

3.2 Accompagnementdelacréationsurleterritoire

3.2.1 Développerlesrésidencesd’artistesetd’auteurs

La région est insufissamment dotée de résidences d’artistes et d’auteurs quand bienmême ellesparticipentaudynamismeculturelduterritoire.Eneffet,larégiondisposesursonterritoiredetroppeuderésidencesd’artistesetd’auteursquipermettraientdedévelopperdesrésidencesdecréationouencoredesrésidencesdecréationetdemédiation.Pourtant,àtraverscesdispositifs-quicertesgénèrentdescoûtsd’investissementetdefonctionnementmaisdont lapriseenchargepourraientfaire l’objet d’une concertation à l’occasion de nouveaux projets, de création à l’occasion denouvellesconstructions(commeleslycées)ouencored’uneinscription,prioritaire,auCPER–unpanentierdespolitiquesculturellesdelaRégionpourraitêtrecouvertetnotamment:

- les programmes d’éducation artistique et culturelle, en invitant des artistes à travaillerauprèsdesplusjeunesetendéveloppant,aveceux,unepremièreapprochedelacréationetde la pratique artistique. Les lycées sont des endroits propices à ces rencontres,mais cesmêmes résidences, mises en œuvre dans le cadre d’une co-construction avec deséquipements structurants, pourraient participer à la dynamisation des zones les moinscouvertesàcejourgrâceàcetteprésenced’artistesetdeculture(milieuxruraux,quartiersprioritaires);

- lesprogrammesd’accompagnementdel’émergenceartistiqueenassociantcesrésidencesaux établissements supérieurs d’enseignement artistique, cela pour permettre aux jeunesdiplômés d’accéder à une premièremise en situation professionnelle dont on sait qu’elledétermine,danslescinqannéesquisuiventlediplôme,l’accèsaumilieuartistique;

- les programmes d’échanges internationaux, initiés dans le cadre des programmes euro-régionauxouencoreenpartenariatavecl’InstitutFrançaisquipermettraientd’accueillirdesartistesétrangerscommedepermettreàdesartistesvivantenrégiondetravailler,durantuntemps,àl’étranger.

Ces résidences, pour être opérationnelles et véritablement participer à une politique culturelleactive,devraientimpérativementêtremisesenplace,d’emblée,dansunelogiquepartenarialeavecles professionnels de la création (artistes, opérateurs), avec les établissements d’enseignementsupérieurartistiqueetaveclesacteurséducatifsetsociaux.Celagarantirait l’impact,surlacarrièredel’artistecommedesaprésencesurleterritoire,desprogrammesfinancés.

3.2.2 Accompagneretfavoriserl’émergenceartistiquesurleterritoire

LeterritoirerégionalOccitanieaccueilleunnombreimportantdeformationssupérieuresspécialiséesdans le champ de la création artistique, cela tant dans le domaine des arts visuels, du spectaclevivantainsiqueduCirque.Nombred’artistessontdoncformésenrégion.



A l’impératif de former ces artistes à la création et à leur professionnalisation, la co-constructions’imposelàaussicommeréponse.Ainsi,leCESERpréconisequelaRégionpuisseréserverunepartiedes fonds d’aides à la création (bourses) pour la mise en oeuvre de programmes dédiés àl’émergenceartistiqueetquiassocieraientcesétablissementsetdeslieuxdediffusion,celadanslaperspective d’une première expérience professionnelle pour laquelle les jeunes artistes seraientnaturellementrémunérés.La créationa laparticularitédepouvoiraussinaitredepratiquesdéveloppéesendehorsdes lieux«académiques»deformation.AussileCESERpréconise-t-ild’ouvrirunepartiedecesprogrammesdesoutienàlacréationàdesartistesautodidactesouencoreissusd’autresformations,celaafindegarantirledéveloppementdeformesartistiques,construitesendehorsdesparcoursbalisés.

3.2.3 Soutenirlesartistesvivantettravaillantsurleterritoirerégional

Pour soutenir la création et les artistes vivant et travaillant sur le territoire régional, le CESERpréconiseplusieursmesures.Les dispositifs d’aides à la création (bourses) permettent à des artistes d’obtenir un financementpourdévelopperunprojetartistique.Cesdispositifsn’étaientpasorganisésdelamêmefaçonsurlesex-territoiresdeLanguedoc-RoussillonetdeMidi-Pyrénées.LeCESERpréconisel’harmonisationdecesaidesàl’échelleduterritoire,sansqu’ellessoientsystématiquementliéesàuneinstitution,celapour aussi favoriser le développement de nouvelles recherches comme le possible soutien àl’équipement.Le soutien aux artistes peut aussi s’exprimer par un programme d’invitations faites à desprofessionnelsextérieurs (françaisetétrangers)quiserendraientsur leterritoirepourdécouvrir,dans les ateliers comme dans les lieux de diffusion, la création «en train de se faire» sur leterritoirerégional.Cesexpériencessontmenéesdansd’autresrégions,ellestémoignenttoutesdel’impact qu’ont ces rencontres sur les carrières des artistes, pour certains ensuite invités par cesprofessionnels, à être diffusés dans d’autres territoires commeauprès d’autres publics et d’autresprofessionnels.

3.3 Favoriserlamobilitéentranteetsortantedesartistesetdesprofessionnelsdelacultureàl’international

La région Occitanie, de par son positionnement géographique comme par ses infrastructuresroutières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires est au cœur de l’Europe. Nombre d’étudiantschoisissent d’ailleurs prioritairement la région Occitanie pour étudier, témoignant ainsi de sonattractivitéinternationale.Cetteattractivitédoitdésormaispouvoirservirleprojetartistiqueetculturelrégional,etenpremierlieulesacteursetlesopérateursquileportent.Celad’autantplusqu’àprésent,laRégionassurelagestiondesfondseuropéens.Le CESER préconise donc la mise enœuvre d’une politique active de mobilités internationales,entrantes et sortantes, cela dans le cadre d’échanges d’expériences, de résidences mais aussid’expositions. Là encore, les partenariats avec l’Institut Français comme avec ses homologuesétrangers (Goethe Institut, Iapsis, Bristih Council, etc.) sont conseillés, particulièrement dans leszonesduMondeoùlaRégionaimplantéses«maisons».



Ce programme doit pouvoir fonctionner sur le principe de la réciprocité et permettre à desorganisationsde larégiond’accueillirsur leterritoireetdans lecadred’échanges,desartistes,desopérateurs et des professionnels de la création artistique et de la culture. Ces programmespourraient notamment faire l’objet de financements européens (comme c’est déjà le cas avecl’Eurorégion).Enfin, leCESERencouragel'accompagnement,pardesboursesdemobilité internationalecommecellesmisesenoeuvrepourlesétudiants,d'unERASMUSdesprofessionnelslaculture.

3.4 Accompagnerlaformationdesartistes

Laformationartistiquesupérieure,bienquetrèsprésentesurleterritoireOccitanie,doitdésormaisêtrepriseencomptedanslespolitiquesrégionales,qu'ellesrelèventdel'enseignementsupérieuretde la formation continue comme de la culture. La Région dispose, sur son territoire, d'une offrecomplète de formation artistique supérieure, cela aussi bien dans le champ des arts visuels (art,design,designgraphique)queduspectaclevivant(musique,théâtre,danse).Principalementpriseenchargeparlesétablissementsd'enseignementsupérieurCultureplacéssousla tutelle pédagogique de l'Etat/ministère de la Culture et principalement financés par lescollectivités locales et métropolitaines, ces établissements, au coeur du dynamisme artistique duterritoire,nefontpasl'objetd'unaccompagnementdelaRégion.LeCESERpréconise,danslecadred'uneconcertationavecl'EtatetlescollectivitésterritorialesetauseinduSRESI(SchémaRégionalpourl’EnseignementSupérieur,larechercheetl’Innovation),lamise en place d'un Schéma régional pour l'enseignement artistique supérieur, ainsi quel'accompagnement financier des missions de formation, de professionnalisation, dedéveloppement international et de recherche de ces établissements. Une réflexion pourranotammentêtreportéeàlacréationetausoutiendeformationspubliquesdédiéesàl'animationetaux créations numériques qui, à ce jour, sont principalement dispensées par des écoles privéesauxquelles toute une frange de la jeunesse ne peut avoir accès tant ces écoles pratiquent destarificationsélevées.Par ailleurs, le CESER préconise, dans le cadre de la traduction opérationnelle du son Plan deFormationdelaRégion,lavalorisationdesformationsdestinéesauxartistes,celadansl'ensembledesdomainesartistiques:livreetlecture,spectaclevivantetcinémacommec'estdéjàlecas,maisaussiartsvisuels(art,design,designgraphique)etcréationnumérique.

3.5 Développerle1%artistique

Laloidu«1%artistiquedanslesconstructions»obligelescollectivitésàutiliser1%deleurbudgetglobal pour accompagner les constructions publiques de productions d’œuvres d’art. Ce dispositifpermetd’atteindreunpublicquinecôtoiepasforcémentdeslieuxd’expositionsnilesartistes.Bienqu’obligatoire, le1%n’estpasrespectépartoutes lescollectivitésetpourcellesqui lemettentenœuvre, peu d’actions de médiation accompagnant ces commandes sont développées. En ex-Languedoc-Roussillon,cettemédiationétaiteffectuéeparlaFRAC.LeCESERpréconised’harmoniserles bonnes habitudes en développant cette action à l’échelle de la nouvelle RégionOccitanie. Ilpréconiseaussid’inciterlesacteursàgénéraliserlamédiation,parexempleauseindeslycées,etautourdecedispositif.



