25
Histoire du Canada 1231 Page 1 Thème 3 – L’entre-deux-guerres au Canada décembre 2015 On peut diviser l’époque entre 1919 et 1939 dans deux phases distinctes ; une de prospérité (“les années folles” ou “l’âge de jazz”), et une autre de misère pour la majorité des gens (“la Grande dépression”). Le Canada des années 1920 Introduction : Les soldats qui rentraient de la Première Guerre mondiale, s'attendaient à trouver de bons emplois, mais au contraire, ils ont trouvé le chômage, la hausse des prix et des actions. Des changements importants ont aussi eu lieu en ce qui concerne le nouveau rôle des femmes, la prohibition (l’interdiction de l’alcool) et de l'urbanisation. Au milieu des années 1920, l'économie s’est améliorée et les gens ont graduellement acheté des nouveaux luxes de l’époque tels que les automobiles et les radios. Les gens aimaient aussi l’excitation d'investir dans la bourse. Il semblait que la prospérité durerait pour toujours. L’histoire des années folles a beaucoup à faire avec les retombées de la Grande Guerre : I. LE SORT DE LEMPIRE BRITANNIQUE En mars 1917, Lloyd George a invité au Canada et les autres chefs des dominions à Londres pour faire partie de l’Imperial War Cabinet. Pourtant, la Grande-Bretagne insistait toujours à avoir le dernier mot sur les décisions, au moins elle a entendu aux dominions. La Résolution IX, créée par Borden et Jan Smuts, le ministre de la défense de l’Afrique du Sud, a demandé que les dominions soient reconnus comme « des nations autonomes d’un commonwealth impérial » avec le contrôle sur les affaires domestiques et plus de contrôle sur la politique et les relations étrangères. Cela est devenu le Commonwealth – un groupe de pays qui travaillent ensemble pour les échanges commerciaux et des politiques étrangères bénéfiques. Lors de la promulgation de la Résolution IX, Smuts a dit à Borden, « Nous avons transformé la structure de l’empire britannique » et il en avait raison !

Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 1

Thème 3 – L’entre-deux-guerres au Canada décembre 2015

On peut diviser l’époque entre 1919 et 1939 dans deux phases distinctes ; une de prospérité (“les années

folles” ou “l’âge de jazz”), et une autre de misère pour la majorité des gens (“la Grande dépression”).

Le Canada des années 1920

Introduction :

• Les soldats qui rentraient de la Première Guerre mondiale, s'attendaient à trouver de bons

emplois, mais au contraire, ils ont trouvé le chômage, la hausse des prix et des actions.

• Des changements importants ont aussi eu lieu en ce qui concerne le nouveau rôle des femmes, la

prohibition (l’interdiction de l’alcool) et de l'urbanisation.

• Au milieu des années 1920, l'économie s’est améliorée et les gens ont graduellement acheté des

nouveaux luxes de l’époque tels que les automobiles et les radios.

• Les gens aimaient aussi l’excitation d'investir dans la bourse. Il semblait que la prospérité durerait

pour toujours.

• L’histoire des années folles a beaucoup à faire avec les retombées de la Grande Guerre :

I. LE SORT DE L’EMPIRE BRITANNIQUE

En mars 1917, Lloyd George a invité au Canada et les autres chefs des dominions à Londres pour faire

partie de l’Imperial War Cabinet. Pourtant, la Grande-Bretagne insistait toujours à avoir le dernier mot

sur les décisions, au moins elle a entendu aux dominions.

La Résolution IX, créée par Borden et Jan Smuts, le ministre de la défense de l’Afrique du Sud, a demandé

que les dominions soient reconnus comme « des nations autonomes d’un commonwealth impérial » avec le

contrôle sur les affaires domestiques et plus de contrôle sur la politique et les relations étrangères. Cela

est devenu le Commonwealth – un groupe de pays qui travaillent ensemble pour les échanges

commerciaux et des politiques étrangères bénéfiques. Lors de la promulgation de la Résolution IX, Smuts

a dit à Borden, « Nous avons transformé la structure de l’empire britannique » et il en avait raison !

Page 2: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 2

II. LE CANADA ET LA SOCIÉTÉ DES NATIONS

Borden avait insisté que le Canada signe le traité de Versailles lui-même (donc, au lieu de permettre à la

Grande-Bretagne de signer le traité de la part du Canada). En faisant cela, Borden signalait au monde que

le Canada, en tant que membre de l’empire britannique, allait suivre son propre destin sur les affaires

internationales. C’était un événement symbolique, mais très important.

Après la Grande Guerre, la Société des Nations a été formée. Le Canada et les autres dominions ont été

donnés leurs propres sièges dans l’Assemblée générale de la SdN, quelque chose à laquelle les États-

Unis ont été contre. Pour les Américains, le Canada n’était pas un vrai pays indépendant, le Canada était

toujours une possession britannique. Donner des sièges aux dominions était un complot britannique pour

contrôler la SdN, selon l’opinion des États-Unis. En réponse, Lloyd George a noté, sèchement, que le

Canada et l’Australie avaient perdu plus de soldats dans la guerre, ces deux pays ayant des populations

énormément plus petites comparés aux États-Unis.

L’inclusion du Canada a été une partie de la raison pourquoi les États-Unis ont décidé de boycotter la

SdN, la décision qui a condamné la SdN d’être un organisme inefficace à résoudre les problèmes et les

enjeux mondiaux. Pourtant, les Canadiens savaient qu’ils étaient alors un pays souverain, même si les

États-Unis ne le croyaient pas.

III. LES FEMMES ET LE « RHUM MONSTRE »

Le mouvement féminin a pris deux formes à cette époque – l’abstinence et le suffrage. L’abstinence est

l’effort à persuader les gens à volontairement éviter la consomption d’alcool. Quand cela n’a pas marché,

le mouvement a changé à la prohibition totale. Pourquoi ? Ce mouvement a ses débuts parmi les

Canadiens anglophones-protestants (‘WASPs’) qui avaient peur du « rhum monstre » qui détruisait les

familles. Ce problème n’a jamais vraiment capté l’imagination des Canadiens, mais le premier ministre

Laurier a accepté en 1898 d’avoir un référendum sur le sujet. Huit provinces ont voté pour la prohibition

et la neuvième – le Québec – a voté 81 % contre la prohibition. En fin de compte, Laurier n’a rien fait car

peu de gens ont voté et donc, les résultats n’étaient pas justes. Ayant échoué au niveau fédéral, les

Page 3: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 3

femmes ont tourné vers les provinces. En 1900, l’Île-du-Prince-Édouard est devenue la première province

d’appliquer la prohibition, et dès 1916, chaque province, sauf le Québec, l’avait fait aussi.

