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LE CONSEIL D'ADMINISTRATION Président Jean-Marc STEINDECKER – Professeur agrégé Vice-Président Jean-Pierre DEDONDER - Professeur émérite des Universités Secrétaire Général Pierre DUCROQ – Ancien Directeur Général de la Fondation Trésorier Xavier ROY – Inspecteur Général des Affaires Culturelles Membres Omar BRIXI – Médecin épidémiologiste Chantal GOYAU – Directrice Générale d’une école de travail social Claudine GUTHMANN – Présidente de 1999 à 2008 Danièle JOURDAIN-MENNINGER – Haut fonctionnaire et professeure associée Jean ROUCHE – Avocat au Barreau de Paris Nicole GLOAGUEN – Ancienne Directrice Générale de la Fondation Commissaire du Gouvernement Jean-Marie MARTINEZ

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LE CONSEIL D'ADMINISTRATION

Président

Jean-Marc STEINDECKER – Professeur agrégé

Vice-Président

Jean-Pierre DEDONDER - Professeur émérite des Universités

Secrétaire Général

Pierre DUCROQ – Ancien Directeur Général de la Fondation

Trésorier

Xavier ROY – Inspecteur Général des Affaires Culturelles

Membres

Omar BRIXI – Médecin épidémiologiste

Chantal GOYAU – Directrice Générale d’une école de travail social

Claudine GUTHMANN – Présidente de 1999 à 2008

Danièle JOURDAIN-MENNINGER – Haut fonctionnaire et professeure associée

Jean ROUCHE – Avocat au Barreau de Paris

Nicole GLOAGUEN – Ancienne Directrice Générale de la Fondation

Commissaire du Gouvernement

Jean-Marie MARTINEZ

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Le mot du Président

Si l’année 2015 avaient été marquée par les attentats de janvier et de novembre, l’année 2016 a

renforcé le climat anxiogène en France. De nouveaux attentats ont meurtri la France.

Ce rapport recense le travail réalisé par les équipes éducatives qui suivent sur quatre départements

franciliens 11584 personnes dont 10463 jeunes. Celles-ci ont toutes bénéficié en 2016 d’un suivi

éducatif ou social. Le rapport met en avant les projets d’avenir et l’innovation dont les équipes sont

capables. Il met en avant les projets spécifiques tels les séjours de solidarité internationale.

Les établissements et services accompagnant les enfants, adolescents et adultes ont connu des temps

forts et des évolutions au cours de cette année.

Les établissements et services

Le 9 juin 2016, le service de prévention spécialisée de Seine-Saint-Denis a fêté ses 20 ans. Préparée par

des jeunes et les salariés du service, cette soirée conviviale a réuni 250 personnes à l’Espace Culturel

mis à disposition par la ville d’Epinay-sur-Seine. Le Président du Conseil départemental était notamment

présent.

Cet anniversaire a été l’occasion de rappeler l’importance de la prévention spécialisée en Seine-Saint-

Denis et l’action éducative menée au quotidien auprès des 4774 jeunes et adultes en 2016. Le travail

de rue, le soutien à la scolarité, l’accompagnement vers l’insertion sociale et professionnelle, les

chantiers éducatifs, la participation des jeunes et des familles à la vie des quartiers ont été montrés dans

le film et dans le diaporama préparés par les équipes.

Le reconventionnement 2016/2018 pour le Service de prévention spécialisée de Paris s’est achevé sur

tous les plans et s’est réellement conclu le 1er octobre 2016 par la fusion-absorption de l’Association

Soleil. La Fondation est désormais le seul acteur de la prévention spécialisée au sein des XIIe et XIVe

arrondissements de Paris.

La Maison Coquerive a répondu à la demande d’ouverture de places d’accueil hivernal de la Direction

départementale de la cohésion sociale. Il était important de répondre à cette demande dans un

contexte de forte demande et de précarité accrue dans la société.

Les Jacquets ont mené à bien leur projet autour du chant. Une chorale d’enfants des Jacquets de

Bagneux s’est produite sur la scène de la Philharmonie de Paris dans le cadre du projet « Equinox »

devant parents et partenaires. Ce partenariat entre la Philharmonie de Paris et les Jacquets a été

poursuivi sous une forme différente en 2016. Il s’agit là d’une action à valoriser et à souligner.

Le SAFIP et l’EDI le Tipi partagent désormais les mêmes locaux rue de Vaucouleurs et rue de la Fontaine

au Roi. Le SAFIP complète actuellement un dossier pour bénéficier de la taxe d’apprentissage qui

pourrait être une source de financement complémentaire.

La Maison de la Juine est en voie de revisiter son projet d’établissement.

Le Service éducatif 91/hébergement connaît une évolution sans précédent de son public avec l’accueil

de plus de mineurs que par le passé, les contrats jeunes majeurs étant moins nombreux ou moins

durables. Le service d’assistance éducative en milieu ouvert a reçu les auditeurs chargés de faire un état

des lieux en Essonne sur ce champ d’action sociale.

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Les thématiques nouvelles

Sur le plan de l’accompagnement des jeunes et des familles de nouvelles thématiques sont présentes.

La radicalisation est désormais un sujet dans l’accompagnement et concerne les internats, l’AEMO et la

prévention spécialisée. La Fondation est attentive à ce sujet et reste vigilante quant à l’analyse des

situations ou les craintes.

L’uberisation est aussi un phénomène qui modifie les comportements des jeunes qui travaillent dans la

livraison directement sous le statut d’auto-entrepreneur ou avec un prête-nom. C’est donc un sujet de

travail pour les équipes.

La Fondation lancera une réflexion quant à la pratique éducative et les réseaux sociaux. Une réflexion

est à nouveau nécessaire sur ce sujet.

Les ressources humaines

L’année 2016 a été pleine de changements au niveau des directions d’établissements. Martine Badaire

est la nouvelle directrice de la Maison Coquerive et Didier Mouegni Ivolo a été nommé directeur de la

Maison de la Juine. Nous souhaitons une heureuse retraite à Jean-Pierre Bourgeais et Chantal Humbert.

Trente nouveaux salariés ont été accueillis lors de la désormais traditionnelle journée d’accueil du mois

de novembre. C’est toujours pour nous une occasion d’échanger sur la Fondation et ses services.

Bienvenue à eux.

Le patrimoine

Le Prieuré de Montaure a été en travaux toute l’année et celui-ci sera prêt à accueillir les jeunes, les

familles et les salariés pour l’été 2017. Je souhaite remercier tous ceux qui s’investissent pour que ce

centre de vacances puisse bien accueillir les jeunes notamment Infobat et son directeur.

Je souhaite rendre hommage à Madame Béata Lévy qui au travers de son legs permettra d’accueillir les

jeunes et les familles dans les meilleures conditions à Montaure.

En conclusion, je souhaite rappeler les valeurs de la Fondation qui sont clairement mises en lumière par

toutes les actions menées et décrites dans le présent rapport. La Fondation ne saurait accepter tout

propos ou acte discriminant à raison de l’orientation sexuelle, de l’origine, du sexe, du handicap, de

l’âge, de l’appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou

une religion déterminée.

Nous défendons des valeurs, nous les faisons vivre au quotidien.

Jean-Marc STEINDECKER

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SOMMAIRE

LE SIEGE

Page 6

LA PREVENTION SPECIALISEE PARIS

LA PREVENTION SPECIALISEE SEINE-SAINT-DENIS

Page 20 Page 46

MAISON DE LA JUINE

Page 104

SERVICE ÉDUCATIF 91

Page 130

MAISON COQUERIVE

Page 154

LES JACQUETS

Page 182

SAFIP

Page 216

SYNERGIE

Page 224

LE TIPI Page 232

LES CENTRES DE VACANCES

Page 246

INFOBAT

Page 250

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SIÈGE SOCIAL

34 rue de Picpus 75012 Paris

Tél. : 01.44.64.84.00 Fax : 01.44.64.84.01

[email protected]

Directeur général : Stéven TREGUER

Directrice générale adjointe : Mireille LE YAOUANQ

Directeur administratif et financier : Anna LEFEVRE-MALEC (jusqu’au 30/09/2016) Loïc MEIGNAN (à partir du 03/10/2016) Comptabilité : Nathalie MUSSOT Seu-Leng KY

Gestion du personnel : Christine LAUDRIN Valérie LEJUSTE (jusqu’en septembre 2016) Shahina MOUHAMAD (depuis octobre 2016) Gilles MERRER (jusqu’au 31/08/2016) Mohamed KEDDOUCI (jusqu’au 31/08/2016) Monique LE GUELLAUD (à partir d’août 2016)

Secrétariat de Direction : Cécile BOUTOUYRIE

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Instance opérationnelle au service du Conseil d’administration, le Siège est chargé de la mise en œuvre

de la politique générale de la Fondation.

Il est mobilisé comme ressource dynamique du projet global de la Fondation à tous les niveaux :

fonctionnement des instances statutaires, communication interne et externe, évaluation, gestion des

ressources humaines, administratives, juridiques et financières, gestion logistique et informatique, suivi

des centres de vacances.

Il regroupe trois fonctions :

La direction générale qui met en œuvre les orientations du Conseil d’administration sur le

champ éducatif, pédagogique, financier et de ressources humaines.

Le service comptable et financier qui est une interface essentielle avec les établissements.

Le pôle ressources humaines qui est en lien avec les établissements et les salariés, il réalise la

gestion administrative de la paie.

Complémentaires et indissociables, ces trois fonctions sont assurées par neuf salariés qui travaillent en

liaison avec les onze établissements et services, l’entreprise d’insertion Infobat, les financeurs et les

administrations concernées par la vie et le fonctionnement de notre Fondation.

Suite aux attentats de l’année 2016, nous sommes vigilants sur la sécurité de nos établissements et aux

conséquences sur les enfants et les jeunes. Les processus d’emprise culturelle conduisant à la

radicalisation demandent des observations fines, des actions adaptées dans le champ de la protection

de l’enfance et des partenariats forts.

L’année 2016 est aussi fortement marquée par les évolutions profondes qui ont un impact sur le secteur

et nos établissements : visibilité de l’action socioéducative, optimisation des moyens, pilotage et

conduite du changement, nouvelles pratiques professionnelles pour répondre aux besoins, voire

transformation des établissements et services en fonction des politiques publiques. La Fondation

analyse les bouleversements à l’œuvre et propose des adaptations de son activité en fonction des

missions confiées et des besoins ou demandes des jeunes et familles. Le changement peut susciter des

craintes, peut engendrer des résistances mais il peut aussi apporter un dynamisme supplémentaire, un

questionnement, et donner (ou redonner) du sens au travail mené. Les salariés sont associés aux

changements dans tous les domaines pour construire ensemble les réponses.

Le service de prévention spécialisée Paris a été principalement concerné : le reconventionnement de

janvier 2016 a concerné trois nouveaux territoires sur les 12ème et 14ème arrondissements. Le service

comprend aujourd’hui 15 équipes et plus de 80 salariés. Le SAFIP et le Tipi ont été sollicités dans le cadre

du plan « 500 000 formations ». Ils ont formé plus de jeunes dans le cadre du Pôle de projet

professionnel et de l’espace dynamique d’insertion ainsi que des adultes dans le domaine médico-social

et sanitaire. Le SE91-Hébergement proposera, début 2017, un accompagnement spécifique pour 8

mineurs étrangers isolés. La Maison Coquerive a répondu favorablement à la demande de la Direction

Départementale de la Cohésion Sociale en créant 12 places d’hébergement d’urgence hivernale à

Etampes.

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Cette année a été marquée par des changements dans l’équipe du Siège. Loïc Meignan a été recruté

sur le poste de directeur administratif et financier à compter d’octobre 2016, succédant à Anna Lefèvre-

Malec. Nous avons eu recours à plusieurs gestionnaires de paie successifs, en l’absence de Christine

Laudrin, responsable des ressources humaines.

1. La conduite de la politique générale de la Fondation

En concertation permanente avec le Président, la direction générale a préparé les dossiers nécessaires

au bon fonctionnement associatif. Plusieurs projets nous ont mobilisés :

1.1 Le reconventionnement de la prévention spécialisée à Paris

Le maintien des actions dans le XIXème arrondissement après un appel à projet

L’année 2016 a donc débuté avec la nécessité de mettre en œuvre les évolutions du

reconventionnement triennal pour la prévention spécialisée à Paris. L’une d’entre elles consistait à

participer à l’appel à projets lancé sur le XIXe arrondissement de Paris.

Un travail collectif de l’équipe Curial-Cambrai, de la direction et du chef de service, de l’ancienne

directrice générale, du directeur général et du Président, a été mené pour préparer le dossier. Pour

étayer notre analyse du secteur, nous avons fait appel à un sociologue, Marwan Mohammed.

L’appel à projet sur le secteur Curial-Cambrai-Alphonse Karr a donc mobilisé les énergies. Fin juin 2016,

le Président, le directeur général et le directeur du service ont défendu le projet devant la commission

d’appel à projets du Département de Paris.

La Fondation a présenté la meilleure candidature et a donc été retenue. Dans la même dynamique de

ce succès, les modalités de dialogue de gestion avec la DASES et les mairies d’arrondissement ont été

repensées. La Fondation a été reconnue dans ses compétences et dans sa capacité à exposer clairement

ses projets et orientations éducatives.

La fusion-absorption de l’association Soleil

Le Département de Paris a pris la décision de ne plus conventionner l’Association Soleil à compter du

31 décembre 2015. Cette annonce, comme d’autres, a été notifiée en juillet 2015.

La Fondation ne souhaitait pas fusionner avec l’Association Soleil. Mais pour éviter la mise en place

d’appels à projet de plus grande ampleur, la Fondation a décidé de signer un mandat de gestion en

mettant des conditions à la fusion-absorption de l’Association Soleil, avec une prise d’effet au 1er janvier

2016. Les conditions évoquées ayant été remplies, le Conseil d’administration de la Fondation a acté

une fusion avec l’Association au 1er octobre 2016.

Le Siège a mené un travail d’accompagnement des nouveaux professionnels et a réalisé un travail

d’anticipation sur le champ de l’accès à l’information, sur le champ contractuel et de transmission des

valeurs de la Fondation et de ses principes de fonctionnement. Ceci s’est réalisé avec le directeur et le

directeur-adjoint du service de prévention spécialisée qui se sont centrés sur l’organisation du service

et les axes éducatifs et d’insertion à l’œuvre.

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Ainsi, deux nouvelles équipes travaillent dans le cadre d’une mission de prévention spécialisée dans

deux secteurs du XIIème arrondissement de Paris. Tous les salariés présents au 30 septembre 2016 ont

signé le contrat de travail avec la Fondation. L’accompagnement des salariés s’est réalisé sur d’autres

champs.

La reprise du secteur Pernéty

L’Association Jean Cotxet a également été déconventionnée sur un secteur au 1er janvier 2016. Les

échanges avec l’Association Jean Cotxet ont été de qualité et ont permis de recevoir en entretiens

tripartites les salariés. Une seule salariée a fait le choix d’intégrer la Fondation. Du fait de son absence

prolongée et du recrutement d’éducateurs, l’arrivée de la Fondation sur ce secteur du XIVème

arrondissement a été proche d’une implantation.

1.2 La négociation du protocole autour de la dette du Conseil départemental de l’Essonne

Le Conseil départemental de l’Essonne a communiqué sur ses difficultés financières. Dans ce cadre, des

protocoles de résorption de la dette ont été proposés aux associations et fondations.

La Fondation a négocié des contreparties notamment sur le champ du maintien du poste de directeur

adjoint au sein de la Maison de la Juine. Le protocole a été signé au mois de mars 2016, un avenant a

permis en décembre 2016 de réduire la durée d’étalement de la dette de cinq à trois ans.

Le contenu de la discussion a été satisfaisant notamment à raison du maintien du maintien du poste de

directeur adjoint et d’une liberté d’affectation des résultats excédentaires du SE91.

1.3 Perspectives d’accueil de 8 jeunes mineurs non accompagnés au SE91-Hébergement

L’activité du SE91 était en baisse dans le dernier trimestre de l’année 2016. La politique du Conseil

départemental est désormais d’orienter les jeunes majeurs vers des dispositifs dits de droit commun. Si

les contrats ou aides destinés aux jeunes majeurs continuent à exister, les modalités

d’accompagnement et d’hébergement ne relèveront plus de dispositifs tel celui du SE91-Hébergement

et seront, de fait, moins soutenus.

Un travail important de réflexion autour des besoins des publics a été mené. Le besoin des mineurs

isolés non accompagnés est réel et spécifique. Il faut pouvoir adapter l’accompagnement sur le plan

individuel tout en proposant des temps collectifs. Le travail du directeur et de la directrice adjointe a

été complété sur le champ budgétaire par le directeur administratif et financier.

Un projet d’accueil de mineurs isolés (ou non accompagnés) a été proposé au Conseil départemental de l’Essonne. Le Conseil d’administration s’est, au préalable, positionné en faveur de ce projet sur la base de principes éthiques et moraux.

Un travail de conception de projet a été mis en œuvre. Dans cette perspective une mobilisation de la direction du SE91 et de la direction générale a permis d’exposer au Conseil départemental, à la mi-décembre, les possibilités d’accueils. Le projet devrait être validé au début de l’année 2017.

L’accueil de nouveaux publics doit être une orientation en 2017.

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1.4 Mutualisation des moyens du SAFIP et TIPI pour pérenniser les actions

Avec le basculement politique du Conseil régional d’Ile-de-France fin décembre 2015, le devenir du TIPI

s’est posé tout au long du 1er trimestre 2016, sans avoir de perspectives de financement claires pour

l’année. Le déficit de 2015 du SAFIP mettait en jeu la pérennité du service et il y avait alors peu de

perspectives d’actions de formation dans le secteur sanitaire. Les locaux du Tipi ne répondaient plus

aux besoins du service et ceux du SAFIP étaient trop grands. SAFIP et TIPI font parties du dispositif

« Avenir –Jeunes » de la Région. Pour toutes ces raisons, le Conseil d’administration de janvier 2016 a

décidé le déménagement du TIPI sur le site du SAFIP.

Cette décision a été expliquée aux salariés par le directeur et le directeur général. Nous avons pris en

compte les particularités des personnes. Pour beaucoup de jeunes, ce déménagement a facilité les

transports. Les autorités de tarification ont été informées de ce projet. La situation a été évoquée en

Comités d’établissement de Paris notamment sur le plan de la qualité de l’accueil des jeunes et des

conditions de travail.

Le déménagement s’est effectué fin mars avec l’appui d’Infobat. Une organisation s’est construite, et

continue à s’affiner afin de prendre en compte les spécificités dans l’accueil et l’accompagnement des

jeunes dans deux dispositifs (pôle de projet professionnel et Espace Dynamique d’Insertion). La direction

générale a apporté un soutien à la direction du service dans le pilotage de ce changement.

Ce déménagement permet une mutualisation des moyens, locaux et aussi dans le domaine

administratif. Cela contribue à une amélioration de la situation financière du SAFIP en 2016.

De plus, le plan de restauration des finances du SAFIP repose sur notre capacité à être éligible à la taxe

d’apprentissage au titre de la campagne 2017.

1.5 Les 20 ans du service de prévention spécialisée de Seine-Saint-Denis

Jean-Marc Steindecker, Président, les administrateurs, la direction générale et les salariés du service de

prévention spécialisée 93 ont fêté le 9 juin 2016, les 20 ans du service et son expérience dans les 11

quartiers de 5 villes de Seine-Saint-Denis. Préparée par des jeunes et les salariés du service, cette soirée

conviviale a réuni 250 personnes à l’Espace Culturel, mis à disposition par la ville d’Epinay-sur-Seine que

nous remercions.

Cet anniversaire a été l’occasion de rappeler l’importance de la prévention spécialisée en Seine-Saint-

Denis inscrite dans la protection de l’enfance, l’action éducative menée au quotidien auprès des 2 529

jeunes et adultes en 2015. La prévention spécialisée est un maillon indispensable de cet enjeu

fondamental qu’est l’éducation des enfants et des jeunes, a précisé Stéphane Troussel, Président du

Conseil départemental. Le travail de rue, le soutien à la scolarité, l’accompagnement vers l’insertion

sociale et professionnelle, les chantiers éducatifs, la participation des jeunes et des familles à la vie des

quartiers, la qualité du partenariat établi sur les territoires ont été montrés dans le film et dans le

diaporama présentés par les équipes.

Les jeunes avaient préparé avec les éducateurs des cadeaux pour les élus : des blasons de chaque ville

et du département en mosaïque. La soirée s’est poursuivie avec différents spectacles créés par des

jeunes. Le buffet a été conçu et servi par les jeunes de la Maison de la Juine.

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2. Un soutien important aux établissements

La direction générale a apporté un soutien régulier aux directions des établissements et services dans le respect des responsabilités propres à chaque directeur.

La Fondation continue à faire face aux évolutions des politiques publiques dont les effets directs ont un impact sur les pratiques professionnelles et l’organisation de nos services et établissements (réduction de financements - gels de postes - réorientation des politiques publiques en défaveur des jeunes majeurs - appels à projets).

Des chantiers importants ont ponctué l’année, demandant l’engagement accru de la direction générale avec chaque service concerné, comme nous l’avons déjà vu dans la première partie ci-dessus. Nous citerons plus particulièrement : Jean-Pierre Bourgeais, directeur de la Maison de la Juine et salarié de la Fondation depuis 34 ans, a fait valoir ses droits à la retraite. Avec le président, nous avons recruté Didier Mouegni Ivolo comme directeur de la Maison de la Juine qui a pris ses fonctions au 1er juin 2016 après avoir occupé les fonctions d’adjoint depuis octobre 2015.

L’appui à la Maison de la Juine a porté sur le recentrage vers l’accompagnement des jeunes dans un cadre renouvelé, le lien avec les partenaires et la rédaction des écrits. Le directeur de l’établissement et le directeur général ont, au travers de réunions, défini une ligne de conduite sur plusieurs champs : amélioration des pratiques professionnelles, poursuite de la mise en place des outils éducatifs, consolidation des écrits professionnels et une meilleure mise en œuvre du travail d’équipe. Le projet d’établissement sera actualisé dès début 2017.

La directrice de la Maison Coquerive, Chantal Humbert, a fait valoir ses droits à la retraite et a quitté ses fonctions courant octobre, après 16 ans d’engagement à la Fondation. Nous avons recruté Martine Badaire, qui était directrice adjointe du SE91. La direction générale accompagne la directrice dans sa prise de fonction, dans les relations avec la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et dans le pilotage du changement avec cette équipe de professionnels investis. L’accompagnement vers et dans le logement (AVDL) va se poursuivre. 12 places d’urgence hivernale supplémentaires ont été créées pour accueillir des jeunes (moins de 26 ans) que nous espérons pérenniser en 2017 dans le dispositif d’urgence.

Le soutien à la direction des Jacquets a principalement concerné le projet de chorale avec la Philharmonie de Paris et les ressources humaines (réflexion collective sur les fonctions des directeurs adjoints).

Un important travail a concerné le cadre organisationnel du service de prévention spécialisée 93 qui a été validé par la direction générale. Nous avons soutenu le directeur dans le domaine des ressources humaines, dans les contrats d’objectifs en cours d’élaboration et dans le montage du projet de développement de chantiers éducatifs impliquant les 9 associations du département. Deux rencontres ont eu lieu avec les neuf associations de prévention spécialisée du département et le vice-président du Conseil départemental Frédéric Molossi.

L’appui au service de prévention spécialisée Paris, au SAFIP et au Tipi, a été développé ci-dessus.

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3. Le suivi des centres de vacances

Les centres de vacances sont essentiels pour la réalisation des séjours avec les enfants, les jeunes et les familles. Les trois centres de vacances de la Fondation demandent un suivi sérieux (planning d’occupation par les groupes, lien avec les gardiens, entretien courant, suivi des investissements…). En 2017, la mise en vente du Centre de vacances de la Tremblade restera d’actualité. La rénovation du Prieuré de Montaure Le Prieuré a été fermé toute l’année 2016. L’annexe de Montaure a bien été utilisée par les équipes

éducatives avec des jeunes et des familles.

La rénovation du Prieuré de Montaure est un chantier d’ampleur que la Fondation mène de belle manière. Le directeur d’Infobat a réalisé un travail de qualité sur ce chantier. L’architecte et les entreprises retenues disposent de compétences reconnues. Les liens avec la direction générale ont été étroits. La Siège a été mobilisé quant au suivi des travaux, au paiement des factures et au développement d’outils de suivi. Plusieurs déplacements à Montaure ont été réalisés avec le Président afin de donner des orientations au chantier ou pour valider des travaux supplémentaires. Ces travaux supplémentaires qui portaient sur une partie du bâtiment, jugée à la base saine, ont généré un surcoût. En outre, la recherche de financements alternatifs a été satisfaisante de par le soutien de députés notamment. La perspective est d’ouvrir le Prieuré en mai 2017.

4. La dynamique institutionnelle

La journée « cadres »

Nous avons initié une rencontre avec l’ensemble des chefs de service et des directeurs sous la forme de journée « cadres ». Nous avons échangé le 26 mai 2016 sur une question liant l’action éducative et la responsabilité des encadrants : « L’encadrement garant de l’accompagnement des jeunes et résidents : la confiance et le contrôle ». L’objectif de cette journée était de définir un cadre commun, de partager des manières de faire, des outils et de renforcer la légitimité des cadres. Cinq d’entre eux avaient réalisé un travail de préparation avec l’appui de Madame Volpi, intervenante sur le champ de l’encadrement. Les débats ont été riches, ils ont permis de dégager des visions communes et de constater des divergences. Il importera de mettre en application des outils sur ce champ : les emplois du temps questionnent, la notion de rendu compte et la vérification du travail réalisé également. Des réunions spécifiques à la prévention spécialisée vont être mises en place, sur l’évaluation interne, les plannings prévisionnels, les séjours, etc. Il s’agit de mettre de la cohérence, en ayant les informations nécessaires à la sécurité des salariés et aux obligations de l’employeur. Il s’agit bien de garantir les conditions pour réaliser la mission qui nous est confiée par les pouvoirs publics. Pour tout le monde, la matinée a été appréciée, notamment l’apport de Mme Volpi. Les 2 groupes ont permis d’échanger sur les fonctionnements des services et les pratiques différentes des cadres.

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Les comités de direction Afin d’approfondir le sens de nos actions et de renforcer la cohérence de nos réponses dans un contexte évolutif des missions confiées, nous avons traité les problématiques suivantes lors de dix comités de direction : - les fonctionnements et changements dans les établissements au regard des évolutions rapides des

politiques publiques et des stratégies de la Fondation, - les thématiques de protection de l’enfance, de formation et d’insertion des jeunes et du travail

mené avec les parents, - les nombreuses questions financières, de gestion des ressources humaines (dont la mise en œuvre

des entretiens professionnels) et d’organisation. Ces temps de travail favorisent des démarches de travail partagé. Nous citerons la mise en œuvre de projets autour des recherches en faveur de la taxe d’apprentissage ou les formations proposées par le SAFIP dans le cadre de la prévention spécialisée ou de l’insertion en lien avec Infobat. Ces échanges ainsi que les rencontres avec les équipes éducatives sont précieux pour affiner nos orientations stratégiques. Les réunions institutionnelles des services et établissements Les réunions institutionnelles sont des instances permettant d’entendre les projets d’action en cours, les évolutions des problématiques, les souhaits d’évolution des salariés et de les retraduire dans les projets le cas échéant. La direction générale est attachée au fait d’être présente sur ces temps de manière régulière. Une journée d’étude avec les deux services de prévention spécialisée Une journée d’étude a rassemblé 80 salariés des deux services de prévention spécialisée le 31 mars 2016 sur une thématique d’actualité : Quelle contribution de la prévention spécialisée à la prévention de la délinquance ? Frédéric Molossi, vice-président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, a ouvert la journée. Jean-Marc Steindecker a rappelé que la prévention spécialisée a une influence positive sur la prévention de la délinquance par les liens créés avec les jeunes et les partenaires, au travers de multiples modalités d’actions éducatives (travail de rue, accompagnement individuel, actions collectives avec les groupes, etc…) ou par la volonté d’insérer en s’appuyant sur le partenariat (chantiers éducatifs, chantier école, espaces dynamiques d’insertion, organismes de formation comme le SAFIP, etc.). La sociologue, Véronique Le Goaziou, a valorisé le travail réalisé en prévention spécialisée et a encouragé la communication sur les pratiques mises en œuvre pour se faire mieux entendre et comprendre. Elle incite les professionnels à faire des propositions en matière de prévention de la délinquance par l’approche éducative quotidienne mise en place.

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Une journée d’étude dédiée aux « nouvelles » pratiques à mettre en œuvre au regard des évolutions des publics et du contexte Le 25 novembre 2016, cent trente professionnel-le-s des différents établissements et services de la Fondation Jeunesse Feu Vert se sont réunis pour réfléchir ensemble aux « nouvelles » pratiques à mettre en œuvre dans une société en profonde mutation. Un petit groupe, constitué d’éducateurs et d’éducatrices, de chefs de service et d’un directeur adjoint, animé par Mireille Le Yaouanq, avait organisé cette journée. En ouvrant la journée, Jean-Marc Steindecker a tracé rapidement quelques évolutions des problématiques des jeunes et des familles qui font écho aux transformations de la société. Si les situations des jeunes et des familles s’aggravent, comme le note tous les professionnels, nous travaillons aussi dans un contexte qui influe sur les pratiques professionnelles. Mais dans cet environnement incertain, les valeurs de la Fondation restent un socle pour ce travail éducatif et social au quotidien. La Fondation affirme qu’elle entend partager avec les jeunes et les personnes qui lui sont confiées, ou qui lui font confiance, des expériences de vie visant à leur promotion, à la mise en valeur des capacités de chacun et à leur autonomie. Elle veut « faire avec » et « non à la place ». Au cours de la matinée, Christophe Daadouch, juriste et formateur, a présenté les enjeux de la loi sur la protection de l’enfance de mars 2016. Afin de disposer d’autres outils pour concevoir les modifications sociétales, Michel Joubert, sociologue, a poursuivi en évoquant les « Vulnérabilités sociales et les pistes pour expérimenter au quotidien ». La notion de vulnérabilités permet d’intégrer les contextes et les tensions qui pèsent sur les personnes ainsi que leurs capacités et ressources. Elle indique l’horizon de l’émancipation. L’après-midi a été consacré à quatre ateliers où des échanges dynamiques ont permis de mieux connaître les actions des collègues, mises en œuvre au sein des équipes et de réfléchir ensemble. Puis, chaque atelier a présenté les points forts et questions qui ont mobilisé les professionnels. Steven Treguer a conclu et remercié l’ensemble des professionnels qui ont contribué à la réussite de cette journée : animateurs d’ateliers, témoins, rapporteurs, participants… Et la réflexion va se poursuivre dans la Fondation.

5. L’organisation du Siège Le Département de Paris a reconnu la nécessité de disposer de moyens supplémentaires sur le champ des ressources humaines. Un second poste de gestionnaire de paye existe désormais. Il sera pourvu de manière définitive au cours de l’exercice 2017. Au cours de 2016, l’absence pour maladie de la responsable des ressources humaines et les changements de gestionnaire de paie ont nécessité une forte implication de la direction administrative et financière et de la direction générale dans la gestion administrative des salariés et dans la vérification de la paie. Sur les plans administratifs et financiers, il nous semble essentiel de mieux utiliser les outils informatiques à notre disposition afin de pouvoir générer des outils de pilotage plus adaptés aux besoins des directions. C’est un enjeu important pour l’année 2017, porté par la direction générale et le directeur administratif et financier en lien avec le cabinet d’expertise comptable.

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6. Les ressources humaines et le dialogue social. La mise en place d’une nouvelle mutuelle.

L’avenant 328 à l’avenant à la convention collective de 1966 a prévu la mise en place d’une mutuelle

obligatoire pour le salarié, et a proposé cinq mutuelles. La responsable des ressources humaines et la

directrice administrative et financière ont fourni un travail comparatif et pédagogique de qualité. La

Fondation était en avance sur la question puisqu’une mutuelle existait préalablement, mais ne faisait

pas partie de celles proposées. La cotisation était unique pour les salariés. Si cet avenant a été une

avancée pour beaucoup de salariés en France, au sein de la Fondation, les familles nombreuses doivent

aujourd’hui payer plus qu’auparavant. A l’inverse, les salariés ne déclarant ni conjoint ni enfant auprès

de la mutuelle bénéficient de ce nouvel avenant sur le plan financier.

La mutuelle Intégrance avait été retenue par le Conseil d’administration dans le cadre de l’examen des

possibilités. Le travail de mise en place a été d’ampleur et a mobilisé le pôle RH et les établissements. Il

a été satisfaisant.

Le dialogue social

Les professionnels sont les principaux acteurs de la qualité du service rendu aux personnes les plus fragilisées. À ce titre, les instances de la Fondation sont particulièrement attentives à leur expression et à leur participation. La direction générale assure, par délégation du Président, la présidence des 4 Comités d’entreprise et du Comité central d’entreprise.

En 2016, cela a représenté 27 réunions de CE réparties dans les départements suivants :

Paris 8

Essonne 8

Hauts-de-Seine 4

Seine-Saint-Denis 7

et,

- 3 réunions de CCE,

- 7 réunions de Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) avec les partenaires sociaux.

De plus, les évolutions des services au sein du SE91-Hébergement et du service parisien de prévention

spécialisée ont étendu les ordres du jour des Comités d’entreprise.

Par ailleurs, nous avons accueilli trente nouveaux salariés lors d’une après-midi de présentation de la Fondation en novembre 2016.

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7. L’implication dans la vie inter associative et les engagements avec les partenaires

Sans être exhaustifs, nous citerons : Le Président, le directeur général et le directeur du service de prévention spécialisée de Paris sont impliqués au sein du « Comité de la Prévention Spécialisée de Paris (CPSP) ». L’objectif du CPSP est de représenter la prévention spécialisée de Paris auprès des élus et de l’administration. Des directeurs et directrices des associations de prévention font partie du comité stratégique et technique, la Fondation y est représentée. Nous participons aux assemblées générales du Groupement de coopération de la Maison des Adolescents Robert Debré. Adhérent à l’association IDEE 93 (Association qui fédère des associations concourant à la protection de l’enfance en Seine-Saint-Denis), Nicole Gloaguen administratrice et la direction générale ont participé à la réflexion sur la prévention spécialisée et plus largement sur la protection de l’enfance. Le groupe composé de professionnels et d’administrateurs, animé par le sociologue Michel Joubert, a élaboré le document « L’engagement de la prévention spécialisée en Seine-Saint-Denis, aujourd’hui et demain ». Ce document a été présenté au vice-président du Conseil départemental et à son administration. La direction générale a participé à la journée du 6 avril : « L’Appel pour des Etats Généraux de l’après 11 Janvier », qui a eu pour objectif de favoriser l'expression des jeunes à partir d'un état des lieux de la jeunesse en Seine-Saint-Denis, ses enjeux, ses atouts et ses freins. En tant que trésorière de l’Association Nord-Ouest, la directrice générale adjointe a contribué à soutenir le fonctionnement de l’Espace dynamique d’insertion Nord-Ouest implanté à Saint-Denis. Compte tenu de sa fragilité structurelle, le conseil d’administration a décidé de l’adosser à une plus grande association. Le processus de fusion-absorption ave la Sauvegarde 93 est en cours et devrait être finalisé au 1er juillet 2017. L’inter association Idée 91 a été lancée en Essonne par le besoin d’échanger, de se réunir pour se placer dans une logique de propositions collectives dans les relations avec le financeur. Le même besoin qu’en Seine-Saint-Denis est donc apparu. Deux enjeux majeurs : le premier est celui du cadre qui sera donné aux contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM). Ces contrats vont déterminer les modes de financement des établissements dans les années à venir. Sur le plan régional nous participons aux commissions « protection de l’enfance » de l’URIOPSS (Union Régionale Interfédérale des Organismes Privés Sanitaires et Sociaux) ainsi qu’au Conseil d’administration de l’ADAFORSS (Centre de formation des apprentis dans les métiers du social, sanitaire social et médico-social). Ces démarches nous permettent de contribuer aux réflexions des instances territoriales et nationales, de faire remonter des besoins et de formuler des préconisations. Elles permettent des projets, de susciter la réflexion, afin de nous adapter de façon permanente aux besoins des publics accompagnés et/ou de multiplier les réponses pour prendre en charge de nouvelles demandes. Il y aurait beaucoup à dire sur cette année 2016, mais en conclusion, nous tenons à souligner la qualité du travail, l’engagement de l’équipe du siège et l’implication de chaque directeur. Le travail et la solidarité sont des bases solides qui nous aident à garder notre équilibre et le sens du travail d’accompagnement social que nous proposons.

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PERSPECTIVES 2017 De nombreux chantiers se poursuivront en 2017

Parmi ceux-ci, nous citerons :

- Le pilotage de la conduite du changement qui concerne l’ensemble des établissements :

- tant dans les actions socio-éducatives menées, notamment : l’accompagnement de mineurs

isolés étrangers au sein du SE91-Hébergement, le retour de l’audit des services d’AEMO en

Essonne qui impliquera potentiellement des évolutions dans les pratiques, la recherche de

nouvelles prises en charge individuelles pour des enfants des Jacquets,

- que dans le travail administratif avec une optimisation dans l’utilisation des outils informatiques

(suivi budgétaire, immobilisations, simplification des procédures d’élaboration des budgets,

etc.).

- La poursuite des efforts en faveur de l’insertion des jeunes au travers des chantiers éducatifs

notamment au sein des services de prévention à Paris et en Seine-Saint-Denis.

- La gestion des ressources humaines d’une part liée aux évolutions des pratiques professionnelles

nécessitant l’acquisition de compétences supplémentaires (formations, analyses de la pratique, …) et

d’autre part aux exigences des projets dans un contexte financier tendu.

- Le lancement de la campagne de collecte de la taxe d’apprentissage en faveur du SAFIP afin de

développer les actions pour les jeunes et les publics en formation mais aussi d’équilibrer les finances du

service.

- L’inauguration du Prieuré de Montaure le 20 mai 2017 qui sera l’occasion de fêter ce moment avec

tous les salariés et les partenaires de la Fondation.

- La Fondation fêtera ses 60 ans à Paris au mois de novembre 2017.

Pour conclure, l’année 2017 sera marquée par les élections présidentielles et législatives, qui pourront

avoir une influence forte sur les orientations des politiques publiques et donc sur les fonctionnements

de nos établissements et services.

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Curial Cambrai

Place des Fêtes Rébeval

Pelleport Ménilmontant

Amandiers

Belleville

Fougères

Orillon

Pyrénées

Didot-Vanves

Porte de Vincennes

19ème

20ème

14ème

11ème

Daumesnil

12ème

Reuilly-Aligre

Villot - Bercy

Pernety

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SERVICE de PRÉVENTION SPÉCIALISÉE de PARIS

60 Boulevard de la Guyane 94160 SAINT-MANDÉ

Tél. : 01.43.74.68.69 - Fax : 01.43.74.12.46 [email protected]

Financement : dotation globale du département de Paris

Directeur : Patrick GOSSET

Directeur adjoint : Philippe STARCK

1 Cheffe de service administratif : Véronique PASCHAL 1 Assistante de Direction

1 Comptable 1 secrétaire à temps partiel 11 Chefs de Service Éducatif

59 Educatrices / Éducateurs Spécialisé(e)s

15 Équipes de Prévention Spécialisée

Paris 11ème Equipe Orillon

Cheffe de Service : Marie-Claire RIPOLL

Paris 12ème Equipes Daumesnil et Porte de Vincennes

Chef de service : Ahmadou BARRO

Equipes Reuilly-Aligre et Villiot-Bercy Cheffe de service : Géraldine HOARAU

Paris 14ème

Equipes Didot Vanves et Pernety Chef de Service : Joël DUPIN

Paris 19ème

Equipe Curial-Cambrai-Karr Chef de Service : Karim LFAREH

Equipes Rébeval et Place des Fêtes Chef de Service : Philippe MOREAU

Paris 20ème

Equipes Belleville et Amandiers Chef de Service : Adama SENE

Equipes Pelleport-Ménilmontant et Fougères Cheffe de Service : Nathalie MADRE

Equipe Pyrénées Chef de Service : Mathieu FERIN

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L’intervention de la Prévention spécialisée dans les quartiers démontre chaque jour son utilité au travers des relations humaines qu’elle développe et entretient, tant avec le public qu’avec les partenaires qui participent avec elle à la création du lien social. Les équipes éducatives ont avant tout pour objectif de re- sociabiliser des jeunes qui décrochent de l’école, du collège, du lycée, qui ont des difficultés avec leur famille… L’accompagnement éducatif permet de les aider à redonner du sens à leurs parcours afin qu’ils puissent se projeter dans la société. Pour rencontrer les jeunes et nouer avec eux des relations qui les aideront à trouver ou à retrouver leur autonomie, nous intervenons selon quatre axes : le travail de rue, les actions collectives, les accompagnements individuels et enfin le partenariat avec les différents acteurs du dispositif global de prévention et de protection de l’enfance. Notre implantation dans chaque arrondissement se construit de manière cohérente avec les différents acteurs des quartiers, afin de pouvoir contribuer tous ensemble à l’amélioration du lien social. Le service parisien de Prévention Spécialisée compte, depuis le conventionnement 2016/18, 15 équipes éducatives qui interviennent sur 5 arrondissements : les 11ème, 12ème, 14ème, 19ème et 20ème arrondissements. Les missions de la Prévention spécialisée restent les mêmes que les années précédentes et s’inscrivent dans le nouveau schéma départemental de protection de l’enfance 2015/2020 de Paris. Elles visent à réduire les phénomènes d’inadaptation sociale des jeunes dans les territoires où le service est mandaté. Cette nouvelle cartographie amène nos quinze équipes à intervenir dorénavant sur dix secteurs « Politique de la Ville ».

Les changements de l’année 2016 Le lien avec les nouveaux Coordinateurs Sociaux du Territoire (CST). Le « Nouveau Paris Solidaire » commence à voir le jour dans les arrondissements. Il comprend deux volets : une réunion des Services Sociaux Polyvalents jusqu’ici répartis entre DASES et CASVP (Centre d’action sociale de la ville de Paris) et la mise en place à la DASES de Directions Sociales de Territoire assurant l’évaluation, l’animation et le pilotage de la totalité des services sociaux intervenant dans le champ de leur compétence territoriale (et s’appuyant sur les Coordinateurs Sociaux de Territoire).

Dans le secteur Est les liens des équipes avec les Coordinatrices Sociales Territoriales ont été renforcé. La présentation de diagnostic social de territoire en mairie a donné lieu à des échanges. En amont, les CST se sont déplacés dans les quartiers pour échanger avec les éducateurs sur les structures des différents publics et leurs besoins. Il y a une réelle collaboration entre le service et les CST, ce qui entraine une réflexion plus large dans l’ensemble services sociaux des arrondissements.

Dans le Nord, la CST (19°) est entrée en fonction cette année, dans le sud également (14°) et progressivement les liens se nouent avec les équipes.

La contribution éducative de la prévention spécialisée à la prévention de la délinquance Pour les mairies, la dimension politique demeure prioritaire dès qu’il s’agit de prévention de sécurité ou de tranquillité publique. Nous nous efforçons néanmoins de mettre en avant notre mission de protection de l’enfance auprès des mineurs et jeunes majeurs. Nous considérons que notre intervention auprès de ces publics en danger et notre présence dans le territoire contribuent à prévenir la délinquance. Le service participe aux différentes réunions de préparation du Comité de prévention de la sécurité d’arrondissement (CPSA) et, depuis sa création nous sommes présents dans les différents groupes de travail qui ont été mis en place dans les mairies durant l’année notamment ceux qui concernent la prévention de la délinquance.

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Réflexions et Actions autour de la protection des jeunes en voie de radicalisation Les phénomènes de radicalisation sont une priorité pour les différents services de l’Etat. Cette année nous avons été interpelés à trois reprises par la DASES, deux mairies d’arrondissement et la préfecture de police concernant la radicalisation de jeunes résidant sur nos secteurs d’intervention. Ces interpellations ont fait l’objet d’une réunion interne avec les chefs de service, ce qui a permis de définir un positionnement et un processus d’intervention permettant d’apporter une réponse pertinente. Les équipes ont appris à identifier les problématiques qui sont lies à ce phénomène et sont en situation de les accompagner. Il importe de maintenir un regard et des propositions éducatives dans l’accompagnement des jeunes et de leur famille, dans le cadre de notre mission de protection de l’enfance. En conséquence, le service a mis en place différents moyens pour approfondir la réflexion :

- Le service a reçu le Substitut du Procureur du Parquet des mineurs lors d’une réunion de service afin de pouvoir échanger sur le domaine de la radicalisation. Son intervention a permis de mieux situer les dimensions sociales, judiciaires et de protection des mineurs.

- Dans le cadre du CPSP, des rencontres ont été organisées avec différents partenaires institutionnels pour aborder la question.

- Une quinzaine de salariés du service ont participé en septembre à la journée de formation organisée par la DASES qui a permis d’éclairer les processus de radicalisation dans différents domaines (religion, politique, etc.). Comment repérer, prévenir ce phénomène ? Comment protéger les mineurs ? Ces questions ont permis aux participants d’échanger et pour certains d’entrer en lien avec l’association « Entre autre » qui nous a aidé à mettre en place des groupes de paroles auprès des collégiens et des parents dans un quartier du 12ème.

Le reconventionnement et ses conséquences Face au changement de contexte institutionnel, l’année 2016 a été celle de la réadaptation. En deux ans, le service est passé de 10 à 12 équipes (fusion avec l’association Cap 2000 en 2015), puis de 12 à 15 équipes (fusion avec l’association Soleil et un nouveau territoire dans le 14°). Ces extensions de territoires et ces fusions avec d'autres associations de prévention spécialisée ont entrainé une augmentation significative de nos équipes puisque nous sommes passés de 50 éducateurs et chefs de service il y a deux ans à 70 aujourd'hui. Il s’agit d’un véritable changement de culture dans l’organisation et le fonctionnement du service. La proximité des chefs de service auprès des publics et des éducateurs a longtemps favorisé la transmission des pratiques professionnelles et facilité l'organisation. La remise en question du ratio d’encadrement par le Département de Paris nous a obligé à revoir nos modes de fonctionnement de façon, malheureusement, très rapide.

L'appel à projet pour le quartie Curial et le Comité de suivi pour Rébeval et Place des fêtes En juillet 2015, le département et la mairie du 19ème arrondissement ont pris la décision de réunir 2 secteurs politique de la ville -Curial Cambrai et Alphonse Karr- dans le cadre d’un appel à projet. Cette situation a dans un premier temps généré une inquiétude et une incompréhension des membres de l’équipe, entrainant un questionnement sur la pertinence de leur intervention. Puis, le Conseil d’administration, la direction générale, le service et l’équipe se sont mobilisés pour répondre au cahier des charges de l’appel à projet. Fin juin, nous avons appris que notre candidature avait été retenue pour mener une action de prévention spécialisée sur ces deux secteurs. Au même moment, et à la demande de la mairie du 19ème arrondissement, un comité de suivi des équipes travaillant dans les quartiers Rébeval et Place des Fêtes a été mis en place. Ce comité de suivi était piloté par l’adjoint au maire chargé de la prévention de la sécurité, avec la participation du chef du

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bureau du SEPLEX et de la direction du service. Générant des échanges réguliers entre les chefs de service et la mairie d’arrondissement, il a permis de mieux faire comprendre et connaitre le travail effectué par les équipes des secteurs concernés. En décembre lors de la présentation du point d’étape nous avons été informés que les équipes de Place des Fêtes et Rébeval étaient conventionnées pour les deux années à venir.

La fusion avec l’Association Soleil Dans le cadre de la nouvelle convention 2016/2018, l’association Soleil a été déconventionnée par le Département de Paris. Le Département a demandé à la Fondation de fusionner avec l’Association Soleil, ce qui n’était la volonté d’aucune des parties. Face à la situation, un mandat de gestion a été signé le 29 décembre 2015 avec une application au 1er janvier 2016. Ce mandat avait pour but de rendre cohérente l’action dans les territoires concernés. Pendant la durée de ce mandat, la Fondation a pu reéxaminer certaines de ses exigences afin que la fusion se passe dans les meilleures conditions. La fusion, prévue au 1er juillet, est finalement intervenue le 1er octobre. En amont et tout au long du premier semestre, le président de la Fondation, la direction générale, la direction du service et les salariés de Soleil se sont rencontrés plusieurs fois à la fois pour présenter le service et échanger sur les craintes suscitées par la fusion. Ce "rapprochement" rapide a alimenté des inquiétudes légitimes de la part des personnels. Nous nous sommes efforcés de rassurer les équipes : en planifiant des réunions régulières, en participant à des tours de quartiers avec les éducateurs, en informant sur le fonctionnement du service. Car nos missions avaient beau être semblables pour les deux associations, les différences de cultures et d'histoires existent. Nous avons donc tenté de mettre à plat ces différences et de les intégrer pour parvenir à un fonctionnement commun basé sur la compréhension et l’acceptation. Ce processus est progressif et nous prenons le temps d'intégrer les changements, en restant attentifs aux personnels qui n'ont rien demandé et qui n'ont eu d'autre choix que de subir cette fusion imposée. Tous les salariés de Soleil ont été rencontré individuellement et un nouveau contrat de travail a été établi avec chacun d’entre eux.

Nouveau territoire dans le 14ème : Pernety Dans le cadre de la nouvelle convention, l’équipe éducative du 14ème intervient sur un secteur supplémentaire nommé Pernéty, ce qui a demandé une nouvelle organisation pour le chef de service et les éducateurs. Ce territoire n’est certes pas si éloigné ni différent de celui de la Porte de Vanves, mais l’équipe a cependant dû être totalement réorganisée et nous avons du réaliser un véritable travail d’implantation qui se poursuit aujourd’hui. L’équipe s’est organisée progressivement avec des embauches et des mutations tout au long du premier et du second semestre. L’ancien local d’appui a été repris et constitue un point de repère précieux pour l’action des éducateurs dans le quartier. Il est relativement central et proche des lieux de rassemblements des jeunes (« spots ») sur lesquels nous intervenons. Des pratiques de jeunes qui se développent : rixes interquartiers et réseaux sociaux Si le phénomène des rixes entre des adolescents, préadolescents voire jeunes adultes provenant de quartiers différents n’est pas récent à Paris, son accentuation et la violence générée nous préoccupent. Ces phénomènes trouvent le plus souvent leur origine dans des rivalités de quartier sur fond de quête identitaire. C’est l’occasion pour certains de montrer leur virilité, de se confronter physiquement à l’autre en testant leur « valeur ». Les conflits commencent parfois sur les réseaux sociaux (facebook, snapchat, …). C’est un phénomène nouveau depuis quelques années. A l’insu du regard des adultes (parents, familles), les jeunes se livrent à de véritables bagarres virtuelles où l’insulte fait partie du langage, avant de passer à la réalité physique. Les équipes ont bien conscience de ce phénomène et le service réfléchit à l’investissement de l’espace virtuel par les jeunes et aux conséquences sur les pratiques éducatives à mettre en œuvre.

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I. LES MISSIONS ET LEUR CONTEXTE

Dépasser les apparences, chercher à comprendre, permettre qu'une communication s’établisse ou se rétablisse entre des jeunes isolés ou en bande et leur environnement social et institutionnel, vivre auprès d'eux sans compromission mais avec suffisamment d'intérêt, tels sont les principes qui guident notre action et que nous réaffirmons au moment de la rédaction du compte rendu annuel de nos activités.

Les équipes tiennent compte des conditions économiques, sociales et culturelles des populations qu'elles suivent. Elles adaptent le contenu et les modalités de leur travail d’accompagnement en fonction des quartiers.

L'analyse pertinente des problématiques rencontrées nous permet de déterminer un ensemble d'objectifs qui définissent et donnent du sens au travail de prévention spécialisée réalisé par les équipes éducatives.

Toutes les actions engagées auprès de jeunes exclus ou en voie de l’être, de leurs parents, et de leur environnement relationnel, social, scolaire ou professionnel, s’inscrivent dans une logique commune aux quinze équipes, que nous nous sommes efforcés de conceptualiser et de formaliser.

Nous essayons de faire acquérir le sens de lui-même et des autres à « l’homme de la cité », et nous avons l’ambition de lui permettre de réussir sa scolarité et son insertion professionnelle.

Toute notre stratégie de prise de contacts avec les jeunes, leur accompagnement, la recherche de partenariats, est fondée sur la conviction que leur avenir se construira plus aisément s’ils trouvent ou retrouvent une place dans un cursus scolaire ou professionnel.

Parce que prévenir, c’est aussi s’intéresser aux causes avant de pouvoir modifier les effets.

Nous devons inventer, créer des liens avec les jeunes, faire en sorte qu’ils expérimentent et qu’ils trouvent eux-mêmes d’abord les clés de leur transformation, puis petit à petit celles de leur quartier.

La recherche du bon relais, de ce pont qui autorise à franchir l’abîme de leur désespérance violente et de la peur que leur inspire le monde des « inclus » guide nos missions de Prévention Spécialisée.

II. LE PUBLIC

Au 31 décembre, RELEVÉ QUANTITATIF DES JEUNES RENCONTRÉS ET SUIVIS EN 2016

ENSEMBLE DES ÉQUIPES - 12 ans 12/15 ans 16/18 ans 19/21 ans + de 21 ans

Total F G F G F G F G F G

A. Premiers contacts jeunes approchés en groupes et individuellement

74 91 152 208 46 113 29 91 8 42 854

B. Jeunes participant exclusivement aux activités collectives

118 123 281 345 54 132 20 41 11 11 1136

C. Relation éducative instaurée

46 74 226 261 139 253 113 227 89 274 1702

D. Accompagnement éducatif personnalisé

24 58 212 279 151 291 121 231 89 262 1718

Total 262 346 871 1093 390 789 283 590 197 589 5410

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Proportion filles/garçons

ENSEMBLE DES ÉQUIPES TOTAL TOTAL Taux Taux

Total Filles Garçons Filles Garçons

A. Premiers contacts jeunes approchés en groupes et individuellement

309 545 36% 64% 854

B. Jeunes participant exclusivement aux activités collectives

484 652 43% 57% 1 136

C. Relation éducative instaurée 613 1 089 36% 64% 1 702

D. Accompagnement éducatif personnalisé

597 1 121 35% 65% 1 718

Total 2 003 3 407 37% 63% 5 410

a. Analyse des catégories de population

Seuls les jeunes connus et identifiés nominativement par les équipes sont comptés dans ce tableau. Cette année 2016 est un peu particulière car les publics ont augmenté dans tous les domaines et toutes les catégories, notamment avec l’arrivée de trois nouvelles équipes (Pernety, Reuilly, Villiot) en 2016. Avec 5 410 jeunes en 2016, la hausse représente 11.70% par rapport à 2015 (4 844 jeunes) et 27% par rapport à 2014. Cette croissance est le résultat de l’arrivée de 5 équipes depuis 2015. Sur les secteurs de Villiot nous connaissons 206 jeunes dont 90 filles et 116 garçons, sur Reuilly 312 jeunes dont 86 filles et 226 garçons, sur Pernety 152 jeunes dont 54 filles et 98 garçons. Notre convention prévoit une nouvelle catégorie A rassemblant maintenant les jeunes « premiers contacts approchés individuellement et collectivement », ils sont au nombre de 854 jeunes (309 filles soit 36% et 545 garçons soit 64%). Nous avons identifié 3420 jeunes dans les catégories C relation éducative instaurée et D un accompagnement personnalisé (démarches concrètes) soit 63 % du public total (65% en 2015).

0 200 400 600 800 1000 1200

Moins de 12 ans

12/15 ans

16/18 ans

19/21 ans

Plus de 21 ans

Garçons

Filles

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1136 jeunes participent exclusivement aux actions collectives (évènements sportifs, fêtes de quartier), soit 21% du public total. Ce sont essentiellement les 12/15 ans (voire les plus jeunes) qui sont représentés (59%), car ils fréquentent les actions d'aide scolaire, les sorties ponctuelles, ou sont inscrits par nos soins à des projets de vacances l’été. A noter, 43% de filles bénéficient de ces actions. Quelques jeunes majeurs, de plus en plus nombreux, pratiquent eux aussi une activité sportive Futsal - Five etc. Ce qui est l’occasion pour les éducateurs d’instaurer une relation éducative informelle, prélude potentiel à un accompagnement au moment où le jeune en exprimerait le besoin et/ou il y aurait pertinence à intervenir.

Les tranches d’âge significatives

La population des 12/21 ans, toutes catégories confondues, étant plus directement ciblée par l'action de prévention spécialisée selon les recommandations de la charte signée entre le Conseil départemental et les associations, représente 4016 jeunes soit 74 % de la population totale. Moins de 12 ans

608 enfants de moins de 12 ans, soit 11 % du public (483 en 2015) bénéficient plutôt de propositions ponctuelles d’actions collectives, comme des inscriptions à des séjours l’été.

Ce public, de plus en plus présent dans l’espace public, devrait pouvoir être suivi par d’autres associations ou institutions de proximité, notamment par les centres sociaux ou être pris en charge par les centres de loisirs de la Ville de Paris. Depuis plusieurs années nos équipes ainsi que d'autres observateurs (professeurs des écoles, assistantes sociales scolaires et associations de quartier) tirent la sonnette d’alarme sur le sujet. Nous réitérons cette année encore nos préoccupations pour ces groupes d’enfants qui occupent l’espace public sans aucune contrainte et agissent selon leurs propres règles dans un cadre insécurisant. Faute de cadre éducatif et compte tenu du déficit de réponses d’animation proposées, ces jeunes expriment par leurs comportements ou leurs difficultés, leur mal être. Ces enfants très mobiles qui prennent goût à la rue, qui n’hésitent pas à sortir des limites de leur quartier nécessiteraient une attention éducative particulière voire pour certains d’entre eux une prise en charge administrative. Nous réitérons cette année encore notre demande pour que des actions de proximité adaptées à ces jeunes soient mises en place. 12/15 ans

La population scolarisée au collège (12/15 ans) représente 1964 adolescents (1715 en 2015) soit 36% de notre public.

Les premiers contacts (Cat. A) concernent 360 jeunes, dont 152 filles et 208 garçons. En comptabilisant les autres items, 1604 adolescents dont 719 filles (586 en 2014) et 885 garçons (785 en 2014) sont concernés. La prise en compte de la scolarité, les actions d’aide aux apprentissages, les partenariats engagés avec les collèges (DSA-Dispositifs de Socialisation et d’Apprentissage – médiation - formation des délégués - actions spécifiques sur des classes) représentent, encore cette année, des actions importantes et demeurent une priorité pour les équipes. Cette tranche d’âge est cruciale pour l’insertion des jeunes. C’est durant cette période que le décrochage scolaire intervient et progressivement la désocialisation. Les 16 / 18 ans.

Cette population de 1179 jeunes dont 390 filles qui en grande majorité a subi sa scolarité et une orientation non choisie, se retrouve très rapidement dans l’espace public et refuse ou met en échec la plupart des propositions apportées. Les équipes éducatives représentent souvent les seuls repères de ces jeunes en danger. Des partenariats avec l’Education Nationale, les Missions Locales et les organismes de formation sont mis en place pour essayer de leur proposer des actions adaptées et de les amener à construire un projet de vie.

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Les 19 et plus

1659 jeunes (1536 en 2015) dont 480 filles (427 en 2015) et 1179 garçons (1002 en 2015) ont bénéficié d'un accompagnement. Ce nombre reste élevé du fait des difficultés de plus en plus complexes rencontrées par ces jeunes adultes au moment de l’insertion et de la recherche d’autonomie. Compte tenu des relations de confiance nouées avec les éducateurs, ces jeunes adultes sans solution sollicitent de façon naturelle les équipes. La dégradation de l’emploi, l’accentuation des mesures pénales pour ceux qui commettent des actes délictueux, leur incapacité à construire ou à consolider leur autonomie, nous amènent à poursuivre les démarches avec eux. Ces chiffres reflètent le travail effectué par les équipes éducatives et par le service notamment par la mise en place d’actions spécifiques répondant aux préoccupations d’insertion professionnelle de ces jeunes.

b. La place des filles

2003 filles sont en lien avec nos équipes éducatives, soit 37% de l’ensemble des jeunes. Leur accompagnement débute en général de façon significative dès le collège. Mais plus elles progressent dans la construction de leur projet professionnel (études – formation) ou de vie (maternité choisie – mariage – autonomie acquise), moins elles nous sollicitent. 613 ont une relation éducative instaurée (Cat. C) avec les éducateurs ou éducatrices des équipes et 597 bénéficient d’un accompagnement personnalisé (Cat.D). La nature de l’accompagnement des filles est différente. Elles sont plus aisément inscrites dans des parcours scolaire et d'insertion, notamment au-delà de l’âge de la scolarité obligatoire. Notons que même si leur relation avec la justice est plus rare, elles vivent des situations familiales et affectives complexes, rencontrent des freins et des pressions culturelles pour conduire leur projet de vie et leur accès à plus d’autonomie. Les situations de grossesse subie, les projets de mariage arrangé, entraînent parfois des réactions de violence extériorisée dans l'espace public, de repli ou de dépression. Devenues majeures, les filles gardent un lien avec l’équipe éducative, mais prennent de la distance avec « le quartier », évitant de fréquenter les garçons. Leur présence dans les activités, les sorties voire les séjours, se raréfie, sauf si des projets sont élaborés à leur initiative.

III. LES ÉLÉMENTS DE DIAGNOSTIC

Les jeunes rencontrés Les jeunes rencontrés par les équipes éducatives de prévention spécialisée ont peu de perspectives d’avenir. Leurs difficultés sont nombreuses, ils ont du mal à s’approprier leur histoire, leur rapport au temps est biaisé, leur appréhension de la réalité est différente. Toutes choses qui compliquent leur intégration sociale et professionnelle. Conséquence de leurs échecs répétés, ces jeunes manquent de confiance envers les adultes et les institutions. Cette situation, ce manque de perspective, de possibilité de pouvoir « être comme tout le monde », déclenche souvent de la défiance vis-à-vis des institutions allant parfois jusqu’à l’expression violente de mal être. Nous remarquons depuis un certain temps que l’espace public est de plus en plus occupé par de petits groupes de jeunes très mobiles âgés de 8 à 12 ans qui sont sous « la surveillance » des plus grands. Ces jeunes livrés à eux-mêmes s’approprient souvent les espaces de jeux (square, terrain de sports…). Ils sont très en demande de repères, d’activités, d’adultes référents. Mais les structures pouvant les accueillir manquent et ces jeunes restent donc dans la rue, exposés aux dangers.

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Certains, très jeunes, « entrent » en délinquance, subrepticement, posent des actes d'une gravité croissante, recourent à la violence pour asseoir leur autorité dans le trafic, entrent en « guerre » avec d'autres pour défendre un territoire. Mais, nous semble-t-il, la violence des jeunes est liée à la violence faite aux jeunes, ces jeunes qui souffrent et qui disent leur mal-être face aux conditions de vie de leurs parents, à la pauvreté, à l'absence d'une place possible pour eux, aux discriminations vécues au quotidien. Leur monde se construit avec des histoires de groupes, de pairs, dans une économie marginale et dépendante, liée aux trafics (« il faut bien vivre »), et des repères d’une « culture de cité » faite d’une gestuelle de salutations, d'attitudes, de codes vestimentaires et de langage, signes de leur appartenance et singularité, d’une reconnaissance d’un entre soi qui peuvent apparaître très stéréotypés. Ils nous paraissent néanmoins pris au piège de leur histoire. Ils restent là, dans cet entre soi, sans la possibilité de quitter la cité, le quartier ; seules les jeunes filles, ou les garçons les plus conscients des enjeux individuels parviennent à s’éloigner, à lâcher leur environnement : une mise à distance qui fait rupture, les amène à changer de perspectives, de « chemin de vie ». L'appellation « délinquant », cache de nombreuses situations complexes, de la détresse et souvent un « mal-être » difficile à traiter. Nous sommes frappés par l'accroissement des situations inextricables, avec en corollaire, l'impossibilité de trouver des réponses ajustées à chaque jeune. Cependant, dès qu’un adulte prend le temps de les écouter, de manifester une inquiétude, un intérêt pour eux, de les mobiliser, ils peuvent alors retrouver confiance, faire surgir leurs potentialités et prendre appui sur une estime de soi regagnée pour avancer.

L’ACTION ÉDUCATIVE

Les stratégies des équipes À partir d’un « diagnostic » de la situation des jeunes sur leur territoire d'intervention, les équipes, dans l’esprit du projet de service, examinent les particularités des groupes et selon les âges, prennent en compte les réponses apportées par les partenaires implantés dans le quartier. Elles construisent des stratégies visant à assurer les suivis éducatifs nécessaires à l'accompagnement des jeunes les plus « en marge », les plus fragiles, rebelles ou rétifs, à aller vers ceux qui semblent les plus éloignés d'une insertion sociale et professionnelle. Après examen des problématiques les plus marquantes, les éducateurs tentent de trouver les meilleures réponses aux situations individuelles et collectives, en utilisant toutes les opportunités des différentes modalités d'actions spécifiques à la Prévention Spécialisée. Le potentiel de moyens humains d’une équipe, hors arrêt de travail pour maladie, accident de travail et formation… varie d’une équipe à l’autre selon le nombre de postes conventionnés et pourvus. Cependant, les fiches horaires des éducateurs renseignent sur le temps passé directement auprès des jeunes lors des actions collectives, des suivis individualisés ou du travail de rue pour aller à leur rencontre. Pour être au plus juste et avoir des outils d’analyse plus pertinents, un travail a été engagé par le service afin d’avoir une définition commune des données de toutes les équipes. Cette lecture commune nous permet de mieux évaluer le temps de travail et la pertinence de l’intervention.

