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C mardi 14 novembre 2017 LE FIGARO - N° 22 787 - Cahier N° 2 - Ne peut être vendu séparément - www.lefigaro.fr TAXE SUR LES DIVIDENDES L’IGF POINTE DES RESPONSABILITÉS PLURIELLES, MAIS PAS DE COUPABLES PAGE 24 Hugh Jackman et le nouveau TimeWalker Chronograph Le nouveau TimeWalker Chronograph s’inspire de la performance et de l‘esprit des courses automobiles. montblanc.com/timewalker Crafted for New Heights.* *Conçu pour défier de nouveaux sommets. LA SÉANCE DU LUNDI 13 NOVEMBRE 2017 CAC 40 5341,63 -0,73% DOW JONES 23439,70 +0,07% EUROSTOXX 50 3574,52 -0,54% FOOTSIE 7415,18 -0,24% NASDAQ 6316,18 +0,11% NIKKEI 22380,99 -1,32% ONCE D’OR 1277,95 (1284,30) PÉTROLE (lond) 62,840 (63,990) THÉÂTRE Le producteur Jean-Marc Dumontet rachète le Comedia PAGE 34 le PLUS du FIGARO ÉCO L'HISTOIRE Les geeks de l’école 42 planchent sur les services retraite de demain lefigaro.fr/economie Tarifs prohibitifs, menaces, intimi- dations… Les arnaques des dépan- neurs à domicile peu scrupuleux sont dans le collimateur des pou- voirs publics. La Direction générale de la concurrence, de la consomma- tion et de la répression des fraudes (DGCCRF) a dénoncé lundi à la fois des méthodes de plus en plus agressives, mais aussi les montants de plus en plus élevés annoncés pour des travaux qui ne seraient pas toujours nécessaires. Une étude de la DGCCRF démontre en effet qu’en 2016 le taux d’ano- malies était en hausse, ce qui justi- fiait l’action « déterminée » et ré- pressive de ses services. En fait, 56 % des 624 entreprises contrô- lées étaient en infraction, contre 53 % en 2015. Au total, 174 d’entre elles ont fait l’objet d’avertisse- ments, 70 d’injonctions, 105 de pro- cès-verbaux d’infraction pénale, 41 de procès-verbaux d’amende administrative et 104 de dossiers au contentieux. Le record ? un change- ment de serrure facturé 6 000 euros… Au-delà des arnaques, l’organisme public note que, d’une manière gé- nérale, le comportement des dé- panneurs laisse parfois à désirer. Pour la DGCCRF, certains de ces ré- parateurs se montrent agressifs et menaçants envers les clients qui osent contester les prix parfois exorbitants. En effet, des abus de faiblesse et des pressions psychologiques ont également été observés. Selon la DGCCRF, les dépanneurs, qui n’ont d’ailleurs pas toujours de la qualifi- cation professionnelle nécessaire pour l’exercice de certains corps de métier, profitent de la vulnérabilité de leurs clients le plus souvent confrontés à des situations d’urgence. CH. G. > FOCUS LE DÉPANNAGE À DOMICILE DANS LE VISEUR DE LA DGCCRF UBER LE GÉANT JAPONAIS SOFTBANK À LA RESCOUSSE PAGE 33 Le bitcoin au cœur d’une folle spéculation La monnaie virtuelle a gagné 1 000 dollars sur la seule journée de lundi. Sans raison ! Après avoir perdu un tiers de sa va- leur la semaine dernière, le bitcoin a nettement rebondi hier. Depuis jan- vier, son cours a été multiplié par 6. Cette hausse, que rien n’explique, attire de plus en plus d’investisseurs. Pourtant pratiquement tout le mon- de s’accorde à dire qu’une bulle s’est formée autour de ces nouvelles monnaies. Lundi, l’Autorité européenne de su- pervision des marchés financiers (Esma) a alerté sur les risques liés aux levées de fonds en cryptomonnaies. Le géant français de l’éléctricité pré- vient d’un risque de retard dans la re- mise en service de la vingtaine de ses réacteurs (sur un total de 58 en Fran- ce) actuellement à l’arrêt. Cette nou- velle situation le conduit à anticiper une limitation de sa production et à réviser à la baisse ses objectifs finan- ciers pour 2018. Il prévoit un plan d’économies supplémentaire de 100 millions d’euros. L’action a dévis- sé de 10 % en Bourse lundi. PAGE 25 Pour relancer le conglomérat américain géant, son nouveau PDG veut le recentrer sur trois activités : les moteurs d’avion, les équipements de génération électrique et les appareils médicaux. Pour ce faire, John Flannery (photo) va céder 20 milliards de dollars d’actifs, parmi lesquels ne figure pas le français Alstom. PAGE 25 Le virage stratégique de General Electric CHRISTOPHER GOODNEY/BLOOMBERG, ISSEI KATO/REUTERS èLA MONNAIE VIRTUELLE SE LANCE À LA CONQUÊTE DU MONDE RÉEL PAGE 22 EDF craint une baisse de ses capacités de production U n vrai choc de culture ! Les étudiants de l’école 42, fondée par Xavier Niel, ont beau être encore très loin de la retraite, cela ne les empêche pas d’apporter leurs idées neuves à la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (Cnav), régime de base de retraite en France avec ses 18 millions de cotisants et ses 14 millions de retraités. Depuis ce lundi après-midi, 25 étudiants de l’école du boulevard Bessières et 50 volontaires de la Cnav se sont lancés dans un grand « hackathon ». Objectif ? Imaginer les services numériques de demain, application, service mobile, portail Web… des futurs retraités. Bien connu des start-up, ce processus créatif collaboratif est une première pour la Cnav ! Les participants vont concrètement plancher sur quatre thèmes : aider les services internes de la Cnav à mieux connaître leurs assurés, faciliter l’accès aux droits des publics fragiles, inventer un service pour les moins de 55 ans, dématérialiser les questionnaires de ressources (transmis aujourd’hui sous forme papier) qui servent au calcul des pensions de réversion et du minimum vieillesse. Pour se mettre au parfum, les étudiants ont passé au préalable dix jours en immersion à la Cnav. À la fin de ce « marathon du développement » de 48 heures, un jury, présidé par Jean-Paul Delevoye, haut commissaire à la réforme des retraites depuis octobre, désignera mercredi soir les lauréats. Les vainqueurs gagnent le droit de revenir six mois à la Cnav pour codévelopper leurs solutions avant que le public ne les découvre, le 31 mars ! MARIE-CÉCILE RENAULT

L’IGF POINTE MAIS PAS DE COUPABLES économie · LE DÉPANNAGE À DOMICILE DANS LE VISEUR UBER DE LA DGCCRF LE GÉANT JAPONAIS SOFTBANK À LA RESCOUSSE PAGE 33 Le bitcoin au cœur

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mardi 14 novembre 2017 LE FIGARO - N° 22 787 - Cahier N° 2 - Ne peut être vendu séparément - www.lefigaro.fr

TAXE SUR LES DIVIDENDESL’IGF POINTE DES RESPONSABILITÉS PLURIELLES, MAIS PAS DE COUPABLES PAGE 24

Hugh Jackman et lenouveau TimeWalkerChronographLe nouveau TimeWalker Chronograph s’inspire de laperformance et de l‘esprit des courses automobiles.montblanc.com/timewalker

Crafted for New Heights.*

*Conçu pour défier de nouveaux sommets.

LA SÉANCE DU LUNDI 13 NOVEMBRE 2017

CAC 405341,63 -0,73%

DOW JONES23439,70 +0,07%

EUROSTOXX 503574,52 -0,54%

FOOTSIE7415,18 -0,24%

NASDAQ6316,18 +0,11%

NIKKEI22380,99 -1,32%

ONCE D’OR1277,95 (1284,30)

PÉTROLE (lond)

62,840 (63,990)

THÉÂTRELe producteur Jean-Marc Dumontet rachète le Comedia PAGE 34

le PLUSduFIGAROÉCO

L'HISTOIRE

Les geeks de l’école 42 planchent sur les services retraite de demain

économie

lefigaro.fr/economie

Tarifs prohibitifs, menaces, intimi-dations… Les arnaques des dépan-neurs à domicile peu scrupuleuxsont dans le collimateur des pou-voirs publics. La Direction généralede la concurrence, de la consomma-tion et de la répression des fraudes(DGCCRF) a dénoncé lundi à la foisdes méthodes de plus en plusagressives, mais aussi les montantsde plus en plus élevés annoncéspour des travaux qui ne seraientpas toujours nécessaires.Une étude de la DGCCRF démontreen effet qu’en 2016 le taux d’ano-malies était en hausse, ce qui justi-fiait l’action « déterminée » et ré-pressive de ses services. En fait,56 % des 624 entreprises contrô-lées étaient en infraction, contre53 % en 2015. Au total, 174 d’entreelles ont fait l’objet d’avertisse-ments, 70 d’injonctions, 105 de pro-cès-verbaux d’infraction pénale,41 de procès-verbaux d’amendeadministrative et 104 de dossiers aucontentieux. Le record ? un change-ment de serrure facturé6 000 euros…Au-delà des arnaques, l’organismepublic note que, d’une manière gé-nérale, le comportement des dé-panneurs laisse parfois à désirer.Pour la DGCCRF, certains de ces ré-parateurs se montrent agressifs etmenaçants envers les clients quiosent contester les prix parfoisexorbitants.En effet, des abus de faiblesse etdes pressions psychologiques ontégalement été observés. Selon laDGCCRF, les dépanneurs, qui n’ontd’ailleurs pas toujours de la qualifi-cation professionnelle nécessairepour l’exercice de certains corps demétier, profitent de la vulnérabilitéde leurs clients le plus souventconfrontés à des situationsd’urgence. CH. G.

> FOCUS

LE DÉPANNAGE À DOMICILE DANS LE VISEUR DE LA DGCCRF UBER

LE GÉANT JAPONAIS SOFTBANK À LA RESCOUSSE PAGE 33

Le bitcoinau cœurd’une folle spéculationLa monnaie virtuelle a gagné 1 000 dollars sur la seule journée de lundi. Sans raison !Après avoir perdu un tiers de sa va-leur la semaine dernière, le bitcoin anettement rebondi hier. Depuis jan-vier, son cours a été multiplié par 6.Cette hausse, que rien n’explique,attire de plus en plus d’investisseurs.Pourtant pratiquement tout le mon-

de s’accorde à dire qu’une bulle s’estformée autour de ces nouvellesmonnaies. Lundi, l’Autorité européenne de su-pervision des marchés financiers(Esma) a alerté sur les risques liés auxlevées de fonds en cryptomonnaies.

Le géant français de l’éléctricité pré-vient d’un risque de retard dans la re-mise en service de la vingtaine de sesréacteurs (sur un total de 58 en Fran-ce) actuellement à l’arrêt. Cette nou-velle situation le conduit à anticiper

une limitation de sa production et àréviser à la baisse ses objectifs finan-ciers pour 2018. Il prévoit un pland’économies supplémentaire de100 millions d’euros. L’action a dévis-sé de 10 % en Bourse lundi. PAGE 25

Pour relancer le conglomérat américain géant, son nouveau PDG veut le recentrer sur trois activités : les moteurs d’avion, les équipements de génération électrique et les appareils médicaux. Pour ce faire, John Flannery (photo) va céder 20 milliards de dollars d’actifs, parmi lesquels ne figure pas le français Alstom. PAGE 25

Le virage stratégiquede General Electric

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èLA MONNAIE VIRTUELLE SE LANCE À LA CONQUÊTE DU MONDE RÉEL PAGE 22

EDF craint une baissede ses capacités de production

Un vrai choc de culture ! Les étudiants de l’école 42,fondée par Xavier Niel, ont beau être encore trèsloin de la retraite, cela

ne les empêche pas d’apporter leurs idées neuves à la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (Cnav), régime de base de retraite en France avec ses 18 millions de cotisants et ses 14 millions de retraités.Depuis ce lundi après-midi, 25 étudiants de l’école du boulevard Bessières et 50 volontaires de la Cnav se sont lancés dans un grand « hackathon ». Objectif ? Imaginer les services numériques de demain, application, service mobile, portail Web… des futurs retraités. Bien connu des start-up, ce processus créatif collaboratif est une première pour la Cnav ! Les participants vont concrètement plancher sur quatre

thèmes : aider les services internes de la Cnav à mieux connaître leurs assurés, faciliter l’accès aux droits des publics fragiles, inventer un service pour les moins de 55 ans, dématérialiser les questionnaires de ressources (transmis aujourd’hui sous forme papier) qui servent au calcul des pensions de réversion et du minimum vieillesse.Pour se mettre au parfum, les étudiants ont passé au préalable dix jours en immersion à la Cnav. À la fin de ce « marathon du développement » de 48 heures, un jury, présidé par Jean-Paul Delevoye, haut commissaire à la réforme des retraites depuis octobre, désignera mercredi soir les lauréats. Les vainqueurs gagnent le droit de revenir six mois à la Cnav pour codévelopperleurs solutions avant que le public ne les découvre, le 31 mars ! ■ MARIE-CÉCILE RENAULT

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mardi 14 novembre 2017 LE FIGARO

A

22 L'ÉVÉNEMENT

Une monnaie au nombre d’unités limitéLe bitcoin a été créé sur Internet en 2009, par un mystérieux groupe de programmeurs informatiques qui s’est donné comme pseudonyme le nom de Satoshi Nakamoto.Cette monnaie virtuelle, qui peut permettre occasionnellement de payer sur Internet ou dans certains cafés par exemple, a un cours précis, fixé par le jeu de l’offre et la demande. Elle est fondée sur quelques principes simples : anonymat des transactions, décentralisation du contrôle de la monnaie, convertibilité en dollars et en euros

essentiellement.Le système repose sur une architecture décentralisée.Les particuliers sont invités à devenir les nœuds de ce système. En connectant leurs ordinateurs personnels au réseau, ils participent par la résolution d’équations mathématiques à la création de la monnaie. Ils deviennent, dans le langage du bitcoin, des « mineurs ». Toutefois, seuls les informaticiens chevronnés peuvent se lancer dans l’aventure de la « mine » et de la création monétaire. Et ils sont de plus de plus nombreux. Les fermes de « minages » de

bitcoin se multiplient aux quatre coins de la planète. Ce qui est énergivore. On considère ainsi que le système consomme autant d’électricité que le Nigeria.Le bitcoin est déflationniste, puisque son nombre d’unité est limité, contrairement aux devises traditionnelles. Au total, seules 21 millions d’unités bitcoin pourront être créées d’ici à 2110. Ce qui renforce la spéculation. « Sa popularité croissante engendre une demande largement supérieure à l’offre », souligne Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC. D. G.

ELSA TRUJILLO

Longtemps associé aux transac-tions illicites et aux activitéscriminelles, le bitcoin sort de samarginalité. Cette monnaienumérique, indépendante de tou-te banque centrale, permet deréaliser en ligne des paiements sé-curisés, traçables, et sous pseudo-nyme. Elle peut être stockée surun portefeuille virtuel et utiliséepour payer des biens et servicesnumériques.

Aujourd’hui, plus de 100 000 si-tes Internet, dont PayPal, Word-Press ou le géant américain duvoyage Expedia, acceptent cemoyen de paiement. Des ONG tel-les que la Croix-Rouge ouGreenpeace s’ouvrent progressi-vement à cette technologie pour leversement de dons. Et 1 778 distri-buteurs physiques en tout ont étéinstallés à travers le monde depuis2014. Une quinzaine de ces appa-reils sont désormais en serviceaux Pays-Bas. Faciles à utiliser, ilspermettent aux détenteurs de bit-coins de retirer de l’argent en es-pèces ou de créditer leur compte,sans aucun contrôle particulier.

La précieuse devise numériquecommence à séduire également

les commerces de proximité. ÀParis, une cinquantaine d’établis-sements pionniers l’ont intégrée àleurs services, selon Coinmap,une carte collaborative qui recen-se les points de vente acceptant cemoyen de paiement dans le mon-de. Depuis près d’un an, tous lespetits commerces du passage duGrand-Cerf, dans le IIe arrondis-sement parisien, ont apposé uneétiquette bitcoin sur leur devan-ture. À la clé, une certaine origi-nalité et un argument supplé-mentaire pour attirer unecommunauté grandissante d’afi-cionados.