Les années 1920 étaient aussi une ère de la criminalité, la corruption, et la pauvreté extrême pour

quelques-uns. Une grande partie de la criminalité était à cause de la prohibition, une politique introduite

pour deux raisons ;

1. Les végétaux utilisés pour produire l’alcool pourraient aussi nourrir les gens

2. L’argent dépensée sur l’alcool serait mieux dépensée sur les besoins de la société

Malgré la prohibition, c’était toujours facile à obtenir l’alcool à cause des contrebandiers comme Rocco

Perri et Bessie Starkman. Quelques Canadiens ont gagné des milliers (et plus) de dollars en introduisant

l’alcool clandestinement aux États-Unis, où la prohibition a été en vigueur jusqu’en 1933. Malgré cela, la

prohibition avait quelques effets sociaux positifs ;

1. Le taux de criminalité a diminué

2. Les arrêts pour l’ivresse ont diminué

3. Les travailleurs ont ramené leurs salaires à la maison, et non aux bars

4. L’efficacité industrielle s’est améliorée

Mais au fur et à mesure des années folles, la prohibition a perdu toute popularité et les provinces ont

abandonné la prohibition, sauf l’ÎPÉ qui l’a gardée jusqu’à 1948 ! Il est devenu évident au cours des

années 1920 que la prohibition était impossible à appliquer, ainsi que les gouvernements ont perdu des

millions en impôts potentiels sur la vente de l'alcool.

IV. LES SUFFRAGETTES

Au Manitoba, on voit l’ascension de Nelly McClung comme chef des suffragettes.

Ses partisans l’appelaient « Our Nell », ses ennemis l’appelaient « Holy Terror. » En

1914, elle a confronté le premier ministre du Manitoba, Robert Roblin à propos des

droits des femmes. Il l’a ignoré et a utilisé le sobriquet « hyènes en jupons » pour

décrire McClung et les suffragettes. Elle a répondu de façon plein d’esprit en

écrivant une pièce de théâtre, le « Women’s Parliament ». La pièce drôle demande

Page 4: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 4

si les hommes méritent le droit de vote et le ‘parlement’ se composait entièrement des femmes. Aux

élections provinciales de 1915, Roblin et les conservateurs ont perdu. Le parti libéral a cédé en 1916 et a

accordé le droit de vote aux femmes. Mais McClung et sa famille avaient déménagés en Alberta, où elle a

recommencé sa lutte. L’Île-du-Prince-Édouard a été la dernière province à donner le droit de vote aux

femmes pendant cette période. Le Québec a attendu jusqu’à 1940 pour le faire. (Le Dominion de Terre-

Neuve l’a fait en 1925.)

Une autre suffragette d’importance a été Emily Murphy. Elle détestait la façon dont

les femmes étaient traitées dans les cours et elle a demandé au gouvernement

d’Alberta d’établir un tribunal pour femmes. À sa grande surprise, l’Alberta a

accepté et Murphy est devenu sa première juge en 1916, non seulement en Alberta,

mais la première femme à faire ce travail dans l’entier du Commonwealth

britannique ! Quand en 1918 les femmes ont eu le droit de vote au niveau fédéral,

plus de femmes sont devenues de juges, mais il y avait un grand problème. Selon

l’AANB, les femmes n’étaient pas des « personnes » sous la loi, et donc, n’avaient

pas le droit d’être des juges, ou d’avoir des postes gouvernementales.

Après avoir été ignorée par quatre premiers ministres, en 1927 Murphy et quatre autres suffragettes

d’Alberta ont lancé un défi au gouvernement fédéral « Est-ce que le mot ‘personne’ inclut les femmes ? »

Murphy et son groupe a gagné le sobriquet « les Célèbres cinq » mais a perdu face au gouvernement qui

a répondu, « Non » le 24 avril 1928. Les suffragettes ont continué leur lutte, cherchant une décision du

Privy Council britannique à Londres, et le 18 octobre 1929, la Grande-Bretagne a décidé contre le Canada

pour dire que oui, les femmes sont des ‘personnes.’

On se souvient de ces événements sous le nom « l’affaire

des personnes » comme une grande victoire pour les

Canadiennes. Il y a des monuments à Calgary et à Ottawa

pour célébrer cette victoire. Pourtant, au niveau politique,

l’affaire des personnes a souligné que le Canada n’était pas

un pays complètement indépendant. La Grande-Bretagne

avait annulé une décision de la Cour suprême du Canada.

Page 5: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 5

Une grande victoire pour les femmes et une défaite pour la souveraineté canadienne – un peu ironique,

n’est-ce pas ?

V. LE MOUVEMENT UNIONISTE

Pendant la guerre, des pénuries de main d’œuvre s’arrivaient souvent. Au début, cela aidait à améliorer le

pouvoir de négociation des travailleurs, mais après peu de temps ces pénuries sont devenues une sorte

de ‘montagne russe économique’. Les salaires ont vite augmenté, mais avec cela, le coût de la vie a grimpé

aussi. Puis, à la fin de la guerre, un demi-million d’hommes sont retournés au Canada et cherchaient des

emplois. Aussi, ceux qui travaillaient les chaînes de montage sont devenus plus importants que ceux qui

avaient des habilités spécialisés, un changement historique des rôles de travail.

Inspirés par les idées révolutionnaires de Karl Marx, les bolcheviks et leur chef

Vladimir Lénine ont pris le pouvoir en Russie pour créer le premier pays

communiste dans l’histoire mondiale. En Union soviétique (URSS) c’était un

« paradis des ouvriers » où la propriété privée a été bannie et remplacée par la

planification collective. On sait aujourd’hui que le communisme a été un des

régimes les plus brutales dans toute l’histoire, responsable pour les morts des

millions, mais à cette époque-là, le communisme semblait être une panacée pour

toutes les difficultés de la société occidentale.

Un des résultats de la révolution communiste a été la radicalisation des

syndicats – les grèves sont devenues des armes politiques. Comme résultat, le gouvernement canadien a

pris des mesures drastiques contre certains groupes d’ouvriers, a interdit certains organismes d’ouvriers

et a interdit leurs journaux. C’était le début de la « menace rouge » au Canada.

