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FRANCE FRANCE Catholique FRANCE Catholique www.france-catholique.fr 83 ème année - Hebdomadaire n°3068 - 20 avril 2007 Un hebdo engagé pour l’Amour et la Vérité 2,90 Des nouvelles des orphelins de L’heure du choix 3:HIKLMI=YUW^U[:?d@a@q@i@k; M 01284 - 3068 - F: 2,90 E ISSN 0015-9506 Pattaya Pattaya Des nouvelles des orphelins de L’heure du choix

L’heure choix - France CatholiqueMAROC : Trois terroristes marocains se sont fait exploser à Casablanca le 10 avril, blessant plusieurs dizaines de per-sonnes alors que la police

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www.france-catholique.fr83ème année - Hebdomadaire n°3068 - 20 avril 2007

Un hebdoengagé

pour l’Amouret la Vérité

2,90 €

Des nouvellesdes orphelins de

L’heuredu choix

3:HIKLMI=YUW^U[:?d@a@q@i@k;M 01284 - 3068 - F: 2,90 E

ISSN

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Des nouvellesdes orphelins de

L’heuredu choix

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BRÈVES

2 FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007

MONDEALGERIE : Deux attentats à la bomberevendiqué par Al-Qaïda, dont l'un avisé les bureaux du Premier ministre etl’autre un commissariat de police, ontfait au moins 30 morts et 200 blessés àAlger le 11 avril. La police a dit avoiridentifié les terroristes qui sont de jeunes Algériens.MAROC : Trois terroristes marocains sesont fait exploser à Casablanca le 10avril, blessant plusieurs dizaines de per-sonnes alors que la police était sur lepoint de les arrêter. Le 14 avril la policea arrêté, dans la même ville, les chefsdu groupe de kamikazes,tandis que deux terro-ristes se faisaient explo-ser près de bâtimentsdiplomatiques améri-cains, mais sans tuerpersonne d’autresqu’eux-mêmes.A F G H A N I STA N :Céline et Eric, deuxjeunes Français quitravaillent pour l'ONGTerre d'Enfance, et ont étéenlevés le 5 avril avec trois emplo-yés afghans dans la province deNimroz en Afghanistan, sont appa-rus sur de brèves images vidéo diffu-sées par les taliban, qui menacent deleur couper la tête. Le présidentHamid Karzaï à qui on a beaucoupreproché d’avoir fait trop de conces-sions pour la libération récente d’unotage italien, a dit exclure désormaistout échange de prisonniers.IRAN : Le sociologue français desreligions Stéphane Dudoignon arécupéré son passeport le 13 avril,après plus de deux mois d’assignationà résidence en Iran. On a appris alorsqu’une journaliste irano-américaine,Parnaz Azima, travaillant pour uneradio américaine (Radio Farda) émet-tant en persan, était retenue depuis finjanvier contre son gré en Iran où elles’était rendue au chevet d’un parentmalade.R.D.C. : L’ancien vice-président congo-lais Jean-Pierre Bemba, candidat mal-heureux aux présidentielles d’octobre2006, et dont le président Joseph Kabilaavait fait désarmer les gardes du corpsles 22 et 23 mars dernier au prix desanglants affrontements dans Kinshasa,a pu, sous protection des casques bleus,se réfugier au Portugal le 11 avril.

FRANCEPRESIDENTIELLE : A quelques jours dupremier tour, Michel Rocard et BernardKouchner ont appelé à un accord de dé-sistement avant le premier tour entreSégolène Royal et François Bayrou.HALDE : Le président Chirac s’est renduau siège de la Haute autorité de luttecontre les discriminations et pour l'éga-lité (HALDE), le 11 avril, pour féliciterson président Louis Schweitzer. Celui-cia annoncé que le nombre de réclama-tions de personnes se sentant victimesde discriminations serait en 2007 pro-bablement de 6000 au lieu de 1500

en 2005 et 4500en 2006.

REMUNERATIONS : La prime de 8,4 mil-lions d’euros touchée par l’ancien PDGd’Airbus, Noël Forgeard, au moment deson départ d’EADS, en juillet 2006, aété rendue publique le 11 avril et faitscandale. Jean-François Roverato, PDGde l’entreprise Eiffage a reçu en 2005 et2006 des actions gratuites de sonentreprise pour une valeur actuelle d’aumoins 23 millions d’euros, ce qui étonneégalement le public - et notamment lescandidats à l’élection présidentielle -pas encore remis des dérapagesd’Antoine Zacharias, l’ancien présidentde Vinci, dont les stock-options avaientété évaluées à 173 millions d’euros...NUCLEAIRE : La parution le 11 avril du

décret autorisant la construction duréacteur nucléaire EPR à Flamanville(Manche) a suscité la désapprobationdes écologistes, de François Bayrou etde Ségolène Royal...CHEMINS DE FER : La SNCF a publié le11 avril un bilan montrant un chiffred’affaires de 21,9 milliards d’euros, enprogression de 5%, et avec un bénéficede 652 millions d’euros. Mais l’activitéfret lui a coûté 260 millions d’euros. Laquestion des retraites, qui n’est pas ré-solue malgré la création d’une caisse deretraite autonome, risque par ailleursd’affecter ses résultats comptables àvenir. La provision pour financer le ré-gime spécial des retraites et de pré-voyance des cheminots serait de 114milliards d’euros. Enfin l’entreprisenationale Réseau Ferré de France, pro-priétaire des voies ferrées françaises,accuse une perte de 283 millionsd’euros. Le système ferroviaire natio-

nal bénéficie de 10 milliards desubventions par an.

VACCIN : Le vaccin T4001 contre certains cancers du colde l’utérus, développé parl’entreprise strasbourgeoiseTransgene, va être com-mercialisé par les labora-toires suisses Roche.FAITS DIVERS : 4 000personnes ont parti-cipé, le 14 avril àNantes, à une marchesilencieuse en mémoire

de Sophie Gravaud, 23 ans, retrouvéemorte la veilledans un fossé, sixjours après sonenlèvement en

sortant du travail.Un supect a été arrêté. Il s’agit d’unréfugié politique bosniaque qui était enliberté conditionnelle car déjà accuséde viol. Les deux jeunes hommes cou-pables du meurtre à coups de pierres deGhofrane Haddaoui, une jeune femmede 23 ans, en 2004 à Marseille, ont été condamnés le 13 avril à 23 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône.DECES : L'historien démocrate-chrétienRené Rémond, membre de l'Académiefrançaise, est mort le 13 avril à Paris, àl’âge de 88 ans. Le cardinal Ricard arendu hommage à ce grand chrétien ethumaniste.

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SOMMAIREACTUALITÉ4 IRAN La Navy humiliée

Yves La Marck

5 CAMPAGNE ELECTORALE Premier bilanAlice Tulle

6 ELECTIONS L'inné, l'acquis et la politiqueTugdual Derville

ENTRETIEN8 ROMANS Bernadette et Thérèse

parlent au jeunesEric de Palmaert / Régis-Marie de la Teyssonnière /

Frédéric Aimard

ESPRIT12 MEMOIRE DES JOURS L’éloge de l’eau

Robert Masson

13 SOLIDARITE Les nouvelles de Pattaya

17 ECCLESIA Avant de voterMgr Henri Brincard

19 LECTURES Un peu masos, les chrétiens ?Père Michel Gitton

MAGAZINE20 THESE Penser la dignité de l’homme

Père Brice de Malherbe / Anne Montabone

22 HANDICAP La joie d’une vie fragilePierre Gelin

24 BD L'Aventurier de Dieu, 2/36Dominique Bar, Guy Lehideux

25 SELECTION Livres d’évêquesLudovic Lécuru

26 HISTOIRE Contre-coup de l’abbé PerdrigeonJulien Sagnes / Chantal Marion

28 EXPOSITIONS Vie et mort d’ArlequinAlain Solari

30 MUSIQUE Education chrétienneAnne-Marie Lutz / Brigitte Pondaven

32 MUSIQUE Musique d’OrguesFrançois-Xavier Lacroux

33 CINEMA "Jean de La Fontaine", "Les vacances de Mr. Bean",

"Anna M.", "Nos amis les Terriens"M.-Ch. Renaud d’André / M.-L. Roussel

34 THEATRE Festival baroquePierre François

35 TELEVISION "Planète blanche", "Le deal", "Le retour"

Marie-Christine Renaud d’André

36 TELEVISION Votre début de soiréeM.-Ch. R. d’A.

38 BLOC-NOTES Vie associative et d’EgliseBrigitte Pondaven

Couverture © Pascal Lambot

EDITORIAL

FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007 3

uelques difficultés de traduction auront retardé la paru-tion en France de Jésus de Nazareth, le livre du Pape, déjàdisponible en Italie, en Allemagne et en Pologne. Les édi-tions Flammarion l’annoncent pour le 24 mai prochain, cequi est une bonne nouvelle car l’élection présidentiellesera alors terminée et l’opinion française plus apte à êtresensibilisée, par un débat d’une autre nature et digne, plus

que tout autre, de provoquer réflexion et interrogations. En effet, si nous parlons de débat c’est en vertu de l’intention explicite deBenoît XVI qui publie un livre personnel, soumis à la libre discussionde qui voudra manifester son sentiment ou ses objections. Il ne s’a-git pas, de la part du successeur de Pierre,de préciser, avec son autorité apostolique,un point particulier de la Foi de l’Eglise. Sonsouhait est de susciter une interrogation enl’approfondissant et en l’éclairant avectoutes les ressources disponibles de l’inves-tigation scientifique, à propos du mystèrede Jésus. Qui est cet homme qui défie leslimites de l’humanité tout en étant parfai-tement homme, l’homme lui-même ? Qui est ce personnage qui oblige à prendreparti, car nul n’échappe à la question qu’ilpose au jugement le plus intime de cha-cun : "Et vous, qui dites-vous que je suis ?"

De par sa formation universitaire et son itinéraire de théologienrompu aux controverses de l’exégèse moderne, Benoît XVI n’échappeen rien à la contextualisation scientifique de sa pensée. Loin de larécuser, il s’en réclame expressément, même si c’est, en définitive,pour la remettre en question. Ce en quoi d’ailleurs, il s’inscrit aussidans une donnée de la discussion critique. C’est déjà Albert Schweitzer qui observait comment toutes les reconstitutions de lafigure de Jésus sur des bases soi-disant objectives, qui prétendaients’émanciper de l’enseignement de la foi, n’étaient parvenues qu’ànous imposer des interprétations orientées par les choix philoso-phiques des uns et des autres. Un des grands paradoxes d’une cer-taine herméneutique consiste, en effet, dans la prétention des inter-prètes à mieux connaître Jésus que ceux qui nous ont confié le récitde sa vie et son message, alors qu’ils constituent la seule source pos-sible de connaissance. La volonté de Benoît XVI est de revenir obsti-nément à la chose même, comme disait Husserl, c’est-à-dire auxévangiles dont la visée théologique, loin de nous éloigner de la réali-té prosaïque de Jésus, nous en restitue l’authenticité et une dimen-sion mystérique, étrangère à tout regard prétendument objectif : "J’aivoulu tenter de représenter le Jésus des Evangiles comme un Jésusréel, comme un Jésus historique au sens propre du terme." Cette fi-gure est infiniment plus sensée et cohérente que toute reconstruc-tion qui prétend échapper à l’étonnant mystère de Jésus. �

Q

par Gérard LECLERC

D.R.

Jésus, Dieufait homme

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ACTUALITE

a diplomatie de lacanonnière est bienmorte. Ou plutôt elle aété retournée par sesanciennes victimes. Un

simple incident comme celui dela capture de quinze marinsbritanniques dans un zodiac aularge du Chatt-el-Arab, audébouché du Tigre et del’Euphrate, aurait en d’autrestemps suscité une réactionimmédiate de la Flotte, quelquescoups de semonce sur une villecôtière, suivis d’un bombarde-ment en règle. Par une malheu-reuse coïncidence, ce début avrilmarquait le vingt-cinquièmeanniversaire de la guerre desMalouines (Falklands).Margaret Thatcheravait envoyé la RoyalNavy dans l’Atlan-tique-Sud recon-quérir quelquesilôts revendi-qués parl’Argentine, enenvoyant par lefond un croiseurargentin faisanttrois-cents victimes.Tony Blair a envoyé les"Boys" occuper le sud del’Irak et faire la loi sur cette vieillevoie d’eau qui fut toujours unsujet de contestations entre l’Iraket le Koweit depuis leur décolo-nisation respective de laCouronne britannique. Mais enl’occurrence il a dû ravaler sa bileet faire profil bas. Les marins luiont été rendus au bout de douze

jours non sans quelques panta-lonnades. Leur comportementn’a pas été bien digne ni lors deleur capture ni pendant leurréclusion ni surtout depuis leurretour dans leurs foyers. LaMarine les a autorisés àmonnayer leurs aventures, pour-tant moins croustillantes que lesreality shows de la télévision.

Humiliation britannique :Blair n’avait pas le choix. Qui l’asoutenu ? Le gouvernementirakien, premierconcerné si

les opérations avaient bien lieudans ses eaux territoriales, mêmepolicées par la marine britan-nique, n’a dit mot ; le Conseil deSécurité des Nations Unies, quivenait d’atteindre l’unanimitésur de nouvelles sanctions à l’en-contre de l’entreprise nucléaireiranienne, a considéré que l’af-

faire n’était pas de son ressort ;l’Union européenne s’est fendued’un consensus poli et de pureforme ; l’allié américain, passa-blement embêté, a tout fait pouréviter que cela ne vienne inter-férer avec ses propres efforts dedéfinir une stratégie. Blair a étéabandonné en pleine mer. Mêmeson opinion publique, pourtant si

patriotique quand on touche lacorde sensible, n’a pas compatiau sort de ces marins d’eaudouce comme aurait dit uncertain capitaine.

L’affaire a une nouvelle foisété bien menée par un adver-saire aussi roué que l’Iran. Sesdirigeants, quels que soient leurs

débats intérieurs, ont su s’arrê-ter à temps, une fois l’objectifatteint : l’Occident a été délibé-rément placé en état d’inférioritéà la veille de la proclamation parTéhéran de son statut de puis-sance industrielle nucléaire le 9avril.

Ce piteux incident, multipliépar cent ou mille, donne une idéede ce que serait un affrontementmilitaire ouvert avec l’Iran. Laprésente situation en Mésopo-tamie ne serait rien à côté de cequi se passerait en Perse. Nul n’a

envie de rejouer la sinistrecomédie des otagesaméricains de 1979. Lesstratèges américainssont rappelés à la

réalité à peu de frais. La listedes options est limitée. Lespremiers coups, qui viennentd’être avalisés par la résolution1747 du Conseil de Sécurité le 23mars, sanctionnent un certain

nombre de dirigeants iranienset les avoirs de quelques so-

ciétés leur appartenant.Ce sont des "gardiens

de la révolution"(Pasdarans) tout

comme le présidentAhmadinejad et ceuxqui ont réalisé lacapture des marinsbritanniques. Les

Américains ont en-gagé d’autres opéra-

tions de déstabilisation plus oumoins secrètes. Les Iraniens,n’étant pas de nature à se lais-ser intimider, renchériront. Il neserait pas étonnant que d’autres ripostes interviennentjusqu’au moment où les deuxparties estimeront le momentvenu de limiter les frais et d’ar-rêter l’escalade. La libération desmarins britanniques était unhabile signal dans ce sens. �

IRAN

Nul n’a envie de rejouer la sinistre comédiedes otages américains de 1979(

4 FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007

par Yves LA MARCK

La Navy humiliéeDans la drôle de guerre qui a commencé entre

les Anglo-Américains et l’Iran, l’épisode de la capture

de quinze marins britanniques frise le ridicule.

L

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ACTUALITE

par Alice TULLE

la fin de la campagnepour le premier tour,beaucoup de Françaisse trouvaient dans lasituation de la gouver-

nante du savant Cosinus, obser-vant son maître couvrir letableau noir d'équations compli-quées et s'étonnant qu'on sedonne tant de peine pour écrireun zéro en bout de calcul.

Le savant Cosinus, c'est biensûr l'incarnation moderne duDirecteur de l'institut d'opinion.Les chiffres s'accumulent depuisdes mois mais les sondages surles indécis (estimés à 18 millionsd'électeurs dix jours avant la finde la campagne) annulaient tousles pronostics.

Pronostic est bien le mot. Letravail journalistique a consistépour une part à commenter lessondages et à faire des paris surles deux candidats placés en tête- et pour une autre part à expli-quer pourquoi les sondagesétaient douteux ou faux. D'oùdes débats passionnés entreélecteurs sur les divers scénariospossibles sans que l'on puissesouvent deviner leurs préfé-rences. Parmi eux, les plus enga-gés semblaient vouloir votercontre un candidat plutôt quepour un programme. Noussommes loin de la confrontationentre Jacques Chirac et LionelJospin, qui n'avait pourtant pasl'extrême netteté de l'affronte-ment entre Valéry Giscard d'Es-taing et François Mitterrand -tous deux porteurs de ce qu'onappelait à l'époque un projet desociété.

Alors que le premier tour dela campagne de 2002 avait eul'insécurité pour thème princi-pal, les deux rivaux désignés(imprudemment) pour le secondtour ont tenu des discours trèsvariés, tantôt dictés par l'actua-lité immédiate, tantôt par unevolonté polémique de "mar-quage".

Il y eut le moment écolo-gique, qui eut

pour maître d’œuvre NicolasHulot, dont on signa la chartesous les caméras - pour ne plusguère en parler. Quelques joursde la campagne furent consa-crés à l'affaire Airbus mais nuln'en tira argument pour dé-velopper ses idées en matière depolitique industrielle. Après lesincidents de la gare du Nord, le

thème de l'insécurité fit l'objetd'une polémique entre SégolèneRoyal et Nicolas Sarkozy mais cedernier orienta sa campagne surle thème de l'identité nationale.Ségolène Royal fit soudain réfé-rence à la Marseillaise et au dra-peau tricolore, avant de lancer laproposition d'un nouveau type

de contrat pour les jeunes - quidéplut aux jeunes qui avaientmanifesté l'an passé contre leCPE et qui fut rapidement esca-moté.

Bien entendu, les pro-grammes figurent sur les profes-sions de foi des deux principauxcandidats. Mais beaucoup depropositions sont de la compé-

tence d'un gouvernement oud'un ministère particulier alorsque les questions qui concernentle président de la République ontété ignorées ou à peine effleu-rées. Quelques répliques deNicolas Sarkozy à Ségolène Royallorsque la candidate se prononçapour une VIe République dont lescontours restent incertains. Trèspeu de déclarations sur la poli-tique étrangère, à l'exception depropos de circonstance sur l'Iran.Le grand débat sur l'avenir del'Europe n'a pas eu lieu : on an-nonce un nouveau traité sansque le président potentiel donned'indication sur ce qu'il pourraitproposer, de manière concrèteet complète, à nos partenaireseuropéens.

La campagne du référendumde 2005 fut principalement undébat d'idées et accessoirementune confrontation entre les diri-geants politiques. La campagneprésidentielle privilégie norma-lement la personne du candidatmais il n'est pas normal que lesdeux principaux rivaux évitentde s'engager de manière précisesur des questions décisives – parexemple celles qui touchent à lapolitique monétaire, à la poli-tique commerciale de l'Unioneuropéenne face à la concur-rence extérieure.

On comprend que SégolèneRoyal et Nicolas Sarkozy aientvoulu éviter de recréer les oppo-sitions de 2005, qui ne respec-taient pas les frontières entre ladroite et la gauche. Mais ils prennent tous deux un risquegrave si plusieurs millions d'élec-teurs veulent continuer à dépla-cer les lignes traditionnelles. �

Premier bilan

Beaucoup de propositions sont de lacompétence d’un ministère particulier

(CAMPAGNE ELECTORALE

FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007 5

Comme Socrate, nous savons que nous ne savons rien sur

l'issue du scrutin. Quant aux programmes, ils sont restés flous,

même pour ce qui concerne les fonctions du futur président.