4. DIFFUSIONDESEXPRESSIONSETDESPRATIQUESCULTURELLES

4.1 Développerlesliensdeséquipementsstructurantsetdesgrandesmanifestationsaveclesterritoireslespluséloignésdesoffresculturellesafindetoucherunpublicpluslarge

La région Occitanie est particulièrement bien dotée en grands équipements et grandesmanifestations.Maiscertainespartiesduterritoire,commeleszonesruralesouencorelesquartiersprioritairessontencorepauvrementdotésoudisposentd’équipementspolyvalentsquineproposentpas, ou peu, de programmation artistique et culturelle. Unemeilleure circulation desœuvres surl’ensembleduterritoirerégionaldoitpouvoirêtreproposée.LesFRAC–FondsRégionauxd’ArtContemporain–ontdepuisplusde30ansdéveloppécespratiquesen diffusant les collections dont ils ont la charge. Sur les territoires les plus éloignés de l'offreartistiqueetculturelle(milieuxruraux,urbainsetpéri-urbains),laRégionpourraitdonnerunnouvelélanà sonactionenaccompagnant, sur labased’unprojet, lamiseenœuvred’équipementsetl’aménagementde lieux/de structuresdéjàexistants àmêmede recevoirdesexpositionsetdesrésidences,qui seraientconçuesavec lesFRAC,dont lesmissionspourraientégalements’élargir,àcesendroitsduterritoire,àlamiseenréseauetlaformationderelaisàmêmed’accompagnercesprojets(notammentpourlaproductionetlatransmissiondesprogrammesartistiques).AToulousecommeàMontpellier, la«décentralisation»degrandesmanifestations (FestivalRadioFrance, Montpellier Danse), de représentations programmées par des équipements structurants(Quai des Savoirs, Abattoirs, Toulouse), voire l’organisation de manifestations itinérantes (la ZAT,Montpellier)devientunepratiquerégulière.Làencore,dansuneorganisationfondéesurleprincipedeco-construction, laRégionpourrait,depuis lesconventionnementssignésaveccesopérateurs,inciterledéveloppementdemanifestations«horslesmurs»enpartenariataveclesorganisations(collectivités,associations)présentessurleterritoire.

4.2 Améliorerladiffusionauprèsdeszonesfaiblementdotéesculturellement

4.2.1 Danslemilieurural

Reconnaitrel’importancedeslieuxnondédiésexclusivementàlaculturepourladiffusionenzonesruralesoupériurbainesFaceàl’enjeudecirculationdespublicsetdumanqued’équipementsdanscertaineszonesruralesetpériurbaines, plusieurs lieux non prévus initialement pour la culture ont une importance capitaleaujourd’hui(cafés,centressociaux,sallespolyvalentes, lieuxportéspar l’éducationpopulaire,etc.).Le CESER souhaite attirer l’attention vers ces lieux qui représentent aujourd’hui le seul accès à laculture ainsi que le seul moyen d’expression pour certains territoires. Le soutien de ces lieuxpolyvalents est d’une importance capitale pour élargir l’accès et la diffusion.Dans le cadre de sespolitiques d'aménagement du territoire et de mise en œuvre de réponses adaptées auxdéveloppements des territoires, le CESER préconise que la Région incite ces initiatives et lessoutienne, en accompagnant les collectivités sur le fonctionnement, sur la base d’un projetculturel,commesurl’investissement(équipementenmatérielmobile).



Meneruneréflexionconcernantl’impactdesProjetsCulturelsdeTerritoire(PCT)Les Projets Culturels de Territoire, dispositifs portés par l’ex-Région Midi-Pyrénées, ont eu desretombées très positives sur les territoires ruraux. Ils ont souvent été le point de départ dans laconstructiondevéritablespolitiquesculturelleslocales.Cependant,l’accompagnementdelaRégionaprisfin,etcespolitiquesetlefinancementdespostesdechargésdemissions,àplusieursendroitsduterritoire,setrouventenpéril.LeCESERpréconisequelaRégionévaluelesapportsréaliséspources territoires et mène une réflexion pour apporter une aide aux territoires pour lesquels lapolitique culturelle est en péril. Cette aide pourrait être de deux natures: financière, sur la based’unprojetculturel,maisaussi technique (accompagnementdans laconceptionduprojetculturel,mise en réseau). La Région pourrait également mener une réflexion pour étendre cet anciendispositifsousunenouvelleformeàl’échelledelanouvellerégionOccitanie.D’unefaçongénérale,leCESERpréconise l’inscriptionprioritairedu financementdespolitiques culturelles territorialesdanslesréflexionsquiserontmenéesavecl’EtatdanslecadreduprochainCPER(ContratdePlanEtat–Région).

4.2.2 Toucherlesnon-publicsgrâceauxPolitiquesdelaville

Face au constat qu’une certaine partie de la population ne se rend pas dans les lieux culturels,plusieurs initiativesontvu le jourpourdiffuser lacultureàunplusgrandnombre(actionshors lesmurs des équipements structurants, projets portés par les associations). Peu structuréespolitiquement,financéespardesappelsàprojet,cesinitiativesnepermettentpasuneactiondansladurée. Pourtant, le développement de projets culturels dans les quartiers prioritaires relève del’urgence. Le CESER préconise que la Région, en partenariat avec l’Etat, avec les Villes et lesMétropoles concernées par cette question, en lien avec les services régionaux et nationaux encharge de la culture, de l’éducation, des questions sociales, mais aussi de l’économie et del’innovationnumérique,metteenplaceunevéritable réflexionsur lamiseenœuvred’unPCU–PlanCultureld’Urgencepourqueleshabitantsdeceszonesprioritaires,lesplusjeunescommeleursparents mais aussi les personnes âgées, parfois en situation d’isolement, puissent avoir un accèsdirectàlacultureetàlacréation.

4.2.3 Développeretsoutenirdesnouveauxlieuxd’accés:lestierslieux

Lieudevie,detravail,etdeviesociale, lestiers lieuxreprésententaujourd’huidesnouveauxlieuxd’accès à la culture. C’est le cas des bibliothèques, par exemple, qui sont aujourd’hui en totaleévolution. Certaines d’entre elles représentent à ce jour un nœud entre plusieurs services etplusieursactionsculturellesquivontbienau-delàdelalittérature(accèsaunumérique,expositions,rencontresconviviales,agencepostale,servicesocial,entreprisesdel’ESSetdusecteurmarchand).LeCESERs’estbeaucoup interrogé lorsdesauditionssur leurrôledans le futuren termesd’accès,tantpourlesterritoiresrurauxqu’urbains,toutcommelaDRACquis’estsaisiedecesujet.C’estaussile cas des centres sociaux et culturels et des cafés associatifs. Le CESER préconiseque laRégionfinance, sur la base d’un projet, les territoires qui sont dans une démarche de création de lienentrelesFabLabs, lesespacesdetravailpartagés, lesespacesociaux, lesbibliothèquesetautresservices. La Région pourrait encourager la création de lieux de vie culturels, en lançant uneexpérimentationsurcertainsterritoires.



4.3 Améliorerl’accessibilitédeslieuxdecultureetdecréation

Le manque de transport mais aussi les horaires durant lesquels les lieux culturels et lesmanifestationsculturellessontproposéssontégalementdesfreinsàl’accessibilitéàl’offreartistiqueetculturelle

4.3.1 Améliorerl’accessibilitéentermesdetransportscollectifs

Nombre d’équipements et de manifestations culturelles demeurent encore inacessibles pourcertaines catégories de la population qui ne disposent pas de véhicules personnels (et quireprésentent une part importante des ménages). Le CESER invite la Région à se saisir de cettequestion,celaàplusieursendroits:

- En incitant les opérateurs des équipements et des projets, qu’elle soutient, à mettre enœuvre des programmes d’incitation au co-voiturage ou encore en prenant à charge desnavettes,notammentdansleszoneslesmoinséquipéesentermesdetransportpublic.

- En incluant, par exemple dans le cadre du SRADDET (Schéma d’Aménagement et deDéveloppement Durable et d’Egalité des Territoires), une réflexion sur l’accessibilité à ceséquipementsetmanifestations. LeCESERpréconisedegénéraliser lesdispositifs favorisantunecirculationdel’ensembledelapopulation.Enfin,surcevolet,laRégionpourraitimposerledéveloppementdezonesdecovoiturage.

4.3.2 Améliorerl’accessibilitéentermesd’horairesd’ouverture

Face à la rigidité de l’offre en termes d’horaires d’ouverture, il est parfois compliqué pour lesménagesdeserendreauxactionsculturelles/manifestations/équipementsdanslestempsimpartis.Le CESER encourage à penser différemment l’offre culturelle, en imaginant d’autres horaires enlienaveclavieetl’âgedeshabitantsetpréconisequelaRégionengageunecampagned’incitationauprèsdeséquipementsetmanifestationsqu’ellefinanceafind’apporterunepremièreréponseàceproblème.

4.4 Accompagner la transition numérique et faire évoluer les modalités de ladiffusionartistiqueetculturelle

4.4.1 Soutenir les collectivités et les acteurs dans le renouvellement de leuréquipement, notamment de leurs salles publiques ou polyvalentes, pourétendreladiffusionennumérique

L’évolution du numérique a des conséquences pour la culture, sur sa pratique comme sur sadiffusion.Cetteévolutionauncoût.C’estlecasparexemplepourlessallesdecinémamaisaussilesbibliothèques,deplusenplusappeléesàdévelopper leurs champsd’interventionetàmoderniserleurs infrastructures, ainsi que les salles polyvalentes dédiées à l’accueil de manifestationsculturelles.LeCESERpréconiseque laRégion, sur labased’unprojet artistiqueet culturel, dansune logique de soutien à la révolution numérique et dans le cadre de ses politiquesd’aménagement du territoire, puisse accompagner les collectivités qui ont la charge de ceséquipements.



