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La série des "Guides de la candidate" de Femmes & Pouvoir repose sur une idée
originale du Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec.
Après une première Edition très appréciée éditée en 2013 à l'approche des élections
municipales de 2014, nous avons décidé de prolonger cette série afin d'aider les
femmes, engagées en politique ou non, qui souhaitent s'investir à l'occasion des
élections départementales et régionales de 2015.
Le travail d'écriture et de mise à jour du Guide a été réalisé par Céline Goeury, alors
étudiante à l’école Sup de Pub, groupe INSEEC, de Bordeaux, et supervisé par Julia
Mouzon, Présidente de Femmes & Pouvoir.
Cet outil réfère aux différentes lois, réformes et projets de lois entourant les élections
régionales et départementales en France, qui constituent la base légale à respecter.
Certaines informations sont susceptibles d'être modifiées après la date de publication
du guide. Cet outil ne peut se substituer à la loi, mais contribuera cependant à en
faciliter sa compréhension. Il a vocation à aider toutes celles – et ceux ! – qui le
souhaitent à s'impliquer pleinement dans la vie politique locale française.
2
Lors des élections de 2014, seules 17,1 % des têtes de liste étaient des femmes.
Dès lors, comment s'étonner que seules 6 000 maires de nos 36 000 communes
soient des femmes ?
En 2015, les élections départementales et régionales, qui reposeront
respectivement sur un scrutin binominal et un scrutin de liste, garantissent
l'élection d'assemblées paritaires. Reste à s'assurer que cette parité
"quantitative" sera suivie d'une parité "qualitative" qui verra les femmes prendre
les mêmes responsabilités que les hommes, et les deux sexes s'impliquer
indifféremment sur tel ou tel sujet.
Dans cette perspective, nous avons créé ce guide pour encourager les femmes
à prendre les devants : choisir son suppléant pour les élections
départementales, mener sa propre liste aux régionales, sont des démarches qu'il
vous appartient de mener dès aujourd’hui pour que les Françaises soient mieux
représentées en politique !
Julia Mouzon,
Fondatrice de Femmes & Pouvoir
3
Femmes & Pouvoir est une structure destinée à encourager et inspirer les femmes dans
leur vie politique. Ses actions s'adressent à toutes les femmes élues ou engagées dans
la vie politique française.
Femmes & Pouvoir organise tous les ans le Forum national des femmes politiques, qui
réunit des femmes élues de toute la France et de tous les partis. La prochaine édition
du forum aura lieu à Paris les vendredi 20 et samedi 21 novembre 2015.
Vous pouvez nous retrouver sur notre site internet : politique.femmesetpouvoir.fr.
Des associations de droite, de gauche, et politiquement plurielles, sont associées à
cette initiative et contribuent à la diffusion du guide :
- Femmes au Centre : http://femmesaucentre.net/
- Aélo : http://aélo.info
- Elles Aussi : http://ellesaussi.org
- Association Parité
- Groupe femme politique démocratie : http://gfpd.ca
- Women Work : http://womenwork.fr
- Laboratoire de l'égalité : http://www.laboratoiredelegalite.org/
4
5
Pourquoi être candidate ? p. 7
D'où viennent les régions et les départements ? p. 8
Focus sur les départements p. 9
Focus sur les régions p. 10
L’importance de la réforme p. 11
Un appel d’air pour les femmes p. 13
Les nouvelles compétences des régions p. 14
Les nouvelles compétences des intercommunalités p. 15
La réforme territoriale en 3 schémas p. 16
Votre implication citoyenne p. 17
Quelle institution me correspond le plus ? p. 18
Grille de lecture p. 20
Se préparer pour les élections départementales p. 22
Conseil général : qui fait quoi ? p. 23
Le choix de votre binôme p. 25
La rémunération d'un-e conseiller-e départemental-e p. 26
Se préparer pour les élections régionales p. 27
Conseil régional : qui fait quoi ? p. 28
Conduire une liste aux élections régionales p. 29
La rémunération d'un-e conseiller-e régional-e p. 31
Je suis candidate ! p. 32
Quelques conseils d'élu-e-s p. 34
Ma stratégie de campagne p. 35
Le réseautage politique p. 37
Administrativement, que dois-je faire ? p. 38
Constituer et déposer ma candidature p. 39
Les délais clés p. 40
Gérer mon quotidien p. 45
La check-liste de ma candidature p. 47
Le jour J p. 48
Les jeux sont faits p. 50
L'exercice du mandat p. 52
p. 53
Quelles que soient les élections, être candidate est un engagement fort et
enthousiasmant ! Les élections de l'année 2015 auront lieu à deux échelons et
comportent un certain nombre de spécificités qui sont rappelées ici.
Les élections départementales
Être conseillère départementale est riche et diversifié : il existe de nombreux sujets de
travail (voir : département et régions : quelle place ?) qui vont de la question du
handicap à celui de l'éducation en passant par la gestion de la voirie ou de la culture.
La force de ce mandat réside dans les rencontres : défendre l’intérêt de son canton et
l’intérêt de son département permet à l’élu-e de rencontrer une multitude de personnes.
C’est avant tout un mandat de terrain : chaque commune attend une forte implication de
sont représentant afin de défendre la qualité de vie du territoire.
Sur ce mandat, l'élu-e joue un rôle de facilitateur entre l'institution du Conseil Général et
le "terrain", un rôle très gratifiant au quotidien !
Les prochaines élections départementales auront lieu les 22 et 29 mars 2015.
Les élections régionales
Etre conseillère régionale est un mandat stratégique : il s'agit d'avoir un regard global et
de la hauteur pour évaluer les impacts locaux des politiques menées par le conseil
régional. Egalement très variés, les sphères de compétences du conseil régional
englobent la gestion des formations - lycée, formation professionnelle, le
développement durable, l’urbanisme…
C’est aussi un mandat plus "international" : les accords avec l’Europe permettent aux
élu-e-s d’avoir un champ d’action décuplé pour défendre les valeurs qui leurs sont
chères.
Les prochaines élections régionales auront lieu en décembre 2015.
Que vous soyez intéressée par un mandat départemental ou régional, ce guide
est fait pour vous accompagner dans cette démarche !
7
Un peu d'histoire pour comprendre la logique qui sous-tend ces institutions
différentes et complémentaires
La révolution française a participé au changement de visage du pays en supprimant les 39
provinces qui le constituaient pour définir 83 départements. Les frontières de ces départements
ont été tracées en fonction de leurs particularismes locaux et non leur identité régionale, ce qui
aurait risqué de faire renaitre l’ancien régime totalitaire des pays d’Etat et d’Election.
Dans la seconde moitié du XIXème siècle naît l’idée que le regroupement des départements en
régions permettrait d’avoir un vrai pouvoir local. S’en suivent plusieurs cartes qui évoluent au
fil des années.
La première guerre mondiale accélère le mouvement en donnant du pouvoir aux régions et en
permettant aux chambres de commerces de s’y rattacher – d'où la compétence économique
que les régions possèdent encore aujourd'hui. La nécessité de développer les transports pour
des déplacements dans tous le pays conduit les politiques à se pencher plus en détails sur les
opportunités que créent des régions, tout en conservant en parallèle la structure des
départements. La compétence des transports échoit donc également aux régions.
1945 et la chute du régime de Vichy signent la suppression des régions, mais l’après-guerre et
la nécessité de revaloriser certaines villes afin de créer un contre poids à la capitale font
rapidement ré-émerger ces regroupements de départements.
En 1960, on donne aux régions de nouvelles compétences : les administrations sont gérées
désormais en fonction des régions et de leurs délimitations. Cet élan est interrompu par la
démission du Général De Gaulle en 1969, suite à un référendum portant précisément sur la
délégation de nouvelles compétences aux régions.
En 1972, elles prennent un nouveau tournant puisque la loi n° 72-619 du 5 Juillet « portant
création et organisation des régions » prévoit que chaque région soit représentée par un
établissement public régional et que chacune d’entre elle soit assistée par un conseil régional
et d’un comité économique et social.
14 ans plus tard, le 16 mars 1986, les français élisent les premiers conseillers régionaux.
Aujourd’hui la France compte 101 départements regroupés en 22 régions.
A côté d'une structure plus ancienne, le département, a donc été créé un maillage plus récent –
les régions – dont les compétences sont venues compléter, et parfois remplacer, celles des
départements.
8
Ils sont, à la fois, des circonscriptions territoriales (des services de l’Etat) mais aussi
électorales (élections cantonales) et des collectivités territoriales. Ils sont « l’entre
deux » : plus restreints que les régions mais plus importants que les arrondissements,
les départements sont néanmoins en charge d’appliquer les différentes politiques du
gouvernement en tant qu’institution.
