47
L’AUTORITE L’AUTORITE R. DUMONT

L’AUTORITE - irts20132016.sitew.fr · L’autorité de droit est liée à la mission de l ’ES. ... sanction/récompense, rappel de la règle,etc.) •Formalisation des inscriptions

Embed Size (px)

Citation preview

L’AUTORITEL’AUTORITE

R. DUMONT

AUTORITE

DC1 DC 3

RELATION AVEC LES PERSONNES PRISES EN COMPTE

POSITIONNEMENT DANS L'INSTITUTION,L'EQUIPE

R. DUMONT

Autour du terme « autorité »…

Quels mots sont-ils souvent associés à l’idée de l’autorité dans notre secteur social et médico-

social ?

R. DUMONT

L’AUTORITE Autorité = Ascendant personnel en vertu duquel, on se fait respecter,

on exerce une influence sur autrui, un ascendant, « sans que les autres puissent réagir sur le détenteur de l’autorité » (KOJEVE 1942)

« On agit avec autorité, dès lors qu’on imprime un changement chez autrui, sans en subir soi même de contrecoup »(JAEGER)

« L’autorité appartient à celui qui fait changer et non à celui qui subit le changement » (JAEGER)

Autorité = capacité à être auteur, mais aussi à reconnaître l’autre, sur qui elle s’exerce, comme sujet et auteur…

L’autorité = c’est celle qui s’exercerait sur le mode de la reconnaissance et non de l’obéissance (JAEGER)

L’autorité = c’est celle qui permettrait d’obtenir l’adhésion spontanée, volontaire, sans contrainte.

R. DUMONT

Autorité - Autoritarisme, Permissivité

PERMISSIVITEAUTORITARISME

AUTORITE

LE SUJET SUBIT ET REPOND MAIS N'EST PAS AUTEUR DE….

Exemple : positionnement vis-à-vis des actes de la vie quotidienne en MECSNon application du code vie

Exemple : positionnement vis-à-vis des actes de la vie quotidienne en MECS. Utilisation outrancière du code vie… Système d’amendes

R. DUMONT

AutoritarismeAutoritarisme

PermissivitéPermissivité

AutoritéAutoritééducativeéducative- - - - - - - - - - - -

- - - - - - - - - - - - -

Les enjeux autour de l’autorité éducativeLes enjeux autour de l’autorité éducative

PERMISSIVITEAUTORITARISME

AUTORITE « EDUCATIVE »

Etre auteur de…*Sujet de ….

Négociation, travail sur le sens

Possiblement vécue comme abandonAdulte non protecteur, non signifiantMaltraitance ? Voir ANESM

Possiblement vécu comme arbitraireAdulte non protecteur, non signifiant (se protège)Maltraitance ? Voir ANESM

R. DUMONT

Trois dimensions associées au terme « autorité »

1 - Autorité = « autorité formelle » pouvoir formel = droit de commander. Le pouvoir d’imposer une obéissance. « Autorité attribuée ».

• Culture• Organisation du travail• Organisation militaire

2 : « Figure d’autorité » (autorité de fait)• Personnalité charismatique (fascination, à l’aise dans toutes circonstances,

capable d’entrainer les autres, etc.)

3 : maîtrise d’une des 4 sources de pouvoir = « faire autorité » (autorité de fait) – VOIR CROZIER/FRIEDBERG

• Expertise, compétence• Maîtrise de l’information• Maîtrise de l’environnement• Maîtrise de la règle, des lois

R. DUMONT

AUTORITEDE FAIT

(figured’autorité)« Charisme »

AUTORITEFORMELLEDE DROIT

AUTORITEPar contrôle d’une source de pouvoir

EQUILIBRE

Il en détient surement…

L'AUTORITE EDUCATIVE UN EQUILIBRE A TROUVER

Il peut avoir une expérience de vie importante…

L’ES en détient, par la délégation reçue et sa fiche de poste ou de missionExemple AEMO - MECS

R. DUMONT

Autorité Formelle = pouvoir formel = autorité de droit

L’autorité de droit est liée à une fonction, un statut. L’objectif est de permettre le fonctionnement du groupe (association, établissement, équipe, famille, classe…).

L’autorité de droit est délivrée par l’extérieur, par la loi sociale (autorité parentale), par le CA d’une association…

L’autorité s’exerce en référence aux lois, règlements et veille à l’application des règles par tous et pour tous.