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Deux grands items ont été retenus :

Les Activités Directes : elles caractérisent les actions menées directement pour le public visé par nos missions. Elles sont en lien direct avec un jeune, sa famille ou son environnement. La spécificité de l’activité directe est qu’elle est identifiable dans le temps. Elles concernent le suivi individuel, les actions collectives, le travail de rue, la présence sociale (fêtes de quartier, réunions publiques…). Cette part a représenté en 2016, 71 % de notre activité. Sur ces 71 % le travail de rue représente 17 % avec des variabilités pouvant aller jusqu’à 27 %. Il est pondéré selon les quartiers par les modes de sollicitation des jeunes venant au local ou les modalités de présence des éducateurs dans d’autres lieux d’accueil de jeunes comme un centre social, un espace jeune. Les équipes comme Pernety qui s’implantent font évidemment plus de travail de rue. Les suivis individuels représentent en moyenne 22% du temps, les actions collectives dans les territoires 17% et les séjours 15%. Présence, disponibilité et grande proximité : ces constances valent à nos équipes la reconnaissance tant des jeunes que de nos partenaires. Les Activités Indirectes : elles sont indispensables à la réalisation des activités directes. Elles servent à la préparation, l’exploitation, l’organisation des actions ou des activités ainsi qu’à l’administration (bilans, contributions aux différents groupes de travail mis en place par le service, réunion interne…). Cette part représente 29% du travail mené (20 % de réunions et 9 % de tâches administratives).

17%

32%22%

20%

9%

Répartition du temps de travail71% travail direct - 29% indirect

Travail de Rue

Actions Coll./Séjours

Acc. Indiv.

Tps de réunions

Administratif

24%

45%

31%

Travail Direct

Travail de Rue

ActionsColl./Séjours

Acc. Indiv.71%

29%

Travail Indirect

Tps deréunions

Administratif

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IV. LES AXES MAJEURS DE NOS ACTIONS

Les problématiques « jeunesse » de nos territoires Les jeunes accompagnés par les équipes éducatives cumulent souvent plusieurs difficultés : insertion professionnelle – santé – logement – justice, ce qui demande un accompagnement très soutenu. La situation économique, la politique de pénalisation renforcent leur sentiment d’exclusion et fragilisent d’autant plus leur capacité à se construire un avenir différent. Ce manque de perspectives accentue les formes de précarisation (trafics, addictions), le manque de mobilité, leur refus de l’institution. Globalement, nous recensons dans les différents secteurs d’intervention :

L’échec scolaire qui marque pour beaucoup l’impossibilité de s’inscrire dans une insertion sociale et professionnelle cohérente,

L’absence d’emploi qui touche plus particulièrement les jeunes ne possédant pas ou peu de qualification professionnelle,

Les modifications et les crises familiales qui provoquent des souffrances aiguës pour certains jeunes : des parents désemparés, un décalage entre les générations, parfois de la violence et de la complicité face à des actes délictueux. Certains expliquent que les combines, « le business », permettent à toute la famille de s’en sortir.

Le développement de conduites addictives : elles se traduisent dans des comportements alimentaires excessifs, dans la prise de produits toxiques (alcool, médicaments, cannabis). Le contexte - ennui, désœuvrement, chômage - est favorable au développement de conduites toxicomaniaques.

La toxicomanie génère des situations de souffrance psychique pour les consommateurs, de trafic pour les petits revendeurs et une ambiance de crainte et d’insécurité pour les habitants.

Les difficultés liées à l’intégration ou la question de l’immigration : la situation de cette jeunesse désemparée, révoltée, est souvent associée aux jeunes issus de l’immigration, qui revendiquent leur identité, leurs pratiques religieuses, se sentent stigmatisés par les médias.

De nombreuses conduites à risque : l’une des plus courantes est la conduite de scooter ou de voiture sans avoir le permis. Ou, du fait de leur rapport au corps très difficile, de ne pas soigner des pathologies banales, qui donc dégénèrent.

Des phénomènes de délinquance et de violence : Quelle peut être la vie quotidienne d’un jeune sorti du système scolaire sans diplôme ou avec un diplôme peu valorisant, au chômage et qui traîne à longueur de journée dans « sa cité » ? Le sentiment de frustration, de relégation aux marges d’une société qui n’honore pas ses promesses, peut expliquer le refus de « jouer le jeu » tel qu’il est compris par nombre de ces jeunes.

L’absence de repère et de connaissance des codes sociaux qui rend difficile leur intégration dans des structures de droit commun.

L’utilisation excessive et non mesurée des réseaux sociaux.

Ces jeunes marginalisés ou en voie de marginalisation sont rencontrés dans leur grande majorité dans l’espace public lors du travail de rue. Ces rencontres régulières sur leurs lieux de vie amènent les éducateurs à construire, au fur et à mesure des rencontres et des sollicitations, un parcours d’insertion souvent entrecoupé de ruptures (incarcération…).

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Pour ce faire les équipes éducatives ont développé plusieurs axes prioritaires qui varient selon les

besoins : « Utiliser le travail de rue », comme le moyen le plus pertinent d’entrer en contact avec les jeunes les plus en difficulté. « Faire avec le jeune, son milieu, son groupe » : c'est-à-dire mener des actions et des projets adaptés pour l’aider à construire ou à reconstruire une image positive de lui-même. « Établir une relation de confiance » avec comme objectif de renverser les processus de marginalisation et d’exclusion. « Agir avec le milieu » et les institutions afin d’accompagner un public vers les dispositifs de droit commun en fonction des difficultés rencontrées : agir avec des groupes et des habitants pour favoriser l’émergence de projets collectifs et d’actions solidaires et soutenir les initiatives des jeunes et des habitants. Le rapport d'activité de chaque équipe tente de rendre explicites les réponses apportées en fonction des âges concernés. On note cependant des préoccupations communes qui se traduisent, dans les actions, par la nécessité :

d'agir sur la scolarité des jeunes, pour leur assurer une plus grande réussite,

d’occuper leur temps libre, source d'épanouissement,

de les accompagner dans l’élaboration de leur projet de vie, à rechercher une insertion durable et à accéder progressivement à leur autonomie (emploi – logement).

L’accompagnement à la scolarité Les équipes éducatives interviennent depuis plusieurs années « dans et autour » des collèges parisiens situés dans leur zone d’intervention. Ces interventions se sont développées cette année avec les nouvelles équipes, Pernety, Villiot et Reuilly. Désormais 15 équipes interviennent dans plus de 26 collèges des 11ème, 12ème, 14ème, 19ème et 20èmearrondissements de Paris. Certaines équipes n’interviennent que dans un seul collège, d’autres dans plusieurs établissements. Ces interventions prennent diverses formes, éventuellement cumulables qui varient en fonction du contexte local et des possibilités de partenariat avec les établissements scolaires :

- Accompagnements scolaires individuels de jeunes (recherches de stages, suivis de jeunes en risque de déscolarisation) ;

- Aide aux devoirs en dehors du collège ;

- Participation aux Programmes personnalisés de réussite éducative ;

- Participation aux dispositifs de socialisation et d’apprentissage (DSA) ;

- Participation aux réunions des équipes relais ;

- Participation ou co-encadrement de sorties scolaires (qui peuvent être des mini-séjours) avec des enseignants et/ou des CPE ;

- Participation au CESC (Comité d’Education à la Santé et la Citoyenneté).

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Les actions liées à la scolarité sont complétées par le travail de rue des éducateurs et les activités qu’ils proposent comme l’aide à l’insertion, des séjours hors de Paris, etc. Le contexte familial, social et du quartier est pris en compte au moment d’appréhender les difficultés scolaires des jeunes suivis et un travail auprès des parents est effectué en même temps. L’objectif général des équipes est de maintenir les jeunes suivis dans une scolarité satisfaisante car nous connaissons les risques encourus en cas de déscolarisation et de perte de perspectives alternatives : difficultés majeures d’insertion professionnelle ultérieure, isolement en famille et perte de liens avec les pairs scolarisés, grossesse précoce pour les jeunes filles. Certains jeunes sont également concernés par une petite délinquance de proximité (dite délinquance d’appropriation), liée aux besoins économiques et aux pressions normatives exercées par l’appel à la consommation. Les éducateurs mènent un important travail auprès des jeunes pour qu’ils reprennent confiance en eux. Les difficultés scolaires ou relationnelles qu’ils rencontrent dans les collèges remontent souvent aux années précédentes. Au fil des années ils ont acquis la conviction « qu’ils n’y arriveront pas », qu’ils sont « nuls ». Ces jugements dévalorisants ont un impact sur leurs résultats scolaires et font que, pour se démarquer, ils ont des comportements inadaptés qui renforcent ce sentiment d’exclusion. Les collèges dans lesquels interviennent les éducateurs se situent dans des quartiers populaires touchés par le chômage et la précarité. Les populations scolaires sont plutôt homogènes socialement : familles monoparentales et familles nombreuses aux revenus modestes ou très limités s’y côtoient. Cette situation rend complexe la question du contrôle parental : l’exiguïté des appartements, les fratries importantes, l’impossibilité d’avoir un espace privé (chambre), expliquent la recherche d’un lieu de loisirs extérieur permettant de se réunir par groupe de pairs. Sans moyens d’encadrement éducatifs importants, certaines incivilités et actes de délinquance juvénile resteront insuffisamment traités. Depuis plusieurs années, les acteurs de l’Éducation Nationale et du secteur social et de l’insertion travaillent en partenariat. La mise en commun des ressources entre les institutions et les éducateurs permet une réponse nécessairement collective face aux problèmes rencontrés. Ce travail de partenariat reste cependant encore très dépendant de la volonté des Principaux des collèges. Il implique la construction de réseaux de ressources multiples : collèges, lycées professionnels, associations, employeurs, tous susceptibles d’accueillir ces jeunes. Le travail de proximité, la pertinence de l’intervention des éducateurs sont désormais reconnus par les institutions scolaires. Le partenariat apparaît aujourd’hui comme une évidence pour l’ensemble du champ des interventions sociales et éducatives. Mais les équipes éducatives doivent rester vigilantes et veiller à s’investir dans des actions qui répondent aux besoins identifiés et à nos missions de prévention spécialisée. Ados en surpoids Les équipes sont régulièrement confrontées à de jeunes collégiens âgés de 12 à 15 ans ayant des problèmes de comportement liés à des problèmes de surpoids, causés principalement par une mauvaise hygiène alimentaire et un manque d’activités physiques. Elles ont souhaité qu’une réflexion s’engage et qu’une action aboutisse auprès de ces publics. En 2016, le service a porté un projet « Groupe O » en partenariat avec la Maison Des Adolescents Robert Debré qui a été soutenu financièrement par l’ARS. Il a permis aux équipes de l’Est parisien de travailler cette problématique avec des modules de trois jours (rencontres infirmière, pratiques sportives, psychologues, diététicien) ouvrant la possibilité d’une prise en charge du jeune à long terme. La pertinence de ce projet, le partenariat mené et la place prépondérante de la MDA dans ce projet « santé », ont fait que pour l’année 2017, la MDA est conventionnée par l’Agence Régional de la Santé pour porter cette action. Le service Parisien reste un partenaire privilégié mais souhaite conserver sa fonction d’impulsion et de non-institutionnalisation.

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Les activités et sorties collectives

Les activités collectives - les camps et séjours, les sorties à la journée, les ateliers éducatifs - permettent aux éducateurs d’établir ou de renforcer une relation éducative grâce à des expériences concrètes et partagées, et de mieux appréhender les comportements problématiques qui mettent en échec les processus de socialisation des jeunes.

Les sorties éducatives permettent au quotidien, de manière simple et réactive, de construire des espaces propices au développement de la relation éducative hors des lieux d’habitation des publics ou des points habituels de regroupement des jeunes. Les sorties éducatives, sportives, culturelles ou de loisirs sont réalisées les mercredis et samedis durant le temps scolaire et pendant les vacances. C’est un moyen d’entretenir les relations avec les groupes dans les quartiers. Ces sorties sont précieuses car, grâce à la relation de confiance qui s’instaure dans le temps, elles permettent d’initier et de concrétiser certaines demandes des jeunes. Les séjours, un outil stratégique

Les camps et les week-ends constituent un véritable support éducatif qui est utilisé par toutes les équipes. Ces moments de rupture, avec les jeunes hors de leur quartier offrent l’avantage de vivre avec un groupe et de partager des moments de convivialité, de mieux se connaître, de respecter des règles de vie collective communes. Ils favorisent les échanges, l’interconnaissance, la découverte d’autres paysages, d’autres manières de vivre et sont souvent le démarrage d’un accompagnement individualisé.

Les équipes développent également de plus en plus une « pédagogie » participative aux séjours. Les jeunes sont impliqués dans leur préparation, leur financement, leur réalisation et leur restitution, notamment lorsqu’il s’agit de séjours de Solidarité Internationale. Les objectifs principaux de ces séjours sont :

une meilleure connaissance et l’évaluation d’un groupe de jeunes en dehors de leur cadre de vie quotidien (comportements, relations…),

la consolidation du lien éducatif,

la prévention de comportements problématiques liés à l’inactivité pendant le temps des vacances,

la réponse à un besoin de « rupture » avec un environnement souvent problématique,

le soutien à la fonction parentale, principalement dans les différentes phases de préparation et d’implication des parents (partage des objectifs - explicitation des projets).

Cette année, 95 séjours de deux à cinq jours ont été organisés durant les vacances scolaires pour un total de 704 jeunes. Notre service organise d’habitude chaque été, dans un centre de vacances de la Fondation en Normandie (Montaure), des séjours pour des jeunes âgés de 12 à 17 ans de tous nos secteurs d’intervention ne partant pas en vacances. Mais cette année des travaux importants de réfection nous ont empêchés d’utiliser ce lieu. Sachant l’importance de ces projets de vacances pour les enfants, les équipes éducatives ont pris contact avec l’association Soleil et Santé qui a mis à notre disposition un centre de vacances situé à Sainte-Honorine-des-Pertes dans le Calvados. Ce centre de vacances situé en bord de mer, à 300 kilomètres de Paris, a permis d’accueillir 6 séjours d'une semaine en juillet et août. Animé par les éducateurs de tous les secteurs d’intervention, ces séjours ont permis à 106 jeunes enfants et pré adolescents issus des différents quartiers ne partant pas en vacances de profiter d’un moment d'évasion.

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Le service a par ailleurs de nouveau mis à disposition des familles ne partant pas en vacances deux studios d’une maison de la Fondation située à la Tremblade en Charente-Maritime. Six familles, les plus précarisées, ont pu partir en vacances en bord de mer et bénéficier de moments privilégiés avec leurs enfants. Les aides au départ dans des organismes extérieurs

Cette année, 205 jeunes, des enfants et adolescents de 6 à 18 ans, ont été inscrits à un séjour extérieur d’une à quatre semaines.

Pendant la période d'été, l’organisation de 26 séjours a permis à 175 jeunes de pouvoir bénéficier d’un séjour de vacances à l'extérieur de Paris. Mais les familles ont de plus en plus de difficulté à faire partir leurs enfants dans les organismes extérieurs, du fait des coûts des séjours encore trop élevés au regard de leurs ressources modestes ou précaires, de la diminution du nombre de « places pré réservées » octroyé par le service Arc en Ciel de la Dasco et le frein important que représente la période du ramadan, en plein été, vécue aussi comme un temps familial de partage. Partenariat CCE BNP Paribas La convention signée entre la Fondation et le CCE BNP Paribas a permis à 16 jeunes issus de notre secteur « Orillon Grand Belleville » de pouvoir bénéficier d’un séjour extérieur dans les centres de vacances gérés par le CCE BNP Paribas. La qualité des activités proposées, la mixité sociale, les nouvelles rencontres ont été pour ces jeunes un moment très important qui leur ont permis de découvrir d’autres milieux, de pouvoir s’enrichir et de partager.

Ces départs représentent un temps de travail important pour les équipes (notamment lors de la constitution des dossiers) mais nécessaire car il permet à ces jeunes de vivre des expériences de vie, de loisirs qui sont sources d’ouverture et d’enrichissement. Les partenariats

Les équipes essaient de développer, de renforcer, de multiplier leur réseau partenarial. Elles ont, cette année encore, sollicité de nombreux partenaires afin de mieux répondre aux problèmes rencontrés. Quel que soit le domaine abordé (scolarité – loisirs – insertion – justice - accès aux soins – accès aux droits…), les éducateurs, à partir de leur évaluation des situations singulières ou collectives, construisent des espaces d'échanges avec d'autres professionnels, des modes opératoires susceptibles de rendre complémentaires les interventions et s'inscrivent dans des dynamiques partenariales très territorialisées. Ce travail de partenariat et de développement de réseaux s’inscrit comme un « maillon éducatif » indispensable, contribuant au renforcement et au développement du « lien » entre notre public et une diversité de structures et de personnes.

Même si ces relations sont trop souvent personnalisées et tributaires de la qualité de la relation établie, donc fragilisées lors des départs des personnes, l'interconnaissance et la compréhension des missions de chacun permettent des « mises en relais » pertinentes pour les jeunes et la gestion d'actions concertées contributives de nouvelles pratiques sociales collectives. La réactivité des équipes et des réseaux s'améliore d'année en année et offre des pistes de développement utiles au public accompagné.

À partir de notre pratique professionnelle, nous sommes amenés parfois à prendre le relais de structures qui atteignent les limites de leur intervention. L'insertion professionnelle et l'accès à l'emploi

En 2016 une modification importante a concerné le poste « insertion » qui était intégré dans notre convention de prévention spécialisée. Il fait désormais l’objet d’une demande de financement et d’une convention spécifique.

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L’intérêt du poste dédié « Insertion » a permis de mobiliser une personne pour intervenir sur cette thématique spécifique, pour mettre en place des actions adaptées aux difficultés des jeunes et développer des partenariats avec tous les intervenants du secteur socio-économique. Ce regard transversal est un atout et un support important pour les équipes qui ne trouvent pas de propositions adaptées dans les dispositifs de droit commun.

Pour leur grande majorité les jeunes qui ont été accompagnés sont conscients de leur situation, de leur difficulté, des freins qui ne leur permettent pas de tenir un emploi pérenne. Ils ont fait preuve dans leur grande majorité de réalisme et ils ont bien conscience que le parcours vers leur insertion professionnelle sera long et difficile. Les équipes essaient de répondre à la demande de ces jeunes en les accompagnant vers les structures et dispositifs de droit commun tels que la Mission Locale de Paris, les SIAE, les organismes de formation… Mais ces dispositifs ont beaucoup de mal à intégrer ces jeunes très déstructurés, en situation d’exclusion et ayant pour leur grande majorité un parcours scolaire chaotique. Le cumul de ces difficultés, le comportement asocial de ces jeunes font que très rapidement ils sont exclus de ces dispositifs ou refusent d’y rester.

Face à ces difficultés et aux manques de perspectives, les équipes éducatives ont souhaité avoir un espace commun de réflexion et d’élaboration. Nous avons mis en place un groupe de travail « Insertion » réunissant nos 15 équipes et nous y avons associé le réfèrent de l’action « Nouvelle chance / Jeunes vers l’emploi » portée par le Service d’Aide à la Formation et à l’Insertion Professionnelle. Ce groupe de travail porté par le référent « Insertion » fait le lien entre les équipes éducatives intervenant sur tous les territoires d’intervention, les structures I.A.E, les différents dispositifs liés à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. Ce travail d’analyse a favorisé les échanges et a permis de définir des stratégies d’intervention, la mise en place d’actions adaptées répondant aux difficultés rencontrées sur le terrain et la mutualisation d’un réseau de compétences.

Les chantiers éducatifs rémunérés

Le chantier éducatif tel qu’il est proposé par le service de Prévention Paris permet à tous les jeunes quelle que soit leur situation d’avoir une première expérience du monde du travail et aux éducateurs d’apporter une réponse concrète et de renforcer la relation éducative grâce à l’établissement d’une relation nouvelle fondée sur le « travailler ensemble ».

Plusieurs axes de travail ont été définis pour la mise en place de ces chantiers éducatifs permettant de

prendre en compte à un instant « T » la situation, les difficultés des jeunes et de répondre à toutes les

demandes. En 2016, nous avons réalisé 19 chantiers éducatifs, 69 jeunes issus des équipes Amandiers,

Belleville, Fougères, Pelleport, Place des Fêtes, Pyrénées, Orillon, Porte de Vanves ont pu bénéficier de

4050 heures de travail effectif pendant des périodes de chantier allant d’une à quatre semaines.

Mais ces dispositifs ne suffisent pas à répondre aux difficultés des jeunes et aux attentes des équipes. Le

service a donc, en complément, développé des actions expérimentales et renforcé les partenariats

existants. Pour ce faire le service parisien au travers du groupe de travail « Insertion » a mis en place,

en lien avec l’organisme de formation le SAFIP, deux formations spécifiques répondant aux attentes des

éducateurs et des jeunes accompagnés.

La Formation Évènementiel » - Décembre 2015 à Avril 2016

Nous avons reconduit cette formation expérimentale. Intégrée dans le cadre du pôle de projet professionnel porté par l’organisme de formation le SAFIP, elle permet aux jeunes retenus de pouvoir bénéficier du statut de « stagiaire de la formation professionnelle ». Nous avons constaté que ces domaines d’activité offrent un environnement professionnel plus ouvert où les équipes de travail se construisent sur des logiques de cooptation, sur des temps courts et où le diplôme n’est pas la seule porte d’entrée.

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L’objectif de ce projet de formation « Elaboration de projet professionnel métiers de l’évènementiel » était de permettre à des jeunes ayant un très bas niveau de qualification, très éloignés des réalités du monde du travail, de pouvoir élaborer un projet professionnel réaliste et réalisable en prenant comme support les métiers de l’évènementiel. Ces jeunes d’un niveau VI, V et V bis ont été majoritairement orientés par les équipes de prévention spécialisée intervenant dans le 20ème arrondissement. Il s’agissait de valider ou non des projets en prenant en compte dans un premier temps le désir du jeune et de les amener au fur et à mesure à prendre conscience de leur difficulté et des freins à leur insertion professionnelle.

Cette formation d’une durée de cinq mois a débuté en décembre 2015 pour se terminer en avril 2016. 28 jeunes ont été orientés par les équipes éducatives, la Mission Locale et les partenaires jeunesse. 20 se sont présentés aux trois informations collectives, 18 ont été positionnés sur un SAS et 12 ont signé un contrat d’accompagnement et engagé un parcours.

Perspectives : Pour l’année 2017, nous pensons maintenir ce type de module de formation à destination des jeunes les plus éloignés des parcours de droit commun tout en ouvrant la possibilité de mixer les publics et les niveaux, ce qui nous permettrait de mobiliser des leaders positifs au sein de ce type de formation.

Il nous parait nécessaire d’utiliser d’autres « supports » en y intégrant des temps de pratiques sportives

favorisant la cohésion du groupe et le « lâcher prise ». Il faudrait identifier en amont des lieux de stage

où des « tuteurs » prendraient en charge les jeunes orientés.

Elaboration de Projet Professionnel métiers « Insertion par le Sport » - Novembre 2015 à juin 2016

L’objectif de cette formation de 720 heures à destination de ces jeunes décrocheurs est de construire, de valider un projet professionnel et de pouvoir par la suite accéder à une formation qualifiante et/ou un emploi. La question se posait d’avoir un « objectif de production » qui pourrait maintenir les jeunes et créer de la cohésion dans le groupe. Le sport a été une des propositions mais il nous fallait une activité sportive que les jeunes ne pratiquent ou ne connaissent pas et qui puisse être menée tant par les filles que par les garçons. Après réflexion, nous avons proposé d’intégrer dans cette formation la pratique du TAEKWONDO. Cet art martial qui demande rigueur, souplesse, force, pouvant être pratiqué tant par les filles que les garçons, nous a paru l’activité sportive la plus adaptée.

Un travail d’information a été mené par les équipes auprès des jeunes susceptibles de pouvoir intégrer cette formation. 23 jeunes ont été orientés par les équipes éducatives et la Mission Locale Parisienne. 21 ont été positionnés sur un SAS. À l’issue du SAS, 12 jeunes ont été retenus et ont signé un contrat d’accompagnement pour intégrer cette formation qui a débuté en novembre 2015 et qui a fini en juin 2016.

Le SAFIP / Espace Dynamique Insertion

Le travail d’information, les rencontres, les échanges réguliers, la mise en place de projets en partenariat, ont permis aux équipes éducatives de mieux connaître les ressources proposées par l’organisme de formation et l’Espace Dynamique d'Insertion « Le Tipi ». Ces rencontres ont eu pour conséquence une meilleure appropriation des dispositifs par les équipes éducatives, et a permis l’orientation de plusieurs jeunes.

Ainsi, tous secteurs confondus, 40 jeunes ont été orientés par le service vers le SAFIP, 4 jeunes vers l’Espace Dynamique d’Insertion, 5 vers le pôle projet évènementiel soit 49 jeunes. Ces différents dispositifs et la mise en place de deux projets de formation en direction des jeunes décrocheurs se développent en lien avec les équipes éducatives des 11ème, 19ème et 20ème arrondissements.

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Passerelles Entreprises

INFOBAT

L’entreprise d’Insertion est un véritable levier au service de nos équipes : l’appui technique lors de la réalisation des chantiers éducatifs, l’aide à la réalisation des devis, les échanges avec les professionnels, mais aussi la possibilité pour les jeunes de pouvoir se former aux métiers du bâtiment, de pouvoir intégrer une entreprise tout en bénéficiant d’un accompagnement socioprofessionnel.

Les équipes éducatives ont orienté 11 jeunes pour des emplois d’ouvriers polyvalents ou de chauffeur livreur vers l’Entreprise d’Insertion INFOBAT. En 2016, 3 jeunes issus des équipes (Amandiers, Curial, Place des Fêtes) ont été recrutés. Ces jeunes bénéficient d’un Contrat à Durée Déterminée d’Insertion de 12 mois pouvant être prolongé jusqu’à deux ans. Pendant toute la durée du contrat, des modalités de suivis sont mises en place.

Un point est fait tous les mois avec le jeune, son éducateur et le référent insertion, afin d'aborder les difficultés rencontrées : horaires, addictions, accès au logement… Ces temps de travail en commun, l’écoute et la souplesse de fonctionnement sont appréciés des équipes éducatives qui trouvent dans l’entreprise d’insertion un interlocuteur pour préparer l’intégration de chaque jeune dans un emploi direct ou dans une formation qualifiante. En complément de ce travail le salarié en insertion rencontre tous les 15 jours un Chargé d’Insertion Professionnelle qui le soutient dans sa recherche d’emploi et sa préparation de sortie de l’entreprise. Les Associations Intermédiaires (AI)

Association Intermédiaire Réagir / NOVEMPLOI

Nous avons renforcé et développé notre partenariat avec deux associations intermédiaires : Novemploi située dans le secteur d’une de nos équipes du 20ème arrondissement et Réagir qui a été créée par une association de prévention spécialisée. Ces deux AI ont une bonne connaissance des publics accompagnés par les équipes et sont devenues des partenaires et des relais privilégiés du service de prévention. Une convention signée nous permet de salarier les jeunes lors des chantiers éducatifs et de pouvoir ensuite envisager des suites de parcours. Ce partenariat a permis à 69 jeunes d’avoir une première expérience professionnelle et de pouvoir bénéficier du suivi conjoint de la chargée d’insertion professionnelle des deux Associations Intermédiaires et des équipes éducatives. 8 jeunes ont ainsi pu accéder à des « missions temporaires » dans des métiers de premier niveau de qualification : manutention, ouvrier polyvalent, homme-trafic. GEIQ Ile de France

Des contacts ont été renoués avec le Groupement des Employeurs pour l’Insertion et la Qualification. Ce partenariat devrait offrir aux jeunes intéressés par les métiers du bâtiment la possibilité d’obtenir un contrat de professionnalisation au travers du réseau employeurs adhérent du GEIQ.

Au total ce sont 129 jeunes qui ont pu ainsi bénéficier d’une réponse et d’un accompagnement adaptés.

78 jeunes ont été en situation d’emploi pendant des périodes allant de 1 semaine à plus de 12 mois.

51 jeunes ont eu une proposition de formation, 39 ont été intégrés dans un SAS et 24 ont signé un contrat de formation avec les modules élaboration de projet professionnel mis en place entre le service de prévention Paris et l’organisme de formation SAFIP.

19 Chantiers éducatifs dont 11 avec le bailleur Paris Habitat : 63 jeunes ont été salariés pour une durée allant de 1 semaine à 4 semaines de travail cumulant 4050 heures de travail effectif.

Formation Elaboration Projet Professionnel - Insertion par le sport.

28 jeunes orientés, 21 en SAS, 12 contrats stagiaires

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Formation Elaboration de projet support évènementiel

28 jeunes orientés, 20 jeunes présents à l’information collective, 18 intégrés dans le SAS, 12 ont signé un contrat de formation

2 jeunes ont été orientés vers le dispositif 2ème chance

5 ont intégré le dispositif Pôle de Projet Professionnel, 2 EDI « Le Tipi », 1 formation qualifiante Agent d’accueil

3 CDD 12 mois en tant qu’ouvrier Polyvalent dans l’Entreprise d’Insertion INFOBAT

Conclusion

Ce poste d’insertion a permis aux équipes en 2016 de réfléchir d’une manière transversale à la problématique de l’insertion chez les jeunes accompagnés. Ce travail collectif a favorisé l’émergence de projets, la mise en place de formations prenant en considération les difficultés des jeunes. Ce lien inter – équipes a favorisé la mutualisation des compétences, la mise en cohérence et le développement des partenariats ainsi que la mise en place de projets adaptés permettant aux équipes de pouvoir apporter des réponses concrètes à la demande des jeunes. Il nous parait important de les renforcer en essayant de les contractualiser notamment avec les GEIQ pour favoriser une suite de parcours « sécurisé » amenant le jeune à une insertion pérenne. Toutes les équipes sont concernées par le thème de l’insertion des jeunes, chacune d’elle participe en fonction de ses besoins et de ceux des jeunes.

Le logement : une question récurrente

Le manque de logements à Paris demeure une problématique majeure qui freine l’accession à l’autonomie des jeunes en situation d’emploi ou en formation rémunérée. Les six studios dont dispose le service, représentent une solution mais cette offre se situe bien en deçà de la demande des jeunes dans les quartiers. Le constat est malheureusement identique aux années passées. Les jeunes ont du mal à se projeter et à accéder à un logement autonome. Le coût des loyers, les difficultés d’accès au logement social dues au caractère non prioritaire de leur demande, la faiblesse voire l’absence de garanties, les conduisent bien souvent soit à rester dans leur famille malgré des tensions importantes, soit à recourir à des logements précaires contribuant ainsi à renforcer leurs difficultés.

Dans ce contexte, la gestion de nos studios reste tendue. Ce qui au départ constitue un dépannage, une situation temporaire, se transforme faute de solutions en du logement à « long terme ».

Les pistes pour trouver des solutions sont minces car la demande est importante. De plus la situation de certains jeunes est parfois très difficile à résoudre au regard de la lenteur administrative.

2016 a connu quelques départs et nous profitons de cette situation pour rafraîchir les studios à travers des chantiers éducatifs avec les jeunes. C’est également l’occasion de réfléchir avec les équipes sur les modalités de suivi des jeunes. Quel accompagnement socioéducatif ? Car on sait ce travail chronophage pour les éducateurs. Quels délais d’hébergement ? Car nous hébergeons des jeunes sur des durées trop longues rendant la rotation très difficile.

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V. LE CONTEXTE DE NOS MISSIONS

L’inscription dans la vie des arrondissements La direction et les équipes éducatives sont en relation avec les élus des cinq arrondissements en charge des politiques de jeunesse, de prévention et/ou de sécurité, d’action sociale, de sport, de la politique de la ville, parfois du logement pour des situations particulières. L'organisation de réunions de concertation et d'échanges varie selon les quartiers, les modalités de présence et les sollicitations des élus. Certaines ont eu lieu à la suite d’incidents survenus dans les territoires d’intervention des équipes.

Notre présence régulière aux Conseils de Quartiers des différents territoires favorise les rencontres et les échanges. Nous sommes attentifs aux attentes exprimées par les habitants, les partenaires présents et impliqués dans ces lieux de démocratie participative. Le rejet suscité par les jeunes nous inquiète parfois. Il existe néanmoins des initiatives intéressantes menées par des mères de famille ou des jeunes qui favorisent l’auto organisation (Pelleport - Place des Fêtes), le fait que les habitants prennent en charge leur vie dans la cité. Nous participons aux Commissions mises en place - culture, « vivre ensemble » - et nous prenons

activement part aux nombreuses fêtes de quartiers (animation - gestion de tournois de foot - tenue de

stands), avec le souci d'y impliquer des jeunes (Orillon - Curial - Place des Fêtes - Rébeval - Amandiers

- Belleville - Fougères - Pelleport - Pyrénées).

Les points d’étape Dans le cadre du nouveau conventionnement, nous avons été reçus dans les 5 mairies en fin d’année. Nous avons pu expliquer l’activité des équipes dans les différents quartiers, les contextes, les actions menées, les partenariats et présenter nos perspectives pour l’année à venir. Les contrats de sécurité d’arrondissement Notre participation consiste à faire comprendre les difficultés vécues par les populations dans des territoires précis, à percevoir les forces vives qui peuvent être mobilisées, à étudier les évolutions institutionnelles et les actions qui pourraient être engagées, bien plus qu’à analyser des situations individuelles. Ce travail en commun avec les mairies d’arrondissement a permis de réaffirmer le rôle de chacun et de mettre en place des actions complémentaires.

Afin de « fluidifier » nos relations auprès des maires et des chargés de mission en charge de la prévention et de la sécurité, nous avons mis en place des procédures de saisines lors de difficultés liées à des comportements de jeunes ou des situations dans des territoires que nous pourrions connaître. Nous avons été présents à la signature des différents CSA.

Par ailleurs nous privilégions les liens avec les Coordinatrices Sociale de Territoire (CST) qui sont à l’interface de notre travail notamment à travers les CENOMED (Cellules d’Echanges d’informations Nominatives Mineurs En Difficultés).

La mission de la Protection de l’Enfance Mener des partenariats avec l’ensemble des acteurs de la protection de l’enfance (ASE, AS scolaires, AS de secteur, PJJ, AEMO, AED...) reste une des préoccupations majeures de nos équipes. En 2016, comme l’année précédente, le service est allé à la rencontre d’autres partenaires qui concourent aussi à la protection de l’enfance.

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Nous avons participé à l’ensemble des CPPEF Thématiques (Comité Prévention, Protection, Enfance, Famille) des différents secteurs d’intervention où nous étions invités (11ème/12ème/14ème/19ème/20ème). Ce sont des lieux de rencontre et d’échanges entre partenaires sur des thématiques diverses qui concourent à améliorer la connaissance des dispositifs en matière de protection de l’enfance.

Dans le 12èmearrondissement, nous avons participé et co-organisé avec l’ASE 11 et 12 un CPPEF sur la thématique de la prévention spécialisée. Cela a permis de présenter les nouvelles équipes et d’initier des rencontres multiples avec les partenaires.

Nous avons également rencontré la Coordinatrice Sociale Territoriale du 11ème et 12ème, nouvellement nommée, afin d’apporter notre contribution au diagnostic social qu’elle a élaboré.

Dans le 20ème, nous avons participé aux trois CPPEF thématiques : un sur les informations préoccupantes, un autre sur les jeunes majeurs, et le troisième sur la loi 2016 protection enfance. Nous participons également aux réunions du cercle élargi des cadres sociaux et médico-sociaux sur différentes thématiques à l’initiative de la CST.

Dans le 11èmenous avons participé à deux CPPEF thématiques.

Dans ces trois arrondissements, nous sommes informés par mail des CPPEF nominatives.

Ce qui était encore occasionnel les années passées commencent à s’inscrire dans la durée. Les partenaires se connaissent un peu plus dans leurs missions respectives. Pour autant, les actions menées en direct par les éducateurs témoignent à la fois de leur engagement et de leur vigilance, conformément à la loi de mars 2007, pour tous les enfants, adolescents fragiles ou vulnérables.

VI. LE FONCTIONNEMENT DU SERVICE

La gestion des ressources humaines Cette année a été marquée par :

6 sorties

­ 1 contrat de professionnalisation

­ 2 départs à la retraite

­ 2 démissions

­ 1 mutation vers un autre établissement

20 entrées

- 12 CDI (dont 4 CDD passés en CDI)

- 8 CDI suite à la fusion/absorption de l’association SOLEIL (7) et la reprise de secteur (1 salariée de Jean Coxtet)

- 1 renouvellement contrat d’apprentissage

- 7 CDD dont 4 sont passés en CDI (2 pour remplacement suite maternité, 3 pour surcroît de travail, 2 pour des remplacements de salariés en maladie)

- 5 vacataires d’activités

- 5 vacataires d’activités du centre de vacances

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Notre politique volontariste de remplacer rapidement les postes vacants a été mis à mal cette année par la mise en place de l’appel à projet concernant le quartier Curial et le comité de suivi du 19ème. En effet une partie des postes ont été gelés pour prévenir le risque de ne pas être retenu sur l’appel d’offre, et laisser la possibilité aux éducateurs qui l’auraient souhaité de pouvoir rester au sein du service parisien. Pour soutenir les activités d'accompagnement scolaire, afin d'en améliorer la qualité et de ne pas grever la disponibilité des éducateurs, 17 vacataires scolaires sur 2 années scolaires, étudiants ou en cursus de travail social, viennent apporter leurs compétences aux collégiens concernés. Plusieurs équipes bénéficient de l'appui de bénévoles (Amandiers - Orillon – Porte de Vanves – Place des Fêtes – Belleville – Pelleport – Rébeval- Curial).

L’accueil de stagiaires

Les équipes ont accueilli 8 stagiaires durant l’année, 7 en formation d’éducateurs spécialisés pour leur stage long à responsabilités et 1 comme assistant de service social, avec des intégrations selon les semestres et rythmes des centres de formation.

Être « site qualifiant » c’est contribuer à la formation de futurs professionnels, leur faire connaître et apprécier les missions et les méthodologies d’interventions spécifiques à la Prévention Spécialisée, mais cela exige aussi de la disponibilité pour transmettre les « fondamentaux » de notre métier éducatif. C’est aussi une opportunité de pouvoir recruter d’anciens stagiaires intéressés par les missions de la prévention spécialisée. La mise en place d’une nouvelle organisation Dans la nouvelle convention 2016 – 2018 quatre postes de chef de service éducatif ont été supprimés et remplacés par des postes éducatifs. En termes d’évolution d’effectifs, un chef de service a été muté en Essonne vers un autre établissement de la Fondation, une cheffe de service a démissionné. Une organisation intermédiaire a été définie de façon à ne procéder à aucun licenciement. Des dispositions temporaires ont été mises en œuvre dans le 20ème arrondissement de façon à sortir doucement de l’organisation antérieure. Aujourd’hui nous avons deux niveaux d'encadrement : les chefs de service avec deux équipes et deux territoires, les chefs de service avec une équipe et un territoire. Pour nous adapter à ce nouveau contexte institutionnel, nous avons adopté de nouveaux modes d'organisation. Nous avons maintenu notre réunion mensuelle avec tous les chefs de service des équipes parisiennes qui permet un échange transversal des situations et de pouvoir à terme avoir un discours et un positionnement commun. Nous avons pris la décision d’établir trois secteurs que la direction s’est partagée. 11e/12e, 14e/19e et 20e. Tous les quinze jours une rencontre réunissant la direction et les chefs de service de ces secteurs est organisée. Elle permet d’échanger sur des situations. Ce fonctionnement initié au premier trimestre 2016 commence à prendre forme mais nécessite encore des adaptations. Un travail commun sur les responsabilités et sur les subdélégations accordées aux Chefs de service a été réalisé avec leur participation. Une fiche de poste a également été finalisée.

Dans ce contexte de changement (fusion-absorption, agrandissement du service, embauche de nouveaux éducateurs, etc), nous pensons qu’il est nécessaire de réfléchir collectivement au sens de notre travail et de réinterroger nos pratiques. Un travail concernant le projet de service sera engagé en 2017 avec la mise en place d’un Comité de pilotage dès décembre 2016. Nous souhaitons engager une démarche participative avec tous les salariés du service (éducateurs, chef de service et administratifs) pour qu’ils s’approprient collectivement les nouveaux changements.

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Un dialogue social à hauteur des enjeux

Les incertitudes liées au conventionnement ont généré des tensions extrêmement importantes au niveau des salariés du service. Certains ont manifesté de la souffrance professionnelle et ont sollicité le CHSCT.

Face à cette situation le service a organisé deux journées de travail réunissant tous les salariés. Ces deux journées comportaient deux temps de travail spécifiques : le matin sur les enjeux, la situation et les orientations prises par la direction, l’après-midi étant réservé à des groupes de travail posant la question des risques psychosociaux dans la pratique professionnelle. Nous avons également organisé deux après-midi avec un psychologue du travail, pour offrir aux salariés un espace de paroles pour exprimer leur vécu dans le service.

La formation et le soutien à l’analyse des pratiques professionnelles Nous accompagnons la professionnalisation par le développement des qualifications et des compétences. Nous favorisons la coopération, l’échange, la confrontation des idées et des méthodes. Nous contribuons à la formation initiale et continue des professionnels et nous soutenons l’évolution des métiers et des compétences. Le niveau de qualification des professionnels est élevé au sein du service, la grande majorité sont éducateurs spécialisés. Un titulaire du diplôme de moniteur-éducateur poursuit une VAE pour obtenir le diplôme d’éducateur spécialisé. Quatre chefs de services sont titulaires du CAFERUIS, un est titulaire d’un DEIS (Diplôme d'Etat d'Ingénierie Sociale), et quatre sont en formation pour son obtention.

Analyse des pratiques professionnelles

Au sein du service, une attention particulière est donnée au soutien aux pratiques professionnelles. Comment trouver les ressources nécessaires pour mieux ancrer nos actions auprès de ces jeunes parfois violents, sans nous laisser envahir par la peur, le désarroi ou l'impuissance, face à certaines problématiques et à l'ampleur des besoins ? Nous soulignons la complexité du principe de la libre adhésion quand la proximité géographique ou physique nous contraint à un « face à face » parfois pesant avec des jeunes régulièrement provocateurs ou opposants.

Les équipes bénéficient de l'accompagnement d'un psychanalyste, psychologue de formation, qui les aide à réfléchir sur les situations singulières des adolescents qui les préoccupent. Ce lieu de paroles ouvert, permet la pause et le recul nécessaires à toute action et offre des pistes de travail à partir d’un meilleur diagnostic des enjeux en cours pour les jeunes. En outre, la journée d’études de la Fondation dédiée à l’évolution des pratiques professionnelles a connu une participation importante de la part du service.

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VII. LES PERSPECTIVES 2017

Réactualiser le projet de service en actant l’évolution du service notamment dans le domaine de l’encadrement et de l’organisation,

Renforcer notre présence dans les quartiers gentrifiés où le partage de l’espace public génère des tensions. Cela était déjà un objectif réalisé en 2016,

Poursuivre et développer des pratiques éducatives autour de l’accompagnement individuel ciblé,

Travailler sur la citoyenneté et l’expression des jeunes afin de les impliquer et les rendre acteurs dans la vie de la cité,

Soutenir les parcours scolaires de tous les jeunes,

Expérimenter de nouvelles actions dans le domaine de l’insertion,

Introduire de l’altérité, en confortant les identités dans une acceptation des cultures de chacun,

Développer et renforcer le travail avec les acteurs concourant à la Protection de l’Enfance notamment les conseillers sociaux de territoire,

Réfléchir collectivement et mettre en place des actions transversales répondant aux préoccupations des jeunes rencontrés par les éducateurs.

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SERVICE de PRÉVENTION SPÉCIALISÉE de SEINE-SAINT-DENIS

35, avenue De Lattre de Tassigny 93800 ÉPINAY-SUR-SEINE

Tél. : 01.48.23.34.42 Fax : 01.48.23.81.07

Mail. : [email protected]

Directeur : Yann BOURHIS Directeur adjoint : Samir LAMOURI

1 Chef de Service Administratif 3 Secrétaires

6 Chefs de Service Éducatif 35 Éducateurs Spécialisés

2 Moniteurs Éducateurs en formation (en contrat de professionnalisation) 1 Educatrice spécialisée en formation (en contrat d’apprentissage)

2 Adultes-Relais 4 Agents de Service à temps partiel

Équipes Épinay

Secteur Orgemont : 9 Rue de Strasbourg – 93800 ÉPINAY-SUR-SEINE Tél.: 01.48.41.11.26

Secteur Centre-Ville : 11 Rue Dumas - 93800 ÉPINAY-SUR-SEINE Tél.: 01.48.21.77.36

Secteur La Source-Les Presles : 38 Avenue du Cdt Bouchet - 93800 ÉPINAY-SUR-SEINE Tél.: 01.42.35.07.42

Équipes Ile-Saint-Denis

Secteur sud : 16 Rue Marcel Cachin - 93450 ILE-SAINT-DENIS Tél.: 01.48.20.06.52

Secteur centre sud : 12 Rue Salvador Allende - 93450 ILE-SAINT-DENIS Tél.: 01.48.09.24.88

Équipes Saint-Ouen

Vieux Saint-Ouen-Soubise- Dhalenne : 10 Rue Gambetta – 93400 SAINT-OUEN Tél.: 01.40.10.05.38

Secteurs Arago-Payret-Zola : 10 Rue Gambetta – 93400 SAINT-OUEN Tél. : 09.81.79.14.83

Équipe Villetaneuse

8, rue Auguste Blanqui - 93430 VILLETANEUSE

Tél.: 01.48.23.21.68

Équipes La Courneuve Secteur centre/gare : 4/18 Rue Jules Ferry - 93120 LA COURNEUVE

15 Cours des maraîchers - 93120 LA COURNEUVE Tel. : 01.48.38.15.39

Secteur 4000 nord : 48, Rue Roger Salengro - 93120 LA COURNEUVE Tel. : 01.48.38.20.23

Secteur 4000 sud : 4/18 Rue Jules Ferry - 93120 LA COURNEUVE Tel. : 01.48.36.16.52

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LES SECTEURS D'INTERVENTION Notre service est habilité et conventionné depuis octobre 1995 par le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis pour mener des actions de Prévention Spécialisée dans cinq communes. L’autorisation du Conseil Général de fonctionnement pour quinze ans a été délivrée le 30 novembre 2007 en application de la loi du 2 janvier 2002-2 rénovant l’action sociale et de l’ordonnance du 2 décembre 2005. Elle concerne les villes et quartiers suivants : Épinay-sur-Seine : (1995) Quartiers Centre-Ville et Orgemont (2007) Quartier La Source-les Presles Ile-Saint-Denis : (1995) Quartier Sud (2005) Quartier Centre Sud Saint-Ouen :

(1999) Quartier Vieux Saint-Ouen – Soubise – Dahlenne et Quartier Payret – Arago - Zola

Villetaneuse : (2000) Sur tout le territoire communal La Courneuve :

(2003) Quartier Centre-Ville – Gare – ZAC et Quartier 4000 Nord – Verlaine (2011) Quartier 4000 Sud

La coordination du service est située à Épinay-sur-Seine dans des locaux mis (pour un tiers) à disposition par la ville.

I ) LE CONTEXTE DE NOTRE ACTION Les graves attentats (Nice et Bruxelles) qui ont encore une fois marquée l’année, continuent d’avoir un impact important dans les quartiers, pour l’ensemble des habitants. Notre service de prévention spécialisée demeure toujours très sollicité notamment pour les échanges qu’il entretient avec les jeunes, et son positionnement éducatif dans les domaines de la citoyenneté, de la laïcité, des religions, de la liberté d’expression. La question de la radicalisation des jeunes reste au cœur des préoccupations des travailleurs sociaux, même si, au quotidien, parmi les jeunes connus par nos équipes, très peu y sont finalement confrontés réellement. Cependant, la vulnérabilité croissante des jeunes et de leurs familles, engendrée par la paupérisation croissante de nos territoires d’intervention, éloigne toujours un peu plus les jeunes des dispositifs de droit commun. La religion devient alors, pour une partie non négligeable des personnes accompagnées, un refuge, une affiliation sociale active plus forte que celles qui régissent la citoyenneté au sein de notre démocratie. L’appartenance religieuse a plus de sens aux yeux de certains que les valeurs républicaines. Et donc même si nous sommes loin d’un mouvement massif de radicalisation, la question religieuse et les valeurs du vivre ensemble laïc questionnent quotidiennement notre travail d’éducation auprès des jeunes que nous accompagnons. Cela reste un sujet important pour le travail et le positionnement des éducateurs dans leurs postures quotidiennes. Les éducateurs pour maintenir les liens et favoriser les échanges renforcent le travail de rue et les projets favorisant le vivre ensemble.

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Quelques éléments de présentation de la Seine-Saint-Denis L’Observatoire Départemental des Données Sociales (ODDS, mars 2016) de Seine-Saint-Denis dresse un portrait social du Département. Nous reprendrons ici quelques données. Le département compte plus d’un million et demi d’habitants dont 28,7% ont moins de 20 ans (Insee 2011). Il se distingue par un taux de natalité important (18,5°/00 – Insee 2013) et des familles avec 3 enfants ou plus (10,6%). Le chômage diminue légèrement en 2016 et atteint 12.8 % dans le département contre 8.6 % en Ile-de-France (INSEE 3ème trimestre 2016). Fin 2014, le taux de chômage des 15-29 ans atteignait 18,5%, contre 12% en Ile-de-France (Dares, décembre 2015, n°88). 21,1% des ménages sont bénéficiaires de minima sociaux, et 33,3% des allocataires sont dépendants des prestations versées par la Caisse d’allocations familiales (CAF). 13,9% de la population bénéficient de la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire). Sur le plan scolaire, les effectifs d’élèves continuent de croitre depuis 2009, ce qui a obligé à ouvrir 17 nouvelles écoles primaires et 5 collèges supplémentaires, pendant cette période. Le nombre d'élèves par classe reste cependant supérieur à la moyenne nationale. Il y a un manque de médecins scolaires depuis de nombreuses années. Les élèves sont majoritairement issus de familles aux professions et catégories socioprofessionnelles défavorisées. 95,4% des 15-17 ans sont scolarisés, mais ce taux tombe à 51,9% pour les 18-24 ans. Les taux de réussite aux baccalauréats général, technologique et professionnel sont inférieurs à ceux des autres départements franciliens et à la moyenne nationale. Enfin, le taux de jeunes de 15 ans et plus, non scolarisés et sans diplôme qualifiant dépasse les 42 %, contre 20 à 30 % dans les autres départements d’Ile-de-France ou à l’échelle nationale. Les jeunes âgés de 6 à 17 ans L’Observatoire Départemental des Données Sociales (février 2016) a étudié spécifiquement les jeunes de 6 à 17 ans (16 % de la population départementale). Issus de milieux socioculturels modestes, voire vulnérables, vivant dans des conditions de vie socioéconomiques précaires, ils subissent plusieurs phénomènes d’exclusion : la plupart de ces enfants vivent dans des familles où aucun parent ne travaille ; 29 % avec un référent de la famille qui ne possède pas la nationalité française. Mais ces jeunes bénéficient aussi de l’atout de la diversité culturelle et de perception plus positive de la vie que d’autres jeunes français. Une enquête internationale HBSC1 révèle ainsi qu’en Seine-Saint-Denis, huit jeunes collégiens (11-15 ans) sur dix estiment être heureux dans leur vie. Sur une échelle du bonheur allant de 0 à 10 (10 étant la meilleure vie possible et 0 la pire), deux sur dix choisissent la note de 10, contre un sur 10 à Paris. Les adolescents séquano-dyonisiens sont aussi les moins consommateurs de produits psychoactifs (cannabis, tabac, alcool) de France métropolitaine2. Cela s’explique par le rôle important joué par leurs familles et les amis, notamment lors de décision importante à prendre ou lors de problèmes. « Le soutien familial joue un grand rôle dans le bien-être psychologique et dans la régulation des comportements dits à risques dans le champ de la santé (violences et consommations de produits psychoactifs) » 3. 5% des adolescents trouve cependant que leur vie est « nulle » (5%), un taux d’insatisfaction qui monte en flèche lorsqu’ils perdent le soutien de leurs amis et encore plus de leur famille, ce qui entraine violences, déprimes et consommations diverses, et met en valeur la prédominance du cocon familial dans le bien-être des adolescents. Corrélant l’aspect protecteur de

1 Enquête HBSC (Heath Behaviour in School-agged Children) concernent 200 000 jeunes âgés de 11 à 15 ans dans 43 pays, est réalisée tous les 4 ans sous l’égide du bureau Europe de l’OMS. Commandée par la Mission Métropolitaine des Conduites à Risques, elle permet d’avoir des résultats précis sur la perception des collégiens de Seine-Saint-Denis et de Paris. 2 Enquête Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies, 2016. 3 Laboratoire Parisien de Psychologie Sociale, Enguerrand du Roscoät.

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l’intérieur familial, et tenant en compte les caractéristiques extérieures difficiles de l’espace public, cette tranche d’âges collégienne est plus nombreuse (55 %) à passer du temps devant les écrans (ordinateur, jeux vidéo, téléphone) que son homologue parisienne (44 %). Ce phénomène concerne plus particulièrement les garçons que les filles. Les adolescents avec lesquels nous travaillons vivent souvent dans des conditions difficiles, sans être protégés par un tissu d’adultes bienveillants à leur égard, même si le département a construit un réseau de structures agissant sur la prévention. Les jeunes âgés de 15 à 24 ans Malgré l’arrivée de nombreuses entreprises en Seine Saint Denis ces dernières années, presque 40% des jeunes de nos secteurs d’intervention restent sans emploi. L'inadéquation du profil des chômeurs avec la qualification des emplois créés oblige la moitié des travailleurs du département à exercer hors Seine-Saint-Denis. L’insertion sociale et professionnelle demeure un enjeu majeur pour les jeunes adultes. Toujours caractérisé par sa jeunesse et sa précarité, la Seine-Saint-Denis ne saurait cependant se résumer à ces indicateurs. Les équipes de prévention spécialisée s’appuient sur un tissu social riche en opportunités, ce qui favorise un partenariat varié. Elles peuvent construire des actions avec les jeunes et les groupes de jeunes, développer des expériences avec les familles et un public dynamique et souvent motivé. Le Conseil départemental continue de soutenir la prévention spécialisée, en replaçant cette action au sein d’un service départemental de territoire regroupant les services de protection de l’enfance de secteur (Aide Sociale à l’Enfance, Protection Maternelle Infantile, Assistantes sociales). Plusieurs rencontres entre les 9 associations de prévention spécialisée, Idée 93 et le vice-président du Conseil départemental, Monsieur Frédéric Molossi, ont ponctué l’année. Notre élu départemental de référence reste un soutien attentif à la prévention spécialisée.

II ) LE SERVICE PRÉVENTION SPÉCIALISÉE 93 Le service a fêté cette année ses 20 ans d’existence à l’Espace culturel mis à disposition par la mairie d’Epinay-sur-Seine que nous remercions. Ce fut l’occasion, le 9 juin, de rassembler 250 personnes - administrateurs et salariés de la Fondation, Stéphane Troussel, président du Conseil départemental et son équipe, les maires et/ou maires-adjoints des villes d’intervention, Bruno Leroux, député, de nombreux partenaires - et d’échanger sur les enjeux et les actions de la prévention spécialisée. Les jeunes que nous accompagnions étaient présents, au cœur de cet événement festif et convivial, notamment lorsqu’ils ont présenté sur scène avec des danses, des chansons et des animations les divers ateliers réalisés cette année en lien avec les équipes éducatives. Des parents et des familles ont aussi participé à l’évènement. Cet anniversaire a été l’occasion de voir le trajet parcouru en 20 ans, avec un service qui a su grandir sans grossir au fur et à mesure des années et donc rester proche des populations qu’il soutient et aide au quotidien.

1) Les contrats d’objectifs avec le Département et chaque ville Le contrat d’objectif décline de manière plus opérationnelle le projet de service par ville. Il inclut la présentation des valeurs de la Fondation, des modalités d’intervention du service de prévention spécialisée et les engagements de chaque salarié.

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L’année 2016 nous a permis de finaliser notre premier contrat d’objectifs à L’Île-Saint-Denis - qui doit cependant encore être signé par le maire, Mohammed Gnabaly, et par le vice-président du Conseil Départemental Frédéric Molossi. Nous avons partagé le diagnostic et travailler ensemble sur les axes d’intervention ainsi que sur les partenariats à construire et à développer. Les contrats d’objectifs avec les villes de Saint-Ouen et d’Epinay sont en cours d’élaboration. Cette dynamique de concertation entre le Département, la Ville et la Fondation pour échanger autour de la rédaction de ces documents, donne l’occasion d’évaluer ensemble le travail déjà accompli par nos actions de prévention spécialisée, de partager notre diagnostic et de projeter des objectifs de travail conjoints pour les 5 années à venir.

2) Un cadre organisationnel mieux défini Dans la continuité de ce nouveau projet de service, nous avons revu l’organisation du service et le contenu des documents administratifs supports pour plus de simplicité et de lisibilité organisationnelle. Cela doit se concrétiser par la délégation de certaines responsabilités du directeur vers les cadres et par la rédaction de nouvelles fiches de poste. Ce travail se poursuivra en 2017 avec toujours pour objectif d’obtenir plus de cohérence grâce à des règles mieux partagées et à la production de documents qui facilitent le suivi et l’évaluation des missions menées par le service.

3) Des équipes promotrice de projets, avec et pour les jeunes et les familles L’expérimentation d’une adulte-relais au collège Jean-Vigo à Epinay-sur- Seine La création d’un poste d’adulte-relais dans cet établissement scolaire, intégré à l’équipe d’éducateurs, a renforcé le lien avec les élèves, les familles, les équipes du collège et l’extérieur. Aux médiations famille-collégien-équipe enseignante et au soutien à la parentalité s’ajoute le relais avec notre équipe éducative lorsque la famille ou la jeune rencontre des difficultés qui relèvent de nos missions de protection de l’enfance. Son action de réduction du décrochage scolaire au sein et en dehors de l’établissement prévient les processus de désaffiliation et le risque d’entrée dans les processus délinquant. Pour que cette collaboration réussisse, il est important à chaque rentrée scolaire de présenter aux nouveaux personnels nos missions et nos modalités d’intervention. Un partenariat renforcé avec les collèges Le renforcement de nos partenariats avec les collèges de nos secteurs d’intervention réduit le décrochage scolaire : les équipes peuvent intervenir en amont et tenter d’éviter que des situations se cristallisent et n’aboutissent à une exclusion temporaire ou définitive. L’existence d’un tiers extérieur présent dans et/ou aux abords de l’établissement facilite la compréhension mutuelle des professeurs- collégiens et de leurs familles, et favorise l’apprentissage et la socialisation. Un développement du pouvoir d’agir des habitants – jeunes et adultes Les associations de quartier, de jeunes et d’aide aux jeunes, représentent des lieux ressources pour nos équipes. Elles renforcent le lien entre les habitants, contribuent au développement de la vie sociale et de l’autonomie des jeunes. Plusieurs actions communes et d’importants partenariats avec ces associations locales ont favorisé l’autonomie et les actions citoyennes des jeunes et parents que nous accompagnons (création d’associations de jeunes, d’associations d’habitants, participation aux conseils citoyens, etc.).

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4) Coopération des associations de Prévention Spécialisée, en partenariat avec le Département En partenariat avec le Bureau prévention du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, les neuf associations de Prévention spécialisée intervenant sur le territoire départemental ont participé au travail d’orientations du futur schéma départemental de protection de l’Enfance et ont mis en place des formations communes (formations des éducateurs nouvellement arrivés dans le département). Dans le cadre de discussions régulières avec le Conseil départemental (élu et administration), un groupe de travail initié par Idée 93, constitué d’éducateurs, de chefs de service, de directeurs et d’administrateurs des 9 associations, animé par Michel Joubert, administrateur et sociologue à l’université Paris 8, a élaboré un document intitulé « L’engagement de la prévention spécialisée en Seine-Saint-Denis, aujourd’hui et demain ». Ce texte a pour ambition de présenter les actions de la prévention spécialisée dans le contexte actuel en analysant l’évolution des situations d’une partie des jeunes, les spécificités d’intervention qui sont en mutation, les savoirs et les expériences des équipes engagées sur les territoires et de débattre des conditions de son développement. Cet apport nous semble essentiel au débat sur la prévention spécialisée, dans un département où sa place est clairement affirmée dans la politique de protection de l’enfance, mais dans un contexte national où cette forme d’intervention est remise en cause dans de nombreux territoires. Les associations coopèrent afin de faciliter la mise en œuvre et l’augmentation des chantiers éducatifs, pour répondre aux besoins des jeunes et groupes de jeunes. L’objectif principal de ces chantiers éducatifs en partenariat est l’insertion sociale et professionnelle des jeunes très éloignés de l’emploi (Projet européen d’insertion et d’emploi des jeunes, porté par le Département). Durant l’année 2016, plusieurs chantiers éducatifs ont été menés par deux associations de prévention spécialisée et une ou deux structures d’insertion par l’activité économique (association intermédiaire, régie de quartier, et entreprise d’insertion).

5) Nos perspectives pour 2017 Plusieurs communes dans lesquelles nous intervenons reconnaissent la pertinence de nos actions auprès des jeunes et de leurs familles et des maires ont exprimé leur souhait de voir créer de nouvelles équipes ou des postes supplémentaires. Le maire de Saint-Ouen a ainsi écrit au Conseil départemental pour demander une équipe supplémentaire. A la Courneuve, lors de notre entretien avec les élus, ceux-ci, constatant le déplacement des familles du « 4000 Sud » vers le quartier « Quatre-routes, Rateau » ont aussi exprimé qu’ils souhaiteraient une intervention dans ce territoire. Ces questions feront l’objet d’échanges avec le Conseil départemental. Dans un contexte électoral à venir important, l’année 2017 sera marquée par :

- La poursuite et l’accroissement du travail avec les collégiens, au travers de partenariats et de projets communs, dans et hors des établissements scolaires.

- Le développement de chantiers éducatifs avec des jeunes en amplifiant les partenariats avec les bailleurs et d’autres entreprises. Ce projet s’appuiera aussi sur la dynamique menée avec les autres associations de prévention spécialisée de Seine-Saint-Denis et le partenariat qui se construit avec les structures d’insertion.

- En ce qui concerne les ressources humaines : La recherche d’une stabilisation de l’équipe des cadres, le recrutement d’éducateurs diplômés, la mise en place d’une organisation formalisée ainsi qu’une formation collective sur les pratiques éducatives afin d’améliorer la réalisation de notre mission.

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- La finalisation des contrats d’objectifs tripartites avec les villes d’Epinay, Saint-Ouen, Villetaneuse et l’élaboration de celui de La Courneuve.

Pour La Courneuve, il est important de régler la question des locaux : il faut à la fois un local pour l’équipe du « 4000 Sud » afin de conforter son intervention éducative et déménager les ateliers scientifiques et techniques dans la perspective de la démolition du local actuel.

- La signature des conventions accompagnant les contrats d’objectifs.

- La poursuite de la réflexion dans le cadre d’Idée 93 et avec le Conseil départemental sur des thématiques actuelles, comme « les réseaux sociaux et la pratique éducative ».

III) LE PUBLIC CONCERNÉ PAR L’ACTIVITÉ ÉDUCATIVE Remarque : Tous les tableaux sont les mêmes pour les neuf associations de prévention spécialisée de Seine-Saint-Denis. Les critères sont construits avec le Bureau Prévention du département. Les équipes, intervenant dans cinq villes, connaissent 3 653 jeunes âgés au plus de 25 ans (ce chiffre s’avère en deçà de la réalité des jeunes connus qui sont ici sous-évalués par la majorité des équipes).

Jeunes connus Nombre Taux (*) Taux (**) Taux

total G F G F G F

Jusqu'à 13 ans 571 298 23% 27% 16% 8% 24%

14 à 17 ans 1097 511 43% 45% 30% 14% 44%

18 à 25 ans 858 318 34% 28% 23% 9% 32%

Total 2 526 1 127 100% 100% 69% 31% 100%

3 653

(*) Le taux est calculé pour les garçons par rapport au total de 2 526 et pour les filles sur 1 127. (**) Les taux sont calculés sur le nombre total de jeunes connus (3 653 jeunes) Il s’agit des jeunes connus par les éducateurs. Ce chiffre rend compte des enfants et des jeunes que les éducateurs côtoient dans leur pratique quotidienne du travail de rue et de proximité. Les éducateurs connaissent aussi de nombreux adultes âgés de plus de 25 ans. Sur les 3 653 jeunes :

- 1 127 filles sont connues soit 31% du public – notons que les 511 adolescentes (14-17 ans) représentent la part la plus importante (45% des filles connues).

- Les 2 526 garçons représentent 69% des jeunes connus – là encore les adolescents sont les plus nombreux (1 097 jeunes soit 43%).

Ces chiffres témoignent du travail quotidien de présence sociale, du travail de rue dans les espaces publics et privés (voies, halls d’immeubles, abords de collèges, etc.) pour aller à la rencontre des jeunes. Il s’agit tout à la fois de mener un travail d’observation pour analyser et comprendre le fonctionnement du quartier et de commencer à tisser des relations avec des jeunes – garçons et filles – en voie de désocialisation et de marginalisation. L’éducateur (l’éducatrice) propose une écoute, des discussions, des débats et une permanence dans le temps par ces rencontres quasi quotidiennes. Dans ces échanges informels, il incarne une posture d’adulte qui vient signifier la norme, les attentes et les règles sociales. Ces exigences seront encore plus importantes lors des accompagnements individuels.

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1) Les accompagnements individuels 913 jeunes ont bénéficié d’un accompagnement individuel.

