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E S C O M M I S S A I R E S A U X C O C O M P A G N I E N A T I O N A L E D E S C O M M I S S A I R E S A U X C O M P T E S EDITION COLLECTION ÉTUDES TECHNIQUES LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 8, RUE DE L’AMIRAL-DE-COLIGNY - 75001 PARIS SITE INTERNET : http://www.cncc.fr SITE EXTRANET : http://www.crcc.com.fr CNCC ÉDITION CNCC Ventes, informations sur les ouvrages Informations techniques TÉLÉPHONE : 01 40 15 04 96 TÉLÉPHONE : 01 44 77 82 82 TÉLÉCOPIE : 01 44 77 82 27 TÉLÉCOPIE : 01 44 77 82 28 EMAIL : [email protected]

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COLLECTION ÉTUDES TECHNIQUES

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8, RUE DE L’AMIRAL-DE-COLIGNY - 75001 PARISSITE INTERNET : http://www.cncc.frSITE EXTRANET : http://www.crcc.com.fr

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LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Mai 2004

PRÉFACE

L’application, à partir du 1er janvier 2005, des normes comptables internationales dans les comptesconsolidés des sociétés de l’Union européenne dont les titres sont admis à la négociation sur le marchéréglementé d’un État membre, constitue un évènement majeur que la Compagnie nationale descommis saires aux comptes se devait d’accompagner.

Cet évènement se révèle en effet être à la fois une opportunité exceptionnelle et un défi considérable :

– une opportunité, parce qu’il va permettre d’harmoniser, à des fins de comparabilité, les comptes dessociétés sur la base d’un référentiel comptable de haut niveau et favoriser ce faisant l’activité desmarchés financiers ;

– un défi, parce qu’il signifie, pour la majorité des groupes concernés, un bouleversement de leur systèmed’information, une refonte de leur organisation, une nouvelle stratégie de communication, etc.

L’évènement est également d’importance puisque, s’il devrait concerner directement plus de 7 000sociétés en Europe, dont 1 100 en France, il devrait également, pour les besoins de la consolidation, avoirdes incidences sur l’information produite par environ 29 000 sociétés en France (mères et filiales).

Parce que cet évènement trouve ainsi sa place au cœur même de la mission des commissaires auxcomptes, il était nécessaire que la Compagnie nationale accompagne les professionnels dans sa prépa-ration et mette notamment en évidence les incidences qui vont en résulter, dès aujourd’hui et jusqu’aujour de la transition, sur leurs pratiques et dans leurs relations avec les sociétés.

La présente Étude technique entend donc apporter aux professionnels les connaissances qui leur sontindispensables sur les conditions générales dans lesquelles le passage aux IFRS va intervenir etrépondre, ce faisant, aux principales préoccupations auxquelles ceux-ci vont pouvoir être confrontésd’ici 2005.

Elle ne saurait en conséquence constituer ni se substituer à un ouvrage de fond sur le référentiel comptable international dans son ensemble, sur sa mise en application dans les comptes ou encore surses multiples conséquences dans l’organisation des entreprises, tel qu’il en existe aujourd’hui.

Dans l’objectif ainsi précisé, l’Étude s’articule autour de trois axes :

– le cadre réglementaire du passage au référentiel comptable international et les conséquences juri-diques,

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LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Mai 2004

– la prise en compte dans la démarche d’audit du commissaire aux comptes du passage au référentielcomptable international,

– les diligences du commissaire aux comptes sur les informations communiquées au titre des exercices2003, 2004 et 2005, dans le cadre de la communication financière notamment recommandée parl’Autorité des marchés financiers, et les incidences sur ses rapports.

Dans un souci d’efficacité et de réactivité au regard des éléments de contexte qui vont apparaître ouêtre précisés d’ici 2005, le contenu de l’Étude technique sera mis à disposition des professionnels demanière progressive et actualisé autant que de besoin.

Ainsi, la première publication permettra de diffuser les éléments d’environnement juridique (titre I) etde reprendre le contenu de l’Avis technique émis par la Compagnie nationale en février 2004, portantsur les diligences du commissaire aux comptes au titre de l’exercice 2003 dans le cadre de la communi-cation financière d’ores et déjà engagée par les sociétés sur le passage aux normes comptables inter-nationales (première partie du Titre III).

Dans un second temps, le Titre II sera publié, puis les parties portant sur les diligences du commissaireaux comptes au titre des exercices 2004 et 2005 seront complétées et transmises dans des délaiscompa tibles avec la réalisation des interventions.

Il convient enfin de souligner la portée de cette Étude qui ne se limite pas au seul passage aux IFRS en2005, mais qui trouvera également tout son intérêt lorsqu’une entité passera du référentiel comptablenational vers le référentiel international, notamment à l’occasion d’une introduction de ses titres sur unmarché réglementé, ou encore à l’occasion de l’extension éventuelle de l’application du référentielcomptable international.

Pour toutes ces raisons, cette Étude constitue un support qui, je le souhaite, saura répondre à desattentes concrètes.

Michel TudelPrésident de la CNCC

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LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Mai 2004

AVERTISSEMENT

Le contenu de cette étude a pour objectif essentiel d’examiner les aspects nécessitant la miseen place par le commissaire aux comptes de diligences spécifiques, ou les points sur lesquels sonattention doit particulièrement être attirée, dans le cadre du passage au référentiel comptableinternational.Ces diligences s’inscrivent dans la démarche d’audit et dans le comportement professionnel ducommissaire aux comptes, tels qu’ils sont prévus par les normes professionnelles. Cette étudene prétend donc pas décrire une méthodologie d’audit spécifique à appliquer dans le cadre dupassage au référentiel comptable international en 2005, encore moins apporter une analyse del’ensemble des problématiques comptables posées par la norme IFRS 1 ou par le référentielcomptable international dans son ensemble.

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SOMMAIRE

TITRE 0 – INTRODUCTION GÉNÉRALE

TITRE I – LE CADRE RÉGLEMENTAIRE DU PASSAGE AU RÉFÉRENTIEL COMPTABLE INTERNA-TIONAL ET LES CONSÉQUENCES JURIDIQUES

TITRE II – LA PRISE EN COMPTE DANS LA DÉMARCHE D’AUDIT DU COMMISSAIRE AUXCOMPTES DU PASSAGE AU RÉFÉRENTIEL COMPTABLE INTERNATIONAL

TITRE III – INFORMATIONS COMMUNIQUÉES AU TITRE DES EXERCICES 2003, 2004 ET 2005SUR LA TRANSITION AUX IFRS - DILIGENCES DU COMMISSAIRE AUX COMPTES ETINCIDENCE SUR SES RAPPORTS

ANNEXES

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SOMMAIRE DÉTAILLÉ

TITRE 0 – INTRODUCTION GÉNÉRALE

0.1 – PRÉSENTATION DU CONTEXTE

0.2 – RAPPEL DES RESPONSABILITÉS DES DIRIGEANTS ET INFORMATIONS À FOURNIR PAR LES SOCIÉTÉS

0.3 – MISSION DU COMMISSAIRE AUX COMPTES

TITRE I – LE CADRE RÉGLEMENTAIRE DU PASSAGE AU RÉFÉRENTIEL COMPTABLE INTERNATIONAL ET LES CONSÉQUENCES JURIDIQUES

I.1 – LES DISPOSITIONS DU RÈGLEMENT EUROPÉEN

I.2 – LES DIFFICULTÉS LIÉES À L’APPLICATION DU RÈGLEMENT EUROPÉEN ET DE LA NORME IFRS 1

I.3 – LA DÉFINITION DE CERTAINS CONCEPTS

I.4 – LES PRINCIPES JURIDIQUES DANS L’APPLICATION DES RÈGLEMENTS EUROPÉENS

I.5 – LES RECOMMANDATIONS DU CESR ET DE L’AMF

TITRE II – LA PRISE EN COMPTE DANS LA DÉMARCHE D’AUDIT DU COMMISSAIRE AUX COMPTES DU PASSAGE AU RÉFÉRENTIEL COMPTABLE INTERNATIONAL

II.1 – INTRODUCTION

II.2 – PRISE DE CONNAISSANCE DU PLAN DE TRANSITION AUX IFRS

II.3 – ORIENTATION ET PLANIFICATION DE LA MISSION

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II.4 – ÉVALUATION DU RISQUE ET CONTRÔLE INTERNE

II.5 – PROCÉDURES MISES EN ŒUVRE EN VUE DE L’OBTENTION D’ÉLÉMENTS PROBANTS

II.6 – UTILISATION DES TRAVAUX D’AUTRES PROFESSIONNELS

II.7 – COMMUNICATION SUR LA MISSION AVEC LES PERSONNES CONSTITUANT LE GOUVERNEMENT

D’ENTREPRISE

TITRE III – INFORMATIONS COMMUNIQUÉES AU TITRE DES EXERCICES 2003, 2004 ET 2005SUR LA TRANSITION AUX IFRS - DILIGENCES DU COMMISSAIRE AUX COMPTES ET INCIDENCE SUR SES RAPPORTS

III.1 – INTRODUCTION

III.2 – EXERCICE 2003 – COMPTES CONSOLIDÉS AU 31 DÉCEMBRE 2003 (OU COURANT 2004)

III.3 – EXERCICE 2004 – COMPTES CONSOLIDÉS AU 31 DÉCEMBRE 2004

III.4 – COMPTES CONSOLIDÉS INTERMÉDIAIRES 2005

ANNEXES

ANNEXE 1 – RÉGLEMENTATION COMMUNAUTAIRE

ANNEXE 2 – RÉGLEMENTATION NATIONALE

ANNEXE 3 – RÈGLEMENTS ET INSTRUCTIONS DE L’AMF

ANNEXE 4 – RECOMMANDATIONS

ANNEXE 5 – DOCTRINE

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0.1 – PRÉSENTATION DU CONTEXTE

• L’adoption par l’Europe du référentiel comptable international (IAS) : unestratégie économique et politique amorcée depuis près d’une décennie

Dans sa communication de 1995 (1) relative à sa nouvelle stratégie comptable,la Commission européenne a marqué sa préférence pour les normes IAS commecorps de normes comptables à appliquer par les sociétés européennes quisouhaitent se financer sur les marchés internationaux. « Parmi les différentesorganisations internationales s’occupant des normes comptables, seul l’IASCproduit (…) des résultats qui ont des chances non négligeables d’être reconnusau sein des marchés internationaux des capitaux (…) ».

Dans cette perspective, le Conseil européen de Lisbonne des 23 et 24 mars 2000a souligné la nécessité d’accélérer l’achèvement du marché intérieur des servicesfinanciers et a invité la Commission à prendre des mesures visant à améliorer,pour 2005 au plus tard, la comparabilité des états financiers élaborés par lessociétés faisant appel public à l’épargne.

Dès juin 2000, la Commission a publié une communication (2) proposant quetoutes les sociétés cotées de l’Union européenne soient tenues, pour 2005 auplus tard, d’élaborer leurs comptes consolidés conformément à un jeu unique denormes comptables, à savoir les IAS.

Cette proposition a reçu un accueil favorable de la part du Conseil Ecofin (3) etdes sociétés concernées. En effet, ces grandes entreprises européennes, à voca-tion internationale, préparent des comptes conformément à une législationnationale répondant mal aux besoins du marché international des capitaux, etsont aujourd’hui conduites à établir en pratique deux séries de comptes, unepremière conforme aux normes nationales et une seconde adaptée aux exi-gences des marchés internationaux des capitaux (au format US GAAP, le plussouvent). Outre les surcoûts entraînés, cette situation apparaît source de confu-

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Mai 2004 Introduction générale

(1) « L'harmonisation comptable : une nouvelle stratégie au regard de l'harmonisation internationale »Communication de la Commission COM 95(508) de 11/1995.

(2) « Stratégie de l’UE en matière d’information financière : la marche à suivre » COM (2000) 359, du13/06/2000.

(3) Conseil Ecofin du 17/07/2000.

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sion pour les investisseurs, et le public en général, qui s’imprègnent de donnéescomptables différentes en fonction de l'environnement pour lequel elles sontélaborées.

Mais cette démarche européenne ne résulte pas seulement d’un choix écono-mique. Il s’agit également d’une stratégie politique. En effet, les normes IAS ontvocation à s’appliquer au niveau mondial et sont recommandées par l’OICV (4).Cette option permet d’écarter les normes américaines sur lesquelles l’Europe nedispose d’aucun pouvoir, ni même d’influence dans le processus d’élaboration.L’Europe entend affirmer ainsi sa force et son indépendance en se positionnantcomme un contrepoids de taille dans l’ordre économique mondial face auxÉtats-Unis.

Le processus se parachève enfin par l’adoption du règlement (CE) n° 1606/2002 (5)qui institue l’obligation, pour certaines sociétés, d’établir leurs comptes conso-lidés pour les exercices ouverts à partir du 1er janvier 2005 selon le référentielcomptable international.

• La mise en place d’un processus d’adoption communautaire

Afin de garantir un référentiel comptable de haut niveau et compatible avec lesdirectives européennes, la Commission a suivi la proposition du Conseil Ecofinen élaborant un mécanisme d’adoption communautaire permettant notammentde mettre en évidence les lacunes éventuelles des normes internationales etleurs difficultés d’adaptation aux particularités de l’environnement économiqueou juridique européen.

Ainsi, l’Union européenne, qui siège aujourd’hui comme observateur à l’IASB,dispose d’une place de choix pour dialoguer avec cette instance internationaleet, chaque partie y trouvant un intérêt propre, l’Union européenne comme l’IASBsont disposés à réexaminer voire modifier leurs propres textes en cas de conflit(normes comptables ou interprétations pour l’IASB, directives pour l’Union euro-péenne).

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Introduction générale Mai 2004

0.1

(4) Organisation Internationale des Commissions de Valeurs mobilières (ou IOSCO).(5) Règlement (CE) n° 1606/2002 du Parlement européen et du Conseil du 19/07/2002 sur l’application des

normes comptables internationales – JOCE du 11/09/2002 (Annexe 1.1).

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Le mécanisme communautaire aujourd’hui en place est doté d’une structuredouble composée d’un niveau technique et d’un niveau réglementaire (ou poli-tique).

Le niveau technique est assuré par l’EFRAG (European Financial ReportingAdvisory Group). Cet organisme privé est composé d’un conseil de surveillanceet d’un comité technique (TEG). Il a pour objet de fournir l’assistance et lescompé tences requises pour évaluer les normes comptables internationales. Afind’assurer une efficacité optimale, l’EFRAG apporte une contribution européenneà tous les stades du processus de normalisation comptable de l’IASB.

Le niveau réglementaire comprend le Comité de réglementation comptableeuropéen (ARC). Il fonctionne sur la base des dispositions institutionnellesconformes aux règles de la comitologie (6). Il est composé de représentants desÉtats membres et est présidé par la Commission. Ce Comité intervient aprèsl’EFRAG et donne son avis sur l’adoption ou le rejet des propositions de normescomptables et interprétations proposées par la Commission, ainsi que sur leurdate d’entrée en vigueur au sein de l’Union européenne.

Enfin, la Commission européenne, conformément à l’article 3.§1 du règlementCE n° 1606/2002, décide de l’applicabilité des normes comptables internatio-nales, aux vues de l’avis favorable de l’ARC, au moyen d’un règlement européenpubliant les normes comptables internationales adoptées dans chacune deslangues officielles de l’Union européenne.

Selon ce processus, et conformément aux dispositions de l’article 3.§3 du règle-ment (CE) n° 1606/2002, la Commission a adopté plusieurs règlements euro-péens, le premier, publié fin septembre 2003 (7) portant adoption de certainesnormes comptables internationales existant à la date d’entrée en vigueur durèglement (CE) n° 1606/2002, soit le 14 septembre 2002, à l’exception desnormes IAS 32 et 39 et des interprétations SIC 5, 16 et 17 s’y rapportant, pourlesquelles de profonds changements sont attendus. Le 6 avril 2004, la commis-

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Décembre 2005 Introduction générale

0.1

(6) La « Comitologie » peut être définie comme étant le processus d'adoption de mesures d'exécution desactes législatifs, prévoyant que ces mesures sont adoptées par la Commission assistée par un Comitéd'experts des États membres. Habituellement, c’est le Conseil seul, ou avec le Parlement européen, quiadopte les mesures d’exécution. Dans le cadre du règlement (CE) n° 1606/2002, l’article 3.§4 prévoitque les normes comptables internationales adoptées sont publiées intégralement, dans chacune deslangues officielles de la Communauté, sous la forme d'un règlement de la Commission, au Journalofficiel des Communautés européennes.

(7) Règlement (CE) n° 1725/2003 de la Commission du 29/09/2003 – JOUE du 13/10/2003 – (Annexe 1.2).

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sion a émis un autre règlement (8) portant adoption de la norme IFRS 1 en lieuet place de l’interprétation SIC 8 (9).

Les normes comptables internationales et interprétations existantes non adop-tées, celles adoptées par l’IASB postérieurement au 14 septembre 2002 ainsi queles modifications apportées par cette institution sur les normes comptables déjàadoptées par la Commission ne seront applicables aux sociétés européennes qu’àcompter de leur adoption par la Commission, conformément au processusci-dessus explicité. En effet, l’adoption des normes par la Commission reste unecondition sine qua non à leur application par les « sociétés européennes ».

• La force juridique du règlement européen dans les États membres

Contrairement à la directive, le règlement est d’application directe sans trans-position nationale. Le Parlement français (et des autres États membres) ne doitdonc légiférer, s’il le souhaite, que pour les options offertes par le règlement.À ce titre, il est nécessaire que ces options soient adoptées avant 2005 afinqu’elles puissent entrer en application dès les exercices ouverts à partir du1er janvier 2005, si telle est la décision de l’État membre. C’est dans ce cadrequ’en France, le gouvernement a adopté, après avoir consulté le Conseil natio-nal de la comptabilité (CNC), par voie d’ordonnance (10), les mesures nécessairespour répondre à la fois aux options ouvertes par l’article 5 du règlement (CE) n° 1606/2002, et aux dispositions transitoires prévues à l’article 9 de ce mêmerèglement.

Pour l’ensemble des États membres, les options envisagées ou adoptées par cespays peuvent être consultées sur le site de l’Union européenne (11).

• Un règlement européen qui s’inscrit dans une perspective ambitieuse

Le règlement n° 1606/2002 a vocation à apporter aujourd’hui une solution à laproblématique des grandes entreprises européennes pour répondre à la pression

4 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Introduction générale Décembre 2005

0.1

(8) Règlement (CE) n° 707/2004 de la Commission du 06/04/2004 – JOUE du 17/04/2004 – (Annexe 1.3).(9) Pour faire l’état des lieux complets des règlements adoptés par la Commission européenne depuis

septembre 2003, voir le site institutionnel CNCC/CSOEC http://www.focusifrs.com/ Rubrique « Normeset Interprétations » Règlements de l’Union Européenne sur les IAS - Voir également le site de l’Unioneuropéenne consacré à ce thème - http://europa.eu.int/comm/internal_market/accounting/ias_fr.htm.

(10) Voir ensemble des mesures en section I-1.(11) Intention des États Membres quant aux options offertes sur l’adoption des IAS –

http://europa.eu.int/comm/internal_market/accounting/ias_fr.htm #options.

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du marché international des capitaux et pour favoriser la concurrence interna-tionale.

Mais la volonté des États membres de l’Union européenne ne s’arrête pas là.Ainsi, l’Union européenne s’est engagée dans un vaste programme de mise à jourou d’adoption de directives dans le cadre d’un Plan d’Action des ServicesFinanciers (PASF) qui touche les domaines comptable, juridique, financier, ainsique les opérations de marchés et l’audit.

L’Union européenne a, dans ce cadre, adopté en mai 2002 une recommandationrelative à l’indépendance du contrôleur légal (12).

Dans le domaine de la comptabilité, une directive de 2001 (13) est venuecomplé ter les directives comptables (4e, 7e et 4 bis) pour intégrer notamment leprincipe de l’évaluation à la juste valeur (14). Une autre directive est venue en2003 (15) modifier les directives comptables (4e, 7e, 4 bis et 4 ter) en vue de préserver la cohérence des directives comptables communautaires avec lesnormes compta bles internationales. Ces deux directives ont fait l’objet d’unetransposition « a minima » dans la législation française (Code de commerce etCode monétaire et financier) avec l’ordonnance n° 2004-1382 du 20 décembre2004 (16).

À terme, l’élimination des incompatibilités entre les directives comptables euro-péennes et les normes comptables internationales permettra à, chaque Étatmembre de faire converger, à son rythme, son référentiel comptable nationalvers les normes comptables internationales, la transposition des directives euro-péennes n’étant alors plus un obstacle à cette harmonisation. Les entités nonsoumises à l’obligation d’établir des comptes selon le référentiel internationalpourront ainsi, si l’État membre auquel elles sont rattachées les y autorise, passer progressivement vers un référentiel comptable offrant une informationfinancière analogue.

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Décembre 2005 Introduction générale

0.1

(12) Recommandation 2002/590/CE de la Commission du 16/05/2002 – C(2002) 1873 – JOCE du19/07/2002.

(13) Directive 2001/65/CE du Parlement européen et du Conseil du 27/09/2001 – JOCE du 27/10/2001.(14) Des instruments financiers, y compris les dérivés (art. 42 bis §1), sous réserve des exceptions énon-

cées aux §§2 à 4 concernant notamment l’évaluation des passifs (§3).(15) Directive 2003/51/CE du Parlement européen et du Conseil du 18/06/2003 – JOUE du 17/07/2003.(16) « A minima » signifie à titre d’exemple que l’utilisation de la méthode d’évaluation à la juste valeur

n’a pas été retenue dans la législation française pour la préparation des comptes annuels et descomptes consolidés.

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En France, certains obstacles, liés à des contraintes autres que comptables etfinancières, semblent exister à ce jour pour permettre l’application des normescomptables internationales dans les comptes annuels. C’est pourquoi, le Conseilnational de la comptabilité a mis en place des groupes de travail qui tentent deconcilier les environnements économique, social, fiscal et juridique avec l’appli-cation des normes comptables internationales (groupes IAS/PME – IAS/fiscalité –IAS/droit).

6 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Introduction générale Décembre 2005

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0.2 – RAPPEL DES RESPONSABILITÉS DES DIRIGEANTS ET INFORMATIONS

À FOURNIR PAR LES SOCIÉTÉS

• Rappel des responsabilités des dirigeants

Dans le cadre des responsabilités qui leur sont conférées par la réglementationfrançaise, il appartient aux dirigeants sociaux d’une société française visée par lesrèglements européens précités, d'une part, de définir la stratégie de la sociétéface à la transition vers les normes comptables internationales, d'autre part, demettre en place un système fiable de contrôle interne qui leur permettra, pour lesexercices ouverts à compter du 1er janvier 2005, d'établir des comptes consolidésétant, au regard de ce nouveau référentiel, réguliers, sincères et donnant uneimage fidèle du résultat, de la situation financière et du patrimoine du groupe.

Il leur appartient également d’informer les utilisateurs des comptes consolidésdes impacts du nouveau référentiel comptable sur ces comptes, conformémentaux dispositions légales et réglementaires en vigueur.

• Informations à fournir par les sociétés compte tenu des recommandationsde l’Autorité des marchés financiers et du CESR

Les recommandations de l’AMF du 28 octobre 2003 et du 10 février 2004 (1),reprenant les recommandations du Comité européen des régulateurs des mar-chés de valeurs mobilières (2) (CESR) du 30 décembre 2003, requièrent uncertain nombre d’informations à fournir dans le cadre de la transition vers lesnormes comptables internationales par les sociétés en France (« premiers adop-tants ») qui devront établir leurs comptes consolidés en conformité avec ce réfé-rentiel comptable pour les exercices ouverts à partir du 1er janvier 2005. Cesinformations s’inscrivent dans un calendrier ayant pour objectif :

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(1) « Quelques recommandations à l'approche de l'arrêté des comptes de l'exercice 2003 » du28/10/2003 – www.amf-france.org – Réglementation/Prospectus et informations financières/Positions de la COB – (Annexe 4.1.1) et « Recommandation de l’AMF sur la transition aux normesIFRS » du 10/02/2004 – www.amf-france.org – Actualités (Annexe 4.1.2).

(2) CESR/03-323e – Recommandation du 30 décembre 2003 consultable sur www.europefesco.org.

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– d’informer progressivement le marché des conséquences induites par le chan-gement de référentiel comptable, et

– d’assurer la comparabilité des différentes périodes présentées, de sorte que lelecteur des comptes dispose d’une information pertinente pour interpréterl’évolution de la situation financière et des performances de la société, dansle temps et par rapport à d’autres sociétés.

Le calendrier et le contenu des recommandations sont synthétisés dans untableau figurant au titre I.5 « Les recommandations du CESR et de l’AMF ».

Ces recommandations ont fait l’objet de compléments dans une lettre de MichelPrada en date du 2 juillet 2004 (3), un point d'actualité de janvier 2005 (4) etun communiqué de l’AMF en juillet 2005 (5).

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Introduction générale Décembre 2005

0.2

(3) Revue mensuelle de l’AMF n° 5 – juillet-août 2004 « Lettre adressée aux présidents des sociétéscotées sur Euronext-Paris, leur rappelant la recommandation sur l’information à fournir pendant lapériode de transition aux normes comptables internationales » – annexe 5-4-1.

(4) Revue mensuelle de l’AMF n° 10 – janvier 2005 « Point d’actualité : transition vers les IFRS » -annexe 5-4-2.

(5) Revue mensuelle de l’AMF n° 15 – juin 2005 « Le règlement européen sur le prospectus est appli-cable le 1er juillet 2005 » - annexe 5-4-3.

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0.3 – MISSION DU COMMISSAIRE AUX COMPTES

• Rappel de la mission du commissaire aux comptes

Dans le cadre de sa mission générale, le commissaire aux comptes est sensible àtout élément ayant un lien avec le fonctionnement de la société dont il estappelé à certifier les comptes, notamment lorsqu’il peut avoir une incidence surla qualité des informations comptables et financières produites. À ce titre, lecommis saire aux comptes sera conduit à prendre connaissance du contenu et del’état d’avancement du plan de transition vers les normes comptables interna-tionales élaboré par la direction ainsi que de la compétence des personnes surlesquelles cette dernière s’appuie dans la conduite du projet. Le commissaire auxcomptes sera également conduit à considérer les actions engagées ou prévues,afin d’identifier les difficultés et les risques qui nécessiteraient, le cas échéant,une information appropriée des personnes constituant le gouvernement d’entre-prise.

Par ailleurs, le commissaire aux comptes sera amené à prendre connaissance,dans le cadre de sa lecture d’ensemble du rapport de gestion, des informationsnarratives données, conformément aux recommandations de l’AMF, sur l’avan-cement du plan de transition vers les normes comptables internationales et surles incidences identifiées non chiffrées de ce changement de référentiel compta -ble sur les futurs comptes consolidés.

Ainsi, et malgré le caractère très exceptionnel pour les sociétés de cet événe-ment, la mission du commissaire aux comptes demeure inchangée et la prise encompte des effets de la transition aux normes comptables internationales s’ins-crit dans le cadre de sa démarche générale habituelle.

Les articles L. 225-235, L. 823-9 et L. 823-10 du Code de commerce précisentque le commissaire aux comptes a pour mission de :

– certifier que les comptes consolidés présentés répondent aux qualifications derégularité, de sincérité et d'image fidèle,

– contrôler la conformité de la comptabilité aux règles en vigueur,

– vérifier la sincérité et la concordance avec les comptes consolidés des infor-mations données dans le rapport sur la gestion du groupe, et

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 1

Décembre 2005 Introduction générale

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– présenter ses observations sur le « rapport du président sur le contrôle inter ne »pour les procédures relatives à l’élaboration et au traitement de l’informationcomptable et financière.

Pour cela, au cours de son audit, le commissaire aux comptes prend connais-sance et, le cas échéant, apprécie l'organisation et le contrôle interne de l'entre -prise en fonction de ces objectifs. Ainsi, il ne procédera à une étude et à uneévaluation du contrôle interne que pour les systèmes significatifs (comptables,financiers, etc.) utilisés pour l'établissement des comptes.

Les travaux du commissaire aux comptes n'ont pas pour objectif d’obtenir l'assu-rance que la société passera sans problème l'échéance des normes comptablesinternationales et que les actions définies par ses dirigeants lui permettrontd'être prête à temps et de résoudre tous les problèmes qui pourraient survenir àl'échéance. Toutefois, compte tenu du caractère exceptionnel de l'introductiondes normes comptables internationales comme référentiel compta ble obligatoirepour l’établissement des comptes consolidés de ces sociétés, le commissaire auxcomptes se devra d'être vigilant, tout au long de sa mission, sur les conséquenceséventuelles du changement de référentiel compta ble.

Le pouvoir d'investigation permanent dont il dispose et qui est utile pour unexercice efficace de sa mission, l'amène à entretenir des contacts suivis avec lesdirigeants et les personnes responsables de la société. À l'occasion de cescontacts, il peut répondre aux questions qui lui seraient posées sur l'introductiondes normes comptables internationales. De plus, ce contexte de mise en confor-mité avec la nouvelle réglementation, qui exige un effort important et rapided’adaptation de l’entité dans des domaines faisant partie des domaines decompé tence du commissaire aux comptes, peut être source, dans certainesconditions, de prestations entrant dans les diligences directement liées à la mis-sion de commissaire aux comptes (1).

• Le commissaire aux comptes et la gestion des compétences

Le commissaire aux comptes veille à disposer, au sein de l’équipe d’audit dédiée,des connaissances pratiques, théoriques et techniques nécessaires au contrôledes comptes établis conformément au référentiel comptable international et, le

2 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Introduction générale Mai 2004

0.3

(1) Cf. notamment, article L. 822-11-II alinéa 1 du Code de commerce interdisant toute prestationn’entrant pas dans les diligences directement liées à la mission de commissaire aux comptes.

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cas échéant, à la prise en considération des conditions de transition vers ce nou-veau référentiel. Il lui appartient également de veiller à la mise à jour de sespropres compétences afin de pouvoir assumer les décisions les plus significa-tives, qu’il sera amené à prendre, en toute objectivité.

Étant donné les divergences existant entre le référentiel comptable internatio-nal et le référentiel comptable national, et notamment l’approche conceptuelledifférente et la complexité de certains principes dans les normes comptablesinternationales, le commissaire aux comptes envisage, le cas échéant, la mise àjour des connaissances des équipes amenées à intervenir auprès des sociétésétablissant leurs comptes consolidés selon le référentiel comptable internatio-nal, par des formations adaptées et suffisantes pour permettre de répondre auxexigences de qualité attachées à la réalisation de la mission légale.

Le commissaire aux comptes peut, s’il l’estime nécessaire, recourir à l’utilisationtemporaire ou au recrutement de collaborateurs ayant une expérience significa-tive en matière de normes comptables internationales afin de mobiliser rapide-ment, au sein de l’équipe dédiée, un niveau de compétences élevé en la matière.Ces collaborateurs, externes ou internes au cabinet, seront pris en considérationdans l’application des dispositions relatives au contrôle qualité prévues par lanorme CNCC 2-103 « Contrôle de qualité ».

En revanche, l’utilisation d’un expert telle que la prévoit la norme CNCC 2-503« Utilisation des travaux d’un expert » n’apparaît pas constituer une solutionsatisfaisante, s’agissant d’un besoin d’exper tise dans les domaines de la comp-tabilité et de l’audit (cf. norme CNCC 2-503, paragraphe .03-). De surcroît, l’in-tervention d’un expert s’inscrit davantage dans le cadre de la collecte d’élémentsprobants pour une difficulté ponctuelle, plutôt que dans le cadre général desmodalités de contrôle des comptes.

Enfin, si le contexte particulier lié à l’exercice du commissariat aux comptes pardeux ou plusieurs commissaires aux comptes nécessite d’être pris en comptedans le cadre de l’application, par chacun des co-commissaires, des règles géné-rales d’acceptation et de maintien des missions (cf. norme CNCC 1-201« Exercice du commissariat aux comptes par deux ou plusieurs commissaires auxcomptes », paragraphe .10-), la complémentarité des compétences au niveau del’ensemble des co-commissaires ne saurait conduire à admettre que l’un d’entreeux ne possède pas la connaissance des normes comptables internationales qui

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 3

Mai 2004 Introduction générale

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lui est nécessaire pour se livrer notamment à l’examen contradictoire des condi-tions et des modalités d’établissement des comptes prévu par la loi et, d’unemanière générale, pour respecter les principes d’organisation et d’exécution dela mission prévus par la norme précitée.

4 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Introduction générale Mai 2004

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I.1 – LES DISPOSITIONS DU RÈGLEMENT EUROPÉEN

1 – Description des obligations et des options issues du règlement(CE) n° 1606/2002

Le règlement européen n° 1606/2002 portant sur l’application des normes compta -bles internationales définit des obligations pour certaines sociétés et propose, à ladiscrétion de chaque État membre, des options pour les autres.

Ainsi, l’article 4 du règlement dispose que « pour chaque exercice commençant le1er janvier 2005 ou après cette date, les sociétés régies par le droit national d’unÉtat membre sont tenues de préparer leurs comptes consolidés conformément auxnormes comptables internationales adoptées […] si, à la date de clôture de leurbilan, leurs titres sont admis à la négociation sur le marché réglementé d’un Étatmembre au sens de l’article 1er, point 13, de la directive 93/22/CEE […] ».

• Les entités tenues d’établir des comptes consolidés selon les normescompta bles internationales

Cet article 4 réserve l’obligation d’établir des comptes consolidés selon le réfé-rentiel comptable international aux seules sociétés de « droit européen » (ausens « Union européenne ») ayant, à la date de clôture de leur bilan, leurs titresadmis à la négociation sur le marché réglementé d’un État membre. La défini-tion du terme « société » dans le règlement européen fait aujourd’hui l’objet depositions divergentes. Ainsi, dans une réponse ministérielle (1), la Chancellerie limi-te, en France, le champ d’application du règlement européen aux entités de droitfrançais constituées sous la forme d’une société au sens du Code civil et du Codede commerce. A l’inverse, la Commission européenne, dans le cadre de réflexionsfaites tant au sein de l’ARC qu’au sein du comité de contact (2) retient la défi-nition plus large donnée au terme « société » à l’article 48, second alinéa du trai-té CE : cet article englobe dans cette terminologie « les sociétés de droit civil ou commercial, y compris les sociétés coopératives, et les autres personnes morales

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 1

Mai 2004 Cadre réglementaire

(1) JO AN du 24/02/2004, page 1449 en réponse à la question écrite n° 31204 de F. Goulard – JO AN du29/12/2003, page 9937 (Annexe 5.2.1).

(2) Commentaires sur le Règlement IAS et les Directives comptables et cadre de l'IASB –http://europa.eu.int/comm/internal_market/accounting/ias_fr.htm#comments.

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Page 23: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

relevant du droit public ou privé, à l'exception des sociétés qui ne poursuiventpas de but lucratif ».

Sous réserve des incidences liées au contenu du terme « société », sont excluesdu champ de l’obligation :

– les sociétés non régies par le droit national d‘un État membre de l’Unioneuropéenne, alors même qu’elles auraient leurs titres admis à la négociationsur le marché réglementé d’un État membre (par exemple, société régie par ledroit américain admise au premier marché à la bourse de Paris) ;

– les sociétés n’ayant pas leurs titres admis sur un marché réglementé d’unÉtat membre au sens de l’article 1er, point 13, de la directive 93/22/CEE duConseil du 10 mai 1993 (3) (par exemple, société admise au marché libre enFrance et/ou sur un marché réglementé américain à l’exclusion de tout autremarché réglementé de l’Union européenne).

Seraient ainsi visées par l’obligation de l’article 4 précité près de 7 000 sociétés,dont 1 100 en France (auxquelles il convient de rajouter environ 29 000 filialesau travers des « reporting » et des liasses de consolidation à produire).

• Les comptes visés par l’obligation du règlement

L’article 4 du règlement européen n’impose une obligation que pour les comptesconsolidés des sociétés, définis au même article, pour les exercices ouverts àcompter du 1er janvier 2005.

Ne sont donc pas visés par l’obligation :

– les comptes consolidés des entités sortant du champ de l’obligation durèglement (voir ci-dessus),

– les comptes consolidés des exercices ouverts avant le 1er janvier 2005,

– les comptes annuels,

– pour un exercice donné, les comptes consolidés des sociétés n’ayant leurstitres admis sur un marché réglementé qu’à une date postérieure à la datede clôture de cet exercice,

sous réserve, pour chacun de ces points, des options ouvertes par le règlementet introduites, le cas échéant, dans le droit national de chaque État membre.

2 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Cadre réglementaire Mai 2004

I.1

(3) Pour la France, il s’agit du premier marché, du second marché, du nouveau marché, du marché des EDR,du MATIF et du MONEP. Ne sont donc pas concernées les sociétés admises au marché libre.

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• Les options et les dispositions transitoires proposées par le règlement auxÉtats membres

Le règlement européen propose aux États membres des options et, à titre déro-gatoire, des dispositions transitoires (regroupées, ci-après, sous la terminologie« options »).

Il donne ainsi la possibilité à chaque État membre :

– d’étendre le champ d’application de l’obligation (extension de l’obligation àd’autres sociétés et/ou à d’autres comptes) ;

– de différer l’application de l’obligation pour certaines sociétés (report del’obligation à 2007) ;

– de proposer des options d’application aux différentes sociétés visées ou nonpar l’obligation (par exemple, option ouverte pour les comptes annuels dessociétés qui ont l’obligation d’établir leurs comptes consolidés selon lesnormes comptables internationales, ou encore option ouverte pour lescomptes consolidés de toutes les sociétés).

