L'âme chemine

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L MECHEMINEMose Jsus MohamedSuivi deIsaac Lon JacquesZaouiEn L honneurDu Tsadik Rabbi Isaac draGrand Rabbin de la ville de Stif en AlgrieDcd l ge de 55 ansle 22 Sivane 56871873 - 1927exhum en 1967 et enterr Jrusalemdans le cimetire de Sanhdriapar les soins deIsaac Lon Jacques ZaouiTabIeau du Vnr Rabbln lsaac DraEn L honneurDu Tsadik Rabbi Isaac draGrand Rabbin de la ville de Stif en AlgrieDcd l ge de 55 ansle 22 Sivane 56871873 - 1927exhum en 1967 et enterr Jrusalemdans le cimetire de Sanhdriapar les soins deIsaac Lon Jacques ZaouiUn CD est joint ce livredans une pochette colle la couverture,avec l enregistrement dun interview dIsaac Lon Jacques Zaoui par le journaliste Arnold Racine lmission Au diable la langue de bois - radio J. de Nicequi eu lieu en 2003Ce livre est publipar les soins de l association but non lucratifNo580489805 la mmoire bnie de Jacqueline Odette Hanna Zaouisous la prsidence deM. Isaac Lon Jacques ZaouiL MECHEMINE Dcns |c irc!iiicn juitc, icui ncmmc pcric cn |uiunc pcri !u Mcssic Marek HaIler, Le MessiePRAMBULEIourquoi ai-|e rl un boul de ma Iume ce rcil Ia fois insoIile el banaI aux yeux de Ia raison `DrIe d' hisloire, dira-l-on ! Iourquoi lous ces rves de Rabbi Isaac Dra Ia famiIIe Zaoui ` Ll ourquoi Ie Rabbi nes' esl-iIasadressenriorilsafamiIIe,ourquoi a-l-iI fail aeI un lranger our orler son rore nom elfaireraalriersoncorsdesalerrenalaIeenlerre sainle `N' y a-l-iI as I des Ieons lirer ` Des Iaces mellre ou remellre en vaIeur ` Le rcil, me sembIe-l-iI, Ies signifie nellemenl.IIace I' lranger, voire I' lrange ! Le refus du racisme, deIaxnohobie,commencechezsoi !Lnnedemeuranl as enferm en soi, en famiIIe, dans ses seuIes conviclions ellradilions. RabbiIsaacDranousmonlreIecheminde I' accelaliondeI' aulredanssesdiffrenceselses manques. La recherche du loul fail sembIabIe, Ia voIonl den' lrequ'avecdesairsidenliquessoi,cIlurenl, oblurenl Ia ense el Ia vie. La Torah I' enseigne.IIace I' homme ! I' homme simIemenl homme qui n' esl as forcmenl hros ou sainl, mais qui esl un homme Iibre,c' esl--direconfronlIaossibiIildechoisirel I S AACL L N} ACQIL S ZAII 1Oaussi I' embarras du choix. Ai-|e vu, ai-|e enlendu ceIa ` se demande Ie rveur. Ll bien des vocalions, des missions, lournenl aIors courl el en reslenl au slade iniliaI du rve.C' eslqueIeregislredeI' aclehumainvoIonlairene corresondasauschmaslimuIus-rfIexeniceIuidu couleau sous Ia gorge. Les arenls Zaoui n' avaienl aucune raison d' aeIer Ieur fiIs Isaac, el ce dernier n' en avail as Ius our s' occuer de Ia douiIIe de Rabbi Isaac Dra. IIs onlchoisid' ycroireelonlaccelderondreIa demande. Sans Ius raisonner.IIace Ia femme ! Dans ses droils el ses devoirs ! Rose Zaouifuld' abordinlereIIeIorsqu'eIIeaIIaillremre de son remier fiIs. Acceler qu'iI orle Ie nom du Rabbi, c' lail en queIque sorle I' offrir un |our son service. Iuis, ceIIequidevinlIafemmed' IsaacZaouieulourrIe d' accomagner eld' aider son mari dans Ia raIisalion de samission. MaIheureIIesieIIeenlravailsonhomme ! }acqueIine Zaoui reul en cIair ce message !IIaceIaaroIe !IaaroIequichange,qui diaIogue, qui inlerroge sur Ie sens de ce qui esl enlendu, qui s' inlerroge sur Ia significalion de ce qu'eIIe mel. Ine aroIequin' eslasrisedansIaloiIed' araigned' un sens rdlermin el fixe.C' esl bien faule de celle aroIe, qu' Lve se fil sduclrice Ia sduclion n' esl-eIIe as Ie meiIIeur moyen de rvenir loule lenlalive de aroIe conlraire ` S' ensuivirenl Ie maI el Ies maIheurs que nous connaissons !IIace Ia foi qui esl |oie ! }oie du cour, ar IaqueIIe se rvIe en chaque homme Ie Messie. Le Messie, IillraIemenl L' AML CHL MI NL . . . 11lou|ours-venir,quidonneainsiIafoiIaformede I' esrance, el Ia |oie au euIe |uif fail our celle |oie.Lorsqu'eIIe m' a l confie, celle hisloire blie sur des rvesm' aarulmoigner,mieuxquedeIongsdiscours, ce qu'iI en esl de I' ilinraire de Ia foi vcue. }'ai ens, en oulre, que celle mme hisloire concenlrail en eIIe bien des dmarches sirilueIIes laImudiques, bonnes raeIer el rores insirer un humanisme de Ius en Ius ncessaire our que erdure Ie monde des hommes el our que Ies hommes uissenl vivre en hommes.Ainsi, Ie TaImud n' a as dil son dernier mol sur lerre el dans I' hisloire de I' humanil. Car I' me chemine sur lous Ies senliers .Nice, selembre 1999Nc !iics pcs . jci ircut |c scniicr !c | 4mc ,!iics p|ui5i .jci ircut | 4mc cncmincni sur mcn scniicr .Ccr | 4mc cncminc sur icus |cs scniicrs.KhaIiI Gibran Le IrohleBELLE HISTOIRE DE VIEVoiciunebeIIehisloiredevie.CeIIedeIarenconlre d' un sainl el d' un |usle.LnnolrelemshaarIesinlrlsmalrieIs, I' arrivisme, I' indiffrence envers Ies aulres, ce lmoignage annonceeul-lreourI' an2OOOI' heureuxvnemenl d' un relour aux vraies vaIeurs humanisles.InhumanismefaildesiriluaIil,donlMaIraux disailqu'iIserailIefondemenlncessaireourque erdurenl Ie XXIe sicIe el Ies sicIes venir.Ll que Ies hommes vivenl en hommes.}'cris ce Iivre (1972) our Iaisser loule ma famiIIe el d' aulres ersonnes du fail que |e n' ai as eu d' hriliers, asd' enfanlsIesouvenirdemavie.}eensequec' esl indisensabIe ars loul ce que |'ai vcu. }e liens raconler commenl ma vie a commenc, lanl I' an de dix enfanls, ce que |'ai vcu en AIgrie el commenl |'ai russi dans Ia vie loul en lravaiIIanl honnlemenl.I S AACL L N} ACQIL S ZAII 14Au|ourd'hui,|'aisoixanle-neufans,|enesaisasce que Dieu a rvu our moi. }'alleindrai eul-lre qualre-vingls ou qualre-vingl-cinq ans. Iour I' inslanl, |'ai loules mes facuIls menlaIes el, comme avec I' ge, Ia mmoire a lendancedisaralre,|'aidcidd' crireceIivreds rsenl. Tu vas avoir un garon el lu Iui donneras mon nom : Isaac ! Tu dois me Ie romellre. Sur ces aroIes enlendues en rve, ma mre s' veiIIa. HaIelanle.LIIerveiIIaaussillmonre : Tusais,|'ai rvdeRabbiIsaacDra.IIm' adilque|eorlaisun garon. II m' a rise dans ses bras el m' a fail romellre de I' aeIer Isaac. MonrerondilqueIuiaussiavailrvdeRabbi Isaac Dra el qu'iI serail fail seIon sa voIonl.C' eslainsique|esuisn !Moi,I' andesdix.Moi, Isaac-}acques Zaoui.RabbiIsaacDraavailchoisimafamiIIeourfaire enlendresaaroIeelsavoIonl.IIeslvraiquemamre lail une sainle femme ! Quanl moi, quoi me deslinail-iI ` NuI doule qu'iI me ferail savoir un |our Ia mission que |e devrais accomIir.LaqueIIe ` }'lais Ioin de me I' imaginer !Mamission,|eIaconnusquaranlesixansIuslard. LIIem' arrivacommeunervIalion,commeunrve veiII, qui rveiIIa mon me el ma vie. }e fus comme n une deuxime fois. N de Rabbi Isaac Dra. L' AML CHL MI NL . . . 15Rose et SIlnan Zaoul au dbut de Ieur narlage.Rose est encelnte dlsaac au trolslene nols de grossesseI S AACL L N} ACQIL S ZAII 16SIlnan Zaoul Rose ZaoulLa carte de conbattant de SIlnan ZaoulL' AML CHL MI NL . . . 17Ds ce |our, |e fus habil ar Iui.II me demanda d' aIIer Ie dlerrer Slif el de I' amener enTerreSainle,}rusaIem.}edcidaideIefaire,quoi qu'iIm' encoll !nnersisleasunaeIde I' au-deI !Avecmafemme}acqueIine,nousdevionsarliraux Llals-Inis. Nolre voyage lail fin rl. }e Ia riai d' annuIer arce que |'aIIais me rendre Slif. LIIe ril eur : quoi `. arlir en AIgrie, en Ieine lourmenle. Qu'avais-|e faire dans celle hisloire ` }e m' aeIais Zaoui, non as Dra. II faIIail lre fou !LIIe averlil mes frres, Maurice, Richard, Ireddy, que Ia lle me lournail. IIs vinrenl me voir our me convaincre de consuIler un sychialre.Carte d ldentlt de SIlnan ZaoulI S AACL L N} ACQIL S ZAII 18}e savais que |'avais Ia lle sur Ies auIes el que rien niersonnenem' emcheraildemenerbienma mission.IIsrechignrenlmaissersignrenl.}'avaisa dans Ia lle ! AIors c' lail difficiIe, voire imossibIe de me I' enIever. Ll advienne que ourra !Iour moi, |e me senlais devenu chevaIier de Ia foi de RabbiIsaacDra.}edevaislreinlrailabIequanlausens de ma mission el bien rsoIu I' ac comIir.Iour ce faire, |'lais convaincu qu'iI m' assislerail.Lneffel,IeIendemainmalin,}acqueIineserveiIIa bouIeverseelmedil : RabbiIsaacDraeslvenume visilerenrve.IIm' ademanddem' aIIongerIesmains |oinles el m' a command de Iaisser faire mon mari. Sinon |e mourrais ! arlir de ce momenl, }acqueIine se lul el ful d' accord avec moi our loules mes dcisions. Ias seuIemenl arce qu'eIIe n' avail as envie de mourir , eIIe fil Ius : eIIe me seconda our que |e arvienne lenir mon engagemenl.Ainsi,madeslinefulmarquearIesdeuxfemmes qui comlenl Ie Ius dans Ia vie d' un homme : ma mre el ma femme.C' esl une vraie bndiclion ! Ll queIIe magnifique voie desaIulqued' avoirensoiIavoixd' unsainlhommequi accomagne el guide volre vie ! }'lais doubIemenl bni.Lncore faul-iI ne as lre sourd aux aeIs du deslin. Lncorefaul-iIlreconscienld' avoirunemeelsavoir couler ses aIilalions.Mon me, |e Ie crois fermemenl, esl |oinle vie ceIIe de Rabbi Isaac Dra donl I' me esl vivanle |amais.L' AML CHL MI NL . . . 19Les enfants de Rose et SIlnan, !c ncui cn |cs ci !c gcucnc c !rciic. ]acques, HIene, Maurlce, RacheI, AIfred, AIlce, ]uIlette, Datld et MoseI S AACL L N} ACQIL S ZAII 2OMaurlce Zaoul dcor du nrlte de I Ordre NatlonaILes freres Sassl et SIlnan Zaoul]uIlette dans Ia boutlque de Ilngerle ]ack-]ackL' AML CHL MI NL . . . 21Les rersentants de Ia Connunaut ]ulte de Stlf. De gauche drolte Le Prsldent de Ia Connunaut M. Aboukaa, Ie Grand Yossef , BlIlIl, Datld Nakache, LnlIe Gho:Ian, Abugneln, Henrl AtIan, Masoud ChenIa, Luclen ChenIa, Henrl Ad]a], KaIfa Zaoul, Brahan Zenour, Le Grand Rabbln Gho:Ian, Marc Setbon, Baba Ha Dra et Ie colffeur Moch Gho:Ian.QUI EST RABBI ISAAC DRA ?Commenl esl-iI encore rsenl aurs de nous ` II esl vivanl armi Ies vivanls car c' esl un grand sainl el iI fail des miracIes.Moi,IsaacZaoui,|'enlmoigne.IIargielr|ouima vie.RabbiIsaacDralailuncabaIislesavanlelieux. MaisiIn' oubIiailasouraulanld' lresimIemenl humain. C' esl ourquoi iI coulail Ies doIances des gens, Ieurslrislesses,IeursmaIheurs,eliIIesaidailquandiIs laienldebonnevoIonl.IInemellailceIaaucune oslenlalionelnalureIIemenln' enallendailaucunrelour, niIaudalifniIucralif.IIIefaisailargnrosild' me I' inlenlion des croyanls, des non-croyanls, des |uifs el des non-|uifs. Le don qu'iI avail reu de Dieu, iI se devail de Ie disenser loul homme arce que Dieu ne fail as Ie lri : iI aime lous Ies hommes.eaucou d' hisloires circuIenl ce su|el. Iar exemIe ceIIedeIafiIIeChaiIIol,au|ourd'huiavocaleIaCour. Alleinled' unelrsgravemaIadiedouzeans,eIIeavail bnfici des soins des Ius grands rofesseurs d' AIger ses arenls laienl de riches craIiers. MaIheureusemenl Iasciencelailinefficace.Lndernierrecours,IafamiIIe L' AML CHL MI NL . . . 