Records d’inscription« Aujourd’hui, le bitcoin présentepeu d’intérêt pour les commercesde proximité, si ce n’est pour lecôté communication. Il n’est pasencore pertinent pour le paiementde transactions de tous les jours,sur de petits montants, qui repré-sentent l’essentiel de leur activi-té », tempère Éric Larchevêque,PDG de la start-up Ledger et co-fondateur de la Maison du Bitcoin,le premier comptoir d’achat phy-sique de cette monnaie en Euro-pe. À chaque transaction en bit-coins correspondent des fraisindépendants du montant trans-

féré. Ces frais évoluent néan-moins en fonction de l’encom-brement du réseau, le nombre detransactions par minute étant li-mité. L’engouement pour cettetechnologie incite donc les déten-teurs de bitcoins à s’adonner à desenchères pour être en mesure deréaliser leurs transactions, d’oùdes commissions parfois élevées,

qui peuvent se montrer dissuasi-ves pour le transfert de petitessommes. Si verser cinq euros pourun virement de plusieurs dizainesde milliers d’euros peut semblerdérisoire, cela devient dissuasiflorsque le montant avoisine unedizaine d’euros.« Le bitcoin trouve tout son intérêtpour les paiements transfronta-

liers, qui impliquent des problèmesde change des devises et des mon-tants élevés, explique Éric Larche-vêque. Cette technologie devientalors compétitive par rapport auxtarifs pratiqués par les banques. »

Pour le grand public, attiré parles récits de jeunes investisseurs devenus millionnaires sans effort et l’augmentation fulgurante du cours de cette monnaie, le bitcoin reste avant tout perçu comme un placement prometteur. Son cours est en effet passé de quelque 1 300 dollars en janvier à plus de 7 000 dollars début novembre. Les transactions réalisées grâce à cette monnaie restent rares au regard dunombre de ses détenteurs. « De manière générale, le bitcoin reste bien plus utilisé comme réserve de valeur que comme un outil de paie-ment de tous les jours. Il se rappro-che finalement beaucoup d’un or numérique », rappelle Éric Larche-vêque. En témoignent les records d’inscription enregistrés depuis plusieurs mois par les plateformes d’achat de cette devise. Sur la seulejournée du 4 novembre, Coinbase, l’une des plus connues, a attiré 100 000 nouveaux inscrits. La so-ciété californienne revendique à elle seule 11,9 millions d’utilisa-teurs dans le monde entier. ■

« Aujourd’hui, le bitcoin

présente peu d’intérêt pour les commerces de proximité»ÉRIC LARCHEVÊQUE, PDG DE LEDGER

avenir, mais per-sonne ne sait laquelle va fina-lement émerger. Les investisseurs spéculent aujourd’hui sur le bitcoin comme gagnant. »

Le mois prochain, la Bourse deChicago lancera des contrats à terme sur le bitcoin, ce qui permettra d’étendre la base des investisseurs. « Cela est dangereux. Les investis-seurs pourront spéculer sur de la spé-culation », avance Julien Maldonato, associé chez Deloitte. D’autres ob-servateurs se veulent, en revanche, plus rassurants. « L’arrivée sur ce marché d’investisseurs professionnels pourrait finalement permettre de faire dégonfler la bulle. Car ils risquent de serendre compte que la flambée du bit-coin ne repose sur rien », estime TangiLe Liboux.

Pratiquement tout le mondes’accorde à dire qu’une bulle s’est formée autour du bitcoin haute-ment spéculatif et d’autres crypto-monnaies. Ce qui inquiète les

régulateursde marché. Lundi,

l’Autorité européenne de supervi-sion des marchés financiers (ESMA) a alerté sur les risques liés aux le-vées de fonds en cryptomonnaies qui se multiplient depuis le début de l’année. Lors de ces opérations, di-tes « initial coin offerings », un groupe crée sa propre monnaie vir-tuelle et lève des fonds en la ven-dant à des investisseurs. Or, l’ESMA craint que les investisseurs ne se rendent pas compte des risques éle-vés qu’ils prennent. « Le marché des ICO est encore plus spéculatif quecelui du bitcoin. Et il est souvent en-taché de problèmes avec des sociétés fantômes levant des capitaux », ex-plique Julien Maldonato. ■

DANIÈLE GUINOT £@danieleguinot

CRYPTOMONNAIE Âmes sensibles s’abstenir. Le bitcoin, cette monnaie virtuelle créée en 2009 sur Internet par des mathématiciens anonymes, n’en finit pas de jouer aux monta-gnes russes. Après avoir perdu près d’un tiers de sa valeur la semaine dernière (passant de 7 900 dollars mercredi, un record, à 5 550 dollars dimanche), il a regagné 1 000 dollars lundi ! En fin de journée, il s’échan-geait sur les plateformes spécialisées à 6 500 dollars ! Faut-il s’en éton-ner ? La plus ancienne et la plus connue des monnaies virtuelles, qui n’est régie par aucune banque cen-trale, ni État souverain, est habituéeaux krachs éclairs. Le dernier en date était lié à l’abandon d’une mise à jour technologique sur laquelle de nombreux investisseurs avaient spéculé et à la concurrence d’un ri-val, le « bitcoin cash », créé cet été.

Malgré ces nombreux soubre-sauts, le bitcoin connaît une année exceptionnelle. Son cours, d’une rare volatilité du fait notamment du faible nombre d’investisseurs, a été multiplié par six depuis janvier. Sa capitalisation atteint 95 milliards de dollars et certains le voient en route vers les 10 000 dollars. Sans vérita-bles raisons tangibles. Certes, cette nouvelle forme de monnaie, qui n’est adossée à aucun actif (et n’a donc pas de valeur intrinsèque) surfe sur les crises. Elle a ainsi pu servir de valeur refuge à des investisseurs in-quiets du risque de faillite du Ve-nezuela ou de l’incertitude née de la déclaration d’indépendance de la Catalogne. Mais, guère plus. « Il est très difficile d’appréhender ce qu’est réellement le bitcoin, sa nature pro-fonde et ses possibilités. C’est la porte ouverte à tous les fantasmes. C’est d’ailleurs sans doute la raison pour la-quelle son cours progresse en ligne droite », avance Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC.

La folle envolée des cours fait dé-sormais « fantasmer » de nouveaux

investisseurs. « Les particu-liers, attirés par la publicité faite autour de cette monnaie sont de plus nombreux à acheter des bit-coins, principale-ment en Asie. Et cela pousse les cours à la hausse », explique Christo-pher Dembick, éco-nomiste chez Saxo Bank. Ils sont attirés par l’appât du gain. » Long-temps utilisé pour blanchir des capitaux, le bitcoin a dé-sormais conquis des épargnants chinois et indiens, et dans une bien moindre mesure européens ou amé-ricains. Sur le moteur Google, les re-cherches « acheter du bitcoin » ont d’ailleurs dépassé « acheter de l’or », constate Bloomberg.

Trading des cryptomonnaiesD’autres acteurs commencent eux aussi à s’intéresser au phénomène bitcoin, lui conférant au passage une certaine légitimité. La banque améri-caine Goldman Sachs a ainsi annoncé qu’elle prévoyait de se lancer dans le trading des cryptomonnaies pour sa-tisfaire la demande de ses clients. Les banques centrales mondiales ont quant à elles des approches contras-tées. La Banque du Japon reconnaît certaines cryptomonnaies, dont le bitcoin. A contrario, la Chine veut les interdire. Récemment Christine La-garde, la directrice générale du FMI, a déclaré qu’il « ne serait pas sage de négliger les monnaies virtuelles ». « Les technologies utilisées par ces monnaies virtuelles sont très promet-teuses, traçables et plus rapides. Elles sont susceptibles d’engendrer une ré-volution comparable à celle apportée par Internet, explique Tristan Com-bet, PDG de Domraider (vente aux enchères de cryptomonnaies). Ces monnaies sont donc soumises à un bel

Vent de folie sur le bitcoinAprès avoir flanché la semaine dernière, cette monnaie virtuelle a gagné 1 000 dollars lundi.

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2016 20175. Dec 19. Dec 2. Jan 16. Jan 30. Jan 13. Fev 27. Fev 13. Mar 27. Mar 10. Avr 24. Avr 8. Mai 22. Mai 5. Juin 19. Juin 3. Juil 17. Juil 31. Juil 14. Août 28. Août 11. Sep 25. Sep 9. Oct 23. Oct 6. Nov

Cours* du bitcoin,EN DOLLARS

*Prix moyen du marché dans les principales bourses d’échange de bitcoins. Source : blockchain.info

13/11/17

6 500 $

La monnaie virtuelle se lance à la conquête du monde réel

LE BITCOINEN DATE ET EN CHIFFRES

2009Création de la monnaie virtuelle sur Internet par un groupe d’informaticiens anonymes. En huit ans, son cours est passé de quelques cents à 6 500 dollars lundi

7 900dollars. C’est le sommet historique touché la semaine dernière par le bitcoin, dont le cours était tombé ponctuellement sous les 800 dollars en début d’année

11millions de dollars. C’est le gain remporté par un spéculateur aguerri de la première heure, après avoir misé quelques euros ou dollars au départ. Ces histoires font fantasmer et attirent de plus en plus de particuliers, surtout asiatiques, vers le bitcoin. Mais certains spéculateursy ont laissé leur chemise

Créée en 2009,

le bitcoin n’enfinit pas de jouer

aux montagnes russes.CHRIS RATCLIFFE/BLOOMBERG

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Slack, qui est au cœur du travail des entreprises en France, se charge derendre l’un des aspects les plus délicats de nos métiers, la communication,plus simple, plus agréable et plus productif.

Chez Deezer, société pionnière du streaming musical en France, les équipesd’ingénieurs utilisent Slack pour s’assurer que les dysfonctionnements,pouvant survenir sur les playlists, soient repérés avant qu’ils n’atteignent vosoreilles. Elles s’en servent également pour créer leurs propres outils etpartager les playlists de Deezer dans Slack, afin que tout le monde, y comprisleur propre équipe internationale, soit sur la même longueur d’onde.

Rendez-vous sur Slack.com et découvrez comment utiliser la communicationpour harmoniser le travail de vos équipes. slack.com

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mardi 14 novembre 2017 LE FIGARO

A

GUILLAUME GUICHARD £@guillaume_gui

FISCALITÉ Dix milliards, à qui la faute ? Deux semaines après l’avoir commandé, Bruno Le Maire s’est vu remettre le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) sur le « scandale d’État » de la taxe à 3 % sur les dividendes reversés par les entreprises (nos éditions du 23 octo-bre). Mise en place en juillet 2012 par François Hollande, elle a été censurée en totalité par le Conseil constitutionnel le 6 octobre. Résul-tat ? Une ardoise de 10 milliards d’euros que l’État doit aux entrepri-ses pour avoir levé une taxe jugée illégale. Toutefois, le gouvernement a créé une surtaxe sur l’impôt sur les très grandes sociétés pour ab-sorber la moitié du coût de ce contentieux hors norme.

Chargée par le ministre de l’Éco-nomie de « faire toute la lumière sur les responsabilités des uns et des autres », l’IGF conclut que « les res-ponsabilités sont plurielles dans les sphères administratives, gouverne-mentales, parlementaires ». Plus étrange, l’Inspection tacle les « re-présentants d’intérêts » - le patro-nat - qui n’auraient pas su alerter l’administration et les politiques de leurs errements. Si les entreprises ont été injustement taxées, ce serait donc en partie de leur faute.

En réalité, chaque étape de la viejuridiquement mouvementée de cette taxe met en lumière un man-quement (nos éditions du 26 octo-bre). Le premier est relevé par l’IGF lors de la gestation de la taxe, « trop

rapide, dans l’entre-soi ». À tel pointque personne ne releva, à l’époque, sa non-conformité avec la directive européenne qui motivera, cinq ans après, en mai 2017, sa condamna-tion par la Cour européenne de jus-tice. N’ayant pas perçu le problème,l’administration n’a donc pas pu alerter les ministres, qui n’ont donc pas sollicité le secrétaire général adjoint de l’Élysée en charge de l’économie à l’époque, un certain Emmanuel Macron. CQFD.

Le deuxième dysfonctionnementmis au jour par l’enquête est politi-que, celui-là. Il a lieu en 2015, « tournant décisif dans l’histoire de la

taxe de 3 % », note l’IGF, alors que les alertes se multiplient. La Cour européenne de justice (CJUE) est saisie sur une taxe belge similaire, la « fairness tax ». En même temps, la Commission européenne met en doute la comptabilité de la taxe à 3 % avec la règle européenne. « Ces deux alertes montrent que la fragilité juridique de la taxe à 3 % sur les divi-dendes était bien identifiée et connue dès 2015 », insiste Bruno Le Maire dans un communiqué. Bien qu’in-formés, le ministre des Finances de l’époque, Michel Sapin, et son se-crétaire d’État au Budget, Christian Eckert, ne bougent pas… Les incer-

titudes pesant sur la future décision de la CJUE dans l’affaire belge les empêcheront, selon l’IGF, de « construire une position solide de re-pli ». Bref, ils sont en quelque sorte responsables mais pas coupables…

Bercy inflexibleEn décembre 2015, le nombre de recours explose et les montants contestés sont presque multipliés par cinq, de 533 millions à 2,4 mil-liards. Dans une note envoyée dé-but 2016 à Michel Sapin, l’adminis-tration estime le risque à 3 milliards pour l’État. Mais encore une fois, il est urgent de ne rien faire… « Nos

conseils nous disaient de ne pas bou-ger pour ne pas fragiliser notre posi-tion devant le Conseil constitution-nel », avoue aujourd’hui l’un des acteurs de ce dossier.

Le troisième dysfonctionnementest administratif. Mi-novembre 2016, la CJUE condamne la taxe bel-ge. Ce « signal d’alerte » aurait dû provoquer une réaction à Bercy. Las, l’administration campe sur sa position : les deux taxes sont diffé-rentes. Un point de vue qui n’est « pas satisfaisant », juge aujour-d’hui l’IGF. Pire, la CJUE décide le 29 novembre qu’elle statuera sur la taxe française sans audience, sans plaidoirie et sans conclusions de sonavocate générale. Un processus ra-rissime qui augure d’une condam-nation de Paris.

Mais l’information se perd dansles dédales de l’administration et la directrice de la législation fiscale n’est mise au courant que dix jours après. Trop tard pour construire une réponse dans le budget rectifi-catif au Sénat. La suite est connue. La CJUE condamne la France en mai2017, puis le Conseil constitutionnel achève la taxe à 3 % le 6 octobre.

De cet incident à 10 milliards,Bruno Le Maire veut tirer des le-çons. « Nous voulons sécuriser notre loi fiscale et protéger le contribuable français », a-t-il martelé lundi à l’Assemblée. Bercy étudie donc la remise à plat du suivi des conten-tieux fiscaux. « Nous devons prendre le temps de garantir la robustesse ju-ridique des dispositifs votés » via da-vantage de consultations, reconnaît le ministre de l’Économie. Avant de préciser : « Sauf urgence. » ■

Bruno Le Maire, ministre des Finances, à l’Assemblée nationale.CHARLES PLATIAU/REUTERS

Fiasco de la taxe sur les dividendes : des dysfonctionnements à tous les niveauxDans son rapport, l’IGF pointe des responsabilités « plurielles » de ce scandale d’État mais pas de coupables.

ALEXIA KEFALAS £@alexiaKefalasATHÈNES

EUROPE La société Fraport vou-drait-elle le beurre, l’argent du beurre et la colère des Grecs ? C’est en tout cas la question que se pose la presse hellène ces dernières se-maines, agacée de voir la compa-gnie allemande fichée dans les Pa-radise Papers, cette enquête internationale sur l’optimisation fiscale. Et pour cause, en 2014, Fra-port Ag- Slentel Ltd a remporté l’appel d’offres pour la gestion de quatorze aéroports régionaux grecs, principalement dans les îles les plus touristiques (Mykonos, Santorin, Kos, Rhodes, etc.), contre 1,2 milliard d’euros. Mais,

entre l’appel d’offres et la signature définitive, en avril 2017, la société considère que ces aéroports ont été dégradés et demande à l’État grec un dédommagement de 70 millions d’euros. Si cette somme est déme-surée, pour le ministère des Trans-ports, elle devra pourtant être payée selon Stergios Pistiorlas, le vice-ministre du Développement, qui estime que « si des problèmes sont relevés par le comité des règle-ments des différends techniques, alors l’État grec devra assumer ses responsabilités ».

Cela signifie une dépense supplé-mentaire et inattendue pour le budget grec, déjà fragile. Qui plus est due à une entreprise venue d’Allemagne, pays responsable aux

yeux de nombreux Grecs de l’aus-térité qui leur est imposée.