R. DUMONT

CENTRE OPERATIONNEL

SOMMET STRATEGIQUE

Unité de support

logistique

Technostructure

Source : « Structure et

dynamique des organisations »

MINTZBERG

L’AUTORITE FORMELLE

ASSOCIATION

ASSEMBLEE GENERALE

Conseil d’Administration, bureau , Président, Directeur général

DIRECTEUR DIRECTEUR

CHEF DE SERVICE

PROFESSIONNELS DE 1ère LIGNE

Flux d’autorité par ligne hiérarchique et chaine des délégations

OrientationsPolitiques, stratégiques

Déclinaisons , par délégation, des orientations politiques, stratégiquesde l’association4 compétences : définition du mode d’intervention, gestion logistique et financière, management des ressources humaines et gestion du projet d’établissement

Supervision directe etexpertise

OpérationnalitéR. DUMONT

Autorité de fait= Capacité personnelle + influence sur autrui

L’autorité « de fait » émane de la personne, de sa manière d’être avec les autres (elle a de l’autorité) ou de la compétence (elle fait autorité).

Dans l’autorité « de fait » intervient:• La personnalité du sujet : moi « fort » sachant s’adapter aux

situations• L’expérience de vie et en particulier son propre rapport aux

figures d’autorité • L’expérience professionnelle et les compétences acquises

• Pouvoir de l’expert

R. DUMONT

L’ES : « autorité de droit » et « autorité de fait »

L’autorité de droit est liée à la mission de l ’ES.

L’autorité de fait est liée à sa personnalité, à son expérience personnelle et professionnelle et à ses compétences et à la maîtrise d’une ou de plusieurs des 4 sources de pouvoir (CROZIER)

R. DUMONT

Un nécessaire maillage entre  autorité « de droit » et autorité « de fait »

En règle générale, les 2 dimensions sont liées, l’une venant conforter l’autre.

Toutefois, on note parfois des décalages dans un sens ou dans l’autre :

Dans la sphère familiale :• Le parent qui a l’autorité parentale, mais qui ne parvient pas à faire

figure d’autorité auprès des enfants• Le compagnon du parent qui souhaite fait figure d’autorité, mais

qui ne détient pas l’autorité parentale• Le grand frère qui fait figure d’autorité, au détriment du parent

R. DUMONT

Un nécessaire maillage entre  autorité « de droit » et autorité « de fait »

Dans la sphère professionnelle :• Le chef de service qui a l’autorité, mais qui

« ne fait pas autorité » auprès de son équipe

• L’ES qui fait figure d’autorité, mais qui ne peut pas modifier le cadre d’intervention, car il n’a pas l’autorité de droit

Avez-vous d’autres exemples?R. DUMONT

Quelles dérives possibles lorsque ces 2 dimensions ne sont pas maillées?

Le détenteur de l’autorité de droit, sans autorité de fait « naturelle » a tendance à abuser des outils de l’autorité : rappels abusifs aux règles, procédures, usages excessifs des sanctions.

Le détenteur de l’autorité de fait, sans autorité de droit, peut créer un système de référence parallèle où il applique ses propres règles de fonctionnement.

Les deux dérives peuvent être sources de violences institutionnelles

R. DUMONT

« L’autorité éducative »Etymologiquement, autorité vient du latin « auctoritas ». Il a pour

racine « auctor » (auteur) et se rattache à « augere » (faire croître, augmenter).

Avoir de l’autorité c’est alors devenir « auteur de soi même ». C’est assumer sa position d’autorité vis-à-vis des personnes cibles de l’intervention

Ce qui nécessite d’être au clair avec son propre rapport à l’autorité… Exemple position extrême prise au regard da propre histoire : père autoritaire et éducateur permissif…)

Faire autorité, c’est alors permettre à autrui de devenir « l’auteur de lui-même ». (voir relation, acte éducatif –Educateur « passeur de ROUZEL)

On se rapproche alors de 2 concepts:Education et autonomie R. DUMONT

Les enjeux autour de l’autorité éducativeLes enjeux autour de l’autorité éducative

PERMISSIVITEAUTORITARISME

AUTORITE

Sujet, groupe, collectif : « acteur »

Sujet, groupe, collectif « non acteur »