Jeunes accompagnés individuellement

Nombre Taux par genre Taux sur total Taux total G F G F G F

Jusqu'à 13 ans 72 34 11% 12% 8% 4% 12%

14 à 17 ans 235 113 37% 40% 26% 12% 38%

18 à 21 ans 183 97 29% 35% 20% 11% 31%

22 ans et plus 144 35 23% 13% 15% 4% 19%

Total 634 279 100% 100% 69% 31% 100%

913

Le nombre de jeunes accompagnés augmente de 8 % (845 jeunes accompagnés en 2015). Les chiffres se déclinent de la manière suivante :

- 454 jeunes sont âgés de moins de 18 ans (50%) et 459 jeunes sont majeurs (50%). Cependant, on note des différences selon les genres : 52 % des filles sont mineures pour 48% de garçons.

- Au total, 69% des jeunes accompagnés sont des garçons, et 31% de filles.

- 38 % du public accompagné est âgé entre 14 et 17 ans, un segment en augmentation de 7 % par rapport à 2015, du fait du recentrage de nos actions suite à la tendance repérée l’année précédente d’un vieillissement des jeunes accompagnés individuellement.

- Les catégories des « 22 ans et plus » et des « jusqu’à 13 ans » sont en baisse de 3% par rapport à l’année précédente.

Dans l’ensemble des communes, les équipes poursuivent leurs stratégies pour mieux accompagner les filles, ce qui se traduit, encore cette année, par une augmentation de notre public féminin : 279 jeunes filles accompagnées en 2016 contre 252 en 2015 et 235 en 2014. Cette tendance se confirme pour la majorité de nos équipes, conformément au nouveau projet de service. Les domaines d’intervention pour les accompagnements individuels Les équipes intervenant de manière globale, un jeune peut être accompagné dans plusieurs domaines. Nous avons réalisé un total de 1 848 actions en 2016 (identique à 2015) sachant que chaque action réalisée nécessite un certain nombre d’actes qui ne sont pas quantifiés. Ainsi, la re-scolarisation d’un jeune, exclu de plusieurs établissements, nécessitera évidemment de nombreux actes au cours de l’année avant d’aboutir. Les domaines concernés sont :

Scolarité : 25% avec 457 actions menées

Insertion professionnelle : 21% avec 382 actions

Santé et prévention des conduites à risques : 17% avec 309 actions

Loisirs, sports, cultures : 14% avec 271 actions

Accès aux droits : 14% avec 258 actions

Justice : 6% avec 116 actions

Logement : 3% avec 55 actions

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La scolarité dont l’objectif est de prévenir l’échec scolaire, l’absentéisme et le décrochage, et le soutien à l’insertion professionnelle, représentent les deux axes majeurs de nos accompagnements individuels. La santé et la prévention des conduites à risques, l’accès aux droits et l’accompagnement dans les relations avec la justice sont trois thématiques qui répondent aux difficultés rencontrées par les jeunes. L’action des éducateurs aide les jeunes à lever ces obstacles qui freinent leur progression dans leurs parcours de vie. Les actions individuelles concernant l’accès aux loisirs, aux sports et à la culture sont mises en œuvre lorsqu’elles constituent un levier essentiel pour le travail éducatif. Il s’agit de donner au jeune les moyens de s’exprimer à travers ce qui lui fait plaisir, de développer des potentialités et/ou sa créativité, afin d’améliorer son estime de lui et de favoriser sa socialisation. Ces actions favorisent l’établissement d’un lien de confiance fort entre le jeune et l’éducateur, vecteur d’un projet personnalisé adapté aux besoins. Les actions autour du logement ne révèlent pas l’ampleur de la demande des familles mais sont à l’image des possibilités et opportunités de réponse, faibles en Ile-de-France. Le coût très élevé de l’hébergement en région parisienne demeure un obstacle pour l’autonomie.

2) Les accompagnements éducatifs collectifs 1 252 jeunes ont bénéficié d’accompagnements éducatifs collectifs

Actions collectives - jeunes concernés

Nombre Taux (*) Taux (**) Taux total G F G F G F

Jusqu'à 13 ans 242 168 29% 41% 19% 13% 33%

14 à 17 ans 417 175 49% 43% 33% 14% 47%

18 à 21 ans 157 52 19% 13% 13% 4% 17%

22 ans et plus 30 11 3% 3% 3% 1% 3%

Total 846 406 100% 100% 68% 32% 100%

1 252

Le nombre de jeunes accompagnés collectivement est identique à 2015. Le nombre de filles ayant bénéficié d’actions collectives est stable : 406 filles en 2016 (32%) pour 439 (35%) en 2015. 1 002 jeunes sont mineurs (80%) :

- 33 % sont des préadolescents (jusqu’à 13 ans – dont 43 enfants de moins de 10 ans pour 367 âgés de 10 à 13 ans), 168 filles et 242 garçons.

- 47 % des adolescents, 175 filles et 417 garçons (augmentation du nombre d’adolescents).

- 20% de majeurs, 63 filles et 187 garçons.

Comme pour les accompagnements individuels, les adolescents occupent une part plus importante des accompagnements collectifs durant l’année, en raison du recentrage de public. Les domaines d’intervention dans le cadre des actions collectives : En 2016, nous avons réalisé 3 224 actions (baisse de 30% du nombre d’actions par rapport à 2015). Nous enregistrons une diminution des actions « vie de quartier et développement social » : 1121 actions en 2016 contre 2468 en 2015. Cette forte baisse (environ 50%) s’explique par l’annulation de nombreux projets ouverts au public annulés en raison des alertes attentats et du plan Vigipirate.

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Les actions éducatives réalisées avec des jeunes et des groupes de jeunes au sein du territoire renforcent les liens entre les habitants, la place des jeunes dans la citoyenneté locale et leurs capacités d’action. Les équipes participent en impliquant des jeunes et des familles aux fêtes de quartier, aux repas citoyens, aux projets initiés par les villes, à des ateliers artistiques, aux nettoyages des espaces de vie, aux Conseils Citoyen, etc. Le service cherche à favoriser le pouvoir d’agir des habitants et à revaloriser l’image de la jeunesse auprès des adultes. - Les actions loisirs avec 1 127 actions (53%) représentent la majorité des demandes des jeunes

auprès des éducateurs. Cela se traduit essentiellement par la mise en place de sorties (culturelles ou sportives) et de séjours éducatifs, dont les objectifs socioéducatifs sont fixés pour chaque groupe et chaque action. Ces activités sont parfois aussi l’occasion d’entamer un accompagnement individuel. Les groupes concernés peuvent soit être déjà constitués dans le quartier, soit réunis par les éducateurs dans un but spécifique.

Les équipes éducatives ont réalisé 36 séjours avec 230 jeunes (pour une période totale de 201 jours).

- L’Accès aux droits et la citoyenneté représente avec 288 actions (14%) un des axes importants de nos accompagnements collectifs. Depuis les évènements de 2015 et 2016, es jeunes posent de nombreuses questions sur les attentats, sur la religion, sur la laïcité, sur la démocratie dans la société française et les équipes ont à cœur de construire des temps d’échanges et de débats sur la place des jeunes dans la société et d’engager des activités propices au vivre ensemble dans le respect de tous.

- La scolarité (271 actions menées soit 13% des actions collectives), répond à la fois aux demandes des jeunes et des parents ainsi qu’aux sollicitations des établissements scolaires. Ces derniers, souhaitent tenir compte de l’impact du lieu de vie dans le parcours scolaire des élèves et ouvrent de plus en plus leur structure à d’autres acteurs. Les principaux de collège, les conseillers principaux d’éducation, les assistantes sociales scolaires et aussi les professeurs, nous sollicitent de plus en plus pour effectuer des interventions dans l’établissement : prévention de la violence et des conduites à risques, médiations entre groupes de jeunes, etc.

- Santé et prévention des conduites à risques (259 actions soit 12,4% des actions collectives) permet d’aborder des sujets concernent les relations filles/garçons, la consommation de produits psychoactifs (alcool, chicha, cannabis, etc.), la sensibilisation au capital santé de chacun (soins buccodentaires, nutrition, hygiène de vie, etc.). Nous participons à la mise en place de contrats locaux de santé (CLS) et à des manifestations organisées par des partenaires, nous travaillons avec l’espace Tête à Tête, etc.

- Insertion professionnelle (145 actions soit 7% des actions collectives) consiste à organiser et réaliser les chantiers éducatifs, les déplacements aux forums de l’emploi ou à certains « cafés contacts » mettant en relation des jeunes et des employeurs. Nous travaillons aussi en amont avec les collégiens et les lycéens pour préparer leurs orientations (recherche d’emploi ou de formation qualifiante).

Les équipes éducatives ont réalisé 16 chantiers avec 76 jeunes pour une durée totale de 95 jours.

- Justice (6 actions soit 0,3% des actions collective) est une thématique qui concerne plus les accompagnements individuels.

- Logement Hébergement avec 7 actions (0,3%).

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3) Le travail avec les parents et les familles Les équipes connaissent 1 121 familles. Les rencontres avec les parents se font lors d’accompagnements individuels ou pour les mineurs lorsque le consentement des parents est nécessaire, lors des actions collectives et surtout par la présence dans les quartiers – travail de rue, participation aux moments festifs, etc. 391 familles sont accompagnées (dont 30 % de nouvelles). Nous constatons une légère baisse (- 8 %) de parents accompagnés par rapport à 2015, malgré la progression du nombre d’accompagnements individuels d’adolescents. Lorsque cela est possible, nous privilégions la réorientation des familles en difficulté vers le droit commun pour se concentrer sur l’accompagnement de leurs enfants. Les équipes éducatives interviennent dans le domaine de la scolarité avec 232 actions (26% des accompagnements familles). La scolarité est perçue par les parents comme un élément important pour l’avenir de leurs enfants. Cette augmentation du nombre d’actions s’explique aussi par la création du poste d’adulte-relais expérimental au collège Jean Vigo d’Epinay. Les vulnérabilités familiales sont le premier axe d’intervention auprès des familles (57% des actions). Cela se traduit par des aides dans les domaines suivants :

- L’accès aux droits (227 actions soit 26%) notamment pour des régularisations administratives et/ou des procédures judiciaires. Ce genre de problèmes n’a pas forcément de lien direct avec les difficultés de l’enfant, mais l’amélioration des conditions matériellesdes parents et de la qualité du climat familial bénéficie forcémentà l’enfant. Là encore, les adultes-relais sont très sollicitées (Ile-Saint-Denis par exemple).

- La santé et la prévention des conduites à risques (160 actions soit 18%) : problèmes de santé non traités en raison d’absence de couverture sociale ou de démarches médicales appropriées, difficultés psychologiques.

- La justice (70 actions soit 8%)

- Le logement (49 actions soit 6%), notamment des dettes de loyers, des relogements suite à des expulsions ou des logements insalubres. Ces difficultés font peser au sein de la famille des tensions importantes dues à un surpeuplement dans l’appartement, et/ou à l’angoisse de se retrouver sans toit, etc., renforcées par des jeunes souvent en pleine crise d’adolescence.

Nous cherchons à construire des solutions pérennes, avec des partenaires, pour sécuriser ces cellules familiales : re-scolarisation, relogement, étalement de la dette, déménagements, demande de logement social.

Les médiations familiales sont aussi très importantes (144 actions soit 18%) pour contribuer à apaiser et à résoudre les crises au sein de la cellule familiale en favorisant les échanges. Nous sommes cependant parfois amenés à rédiger des informations préoccupantes, afin de protéger des adolescent-e-s en proposant des orientations vers des placements.

4) Le travail partenarial dans le cadre des « poly-suivis » : Nombre de jeunes accompagnés conjointement en 2016 : - 46 jeunes (33%) bénéficient d’un mandat administratif de l’Aide Sociale à l’Enfance (mandat parfois

confié à d’autres structures socio-éducatives). Nous constatons une baisse de 40 jeunes par rapport à 2015.

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- 94 jeunes (67%) bénéficient d’un mandat judiciaire, accompagnés par la PJJ ou l’ASE. Ce chiffre est le même qu’en 2015. Le travail mené avec les jeunes sous main de justice et le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP) perdure, pour les jeunes sortant de prison, en semi-liberté, ayant des bracelets électroniques, etc.

IV - LE FONCTIONNEMENT DU SERVICE Entrées et sorties des personnels Les mouvements de personnels en 2016 concernent uniquement les personnels éducatifs. Le recrutement d’un chef de service est en cours à Villetaneuse. Au cours de l’année, nous avons rencontré de nombreux candidats, dont l’un devait débuter en septembre avant de revenir sur sa décision d’intégrer le service. Le chef de service retenu arrivera en début d’année 2017. Recrutement de personnels éducatifs En contrat à durée indéterminée (CDI) :

- 1 monitrice éducatrice à la fin de son contrat de professionnalisation en juillet 2016 (Epinay)

- 1 éducatrice spécialisée en mars 2016 à Saint-Ouen

- 1 éducateur en juin 2016 à Saint-Ouen

En Contrat à durée déterminée (contrat de professionnalisation) : 1 moniteur-éducateur Sorties de 4 éducateurs en CDI, 2 éducateurs pour une fin de CDD et 1 monitrice éducatrice (fin de contrat de professionnalisation - CDD et embauche en CDI) Deux situations particulières Au cours de l’année 2016, nous avons enregistré de nombreux arrêts maladie et des congés maternité pour des personnels que nous n’avons pas remplacés (3 mois pour les personnels administratifs, un peu moins de 5 mois pour le directeur adjoint et 3 mois pour les chefs de service). Les salariés présents ont effectué un travail important pour assurer le bon fonctionnement du service. En novembre 2016, le procès en assises de l’assassin de Mamadou Magassouba, éducateur dans le quartier des « 4000 nord » à La Courneuve, qui avait été tué en septembre 2013, a provoqué une forte émotion chez l’ensemble des salariés du service et plus particulièrement pour ceux qui en étaient proches. Le service et la Fondation ont une pensée émue pour son fils et sa famille. Les formations Les formations réalisées sur le plan de formation 2016 :

- 1 « formateur de terrain » débutée en 2016 se terminera fin d’année 2017.

- 1 master 1 « le pouvoir d’agir » débutée en décembre 2014 se termine en 2017.

- 1 CAFERUIS débuté en octobre 2015 est prévu jusqu’en 2017.

- 1 DESU « Pratique Clinique et Arts Visuels », débuté en 2015 se termine en 2017.

- 1 VAE de moniteur éducateur, débutée en 2015 se termine en 2017.

- 1 formation d’éducateur spécialisé s’est terminée en septembre 2016 par l’obtention du diplôme.

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Les formations réalisées hors plan de formation 2016 :

- 1 CAFDES terminé en mai 2016 a été validé en décembre 2016.

- 1 Master 1 sciences de l’éducation a été obtenu en avril 2016.

- 1 CAFERUIS a été obtenu en novembre 2016.

- 1 diplôme d’éducateur spécialisé a été obtenu en juin 2016.

La Fondation a organisé trois journées d’étude - Une journée d’étude a rassemblé 80 salariés des deux services de prévention spécialisée le 31 mars

2016 sur une thématique d’actualité : Quelle contribution de la prévention spécialisée à la prévention de la délinquance ? Frédéric Molossi, vice-président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, a ouvert la journée. Jean-Marc Steindecker a rappelé que la prévention spécialisée a une influence positive sur la prévention de la délinquance grâce aux liens créés avec les jeunes et les partenaires, au travers de multiples modalités d’actions éducatives (travail de rue, accompagnement individuel, actions collectives avec les groupes, etc…) ou par la volonté d’insérer en s’appuyant sur le partenariat (chantiers éducatifs, chantier école, espaces dynamiques d’insertion, organismes de formation comme le SAFIP, etc.).

La sociologue, Véronique Le Goaziou, a valorisé le travail réalisé en prévention spécialisée et a encouragé la communication sur les pratiques mises en œuvre pour se faire mieux entendre et comprendre. Elle incite les professionnels à faire des propositions en matière de prévention de la délinquance par l’approche éducative quotidienne mise en place.

- Une journée d’étude dédiée aux « nouvelles » pratiques à mettre en œuvre au regard des évolutions des publics et du contexte.

Le 25 novembre 2016, 130 professionnel-le-s des différents établissements et services de la Fondation se sont réunis pour réfléchir ensemble aux « nouvelles » pratiques à mettre en œuvre dans une société en profonde mutation. En ouvrant la journée, Jean-Marc Steindecker a tracé rapidement quelques évolutions des problématiques des jeunes et des familles qui font écho aux transformations de la société. Dans cet environnement incertain, les valeurs de la Fondation restent un socle pour ce travail éducatif et social au quotidien.

Au cours de la matinée, Christophe Daadouch, juriste et formateur, a présenté les enjeux de la loi sur la protection de l’enfance de mars 2016. Afin de disposer d’autres outils pour concevoir les modifications sociétales, Michel Joubert, sociologue, a poursuivi en évoquant les « Vulnérabilités sociales et les pistes pour expérimenter au quotidien ». La notion de vulnérabilités permet d’intégrer les contextes et les tensions qui pèsent sur les personnes ainsi que leurs capacités et ressources. Elle indique l’horizon de l’émancipation.

L’après-midi a été consacré à quatre ateliers où des échanges dynamiques ont permis de mieux connaître les actions mises en œuvre au sein des équipes et de réfléchir ensemble. Puis, chaque atelier a présenté ses points forts et posé des questions qui ont mobilisé les professionnels.

- Une journée d’étude avec les « cadres » sur cette thématique « L’encadrement garant de l’accompagnement des jeunes et résidents : la confiance et le contrôle ».

L’objectif de cette journée était de définir un cadre commun, de partager des manières de faire, des outils et de renforcer la légitimité des cadres.

Les débats ont été riches, ils ont permis tant de dégager des visions communes que de constater certaines divergences. Plusieurs questions méritent l’attention dans ce domaine : les emplois du temps, la notion de rendre compte et l’analyse du travail réalisé également.

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ÉPINAY-SUR-SEINE

1. LE CONTEXTE LOCAL : DES SPÉCIFICITÉES SPINASSIENNES Le programme de rénovation urbaine engagé depuis plusieurs années sur la ville, a apporté de nombreuses modifications (sur le bâti, sur les voies de circulation, sur la mobilité des habitants), modifiant les pratiques spatiales des jeunes et des adultes. Les équipes avaient modifié le travail de rue pour soutenir une bonne appropriation des équipements collectifs par les adolescents (centre commercial, médiathèque, etc.) en travaillant en partenariat. Depuis un an environ, la création des conseils citoyens (mis en place avec la nouvelle programmation pour la ville et la cohésion urbaine) dans les 3 quartiers prioritaires de la ville (Orgemont/ Centre-Ville / La Source Les Presles) a permis aux habitants, volontaires et/ou tirés au sort, de s’investir dans la vie locale avec des acteurs locaux. Leur mission est de favoriser l’expression des habitants au côté des acteurs institutionnels, d’être un espace favorisant la co-construction des contrats de ville et de ses actions et stimuler et appuyer les initiatives citoyennes. Le service est présent dans ces instances, dans le collège associatif. Il nous semble important de souligner que ces 3 conseils citoyens, constitués chacun en association, mènent un travail remarquable, sont force de proposition, organisent et participent à des actions citoyennes reconnues par la municipalité. L’une des particularités de la ville d’Epinay est constituée par la richesse de son patrimoine, de ses actions culturelles et de nombreux évènements accessibles à tous les publics. De multiples structures dédiées existent sur la ville : salles de spectacle (Espace Lumière, Maison du Théâtre et de la Danse, Pôle Musical d’Orgemont), studios d’enregistrement pour la musique (Pôle Musical d’Orgemont, Centre Socioculturel), salles d’expositions et studios de cinéma (l’Eclair). Par ailleurs, dans le cadre des actions de la politique de la ville, beaucoup d’actions en lien avec la culture sont proposées et financées (dont l’atelier d’écriture rap/RnB que nous organisons chaque année depuis 3 ans). Les conflits inter-quartiers perdurent et demeurent un problème important pour notre territoire. Ce sont plus particulièrement les 14/17 ans de nos 3 quartiers d’intervention qui sont concernés. Comme chaque année, au printemps et à l’automne généralement, des groupes majoritairement de jeunes garçons se battent violemment (parfois avec des armes type machette et/ou batte de baseball) pour des raisons d’appartenance à tel ou tel territoire ou pour des conflits personnels et/ou affectifs. Les incidences sur la ville sont parfois sérieuses car certains habitants ne sortent plus de leur quartier pour éviter d’éventuelles représailles. Des élèves n’osent plus se rendre dans les établissements scolaires par peur de se faire malmener. Malheureusement, ces phénomènes de violence renforcent la ghettoïsation de ces quartiers et font la peur chez beaucoup d’habitants.

Nos territoires d’intervention : Orgemont : situé à l’ouest de la commune, ce quartier est délimité par les voies de chemins de fer (RER C, futur Tram express nord). Il est limitrophe des communes d’Argenteuil à l’ouest et de Saint Gratien au nord. Il regroupe 19,8% de la population globale soit un peu plus de 11 000 habitants et est constitué de plusieurs sous-ensembles (Gros Buisson, Cité jardins…). Le programme de rénovation urbaine n’a pratiquement concerné que les espaces publics. L’intervention sur l’habitat est réduite et n’a pas permis d’amélioration notoire des conditions de vie des habitants du secteur.

Centre ville : ce quartier qui regroupe plus de 7 000 habitants (soit 12,6% de la population), a été totalement rénové (ANRU I) et est devenu désormais un centre-ville vivant et agréable, bénéficiant d’un réseau de transports, d’un nouveau centre commercial, de nombreux services, commerces et

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administrations (la rénovation est passée par la démolition de logements, la création du centre commercial et de nouvelles voies de circulation pour ouvrir le quartier et le réaménagement des espaces publics). La Source - les Presles : situé au nord-est de la ville, ce quartier est composé de deux sous-ensembles (La Source et Les Presles). Il est limitrophe des communes de Deuil-la-Barre et de Villetaneuse. Son découpage est aussi morcelé par l’habitat pavillonnaire. Environ 10 000 habitants soit 18% de la population y vivent. Le programme de rénovation urbaine a permis d’amorcer un désenclavement du secteur La Source avec la réalisation d’équipements publics : une école, le centre socioculturel Nelson Mandela qui représente un réel support pour les habitants et associations du quartier. Au titre de la politique de la ville, la dynamique partenariale et associative a souvent été difficile à percevoir par manque de liens entre les deux sous-ensembles.

2. L’ACTION ÉDUCATIVE AVEC LES JEUNES, LES GROUPES DE JEUNES ET LES FAMILLES

L’ACTIVITÉ EN CHIFFRES Des équipes bien implantées dans les quartiers, des éducateurs connus et reconnus Nous constatons une augmentation importante du nombre de jeunes connus sur nos 3 territoires d’intervention : 1 076 en 2016 contre 766 en 2015.

Jeunes connus Jusqu'à 13 ans 14 à 17 ans 18 à 25 ans Total

TOTAL G F G F G F G F

Orgemont 80 57 100 49 138 18 318 124 442

Centre-Ville 58 33 97 47 125 35 280 115 395

Source/ Presles 28 15 68 32 75 21 171 68 239

Total de jeunes 166 105 265 128 338 74 769 307 1076

Taux 15% 10% 25% 12% 31% 7% 71% 29% 100%

Total jeunes 271 393 412

Taux 25% 37% 38%

Ces chiffres valorisent le travail de rue, de présence quotidienne de nos équipes dans les quartiers. Le nombre de jeunes connus par les 3 équipes éducatives s’élève à 1 076 :

- Dont 307 filles (29%, soit une légère diminution par rapport à 2015) et 769 garçons (71%). - Les mineurs représentent 62% des jeunes connus. Cependant, nous constatons un

vieillissement des jeunes connus (38% de majeurs, contre 21% en 2015).

- A Orgemont, la répartition entre les 3 groupes d’âges est à peu près équivalente.

- Au Centre ville, les majeurs comptent pour 41%, les 14-17 ans 36% et les plus jeunes 23%.

- A La Source-Les Presles, ce sont les 14-17 ans qui, en pourcentage représentent le groupe le plus important avec 42%, les majeurs suivent avec 40%, puis les 11-13 ans ne sont que 18%. Dans ce dernier territoire, l’équipe a changé en 2016 avec l’arrivée d’une nouvelle monitrice-éducatrice ayant effectué sa formation dans notre service et la mutation d’un éducateur spécialisé (venant de Saint-Ouen). Cela explique le nombre moins élevé de jeunes connus.

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Beaucoup de jeunes accompagnés individuellement :

Jeunes accompagnés individuellement

11-13 ans 14 à 17 ans 18 à 25 ans Total TOTAL

G F G F G F G F

Orgemont 12 10 38 16 41 15 91 41 132

Centre-Ville 3 16 2 51 25 70 27 97

La Source/Les Presles 2 18 5 53 6 73 11 84

Total de jeunes 17 10 72 23 145 46 234 79 313

Taux 5% 3% 23% 7% 46% 15% 75% 25% 100%

Total jeunes 27 95 191

Taux 9% 30% 61%

Nous avons accompagné 313 jeunes en 2016 :

- 234 garçons (75%) et 79 filles (25%, contre 21% en 2015)

- Les majeurs représentent 61% des accompagnements : 145 garçons et 46 filles. Plus précisément, ce sont les 18 à 21 ans qui sont les plus nombreux (118 jeunes dont 83 garçons et 35 filles). Les majeurs accompagnés très nombreux au Centre ville et à La Source-Les Presles (78% et 72%), ne représentent que 42% à Orgemont.

- 95 jeunes dont 72 garçons et 23 filles ont entre 14 et 17 ans, soit 30% du total, avec de grandes variations selon les quartiers (41% à Orgemont, 19% au Centre et 27% à La Source-Les Presles).

- 27 jeunes ont entre 11 et 13 ans (9% du total, 17% à Orgemont).

Les thématiques abordées au travers de 491 actions sont :

- L’insertion professionnelle avec 148 actions revête une importance pour tous les quartiers

- La scolarité correspond à 134 actions, dont 85 à Orgemont.

- Les actions loisirs, cultures, sports, séjours représentent 72 actions.

- L’accès aux droits et la citoyenneté, 55 actions.

- La justice, 37 actions.

- La santé, la prévention et les conduites, 31 actions.

- Le logement/hébergement, 14 actions.

(NB : une action est la succession de nombreux actes résolvant le problème rencontré par le jeune). Des accompagnements collectifs nombreux :

Jeunes accompagnés collectivement

11-13 ans 14 à 17 ans 18 à 25 ans Total TOTAL

G F G F G F G F

Orgemont 81 61 46 25 23 8 150 94 244

Centre-Ville 36 16 32 19 4 5 72 40 112

La Source/Les Presles 15 6 32 18 1 3 48 27 75

Total de jeunes 132 83 110 62 28 16 270 161 431

Taux 31% 19% 26% 14% 6% 4% 63% 37%

Total jeunes 215 172 44

Taux 69% 55% 14%

431 jeunes sont accompagnés collectivement par nos 3 équipes éducatives dont 270 garçons (63%) et 161 filles (37%).

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La tranche d’âge la plus représentée est celle des pré-adolescents de 11/13 ans (69%), devant les adolescents de 14/17 ans (55%), puis les majeurs (14%). Les thématiques abordées dans le cadre de ces actions collectives s’orientent autour de :

- la vie de quartier, le développement social (431 actions) : fêtes de quartiers, forums divers, actions initiées dans l’espace public – notamment à Orgemont et au Centre-Ville.

- les loisirs, les séjours, la culture et les sports (429 actions), importantes pour les 3 secteurs.

- la scolarité, 173 actions dont 117 actions à Orgemont, ce qui s’explique par la présence de l’adulte-relais au collège qui participe à de nombreuses sorties scolaires, forums des métiers, etc.… L’adulte-relais peut aussi le cas échéant orienter certains jeunes vers les éducateurs pour un accompagnement individuel ou collectif.

- la santé, la prévention des conduites à risques (76 actions au total), notamment autour de la passation du diplôme de secouriste effectuée par l’équipe de La Source-Les Presles (57 actions) et de la participation à des ateliers organisés par diverses structures dans la ville comme les forums santé par exemple.

- l’insertion professionnelle (37 actions) et l’accès aux droits (26 actions) sont peu abordés de manière collective. Toutes les activités ayant trait à la citoyenneté sont le plus souvent comptées dans « vie de quartier et de développement social).

Une augmentation du nombre de familles connues et suivies 222 familles connues contre 216 en 2015 : 97 à Orgemont, 102 au Centre ville et 23 à La Source-Les Presles. 141 familles accompagnées, dont 90 régulièrement : 69 familles à Orgemont où l’adulte-relais joue un rôle considérable, 55 au Centre ville et 17 à La Source-Les Presles. La scolarité (105 actions), l’accès aux droits et à la citoyenneté (74 actions), la médiation familiale (47 actions), la justice (31 actions), la prévention des conduites à risque et la santé (24 actions) sont les thèmes les plus souvent travaillés dans le cadre de ces accompagnements parentaux en lien avec leur enfant. Les poly suivis : 45 jeunes ont été suivis conjointement par nos équipes et par d’autres services de l’enfance (ASE et PJJ). 23 bénéficiaient d’un mandat judiciaire et 22 d’un mandat administratif.

DES AXES FORTS DE L’ACTION MENÉE EN 2016

L’organisation de 3 chantiers éducatifs

Un groupe de 5 jeunes filles âgées de 16 à 18 ans du quartier du Centre-Ville, souhaitant s’engager dans une action humanitaire, ont participé à des distributions alimentaires avec une association caritative. Elles ont contribué à organiser les collectes et les répartitions de denrées alimentaires pour une centaine de familles pendant 4 weekends en juin.

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Avec la Maison des Assistantes Maternelles d’Orgemont, deux chantiers éducatifs se sont déroulés en 2016 :

- l’un avec un groupe de garçons de 16/17 ans (déscolarisés et pour certains suivis par la PJJ) avec lesquels il était important de travailler autour des notions de respect des consignes (tâches, horaires…), de la valorisation de leurs capacités à prendre des initiatives, et de la formation professionnelle. Concrètement ils ont participé à la création d’un jardin au sein de la structure (clôturage, aménagement de l’espace).

- Le second s’est déroulé avec un groupe mixte (3 filles et 2 garçons âgés de 18 ans), pour construire un abri de jardin, en bois de récupération. Grâce à leurs salaires ils ont chacun pu financer leur permis de conduire qui faisait partie de leur projet individuel d’insertion.

L’engagement de jeunes dans le « permis citoyen » et les formations aux premiers secours

4 jeunes accompagnés par nos équipes ont participé à l’action « le permis citoyen » initiée par la PJJ. Ce projet a pour objectif de sensibiliser les jeunes pris en charge, ou non, par la PJJ, à la citoyenneté et à la notion du vivre ensemble. Le parcours citoyen est constitué de 4 grands axes :

- la prévention des conduites à risques (outil de prévention autour de la sécurité routière),

- le vivre ensemble et la relation à l’autre (actions solidaires et encadrement d’enfants lors de sorties avec le Secours Populaire ; participation à un café philo avec la Maison des Adolescents),

- les droits et devoirs du citoyen (formation à la citoyenneté, promotion des droits des enfants avec l’APCEJ- association pour la promotion de la citoyenneté des enfants et des jeunes)

- et la formation PSC1 (premier secours) et ASSR (attestation scolaire de sécurité routière).

Parcours au terme duquel, après validation des différents items, les jeunes peuvent bénéficier du financement de leur permis de conduire. L’équipe éducative de La Source - Les Presles met en place une formation PSC1 (premier secours) au sein du collège Roger Martin du Gard. Cette action de prévention et de formation, à vocation citoyenne, est destinée aux jeunes âgés de 12 à 16 ans (classes de 4ème et de 3ème avec une moyenne de 20 à 25 élèves par classe soit environ 400 élèves formés depuis 2009). Elle a pour objectif de sensibiliser les jeunes aux conduites à risque en leur apprenant les gestes de premiers secours. La formation à la fois théorique et pratique, avec des mises en situation, dure 10 heures. Elle permet également de traiter les accidents de la route, les incivilités, les manifestations festives, les risques domestiques et les consommations de stupéfiants. Cette activité, comme tous les moments passés avec les jeunes, permet d’entrer en contact avec des collégiens et de repérer ceux qui nécessitent un accompagnement individuel.

Contribuer à la réduction des ruptures scolaires

En plus des accompagnements individuels et collectifs ainsi que du travail avec les familles, depuis 2 ans, une adulte-relais, membre de l’équipe éducative d’Orgemont, travaille particulièrement avec le collège Jean Vigo. Sa présence facilite les liens entre les familles et le collège, permet de prévenir et d’aider à la résolution des petits conflits de la vie quotidienne par la médiation et le dialogue, soutient les familles qui le souhaitent dans leur fonction parentale, facilite le dialogue entre les générations. Elle facilite aussi les relations avec notre équipe éducative en assurant des accompagnements conjoints avec les éducateurs et en participant à des actions collectives initiées par l’équipe (ateliers, sorties, chantiers éducatifs). Elle participe aussi à des sorties scolaires, encadre et accompagne les élèves sur des temps scolaires. Les études cliniques de certaines situations travaillées en équipe apportent une meilleure évaluation des situations et donc un meilleur accompagnement éducatif.

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Favoriser l’expression des jeunes : écritures de texte mis en musique et présentés sur scène

Cet atelier est né en 2013, suite à ce constat de l’équipe éducative d’Orgemont : de très nombreux jeunes s’intéressent à la musique et écrivent des textes, plus ou moins aboutis, seuls ou entre amis. Pour leur permettre d’aller plus loin dans leur démarche d’écriture, nous avons mis en place un atelier d’écriture en partenariat avec les médiathèques de Plaine Commune, la structure « Scène Appeal » et le collège Jean Vigo. L’objectif est de permettre aux jeunes d’exprimer, en texte et en musique, les questions qu’ils se posent au quotidien. Ces ateliers favorisent aussi la mixité et apaisent certaines tensions inter quartier. Déroulement :

° 2 ateliers d’écriture de 2 h chacun auxquels participent une dizaine de jeunes : l’un à la médiathèque de 17h à 19h le mardi soir animé par un éducateur et l’autre le mercredi de 13 h à 15h au collège coordonné par l’éducateur et le professeur de musique. Durant ces séances, les jeunes travaillent l’écriture de leurs textes. Ils choisissent les musiques pour les accompagner et répètent, en travaillant le vocabulaire, la syntaxe, les rimes et la diction. ° Un atelier de mise en scène de 2h à la médiathèque de 10h à 12h animé par « Scène Appeal ». Dans cet atelier, les jeunes font des exercices de dictions, découvrent d’autres styles de musiques, font des vocalises et travaillent leur présence sur scène (déplacement, tenue du micro, etc.). Au Pôle Musical d’Orgemont, les jeunes peuvent répéter et s’enregistrer en vue de réaliser un CD. En plus de ces ateliers, des sorties ont été organisées pour découvrir d’autres cultures musicales : expositions en lien avec la musique, concerts, la cité de la musique…

Des actions avec des jeunes des différents quartiers d’intervention afin de diminuer les tensions

et conflits

Nous constatons chaque année que de plus en plus de collégiens présents dans l’espace public, sont en processus de déscolarisation. Nous avons donc initié des actions d’animation pour entrer plus facilement en relation avec ce public jeune et non connu. Les équipes créent ainsi un lien, instaurent un climat de confiance, qui facilitera le développement des accompagnements individuels et/ou collectifs. Par ailleurs nous savons que peu d’animations sont organisées dans ces quartiers au pied des immeubles. Or, comme indiqué précédemment, les violences entre jeunes de différents territoires représentent un enjeu pour notre action de prévention spécialisée à Epinay. Plusieurs actions sont donc organisées dans le but de les faire se côtoyer et participer ensemble à des activités, de prévenir ces conflits, de « décloisonner » ces quartiers, en déconstruisant les fausses représentations que chacun peut avoir sur le voisin du « quartier d’à côté ». Un tournoi de jeux « inter cités » a été organisé conjointement avec les 3 équipes éducatives d’Epinay. Nous avons organisé des sessions d’animations en ateliers, en utilisant des « jeux du monde », soit des jeux de différents pays, pendant plusieurs soirées dans chacun de nos quartiers d’intervention. Une fois initié aux règles, les jeunes y ont participé avec beaucoup d’intérêt. Les vainqueurs de chaque quartier se sont affrontés en finale. Les gagnants sont partis en séjour inter-équipe d’une semaine, dans un centre de vacances de la Fondation (Saury). Un éducateur précise : Nous avons lancé deux actions communes aux trois quartiers :

o Le concours de jeu de société avec l’association « STRATAG’M » s’est déroulé dans chaque quartier, trois jours d’affilés. Cette action était basée sur la découverte de jeux de société type plateau.

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o Sur le même principe, durant 3 après-midi, nous avons collaboré avec l’association des « Petits Débrouillards », pour tenir des ateliers de découverte de l’informatique et de la mécanique.

Ces deux actions, se sont déroulées à ciel ouvert, au cœur des trois quartiers d’intervention. Elles ont rencontré un franc succès et mériteraient une reconduite pour 2017. D’autres activités ont aussi été réalisées afin de renforcer les liens entre les jeunes, favoriser le dialogue et le vivre ensemble, développer l’autonomie des jeunes, et diminuer les tensions et conflits inter quartiers :

o 3 sorties ont été organisées de façon conjointes dans des bases de loisirs durant l’été : elles ont concerné 7 adolescent-e-s (13-15 ans).

o Des groupes de parole, au sein du collège Evariste Gallois (2 heures tous les 15 jours), avec les éducateurs du Centre ville et de La Source-Les Presles destinés à des adolescent-e-s du module relais venant de ces deux quartiers. Le module relais s’adresse aux élèves en difficulté scolaire qui sont regroupés par le collège pour suivre des cours spécifiques. 8 élèves sont concernés pour des sessions de 6 à 8 semaines (soit sur les 3 trimestres 24 jeunes filles et garçons de 13/16 ans).

o Des temps de travail de rue sont organisés conjointement.

o En collaboration avec les « Petits Débrouillards », un atelier de construction de « borne d’arcade » (fabrication de vieux jeux électroniques, type pacman) est mis en œuvre par les deux équipes du Centre et de la Source.

o 2 séjours avec 12 adolescents (13-15 ans) d’Orgemont et du Centre ville avec un éducateur de chaque équipe. Le premier s’est déroulé pendant 3 jours à Montaure en mai (6 jeunes) et le second à Saury pendant une semaine en juillet (6 jeunes).

o 1 séjour avec 6 jeunes – filles et garçons âgés de 12 à 15 ans - habitant les 3 territoires d’intervention (2 dans chaque quartier) s’est déroulé à Saury pendant une semaine, rassemblant les vainqueurs des jeux animés au pied des immeubles

Des entretiens individuels, des débats collectifs ont été mis en place durant le séjour afin de désamorcer certains conflits, de faciliter l’expression de leurs difficultés.

Soutenir le développement social local en participant à des instances de démocratie locale et à des actions dans les quartiers (fête de quartier, forum de l’emploi, forum santé…)

Outre notre participation et notre implication dans les Conseils Citoyens, nous participons au Comité d’Usagers du centre socio-culturel d’Orgemont qui organise chaque année la fête de quartier. Nous les soutenons et leur apportons notre savoir-faire. Enfin à Orgemont, une nouvelle association a vu le jour. Il s’agit d’AMHP (Association Malades Handicapés Partis trop Tôt) créée par une habitante du quartier et qui a pour but d’organiser des actions (repas, loto, moments festifs…) en mémoire des personnes (enfants et adultes) disparues. Nous l’accompagnons dans l’organisation de ces actions, l’aidons dans ses démarches administratives et la soutenons pour l’animation des actions.

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PERSPECTIVES 2017 Au cours de l’année 2017, nous allons élaborer le contrat d’objectifs. Nous devons pour cela affiner le diagnostic territorial, et notamment analyser l’influence de la rénovation urbaine et des changements urbanistiques sur la vie des habitants, les déplacements et pratiques spatiales des jeunes et des groupes de jeunes. Le diagnostic sera partagé avec nos partenaires, notamment avec la ville et ses différentes structures et services, ainsi qu’avec les représentants du Conseil Départemental et les partenaires locaux. C’est un enjeu important. Nos actions auront pour objectifs de :

Renforcer le travail de rue, l’analyse du fonctionnement des quartiers, le repérage des évolutions des pratiques des jeunes et des groupes de jeunes.

Développer le travail auprès des familles et des jeunes filles.

Prévenir les ruptures scolaires et le décrochage.

Soutenir les jeunes dans leur parcours d’insertion professionnelle et dans l’accès aux droits.

Renforcer les coopérations et les liens partenariaux avec les collèges, pour solidifier la communauté éducative dédiée à la jeunesse : par exemple, mise en place d’actions éducatives spécifiques dans le cadre du Comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC : atelier d’écriture, de théâtre d’improvisation, …).

Soutenir les associations locales et le développement social de proximité, avec des actions telles « Brico-débrouille », atelier conjuguant animation de rue et investissement de l’espace public.

Pour atteindre ces objectifs, nous allons :

Multiplier le partenariat avec les bailleurs pour pouvoir mettre en place plus de chantiers éducatifs.

Accentuer le partenariat avec la médiathèque Colette, lieu de référence du centre-ville, accueillant de nombreux jeunes et adultes, en mettant en place des actions collectives (jeux de société par exemple).

Renforcer les liens entre les 3 équipes et mettre en place des actions transversales.

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ILE-SAINT-DENIS Quartiers « Sud » et « Sud – Centre-ville »

LE CONTEXTE LOCAL DE L’ACTION La mutation urbaine de L’Ile-Saint-Denis est toujours à l’œuvre et demeure un enjeu crucial pour les années à venir. La population devrait plus que doubler, les futurs habitants arrivent au fur et à mesure des livraisons des constructions, l’éco quartier, déjà en construction (l’un des plus grands de France) progresse avec l’aménagement des berges de Seine. Si les jeux olympiques d’été de 2024 se déroulent à Paris (nouvelle attendue pour septembre 2017) le village olympique sera construit dans l’espace dédié à ce projet d’éco quartier. Cela accélérera les travaux, notamment la passerelle (piéton, vélo, bus) qui reliera la ville, à la cité du cinéma et au quartier Pleyel de Saint-Denis, à la ligne 13 du métro, puis à la future gare d’interconnexion-Nord (RER et TGV) programmée dans le cadre du Grand Paris. Un des enjeux est donc la cohabitation de ces différentes populations (nouvelles et anciennes, accédant à la propriété et locataires de bailleurs sociaux, …). L’île est en chantier pour longtemps, avec un développement urbain, humain, économique et écologique. Les nouveaux équipements du Centre-ville (Médiathèque, Maison des Initiatives et de la Citoyenneté) sont un pôle d’attraction pour les habitants. Ils dynamisent le partenariat, renforcent le lien social et offrent une diversité d’évènements culturels. Cependant, cette nouvelle centralité attire des regroupements nouveaux de jeunes (occupation de l’espace public et trafics) ; elle nécessite une réflexion et des actions concertées de tous les acteurs locaux visant à favoriser les mixités (sociale, générationnelle et professionnelle). Cette mutation de la ville doit être un atout pour tous les Ilo-dyonisiens et notamment les jeunes et les familles les plus en difficultés. Les problématiques dominantes de nos territoires de L’Ile-Saint-Denis (Sud et Centre) sont :

Des scolarités difficiles : absentéisme, décrochage scolaire. L’arrêt de la scolarité est particulièrement précoce, puisque d’un taux de 94% de scolarisés entre 15-17 ans, nous passons à 49% entre 17-24 ans.

L’absence de qualification de nombreux jeunes : sur la population âgée de 15 ans ou plus non scolarisée, 44% de ces habitants ont au plus un BEPC ou un Brevet des collèges ; 35% ont un CAP, BEP ou BAC professionnel, seulement 10% ont un diplôme de l’enseignement supérieur court, 10% pour l’enseignement supérieur long (INSEE parus en 2011 et repris dans Portrait de ville-Plaine Commune- oct. 2014).

Des difficultés d’insertion professionnelle qui favorisent le développement de l’économie de la rue. 20,4% de la population active de 15-64 ans est en recherche d’emploi inscrite ou non à Pôle emploi (Insee 2013). Le taux de chômage le plus élevé est celui des jeunes de 15-24 ans : 35,7% (la moyenne des villes françaises étant de 26%).

De nombreux parents démunis et aux ressources faibles : Sur la ville, 39% des familles avec enfant de moins de 25 ans sont des familles monoparentales, essentiellement des femmes seules, 31% ont 1 à 2 enfants et 8% 3 enfants ou plus. En 2011, le taux de famille monoparentales, principalement féminines, de L’Île-Saint-Denis était de 19% (contre 14% sur le territoire de Plaine-Commune, 13% en Seine-Saint-Denis, 10% en Ile-de-France et 9% au plan national - Insee paru en 2011).

La présence de nombreux enfants dans l’espace public, non accompagnés d’adultes, dès l’âge du primaire reste une caractéristique du quartier Centre, mais gagne aussi de plus en plus le quartier Sud. Au Centre, cette problématique s’est développée avec l’ouverture de la MIC (Maison des Initiatives et de la Citoyenneté) et de la médiathèque qui sont attractifs. Ces enfants sont parfois la « proie » des jeunes adolescents (certains de nos territoires, mais d’autres venus d’ailleurs) qui

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« errent et squattent » l’espace public et sollicitent les plus petits pour divers « services », notamment liés au trafic. Ce constat est partagé par nos partenaires et de nombreux habitants. La question de la jeunesse doit être plus partagée au sein de la ville, afin de pouvoir y apporter une réponse conjointe plus appropriée.

Des espaces publics qui favorisent la présence dans l’espace public d’enfants et de jeunes venant des quartiers nord, territoire pour lequel nous ne sommes pas missionnés (attractivité des nouveaux équipements du Centre-Ville (MIC et médiathèque). Le travail de rue, modalité d’action essentielle de la Prévention spécialisée, se complexifie, du fait de la présence de plus en plus importante de jeunes inscrits dans le trafic et n’habitant pas le quartier ou la ville, et de l’évitement de certains jeunes qui s’éloignent pour s’adonner à des pratiques illicites ou à des actes d’incivilité, loin du regard des éducateurs.

L’ACTIVITÉ Au cours de l’année 2016, le contrat d’objectifs a été élaboré en partenariat avec le Conseil départemental et la ville. Une version finale, validée par tous, a été adressée pour signature au maire de L’Île-Saint-Denis. Cependant, le changement de maire retarde le processus engagé. Par ailleurs, une convention entre la ville et le Conseil départemental est aussi en cours. 1.1 L’activité en chiffres Une connaissance fine des habitants : jeunes, groupes de jeunes et adultes

Jeunes connus(*) Jusqu'à 13 ans 14 à 17 ans 18 à 25 ans TOTAL

G F G F G F G F

Nombre 79 58 134 81 57 66 270 205

Taux 17% 12% 28% 17% 12% 14% 57% 43%

Total 137 215 123 475

Les équipes connaissent 475 enfants et jeunes : 29 % des enfants « jusqu’à 13 ans » (avec une présence importante notamment au centre-ville) ; 45% d’adolescents et 26 % de majeurs. 57 % sont des garçons et 43% des filles. Les éducateurs abordent quotidiennement des jeunes présents sur l’espace public qui décrochent des lieux de socialisation (école, formation), de l’accompagnement éducatif et commencent à s’installer dans des pratiques illicites, pour leur proposer différentes occasions de sortir du système dans lequel ils s’engagent. Ils observent le poids de ces conduites qui dans certaines circonstances conduisent des majeurs à utiliser des enfants lorsque la police intervient. Nous connaissons aussi 234 familles. L’adulte-relais, particulièrement présente dans le quartier Sud, facilite le lien avec les institutions Des jeunes accompagnés individuellement 116 jeunes ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé, le plus souvent de manière régulière :

- 80 garçons (69%) et 36 filles (31%) ; le nombre de jeunes filles a augmenté en 2016.

- 78 jeunes mineurs soit 67% (3 jusqu’à 10 ans, 18 âgés de 11 à 13 ans et 57 âgés de 14 à 17 ans) et 38 majeurs (33%).

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Les domaines où les accompagnements individuels ont été réalisés (un jeune pouvant être compté dans trois thématiques au maximum) :

Les thématiques dominantes restent le soutien à la scolarité (48), la santé et la prévention des conduites à risques (41) puis l’insertion professionnelle (37). Viennent ensuite les loisirs (31), l’accès aux droits (17), la justice (9) et les questions de logement (3).

Des accompagnements collectifs avec des groupes de jeunes Au total 121 jeunes ont été accompagnés collectivement :

72 jeunes ont entre 9 et 13 ans, dont 21 jeunes sont accompagnés collectivement et individuellement. Les actions collectives concernant les 22 enfants 9-10 ans ont pour but de préparer leur entrée au collège,

40 ont entre 14 et 17 ans, dont 22 sont accompagnés collectivement et individuellement,

9 garçons ont plus de 18 et 21 ans. 4 d’entre eux ont participé à un chantier éducatif.

64 garçons (53 %) et 57 filles (47%), toutes les filles sont mineures.

Les domaines où les actions collectives ont été menées (le même jeune peut être compté dans trois domaines) :

- Les loisirs, culture, sports et les séjours (116 jeunes, dont 76 sur le Sud). Il s’agit le plus souvent d’activités culturelles ou artistiques ; les activités dites de « consommation » restent exceptionnelles.

- La vie de quartier et le développement social (20 jeunes du Centre)

- L’accès aux droits, citoyenneté (20 jeunes)

- L’insertion professionnelle (19 jeunes)

- La santé et la prévention des conduites à risque (10 jeunes)

- La scolarité (22 enfants).

Le travail avec les parents et les familles Les équipes ont accompagné 57 familles dont 30 du Sud et 27 du centre. Cet accompagnement est compté à partir des enfants dont on connaît les parents. En plus, l’adulte-relais, surtout présente sur le quartier Sud, a travaillé avec 25 adultes (22 femmes et 3 hommes) ; il s’agit essentiellement d’aider ces adultes à être en lien avec les institutions. La première cause du travail avec les parents relève de l’accès aux droits (24 parents, dont 15 sur le centre), la médiation familiale (21). Viennent ensuite les questions de santé et prévention des conduites à risque (8) et 7 familles ont demandé de l’aide pour des questions de logement. La scolarité concerne 5 familles et la justice 2 familles. Certains accompagnements concernent des situations familiales très complexes (grande précarité, carences éducatives, mauvais traitements, femmes victimes de violences…) qui nécessitent des transmissions d’information préoccupante à l’Aide Sociale à l’Enfance, des signalements au juge pour enfants avec l’adhésion des personnes concernées. Nous avons réalisé deux séjours familles à Nancy et à Rouen, afin d’améliorer les fonctionnements parentaux et de soutenir les parents dans l’éducation de leurs adolescents.

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Les Poly-suivis 9 jeunes ont été suivis conjointement par nos équipes et par d’autres services de l’enfance (ASE et PJJ) : 7 bénéficiaient d’un mandat judiciaire et 2 d’un mandat administratif. 1.2 Des actions éducatives réalisées en 2016 Les accompagnements individuels et les actions collectives mises en place en partenariat s’articulent avec les grands axes du contrat d’objectifs qui a été finalisé en 2016.

Favoriser la réussite scolaire : La scolarité est un objectif important pour l’équipe éducative qui s’engage dans de nombreux accompagnements individuels avec les jeunes et les parents. Nous sommes toujours une ressource pour soutenir les jeunes dans l’aide aux devoirs, la réalisation d’exposés, la recherche de stage, etc. Le partenariat riche sur la ville permet de développer d’autres actions. En partenariat avec le Programme de Réussite Educative (PRE), la médiathèque, des associations (« ICI » architectes, « Mural » (plasticiens) et « l’Ile aux devoirs »), nous avons organisé la fête de la rentrée scolaire dans le quartier sud, le 6 septembre. En sortant de l’école tous les enfants ont pu participer aux animations, à des activités ludiques. L’équipe pédagogique de l’école et des parents ont participé au goûter et à ce moment récréatif. Le dispositif PRE permet une riche concertation des différents acteurs de la communauté éducative de la ville et un partenariat opérant. Les propositions conjointes tentent de répondre au plus près des besoins des jeunes et des familles. Ce dispositif associant les familles dans les pistes d’amélioration proposées renforce et conforte la place essentielle des parents dans l’éducation des enfants. Nous travaillons régulièrement avec des personnels du collège où sont scolarisés tous les enfants de la ville. Mais cet établissement étant situé au nord de L’Ile-Saint-Denis, secteur pour lequel nous ne sommes pas habilités, notre coopération reste restreinte. Le collège ne souhaite ainsi pas que nous participions pour l’instant à la commission d’éducation à la santé et la citoyenneté du collège (CESC), car nous ne pouvons pas accompagner l’ensemble des élèves.

Valoriser les cultures d’origine, développer l’ouverture culturelle et la créativité et l’expression des jeunes et des parents :

Des séjours, sorties, et projets artistiques ont été mis en place au cours de l’année :

- Un séjour théâtre avec 6 filles (12-13 ans), avec une comédienne, dans un gîte à Chartres, sur la thématique des relations garçons filles. Cette action était inscrite dans le cadre des projets « Prévention des violences faites aux femmes » de la ville.

- En partenariat avec la médiathèque, des projets artistiques ont eu lieu, notamment la création et réalisation d’un court métrage avec 4 filles et 2 garçons (10-13 ans) du quartier sud (écriture du scénario, initiation à l’utilisation du matériel, jeux d’acteurs…)

- Un séjour au festival des « Francofolies » de La Rochelle s’est déroulé cet été avec 5 jeunes filles (12-13 ans), avec un hébergement à la Tremblade et initiations aux activités marines.

- Un séjour d’initiation aux activités de montagne, dans les Vosges, avec 6 jeunes (14-16 ans), durant les vacances de printemps.

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- Des ateliers musique, jeux de société, travaux manuels, cuisine, pâtisserie, etc., des sorties (piscine, patinoire, bowling, jeux de ballons…), ont été réalisés, plus particulièrement auprès des préadolescents qui manifestent des comportements à risque.

Tout au long de l’année, des mosaïques destinées à l’embellissement du quartier ont été réalisées par des pré-adolescents et ados du Centre-ville. Dans le cadre de l’évènement marquant les 20 ans du service de Prévention spécialisée 93, nous avons initié nos collègues éducateurs, ainsi que les jeunes de leurs territoires, à la technique de la mosaïque. Des ateliers ont été mis en place. Tous ensemble, nous avons réalisé les blasons de nos 5 villes d’intervention ainsi que celui du Département et de la Fondation. Ces blasons ont été offerts aux élus lors de cette soirée festive, à laquelle des jeunes et des parents ont participé. Un travail spécifique mené par l’adulte-relais avec les parents

4 femmes ont participé à un atelier d’écriture sur la thématique « égalité femmes/hommes : Place des femmes dans l’espace public », en partenariat avec la médiathèque, avec comme intervenante la journaliste-écrivain Samia Messaoudi. Un livret rendant compte du projet est publié par Plaine Commune.

9 femmes ont contribué au débat qui a suivi la projection d’un court métrage « Nos mères, nos daronnes ».

La sortie à l’Institut du monde arabe a mobilisé 9 femmes du quartier sud.

8 femmes du quartier sud se sont impliquées dans l’atelier théâtre, pendant un week-end, avec la compagnie Asphalte, en partenariat avec le service culturel de la ville. Dans un premier temps, il s’agissait d’être spectatrices de la pièce « Othello » jouée à Saint-Ouen, le lendemain les femmes ont participé à un atelier d’expression corporelle, puis ont reproduit des scènes de la pièce vue la veille. Elles ont fait une représentation de leur travail en extérieur, dans le parc « Le temps des cerises ».

Prévention des conduites à risques Plusieurs actions ont été menées en partenariat avec « Tête à tête » : espace d’information, d’écoute en matière de prévention, de sexualité, de drogues, de mal être, de violences…

Favoriser l’insertion sociale et professionnelle : Nous participons, aux « petits déjs » de l’emploi (organisés par la Maison de l’emploi) » et aux groupes de pilotage de ces deux projets :

« Restaur’action, cheffe au féminin », projet initié par notre service en 2014, en partenariat avec SFMAD (organisme de formation, porteur du projet) et la Maison de l’emploi, projet pour les femmes les plus éloignées de l’emploi. Une formation pour 15 femmes a eu lieu en 2016. Le bilan étant très satisfaisant, l’action sera reconduite en 2017.

« De l’illicite au licite, transfert de savoir-faire » : comment transférer et faire valoir des compétences acquises dans le cadre d’activités illicites (trafic, économie de la rue), dans une activité licite (vente, démarchage, etc.). Cette recherche/action est initiée et portée par notre service, en partenariat avec le Service Social, la Maison de l’emploi, la médiathèque et SFMAD. D’autres services nous ont rejoint depuis septembre 2016 : le SPIP (Service de Prévention d’Insertion et de Probation), la PJJ et pour les services de la ville : la Direction de l’Education, le Service Jeunesse, la chargée de mission tranquillité de la ville. En 2016, nous avons bénéficié de la

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participation de la Mission Métropolitaine des Conduites à Risques, qui apporte une méthodologie de travail. Le projet final sera communiqué en 2017 aux élus de la ville et aux différents services participant à cette recherche action.

Nous avons réalisé des chantiers éducatifs et chantiers pédagogiques à L’Île-Saint-Denis. Ces actions, destinées aux jeunes de 16 à 21 ans permettent de valoriser leur savoir-faire et leurs compétences, de s’approprier et d’embellir leur cadre de vie, et d’être acteurs de leurs projets personnels (permis de conduire, le BAFA…) et de leur parcours de vie.

- Opérations nettoyage du quartier,

- Chantiers avec le Secours Populaire (2 filles, 4 garçons de 16-17 ans) : collectes de denrées, inventaire des stocks du Secours Populaire, manutentions, encadrement d’une sortie au cirque destinée aux enfants (32 jeunes âgés de 5 à 12 ans),

- Juillet 2016, chantier éducatif couplé à un séjour (3 filles et 3 garçons de 16 à 17 ans) à Saury (proche d’Annecy). Encadré par un agent technique de la commune, les jeunes et les éducateurs ont aménagé une aire de repos en bordure de route (gros travail de débroussaillage). Les jeunes travaillaient le matin et se dédiait l’après-midi à des activités sportives de plein air.

Ce travail est soutenu par la Mission Locale, la Maison de l’emploi, les entreprises locales, les bailleurs de la ville et Plaine Commune Habitat.

Favoriser l’accès aux droits des usagers, promouvoir la citoyenneté :

Promouvoir la citoyenneté : Le séjour « citoyen du monde » à Biarritz, a été réalisé en partenariat avec l’association Prolisky dans le cadre du programme Erasmus+/Jeunesse en Action. Ce projet d’échanges culturels entre 50 jeunes européens, ukrainiens et français, a pour finalité de les encourager à devenir des citoyens européens sensibilisés et engagés. Pour notre part, 3 filles et 4 garçons de 15 à 17 ans, connus par l’équipe, ont participé à ce séjour de 14 jours pendant l’été. Des liens très forts se sont créés entre ces jeunes, malgré la barrière de la langue. Tous ont progressé en anglais, seule langue commune, dans une ambiance très chaleureuse. Les activités studieuses ont alterné avec les activités culturelles et sportives. Une expérience riche d’émotions.

Soutenir et promouvoir le « Pouvoir d’agir » des habitants :

- Accompagnement à la création d’une amicale des locataires dans la cité Allende (quartier Centre). Cette amicale a été créée en 2016.

- Soutien et accompagnement à la création d’une association pour un groupe de jeunes adultes (23-25 ans) du quartier Sud. L’association est déclarée au journal officiel, et l’accompagnement à l’organisation et à la mise en place des activités associatives continue.

- Dans le cadre du projet « Bocage, cité d’art », initié par notre service, une fresque devait être installée sur le mur de l’école primaire, par les habitants du quartier (15 personnes). Ces œuvres en mosaïques sont réalisées par les enfants du quartier (au nombre de 100). Malheureusement, l’installation est en attente de l’autorisation des services techniques de la Ville.

En 2016 et de façon autonome, les habitants les plus engagés dans l’atelier « Bocage, cité d’Art », se sont organisés et ont proposé un projet d’embellissement de « l’escalier amphithéâtre » de la cité, avec la technique de la mosaïque qu’ils maîtrisent désormais. Ils ont obtenu les subventions nécessaires, la réalisation se fera en 2017.

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Développer la solidarité : Diverses actions ont été menées en partenariat avec le Secours Populaire (2 filles, 4 garçons de 16-17 ans) : collectes de denrées, distribution aux plus démunis de la ville, inventaire des stocks, manutentions, encadrement d’une sortie au cirque destinée aux enfants des familles en grande précarité (32 enfants, âgés de 5-12 ans).

Renforcer le lien social et prévenir les conflits Nous organisons et participons aux évènements « Bonne année voisin » (partage de la galette dans le quartier), repas de quartier, fête de la musique, terrasses d’été initiée par la MIC (jeux de société, pétanque, Badminton, jeux de plein air). 70 parents et 200 enfants y participent. Dans le quartier Sud, en partenariat avec l’association de jeunes architectes « ICI » et les habitants nous avons réalisé la fête des lumières en février, la fête des voisins en mai (avec la participation matérielle du bailleur Saint-Ouen Habitat public) et la fête de la soupe en juillet. De nombreux habitants de tous les âges ont participé à ces événements (120 adultes, 150 enfants et jeunes). L’équipe éducative du secteur Sud soutient l’association ICI dont l’objet est de favoriser la participation des habitants au projet de réhabilitation du quartier dans le cadre du nouveau projet de rénovation urbaine. Nous encourageons la participation de tous les habitants, jeunes et moins jeunes, à toutes les initiatives d’ICI. Nous participons à différents évènements de la ville en y impliquant les jeunes et les adultes : carnaval, festivals, forum des associations, etc. Notre présence concoure à la tranquillité publique, à une ambiance sereine, car discrètement nous régulons les conflits, apaisons les tensions, favorisons la communication et les rencontres. Pour exemple, lors du carnaval de la ville en 2016, plutôt destiné habituellement aux enfants de la commune, l’évènement avait fait l’objet d’une communication sur les réseaux sociaux. Des centaines de jeunes adultes (17 à 30 ans) surexcités ont envahi le Centre-Ville. Lorsqu’il a été décidé d’interrompre le défilé, au regard des problèmes de sécurité posés par le nombre important de participants, leur frustration s’est transformée en colère et nous avons eu fort à faire pour protéger les enfants, calmer les jeunes (ceux de la ville mais aussi ceux extérieurs), pour éviter le vandalisme. Au milieu des pétards, dans l’attente de l’arrivée des CRS, nous avons fait de la médiation pour maintenir la tranquillité publique et éviter les accidents ou les dégradations.

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PERSPECTIVES 2017 Les grands axes de notre action définis dans le contrat d’objectif seront mis en œuvre par des actions qui sont reconduites et développées ainsi que par la mise en place de nouvelles actions. Nous en citons les principales :

Favoriser la réussite scolaire

Maintenir les liens et le partenariat avec la communauté éducative locale, en soutenant particulièrement la fonction parentale et en renforçant le partenariat avec le collège Sisley. Renouveler la fête de la rentrée scolaire, en l’étendant au Centre- ville.

Faciliter l’accès à la culture :

Valoriser les cultures d’origine, développer l’ouverture culturelle et la créativité, notamment avec le projet « De l’harmonie musicale, à l’harmonie humaine » mêlant ateliers artistiques (musique, chants, danse…) et réalisation d’un spectacle et d’un CD audio, sur la thématique de l’identité.

Soutenir la parentalité :

Développer des groupes de paroles et d’écoute et des séjours familles, sur des thématiques en lien avec l’éducation des enfants, la scolarité notamment (les habitants nous sollicitent pour cela).

Prévenir les conduites à risques :

Réalisation de clips vidéo sur des thématiques en lien avec la prévention des conduites à risques, le respect de l’environnement et la citoyenneté. La délinquance fait partie des conduites à risque.

Développer des actions de prévention santé, et lutter contre la banalisation de la consommation de substances toxiques (Mission Métropolitaine des conduites à risques et « Tête à tête »).

Favoriser l’insertion sociale et professionnelle par diverses actions telles que la poursuite de la recherche action « De l’illicite au licite, transfert des savoir-faire », du projet Restaur’action, cheffe au féminin, mise en place de chantiers éducatifs et pédagogiques, accompagnement de la mise en œuvre de la Garantie Jeune sur le territoire en partenariat avec la Mission Locale.

Favoriser l’accès aux droits, la citoyenneté en soutenant les dynamiques de quartier, en créant des activités contribuant à améliorer les relations filles-garçons, à développer les solidarités.

Maintenir et consolider le partenariat avec les acteurs de la ville (notamment le directeur de l’Education à la ville et le Réseau Antenne Jeunesse, la coordinatrice Prévention et tranquillité publique), Programme de Réussite Educative, Mission locale, Maison de l’emploi, associations implantées sur les quartiers, bailleurs (3F, SEMISO, PCH) pour développer les chantiers.