Fraport finit d’attiser la colèredes Grecs avec une autre affaire. La société allemande et son partenaire grec Copelouzos ont reçu des prêts d’institutions européennes pour rénover les aéroports. Ainsi, la Banque européenne pour la recons-truction et le développement (Berd) a contribué à hauteur de 186,7 millions d’euros et la Banque européenne d’investissement (BEI) à 280,7 millions d’euros. Or le prêt de cette dernière est directement lié au plan Juncker de relance de l’investissement de 315 milliards d’euros, lancé par le président de la Commission européenne il y a trois ans. Les détracteurs grecs de Fra-

port AG considèrent ainsi que les fonds européens financent, en réa-lité, des projets allemands en Grèce.

Temps perduLa compagnie s’en défend et ré-pond que la « procédure est parfai-tement normale puisque Fraport a contracté des emprunts auprès de cinq institutions différentes ». Le cœur du problème serait donc, se-lon Maria Spyrakis, députée euro-péenne et porte-parole du parti conservateur Nouvelle Démocratie, la gestion dans l’octroi des subven-tions de ce plan. « Il s’agit, certes, d’une opportunité unique pour l’Eu-rope et la Grèce, mais le Fonds euro-péen pour les investissements straté-giques (FEIS), l’outil de ce plan, a été

conçu pour les grandes sociétés comme Fraport, disposant de moyens techniques et n’a rien donné pour les PME, du fait de la taille des créances douteuses de ces sociétés. Pour cela, poursuit l’élue d’opposi-tion, le gouvernement a perdu un temps précieux, il n’a toujours pas mis en place une banque publique d’investissement malgré la mise en garde des créanciers publics du pays » (FMI, UE, BCE).

Cette affaire, aussi controverséeque décriée dans l’opinion publique grecque, risque d’être une charge pour les prochaines privatisations, dont le programme, sous la pres-sion des bailleurs de fonds du pays, devrait passer à la vitesse supérieu-re ces prochains mois. ■

L’entreprise qui rénove des aéroports régionaux a bénéficié de fonds européens et réclame de l’argent à l’État.

rallèle de la réunion de Caracas, un comité de l’Isda (association inter-nationale des produits dérivés) doit se prononcer, à New York, sur des retards d’échéance. Le sursis de-vrait venir de la Russie et de la Chine, deux pays amis qui ont déjà aidé le Venezuela. La part de Mos-

Caracas a organisé une réunion avec ses créanciers internationaux pour échapper au défaut de paiement.

Le Venezuela suspendu à l’aide de la Russie et de la Chine

Fraport, la société allemande qui attise la colère des Grecs

ANNE CHEYVIALLE £@AnneCheyvialle

AMÉRIQUE LATINE Coûte que coûte, Caracas veut échapper à la faillite. « Jamais ! Le défaut de paie-ment ne se produira jamais au Ve-nezuela », a martelé dimanche le président Nicolás Maduro à la télé-vision. C’était la veille d’une réu-nion cruciale, organisée dans la ca-pitale vénézuélienne avec les créanciers internationaux pour ar-racher un compromis sur une re-structuration de la dette de quelque150 milliards de dollars.

La probabilité d’un défaut necesse d’augmenter mois après mois dans cette économie exsangue dont la population manque de tout. Assis sur d’immenses réserves de

pétrole - dépassant même celles de l’Arabie saoudite -, le pays ne vi-vait que de l’or noir. Faute d’inves-tissement et à cause d’une gestion calamiteuse, la rente a fondu, ag-gravée par la chute des cours du baril. La production journalière est tombée le mois dernier sous les 2 millions de barils, son plus bas ni-veau depuis vingt-huit ans, selon l’Organisation des pays exporta-teurs de pétrole (Opep). Résultat du marasme économique, les liqui-dités ne pèsent plus que 9,7 mil-liards de dollars, dont un tiers en or, donc plus difficile à déstocker.

Or le Venezuela doit débourser1,7 milliard d’ici à la fin de l’année, dont plusieurs échéances ces jours-ci. Caracas a utilisé la période de grâce de 30 jours, montrant à quel point le pays est aux abois. En pa-

cou est marginale comparée à celle de Pékin, qui a prêté depuis 2009 65 milliards de dollars.

Sanctions américainesEn échange de leur soutien, les deux géants deviendraient en par-tie propriétaires des deux raffine-ries du pays. « Cet accord leur per-mettrait d’acquérir un actif stratégique à long terme. La Chine a plus d’intérêt que la Russie », com-mente Christopher Dembik, expert du Venezuela de Saxo Bank, qui explique le soutien de Moscou par la longue relation entre les deux pays. Cette bouffée d’oxygène ne suffira pas, car 70 % de la dette vé-nézuélienne est détenue par des créanciers américains et cana-diens. Or ces investisseurs, qui ont gagné beaucoup d’argent - le ren-

dement des obligations a progressé de 60 % depuis janvier 2015 -, sont aujourd’hui bloqués par le décret pris par Donald Trump interdisant aux Américains d’acheter de nou-velles obligations vénézuéliennes. « De nombreux financiers de Wall Street font pression sur Trump pour qu’il change de position », note l’ex-pert de Saxo Bank.

Difficulté supplémentaire, le vi-ce-président vénézuélien, Tareck El Aissami, et le ministre des Fi-nances, chargés de renégocier la dette, sont directement visés par les sanctions américaines. Pour éviter une faillite, qui ferait vaciller son pouvoir, Nicolás Maduro, l’hé-ritier du chavisme, préfère négo-cier avec des fonds spéculatifs, per-sistant dans un modèle qui détruit le pays et affame la population. ■

Le président Nicolás Maduro,

le 7 novembre à Caracas,

au Venezuela.HANDOUT/REUTERS

70millions d’euros

C’est la somme que Fraport réclame à l’État grec comme

dédommagement

24 ÉCONOMIE

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LE FIGARO mardi 14 novembre 2017

C

EMMANUEL EGLOFF £@eegloff

ÉNERGIE Le groupe parapétrolier CGG est bientôt sauvé, au moins à court terme. « L’assemblée générale des actionnaires a approuvé l’en-semble des résolutions nécessaires à la mise en œuvre du plan de restruc-turation financière », s’est félicitée la société dans un communiqué.

Avec la chute drastique de l’acti-vité (- 60 % en trois ans), consécu-tive à la baisse du pétrole, CGG se trouvait face à un véritable « mur de la dette », selon un proche du dos-sier. Cette dette s’élève à 2,8 mil-liards de dollars, quand le chiffre d’affaires en 2017 devrait atteindre 1,2 milliard. Depuis six mois, les di-rigeants de CGG négocient pied à pied avec leurs créanciers et leurs actionnaires. L’accord de la plupart des premiers, hormis certains por-

teurs d’obligations convertibles (Oceane), a été obtenu fin juillet. Lundi, c’était au tour des actionnai-res. Une première assemblée avait eu lieu le 31 octobre, mais moins de 25 % des actionnaires étant pré-sents, le vote n’avait pu être validé. Avec la baisse du quorum à 20 %, le plan a pu, cette fois, être légalementapprouvé.

Massivement diluésLe peu d’enthousiasme des action-naires se comprend. Ils seront mas-sivement dilués, se retrouvant avec 3 % du capital qu’ils détenaient en totalité avant l’opération. À l’inver-se, les fonds d’investissement (comme Boussard & Gavaudan, Contrarian Capital ou Attestor) vont convertir leurs créances en actions. Ils deviendront les princi-paux actionnaires de CGG une fois la restructuration menée à bien.

« Les actionnaires actuels qui utilise-ront tous les outils de la clause de re-tour à meilleure fortune pourraient, au final, obtenir autour de 22 % du capital », fait-on cependant savoir du côté de la société.

Ce n’est pas suffisant pour LoïcDessaint, directeur général du cabi-net Proxinvest, qui représente les actionnaires minoritaires. « Les fonds détenteurs de la dette à haut rendement vont sans doute réaliser une plus-value à court terme, déplo-re-t-il. Il y avait sans doute moyen de mieux négocier. Mais c’est diffici-le, car ils pouvaient bloquer le pro-cessus de restructuration. » D’autantque les deux principaux - Bpifrance et le fonds DNCA, qui détiennent 18,5 % du capital - étaient d’accord pour voter en faveur du plan de res-tructuration. Avec la participation très faible, ils ont donc fait pencher la balance.

Bpifrance ne s’est pas vraimentbattu sur les modalités financières. Son objectif était ailleurs : mainte-nir l’ancrage français de CGG. Pen-dant cinq ans, la société devra maintenir son siège en France et son directeur général y résider. Pendant deux ans, elle ne pourra pas non plus procéder à des cessionsd’actifs ni lancer un plan social. Et les fonds d’investissement ne pour-ront pas être directement repré-sentés au conseil d’administration.

Ce plan doit désormais être validépar le tribunal de commerce le 20 novembre. Puis il faudra le met-tre en œuvre, sans doute d’ici au premier trimestre 2018. Pour la pé-rennité de l’entreprise, il faudra surtout que l’activité se redresse. Cela devrait être le cas si les prévi-sions des dirigeants sont tenues. Ils tablent sur un chiffre d’affaires de 2 milliards de dollars d’ici 2019. ■

CGG finalement sauvé avec l’aval de BpifranceLes actionnaires du groupe parapétrolier approuvent la restructuration financière.

DOMITILLE ARRIVET £@darrivet

ÉNERGIE La correction a semé l’in-quiétude à la Bourse. En annonçant lundi la révision à la baisse de ses objectifs financiers 2018, EDF a fait chuter de plus de 10 % le cours de son action. Les explications données par l’électricien sont multiples pour justifier que l’Ebidta soit désormais attendu entre 14,6 et 15,3 milliards d’euros, contre un précédent objec-tif d’au moins 15,2 milliards.

EDF craint avant tout que tous lesréacteurs de centrales nucléaires actuellement à l’arrêt (près de 20 sur les 58 existants) ne soient pas remis en service d’ici la fin de l’an-née, comme l’ont annoncé les auto-rités du nucléaire. Les centrales ar-rivant en fin de vie, et le niveau de sécurité ayant augmenté depuis l’accident de Fukushima, en 2011. L’Autorité de sûreté nucléaire voit

les dossiers suite à des incidents s’accumuler et est devenue plus exigeante lors de ses inspections.

Outre cette anticipation de limi-tation de la production (qui contraint EDF à importer une partie de l’électricité nécessaire à un prix en forte hausse ces derniers mois), ilreconnaît que la production hy-draulique est limitée par une année aux températures élevées. « C’est une deuxième année sèche consécu-tive, or c’est une électricité gratui-te », souligne un expert du secteur.

Viennent ensuite, selon EDF,l’érosion de la consommation d’électricité en France et la baisse de la rémunération de la capacité au Royaume-Uni. Des facteurs aux-quels s’ajoute la perte de clients en-registrée par EDF depuis la dérégu-lation des tarifs. « EDF a perdu 30 % de ses volumes en perdant le tarif jaune et vert pour les profession-nels », souligne un autre expert. En

cause notamment, les collectivités locales qui ont basculé vers une concurrence aux tarifs plus incita-tifs. Un phénomène qui touche aus-si depuis l’an dernier la clientèle particulière. Ils sont actuellement 100 000 clients à quitter EDF cha-que mois pour se tourner vers les offres d’opérateurs privés concur-rents, Direct Énergie en tête.

Réduction des dépensesFragilisé, le géant français a annon-cé que la réduction de ses dépenses d’exploitation à échéance 2018 se-rait réévaluée de 100 millions d’euros, qui s’ajoutent aux 700 mil-lions auxquels il s’était engagé en 2015 pour trois ans. « Il n’y aura par de changement de trajectoire sur la réduction des effectifs déjà annon-cée », promet un porte-parole d’EDF. En clair, la politique de non-remplacement de départs à la re-traite reste en vigueur dans les pro-

portions prévues. « EDF est en avance sur son plan d’économies, alerte cependant un proche du dos-sier. Notamment parce qu’il a poussé ses sous-traitants à baisser leurs prix. On entre aujourd’hui dans le durde la réduction des effectifs et les syn-dicats sont très inquiets. » C’est no-tamment sur l’efficacité opération-nelle du réseau commercial que pourraient porter les efforts, à me-sure du développement de la ges-tion numérique des clients.

Enfin, pour accélérer le retour àdes finances plus saines, EDF table aussi sur son plan de cessions de 10 milliards d’actifs d’ici à 2020. « En matière de cession d’actifs à l’étranger, EDF a l’embarras du choix », juge Nicolas Goldberg, du cabinet Colombus Consulting. Resteque, malgré son à-coup boursier, le cours de l’action EDF est encore de 22 % au-dessus de son cours de dé-but d’année 2017. ■

L’électricien a révisé à la baisse ses objectifs financiers. 20 réacteurs sur 58 sont à l’arrêt.

EDF craint un retard au redémarrage de ses centrales

PIERRE-YVES DUGUA £@Pdugua

INDUSTRIE Tout un symbole… Ily a 125 ans, Thomas Edison fondaitGeneral Electric pour exploiterune de ses nombreuses inven-tions, l’ampoule électrique. JohnFlannery, nouveau PDG du grou-pe, fait une croix sur l’éclairage.General Electric, implanté dansplus de 170 pays et qui emploieprès de 300 000 personnes dont16 000 en France, amorce ungrand virage stratégique pour re-dresser ses comptes. John Flanne-ry a décidé de recentrer GE surtrois activités principales : les mo-teurs d’avion, les équipements degénération électrique et les appa-reils médicaux. Ces trois pôles re-présentaient 58 % de son chiffred’affaires fin 2016 avec 156 000employés.

Avant d’assumer les fonctionsde numéro un de GE début août, John Flannery, 56 ans, dirigeait GE Healthcare, la filiale des appareils médicaux. Il a pris plus de trois mois pour passer en revue les acti-vités sous la pression de ses ac-

tionnaires, avec en première ligne, Trian Partners, fondé par le re-doutable Nelson Peltz. Ce fonds activiste a investi 2,5 milliards de dollars dans GE en octobre 2015. Tous sont alarmés par l’effondre-ment du cours de l’action de plus de 35 % depuis le début de l’année,alors que l’indice S&P 500 dans le même temps grimpait de 15 %.

« Alstom s’est révélé en dessous de nos attentes »Dans ce contexte conflictuel, JohnFlannery a aussi décidé de réduirede 50 % le dividende trimestriel, à12 cents. Depuis plusieurs mois,ses activités industrielles ne génè-rent plus assez de liquidités pourcouvrir les 8 milliards de dollarsreversés aux actionnaires. Aveccette mauvaise nouvelle et l’an-nonce des perspectives de profitsinférieures aux anticipations,John Flannery a raté son départaux yeux de Wall Street. Le coursde GE plongeait à l’ouverture lun-di de plus de 7 %.

Le nouveau boss doit mainte-nant faire ses preuves. Le viragestratégique, attendu avec impa-

tience, se négociera au détrimentdes autres pôles du groupe : les fu-tures ventes d’actifs sont censéesrapporter plus de 20 milliards dedollars. Outre l’éclairage, GE va sedélester des transports - activitéqui comprend la fabrication de lo-comotives -, des services pétro-liers. L’acquisition d’Alstom parGE en 2015 pour 12,4 milliards dedollars ne figure donc pas parmiles erreurs identifiées par le nou-veau régime en place à la tête del’entreprise. Mais il est très mitigésur cette acquisition. « Alstom

s’est révélé en dessous de nos at-tentes », juge John Flannery. S’il aloué la qualité des personnels del’entreprise française, il a regrettéle temps qu’a pris la finalisation del’opération. Il a aussi souligné quesa performance était particulière-ment mauvaise dans les énergiesrenouvelables. Mais il n’a pas re-mis en cause les engagementspris, notamment la création nettede 1 000 emplois en France d’ici à2018 malgré les suppressions depostes en cours (nos éditions du16 octobre).

Le plan de John Flannery re-vient, en fait, à détricoter en par-tie l’œuvre de son prédécesseur,Jeff Immelt. Mais la sortie des ser-vices pétroliers ne peut se solderpar une simple revente car cettediversification est le fruit d’unealliance avec Baker Hughes. De-puis juillet GE détient 63 % du nu-méro deux mondial des servicesaux sociétés pétrolières et le grou-pe n’a pas le droit de revendrecette participation majoritaireavant plusieurs années. Des négo-ciations devront donc s’engagerpour établir les conditions du dé-sengagement de GE.