23ChaiIIol s' en aIIa voir Rabbi Isaac. II ne arul as surris : }e vous allendais, Ieur dil-iI. }e sais queI maI affecle volre fiIIe. II ril Ia lle de I' enfanl enlre ses mains el se mil rier. Les arenls ne disaienl mol, Ieur uIlime esoir lail I.Leurconfiancefulrcomense.QuandiIsquillrenl Rabbi Isaac Dra, Ieur fiIIe ne rsenlail Ius de signe de maIadie. Iensemoisiluasbesoindusecoursde Dieu , a|oula-l-iI en Ia quillanl. LIIe ne manqua as de se souvenirdeIuifrquemmenl.LIIeeslimaIuidevoirsa russile ersonneIIe el rofessionneIIe, el eIIe accomagna Isaac Zaoui Iors du lransorl de Rabbi Isaac Dra en lerre sainle }rusaIem en 1975.IIexisled' aulreshisloiresIusdroIaliques.Lneffel, Rabbi Isaac Dra lail d' un caraclre gai el faclieux. Ine fois,arexemIe,iIenvoyason|eunefiIsachelerune bouleiIIedevincacher ,ceIui-ciraorladuvinnon cacher qui ne colail que cinq sous au Iieu de dix c' lail faciIe,IabouleiIIenecomorlanlasd' liquelle.LlIe vendredi, |our du sabbal, Ia bouleiIIe exIosa sur Ia labIe. Le fiIs dul bien avouer sa suercherie !IIvoyail,sembIe-l-iI,lraversIesersonneselIes oches. Iasse-moi dix sous , demanda-l-iI un mendianl. }e n' ai as deux sous our m' acheler du ain , rlorqua ceIui-ci. Cherchebiendanslesoches ,insislaRabbi Isaac Dra. Les dix sous s' y lrouvaienl !II Iisail dans Ies mes el ercevail immdialemenl qui lail|usleelbonelquineI' lailas.IIneIedisailas exIicilemenl,maisiIIeIaissailenlendreardessous-enlendusoudesIaisanleries.Comrennequiourra ! I S AACL L N} ACQIL S ZAII 24 drolte, Ie Chofar - Ia corne de bIler au Mur des Lanentatlons ]rusaIen.Ln bas, M. Atner HaIlnl, flIs du Grand Rabbln Sldl lred] HaIlnl sonne du Chofar sur Ia tonbe de son ere tnr au clnetlere de Constantlne en Setenbre 1978.L' AML CHL MI NL . . . 25Rien ne I' bIouissail de Ia richesse, des lilres, de Ia beaul hysique.Donnerauxouvreselauxsynagoguesne signifiailasgrand-chosesesyeuxsiIefondducour n' lailasgnreux,ouverlauxaulreselI' amourde Dieu.Ducou,cerlainscraignaienlelfuyaienlsa cIairvoyance.Ln ce qui Ie concernail gaIemenl, iI lail inform des grandsvnemenls,heureuxoumaIheureux,desavie, comme s' iI avail l visil ar une an nonce divine. Dieu m' arvenu ,dil-iIauchauffeurqu'iIriad' arrlerIa voilurearcequesafemmeRebeccavenaild' accoucher de son remier fiIs. C 'lail vrai I' inslanl mme. Grande |oie our Iui !In aulre |our, raorlail Raymond Zaoui, elil-fiIs de RabbiYossefZaoui(rabbindeSainl-Arnaud,vingl-sel kiIomlresdeSlif),inlimedeRabbiIsaacDra,ce dernieroussauncri.IIlailexaclemenl16 heureseliI venail de voir Ia morl d' un de ses fiIs (iI en avail qualre) inscrile dans Ie CieI. Ll, 16 heures 35, Ies gens couraienl dans Ia rue el hurIaienl que Ie fiIs de Rabbi Isaac Dra lail lombdeIalerrasseen|ouanlIabaIanoireavecun coainelqu'iIs' lailfracassIalle.RabbiIsaacDra, accabIdedouIeur,sevolad' unseuIcousousson burnous.IIaccelailceendanlcequeIeCieIIuienvoyail : Iaisirseleines.N' avail-iIascomosuneriredes morls qui raeIail lous Ies hommes qu'iIs n' avaienl as de quoi lre fiers, uisque Ia morl re|oinl demain ceIui qui nal au|ourd'hui.I S AACL L N} ACQIL S ZAII 26SonmerecevaildessigneselIui-mmeenenvoyail aux mes des aulres. Ce ouvoir Iui vila de mourir d' une crise d' iIesie, raconle encore Raymond Zaoui.Ine nuil, au elil malin, Rabbi Isaac Dra m' aaral dans un rve avec une barbe bIanche. II me dil : Yossef, Ive-loielvafairelroismiiztci. RveiII,|emeIaveIes mainsel|efaismarire.IIesl3 heuresdumalin.Ine heure ars, mme rve, mme scnario. }e me reIave Ies mains, |e redis ma rire, el |e me rendors. II esl 4 heures du malin. Ine demi-heure Ius lard, I' aarilion revienl elmecommandecellefoisdemeIeverourdebon. D' habilude |e me rveiIIais el me Ievais 5 heures 3O our aIIer Ia synagogue avec mon re. Celle fois, iI n' esl que 4 heures 3O. }e lrane un eu ma loiIelle el uis |e cours inslruiremonredeI' ordreque|'aireu.IIfailencore nuilelnousnousmellonsenroule.r,d' ordinaire,en sorlanldeIamaison,nousrenionsIechemindedroile our re|oindre Ia nalionaIe. Ce malin ar queI hasard ` nousconlournonsIeld' habilalionselnousnous relrouvonsaubouldeIanalionaIe,IosesilueIa fonlaineromaine,I' endroilIeIuscIairdeI' avenue. NousaercevonsaIorsnellemenlnolrerabbinencrise, rl s' crouIer sur un bIoc de ierre. Nous n' avons que Ie lems de hIer Ie cordonnier du coin lou|ours ll au lravaiIquisoulienlauIusvileRabbiIsaacDra,Iui vilanlunemorlcerlaine.QuandiIrevinlIui,Rabbi Isaac Dra ful reconnaissanl Yossef d' avoir su couler Ie message envoy el de n' avoir as mis en doule I' urgence el I' imorlance de ses aroIes.L' AML CHL MI NL . . . 27II faul dire que Yossef avail l Iev, duqu el form arRabbiIsaac|usqu'I'gededix-huilans.IIslaienl donclrsrochesellrsIis,cequiexIiquailIeur connivencelIalhiqueelIalransmissiondesdonsde malre Ive. C' esl ourquoi nous avons ris I' inilialive de I' enlerrer gaIemenl en lerre sainle rs de Rabbi Isaac Dra.Ceshisloireselbiend' aulresausu|eldeRabbiIsaac Dra el de Rabbi Yossef Zaoui, mon re nous Ies conlail, reIaleRaymondZaoui,Iorsquenouslionsenvacances enIsraI.IInousrunissail,mamre,mesfrreselmoi, surIalerrassefaceI' airdeIamerquinouscaressailIa eauc' eslsouverainourfairevenirIesommeiI !Ll commemonreavailunemmoired' Ihanl,Ies soires laienl nombreuses el Iongues. }e fus ainsi nourri deI' vocaliondeRabbiIsaacDra,sonlhmede rdiIeclion. Samorl,onauraildilqu'eIIeavaillchuchole RabbiIsaacDra.AIorsquesafemmearlailcomme I' accoulume chercher de I' eau Ia fonlaine Maraboul, iI Iui dil de faire ses adieux Ia fonlaine. LIIe ne comril as IesensdesesaroIesqu'eIIerilourunedeses IaisanlerieshabilueIIes.sonrelour,eIIeeulunchoc lerribIe : eIIe vil Ie cors de son mari enrouI dans un dra el arfailemenl immobiIe. Rabbi Isaac Dra avail rar elallendusamorl.SeuIelserein.ToulesIesbougies laienl aIIumes.n cIbra Ia morl d' un rohle. qui Dieu arIail.Arssamorl,onvoquasesmiracIes.eaucoude I S AACL L N} ACQIL S ZAII 28Les outrlers arabes attendent dans Ie clnetlere ]ulf de Stlflsaac Zaoul detant Ie nausoIede Rabbl lsaac Dralsaac I entre de I HteIdans IequeI lI descendlt StlfL' AML CHL MI NL . . . 29Rabbln Yossef Zaoul de St-Arnaud, Ie grand-ere de Ranond ZaoulLe gardlen du clnetlere offre du caf Berthe Zanour, une des artlclantesLes ones funebres et Ie connlssalre de Stlf au MausoIe de Rabbl lsaac DraI S AACL L N} ACQIL S ZAII 3Ogens se senlirenl, en effel, assisls el rolgs ar Iui. TeI ce soIdal qui senlil Ie burnous du rabbin Ie couvrir landis queIesobuslombaienlarloulaulourdeIui. Aucunde ses coains n' en rchaa. Lui survcul.Rabbi Isaac Dra lail de Conslanline, o iI ludia avec assiduilIaTorahauconsisloire.SavenueSlifen quaIilderabbinfulorganisearmonsieur Aboukaya, rsidenlduconsisloiredeSlif.IIlaillrsriche, s' occuaildeI' imorl-exorldelexliIeenAIgrieel Lyon,d' unecuriedecourses,elc.AdmiralifdeIa synagogue de Lyon, iI dcida de faire conslruire Ia mme Slif de ses rores deniers. II s'en rocura Ies Ians el Ia fil blir.Ln oulre, iI se mil en lle de rorganiser Ia communaul reIigieuse de Slif. CeIIe-ci comlail Iusieurs rabbins qui se|aIousaienlelsechicanaienlourdesbrouliIIes :I' un chanlailmieuxqueI' aulre,quiarIailmieuxqueIui !. C' laildommageabIeourI' unilelIaferveurdeIa communaul.IIvouIaildoncoursasynagogueun rabbinderemierchoix,fdraleurdesurcrol.Iource faire,iIrenconlraIegrandrabbindeConslanlineel I' informadesondsir.C' eslRabbiIsaacDraquiIuiful immdialemenl recommand. IIavailaIorsdix-neufansellailsorlienlledesa romolion. Ll de Ioin ! n voyail d| en Iui un gnie ou loul au moins un homme excelionneI.MonsieurAboukayaIeconlaclaelsouhailaqu'iIfl L' AML CHL MI NL . . . 31connaissancedeIacommunauldeSlifenvued e s'imrgner de son ambiance ar Ia suile, s' iI Ie souhailail. LorsdeIafledeKiour,iIIersenlaenlermes Iogieux,arIadesabriIIanleinleIIigencemaissurloul de ses indniabIes vaIeurs humaines.InvilsonlourrononcerqueIquesmols,Rabbi IsaacDrafulbref,incisif,dcisif.IIvouIailchangerIes choseselarlicuIiremenlIesomeselarlifices suerflaloires des cIbralions reIigieuses. Les riles, c' esl biendeIesaccomIir,encorefaul-iIqueIasincrildu coursoilrsenleelquergneIafralernilenlreIes officianls.Sinon,commenlincilerIaferveurreIigieuse Ies arlicianls `CelleremireinlervenliondeRabbiIsaacDraful coule el a Iaudie.Ll c' esl quasi Ibiscil qu'iI enlra Ia synagogue avec ourmission d' arendreauxhommesIaTorahafin qu'iIs Ia mellenl en ralique dans Ieur vie, ce qu'iI fil dans Iaconsidraliondelous.IIneflasaimdeloulIe monde ! Son inlransigeance I' gard de Ia frivoIil el des faux-sembIanls Iui vaIul mainls dlracleurs fIons. Ce qui n' aorlaIonguevieelbonheuraucun.CommesiIe CieI enlendail chlier ceux qui conlrevenaienl Ia aroIe sacre donl iI lail Ie messager.IIexerasonminislre|usqu'quaranle-selans seuIemenl,ourraisonsdesanlsescrisesd' iIesie lanl de Ius en Ius frquenles. II ful vraimenl un grand rabbin.NonarIavnralionqueI' onvouailsa ersonne,maisarIecuIlequ'iIavailourIaaroIe I S AACL L N} ACQIL S ZAII 32Roslne Dra (en haut) et Robert Nakache talent arnl ceux tenus Stlf our asslster I exhunatlon de Rabbl lsaac Dra et ranener ses restes en lsraIL' AML CHL MI NL . . . 33divineIaqueIIeiIs' adonnailenliremenl,afinqu'eIIe imrgne Ia lerre el que vivenl Ies hommes en hommes.Qui se ermellail d' insuIler Dieu ne mrilail as son lilre d' homme. II se disquaIifiail. Ainsi dil-iI, un |our, un sergenldeI' armefranaisequi disculailelbIashmail dansunbislroloIui-mmes' arrlailarfois.(QuandiI lail faligu d' ludier, iI arciail un elil ros frais !) Ln I' enlendanl, iI se Ieva el Ie gifIa. Le zouave sembIa rl Ieluer.IIfaIIulIessarer.6 heuresdumalin,Ie Iendemain,Iezouavelaild|I,cherchanlRabbiIsaac DraourIuidemanderardon.IIavail,confessail-iI, assunenuilaffreuse,envahiedecauchemars.Rabbi IsaacDravinlaubaIcon,I' assuradesonardonelIui demanda,sansacrimoniemaisfermemenl,des' Ioigner de sa vue car iI n' lail as digne d' lre un homme.Ars sa morl I' ge de cinquanle-cinq ans, Ies gens venaienlnombreuxserecueiIIirsursonmausoIe.Sa soIiderudilion,maissurloulsadroilure,soncourage, lou|ours assorlis de simIicil, avaienl gagn I' eslime el Ia vnraliondelouleIaouIalion|uiveelnon|uivede Slif el de Ia rgion. D' esril ouverl, iI coIIabora aclivemenl I' labIissemenl des bonnes reIalions enlre communauls juIvc, chrtIcnnc ct musu!manc. II ful aussi Ie rolecleur dessoIdals|uifsduConslanlinoisduranlIaIremire GuerremondiaIe.LlIefailqueIessoIdalsmunisdesa bndiclion crile revinrenl sains el saufs descombals, combien meurlriers ! conlribua sans doule beaucou sa rulalionde faiseurdemiracIes (monregaz duranl Ia guerre 14118) .I S AACL L N} ACQIL S ZAII 34ref,sarulalionfraailIesesrils.Iendanl I' enlerremenl de son oncIe (qui s'lailoccu de Iui fler saar-Milsva),IsaacZaouireIalasaremirerenconlre avecRabbiIsaacDra : nallendailIecorsdemon oncIe au cimelire de Slif, iI lail environ 8 heures du soir el iI faisail d| nuil Iorsque |'aerus loul d' un cou une Iueur venanl du mausoIe de Rabbi Isaac Dra, de IaqueIIe aaraissailenfiIigraneI' imagedugrandrabbinme regardanl. }'ai encore celle vision en mmoire. M. Godens, qul a t Ie dlrecteur du cIub de footbaII de Stlf, Baba Dra, un anl de Baba et Ie connlssalre de oIlce de StlfL' AML CHL MI NL . . . 35Lettre de reconnandatlon de M. Maachou aures du Prfet de StlfI S AACL L N} ACQIL S ZAII 36Deuis, iI ne manqua as de se recueiIIir chaque anne surIalombedeRabbiIsaacDra,Ie|ouranniversairede sa morl. QueIque chose loulefois I' obsdail arce que ceIa n' lail as en accord avec Ia moraIe de vie enseigne ar sonrabbinderdiIeclion :Iesauvres,quiouvaienl eineseayerIevoyage,n' avaienlasIedroil,faule d' argenl, de arlicier au reas de commmoralion. II vil mmeunhommesefaire|elerdeIasaIIeournon-aiemenl.CeIaI' uIcra.IIn' assislaIusces commmoralions qui reseclaienl si eu I' esril de charil deRabbiIsaacDraquirecevailceuxquidemandaienl Ievoirsansmarquerdediffrence.Chaquehommevaul seuIemenl ar Ie fail d' lre un homme.NuIdoulequeceIaadconlribuerforlemenl I' amenersoulenirIafondaliondeI' A.T.R.I.D (Associalionde1sc!c|cRabbiIsaacDra)visanl rinciaIemenlermellreauxenfanlsisraIiens dmunis,orheIins,handicas,nouveauximmigranls russes el Llhioiens, enfanls sourds el muels de cIbrer Ieurar-Milsvaelal-Milsva,uisqueI' associalionIes gralifiail du mme enseignemenl reIigieux que Ies enfanls bien ns.L' AML CHL MI NL . . . 