A

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ACTUALITE

6 FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007

e devait être uneconversation de salonentre un philosophe etun politique. Exercicede style destiné à ga-

rantir aux électeurs peu férusde populisme qu’un candidat estcapable de tenir la réplique à unintellectuel emblématique. Surce plan, l’entretien Onfray-Sar-kozy semble avoir tourné aufiasco tant fut unanime la levéede boucliers déclenchée par troismots du candidat UMP : «on naîtpédophile».

Il avait pourtant usé d’uneformule précautionneuse enconfiant son “inclination àpenser» que la pédophilie estinnée, et c’était pour confesseraussitôt une forme d’impuis-sance : «c’est d’ailleurs unproblème que nous ne sachionspas gérer cette pathologie.»Mais Nicolas Sarkozy étendaitaussi son parti-pris pour l’innéà la propension de certainsjeunes à se suicider «parce que,génétiquement, ils avaient unefragilité, une douleur préalable».

François Bayrou s’est en-gouffré dans la brèche parlantde «dérapage très lourd» et esti-mant ces «propos terriblementinquiétants» : «Je ne crois pasqu’il y ait un médecin, un psy-chiatre en France qui puisse en-tendre ces propos sans frémir» arenchéri le candidat UDF, allantjusqu’à suspecter son adversairede flirter avec les thèses eugé-nistes des nazis : «Si on voulaitpousser, ce sont des propos

comme on n'en a pas tenus enEurope depuis très longtemps».Ségolène Royal a quant à elleaffirmé «Je laisse les scienti-fiques répondre» et son codi-recteur de campagne Jean-LouisBianco s’est contenté de quali-fier ces mots de «surprenants»avant d’ajouter : «Dans ce casparticulier, ce type de propostend à excuser paravance tous lesprédateurs d'en-fants». Le géné-ticien Axel Kahn ade son côté préciséque l’état actuel de laconnaissance n’accréditepas l’idée de prédispositionsgénétiques à la pédophilie ouau suicide.

La polémique est l’occasionpour la presse de rappeler la pro-position de l'ancien ministrede l'Intérieur de dépisterprécocement les troublesdu comportement pré-disposant à la crimi-nalité. Les dispositionscritiquées à l’époque avaientété retirées de son projet deloi relatif à la prévention de ladélinquance en juin 2006.Pourtant, il ne parlait pas alorsd’une délinquance génétique-ment programmée, mais “ac-quise” du fait d’une carenceéducative précoce, au risque destigmatiser les familles instablesou monoparentales : les mèresseules peuvent être en difficultépour juguler la violence natu-relle des petits enfants, qui s’ex-

prime classiquement dès 2 ans,et sont parfois dépassées lors-qu’il s’agit de canaliser l’agres-sivité adolescente.

Cette fois, le candidat UMPsemble avoir voulu soulager laconscience des parents, qui seculpabilisent des épreuves deleurs enfants, quelles qu’ellessoient. A propos du suicide il

déclarait

à Michel Onfray : «Il y a 1200 ou1300 jeunes qui se suicident enFrance chaque année, ce n'estpas parce que leurs parents s'ensont mal occupés ! » Le 12 avril,dans une interview à Libération,Nicolas Sarkozy s’est justifié.Nuançant d’abord son propos(«J'ai expliqué que tout nedépendait pas de l'acquis, mais

qu'une partie pouvait être del'inné. Dans quelle proportion ?Je ne suis pas savant») il aensuite tenté de retourner lapolémique : «Quand j'étaisenfant, j'étais choqué parce quel'on expliquait, quand un enfantétait homosexuel : ‘’Sa mère aeu tort, elle a dormi avec lui’’ ;Quand un enfant était ano-rexique, on disait : ‘’Le père étaitabsent.’’ ; Quand un enfant étaitautiste, on disait : ‘’Oh là ! Lesparents ont divorcé, cela aprovoqué un choc.’’ Depuis, onsait que l'autisme, c'est géné-tique. Je pense aussi que lasexualité est une identité.» Le

candidat UMP a-t-il crurevenir sur un terrainmoins mouvant ? «Je suisné hétérosexuel. Je ne mesuis jamais posé la ques-

tion du choix de masexualité» a-t-ilaffirmé avant d’es-timer «choquante»

la position «consis-tant à dire ‘’l'homosexualitéest un péché’’». Il s’est aussi-tôt attiré les foudres… dulobby homosexuel, par lavoix de l’Inter-LGBT (‘’les—

bienne-gay-bi-et-trans’’) : «Pour des

notions qui n'ont rien à voirentre elles (comportements

criminels, pathologies et orien-tation sexuelle), [NicolasSarkozy] suggère une explica-tion commune (...) pour mettreen avant un déterminisme géné-tique (…) Il dresse des parallèlesentre la pédophilie, GuyGeorges, l'autisme, le suicide etl'homosexualité (…). Sa théorie,hésitante et mal étayée, prêteainsi à tous les amalgames.» Etl’association organisatrice de laGay pride de poursuivre :«Certes, Nicolas Sarkozy contre-

ELECTIONS

La sexualité est décidément devenueun thème politiquement sensible(

L’inné, l’acquis et la politEn supposant qu’on pouvait être pédophile de naissance,

Nicolas Sarkozy a provoqué un débat sur l’orientation

sexuelle, qui a désormais une signification politique.

C

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ACTUALITEpar Tugdual DERVILLE

iquedit l'Église catholique qui jugel'homosexualité comme uncomportement déviant et recti-fiable, distinct de l'identité.Mais il le fait pour renforcerune théorie douteuse, en déci-dant que l'homosexualité estinnée – qu'en sait-il ? – et qu'ilne faut pas en renvoyer la res-ponsabilité aux mères. Commesi les homosexuels consti-tuaient un tel problème qu'ilfaudrait leur trouver une ex-cuse scientifique qui ne rejettepas la "faute" sur leurs parents.»

La sexualité est décidémentdevenue un thème politiquesensible… Un dialogue à bâtonsrompu sur ce sujet a peut-êtrefait sortir Nicolas Sarkozy decette «concentration» qu’il s’estdonnée comme mot d’ordrepour la fin de sa campagne.

Réagissant sur RTL, le mer-credi 7 avril, Mgr André Vingt-Trois était, quant à lui, sorti dudébat entre l’inné et l’acquispour souligner la responsabi-lité personnelle : «L'homme estlibre. Je voudrais que l'on n'ou-blie pas aussi que l'on est dansune société qui fait une chassegénétique. Quand on décrèteque des enfants atteints detrisomie 21 ne doivent pasnaître, qu'est-ce qu'on fait ?»

«Ce qui me paraît plusgrave, avait poursuivi l’arche-vêque de Paris, c'est l'idée qu'onne peut pas changer le coursdu destin (...) C'est vrai quandon prend la perspective géné-tique, mais c'est aussi vraiquand on prend la perspectivesociologique. Parce que direque quelqu'un est prédéterminépar la famille qui l'a entouré,par les conditions dans les-quelles il a vécu, ça veut direque l'homme est conditionnéabsolument». �

La campagnede Chaunu

EmmanuelChaunu

Ségolène Royal a assuré, qu'elle ne se livreraità aucune "tractation" électorale "dans le dosdes électeurs", lors d'une conférence de presseà Mulhouse. La candidate socialiste récuseainsi l'appel de Michel Rocard à former unealliance entre le Parti socialiste et l'UDF avantle premier tour de l'élection présidentielle.

“Le Monde”, 13 mai 2007

FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007 7

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� Pourquoi ces deux personnages, deux grandes saintes?

Albéric de Palmaert : J'ose dire que Thérèse estune vieille amie, même si elle est morte à l'âge de24 ans il va y avoir 110 ans. Thérèse m'a beaucoupmarqué par la simplicité de l'amour qu'elle a donnéet reçu. Thérèse, c'est la transparence de l'amour deDieu. Et puis c'est une passionnée, capable d'allertrouver le pape à Rome pour lui demander l'autori-sation d'entrer au carmel et, capable d'entendre saréponse qui la rappelle à l'obéissance. Thérèse, c'estla simplicité et la passion, en un mot, elle est humblede cœur. La grandeur de l'Incarnation est dans lapauvreté de la crèche, c'est ce qu'est Thérèse.

Régis-Marie de La Teyssonnière : Bernadette estd'abord pour moi une quasi compatriote puisquenous sommes natifs de deux petites villes pyré-néennes voisines et historiquement liées. Mais Ber-nadette est pour moi plus que cela. Elle a toujoursfait partie de ma vie, je la considère comme unesœur. Il m'a été donné de vivre presque dix ans àLourdes où, déjà, elle m'avait inspiré alors que j'avaismoi-même douze ans. En effet, Bernadette n'est pasétrangère à mon cheminement vers le sacerdoce.

� On voit pourtant en Thérèse un peu de mièvrerie…

A de P: Quand elle écrit : “ma vocation, enfin jel'ai trouvée, ma vocation, c'est l'amour", vous pou-vez certes lire cela comme une mièvrerie si elle neparle pas en vérité, mais si elle parle en vérité, c'estla force absolue du don total. A vous de voir et deregarder Thérèse.

� Et on a tendance à voir en Bernadette de la naïveté...

RMT: Ce que l'on connaît de Bernadette, ce sontquelques “images d'Épinal” qui présentent la vo-

JEUNESSE

8 FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007

Albéric de Palmaert est journaliste,

écrivain, père de famille et grand-père...

Il est auteur et directeur de la collection

"Quand ils avaient 12 ans", chez Viltis.

Régis-Marie de La Teyssonnière est prêtre,

chapelain à Notre-Dame de Paris, chapelain

d'honneur de Notre-Dame de Lourdes.

Oncle de nombreux neveux et nièces,

il est auteur, dans cette même collection.

Ils viennent de publier au même moment

deux petits ouvrages : Thérèse de Lisieux,

et Bernadette de Lourdes.

ROMANS POUR PREADOLESCENTS

Bernadette

parlent aux jeuneset Thérèse

Le père de La Teyssonnièreet Albéric de Palmaertdiscutantde Thérèse et de Bernadette

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propos recueillispar Frédéric AIMARD

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yante de Lourdes comme une petite bergère. Cen'est pas faux. Seulement il faut préciser queBernadette n'a gardé des moutons que pendantquelques semaines de sa vie. En raison de la misèrede sa famille, alors qu'elle avait 10, 11 ou 12 ans,Bernadette devait travailler pour gagner quelquessous : garder des enfants, ou faire le ménage… Sonactivité de chiffonnière peut surprendre davantageet permettre de comprendre que Bernadette n'étaitpas aussi naïve que cela.

� Vous avez eu envie tous les deux de renverser desimages fausses…

A de P: Plus que les images, c'est le regard queje voudrais changer. Il y a deux façons de voir lessaints. Soit on regarde avec le regard de notre so-ciété : nous voyons alors un personnage. Mais sinous regardons cette même personne avec le regardde Dieu, nous voyons quelqu'un d'autre. Et cetteautre personne est la vraie car Dieu nous donne dela voir comme il l'a faite et comme il l'aime.

RMT: Il est toujours important de connaître lavéritable humanité d'une personne, avec toutes sesparticularités, ses limites, mais aussi sa beauté. Maistoute humanité est forcément d'une telle richessequ'il paraît impossible de la cerner. Et connaître lesaspects positifs d'une vie est déjà beaucoup. Il estnécessaire de bien considérer les différentes étapes.Et l'adolescence est un moment très primordial…

� Mais vos livres sont des romans?

RMT: Parce qu'un récit est romancé devrait-ilêtre contraire à la réalité? Le roman est avant toutun genre littéraire, non pas pour tromper le lecteur,mais pour lui donner accès, dans le cas de notre col-lection, à une humanité telle qu'elle est.

A de P: Qu'entendons-nous par romans? Si onveut dire histoire inventée, c'est une trahison, mais siroman veut dire mise en scène, nous ne changeonsrien au personnage, nous le mettons en valeur.

� En quoi l'enfance de ces deux personnages est-elleimportante pour les jeunes lecteurs?

A de P: Je répondrai pour Thérèse, mais peut-être que Régis-Marie pourra dire la même chosepour Bernadette. Thérèse, à 12 ans, est encore dansla vie, dans le monde, elle est une petite fille commeles autres petites filles. Elle est à l'heure du désir etde l'interrogation. Je pense qu'il y a une identifica-tion nécessaire avec le personnage. Un enfant de 12ans, sauf exception, ne se voit pas en religieuse car-mélite, mais il se voit peut-être en celui qui n'écarte

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Plus queles images,c’est leregard queje voudraischanger

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pas la question d'une vocation religieuse. Beaucoupde choses se jouent à cet âge. Aujourd'hui on parled'adolescence, avant on parlait plus d'entrée dans lavie adulte. Les météorologues parlent de deux sai-sons, l'été et l'hiver. Nous, nous parlons aussi deprintemps et d'automne. Et que sont ces deux sai-sons intermédiaires? C'est l'entrée dans l'été et l'en-trée dans l'hiver. L'adolescence, c'est la même chose,c'est l'entrée dans l'âge adulte, c'est donc un mo-ment capital… et difficile. Il est important que lesjeunes voient que d'autres sont passés par là.

RMT: Alors que Bernadette avait 14ans, le curé de laparoisse a euun cas deconsc ience .Devait-il auto-riser Bernadette àfaire sa premièrecommunion, sachantque, ne parlant pas fran-çais, elle avait été empê-chée d'apprendre le caté-chisme. Un prêtre a faitremarquer que, "chezBernadette, tout se dé-veloppait harmonieu-sement". C'est ce quel'Évangile dit deJésus en précisantque, "à l'âge de 12ans, il grandissaiten taille et en sagesse".Nous savons que les humainsgrandissent comme les ânes, à unmoment ce sont les pattes avant, plus tardle train arrière. Ainsi, chez les adolescents, la crois-sance du corps sera en complet décalage avec cellede l'âme et de l'esprit. Voilà pourquoi Bernadette,enfant, peut aider beaucoup de jeunes d'aujourd'hui.

� Plus généralement pensez-vous que les jeunes ontbesoin de modèles?

A de P : Un adolescent ne se construit pas endehors de toute référence et notamment référence àceux qui l'ont précédé. C'est une erreur de croirequ'on se construit sans racines. Le tout est de savoirchoisir ses modèles. Je dirais, en passant, qu'il en estde même pour les Etats en une période où nous vi-vons la construction de l'Europe pour nos enfants…

RMT: Plus que jamais ! Dans les sociétés tradi-tionnelles, c'est la société elle-même qui façonnel'individu. Dans nos sociétés éclatées, les modèlesque peuvent avoir les jeunes ont sur eux uneinfluence plus grande que jamais. La question estdonc: quel est votre modèle?

� Ces livres sont-ils alors une catéchèse…

A de P: Comme la vie est une catéchèse… Noslivres ont l'immense prétention de donner quelquesclefs pour apprendre à vivre ! Mais que faisons-nousen tant que parents ou grands parents quand nousparlons à nos enfants et petits-enfants? Sinon leurdonner quelques clefs avec lesquelles nous avonsparfois réussi à ouvrir quelques fenêtres sur le bon-heur.

RMT : Ces livres sontd'abord un moyensimple donné à desadolescents d'au-jourd'hui de ren-contrer et de selier d'amitié avecdes personnes

vraies, des per-sonnes de leur âge,des personnes quipeuvent les re-joindre dans leurpropre expérienceet leur permettrede faire un boutde chemin aveceux.

� Alors, Albéric en tant que directeur de collection,qu'avez-vous aimé dans le livre sur Bernadette?

Régis-Marie montre bien combien Bernadetteétait la dernière personne qu'il fallait contacter pourfaire passer un message et quel message : "Je suisl'Immaculée Conception". Nous sommes en périodeélectorale. Imaginerait-on qu'un candidat prennecomme porte-parole quelqu'un qui ne parle pas lalangue de ceux à qui il souhaite s'adresser, et qui nele comprend pas?

Régis-Marie nous montre bien que les plans deDieu ne sont pas ceux des hommes et que, sous sonregard, chacun est appelé à faire de grandes choses.

Les adolescents doutent souvent d'eux-mêmes.Et ils peuvent retrouver de l'assurance dans le regardque Dieu porte sur eux. C'est aussi un des messagesde Bernadette. Bernadette porte un message plusgrand qu'elle. Nous sommes, en Dieu et dans l'obéis-sance à ce qui nous est demandé, plus grands quenous-mêmes. C'est important pour les adolescentsd'en prendre conscience. Régis-Marie nous le dittrès bien.

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Lesadolescentspeuventretrouverdel’assurancedans leregard queDieu portesur eux

JEUNESSE

© HADRIEN PELTIER

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JEUNESSE� Et vous, Régis-Marie qu'aimez-vous dans le livre

sur Thérèse ?

Albéric de Palmaert le dit dans la préface de sonouvrage : il aime Thérèse Martin. Je ne peux qu’a-jouter : c’est vrai. Ainsi nous donne-t-il de regarderla petite Thérèse avec son propre regard. Voilà, pourqui ne connaît pas vraiment sainte Thérèse, unemanière très sûre de la découvrir.

J’ajoute que le récit, aussi simple que beau, metouche beaucoup. Pour moi qui suis né au XXe siècle,le XIXe n’est pas si loin. Ainsi, lorsque Albéric décritla messe de minuit, je retrouve quelque chose de mapropre enfance. Cela ne me rend pas nostalgique,mais me rapproche de Thérèse.

Voilà qui me donne envie de vivre différemment,c’est-à-dire de devenir ami avec Thérèse de Lisieuxpour vivre un peu comme elle.

� Enfin, et cette fois je m'adresse au directeur de lacollection, y aura-t-il encore d'autres titres?

D'autres sont en préparation, le Père Sevin, fon-dateur du scoutisme catholique pour ne parler quede lui. Mais c'est l'occasion de rappeler le but decette collection. Si nous voulons donner commemodèle aux jeunes adolescents les saints pour notretemps, nous n'oublions pas que nous avons aussi,dans ce que nous appelons une société laïque, despersonnages qui peuvent être des modèles par leurgrande dimension humaine. L'être humain, doit sedévelopper dans toutes ses dimensions dont l'uneest la dimension spirituelle. Rappelons-nous quel'homme a été créé dans toutes ces dimensions, cor-

porelle qui l'ancre à la terre de sa naissance, intel-lectuelle qui lui permet de s'ouvrir au monde, et spi-rituelle qui, reliant l'origine et le but, lui donne decomprendre, de prendre avec lui, sa dimension d'en-fant de Dieu, son Créateur et son Père.

C'est ce qu'a très bien compris le père Sevin.Dans le scoutisme il a bien développé ces trois axesde l'homme.

En un mot, voyez-vous, notre plus grand bon-heur serait de faire avancer un peu plus chaqueenfant, chaque adolescent, chaque futur adulte surles chemins du Seigneur, sachant que Lui qu'auterme du voyage et à travers les personnages qu'ilcroisera, il devra rencontrer. �

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Illustrations tiréesdu livre“Bernadette”

Bulletin de commande à retourner àEditions VILTIS, Le Vieux Manoir, 50660 HERENGUERVILLE

Tél. : 02.33.07.94.84

Nom/Prénom: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse de livraison : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . commande :❏ "Bernadette… quand elle avait 12 ans" : 11 € x . . . = . . . . . . . . . . . . . . . . €❏ "Thérèse... quand elle avait 12 ans" : 11 € x . . . = . . . . . . . . . . . . . . . . . . €Rajouter le forfait de 3 € pour les frais de port 3,00 €

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Albéric de Palmaert :“Thérèse… quandelle avait 12 ans”

Régis-Marie de La Teysonnière“Bernadette... quand

elle avait 12 ans”

Deux romans à lire dès 11 ans

Couverture brochée96 pages + cahier photos

et documents / 13 x 19 cm

Despersonnesqui peuventlesrencontrerdansleur propreexpérience

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En mémoire des jours

e tous les biens de laterre, c’était celuiauquel on portait le

plus d’attention. Partout oùil y avait de l’eau, il y avaitde la vie. La géographie denos villages s’inscrivait danscelle de nos points d’eau.