Vers une autorité éducative

Soi personnelSoi personnel

Soi professionnelCompétence

collective

Rôle du chef de service : Animation de l’équipe, développement et maintien des compétences individuelles et de la compétence collective

RECRUTEMENT - FORMATION

Une équipe : Des histoires de vie différentes…Des personnalités différentes…Des qualifications et compétences différentes…Des façons de penser différentes…Mais un positionnement commun

R. DUMONT

L’équipe : •Cohérence du collectif dans les réponses et positionnements adoptés (ce qui implique de la travailler en réunion animée par la chef de service)•Permanence, tenue, relais des positionnements pris par un membre de l’équipe (ce qui implique la cohérence du collectif – soi personnel / soi professionnel / compétence collective). Eviter de montrer ses divergences face au groupe…

Les pairs :•Rôle du collectif jeunes qui « en situation » peut soutenir le positionnement d’autorité de l’adulte ce qui nécessite :

• qu’il soit impliqué et rendu acteur dans l’organisation de la vie du service (démarche participative dans l’élaboration des règles de vie, réunion, CVS, etc.)

• Qu’il soit « travaillé » par l’équipe (dimension individuelle et collective)

L’organisation « contenante » et repérante du quotidien de la structure•Règlement formalisé•Temps collectifs formalisés : temps de parole, représentations, réunions temps forts de reprise du collectif et des individualités (vie quotidienne, sanction/récompense, rappel de la règle,etc.)•Formalisation des inscriptions aux activités•Temps individuels formalisés•Planning journalier et projection à la semaine L’exercice de l’autorité est plus difficile dans l’improvisation…

 

Votre autorité est possiblement soutenue, étayée par :

R. DUMONT

A quelle autorité l’ES peut-il se référer ?

Répondre en argumentant votre propos…

Autorité et EducationEducation vient de « educere » qui implique l’idée de « conduire

vers », de « guider »…

On retrouve les notions de• De contraintes• De guide, de direction• D’influence d’une personne vers autrui ou le groupe.

L’autorité éducative vise à fixer un cadre dans lequel la personne peut se développer, cadre conforme aux lois de la société.

Exemple : cadre « contenant » d’un CER ou en MECS

Autorité et Autonomie

L’autonomie c’est la capacité à s’autogérer, à choisir pour soi. L’autonomie suppose une certaine appropriation des règles, normes et valeurs pour pouvoir s’auto-gérer dans la société dans laquelle on évolue.

L’autorité éducative en aidant l’autre à être auteur de lui-même vise au développement de la personne, à son épanouissement, à son développement créatif.

Votre autorité crée leur autonomie…

La position autoritaire

Elle choisit pour l’autre…Elle préfère la punition et la privation à la sanction positive et la

réparation.Elle réprime toute transgression, même mineure (tolérance

faible)…Elle dicte les comportements et attitudes à adopter.

Conséquences :• La soumission adoptée par les personnalités faibles• La révolte adoptée par les offensifs• Le contournement : évitement, séduction…

La position laxiste ou permissive

Elle « laisse faire » sans interpeller la personne sur son comportement

• Elle insécurise, impression abandon pour certains (voir impact sur certaines personnalités…)

Elle renforce l’ illusion « de toute puissance » propre à l’individu

Elle laisse se construire des réseaux d’influence des uns par rapport aux autres ( violence intra/groupe).

Elle sanctionne de façon brutale lorsqu’elle se sent dépassée, sans lien avec les évènements.

Conséquences :• Développement de l’idée de l’adulte « tout puissant »• Développement d’un sentiment d’insécurité

L’autorité éducativeElle invite la personne (le groupe/le couple) à faire ses choix

Elle aide la personne à se « regarder fonctionner » pour ajuster elle-même son comportement

Elle favorise la prise d’initiatives (évaluation du risque éducatif)

Elle préfère la sanction positive et/ou la réparation à la privation/punition.

Elle fixe clairement les règles et interdits et assure leur stabilité dans le temps

Elle donne sens aux règles ( protection de l’individu)

Elle assure la sécurité de tous!

L’autorité éducative

• Elle fait émerger les capacités des personnes et favorise leur expression

• Elle favorise l’échange, le dialogue, parfois les compromis (porte de sortie à prévoir, le non négociable)

Qu’est-ce qui favorise l’exercice de l’autorité éducative ?