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Mai 2004 Cadre réglementaire

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• Synthèse des obligations et des options du règlement européen

TABLEAU RÉCAPITULATIF DES OBLIGATIONS ETOPTIONS PRÉVUES DANS LE RÈGLEMENT (CE) N° 1606/2002

4 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Cadre réglementaire Mai 2004

I.1

Sociétés régies par le droitd’un État membre et ayant

leurs titres admis surun marché réglementé d’un

État membre

IFRS pour lesexercices ouverts

à partir du01/01/2005

Pour certaines sociétésfaisant appel public à

l’épargne (c), possibilitéde différer l’obligation à

l’exercice ouvert à compterdu 1er janvier 2007

(Article 9 du règlement)

Sociétés régies par ledroit d’un État membremais n’ayant pas leurs

titres admis sur un marchéréglementé d’un

État membre

Normescomptablesnationales

IFRS obligatoires ousur option

(Article 5 du règlement)

Normescomptablesnationales

IFRS obligatoires ousur option

(Article 5 du règlement)

Comptesconsolidés

Comptesannuels

Toutes les sociétés

Sociétés concernées (a) ObligationOptions ouvertes aux

États membres (b)

(a) Le terme « société » reste à préciser.(b) À la condition que le pouvoir législatif des États membres intéressés se prononce dans des délais

compa tibles. À défaut de législation nationale dans ce sens, les options ne pourront pas être utiliséespar les sociétés. Pour des raisons pratiques, les dispositions transitoires prévues à l’article 9 du règle-ment, pour être applicables, doivent être adoptées avant 2005, et le plus tôt possible pour que lessociétés concernées soient prévenues bien avant l’échéance de 2005. Concernant les options de l’ar-ticle 5 du règlement, rien n’interdit au pouvoir législatif de chaque État membre de légiférer après2005. En France, le CNC a vocation à émettre des propositions au Parlement français sur les options àintroduire dans le droit national.

(c) Il s’agit des sociétés suivantes :– celles dont les titres sont admis à la vente directe au public dans un pays tiers et qui, à cette occa-

sion, établissent déjà leurs comptes consolidés selon un référentiel comptable internationalementreconnu (en pratique US GAAP) depuis un exercice ayant commencé avant la publication du règle-ment européen au JOCE (soit avant le 11/09/2002) ;

– celles dont seules des obligations sont admises sur un marché réglementé d’un État membre.Copy

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Page 26: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

• Synthèse des obligations et des options ouvertes pour les sociétés de droitfrançais

L’ordonnance n° 2004-1382 parue au JO du 22 décembre 2004 (4) vient modi-fier le cadre légal français pour intégrer un certain nombre d’options proposéesaux États membres par le règlement européen n° 1606/2002.

Le législateur français, conformément aux souhaits exprimés notamment par leCNC, n’a retenu que des mesures optionnelles ou d’assouplissement, sans créerde contraintes supplémentaires pour les acteurs qui n’étaient pas visés par uneobligation dans le cadre du règlement européen précité.

Concernant l’article 5 du règlement (CE) n° 1606/2002 relatif aux options d’ex-tension de son champ d’application, la France ouvre la possibilité aux sociétésqui établissent des comptes consolidés, mais qui ne rentrent pas dans le champde l’obligation de l’article 4 du règlement européen, d’opter pour l’établissementde leurs comptes consolidés selon le référentiel comptable international adoptépar l’Union européenne (article L. 233-24 du Code de commerce modifié).

Concernant l’article 9 du règlement européen, relatif au report de deux annéesde la date de passage obligatoire aux IFRS, la France diffère jusqu’à 2007 l’obli-gation d’établir les comptes consolidés selon le référentiel comptable interna-tional pour les sociétés dont seuls des titres de créances sont admis aux négo-ciations sur un marché réglementé de l’Union européenne (article 7 de l’ordon-nance).

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 5

I.1

Cadre réglementaire Décembre 2005

(4) Ordonnance n° 2004-1382 du 20 décembre 2004 portant adaptation de dispositions législatives rela-tives à la comptabilité des entreprises aux dispositions communautaires dans le domaine de la régle-mentation comptable.

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Page 27: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

TABLEAU RÉCAPITULATIF DES OBLIGATIONS ET OPTIONS PRÉVUES EN FRANCE(ISSUES DES POSSIBILITÉS OFFERTES PAR LE RÈGLEMENT (CE) N° 1606/2002)

6 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

I.1

Décembre 2005 Cadre réglementaire

Sociétés régies par le droit français

et ayant leurs titres admissur un marché réglementé

d’un État membre

IFRS pour lesexercices ouverts

à partir du01/01/2005

Pour celles dont seuls destitres de créances sont admis

sur un marché réglementéd’un État membre, possibilité

de différer l’obligation jusqu’à l’exercice ouvert àcompter du 1er janvier 2007

(Article 7 de l’ordonnancen° 2004-1382 précitée)

Sociétés régies par le droitfrançais mais n’ayant pas leurs titres admis

sur un marché réglementéd’un État membre

Normescomptablesnationales

IFRS

(Article L. 233-24 modifié du Code de commerce)

Normescomptablesnationales

Pas d’option

Comptesconsolidés

Comptesannuels

Toutes les sociétés

Sociétés concernées Obligation Options

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I.2 – LES DIFFICULTÉS LIÉES À L’APPLICATIONDU RÈGLEMENT EUROPÉEN ET DE LA NORME IFRS 1

1 – La définition du périmètre de consolidation pour l’applicationde la norme IFRS 1

La norme IFRS 1 (1) ne prévoit aucune exception à l’application rétrospective desnormes comptables internationales en matière de périmètre de consolidation. Parconséquent, ce sont les dispositions de la norme IAS 27, en vigueur au 31/12/2005(à la date de clôture de l’exercice), qui s’appliqueront, aussi bien pour l’exercice2005 que pour le comparatif 2004. Le périmètre de consolidation selon le référen-tiel compta ble international diverge sur certains points de celui défini par le Codede commerce. L’ensemble consolidable pourra donc être différent du fait du pas-sage aux normes comptables internationales.

Ainsi, les entités exclues du périmètre de consolidation au 31/12/2003 selon desdispositions du Code de commerce (certaines entités ad hoc, entités dépourvues depersonnalité morale, …), devront être incluses dans le périmètre de consolidationdes comptes établis selon les normes comptables internationales dès le biland’ouver ture de 2004, soit à la date du 01/01/2004.

À l’inverse, certaines entités incluses dans le périmètre de consolidation au31/12/2003 conformément aux dispositions du Code de commerce pourraient êtreexclues lors de l’application du référentiel comptable international (entreprisesconsolidées ayant émis des droits de vote potentiels détenus par des tiers leurconférant, en cas d’exercice, le contrôle ou l’influence notable dont dispose l’en-treprise consolidante).

Il convient par ailleurs de noter, pour mémoire, que l’application des normescompta bles internationales peut également entraîner des divergences dans lesméthodes de consolidation (certaines entreprises intégrées proportionnellementpourraient être mises en équivalence, etc.).

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 1

Mai 2004 Cadre réglementaire

(1) La norme IFRS 1, « Première application des normes d’information financières et internationales » a étéadoptée par la Commission européenne en remplacement de l’interprétation SIC 8 dans le cadre durèglement (CE) n° 707/2004 de la Commission du 6 avril 2004 modifiant le règlement (CE)n° 1725/2003, publié au JOUE du 17 avril 2004 (Annexe 1.3).

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2 – Possibilité d’utiliser les exemptions d’établissement de comptesconsolidés prévues par les règles françaises pour s’exempter del’obligation d’établir des comptes consolidés selon le référentielinternational

Toute société exemptée de l’obligation d’établir des comptes consolidés (selon le

référentiel comptable français), en vertu de la réglementation nationale, l’est éga-

lement de celle d’établir des comptes consolidés (selon les normes comptables

internationales), quand bien même l’exemption invoquée ne sera pas prévue dans

le référentiel comptable international.

Cette analyse est valable aussi bien lors du changement de référentiel comptable

en 2005, que postérieurement. Ainsi, une société établissant des comptes consolidés

en normes comptables internationales à partir de 2005 pourra être amenée à ne

plus avoir à établir de comptes consolidés postérieurement dans le cadre d’exemp-

tions prévues par la réglementation française, alors même qu’elles ne sont pas

prévues par le référentiel comptable international.

En effet, le règlement européen n’a pour objet que de définir les règles comptables

à appliquer dans les comptes consolidés établis selon le référentiel comptable inter-

national : les obligations et exemptions d’établissement des comptes consolidés

demeurent des dispositions régies par le droit national.

3 – Possibilité d’anticiper l’application du référentiel comptableinternational dans les comptes consolidés des entités visées ounon par l’obligation (ou les options ouvertes aux États membres)du règlement européen

Le règlement (CE) n° 1606/2002 ne prévoit aucune disposition permettant d’anti-

ciper, avant 2005, l’application des normes comptables internationales pour les

comptes consolidés des sociétés visées par l’obligation de l’article 4. Pour les

comptes annuels de ces sociétés, ainsi que pour les comptes consolidés et les

comptes annuels des autres sociétés, le règlement prévoit des options sans appor-

ter aucune précision en terme de date d’application. Dès lors, les États membres

ont les moyens juridiques, par la voie des options du règlement européen, de per-

2 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

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mettre l’anticipation de l’application des normes comptables internationales pourceux de ces comptes ouverts avant le 1er janvier 2005, même si l’intérêt de cetteoption semble limité.

Pour les comptes consolidés des sociétés dont les titres sont admis aux négocia-tions sur un marché réglementé, et en l’absence de possibilité offerte par le règle-ment européen, il convient de se référer à la réglementation nationale pour savoirsi une telle anticipation est possible.

Les dispositions nationales encadrant les règles d’établissement des comptesconsolidés prévoient la possibilité, pour les sociétés dont les titres sont admisaux négociations sur un marché réglementé, d’établir et de publier leurscomptes consolidés selon des règles comptables internationales (article L. 233-24du Code de commerce). Cette disposition, issue de l’article 6 de la loi du 6 avril1998, exige néanmoins un certain nombre de conditions pour que ces règlescompta bles internationales puissent être appliquées, à savoir, leur traduction enlangue française, le respect des normes communautaires et leur adoption par unrèglement du Comité de la réglementation comptable.

Si, aujourd’hui, la plupart des normes comptables internationales sont traduites enlangue française (depuis le règlement (CE) n° 1725/2003 du 29/09/2003, à l’excep -tion des normes IAS 32 et 39, et des interprétations SIC 5, 16 et 17 s’y rapportant)et si les directives européennes ont été modifiées pour en permettre le respect(adoption de la directive n° 2001/65/CE sur la juste valeur et de la directiven° 2003/51/CE harmonisant les directives comptables européennes avec les IAS),aucun règlement du CRC n’a adopté les normes comptables internationales et leursconditions d’utilisation n’ont pas davantage été fixées par le CRC. Ces sociétés nepeuvent donc pas, en l’état actuel du droit national, anticiper l’application desnormes comptables internationales à la place des dispositions du règlementCRC 99-02.

Une fois ces obstacles levés, l’application anticipée des normes comptables inter-nationales pourrait être effective pour ces sociétés.

Étant donné l’imminence de l’échéance 2005, seules pourraient être concernéesen pratique les sociétés pour lesquelles l’application du règlement européenn° 1606/2002 ne deviendrait obligatoire qu’à partir de 2007.

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4 – La définition des « normes comptables internationales »applicables aux comptes

Compte tenu des enjeux qui pourraient en résulter, il convient d’insister sur la

nature des normes comptables internationales applicables aux comptes consolidés

établis dans le cadre du règlement (CE) n° 1606/2002.

Les normes comptables internationales de référence sont exclusivement celles

applicables à la date de clôture de l’exercice en vertu de leur adoption par l’Union

européenne et de leur publication en langue française dans le JOUE dans des délais

compatibles.

En effet, le cadre réglementaire européen énonce, à l’article 2 du règlement

(CE) n° 1606/2002, qu’il convient d’entendre « par » normes comptables interna-

tionales « les normes IAS, les normes IFRS et les interprétations s’y rapportant

(interprétations du SIC et de l’IFRIC), les modifications ultérieures de ces normes

et les interprétations s’y rapportant, les normes et interprétations s’y rapportant

qui seront publiées ou adoptées à l’avenir par l’IASB ».

L’article 3 du même règlement précise cependant que la Commission doit décider

de l’applicabilité, au sein de la Communauté, des normes comptables internatio-

nales ainsi définies, au regard d’exigences cumulatives dictées par le Conseil de

l’Union européenne (respect du principe d’image fidèle, de l’intérêt public européen

et des critères d’intelligibilité, de pertinence, de fiabilité et de comparabilité de

l’information financière). Les normes ainsi adoptées doivent ensuite faire l’objet

d’une publication intégrale dans chacune des langues officielles de la

Communauté sous la forme d’un règlement au JOUE pour pouvoir être appliquées

par les sociétés dans le cadre du règlement européen.

Par conséquent, eu égard au décalage entre la date d’application d’une nouvelle

norme IFRS ou d’une norme modifiée par l’IASB et la date de son adoption par

l’Union européenne, il est possible que certaines normes comptables internatio-

nales ne soient pas applicables, sur un exercice donné, par les sociétés de droit

européen dans le cadre du règlement (CE) n° 1606/2002, alors qu’elles le sont dans

un contexte international. Il ne s’agirait alors que d’un simple décalage temporel

dans l’application des nouvelles dispositions de l’IASB.

4 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Cadre réglementaire Mai 2004

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Page 32: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

I.2

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 5

Mai 2004 Cadre réglementaire

D’un autre côté, la Commission européenne pourrait ne pas décider de l’applica-tion de certaines normes comptables internationales car ne répondant pas auxexigences dictées par le Conseil de l’Union européenne. Dans cette situation, leréférentiel comptable international appliqué par les sociétés au sein de l’Unioneuropéenne dans le cadre du règlement (CE) n° 1606/2002 ne serait plus enconformité avec les normes comptables internationales de l’IASB.

5 – L’application des dispositions du règlement européenn° 1606/2002 aux comptes intermédiaires de l’exercice 2005

Les dispositions du règlement s’appliquent aux comptes consolidés des exercices(et non des périodes) ouverts à compter du 1er janvier 2005. L’application desnormes comptables internationales ne s’impose donc que pour l’établissement descomptes consolidés de l’exercice « complet ». De surcroît, cette solution est com-patible avec les normes IAS 34 et IFRS 1 qui n’imposent pas aux sociétés de pré-senter leurs comptes intermédiaires conformément aux normes comptables inter-nationales pour pouvoir déclarer que leurs comptes de l’exercice sont conformesaux IFRS.

Néanmoins, les régulateurs (recommandations du CESR et de l’AMF) encouragentles sociétés à appliquer dans leurs comptes intermédiaires les normes comptablesinternationales et recommandent que les comptes intermédiaires soient établisconformément à la norme IAS 34 ou, à défaut, en utilisant au moins les règles dereconnaissance et d’évaluation des normes comptables internationales applicablesà la clôture de l’exercice 2005.

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I.3 – LA DÉFINITION DE CERTAINS CONCEPTS

1 – Nature des comptes comparatifs 2004 retraités

Le passage aux normes comptables internationales constitue un changement deréférentiel comptable entraînant un nombre important de changements deméthodes comptables. La réglementation française prévoit, en présence de chan-gements de méthodes significatifs, l’établissement, pour les exercices antérieurs,d’une information comparative retraitée prenant la forme de comptes pro forma.Néanmoins, la norme IFRS 1, qui prévaudra sur la réglementation française, s’ap-pliquera à l’occasion du changement de référentiel comptable en 2005 : ses dis-positions prévoient que les comptes 2004 (N – 1), présentés à titre de comparatifs,sont retraités au format IFRS. Dans ce cadre, l’incidence du changement deméthodes comptables porte non seulement sur les capitaux propres au 1er janvier2005, mais également sur ceux au 1er janvier 2004. Ce retraitement remet ainsi encause à la fois le principe d’intangibilité du bilan d’ouverture et la qualification decomptes « pro forma » des comptes 2004 retraités IFRS. Les comptes comparatifsretraités IFRS ne constituent donc pas des comptes « pro forma », tels qu’ils sontexigés par l’article 130-5 du Plan comptable général. Par ailleurs, aucun comptepro forma n’a à être établi.

Enfin, les comptes approuvés et publiés au titre de l’exercice N – 1 (2004) établisselon les normes françaises n’ont pas à être présentés en 2005 : néanmoins, desinformations relatives à ces comptes pourraient, le cas échéant, être intégrées dansl’annexe des comptes consolidés IFRS de 2005 pour préciser certains impacts duchangement de réglementation.

2 – Détermination des « premiers adoptants » auxquels doit s’appliquerla norme IFRS 1

La norme IFRS 1 s’applique exclusivement aux « premiers adoptants » et remplacel’interprétation SIC 8.

Sont considérées comme « premiers adoptants » les entités qui établissent etpublient pour la première fois leurs comptes selon le référentiel comptable inter-

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Mai 2004 Cadre réglementaire

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national, c’est-à-dire qui incluent pour la première fois une déclaration expli-cite et sans réserve de conformité aux normes comptables internationales dansleurs états financiers.

La notion de « première fois » doit être interprétée comme « non applicable surl’exercice précédent ». Ainsi, une société ayant déclaré ses états financiersconformes au référentiel comptable international sur des exercices antérieurs maispas sur l’exercice précédent sera considérée comme « premier adoptant » et devradonc appliquer la norme IFRS 1.

La norme IFRS 1 devra également être appliquée aux premiers comptes intermé-diaires publiés au cours de la première année d’adoption des IFRS, si l’entité décidede les établir selon le référentiel comptable international.

Ainsi, seraient considérées comme « premiers adoptants » notamment les sociétésqui :

• auraient préparé les comptes de l’exercice précédent selon les normes compta -bles internationales, mais sans y avoir inclus de déclaration explicite et sansréserve de conformité avec ces normes,

• auraient établi sur l’exercice précédent, en complément à un jeu de comptes éta-blis conformément aux normes comptables nationales, un jeu de comptes selonle référentiel comptable international, mais sans l’avoir publié.

2 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Cadre réglementaire Mai 2004

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I.4 – LES PRINCIPES JURIDIQUESDANS L’APPLICATION DES RÈGLEMENTS EUROPÉENS

1 – La hiérarchie du cadre réglementaire comptable applicable enFrance à partir de 2005

Un règlement européen est un acte communautaire directement applicable dans lesÉtats membres de l’Union européenne, alors qu’une directive européenne ne s’appli -que dans les États membres que par sa transcription dans le droit national par leslégislateurs nationaux. Ce sont les traités qui leur confèrent ces qualités génériques.Par conséquent, les dispositions notamment des règlements (CE) n° 1606/2002 etn° 1725/2003, relatifs respectivement à l’application des normes comptables inter-nationales et à l’adoption de certaines normes comptables internationales, viennentse substituer aux dispositions de même nature qui ne seraient pas identiquesnotamment dans le Code de commerce et dans le Plan comptable général (parexemple intangibilité du bilan d’ouverture et comparabilité des comptes), sans quele législateur national n’ait à prendre de dispositions particulières.

2 – La « modification » possible des comptes des exercices antérieurset sa compatibilité avec le droit des sociétés français

La norme IAS 8 dispose (1), dans ses paragraphes 36 et 51 concernant respective-ment les erreurs fondamentales et les changements de méthodes comptables, que« le retraitement de l’information comparative ne conduit pas nécessairement àmodifier les états financiers qui ont été approuvés par les actionnaires ou enregis-trés ou déposés auprès des instances de réglementation. Toutefois, des législationsnationales peuvent en exiger la modification. »

L’information comparative, qui prend la forme de comptes comparatifs (N – 1)retraités IFRS, a pour objet de fournir une information de référence nécessaire à lacompréhension et à l’analyse des comptes de l’exercice arrêté (N), et n’est pas éta-blie dans la perspective de fournir une information spécifique sur l’exercice précé-

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 1

Décembre 2005 Cadre réglementaire

(1) Dans sa version antérieure à celle issue du règlement européen n° 2238/2004 du 29/12/2004 (JOUE31/12/2004).

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dent. Dès lors, ces comptes, qui ne sont présentés qu’à titre comparatif, n’ont paspour objectif de fournir une base à une modification éventuelle des comptes del’exercice précédent (N – 1).

Par ailleurs, l’analyse du dispositif juridique français, relatif aux changements deméthodes et corrections d’erreurs, ne prévoit pas que l’incidence de tels événe-ments, quelle qu’en soit l’ampleur, fasse l’objet d’une nouvelle présentation descomptes pour approbation par l’assemblée générale qui, selon l’article L. 225-100du Code de commerce « délibère et statue sur toutes les questions relatives auxcomptes annuels et, le cas échéant, aux comptes consolidés de l’exercice écoulé ».Ainsi, l’application des normes IFRS 1 et IAS 8 ne devrait pas entraîner de modifi-cation dans la mise en œuvre du dispositif légal français tel qu’il existe actuelle-ment.

En d’autres termes, les dispositions des normes IFRS 1 et IAS 8 prévoyant un retrai-tement des comptes de l’exercice (N – 1) ne conduisent pas à une modification descomptes dudit exercice.

2 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Cadre réglementaire Décembre 2005

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I.5 – LES RECOMMANDATIONSDU CESR ET DE L’AMF

L’AMF a publié le 28 octobre 2003 une recommandation dans laquelle elle encou-rage, dès la publication des comptes de l’exercice 2003, les sociétés françaises(« premiers adoptants ») qui devront établir leurs comptes consolidés en normescomptables internationales, à compter des exercices ouverts le 1er janvier 2005, à :

– utiliser les possibilités offertes dans le cadre des règles françaises actuelles pourse mettre, autant que faire se peut, en conformité avec les normes comptablesinternationales et également initier dès que possible les changements deméthodes comptables (d’évaluation et de présentation) permettant d’évoluervers des comptes en normes IFRS, dans le respect des textes comptables fran-çais ;

– préparer les utilisateurs des comptes au changement, en adoptant une commu-nication financière adaptée, progressive et intervenant en amont du change-ment lui-même.

L’AMF reprend également, dans sa recommandation du 10 février 2004, les élé-ments issus de la recommandation du CESR du 30 décembre 2003.

Les dispositions de ces différentes recommandations sont synthétisées dans letableau ci-après. Les communications de l’AMF réalisées postérieurement à cesrecommandations (lettre de Michel Prada, point d'actualité et communiqué del’AMF visés au 0-2.) ne sont pas venues remettre en question le contenu de cesdernières (voir développements au cas par cas dans le Titre III du présent ouvrage).

Ces recommandations font, par ailleurs, l’objet d’une analyse plus détaillée dans leTitre III de la présente Étude technique, qui développe notamment les aspects pra-tiques de leur mise en œuvre, pour chacune des périodes concernées du plan detransition.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 1

Décembre 2005 Cadre réglementaire

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2 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Cadre réglementaire Décembre 2005

I.5 Calendrier(comptesconsolidésarrêtés au)

31/12/03

31/12/04

31/03/05

et

30/09/05

Référentiel d’établissement des comptes consolidésnature de l’information à fournir

• Comptes consolidés 2003 en normes comptables fran-çaises

• Description du plan de transition aux IFRS

Commentaires sous forme narrative des principalesdivergences identifiées entre les principes comptablesactuellement suivis et ceux qui seront adoptés de façonquasi certaine en 2005

• Comptes consolidés 2004 en normes comptables fran-çaises

• Impact quantifié des principales divergences (selon lanorme IFRS 1) : – réconciliation (normes comptables françaises / IFRS) :

capitaux propres au 01/01/04 et au 31/12/04 etrésultat 2004 + explication des principaux ajuste-ments au tableau des flux de trésorerie (préférentiel)

– ou mise à jour du narratif fait au 31/12/03 si infor-mation quantifiée non suffisamment fiable pour êtrediffusée

• Comptes consolidés trimestriels 2005 IFRS (IAS 34optionnel (1) mais recommandé par CESR/AMF ou, àdéfaut, utilisation des règles de reconnaissance etd’évaluation des normes IFRS)

• Comptes comparatifs consolidés trimestriels 2004IFRS (mêmes règles que les comptes trimestriels 2005)

• Même type d’informations que pour le 30/06/05 (cf.ci-dessous) sur la base d’informations trimestrielles(réconciliations / présentation des comptes trimes-triels des exercices antérieurs en normes comptablesfrançaises)

Localisationde l’information

dans le rapportannuel

dans le rapportannuel

Annexe/

Face ou annexe(voir ci-dessous)

(1) Car l’obligation d’appliquer IAS 34 contenue dans la directive Transparence ne sera effective qu’en jan-vier 2007.

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LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 3

Décembre 2005 Cadre réglementaire

I.5Calendrier(comptesconsolidésarrêtés au)

30/06/05

31/12/05

Référentiel d’établissement des comptes consolidésnature de l’information à fournir

• Comptes consolidés semestriels 2005 IFRS (IAS 34optionnel (1) mais recommandé par CESR/AMF ou, àdéfaut, utilisation des règles de reconnaissance etd’évaluation des normes IFRS)

• Comptes comparatifs consolidés semestriels 2004 IFRS(mêmes règles que les comptes semestriels 2005)

• Réconciliation normes comptables françaises / IFRS :– Capitaux propres au 01/01/04 et au 30/06/04– Compte de résultat du 1er semestre 2004– Explication des principaux ajustements au tableau

des flux de trésorerie– Obligations supplémentaires si IAS 34 est appliqué

• Possibilité de présenter également les chiffres de lapériode intermédiaire en normes comptables fran-çaises publiés en 2004 et 2003

• Comptes consolidés 2005 établis en IFRS• Comptes consolidés 2004 établis en IFRS (établisse-

ment d’un bilan d’ouverture IFRS 01/01/04)

• Possibilité de présenter également les :– comptes consolidés 2004 établis en normes compta -

bles françaises (2) – comptes consolidés 2003 établis en normes compta -

bles françaises (2)

• Réconciliation normes comptables françaises / IFRS :– Capitaux propres au 01/01/04 et au 31/12/04– Compte de résultat 2004

• Explications sur les ajustements significatifs apportésau tableau des flux de trésorerie

Localisationde l’information

Dans l’annexeaux comptes

intermédiaires

Face ou annexe

Face ou annexe

Annexe

(1) Car l’obligation d’appliquer IAS 34 contenue dans la directive Transparence ne sera effective qu’en jan-vier 2007.

(2) Compte tenu de l’obligation de présenter 3 exercices dans le document de référence.

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II.1 – INTRODUCTION

Le passage aux IFRS constitue pour la plupart des sociétés concernées une véri-

table mutation. Ces nouvelles obligations sont de nature à faire naître des risques

nouveaux pour le commissaire aux comptes, dus notamment à la complexité des

normes et parfois à une préparation insuffisante de la part des entreprises. Une

telle situation a donc pour corollaire un accroissement significatif des travaux à

réaliser par le commissaire aux comptes.

Les développements qui suivent ont pour objectif d’expliquer comment le commis-

saire aux comptes, lors de l’audit des premiers comptes établis en IFRS, adapte ou

complète certains aspects des procédures d’audit habituellement mises en œuvre.

Ces développements s’appuient sur des exemples concrets tirés des dispositions

des IFRS. Ces exemples ne sauraient être exhaustifs mais traitent de situations sus-

ceptibles d’être fréquemment rencontrées.

Ils n’ont en revanche pas vocation à :

– constituer une présentation des principales dispositions des IFRS, ou

– décrire l’intégralité de la démarche d’audit des premiers comptes établis selon

les IFRS.

1 – Principes généraux applicables lors de la première applicationdes IFRS

Une entité ne peut déclarer ses comptes (1) conformes aux IFRS que si ces comptes

sont établis en accord avec :

– l’intégralité des dispositions de chaque norme et de chaque interprétation en

vigueur, en particulier, lors de l’exercice d’adoption des IFRS,

- les dispositions de la norme IFRS 1-Première application des normes d’informa-tion financière internationales.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 1

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

(1) Selon la norme IAS 1, les états financiers sont constitués des éléments suivants : bilan consolidé, comp-te de résultat consolidé, tableau de variation des capitaux propres, tableau des flux de trésorerie, des-cription des méthodes comptables et notes explicatives. Par convention ces éléments sont dénommés« comptes consolidés » dans cette étude technique.

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Page 43: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Selon les dispositions de la norme IFRS 1, un « premier adoptant » (2) doit établir

ses comptes en appliquant de manière rétrospective à l’ensemble de ces comptes

la version des IFRS en vigueur à la date de clôture de l’exercice au titre duquel les

comptes sont présentés (dans le cas le plus fréquent, le 31 décembre 2005 pour les

sociétés visées par le règlement (CE) n° 1606/2002).

Lors de l’adoption des IFRS par les sociétés européennes, les normes en vigueur au

31 décembre 2005 (3) devront donc être appliquées :

– au bilan d’ouverture IFRS (le plus souvent 01/01/2004) ;

– aux bilans de clôture et aux comptes de résultat des deux derniers exercices pré-

sentés (4) (le plus souvent 31/12/2004 et 31/12/2005).

Des exceptions à l’application rétrospective, certaines obligatoires, d’autres facul-

tatives, sont prévues notamment par la norme IFRS 1.

2 – Principales spécificités des IFRS

Les IFRS, encadrées par un cadre conceptuel (5), comportent certaines spécificités

qui ne seront pas sans incidence sur la démarche du commissaire aux comptes :

– prédominance de la substance sur l’apparence ;

– recours plus fréquent au concept de juste valeur ;

– dispositions plus détaillées que dans le référentiel français ;

– niveau de détail important des informations à fournir dans l’annexe.

2.1 Prédominance de la substance sur l’apparence

Ce principe, qui consiste à présenter les transactions et les autres événements en

tenant compte de leur réalité économique plutôt que de leur seule forme juridique,

est un principe de base de la préparation des comptes IFRS, explicitement cité par

le cadre conceptuel et par la norme IAS 1-Présentation des états financiers. Son

2 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

II.1

(2) Pour la définition des « premiers adoptants », voir section I.3 – 2 de l’Étude technique.(3) Pour celles qui auront été adoptées à cette date par l’Union européenne.(4) Sauf demande spécifique d’un régulateur boursier, par exemple pour les sociétés cotées aux Etats-Unis.(5) Qui ne devrait pas être adopté par la Commission européenne.

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Page 44: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

caractère obligatoire est en outre rappelé par certaines normes (par exemple norme

IAS 17 – Contrats de location pour la classification des contrats de location).

En France, ce principe figure également dans le règlement CRC n° 99-02. Mais du

fait de l’absence de conditions précises pour son application, de l’existence de

textes spécifiques parfois contraires à ce principe et de l’absence de déconnexion

totale des comptes consolidés et des comptes individuels, son application reste

beaucoup moins systématique qu’en IFRS.

Les nouveautés apportées dans ce domaine par l’application des IFRS peuvent

conduire le commissaire aux comptes à approfondir certains aspects de sa

connaissance des activités de l’entreprise et des engagements qu’elle contracte.

2.2 Recours plus fréquent au concept de juste valeur

La norme comptable internationale IAS 39 – Instruments financiers : comptabilisa-tion et évaluation définit la juste valeur comme étant « le montant pour lequel unactif pourrait être échangé, ou un passif éteint, entre parties bien informées,consentantes et agissant dans des conditions de concurrence normale ».

Même si le référentiel français fait appel au concept de juste valeur dans les

comptes consolidés, par exemple à l’occasion de la comptabilisation initiale des

actifs et passifs identifiables acquis dans le cadre d’un regroupement d’entreprises,

ce concept s’applique plus fréquemment dans le référentiel IFRS (6), de manière

obligatoire ou sur option :

– évaluation à leur juste valeur des instruments financiers, sauf exceptions pré-

vues par les normes ;

– évaluation à leur juste valeur des immeubles de placement (option pour son inscrip-

tion dans les comptes ou pour une information mentionnée dans l’annexe) ;

– réévaluation systématique, sur option, de certaines catégories d’immobilisations

corporelles ou incorporelles ;

– enregistrement dans le bilan d’ouverture IFRS de certaines immobilisations

corporelles à leur juste valeur, considérée comme coût historique par convention.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 3

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

II.1

(6) Une dizaine de normes évoquent la juste valeur.

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Page 45: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

L’évaluation de la juste valeur peut être relativement simple, par exemple lorsqu’ilexiste un marché actif, ou au contraire plus complexe et nécessiter alors unedémarche d’évaluation par la direction. Du fait de la très grande diversité desméthodes d’évaluation possibles de la juste valeur, les procédures d’audit peuventvarier de manière significative quant à leur nature, leur calendrier et leur étendue.Une bonne compréhension par le commissaire aux comptes du processus d’éva-luation, y compris son niveau de complexité, est donc essentielle pour définir lanature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit à mettre en œuvre.

2.3 Dispositions plus détaillées que dans le référentiel français

Même lorsque les référentiels français et IFRS se rejoignent, les modalités d’appli-cation des dispositions sont très souvent plus détaillées en IFRS.

À titre d’exemple, si les deux référentiels prévoient, lorsqu’un indice d’une perte devaleur d’un actif a été identifié, de comparer la valeur comptable de l’actif à savaleur vénale (7) nette des coûts de sortie puis, si nécessaire, à sa valeur d’utilité,le règlement CRC n° 2002-10 traitant de la dépréciation des actifs indique sim-plement que la valeur d’utilité d’un actif est le plus souvent égale à la capitalisa-tion des flux de trésorerie qu’il doit générer, sans préciser comment procéder àcette évaluation. En revanche, la norme IAS 36 – Dépréciation d’actifs fournit denombreuses précisions quant à la manière dont les calculs doivent être réalisés :

– modalités de détermination de l’unité génératrice de trésorerie au niveau delaquelle les calculs doivent être effectués ;

– limitation à un horizon de 5 ans des prévisions budgétaires utilisées ;

– modalités selon lesquelles ces prévisions budgétaires peuvent être extrapoléesau-delà de l’horizon de 5 ans ;

– modalités de détermination du taux d’actualisation à retenir.

Lorsqu’il examine une évaluation lors de l’établissement des premiers comptesIFRS, le commissaire aux comptes est ainsi particulièrement attentif à ce que lemodèle d’évaluation retenu soit conforme aux dispositions des IFRS.

4 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

II.1

(7) L’avis 2002-07 du CNC homologué par le règlement CRC n° 2002-10 utilise le terme « valeur vénale »alors que la norme IAS 36 emploie le terme « prix de cession ». Les définitions de ces deux termes sontsimilaires.

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2.4 Absence de cadre formel pour la présentation des comptes

La présentation des comptes établis en IFRS met en évidence des spécificités qui

les différencient des comptes établis selon le référentiel français. En effet, la norme

IAS 1 – Présentation des états financiers a pour objectif de définir une base géné-

rale commune de présentation des comptes sans prescrire de cadre formel ou de

modèles obligatoires de comptes.

La norme IAS 1 précise que pour atteindre son objectif, elle « énonce les dispositionsgénérales relatives à la présentation des états financiers, des lignes directricesconcernant leur structure et les dispositions minimales en matière de contenu. ».

Les comptes établis conformément aux IFRS doivent donc notamment respecter les

dispositions suivantes :

– contenir les cinq composantes obligatoires des comptes à savoir le bilan, le

compte de résultat, un état des variations des capitaux propres, un tableau des

flux de trésorerie ainsi que les méthodes comptables et notes explicatives ;

– ces cinq composantes doivent respecter la structure définie par la norme IAS 1.

En effet, la norme « impose de fournir certaines informations dans le corps desétats financiers, de faire figurer d’autres postes soit dans le corps des états finan-ciers soit dans les notes annexes ». Il peut être cité à titre d’exemple la distinc-

tion qui doit être faite au bilan entre les éléments courants et les éléments non

courants ;

– ces cinq composantes doivent contenir les informations minimales obligatoires

prévues par la norme IAS 1.

Les divergences de présentation des comptes entre le référentiel IFRS et le réfé-

rentiel français sont donc nombreuses, parmi lesquelles on peut citer :

– l’information comparative présentée en cas de changement de méthode comp-

table : en IFRS l’entité qui comptabilise l’impact d’un changement de méthode

comptable en capitaux propres doit obligatoirement présenter les comptes des

périodes antérieures comparatives après retraitement rétrospectif, comme si la

nouvelle méthode avait toujours été appliquée. Les comptes antérieurement

publiés au titre des périodes comparatives présentées ne sont donc pas présentés

à nouveau sous la forme historique, sauf le cas échéant, dans les notes annexes

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 5

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

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pour expliquer la nature et l’incidence du changement opéré. Au contraire, dansle référentiel français, les comptes des périodes comparatives antérieures doi-vent être présentés tels qu’ils avaient été publiés au titre de ces périodes afin derespecter le principe d’intangibilité du bilan d’ouverture. Les comptes retraitéstenant compte des changements de méthode comptable doivent, quant à eux,être présentés en tant que comptes « pro forma », soit dans une colonne supplémentaire sur la face des comptes, soit dans l’annexe ;

– les rubriques minimales obligatoires prévues par la norme IAS 1 ne correspon-dent pas toujours à celles requises dans le référentiel français. Certains postesdoivent être présentés distinctement sur une ligne alors que d’autres peuventêtre regroupés. Par exemple, les écarts d’acquisition peuvent être compris enIFRS, pour leur montant net, dans les immobilisations incorporelles alors que leréférentiel français requiert qu’ils soient présentés individuellement sur uneligne distincte du bilan. Autre exemple, les actifs biologiques et les immeublesde placement doivent être présentés obligatoirement sur une ligne distincte dubilan en IFRS alors que cela n’est pas obligatoire en référentiel français. Demême la notion d’éléments exceptionnels n’existe pas dans le référentiel IFRS ;

– les éléments du bilan et du compte de résultat ne sont pas toujours présentés niclassés de manière identique dans les deux référentiels. En effet en IFRS, la distinction au bilan entre les éléments courants et les éléments non courants estobligatoire, sauf si une présentation en fonction de la liquidité des actifs et passifsfournit une information plus pertinente. Cette distinction n’est pas obligatoiredans le référentiel français. De même certaines rubriques ne sont pas classées demanière identique dans les deux référentiels. Citons à titre d’exemple les sub-ventions d’investissement qui ne peuvent pas être classées au sein des capitauxpropres en IFRS, alors que c’est une possibilité offerte par le référentiel français.

Soulignons enfin que la présentation des comptes établis en IFRS pourra varierd’une entité à l’autre mais devra cependant respecter toutes les dispositions pré-vues par la norme IAS 1 afin de permettre au lecteur des comptes de disposer detoutes les informations indispensables à sa compréhension des comptes et d’êtrecomparables d’une entité à l’autre.

Lorsqu’il examine des comptes établis en IFRS, le commissaire aux comptes estparticulièrement attentif à la structure et au contenu des comptes qui doivent êtreconformes aux dispositions de la norme IAS 1.