Les groupes d’ouvriers à cette époque au Canada ont été menés par des socialistes britanniques et

inspirés par des mouvements similaires en Europe et aux États-Unis. Ces groupes étaient très actifs dans

l’ouest canadien et devenaient de plus en plus radicaux et militarisés vers la fin des années 1910. Puis, en

mars 1919, certains membres ont créé One Big Union. C’était un syndicat révolutionnaire d’idéologie

Page 6: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 6

marxiste. L’OBU favorisait les grèves qui fermaient des villes pour montrer la solidarité parmi les

ouvriers. Il y avait 50.000 Canadiens dans l’OBU avant son déclin aux années 1920. Parmi leurs objectifs :

des meilleurs salaires pour les travailleurs

la reconnaissance légale du syndicat

une journée de travail de 6 heures

une semaine de travail de 5 jours

VI. LA GRÈVE GÉNÉRALE DE WINNIPEG DE 1919

En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus grande

nombre de syndicats. Les soldats qui retournaient de la guerre en Europe ont joué un grand rôle sur les

deux côtés de l’enjeu ; ceux qui étaient pour les syndicats, et ceux qui étaient contre les syndicats. La

cause exacte du déclenchement de la grève n’est pas toujours bien comprise, 100 ans après l’événement,

mais on peut citer le chômage grimpant, l’agitation sociale, et l’inflation pour avoir radicalisé les

travailleurs. Mais le gouvernement et les entrepreneurs de Winnipeg ont blâmé les communistes pour

avoir commencé ces troubles, menés par de récents immigrants de l’Europe de l’est.

Le 1er mai 1919, les membres d’une usine de métal ont commencé une grève pour des meilleures

conditions de travail et des meilleurs salaires. Mais de l’élan a accéléré les événements et le 15 mai 1919

à 11h00, la ville de Winnipeg a été fermée. La solidarité au début était accablante – 94 des 96 syndicats de

la ville faisaient la grève – les téléphonistes, les laitiers, les pompiers, les agents des chemins de fer, les

ouvriers des usines, les facteurs, les éboueurs, les balayeurs de rue, les artisans. Seuls les typographes et

les policiers n’ont pas fait la grève. Les policiers ont en effet voté pour faire la grève, mais le Central Strike

Committee leur a demandé de rester au travail pour assurer l’ordre pendant la grève et de ne pas donner

au gouvernement fédéral une excuse d’envoyer l’armée pour arrêter la grève. La grève a eu autant de

succès, des grèves de solidarité se sont éclatées à travers le Canada – à Vancouver, Edmonton, Calgary,

Régina, Toronto, et à la petite ville d’Amherst en Nouvelle-Écosse.

Page 7: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 7

En juin, des briseurs de grève accumulaient dans la ville.

Des mitrailleuses ont apparu à bord des camions, et

un char d’assaut a été mis à l’alerte. L’armée était à

la veille, les Mounties aussi. Contraire au Central

Strike Committee, un Citizens Committee (avec

l’appui de la milice) a formé et a demandé pour

l’arrêt de ceux qui organisaient les grèves. Le

gouvernement a aimé cette idée, mais ce n’était pas

légal.

La solution ? Changer les lois ! L’Acte

d’immigration et le Code criminel ont été vite

changés pour permettre au gouvernement fédéral d’arrêter et de déporter des citoyens naturalisés au

soupçon d’appuyer la révolution ! Le ministre de la justice (et futur PM) Arthur Meighen a permis des

raids où on a arrêté douze hommes, grâce aux changements des lois.

Le samedi 21 juin 1919, les grévistes, anciens combattants, femmes et

enfants ont protesté contre l’agression du gouvernement fédéral dans

la rue principale de Winnipeg. Cela a vite dégénéré dans une émeute.

Les grévistes ont attaqué et ont mis feu à un tram. Les Mounties sont

entrés dans la ville, montés à cheval lançant des coups de poing avec

leurs bâtons. La police a tiré sur la foule, deux sont morts, plus de 20

ont été blessés, plus de 80 ont été arrêtés. C’était le « samedi sanglant. » À l’aube du 22 juin, l’armée

contrôlait les rues de Winnipeg. C’était la fin de la grève qui avait continué pour six semaines.

- Les retombées de la grève :

les dirigeants de la grève ont été arrêtés et condamnés à la prison

les travailleurs ont reçu l'ordre de retourner à leur emploi tandis que d'autres ont perdu leur

emploi et ont dû promettre de ne pas se joindre aux syndicats

la grève n'a pas attiré l'attention aux conditions sociales et économiques vécues par de

nombreuses personnes

Page 8: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 8

de nombreux dirigeants de travail ont été élus à tous les niveaux du gouvernement aux années

1920

VII. UNE ÉCONOMIE EN CROISSANCE

Bien que le début des années 1920 fût difficile, les conditions se sont améliorées par le milieu des années

1920. Les investisseurs étrangers ont acquis de la confiance au Canada et, par conséquent de nouvelles

industries ont été développées.

Les années 1920 s’appelaient les « années folles » pour plusieurs raisons car c’était une époque de

glamour et de prospérité pour plusieurs. Il semblait que les gens étaient en train d’oublier toute la misère

de la guerre en cherchant et en achetant des nouvelles divertissements et passe-temps ;

1. écouter de la radio

2. voir des films muets

3. jouer au mah-jong et les mots-croisés

4. participer aux marathons de danse

5. aller aux boîtes de nuit (musique jazz a été le dernier cri)

Du blé dans les Prairies : Les pays d'Europe qui souffraient encore des effets de la guerre exigeaient des

aliments et à la suite le prix du blé a augmenté. Les agriculteurs canadiens ont profité d'immenses

récoltes et par la suite ils ont réalisé des profits importants. Cet argent a été réinvesti dans des camions et

des cueilleuses mécaniques. Comme résultat de cette production accrue, les silos étaient pleins de

céréales et les prix de blé sont restés élevés au début des années 1920.

Les pâtes et papiers : Les États-Unis avaient utilisé une grande partie de ses sources de bois à pâte avant

la fin de la guerre. En conséquence, les exportations canadiennes de bois à pâte étaient égales au total des

exportations du reste du monde combinées, et cela a fourni de nombreux emplois pour les Canadiens. Le

boom a eu un inconvénient cependant - nos forêts ont été détruites, l'économie canadienne est devenue

dépendante des matières premières provenant d'autres pays et de nombreux Canadiens sont allés aux

États-Unis à la recherche d'emplois.

