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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Annick Bossailler Aurélien Dénervaud Jessaline Bopp Marion Genoud TIP 2011 - 2012

L’intégration d’une personne adoptée dans la société...artistique. On a pensé que c’était bien que la famille nous voit tous une fois. Du 16 février 2012 au 28 mars 2012

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société

Annick Bossailler Aurélien Dénervaud

Jessaline Bopp Marion Genoud

TIP 2011 - 2012

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société

Annick Bossailler, Aurélien Dénervaud, Jessaline Bopp, Marion Genoud

Table des matières

Préambule ...................................................................................................................... 1

Introduction .................................................................................................................... 6

Chapitre 1 Développement principal ..................................................................... 7

1.1 Parcours de Loïc ....................................................................................................... 7

1.2 Parcours d’adoption des parents de Loïc ............................................................... 8

1.3 Conditions et informations générales d’adoption .................................................. 9 1.3.1 Selon les articles 264 à 269c du code civil suisse .................................. 9 1.3.2 Adoption conjointe ................................................................................ 10

1.4 Procédure d’adoption internationale ..................................................................... 10

1.5 Présentation de la convention de la Haye ............................................................. 10

1.6 Evolution des adoptions en Suisse de 1980 à 2009 ............................................. 11

1.7 Procédure actuelle .................................................................................................. 14

1.8 Divers organismes d’aide à l’adoption .................................................................. 15 1.8.1 Espace adoption .................................................................................. 15 1.8.2 SEJ, Service de l’enfance et de la jeunesse ........................................ 15 1.8.3 Terre des Hommes .............................................................................. 15 1.8.4 Ouvre tes mains, SOS Adoption .......................................................... 16

Chapitre 2 Partie artistique .................................................................................. 17

2.1 Présentation ............................................................................................................ 17 2.1.1 Prise du portrait de Loïc ....................................................................... 17 2.1.2 Prise de photos mosaïque .................................................................... 17 2.1.3 Montage ............................................................................................... 17 2.1.4 Lieu d’expostion ................................................................................... 17

2.2 Prévision du budget ............................................................................................... 17

Conclusion ................................................................................................................... 18

Bibliographie ................................................................................................................ 19

Entretien ....................................................................................................................... 19

Annexes........................................................................................................................ 20

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Préambule

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Préambule

Présentation du groupe Annick : Je m'appelle Annick Bossailler, j'ai 17 ans et j'habite à Châtel-St-Denis. J'ai terminé ma scolarité obligatoire au Cycle d'Orientation de la Veveyse en section prégymnasiale. Après avoir longuement hésité, j'ai décidé d'entreprendre un apprentissage d'employée de commerce. J’ai été engagée au sein de l'entreprise LAURASTAR qui a son siège à Châtel-St-Denis. Actuellement, je suis en deuxième année d'apprentissage avec maturi-té dans le département Marketing. Durant mon temps libre, j’aime beaucoup pratiquer le ski et la randonnée. Marion : Je m’appelle Marion Genoud. J’ai 17 ans et j’habite à Châtel-St-Denis. Je fais un ap-prentissage d’employée de commerce au sein de la commune de Semsales. Durant mon temps libre je sors avec mes amis et j’essaye de faire assez souvent du tennis. L’hiver j’aime bien aller skier avec mes amis et ma famille. Jessaline : Je m’appelle Jessaline Bopp, j’ai 23 ans et je réside à Bulle. Je suis employée de com-merce et je suis engagée par une entreprise qui se nomme Ref-flex et qui me place chaque année dans une autre société. Cette année je travaille chez UCB-Pharma AG à Bulle. Mon passe-temps et ma passion est la cuisine. Aurélien : Je m’appelle Aurélien Dénervaud, j’ai 19 ans et je vis à Chénens. Du côté profession-nel, je suis en 2ème d’apprentissage à la banque Raiffeisen Moléson, principalement à la Tour-de-Trême et Riaz. Pour mes hobbys, je fais beaucoup de plongée, de ski et je fais aussi de la salsa. Plus tard j’aimerais partir en Australie ou Nouvelle-Zélande pour ap-prendre l’anglais.

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Bilan périodique Réunion du 21 septembre 2011 Le 21 septembre 2011 a eu lieu la première réunion concernant le Travail Interdiscipli-naire par Projet à l’École professionnelle artisanale et commerciale. Les professeurs nous ont fait part du thème général : « L’intégration au quotidien, à la rencontre de l’autre » ainsi que de toutes les directives concernant ce travail. Puis, nous avons dû former les groupes et se mettre d’accord sur le thème et le média que nous voulions traiter. Nous avons dressé la liste de plusieurs sujets intéressants et ensuite, avons procédé par élimination. La difficulté était de trouver un sujet qui conve-nait à tous les membres du groupe. En effet, nous avons longuement hésité entre le thème de « L’intégration d’une personne adoptée dans la société » et « L’intégration au quotidien d’une jeune maman ». Finalement, nous avons choisi le premier thème qui, selon nous, présente le plus de possibilités d'établir le document maître de notre travail en développant l’aspect légal et les procédures d’adoption. Concernant le domaine artistique du travail, notre groupe a d’emblée montré de l’intérêt pour la photographie, suscitant une inspiration certaine chez chacun. Réunion du 27 septembre 2011

Le 27 septembre 2011, nous nous sommes vus pendant notre pause de midi à la salle d’étude de l’EPAC pour la première fois depuis les cours bloc. Pendant cette entrevue, nous avons :

relu les tâches à rendre pour le 26 octobre 2011

réfléchi sur le choix de la famille

dressé la liste des familles potentielles

réfléchi à l’élaboration du contenu provisoire de la table des matières ainsi qu’au contenu

réparti les tâches (contacter les familles, commencer le bilan périodique, faire des recherches)

fixé une date de prochaine rencontre

partagé les points clés afin de commencer les recherches Réunion du 11 octobre 2011

Le 11 octobre 2011, nous nous sommes retrouvés pendant notre pause de midi afin de voir l’avancée de notre travail. Sur les quelques familles que nous avions choisies, seule Sophie Colliard nous a ré-pondu. Nous avons donc décidé de commencer notre travail sur cette jeune fille tout en relançant les autres familles potentielles au cas où nous aurions besoin de complément d’information.