Le Conseil Général siège dans chaque département et est composé des représentants
aux élections cantonales élus au suffrage universel. Pour la première fois en 2015, les
conseiller-e-s sont élu-e-s au nombre de deux par canton sur la base d'un scrutin
binominal qui prévoit obligatoirement l'élection d'un binôme constitué d"une femme et
d'un homme.
Les départements devraient être supprimés après le mandat des conseiller-e-s élu-e-s
en mars 2015, soit à l'horizon 2020.
Compétences des départements :
• Action sociale et sanitaire : aide à l’enfance, aux handicapés, aux personnes
âgées, au logement, la protection judiciaire de la jeunesse, l’aide médicale.
• L’aménagement de l’espace et l’équipement : voirie, transports non urbains et
transports scolaires, gestion des ports maritimes (commerce et pêche), des aérodromes
civils, aide à l’équipement rural, gestion des cours d’eaux, lacs et plans d’eau.
• L’éducation, la culture et le patrimoine : gestion des collèges (infrastructure et
fonctionnement), entretient des archives et musées départementaux, responsabilité des
bibliothèques centrales de prêt.
• Actions économiques : mise en place d’aides en accord avec la Région pour les
entreprises du territoire.
9
Solidarité
57,3 %
Routes, Réseaux
Transports
15,1 %
Sécurité
3,5 %
Charges Générales
9,9 %
Actions culturelles,
Educatives, Sportives
9,7 %
Développement du
Territoire 4,5 % 40,3 %
25,2 %
9 %
7 %
18 %
Exemples de répartition budgétaire au sein de deux départements : la Loire et le Calvados
Les régions sont dotées de conseils régionaux composés d’élu-e-s au suffrage universel
en scrutin de liste avec, à leur tête, un-e président-e de régions qui dispose d’un pouvoir
exécutif (associé à la préfecture et donc au préfet de région).
Les élu-e-s siègent pour six ans, selon le code électoral. Cependant, la loi du 18 mai
2013 réformant les collectivités territoriales prévoit cinq ans de mandat électif pour les
élus de 2010.
Ces collectivités sont autonomes financièrement et libres de gestion sur leurs budgets
qui sont composés de la fiscalité du territoire et d’apports de l’Etat (dotations).
Les compétences des régions :
• Education : gestion des lycées, de l’enseignement supérieur, la recherche, la
formation professionnelle et l’apprentissage tout au long de la vie.
• Développement économique : aides aux entreprises du territoire concerné.
• Aménagement du territoire et transports : schéma régional d’aménagement et de
développement du territoire, développement durable, schéma régional des
infrastructures et des transports, TER (trains régionaux).
• Droit à l’expérimentation
Les régions disposent également d’un droit d’utilisation possible du référendum local
10
Pour les régions comme pour les départements, le nombre d’élu-e-s varie en fonction de
la population du territoire représenté.
Régions comme départements ont pour obligation d’avoir une réunion plénière au
moins une fois par trimestre, les ordres du jours doivent être communiqués aux
élu-e-s au moins douze jours précédant la séance, ces dernières sont publiques sauf
en cas de huis clos ou de décision contraire par le/la président-e qui a un pouvoir de
« police de séance » en cas de débordement.
De 2013 à 2014 : les deux volets de la réforme territoriale
En 2014 a été votée définitivement une réforme territoriale qui prévoit une modification
de l'organisation territoriale. Les principales modifications apportées par la réforme sont
les suivantes :
- Le nombre de régions passera de 22 régions à 13 régions, cette mesure étant
effective au 1er Janvier 2016.
- Les départements, quant à eux, disparaitront à l’horizon 2020
- Il sera donné en contrepartie plus de poids aux intercommunalités, aux
nouvelles métropoles - et aux nouvelles régions.
Cette nouvelle réforme englobe la loi du 17 mai 2013 relative à la modification du
calendrier électoral et aux élections des conseillers départementaux, des conseillers
intercommunaux et des conseillers communaux, la loi du 27 janvier 2014 présentant les
métropoles et les projets de loi successif concernant la nouvelle carte géographique de
France.
La loi de mai 2013 a modifié les modes de scrutins des élections municipales en
incluant les intercommunales de mars 2014 (avec les élections municipales) et les
élections nouvellement départementales (anciennement baptisées cantonales), en
imposant la parité pour les candidats (municipales, intercommunales et
départementales).
La modification du calendrier électoral a repoussé les scrutins au
• 22 et 29 mars 2015 pour les élections départementales et
• Décembre 2015 pour les élections régionales
A travers cette réforme, c'est l’organisation de tout le territoire français qui est en
mutation : les régions et les intercommunalités sont amenées à avoir plus de poids et
les métropoles viendront affirmer la place des grandes villes française.
11
Ce changement est dirigé par la réforme territoriale, amorcée en 2013. Il a pour but de
faire gagner nos territoires en efficacité au regard du « millefeuille territorial » actuel à
travers une série d'objectifs :
Aujourd’hui nous comptons 1 757 élus dans 22 conseils régionaux et 4 058
conseillers généraux dans 101 départements.
14 métropoles seront crées regroupant plus de 700 communes en France et
comprendront entre 400 000 et 650 000 habitants.
• Une meilleure compétitivité régionale à l'échelle européenne
Avoir plus d’habitants, d’entreprises, de surface, c’est avoir plus de ressources
pour entreprendre des actions plus fortes et donc avoir des régions plus fortes
sur un plan international, notamment à échelle européenne : les nouvelles
régions auront une taille équivalente aux régions des autres pays.
• Des économies par la simplification du "millefeuille territorial"
La réforme a pour but de faire disparaître les redondances entre les
collectivités et éviter les doublons pour gagner en efficacité et en rapidité.
Actuellement, différentes institutions peuvent être amenées à faire doublon sur
un même sujet.
• Une meilleure adéquation avec les réalités territoriales
Avoir une organisation administrative plus adaptée aux nouveaux bassins de
vie des français et un découpage géographique plus en lien avec la réalité des
habitants et leurs déplacements (emplois, études, etc.).
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La parité est un axe important de la réforme territoriale de 2014.
Pas de changement pour les élections régionales : elles sont sous la parité/mixité des listes avec l’alternance pour les positions de chaque candidat.
En 2010, il y avait 10 192 femmes candidates, c’est à dire 49,5 % des candidat-e-s. 902 ont été élues. Elles représentent aujourd’hui 48 % des élu-e-s au niveau régional.
La nouveauté arrive pour les élections re-nommées élections départementales (c’est à dire les anciennes élections cantonales) qui, suite à la division du nombre de cantons par département, voient naître un scrutin binominal avec un duo mixte. Autrement dit, le nombre de femme présentes dans les conseils départementaux (anciennement conseils généraux) va augmenter de façon fulgurante et les assemblées seront désormais paritaires .
En 2011, seulement 13,8 % des membres conseils généraux sont des femmes (source INSEE), ce chiffre passera logiquement à 50 % en 2015 !
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560 2 029
2014 2015
Soit 1500 élues de plus !
La future disparition des départements implique une répartition des compétences entre
les instances restantes, plus particulièrement, les nouvelles régions et les
intercommunalités. Les compétences de nos nouvelles régions seront les suivantes :
- Le développement économique
Les régions auront, à terme, des outils et des compétences stratégiques pour favoriser
la croissance économique : elles accompagneront les entreprises dans leurs démarches
de développement. De la TPE, à la PME et jusqu’aux grandes entreprises, ce seront
alors les régions qui les aideront.
- L’enseignement
Les régions auront aussi une compétence dans l’enseignement, de la gestion des
lycées, elles passeront également par la gérance des collèges, pour lesquels elles
réfléchiront et agiront sur l’aménagement des infrastructures.
- Le transport
Tous les transports seront rattachés aux régions : des routes, aux trains régionaux, en
passant par les bus, les aéroports ou encore les ports.
- L’agenda 21, la transition énergétique et la biodiversité
Les régions seront chef de file pour les questions de développement durable.
14
Leur taille augmentera, passant de 5 000 à 20 000 habitants au minimum (au 1er Janvier
2017). Elles vont également gagner en compétences suite à la disparition des
départements. Aujourd'hui, les compétences déléguées aux « Etablissements Publics à
Coopération Intercommunales » ou EPCI à fiscalité propre sont les suivantes :
- Mobilité durable
- Organisation des services publics de proximité
- Aménagement de l’espace
- Développement local
Lors de son discours du 16 septembre, Manuel Valls a fait la distinction entre 3
possibilités de transfert de compétences :
1. Les départements où seront implantées de fortes métropoles. A l’image de
l’exemple lyonnais, les métropoles prendront les compétences des cantons qu’elles
couvrent.