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SAINT-OUEN Quartiers : « Le VIEUX » et « PAYRET - ARAGO - ZOLA »

LE CONTEXTE LOCAL DE L’ACTION Classée en Zone de Sécurité Prioritaire depuis septembre 2012, la ville de Saint-Ouen rencontre un certain nombre de difficultés pour mettre en place, au niveau local, des instances institutionnelles capables de coordonner et d’agir au niveau social, sanitaire et éducatif, à la hauteur des problématiques rencontrées. Nous constatons que de plus en plus de jeunes, impliqués dans les trafics illicites, sont poursuivis par la justice (pour détention, vente, voire crime, etc.). Le travail de la police et de la justice déstabilise concrètement le trafic. Cependant d’autres jeunes, d’autres villes de Seine-Saint-Denis et d’autres départements y participent. Et, à chaque fois qu’il y a des interpellations qui laissent espérer une amélioration du milieu social, le trafic se reconstitue à une vitesse extrêmement inquiétante. Ce phénomène a un impact négatif sur la vie de la population. Au cours de l’année 2016, des conflits de territoire « trafic-argent-pouvoir », en parallèle d’une « précarité-misère et exclusion » se traduisent par des tirs d’armes à feu le jour comme le soir. Ce qui fait peur aux habitants et aux professionnels. L’agitation et l’anxiété dégradent la santé mentale de beaucoup d’habitant-e-s. La municipalité réorganise depuis un an ses directions et services, afin de pouvoir tenter de répondre au mieux aux besoins du territoire. Dans les quartiers, la période d’attente laisse les problèmes sans réponse politique opérationnelle immédiate. Le « Conseil Citoyens » créé en 2015 est composé de 28 personnes (titulaires et suppléants) dont Jeunesse Feu Vert. Il est soutenu par la Ville de Saint-Ouen (Politique de la Ville) et la déléguée du Préfet. Cette nouvelle instance se construit au fil des réunions, des échanges et des rencontres avec des professionnels de différents domaines. Sa mise en place semble pouvoir permettre une réflexion partagée (entre habitants et acteurs locaux) grâce à des réunions de travail régulières qui favorisent une large participation. A ce jour trois commissions œuvrent à partir des thématiques : « Jeunesse », « Rénovation Urbaine : inégalités territoriales et discriminations », « sécurité – propreté - éclairage ». Nous participons à la commission « jeunesse » avec la principale du collège Joséphine Baker, qui est aussi une référente de l’Education Nationale pour la ville. Un habitant du quartier du Vieux Saint-Ouen représente le collège habitant. Après plusieurs mois de concertation et de réflexion, la commission « Jeunesse » lancera en janvier 2017 un dispositif expérimental dont l’intitulé est « Prévention du Décrochage Social », pour une durée de trois ans. Son but est de soutenir des parents et d’accompagner des jeunes en âge d’être au collège dans tous les domaines de leur vie quotidienne, à partir de quatre thématiques : -Mon environnement, -Mon corps, -Ma famille, mes ami(e)s, -la culture. Le partenariat, ainsi que la coordination et la communication occuperont une place très importante. Des intervenants dans les domaines du psychosocial et de la culture seront fortement impliqués. Les projets de rénovation urbaine qui vont influer fortement sur la vie des habitant de Saint-Ouen

La ville de Saint-Ouen s’inscrit dans la configuration du Grand Paris, et dans la perspective de l’organisation des jeux olympiques à Paris en 2024. Ces projets vont apporter de nombreuses évolutions pour la ville dans les domaines de l’urbanisme, de l’habitat, du développement économique et des conditions de vie. Ces changements vont aussi influer sur le travail des équipes éducatives qui interviennent dans les quartiers : « Le Vieux » et « Payret - Arago - Zola ».

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Dans ce rapport d’activité, nous citerons les principaux changements :

Le programme de Rénovation Urbaine sur Saint-Ouen :

Il concerne 7 580 habitants (16,6 % de la ville) vivant sur 3 secteurs sur Saint-Ouen : - Vieux Saint-Ouen, Cordon-La Motte-Taupin, Rosiers-Debain. La rénovation urbaine touche aussi 70 % de logements sociaux, soit 2 056 logements. Les études portent aussi sur l’amélioration de la desserte en transports en commun, l’inscription du quartier du Vieux Saint-Ouen dans la dynamique de développement des Docks et Pleyel. Les enjeux concernent aussi le développement de l'activité économique et la redynamisation commerciale du quartier et des actions sur le parc social, l’installation en 2025 d’un centre hospitalo-universitaire Grand Paris-Nord (suite à la fermeture annoncée des hôpitaux Bichat (Paris 18ème) et Beaujon (Clichy, 92).

Il s’agit d’associer les habitants le plus en amont possible, le principe est d'appréhender le projet dans toutes ses dimensions et sous tous ses aspects. Le conseil citoyen créé en janvier 2016 a été mis en place dans cette perspective, sa vocation est d'associer les habitants aux politiques publiques en faveur des quartiers prioritaires. Des réunions d'information et de concertation auront lieu régulièrement avec les citoyens, les amicales des locataires, les maisons de quartier et les associations, les premières réunions ayant démarré en septembre 2016.

Le regroupement des bailleurs sociaux inquiète des habitants

Le rapprochement des deux organismes de l’habitat social à Saint-Ouen (OPH et SEMISO) a pour vocation de mutualiser les moyens, de moderniser l’organisation, de favoriser la proximité et d’améliorer l’accueil et la qualité de service rendu aux usagers, tout en préservant sur la ville les emplois des agents et collaborateurs issus des deux structures.

Les équipes éducatives ont constaté au cours de leur travail de rue, une forte préoccupation des habitants à l’égard de certains changements qu’ils ne comprennent pas. De plus, deux responsables d’antennes, véritables interlocuteurs de proximité, ont préféré quitter cette nouvelle organisation.

L’Eco quarter des Docks

Le nouvel éco-quartier des Docks (100 hectares en bord de Seine) a inauguré début 2017 sa première école primaire « Le Petit Prince ». Les besoins multiples des nouveaux habitants apparaissent : éducation, lien social, participation des habitants, etc. La population va croitre de 11 000 habitants jusqu’en 2020. L’objectif du label « Eco quartier » est de renforcer le rôle d’innovation en matière d’énergie, de mobilité, de santé, d’économie circulaire et d’habitat participatif.

2 000 employés du Conseil Régional, aujourd’hui répartis sur seize sites, quitteront la capitale pour emménager à Saint-Ouen dans l’éco-quartier des Docks, d’ici à 2018-2019.

Le village olympique à Saint-Ouen et Saint-Denis pour les Jeux « Paris 2024 »

Nous saurons le 13 septembre 2017 si les jeux olympiques de 2024 sont attribués à Paris par le Comité International. Si c’est le cas, le village olympique serait accueilli par Saint-Denis et le nord de Saint-Ouen et les quais de Seine seraient réaménagés, ce qui transformerait notablement le paysage urbain.

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NOTRE ACTION DE PRÉVENTION SPÉCIALISÉE 1.1 L’activité en chiffres Une connaissance fine des habitants : jeunes, groupes de jeunes et adultes

Jeunes connus Jusqu'à 13 ans 14 à 17 ans 18 à 25 ans TOTAL

G F G F G F G F

Nombre 150 52 274 88 186 36 610 176

Taux 19% 7% 35% 11% 24% 5% 78% 22%

Total 202 362 222 786

Le travail de rue nous conduit à connaître 786 jeunes :

- 610 garçons (78 %) et 176 filles (22 %) - 362 adolescents, soit 46%, 202 pré-adolescents (26 %) et 222 jeunes adultes (28 %)

De plus, 150 familles sont connues, 53 du Vieux Saint-Ouen et 97 sur le quartier Arago-Payret. Sur le Vieux Saint-Ouen : Le trafic illicite génère une ambiance qui enferme le quartier dans un état de désespoir qui s’est accentué avec le départ du responsable d’antenne du bailleur social en fin d’année. De plus, le lancement de l’ANRU angoisse beaucoup d’habitants. Les éducateurs du Vieux Saint-Ouen se retrouvent seuls professionnels à occuper l’espace public au quotidien. La question de la jeunesse au sein du quartier a peu de réponse institutionnelle. Les parents nous disent être fatalistes face à la situation. La maison de quartier du Landy après de long mois de vacance de poste a, depuis le mois de septembre, accueilli une nouvelle directrice. L’équipe éducative du quartier Arago confirme que le trafic est très implanté sur le secteur. La présence policière est régulière mais rien n’y fait. La situation est effrayante pour les habitants confrontés aux guetteurs, aux tirs d’armes à feu, etc. L’antenne Jeunesse qui a une faible capacité d’accueil de jeunes, ainsi que des horaires limités (jusqu’à 18h30) nécessiterait un développement pour installer une dynamique socio-éducative et culturelle positive pour la population. Des jeunes accompagnés individuellement

90 jeunes sont accompagnés de manière individuelle (73% de garçons et 27% de filles), dont 42 nouveaux :

- Les 2 équipes se sont concentrées sur les 14-25 ans - Les 28 mineurs (dont 23 garçons et 5 filles) représentent 32 % des jeunes. - La tranche d’âge 18-21 ans est la plus importante (30 garçons et 13 filles, 47 %) ; cette catégorie

est plus importante dans le quartier Arago pour les garçons (21) que pour les filles (10).

Jeunes accompagnés individuellement

Jusqu'à 13 ans 14 à 17 ans 18 à 21 ans 22-25 ans TOTAL

G F G F G F G F G F

Nombre 0 0 23 5 30 13 13 6 66 24

Taux 0% 0% 26% 6% 33% 14% 14% 7% 73% 26%

Total 0 28 43 18 90

L’objectif est de réaliser des accompagnements individuels à court, moyen et long terme pour tenter d’éviter toutes formes d’exclusion.

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Les domaines où les actions ont été les plus nombreuses (un jeune pouvant être compté dans trois thématiques au maximum) sont :

- La santé et la prévention des conduites à risque (54 jeunes). - L’insertion professionnelle (52 jeunes, dont 40 sur Arago-Payret). - La scolarité (31 jeunes, dont 17 jeunes sur le « Vieux »). - Les loisirs, culture, sport (26 jeunes). - L’accès aux droits et à la citoyenneté (18 jeunes).

- La justice (11 jeunes). - Le logement hébergement (8 jeunes).

Des accompagnements collectifs avec des groupes de jeunes

Jeunes accompagnés collectivement

Jusqu'à 13 ans 14 à 17 ans 18 à 21 ans 22-25 ans TOTAL

G F G F G F G F G F

Nombre 32 12 188 37 98 24 4 4 322 77

Taux 8% 3% 47% 9% 25% 6% 1% 1% 81% 19%

Total 44 225 122 8 399

399 jeunes sont accompagnés de manière collective (81% de garçons et 19% de filles) :

- 67% des jeunes ayant participé à ces actions sont mineurs, avec une forte présence des 14-17 ans (188 garçons et 37 filles). Dans le Vieux Saint-Ouen, 94 % des actions collectives concernent les mineurs (dont 22 filles et 131 garçons).

- Les 18-25 ans sont 130 dont 102 garçons, avec une plus grosse part à Arago. - 322 garçons (81%) et 77 filles (19%).

Les domaines où les actions ont été réalisés sont :

- La vie de quartier et le développement social (399 jeunes). - Les loisirs, la culture, le sport (396 jeunes). - La santé et la prévention des conduites à risque (10 jeunes)

- L’insertion professionnelle (10 jeunes).

- L’accès aux droits et à la citoyenneté (9 jeunes). - La scolarité (1 jeune).

Le travail avec les parents et les familles 17 familles sont accompagnées, dont 4 nouvelles. La première raison de ce travail avec les parents concerne la scolarité (16). Viennent ensuite la santé et la prévention des risques (15), l’accès aux droits (9), la justice (7) et la médiation familiale (7). Les poly-suivis 16 jeunes ont été suivis par nos éducateurs et par un partenaire éducatif dans le cadre de la protection de l’enfance ou de la jeunesse (ASE ou PJJ).

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1.2 Les actions menées en 2016 Nous avons orienté notre action de prévention spécialisée dès l’adolescence, car nous sommes sollicités à la fois par les jeunes dans les quartiers et par différents partenaires (collèges et lycées). Par ailleurs, en 2016 l’équipe éducative – composée normalement d’une chef de service éducatif et de trois éducateurs(trices) spécialisé(es) au Vieux Saint-Ouen et de quatre travailleurs sociaux pour le quartier « Arago » - n’a jamais pu se retrouver au complet, confrontée à deux longues vacances de poste dans chacun des secteurs. Comme beaucoup de structures socio-éducatives nous rencontrons des difficultés à stabiliser les équipes et à recruter des éducateurs spécialisés diplômés et expérimentés. L’axe majeur de notre travail social à Saint-Ouen s’articule autour d’une bonne connaissance du territoire, des actions qui y sont menées, d’un partenariat actif, d’un lien social fort et constant avec chacun, dans l’intérêt des jeunes que nous connaissons et accompagnons, pour favoriser leur insertion sociale et/ou professionnelle. Notre travail de prévention spécialisée peut nous amener à créer des dispositifs expérimentaux partagés afin d’innover dans les domaines en lien avec notre intervention sociale. Les axes prioritaires de notre action :

Soutenir la scolarité en travaillant avec les établissements scolaires, les jeunes et leurs parents, et d’autres acteurs indispensables pour une coopération opérante

Le partenariat avec les collèges

L’importance de l’acquisition du savoir n’est pas toujours compris par certains jeunes qui voient leur scolarité perturbée par des obstacles de toutes sortes, parfois visibles, parfois cachés. Eviter le décrochage social et/ou scolaire nécessite un travail pluridisciplinaire et innovant qui s’ajoute à l’accompagnement éducatif individuel. Les dispositifs « Programme de Réussite Educative » et « ACTE » sont arrivés à leurs limites d’accueil. Les comportements préoccupants de certains jeunes collégiens appellent à la création d’espaces « intermédiaires » en lien avec une coordination identifiée. Nous sommes en partenariat constant avec les collèges Jean Jaurès, Joséphine Baker et Michelet (présence sociale aux abords des établissements scolaires, articulation avec les Comité d’Education à la Santé et à la Citoyenneté, soutien à la parentalité, ou orientation requérant des accompagnements individuels éducatifs).

Un projet multi partenarial avec le lycée Marcel CACHIN :

Ce partenariat d’action, a été élaboré avec l’établissement scolaire, pour répondre à la nécessité de mettre en œuvre une cohésion de groupe dans une classe de seconde en crise. Premier constat : le lycée Marcel Cachin accueille des élèves des villes de Saint-Ouen, Saint-Denis, Stains, Pierrefitte, L’Ile Saint-Denis et Epinay. Les orientations des jeunes ne sont pas toujours choisies, souvent subies, entrainant dès le début d’année, une tension forte au sein de la classe, et la perspective d’un décrochage massif et rapide des lycéens.

Notre équipe éducative et celle du lycée ont estimé qu’il était indispensable d’associer, au projet d’accompagnement de cette classe, des associations de prévention spécialisée des autres villes concernées, ainsi que du Point Accueil Jeunes. Entre juillet et octobre, quatorze rencontres nous ont permis de construire un partenariat entre professionnels, et avec les jeunes et les parents. Ce partenariat multiple était crucial pour répondre à la demande de l’Education Nationale et prévenir l’explosion de la classe et les décrochages. Il nécessite une mise en commun de logiques professionnelles différentes qui demande un travail dans la durée. Des lycéens nous ont exprimé leurs ressentis d’adolescent : « parfois, on nous demande d’être autonomes mais juste après on nous demande de nous plier à des ordres sans explications ». Les questions fusent : -Comment grandir, sans poser de questions ? -Pourquoi les adultes ont parfois des

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propos contradictoires ? -Comment rentrer en relation avec l’Education Nationale, quel langage ? etc. A ce jour, chaque équipe de prévention est en lien avec certains d’entre eux, sur d’autres question que la scolarité : santé, loisirs, culture, besoins de parler. Ce multi partenariat confirme la pertinence d’un travail conjoint et coordonné, « dans et hors » les murs de l’Education Nationale, pour prévenir de grosses ruptures scolaires. Cette expérience nous conforte dans l’idée que le partenariat est une richesse pour aider, enseigner et/ou accompagner au mieux le jeune. Nous observons que les réponses données peuvent être différentes et cohérentes, à la condition que chacun prenne le temps de les expliquer lors d’un échange. Nous souhaitons que ce projet soit pérennisé. Le partenariat avec le lycée Auguste Blanqui :

Au cours du dernier trimestre 2016, le partenariat avec le lycée Auguste Blanqui s’est accéléré. Les causes : mal-être, absentéisme, forte inquiétude parentale, décrochage scolaire, violence verbale et physique. Les équipes éducatives en lien avec la communauté éducative travaillent là aussi « dans et hors » les murs, pour réaliser des accompagnements éducatifs individuels. Les parents sont présents, démunis et préoccupés, nos équipes éducatives rassurent et soutiennent.

L’accompagnement de l’éducateur : soutenir la sortie du monde scolaire pour que les jeunes accèdent à une formation ou un retour à l’école

Au cours de l’année 2016, nous avons été sollicités par de nombreux jeunes âgés de 16 à 18 ans, sortis du collège pour entrer au lycée, ou des jeunes de 18 à 20 ans sortis du lycée pour entrer en faculté. Ils demandent de l’aide pour se réinscrire dans un lycée ou trouver une formation en alternance. Beaucoup d’entre eux disent subir une scolarité non « choisie » dans des filières qui ne les intéressent pas. Ce qui explique qu’ils commencent à se démobiliser et à traîner dans la rue. Les jeunes nous interpellent dans le quartier quand, bien souvent, ils se rendent compte que nous avons a réussi à aider un de leurs amis. Nous leur proposons un rendez-vous au local pour comprendre leur situation ainsi que les raisons de leurs difficultés : étape nécessaire pour comprendre leur parcours avant d’agir avec des partenaires. Bien sûr, certains jeunes ne comprennent pas pourquoi ils se retrouvent dans des filières qui ne les intéressent pas. Mais lorsque l’on revisite ensemble l’histoire de leur scolarité, ils finissent parfois, par admettre qu’ils ne se sont pas donnés les moyens d’avoir de bons résultats et de bonnes observations des professeurs sur leurs bulletins et dossier scolaire. Qu’ils soient en fin de scolarité ou mal orientés, certains jeunes ayant vécu un parcours scolaire chaotique, parsemé d’exclusion, n’ont qu’une idée en tête : travailler et s’insérer dans la société. Lors de nos entretiens de situation, nous devons faire preuve de beaucoup de diplomatie pour aborder l’épineux sujet de l’orientation ainsi que leur part de responsabilités à l’égard de leur situation. Ce qui amène à rediscuter des raisons pour lesquelles ils n’ont pas fourni de travail scolaire ; manque de motivation, complexité d’un choix de filière, représentation erronée du monde du travail. Souvent, un rendez-vous avec une conseillère d’orientation psychologue au Centre d’Information et d’Orientation est nécessaire. En parallèle, nous prenons rendez-vous, avec le jeune, à la mission locale de Saint-Ouen, pour qu’il puisse être accompagné par un spécialiste de l’insertion professionnelle. Nous expliquons toujours aux jeunes la complémentarité de nos actions avec celles de nos partenaires. Nous avons orienté beaucoup de jeunes vers la MLDS (Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire). Seuls les plus motivés et déterminés arrivent à trouver des solutions en fin d’année scolaire car en y étant inscrit, ils ont l’occasion : -d’être accompagné par un professionnel au sein d’un lycée, -d’avoir un accompagnement adapté à leur niveau scolaire, et l’opportunité de réaliser différents stages en entreprise leur permettant de mieux déterminer quelles voies ou quels métiers les intéressent le plus. Des jeunes peuvent même, après une année scolaire en MLDS, reprendre un parcours scolaire ordinaire après avoir montré et prouvé qu’ils sont capables d’aller plus loin dans leurs études.

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Lors de l’année 2016, nous avons essentiellement accompagné des jeunes vers la scolarité, la formation, l’emploi et l’inscription au permis de conduire. Certains voulaient travailler un moment, passer le permis puis reprendre les études pour se former, d’autres simplement travailler pour avoir des revenus, il y a eu beaucoup de jeunes inscrits en intérim pour des postes de manutentionnaires et préparateurs de commandes. Nous les accompagnons jusqu'à ce qu’ils soient inscrits dans une formation et continuons de les aider pour d’autres difficultés freinant leur insertion (justice, accès aux droits, etc.). Nous essayons autant que faire se peut, de garder un lien avec eux, au cas où une fragilité vienne mettre en péril leur nouvelle situation. Une mère nous contacte au mois de décembre ; lors de la rencontre, accompagnée de son fils âgé de 19 ans, elle nous explique qu’il ne respecte pas les règles de vie de la maison. Par son comportement, il met en péril la famille, sa vie de couple, ainsi que le bien-être des enfants issus de sa nouvelle union. Elle rappelle néanmoins qu’il reste son fils, s’il respecte certaines règles elle ne l’abandonnera pas.

Nous proposons donc au jeune de lui présenter un Etablissement Public d’Insertion de la Défense (EPIDE) en Ile-de-France. Je donne un autre rendez-vous au jeune afin d’entamer les démarches d’inscriptions. Lors de ce rendez-vous, j’en profite pour faire le point avec lui concernant les démarches administratives. Au cours de ces échanges, il m’informe qu’il consomme beaucoup de cannabis et verbalise clairement que sa consommation est un frein à son bien-être. Il dit avoir de « légères » pertes de mémoire, ne se souvient plus où il range ses affaires.

Après plusieurs rendez-vous : le jeune s’est inscrit au Pôle Emploi et à la mission locale. Nous avons également fait des démarches auprès de l’assurance maladie et la préfecture pour son permis de conduire. La question du soin reste à appréhender. Cependant, il a été accepté à l’EPIDE. Aujourd’hui, il est encore dans cette structure et un projet professionnel commence à émerger : il souhaite entrer dans la Gendarmerie.

Lors de nos multiples discussions, il m’explique que sa situation devient de plus en plus complexe car il a réellement besoin d’argent, que le cadre de cette structure reste très difficile, strict et qu’il risque de se retrouver dans une situation compliquée. L’accompagnement est encore en cours, les liens sont extrêmement fragiles. La prochaine étape est la question du soin liée à l’usage de drogue.

Jeunesse Feu Vert innove : mise en place d’un dispositif expérimental : « Prévention du Décrochage Social ».

Dans le cadre de la commission « Jeunesse » du Conseil Citoyens, les équipes éducatives ont travaillé de juillet à décembre 2016, avec l’Education nationale, dans le but de soutenir et d’accompagner de jeunes audoniens/collégiens en difficulté(s) psycho-socio-éducative(s) et culturelle(s) de façon individuelle et collective : Objectifs généraux : -Favoriser la socialisation de jeunes en âge d’être au collège, -Favoriser la connaissance de soi et des autres, -Favoriser le rapport à la « culture » et au « savoir ». L’adhésion du jeune au projet sera officialisée lors d’un échange qui précisera le contenu de l’action et l’implication de chacun. Chaque jeune, ainsi que les membres du Conseil Citoyens, les parents et Jeunesse Feu Vert signeront un contrat d’engagement. Chaque partenaire signera un accord de confidentialité avec Jeunesse Feu Vert. Un groupe de 15 jeunes (garçons et filles) pourront en être bénéficiaire en même temps. Quatre thématiques seront abordées avec le jeune : -Mon Environnement, -Mon Corps, -Ma Culture, -Ma Famille/mes ami(e)s. Les modalités d’admission du jeune : une demande exprimée à l’équipe de Jeunesse Feu Vert : -Par un(e) jeune, -Par un(e) professionnel(le), -Par les parents, -Par un habitant, -Autre. Des bilans intermédiaires « jeune, parents et partenaires » ponctueront le dispositif.

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L’insertion sociale et/ou professionnelle

La création d’une coordination « emploi-jeune » qui se réunirait de façon régulière serait un atout pour l’insertion professionnelle des jeunes audonien(ne)s et clarifierait les enjeux. D’autant que la mise en place de la « Garantie Jeunes » début 2017 va modifier le statut, ainsi que les obligations de nombreux jeunes en phase d’insertion sociale et professionnelle.

La santé : le Contrat Local de Santé Mentale et la fin du projet « Un psy dans la cité »

Les équipes éducatives de Jeunesse Feu Vert participent activement à la phase opérationnelle du Contrat Local de Santé Mentale (CLSM) 2015-2018. Depuis maintenant deux ans, les CLSM de Saint-Ouen et Saint-Denis mutualisent leurs compétences dans l’intérêt des jeunes. La création d’une plateforme interinstitutionnelle et pluridisciplinaire de soutien aux adolescents et jeunes de Saint-Denis et de Saint-Ouen est apparue comme une nécessité suite à plusieurs réunions de travail. Ce dispositif sera expérimental de 2017 à 2019. Les partenaires de l’action sont : le centre d’accueil et de crise et Hôpital de jour, l’Unité d’hospitalisation Ado « l’escale », la Maison des adolescents CASADO, le Point Accueil jeunes (PAJ-ASMC), les Missions locales, les associations de prévention spécialisée (Canal et Jeunesse Feu Vert), le CIO et les services des Villes de Saint-Denis et de Saint-Ouen (Directions de la santé et de la jeunesse, PRE, CLSM). L’ASE et le CLSPD devraient s’associer à ce projet. Ce projet a été élaboré par d’une part les professionnels qui expriment depuis de nombreuses années leurs difficultés à accompagner et à orienter vers le soin les jeunes les plus vulnérables, et de l’autre les professionnels du soin, qui font eux le constat de prises en charge tardives des jeunes en souffrance. La création d’une instance de concertation et l’équipe mobile pourront se coordonner et/ou intervenir auprès de 50 jeunes par an. Les bénéficiaires sont des adolescents et jeunes adultes de 12-25 ans en situation de vulnérabilité, éloigné des institutions, voire, en risque de rupture sociale, rencontrant des difficultés familiales, scolaires, d’insertion professionnelle, et ayant des troubles des conduites alimentaires, des risques de comportement addictif, des conduites à risques, souffrant de difficultés psychosociales ou de pathologies psychiatriques. Les objectifs opérationnels sont les suivants : -Repérer et évaluer la souffrance psychologique des jeunes pour orienter et accompagner vers les soins si nécessaires, -Soutenir les aidants (familles, groupes de pairs, adultes référents) dans leur rôle auprès des jeunes, - Articuler dans la proximité les interventions des différents professionnels de la plateforme, -Impulser une dynamique de co-formation entre les professionnels des champs socio-éducatif et médico-psychologique. Le calendrier de l’action envisage le recrutement d’un coordinateur, cependant, les démarches engagées prennent beaucoup de temps et freinent la phase de démarrage opérationnelle de la plateforme. Les équipes éducatives, au cours de l’année 2016, ont amorcé un travail de qualité avec le Point Accueil Jeunes de Saint-Denis ; psychiatres, psychologues et artistes associés sont engagés pour recevoir des adolescents dont la santé mentale est troublée. Le lieu est atypique : salle de jeux, ateliers artistiques, table de ping-pong…. Des jeunes de leur plein gré viennent, écrire ou peindre, pratiquer la musique, la vidéo et surtout parler et être écouté. Le but : redonner une image positive d'eux-mêmes à ces adolescents ; leur permettre d'exprimer leurs désirs, leurs peurs, leurs angoisses. Cette année marque pour les équipes éducatives la transition et la fin de notre dispositif expérimental « un Psy dans la cité », dispositif initié depuis 2009, pour répondre aux besoins de soutien psychologique des jeunes et de leurs familles, identifiés par l’équipe. Les équipes éducatives considèrent que les compétences du Point Accueil Jeunes, équipe pluridisciplinaire (psychologues et artistes), sa proximité (Saint-Denis) ainsi que sa réactivité, répondent aux problématiques des jeunes que nous accompagnons et les jeunes nous le font savoir.

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CONCLUSION ET PERSPECTIVES 2017 L’année 2017, dans l’intérêt des jeunes audonien(ne)s, doit s’appuyer sur une politique « Jeunesse » identifiée, coordonnant la communauté éducative de la ville, qui précisera et accompagnera la transformation du territoire. Les perspectives 2017 s’inscrivent dans la continuité de l’année 2016 :

Renforcer le « travail de rue »,

Réaliser des accompagnements individuels à court, moyen et long terme pour tenter d’éviter toutes formes d’exclusion,

Participer à l’organisation des actions collectives « dans et hors les murs » pour favoriser : les relations garçons et filles, la socialisation ainsi que le rapport à l’autre et la découverte,

Développer le lien social et les dynamiques locales qui favorisent la vie de quartier en prenant part à l’organisation et à la mise en place d’actions partagées,

Développer des actions de médiation, principalement auprès des jeunes

Travailler le lien prévention spécialisée/prévention de la délinquance

Renforcer les actions de soutien à la fonction parentale

Participer aux instances de co-élaboration et co-construction ; Education, santé, logement, formation/emploi, …

Consolider les partenariats de conception et opérationnels avec tous les acteurs locaux.

Le contrat d’objectifs à finaliser en 2017 Les axes de travail seront précisés dans le nouveau contrat d’objectifs, commencé en 2016, et dont l’élaboration va se poursuivre au cours de l’année 2017.

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VILLETANEUSE

LE CONTEXTE LOCAL DE L’ACTION Villetaneuse est une ville de 12 500 habitants dont 35% ont moins de 20 ans (Insee 2013). Implantée dans la communauté d’agglomération de Plaine Commune, elle comptera dans le futur paysage du Grand Paris. Plaine Commune va devenir un établissement public territorial et le sixième territoire de la métropole du Grand Paris qui en comptera douze. L’arrivée fin décembre 2014 du tram T8 facilite le transport des habitants de la commune, principalement ceux du quartier Langevin, rendant la circulation plus fluide entre Saint-Denis, Paris et la faculté de Villetaneuse. Cette nouvelle desserte ne désenclave cependant pas totalement d’autres quartiers de la ville, comme le centre et Saint-Leu. La rénovation urbaine va se poursuivre pendant une dizaine d’années encore. Le programme débutera par la mise en place des conseils citoyens, qui, à travers plus de consultations des habitants, devraient renforcer leur pouvoir d’agir. L’année a été marquée par le décès d’un jeune au cours de l’été, par noyade, dans le cadre d’une activité d’insertion professionnelle menée par la mairie. L’équipe qui connaissait bien le jeune s’est impliquée dans l’accompagnement de la famille (parents et frères) et a œuvré dans le quartier pour prévenir d’éventuelles tensions.

L’ACTION DE PRÉVENTION SPÉCIALISÉE DE L’ÉQUIPE ÉDUCATIVE L’équipe éducative est constituée de cinq éducateurs et d’un chef de service. Au cours de 2016, le poste de chef de service n’a pu être pourvu en raison des difficultés de recrutement dans notre département, malgré l’engagement de la Fondation (président, direction générale et direction du service). Cette vacance a gêné la coordination du travail quotidien et la dynamique de l’équipe a été soutenue plus à distance par le directeur du service. L’équipe éducative s’est appropriée son nouveau local rue Auguste Blanqui, plus spacieux et plus adapté pour recevoir du public. Véritable outil éducatif, cet espace permet aux éducateurs d’envisager de nouvelles actions avec les jeunes et leurs familles. Le nouveau local a permis d’identifier et de travailler avec de nouveaux jeunes. Il aide au renouvellement du public en cours (cf. partie accompagnement collectif). L’arrivée d’un éducateur (CDD en remplacement d’un congé parental en 2016) durant une année a renforcé l’accompagnement, notamment dans le cadre du travail de rue et des animations dans les quartiers. Cela nous a aidé à diversifier la composition de notre public et à faire de la transversalité entre les territoires. Enfin, une action de médiation scolaire (cf. Action d’inclusion scolaire) menée au collège Jean Vilar (quartier sud) permet (l’action est encore en cours) de déclencher de nouveaux accompagnements dans les quartiers Saint-Leu et Langevin et de viser un public prioritaire. Les chiffres présentant l’action éducative ont été sous-évalués en 2016 pour différentes raisons organisationnelles (absence de chef de service, arrêts maladies au moment des bilans d’activité). L’équipe, présente dans ce territoire depuis de nombreuses années, connait et travaille avec de nombreux jeunes.

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Une connaissance fine des jeunes, des groupes de jeunes et des familles : Le nombre de jeunes connus par l’équipe grâce au travail de rue est de 417. La composition en taux reflète le travail de l’équipe éducative : 72% de garçons et 18% de filles 52 % de mineurs (dont 30% de 14-17 ans) et 48% de majeurs. Les équipes connaissent 270 parents.

Les accompagnements individuels des jeunes Nos accompagnements sur l’année s’élèvent à 70 jeunes sur l’année 2016.

- 74% de garçons (52 jeunes) et 26% de filles (18 jeunes). - La moitié des jeunes accompagnés individuellement sont des mineurs. Les adolescents

représentent 40% des jeunes accompagnés.

Jeunes accompagnés individuellement

Jusqu'à 13 ans 14 à 17 ans 18 à 21 ans 22-25 ans TOTAL

G F G F G F G F G F

Nombre 12 2 13 8 11 6 16 2 52 18

Taux 17% 2% 19% 11% 16% 9% 23% 3% 74% 26%

Total 14 21 17 18 70

Les accompagnements individuels concernent plusieurs thématiques

Les questions de scolarité concernent la moitié des jeunes (35 jeunes accompagnés sur 70). L’insertion professionnelle est le deuxième domaine d’intervention, auprès de 28 jeunes essentiellement à partir de 17-18 ans. Il est à mettre en lien avec d’autres thématiques inhérentes à l’accompagnement de ces jeunes adultes, frein à une insertion socio professionnel réussie : santé-prévention des conduites à risques et justice. L’accompagnement vers les loisirs, culture et sports englobe un travail très différencié. Pour l’équipe de Villetaneuse, cela correspond surtout à des jeunes accompagnés lors de séjours ou lors d’activités sportives. Ces temps privilégiés génèrent une relation de confiance forte avec les jeunes. Ces périodes où l’on « fait avec » (activité menée conjointement jeune/éducateur) et ce temps de vie ensemble, nous permet de préparer et de travailler avec le jeune son projet personnalisé de vie et d’envisager

35

10

28

9 94

25

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Scolarité Santé-Prévention

conduites à

risques

Insertion

professionnelle

Accès aux droits,

citoyenneté

Justice Logement,

hébergement

Actions loisirs,

culture, sports-

séjours

Un jeune peut être concerné par un maximum de 3 thématiques

Accompagnement individuel des jeunes par thématique

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conjointement, les freins à lever et les étapes à mettre en œuvre pour réaliser le parcours défini vers une évolution réussie.

La santé et la prévention des conduites à risques concernent 10 jeunes, l’accès au droit et les questions de justice (chacune des thématiques 9 jeunes). 4 jeunes ont demandé une aide pour l’hébergement.

Les accompagnements collectifs Les accompagnements collectifs concernent 65 jeunes sur l’année 2016 dont 28 nouveaux jeunes :

- 71% de garçons et 29% de filles - 74% de mineurs et 26 % de majeurs

Les accompagnements collectifs, notamment avec des jeunes de moins de 13 ans relève le plus souvent de la prévention primaire. Ce travail avec un jeune public permet le renouvellement des jeunes accompagnés. Sur 21 enfants et pré-adolescents de moins de 13 ans, 20 sont nouvellement accompagnés par l’équipe. Les actions collectives avec un public « jeune majeur et jeune adulte » (15% de nos actions), concernent souvent des jeunes déjà accompagnés individuellement ; la dynamique collective, améliorant ainsi l’efficience de notre intervention (exemple : forum emploi, ou chantiers éducatifs).

Nous avons réalisé 213 actions (un jeune pouvant être compté dans 3 thématiques différentes). Les actions concernant la santé et la prévention et conduites à risques ont mobilisé beaucoup de jeunes. La question de la santé est primordiale dans ce territoire puisqu’il comporte notamment un très fort taux départemental de cas de tuberculose. De plus, nous constatons que bon nombre de jeunes se préoccupent très peu de leur santé, au-delà des conduites à risques qu’ils peuvent avoir (cannabis, alcool, conduite sans permis, etc.). 4 jeunes ont participé au concours photo de l’exposition "Drogues, parlons-en" de l'espace du Conseil départemental "Tête à Tête" afin de permettre aux jeunes de 13-25 ans d'illustrer en image leurs messages de prévention liés à l'usage des drogues. Un d’entre eux, lauréat dans la catégorie « 13/15 ans », a été félicité par le président du Conseil départemental, Stéphane Troussel. Nous sommes fiers de son travail et de ce "moment de partage".

Santé-Prévention conduites à

risques23%

Insertion professionnelle

15%

Accès aux droits, citoyenneté

23%

Actions loisirs, culture, sports-

séjours8%

Vie de quartier, développement

social31%

Accompagnements collectifs des jeunes

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Afin de sensibiliser un plus grand nombre de jeunes, mais aussi pour informer les parents, sur les questions de santé et d’accès aux droits dans ce domaine, nous avons réalisé un « forum santé », le 24 septembre 2016, regroupant 500 personnes, dont 250 jeunes (préadolescents, adolescents et jeunes majeurs), dans le quartier Allende. Cette action nous a permis d’accompagner précisément 50 jeunes autour de cette thématique en impliquant de nombreux partenaires. Les besoins importants de la population de Villetaneuse sont connus. En 2017, une action collective sera mise en œuvre par le service santé de la ville (PAPS), dans un autre quartier de la ville. Les équipes ont particulièrement travaillé des accompagnements collectifs vers « l’accès aux droits et à la citoyenneté » et « l’insertion sociale et professionnelle » des jeunes : informations collectives, forum emploi, actions avec les partenaires sur la question de la formation professionnelle, chantiers éducatifs et pédagogiques, etc. L’accès aux loisirs, la culture et le sport : il s’agit essentiellement de séjours. Les équipes éducatives s’associent aux évènements collectifs qui ponctue la « vie des quartiers et le développement social » qui implique toujours beaucoup de jeunes, bien au-delà de ceux que nous accompagnons.

Le travail avec les parents 11 familles ont été accompagnées en 2016 (équipe du Sud) dans le domaine de la scolarité, notamment dans le cadre du projet « inclusion » du collège Jean Vilar. La médiation jeune-famille est aussi importante (6 familles). Puis viennent les thématiques suivantes : « santé et prévention des conduites à risques » (4), « accès aux droits, citoyenneté », « logement, hébergement » (2), justice (1).

Quelques exemples d’actions développées en 2016

Le projet « Inclusion » avec le collège Jean Vilar :

Pour la deuxième année, l’équipe éducative a porté avec le collège Jean Vilar, une action expérimentale d’inclusion scolaire. Attentifs aux parcours scolaires souvent chaotiques des adolescents que nous accompagnons, nous avons répondu présents à l’appel lancé par le collège sur la problématique des décrocheurs scolaires. Le projet s’est affiné au fil des mois, en rencontrant les jeunes concernés et les propositions éducatives faites par l’équipe ont été reconnues par le collège. Les jeunes collégiens aux comportements scolaires inadaptés, sont reçus à l’intérieur de nos locaux, à un rythme soutenu, dans le respect de la libre adhésion. Pendant et au-delà des temps scolaires, utilisant toute notre palette d’outils éducatifs, nous tentons de leur faire prendre la mesure de l’inadaptation de leurs comportements et des risques de déscolarisation qu’ils peuvent engendrés. Notre travail, réinventé au quotidien et adapté à chaque jeune, permet la poursuite d’un parcours scolaire plus serein, basé sur le respect de soi et celui des autres. Intégrée dans un projet plus global sur le territoire de la ville, notre démarche permet de mesurer aussi l’impact de ces ateliers sur la compréhension et le comportement des jeunes. En 2016, nous avons ainsi pu élaborer avec un groupe de collégiens des chantiers « réparation vélos », avec l’association de l’Economie Sociale et Solidaire « Etudes et Chantiers », en partenariat avec l’hôpital d’enfants malades de Margency (95), au profit des enfants hospitalisés (cf. partie chantier). Cette action a permis de valoriser l’investissement de jeunes décrocheurs du collège en dehors de l’enceinte scolaire. L’objectif était de partager des expériences avec des jeunes d’un milieu qu’ils ne connaissaient pas, de mesurer leur investissement, leur engagement afin qu’ils puissent s’inscrire ou non dans une volonté de solidarité et qu’ils aient la possibilité de s’affranchir de certains codes ou repères. Ces chantiers leur

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ont aussi permis de contribuer à l’organisation d’un séjour « loisirs et sports » durant l’été, à la Tremblade en juillet 2016. Les ateliers nous ont aussi permis d’aborder des thématiques proches de leurs réalités telles que les rapports de genre, la consommation d’alcool, de cigarettes, chichas etc. Ils ont ensuite participé à un concours organisé par l’espace « Tête à tête » à Rosny2 (en mars 2016), sur « les 1001 raisons de consommer ou pas ». Un bilan de fin d’année scolaire en juin 2016 a eu lieu avec le collège Jean Vilar, où nous avons apprécié cette première année riche d’expériences (2015-2016) et d’essais éducatifs dans la mise en place et la construction des ateliers. Nous avons aussi souligné la difficulté de ces jeunes à s’exprimer sereinement, à être entendu et compris en général. Les rapports et modes de communication qu’ils utilisent entre eux et avec les adultes, sont, nous semble-t-il, un frein à la bienveillance mutuelle et, de fait, les rendent incapables de s’appréhender différemment et de se projeter autrement. A la rentrée 2016-2017, nous avons mis en place un nouvel atelier dédié à la communication non violente (CNV), avec une intervenante formée à cette technique. En 2016, ces ateliers se sont tenus 2 fois par mois. 6 accompagnements durables et 2 accompagnements occasionnels ont pu débuter grâce à ce projet. 10 à 15 jeunes ont pu bénéficier d’accompagnements collectifs. Ce travail, en cours sur l’année scolaire 2016/2017, pourra s’étendre à d’autres jeunes du territoire « Sud » (notamment un groupe de filles âgées de 15 à 17 ans) selon des approches adaptées, essentiellement axées sur leurs modes de communication et de ce que cela engendre et provoque.

De nombreux séjours et chantiers :

L’équipe a réalisé 6 chantiers éducatifs au cours de l’année et 5 séjours. Les chantiers Les chantiers représentent pour l‘équipe éducative des outils, des médias qui permettent d’accompagner un projet individuel et/ou collectif. Ils sont un très bon support à la relation, et permettent aussi la confrontation au désir de « travailler » au sens large du terme. Ces chantiers (nettoyage, peinture, etc.) donnent une première expérience professionnelle, et sont pour nous un moyen efficace d’œuvrer sur leur savoir-faire et savoir-être, freins importants vers une insertion socioprofessionnelle réussie.

- 1 chantier, d’une semaine, du 23 janvier 28 janvier 2016, avec 6 filles de 17 à 21 ans du quartier Renaudie autrement appelée « la cité soleil » par les jeunes (quartier du centre de la ville), a été organisé avec l’APES (Association de bailleurs), au sein du centre social Clara Zetkin. L’équipe a pu travailler avec ce groupe de jeunes tout au long de l’année.

- 1 chantier mosaïque avec 3 collégiens (13 -16 ans) des quartiers Renaudie et Allende en avril.

- 1 chantier avec 3 jeunes de 13-14 ans du quartier Langevin, en mai : Barbe à papa lors de la fête de quartier.

- 2 jours de nettoyage d’une aire de jeux, en juillet, à l’hôpital de Margency (Cf. action d’inclusion scolaire). Ce chantier a aussi été l’occasion de sensibiliser les jeunes à l’importance de la santé, en les confrontant à des enfants malades.

- 1 chantier a été mené avec 5 jeunes en partenariat avec l’association « Jesse » et l’APES, du 18 au 22 juillet. Il s’agissait de repeindre des piliers et arcades de la cité. La contrepartie financière du chantier a permis un départ en autonomie de « Jesse » en Côte d’Ivoire, pour un séjour solidaire, projet dont l’organisation a été soutenue par l’équipe.

- 5 jeunes majeurs du quartier Saint-Leu, du 19 au 23 septembre ont repeint des bornes anti stationnement autour d’un des bâtiments du quartier en partenariat avec l’APES, dans l’objectif de promouvoir leur insertion socioprofessionnelle.

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Les séjours

- Séjour avec 9 jeunes, 7 mineurs et 2 majeurs (18-20 ans) d’Allende du 6 au 13 octobre 2016 (7 jours) avec une éducatrice et un éducateur de l’équipe.

- Séjour avec 7 collégiens (garçons de 13 à 15 ans du collège jean Vilar), du 27 février au 5 mars 2016 (7 jours) avec deux éducateurs. Au programme : découverte de la montagne dans notre centre de vacance de Saury avec des jeunes d’Allende, financé en partie par le projet fresque et rénovation urbaine du quartier Allende et un chantier dans un ITEP durant une semaine.

- Séjour avec 7 garçons (6 mineurs et 1 majeur, 16 -20 ans) du 9 au 16 juillet avec un éducateur et une éducatrice, à Palavas-les-lots.

- Séjour avec 7 garçons du quartier Allende à la montagne (18 -22 ans), en aout 2016 avec un éducateur et une éducatrice.

- Séjour du 18 au 24 juillet avec 5 garçons (13-14 ans) collégiens des quartiers Saint-Leu, Centre-Ville et Ozanam, à la Tremblade dans le centre de vacances de la Fondation. Ce séjour a été mis en œuvre à la suite d’un chantier réparation de vélos (cf. action décrochage scolaire au collège Jean Vilar).

PERSPECTIVES 2017

Développer le travail de rue de façon plus stratégique, en cohérence avec notre nouveau projet de service, de façon à affiner notre diagnostic dans le secteur Grandcoing.

Prévention du décrochage scolaire : poursuite de l’action et étayage du projet « Inclusion », avec le collège Jean Vilar. La question d’élargir le projet à d’autres établissements se pose.

Favoriser les rapports de genre et la mixité.

Projet « Vivre ensemble, pouvoir d’agir » pour développer le sentiment d’appartenance à un territoire, la solidarité, la convivialité active, le respect mutuel et la citoyenneté.

Les projets engagés dans le cadre de la démarche du Nouveau Projet de Rénovation Urbaine (ANRU 2) de nos territoires d’intervention y contribueront. De nouveaux chantiers éducatifs négociés dans ce cadre peuvent aussi être un support à cette dynamique.

Réfléchir à la manière d’accompagner les dynamiques de territoires via la démarche de transformation urbanistique de l’ANRU 2.

Participer et accompagner à la création de la régie de quartier sur la ville, pour avoir un partenariat fort sur le territoire, pour accompagner les jeunes vers l’emploi et la formation, notamment les plus éloignés.

Poursuivre l’élaboration du nouveau contrat d’objectifs. Le diagnostic partagé effectué avec tous les partenaires du territoire communal doit être revu car ce travail avait été suspendu en l’absence de chef de service. Le partage de ce diagnostic nous permettra d’échanger avec la ville et d’aboutir à des axes de travail de l’équipe pour les cinq prochaines années, copartagés avec la commune et les services du Département.

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LA COURNEUVE Trois territoires d’intervention : 4000 Nord, « Centre-ville, gare-ZAC » et 4000 Sud

1- LA COURNEUVE NORD Un territoire en mutation

Le quartier de La Courneuve Nord fait l’objet d’une profonde mutation, le plan de rénovation urbaine a permis la réhabilitation des façades des immeubles et la reconfiguration des parkings. La « Maison Pour Tous » Césaria Evora, grâce à ses qualités architecturales et à son offre d’animation, est peu à peu devenu un lieu central du quartier, capable d’attirer la population. La modernisation et réhabilitation du groupe scolaire Robespierre-Vallès représente, pour les familles de notre secteur d’intervention, un symbole fort de cette mutation. En outre, des immeubles prenant place à l’endroit de l’ancien centre commercial sortent déjà de terre et modifient notablement l’aspect visuel de ce secteur, qui fera également l’objet d’autres projets urbains. Mais, dans l’attente de voir ces modifications contribuées à redynamiser humainement le secteur, les mêmes constats perdurent.

La visite de ce quartier génère encore un sentiment de vacuité. Pour le visiteur qui passe. L’espace public qui entoure ce lieu résidentiel et où se trouve notre local est résolument vide. Les quelques passants paraissent ne pas interagir entre eux et pourtant, plus on prend le temps de faire du travail de rue et d’« aller vers » les habitants, ceux qui « tiennent le pavé » ou traversent cet espace, plus on est en capacité de mesurer les attentes dont cette population est porteuse.

Une connaissance fine des habitants : jeunes, groupes de jeunes et parents

La demande ne se décline jamais de manière collective, nous pourrions même affirmer que c’est l’espace privé qui nous interpelle. En effet, il n’y a jamais de sollicitation directe dans la rue. Dans notre travail de rue ou encore lorsque nous sommes présents à l’occasion des différents évènements qui scandent la vie du secteur Verlaine, nous sommes toujours interpellés avec des mots aimables. Mais nul n’ose nous exposer une sollicitation explicite. Lorsqu’un jeune est en demande, il préfère nous téléphoner en prétextant, lorsqu’il s’agit d’un premier contact, qu’untel lui a donné le numéro de téléphone du local ou d’un éducateur.

Car dans le secteur Verlaine, tout se sait par le « bouche à oreille » et très vite nous nous apercevons que la population de ce secteur connaît les évènements récents ou les situations de certains habitants dans le moindre détail. Tout le monde sait qui vous êtes, ce que vous faites, le pourquoi de vos démarches, avec qui vous avez parlé. Il faut cependant que la confiance s’instaure pour que les langues se délient.

L’équipe connait 218 jeunes (52% de filles et 48% de garçons). Les mineurs représentent 72% du public connu sur le quartier et les majeurs 28%. Elle connait aussi 75 familles.

Des mamans n’ont pas hésité à nous confier leurs problèmes et depuis elles nous sollicitent fréquemment. Elles ont l’assurance de notre discrétion et savent que nous gardons la confidentialité de ce qu’elles nous confient. Elles savent aussi que nous avons pu intercéder positivement dans plusieurs situations. La confiance envers l’équipe a été longue à instaurer, mais nous sentons que de plus en plus de personnes sont incitées à nous formuler leurs demandes.

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OBJECTIFS 2016 Pérenniser et développer le travail mis en œuvre en faveur du projet scolaire des jeunes collégiens

accompagnés. La lutte contre l’échec scolaire nécessite, dans ce secteur d’intervention, un relais structurant tant du côté du jeune que de la famille ;

Soutenir les habitants de notre secteur d’intervention dans la (ré)appropriation de l’espace public, en mettant l’accent sur notre collaboration avec la Maison Pour Tous « Césaria Evora ».

Elaborer des actions collectives (séjours, sorties à la journée, chantiers éducatifs…) qui éveillent les jeunes à la compréhension du « monde vécu » (social, dynamique groupale, compréhension de soi) et des valeurs (l’engagement citoyen, l’implication active, le dépassement personnel).

L’ACTION ÉDUCATIVE MENÉE AVEC LES JEUNES ET GROUPES DE JEUNES En préambule, il convient d’évoquer qu’un des trois éducateurs de l’équipe a bénéficié pour la deuxième année consécutive d’une formation d’éducateur spécialisé, nous privant de la moitié de son temps de présence. Cette formation s’est conclue par l’obtention du Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé (DEES) en 2016. Une collègue s’est également lancée dans une formation de monitrice-éducatrice par le biais d’une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). Cette dynamique interne renforce les compétences professionnelles que cette équipe met en œuvre en faveur de la population de ce territoire. Des accompagnements individuels et des actions collectives

102 jeunes ont été accompagnés individuellement dans ce secteur

78 % d’entre eux sont âgés de 11 à 17 ans (priorité du schéma départemental)

55% sont des filles (45% des garçons), ce qui est inhabituel par rapport aux autres quartiers d’intervention, mais est cohérent avec les jeunes filles connues

29 jeunes font l’objet d’un accompagnement récent

50 jeunes ont bénéficié d’actions collectives

90% d’entre eux sont âgés de 11 à 17 ans

84% sont des filles (16% des garçons)

17 jeunes font l’objet d’un accompagnement récent

S’agissant des accompagnements éducatifs individualisés, pour la troisième année consécutive, l’équipe est parvenue à entrer en relation avec un nouveau public : le taux de renouvellement se situe à 28,4 % (soit 29 sur 102 jeunes). Le nombre de jeunes accompagnés a augmenté significativement (102 jeunes en 2016, 96 jeunes en 2015, 86 jeunes en 2014). Ce travail est mis en œuvre à travers le travail de rue et les temps de présence sociale réalisés dans le quartier afin d’initier et d’entretenir les relations avec la jeunesse présente sur le territoire.

Ces accompagnements sont également réalisés grâce aux liens que l'équipe entretient principalement avec les Conseillers principaux d’éducation (CPE) du collège Raymond Poincaré et, dans une moindre mesure cette année, avec ceux du collège Georges Politzer. Ces professionnels nous proposent des situations d’élèves ayant des problèmes de comportement et/ou de déscolarisation, ou encore nous sollicitent pour intervenir dans des classes ou avec des groupes d’élèves.

Quelques orientations sont également dues à l’antenne locale du Service municipal de la jeunesse (SMJ) qui a aussi observé des problématiques relevant d’un traitement socio-éducatif.

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Pour les 11/18 ans, ces accompagnements relèvent en majorité des thématiques « Scolarité », « Actions loisirs, culture, sports-séjours » et « Prévention des conduites à risque », mais certains d’entre eux conduisent l’équipe à traiter des problématiques où s’agrègent une forte déscolarisation, un déficit de la fonction parentale et un début notable de passages à l'acte. Ainsi cette année encore, l’équipe a dû accompagner des jeunes, dont la situation relevait tant de la protection de l’enfance que de prévention de la délinquance (12 jeunes bénéficiant d’un accompagnement éducatif individualisé sont également suivis dans le cadre d’un mandat judiciaire). Ces situations, particulièrement chronophages, impliquent de développer des modes de coordination particulièrement pointus avec nos partenaires institutionnels et ne peuvent se développer sans l’obtention du concours des parents. Amorcée il y a deux ans, la tendance à la hausse du nombre de filles accompagnées par l’équipe éducative s’est pérennisée : plus de la moitié des accompagnements individualisés (55 %) s’adresse aux filles. C’est à la fois un point fort des orientations du Conseil départemental mais cela correspond également, de manière locale, à une demande patente des jeunes filles avec lesquelles nous sommes en contact. Nous observons qu’en raison de la formation de l’éducateur et donc de sa présence discontinue sur le territoire d’intervention, le binôme d’éducatrices présentes attire plus de demandes émanant de jeunes filles. Cette année, avec le collège Raymond Poincaré, nous avons également développé de nouvelles prises en charge de groupe de jeunes (4 au total : 3 groupes de filles et un groupe de garçons) avec des élèves repérés par l’équipe éducative du collège pour des mises en actes violentes, telles des tentatives de harcèlements ou de racket. Nous travaillons notamment avec ces jeunes à des projets de séjour qui nécessitent un travail sur la durée et l’articulation d’étapes intermédiaires (chantiers éducatifs, rencontres…). Retenons que même lorsque le travail s’amorce sur le mode collectif, ces adolescentes sont également suivies individuellement et, comme il s’agit de mineures, nous nous engageons simultanément dans un travail de soutien à la fonction parentale sans lequel nous ne pourrions envisager d’initier un travail producteur de changement. Nos actions dans les collèges correspondent à plusieurs thématiques :

- Lutte contre le décrochage scolaire,

- Soutien à la scolarité,

- Initiation à la citoyenneté et à la laïcité,

- Sensibilisation à l’hygiène et à la sexualité,

- Soutien à l’orientation scolaire

S’agissant des 18 ans et plus, notre mode d’accompagnement se décline exclusivement sur le mode personnalisé. Pour cette classe d’âge, les thématiques principales qui requièrent notre intervention sont l’insertion professionnelle et la prévention des conduites à risque. Nous avons mené des poly-suivis avec 17 jeunes : 5 ayant une mesure dans le cadre administratif (ASE ou structures habilitées) et 12 dans le cadre d’une mesure judiciaire. L’équipe organise également des activités collectives (les activités de loisirs, sports et culture), mais aussi des actions d’initiation au monde du travail qui constituent autant de supports permettant de partager du temps et d’approfondir la relation éducative avec les jeunes nouvellement connus. Parmi ces actions avec des groupes de jeunes : séjour Plongée sous-marine, 2 séjours filles en Normandie, des ateliers cuisine, un chantier éducatif au collège Alfred Sisley à L’Ile-Saint-Denis en partenariat avec l‘entreprise d’insertion Jade (dispositif départemental financé par l’Europe, d’insertion et d’emploi des jeunes les plus éloignés du droit commun : jeunes ni étudiant, ni employé, ni stagiaire, appelé NEET).

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Nous nous investissons aussi dans les dynamiques de quartier et/ou de la ville, avec nos partenaires institutionnels et associatifs courneuviens dans :

- Diverses activités dans le quartier et en dehors, avec les jeunes et/ou les parents (repas, activités crêpes, cinéma, sorties musée, théâtre...),

- Les événements de la ville (préparation et participation aux fêtes des voisins, fêtes du Ramadan, concert, spectacles, inaugurations, puis fête de fin d’année avec la Maison Pour Tous « Césaria Evora », etc.),

- Accompagnements de jeunes dans des projets audiovisuels avec les associations les « Yeux de l’Ouïe » et « La Toile Blanche »,

- Participation à des projets de mobilisation citoyenne dans le cadre de la rénovation urbaine du quartier avec le collectif d’architectes, d’urbanistes et de designers, « YA+K ».

Le travail avec les parents et les familles

Nous avons accompagné 75 familles dont 24 nouvelles. Il s’agit d’aider ces parents à accéder aux droits (35 familles), d’intervenir sur des questions de scolarité (25), de logement (21) de santé (20), de faire des médiations familiales (15 jeunes concernés) et de les accompagner sur des questions de justice (12).

Le groupe de parole : une rencontre hebdomadaire pendant la période scolaire. Les parents des enfants mineurs accompagnés sont également l’objet de notre attention. Nous constatons que ces habitants (en grande majorité des mères à la tête d’un foyer monoparental) s’inscrivent moins dans une dynamique du « faire », de manière autonome, que dans une logique de solliciter aide et assistance. Ces mères ont une très faible estime de soi. Ce regard dévalorisé qu’elles portent sur elles-mêmes constitue un obstacle puissant à leur émancipation. Compte-tenu de ces constats, nous avons mis en œuvre avec ces habitants, un groupe de parole dont les objectifs sont de rompre l’isolement ; de mutualiser les expériences personnelles ; de créer un partenariat avec la Maison Pour Tous et d’initier des accompagnements individuels. Ce groupe de parents donne également lieu en aval à d’autres déclinaisons (sorties culturelles, ateliers cuisine, atelier estime de soi…). Notre perspective est de favoriser le « pouvoir d’agir » des habitants du quartier, c'est-à-dire, de les accompagner à trouver eux-mêmes des solutions à leurs problèmes.

PERSPECTIVES 2017

Sensibles au phénomène de déscolarisation et à ses conséquences négatives sur la trajectoire des jeunes concernés, nous voulons renforcer notre travail partenarial avec les collèges et lycées de la ville, mais également avec les acteurs qui œuvrent dans une perspective éducative, tels la Fondation lycéens/collégiens et le Dispositif de Réussite Educatif (DRE).

Nous aimerions initier une réflexion autour du thème de l’environnement, en associant les partenaires institutionnels et associatifs, projet qui pourrait se décliner à terme sous la forme de chantiers éducatifs et de séjours axés sur l’engagement des jeunes dans des actions relevant du développement durable hors du périmètre de leur domiciliation.

Afin de soutenir les habitants dans la (ré)appropriation de l’espace public, nous souhaitons pérenniser la tenue du groupe de parole de parents au sein de la Maison Pour Tous Césaria Evora, dans le but de leur permettre d’accéder aux dispositifs actifs de la ville, mais également pour ouvrir notre action à d’autres parents du quartier.

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2- LA COURNEUVE – CENTRE VILLE – GARE - ZAC Un Centre-ville, lieu de passage…

La circulation piétonne est importante sur tout le territoire en raison de la présence de la gare, des centres administratifs de la ville, du Commissariat, de la Maison de l’emploi, de la Poste, de la station de tramway, des lieux de culte, du collège Raymond Poincaré et du lycée professionnel Denis Papin. Cependant, ce secteur représente plus un territoire de passage qu’un lieu dans lequel les habitants organisent leurs vies. Remarquons toutefois que la création de l’association COPARENF (Collectif parents enfants contre le décrochage scolaire), dans le domaine du soutien scolaire, et la mobilisation citoyenne relative au problème de violence sur le Cours des Maraîchers (et sa proximité) attestent de la mobilisation des adultes.

Qui devient plus attractif…

Nous pensons que les transformations urbaines mises en œuvre auront un impact positif et permettront de dynamiser notre secteur. L'ouverture de la médiathèque Aimé Césaire et du nouveau centre administratif ont déjà modifié le quartier, apportant une note d’esthétisme et de convivialité dans l’espace courneuvien. Le transfert du Centre médical de santé (CMS) prévu pour le second trimestre 2017 devrait parachever cette dynamique. De plus, d’ici 2018, la Banque de France doit installer un grand centre fiduciaire sur les friches de l'ancienne usine Babcock, où œuvreront bientôt 350 agents. Les entrepôts de la société KDI vont aussi fermer fin 2018 et libérer 5 hectares : ce qui permet à la municipalité d’envisager une reconfiguration des lieux, afin de promouvoir de nouvelles activités, de créer des espaces verts et de nouveaux immeubles résidentiels. Ces transformations devraient à la fois offrir des opportunités aux Courneuviens en matière de logements, et élargir la diversité sociale. Elles devraient contribuer à l’élaboration d’une véritable identité de Centre-ville.

…mais une population encore marquée par la précarité économique et sociale.

Cependant, pour l’instant, nous continuons de constater la pauvreté des commerces de proximité (en nombre et en apparence), ce qui atteste des difficultés économiques et sociales des habitants, particulièrement de la jeunesse qui représente un tiers de la population. Cette réalité sociale n’est pas sans lien avec la recrudescence des actes délictueux dont la population de passage et les résidents pâtissent. La précarité ne peut être appréhendée comme seule cause, mais bien comme condition de possibilité, dès lors qu’on la conjugue avec les carences familiales, la perte du lien social et les effets de contexte.

La population asiatique est plus gravement impactée par ces comportements délictueux perpétrés sans distinction d’âge et de genre. Le passage de la Croix Blanche, la rue du Chevalier de La Barre et le cours des Maraîchers sont les plus sensiblement touchés par ce phénomène qui croît. Un collectif d’habitants représentant des victimes ou des personnes solidaires, a développé une présence citoyenne basée sur le dialogue à l’encontre des jeunes susceptibles de passer à l’acte. Nous les avons soutenus dans le processus de création d’une association citoyenne.

Une jeunesse désenchantée.

Parmi les jeunes que nous accompagnons, les adolescents précocement sortis du cursus scolaire nous laissent entendre qu’ils préfèrent vivre un « éternel présent de la débrouille ». Quand nous cherchons à les mobiliser vers une démarche de projet, ils nous objectent leur insignifiance sociale.

En écho à ce constat, de nombreux parents nous font comprendre, avec leurs mots, qu’ils ne sont plus en mesure de garantir les conditions économiques, mais aussi affectives et psychiques pouvant favoriser l’épanouissement de leurs enfants. Ils nous disent en substance que les enfants finissent par avoir une image dégradée des parents à force de voir ceux-ci peiner à « joindre les deux bouts ».

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OBJECTIFS 2016

Participer au développement « des jardins et espaces de solidarité Carême Prenant » en tant que lieu de vie, par l’élaboration d’une offre d’animation globale ;

Mettre l’accent sur les accompagnements collectifs et individuels en direction des jeunes filles, trop souvent oubliées en raison de la forte présence des garçons dans l’espace public ;

Poursuivre la mise en œuvre des chantiers éducatifs, dans un mouvement de synergie avec le partenariat local, en vue de permettre la « remobilisation » des jeunes majeurs dans une dynamique de travail basée sur le transfert de compétences personnelles au profit d’une activité professionnelle.

L’ACTION ÉDUCATIVE MENÉE AVEC LES JEUNES ET GROUPES DE JEUNES Les équipes éducatives connaissent 379 jeunes (72% de garçons et 28% de filles). La part des mineurs représente aussi 72% du public connu et les 18-25 ans 28%.

Des accompagnements individuels et des actions collectives

145 jeunes ont été accompagnés individuellement dans ce secteur 52 % d’entre eux sont âgés de 11 à 17 ans (priorité du schéma départemental)

17% sont des filles (83% des garçons)

26 jeunes font l’objet d’un accompagnement récent

137 jeunes ont été accompagnés collectivement

75 % d’entre eux sont âgés de 11 à 17 ans

23 % sont des filles (77% des garçons)

54 jeunes font l’objet d’un accompagnement récent

Grâce à l’ancienneté de la présence des éducateurs opérant dans ce territoire d’intervention et à leur travail d’immersion auprès des habitants, le nombre de jeunes accompagnés reste à un niveau important. Cette année nous observons un tassement du côté des accompagnements éducatifs individualisés : 145 cette année au lieu de 157 en 2015 et d’un léger tassement du côté des accompagnements collectifs : 137 cette année au lieu de 144 en 2015. L’équipe, complète depuis novembre 2015, a pu mettre en œuvre avec toutes ses capacités, des activités d’ordre collectif. Nous n’avons cependant pas pu renforcer autant que nous le souhaitions notre travail auprès des filles (même si nous faisons état d’une progression de 2 points). La réalité du contexte, à savoir l’augmentation des actes de violence, déjà en œuvre l’année dernière, nous pousse à agir en priorité auprès de la population masculine âgée de 11 à 17 ans. Dans cette classe d’âge, nous avons travaillé en individuel avec 60 garçons, dont 12 nouveaux et, en collectif avec 72 garçons dont 34 nouveaux. Notons que nous avons mené des poly-suivis avec 22 jeunes : 10 ayant une mesure dans le cadre administratif de protection de l’enfance (ASE ou structures habilitées) et 12 dans le cadre d’une mesure judiciaire. Les chiffres ne disent pas la difficulté que nous éprouvions jusqu’alors, à travailler auprès de la population asiatique originaire de Chine ou de Malaisie. Cependant, depuis l’année dernière, à la suite des actes de délinquance évoqués plus haut et dans la dynamique des comités de voisinage, nous sommes parvenus à entrer en lien avec ces habitants, à entretenir ce lien et à établir des axes de travail.