6 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

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2.5 Niveau de détail important des informations à fournir dans l’annexe

Les informations requises par les IFRS dans l’annexe sont nettement plus nom-

breuses et détaillées que celles prévues par le règlement CRC n° 99-02. Ces infor-

mations supplémentaires peuvent dans certains cas :

– être plus difficiles à collecter et nécessiter des modifications des systèmes d’in-

formation ;

– poser des problèmes de confidentialité à l’entité et la mettre dans une situation

de distorsion de concurrence (information sectorielle, litiges, information sur les

principales hypothèses retenues pour la détermination de la juste valeur de

certains actifs, transactions avec les parties liées, …). Mais le motif de confi-

dentialité ne peut être évoqué en IFRS pour éviter de fournir une information

obligatoire.

Lors de l’audit des premiers comptes IFRS, le commissaire aux comptes prête une

attention particulière au respect des dispositions des IFRS en matière d’informa-

tion à communiquer, en prenant en compte leur caractère significatif.

3 – RESPONSABILITÉ DES DIRIGEANTS ET DES COMMISSAIRESAUX COMPTES

L'adoption des IFRS est un enjeu très important pour les sociétés dont les titres

sont admis sur un marché réglementé. En effet, au-delà des conséquences comptables,

l'adoption de ce référentiel aura des conséquences sur toutes les fonctions de ces

entreprises, voire sur leur stratégie.

L’adoption des IFRS est donc un événement majeur, pris en compte par les diri-

geants des sociétés d'une part, et par leurs commissaires aux comptes dans la

conduite de leur mission, d'autre part.

Pour les entreprises, cette adoption peut nécessiter :

– des choix de nature stratégique : par exemple, remise en cause des politiques de

couverture des risques ou renégociation de contrats intégrant des agrégats

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 7

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

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comptables (modalités de rémunération du personnel, stock options, covenantsbancaires, …) ;

– des modifications des systèmes d’information ;

– une communication financière appropriée.

Elle concerne toutes les fonctions de l’entreprise.

En conséquence, un rappel des responsabilités des dirigeants sociaux et de la mis-sion des commissaires aux comptes permettra d’éviter toute distorsion entre d’unepart la perception qu'ont les dirigeants du rôle des commissaires aux comptes etd’autre part la démarche et les limites de leur mission.

Les commissaires aux comptes de la société apprécient dans quelle mesure il peutêtre nécessaire d'apporter des précisions par écrit sur les responsabilités respec-tives des uns et des autres, pour éviter toute ambiguïté sur ce point, par exempledans la lettre de mission qu’ils adressent aux dirigeants de l’entreprise.

Dans le cadre de la mission relative à l’exercice 2004, l’exemple de lettre de mis-sion donné dans la norme CNCC 2-102 « Termes et conditions de la mission » peutêtre complété comme suit :

Direction Générale de la société

Nous vous confirmons par la présente les termes et les conditions de mise en œuvrede notre mission de commissariat aux comptes pour l’exercice 200x.

Dans le cadre de cette mission, nous procéderons à un audit des comptes consolidésde votre société pour l'exercice clos le 31 décembre 200x. Cet audit aura pour objectifd'exprimer une opinion sur la régularité, la sincérité et l'image fidèle que donnentles comptes de cet exercice.

Nous procéderons à cet audit selon les normes professionnelles applicables enFrance. Ces normes requièrent la mise en œuvre de diligences permettant d'obtenirl'assurance raisonnable que les comptes ne comportent pas d'anomalies significa-tives. Nous rappelons à ce titre qu'un audit consiste à examiner, par sondages, leséléments probants justifiant les données contenues dans les comptes. Il consisteégalement à apprécier les principes comptables suivis et les estimations significa-tives retenues pour l'arrêté des comptes et à apprécier leur présentation d'ensemble.

8 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

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Nous tenons à souligner que, du fait du recours à la technique des sondages et desautres limites inhérentes à l'audit, ainsi que de celles inhérentes au fonctionnementde tout système comptable et de contrôle interne, le risque de non-détection d'uneanomalie significative ne peut être totalement éliminé. Pour les mêmes raisons,nous ne pourrons non plus vous donner l'assurance que toutes les déficiencesmajeures dans le système comptable et de contrôle interne auront pu être identi-fiées. Cependant, si de telles déficiences venaient à être relevées lors de nos travaux,nous ne manquerions pas de vous en informer dans les meilleurs délais. Par ailleurs,nous vous soumettrons à la fin de nos travaux une lettre résumant les déficiencesque nous aurions relevées.

Nous vous rappelons que l'établissement des comptes consolidés de votre sociétévous incombe et que cette responsabilité implique la tenue d'une comptabilité et unsystème de contrôle interne adéquats, la définition et l'application de politiquesd'arrêté des comptes et des mesures de sauvegarde des actifs.

« Nous vous rappelons également qu’en application du règlement (CE)

n° 1606/2002 du 16 juillet 2002 votre société est tenue d’établir ses comptes

consolidés selon les normes comptables internationales adoptées par la

Commission européenne à compter des exercices ouverts le 1er janvier 2005.

Dans ce contexte, il vous appartient de :

– définir la stratégie du groupe face à la transition vers les IFRS,

– mettre en place un système fiable de contrôle interne qui permettra à votre

société, pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2005, d'établir

des comptes consolidés réguliers au regard de ce nouveau référentiel,

sincères et donnant une image fidèle du résultat, de la situation financière et

du patrimoine du groupe,

– informer les utilisateurs des comptes consolidés des impacts du nouveau

référentiel sur ces comptes, conformément aux dispositions légales et régle-

mentaires en vigueur.

sion demeure inchangé et la prise en compte des effets de la transition aux

IFRS s’inscrit dans le cadre de la démarche d’audit habituelle. Au cours de

notre audit, nous apprécierons l’avancement du processus de transition aux

IFRS. Ces travaux n'auront toutefois pas pour objet de vous fournir

l'assurance que votre société passera sans problème l'échéance des IFRS et

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 9

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

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Page 51: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

que les actions définies lui permettront d'être prête à temps et de résoudre

tous les problèmes qui pourraient survenir à l'échéance. »

Au cours de notre mission, nous serons amenés également à vous demander laconfirmation écrite de certaines déclarations, notamment celles concernant lesengagements éventuels de votre société vis-à-vis de tiers et les contentieux encours ou potentiels.

Nous soulignons par ailleurs que notre mission de commissaire aux comptesimplique certaines vérifications ou travaux spécifiques. À ce titre, nous vous rap -pelons que vous devrez nous informer dans les délais de toute convention régle-mentée, nous fournir le détail de leurs termes et modalités et nous communiquer paravance les documents et informations adressées aux actionnaires pour la vérifica-tion préalable à leur diffusion.

Nous comptons sur l'entière coopération de votre personnel afin qu'il mette à notredisposition l'ensemble des documents comptables et autres informations néces-saires à notre mission.

Nos honoraires sont fonction du temps passé, du niveau de responsabilité et de laqualification professionnelle des collaborateurs affectés à la mission. Nous esti-mons qu'ils s'élèveront à ... euros, hors TVA et débours, pour l'exercice 200x. Ils vousseront facturés à la fin de chaque phase d'intervention que nous avons planifiée dela façon suivante (préciser le calendrier).

Cette estimation d'honoraires repose sur des conditions de déroulement normal denotre mission et sur une assistance active de vos services. Au cas où nous rencon-trerions des problèmes particuliers en cours de mission, nous vous en informerionssans délai et serons amenés, le cas échéant, à réviser cette estimation.

Cette lettre restera en vigueur pour les exercices futurs, sauf en cas de modificationsmajeures dans les activités de votre société.

Nous vous serions obligés de bien vouloir nous retourner un exemplaire de la pré-sente en marquant votre accord sur ses termes.

Nous vous prions d'agréer, ...

Lieu, date et signature

10 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

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II.2 – PRISE DE CONNAISSANCE DU PLANDE TRANSITION AUX IFRS

Cette étape est mise en œuvre dès que possible lors des exercices précédant la pre-mière application des IFRS par l’entité.

1 – Attitude des commissaires aux comptes

Il appartient aux dirigeants sociaux, d'une part de définir la stratégie de l'entitéface au changement de référentiel, d’autre part de mettre en place un systèmefiable de contrôle interne leur permettant d’établir, à partir de 2005, des comptesconsolidés conformes aux normes comptables internationales.

Le plan de transition défini par les dirigeants traite généralement des aspects sui-vants :

– identification des divergences avec les principes comptables appliqués parl’entre prise ;

– le cas échéant, adoption préalable des méthodes préférentielles définies par lerèglement CRC n° 99-02 (1) ;

– choix des options comptables IFRS ;

– formation du personnel ;

– adaptation des systèmes d’information ;

– test des procédures spécifiques mises en place ;

– simulation des effets de la première application du nouveau référentiel ;

– gestion de la communication avec les parties prenantes.

Le Code de commerce précise que le commissaire aux comptes a pour mission decertifier que les comptes présentés répondent aux qualifications de régularité, de

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 1

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

(1) En règle générale assez proches des dispositions des IFRS.

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Page 53: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

sincérité et d'image fidèle. En conséquence, les travaux du commissaire aux

comptes n’ont pas vocation à fournir à l’entité et aux utilisateurs des comptes

l'assurance que le plan de transition mis en place permettra à celle-ci d’établir ses

premiers comptes IFRS sans difficulté.

En revanche, compte tenu du caractère exceptionnel de la première application des

IFRS, le commissaire aux comptes reste vigilant sur la préparation de l’entité à ce

changement de référentiel.

La première application des IFRS conduit donc le commissaire aux comptes à

s’infor mer du contenu et de l’état d’avancement du plan de transition. Il prête une

attention toute particulière aux procédures mises en place pour l’identification des

divergences entre les deux référentiels, au choix des options comptables et à

l’adaptation des systèmes d’information.

À l'occasion de ses contacts avec les dirigeants, les personnes constituant le

gouver nement d’entreprise et les personnes responsables de l’information finan-

cière, le commissaire aux comptes peut répondre aux questions qui lui sont posées

sur la première application des IFRS. Il ne saurait s'y refuser au prétexte que la

transition n'est pas encore réalisée et que les commissaires aux comptes ne se pro-

noncent que sur les documents déjà établis.

Ce contexte peut enfin être source, dans certaines conditions, de prestations

entrant dans les diligences directement liées à la mission de commissaire aux

comptes (2) étant donné l’effort important et rapide d’adaptation exigé de la

société contrôlée.

1.1 Changements de méthodes pouvant être réalisés en 2003ou 2004

Dans les recommandations qu’elle a formulées à l’approche de l’arrêté des comptes

2003 (3), l’AMF a encouragé les émetteurs à utiliser les possibilités offertes dans

le cadre des règles françaises actuelles pour se mettre, autant que faire se peut, en

conformité avec les IFRS. Cette mise en conformité progressive peut s’appuyer :

2 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

II.2

(2) Voir section 0.3.(3) Recommandation COB du 28 octobre 2003.

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Page 54: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

- sur l’adoption des méthodes préférentielles énumérées dans le règlement CRC

n° 99-02 ;

- sur l’adoption anticipée de certaines dispositions des IFRS, dès lors, notamment,

qu’elles sont compatibles avec le référentiel français.

1.1.1 Adoption d’une ou de plusieurs des méthodes préférentielles énuméréesdans le règlement CRC n °99-02

Ces méthodes sont :

– la comptabilisation d’une provision pour la totalité des engagements de retraite

et assimilés ;

– le retraitement des opérations de location-financement ;

– l’utilisation de la méthode « à l’avancement » pour les contrats à long terme ;

– l’étalement sur la durée de vie de l’emprunt des frais d’émission et des primes

d’émission et de remboursement des emprunts obligataires ;

– l’enregistrement en résultat des écarts de conversion figurant dans les comptes

individuels des entreprises consolidées.

Dans le cadre d’une mise en conformité progressive avec les IFRS, une entreprise

peut choisir d’adopter une méthode préférentielle, sans appliquer nécessairement

toutes les méthodes préférentielles. Dans ce cas, le commissaire aux comptes

s’assure que sont respectées les dispositions du règlement CRC n° 99-02 concer-

nant les informations à fournir dans l’annexe (incidence potentielle des méthodes

préférentielles non appliquées).

1.1.2 Adoption de certaines normes de l’IASB, dès lors que leurs dispositionssont compatibles avec le référentiel français

Un tel changement de méthode peut consister, par exemple, à adopter au titre de

l’exercice 2004, les dispositions de la norme IAS 36 - Dépréciation d’actifs, puis-

qu’elles sont compatibles avec les dispositions du règlement CRC n° 2002-10

Amortissement et dépréciation des actifs.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 3

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

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Page 55: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

1.1.3 Attitude du commissaire aux comptes

Si la société décide, au titre de l’exercice 2003 ou de l’exercice 2004, de procéderà un changement de méthode comptable afin de se rapprocher des IFRS, le commissaire aux comptes, conformément aux dispositions de la norme CNCC 2-605 « Changements comptables », vérifie que :

– le changement est justifié ;

– l'effet de la nouvelle méthode est correctement calculé et comptabilisé, confor-mément aux dispositions prévues par le référentiel comptable français ;

– les informations nécessaires à la compréhension du changement sont fourniesdans l'annexe ;

– une information comparative (comptes pro forma) est présentée pour rétablir lacomparabilité des comptes conformément aux dispositions prévues par le réfé-rentiel comptable français.

Si le commissaire aux comptes est satisfait du résultat de ses vérifications, il for-mule dans son rapport général, après l'expression de son opinion sur les comptes,une observation répondant à l'obligation prévue à l'article L. 232-6 du Code decommerce. Il apprécie dans quelle mesure une justification de ses appréciationsapparaît nécessaire selon les modalités précisées par la CNCC (cf. avis techniqueidentifié au titre des bonnes pratiques professionnelles par le H3C portant sur lapremière mise en application des dispositions de l’article L. 225-235 1er et 2e ali-néas du Code de commerce, « justifiant de leurs appréciations » en ce qui concernel’exercice 2003).

Le commissaire aux comptes vérifie également que le changement est signalé dansle rapport de gestion, conformément à l'article L. 232-6 du Code de commerce, ets'assure de la sincérité et de la concordance avec les comptes, d’une part des infor-mations sur les changements de méthodes comptables et d’autre part des infor-mations issues des « comptes pro forma » qui en résultent, données dans le rapportde gestion.

■ Concernant la justification du changement

Pour qu’un changement de méthode, autre que l’adoption d’une méthode préfé-

rentielle, soit régulier, l’émetteur doit pouvoir justifier d’un changement excep-

4 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

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Page 56: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

tionnel dans sa situation ou dans le contexte économique et démontrer que le

changement de méthode contribue à fournir une meilleure information.

Selon l’AMF, le « changement de situation ou de contexte pourrait être constitué,

dès l’exercice 2003 et a fortiori en 2004, par l’ampleur de la modification à carac-

tère obligatoire du référentiel comptable de l’ensemble des sociétés cotées euro-

péennes ». Le changement de méthode devrait également être de nature à fournir

une meilleure information dans la mesure où il permet l’application immédiate

d’une norme comptable qui trouverait de toute façon à s’appliquer à compter de

2005 en application des IFRS.

Dans le contexte de la transition vers les IFRS, le commissaire aux comptes prête

une attention particulière aux points suivants :

Caractère non exhaustif des changements de méthode réalisés autres

que l’adoption de méthodes préférentielles du règlement CRC n° 99-02 :

Lorsqu’une société souhaite effectuer plusieurs changements compatibles avec la

réglementation française pour se rapprocher des normes internationales, et bien

que l’AMF ne le précise pas, il serait opportun que ces changements soient, dans

la mesure du possible, regroupés sur le même exercice.

Si la société procède, au titre de l’exercice 2003 ou 2004, à des changements de

méthodes destinés à faire converger ses comptes vers les IFRS, mais qu’elle ne

réalise pas l’ensemble des changements de méthodes qu’il lui serait possible de

réaliser pour remplir cet objectif, le commissaire aux comptes vérifie si les raisons

pour lesquelles la société n’a pas réalisé l’ensemble des changements de méthode

possibles sont justifiées et est attentif à la sincérité des informations communi-

quées à ce titre dans l’annexe.

En tout état de cause, l’application partielle des préconisations de l’AMF sur la

convergence des méthodes comptables ne saurait être utilisée à des fins de pilo-

tage des résultats.

Le commissaire aux comptes s’assure également de la sincérité des informations

quantitatives données, dans le rapport sur la gestion du groupe, sur les divergences

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 5

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

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Page 57: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

identifiées entre les principes comptables suivis par le groupe et ceux qu’il adop-

tera, selon toute vraisemblance (4), en 2005.

Conformité des changements de méthode réalisés avec les dispositions des IFRS :

Le commissaire aux comptes s’assure que le changement de méthode réalisé est

conforme aux dispositions des IFRS que la société appliquera selon toute vraisem-

blance en 2005.

Certains changements de méthodes réalisés en 2003 ou en 2004 dans le cadre du

référentiel comptable français pourraient ne pas être totalement conformes aux

dispositions des IFRS, telles qu’elles devraient être appliquées par les sociétés

cotées européennes en 2005. Il en est ainsi par exemple d’un changement de

méthode consistant à activer les frais de développement.

Selon le P.C.G, l'inscription en immobilisations incorporelles des frais de recherche

appliquée et de développement constitue un changement de méthode, qui ne peut

être appliqué que de manière prospective. En conséquence, un changement de

méthode réalisé en 2004 dans le cadre du référentiel français, consistant à activer

les frais de recherche appliquée et développement, n’exonèrerait pas nécessaire-

ment l’entité d’un retraitement du bilan d’ouverture 2004 établi à l’occasion de

l’adoption des IFRS en 2005 :

– les frais de recherche appliquée ne répondent pas à la définition d’un actif selon

la norme IAS 38-immobilisations incorporelles ;

– selon les dispositions des normes IFRS 1 et IAS 38, certains frais engagés avant

le 1er janvier 2004 devraient être portés à l’actif du bilan d’ouverture au

1er janvier 2004.

Un changement de méthode de cette nature ne peut être effectué avant le passage

aux IFRS que dans le cadre des dispositions régissant les changements de méthode

en principes français, notamment, l'existence d'un changement exceptionnel dans

la situation du commerçant. Un tel changement n’est pas démontré par le passage

aux IFRS, s’il présente des divergences de traitement avec les dispositions prévues

6 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

II.2

(4) Compte tenu des incertitudes relatives à l’adoption par l’Union européenne de certaines normes IFRSrévisées en 2003 et 2004.

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Page 58: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

par la norme IFRS 1. En conséquence, il ne paraît pas possible d’appliquer par anti-cipation en 2003 ou 2004 de nouvelles méthodes comptables se traduisant par unimpact sur ces exercices différent de celui qui sera calculé lors de la premièreapplication des normes comptables internationales.

■ Concernant la description du changement de méthode dans l’annexe et dans le rapport de gestion

Ces changements de méthode doivent être décrits et justifiés dans l’annexe et leurseffets sur les capitaux propres et les résultats des exercices antérieurs expliqués(présentation de comptes pro forma des exercices antérieurs ).

Dans le contexte particulier de la période de transition, le commissaire auxcomptes s’assure que les informations nécessaires à la compréhension de ces chan-gements de méthodes sont données.

1.2 Choix des options comptables IFRS

Il n’entre pas dans la mission du commissaire aux comptes de décider du choix desoptions comptables, qui est de la responsabilité des dirigeants de l’entité. Enrevanche, le commissaire aux comptes vérifie, lors de ses entretiens avec la direc-tion, que les options comptables envisagées résultent d’une bonne compréhensionde l’ensemble des IFRS.

À titre d’exemple, si la direction a pris la décision de retraiter un regroupementd’entreprises réalisé avant le 1er janvier 2004 (par exemple le 30 juin 2002 (5)), lecommissaire aux comptes s’entretient avec elle pour vérifier qu’elle a bien l’inten-tion, conformément aux dispositions de la norme IFRS 1, de retraiter l’ensembledes regroupements d’entreprise postérieurs à cette date.

1.3 Systèmes d’information

Lors de ses entretiens avec la direction, le commissaire aux comptes s’assure queles systèmes d’information existants, ou les modifications qu’il est envisagé de leur

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 7

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

II.2

(5) La norme IFRS 1 prévoit une exception facultative au retraitement rétrospectif des regroupementsd’entreprise antérieurs au 1er janvier 2004.

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Page 59: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

apporter, permettent de collecter l’information nécessaire pour répondre aux dispositions des IFRS, telles que :

- les informations détaillées exigées par la norme IAS 14 - Information sectorielle ;

– les informations permettant de déterminer la juste valeur de certains instru-ments financiers complexes, lorsqu’ils ne font pas l’objet d’une cotation sur unmarché actif ;

- les informations permettant de déterminer la valeur recouvrable de certainsactifs, dans le respect des dispositions de la norme IAS 36 - Dépréciation d’actifs.

2 – Communication sur la mission avec les personnesconstituant le gouvernement d’entreprise

S’il constate des défaillances ou des retards significatifs dans la conception oul’exécution du plan de transition, ou s’il considère que le choix d’une option comptable IFRS induit des difficultés d’application particulières pour l’entité, lecommissaire aux comptes en avertit les personnes constituant le gouvernementd’entreprise, dans les conditions prévues par la norme CNCC 2-107 « Communication sur la mission avec les personnes constituant le gouvernementd’entreprise ».

La structure du gouvernement d'entreprise varie en fonction de la forme juridiquede l'entité. Les personnes en charge du gouvernement d’entreprise sont le plus souvent les membres du conseil d’administration, les membres du conseil de surveillance ou les membres du comité d’audit, plus particulièrement chargés de l'information comptable et financière. Les avis ou recommandations que lecommissaire aux comptes est amené à formuler aux personnes constituant le gou-vernement d’entreprise doivent rester en relation avec sa mission, telle qu'elle estdéfinie par la loi.

8 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

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Page 60: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

II.3 – ORIENTATION ET PLANIFICATIONDE LA MISSION

1 – Planification de la mission

Les aspects que le commissaire aux comptes prend en compte pour élaborer son

plan de mission sont développés dans la norme CNCC 2-201 « Planification de la

mission ».

Dans le contexte de la première application des IFRS, le commissaire aux comptes

adapte son plan de mission en intégrant notamment les informations obtenues lors

de la prise de connaissance du plan de transition de l’entité et de son évaluation

du risque :

- organisation choisie par le groupe pour déterminer et calculer les retraitements

nécessaires à l’élaboration de la consolidation (organisation centralisée ou

décentralisée) ;

- procédures comptables complexes, notamment celles impliquant des estima-

tions comptables, qui n’étaient pas nécessaires dans le cadre du référentiel

comptable français (par exemple, évaluation à leur juste valeur des titres dispo-

nibles à la vente ou des immeubles de placement) ;

- systèmes comptable et de contrôle interne prenant une importance particulière

en raison des spécificités IFRS (par exemple, modalités selon lesquelles l’entité

classifie ses opérations de couverture, détermination des unités génératrices de

trésorerie à partir desquelles doivent être réalisés, le cas échéant, des tests de

dépréciation) ;

- possibilité d'anomalies significatives, compte tenu de la non-maîtrise par le per-

sonnel de l’entreprise de certaines dispositions du nouveau référentiel appliqué ;

- appel à des experts (évaluation des avantages du personnel, évaluation des

immeubles de placement, évaluation de la juste valeur de certains instruments

financiers, …) ;

- adaptation des compétences des personnes intervenant sur la mission ;

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 1

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

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Page 61: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

– connaissance par les auditeurs des filiales du contexte du changement de réfé-

rentiel et des conséquences qui en découlent sur leurs travaux ;

- communications avec les organes compétents, prévues dans le cadre de la mission.

2 – Analyse plus approfondie de certains aspects des activitésde l’entité

Selon la norme CNCC 2-202 « Connaissance générale de l’entité et de son secteur

d’activité », « Pour exécuter sa mission, le commissaire aux comptes possède ouacquiert une connaissance suffisante de l'entité et de son secteur d'activité afind'identifier et de comprendre les événements, opérations et pratiques de celle-ci,qui, sur la base de son jugement, peuvent avoir une incidence significative sur lescomptes, sur son audit ou sur l'opinion exprimée dans son rapport. »

Dans le contexte de la première application des IFRS, le commissaire aux comptes

de l’entité peut être amené à compléter sa connaissance des activités de l’entité et

de son fonctionnement pour examiner le bien-fondé des politiques comptables

suivies et de la description qui en est donnée dans l'annexe, en particulier lorsque

certaines dispositions des IFRS n’étaient pas requises par le référentiel comptable

précédemment appliqué.

La connaissance complémentaire ainsi obtenue permet notamment au commissaire

aux comptes:

– d’adapter le plan de mission et le programme de travail ;

– d’évaluer les éléments probants obtenus ;

– d’apprécier les estimations comptables et les déclarations faites par la direction.

Les activités de l’entité peuvent nécessiter un approfondissement de la connais-

sance du commissaire aux comptes, notamment sur les aspects suivants :

– profils de risque et de rentabilité des différents segments d’activité (norme

IAS 14 – Information sectorielle) ;

– modalités de transferts des risques et avantages relatifs aux biens vendus

(norme IAS 18 – Produits des activités ordinaires) ;

2 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

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– modalités de détermination des unités génératrices de trésorerie (norme IAS 36 -Dépréciation d’actifs) ;

– définition des contrats de location (norme IAS 17 – Contrats de location) ;

– dérivés incorporés dans des éléments financiers ou non financiers (norme IAS 39 –Instruments financiers - comptabilisation et évaluation).

2.1 Profils de risque et de rentabilité des différents segments d’activité

Selon la norme IAS 14 - Information sectorielle, la segmentation de l’activité estbasée sur l’analyse des sources prédominantes de rentabilité et de risques de l’entité, ce qui peut conduire, dans certains cas à retraiter les données internes dugroupe, lorsque l’organisation interne n’est pas basée sur cette définition. Enrevanche, selon le règlement CRC n° 99-02 un tel retraitement n’est pas obliga-toire.

Dans le contexte de la première application des IFRS, la connaissance et l’évalua-tion par le commissaire aux comptes de l’analyse des sources prédominantes derentabilité et de risques s’avèrent donc nécessaires pour lui permettre d’apprécierla conformité de l’information sectorielle présentée avec celle exigée par le réfé-rentiel comptable.

2.2 Comptabilisation des produits des activités ordinaires

En France, selon le Plan comptable général, les produits comprennent les sommesà recevoir en contrepartie de la fourniture par l’entreprise de biens, travaux ou services. Les produits liés aux ventes de biens sont en principe rattachés à l’exer-cice au cours duquel le transfert de propriété est constaté, la date de ce dernierpouvant être déterminée par les parties.

Selon la norme IAS 18 - Produits des activités ordinaires, le produit généré par unevente doit être constaté lorsque les quatre conditions suivantes sont satisfaites :

– le vendeur a transféré à l’acheteur les risques et avantages spécifiques signifi-catifs inhérents à la propriété des biens ;

– le vendeur ne conserve ni participation à la gestion telle qu’elle incombe géné-ralement au propriétaire, ni contrôle effectif sur les biens cédés ;

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Page 63: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

– il est probable que les avantages économiques résultant de la vente bénéficie-

ront à l’entreprise ;

– le montant du produit et les coûts engagés dans le cadre de la vente peuvent

être mesurés de manière fiable.

Il résulte de ces dispositions que les produits peuvent ne pas être comptabilisés à

la même date selon les deux référentiels, voire non comptabilisés selon les IFRS

(cas des commissionnaires par exemple). Les règles spécifiques de la norme IAS 18

peuvent imposer à l’entreprise une analyse complémentaire des transactions réa-

lisées, et au commissaire aux comptes des diligences spécifiques.

2.3 Détermination des unités génératrices de trésorerie

Contrairement aux principes français, la norme IAS 36 fixe des modalités précises

de regroupement des actifs pour la réalisation des tests de dépréciation si un actif

ne génère pas de flux de trésorerie séparément d’autres actifs et que son prix de

cession net ne peut être déterminé de manière fiable. Ces modalités concernent en

particulier les règles de rattachement des écarts d’acquisition et des actifs de

support. Ces dispositions peuvent nécessiter de la part du groupe une analyse

complémentaire de ses activités et de la part du commissaire aux comptes des

procédures d’audit spécifiques.

2.4 Définition des contrats de location

Pour qualifier un contrat de location, les IFRS insistent sur la nécessité de prendre

en compte la substance de l’opération plutôt que sa forme juridique : un contrat

est un contrat de location-financement lorsqu’il transfère au preneur l’essentiel

des avantages et des risques inhérents à la propriété du bien. Les IFRS fournissent

également des exemples de situation permettant d’identifier des contrats de loca-

tion-financement.

Si les modalités de retraitement des contrats de location-financement sont simi-

laires dans les deux référentiels, ni le Code de commerce ni le règlement CRC

n° 99-02 ne définissent les contrats de location-financement. Toutefois, la recomman-

dation OEC n° 29 retient une définition des contrats de location-financement simi-

4 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

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Page 64: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

laire à celle de la norme IAS 17 ; de leur côté, l’AMF et la Commission bancaire,dans une recommandation commune publiée en novembre 2002 (1), demandentaux entreprises de s’inspirer de la norme IAS 17.

Les dispositions spécifiques de la norme IAS 17 - Contrats de locations pourraientcependant dans certains cas nécessiter une analyse complémentaire de cescontrats par l’entreprise et des procédures d’audit spécifiques du commissaire auxcomptes.

2.5 Dérivés incorporés dans des éléments financiers ou non financiers

Selon la norme IAS 39, les dérivés sont comptabilisés au bilan à leur juste valeur.Ce principe concerne tous les dérivés, y compris ceux qui ne sont pas individuelle-ment identifiés comme tels mais incorporés dans un « contrat hôte » et qui modi-fient tout ou partie des flux de ce contrat du fait par exemple d’une indexation surun indice, un taux ou un cours de change. Il peut donc exister des dérivés incor-porés dans des éléments non financiers comme des contrats commerciaux, descontrats de location, des contrats d’assurance.

La norme IAS 39 requiert de séparer un dérivé de son contrat hôte et de le comptabiliser séparément selon les règles applicables aux dérivés, mais seulementsi plusieurs conditions sont remplies, en particulier si les caractéristiques écono-miques et les risques du dérivé incorporé ne sont pas étroitement liés aux carac-téristiques économiques et aux risques du contrat hôte.

À titre d’exemple :

- l’indexation d’un contrat de location sur un indice lié à l’inflation n’est généra-lement pas un dérivé incorporé devant être retraité, sauf si cet indice n’est paslié à l’inflation dans l’environnement économique de l’entreprise ;

- un dérivé incorporé dans un contrat commercial dont les paiements sont libellésdans une devise étrangère n’a pas à être comptabilisé séparément lorsque ladevise est communément utilisée pour l’achat ou la vente d’éléments non finan-ciers dans l’environnement économique dans lequel la transaction est réalisée.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 5

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

II.3

(1) « Montages déconsolidants et sorties d’actifs ».

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Ces dispositions, absentes du référentiel comptable français, nécessitent une ana-lyse complémentaire des contrats commerciaux de l’entreprise par l’entreprise etdes procédures d’audit spécifiques du commissaire aux comptes.

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Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

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II.4 – ÉVALUATION DU RISQUE ET CONTRÔLE INTERNE

Selon les dispositions de la norme CNCC 2-301 « Évaluation du risque et contrôle

interne », le commissaire aux comptes tient compte de l'évaluation du niveau du

risque inhérent et du niveau du risque lié au contrôle pour déterminer la nature, le

calendrier et l'étendue des contrôles substantifs nécessaires pour réduire le risque

d'audit à un niveau acceptable faible.

En règle générale, l’évaluation par le commissaire aux comptes du risque inhérent

et du risque lié au contrôle dans le contexte de la première application des IFRS

devrait le conduire à décider de renforcer la nature et l’étendue des contrôles

substantifs à mettre en œuvre pour réduire le risque de non détection et, par

conséquent, le risque d'audit, à un niveau acceptable faible.

1 – Évaluation du risque inhérent

Lors de l'élaboration de son plan de mission et de la définition de son programme

de travail, le commissaire aux comptes évalue le risque inhérent au niveau des

comptes pris dans leur ensemble et au niveau du solde des comptes et des caté-

gories d’opérations.

Dans le contexte de l’adoption des IFRS le commissaire aux comptes prend notam-

ment en compte :

– au niveau des comptes pris dans leur ensemble, l’état général de préparation de

l’entité au passage vers les IFRS et la connaissance des IFRS qu’ont les dirigeants

et les équipes comptables de l’entité ;

– au niveau du solde des comptes et des catégories d'opérations, la complexité

des opérations sous-jacentes et la complexité de certains enregistrements

comptables (instruments financiers par exemple).

Pour ce faire, il s’appuie sur les constats qu’il a pu réaliser lors de sa prise de

connaissance de l’avancement du plan de transition de l’entité (voir section II.2. du

présent titre).

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Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

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2 – Évaluation du risque lié au contrôle

2.1 Environnement général de contrôle interne

Le commissaire aux comptes prend connaissance de l’environnement général de

contrôle interne pour évaluer les comportements, degrés de sensibilisation et

actions de la direction (y compris le gouvernement d'entreprise) concernant les

contrôles internes et leur importance dans l'entité.

L’application de certaines dispositions des IFRS suppose le recours à un jugement,

qui doit être cohérent avec la politique générale menée par l’entité. Dans ce

contexte le commissaire aux comptes, pour déterminer le risque lié au contrôle,

s’assure de l’implication de la direction dans les jugements nécessaires à l’applica-

tion de certaines dispositions des normes, par exemple :

– la détermination des Unités Génératrice de Trésorerie au niveau desquelles

devront être réalisés, le cas échéant, les tests de perte de valeur de certains

groupes d’actifs ;

– la validation des budgets utilisés lors de tests de perte de valeur de certains

groupes d’actifs ;

– le classement des valeurs mobilières, notamment entre titres de transaction,

titres disponibles à la vente et titres détenus jusqu’à l’échéance.

2.2 Procédures de contrôle

Le commissaire aux comptes intègre dans sa démarche générale l'analyse des

procé dures spécifiques mises en place par l'entité et liées à certains traitements

comptables propres aux IFRS.

Le commissaire aux comptes prend en compte notamment les procédures mises en

place pour contrôler :

- le processus d’identification des divergences entre le référentiel français et les

IFRS ;

- le processus de détermination des informations à fournir ;

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Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

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- les processus d’évaluation, en particulier lorsqu’ils doivent faire appel à des

hypothèses significatives ;

- la documentation des évaluations ;

- le recours éventuel aux travaux d’un expert et l’étendue de l’intervention de ce

dernier ;

- la fiabilité des enregistrements comptables au niveau de la saisie des opérations

répétitives, en particulier si l’entité a pris l’option de tenir sa comptabilité pen-

dant l’exercice en appliquant les IFRS.

Le commissaire aux comptes procède à des tests de fonctionnement des procé-

dures qui lui sont utiles, afin de justifier une évaluation du risque lié au contrôle à

un niveau inférieur à un niveau élevé.

3 – Exemples de divergences susceptibles d’engendrer des adaptations des procédures ou des systèmes d’information

En fonction de la nature des activités et de l’organisation de l’entreprise, l’analyse

des divergences entre les dispositions du précédent référentiel comptable appliqué

et les dispositions des IFRS pourrait par exemple amener le commissaire aux

comptes à s’intéresser plus particulièrement aux adaptations des procédures et des

systèmes d’information rendues nécessaires par l’application des IFRS et traitant :

- de l’évaluation à la juste valeur de certains instruments financiers ;

- de l’application de la comptabilité de couverture ;

- de la collecte des informations relatives à l’information sectorielle ;

- du suivi des conditions d’activation des frais de développement ;

- de l’analyse des contrats,

- du suivi des taux de retour sur investissement.

Si le rapport du président du conseil d’administration ou du conseil de surveillance

sur le contrôle interne, prévu par les articles L. 225-37 et L. 225-68 du Code de

commerce, évoque ces adaptations des procédures, le commissaire aux comptes

met en œuvre les dispositions de la Bonne pratique professionnelle « portant sur le

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premier exercice d’application des dispositions du dernier alinéa de l’article 225-235 du Code de commerce ».

3.1 Évaluation en juste valeur de certains instruments financiers

Selon les dispositions de la norme IAS 39 - Instruments financiers : comptabili -sation et évaluation, certains instruments financiers (dont les dérivés) sont évaluésà leur juste valeur, la variation de juste valeur étant selon les cas comptabilisée parla contrepartie du résultat ou des capitaux propres.

Dans le contexte de l’adoption des IFRS, le commissaire aux comptes prendconnaissance et apprécie l’efficience des procédures mises en place par l’entreprisepour :

– identifier les actifs et les passifs à évaluer en juste valeur ;

– définir les informations à fournir sur ces évaluations ;

– sélectionner les méthodes d’évaluation adaptées ;

– identifier et justifier les principales hypothèses retenues ;

– procéder aux évaluations ;

– s’assurer que leur présentation au bilan ainsi que les informations fournies sontpréparées conformément aux IFRS.

3.2 Application de la comptabilité de couverture

La norme IAS 39 – Instruments financiers : comptabilisation et évaluationcomprend des dispositions permettant de déroger aux principes de comptabili -sation des instruments dérivés (enregistrement au bilan de la variation de justevaleur de l’instrument par la contrepartie du compte de résultat) lorsque le dérivéa pour objet une opération de couverture. Elle impose des modalités de comptabi-lisation différentes selon que l’opération est qualifiée de couverture de juste valeurou de couverture de flux de trésorerie.

Les critères de qualification d’une opération sont extrêmement stricts, tant sur lefond que dans la forme. Pour appliquer une comptabilité de couverture, une entre-prise doit établir, pour chaque relation de couverture, une documentation formellepermettant d’identifier :

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Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

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- la stratégie de couverture ;

- le risque couvert ;

- l’élément couvert ;

- l’instrument de couverture ;

- la méthode d’évaluation de l’efficacité de la relation de couverture.

Dans le contexte de l’adoption des IFRS, le commissaire aux comptes prendconnaissance et apprécie l’efficience des procédures mises en place par l’entrepri-se pour analyser ses relations de couverture au regard des dispositions de la normeIAS 39 et pour documenter ces analyses.