37LA VISITE DE RABBI ISAACRevenonsmainlenanlIamagnifique visile que reul Isaac Zaoui de Ia arl de Rabbi Isaac qui Iui demanda de I' exhumer du cimelire de Slif afin de Ie conduire en lerre sainle.Hisloire exlraordinaire, bien sr !MaisIeIusexlraordinairedeI' hisloire,n' esl-ceas celle foi qui envahil Isaac Zaoui el qui I' amena souIever desmonlagnesdedifficuIlsourrondrecelle demande queIque eu lrange `Comme nous I' avons vu auaravanl, iI ne Iui ful as faciIe de convaincre sa femme el sa famiIIe. Ll iI Iui faIIail enIusoblenirI' adhsiondeIarorefamiIIedeRabbi IsaacDraquiouvails' lonner,voires' offusquerdece qu'un lranger fl choisi en lanl que chef de mission.IsaacZaouilIhonaaufiIsdeRabbiIsaacDraqui habilailenbanIieuearisienneeliIsconvinrenld' un rendez-vous.C' eslaucoursd' und|eunerdansun reslauranlcacherques' effeclurenlIarenconlre,Ia ngocialion el Ieur enlenle.Convaincu de Ia bonne foi d' Isaac Zaoui qui roosail de s' occuer des dmarches el de rgIer Ies frais affrenls, I S AACL L N} ACQIL S ZAII 38Le clnetlere du Mont des OIltlers ]rusaIen.lI fut questlon au dart d anener Ies restes de Rabbl lsaac Dra nals ar Ia sulte ce fut au clnetlere de Sanhdrla qulI fut enterr. drolte, aIIunage de bougles sur sa lerre tonbaIe.L' AML CHL MI NL . . . 39lnhunatlon du tnr Rabbln Prlere Ia nnolrede Rabbl lsaac lsaac Zaoul atec Ia Hetra Kadlcha du clnetlere de Sanhdrla I S AACL L N} ACQIL S ZAII 4Oelconscienldubesoinqu'iIavaildeI' auiofficieIel IgaIdeIafamiIIeDra,IefiIsdeRabbiIsaacconsenlil rarer el faire ce voyage avec Iui. Mais,a|ouleIsaacZaoui,siIeouvoirsirilueIde RabbiIsaacDranenousavailasconslammenl accomagns, I' oralion n' aurail u aboulir. Toul s' esl, en effel, encIench el drouI comme ar miracIe !IIfaulceendanlsouIignerIararelnacild' Isaac Zaoui dans celle affaire ! Son carnel de bord en reIale Ies laes el Ies rilies.D' abord, iI convoqua lous Ies coIIaboraleurs inlresss ar Ia russile de celle enlrerise eu banaIe au reslauranl deerlheZamour,d|uneamieelquifuldsIorsune comagne de roule indfeclibIe , ayanl erdu son mari el son re au cours des vnemenls dramaliques d' AIgrie, eIIen' lailasrelourneSlifdeuisdix-huilans.II furenlunedizainelracerdesIansourarliren AIgrie. D' AIger Slif, iI y a 3O7 km el Ies communicalions n' laienl as faciIes. Ia fin du reas, iIs se sonl lous rendus en face, chez Madame Arlhur , our boire un caf. L, se lrouvail un Arabe du nom d' Abesse qui enlrelenail de bonnes reIalions avec Ies |uifs. Isaac Zaoui Iui fil arl de son ro|el de arlir en AIgrie el de Ia mission qui Iui lail dvoIue. Aucun robIme,|erondsdeloi ,Iuiful-iIaffirm.Comme Abessed|eunail|uslemenlavecKader,minislredes finances en AIgrie, Isaac Zaoui reril son hisloire au su|el deRabbiIsaacDra.SaisisansdoulearsaviruIence enlhousiasleelvnranlgaIemenlIerabbin(connuel L' AML CHL MI NL . . . 41eslimdenombreuxArabes),KaderI' assurasonlour qu'iI ferail Ie ossibIe el I' imossibIe ! our Iui faciIiler Ies dmarches adminislralives. II Ie fil !KaderrsidailI' hleIde LaReineIdauque du cl de Ia gare Sainl-Lazare. II avail our ami Ie rfel de Slif qu'iI ria d' accueiIIir osilivemenl ces Ierins d' une bonnecause !Lachosefulraidemenlenlendue.IIdola mmeIsaacZaouid' uneIellredeslineIuiservirde asseorl : }e le recommande, crivail-iI, mon ami Isaac Zaoui. }'esre que lu feras Ie ncessaire our Ie recevoir el Iui donner salisfaclion afin qu'iI raIise Ia mission qu'iI a enlrerise. Isaac Zaoui avail carle bIanche !Le rfel de Slif effeclivemenl lIhona AIger. La mission devenail officieIIe.Ce ful un vnemenl ! C' lail Ia remire fois qu'une dizaine de }uifs arrivaienl our sembIabIe mission !IIsfurenlreusbrasouverls.CommeAIgerIes hleIslaienlcomIels,onlrouvaIesIogerdansdes viIIas aux environs, anciennes blisses d' Luroens silues en face de Ia mer.La cordiaIil de I' accueiI Ies Lmeul encore au|ourd'hui. IIssesouviennenldeselilsd|eunersIanlureuxavec beignels chauds. Chacun ense avec molion el regrel celle enlenle arabe-|uive qui avail exisl si sonlanmenl.Iresque loul ceendanl reslail faire !Iour se rendre Slif, iI faIIail Iouer des voilures. II y avail bien un arc de deux miIIe voilures, mais, faule de mcaniciensourI' enlrelienelIedannage,euse I S AACL L N} ACQIL S ZAII 42A I occaslon du 49ene annltersalre de Ia nort de Rabbl lsaac Dra, cIbratlon de deux Bar-Mltsta d enfants lsraIlens ]rusaIenLa grande chanteuse orlentaIe Slnone, acconagne du ere d Lnrlco MaclasRobert lltoussl et lsaac - tente de tabIeaux au roflt de I AT.R.l.D.L' AML CHL MI NL . . . 43Crnonle des 33 Bar-Mltsta Ia snagogue Rabbl Yohanan Ben Zacca ]rusaIenLn I honneur des 33 Bar-Mltsta, une solre artlstlque est donne dans Ies saIons de I hteI DlIonate ]rusaIen, en rsence du rofesseur lgaI YADlN, tlce-Prenler Mlnlstre et du Docteur KATZ, Mlnlstre des Affalres SoclaIes. Chaque Bar-Mltsta a u lntlter 20 nenbres de sa fanlIIe cette beIIe solreI S AACL L N} ACQIL S ZAII 44lrouvaienl disonibIes el en lal de marche.Trois voilures Ieur furenl aIIoues el iIs furenl escorls ardesmolards.IIsarrivrenlainsisansencombre Slif.Le lon d' Isaac Zaoui vibre aIors d' molion. Lcoulons son rcil : Dans ma viIIe nalaIe, I' accueiI ful formidabIe. Nous IogionsI' hleIdeIranceodevieuxamisarabes,qui avaienlconnunosfamiIIes,eurenllanldeIaisirnous revoir ! n s' embrassail lous qui mieux mieux. Mais|en' oubIiaisasmonob|eclifessenlieI :ceIui d' aIIeraucimelirerelrouverRabbiIsaacDra.}eme rendissonmausoIeavecsonelil-fiIs.LlIcroyez-moiounon !,Ialerres' eslmiselrembIerelunevoix s' eslIeveenarabe : Irenez-moi ! NousI' avonslrs bienenlenduelousIesdeuxelnousnoussommesmis Ieurer d' molion.Qu'aIIais-|elrouverdansIalombe `Incors `Des ossemenls `IIfaIIaild' aborduncercueiI.Delouleurgence,|eme suismisenquled' unmenuisier.nm' enindiquaun. MaIheureusemenl,sonusine,iInefabriquailquedes ersiennesenIaslique.Heureusemenl,Iealron connaissail el vnrail Rabbi Isaac Dra. II se dmena el Ie cercueiI ful fail !De relour au cimelire Ie rfel el Ies omes funbres laienl arrivs, nous avons ri en chour. WiIiam Assaraf el son frre fiImaienl Ia scne. Mais. cou de lhlre ! de celacleieux,iIneresleIuslrace.Lacamrademeura L' AML CHL MI NL . . . 45inlrouvabIearsIacrmonie.}'arisIuslardque Rabbi Isaac Dra dleslail Ies imageries de loules sorles , iI refusailqueIesIanssirilueIsvenusdufondducour soienl immorlaIiss en signes malrieIs. La mmoire fidIe de chacun devail y ourvoir suffisammenl.LnfinnousavonsexhumIecorsenrsencedu commissaire de oIice. Les os laienl encore roses.Avanl ce riIe, |'lais, bien sr en IsraI our choisir IeIieudeIaderniredemeuredeRabbiIsaacDra.Ne arIanlasI' hbreu,|'eusrecoursI' aidededeux ersonnes : malre Sauveur arans el Ia dule MalhiIda Guez|eIeurenserailou|oursreconnaissanl.Cerles,Ie failque|eveuiIIeramenerd' AIgrieIecorsd' unsainl, nemanquaasdeIeslonnermaisiIsreseclrenlmon vou el me soulinrenl un maximum. }rusaIem, iI y avail deux cimelires : Le Monl des Iiviers el Le Sanhdria . }e choisis Ie second.}e n' lais as au boul de mes eines. celle oque, iI n' exislail as d' avion aIIanl d' AIgrie en IsraI. II faIIail asser ar Iaris. Ce ful loule une hisloire !LeresonsabIedeIascurild'LI-AI,exigeaque|e resleaursducors :onouvail,eneffel,Iacerune bombeoud' aulresarmesmeurlriresdansIecercueiI, lanl que ce dernier ne serail as sceII. II me faIIul rendre des holosdeIadouiIIedeRabbiIsaacdansson cercueiI. }'y |oignis de Ia lerre de sa lombe de Slif afin que soienllerneIIemenlruniesavecIuiIesdeuxlerres auxqueIIes iI avail consacr sa vie.I S AACL L N} ACQIL S ZAII 46L' AML CHL MI NL . . . 47Le btonnler Maitre Sauteur Baranes et son ouse OIga dont Ialde ft efflcace afln de flxer Iendrolt de Ia dernlere deneure de Rabbl lsaac Dra.Rabbi Isaac Dra ful aIors convoy |usqu' Iaris.Celle vicloire ful saIue ar une vraie fle ! Avec lous Ies Slifiens el lous Ies amis.Llnousarlmesour}rusaIemodevaienl s' accomIirIedeslindeRabbiIsaacDraelIafindeIa mission qu'iI m' avail confie.I S AACL L N} ACQIL S ZAII 48Ln haut, Ia lerre tonbaIe de Rabbl lsaac Dra au clnetlere de Stlf. drolte, sa nouteIIe suIture au clnetlere de Sanhedrla ]rusaIen o lI fut ranen Ie 48e annltersalre de son dcsL' AML CHL MI NL . . . 49}acqueIine, ma femme, vinl aIors me re|oindre. }'lais IibrdeI' ordrequiesailsurmoi.}'laisenaix.}e ouvaisredevenirI' IsaacZaouid' avanl !Leballanlen affaires el ceIui qui ne manquail |amais une beIIe occasion de faire Ia fle !Rabbi Isaac Dra conlinue faire dfinilivemenl arlie de moi el de ma vie. Lorsque |e rsidais en IsraI, |'aIIais Ie voiraucimelirelousIesquinze|ours.rsenl,|e voyage lou|ours en direclion d' IsraI our me rendre sur sa lombe.Avecmafemme,nousavonsrservnolredernire demeure ses cls.De mme, Raymond Zaoui a fail exhumer de Iaris son grand-reRabbiYossefZaouiourqu'iIreoseaurs de son malre.Du cou, |e ne crains Ius Ia morl. LIIe me sera douce el conviviaIe. LnfamiIIe !.Lnallendanl.vivanlelbienvivanl,|'aiarlici aclivemenl Ia cralion d' une associalion en souvenir de Rabbi Isaac : I' A.T.R.I.D.Afin que sa mmoire vive |amais.Ll our Ie bien des |eunes IsraIiens. Qu'iIs Ie chanlenl el I' honorenl dsormais erluil !I S AACL L N} ACQIL S ZAII 5OM. Ie Grand Rabbln Massas entour des 67 Bar-MltstaM. et Mne. lsaac NAVON et M. Ie Docteur KATZ Ia solre au Blnlan HaounaL' AML CHL MI NL . . . 51Mnes Roslne Dra, Sarah De: et LteIne Dra Les trols freres Zaoul lredd, Maurlce et lsaacI S AACL L N} ACQIL S ZAII 52A I occaslon du clnquantenalre de Ia nort de Rabbl lsaac Dral, cIbratlon de 17 Bar-Mltsta d enfants lssus de fanlIIes ncesslteuses du quartler de Katanon-Tet de ]rusaIenCrnonle du clnquantlene annltersalre de Ia nort de Rabbl lsaac Dra au clnetlere SanhdrlaL' AML CHL MI NL . . . 53]acqueIlne Zaoul et Mne Cohen des USALes Bar-Mltsta en 1978]uln 1977 - Les Bar-MltstaI S AACL L N} ACQIL S ZAII 54Maitre Stern GnraI Yadln, Monsleur Kat:, et ]acqueIlne ZaoulSolre a I HteI DlIonate de ]rusaIen. GnraI Yadln, Monsleur Kat: (Mlnlstre de Ia Sante) et lsaac ZaoulLes Bar-Mltsta au clnetlere de Sanhdrla atec Ie Rabbln Creslne et lsaac Zaoul - 1978Au nur des LanentatlonsL' AML CHL MI NL . . . 55Les Bar-Mltsta d A.T.R.l.D dlffrentes dates. drolte, Le Rat Ben]anln AssouIlne et des enfants Ynnltes Ilsant Ia TorahI S AACL L N} ACQIL S ZAII 56Solre en I honneur des Bat-MltstaL' AML CHL MI NL . . . 57Le Grand Rabbln Bakshl-Doron et Ies rabblns Dra et CreslneLnfants et arents du Bar-Mltsta ressortlssants d lrakLe reas des flIIes a I occaslon de Ia Bat-Mltsta ]rusaIenLes freres d lsaac Zaoul, AIlce et WlIIlan Ia solre donne en cethonneurlsaac atec un Bar-Mltsta lnnlgrant d LtholeI S AACL L N} ACQIL S ZAII 58La Iecture de Ia Torah ar Ies enfants Bar-MltstaSortle de Ia Torah en rsence de Maitre D]lan et des donateursL' AML CHL MI NL . . . 59lsaac au Mur des Ianentatlons Hbronau Cateau des PatrlarchesAbrahan, lsaac et ]acoblsaac atec Le Grand Rabbln Bakshl-DoronMne CanlIIe Arthur et sa fanlIIeI S AACL L N} ACQIL S ZAII 6OCrnonle a Hbron dans Ia Mearat HaMacheIa - Ie Cateau des Patrlarches Abrahan, lsaac, ]acob, Sarah, Rebeccah et LahLes tudlants de Klrlat-Arba - Hbron r]oulssent Ies Bar-Mltsta Ieur arrlte L' AML CHL MI NL . . . 