4.4.2 Concevoirdesoutilsnumériquesvisantlatransmissiondeconnaissances

Il existe des outils numériques innovants permettant la transmission de connaissances culturelles(applications donnant des informations sur le patrimoine en temps réels sur smartphone, outilsnumériques interactifs dans les musées, etc.). Il en existe d’autres qui permettent une diffusionélargie (ex: retransmission de l’Opéra au cinéma). Ces outils permettent de diffuser la culture etpourraientêtreunpremierpasverslaculturepourceuxquiensontéloignés.Celasanspourautantexclure lapriseencharged’unaccompagnementdirectetpersonnaliséainsiquelamiseenœuvredeprogrammesd’éducationartistiquequidemeurentfondamentaux.LaRégion,déjàinvestiedanslenumérique auprèsdes lycées,pourrait avoirun rôlede soutienetd’incitationà l’innovationdans le développement de tels outils, notamment via ses programmes de recherche etdéveloppementmais aussi par le biais d’appels à projets qui pourraient réunir des entreprises dunumérique (nombreuses avec les deux «French Tech» implantées dans les Métropoles deMontpellieretToulouse).D’autresoutilsdetransmissiondelaconnaissancetellequelesMOOC(MassiveOpenOnlineCourse)pourraient accompagner cesprogrammes. Làencore conçue sur labased’unpartenariatentre lesopérateurs de la culture et du patrimoine, les chercheurs et les entreprises régionales, et dans lecadre de ses politiques du développement du numérique, la Région pourrait soutenir lamise enplacedeMOOCpourlesquelsaucunepolitiquenationaleourégionalen’accompagnelacréation.

4.4.3 Développer un outil contributif en ligne pour diffuser l’information auxpublicsetauxprofessionnels

L’accès à l’information est la condition première pour garantir un large accès aux publics et auxprofessionnels à l’offre culturelle. Des propositions existent de part et d’autres du territoiremaiselles nécessitent d’être actualisées et rendues plus accessibles. Par ailleurs, si les opérateursdéploienttousunréeleffortdecommunication,aucunoutilàcejourneparvientàréunirenunseulespacelesinformationsquipermettraientunedécouvertecomplètedel’offreculturellerégionale.Lesévolutionset lesoutilsnumériquespermettentaujourd’huide répondreengrandepartieà ceproblème.Aussi,leCESERpréconiselacréationd’uneplateformeuniqued’informationenlignequiprésenterait l’ensemble de cette offre, cela en permettant une lecture plurielle: par zonegéographique, par date, par thématique. Cet outil pourrait être alimenté par une organisationcontributive (qui nécessiterait pour certains une formation à la gestion des outils numériques) etrépondrait autantàunbesoind’informationpour lespublics, àuneoffredediffusionauprèsd’unlarge public pour les opérateurs qu’à une valorisation de l’offre régionale nécessaire aux acteurstouristiquesetinstitutionnels.

5. VALORISATION DU PATRIMOINE COMME MOTEUR DEDEVELOPPEMENTLOCALETDUVIVRE-ENSEMBLE

5.1 Favoriserundécloisonnement:pourunepolitiquedespatrimoines

Lepatrimoine,au-delàdelavaleurhistoriqueouartistiqued’unsite,d’unecollectionoud’unobjet,estavanttoutunensembled’élémentsculturels,matérielsetimmatériels,danslesquelsunesociétéprojette des valeurs communes et qui représentent aussi les marqueurs de l’identité et de



l’attractivitéd’unterritoire.Endehorsdelamissiond’inventairedupatrimoineculturel(historique,artistique et monumental), compétence légale des Régions, la Région peut être moteur d’unevéritabledémocratiepatrimonialesursonterritoire. Le CESER préconise de poursuivre et structurer la concertation initiée par la Région avecl’ensembledes“réseauxdupatrimoine”àl’occasiondelaCTAP,del’élargirauxacteursdesfilièresvoisines (patrimoine naturel et environnemental, patrimoine scientifique et technique, acteurs dutourisme, acteurs de l’éducation artistique et culturelle, etc.) en vue d’animer la réflexion desmembresdelaCTAPsurlesenjeuxéconomiquesetsociauxdupatrimoineendehorsdeshiérarchiesentre éléments classés (Unesco, monuments historiques, etc.) et les «autres» patrimoines(patrimoineculturelimmatériel,patrimoinenaturel,«petitpatrimoine»,entreprisesetproductionsrelevantdupatrimoinevivant,etc.). Le CESER préconise également d’élargir le champ de la compétence régionale en matière depatrimoine,dans le cadred’undécloisonnement entre les différents secteurs internes (inventaire,innovation,création,tourisme,jeunesse,etc.)etenvuedejouerunrôlemoteurpourlavalorisationet l’appropriation par le plus grand nombre du patrimoine régional dans toute sa richesse etdiversité. Enfin, le CESER préconise de soutenir les Pays et Villes d’Art et d’Histoire, ce label ayant pourvocation de créer une transversalité entre des services (tourisme, habitat, urbanisme, etc.) etd’élargirlaproblématiquedespatrimoines(antique,industriel,paysager,etc.).

5.2 Favoriserl’appropriationparleshabitantsetlaparticipationcitoyenne

Laconstructiond’unpatrimoinerégionalappropriéparleshabitantsetvecteurdevaleurscollectivespasse par une plus grande participation citoyenne aux processus de patrimonialisation, del’inventaireàlavalorisation. Ainsi, leCESERpréconisedeprivilégierlaparticipationetl’innovationautourd’unprojetrégionalfédérateuretcollectifenmatièredevalorisationdupatrimoinecommelamobilisationd’unfondsdédiéauxprojetsinnovantsetremarquables,pouvantfonctionnerparappelàprojetouvertàtousles acteurs du territoire et privilégiant la transversalité des approches (collectivités, chercheurs,associations,entreprises,créateurs,etc.);etlecaractèreparticipatif,citoyenetinnovant.LeCESERpréconisederassemblerlesdifférentsoutilsnumériquesrégionauxexistantsenungrandportail régional des patrimoines, valorisant la diversité des approches et initiatives, notammentterritorialesetrendantcomptedeladiversitédesactionspatrimonialesdelaRégionmaisaussidesautresacteurs(collectivités,associations,entreprises,collectifscitoyens).

5.3 Inventer une politique du patrimoine culturel immatériel au cœur des enjeuxéconomiquesetsociétauxdelaRégion

La région Occitanie, carrefour millénaire des cultures entre Europe et Méditerranée, peut sepositionner commeun territoire remarquable au plan national et international de préservation etpromotiondeladiversitéculturelle.Notrerégionesteneffetparticulièrementrichedesesculturesvivantestraditionnellesconstituéesdes fêtes et de rites collectifs, de ses savoir-faire agricoles et artisanaux, de son patrimoinegastronomique et agroalimentaire, de ses jeux et sports traditionnels, dont de nombreuses



manifestations font l’objet d’une reconnaissance internationale (inscriptions Unesco notamment).Une politique du patrimoine culturel immatériel relevant les défis actuels de préservation de ladiversitéculturelleetdeconstructiondevaleurscommunesà tous leshabitants,quelquesoit leurorigine,nemetpasseulementen jeu lesmodesd’actiontraditionnelsdespolitiquesculturellesenmatièredepatrimoine.Unepolitiquedupatrimoine culturel immatériel est aussi unepolitiquedupluralisme culturel, de participation citoyenne, d’inclusion de tous, à laquelle on participe par sespratiquesetsesactions.LeCESERpréconisede fairedupatrimoine culturel immatériel etde lapromotiondupluralismeculturelunaxe-fortdespolitiquesrégionales,enparticulier:

- au sein des politiques pour la jeunesse, en favorisant les projets d’éducation artistique etculturelle et tous dispositifs en faveur de la jeunesse visant à promouvoir le pluralismeculturel par l’appropriation par tous des cultures régionales, la promotion de la diversitéculturelle inhérente à l’histoire et à la culture du territoire, et la promotion du dialogueinterculturel;

- en favorisant les actions de transmission du patrimoine culturel immatériel régional danstous les secteurs de la transmission (enseignement artistique etmusical, édition, création,bibliothèques et médiathèques, toponymie et information géographique, outils pour lesenseignantsetlesintervenantsenmilieuscolaire,etc.);

- en développant des outils innovants pour la connaissance, la transmission et surtout lapratiquedesculturesvivantesrégionales;

- enidentifiantetsoutenantlesacteursdelasauvegardeetdelatransmissiondupatrimoineculturelimmatérielrégional;

- en affirmant dans tous ses outils de communication l’engagement de la Région à lasauvegarde et la promotion des langues et cultures régionales comme cultures vivantes,appropriablepartousleshabitants;

- afin de promouvoir une conception ouverte et dynamique de la culture, en inscrivant lesactions régionales en faveur du patrimoine culturel immatériel dans ses outils decoopérationtransfrontalièreetinternationale(Eurorégion,maisonsdelaRégionàl’étranger,accordsdecoopération)envuedes’affirmercommeunespaceremarquabledepréservationde la diversité linguistique et culturelle dans le monde, et d’affirmer son engagement enfaveurduvivre-ensembleetdudialogueinterculturel.

5.4 Aller vers une économie créative et l’affirmation d’une région collectivementcréative:patrimoineetcréation

La transmission patrimoniale passe aussi par la création et l’innovation. C’est pourquoi le CESERpréconisederenforcerlesdispositifsetinitiativesrégionalesexistantesfavorisantlacréativitéetlepartagedeladiversitéculturellerégionale,enparticulierledispositifrégionalTotalFestumàmêmede devenir une grande fête des habitants célébrant dans la convivialité et le partage leurattachementàunterritoire,unenvironnement,unartdevivreoùlacultureetl’ouvertureaumondeontuneplacecentrale.Aussi,ilpréconisedefavoriserlaplacedelacréationetdescréateursainsiquedesculturesvivantesauseindesgrandssiteshistoriquesetpatrimoniaux.