Avec le recul, les multiples ac-quisitions du conglomérat dans leséquipements et services pétrolierset gaziers depuis 2002 sont consi-dérées comme de graves erreursstratégiques de Jeff Immelt. Si lesprix du pétrole ne s’étaient pas ef-fondrés en 2014, le pari seraitmoins sévèrement jugé. En re-vanche, d’autres reventes d’ac-tifs, intervenues après la crise fi-nancière de 2008, restent bienvues. En particulier celles del’électroménager l’an dernier, desplastiques et des équipements detraitement des eaux usées - GEWater racheté récemment pour3,4 milliards de dollars par Suez.

Jeff Immelt n’aura pas complè-tement démérité. Il aura réduit ladépendance de GE à l’égard de sesactivités dans le crédit et la finan-ce qui avaient fragilisé le conglo-mérat lors de la crise de 2008. Larevente progressive, depuis, del’essentiel de ce pôle, au profit durecentrage de GE vers des métiersindustriels, aura été une bonnedécision. De même que la reventeà partir de 2011 du géant de la té-lévision, du cinéma et des parcs àthème, NBC Universal, au câblo-opérateur Comcast. ■

Source : société et Bloomberg

14 novembre 2016 13 novembre 201718

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Matérielsferroviaires

Énergiesrenouvelables

Servicesfinanciers

Équipementsparapétroliers

Réseauxélectriques

Technologiemédicales

AéronautiqueTurbines,générateurs

Infographie

RÉPARTION DU CHIFFRED'AFFAIRES PAR MÉTIERS EN 2016,en milliards de dollars

COURS DE L’ACTION GE, en dollars à New York

MARGE NETTE(RENTABILITÉ),

en %

General Electric dans l’obligation de se restructurer

General Electric opère un tri sévère dans ses activités Le plan présenté par le nouveau patron, John Flannery, a été mal accueilli par Wall Street.

EN BREF

PÉTROLE : DÉCISION SUR LA PRODUCTION LE 30 NOVEMBRE£ L’Opep et les pays associés à son accord de baisse de la production de pétrole décideront le 30 novembre s’ils prolongent ou non ces mesures. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole avec la Russie et neuf autres producteurs sont pour l’instant convenus de réduire leur production de 1,8 million de barils par jour jusqu’au 31 mars 2018 afin de stabiliser l’offre mondiale de brut.

CASTORAMA : EMPLOIS DÉLOCALISÉS EN POLOGNE£ Plusieurs centaines de postes seraient menacées chez Castorama et Brico Dépôt, filiales du groupe Kingfisher, en raison du regroupement à Cracovie en Pologne des activités de comptabilité et contrôle de gestion des filiales du groupe britannique.

ÉTATS-UNIS : UN PATRON DE LABO, MINISTRE DE LA SANTÉ£ Le président américain a nommé un ancien dirigeant du géant pharmaceutique américain Eli Lilly, Alex Azar, à la tête du ministère de la Santé. « Il sera une star pour améliorer les soins et baisser les prix des médicaments ! » a tweeté Donald Trump.

AUTOLIB’ EN PERTE DE VITESSE £ Le service parisien de partage de voitures Autolib’ a subi une baisse de plus de 5 % des abonnés depuis fin 2016. Le service géré par le groupe Bolloré ne comptait plus que 103 500 abonnés actifs en septembre.

» À Monaco, l’immobilierpèse plus que la finance

» Faites-vous partie de la population la plus à risque en cas d’accident nucléaire ?www.lefigaro.fr/economie

+@

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15 mai 13 novembre

Source : Bloomberg

2017 2017

Infographie

COURS DE L’ACTIONen euros

EDF

CGG EN CHIFFRESAU 30 SEPTEMBRE 2017 SOURCE : SOCIÉTÉ

919millions de dollars de chiffre d’affaires (+ 6%)

439millions de dollars : perte nette (contre 297 millions de perte nette sur la même période en 2016)

« Depuis plusieurs

mois, les activités industrielles ne génèrent plus assez de liquidités pour couvrir les 8 milliards de dollars reversés aux actionnaires»

ENTREPRISES 25

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mardi 14 novembre 2017 LE FIGARO

A

26 ENTREPRISES

â SHI WEILIANGHuawei

Succédant à Karl Song, Shi Weiliang prend latête de la filiale française du groupe de télé-coms chinois. Ce francophile, qui était partifaire ses études au Cesem de Reims, avaitdébuté dans l’agence de design française Car-ré Basset. Après le studio de cinéma ShanghaiToday Animation Film, puis Carrefour, ilrejoint Huawei en 2006 comme DG pour laRépublique centrafricaine. L’Afrique consti-tua un premier tremplin pour des directionseuropéennes. Après la Centrafrique, il passeau Cameroun, puis prend les manettes del’Afrique de l’Ouest pour Huawei Enterprise,avant de devenir vice-président de cettebranche pour le Royaume-Uni.

â FELIX BRÄUTIGAMJaguar Land RoverC’est un transfert important dansl’univers automobile. Felix Bräuti-gam quitte Porsche dont il était le

vice-président Europe, pour le constructeurbritannique Jaguar Land Rover, propriété del’indien Tata. Ses responsabilités couvrirontle marketing du groupe et le placeront justeau-dessous du numéro un, Ralf Speth. Ildevient également membre du conseil. FelixBräutigam était entré en 1996 chez Porsche ;cette nomination confirme donc son expertisedu secteur automobile.

LES DÉCIDEURS PAR Carole Bellemare avec Amaury Bucco www.lefigaro.fr/decideurs

Cela s’appelle un parcourssans faute. Entré en 1996comme contrôleur finan-cier chez Jaeger-LeCoul-tre, voici, vingt ans plus

tard, le Frenchie de 48 ans propulsé à la tête de la maison-mère Richemont, n° 3 mondial du luxe (Cartier, Montblanc, Van Cleef, Pia-get, IWC...). Le Sud-Africain Yohann Rupert, big boss et grand actionnaire du groupe gene-vois, qui a toujours apprécié les dirigeants français (Alain-Dominique Perrin, Bernard Fornas, Richard Lepeu, Cyril Vigneron…), confie au Franc-Comtois les manettes, avec une casquette créée de chief operating officer. Ce fidèle qui avait déjà pris du galon en mars comme patron des services centraux et régio-naux devient, de fait, n° 2 à ses côtés, et pilo-tera l’ensemble des activités du groupe, hor-mis Cartier et Van Cleef & Arpels. Pour cela, ils’appuiera sur un autre Français en pointe, Emmanuel Perrin, le directeur international des ventes de Cartier, qui monte aussi au comité exécutif comme « M. Distribution » des maisons horlogères.Pour le président de Richemont « ces chan-gements s’inscrivent dans la transformationdu modèle d’affaires concernant nos maisonshorlogères pour s’adapter au nouvel environ-nement de la demande… Le prochain défi sera

de conformer l’offre à la demande du clientfinal ». Confronté à la grave crise horlogère,Yohann Ruppert avait déjà en début d’annéeredistribué les cartes au niveau du top mana-gement. Cette nouvelle promotion de JérômeLambert fait suite aussi au départ l’été der-nier pour Breitling de Georges Kern, ex-pa-tron d’IWC devenu responsable « horloge-rie, marketing et numérique », avec qui ils’était attelé au redressement.

Redresseur de MontblancLe voici donc désormais au sommet avec unpedigree flatteur. Diplôme d’école de com-merce et débuts aux PTT, ce fils d’éleveur demoutons, épris d’équitation et de marathon,marque d’abord de son empreinte ses lon-gues années chez Jaeger-LeCoultre, auxfinances puis à la direction générale. Il remetaussi à l’heure la marque allemande Lange& Söhne. Décrit comme vif et gros tra-vailleur, le manager discret et performantrécidive ensuite, à partir de 2013, commepatron de Montblanc. Sous sa férule, le roidu stylo-plume retrouve des couleurs et jouele numérique. Lui-même se convertit aubracelet connecté et à la smartwatch. Maisd’aucuns voient aussi dans le financierrigoureux, très apprécié de l’actionnaire, lefutur boss. Ils ne se sont pas trompés. C. B.

â Jérôme Lambert, consacré à la tête du n° 3 mondial du luxe Richemont

LESâ BENJAMIN PERRET Fnac Darty

Ce Sciences Po de 37 ans, grand communicantd’Augustin de Romanet chez Aéroports de Parisaprès avoir accompagné ce dernier à la Caisse desdépôts, s’en va pour devenir à compter du 1er dé-cembre directeur de la communication et des af-faires publiques du groupe Fnac Darty. Il sera rat-taché au DG Enrique Martinez et siégera au comex.

â QUENTIN BRIARD ALINE DUCRETClub Med

La marque au trident promeut Quentin Briard àla direction commerciale pour la France et om-nicanal pour la France, le Benelux et la Suisse.Aline Ducret, issue de la stratégie digitale, luisuccède comme directrice marketing France,Europe et Afrique.

â JACQUES PEYNOTSNCF Gares & ConnexionsPrécision : dans notre édition du13 novembre consacrée au top mana-

gement de SNCF Gares & Connexions, nousavons omis de publier la photo de Jacques Pey-not, directeur des gares d’Île-de-France. Avecnos excuses, nous lui rendons ici son visage.

Thomas Buberl, directeur général d’Axa.FRANÇOIS BOUCHON/LE FIGAROAxa simplifie

son organisation et remanie son équipe dirigeante Thomas Buberl remodèle le groupe dont il a pris la direction générale il y a un an.

DOMITILLE ARRIVET £@darrivet

INNOVATION Comment faire grandir les start-up de la santé ? C’est la question sur laquelle se pen-che l’association France Biotech, qui regroupe 160 entrepreneurs en sciences de la vie, en publiant ce mardi une étude réalisée avec le Boston Consulting Group (BCG). Selon ses auteurs, faute d’un soutienplus adapté, ces entreprises spécifi-ques continueront de quitter la France, à la recherche de finance-ments aux États-Unis notamment.

En cause, la méconnaissance despolitiques sur les spécificités des healthtech, ces entreprises du mé-

dicament (les biotechs), des tech-nologies médicales (medtechs) et des données médicales (e-santé). Le contexte réglementaire exerce une contrainte qui bride leur modè-le économique de façon spécifique. En raison du coût et de la durée de laphase de recherche et développe-ment, elles devraient mériter un traitement ad hoc.

« En France, explique MaryvonneHiance, présidente de France Bio-tech, les outils de financements mis en place par Bpifrance notamment, ainsi que les dispositifs tels que le cré-dit impôt recherche, ont permis à six cents biotechs et mille medtechs de se développer. Mais les soutiens actuels ne leur donnent pas suffisamment de

moyens pour porter leurs innovations jusqu’à la mise sur le marché. En ef-fet, pour aller jusqu’à ce stade ultime, il faut financer des essais cliniques de phase 1 puis 2 puis 3 qui peuvent du-rer quinze ans et nécessiter des mon-tants de 100 ou 200 millions d’euros selon les pathologies. »

S’inspirer des États-UnisConséquence, souligne l’étude du BCG, les start-up sont tentées soit de céder leurs molécules à un grand groupe, soit de se vendre à une autre entreprise, soit de s’installer aux États-Unis pour trouver les financements nécessaires, auprès d’investisseurs ou en Bourse, sur le Nasdaq.

« Les healthtechs américainesont vingt ans d’avance sur la Fran-ce et l’Europe. Mais nous avons lesmoyens de rattraper une part duretard à condition de lever desfreins, explique Elsy Boglioli, duBCG. Déjà, avec le nouveau gou-vernement, une approche intermi-nistérielle entre la Santé et l’Éco-nomie est en train de s’amorcer.Mais il faut aussi renforcer lestransferts de technologie entre en-seignement et recherche, donnerun accès plus libre aux données desanté publique et attirer plus demédecins et de chercheurs dans lesfonds d’investissement. »

Laurent Arthaud, responsabledes fonds biotech et meditech de

Bpifrance, relativise cependant le constat. « Les fonds sont dans une démarche sélective, souligne-t-il. Les meilleures start-up arrivent à se financer, les autres moins. » Selon lui, pour favoriser en France des in-vestissements de plus de 50 millionsd’euros, rares dans l’Hexagone, il serait judicieux de s’inspirer des États-Unis.

Les fonds de pension américainsdoivent investir dans les sociétés innovantes. Il faudrait inciter les investisseurs institutionnels à faire de même pour les start-up de la healthtech française. Avec, en ligne de mire, estiment France Biotech et BCG, la création de 130 000 emplois sur le sol français. ■

DANIÈLE GUINOT £@danieleguinot

ASSURANCE Thomas Buberl continue à imprimer sa marque sur Axa, dont il a repris les rênes il y a un peu plus d’un an. Le directeur général va ainsi revoir l’organisa-tion de l’assureur et renouveler son comité de direction. Afin de renfor-cer son efficacité, Thomas Buberl a prévu une organisation plus simple et plus décentralisée. Elle rappelle, à certains égards, celle mise en pla-ce par Claude Bébéar, le fondateur d’Axa qu’il a dirigé jusqu’en 2000.

À partir du premier trimestre de2018, Axa s’articulera en cinq zo-nes géographiques (France, Euro-pe, États-Unis, Asie et internatio-nal) et un unique corporate center simplifié. Jusqu’à présent, le deuxième assureur européen, der-

rière Allianz, était organisé autour de trois axes : le siège, les lignes de métiers et les régions. Axa Invest-ment Managers, la gestion d’actifs que le groupe a récemment renon-cé à céder, et Axa Corporate Solu-tions, chargé de l’assurance des grands risques internationaux, se-ront gérés en parallèle et directe-ment placés sous l’autorité du di-recteur général Thomas Buberl.

En revanche, les grandes lignesde métiers Axa Global Life (assu-rance-vie) et Axa Global P&C (as-surance-dommages) fusionneront. Ce qui s’accompagne du départ des deux poids lourds, Gaëlle Olivier et Paul Evans, qui dirigeaient ces enti-tés. Amélie Oudéa-Castera, direc-trice du marketing et du digital, quitte elle aussi le groupe. « Je suis convaincu que donner plus de pouvoiraux entités opérationnelles est essen-

tiel au succès à long terme d’Axa, car cela permettra de mener notre trans-formation au plus près des clients », a expliqué, lundi, Thomas Buberl, qui a succédé en septembre 2016 à Henri de Castries.

RedéploiementCette réorganisation passe aussipar la refonte du siège mondiald’Axa à Paris, qui regroupe lesfonctions centrales du groupe.

Une centaine de postes (sur 750)seront supprimés. Mais Axa s’en-gage à redéployer les collabora-teurs affectés, dans le cadre del’accord de GPEC (gestion prévi-sionnelle des emplois et des com-pétences). « Au siège, il y a environ150 postes ouverts ou à créer dansle cadre de la réorganisation »,précise-t-on chez AXA. Pourautant, les salariés sont inquiets,certains pointant des nouvelles

méthodes de management parfoisun peu « brutales ».

Comme prévu, Thomas Buberla également revu son comité de direction. Il ne compte plus qu’une seule femme (sur 10 mem-bres), Astrid Stange. Cette Alle-mande, proche de Thomas Bu-berl, vient d’être nommée directrice des opérations. Elle fait partie avec Alban de Mailly Nesle (directeur des risques), Antimo Perretta (directeur général Euro-pe) et Gordon Watson (directeur général Asie), des quatre nou-veaux membres de ce comité plus international que par le passé. En parallèle, Gérald Harlin et George Stansfield sont promus au titre de directeur général adjoint d’Axa. Ces postes n’existaient pas jusqu’àprésent et leurs titulaires les oc-cuperont en plus de leurs fonc-tions actuelles.

«Thomas Buberl a recherché leconsensus à la fois en termes de sangneuf et d’expérience, mais aussi en constituant un comité de direction constitué de personnes issues des grandes écoles françaises et d’autres ayant une approche du mé-tier plus pragmatique et opération-nelle, constate Lawrence Trefi, as-socié spécialiste de l’assurance du cabinet de recrutement Heidrick & Struggles. Mais tous les membres du comité ont en commun de provenir du monde de l’assurance. » ■

La France néglige ses start-up de la santéUn rapport de France Biotech et du BCG souligne les besoins de financement spécifiques de ces entreprises.