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Préambule

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Nous avons également :

mis en commun nos recherches

décidé de contacter la SEJ (Service de l’enfance et de la jeunesse)

réfléchi sur le contenu de notre document maître

étudié comment élaborer une bonne bibliographie

réparti les dernières tâches (continuer le bilan périodique, mise en commun de nos recherches, élaboration d’une table des matières, élaboration d’une biographie de Sophie, dresser une liste de questions pour la future interview)

fixer une date de prochaine rencontre Réunion du 19 octobre 2011

Le 19 octobre 2011, nous nous sommes donnés rendez-vous à 18h15 chez Jessaline pour la dernière fois avant la reddition de notre travail. Pendant cette entrevue, nous avons :

relu les tâches accomplies par chacun

discuté de la mise en page de notre contenu

partagé notre travail en quatre parties égales pour la présentation orale des pro-chains cours blocs

fixé un délai pour envoyer nos dernières modifications et remarques à tous les membres du groupe

désigné Aurélien responsable de l’envoi de nos tâches aux professeurs Du 2 novembre 2011 au 7 décembre 2011

Depuis le deuxième cours bloc du 2 novembre 2011, nous avons décidé de changer la manière de présenter notre bilan périodique. En effet, les professeurs nous ont fait remarquer qu’il comportait trop de précisions peu nécessaires. Pendant cette journée, nous avons rencontré M. Dutoit, responsable du travail artisti-que. Suite à son cours, nous avons eu une idée bien précise de notre projet. Nous nous sommes également rendu compte que notre interlocutrice Sophie ne nous convenait pas. Nous avons donc décidé de contacter une famille qui a deux enfants : une fille biologique et un garçon adopté. Depuis, nous nous sommes vus plusieurs fois pour avancer notre travail. La difficulté était de rédiger l’introduction expliquant notre travail car pour l’instant, nous ne savions pas encore précisément tous les sujets que l’on allait traiter. Comme nous avons chan-gé de famille assez tardivement, il était également compliqué de trouver un jour où chaque membre ainsi que la famille serait disponible pour l’interview. Notre grande satisfaction est d’avoir trouvé en très peu de temps une idée pour notre travail artistique et nous sommes tous très motivés à le réaliser.

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Préambule

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Du 7 décembre 2011 au 15 février 2012 Lors du deuxième cours bloc, nous avons présenté à M. Dutoit notre projet artistique qui a été accepté. Nous avons donc reçu des conseils ainsi que les tâches à accomplir pour le prochain cours du 15 février 2012.

Ensuite, nous nous sommes répartis le travail. Bien qu’il nous reste un certain nombre de tâches à accomplir, nous avons décidé de rendre notre travail pour le 20 janvier 2012 car nous trouvions que c’était une bonne occasion d’avoir un feed-back et ainsi, de savoir si nous étions sur la bonne voie. Nous nous sommes rencontrés et avons retranscrits l’interview des parents de Loïc par écrit et l’avons ajouté dans le dévelop-pement. Nous avons également personnalisé la procédure d’adoption qui concernait les parents de notre intervenant. Nous avons procédé à quelques corrections sur le travail déjà accompli. Ensuite, il restait l’interview de Loïc à réaliser. Nous avons décidé qu’il était préférable qu’une seule personne rencontre Loïc pour ne pas le déstabiliser. Auré-lien s’en est chargé car il connaissait la famille Charrier. Finalement, nous sommes allés tous les quatre faire les photos de Loïc pour le projet artistique. On a pensé que c’était bien que la famille nous voit tous une fois.

Du 16 février 2012 au 28 mars 2012 Nous avons organisé une seconde journée avec Loïc pour prendre d’autres photos de lui dans son milieu. Nous avons donc décidé d’aller nous promener dans son village et de faire entre autre un parcours didactique. Nous avons remarqué qu’il a été beaucoup plus ouvert avec nous que lors de nos précédentes rencontres. Lors de cette longue promenade il nous a raconté des histoires sur son intégration au quotidien, comme chaque enfant, dans son école et au sein de ses amis. Pendant cette période, nous avons également eu l’occasion de visiter l’endroit où nous allons exposer notre photo, c'est-à-dire dans la zone 24h de la banque Raiffeisen à La Tour-de-Trême. Notre prochain défi est de trouver un support pour l’exposition de notre photo. Le responsable de la Raiffeisen ne souhaite pas que nous fassions des trous et que nous mettions des fils au plafond. Finalement, nous avons profité de nous voir pour parfaire et finir le document maître de notre travail.

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Préambule

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Réflexion sur le chemin parcouru

Lorsque nous avons commencé notre travail de maturité, nous avons formé un groupe de quatre personnes et nous avons longuement discuté du choix du thème que nous allions traiter. La première difficulté a été de nous mettre d’accord par rapport au thème. En effet plusieurs sujets nous paraissaient intéressants. Nous nous sommes finalement mis d’accord sur le thème de l’intégration d’une personne adoptée dans la société.

Au début de notre travail, nous avions choisi un témoin qui avait l’air motivé et intéressé à répondre à nos questions. Au fur et à mesure de l’avancement de notre travail, nous avons constaté que cette personne ne répondait plus à nos téléphones et à nos mes-sages. Nous avons pris la décision de changer de témoin, pour des raisons de sécurité, bien que nous ayons déjà commencé notre travail sur elle. Dans l’attente de trouver un nouvel interlocuteur, nous avons pris un peu de retard dans l’avancement de notre travail. Finalement, Aurélien connaissait Loïc, un jeune homme dont les parents ont gentiment accepté de collaborer avec nous. En premier lieu, nous avons réalisé une interview avec les parents de Loïc concernant le processus d’adoption qu’ils avaient suivi. Ensuite, nous avons interrogé Loïc et avons rapidement compris qu’il n’a jamais rencontré de difficultés à s’intégrer et qu’il grandit et s’épanouit comme n’importe quel enfant. Dès ce moment-là, nous avons commencé à émettre des doutes quant à la longueur du récit de vie de notre intervenant. En effet, notre travail se voyait déjà raccourcit. Après discussion avec Madame Philippona, nous avons constaté que par rapport à la facilité d’intégration de Loïc, il était difficile pour nous de rédiger notre travail, car son parcours d’intégration jusqu’ici est parfaitement réussi. Nous avons donc compris qu’une personne adoptée n’a pas forcément plus de difficultés à s’intégrer dans la so-ciété qu’une autre personne.

Lors de nos rencontres, il était parfois difficile de se mettre d’accord sur le contenu de notre travail. Étant donné que nous sommes une équipe de quatre personnes, nous avons dû faire des concessions et trouver des compromis pour faire avancer notre projet. Dans l’ensemble notre travail s’est bien passé.

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Introduction

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Introduction

Notre travail de maturité a pour thème l’intégration d’une personne adoptée dans la société. Nous allons décrire le parcours d’intégration d’un enfant adopté avec toutes les difficultés et facilités qu’il comporte. Que cela soit au sein de la famille, de l’école, des amis, au quotidien, il n’est pas facile pour un enfant, particulièrement pendant son ado-lescence, d’être différent. En Suisse, en 2000, 512 personnes ont été adoptées, un petit chiffre par rapport à l’année 1990 qui comptait 1198 adoptions. En effet, les procédures sont de plus en plus strictes et longues, de ce fait les couples suisses voulant adopter sont d’autant plus vite découragés qu’il y a une vingtaine d’années. En effet, en comparaison avec ses voisins européens la Suisse est le pays le plus strict en matière d’adoption. Premièrement, des conditions sévères ainsi que des associations sont mises en place pour assurer à l’enfant la sécurité ainsi qu’un foyer décent pour s’épanouir comme n’importe quel enfant tout au long de sa vie. Deuxièmement, nous allons traiter le parcours de l’adoption dès la décision des parents d’accueillir un enfant jusqu’à son intégration complète. Nous allons traiter les aspects légaux de l’adoption, démontrer quelques statistiques ainsi que le parcours de vie de notre interlocuteur Loïc et de son entourage.