6. ACCOMPAGNEMENTDESPUBLICSDELACULTUREETDUPATRIMOINE

6.1 Prendre en compte tout particulièrement les publics socialement éloignés decertainesformesoulieuxdeculture

Pour beaucoup de citoyen, la non-pratique artistique et culturelle est encore une réalité. Les «publics empêchés » représentent une part importante de la population. Le coût de la la pratiqueartistique et culturel n’est pas le seul (voire le plus important) obstacle à leur participation : sansdoutelaméconnaissancedesdifférentesformesculturelles,leursensibilitépeudéveloppéeàcelles-ciouencore lesentimentbientroprépanduque la«culture»,ce«n’estpaspoureux»;doiventinterpellerafindetrouver lessolutions lesplusadaptées.Lesapprochespour les intégrerdansdesdémarchesculturellesdoiventêtremultiples:rayonnementdestructuresculturellesau-delàdeleurbase,développementdemédiationaveclesacteurssociauxenlienaveccespublics,circulationdesœuvresetdesartistes, sensibilisationspécifiquedecatégoriescohérenteset identifiées,actionssedéroulant dans les lieux d’enfermement, dans le cadre des institutions de la santé (hôpitaux etcliniques,lieuxd’internement…).Cespublics,nécessitantunaccompagnementdédié,doiventpouvoir faire l’objetd’unprogrammeprioritairedespolitiquesculturellesmisesenœuvreparlaRégion,l’Etatetlescollectivitéscommedans leur traductionopérationnelle par les opérateurs culturels et les acteurs sociaux et éducatifsauxquelsilssontassociés.Cespublicsontdéjàfait l’objetdeplusieursrapportsdesex-CESERLanguedoc-RoussillonetMidi-Pyrénées et plusieurs propositions ont déjà été avancées. De même, de nombreuses études etrecherches ont été produites, par des organismes de recherche comme par le ministère de laCulture.Aussi,surlabasedecesétudes,partantd’uneréalitérégionale,dansunprincipedeco-constructiondepolitiquesdurables,enpartenariatavec l’Etat lescollectivités,et lesacteursconcernés (culture,santé, justice, jeunesse, éducation nationale, action sociale, politiques de ville, territoires ruraux,etc.),leCESERpréconiselamiseenœuvred’unplanprioritairerégionalpourpermettrel’accèsdeces«publicsempêchés»àlapratiqueartistiqueetculturelle.

6.2 Poursuivre leseffortsconcernant l’accessibilitéphysiqueauxéquipements,maisaussil’accèsauxœuvresetàlacréationpourlespersonnesporteusesdehandicap

6.2.1 Améliorerl’accessibilitéphysique

Bienqu’une législationexisteconcernant l’accèsaux lieuxpublicspour lespersonnesporteusesdehandicap,ilexisteencoredesproblèmesd’accèsàdeslieuxpermanentscommetemporaires.C’estaussi le cas pour l’accès aux transports. Le CESER encourage la Région et également tous lesintervenantsconcernésàêtrevigilantsquantà l'accessibilitéphysique(transportetarchitecture)deslieuxetespacesculturels.

6.2.2 Améliorerl’accèsauxœuvresetàlacréation:déploiementdunumérique

Ilexistedesdispositifspropresaupublichandicapémaispourlespersonnesensituationdehandicapnon hospitalisées, non institutionnalisées, qui souhaitent accéder à la Culture en dehors de cesdispositifs, des problématiques persistent dans l’accès aux œuvres et à la création. Il s’agit des



difficultésdelectureetd’analysedecertainesœuvrespourlespersonnesendéficiencessensorielles,intellectuellesoupsychiques,pourqui il yaunmanqued’accompagnement.Grâceaunumérique,des solutions innovantes ont émergé pour développer l’accès aux œuvres et à la pratique de cepublic:lesoutilsnumériquespermettentdoncdedévelopperlatransmissiondeconnaissancesmaisaussi de permettre un accès explicite à l’art et à la culture. Le CESER encourage la Région etégalement tous les intervenants concernés à prévoir desmoyens alternatifs d'accès auxœuvresculturellespour lespublicsprésentantunedéficiencesensorielle,mentaleoupsychique.Aussi, ilpréconise d’améliorer la formation et développer l'innovation vis à vis de ces modes d'accèsadaptés.

6.3 PourunPlanPrioritaireJeunesse

LaJeunessen’estpasencoresuffisammentpriseencomptedanslespolitiquesculturellesrégionales.S’ilneluirevientpasd’assumerlatotalitédelapriseenchargedecettefrangedelapopulation,laRégionpeutjouerunrôledechefdefiledanslamiseenœuvred’unPlanPrioritaireJeunesse.Le CESER encourage l’accompagnement par la Région de programmes dédiés à la Jeunesse –expositions, spectacles, concerts, etc. – et cela sur l’ensemble du territoire urbain, péri-urbain etrural,avecdesprogrammesd’accueiletdansdestempsdédiésquitiennentcomptedesrythmesdesenfants(ycomprislesenfantsenbasâge),desadolescentsetdesjeunesadultes.Le CESER encourage également la mise en place de partenariats entre les acteurs sociaux, lesacteurséducatifsetlesacteursculturelspourgarantirlaconnaissancedecespublics,l’échangedepratiques, une meilleure organisation de cette offre dédiée et l’accès au plus grand nombre àl’offreartistiqueetculturelle.Danscetteperspective,leCESERpréconiselamiseenœuvredeformationsdédiéesetcroiséesauxacteurs sociaux, éducatifs et culturels en charge de ces questions comme une sensibilisation auxprogrammateursàcespublics,à leursattentesetà leursbesoins,notammententermesd’accueil,parlamiseenœuvredeprogrammesoud’appelsàprojetsquiassocieraientlesacteursculturelsetlesacteurssociauxetéducatifs.Enfin,leCESERencouragelaRégionàprévoir,lorsdelarénovationoudelaconstructiondelycées,unesalledédiéeàlapratiquepourcepublic(ateliers)etàladiffusionduspectaclevivant.

6.4 Développeretsoutenirlespratiquesamateurs

L’éducationartistiqueetculturelle,àtraverslasensibilisationauxdomainesartistiques,àl’éveil,àlarencontreavec leprocessusdecréation,etc.participeaudéveloppementdespratiquesartistiquesd’abordamateurs.Coupléeàl’enseignementartistique(danslesécolesdemusique,etc.oudanslesétablissementsscolaires),ellepeutmeneràunepratiqueprofessionnelleàterme.C’estaussi,quelapratique perdure ou non, qu’elle s’inscrive ou non dans un processus de professionnalisation, unpuissantmoyend’élargissementetd’éducationdepublicsattentifsetsensibilisésaufaitculturel.Bienquelesécolesdemusique,dedanse,etc.soitbienprésentessurlesterritoiresetsoutenusparles collectivités territoriales, le CESER pointe du doigt le manque de lieux de pratique pour lesamateurs, où ces derniers puissent retrouver : des salles de répétitions, des rencontresamateur/artistes...etprogrammerlibrement.LeCESERpréconisel’accompagnementaudéveloppementd’équipements,suivant l’exempledelaMaisondepratiques amateursdéveloppéeàParis (qui proposeun soutienmatériel à cepublic et



unepossibilitédeprogrammation).Ledéveloppementdetelséquipementsseraitaussil’occasiondevaloriser les pratiques émergentes, souvent développées par les plus jeunes (graph, musiqueélectronique…).Autrement,lesoutiendelaRégionpourraitpasserparuneaideattribuéepourlespetits équipements, à l’instar de ce qui a été mis en place récemment pour le sport(dispositifOccitanieSportpourtous).LeCESERpréconiseunalignementàlaculturedecedispositif,envisantcomme bénéficiaires les organisations qui œuvrent pour la pratique amateur et qui consiste àaccompagnerlefinancementd’équipementsoud’aménagementdéjàexistants.



CONCLUSION

CetavisprésentetoutelarichesseetlefoisonnementdesinitiativesculturellesdanslepérimètredecettenouvelleRégionOccitanie,autraversdesquelquesexemplesplusparticulièrementdéveloppés.Plusqu’uneterritorialisationdelaculture,cetavisdonneàvoirl’émergencedepolitiquesculturellesde territoire, pensées et mises en œuvre dans le souci des préoccupations et aspirations desprofessionnels de l’art et de la culture, des acteurs de terrain et des citoyens. Ces initiatives seretrouventsurl’ensembledesespacesrégionaux,aucœurdesmétropolescommeauplusprofonddenosterritoiresrurauxoudemontagne.Lesacteursde laculturesontnombreux-artistes,créateurs,professionnelspublicsouprivés,élus,représentants de l’Etat, associations, citoyens engagés bénévolement - et leur engagement est legagedudynamismeetdurenouvellementdespratiquesetdesexpressionsculturelles.LeCESERveutsouligner que les uns et les autres ont appris à travailler ensemble et souhaitent approfondir ceséchangesetlesperspectivesdecoopérationsélargies.LeCESERsaluel’engagementdelaRégionOccitaniedansledomaineculturel,quecesoitautraversde la sanctuarisation du budget cumulé des deux anciennes Régions, de lamise enœuvre d’unevaste concertation dont le CESER apprécie que cette contribution soit d’ores et déjà attenduecomme un apport à la réflexion, ou encore de la mise en place d’une commission Culture etPatrimoineauseindelaCTAP(ConférenceTerritorialedel’ActionPublique).Le CESER considère néanmoins que cette situation enthousiasmante, appréhendée globalement,appelle:

- Auneattentionparticulièreauxconditionsd’exercicedesmétiersdelaculture,enparticuliers’agissantdesartistesetdescréateurs,tantencequiconcernelaprofessionnalisationquelapérennisationdesemplois;

- A une analyse fine et continue pour apprécier tant la couverture territoriale que lamobilisationdetous lespublicsdontungrandnombrepeutresterdurablementéloignédesollicitationsculturellespourdesraisonsdiverses;

- Adeseffortsconstantsetdurablespourpermettreauxcitoyens,autraversnotammentdespolitiques culturelles et de mise en valeur du patrimoine matériel et immatériel, des’approprierladimensionsociale,matérielleetsymboliquedeleurrégionOccitanie.