3.3 Information sectorielle

Même si le règlement CRC n° 99-02 et ses équivalents sectoriels ont imposé auxgroupes de fournir dans leur annexe une information sectorielle, le niveau de détailrequis par la norme IAS 14 – Information sectorielle est plus fourni et vacontraindre les groupes adoptant les IFRS à la collecte de nombreuses informationsnouvelles :

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Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

II.4

Indicateurs demandØs pour le premierCRC n° 99-02 Norme IAS 14niveau d information sectorielle

Nature des produits et des services X

Chiffre d’affaires X X

Immobilisations ou actifs sectoriels X X

Résultat d’exploitation X X

Modalités de refacturation inter segment X

Dépréciation et amortissement X

Résultat des sociétés mises en équivalence X

Eléments non monétaires significatifs X

Montant des investissements X

Réconciliation avec toutes les données comptablesde toutes les données chiffrées X

Passifs sectoriels X

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Page 71: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Dans le contexte de l’adoption des IFRS, le commissaire aux comptes prendconnaissance et apprécie l’efficience des procédures mises en place par l’entreprisepour collecter les informations requises par la norme IAS 14, qui n’étaient pasfournies jusqu’alors dans le cadre du référentiel français.

3.4 Frais de développement

Alors que dans le référentiel français l’immobilisation des frais de développementconstitue seulement une option, elle est obligatoire en IFRS dès lors que certainesconditions sont remplies :

– faisabilité technique de l’achèvement du projet ;

– intention de l’entreprise d’achever le projet et d’utiliser ou de vendre l’actifincorporel ;

– capacité de l’entreprise à utiliser ou à vendre l’actif incorporel ;

– probabilité d’avantages économiques futurs liés à l’utilisation ou à la vente del’actif incorporel ;

– disponibilité actuelle ou future des ressources nécessaires pour réaliser le projet ;

– capacité de l’entreprise à mesurer de manière fiable les dépenses liées au projet.

Dans le contexte d’un changement de méthode de comptabilisation des frais dedéveloppement consécutif à l’adoption des IFRS, le commissaire aux comptesprend connaissance et apprécie l’efficience des procédures mises en place par l’entreprise pour déterminer quand ces conditions d’activation sont réunies.

3.5 Analyse et traitement des contrats

Les retraitements des divergences concernant le traitement comptable des clausesde certains contrats supposent une adaptation par l’entreprise de ses procéduresde contrôle interne, lorsque ces retraitements s’appliquent à des opérations répé-titives. Les points nécessitant une telle adaptation sont notamment :

– l’analyse des contrats (commerciaux, de location, d’assurance…), permettantd’identifier des dérivés incorporés devant être comptabilisés séparément selonles dispositions de la norme IAS 39 ;

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- l’analyse spécifique des contrats de vente, ayant pour objectif de préciser leséléments constitutifs du fait générateur de la comptabilisation des produits, enparticulier les conditions du transfert à l’acheteur des risques et avantages spé-cifiques significatifs inhérents à la propriété des biens (norme IAS 18 - Produitsdes activités ordinaires) ;

- l’analyse des contrats financiers, visant à déterminer si ces contrats constituentdes instruments financiers ou des contrats d’assurance exclus de certainesnormes (norme IAS 39 en particulier) ;

- l’analyse des contrats de location, visant à déterminer si ces contrats constituentdes contrats de location-financement, et si des transactions en série prenant laforme juridique de contrats de location doivent être comptabilisées comme unetransaction unique (SIC 27 interprétant la norme IAS 17).

Dans ce contexte, le commissaire aux comptes prend connaissance et apprécie l’efficience des procédures mises en place par l’entreprise pour réaliser ces analyseset identifier les dispositions des contrats nécessitant de procéder à des retraite-ments par rapport au référentiel français.

3.6 Suivi des taux de retour sur investissement

Si les deux référentiels prévoient plusieurs cas de réalisation de tests de déprécia-tion visant à vérifier l’absence de perte de valeur d’un actif ou d’un groupe d’actifs, les IFRS sont plus précises que le référentiel français en ce qui concerneles modalités de regroupement des actifs pour la réalisation des tests de déprécia-tion lorsqu’un actif ne génère pas de flux de trésorerie séparément d’autres actifs.En particulier, selon la norme IAS 36, un écart d’acquisition doit être affecté auplus petit groupe d’unités génératrices de trésorerie au niveau duquel le groupeopère le suivi du taux de retour sur investissement.

Dans ce contexte, le commissaire aux comptes prend connaissance et apprécie l’efficience des procédures mises en place par l’entreprise pour réaliser ces regrou-pements et effectuer les tests de dépréciation, conformément aux dispositions dela norme IAS 36.

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II.5 – PROCÉDURES MISES EN ŒUVRE EN VUE DE L’OBTENTION D’ÉLÉMENTS PROBANTS

Sur la base de l'évaluation du risque inhérent et du risque lié au contrôle, le commissaire aux comptes met en œuvre des procédures en vue d’obtenir des élé-ments probants concernant :

- la comptabilisation et l’évaluation des éléments composant le bilan d’ouvertureIFRS du premier exercice présenté (actifs, passifs et éléments de capitauxpropres), généralement au 1er janvier 2004 ;

- la comptabilisation et l’évaluation des éléments composant le bilan de clôturede chacun des exercices présentés, généralement au 31 décembre 2004 et au 31 décembre 2005 ;

- la comptabilisation des transactions intervenues durant chacun des exercicesprésentés, généralement 2004 et 2005 ;

- la présentation du tableau des flux de trésorerie ;

- les informations présentées dans l’annexe.

Les contrôles substantifs effectués par le commissaire aux comptes sont plus oumoins importants selon l’évaluation du risque inhérent et du risque lié au contrôle etselon que cette évaluation est confirmée par les tests de procédures qu’il a réalisés.Ainsi, lorsque le risque inhérent et le risque lié au contrôle sont estimés à unniveau faible, c’est-à-dire lorsque le commissaire aux comptes a déterminé qu'ilexistait des contrôles internes sur lesquels il peut s'appuyer dans le cadre de samission, les contrôles substantifs sont moins étendus que dans la situationcontraire.

Le commissaire aux comptes dispose de diverses techniques de contrôle (contrôlessur pièces et de vraisemblance, confirmation directe, examen analytique...). Dans lecontexte de l’adoption du référentiel IFRS, certaines informations, dont le contrôlenécessite la mise en œuvre de contrôles substantifs, prennent une importance par-ticulière :

- actifs ou passifs évalués en juste valeur ;

- prise en compte des événements postérieurs à la clôture ;

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Page 75: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

- informations relatives aux chiffres retraités IFRS de l’exercice 2004,

- informations données dans l’annexe.

1 – Obtention d’éléments probants concernant les actifs ou passifsévalués en juste valeur

Sur la base de l'évaluation du risque inhérent et du risque lié au contrôle, le commissaire aux comptes procède à des contrôles substantifs des évaluations enjuste valeur présentées dans les comptes. Ses contrôles peuvent comprendre :

– l’examen des principales hypothèses retenues par la direction, du modèle finan-cier d’évaluation et des données sous-jacentes utilisées,

– la préparation de manière indépendante d’autres estimations en juste valeur àdes fins de comparaison, ou

– l’examen de l’effet possible d’événements postérieurs à la clôture des comptessur les évaluations en juste valeur ou sur les informations fournies dans lescomptes.

1.1 Examen du modèle financier d’évaluation et des donnéessous-jacentes utilisées

1.1.1 Examen du modèle financier d’évaluation

Lorsque les IFRS précisent la méthode d’évaluation de la juste valeur à retenir, lecommissaire aux comptes vérifie que la méthode retenue par l’entité est en accordavec celle préconisée (détermination de la valeur d’utilité d’un groupe d’actifs, évaluation des avantages postérieurs à l’emploi….)

1.1.2 Examen des hypothèses et des informations utilisées

Le commissaire aux comptes apprécie si :

– les hypothèses retenues par la direction sont raisonnables ;

– la direction a utilisé les informations pertinentes qui étaient disponibles lors del’évaluation.

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Les hypothèses sont généralement soutenues par différents types d’éléments pro-bants provenant de sources internes et externes qui constituent une documenta-tion objective des hypothèses retenues. Le commissaire aux comptes apprécie lasource et la fiabilité de ces éléments probants notamment en examinant si leshypothèses sont en ligne avec les informations historiques et sont basées sur desplans d’action réalisables par l’entité.

Pour que les hypothèses, prises isolément ou dans leur ensemble, aient un carac-tère raisonnable, il est nécessaire qu’elles soient réalistes et cohérentes avec :

- l’environnement économique général et les conditions d’exploitation propres àl’entité ;

- les plans de l’entité ;

- les hypothèses faites par le passé, si elles existent ;

- l’expérience passée, ou les conditions rencontrées par l’entité dans le passé sicelles-ci sont toujours présentes ;

- d’autres éléments touchant aux comptes, par exemple, les hypothèses retenuespar la direction pour procéder à des estimations comptables de certains postesdu bilan autres que celles concernant les évaluations en juste valeur ;

- le cas échéant, le risque associé aux flux de trésorerie, y compris les variationspotentielles de ceux-ci et les incidences du taux d’actualisation.

La prise en compte par le commissaire aux comptes des évaluations faites lesannées antérieures, si elles existent, et leur comparaison avec les évaluations del’année en cours, sont un élément permettant d’apprécier la fiabilité du processusd’évaluation suivi par la direction. Cependant, le commissaire aux comptes estégalement conduit à examiner si les variations de valeur constatées proviennentde changements dans les conditions économiques.

Lorsque les évaluations réalisées reposent en partie sur des plans d’actions spéci-fiques de la direction, le commissaire aux comptes peut demander à la direction delui fournir des informations permettant de corroborer ces éléments avec d’autresfaits connus. Par exemple, le commissaire aux comptes est amené à :

- rechercher si les intentions de la direction exprimées dans le passé se sontconfirmées ;

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- examiner les plans formalisés et toute autre documentation, y compris, le cas

échéant, les budgets et les procès-verbaux de réunion ;

- examiner les raisons avancées par la direction pour justifier d’un plan d’actions

particulier ;

- s’interroger sur la capacité de la direction à mettre en œuvre un plan d’actions

particulier, au regard du contexte économique dans lequel évolue l’entité, en

tenant compte de l’incidence des engagements contractuels déjà pris.

1.1.3 Sensibilité de l’évaluation aux hypothèses

Le commissaire aux comptes apprécie la sensibilité de l’évaluation aux modifica-

tions apportées aux principales hypothèses, y compris celles pouvant provenir des

conditions du marché. Le cas échéant, le commissaire aux comptes encourage la

direction à utiliser des techniques, telles que les analyses de sensibilité, afin d’iden-

tifier les hypothèses particulièrement sensibles. En l’absence de telles analyses de

la direction, le commissaire aux comptes envisage la possibilité d’utiliser de telles

techniques.

1.2 Préparation de manière indépendante d’autres estimationsen juste valeur à des fins de comparaison

Le commissaire aux comptes peut effectuer ses propres évaluations en juste valeur

(par exemple en utilisant un modèle d’évaluation interne au cabinet) pour les

comparer avec celles faites par l’entité.

En lieu et place des hypothèses retenues par la direction, le commissaire aux

comptes peut développer ses propres hypothèses afin de comparer les résultats

obtenus avec ceux de la direction. Dans ce cas cependant, le commissaire aux

comptes obtient aussi une bonne compréhension des hypothèses de la direction.

Ceci est nécessaire afin que le modèle d’évaluation utilisé prenne en compte les

variables significatives et que les différences significatives entre ses propres éva-

luations et celles de la direction soient analysées. Le commissaire aux comptes

vérifie également les données de base utilisées.

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1.3 Utilisation des travaux d’un expert

Compte tenu de la complexité de certaines évaluations en juste valeur, le commis-saire aux comptes peut souhaiter s’appuyer sur les travaux d’un expert. Les procé-dures à mettre en œuvre dans cette hypothèse sont décrites à la section II.6.2.

1.4 Autres contrôles

1.4.1 Vérifications arithmétiques

Les travaux effectués par le commissaire aux comptes peuvent également comprendre des contrôles sur la source des données et des vérifications arithmé-tiques.

1.4.2 Informations fournies concernant les justes valeurs

Le commissaire aux comptes apprécie si les informations fournies sur les justesvaleurs sont conformes aux dispositions des IFRS.

Lors de l’appréciation des informations fournies dans l’annexe, que celles-ci soientrendues obligatoires par les IFRS ou données volontairement, le commissaire auxcomptes met en œuvre des procédures d’audit comparables à celles suivies lors ducontrôle de la juste valeur d’un élément comptabilisé dans les comptes.

1.4.3 Cas de certaines exemptions

Les IFRS présument que la juste valeur d’un actif ou d’un passif peut être mesuréede façon suffisamment fiable. La fiabilité de cette mesure est une condition néces-saire à l’utilisation de la juste valeur dans les comptes.

Dans certains cas, cette présomption peut ne pas être réalisée, par exemple :

- pour des actifs incorporels, acquis dans le cadre d’un regroupement d’entre-prises, résultant de droits légaux ou contractuels non séparables ;

- pour des actifs incorporels, acquis dans le cadre d’un regroupement d’entre-prises, résultant de droits légaux ou contractuels séparables mais ne faisant pasl’objet de transactions d’échange, ni de transactions portant sur des actifs simi-laires.

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Lorsque la direction arrive à la conclusion qu’il n’existe pas d’évaluations suffi-

samment fiables, le commissaire aux comptes obtient des éléments probants

suffisants et appropriés pour vérifier que :

- cette conclusion est justifiée (s’assurant ainsi par exemple, lors de l’entrée d’une

entité dans le périmètre de consolidation, que l’impossibilité d’évaluer de manière

fiable un actif incorporel acquis n’est pas évoquée uniquement pour comptabi-

liser cet actif comme un élément de l’écart d’acquisition, non amortissable, plu-

tôt que comme une immobilisation incorporelle ayant une durée de vie finie) ;

- l’élément est comptabilisé et une information est communiquée conformément

aux dispositions des IFRS (par exemple raisons pour lesquelles la juste valeur

d’un actif incorporel acquis dans le cadre d’un regroupement d’entreprises ne

peut pas être déterminée de manière fiable).

1.5 Déclarations de la direction

Le commissaire aux comptes obtient des déclarations écrites de la direction

concernant le caractère raisonnable des principales hypothèses retenues, y

compris, le fait qu’elles reflètent correctement les intentions de la direction et sa

capacité à mener les actions envisagées.

2 – Événements postérieurs à la clôture des comptes

2.1 Principes

Dans le référentiel IFRS, les règles de prise en compte des événements postérieurs

sont édictées par la norme IAS 10 – Événements postérieurs à la date de clôture.

Concernant l’évaluation des éléments du bilan d’ouverture du premier exercice

présenté et des éléments des bilans de clôture de chacun des exercices présentés,

le commissaire aux comptes met en œuvre les dispositions prévues par la norme

CNCC 2-430 « Evénements postérieurs ».

Le commissaire aux comptes met en œuvre des procédures visant à réunir des élé-

ments probants suffisants et appropriés justifiant que les événements pouvant

nécessiter des écritures d'ajustement ou une information à donner dans l'annexe

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ont été, jusqu'à la date d'arrêté des comptes par les organes compétents de l'entité,dûment identifiés.

2.2 Procédures d’audit à mettre en œuvre

Les procédures visant à identifier les événements pouvant nécessiter des écrituresd'ajustement consistent notamment à :

- prendre connaissance des procédures qui ont été définies par la direction per-mettant d'identifier les événements postérieurs ;

- consulter les procès-verbaux des assemblées d'actionnaires, du conseil d'admi-nistration (directoire) ou, s'il en existe, du comité d'audit ou du comité de direc-tion, qui se sont tenus après la fin de l'exercice et à s'enquérir des questionsabordées lors des réunions dont les procès-verbaux ne sont pas encore rédigés ;

- interroger la direction sur le point de savoir si des événements postérieurs sus-ceptibles d'avoir une incidence sur les comptes se sont produits.

Lorsqu'une filiale fait l'objet d'un audit par un autre professionnel chargé ducontrôle des comptes, le commissaire aux comptes s'enquiert des procédures misesen œuvre par cet autre professionnel relatives aux événements postérieurs, dans lecontexte particulier de la norme IFRS 1.

2.3 Cas particulier de la remise en cause de la continuitéde l’exploitation

En cas de remise en cause de la continuité de l’exploitation, le commissaire auxcomptes adapte les dispositions de la norme CNCC 2-430 « Événements postérieurs »(§ 5 en particulier) aux dispositions de la norme IAS 10 – Événements postérieursà la date de clôture.

En effet, en IFRS lorsqu’un événement postérieur à la date de clôture remet encause la continuité de l’exploitation, les comptes ne sont pas établis selon laconvention de continuité d’exploitation, même si l’événement n’a pas de lien directet prépondérant avec une situation existant à la date de clôture. En principes fran-çais, seules des informations sur les valeurs liquidatives sont fournies dans l’annexe dans ce dernier cas.

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2.4 Prise en compte des dispositions spécifiques de la norme IFRS 1

Dans le contexte de l’adoption des IFRS, le commissaire aux comptes garde parailleurs à l’esprit les dispositions spécifiques de la norme IFRS 1, qui constituentdes exceptions ou des aménagements à l’application de la norme IAS 10 - Événe-ments postérieurs à la date de clôture.

2.4.1 Estimations déjà effectuées en principes français à la date de transi-tion (1)

Les estimations nécessaires en IFRS et déjà effectuées sous le précédent référen-tiel doivent être maintenues pour cette date en IFRS, sauf si :

- ces estimations étaient erronées ;

- les méthodes comptables de détermination de ces estimations sont divergentesentre les deux référentiels.

Des exemples d’estimations déjà effectuées et maintenues en IFRS sont :

- des estimations utilisées pour l’évaluation de provisions pour risques et charges ;

- des estimations utilisées pour le calcul de provisions pour indemnités de départà la retraite (taux de rotation des effectifs, taux d’actualisation,…)

En conséquence, si l’entité a connaissance, lors de l’établissement de ses premierscomptes IFRS, d’une information modifiant une estimation effectuée dans le pré-cédent référentiel au 01/01/2004, elle ne tient pas compte de cette informationpour l’établissement du bilan d’ouverture au 01/01/2004, même si cette informa-tion confirme des conditions qui existaient à cette date. L’effet de cette informa-tion est comptabilisé dans le compte de résultat 2004 en tant que changementd’estimation.

Cette disposition, qui s’applique au bilan d’ouverture au 01/01/2004 comme aubilan au 31/12/2004, constitue une exception obligatoire à l’application rétros-pective de la norme IAS 10 - Événements postérieurs à la date de clôture.

8 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

II.5

(1) En règle générale le 01/01/2004.

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Page 82: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

À titre d’exemple, si l’entité a constitué au 01/01/2004 dans le référentiel français,une provision pour indemnités de départ à la retraite en utilisant une méthodeactuarielle non conforme aux dispositions de la norme IAS 19- Avantages du per-sonnel, un retraitement de la provision, intégrant ces dispositions est réalisé pourétablir le bilan d’ouverture IFRS au 01/01/04. En revanche, si des informations nou-velles conduisent à réviser certaines hypothèses actuarielles (turn over parexemple) prises en compte par l’entité dans ses comptes au 01/01/04 établi selonle référentiel français, ces informations nouvelles ne sont pas prises en comptepour l’ajustement du bilan d’ouverture IFRS au 01/01/04 et passeront donc dans lerésultat de l’exercice 2004.

2.4.2 Estimations nécessaires en IFRS mais non effectuées en principes fran-çais à la date de transition

Dans ce cas, les dispositions de la norme IAS 10 doivent s’appliquer de manièrerétrospective, sans aucune exception. Les estimations nécessaires au 01/01/2004selon les IFRS, devront être réalisées :

- en tenant compte des informations disponibles à la date d’établissement despremiers comptes IFRS ;

- dans la mesure où elles confirment des conditions qui existaient à la date deréférence de ces estimations (01/01/2004, 31/12/2004, 31/12/2005, si un seulexercice comparatif est présenté).

2.4.3 Correction d’une estimation erronée

Lorsqu’une estimation effectuée au 31 décembre 2003 s’avère erronée, le commis-saire aux comptes vérifie que, conformément aux dispositions de la norme IFRS 1,l’incidence de la correction d’estimation est imputée sur les capitaux propres au 1er janvier 2004.

Pour apprécier l’existence d’une erreur d’estimation, seules les informations quiexistaient à la date de l’estimation et qui ont servi à effectuer cette estimationsous le précédent référentiel doivent être retenues.

Le commissaire aux comptes s’assure également que, conformément aux disposi-tions de la norme IFRS 1, une telle correction d’erreur est identifiée dans le rap-

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 9

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

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Page 83: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

prochement entre les comptes établis sous l’ancien référentiel et les premiers

comptes IFRS.

3 – Contrôle des soldes d’ouverture, des reconciliationset des informations comparatives des premiers comptesétablis selon le référentiel comptable international

L’expression d’une opinion sur les comptes consolidés de l’exercice 2005, établis

selon le référentiel IFRS, suppose la mise en œuvre de diligences sur notamment :

- les soldes d’ouverture IFRS au 1er janvier 2005,

- les informations exigées par la norme IFRS 1.

En application de la norme IFRS 1, les comptes de l’exercice 2005 devront notam-

ment comporter :

- des réconciliations IFRS / référentiel français relatives aux capitaux propres à la

date de transition (généralement le 01/01/2004) et à la date de clôture de l’exer-

cice le plus récent présenté dans les derniers comptes selon le référentiel fran-

çais (généralement le 31/12/2004) et au dernier résultat publié selon le référen-

tiel français (généralement exercice 2004) (norme IFRS 1 - § 39)

- une information suffisante pour permettre au lecteur de comprendre les retrai-

tements significatifs faits au niveau du bilan, du compte de résultat et du

tableau des flux de trésorerie (norme IFRS 1 - § 40).

La norme IFRS 1 rappelle par ailleurs, dans son § 36, l’obligation prévue par la

norme IAS 1 - Présentation des états financiers de présenter au moins une année

d’information comparative retraitée : les chiffres de l’exercice 2004 présentés à

titre comparatif seront « retraités IFRS » pour le bilan, le compte de résultat, le

tableau des flux, la variation des capitaux propres et l’annexe.

L’audit par le commissaire aux comptes des comptes consolidés de l’exercice 2004

portant sur des comptes établis selon le référentiel comptable français, les chiffres

IFRS relatifs à 2004 n’auront fait l’objet, sauf extension conventionnelle de sa

mission, d’aucun contrôle de la part du commissaire aux comptes.

10 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

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Page 84: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Il importe par conséquent de définir la nature des diligences que le commissaire

aux comptes doit mettre en œuvre sur les soldes d’ouverture IFRS au 1er janvier

2005 et sur les informations 2004 IFRS communiquées à l’occasion de la publica-

tion des comptes 2005 IFRS.

3.1 Soldes d’ouverture au 1er janvier 2005 (2)

La norme CNCC 2-405 « Contrôle du bilan d’ouverture de l’exercice d’entrée en

fonction du commissaire aux comptes » définit les principes fondamentaux et pré-

cise leurs modalités d’application concernant les contrôles à effectuer sur le bilan

d’ouverture de l’exercice d’entrée en fonction du commissaire aux comptes. Les

principes de cette norme apparaissent transposables dans le contexte du change-

ment de référentiel comptable.

Selon cette norme, le commissaire aux comptes vérifie que les soldes d’ouverture

IFRS (les différentes rubriques du bilan) au 1er janvier 2005, ne contiennent pas

d’anomalies pouvant avoir une incidence significative sur les comptes 2005.

Les soldes d’ouverture IFRS au 1er janvier 2005 sont des soldes de comptes établis

selon le référentiel français au 31/12/04 qui nécessitent :

- d’être reclassés pour arriver à une présentation IFRS

- et de faire l’objet de retraitements pour respecter les règles d’évaluation IFRS.

Les diligences correspondantes sont présentées dans le tableau ci-dessous :

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 11

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

II.5

(2) Au 1er jour du premier exercice établi selon le référentiel comptable international.

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CNCC

Page 85: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Soldes d’ouverture 01/01/2005 Diligences du commissaire aux comptes

La nature et l’étendue de ces vérifications seront déterminées en fonction de lapossibilité d’existence d’anomalies dans les soldes d’ouverture affectant de manièresignificative les comptes 2005.

3.2 Réconciliations demandées par la norme IFRS 1 relativesà l’exercice 2004

3.2.1 Objectif et statut

Les réconciliations de capitaux propres et de résultat relatives à 2004 présentéesdans les comptes consolidés 2005 permettent d’expliquer les incidences de la pre-mière application des IFRS sur la situation et la performance financières ainsi quesur les flux de trésorerie de l’exercice 2004.

L’Implementation Guidance propose de présenter ces rapprochements sous laforme d’un tableau à trois colonnes, comprenant un bilan d’ouverture synthétique(ou compte de résultat) selon le référentiel comptable national, l’incidence du pas-

12 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

II.5

Bilan établi selon le référentiel Audité dans le cadre de la certificationfrançais (RF) 31/12/04 des comptes 2004

+ Reclassements IFRS des soldes « RF » Vérifier que les comptes de la balance31/12/04 générale sont correctement affectés

dans les rubriques IFRS

+ Retraitements (3) IFRS sur les soldes Vérifier la conformité aux règles de31/12/04 comptabilisation et d’évaluation IFRS et

le correct calcul par l’obtention d’élé-ments probants suffisants et appropriés

= Bilan retraité IFRS 31/12/04 (4) Conclusion : audité pour les besoins dela certification des comptes IFRS 2005

(3) Intégrant notamment les opérations de comptabilisation, de décomptabilisation et d’évaluation desactifs et des passifs.

(4) Les écritures de l’exercice 2005 imputées sur les capitaux propres d’ouverture seront vérifiées avec lescomptes 2005.

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CNCC

Page 86: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

sage aux IFRS et les données retraitées en IFRS, tableau auquel sera jointe unenote explicative des effets pour chacune des lignes présentées.

Ces réconciliations ne constituent pas :

- une information comparative (dans la norme IFRS 1, la rubrique réconciliationsse situe au même niveau que l’information comparative et n’en est pas un sous-titre),

- mais une information, prévue par la norme IFRS 1, assimilable, dans ses objec-tifs, à un élément de l’annexe expliquant les effets du changement de référen-tiel, un peu à l’instar des dispositions comptables en cas de changement deméthodes ; elles font partie intégrante des comptes 2005 IFRS, objets de l’audit.

3.2.2 Diligences

Le commissaire aux comptes réunit, si les réconciliations revêtent une importancesignificative, les éléments probants suffisants et appropriés les concernant.

Ainsi, le commissaire aux comptes vérifie le contenu et la présentation des infor-mations nécessaires à la compréhension du changement de référentiel. Pour cela,il apprécie si elles sont suffisamment détaillées pour permettre :

- de comprendre les ajustements significatifs apportés, et

- de distinguer les changements de méthodes comptables des corrections d’erreurs éventuelles.

Il vérifie également que les retraitements appliqués aux rubriques des comptes del'exercice 2004 publiés (5), établis selon les normes comptables françaises et ayantfait l’objet d’un audit, pour établir les réconciliations prévues par IFRS 1 et sesmodalités d’application :

- traduisent bien les effets des changements de méthodes rendus nécessaires parl’application du référentiel IFRS,

- sont correctement calculés, et

- sont corroborés par des éléments probants suffisants et appropriés.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 13

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

II.5

(5) Lorsque la présentation préconisée par IFRS 1 (IG § 63) est suivie.

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CNCC

Page 87: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Ces vérifications des chiffres 2004 retraités sont inhérents à la mission d’audit descomptes de l’exercice 2005 : en conséquence, leur nature et leur étendue serontdéterminées au regard du risque d’audit et du seuil de signification défini dans lecadre de l’audit des comptes de l’exercice 2005. Ces vérifications sont désignées « diligences d’audit » dans le tableau ci-dessous. Elles s’ajoutent aux diligencesportant sur les reclassements.

Réconciliations relatives à 2004 Diligences du commissaire aux comptes

14 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

II.5

Capitaux propres 01/01/04, résultant Audités (audit des comptes de l’exercicedu bilan établi selon le référentiel 2003)français (RF) au 31/12/03

+ Reclassements (6) IFRS des soldes Vérifier que les comptes de la balanceRF 31/12/03 générale sont correctement affectés

dans les rubriques IFRS

+ Retraitements IFRS sur les soldes « Diligences d’audit »31/12/03

= Capitaux propres retraités IFRS Conclusion : couverts par l’audit01/01/04 des comptes 2005

Capitaux propres 31/12/04 Couverts par l’audit des comptes2005 avec prise en compte des diligences sur les soldes d’ouverture

Résultat RF 2004 Audité (audit des comptes de l’exercice2004)

+ Reclassements (7) IFRS sur Vérifier que les comptes de la balanceles opérations RF 2004 générale sont correctement affectés

dans les rubriques IFRS

+ Retraitements IFRS sur les opérations « Diligences d’audit » pour évaluer si les2004 principes comptables appliqués sont

cohérents avec ceux de 2005

= Résultat IFRS 2004 Conclusion : couvert par l’audit des comptes 2005

(6) Lorsque la réconciliation des capitaux propres est présentée sous la forme d’un bilan d’ouverture syn-thétique (conformément à l’Implementation guidance IFRS 1 § 63).

(7) Lorsque la réconciliation du résultat est présentées sous la forme d’un compte de résultat synthétique(conformément à l’Implementation guidance IFRS 1 § 63).

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CNCC

Page 88: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

3.3 Information comparative 2004 retraitée IFRS

3.3.1 Nature et objet

Les comptes 2004 retraités IFRS constituent, selon la norme IFRS 1, une informa-tion comparative faisant partie des comptes 2005 et permettant la compréhensionet l’analyse des comptes 2005. Cette information comparative est à lire en relationavec les montants concernés de l’exercice 2005 et non en tant qu’information « autonome » sur l’exercice 2004 (notion de « corresponding figures » de la normeISA 710, par opposition à « comparative financial statements »).

Ils n’ont pas non plus vocation à servir de base à une modification éventuelle descomptes 2004 (ce qui, dans ce cas, correspondrait au concept de « comparativefinancial statements » de la norme ISA 710 : la certification du commissaire auxcomptes porterait alors sur deux exercices). La Commission des études juridiquesde la CNCC a, après analyse du dispositif juridique français, conclu que le change-ment de référentiel pour l’établissement des comptes consolidés ne nécessite pasune nouvelle présentation des comptes 2004 pour approbation par l’assembléegénérale (8).

3.3.2 Diligences

Dans le cadre de sa mission, le commissaire aux comptes, en application de lanorme CNCC 2-603 « Chiffres comparatifs », s’assure que les dispositions légales etréglementaires relatives à l’indication des chiffres de l’exercice précédent ont bienété appliquées.

Toutefois, les diligences du commissaire aux comptes sont plus étendues que cellesrequises par cette norme, compte tenu des travaux nécessaires sur les réconcilia-tions exigées par la norme IFRS 1 dans l’objectif de la certification des comptes2005.

Les objectifs de contrôle sur les comparatifs 2004 retraités IFRS sont en faitatteints au travers de la réalisation des contrôles sur les soldes d’ouverture et surles réconciliations présentées dans l’annexe conformément à la norme IFRS 1.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 15

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

II.5

(8) Bulletin CNCC n° 133, mars 2004, p. 181 s. - voir section I.4.

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CNCC

Page 89: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Le commissaire aux comptes s’assurera que les informations 2004 retraitées IFRS,

présentées à titre comparatif, sont concordantes avec les informations vérifiées

dans le cadre de ses travaux effectués sur les soldes d’ouverture et sur les récon-

ciliations.

3.3.3 Incidence sur l’expression de l’opinion sur les comptes de l’exercice2005

L'opinion exprimée par le commissaire aux comptes sur les comptes consolidés de

l'exercice 2005 ne porte que sur les comptes de cet exercice bien que ceux-ci pré-

sentent des informations comparatives reprises à des fins de comparabilité.

En l’absence d’anomalies, le fait que les informations de l'exercice 2004 retraitées

IFRS n’aient pas fait l’objet d’une certification « autonome » ne nécessite aucune

mention particulière (du type « non audité ») dans son rapport, et ce, notamment

en raison de l’assurance obtenue sur ces chiffres compte tenu des travaux sur les

réconciliations et sur les soldes d’ouverture au 1er janvier 2005.

Lorsque ces contrôles font apparaître des anomalies dans les chiffres retraités de

l'exercice 2004, le commissaire aux comptes en tire les conséquences appropriées

sur l’expression de son opinion, selon les modalités suivantes :

• une anomalie identifiée dans les retraitements ou reclassements IFRS portant

sur des postes des comptes de bilan ou de résultat (autre que la seule présenta-

tion du compte de résultat 2004 retraité) établis selon les normes françaises au31 décembre 2004, a une incidence « directe » sur les comptes de l’exercice

2005, puisque les soldes d’ouverture IFRS de cet exercice 2005 ne sont pas

corrects ; elle donne lieu à la formulation d’une réserve (ou un refus) pour désac-

cord si l’incidence est significative au regard des comptes 2005 ;

• une anomalie identifiée dans les retraitements ou reclassements IFRS portant

sur des postes du compte de résultat 2004 et n’ayant aucune incidence

« directe » sur les comptes de l’exercice 2005 (incidence n’affectant que la pré-

sentation du compte de résultat 2004 retraité) donne lieu à la formulation d’une

réserve (ou un refus) pour désaccord dans le rapport relatif à l’exercice 2005 si

elle affecte de manière significative la comparabilité des comptes 2005 (évolu-

tion de la performance faussée, par exemple) : il s’agira dans ce dernier cas d’un

problème de comparatif.

16 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

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Page 90: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Lorsqu’une anomalie a été identifiée dans les comptes 2004 sous-jacents (établisselon le référentiel comptable français), le commissaire aux comptes s’assure ;

- qu’elle a été corrigée par l’entité à l’occasion du passage aux IFRS, et

- qu’une information appropriée a été fournie dans l’annexe conformément auxdispositions de la norme IFRS 1 (§ 41), permettant de distinguer les correctionsd’erreurs des retraitements liés au changement de référentiel comptable.

Lorsque les rapprochements présentés avec les comptes de l’exercice 2005 ne fontpas cette distinction, le commissaire aux comptes exprime dans son rapport, enfonction de l’importance relative de l’anomalie constatée au regard des comptesde l’exercice 2005, une opinion avec réserve (ou un refus) pour désaccord.

Le commissaire aux comptes se réfère également à la norme CNCC 2-605 « Changements comptables », dans sa partie relative aux corrections d’erreurs, pourdéterminer les autres incidences possibles sur son rapport.

Lorsque l’anomalie identifiée dans les comptes 2004 sous-jacents n’a pas été corrigée, elle a, par incidente, un impact sur les comptes 2004 retraités IFRS etentre en conséquence dans l’un des deux cas de figure traités ci-dessus.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 17

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

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Page 91: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

18 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

II.5Anomalie identifiée dansles chiffres 2004 retraités

OU

OUI

OUI

Bilan retraité31.12.04

Réserve (refus) pour désaccord

si significatif au regard des comptes 2005

Compte de résultatretraité 2004

Incidencesur le biland’ouverture2005 IFRS

Affecte lacomparabilitédes comptes

2005

NON

NON

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Page 92: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

4 – Contrôle des informations données dans l’annexe

D’une manière générale, les informations requises dans l’annexe par les IFRS sont

plus nombreuses et détaillées que celles prévues par le règlement CRC n° 99-02.

À titre d'exemple :

• le niveau de détail requis par la norme IAS 14 - Information sectorielle est beau-

coup plus fourni que dans le référentiel français,

• la définition des parties liées retenue par la norme IAS 24 - Information relativeaux parties liées est plus large que la définition retenue par le référentiel comp-

table français, et l'information à fournir plus étendue.

Par ailleurs, lors de la première application des IFRS, en sus des nombreuses infor-

mations requises par chaque norme, la norme IFRS 1 prévoit la communication

d'informations spécifiques à la première application.

Dans ce contexte, lors de l’audit des premiers comptes IFRS, le commissaire aux

comptes prête une attention particulière au respect des dispositions des IFRS en

matière d’information à communiquer, en prenant en compte leur caractère signi-

ficatif.

4.1 Information sectorielle

Même si le règlement CRC n° 99-02 a imposé aux groupes de fournir dans leur

annexe une information sectorielle, le niveau de détail requis par la norme IAS 14 -

Information sectorielle est beaucoup plus fourni et va imposer aux groupes adoptant

les IFRS la collecte de nombreuses informations nouvelles (voir en ce sens § 4.3.3).

Lors de l’adoption des IFRS, le commissaire aux comptes prête une attention par-

ticulière à l’information sectorielle communiquée dans l’annexe. Pour ce faire, il

applique les dispositions de la norme CNCC 2-402 « Eléments probants -

Applications spécifiques » - Section E information sectorielle.

En règle générale, le commissaire aux comptes n’est pas tenu d'appliquer toutes les

procédures d'audit qui seraient nécessaires pour exprimer une opinion sur ces

informations sectorielles prises isolément.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 19

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

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Page 93: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Les procédures d'audit concernant les informations sectorielles comportent engénéral des procédures analytiques et d'autres contrôles adaptés à l'importancerelative des informations sectorielles par rapport aux comptes pris dans leurensemble.

Le commissaire aux comptes :

- s'entretient avec la direction des méthodes utilisées pour l'établissement desinformations sectorielles ;

- détermine si ces méthodes conduisent à une information pertinente dans l'annexe, conformément aux dispositions des IFRS ;

- s'assure de leur traduction correcte.

Pour ce faire, il prend en compte le montant des ventes, les transferts de chargesentre les secteurs, l'élimination des montants intersectoriels, effectue des compa-raisons avec les budgets et autres résultats prévisionnels, revoit l'affectation desactifs et des coûts entre secteurs et s'assure que des explications pertinentes sontapportées pour les incohérences constatées.