61Rare docunent datant de I anne 1923 denande d entralde rotenant de Ia connunaut ]ulte de Hbron de Ia nne oque Ia connunaut ]ulte de Stlf. Ce docunent atteste du Ilen trolt exlstant entre Ies deux connunautsI S AACL L N} ACQIL S ZAII 62L' AML CHL MI NL . . . 63Les enfants ]ulfs de Hbron detant Ia Mearat HaMachIa- cateau des Patrlarches. Ln haut, tue arlenne du cateauL A.T.R.I.DAufiIdesannes,nolreassocialion,I' A.T.R.I.D, s' lend.LnIusdeI' enseignemenlreIigieuxqu'eIIe accorde aux |eunes IsraIiens dmunis our qu'iIs uissenl, s' iIs Ie dsirenl, faire Ieur ar-Milsva, eIIe vienl mainlenanl en aide aux nouveaux venus : Ies }uifs de Russie, cous deIeursracinesardesannesdecommunisme.IIfaul qu'iIsuissenlrelrouverIeur|udillraversI' ludede Ia Torah. C' esl ourquoi nous dveIoons au maximum Ie secleur de I' enseignemenl.Celenseignemenl,loulIemonden' eslasd' accord, nousI' avonsgaIemenlouverlauxfiIIes.Nesonl-eIIes as Ies fulures gardiennes du foyer, charges d' enlrelenir Ie feu sacr de Ia siriluaIil `Commenl Ieourraienl-eIIes dans nolre monde ris de scienlificil, de lechnoIogie el de vaIeurs malrieIIes, si eIIesnesonlaseIIes-mmes inslruilesdesvrils reIigieuses ` Commenl sauraienl-eIIes arIer Ieurs fiIIes dusenssymboIiqueallachauxrilesafinqueceux-cine lombenlasdansuneuregeslueIIemcanique,sieIIes n' en sonl as nlres `L' me de chacun doil y arlicier en lanl cIaire.IourquoiIaersonneelIavied' Isaac}acquesZaoui L' AML CHL MI NL . . . 65Afrlcalns en conagnle d lsaac en tlslte au KoteILdgar Bronfnan et Datld Zaoul Yossl et lsaac - renlse de dlInesBar-Mltsta du Petlt flIs d lsaac DraI S AACL L N} ACQIL S ZAII 66250 ]eunes ftent Ieur Bar-Mltsta Ia Grande snagogue de ]rusaIenen 2009L' AML CHL MI NL . . . 67(nommseuIemenl}acquesdansIaviecouranleel rofane),fonl-eIIessuileaurcildifianlsurRabbiIsaac Dra, sainl dans Ia vie el our I' lernil ` Iarce que Dieu abesoindeshommesoursefaireenlendreelourque Sa IaroIe s' accomIisse.Ceshommesn' onlasbesoind' lregrandsar I' inleIIigence, Ia verlu, Ia noloril sociaIe.II Ieur suffil d' lre }ISTLS, d' lre anims ar Ia foi en Dieu el I' amour des aulres.IIIeursuffildeCRIRLqu'enDieu,avecDieu,loul eslossibIe !CommeAbraham,Ieshommesenlendenl aIors I' aeI divin, suivenl Ies commandemenls de Dieu.Aulremenl, iIs raisonnenl, disculenl erle de vue. el Ie lems de faire, Ie lems d' aimer esl ass !}acquesZaoui `Inquidamarmid' aulres,sans dislinclions arlicuIires, mais qui n' a |amais Iaiss asser Ie lems d' agir, Ie lems d' aimer.LnceIa,iIeslsimIemenlelc' eslI' essenlieIseIon Rabbi Isaac Dra IN HMML !Surcelhomme,ceIavaulIaeinedeseencher !II s' esld' aiIIeursenchsurIui-mmeourmieuxse comrendre. Ll our sa famiIIe, el our ses amis.Lcoulons-Ie arIer.I S AACL L N} ACQIL S ZAII 68L' AML CHL MI NL . . . 69QUI SUIS-JE, MOI, ISAAC-JACQUES ZAOUI ?In fou ` In myslique ` In fanalique `Iou ` Ieul-lre ! Mais un grain de foIie, c' esl ncessaire. CeIa emche Ia saveur de Ia vie de s' affadir.Myslique ` Ianalique ` }amais ! }e suis lro rs de Ia lerreeldeshommesourIeserdredevueunseuI inslanl. Si |'aime arfois m' envoIer dans Ieshauleurs de Ia ense el des rves mirifiques, c' esl lou|ours our regagner I S AACL L N} ACQIL S ZAII 7Oensuile Ie soI ferme d' un as Ius assur el avec un souffIe Iusvif.Mais,ducou,L-HAITm' aaralmoins lrange el |e ne ris Ius des gens qui en fonl Ieur demeure el qui consacrenl Ieur vie Ia siriluaIil.Moi, |'ai besoin de resler sur lerre. Tanl que Ia vie qui m' eslrlenem' eslasenIeve.Lldecellelerre, |'acceleenbIocIebonelIemauvais, I' enchanlemenlel Ies dsagrmenls.Rabbi Isaac Dra me I' a aris. II m' a donn Ia vie au cenluIe !1958 - au caf des Sorts Parls - Paa, OncIe Slnon, et SergeL' AML CHL MI NL . . . 71lsaac et lredd Zaoul sur Ia tonbe de Ieur grand-nere naterneIIe Anbarka et de Ieur frere MoseI S AACL L N} ACQIL S ZAII 72 Ia nnolre de Ia grand-nere naterneIIe Anbarka Arfl et Mose Zaoul, Ie frere d lsaacL' AML CHL MI NL . . . 73 gauche, lsaac entour de ses nleces et neteux sur Ia tonbe fanlIlaIe au clnetlere de Bagneux. Ln haut, ses freres lredd et Rlchard Datld Zaoul aIIunant des bougles Ia nnolre des nenbres de Ia fanlIIe reosant en ce IleuI S AACL L N} ACQIL S ZAII 741978 - Rose Zaoul et son etlt flIs Laurent Sceaux.Sur Ia age de drolte, Ia beIIe nere et Ia nere dlsaac,Sohle Lehrer Marcus et Rose Chochana ZaoulMA MRESiRabbiIsaacDram' achoisiourorlersonnom Isaac,elm' aconfiun|ourIamissionderamenerson corsenTerreSainle,c' eslsansdoulecausedema mre.Ma mre lail une sainle !Ine ouse modIe. Ine mre modIe.IIIefaIIailournousavoirlousmisaumonde.Dix enfanls en dix ans !I S AACL L N} ACQIL S ZAII 76Quand |e me remmore ma mre, eIIe m' aaral leIIe unechallequirendsoindeseselilselquiveiIIeIes carler des endroils o iI y a du danger el des risques de rivalion. I' oque o mes souvenirs se fonl rcis, |'avais six anseld|cinqfrreselsours.NoushabilionsSlif dansundeuxices-cuisineaarlenanlundemes oncIesquinenousfaisailasayerdeIoyercarnous lionsauvres.Monre,quiavaillgazendanlIa ]uIlette Nanou au square Bresson AIger en 1949L' AML CHL MI NL . . . 77Iremire Guerre MondiaIe, avail eu de sanl. II vendail des bi|oux aux Arabes sur Ies marchs. II n' y avail as de quoi faire forlune ! Heureusemenl que nolre famiIIe lail lrsunieelqu'eIIeaaidmesarenlsIeverIeurs nombreux enfanls.}egardeceendanlunbonsouvenirdemonenfance el de Ia maison o nous vivions el o laienl Iogs aussi biendesArabesquedes}uifs.Mres|uiveselmres arabes s' enlendaienl comme des sours el Ies enfanls des deux couves |ouaienl aIIgremenl ensembIe. Les famiIIes s' invilaienlmulueIIemenlauxreaselIeursfles reseclives.CellemagnifiqueenlenlenemeIaissailasaugurer de Ia suile meurlrire, quand }uifs el Arabes se sonl mis s' enlreluer.Abrahamn' avail-iIasconuIsaacel IsmaI `Ma mre on s' en doule avail beaucou de lravaiI. Ine AIgrienne vivail donc avec nous el Iavail surloul Ie Iinge.LliIyenavail !Lescouches-cuIollesn' exislaienl as. n uliIisail des morceaux de dra, el on dormail el circuIail ainsi emmaiIIols.Ma mre lail lrs rore, resque maniaque. II faIIail IaverlousIes|oursnolreIogemenlelnous,Iesenfanls. iensr,nousn' avionsasdedouche.Desbacsenbois en faisaienl Iieu el nous y assions chacun nolre lour.NolremobiIierlailrduilauslriclncessaire :un bahul, une labIe, un Iil our mon re el ma mre, el our nous des maleIas oss ar lerre.VoiI commenl nous vivions en AIgrie !I S AACL L N} ACQIL S ZAII 78C' lail Ie lems des Iames lroIe, uis des Iames carbure. Lorsque I' Ieclricil ful inslaIIe, ce ful vraimenl exlraordinaire ! II suffisail d' auyer sur un boulon our que Ia Iumire soil ! Ll sans odeur.Les devoirs de I' coIe, nous Ies faisions lanl bien que maI. Quand |'laIais mes Iivres el mes cahiers sur Ia labIe commune, mes crils laienl syslmaliquemenl lachs de beurre,defruilsoudeIail.IIfaIIailsouvenlrachelerun cahier el loul recommencer.InuliIededirecombiennolrescoIarilfulmene cahin-caha.Cerles,nousaimionslousnolremre,maisnous lionsaussidesgaIoinscommeiIsiedcelge.Moi surloul !Toul |eune, |'ai arci I' argenl our ce qu'iI ermellail de se rocurer. In sou esl un sou , ceIa, |e I' ai aris lrs ll. AIorsdixsous,c' lailIe|ardind' Lden !}'laisrl fairen' imorlequoiourenavoirelenrofiler,elme rgaIer avec Ies aulres. Thsauriser ne m' insirail as. ce roos, voici un souvenir cuisanl qui me resle en mmoire.Lorsquemamrerevenaildumarch,eIIe mellail Ia monnaie en haul du buffel, camoufIe sous une lasserenverse.Cen' lailaslombsousIesyeuxd' un aveugIe !}'enlendaisbienmeservirun|our.Inmalin doncomamrelailarliefaireses courses, |erisun labourelelgrimaisurIebuffellandisqu'undemes frresfaisailIeguel.Iasdechance,mamrerevinlvile. Mon frre Iana I' aIerle. D' molion, |'ai gIiss el, dans ma chule, accroch au buffel, |e I' ai enlran avec moi. II s' esl L' AML CHL MI NL . . . 79I S AACL L N} ACQIL S ZAII 8OcrouIsurmoiaveclouleIavaisseIIe.Mamreeullrs eur que |e ne fs bIess. Moi, |e ne ensais qu' rcurer maicededixsousque|'laisarvenusaisirelque |'avaisavaIe.Cen' lailasuneminceaffaire !CarIes cabinelsIalurqueinslaIIsdansIacourrsdeIa fonlaine laienl communs une dizaine de Iocalaires. Les |oursdechauffe,iIfaIIailallendreIonglemsouuliIiser desbidonsoudesolsdechambre.ref,IesW.-C.lanl Iibres, |'ai u |ecler ma ice, I' allirer moi avec un blon el Ia Iaver. }e me suis achel des bonbons. C' lail lro bon our avoir des remords !Mavies' couIailduremenl,maisavecseselils bonheurselunemreaimanlequisavails' occuerde noussansfairedediffrence.IourlanleIIe enavu !Car monren' availasassezdelravaiIournousIever lous.AIorsonlailconfisI' unouI' aulredenos oncIes.Cou dur ! In |our, I' oncIe qui nous Iogeail gralis a d vendreIamaison.IIaurailfaIIuayerunIoyerdecenl francs,cequin' lailasdansnosmoyens.Nousavons aIors dmnag au bas de Ia rue VaIIe, rs des coIes el des arcades, au remier lage d' une maison aarlenanl un Arabe lrs accueiIIanl. L, nous avons vcu resque en famiIIe avec celle aulre famiIIe.La maison lail vieiIIe el, avec Ia guerre el Ies nuries deloulessorles,nousmanquionsdecharbon.Aussi, quandonen ossdail, chacun s' emressail de Ie mellre chezsoiI' abri.Llc' eslenorlanlunIourdsacde charbon que ma mre senlil Ie Iancher s' crouIer sous ses L' AML CHL MI NL . . . 81ieds. LIIe s' esl relrouve direclemenl au rez-de-chausse. SansaucunmaI !QueIIechance !avecsonoids,eIIe aurail u se luer.C' lail une mre Courage !LIIe aIIail lou|ours de I' avanl, avec sagacil, bien que n' ayanlasfaild' ludes.LldeIuseIIelailfireel ambilieuse. }e crois qu'eIIe m' a lransmis ces deux quaIils, oulremaquaIild' andesdix !Aussi,enI' absencede Les enfants et etlts enfants de Maurlce ZaoulI S AACL L N} ACQIL S ZAII 82monre,nousrenionsIesdcisionsensembIe.Main dans Ia main.Avecmonre,c' lailuneaulrehisloire !IIavail I' esrildeconlradiclion syslmalique.Ll,leIun commandanldebord,iIn' admellailasderIiqueel L oncIe qul n a rar Ia Bar-Mltsta, Ben]anln Arfl, lerbIantler de son ntler atec sa fanlIIeL' AML CHL MI NL . . . 83encoremoinsd' avoirlorl.MamrenevouIailas comrendre ceIa. Les discussions aIIaienl donc bon lrain. Llenvain!MonresecramonnailIaosilion conlraire de ceIIe de ma mre.CeIaneIesemchaasdes' aimer|usqu'Iafin.Ll iIs eurenl beaucou d' enfanls.D' aiIIeurs,IeursdisuleslaienlIusviruIenlesel endiabIesIorsqu'iIyavailduubIic.SeuIs,iIslaienl surloul des coucous amoureux.IIs laienl lrs comIices quanl Ia moraIe, I' ducalion des enfanls. Mais ceIa ne Ies emchail as de beaucou rire el de bIaguer ensembIe.C' lail une vraie mamma aussi.}eI' aiaimeeladmireloulauIongdemavie.LIIe nousaconsacrsavie.nouslous.LIIevouIailnous duquer bien el que nous nous lenions comme iI faul.LIIe nous a aris el commenl ! lravaiIIer. Iar son exemIe el gaIemenl en nous cherchanl des emIoyeurs. LaaresselailoureIIeIeiredesvices,lrosouvenl imuni ! C' esl sans doule ourquoi I' inaclivil, |e ne sais ascequec' esl.LlducouI' ennui,c' eslareiI,|eneIe connais as.}'avaisonzeansIorsquenouslionsdixenfanls. Imaginez Ia srie decasseroIes, d' assielles el de verres. Donc douze - lreize ans, chacun arlil lravaiIIer el remil saayeournourrirIafamiIIe.