68 % des essais cliniques

des start-up de la santé sont

réalisés à l’étranger

« Je suis convaincu

que donner plus de pouvoir aux entités opérationnelles est essentiel au succès à long terme d’Axa»THOMAS BUBERL, DIRECTEUR GÉNÉRAL D’AXA

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Le handicap en France :innovation et nouvelles technologies

En ouverturede la Semaine

européenne pourl’emploi des

personneshandicapées, le

Handi Tech Trophya récompensé hier

six projets detechnologies

inclusives.> PAR FRANÇOIS STAGNARO

LEFIGARO Mardi 14novembre2017

F édérer les énergies, accélérer le développementet favoriser le rayonnement des – bonnes –idées. Ces fondements de la French Tech pour-

raient définir aussi le premier Handi Tech Trophy.Créé à l’initiative de JobinLive, en partenariat avecBpifrance et sous le haut patronage du Secrétariatd’État auprès du Premier Ministre chargé desPersonnes handicapées, et de celui chargé du Numé-rique, le Handi Tech Trophy est un projet innovant àbien des égards. Il réunit dans un même écosystèmeonze grandes entreprises, dix-huit partenaires institu-tionnels, neuf grandes écoles, quatorze médias etprès de deux-cents start-ups et laboratoires derecherche de la French Tech. Le tout avec un seul etmême objectif : minimiser les conséquences d’uneperte d’autonomie ou d’un handicap en recourant àl’innovation et aux nouvelles technologies.

Première édition, déjà un succèsLes initiateurs du projet entendent ainsi replacer laquestion du handicap au cœur des grands enjeuxtechnologiques et sociaux. Une initiative dont la per-tinence a visiblement été appréciée, puisque les par-tenaires ont été très nombreux à soutenir la manifes-tation, tandis que l’appel à projets, lancé en avrildernier, a dépassé toutes les espérances des organi-sateurs. Alors qu’ils en espéraient une cinquantaine,ils ont reçu cent-soixante-sept dossiers de candida-ture. Six d’entre eux ont été distingués hier par le jurydu Handi Tech Trophy, au cours d’une soirée organiséechez Bpifrance. La date n’était pas choisie au hasard,puisqu’il s’agissait de la première journée de laSemaine pour l’emploi des personnes handicapées,initiée et organisée par LADAPT (l’association pourl’insertion sociale et professionnelle des personneshandicapées) depuis 1997 et qui a évolué depuis 2015en Semaine européenne pour l’emploi des personneshandicapées/European Disability Employment Week(SEEPH / EDEW).

Six catégoriesLes meilleurs dossiers ont été distingués dans lescatégories suivantes : Health, Mobility, Robotics,AI/Digital, Employment et Student Project. La perti-nence de chaque candidature a été évaluée par unjury composé d’une trentaine d’experts issus del’univers des technologies, des entreprises, des écoleset des médias. Tous ces acteurs ont ainsi pu se ren-contrer pour identifier et analyser les projets des cent-soixante-sept start-ups et étudiants qui leur ont étésoumis, contact qui s’est approfondi hier avec cer-tains d’entre eux lors de la soirée de remise des prix.

Fédérer un écosystèmeAu-delà de l’événement lui-même et des six candida-tures récompensées, l’idée du Handi Tech Trophy estd’alimenter un écosystème dans lequel les start-upset les entreprises peuvent reprendre contact à l’issuede l’événement. Les lauréats seront accompagnéspar les grandes entreprises, puisque celles-ci pro-posent des dotations à la fois technologiques et entermes d’accompagnement. L’objectif, ensuite, est defédérer cet écosystème au sein d’un dispositif d’accé-lération de start-ups : l’incubateur Handi Tech seraitainsi le premier du genre dédié aux start-ups quidéveloppent des technologies autour du handicap etde la perte d’autonomie. u

Ils sont les deux piliers de ce premier Handi TechTrophy. Les uns entendent contribuer à compenserla perte d’autonomie par l’innovation et les nouvellestechnologies. Les autres leur apportent le soutiennécessaire pour mettre en lumière leurs idées.

LAURÉATS, PARTENAIRES

2Le Handi Tech Trophy est né duconstat qu’aujourd’hui, les progrèstechnologiques, notammentdans la robotique, l’intelligenceartificielle ou les biotechnologies,permettent d’envisager concrè-tement des réponses à de grandsenjeux de société : vieillir dans demeilleures conditions, dépasser lamaladie, accroître la mobilité detous, vivre plus longtemps…Chez JobinLive, au contact duhandicap depuis de nombreusesannées, il nous a semblé évidentque ces progrès technologiquesdevaient devenir accessibles àtous et profiter en particulier àceux qui en ont le plus besoin :les personnes en perted’autonomie ou les personnesen situation de handicap. Lesavancées technologiques doiventêtre aujourd’hui un véritable levierpour une société plus inclusive !Partant de cette idée, nousavons sollicité la French Tech quifédère l’écosystème d’entreprisesinnovantes en France, pour leurproposer que nos start-ups soientégalement une vitrine de cesvaleurs et donnent un sens moralà l’innovation. Le Handi TechTrophy, créateur de passerellesentre le monde de l’innovation etcelui du handicap et de la perted’autonomie, a d’emblée reçu unaccueil très positif.Énormément d’énergie a étédéployée par cet écosystèmede l’innovation, dans lequelon retrouve la French Tech etBpifrance, qui nous ont aidésà bâtir cet événement, maiségalement les grandes écolescomme CentraleSupélec, l’Écolepolytechnique, l’EPF, l’ESIEE,…ainsi que les fédérationsprofessionnelles et les médiasspécialisés. Les acteurs du mondedu handicap ont égalementadhéré au projet, à commencerpar l’AGEFIPH, LADAPT etl’APF. Le rôle des entreprises,nombreuses à s’être associéesau Handi Tech Trophy, a étéprimordial puisqu’elles ont permisle financement de l’événement.Devoteam, SopraBanking,Orange, IBM, CGI, EDF, SII, Natixis,Capgemini, STMicroelectronicset Valéo viennent aussi pourrencontrer les talents de demain.Le Handi Tech Trophy a vocationà devenir une plateformed’émulation entre start-ups,entreprises et grandes écoles, pourse rapprocher, innover ensembleet collaborer à des projets deR&D notamment. Un véritableécosystème se constitue, que nouscomptons fédérer autour d’unincubateur dans l’année qui vient.

∏ TRIBUNE

FranckDuthilPrésidentDirecteurGénéral deJobinLive

Créer du sens

Handicapen chiffres

HANDI TechTROPHY

4,6millionsde personnes de 20 à 59 ansprésentent une forme de handicap.

59,3milliards d'eurospour compenser la perted’autonomie et le handicap dansles finances publiques en 2014.

167start-upsengagées.

49partenairesmobilisés.

JobinLive , à l'initiative duHandi Tech Trophy, est unesociété qui intervient, au senslarge, dans l’emploi des per-sonnes handicapées depuisonze ans. Elle accompagne lesentreprises sur leurs enjeux àla fois de recrutement, de sen-sibilisation de leurs collabora-teurs en interne et de maintiendans l’emploi de leurs salariésen situation de handicap.

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En partenariat avecPUBLI-COMMUNIQUÉ

Depuis sa création, Bpifranceplace l’humain au cœur de son projet :la croissance et le développement desentreprises suppose des financementsmais avant tout des hommes et desfemmes pour concevoir et réaliser desprojets qui transformeront la vie de lasociété. C’est notamment par l'innovation

que l’on apportera des réponses aux grandsenjeux de société actuels. Aussi Bpifrancese doit d’être présent aux côtés desstartups de la French Tech qui développentdes produits ou des services permettantd’atténuer les conséquences de la perted’autonomie ou du handicap, œuvrantainsi pour une société plus inclusive.

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Nicolas DufourcqDirecteur général, Bpifrance

Partenaire fondateur

« L’HUMAIN, AU CŒURDU PROJET DE BPIFRANCE »

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Source :LFSS 2016.

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Au-delà de l’objectif de désenclavement des questions liées au handicapou à la perte de mobilité, tout l’enjeu du Handi Tech Trophy est de favoriserles rencontres et les échanges. Les deux partenaires cofondateurs et lestrente partenaires membres du jury de cette première édition ont ainsi puprendre la mesure de tous les dossiers présentés, avec une attentionparticulière portée aux seize dossiers finalistes et, bien sûr, un soutien affichéaux six lauréats, qui vont pouvoir bénéficier d’un accompagnement spécifique.

> PAR FRANÇOIS STAGNARO

[email protected] www.soprabanking.com

... je rêvais d’être un grand chef indienavec sa tribu et de construire des tipis.

Aujourd’hui ?

Je remporte des victoires sur des grandsprojets, je travaille en équipe et je voyage

dans le monde entier.

Tous nos postes sont ouverts aux personnes en situation de handicap

Sopra Banking Software recrute en France et à l’international.Chefs de Projet, Ingénieurs R&D, Business Analysts, Consultants...

Partenaires& Lauréatsen partage de valeurs

L'écosystèm

eduHANDITechTR

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Quel concept avez-vous présentéau Handi Tech Trophy ?Faciligo est le premier réseau social d’entraide entrevoyageurs, dans tous les transports. La plateformeregroupe près de 10 000 uti l isateurs autour du« co-voyage » solidaire. Elle s’adresse à toute personnequi aurait besoin d’aide pour se déplacer : femmeenceinte, senior ou personne en situation de handicap,par exemple. L’utilisateur identifie d’autres voyageurs quifont le même trajet que lui et seraient disposés à l’aider.Il n’est plus tributaire de la disponibilité de ses proches.Nous avons développé un algorithme innovant, qui metles gens en relation en fonction du trajet, mais aussi surla base de besoins particuliers.

Pourquoi avoir pris part à cette compétition ?Candidater nous semblait naturel, d’autant que nousavons été soutenus par Bpifrance dès le départ. Un anaprès l’ouverture de la plateforme, ce trophée est pournous une nouvelle occasion d’être visibles. Tout ce quipeut nous aider auprès de nouveaux partenaires est unplus. L’important est que l’information parvienne à unmaximum de personnes freinées dans leur mobilité, pourdes raisons pratiques, physiques ou financières. Il fauttravailler avec les collectivités publiques, les associations,les entreprises… Nous préparons également une levéede fonds. À l’avenir, nous aimerions que les utilisateursde la plateforme puissent identifier les membres de lacommunauté autour d’eux et voir apparaître sur leursmartphone, même à la dernière minute, les demandesou propositions d’accompagnement.https://faciligo.fr/

and de Laagetaire général,team

RolSecréDevot

Quand nous avons eu vent duHandi Tech Trophy, c’était pournous une évidence d’y participer.Devoteam est une entreprise deservices du numérique (ESN),dont la seule valeur est celle desfemmes et des hommes qui lacomposent. Dans le cadre denotre politique de responsabilitésociale et environnementale, nousnous intéressons particulièrementaux sujets de diversité, d’égalitéhommes-femmes et de handicap.Nous avons lancé notre mission

handicap il y a six ans etcommuniquons beaucoup à cepropos en interne. D’ailleurs, alorsque les ESN françaises comptenten moyenne 1,02% de personnesen situation de handicap dansleurs effectifs (chiffres 2014),nous en sommes à 2,37%.Cela fait partie de notre ADNet c’est un vrai sujet de fierté.100% de nos recruteurs sontformés en conséquence etfréquentent chaque année lessalons spécialisés. Les initiativespour replacer la question duhandicap au cœur des enjeux desociété se multiplient, et c’est tantmieux. Il y a encore du chemin à

parcourir, certes, mais le mondede l’entreprise en a fait une partie,notamment en ce qui concernela prise de conscience. Cetteévolution s’est faite à la faveurd’une politique forte de l’État etgrâce aux actions d’organismestels que l’AGEFIPH. Le Handi TechTrophy participe à ce mouvement,et c’est une belle initiative !Le prix “Mobility” nous intéressaitplus particulièrement : en tantqu’acteur majeur de toutes lestechnologies innovantes etleader dans la bataille du digital,nous sommes très impliquésdans la mobilité, qui est notresujet phare.

« REPLACER LA QUESTION DU HANDICAPAU CŒUR DES ENJEUX DE SOCIÉTÉ »

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Témoignage

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MOBILITY

« LE PREMIER RÉSEAU SOCIALD’ENTRAIDE ENTRE VOYAGEURS »

HIND EMAD> PRÉSIDENTE

ET FONDATRICEDE FACILIGO

©EricM/EncreNoireCorporate

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Mardi 14novembre2017LEFIGARO

PUBLI-COMMUNIQUÉ

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Interviews

EDF552081317RCSPARIS,75008Paris–Créditphoto

:AlexandreGuirkinger.

2150 SALARIÉS EN SITUATION DE HANDICAPCONTRIBUENT À NOS INNOVATIONS

EDF agit pour l’égalité des chances : cette année encore, nous recrutons

des personnes en situation de handicap dans de nombreuxmétiers,

en CDI ou en contrat d’alternance.

Rejoignez nos équipes sur edf.fr/handicap

Data Center Noé.L’énergie est notre avenir, économisons-la!

Christophe ReinertDélégué innovation d’EDF,directeur de projet au sein de la R&D,directeur du Innovation Hub

« LES TECHNOLOGIES INCLUSIVESSONT LE MEILLEUR LEVIER POURDÉSENCLAVER LE HANDICAP »

Témoignage

Je suis très heureux de fairepartie du comité de sélection duHandi Tech Trophy. Tous les dossiersprésentés étaient passionnants,tout comme les sujets abordés.Ce trophée s’inscrit précisémentdans les activités d’open innovationdu groupe EDF. Il va aussi dansle sens de nos engagements enmatière de handicap, notammentle partenariat qui nous lie depuisvingt-cinq ans avec le handisport,et plus généralement nos actionsen faveur de l’intégrationprofessionnelle de personnesen situation de handicap.Les technologies mises en avantpar le Handi Tech Trophy peuventavoir des cas d’application bienau-delà du handicap : pour fairedes bons produits, apporter dessolutions pertinentes aux personnesen situation de handicap, il fautaller vers une plus grande simplicité.Cette simplicité est aussi requisepar l’ensemble des clients.

Nous travaillons ainsi à desapplications pour smartphonesou tablettes qui permettraientd’assister et d’orienter dans unbâtiment, en fonction descontraintes d’accessibilité.Autre exemple : la conceptiond’exosquelettes fait appel àde l’intelligence artificielle et dela robotique, avec des casd’application évidents dans lemonde professionnel, notammentpour des personnes qui ont à porterdes charges lourdes et que l’onpourra accompagner dans le cadrede ce que l’on appelle « l’hommeaugmenté ». Le Handi Tech Trophycontribue à faire évoluer lesmentalités. Il faut parler, faire savoiret faire connaître. Les technologiesinclusives vont créer des ponts entrele monde du handicap et celui desvalides, entre le monde du handicapet le monde professionnel. C’est lemeilleur levier aujourd’hui pourdésenclaver le handicap. «

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Quel concept avez-vous présentéau Handi Tech Trophy ?Je suis amputé d’une main et, le jour oùj’ai découvert un fab lab avec une im-primante 3D, j’ai eu envie de me fabri-quer une prothèse. Je suis parti, pourcela, d’une main robotique, dont lesplans étaient accessibles en opensource sur internet, en imaginant qu’ilserait possible de transformer cettemain robotique en prothèse. J’ai ainsipu réaliser une main bionique. De là estnée l’idée de l’association My HumanKit, pour permettre à des personnes ensituation de handicap d’accéder finan-cièrement à ces technologies et de lesfabriquer elles-mêmes, en acquérantun savoir. Nous avons ensuite créé lepremier « HumanLab » de France, àRennes. Ce laboratoire de fabricationnumérique dédié au handicap est unl ieu col laborat i f de créat ion etd’échanges, consacré à la fabrication,à la recherche et au développementde prototypes conçus pour et par lespersonnes en situation de handicap.

Pourquoi avoir pris partà cette compétition ?Partageant pleinement le constat quenotre société a un fort besoin d’innova-tions pour améliorer le quotidien despersonnes en situation de handicap,notre association a envisagé sonconcours à l’Handi Tech Trophy commeune évidence. Ce trophée dans la caté-gorie Robotics nous permettra d’unepart de mettre en lumière les solutionstechniques innovantes et accessiblesfinancièrement grâce à l’émergencede nouvelles technologies, et d’autrepart de promouvoir l’essaimage du«HumanLab» pour une société solidaireet ouverte à tous.http://myhumankit.org/

Quel concept avez-vous présenté au Handi Tech Trophy ?Téléchargeable gratuitement sur un smartphone, Ava est une application quifacilite la réunion de plusieurs personnes dans une même conversation : lesparoles sont alors transcrites en mots écrits, ce qui permet à une personne sourde(ou malentendante) de participer à la discussion. La frustration de ceux quisouffrent d’un handicap auditif naît davantage du fait de se trouver dans l’incapa-cité de communiquer que de ne pas entendre. D’avoir accès à l’informationen temps réel permet de décider si l’on va intervenir ou non, de comprendre lesblagues ou de valoriser ses compétences professionnelles. La technologie vient icigénérer un vrai sentiment d’inclusion.