4.2 Information concernant les parties liées

La définition des parties liées retenue par la norme IAS 24 - Information relativeaux parties liées est beaucoup plus large que la définition retenue par le référen-tiel comptable français. Dans le contexte de la première application des IFRS, lecommissaire aux comptes met en œuvre les diligences prévues par la norme CNCC2-425 « Parties liées » et vérifie que les informations communiquées dans l’annexesont conformes aux dispositions de la norme IAS 24, en ayant par exemple à l’esprit qu’en IFRS la notion de transaction peut exister même en l’absence de paie-ment d’un prix.

4.3 Informations fournies en application de la norme IFRS 1

Les informations permettant d’expliquer l’incidence de l’adoption des IFRS sur lasituation financière de l’entité, sa performance financière et ses flux de trésorerie,requises par la norme IFRS 1, et les diligences correspondantes du commissaire auxcomptes ont été examinées au paragraphe 3.2 ci-avant.

20 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

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Page 94: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Outre ces aspects, le commissaire aux comptes porte également une attention par-ticulière aux informations requises par la norme IFRS 1 dans certains cas particu-liers :

- si l’entité a comptabilisé ou repris des pertes de valeur d’actifs lors de l’établis-sement du bilan d’ouverture IFRS, informations requises par la norme IAS 36 ;

- si l’entité a utilisé l’exception facultative lui permettant d’utiliser pour certainesimmobilisations la juste valeur au 1er janvier 2004 comme coût historique parconvention, montant des ajustements apportés aux valeurs comptables publiéesen principes français ;

- si l’entité présente en comparatif les comptes de l’exercice 2003 non retraités,la mention explicite que ces comptes ne sont pas établis conformément aux IFRSet la description des principaux ajustements qui auraient été nécessaires ;

- si l’entité est nouvelle, mention que l’entité n’a pas publié de comptes au titredes exercices précédents.

4.4 Informations fournies dans l’annexe au titre de l’informationcomparative (en dehors des informations fournies en applicationde la norme IFRS 1)

Le commissaire aux comptes, dans le cadre de sa mission d’audit des compte 2005,met en œuvre les diligences lui permettant de vérifier que l’information compara-tive retraitée IFRS (relative à 2004), donnée dans l’annexe, répond aux exigencesdu référentiel IFRS, et par conséquent que les anomalies éventuellement relevéesn’affectent pas de manière significative la comparabilité des comptes de l’exercice2005.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 21

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Page 95: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

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Page 96: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

II.6 – UTILISATION DES TRAVAUXD’AUTRES PROFESSIONNELS

1 – Utilisation des travaux d’un autre professionnel chargédu contrôle des comptes d’une entité détenue

La norme CNCC 2-501 « Utilisation des travaux d’un autre professionnel chargé du

contrôle des comptes d’une entité détenue » fixe les principes fondamentaux

concernant l'utilisation par le commissaire aux comptes d'une entité, dans le cadre

de l'audit des comptes consolidés, des travaux réalisés par d'autres commissaires

aux comptes ou professionnels chargés du contrôle des comptes d'une ou de plu-

sieurs entités intégrées dans le périmètre de consolidation.

Pour déterminer la nature et l'étendue des procédures à mettre en œuvre, le

commissaire aux comptes prend en considération le risque d'anomalies significa-

tives dans les comptes des entités concernées en intégrant, dans le cadre particu-

lier de l’adoption des IFRS, les risques spécifiques engendrés par certaines disposi-

tions des IFRS, compte tenu des activités et de l’organisation de chaque entité

consolidée.

Lorsque le commissaire aux comptes envisage d'utiliser les travaux d'un autre pro-

fessionnel chargé du contrôle des comptes des entités détenues, il évalue la

connaissance que possède ce professionnel des dispositions des IFRS et, le cas

échéant des options comptables retenues par l’entité.

S’il envisage de s’appuyer sur ses travaux, le commissaire aux comptes informe

notamment l'autre professionnel :

- des points nécessitant une attention particulière dans le cadre de l’adoption des

IFRS ;

- des options comptables retenues par le groupe, en particulier au titre de la

norme IFRS 1.

Les procédures que le commissaire aux comptes entend mettre en œuvre nécessi-

tent une coordination concertée avec les autres professionnels qui s'effectue :

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 1

Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

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Page 97: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

- lors de la planification de la mission et peut déboucher sur la préparation de

programmes de travail harmonisés ;

- au cours de la mission, par des contacts appropriés ;

- en fin de mission par la prise de connaissance des conclusions des autres pro-

fessionnels et du contenu de leur rapport.

Le commissaire aux comptes réunit des éléments probants suffisants et appropriés

montrant que les travaux du professionnel sur lesquels il envisage de s'appuyer

répondent aux objectifs qu'il s'est fixés dans le cadre de sa mission d'audit des

comptes de l'entité. L’existence de risques significatifs dans certaines entités déte-

nues devrait donner lieu à une revue approfondie des conclusions et des dossiers

de travail des autres professionnels concernés, voire conduire le commissaire aux

comptes à procéder lui-même à des contrôles complémentaires auprès des entités

concernées.

2 – Recours aux travaux d’un expert

À l’occasion de l’adoption des IFRS, le commissaire aux comptes peut estimer

nécessaire d'obtenir des éléments probants sous forme de rapports, d'avis, d'éva-

luations ou de déclarations émanant d'un expert. Tel peut être notamment le cas

pour :

- l'évaluation de certains instruments financiers à leur juste valeur ;

- l’évaluation d’immeubles de placement à leur juste valeur ;

- l’évaluation de certaines immobilisations corporelles à leur juste valeur ;

- la valeur résiduelle de certaines immobilisations corporelles ;

- l’évaluation actuarielle des engagements de pensions, compléments de retraite

et indemnités assimilées ;

- l’évaluation de la juste valeur des options de souscription d’actions.

L'expert peut être choisi par l'entité ou désigné par le commissaire aux comptes en

vertu de l'article L. 225-236 du Code de commerce. L'expert peut également faire

partie du cabinet du commissaire aux comptes.

2 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

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Page 98: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Lorsque le recours à un expert est décidé, le commissaire aux comptes fait appli-cation de la norme CNCC 2-503 - Utilisation des travaux d’un expert.

2.1 Compétence et indépendance de l’expert

Lorsque le commissaire aux comptes envisage d'utiliser les travaux d'un expert, ilprend en considération la compétence professionnelle de celui-ci dans le domaineparticulier dans lequel les éléments probants sont recherchés et évalue par ailleursl'indépendance de l'expert.

Si le commissaire aux comptes doute de la compétence ou de l'indépendance del'expert choisi par l'entité, il en fait part à la direction et détermine si des élémentsprobants suffisants et adéquats complémentaires peuvent être réunis. Il peut ainsiêtre conduit à mettre en œuvre des procédures d'audit complémentaires ou àrechercher des éléments probants auprès d'un autre expert.

2.2 Étendue des travaux de l’expert

Le commissaire aux comptes réunit des éléments probants suffisants et appropriésmontrant que l'étendue des travaux de l'expert répond aux objectifs de la mission.Ces éléments probants proviennent des instructions adressées par le commissaireaux comptes à l'expert qu'il a désigné ou de l'examen des instructions écrites don-nées par l'entité à l'expert. Ces instructions peuvent couvrir les sujets suivants :

- objectifs et l'étendue des travaux de l'expert ;

- description générale des domaines particuliers que le commissaire aux comptess'attend à voir couverts dans le rapport de l'expert ;

- utilisation que le commissaire aux comptes a l'intention de faire des travaux del'expert ;

- possibilité donnée à l'expert d'accéder aux informations et dossiers appropriésdu commissaire aux comptes, dans le respect des principes et règles applicablesen matière de secret professionnel ;

- confirmation de l'indépendance de l'expert par rapport à l'entité ;

- informations concernant les hypothèses et les méthodes que l'expert sera amenéà utiliser et leur cohérence avec celles appliquées lors des périodes précédentes.

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Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

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Le commissaire aux comptes s’assure que la compréhension qu’a l’expert de la

définition de la juste valeur et que la méthode qu’il utilisera pour déterminer cette

valeur sont conformes à celles de la direction et aux dispositions du référentiel

comptable applicable.

A titre d’exemple, concernant l’évaluation de la valeur actuarielle de prestations

postérieures à l’emploi, le commissaire aux comptes s’assure que l’actuaire auquel

il est fait appel intègre dans ses calculs les dispositions particulières de la norme

IAS 19 - Avantages du personnel, qui peuvent diverger sur certains aspects des

dispositions d’autres référentiels comptables.

2.3 Évaluation des travaux de l'expert

Le commissaire aux comptes évalue la pertinence des travaux de l'expert en tant

qu'éléments probants pour aboutir à une conclusion sur une assertion spécifique

sous-tendant l'établissement des comptes.

La validité et le bien-fondé des hypothèses et des méthodes utilisées ainsi que leur

application relèvent du jugement de l'expert. Ne disposant pas des mêmes compé-

tences que ce dernier, le commissaire aux comptes ne peut pas toujours remettre

en question les hypothèses et les méthodes employées par l'expert. Toutefois, il

s'efforce de les comprendre et détermine si elles conviennent et semblent raison-

nables sur la base de sa connaissance générale de l'entité et de son secteur

d'activité et du résultat de ses autres procédures d'audit.

Si le résultat des travaux de l'expert ne permet pas de réunir des éléments probants

suffisants et appropriés ou si les résultats ne sont pas cohérents avec d'autres

éléments probants collectés, le commissaire aux comptes peut être conduit à en

discuter avec les dirigeants de l'entité et avec l'expert, et éventuellement à mettre

en œuvre des procédures de contrôle complémentaires, comportant, le cas

échéant, une nouvelle expertise.

2.4 Incidence sur le rapport du commissaire aux comptes

En fonction des résultats ainsi obtenus, le commissaire aux comptes en tire les

conséquences appropriées dans son rapport.

4 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Passage aux IFRS : démarche d’audit Décembre 2005

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Lorsque le commissaire aux comptes émet une réserve ou un refus de certifier, ilpeut être approprié, lorsqu'une telle opinion s'appuie sur le rapport d'un expert etpour en expliquer les raisons, de faire référence aux travaux effectués par l'expert.

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Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

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II.7 – COMMUNICATION SUR LA MISSION AVEC LES PERSONNES CONSTITUANT LE GOUVERNEMENT D’ENTREPRISE

La norme CNCC 2-107 « Communication sur la mission avec les personnes consti-tuant le gouvernement d’entreprise » indique que le commissaire aux comptescommunique aux personnes constituant le gouvernement d’entreprise les pro-blèmes apparus à l’occasion de leur mission auxquels ces personnes sont intéres-sées dans le cadre de leurs fonctions.

Le commissaire aux comptes fait application des dispositions de la norme CNCC 2-107 pour déterminer la nature des problèmes à communiquer et la forme de lacommunication. Cette communication porte par exemple sur :

- le déroulement du plan de transition vers les IFRS,

- les insuffisances des systèmes d’information eu égard à la nature des informa-tions nécessaires pour établir des comptes conformes aux IFRS,

- le choix entre les méthodes de référence et les méthodes alternatives autorisées,

- les choix faits en matière de dérogation à l’application rétrospective des IFRS,

- les informations communiquées pendant la période de transition,

- les conséquences du changement de référentiel sur les ratios contractuels,

- les évaluations en juste valeur réalisées.

Concernant les évaluations en juste valeur, le commissaire aux comptes considèrel’opportunité de communiquer aux personnes constituant le gouvernement d’entre-prise la nature des principales hypothèses retenues, le degré de subjectivité qui leurest attaché, et l’importance relative des postes évalués en juste valeur par rapportaux comptes pris dans leur ensemble.

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Décembre 2005 Passage aux IFRS : démarche d’audit

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Mai 2004 Passage aux IFRS : démarche d’audit

Cette partie sera consacrée à la prise de connaissance par le commissaire auxcomptes du plan de transition aux IFRS élaboré par les sociétés concernées parle changement de référentiel, ainsi qu’à la mise en œuvre de la mission d’auditcompte tenu de ce contexte.

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III.1 – INTRODUCTION

Compte tenu de la mise en œuvre, à partir de l’exercice 2003, des recommanda-tions de l’AMF relatives au passage aux normes comptables internationales (1), lecommissaire aux comptes des sociétés entrant dans le champ du règlementn°1606/2002 est amené, bien avant la certification des comptes du premier exer-cice établis selon le référentiel comptable international, à tenir compte, dans lamise en œuvre de ses diligences, des informations sur le plan de transition et surles incidences liées au changement de référentiel comptable, fournies pendant lapériode de transition.

Cette prise en compte se fera de manière différente selon la nature des informa-tions qui seront fournies au cours de cette période, et notamment selon que cesinformations seront narratives ou chiffrées et selon qu’elles porteront ou non surla situation financière et les comptes de l’exercice audité.

C’est pourquoi les développements qui suivent sont organisés en fonction des dif-férentes années concernées par la période de transition, chacune étant caractéri-sée par la production d’une information de nature différente.

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Mai 2004 Diligences 2003, 2004 et 2005

(1) Recommandations du 28/10/2003 et du 10/02/2004 précitées.

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III.2 – EXERCICE 2003 – COMPTES CONSOLIDÉSAU 31 DÉCEMBRE 2003 (OU COURANT 2004) (1)

1 – Recommandations de l’AMF d’octobre 2003 et de février 2004

L’AMF encourage les sociétés françaises qui devront établir leurs comptes conso -lidés en normes comptables internationales (« premiers adoptants ») à compter desexercices ouverts à partir du 1er janvier 2005 à :

– utiliser les possibilités offertes dans le cadre des règles françaises actuelles pourse mettre, autant que faire se peut, en conformité avec les normes comptablesinternationales et donc initier dès que possible les changements de méthodescomptables (d’évaluation ou de présentation) correspondants, dans le respectdes textes comptables français ;

– préparer les utilisateurs des comptes consolidés au changement, en adoptantune communication financière adaptée, progressive et intervenant en amont.

• Convergence des méthodes comptables vers les normes comptablesinternationales

Les sociétés sont invitées à :

– adopter les méthodes préférentielles (2) prévues par le règlement CRC 99-02(ou équivalents sectoriels),

- procéder, le cas échéant, à d’autres changements de méthodes comptables(d’évaluation ou de présentation) conformes au référentiel comptable françaispouvant conduire à fournir une meilleure information financière et permet-tant de se rapprocher des normes comptables internationales, tout en respec-tant l’article 130-5 du Plan comptable général (3).

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 1

Mai 2004 Diligences 2003, 2004 et 2005

(1) Avis technique de la CNCC du 20 février 2004 – Communication financière durant la période de tran-sition vers les normes IFRS – Diligences du commissaire aux comptes au titre de l'exercice 2003 –(Annexe 5.1.1).

(2) Ces méthodes sont : le provisionnement de la totalité des engagements de retraite et assimilés, leretraitement des opérations de location – financement, l’utilisation de la méthode « à l’avancement »pour les contrats à long terme, l’étalement sur la durée de l’emprunt des frais d’émission et des primes(émission et remboursement) des emprunts obligataires, l’enregistrement en résultat des écarts deconversion figurant dans les comptes individuels.

(3) « La comparabilité des comptes annuels est assurée par la permanence des méthodes d’évaluation et deprésentation des comptes qui ne peuvent être modifiés que si un changement exceptionnel est intervenudans la situation de l’entité ou dans le contexte économique, industriel et financier et que le changementde méthode fournit une meilleure information financière compte tenu des évolutions intervenues. »

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En pratique, cette seconde catégorie de changements ne portera principalementque sur la présentation des comptes. En effet, consultés sur la possibilité d’adop-ter, avant la transition aux normes comptables internationales, une nouvelleméthode dans le cas où les règles de passage à la nouvelle méthode sont diffé-rentes entre les deux référentiels français et international, les services de l’AMFencouragent à anticiper, en dehors des cas d’adoption de méthodes préféren-tielles, uniquement des méthodes comptables présentant non seulement destraitements comptables, mais également des mesures transitoires, identiquesdans les deux référentiels, et aboutissant donc au même impact au moment del’adoption des IFRS pour la première fois. Il ne paraît ainsi pas possible d’appli-quer par anticipation des méthodes comptables en 2003 ou 2004 se traduisantpar un impact sur ces exercices différent de celui qui sera calculé lors de la pre-mière adoption des normes comptables internationales. Ce faisant, les sociétésne donneraient pas une meilleure information. Les incidences de la premièreapplication de la plupart des règles françaises (activation des frais de rechercheet développement, notamment) étant différentes dans le référentiel français eten application de IFRS 1, seuls des changements dans la présentation descomptes devraient ainsi, en pratique, être rencontrés.

Les sociétés qui procèdent effectivement à des changements de méthodescomptables avant l’exercice d’adoption des normes comptables internationalessont par ailleurs invitées, en application des règles françaises, à :

– décrire et justifier dans l’annexe les changements et leurs effets sur les capi-taux propres,

– présenter des comptes pro forma permettant d’assurer la comparabilité descomptes,

– signaler ces changements de méthodes comptables dans le rapport de gestion.

Lorsqu’une société souhaite effectuer plusieurs changements compatibles avecla réglementation française pour se rapprocher des normes comptables interna-tionales (en dehors des méthodes préférentielles (4)), et bien que l’AMF ne leprécise pas comme elle l’avait fait à l’occasion de la publication de l’avis CNCn° 97-06 relatif aux changements comptables (5), il serait opportun que ces

2 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Mai 2004

III.2

(4) Qu’une entité peut adopter ou ne pas adopter sans justification particulière, ce choix pouvant être faitméthode par méthode.

(5) Communiqué du 10 décembre 1997.

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changements soient, dans la mesure du possible, regroupés sur le même exercice.Une telle pratique éviterait en effet de perturber la comparabilité des comptes2003 et 2004 par des changements étalés sur deux exercices. L’intérêt pratiqued’un regroupement apparaît toutefois plus limité qu’en 1997 dans la mesure où,dans certaines sociétés, l’ampleur des modifications qui seront nécessaires en2005 sans pouvoir être effectuées avant cette date perturbera de toute façon lacomparabilité des comptes sur trois ans. En tout état de cause, l’application par-tielle des préconisations de l’AMF sur la convergence des méthodes comptables(la société initiant en 2003 les changements qui lui conviennent et différant lesautres) ne saurait être utilisée à des fins de pilotage des résultats. Les principesde bonne information impliquent qu’une application partielle soit justifiée ets’accompagne d’une information appropriée, dans l’annexe et dans le rapport degestion, sur les autres changements à attendre du changement de référentiel.

• Communication financière progressive

Reprenant dans sa recommandation du 10 février 2004 celles du CESR (6), l’AMF,compte tenu des enjeux et de l’importance d’un plan de transition aux normescomptables internationales, encourage également les sociétés à décrire, sousune forme narrative, par exemple dans le rapport de gestion (7) 2003 :

– les principales dispositions prises pour assurer le passage aux normes compta -bles internationales et leur état de mise en œuvre, en commentant les aspectsliés aux changements de systèmes d’information, de gestion, d’organisationinterne, de politiques financières, de relations avec les prêteurs, etc.,

– ainsi que les principales divergences – celles qui auront un impact significa-tif sur les comptes – identifiées jusque-là entre les méthodes comptablesactuellement appliquées par le groupe et celles qu’il adoptera de façon quasicertaine en 2005, en conformité avec les normes comptables internationales ;la quantification de ces divergences n'est pas demandée par l’AMF pour 2003.

Malgré la tentation du marché d’obtenir des informations quantifiées au fur età mesure de leur disponibilité, une telle quantification présente en réalité peu

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 3

Mai 2004 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.2

(6) Recommandation du 30/12/2003 précitée.(7) Le rapport de gestion s’entend ici au sens large et peut concerner à la fois le rapport de gestion de

l’entité et le rapport sur la gestion du groupe accompagnant les comptes consolidés. Selon le sensdonné par la norme 5-106 « Rapport de gestion », le rapport de gestion pourra, dans certains cas,recouvrir l’ensemble des informations du rapport annuel déposé au greffe du tribunal de commerce parcertaines sociétés.

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d’intérêt et un risque important de conduire à une information non pertinente

dans la mesure où :

– l’ensemble des normes comptables internationales qui seront applicables sur

le premier exercice établi selon le référentiel international (à savoir les normes

« adoptées » par la Commission européenne le 31 décembre 2005 au plus tard

pour une clôture à cette date) ne devrait pas être finalisé, et donc connu,

avant la fin du premier trimestre 2004. En outre, la norme IFRS 1 qui est

déterminante pour la première adoption ne sera pas encore « adoptée » par la

Commission européenne à cette même date. Par conséquent, à la date où les

sociétés arrêteront leurs comptes consolidés 2003, le référentiel européen ne

sera pas stabilisé,

– à cette date, la société n’aura pas forcément fait le choix des différentes

options offertes par la norme IFRS 1 et par les autres normes, ni mesuré toutes

les conséquences, et n’aura donc pas dans ce cas une visibilité complète sur

l’ensemble des impacts,

– une communication partiellement quantifiée ne saurait être considérée par

nature comme une meilleure information.

Selon les recommandations de l’AMF, la communication faite au titre de l’exer-

cice 2003 sera complétée, « dès qu’une information suffisamment fiable aura été

élaborée », par la publication de « l’impact quantifié du changement de référen-

tiel, et ce, à l’occasion de la publication des états financiers au titre de 2004,

qu’ils soient intérimaires ou annuels ». La société devra s’assurer que cette infor-

mation n’est pas trompeuse, c’est-à-dire qu’elle couvre tous les impacts, aussi

bien positifs que négatifs. Les émetteurs pourront, selon l’AMF, « utilement s’ins-

pirer de la norme IFRS 1 (§ 38 et suivants) et de l’Implementation GuidanceIFRS 1 (§ 63) pour élaborer cette information, à savoir notamment :

– un rapprochement des capitaux propres en normes nationales et en IFRS à

l’ouverture et à la clôture de la période (8),

– mais également un rapprochement du compte de résultat (9) et du tableau

des flux de trésorerie (10) au titre de cette même période ».

4 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Mai 2004

III.2

(8) IFRS 1.39 a.(9) IFRS 1.39 b.(10) IFRS 1.40.

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Page 112: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

A contrario, tant qu’une information suffisamment fiable n’est pas disponible,les sociétés sont encouragées à tout le moins à compléter et actualiser l’infor-mation donnée sous forme narrative lors de la publication des comptes 2003.Elles devraient également expliquer pourquoi elles ne sont pas en mesure, àcette date, de fournir une information quantifiée.

Ces informations s’inscrivent dans un calendrier ayant pour objectifs :

– d’informer progressivement le marché des conséquences induites par le chan-gement de référentiel comptable et,

– d’assurer la comparabilité des différentes périodes présentées, de sorte que lelecteur des comptes dispose d’une information pertinente pour interpréterl’évolution de la situation financière et des performances de la société, dansle temps et par rapport à d’autres sociétés.

L’AMF précise enfin, dans sa recommandation, que les sociétés peuvent commu -ni quer ces informations « à d’autres moments que ceux proposés par la recom-mandation (11), par exemple la société pourrait choisir de publier un documentspécifique en 2003 ou en 2004 afin d’expliquer le passage aux normes IFRS. »

2 – Rappel des responsabilités des dirigeants

• Définition d’un plan approprié des actions à entreprendre

Dans le cadre des responsabilités qui leur sont conférées par la réglementationfrançaise, il appartient aux dirigeants sociaux d’une société française visée parles règlements européens précités, d'une part de définir la stratégie de la sociétéface à la transition vers les normes comptables internationales, d'autre part demettre en place un système fiable de contrôle interne qui permettra, pour lesexercices ouverts à compter du 1er janvier 2005, d'établir des comptes consolidésétant, au regard de ce nouveau référentiel, réguliers et sincères et donnant uneimage fidèle du résultat, de la situation financière et du patrimoine du groupe.

Il leur revient donc de définir et de mettre en œuvre un plan de transition,appréhendant notamment le calendrier de mise en place des mesures indispen-sables au bon déroulement du changement de référentiel, aussi bien en termesde qualité que de respect des échéances.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 5

Mai 2004 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.2

(11) C’est-à-dire lors de la publication des comptes.

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Page 113: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Un tel plan résulte d’un processus permettant notamment :

– d’identifier les changements de méthodes comptables (de comptabilisation,d’évaluation et de présentation) rendus nécessaires par le nouveau référentiel,

– de mesurer les conséquences opérationnelles et organisationnelles de cettemutation,

– d’engager une refonte appropriée des systèmes d’information,

– de mettre en place un programme de formation adapté,

– de définir, dans le cadre des options ouvertes par les normes comptables inter-nationales, celles à retenir et notamment déterminer, parmi les exceptionsfacultatives à l’application rétrospective des normes comptables internatio-nales prévues par la norme IFRS 1, celles qui seront retenues par la sociétépour l’établissement du bilan d’ouverture,

– de repenser la stratégie de communication financière, identifier les éven-tuelles difficultés qui pourraient surgir, etc.

Le traitement comptable des coûts liés à la transition vers les normes compta -bles internationales ne faisant l’objet d’aucun texte dérogatoire ou spécifique,les règles habituelles s’appliquent donc en la matière (distinction charges /immobilisations et comptabilisation des passifs, notamment – PCG : articles211-1 et 212-1 à 212-4 / IAS 37).

• Information des utilisateurs des comptes

Étant donné l’importance du passage aux normes comptables internationales, ilappartient également aux dirigeants d’informer les utilisateurs des comptesconsolidés sur l’état de préparation de la société au changement de référentielet sur les divergences entre le référentiel français et le nouveau référentiel quiauront un impact sur ces comptes. Dans ce cadre, une information dès 2003dans le rapport de gestion paraît particulièrement opportune et est donc recom-mandée par l’AMF.

Compte tenu de son lien étroit avec les comptes consolidés, une telle informa-tion trouve naturellement sa place dans le rapport sur la gestion du groupe.Néanmoins, les dirigeants peuvent estimer utile de communiquer sur le change-ment de référentiel dans le rapport de gestion de la société établissant les

6 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Mai 2004

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comptes consolidés, le passage au nouveau référentiel comptable à l’horizon2005 étant un événement intéressant directement celle-ci, avant même les enti-tés qu’elle contrôle.

3 – Diligences du commissaire aux comptes

• Prise de connaissance de l’état de préparation de la société au changementde référentiel comptable

Le commissaire aux comptes ne peut se désintéresser des conditions de fonc-tionnement de la société, au sens le plus large, qui peuvent avoir une incidencesur la qualité des informations comptables et financières produites. Le plan detransition vers les normes comptables internationales est à cet égard essentielpuisqu’il conditionne la régularité des comptes consolidés des exercices ouvertsà compter du 1er janvier 2005.

Dans le cadre de sa mission générale relative à l’exercice 2003, il appartientdonc au commissaire aux comptes :

– d’obtenir de la part des dirigeants des informations sur le plan de transitionqu’ils ont défini pour permettre à la société de s’acquitter de ses nouvellesobligations, le contenu de ce plan et son niveau de détail, la compétence despersonnes sur lesquelles ils s’appuient dans la conduite du projet, etc.,

– de considérer les actions engagées ou prévues, afin d’identifier les difficultéset les risques qui nécessiteraient, le cas échéant, une information appropriéedes personnes constituant le gouvernement d’entreprise.

• Changements de méthodes comptables d’évaluation et/ou de présentation

Lorsque la société procède, dès la clôture des comptes 2003, à des changementsde méthodes comptables, compatibles avec la réglementation française, dans laperspective d’une convergence vers les normes comptables internationales, lecommissaire aux comptes met en œuvre les diligences prévues par la normeCNCC 2-605 (12) relative aux changements comptables. Ainsi, il vérifie que :

– le changement est justifié, c’est-à-dire qu’il correspond à l’adoption d’uneméthode préférentielle du règlement CRC 99-02 (ou équivalent sectoriel) ouà une modification qui sera rendue obligatoire en 2005 à partir du moment

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 7

Mai 2004 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.2

(12) Cette norme est en cours de révision. Les développements qui suivent tiennent compte des évolutionsprévues.

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Page 115: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

où l’incidence de la nouvelle méthode en règles françaises est identique àcelle qui résulterait du changement comptable au 1er janvier 2004 selon lesnormes IFRS, et notamment IFRS 1 ;

– l'effet de la nouvelle méthode est correctement calculé et comptabilisé,conformément aux dispositions prévues par le référentiel comptable français ;

– les informations nécessaires à la compréhension du changement sont fourniesdans l'annexe ;

– une information comparative est présentée pour rétablir la comparabilitédes comptes (désignée « comptes pro forma » par l’article 130-5 du Plancompta ble général) ;

– l’annexe précise, le cas échéant, que tous les changements comptables compa -tibles avec la réglementation française (en dehors des méthodes préféren-tielles) ne sont pas effectués à la clôture de l’exercice et en justifie les raisons.

Les « comptes pro forma » présentés pour rétablir la comparabilité des comptesfont partie intégrante des comptes consolidés de l'exercice et, à ce titre, sontcouverts par :

– l'arrêté des comptes de l'exercice auquel procède l'organe compétent, sansnécessiter un arrêté spécifique par celui-ci ;

– l’opinion du commissaire aux comptes sur les comptes de l'exercice 2003.

Le commissaire aux comptes vérifie que les retraitements appliqués aux comptesaudités de l’exercice 2002 pour établir les « comptes pro forma » traduisent bienles effets des changements de méthodes, sont correctement calculés et sontcorroborés par des éléments probants appropriés.

Si le commissaire aux comptes est satisfait du résultat de ses vérifications, ilsignale le changement de méthodes comptables dans son rapport sur lescomptes consolidés, après l'expression de son opinion sur les comptes.

Le commissaire aux comptes détermine, sur la base de son jugement profes-sionnel, si les appréciations qu’il a été conduit à effectuer, dans le cadre notam-ment des vérifications précisées ci-dessus, nécessitent d’être justifiées dans sonrapport afin d’apporter l’éclairage attendu sur sa démarche et sur les fonde-ments de son opinion sur les comptes (13).

8 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Mai 2004

III.2

(13) Article 120, 1°et 2° de la loi n° 2003-706 du 1er août 2003 de sécurité financière codifié à l’articleL. 225-235, 1er et 2e alinéas du Code de commerce.

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Page 116: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

• Informations relatives au passage aux normes comptables internationalesdonnées dans le rapport de gestion

�Ces informations, lorsqu’elles sont données sous forme narrative, sans quan-

tification des impacts, constituent des « autres informations » au sens de la

norme CNCC 5-106 « Rapport de gestion ». Elles relèvent donc de la lecture

d’ensemble du rapport de gestion effectuée par le commissaire aux comptes.

Cette lecture lui permet de relever, le cas échéant, les informations qui lui

apparaîtraient manifestement incohérentes. Sans avoir à effectuer de vérifi-

cations particulières sur ces informations, le commissaire aux comptes exerce

son esprit critique lorsqu’il procède à leur lecture :

– d’une part, en s’appuyant sur les informations collectées, dans le cadre de

sa mission générale, auprès des dirigeants et des autres personnes compé-

tentes sur la réalité du plan et sur son état d’avancement ainsi que sur sa

connaissance générale des normes comptables internationales, de la société

et de l'importance relative des changements de méthodes comptables ren-

dus nécessaires par la publication de comptes consolidés conformes aux

normes comptables internationales ; cette connaissance conjuguée, acquise

à travers les travaux d’audit réalisés, lui permet de relever, le cas échéant,

le caractère manifestement incohérent de certaines informations relatives,

par exemple, aux divergences entre les référentiels actuel et futur ;

– d’autre part, en tenant compte des commentaires accompagnant ces infor-

mations et permettant leur compréhension (portée, limites, etc.).

Le commissaire aux comptes se trouve face à des informations manifestement

incohérentes lorsque, par exemple :

– la description qui est faite dans le rapport de gestion du plan et de son

degré d’avancement n’est manifestement pas conforme à la connaissance

qu’en a le commissaire aux comptes,

– il existe un changement de méthodes qui, à l’évidence, sera nécessaire et

aura un impact significatif lors de l’adoption des normes comptables inter-

nationales pour la première fois, mais qui n’est pas mentionné dans le rap-

port de gestion,

– la rédaction peut laisser penser que tous les changements ont été identi-

fiés alors que tel n’est manifestement pas le cas.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 9

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À défaut de rectification de l’information donnée par l’organe compétent, il

appartient au commissaire aux comptes d’en tirer les conséquences dans son

rapport sur les comptes consolidés en mentionnant le caractère manifeste-

ment incohérent des informations concernées :

« Par ailleurs, nous avons également procédé à la vérification des informationsdonnées dans le rapport sur la gestion du groupe. Nous n’avons pas d’observa-tion à formuler sur leur sincérité et leur concordance avec les comptes conso-lidés.

S'agissant des informations données ne portant pas sur la situation financièreet les comptes, nous avons été conduits à relever le caractère manifestementincohérent des informations suivantes :

(signaler le caractère manifestement incohérent des autres informations

concernées) »

Dans l’hypothèse où les informations relatives au groupe et celles relatives à

la société sont présentées dans un rapport de gestion « unique », le commis-

saire aux comptes apprécie dans quelle mesure les informations manifeste-

ment incohérentes relevées nécessitent d’être signalées également dans la

deuxième partie de son rapport général.

� Si la société mentionne des informations quantitatives sur les divergences

entre les deux référentiels, ces informations constituent des « informations

portant sur la situation financière et les comptes » au sens de la norme CNCC

5-106 « Rapport de gestion ». Le commissaire aux comptes en vérifie la

sincérité et la concordance avec les comptes consolidés.

Comme indiqué au paragraphe « Communication financière progressive » ci-

avant, une communication partiellement quantifiée présente un risque impor-

tant de conduire à une information non pertinente et sera de nature à justi-

fier le plus souvent une observation du commissaire aux comptes sur la sin-

cérité des informations portant sur la situation financière et les comptes don-

nées dans le rapport de gestion.

� Enfin, lorsque aucune communication n’est faite sur l’état de préparation au

changement de référentiel, le commissaire aux comptes attire l’attention des

dirigeants sur les réactions à attendre de l’AMF du fait d’une telle omission.

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Diligences 2003, 2004 et 2005 Mai 2004

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Une telle communication n’étant exigée, en tant que telle, par aucune dispo-sition légale ou réglementaire, le commissaire aux comptes ne formule dansson rapport aucune observation relative à cette omission. Enfin, le commis-saire aux comptes n’étant pas dispensateur direct d’information, il ne luiappartient pas de donner l’information manquante en lieu et place des diri-geants sociaux.

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Mai 2004 Diligences 2003, 2004 et 2005

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III.3 – EXERCICE 2004 - COMPTES CONSOLIDÉS AU 31 DÉCEMBRE 2004

1 – Cadre pour l’exercice 2004

Au regard du caractère exceptionnel du changement complet de référentiel comp-table et de ses conséquences potentielles pour les marchés financiers, il est consi-déré, de manière générale, comme nécessaire que les sociétés concernées par lepassage aux IFRS donnent une information appropriée relative à la transition versle nouveau référentiel comptable.

C’est dans ce cadre, et à la suite des travaux de réflexion engagés au niveau euro-péen par le CESR (1), que l’AMF a publié le 10 février 2004 ses recommandationssur la transition aux IFRS sur lesquelles des précisions ont été apportées en juillet2004 dans une lettre du Président de l’AMF adressée aux sociétés cotées (2). L’AMFconsidère la publication des comptes de l’exercice 2004 comme la deuxièmeétape-clé dans la communication financière des émetteurs concernant le passageaux IFRS.

Bien que les dispositions relatives aux réconciliations des données et à l’informa-tion comparative, prévues par la norme IFRS 1, ne soient d’application obligatoireque pour les comptes consolidés de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2005,l’AMF invite les émetteurs, dès cette deuxième étape, dès lors que l’information estdisponible et répond à certains critères de qualité, à communiquer sur les inci-dences du nouveau référentiel et à « utilement s’inspirer de la norme IFRS 1 (§ 38et suivants) et de l’Implementation Guidance IFRS 1 (§ 63) » pour élaborer cetteinformation.

L’AMF demande que cette information soit portée dans le rapport annuel 2004,sans autre précision quant à sa localisation. Elle n’exclut pas pour autant la possi-bilité de communiquer sur le passage aux IFRS à d’autres moments.

Selon l’AMF, la présentation d’une information quantifiée et pertinente présupposeque la société soit capable de chiffrer de façon suffisamment précise et fiable

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 1

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

(1) Réflexions ayant abouti à la publication de la recommandation du 30/12/2003.(2) Texte disponible sur le site de l’AMF « Textes de référence, positions de l’AMF ».

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l'impact du passage aux IFRS sur les comptes de l’exercice 2004. La formulation ne

doit pas être trompeuse : pour cela, il est indispensable qu’elle couvre tous les

impacts possibles, tant positifs que négatifs. Ces précisions impliquent, selon

l’AMF, que la société ait réalisé des contrôles qualité suffisants et, le cas échéant,

que des vérifications d’audit externe aient été effectuées. Dans le but d'éviter le

risque de correction ultérieure des données quantifiées qui auront été publiées,

l’AMF demande aux sociétés de « s'efforcer d'identifier l'impact financier de toutes

les divergences significatives générées par l’application future des IFRS ».

Si une société n'est pas en mesure de fournir une telle information quantitative lors

de la publication de ses comptes consolidés 2004, l’AMF recommande de mettre à jour

l'information narrative présentée au titre de l’exercice 2003 et d'expliquer les raisons

qui l'empêchent de fournir une information quantitative au titre de l’exercice 2004.

L’AMF précise par ailleurs qu’« un retard dans la communication pourrait égale-

ment conduire à une information trompeuse par omission » et que l’« objectif

d'identification exhaustive des impacts ne doit pas être le prétexte à retarder une

publication dès lors que les incertitudes ou omissions portent sur des éléments non

significatifs ou non pertinents ».

En effet, même si l’application de la norme IFRS 1 n’impose la publication de cette

information quantifiée qu’« au plus tard lors de la communication sur les états

financiers annuels au titre de l’exercice 2005 », l’AMF précise que, dans le cas où

cette information est disponible avant ce terme, l’émetteur doit la publier sans

délai afin de mieux répondre aux attentes des tiers, et notamment du marché.

Enfin, pour les émetteurs prévoyant de présenter leurs comptes intermédiaires 2005 en

conformité avec les règles de reconnaissance et d’évaluation des opérations découlant

des IFRS, l’AMF exige que les informations quantitatives précisées ci-avant soient

publiées « au plus tard avant la publication des comptes intermédiaires 2005 ».