2. En cas d’une forte intercommunalité, le premier ministre parle d’un transfert des
compétences des conseils généraux « à une fédération d’intercommunalités ».
3. Enfin, dans les départements ruraux, les conseils départementaux resteront en
place.
Transfert des compétences pressenti. Tous ces derniers ne sont pas définitivement
actés.
15
16
Connaissez-vous les domaines d’intervention des mairies, des conseils généraux et des conseils régionaux ?
Avez-vous déjà suivi de près ou avez-vous participé à une campagne électorale ?
Vous est-il arrivé d’assister à des délibérations du conseil municipal, général ou régional ?
Avez-vous déjà adressé un commentaire favorable ou défavorable à votre représentant-e de canton, votre député-e
Avez-vous déjà siégé à un conseil d’administration ?
Avez-vous déjà été membre active d’un organisme communautaire, d’un comité de parents, d’une coopérative, d’une association, d’un syndicat ou autre ?
Avez-vous déjà participé à l‘organisation d’une activité locale à caractère social, culturel ou politique ?
Avez-vous déjà pris la parole dans des événements publics ?
Avez-vous déjà milité dans un parti politique ?
Jouissez-vous d’une certaine crédibilité au niveau de votre territoire ?
Pour chaque réponse positive dans ce bloc, accordez-vous 1 point1.
TOTAL SUR 10 points : __________________________
Si vous avez obtenu plus de 8 points et même si vous n’avez pas encore pensé vous lancer en politique, « Vous avez le profil » d’une excellente candidate et nous vous invitons à y réfléchir très sérieusement.
Si vous avez obtenu entre 6 et 8 points et que vous avez déjà pensé vous présenter en politique, « vous avez le profil » d’une vraie candidate !
Et quoi qu’il en soit, si vous avez envie de vous présenter en politique municipale, vous possédez les deux principales compétences requises pour le faire : vous y prenez goût et vous êtes citoyenne.
PENSEZ-Y et LANCEZ-VOUS !
17
Question 1
Je suis une femme …
1. Plutôt de dossiers
2. Plutôt de terrain
Question 2
J’ai envie d’améliorer le quotidien des habitants, mais j’ai des domaines de prédilection :
1. L’accompagnement des entreprises et leur aide, le déplacement des citoyens
(transports), l’aide à la réinsertion et à la réorientation
2. L’accompagnement des personnes en difficulté, la promotion des arts classiques et
arts plus actuels, gestion des ressources naturelles tels que les lacs, plans d’eau et
ruisseaux etc
Question 3
Je fonctionne plus facilement :
1. En équipe
2. En nombre restreint
Question 4
Je suis, en politique, …
1. Encartée dans une famille politique
2. Sans étiquette
Question 5
J’aime être le médiateur entre deux parties
1. Pas forcément
2. Oui
Question 6
J’aime avoir une vision du territoire
1. Plutôt large en agissant pour une action globale
2. Plutôt locale en agissant sur des points ciblés d’une zone géographique
18
19
Vous avez plus de 1
Globalement, vos réponses ont tendance
à vous orienter vers un mandat de
conseillère régionale.
Vous avez plus de 2
Globalement, vos réponses ont tendance à
vous orienter vers un mandat de conseillère
départementale.
Cependant, votre mandat ne dépend que de vous et de l’institution où vous vous
sentirez le plus à l’aise. Votre ambition jouera également pour beaucoup.
Pour avoir plus de renseignements sur les réponses, rendez-vous page suivante.
Question 7
Ma vision de l’aménagement du territoire se fait
1. Avec une vision d’ensemble : l’urbanisme associé au développement durable pour un
territoire pérenne
2. Grâce à une vision technique : la voirie et les équipement pour apporter plus de confort
aux habitants
Question 8
Comment est-ce que je vois mon future en politique ?
1. J’ai envie de m’investir dans un mandat que je pourrai renouveler afin d’agir en faveur de
mon territoire, le pluriannuel de dix ans me motive à porter des projets
2. Je veux agir dans le temps qui m’est imparti pour réaliser un maximum d’aménagements.
Question 9
Ma vision me permet d’œuvrer en partenariat avec d’autres institutions
1. Nationales ou européennes, cela me permet de prendre de la hauteur sur mes dossiers
2. Locales, ce qui me permet de comprendre la problématique en étant au cœur du sujet
Question 10
Je côtoie, dans mon travail, mon mandat, mes activités actuelles
1. des élu-e-s et de représentants politiques sur mon territoire, des entrepreneurs et
directeurs d’entreprises
2. des associations, des habitant-e-s de ma commune et des environs, des représentants
Résultats
Question 1
Le conseil régional, à l’inverse du conseil général, n’a pas de représentant territorial. Les
conseillers généraux sont plus amenés à représenter l’institution sur le terrain. La voirie,
les transports, les associations, etc. peuvent passer par le conseil général. A la région,
vous serez aussi amené à aller sur le terrain mais de façon plus thématique.
Question 2
Chaque institution a des domaines d’interventions différents : quand le département
gère les actions sociales, les collèges, et la culture, entre autres ; la région a un aspect
tourné vers l’aide aux entreprises, les transports (aéroports, trains régionaux,
notamment) et la formation tout au long de la vie
Question 3
Au conseil régional vous êtes élu-e avec l’équipe que vous avez fédérée ou celle dans
laquelle vous vous trouvez. Il est primordiale que vous sachiez et aimiez travailler en
équipe. Au conseil général, vous êtes élu-e avec le binôme que vous formé avec votre
« moitié », le travail en équipe se fera sentir lors des commissions mais sur vos zones
cantonales vous travaillerez seul ou à deux (en collaboration avec les institutions
locales).
Question 4
Cette question peut complètement déterminer l’institution où vous vous présenterez : le
conseil départemental ou général est la dernière institution où vous pouvez être élu-e
sans étiquette. Au delà il est obligatoire d’appartenir à une famille politique. Si vous
souhaitez rester sans étiquette, le conseil général, futur conseil départemental, sera plus
adapté.
Question 5
Être le médiateur de deux parties se retrouve dans les deux mandats. Cependant, cette
particularité est plus forte pour les conseiller-e-s du département. En étant élu-e dans un
canton ils et elles sont les représentants d’une zone locale et les mairies, les
associations, les comités, etc attendent beaucoup de votre fonction. Pour être un-e
conseiller-e général-e efficace il est important d’être sensibilisé à ce rôle de médiateur
ou de médiatrice.
20
Question 6
Le conseil régional fonctionne plus globalement que le conseil général. La répartition par
territoire n’est pas en son sein. Si votre vision est plus focalisée sur une partie de la
région ou du département que vous connaissez, représenter un canton peut être plus
adapté.
Question 7
Les compétences (cf question 2) sont réparties par institution : pour l’aménagement, la
région s’occupe de l’urbanisme, pour un ensemble cohérent, du développement durable
également. De son côté le département gère la voirie (routes départementales), et les
équipements : dans les espaces ruraux notamment.
Question 8
Les conseil départementaux, contrairement aux conseil régionaux ont pour vocation de
disparaître dans les prochaines années. Les conseillé-e-s région-ales-aux pourront se re
présenter au terme de leur mandat en vue d’une réélection afin de mener à bien un
projet qui nécessite plus de cinq ans pour sa mise en œuvre, ce qui ne sera pas le cas
de leur homologues départementaux.
Question 9
Les régions ont un lien étroit avec l’Europe. Le traité de Lisbonne facilite les échanges
entre ces deux institutions, les interventions vont de l’ « aide au développement, appui
institutionnel, gestion commune de biens et de services, coopération transfrontalière [à
la] coopération interrégionale ».
Question 10
Les missions d’élu-e-s sont différentes, si votre réseau est performant sur un plan local
il vous sera plus aisé d’agir en tant que représentante de canton. Si votre réseau est
plus étayé sur un plan politique et économique, il s’adaptera à un mandat de conseillère
régionale.
Quelque soit votre résultat, votre mandat sera ce que vous en fait. Si vous avez un
résultat qui vous oriente plus vers un mandat de conseillère départementale mais que
vous vous sentez à l’aise au conseil régional (ou inversement), n’hésitez pas à vous y
lancer ! Vous serez efficace dans le mandat où vous vous sentez le mieux ! 21
Une grande première, les élection binominales paritaires
En France auront lieu, pour la première fois, des élections départementales binominales
et paritaires afin de favoriser la présence des femmes dans les assemblées
départementales, aucun scrutin identique n’existe en droit électoral français.