}efusIeremierelloul |eune,eluisHIne,elMaurice,elRacheI. }uIielleesl ceIIe qui a lravaiII Ie Ius Ionglems our Ia famiIIe, car eIIe n' lail as marie.I S AACL L N} ACQIL S ZAII 84Ll ce n' esl as son moindre don ! nolre mre nous a aussi fail aimer Ia vie el lre heureux avec eu de choses. LIIe accelail Ie srieux de Ia vie, mais une fois Ie devoir accomIi, eIIe ne ddaignail as Ia frivoIil : Ia loiIelle, Ies voyages(savaIiselailrleenuncIind' oiI),Iabonne chre.LIIe lail sacrmenl gourmande ! Ce ful sa erle. LIIe avail du diable el, comme Ie fumeur a besoin de sa dose de nicoline, Ie sucre aeIIe Ie sucre. De son lal de sanl, eIIe n' avail cure. LIIe ne voyail Ies mdecins que conlrainle elforce.LIIen' availasconfianceeneux ,eIIeIeur lrouvailmauvaisemine !I' enlendre,iIslaienllous maIades.}'avais beau Iui rler qu'eIIe ouvail mourir cause de son diable, eIIe ne m' coulail as. D' aiIIeurs, Ia morl, eIIe s' en fichail.HIas ! Ie diable qu'eIIe oubIiail consciencieusemenl seraeIaduremenleIIe.Lagangrnegagnaunied, uis Ia |ambe loul enlire. MaIgr Ia douIeur qui s' emarail d' eIIe, |e Ia surris dans son aarlemenl en IsraI en lrain de manger avec dIice des gleaux el de Ia aslque.Sursademande,|eIaconduisisIamerMorle (queI symboIe !).LlnousarlmesourIarisafinqu'eIIesoil soignenergiquemenl.Lediagnosliclombacommeun couerel : iI faIIail I' amuler de Ia |ambe. Nous lions lous conslerns. Iriver nolre mre de gaIoer, eIIe qui circuIail commeunefIche,eIIequiaIIailIavilessed' unavion quand loul Ie monde adolail une vilesse de croisire ! }eIuiannonaiIanibIenouveIIeenIasuIianl L' AML CHL MI NL . . . 85d' avoir du courage. C' lail inuliIe. Ine fois de Ius, face I'adversil,eIIefilconlremauvaiseforluneboncour. Ducourage `LIIeenlaillrie.Noussmesars I' oralion (qui dura rs de six heures) qu'eIIe Iaisanlail avecIesdocleursavanlqu'onI' aneslhsieelqu'on I' emmenl au bIoc oraloire.Ll ce ful Ie lems de Ia chaise rouIanle el des bquiIIes. LIIesouffrilnormmenld' lrerduileunecerlaine inaclivil.CeendanleIIeneseIaignilasduranlIes deux ans o eIIe demeura chez une de mes sours. Iour Ie |our o eIIe mourrail, |e Iui avais fail rserver une Iace au cimelire de }rusaIem, non Ioin de Rabbi Isaac. ]rusaIen 1978, sur Ia tonbe de Rabbl lssac, Rose et Ia fenne de WlIIlan Zenour, lsaac Zaoul sertant I Arak en I honneur du VnrabIe Rabbln lsaac DraI S AACL L N} ACQIL S ZAII 86Lorsdesondcs,monfrreMauricemelIhona qu'eIIerfrail,Iuiavail-eIIedil,lreenlerreIaris aursdesonmari.Cequ'eIIeI' aimail,sonhomme !Ll ourlanliIIuiavailfailvivrededrIesd' hisloires,en muIlicoIore !}e ris donc I' avion our Iaris.Sur sa lombe, iI y a sa holo el Ia mdaiIIe du Mrile des famiIIes nombreuses qui Iui avail l dcerne ar Ia Irance. LIIe n' en lail as eu fire. LIIe Ia vouIul comme unique bagage de son uIlime voyage.Ars eIIe, Ia famiIIe s' esl eu eu ariIIe.C' esl eIIe qui nous runissail lous au momenl de nos grandes fles rilueIIes.Iourmoi,eIIeesllou|oursrsdenous.Sonme habilenoscours.Chaque|our,|eIuidisAIRLVIR, Maman ! bienll !Car |e Ia reverrai. }'en ai Ia cerlilude.Toul comme Socrale, qui croyail si forl que I' me lail erlueIIemenl vivanle qu'iI invila lous ses amis au soir desamorlourflersesrochesrelrouvaiIIesavecses chers oles disarus.C' esl ourquoi |e ne crains as Ia morl.La foi m' aorle Ia srnil devanl Ia morl el Ia |oie de vivre duranl ma vie.CeIa,RabbiIsaacDrameI' aofferl.Donmagnifique que|enesauraisoubIierelencoremoinsrenier.II m' accomagne. |amais.MES MULTIPLES MTIERSSi au|ourd'hui Ia mobiIil rofessionneIIe el Ia fIexibiIil deI' emIoisonldemiseelIamode,moi,|'aidevanc I' aeI de ce slyIe de lravaiI ds mon enfance.}'ailravaiIIcommearenlilaiIIeurdouzeans. I' oque, on ne se demandail as si on aIIail lre ay, ni decombien.Monrem' aconfiaulaiIIeurquidevail m' arendreIemliercolequecole.Quillecequ'iI me donne des cous sur Ia lle |usqu' ce que Ie mlier y enlre ! De gr ou de force, |e devais arendre un mlier.Chez ce laiIIeur |e commenais Ia |ourne en cherchanl du charbon el en aIIumanl Ie feu our chauffer Ies fers reasser. Iuis |e baIayais I' aleIier, |e ramassais Ies fiIs el |e dcousais Ies blis. Quand iI faIIul vraimenl arendre coudre,cefulloulunehisloire !Lealronm' allacha I' aiguiIIeaudoiglourque|em' habiluelenirune aiguiIIeloulenIaoussanl avecIed. }e devais d' abord m' exercer faire des elils oinls sur un morceau de lissu sans queI' aiguiIIe soil enfiIe our ne as gasiIIer Ie fiI. Ine aiguiIIe sans fiI ! }e lrouvai a imbciIe !Inesemainears|equillaiIebouIol.}edisaIors monreque|evouIaisdevenircoiffeur.Mmeloo ! Mon re donna carle bIanche au coiffeur donl |e devenais I S AACL L N} ACQIL S ZAII 88I' arenli our que |'arenne de force Ie mlier. L aussi |'aibaIay,nelloyI' choe,failIescoursesdesa femme.Maisquesliondecoiffer `bernique !D' aulanl que Ie alron n' lail as un as : iI mellail un boI sur Ia lle des gens el londail Ies cheveux loul aulour. Disons que sa cIienlIe se comosail resque excIusivemenl d' enfanls qui iI faIIail couer ras Ies cheveux cause des oux el des maIadies. De Ia sorle, Ia cIienlIe ne revenail que lous Ies lrois qualre mois.Celle fois encore, ma vocalion naissanle s' cIisa nel.VoiIque,eudelemsars,enmeromenanl,|e m' arrlaicommefascindevanlIaorled' unmenuisier que|eregardailravaiIIer.IIfinilarmedemandersi|e vouIais arendre Ie mlier. Iourquoi as `IIs' aeIailChrislaIdi.IIlaililaIien.}ecommenai mon arenlissage en ramassanl Ies coeaux qui lranaienl surIesoI.Iuis|'amassaisIasciureel|'enemIissaisdes sacsenliersceIaserevendailbienauxmarchandsde beignels qui Ies cuisaienl dans des oIes sciure fabriqus celeffel.nmanquailarlicuIiremenldemoyensde chauffageelI' hiverSliflailrigoureux.CesoIes sciure consliluaienl en queIque sorle Ie chauffage cenlraI de nolre |eunesse de misre.LelravaiImeIaisailassez.}'enIevaisIescIousdes vieiIIes Ianches el Ies Iui assais our qu'iI Ies rabole. }e Ieregardaisallenlivemenlfaireel|emedisaisque|ene larderais savoir imiler ces gesles.}usqu'au |our o. In bruil slridenl nous fil soudain maI aux oreiIIes. }'avais oubIi deux cIous. Le rabol n' avail L' AML CHL MI NL . . . 89as suorl Ie cou. Ine voIe d' in|ures suivil : Iulain delamre!. elIemarleauvoIadansmadireclion.}e baissai Ia lle roos.Le malrieI lail abm. II lail lems d' aIIer me faire endre aiIIeurs. Iar chance car dcidmenl Ia menuiserie m' allirail,|erenconlraiunaulremenuisier.Nakache c' lail son nom lail sciaIis en bnislerie. Chez Iui, IusdecIous !ncoIIail,onembolail.ourfabriquer des meubIes de rix. }e rarais Ia coIIe au bain-marie el laiIIais Ies morlaises. }'arenais coincer Ies ices mIes dansIesicesfemeIIeselchaufferIeloul.}eassais aussi Ie vernis au lamon. }'en golais I' odeur.LesbeauxmeubIes,|'aimaisa !Ducou,|edsirais arendre Ie mlier. Cerles, Ie saIaire lail minime : deux francsarsemaine,uislroisfrancsarceque|eme dbrouiIIais bien. Que Ia somme fl modique m' indiffrail. }'avais Ia voIonl de me former.MaisunefoisIelravaiIlermin,cen' lailasfini ! }'avaisIusieurscorvesexculerourmadame Nakache : Ie Iail chercher Ia Goulle de Iail (inslilulion cre ar Ies RolhschiId en faveur des famiIIes nombreuses), du sucre raorler, de Ia semouIe, des cacahoules, elc. ref,|en' enfinissaisas ,|'laislaiIIabIeelcorvabIe merci. Car iI n' y avail as, comme au|ourd'hui, de conlral ourIesarenlis.nnevouscomlabiIisailasIes heures, ce qui veul dire que soi-mme on ne comlail as ses heures. Quanl aux congs.}enemesouviensasavoir|amaisdisculdeIa hauleur de mon saIaire avec un alron. C' lail Iui de Ie I S AACL L N} ACQIL S ZAII 9Ofixer,voirededcidersi|emrilaisd' lreayouas. }'laisloulsimIemenlconlenldelrouverqueIqu'unde comlenl qui m' arenne un mlier.Ceendanlcealronlailvraimenllroradin.Nous lionsmainlenanldeuxarenlisel,IullquedeIouer unecharrelleourIivrerIesmeubIes,iInousobIigeail Ies orler boul de bras deux kiIomlres de I.}enegagnaisquedouzefrancsarsemaineel|ene ouvaisaiderd' aucunefaonmamreIamaisonvu loules Ies corves annexes qui m' laienl imarlies. AIors iI aurail faIIu au moins que |e raorle une aye convenabIe Ia famiIIe. }e quillai donc Ia menuiserie.}ecommenaislreconnu.Lnbien !Dgourdiel dbrouiIIard. Aussi, monsieur Caroubi, charron-forgeron, me roosa de lravaiIIer avec Iui.MonexriencedulravaiIsoignenmenuiserieme servilourfaireIescabrioIels.}'arisgaIemenl fabriquer Ies roues en bois.C' lail du beau lravaiI. Ll |'aime ce qui esl beau !rsenl,|egagnaisvinglfrancsarsemaine.}ene Ies voIais as ! Ia fracheur du malin, |'aIIumais Ia forge, el Ie soir |e me couchais arfois sans dner leIIemenl |'lais uis.lreizeans,|en' laisaseufierdesavoirlaerIa masseelsouderIeferchaud.Leferforgexigeailde I' habiIel el du sens eslhlique.}e rvais d' lre arlisle ! Lsl-ce our ceIa que |'avais Ie gol de Ia bohme, de I' avenlure `MON TEMPS L ARME}'avais besoin de changer d' air. }'lais |eune el bouiIIanl. Ll|esenlaisque,si|en' laisassoIidemenlencadr, |'aIIais maI lourner.}edcidaidem' engagerdansI' arme.Monre chercham' endissuader,maisiIcomrilqueIa dIinquanceeslraremenlIefailduvice ,eIIeeslIull dueunenvironnemenlsociaIleinlderas-Ie-boIelde rouline vieiIIolle.}e n' avais que quinze ans !IIfaIIailque|efaIsifiemadaledenaissance.}eme rocurai un faux ermis de circuIalion angIais Ia dale de naissance faIsifie. Ainsi, |e ouvais faire de I' aulo- slo el m' engager.Mainlenanl, |'avais officieIIemenl dix-sel ans !}e m' engageai donc en 1943. }e Ie fis our Ia dure de Ia guerre au Q.G. 75 I' lal-ma|or du gnraI de Larmina ougie,dansI' armedeDeGauIIe.C' lailI' unedes remires I. I. L.}'yaifailmescIassesavecdesvoIonlairesdeloules nalionaIils, rinciaIemenl ceIIes des ays coIoniss.Nous mellions nolre honneur sauver Ia alrie.ArsmescIasses,onm' envoyaSoukaraau22e I S AACL L N} ACQIL S ZAII 92.M.N.A.}'yoccuaiIafoncliondegarde-magasinde vlemenls.}eIedisfranchemenl,Iesoir|erIevaisunequole-arldevlemenlsque|evendaisaumarchnoirel|e L' AML CHL MI NL . . . 93faisais arvenir Ie roduil de ma raine ma famiIIe. Iour lre alriole, |e n' en lais as moins un fiIs el un frre.Mes surieurs m' arciaienl. }'lais hardi el lou|ours debonnehumeur.IIsmeconfirenlIagrancede I' conomal.CeIameraorlailbiendavanlagequeIesfringues ! n mangeail maI Ia canline Ia viande ressembIail de I' Iaslique , aIors on me soIIicilail souvenl.Lama|eurearliedecelargenl,|eIedonnaisma famiIIe. Quanl au resle, |e I' emIoyais me rendre Ia vie agrabIe : Ies reslauranls, Ies bons hleIs, Ies fiIIes.C' lail Ia beIIe oque our Ia gaIanlerie el Ia bagaleIIe. La Iuarl des hommes laienl mobiIiss , iI ne reslail que des femmes qui se senlaienl lro isoIes.Nous lions beaux en uniforme el bronzs. Les femmes nous remarquaienl !In|our,|erenconlraiunesuerbe|eunefiIIededix-huilansenviron.}en' laisvidemmenlasIeseuIIa guigner.InamiquinemevouIailaslrodebienIui signaIa que |'lais |uif. LIIe, lail calhoIique raliquanle el sa famiIIe lenail beaucou Ia reIigion. LIIe s' excusa, un eu gne, de neouvoir conlinuer me arIer.Qu' ceIa ne lienne ! Le dimanche malin suivanl, |'aIIai Ia messe. Donner Ie change lail simIe : |e n' avais qu' rlerIesgeslesdeloulIemonde :IamaindansIe bnilier,Iesignedecroix,seIever,s' asseoirquandIe bedeaufraail lrois cous.LIIelailsurIebancd' clavecsonre.LIIeme regardail sans cesse. Son re Ie remarqua el finil ar Iui I S AACL L N} ACQIL S ZAII 94dire : }acqueseslvenuIamesse.Siluveux,vaIe voir. Nous nous voyions souvenl ! Mais allenlion, iI n' lail asquesliondecoucheries.Lemariaged' abord !Ars Ies senlimenls el Ie fIirl Iger, Ie resle se assail au bordeI. }'avais de Ia chance : une fiIIe I-bas s' lail amourache de moi. }e faisais Ia bringue I' oiI !Lorsque|'aildmobiIis,ondemandaildes voIonlairesourI' Indochine.nIeuraccordaildix|ours de ermission. Rien que our a, |e me suis rengag. II y avail des mois que |e n' avais as revu ma famiIIe. Les dix |ours se sonl changs en lrenle |ours grce un cousin qui lravaiIIail Ia caserne el rayail mes absences.Iuis |e suis relourn AIger our m' embarquer our I' Indochine.Cen' lailasmondeslin :Lebaleaulail arli cinq heures avanl mon arrive !