C’était vrai depuis lesgrands lointains de l’huma-nité. Quand il fallait s’assu-rer de l’existence d’un pointd’eau, quand il fallaitgarantir aux pourtours, lavie des hommes et destroupeaux. Et cela dans ladurée. Car encore fallait-ilrésister à l ’achèvementd’une création qui n’étaitpas si facile à domestiquer.

Les étés caniculaires - ilen existait déjà - compli-quaient la vie et la ren-daient incertaine, quandl’eau se faisait rare. Detoute façon, il fallait aller lachercher, cette eau, et par-fois très loin. Les temps oùil en était ainsi ne sont passi loin. L’eau ne coulaitd’aucun robinet à la mai-son. L’eau n’était pas alorsun bien courant, commeelle est devenue. Ce fut unvrai progrès, de l’avoir à nosdispositions, dans nos mai-sons. Sans autre effort àfaire, que de tourner unrobinet. Ce progrès nous

paraît tellement acquis,qu’on oublie toutes les par-ties du monde, où il fauttoujours faire du chemin, leplus souvent à pieds, avecdes bidons sur la tête desfemmes, pour approvision-ner, jour après jour, hommeset bêtes. Là où il en va ainsi,on se garde bien alors degaspiller l’eau, dont on saitalors tout le prix.

La Bible est pleine de cesrécits, qui nous rappellentnos précarités à l’endroitd’un bien qui conditionne lavie. Les choses ont bienchangé, depuis que le pro-grès a ouvert les portes detous les possibles. Sansqu’on s’interroge sur le coûtde son comportement. Lesvariations climatiques nousramènent à plus de réa-lisme, en ce domainecomme en d’autres. Il n’estpas vrai que la nature soittaillable et corvéable àmerci.

On commence enfin à seposer des questions sur lesfragilités de la terre, et l’at-tention dont on devraitl’entourer. L’usage de l’eaun’est pas le moindre cha-pitre des révisions que nous

avons à opérer, si nous nevoulons pas que les unsmeurent de soif, tandis qued’autres pourraient à volon-té user de l’eau, comme sielle était inépuisable.

On parle facilement de lafaim dans le monde mais ilfaut toujours en préciser lanature. Ce n’est pas seule-ment de pain dont leshommes ont faim, mais decette eau qui reste d’ailleursun préalable à tout.

Les déserts ne s’étendentpas sans raison en Afriqueoù le Sahel, et tout ce qu’ilsymbolise, est le fruit dessécheresses pandémiques,qui menacent la terre dedésertification sur descontinents entiers. Rienn’est fatal, mais toutdevient urgent.

On sait maintenant cequ’il en est des déséqui-libres de la terre, et desquestions qu’elle cause àl’équilibre des peuples. Nousn’échapperons pas à desrévisions déchirantes, dontcertains événements sontannonciateurs.

Toutes ces fuites éper-dues de population parexemple, qui prennent la

mer pour traverser les dé-serts, dans l’espoir chimé-rique de trouver chez nousdes conditions d’existenceplus humaines. Rêve qui tourne facilement audrame, compte tenu desrisques et périls encourus.Ce qui conduit à ces exodesne peut mener nulle part.

Le partage des biensdans notre univers passepar le partage de l’eau, quiest matrice d’humanité. Cen’est pas par hasard, qu’ilen va ainsi. Abraham etLaban se séparent pour nepas avoir à se disputerl’espace de leurs troupeaux,au risque de menacer l’uni-té de la famille humaine.Dans notre monde, l’eau estporteuse du meilleur et dupire.

Sur les bords du Jour-dain, elle reçoit en ses eaux,celui qui accomplissait ainsitoute justice. Et sur les rivesde Tibériade, c’est dans lagloire du Ressuscité que leChrist apparaît aux apôtres,dans une clarté de grandmatin. On ferait bien de relire saint Françoisd’Assise, de l’entendre sur-tout, nous parler de cellequ’il appelait "notre sœurl’eau". Ce don de Dieu, dontil ne faut rien perdre.Comme tout ce qui vient delui, depuis le premier jourdu monde. Quand la terren’était encore qu’une masseinforme, une sorte demagma, mais que déjà sou-levait le souffle de Dieu.Celui qui fit toutes choses,et vit qu’elles étaient bonnes, nous dit la Bible.Comme la création quandon se garde de lui faire vio-lence. �

Eloge de l’eau

Par Robert Masson

ESPRIT

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SOLIDARITE

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MISERICORDELe premier congrès mondial sur la

Miséricorde aura lieu au Vatican du 2au 6 avril 2008. Il s’inspirera del’enseignement de Jean-Paul II.

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AZERBAÏDJANLa première église catholique de

Bakou, qui devait être inaugurée enavril, a été endommagée par un cock-tail Molotov la semaine dernière. Il y a300 catholiques en Azerbaïdjan.

Fides

ETATS-UNIS

L'évêque épiscopalien à la retraited'Albany, Mgr Daniel W. Herzog, aannoncé le 6 avril qu’il rejoignaitl’Eglise catholique. Il s’était opposé àl’ordination d’un évêque ouvertementhomosexuel en 2003. Le 5 mars, l'é-vêque auxiliaire émérite d'Albany, Da-vid Bena, avait, pour les mêmes rai-sons, rejoint l'Eglise anglicane du Ni-geria. Le diocèse épiscopalien d'Al-bany compte 20.000 fidèles. APIC

TOGOLes évêques ont appelé, début avril

2007, les catholiques à pratiquer l’ob-jection de conscience face à la loi surla “santé de la reproduction”, votée le22 décembre 2006, et qui autorisel’avortement notamment quand la pro-babibilité de la naissance d’un enfanthandicapé est forte... Cette loi interdit“une quelconque interprétation relativeà la foi, aux coutumes, à la religion et àla famille qui puisse attenter au droitsexuel et reproductif”.

(Agence Fides)

BURKINA-FASO

Du 4 au 6 octobre 2007 aura lieu àOuagadougou un Congrès régional deBioéthique.

Fides

HAITI

Du 13 au 15 avril l’Eglise catho-lique haïtienne a organisé un 13e

congrès national du Renouveau cha-

ul ne peut en douter : voter est un acte important. En l’accomplissantchaque citoyen participe à la vie sociale et politique de son pays "selon laconception de la personne et du bien commun" qu’il pense humainement

vraie et juste. Autrement dit, il s’agit d’un engagement manifestant notre intérêtpour les affaires publiques, notre détermination aussi d’exercer nos responsabilitéspar rapport au bien de tous. En revanche, ne pas voter, soit par insouciance, soit parnégligence ou tout simplement parce que nous pensons que cela ne sert à rien, estun acte fort regrettable et même - il faut le dire clairement, un manquement graveà la justice et aussi, ajoutons-le, pour un chrétien à la charité.

Voter exige donc qu’on le fasse selon des critères tenant compte d’une visionjuste de ce qu’est la dignité de la personne humaine, et, par conséquent, du vraibien de la société. L’affirmer, c’est par le fait même dire qu’avant de voter ilconvient de s’informer soigneusement et aussi de réfléchir sérieusement afin de sedécider non pas en fonction de passions incontrôlées ni d’un égoïsme à courte vuemais selon des critères raisonnables au service du bien de la communauté humaine.

Appelés à voter, gardons notamment en mémoire les convictions suivantes :

1. Seul un renforcement du bien peut diminuer le pouvoir du mal. "Tu dis que lestemps sont mauvais. Sois bon, les temps seront meilleurs" (St Augustin).2. Il est indispensable d’éclairer sa conscience à la lumière de "la vérité del’homme", vérité que la raison peut atteindre, vérité dont la foi chrétienne découvrela splendeur ultime.3. Il est nécessaire de suivre sa conscience pourvu qu’elle ait été formée. C’estpourquoi, au nom de la raison, chacun est appelé à défendre clairement, ou-vertement et courageusement le droit de toute personne à la vie, un droit proclamépar la Convention européenne des droits de l’homme. Une telle conviction impliquenotamment :- de respecter la vie humaine depuis sa conception jusqu’à sa fin naturelle ;- d’apporter un soutien à l’accueil de cette vie ;- de servir la vie avec un amour respectueux de la dignité de la personne, dignitéintangible dont la reconnaissance ne dépend pas de majorités éphémères. En effet,aucun homme ne peut dire à un autre si petit ou apparemment inutile soit-il : "Tues un être humain dans la mesure où je l’ai décidé" ;- "de préserver la protection et la promotion de la famille fondée sur le mariagemonogame entre personnes de sexe différent, et, protégée dans son unité et sastabilité, face aux lois modernes sur le divorce. Aucune autre forme de viecommune ne peut en aucune manière lui être juridiquement assimilable, ni ne peutrecevoir, en tant que telle, une reconnaissance légale".4. Le phénomène migratoire pose des questions d’une extrême complexité. C’estpourquoi les jugements à l’emporte-pièce sont moins que jamais de mise. Dans lamesure où l’on professe la foi catholique, il est nécessaire lorsqu’on examine lesprogrammes politiques d’avoir des points de repères. Citons-en au moins trois :a) Les migrations soulèvent "le problème moral de la recherche d’un nouvel ordreéconomique international par une distribution plus juste des biens de la terre dans

Avant devoterN

par Mgr Henri BRINCARD,évêque du Puy-en-Velay

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rismatique à Tabarre (Port-au-Prince),avec pour invité spécial le Père JosephK. Bill.

Le Renouveau en est à sa 34e annéeen Haïti. Les pionniers en furent tousde nationalité canadienne : sœurClaire Garnier aux Cayes, CarmelleD’aigle à Port-au-Prince et le pèreArmand Ouellet au Cap-Haïtien.

Radio Métropole Haïti

ISRAEL

Le nonce apostolique en Israël MgrAntonio Franco a finalement participéà la cérémonie annuelle de commémo-ration de la Shoah, le 15 avril au mé-morial de Yad Vashem, Musée del'Holocauste à Jérusalem. Il avait ditson hésitation, le 12 avril, en raison dela présentation qui y est faite du papePie XII comme complice - au moinspassif - de l’Holocauste.

BENOIT XVI

Le Pape a présidé la messe sur leparvis de la basilique vaticane, pour ledimanche 15 avril dit de la "Miséri-corde divine", et à l’occasion de son80e anniversaire.

ZF07041502

Benoît XVI recevra l'ancien prési-dent iranien Mohammed Khatami auVatican, le 4 mai, en audience privée.Il recevra de même le président Bushqui sera en Europe pour le sommet duG8 du 6 au 8 juin. Le programme dé-taillé du voyage du Pape au Brésil - du9 au 14 mai - a été publié.

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BEATIFICATIONS

Samedi 14 avril s’est déroulé àTurin le rite de béatification de donLuigi Boccardo (1831-1936) -réorganisateur de la congrégation des“Pauvres filles de saint Gaetan” - etdimanche 15 avril à Castellammare diStabia (Naples), la béatification deSœur Marie Madeleine de la Passion(Constanza Starace) (1845-1921)stigmatisée et fondatrice de l’Institutdes sœurs compassionnistes.

FIDES

COREE DU SUD

Le 5 avril, un incendie a détruit lemonastère Bénédictin de Waegwan enCorée du Sud. Il n’y a pas eu de blesséparmi les 75 moines. Fondée en 1909par des moines bavarois (de la Congré-gation de Ste Odile), l’abbaye avaitinitialement son siège à Tokwon, enCorée du Nord.

FIDES

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une vision de la communauté internationale comme famille des peuples avecapplication du droit international".b) Les autorités politiques doivent concilier le respect du droit naturel plaçant l’im-migré sous la protection de ceux qui le reçoivent et la capacité d’accueil du paysdont les autorités ont la charge. En effet, les possibilités d’accueil font partie de cequ’on appelle le bien de tous. Autrement dit, "les nations les mieux pourvues sonttenues d’accueillir autant que faire se peut l’étranger en quête de la sécurité et desressources vitales qu’il ne peut trouver en son pays d’origine".c) "Afin d’assurer au mieux la paix civile, paix fondée en premier lieu sur la justice,il appartient à l’autorité politique de favoriser avec le concours de tous, des projetsréalistes d’insertion, projets qui visent à servir le bien commun".5. Le 27 mars dernier, à l’ouverture de l’assemblée plénière des évêques à Lourdes,le président de notre conférence, le cardinal Ricard, prononçait des paroles d’unegrande sagesse. Il déclarait notamment : "Dans sa réflexion un catholique doittendre à une cohérence entre ses choix politiques et ses convictions chrétiennes,entre l’approbation d’un programme et la vision de l’homme qui vient de la foi."

En étendant le champ d’application de cette déclaration, il convient d’ajouter quela cohérence dont parle le cardinal Ricard est une exigence concernant aussil’homme politique. C’est pourquoi "Le pouvoir pour le pouvoir", l’éventuel mépris duvéritable intérêt d’un peuple qu’on ne songerait qu’à manipuler tout en déclarantpubliquement qu’on veut le servir, un programme en trompe l’œil cachant la vo-lonté de profiter des avantages de sa position et de pratiquer un clientélismeoublieux de l’intérêt général, tout ceci et bien d’autres choses encore, au cas oùelles se produiraient, jetteraient un profond discrédit sur l’action politique, pourtantdigne de la plus grande considération lorsque cette action a pour objet premierd’assurer la prospérité durable d’une nation.

Un homme politique ne tenant pas compte des lumières données par sa foichrétienne sous le fallacieux prétexte qu’il n’a pas à imposer des convictions per-sonnelles, tombe dans une aberration minant la confiance dont il a besoin pour êtreélu. Une telle attitude, en effet, oublie que la foi ne s’oppose jamais aux justesrequêtes de la raison humaine. La foi ouvre seulement à la raison des perspectivesnouvelles, dépassant d’une manière inouïe l’entendement humain. Privatiser sa foichrétienne au point de ne pas en tenir compte dans l’exercice de ses responsabilitéspubliques revient à professer que la foi est une abstraction sans impact sur la viequotidienne et, de surcroît, ne concernant en rien l’intérêt général.6. Il ne suffit pas que le programme d’un candidat soit bon. Encore faut-il qu’avecson équipe, celui qui le propose soit à la fois capable de l’appliquer et décidé àpasser aux actes au moins en ce qui concerne l’essentiel. En vue d’un justediscernement, il est indispensable de s’interroger sur ce point.7. L’autorité doit reconnaître, respecter et promouvoir les valeurs humaines etmorales essentielles, elles sont innées, "découlent de la vérité même de l’êtrehumain". Il s’ensuit que "l’autorité doit promulguer des lois justes c’est-à-direconformes à la dignité de la personne humaine et aux impératifs de la raisondroite". Il serait donc insensé et plus encore de déclarer publiquement que la loi estau-dessus de la morale. En effet, la morale, entendue dans le sens de notre propos,n’est rien d’autre que les exigences découlant d’une conception objectivement justedes droits fondamentaux de la personne humaine. Nous comprenons dès lorspourquoi "le citoyen n’est pas obligé en conscience de suivre les prescriptions desautorités civiles si elles sont contraires aux exigences de l’ordre moral, aux droitsfondamentaux des personnes et aux enseignements de l’Evangile".8. Si tous les programmes de candidats se présentant à une élection comportentdes manquements graves à des "principes moraux qui n’admettent ni dérogation, niexception, ni aucun compromis", la question de l’objection de conscience peut seposer. En raison de la gravité d’une telle question, avant toute décision, il convientd’approfondir sa réflexion à l’aide d’échanges avec des personnes dont la sagesse etl’impartialité sont reconnues.

Que le Seigneur notre Dieu dirige, selon sa volonté, l’esprit et le cœur de tous lesresponsables des affaires publiques pour la paix et la liberté de tous !

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a lecture des Actes des Apôtresqui nous est proposée cedimanche nous rapporte

quelque chose de fort curieux : lapremière vraie persécution qui s’a-bat sur le noyau des premiers dis-ciples, après la période relativementfavorable qu’ils ont traversée, estmarquée par la joie : "mais eux [lesApôtres], en sortant du grandconseil, repartaient tout joyeux d’a-voir été jugés dignes de subir deshumiliations pour le nom de Jésus".

Voilà qui n’est pas normal. Subiravec courage l’adversité est unechose, y voir un motif de fierté, c’estdéjà plus étonnant, mais y trouverde la joie, allons donc ! Rappelons-nous que ce sont les mêmes qui ontfui au moment de l’arrestation deJésus, les mêmes qui se tenaientbarricadés au Cénacle "par peur desjuifs". On est déjà surpris de leuraudace, qui frôle la provocation,quand ils déclarent devant leSanhédrin, la plus haute instancejuridique d’Israël : "Il faut obéir àDieu plutôt qu’aux hommes". Maislà, il y a autre chose : la conscienced’avoir obtenu le privilège d’imiterJésus jusqu’au bout, la joie para-doxale de partager son sort, mêmeau sein de l’épreuve.

Le statut de la souffrance, enrégime chrétien, est un peu surpre-nant. Le christianisme clame que

Dieu n’a pas de complaisance pourtout ce qui abîme l’homme. Loin detout romantisme, les chrétiens nevoient dans la souffrance aucunebeauté particulière : signe de l’é-chec du premier projet de Dieu,elle n’est pour eux que le signe dece qui reste à racheter dans lacondition humaine. C’est pourquoidepuis le début ils ont tant fait poursoigner toutes les misères humaineset qu’aujourd’hui encore tant dereligieux et de religieuses œuvrentpour soulager la souffrance soustoutes ses formes.

Mais d’un autre côté, cette souf-france qui maintenant existe, qui estune part du chemin de toute huma-nité, les chrétiens ont appris à nepas la redouter, depuis que le Christl’a traversée pour nous sauver. Ilsredisent avec saint Paul : "ni la mort,ni la vie, ni les anges ni les domina-tions, ni le présent ni l'avenir, ni lespuissances… rien ne pourra nousséparer de l'amour de Dieu mani-festé en Jésus Christ, notre Seigneur"(Romains 8,38-39).

Mieux, ils ont appris à y voir letest de l’amour poussé jusqu’aubout. Jésus en s’offrant volontaire-ment, jusqu’à la souffrance incluse,et la plus terrible qui soit, est venuvisiter ce coin obscur de notrehumanité, cette zone aride où leDémon, qui tord les corps et les

âmes, retient captive l’humanité.Lui, il a convoité cette place, lamoins enviable qui soit, pour quel’homme n’y soit plus séparé deDieu, qu’il ne croie plus y êtreabandonné de son Créateur.

Si, pour nous, le Christ a faitcela, si vraiment "il m’a aimé ets’est livré pour moi" (Galates 2,20),alors, comme le dit encore saintPaul, "l’amour du Christ nous presse" (2 Corinthiens 5,14), nousvoulons, nous aussi, dans la mesurede nos forces, rejoindre le Maîtredans ces terres désolées où il estvenu manger le pain amer despécheurs. Nous ne voulons pas lelaisser seul, nous aspirons à parta-ger quelque chose de sa Croix, pourne pas seulement profiter des fruitsmerveilleux de sa Passion, maisencore, s’il le veut bien, en porterun peu le poids sur nos épaules."Dieu vous a fait la grâce, à l'égardde Christ, non seulement de croireen lui mais encore de souffrir pourlui" (Philippiens 1,29). Il s’agit d’unegrâce, que seuls comprennent lesvrais amants.