Page 9: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 9

L’hydroélectricité : De nouvelles industries et une augmentation dans la population a augmenté la

demande pour l'hydroélectricité. Le Canada avec ses vastes réseaux fluviaux est rapidement devenu le

deuxième plus grand producteur d'hydroélectricité au monde.

Le pétrole et le gaz : Les usines et l'utilisation accrue de la voiture ont mis une énorme demande sur le

pétrole et le gaz. La découverte de pétrole en Alberta en 1924 est devenue une grande source de revenu

pour la province. L'utilisation accrue de l'électricité et du pétrole et du gaz a blessé les provinces

Maritimes qui étaient un grand producteur de charbon, la source d'énergie qui a été remplacé par

l'électricité et du pétrole.

L’exploitation minière : De nouveaux découvertes minières dans le bouclier canadien étaient exploitées

grâce au financement américain et ces découvertes ont créé de nouveaux emplois et de richesses pour de

nombreux Canadiens.

VIII. ENVERS UN CANADA PLUS AUTONOME

• Borden a finalement pris sa retraite après une période intense où il a dirigé le

pays pendant la Première Guerre mondiale. Il a laissé Arthur Meighan

responsable du pays, cependant, la plupart des Canadiens en avaient assez des

conservateurs, et par conséquent, les libéraux ont gagné le contrôle du Canada

sous William Lyon Mackenzie King en 1921.

• Les libéraux de Mackenzie King sont revenus au pouvoir en 1926 et tout allait bien à nouveau

pour de nombreux Canadiens, politiquement ! Mais où était la place du Canada dans le monde à

cette époque ?

1. L'affaire Tchanak :

– L’affaire Tchanak a eu lieu en septembre 1922 et a été la première mise à l'épreuve

majeure de la politique étrangère du premier ministre Mackenzie King.

– La Turquie et la Grèce sont allées en guerre à propos de terres disputées données à la Grèce

à la Conférence de paix de Paris à Sèvres.

Page 10: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 10

– Les soldats britanniques étaient en train de protéger le détroit des Dardanelles, un lien

maritime très important qui relie la Mer Noire avec la Méditerranée. Les Turques voulaient

chasser les Britanniques de leur pays.

– Les forces turques ont attrapé les Britanniques près d’une petite ville sur les Dardanelles,

Tchanak. La Grande-Bretagne a demandé pour de l’aide de ses dominions, y inclut le

Canada.

– Mackenzie King a été très démure et il n’a pas réagi à la requête de la Grande-Bretagne. Il a

dit que c’était une décision qui devrait être discuté au sein du Parlement, et non à être prise

par le premier ministre tout seul.

– L’attitude détachée de King a annoncé son intention de désengager la politique étrangère

du Canada de celle de l’Angleterre.

2. Le traité du flétan :

– Le traité du flétan du 2 mars 1923, était un accord canado-américain sur les droits de pêche

dans le Pacifique Nord.

– Ce traité constitue le premier traité que le gouvernement canadien négocie et signe de

façon autonome de la Grande-Bretagne.

– Bien que le droit du Canada de négocier des traités commerciaux soit bien établi, la Grande-

Bretagne voulait signer l’accord avec le Canada, comme elle l'a toujours fait.

– Le premier ministre Mackenzie King a soutenu que la question ne regarde que le Canada et

les États-Unis.

– Il a même menacé d'établir une représentation canadienne autonome à Washington, ce qui

a forcé l’Angleterre à abandonner le traité.

– Le précédent créé par le traité du flétan, et confirmé par la Conférence impériale de 1923, a

été un pas important vers l’établissement du droit du Canada de mener ses propres actions

diplomatiques et affaires étrangères.

3. L’affaire King-Byng :

– Les graines de cette crise parlementaire ont été semées à l'élection fédérale d’octobre

1925, où 123 sièges ont été nécessaires pour obtenir une majorité. Trois partis ont

participé à cette élection ; Meighen et les Conservateurs ont remporté 115 sièges,

Page 11: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 11

Mackenzie King et les Libéraux ont remporté 100 sièges, et le Parti progressiste dirigé par

Robert Forke a remporté 22 sièges.

– Aucune des parties n’a obtenu la majorité, cependant, Mackenzie King ne voulait pas

renoncer à son pouvoir, il demande à Forke de former un gouvernement de coalition. Forke

a accepté, et Mackenzie King a prêté serment comme premier ministre encore une fois.

– En juin 1926, Mackenzie King voulait appeler une autre élection fédérale, dans l'espoir

d’obtenir un gouvernement majoritaire. Pour faire cela, il avait besoin de l’approbation du

Gouverneur Général, le vicomte Julian Byng, nommé par le roi de la Grande-Bretagne.

– Byng a refusé de déclencher des élections et Mackenzie King a démissionné comme

premier ministre en signe de protestation, dans l'espoir de forcer la main de Byng.

– Au lieu de cela, Byng a demandé à Meighen et ses conservateurs de former le nouveau

gouvernement.

– Mackenzie King était indigné et a qualifié la décision de Byng comme la couronne

britannique qui se mêlait dans les affaires du Canada. La plupart des Canadiens appuyait

Mackenzie King dans cette affaire.

– Une élection a eu lieu en 1926 et Mackenzie King a gagné. Il irait à limiter le rôle du

gouverneur général à une titre strictement cérémonielle.

4. Le rapport Balfour de 1926 :

– En 1926, lors d'une réunion des dirigeants impériaux britanniques, un document intitulé

« le Rapport Balfour » a déclaré que les Dominions étaient égaux en statut à la Grande-

Bretagne.

– C’était la naissance du Commonwealth of Nations. L'«Empire» n’existait plus !

5. Le Statut de Westminster :

– N.B. que ce document a créé officiellement le British Commonwealth le 11 décembre 1931.

*La fin de cette époque est arrivée en octobre 1929 avec le krach de la bourse à Wall Street.

Page 12: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 12

Le Canada des années 1930

I. LA GRANDE DÉPRESSION

De 1925 jusqu’à la fin de la décennie, les fermiers de blé au Canada ont eu des récoltes records et ont

vendu leur blé à un prix élevé. Mais en 1929, les fermiers canadiens n’ont pas pu vendre tout leur blé;

tout le blé de 1928 n’a pas été vendu, les États-Unis, l’Australie, et l’Argentine ont aussi eu des récoltes

recordes, alors le prix du blé a diminué à cause de la compétition. À cette époque, 40 % de nos

exportations (comme le blé) ont été vendues aux États-Unis. Donc, même une petite diminution dans les

économies des autres pays, en particulier l’économie états-unienne, nuirait à l’économie canadienne.