}e fus rinlgr au 22e .M.N.A Soukara, Ia rison miIilaire.Cen' lailaslerribIe !}usleunesaIIeavecIe osle de oIice, Ies coains, Ies corves, Iacanline.MaIheureusemenl,iIyavailunad|udanl-chefdonl |'lais Ia ble noire. Ln gnraI on Ies aeIail Ies chiens de quarlier , our un oui ou our un non, iIs s' acharnaienl surIessoIdals.CeIui-IenIusdleslailIes}uifs.}'lais danssaIignedemire.Le|ourdu14 |uiIIel,iIm' ordonna de orler Ie mchoui aux fours avec d' aulres soIdals. Du cou,iIfaIIailque|elraverseainsiIesruesdeIaviIIe. }'aurais eu I' air ridicuIe si |'avais renconlr Ies fiIIes que |e connaissais. }e me cachai donc, Ie lems que loul Ie monde s' en aiIIe.L' AML CHL MI NL . . . 95L' ad|udanlI' aril.IImecoIIahuil|oursderison our insubordinalion, Ius huil |ours our insoIence.}e ne suorle gure d' lre command el surloul as ar des bulls. Iou de rage, |e me suis |el sur Iui el |e I' ai rou de cous. Iuis |e I' ai menac de Iui mellre une baIIe dansIevenlre.Quoi.c' lailIe14 |uiIIelel|enevouIais asmanquerIafledeI' arme ,IeslabIeslaienld| rles.QuandiIs' eslarochdemoi,|'ailir,mais seuIemenlourIuifaireeur. onDieudemerde, s' esl-iI cri, vous les fou, qu'esl-ce qui se asse ` }e Iui airondu : C' eslmoi,Ie}uifquevousn' aimezasel avanl loul |e voudrais que vous vous melliez dans Ia lle que|esuisdansI' armeelque,dansI' arme,iIn' yani }uifs,niMusuImans,niChrliens.}edfendsIaIrance, ar consquenl |e suis franais ! Le garde esl venu el m' a emmen au osle.Heureusemenl, Ie commandanl, Iui, lail formidabIe ! Inasiranl,quim' arciail,m' ainlerrog.}eIuiaidil combienI' ad|udanl-chefmecherchailsanscessedes noises el que chose absoIumenl inloIrabIe our moi iI m' availlrailde saIe|uif commesi|en' laisas franaiscommeIesaulres.Sic' lailvrai,aIors|en' avais qu'quillerI' armeelIaissermaIaceunvrilabIe Iranais, qui ne serail sremenl as aussi dvou el brave que moi. Ma mre, qui ne m' avail as vu deuis Ionglems, en lissail d' aiIIeurs el eIIe ne savail mme as o |e me lrouvais. ui, mais vous avez lir , rlorqua-l-iI. ien srque|'ailir !Moi,quandonm' insuIle,|edeviens fou. I S AACL L N} ACQIL S ZAII 96C' esl I' ad|udanl-chef qui eul quinze |ours d' arrl !}en' aiasgardquedesbonssouvenirsdeI' arme. MaisceIui-I,oui !DansI' armedeDeGauIIe,Ia discriminalion lail inlerdile.Tous en chour, nous chanlions :C csi ncus |cs Ajriccins ui rctcncns !c |cinVcncni !c Biri|i pcur !jcn!rc |c pcqsNcus ctcns |ciss |c-|cs ncs pcrcnis, ncs cmis.|i ncus ctcns cu cur unc crmc c jcuI ncnncur !u !rcpccu !c ncirc |rcncc cniicrc|i si uc|uun tcncii c q icucncrNcus scricns |c pcur mcurir c scs pic!s.L' AML CHL MI NL . . . 97ien avanl cel vnemenl, ma mre m' avail recherch. LIIenecomrenailascommenl|'avaisuaboulirdans I' armevumonge.Llsurloul,rcismenlcausede mon ge, |e ne devais as faire Ia guerre. De loule faon, lanl I' an de dix enfanls, |e n' avais mme as accomIir Ie service miIilaire.Arsuneenquleadminislralive,monsublerfuge ful dcouverl. Ll, arce que |'avais l ar erreur sous Ies draeaux,mamrereuluneelileensionouravoir l rive d' un fiIs en ge de lravaiIIer.IarIasuile,|'aildmobiIis.LaIranceIibre n' avail Ius besoin de mes services.Carte ostaIe d AIgerMES MULTIPLES MTIERS (SUITE)}'avais dix-huil ans.Que ouvais-|e faire en AIgrie ` C' lail Ia misre.}e devais rearlir de zro.}esuisrelournSlifourrenconlrerundemes oncIes.}'avaisdansI' idedeIuirooserdes' associer avecmoiourmonlerunelilmagasindansIecenlre-viIIe. Avec dix miIIe francs de mise, |e me faisais forl de Iui rocurer our vingl miIIe francs de marchandises.CeloncIelailcordonnier.Sansenfanl.Lasomme demandenerersenlailourIuiquequalreoucinq airesdechaussures dbourser. II refusa ourlanl.Son avarice Igendaire lail sordide. Dans mon enfance, quand |e redressais our Iui de vieux cIous qu'iI rcurail, iI me fIanquail des cous de cravache car iI n' y en avail |amais assez. n aurail dil que ceIa Iui faisail Iaisir de me ballre. Les enfanls n' laienl our Iui qu'une saIe engeance, sans doule arce qu'iI en lail dourvu.n s' esl lous inslaIIs AIger.}'ai d' abord lravaiII chez un grossisle de lexliIes el de vlemenlsfabriqusenIrance.Lnsuile,avecmonfrre L' AML CHL MI NL . . . 99Maurice,onalembauchsdansuneenlrerise d' embaIIage,IuifaisailIesaquelselmoi|evrifiaisIes commandes.CeIanousraorlailsixmiIIefrancsar mois, ce qui nous ermellail de nourrir Ia famiIIe de ain el de couscous. C' lail ce qu'iI y avail de moins cher.Iournouschauffer,nousn' avionsasdecharbon. NousuliIisionsdevieuxoIessciure.Llourloule Iumire,ondisosaildeIameslroIecarnous n' avions as Ies moyens de nous ayer I' Ieclricil.LavielaildifficiIeourIesfamiIIesnombreuses. Cerles,iIexislailunerichebourgeoisie AIger,maiseIIe ne daignail as arIer aux auvres. Les nanlis el Ies crve-Ia-faim ne se mIangeaienl as.QueIques coIons donnaienl Ieur oboIe Ia synagogue qui assislail Ies famiIIes dans Ie besoin. Mais mes arenls laienl lro fiers our acceler quoi que ce soil de qui que cesoil.NolreducalionnousconviaillousvouIoiry arriver ar nous-mmes dans Ia vie. Le lravaiI a lou|ours lI' uniqueoriginedenosressources.Lesgarons lravaiIIaienlllelIesfiIIess' occuaienldeIamaison |usqu'cequ'eIIessoienlengedelravaiIIerau-dehors, c' esl--dire vers qualorze ans.NolresilualionMauriceelmoislagnail.Nous n' avionsaucunesoird' voIuer.CeIadevenailde I' exIoilalion : nous ne gagnions que de quoi nous nourrir el ainsi rarer nolre force de lravaiI.Si |e ne ragissais as, nous reslerions des maIheureux vie.}ersoIusdoncdearlirenIrance.}esenlaisque|'y I S AACL L N} ACQIL S ZAII 1OOrussirais el que |e ourrais mme y faire venir Ia famiIIe el Iui assurer de meiIIeures condilions d' exislence.IndenoscousinsrsidailToursel|eensaisqu'iI ourrail me servir de ied--lerre rovisoire. Le robIme, c' esl que |e ne voyais as commenl me ayer Ie voyage, ni en lrain, ni en baleau, el videmmenl as en avion.La ncessil, Ius une foIIe envie, me oussail ourlanl arlir.}'aIIaissouvenlsurIeorld' AIgerel,Iorsque|e mangeaisIacherie,|econlemIaisIonguemenlIes aquebolsquivoguaienlendirecliondeMarseiIIe.De riches voyageurs embarquaienl, dbarquaienl.}e me suis donc fail orleur. }e monlais el descendais Ies vaIises des assagers. Comme |e m' habiIIais en marin, Ies gens ensaienl que |e faisais arlie de I' quiage.In |our, Ia chance me souril. Ine femme s' embarquail ourIaIranceavecdeuxgrossesvaIises.}eIuiroosai mes services el monlai bord.}e ne suis as redescendu.}'laisgonfImais|'avaiseur.D' abord,|en' avais |amais ris Ie baleau el |e ne connaissais as Ies usages de conlrIe. }e croyais que ceIa se assail comme dans Ie lrain ou Ie bus.Iersonne ne m' a inquil.IendanlIevoyage,|efisIaconnaissanced' un Arabe avecqui|esymalhisai.IIaIIailIarisqu'iIconnaissail bien. CeIa me rassura. }e n' lais Ius seuI our affronler Ia cailaIe.LuiaussilailenquledelravaiI.Nousavions sensibIemenl Ie mme ge, ce qui faciIilail nolre enlenle.n devail dbarquer Iorl-Vendres. Le voyage dura L' AML CHL MI NL . . . 1O1qualre |ours. }e mangeais el dormais sur Ie onl. Iersonne ne me rera. Mais |e n' lais as lir d' affaire ! Commenl quillerais-|e Ie baleau ` Iar bonheur, iI y avail leIIemenl de mondeIorsdudbarquemenlelsieudeconlrIeurs qu'onnemerallraaasIorsque|ememiscourir loules |ambes.Moncomagnonm' availdonnrendez-vousIa gare.NousrmesIelrainde2O heures,sanslickelsel aveccenlfrancsourlouleforlune.QuandIeconlrIeur fulenvue,nousnouscachmesI' exlrieurenlredeux vagons.ComlelenudeIavilesse,c' laildangereuxel deIusnousavionsfroid.Maisnouslionsrisque-loul. D' aiIIeurs, avions-nous Ie choix `Huil heures de lrain. In marin ivre morl, affaI dans son coin, ne rlail as allenlion son sac. Nous I' avons ouverl, |e ne sais lro ourquoi. Le orlefeuiIIe se lrouvail sur Ie dessus. La lenlalion ful lro forle ! nolre dcharge, nous n' avons rIev qu'une cenlaine de francs.Inefoisarrivs,IerobImeserlail :commenl faire Ia nique aux conlrIeurs ` Nous Ies avons eus ! Nous avonsfailsigneauxersonnesderrirenouscommesi eIIe dlenaienl nos biIIels el nous avons ris nos |ambes nolre cou !PARIS !}'yfismesremiersasunIundi.Arsuneude loiIelle dans un elil hleI el un casse-crole, mon nouveI ami commena me faire visiler Ia viIIe. }'avais lanl rv de Iaris que |'avais souvenl vu au cinma o |'assurais de lems en lems Ie Iacemenl des seclaleurs, Ia raralion des bandes el Ia ro|eclion eIIe-mme. C' lail I' oque de IIeMoko,deIernandeI,desTarzan.}'laisay our voir des fiIms ! }'aurais bien conlinu, mais ce n' lail gurerenlabIeel,encoreunefois,|evouIaissorlirma famiIIe de Ia auvrel. Mon re ne lravaiIIail Ius cause desasanldficienle.AyanllmdaiIIdeIaguerre 1914-1918,onIuiavailromisunosledegardiende square. Mais, ne sachanl ni Iire ni crire, commenl aurail-iI urdigerunraorl `Cen' lailIafauledeersonne. CeIa faisail simIemenl arlie des vnemenls maIheureux de nolre vie.QuandonvienldeSlif,une|oIieelileviIIesurIes haulsIaleaux,IarissembIeaarlenirunmonde fanlasliqueelmerveiIIeux.MarcherdansIaris,c' lail aulrechosequedevoirsesresligesenholo.}efus ceendanllonndevoirIeshommesleindreIeurs cigarelles en gardanl Ies mgols. }'avais oubIi qu' Iaris L' AML CHL MI NL . . . 1O3aussi svissail Ie ralionnemenl.Tanl de monde dans Ie mlro ! }'en erdis de vue mon ami. }'ai lenlIonguemenl de Ie relrouver. Ieine erdue.Dsormais|'laisseuI.SansreIalions.Sansbagages. Sans argenl.}erisIelrainourToursafind' yre|oindremon cousin Ren Zacharie. }e n' avais lou|ours as de biIIel.Celle fois, on m' arrla !Avanl de quiller I' AIgrie, |'avais heureusemenl rvu demerocurerunecarledeIogemenlrouvanlque|e ossdais un domiciIe fixe. }'exIiquai au conlrIeur mes avenlures ou Iull mes msavenlures. II ful comrhensif, mme amicaI. II me fil bnficier du voyage graluilemenl. Quand |e fus arvenu deslinalion, cel homme serviabIe m' indiqua en sus Ie chemin our aIIer chez mon cousin.II n' lail que 6 heures du malin. }'allendis deux heures devanl Ia maison de Ren afin de Iui Iaisser Ie lems de se rveiIIer. }e fraai enfin Ia orle. LmIi d' molion.Son fiIs de quinze ans m' ouvril el, rsenlalion faile, m' offrilchaIeureusemenldearlagersonelild|euner. }emesuisIillraIemenlgoinfr !Renarrivaeuars, mereconnullouldesuileels' inquilademafamiIIe.}e Iui exIiquai nolre dnuemenl.IIossdailunebouliquedelissusTourselylail honorabIemenl connu. II m' imressionnail, iI lail lou|ours imeccabIe. Ses affaires marchaienl bien car I' oque on achelail raremenl du rl--orler. u I' on confeclionnail soi-mme ses vlemenls, ou I' on s' adressail des laiIIeurs el descoulurires. II lravaiIIail avec sa femme Denise el I S AACL L N} ACQIL S ZAII 1O4iI me roosa de Ies aider.Ce que |e fis. In lems. Mon ob|eclif lail de russir Iaris !MondeuximevoyageIariss' annonailsousde meiIIeursausices.}'laisvlud' uncoslumerince-de-GaIIescadeaudemoncousinel|edisosaisd' une sommed' argenlgagnesonservice.RondeIelle,cariI n' avail as vouIu que |e Ie ddommage des frais de mon s|our chez Iui.}e reris donc Ie lrain. Muni d' un biIIel, celle fois !Iaris,|emeIogeaiconvenabIemenldansunhleI roche de Ia Molle-Iicquel. }e demandai au rcelionnisle arqueIorganisme|eourraislrouverunemIoi.IIme conseiIIa d' aIIer me rsenler I' Inseclion du lravaiI.