Des facteurs personnels :

• Un moi « fort » qui assure une forme de sécurité: capacité d’adaptation, d’ajustements, de remise en question sans trop de doutes. Equilibre entre les pressions morales et sociétales et pulsions.

• Des ressources personnelles attrayantes (capacités sportives, capacités de débrouillardise…).

• Voir intérêt, des activités, des séjours de vacance réalisés avec les jeunes

• L’adulte devient pôle identificatoire (Zone de transfert facilitée par le vivre ensemble lors d’activités) et devient « signifiant » pour le jeune

Qu’est-ce qui favorise l’exercice de l’autorité éducative ?

Des facteurs interpersonnels et relationnels :

L’autorité éducative se tisse dans le temps, dans la continuité de la relation.

Elle implique un transfert/contre transfert positif :• La confiance dans la réponse éducative apportée (capacité

d’anticipatrice de la personne)= stabilité/sécurité

• Le sentiment d’être respecté, reconnu par autrui, même s’il nous contraint parfois et interdit certains comportements… (Exemple GREGORY)

Qu’est-ce qui favorise l’exercice de l’autorité éducative ?

Des facteurs contextuelsUn cadre d’intervention « contenant » clair où les règles de vie

sont clairement posées, connues de tous. A ces règles, s’associent des droits, des devoirs et des interdits (règles qui ont un sens et sont adaptées aux besoins).

Une cohérence des réponses/attitudes éducatives de l’ensemble des « acteurs » de l’autorité du lieu de vie (équipe éducative par exemple et direction).

• L’éducateur ne « fait plus sa loi » (comme le disent parfois les jeunes), mais rappelle le sens et « dit la loi du groupe » (jeunes et équipe éducative

• Ecart entre réponses de l’équipe éducative et de la direction, par exemple

Une cohérence avec les règles énoncées dans les autres espaces de vie ( école, famille, club de sport)

• De l’autorité éducative naîtra nécessairement le conflit • La gestion de conflit est un outil nécessaire de l’ES, car le

conflit dans certains lieux, avec certaines populations sera son quotidien, « un mal nécessaire » qui permettra à l’autre ou au groupe de s’affirmer, de se construire, et donc d’exister

• Tout individu qui marche vers l’autonomie a besoin de s’affirmer et ce faisant de s’opposer à l’existant

• L’opposition est donc un « moteur » indispensable au développement de la personne du groupe. Empêcher cette affirmation revient à interdire le processus de développement ( + fort à l’âge de 3 ans, + fort à l’adolescence)

• L’autorité éducative intègre le conflit, c’est un mal nécessaire, un ajustement réciproque

• Exemple : En MECS, un ES qui dit ne jamais avoir de conflit…

AUTORITE EDUCATIVE ET CONFLIT

R. DUMONT

Autorité éducative, conflit et adolescencePourquoi le conflit à l’adolescence ?

L’âge de l’affirmation de soi• La construction identitaire passe nécessairement par l’affirmation de soi• S’affirmer c’est se découvrir soi même comme à la fois « semblable » et

« différent » d’autrui• S’affirmer c’est s’opposer aux attachements de l’enfance

L’âge de la souffrance psychique• Conflits internes liés au travail de deuil et de séparation• Insécurité psychique face à un avenir incertain à « inventer »• Fragilité thymique liée aux changements corporels ( pression hormonale) et aux

bouleversements psychiques

L’âge de la « mise en acte »• Le récit ne suffit plus, il faut expérimenter• Il faut tester les limites pour s’assurer qu’elles sont bien là, assurant leur fonction

« contenante » (limites corporelles, mais aussi limites posées par l’autorité)

Le conflit : une véritable stratégie éducative envers l’adolescent…

Il revient à l’adulte éducateur :D’anticiper le conflit pour l’amener sur « des terrains

propices » et éventuellement le désamorcer :• En proposant un apaisement au jeune• En reposant un cadre sécurisant • En mettant des mots sur l’observable (« aider le

jeune à passer de l’agir à l’élaboration » LEMAY) De provoquer le conflit parce qu’il sait qu’il est inévitable

et que les conditions de déroulement du conflit ne seront pas trop mauvaises…

R. DUMONT

Quelle attitude adopter face au conflit ?• Laisser s’exprimer l’adolescent

• Accueillir ses propos en les resituant dans la logique de pensée propre à l’adolescent (reformulation)

• Exprimer son propre point de vue en donnant sens à la position tenue par l’adulte (Introduction de l’altérité)

• Garder une distance corporelle suffisante ( tout rapprochement corporel pourra être décodé comme signe d’agression)

• Proposer un compromis, si celui-ci est acceptable, c’est-à-dire, s’il touche des aménagements mineurs (apprentissage du compromis et travailler celui-ci en équipe : compétence collective à acquérir)

Dans le cas contraire (dérogation aux règles majeures) :– Tenir la position (disque rayé), en essayant de protéger la

personne narcissiquement (ne pas la dévaloriser et lui offrir une porte de sortie honorable).