Il ressort de ces recommandations que toute information quantitative, par défini-

tion précise, fiable et finalisée dans tous ses aspects significatifs doit, avant d’être

publiée, être préparée et validée avec la même exigence de qualité que si elle était

élaborée pour être présentée dans les premiers comptes IFRS, en application des

dispositions de la norme IFRS 1, et ce, quel que soit l’endroit où elle est présentée.

2 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

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Le choix du véhicule de communication utilisé par les émetteurs ne saurait en effet

être guidé par un niveau de fiabilité plus ou moins élevé de cette information. Le

niveau de préparation et de contrôle préalable à la publication, dans le rapport

annuel 2004, et attendu de l’entreprise, est celui qui sera requis pour la présenta-

tion de cette même information dans le cadre de sa communication dans les

comptes 2005. Si elle n’est pas suffisamment fiable et n’a pas fait l’objet de

contrôles qualité suffisants au sein de la société, alors elle ne peut être publiée.

La société pourra enfin, si elle n’est pas en mesure de publier une information

suffisamment fiabilisée à l’occasion de la présentation des comptes 2004, commu -

niquer sur ces aspects en cours d’exercice. Ce cas particulier est traité au para-

graphe 5 ci-après.

2 – Rappel des responsabilités des dirigeants

Les responsabilités des dirigeants sont définies par la réglementation et par les

demandes des régulateurs. Compte tenu du contexte particulier du passage aux

IFRS, il convient que les commissaires aux comptes aient une bonne connaissance

des obligations des dirigeants découlant des textes légaux et réglementaires dans

le contexte du changement de référentiel comptable. Le non-respect de ces

obligations est de nature à impliquer en effet des obligations de communication

de leur part.

2.1 Déroulement du plan de transition

Dans le cadre de la gestion de la transition vers les IFRS, les dirigeants seront

conduits à faire un suivi de la stratégie définie antérieurement en matière de tran-

sition vers le référentiel comptable international et également à s’assurer du bon

déroulement du plan. Dans ce cadre, ils peuvent être amenés à devoir mettre en

place des mesures correctives au fur et à mesure de l’avancement du programme

de transition afin, par exemple, de prendre en compte de nouvelles hypothèses ou

des contraintes complémentaires. L’objectif final du plan de transition est de per-

mettre à la société d'établir, pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier

2005, des comptes consolidés conformes aux normes comptables internationales.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 3

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

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2.2 Choix des options IFRS

L’échéance se rapprochant, les dirigeants doivent, dans le cadre des optionsouvertes par les normes comptables internationales, porter une attention particu-lière au choix des options qui seront retenues par la société, ou l’ont déjà été, pourl’établissement du bilan d’ouverture. L’implication des dirigeants dans ce choixporte tant sur les exemptions facultatives à certaines dispositions du référentielprévues par la norme IFRS 1 que sur les options prévues par les autres normes.

2.3 Information des utilisateurs des comptes

Il appartient également aux dirigeants de définir les modalités d’information desutilisateurs des comptes consolidés et notamment de déterminer l’étendue decette communication au regard des recommandations rappelées au paragrapheIII.3.1 ci-avant :

– état d’avancement du plan de transition, améliorations apportées au programmeprésenté à l’occasion de la publication du rapport annuel 2003, le cas échéant,difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du plan de transition et mesuresenvisagées et/ou mises en place pour pouvoir assurer, dans les délais impartis, lacorrecte transition vers les IFRS ;

– information, quantifiée ou pas, sur les divergences entre le référentiel françaiset le nouveau référentiel qui auront une incidence sur les comptes consolidés.

En application de la norme IFRS 1, l’information relative aux incidences du nouveauréférentiel comptable (information comparative, réconciliation des données, …) est àfournir dans les comptes consolidés de l’exercice 2005, et une information dans lerapport de gestion ne sera pas suffisante. Les textes comptables ne prévoient enrevanche aucune disposition spécifique quant à l’information donnée à ce titre aucours de la période de transition. De son côté, l’AMF demande, dès lors que l’in-formation est disponible, que sa publication intervienne « à l’occasion de celle desétats financiers au titre de l’exercice 2004 » et que l’information soit portée dansle rapport annuel 2004, sans autre précision quant à sa localisation.

4 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

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3 – Diligences du commissaire aux comptes

Dans le cadre de sa mission générale et du passage vers les normes comptables

internationales, il appartient au commissaire aux comptes de suivre les processus

mis en place par la société pour assurer ce passage (déroulement du plan de

transition, choix des options, …).

Ainsi, il pourra être amené, s’il constate des insuffisances dans les actions des diri-

geants qui pourraient, in fine, compromettre la capacité de l’entité à appliquer de

façon fiable le nouveau référentiel comptable, ou qui la mettraient en difficulté par

rapport aux recommandations de l’AMF en matière de communication, à appeler

l’attention du conseil d’administration ou du directoire et du conseil de surveillance,

selon le cas, sur ces insuffisances, en application de la norme CNCC 2-107

« Communication sur la mission avec les personnes constituant le gouvernement

d’entreprise ».

Le H3C rappelle à cet égard, dans son avis émis au titre des bonnes pratiques pro-

fessionnelles portant sur la période de transition vers les IFRS (3), que le commis-

saire aux comptes doit suivre, dans le cadre de sa mission générale, l’ensemble des

processus mis en place par la société pour assurer le passage aux normes comp-

tables internationales et émettre les avis et recommandations qui lui paraissent

nécessaires, sans pour autant se placer dans une situation qui pourrait l’amener à

s’immiscer dans la gestion de l’entreprise ou à réviser des éléments qu’il aurait lui-

même préparés. Le H3C précise également que le commissaire aux comptes doit

veiller à ce que l’entreprise s’assure que le passage à ces normes se fasse dans le

respect de l’ensemble des textes et ne soit pas l’occasion, pour elle, de faire des

applications volontairement incomplètes des dispositions nouvelles.

S’agissant plus particulièrement de la communication financière, les diligences à

mettre en œuvre par le commissaire aux comptes au titre de l’exercice 2004

porteront notamment sur :

– les changements de méthodes comptables décidés sur cet exercice, compatibles

avec la réglementation française, dans la perspective d’une convergence vers les

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 5

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.3

(3) Avis rendu par le H3C au titre de la promotion des bonnes pratiques professionnelles relatif aux diligencesdu commissaire aux comptes en matière de communication financière durant la période de transition précé -dant l’application obligatoire des normes comptables internationales - juin 2004.

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Page 125: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

normes comptables internationales ; le commissaire aux comptes met en œuvre

les diligences prévues par la norme CNCC 2-605 relative aux changements

comptables, selon les modalités précisées dans l’Avis technique CNCC

« Communication financière durant la période de transition vers les normes IFRS– diligences du commissaire aux comptes au titre de l’exercice 2003 » de février

2004 repris à la section III-2 du présent ouvrage ;

– les informations communiquées dans le rapport annuel quant aux incidences

liées à ce passage.

Le commissaire aux comptes distingue :

– les informations narratives relatives à l’avancement du plan de transition et aux

incidences de l’application des normes comptables internationales ;

– des informations quantifiées relatives aux incidences de l’application des

normes comptables internationales.

Que l’information soit quantifiée ou non, le commissaire aux comptes veillera à ce

qu’elle ait été dûment examinée par le Comité d’audit et validée par l’organe

compétent, dès l’instant où cette information fait l’objet d’une diffusion à caractère

général.

3.1 Communication d’informations narratives

Ces informations narratives constituent des « autres informations » au sens des

normes CNCC 5-106 « Rapport de gestion » et 5-107 « Documents adressés aux

actionnaires à l’occasion de l’assemblée générale ». Elles entrent par conséquence

dans la lecture d’ensemble effectuée par le commissaire aux comptes, qui lui

permet, le cas échéant, d’identifier certaines informations manifestement incohé-

rentes. L’Avis technique cité ci-dessus décrit de manière plus précise les diligences

à mettre en œuvre par le commissaire aux comptes sur les informations commu-

niquées sous forme narrative (cf. section III-2).

Dans l’hypothèse où ces informations narratives sont fournies dans l’annexe des

comptes de l’exercice 2004, le commissaire aux comptes met en œuvre, en fonc-

tion du caractère significatif de ces informations, les diligences lui permettant de

collecter les éléments probants suffisants et appropriés au regard notamment de

6 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

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Page 126: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

la sincérité de ces informations et de leur exhaustivité. Il vérifie également que ces

informations ne sont pas susceptibles d’être mal interprétées.

Lorsque la société ne diffuse aucune information quantifiée, le commissaire aux

comptes en examine les raisons.

S’il apparaît que le chiffrage est finalisé, sans qu’il demeure d'incertitude sur des

éléments importants, et que les incidences apparaissent significatives, mais que la

société prend la responsabilité d’en différer la publication, le commissaire aux

comptes, conformément à la norme CNCC 2-107 citée précédemment, attire

l’attention des personnes constituant le gouvernement d’entreprise sur la nécessité

d’en assurer la confidentialité.

Si les dirigeants n’apportent pas de réponse satisfaisante à la non-publication

d’informations chiffrées, le commissaire aux comptes en informe les personnes

constituant le gouvernement d’entreprise.

D’une manière générale, en présence d’informations exclusivement narratives, le

commissaire aux comptes s’assure que la description des procédures effectuée

dans le rapport du Président sur le contrôle interne (ou dans la communication des

informations correspondantes effectuées par l’entité) est en adéquation avec le

fait qu’elle ne communique aucune information chiffrée.

Il s’assure également que cette description reflète bien, le cas échéant, les diffi-

cultés rencontrées par l’entité dans le cadre de la transition vers les IFRS.

3.2 Communication d’informations quantitatives

Le commissaire aux comptes considère si les conditions préalables de fiabilité

posées par l’AMF sont remplies. La présentation d’une information chiffrée

présuppose que la société soit capable de quantifier de façon suffisamment précise et

fiable l'incidence du passage aux IFRS sur les comptes de l’exercice 2004, c’est-à-

dire qu’elle a complètement finalisé le chiffrage des incidences liées au changement

de référentiel ou elle a acquis la quasi-certitude, et est en mesure de justifier, que les

différences résiduelles non encore chiffrées n’auront pas d’incidence significative et

donc que la mesure des incidences est suffisamment fiabilisée.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 7

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

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Page 127: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Lorsqu’une information partielle est donnée, le commissaire aux comptes s’assure

que l’information ainsi communiquée répond toutefois aux exigences de précision

et de fiabilité, telles qu’elles sont explicitées notamment par l’AMF (cf. para-

graphe 1 de la présente section). Le commissaire aux comptes vérifie que l’infor-

mation narrative accompagnant l’information chiffrée partielle apporte un éclai-

rage pertinent sur la nature des travaux réalisés (chiffrages effectués) et sur ceux

restant à faire, de manière à ce que le lecteur ne soit pas induit en erreur par le

caractère partiel des incidences communiquées.

Dans tous les cas, le commissaire aux comptes s’assure que la société aura bien, à

la date d’arrêté des comptes, et pour les incidences qui auront été chiffrées, fait

un choix parmi les options qui sont offertes, aussi bien par la norme IFRS 1 que par

les autres normes comptables internationales.

3.2.1 Vérification du chiffrage des effets du changement de référentiel

L’AMF préconise que l’information quantifiée communiquée au titre de l’exercice

2004 soit inspirée, tant dans son contenu que dans sa présentation, des solutions

contenues dans l’Implementation Guidance (IG, § 63). Par conséquent, les entités

concernées seront amenées à présenter la même information sur deux exercices

consécutifs :

– en 2004, dans le rapport annuel au titre des informations demandées par l’AMF ;

– en 2005, au sein des comptes, au titre des informations exigées par la norme

IFRS 1.

Afin d’éviter que les informations quantitatives relatives aux effets du changement

de référentiel sur les comptes 2004 (réconciliations, chiffres retraités IFRS), pré-

sentées au titre de cet exercice, ne soient modifiées dans les premiers comptes

IFRS au 31 décembre 2005, il est essentiel que le commissaire aux comptes puisse

obtenir sur ces informations chiffrées communiquées avec les comptes 2004,le même niveau d’assurance que celui qu’il devra obtenir lors de son audit descomptes 2005 sur ces mêmes informations relatives à 2004 et ce, quel quesoit le lieu où elles seront présentées lors de la communication des comptes2004. Les diligences correspondantes à mettre en œuvre, pour la vérification de

ces chiffres dès 2004, sont explicitées au paragraphe 3.3.

8 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

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Page 128: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Les recommandations de l’AMF vont dans le même sens et soulignent la nécessité

de procéder à des contrôles qualité suffisants et à des vérifications d’audit externe

pour parvenir au niveau de fiabilité et de pertinence souhaité sur ces informations

quantifiées.

3.2.2 Vérification des informations relatives à la transition

Le commissaire aux comptes s’assure que les informations quantitatives commu-

niquées sont accompagnées des explications nécessaires à leur compréhension

(par exemple, description des options retenues, des hypothèses sur lesquelles sont

fondées les estimations significatives, normes et interprétations retenues compte

tenu de l’instabilité du référentiel comptable « européen »).

3.3 Détermination des diligences à effectuer en 2004, par référence àcelles qui seront mises en œuvre dans le cadre de l’audit des comptes2005

L’expression d’une opinion sur les comptes consolidés de l’exercice 2005, établis

selon le référentiel IFRS, suppose la mise en œuvre de diligences sur notamment :

– les soldes d’ouverture IFRS au 1er janvier 2005,

– les informations exigées par la norme IFRS 1.

3.3.1 Soldes d’ouverture au 1er janvier 2005 (4)

La norme CNCC 2-405 « Contrôle du bilan d’ouverture de l’exercice d’entrée en

fonction du commissaire aux comptes » définit les principes fondamentaux et pré-

cise leurs modalités d’application concernant les contrôles à effectuer sur le bilan

d’ouverture de l’exercice d’entrée en fonction du commissaire aux comptes. Les

principes de cette norme apparaissent transposables dans le contexte du change-

ment de référentiel comptable.

Selon cette norme, le commissaire aux comptes vérifie que les soldes d’ouverture

IFRS (les différentes rubriques du bilan) au 1er janvier 2005, ne contiennent pas

d’anomalies pouvant avoir une incidence significative sur les comptes 2005.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 9

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.3

(4) Au 1er jour du premier exercice établi selon le référentiel comptable international.

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Page 129: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Les soldes d’ouverture IFRS au 1er janvier 2005 sont des soldes de comptes établisselon le référentiel français au 31/12/04 qui nécessitent :

– d’être reclassés pour arriver à une présentation IFRS,

– et de faire l’objet de retraitements pour respecter les règles d’évaluation IFRS.

Les diligences correspondantes sont présentées dans le tableau ci-dessous :

Soldes d’ouverture 01/01/2005 Diligences du commissaire aux comptes

3.3.2 Réconciliations demandées par la norme IFRS 1 relatives à l’exercice2004

Le commissaire aux comptes réunit, si les réconciliations revêtent une importancesignificative, les éléments probants suffisants et appropriés les concernant.

Ainsi, le commissaire aux comptes vérifie le contenu et la présentation des infor-mations nécessaires à la compréhension du changement de référentiel. Pour cela,il apprécie si elles sont suffisamment détaillées pour permettre :

– de comprendre les ajustements significatifs apportés, et

– de distinguer les changements de méthodes comptables des corrections d’erreurs éventuelles.

10 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.3

Bilan établi selon le référentiel Audité dans le cadre de la certificationfrançais (RF) 31/12/04 des comptes 2004

+ Reclassements IFRS des soldes « RF » Vérifier que les comptes de la balance31/12/04 générale sont correctement affectés

dans les rubriques IFRS

+ Retraitements (5) IFRS sur les soldes Vérifier la conformité aux règles de31/12/04 comptabilisation et d’évaluation IFRS et

le correct calcul par l’obtention d’élé-ments probants suffisants et appropriés

= Bilan retraité IFRS 31/12/04 (6) Conclusion : audité pour les besoins la certification des comptes IFRS 2005

(5) Intégrant notamment les opérations de comptabilisation, de décomptabilisation et d’évaluation desactifs et des passifs.

(6) Les écritures de l’exercice 2005 imputées sur les capitaux propres d’ouverture seront vérifiées avec lescomptes 2005.

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Page 130: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Il vérifie également que les retraitements appliqués aux rubriques des comptes del'exercice 2004 publiés (7), établis selon les normes comptables françaises et ayantfait l’objet d’un audit, pour établir les réconciliations prévues par IFRS 1 et sesmodalités d’application :

– traduisent bien les effets des changements de méthodes rendus nécessaires parl’application du référentiel IFRS,

– sont correctement calculés, et

– sont corroborés par des éléments probants suffisants et appropriés.

Ces vérifications sont désignées « diligences d’audit » dans le tableau ci-dessous.Elles s’ajoutent aux diligences portant sur les reclassements.

Réconciliations relatives à 2004 Diligences du commissaire aux comptes

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 11

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.3

Capitaux propres 01/01/04, résultant du Audités (audit des comptes de l’exercice bilan établi selon le référentiel français 2003)(RF) au 31/12/03

+ Reclassements (8) IFRS des soldes RF Vérifier que les comptes de la balance31/12/03 générale sont correctement affectés

dans les rubriques IFRS

+ Retraitements IFRS sur les soldes 31/12/03 « Diligences d’audit »

= Capitaux propres retraités IFRS Conclusion : couverts par l’audit 01/01/04 des comptes 2005

Capitaux propres 31/12/04 Couverts par l’audit des comptes 2005 avec prise en compte des diligences sur les soldes d’ouverture

(7) Lorsque la présentation préconisée par IFRS 1 (IG § 63) est suivie.(8) Lorsque la réconciliation des capitaux propres est présentée sous la forme d’un bilan d’ouverture

synthétique (conformément à l’Implementation guidance IFRS 1 § 63).

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Page 131: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

3.3.3 Information comparative 2004 retraitée IFRS

Dans le cadre de sa mission, le commissaire aux comptes, en application de la

norme CNCC 2-603 « Chiffres comparatifs », s’assure que les dispositions légales et

réglementaires relatives à l’indication des chiffres de l’exercice précédent ont bien

été appliquées.

Toutefois, les diligences du commissaire aux comptes sont plus étendues que celles

requises par cette norme, compte tenu des travaux nécessaires sur les réconciliations

exigées par la norme IFRS 1 dans l’objectif de la certification des comptes 2005.

Les objectifs de contrôle sur les comparatifs 2004 retraités IFRS sont en fait

atteints au travers de la réalisation des contrôles sur les soldes d’ouverture et sur

les réconciliations présentées dans l’annexe conformément à la norme IFRS 1.

Le commissaire aux comptes s’assurera que les informations 2004 retraitées IFRS,

présentées à titre comparatif, sont concordantes avec les informations vérifiées

dans le cadre de ses travaux effectués sur les soldes d’ouverture et sur les récon-

ciliations.

12 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.3Résultat RF 2004 Audité (audit des comptes de l’exercice

2004)

+ Reclassements (9) IFRS sur les opérations Vérifier que les comptes de la balanceRF 2004 générale sont correctement affectés

dans les rubriques IFRS

+ Retraitements IFRS sur les opérations « Diligences d’audit » pour évaluer 2004 si les principes comptables appliqués

sont cohérents avec ceux de 2005

= Résultat IFRS 2004 Conclusion : couvert par l’audit descomptes 2005

(9) Lorsque la réconciliation du résultat est présentée sous la forme d’un compte de résultat synthétique(conformément à l’Implementation guidance IFRS 1 § 63).

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Page 132: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

4 – Incidences sur les rapports

4.1 Informations données dans le rapport de gestion ou dans un docu-ment adressé aux actionnaires à l’occasion de l’assemblée géné raleappelée à statuer sur les comptes

4.1.1 Informations relatives aux effets de la transition données uniquementsous forme narrative

Lorsqu’elles sont données exclusivement sous forme narrative, sans quantificationdes incidences, le commissaire aux comptes tire les conséquences, dans son rapportsur les comptes consolidés, des informations qui lui apparaîtraient manifestementincohérentes, identifiées, le cas échéant, dans le cadre de sa lecture d’ensemble. Cesera le cas notamment si :

– bien que disposant d’informations chiffrées précises et fiables portant sur les inci-dences liées au changement de référentiel, la société souhaite différer leur publi-cation, mais n’est manifestement pas en mesure d’en assurer la confidentialité, ou

– les justifications dont la société fait état pour ne pas communiquer d’informationschiffrées ne paraissent pas cohérentes au commissaire aux comptes compte tenude la connaissance générale qu’il peut avoir de l’entité et de son groupe.

Le caractère manifestement incohérent peut également résulter de l’omission d’informations sans lesquelles les informations narratives données prêtent àconfusion et peuvent induire le lecteur en erreur. Ce sera le cas notamment si lasociété ne justifie pas les raisons pour lesquelles elle ne communique pas d’informations chiffrées.

N’étant pas un dispensateur direct d’information, il n’appartient pas au commissaireaux comptes de donner l’information manquante en lieu et place des dirigeantssociaux.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 13

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

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Page 133: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

N.B. : Si ces informations narratives font l’objet d’un document distinct adressé auxactionnaires à l’occasion de l’assemblée générale appelée à statuer sur les comptes,la rédaction sera adaptée en conséquence.

Lorsque le rapport sur le contrôle interne établi par le Président de la société décritles procédures mises en place pour permettre la transition aux normes comptablesinternationales et, par là même, expose les raisons pour lesquelles seule une infor-mation narrative a été communiquée par l’entité, le commissaire aux comptes peutinsérer, dans la partie de son rapport sur les comptes consolidés consacrée à lavérification du rapport sur la gestion du groupe, un paragraphe d’observation aurapport du Président sur le contrôle interne, dans le but d’attirer l’attention du lecteur sur l’extrait de ce rapport relatif à la transition vers les normes comptablesinternationales. Ce paragraphe d’observation est inséré après la conclusion expriméesur la sincérité et la concordance des informations du rapport sur la gestion dugroupe avec les comptes.

14 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.3 Exemple de formulation en présence d’informations manifestement incohé-rentes, identifiées dans le cadre de la lecture d’ensemble

« Par ailleurs, nous avons également procédé à la vérification des informationsdonnées dans le rapport sur la gestion du groupe. Nous n’avons pas d’observationà formuler sur leur sincérité et leur concordance avec les comptes consolidés.

S’agissant des informations données ne portant pas sur la situation financière etles comptes, nous avons été conduits à relever le caractère manifestement inco-hérent des informations suivantes :

(signaler le caractère manifestement incohérent des autres informationsconcernées) ».

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4.1.2 Informations relatives aux effets de la transition données sous formechiffrée

Si la société communique des informations quantitatives sur les divergences entreles deux référentiels, toute inexactitude ou élément susceptible d’être mal inter-prété, contenu dans cette information, est de nature à pouvoir :

– remettre en cause la sincérité des informations présentées, et

– justifier une observation du commissaire aux comptes sur la sincérité des informa-tions portant sur la situation financière et les comptes, données dans le rapport surla gestion du groupe ou dans un document adressé aux actionnaires.

Ce sera notamment le cas si ces informations contiennent des inexactitudes (parexemple, le chiffrage d’un retraitement n’est pas correct ou les retraitementsnécessaires ne sont pas exhaustivement recensés), ou si la société communique desinformations chiffrées partielles ne répondant pas aux exigences de précision et defiabilité, rappelées au paragraphe 1. ci-avant.

Une telle observation, portant sur la sincérité et la concordance avec les comptesdes informations données, trouvera sa place dans la partie du rapport sur lescomptes consolidés consacrée à la vérification du rapport sur la gestion du groupe.Cette observation sera également portée, le cas échéant, dans l’avis que lecommis saire aux comptes formulera sur le document de référence intégrant cetteinformation.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 15

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.3Exemple de formulation du paragraphe d’observation dans la partie du rapportsur les comptes consolidés consacrée à la vérification du rapport sur la gestiondu groupe.

« S’agissant des informations communiquées sur le passage aux normes comp-tables internationales, nous attirons votre attention sur le fait que le rapport degestion (ou l’annexe) présente des informations exclusivement narratives, et quela note X du rapport sur le contrôle interne établi par le Président de la sociétépermet d’en comprendre les raisons ».

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N.B. : Si ces informations quantitatives font l’objet d’un document distinct adresséaux actionnaires à l’occasion de l’assemblée générale appelée à statuer sur lescomptes, la rédaction sera adaptée en conséquence.

Lorsqu’une information chiffrée partielle est communiquée et n’appelle pasd’obser vation sur sa sincérité, le commissaire aux comptes peut toutefois insérer,dans la partie de son rapport sur les comptes consolidés consacrée à la vérificationdu rapport sur la gestion du groupe, un paragraphe d’observation renvoyant à cetteinformation, dans le but d’attirer l’attention des lecteurs sur la justification don-née du caractère partiellement chiffré de l’information communiquée, relative à latransition vers les normes comptables internationales.

4.2 Informations données dans l’annexe

Si la société présente les informations relatives au passage aux IFRS dans l’annexedes comptes de l’exercice 2004, le commissaire aux comptes devra, le cas échéant,

16 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.3 Exemple de formulation

« Par ailleurs, nous avons également procédé à la vérification des informationsdonnées dans le rapport sur la gestion du groupe. Leur sincérité et leur concor-dance avec les comptes consolidés appellent, de notre part, les observations sui-vantes » :

(décrire les inexactitudes significatives ou éléments susceptibles d’être malinterprétés contenus dans l’information relative aux incidences chiffrées del’application du référentiel IFRS). Par exemple :

« La présentation des incidences sur les comptes consolidés 2004 des différencesidentifiées entre le référentiel comptable français et les normes comptablesinternationales, ne mentionne pas les incidences significatives attendues del’application de la norme IAS…, relative à … ».

Exemple de formulation

« S’agissant des informations communiquées sur le passage aux normes comptables internationales, nous attirons votre attention sur la note x du rapportde gestion justifiant le caractère partiellement chiffré de l’information donnée ».Co

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Page 136: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

tirer les conséquences des anomalies significatives qu’il aura relevées, dans la première partie de son rapport sur les comptes consolidés.

Ainsi, les situations évoquées ci avant qui donneraient lieu, dans la partie du rapportsur les comptes consolidés consacrée à la vérification du rapport sur la gestion dugroupe, à un signalement du caractère manifestement incohérent de certaines infor-mations ou à une observation sur la sincérité des informations, si elles étaient données dans le rapport de gestion ou dans un document adressé aux actionnaires,se traduisent, lorsqu’elles sont données dans l’annexe et lorsque l’incidence de cesanomalies sur les comptes consolidés est significative, par la formulation d’uneréserve pour désaccord.

Lorsqu’une information chiffrée partielle est communiquée dans l’annexe et n’a pasd’incidence sur l’opinion du commissaire aux comptes sur les comptes, celui-ci peutinsérer, dans la première partie de son rapport sur les comptes consolidés, un para-graphe d’observation renvoyant à cette information, dans le but d’attirer l’attention deslecteurs sur la justification donnée du caractère partiellement chiffré de l’informationcommuniquée, relative à la transition vers les normes comptables internationales.

Lorsque l’information fournie dans l’annexe est exclusivement narrative, et n’a pasd’incidence sur l’opinion du commissaire aux comptes sur les comptes, celui-cipeut également insérer, dans la première partie de son rapport sur les comptesconsolidés, un paragraphe d’observation renvoyant à cette information, dans le butd’attirer l’attention des lecteurs sur la justification donnée du caractère exclusivementnarratif de l’information communiquée, relative à la transition vers les normescomptables internationales.

4.3 Absence d’information

Lorsque aucune communication n’est faite, au minimum sous forme narrative, nidans l’annexe, ni dans le rapport de gestion ou dans un autre document adressé à

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 17

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.3

Exemple de formulation

« Sans remettre en cause l’opinion exprimée ci-dessus, nous attirons votre atten-tion sur la note x de l’annexe concernant l’information relative à la transition versles IFRS et justifiant son caractère partiellement chiffré ».

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Page 137: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

l’assemblée générale appelée à statuer sur les comptes, quant aux incidences dunouveau référentiel sur les comptes établis selon le référentiel français, le com-missaire aux comptes apprécie l’importance relative d’une telle omission comptetenu de la proximité de l’échéance.

Le cas échéant, il en tire les conséquences dans son rapport sur les comptes conso-lidés au titre des informations manifestement incohérentes qu’il aura relevées.N’étant pas un dispensateur direct d’information, il ne lui appartient pas de donnerl’information manquante en lieu et place des dirigeants sociaux.

4.4 Incidences sur le rapport du commissaire aux comptes visé à l’article L.225-235 dernier alinéa du Code de commerce

Dans les entités pour lesquelles la réglementation rend obligatoire l’élaborationd’un rapport sur les procédures de contrôle interne (10), lorsque le commissaire auxcomptes estime que les procédures mises en place par la société sont insuffisantespour permettre un passage aux normes comptables internationales dans des condi-tions normales, il devrait le signaler dans son rapport visé à l’article L.225-235 der-nier alinéa du Code de commerce dès lors que le Président de l’entité n’apporte pas

18 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.3

Exemple de formulation

« Par ailleurs, nous avons également procédé à la vérification des informations don-nées dans le rapport sur la gestion du groupe. Nous n’avons pas d’observation à for-muler sur leur sincérité et leur concordance avec les comptes consolidés.

S’agissant des informations données ne portant pas sur la situation financière etles comptes, nous vous signalons l’absence d’informations portant sur le passageaux IFRS permettant d’apprécier, d’une part les principales dispositions prises parle groupe pour assurer le passage aux normes comptables internationales (IFRS)en 2005, d’autre part les principales divergences identifiées entre les méthodescomptables actuellement appliquées par le groupe et celles qu’il adoptera defaçon quasi certaine pour l’établissement des comptes consolidés de l’exercice2005. »

(10) Dernier alinéa des articles L. 225-37 ou L. 225-68 du Code de commerce.

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Page 138: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

les explications nécessaires dans son propre rapport. C’est ce qui ressort de l’avisrendu par le H3C le 10 juin 2004, au titre de la promotion des bonnes pratiquesprofessionnelles, relatif aux diligences du commissaire aux comptes en matière decommunication financière durant la période de transition.

Un tel signalement ne saurait être assimilé à une conclusion du commissaire auxcomptes formulée sur l'évaluation de l'adéquation et de l'efficacité des procéduresde contrôle interne.

Le commissaire aux comptes sera également conduit à faire des observations dansson rapport lorsque le contenu de la description des procédures de contrôle internedans le rapport du Président n’est pas en adéquation avec le contenu et la nature desinformations données par ailleurs par l’entité sur les incidences liées au changementde référentiel comptable.

5 – Autres situations

5.1 Informations publiées postérieurement au rapport annuel 2004

Dans les situations où la société n’aura pas été en mesure de fournir, à l’occasionde la publication des comptes consolidés de l’exercice 2004, une informationquantifiée suffisamment fiabilisée sur les incidences de la transition, rien ne l’em-pêche de communiquer de telles informations postérieurement à la publication durapport annuel 2004.

Le Code de commerce ne prévoit pas que le commissaire aux comptes interviennesur des informations comptables ou financières diffusées en cours d’exercice, indé-pendamment de l’assemblée générale d’approbation des comptes ou d’opérationsparticulières faisant l’objet d’une réglementation spécifique. Le commissaire auxcomptes n’a donc pas l’obligation d’adopter une démarche active de recherche desinformations « IFRS » diffusées par la société afin de procéder à leur vérification.

Toutefois, si une telle communication est incluse dans le document de référence, oudonne lieu à une actualisation de celui-ci, ou encore est faite dans le cadre d’unenote d’opération ou d’information, le commissaire aux comptes met en œuvre lesdiligences décrites au paragraphe 3. ci-avant. Il raisonne par analogie avec le rapport de gestion pour décider de l’incidence du résultat de ses vérifications sur

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 19

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

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Page 139: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

l’expression de l’avis qu’il émet sur le document de référence, le prospectus ou lanote d’information.

Dans les autres situations, bien qu’il n’existe aucune obligation légale ou régle-mentaire de vérification à cet égard, si le commissaire aux comptes vient à avoirconnaissance d’anomalies dans des informations déjà diffusées, il en tirera, le caséchéant, les conséquences appropriées au regard de ses obligations de communi-cation d'irrégularités au conseil d'administration et à l'assemblée, et, le caséchéant, de révélation de faits délictueux au procureur de la République.

5.2 Rapport spécifique

L’émission, par le commissaire aux comptes, d’un rapport spécifique sur des réconci-liations, le bilan d’ouverture au 1er janvier 2004, des comptes 2004 retraités IFRS, …nécessite la mise en œuvre de diligences telles que prévues au paragraphe 3.3.

Différents cas sont évoqués ci-après, pour lesquels des pratiques communes, ins-pirées pour l’essentiel des réponses des services techniques de l’IAASB (IFAC) (11),sont applicables :

– titre du rapport indiquant sans ambiguïté qu’il ne s’agit pas d’un rapport d’au-dit sur des comptes IFRS,

– identification de l’information sur laquelle porte le rapport et de l’objectif de saprésentation,

– mention de l’évolution possible des normes, interprétations et options, à partirdesquelles l’information a été établie,

– présentation avec le document de synthèse concerné (bilan d’ouverture, état derapprochement, « jeu de comptes » 2004 IFRS), d’une note exposant les règles etméthodes comptables sur la base desquelles il a été établi,

– conclusion se référant à l’établissement de l’information « dans tous ses aspectssignificatifs, conformément aux règles d’élaboration décrites dans les notes »,

– observation portant sur le fait que seul un jeu complet de comptes comprenantun bilan, un compte de résultat, un état de variation des capitaux propres, un

20 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.3

(11) Voir annexe 5.5.1. – document en anglais.

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Page 140: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

tableau des flux, une annexe et des chiffres comparatifs peut être, au regard des

normes comptables internationales, régulier, sincère et présenter une image

fidèle de la situation financière et du patrimoine ainsi que du résultat des

opérations de l’exercice 2004,

– impossibilité d’émettre une conclusion d’examen limité sans avoir mis en œuvre

des procédures d’audit sur l’information sous-jacente établie selon le référentiel

comptable national.

Ces pratiques visent à tenir compte des circonstances spécifiques entourant la

demande d’intervention faite au commissaire aux comptes :

– stabilisation insuffisante du référentiel européen,

– possibilité pour la société de ne faire le choix définitif des options et exemptions

que lors de l’arrêté des comptes consolidés 2005 ; la préparation d’un bilan

d’ouver ture au 1er janvier 2004, ou de toute autre information quantifiée sur les

effets du changement de référentiel, implique par conséquent des hypothèses

dont la réalisation comporte une part d’aléa.

Ces informations, lorsqu’elles sont destinées à être publiées, sont établies par le

conseil d’administration, ou par l’organe équivalent au sein de l’entité. Leur publi-

cation présuppose que les choix, liés à la première application des normes comp-

tables internationales, ont été effectués de manière quasi définitive.

Lorsque ces informations sont destinées à être présentées dans un contexte préci-

sément défini, et donc à faire l’objet d’une diffusion restreinte, elles peuvent être

établies sous la responsabilité des dirigeants de l’entité. Dans cette dernière situa-

tion toutefois, le commissaire aux comptes rappelle ce contexte dans la partie

introductive de son rapport et mentionne, après sa conclusion, les limites à l’utili-

sation des informations et de son rapport qui en découlent.

À titre d’exemple, ce contexte peut être formulé dans le rapport de la manière sui-

vante :

– 2e paragraphe de la partie introductive du rapport : « Ce bilan d’ouverture (àadapter) a été établi le … sous la responsabilité de … à partir des comptes consolidésde l’exercice 2003 préparés en conformité avec les règles et principes comptablesfrançais, qui ont fait l’objet de notre part d’un audit selon les normes professionnelles

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 21

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

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Page 141: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

applicables en France. Notre audit nous a conduit à exprimer une opinion sans

réserve sur ces comptes (à adapter). Ce bilan d’ouverture est destiné à être

présenté à … (indiquer la ou les personnes concernées) dans le cadre de …

(indiquer le contexte dans lequel s’inscrit la présentation). »

– paragraphe post conclusion : « Du fait du contexte particulier rappelé ci-dessus

dans lequel s’inscrit la présentation du bilan d’ouverture (à adapter), il convient

de rappeler que son utilisation, ainsi que celle du présent rapport, dans un

contexte différent, pourrait ne pas être appropriée. »

Ce sera le cas par exemple lorsque, considérant que le public risque de ne pas

mesurer la portée des limites inhérentes aux informations IFRS et au rapport du

commissaire aux comptes émis dans de telles circonstances, les dirigeants de

l’entité estiment qu’il convient de restreindre la diffusion de l’information et du

rapport du commissaire aux comptes aux seuls dirigeants et aux personnes

chargées du gouvernement d’entreprise.

Les rapports spécifiques émis dans un tel contexte ne constituant pas des rapports

de certification portant sur la régularité, la sincérité et l’image fidèle au regard

d’un référentiel donné, les dispositions de l’article L.823-9 alinéa 2 relatives à la

justification des appréciations ne sont pas applicables.

5.2.1 Rapport spécifique sur le bilan d’ouverture IFRS au 1er janvier 2004 (ou

sur des réconciliations entre les comptes 2004 établis selon le référen-

tiel comptable français et des comptes 2004 IFRS)

L’acceptation par le commissaire aux comptes d’une mission d’audit pendant la

période de transition, en vue d’obtenir une assurance raisonnable sur le bilan d’ou-

verture, peut s’avérer délicate, pour les raisons exposées ci-dessus (stabilisation

insuffisante du référentiel européen, choix non définitif des options).

Le document établi par les services techniques de l’IAASB souligne également

d’autres facteurs susceptibles d’influencer l’acceptation d’une telle mission, et

notamment :

– le niveau et la qualité de la préparation au changement de référentiel,

22 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

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Page 142: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

– la justification et la documentation des travaux préparés par l’entité relatifs à

cette transition et des décisions prises par la direction quant aux options retenues,

– l’existence d’une note détaillée, jointe au bilan d’ouverture, présentant les règles

et méthodes comptables appliquées, les options et exemptions retenues, sur la

base desquelles le bilan d’ouverture a été établi, les hypothèses sur lesquelles

sont fondées les estimations significatives, ainsi que les autres informations

relatives au bilan prévues par les normes IFRS (y compris la réconciliation des

capitaux propres).