Nous voyons mieux alors pour-quoi les Apôtres, qui n’avaient, n’endoutons pas, aucun goût naturelpour les coups, ont néanmoinssalué comme un honneur singulierle fait de pouvoir souffrir pour leNom du Christ. Ils ne doutent pasqu’ils ont tout reçu de lui, et qu’ilssont capables par eux-mêmes dupire, mais ils voient dans l’épreuve(limitée) qu’ils viennent de subir lapreuve que le Christ ne les traite pascomme des enfants irresponsables,mais qu’il les croit capables de por-ter avec lui un petit bout de saCroix, pour le salut du monde.

Une leçon à méditer. �

3ème DIMANCHE DE PÂQUESAnnée C

par le Père Michel GITTON

L

Un peu masos,les chrétiens ?

LECTURES

Animés par la formidable joie du Christressuscité, Transept propose à tous,électeurs et non électeurs, tous debonne volonté, de s’unir par la prière àl’occasion de cette nuit d’adoration.Pour remettre avec confiance leurscraintes entre les mains de Notre-Damede la Prière et de lui confier leurs espé-rances pour l’avenir de notre pays. Nous nous engageons en particulier àprier pour : � les femmes et les hommes politiques,et plus spécialement les candidats àl’élection présidentielle des 22 avril et 6

mai 2007 afin que, suivant l’exemple deSaint Thomas More, ils servent joyeuse-ment, dans la Vérité, la Liberté, laJustice et la dignité intégrale de l’hom-me ;� nos concitoyens, afin que les 22 avrilet 6 mai, ils se décident en conscience,dans la Vérité, la Liberté, la Justice et ladignité intégrale de l’homme ;� la paix et l’unité de la France, afinqu’elles rayonnent en Europe et dans lemonde entier, dans la Vérité, la Liberté,la Justice et la dignité intégrale del’homme.

Cette veillée mobilise familles, associa-tions et communautés. Elle sera mar-quée par la célébration vers 22h30d’une messe pour notre pays. Jusqu’àl’aube le Saint-Sacrement sera exposé.La crypte sera décorée par les bannièresdes saints et saintes de France.

TRANSEPT, 12 bis rue Desaix, 75015 [email protected] ou06.22.08.82.11

Transept est une plateforme de rencontres et d’é-changes de chrétiens engagés dans la société,soucieux du bien commun et désireux d’émettreune "petite voix chrétienne" décomplexée.

Veillée de prière pour la FranceVendredi 20 avril, 20h00 crypte de Saint-Sulpice (rue Palatine) à Paris

Page 20: L’heure choix - France CatholiqueMAROC : Trois terroristes marocains se sont fait exploser à Casablanca le 10 avril, blessant plusieurs dizaines de per-sonnes alors que la police

� Père Brice de Malherbe quel est le sujetde votre thèse ?

C’est une réflexion sur la bioéthiquecontemporaine, à partir d’auteurs peuconnus dans la sphère francophone, etpourtant influents. Que ce soit dans lescritiques ou dans les propositions, cetravail, avant tout philosophique etthéologique, cherche à se situer à l’arti-culation entre foi et raison.

En outre, dans le cadre de ces études,j’ai suivi un stage dans une structureaccueillant des patients en état végétatifchronique. Cela a représenté une expé-rience humaine courte mais qui m’a tou-ché en profondeur.

� Qui sont vos “maîtres à penser” ?

Pour un chrétien, le maître, c’est leChrist… sinon je me suis nourri de la ré-flexion de mon directeur de thèse, MgrLivio Melina. J’ai beaucoup reçu de mes

enseignants jésuites, à Bruxelles, no-tamment les pères Albert Chapelle, Jean-Marie Hennaux. J’ai puisé chez saintThomas d’Aquin, Aristote, Jean Ladrière,Edith Stein. Je m’oppose également àquatre auteurs importants : Peter Singer,James Childress, Tom Beauchamp, HugoTristram Engelhardt.

� Finalement, que mettez-vous à jour ?

La dernière partie est construite à lafois à partir de l’enseignement de LivioMelina sur une morale de communion,et de la pensée d’un méthodiste améri-cain, William F. May, auquel est em-pruntée la notion “d’alliance thérapeu-tique”, pour caractériser la relation entrele médecin et le patient. A la différenceque May a fini par évacuer ou critiquerl’apport de la raison. Reprenant la réfé-rence explicite de May à l’Alliancebiblique, j’essaie de voir comment celapeut éclairer un agir raisonnable.

� Comment se déploie votre thèse ?

La première partie pose un regardcritique sur les fondements éthiques etanthropologiques de la bioéthique am-biante, telle qu’elle influence les débatsaujourd’hui. Par exemple, aux questions“comment se fait-il qu’il y ait aujour-d’hui, dans les faits, beaucoup de sup-pressions d’enfants portant un handi-cap ? Qu’est-ce que cela signifie enconscience ?”, Beauchamp et Childressargumentent au nom des principes d’au-tonomie, de justice de bienfaisance et denon-malfaisance, c’est-à-dire au nom deprincipes abstraits, alors que c’est la vieconcrète qui est mise à mal.

Qu’est-ce que cela veut dire, lors-qu’un penseur comme Engelhardt affir-me que les personnes séniles ne sontplus des personnes ? Lorsqu’on parled’un droit égal au nôtre pour certainsanimaux ? Cette partie pose les ques-tions fondamentales.

La deuxième partie traite de la si-tuation des patients en état végétatif.Les auteurs contemporains répondent àces cas par ce qu’on appelle l’eutha-nasie, c’est-à-dire, par un geste médicalqui provoque la mort volontairement àun moment choisi, alors qu’une dé-marche respectueuse consisterait àmieux accompagner ces patients, qui de-meurent des membres de la communau-té humaine, vers une mort naturelle.

Dans la troisième partie, un parcoursphilosophique et biblique, essaie de réta-blir une vision anthropologique quirende compte de l’unité de la personne,corps et esprit, et oppose à l’éthique for-melle une éthique de communion.

� Que pensez-vous de la situation en France,sur toutes ces questions ?

Elle est très inquiétante, dans la me-sure où précisément, le questionnementmoral sur la dignité de la personnehumaine, depuis la conception jusqu’à lamort naturelle, est biaisé.

Je vous donne un exemple précis :sur le statut de l’embryon, on prétexteune difficulté réelle au niveau philoso-phique, de donner un statut à l’embryon,pour ne pas trancher juridiquement.

Dans les faits, on assiste à uneexploitation, une chosification de l’em-bryon à travers la congélation, et toutesles autres manipulations. On élaboredonc des lois qui font l’économie d’unvrai questionnement moral.

� Comment agir en connaissance de cause ?

IDEES

20 FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007

BIOETHIQUE

Brice de Malherbe,

prêtre délégué auprès

des établissements

hospitaliers catholiques

de Paris et directeur au

Séminaire de Paris, vient

de recevoir le prix Henri

de Lubac pour sa thèse

en bioéthique, soutenue

à l’Institut pontifical Jean-

Paul II pour les études sur

le mariage et la famille.

On a remplacé subrepticementl’éthique par le juridique(

Penser la dignité de l’

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Benoît XVI nous donne un chemin àsuivre. Il nous incite à répondre au rela-tivisme moral par une réflexion ration-nelle toujours plus profonde, précisé-ment éclairée par la foi. Notre devoir decatholiques est d’éclairer notre cons-cience, notamment en travaillant lestextes du magistère, ou de la Conférencedes Evêques de France, qui touchent cesquestions.

Prenez l’instruction Donum Vitae(1987), ou bien le texte de la CEF sur“essor de la génétique et dignité hu-maine” (1998). Nous ne devons pas avoirpeur, ayant pris le temps de réfléchir, deprendre part au débat en incluant l’é-clairage de notre foi. C’est aussi êtreporteur de la Bonne Nouvelle de la vie,qui sait répondre aux situations de souf-france par un surcroît d’amour vis-à-visdes personnes touchées.

� Mais si vous faites appel à la raison face àla souffrance, on vous traitera de dogma-tique inhumain !

Le problème clé est de dépasser lemonde de l’opinion, pour éclairer sonintelligence par une réflexion à partir deson expérience. Or notre expérience fon-damentale est celle d’être inséré dans unréseau interrelationnel. Pour que ceréseau soit véritablement humain, cha-cun de nous doit aller dans le sens d’unrespect absolu de la vie personnelle del’autre.

Vouloir une éthique de communion,c’est remettre la personne au cœur duquestionnement éthique. C’est prendrede la distance, par rapport à une bio-éthique qui ferait reposer son jugementuniquement sur des principes abstraits.Souvenons-nous par exemple de l’affaireTerri Schiavo, en 2005 en Floride. Fallait-il continuer à nourrir par sonde cettefemme de 41 ans en état végétatifdepuis 14 ans ? Le débat est allé jus-

qu’en justice fédérale. Cependant, laquestion à laquelle on a répondu n’étaitpas de savoir si c’était bon ou non decontinuer, mais de savoir qui avait l’au-torité de tutelle, des parents qui vou-laient garder leur fille en vie ou du mariqui souhaitait la voir disparaître. On aremplacé subrepticement l’éthique par lejuridique. Replacer la personne au cœur,c’est prendre en compte la réalité d’unepersonne qui est cœur et intelligence. Ils’agit de se situer au niveau de la cons-cience morale. Au cœur de la personne,au croisement de l’intelligence et de l’af-fectivité, se trouve l’injonction “Fais lebien ; évite le mal”.

� Quel est le vrai problème de l’éthiquecontemporaine, en fin de compte ?

L’éthique ambiante est “procédurale”,elle s’élabore sur des règles de procédures.Par exemple sur la question de la fin devie, on se dit “dans telle situation concrè-te quelle règle va-t-on suivre ?” plutôtque : “Que voulons-nous faire en posanttel acte ?” Dans le cas de la congélationdes embryons, on pense à la manière decongeler, à la reprise de contact avec lesdemandeurs après 5 ans, bref on respecteun protocole… mais on ne se demandepas : “Qui est cet embryon ?”

� C’est étonnant à l’époque de la Liberté etdes Droits de l’Homme…

C’est bien à cause du relativismemoral que cette crise survient. Nous n’a-vons plus de repères. Lorsqu’on ne veutplus de critères moraux, on doit para-doxalement se réfugier dans tout unattirail de règles abstraites.

Notre société cherche plutôt à dé-velopper une politique de santé publiqueconsensuelle que de répondre à desquestions éthiques. Sous le labeléthique, les hommes politiques élaborentun arsenal juridique pour réguler, etfinalement avaliser les transgressions decertains scientifiques.

Fort heureusement, bien qu’il y ait àsurmonter une certaine paresse quant àl’effort nécessaire de réflexion, nos cons-ciences ne sont pas totalement endor-mies.

� Un dernier conseil ?

Maintenir l’Espérance. Sainte Thérèsede Lisieux disait que “La vérité triomphetoujours“. �

FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007 21

IDEES

propos recueillis par Anne MONTABONE

Brice de Malherbe, Le respect de la viehumaine dans une éthique de commu-nion, Parole et Silence, 254 pages, 28 €.

D.R.

homme

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� Ce qui est particulièrement marquant dansvotre témoignage, c'est la dimension d'ac-cueil du handicap, présente non seulementlors de la grossesse, mais aussi à chaquejour que Dieu fait. Pourquoi cette impor-tance donnée à l'accueil de votre fillePhilippine ?

Je préfère en effet que vous parliezd’accueillir Philippine. Car je n’accueillepas le handicap. Je le subis. Philippineaussi. Et j’irai même jusqu’à dire que jele rejette, ce handicap, car c’est un malscandaleux qui abîme mon enfant.

En revanche, effectivement, avec monmari, j’accueille Philippine. D’abord parceque c’est notre enfant, un de mes pre-miers prochains, et ensuite parce que cequi, en nous, a le plus besoin d’êtreaccueilli, c’est ce qui est le plus faible, leplus fragile. Or Philippine a une grandefaiblesse à cause du handicap, et donc,elle a un grand besoin d’être aimée etaccueillie dans sa faiblesse.

De même, moi, c’est là où je mesens le plus fragile que j’ai besoin d’être

respectée, aimée, accueillie. Quand onest fragile, on a peur d’être rejeté et des’écrouler, parce qu’on sait profondé-ment qu’on a besoin des autres.

Philippine dans sa grande fragilité abesoin de nous pour ne pas s’effondrer,pour ne pas être submergée par sonhandicap, et même, tout simplement,pour ne pas mourir, puisqu’elle ne peutpas se nourrir seule. Quand on n’a pasde gros handicap, on peut vivre dansl’illusion qu’on n’a besoin de personnepour vivre, et on peut rentrer dans latristesse, voire le désespoir. Philippinenous montre que ce n’est pas vrai, quenous sommes des êtres faits pour êtreavec d’autres, pour recevoir et donnerde l’amour.

� Cet accueil est certes d'abord celui de lamaman, mais aussi celui de la famille en-tière. Quelle place Philippine occupe-t-elleau sein de votre famille, pour chacun d'en-tre vous ?

On ne peut pas vivre à côté de Phi-lippine sans être travaillé intérieurement.Je pense que chacun d’entre nous esttransformé doucement mais sûrementpar sa présence. On ne peut s’empêcherde réfléchir au sens de sa vie et donc denotre vie, de découvrir notre incapacité àaimer l’autre comme il est, à l’accueillir.Même nos garçons de 10 et 4 ans seposent des questions et nous interro-gent. Pour la famille plus élargie aussi,Philippine révèle beaucoup de choses.Près d’elle, chacun découvre qu’il est pe-tit, faible, incapable. La seule différenceentre Philippine et moi, c’est que la fai-blesse et la fragilité sont visibles chez

TEMOIGNAGE

22 FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007

HANDICAP

Veritatis Splendor tient son4e colloque à Angers sur lethème "Je vous annonceune grande Joie". Parmiles invités, Sophie Lutz,maman d’une petitePhilippine en situation dehandicap. Elle est une desfondatrices du Collectifdes parents contrel’handiphobie et publie untémoignage magnifique.

Chacun est transformé doucementmais sûrement par sa présence(

La joie d’une vie fr

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elle, et cachées mais tout aussi réelleschez moi. Pour certains, c’est trop dur. Ilsne peuvent supporter de constater qu’ilsne sont pas capables d’aimer, ou qu’ilsont peur de ne pas être aimés. Nousvoyons ceux qui se laissent toucher etceux qui se défendent. Je me laisse tou-cher quand j’accepte de reconnaître queje suis nulle pour aimer l’autre comme ilest. A ce moment, je commence à fairela vérité sur qui je suis. Ça fait mal, maisquelle libération de devenir vraimentsoi-même.

L’autre jour, j’ai pu reconnaître etdire à mon mari que j’avais peur qu’il nem’aime pas comme je suis. C’était libé-rant pour moi d’accepter d’être nulle enamour, de ne pas être capable de faireconfiance. A partir de là, on ne peut queprogresser dans l’amour. Pour moi, c’estune expérience de la transformation quePhilippine opère en moi et dans notrecouple : prendre soin de l’autre et accep-ter nos incapacités ou nos faiblesses.

� Après avoir écrit votre témoignage, vousavez accepté de participer au colloqueorganisé par l'association VeritatisSplendor sur la Joie. Pourquoi avoiraccepté cette invitation ?

D’abord par amitié, parce que noustrouvons que les jeunes gens qui fontvivre cette association réfléchissent surdes questions très importantes, et sedonnent du mal pour partager cette ré-flexion. Mais surtout parce que c’est uneoccasion pour nous de réfléchir à laplace de la joie dans notre vie, à ce quenous faisons pour la recevoir de l’Espritet l’entretenir. Et donc c’est une occasionde progresser, de nous convertir sur cepoint. �

FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007 23

propos recueillis par Pierre GELIN

Sophie Chevillard Lutz, “Philippine,La force d’une vie fragile”, Préface deJean Vanier, Éditions de l’Emmanuel,91 pages, 12 €.

agile

Objectifs de l’association Veritatis Splendor� La Vérité : A travers la formation des intelligences, Veritatis Splendor ouvre dans la charité àla réflexion et à une meilleure connaissance de Dieu, Trinité d’Amour.� La Beauté : Par l’élévation des âmes, Veritatis Splendor invite à la contemplation de la Sourcemême de toute création, de tout art.� L’Unité : Pour la croissance de la charité dans les cœurs, Veritatis Splendor agit en accordavec le diocèse, qu’incarne la présence de prêtres à ses côtés, et "fait Église" en offrant auxassociations de participer à chaque événement organisé : «L’Unité est la forme de toute beauté»(saint Augustin).

Veritatis Splendor est répartie en équipes régionales constituées principalement d’étudiants, seréunissant tous les quinze jours, et coordonnées par un conseil d’administration à Angers.Quatre fondamentaux définissent la vie des membres : l’amitié, la prière, la formation etl’action, véritables exigences du chrétien au quotidien. Les membres sont invités à se retrouver,à quatre reprises durant l’année, pour partager les grandes orientations de l’association. En choisissant un seul thème par année, et dans la continuité des thèmes qui ont précédé,Veritatis Splendor désire que la formation des intelligences, des âmes et des cœurs soitprofonde et durable. Des cycles de conférences régionales mensuelles, rayonnement de la vieinterne des équipes, ponctuent l’année, en vue du colloque national annuel à Angers, durantlequel sont organisés des conférences, expositions, parcours culturels, concerts, etc.

Association Veritatis Splendor, 36, rue Barra, 49100 Angers.

D.R.

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FRANCE CATHOLIQUE à suivre...

© Editions du Triomphe, 7, rue Bayen, 75017 Paris

L'Aventurier de DieuWerenfried van Straaten

L'Aventurier de DieuWerenfried van Straaten

2/36par Dominique Bar,Guy Lehideux,avec l'aimable autorisation de Jean-Yves Clouzet et Pierdec.

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FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007 25

SELECTION

LIVRESD’ÉVÊQUES

par Ludovic Lécuru

� LE NOTRE PÈRE, UN CHEMIN DE VIE SPIRITUELLE, Philippe Barbarin,Parole et Silence–Socéval éditions, 184 pages, 12 €

Durant le carême 2007, Mgr Philippe Barbarin,cardinal-archevêque de Lyon, a commenté le NotrePère dans la basilique Fourvière de Lyon. C’est l’en-semble de ses conférences qui est édité ici. Prièrereçue du Fils lui-même et transmise de générationsen générations, le Notre Père est l’âme de l’Écri-ture. Méconnue par un grand nombre de noscontemporains, connue et souvent même "tropconnue" par un grand nombre de chrétiens, la prièredu Notre Père n’en finit pas de livrer son secret.

Après quelques remarques générales sur lessources, le plan du livre suit le Notre Père, mais àl’envers, procédé qui oblige l’esprit à plus d’atten-tion et le conduit à plus de découvertes. Ainsi,marche après marche, de la dernière à l’avant der-nière demande, Mgr Barbarin examine chacunedes expressions du Notre Père "pour arriver là-haut, chez notre Père qui est aux cieux". Ce livremêle l’enseignement pastoral à une rencontreavec le Christ par les paroles que lui-même adres-sait à son Père avant de nous les révéler.