Autorité éducative, conflit et adolescence

C’est dans la gestion que l’adolescent apprend sur l’adulte et que l’adulte peut lui apprendre à se connaître lui même.

L’adolescent lit en l’adulte :• Sa capacité à contrôler ses émotions et à garder la maîtrise de lui-même :

effet catharsis de l’adulte.• Sa capacité à se distancier de la situation et à lui donner sens (éviter de

résonner avec le jeune, mais user de raison) : processus de mentalisation.• Sa capacité à affronter le conflit, sans avoir peur du potentiel agressif du

jeune : effet contenant qui offre une véritable sécurité psychique pour le jeune qui a souvent peur de lui-même et de ses réactions.

• Sa capacité à mettre en acte ses valeurs qui prônent la communication non violente en usant de stratégies positives valorisées au niveau social (proposition d’une issue honorable…)

Autorité éducative, conflit et adolescence

L’adulte doit utiliser la situation de conflit comme source d’apprentissage pour

l’adolescent sur lui-même.

Agir avec compétence

POPULATIONSes besoins, ses

attentes, ses droits

C’est savoir appréhender

l’usager et ses besoins

C’est savoir interroger, mobiliser, combiner toutes ses propres

ressources pour agir

CONTEXTEEnvironnement, projet,

etc.

C’est savoir appréhender

le contexte d’action

AGIR AVEC COMPETENCE – TEMPS T – TEMPS T+1

TEMPS T : dans l’instant, dès la confrontation à la situation.

SITUATION

TEMPS T +1 :

lorsque la réponse peut être différée

Equipe

chef de service

Formation

Réseau primaire et professionnel

C’est savoir interroger, mobiliser ses ressources externes

R DUMONT

ACTION

SAVOIR (connaissances)•Savoirs théoriques•Savoirs expérientiels•Savoirs procéduraux•ETC.

SAVOIR FAIRE (capacités)•Savoir-faire cognitif•Savoir-faire procéduraux •Savoir-faire environnementaux•ETC.

SAVOIR ETRE (attitudes)•Education/repères•Expériences personnelles•Valeurs•Croyances •Représentations•ETC.

« Que, répondis-je, le père s'habitue à devoir traiter son fils d'égal à égal et à craindre ses enfants, le fils s'égale à son père, n'a plus honte de rien et ne craint plus ses parents, parce qu'il veut être libre ; le métèque [563a] s'égale au citoyen et le citoyen au métèque, et la même chose pour l'étranger. C'est bien ce qui se passe, dit-il. À tout cela, dis-je, s'ajoutent encore ces petits inconvénients : le professeur, dans un tel cas, craint ses élèves et les flatte, les élèves n'ont cure de leurs professeurs, pas plus que de tous ceux qui s'occupent d'eux ; et, pour tout dire, les jeunes imitent les anciens et s'opposent violemment à eux en paroles et en actes, tandis que les anciens, s'abaissant au niveau des jeunes, se gavent de bouffonneries [563b] et de plaisanteries, imitant les jeunes pour ne pas paraître désagréables et despotiques. » (…) Eh bien, dis-je, mon très cher, tel est le beau et vigoureux commencement duquel naît la tyrannie, ce me semble. »

EXTRAIT de PLATON : La République, VIII, 562b-563e

A rapprocher de « interminables adolescences » de Tony Anatrella, du concept d'enfant roi (possiblement tyran) et des pubs

A méditer à propos de la distance éducative, la position d’adulte dans la relation, le respect des places de chacun…