À cette fin, cette note pourrait préciser par exemple que :

* les normes/interprétations appliquées sont celles déjà publiées et comportant

une date d’application obligatoire en 2005, ainsi que celles d’application obli-

gatoire postérieure à 2005 pour lesquelles la société aurait décidé d’une appli-

cation anticipée en 2005 ;

* certaines de ces normes/interprétations sont en cours d’adoption par la

Commission européenne à la date d’établissement du bilan d’ouverture ;

* les options retenues et les exemptions utilisées sont celles qu’elle retiendra

selon toute vraisemblance pour l’établissement de ses premiers comptes

consolidés IFRS en 2005 ;

* pour toutes ces raisons notamment, il est possible que le bilan d’ouverture

audité ne soit pas le bilan d’ouverture à partir duquel les comptes consolidés

de l’exercice 2005 seront effectivement établis.

C’est seulement si le commissaire aux comptes estime qu’il sera en mesure

d’obtenir les éléments probants suffisants et appropriés sur les éléments chiffrés

et la note détaillée, qu’il peut accepter d’émettre un rapport spécifique.

L’opinion exprimée ne fait pas référence au concept d’image fidèle, ni même à la

régularité et à la sincérité, dans tous ses aspects significatifs, avec les normes

comptables internationales, puisque le référentiel applicable (celui qui existera au

31/12/2005) ne sera vraisemblablement pas connu à la date d’élaboration de cette

information.

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Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.3Co

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Deux exemples de rapport sont présentés ci-après à titre d’illustration. Le premierporte sur la vérification d’un bilan d’ouverture en IFRS, le second sur des réconci-liations IFRS sous forme de tableaux de passage.

24 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.3

E1 - Exemple de rapport spécifique lorsque les informations sont présentées sousforme d’un bilan d’ouverture selon les règles et principes comptables français / listedes retraitements / bilan d’ouverture IFRS

Rapport du commissaire aux comptes sur le bilan d’ouverture consolidéretraité IFRS au 1er janvier 2004

Aux actionnaires

À la suite de la demande qui nous a été faite et en notre qualité de commissaireaux comptes de la société X …, nous avons effectué un audit du bilan d’ouvertureconsolidé de la société, retraité selon le référentiel IFRS tel qu’adopté dansl’Union européenne, au 1er janvier 2004 (le « bilan d’ouverture retraité »), tel qu’ilest joint au présent rapport.

Le bilan d’ouverture retraité a été établi sous la responsabilité du conseil d’admi -nistration, dans le cadre du passage au référentiel IFRS tel qu’adopté dansl’Union européenne pour l’établissement des comptes consolidés de l’exercice2005, à partir du bilan inclus dans les comptes consolidés de l’exercice clos le31 décembre 2003 préparés en conformité avec les règles et principes comp-tables français (les « comptes consolidés »), qui ont fait l’objet de notre part d’unaudit selon les normes professionnelles applicables en France. Notre audit nousa conduit à exprimer une opinion sans réserve sur ces comptes consolidés. Ilnous appartient, sur la base de notre audit, d’exprimer une opinion sur le biland’ouverture retraité.

Nous avons effectué notre audit selon les normes professionnelles applicables enFrance ; ces normes requièrent la mise en oeuvre de diligences permettant d'obtenir l'assurance raisonnable que le bilan d’ouverture retraité ne comportepas d'anomalies significatives. Un audit consiste à examiner, par sondages, leséléments probants justifiant les données contenues dans ce bilan. Il consisteégalement à apprécier les principes comptables suivis et les estimations signifi-

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LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 25

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.3catives retenues pour son établissement et à apprécier sa présentation d'ensemble. Nous estimons que nos contrôles fournissent une base raisonnableà l’opinion exprimée ci-après.

A notre avis, le bilan d’ouverture retraité a été établi, dans tous ses aspectssignificatifs, conformément aux règles d’élaboration décrites dans les notesannexes, lesquelles précisent comment la norme IFRS 1 et les autres normescomptables internationales adoptées dans l’Union européenne ont été appli-quées et indiquent les normes, interprétations, règles et méthodes comptablesqui, selon la direction, devraient être applicables pour l’établissement descomptes consolidés de l’exercice 2005 selon le référentiel IFRS tel qu’adoptédans l’Union européenne.

Sans remettre en cause l’opinion exprimée ci-dessus, nous attirons votre attentionsur la note YY qui expose les raisons pour lesquelles le bilan d’ouverture retraité àpartir duquel les comptes consolidés de l’exercice 2005 seront établis pourrait êtredifférent du bilan d’ouverture retraité joint au présent rapport.

Nous attirons également votre attention sur … (autres observations éventuelles)

Par ailleurs, nous rappelons que, s’agissant de préparer le passage au référentielIFRS tel qu’adopté dans l’Union européenne pour l’établissement des comptesconsolidés de l’exercice 2005, le bilan d’ouverture retraité ne constitue pas descomptes consolidés établis selon le référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Unioneuropéenne, permettant de donner, au regard de ce référentiel, une image fidèledu patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’ensemble constituépar les entreprises comprises dans la consolidation.

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26 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.3 E2 – Exemple de rapport spécifique lorsque les informations sont présentées sousforme de tableaux de passage - capitaux propres et résultat selon les règles etprincipes comptables français / liste des retraitements / capitaux propres etrésultat IFRS

Rapport du commissaire aux comptes sur les états de rapprochements IFRSde l’exercice 2004

Aux actionnaires

À la suite de la demande qui nous a été faite et en notre qualité de commissaireaux comptes de la société X …, nous avons effectué un audit des états de rappro-chements présentant l’impact du passage au référentiel IFRS tel qu’adopté dansl’Union européenne sur les capitaux propres et le résultat consolidés de la société,pour l’exercice clos le 31 décembre 2004 (les « rapprochements IFRS »), tels qu’ilssont joints au présent rapport.

Les rapprochements IFRS ont été établis sous la responsabilité du conseild’admi nistration, dans le cadre du passage au référentiel IFRS tel qu’adopté dansl’Union européenne pour l’établissement des comptes consolidés de l’exercice2005, à partir des comptes consolidés de l’exercice clos le 31 décembre 2004préparés en conformité avec les règles et principes comptables français (les « comptes consolidés »), qui ont fait l’objet de notre part d’un audit selon lesnormes professionnelles applicables en France. Notre audit nous a conduit àexprimer une opinion sans réserve sur ces comptes consolidés. Il nous appar-tient, sur la base de notre audit, d’exprimer une opinion sur les rapprochementsIFRS.

Nous avons effectué notre audit selon les normes professionnelles applicablesen France ; ces normes requièrent la mise en œuvre de diligences permettantd'obtenir l'assurance raisonnable que les rapprochements IFRS ne comportentpas d'anomalies significatives. Un audit consiste à examiner, par sondages, leséléments probants justifiant les données contenues dans ces rapprochements. Ilconsiste également à apprécier les principes comptables suivis et les estimationssignificatives retenues pour leur établissement et à apprécier leur présentationd'ensemble. Nous estimons que nos contrôles fournissent une base raisonnableà l’opinion exprimée ci-après.

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5.2.2 Réconciliations demandées par l’AMF présentées au format de l’Imple men -tation guidance 63 ou comptes consolidés 2004 retraités IFRS présentés demanière autonome sous forme d’un deuxième jeu de comptes

Les diligences mises en œuvre par le commissaire aux comptes, tant sur les

comptes consolidés 2004 établis conformément aux règles et principes comptables

français que sur les retraitements qui devront être constatés au 1er janvier 2004 et

dans les comptes de l’exercice 2004 lors de l’adoption des normes comptables

internationales en 2005, devraient lui permettre d’exprimer une opinion d’audit sur

les comptes consolidés 2004 « retraités IFRS », en faisant application de la norme

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 27

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.3A notre avis, les rapprochements IFRS ont été établis, dans tous leurs aspectssignificatifs, conformément aux règles d’élaboration décrites dans les notesannexes, lesquelles précisent comment la norme IFRS 1 et les autres normescomptables internationales adoptées dans l’Union européenne ont été appli-quées et indiquent les normes, interprétations, règles et méthodes comptablesqui, selon la direction, devraient être applicables pour l’établissement descomptes consolidés de l’exercice 2005 selon le référentiel IFRS tel qu’adoptédans l’Union européenne.

Sans remettre en cause l’opinion exprimée ci-dessus, nous attirons votre atten-tion sur la note YY qui expose les raisons pour lesquelles les rapprochementsIFRS relatifs à l’exercice 2004 présentés dans les comptes consolidés de l’exer-cice 2005 pourraient être différents des rapprochements IFRS joints au présentrapport.

Nous attirons également votre attention sur … (autres observations éventuelles)

Par ailleurs, nous rappelons que, s’agissant de préparer le passage au référentielIFRS tel qu’adopté dans l’Union européenne pour l’établissement des comptesconsolidés de l’exercice 2005, les rapprochements IFRS ne constituent pas descomptes consolidés établis selon le référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Unioneuropéenne, permettant de donner, au regard de ce référentiel, une image fidèle dupatrimoine, de la situation financière et du résultat de l’ensemble constitué par lesentreprises comprises dans la consolidation.

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Page 147: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

CNCC 2-607 (12). Ces diligences seront plus étendues que celles décrites au para-graphe 3. ci-avant, afin de tenir compte du fait que ces comptes consolidés 2004« retraités IFRS » constitue une information autonome, objet du rapport, et non uneinformation comparative à lire en relation avec les comptes consolidés de l’exer -cice 2005.

Si la société souhaite disposer d’un rapport « autonome » sur les comptes consoli-dés 2004 retraités selon les normes comptables internationales, ne comprenantpas de chiffres comparatifs 2003 retraités (et/ou ne comprenant pas d’annexecomplète au sens des notes exigées par le référentiel comptable international),l’opinion du commissaire aux comptes ne peut faire référence, comme pour le rapport sur le bilan d’ouverture, qu’à la conformité, dans tous leurs aspects signi-ficatifs, aux règles d’élaboration décrites dans les notes annexes des comptes 2004retraités IFRS (et non au principe d’image fidèle).

Lorsque ces comptes consolidés retraités sont destinés à être publiés, ils sont établispar le conseil d’administration, ou par l’organe équivalent au sein de l’entité. La publi-cation de ces comptes présuppose que les choix, liés à la première application desnormes comptables internationales, ont été effectués de manière quasi définitive. Si,par contre, ces comptes ont vocation à faire l’objet d’une diffusion restreinte, ils peuvent être établis sous la responsabilité des dirigeants de l’entité. Dans ce cas, lecommissaire aux comptes adapte son rapport pour présenter ce contexte selon les dis-positions rappelées à la section III.3.5.2.

Un exemple de rapport portant sur la vérification d’un jeu de comptes IFRS est présenté ci-après à titre d’illustration.

28 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.3

(12) Rapports particuliers d’audit.

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LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 29

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.3E3 – Exemple de rapport spécifique lorsque les informations sont présentéesselon un format de type IFRS 1 IG § 63 – bilan et compte de résultat à 3 colonnesrègles et principes comptables français après reclassements / retraitements / IFRS

Rapport du commissaire aux comptes sur les comptes consolidés retraitésIFRS de l’exercice 2004

Aux actionnaires

À la suite de la demande qui nous a été faite et en notre qualité de commissaireaux comptes de la société X …, nous avons effectué un audit des comptes conso-lidés de la société …, retraités selon le référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Unioneuropéenne, pour l’exercice clos le 31 décembre 2004 (les « comptes consolidésretraités »), tels qu’ils sont joints au présent rapport.

Les comptes consolidés retraités ont été établis sous la responsabilité du conseild’administration, dans le cadre du passage au référentiel IFRS tel qu’adopté dansl’Union européenne pour l’établissement des comptes consolidés de l’exercice 2005,à partir des comptes consolidés de l’exercice clos le 31 décembre 2004 préparés enconformité avec les règles et principes comptables français (les « comptes conso -lidés »), qui ont fait l’objet de notre part d’un audit selon les normes professionnellesapplicables en France. Notre audit nous a conduit à exprimer une opinion sans réserve sur ces comptes consolidés. Il nous appartient, sur la base de notre audit,d’exprimer une opinion sur les comptes consolidés retraités.

Nous avons effectué notre audit selon les normes professionnelles applicables enFrance ; ces normes requièrent la mise en œuvre de diligences permettant d'obtenirl'assurance raisonnable que les comptes consolidés retraités ne comportent pasd'anomalies significatives. Un audit consiste à examiner, par sondages, les élémentsprobants justifiant les données contenues dans ces comptes. Il consiste également àapprécier les principes comptables suivis et les estimations significatives retenuespour l'établissement des comptes et à apprécier leur présentation d'ensemble. Nousestimons que nos contrôles fournissent une base raisonnable à l’opinion expriméeci-après.

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À notre avis, les comptes consolidés retraités ont été établis, dans tous leursaspects significatifs, conformément aux règles d’élaboration décrites dans lesnotes annexes, lesquelles précisent comment la norme IFRS 1 et les autresnormes comptables internationales adoptées dans l’Union européenne ont étéappliquées et indiquent les normes, interprétations, règles et méthodes comp-tables qui, selon la direction, devraient être applicables pour l’établissement descomptes consolidés de l’exercice 2005 selon le référentiel IFRS tel qu’adoptédans l’Union européenne.

Sans remettre en cause l’opinion exprimée ci-dessus, nous attirons votre atten-tion sur la note YY qui expose les raisons pour lesquelles l’information compa-rative présentée dans les comptes consolidés de l’exercice 2005 pourrait êtredifférente des comptes consolidés retraités, joints au présent rapport.

Nous attirons également votre attention sur … (autres observations éventuelles)

Par ailleurs, nous rappelons que, s’agissant de préparer le passage au référentielIFRS tel qu’adopté dans l’Union européenne pour l’établissement des comptesconsolidés de l’exercice 2005, les comptes consolidés retraités n’incluent pasl’information comparative relative à l’exercice 2003, ni toutes les notes annexesexigées par le référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Union européenne, quiseraient nécessaires pour donner, au regard de ce référentiel, une image fidèledu patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’ensemble constituépar les entreprises comprises dans la consolidation.

30 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.3Co

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III.4 – COMPTES CONSOLIDÉS INTERMÉDIAIRES 2005

Les développements qui suivent s’appliquent aux comptes consolidés du premiersemestre 2005 (obligatoires en France pour les sociétés dont les actions sontadmises aux négociations sur un marché réglementé) et aux comptes consolidésdes premier et troisième trimestres 2005 (pour les sociétés qui les publient volon-tairement).

1 – Cadre juridique et comptable des comptes intermédiaires au 30 juin 2005 (1)

1.1 Règlement européen

L’obligation d’établir des comptes consolidés selon le référentiel IFRS tel qu’adoptédans l’Union européenne (2) (Règlement (CE) n° 1606/2002) s’applique aux seulscomptes consolidés couvrant les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2005,aucune obligation n’existant pour les comptes intermédiaires (3).

Les comptes consolidés de l’exercice 2005 d’une société française, soumise auxobligations du règlement précité, pourront être déclarés conformes au référentielIFRS, même si les comptes intermédiaires d’une période couverte par ce mêmeexercice, sont établis selon un autre référentiel comptable (4) (référentiel français,par exemple). En effet, ni la norme IFRS 1 – Première application des normes d’in-formation financière internationales, ni la norme IAS 34 – Information financièreintermédiaire, n’obligent une société à présenter ses rapports financiers intermé-diaires selon le référentiel IFRS pour pouvoir déclarer les comptes de l’exercice,intégrant cette période intermédiaire, conformes aux normes IFRS.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 1

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

(1) Lorsque l’exercice coïncide avec l’année civile et dans le cas de comptes semestriels – les développe-ments sont transposables aux comptes trimestriels – ce raisonnement s’applique également, avec desadaptations en matière de calendrier, aux sociétés dont la date de clôture est autre que le 31 décembre.

(2) Ci-après désigné par « référentiel IFRS » ou « IFRS ».(3) Tant que la directive Transparence n’est pas entrée en vigueur.(4) IAS 34 § 2.

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Page 151: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Par contre, la norme IAS 34 précise que des comptes intermédiaires ne peuventêtre déclarés conformes aux IFRS que si toutes les normes IFRS et toutes les inter-prétations (y compris donc la norme IAS 34), sont appliquées (5).

1.2 Règlement général et recommandations de l’AMF

L’obligation réglementaire contenue dans le Règlement général de l’AMF (6) portesur la publication d’une information semestrielle établie :

– soit, en application de la norme IAS 34,

– soit, sous la forme de comptes intermédiaires (7), mais sans que les principes decomptabilisation et d’évaluation à utiliser ne soient précisés par le règlement.

Dans ce contexte, la recommandation de l’AMF du 10 février 2004 et les informa-tions complémentaires rendues publiques par l’AMF courant janvier (8) et juin2005 (9), prévoient que les comptes intermédiaires de l’exercice 2005 sont prépa-rés selon les principes de comptabilisation et d’évaluation qui seront utilisés pourl’élaboration des comptes consolidés 2005, c’est-à-dire les normes IFRS. Enrevanche, l’application des dispositions de la norme IAS 34, qui visent les principesde comptabilisation, d’évaluation et de présentation propres à une période inter-médiaire, reste une option.

L’alternative à l’application d’IAS 34 conduit à établir des comptes intermédiaires quine sont, ni conformes au référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Union européenne, niconformes au référentiel comptable national. Il s’agit d’un référentiel comptable « hybride » non reconnu. En effet, les règles d’information financière imposées parl’AMF dans son Règlement général, à défaut d’application de la norme IAS 34, ne cor-respondent à aucun référentiel comptable reconnu puisqu’elles ne définissent que lesrègles de présentation de l’information financière intermédiaire, en l’occurrence sousforme de comptes intermédiaires, sans fixer les principes de comptabilisation et

2 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.4

(5) IAS 34 §§ 3 et 19.(6) Article 221-5 du Règlement général.(7) Au sens de la recommandation CNC 99R01 « Contenu des comptes intermédiaires – principes généraux ».(8) Communiqué du 31/01/05 Transition vers les IFRS et Point d’actualité : transition vers les normes IFRS

(Revue mensuelle de l’AMF – n° 10 – Janvier 2005).(9) Point 5. de l’annexe au communiqué de l’AMF du 27 juin 2005 « Le règlement européen sur le pros-

pectus est applicable le 1er juillet 2005 ».

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Page 152: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

d’évaluation. L’AMF encourage par ailleurs, dans sa recommandation du 10 février

2004, l’application, dans ce cadre, des principes de comptabilisation et d’évaluation

IFRS. La combinaison de ces dispositions crée le référentiel hybride évoqué ci-dessus.

En outre, selon la recommandation précitée, l’impact chiffré sur l’exercice 2004 du

changement de référentiel doit être fourni au plus tard lors de la publication des

premiers comptes intermédiaires 2005 (10).

1.3. Normes et interprétations comptables applicables aux comptes intermédiaires 2005

1.3.1 Méthodes comptables applicables

• Rappel du principe gØnØral

Lorsque les sociétés appliquent, pour la préparation de leurs comptes intermédiaires,

les principes de comptabilisation et d’évaluation IFRS, que ce soit en application de la

norme IAS 34 ou du référentiel alternatif issu du Règlement général de l’AMF (11),

elles utilisent les méthodes comptables contenues dans les normes et interprétations

du référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Union européenne à la date de clôture de la

période intermédiaire, soit au 30 juin 2005 pour une société dont l’exercice coïncide

avec l’année civile et qui établit des comptes consolidés semestriels (12).

• En l absence de norme ou interprØtation spØcifique adoptØe dansl Union europØenne

En l’absence d’une norme ou d’une interprétation spécifiquement applicable à une

transaction, un évènement ou une condition donnés, les sociétés doivent, dans les

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 3

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.4

(10) Le § 26 de la recommandation AMF de février 2004 demande aux émetteurs de publier l'impact chiffrédu changement de référentiel sur l'exercice 2004 avant la publication des premiers comptes intermé-diaires 2005. Néanmoins, la lettre de M. Prada aux émetteurs en date du 2 juillet dispose que cette publi-cation doit être fournie au plus tard lors de la publication des premiers comptes intermédiaires 2005.

(11) Voir section 1.4.(12) Voir en ce sens également le communiqué AMF de juin 2005 précité.

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Page 153: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

conditions rappelées par la Commission européenne (13), développer et appliquerune méthode comptable permettant de produire l’information correspondante.Dans ce cadre, elles ont la possibilité d’appliquer, pour l’établissement de leurscomptes intermédiaires (comme pour les comptes de l’exercice), certaines normeset interprétations publiées par l’IASB, mais non encore adoptées par la Commissioneuropéenne à la date de clôture de la période pour laquelle les comptes intermé-diaires sont établis, et également certaines normes qui auraient été rejetées. Cesméthodes doivent toutefois être compatibles avec les normes et interprétationsdéjà adoptées et avec les directives comptables européennes.

À ce titre, la Commission européenne a précisé, dans une communication denovembre 2003 (14), qu’au-delà de l’application des normes et interprétationsadoptées par la Commission européenne, les sociétés ont la possibilité d’utiliser àtitre d’orientation :

4 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.4

(13) Le communiqué de la Commission européenne (disponible à l’adresse http://europa.eu.int/comm/internal_market/accounting/docs/ias/200311-comments/ias-200311-comments_fr.pdf) fait référenceau paragraphe 22 de la norme IAS 1 : ce paragraphe a été supprimé par le règlement (CE) n° 2238/2004 du 29/12/2004 et remplacé dans la norme IAS 8, révisée par le même règlement, par les para-graphes 10 à 12 suivants :

(13) « 10. En l’absence d’une norme ou d’une Interprétation spécifiquement applicable à une transaction, unautre événement ou condition, la direction devra faire usage de jugement pour développer et appliquerune méthode comptable permettant d’obtenir des informations :

(13) (a) pertinentes pour les utilisateurs ayant des décisions économiques à prendre ; et(13) (b) fiables, en ce sens que les états financiers :(13) (b) (i) présentent une image fidèle de la situation financière, de la performance financière et des flux de

trésorerie de l’entité ;(13) (b) (ii) traduisent la réalité économique des transactions, des autres événements et des conditions et

non pas simplement leur forme juridique ;(13) (b) (iii) sont neutres, c’est-à-dire sans parti pris ;(13) (b) (iv) sont prudentes ; et(13) (b) (v) sont complètes dans tous leurs aspects significatifs.(13) 11. Pour exercer le jugement décrit au paragraphe 10, la direction doit faire référence aux sources sui-

vantes, énumérées par ordre décroissant, et considérer leur possibilité d’application :(13) (a) les dispositions et les commentaires figurant dans les normes et Interprétations traitant de ques-

tions similaires et liées; et(13) (b) les définitions, les critères de comptabilisation et d’évaluation des actifs, des passifs, des produits et

des charges énoncés dans le Cadre.(13) 12. Pour exercer le jugement décrit au paragraphe 10, la direction peut également considérer les positions

officielles les plus récentes d’autres organismes de normalisation comptable qui utilisent un cadreconceptuel similaire pour développer leurs normes comptables, la littérature comptable et les pratiquesadmises du secteur d’activité, dans la mesure où celles-ci ne sont pas contraires aux sources listées auparagraphe 11 ».

(14) Communication de novembre 2003 (voir adresse ci-dessus) : « Observations concernant certains articlesdu règlement (CE) n° 1606/2002 du Parlement européen et du Conseil, du 19 juillet 2002, sur l’applica-tion des normes comptables internationales ainsi que la quatrième directive (78/660/CEE) du Conseil, du25 juillet 1978, et la septième directive (83/349/CEE) du Conseil, du 13 juin 1983, sur la comptabilité ».

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– les normes (et interprétations) non encore approuvées par la Commission euro-péenne, dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles avec les normes (etinterprétations) déjà adoptées et qu’elles remplissent, par ailleurs, les conditionsfixées dans les paragraphes 10 à 12 de la norme IAS 8,

– les normes (et interprétations) qui ont été rejetées par la Commission euro-péenne, dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles avec les normes (etinterprétations) adoptées et remplissent, par ailleurs, les conditions fixées dansles paragraphe 10 à 12 de la norme IAS 8.

Il en résulte, a contrario, que l’application d’une norme rejetée ou non encoreadoptée par la Commission (par exemple, une norme modifiée par l’IASB), quicontredirait une norme en vigueur au sein de l’Union européenne, est interdite.

• Autre approche possible, notamment dans une optique de cohØrenceavec le rØfØrentiel comptable qu il est prØvu d utiliser pour l exercice

de passage aux IFRS

Dans le cas particulier des comptes intermédiaires 2005, qui constituent une étapedu processus de passage aux IFRS, l’AMF admet (15) que « dans des circonstancesparticulières et notamment dans une optique de cohérence avec le référentielcomptable qu’il est prévu d’utiliser pour l’exercice, les émetteurs pourront faireapplication à la clôture de la période intermédiaire d’une norme ou interprétationpubliée par l’IASB ou l’IFRIC non conforme à une norme ou interprétation déjà adop-tée par l’Union Européenne et/ou une directive comptable. Dans ce cas, une infor-mation détaillée justifiant cette approche sera fournie en annexe ».

En résumé, les sociétés peuvent, dans les circonstances prévues au paragraphe 10de la norme IAS 8 (c'est-à-dire en l’absence de norme ou interprétation applicable),appliquer toutes autres méthodes, pourvu qu’elles répondent aux exigences expo-sées dans les paragraphes 10 à 12 de cette norme et qu’elles respectent ainsinotamment les dispositions des directives comptables européennes.

Elles peuvent également, s’agissant des comptes intermédiaires de l’exercice detransition vers les normes IFRS, appliquer, notamment dans une optique de cohé-rence avec le référentiel comptable qu’il est prévu d’utiliser pour l’exercice, les

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 5

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.4

(15) Communiqué de juin 2005 précité.

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Page 155: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

normes ou interprétations publiées par l’IASB ou l’IFRIC, à la date de clôture descomptes intermédiaires, qu’elles prévoient d’appliquer dans leurs comptes à la clôture de l’exercice, même si celles-ci sont non conformes aux normes ou inter-prétations déjà adoptées par la Commission européenne à la date de clôture descomptes intermédiaires et/ou aux directives comptables européennes.

Dans ce dernier cas, la nécessité de justifier d’une telle approche dans l’annexeconduira les sociétés, lors de l’établissement de leurs comptes intermédiaires, à :

– considérer, notamment le calendrier et la probabilité d’adoption par laCommission européenne, d’ici la fin de l’exercice, des normes et interprétationsdéjà publiées par l’IASB ou l’IFRIC à la date de clôture des comptes intermé-diaires (au vu notamment de l’état d’avancement du processus d’adoption euro-péen à la date d’arrêté des comptes intermédiaires et des avis déjà émis parl’EFRAG et/ou l’ARC),

– arrêter, lorsque de telles normes ou interprétations ne seront que facultatives àla clôture de l’exercice, les options correspondantes,

– justifier, lorsque certaines normes ou interprétations incompatibles sont appliquéespar anticipation, la cohérence de l’ensemble du référentiel comptable et, le caséchéant, les raisons pour lesquelles l’ensemble des normes et/ou interprétations quidevraient être applicables à la clôture de l’exercice et qu’il est possible d’anticiperau vu des conditions fixées par l’AMF, n’auraient pas été appliquées.

Le schéma présenté ci-après expose, face à un évènement, une transaction ou unecondition donnés, les méthodes comptables qu’il convient d’appliquer et, lorsqu’iln’existe aucune norme ou interprétation spécifique applicable dans l’Union euro-péenne, celles qui peuvent être retenues par la direction pour traduire l’opérationdans les comptes et celles qui, au contraire, sont interdites.

6 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

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1.3.2 Représentation synthétique des différentes situations pour l’établisse-ment des comptes intermédiaires 2005

1.3.3 Informations sur les règles et méthodes comptables

La norme IAS 1 (§ 103, a) dispose que les notes annexes doivent présenter desinformations sur la base d’établissement des états financiers et sur les méthodescomptables spécifiques utilisées conformément aux paragraphes 108 à 115. Cesexigences imposent une information claire, aussi bien sur les normes appliquées

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Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

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que sur toute autre norme ou commentaire utilisé par les sociétés, conformémentaux paragraphes 7 à 12 de la norme IAS 8.

Ainsi, les sociétés seront conduites à préciser, dans l’annexe des comptes consoli-dés intermédiaires, les méthodes comptables retenues, que celles-ci résultent denormes ou interprétations, adoptées ou non par la Commission européenne à ladate de clôture des comptes intermédiaires, ou de toute autre source à laquelle ladirection s’est référée dans l’exercice de son jugement pour développer et appli-quer une méthode comptable adaptée. S’agissant plus particulièrement des inter-prétations qui, au 30 juin 2005, sont en discussion ou pour lesquelles un exposésondage est dans la phase d’appel à commentaires, les sociétés pourront, en l’absence d’interprétation dans l’Union européenne applicable, se référer auxréflexions en cours pour retenir une interprétation qui sera utilisée pour traiter uneopération dans les comptes intermédiaires « IFRS » établis au 30 juin 2005, dès lorsque toutes les informations utiles sont données dans la note de l’annexe détaillantles principes retenus.

Par ailleurs, lorsque la direction anticipe l’application, dans ses comptes intermé-diaires, de normes et interprétations publiées par l’IASB ou l’IFRIC et contraires auxdirectives comptables et/ou aux normes et interprétations en vigueur dans l’Unioneuropéenne à la clôture de la période intermédiaire, mais qui devraient être adop-tées dans l’Union européenne et que la société devrait retenir à la clôture de l’exer-cice, elle doit, conformément au communiqué de l’AMF de juin 2005 précité, jus-tifier dans l’annexe des comptes les raisons pour lesquelles elle a retenu cetteapproche.

Dans ce contexte, il est important que :

– l’information comparative relative à l’exercice 2004 et à la période 2004 com-parable soit établie sur les mêmes bases (16),

– l’annexe expose les normes et interprétations appliquées, non adoptées dansl’Union européenne à la date de clôture de la période intermédiaire, mais que ladirection prévoit d’appliquer à la date de clôture de ses premiers comptes conso-lidés « annuels » IFRS (qu’il s’agisse de normes IASB ou interprétations IFRIC

8 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.4

(16) Sauf utilisation de l’exception facultative à la présentation d’informations comparatives qui concerneles normes IAS 32, IAS 39 et IFRS 4, prévue au §. 36A de la norme IFRS 1.

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compatibles, ou non, avec le référentiel IFRS adopté dans l’Union européenne àla date de clôture de la période intermédiaire),

– l’annexe justifie l’application, le cas échéant, de méthodes comptables incom-patibles avec le référentiel IFRS adopté dans l’Union européenne à la date declôture de la période intermédiaire et/ou avec les directives comptables euro-péennes, ainsi que la cohérence de l’ensemble du référentiel comptable appliquépar anticipation et que la société prévoit de retenir à la clôture de l’exercice,

– l’annexe expose les méthodes suivies pour traduire dans les comptes une opéra-tion donnée, en l’absence de norme ou interprétation applicable dans l’Unioneuropéenne, conformément aux paragraphes 7 à 12 de la norme IAS 8,

– l’annexe ou le rapport semestriel explicite, le cas échéant, les évolutions entrel’information quantifiée relative à l’impact du passage au référentiel IFRS sur lescomptes 2004, donnée dans le rapport annuel 2004 ou dans une autre commu-nication publique, et l’information comparative IFRS relative à l’exercice 2004présentée dans les comptes semestriels 2005.

1.4 Informations comparatives à présenter

Le tableau ci-dessous recense les informations à présenter dans les comptessemestriels consolidés 2005 selon que la société a choisi, pour l’établissement deses comptes semestriels, d’appliquer :

- le référentiel IFRS, y compris donc la norme IAS 34, ou

- les principes de comptabilisation et d’évaluation des normes IFRS et les règlesdéfinies à l’article 221-5 du Règlement général de l’AMF (reprenant les « prin-cipes généraux » du « contenu des comptes intermédiaires » de la recommanda-tion CNC 99R01) si l’option IAS 34 n’est pas retenue.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 9

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Page 159: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Une société peut choisir de fournir moins d’informations aux dates intermédiairesque dans les comptes de l’exercice (17). En effet, les comptes intermédiaires ontpour objectif d’actualiser les informations fournies dans les comptes complets dudernier exercice et de préciser tout événement ou toute transaction significatifspour la compréhension de la période intermédiaire. Ces informations retracentessentiellement les activités et les évènements de la période et ne reproduisent pasles informations déjà communiquées précédemment. Ces principes, basés surl'hypo thèse selon laquelle les utilisateurs des comptes intermédiaires ont égale-ment accès aux derniers comptes [consolidés] annuels, s’appliquent que lescomptes intermédiaires soient établis conformément aux règles de présentation dela recommandation CNC 99R01 ou selon les dispositions de la norme IAS 34.

10 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.4Référentiel IFRS Règles de présentation

« européen » du CNC 99R01

--- +

Application de la Méthodes de comptabilisationnorme IAS 34 et d’évaluation IFRS

1er semestre Exercice 1er semestre Exercice 1er semestre2005 2004 2004 2004 2004

Information comparative (1) (1) (2) (2)

Bilan ✔ ✔ ✔

Compte de résultat ✔ ✔ ✔ ✔

Variation des capitauxpropres ✔ ✔ ✔

Flux de trésorerie ✔ ✔ ✔

Rapprochements(6) (5) (5)

Capitaux propres ✔ (4) ✔ (3) ✔

Résultat ✔ (4) ✔ (3) ✔ ✔

(1) IAS 34 § 20 + Appendix A.(2) Principes généraux § 1.(3) IFRS 1. 45a.(4) IFRS 1.39 sur renvoi de IFRS 1. 45b.(5) Recommandation AMF du 10 février 2004 – § 34.(6) La société peut se dispenser de présenter les rapprochements relatifs au 1er janvier 2004 et au

31 décembre 2004 si ces informations ont été publiées antérieurement, par exemple avec les comptesconsolidés 2004 établis selon les règles françaises. Dans ce cas, un renvoi au document concerné paraîtsuffisant.

(17) Voir notamment norme IAS 34, §§. 6 et 15.

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Page 160: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

De tels comptes sont qualifiés de « comptes résumés » dans la norme IAS 34 et

dans la recommandation CNC 99R01. Ils sont qualifiés de « comptes condensés »

dans le Règlement général de l’AMF. Lorsqu’ils sont établis dans le respect des dis-

positions de la norme IAS 34, leur contenu est défini aux paragraphes 8 à 18 de

cette norme.

En outre, la norme IFRS 1 précise que « si un premier adoptant n'a pas, dans ses der-niers états financiers annuels selon le référentiel comptable antérieur, communiquédes informations indispensables pour comprendre la période intermédiaire en cours,son rapport financier intermédiaire doit mentionner ces informations ou com-prendre une référence à un autre document publié qui les mentionne » (18).

Sur un plan pratique, les sociétés qui établissent une information semestrielle

conforme à la norme IAS 34 peuvent être conduites, en fonction du niveau de

détail des notes annexes de leurs comptes consolidés 2004 établis selon le réfé-

rentiel national, à fournir des notes annexes plus développées (19) que les socié-

tés qui font application de la présentation alternative proposée par le Règlement

général de l’AMF et inspirée des règles de présentation de la recommandation CNC

99R01.

2 – Diligences du commissaire aux comptes

Compte tenu du contexte particulier dans lequel s’inscrit la préparation des comptes

intermédiaires 2005, il apparaît utile que le commissaire aux comptes puisse s’en-

quérir auprès de la direction du référentiel comptable (IAS 34, référentiel hybride ou

référentiel français) qu’elle entend retenir pour élaborer et présenter les comptes

intermédiaires de la société, afin notamment d’en comprendre les raisons et de

considérer si les conséquences en sont bien appréhendées et ne posent pas de

difficulté manifeste. En effet, la présentation des informations financières

(périodes visées par l’information comparative) et leur niveau de détail (contenu

des notes annexes) peuvent varier de manière significative en fonction du référentiel

retenu. Le commissaire aux comptes pourra ainsi être conduit, le cas échéant, à

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 11

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.4

(18) Norme IFRS 1 – paragraphe 46.(19) À titre d’exemple, des informations détaillées, non requises par le référentiel français, sont à donner

en application notamment des normes IAS 14, 19, 32, 36 ou 39.

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attirer l’attention de la direction et des personnes constituant le gouvernementd’entreprise sur les difficultés qui pourraient résulter du choix envisagé, comptetenu de sa connaissance générale de la société.

Dans le même esprit, lorsque la société entend retenir, pour l’établissement de sescomptes intermédiaires 2005, les méthodes comptables qu’elle prévoit d’utiliserpour élaborer ses premiers comptes consolidés « annuels » en IFRS, et anticipe cefaisant des normes ou interprétations de l’IASB ou de l’IFRIC incompatibles avec leréférentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Union européenne à la date de clôture de lapériode intermédiaire, conformément à l’approche admise dans le communiqué del’AMF de juin 2005, le commissaire aux comptes sera conduit à en apprécier la jus-tification donnée par la direction et, ultérieurement, à vérifier les explicationsfournies à cet égard dans l’annexe, permettant notamment d’apprécier la cohé-rence de l’ensemble du référentiel comptable appliqué et que la société prévoit deretenir à la clôture de l’exercice.

Dans le cadre de sa vérification de l’information semestrielle publiée par les sociétés,le commissaire aux comptes applique les dispositions de la norme CNCC 5-102« Tableau d’activité et de résultats et rapport semestriel ». Il procède ainsi à l’examenlimité des comptes semestriels en faisant application de la norme CNCC 3-101« Examen limité de comptes ». Il prend notamment en considération dans sadémarche les aspects spécifiques relatifs à l’établissement de comptes intermé-diaires ainsi que les dispositions rappelées aux paragraphes 1.3 et 1.4 ci-dessus.