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Développement principal

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Chapitre 1 Développement principal

1.1 Parcours de Loïc

Loïc est né le 17 janvier 2000 en Thaïlande. Après l’accouchement dans un hôpital, sa mère biologique est partie sans lui, vraisemblablement car elle n’avait pas les moyens de subvenir à ses besoins. Loïc est alors placé en orphelinat dans le sud du pays. Au même moment ses futurs parents obtiennent l’autorisation du canton de Fribourg pour adopter et envoient leur dossier en Thaïlande. Onze mois plus tard, le 24 décembre 2000, Laurence et Alain reçoivent la réponse de la Thaïlande, qui est positive et par-tent, en mars 2001, chercher leur fils.

Sur place, Loïc s’est tout de suite attaché à ses parents et ne les lâchent plus. C’est donc heureux qu’ils rentrent en Suisse. Il y passe une enfance tranquille et commence le foot. Une fois à l’école, il n’a aucun problème pour s’intégrer et se fait plein d’amis. Dans sa famille, il n’a jamais eu de problème, il s’y est toujours senti chez lui et c’est vraiment le cas. Même si Loïc n’a pas la même couleur de peau que ses cousins et cousines, il ne s’est jamais perçu comme quelqu’un d’extérieur. Quelques années plus tard, à l’occasion d’un rassem-blement de personnes thaïlandaises ayant été adop-tées, il retourne, accompagné de ses parents, en Thaïlande. Les deux semaines passées dans son pays d’origine lui plaisent beaucoup. Le fait de voir que d’autres enfants avaient aussi été adoptés, lui a fait beaucoup de bien. Loïc a aussi aimé voir d’où il venait, les monuments ainsi qu’avoir un petit aperçu de la culture et les traditions de son pays d’origine. Il est retourné dans l’orphelinat et ça lui a vraiment fait bizarre, il ne voudrait pas renouve-ler l’expérience, mais d’avoir vu d’où il venait était une bonne chose d’après lui et il ne regrette pas de l’avoir fait. L’impression qu’on a eue lors de l’interview est que ce voyage l’a rassuré et qu’il s’est plus assumé comme une personne adoptée. Et que même si son adoption n’a jamais été une faiblesse, à ce moment-là c’est véritablement devenu une force. Actuellement Loïc a 12 ans et est en sixième année primaire et se réjouit de commen-cer le CO. Plus tard, il aimerait retourner en Thaïlande pour des vacances, mais ne pense pas vouloir y rester définitivement ni apprendre la langue mais éventuellement de connaître quelques traditions de plus. Il veut notamment voir plus les campagnes et moins la ville.

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Développement principal

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Le premier moment en Suisse dont il se souvient, peut-être n’est-ce que la photo, est de s’être endormi dans un placard de la cuisine. Il aime beaucoup ce souvenir car il le trouve drôle et le considère comme le premier. En parlant de son passé, on a découvert qu’il se rappelait aussi de vacances à Cogolin et qu’il y avait été malade. Loïc n’a pas vraiment su nous répondre s’il en-courageait l’adoption ou pas. Il nous a juste dit que pour lui cela avait été vraiment une bonne chose. Pour conclure, Loïc nous a dit que ça l’avait sur-pris qu’un groupe fasse un travail sur lui, mais que ça ne l’avait pas dérangé.

1.2 Parcours d’adoption des parents de Loïc

Procédure faite avant la convention de la Haye Demande d’agrément :

La première démarche que les parents de Loïc ont entreprise est la demande d’agrément qui dure environ une année. C’est une enquête des services sociaux qui contrôlent la situation familiale du ménage, les conditions de vie, si un des deux parents a eu des problèmes avec la justice,… Les parents doivent garantir qu’ils sont capables d’élever un enfant. Contrairement à maintenant, cette démarche était moins intrusive dans les années 2000. Choix du pays : La deuxième étape, lorsque les parents ont obtenu la demande d’agrément du canton, est le choix du pays. Le couple a choisi la Thaïlande, car ce pays est réputé comme étant lent mais garantissant une adoption aboutie contrairement à d’autres États. Au total, l’adoption s’est faite en environ 3 ans. Proposition du pays : Lorsque les services d’adoptions thaïlandais ont trouvé un enfant correspondant aux désirs des parents, un dossier est envoyé au couple ou à l’association qui les aide. Ce dossier comprend des photos, des informations telles que son âge, sa situation médi-cale ainsi que la cause de son abandon. Étant donné qu’ils avaient une fille âgée de 4 ans, leur seul souhait était que l’enfant soit plus jeune pour ne pas changer la chronolo-gie. Acceptation du dossier : Si les parents acceptent ce dossier, ils doivent téléphoner ou envoyer une lettre. Par la suite, des dates sont proposées pour la rencontre avec l’enfant et le jugement d’adoption.

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Développement principal

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Rencontre : Lorsque les parents partent à la rencontre de l’enfant, toutes les démarches administra-tives en Suisse sont terminées. Quand ils arrivent en Thaïlande, un employé de l’orphelinat vient chercher le couple pour passer une journée avec l’enfant. Il a encore dû dormir une nuit à l’orphelinat et c’est seulement le lendemain qu’ils ont pu aller le chercher. Par la suite, le couple est allé à la rencontre des services sociaux à Bangkok pour obte-nir les papiers d’adoption. Jugement d’adoption en Thaïlande : Le jugement d’adoption est très cérémonial, il faut être bien habillé et respectueux. La Cour pose des questions au couple par rapport à l’éducation qu’ils souhaitent lui don-ner, sa sœur qui avait alors 4 ans a également été interrogée. La cérémonie dure envi-ron dix minutes et ensuite, le passeport thaïlandais, les papiers pour sortir du territoire et le certificat d’abandon sont donnés. En effet, en Thaïlande, il n’est pas possible d’adopter un nouveau-né car sa mère peut revenir sur sa décision pendant 6 mois. Par exemple, en Amérique latine et au Maghreb, il est possible d’adopter un bébé d’un mois, voire deux semaines car aucune recherche n’est effectuée et la mère n’a pas la possibilité de revenir sur sa décision. Retour en Suisse : Après l’obtention du passeport, il faut se rendre à l’ambassade pour avoir le visa de l’enfant. Dès lors, ils peuvent repartir pour la Suisse et ne rencontrent aucun problème avec les douanes. Afin d’obtenir le passeport suisse de Loïc, il a fallu attendre deux ans.