� PRIER LE NOTRE PÈRE, Michel Dubost,DDB, 264 pages, 17,50 €

Encore le Notre Père. Il faut dire qu’ à chaqueinstant, quelque part dans le monde, il est mur-muré, récité, chanté. Il enveloppe l’humanité. "LeNotre Père ! Je ne me souviens pas de l’avoirappris, confie Mgr Dubost. Evidemment, je ne l’aipas toujours su. Mais aussi loin que remontentmes souvenirs, je le connais. Et je l’ai récité desmilliers de fois". Mgr Michel Dubost, évêque d’É-vry-Corbeil, ne prétend pas, lui non plus, apporterun enseignement magistral. Son livre est un rap-pel de l’importance de prier sur celle de "faire" ou"dire" des prières. Avec sincérité, il confesse avoirsouvent récité le Notre Père de manière bien dis-traite. La faute à Jésus ? Faut-il lui reprocher denous avoir appris une prière ultra courte alors queDieu mérite des heures d’adoration ? Pour éviterde passer à côté de telles paroles et de "rabâchercomme des païens", Mgr Dubost propose ici d’é-couter chaque mot du Notre Père, ces mots parlesquels le Fils nous aide à retrouver, à approfon-dir et à vivre la prière au plus intime de soi et del’Église.

� JÉSUS EST LE CHRIST, CONFESSER JÉSUS EN TANT QUE CHRIST, Christoph Schönborn,Cerf, 132 pages, 18 €

Depuis les années préparatoires au grandJubilé de l’An 2000, le cardinal ChristophSchönborn, archevêque de Vienne en Autriche,dispense aux jeunes de son diocèse un enseigne-ment destiné à consolider leur foi. Ce qui devait

être provisoire dure toujours. Chaque mois, unecentaine de jeunes gens se rassemblent dans lacathédrale Saint-Étienne pour nourrir leur vie spiri-tuelle à la lumière de la Parole de leur Pasteur. Onsent bien, tout au long des huit catéchèses publiéesici, le caractère vivant et priant de ces rencontres.Les questions abordées touchent le cœur de la foi :qui est Dieu ? en quoi est-il tout puissant ? laProvidence répond-elle à la question du mal ? Jésusest-il le Sauveur de tous les hommes ? l’Église fait-elle partie du projet de Dieu ? Autant de questionsauxquelles bien des chrétiens sont en peine de ré-pondre. Ceux qui liront cet ouvrage pourront conso-lider leur foi et approfondir leurs connaissances.

� MARIE VOUS PARLE, LE MESSAGE DE BEAURAING, André-Mutien Léonard, éditions de l’Emmanuel, 52 pages, 12 €

Du 29 novembre 1932 au 3 janvier 1933, voicidonc 75 ans, la Vierge apparaissait à Beauraing,dans le diocèse de Namur, en Belgique, à cinq jeunes enfants. Mgr André-Mutien Léonard, l’ac-tuel évêque du lieu, ne prétend pas reprendre l’his-toire de ces apparitions, mais montrer l’actualitédu message de Notre Dame. Il souhaite poursuivrel’écoute de ses paroles pour mieux répondre à l’appel du Seigneur à la conversion. Les apparitionsde Beauraing, qui se sont déroulées à la tombée dela nuit durant le temps de l’Avent et de Noël, sontun signe que la Lumière se lève dans nos ténèbres.Afin de mieux présenter la densité et la portée uni-verselle du message de Beauraing, Mgr Léonardl’expose à travers une théologie puisée aux grandesfêtes mariales de l’année.

� IL EST LA RÉSURRECTION ET LA VIE, LE MYSTÈRE DE PÂQUES, Raymond Bouchex,Parole et Silence, 172 pages, 15 €

L’ancien archevêque d’Avignon poursuit unesérie de commentaires sur les Mystères du Christ.Il prolonge ses méditations sur l’Avent et Noël enpubliant de belles pages sur la passion, la mort etla résurrection du Christ. Comme dans ses précé-dents ouvrages, Mgr Bouchex nous transmet uneconnaissance amoureuse du Christ puisée à l’école de la prière de l’Église qui, tout au longdes temps et des fêtes de l’année liturgique, necesse de faire mémoire des œuvres de Dieu.

"L’année liturgique nous fait vivre l’histoire deDieu avec les hommes, non comme une histoirepaisible, mais comme l’histoire de Dieu luttantavec le mal pour en libérer les hommes." Lesméditations de ce nouvel ouvrage orientent notrefoi vers ce cheminement qui va de l’Incarnationdu Verbe à la plénitude de Pâques et de laPentecôte. D’où un ultime et très beau chapitresur l’Esprit Saint et la vie sacramentelle des bap-tisés. De belles catéchèses pascales qui nousenseignent que la résurrection est le fondementde la vie chrétienne.

LIVRES

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’abbé Jean-Baptiste Perdrigeon,né en 1822 dans un village de laLoire, était aumônier dans lesarmées de Napoléon III en Italie.Il fut présent à Magenta dont

on sait que le nom fut ensuite donné àune variété de rouge foncé rappelant lesang humain. Cette bataille fit 6.000morts, dont 3/4 étaient Autrichiens. Ilfut, comme Dunant, à Solferino - le 24juin 1859 - dont les bilans furent aussisanglants puisque, du côté autrichien,on comptait, le soir de la bataille, 3.000tués, 10.807 blessés, 8.368 disparus etprisonniers et, du côté français, 2.491tués, 12.512 blessés, 2.292 disparus etprisonniers… Les services sanitaires desdifférentes armées étaient débordés. Ony comptait moins de médecins que devétérinaires. Les chevaux étant réputéscoûter plus cher que les hommes… Lesmoyens de transport étaient inexis-tants, les caisses de pansements sou-vent abandonnées à l’arrière. Médecindu corps et médecin des âmes, l’abbéPerdrigeon décida de consacrer sa vie àsélectionner les meilleurs remèdes dis-ponibles, à base de plantes, pour soi-

gner les soldats de leurs traumatismes.Il étudia des formules anciennes,comme le baume sympathique trouvantson origine chez les chevaliers deMaltes. Il inventera un Contre-Coups,primé à l’Exposition universelle de Parisen 1867, et qui est vendu jusqu’à nosjours en pharmacies.

Curé du village de Versigny (Oise),de 1861 à 1873, il y perfectionna sesformules et se découvrit également desdons d’inventeur. C’est ainsi qu’il réalisaune barrate pour faire du beurre (quiétait alors la base de certaines pom-mades). En 1871, il fut reçu chevalier dela Légion d’Honneur.

De 1873 à 1879, assez malade, l’ab-bé Perdrigeon était aumônier de la mai-son de retraite fondée par M. et MmeChardon-Lagache à Paris (place d’Au-teuil dans l’actuel XVIe arrondissement).En 1877, il dépose, au greffe du tribu-

nal de Commerce de Paris et de laSeine, la marque Abbé Perdrigeon pourson Contre-Coups. Il y ajoute diffé-rentes spécialités.

Frappé en 1879 d’une attaque d’a-poplexie, il décide de revenir à Vayres,dans le diocèse de Bordeaux, où il avaitété jeune curé et dont son ami AmédéGentillot, étant maire, lui proposait un

local pour produire sa Petite Phar-macie. Dans cette propriété setrouve toujours, aujourd’hui,le laboratoire pharmaceu-tique qu’il y a fondé.

N’étant ni médecin,ni pharmacien, il étaitobligé par la loi de s’as-socier avec un pharma-cien en titre. Après deux

associations qui furent deséchecs, il s’entendit avec Léon

Lacour, un ami de son frère, phar-macien de 1ère classe à Vénissieux(Rhône) et membre du Conseil nationalsupérieur de l’hygiène. L’entente futrapide et M. Lacour, prit, à Vayres, ladirection de "La Petite Pharmacie del’Abbé Perdrigeon, chevalier de laLégion d’Honneur et M. Lacour phar-macien de 1ère classe".

Le 6 avril 1888, l’abbé Perdrigeonmeurt d’une congestion cérébrale. Il estenterré, selon sa volonté, à Vayres, dansla fosse commune, sans inscription,juste une croix de bois en terre. Dansson cahier de formules, il laisse denombreux remèdes aux noms évoca-teurs tous issus des médecines ances-trales.

Léon Lacour continue alors d’exploi-ter "la Petite Pharmacie" et, en 1902, ils’associe avec Pierre Suret, pharmacienà Ambarès (Gironde). Ils créent la socié-té Léon Lacour et Cie. Léon Lacourn’ayant qu’une seule fille, Mlle Eli-sabeth Lacour, celle-ci hérite le jour deson mariage avec le docteur RobertPionneau, de la Petite Pharmacie, en

HISTOIRE

26 FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007

LES RELIGIEUX ET L’ART DE SOIGNER (I)

"Du rouge sur la croix",

récent film sur Henry

Dunant, fondateur de

la Croix-Rouge, a rappelé

les horreurs de la bataille

de Solferino. Un prêtre fut

aussi touché que lui par

la détresse des blessés

et, de son dévouement

médical, il reste une

“petite pharmacie”.

L’abbé Perdrigeon décida de consacrer savie à sélectionner les meilleurs remèdes

L

Le contre-coups de

(

© PIONNEAU

L’unique photoconnue de l’abbéPerdrigeon a étéprise par son associéLéon Lacour

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1923. Le docteur Pionneau, médecin etpharmacien, dirigea le laboratoirePionneau de 1923 à 1976. Léon Lacour,quant à lui, décède d’une crise car-diaque en 1928.

En 1957, le docteur Pionneau créeavec son fils Henry, pharmacien, unesociété en nom collectif, statut de lasociété actuelle. Celle-ci, gérée par lesdeux fils de ce dernier, Dominique etHervé, exploite toujours le "Contre-Coups", qui a passé en 1998, la valida-tion imposée par l’Agence Française deSécurité Sanitaire des Produits deSanté. Son code “CIP”, à préciser éven-tuellement à votre pharmacien, est 302526 5. En mai 2007 - grande nou-veauté ! - le “Contre-Coups” sera com-mercialisé sous forme de gel. Preuvesans doute que la médecine familialepar les plantes n’a pas dit son derniermot. �

FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007 27

HISTOIRE

par Julien SAGNES et Chantal MARION

l’abbé Perdrigeon

La petite pharmacie de l’abbé PerdrigeonLa toile souveraine était un emplâtre préconisé pour les infections cutanées : panaris,furoncles, eczémas, etc. Mais aussi pour les douleurs musculaires et articulaires. Ellepouvait être employée contre le rhume et la bronchite, ou encore les phlébites, les ulcèresvariqueux et la constipation ! Elle était vendue sous deux conditionnements : emplâtrepour une seule application, et sous rouleau de cinquante centimètres à découper. LaMélissine sauve-vie, aussi appelée Eau de mélisse des Carmes, est un des trois produits del’abbé Perdrigeon que l’on trouve encore actuellement. A l’époque, cette eau de mélisseétait utilisée par voie interne, pour soigner l’asthme, l’emphysème, mais elle apportaitégalement un soulagement aux congestions, palpitations et langueur d’estomac.Aujourd’hui, utilisée en usage interne et externe, elle est préconisée pour la mauvaisehaleine, la digestion difficile, les défaillances et les faiblesses. Les pilules sympathiques etréparatrices avaient des propriétés dépuratives. L’Onguent souverain était utilisé pour lesmaladies de peau et avait la même composition que la toile souveraine. De mêmecomposition également étaient les billes Géri de Poren appliquées localement au niveau del’anus ou du vagin. La liqueur de St-Vincent était utilisée pour les dérangements du tubedigestif. Les cachets Névrols calmaient les névralgies. Les Cachets fortifiants comprenaientles Cachets de poudre admirable – pour le manque d’appétit -, les Cachets de poudreadmirable et quina – pour l’anémie – les Cachets de fluophosphol, pour la formationosseuse et des dents des enfants. Quelques gouttes le matin de l’Amer Suédoispermettaient le maintien d’un bon état de santé. L’elixir végétal des anciens moines : unecuiller à café pour combattre indigestions et vomissements. Il soignait les troublesnerveux. Quelques gouttes de Phytoneurol dans un peu d’eau avaient ce même effet grâceà sa composition sédative à base d’aubépine, de passiflore, de ballote et de chatons desaule. Le Coricide souverain, sous forme de pansements, traitait les cors, callosités, œil deperdrix… Enfin le fameux Contre-Coups dont la formulation est à base d’Aloès du Cap(principe actif), d’encens, de Myrrhe et d’éthanol (excipients) à usage externe, et, decomposition très proche, L’Elixir actuel, à usage interne, “résolutif, régulateur del’organisme qui assure un retour à l’équilibre en cas de chocs et émotions fortes”… �

Napoléon III donnant l’ordre de prendre d’assaut la tour de Solferino

Conditionnementactuel

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’exposition que l’on peut voir actuelle-ment à la Fondation Gianadda est cons-truite autour du thème du cirque. Elle aété montée en association avec le muséePicasso de Barcelone où elle a été présen-

tée auparavant. Alors qu’en Espagne figuraient300 œuvres, on n’en retrouve que la moitié àMartigny, concentrées sur les pièces majeures, endessin comme en peinture (les céramiques n’ontpas été retenues pour la Suisse). Il s’agissait decondenser le thème, sans altérer le sens de l’expo-sition. Pari d’autant plus réussi que la salle d’ex-position principale de la Fondation Gianadda per-met un coup d’œil circulaire. Dominique Dupuis-Labbé (1), co-commissaire de l’exposition avecMaria-Teresa Ocana (2), a logiquement retenu unaccrochage chronologique, particulièrement réus-si. Les œuvres proviennent des musées Picasso deBarcelone et de Paris, du musée Pouchkine deMoscou, des grandes institutions américainesdont le Museum of Modern Art de New-York, oude collections particulières.

L’attrait que le cirque suscite chez l’artistecommence tôt. A la fin du XIXe siècle, les saltim-banques sont encore très présents et l’adolescentqu’est alors Picasso va voir les cirques de passageà Barcelone. Au Tivoli Circo Ecuestre, sur la plaçade Catalunya, il va rencontrer une jeune écuyère,Rosita del Oro. A l’époque, l’écuyère est l’aristo-crate du cirque qui est né autour du cheval : lediamètre de la piste correspond à la longe de l’a-nimal. L’écuyère est donc la vedette de nombreuxdessins des années 1905. C’est l’époque où Pi-casso installe son atelier au Bateau-Lavoir, dansce village à l’intérieur de Paris qu’est alors Mont-martre. Au pied de la Butte, se trouve le cirque deson compatriote Géronimo Medrano. Accom-pagné de Max Jacob, Picasso s’y rend jusqu’à troisou quatre fois par semaine. Il y découvre lesclowns, en particulier le Suisse Grock. Le clown

est l’expression moderne du bouffon. "Le Fou", unbeau bronze qui appartient à la Fondation, estd’ailleurs exposé. Il a le chapeau des bouffons qui,sous couvert de moqueries, avait la possibilité dedire la vérité au souverain.

Quant à Arlequin, qui revient sans cesse dansla peinture de Picasso, concurremment au Mino-taure, il vient de loin. Au Moyen Age, Hellequinavait, au moment du carnaval, pour fonctiond’envoyer les âmes des défunts de l’année dumonde des vivants à celui des morts. Il reprenait,en quelque sorte, les attributs d’Hermès. Arlequinet Pierrot sont à l’origine des personnages secon-daires de la Commedia dell’Arte. C’est au cours duXVIIIe siècle qu’ils prennent de l’importance. Le"Pierrot" (autrefois appelé Gilles) de Watteau entémoigne. A l’aube du XXe siècle, de nombreuxpeintres vont s’intéresser au cirque. Mais les per-sonnages de Picasso présentent une particularité :ses saltimbanques ne sont pas placés dans uncirque, parce qu’ils ont une autre dimension.Picasso joue sur une symbolique plus ancienne. Ilse considère comme un initié, avance masqué etse cache derrière Arlequin, comme il se cacheraderrière l’image du taureau. Pendant le carnaval,le masque permet de se dissimuler pour mieux sedévoiler. Il en va de même dans sa peinture.

L’exposition vit au rythme des apparitions, dis-paritions et réapparitions d’Arlequin ou de Pierrot."L’Etude pour la famille de saltimbanques" (1905)concentre toutes les recherches de Picasso sur unsujet qui l’obsède. Elle voisine avec la superbe"Majorquine" au visage recouvert d’un masque,ou fardé comme un Pierrot, qui vient elle aussi dumusée Pouchkine. Pour Picasso, c’est encore lapériode des vaches maigres qu’illustre le magni-fique et désespéré "Repas frugal". Avec "SaintAntoine et Arlequin" (1908), le thème et la palettes’inspirent d’une toile de Cézanne, mais danslaquelle le personnage de comédie est introduitcomme par effraction. Si, dans cette aquarelle, lecubisme pointe à l’horizon, il éclate cinq ans plustard dans le "Personnage arlequinesque". Arlequinréapparaît parce qu’un cirque s’est installé à Céretoù se trouve Picasso. Ce qu’Apollinaire appelait"la longue querelle de l’Ordre et de l’Aventure" estentamée. L’extraordinaire "Arlequin" de 1917 estsans doute la toile la plus remarquable de l’expo-

EXPOSITIONS

28 FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007

PICASSO ET LE CIRQUE

Pour sa 105e exposition, la Fondation

Pierre Gianadda a choisi comme thème

"Picasso et le cirque". Un sujet riche de

symboles, qui surgit à de nombreuses

reprises dans la vie de l’artiste.

Vies et mort

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d'Ar

L'expositionvit au rythmedes apparitions,disparitions etréapparitionsd'Arlequin oude Pierrot

Tête d'Arlequin,Encre de chine, lavis,

crayon et craie de couleursur carton

13 janvier 1971

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Page 29: L’heure choix - France CatholiqueMAROC : Trois terroristes marocains se sont fait exploser à Casablanca le 10 avril, blessant plusieurs dizaines de per-sonnes alors que la police

lequinsition. Il s’agit en fait du danseur LéonideMassine, le prestidigitateur chinois de "Parade".Cocteau a présenté Serge Diaghilev à Picasso quiva réaliser costumes, décor et rideau de scène duballet.

Il serait dommage de ne pas s’arrêter devantune petite gouache de 1922, "le cirque forain".Dans ce bijou ressurgit l’influence d’un Puvis deChavannes, dont Picasso a respiré la modernitébien plus tôt, à Barcelone. C’est avec Olga, balleri-ne des Ballets russes que l’artiste va avoir un fils,Paulo, représenté sur deux toiles en Pierrot. Cesdeux instantanés d’un petit garçon, (1925 et1929) qui correspondent à une période charnière,trônent au centre de l’exposition.

Mais avec "le Soupir", au dessin remarquablede simplicité, Arlequin s’ennuie. Picasso, désor-mais célèbre, regrette la bohême de Montmartre :Apollinaire est mort en 1918, Max Jacob, qui s’estconverti, s’est retiré à l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire… Deux toiles terribles, de 1927, au visa-ge déstructuré avec un profil féminin pour l’une,au cri muet pour l’autre traduisent la violence quePicasso subit et fait subir à Olga : Arlequin hurle.Dans les années 30, le thème disparaît. C’est laguerre civile espagnole, puis le conflit mondial. Ilréapparaît à la fin de la vie de Picasso.

Ce sont les dessins du musée Réattu d’Arlesqui clôturent l’exposition et dans lesquels l’artiste,enfin fidèle au thème pour lui-même, ne s’identi-fie plus à Arlequin. Loin de se limiter à une com-pilation, l’exposition de la Fondation Gianaddaconstitue une étude critique de l’œuvre d’un desplus grands peintres du XXe siècle. Elle raconteune histoire : celle de la vie de l’artiste, à traverscelle du cirque, de Pierrot et d’Arlequin. Picassomeurt en 1973. Ironie de l’histoire, la mêmeannée, le bâtiment du cirque Medrano (l’anciencirque Fernando) est détruit à l’angle du boule-vard de Rochechouart et de la rue des Martyrs.Cette fois, Arlequin est bien mort. �

(1) Ancienne conservatrice du musée Picasso de Paris.(2) Ancienne conservatrice du musée Picasso de Barcelone.