- Al’approfondissementdel’évaluationdel’impactéconomiquedel’activitéculturellesurlesterritoiresetsurledynamismerégional.

Le CESER considère nécessaire de poursuivre les efforts engagés pour passer d’une compétencepartagée,selonlestermesdelaloi,àunedémarchedeco-constructiondespolitiquesculturellesen Région, permettant de mobiliser l’ensemble des acteurs autour d’une vision prospectivecommune.

Jedéfinislacultureainsi:c’esttoutcequeleshommesontimaginépourfaçonnerlemonde,pours’accommoderdumondeetpourlerendredignedel’homme.»AiméCESAIRE

GLOSSAIRE



GLOSSAIRE

ADEFPAT AssociationpourleDéveloppementdelaFormationdesProjets,ActeursetTerritoires

ADDA AssociationDépartementaledeDéveloppementdesArts

AMACCA AssociationpourleMaintiendesAlternativesenmatièredeCultureetdeCréationArtistique

AMAP AssociationpourleMaintiendel'AgriculturePaysanneBDP BibliothèqueDépartementaledePrêtCAE Coopératived'Activitésetd'EmploisCAP Création,ArchitectureetPatrimoineCDNHtH CentreDramatiqueNationalHumainTropHumainCEC Compted’EngagementCitoyenCIRDOC CentreInterrégionaldeDéveloppementdel'OccitanCNC CentreNationaldelaCinématographieCOREPS CommissionRégionaledesProfessionsduSpectaclevivantCPA ComptePersonneld’ActivitéCRAC CentreRégionald'ArtContemporain

CRAJEP ComitépourlesrelationsRégionalesdesAssociationsdeJeunesseetd'ÉducationPopulaire

CTAP ConférenceTerritorialedel'ActionPubliqueCTEC ConventionTerritorialed'ExercicedelaCompétenceDACDOC DirecteursetDirectricesdesAffairesCulturellesenOccitanie

DIRECCTE DirectionRégionaledesEntreprises,delaConcurrence,delaConsommation,duTravailetdel’Emploi

DLA DispositifLocald'AccompagnementDRAC DirectionRégionaledesAffairesCulturellesEAC EducationArtistiqueetCulturelleEAI Ecoled’Applicationdel’InfanterieELAC EspaceLycéend'ArtContemporainEPCC EtablissementPublicdeCoopérationCulturelleEPCI EtablissementPublicdeCoopérationIntercommunaleEREA EtablissementRégionald’EnseignementAdaptéESC EtablissementEnseignementSupérieurCultureESS EconomieSocialeetSolidaireFONDOC FondsdeSoutienàlaCréationContemporaineenOccitanieFRAC FondRégionald'ArtContemporainFSE FondSocialEuropéenGIE Groupementd'IntérêtEconomiqueISDAT InstitutSupérieurdesArtsdeToulouseLOADT Loid'Orientationpourl'AménagementetleDéveloppementduTerritoireMAPTAM Modernisationdel'ActionPubliqueTerritorialeetAffirmationdesMétropolesMCC MinistèredelaCultureetdelaCommunicationMJC MaisondesJeunesetdelaCultureMOOC MassiveOpenOnlineCourseMRAC MuséeRégionald'ArtContemporainMuRéNa MuséedelaRomanitéàNarbonne



NOTRe NouvelleOrganisationTerritorialedelaRépubliquePCI PatrimoineCulturelImmatérielPCT ProjetCultureldeTerritoirePCU PlanCultureld’UrgencePNR ParcNaturelRégionalPTCE PôleTerritorialdeCoopérationEconomiquePTER Pôlesd’EquilibreTerritoriauxetRurauxSA SociétéAnonymeSCIC SociétésCoopérativesàIntérêtCollectifSCOP SociétéCoopérativeetParticipativeSMAC ScènesdeMusiquesActuelles

SRADDET SchémaRégionald’AménagementetdeDéveloppementDurableetd’EgalitédesTerritoires

SRESRI SchémaRégionaldel’EnseignementSupérieur,delaRechercheetdel’InnovationUNESCO UnitedNationsEducational,ScientificandCulturalOrganizationZAT ZoneArtistiqueTemporaire

BIBLIOGRAPHIE



104

BIBLIOGRAPHIE

AVISDUCESER

ü Avis«Cultureetliensocial»duCESERMidi-Pyrénées,Novembre2014,rapporteur:ValentineBOE,accessibleaulien:http://www.cesr-midi-pyrenees.fr/rapports_avis.php

ü Avis«FavoriserunmeilleuraccèsauxpratiquesculturellesenLanguedoc-Roussillon»duCESERLanguedoc-Roussillon,2009

ü Avis«Delavulnérabilitééconomiqueetsocialeàl’exclusion,quelscheminsversl’inclusion?»duCESERMidi-Pyrénées,Octobre2013, rapporteur:DenisRénéVALVERDE,accessibleau liensuivant:http://www.cesr-midi-pyrenees.fr/pdf/pdf_nostravaux/inclusion_241013.pdf

ü Avis«LedéveloppementdelafilièretouristiqueenOccitanie»duCESEROccitanie, Juin2017,rapporteur: Sylvie Michel, accessible au lien suivant: http://www.cesr-midi-pyrenees.fr/pdf/pdf_nostravaux/A_tourisme.pdf

ü Avis«Quellesprospectives,quelsdéfis,quelenjeupour lanouvelle régionà l’horizon2030»,Défis Enjeux Société du CESEROccitanie, 24Mai 2016, rapporteur:Michel ROBIN et JacquesLEPART, disponible au lien suivant: http://www.cesr-midi-pyrenees.fr/pdf/pdf_nostravaux/A_ALARY_MALVY_T1.pdf

ARTICLESSCIENTIFIQUESETRAPPORTS:

ü Sibertin Blanc M., 2009, «Une politique culturelle territoriale en Région: l’exemple desterritoiresdeprojetenMidi-Pyrénées»

ü TobelemJ.-M.,2016,«Equipementsculturelsstructurants:Quel impactterritorial?Commentenmaximiserleseffets?»

ü Guillon V., 2012, «Culture et développement des territoires ruraux – quatre projets encomparaison»

ü NégrierE.,2016,«Occitanie:CultureAn1»,aprèslespremièresRencontrespourlaCultureetlePatrimoine,Labège

ü Douillet A.-C. et Faure Alain, 2005, « Conclusion générale. Fin des logiques sectorielles ounouveauxcadresterritoriaux?»,L’actionpubliqueetlaquestionterritoriale,Grenoble,PressesuniversitairesdeGrenoble,p.271-279.–citédansRapportd’étude«Elargirlaparticipationàlavie culturelle: expériences françaises et étrangères», 2015, Observatoire des politiquesculturellesetFranceStratégie

ü XavierGreffe,2006,«LamobilisationdesactifsculturelsdelaFrance:del'attractivitéculturelledu territoire... à la Nation culturellement créative», Ministère de la Culture et de laCommunication



105

ü Djament-TranG.etGuinandS.,2014,«Ladiffusiondesgrandséquipementsculturels,vecteur

de métropolisation des quartiers populaires? Une comparaison de trajectoires urbaines»,Belgeo

ü «Evaluation de la politique publique de démocratisation culturelle»,Mars 2017, Rapport aupremierministre

ü «Instituer la coopération comme levierd’unenouvelledécentralisation culturelle–Carnetdecoopération»,Mars2017,ComiténationaldeliaisondesEPCC

ü «Affirmer laplacede laculturedans lapolitiquede laville»,Dossierthématique,2011,Pôles

deressourcesVillesetDéveloppementSocial,Vald’Oise

ü Rapport d’étude «Elargir la participation à la vie culturelle: expériences françaises etétrangères»,2015,ObservatoiredespolitiquesculturellesetFranceStratégie

ü Etude«lalenteféminisationdesprofessionsculturelles»,2016,MCC

ü Rapportdesynthèsedesateliers,1ère rencontrenationaledesagencesculturelles territoriales,Octobre2016,ObservatoiredespolitiquesculturellesetAgenceculturelleAlsace

ü Synthèse des premières rencontres régionales pour la Culture et le Patrimoine, 2017, RégionOccitanie

ü RapportàlaMinistredelaCultureetdelaCommunicationetauMinistredel’Economie,duRedressementproductif et duNumérique sur ledéveloppementde l’entrepreneuriat dans lesecteurculturelenFrance,Juin2014

ü Compterendu“LesprospectivESS”,Avril2017,LaboCultureetESS

ü Enquêted’analysedesPTCE,Synthèsedesprincipauxrésultats,2017,laLaboESS

ü Accord-Cadre Toulouse Métropole-Montpellier Méditerranée Métropole, bilan 2016 et

Perspectives

ü Donnéeschiffréesetcartographiques

- AtlasRégionaldelaculture,2017,MinistèredelaCultureetdelaCommunication

- Atlas cartographique Languedoc-Roussilon –Midi Pyrénées,Mars 2015, services régionauxdel’Etat