1.3 Conditions et informations générales d’adoption1

1.3.1 Selon les articles 264 à 269c du code civil suisse

« De par leur situation personnelle, familiale, sociale et matérielle, ainsi que de par leur santé et leur capacité éducative, les futurs parents adoptifs doivent apporter la garantie qu’ils pourront durablement bien s’occuper de l’enfant qu’ils adoptent et pourvoir à son entretien et à son éducation. Ils doivent être aptes et prêts à accueil-lir cet enfant comme si c’était le leur et à l’encourager et le soutenir dans son déve-loppement. »

« Les futurs parents adoptifs doivent avoir fourni des soins et pourvu à l’éducation de l’enfant au sein du ménage commun pendant au moins une année, dans la me-sure où l’adoption prononcée à l’étranger n’est pas reconnue directement en Suisse. »

« Si l’enfant est capable de discernement, son consentement est nécessaire à l’adoption. »

« Les parents de l’enfant doivent consentir à son adoption. Le consentement à l’adoption ne peut être donné durant les six premières semaines qui suivent la nais-sance de l’enfant. Il peut être fait abstraction du consentement d’un des parents

1 Sources : code civil suisse

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lorsqu’il ne s’est pas soucié sérieusement de l’enfant ou lorsqu’il est inconnu, ab-sent depuis longtemps sans résidence connue ou incapable de discernement de manière durable. »

1.3.2 Adoption conjointe

Le service de l’état civil et de naturalisation se tient à disposition pour tous renseigne-ments auprès des parents qui souhaitent adopter les enfants de leurs conjoints qu’ils soient majeurs ou non.

« Les époux doivent être mariés depuis au moins cinq ans ou être tous deux âgés de 35 ans révolus. (CC 264 a alinéa 2)»

« Ils doivent être d’au moins 16 ans plus âgés que l’enfant. (CC 265 alinéa 1)»

1.4 Procédure d’adoption internationale2

Voici les étapes de la procédure d’adoption internationale, selon le site du service de l’enfance et de la jeunesse de Fribourg :

1. dépôt du dossier dans le pays d’origine

2. cas échéant avec l'aide d'un intermédiaire en vue d'adoption

3. proposition d’un enfant

4. arrivée de l’enfant en Suisse

5. suivi de l’enfant dans sa famille adoptive

« Toutes ses conditions peuvent être modifiées. Cela dépendra si l’enfant naît d’un pays ayant approuvé la Convention de La Haye sur l’adoption internationale, ou d’un pays non conventionné. » « A l’arrivée de l’enfant en Suisse, une surveillance des conditions d’accueil et du déve-loppement de l’enfant est exercée par le Service de protection de la jeunesse. » « Selon la procédure réalisée dans le pays d’origine, l’enfant peut être pourvu d’un tuteur à son arrivée en Suisse et durant les douze mois précédant son adoption lé-gale. »

1.5 Présentation de la convention de la Haye3

La Convention de la Haye est mise en place le 29 mai 1993 pour assurer la protection des enfants et garantir la coopération entre les pays. La Convention de la Haye est un accord qui règle la collaboration entre les autorités du pays d’origine de l’enfant et celles de son pays d’accueil.

2 Sources : site du service de l’enfance et de la jeunesse de Fribourg :

http://www.fr.ch/sej/fr/pub/adoption_general/adoption_internationale.htm 3 Sources : Site de la confédération :

http://www.bj.admin.ch/bj/fr/home/themen/gesellschaft/internationale_adoption/haag_uebereinkommen.html

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Développement principal

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Les buts de la Convention de La Haye :

« Établir des garanties pour que les adoptions internationales aient lieu dans l’intérêt supérieur de l’enfant et prévenir l’enlèvement, la vente ou la traite d’enfants. »

« Instaurer un système de coopération entre les États contractants pour assurer le respect de ces garanties. »

« Assurer que les adoptions réalisées selon les procédures prévues par la Conven-tion soient reconnues directement. »

1.6 Évolution des adoptions en Suisse de 1980 à 20094

D’après l’Office fédéral de la statistique, le nombre d’adoptions en Suisse a chuté de-puis les années 1980 à 2009. En effet, en 1980, 1583 personnes ont été adoptées contre 512 en 2009.

4 Sources : site de la TSR : http://info.tsr.ch/infographies/lesadoptionsensuisse.html

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Développement principal

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Par sexe Le rapport d’adoptions entre filles et garçons reste plus au moins égal avec 54,5 % de filles et 45,5 % de garçons. Ce pourcentage reste stable depuis 2005.

Par provenance Sur un total de 512 adoptions en 2009, la plupart (257) était d’origine européenne. L’Europe est le continent le plus important avec seulement 68 adoptés ayant une origi-ne autre que suisse. Le nombre d’adoptions suisses est un chiffre stable depuis 2004 et se situe autour des 200 cas. Les pays asiatiques comptent 109 adoptés en 2009 dont la plupart avait une origine thaïlandaise. Le nombre d’adoptions en Afrique recule depuis 2003 qui en comptaient 127 alors qu’en 2009 environ 100. Le continent américain compte 50 cas d’enfants adoptés, la majorité était brésiliens, péruviens ou colombiens. Deux cas sur les 512 sont d’origine inconnue.

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Développement principal

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Par âge La grande majorité (194 sur 512) des cas d’adoptions en 2009 ont entre 0 et 4 ans. Les tranches suivantes, 5 à 9 ans, 10 à 14 ans et 15 à 19 ans sont presque égales et se situent en moyenne autour des 17-18%. Sur les 512 cas d’adoptions, 258 ont été adoptés par des couples mariés, alors que 241 l’ont été par le beau-père.