"Picasso et le cirque", jusqu’au 10 juin, tous les jours(10h-18h), à la Fondation Pierre Gianadda, Rue de laGare, 1920, Martigny, Suisse. Le catalogue de l’exposi-tion, 368 pages, reproduit en couleur toutes les œuvres exposées. Prix : 45 CHF (environ 30 €).

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Paul en Pierrot, huile sur toile, 28 février 1925.

Arlequin, huile sur toile, 1917.

par Alain SOLARI

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� Pouvez-vous nous présenter votre œuvre ?

Elle a pour but le développement etle rayonnement de la culture chrétienne,particulièrement à travers l’art vocal.C’était notre désir profond lorsque nousavons fondé cette association avec deuxamis, sans nous imaginer un seul instantqu’elle aurait autant de succès et dedurée. On s’adresse surtout aux enfants,aux adolescents et aux jeunes adultesplutôt qu’aux pères et mères de familles.Ce sont surtout eux qui ont besoin d’êtreformés et d’avoir des repères, tant cultu-rels que de vie chrétienne. Après avoirreçu dans nos activités ils retrans-mettent en étant animateurs, accompa-gnateurs et formateurs à leur tour. C’estce qui fonde notre unité et, probable-ment, notre longévité.

� Et quelles sont vos activités ?

Depuis neuf ans, nous nous sommesessentiellement concentrés autour desvacances musicales d’été, séjour de dix-sept jours de type "colonie de vacances",pendant lequel des jeunes de dix à dix-sept ans montent un spectacle musicalsacré, autour d’un saint, d’un témoin

chrétien. Je précise que nous ne sélec-tionnons pas les jeunes sur leur niveaumusical ou autre critère. Nos tarifs sontmodiques et certains de nos jeunes bé-néficient de parrainages que des bienfai-teurs leur offrent. C’est plus l’envie dechanter et de faire de la musique quidoit être déterminant ! En complément,nous créons cette année les JAFA, ses-sion de jeunes adultes de dix-huit àvingt-cinq ans pour se former en mu-sique sacrée de façon un peu plus ap-profondie. Elle répond à un besoin et unedemande et pas seulement d’anciens desvacances musicales. Elle est ouverte àtout jeune adulte désirant se former.

� Lorsque vous parlez de spectacle sacré,de quelles œuvres musicales s’agit-il ?

Nos spectacles sont une alliance dedifférentes œuvres d’un compositeur oud’une époque donnée, en relation avec lethème annuel, et d’un livret écrit spécifi-quement pour la Maîtrise des PetitsChanteurs c’est-à-dire le chœur des en-fants et des jeunes. Ainsi, l’an passé était

donné le spectacle "Epopée de Jeanned’Arc en musique" avec notamment unecantate de Paul-Mammès Couturier.Cette année, pour la première fois, nousavons passé une commande à un compositeur lyonnais, Guilhem Lacroux.C’est un oratorio sur la vie du Bien-heureux Karl Leisner, ce jeune Allemandordonné prêtre à Dachau en 1945, etmodèle donné aux jeunes d’Europe parJean-Paul II en 1988. Le livret sur lequels’est appuyé le compositeur est tiré del’œuvre de René Lejeune et en reprend letitre évocateur "Comme l’or passé aufeu". Nous avons d’ailleurs reçu pourl’occasion le parrainage de l’auteur et lesoutien officiel du Vatican par le biais dela Commission pour la Culture et de sonPréfet, le cardinal Poupard. C’est unegrande joie pour nous et une bonne pré-paration à nos 10 ans !

� Quel intérêt pour un enfant aujourd’hui devenir passer ses vacances à faire de lamusique ?

Ce ne sont en effet certainement pasdes vacances oisives. Elles sont actives etbien remplies. Les participants, mêmes’ils découvrent la belle région du Sud-Ouest, même s’ils pratiquent le sport etde nombreuses activités ludiques deplein-air, des randonnées, tout ce quifait une colonie de vacances, sont sur-tout là pour chanter. Par la musiquevocale, ils touchent le sacré, dans sonessence, sa profondeur et sa beauté. Etc’est une expérience absolumentunique ! Il suffit de lire la joie sur lesvisages le soir des concerts ou la tris-tesse quand l’heure du départ a sonné…Ils sont accompagnés d’un prêtre et deséminaristes. La messe et la prière leursont proposées tous les jours. Ils viennent vivre un temps de vie chré-tienne, en communauté, de civilisationdu Beau… Et quoi de moins élitiste pour

MUSIQUE

30 FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007

PETITS CHANTEURS

Poursuivre cette saine émulationnée de cet élan artistique et spirituel(

Education chrétienL’œuvre Fra Angelico

organise des séjours

CHRÉTIENS pour les

adolescents autour de la

musique, l’été en Gironde.

Rencontre avec sa

présidente et co-fondatrice,

Anne-Marie Lutz.

Anne-MarieLutz

D.R.

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découvrir tout cela que la voix ? Et d’enémouvoir les auditeurs lors des représentations dans de magnifiqueséglises en fin de séjour ?!

� Et cette session d’adultes, quelle est saparticularité ?

C’est la continuité des vacances mu-sicales avec une insistance particulièresur la formation. Il s’agit de proposer àde jeunes musiciens des outils pour êtredes acteurs liturgiques, musicaux dansleurs communautés, leurs paroisses et àtous d’approfondir cet amour de la mu-sique dans ce qu’elle a de plus sacré. Làaussi ils sont accompagnés d’un prêtreet d’un séminariste. Eux aussi participentd’ailleurs à l’oratorio et se joignent à laMaîtrise des jeunes pour les représenta-tions… Ils sont encadrés, bien entendu,par des musiciens professionnels qui leurdispensent des cours de haute tenue.

� Vos projets pour la suite ?

Pour l’heure, nous souhaitons mettreen place, comme chaque année, l’enre-gistrement de l’oratorio sur CD et DVD.Pour cela, il nous faut encore quelquespartenaires financiers… Pour la suite,nous entendons développer la sessiondes jeunes adultes en nombre de placesd’accueil et étendre les activités pour lesenfants. Notre but est vraiment de pour-suivre cette saine émulation qui est néede cet élan artistique et spirituel et quipermet véritablement aux jeunes d’êtredes témoins de la Beauté du divin. Pour-quoi ne pas mettre à profit notre expé-rience pour un rayonnement plus impor-tant dans un haut-lieu ? �

FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007 31

MUSIQUE

Contact et inscriptions :www.fraangelico.org

ou au 05.56.25.66.39

ne par la musiquepropos recueillis par Brigitte PONDAVEN

D.R.

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L ’œuvre de Mozart pour l’orgue estdifficile d’interprétation. L’instru-ment se trouvait en plein dévelop-

pement lorsque Mozart s’attela à l’écri-ture de ce répertoire : possibilités deregistrations accrues, multiplication dunombre de claviers, pédales d’expres-sion… Mozart aborde l’orgue comme unorchestre et lui attribue, en définitive, lemême répertoire : des adagios, des ou-vertures, des fantaisies… Les fugues, dansla lignée de Bach, sont plus proches desformes habituelles.

Certaines pièces évoquent davantagela période des symphonistes romantiquesque du grand classique. Mozart ne s’yreconnaît pas immédiatement ! Maiselles sont aussi le fruit du baroque alle-mand, notamment dans les fugues. Endéfinitive, Mozart est à un vrai tournantdans l’histoire de l’orgue. Son écriture estmoins marquante que celle de ses prédé-cesseurs ou que celle de ses successeurs.C’est probablement pour cette raisonqu’elle n’est pas particulièrement restéedans les mémoires. L’interprétation of-ferte dans cet enregistrement met da-

vantage en relief cet héritage par uneregistration presque baroque pour cer-taines parties et un phrasé qui ne l’estpas moins, à la lumière de ce qui se faitdans d’autres répertoires mozartiens. Ilen ressort un dynamisme certain maispeut-être trop héritier d’un Jean-Sé-bastien Bach et manquant d’émotion.L’orgue choisi n’est probablement pasétranger à ce sentiment. L’interprète sesort plus qu’honorablement de l’œuvre.Cet enregistrement mérite une place aupanthéon mozartien.

M aître incontesté de la musiqued’orgue du XIXe siècle, CésarFranck, semble plus reconnu à

l’étranger que chez nous. Cet "inventeur"de l’orgue symphonique a été particuliè-rement prolixe : des pièces pour harmo-nium à pédales à celles pour grandorgue. Les réunir en 3 doubles CD étaitle pari du label allemand Audite.

Il aurait fallu un instrument appro-prié aux couleurs voulues par le compo-siteur. Mais le choix se porte ici sur desorgues allemandes. On est finalementassez loin des sonorités françaises, no-tamment dans la rondeur des jeux d’anches et l’attaque des jeux de fond.Du coup la saveur propre à ce répertoires’étiole dans une lecture assez grani-tique, ne tenant guère compte du “bongoût” et du lyrisme français. L’auditionn’est pas ennuyeuse, mais elle manquede relief et de reflets. La registration estici un compromis incessant où un cer-tain nombre de choix ne sont pas faits.L’interprète n’en demeure pas moins vir-tuose.

Et reste l’avantage de trouver unecollection complète des œuvres d’orguede Franck, véritablement intégrale…

L 'admirable Francis Poulenc écrivait deson concerto pour orgue : "Ce n’estpas du Poulenc plaisant genre

Concerto à deux pianos, mais plutôt duPoulenc en route pour le Cloître, très XVe

siècle si l’on veut…" En ces quelques mots,tout l’esprit du concerto est manifesté.Cette œuvre magistrale, profondémenthabitée, voire spirituelle marque le pas-sage du compositeur à une écritureempreinte d’une vraie quête spirituelle.Son écriture se situe peu après sa conver-sion à Rocamadour, en l’été 1936. Poulencassume une vraie profondeur… Quelinstrument est le plus à même de trans-mettre ces sentiments, sinon l’orgue ?Inspiré par Bach et Buxtehude, il transmetsa quête et sa réflexion à ses auditeurs.

Duruflé en fut le premier interprète.Vincent Warnier, qui tient la tribune ducélèbre organiste à St-Etienne du Mont,l’est ici, dans cette version prise sur le vif,lors d’un concert public. Accompagné parl’excellent orchestre "Les Siècles" de F.-X.Roth, il nous conduit à une lecture ma-jestueuse, qui, si elle n’est pas technique-ment parfaite (inconvénients du direct),n’en est pas moins touchante. L’œuvreest intégrée, digérée et vécue.

Elle est accompagnée d’un pro-gramme pour le moins éclectique, allantde Rameau à Jacques Lenot (né en 1945),en passant par Lully. On pouvait craindredes lectures uniformes. Mais Les Sièclesont une faculté d’adaptation impression-nante, n’hésitant pas à passer sur instru-ments anciens pour les pièces qui le né-cessitent. Du coup, on va de surprise ensurprise, et la stupeur mâtinée d’inquié-tude fait place à un intérêt grandissant.Le caractère "sur le vif" ajoute une bonnedose d’épices. Un disque opportun carvivant et rafraîchissant ! �

MUSIQUE

32 FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007

AMOURS, DELICES...

Musiques d’Orguespar François-Xavier LACROUX

La majesté des grandes

orgues est l’expression

de la splendeur de la

Chrétienté occidentale.

Pourtant, leur répertoire

est beaucoup plus étendu,

et parfois profane…

Ce qui n’enlève rien

de la fascination légitime

qu’ils exercent.

WA Mozart –Organ Works –Martin Sander –Audite 97.484 –édition 2002

César Franck –Complete OrganWorks – Hans-Erberhard Roß – 3 vol. – Audite 91.518 à 520 – ed. 2005

Les Siècles –Autour du Concertopour orgue dePoulenc François-Xavier Roth –Vincent Warnier –Intrada – Intra028

NOUVEAUTÉ

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CINEMA

Aussi étonnant que cela puisse pa-raître, aucun film n'avait étéconsacré jusqu'à présent au

poète du XVIIe siècle. Ses nombreusesfables lui apportèrent une grande re-nommée et sont toujours apprises parcœur dans les écoles. Le film s'attacheà décrire le contexte politique danslequel sont nées ces fables et le rôleque leur attribuait Jean de La Fontaine.

En septembre 1661, le jeune LouisXIV décide de se séparer de Fouquet,son puissant conseiller. Celui-ci étaitle mécène de nombreux écrivains de lacour, comme Molière, Boileau, Racineet Jean de La Fontaine. Si la plupartd'entre eux décident de rester au ser-vice du monarque, Jean de La Fontainechoisit de demeurer fidèle à son mé-cène et, donc, de renoncer à tous les

privilèges de la cour. Vivant dans lamisère, avec comme seule arme saplume, il se met à écrire des petitesfables qui sont autant de pamphletscontre les faux-semblants de la couret les caprices du monarque.�� Évitant toute reconstitution tropampoulée, le réalisateur Daniel Vigneet le scénariste Jacques Forgeas re-tracent une période décisive de la viedu poète avec une modernité bien-venue. Le spectateur se plonge fa-cilement dans cette atmosphère du

XVIIe siècle, où la misère côtoie lesfastes de la cour. Le récit est rythmé,le montage efficace, l’interprétationbrillante, et la musique inspirée deMichel Portal contribue à donnerbeaucoup de vitalité à l'ensemble.�� Écoutant sa seule conscience, lepoète saura faire preuve de courage etde fidélité. Par contre, il se montreratrès volage dans sa vie privée. Quelques scènes légères. �

Jean de La Fontaine, le défi. Film historique français(2006) de Daniel Vigne, avec Lorànt Deutsch (Jean de LaFontaine), Philippe Torreton (Colbert), Sara Forestier(Perrette), Jean-Claude Dreyfus (Chateauneuf), ElodieNavarre (la Duchesse de Bouillon), Julien Courbey (Louis XIV)(1h40). (Grands adolescents). Sortie le 18 avril 2007.

Les vacances de Mr. Bean Après avoir gagné une semaine de vacances surla Côte d'Azur, Mr. Bean débarque à Paris avecune petite valise et une caméra. Sur le quai dutrain devant le mener à Cannes, il demande à unhomme, un cinéaste russe, de filmer son départ.Mais le train démarre, laissant le cinéaste sur lequai et son fils seul à bord. Se sentant coupable,Mr. Bean décide de s'occuper du jeune garçon.��� Il est naturellement préférable d'êtresensible aux facéties de Rowan Atkinson et àl'humour burlesque et décalé de son personnagepour apprécier cette comédie volontairementdésuète. Les gags sont de qualités inégales,mais certains se révèlent drôles et inspirés. Laséquence du marché, par exemple, où Mr. Beantente de recueillir de l'argent, est irrésistible. Il ya bien quelques baisses de rythme, maisl'ensemble fonctionne plutôt bien, et l'on passeun agréable moment.�� Comme beaucoup de figures du cinémaburlesque, Mr. Bean est un personnageattachant, d'une naïveté touchante.

M.-L. R.

Comédie burlesquebritannique (2006)de Steve Bendelack,avec Rowan Atkinson(Mr. Bean), MaxBaldry (Stepan),Emma de Caunes(Sabine), WillemDafoe, JeanRochefort (1h30).(Adolescents). Sortiele 18 avril 2007.

Anna M.Anna se croit aimée de son médecin, et cesentiment la conduira jusqu'à la folie.��� Entre documentaire et suspensepsychologique, ce drame ausculte avec uncertain brio un cas clinique (l'érotomanie), maisl'ensemble laisse un sentiment de malaise.Isabelle Carré est, une nouvelle fois, impeccable.��� Difficile de porter un jugement devantune maladie. Un climat éprouvant et une scènesuggestive.

M.-L. R.

Drame français (2006)de Michel Spinosa, avecIsabelle Carré (Anna),Gilbert Melki (le docteurZanevsky), AnneConsigny (la femme dudocteur Zanevsky),Gaëlle Bona (Éléonore)(1h46). (Adultes). Sortiele 11 avril 2007.

Nos amis les TerriensAprès avoir découvert l'existence d'une planète peupléed'étranges créatures appelées les Terriens, des extraterrestresenlèvent des humains afin d'étudier leurs comportements.��Comme fit Éric-Emmanuel Schmitt avec «OdetteToulemonde», l'écrivain Bernard Werber a choisi d'adapter sonpropre roman. Si le sujet ne manque pas d'originalité (les

Terriens vus par une espèce supérieure), il est abordé de façon assez superficielle.�� L'image des humains n'est guère flatteuse : êtres volages, gloutons, sans pitié... Le réalisateursemble tout de même passer à côté de l'essentiel. Des scènes pénibles et des images peu discrètes.

Marie-Lorraine ROUSSEL

Film de science-fiction français (2007) de Bernard Werber, avec Audrey Dana (Agathe/Sujet A), Boris Ventura (Sujet B/ Bertrand), Annelise Hesme(Sujet 1/Ursuline), Thomas Le Douarec (Sujet 2/Donatien), Sellig (Félix), Shirley Bousquet (la photographe), et avec la voix de Pierre Arditi (1h30).(Grands adolescents). Sortie le 18 avril 2007.

« Peuple caméléon,

peuple singe du maître »,

ce vers d’une fable de La Fontaine

pourrait résumer le film.

Un poète engagéJEAN DE LA FONTAINE, LE DÉFI par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Fouquet affirmait quel'art devait toujours seplacer au-dessus du roiet le poète l'écouta(

FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007 33

Page 34: L’heure choix - France CatholiqueMAROC : Trois terroristes marocains se sont fait exploser à Casablanca le 10 avril, blessant plusieurs dizaines de per-sonnes alors que la police

a première édition du festival de théâtrebaroque à Paris (1) se tient jusqu’au 3 juinau théâtre du Ranelagh. Théâtre baroque ?C’est tout simplement le théâtre deMolière ou Racine tel qu’il était effective-

ment joué à l’époque. Dans un style qui était aussiétrange pour les contemporains de ces auteursque pour nous. Car la scène était alors un lieu trèscodé, proche de l’opéra (qui naît d’ailleurs à cetteépoque). Pourtant, la signification de ces codesn’échappe à personne. Vraiment personne puis-qu’on observe les mêmes dans des peupladesorientales avec lesquelles la France du XVIIe n’avaiteu aucun contact, comme s’il existait un alphabetcorporel universel. Examinons-en quelques-uns.Un geste qui va au-dessus de la tête désigne lemonde divin. S’il s’arrête au niveau de cette der-nière, on parle alors de l’esprit. Et rester au niveaude la taille signifie qu’on est en train de parler del’humain, du cœur. Ne sont-ce pas là les gestesque déjà enfants nous utilisions pour exprimer lesmêmes interprétations ?

L’étrangeté des comédiens, leur diction quiprononce toutes les lettres, et qui accélère sur cer-

tains mots pour ralentir sur d’autres, leur choré-graphie qui est parfois employée comme unmoyen supplémentaire de souligner le comiqued’une situation, leur façon chantante de parler, lefait que jamais ils ne tournent le dos au public nine se regardent entre interlocuteur, tout cela estétrange, mais sans dérouter.

Le médecin malgré lui dans une telle interpré-tation prend une autre signification. On ne rit plusaux mêmes moments dans la mesure où le jeuclownesque n’a pas besoin d’un dialogue pourexprimer un sentiment comique. On est face à uneautre dimension du théâtre, une dimension qui,ayant laissé de côté l’analyse psychologique dessentiments, ne laisse pas pour autant toutepsychologie de côté. Une psychologie qui mêle l’u-nivers de la farce avec cette gestuelle qui permetde saisir d’emblée le sentiment exprimé.