Les diligences d’examen limité sur les chiffres IFRS au 30 juin 2005 consistentnotamment à mettre en œuvre des procédures analytiques (comparaison avec lescomptes de l’exercice précédent ou de la période équivalente de l’exercice précé-dent) et à mener des entretiens avec les dirigeants et toutes autres personnes com-pétentes. Elles posent ainsi le problème de l’étendue des diligences à mettre enœuvre sur l’information comparative relative à 2004 qui sert notamment de baseaux procédures analytiques.

En effet, ce n’est que si le commissaire aux comptes dispose d’une compréhensionet d’une confiance suffisante sur les chiffres 2004 retraités, acquises au moyen decontrôles substantifs, que les entretiens menés et les procédures d’examen analy-tique mises en œuvre dans le cadre de son examen limité des comptes consolidéssemestriels 2005 seront à même d’être efficaces et lui permettront de :

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Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

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– s’assurer que les chiffres comparatifs du premier semestre et de l’exercice 2004ne contiennent pas d’anomalies significatives, notamment au regard des dispo-sitions légales et réglementaires applicables,

– conclure, sous une forme négative, à l’absence d’anomalies significatives dansles comptes intermédiaires.

À cette fin, des diligences appropriées seront mises en œuvre sur les chiffres compa-ratifs IFRS, permettant d’obtenir in fine une « confiance » suffisante sur ces derniers,préalable indispensable à la mise en place des diligences d’examen limité sur lescomptes au 30 juin 2005. Il convient pour cela de distinguer les informations com-paratives relatives à l’exercice 2004 de celles relatives au premier semestre 2004 (cf. 2.1 et 2.2 ci-après).

De même, lorsque des chiffres du premier semestre 2005 ne disposent pas dechiffres comparatifs établis selon les mêmes principes comptables (cas des normesapplicables obligatoirement aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2005,avec la possibilité exceptionnelle de ne pas en faire application sur les exercicesprécédents présentés, à savoir normes IAS 32, IAS 39 et IFRS 4), le commissaire auxcomptes sera conduit, si ces chiffres sont significatifs, à mettre en œuvre descontrôles substantifs lui permettant de s’assurer que ces chiffres ne contiennentpas d’anomalies significatives. En effet, dans cette situation, les diligences issuesde l’examen limité ne permettront pas d’obtenir l’assurance recherchée sur cesinformations.

En outre, conformément à la norme CNCC 5-102 précitée (§ .11-), pour ce quiconcerne la vérification du rapport semestriel, le commissaire aux comptes met enœuvre les diligences lui permettant de s’assurer :

– que le rapport satisfait quant à son contenu à l’ensemble des obligations d’information prévues par les textes légaux et réglementaires,

– que les informations contenues dans ce rapport sont sincères et concordent avecles comptes intermédiaires.

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2.1 Diligences sur les informations comparatives IFRS relatives à l’exercice 2004

Afin de disposer d’une base appropriée pour l’examen limité des comptes intermé-diaires IFRS au 30 juin 2005 et avant d’effectuer cet examen limité, il appartientau commissaire aux comptes de mettre en œuvre des diligences d’audit sur le biland’ouverture au 1er janvier 2004 et les retraitements IFRS des comptes de l’exerciceclos le 31 décembre 2004.

Lorsque ces informations ont été publiées antérieurement à la publication descomptes intermédiaires 2005, elles ont déjà fait l’objet, de la part du commissaireaux comptes, de diligences d’audit (cf. section III-3.3.2).

Le commissaire aux comptes peut toutefois être amené à mettre en œuvre des dili-gences complémentaires lorsque les informations comparatives communiquéesavec les comptes intermédiaires sont plus détaillées que celles qui ont fait l’objetd’une publication antérieure. Ce sera le cas, par exemple, lorsque les informationscomparatives 2004 antérieurement publiées l’ont été sous une forme synthétiqueou lorsque l’information relative à la transition a été présentée sous la forme detableaux de rapprochements des montants de résultat et capitaux propres, ouencore lorsque les informations fournies en annexe étaient moins détaillées.

Lorsque ces informations comparatives n’ont pas été publiées antérieurement à lapublication des comptes intermédiaires, et bien que l’intervention du commissaireaux comptes sur les comptes consolidés semestriels procède d’un examen limitédont l’objectif est l’expression d’une assurance modérée, celui-ci met en œuvre lesdiligences décrites dans la section III-3.3.2, relevant de l’audit, pour les mêmes rai-sons que celles évoquées dans cette section.

2.2 Diligences sur les informations comparatives IFRS relatives au premier semestre 2004

Dans le cadre de son examen limité des comptes intermédiaires 2005, le commis-saire aux comptes met en œuvre :

– des diligences d’examen limité sur les comptes historiques de base établis selonla réglementation française au 30 juin 2004 (ceux-ci auront fait, dans la plupartdes cas, l’objet de cet examen limité à cette date), et

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– pour ce qui concerne les retraitements et reclassements IFRS, des diligences luipermettant :

• d’apprécier si les systèmes d’information mis en place permettent de collecter lesdonnées nécessaires au calcul des retraitements IFRS relatifs aux comptes inter-médiaires comparatifs établis selon le référentiel applicable précédemment,

• de vérifier les reclassements effectués sur ces comptes pour arriver à une pré-sentation IFRS,

• de vérifier que les retraitements IFRS appliqués aux comptes intermédiaires com-paratifs établis selon le référentiel applicable précédemment sont exhaustifs,ont été correctement calculés et sont corroborés par des éléments probants suffisants et appropriés, en tenant compte, pour définir l’étendue des diligences,des travaux déjà réalisés sur les chiffres IFRS au 31/12/2004.

Pour le contrôle des reclassements et des retraitements « IFRS » appliqués auxinformations historiques de base du premier semestre 2004 établies selon le réfé-rentiel français, le commissaire aux comptes met en œuvre les diligences décritesà la section III-3.3.3.2.

Le commissaire aux comptes peut rencontrer des difficultés pour collecter les élé-ments probants suffisants lui permettant de vérifier l’exhaustivité des retraitementseffectués par la société sur le comparatif sous-jacent afin d'obtenir une informationsemestrielle comparative établie selon les mêmes règles que celles utilisées pour l’éta-blissement des comptes semestriels 2005. Ces difficultés sont susceptibles d'appa-raître lorsque, par exemple, la société indiquera ou considèrera que, dans tel ou teldomaine, le passage au référentiel IFRS n'a pas d'incidence significative (ou l’inciden-ce est nulle), mais qu’elle n'est pas en mesure de démontrer que les analyses effec-tuées le confirment ou que le système d'information ne permet pas de calculerrétrospectivement les retraitements nécessaires. Cette situation peut ainsi consti-tuer une limitation pour le commissaire aux comptes dans la mise en œuvre desdiligences qu’il estime nécessaires pour la réalisation de son examen limité.

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3 – Rapport du commissaire aux comptes sur les comptes consolidéssemestriels

Le rapport sans réserve du commissaire aux comptes prévu par la norme CNCC 5-102

précitée est adapté, selon les modalités proposées en caractères gras dans les

exemples présentés en annexe, afin de tenir compte des spécificités liées à la

période de transition. La conclusion du rapport, exprimée sous la forme d’une assu-

rance négative, porte sur l’absence d’anomalies significatives de nature à remettre

en cause :

– au regard du référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Union européenne, la régularité etla sincérité des comptes intermédiaires et l’image fidèle qu’ils donnent, lorsque

ces comptes sont, d’une part, établis conformément à la norme IAS 34 et

présentés sous forme d’un jeu complet de comptes et, d’autre part, ne retiennent

pas la possibilité d’application anticipée de normes ou interprétations, incom-

patibles avec les textes « européens », admise dans le communiqué de l’AMF de

juin 2005 (voir exemple en annexe 3),

– la conformité, dans tous leurs aspects significatifs, des comptes intermédiaires auregard du référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Union européenne, lorsque ces

comptes sont établis conformément à la norme IAS 34, mais présentés sous

forme de comptes résumés, et ne retiennent pas la possibilité d’application anti-

cipée de normes ou interprétations, incompatibles avec les textes « européens »

(voir exemple en annexe 4),

– la conformité, dans tous leurs aspects significatifs, des comptes intermédiaires auregard du référentiel IFRS qui devrait être applicable dans l’Union européenne etappliqué par la société pour l'établissement des comptes consolidés de l'exercice2005, tel que décrit dans la note X de l'annexe, lorsque la société a choisi d’appli -

quer la norme IAS 34 avec application anticipée de normes ou interprétations,

incompatibles avec les textes « européens », que ces comptes soient présentés

sous la forme d’un jeu complet de comptes ou sous la forme de comptes résu-

més (voir exemples en annexes 3-bas de page- et 4-bas de page),

– la conformité, dans tous leurs aspects significatifs, des comptes intermédiaires auregard d’une part, des règles de présentation et d’information applicables enFrance et d’autre part, des principes de comptabilisation et d’évaluation des

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normes IFRS adoptées dans l’Union européenne tels que décrits dans les notesannexes, lorsque la société a établi ses comptes intermédiaires conformément

aux règles de présentation de la recommandation CNC 99R01, en retenant les

principes de comptabilisation et d’évaluation « IFRS » et sans application anticipée

de normes ou interprétations incompatibles avec les textes « européens » (voir

exemple en annexe 1),

– la conformité, dans tous leurs aspects significatifs, des comptes intermédiaires auregard d’une part, des règles de présentation et d’information applicables enFrance et d’autre part, des principes de comptabilisation et d’évaluation desnormes IFRS qui devraient être applicables dans l’Union européenne et appliquéespar la société pour l'établissement des comptes consolidés de l'exercice 2005, telsque décrits dans la note X de l'annexe, lorsque la société a établi ses comptes

intermédiaires conformément aux règles de présentation de la recommandation

CNC 99R01 et en retenant les principes de comptabilisation et d’évaluation

« IFRS » avec application anticipée de normes ou interprétations incompatibles

avec les textes « européens » (voir exemple en annexe 2).

Dans la première situation, la conclusion exprimée fait référence à la régularité, la

sincérité et l’image fidèle au regard du référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Union

européenne, dès lors que les comptes intermédiaires sont établis sous la forme d’un

jeu complet de comptes.

Dans tous les autres cas (comptes résumés, anticipation de normes ou interpréta-

tions, application du référentiel hybride), la conclusion exprimée fait référence à la

conformité des comptes intermédiaires, dans tous leurs aspects significatifs, au

regard du « référentiel comptable » retenu. En effet, des comptes intermédiaires

établis conformément à la norme IAS 34 mais présentés sous une forme résumée

ne sont pas de nature à donner une image fidèle au regard du référentiel IFRS tel

qu’adopté dans l’Union européenne (voir, en ce sens, International Standard on

Review Engagements (ISRE) 2410 Review of interim financial information perfor-med by the independent auditor of the entity, norme adoptée par l’IAASB le 17 juin

2005). Par ailleurs, un référentiel comptable « prévisible » à une date future, ou un

référentiel comptable « hybride », ne constituent pas stricto sensu un référentiel

comptable « reconnu » auquel il est possible de se référer pour apprécier si les

comptes intermédiaires donnent une image fidèle.

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Dans ce rapport, le commissaire aux comptes peut formuler, s’il le juge utile,

toute(s) observation(s) pour souligner une information présentée de manière

pertinente dans l’annexe des comptes intermédiaires. Il pourra en être ainsi, par

exemple :

– pour renvoyer à l’annexe lorsque la société a appliqué par anticipation une ou

plusieurs normes ou interprétations de l’IASB ou l’IFRIC, non encore adoptées

dans l’Union européenne, qui, bien qu’incompatible(s) avec le référentiel IFRS

adopté dans l’Union européenne et/ou avec une directive comptable européenne

applicable à la date de clôture des comptes intermédiaires, ont été retenues dans

une optique de cohérence avec les normes et interprétations qu’elle pense

appliquer à la clôture de l’exercice, et que la justification de cette approche est

précisée dans l’annexe, conformément aux exigences de l’AMF.

� Compte tenu des circonstances particulières permettant cette possibilité

d’application anticipée, admise par l’AMF, le commissaire aux comptes sera le

plus souvent conduit à formuler cette observation ;

– pour renvoyer à la note de l’annexe exposant les raisons pour lesquelles l’infor-

mation comparative qui sera présentée dans les comptes consolidés au 31

décembre 2005 et dans les comptes consolidés semestriels au 30 juin 2006

pourrait être différente des comptes intermédiaires présentés, étant donné que

le choix définitif des options et exemptions relatives notamment à la norme IFRS 1

ne sera fait que pour l’arrêté des comptes consolidés 2005 ;

– lorsque le référentiel « hybride » est appliqué, pour renvoyer à la note de

l’annexe exposant les règles de ce référentiel comptable et permettant de

comprendre en quoi ce référentiel ne permet pas de donner une image fidèle au

sens du référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Union européenne ;

– pour renvoyer à la note de l’annexe exposant comment, en l’absence de norme

ou interprétation spécifiquement applicable à une opération donnée, la société

a utilisé, dans les conditions prévues par la norme IAS 8 (cf. infra § 3.1.), des

méthodes comptables non adoptées par la Commission européenne ;

- pour renvoyer à la note de l’annexe expliquant que la société a choisi d’utiliser

l’exception facultative à la présentation d’informations comparatives prévue par

18 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

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la norme IFRS 1 (20) en n’appliquant les normes IAS 32, IAS 39 et/ou IFRS 4 qu’à

compter du 1er janvier 2005.

Lorsque le commissaire aux comptes n’a pas pu mettre en œuvre les diligences qu’il

a estimées nécessaires et que les effets possibles des limitations ainsi imposées lui

semblent significatifs, par exemple au regard de la comparabilité des comptes, il

en tire les conséquences dans sa conclusion d’examen limité portant sur les

comptes intermédiaires.

3.1 Application d’une méthode non issue des normes et interprétationsadoptées dans l’Union européenne

Lorsque la société, dans les conditions prévues au paragraphe 10 de la norme IAS

8 (absence de norme ou interprétation spécifique applicable), applique dans ses

comptes intermédiaires une méthode comptable de source extérieure au référentiel

IFRS tel qu’adopté dans l’Union européenne (cf. paragraphe 1.3.1. ci-avant), le

commissaire aux comptes peut, s’il le juge utile, insérer après sa conclusion, une

observation dans son rapport, pour attirer l’attention des lecteurs sur la note de

l’annexe décrivant les principes et méthodes comptables utilisés.

Lorsqu’une société applique une norme (ou une interprétation) publiée par l’IASB

(ou l’IFRIC) à la date de clôture des comptes intermédiaires mais non encore adoptée

par la Commission européenne à cette même date et qui contredit une norme (ou

une interprétation) en vigueur au sein de l’Union européenne et/ou une directive

comptable européenne, le commissaire aux comptes en apprécie les incidences

possibles sur sa conclusion. Pour ce faire, il prend notamment en considération :

• l’environnement comptable dans lequel se trouve la société, notamment au regard

du référentiel qui devrait s’appliquer à la clôture de l’exercice. Cet environnement lui

permet notamment d’apprécier la cohérence de l’ensemble du référentiel comptable

appliqué par anticipation et que la société prévoit de retenir à la clôture de

l’exercice ;

• le calendrier et la probabilité d’adoption au sein de l’Union européenne avant la

fin de l’exercice des normes ou interprétations déjà publiées par l’IASB ou l’IFRIC

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 19

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.4

(20) IFRS 1 § 36A.

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à la date de clôture des comptes intermédiaires, compte tenu notamment del’état d’avancement du processus d’adoption européen à la date d’arrêté descomptes intermédiaires et des avis déjà émis par l’EFRAG et/ou l’ARC ;

• l’incidence chiffrée de l’application de cette norme ou interprétation sur lescomptes intermédiaires ;

• le caractère approprié de l’information donnée dans l’annexe sur la méthodecomptable utilisée et sa justification.

Enfin, le commissaire aux comptes peut être conduit à formuler, le cas échéant,une réserve dans son rapport d’examen limité, notamment lorsque l’annexe descomptes ne comporte pas une information détaillée justifiant de l’approche rete-nue par la société, telle qu’admise par l’AMF.

3.2 Représentation schématique des situations possibles

Afin d’illustrer les différentes situations pratiques qui pourraient être observées etleurs incidences respectives sur la nature et la formulation de la conclusion ducommissaire aux comptes dans son rapport, deux diagrammes sont présentés ci-après :

– le premier correspondant à la situation où la société établit ses comptes inter-médiaires conformément à la norme IAS 34 ;

– le second correspondant à la situation où la société établit ses comptes inter-médiaires conformément au référentiel proposé par le Règlement général del’AMF comme alternative à l’application de la norme IAS 34.

Par mesure de simplification, la date de clôture de la période intermédiaire rete-nue dans ces diagrammes correspond au 30 juin 2005.

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3.3 Cas particulier des sociétés établissant leurs comptes intermédiaires2005 en appliquant le référentiel comptable français

Une telle pratique ne saurait, en l’absence d’une obligation de nature légale ouréglementaire imposant l’établissement des comptes intermédiaires 2005 selon leréférentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Union européenne, constituer une irrégularitéau sens de la norme CNCC 5-112. Il appartient néanmoins au commissaire auxcomptes, dans une telle situation, de s’interroger sur la capacité de la société àpasser au référentiel comptable européen pour l’établissement des comptes conso-lidés de l’exercice 2005 et d’attirer l’attention des personnes constituant le gouvernement d’entreprise sur le fait que les recommandations de l’AMF ne sontpas suivies.

Lorsque les comptes intermédiaires sont établis selon le référentiel comptablefrançais, le commissaire aux comptes vérifie que cette particularité est exposéedans l’annexe des comptes consolidés intermédiaires ou dans le rapport semestrielde l’organe compétent et que les raisons en sont explicitées.

Lorsque les comptes intermédiaires sont établis selon le référentiel comptablefrançais et que l’information donnée à cet égard est satisfaisante, le commissaireaux comptes fait référence, dans sa conclusion, à la régularité, la sincérité et l’image fidèle au regard des règles et principes comptables français. Il peut, dansle but d’attirer l’attention des lecteurs sur cette particularité, insérer un paragraphe d’observation renvoyant à cette information :

– après sa conclusion sur les comptes consolidés intermédiaires, lorsque cetteinformation est communiquée dans l’annexe,

– après sa conclusion sur la vérification du rapport semestriel, lorsque cette information apparaît dans le rapport semestriel.

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ANNEXES

Exemples d'adaptation du rapport de la norme CNCC 5-102 – Tableau d’activité et de résultats du premier semestre 2005

• Référentiel hybride

Annexe 1

IFRS 2005 – Principes de comptabilisation et d’évaluation IFRS, sans applicationd’IAS 34 ni application anticipée de normes IASB ou interprétations IFRIC, maisavec application des règles de présentation de la recommandation CNC 99R01 pré-vues dans le Règlement général de l’AMF.

Annexe 2

IFRS 2005 – Principes de comptabilisation et d’évaluation IFRS, sans applicationd’IAS 34 mais avec application anticipée de normes IASB ou interprétations IFRIC,et application des règles de présentation de la recommandation CNC 99R01 pré-vues dans le Règlement général de l’AMF.

• Référentiel IFRS

Annexe 3

IFRS 2005 – Application d’IAS 34 (sans et avec application anticipée de normesIASB et/ou interprétations IFRIC) – jeu complet de comptes.

Annexe 4

IFRS 2005 – Application d’IAS 34 (sans et avec application anticipée de normesIASB et/ou interprétations IFRIC) – comptes résumés.

• Référentiel français

Annexe 5

Application des règles et principes comptables français.

24 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.4

Les exemples de rapport figurant ci-aprŁs n ont, dans la form-lation proposØe, aucune portØe normative : ils sont fournis titre d illustration du contenu de la prØsente section

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Page 174: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Rapport des commissaires aux comptes sur l’information semestrielle 2005

Aux actionnaires

En notre qualité de commissaires aux comptes et en application de l'article L. 232-7

du Code de commerce, nous avons procédé à :

- l'examen limité du tableau d'activité et de résultats présenté sous la forme de

comptes semestriels consolidés de la société X, relatifs à la période du 1er janvier

au 30 juin 2005, tels qu'ils sont joints au présent rapport ;

- la vérification des informations données dans le rapport semestriel.

Ces comptes semestriels consolidés ont été établis sous la responsabilité de…

(mention de l'organe compétent). Il nous appartient, sur la base de notre examen

limité, d'exprimer notre conclusion sur ces comptes.

Dans la perspective du passage au référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Unioneuropéenne, pour l’établissement des comptes consolidés de l’exercice 2005,les comptes semestriels consolidés ont été préparés pour la première fois enappliquant les principes de comptabilisation et d’évaluation des normes IFRSadoptées dans l’Union européenne, sous la forme de comptes intermédiairestels que définis dans le Règlement général de l’AMF. Ils comprennent à titrecomparatif des données relatives à l’exercice 2004 et au premier semestre2004 retraitées selon les mêmes règles.

Nous avons effectué notre examen limité selon les normes professionnelles appli-

cables en France ; ces normes requièrent la mise en œuvre de diligences limitées

conduisant à une assurance, moins élevée que celle résultant d'un audit, que les

comptes semestriels consolidés ne comportent pas d'anomalies significatives. Un

examen de cette nature ne comprend pas tous les contrôles propres à un audit,

mais se limite à mettre en œuvre des procédures analytiques et à obtenir des diri-

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 25

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.4Annexe 1 - IFRS 2005 – Principes de comptabilisation et d’évaluation IFRS,sans application d’IAS 34 ni application anticipée de normes IASB et/ouinterprétations IFRIC, mais avec application des règles de présentation dela recommandation CNC 99R01 prévues dans le Règlement général del’AMF

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Page 175: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

geants et de toute personne compétente les informations que nous avons estiméesnécessaires.

Sur la base de notre examen limité, nous n'avons pas relevé d'anomalies signi-ficatives de nature à remettre en cause la conformité, dans tous leurs aspectssignificatifs, des comptes semestriels consolidés au regard, d’une part, desrègles de présentation et d’information applicables en France et, d’autre part,des principes de comptabilisation et d’évaluation des normes IFRS adoptéesdans l’Union européenne, tels que décrits dans les notes annexes.

Sans remettre en cause la conclusion exprimée ci-dessus, nous attirons votreattention sur : (21)

- la note XX de l’annexe qui expose les options retenues pour la présentationdes comptes semestriels consolidés, qui n’incluent pas toutes les informa-tions de l’annexe exigées par le référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Union européenne et permettant de donner, au regard de ce référentiel, une imagefidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’ensembleconstitué par les entreprises comprises dans la consolidation ;

– la note YY de l’annexe qui expose les raisons pour lesquelles l’informationcomparative qui sera présentée dans les comptes consolidés au 31 décembre2005 et dans les comptes consolidés semestriels au 30 juin 2006 pourraitêtre différente des comptes joints au présent rapport.

Nous avons également procédé, conformément aux normes professionnelles appli-cables en France, à la vérification des informations données dans le rapport semes-triel commentant les comptes semestriels consolidés sur lesquels a porté notreexamen limité.

Nous n'avons pas d'observation à formuler sur leur sincérité et leur concordanceavec les comptes semestriels consolidés.

Lieu, date et signature

26 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.4

(21) Si le commissaire aux comptes le juge utile. D’autres éléments susceptibles de donner lieu à la formulation d’observations facultatives sont donnés au §. 3.

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Page 176: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Rapport des commissaires aux comptes sur l’information semestrielle 2005

Aux actionnaires

En notre qualité de commissaires aux comptes et en application de l'article L. 232-7

du Code de commerce, nous avons procédé à :

– l'examen limité du tableau d'activité et de résultats présenté sous la forme de

comptes semestriels consolidés de la société X, relatifs à la période du 1er janvier

au 30 juin 2005, tels qu'ils sont joints au présent rapport ;

– la vérification des informations données dans le rapport semestriel.

Ces comptes semestriels consolidés ont été établis sous la responsabilité de…

(mention de l'organe compétent). Il nous appartient, sur la base de notre examen

limité, d'exprimer notre conclusion sur ces comptes.

Dans la perspective du passage au référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Unioneuropéenne, pour l’établissement des comptes consolidés de l’exercice 2005,les comptes semestriels consolidés ont été préparés pour la première fois enappliquant les principes de comptabilisation et d’évaluation des normes IFRSadoptées dans l’Union européenne, sous la forme de comptes intermédiairestels que définis dans le Règlement général de l’AMF. Ils comprennent à titrecomparatif des données relatives à l’exercice 2004 et au premier semestre2004 retraitées selon les mêmes règles.

Nous avons effectué notre examen limité selon les normes professionnelles appli-

cables en France ; ces normes requièrent la mise en œuvre de diligences limitées

conduisant à une assurance, moins élevée que celle résultant d'un audit, que les

comptes semestriels consolidés ne comportent pas d'anomalies significatives. Un exa-

men de cette nature ne comprend pas tous les contrôles propres à un audit, mais se

limite à mettre en œuvre des procédures analytiques et à obtenir des dirigeants et de

toute personne compétente les informations que nous avons estimées nécessaires.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 27

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.4Annexe 2 - IFRS 2005 – Principes de comptabilisation et d’évaluation IFRS,sans application d’IAS 34 mais avec application anticipée de normes IASBet/ou interprétations IFRIC, et application des règles de présentation de larecommandation CNC 99R01 prévues dans le Règlement général de l’AMF

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Page 177: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Sur la base de notre examen limité, nous n'avons pas relevé d'anomalies signi-ficatives de nature à remettre en cause la conformité, dans tous leurs aspectssignificatifs, des comptes semestriels consolidés au regard, d’une part, desrègles de présentation et d’information applicables en France et, d’autre part,des principes de comptabilisation et d’évaluation des normes IFRS quidevraient être applicables dans l’Union européenne et appliquées par la sociétépour l'établissement des comptes consolidés de l'exercice 2005, tels quedécrits dans la note X de l'annexe.

Sans remettre en cause la conclusion exprimée ci-dessus, nous attirons votreattention sur : (22)

– la note XX de l’annexe qui expose les options retenues pour la présentationdes comptes semestriels consolidés, qui n’incluent pas toutes les informa-tions de l’annexe exigées par le référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Unioneuropéenne et permettant de donner, au regard de ce référentiel, une imagefidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’ensembleconstitué par les entreprises comprises dans la consolidation ;

– la note YY de l’annexe qui expose les raisons pour lesquelles l’informationcomparative qui sera présentée dans les comptes consolidés au 31 décembre2005 et dans les comptes consolidés semestriels au 30 juin 2006 pourraitêtre différente des comptes joints au présent rapport ;

– la note ZZ de l’annexe qui décrit la(les) norme(s) de l’IASB et/ou interpré-tation(s) de l’IFRIC (citer les normes et/ou interprØtations anticipØ),non encore adoptée(s) dans l’Union européenne et non compatible(s) avec leréférentiel en vigueur à la date de clôture, appliquée(s) par anticipation au30 juin 2005 dans une optique de cohérence avec le référentiel comptablequ’il est prévu d’utiliser pour l’exercice.

Nous avons également procédé, conformément aux normes professionnelles appli-cables en France, à la vérification des informations données dans le rapport semes-triel commentant les comptes semestriels consolidés sur lesquels a porté notreexamen limité.

Nous n'avons pas d'observation à formuler sur leur sincérité et leur concordanceavec les comptes semestriels consolidés.

Lieu, date et signature

28 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.4

(22) Si le commissaire aux comptes le juge utile. D’autres éléments susceptibles de donner lieu à la formulation d’observations facultatives sont donnés au §. 3.

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Page 178: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Rapport des commissaires aux comptes sur l’information semestrielle 2005

Aux actionnaires

En notre qualité de commissaire aux comptes et en application de l'article L. 232-7

du Code de commerce, nous avons procédé à :

– l'examen limité du tableau d'activité et de résultats présenté sous la forme de

comptes semestriels consolidés de la société X, relatifs à la période du

1er janvier au 30 juin 2005, tels qu'ils sont joints au présent rapport ;

– la vérification des informations données dans le rapport semestriel.

Ces comptes semestriels consolidés ont été établis sous la responsabilité de…

(mention de l'organe compétent). Il nous appartient, sur la base de notre examen

limité, d'exprimer notre conclusion sur ces comptes.

Dans la perspective du passage au référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Union

européenne, pour l’établissement des comptes consolidés de l’exercice 2005,

les comptes semestriels consolidés ont été préparés pour la première fois en

application de ce référentiel. Ils comprennent à titre comparatif des données

relatives à l’exercice 2004 et au premier semestre 2004 retraitées selon les

mêmes règles.

Nous avons effectué notre examen limité selon les normes professionnelles appli-

cables en France ; ces normes requièrent la mise en œuvre de diligences limitées

conduisant à une assurance, moins élevée que celle résultant d'un audit, que les

comptes semestriels consolidés ne comportent pas d'anomalies significatives. Un

examen de cette nature ne comprend pas tous les contrôles propres à un audit,

mais se limite à mettre en œuvre des procédures analytiques et à obtenir des diri-

geants et de toute personne compétente les informations que nous avons estimées

nécessaires.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 29

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.4Annexe 3 - IFRS 2005 – Application d’IAS 34 (sans et avec applicationanticipée de normes IASB et/ou interprétations IFRIC) – jeu complet decomptes

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Sur la base de notre examen limité, nous n'avons pas relevé d'anomalies significa-tives de nature à remettre en cause, au regard du référentiel IFRS tel qu’adoptédans l’Union européenne, la régularité et la sincérité des comptes semestrielsconsolidés et l'image fidèle qu'ils donnent du résultat des opérations du semestreainsi que de la situation financière et du patrimoine du groupe à la fin de cesemestre (23).

Sans remettre en cause la conclusion exprimée ci-dessus, nous attirons votreattention sur la note YY de l’annexe qui expose les raisons pour lesquellesl’infor mation comparative qui sera présentée dans les comptes consolidés au31 décembre 2005 et dans les comptes consolidés semestriels au 30 juin 2006pourrait être différente des comptes joints au présent rapport (24).

Nous avons également procédé, conformément aux normes professionnelles appli-cables en France, à la vérification des informations données dans le rapport semestrielcommentant les comptes semestriels consolidés sur lesquels a porté notre examenlimité.

Nous n'avons pas d'observation à formuler sur leur sincérité et leur concordanceavec les comptes semestriels consolidés.

Lieu, date et signature

30 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.4

(23) En cas d’application anticipée de norme ou interprétation incompatible, la conclusion sera expriméede la manière suivante : « Sur la base de notre examen limité, nous n'avons pas relevé d'anomaliessignificatives de nature à remettre en cause la conformitØ, dans tous leurs aspects signifi-catifs, des comptes semestriels consolidØs au regard du rØfØrentiel IFRS quidevrait Œtre applicable dans l Union europØenne et appliquØ par la sociØtØ pl’Øtablissement des comptes consolidØs de l’exercice 2005, tel que dØcrit danote X de l’annexe».

(24) Dans ce cas, le commissaire aux comptes sera le plus souvent conduit à formuler une observation quipourrait prendre la forme suivante : « Sans remettre en cause la conclusion exprimØe ci-dessus, nous attirons votre attention sur la note ZZ de l annexe qui dØcrit norme(s) de l IASB et/ou interprØtation(s) de l IFRIC (citer les normes et/o-prØtations dont l application a ØtØ anticipØe), non encore adoptØe(s) dans leuropØenne et non compatible(s) avec le rØfØrentiel adoptØ dans l UE la dacl ture, appliquØe(s) par anticipation au 30 juin 2005 dans une optique de c-rence avec le rØfØrentiel comptable qu il est prØvu d utiliser pour l exerci».

(24) Si le commissaire aux comptes le juge utile. D’autres éléments susceptibles de donner lieu à la formulation d’observations facultatives sont donnés au §. 3.

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Page 180: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Pour la définition des « comptes résumés », voir étude technique §. 1.4.

Rapport des commissaires aux comptes sur l’information semestrielle 2005

Aux actionnaires

En notre qualité de commissaire aux comptes et en application de l'article L. 232-7

du Code de commerce, nous avons procédé à :

– l'examen limité du tableau d'activité et de résultats présenté sous la forme de

comptes semestriels consolidés résumés de la société X, relatifs à la période du

1er janvier au 30 juin 2005, tels qu'ils sont joints au présent rapport ;

– la vérification des informations données dans le rapport semestriel.

Ces comptes semestriels consolidés ont été établis sous la responsabilité de…

(mention de l'organe compétent). Il nous appartient, sur la base de notre examen

limité, d'exprimer notre conclusion sur ces comptes.

Dans la perspective du passage au référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Union

européenne, pour l’établissement des comptes consolidés de l’exercice 2005, les

comptes semestriels consolidés ont été préparés pour la première fois en appli-

cation de ce référentiel. Ils comprennent à titre comparatif des données relatives

à l’exercice 2004 et au premier semestre 2004 retraitées selon les mêmes règles.

Nous avons effectué notre examen limité selon les normes professionnelles appli-

cables en France ; ces normes requièrent la mise en œuvre de diligences limitées

conduisant à une assurance, moins élevée que celle résultant d'un audit, que les

comptes semestriels consolidés ne comportent pas d'anomalies significatives. Un

examen de cette nature ne comprend pas tous les contrôles propres à un audit,

mais se limite à mettre en œuvre des procédures analytiques et à obtenir des diri-

geants et de toute personne compétente les informations que nous avons estimées

nécessaires.

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 31

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.4Annexe 4 - IFRS 2005 – Application d’IAS 34 (sans et avec applicationanticipée de normes IASB et/ou interprétations IFRIC) – comptes résumés

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Page 181: Le commissaire aux comptes et le passage aux IFRS.pdf

Sur la base de notre examen limité, nous n'avons pas relevé d'anomalies significa-tives de nature à remettre en cause la conformité, dans tous leurs aspects signi-ficatifs, des comptes semestriels consolidés au regard du référentiel IFRS telqu’adopté dans l’Union européenne (25).

Sans remettre en cause la conclusion exprimée ci-dessus, nous attirons votreattention sur la note YY de l’annexe qui expose les raisons pour lesquelles l’in-formation comparative qui sera présentée dans les comptes consolidés au31 décembre 2005 et dans les comptes consolidés semestriels au 30 juin 2006pourrait être différente des comptes joints au présent rapport (26).

Nous avons également procédé, conformément aux normes professionnelles appli-cables en France, à la vérification des informations données dans le rapport semes-triel commentant les comptes semestriels consolidés sur lesquels a porté notreexamen limité.

Nous n'avons pas d'observation à formuler sur leur sincérité et leur concordanceavec les comptes semestriels consolidés.

Lieu, date et signature

32 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.4

(25) En cas d’application anticipée de norme ou interprétation incompatible, la conclusion sera expriméede la manière suivante : « Sur la base de notre examen limité, nous n'avons pas relevé d'anomaliessignificatives de nature à remettre en cause la conformitØ, dans tous leurs aspects signifi-catifs, des comptes semestriels consolidØs au regard du rØfØrentiel IFRS quidevrait Œtre applicable dans l Union europØenne et appliquØ par la sociØtØ pl’Øtablissement des comptes consolidØs de l’exercice 2005, tel que dØcrit danote X de l’annexe».

(26) Dans ce cas, le commissaire aux comptes sera le plus souvent conduit à formuler une observation quipourrait prendre la forme suivante : « Sans remettre en cause la conclusion exprimØe ci-dessus, nous attirons votre attention sur la note ZZ de l annexe qui dØcrit norme(s) de l IASB et/ou interprØtation(s) de l IFRIC (citer les normes et/o-prØtations dont l application a ØtØ anticipØe), non encore adoptØe(s) dans leuropØenne et non compatible(s) avec le rØfØrentiel adoptØ dans l UE la dacl ture, appliquØe(s) par anticipation au 30 juin 2005 dans une optique de c-rence avec le rØfØrentiel comptable qu il est prØvu d utiliser pour l exerci».

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Rapport des commissaires aux comptes sur l’information semestrielle 2005

Aux actionnaires

En notre qualité de commissaire aux comptes et en application de l'article L. 232-7

du Code de commerce, nous avons procédé à :

– l'examen limité du tableau d'activité et de résultats présenté sous la forme de

comptes semestriels consolidés de la société X, relatifs à la période du 1er janvier

au 30 juin 2005, tels qu'ils sont joints au présent rapport ;

– la vérification des informations données dans le rapport semestriel.

Ces comptes semestriels consolidés ont été établis sous la responsabilité de…

(mention de l'organe compétent). Il nous appartient, sur la base de notre examen

limité, d'exprimer notre conclusion sur ces comptes.

Nous avons effectué notre examen limité selon les normes professionnelles appli-

cables en France ; ces normes requièrent la mise en œuvre de diligences limitées

conduisant à une assurance, moins élevée que celle résultant d'un audit, que les

comptes semestriels consolidés ne comportent pas d'anomalies significatives. Un

examen de cette nature ne comprend pas tous les contrôles propres à un audit,

mais se limite à mettre en œuvre des procédures analytiques et à obtenir des diri-

geants et de toute personne compétente les informations que nous avons estimées

nécessaires.

Sur la base de notre examen limité, nous n'avons pas relevé d'anomalies significa-

tives de nature à remettre en cause, au regard des règles et principes comptables

français, la régularité et la sincérité des comptes semestriels consolidés et l'image

fidèle qu'ils donnent du résultat des opérations du semestre ainsi que de la situa-

tion financière et du patrimoine du groupe à la fin de ce semestre,

Sans remettre en cause la conclusion exprimée ci-dessus, nous attirons votreattention sur la note WW de l’annexe qui précise que les comptes ont été éta-blis selon la recommandation CNC 99R01 et non en faisant application des

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS 33

Décembre 2005 Diligences 2003, 2004 et 2005

III.4Annexe 5 - Application des règles et principes comptables français

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principes de comptabilisation et d’évaluation des normes IFRS tels qu’encouragés par l’AMF (27).

Nous avons également procédé, conformément aux normes professionnelles appli-cables en France, à la vérification des informations données dans le rapport semestrielcommentant les comptes semestriels consolidés sur lesquels a porté notre examenlimité.

Nous n'avons pas d'observation à formuler sur leur sincérité et leur concordanceavec les comptes semestriels consolidés.

Lieu, date et signature

34 LE COMMISSAIRE AUX COMPTES ET LE PASSAGE AUX IFRS

Diligences 2003, 2004 et 2005 Décembre 2005

III.4

(27) Le cas échéant, et si le commissaire aux comptes le juge utile.

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