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Développement principal

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1.7 Procédure actuelle5

1. Prérequis Comme la loi l’indique les époux doivent être mariés depuis 5 ans et avoir 35 ans. 2. Première démarche Les parents adoptifs doivent contacter les services sociaux de leur canton et peuvent participer à une séance d’information facultative. 3. Enquête sociale et autorisation La première étape est le dépôt d’un dossier (extrait du casier judiciaire, certificat de salaire et médical ainsi que le livret de famille) traité par un assistant social. Celui-ci rend visite aux parents à plusieurs reprises et les questionne par rapport à leurs motiva-tions d’adopter et évalue leurs aptitudes à accueillir un enfant. Les futurs parents adop-tifs peuvent émettre des préférences quant à l’enfant qu’ils souhaitent adopter, mais cela est sans garantie. Si le dossier est approuvé, cela leur coûtera suivant le canton, quelques centaines ou milliers de francs. 4. Choix du pays d’origine Si le pays fait partie de la Convention de la Haye : La procédure est sûre et transparente mais le nombre d’enfants en bas âge est plus faible car ils sont en premier lieu placés dans leur propre pays. Si le pays ne fait pas partie de la Convention de la Haye : La procédure est moins sûre et il y a des risques d’adopter un enfant illégalement sans le savoir. 5. Choix d’intermédiaire Certains États veulent qu’il y ait un intermédiaire en Suisse entre le pays et les futurs parents adoptifs pour que celui-ci fasse les démarches administratives et puisse pré-senter au préalable les dossiers des enfants. 6. Attente L’attente entre les premières démarches et la présentation d’un enfant peut aller jusqu’à 4 ans. De ce fait souvent les futurs parents adoptifs abandonnent l’idée d’adopter car depuis 2012 la différence d’âge ne peut pas être supérieure à 45 ans. 7. Le voyage et la rencontre Après quelques mois les parents se rendent dans le pays de l’enfant pour aller le cher-cher. Le séjour peut varier d’une à 6 semaines. Le plus important, est que les futurs parents soient présents lors de la décision d’adoption. 8. L’adoption en Suisse S’il y a une décision juridique l’enfant prendra automatiquement la nationalité suisse. Malgré cela il y aura une surveillance d’une année et demie. Par contre si la décision n’est qu’administrative les parents sont considérés comme une famille d’accueil et doi-vent patienter encore un an avant que l’enfant prenne la nationalité suisse.

5 Sources : magazine Bon à savoir

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1.8 Divers organismes d’aide à l’adoption

1.8.1 Espace adoption6

Espace adoption est une association professionnelle située à Carouge. Elle a été créée en 1999 par Christine Piffaretti. Espace adoption accueille les futurs parents adoptifs, des personnes adoptées, des étudiants,… Une équipe de professionnels de la santé psychique y anime différentes activités. Des groupes de parole, des ateliers, des confé-rences, des séminaires sont également organisés pour accompagner les gens concer-nés par l’adoption. Leur site internet est très complet et met à disposition une bibliothèque comprenant des ouvrages, des articles de presse, des actualités, ainsi que des expériences person-nelles concernant l’adoption.

1.8.2 SEJ, Service de l’enfance et de la jeunesse7

Le SEJ est l’abréviation pour le Service de l’enfance et de la jeunesse. Ce service se situe sur le boulevard de Pérolles 30 à Fribourg. Il existe une permanence pour le ser-vice du milieu d’adoption qui est ouvert les lundis, mercredis et jeudis matin. Les objectifs du SEJ par rapport aux enfants et jeunes sont :

Promouvoir et protéger le bien-être

Conseiller

Accompagner

Encourager

Aider

Informer

Documenter Ils se fondent sur les lois de la convention de l’ONU, les Constitutions fédérales et can-tonales ainsi que sur la loi sur l’enfance et la jeunesse.

1.8.3 Terre des Hommes8

Depuis 40 ans dans le domaine, Terre des Hommes aident les familles désirant adopter dans leurs démarches. Ils garantissent que la procédure d’adoption se fasse en respec-tant les lois et l’éthique. Ils dénoncent aussi les abus de certaines autorités ou intermé-diaires et les dérives comme le trafic d’enfant. Terre des Hommes est actif en Inde, où ils collaborent avec les Sœurs Missionnaires de la Charité de Mère Theresa à Calcutta, mais aussi au Nigéria où ils ont leur propre structure dans l’état d’Ogun (ils n’acceptent, actuellement, plus les candidatures pour le Nigéria). L’association a fixé certaines conditions. Bien entendu, les conditions du pays d’adoption doivent être respectées. De plus, les organisations partenaires peuvent avoir

6 Sources : site d’espace adoption : http://www.espace-adoption.ch/ 7 Sources : site du service de l’enfance et de la jeunesse de Fribourg :

http://www.fr.ch/sej/fr/pub/index.cfm 8 Sources : site de terre des hommes : http://www.tdh.ch/

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des critères supplémentaires : les Sœurs Missionnaires de la Charité en Inde deman-dent que les parents soit mariés au civil et au religieux, qu’il n’y ait pas eu de divorce au préalable et qu’un des deux parents soient stériles. Terre des Hommes proposent aussi leur assistance aux enfants adoptés, devenus adultes, désirant retrouver leurs parents biologiques. Malheureusement l’association Terre des Hommes ne trouve de famille à seulement 15 enfants par année. Par ailleurs, le coût de la procédure d’adoption est plus cher que par d’autres organismes. Une participation aux frais de fonctionnement du service d’adoption de Terre des Hommes est requise selon le revenu des parents (5% du reve-nu net imposable plafonné à CHF 5’000).

1.8.4 Ouvre tes mains, SOS Adoption9

« Ouvre tes mains » est une fondation qui se situe à Grolley. Elle a été créée en 1992 par Madame Renata et Monsieur Hugo Piller. C’est une fondation à but non lucratif qui a pour but le soutien de l’enfance défavorisée. « Ouvre tes mains » est un intermédiaire officiel pour l’adoption au Maroc et en Thaïlande. Cette fondation prohibe l’échange et le partage d’informations et d’expériences entre les futurs parents adoptifs. Elle leur apporte le soutien pendant la procédure administrative, les aide à faire un dossier et collabore avec les pays d’origine des enfants abandonnés ou orphelins en vue d’un placement avec les accords des autorités compétentes. Cette fondation aide des orphelinats au Maroc et en Thaïlande sous forme d’actions ponctuelles et de soutien par des parrainages. « SOS Adoption » travaille dans le but de donner un peu d’amour à des enfants et de rendre des futurs parents adoptifs heu-reux en leur donnant la possibilité d’adopter. Leur devise : « SOS Adoption » s’efforce d’être le trait d’union entre ces enfants et leurs rêves ! » Leur but : « Le soutien à l’enfance défavorisée est notre fil conducteur. »

Soutenir des centres d’enfants « non adoptables » avec des parrainages et des actions ponctuelles et en finançant les salaires des nurses d’un centre au Maroc.

Favoriser le partage d’informations et d’expériences dans tous les domaines tou-chant l’enfance défavorisée ou l’adoption.

Assurer la fonction d’intermédiaire en matière d’adoption.

Accompagner les couples durant la procédure administrative, informer sur les dé-marches à effectuer et aider à l’élaboration de l’établissement d’un dossier.

Organiser des cours et des échanges.

9 Sources : site de la fondation Ouvre tes mains : http://www.ouvre-tes-mains.ch/index2.php

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Partie artistique

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Chapitre 2 Partie artistique

2.1 Présentation

Nous avons le thème de la photographie. L’idée de notre projet est de faire une grande photo mosaïque. C'est-à-dire, nous voulons représenter le portrait de Loïc en assem-blant une multitude d’images rassemblés par teinte. De loin, nous pourrons distinguer son portrait et de près, voir toutes ces petites images. Les petites photos permettent de représenter les facettes d’une personne adoptée. Tous ces petits moments de vie pris en photo mis ensemble représentent le portrait de Loïc. Étant donné que notre travail devra être affiché publiquement, la photo mosaïque permet de garder un certain ano-nymat, il est difficile de reconnaître à qui appartient ce portrait. C’était un aspect impor-tant pour nous qu’on ne reconnaisse pas Loïc.