Pourquoi avoir pris part à cette compétition ?Comme nous, le Handi Tech Trophy nous a semblé entrer dans la logique defaire du handicap une force. Notre candidature vient de cette idée que nouspartageons la même vision. Ce qui me ferait plaisir serait de pouvoir, à partir dela même application, rendre davantage de conversations accessibles, dans plu-sieurs situations et types d’environnement : dans l’entreprise, à l’université, lors deconférences, dans les magasins, etc. Susciter des prises de conscience est déjàun défi : ce serait dès lors fantastique que ce trophée puisse y contribuer. Avantd’utiliser un outil, les gens ont besoin d’être rassurés, par une marque qu’ilsconnaissent par exemple. Le trophée nous offre aussi ce petit « saut qualitatif ».www.ava.me

AI / DIGITAL

« PERMETTRE À UNE PERSONNESOURDE (OU MALENTENDANTE)

DE PARTICIPER À LA DISCUSSION »

THIBAULT DUCHEMIN> CRÉATEUR ET PDG D’AVA

ROBO

TICS

« DES PROTOTYPES CONÇUSPOUR ET PAR LES PERSONNESEN SITUATION DE HANDICAP »

NICOLASHUCHET

> FONDATEUR DEL’ASSOCIATION MY HUMAN KIT

ChristelleDelaperrièreResponsablede la mission handicapSopra Banking Software

Lesmatières et les valeurs développéesdans le cadre du Handi Tech Trophycorrespondent vraiment à celles de SopraBanking Software, qui s’impose aujourd’huicomme leader du digital banking et faitpreuve d’une très forte capacité d’innovation.Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’un des axesforts de notre accordmission handicap est lemécénat de projets technologiques. Dans cecadre, nous encourageons le développementdemoyens de compensation du handicap.Lemécénat que nous avons engagé avec

l’association Robots en est un bon exemple.Nous soutenons leur programme de rechercheRob’autisme, réalisé en partenariat avec leCHU et l’École Centrale de Nantes. Il permet àdes adolescents souffrant d’autisme d’établirune véritable interaction avec des robotsNAO. Sopra Banking Software entretientégalement des rapports étroits avec les écolesd’ingénieurs comme l’ENSI Caen, qui proposeune filière dans les activités demonétique.Nous avons proposé à leurs étudiants detravailler cette année sur l’innovation autour

de la biométrie comportementale. Un petitgroupe s’est ainsi emparé du sujet pour faireun état des lieux des technologies possiblesautour de l’authentification et développerun prototype webmobile pour mettre enœuvre le meilleur compromis entre sécurité etfluidité d’utilisation. Cette incitation à avoirde nouvelles idées, inventer de nouveauxconcepts, de nouvelles technologies tout ens’ouvrant au “reverse mentoring” correspond,là encore, à l’esprit qui nous a séduits dansle Handi Tech Trophy.

« NOUS ENCOURAGEONS LE DÉVELOPPEMENT DE MOYENS DE COMPENSATION DU HANDICAP »

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Témoignage

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LEFIGARO Mardi 14novembre2017

PUBLI-COMMUNIQUÉ

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Handi-ready,Et si nous mettions le numérique auservice de l’innovation sociale ?

Agissons pour notre monde numérique

L’innovation technologique est le pilier de notre réussite. Lestalents, la diversité et l’engagement de nos collaborateur.rice.sen sont les fondements. Handi-ready synthétise notre capacitéà penser de nouvelles organisations, partenariats et offrestechniques adaptées aux enjeux d’inclusion d’aujourd’hui etde demain. En intégrant le secteur adapté et protégé dans nossolutions de prestation informatique, nous créons pour chacun denos clients une démarche spécifique, innovante et solidaire.

Amélie PillotChargée des relations sociales etde la mission handicap, Groupe SII

« SENSIBILISER EN FAISANTLE LIEN ENTRE TRANSFORMATIONNUMÉRIQUE ET HANDICAP »

Témoignage

L’engagement fait partie del’identité du Groupe SII, entreprisede services du numérique. Quandle Handi Tech Trophy nous a étéprésenté, nous y avons tout desuite adhéré. Cet événement estl’occasion de donner un coup deprojecteur sur des projets innovantset mettre nos domaines d’activitéau service du handicap. Nousagissons sur les différents terrainsdu handicap, à commencer par lerecrutement, bien sûr. Nous nousimpliquons aussi dans la formationpour faciliter l’accès à nosmétiers.En ce sens, nous participons à desactions collectives, comme leprogrammeHUGo : celui-ci apermis de créer une premièrepromotion de personnes ensituation de handicap, qui suitactuellement une formation ausein de PolytechMarseille. À l’issue,elles pourront obtenir un diplômed’ingénieur en informatique. Nous

sommes également partenairesde l’association À talent égal, quiaccompagne les étudiants ensituation de handicap dans leursétudes supérieures et jusqu’à leurpremier emploi. Au-delà durecrutement et de la formation,nous sensibilisons l’ensemble de noséquipes #FUNgénieurs en faisant lelien entre transformation numériqueet handicap. Nous impliquons aumaximum nos collaborateurs,handicap ou pas, en les rendantvéritablement acteurs de nosactions de sensibilisation orientéessur des thématiques qui lesintéressent. En cela, nous rejoignonsincontestablement l’objectif duHandi Tech Trophy : promouvoirles technologies inclusives. On tientà l’idée que l’apport technologiquepermet de compenser certainshandicaps tout en étant, à terme,au service du plus grand nombre.Le handicap nous concerne tous ! «

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Jean-Michel BaticlePrésident de CGIFrance-Luxembourg-Maroc

« INNOVER C’EST AUSSICHANGER DE REGARD »

Témoignage

CGI est naturellementpartenaire du Handi Tech Trophyparce que nous partageonsle même but : mettre l’innovationau service d’une démarchecitoyenne au profit des personnesen situation de handicap.CGI évolue dans un marchédont l’innovation est le moteur.Innover, ce n’est pas seulementinventer de nouveaux services pournos clients ou travailler sur desnouvelles technologies… Innover,c’est aussi changer de regard etécouter celles et ceux qui, parcequ’en situation de handicap, nousquestionnent sur nos “allant de soi”.L’accessibilité du numérique, parexemple, est aussi importante quel’accessibilité des locaux et, en tantqu’ESN, elle constitue notre cœurde métier. C’est dans cette mêmeidée que nous développons notredémarche “handi-ready”.Concrètement, nous proposonsà nos clients d’intégrer le secteur

adapté et protégé dans leursachats de prestationsinformatiques, dans le cadre desous-traitances et co-traitancesque nous créons de façonspécifique pour chaque contexteclient et métier. Cinquième sociétéde services indépendante aumonde, nous offrons la garantied’un service de qualité et y ajoutonsla vocation sociale qui importepour nombre de nos collaborateurs,partenaires et clients. Ce modèles’appuie sur une mission emploihandicap engagée et forte de plusde dix ans d’expérience. C’est bienplus qu’un accord d’entreprise,mais véritablement un état d’espritqui se diffuse à tous les niveaux,des membres jusqu’aux dirigeantsde CGI. Cet engagement est ancrédans l’ADN de notre entreprise etdémontre notre ambition d’être unemployeur ouvert à tous les talentsavec comme seule “différence”,la passion du numérique. «

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De nombreuses personnes handicapées font partie des 13 millions de citoyensfrançais ayant un accès restreint à internet et aux outils digitaux. Cela ne doit plus durer,c’est pourquoi, rendre notre société plus inclusive grâce au numérique est la prioritéde mon secrétariat d’État.Le Handy Tech Trophy récompense des entreprises de la French Tech qui développentdes outils technologiques au service de l’autonomie et en soutien aux aidants. C’estla raison pour laquelle je soutiens vivement l’événement.

Mounir MahjoubiSecrétaire d’État auprès du Premier Ministre,chargé du Numérique

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« RENDRE NOTRE SOCIÉTÉPLUS INCLUSIVE

GRÂCE AU NUMÉRIQUE »

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nMardi 14novembre2017LEFIGARO

PUBLI-COMMUNIQUÉ

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Employeur engagé, Natixis mène une politique active en faveurde la diversité et de la reconnaissance de tous les talents.

saisissez nosopportunités.

Quel concept avez-vous présenté au Handi Tech Trophy ?Cela fait douze ans que je travaille dans les ressources humaines, et je suis égalementmaman d’un jeune autiste. J’ai pu constater à quel point les entreprises ne connaissaientrien à ce type de profils. Cette méconnaissance peut conduire à des situations très diffi-ciles, avec mise à l’écart de personnes qui représentent pourtant un potentiel exception-nel. J’ai créé Asperteam pour faciliter l’inclusion professionnelle des autistes de haut ni-veau et compenser leur sphère relationnelle plus compliquée. Pour cela, nous avonsnotamment développé le premier dispositif d’accompagnement hyper individualisé. Pouranticiper les situations de stress, nous proposons un système de bracelet connecté aveccapteur de niveau de stress, relié à une application pour smartphone. En temps réel, lapersonne peut ainsi accéder à des ressources qui l’aident à gérer toutes les situationsdifficiles répertoriées, avec des vidéos des meilleurs experts. Les premiers concernéspeuvent aussi diffuser eux-mêmes leurs bonnes pratiques.

Pourquoi avoir pris part à cette compétition ?Je fais partie du Lab RH, dans le cadre duquel on m’a incitée à postuler au Handi TechTrophy. Asperteam est également incubée au sein de la Social Factory de La Ruche, oùlà encore on m’a conseillé de me présenter au Handi Tech Trophy. J’ai créé Asperteam ily a moins d’un an. Même si nous accompagnons déjà certains profils et avons commen-cé à vendre nos prestations dans les entreprises, nous n’en sommes qu’au tout début etje compte sur ce trophée pour nous aider à gagner en visibilité. C’est aussi un gage fon-damental de sérieux vis à vis de Bpifrance et plus généralement dans nos recherches definancements. Enfin, cela peut nous aider à étoffer notre réseau auprès de l’AGEFIPH, deLADAPT, etc.https://asperteam.com

EMPLOYMENT

« FACILITER L’INCLUSIONPROFESSIONNELLE DES

AUTISTES DE HAUT NIVEAU »

STÉPHANIE FOUQUET> FONDATRICE ET DIRIGEANTE

D’ASPERTEAM

Quel concept avez-vous présentéau Handi Tech Trophy ?En 2015, avec une imprimante 3D, j’avaisconçu une main pour un petit garçon dela région lyonnaise. L’information ayantété relayée par les médias, j’ai reçu denombreuses commandes, auxquelles jen’aurais pas pu répondre seul. J’ai aussidû rediriger vers des fournisseurs étran-gers les nombreux donateurs potentiels,qui m’avaient contacté pour me financer.L’idée m’est alors venue de créer uneassociation : e-NABLE met ainsi enrelation des gens qui ont besoin d’unemain (ou d’un bras) mécanique et des«makers», capables d’en fabriquer. Notredémarche a ceci d’original qu’elle nerepose sur aucune monétisation : ainsi,les 900 membres de l’association n’ontpas de cotisation à payer et nos appareilssont gratuits. En 2016, pour la premièreannée d’exercice, nous en avons fabriquéet livré quarante-quatre. Une trentained’autres sont en cours de réalisation.Nous recevons même des demandes ve-nues d’autres pays francophones : Suisse,Belgique, Maroc, Algérie ou Canada,par exemple. Nous nous efforçons d’yrépondre au mieux.

Pourquoi avoir pris partà cette compétition ?Tout simplement parce qu’on me l’aproposé et parce que j’ai alors trouvél’idée superbe ! Désormais, nous espéronsque le trophée nous permettra de gagneren visibilité. C’est en effet ce dont nousavons le plus besoin, pour aider les pa-rents d’enfants touchés par l’agénésie(non-formation d’un membre), qui se re-trouvent bien souvent isolés ! Une diffi-culté supplémentaire pour ces famillesest que le handicap n’est pas reconnu demanière identique selon les régions.L’avenir d’e-NABLE ? Notre structure vagrandir et se diversifier. L’ensemble dumatériel indispensable à la fabricationd’un appareil revient à moins de 500 eu-ros. Pour passer à l’échelle supérieure,il ne nous manque que l’ingénierie. C’estun axe de recherche, tout comme le tra-vail sur les membres inférieurs ou surd’autres types de handicap.https://e-nable.fr

« METTRE EN RELATION DES GENS QUIONT BESOIN D’UNE MAIN MÉCANIQUEET CEUX CAPABLES D’EN FABRIQUER »

THIERRYOQUIDAM

> PRÉSIDENT D’E-NABLE

« DIVERSITÉ, PERFORMANCE ETINNOVATION SONT TOTALEMENTLIÉES À NOS YEUX »

Les valeurs récompenséespar le Handi Tech Trophy font échoà celles que nous défendons chezNatixis. Nous sommes en effetconvaincus qu’il y a un lien fortentre diversité, performance etinnovation. Notre enjeu estréellement de réussir à inclure tousles talents. En matière de handicap,nous menons depuis plusieursannées une politique active, quinous a permis d’augmenter trèssignificativement notre tauxd’emploi global : nous avons ainsiplus que triplé notre taux d’emploientre 2011 et 2017, en passant de1 à 4% (soit plus de trois centssalariés actuellement sur nos sitesfrançais). Nous venons aussi derenouveler notre accord collectifqui nous permet de réaffirmer nosengagements : maintenir dansl’emploi les personnes en situationde handicap en mettant tout enœuvre pour les accompagner au

mieux ; renforcer les recrutements ;créer un environnement propiceà l’intégration de nos salariés ensituation de handicap et, enfin,poursuivre le développement desachats responsables, à travers despartenariats avec le secteur dutravail protégé et adapté. Sur cedernier point, nous avons ainsi pumultiplier par cinq le volumed’achats initial. Enfin, s’agissantdes actions de communication,nous organisons chaque annéeune campagne de sensibilisationà l’occasion de la Semaineeuropéenne pour l’emploi despersonnes handicapées. Cetteannée, le thème retenu est celuide l’innovation avec, à la clé, demultiples animations, découverteset événements qui contribueront,une fois encore, à changer le regardporté sur le handicap et à évoluervers une entreprise toujours plusinclusive. «

«

Anne LebelDirectrice des ressources humaines,Natixis

Témoignage

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Embaucher les personnes handicapées est une opportunité pour l’entreprise.Ensemble nous devons initier une véritable révolution culturelle pour changer leregard sur le handicap, valoriser les atouts des personnes handicapées et construireune société inclusive.Cette transformation passe également par le soutien que j’apporte aux Handi TechTrophy, qui récompense des entreprises de la French Tech développant des nouvellestechnologies au service de l’autonomie et, par extension, à destination de tous.

Sophie CluzelSecrétaire d’État auprès du Premier Ministre,chargée des Personnes handicapées

«

«

« INITIER UNE RÉVOLUTIONCULTURELLE POUR CHANGER LEREGARD SUR LE HANDICAP »

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nLEFIGARO Mardi 14novembre2017

PUBLI-COMMUNIQUÉ

Page 12: L’IGF POINTE MAIS PAS DE COUPABLES économie · LE DÉPANNAGE À DOMICILE DANS LE VISEUR UBER DE LA DGCCRF LE GÉANT JAPONAIS SOFTBANK À LA RESCOUSSE PAGE 33 Le bitcoin au cœur

Claude BoumendilDirecteur RH-RSE,STMicroelectronics France

GuillaumeDevauchelleDirecteur de l’innovation, Valeo

« TOUS CONCERNÉS »

« AU SERVICE DE TOUT LE MONDE »

∏ Témoignages

Le handicap fait partie des grands enjeux sociétaux.Nous sommes tous concernés, des grands groupesaux PME et start-ups, en apportant des innovations

technologiques dans les produits et applications qui tiennent compte, dès leur conception,des contraintes d’utilisation par les personnes handicapées. En nous appuyant sur notreprogramme de partenariats avec des start-ups, nous souhaitons les encourager à innoverencore plus à nos côtés afin d’améliorer le quotidien des personnes handicapées. Parailleurs, nous sommes engagés depuis 2003 dans un programme d’intégration et demaintien dans l’emploi de personnes en situation de handicap, et avonsmis en place denombreuses actions. Aujourd’hui, notre taux d’emploi, supérieur à 5%, a fortementprogressé grâce, notamment, à lamise en place d’une formation spécifique, en alternance.Certifiante, elle permet de compenser le niveau initial des personnes handicapées.Forts de son succès, nous l’avons d’ailleurs ouverte depuis cette année à d’autresentreprises, et notamment à des PME.