Trop de gens achetaient leurs biens à crédit, les dettes

accumulaient, et les spéculateurs n’avaient pas l’argent pour les

payer et donc vendaient leurs actions dans la bourse. Les

années 1920 étaient une ère de concupiscence et

d’hédonisme – on vivait pour le moment car la guerre était

terminée et qui savait quand une autre pourrait commencer. On

allait danser le charleston ou écouter de la musique jazz dans

les boîtes de nuit populaires. Les objets de luxe et des

nouvelles inventions ont capté les gens, on achetait surtout les Model-T, les radios, les phonographes, et

les actions dans la bourse avec le crédit !

Page 13: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 13

Les actions américaines perdaient leur valeur dès septembre 1929. Les investisseurs s’inquiétaient que

la valeur de leurs actions continuerait à diminuer, donc ils ont vendu ces actions. Cela a causé une

diminution dans la valeur des autres actions, et plus d’investisseurs ont vendu leurs actions. C’était

comme un cycle désastreux. C’était en octobre 1929 qu’on a le krach boursier à New York. C’était la plus

grave crise économique jamais vu dans l’histoire.

Car les économies de chaque pays au monde étaient liés à celle des États-Unis, le monde se retrouvait en

crise économique aussi … y inclut le Canada.

La Grande dépression est définie comme la période qui a suivi le jeudi noir du 24 octobre 1929, jour du

krach boursier. Ceci a déclenché une crise économique et une augmentation du chômage. Les effets les

plus importants de la dépression étaient ressentis en Amérique du Nord et en Europe occidental. Les

causes sous-jacentes de la Grande dépression incluent ;

une forte dépendance aux produits de base (blé, bois, minéraux, etc.)

la dépendance de l’économie canadienne aux exportations

la faiblesse des économies européennes après la guerre

trop de dépendance à l’économie américaine comme marché et une source de fonds

la surproduction des biens de consommation

Q : Est-ce que le krach de la bourse de New York a causé la Grande dépression ? NON ,

Page 14: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 14

Pourquoi ? À cause du crédit incontrôlé : Les gens achetaient sans arrêt ou limite, ils dépensaient de

l’argent qu’ils n’avaient pas ! Aussi, la production et la consommation n’étaient pas contrôlées non plus,

donc les usines produisaient sans limite et il y avait plein de choses pour le peuple d’acheter. Mais peu

avait l’argent pour les acheter !!!!

Après le krach, ce n’était pas toujours évident que

les prochaines dix ans allaient être aussi pires. Les

banquiers disaient que l’économie était toujours

stable et le gouvernement rassurait les gens que

ce n’était qu’une phase normale du cycle

économique. Mais avec le krach, les compagnies

ont perdu leur valeur, ont dû renvoyer leurs

employés, qui, sans salaire, ont perdu leur

pouvoir d’achat, et donc, n’achetaient pas des

biens. Comme résultat, d’autres entreprises ont

dû renvoyer leurs employés, et le cycle a

recommencé. Aussi la demande pour les produits canadiens continuait à diminuer et dès 1933, un tiers

de la main d’œuvre canadien a été en chômage.

Résumons …

Q: Comment une combinaison de facteurs ont-ils mené à la Grande Dépression ?

Raisons liées à la SURPRODUCTION Raisons liées à la BOURSE/CRÉDIT

• Les compagnies produisaient trop de biens

• Il n’était pas possible de vendre les biens états-uniens (en

particulier) à l’étranger car beaucoup de pays ont établi des

tarifs protectionnistes après la PGM pour faire grimper le

• Les gens avaient le droit d’emprunter trop d’argent et ils n’avaient pas les

moyens de repayer les banques.

• Les gens ont emprunté ou investi leurs épargnes dans la bourse, mais il

n’y avait pas assez de réglages sur l’achat et la vente des actions.

• Le gouvernement à Washington suivait la politique de laissez-faire ; les

entreprises et les banques réglaient eux-mêmes.

Page 15: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 15

prix des biens des É.-U. (pour protéger leurs industries

domestiques).

• Quand la demande pour les biens ont tombé, les salaires

des ouvriers sont tombées et plusieurs étaient en chômage,

donc ils n’avaient pas l’argent pour acheter les nouveaux

biens.

• Trop de gens pensaient que le prix des actions ne pouvait qu’augmenter,

alors ils ont mis plus d’argent dans la bourse dont ils avaient les moyens.

• Les banques n’avaient pas assez d’argent en réserve pour aider les

entreprises avec des problèmes économiques. C’était car les banques ont

prêté trop d’argent, mais maintenant les banques avaient des difficultés

eux-mêmes car les gens ne pouvaient repayer leurs emprunts.

II. DES TEMPS DIFFICILES POUR LES CANADIENNES ET LES CANADIENS

Le Canada n’avait jamais eu un krach économique pareil. En 1930 et 1931, les citoyens et les économistes

s’attendaient que l’économie s’améliore, mais les conditions sont devenues encore pires. Dans les villes,

on était chanceux si un membre de la famille avait son emploi, parfois les jeunes ont dû quitter l’école

pour trouver un emploi, et les familles ont dû arrêter l’achat des objets de luxe – l’argent ne payait que le

loyer/le prêt immobilier, la nourriture, et les factures. À la campagne, les fermiers survivaient de leurs

récoltes, où possible.

L’ouest canadien a été durement frappé par la crise. L’augmentation du prix du blé des années 1920 avait

attiré des milliers à s’établir dans les Prairies. Plusieurs ont utilisé des méthodes pour vite produire le

blé, mais ont volé les substances nutritives du sol. En 1928, les

Prairies ont produit 545 millions de boisseaux de blé, mais en

1937, seulement 159 millions de boisseaux de blé ont été cultivés.

Plusieurs fermiers avaient empruntés de l’argent pour acheter

des machines et avec la crise, étaient incapables à repayer leurs

dettes. Les années 1930 étaient aussi des années de sécheresse.

Le sol sec, combiné avec des vents ont produit des tempêtes de

poussière qui ont détruit des fermes et les récoltes – c’était le

Dustbowl.