Pour cela, la carte des cantons par département a entièrement été repensée en 2013
lors du premier volet de la réforme territoriale. Le nombre de canton a été divisé par
deux, ils ont été fusionnés avec les cantons voisins (pour voir à quelle zone votre
canton a été rattaché, consultez le site de la préfecture de votre département, la carte y
est renseignée). En pratique, chaque département compte désormais, la moitié des
cantons, arrondi à l’unité impaire supérieure (quand il le faut).
Ce nouveau scrutin créé un véritable marche pied pour les femmes qui veulent se
présenter aux élections départementales. Le nombre de sièges occupés par des
femmes va considérablement augmenter. Il faut également noter que le suppléant de
chaque partie du binôme doit être de même sexe que le candidat qu’il représente.
Pour information : lors du vote au Sénat il avait été présenté l’inverse, le/la suppléant-e
devait être de sexe opposé au candidat qu’il représente, le Parlement a ensuite rétabli
le principe de même sexe pour l’élu-e et son/sa suppléant-e.
Il faut également noter, que pour la première fois, les élections ne seront pas pour trois
ans avec renouvellement partiel mais pour six ans sans renouvellement, dans la
perspective d’une suppression définitive des départements à l’horizon 2020.
22
Quel est le rôle d’un conseiller départemental ?
Son rôle premier est de représenter le canton où il-elle a été élu-e au conseil
départemental et en défendre ses intérêts et inversement : représenter le conseil
départemental au sein du canton.
C’est à dire, l’élu-e porte les affaires du canton et défend les demandes, qu’elles
concernent les routes, les associations, les collèges, ou autre.
Généralement un-e élu-e représente le conseil départemental dans plusieurs instances
(le nombre dépend de la taille de l’institution) allant du centre maternel, à la prison, en
passant par les commissions des objets d’art, d’expulsion ou tout sujet qui est assigné à
une compétence du conseil départemental.
Lorsqu’il y a un partenariat physique ou une dotation de la part du département sur une
manifestion, ou autre, un-e élu-e siège lors des commissions, des réunions ou des
délibérations avec la partie qui a bénéficié du partenariat : il-elle est le-la représentant-e
du département.
La commission permanente
Le conseil général élit une commission permanente avec un-e président-e et plusieurs
vice-président-e-s qui représentent l’organe de délibération de l’institution. Il est
représenté proportionnellement par tous les groupes politiques du conseil
départemental et délibère des affaires courantes en se réunissant, en moyenne, une
fois par mois.
L’assemblée départementale se réunit au moins une fois
par trimestre. Les nouveaux et nouvelles élu-e-s du
renouvellement partiel n’ont pas de délégation ; cependant,
pour les élections de 2015, cette règle risque d’évoluer car
il n’y aura pas de renouvellement.
23
Quel est le rôle du – de la président-e du Conseil Départemental ?
Il-Elle est élu-e à la majorité absolue par les membres du conseil départemental à
chaque renouvellement d’Assemblée Départementale. Il-Elle sera élu-e pour la dernière
fois en 2015-2016 (si les départements disparaissent à l’horizon 2020).
C’est lui qui est à la tête de l’organe exécutif du département, il-elle dirige également
l’administration de l’institution et met en œuvre les décisions prises lors des
assemblées.
Ses actions
• Prépare et met en œuvre les délibérations de l’Assemblée,
• Gère les contrats et les conventions au nom de son département,
• Est l’ordonnateur des dépenses du département
• Dirige les services rattachés au département
• Est le gérant des biens du département
• Est le représentant du département juridiquement.
24
Le binôme est au cœur de votre campagne et de votre futur mandat !
En effet la parité impose un duo de candidats féminin / masculin. N’oubliez pas que
c’est un choix mutuel : bien s’entendre avec votre « moitié » est essentiel car vous
partagerez 6 ans de votre vie d’élu-e. Si la répartition des responsabilités du mandat
restent floues lors de la campagne, elles se clarifieront par la suite – et même lors de la
campagne !
En dehors de préférences personnelles et de l'entente mutuelle, il est donc essentiel
que vous partagiez une vision commune du territoire, que votre programme soit conjoint
et que vous soyez d’accord sur les points clés que vous défendrez pendant la
campagne.
Prenez le temps d'en discuter en détail et de clarifier ces points en amont : plus
vous serez en accord, plus votre duo sera solide et crédible.
N’hésitez pas également à vous répartir dès que vous le souhaitez les sujets sur
lesquels vous vous sentez le plus à l’aise, avec deux possibilités :
• Répartition géographique : chacun défend son canton mais est capable de
s’exprimer sur la zone voisine.
• Répartition par thématique : mélange des cantons, mais l’un de vous parlera des
voiries, de la culture et de l’éducation alors que l’autre pourra exposer votre vision du
social, des équipements et développement économique des cantons par exemple.
25
Combien puis-je être rémunéré-e ?
Ces montants sont bruts. Chaque institution est libre de fixer les rémunérations sans
dépasser les seuils ci-dessous
Vice-président-e du Conseil Départemental
Membre du Bureau départemental
Conseiller-e-s Départemental-e-s
Président-e du Conseil Départemental 5 512,13 € par mois
Moins de 250 000 habitants 2 128,83 € par mois
Entre 250 000 et 499 999 habitants 2 661,02 € par mois
Entre 500 000 et 999 999 habitants 3 193,23 € par mois
Entre 1 000 000 et 2 499 999 habitants 3 459,33 € par mois
Plus de 2 250 000 habitants 3 725,44 € par mois
Moins de 250 000 habitants 1 672,65 € par mois
Entre 250 000 et 499 999 habitants 2 090,80 € par mois
Entre 500 000 et 999 999 habitants 2 508,97 € par mois
Entre 1 000 000 et 2 499 999 habitants 2 718,05 € par mois
Plus de 2 250 000 habitants 2 927,13 € par mois
Moins de 250 000 habitants 1 672,65 € par mois
Entre 250 000 et 499 999 habitants 2 090,80 € par mois
Entre 500 000 et 999 999 habitants 2 508,97 € par mois
Entre 1 000 000 et 2 499 999 habitants 2 718,05 € par mois
Plus de 2 250 000 habitants 2 927,13 € par mois
Les élections régionales auront lieu en décembre 2015. Aucune date n’a encore été
fixée.
27
Quel est le rôle d’un-e conseiller-e régional-e ?
Conseils régionaux et départementaux ont le même fonctionnement. La fréquence des assemblées est la même (une fois par trimestre) à l’initiative du président/de la présidente. Si le fonctionnement de l’assemblée est impossible, un décret en conseil des ministres peut la dissoudre.
Les élu-e-s siègent et votent les propositions de délibérations du/de la président-e. Ils sont aussi réunis en commissions pour des réflexions plus thématiques par groupes de travail et par compétences du conseil régional : la formation, l’urbanisme, les transports, la solidarité, etc.
Certains conseils régionaux augmentent le nombre de commissions afin d’affiner certains sujets : droit des femmes, lutte contre les discriminations, solidarité, vie citoyenne…
La commission permanente
La commission permanente est aussi présente au conseil régional, sa composition :
• le président
• les vice-présidents
• d’autres membres (un ou plusieurs)
C’est l’organe exécutif du conseil régional. Chaque président-e ou vice-président-e de ce dernier est président-e de sa propre commission. Les membres se réunissent environ une fois par mois.
Quel est le rôle du – de la président-e du conseil régional ?
Comme le président du conseil général, le président au conseil régional propose, prépare et présente les décisions soumises aux élu-e-s. Il impulse les assemblées et les préside. En somme, il dirige la région.
Ses actions
• Prépare et met en œuvre les délibérations de l’Assemblée,
• Gère les contrats et les conventions au nom de la région,
• Est l’ordonnateur des dépenses régionales
• Dirige les services rattachés à l’institution
• Est le gérant des biens de la région
• Est le représentant de la région dans tous les autres organismes, quel que soient leur rayonnement.
28
Etape 1 : Je constitue mon équipe électorale
Une campagne électorale est un travail d’équipe : il s’agit de s’entourer de personnes
de confiance et de bien définir les tâches de chacun-e. Attention à bien choisir au moins
deux représentants de chaque département qui composent votre région.
Quels sont les éléments indispensables d’une bonne équipe de campagne ?