106

- «Note de conjoncture sur les dépenses culturelles des collectivités territoriales», Janvier2017,Observatoiredespolitiquesculturelles

- «France: le poids économique de la culture», Juin 2017, INSEE, Ministère de la culture,Méridianesgéo

- DossierInseeAnalysesn°28,«69600emploisculturelsconcentrésautourdesmétropolesde

ToulouseetMontpellier»,Septembre2016

- «Revenusetpauvretédesménagesen2013»,2016,INSEE

- «Panoramadelarégion:Fortecroissancedémographiquemaissituationsocio-économiquecontrastée»,Juillet2016,INSEE

- «Dynamiquesetinégalitésterritoriales»,Juillet2016,FranceStratégie

- «Repères»,Janvier2016,PréfecturedeRégion

AUTRESSOURCES:

ü Interview d’Emmanuel Pénicaut et Charles Personnas, «Débat: Quel rôle pour la rue deValois?»,Juin2017,LeJournaldesArtsn°481

ü InterviewdeMarietteSibertinBlanc,«Quefaut-ilmettreàl’actifduquinquennatHollandeenmatièredeculture?»,Décembre2016,Gazettedescommunes

ü LefebvreA.,«Suretsousladécentralisationculturelle-résuméd’uneinterventionlorsdu

FestivaldeVic-Fezensacle26juillet2003»,disponibleauliensuivant:http://couac.org/Sur-et-sous-la-decentralisation

ü Dossier«Lacultureenquêted’unnouveaumodèleéconomique»,Avril2017,LaGazettedescommunes

ü ArticlesdumagazineNECT’ART:

- BordeauxM.-C.,«Pourlagénéralisationdel’éducationartistiqueetculturelle…parlesterritoires»,2017,NECTARTN°4,p.57-65

- NégrierE.«LesRégions:laboratoiresdenouvellespolitiquesculturelles»,2017,NECTARTN°5,p.66-76.

- BeudonN.,«Leprêtd’objets:chantducygneourenouveaudesbibliothèquespubliques?»,NECTARTN°5,p.88-97

- GononA.,«Lesnouveauxterritoiresdel’artont-ilsmutés?»,2017,NECTARTN°4,p.108-119

EXPLICATIONSDEVOTE

EXPLICATIONSDEVOTE

1erCOLLEGE

MmeCatherineLAIRpourlaChambreRégionaledesMétiersetdel’Artisanat

2èmeCOLLEGE

MmeAnnie-FranceLAIRpourlaCFDTOccitanieMmeChristineSANCHEZpourlaCGT

M.DanielMEMAINpourl’UnionSyndicaleSOLIDAIRESMmmeElianeTEYSSIEpourFORCEOUVRIERE

3èmeCOLLEGE

M.BertrandMARSOLpourleGroupeASSOCIATION

Suffragesexprimés:200

Pour:200

Abstentionet/ouContre:0

Avisadopté


InterventiondeMadameCatherineLAIR

PourlaChambreRégionaledesMétiersetdel’Artisanat

MadamelaVice-PrésidenteduConseilRégional,MonsieurlePrésidentduCESER,MadamelaPrésidentedeCommission,MonsieurleRapporteur,MesdamesetMessieurslesConseillers,Cherscollègues,Mesdames,Messieurs,

EnaccordavecPierreDelperoux,quejeremplace,leCollège1valideleprojetd’avisdurapportpourtroisraisons:

• La première: quelques collègues et moi-même, membres du Collège 1 sont aussi desConseillersàlacommissionCulture,nousavonsdoncparticipéactivementàcerapport!

• Ladeuxième:l’élaboration«particulière»decerapport:- Grâceàl’expertisedesconseillers;- Etpar lechoixde laPrésidentedefairevoyager lesconseillerssursite:Rodezet leMusée

SoulagesainsiquelesAbattoirsdeToulouseoùlePrésidentChauzynousarejoint,leMuséedeSerignan,SaintCéré…jeregrettequenousn’ayonspaseuletempsdevisiter leMuséed’artmodernedeCéret ou le nouveauMuséeHyacintheRigaudde Perpignanqui est uneréussite!

Cesdéplacements, lesvisites, lesrencontresontététrèsenrichissants,richesetpertinentsetnousontpermisdeprendreconsciencedelarichesseetdelavariétédenotreCultureOccitane.

Pourrappelvoiciquelqueschiffres:

PatrimoineHistoriqueetMonumental:

- 11,7%demonumentshistoriques- 12,5%deMuséesdeFrance- 9sitesUnesco- 9%Villesd’artetd’histoire

Spectaclesvivants:Cirque,danseetthéâtre,57festivalsdespectaclevivantMusique:Deuxopéras,FestivalsdemusiquecommeleFestivaldejazzdeMarciacetlesDéferlantesd’Argelespourneciterqu’eux!Artsvisuels:518sallesdecinéma


LanguesPréservationetpromotiondeslanguesetcultureoccitaneetCatalane(notammentlesMétiersd’art)

• Enfin,pourunetroisièmeraison:laqualitédecerapport.Commel’aditleprésidentChauzycematin:«rapportglobaletpédagogique»,nousrajoutonscompletetréaliste!

Pour terminer, permettez-moi de citer Renaud Donnedieu de Vabres (Ministre en 1954): « LaCulture est un antidote à la violence, car elle invite à la compréhension d’autrui et féconde latolérance,ennousincitantàpartiràlarencontred’autresimaginairesetd’autrescultures».

C’estpourtoutescesraisonsqueleCollège1voterapourceprojetd’avis,etjevousinviteàfairedemême.

Merci!


InterventiondeMadameAnnie-FranceLAIR

PourlaCFDTOccitanie

MadamelaVice-PrésidentedeRégion,MonsieurlePrésidentduCESER,MadamelaPrésidentedelaCommission,MesdamesetMessieurslesConseillers,Mesdames,Messieurs,Dans notre conception de la République Française, l’État se doit d’être le garant d’un accès pourtoutesettousàlaculturesurl’ensembleduterritoire.

Mais comme par ailleurs, nous sommes une organisation syndicale portant depuis toujours lesvaleursdeladécentralisationetrefusantladangereusevisionjacobineenmatièredeculture,ilestnécessaire de sortir du schéma descendant que serait «la démocratisation culturelle venant d’enhaut»etceaussibienauNationalqu’auniveaudelagranderégionOccitanie.

C’est pour cela qu’enpréambuledenotredéclarationnousdevonsnous interroger sur cequ’il vaadvenirdesdroitsculturelsquiontétéinscritsdanslaloiNOTRe(NouvelleOrganisationTerritorialedelaRépublique)de2015etdanslaloiLCAP(relativeàlaLibertédelaCréation,àl'ArchitectureetauPatrimoinede2016).

NoussouhaitonsrappelericiquelaCFDTs’estbattuepourdéfendrel’intégrationdesdroitsculturelsdanscesdeuxloisetn’acessédecommuniquersurcesujet.

C’estbiendanscecadrequ’estposéelaresponsabilitéconjointedel’ÉtatetdesCollectivitésdansladéfinitionet lamiseenœuvrede lapolitiqueculturelle,etce«dans le respectdesdroitsculturelsénoncés par la convention de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et laculture(l'UNESCOdonc)surlaprotectionetlapromotiondeladiversitédesexpressionsculturellesdu20octobre2005».

Le diagnostic présenté dans l’avis ébauche cette réflexion mais ne fait qu’effleurer les difficultésrécurrentes de la mise en œuvre de nouvelles politiques culturelles affirmant des ambitions detransformationsociale.Notreorganisationresteouverteàtoutdébatmaislaresponsabilitépubliqueenmatièredecultureestnécessairepourrenforceretrenouvelerlespolitiquesdeprotectiondupatrimoine,desoutienàla création,dedémocratisationetd’innovationculturelle,maisaussipour« soustraire la cultureàl’emprisedesaffaires»!Nousréaffirmonsiciquepour«profiteràtousettoutes»,laculturesedoitd’être«l’affairedetouset toutes». Pour ce faire, la définition d’une politique culturelle décentralisée doit mettre enmouvement toutes celles et ceux qui assument la responsabilité «culture»: État, collectivitésterritoriales, professionnel.le.s et bien entendu, tous les pratiquantes et les pratiquants d’uneactivitéculturelleettouslespublics.


Le travail de construction de l’avis nous a permis de nous interroger sur les formes de laterritorialisationdespolitiquesculturellesenFranceavecunedimensioncomparativeàpartirdelaquestiondesenseignementsartistiques.Nous les considérerons,parailleurs, commeunobjetpolitiquesusceptibledenouséclairer sur lesenjeux de la « décentralisation culturelle » en cours, dans une perspective de constructioneuropéenne.Depuiscinquanteans,l’interventiondel’Etatmodèleetinfluencelastructurationdel’offreculturelleenFrance.L’aménagementduterritoire, ladéconcentrationdesesservicespuis ladécentralisationontgénéréunemontéeenpuissancedescollectivitéslocalesetterritorialesautourdecesquestions.Néanmoinscet«aménagementculturelduterritoire»nes’estpasdéveloppédemanièreuniformepour des raisons historiques, géographiques, économiques, politiques … provoquant ainsi dessituations fortement contrastées entredes espacesbienpourvus et notamment lesmétropoles etd’autresmoinsfavorisés.Ceciestparticulièrementvraipourlesenseignementsartistiques.Aussipourrépondreàcesenjeux, laCFDTestparticulièrementattachéeàcertainespréconisationsquiconcluentl’avis:

• D'abord,sedonnerunestratégieenmatièreculturelle.Ensuite, se donner des outils et encourager les initiatives inclusives et participativesfavorisantlamixité,l’intégrationdespersonnesensituationdehandicapetempêchées,ainsiquel’incitationauxdispositifsinter-générationnels.