2.1.1 Prise du portrait de Loïc

Nous avons pris rendez-vous avec Loïc pour un premier shooting photo. La première étape était de prendre son portrait. Cette première photo était très importante. Nous avons dû réfléchir à comment nous voulions la prendre, dans quelle position, avec quelle teinte, quelle luminosité,… Pour cette photo-là, un appareil photo était autorisé à l’exception de toutes les autres qui devraient être prises avec un Smartphone.

2.1.2 Prise de photos mosaïque

Nous nous sommes revus avec Loïc, chez lui, dans son village pour prendre pleins de photos mosaïque. L’idée était de constituer notre banque d’images. Nous nous sommes baladés et, munis de notre Smartphone, nous avons pris toutes sortes de photos : Loïc, sa maison, son village, nous,… Pour le reste, la famille Charrier nous a également mis à disposition quelques photos de Loïc lorsqu’il était petit.

2.1.3 Montage

Le montage de la photo nécessite un logiciel spécial. Nous devons lui mettre à disposi-tion le portrait, qui sera l’image de base et la banque de petites photos qui constitueront le portrait. À partir de ces informations, le logiciel trie les photos par couleurs et les rassemble. Nous devons faire plusieurs essais en changeant les paramètres pour arri-ver à une image qui nous convient.

2.1.4 Lieu d’exposition

Nous avons pensé à la Banque Raiffeisen Moléson à la Tour-de-Trême. Aurélien y travaille et a obtenu les autorisations d’exposition. Nous avons choisi la zone ouverte 24h près des bancomats. Ce lieu comporte des avantages : pouvoir exposer la photo à l’intérieur, à l’abri des intempéries, gratuitement, beaucoup de passages en une journée

2.2 Prévision du budget

Impression de l’image + papier : CHF 150.-

Matériel pour la suspension de l’image : CHF 50.-

Logiciel pour la fabrication de l’image et place d’exposition : gratuit

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Conclusion

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Conclusion

Nous avons choisi de traiter les aspects relatifs à la procédure d’adoption car c’est une procédure assez longue et difficile pour les couples dans le désir d’adopter. Lors de nos recherches, nous sommes tombés sur des explications assez complexes à comprendre pour des personnes comme nous qui ne l’avons pas vécu. Nous avons eu la chance de pouvoir obtenir de plus amples explications de la part des parents de Loïc. Il était plus simple pour nous de comprendre à l’aide d’un cas concret, donc de leur adoption. À l’aide de cette interview, nous avons pu réaliser leur processus d’adoption. Puisque les parents de Loïc ont adopté il y a une dizaine d’année, nous avons également décrit le processus actuel. Nous avons également traité les conditions à remplir pour avoir le droit d’adopter. Ceci nous a permis de nous demander : est-ce que la Suisse est-elle trop stricte en matière d’adoption ? En effet, contrairement à nos pays voisins, il faut être âgé d’au moins 35 ans et être marié depuis 5 ans pour avoir le droit d’adopter. Si l’on compare à l’Allemagne, les couples doivent avoir au minimum 25 ans et le ma-riage n’est pas une condition à remplir. Un grand débat est lancé. Le Conseil des États parle même d’assouplissement de ces conditions. Bien sûr que l’adoption n’est pas une chose à faire à la légère, c’est le bien être de l’enfant qui est en jeu mais est-ce que les années de mariage ainsi que l’âge des parents lui garantit un meilleur accueil ? Les conditions de l’enquête des services sociaux ne devraient en aucun cas s’assouplir. Mais avec les taux de divorce élevés, les 5 ans minimum de mariage demandés ne garantissent non plus pas la pérennité du couple. Les personnes vivant en concubinage depuis plusieurs années, ayant acquis une maturité personnelle et bénéficiant d’une situation stable, des aptitudes sociales et matérielles devraient être en droit d’adopter qu’importe leur âge. Et puis, comme nous l’avons souvent entendu dans des émissions radios, ou à la télévision : n’est-ce pas le bien être de l’enfant qui est le critère le plus déterminant ?

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Bibliographie

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Bibliographie

Revue ZEITOUN, Nicolas, « Le difficile parcours de l’adoption », Bon à savoir, n°11, novembre 2011, p.39 http://archives-lepost.hussingtonpost.fr/article/2008/07/22/1228645_certificat-d-aptitude-a-etre-parent.html

Sites internet Site du service de l’enfance et de la jeunesse de Fribourg, l’adoption générale, adoption internationale, page consultée en octobre 2011. Adresse URL : http://www.fr.ch/sej/fr/pub/adoption_general/adoption_internationale.htm

Site de la confédération Suisse, l’adoption internationale, page consultée en octobre 2011. Adresse URL : http://www.bj.admin.ch/bj/fr/home/themen/gesellschaft/internationale_adoption/voraussetzungen.html

Site de la convention de la Haye, adoption, page consultée en novembre 2011. Adresse URL : http://www.bj.admin.ch/bj/fr/home/themen/gesellschaft/internationale_adoption/haag_uebereinkommen.html

Site d’espace adoption, page consultée en novembre 2011. Adresse URL : http://www.espace-adoption.ch

Site de la Fondation « Ouvre tes mains », fondation créée par Alain Charrier, page consultée en novembre 2011. Adresse URL : http://www.ouvre-tes-mains.ch/index2.php

Site de la TSR, infographie des adoptions, page consultée en novembre 2011. Adresse URL : http://info.tsr.ch/infographies/lesadoptionsensuisse.html

Site de Terre des hommes, page consultée en décembre 2011. Adresse URL : http://www.tdh.ch/

Site du service de l’enfance et de la jeunesse, page consultée en décembre 2011. Ad-resse URL : http://www.fr.ch/sej/fr/pub/index.cfm

Entretien

CHARRIER, Alain, Laurence et Loïc, parents ayant adopté et leur enfant, 2 décembre 2011, à Autigny.

CHARRIER, Loïc, enfant adopté, 18 janvier 2012, à Autigny

CHARRIER, Alain, Laurence et Loïc, parents ayant adopté et leur enfant, 12 février 2012, à Autigny

Images

Source de l’image de titre : http://archives-lepost.hussingtonpost.fr/article/2008/07/22/1228645_certificat-d-aptitude-a-etre-parent.html

Toutes les autres images : sources personnelles

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Annexes

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Annexes

Interviews Interviews des parents de Loïc, 2 décembre 2011

Loïc a-t-il eu des difficultés d'intégration à l'école ?

Bien qu’il ait rencontré quelques difficultés scolaires qui n’ont pas réellement un rapport avec son adoption, Loïc n’a pas eu de problèmes à s’intégrer.

À quel âge Loïc a-t-il été adopté?

Il avait 14 mois lorsque nous sommes allés en Thaïlande pour le chercher.