L’objectif du Handi Tech Trophy rejoint en partielamission de Valeo : proposer un progrès accessible à tous.Lamobilité, qui est notre sujet principal, concerne tous lesâges et tous les profils. Lorsque nous développons des aidesà la conduite, et notamment les aides au parking, celles-cipeuvent trouver d’autres applications dans des aides à lamanœuvre de fauteuils roulants, par exemple, et permettre

lemaintien à domicile. Notre groupe, qui était vraiment spécialisé dans les sciences del’ingénieur, s’efforce désormais d’imaginer commentmettre la technologie au service detout lemonde. D’où le besoin d’ethnologues, de philosophes ou de sociologues pourcomprendre ce qui est perçu comme positif, comme étant un progrès. Les aides ne sontvalables que si elles sont comprises. Or le degré de compréhension peut être perturbé pardifférents facteurs (altérations de l’ouïe, de la vue…). À l’inverse, l’intelligence artificielle nousaide à comprendre le comportement du conducteur d’un véhicule, et aussi ses limites.

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TMicroelectron

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©MarioFo

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Quel concept avez-vous présentéau Handi Tech Trophy ?L’un des domaines d’application duCentre de mathématiques appliquées del’École polytechnique (CMAP) est l’acous-tique. L’équipe de X-Audio utilise ainsides outils informatiques et numériquespour le traitement du signal audio. Nousnous intéressons notamment aux tech-niques de spatialisation du son en troisdimensions dans un casque audio, pourguider les sportifs déficients visuels selonune trajectoire prédéfinie. L’idée est defaciliter leur pratique sportive dans unenvironnement bien maîtrisé : gymnase,piste d’athlétisme… La personne concer-née suit le message sonore envoyé entemps réel , comme si el le suivaitquelqu’un. Il y a deux bénéfices : faciliterl’accès aux sports de loisirs en donnantplus d’autonomie aux non voyants et enréduisant l’encadrement à un seul guidepour plusieurs personnes ; dans le sport

de haut niveau, s’affranchir de l’impératifd’avoir un guide au moins aussi perfor-mant que la personne accompagnée.

Pourquoi avoir pris partà cette compétition ?Nous travaillons beaucoup avec MixHandi – Cap sur la vie, une associationd’aide aux personnes en situation dehandicap. Une des bénévoles de l’asso-ciation m’a appris l’existence de ce pre-mier Handi Tech Trophy, dont les valeurset la finalité correspondent vraiment ànotre démarche d’ouverture. Dans la re-cherche, on peut avoir tendance à se fo-caliser sur ce qui est intéressant scientifi-quement, sans forcément se préoccuperdes applications concrètes de nos re-cherches dans la « vraie vie ». Pour notrepart, nous sommes vraiment attachés àapporter des réponses et des solutionsaux besoins des personnes aveugles etdes sportifs. Ce concours est l’occasion defaire connaître nos activités et de rencon-trer d’autres personnes en situation dehandicap que l’on pourrait aider.www.cmap.polytechnique.fr/xaudio

STUD

ENT « UN SON 3D POUR GUIDER LES

SPORTIFS DÉFICIENTS VISUELS »

SYLVAIN FERRAND> DOCTORANT, CENTRE DEMATHÉMATIQUES APPLIQUÉESDE L’ÉCOLE POLYTECHNIQUE

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Mardi 14novembre2017LEFIGARO

PUBLI-COMMUNIQUÉ

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LE FIGARO mardi 14 novembre 2017

A

LA SÉANCE DU MERCREDI 13 AOÛT MONNAIE 1 EURO=

LIQUID. VALORISAT.VALEUR DATE DE

LES DEVISES

VALEURS LIQUIDATIVES EN EUROS (OU EN DEVISES), HORS FRAIS

42 rue d’Anjou,75008 Paris

Tél. : 01 55 27 94 94www.palatine.fr

37 av. des Champs-Elysées75008 Paris

Tel. : 01 56 43 62 50

Cybèle Asset Management

AUSTRALIE ................................................................................ DOLLAR AUSTRALIEN 1,5256 AUDCANADA ................................................................................ DOLLAR CANADIEN 1,4809 CADGDE BRETAGNE ................................................................................ LIVRE STERLING 0,8902 GBPHONG KONG ................................................................................ DOLLAR DE HONG KONG 9,0906 HKDJAPON ................................................................................ YEN 132,07 JPYSUISSE ................................................................................ FRANC SUISSE 1,1591 CHFETATS-UNIS ................................................................................ DOLLAR 1,1656 USDTUNISIE ................................................................................ DINAR TUNISIEN 2,9252 TNDMAROC ................................................................................ DIHRAM 11,103 MADTURQUIE ................................................................................ NOUVELLE LIVRE TURQUE 4,5318 TRYEGYPTE ................................................................................ LIVRE EGYPTIENNE 20,5852 EGPCHINE ................................................................................ YUAN 7,741 CNYINDE ................................................................................ ROUPIE 76,291 INRALGERIE ................................................................................ DINAR ALGERIEN 134,169 DZD

SICAV ET FCP

SICAVUNI HOCHE C ................................................286,29 09/11/17

BETELGEUSE ................................................50,70 06/11/17BELLATRIX C ................................................347,21 06/11/17SIRIUS ................................................57,68 09/11/17

L’OR JOUR VEILLE 31/12

COTATION QUOTIDIENNE ASSURÉE PAR TESSI-CPORwww.cpordevises.comLINGOT DE 1KG ENV .....................................................35010 35330 -0,96NAPOLEON ..................................................... 207,8 209,9 -1,7PIECE 10 DOL USA .....................................................580 580 -3,65PIECE 10 FLORINS .....................................................216,5 214 +1,26PIECE 20 DOLLARS .....................................................1120 1120 -7,44PIECE 20F TUNISIE .....................................................205 205 -0,15PIECE 5 DOL US (H) .....................................................280 280 -8,5PIECE 50 PESOS MEX .....................................................1310 1310 -1,5PIECE FR 10 FR (H) .....................................................112,8 112,8 -4,33PIECE SUISSE 20F .....................................................203,1 203,1 -3,29PIECE LATINE 20F .....................................................205 202 -0,97SOUVERAIN ..................................................... 264,8 259 +0,68KRUGERRAND .....................................................1138,5 1138,5 -2,69

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Le numéro un européen du camping-car a annoncé lundi soir, après la clôture de la Bourse, des résultats annuels en forte croissance. Grâce une demande en pro-gression régulière et à l’augmentation des capacités de production, le groupe Triganoa réalisé un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros (+ 22,7 % à périmètre constant). Le bénéfice d’exploitation courant s’établit à

148,5 millions, en croissance de 48,3 %. Ces performances ont permis à Trigano de financer sans difficulté 42 millions d’euros d’investissement. Il pourra distri-buer 19 millions de dividendes et il termine l’exercice avec une position de trésorerie positive de 82,6 millions d’euros, en dépit des acquisitions réalisées cette année, dont celle du spécialiste slovène du sec-

teur, la société Adria Mobil, qui dispose d’une position forte en Europe du Nord.

L’intégration dès cette année d’AdriaMobil devrait générer des réductions de coûts et des synergies industrielles im-portantes. La direction de Trigano mise sur une poursuite de la croissance du marché du camping-car en Europe. La demande est soutenue par la rareté des

camping-cars d’occasion récents (moins de 7 ans) disponibles sur le marché de-vrait continuer de diriger la clientèle vers des camping-cars neufs. Les « vans » complètent l’offre traditionnelle de pro-duits. Ils s’adressent à une clientèle jeune et offrent « un fort développement qui devrait se poursuivre pendant plusieurs années », estime la société.

Le titre connaît un parcours épous-touflant : + 79 % depuis le début de l’an-née et un cours de Bourse multiplié par plus de huit en trois ans. Au cours actuel, la valeur qui se paie un peu plus de 20 fois les profits de l’exercice écoulé a lar-gement rattrapé son retard. Elle a, ces derniers jours, subi quelques prises de bénéfices. ■

TRIGANO AFFICHE SES AMBITIONS ET DE BELLES PERFORMANCES [email protected]

LE CAC JOUR %VAR. +HAUTJOUR +BAS JOUR %CAP.ECH 31/12 JOUR %VAR. +HAUTJOUR +BAS JOUR %CAP.ECH 31/12

ACCOR .............................................. 41,29 -0,27 41,5 41,015 0,422 +16,54AIR LIQUIDE ..................................♣ 105,6 -0,98 107,05 105,1 0,225 +9,95AIRBUS .............................................. 83,25 -0,56 83,94 82,26 0,209 +32,48ARCELORMITTAL SA ..................................24,845 -1,17 25,125 24,525 0,226 +18,04ATOS .............................................. 125,85 -0,4 127 125 0,226 +25,54AXA .............................................. 25,07 -0,58 25,2 24,8 0,234 +4,52BNP PARIBAS ACT.A ..................................64,23 -0,82 64,7 63,24 0,267 +6,08BOUYGUES ..............................................40,05 -1,14 40,595 39,68 0,266 +17,64CAPGEMINI ..............................................99,69 -0,51 100,65 98,83 0,363 +24,38CARREFOUR ..............................................17,07 -2,54 17,415 17,03 0,721 -25,43CREDIT AGRICOLE ..................................14,165 -0,18 14,24 13,97 0,358 +20,25DANONE ..............................................69,23 +0,39 69,67 68,66 0,226 +15ENGIE .............................................. 14,575 -1,09 14,795 14,425 0,219 +20,26ESSILOR INTL. ..................................106,05 +0,62 106,1 105,1 0,288 -1,21KERING ..............................................385,45 -0,63 389,1 382,15 0,165 +80,71L'OREAL ..............................................185,4 -0,43 187,3 183,85 0,085 +6,92LAFARGEHOLCIM LTD ..................................48,38 -0,84 48,97 48,005 0,056 -3,08LEGRAND ..............................................61,5 -0,42 61,81 61,07 0,194 +13,99LVMH .............................................. 245,95 -1,03 249,25 244,35 0,132 +35,58MICHELIN ..............................................♣ 119 -0,83 120,7 118,15 0,273 +12,58

ORANGE ..............................................14,1 -1,16 14,32 14,025 0,264 -2,32PERNOD RICARD ..................................126,6 -0,78 128,35 125,9 0,248 +22,97PEUGEOT ..............................................18,835 -0,42 18,945 18,595 0,42 +21,56PUBLICIS GROUPE SA ............................. ♣ 54 -1,17 54,9 53,85 0,278 -17,62RENAULT ..............................................84,88 -0,71 85,81 83,64 0,306 +0,44SAFRAN ..............................................86,65 -0,4 87,76 85,96 0,218 +26,64SAINT GOBAIN ..................................48,35 -0,47 48,795 47,82 0,348 +9,25SANOFI ..............................................76,43 -1,29 77,78 76,11 0,165 -0,61SCHNEIDER ELECTRIC ............................. 70,92 -0,74 71,78 70,53 0,239 +7,28SOCIETE GENERALE ..................................♣ 43,625 -0,25 43,77 43,12 0,525 -6,67SODEXO ..............................................106,3 -0,05 106,9 105,35 0,131 -2,66SOLVAY ..............................................122,1 -0,85 123,65 121,75 0,31 +9,65STMICROELECTRONICS ............................. 20,375 -0,49 20,525 19,975 0,309 +89,1TECHNIPFMC ..................................24,37 -2,19 24,75 24,08 0 -28,12TOTAL .............................................. 47,58 -0,98 48,215 47,165 0,227 -2,34UNIBAIL-RODAMCO ..................................217,9 -0,43 219,5 216,1 0,331 -3,9VALEO .............................................. 58,51 -0,37 59,06 57,99 0,763 +7,14VEOLIA ENVIRON. ..................................20,95 -0,4 21,095 20,73 0,289 +29,52VINCI ..............................................♣ 83,67 -0,77 84,72 83,32 0,258 +29,32VIVENDI ..............................................20,77 -0,5 21,185 20,56 0,24 +15,04

SoftBank (ci-dessus, son PDG, Masayoshi Son), a convaincu le conseil d’administration d’Uber d’accepter son offre d’investissement dans le groupe américain.Y. TSUNO/GAMMA RAPHO

Uber accepte une offre géante de SoftBankLe groupe japonais pourrait racheter près de 14 % de l’entreprise.

Il est rare qu’une entreprise s’in-quiète d’avoir trop d’argent. Soft-Bank, pourtant, commence à pré-occuper la Silicon Valley. En 2017,le conglomérat japonais a arroséles entreprises de nouvelles tech-nologies de capital. Son premierfonds d’investissement pèse déjàplus de 97 milliards de dollars. Enoctobre, le PDG de SoftBank, Ma-sayoshi Son, a fait une promesseencore plus folle : investir au total880 milliards de dollars.

Lancé fin 2016, le Vision Fundde SoftBank a déjà investi dansplusieurs dizaines d’entreprises.Certaines de ses participationsdépassent le milliard de dollars,comme pour WeWork (4,4 mil-liards de dollars), Flipkart(2,5 milliards de dollars) ouUber. Le Vision Fund possède enoutre une participation de 5 mil-liards de dollars dans le géant despuces Nvidia et de 8 milliards dedollars dans le britannique ARM,des actifs appartenant jusqu’ici àSoftBank et transférés dans lefonds.

Les entreprises du Vision Fundont toutes des spécialités très dif-férentes, dans la robotique, leslogiciels, le transport ou l’agricul-ture d’intérieur. Toutes sontnéanmoins très populaires, ou ex-ploitent un secteur en forte ex-pansion. Elles sont personnelle-ment choisies par Masayoshi Son.Ce patron richissime est un adeptefervent du concept de la singulari-té, qui suppose que les machinesseront bientôt plus intelligentesque les hommes. « J’estime quedans trente ans il y aura 10 milliardsde robots intelligents sur Terre »,affirmait-il dans un discours pro-noncé en septembre. MasayoshiSon est à peine plus mesuré lors-qu’il parle de ses projets d’inves-tissement. En octobre, il a promisque son groupe investirait près de880 milliards de dollars dans desentreprises de nouvelles technolo-gies, en lançant au moins troisnouveaux fonds en dix ans.

Ces ambitions pharaoniques nesont pas au goût de tout le monde.SoftBank donne même des sueurs

froides au milieu des start-up etde l’investissement, inquiet d’unenouvelle bulle financière. « Ma-sayoshi Son est une machine à bul-les », résumait Robyn Mak, édito-rialiste financier pour Reuters, finoctobre. D’autres critiquent lastructure particulière du VisionFund, qui repose en grande partiesur de la dette, ou doutent de sacapacité à obtenir un taux de ren-dement satisfaisant.

La menace d’une bulleLes critiques du Vision Fund s’in-terrogent également sur les origi-nes de ses participants. Le fonds areçu des financements de la partd’Apple, de Qualcomm, de Fox-conn et de Sharp. SoftBank n’estpas le plus gros contributeur dufonds. Son principal partenairedans cette initiative est l’Arabiesaoudite, qui a placé plus de45 milliards de dollars dans lefonds. Vient ensuite le groupeMabadala, la société d’investisse-ment du gouvernement d’AbuDabi. « L’industrie des nouvelles

technologies est inondée d’argentprovenant d’Arabie saoudite. Il esttemps de se demander pourquoi »,s’alarme Farhad Manjoo, édito-rialiste pour le New York Times,dans une tribune publiée la se-maine dernière. Ce dernier dé-nonce l’hypocrisie d’entreprisesqui prônent des valeurs d’ouver-ture, tout en acceptant des fondsd’un gouvernement autoritaire.

Il signale aussi que la spectacu-laire vague d’arrestations pourcorruption en Arabie saoudite, quia touché des dizaines de hautsresponsables au début du mois, aéclaboussé un homme bien connude la Silicon Valley : le prince al-walid Ben Talal, investisseur dansApple, Twitter et Lyft. « Nous de-vons débattre de ce sujet, car ils’agit d’énormément d’argent, es-time Farhad Manjoo. De nombreuxdictateurs, oligarques ou d’autrespersonnages peu recommandablescherchent à placer leur argentquelque part, et il pourrait biens’agir de la Silicon Valley. » ■ L. R.