• Puis,serapprocherdespublicset- Prévoiruneaidespécifiqueautransportpourlespersonneslesplusdéfavoriséesafin

defaciliterleurparticipationàdesinitiativesculturelles.- Dans les territoires de faible densité en lieux culturels favoriser l’implantation de

lieuxmultifonctionnels,réunissantlesdimensionssportives,deloisirsetculturelles.- Pourtoucherplusencorelescitoyenslespluséloignésgéographiquementdel’offre

culturelle,accroîtrelesmoyensendirectiondesinitiatives«horslesmurs».- Développerlesinitiativesàdestinationdeslycées,notammentcellesconcernantles

médiateursculturels.

• Enfin,former,simplifier,communiquer:- Enrenforçantlaformationdespersonnelsdudomaineculturel,notammentceuxdes

petitesstructuresdeproximité.- Ensimplifiantlesprocédurescomplexesdemontagedesdossiersdefinancement

particulièrementpourlespetitesstructuressansmoyenslogistiques.- Enrenforçantlapolitiquedecommunicationconcernantl’informationliéeàl’offre

culturelle,parexemplesouslaformed’unportailculture.

Ainsi, au-delà du caractère normatif, les droits culturels et les réflexions contenues dans cet avisoffrentdenouvellesperspectivespermettantdefranchirunenouvelleétape,decréerunenouvelledynamique des politiques publiques en Occitanie autour des enjeux de démocratisation et dedémocratieculturelles.


Letravailconjointdel’Étatetdescollectivitésterritorialesainsiquedel’ensembledesacteursetdespersonnesestimpératif!

Maistoutcecirisquedeseheurteraumurdelaréalitébudgétairecarlefinancementdelacultureparlescollectivitésestdemanièreassezfréquenteunedespremièresvariablesd’ajustementdeleurbudget. Commepar ailleurs, l’État imposedès 2018unenouvelle contrainte budgétaire limitant à1,2% l’augmentationdesdépensesde fonctionnementdescollectivités territoriales,nousavonsdegrandescraintessurledéveloppementambitieuxetlapérennisationdespolitiquesculturellessurdulongterme.

Dèslorsdeuxcheminssontpossibles:

• soitlespolitiquesculturelles,perclusesdecontraintesbudgétaires,restentdansunelogiquede consécration de l’existant et de ce qui est déjà reconnu par lemonde de l’art et de laculture,etellesdeviennentdoncdeplusenplusconservatoiresetconservatrices;

• soit,onrebat lescartes,avecuneapprocheouvertedesdroitsculturelsetunfinancementapproprié,etalors lespolitiquesculturelles, toutenconsacrantnoshéritagesvontpouvoirs’ouvrir aux émergences, à la pluralité, et à la démocratisation de la culture pour tous ettoutesetpartousettoutes.

Notregroupeseretrouvecomplètementdanslestermesdeconclusiondeceprojetd’avisetdonclaCFDTlevotera.Mercidevotreattention!


InterventiondeMadameChristineSANCHEZ

PourlaCGT

MadamelaVice-PrésidentedelaRégion,MonsieurlePrésidentduCESER,MesdamesetMessieurslesConseillers,Mesdames,Messieurs,JecommenceraisparunecitationdeJeanVILAR:«Lacultureestunenourritureaussiindispensableàlaviequelepainetlevin».

Avoirunlogement,untravail,pouvoirsesoigner,c'estfondamental.Maiscelanesuffitpas.Nous avons besoin de développer notre pensée, notre imaginaire, nous avons besoin derêverl'impossible.LaCGTaffirmequel'accèsauxœuvresetàlacultureestundroitfondamental.Pournous,soutenir la création, l'innovationet garantir la libertéartistiquecommecellede lapenséesontlesmoteursd'unevéritablepolitiqueculturelle.Nousréaffirmonsnosexigencesfortesvis-à-visdel'Etatetdescollectivitésterritorialesdontlacomplémentaritédoitfavoriserunedynamiquededéveloppementculturel,desoutienàlacréationartistiqueetdont lesbudgetsdoiventêtreaccrus.Lacultureestunedimensionmajeure du rapport à l'autre, du vivre ensemble dans une société qui doit reconnaître lepluralisme et la diversité. Et dans notre territoire, plus il y a d'urgence sociale, plus il y ad'urgenceculturelle.Danscesconditions,démocratieculturelleetdémocratie sociale sontindissociables,elles seconjuguentet s’appuient l’unesur l’autre.C’estuneconceptionquipermetàchacundes’inscriredanslepartageetledéveloppementdelaculturecommune.Parcequ'ilrassemblesansuniformiser, l'artaideàluttercontrelesposturesconservatriceset de repli sur soi, en développant en chacun cet esprit d'ouverture propice au vivreensembled'unesociétéprogressisteethumaniste.Les intégrismes religieuxet l’extrêmedroitene s'y trompentpas, ils s'attaquentdèsqu'ilspeuvent,enpremieràlaculture.LegroupeCGTvoterapositivementcerapport. JefiniraimoninterventionparunecitationdeNelsonMandela:«La politique peut être renforcée par lamusique,mais lamusique aunepuissancequidéfielapolitique».Jevousremerciedevotreattention.


InterventiondeMonsieurDanielMEMAIN

Pourl’UnionSyndicaleSOLIDAIRES

MadamelaVice-PrésidentedelaRégion,MonsieurlePrésidentduCESER,MesdamesetMessieurslesConseillers,Mesdames,Messieurs,Nous tenonsenpremier lieuà remercier celleset ceuxquiont contribuéàbâtir ceprojetd'avis.Enmatièredeculture,certescommedansbeaucoupd'autres,mêmesidesvolontésexistenticioulànousenrestonspourbeaucoupauxdéclarationsdeprincipeparcequeleproblèmeet ils'amplifie,estpourbeaucoupd'ordrebudgétaire.Nous l'avionsditdansunavisdefin2014 du CESER Midi-Pyrénées, nous le répétons in-extenso «… la Culture est maltraitéepolitiquement et budgétairement par des pouvoirs publicsnationaux et locaux qui nemesurent pas toujours son importance sociétale et encore moins sa valeur économiquelocale...».La réalité du monde de la Culture c'est, comme dans une bonne partie de la fonctionpublique,dessuppressionsd'emploisetdescoupesdramatiquesdanslesbudgetsdefonctionnementetd'investissement.C'est lapression financière sur les collectivités territorialesqui réduisentbiensouventlebudgetdelacultureenpremierlieu.LaréalitédumondedelaCulturecesontdescentainesdesalarié-eset/ouintermittent-esquinetournentplussuffisammentàcausedesannulationsourestrictionsdeprogrammesdefestivalsetautresactivitésculturelles.Cesontdesinterventionsdanslesétablissementsd'enseignementsuppriméesàcommencerparcellespratiquéesparlesemploisaidésquelescommunesneprennentpasenchargeetqui représententunevéritablecatastrophepourlesinterventionsculturellesenmilieuscolaire.Au-delànousrelèveronsquelquespointsdecetavis:

• Uneévaluationdespolitiquespubliquesculturelles:nousn’anticiperonspasicisur notre déclaration sur l'évaluationmais nous interrogeons de savoir qui vas'en charger ? Et là aussi et encore, la question des moyens est posée auxniveauxlocaletnational.

• La "transversalité" entre différents services : nous attirons l'attention sur lerisquehabitueldecetypededémarcheauplanadministratifàsavoir:palierlemanquedepostesenDRACoudansd'autresadministrationsparunesortede"délocalisation"verslescollectivitésterritoriales.

• Lacréationd'EPCC :nousappelonsaussià laplusgrandeattentionparceque,malgré l’information donnée ce matin un EPCC (Etablissement Public deCoopérationCulturelle)peutêtreunEPICetdoncêtretransférépourl'essentieldans le droit privé. On en connaît les conséquences : le remplacement destitulairesdedroitpublicmanquantspardessalarié-esdedroitprivémoinsbienpayé-esetplusprécaires.

• Le recours au mécénat : Même si exceptionnellement on peut voir ce quedonnent certaines actions, nous sommes globalement opposés au principe,notamment parce que cela renvoie aux questions budgétaires et de choix de


politiquepublique.Etnousvoulonsrappelerparexemplel'imagedésastreuseauLouvreavecEurosatorylorsquelesmarchandsd'armesbuvaientduchampagneetmangeaientdespetitsfoursdevantlaJocondeenfaisantleurmarchéd’armesdedestructionmassive.

• le patrimoine archéologique, visible ou enfoui est insuffisamment traité. C'estregrettablealorsmêmequelesfouillesarchéologiquesavantaménagementduterritoire représentent une part non négligeable des budgets des collectivités.Alorsmêmequel'INRAPnotammenttraverseunecrisesansprécédentetprendde plein fouet lamise en concurrence avec des entreprises privées et parfoismême avec des services de collectivités qui n'ont clairement pas les mêmesobjectifs culturels. Dans une région comme la notre, qui a un patrimoinearchéologiqueaussirichecelaauraitméritéd'êtreplusdéveloppé.

Pour le reste, ceprojetd'avisapportedebonnes idéesetdesdéclarationsdeprincipequipeuvent nous aller et c'est pourquoi nous le voterons non sans rappeler la position deSolidaires.Pour être court, nous considérons de manière générale qu'il faut favoriser au maximuml'accèsà la connaissancepour tout-es,par la cultureet toutes les formesd'éducation, cardanslecontexteactuelc'estparcebiaisquenouspourronsluttercontretouslesfascismesettotalitarismespolitiquesoureligieux.C'estaussiunformidablebiaissocialcommenousledisionsdans l'avisde2014déjàcité :«…Lacultureestcequinous restequandona toutperdu,cequipeutnoussauverquandonpeuttoutperdre…».Maispourcelailfautunevéritablevolontépolitiqueetunbudgetconséquentor,laréalité,c'estquelaCultureestl'unedespremièresvictimesdel'austérité.