Combien de temps a duré la procédure?

La procédure n’est pas chose facile. Durant presque une année avant l’adoption, nous avons procédé à la demande d’agrément durant laquelle nous avons choisi le pays pour adopter. La demande d’agrément est une enquête des services sociaux.

Pourquoi la Thaïlande?

Nous avons choisi la Thaïlande car le circuit d’adoption du pays est très clair même s’il est long. De plus, de nombreux autres pays étaient fermés à l’adoption internationale ou exigeaient, comme dans le cas des pays maghrébins, que l’enfant soit élevé sous la religion musulmane. Quant à l’Amérique du Sud, le circuit du dossier n’est pas clair et il semblerait que les intermédiaires se mettent beaucoup d’argent dans les poches.

Que contrôle cette « demande d'agrément »?

La demande d’agrément a pour but de contrôler la situation familiale des parents d’accueil sur le plan financier et du logement. Dans notre cas, une assistante sociale est venue nous rencontrer durant la période de la demande d’agrément puis nous avons reçu l’attestation du canton pour envoyer notre dossier en Thaïlande. Cette en-quête n’est pas intrusive contrairement à ce que nous pensions.

Cela passe-t-il par la Confédération?

Non. Une telle démarche d’adoption peut être traitée au niveau cantonal sans passer par la Confédération. C’est peut être différent maintenant avec la Haye mais je ne pen-se pas non plus.

Et après?

Après l’étape de la demande d’agrément, nous avons pu envoyer notre dossier. Nous savions que l’attente allait être longue mais que l’adoption aboutirait, pour autant que la situation familiale ne change pas (dépression d’un parent, alcoolisme, problèmes avec la justice,…). C’est lorsque l’on se retrouve sur place que l’on se rend compte des cau-ses du temps d’attente. Les manières de travailler et la hiérarchisation sont très strictes

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L’intégration d’une personne adoptée dans la société Annexes

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et très lentes (chaque personne ayant un rôle précis dans la prise en charge du dos-sier). Ils n’ont pas beaucoup d’accès à l’informatique et ne sont pas stressés. Toutes ces raisons allongent la durée d’attente.

Quand recevez-vous les informations concernant l’enfant qui vous est présenté?

Lorsqu’un enfant correspondant aux attentes des parents est trouvé, le service d’adoption à l’étranger fournit des informations sur l’enfant aux parents adoptifs (photos, âge, sexe, situation médicale) et les raisons pour lesquelles il a été abandonné.

Vous pouvez émettre certain souhait?

Pour nous, la seule demande que nous ayons émise concernait l’âge de l’enfant. Nous ne voulions qu’il soit plus jeune que notre fille biologique Élise, qui avait quatre ans, pour respecter la « chronologie » familiale. On avait aussi la possibilité de choisir le sexe, ce qui pour nous n’était pas un critère important. Mais nous ne connaissons pas leurs critères.

Et ensuite?

Lorsque le dossier nous a été retourné, nous avons dû contacter le service d’adoption thaïlandais pour certifier notre consentement pour adopter et trouver des dates de ren-contre avec l’enfant. Lorsque nous sommes partis en Thaïlande, nous étions confiants et savions que les démarches avaient abouties. La dernière étape, le jugement d’adoption n’était qu’une formalité.

Quand vous partez en Thaïlande, êtes-vous sûrs de revenir avec Loïc ou bien le jugement peut dire non?

En Thaïlande nous avions la certitude que nous repartirions avec Loïc. Il est possible que dans d’autres pays d’adoption, de tels évènements puissent survenir mais ils res-tent rares car il faut considérer que le dossier des parents est minutieusement étudié. Il faudrait à mon avis (Alain), un gros changement dans la situation familiale pour que l’enfant soit refusé à ses futurs parents.

Pour les papiers ça se passe comment?

Là-bas, nous étions soumis au jugement d’adoption qui était un instant très « cérémo-nial ». Nous devions être bien habillés et respecter les règles de la Cour d’adoption. Les juges nous ont questionnés sur la manière dont nous allions élever notre enfant. Élise a également été interrogée. Lorsque l’interrogatoire est terminé, ils nous délivrent les passeports et les papiers nécessaires pour sortir du territoire thaïlandais avec Loïc. Le jugement n’est pas très long, il a duré environ 10 minutes.

En Thaïlande on ne peut pas adopter de nouveau-nés parce qu’une maman qui aban-donne l'enfant peut revenir sur sa décision pendant 6 mois. C'est aussi quelque chose qui nous plaisait. C'est proche des délais légaux qu'on trouve en Europe. L'enfant est confié à un orphelinat mais n’est pas abandonné. Des recherches sont faites par les journaux, la radio,… et si personne ne réclame l’enfant, il est déclaré abandonné. C’est

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pour ces raisons qu’il n’est pas possible d’adopter un enfant d’un mois voire deux se-maines.

Et pour le retour en Suisse ça se passe comment?

Une fois les papiers de Loïc obtenus, nous sommes allés à l’ambassade pour deman-der un visa pour le retour en Suisse avec notre enfant. Lorsque nous sommes arrivés à la douane, nous n’avons pas rencontré de problèmes particuliers. Il nous restait alors encore deux ans à attendre avant que Loïc n’obtienne le passeport suisse. (Ce procédé d’attente était en vigueur dans notre cas, c'est-à-dire avant les accords de la Haye.) Durant ces deux ans, Loïc a un tuteur, il est considéré comme thaïlandais en Suisse, il n’a pas de papier mais il a un permis B, c'est-à-dire que pour sortir de la Suisse, nous devions demander un visa. Après 2 ans, un jugement donne la nationalité suisse à Loïc, c’est une formalité admi-nistrative. Pendant la période de 2 ans, nous devons émettre des rapports à la Thaïlan-de concernant sa situation familiale, médicale,… . Comme pour nous, tout s’est bien passé, nous avons émis 3 rapports qui ont été visés par les services sociaux du Can-ton. Est-ce que dans des cas de force majeure, la garde peut être retirée des parents ? Non, je ne pense pas, ça doit être très rare. Je ne connais aucun cas. Il est peut-être possible si un parent a des problèmes juridiques (si le père fait de la prison par exem-ple,…). Mais normalement, l’étude préalable (demande d’agrément) doit éviter ce genre de chose. Par rapport à Élise (sa grande sœur) comment cela s’est-il passé ? L’a-t-elle tou-jours bien accepté ? Oui. Élise est venue avec nous le chercher, elle avait 4 ans. Cela n’a jamais posé de problèmes, c’est plutôt nous qui nous posions des questions sur comment elle réagirait mais en réalité, les choses se passent naturellement. Il n’y a pas de différences entre eux, c’est plutôt les parents qui s’inquiètent pour les enfants. Durant la procédure, y-a-t-il eu des moments de doute, de remise en questions ? Nous n’avons pas douté de notre choix d’adoption, c’est surtout la longue période d’attente où l’on se demande si l’adoption va aboutir. À l’époque, nous avions fait la démarche seul et nous avons rejoint une fondation après l’envoi de notre dossier en Thaïlande. Puis, là, c’est vrai que l’association organise des rencontres avec des pa-rents, ça redonne un peu de courage et de baume au cœur. On rencontre des parents qui ont adoptés et où tout s’est bien passé : ils nous expliquent leur vécu et c’est très encourageant.