}e me rendis au bureau 212.}'exosaibrivemenlIafemmequiofficiailI ourquoi |e me lrouvais en qule de lravaiI. Ieu imorlail IequeI.|'laisrlaccelerloulgenredebouIol : baIayeur, Iaveur de voilures. Vousn' avezasdecerlificaldelravaiI ,me demanda-l-eIIe froidemenl ` Non !. hurIai-|e moili. }e viens d' lre dmobiIis. }'laisI' armedequinzedix-huilans. on ourfaire Ia guerre. Ll mainlenanl ` }e ne suis Ius bon rien ` Ce n' esl as moi qui vous ai engag. LIIe n' eul as Ie lems de oursuivre. }e Iui crachai au visage.SieIIeavaillunhomme,|eIuiauraisfIanqu une voIe de cous.L' AML CHL MI NL . . . 1O5Ine fois de Ius, |e n' avais qu' me dbrouiIIer seuI.Manger `Dormir `CeserailbienllI' aIlernalive.II faIIail imralivemenl que |e lrouve du lravaiI.Trois |ours duranl, |'ai err sur Ies bouIevards. II faisail froid.}esuisenlrdansuncaf,rueduIaubourg Monlmarlre,ourrenconlreruneudechaIeurelde rconforl. }e commandai un caf au chocoIal , ce qui en AIgrie signifie un chocoIal chaud. oisson eu couranle ourunhommeici.TousIescIienlsconsommaienldes aIcooIs : cognac, caIva, rhum.NanmoinsIeserveurfulcordiaI. AIors|'engageaiIa conversalionelenrofilaiourmerenseignersurun emIoi ossibIe. Ln face, iIs cherchenl queIqu'un. II me dsigna une baraque de Iolerie el Ia grande roue muIlicoIorequilournail,lournail.avecsonIol d' iIIusions ! Vous connaissez ce lye de bouIol ` ui , menlis-|e avec aIomb. Le alron arrivera vers 11 heures, ce soir. IIlailenviron18 heures.}emisceIasdelems rofil our observer Ies gesles el Ies aroIes du meneur de |eu. Misez, doubIez volre mise, failes vos |eux. rien ne vaIus ,scandail-iIavanldefairelournerIarouedeIa forlune.amesembIailfaciIe.Llaaremmenl,ici,iI n' lail besoin de cerlifical d' aucune sorle.23 heuresrcises,Iealronarriva.Learfail Iarisien : mgol au coin de Ia bouche el cel accenl lrananl, rerabIe de Ioin.I S AACL L N} ACQIL S ZAII 1O6Le serveur Ie hIa. H,}o !l'asqueIqu'unquil'allend.IIcherchedu bouIol. L' a d| lravaiII Ia Iolerie dans Ies baraques. }o vinl vers moi. a ` Lyon, MarseiIIe , rondis-|e sans sourciIIer. on ! demain malin, 1O heures ! }'uliIisaiIesdixfrancsquimereslaienlourasser une bonne nuil de sommeiI I' hleI.Le Iendemain malin, Ie alron me rsenla ceIui qui faisaillournerIaroue.IImefil baronner ,aulremenl dil,iIs' agissaildefairesembIanld' lreuncIienlour inciler Ies assanls |ouer.2O heures,}omedemandaderemIacer}ean,Ie meneur,elunaulre baronneur rilmaIace.MaisiI meconseiIIad' aIIerdneravanlourlreenforme.}e n' avais Ius un sou. II m' en rla. }e courus au reslauranl IeIusrocheelmergaIaideouIeleldefriles.La serveuse me rsenla du ain. }e I' accelai loul en sachanl queIeainlailencoreralionnelque|en' avaisasde lickels. Qu'imorlail ! Ine fois Ie ain avaI, |e m' excuserais en Iui faisanl du charme. CeIa sembIa russir uisqu'eIIe vouIulsavoirsi|ereviendrais !}eIeIuiromisd' aulanl Ius voIonliers qu'eIIe lail |oIie.Lnsuile|efusenformeourallaquer : Misez, doubIez. La roue lail lruque de faon que Ies gains du badaud soienlIeIusrduilsossibIe.Iarfois,ceendanl,Ie hasards' obslinailfairegagnerIegrosIoluncIienl. AIors |e me dbrouiIIais our dlourner son allenlion el |e L' AML CHL MI NL . . . 1O7oussais discrlemenl Ia roue un eu Ius Ioin. Le alron s' en aerul el me romul meneur en chef !LabaraqueforainesedIaailfrquemmenl.Ars IarueduIaubourg-Monlmarlre,cefulIaIacedeIa RubIique, uis ceIIe de Ia asliIIe.}'aris ainsi connalre Iaris.Ll|efaisaisamIerovisiond' observalions.CeIame Iaisail de regarder Ies Iarisiens dambuIer sur Ies grands bouIevards.IIslaienlIganlsmaIgrIesrivalions encore exislanles : comIels bien cous, ganls en cari, cravales de soie. LbIoui, |e Ies imilai. Ll |e commenai orlerdescravalesenAIgrie,IachaIeurn' aulorisail as ce slyIe de coquellerie.L' hiver arriva. }e n' lais as habilu au cIimal. }'avais donclou|oursfroid.}omeconseiIIadeboiredurhum ourmerchauffer.}'enrisun,deux,lrois.Si|e conlinuais,|edeviendraisaIcooIique !Maconsommalion devenailquolidienneelI' aIcooIvousrendenlralre. Iour boire mes rhums, |'aIIais gnraIemenl au Ngre , uncafrueduIaubourgSainl-Denis.C' lailIeoinlde renconlredesgensdeSlifel|'yrevoyaisqueIques membres Ioigns de ma famiIIe. Ainsi |e reslais en conlacl avec Ie ays.Au Ngre ,un|our, |elrinquaiavecmonsieur Nabelle qui vendail du nougal dans Ies foires-exosilions. ComrenanlqueIelravaiIIaIoleriem' lailnibIe causedesrigueursducIimal,iImeroosadelravaiIIer avec Iui.}'accelais.I S AACL L N} ACQIL S ZAII 1O8Ine semaine Ius lard, |e donnais ma dmission }o. II en ful dsoI. }'avais de I' avenir comme forain ! Toulemariodefruclueusedefoires-exosilions commena ds Iors. }'avais dix-neuf ans.Mainlenanl |e vendais du nougal. Du dur, du mou, du nougal de MonlIimar. C' lail mieux ay que Ia Iolerie. Ll,defoireenfoire,|eerfeclionnaismonbagoulde vendeur. }e dcouvrais aussi loule Ia Irance car |e voyageais beaucou.Au cours de mes rgrinalions, |e renconlrais d' aulres marchands de nougal qui rerrenl vile mes quaIils de vendeur. Chez Nabelle, |'lais rmunr seIon un fixe. r, I' usagelaildeayerauroraladesvenles.Llcomme |'assurais moi seuI Ius de Ia moili de Ia recelle.n m' offril 2O /. }e changeai donc d' emIoyeur, mais |e fus fidIe au nougal el Ia foire. Ia folre de Nantes - tente de nougats de MontIlnar lrdrlque, Maurlce, Mne Corcosse, ]os, Rlchard et lsaacLA FRANCE DE L APRS-GUERREN' ayanl as de mlier scifique, |'ai eu de Ia chance deouvoirm' inlgrerainsidansIeayseld' avoirsi faciIemenldulravaiI.IIeslvraiqueIanalionmanquail d' hommes(beaucouavaienlllusIaguerre),eliI fauldireque|ersenlaisbien(enAIgrie,onaime s' habiIIer,mmesicen' eslqu'uncache-misre),elque |'avaisI' esrild' enlrerise.}'avaisdcouverlmavoie dans Ia venle.Toulavaillnouveauourmoi.MaisIanouveaul nemefaisailaseur.Auconlraire,|eIalrouvais inslruclive. Ln raliquanl de Ia sorle de muIliIes mliers, |'lais devenu non un louche--loul, mais, |e eux Ie dire sans forfanlerie, un sciaIisle de Ia venle el des reIalions humaines !}'avaiscomrisoncroilsouvenlI' inverseque, ourlreunbonvendeur,iInes' agilasderaconler n' imorle quoi, ni de vendre des vessies our des Ianlernes. IIfauld' abordcroiresoi-mmeenI' exceIIencedeson roduilourlreenmesured' allirerIecIienl.Lloury croire,iIfaulbienconnalreceroduil,I' ludierfond. LnlanlconvaincanlsanslreouraulanlmaIhonnle, on fidIise Ia cIienlIe.I S AACL L N} ACQIL S ZAII 11ODu nougal, |e assai I' Ieclromnager. }'eus, en effel, I' oorlunilderenconlrermonsieurIranckeI(fiIsdu IranckeI qui avail imorl Ies |eans Levis). Au cours d' un de ses voyages au }aon, iI avail oblenu I' excIusivil des machines Iaver Mashushila, Ia firme Ia Ius imorlanle du ays en ce domaine. Quinze vingl miIIe ersonnes y laienl emIoyes.}eneconnaissaisrienauxmachinesmnagres.Du cou, |e m' exerais faire des dmonslralions. }e ouvais ainsi rouver de visu que Ie Iinge sorli de mes machines lail bien Iav el bien sch. Mes machines laienl Ies seuIesmachinesbonmarchquischaienlIeIinge. Iaris,queIargumenldevenle !IourdmonlrerIes erformancesdeI' induslrie|aonaise(Iaconcurrence lailrareelchre),|en' hsilaisasdemanderIa gabardined' uneersonnersenle(Ieremboursemenl lail garanli si I' oralion n' lail as |uge salisfaisanle), el|eIaconfiaismasuer-machinequiIavailelschail. Ne doulanl Ius, Ies acheleurs achelaienl.Avec mon frre Maurice, venu me re|oindre Iaris el quis' yconnaissaild|envenledansIesfoires,nous avons raidemenl vendu cinq cenls machines.Nous lions Iancs !CeIa a dur deux ans. Nous faisions Ies grandes foires : Nancy,Slrasbourg,ruxeIIes.Nouslionsreusavec fasle ar Ies concessionnaires.Mais,erreurcommerciaIedelaiIIedeIaarldufiIs IranckeI, Ie service ars-venle lail maI assur. Dommage ! Ine si beIIe affaire qui ricIila faule non de chance, mais L' AML CHL MI NL . . . 111de comlence el de srieux.Lachance,iIfaulsavoirIarendre,maisaussiIa garder en comlanl d' abord sur soi el non excIusivemenl sur eIIe. La chance esl enfanl de ohme. LIIe va. eIIe vienl.Lachancenouveaumefilrenconlreruncoainde foirequilravaiIIailourIaIiqueurCherryRocherde GrenobIe.IImeroosadeIeseconder.}'aidoncvendu cellegrandemarquedeIiqueurdansmesfoires habilueIIes.Ll, grce eIIe, |'ai fail mon TIR DL IRANCL. Dans IesiIIagedescycIisles.narlailavanlI' arrivedes coureurselondislribuailIeind' chanliIIonslilre ubIicilaire.Ne croyez surloul as que c' lail une arlie de Iaisir ! nlailcrevsquandIescycIislesarrivaienlfraisel disos el Ies seclaleurs n' avaienl d' yeux que our eux. I' oque, Ies vedelles arlaIi, Iauslo Coi. alliraienl Ia resse,Iaradio.LaIranceenlirelailI' coule.Mais as de nous !Nous, on se conlenlail de dislribuer des eliles fioIes au miIieu des seclaleurs serrs au maximum. Comme Ie budgel ubIicilaire faisail arlie de I' indice de vaIeur des grandesmaisons,nousn' lionsasIesseuIs :Ies rfrigraleurs endix, Ie Iernod, Ia verveine du VeIay, Ies biscuilsLu.loulceIasuivailIelour.Vingllrenle camions. el en musique ! Avec Ies orcheslres d' accordon, Yvelle Horner en lle. Le soir, c' lail Ia fle !AvecIaIiqueur,|'aiaussiarliciaux24 HLIRLS I S AACL L N} ACQIL S ZAII 112]ack 16 ans atec Bb Zaoul ]ack 18 ansL' AML CHL MI NL . . . 113DIMANS.Aulemsde I' quieIerrarieldeson chamion GonzaIs.24 heuresoI' onne dorl as.24 heuresmmorabIes. Ll difficiIes oubIier ensuile. Duranl des |ours, vous avez encoreIebourdonnemenl des ronfIemenls des boIides dans Ies oreiIIes.Iuis,nonIaIiqueur, maisIesNoixdeGrenobIe m' onlemmenaux}LIX LYMIIQILSd' hiverde GrenobIe.}e|oignaisainsiI' uliIeaIimenlaireI' agrmenl d' assisler aux comlilions sorlives.}'lais |eune. D' aulanl Ius fonceur dans Ie lravaiI que Ie Iaisir m' accordail queIques faveurs.}'ai loul aris sur Ie lerrain. }e n' ai as frquenl Ies coIes. }'ai l en ermanence I' coIe de Ia vie.La vie ! |e m' y suis corch Ies mains, Ies genoux, mais |e I' ai aussi mordue Ieines denls.}'avais vingl ans.DevenuunrofessionneIaguerrideIavenle,|eme suis mis mon comle avec mes frres Maurice el Ireddy. ]ack 20 ansI S AACL L N} ACQIL S ZAII 114Nous avons achel une vieiIIe camionnelle. Nous vendions deIaconfiserieenlousgenressurIesmarchselIes foires.Maisc' lailsaisonnier.Lnhiver,grceunamide Slif,nousfaisionsdesexosilionsorienlaIesdansIes grandsmagasins.IIm' avail,eneffel,branchavecun Tunisienqui,enassocialionavecI' officedulourisme lunisien,organisaildesexosilionssurIavieenTunisie. Lesdiffrenlscorsdemlierselarlisanalsylaienl rsenls : Ie faiseur de babouches, Ie ciseIeur de cuivre, Ie charmeur de serenls. ainsi que Ies sciaIils cuIinaires : Ies lisseries, Ie lh Ia menlhe. sans oubIier queIques seclacIes lyiques : danseuses bdouines, elc.Lxosltlon sur Ia tle en TunlsleL' AML CHL MI NL . . . 115}'laismandalourexoserelfairearcierIa lisserie orienlaIe. Celle renconlre ful our moi une rare chance. Iour ma famiIIe, iI me faIIail bosser loule I' anne. Ll comme a, |'avais du lravaiI non-slo !Mes frres el moi, on s' lail fail une rulalion !C' eslaIorsqueIersidenldeIafoireuniverseIIede ruxeIIes, monsieur Slub, m' a roos Ia concession d' un sland. La gIoire !MaIheureusemenl,|enedisosaisasd' argenl Iacer.Maiscen' lailasmonargenlqueIersidenl envouIail,c' lailmescaacilselma ersonnaIil ! DansIabaIanceduconlral,iIyeuldoncd' unclmon exrience el mon sens des affaires el de I' aulre Ie malrieI el Ies finances.InimaginabIe !Moiquineossdaisqu'unmodesle camion,|'laismainlenanlourvudelroisslandsde confiserieseld' unreslauranldansIeroyaumedes enfanls.Celle exosilion inlernalionaIe lail inslaIIe our six mois.