Mercidevotreattention.


InterventiondeMadameElianeTEYSSIE

PourFORCEOUVRIERE

MadamelaVice-PrésidentedelaRégion,MonsieurlePrésidentduCESER,MadamelaPrésidentedecommission,Monsieurlerapporteur,MesdamesetMessieurslesConseillers,Cherscollègues,Mesdames,Messieurs,La construction de cet avis a pris son temps, pourraient penser certains... Et c'esteffectivement le cas. Mais la commission a utilisé ce temps pour auditionner différentsacteurs culturels : artistes, directeurs d'établissements culturels, politiques....; mais aussipour se rendre compte au plus près des territoires des pratiques diverses et variées quipermettent de promouvoir la culture, et de découvrir certaines pratiques parfois trèsoriginales.Car laculture,oulespratiquesculturelles,aussidifférentessoient-elles,nedivisentpas lesêtres humains lorsqu'elles sont partagées, expliquées et comprises.Au contraire, de cettediversiténaitune richessequi les rassemble. J'aimoi-mêmeprisbeaucoupdeplaisiràmerendredansdiverslieuxduterritoirepourauditionner,visiteretapprendre.Les préconisations de cet avis sont nombreuses, sensées et partagées par les différentsConseillers;tellementsenséesquelaRégionenadéjàmiscertainesenœuvrecarelleétaitarrivée auxmêmes constats; tellement nombreuses que la Région a encore beaucoup detravailàfairepourlesmettretoutesenœuvresielleledécide.FORCE OUVRIÈRE votera donc ce projet d'avis sur la "Territorialisation des PolitiquesculturellesenOccitanie".Néanmoins, FORCE OUVRIÈRE souhaiterait attirer l'attention sur la précarité de certainsacteursde laculture.Nuln'ignoreaujourd'huiquecertainsartistessontenprécaritéetaustatut fragile. Mais ce que l’on sait moins, c'est que cette précarité touche aussi lespersonnes chargées de la promotion desœuvres et des spectacles. Ces personnes ne seplaignentpas,onnelesentendpas,carpourrienaumonde,toutcommelesartistes,ellesn'envisageraientdefaireautrechose.Laculture,c'estleurpassion,leurraisond'être.Ettantpis si pour vivre cette passion, elles signent CDD sur CDD, trop heureuses qu'un CDD soitsignécarcelaprouvequeleprojetqu'ellesontimaginé,défenduavecenthousiasme,aétéretenuetvaenfinprendrevie.FORCE OUVRIÈRE encourage tout particulièrement la Région et l'Etat à se saisir de cettequestion.Ilfauteneffetéviterunedéperditiond'artistesetd'acteursculturels,encouragerunmaximum d'initiatives et de productions, parce que les retombées d'uneœuvre, d'unspectacle, d'un festival, ne sont pas seulement économiques. Elles sont aussi de naturehumaineethumaniste,etcelanesemesurepasdansl'immédiateté. Jevousremerciedevotreattention.


InterventiondeMonsieurBertrandMARSOL

PourleGroupeASSOCIATIONS

MadamelaVice-PrésidentedelaRégion,MonsieurlePrésidentduCESER,MesdamesetMessieurslesConseillers,Cherscollègues,Mesdames,Messieurs,Le groupeASSOCIATIONS salue la politique culturelle volontariste de la RégionOccitanie/PyrénéesMéditerranéequiparsesinvestissements,sonsoutienàlacréationetladiffusionartistique, la sauvegarde et la valorisation de notre Patrimoine génère du lien social etfacilitel'exerciced'unecitoyennetéactivesurl'ensembleduterritoirerégional.

NédesLumières, leprojetd’émancipationpar l’artet laculturevisait la libérationde l’êtrehumain,annonçant l’acquisitionpar l’hommedesonautonomie intellectuelle–enruptureavec l’autorité des traditions par l'oser penser par soi-même pour se libérer des véritésimposéesdel’extérieurquimaintiennentl’humanitéentutelle.L’émancipationdevientdèslorsunprojetintellectuel,oùlaculturejoueunrôlecentraldanslamesureoùelles’opposeà l’état de «nature» pour s’associer aux idées de progrès, d’évolution, d’éducation et deraison.

Noussavonsl'importancedelaculture,quipermetd'apprendreetdeconnaître.Laquestiondelaculture,commecelledusavoir,estcentralepourlesdémocratiespuisqu'ils'agitentreautres de donner un accès plus large aux connaissances afin de donner corps à unecitoyennetééclairée.

JeanVilarn'affirmait-ilpasque"Laculture,cen'estpascequirestequandonatoutoublié,maisaucontraire,cequiresteàconnaîtrequandonnevousarienenseigné."

Aujourd'hui même, dans tous les lieux où triomphe le monde technocratique il devientévidentquel'ouverturesurlemondedesidéesphilosophiques,lemondedelamusique,lemonde de la littérature, de la création artistique n'est pas (n'est plus) qu'un simpleornement permettant de briller dans quelques déjeuners d'affaires. C'est aussi quelquechosequipeutaideràmieuxvivre,doncàtravaillermieuxetsurtoutautrement...

L'activitéartistiqueetculturellec'estaussil'espaceprivilégiédel'expressiondelajeunesse,expressiondesonidentitémaisaussidesonrôled'acteurdenotresociété.Unegrandepartdelacréativitéetdel'innovationartistiqueestportéeparlajeunessedanslecroisementdesdisciplinesduspectaclevivantaveclestechnologiesdel'informationetdelacommunicationoudanslesnouvellespratiquesculturellesliéesàcesoutils.Decepointdevue,iln’yapasune jeunesse, mais des jeunesses aux conditions socio-économiques, géographiques etd’éducationdifférentes.


Si le Groupe ASSOCIATIONS partage très largement les préconisations du CESER sur laterritorialisationdespolitiquesculturelles,nousnesaurionspasser sous silence le faitquecesdifférencesdéterminentdesinégalitésdanslesopportunitésdesjeunesàmeneràbienun projet culturel, notamment en liaison avec les institutions artistiques. Il importe deréduire ces inégalitésetde consolider lesmoyensmisenœuvrepourque l’ensembledesjeunesdelaRégionOccitaniepuisses’engagerdansdesactivitésartistiquesetculturellesetbénéficierdu rôleessentielde cet investissementdans la constructionde soi,en tantquesujetautonomeengagédansunprocessuscollectif.C’estàtraverslesactivitésartistiquesetculturelles pratiquées dans des périodes clés d’apprentissage que sont l’adolescence et lajeunessequechaquegénérationpeutréinterpréterlemonde,inscriresamarqueetapportersacontributionaudialogueentretouteslescultures,qu'ellessoientsavantesoupopulaires.

D'ailleurs, la question aujourd’hui n’est plus tant celle de l’accès de tous aux cultureslégitimes par opposition aux cultures populaires, mais bien celle de permettre à tous decirculerentredes formesdifférentesdeculture.Cettemobilitén’estpasdonnéeà tousetsuppose une certaine capacité des jeunes, mais aussi des institutions: d’une part, àquestionner la hiérarchie des valeurs historiquement attachées auxœuvres artistiques etaux pratiques culturelles et, d’autre part, à porter un jugement sur les produits deconsommation culturelle qui leur sont proposés. Or, de nombreux jeunes ont intériorisél’idéequelesculturespopulairesn’étaientpasuneculture,cequilesamènesouventàuneautodépréciationdeleursproprespratiques.Leslieuxdeculturesedoivent,plusquejamaisaujourd’hui,decréercestempsdepartageetd’échange,ens’ouvrantàl’altérité.

Fortsdecesconstats,ilconvientdenepassousestimerlestierslieuxéducatifsquesontlesMJC, accueilsde loisirs éducatifspéri et extra-scolairequi encouragentet facilitent l'accèsdèsleplusjeuneâgeàdesformesartistiquesvariéesetnonhiérarchiséesdansdeslieuxdeproximitéquelquesoitlanatureduterritoire.

Les enjeux économiques associés à la culture des jeunes sont importants, mais souventmésestimés,qu’ils’agissede lanumérisationouencorede lapersistanced’unhautniveaude pratiques tout au long du cycle de la vie, sans oublier les impacts positifs indirects setraduisantentermesd’attractivitépourlesterritoires.

En ce domaine, comme dans d’autres champs de l’action publique, la question del’évaluation des politiques culturelles, de ses méthodes et de son pilotage doit êtredéveloppéedemanièresystématique.Leurappréciationparlescitoyensetparlesgroupessociauxrelèved'unenjeumajeurcarnoussouhaitonsrenoueravecl'ambitiond’unecultureinclusive,mieuxpartagéeetparticipative.

Pour conclure, à l’heure où les droits culturels induisent une approche nouvelle dans laconstruction des politiques, nous veillerons sur les arbitrages afin que ne soient pasprivilégiés,demanièrequasisystématique,lesgrandséquipementsdenosdeuxmétropolesetdesagglomérations,audétrimentdespetitesvillesetterritoireslesplusruraux.

LegroupeASSOCIATIONSvoteraleprojetd'avisetvousremerciedevotreattention.

Documents

LA TERRITORIALISATION DES POLITIQUES ... - … · LA TERRITORIALISATION DES POLITIQUES CULTURELLES ... qui a donné mission aux CESER pour l’évaluation et le suivi des politiques