Page 16: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 16

L’autre effet de la sécheresse a été un boom de la population des

sauterelles. Une colonie était capable de détruire un champ de blé

dans quelques minutes. Ce n’est pas surprenant qu’entre 1931 et

1937, plus de 120.000 gens ont quitté les Prairies pour vivre

ailleurs au Canada ou aux États-Unis. Sans pétrole, plusieurs ont

attaché des chevaux à leurs automobiles pour créer des

« bagnoles à Bennett » (Hooverwagons aux États-Unis) et ceux

qui ont perdu leurs maisons dans les villes ont souvent déménagé

aux bidonvilles à l’extérieur des villes appelés des Hoovervilles

d’après le terme américain où l’hygiène n’existait pas et les abris

étaient souvent construits de carton.

Pendant le pire de la dépression, les gens s’entraidaient souvent, mais les chômeurs et les pauvres ont été

traités de façon inégale. Par exemple, les hommes recevaient de l’aide financière du gouvernement, car ils

étaient les chefs des familles. Parfois des hommes célibataires ont dû quitter la maison pour que leurs

familles puissent en profiter de l’aide financière aussi. La discrimination et l’intolérance étaient aussi

communes. Les immigrants et les Juifs ont souvent caché leurs origines ethniques pour trouver des

emplois. Dans l’ouest le Ku Klux Klan était très active aux années 1930 et discriminait contre les Noirs, les

Juifs, les Tsiganes, et les Catholiques. Aussi, le gouvernement a déporté plus de 17.000 étrangers qui

recevaient de l’aide financière entre 1929 et 1935. Cette pratique s’est arrêtée en 1935 quand le parti

libéral a pris le pouvoir aux élections, mais montre l’effet de l’intolérance pendant des troubles

économiques.

Page 17: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 17

III. S’ÉCHAPPER DE LA CRISE

Pendant la crise, les gens cherchaient des formes de soulagement pour oublier leurs inquiétudes. Les gens

n’avaient pas beaucoup d’argent, mais il existait plusieurs formes d’évasion comme les chants en chœur,

les repas-partage, des matches d’hockey/ curling/ baseball, et

les églises ont sponsorisé des jeux de cartes et des danses,

auparavant tabous. Les nouveaux engouements incluaient le

patin à roulettes, le mini-golf, et des nouveaux jeux de société

comme Monopoly (avec ses chances de gagner l’argent

imaginaire).

Les films parlants des années 1930 ont distrait aux milliers de Canadiens qui allaient les voir en moyenne

12 fois par an en 1936. Populaires étaient les films d’Hollywood comme Disney, les

frères Marx, et les vedettes comme James Cagney et Mary Pickford, une actrice

canadienne. C’était aussi l’époque de The Wizard of Oz, Frankenstein, Dracula, et

King Kong. Les gens aimaient aussi lire les journaux et les magazines pour du

divertissement. Les journaux à cinq cents offraient un moyen de bon marché de

lire les nouvelles et les résultats sportifs. On recyclait les journaux comme

papier peint, isolant, ou papier hygiénique dans les bécosses. Les gens aimaient

aussi lire les magazines brillants comme Maclean’s et Châtelaine, et les magazines

américaines encore plus brillants tels que Time et Life pour lire les nouvelles et voir ce qui faisaient les

riches pour s’amuser.

Mais à cette époque les gens aimaient surtout écouter de la radio. C’était un des engouements des années

1920 et alors presque tous les Canadiennes et les Canadiens en avaient achetées. D’autres les ont

achetées aux années 1930 pour aussi peu que 10$. On écoutait aux stations américaines pour les drames,

les mystères, les comédies, et les comédies musicales, mais on préférait les stations canadiennes pour des

émissions comme The Happy Gang et Hockey Night in Canada avec Foster Hewitt.

Page 18: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 18

IV. LA RÉACTION DU GOUVERNEMENT CANADIEN À LA CRISE

Au début, les gens ignorait la grave crise, même le Premier Ministre

Mackenzie King. Ils pensaient que c’était une « phase naturelle de

l’économie ». Il y avait l’idée que le gouvernement ne devrait pas aider les

pauvres, et à ce temps, le bien-être social n’existait pas. Les gens croyaient

que la situation de ceux qui ont perdu leurs emplois et les pauvres a été

causé par eux même ou que l’économie allait éventuellement s’améliorer.

Malgré ces attitudes, Mackenzie King a essayé d’aider la situation

économique. Il a installé des tarifs sur les importations d’acier, des fruits et

des légumes en réponse aux tarifs mis en place par d’autres pays sur les

produits canadiens. Les pays essayaient de mettre des tarifs protectionnistes en place pour protéger

leurs industries domestiques.

Puis, Mackenzie King décide d’aider seulement les provinces de Manitoba et d’Alberta qui avaient des

gouvernements libéraux. C’était son « discours des cinq cents » où il a dit que le chômage est la

responsabilité des villes et des provinces. Il a proclamé que pour les provinces conservateurs, « je ne les

donnerais même pas une pièce de cinq cents ». Il est allé trop loin avec des élections qui s’approchaient.

Mackenzie King a été remplacé en 1930 par le premier ministre conservateur R.B. Bennett.

Tout le monde souffrait – par exemple les fermiers de la Saskatchewan gagnaient 1.614$/an en 1928, puis

seulement 66$/an en 1933. Cette même année, le chômage au Canada était 33 %, alors le gouvernement

de Bennett a donné des prêts aux provinces pour

aider les fermiers et chômeurs, soit 255$ million

entre 1930 et 1935, mais ce n’était pas assez.

Plusieurs organismes de bienfaisance et

d’églises ont dû ouvrir des soupes populaires

pour nourrir aux pauvres et chômeurs, d’autres

assuraient des réserves de lait pour les bébés.

Page 19: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 19

Mackenzie King et Bennett (au début de la dépression) au Canada et le président Hoover aux États-Unis

avaient adopté la politique du « laissez-faire » économique pour régler la crise. En d’autres mots, ils

étaient de l’opinion que le gouvernement et l’économie ne devraient pas se mélanger. Mais dès 1931, il

est devenu clair que les pauvres et affamés seraient une caractéristique permanente de la dépression. Des

municipalités ont ramassé des fonds pour les plus pauvres, une sorte d’allocation-chômage – the dole.

Prendre cette aide financière a été très gênant pour les familles, car il fallait démontrer à quelle mesure

vous étiez pauvre, et vous n’aviez pas le droit de posséder une voiture, une radio, ou une téléphone. Une

partie de l’allocation-chômage a été des bons alimentaires, alors ces familles de démarquaient des autres.