• La diversité : s’entourer de personnes avec différentes compétences et différentes
personnalités. Plus l’équipe est multidisciplinaire, mieux c’est !
• La disponibilité : Il faut s’assurer dès le début que les membres de l’équipe seront
disponibles durant toute la campagne, surtout ceux occupant des postes importants.
• La connaissance du projet : tous les membres doivent connaître les valeurs et les
idées du projet, et les partager. C’est ce qui fait le lien entre tous !
• L’ouverture d’esprit : vous devez être ouverte aux propositions des autres, ils ont
sûrement beaucoup d’idées pour la commune !
• Le partage des tâches : dans la campagne, vous ne pourrez pas tout faire, il faut
apprendre à déléguer et à faire confiance !
• La clarté : il faut que chacun sache quel est son rôle exact. Mieux vaut que tout
soit clair dès le début de la campagne !
• La confidentialité : Même si cela semble évident, il est préférable de rappeler à
tous les membres de l’équipe qu’ils sont tenus à la confidentialité la plus totale.
29
Vous êtes déjà élue et vous vous représentez
• Faites un bilan positif et négatif de vos actions pendant les 5 ans.
• N’hésitez pas à sonder les habitants du territoire, les entreprises ou les
organismes qui ont bénéficié des aides ou aménagements régionaux pour avoir un
retour. Ils sont les premiers bénéficiaires et ont un regard extérieur à vos actions.
• Faites le point sur l’équipe avec laquelle vous travailliez : identifiez les
personnalités qui vous ont enthousiasmée et avec qui vous voudriez repartir et celles, a
contrario, que vous voudriez éviter.
• Identifiez les actions qui vous tiennent à cœur et que vous n’avez pas pu mettre ou
pas encore mis en place.
• Reprenez vos documents électoraux de 2010 pour avoir une vision à cinq ans, et
notez vos points d’évolution, qu’ils soient personnels, ou qu'ils portent sur votre façon
de travailler, de vous organiser, etc.
Vous êtes nouvelle candidate
Vous vous êtes donc engagée dans un groupe politique. Vous vous projetez pour les
élections :
• En tête de liste
• En tant que membre d’une liste
Identifiez les points que vous voulez défendre, l’équipe que vous voulez intégrer ou
constituer. Tenez-vous au courant des candidatures : tous les membres des autres
listes sont de potentiels concurrents. Renseignez-vous sur leur vision des dossiers,
leurs axes politiques, leurs projets, allez à leurs réunions publiques si vous le pouvez. Il
est important que vous connaissiez aussi bien leurs ambitions que les vôtres.
Quelque soit votre place, faites un point sur
• Les projets que vous voulez défendre
• Ce qu’a fait la mandature précédente : quels sont les points positifs et négatifs
• Quels sont les points d’amélioration que vous voulez apporter
30
Combien puis-je être rémunérée ?
Ces montants sont bruts. Chaque institution est libre de fixer les rémunération sans
dépasser les seuils ci-dessous
Vice-président-e du Conseil Régional
Membre du Bureau régional
Conseiller-e-s Régional-e-s
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Président-e du Conseil Régional 5 512,13 € par mois
Moins d’ 1 000 000 2 128,83 € par mois
Entre 1 000 000 et 1 999 999 habitants 2 661,02 € par mois
Entre 2 000 000 et 2 999 999 habitants 3 193,23 € par mois
Plus de 3 000 000 habitants 3 725,44 € par mois
Moins d’ 1 000 000 1 672,65 € par mois
Entre 1 000 000 et 1 999 999 habitants 2 090,81 € par mois
Entre 2 000 000 et 2 999 999 habitants 2 508,97 € par mois
Plus de 3 000 000 habitants 2 927,13 € par mois
Moins d’ 1 000 000 1 520,59 € par mois
Entre 1 000 000 et 1 999 999 habitants 1 900,73 € par mois
Entre 2 000 000 et 2 999 999 habitants 2 280,88 € par mois
Plus de 3 000 000 habitants 2 661,03 € par mois
Les facteurs de réussite
Une campagne électorale réussie repose sur certains éléments incontournables. Voici
quelques suggestions concernant votre façon d’être et votre façon de faire, qui pourront
vous inspirer lors de la planification et la préparation de votre campagne.
Le savoir faire
• Connaître les règles d’une candidature et les utiliser adéquatement ;
• Se familiariser avec le vocabulaire du monde politique ;
• Choisir les membres de son équipe ou son binôme en fonction de leurs valeurs
mais aussi de la diversité de leurs compétences ;
• S’informer sur les dossiers en cours et les dossiers clés ;
• Comprendre les rôles de chaque membre de son équipe et respecter leurs champs
de compétences ;
• Prendre le temps de planifier et de structurer sa campagne électorale ;
• Connaître les principaux acteurs influents de sa communauté
• Savoir créer des alliances.
Aucune formation académique spécifique et aucun niveau d’étude ne
sont nécessaires pour faire de la politique. Une bonne expérience de
vie et la connaissance de son milieu sont tout aussi, sinon plus
importantes, que les diplômes ou les compétences professionnelles.
Il ne faut toutefois pas sous-estimer les difficultés d’une candidature et
d’une campagne électorale : avant d’être une bonne élue, il vous faudra
être une bonne candidate ! Quel que soit le niveau de responsabilité
brigué, toute candidate doit avoir certaines connaissances et faire
preuve de beaucoup de détermination.
32
Mettez toutes les chances de votre côté
• N'ayez pas honte de votre ambition : si vous voulez être tête de liste, c’est que
vous en êtes capable et que vous avez une certaine légitimité ;
• Prenez contact avec quelqu’un ayant déjà été tête de liste, ses conseils seront
sûrement précieux ;
• Préparez-vous le plus tôt possible : c’est souvent très à l’avance que les positions
de liste et les postes qui en découlent sont décidés !
Le début de la campagne
Dès que vous êtes candidate déclarée : c'est le début de votre campagne ! En vous
entourant des bonnes personnes et en respectant quelques règles élémentaires, votre
campagne se déroulera en toute simplicité !
La campagne commence dès que possible car les délais sont restreints :
autant s’y mettre le plus tôt possible !
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1. Dialoguez : n’hésitez pas à dire dès le début de la campagne à votre binôme quels
sont les domaines qui vous intéressent et que vous voudrez défendre pendant le
mandat.
2. Allez sur le terrain : être présente sur le territoire est très important, vous devez rester
« simple » aux yeux de vos citoyens. N’hésitez pas à continuer à fréquenter les lieux de
votre commune (par exemple : les commerces, le marché, etc.) et allez rencontrer les
habitants de votre zone lors des manifestations.
3. Apprenez à dire « non » : que ce soit lors de la campagne ou une fois en mandat,
vous ne pouvez pas tout faire, certaines demandes dépassent les compétences que
vous aurez, n’ayez donc pas peur de dire non quand cela vous paraît approprié.
4. Affirmez-vous vis à vis de vos collègues. N’ayez pas peur de prendre la parole pour
dire ce que vous pensez, pour appuyer sur de nouveaux points qui n’ont pas encore été
abordés ou pour remettre des sujets à plat.
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Quelques composantes essentielles du succès d’une campagne :
• Connaître des dossiers en cours : informez-vous au maximum et essayez de
rencontrer les personnes spécialistes de certains dossiers ;
• Disposer d’un programme clair : le programme doit contenir des projets
concrets, mais aussi des chiffres ; il faut que les électeurs et électrices puissent se
représenter ce que vous souhaitez mettre en place dans votre département ou dans
votre région ;
• Avoir des appuis : demandez-vous en quoi ils serviront à votre candidature,
quand il est préférable de les solliciter, et peut-être de les dévoiler ;
• Bien communiquer sur son programme : par quels moyens et à quel moment
souhaitez-vous le dévoiler ? Attention à garder des annonces pour toute la durée de la
campagne ;
• Etre présente dans le débat : veillez à être visible dans le débat public sur les
sujets qui vous concernent particulièrement ;
• Bien connaître ses opposants : quelles sont leurs opinions sur les différents
dossiers, est-il possible de contrer leurs arguments? Mettez en lumière leurs
contradictions et leurs prises de position controversées s’il y a lieu ;
• Respecter ses opposant-es : si vous critiquez vos opposant-es, faites-le toujours
sur un ton respectueux, en attaquant plutôt les actes et les idées que la personne ;
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• Elaborer des outils de communication diversifiés : conférence de presse,
communiqué, affiche, dépliant, slogan, lettre aux citoyen-nes, porte-à-porte, contact
téléphonique, courrier électronique, site web, assemblée et événement, débat, médias
sociaux… Il est important d’inclure sur TOUT votre matériel promotionnel une photo de
vous afin que les gens associent un visage au nom, ainsi que la date de l’élection et le
poste convoité ;
• Avoir un calendrier d’activités clair : fixez-vous des échéances, surtout pour les
semaines intensives de campagne. Planifiez ce qui est prévisible, mais gardez quand
même de l’espace pour les imprévus.