On pourra aussi y voir Andromaque, et mesurercombien la versification était conçue en fonctionde la façon dont elle serait exprimée. Ainsi queTabarin et son maître, une authentique farce.D’autres textes, de la même époque, seront adap-tés dans le genre baroque : trois contes dePerrault, une rencontre entre quelques fables deLa Fontaine et la musique de Francois Couperin etdes poèmes érotiques. Sachant que le verbe étaitlibre, précis, élégant, et que la convention baroqueinterdisait aux comédiens de se toucher, on ima-gine facilement la dose de trouble sensuel quipourra se dégager de ce dernier spectacle. Enfin,chaque lundi, une personne différente viendraprésenter à sa façon un personnage baroque : LaBruyère ou Couperin, Racine l’auteur ou Scapin lepersonnage, Furetière ou Desmarets de SaintSorlin.

A tous ceux qui ont eu le courage de mettresur pied cette première édition d’un festival fondésur une idée nouvelle, merci. Et si tous les spec-tacles sont aussi précis que Le Médecin malgré lui,alors il sera très beau. �

THEATRE

34 FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007

FESTIVAL BAROQUE

Théâtre de reconstitution

archéologique ? Oui, un peu, mais

dont se dégage un charme indéniable.

(1) Éclats baroques, premier festival dethéâtre baroque à Paris, jusqu’au 3 juin, authéâtre le Ranelagh, 5, rue des vignes,75016 Paris. Réservations : 01.42.88.64.44.Certaines pièces ne se jouent qu’une fois parsemaine ou par quinzaine.

L

par Pierre FRANÇOIS

Une date commune, des ravages intimesLa règle du jeu était simple : les personnes interrogées devaient faire référence à unévénement historique pour dire les répercussions qu’il avait eu sur leur vie person-nelle. Le "Panda Théâtre" se situe à Caen. Il était donc logique que les dates du 6 juin1944 et du 7 septembre 2001 (fermeture de Moulinex) soient évoquées dans la prépa-ration du spectacle "Blast"(1). Celle du 11 septembre 2001 n’était pas attendue, etpourtant tout le monde savait ce qu’il faisait ce jour-là… Quoique les événementsrelatés soient plus violents qu’heureux, les protagonistes ont réussi à réunir des frag-ments de souvenirs. Fragments de l’Histoire se superposant à ceux de leurs histoires,qu’ils sont parvenus à raconter avec humour. Seul moyen de donner un sens positif à ces catastrophes qui, pour la plupart, ont contribué à construire ceux qui les évoquent. A partir de cela, Philippe Malone a repris et entrecroisé vingt-cinq récitspour en faire des histoires-type. On est donc plus devant des comédiens porteursd’une parole qu’enfilant un rôle. Mais connaissant le talent de Véro Dahuron et GuyDelamotte, on ne risque pas d’être déçu… �(1) "Blast", du 19 au 27 avril au Panta théâtre, 24, r. de Bretagne, 14000 Caen, tél. 02.31.85.15. 07.Le titre fait référence à "l’effet blast", qui provoque des dommages invisibles extérieurement en casde bombardement, sur les personnes éloignées du point d’impact.

Pariséduisant

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Le théâtre de Molière ou Racine tel qu'il étaitjoué à l'époque

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À l'époque de l'âge d'or du cinémahollywoodien, un film réussi est ce-lui dont la mise en scène s'avère si

efficace que le spectateur en arrive à enoublier qu'il y en a une, celle-ci s'effaçantdevant l'histoire. Lorsque l'on regarde uneœuvre comme «La planète blanche», sienvoûtante, si surprenante, on en oublieles conditions de tournage extrêmes et lesheures de patience qu'il a fallu parfoispour capter une image.

L'Arctique est un univers immense etprestigieux fait d'eau et de glace, de vastesplaines et de glaciers. Malgré l'aridité et lesconditions climatiques extrêmes, unefaune très variée y a élu domicile et s'estadaptée à cet environnement. À la fin d'unlong hiver, une maman ourse et ses petits

sortent de leur tanière. L'oursonne ne perdpas une seconde pour se mettre en chasse de nourriture pour ses oursons. Lesplus petits animaux, comme les lemmings,se cachent des prédateurs. Des baleinesboréales émettent toutes sortes de sonspour se guider dans la glace, des morses sereposent sur la banquise...��� Ce documentaire animalier est unmagnifique hommage à un espace fragileet menacé. La banquise du pôle Nord a, eneffet, perdu près d'un million de km2 en 30ans. Le réchauffement climatique menacela survie de nombreuses espèces animales.Cette œuvre nous offre toute une séried'images superbes, spectaculaires, émou-

vantes et drôles. Certaines d'entre elles,comme celle de la migration des caribousdans les plaines, sont inédites et nous fontdécouvrir une faune encore méconnue.Laissez-vous envoûter par les paysagesdémesurés et la faune surprenante. �

La planète blanche. Documentaire français (2005) deThierry Ragobert et Thierry Piantanida. Texte dit par Jean-LouisÉtienne. Musique de Bruno Coulais (1h26). Diffusion le samedi21 avril, sur Canal +, à 20h50.

Le deal

Les Anglo-Saxons sont passés maîtres dans l’artde porter à l’écran les événements de leur his-toire politique récente. Avant «The Queen», sortirécemment sur nos écrans, le cinéaste StephenFrears («Les liaisons dangereuses», «The snap-per») avait déjà mis en scène Tony Blair dans cetéléfilm passionnant retraçant le fameux «deal»qui aurait été passé entre le futur Premier mi-nistre et son ami Gordon Brown, afin de se par-tager le pouvoir. «Deal» qui, bien entendu, n’ajamais été confirmé par les intéressés !En 1983, Margaret Thatcher est au pouvoir, etson parti inflige une défaite sanglante au partitravailliste. Les jeunes Tony Blair et GordonBrown, tous deux élus en Écosse, partagent lemême bureau, à la Chambre des communes, etdeviennent amis. Ils appartiennent à la brancheréformiste du parti travailliste, et leurs ambitionssont sans limites.�� Si le début est un peu confus, pour quin’est pas au fait des détails de la vie politiqueanglaise (surtout celle des années 80 !), le télé-film se révèle vite très intéressant, tant il estcriant de vérité. Avec ces deux héros, on suit lesespoirs et les ambitions des jeunes hommes poli-tiques, vite rattrapés par le réalisme de leursaînés. Michaël Sheen, qui a repris son rôle deTony Blair dans «The Queen», est très ressem-blant à son personnage, tout comme DavidMorrissey. Même si ce pacte n’a jamais existé (il semble pourtant bien vraisemblable), StephenFrears fait revivre ce petit monde politique avecbeaucoup de réalisme. Cependant, on sent tropqu’il n’apprécie guère Tony Blair, présenté sousun jour peu flatteur d’opportuniste sans foi ni loi.�� Cette œuvre passionnante éclaire les comportements des hommes politiques, leurs us et coutumes et leurs marchandages.

Téléfilm britannique (2003) de Stephen Frears, avec Michaël Sheen (TonyBlair), David Morrissey (Gordon Brown), Frank Kelly (John Smith),Elizabeth Berrington (Cherie Blair), Paul Rhys (Peter Mandelson), DexterFletcher (Charlie Whelan) (1h15). Diffusion le mardi 24 avril, sur Arte, à22h45.

TÉLÉVISION

Le retourIls en ont rêvé longtemps, de ce père absent depuisdes années. Pourtant, le jour où il revient, Andreï etIvan sont déçus. Est-ce vraiment lui ? Où était-ilpendant toutes ces années ? Le lendemain, leurpère les emmène en voyage pour une partie depêche. Mais ses efforts pour se rapprocher de sesfils ne sont pas couronnés de succès. �� Lion d'or à Venise, ce film envoûtant est un

bijou. Dans ce face à face entre un père et ses deux fils, perce une magnifique réflexion sur ce quesont la paternité et l'autorité. Devant des images superbes, les conflits entre le père et ses deux fils sont forts d'une grande émotion. Le rythme lent des œuvres russes convient parfaitement à cette belle histoire, sorte de conte et deparabole sur l'amour. Les deux jeunes comédiens sont épatants. Une œuvre subtile et très attachante.�� Cette histoire émouvante met en valeur les liens indestructibles de la famille.

Drame russe (2003) de Andreï Zviaguintsev, avec Vladimir Garine (Andreï), Ivan Dobronravov (Ivan), Konstantin Lavronenko (le père), Natalia Vdovina

Ce magnifique opéra sauvage

a réuni les plus grands

spécialistes des tournages

animaliers polaires.

La planète blanchepar Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Un commentaire clair et concis est lu par l'explorateur Jean-Louis Etienne(

FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007 35

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TF120.50 Qui veut gagner desmllions ? Divertissement présentépar J.-P. Foucault, avec StéphaneFreiss, Hélène Ségara, Anne-Sophie Lapix, Patrick Bruel, MichelBoujenah, Élisa Tovati, JoséGarcia, Élie Semoun, VéroniqueGenest, Jean-Pierre Papin.23.20 New York, unité spé-ciale. Série avec Chris Meloni 3.France 220.50 Le plus grand cabaretdu monde. Divertissement pré-senté par P. Sébastien, avecBruno Solo, Élisa Tovati, GilbertCollard, Daniela Lumbroso,Alain Chamfort, Pascal Olmeta,Chantal Goya, Guy Carlier, etc.23.15 On n’est pas couché.Magazine de Laurent Ruquier.France 3

20.50 Famille d’accueil «La gran-de fille» GA. Téléfilm avec VirginieLemoine, Christian Charmetant.��� Émouvant et plein d’hu-mour, mais avec des facilités.23.05 Personnel et confidentiel«Elisabeth II et sept présidents».Documentaire.Arte20.45 L’aventure humaine«Talmud : Un livre, un peuple» GA.��� Intéressant et bien fait,mais très orienté.21.45 360° - Géo «Choïna, sous lesable».Musica

22.40 L’homme qui fait chanterles tambours «MartinGruginber». Documentaire.23.35 L’amour en silence A/Ø.Téléfilm avec Emmanuelle Laborit(1h26). ��� Une histoire dereligieuse peu crédible et illustréed’une scène très suggestive.M6La trilogie du samedi

20.50 Smallville : «Sous terre»,«Eaux troubles». Série avec TomWelling, Kristin Kreuk 2.22.35 Supernatural. Série avecJensen Ackles, Jared Padalecki 3.Canal +20.50 La planète blanche T.Documentaire (2004) de ThierryRagobert et Thierry Piantanida,avec Jean-Louis Étienne (1h18).(Voir notre analyse page 35)KTO20.50 VIP «Jacques Séguéla».Rencontre avec le pape de la pub. 21.45 Richard Wagner «Parsifal(acte 1)», sous la direction de KentNagano.

Fr3

- C

Méd

ale

TELEVISION

36 FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007

TF118.50 Spéciale élection prési-dentielle 2007 «1er tour». Soiréespéciale présentée par ClaireChazal et Patrick Poivre d’Arvor.23.10 New York section crimi-nelle. Série 2.France 2

19.30 Élysées 2007. Soirée spé-ciale présentée par Élise Lucet,David Pujadas, Gilles Leclerc etPaul Giacometti.France 321.15 Le président GA. Drame enNB (1961) de Henri Verneuil, d’après Simenon, avec Jean Gabin,Bernard Blier (1h43). ���Intéressant, mais un peu lourd.23.00 Édition spéciale prési-dentielle 2007.00.55 La fin du jour GA. Drameen NB (1939) de Julien Duvivier,avec Louis Jouvet, Victor Francen(1h48). ��� Un grand film.ArteL’appel du Sahara

20.35 Khartoum J. Film de guerre(1966) de B. Dearden, avec Char-lton Heston, Laurence Olivier(2h03). �� Spectaculaire et bienfait.22.45 Rendez-vous nomade J.��� Magnifique.00.25 Sahara, le désert dupatient anglais J. ��� Superbe.M620.50 Le cerveau J. Comédie(1968) de Gérard Oury, avec Jean-Paul Belmondo, Bourvil (1h50).��� Pas mal.23.00 T’empêche tout le mondede dormir «Spéciale présidentiel-le». Magazine présenté par Marc-Olivier Fogiel.01.00 Les âmes calines A/Ø.Comédie (2000) de ThomasBardinet, avec François Berléand(1h29). ��� Sans intérêt etillustré de scènes complaisantes.Canal +21.00 Football «Championnat deFrance».KTO10.30 Messe présidée par BenoîtXVI, en direct de Pavie.20.50 La foi prise au mot «Martyrs»avec Marie-Françoise Baslez.

TF120.50 Commissaire Cordier«Témoin à abattre» GA. Téléfilmavec Pierre Mondy, Bernard LeCoq. �� Un excellent épisodebourré d’humour.22.35 Langues de VIP. Magazineprésent par Benjamin Castaldi.

00.20 Antilles sur Seine GA.Comédie (2000) de PascalLégitimus, avec Chantal Lauby(1h44). � Pittoresque, maisraté.France 221.25 FBI, portés disparus :«Le protecteur», «Procès»,«Repentirs» GA. Série avec

Anthony LaPaglia, Marianne Jean-Baptiste, Enrique Murciano 2.00.15 Musiques au cœur«Disque, disque, rage…». Magazineprésenté par Ève Ruggiéri.France 320.55 Être et avoir J.Documentaire (2002) de NicolasPhilibert, avec Georges Lopez etses élèves (1h44). (Voir notre ana-lyse ci-contre)

23.20 La vie et rien d’autre GA.Comédie dramatique (1989) deBertrand Tavernier, avec PhilippeNoiret, Sabine Azéma (2h11).��� Un film magnifique et poi-gnant.Arte20.40 Le jeu du faucon GA.Espionnage (1985) de John Schle-singer, avec Timothy Hutton, SeanPenn (2h04). �� Assez bien fait.22.50 Arte sciences «Au com-mencement était la vase». 23.55 Grand format «Lâche-moi,j’ai 51 frères et sœurs» GA. � Trèsmoyen.M620.50 Recherche appartementou maison. Divertissement.22.55 Sens unique A/Ø. Drame(1987) de Roger Donaldson, avecKevin Costner, Gene Hackman(1h49) 2. ���� Excellent,mais assez érotique.Canal +20.50 Lord of war A. Thriller(2005) de Andrew Niccol, avecNicolas Cage, Jared Leto (2h02)3. ��� Une dénonciation bienfaite, mais manichéenne, du com-merce des armes.KTO20.50 L'histoire de Suzanne Au-bert, lyonnaise partie à 25 ansévangéliser les Maoris de Nouvelle-Zélande, fondatrice des Sœurs de laCompassion, première sainte néo-zélandaise.

TF120.35 Football «Ligue desChampions : Manchester/MilanAC (1/2 finale aller)».22.50 Pascal, le grand frère.France 220.50 Les secrets de votre cer-veau «Comment pouvez-vousmieux l’utiliser ?». Magazine pré-senté par Béatrice Schönberg,avec Claude Allègre, Jean Reno,Florence Foresti, Boris Cyrulnik,Olivier Lyon-Caen, etc.23.00 Jour de fête. Magazineprésenté par Isabelle Giordano,avec Bruno Solo, FrançoisBerléand, Valérie Benguigui,Emma de Caunes, ArielleDombasle, Bruce Willis, RichardBerry, Judith Godrèche, etc.01.15 Cry freedom «Le cri de laliberté» GA. Drame (1987) deRichard Attenborough, avec KevinKline (2h37). ���Spectaculaire, mais manichéen.France 3

20.50 Sur la route de MadisonA. Comédie dramatique (1995) deet avec Clint Eastwood, et avecMeryl Streep (2h09). ����Une histoire magnifique, mais desimages sensuelles.23.35 Ce soir ou jamais.Magazine.ArteToujours moins cher

20.40 Made in Asia.Documentaire.21.30 Les coulisses du hard dis-count. Documentaire.21.55 L’animal-marchandise.Documentaire.22.45 Le deal J. Téléfilm en VO deStephen Frears, avec MichaelSheen, David Morrissey (1h16).(Voir notre analyse page 35)M620.50 Pékin Express «La route del’Himalaya : L’Inde, un autremonde». Divertissement présentépar Stéphane Rotenberg.22.30 T’empêches tout lemonde de dormir. Magazine pré-senté par Marc-Olivier Fogiel.Canal +20.50 Enfermés dehors GA.Comédie (2006) de et avec AlbertDupontel (1h24) 2. ���Original et décalé, mais fatigant.KTO20.50 Le salon des rêves. 21.45 Un jour, une foi «Que devien-nent-ils ?».22.15 La foi prise au mot«Martyrs».

Samedi 2Samedi 21 avril1 avril DimancDimanche 22 avrilhe 22 avril LLundi 23 avrilundi 23 avril Mardi 24 avrilMardi 24 avril

DR

Émissions religieuses :Émissions religieuses :08h30 Émissions religieuses : «Voix boud-dhistes», «Islam», «Judaïca», «Source de vie»,«Présence protestante» - 10h30 Le jour duSeigneur «Là où est ton trésor» - 10h55

Messe, en direct de l’église du Sacré-Cœur,à Bourail (Nouvelle-Calédonie).

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TELEVISION

FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007 37

sur France 3Lundi 23 avril, à 20h55Être et avoir JDans cette classe unique d’un vil-lage du Puy-de-Dôme, GeorgesLopez, l’instituteur, doit s’occuperd’apprendre à lire à des petits, tan-dis qu’il s’occupe également degrands de 12 ans. ��� Ce magnifique documen-taire, véritable hommage au métierd’enseignant, a connu un immensesuccès public. Et c’est justice, tantc’est filmé au plus près des enfants.À la fois drôle, émouvant, voirepoétique, Nicolas Philibert a su sai-sir la magie de l’enfance et sa soifd’apprendre. Quant à l’instituteur, ilest tout simplement sensationnel.

TF120.50 Les experts : «Dommagecollatéral», «Le dernier mot», «Àl’état brut». Série avec WilliamPetersen, Marg Helgenberger,George Eads 3.

23.20 Dr. House : «Culpabilité»,«Être ou paraître» GA. Série avecHugh Laurie 2. ��� Toujoursaussi bien fait et truffé d’unhumour réjouissant.France 220.50 Je hais les vacances A.Téléfilm avec Stéphane Freiss,Carole Richert (1h25). �� Unecomédie médiocre qui semble jus-tifier l’adultère. Seuls les comé-diens tirent leur épingle du jeu.22.30 L’arène de France.Magazine présenté par StéphaneBern.France 320.50 Des racines et des ailes«La cuisine au féminin».Documentaire.22.50 Ce soir ou jamais.Magazine présenté en direct parFrédéric Taddeï. (et à 23h30)Arte20.40 Les mercredis de l’his-toire «Allemagne 45 : Suicidescollectifs» GA. � Le sujet est original et intéressant, mais ledocumentaire traîne trop en lon-gueur. Des images pénibles21.35 Zoom Europa. Magazineprésenté par Bruno Duvic.22.20 Le dessous des cartes«Dubaï, une ville mondialisée».Magazine.22.30 Le retour J. Drame en VO(2003) de Andreï Zviaguintsev,avec Vladimir Garine, IvanDobronravov, KonstantinLavronenko (1h46). (Voir notreanalyse page 35)M620.50 Nouvelle star.Divertissement présenté parVirginie Efira, avec MarianneJames, André Manoukian, ManuKatché et Dove Attia.23.20 Une tortue nomméeChristophe Willem.Canal +20.45 Football «La grande soiréede Champions League : Liver-pool/Chelsea (1/2 finale aller)».KTO20.50 On aime trop la vie. Enquêtesur des grands accidentés de laroute.21.45 Un jour, une foi «La familleen questions».