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- D’une part, nous avons coopéré à la création de la nouvelle association « des habitantes et habitants du Centre-ville Croix Blanche » qui a pour vocation à accueillir et mobiliser tous les habitants au-delà des spécificités ethniques ou culturelles. Nous soutenons leurs actions à visée citoyenne. Ce faisant nous confortons ces habitants dans un processus de pouvoir d’agir. Nous avons ainsi collaboré à la préparation du Nouvel An Chinois et à la mise en place d’un cours sociolinguistique qui devrait voir le jour l’année prochaine…

- D’autre part, nous intensifions notre travail auprès des garçons repérés comme étant susceptibles d’instiller ce climat d’insécurité en renforçant nos accompagnements éducatifs sur les registres de la scolarité, de l’insertion professionnelle (chantiers éducatifs, ateliers scientifiques et techniques) et des relations avec les interlocuteurs de la justice.

Les Ateliers Scientifiques et Techniques (AST) Les ateliers s'inscrivent dans une démarche globale d'accès à la culture et d'émancipation, ainsi que d'éveil à la citoyenneté. L'environnement et la pratique des sciences et techniques comme principe de ré-enchantement des apprentissages sont des ressources éducatives infinies et efficientes pour lutter contre l'usage de la pensée magique. Les Ateliers Scientifiques et Techniques participent également au soutien des parcours scolaires des jeunes accompagné(e)s et profitent à leur insertion professionnelle, par l'acquisition de compétences, de savoir-faire opérationnels, de compétences sociales. Principes d'action à l'œuvre dans nos Ateliers Scientifiques et Techniques : - Partage et entraide sont au cœur des fonctionnements des groupes sur un mode collaboratif qui valorisent le plaisir du bidouillage et le partage des savoirs. - Mise à disposition des plans d'un objet que l'on a fabriqué, explication des astuces et gestes. - Fonctionnement démocratique quant aux règles d'usage et de sécurité, la vie et les projets du groupe de participant(e)s. Des exemples d’ateliers technique : construction de modèles réduits d'avions, bateau, voitures, maquettes techniques ; utilisation de logiciels de simulation de pilotage ; réparation d'ordinateurs, téléphones ; fabrication d'une imprimante 3D en auto-construction, etc. Les jardins et espaces de solidarité : Nous avons également investi un lopin de terre au sein « des jardins et espaces de solidarité Carême Prenant », élaborés et mis en œuvre par la ville de la Courneuve et Plaine Commune, au sein desquels nous initions des groupes de jeunes, filles et garçons, au jardinage. Cette approche pédagogique les invite à comprendre les processus biologiques en œuvre, à se projeter dans le temps nécessaire pour la plante, à participer aux relations intergénérationnelles constitutive du mode de fonctionnement de ce lieu. Après la période de défrichage et l’arrachage des mauvaises herbes, nous effectuerons au printemps 2017 les plantations avec des jeunes du quartier et assurons les récoltes quand les produits de saison seront à maturité. Des résultats notables : Nous notons des résultats positifs, qu’il s’agisse de réussites scolaires en termes de choix d'orientation d’étude et d’obtention de diplôme, des choix souvent éclairés par la rencontre de jeunes et de professionnels et par la visite d'entreprises. En favorisant un climat d’émulation par les pairs, nous voyons des progrès notables en termes de développement de l'estime de soi, obtenus en atteignant des objectifs concrets, qui permettent pour chacun une prise de conscience de sa situation, sans laquelle on ne peut envisager une remobilisation scolaire. Autres actions :

Pour soutenir l’insertion professionnelle : Information collective sur les métiers, avec préparation à l’entretien, prospection, fichier

d’entreprises… Sorties à la Cité des Métiers, forums de l’emploi, salons de formation, visites d’entreprise, visites

de centre de formation, Soutien à la création d’entreprises, démarches, visite de salons liés à cette thématique,

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Chantiers de recyclage de cartons avec l’ESAT Le Carrefour : 7 jours d’intervention, Chantiers éducatifs :

- Dans le quartier Anatole France : installation et réfection du mobilier du Jardin Partagé, - Au 7 cours des Maraîchers : réfection et mise en peinture de la cage d’escalier (en lien avec

l’APES et France Habitation), - 2 chantiers vidéo avec l’Université Populaire de La Courneuve : filmage et montage de deux

conférences. Tout en initiant des garçons et filles du centre-ville de La Courneuve aux pratiques de l’image, nous les incitons à participer à des conférences sur des thématiques variées (les violences faites aux femmes, la laïcité).

Des animations, sorties et séjours :

Sortie au Musée de l’aéronautique du Bourget, plusieurs sorties au cinéma, à la piscine, au théâtre ; initiation à l’équitation et au Foot Five,

En partenariat avec un artiste résident au Centre Culturel Jean Houdremont : fabrication de Totems,

Animations sportives et de détente, au parc de La Courneuve (individuelles et collectives), 2 micro-séjours dans le Calvados, Livraison de bouchons plastiques à l’association « les Bouchons d’Amour ».

Un partenariat fort avec le collège Poincaré : Formation des délégués de classe,

Interventions avec le Comité de Prévention des maltraitances, avec 3 collèges de la ville. Ce

comité est composé d’assistantes sociales de circonscription, municipales et de l’Education Nationale et des éducateurs du service de prévention. C’est à la fois un groupe de parole, une instance de réflexivité sur les problématiques afin de définir les axes de travail et les objets d’intervention. En 2016, ce comité est intervenu aux collèges et lycées de La Courneuve, en traitant la question des relations filles/garçons et a également organisé la venue de la Cellule de Recueil des Information Préoccupantes du 93 et de l’ASE au collège Politzer.

PERSPECTIVES 2017

Notre engagement au sein « des jardins et espaces de solidarité Carême Prenant » ayant donné lieu à une convention avec la municipalité, nous comptons augmenter notre intervention socio-éducative en ce lieu de découverte de la nature et de sociabilité intergénérationnelle. Dans le prolongement des Ateliers Scientifiques et Techniques, nous envisageons de multiplier les actions capables de mobiliser les jeunes et de les inscrire activement sur ce terrain d’apprentissage.

Nous souhaitons développer l’accompagnement avec les jeunes filles, les aider à construire de nouveaux repères et des pistes d’ouverture sur le monde. Cette question se pose aussi dans un contexte de travail sur les relations garçons-filles sur le territoire.

Nous voulons mettre en œuvre des chantiers éducatifs à proximité de l’espace public (Cour des Maraîchers), où de nombreux jeunes tentent de construire leur identité, afin d’initier chez ces derniers l’acquisition de compétences professionnelles et d’instiller sur cet espace public une présence adulte, relais des institutions.

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3- LA COURNEUVE SUD Intense transformation urbaine jusqu’en 2023

Le territoire d’intervention, dénommé « 4000 Sud », classé en Zone urbaine sensible (ZUS), est en train d’achever sa mutation, avec l’appui du plan de rénovation urbaine, ANRU 2. Les nouveaux ensembles reconstruits en lieu et place des démolitions ont modifié le paysage et la circulation des habitants. La place George Braque et ses alentours sont en pleine transformation, de nouveaux immeubles aux dimensions plus humaines sortent de terre, le bâtiment « Petit Debussy » est en cours de démolition et la voûte donnant sur l’ancien Trésor Public a été comblée. Restait encore une interrogation sur le Mail de Fontenay : démolition ou réhabilitation ? La question a été tranchée, ce sera une démolition partielle, en raison de la présence de la chaufferie géothermique qui alimente 3 200 logements du quartier. Le relogement commencera en 2019 et la démolition aura lieu en 2020, un carré d’immeubles résidentialisé moins haut sera construit et une desserte routière verra le jour.

Un autre grand projet urbain viendra également transformer le nord de ce secteur. En effet, au carrefour des Six Routes, une gare devant recevoir les lignes 16 et 17 du futur Grand Paris Express va être édifiée : les travaux de préparation ont commencé en fin d’année 2016. A l’horizon de 2023, 34 000 voyageurs transiteront par cette gare. Un parvis sera créé au nord du bâtiment, des commerces ouvriront sur ce carrefour et l’accès au parc de la Courneuve fera l’objet d’un aménagement paysager qui impactera l’avenue Salengro qui mène aux « 4000 Nord ». Presque la moitié des ménages du quartier est sous le seuil des bas revenus

« De tous les quartiers de gare du Grand Paris, La Courneuve Six Routes et Clichy-Montfermeil sont les deux quartiers où le revenu moyen des ménages est le plus faible »4. On comprend aisément que la conjoncture économique et sociale affecte toujours la population des « 4000 Sud », que ce soit dans les domaines du logement, de l’accès à l’emploi et la formation, ou encore de l’accès aux droits ou à la santé. Les contraintes économiques et leurs effets de ruptures sociales sont plus que jamais le vecteur de mal être, de souffrances psychiques aggravant le quotidien des familles.

Dans nos rencontres avec la population nous sentons que ce contexte de paupérisation constitue le moteur de conflits sociaux, de tensions locales et favorise significativement le développement d’économies de subsistance, mais aussi un sentiment d’abandon qui fait obstacle, chez les plus jeunes, à l’appropriation de la citoyenneté française. La délocalisation des services de l’Etat avalise cette perception des habitants : zones de trafic et, pour certains, repli dans la dimension religieuse, nous semblent constituer des réactions à cet état de fait. Mais un quartier riche en acteurs institutionnels et associatifs

La plupart d’entre eux tentent de répondre à la volonté des parents d’offrir à leurs enfants une éducation de qualité et des chances de réussite, ainsi qu’à la demande de solidarités locales des habitants. Ce réseau associatif représente un atout pour ce quartier, au sein duquel, nous nous employons à remplir notre rôle de mise en lien.

4 « Observatoire des quartiers de gare du Grand Paris » - Monographie du Quartier de gare les Six Routes La Courneuve - APUR p 12

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OBJECTIFS 2016

Intensifier notre travail d’accompagnement éducatif individuel et collectif avec la jeunesse de notre secteur d’intervention la plus éloignée des conditions d’insertion socio-professionnelle. Nous interviendrons sur le plan d’une restauration de l'estime de soi et du développement de compétences psychosociales, sans omettre la promotion à la santé et à la citoyenneté.

Prolonger les accompagnements personnalisés auprès des jeunes incarcérés en vue de préparer leur sortie de prison et de poursuivre et développer leur projet de vie (en relation avec les institutions pénales).

Mettre en œuvre des chantiers éducatifs tant pour mobiliser les jeunes dans une dynamique d’insertion et de valorisation de soi que pour les faire participer à une dynamique d’amélioration du cadre de vie.

L’ACTION ÉDUCATIVE MENÉE AVEC LES JEUNES ET GROUPES DE JEUNES Les équipes éducatives connaissent 302 jeunes (66% de garçons et 34% de filles). La part des mineurs représente 78% du public connu et les 18-25 ans 22%.

Des accompagnements individuels et des actions collectives

77 jeunes ont été accompagnés individuellement dans ce secteur 44 % d’entre eux sont âgés de 11 à 17 ans (priorité du schéma départemental) et 56% de

majeurs

53 % sont des filles (47% des garçons)

13 jeunes font l’objet d’un accompagnement récent

49 jeunes ont été accompagnés collectivement

65 % d’entre eux sont âgés de 11 à 17 ans

39% sont des filles (61 % des garçons)

10 jeunes font l’objet d’un accompagnement récent

Le nombre de jeunes accompagnés de manière individuelle a augmenté sensiblement par rapport à 2015 (72 jeunes) et plus notablement par rapport à 2014 (60 jeunes). Cette année, la charge de l’équipe s’est concentrée sur ce type d’accompagnement. Cette tendance est à comprendre en raison des situations particulièrement complexes en termes de prises en charge, en effet 13% des jeunes accompagnés relèvent du champ du handicap et 25% sont en lien avec une problématique justice. Un public invisible de personnes en situation de handicap

Depuis l’implantation de l’équipe en 2011, nous avons été peu à peu confrontés à des situations complexes et notamment celles de personnes reconnues en situation d’handicap ou en voie de l’être. Nombreuses sont celles qui, ayant quitté le système scolaire sans véritable orientation professionnelle ou d’accès aux droits, se retrouvent isolées et sans véritable ouverture sur l’avenir. D’autres, bien qu’institutionnellement repérées, sont entrées dans un mouvement de repli sur soi, ce qui rend difficile la prise de contact et l’accompagnement. Or, nous constatons que ces jeunes et leurs familles sont souvent dépassés (droits, accès aux soins, accès à la culture ; etc.). Ce qui les conduit infailliblement à une situation de marginalisation et à une activité sociale notablement réduite.

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Cette année nous avons mis l’accent sur le développement partenarial, afin de répondre au mieux aux besoins de ce public. Nous avons pris contact avec le Centre Médico Psychologique (CMP) et le Centre Médico Psycho Pédagogique (CMPP) pour les plus jeunes que nous tentons d’inscrire dans une démarche de soin indispensable tant du point de vue médical que psychologique : l’objectif étant de mettre en lien les jeunes et leurs familles avec les institutions dédiées. C’est grâce à notre travail reposant sur des liens privilégiés que nous pouvons élaborer un passage préparé au mieux avec nos partenaires. Par ailleurs, nous organisons des séjours ou activités mêlant tout public, afin de travailler avec ces jeunes les relations sociales, indispensables à tout être humain considéré comme citoyen à part entière. Accompagner des jeunes ayant maille à partir avec la justice

Comme nous l’évoquions les années précédentes, les situations éducatives traitées par l’équipe des 4000 Sud montrent une multiplication importante de situations individuelles et familiales difficiles. Elles sont généralement en lien avec une déscolarisation et une entrée progressive du jeune dans les conduites délictueuses : ces situations sont éminemment difficiles à supporter par la famille et excèdent leur capacité de résolution. Quand le jeune entre dans l’âge de la majorité, il n’est pas rare d’observer un délitement des liens familiaux, le jeune s’en remettant de manière exclusive au mode de sociabilité qui a cours dans la rue. Ce phénomène touche très majoritairement les garçons.

Il faut noter que cette année 2016, nous avons accompagné 22 jeunes en poly-suivis : 3 ayant une mesure dans le cadre administratif (ASE ou structures habilitées) et 19 dans le cadre d’une mesure judiciaire, la plupart relavant de la Protection Judiciaire de la Jeunesse. A l’égard de ces jeunes, il convient, en premier lieu, d’indiquer que notre démarche d’accompagnement vise à les soutenir dans leur relation avec nos partenaires de la PJJ qui sont en charge du dossier confié par le juge des enfants. En second lieu, il nous faut, en concertation avec ces mêmes partenaires, soutenir le jeune pour qu’il conçoive et met en œuvre un projet de vie qui puisse l’extraire de cette problématique justice et lui ouvrir des perspectives positives d’intégration sociale. Passer de l’individuel au collectif

Cet été, nous avons mis en œuvre quatre chantiers éducatifs en faveur des jeunes des 4000 Sud : un chantier au profit de l’association ACE (remise au propre d’un appartement duplex devant recevoir des femmes et des familles isolées), un autre avec le bailleur DOMAXIS. Il s’agissait de remettre en peinture une rampe d’accès réservé aux personnes handicapées et enfin, deux autres chantiers qui intéressaient plus particulièrement des jeunes poly-suivis sur le registre justice. Ainsi, au mois de juin en collaboration avec le bailleur Office Public Habitat 93 et l’association d’insertion JADE, en raison du climat délétère sur le quartier, nous sommes intervenus sur la tour « Général Leclerc », suivi d’un second chantier sur le Stade Géo-André.

Un public féminin majoritaire s’agissant des accompagnements éducatif individuels

La progression du nombre de filles est le résultat des orientations du travail de l’équipe instaurées dès 2014 et 2015, avec le développement de nombreuses actions collectives qui leur étaient destinées. Pour cette année 2016, ces dernières ont plutôt fait l’objet d’un accompagnement individuel. Ici nous observons que ce que nous avons initié, en premier lieu, dans une dynamique collective s’est transformé au fil des années et au regard de leur situation scolaire ou socio-professionnelle dans une relation éducative de soutien. Les situations sont complexes, souvent émaillées de crise familiale, de délogement, d’une recherche de formation ou d’emploi, voir aussi des problèmes d’état civil.

A titre indicatif, 29 filles majeures sont accompagnées individuellement (36% des jeunes). Qu’ils s’agissent des garçons ou des filles, les thématiques les concernant sont l’insertion professionnelle, l’accès aux soins et à la santé, ainsi que l’accès aux droits.

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Un projet collectif longitudinal avec 10 adolescents

Nous qualifions ce projet de la sorte, parce qu’il visait à travailler avec un même groupe de 10 garçons dans la durée, selon différentes modalités. Ces jeunes étaient ciblés en raison de leurs problèmes de comportement dans le quartier et au collège, mais aussi parce qu’une partie d’entre eux constitue un groupe naturel de pairs. Nous avons élaboré avec eux un parcours éducatif tout au long de l’année, émaillé de différentes activités auxquels parfois sont venus s’agréger d’autres participants.

Au cours de ce projet longitudinal nous avons également effectué des sorties à la journée et/ou des séjours - tels qu’un week-end à Montaure (Eure), deux séjours camping (un dans le Morvan, un dans le Limousin) et un séjour en gîte en Normandie, ainsi qu’une sortie bowling et une sortie spectacle à l’espace les Lumières d’Epinay-sur-Seine. Nous notons à l’heure où nous produisons ce bilan, un mieux-être chez ces jeunes, de moindres tensions dans les familles avec lesquelles nous sommes en contact et une meilleure implication scolaire. Pour preuve en cette fin d’année, ils nous ont sollicités pour que nous organisions des séjours de préparation en vue du brevet des collèges. L’implication dans la vie de quartiers et de développement social a mobilisé cette année 250 jeunes. L’équipe s’est à nouveau investie dans l’organisation des évènements de quartier, afin d’apporter sa contribution dans la dynamique du vivre ensemble des 4000 Sud. Parmi les actions menées :

Ateliers galette des rois avec le centre social « Couleurs du Monde ». Ateliers cueillette de fraises et ateliers Confiture avec ce même partenaire. Ateliers crêpes. Ateliers cuisine. Spectacles de Théâtre au Centre culturel Houdremont.

LE TRAVAIL AVEC LES PARENTS ET LES FAMILLES Rappelons que l’augmentation de prises en charge de mineurs induit un travail éducatif plus en lien avec les parents de ces enfants et ce, plus particulièrement lorsque nous œuvrons dans le cadre d’un accompagnement individuel. Nous connaissons 80 familles et avons accompagné individuellement 25 parents (familles), dont 17 régulièrement et, pour 8 d’entre eux, il s’agit d’un nouvel accompagnement. Les demandes concernent d’abord la santé et la prévention des conduites à risque (22), les médiations familiales (21), l’accès aux droits (20), la scolarité (18), la justice (8) et le logement (3).

PERSPECTIVES 2017

Nous voulons réinvestir les actions collectives dans la perspective d’un renouvellement des accompagnements des 11/14 ans. Pour ce faire, nous veillerons à développer notre partenariat avec l’Education Nationale et à renforcer notre effort concernant le passage CM2/6ème et pour les niveaux 5ème/4ème où se joue plus sensiblement le processus de décrochage scolaire.

S’agissant des filles de 18 ans et plus, nous souhaitons tisser un partenariat plus réactif avec l’ensemble des acteurs de l’insertion professionnelle, de l’orientation scolaire et de l’accession au logement afin que l’équipe puisse passer le relais à ces dispositifs et ainsi diminuer des accompagnements particulièrement chronophages.

Au regard de notre expérience de l’année écoulée, il nous semble pertinent qu’avec nos partenaires ville et bailleurs, nous puissions envisager d’offrir aux jeunes, avec plus de régularité au cours de l’année, la tenue de chantiers éducatifs, tant nous avons pu mesurer l’impact positif.

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MAISON DE LA JUINE

Chemin de la Bergerie

91150 ORMOY-LA-RIVIÈRE

Tél. : 01.69.92.13.60

Télécopie : 01.60.80.01.03

[email protected]

Habilitation Convention ASE – Justice

Financement : Prix de journée

Directeurs : Jean-Pierre BOURGEAIS jusqu’au 31 mai

Didier MOUEGNI IVOLO au 1er juin

1 chef de service administratif et comptable

1 assistante administrative

1 psychologue à temps partiel (0.7 ETP)

1 éducatrice scolaire

1 Agent de Service

INTERNAT ORMOY INTERNAT ETRECHY

1 Chef de Service Éducatif

7 postes éducatifs

4 surveillants de nuit (3,5 ETP)

1 maîtresse de maison

1 Chef de Service Éducatif

6 postes éducatifs

4 surveillants de nuit (3,5 ETP)

1 maîtresse de maison

ATELIER TRAITEUR ET METIER DE BOUCHE

MÉRÉVILLE ORMOY-LA-RIVIÈRE

2 éducateurs techniques spécialisés

1 agent technique

1 ouvrier qualifié

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INTRODUCTION

La Maison de la Juine, située à Ormoy-la-Rivière, dans le sud du département de l’Essonne, est un foyer

d’action éducative habilité pour 18 jeunes âgés de 15 à 18 ans. Les placements sont réalisés par les juges

des enfants soit dans le cadre civil (article 375 et suivants du code civil), soit dans le cadre pénal

(ordonnance 45). Les prises en charge peuvent, exceptionnellement et sur demande de l’Aide Sociale à

l’Enfance (ASE), se poursuivre sous forme d’un contrat jeune majeur de courte durée afin de finaliser

une orientation dans le cadre d’un processus d’insertion socio-professionnel.

Les jeunes accueillis viennent en majorité de la région parisienne et plus particulièrement de l'Essonne.

L’établissement accueille aussi des jeunes originaires d’autres départements, comme par exemple d’Ile

de France ou de Loire Atlantique. Ces adolescents en difficulté, en souffrance, qui nous sont confiés au

titre de la protection de l’enfance, présentent des troubles de la conduite et du comportement de

degrés divers (ces troubles sont de plus en plus nombreux, et peuvent dans certains cas relever de la

psychiatrie et touchent tous les jeunes, qu’ils soient pris en charge par l’ASE ou qu’ils relèvent de

l’ordonnance 45 relative à la jeunesse délinquante). Certains ont commis des délits et sont placés au

titre de l’assistance éducative (ordonnance du 2 février 1945 - mineurs et jeunes majeurs).

Notre action éducative a pour but de les aider à réfléchir à leur situation et surtout à leur avenir, de leur

permettre de retrouver une scolarité et une orientation professionnelle et de leur faire définir un projet

de vie qui prévoit leur insertion sociale. Dans le cadre de la Protection de l’Enfance et de la Jeunesse, la

Fondation cherche à encourager l’autonomie et l’exercice de la citoyenneté des adolescents et des

jeunes adultes accompagnés.

L’année 2016 représente une année importante dans l’histoire de la Maison de la Juine. D’une part du

fait de changements dans l’équipe dirigeante de l’établissement, avec notamment le départ à la retraite

du directeur en poste depuis dix ans. Et de l’autre parce que l’action éducative de l’établissement est

en pleine transition : le travail éducatif est depuis 2015 plus concentré autour des internats et se voit

renforcé dans le cadre de la protection judiciaire de la jeunesse.

I- LES FAITS MARQUANTS DE L’ANNEE 2016

1-1- Du mouvement dans l’équipe des cadres

L’année 2016 a été celle des grands changements. Monsieur Bourgeais, directeur, a fait valoir ses droits

à la retraite. Le nouveau directeur, Monsieur Mouegni Ivolo, a pris ses fonctions le 1er juin 2016.

Avec le départ de Jean-Pierre Bourgeais, directeur de la Maison de la Juine depuis plus de dix ans et

salarié de la Fondation depuis 35 ans, c’est une page de l’histoire de la Maison de la Juine qui se tourne.

La nouvelle équipe a pris le relais avec l’ambition de perpétuer les valeurs de la Fondation, en s’appuyant

évidemment sur les acquis de ces longues années tout en réfléchissant aux évolutions indispensables.

En dehors du directeur, une cheffe de service éducatif a été recrutée.

Dès septembre 2016, l’équipe des cadres a été complétée avec le recrutement du directeur adjoint et

du psychologue.

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1-2- Lancement de la mise en œuvre des recommandations de l’évaluation externe

Lors de l’évaluation externe de l’établissement réalisée en 2015, plusieurs recommandations avaient

été faites.

Ces recommandations ont été suivies dès janvier 2016, concernant les plannings des deux équipes

éducatives et des surveillants de nuit, souvent source de conflits entre les équipes et les cadres. Si ces

conflits n’ont pas totalement disparu, l’amélioration de la gestion des plannings permet désormais aux

équipes de mieux anticiper le travail d’accompagnement éducatif.

Pour améliorer la qualité de l’accueil et de l’accompagnement éducatif des jeunes, la direction a créé

des fiches d’informations administratives pour chaque jeune accueilli sur lesquelles figurent son

identité, les coordonnées des parents et des autres membres de la famille, ainsi que les coordonnées

des services extérieurs qui lui correspondent (ASE, UEMO, magistrat, CPAM…). Ces fiches représentent

un énorme gain de temps en matière d’information.

En septembre 2016, la direction a mis en place des feuilles d’heures mensuelles simplifiées ainsi que

des nouvelles fiches de régie d’avance à l’attention des éducateurs.

Tout ce travail concourt à l’amélioration des conditions de travail et de la qualité de l’accompagnement

des jeunes accueillis.

1-3- Réaffirmation du travail éducatif en internat

Depuis janvier 2015 et en accord avec le Conseil départemental, le service de semi autonomie de la

Maison de la Juine est rattaché au Service Educatif 91 et doit donc se concentrer sur l’accueil et

l’accompagnement éducatif des jeunes de 15 à 18 ans en foyer d’action éducative.

Pour accompagner les équipes dans ce travail, la direction a modernisé la trame du projet personnalisé

du jeune accueilli. Il s’agit d’un outil de recueil d’informations permettant de faire le point sur la

situation du jeune, de sa famille, du travail éducatif qui a été fait et surtout sur les objectifs éducatifs et

pédagogiques.

La trame du projet personnalisé représente la base de l’élaboration du projet éducatif du jeune. La mise

en place de cette trame renforce la place du référent dans le travail éducatif. Le contenu de celle-ci est

présenté et discuté en réunion projet.

Pour renforcer l’accompagnement éducatif des jeunes qui relèvent de la protection judiciaire de la

jeunesse, les équipes de nos deux internats se sont appropriées des outils spécifiques propres à la PJJ :

le tableau jeunes en commission de suivi, le tableau des placements judicaires, le recueil d’informations

liées à la santé, la DIPC, la note mensuelle…

1-4- Nouvelle dynamique de travail avec la DTPJJ Essonne

En novembre 2016, le nouveau directeur de la Maison de la Juine a rencontré la directrice territoriale

de la protection judiciaire de la jeunesse (DTPJJ) de l’Essonne dans le but de redéfinir les modalités de

travail entre les deux entités. La réunion avait aussi pout objet de remettre à jour les documents de

travail et d’accompagnement éducatif des jeunes placés dans les établissements de la PJJ. Un outil

indispensable à intégrer pour la Maison de la Juine qui a la double habilitation ASE-PJJ.

Les deux directeurs ont convenu de mettre en place des espaces de travail entre les deux institutions.

Le directeur de la Maison de la Juine sera convié ainsi à la réunion de travail mensuelle des directeurs

des établissements publics de la PJJ.

Le partenariat entre la Maison de la Juine et la PJJ prévoit aussi un échange des savoirs et des

expériences. Nous avons donc convenu que les éducateurs de la Maison de la Juine visitent les autres

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établissements de la PJJ de l’Essonne, pour rencontrer les professionnels de ces établissements et

échanger ainsi leurs expériences.

La directrice de la DTPJJ a aussi ouvert les portes des structures de jour de la PJJ Essonne aux jeunes de

la Maison de la Juine, qu’il s’agisse des jeunes relevant de la PJJ ou des jeunes accueillis dans le cadre

de l’article 375 et suivants du code civil.

Enfin, en 2016 comme chaque année, les jeunes de la Maison de la Juine ont participé à la compétition

de football organisée par l’Unité Educative des Activités de Jour de Bures-sur-Yvette.

1-5- Lien avec les services et établissement du Conseil départemental

En 2016, la Maison de la Juine a poursuivi son partenariat avec le département, notamment avec l’IDEF,

un des établissements d’accueil d’urgence du département. Les directeurs des deux établissements se

sont rencontrés à l’IDEF pour définir ensemble les modalités d’accueil des jeunes de l’IDEF à la Maison

de la Juine, mais aussi l’accueil des jeunes de l’IDEF en stage à l’atelier traiteur de la Maison de la Juine.

Ce partenariat fonctionne aussi au niveau des chefs de service éducatif des deux institutions qui sont

notamment en lien pour préparer les admissions.

Le travail partenarial avec le département est appelé à évoluer durant l’année 2017 grâce à la rencontre

des inspecteurs et de la Mission SESAME qui doit permettre d’élargir les possibilités d’accueil pour les

publics très en difficultés.

Ce travail s’ajoute à celui déjà effectué au quotidien par les équipes d’Ormoy et d’Etréchy avec les

Maisons Départementales des Solidarités (MDS).

1-6- Les entretiens professionnels

En 2016, l’établissement a mis en place les entretiens professionnels pour tous les salariés,

conformément à la loi du 5 mars 2014 relative à la formation, à l’emploi et à la démocratie sociale. Les

professionnels ont apprécié ce temps d’échange avec le cadre hiérarchique, qui permet d’évoquer

l’environnement de leur travail et de réfléchir sur leurs possibilités d’évolution professionnelle grâce à

des formations.

Soutenir les professionnels pour les aider à approfondir ou à acquérir des compétences reste un des

axes majeurs de la politique RH de la Fondation et de la Maison de la Juine.

1-7- Disparition d’un salarié

Début novembre 2016, l’établissement a été informé du décès de Monsieur Delachaume, ouvrier

d’entretien. Sa disparition a représenté un moment difficile pour l’ensemble du personnel de la Maison

de la Juine, ainsi que pour leurs collègues du SE91 qui l’avaient bien connu.

La direction a donc mis en place un espace de parole et organisé un jour de recueillement à la Maison

de la Juine, réunissant les salariés de la Juine et du SE91.

Le directeur a reçu les parents du disparu qui souhaitaient évoquer sa mémoire.

1-8- L’action de la Maison de la Juine en faveur de la gestion de la violence dans l’institution

Plusieurs faits de violence ont eu lieu dans l’institution en 2016. Pour soutenir les équipes et permettre

à celles-ci de prendre de la distance et de réfléchir, la direction a mis en place une formation collective

sur le thème de « la violence, travailler à partir du passage à l’acte ». Cette formation a concerné tous

les salariés de l’établissement.

Les outils apportés par la formation ont été d’une grande aide dans la gestion des faits de violence dans

l’établissement.

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II- LES DONNEES STATISTIQUES

2-1- L’activité en chiffres

6259 journées étaient prévues dans le budget prévisionnel 2016.

- Journées réalisées en 2016

6429 journées ont été réalisées en 2016, soit 170 journées de plus que le budget prévisionnel. Cette

augmentation s’explique par les accueils de courte durée, réalisés à la demande des services de l’ASE et

de la PJJ. Ces courtes périodes d’accueil – allant de 72h à trois semaines - ont permis aux services de

l’ASE ou de la PJJ de finaliser les dossiers d’orientation vers un autre établissement ou d’organiser un

séjour de rupture, en Afrique notamment. Certains séjours de courte durée représentent des

dépannages après un passage à l’acte du jeune dans son foyer d’origine. Il permet à l’établissement

d’origine de souffler et au jeune accueilli de réfléchir sur ses actes, le temps d’un week-end ou d’une

semaine.

Tableau mensuel de l’activité réalisée en 2016

ANNEE 2016

MOIS JOURNEES

BUDGETEES Journées réalisées

ORMOY Journées réalisées

ETRECHY TOTAL

Janvier 530 289 245 534

Février 497 253 230 483

Mars 530 306 215 521

Avril 513 304 210 514

Mai 530 283 245 528

Juin 513 285 239 524

Juillet 530 261 292 553

Août 530 248 269 517

Septembre 513 284 224 508

Octobre 530 242 296 538

Novembre 513 293 300 593

Décembre 530 306 310 616

TOTAL 6259 3354 3075 6429

- Les jeunes pris en charge

60 jeunes ont été pris en charge dans l’établissement en 2016 contre 42 en 2015 dont :

39 au titre de l’article 375 et suivants du code civil (ASE) soit 65%.

21 au titre de l’ordonnance 45 (PJJ) soit 35%.

70% des jeunes accueillis en 2016 sont originaires du département de l’Essonne dont 60% adressés par

l’ASE Essonne et 10% par la PJJ de l’Essonne.

28,3% des jeunes accueillis en 2016 proviennent d’Île-de-France (notamment via les tribunaux de Melun

et de Créteil), et 1,7% de la Loire-Atlantique (44).

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2-2- Tableau du nombre de jeunes accueillis en 2016

Les placements dans le cadre civil restent les plus nombreux avec 39 jeunes (65%). On note cependant

une forte augmentation des placements PJJ avec 21 jeunes (35%) en 2016 contre 14 (33%) en 2015.

Cette augmentation des accueils PJJ s’explique par le fait qu’en 2016, la Maison de la Juine a été moins

sollicitée par les services ASE. Pendant la même période nous avons par contre reçu de nombreuses

demandes d’admissions provenant des Unités Educatives Auprès des Tribunaux (UEAT), notamment

celles de Créteil et de Melun. Il s’agit, dans la plupart des cas, d’accueils immédiats après un

déferrement.

Le tableau ci-après récapitule le nombre de jeunes accueillis

Admission en 2016 Nombre

de jeunes

Taux

ASE

Taux ASE/x

jeunes

PJJ

Taux PJJ/x jeunes

91 EVRY 42 70 36 60 6 10

95 VAL D’OISE 1 1,7 1 1,7 0 0

94 CRETEIL 6 10 1 1,7 5 8,3

93 BOBIGNY 2 3,3 0 0 2 3,3

78 YVELINES 1 1,7 1 1,7 0 0

77 MELUN 5 8,3 0 0 5 8,3

75 PARIS 2 3,3 0 0 2 3,3

44 LOIRE ATLANTIQUE 1 1,7 0 0 1 1,7

Total 60 100 39 65 21 35

2-3- Origines des jeunes accueillis selon les Maisons Départementales des Solidarités (MDS)

Les jeunes accueillis à la Maison de la Juine font tous l’objet d’une demande adressée par les Maisons

Départementales des Solidarité et il n’y a jamais de passage direct de la famille à l’établissement. Ces

jeunes ont été placés à l’Aide Sociale à l’Enfance sur décision du juge des enfants.

En 2016, un seul jeune a été accueilli dans le cadre administratif, c’est-à-dire, à la suite d’un accueil dit

provisoire avec les parents, en l’occurrence sa mère et l’ASE.

Le tableau ci-après récapitule l’origine des jeunes accueillis selon les MDS

MAISONS DEPARTEMENTALES DES SOLIDARITES

Arpajon 3 Etampes 1

Brétigny-sur-Orge 8 Grigny / Viry-Châtillon 6

Brunoy/Draveil 5 Juvisy-sur-Orge 2

Corbeil 3 Massy 4

Evry 4 Mennecy 6

TOTAUX 23 19 42

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Tous les jeunes accueillis, qu’il s’agisse des jeunes pris en charge au titre de l’ASE ou de ceux relevant

de la PJJ, présentent des problématiques multiples, le plus souvent du fait de leur situation familiale. Ils

souffrent de carences éducatives et affectives. Leurs familles vivent souvent de manière très précaire

(parents ne faisant par exemple que de « petits boulots »). Ces jeunes ont aussi en commun des

parcours chaotiques, sont en échec scolaire, consomment le plus souvent beaucoup de cannabis.

Comme ils ne peuvent plus suivre une scolarité classique, les éducateurs sont amenés à leur construire

des projets d’insertion professionnelle qui passent par des formations en alternance.

A ces difficultés d’ordre social s’ajoute la problématique psychiatrique. En 2016, de nombreux jeunes

ont été accueillis à la Maison de la Juine faute de trouver une structure adaptée à leur situation. Neuf

jeunes accueillis en 2016 souffraient ainsi de troubles psychiatriques avérés. Ce qui confirme la capacité

de la Maison de la Juine à accompagner un public difficile.

III- LES FOYERS D’ACTION ÉDUCATIVE D’ORMOY ET D’ETRECHY

Le travail éducatif dans les deux foyers est un exercice d’équilibre quotidien entre la prise en charge

individuelle de chaque jeune et la gestion de la vie du groupe. Les éducateurs proposent aux jeunes

accueillis des projets éducatifs personnalisés en tenant compte non seulement de leurs besoins, de leurs

souhaits, de leurs difficultés et de leurs limites, mais aussi de leur parcours familial et personnel et des

possibilités de l’environnement. Ils mettent aussi en place des ateliers et des activités collectives

(scolarité, formation, chantier éducatif, séjours de loisirs ou de rupture, sport, atelier traiteur) et veillent

au respect des règles de vie en collectivité, dans le but de permettre à chaque jeune de trouver sa place

au sein du groupe. Il s’agit de faire cohabiter en bonne intelligence des jeunes issus d’horizons différents

dont les comportements et les habitudes diffèrent.

3-1- Les entrées

42 jeunes ont été admis en 2016 contre seulement 22 jeunes en 2015. Cette augmentation s’explique

par le fait que la Maison de la Juine a été beaucoup sollicitée pour des accueils courts et des accueils de

dépannage. Le temps de ces accueils a varié de 72h (pour les accueils de dépannage) à 3 semaines (pour

les accueils courts).

La durée du placement

Pour les 39 jeunes sortis en 2016 :

- 10 jeunes ont fait un séjour de courte durée de moins d’un mois, allant de 2 jours à 27 jours.

- 11 jeunes ont fait un séjour allant de 1 mois à 3 mois,

- 10 jeunes ont fait un séjour de 4 mois à 1 an et,

- 8 jeunes ont fait un séjour de 1 an à 2 ans.

3-2- Les jeunes sortis de l’établissement en 2016

39 jeunes sortis en 2016 :

- 1 jeune a intégré le CHRS d’urgence de la Croix Rouge

- 2 jeunes ont intégré un service de semi autonomie

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- 1 jeune a été orienté en famille d’accueil

- 1 jeune a été orienté en lieu de vie

- 1 jeune a fait l’objet d’une orientation dans un autre foyer

- 4 jeunes ont été incarcérés

- 19 jeunes sont retournés en famille, avec un suivi AEMO

- 2 jeunes ont été orientés en Centre Educatif Renforcé (CER)

- 5 jeunes sont sortis des effectifs pour des faits de violence aggravée

- 1 jeune est parti en séjour de rupture

- 1 jeune a été orienté vers un hôtel d’urgence

- 1 jeune a été orienté au sein d’un Epide en vue d’intégrer l’armée

Sur les 19 jeunes retournés dans leurs familles, 6 avaient commencé par faire des fugues courtes, les

week-ends, puis des fugues plus longue d’une semaine avant de quitter définitivement l’établissement,

obligeant de fait les magistrats à mettre fin à leur placement et à acter les retours en famille. Ces jeunes

font des fugues pour retrouver leurs familles. Ce qui incite l’établissement à réfléchir sur les modalités

de travail avec les familles pour prévenir les fugues et préparer en amont le retour du jeune dans sa

famille au moment adéquat.

Dans la plupart des cas, il s’agit de jeunes issus de familles très fragiles sur le plan affectif, éducatif et

émotionnel. Ces familles rencontrent aussi des difficultés financières, avec des parents ayant un emploi

précaire. Ces jeunes sont pris dans un conflit de loyauté qui les empêche d’accepter et d’investir leur

placement.

Pour les 4 jeunes incarcérés :

- 1 jeune est incarcéré pour non-respect des conditions du placement décidées par le magistrat.

- 1 jeune est incarcéré pour récidive pour des faits de vols à répétition avec effraction,

- 1 jeune est incarcéré pour faits de séquestration,

- 1 jeune est incarcéré pour récidive dans le trafic de produits illicites (cannabis).

3-3- L’accompagnement éducatif en foyer

L’accompagnement éducatif à la Maison de la Juine est progressif. Les plus jeunes sont d’abord accueillis

au foyer d’Ormoy, puis poursuivent leur parcours au foyer d’Etréchy qui accueille les jeunes les plus

âgés.

L’accompagnement éducatif est continu : il intervient autour de tous les actes de la vie quotidienne,

pour faciliter l’apprentissage de la citoyenneté et l’insertion socio-professionnelle. Le foyer accueillant

aussi des jeunes relevant de l’ordonnance 45, l’accompagnement éducatif prend en compte les

recommandations des magistrats. Selon les délits commis, certains jeunes ont l’obligation d’aller pointer

à la police une fois par semaine, d’autres encore ont des mesures de réparations ou des travaux d’intérêt

général (TIG).

La Maison de la Juine est l’un des rares établissements de la région parisienne à accueillir des jeunes

très en difficulté dans un espace complètement ouvert. Dans un tel espace, les jeunes accueillis ont du

mal a changé leurs habitudes. Ils essaient de reproduire au foyer les comportements qu’ils avaient dans

leurs familles et dans leurs quartiers.

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Les éducateurs doivent pousser les jeunes à inverser leur rythme de vie : dormir la nuit et se lever le

matin pour être présents aux activités. Les éducateurs tiennent compte des projets éducatifs

personnalisés mais aussi de l’animation de la vie collective.

3-3-1- Les admissions

Les réunions d’admissions représentent un moment capital pour amorcer ce qui sera le travail éducatif

en foyer. En 2016, nous avons insisté auprès des partenaires de l’ASE et de la PJJ pour que les parents

soient présents aux réunions d’admission. C’est aussi le moment de rappeler les motifs du placement

et de recueillir les attentes du jeune et celles de sa famille.

Sont présents pendant la réunion d’admission : le directeur ou son adjoint, la cheffe de service éducatif,

le psychologue institutionnel et un des éducateurs du groupe qui va accueillir le jeune.

La présence du psychologue dans les réunions d’admission permet de réaliser une première évaluation

de la situation du jeune. Idéalement, nous essayons d’éviter de mettre ensemble des jeunes aux

problématiques trop semblables, ce qui pourrait entrainer des débordements et des faits de violence.

Suite à la réunion d’admission, 3 jeunes n’ont pas été accueillis car ils relevaient d’une prise en charge

psychiatrique.

Cependant, cet équilibre est de plus en plus difficile à tenir car la plupart des jeunes accueillis en 2016

présentaient, à quelques rares exceptions près, des problématiques liées au cannabis (consommateur

ou dealers) et des troubles sévères du comportement.

3-3-2- L’accompagnement individuel

- La réactualisation du projet personnalisé.

L’accompagnement individuel est un maillon essentiel du travail éducatif au quotidien. L’une des

recommandations de l’évaluation externe de 2015 était l’amélioration de la qualité de la prise en charge

et de l’accompagnement individuel des jeunes accueillis. En 2016, l’établissement a réactualisé sa trame

de projet personnalisé. Chaque éducateur référent construit la trame du jeune accompagné. La

construction du projet personnalisé nécessite la prise en compte les décisions des magistrats inscrites

dans l’OPP, des rapports des services des milieux ouverts (ASE/PJJ) qui orientent les jeunes à la Maison

de la Juine, des entretiens avec les parents, des entretiens avec le jeune accueilli, des observations des

différents partenaires.

- L’éducateur référent

L’éducateur référent est le fil rouge de l’accompagnement éducatif. C’est lui qui fait le lien entre le

jeune, sa famille et les partenaires extérieurs. Les référents ont été particulièrement présents pendant

les synthèses et les audiences. Il y a eu aussi une amélioration dans la production des écrits

professionnels.

Tout en continuant à participer activement au travail de groupe, les éducateurs s’investissent de plus

en plus dans leur fonction de référent. Les différents échanges en réunion ont permis aux éducateurs

de comprendre et d’intégrer la notion de référent.

3-4- La scolarité et l’insertion professionnelle

L’accompagnement à la scolarité est un aspect important du travail éducatif. Les jeunes accueillis sont

souvent en échec scolaire et ne s’adaptent pas au système scolaire. Pour les jeunes de 15 à 16 ans, il

s’agit de les rescolariser dans les collèges et lycées de secteur, à Etampes notamment.

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Les problèmes de comportement, notamment liés à la violence, font que ces jeunes sont souvent exclus

des établissements scolaires. Ces jeunes ont des niveaux très bas, avec un vocabulaire assez pauvre. A

ceci s’ajoute des problèmes de concentration qui les empêchent de rester assis à écouter un enseignant.

Nous sommes amenés à réfléchir à des solutions alternatives parmi lesquelles :

- La scolarité alternée ; aller en cours le matin mais pas l’après-midi. Une possibilité envisagée

avec les parents, l’établissement scolaire et les services de milieu ouvert.

- Multiplier les périodes de stage. La pratique dans l’entreprise est souvent très appréciée

par les jeunes. Ils y trouvent du sens et cela leur donne confiance en eux. Ils réalisent qu’ils

sont capables de faire quelque chose avec leurs mains, qu’ils peuvent réfléchir.

Pour soutenir les efforts des jeunes malgré leurs difficultés scolaires, l’établissement propose des temps

de soutien scolaire. Ce soutien scolaire peut être une aide aux devoirs mais aussi une remise à niveau

dans les matières scolaires essentielles : le français, l’histoire-géographie, les mathématiques, les

sciences de la vie et de la terre.

Le soutien scolaire permet aussi aux jeunes en grande difficulté et en voie de décrochage de retrouver

une motivation. Ce temps d’écoute, d’échange est précieux pour encourager le jeune et l’amener à

accepter de reprendre sa scolarité.

Deux jeunes ont présenté le brevet des collèges en 2016 : l’un a échoué et l’autre ne s’est pas présenté

aux examens, malgré l’insistance de l’équipe, des services extérieurs et des parents. Ce jeune, au lycée

depuis septembre 2016, connait une scolarité en dents de scie.

Les éducateurs aident la grande majorité des jeunes à construire un projet de formation professionnelle.

La plus grande difficulté consiste à les motiver. Il faut parfois même les accompagner physiquement –

aux examens, sur les lieux de formations, aux réunions - jusqu’à ce qu’ils soient capables de se prendre

en main seuls.

En 2016, sur les 60 jeunes accompagnés, 11 ont bénéficié d’une formation professionnelle, en CAP

notamment.

Cette diminution du nombre de jeunes en formation professionnelle s’explique par le fait que la Maison

de la Juine accueille, depuis janvier 2015, des jeunes de 15 à 18 ans. La semi autonomie étant rattachée

depuis cette date au Service Educatif 91.

De nombreux jeunes de 15 et 16 ans sont arrivés dans l’établissement avec, en plus de leurs difficultés

scolaires, des troubles psychologiques pour lesquels nous n’avons aucun diagnostic. D’autant que bien

souvent ces jeunes sont dans le déni de leur souffrance et refusent un accompagnement vers le soin.

Ces problématiques psychiques handicapent ces jeunes dans la construction d’un projet de formation.

Dans de tels cas, nous privilégions donc d’abord un accompagnement vers le soin avant d’envisager un

projet de formation professionnelle.

Sur l’année 2016, de nombreux jeunes ont été en formation professionnelle :

- 3 en restauration

- 2 en plomberie

- 1 en coiffure

- 1 en maçonnerie

- 1 en espace vert

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3-5- Les ateliers de bouche comme supports à l’action socioéducative

Les jeunes bénéficient à leur arrivée d’une activité technique de jour, le temps de connaître la Maison

de la Juine, de préparer un projet de scolarité et/ou de formation. L’objectif est de proposer une

immersion professionnelle favorisant la socialisation et générant un sentiment de réussite grâce à la

réalisation de prestations appréciées. L’accessibilité permanente des ateliers diminue également le

risque d’inactivité, anxiogène pour les jeunes.

L’activité de bouche se décline en deux ateliers : l'atelier cuisine-traiteur à Méréville (pour les jeunes du

foyer d’Ormoy) et l'atelier restauration à Ormoy à l'heure du déjeuner pour préparer les repas des

jeunes et du personnel (pour les jeunes du foyer d’Etréchy).

En septembre 2016, un éducateur technique spécialisé a quitté l’établissement après avoir sollicité une

rupture conventionnelle de son contrat de travail. Dans le même temps, nous avons eu un ouvrier en

longue maladie. Cette réduction de personnel a obligé la direction à concentrer l’activité cuisine à

Méréville et à y regrouper les salariés restant.

L’atelier traiteur a continué d’accueillir des jeunes d’autres établissements comme de l’IDEF et de la

Fondation d’Auteuil dans le cadre d’un partenariat avec la Maison de la Juine.

Malgré cette réduction en personnel, l’atelier traiteur à Méréville a accueilli pour l’ensemble de l’année

2016, 151 jeunes dont : 135 jeunes de la Maison de la Juine, 7 jeunes de l’IDEF et 9 jeunes de la

Fondation d’Auteuil.

- Atelier traiteur comme support au projet professionnel

Ahmed5 est un jeune qui a été accueilli à la Maison de la Juine le 28 août 2015. Il a 17 ans. Il est arrivé

en France avec ses parents et son frère. Ahmed et son frère ont eu de mauvaises fréquentations dans

leur quartier. Ils ont intégré des groupes de trafic et de consommation de stupéfiants, notamment le

cannabis. Son frère a été incarcéré et les parents sont repartis vivre au pays.

A son accueil, Ahmed est un grand consommateur de cannabis, de cigarette et de café. Il est

difficilement mobilisable sur un projet. Aussi, le travail dans un premier temps a consisté à échanger

avec lui autour des dangers d’une forte consommation sur le plan de la santé physique et psychique.

La surconsommation des excitants est aussi provoquée par l’oisiveté. Il lui faut donc une activité

occupationnelle, qui a un sens et qui peut servir de tremplin pour un projet professionnel. Surtout qu’il

ne sait pas quoi faire.

Tous les matins, Ahmed se motive pour aller à l’atelier traiteur. Il apprend très vite la confection des

repas mais aussi des gâteaux. Il trouve du plaisir dans ce qu’il fait, il est plus détendu, plus à l’écoute et

accepte d’être accompagné à Essonne Accueil pour discuter de sa consommation de cannabis et de

cigarette. Il formule aussi le souhait de trouver une formation en alternance dans la cuisine.

En 2016, Ahmed a intégré un CAP en cuisine à Evry et a trouvé un employeur à Paris 14ème.

Malgré cette formation en alternance, Ahmed n’est pas arrivé à gérer sa consommation. Il refusait

parfois d’honorer ses rendez-vous après du psychologue. Il a même eu des moments de dépression.

5 Le prénom a été changé pour préserver l’anonymat

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Cependant le jeune homme a tenu son projet professionnel. Il a quitté la Maison de la Juine après sa

majorité pour intégrer un service de semi autonomie.

Au total en 2016, trois jeunes se sont orientés vers des CAP en restauration à la suite des temps passés

à l’atelier traiteur : 2 en cuisine et 1 en service de salle. Il faut aussi ajouter les jeunes de la Fondation

d’Auteuil et de l’IDEF qui ont des projets professionnels autour des métiers de bouche et qui utilisent

l’atelier traiteur comme lieu de stage de découverte métier. Ils s’orientent soit vers la confection des

aliments, soit vers le service de salle.

3-6- Le travail avec les familles

Le travail avec les familles est important pour l’accompagnement des jeunes accueillis. Les parents sont

systématiquement invités aux réunions d’admission. Ce sont eux qui connaissent le mieux leur enfant

et à ce titre, sont les mieux placés pour nous informer sur le parcours de leur enfant et le début de ses

difficultés.

Le travail avec les parents permet d’atténuer le conflit entre parents et institution et d’éviter le conflit

de loyauté envers leur famille qui peut exister chez les jeunes accueillis. Ceux-ci sont partagés entre la

famille et l’institution. Ce travail permet aussi à l’institution de jouer le médiateur entre les jeunes et

leurs familles et de mieux orienter leurs projets.

- La situation de Bernard

Bernard est accueilli à la Maison de la Juine le 2 octobre 2014, après une exclusion de son ancien foyer.

Il est en France depuis 2008, arrivé à l’âge de 9 ans pour rejoindre sa mère qui y vit avec un autre homme

que son père. Le couple a trois enfants.

Au moment où Bernard arrive en France, sa mère rentre au pays pour, selon ses propres dires, régler un

problème familial. Elle laisse donc Bernard chez son frère. A son retour, Bernard est placé suite à des faits

de violence physique qu’il a subi de la part de son oncle.

Une grande incompréhension s’installe entre la mère, son fils et les services sociaux, notamment l’ASE.

La mère n’arrive pas à comprendre les motifs du placement et refuse de travailler avec les services

sociaux. Aussi, jusqu’à l’accueil de Bernard dans notre établissement, ce dernier parle très peu de sa

famille. Il ne parle pas non plus des rapports conflictuels qu’il a avec sa mère et son beau-père. En

revanche, il peut parfois parler des maltraitances qu’il a subies depuis son enfance et même lorsqu’il

était dans son pays.

La mère est absente de la vie de son fils, elle ne donne pas de nouvelles et ne répond pas aux appels des

professionnels, elle souligne de son côté le fait de ne pas avoir des nouvelles de son fils et accuse les

services sociaux de décider à sa place, de faire des choix pour son fils sans prendre en compte son avis

en tant que mère. Elle affirme que « les services sociaux ont volé son fils ».

Pendant ce temps, la situation de Bernard n’a cessé de se dégrader. Lui qui était bon élève commence à

sécher les cours, ses notes dégringolent. Entre septembre 2015 et mai 2016, il totalise 129 heures

d’absence. Bernard somatise, il est constamment malade et sa situation devient préoccupante. Il dit

souffrir d’insomnie. Le médecin va jusqu’à lui prescrire des médicaments pour l’aider à dormir.

Entre temps, Bernard a commis des faits de violence, de vol et il consomme du cannabis. Il a maintenant

une double mesure ASE et PJJ.

De nombreux points sont faits avec les services de l’ASE et de la PJJ. Une synthèse est même organisée à

l’ASE pour repenser le placement et donner un nouveau souffle à son accompagnement éducatif. Mais

on ne voit aucun changement.

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De nombreux messages sont donc laissés sur le répondeur de la mère pour l’informer mais aussi pour

l’alerter et attirer son attention sur la situation de son fils. Nous proposons une réunion de famille pour

comprendre ce qu’il se passe et voir comment la mère peut être présente dans le projet de son fils et

comment son fils peut encore avoir une place dans le projet de la mère.

La mère accepte la réunion qui a lieu au mois d’avril 2016. Y participe le directeur adjoint, la cheffe de

service éducatif, l’éducatrice du groupe (la référente étant en congé), la mère et Bernard.

Lors de cette réunion, nous avons repris les choses depuis le début. L’enfance de Bernard au pays,

l’arrivée de la mère en France, la vie au pays en l’absence de la mère, l’arrivée de Bernard en France, le

voyage rapide de la mère au pays alors que Bernard venait d’arriver, ce que ce dernier a compris comme

un nouvel abandon, d’où son changement de comportement à l’école et au domicile de son oncle.

Bernard n’a pas compris que sa mère ne comprenne pas sa souffrance, ses angoisses d’être encore

abandonné… La mère et le fils se sont parlés sans se disputer.

Le rôle des professionnels consiste à faire le lien entre la mère et le fils. Cette fonction de médiation est

essentielle pour permettre aux parents et à leurs enfants placés de se reparler, de se comprendre car le

placement est souvent source d’incompréhensions. Et outre la médiation, les professionnels apportent

aussi un étayage, permettent aux uns et aux autres de comprendre que les habitudes du pays ne sont

pas toujours transposables en France.

Il y aura une autre réunion de famille au mois de juin. En septembre 2016, Bernard a commencé à passer

des week-ends chez sa mère. Au mois de décembre, il a demandé à passer les deux semaines de vacances

de noël en famille.

Sa santé s’est amélioré, il ne somatise plus, ne demande plus à voir le médecin tout le temps, il a même

arrêté son traitement pour dormir.

Malgré ce rapprochement, Bernard reste lucide sur sa situation. Il est content de l’amélioration des

relations avec sa mère, il est content de rentrer les week-ends en famille, mais il sait aussi qu’il n’est pas

possible d’envisager un retour en famille. Son souhait est de construire un projet d’insertion

professionnelle et d’intégrer un service de semi autonomie.

3-7- Des groupes de parole des jeunes

A Ormoy et à Etréchy, les éducateurs animent des réunions « jeunes ». Celles-ci ont lieu le soir compte tenu du fait que les jeunes sont scolarisés, en formation, en activité ou ont différents rendez-vous dans la journée.

Ces réunions sont importantes pour les jeunes qui expérimentent la citoyenneté et le vivre ensemble dans cet espace. Ils échangent surtout sur la vie quotidienne, les menus et les activités. Les jeunes découvrent là l’art de l’écoute, de la discussion, du débat. Les éducateurs les sollicitent pour qu’ils argumentent, explicitent leurs idées afin de les aider à construire un raisonnement, une pensée. Ces jeunes sont sensibles : lorsque l’un d’eux sort un mot dit « académique », ils ne peuvent s’empêcher de se moquer, comme si ce n’était pas de leur ressort. C’est un des signes de l’auto-exclusion, contre laquelle les éducateurs travaillent beaucoup.

Ces réunions sont parfois animées par les cheffes de service éducatif, si les besoins l’imposent. Il peut s’agir de rappeler les règles de la collectivité quand tout le groupe est excité, ou de parler de l’organisation des vacances. Cela se fait sous forme de groupes de parole.

Le directeur, le directeur adjoint, les deux cheffes de services éducatifs et le psychologue ont été très présents au moment des attentats afin de permettre aux jeunes d’exprimer leur ressenti, de mettre des mots sur l’inacceptable, de comprendre ce qu’ils ont retenu de ces évènements, de parler du vivre ensemble, du respect…

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De nombreux jeunes de l’établissement ont été choqué d’apprendre le suicide de l’homme d’entretien. Tous les cadres se sont déplacés dans les groupes pour informer les jeunes et les accompagner pendant cette période. Comme avec les salariés, la direction a proposé des temps de parole collective et individuelle pour ceux qui en avaient besoin.

Les jeunes ont particulièrement apprécié la façon dont ils ont été pris en compte dans la gestion de cet évènement douloureux. Il est important de rappeler que l’homme d’entretien était connu de tous les jeunes, présent au quotidien. Lorsqu’un jeune devait par exemple réparer des dégâts qu’il avait causés après un passage à l’acte - repeindre une chambre taguée, tondre du gazon, nettoyer les véhicules…-, l’homme d’entretien était très souvent sollicité.

3-8- L’accompagnement à la santé

- Santé physique

Les jeunes accueillis bénéficient d’un suivi médical. L’établissement a un médecin attitré qui suit la santé

de tous les jeunes.

A leur arrivée, les jeunes bénéficient d’une première visite médicale pour faire un bilan général. Si

besoin est, les jeunes sont orientés vers des spécialistes.

Dans le cadre de l’accompagnement éducatif et de l’élaboration du projet personnalisé, une attention particulière est portée à l’état de santé des jeunes et un parcours de soin peut être mis en place si besoin est. Les problèmes rencontrés peuvent prendre plusieurs formes : trouble du sommeil, anxiété, addictions, violence, troubles alimentaires, passage à l’acte etc… L’équipe éducative est également chargée de proposer à titre individuel ou collectif des informations en matière d’éducation à la santé (prévention MST, prévention des risques consommation de produits toxiques).

L’accompagnement à la santé des jeunes n’a pas été facile. Ces jeunes ont souvent deux types de

réactions : soit ils n’ont pas conscience de leur souffrance et refusent d’aller voir le médecin alors même

qu’ils sont souffrants, soit ils somatisent et demandent à voir un médecin tout le temps.

Petit-à-petit, les professionnels arrivent à installer un véritable travail de suivi de la santé en fonction de

chaque jeune.

En 2016, une fiche de suivi des traitements médicaux a été mise en place. Les éducateurs notent dans

cette fiche le nom du médicament, l’heure de la prise de médicament, le nom du professionnel qui a

donné le médicament et signe.

- Santé psychique

Chaque jeune est reçu dans un premier temps par le psychologue de l’institution accompagné par son

éducateur référent afin de faire le point sur son placement. Ce premier entretien permet au

psychologue d’analyser la demande implicite et explicite du jeune concernant son placement et sa

situation. Ensuite, un travail de soutien psychologique est proposé à tous les jeunes placés. Le

psychologue est en relation avec l’équipe éducative ainsi qu’avec les partenaires de soins extérieurs

comme le CSAPA, le CMP ou encore des psychiatres en libéral.

Durant l’année 2016, deux jeunes ont été hospitalisés dans le cadre de troubles psychiques. Un jeune a été diagnostiqué psychotique par un service psychiatrique avec une délivrance de traitement neuroleptique. Un autre jeune a été hospitalisé dans un service d’alcoologie pour une consommation excessive d’alcool. Ces deux cas relevant du trouble psychique, l’institution a adressé la prise en charge de ces jeunes dans des centres de soins adaptés.

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5 jeunes sont concernés par des troubles de comportements et une problématique majeure de passage à l’acte. Malgré les dispositifs mis en place pour leur accompagnement, ces jeunes ont souvent refusé les soins proposés. Les 5 jeunes ont été réorientés dans des structure de type CER, CEF ou ont été incarcérés, à la suite de faits de violence aggravés.

2 jeunes ont bénéficié de bilan psychologique pour déterminer la nature des troubles.

- Les entretiens individuels

Durant l’année 2016, 14 jeunes de l’internat d’Ormoy et d’Etrechy ont été reçus par le psychologue. 4 d’entre eux ont été reçus régulièrement pour un travail de soutien psychologique. Un jeune a fait une demande de psychothérapie avec le psychologue de la structure. Ce travail hebdomadaire a débuté le 1er décembre 2016 et doit perdurer jusqu’en 2017.

Ces interventions auprès des jeunes permettent de proposer un accompagnement sur-mesure en fonction de leurs propres demandes et besoins. De plus, nous organisons des ateliers thérapeutiques animés par le psychologue et utilisant deux médiations : le sport et le numérique.

- Les parents dans l’espace de soin psychique

Le travail avec les parents est important à prendre en compte. Il permet de leur attribuer une place dans la prise en charge psychique du jeune. Le psychologue joue un rôle de médiateur entre les exigences éducatives du foyer et les attentes des parents concernant l’institution. Le psychologue doit écouter la souffrance des parents et les rassurer sur la prise en charge de leurs enfants afin d’assurer une alliance thérapeutique et éducative. Durant l’année 2016, le psychologue a assisté à 6 entretiens incluant la maison de la Juine et les parents (sans service extérieur) et 4 entretiens incluant les services extérieurs.

- Le partenariat dans le soin

Le travail avec les partenaires extérieurs est indispensable pour une prise en charge adaptée des jeunes. Deux des principaux partenaires sollicités pour assurer l’accompagnement personnalisé des jeunes placés sont le CMP (infanto-juvénile et adulte) et le CSAPA. Ces deux centres de soins assurent en grande partie la prise en charge de problématiques adolescentes à savoir les addictions et la psychiatrie. Le CMP est spécialisé dans les troubles psychiques mais également spécialisé dans les troubles graves psychiatriques nécessitant un traitement neuroleptique ou anxiolytique. Le CSAPA traite la problématique des addictions et de la souffrance psychique qu’elle engendre mais ne traite pas le symptôme psychiatrique. C’est donc le psychologue qui doit orienter les équipes éducatives vers la structure de soin adaptée au jeune. En 2016, le psychologue a effectué une réunion avec le CSAPA Essonne-accueil d’Etampes.

Le cas de Doumama

Doumama est né en 1997. Il arrive à la Maison de la Juine après un parcours institutionnel fait de

nombreuses ruptures.

Mineur isolé étranger (mineur non-accompagné aujourd’hui), il a été accueilli une première fois à l’IDEF en avril 2012 avant d’être orienté sur un lieu de vie à ECCLESAN (07). Il a connu de réelles difficultés à vivre en milieu rural et est donc revenu à l’IDEF en 2013 puis orienté au DAIS de Melun en juin. Après l’échec de son placement au DAIS, le jeune a connu les nuitées d’hôtel de janvier à mars 2014.

En mars 2014, Doumama est accueilli à la Maison de la Juine à l’Internat d’Ormoy la Rivière.

Le 31 janvier 2015, le jeune intègre le foyer d’Etréchy. Après une période difficile au sein du collectif, il a d’abord été à l’hôtel de juin à juillet 2015 puis vit dans un studio à Etrechy depuis août 2015.

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Le parcours migratoire traumatisant fragilise ce jeune. Cela le rend craintif et il est confronté à des situations qu'il ne maîtrise pas. Il se réfugie dans l’alcool pour atténuer sa souffrance.

Ces états récurrents d'ébriété l'exposent aux dangers, il peut se montrer agressif envers lui-même et envers autrui. Ces conditions rendent difficiles sa vie en collectivité et l'accompagnement éducatif.

En janvier 2015, il a entamé un suivi auprès d’un ethnopsychiatre à Paris. Il a réussi à développer un lien avec ce praticien qui par ailleurs parle sa langue maternelle.

Dans le même temps, un rendez-vous est pris avec un addictologue de l’Hôpital d’Etampes en juillet 2015 en présence d’un éducateur. Le jeune a commencé un traitement ainsi qu’un suivi médical dans le but de diminuer fortement sa consommation d’alcool. Accompagné de l’éducateur, il peut expliquer qu’il prend son traitement et que cela lui fait du bien. L’équipe éducative a pu se rendre compte d’un changement d’attitude du jeune car il est moins tendu et moins crispé. Il verra son médecin tous les deux mois.

Dès le mois de janvier 2016, l’équipe observe que les phases d’alcoolisation se répètent régulièrement. Doumama s’est retrouvé dans des situations de mises en danger très sérieuses. Plusieurs fois, il est hospitalisé pour coma éthylique ou placé en cellule de dégrisement par la police d’Etampes. Dans le même temps, son studio est très dégradé, pas entretenu.