Attention à bien respecter les règles de communication électorale :
• Respectez les emplacements spéciaux d’affichage : pendant les trois mois
précédant le premier jour d’une élection , tout affichage relatif à l’élection en dehors de
ces emplacements est interdit ;
• Pendant les trois mois qui précèdent l’élection, les candidat-es ne peuvent avoir
recours à des procédés de publicité commerciale par voie de presse ou par tout moyen
de communication audiovisuelle (y compris internet) ;
• La veille du scrutin à 0 heure, il est interdit de diffuser ou de faire diffuser, par tout
moyen de communication audiovisuelle tout message ayant le caractère de propagande
électorale ;
• Le jour du scrutin : le fait de distribuer des bulletins, circulaires et autres
documents est interdit ;
La plupart des règles vise en fait les candidat-es déjà élus et qui se représentent, afin
qu’ils n’utilisent pas les moyens de communication de leur institution pour faire la
promotion de leur candidature.
36
Au sein de votre parti politique
Sauf dans le cas de campagne de primaires pour une désignation en tête de liste, pour les
régionales, le parti politique est décisionnaire sur la liste qui reçoit l'investiture du parti.
Les commissions d'investiture des partis politiques sont très masculines et dans presque
tous les partis politiques, il vous faudra bousculer des logiques de réseaux masculins
parfois bien installées.
Pour cela, travaillez en amont votre réseau dans votre parti politique, éventuellement grâce
à un ou une mentor-e qui vous suivra et connaîtra vos forces et vos compétences. Allez aux
réunions qui vous permettent de rencontrer les responsables de votre parti politique et qui
concernent un périmètre plus large que la commune. N'hésitez pas à y prendre la parole
pour défendre votre avis, afin de faire valoir votre point de vue et de montrer que vous
existez !
Votre réseau dans votre parti politique vous renforcera comme candidate crédible et
légitime. Enfin, face à une image de la politique très détériorée, et à une classe politique qui
se reproduit à l'identique, vous pouvez incarner l'intégrité et la nouveauté. N'hésitez pas à
mettre ces arguments en valeur !
Au delà de votre parti
La politique ne se fait au qu’au sein d’un seul parti. Inspirez-vous des bonnes et mauvaises
idées des autres candidats, connaître leur vision et leurs ambitions vous permettra de
prendre de la hauteur quant à vos idées. Cela vous permettra aussi de penser votre
programme avec un nouveau regard.
N’hésitez pas à vous rapprochez des associations ou organismes tels que :
• L’union des conseillers généraux de France,
• L’association des régions de France,
• Ou même l’association des maires de France qui pourra vous permettre d’échanger
avec des élu-e-s de divers horizons.
Les évènements de Femmes & Pouvoir, l'entreprise qui édite ce guide, sont conçus dans
cette optique. Le prochain évènement national a lieu les 20 et 21 novembre 2015 à Paris.
37
Il existe différentes règles pour se déclarer en tant que candidate et pour mener à bien
sa campagne, quelque soit l’élection.
Être éligible
Pour que votre candidature soit validée, il faut :
• Avoir 18 ans révolus
• Être ressortissant-e d’un Etat membre de l’Union européenne
• Avoir la qualité d’électeur sur territoire visé ou y payer des impôts (et ce pendant
au moins1/5 de l’année)
• Ne pas être sous tutelle ou curatelle
• N’être candidat que sur une seule liste, pas de candidature multiple (code électoral
– Article L10)
• Répondre aux conditions d’éligibilité prévues pour certaines élections : certains
fonctionnaires (ex : préfets, magistrats judiciaires, commissaires) ne peuvent pas être
élus dans le département ou la région où ils sont en poste, afin d’éviter qu’ils ne
profitent de l’influence que donne leur profession
Quels sont les critères d’inéligibilité ?
Il n’y a normalement pas de raison que vous soyez inéligible : ces critères sont des
critères classiques du système judiciaire Français. Vous pouvez toutefois vérifier les
critères d’inéligibilité sur les sites officiels comme legifrance .
Le cumul des mandats
Attention, plusieurs mandatures ne peuvent être cumulées, selon l’article L 46-1 alinéa 1
du code électoral, « Nul ne peut cumuler plus de deux des mandats électoraux
énumérés ci-après : conseiller régional, conseiller à l’assemblée de corse, conseiller
général, conseiller de Paris, conseiller municipal ».
38
Pour constituer sa candidature dans les règles, il convient de respecter quelques
obligations fixées par la loi, notamment concernant la déclaration de candidature.
Que contient une déclaration de candidature ?
• Le titre de la liste présentée. Une liste modifiée dans sa composition en vue du
second tour peut également modifier son titre. En revanche, le titre d’une liste doit
demeurer inchangé si celle-ci se présente au second tour dans la même composition
qu’au premier
• Les noms, prénoms, sexe, date et lieu de naissance, domicile et profession de
chacun-e des candidat-es et, le cas échéant, la nationalité des candidat-es
ressortissant-es des États membres de l’Union européenne autre que la France
• La désignation de la commune ou de la section de commune dans laquelle il est
fait acte de candidature
• La signature de chacun-e des candidat-es
Pour le premier tour, il faut également joindre à la déclaration de candidature des
pièces prouvant que chaque candidat-e dispose de la qualité d’électeur ou d’une
attache fiscale avec la commune.
Maintenant que la candidature est constituée, il faut la déposer!
Où déposer la candidature?
La déclaration de candidature est déposée à la préfecture pour les listes qui se
présentent dans une commune de l’arrondissement chef-lieu de département ou à la
sous-préfecture pour les listes qui se présentent dans une commune de
l’arrondissement correspondant.
Qui dépose la déclaration de candidature ?
Soit la personne responsable de liste, soit un mandataire désigné par elle. En cas de
fusion de liste au deuxième tour, c’est le ou la responsable de la liste d’accueil (liste qui
conserve le même candidat en tête de liste ou qui a le plus grand nombre de candidats)
qui dépose la déclaration de candidature.
Que faire si ma liste a été rejetée ?
Si le rejet de la liste est notifié, le ou la responsable de liste dispose de 24 heures pour
saisir le tribunal administratif, qui rend sa décision dans les trois jours. Si le tribunal ne
se prononce pas dans ce délai, la liste est alors enregistrée.
39
6 mois avant Interdiction de faire des campagnes publicitaires de
collectivités locales (afin d’éviter l’auto-promotion des
sortants)
3 mois avant Affichage hors panneaux officiel : interdit
Numéro gratuits d’appels téléphoniques de soutien aux
candidat-e-s : interdit
Publicité commerciale de soutien au candidat : interdit
2 mois avant Ouverture officielle de la campagne électorale
Commission de propagande : constituée
La préfecture ouvre les dépôts de candidature
1 mois avant Commission de contrôle : constituée
Les candidats ont envoyé leur profession de foi
Quelques jours avant Jeudi avant le premier tour : date limite d’affichage officiel
Vendredi : date limite de notification aux maires des listes de
délégués et assesseurs
Samedi : A 0h (matin) : interdiction de toute communication
A midi : limite de la remise des bulletins de votes
A minuit (soir) : fin officielle
40
L’Etat considère que les frais démarrant un an avant le premier tour peuvent être
considérés comme frais de campagne.
Peuvent être considéré comme frais de campagne :
• Frais de réception (traiteur, restaurants, etc)
• Frais de déplacement ou de transport (bus, essence, tram, location de véhicules,
etc)
• Matériel de propagande (affiches, bannières, banderoles, badges, sites internet,
etc)
• Services externes (toutes sortes de conseils, d’enquêtes, d’achat d’espace
publicitaire)
• Frais postaux, de distribution (services de distribution de vos tracts par exemple)
• Etc.
Le/la mandataire financier-e :
Si le mandataire est une personne physique, le/la candidat-e peut choisir la
personne de son choix et la déclarer à la préfecture. Cette personne désignée ne peut
pas être candidate, ni être expert-e comptable de la campagne.
Si le/la mandataire est une association de financement, il s’agit alors d’un
groupement de personnes, dont les candidat-e-s ne peuvent pas être membres.