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C’est un grand moment j’imagine, lorsque vous apprenez que vous pouvez partir rencontrer l’enfant ? Oui, bien sûr. Nous avons reçu le dossier de Loïc le 24 décembre, nous recevons une photo, des informations et ça devient concret. Et puis dans votre famille proche, parents, cousins, cousines,… tout s’est bien passé également ? Oui, nos proches étaient heureux de recevoir un petit enfant dans la famille. C’est diffé-rent d’une naissance dans la famille car quand il est arrivé, il marchait déjà. Pour la maman, lors d’un accouchement, il y a déjà une espèce de fusion entre elle et l’enfant, le papa doit se faire une place entre les deux, tandis que dans le cas de l’adoption, le père est aussi concerné et au centre également. Le père et la mère sont au même niveau. Chacun doit adopter l’enfant. Au début, lors de notre séjour en Thaïlande qui a duré en tout 3 semaines, je (Laurence) n’ai pas eu tout de suite l’impression que Loïc était notre fils, on a plutôt l’impression de garder un enfant. C’est après, lorsque qu’on rentre que l’on se dit qu’il sera toujours avec nous, c’est à ce moment-là que l’on réalise vraiment. Vous souvenez vous de la première image de Loïc à l’orphelinat ? Oui bien sûr. Lorsque nous sommes arrivés à l’orphelinat dans une pièce avec une quinzaine d’enfants. Loïc était très sociable et il est directement venu vers nous, on a été surpris au début. Par la suite, on a compris qu’il serait allé vers tout le monde. En Suisse, nous avions cette crainte que quelqu’un de mal intentionné lui dise de venir et qu’il aille. En Thaïlande, on s’assied beaucoup par terre, il est venu sans problème s’asseoir sur nous, il était avec Élise. Au moment de dire au revoir aux nurses de l’orphelinat aux-quelles il était attaché, il n’a versé aucune larme et ne voulait pas rester. Il n’avait pour-tant qu’une année mais il voulait vraiment rentrer avec nous. Le lien s’est créé très vite et il s’est vite rendu compte de sa situation. Vous êtes retournés en Thaïlande avec Loïc depuis ? Comment l’a-t-il ressenti ? Oui, il y a deux ans de cela. La Thaïlande organisait un rassemblement de tous les enfants adoptés nés en Thaïlande. Nous avons décidé d’y participer pour faire des vacances, revoir l’orphelinat et participer à cette rencontre. Cette rencontre a duré une semaine. Le premier jour, nous sommes accueillis dans un hôtel de Bangkok où tous les parents qui ont adopté doivent s’inscrire avec leurs enfants. Il y avait à peu près 300 personnes de partout dans le monde. Il y avait toute la famille, les parents, le ou les enfants adoptés de tous les âges, des petits, des adolescents, des jeunes adultes,… C’était très sympa, c’est une bonne expérience, nous résidions tous dans le même hôtel, tous les enfants thaïlandais jouaient ensemble avec leurs parents qui étaient plutôt occidentaux, c’était très sympathique. Ensuite, nous sommes retournés dans les orphelinats avec d’autres familles, c’était très émouvant car les enfants revoient où ils ont vécus, certains ont encore quelques souvenirs, les nurses reconnaissent les enfants dont elles se sont occupés. La suite du voyage était des visites et Loïc a vraiment pris conscience en voyant d’autres familles, qu’il n’était pas le seul dans sa situation et que beaucoup d’enfants dans le monde entier avaient vécu la même chose.

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Lorsque Loïc est retourné dans son orphelinat, comment cela s’est-il passé ? On lui a dit que c’était le moment de poser des questions s’il en avait, et pourtant, il n’en a pas eu tellement, il a surtout regardé, observé. Les nurses qui étaient déjà présentes lorsque Loïc était à l’orphelinat se sont souvenues de lui. Il a pu réaliser qu’en Thaïlan-de, tout n’était pas rose, et qu’il a plus de chance maintenant. C’était plus difficile pour lui la période avant le départ pour la Thaïlande. Il se posait beaucoup de questions par rapport à son pays d’origine, sa mère biologique,… Quand il a vu tous les enfants de cette rencontre, il s’est dit qu’il n’était pas seul dans ce cas-là. Sur place, il a posé peu de questions, il était content de voir. Après, il était satisfait.

Loïc, comment était ton voyage en Thaïlande ?

C’était bien, que des émotions, c’était un bon souvenir et j’y retournerais bien.

Est-ce vous qui avez choisi le prénom à Loïc ?

Oui, car il s’appelait Iticorn à sa naissance et son surnom était Pound. Lorsqu’on adopte un enfant, on choisit le prénom qu’il va porter. Sur ces papiers, on a mis Loïc Iticorn. C’est quand même plus facile pour la prononciation de l’appeler Loïc en Suisse.

Pour vous, le fait d’être adopté, est-ce une force ou une faiblesse pour vivre dans la société ?

Je ne pense pas que cela change grand-chose, même s’il est très fier de dire qu’il est thaïlandais, on ne renie pas son origine. Par contre, il est suisse dans sa famille, dans ses habitudes, dans sa façon de penser. Après, il est vrai que c’est sûrement une force de dire « J’ai su m’adapter et j’ai deux origines » ! Les enfants adoptés sont plus sujets à être perturbés ou à douter, mais c’est variable et cela peut être plus amplifié si on regarde les statistiques avec des périodes scolaires plus difficiles. Mais par la suite, je ne pense pas que ça continue lorsque l’enfant se construit comme adulte, c’est bon mais à l’adolescence comme n’importe qui, il y a des crises d’identités.

Un enfant adopté va peut-être se poser des questions comme : « Est-ce vraiment ma place ici ? », « Est-ce que je ne serais pas mieux dans mon pays d’origine ? ». Après c’est aussi à nous, en tant que parents, de le rassurer, de lui dire qu’il n’y a aucune différence entre lui et Élise notre fille biologique. Il est vrai que de temps en temps on doit aussi le lui dire, que cela ne change rien.

Il y a des fois, lorsque je suis fâchée avec lui, je l’ai entendu dire : « Tu n’es pas ma mère ». C’est quelque chose à laquelle on peut s’attendre car c’est vrai que je ne l’ai pas eu dans mon ventre mais ça ne change rien. Lors de périodes un peu plus conflic-tuelles, peut-être un autre enfant dira autre chose et puis, lui il sait que c’est le point qui fait mal.