Outre le partenariat avec l’ethnopsychiatrie et l’hôpital d’Etampes, l’équipe éducative a proposé lors de la synthèse que le jeune soit hospitalisé pour être stabilisé et afin de bénéficier d’une cure et d’une post cure.

Ce qui se fera au mois de juillet 2016. Doumama est hospitalisé pour un mois au Centre Hospitalier Manhès de Fleury-Merogis. L’équipe éducative est en lien avec l’équipe soignante et l’ASE pour s’assurer que Doumama adhère à la prise en charge.

Mais au bout d’une semaine, l’hôpital a commencé à nous alerter sur les sorties de Doumama avec un autre résident. Ils rentrent saouls et peuvent être agressifs.

Une réunion a lieu avec le personnel soignant, la Maison de la Juine et l’ASE. L’hôpital met fin à son hospitalisation, le projet que nous croyons salutaire pour le sortir de son alcoolisme tombe à l’eau, la Maison de la Juine informe l’ASE de sa volonté de mettre fin à l’accueil du jeune car l’établissement a atteint ses limites. Cependant, nous poursuivons l’accompagnement en vue d’une intégration dans un CHRS. En attendant, Doumama a intégré un hôtel social à Athis-Mons.

Cet exemple illustre à la fois les problématiques rencontrées dans l’établissement et les limites auxquelles nous sommes confrontées. Notamment lorsque des jeunes mineurs dont la consommation d’alcool et de drogue (le cannabis notamment) est avancée, nécessitent des soins. Les professionnels ne sont pas toujours préparés à ce genre de problématique.

- Les réunions d’admission

Le psychologue est présent aux entretiens d’admission afin d’expliquer au jeune son travail et son rôle dans l’institution. Cette présence, indispensable, permet au jeune d’établir certains repères et de différencier les espaces de travail de chaque professionnel. Le psychologue a assisté à 5 entretiens d’admission en présence de la cheffe de service éducatif et du directeur adjoint.

- Des synthèses (ASE/PJJ)

Les synthèses permettent aux équipes pluridisciplinaires d’échanger autour des projets personnalisés des jeunes. La présence du psychologue durant ces synthèses permet d’apporter aux services extérieurs des éléments cliniques surgissant du quotidien ou observés en entretien et en atelier. Ces éléments cliniques confortent ou non les hypothèses cliniques des services extérieurs et permettent ainsi une prise en charge personnalisée selon les besoins du jeune. Le psychologue a participé à 4 synthèses, en soutien de l’équipe éducative.

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- Des supports au soin

Les ateliers « Graph’expression » et « Art’émotion »

Ces deux ateliers étaient co-animés par la psychologue institutionnelle et un éducateur du groupe

Etréchy. Suite au départ de l’éducateur de l’établissement, il a été difficile de remobiliser les jeunes car

aucun éducateur n’a voulu prendre la suite et co-animer les ateliers avec la psychologue. Cette dernière

a néanmoins maintenu les deux ateliers, faisant même venir des intervenants extérieurs. Cet atelier a

cessé ses activités définitivement du fait de la démission de la psychologue qui a trouvé un poste en

temps complet, sachant qu’elle n’était qu’à 0,50 ETP dans notre établissement.

En septembre 2016, nous avons recruté un nouveau psychologue qui a proposé, à son tour, deux

activités distinctes pour chaque groupe : le sport et le jeu vidéo.

Le sport pour Ormoy

La musculation est la médiation sportive pratiquée au foyer d’Ormoy, où une salle de musculation est à disposition avec deux machines de sport (à renouveler car usées) ainsi qu’un banc de développé couché.

La médiation sportive permet de canaliser les pulsions des jeunes d’Ormoy dont une des problématiques est le passage à l’acte manifesté par le débordement pulsionnel, et de proposer au jeune un espace autre. Cette espace autre sous la supervision du clinicien permet au jeune non pas de s’exprimer par la parole, dont l’élaboration est compliquée, mais par le corps. Le psychologue clinicien a ainsi une écoute décalée de la souffrance du jeune, et peut au besoin lui proposer un travail de soutien psychologique dans un autre espace, par la parole.

Les jeux vidéo pour Etréchy

Le jeu vidéo est la médiation pratiquée au foyer d’Etrechy. La population de ce foyer approche de la majorité (17-18 ans) et présente des problématiques différentes comme l’anxiété, les troubles du sommeil ou d’alimentation par exemple. C’est une population de jeunes capables d’élaborer, de se poser et de réfléchir. C’est pourquoi nous utilisons la médiation numérique dont le psychologue se sert pour créer de la relation. Le psychologue profite des contenus des jeux vidéo pour aborder des thèmes comme la gestion des émotions, la sexualité ou encore la délinquance. Le psychologue peut proposer cette médiation en individuel et travaille avec les jeunes intéressés sur la narrativité c'est-à-dire avec des jeux d'aventure sollicitant une histoire qu’ils essayent de s’approprier et de comprendre.

- L’expérimentation de l’infirmier-psy

Une grande partie des jeunes accueillis ont des problèmes de santé psychique mais refuse de rencontrer

les psychologues et les psychiatres. Ils refusent même souvent de rencontrer la psychologue

institutionnelle une fois passé le premier rendez-vous obligatoire de l’admission. Ces jeunes affirment

non sans raison qu’ils ont déjà vu de nombreux psychologues et même des psychiatres avant d’arriver

à la Maison de la Juine. Pourquoi donc continuer à en voir ?

En même temps, ils sont très demandeurs de rendez-vous médicaux et les éducateurs ont longtemps

croulé sous les rendez-vous médicaux, -jusqu’à 4 par jour, correspondant à 3 rendez-vous par jeune et

par semaine.

Les observations des équipes éducatives étayées et complétées par les partenaires (ASE, PJJ, CMP…) ont

montré que dans la plupart des cas il s’agit plus de somatisations que de problèmes réels de santé. La

direction a donc fait le choix, de recruter à titre expérimental, un infirmier psy pour une période de 6

mois, de janvier à juin 2016, avec pour objectif de chercher à orienter les jeunes vers des soins

psychiques appropriés.

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Cet infirmier a été affecté au groupe d’Ormoy avec des temps d’échange prévus avec l’équipe éducative,

la cheffe de service éducatif d’Ormoy et la psychologue ainsi que des rencontres avec le directeur

adjoint pour faire des bilans intermédiaires bimensuels.

L’infirmier-psy a représenté un véritable soutien pour certains jeunes très déstructurés sur le plan

psychique. Ses observations ont permis de mieux canaliser leur violence et de mieux orienter leur

parcours de soins.

Malgré ses apports, l’expérience n’a cependant pas bien fonctionné. Il n’a pas véritablement trouvé sa

place dans le fonctionnement de l’établissement. Il était parfois considéré comme faisant partie de

l’équipe et on lui confiait les jeunes. Dans certains cas, l’équipe d’Ormoy n’a pas investi ses

interventions. Il est certain que nous n’avions pas assez préparé sa venue.

D’un commun accord, nous avons décidé lors du bilan de juin 2016 de mettre fin à cette collaboration.

A la place, la direction a fait le choix de recruter un psychologue clinicien à 0,70 ETP. Ce dernier a pris

ses fonctions le 1er septembre 2016.

Au regard des problématiques psychiques et psychiatriques des jeunes accueillis (1 jeune sur 2 est

concerné), il est à prévoir 1 ETP dans les années à venir, pour pallier les délais d’attente des lieux de

soin.

IV- LES ACTIVITES D’ANIMATION ET DE LOISIRS

La vie de groupe à la Maison de la Juine est aussi rythmée par les activités culturelles et de loisirs :

piscine, base de loisirs, cinéma, bowling, cosmic laser, karting, restaurant, marche, football de salle etc.

Les activités représentent des moments de détente et de partage entre les jeunes et les professionnels.

Ces moments favorisent la construction d’une dynamique du groupe. Pour les professionnels, ces

activités partagées avec les jeunes sont aussi dites « activités de médiation éducative ». Ces activités

sont organisées pendant les temps de week-ends et pendant les congés scolaires. Elles permettent aux

éducateurs de renforcer la relation éducative avec les jeunes accompagnés et de les amener de manière

constructive à accepter les projets éducatifs personnalisés.

Tout au long de l’année 2016, de nombreuses activités ont été organisées :

4-1- Les activités sportives et culturelles

Tout au long de l’année, les éducateurs organisent des sorties culturelles et des activités sportives. En

interne, l’établissement dispose de deux salles de sport à Ormoy et à Etréchy. Les jeunes fréquentent

souvent ces deux salles. Les éducateurs les emmènent aussi souvent à la piscine ou au foot salle.

Nous encourageons de plus les jeunes à pratiquer des sports dans les clubs, même si la plupart sont peu

motivés par un exercice régulier.

4-2- Les séjours collectifs (camp)

Au total 5 camps de 8 jours ont été organisés avec la participation de 49 jeunes.

- 4 camps ont été organisés dans les 3 lieux de vacances de la Fondation : A la montagne à Saury, en

Haute Savoie au bord du Lac d’Annecy, à la mer à la Tremblade en Charente-Maritime et à Montaure

dans l’Eure

- 1 en camping à la plage à Palavas-Les-Flots, à côté de Montpellier

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Les camps permettent aux jeunes de couper avec leur quotidien du foyer, de se reposer et de partager

un temps plus calme, sans pression et de profiter des vacances.

Pour les éducateurs il s’agit de partager un temps avec les jeunes, mais aussi de les observer dans un

autre environnement. Sachant que vu les situations familiales difficiles connus par la plupart des jeunes,

ils sont très peu nombreux à rentrer en famille pour les vacances.

4-3- Les chantiers éducatifs

Durant le mois de novembre, 2 chantiers éducatifs de 3 à 4 jours ont été organisés à Montaure. Les

jeunes ont réalisé des travaux d’entretien des lieux et de nettoyage. Ces chantiers ont été encadré par

les éducateurs et par le personnel d’Infobat, l’entreprise d’insertion de la Fondation.

4-4- Les vacances individuelles

Au regard des problématiques des jeunes, il n’est pas souhaité de les faire tous partir ensemble dans

les mêmes camps. Cela perturberait le calme voulu des vacances et amènerait les éducateurs à gérer

les conflits tous les jours. Nous organisons donc aussi des séjours individuels soit en « colo », dans les

organismes agréés jeunesse et sport, soit en famille d’accueil. Les jeunes sont surtout attirés par les

sports mécaniques et des activités multisports.

4-5- Les séjours relais Accueil Paysan, CIVAM

L’Accueil paysan et le Civam ont été utilisés comme lieux de séjours de dépaysement, de détente, de

repos et comme lieux de séjours de rupture. C’est à l’établissement, en fonction de la situation du jeune,

de solliciter l’Accueil Paysan ou le Civam.

En 2015, ce dispositif n’avait pas été utilisé. Une réunion de relance de ce dispositif a été organisé au

mois de décembre 2015 au siège de l’Accueil paysan. Le directeur de la Maison de la Juine et son adjoint

ont rencontré les responsables des deux structures pour discuter des conditions de partenariat et

d’envoi des jeunes dans les familles. A cette occasion, l’Accueil Paysan et le Civam ont accepté de ré-

accueillir les jeunes de notre établissement.

Tout au long de l’année 2016, nous avons utilisé les services d’Accueil Paysan et du Civam aussi bien

pour des vacances que pour les séjours de réflexion.

- Le cas de Cédric : vacances et projet d’insertion

Cédric a été accueilli dans notre établissement en octobre 2014, suite aux violences sur une éducatrice

dans son ancien foyer. Son accueil à la Maison de la Juine devait aussi favoriser le rapprochement du

domicile familial car sa mère habite à Corbeil-Essonnes.

Cédric était scolarisé au lycée hôtelier d’Etiolles, en 1ère année de CAP restauration. Son absentéisme

régulier a démontré son désintérêt pour ce métier et lors d’une commission d’absentéisme, le corps

enseignant a fait part des inquiétudes quant à la poursuite de sa formation dans cette voie, tout en

soulignant ses qualités : intelligent, intéressé et intéressant.

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Début juin 2016, Cédric devait, pour finaliser sa 1ère année, faire un stage de quatre semaines au

restaurant de la Tour Montparnasse « Le Ciel de Paris ». Le premier jour de son stage, il est parti mais ne

s’y est pas rendu. Il finira par exprimer son désir d’arrêter cette formation.

Pendant l’été, il avait l’habitude de passer des vacances dans une famille d’accueil qu’il connait depuis

son ancien foyer. Lors de son accueil à la Maison de la Juine, l’ancien foyer et les services extérieurs

avaient demandé à garder cette famille d’accueil comme relais et comme lieu de ressource pour le jeune.

Mais vu la démotivation du jeune et l’échec de son projet de formation et d’insertion (le jeune fait des

fugues, fume du cannabis et ne veut rien faire), la direction décide de ne pas le renvoyer dans cette

famille et de l’envoyer dans une autre famille, afin qu’il expérimente d’autres liens sociaux, avec d’autres

personnes, qu’il fasse d’autres activités. Et d’attendre son retour pour faire un point et voir ce qu’il faut

lui proposer.

Cédric a apprécié les vacances dans cette famille qui propose des activités autour de l’animation. C’est

une famille qui accueille aussi des animateurs BAFA et BEPJEPS. Les échanges avec Cédric ont donné à

ce dernier l’envie d’explorer les métiers de l’animation, ils lui ont parlé du service civique.

A son retour de vacances, Cédric s’est remobilisé : inscription à La Mission locale d’Etampes tout en

continuant ses recherches avec le CIO. Il s’est renseigné et s’est inscrit sur le site du service civique. Il a

eu de nombreuses propositions, une a abouti. Depuis le 10 octobre 2016, il est en contrat de 9 mois dans

le domaine de l’animation avec l’association « Léo Lagrange » à Paris 18ème.

L’entretien d’embauche a été une vraie rencontre pour lui, presque 2h d’entretien. Cette expérience a eu

des conséquences positives sur le jeune. Il a de plus en plus confiance en lui et en l’adulte.

Cédric a passé son BAFA fin décembre 2016 et poursuit la formation d’animateur en BPJEPS.

Il prend également des cours de conduite pour passer son permis rapidement.

Malgré les quatre heures de transport aller-retour pour se rendre à son travail à Paris, Cédric ne perd

pas sa motivation et nous le sentons épanoui.

Pour prévenir la fatigue et éviter de mettre en péril son projet du fait de la distance, nous avons travaillé

avec l’ASE la recherche d’un lieu d’accueil en semi autonomie proche de Paris. Cédric est donc en attente

d’une place.

4-6- Des activités de loisirs avec la PJJ

Comme chaque année, la PJJ organise un tournoi de football le 8 juillet au CEF de Bures sur Yvette. Ce

tournoi de foot est une occasion de se rencontrer, de faire connaissance avec les jeunes et les

professionnels des autres établissements.

Outre ce tournoi de foot, la PJJ met aussi à disposition des jeunes ses parcours sportifs.

4-7- Vacances pour Tous

Vacances pour tous est un autre organisme que nous avons utilisé pour les séjours des jeunes. En effet,

certains jeunes ont un long parcours institutionnel. Pendant les vacances, ils souhaitent bénéficier des

temps en dehors de toute institution du social.

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4-8- La fête de fin d’année

La Maison de la Juine a réuni tous les jeunes et les salariés de l’établissement au restaurant le Safari à

Etréchy pour célébrer la fin de l’année et pour un moment festif. Compte tenu du fait que certains

jeunes rentrent en famille, l’évènement a eu lieu le 15 décembre 2016 de 18h à 22h.

Pour de nombreux jeunes, c’était une découverte. Certains n’avaient jamais mangé dans un restaurant

de ce genre, ils se sont interrogés sur le nombre de verres, de cuillères, de fourchette, de couteaux. Les

jeunes ont surtout apprécié le spectacle du magicien invité par la direction. Le spectacle était prévu

pour 45 minutes, mais il est resté jusqu’à la fin de la soirée, passionné par le travail auprès des jeunes,

mais aussi impressionné par l’intérêt que les jeunes ont eu pour ses différents numéros.

A la fin de la soirée, nous avons remis les cadeaux de noël à chaque jeune.

V- LES SUPPORTS AU TRAVAIL INSTITUTIONNEL

5-1- Le personnel

En 2016, l’établissement a enregistré le départ :

- D’un directeur (départ à la retraite)

- D’un directeur adjoint (période d’essai non confirmée)

- D’une psychologue (démission car a trouvé un poste à temps plein)

- D’une cheffe de service éducatif (licenciement liée à une inaptitude déterminée par la médecine

du travail)

- D’un moniteur éducateur

- D’un éducateur spécialisé (abandon de poste après deux semaines de travail)

- Deux contrats d’apprentissage non renouvelés par le département.

- D’une femme de ménage (0,50 ETP)

- De l’ouvrier d’entretien

Dans le même temps, il y a eu le recrutement :

- D’un directeur

- D’un directeur adjoint (période d’essai finalement non confirmée)

- D’une cheffe de service éducatif

- D’un psychologue (0,70 ETP)

- De deux éducatrices pour les deux foyers

Pour pallier les absences des éducateurs, surveillants de nuit et maîtresses de maison, nous avons fait

appel à Action Emploi et à l’agence d’intérim AGIR.

Pour une meilleure qualité de service, nous avons fait le choix de recruter une maîtresse de maison en

CDD ouvert, jusqu’au retour de la collègue en rechute d’accident de travail.

Nous avons aussi accueilli :

- 2 stagiaires en secrétariat

- 6 stagiaires éducateurs spécialisés

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5-2- Les formations

La Maison de la Juine continue de soutenir le développement des compétences des salariés. Nous avons

poursuivi l’accompagnement sur site des salariés en VAE en faisant venir un intervenant une fois par

semaine, les lundis matin pendant plusieurs mois.

Sur l’année 2016 :

- 1 salarié a obtenu son diplôme de moniteur éducateur

- 1 salariée a obtenu son diplôme d’éducatrice spécialisée (VAE)

- La formation collective

L’établissement a mis en place une formation collective sur le thème de « l’agressivité - la violence,

travailler à partir du passage à l’acte ». Cette formation a concerné tous les salariés de l’établissement.

- Un éducateur est toujours en formation CAFERUIS.

En 2016, certains salariés ont poursuivi des formations courtes :

- Un éducateur spécialisé a poursuivi le volet 2 de sa formation tutorat commencée en 2015

- Une psychologue a poursuivi sa formation sur l’entretien motivationnel (approfondissement)

Certaines formations ont été validées mais n’ont pas été réalisées par les salariés. La raison principale

est l’absence de ces salariés pour cause de maladie longue.

Ces salariés sont soutenus pour réaliser ces formations en 2017, dans la mesure du possible.

- La journée Fondation

Des salariés de la Maison de la Juine ont activement participé à la préparation de la journée Fondation

du 25 novembre 2016 sur la protection de l’enfance. Le directeur adjoint de la Maison de la Juine et

deux éducatrices ont pris part au comité de préparation. Et lors de la journée, le directeur, le directeur

adjoint et trois éducateurs de la Maison de la Juine étaient présents.

5-3- Les réunions

- La réunion cadre

Tous les lundis matin, la réunion cadre réunit le directeur, le directeur adjoint, les deux cheffes de

service éducatif et la cheffe de service administratif et comptable. Animée par le directeur, l’objectif de

cette réunion est de faire le point sur le week-end passé, puis d’aborder les questions de management

de l’établissement, la gestion et le suivi budgétaire, les projets des jeunes, les entrées et les sorties, les

ressources humaines…

Ces réunions sont aussi le lieu de construction de la dynamique et de la cohérence du travail des cadres.

- La réunion clinique

La réunion clinique a lieu les mardis matin. Sont présents pour cette réunion : le directeur adjoint, les

deux cheffes de service éducatif et le psychologue. L’objectif est de permettre aux cadres éducatifs,

avec le soutien du directeur adjoint, d’analyser les situations des jeunes mais aussi les dynamiques en

cours dans les deux équipes. C’est un temps de travail important surtout pour les deux cheffes de service

éducatif qui peuvent dans cet espace, penser le travail d’équipe, les projets des jeunes, le partenariat,

mais aussi poser les difficultés rencontrées dans l’animation des équipes et réfléchir à d’éventuelles

solutions.

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- Les réunions d’équipes

Chaque équipe a sa réunion. Les réunions ont lieu de 13h30 à 16h30. L’équipe d’Ormoy se réunit le

lundi et celle d’Etréchy le mardi.

Les réunions d’équipe sont l’instance décisionnelle dans la mise en place des projets individuels et

collectifs. Ces réunions sont co-animées par la cheffe du service éducatif et le psychologue. Le directeur

ou le directeur adjoint assiste à la première partie de la réunion. C’est la partie réunion projet. Il s’agit

d’aborder la situation d’un jeune pour construire son projet personnalisé.

- La réunion institutionnelle :

En 2016, nous avons organisé 4 réunions institutionnelles avec l’ensemble des salariés. C’est un moment

important dans la vie de l’établissement. C’est l’occasion de permettre à tout le monde de se rencontrer

et d’échanger autour de la Fondation, de l’établissement et même sur des questions en lien avec notre

secteur d’activité. C’est aussi l’occasion de présenter les nouveaux salariés.

5-4- L’analyse de la pratique et supervision

- Pour les éducateurs

Les deux équipes d’Ormoy et d’Etréchy conforment un seul groupe d’analyse de la pratique

professionnelle. Cet espace permet aux éducateurs d’échanger autour du quotidien et des

accompagnements mis en place. Ils peuvent réfléchir aux difficultés rencontrées, aux ressentis, aux

éléments de transfert et de contre transfert.

Cet espace est animé par un intervenant extérieur.

- Pour les cadres

La supervision de l’équipe des cadres est animée par un psychosociologue du travail. L’objectif principal

est d’étayer l’analyse institutionnelle et de proposer des pistes de travail. La Maison de la Juine accueille

des jeunes en très grande souffrance. Cela rejaillit sur les équipes éducatives mais aussi sur les cadres.

Les séances de supervisions permettent donc de prendre de la distance face aux situations complexes.

5-5- Le dialogue social

Le directeur de la Maison de la Juine participe une fois par mois à la réunion du Comité d’Etablissement

(CE) animé par le Directeur général. Le CE regroupe les trois établissements de l’Essonne à savoir la

Maison de la Juine, le SE91 et la Maison Coquerive.

Parallèlement, le directeur de la Maison de la Juine anime une fois par mois, la réunion des délégués du

personnel.

La Maison de la Juine compte deux délégués titulaires et deux suppléants.

En l’absence d’un CHSCT, les délégués du personnel sollicitent le directeur pour débattre des conditions

de travail et de sécurité dans l’établissement. Cela a été le cas lors d’incidents liés aux comportements

des jeunes dans le foyer d’Ormoy au mois de novembre. Les délégués du personnel, faisant fonction de

CHSCT avaient interrogé le directeur sur les mesures à prendre pour assurer la sécurité des jeunes et

des professionnels. A l’issue de la réunion, les deux parties sont arrivées à la conclusion que le manque

de vigilance des surveillants de nuit et leur incapacité à analyser les bruits des jeunes dans les chambres

posaient problème en terme de surveillance.

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En outre, le directeur a souligné pendant cette réunion de CHSCT qu’il procèderait aux réparations des

portes et fenêtres lorsqu’elles sont cassées par les jeunes. En effet, le passage de chambre à chambre

par les fenêtres est un obstacle à la surveillance.

Il est nécessaire de souligner que la première des sécurités dans un foyer d’action éducative comme la

Maison de la Juine réside dans la qualité de l’accompagnement éducatif. Lorsque les jeunes accueillis

bénéficient d’un accompagnement cadrant et structurant, ils sont moins tentés par la destruction et la

violence.

Il est important de remettre à jour les outils d’accompagnement éducatif qui permettent de structurer

le travail auprès des jeunes et de leurs familles. Dans le même temps, une réflexion sera menée avec

l’ensemble des salariés pour réfléchir à la problématique de la violence dans l’institution. Un premier

pas a été fait en 2016 grâce à une formation sur site sur le thème de « violence et agressivité, travailler

à partir du passage à l’acte », qui était animée par une psychologue clinicienne de CERF Formation.

VI- CONCLUSION ET PERSPECTIVES

L’année 2016 peut être considérée comme une année de transition pour la Maison de la Juine. Nous

avons assisté à de nombreux mouvements tant dans l’équipe des cadres (départs et arrivées) que dans

les différents services de l’établissement. Cette période de transition n’a pas été facile à amorcer, à tous

les niveaux de l’établissement.

Malgré ces mouvements, la Maison de la Juine a pu amorcer la mise en place des documents de la loi

du 2 janvier 2002 et l’application des recommandations de l’évaluation externe de 2015. Un plan

d’actions a été défini par la direction, des groupes de travail ont été mis en place, animés principalement

par le directeur. Les équipes éducatives ont progressivement intégré les outils de travail de la loi du 2

janvier 2002, comme la démarche de projet personnalisé, mais aussi ceux propres à la protection

judiciaire de la jeunesse. Ajoutons à cela l’harmonisation des pratiques entre les deux équipes

éducatives. Sous l’impulsion de la direction, les deux équipes utilisent désormais les mêmes outils et

font partie des mêmes groupes de travail auxquels ont aussi pris part les deux cheffes de services

éducatifs.

Les éducateurs se sont appropriés progressivement la pratique des écrits professionnels. Ces écrits ont

gagné en nombre (notamment les notes d’incident) mais aussi en qualité. Les rapports éducatifs sont

transmis à temps aux magistrats et aux partenaires extérieurs.

Pour l’année 2017, il convient de renforcer le travail commencé en 2016 dans la personnalisation de

l’accompagnement éducatif des jeunes accueillis, d’intégrer la pratique de travail avec les familles et de

développer les partenariats. Si des améliorations ont été constatées tout au long de l’année 2016, il

convient de poursuivre ces efforts en 2017 et de les intégrer dans les pratiques éducatives au quotidien.

En 2017 plusieurs chantiers seront à l’œuvre :

- Poursuivre l’harmonisation des pratiques éducatives et finaliser la construction des outils

d’accompagnement éducatif,

- Procéder à la réécriture du projet d’établissement en vue du renouvellement d’habilitation de

l’établissement en 2017, en y incluant notamment les attendus de la loi du 14 mars 2016.

- Procéder à la réécriture du livret d’accueil jeunes et familles et des règles de vie,

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- Renforcer le partenariat avec le droit commun,

- Améliorer le management des équipes en améliorant et en construisant des outils de travail,

- Repenser l’organisation de l’atelier traiteur et redéfinir les objectifs de travail au regard du

nouveau public de l’établissement sachant que l’âge des jeunes a beaucoup baissé.

L’établissement accueille en grande majorité des jeunes soumis à l’obligation scolaire. Dès lors,

ils ne peuvent fréquenter l’atelier traiteur que le temps de les rescolariser à Etampes ou à

Ormoy. Continuer à ouvrir l’atelier traiteur à l’IDEF et à la Fondation d’Auteuil.

- Continuer à soutenir les professionnels dans la construction des compétences par le biais soit

de la VAE collective, soit par le biais des différentes formations,

- Renforcer le travail avec les familles et interroger l’exercice de l’autorité parentale dans le cadre

du placement. Il s’agit de redonner aux parents, leur place dans le projet de leur enfant, aider

ces familles à garder la place de l’enfant dans la vie familiale, même si celui-ci est placé.

- Penser les activités occupationnelles à moyen long terme (au-delà de l’atelier traiteur)

porteuses de sens, de culture et de citoyenneté, surtout pour les jeunes relevant de la

protection judiciaire, donc de la jeunesse délinquante.

Dans un contexte de crise économique et financière, alors que les départements et les pouvoirs publics

cherchent à faire des économies et baissent les budgets de fonctionnement, nous devons donc repenser

l’organisation et le management de la Maison de la Juine. L’établissement doit dépenser moins dans le

remplacement de personnels absents, notamment les éducateurs et les surveillants de nuit. Il faut donc

adapter les plannings, dialoguer avec les IRP pour que la gestion du personnel soit en adéquation avec

la commande sociale et les missions de la protection de l’enfance ainsi que de la protection judiciaire

de la jeunesse.

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5 avenue Pasteur 91220 BRÉTIGNY Tél. : 01 60 84 08 52 Fax : 01 60 84 48 47 [email protected]

Action Éducative en Milieu Ouvert 85 route de Grigny

91130 RIS-ORANGIS Tél. : 01 69 45 91 40 Fax : 01 69 45 91 41 [email protected]

1 Chef de service 2 secrétaires comptables à temps partiel 1 secrétaire 1 secrétaire à temps partiel 8 éducateurs spécialisés 1 moniteur éducateur 2 psychologues (40 % et 30% ETP) 1 psychologue vacataire 1 agent d’entretien 1 agent de service (30 % ETP)

1 Chef de service 2 secrétaires à 3/4 temps

1 secrétaire à temps complet 1 comptable à 1/2 temps

2 psychologues (50 % et 40% ETP) 1 psychologue vacataire

13 éducateurs spécialisés (12 ETP) 1 agent de service (30% ETP)

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PREAMBULE L’année 2016 a été marquée par d’importantes évolutions du Service Educatif, notamment du fait des

mouvements de personnel et des adaptations de la pratique professionnelle.

En début d’année, le service AEMO a pour sa part été confronté à une forte baisse de l’activité. Cette

diminution, générale dans le département et reportée aussi chez nos collègues, a été ressentie par

l’ensemble du service et a joué sur le moral de l’équipe. Nous avons rencontré plusieurs fois les

magistrats, ce qui a permis de reprendre une masse d’activité cohérente avec l’activité prévisionnelle

dès le mois d’avril.

Nous avons également ouvert le poste de directeur(rice) adjoint(e) en début d’année, afin que celui ou

celle-ci puisse intervenir partiellement sur le service AEMO pendant notamment les absences du

directeur. Ce poste a été confié à Martine BADAIRE qui occupait jusqu’alors le poste de cheffe de service

à l’hébergement. D’autres mouvements du personnel éducatif ont contribué à dynamiser la vie du

service.

Nous constatons que les magistrats ont des attentes de plus en plus précises concernant le contenu des

mesures d’AEMO (ils nous ont adressé par exemple des demandes de médiation ou de « passages de

bras » - transfert de l'enfant d'un parent à l'autre par un intermédiaire), ce qui devrait faire évoluer les

modalités d’intervention en AEMO et notamment au SE91.

La fin de l’année a été marquée par la réalisation à la demande du Conseil départemental de l’Essonne,

d’un audit, dont l’un des objectifs est de recenser l’ensemble des pratiques professionnelles des

opérateurs exerçant des mesures d’AEMO ou d’Aide Educative à Domicile (AED) dans le département.

Les conclusions de cet audit doivent ensuite permettre aux différents services de partager et

d’harmoniser leurs pratiques afin d’offrir aux usagers un service équivalent et de qualité. Les conclusions

et recommandations de cet audit, rendues courant 2017, seront l’occasion pour l’équipe éducative de

se réinterroger sur ses pratiques et de proposer de nouvelles formes d’interventions en AEMO dans le

département.

Le service Hébergement a trouvé son rythme, après une année de transition, avec le rassemblement

des deux services de l’UHI et du service de suite de la maison de la Juine. Les savoir-faire différents des

deux entités ont trouvé leur place dans ce nouveau service. Comme précisé plus haut, le poste de

directrice adjointe du SE91 est pourvu depuis le 1er avril 2016, et inclus aussi la délégation de direction

pour le service Hébergement. L’activité du service se maintient mais l’arrivée de nouvelles mesures est

de plus en plus rare. Depuis le mois de septembre, le département de l’Essonne sollicite le service pour

accueillir des usagers plus jeunes, à partir de 16 ans. Cette demande mérite une réflexion au sein de

l’équipe car l’accompagnement en studio individualisé ou en appartement partagé nécessite une

présence plus soutenue pour des jeunes de cet âge. Le département oriente désormais une grande

partie des jeunes majeurs vers des dispositifs de droit commun, ce qui explique les difficultés du Service

Educatif à exercer son activité. En même temps, nous assistons à de nombreuses arrivées de Mineurs

Non Accompagnés (MNA) dans le département. La nouvelle directrice adjointe du SE91 a travaillé sur

un projet spécifique à l’accueil de ces jeunes, présenté d’abord au conseil d’administration de la

Fondation, puis à la Direction de la prévention et de la protection de l’enfance où il a reçu un accueil

favorable. Ce travail sera l’un des axes de développement de l’année 2017.

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133

Le service AEMO

Le service connait un déficit de journées réalisées. Déjà ressentie en fin d’année 2015, la sous-activité a

perduré toute l’année. Nous avons rencontré plusieurs fois les magistrats qui ne remettent pas en cause

nos pratiques, ni la qualité de nos interventions, mais il semble qu’il y ait beaucoup moins de saisines

du parquet. Cette sous-activité se remarque aussi chez nos collègues. Soulignons cependant ce qu’il

ressort de nos réunions avec les magistrats, à savoir que certains d’entre eux attendent que le le

contenu de nos missions puisse évoluer. Il nous a par exemple été demandé à plusieurs reprises de

médiatiser des rencontres parent/enfant, de réaliser un travail administratif de plus en plus important

notamment pour aider les familles qui n’en ont pas les capacités, ou encore d’accompagner certains

parents dans des démarches de soins ou autres, autant de missions ne relevant pas de l’exercice direct

d’une mesure en AEMO.

Le second fait marquant de l’année a été la mise en œuvre d’un audit AEMO commandé par le Conseil

départemental. Annoncé pendant plusieurs mois, il a finalement été réalisé en octobre 2016. Son

objectif est, en rassemblant l’ensemble des pratiques des associations du département, de créer un

référentiel commun des pratiques qui permette de répondre au mieux aux diverses exigences

législatives, aux droits des jeunes et des familles, aux attentes des magistrats, et vraisemblablement aux

contraintes financières. La notion territoriale y sera sans doute également évoquée.

DÉFINITION D’UNE AEMO

Les Services d'Assistance Éducative en Milieu Ouvert (AEMO) interviennent à la demande du Juge des

Enfants et ont pour objectif de protéger les enfants dans leur milieu familial.

L’intervention des éducateurs spécialisés dans le milieu familial de l'enfant a lieu lorsque les parents

rencontrent des difficultés dans leurs responsabilités éducatives et/ou que l'enfant est en situation de

danger avéré ou potentiel.

L’objectif des Services d’AEMO est donc d'éloigner l’enfant de tout danger avéré ou imminent, tout en

favorisant son maintien ou son retour à domicile. L'AEMO doit permettre aux parents de retrouver leurs

possibilités d’exercer leur autorité parentale sans contrôle, de rétablir leur place éducative et de

renouer les liens familiaux.

Une mesure d'Action Éducative en Milieu Ouvert est limitée dans le temps : elle dure de 6 mois à 2 ans

en général, renouvelable selon l'évolution de la situation de l'enfant jusqu'à sa majorité.

Les mesures d'AEMO administratives et judiciaires sont financées par les départements. La tarification

est compétence du Président du Conseil Départemental, qui définit chaque année le prix de journée par

enfant.

Un accompagnement au Service Educatif 91 :

La mesure d’AEMO représente l’un des moyens dont dispose le juge des enfants lorsque la santé, la

sécurité et/ou la moralité d’un mineur sont gravement compromises. Ces décisions peuvent être

appliquées aux mineurs de leur naissance jusqu’à leur majorité. Le rôle du service est de comprendre

les raisons qui amènent le magistrat à prendre cette décision, d’intervenir sur le champ éducatif et de

protéger les mineurs dans leur milieu de vie naturel.

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Les objectifs d’une mesure d’AEMO sont les suivants :

Permettre aux parents de développer leur capacité parentale

Permettre aux enfants et à leurs parents de reconstruire des liens

Evaluer de façon constante la notion de danger encourue par l’enfant

Les problématiques, diverses et variées, reflètent des situations sociales, psychologiques, souvent

précaires et des histoires familiales très douloureuses.

Notre projet prend en compte les risques encourus par le mineur au regard de la complexité de sa

situation familiale.

L’ACTIVITÉ

En 2015, le département de l’Essonne a créé 9 postes éducatifs pour les différents prestataires

AEMO/AED du département. Au sein du SE91, un poste éducatif du service Hébergement a été transféré

vers le service AEMO à la suite de discussions entre la direction générale, la direction du service et le

département. Ce poste deviendra effectif en janvier 2016, mais ne sera pourvu qu’en juin car

l’éducatrice du service Hébergement qui s’est portée volontaire pour changer de service est en congé

de maternité.

Nous avons réalisé 89 710 journées soit un déficit de 7 990 journées sur l’activité prévisionnelle (97 700

journées).

Le service AEMO est désormais habilité pour exercer 276 mesures dans le cadre de la protection de

l’enfance au titre des articles 375 et suivants du code civil.

GARCONS FILLES

TOTAL

Nombre Taux Nombre Taux

En charge au 1er janvier 2016 127 55% 106 45% 233

Mineurs entrés dans l'année 115 60% 74 40% 189

TOTAL des jeunes suivis 242 57,5% 180 42,5% 422

Mineurs sortis dans l'année 92 55% 75 45% 167

Mineurs au 31 décembre 2016 150 59% 105 41% 255

En 2016, nous avons accueilli 422 jeunes (398 en 2015). La proportion filles/garçons varie un peu par

rapport à 2015 : avec 57,5% pour les garçons et 42,5% pour les filles en 2016, elle augmente pour les

garçons et baisse pour les filles (1,5%).

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Les 422 jeunes accompagnés représentent 278 familles (249 en 2015) qui se répartissent comme suit :

186 familles avec 1 enfant suivi (44%)

56 familles avec 2 enfants suivis (112 enfants) (27%)

25 familles avec 3 enfants suivis (75 enfants suivis) (18%)

7 familles de 4 enfants suivis (28 enfants) (7%)

3 familles de 5 enfants suivis (15 enfants) (4%)

1 famille de 6 enfants

1. L’activité en nombres de journées

Nous avons réalisé 89 710 journées pour 97 700 journées prévues au budget prévisionnel 2016 (7992

journées de déficit). Cette baisse, importante par rapport à l’activité prévisionnelle, s’explique par la

diminution importante des saisines en AEMO dans tout le département de l’Essonne ainsi que par le

déploiement des neuf postes éducatifs proposés par le Conseil départemental aux services habilités

exerçant des mesures d’AEMO et d’AED.

Le SE91 est habilité pour 12 ETP de postes éducatifs mais les absences conjuguées de travailleurs sociaux

pour des raisons de longues maladies, de congés parentaux d’éducation ou encore d’un congé

maternité non remplacé peuvent aussi expliquer cette sous activité globale.

Le rapport d’exécution budgétaire montre cependant la bonne gestion budgétaire de l’exercice. Le

déficit au titre de 2016 est inférieur à 5 000 euros.

MOIS Nombre de journées

réalisées MOIS

Nombre de journées réalisées

Janvier 7175 Juillet 8228

Février 6585 Août 8245

Mars 7008 Septembre 7955

Avril 6464 Octobre 7800

Mai 7084 Novembre 7818

Juin 7420 Décembre 7928

TOTAL ANNEE 2016 89710

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2. Les territoires d’intervention

COMMUNE DE RESIDENCE Nombre de mineurs

suivis en 2016 POURCENTAGE

Draveil 25 6%

Epinay-Sur-Orge 8 1,89%

Grigny 28 6,63%

Montgeron 28 6,63%

Morsang-Sur-Orge 6 1,42%

Ste-Genevieve-Des-Bois 15 3,55%

Saint-Michel-Sur-Orge 17 4,02%

Savigny-Sur-Orge 24 5,68%

Vigneux 19 4,50%

Viry-Chatillon 12 2,84%

Total Secteur Habilitation 182 43,16%

Evry 32 7,58%

Brunoy 26 6,16%

Corbeil-Essonnes 22 5,21%

Ris-Orangis 22 5,21%

Etampes 12 2,84%

Epinay-Sous-Senart 10 2,36%

Bretigny-Sur-Orge 8 1,89%

Mennecy 8 1,89%

Longpont-Sur-Orge 7 1,65%

Saint-Germain-Les-Corbeils 6 1,42%

Longjumeau 6 1,42%

Yerres 6 1,42%

Boutigny-Sur-Essonne, Ollainville, Quincy-Sous-Senart Courcouronnes, Chalou-Moulineux (5 mesures par villes)

25 5,92

Crosne Dourdan Fleury-Merogis Saint-Cheron Villemoisson Wissous (4 mesures par ville)

24 5,68%

Ballacourt-Sur-Essonne Forges-Les-Bains (3 mesures par ville)

6 1,42%

Champlan Mereville Villebon-Sur-Yvette Villiers-Sur-Orge (2 mesures par ville)

8 1,89%

Arpajon, Bondoufle, Boussy-Saint-Antoine Bures-Sur-Yvette Etiolles Gif-Sur-Yvette, Le Coudray Montceaux Palaiseau Saint-Pierre-Du-Perray Soisy-Sur-Seine , Saint-Germain-Les-Arpajon Vert-Le-Petit

12 2,84%

TOTAL HORS SECTEUR HABILITATION 240 56,78%

TOTAL GENERAL 422 100%

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137

Nos interventions ont été, cette année encore, plus nombreuses en dehors de notre territoire

d’intervention (42 communes contre 36 en 2015). Ce qui représente désormais près de 57% du total de

notre activité. Chaque année notre zone d’intervention s’élargit, ce qui oblige à passer un temps plus

important dans les transports.

Le projet d’extension de notre zone d’habilitation qui avait été présenté au directeur de la DPPE

(Direction de la Prévention et de la Protection de l'Enfance) conjointement avec les directeurs des

services habilités exerçant des AEMO n’a pas eu de suite. L’audit diligenté par le département prendra

en compte cette dimension territoriale des services habilités exerçant des AEMO. Nous espérons une

répartition cohérente au regard des habilitations.

3. Durée des accompagnements

Durée de Prise en Charge

Nombre Garçons

Nombre Filles

TOTAL %

0 à < 1 an 111 69 180 42,50%

1 à < 2 ans 71 61 132 31,50%

2 à < 3 ans 30 31 61 14,40%

3 à < 4 ans 23 16 39 9%

4 à < 5 ans 5 3 8 2%

5 ans et + 2 0 2 0,50%

TOTAL 242 180 422 100%

La durée des accompagnements reste encore très importante : de 12 jours pour la plus courte à 6 ans

et 2 mois pour la plus longue.

La durée moyenne de la prise en charge est de 19 mois soit en légère baisse par rapport à 2015. Malgré

une volonté affirmée du service de diminuer les mesures longues, celles-ci représentent encore 2,5%

de l’ensemble des mesures. L’audience de fin de mesure est un moment important dans la prise en

charge. La famille et le jeune concerné par la mesure, prennent la parole et expriment à la fois leur

sentiment sur la manière dont s’est déroulé leur accompagnement et s’ils souhaitent ou non que le

soutien éducatif s’arrête. Dans certains cas, et même si le SE91/AEMO a préconisé dans son rapport un

non renouvellement, le juge des enfants, seul décisionnaire, peut du fait du contenu des débats

d’audience, faire le choix de renouveler la mesure éducative, ce qui explique la longueur de certains

accompagnements.

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4. La situation des mineurs suivis durant cette année 2016

Origine des mesures

PMI SCOLARITE FAMILLE RETOUR

PLACEMENT

CMPP

MEDICAL MDS AED UDAF TISF AUTRES* TOTAL

Garçons 3 58 26 32 14 58 1 50 242

Filles 6 36 24 25 6 42 2 39 180

Total 9 94 50 57 20 100 3 89 422

% 2,13% 22,27% 11,85% 13,50% 4,73% 23,70% 0,72% 21,10% 100%

* les mesures émanant de la police, d’une autre juridiction (JAF, Juge d’instruction, Auto saisine du JE ou autres décisions comme des extensions de mesure,).

Cette année encore, une très grande majorité des mesures proviennent des Maisons Départementales des Solidarités ou des services d’Aide Éducative à Domicile (100 mesures), et également de l’Education nationale (94 mesures, le même nombre qu’en 2015).

Nous avons moins de mesures (9) signalées par la PMI (Protection Maternelle Infantile), 57 sont des retours de placement et 50 proviennent des familles elles-mêmes.

5. Âge des jeunes présents au 31 décembre 2016

Âges 0 à 5 ans 6 à 9ans 10 à 12 ans 13 à 14 ans 15 à 18 ans TOTAL

Garçons 24 40 25 24 37 150

Filles 18 20 23 16 28 105

Total 42 60 48 40 65 255

Total en % 16,49% 23,52% 18,82% 15,68% 25,49% 100%

Les adolescents représentent toujours un pourcentage important de l’activité réalisée. Nous avons accueilli cette année, en nombre, un peu plus de jeunes de 15 à 18 ans (57 en 2015). Mais leur proportion d’une année sur l’autre varie peu (24% en 2015).

6. Scolarité des mineurs suivis

Le tableau ci-dessous présente la situation scolaire des enfants accompagnés par le service. L’intégration scolaire est l’un des axes prioritaires de travail du service éducatif dans ses accompagnements.

Non

scolarisé Déscolarisé Maternelle

Primaire

CLIS*

Collège

SEGPA**

Lycée et

formation

Prof

ITEP***

IME*** TOTAL

Garçons 11 31 25 76 65 25 9 242

Filles 9 14 25 45 52 32 3 180

TOTAL 20 45 50 121 117 57 12 422

Taux 4,73% 10,66% 11,84% 28,67% 27,72% 13,50% 2,88% 100%

*CLIS : Classe d’intégration scolaire

**SEGPA : Section d’Enseignement Général Professionnelle Adaptée

*** ITEP et IME : Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique et Institut Médico-Éducatif

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Un peu moins de 5% de jeunes sont non scolarisés, ce sont 20 enfants de moins de 3 ans.

La déscolarisation concerne essentiellement les adolescents : 31 garçons et 14 filles. La plupart d’entre

eux se sont déscolarisés de manière progressive, leurs difficultés scolaires sont anciennes et ils ont peu

ou pas de soutien parental.

Le soutien à la parentalité représente une orientation majeure dans l’accompagnement du service

éducatif.

La majorité des enfants suivis est scolarisée en primaire et au collège, en classe générale ou en CLIS et

SEGPA.

7. Les séjours au SE91

Le service AEMO propose dans le cadre de l’exercice de la mesure AEMO des séjours en dehors du cadre

familial. Ceux-ci sont l’occasion pour ces jeunes de découvrir un autre mode de fonctionnement de la

relation éducative d’une part, et de la relation à l’adulte d’autre part. La proximité instaurée durant le

séjour avec les éducateurs leur permet souvent de dévoiler leur histoire, de fournir des détails qui

favoriseront par la suite l’accompagnement éducatif.

Séjour baie de Somme Octobre 2016

Le séjour s’est déroulé du 30 octobre au 2 novembre 2016 dans un gite, à Airaines. Les sept enfants

prévus par le projet ont pu y participer et trois éducateurs les ont accompagnés.

Il nous semble important de pouvoir travailler la question de la séparation avec les familles par le biais

de ces mini séjours. Les jeunes que nous accompagnons sont en grande difficulté, installés dans une

misère sociale qui empêche toutes stimulations (sorties, vacances, activités extérieures…), certains

souffrent de carences affectives. Les parents de certains d’entre eux limitent ou empêchent parfois tout

contact de l’enfant avec l’extérieur (pas de centre de loisirs, pas de classe verte, pas d’activité extra-

scolaire, ou pas de mise en place de dispositifs de soins) sans leur présence ou en dehors de la famille

et entrainent de fait l’enfant vers un isolement. Une majorité de ces jeunes évolue dans un cadre altéré

(absence de cadre ou au contraire trop rigide).

Le séjour a pour but, d’une part de nous permettre d’observer l’enfant (dans un contexte collectif et au

cours de moments plus individuels) et de renforcer la relation éducative grâce au partage du quotidien.

D’autre part, c’est l’occasion d’observer la façon dont les parents accompagnent ce séjour, avant

(préparatifs), pendant (à distance) et après (au retour).

Nous avons organisé trois rencontres pour préparer ce séjour : deux entre professionnels, la troisième

pour présenter le projet aux familles. Au cours des deux rencontres entre professionnels, nous avons

déterminé la tranche d’âge des enfants participants, défini le projet éducatif et les activités menées et

décidé du lieu d’accueil. Une fois ces différents points éclaircis, nous avons proposé le projet à certains

jeunes et à leur famille. Tous n’acceptent pas forcément. Pour ce séjour, 7 jeunes garçons et filles de 11

à 14 ans ont adhéré à l’idée de partir quelques jours en Baie de Somme.

Au cours des quatre jours, plusieurs activités ont été proposées :

- Une promenade à Cayeux-sur-Mer pour observer les phoques, faire du cerf-volant et une

promenade sur la plage à marée basse,

- Les courses avec un groupe d’enfants pendant que les autres découvraient la cueillette de

fraises. L’après-midi la visite d’une réserve ornithologique au Parc du Marquenterre. Pour finir

par une balade nocturne à la recherche de bonbons pour Halloween,

- Une balade à bord d’un train à vapeur et activités de bord de mer à Saint Valery sur Somme.

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Pendant ces séjours, les enfants se montrent différents avec les éducateurs. Ils laissent entrevoir des

facettes de leur caractère que l’on ne soupçonnait pas : celui que l’on a toujours vu calme et posé peut

se montrer remuant, celle qui parle peu lors des entretiens devient volubile. De même, le rapport des

enfants avec leur famille est différent, certains sont très vite en demande de les contacter ou de les

revoir, d’autres en parlent peu et ne sont pas pressés de rentrer. Autant d’attitudes qui seront reprises

lors du retour en région parisienne et qui nous permettrons d’aborder certaines problématiques

repérées sous un autre angle. Ainsi pour une jeune fille, souffrant d’un immense manque de confiance

en elle notamment repéré lors de sorties éducatives. Cette carence s’est confirmée durant le séjour.

L’éducateur a pu au retour en parler avec les parents et leur conseiller d’être moins pressant avec leur

fille, de lui permettre de se tromper ou de ne pas réussir.

De même, le rapport à l’autorité de l’adulte pendant le séjour est différent de l’autorité familiale

quotidienne, ce qui n’empêche pas de la respecter.

Les séjours du SE91 ne sont pas faciles à organiser, la contrainte judiciaire freine l’enthousiasme des

familles qui ont toujours des craintes de placement. Cependant, nous restons persuadés que ce type

d’actions éducatives est un plus pour la relation éducative.

8. L’accompagnement de Mohammed

Le SE 91 présente la particularité d’être composé de deux services exerçant des activités différentes qui

peuvent être, en certaines occasions, complémentaires. Le premier, l’AEMO, accompagne des jeunes

en difficultés sociales et familiales, qui sont parfois réorientés vers des services d’hébergement du fait

d’une situation familiale et sociale trop dégradée. Les éducateurs du service AEMO sont régulièrement

à la recherche de lieux d’accueil atypiques pouvant recevoir des jeunes de 16/17ans. Le second, le

Service hébergement, propose des accueils individuels pour des jeunes de 16/17 ans soit sur décision

de justice, soit dans le cadre d’accueils administratifs exercés avec l’accord des parents et

contractualisés avec les services du département. Ainsi, en certaines occasions, et parce que le profil

du jeune le permet, nous organisons une « passerelle » entre les deux services non sans avoir eu au

préalable l’accord des services de protection de l’enfance du département et du juge des enfants

lorsqu’il s’agit d’un placement judiciaire. L’intérêt de cette passerelle est d’offrir au jeune accueilli une

continuité d’accompagnement avec des valeurs institutionnelles reconnues et acceptées. Cette

dynamique traduit aussi la volonté de s’inscrire dans la notion de parcours largement mise en avant

dans la loi de mars 2016 et à laquelle le service souscrit. Le maintien des jeunes dans leurs familles reste

la priorité du service.

Le parcours de vie de Mohammed est caractéristique de nombreuses situations de jeunes que nous

accompagnons.

Après avoir été placé durant 7 années dans un lieu de vie, Mohammed a exprimé le souhait de pouvoir

rentrer chez sa mère. Le juge des enfants, considérant que Mohammed, âgé de 17 ans, avait atteint une

certaine maturité et que la notion de danger était moindre, a levé la décision de placement, et a ordonné

le retour du jeune chez sa mère mais avec une mesure d’AEMO. Cependant, le service a compris très vite

que cet accueil ne serait pas pérenne et qu’il fallait trouver une solution alternative. Lorsque nous

engageons la mesure d’AEMO, Mohammed a déjà quitté le domicile maternel et s’est réfugié chez les

parents de sa petite amie. A plusieurs reprises nous tentons en vain d’entrer en contact avec la mère de

Mohammed qui ne veut plus entendre parler de son fils, refusant même de nous transmettre ses

documents administratifs (carte d’identité, carte vitale…).

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Mohammed, quant à lui est très « acteur » dans la mesure éducative. Il a bien compris que son accueil

chez les parents de son amie ne pourrait pas s’éterniser. Notre travail avec lui s’oriente vers deux axes

majeurs :

1. Débloquer rapidement sa situation de logement,

2. L’aider à s’inscrire dans une formation en cuisine en alternance et à trouver un employeur.

Mohammed ayant déjà vécu en lieu de vie pendant de longues années, il est réfractaire à l’idée de

rejoindre un internat collectif. Cependant, au regard de ce qu’il a pu nous démontrer, nous considèrerons

qu’il est très autonome et que nous pouvons présenter sa candidature au Service Hébergement de la

Fondation. Un travail s’engage alors avec lui et il accepte de rencontrer une éducatrice du service afin

de connaître la structure et son mode de fonctionnement. Très vite Mohammed nous donne son accord,

même si la mesure reste judiciaire.

Pour le second axe de travail, Mohammed montre une grande maturité, rassemblant en moins d’une

semaine l’ensemble des documents administratifs nécessaires pour engager sa formation en cuisine,

trouvant un patron qui l’oriente vers une nouvelle école où lui-même enseigne la cuisine.

L’accompagnement de Mohammed n’a duré que quelques mois au service AEMO, mais l’implication du

jeune, soutenu par l’équipe, lui a permis de s’engager dans son projet de vie (logement et formation

professionnelle), projet déjà bien précis, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de jeunes.

Cet accompagnement démontre la capacité du service à concrétiser les objectifs et projets du jeune.

9. Les ressources humaines

Le service a connu quelques mouvements de personnel en 2016. Notons l’arrivée de Monsieur Antoine

PLAQUET à la fonction de chef de service éducatif. Ce poste était vacant depuis le 1er novembre 2015.

Un éducateur, Monsieur DUCHESNE, ayant exercé pendant 6 ans avec beaucoup d’engagement et de

compétences, a quitté ses fonctions pour partir en région. Une éducatrice est absente depuis plusieurs

mois des suites d’une longue maladie. Du fait d’une baisse d’activité, son remplacement n’a été effectif

qu’à compter du 1er octobre, il en est de même pour un poste éducatif à temps partiel (50% ETP) qui

est resté vacant depuis le début de l’année et a été réaffecté le 1er septembre.

Le service a donc su réadapter ses dépenses pour éviter la genèse d’un déficit.

Côté formation, 4 personnes avaient formulé un souhait :

-Une formation longue et diplômante a été orientée vers un congé individuel de formation.

-3 personnes ont bénéficié de formations.

Une psychologue sur la dynamique de groupe

Une éducatrice sur la maltraitance des familles

Une éducatrice sur la philosophie des travailleurs sociaux

De plus, l’ensemble de l’équipe éducative avec le personnel administratif a bénéficié d’une formation

collective de trois journées sur la gestion de la violence.

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Les éducateurs du service AEMO souhaitent régulièrement participer à des colloques ou journées

d’étude. Cette année trois éducateurs se sont rendus à Evreux afin d’assister au colloque organisé par

le Carrefour National de l’AEMO (CNAEMO). 5 éducateurs ont pu participé à une journée d’étude

organisée par l’association Paroles d’enfants au palais de l’UNESCO à PARIS.

Le Service Éducatif AEMO a largement participé à l’organisation de la journée d’étude de la

Fondation : « Quelles nouvelles pratiques mettre en œuvre au regard des évolutions des publics et du

contexte ? »

Deux éducatrices ont participé au comité de pilotage de cette journée. Six éducateurs et les deux

psychologues ont pu profiter des débats

10. Perspectives 2017

Le Service Éducatif 91 AEMO se prépare à faire évoluer ses pratiques. Les conclusions de l’audit seront

connues en début d’année 2017 et déboucheront très vraisemblablement vers une réflexion et une

harmonisation globale des pratiques de l’AEMO en Essonne. Cette dimension aura sans doute un impact

sur nos interventions actuelles, ainsi que sur la territorialisation de l’habilitation. Comme précisé

précédemment, 56% de nos interventions correspondent à des mesures en dehors de notre cadre

géographique. Et pour être encore un peu plus précis nous intervenons désormais sur l’ensemble du

territoire essonnien. La réécriture du projet d’établissement devra être terminée à l’automne, l’équipe

est en demande et souhaite être force de proposition.

La question du déménagement du service se repose. Elle reste cependant conditionnée aux conclusions

de l’audit. Il parait aujourd’hui important de repenser le fonctionnement du service et de réfléchir à une

mutualisation des moyens communs pour améliorer la qualité du travail, notamment pour le personnel

administratif. Une réflexion est déjà engagée.

Concernant les formations, nous allons mettre en place une formation collective sur le processus de

radicalisation. Celui-ci représente une donnée nouvelle dans les problématiques rencontrées et nous

devons y apporter une réponse éducative, tant pour les jeunes que pour les familles. Il est donc essentiel

de bien identifier ce qui est en jeu, afin de construire une action éducative individualisée adaptée à

chaque situation.

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LE SERVICE ÉDUCATIF 91/ HÉBERGEMENT

INTRODUCTION

L’année 2016 aura été pour le SE91 une année charnière.

Les évènements marquants de l’année 2016

Les évolutions des politiques publiques, législatives et conjoncturelles annoncent des modifications

incontournables dans nos pratiques. Elles concernent le service Hébergement de Brétigny Sur Orge où

l’attribution des contrats jeunes majeurs est largement remise en question. L’Essonne est peut-être un

peu moins touchée que d’autres départements, mais les objectifs d’accompagnement ne permettent

plus d’engager un travail éducatif en profondeur et sur la même durée en établissement.

Dans le département de l’Essonne, l’accord ou le renouvellement des contrats jeunes majeurs relevaient

jusque-là de la seule responsabilité des inspecteurs adjoints de l’Aide Sociale à l’Enfance. Ce n’est plus

le cas aujourd’hui. C’est désormais une commission dite « jeunes majeurs » et présidée par l’élue en

charge de la protection de l’enfance qui accorde (ou non), après avis de l’inspecteur ASE responsable

du dossier, ce précieux sésame.

Aujourd’hui les attentes du département sont claires : les jeunes majeurs qui disposent d’un revenu

quel qu’il soit, doivent être orientés vers les dispositifs de droit commun que sont, par exemple, les

foyers de jeunes travailleurs. Il importe pour le service de mettre en avant, lorsque cela est nécessaire,

l’intérêt de la poursuite d’un accompagnement en établissement, et ce, en prenant en compte la

dimension psychique et psychologique.

Ces orientations politiques ont des incidences majeures sur le budget du service. Les conditions

financières et pédagogiques des accompagnements permettaient jusque-là d’obtenir un équilibre entre

l’accueil des jeunes présentant un revenu et ceux, scolarisés, ayant des besoins plus importants. En

2016, les jeunes qui disposaient d’un revenu représentaient environ 52% de l’ensemble des

accompagnements. Le service leur octroyait le cas échéant des dépannages financiers bien moindres

que ceux des jeunes scolarisés. Si nous avons moins de jeunes en situation professionnelle et plus de

jeunes scolarisés, l’équilibre financier du service sera mis à mal. Ces différents éléments précités ont

généré une nette baisse d’activité qui sera expliquée ci-après.

Par ailleurs, la vague de migration qu’a connu la France ces derniers mois se poursuit et concerne

désormais notre activité. Les services du département de l’Essonne sont débordés par l’arrivée de

mineurs isolés désormais appelés Mineurs Non Accompagnés (MNA) et il appartient aux différents

conseils départementaux de les prendre en charge. Ainsi, les services habilités ont été largement

sollicités et nous verrons dans les perspectives de 2017 quelles sont les solutions proposées à l’échelle

de notre service pour répondre à ces besoins.

Avec le regroupement de l’ex UHI et du service de suite de la maison de la Juine dès le 1er janvier 2015,

le service Hébergement a vu son effectif considérablement augmenter. Les locaux de l’ex UHI sont

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devenus exigus. Des démarches ont été engagées auprès de différents bailleurs afin de trouver de

nouveaux locaux mais les contraintes sont multiples :

Les locaux appartiennent à deux bailleurs différents et ont des dates de fin de bail différentes.

Nous avons négocié avec l’un des propriétaires pour un ajustement.

Il est difficile de trouver des locaux qui correspondent à nos besoins, en termes de surface mais

également en termes de localisation géographique.

Réflexion autour d’un possible rapprochement du service AEMO et Hébergement

Ce sera l’un des chantiers pour l’année 2017 que de réfléchir aux meilleures modalités d’aménagement

pour offrir au personnel de bonnes conditions de travail afin d’offrir un accueil de qualité.

1. L’activité en chiffres

En 2016, le service a réalisé 24 743 journées correspondant à un déficit de 108 journées par rapport à l’activité prévisionnelle demandée par le Conseil départemental de l’Essonne (24 851 journées).

Le tableau du mouvement des effectifs ci-dessous montre que nous avons admis 26 jeunes.

Tableau du mouvement des effectifs des jeunes en 2016

Essonne Hors 91 Total

Jeunes Garçon Fille Total Garçon Fille Total Garçon Fille Total

Pris en charge au

1er janvier 2016 40 23 63 3 2 5 43 25 68

Confiés dans l'année 14 11 25 1 0 1 15 11 26

Suivis dans l'année 54 34 88 4 2 6 58 36 94

Sortis dans l'année 14 13 27 2 1 3 16 14 30

Pris en charge au

31 décembre 2016 40 21 61 2 1 3 42 22 64

Au cours de l’année, nous avons accompagné 94 jeunes, dont 88 venant de l’Essonne et 6 d’autres

départements d’Ile de France.

Le nombre de garçons est toujours plus important, au 31 décembre 2016 : 42 garçons pour 22 filles.

Soit une activité au 31 décembre de 64 jeunes contre 68 à la même période en 2015.

Nous avons accueilli 26 jeunes pour 30 sorties.

2. Les demandes d'admission

Le nombre des demandes d’admission a nettement chuté avec 70 demandes contre 109 en 2015. Les

orientations du département en matière d’accompagnement des contrats jeunes majeurs ayant évolué

les jeunes étant désormais orientés vers des dispositifs de droit commun.

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Âge des jeunes faisant l’objet d’une demande d’admission

Janv Fév Mar Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc TOTAL Taux

< 18 ans 2 5 4 1 7 5 4 6 7 11 6 4 62 89%

< 19 ans 1 1 1 0 0 3 0 0 0 0 0 0 6 9%

< 20 ans 0 0 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 2 2%

Total 3 6 6 1 8 8 4 6 7 11 6 4 70 100%

Les demandes faites pour des mineur(e)s augmentent chaque année. Elles étaient de 56 (51,5%) en

2015, elles sont de 62 en 2016 mais représentent un pourcentage très important de l’ensemble des

demandes (89). Cette année nous avons eu 7 demandes d’admission qui concernaient des jeunes de 16

ans.

Origine des demandes

Sur 70 demandes :

- 35 proviennent des Maisons des Solidarités de l’Essonne (MDS) dont la mission est : « L’accompagnement social et médico-social, notamment dans le cadre de la prévention et protection de l’enfance » (56%)

Secteur 1 : Arpajon, Dourdan, Mennecy 7 Secteur 6 : Corbeil Essonne,

Mennecy

1

Secteur 2 : Athis Mons, Savigny Sur Orge 4 Secteur 7 : Étampes 4

Secteur 3 : Grigny, Viry-Châtillon 0 Secteur 8 : Évry Ris-Orangis 5

Secteur 4 : Brunoy, Draveil, Montgeron 5 Secteur 9 : Les Ulis Palaiseau 1

Secteur 5 : Chilly-Mazarin, Massy 2 Secteur 10 : Brétigny,

SteGeneviève des bois 6

- Les 35 autres demandes émanent des différents services d’accueil, plus particulièrement cette année de la structure d’accueil d’urgence du département (IDEF). Les services AEMO habilités et de la PJJ ont déposé 7 demandes.

Placement familial 0 Service d’Actions Educatives à Domicile 3

Orphelins d’Auteuil 4 Unité Educative en Milieu Ouvert (PJJ) 3

Institut Départemental De l’Enfance et la Famille 11 Assistance Educative en Milieu Ouvert (AEMO) 4

Maison de la juine (Feu Vert) 2 Jean Coxtet 1

AVVEJ, La passerelle, le vieux logis, espace Ado 5 Hors département 2

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3. Les 26 jeunes admis en 2016

Sur les 26 jeunes admis en 2016, 13 proviennent des MDS du département, les 13 autres de différents

services départementaux ou habilités.

Secteur 1 : Arpajon, Dourdan, Mennecy 4 Secteur 6 : Corbeil Essonne,

Secteur 2 : Athis Mons, Savigny Sur Orge Secteur 7 : Étampes 3

Secteur 3 : Grigny, Viry-Châtillon Secteur 8 : Évry Ris-Orangis 1

Secteur 4 : Brunoy, Draveil, Montgeron 1 Secteur 9 : Les Ulis Palaiseau

Secteur 5 : Chilly-Mazarin, Massy 1 Secteur 10 : Brétigny, Ste

Geneviève des bois 3

IDEF 5 AEMO/UEMO/AED 5

AVVEJ/ La passerelle 2 Orphelins d’Auteuil 1

Âge des jeunes

Sur 26 jeunes admis, 17 étaient mineurs à leur arrivée (65%). Cette proportion est en forte

augmentation. En 2015, il y avait 16 mineurs accueillis pour 35 admissions, représentant 46 %.