TF120.50 Les enfants de la télé.Divertissement présenté parArthur et Karen Minier, avecThierry Ardisson, Joey Starr,Laurent Baffie, Amanda Lear, Kad,François Berléand, etc.France 2Une soirée de polars

20.50 PJ «Vide-grenier» GA.Téléfilm avec Charles Schneider,Marc Betton (0h55). �� Émou-vant.21.55 Avocats et associés «Jeuxde rôles» A. Téléfilm avecFrançois-Éric Gendron (0h52).�� Pas mal, mais sensuel.22.50 Central nuit «Le bruit desmurmures» GA. Téléfilm avecMichel Creton, Clovis Cornillac,Lucie Jeanne (0h48) 2. ���Prenant, mais un peu pénible.23.45 Taratata. Magazine présen-té par Nagui, avec JacquesHigelin, Avril Lavigne, Les FatalsPicards, Rachid Taha, etc.France 320.55 Thalassa «En Corse».Magazine présenté par GeorgesPernoud.23.25 La vie comme un roman«Deux papas à Manhattan».Documentaire.Arte

20.40 Un été tendre GA. Téléfilmavec Jacob Matschenz, AliceDwyer (1h23). ��� Une joliechronique familiale, mais illustréed’une brève scène sensuelle.Le spectacle de la mode

22.10 Marc Jacobs & LouisVuitton. Documentaire.23.25 Peter Lindbergh, photo-graphe. Documentaire.M620.50 Desperate housewives :«Ironie du sort», «Premier round»,«Le dîner» GA. Série avec TeriHatcher, Marcia Cross, FelicityHuffman, Eva Longoria. ����Hilarant, mais corrosif.23.30 Sex & the City. Série avecSarah Jessica Parker, CaroleBouquet 2.Canal +20.50 Incontrôlable J. Comédie(2006) de R. Shart, avec MichaëlYoun, Hélène de Fougerolles(1h21) 2. �� Sans grand intérêtet pas toujours de très bon goût.KTO20.50 KTO magazine «Les expé-riences de mort imminente».21.45 Un jour, une foi «Églises dumonde».

TF120.50 Julie Lescaut «Écart deconduite» GA. Téléfilm avec Vé-ronique Genest, Ann Gisel Glass.�� Un épisode assez réussi.22.30 La méthode Cauet.Divertissement présenté parCauet.France 220.50 Envoyé spécial : «Enquêtesur les expulsions locatives»,«Dans la gueule du dragon»,«Noires mémoires». Magazine pré-senté par Guilaine Chenu etFrançoise Joly.22.55 Infrarouge :«Présidentielles : Petites histoiresdes duels télévisés», «Risquemajeur». Documentaires.01.20 Un mariage de rêve.Comédie dramatique (2000) deEric Styles, avec Julie Andews,Jeanne Tripplehorn (1h25).France 320.55 Mis en bouteille au châ-teau J. Téléfilm avec MichelCreton, Roland Magdane. �Sympathique, mais lourd.22.35 Ce soir ou jamais.Magazine. (et à 23h30)01.30 NYPD blue. Série avec DavidCaruso.Arte20.40 Un singe en hiver GA.Comédie dramatique en NB(1962) de Henri Verneuil, d’aprèsAntoine Blondin, avec Jean Gabin,Jean-Paul Belmondo (1h45).��� Pas mal, mais lourd.

22.25 La vie en face «Entre lesdeux, la vie» J. ��� Un magni-fique hommage à la fin, du débutjusqu’à son terme.23.15 Tracks.M620.50 NCIS : «Dommages collaté-raux», «Semper Fi». Série avec MarkHarmon, Sasha Alexander 2.22.35 Wanted. Série avec GaryCole 4.00.20 Semana Santa A. Thriller(2002) de Pepe Danquart, avecMira Sorvino (1h30) 3. ���Pas mal fait, mais des imagespénibles.Canal +20.50 The shield. Série 3.KTO20.50 Le cheminement deParsifal. Analyse d’une grandeœuvre.21.50 Un jour, une foi «Art et culture».22.20 Richard Wagner «Parsifal(acte 1)».

Mercredi 25Mercredi 25 avrilavril Jeudi 26Jeudi 26 avrilavril VVendredi 27endredi 27 avrilavril

DR

DR

T : Tout publicJ : AdolescentsGA: Grands adolescentsA : AdultesØ : Œuvre (ou scène) nocive� : Elément positif� : Elément négatif

Repères

RADIOSRCFSamedi 21 avril19h30 Il était une foi "De quoiparle-t'on quand on parle de com-munion dans l'Eglise ?", avec Ré-gine du Charlat (religieuse auxilia-trice)22h Biblica "Comment la Bibleparle t'elle du politique ?" (1/2),avec Jacques Cazeaux (bibliste etchercheur au CNRS)Dimanche 22 avril14h Au fil des pages "La vérité, lecombat d'une vie", avec DenisSeznek (pour "Nous les Seznek". EdRobert Laffont)17h Dialogue "Pour l'éducation etpour l'école, des catholiques s'en-gagent", avec Guy Coq (philo-sophe)19h45 Soirée électorale du 1er tourdes présidentielles, en direct. Prised’antenne – Résultats et commen-taires. Réactions des candidats.Invités : des politologues.Mardi 24 avril13h30 Dialogue "La solitude, Dieuet nous", avec Jacques Arènes (psy-chanalyste) Pierre Gibert (bibliste).22h Perspectives"Halte aux arnaquesqui menacent les monastères !",avec Madeleine Tantardini, de laFondation des monastèresJeudi 26 avril13h30 Visages "Fredonia, l'art de larelation par le théâtre et la mu-sique", avec Hervé et France deBelloy (Rediffusion, vendredi à 22h)16h Biblica "Comment la Bibleparle t'elle du politique ?" (2/2),avec Jacques Cazeaux (bibliste etchercheur au CNRS)Vendredi 27 avril10h A votre service "Rendez-vousau jardin. Quoi faire au jardin enavril ?", avec Michel Cheroux(ingénieur agricole) - (Vos appelsau 04.72.38.20.23)21h Médiagora "Exposition Lalique,au Musée du Luxembourg jusqu'au31 juillet", avec Yvonne Brunhamer.

M.B.

DR

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(*) France métropolitaine et DOM uniquement - (**) Pour les personnes n’ayant jamais été abonnées. (***) Dans la limite des stocks disponibles. (****) Lepréciser dans un courrier séparé. (*****) France métropolitaine uniquement. CNIL N° 678405 - Loi informatique & liberté du 6/01/78 : vous disposez d’undroit d’accès et de rectification aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amenés à recevoir des propositions d’autresentreprises. Si vous ne le souhaitez pas, il suffit de nous écrire ou de nous téléphoner et il en sera tenu compte immédiatement.

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❒ Je souscris un premier abonnement à FRANCE CATHOLIQUE :1 an = 76 € (au lieu de 110) (*)(**) et je reçois en cadeau DEUX CD"Jean-Paul II dialogue avec la France", Homélies et discours du Saint-Père❒ J'abonne un ami, un prêtre, une communauté...1 an = 76 € et je reçois le cadeau(**), qui m'est envoyé(****)

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ParisParis✔ L'association "Priam", unetroupe composée de 12 acteursamateurs joue au profit de la fon-dation Jérôme Lejeune "PauvreBitos ou Le dîner de têtes", deJean Anouilh, du 9 au 12 mai(20h15), au Théâtre de Saint-Léon, 1 pl. du Cardinal Amette,75015 Paris. Tarifs : 10 € en pré-réservation, 12 € sur place, 8 €

sans emploi et famille nom-breuse, Réservations : ✆ 06.60.67.24.31, www. assopriam.org(www.fondationlejeune.org)AinAin✔ Au sanctuaire Saint-PierreChanel, Cuet, 01340 Montrevel-en-Bresse, ✆ 04.74.25.47.87 ou04.74.25.46.84, la Fête de SaintPierre Chanel est organisée le 29avril, avec Mgr Bagnard. [email protected]✔ La Communauté de la Sainte-Trinité propose une session deguérison intérieure intitulée :Comment vivre la surabondancede la Bénédiction du Seigneur ?"Je suis venu pour qu'on aie laVie et qu'on l'aie en surabon-dance" (Jn.10. v.10), du samedi 28(10h) au dimanche 29 avril(17h), animée par le Père Guy

Lepoutre s.j. Inscriptions : FrèreEphrem Yon Prieuré Saint-Pierreet Saint-Paul, 02210 la Croix surOurcq, ✆ [email protected]✔ Le Foyer de Charité, 51, ruePrincipale, 67530 Ottrott, ✆ 03.88.48.14.00, fax 03.88.48.11.95,[email protected] proposeune retraite du 23 au 29 avril"Etre disciples authentiques deJésus" (Jn 15 et 17), animée parMgr Didier Léon Marchand(évêque émérite de Valence).✔ Les Petites Sœurs Francis-caines, 1, rue du Couvent, 67440Thal-Marmoutier, ✆ 03.88.03.12.03, fax 03.88.03.12.08, pro-posent une retraite, en contactavec la nature, "Marcher et prieravec les amis de Jésus", avec lepère Paul Fohn, cssp, du 4 (18h)au 8 mai (14h).CalvadosCalvados✔ Au Sanctuaire de Lisieux, 33rue du Carmel, BP 62095, 14102Lisieux, ✆ 02.31.48.55.08, fax 02.31.48.55.26, un week-end spiri-tuel est prévu les 28 et 29 avril"Ma mission, faire aimer leSeigneur", avec le père PatrickLemoine. Courriel : [email protected]

CorrèzeCorrèze✔ Le prieuré du Jassonneix,19250 Meymac, ✆ 05.55.95.21.11, fax 05.55.95.21.88, proposeune "Cueillette", pour garçons etfilles à partir de 18 ans. Séjourlibre de 8 à 15 jours pour partici-per bénévolement à la cueillettedes myrtilles et autres fruits rou-ges. Travail, détente, prière, enjuillet et août. Courriel : [email protected]✔ Le 21 avril (20h30), Salle duChrist Rédempteur, 10 rueAchille Allard, 33400 Talence,François-Xavier Lacroux donneraune conférence "Musique etéducation chrétienne : la nécessi-té de la culture", dans laquelle ilprésentera notamment l'actionde l'Œuvre Fra Angelico auprèsdes enfants et des adolescents.Projection d'un film sur l'efficaci-té de certaines méthodes pour laréussite de cette éducation cultu-relle. Rens. ✆ 05.57.81.83.30.MoselleMoselle✔ Les Amis de la Providence,57930 Saint-Jean-de-Bassel,✆ 03.87.03.00.50, fax 03.87.03.00.51, proposent une soirée culturelle le 27 avril (20h) aucentre culturel Moyë à Saint-

Jean-de-Bassel "Dans mon envi-ronnement, me protéger de lapollution" animée par Cécile etRené Mathis (biologistes de l'habitat).✔ La maison Saint-André dePeltre, 2 rue Saint André, 57245Peltre, ✆ 03.87.76.00.09, prévoitun "Accompagnement des per-sonnes âgées", en home et à do-micile, le 5 mai, avec Sœurs Jac-queline Sauté et DominiqueCavet.✔ A l'Ermitage Saint-Jean, 7 ruedes Moulins, 57160 Moulins-lès-Metz, ✆ 03.87.60.02.78, fax03.87.60.06.33, une session auralieu le 29 avril (9h30-17h) "Lecorps mon ami", animée parBernard Durel (dominicain).✔ Au prieuré de Valmunster, 2place Weyland, 57220 Val-munster, ✆ 03.87.35.77.28, unerécollection est prévue le 6 mai"Chrétiens, donnons des cou-leurs au monde".NièvreNièvre✔ A l'Espace Bernadette, 34 rueSaint-Gildard, 58000 Nevers,✆ 03.86.71.99.50, une retraiteest organisée du 27 avril (19h) au3 mai (9h) "Le risque de la viedonnée", par le frère BernardSenelle (dominicain). Courriel :[email protected]

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Page 39: L’heure choix - France CatholiqueMAROC : Trois terroristes marocains se sont fait exploser à Casablanca le 10 avril, blessant plusieurs dizaines de per-sonnes alors que la police

Pas-de-CalaisPas-de-Calais✔ Au Foyer de Charité, 19, rueSacriquier, BP 105, 62240 Cour-set, ✆ 03.21.91.62.52, fax 03.21.83.87.13, des activités sont pré-vues avec le père Xavier Géron :une récollection, le 6 mai (9h30-17h) "Je donnerai du bonheurdans les familles", (accueil desenfants à partir de 4 ans) ; une haltespirituelle, le 10 mai, (9h30-16h)"Le Seigneur est mon berger" ;une veillée de prière, le 10 mai(20h-22h) enseignement, adoration.VVarar✔ L'Association des Pèlerins deNotre-Dame-de-Grâces, Sanc-tuaire, 83570 Cotignac, ✆ 04.94.69.64.90, fax 04.94.69.64.91/sanctuaire@nd-de-graces. com,www.nd-de-graces.com proposedu 4 au 6 mai, le dernier week-end du cycle «Marche dans lalumière», Philosophie : Sommes-nous vraiment libres ? Théologie :Foi, science et raison humaine.Théologie spirituelle : L’oraison :"Demeurez en moi, comme moien vous". Rens. ✆ 04.94.04.65.28ou [email protected] aussi, le 6 mai, un pèlerinagedu partage est prévu "Là où estton cœur, là est ton trésor !".Rens./insc. ✆ 04.94.69.64.92 [email protected]èlerinagesPèlerinages✔ Le mouvement Résurrection etla Communauté Aïn Karem orga-nise leur pèlerinage annuel à Vé-zelay "Jugés sur l'amour", les 12et 13 mai. Différentes routes sontproposées : rouge (étudiants, jeunesprofessionnels) ✆ 06.13.79.36.26,verte (collégiens, lycéens, adultes)✆ 06.88.30.55.13, jaune (famillesavec enfants) ✆ 01.45.30.27.53,bleue (aînés) ✆ 06.08.14.30.95. Apartir de 33 €, en fonction de laroute. Départ le 12 mai (8h30)place du général Leclerc (ported'Orléans, à Paris). Site : www.mouvement-resurrection.org✔ L’association Pèlerins Parkin-soniens organise un 3e pèleri-nage national ouvert à tous.Moment de prière, de conver-sion, d’espérance, d’écoute, derencontres fraternelles et deréflexion sur la recherche médi-cale, ce pèlerinage aura lieu àLourdes du 30 avril au 4 mai2007. Rens./insc. auprès deCharlotte Rendu, 2 rue RosaBonheur, 75015 Paris, ✆ 01.44.49.95.61, [email protected], ou [email protected]égation Congrégation de Saint-Joseph de Clunyde Saint-Joseph de Cluny✔ La congrégation de Saint-Joseph de Cluny, 21 rue Mé-chain, 75014 Paris, ✆ 01.47.07.95.72, [email protected]

aura 200 ans d'existence le 12mai prochain. Un triduum decélébrations se déroulera enBourgogne, terre natale de la fon-datrice, Anne-Marie Javouhey. Ilsera clôturé à Paris, le 14 mai, enla Maison-Mère, et dans la pa-roisse Saint Dominique où MgrAndré Vingt-Trois (archevêque deParis) célèbrera une Eucharistiefestive avec d'autres évêques etdes prêtres.Marches au désert :Marches au désert :Les GoumsLes Goums✔ 8 jours de désert avec lesGOUMS, une expérience unique enson genre... Les GOUMS commen-çent à être connus, du moins, parce qu'on en dit mais rien ne vautd'en connaître la réalité par l'expé-rience. Il y a bien des manières detraverser le désert, même en 4x4,mais avant la curiosité des pay-sages la vérité du désert se trouveen soi. Nous vivons une époqueoù, malgré la montée en puissancede la science, l'individu vit de plusen plus dans l'incertitude. Au mi-lieu des villes à millions d'habi-tants, on ne sait plus qui l'on est...soi. On se demande même parfoissi la vie a un Sens. Le désert "vécuà la manière GOUM" vous donneau moins une chance de trouverun commencement de réponse àcette question. Nos marches aulong cours, nos bivouacs à la belleétoile, nos petites équipes frater-nelles de 15 à 20, nos Eucharistiesquotidiennes avec des Prêtres quimarchent avec nous, donnent ànotre expérience GOUM une capti-vante originalité. Les GOUMS lan-cent cette année 6 Raids aprèsPâques, du 9 avril au 5 mai, et 30Raids cet été, du 16 juin au 6 sep-tembre : dans les Grands Causses,l'Aubrac, le Jura, en Espagne, auMaroc, en Italie, en Turquie. Agedes participants : 20-35 ans (90-140 € la semaine). Informations :Michel de Malartic, 1800 route ducolonel Bellec, 13540 Puyricard,✆/fax 04.42.92.27.40,[email protected],www.goums.org et Jean Latil, 16av. Alfred Capus, 13090 Aix-en-Provence, ✆/fax 04.42.29.72.75.Sessions d'hébreu bibliqueSessions d'hébreu biblique✔ Apprendre ou approndir lalecture de la Bible dans le texteoriginal dans un milieu intercon-fessionnel (5 niveaux de débutantà confirmé), différentes sessionsd'avril à août dans plusieursvilles de France. Rens. Associa-tion des amis des sessions d'hé-breu biblique, 28 rue Molitor,75016 Paris, ✆ 01.47.43.07.06,[email protected]

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FRANCECatholique N°3068 20 AVRIL 2007 39

FRANCE CATHOLIQUE - hebdomadaireN° Commission Paritaire de la Presse : 1011 C 85771 valable jusqu'au 31 octobre 2011

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Courriel : [email protected] - CCP La Source 43 553 55 Xédité par la Société de Presse France Catholique,

s.a. au capital de 377.376 euros. - 418 382 149 R.C.S. NanterrePrésident : Hervé Catta - Directeur général, dir. de la publication : Frédéric Aimard(✆ 06. 08.77.55.08) - Conseiller de la direction : Robert Masson - Editorialiste : GérardLeclerc - Rédaction : Anne Montabone - Tugdual Derville - Ludovic Lécuru - GrégoireCoustenoble - Secrétaire de rédaction : Brigitte Pondaven - Abonnements/Compta-bilité : Marie-José Carreira.

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PETITES ANNONCESTarif : la ligne de 35 lettres : 6 €. Domiciliation : 9 €. Communiqué dans lebloc-notes, forfait : 20 €

➥ Une brocante à la Maison Jean-Marie Vianney, 27rue du Docteur Nodet, 01000 Bourg-en Bresse, estprévue le 22 avril (à partir de 9h), au profit de l'Hos-pitalité diocésaine (accompagnement de personnesmalades et handicapées à Lourdes). Contact :04.74.32.86.50 ou 06.

➥ Vous souhaitez donner du sens à votre carrière ?Déposez votre CV sur notre site Internet :www.ecclesiajob.com Rens. 01.58.22.22.05.

➥ Prêtre, 60 ans, peut effectuer des remplacementsen juillet prochain, en France. Ecrire au journal, réf.605. qui transmettra.

Nouveaux points de vente de France CatholiqueDans l'Allier : ➧ Papeterie St-Jacques, Centre commercialContinent, quai Ledru-Rollin, à Montluçon,➧ 44 Grande-Rue, à Gannat.

Dans les Alpes de Haute-Provence :67 bd Gassendi à Digne-les-Bains.

Dans les Hautes-Alpes :➧ 13, rue Carnot, à Gap,➧ Place Barthelon, à Embrun.

Dans les Alpes-Maritimes :➧ 25, av. de la Gare à Vallauris.➧ Maison de la Presse du Centre commercial duVal, à Tignet.➧ Place de la Poste, centre commercial Valisbonnaà Valbonne.

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