L’association doit disposer d’un-e président-e et d’un-e trésorier-e (statuts de la loi
1901), ces fonctions étant incompatibles avec une candidature sur la liste.
Attention : il ne faut pas confondre le comité de soutien informel avec l’association de
financement ! Si le comité de soutien encaisse des recettes ou règle des dépenses, il
est soumis à d’autres règles.
41
Quelles sont les tâches précises du/de la mandataire financier-e ?
• Il/elle doit ouvrir un compte bancaire unique retraçant la totalité des opérations
financières
• Il/elle encaisse les recettes de campagne et délivre les reçus de dons aux
donateurs
• Il/elle règle les dépenses de campagne à partir de ce compte
• Il /elle collecte et produit tous les justificatifs de recettes et de dépenses
• A la fin de son mandat, il/elle remet à la candidate un bilan comptable de son
activité
Attention : la candidate tête de liste ne peut recourir à plusieurs mandataires financiers ;
un mandataire financier ne peut être commun à plusieurs listes.
Puis-je changer de mandataire financier ?
Oui, il faut alors lui retirer son accord en adressant une déclaration en préfecture. Le
compte bancaire unique est alors bloqué jusqu’au moment où la candidate désigne un
nouveau mandataire.
Le compte de campagne
• Le compte de campagne doit respecter une certaine forme : il convient de suivre
les modèles types édités par la commission nationale des comptes de campagne. Pour
cela, consultez le site de la commission et les guides édités pour les candidats et les
mandataires. Vous trouverez un modèle type de compte en annexe de ce livret;
• Le compte doit être accompagné de tous les justificatifs, factures, devis et autres
pièces de nature à établir les dépenses et les recettes;
• Le compte doit être en équilibre, éventuellement excédentaire, mais en aucun cas
en déficit.
Quelles recettes sont prises en compte ?
• Tous les dons, participations des partis politiques, contributions des candidat-es ;
• Doivent aussi apparaître le montant des avances et prêts bancaires et l’estimation
de la valeur des avantages consentis à la candidate ;
• Les recettes commerciales : vente de maillots, tombola, participation à un dîner-
débat, etc.
42
Quelles dépenses sont prises en compte ?
• N’ont pas à figurer : les frais de justice, les frais de campagne officielle (bulletins
de vote, circulaires ; voir plus bas dans ce document) ;
• Les frais d’impression, d’édition et de diffusion de tout document exposant le
programme de la candidate ;
• Les frais engagés au titre de la communication dans les médias ;
• Les frais de réception liés aux réunions électorales (logistique) ;
• Les frais des sondages d’opinion ;
• Les frais de transport sur le territoire communal ;
• Les frais liés aux locaux de la permanence électorale ;
• Les frais de fonctionnement : papier, téléphone ;
• Les frais de personnel ;
• Les dépenses liées à un éventuel site internet ou blog utilisé à des fins de
communication électorale.
Si vous avez un doute sur l’utilité ou non de faire figurer une dépense ou une recette,
mieux vaut le faire que de risquer l’invalidation des comptes !
Qui peut financer ma campagne ?
Trois catégories de personnes physiques ou morales peuvent financer ma campagne :
les personnes physiques, les partis, et moi-même.
Les dons de personnes physiques
• Chaque personne physique peut verser jusqu’à 4 600 euros de dons par élection
(en tout, et non par candidate) ; ce plafond vaut également pour le conjoint de la
candidate
• Les versements en espèces sont plafonnés à 150 euros par donateur/donatrice
• L’anonymat du don n’est pas possible : il n’est pas possible de faire figurer dans le
compte de campagne un don sans provenance précise
• Les dons donnent droit à une réduction d’impôt (66% du montant du don)
• Les dons doivent tous transiter par le mandataire financier
43
Les dons de partis et groupements politiques
• Ces groupements politiques doivent avoir obtenu l’agrément de la CNCCFP, relatif
à la transparence de la vie politique
• Concernant les antennes locales de partis, leur comptabilité n’étant en général pas
contrôlée par la CNCCFP, leurs dons posent plus de difficultés mais sont toutefois
possibles
• Les contributions des partis ou groupements politiques ne sont pas plafonnées
• Les contributions peuvent être versées jusqu’à deux mois après le tour du scrutin
suivant lequel l’élection a été acquise
• Les partis peuvent aider la candidature de trois manières différentes : par des
versements sur le compte du mandataire, par des concours en nature (mise à
disposition de biens ou services), par la prise en charge directe des dépenses (les frais
d’impression par exemple, qui ne seront pas éligibles au remboursement de l’Etat dans
ce cas)
Les apports personnels des candidates et candidats
• Ces fonds peuvent provenir d’emprunts bancaires, si ces emprunts sont souscrits
au nom du/de la candidate
• Le contrat de prêt doit prévoir les échéances de remboursement
• Les fonds prêtés sont d’abord versés sur le compte du/de la candidate, puis
transférés sur celui du mandataire
Les autres manières de financer ma campagne
• Le placement de sommes disponibles auprès d’établissements financiers (effectué
par le mandataire)
• Les recettes tirées de la vente d’objets promotionnels : attention à ce que ces
objets soient vendus au prix du marché
44
Comment tout concilier ?
S’engager en politique ne signifie pas renoncer à sa vie professionnelle et familiale.
Même si le travail politique peut se révéler exigeant et chronophage, des
aménagements dans la loi permettent de combiner au mieux ses différentes vies. La
question de la « conciliation » ne devrait plus être un frein pour les femmes, ni pour les
hommes !
Un certain nombre de garanties visant l’activité professionnelle permettent aux
membres du conseil municipal, départemental ou régional de consacrer un certain
temps au service de leur collectivité. En pratique, il s’agit d’autorisations d’absence et
de crédits d’heures.
Les autorisations d’absence concernent :
• Les séances plénières
• Les réunions de commissions instituées par délibération du conseil départemental
ou régional
• Les réunions des assemblées délibératives et bureaux des organismes où siège
l’élu-e.
L’employeur (public ou privé) est tenu de laisser à l’élu-e le temps nécessaire pour se
rendre à la réunion, mais il n’est pas obligé de le payer pendant ces périodes. Ces
périodes sont toutefois comptées pour la détermination de la durée des congés payés.
Le crédit d’heures est une obligation qu'a l'employeur d'accorder un certain nombre
d'heures aux élus qui en font la demande, mais ce temps d’absence n’est pas
rémunéré. Il permet à l’élu-e d’avoir le temps nécessaire pour se consacrer à la
commune et à la préparation des réunions.
Plus l’institution est importante, plus vous risquez de vous investir, cela
vous demandera donc du temps. Si vous êtes déjà élu-e dans une
municipalité, concilier un travail à plein temps et plusieurs mandats
risque d’être compliqué.
45
Comment trouver un compromis avec ma vie familiale ?
La politique empiètera nécessairement sur votre vie familiale : réunions de campagne,
puis de commission ou d’assemblée, qui peuvent avoir lieu le soir ou le week-end.
L'investissement sera plus intense sur la fin de la campagne, en février 2015 pour les
premier-e-s ou d’octobre à décembre 2015 pour les second-e-s, et nécessitera le reste
de l'année une organisation bien rodée avec votre conjoint-e et l'adaptation de vos
enfants à un rythme légèrement différent.
Une fois votre décision prise, prenez donc le temps d'en parler en famille pour détailler
vos motivations et prévoir avec elle les changements qui vont avoir lieu et la façon de
les mettre en œuvre. Et mobilisez votre entourage autour de votre envie de faire de la
politique : vous aider à vivre votre passion, c'est important pour tous les gens qui vous
entourent !
46
Vous êtes fin prête pour vous lancer, voici une liste, non exhaustive, de points à valider pour votre campagne :
J’ai sondé le terrain et je constate que j’ai des appuis dans ma communauté
Je décide de faire le grand saut !
J’ai fait mon choix entre candidate indépendante et représentante d’une équipe ou un parti reconnu
J’ai vérifié mon éligibilité
J’ai recueilli les signatures légales nécessaires pour ma candidature
J’ai complété mon équipe électorale
J’ai identifié les grandes lignes de ma stratégie
J’ai identifié les grandes lignes de mon programme
J’ai élaboré les grandes lignes de mon plan de communication
J’ai préparé les prévisions budgétaires et le plan de financement de ma campagne
J’ai recueilli l’appui de personnes influentes
Je conserve précieusement les reçus de toutes les dépenses et donations
J’ai recueilli le financement nécessaire pour mener une campagne gagnante
J’ai ma photo officielle
J’ai identifié mes opposants
J’ai élaboré un premier calendrier de campagne
J’ai déposé ma déclaration de candidature (si nécessaire)
J’ai planifié le jour J
J’ai préparé deux discours, un pour la victoire, un pour la défaite
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Le jour du scrutin, allez voter à un moment stratégique et soyez visible toute la journée.