9 jeunes étaient majeurs (4 de 18 ans, 4 de 19 ans, aucun de 20 ans).

24 d’entre eux ont déjà connu une prise en charge antérieure par des services sociaux, l’un avait connu

un parcours uniquement en famille d’accueil et un seul jeune a été admis sans placement précédent.

Les principales problématiques des jeunes admis (hors la scolarité, l’insertion professionnelle et

l’autonomie)

Depuis plusieurs années maintenant, nous recensons les principales problématiques des jeunes entrés

au cours de l’année. L’éducateur référent identifie, les problématiques principales de chaque jeune.

Cela nous permet d’observer l’évolution des profils des jeunes accueillis.

Principales problématiques des jeunes Nombre de jeunes

concernés Taux

Ruptures familiales 23 88 %

Isolement social 9 34 %

Santé physique 3 11 %

Troubles psychologiques 0 0 %

Problèmes psychiatriques 0 0 %

Consommation régulière de cannabis et/ou d'alcool 3 11 %

Problèmes administratifs 9 34 %

Suivi judiciaire 3 11 %

Difficultés linguistiques et/ou de compréhension 3 11 %

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Le facteur principal d’orientation vers notre service reste la rupture familiale. Les problématiques

administratives qui correspondent aux difficultés des MNA (Mineurs Non Accompagnés) représentent

34% et correspondent à 9 des jeunes accueillis. Ce chiffre est le même pour l’isolement social qui

concerne également les MNA.

L’accompagnement psychologique

La fonction du psychologue concourt considérablement à la réussite de l’accompagnement des jeunes.

Ces derniers trouvent un espace de parole pour exprimer leur souffrance, faire le point sur leur parcours

de vie. Les psychologues contribuent à dédramatiser les situations avec chaque jeune, mettent en avant

l’opportunité d’intégrer le service et l’accompagnement proposé. Les psychologues du service ne font

pas de thérapie, mais orientent les jeunes vers les CMP ou CMPP locaux quand cela est nécessaire.

L’accompagnement vers les structures extérieures reste compliqué du fait des délais d’attente avant les

prises en charge et leurs difficultés à s’adapter aux besoins des jeunes accueillis en terme d’horaire et

de tolérance à l’absence.

4. Les jeunes accompagnés durant l’année 2016

Au cours de 2016, nous avons accompagné 94 jeunes : 36 filles et 58 garçons. 88 jeunes venaient de

l’Essonne et 6 d’autres départements (tableau « Mouvement des effectifs »). L’activité du service a été

pleine et entière durant l’année concernant les jeunes accueillis.

Nombre de jeunes ont été accueillis avant leur majorité, 17 au total.

Des jeunes le plus souvent pris en charge par la Protection de l’enfance avant leur entrée au service

Hébergement

Cette année : - 86 jeunes avaient bénéficié d’un placement avant leur arrivée au service Hébergement (soit

91%) : 7 étaient accueillis en famille d’accueil et 79 ont connu divers lieux de placement et de

ce fait des ruptures multiples. Notons que 10 jeunes ont été placés avant l’âge de 10 ans, 9 ont

vécu leur premier placement entre 10 et 15 ans et 70 au moment de l’adolescence (15-18 ans)

soit 74 %.

- 2 jeunes étaient placés pour la première fois en arrivant au SE91 Hébergement.

- 6 jeunes avaient été accompagnés dans le cadre d’une mesure d’AEMO.

Un accompagnement éducatif global

L’équipe propose un accompagnement éducatif individuel global fondé sur l’hébergement afin de

soutenir le jeune dans son processus d’autonomisation et d’insertion dans la société.

La solitude peut être, parfois, un vecteur d’échec de la prise en charge. L'éducateur référent est donc

très présent au début. Il s'agit de rassurer les jeunes et de s’assurer qu'ils s'adaptent à leurs nouvelles

conditions de vie. Les professionnels les accompagnent aussi, au besoin, dans leurs démarches. Grâce

au lien et à la confiance créés, le jeune reprend petit à petit confiance en lui, en ses capacités, et surtout

il réapprend à avoir confiance en l’adulte.

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Les jeunes perçoivent des soutiens financiers en fonction de leur situation. Ceux ayant la CMU

bénéficient de la réduction solidarité transport. Les éducateurs font rapidement avec eux cette

démarche administrative.

L’accompagnement à la scolarité et à l’insertion professionnelle des jeunes

Un des principaux axes d’accompagnement est la scolarité, la formation ou l’insertion professionnelle

afin que les jeunes puissent accéder à terme à une indépendance. L’acquisition d’une autonomie

financière, au moins partielle, est aussi une étape et nous soutenons les jeunes dans la recherche d’un

emploi (à temps partiel lorsqu’ils sont scolarisés).

Tableau des situations scolaires et d’insertion professionnelle des jeunes accompagnés en 2016

Scolarité et/ou insertion professionnelle Présents Total Taux

Scolarisé 46 47 50%

Scolarisé + CDD 1

Formation qualifiante 0 11 12%

Contrat en Alternance 11

CDD 6

23 25% CDI 9

Intérim 8

Recherche d’emploi 13 13 13%

Total 94 94 100%

L’accompagnement dans le domaine de la santé

La majorité des jeunes bénéficient de la CMU et ils sont tous accompagnés vers les médecins de leur ville de résidence, sauf s’ils souhaitent garder leur médecin. Outre ce suivi quotidien, nous travaillons aussi les questions liées à la sexualité avec une orientation vers les dispositifs spécifiques.

5- Situation des jeunes au moment de leur sortie

30 jeunes sont sortis du service au cours de l’année. Chaque éducateur a dû organiser le départ de 2 à 6 jeunes.

Durée moyenne de la prise en charge des 30 jeunes sortis

La durée moyenne de prise en charge d’un jeune au service Hébergement en 2016 a été de 24 mois. Elle est supérieure à celle de l’an passé (19 mois).

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Tableau des durées de prise en charge

Durée de la prise en charge Nombre de jeunes Total Taux

Filles Garçons

Moins de 3 mois 1 1 2 7%

3 à 6 mois 1 1 2 7%

6 à 9 mois 2 1 3 10%

9 mois à 1 an 1 0 1 3%

1 à 2 ans 3 4 7 23%

2 à 3 a

ns

3 4 7 23%

+ 3 ans 3 5 8 27%

TOTAL 14 16 30 100%

Les sorties des jeunes

L’autonomie financière, même temporaire, reste un critère de sortie principale pour le Conseil

départemental, le second est l’effectivité d’un projet concret.

Il nous semble important de repréciser qu’un jeune autonome financièrement ne l’est pas

nécessairement psychiquement et que la poursuite d’un accompagnement éducatif durant quelques

mois peut être essentiel pour étayer un projet qui pourra mieux se réaliser dans la durée. Il sera

nécessaire d’avoir des échanges avec les autorités de tarification sur les modalités de poursuite d’un

accompagnement éducatif, même bref, pour soutenir la sortie du jeune souvent déconcerté et

désemparé par cette nouvelle situation. Il va de soi que tout doit être mis en œuvre pour que le jeune

soit autonome au plus tôt dans son parcours. En revanche, il importe d’analyser les situations au cas par

cas.

Sur les 30 jeunes sorties cette année :

- 4 ont quitté le service à leurs 21 ans

- 2 ont quitté le service entre 1 mois et 3 mois avant leurs 21 ans

- 8 ont quitté le service entre 20 et 21 ans

- 8 ont quitté le service entre 19 et 20 ans

- 7 ont quitté le service entre 18 et 19 ans

- 1 a quitté le service avant ses 18 ans

Ainsi, plus de la moitié des jeunes quittent le service entre 1 an et 3 ans avant leurs 21 ans, soit parce

qu’ils n’arrivent pas à respecter les exigences du CJM, soit parce qu’ils ont accès à un emploi et sont

considérés comme suffisamment autonomes.

Motifs de sorties Filles Garçons Total Taux

Décision de l’ASE (Conseil Départemental) 4 6 10 33%

Décision du service 3 4 6 20%

Volonté du Jeune 5 5 10 33 %

Critère de 21 Ans 1 3 4 14 %

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Le nombre de jeunes sortis sur une décision du service est en baisse.

Cette année 10 jeunes ont fait le choix de quitter de leur propre volonté le service. Les raisons sont

variables mais sont souvent issues de projets personnels incompatibles avec les règles

d’accompagnement du service. Chaque sortie a été accompagnée et partagée avec les services de l’ASE,

vers d’autres solutions plus en adéquation avec les besoins de ces jeunes.

Niveau socio professionnel Filles Garçons Total Taux

Études Ou Formation en cours 1 2 3 10 %

Diplome Prof : CAP / BEP / BAC / BTS / DUT 6 8 14 47 %

Sans Formation 8 5 13 43 %

Situation d'emploi :

CDI 1 0 1 3 %

Formation en alternance 3 6 9 30 %

Précaire / intérim / Temps partiel / CDD 4 3 7 23 %

sans emploi ou occasionnel 3 10 13 44 %

Comme indiqué ci-avant, un étayage éducatif et psychique peut-être jugé indispensable pour des jeunes

qui perçoivent une rémunération. Le jeune doit, en revanche, contribuer au financement de son

hébergement s’il en a les moyens car il s’agit là d’un travail indispensable sur le chemin de l’autonomie

et une obligation diligentée dans le règlement départemental d’aide sociale (RDAS). Cette orientation

sera renforcée en 2017.

Logement :

Propre ou en couple 6 2 8 27 %

Colocation 0 1 1 3 %

Famille (parents) 1 4 5 17 %

FJT / CROUS 3 4 7 23 %

Précaire : Famille élargie / Amis / Hôtel / CHRS/ ASE 4 5 9 30 %

Les jeunes qui s’installent en couple et notamment les jeunes filles représentent une part importante

des jeunes qui sortent du service, souvent pour un logement précaire (27%). L’accueil précaire demeure

là aussi important eu égard au projet de service qui vise à l’acquisition de l’autonomie des jeunes.

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6- Présentation d’un accompagnement au SE91/hébergement

Paul est accueilli au SE91 hébergement sur décision du juge des enfants (OPP) en septembre 2014 jusqu’à sa majorité. Sa relation extrêmement conflictuelle avec sa mère est à l’origine de cette décision. Il est logé en studio autonome à proximité du service. Dans un premier temps, l’accompagnement est centré sur son installation, la prise de repères et le « faire ensemble ». Très vite nous nous rendons compte des difficultés de Paul pour faire ses courses et définir ses envies alimentaires. Paul a du mal à faire des choix.

A son accueil, Paul était inscrit dans un CFA pour une formation en alternance en cuisine. Nous l’avons donc accompagné dans ses recherches d’employeurs. Lors d’un bilan sur son engagement et les moyens mis en œuvre pour atteindre son but, Paul n’a pas pu s’exprimer. Il semblait perdu et déçu de ses incapacités.

Paul a rencontré à quatre reprises la psychologue du service puis nous l’avons accompagné à P.E.R.E.N (Point Ecoute Relais Essonne Nord) une fois par mois.

Il sollicite alors la mise en place d’un contrat jeune majeur. Nous soutenons sa demande car nous sommes convaincus de l’importance d’un accompagnement éducatif et psychologique afin de l’aider à se construire et à s’affirmer progressivement dans ses projets.

L’autonomie de Paul est relative, il a des angoisses régulières qui le freinent dans son évolution. Il a besoin d’être assisté, cadré et remotivé pour ne pas se laisser envahir.

En lien avec la mission locale, Paul semblait satisfait de trouver sa place en faisant du bénévolat, lui laissant le temps nécessaire pour consolider son projet professionnel. Il se documente beaucoup sur le domaine informatique, mais les premiers résultats exigeaient des compétences et une durée de formation trop importante. Son investissement et la pression qu’il s’impose pour cette formation ne lui permettent plus de prioriser le suivi psychologique, exprimant ne plus en voir le sens. Nous constatons que Paul ne peut entreprendre plusieurs choses à la fois. Il cumule les échecs dans les épreuves de sélections pour diverses formations, ce qui accroit son état de souffrance.

Un bilan psychologique nous semblait alors important afin d’affiner les modes d’accompagnements nécessaires. Il est présent à une seule rencontre avec la psychologue, qui n’a pas pu établir de diagnostic. Paul a demandé à être accompagné physiquement aux premières rencontres avec l’infirmier-psy puis avec le psychiatre. Il sait qu’à tout moment, il peut se rendre au CMP pour être reçu par l’infirmier-psy, ce qu’il a fait à deux reprises.

Isolé socialement et en difficulté dans le repérage espace/temps, il nous semblait important de remobiliser Paul dans son suivi par la Mission locale.

Il a fait un bilan de santé et a enfin honoré ses rendez-vous médicaux. Toutefois pour aboutir à cette mobilisation, Paul a dû être sollicité régulièrement.

Il se trouve dans un paradoxe qui relève de la différence entre ce qu’il souhaite et ce qu’il est capable de mettre en place. Malgré l’importance de ses carences éducatives et psychologiques, Paul a évolué au cours de la prise en charge.

C’est un jeune homme fragile et en difficulté tant sur le plan social que professionnel. Il a pu accéder à une activité professionnelle suite à ses démarches et semble vouloir se mobiliser afin d’aller vers un mieux-être.

Paul a été pris en compte par l’Aide Sociale à l’Enfance très tardivement, à l’aube de ses 17 ans. Comme il réussit à faire illusion dans ses attitudes et son comportement, les travailleurs sociaux ont recherché un dispositif de Semi-Autonomie. Paul accepte craintivement de se faire accompagner par des professionnels et timidement il parvient à accéder au monde du travail.

En dépit du fait qu’il ne soit pas prêt à vivre de façon autonome (logement, financièrement…), il va devoir quitter le service prochainement. Paul peut encore progresser et tendre vers une stabilité psychologique et professionnelle, il connait les dispositifs de droit commun vers lesquels il pourra se tourner.

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7- Les Ressources Humaines

Quelques mouvements de personnel :

Avec l’accord de l’autorité de contrôle, un poste de chef de service de l’Hébergement a été transformé

en poste de directeur adjoint du SE91, intervenant à 80% pour l’Hébergement et à 20% pour l’AEMO, à

compter du 1er Mars. C’est Madame BADAIRE qui a été promue à cette fonction qu’elle a quittée fin

septembre pour prendre la direction du CHRS Maison Coquerive. Madame Claire THOMAS assume

depuis le 1er octobre cette fonction.

Nous enregistrons en fin d’année le départ à la retraite de Monsieur MEZZAROBA, moniteur- éducateur,

qui a assuré cette fonction durant 18 ans à la Fondation (Maison de la Juine puis au SE 91). Il est

remplacé depuis le 1er novembre par Madame DEMAISON.

Madame COSAQUE, éducatrice spécialisée, a été remplacée pendant son congé maternité par Madame

COUTIN.

2 éducatrices devaient pouvoir partir en formation cependant leurs choix respectifs n’ont pu aboutir du

fait du nombre limité de participant. L’une d’entre elle cependant a pu participer avec nos collègues de

la maison Coquerive à une formation collective sur la thématique qu’elle avait choisie.

6 éducateurs ont pu profiter des débats et participé aux échanges lors de la journée d’étude de la

Fondation : « Quelles nouvelles pratiques mettre en œuvre au regard des évolutions des publics et du

contexte ? ».

8- Bilan et perspectives 2017

2016 a été une année délicate, 2017 sera une année de changement quant au public accueilli. Le

département de l’Essonne a mis en application ses directives : il n’y a donc plus ou presque plus de

contrat jeune majeur primo-arrivant à l’Aide Sociale à l’Enfance et les renouvellements des contrats

accordés sont de plus en plus courts.

Cependant, le Conseil départemental reste en demande d’accompagnements conformes à ceux du

service s’ils sont destinés à un public plus jeune, les jeunes majeurs devant être réorientés. La pérennité

du service Hébergement passe par l’ouverture à ce nouveau public.

De même, tout en continuant à souligner l’intérêt de l’accompagnement individualisé, nous allons

devoir étendre les activités de jour à des actions plus collectives. Dès la fin d’année 2016, nous avons

assisté à une forte sous-activité, accompagnée en même temps de plus en plus de demandes d’accueil

de mineurs non accompagnés à partir de 16 ans. A la fin de l’année, le SE91 a donc présenté au

responsable de la protection de l’enfance du département un projet d’accueil spécifique pour ce public.

Ce projet initié au profit des MNA s’ouvrira progressivement vers d’autres jeunes issus du dispositif ASE

dès 16 ans.

Il s’agit donc là d’une perspective intéressante pour l’accompagnement d’un public très en difficulté à

plusieurs titres, ce qui est l’âme et la raison d’être de la Fondation Jeunesse Feu Vert depuis sa création.

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155

MAISON COQUERIVE Centre d’hébergement et de réinsertion sociale

197, rue de la République 91150 ÉTAMPES

Tél. : 01.69.92.45.85 Télécopie : 01.69.92.45.89

[email protected]

Financements : Dotation globale DDCS–ÉTAT (places d’insertion) Subventions annuelles (places urgence)

Insertion

60 places

Urgence

41 places

Directrices : Chantal HUMBERT puis Martine BADAIRE à partir du 01/10/2016

1 secrétaire 75 % E.T.P.

1 comptable 50 % E.T.P.

1 secrétaire comptable 50% E.T.P.

1 cheffe de service

5 éducateurs spécialisés

3 conseillères en économie familiale et sociale

1 monitrice-éducatrice

1 éducatrice de Jeunes Enfants

1 psychologue 50% E.T.P.

1 moniteur d’atelier

1 agent de service 21 % E.T.P.

Accompagnement vers et dans le logement (AVDL) (1 ETP CESF)

13 ménages de la Maison Coquerive 17 ménages de la résidence sociale Adoma

4 personnes seules de la résidence sociale Coopération et famille

Urgence Hivernale

(1 ETP éducateurs spécialisé)

Ouverture de 12 places pour un public de moins de 26 ans du 1er Novembre 2016 au 1er Mars 2017

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I – INTRODUCTION

La Maison Coquerive a ouvert ses portes en 1977 pour accueillir des jeunes majeurs de 18 à 30 ans en difficulté. Une habilitation de la DDASS en 1980 a fait de cette structure un Centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS). Depuis cette date, le projet éducatif de la Maison Coquerive n’a cessé d’évaluer en fonction des besoins et des politiques du secteur. La maison Coquerive accueille désormais des familles, des couples ou des personnes isolées dans le cadre de l’insertion, de l’urgence, ou de l’urgence hivernale. Les orientations sont adressées par le SIAO de l’Essonne. Forte des conclusions de l’évaluation externe de 2015 et de la mise en place de l’ensemble des outils de la loi 2002-2, la Maison Coquerive assure un accompagnement de proximité auprès de tous les hébergés qui sont accueillis dans des appartements dispersés dans la ville d’Etampes.

Les faits marquants de l’année L’expérimentation d’Accompagnement Vers et Dans le Logement (AVDL) a été maintenue. La Maison Coquerive a également répondu à la demande de la DDCS concernant l’urgence hivernale en ouvrant 12 places : 4 places pour 2 couples, 3 places pour une famille monoparentale et 5 places pour un couple avec 3 enfants. L’accueil dans ce cadre se fait de novembre 2016 à mars 2017. Nous espérons que ces places seront pérennisées, compte tenu de la demande importante d’hébergement. Ces actions au plus près des besoins des usagers et des commandes des politiques publiques montrent les compétences d’adaptation et la volonté d’agir de la Fondation Jeunesse Feu Vert. L’année 2016 a été marquée par le départ à la retraite de la directrice et d’une secrétaire, en fin d’année, toutes deux présentes au CHRS depuis plus de 10 ans.

De nouvelles actions ont été mises en place en direction des familles accueillies en regard des observations de l’équipe éducative :

Une démarche d’information et de sensibilisation à l’entrée et à la sortie des hébergés

Un accompagnement spécifique à la parentalité autour de l’accompagnement des devoirs

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L’ACTIVITE EN CHIFFRES DES DISPOSITIFS D’HEBERGEMENT

Dispositifs d’Insertion et d’Urgence

Nombre de ménages accueil l is

65 ménages (179 personnes – 88 adultes et 91 enfants)

Pour le CHRS insertion, 31 ménages (100 personnes dont 46 adultes et 54 enfants)

Pour l’urgence, 34 ménages (79 personnes dont 42 adultes et 37 enfants)

Nombre de ménages sortis

28 ménages (77 personnes, dont 38 adultes et 39 enfants)

Pour le CHRS insertion, 12 ménages, soit 40 personnes (19 adultes et 21 enfants)

Pour le CHU (urgence), 16 ménages, soit 37 personnes (19 adultes et 18 enfants)

Accompagnement vers et dans le logement - AVDL

34 ménages accompagnés (77 personnes, dont 42 adultes et 35 enfants)

13 ménages de la Maison Coquerive, soit 35 personnes (17 adultes et 18 enfants)

17 ménages de la résidence sociale Adoma, soit 38 personnes (21 adultes et 17 enfants)

4 personnes isolées de la résidence sociale Coopération et famille (4 adultes)

Urgence Hivernale de novembre 2016 à mars 2017

(12 places)

4 ménages accompagnés (exclusivement pour des personnes de moins de 26 ans)

1 famille mono parentale (1 mère et 2 enfants)

1 couple avec 3 enfants

2 couples

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II – L’ACTIVITÉ EN CHIFFRES

2.1 – Les personnes accueillies Le nombre de personnes accueillies est obtenu en comptant les personnes présentes dans l’établissement au 1er janvier 2016 et les entrées au cours de l’année 2016. Taux d’occupation

CHRS Insertion

Centre hébergement urgence

TOTAL COQUERIVE

MOIS Journées

théoriques

Nombre d'hébergés insertion

Journées réalisées Insertion

Nombre d'hébergés

urgence

Journées réalisées Urgence

Nombre hébergés

total

Journée réalisées

Janvier 3 131 62 1 859 38 1 159 100 3 018

Février 2 929 62 1 693 44 1 055 106 2 748

Mars 3 131 64 1 941 39 1 160 103 3 101

Avril 3 030 65 1 839 39 1 117 104 2 956

Mai 3 131 65 1 893 42 1 099 107 2 992

Juin 3 030 60 1 734 38 1 137 98 2 871

Juillet 3 131 60 1 835 38 1 153 98 2 988

Août 3 131 63 1 749 36 1 116 99 2 865

Septembre 3 030 59 1 683 40 1 104 99 2 787

Octobre 3 131 59 1 829 49 1 033 108 2 862

Novembre 3 030 60 1 785 46 1 189 106 2 974

Décembre 3 131 61 1 823 42 1302 103 3125

TOTAL 36 966 740 21 663 491 1 3624 1 231 3 5287

Le taux global d'occupation est de 95,46% et se décompose ainsi :

- 98,65% pour le dispositif insertion

- 90,79% pour l'urgence

Si le taux d’occupation global est resté stable (95,11% en 2015 et 95,46% en 2016), celui concernant le dispositif d’insertion est en nette augmentation (95% en 2015 et 98,65% en 2016) témoignant de la volonté de l’équipe de permettre au plus grand nombre de bénéficier d’un accompagnement dans la durée alors que la relation éducative a été construite. Aussi, des glissements du dispositif d’urgence vers celui de l’insertion sont réalisés dès que possible.

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Typologie des ménages accueillis

Typologie des ménages CHRS insertion Urgence TOTAL

Nombre Taux Nombre Taux Nombre Taux

Personne isolée 3 10% 15 44% 18 28% Famille monoparentale 13 42% 11 32% 24 37% Couple sans enfant 5 16% 2 18% 7 11% Couple avec enfant(s) 10 32% 6 6% 16 25%

TOTAL 31 100% 34 100% 65 100% Cette année est marquée par la stabilisation des typologies des ménages accueillis, hormis pour le nombre des familles avec enfants qui est en forte augmentation depuis l’an dernier, passant de 15 à 25 % de la population accueillie. Avec les familles monoparentales, elles représentent désormais 62% des ménages pris en charge à la Maison Coquerive, alors que l’an dernier elles ne comptaient que pour la moitié des effectifs. Cette évolution entraine des modifications dans les pratiques et dans les modes d’accompagnement qui ont déjà fait l’objet d’adaptation mais qui seront encore affinées au cours de l’année 2017. Il faut noter le taux important de personnes isolées (44%) dans le dispositif d’urgence en 2016. Âge de la population accueillie

En 2016, la Maison Coquerive a accueilli 179 personnes :

- 87 mineurs (soit 48% des personnes hébergées),

- 53 adultes ayant moins de 36 ans qui représentent 56 % du total des adultes hébergés.

- 39 adultes ayant plus de 36 ans.

Ces données confirment la jeunesse des populations fragilisées.

0

5

10

15

20

25

0 à 3ans

4 à 6ans

7 à 12ans

13 à 17ans

18 à 25ans

26 à 35ans

36 à 45ans

46 à 55ans

56 à 59ans

60 anset plus

No

mb

re d

e p

ers

on

ne

s h

éb

erg

ée

s

Age des personnes hébergées en 2016

CHRS Insertion CH Urgence

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160

2.2 – Les entrées

Nous enregistrons une augmentation du nombre des ménages cette année, 27 ménages (pour 24 en

2015), mais surtout du nombre des personnes : 76 personnes, soit 35 adultes et 41 enfants, (en 2015 :

58 personnes avaient été admises).

Dans le cadre de l’insertion, 11 ménages, soit 37 personnes (15 adultes et 22 enfants).

Dans le cadre de l’urgence, 16 ménages, soit 39 personnes (20 adultes, 19 enfants).

Typologie des ménages entrés en 2016

CHRS insertion CHUrgence TOTAL

Nombre Taux Nombre Taux Nombre Taux

Personne isolée 1 9% 7 44% 8 30% Famille monoparentale 3 27% 5 31% 8 30% Couple sans enfant 1 9% 0 0% 1 4%

Couple avec enfant(s) 6 55% 4 25% 10 37%

TOTAL 11 100% 16 100% 27 100%

Même si la forte représentation des personnes isolées reste présente, surtout pour le dispositif

d’urgence, l’année 2016 est marquée par l’augmentation conséquente du nombre de familles

comprenant des enfants, essentiellement pour le dispositif d’insertion. Nous constatons une forte

présence des couples avec enfant(s) de 37 % qui ajoutée au taux des familles monoparentales

représentent ainsi 67% des entrées (40% des entrées en 2015).

Âge de la population entrée en 2016

11

8

3

2

8

3

27 9 3 3 9 6 20

2

4

6

8

10

12

0 à 3 ans 4 à 6 ans 7 à 12 ans 13 à 17

ans

18 à 25

ans

26 à 35

ans

36 à 45

ans

46 à 55

ans

Sup à 55

ans

Age des personnes entrées en 2016

Nombre Insertion Nombre Urgence

Conformément aux constats faits concernant la typologie des entrées, le rajeunissement de la population entrée cette année se confirme. 54% des personnes entrées en 2016 ont moins de 18 ans (41 personnes en 2016 et 27 en 2015). Le nombre d’enfants de moins de 6 ans est toujours important : 46%, soit 35 jeunes enfants en 2016 (21 en 2015). Nous n’avons pas accueilli d’enfants âgés entre 13 et 17 ans.

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Modalité précédente d’hébergement des ménages entrés en 2016

Type d’hébergement Entrée « Insertion » Entrée « Urgence »

Hôtel

1 femme + 2 enfants 3 familles monoparentales

1 couple + 4 enfants 3 couples avec enfants

5 hommes isolés

CHU 2 couples + 2 enfants 2 familles monoparentales

1 femme + 2 enfants 1 couple avec enfants

CHU Coquerive 1 femme isolée

Famille 1 homme isolé

Amis 1 femme + 2 enfants

Logement 1 couple

CHRS 1 femme + 1 enfant

1 femme + 2 enfants

Service social : SE91 1 homme isolé

Dans le cadre du dispositif d’insertion, l’ensemble des demandes provient du SIAO (service intégré

d’accueil et d’orientation) de l’Essonne.

Malgré les ouvertures de place en CHU au niveau régional, le recours à l’hôtel reste encore très prégnant

dans les modes de réponses en amont de l’entrée au CHRS, particulièrement lorsqu’il s’agit du dispositif

d’urgence.

Situation professionnelle des 35 adultes entrés en 2016

Parmi les 15 adultes accueillis dans le cadre de l’insertion :

11 sont sans activité

2 sont en CDI

2 sont en formation

Situation professionnelle des 20 adultes accueillis dans le cadre de l’urgence :

17 sont sans activité,

1 est en CDD

2 sont en CDI

Même avec un emploi en contrat à durée indéterminée (CDI), certaines personnes peuvent se retrouver

admises en urgence, ce qui montre la fracture existante entre l’emploi et le logement. Car très souvent,

pour un emploi à temps partiel, le salaire ne suffit pas à accéder à un logement ou à s’y maintenir.

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162

Montant des ressources des 27 ménages entrés

Ressources Nombre

de ménages Ménages du

CHRS INSERTION Ménages du CH URGENCE

insertion urgence

Sans ressources

2 2 Femme + 2 enfants Femme isolée

Couple + 2 enfants Homme isolé

0 à 499 € 2 1 Femme + 2 enfants Couple

Femme + 2 enfants

500 à 999 € 3 11 Couple + 2 enfants 2 Femmes + 2 enfants

2 familles monoparentales + 2 enfants 2 familles monoparentales + 1 enfant 1 couple + 2 enfants 1 couple + 4 enfants 5 hommes isolés

1000 à 1499 € 3 2 Femme + 2 enfants Femme + 3 enfants Couple + 2 enfants

1 homme isolé 1 couple + 3 enfants

Sup à 1500 € 1 Couple + 4 enfants

TOTAL 11 16

2

2

3

3

1

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Sans ressources

0 à 499 €

500 à 999 €

1000 à 1499 €

1500 € et plusRessources des ménages entrés en 2016

Nombre ménage"Insertion" Nombre ménage "Urgence"

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163

2.3 – Les sorties

Au total, 28 ménages ont quitté la Maison Coquerive courant 2016 dont 1 femme isolée qui est passée

du dispositif d’urgence à celui de l’insertion. Comme chaque année, ce chiffre augmente régulièrement

indiquant que la mission du CHRS est respectée, avec une orientation des familles vers un logement ou

des dispositifs d’hébergement plus pérennes dès qu’ils ont retrouvé suffisamment leur autonomie,

facilitée souvent par l’accompagnement AVDL que la Maison Coquerive leur propose.

La typologie des ménages

Typologie des ménages CHRS insertion Urgence TOTAL

Nombre Taux Nombre Taux Nombre Taux

Personne isolée 2 17% 8 50% 10 36%

Famille monoparentale 4 33% 5 31% 9 32%

Couple sans enfant 1 8% 0% 1 4%

Couple avec enfant(s) 5 42% 3 19% 8 29%

TOTAL 12 100% 16 100% 28 100%

12 ménages ont quitté le CHRS (insertion) en 2016, soit 40 personnes (19 adultes et 21 enfants) : 16 ménages (CHU) ont quitté Coquerive, soit 37 personnes (19 adultes et 18 enfants) :

Les taux sont calculés pour l’insertion sur 12 ménages et pour l’urgence sur 16 ménages.

17%

33%

8%

42%

50%

31%19%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

Personne isolée Famillemonoparentale

Couple sans enfant Couple avec enfant(s)

Les ménages sorties de Coquerive en 2016

CHRS insertion Urgence

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164

Type d’hébergement des 28 ménages sortis en 2016

Type de logement

Nombre de ménage

Ménages sortis du CHRS INSERTION

Ménages sortis du CHRS URGENCE

insertion urgence

Bailleurs sociaux 6 5

2 femmes et 3 enfants 1 homme et 2 enfants 1 couple et 4 enfants 1 couple et 3 enfants 1 couple et 1 enfant

1 personne isolée 1 femme et 1 enfant 1 femme et 2 enfants 1 couple et 2 enfants 1 couple et 3 enfants

Bailleurs privés 1 1 femme et 2 enfants

Amis-Famille- ASE (placement)

1 3 1 couple et 2 enfants 1 femme et 1 enfant 2 personnes isolées

Résidences sociales 1 2 1 personne isolée 2 personnes isolées

Solibail 1 1 couple et 2 enfants

Orientation autre CHRS

1 1 femme et 2 enfants

Admission en insertion

1 1 personne isolée

Incarcération 1 1 homme a été incarcéré. Sa femme et ses 2 enfants sont restés au CHRS

115 1 2 1 couple sans enfant 1 homme isolé 1 couple et 2 enfants

Inconnu 2

1 homme isolé 1 femme est partie sans laisser d'adresse et ses 5 enfants sont placés par le Juge des enfants

TOTAL 28

Nature des ressources des 28 ménages sortis des dispositifs insertion et urgence

Hébergement Salaire Prestations familiales +

salaires

Prestations familiales +

pôle emploi

RSA RSA + autres

prestations

Sans ressources

AAH

Insertion 3 4 1 0 1 2 1

Urgence 1 2 2 2 2 4 3*

*dont 1 ayant l’AAH + pôle emploi Les personnes sans ressources : Dans le cadre de l’insertion, les 2 personnes qui ont quitté la Maison Coquerive, n’ont pu être régularisées. Concernant l’urgence, il s’agissait de séparations de couples, donnant lieu à des réorientations prématurées.

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165

Durées des séjours

Durée du séjour DISPOSITIF INSERTION DISPOSITIF URGENCE

0-4 mois 1 isolé 3 isolés 1 ménage de 4 personnes

4-6 mois 1 isolé 1 ménage de 3 personnes

6-12 mois 2 ménages de 4 personnes 1 ménage de 5 personnes

3 isolés 1 couple

12-18 mois 1 ménage de 3 personnes 1 isolé

18-24 mois 1 ménage de 4 personnes 1 ménage de 3 personnes

2 couples + un nouveau-né

Sup à 24 mois

1 ménage de 3 personnes + 1 nouveau-né 1 ménage de 6 personnes 1 couple

2 isolés 1 ménage de 4 personnes 1 ménage de 5 personnes 1 ménage de 6 personnes

La durée du séjour s’allonge en regard de la composition familiale quelle que soit la modalité d’accueil.

Les taux des sorties de la Maison Coquerive sont calculés sur 12 ménages pour l’insertion et 16 ménages

pour l’urgence.

Durée des séjours

CHRS Insertion CHRS urgence

Durée moyenne : 735 jours (soit 2 ans et 4 jours) Temps le plus court : 91 jours Temps le plus long : 2 000 jours

Durée moyenne : 652 jours (soit 1 an 2 mois et 18 jours Temps le plus court : 27 jours Temps le plus long : 2 116 jours

8% 8%

25%17% 17%

25%

25%

6%

25%

13%

31%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

0-4 mois 4-6 mois 6-12 mois 12-18 mois 18-24 mois Sup à 24 mois

Durée des séjours à Coquerive - ménages sortis en 2016

CHRS Insertion CH Urgence

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2.4 - L’Accompagnement Vers et Dans le Logement (AVDL) En partenariat avec la Direction Départementale de la Cohésion Sociale, un poste expérimental d’AVDL

(Accompagnement Vers et Dans le Logement) est mis en place à la Maison Coquerive depuis le 1er mai

2015. En collaboration avec le service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO), ce poste permet un

accompagnement de qualité nécessaire à la stabilisation dans le logement de certaines familles quittant

des dispositifs de logement social.

La charge de travail pour ce poste n’a cessé d’augmenter depuis sa création, confirmant sa grande utilité

et sa reconnaissance par les partenaires. En effet,

- en 2015, des mesures d’AVDL ont été actées pour 22 ménages (55 personnes, dont 33 adultes et

22 enfants)

- et en 2016, elles concernent 34 ménages (77 personnes, dont 42 adultes et 35 enfants).

L’AVDL s’adresse à des ménages sortant de la Maison Coquerive et à ceux des résidences sociales « Adoma » et « Coopération et Famille ».

Sur les 34 ménages accompagnés : - 16 sont des personnes isolées (1 femme et 15 hommes) - 10 sont des familles monoparentales - 7 sont des couples avec enfant(s) - 1 est un couple.

2.4.1 – L’accompagnement pour les ménages de la Maison Coquerive

L’accompagnement est proposé aux ménages suffisamment autonomes pour être relogés mais qui ont une connaissance partielle de l’ensemble des obligations du locataire. De plus, un manque de confiance en soi peut les empêcher de réaliser seuls certaines démarches. Après accord de la Commission d’Attribution de Logement, le référent social du CHRS propose un suivi AVDL au ménage afin de lui permettre de gérer en autonomie son logement. Ce relais est facilité par le fait que les hébergés ont pu repérer la présence et la fonction de la travailleuse sociale « AVDL » dans les locaux de la Maison Coquerive.

14 4 4

11

63

10

2

4

6

8

10

12

14

16

Femme isolée Homme isolé Famillemonoparentale

Couple avecenfant(s)

Couple sansenfant

Ménages accompagnés "AVDL"

Coquerive Résidences sociales

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13 ménages ont été accompagnés, soit 35 personnes (8 hommes, 9 femmes et 18 enfants) :

- 1 femme isolée

- 4 hommes isolés

- 4 familles monoparentales

- 4 couples avec enfants Sur ces 13 ménages :

- 8 nouveaux ont été contractualisé au cours de l’année 2016.

6 ménages ont accédé à un logement social (Organisme social, 3F, Emmaüs…) dont 4 sur le contingent Action Logement (ex 1% patronal), 2 sur le contingent Préfecture et 1 sur un contingent communal. 1 ménage a été relogé chez un bailleur privé et 1 ménage a été orienté vers une résidence sociale.

- Pour 5 ménages, l’accompagnement avait commencé en 2015.

Le déroulement de l’accompagnement

Une première rencontre est réalisée afin de présenter les modalités de l’accompagnement, évaluer les besoins et les attentes du ménage et définir les objectifs ainsi que la durée du contrat. Celui-ci peut être signé pour une période allant de 3 à 6 mois avec possibilité de renouvellement jusqu’à 2 ans maximum. L’AVDL n’est jamais imposé au ménage, il se met en place uniquement avec leur consentement.

L’accompagnement peut démarrer avant la signature du bail afin de réaliser des démarches administratives permettant d’obtenir des aides allouées au logement (FSL Accès, Aide à l’équipement…) mais aussi de conseiller en vue d’un emménagement proche (changement d’adresse, souscription à une assurance habitation). Lors de la signature du bail, le ménage peut être accompagné afin d’être soutenu et d’établir une mise en relation avec le bailleur. Lors de l’accès au logement le ménage peut être aidé dans l’ouverture des flux (électricité, gaz) puis par la suite dans la compréhension des factures et quittances de loyer ainsi que dans la tenue du logement.

Fins de mesures :

Il y a eu 5 fins de mesures :

- 4 parce que les objectifs fixés étant atteints, le contrat n’a pas été renouvelé en concertation entre le travailleur social et le ménage,

- 1 car le ménage n’a pas maintenu le contact et ne s’est pas rendu disponible aux échanges. 2.4.2 - Pour les ménages des résidences sociales Adoma et Coopération et Famille

21 ménages ont été accompagnés, soit 38 personnes (10 femmes, 11 hommes et 17 enfants) :

- 11 hommes isolés

- 6 familles monoparentales

- 3 couples avec enfant(s)

- 1 couple sans enfant

Sur ces 21 ménages, 7 ont commencé l’accompagnement en 2016 :

- 6 nouveaux ménages d’Adoma ont contractualisé un AVDL

- 1 nouveau ménage de Coopération et Famille ont contractualisés un AVDL

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Témoignage de la famille T, accompagnée de la résidence sociale à l’accès au logement :

Nous avons accepté l’accompagnement car on avait besoin de soutien de la part de quelqu’un qui connaissait bien mieux que nous ce que nous avions à faire. Puis ça nous a apporté du soutien moral, c’est un plaisir de savoir que quelqu’un s’intéresse à nous parce que jusque-là on a fait un chemin difficile.

Cette collaboration nous a guidés, nous ne savions pas exactement comment faire avec la CAF, les impôts, le congé maternité. On avait une petite idée pour le logement mais on était sûr de rien, on ne savait pas ce que voulait dire HLM et tout le reste, on avait entendu parler mais jamais expérimenté.

Lorsqu’on a besoin de réponse, on s’interroge entre conjoints, on ne sait pas toujours. Je cherche sur internet mais je comprends rien. Internet nous explique dans les grands mots mais pour comprendre à notre manière c’est plus difficile, on a besoin de quelqu’un pour nous aider. Quand on avait besoin et que l’on était sûr de rien, on se disait on vous appelle [évoquant la chargée d’AVDL] et on va voir ce qu’elle dit, peut-être elle connait.

Vous nous avez dit que l’APL (Aide personnalisée au logement) allait arriver en retard alors on s’est préparé. Quand on ne sait pas, personne nous le dit alors on attend et rien n’est résolu. Vous nous avez aidés à comprendre par exemple le contrat d’électricité. Je ne savais pas qu’il fallait appeler pour ouvrir un contrat. Et puis on a pu avoir notre électroménager, on ne savait pas quoi faire ni comment faire.

Ça nous a apporté mais pas seulement sur le logement, ça nous a rassurés car on savait qu’il y a quelqu’un qui peut nous aider en tout ce qui concerne ces démarches. Ça nous a apporté plus qu’un logement, ça nous a apporté une relation, nous on n’est pas des clients et vous n’êtes pas derrière votre bureau. C’était un grand plaisir de vous avoir à nos côtés dans toutes ces démarches, vous avez compris notre façon d’être et ça nous a beaucoup plu. On a rempli tout ce qui était l’AVDL mais bien plus que ça, on a travaillé ensemble et c’était un plaisir. On a avancé plus vite qu’on espérait.

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III - L’ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF

Toutes les personnes hébergées bénéficient d’un accompagnement individualisé qui les aide à construire un projet d’insertion en tenant compte de leurs profils, compétences, états de santé, parcours de vie et des réalités économiques et sociales. L’attention accordée aux nouveaux arrivants est particulièrement importante au moment de l’accueil afin qu’ils puissent exprimer leurs attentes et leurs désirs et confier en partie leur histoire.

Le référent social intervient en prenant en compte la famille de façon globale. Il travaille avec les autres professionnels du CHRS ainsi qu’avec des partenaires en fonction des besoins de chacun : accès aux droits, prévention et accès aux soins, accès à la vie sociale et à la culture, accès au travail et au logement, soutien à la parentalité. L’accompagnement socio-éducatif des ménages hébergés est basé sur une approche individuelle conjuguée avec des activités collectives. Le CHRS reste une transition pour passer de la précarité à une vie sociale reconnue.

Chaque ménage est accueilli dans un hébergement allant du studio au T4, en fonction de la composition de la famille. Outre l’accompagnement individuel qui soutient aussi l’accès aux droits, à la formation et à l’insertion professionnelle, plusieurs ateliers collectifs sont mis en œuvre. En 2016, afin d’améliorer la prise en charge des logements par les personnes hébergées, l’équipe éducative a renforcé ses accompagnements individuels, créé de nouveaux ateliers, adapté certains et maintenus ceux qui sont pertinents depuis longtemps.

3.1 - Les ateliers

Les travailleurs sociaux assurent pour chaque ménage dont ils sont référents à la fois un accompagnement individualisé hebdomadaire et une activité individuelle ou collective sous forme d’ateliers ou de festivités. Les actions collectives peuvent être réalisées avec les adultes et/ou les enfants. Pour les adultes, ces ateliers permettent :

- de respecter la personne, ses besoins, l’amener vers une autonomie d’abord créative, puis sociale et/ou psychologique ;

- de conduire la personne en douceur vers un changement dans l’acceptation d’elle-même, d’oser évoluer vers une meilleure connaissance de soi et de développer un sentiment de confiance.

Pour les enfants, les ateliers sont conçus comme des outils dans le cadre de l’aide à la parentalité. Chaque atelier est conçu ou mis en place en regard des besoins des personnes accueillies afin de s’adapter le plus possible à nos publics. 3.1.1 - Des actions qui perdurent

L’atelier de redynamisation : 4 hommes

Cet atelier a été conçu pour permettre à certains hébergés (hommes) sans activité de favoriser leur socialisation et de retrouver de l’estime de soi. Il est animé, depuis plusieurs années, par le moniteur d’atelier qui intervient dans la rénovation et l’entretien des locaux et des appartements (peinture, entretien cour, jardinage, plomberie). C’est également un espace d’observation de la capacité à l’insertion professionnelle au travers des horaires à respecter, des consignes, de l’application à la tâche. C’est l’éducateur référent qui propose l’atelier à la personne et un contrat est alors établi en présence de la cheffe de service, tant en terme de journée de présence que de durée de la participation à l’atelier.

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Un bilan est fait en fin de contrat avec l’ensemble des personnes (Hébergé, référent, moniteur d’atelier et chef de service).

En 2016, 4 hommes ont participé à cet atelier pour des périodes – de quelques jours à plusieurs mois - et des objectifs différents. Pour l’un, il s’agissait d’éviter l’isolement dans l’attente d’une reprise de formation, un autre était en attente de la régularisation de sa situation administrative et pour 2 personnes, nous voulions évaluer leur capacité à reprendre le rythme nécessaire à une vie professionnelle.

L’atelier dessin

En 2016, l’atelier a été proposé tout au long de l’année. Il est ouvert aux adultes lorsqu’ils en font la demande ou lorsque l’équipe éducative trouve opportun de le proposer. Les personnes sont alors invitées à s’exprimer graphiquement de façon libre (crayon, feutre, peinture et support sont en libre accès). Cela permet à la fois aux participants de s’ouvrir, de livrer leurs sentiments et émotions, mais aussi, de prendre ou reprendre confiance en leurs potentialités créatrices transposables à d’autres domaines de la vie. Limité à cinq personnes par séance, cet atelier permet aux personnes isolées ou les plus « désocialisées » d’entretenir des relations, de réinstaurer du lien avec d’autres dans une ambiance conviviale, gratifiante au sein d’un groupe restreint. Mis en place depuis plusieurs années à présent, l’atelier fonctionne ou reste en veille selon les besoins. Quand il est mis en place, c’est à raison d’une séance hebdomadaire de trois heures maximum. L’atelier sera reconduit en 2017.

L’atelier bibliothèque : 10 enfants

J’aime Lire, c’est le pari que nous nous sommes donnés pour ces 10 enfants qui ont formé 2 groupes. J’aime Lire est aussi une revue pour enfant. Penser, imaginer, s’évader, raconter, déchiffrer, lire… Ouvrir un livre fait accéder à une multitude de possibilités. L’objectif principal de cet atelier est de donner envie de lire aux enfants dans leur propre quotidien. Nous abordons de plusieurs manières cet outil qu’est le livre et qui représente un tiers entre l’éducateur et l’enfant. La première action est la découverte/redécouverte de cet objet tant redouté pour certains, puisque 9 enfants ont des difficultés d’apprentissage de la lecture dans l’environnement de la bibliothèque municipale. L’objectif est que l’enfant lecteur ou non, puisse prendre du plaisir à ouvrir un livre et à le ramener au logement. Les séances ont été déclinées de manières différentes en fonction des envies des enfants : lire seul, lire entre enfants, lire accompagné de l’éducatrice, écouter une histoire... Après quelques séances, nous avons constaté que 3 enfants se rendaient régulièrement à la bibliothèque avec leurs parents.

3.1.2 - Des ateliers qui évoluent

L’atelier « bien-être » a concerné 7 femmes

L’atelier hebdomadaire de 3 heures le lundi après-midi, a eu lieu très régulièrement jusqu’aux vacances d’été.

Pour Madame M, âgée de 60 ans, cet atelier a été un important déclencheur dans la relation à l’autre. Madame étant en surpoids, elle souffre et a des difficultés physiques pour se mouvoir. Malgré ces obstacles, elle est venue à plusieurs reprises et ce temps lui a permis de verbaliser une souffrance existante depuis son plus jeune âge et qu’elle n’avait jamais révélée.

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En septembre 2016, l’arrivée de nouvelles familles accueillies a montré que la contrainte d’un jour et horaire fixe empêchait de répondre positivement à plusieurs demandes : certaines ont d’autres priorités d’accompagnement ou les horaires proposés ne cadrent pas avec leur emploi du temps (travail, scolarité des enfants etc).

Mais la pertinence de cet atelier étant indéniable, nous avons décidé de proposer en 2017, des jours et horaires plus flexibles et donc plus individualisés en fonction des emplois du temps des hébergées. Les soins prodigués lors de cet atelier améliorent le bien-être des femmes, renforcent leur estime d’elle-même et font qu’elles se sentent mieux dans leur corps. En recevant cette attention, en consacrant du temps à prendre soin d’elles-mêmes, elles restaurent l’image qu’elles ont d’elles.

L’atelier jeux de société

L’atelier jeux de société a été proposé au premier trimestre 2016 aux enfants âgés de 6 à 11 ans, une fois par mois le vendredi soir de 18h à 20h30. Six enfants ont participé à cet atelier. Dans un contexte où les rapports sociaux numériques prennent plus de place dans le quotidien des enfants et des adultes, nous avons trouvé important de continuer à proposer cet atelier pour favoriser un lieu d’échange autour d’un support éducatif. Cet atelier permet aux enfants de comprendre ce qu’implique une règle de jeu en termes de respect et de considération de l’autre, mais également d’apprendre que perdre à un jeu de société peut être enrichissant. A la fin de l’atelier nous offrons aux enfants un apéritif dinatoire au cours duquel ils échangent sur leur journée d’école et leurs loisirs.

Au deuxième trimestre, l’atelier a évolué, élargissant son public en accueillant les familles afin que les parents puissent aussi partager un temps de plaisir avec leur(s) enfant(s) autour d’une table de jeux.

L’atelier a eu lieu deux fois par mois, soit le mercredi de 14h à 16h, soit le vendredi de 18h à 20h. Nous avons limité le nombre de personnes à trois familles, en fonction de la composition familiale et afin que les éducateurs puissent être en nombre suffisant pour être présents autour de chaque plateau de jeu et pour assurer leur rôle de médiateur.

L’atelier cuisine

Entre janvier et décembre 2016, 5 ateliers ont été mis en place avec des hébergés, visant des objectifs différents :

- Echanger et partager autour de plat confectionné par les hébergés (7 adultes et 11 enfants).

- Proposer des conduites alimentaires en élaborant des menus avec des produits de saison et en les réalisant (4 adultes).

- Initier les enfants à la création culinaire : Autour du métier de pizzaiolo : réalisation de dessin de pizza, puis apprentissage des ingrédients (écriture pour les plus grands), achat des produits et réalisation de leurs pizzas (3 enfants).

- Réaliser une recette avec des pictogrammes en support pour permettre à des mères et leurs enfants de faire puis refaire un gâteau au domicile (2 adultes et 4 enfants).

- Partager un repas de fin d’année avec les personnes isolées afin de leur offrir un repas festif et un moment d’échange privilégié (2 adultes).

Ces ateliers permettent de créer des liens entre les personnes participantes et des relations différentes avec les éducatrices qui animent ces ateliers.

Cette année a été marquée une évolution des demandes des hébergés. En effet, en 2015, les familles avaient pu nous apporter leur savoir-faire dans ce domaine alors que cette année, la transmission de compétences s’est inversée.

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3.1.3 - Des activités nouvelles

Une sortie théâtre

A la suite de la soirée de fin d’année en 2015 des hébergés, une demande a été exprimée de participer à des sorties pour adultes. Deux éducatrices ont alors mis en place une sortie théâtre à Paris, avec sept hébergés. Les participants ont beaucoup apprécié cet accompagnement à l’accès à la culture. Cette expérience innovante pourra perdurer avec l’adhésion du service à l’association Culture du Cœur qui permet cette sensibilisation et la participation gratuite à des spectacles.

Une réunion d’information sur le savoir habiter, à l’entrée à Coquerive

Depuis plusieurs années, l’équipe constate que certaines personnes accueillies ne respectent pas les logements mis à disposition. Dans un souci éducatif et budgétaire, le CHRS a mis en place une réunion d’information sur le savoir habiter et le savoir s’adapter à son environnement. A raison d’une fois par mois, une réunion d’une heure trente est animée par une conseillère en économie sociale et familiale pour les personnes arrivant à la Maison Coquerive. Nous leurs expliquons les modalités de la participation financière mensuelle ainsi que leur contribution de 5% sur la consommation électrique du logement occupé. Ces sujets permettent de sensibiliser et d’informer les personnes sur les possibilités d’économies d’énergie. Nous y évoquons également les troubles de voisinage et les démarches à entreprendre en cas de problème avec les voisins, le nécessaire respect et l’entretien des lieux communs, les incidences sanitaires et budgétaires lié au manque d’entretien d’un logement. Des informations pratiques et techniques sont données pour l’entretien des surfaces et des pièces, en utilisant des produits économiques et écologiques. La réunion prépare aussi les hébergés aux visites à domicile et aux remarques éventuelles de l’éducateur tout au long de son suivi.

Kijoulou, pour connaitre les droits et devoirs du locataire et préparer la sortie

Une fois l’accession au logement possible (ressources stables, papiers…), la famille est préparée à la sortie par une animation de la travailleuse sociale chargée d’AVDL durant 2 h, autour d’un jeu de société. La famille qui est prête à quitter le CHRS est invitée par l’éducateur référent à participer au jeu. Ce jeu, Kijoulou, a été créé par Emmaüs et le Groupe Logement Français en 2015. Il permet de traiter de sujets sérieux de manière ludique autour des droits et devoirs du locataire, des économies d’énergies, et du savoir vivre dans son logement et dans son environnement. L’ensemble de ces sujets sont abordés à l’aide de cartes « questions ». Des cartes « imprévus » obligent le joueur à gérer son budget tout au long du mois. Comme toutes les questions ne seront pas traitées lors d’un seul tour de plateau, le ménage peut revenir autant qu’il le souhaite. Le jeu permet également un échange, une interactivité entre les novices et les participants ayant eu une expérience locative. Kijoulou est un jeu d’équipes, celles-ci vont vivre le temps d’un tour de plateau un mois de location dans un logement social. L’entrée et la sortie du CHRS sont ainsi bordées par ces deux outils pédagogiques autour du logement.

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3.2 – Des pratiques professionnelles au plus près des besoins des publics accueillis

Un soutien à la parentalité à travers la scolarité

En juin 2016, l'équipe éducative constate qu’il y a un nombre important d'enfants hébergés avec leur famille au CHRS qui entrent au CP et/ou ont des difficultés dans les apprentissages. De ce fait, pour la rentrée scolaire 2016-2017, l'éducatrice de jeunes enfants et une éducatrice spécialisée proposent un soutien à la parentalité avec l’objectif d'accompagner des enfants dans leur famille autour des devoirs et de la scolarité, afin de :

Accompagner des familles rencontrant des difficultés dans la gestion des rythmes périscolaires : prise de goûter, intérêt pour la journée passée, vérification des cahiers, soutien administratif (formulaires, autorisations diverses à comprendre et à remplir)

Favoriser et valoriser la participation active des parents en organisant ces séances au sein du logement.

Proposer une aide aux parents, pour accompagner leurs enfants dans l’apprentissage de la leçon ou du devoir du jour (méthodologie, pédagogie, gestion de l’échec, valorisation)

Instaurer un cadre bienveillant et propice à l’apprentissage, notamment dans le lien parent-enfant

Encourager les parents à se mobiliser et se mettre en lien avec l’enseignant de l’enfant, et/ou le dispositif de Réussite éducative, et/ou l’étude scolaire, et/ou l’aide aux devoirs du CHRS.

Rendre acteurs les parents afin que la famille devienne autonome concernant le suivi scolaire de leurs enfants au moment du départ du CHRS.

Une dizaine d'enfants bénéficie de ce soutien qui est renouvelé après une évaluation de sa pertinence chaque trimestre et en regard des nouveaux hébergés qui pourraient en avoir besoin.

Des accompagnements individualisés répondant aux besoins spécifiques de la famille

Au cours de 2016, des familles monoparentales, composées majoritairement d’une mère avec un ou plusieurs enfants souvent très jeunes, sont arrivées au CHRS après des parcours qui leur ont demandé de mobiliser beaucoup d’énergie : ruptures socioculturelles, familiales, fin brutale d’un hébergement dans la famille élargie ou chez des compatriotes, recherche d’un hébergement d’urgence entre les appels au 115 et les déplacements d’accueil de nuit en hôtel d’urgence. Lorsqu’elles arrivent au CHRS, ces familles ont besoin de trouver un lieu sécurisant afin de pouvoir se poser, se reposer.

Les mères évoquent peu ou pas l’origine de leurs difficultés, mais le passé reste très prégnant. Certaines s’en tiennent aux faits sans les interpréter, d’autres parlent d’emblée des épisodes pénibles vécus avant leur arrivée. Essentiellement issues de l’immigration, ces familles sont confrontées dans un premier temps, au problème de la régularisation administrative de leur présence en France.

Puis rapidement se pose la question de l’insertion professionnelle. Comment concilier la vie professionnelle et la vie familiale lorsque l’on est un parent isolé ? Les responsabilités parentales rendent difficiles l’exercice d’un emploi. L’accès aux dispositifs de garde d’enfants, lorsque ceux-ci ne sont pas scolarisés, ne facilite pas l’exercice d’un emploi. Ces mères occupent des emplois peu qualifiés, et souvent à temps partiels. Certaines tentent des formations qualifiantes souvent liées à des emplois d’aide à la personne.

Les enfants composant ces familles sont perturbés psychologiquement. Ils ont connu différents lieux avant leur accueil au CHRS, peuvent se sentir insécurisés et s’interroger sur la durée de leur séjour.

L’accompagnement, offert par le CHRS tant aux mères qu’à leurs enfants, tient compte de tous ces paramètres pour leur permettre de penser à l’avenir.

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Une réponse adaptée à la situation de Mme M et de ses jeunes enfants

Au vu des récentes dispositions législatives rattachées au CESEDA (Code de l’Entrée et du Séjour et du Droit d’Asile), les signataires du Contrat d’Intégration Républicaine doivent suivre une formation civique et linguistique. C’est ce qu’a souhaité faire Mme M, dès son arrivée au CHRS afin d’accéder rapidement à une formation professionnelle.

Pour cela, il a fallu résoudre le problème de la garde de sa fille de 18 mois dès 7 h15 le matin. En effet, Mme M devait déposer l’ainée de ses filles à l’accueil périscolaire, puis rejoindre la gare, cela pendant 1 mois et demi deux jours par semaine. Les délais de prévenance étant limités, l’admission de la petite fille au multi accueil de la ville était inenvisageable. Toutefois, une mesure dérogatoire de 3 jours a été négociée, après quelques heures d’adaptation sur des demi-journées. Pour les autres jours, l’accompagnement de cette famille monoparentale dès 7 h15 était assuré alternativement par le travailleur social référant de la famille et l’éducatrice de jeunes enfants qui gardait ensuite la benjamine le reste de la journée. Cette organisation spécifique a permis de soutenir la forte mobilisation de cette maman, son implication et son assiduité au cours de cette formation, ainsi que son investissement dans ses démarches et la réalisation de ses projets.

Ce soutien de l’équipe du CHRS, visait à lui donner confiance après un parcours migratoire fait de renoncements, de séparation familiale puis conjugale, de précarité d’accueil, d’hébergement, de privation de tous droits sociaux et de ressources financières, etc.

Pour des parcours complexes, la nécessité de partenariats multiples

Les personnes que nous hébergeons ont souvent vécu de nombreuses séparations et parfois des violences. Le CHRS est un des maillons qui permet de protéger ces personnes, les rassurer pour leur permettre de se reconstruire. L’arrivée en France, porteuse d’espoir d’une meilleure vie, est, pour nombre de personne, un véritable parcours du combattant avant l’obtention d’un titre de séjour. Et l’équipe du CHRS, en plus de ses connaissances et compétences, s’appuie sur les structures compétentes et militantes concernant le droit des étrangers (Ligue des droits de l’Homme, CIMADE, Réseau Education sans frontière, …) pour que les personnes hébergées accèdent pleinement à leurs droits. Mme S (21 ans), arrive au CHRS en avril 2016 à la fin de son contrat jeune majeur. Au cours de son enfance en Afrique, elle a perdu sa mère à l’âge de 3 ans, puis son père lorsqu’elle avait 7 ans et enfin sa belle-mère victime d’une explosion. Mme S a alors 16 ans, se trouve seule et sans argent. Sous l’emprise d’un homme violent, elle se prostitue. Victime de plusieurs proxénètes, arrivée en France, elle réussit à leur échapper et à gagner Paris

Après quelques jours d’errance, Mme S est prise en charge par la Croix Rouge, puis par l’Aide Sociale à l’Enfance de Paris en hôtel puisqu’elle est encore mineure. Pour mieux la protéger, elle est ensuite placée dans une famille d’accueil en province. Mais elle ne peut plus être scolarisée dans sa filière par manque de place et se retrouve coupée des liens qu’elle avait pu nouer à Paris. Mme S revient en région parisienne dans une maison partagée avec d’autres jeunes. La sécurité d’un hébergement stable et la présence d’une équipe (éducatrice, infirmière, psychologue, …) lui permette d’être soutenue. Progressivement, elle reprend confiance en elle.

D’un point de vue administratif, S a obtenu sa régularisation en tant qu’étudiante dans un premier temps. Elle a ensuite bénéficié d’un récépissé car une nouvelle demande est formulée sous le statut « vie privée et familiale ». Dans ces démarches, elle est accompagnée par une avocate et la CIMADE de Paris.

Mais, alors qu’elle est présente au CHRS, la préfecture de Paris bloque le dossier et la jeune femme se retrouve sans titre de séjour. Fin juillet 2016, après l’intervention de la Ligue des droits de l’Homme, elle obtient un autre récépissé valide jusqu’en décembre 2016, lui précisant de s’adresser à la préfecture de

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l’Essonne. Pourtant Mme S aurait dû bénéficier des dispositions qui protègent les personnes victimes de la traite des êtres humains ; car elle a fait plusieurs dépôts de plainte. Elle aurait dû bénéficier de plein droit à une autorisation de séjour ouvrant droit au travail, pour pouvoir trouver un employeur pour effectuer sa formation de gestion, administration en alternance.

Grâce à l’appui du Réseau Education Sans Frontière, Mme S a obtenu un récépissé de demande de carte de séjour avec autorisation de travailler, mais il reste à renouveler son passeport. La jeune femme craint particulièrement cette démarche, car le proxénète avait réussi à obtenir son adresse après son passage au Consulat. Aussi, l’accompagnement physique et psychique de l’éducateur référent au CHRS est essentiel afin de rassurer Mme S.

La possibilité d’un accompagnement psychologique

La psychologue du service rencontre les nouveaux hébergés dans le mois qui suit leur arrivée au CHRS et leur propose 3 entretiens afin d’échanger sur leur histoire familiale, la parentalité, leur vécu jusqu’à l’arrivée au CHRS, le travail, la formation, la gestion des émotions… Cette approche psychologique apporte à l’équipe éducative un soutien dans leur accompagnement socio-éducatif. La psychologue a rencontré 98 hébergés (49 personnes hébergées dans le cadre de l’urgence et 49 dans celui de l’insertion). Toutefois ces entretiens sont parfois difficiles à envisager pour les hébergés et certains, souvent les personnes hébergés dans le cadre de l’urgence (31), ne viennent pas aux rendez-vous. Une dizaine d’hébergés n’a jamais rencontré la psychologue, en raison des difficultés de maitrise et de compréhension de la langue française ou de leurs impératifs de formation et/ou de travail.

Des séjours familiaux en été

Source de détente pour les hébergés, les séjours sont aussi des lieux d’observation riches pour l’équipe éducative. En effet, le partage du quotidien est révélateur des potentialités et parfois des difficultés, qui si elles apparaissent pourront ensuite être travaillées. Deux séjours, de début et fin d’été à la Tremblade, ont permis d’offrir la découverte et les joies d’un séjour en bord de mer à l’ensemble des participants (10 personnes). D’un point de vu éducatif, le vivre ensemble, nous a permis :

- d’affiner un travail de soutien à la parentalité qui s’est inscrit dans le projet d’accompagnement de la famille au retour,

- de contenir les accès de colère et de mise en danger pouvant se traduire en épisodes violents de la part d’une jeune femme en grande souffrance psychologique,

- d’aborder, pour certains, de manière informelle certaines addictions,

- et surtout de permettre aux familles de vivre des vacances et de contribuer ainsi à leur bien-être. Les enfants se sont baignés dans la mer, ont construit des châteaux de sable, attrapé des crabes, rêvé devant fort Boyard… Alors que les mamans, n’aimant pas l’eau froide, ont eu enfin le temps de faire la sieste au soleil.

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Un séjour mère-enfants Au cours de l’été 2016, une maman et ses 2 enfants, ainsi que trois autres enfants ont participé à un séjour à la montagne, afin de poursuivre le travail d’accompagnement à la parentalité. A quelques minutes du départ, l’une des mères a refusé de partir en séjour, se plaignant d’importantes douleurs. De ce fait, il a été proposé à une fratrie participant régulièrement aux activités du service de bénéficier de 5 jours de vacances. Les journées ont été bien remplies : visite touristique, baignade dans le lac d’Annecy, sortie en bateau, promenade et pique-nique en montagne, visite d’une chèvrerie pédagogique, découverte de la fabrication du fromage savoyard et dégustation de reblochon et beaufort, et point d’orgue de la semaine une sortie en bateau à moteur sur le lac d’Annecy. La maman a partagé le plaisir d’être ensemble, des rires avec ses enfants, heureux et épanouis dans ce contexte détendu. Le soir, une fois les enfants endormis, et malgré la barrière de la langue, elle a pu échanger avec les éducatrices, confier des moments importants de sa vie avant son arrivée en France. Des mois plus tard, le lien créé et les souvenirs perdurent, chez les enfants comme chez cette mère qui y font souvent référence dans leur rencontre avec l'équipe éducative.