Les ambitions du conglomérat japonais inquiètent les analystes

membres du conseil d’adminis-tration d’Uber avaient alors voté en faveur d’un accord d’investis-sement impliquant le groupe japo-nais. Dimanche, l’entreprise a confirmé l’ouverture de cette of-fre. « Nous pensons que cet accord est un signe fort de confiance dans le potentiel d’Uber sur le long ter-me, a estimé un porte-parole d’Uber. À terme, il va nourrir nos investissements en technologie et nous faire grandir aux États-Unis comme à l’étranger, tout en renfor-çant notre direction. »

Tensions à la directionCette opération intervient à un moment crucial de l’histoire d’Uber. L’entreprise américaine a écarté son PDG et cofondateur, Travis Kalanick, cet été, à la suite de plusieurs polémiques. Il a de-puis été remplacé par Dara Khosrowshahi, ancien dirigeant

du site de voyages Expedia. Le rôle de l’ancien PDG d’Uber, qui siège toujours au sein de son conseil d’administration, est encore in-certain. Le prestigieux fond Ben-chmark Capital, l’un des investis-seurs historiques d’Uber, a porté plainte contre Travis Kalanick en août, l’accusant de fraude. Quel-ques semaines plus tard, l’ancien PDG nommait deux nouveaux membres du conseil d’adminis-tration d’Uber, sans consulter la nouvelle équipe dirigeante de l’entreprise. Cet affrontement pourrait enfin s’apaiser grâce à SoftBank : Benchmark a accepté

d’abandonner sa procédure judi-ciaire si l’offre du groupe japonais était menée à terme. Travis Kala-nick devrait conserver son siège au conseil d’administration.

Uber doit préparer son avenir.Aux États-Unis, sa mauvaise ré-putation a profité à son rival Lyft. Ce dernier pourrait occuper près du tiers du marché américain du transport de particuliers d’ici à fin 2017, d’après un document inter-ne dévoilé par la presse américai-ne ce week-end. Uber a égale-ment subi plusieurs échecs retentissants dans ses efforts d’ex-pansion à l’international. En

Chine, il a été forcé de revendre ses activités à son concurrent lo-cal. SoftBank a d’ailleurs investi dans de nombreuses entreprises rivales d’Uber : c’est le cas de Didi Chuxing (Chine), Ola (Inde), Grab (Singapour) et 99 (Brésil).

Uber est enfin pressé par ses in-vestisseurs d’entrer en Bourse. Cette introduction doit avoir lieu en 2019, menée justement par SoftBank. En attendant, le groupe japonais devrait faire des heureux parmi les premiers investisseurs d’Uber, qui pourraient engranger des profits conséquents grâce à la revente de leurs actions. ■

LUCIE RONFAUT £@LucieRonfaut

STRATÉGIE L’argent peut-il acheter la paix ? Le géant du trans-port de particuliers Uber a annon-cé dimanche un accord de princi-pe pour vendre une partie de son capital à SoftBank. La transaction, menée par un consortium d’en-treprises, doit permettre au grou-pe japonais de posséder près de 14 % d’Uber. Elle pourrait augurer d’une période de renouveau pour l’ancienne start-up devenue géant des nouvelles technologies, en proie à de nombreuses difficultés depuis quelques mois.

SoftBank a recours à un monta-ge financier complexe, en associa-tion avec les fonds d’investisse-ment Dragoneer et General Atlantic. Ce consortium doit in-vestir au moins 1 milliard de dol-lars dans Uber, en acquérant des nouvelles actions, et procéder au rachat de parts auprès d’investis-seurs actuels pour un montant de 9 milliards de dollars. D’après plu-sieurs médias américains, Soft-Bank et Uber vont décider du prix

des actions qui pourront être re-vendues lors de cette transaction. Lors de sa dernière levée de fonds, la valorisation d’Uber était esti-mée à 68,5 milliards de dollars (environ 59 milliards d’euros). Si le groupe japonais ne parvient pas à convaincre suffisamment d’in-vestisseurs de céder leurs parts, n’atteignant donc pas le seuil fixé de 14 %, il pourra annuler l’ac-cord. Ce processus dit d’« offre amicale » (« tender offer » en an-glais) doit durer un mois. S’il est conclu, SoftBank devrait recevoir deux sièges au sein du conseil d’administration d’Uber. Il en compte onze au total.

La presse américaine avait déjàévoqué ce contrat avec SoftBank au début du mois d’octobre : les

“Cet accord est un signe fort de confiance dans le potentiel d’Uber sur le long terme”UN PORTE-PAROLE D’UBER

START-UP : LA VISION DE SOFTBANK

97,7milliards de dollars disponibles dans le Vision Fund, le fonds de SoftBank dédié aux nouvelles technologies

880milliards de dollars :le montant que le PDG de SoftBank souhaite investir au total dans les start-up

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Page 14: L’IGF POINTE MAIS PAS DE COUPABLES économie · LE DÉPANNAGE À DOMICILE DANS LE VISEUR UBER DE LA DGCCRF LE GÉANT JAPONAIS SOFTBANK À LA RESCOUSSE PAGE 33 Le bitcoin au cœur

mardi 14 novembre 2017 LE FIGARO

A

34 MÉDIAS et PUBLICITÉ

CAROLINE SALLÉ £@carolinesalle ET ENGUÉRAND RENAULT £@erenault

SPECTACLE Jean-Marc Dumontet étend un peu plus son empire dans les salles de spectacle parisiennes. Après Bobino, Le Point-Virgule ou encore le Théâtre Antoine (avec Laurent Ruquier), le producteur de l’humoriste Nicolas Canteloup et d’Alex Lutz vient de racheter coup sur coup le Sentier des Hal-les, d’une capacité de 110 places, et surtout le Comedia, théâtre de 900 places.

Coût de cette dernière opéra-tion : 300 000 euros pour le pre-mier et 4 millions d’euros pour le second. Une jolie prise de guerre pour la société Jean-Marc Du-montet Production. En 2015, le producteur s’était fait souffler la gestion de la Salle Pleyel par le fi-nancier Marc Ladreit de Lachar-rière, dont le groupe Fimalac dé-tient Marigny, les théâtres de la Madeleine et de la Porte Saint-Martin ou encore… le Comedia. « Le clin d’œil est amusant, mais je ne suis animé d’aucun esprit de re-vanche », assure Jean-Marc Du-montet. « Une salle de théâtre doit être véritablement incarnée, ce qui n’était pas assez le cas du Come-dia », analyse le producteur et propriétaire. En outre, le flop de la revue Mugler Folies a laissé un trou dans les caisses. En juin, on luiglisse à l’oreille que le Comedia pourrait revenir sur le marché. L’affaire vient d’être conclue. « C’est un très bel outil. Il faut dé-sormais lui donner une âme et une coloration. Je vais commencer par m’imprégner des lieux, les faire vi-siter à des artistes et nous allons ré-fléchir ensemble à des spectacles. » La nouvelle « personnalité » du Comedia ne sera probablement pas perceptible avant le mois de

CHLOÉ WOITIER £@W_Chloe

PRESSE Après les quotidiens natio-naux, les magazines hebdomadaires ont, à leur tour, remis à l’ACPM leurs chiffres de ventes pour le troi-sième trimestre 2017 (juillet-sep-tembre). Et le groupe Lagardère tire son épingle du jeu en plaçant trois de ses titres dans le top 5 des maga-zines ayant réalisé les meilleures progressions de ventes par rapport au troisième trimestre 2016, avec en moyenne 6,5 % de ventes supplé-mentaires pour Paris Match, Public et Elle. Le reste du podium est com-posé de M le magazine du Monde (+ 6,5 %) et de Gala (+ 3,4 %).

Point commun à tous ces titres :une forte progression de leur diffu-sion numérique. Les magazines de Lagardère profitent à plein des kios-ques des opérateurs SFR et Bou-ygues Telecom. La diffusion numé-rique par tiers a ainsi été multipliée par deux chez Paris Match, passé de 35 000 à 70 000 exemplaires par se-maine. L’exemple le plus embléma-tique vient de Public. Tous les ca-naux traditionnels de vente du people se sont effondrés, mais sa diffusion payée reste très positive (+ 6,5 %) grâce à la diffusion en kios-que numérique, passée en un an de 25 000 à 65 000 exemplaires ! Mais le kiosque en ligne n’est pas un passa-ge obligé pour rehausser la diffu-sion. M a, par ricochet, bénéficié du

succès des abonnements numéri-ques au Monde pour faire bondir sa diffusion en PDF de 70 000 à 115 000 exemplaires en un an. Elle a, lui, profité de l’incroyable succès de son interview exclusive de Brigitte Ma-cron en août (530 000 ventes dont 250 000 chez les marchands de journaux).

Les newsmags en baisseÀ l’autre bout du classement, VSD est lanterne rouge avec un effon-drement de 20 % de sa diffusion. Il est suivi par Grazia (- 10 %) et Le Parisien Magazine (- 7,8 %), dont la formule a depuis évolué. L’été n’a pas aidé les newsmagazines à repas-ser dans le vert. L’Obs accuse ainsi un recul de 7,6 %. S’il reste leader avec 330 000 ventes, ses ventes nu-mériques ne compensent pas la baisse des abonnements papier (- 11 % à 203 000 exemplaires). En embuscade avec 321 000 ventes par semaine en moyenne, Le Point ac-cuse, lui aussi, un recul de 3,8 %, malgré le grand succès de son en-tretien d’une vingtaine de pages avec Emmanuel Macron, paru cet été. En cause, là encore, une baisse des abonnements papier (- 5 %). Les outsiders Valeurs actuelles (- 3,5 %) et Marianne (- 2,7 %) sont, eux aussi,en recul. L’Express confirme quant à lui la fin de la dégringolade de sa diffusion, qui a pu atteindre les - 20 % l’an passé, et se stabilise (- 1,5 %) à 285 000 ventes. ■

Le numérique, atout forme des magazines cet étéLagardère signe les meilleures progressions.

EN BREF

UN PROJET DE FUSION DE L’AUDIOVISUEL PUBLIC£ À la veille de la remise au gouvernement des propositions des patrons de l’audiovisuel public, Le Monde révèle l’existence d’un document de travail du ministère de la Culture envisageant une solution radicale pour « réformer en profondeur l’audiovisuel public ». Ce document propose de regrouper France Télévisions, Radio France et les autres sociétés du secteur au sein d’une structure commune appelée « holding », mais aussi de supprimer France Ô ou de cantonner la chaîne jeunesse France 4 et la radio Le Mouv à une diffusion numérique. Le texte n’exclut pas des suppressions de postes. Le ministère précise « que ces hypothèses ne sont pas validées par la ministre ».

CANNES LIONS REVOIT SES PRIX£ La grogne de Publicis et celle de WPP contre l’organisation des Cannes Lions par le groupe britannique Ascential a porté ses fruits. L’organisateur va rationaliser la compétition en réduisant le nombre de catégories de prix et va allégerla facture pour les groupes de communication en lice. Du coup, Publicis salue cette initiative et confirme qu’il ne viendra pas pour l’édition 2018 mais sera là pour celle de 2019.

LE MAGAZINE L’« EBDO » LÈVE 400 000 EUROS£ Le nouveau magazine d’actualité Ebdo, qui se lancera le 12 janvier 2018, a récolté un peu plus de 400 000 euros avec sa campagne de financement participatif. Le nouveau pari des éditions Rollin (revue XXI, 6Mois) est de sortir un hebdomadaire de 96 pages à 3,50 euros, sans publicité, financé uniquement grâce à ses lecteurs. Il vise100 000 exemplaires vendus d’ici à deux ans.

LES5HEBDOSDONT LA DIFFUSION A LE PLUS AUGMENTÉ EN UN AN

èParis Match : + 6,6 %èPublic : + 6,5 %èM le magazine du Monde : + 6,5 %èElle : + 6,3 %èGala : + 3,4 %

Marc Dumon-tet. Si elle l’aété « Cante-loup dépen-

dante » il y a quelquesannées, la société ne l’est plus dé-sormais. « Aujourd’hui, Canteloup représente 10 % de mon chiffre d’affaires », assure-t-il.

Son entreprise a de quoi voirvenir. « Nous disposons d’une tré-sorerie très importante », préciseJean-Marc Dumontet. Selon nosinformations, la somme s’élève-rait à 12 millions d’euros. Une for-ce de frappe appréciable s’il était

amené à faire d’autres acqui-sitions. Une manne qui lui

permet aujourd’hui deproduire 10 à 15 specta-cles par an. Pour la sai-son 2017-2018, il a ainsivendu 510 représenta-tions dans toute laFrance. L’hyperactif

producteur cumule qua-tre festivals (Festivald’humour de Paris enjanvier, Festival du théâ-tre français en Israël…). Ilest également aux ma-nettes de la Cérémoniedes Molières et comptedeux émissions quotidien-nes à la télévision : « C’estCanteloup » sur TF1 ainsique « Catherine et Lilia-ne » sur Canal +.

L’homme de spectacleet aussi homme de réseaux.« Par conviction », il a faitcampagne en faveurd’Emmanuel Macron etne cache pas son admira-tion pour le nouveauprésident, rencontré ennovembre 2015 dans lesloges de la Comédie-Française. « Quandvous le côtoyez, celavous apprend la mo-destie », confie-t-il. ■

amené à faire d’autres acqui-sitions.

permet aujourd’hui deproduire 10 à 15 specta-cles par an. Pour la sai-son 2017-2018, il a ainsi

tions dans toute la

janvier, Festival du théâ-

que « Catherine et Lilia-

campagne en faveur

tion pour le nouveauprésident, rencontré ennovembre 2015 dans lesloges de la Comédie-Française. « vous le côtoyez, celavous apprend la mo-

septembre. Cette transaction pourrait en tout cas marquer le début d’un nouveau round de grandes manœuvres autour des théâtres parisiens. Depuis quel-ques années, des grands groupes à l’image de Fimalac, Lagardère ou Vente-privée.com ont été pris d’une frénésie d’achat. « D’ici 3 à 4 ans, nous pourrions assister à un grand retournement, prédit Jean-Marc Dumontet. Les grands grou-pes, qui avaient investi parfois pour des questions d’image, vont ven-dre. » Le producteur pourrait re-garder les opportunités. « Néan-moins, il ne s’agit pas de jouer au Monopoly, mais de trouver de nou-veaux projets qui font sens », pré-vient-il.

510 représentations par anEn attendant, Jean-Marc Dumon-tet ne chôme pas. L’homme, qui assiste à quelque 200 représenta-tions par an, gère un vivier d’une dizaine de talents, confirmés com-me Nicolas Canteloup, Alex Lutz, François-Xavier Demaison ou en pleine ascension tels Fary, Les Co-quettes, Panayotis Pascot… Sa stratégie ? Dénicher des talents et les faire grandir en les produisant dans ses propres salles. Il en dé-tient aujourd’hui six à Paris : le Point-Virgule, le Grand Point-Virgule, Bobino, le Théâtre Antoi-ne, le Sentier des Halles et Come-dia. À cela s’ajoutent les deux théâtres municipaux de Saint-Ma-lo, dont il a remporté la gestion pour 5 ans.

D’un côté les artistes, de l’autre,les salles de spectacle et, au final, un modèle de production intégré vertueux. La preuve : le chiffre d’affaires de la société JMD Pro-duction s’élève à 35 millions d’euros. « Ce chiffre est réalisé pour une moitié grâce à la produc-tion et pour une autre moitié grâce àl’activité spectacle », détaille Jean-

Jean-Marc Dumontet rachète le théâtre Comedia détenu par FimalacCette salle viendra en complément du Théâtre Antoine et de Bobino.

ThéâtreLe Comedia

900places

Théâtre Bobino

900places

Le Grand Point Virgule

650places

Le Point Virgule

100places

Marc Dumon-tet. Si elle l’aété « Cante-loup dépen-

dante » il y a quelquesannées, la société ne l’est plus dé-

Productionde spectacles

et d’artistes

dont Nicolas Canteloup,

Alex Lutz, Fary, François-

Xavier Demaison....

Le Sentier des Halles

110places

Jean-Marc Dumontet.JEAN-CHRISTOPHE MARMARA/LE FIGARO

Théâtre Antoine

775places