Mettez votre équipe de bénévoles à l’œuvre et ayez un mot pour chaque membre de
votre équipe, motivez-les, cela sera très apprécié. Ciblez vos appels téléphoniques
personnels auprès des indécis identifiés lors de la campagne, ils peuvent représenter la
différence entre une victoire ou une défaite. Établissez des contacts réguliers avec votre
représentant-e au bureau de vote afin de vous assurer de la progression du vote.
Déléguez les tâches au maximum, l’essentiel est que vous soyez disponible durant
cette journée. Votre travail consiste à déléguer les tâches qui restent à faire à votre
équipe.
Comment fonctionne un bureau de vote ?
Voici un tableau récapitulatif des différentes fonctions au sein d’un bureau de vote :
Président-e Assesseur-es Secrétaire Délégué-es des
candidats
Qui est-ce? Le/la maire, un-e
adjoint-e ou un-e
conseiller-e
municipal-e (ou
un électeur à
défaut) de la
commune où
vous vous
trouvez
Electrices et
électeurs du
département
désignés par une
liste en présence
(1 par liste)
Choisi par le/la
président-e et les
assesseur-es
parmi les
électeurs
/électrices de la
commune
Electrices et
électeurs
désignés par
chaque liste de
candidats
(procédure
identique aux
assesseurs)
Quel est leur
rôle?
Assurer la police
à l’intérieur du
bureau de vote :
ils disposent des
autorités civiles
et militaires
Faire signer les
électeurs et
électrices sur la
liste
d’émargement et
tamponner la
carte électorale
Rédaction du
procès-verbal et
voix consultative
lors des
décisions prises
par le bureau de
vote
Contrôle des
opérations de
vote, du
dépouillement,
du décompte des
voix, du procès-
verbal
Comment se déroule le scrutin ?
• 8h : ouverture du scrutin, ouverture de l’urne par le ou la président-e, remise d’une
clé à un-e assesseur-e tiré-e au sort, répartition des tâches entre assesseur-es ;
• 8h - 18h : arrivée des électeurs et électrices, contrôle de leur identité, vote et
signature ;
• 18h : clôture des votes constatée par le/la président-e et portée sur le procès-
verbal ;
• Après 18h : opérations de dépouillement, rédaction du procès-verbal et
proclamation des résultats.
Comment se déroule le dépouillement ?
• Le dépouillement consiste à compter les bulletins de vote et à proclamer les
résultats de l’élection. Il doit avoir lieu en public, en présence des membres du bureau
et des délégué-es des candidat-es. Il est effectué par des scrutateur-es désigné-es
parmi les électeurs et électrices présents ;
• Le dépouillement comporte plusieurs opérations : décompte des émargements,
décompte des enveloppes, ouverture des enveloppes et dénombrement des votes,
établissement du procès-verbal.
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J’ai gagné !
Vous et votre équipe avez réussi, la population vous accorde sa confiance! Le vrai
travail ne fait que commencer. Comme avant la campagne, vous aurez peut-être besoin
de conseils pour assurer à la fois l’efficacité de votre mandat et la poursuite de votre vie
personnelle.
Savoir FAIRE et savoir ÊTRE, quelques règles pour l’élue!
1. Trouvez un équilibre entre la vie politique et la vie privée.
2. Acceptez de ne pas tout gérer et apprenez à déléguer.
3. Apprenez à dire non.
4. Choisissez vos dossiers et vos batailles, vous ne pourrez pas tout régler et tout
changer dès le début de votre mandat.
5. Développez et alimentez votre réseau de soutien et d’information.
6. Apprenez à vous adapter et à vivre avec le changement.
7. Arrivez bien préparée aux réunions, lisez vos documents, cherchez vos
informations auprès de sources fiables en effectuant vos propres recherches.
8. Donnez-vous du temps pour assimiler les informations.
9. Gardez et développez votre esprit critique
L’élue n’est pas qu’une simple courroie de transmission des besoins des citoyens. Elle
doit apporter et proposer sa propre vision des choses.
Faire preuve de leadership, être
rassembleuse, proposer des projets
mobilisateurs fait partie de votre nouveau
rôle politique. C’est une façon de répondre
aux besoins des citoyennes et des citoyens.
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J’ai perdu !
1.Ne faites pas reposer toute la défaite sur vos épaules, ne la voyez pas comme
un échec personnel.
2. Ne résumez pas l’aventure à un échec : faites une liste de ce que vous acquis
de positif au cours de l’expérience.
3. Il est normal d’éprouver un sentiment de solitude après des semaines
intensives passées avec l’équipe de campagne ; vous pouvez en profiter pour faire un
bilan de la campagne.
4. Organisez une rencontre-bilan avec votre équipe, remerciez tous ceux qui ont
contribué à la campagne, soulignez les points positifs de votre aventure commune.
5. L’expérience que vous venez de vivre vous servira toute la vie, en aucun cas
cela n’aura été du temps perdu.
6. N’oubliez pas qu'aucune personnalité politique n'a jamais perdu d'élections !
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Maintenant que vous avez passé l’épreuve de la campagne électorale,
faites-vous confiance pour la suite !
L'expérience d'une campagne réussie montre que vos idées rencontrent largement
l'adhésion et que vous avez toutes les compétences pour prendre les bonnes décisions.
Faites connaissance avec les gens qui vous entourent dans l’institution, familiarisez-
vous avec les dossiers, et élargissez peu à peu vos champs d’intervention afin d’avoir
toute votre place au sein du conseil départemental ou régional. Un premier mandat sert
d’apprentissage : donnez-vous le temps de comprendre, et rappelez-vous que vous
avez un droit à l’erreur.
En tant qu’élue, vous avez aussi les moyens de faire avancer la place des femmes en
politique, peu importe votre position.
Profitez ainsi de votre mandat pour :
• Distribuer les rôles de manière paritaire (si vous êtes maire) : ne pas réserver les
postes d’adjoints importants, ni les délégations, aux hommes
• Imposer des horaires moins contraignants, surtout pour les réunions : les heures
tardives freinent beaucoup de femmes à se lancer dans la vie politique, pour les raisons
classiques de « conciliation »
• Appliquer des mesures d’égalité hommes-femmes au niveau de votre commune
• Prendre des responsabilités au niveau de l’intercommunalité, un milieu encore trop
masculin !
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Rappel historique des lois :
> 2 mars 1982 : loi n° 82-213 relative aux droits & libertés des communes, des
départements et des régions.
> 7 janvier 1983 : loi n° 83-8 relative à la répartition de compétences entre les
communes, les départements, les régions et l’Etat.
> 26 janvier 1984 : loi n° 84-53 sur le statut de la fonction publique territoriale.
> 16 mars 1986 : Premières élections des conseillers régionaux.
> 5 janvier 1988 : loi n° 88-13 d’amélioration de la décentralisation.
> 6 février 1992 : loi n° 92-126 relative à l’administration territoriale de la République.
> 12 juillet 1999 : loi n° 99-586 relative au renforcement et à la simplification de la
coopération intercommunale.
> 28 mars 2003 : loi constitutionnelle n° 2003-276 relative à l’organisation décentralisée
de la République.
> 16 décembre 2010 : loi n° 2010-156 portant la réforme des collectivités territoriales.
> 17 mai 2013 : loi n° 2013-403 relative à l’élection des conseillers départementaux,
des conseillers municipaux, des conseillers communautaires et modifiant le calendrier
électoral.
> 27 janvier 2014 : loi n° 2014-58 de modernisation de l’action publique territoriale et
d’affirmation des métropoles.
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Nom Rôle
Nom Rôle
Nom Rôle
Nom Rôle
Nom Rôle
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Bibliographie
• Site du gouvernement : Dossier de la réforme territoriale : pour des régions plus
fortes aux compétences affirmées
• Observatoire de la parité, « Les modes de scrutin et la parité entre les femmes et
les hommes », juin 2012
• Site vie-publique, section «Comment s’organise la démocratie locale ?»
• Site du ministère de l’intérieur : Être candidat aux élections (rubrique mise en jour
au fur et à mesure des élections)
Crédits photos
Page 14 : Carte des métropoles par le gouvernement
Page 29 : Carte “La France avance” – Site du ministère de l’Interieur
Page 42 : © herreneck - Fotolia.com
Page 48 : © olive14 - Fotolia.com
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