Cette même année, le nouveau gouvernement de Bennett a promulgué des lois d’allocation-chômage pour

verser des fonds fédéraux aux municipalités, si la municipalité pouvait appairer les fonds. La majorité de

l’argent était pour les travaux publics (la construction des routes, ponts, barrages, édifices, etc.). La

municipalité donnerait des emplois pour créer les travaux publics au lieu de donner l’argent aux familles

pauvres. Mais beaucoup de municipalités avaient prêté de l’argent directement aux années 1920 pour

faire leurs travaux et donc ne pouvaient pas faire partie de ce programme fédéral. En 1932, Bennett a

créé une autre loi d’allocation-chômage où l’argent allait directement aux familles les plus touchées par la

dépression.

Autre aspect intéressant de l’ère Bennett, pour raison du désespoir, très souvent des Canadiennes et des

Canadiens écrivaient des lettres au premier ministre. Voici deux exemples :

Cher Sir,

Je suis une fille de 13 ans et je dois marcher à l’école chaque jour et maintenant il fait très froid déjà et

je n’ai pas de manteau pour m’habiller. Mes parents n’ont pas l’argent pour m’en acheter cet hiver. Je

dois marcher à l’école pour 7km chaque matin et soir et j’ai très froide chaque jour. Seriez-vous assez

gentil de m’envoyer assez d’argent … puisque je peux m’en acheter.

Je m’appelle

-Edwina Abbott

Page 20: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 20

Cher M. Bennett,

J’ai entendu ma mère et mon père parler de vous tellement et de votre gentillesse. Je suis un petit

garçon de huit ans et je suis en troisième année d’école. J’ai voulu depuis des années un petit wagon

rouge à laquelle je peux attacher mon chien, mais mon père n’a pas d’argent. S’il vous plaît M. Bennett,

pourriez-vous m’envoyer assez d’argent pour m’acheter un wagon. Merci beaucoup.

Votre très bon ami,

-Horace Gardiner

Ces lettres sont typiques des centaines de lettres que le premier ministre a reçu aux années 1930. Il a

répondu à ces deux lettres, et plusieurs autres, en envoyant un billet de 5$.

V. LES CAMPS DE SECOURS ET LA MARCHE SUR OTTAWA

Malgré ces efforts, le nombre de chômeurs augmentait et les gouvernements municipaux, provinciaux, et

fédéral s’inquiétaient du nombre de jeunes hommes errants dans le pays qui « parcouraient les rails ».

La peur d’une révolution communiste existait, et avec cela le risque que le gouvernement à Ottawa serait

renversé. Alors le gouvernement fédéral a établi une série de camps de secours pour les chômeurs

célibataires. Conçus pour 1.000 hommes, à un moment donné, plus de 20.000 occupaient les camps de

secours. À la fin du programme en 1936, plus de 170.000 hommes ont passé du temps dans les camps où

ils travaillaient pour 20¢ par jour. Au moins les hommes n’étaient pas dans les villes où ils pourraient

commencer une révolution rouge. Mais la vie dans les camps de secours n’était pas idéale non plus et en

1935, des centaines de résidents des camps ont participé à la Marche sur Ottawa.

You get $5 … And YOU get

$5 … AND YOU GET $5!!!

Page 21: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 21

Au début d'avril 1935, 1.500 résidants des camps de secours du gouvernement fédéral, situés en

Colombie-Britannique, ont déclenché la grève et se rendent à Vancouver par train et par camion. Ils ont

demandé pour l'amélioration des conditions et des avantages dans les camps, et de la réticence apparente

du gouvernement fédéral à fournir des programmes d'emploi et de salaires.

Devant le refus des gouvernements de Vancouver et de la Colombie-Britannique de s’occuper des

grévistes et devant l'échec apparent du mouvement aux yeux des partisans, les grévistes ont décidé de

déplacer la grève à Ottawa. Le 3 juin 1935, plus de 1.000 grévistes ont entrepris la « Marche sur Ottawa ».

Ils veulent sensibiliser la population à leur cause et porter plainte devant le Parlement et le premier

ministre Bennett. Les grévistes ont réquisitionné des trains de marchandises et ont fait des arrêts à

Calgary, à Medicine Hat, à Swift Current et à Moose Jaw, avant d’arriver à Régina.

À Régina, la compagnie de chemins de fer, forte d'un décret du premier ministre, a refusé aux grévistes un

nouvel accès à ses trains. Les négociations avec le gouvernement fédéral ont réussi à l'envoi à Ottawa de

huit marcheurs avec mission de rencontrer Bennett. Pendant ce temps, une foule de 2.000 marcheurs

dans l'attente se massent sur le terrain de l’Exposition de Regina. Ils sont nourris et logés par les

habitants de la ville et le gouvernement de la Saskatchewan.

Camp de secours pour les chômeurs en Alberta

Page 22: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 22

À Ottawa, les pourparlers sont vite rompus et la délégation retourne à Regina, où les marcheurs ont

organisé un rassemblement pour le 1er juillet. Une émeute s’est éclatée à Régina entre les marcheurs et la

GRC – les marcheurs ont attaqué la police avec des pierres et

des gourdins. Un policier local est mort, des dizaines de

manifestants, de citoyens et de policiers sont blessés et 130

manifestants sont arrêtés. Quatre jours plus tard, le

gouvernement saskatchewannais a aidé les marcheurs à

regagner leurs camps, la plupart se sont retournés à

Vancouver par train de voyageurs. La répression de la marche

sur Ottawa et l'antagonisme de Bennett envers les chômeurs

ont contribué au déclin de la carrière politique du premier ministre. Les élections étaient planifiées pour

le 14 octobre …

VI. LA NOUVELLE DONNE DE BENNETT

Au milieu des années 1930, la fin de la carrière politique du premier ministre conservateur Bennett

semblait inévitable. Il a dû abandonner le laissez-faire pour sauver sa carrière politique ! Cherchant à

remettre son parti à flot, il entreprend, le 2 janvier 1935, et s’inspirant de la stratégie du New Deal du

président des États-Unis, Franklin Roosevelt, le premier ministre utilise les ondes radio afin de livrer une

série de discours traçant les lignes directrices d’une Nouvelle Donne (‘New Deal’) canadienne. Bennett a

proposé ;

i. une durée maximale à la semaine de travail

ii. un salaire minimum

iii. une réglementation plus stricte des conditions de travail

iv. l’assurance-chômage

v. l'assurance contre la maladie et les accidents

vi. une révision des pensions de vieillesse

vii. des programmes de soutien à l’agriculture

Les lois entourant la Nouvelle Donne ne trouvent pas d’opposition de la part des autres partis politiques,

bien que les réformes ne soient pas appliquées à temps pour les élections d’octobre 1935. Ces