INTERMINABLES ADOLESCENCES, LES 12-30 ANS puberté, adolescence, post-adolescence : " une société adolescentrique ", C.E.R.F/Cujas, 1994, 222 p Tony ANATRELLA « Introduction : la valorisation de l’adolescence L’adolescence est l’âge privilégié du 20ème siècle. C’est une période qui se prolonge de plus en plus tardivement en exerçant une forte attraction sur les enfants, comme sur les adultes. Les conduites juvéniles sont précoces, avant même les transformations de la puberté, et se maintiennent longtemps dans la vie psychique de nombreux adultes. Aujourd’hui, les adolescents s’étonnent de voir leur jeunesse mimée par leurs parents, leurs aînés, qui veulent ressembler aux jeunes et rester ados. En voulant réduire la différence entre les générations dans l’espoir d’une meilleure communication, la relation entre jeunes et adultes est faussée car personne ne reste à sa place. Les relations de copinage ajoutent à la confusion. Si l’avenir de l’Homme c’est l’enfant, l’adolescence n’est pas son destin, mais un passage fondateur dont il faudra bien faire le deuil pour vivre psychologiquement et socialement. »

Facteurs qui vont faciliter votre autorité ou rendre plus difficile son exercice...-Votre soi professionnel et le développement des 3 piliers-La qualité de votre relation professionnelle avec les personnes

– Positionnement adulte– Expérience de vie/activités partagées

-La compétence collective de l'équipe– Cohérence travaillée régulièrement– Cohésion dans les situations– Montrer la cohérence et la cohésion au collectif

-L'organisation de la vie quotidienne et du programme proposé– Vie quotidienne structurée et adaptée– Participation des personnes à la vie quotidienne et aux décisions

-Des fonctions et des rôles définis dans la ligne hiérarchique– Cohérence – Cohésion (pas d'interférence )

-Les relations établies avec les acteurs extérieurs à l'établissement – Famille– Tutelle, ASE, Juge des enfants–

R. DUMONT

Exercice : Vous êtes une équipe d’une MECS qui vient de s’ouvrir et va recevoir son public…Pré-adolescents, adolescents présentant des carences éducatives et affectives avec toutes les manifestations possiblement consécutives à ces carencesCiter quelques manifestations auxquelles vous pouvez vous attendreEn équipe élaborer une stratégie éducative qui vous permettra de les accueillir et de les accompagner au quotidien afin de les aider à dépasser leurs difficultés(Etablir un lien entre la difficulté et les réponses éducatives apportées)

Diapositives annexes

Extraits des guides des bonnes pratiquesANESM

GUIDE DES BONNES PRATIQUES – ANESM : « Mission du responsable de service et rôle de l’encadrement dans la prévention et le traitement de la maltraitance à domicile »- Extrait :La définition de la maltraitance retenue par l’ANESM est celle du Conseil de l’Europe de 1987 :Une violence se caractérisant « par tout acte ou omission commis par une personne s’il porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique ou à la liberté d’une autre personne, ou compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière. »Le terme maltraitance désigne dans cette recommandation, l’ensemble des violences, abus ou négligences commis par les professionnels envers un ou plusieurs usagers mais non par les usagers envers les professionnels, qui seront, eux, qualifiés de « violences ».

Un cadre institutionnel stableVeiller au respect du droit et rappeler la règleLe rappel écrit et explicite des lois de référence du secteur en vue de son appropriation par les professionnels et par les usagers est primordial.En cas de manquement au règlement de fonctionnement, il est préconisé qu’un professionnel habilité effectue un rappel à la règle dans le respect des procédures propres à la structure et de manière adaptée pour permettre la compréhension de l’usager, afin de ne pas banaliser cette transgression.Ce rappel à la règle est accompagné d’une explication et s’effectue dans une recherche manifeste de maintenir la communication. Il est conseillé de permettre à l’usager de contester une décision, s’il le souhaite, grâce à des voies de recours formalisées.Examiner la constitution des groupes de vieIl est recommandé d’étudier la composition des groupes pour faciliter la cohabitation des publics. En effet, si les personnes accueillies partagent le même type de difficultés, leur situation personnelle, leurs besoins et leurs attentes peuvent être différents. Au sein du groupe, l’hétérogénéité comme l’homogénéité peuvent être porteuses de sens et contribuer à une prise en charge de qualité.Malgré les préoccupations relatives à l’équilibre interne d’un groupe, il est envisageable d’y accueillir une personne plus perturbatrice, dans la mesure où celle-ci peut bénéficier des effets porteurs du groupe. Toutefois, avant son entrée, les éventuels aménagements facilitateurs en fonction des ressources de la personne et de celles de la collectivité à ce moment donné sont à étudier.