}'ailenlI' avenlureaveclroisdemesfrres : Maurice, Ireddy, Richard. }'ai aussi Iou un aarlemenl, avenue Louise.Iraliquemenl loule ma famiIIe me re|oignil. Mon re, qui avail fail Ia guerre 1914-1918 sur Ie fronl beIge, esrail encaliminirelrouverunedesesamiesd' aIors.Lnvain. Comme iI assurail Ies courses el Ies reas, iI se consoIa en s' occuanldummecoudeI' icireducoin.Signe caraclrisliquedeshommesdeIafamiIIe :onaimailIes I S AACL L N} ACQIL S ZAII 116femmes au IurieI ! Mais mon accs I' aisance malrieIIe elIarussilerofessionneIIenesaurails' exIiquer mainlenanlsansIarfrenceI' hisloiredu dbarquemenl famiIiaIenIranceelI' amourdema vie : ma femme }acqueIine.De drolte gauche; Ie ere SIlnan Zaoul et ses enfants Rlchard, ]ack, lredd en 1958, Iors de I exosltlon lnternatlonaI de BruxeIIesLE DBARQUEMENT FAMILIAL Ia fin d' une foire el aIors que |e m' arlais renlrer Iaris, AIberl Arfi, qui lenail un caf rue Monlmarlre, me lIhona : Y a loule la famiIIe qui vienl d' arriver ! IIs laienl huil : ma mre el sel frres el sours mon re lail resl en AIgrie, |ugeanl que c' lail ure foIie de dbarquer ainsi Iaris sans rvenir. Commenl Ies Ioger ` }en' avaisqu'unechambred' hleIminuscuIe,maisqui me suffisail bien, vu mes dIacemenls conslanls. force dem' enqurirdroileelgauche,|elrouvailrois chambresIouerIaced' IlaIie,ourqueIques|ours seuIemenl,maisceIanousIaissailuneuderilour nousrelourner.LaIrovidence !unArabedemes connaissancesmearIad' undeuxices-cuisinerue Sainl-Anloine.}earlisannoncerIabonnenouveIIevers 2O heures.LlI,masurriseelmaragealleignirenlIeur combIe :I' hleIieravailenIevIesorleselcou I' IeclricilourforcermafamiIIequillerIesIieux. D' nervemenl,|'aicogn.Ducou,iIaaeIIaoIice qui m' a embarqu au commissarial. }e lenlai d' exIiquer monrobImecomlelenudeI' arriveinoinedema mre el de mes frres el sours. La ronse fulcingIanle : TuvasfermerlagrandegueuIe !Vous,Iesieds-I S AACL L N} ACQIL S ZAII 118noirs, vous arrivez el vous vouIez loul de suile faire Ia Ioi comme si loul vous lail d. }e me suis lu. Cas de force ma|eure !L' agenlafailsonraorlelm' areIch.Llenroule our Ia rue Sainl-Anloine ! Ma mre lail loul heureuse : eIIe avail une cuisine.LeIendemain,|ecourusourrgIerIgaIemenlIa silualion,c' esl--dire|oindreIerorilaireelsignerun baiI.Rienfaire,|'lais,aral-iI, unsauvage .}e connaissaisIerixduIoyer.}efisunchque,maisiI conlinuarefuserdem' labIirunbaiI.CeendanliIne nous exuIsa as. }'inscrivis Ies |eunes I' coIe el Ia vie de ma famiIIe ril un cours normaI. Mon re vinl son lour. Temsheureux.HIas,nousn' avionsasfinidenous faire |eler ! In |our, ars mon lravaiI, on m' averlil que Ia oIicelailvenueI' aarlemenlaccomagned' un serrurier el qu'eIIe avail exuIs loul Ie monde el dmnag IesmeubIes.MonfrreMauricequilenlaild' arrler I' oralion,fulasslabacsousIerlexlequ'iIavail, soi-disanl, brandi une aire de ciseaux.Lxcd, |e suis aII demander du secours aurs d' un rersenlanl du arli communisle qui s' occuail, aral-iI, dereIogerIesfamiIIesnombreuses.IIromildem' aider. Ln effel, Ie soir mme, iI fil ouvrir un aarlemenl ferm deuis Ionglems MonlreuiI el ril sous sa gouverne de nous auloriser I' occuer.}e m' y inslaIIai donc avec ma famiIIe. Ce ne ful as du gol du granl qui nous menaa des ires caIamils. Mais, comme nous emes Ia resse our nous eIIe dnona Ie L' AML CHL MI NL . . . 119lyed' accueiIouIulldenon-accueiIdonlnouslions I' ob|el , Ia mairie se senlil obIige de nous soulenir.Cel lal rovisoire dura as maI d' annes ! Ars quoi on nous allribua un H.L.M. de lrois ices ondy.Lnfin nous avions un aarlemenl convenabIe ! Grce aumairedeondyquinecomrenailvraimenlas ourquoionn' availasaidunefamiIIededixenfanls donl Ie re lail mdaiII de guerre.arlirdeI,nolrevieballilsonIein.Leselils grandirenl el arirenl un mlier. }'lais arlicuIiremenl conlenlquemessoursnesoienlasenresle. RacheI, AIice,HInelaienlcouluriresellravaiIIaienldansIa confeclion.ref,chacunouvailmainlenanlsonger fairesavie seIonI' exressionusueIIeeurs comme iI I' enlendail.Les Zaoul de LataI (aux eux bIeus)I S AACL L N} ACQIL S ZAII 12ORlchard et ]acques Zaoul detant Ies bureaux - batlnent Ldouard Vll]acques et Abrahan Zaoul anlnent Ia Bar Mltsta de Ieurs neteux Laurent LnnanueI et SItalnL' AML CHL MI NL . . . 121lsaac anlnateur dans une coIonle de tacances MegeteI S AACL L N} ACQIL S ZAII 122Cerles, |'ai lou|ours aim ma famiIIe el |e I' ai orle bouldebras,moiI' andesdix.Ll|'laisheureuxdeIe faire.Maisarfois,quandmme !.MaIiberlavaildes chanes.}e me souviens avoir renconlr un iIole de Iigne qui, ercevanlmonaIIanlelmonaisancereIalionneIIe,me roosa de devenir slevard. Les voyages, I' argenl faciIe. un rve !Ce ne ful as du gol de ma mre ! : Commenl, mon fiIs,luvasabandonnerlafamiIIe `Llsilulombesde I' avion, qui nous aidera vivre ` Tu sais bien que, deuis Ia guerre, lon re n' a Ius Ia force de lravaiIIer. Ll c' esl mon ro|el que |e Iaissai lomber !LeIaisirmefaisailsigne,maisIerinciederaIil assaillou|oursavanl.LeIaisir,c' lailarsIedevoir famiIiaI.Vlslte de Ia fanlIIe Zaoul (clnq gnratlon) au Parc de Dlsne-LandL' AML CHL MI NL . . . 123L unlon de ]acqueIlne et ]acques-lsaac ZaoulMA FEMME}e ne ouvais songer me marier. Ine femme m' aurail cerlainemenl demand de choisir enlre eIIe el Ies miens. }e ne ouvais me rsoudre un leI dchiremenl.Ainsi, |e courais Ies fiIIes auxqueIIes |e n' accordais as de Iendemain. II y avail chez moi une forme de sagesse n' lre as sage !Mais quand un homme courl de-ci de-I, c' esl qu'iI n' a asvraimenllrouvchaussuresonied,ouIus exaclemenlc' eslqu'iIn' aasrenconlrIafemmeavec IaqueIIe iI esre faire sa vie.Mafemme,|eI' aivueourIaremirefoisNancy. LIIe lail marie un nougalier.Tousdeuxcherchaienlunvendeur.}emesuis rsenl.LIIe lail beIIe el avenanle, mais dure en affaires. LIIe me roosa 15 / sur Ies venles aIors que |e louchais d| au moins 2O /. Les ngocialions finirenl nel.Inbeau|ourIeIusbeau|ourdemavie !,eIIe enlra dans mon reslauranl ruxeIIes. Avec une cerlaine coquellerie, eIIe me demanda de Iui offrir un caf.L' AML CHL MI NL . . . 125L' occasion lail lro beIIe de Iui monlrer que |e vaIais bien25 /.}efisassauldecourloisieeldegaIanlerie. I' vidence,onseIaisail !LIIedevailserendre rochainemenlIaris.}eIuidonnairendez-vous.LIIe vinl ! Nous en emes Ia reuve : nolre allirance n' lail as unlrome-I' oiI !}'laisenfinamoureuxd' unefemme. HIas ! eIIe aarlenail un aulre.}'avais lrenleans. Suivanl Ies conseiIs de ma mre, |e suisarlienAIgrieourlenlerdelrouverunefemme bien de chez nous.}en' ycomrenaisrien. Moiqui,leIsIesmarins abordanldanschaqueorl,naviguaisdefemmeen femme,|eneouvaisenserqu'eIIe.LIIelailarloul avec moi. }e n' avais ni I' ide ni I' envie de m'unir avec une aulre.Mose Marcus et sa flIIe ]acqueIlne]acqueIlne et son anle Ltl Ltl, dlrectrlce des hteIs Prlna I S AACL L N} ACQIL S ZAII 126]acqueIlne et ]acques lsaac en tlslte VenlseI' oque,I' hisloire de IaCaIIas el d' nassis faisail grand bruil. LIIe n' lail as Ia CaIIas, |e n' lais as nassis, mais nos senlimenls laienl aussi fracassanls. IarIe lon mari , Ia suIiai-|e. }e Iui ai d| arI , me rondil-eIIe. LIIe lail comme a : dlermine, sans faux-fuyanls.Sonmaricomrilqu'iIn' yavailrienfaire,queIa silualionlailsansrelourossibIe.Quandunefemme dynamique,comlenle,srieusecommeeIIe,esl amoureuse,quandunhommeballanl,quiaIesensdes L' AML CHL MI NL . . . 127]acqueIlne fte son annltersalre en rsence d anlsvaIeurs famiIiaIes comme moi, esl amoureux, rien ne eul Ies sarer.Ll rien ne nous sara dsormais.}acqueIinerilsesaffairesersonneIIes :unevaIise, unlransislor,unaareiIholoelarlildecechefavec moi.LIIe avail loul quill our moi. II Iui faIIail recommencer zro. }e conlinuai Ies foires. LIIe avail lenu aulrefois un magasin de mercerie el de Iingerie. LIIe devail oursuivre dans celle Iigne de comlence.}echerchais.el|'ailrouvunaarlemenlelun magasin con|oinls. Nous avons loul ramnag el dcor I S AACL L N} ACQIL S ZAII 128nous-mmes.Llnousavonsouverlnolrebouliquede Iingerie el de confeclion.CeIa mil queIque lems dmarrer. Ine rersenlanle nous visila el nous conseiIIa des modIes Ius sexy . IigaIIe, ceIa se vendrail merveiIIe.Lffeclivemenl !Ducou,}acqueIineseIanadansIacralionde modIes de slyIe sexy.IigaIIe !c' eslvraiquec' lailun quarlierchaud , osecloyaienlvoyous,souleneurs,roslilues, ersonnaIils d' affaires. Mais si chacun vivail dans son cadreelreseclailIesnormesd' usage,loulseassail bien.L' AML CHL MI NL . . . 129I S AACL L N} ACQIL S ZAII 13OCl-dessus, lsaac trelnt sa fenne chrle et regrette ]acqueIlne dans une de ses dernleres hotograhlesNolrebouliqueservilmmededcorourunfiIm avec MicheI SerrauIl el our un shov lIvis.C' esl dire que nous avions ignon sur rue Iaris !Ma femme el moi ! Nous nous sommes aims el nous avons l comagnons de roule. eaucou de lravaiI. el du rire el de Ia fle.Nous nous enlendions fond.Ll ceIa conlinue au soir de nolre vie.L' AML CHL MI NL . . . 131L annltersalre du dces de ]acqueIlne au clnetlere de Sanhdrla, tonbe faonne atec Ies Dlx Connandenents de Rabbllsaac DraEN ISRALQuand on esl I' an de dix enfanls, iI faul s' allendre ce que Ia famiIIe croisse el se muIliIie.}en' arriveIuscomlermesbeaux-frres,mes beIIes-sours,mesneveuxelnices.IIsonlessaimdans resque lous Ies ays du monde el sonl de nalionaIils el dereIigionsdiverses.Commenlneserais-|easouverl loul el lous ` CosmooIile dans I' me `N' ayanlmoi-mmeasd' enfanl,|emesenlais resonsabIe de I' ducalion el de I' avenir de queIques-uns de mes neveux el nices. Nolammenl de ceux de deux de mes sours qui laienl veuves avec huil el six enfanls.}'aiensqu'IsraIIeurserailsaIulaire,qu'iIsy relrouveraienl Ieurs racines el une lradilion moraIe.CeIan' aaslsimIe.L-bas,iIsn' laienlquedes immigrs el en Ius iIs ne arIaienl as Ia Iangue. AIors iI a faIIu que }acqueIine el moi renions loul en charge. Ln ceIa, |'ai vraimenl l soulenu ar deux ersonnes qui onl renduossibIenolreimIanlalion.IIs' agildemalre arans,blonnierelremierrsidenldeIrance-IsraI, el de malre Narboni. IIs sonl morls rsenl, mais |e ne sauraisIesoubIiercarc' eslgrceIeursreIalions adminislralivesquemessoursonlubnficier d' aarlemenls el de condilions de vie salisfaisanles.IsraI esl un ays de |eunes el de sorlifs. Tous inscrils L' AML CHL MI NL . . . 133Un groue de ]eunes lsraIlens en tlslte Nlce reoltent Ia coue de chanlonnat au tournol de tanqueI S AACL L N} ACQIL S ZAII 134Les rersentants des tlIIes Ia fdratlon lsraIlenne de Ia tanquelnauguratlon du terraln de tanque en lSRALL en rsence du Malre d Achdod M. A:ouIaL' AML CHL MI NL . . . 135Caf restaurant St. Troe: Bat Yandans des coIes, Ies enfanls se sonl bien adals au ays. IIs y onl fail Ieur chemin el y onl mme fail souche. Nos efforls n' onl as l vains.NalureIIemenl,|eneouvaisasreslerI-bassans lravaiIIer moi-mme. }'ai donc ouverl un reslauranl : Le Sl. Troez . }e me suis dil que, si |e ne arvenais as Ie renlabiIiser,iIservirailaumoinsdecanlinelouleIa famiIIe !MaisIebouche--oreiIIeabienfonclionnel|'ai raidemenl eu une cIienlIe francohone de quaIil, ravie de dgusler de Ia bonne cuisinefranaise.I S AACL L N} ACQIL S ZAII 136N' imaginezasceendanlquenouslionsresque envacances !nouveau,iIafaIIulravaiIIerdur.Mais|e lrouvaisceIanormaI.Sionnes' enlraideasenfamiIIe, qui nous aidera ` Lorsque I' on s