La Marche sur Ottawa le 1er juillet 1935 à Régina

Page 23: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 23

propositions de la dernière heure de Bennett ont été perçues comme étant trop peu, trop tard, par un

électorat impatient et éprouvé. Il perd l’élection de 1935 en faveur des Libéraux de Mackenzie King, qui

est revenu au Parlement avec un gouvernement majoritaire. Alors que le pourcentage de votes en faveur

des Libéraux n’a pas augmenté de façon dramatique depuis l’élection précédente de 1930, les nouveaux

partis contestant les élections, le CFF et le Crédit social ont enlevé des votes aux Conservateurs.

***Quel évènement a signalé la fin de l’ère de Bennett ? Expliquez.

VII. LES NOUVEAUX PARTIS POLITIQUES

Certains gens ont conclu que les partis traditionnels ne pouvaient pas faire face aux effets économiques

de la dépression. Quelques partis ont eu de profonds impacts sur la scène politique canadienne, d’autres,

non. Voici les plateformes politiques et les faits saillants de ces partis ;

1. Le parti communiste

pas un nouveau parti, mais a trouvé plus de soutien pendant la dépression

son but est de voir toutes les personnes partager également le travail et la prospérité de la

société

a mené des manifestations contre les injustices des programmes d’allocation

beaucoup de Canadiens pensaient que ce parti a été contrôlé par l’URSS et que son vrai but a

été de renverser le gouvernement fédéral

ce parti a été interdit par le gouvernement entre 1931 et 1936 et encore de 1939 à 1945

2. Le CCF (Cooperative Commonwealth Federation)

un parti socialiste (parti de gauche, non-marxiste)

ce parti a blâmé la dépression sur les propriétaires des entreprises qui cherchait toujours à

accumuler plus de profits

le CCF voulait remplacer le système capitaliste avec un système socialiste, comme résultat,

beaucoup de Canadiens voyaient ce parti avec des soupçons, c’était proche au communisme

responsable pour l’assurance-chômage en 1940 et la protection des syndicats en 1944

a aidé à former le NPD en 1961

Page 24: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 24

3. Le Crédit Social

fondé aux années 1930 en Alberta par William Aberhart

ce parti voulait réformer (pas changer comme le CCF) certains institutions économiques

a promis aux Albertains 25$ par mois si élu (jamais distribué car la distribution de l’argent a

été un pouvoir fédéral, et non provincial)

disait que la dépression a été causée car les gens n’avaient pas assez d’argent à dépenser

4. L’Union Nationale

un parti nationaliste, francophone, québécois, au pouvoir de 1936-1939, 1945-1959

le premier chef et fondateur : Maurice Duplessis

a pour toujours changé les relations entre les gouvernements québécois et fédéral, le Québec et

les autres provinces, et les francophones et les anglophones au Québec

ce parti avait peur que les capitalistes anglophones du Canada, des États-Unis et d’Angleterre

domineraient pour toujours l’économie québécoise, et donc l’importance de la langue française

et les coutumes québécoises diminueraient aussi

a été contre le gouvernement fédéral car il menaçait les droits des francophones

VIII. LA FIN DE LA DÉPRESSION

La montée de nouveaux partis politiques et des initiatives par le gouvernement fédéral ont eu très peu

d’effet sur la dépression de l’économie canadienne. Les conditions économiques se sont améliorées au

milieu des années 1930. Le taux de chômage a été 26 % en 1933 avait tombé à 15 % en 1938. Une

amélioration, mais ce chiffre veut dire que plus de 300.000 Canadiens n’avaient pas d’emploi.

Pour la majorité du pays, la dépression a continué jusqu’à 1939, l’année où le Canada est entré dans la

Seconde Guerre mondiale. Les hommes et les femmes qui étaient en chômage ont vite trouvé des jobs

dans les industries de guerre ou se sont engagés dans l’armée canadienne pour lutter contre le nazisme.

Page 25: Le Canada des années 1920kingwvh.weebly.com/uploads/6/1/4/5/61455667/thème_3_et...En 1911, Winnipeg a été la troisième plus grande ville au Canada et aussi la ville avec le plus

Histoire du Canada 1231

Page 25

La Grande dépression : Questions de compréhension

1. Décris le rôle d’un « spéculateur. » 2. Trouve d’autres pays autour du monde où la crise économique a aussi frappé. 3. Qu’est-ce qui arrive à la bourse américaine à Wall Street en octobre 1929 ? 4. Explique pourquoi le Canada a senti les effets de la crise économique, malgré le fait que le krach boursier s’est eu lieu aux États-Unis ? 5. Qu’est-ce qui se passe avec l’industrie agricole au Canada au début de la crise ? Ensuite, qu’est-ce qui arrive à la plupart des fermiers canadiens comme résultat ? 6. Décris les premières réactions au krach boursier par Mackenzie King. 7. Qu’est-ce que c’est le « discours des cinq cents » ? 8. Pourquoi les Prairies étaient-elles particulièrement affectées par la dépression économique ? 9. Pourquoi se sentaient certains Canadiens humiliés pendant cette époque ? 10. Pourquoi écrivaient des milliers de Canadiens au Premier ministre Bennett ? 11. Pourquoi est-ce qu’il y avait une « marche sur Ottawa » en 1935 ? 12. Explique la politique économique de « laissez-faire. » 13. Trouve une définition de la « bagnole à Bennett. » 14. Quel nouveau parti politique avait le plus d’appui par la population canadienne à cette époque ? Pourquoi ? 15. D’où Bennett a-t-il trouvé l’idée d’instaurer un New Deal (Nouvelle Donne) canadien ? Décris les promesses qu’ont faites Bennett dans cette Nouvelle Donne canadienne. 16. Qu’est-ce qui explique le retour de Mackenzie King au poste de Premier Ministre en 1935 ? Est-ce qu’il a changé son plateforme politique ? 17. Qu’est-ce qui a enfin terminé la dépression au Canada ? Pourquoi les Canadiens n’étaient pas très heureux, malgré la fin de la crise ?