Organiser des déplacements ponctuelsAfin de rompre avec la routine, de connaître autrement les personnes accueillies et de créer d’autres modalités relationnelles, un déplacement de l’ensemble ou d’une partie de la collectivité en dehors de l’établissement peut être organisé et prévu dans le projet d’établissement.Favoriser l’échange entre professionnelsIl est préconisé d’une part, de mettre en place des réunions d’échange et de réflexion entre tous les professionnels sur les différents aspects de la vie collective (organisation collective du quotidien, gestes liés à l’intimité, mise en lien des personnes accueillies, mise en oeuvre des règles de la vie collective…) ; d’autre part, de compléter ces réunions par des formations ciblées et des cycles d’analyse des pratiques. Ces échanges permettent de réguler et fluidifier les relations entre professionnels. Ils contribuent à la qualité de la vie collective fortement corrélée à la cohérence des pratiques au sein de l’équipe. Ils permettent enfin aux professionnels de mieux gérer leur distance avec la collectivité et les tensions entre les différents aspects de leur mission.

L’élaboration et la transmission des règles de vie collectiveIdentifier les règles de vie collectiveIl convient de s’assurer que la liberté reste la règle et la restriction de liberté l’exception, ce qui implique de laisser de la place à la personnalisation (horaires, etc.) et de n’instaurer que les règles nécessaires à la vie collective. Il s’agit d’articuler les règles de vie avec les missions et le projet de l’établissement.

Échanger sur les règles de vie collectiveOutre la concertation avec les membres du CVS, il est préconisé de mettre en place des temps d’échange et de discussion avec les usagers sur ces règles. Ces échanges contribuent à l’apprentissage de la citoyenneté et à la responsabilisation de chacun à l’égard du collectif. Ces temps d’échange supposent l’implication des professionnels pour être à l’écoute des personnes accueillies et pour animer, voire réguler ces moments d’échanges. Ces temps d’échanges sur les règles collectives et l’analyse régulière de leurs modalités d’application peuvent conduire à leur révision.

Faciliter la reconnaissance des règles de la vie collective et accompagner leur appropriationAfin de faciliter la compréhension et l’appropriation des règles par les personnes accueillies, il est utile de transmettre le cadre institutionnel avec soin et notamment d’énoncer les règles collectives de manière à en expliciter le sens. C’est une condition de leur respect comme de l’expressionet de la participation des usagers. La compréhension des règles permet à chacun de les reconnaître comme essentielles pour son intérêt individuel et pour la qualité de vie collective. Cette appropriation contribue à responsabiliser les usagers.

Proposer des temps d’échange au sein du groupeIl est préconisé de mettre en place des temps d’échange et de communication autour de centres d’intérêt ou préoccupations communs afin de développer les liens entre les usagers et de stimuler l’expression personnelle.

 

Impliquer les usagers dans l’organisation de la vie collectiveLa loi 2002-2 prévoit des modalités d’expression et de participation qui associent les usagers au fonctionnement de la structure. Cette participation n’est en aucun cas exigible de l’usager.Il est important de respecter la liberté de participation (donc de non-participation) des usagers.

Gérer les perturbations de la vie collective En matière de communicationEn cas d’évènement exceptionnel, dans la vie de la collectivité, il est recommandé, tout en respectant la confidentialité de certaines informations, de faciliter la circulation de la parole notamment en communiquant au groupe les décisions institutionnelles prises. De façon plus précise, il est important d’informer les personnes, auteurs et victimes, sur leurs droits.En matière de sanctionEn cas de transgression, l’analyse et la compréhension de la situation sont recherchées. Priorité est donnée à la personnalisation et l’individualisation de la sanction. La réponse institutionnelle ne se réduit pas aux sanctions. Elle s’intègre dans un cadre thérapeutique ou éducatif. Il est important de distinguer les réponses institutionnelles des réponses judiciaires, les unes n’excluant pas les autres.En cas d’interruption de l’accueil (secondaire à la mise à mal du cadre collectif par l’usager), l’enjeu est d’accompagner la mise en oeuvre d’une réorientation de la personne en lien avec les instances de référence (notamment en protection de l’enfance).