3.3 – Un accueil spécifique des enfants en lien avec les parents

L’équipe pluri-professionnelle est toujours attentive à la prise en charge des enfants par leurs parents. Elle mène différentes actions destinées aux familles sachant que les enfants perdent leurs repères après plusieurs déménagements successifs, des passages dans la rue, et/ou lorsqu’ils sont témoins de violence et de graves problèmes de santé de leurs parents (troubles physiques et psychiques). En plus des ateliers déjà présentés ci-dessus, un accueil spécifique des enfants est mis en place en lien avec les parents. 75 enfants ont fréquenté à différents moments de l’année le pôle enfant : accueillis à la garderie de manière occasionnelle ou plus régulière, voire quotidien pour certains, et/ou pour différentes activités (mercredi et vacances scolaires, et séjours pendant l’été). La prise en charge des enfants, notamment par la garderie, permet aux hébergés d’être soutenu dans leur fonction parentale et de réaliser les démarches d'insertion nécessaires à leur projet. Ainsi, la garderie est un outil supplémentaire à l'accompagnement global des familles admises au CHRS. En 2016, elle a principalement accueilli 4 enfants de manière régulière :

- Une enfant ayant de sérieux troubles médicaux est entrée à l'école avec des horaires aménagés et a bénéficié d’un accompagnement individualisé (orthophonie, hôpital, psychologue…). Sa jeune maman, en situation de handicap, a participé aux activités familiales pour renforcer le lien mère-enfant. Un soutien important a été apporté à cette famille.

- Une enfant dont la mère entrait en formation.

- Un bébé de 5 mois pris en charge toute la semaine, pour que les parents puissent faire les démarches d’insertion. A la rentrée, suite à un drame familial, l’enfant est accueilli quotidiennement en attente d’une place en structure collective.

- Pour un enfant, les difficultés de sa mère nécessitaient un accompagnement spécifique dont un accueil à la garderie l’après-midi en plus d’une scolarisation dérogatoire avant les 3 ans de l’enfant le matin. La mère a participé aux ateliers de soutien à la parentalité (jeux et activités pour renforcer le lien mère-enfant). Malgré les réunions de prévention, la prise en charge très conséquente de la famille par le CHRS et l’étayage de nombreux intervenants, l’enfant a été placé par le juge des enfants.

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Concernant les 23 enfants de moins de trois ans, 12 sont accueillis à la garderie en relais avec les parents (dont 8 de manière ponctuelle ou occasionnelle, 5 enfants ont des modes de garde extérieurs (assistante maternelle et 1 enfant à la crèche municipale), les autres sont gardés par les parents.

Les 52 enfants de plus de trois ans ont participé aux différentes activités, sorties et séjours organisés tout au long de l’année et proposés par le pôle enfant et les éducateurs.

Tableau des activités et sorties de l’année 2016

Janvier Février Mars Avril Mai Juin

parents-enfants pour galette des rois, patinoire

parents-enfants pour crêpes, cinéma, ciné-concert, jeux de société

Peinture, Théâtre, jeux de société,

Chasse aux œufs base de loisirs, Jeux de société, Pâtisserie

Jardinage Atelier cuisine

Jardinage, Jeux de société

Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre

Séjours, Base de loisirs Etampes, Jeux plein air, Piscine

Séjours, Labyrinthe végétal en nocturne, Zoo de Beauval

Activités manuelles

Activités manuelles, Théâtre

Préparation spectacle et fêtes de fin d’année

Activités Noël, Fête de fin d’année

Un séjour d’été avec 5 filles âgées de 4 à 7 ans Les enfants ont expérimenté une séparation familiale pour bénéficier de vacances au bord de la mer, dans un environnement sécurisé et bienveillant. Les fillettes ont découvert la vie en collectivité, l’océan et ses vagues. Elles ont profité des joies de la baignade et du sable chaud. Elles se sont montrées souriantes, complices, attentives les unes aux autres. Les plus grandes aidant parfois les plus petites. Au retour, chacune a retrouvé avec bonheur sa famille, quittant les copines mais gardant de bons souvenirs à partager pour le restant de l’année.

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IV – LES RESSOURCES HUMAINES

4.1 – Le personnel

Chantal Humbert, directrice, et Christiane Supiot, secrétaire, ont fait valoir leur droit à la retraite. Martine Badaire a pris ses fonctions de directrice en octobre 2016. Nous recruterons début 2017 une secrétaire. La convention AVDL 2016 nous a permis de transformer le poste de la travailleuse sociale en contrat à durée indéterminée.

4.2 - La formation

Dans un contexte en profonde mutation, le service est attentif à mettre en place des formations individuelles et des formations collectives permettant aux salariés de développer leurs compétences. Les formations individuelles

Intitulé de la Formation Nombre d'heure

Nombre de salarié

Heures de formation

Mode de financement

Préparer et élaborer le compte administratif 21 2 42

Organisme collecteur

Unifaf

Prise en charge des femmes excisées 14 1 14

Le travail salarié des étrangers 14 1 14

Jeunes Managers : apprenez à manager des personnes expérimentées

14 1 14

Accompagnement social et insertion par le logement

14 1 14 Budget du

service Habilitation électrique : Opérations d'ordre électrique en basse tension

21 1 21

TOTAL 7 salariés 119 heures

Les formations collectives

Intitulé de la Formation Nombre d'heure

Nombre de salarié

Heures de formation

Mode de financement

Alcoologie Générale 21 13 273 Unifaf

Maintenir et actualiser ses compétences de Sauveteur Secouriste du Travail (S.S.T.)

7 4 28 Budget service

TOTAL 17 salariés 301 heures

Deux journées d’étude de la Fondation

Le 25 novembre, 11 salariés de Coquerive ont participé à la réflexion portant sur les « nouvelles » pratiques à mettre en œuvre au regard des évolutions des publics et du contexte. Christophe Daadouch, juriste et formateur, a présenté les enjeux de la loi sur la protection de l’enfance de mars 2016 et Michel Joubert, sociologue, a poursuivi en évoquant les « vulnérabilités sociales et les pistes pour expérimenter au quotidien ». La notion de vulnérabilités permet d’intégrer les contextes et les tensions qui pèsent sur

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les personnes ainsi que leurs capacités et ressources. Elle indique l’horizon de l’émancipation. Des ateliers ont permis d’échanger sur les pratiques et les questionnements. Jean-Marc Steindecker, président, a affirmé que la Fondation entend partager avec les jeunes et les personnes qui lui sont confiées, ou qui lui font confiance, des expériences de vie visant à leur promotion, à la mise en valeur des capacités de chacun et à leur autonomie. Une journée de formation dédiée aux cadres de la Fondation a porté sur le « confiance, rendu-compte et contrôle » dans le but de réaliser au mieux nos missions et d’assurer le bon fonctionnement du service. L’objectif était de définir un cadre commun, de partager des manières de faire, des outils, … et de renforcer la légitimité des cadres. La Maison Coquerive favorise la formation en interne de son personnel et a à cœur d’accueillir des stagiaires pour les former. 4.3 - L’accueil de 5 stagiaires

Le CHRS a accueilli 5 stagiaires

- 3 en formation d’éducateur spécialisé (durée de 4 mois, 10 et 11 mois).

- 1 moniteur-éducateur pendant 3 mois

- 1 éducatrice de jeunes enfants pendant 3 mois

Les stagiaires participent à l’action et peuvent proposer des activités Dans le cadre de mon stage long en tant qu’éducatrice spécialisée en formation, j’ai pu participer à un séjour famille de 5 jours et mettre en place 2 ateliers. 3 femmes ont participé à l’atelier « Nail Art » où j’ai proposé un soin de mains et une manucure, dans le cadre du projet bien-être. J’ai proposé un second atelier « espace jeux » pour soutenir la relation entre une mère et sa fille. Le jeu est universel et facteur de rapprochement. L’enfant était en demande perpétuelle d’attention de l’adulte et j’avais remarqué lors d’un séjour que la maman avait des difficultés à s’impliquer dans le jeu avec sa fille. 12 séances d’une heure ont permis de consolider le lien mère-enfant et les relations entre la famille et le service. Les 3 premières ont été faites en présence de l’éducatrice référente de la situation et les dernières également afin de passer le relais. L’éducatrice référente espacera les séances mais les maintiendra durant encore quelques mois. Au CHRS, j’ai été accompagnée et soutenue par l’équipe professionnelle qui m’a permis de prendre ma place dans l’équipe par leur écoute, leur disponibilité et leurs conseils tout au long de mon stage.

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CONCLUSION ET PERSPECTIVES Au-delà de l’accompagnement individuel de proximité, de nouvelles actions sont régulièrement engagées, afin de rester au plus près des besoins des usagers en renforçant également le partenariat. Le CHRS est ouvert et reste vigilant aux attentes des pouvoirs publics pour répondre aux besoins des personnes le plus en difficultés. Ainsi nous avons ouvert 12 places d’urgence hivernale en novembre 2016. Ces places, si elles sont pérennisées en 2017, répondront aux besoins des jeunes.

En 2017, l’actualisation du projet d’établissement s’appuiera notamment sur :

Une réflexion de l’équipe éducative par groupe autour des thèmes : accueil, accompagnement et orientatio,;

La contribution des hébergés autour des mêmes thèmes lors de rencontres trimestrielles où adultes et enfants donneront leurs avis,

Une mise en commun de ces réflexions.

Afin de mieux répondre aux besoins des personnes hébergées, nous envisageons de recruter un-e jeune dans le cadre du service civique en nous appuyant sur l’Uriopss (Union Régionale Interfédérale des Organismes Privés Sanitaires et Sociaux). Des projets visant à développer des partenariats seront développés, notamment dans la redistribution d’alimentation.

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Bagneux – Nanterre

Accueil de jour éducatif et scolaire

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" LES JACQUETS " ACCUEILS DE JOUR ÉDUCATIFS ET PÉDAGOGIQUES

32 Rue des Meuniers 92 220 BAGNEUX

Tél. : 01 58 07 07 60 Télécopie : 01 58 07 07 69

[email protected]

111 Rue des Plaideurs 92 000 NANTERRE

Tél. : 01 42 42 56 32 Télécopie : 01 47 82 42 50

[email protected]

Agréments :

Direction de la Vie Sociale des Hauts-de-Seine

Sous contrat simple Éducation Nationale

Directrice : Françoise ABADIR

Directeur Adjoint : Virgile HACHETTE

Directeur Adjoint : Chabane BELAKEB

SERVICE ADMINISTRATIF

1 Secrétaire 1 Agent administratif à temps partiel

1 Secrétaire 1 Agent administratif à temps partiel

SERVICE PÉDAGOGIQUE

4 Enseignants

3 Éducateurs scolaires spécialisés 3 Enseignants

4 Éducateurs scolaires spécialisés

SERVICE ÉDUCATIF

4 Éducateurs 1 Contrat d’apprentissage

4 Éducateurs 1 Contrat d’apprentissage

SERVICE PSYCHOLOGIQUE

2 Psychologues à temps partiel 2 Psychologues à temps partiel

SERVICES GENERAUX

1 Cuisinière 1 Cuisinière 1 Agent de service 1 Agent de service

1 Agent d’entretien à temps partiel 1 Agent d’entretien à temps partiel 3 Chauffeurs à temps partiel 4 Chauffeurs à temps partiel

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Introduction

Dans le cadre d’un accueil de jour éducatif et scolaire, financé par l’Aide Sociale à l’Enfance des Hauts-de-Seine, les Jacquets reçoivent des enfants en grandes difficultés scolaires, sociales et psychologiques.

L’institution, fort de ses trois services –pédagogique, éducatif et psychologique- qui travaillent en complète coordination, assurent un accompagnement global de l’enfant. Le service pédagogique assure des temps de prise en charge scolaire et des contenus conformes aux attentes de l’Education nationale. Le service éducatif accompagne les enfants dans leur vie sociale et familiale. L’éducateur référent, en lien avec la famille, coordonne et veille au bon déroulement du projet de l’enfant et exerce une aide éducative au sein de la famille. Le service psychologique propose des entretiens d’aide aux enfants et à leur famille. Un service de suite accompagne également enfants et parents à la sortie de l’établissement.

Aux Jacquets, l’enfant est à la fois considéré dans son environnement familial et social, et sous l’angle de ses acquisitions -notamment scolaires- et de ses conduites relationnelles et d’apprentissage. Une réponse se construit au fur et à mesure pour chacun. Pour certains enfants, l’accent sera mis sur le scolaire, pour d’autres ce sera la dimension éducative ou le soutien à la famille qui sera mis prioritaire. L’évaluation menée lors de l’admission, puis poursuivie régulièrement tout au long de la prise en charge, identifie les priorités en termes d’accompagnement. La prise en charge globale et basée sur un principe de coéducation avec les parents, apportant ainsi une réponse cohérente aux problématiques de chaque enfant.

Les professionnels ont des objectifs communs : ils agissent de manière à ce que l’enfant perçoive comment se poursuit son parcours dans l’établissement et l’encouragent à s’approprier son projet. Le renouvellement du projet est rythmé par des synthèses bisannuelles et un bilan annuel, voire par des réajustements intermédiaires.

Une évolution des enfants accueillis et des familles

Les difficultés rencontrées par les enfants sont cognitives et relationnelles, malgré un niveau d’intelligence normale. Elles peuvent se traduire par une incapacité à maîtriser des émotions et une agressivité avec les autres enfants ou les adultes, de l’inhibition, un manque de confiance en soi ou de l’opposition. La répétition des échecs déclenche fréquemment un cycle douloureux, bloquant les apprentissages. Les difficultés d’intégration scolaire sont parfois liées à des fragilités psychoaffectives et entrainent des troubles comportementaux et du langage. De plus en plus d’enfants ont des parcours chaotiques marqués par la violence, le rejet et les placements répétés. La malnutrition, le manque de soin, les difficultés d’hébergement sont aussi des réalités qui touchent beaucoup d’entre eux. Un certain nombre d’enfants ont bénéficié d’autres modalités d’accompagnement avant leur accueil dans l’établissement : prise en charge au CMPP, mesures judiciaires, placement, suivi au centre médico psychologique, suivi médical. Les familles rencontrent des difficultés multi- factorielles. Les problèmes de logement sont majeurs, surtout pour les familles monoparentales qui sont à l’hôtel ou hébergées par des amis, de la famille. Les difficultés d’insertion professionnelle sont croissantes entrainant des difficultés financières. La fragilité des parents est de plus en plus importante, les soins psychiatriques et les suivis psychologiques augmentent. Les familles monoparentales sont très représentées et les problématiques de séparation/fusion sont particulièrement prégnantes, notamment mère/fils. L’exclusion ou le rejet de ces enfants est aussi le symptôme d’une problématique familiale globale. Certains enfants sont en grande détresse psychologique, sans repère, et se sont construits sur d’autres valeurs que celles prônées par l’école. Il faut donc travailler avec la question plus globale du sens de l’école. On constate une augmentation significative des enfants pris en charge médicalement pour des

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difficultés liées à l’instabilité, aux troubles du comportement majeurs avec des manifestations de violence. Certains enfants sont admis dès la sortie de maternelle, cette prise en charge précoce peut être bénéfique car les déceptions successives altèrent l’image de soi et inscrivent l’enfant dans l’échec scolaire.

L’adaptation des pratiques aux besoins des enfants Les enfants accueillis présentent de multiples difficultés, aggravées par des problématiques sociales et familiales compliquées. Ils cumulent retards, difficultés cognitives, de langage, d’expression. Certains manifestent des troubles du comportement qui se caractérisent par un manque de confiance en soi, de l’instabilité, de l’immaturité et une opposition très forte. A un moment de leur vie, leur intégration est rendue impossible parce qu’ils perdent la maîtrise de leur comportement au quotidien et dans leurs relations avec les autres enfants ou les adultes. Ces enfants vont fréquemment d’échec en échec, connaissent une succession de placements en institution, en famille d’accueil, ponctuée de tentatives de retour au domicile familial. Ils testent en permanence la fiabilité et la solidité du lien instauré par les professionnels. Ils arrivent, de plus en plus souvent, avec des histoires douloureuses de rupture, qui rendent le travail de réconciliation avec eux-mêmes puis avec l’autre, long et incertain, et mobilisent l’ensemble des professionnels. Il est aussi important de pouvoir préparer la sortie des Jacquets et d’accompagner les enfants dans leur nouvelle vie, comme le montre l’augmentation du nombre de prises en charge par le Service de suite.

Nous présentons des parcours d’enfants aux Jacquets, ainsi que le suivi assuré dans le cadre du Service de suite. Tous les prénoms ont été modifiés pour des raisons de confidentialité.

Jonathan : un accompagnement pour une sortie réussie en 6ème

Jonathan a été accueilli durant 5 ans aux Jacquets. Son histoire est complexe, marquée par le rejet. Son comportement inadapté parfois violent, son incapacité à s’inscrire dans les apprentissages et à vivre sereinement dans un groupe ont nécessité un travail à long terme, mobilisant l’ensemble des équipes. Il a fallu dès son arrivée, mettre en place un projet spécifique lui permettant petit à petit de supporter les contraintes, de ne plus être en colère chaque jour. Enseignants et psychologue ont développé des pratiques qui lui ont permis de se sentir mieux et d’être en classe comme tous les autres enfants. Jonathan a toujours été volontaire pour participer aux activités éducatives : sorties, séjours, etc.

Le travail avec la famille s’est installé avec le temps. Conscient des progrès de son fils, rassurée et soulagée de ne plus être sollicitée au quotidien par l’école, sa mère qui élève seule son fils, s’est progressivement montrée très coopérante. Les liens avec les oncles et surtout avec la grand-mère ont permis d’aider la famille à construire un cadre structurant pour Jonathan. Le père, jusque-là peu présent dans l’éducation de son fils, a répondu à nos sollicitations et s’est engagé mais de façon irrégulière.

Pour préparer son entrée au collège en 6ème, Jonathan a montré son investissement, demandant à son ancienne école la possibilité de faire un stage. Finalement Jonathan y a renoncé craignant une « rechute » dans son comportement. Il est entré dans un collège plus éloigné de son quartier.

En fin d’année, la mère et le fils ont demandé une prise en charge par le Service de suite. Pour la mère cette transition est nécessaire et la rassure. Pour Jonathan la séparation en juin 2016 est difficile et le Service de suite permet un départ en douceur. Un lien avec le collège, principal et professeur principal, est engagé.

Il est prévu que Jonathan vienne aux Jacquets pour l’aide aux devoirs dès la rentrée scolaire, tous les mercredis à 16 heures. Mais il est présent dès 14 heures le premier mercredi et il vient régulièrement aux Jacquets dans la semaine, dès « qu’il finit tôt ». Il passe aussi du temps dans la classe « pour aller dire bonjour ». Les devoirs sont vite faits car Jonathan vient surtout pour passer du temps avec son éducateur. Il aime bien prendre le goûter aux Jacquets. Pour l’instant, dit-il, il ne veut pas aller ailleurs, il est « trop

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habitué aux Jacquets », d’ailleurs il négocie en permanence pour venir en activité le weekend et souhaite même aller en séjour car il ne part jamais en vacances. Des rendez-vous avec la psychologue sont organisés à sa demande.

En décembre, il est exclu du collège une journée pour insolence envers un professeur : il a refusé de suivre le cours de danse. La sanction est reprise aux Jacquets (direction et éducateur). L’éducateur rencontre le professeur principal. Ils ne sont pas inquiets, même si les résultats sont moyens. Jonathan travaille et a une attitude d’élève : l’équipe enseignante a simplement souhaité faire un rappel du cadre. L’éducateur fait le lien avec la famille.

En janvier il cherchera avec Jonathan une association de quartier où il pourra être soutenu pour ses devoirs dès la rentrée 2017. Et exceptionnellement, il fera un séjour en février avec les Jacquets. Jean : un étayage fort dans un parcours aux multiples ruptures

Arrivé en septembre 2015 suite à son instabilité majeure dans le cadre scolaire, Jean, 9 ans, termine sa première année de prise en charge aux Jacquets. La famille avait souhaité une orientation aux Jacquets après une prise en charge de la sœur aînée dans des conditions difficiles : un signalement avait abouti à un placement de la fratrie. Mais les relations avec la famille s’étaient maintenues : la maman continuant à faire confiance et ne se sentant pas jugée.

Jean vit en accueil séquentiel entre le domicile de ses parents et celui de sa famille d’accueil qui est éloignée de Bagneux. Cette organisation temporaire proposée le temps de trouver une famille d’accueil à proximité des Jacquets s’est poursuivie toute l’année. L’accueil aux Jacquets est pour l’ASE une priorité et aucune famille d’accueil à proximité n’a pu être proposée.

Depuis son intégration aux Jacquets, Jean s’est apaisé. C’est un garçon vif qui n’a pas de difficultés d’apprentissage. Le problème est celui du temps de transport lorsqu’il est dans sa famille d’accueil. Celle-ci l’accompagne en voiture jusqu’à Antony où il peut prendre le ramassage scolaire des Jacquets. Jean veut rester aux Jacquets car il y a trouvé sa place. Il participe aux activités en journée, les week-ends et les séjours.

Le lien avec la famille est important pour ce jeune. La mère vient volontiers faire part de ses inquiétudes, elle parle des difficultés au domicile, des relations complexes entre ses enfants. Elle a conscience de la nécessité de trouver rapidement une famille d’accueil pour la semaine, mais tient plus que tout à l’accueil aux Jacquets.

Jean est un enfant très angoissé et en fin d’année scolaire quand une famille d’accueil est trouvée à proximité des Jacquets il s’effondre. Les Jacquets l’aident à faire du lien, il y invite sa nouvelle « tata », sollicite les professionnels des Jacquets pour l’aider à écrire des lettres à sa première famille d’accueil à qui il reste profondément attaché. Elle lui répond par courrier aux Jacquets pour sa plus grande joie. Il pense aujourd’hui à l’inviter pour le spectacle avec la Philharmonie en fin d’année.

Il vient un soir aux Jacquets avec sa nouvelle « tata » accompagné par un ancien des Jacquets, âgé aujourd’hui de 17 ans, placé depuis 4 ans dans cette famille d’accueil. Ils font le tour de l’établissement : c’est un moment d’émotion pour ce jeune car il retrouve ces enseignants de l’époque à qui il raconte avec plaisir son parcours scolaire, il prépare un bac technique et voudrait travailler dans l’informatique.

En mai un nouveau challenge attend Jean : il sera autonome pour le transport. En classe, le petit groupe et le lien très fort à son enseignant lui permettent de poursuivre ses acquisitions scolaires et de prendre plaisir à être élève.

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Une orientation spécialisée à construire avec l’enfant et sa famille

Farid a été accueilli aux Jacquets en septembre 2015 en raison de difficultés scolaires et comportementales dans son école. Agé de 7 ans, il est le cadet de la fratrie. La situation familiale est complexe et fragile. Après une courte période de séparation, les parents vivent à nouveau ensemble. La mère est en grande souffrance psychique et a fait de nombreux passages à l’acte, dont des tentatives de suicide. Farid en a probablement été témoin. Le papa travaille beaucoup mais prend le relais quand le quotidien au domicile est difficile. Le soutien de la famille est important, une mesure d’AEMO se poursuit, il y a deux autres enfants au domicile.

Malgré des compétences scolaires et des progrès dans ce domaine, le comportement évolue peu. Farid présente d’importants troubles du comportement et une instabilité évidente. Enfant agité, provocateur, il est régulièrement en conflit avec les autres enfants de l’institution. Il parle des voix qu’il entend, des pulsions qu’il a du mal à contrôler. Ces parents font état de troubles du sommeil, troubles alimentaires, d’incohérences dans le discours, de vol. Farid est suivi régulièrement à l’hôpital Robert Debré pour « hyperactivité sévère » et a une prescription pour des médicaments.

Aux Jacquets, nous mettons en place une prise en charge spécifique. Quand Farid va mal, il met le ramassage en difficulté. Le père est alors sollicité pour l’accompagner, quelques jours suffisent et il s’apaise. En classe, le maitre s’adapte, parfois le travail scolaire n’est pas possible, il fait des activités manuelles ou des ateliers éducatifs comme la cuisine. Le service éducatif s’adapte aussi, quand il est fébrile les activités manuelles sont privilégiées. Le suivi psychologique est important et régulier, il peut augmenter en fonction de son état.

Le travail d’accompagnement de la famille est essentiel. Même si les parents soufflent, et ne sont plus convoqués chaque jour à cause des débordements de Farid, ils prennent progressivement conscience des difficultés de leur garçon. Une réflexion est engagée pour préparer une orientation spécialisée qui répondra mieux à ses besoins. Farid restera probablement encore une année aux Jacquets, il y poursuit ses apprentissages, c’est important pour lui et pour ses parents. Il devrait bientôt lire couramment.

Une prise en charge poursuivie pour le besoin d’un enfant

Medhi est le « plus vieux » des Jacquets comme il aime à se qualifier. Accueilli depuis 5 ans, il aurait dû partir en juin 2016. Son admission en établissement spécialisé ne s’est pas faite et les professionnels ont choisi de l’accompagner une année de plus pour éviter une probable déscolarisation, c’était une demande du jeune et de sa mère.

En effet, Madame n’était pas prête à effectuer les démarches auprès du CMP pour la constitution du dossier à la Maison Départementale des Personnes Handicapées. Elle s’est séparée de son compagnon et a regagné le domicile de son père au milieu de l’année. En proie à la dépression, elle s’est peu mobilisée et ne pouvait envisager un départ des Jacquets pour son fils. Il est vrai que Mehdi se sent bien aux Jacquets, il participe le plus possible aux activités durant les vacances, en appelant pour savoir s’il n’y a pas un enfant qui ne s’est pas désisté lorsqu’il n’a pas reçu d’invitation.

Mehdi a progressé, il peut entendre la parole de l’adulte. Il est moins agressif et sa violence vis-à-vis de ses pairs est plus contrôlée. Il reste très sensible à l’ambiance et s’excite très vite. L’attitude des adultes qui l’accompagnent est déterminante, il est important de poser des limites, d’être clair dans ses attentes. Scolairement il a accompli des progrès mais a toujours des difficultés de concentration. La qualité de la relation détermine son investissement : s’il n’est pas rassuré sur ses compétences, il refuse la mise au travail.

L’orientation spécialisée vers un ITEP (institut thérapeutique, éducatif et pédagogique) se finalise : une visite est programmée. A leur demande, Mehdi et sa mère s’y rendront avec un éducateur des Jacquets.

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Un projet difficile et inachevé

Vincent est connu par l’ASE depuis la pouponnière. Il est confié à sa grand-mère, qui a un lien complexe avec les institutions qu’elle remet en cause systématiquement et de façon très véhémente. Sa scolarité est très difficile depuis la maternelle : changements d’écoles et périodes de déscolarisation.

En 2013, l’école et le service d’AEMO font une demande d’admission aux Jacquets mais celle-ci n’aboutit pas, car la grand-mère s’y oppose. Un an plus tard, soutenue par le CMPP, la demande est renouvelée. Mais il faut convaincre la grand-mère de notre prise en charge pour que Vincent puisse intégrer les Jacquets en septembre 2014.

En classe, malgré son agitation extrême, sa violence physique et verbale, il parvient à se poser les premiers mois. C’est un enfant intelligent qui n’a pas de retard scolaire. Les récréations sont difficiles et il faut trouver des solutions (récréations avec un jeu, prise en charge individuelle…). Au service éducatif, le quotidien est plus difficile, il se sauve sans arrêt, est incapable de fixer son attention, se met en danger, provoque les plus grands. Tout est tenté, il ne va plus en activité à l’extérieur mais participe aux ateliers dans l’établissement (cuisine, arts plastiques, sport, …). Les suivis extérieurs se poursuivent (CMPP, AEMO). La psychologue des Jacquets le reçoit très régulièrement, l’éducatrice rencontre souvent la grand-mère. Malgré les protestations de la grand-mère, la prise en charge se poursuit. Pour le ramassage scolaire, c’est compliqué. Son attitude effraie les chauffeurs, il se met en danger et met les autres enfants en danger en insultant, donnant des coups et en se déplaçant dans le véhicule pendant la conduite.

La seconde année la situation va se dégrader, il ne peut plus se poser même dans l’institution. Malgré le lien de confiance construit avec l’éducatrice référente et le chauffeur, Vincent va de plus en plus mal et se présente comme la victime des enfants « c’est pas lui qui frappe ». A l’école, nous mettons en place un contrat adapté : il est admis dans une classe différente en fonction des activités proposées.

Le ramassage est devenu presque impossible. Le chauffeur expérimenté qui le prend en charge s’inquiète : il insulte sa grand-mère dès le matin, se sauve, à plusieurs reprises le chauffeur le rattrape. Il tente de sortir du véhicule, par la fenêtre sur l’autoroute pendant que le chauffeur conduit. Des rencontres s’organisent avec l’éducatrice de l’AEMO et le CMP.

La grand-mère est reçue à plusieurs reprises par la direction des Jacquets mais ne peut entendre nos inquiétudes et le besoin d’aide de Vincent. En décembre le ramassage cesse pour des raisons de sécurité et la grand-mère refuse de l’accompagner. L’enfant est déscolarisé temporairement. Un séjour de rupture est proposé et un bilan psychiatrique préconisé par le juge. Finalement, après une crise violente, il est hospitalisé à la demande de la grand-mère. Deux séjours de rupture d’un mois sont programmés. Il est accueilli seul pendant un mois, dans une famille d’accueil spécialisée, sans scolarité. Après un début très difficile il s’apaise un peu. Il n’a pas de contact avec sa grand-mère pendant le séjour. Celle-ci refuse le second séjour de rupture avant de le solliciter de nouveau quelques jours plus tard.

En juin, la prise en charge aux Jacquets s’achève. Un placement et du soin sont préconisés pour ce jeune.

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Une année riche en évènements La réforme de la protection de l’enfance de mars 2016 renforce le projet des Jacquets La réforme de la protection de l’enfance met l’accent sur la prévention, la nécessité des partenariats, la cohérence des actions, trois thèmes développés depuis toujours dans le projet des Jacquets. La prévention de l’échec scolaire reste une priorité de l’institution car elle permet d’éviter le décrochage et l’exclusion. L’école est en effet un élément fondamental de l’inclusion sociale des enfants. Les partenariats développés avec les différents services de la ville et du département ainsi qu’avec l’Education nationale renforcent la pertinence du projet des Jacquets. Le législateur a renforcé le rôle et le statut des parents dans l’exercice des mesures. La recherche de l’adhésion des familles dans le travail est une des dimensions essentielles du projet des Jacquets. Des portes ouvertes ont eu lieu dans chaque établissement en fin d’année scolaire. Ce moment destiné aux familles et aux professionnels permet de construire de nouveaux partenariats et de rendre compte du projet. Pour les familles c’est l’occasion d’échanger avec les enseignants et de découvrir les réalisations d’enfants. Ces échanges sont riches. Ils contribuent à faire évaluer nos pratiques et à créer des nouveaux outils de travail.

Cette année encore nous avons pu développer des projets originaux pour le plaisir de tous, enfants et familles. C’est une dimension essentielle portée par tous les professionnels : donner à tous le goût de l’effort et se réconcilier avec soi-même autour d’expériences de réussite. Notons que le rôle de transmission des valeurs et le « savoir-faire » Jacquets sont souvent assurés par des professionnels inscrits de longue date dans l’histoire institutionnelle.

Le spectacle des enfants de Bagneux en partenariat avec la Philharmonie de Paris :

Les Jacqu’Songs, la chorale des Jacquets s’est produite le samedi 25 juin à l’amphithéâtre de la Cité de la musique - Philharmonie de Paris, accompagnée de l’ensemble de cordes formé par les enfants du Club Léo Lagrange de Bonneuil-sur-Marne. Ils nous ont offert un voyage aux quatre coins du monde chanté et dansé. Ce rendez-vous très attendu a une nouvelle fois séduit le public. Cette année plus de parents se sont déplacés pour applaudir leurs enfants.

Les Jacqu’songs ont offert une prestation de qualité, soutenue par les professionnels de la Philharmonie qui les ont accompagnés dans leur travail tout au long de l’année scolaire au rythme de trois séances hebdomadaires : travail sur le rythme, sur la voix. Afin d’immortaliser le spectacle un CD a été offert à chaque enfant par la Philharmonie. Les Jacqu’Songs en séjour-musique. La chorale constituée de 18 enfants a participé à un séjour dans l'Ain. Pendant deux jours tous se sont retrouvés dans un lieu chargé d’histoire et dédié à la musique et ont alterné travail et détente. La collaboration se poursuivra pour l’année 2017, une comédie musicale est prévue. Toute l’école des Jacquets de Bagneux s’inscrira dans le projet. Les décors seront construits par les enfants et une chanson écrite par les enfants sera également intégrée au spectacle.

Un atelier de création en partenariat avec la Maison des Arts de Bagneux

Ce rendez-vous annuel de la classe des plus jeunes avec l’art a pour objectif de leur faire découvrir un travail artistique contemporain. En 2016, ils ont travaillé sur le thème « du jardin réinventé ». Les enfants ont récupéré des tissus, des bouteilles en plastique, des carreaux de céramique etc, et ont essayé le dessin, l’assemblage, la couture, la couleur, le motif, la céramique. Ce travail collectif s’est déroulé tous les lundis pendant 2 heures avec une artiste à la Maison des Arts. Cette médiation par l’art permet à certains enfants en grande difficulté relationnelle de se confronter sans heurts au travail de groupe. C’est aussi une façon ludique de renouer avec les apprentissages.

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En fin d’année l’exposition présentée à la Maison des Arts a permis aux parents d’admirer les réalisations des enfants. Plusieurs classes des Jacquets s’y sont également rendues.

Projet éducatif : Echange de services à la Ferme du Bonheur

Tous les mercredis après-midi, des jeunes de Nanterre se sont rendus dans une ferme pédagogique afin de participer à de nombreuses activités agricoles : ramassage de feuilles, désherbage, arrosage, plantation, nettoyage des boxes des animaux et autres chantiers. Ils ont aussi assisté à la tonte des moutons. Beaucoup d’enfants se réalisent au travers de ses activités : le contact avec la nature, la rencontre avec les animaux apaisent.

Afin de répondre au mieux à nos missions et aux évolutions des jeunes accueillis, l’établissement organise des formations collectives, conforte et développe le partenariat, réfléchit et apporte des solutions aux transgressions des enfants :

Formation sur le travail en famille

Le travail auprès des familles n’est pas toujours aisé : une formation de quatre jours a été réalisée à la demande des équipes éducatives des deux Jacquets. Apports théoriques, échanges et analyses ont permis d’aborder les problématiques rencontrées sur le terrain. Une réflexion sur le projet individualisé et la façon d’y associer les familles a également été menée et un nouvel outil a été créé.

Formation à la pédagogie Freinet

Afin de faire face aux difficultés croissantes des enfants à s’inscrire dans une démarche scolaire, un travail de recherche et de création d’outils se met en place entre les Jacquets et le groupement départemental des enseignants Freinet : travail en autonomie, travail autour de l’écrit en partant de l’intérêt de l’enfant, gestion des conflits par les pairs grâce aux conseils hebdomadaires présidés et menés par les enfants.

Continuité et développement des partenariats

Des échanges réguliers avec les partenaires se tiennent dans les institutions.

Les directeurs adjoints assistent périodiquement aux réunions de travail des directeurs d’école primaires animées par les Inspecteurs d’académie.

Un éducateur, une psychologue et le directeur adjoint présentent le projet des Jacquets dans les collèges et les CMP.

Le partenariat précieux avec des structures comme Coup de Pouce pour Bagneux et La Passerelle pour Nanterre nous permettent de co-construire des réponses adaptées aux besoins des enfants : prises en charge séquentielles, rapides, impliquant fortement les parents et l’enfant.

La construction de réponses aux transgressions des enfants en institution

Les professionnels sont confrontés aux problèmes de comportement et à la violence des enfants. Nous leur proposons des lieux bienveillants d’expression et de les former aux méthodes pour désarmer la violence. Un travail avec les psychologues des établissements se fait dans cette optique, notamment par l’accompagnement des enfants qui ont des structures psychotiques. Des étudiants en IUT carrières sociales ont présenté leur travail sur le harcèlement et la violence en milieu scolaire.

Une instance constituée d’enfants et de professionnels se met en place pour gérer les passages à l’acte et pour apporter des réponses constructives, proposer des réparations.

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I - L’ACTIVITE EN CHIFFRES

1.1 - Les admissions

55 demandes d’admission

En 2016, 55 demandes d’admission ont été reçues soit un peu moins qu’en 2015 où nous avions enregistré 58 demandes. Des demandes pour des enfants relevant d’établissements spécialisés ont été réorientées.

Demandes

Éducation Nationale

Services sociaux: AEMO, MECS, …

CMP-CMPP Total

Nombre Taux Nombre Taux Nombre Taux Nombre Taux

BAGNEUX 19 70% 3 11% 5 19% 27 100%

NANTERRE 15 54% 10* 36% 3 11% 28 100%

TOTAL 34 62% 13 24% 8 15% 55 100%

(*) dont 3 demandes de MECS (maison d’enfants à caractère sociale)

Pour beaucoup de demandes, les familles sont déjà connues par les services de l’Aide Sociale à l’Enfance et fréquemment des mesures d’aide éducative ont déjà été menées. Nous voyons que sur Nanterre, les demandes émanent presque pour moitié des services sociaux et CMP-CMPP.

De nombreux dossiers comportent des rapports scolaire, éducatif et psychologique.

Composition du dossier d’admission Rapports

Nombre Scolaire Éducatif Psychologique

BAGNEUX 27 26 17 16

NANTERRE 28 27 10 16

TOTAL 55 53 27 32

Plus de la moitié des enfants admis sont connus d’un service éducatif.

33 admissions effectuées

Nous avons accueilli 33 enfants à partir des 55 demandes reçues : 60% des demandes sont acceptées.

Admission - Origine de la demande

Éducation Nationale

Services sociaux: AEMO, MECS

CMP-CMPP Total

Nombre Taux Nombre Taux Nombre Taux Nombre Taux

BAGNEUX 11 65% 2 12% 4 24% 17 100%

NANTERRE 11(1) 69% 4(2) 25% 1 6% 16 100%

TOTAL 22 67% 6 18% 5 15% 33 100%

(1) Dont 1 demande émanant du Service social scolaire (2) Dont 1 MECS.

A Bagneux, nous avons accueilli 17 enfants au cours de l’année, soit 37 % de renouvellement des enfants (sur les 46 présents dans l’institution). Sur ces 17 admissions, un enfant a été accueilli le 1er décembre 2016, après le départ d’un enfant qui était domicilié dans le Val-de-Marne.

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A Nanterre, nous avons admis 16 enfants, soit un taux de renouvellement de 34% des enfants présents dans l’institution.

De nombreux enfants ne connaissent pas les Jacquets avant de venir faire un stage pour les découvrir, et mesurer s’ils pourront profiter de cette prise en charge spécifique, mais Louis, lui, voulait vraiment venir…

Louis : « je veux aller aux Jacquets comme mon frère ! »

Louis a 6 ans et demi et rencontre des difficultés dans le cadre scolaire, pas au niveau des apprentissages mais « il n’aime pas lire et déteste l’école ». Le début d’année en CP s’était plutôt bien passé, sauf pour le déjeuner où il ne voulait pas aller et parfois refusait de manger. Pour l’aider le directeur de l’école propose des aménagements mais Louis résiste. Les départs pour l’école sont devenus violents, ce sont des hurlements tout le long du chemin et le directeur doit l’arracher des bras de son père devant le portail.

A plusieurs reprises, Louis a exprimé le souhait d’être scolarisé aux Jacquets comme son grand-frère qui quitte l’établissement en juin 2016, après trois ans, pour aller au collège.

Les parents, soutenus par le directeur de l’école primaire, nous ont sollicités une première fois pour son admission mais celle-ci semble prématurée. Les parents se sont donnés un temps de réflexion car il y avait des phases d’apaisement. En mai ils sont en plein désarroi, Louis est « en crise » en permanence. Progressivement il ne se rend plus à l’école que l’après-midi.

En accord avec la famille et l’école, un rendez-vous d’admission est décidé et Louis, content, vient rencontrer la direction pour une présentation de l’établissement. Louis est étonnant, il parle des activités proposées aux Jacquets comme s’il y assistait. A l’issue de la semaine d’observation, Louis est admis.

En décembre, après quatre mois de Jacquets, le bilan est plutôt positif : Louis est présent tous les jours et est heureux d’être là. En classe il progresse et participe aux activités du Service Educatif.

1.2 - Champ d’intervention

Département d’origine

Présents au 31 décembre Admissions dans l'année

Institution Service de suite Institution Service de suite

Bagneux Hauts-de-Seine 46 13 17 13

Nanterre Hauts-de-Seine 46 9 16 9

TOTAL Hauts-de-Seine 92 22 33 22

Cette année, tous les enfants présents au 31 décembre et admis dans l’institution ainsi qu’au service de suite viennent des Hauts-de-Seine.

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Secteurs territoriaux ASE du 92

BAGNEUX NANTERRE

Présents au 31 décembre Présents au 31 décembre

Institution Service de Suite Institution Service de Suite

ST ASE 1 13 1

ST ASE 2 8 5

ST ASE 3 13

ST ASE 4 11 2

ST ASE 5 5 1 1

ST ASE 6 19 5

ST ASE 7 22 8

Total 46 13 46 9

Le domicile des enfants

Les Jacquets Bagneux : Les domiciles des enfants présents dans l’établissement sont concentrés autour de Bagneux. 15 enfants (32%) vivent à Bagneux. Cette proximité facilite le ramassage scolaire.

Les admissions concernent aussi principalement Bagneux (41%) :

COMMUNE Admissions COMMUNE Admissions

Bagneux 7 Malakoff 2

Clamart 1 Montrouge 1

Chatenay-Malabry 1 Sèvres 2

Chatillon 1 Vanves 1

Chaville 1 TOTAL 17

0

2

4

6

8

10

12

14

16

BAGNEUX - Domicile des enfants présents au 31 décembre

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Les Jacquets Nanterre : Les domiciles des enfants accueillis sont beaucoup plus dispersés et éloignés de l’établissement qu’à Bagneux.

Domicile des enfants qui sont admis en 2016 :

COMMUNE Admissions COMMUNE Admissions

Asnières 1 Colombes 2

Bois-Colombes 2 Neuilly sur Seine 1

Boulogne-Billancourt 1 Nanterre 4

Clichy 5 TOTAL 16

1.3 - L’activité des Jacquets

Capacité : 46 enfants accueillis dans chaque structure.

Nous voyons que le nombre de journées réalisées dans l’institution varie peu. Les prises en charges sur le Service de Suite sont en progression importante par rapport à 2015 (+1714 journées).

0

2

4

6

8

10

12

NANTERRE - Domicile des enfants présents au 31 décembre

29 645 29 996 29 585

5 2323 518 3 805

26 000

27 000

28 000

29 000

30 000

31 000

32 000

33 000

34 000

35 000

36 000

2016 2015 2014

Jacquets - Nombre de journées réalisées

Service de suite

Institution

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Nombre de journées facturées : 14 827 en institution et 2 860 en service de suite (voir le détail dans l’annexe n°1). 125 enfants suivis dans l’année dans les établissements : 63 à Bagneux et 62 à Nanterre 38 enfants pris en charge dans l’année par le Service de Suite : 20 à Bagneux et 18 à Nanterre Les durées moyennes de séjour dans l’institution : A Bagneux : 19 mois A Nanterre : 2 ans 1 mois 23 jours Durée moyenne de la prise en charge par le service de suite : A Bagneux : 9.5 mois A Nanterre : 4 mois et 10 jours Les doubles mesures et prises en charge des enfants

BAGNEUX NANTERRE

Institution Service de suite Institution Service de suite

À

l'entrée Au 31

décembre À

l'entrée Au 31

décembre À

l'entrée Au 31

décembre À

l'entrée Au 31

décembre

Enfant placé 2 2 3 3

AEMO - AEAD 10 8 1 1 10 9 1 1

CMP / CMPP 8 16 1 8 10 1

Orthophonie 3 4 1 3 4 1

TOTAL 23 30 3 1 24 26 3 1

Les enfants présents au 31 décembre dans l’institution bénéficient d’autres mesures et/ou de prises en charge : placements (5 enfants au total), mesures d’Action Educative à Domicile ou d’AEMO (17 enfants), prises en charge psychologiques (26 enfants) et orthophonie (8 enfants). Seuls 2 enfants accompagnés par le Service de suite ont une mesure d’AEMO ou d’AEAD. Ces doubles mesures nécessitent des temps d’échange et de collaboration.

1.4 - L’âge des enfants pris en charge par les Jacquets

BAGNEUX NANTERRE

Age Nombre à l'entrée

Nombre à la sortie

Nombre au 31-12

Nombre à l'entrée

Nombre à la sortie

Nombre au 31-12

6 ans 1

7 ans 6 7 1 2

8 ans 7 11 5 1 6

9 ans 3 8 5 1 12

10 ans 1 2 10 4 1 17

11 ans 9 9 3 8

12 ans 4 1 7 1

13 ans 2 3

Total 17 17 46 16 16 46

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II - LE SERVICE PEDAGOGIQUE

Les enfants sont scolarisés dans des classes à effectif restreint afin de leur permettre d’accéder aux apprentissages fondamentaux.

Le service pédagogique pluri professionnel, constitué d’enseignants et d’éducateurs scolaires, permet de construire des réponses pédagogiques multiples adaptées aux difficultés de chacun. Les troubles cognitifs, l’agressivité dans les relations, la difficulté à gérer ses émotions et le manque de confiance en soi sont des freins à l’apprentissage qu’il faut lever pour que les enfants s’approprient les connaissances. La capacité est de 46 places dans chaque établissement. Nombre d’élèves entrés et sortis en 2016 :

Jan Fév. Mar Avr. Mai Juin Juil. Août Sept Oct. Nov. Déc Total

Sorties B 16 1 17

Entrées B 16 1 17

Sorties N 15 1 16

Entrées N 1 14 1 16

B= Bagneux, N= Nanterre L’ORGANISATION PÉDAGOGIQUE

En septembre 2016, les 46 élèves de chaque structure, âgés de 6 à 13 ans, ont été répartis dans sept groupes classe.

Bagneux : 6 filles et 40 garçons 19 élèves dans le cycle des apprentissages fondamentaux (grande section maternelle, CP et CE1) 7 élèves - 7 entrants – 1 fille et 6 garçons

Non-lecteurs ou lecteurs débutants, encadrés par un professeur des écoles.

5 élèves – 1 entrant - 1 entrante – 3 garçons et 2 filles. Lecteurs débutants, encadrés par un professeur des écoles.

7 élèves – 5 entrants – 7 garçons. Lecteurs débutants encadrés par une éducatrice scolaire

27 élèves dans le cycle des approfondissements 7 élèves - 1 entrant - 6 garçons et 1 fille -

Encadrés par un professeur des écoles. 5 élèves - 5 garçons - Encadrés par un

professeur des écoles. 7 élèves – 1 entrant - 2 filles et 5 garçons –

Encadrés par une éducatrice scolaire. 8 élèves – 1 entrant - 8 garçons - Encadrés

par un éducateur scolaire

Nanterre : 9 filles et 37 garçons 21 élèves dans le cycle des apprentissages fondamentaux 7 élèves - 4 entrants – 6 garçons et 1 fille -

Encadrés par un professeur des écoles. 7 élèves – 2 entrants et 1 entrante - 2 filles -

5 garçons - Encadrés par un professeur des écoles.

7 élèves - 1 entrant – 5 garçons et 2 filles -Encadrés par un éducateur scolaire.

25 élèves dans le cycle des approfondissements 6 élèves - 4 entrants - 6 garçons - Encadrés

par un éducateur scolaire. 4 élèves – 1 entrant - 4 garçons - Encadrés

par une éducatrice scolaire. 6 élèves – 2 entrants - 6 garçons - Encadrés

par un éducateur scolaire. 9 élèves - 1 entrante - 5 garçons – 4 filles -

Encadrés par un professeur des écoles.

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LE PROJET D’ÉCOLE

Montaigne disait préférer « une tête bien faite à une tête bien pleine » : cet adage vaut pour les Jacquets. Le projet pédagogique accorde une place essentielle aux apprentissages, il est impératif que les enfants aient acquis les fondamentaux indispensables à une scolarité en 6ème classique (français, mathématiques et lecture). A Nanterre, des ateliers de remise à niveau en français sont réalisés tous les matins pendant 1 heure depuis septembre 2016. Les enfants, en fonction de leurs compétences, intègrent un des 7 groupes. Les groupes seront revus à chaque trimestre en fonction des progrès des enfants. Pour redonner aux enfants le plaisir d’apprendre, la mise en place d’outils conçus par les pédagogues inspirés par Freinet ouvre de nouvelles voies. A Bagneux, l’art occupe une place importante, donnant aux enfants les moyens de multiplier des occasions de réussite et d’engager un lien positif avec les familles. D’autres axes de travail sont aussi proposés. Les axes de travail et les projets de l’année 2016 sont établis en commun pour les écoles de Bagneux et de Nanterre :

L’apprentissage de la citoyenneté est vécu dans les classes grâce aux conseils hebdomadaires (à Nanterre et Bagneux), aux règlements co-construits avec les enseignants (à Bagneux), à différents sujets abordés dans les classes -droits des enfants, découverte des institutions- (à Nanterre).

L’art : La médiation artistique développe le potentiel créateur de l’enfant. A Bagneux, un groupe de 10 enfants composé des plus jeunes avec le tutorat de trois élèves de cycle 3 (de consolidation), ont participé à deux projets autour des arts visuels à la Maison des Arts. Chaque semaine, ils ont utilisé différents modes d’expression : le dessin, l’assemblage, la couture, la photographie, la céramique et le son. Ils ont réalisé un travail artistique contemporain sur l’idée de nature en revisitant le jardin. En juin leur travail a été présenté lors d’une exposition.

A Nanterre, deux projets partagés avec le Service Educatif ont été menés pendant l’année scolaire. A partir de la découverte d’œuvres réalisées par des artistes contemporains, les enfants ont réalisé les leurs sur divers supports (bois, carton, etc..) et les ont présentées en fin d’année lors des portes ouvertes.

Projet Musique : A Bagneux, de nombreux enfants ont participé à la chorale de la Philharmonie. Pour l’année 2016-2017 toutes les classes s’inscriront dans le nouveau projet de comédie musicale.

Les activités sportives : A Bagneux, les plus grands ont participé au cross organisé pour les écoles primaires de la ville. Dans le cadre d’un partenariat avec le service des sports de la ville, l’ensemble des classes a participé à une course d’orientation. Lors de cette manifestation, nos élèves ont intégré des équipes d’écoles de la ville. Certains retrouvant d’anciens camarades ou enseignants dans une ambiance compétitive, de dépassement de soi mais aussi de collaboration. Les plus grands (les élèves de cycle 3) ont remporté le tournoi de hand-ball organisé par la ville. Un groupe de 14 enfants a bénéficié de séances de natation conformément aux programmes de l’Education nationale.

A Nanterre, un projet d’initiation à la pratique du roller est mené avec les plus grands.

Visite de l’IUT de Cachan : Un parcours de découverte et d’expérimentation de l’informatique pour quelques enfants des Jacquets Bagneux et Nanterre, guidé par un étudiant de l’IUT.

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La réflexion et l’accompagnement sur l’attitude à tenir dans le cadre scolaire sont essentiels. Voici un extrait d’un bilan scolaire hebdomadaire :

1ère quinzaine 2ème quinzaine Fin de mois

Mon attitude d'élève Ce que

j'en pense.

Ce que la maîtresse en pense

Ce que j'en

pense.

Ce que la maîtresse en pense

Ce que la maîtresse en pense

Je fais de mon mieux pour progresser.

Je sais demander de l'aide.

J'arrive à l'heure à l'école.

J'ai mon matériel.

Je fais mes devoirs.

Je fais signer les mots des cahiers jaunes et oranges.

Je respecte le matériel de la classe et de l'école.

Je respecte les règles de vie de la classe.

Je sais régler mes conflits sans utiliser la violence.

Je participe à la vie de la classe.

Je sais aider les autres.

Par mon attitude, je respecte le travail de la classe.

Je respecte les autres, adultes comme enfants.

Case gris clair : c’est bien – Case gris foncé : c’est à améliorer

A Nanterre, le fonctionnement du Conseil de la classe de CM2 s’inspire de la pédagogie institutionnelle. Un tableau est punaisé au mur pendant la semaine (l’an passé, les enfants ont utilisé un cahier, qu’ils ont jugé plus pratique). On peut écrire des messages dans trois rubriques :

- je félicite, - je critique/je propose, - j’ai perdu/j’ai trouvé

Ce document sert à établir l’ordre du jour du Conseil. Un cahier (ou boîte) d’expression contient les messages en rapport avec les conflits entre enfants. Chaque message doit être daté et signé. Seuls les problèmes non résolus sont abordés lors du Conseil.

Trois élèves se proposent pour former le bureau du conseil :

- un animateur mène la réunion en fonction de l’ordre du jour établi, anime les débats, les relance, résume les échanges et présente les modalités de vote.

- un donneur de parole facilite les interventions de chacun. Il note si nécessaire les prénoms de ceux qui demandent la parole pour respecter au mieux le tour de chacun.

- un secrétaire note sur le cahier du conseil, les propositions, les votes et décisions prises.

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Des témoignages du travail effectué : - un extrait d’un journal de classe : tous les trimestres les enfants conçoivent et publient leur journal de classe

Mardi 29 septembre

Nous sommes allés en « trafic » jusqu’à Guédelon. C’est un château pas comme les autres parce qu’ils sont en train de le construire comme au moyen-âge. Ils n’ont pas de tracteur, ni de camion, ni de grue. Ils utilisent des pierres solides qui viennent de la terre autour du château. On a vu des messieurs qui cassaient des pierres pour remplir les murs.

La première activité c’était de fabriquer des cordes. La cordière nous a montré comment fabriquer une corde. Elle nous a aussi montré la plus grosse corde fabriquée à Guédelon qui peut soulever huit tonnes. Après on a été voir les ânes. Il y avait aussi des cochons. Il y avait un cheval qui tirait une charrette pour porter le bois. Le bois il sert à faire chauffer le four. Dans le four on fait cuire des tuiles.

Des fois on n’avait pas le droit d’aller dans des endroits parce que les ouvriers étaient en train de construire le château. Un panneau avec un château rouge nous indiquait de ne pas y aller. Des fois le château était vert, du coup nous avions le droit de passer.

Nous avons vu des ouvriers grimper sur les toits avec des marteaux pour mettre les tuiles.

Pour ces enfants pour qui l’école rime avec ennui, la méthodologie est essentielle. Partir du concret et multiplier les expérimentations permet de mieux saisir le sens des apprentissages. Exemple de recherche mathématique sur les mesures :

Pour les costumes du concert à la philharmonie, il faut donner nos tailles à Hélène. Mohammed s’allonge sur le tapis, on essaie de le mesurer. Mesurer c’est calculer la taille : Mohammed mesure 6 règles, mais on ne peut pas « lire le nombre ». En plus, il y a des règles de différentes tailles, Hélène ne va pas savoir la taille de la règle. Solutions :

On peut lui en montrer une

On peut lui donner la taille de la règle : la nôtre fait 20 centimètres

Problème : On a vu que notre règle faisait plus que 20 centimètre parce qu’il y a un écart entre le 0 et le début de la règle.

Ça ne marche pas

On ne sait toujours pas combien mesure notre règle.

Solutions : On pourrait utiliser la grande règle du tableau mais : Mohammed est plus grand que la règle

mais : sur cette règle il y a aussi un écart entre le 0 et le début de la règle Il nous faut peut-être une plus grande règle

Il nous faut une règle sans écarts

On va chercher dans les autres classes des grandes règles de tableau. On en a 5

Avec toutes ces règles, Mohammed veut savoir quelle est la plus grande. On les pose à côté sur le tapis. Pour comparer les tailles, il faut avoir le même point de départ. On voit que celle de Dominique est la plus grande.

Sur toutes les règles, il y a un écart entre le 0 et le début de la règle On peut cacher l’écart

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Les enseignants ont réalisé 3 séjours classes :

Du 13 au 15 avril 26 enfants « Bagneux »

Séjour Philharmonie - 3 jours à Viarmes(95)

Du 7 au 10 novembre 15 enfants « Bagneux »

Séjour à Sarzeau(56) - 4 jours – Découverte du milieu marin

3 jours 10 élèves « Nanterre »

Séjour à Buthiers (77) avec une activité escalade

Des stages d’intégration dans les écoles des environs pour préparer la sortie des Jacquets

Pour les Jacquets Bagneux : cinq stages d’intégration ont eu lieu en CM2 dans des écoles de Bagneux. Ces stages sont modulés selon les besoins et les capacités des enfants. Tous ont abouti à un passage en 6ème au collège. Pour les Jacquets Nanterre : cinq enfants ont effectué un stage d’intégration dans les écoles de quartier à Nanterre.

LES SORTANTS

Les sorties des Jacquets sont préparées le plus en amont possible. L’objectif est de trouver une orientation qui permette à l’enfant et à sa famille de s’inscrire dans un projet durable. Les inscriptions en collège et en école primaire (CM2) sont privilégiées – 31 enfants sur 33 (94%). Cependant pour des situations spécifiques, d’autres orientations sont envisagées, comme le montre le tableau des sorties présenté ci-dessous.

Jacquets nombre enfant

Classe Etablissement scolaire

Bagneux

1 CM2 Internat à la Neuville

1 CM2 En région

8 6ème générale Dans différents collèges des Hauts-de-Seine

5 6ème EGPA*

1 5ème EGPA*

Nanterre

1 CE2 Ecole primaire Créteil

10 6ème générale Collèges d’Asnières, Boulogne, Colombes et Nanterre

3 6ème EGPA* Collèges Boulogne, Clichy et Courbevoie

1 5ème EGPA* Collège d’Asnières

Jacquets nombre enfant

Autres orientations

Bagneux 1 Etablissement Médico-Professionnel à Sèvres

Nanterre 1 Famille d'accueil et projet scolaire en cours

*EGPA : enseignement général et professionnel adapté

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III - LE SERVICE ÉDUCATIF

3.1 - Les interventions auprès des familles

Le travail avec les familles a pour objectif d’aider les familles à assurer leur rôle éducatif en favorisant une meilleure intégration des parents à la vie de l’établissement et aux projets qui y sont menés. Chaque professionnel est le référent d’une quinzaine de familles. Son action s’inscrit dans le cadre d’une aide éducative à domicile qui se construit à partir d’entretiens réguliers avec les parents. Ce travail permet l’élaboration et la concrétisation du projet individualisé de chaque enfant selon le principe de coéducation. Ce soutien aux parents relève d’une approche plus générale de protection de l’enfance : maintenir les enfants dans leur famille, prévenir et signaler le cas échéant les maltraitances, amener les parents à se mobiliser davantage, les soutenir moralement, les aider financièrement ou dans leurs démarches. En 2016, à Bagneux, nous avons effectué 169 visites à domicile et à Nanterre, 114 visites à domicile. Notons que de plus en plus de visites se font aux Jacquets à la demande des familles en raison des conditions de logement : exiguïté de l’appartement, hébergement par un tiers, insalubrité.

3.2 - Les activités avec les enfants

Les activités éducatives sont conçues pour contribuer à l’épanouissement des enfants et leur permettre de valoriser des compétences personnelles tout en adoptant des conduites socialisées. Les enfants sont également accompagnés dans des activités extérieures porteuses d’intégration, qui favorisent les liens avec d’autres enfants et leur prouvent qu’ils ont, comme les autres, des potentialités. Les ateliers éducatifs (du soir) à Bagneux

Les ateliers du soir ont été à dominante pédagogique afin de soutenir les enfants dans leurs devoirs. A Nanterre, les devoirs se font dans la journée en collaboration avec les enseignants. Les activités éducatives des samedis

Bagneux : 317 prises en charge ont été effectuées.

Le service organise des activités éducatives diversifiées :

sportives (natation, futsal, sports collectifs, parcours sportif, patinage, randonnée en forêt, vélo bowling, expressions corporelles),

activités manuelles (arts plastiques, ateliers culinaires, jeux de société, jardinage, réalisations de panneaux de photos pour présenter les séjours),

spectacles culturels (théâtre, cinéma),

visites de musées et d’expositions (musée de l’art, musée de l’air),

visite d’une ferme pédagogique.

Nanterre : 189 prises en charge (24 samedis)

Le service organise des activités éducatives diversifiées :

Sportives : natation, parcours d’orientation à Rueil Malmaison, base de loisirs de Saint-Quentin Éducatives – Culturelles : Exposition sculpture éco-zone à Nanterre, Street Art à Malakoff, participation aux « Parades Festival des Arts de la Rue » : spectacles de rue (cirque, théâtre, danse, musique…), Brocante musicale à Nanterre

Visite de fermes : la ferme du Bonheur à Nanterre (transhumance et tonte des moutons), fermes pédagogiques à de Villeneuve La Garenne et de Rueil Malmaison

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Atelier sculpture à Nanterre

Ateliers aux Jacquets : pâtisserie, activités manuelles (peinture, affichage photos, décoration noël…), jardinage, ateliers scientifiques aux Jacquets (travail sur les couleurs, expérimentation sur l’eau, le volcan),

Théâtre des Amandiers à Nanterre et de La Clarté à Boulogne.

Les activités du mercredi après-midi

A Bagneux, chaque enfant s’inscrit dans un projet de loisirs qui peut être artistique, culturel ou sportif. Cette intégration prend en compte les capacités de socialisation et d’autonomie de chacun. Les éducateurs assurent également le lien avec les structures partenaires pour les enfants intégrés.

1. Un groupe, composé d’entrants et d’enfants pour qui l’intégration s’avère difficile.

2. Un groupe encadré par un éducateur est inscrit dans des structures partenaires de Bagneux ou des communes limitrophes.

3. Le dernier groupe encadré par deux éducatrices est composé d’enfants qui n’ont pas d’activité le mercredi après-midi. Ils participent sur la base du volontariat à diverses activités.

Tableau des activités Bagneux Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Sept. Oct. Nov. Déc.

Effectif mensuel 46 46 46 46 46 46 46 46 46 46

Groupe 1 Prise en

charge pour soutenir

l'intégration aux Jacquets

Escalade 11 11 11

Parc 11 11 11 8 8

Atelier manuel 4 4 4 9 9

Piscine 7 7

Cuisine -Arts 4 4 4 8 8

Nombre enfants 15 16

Pourcentage 32.6% 34.8%

Groupe 2 Pratiques

dans structures

partenaires

Judo 2 2 2 2 2 2

Football 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2

Basket 1 1 1 1 1 1

Gymnastique 2 2 2 2

Nombre enfants 5 4

Pourcentage 10.8% 8.5%

Groupe 3 Proposition d'activités

Gymnastique 2 2 2 2 2 2

Centre de loisirs 2 2 2 2

Médiathèque 7 7 7 7 7 7 10 10 10 10

Taekwondo 1 1 1 1 1 1

Football 9 9 9 9 9 9 8 8 8 8

Judo 1 1 1 1 1 1

Boxe 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

Multisports 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5

Nombre enfants 26 26

Pourcentage 56.6% 56.5%

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A Nanterre, l’objectif est de favoriser l’intégration de l’enfant dans le tissu social local en tenant compte de ses compétences et des différentes structures municipales. Le lien entretenu par les éducateurs de manière permanente auprès de ces structures garantit le succès et le bon déroulement de ces projets de socialisation.

Nanterre Activités du mercredi après-midi

Janvier à Juin Septembre à

Décembre

Activités culturelles Médiathèque 3 5 Atelier Poterie 1 3

Activités sportives Initiation multisports 3 5

Football 5 6 Rugby 2 0 Basket 3 1

Athlétisme 1 0 Judo 4 2

Equitation 2 Natation 4

Centres de loisirs 1

Service Educatif des Jacquets Arts plastiques et sport 15 14

TOTAL 40 40

Effectif Jacquets 46 enfants 87 % 87%

Pour les entrants et les enfants dont l’intégration extérieure n’est pas encore envisageable, une prise en charge éducative est assurée par les éducateurs du service. Les sorties pendant les vacances scolaires

Le service éducatif propose des sorties aux enfants qui ne partent pas en vacances ou en transfert.

A Bagneux, nous avons réalisé 44 journées soit 471 prises en charge pour des activités diverses :

Sportives (natation, escalade, parcours sportif, randonnées, VTT, patinoire, Vacan’Sports 92),

Visites d’expositions, musées,

Sorties cinéma ou théâtre.

En raison des mesures de sécurité liées aux attentats, les sorties à Paris ne sont plus autorisées. A Nanterre, 34 journées ont été réalisées soit 219 prises en charge pour des activités diverses :

En partenariat avec Vacan’Sports 92, à chaque vacances les enfants participent à des séances d’initiation sportive : Tir à l’arc - Sarbacane - Boxe Française – Acrofolies – VTT – Rugby - Beach Volley – Athlétisme- Football en salle- Taekwondo-Jeux athlétiques- Zumba.

Educatives : Ferme pédagogique de Rueil Malmaison –parc de l’île Marante-Ciné-goûter- visite de l’aquarium à Levallois- Perret.

Sorties Détente : Cinéma – Piscine.

Ateliers : Musique avec les Jacquets de Bagneux - Percussions Sabar du Sénégal à la Philharmonie.

Activités manuelles aux Jacquets : peinture sur coquillages, panneaux de photos, confection de masque pour Halloween.

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Les camps pendant les vacances et les week-ends : Des séjours éducatifs permettent aux enfants de prendre de la distance par rapport à leur problématique familiale. Ils favorisent la socialisation des enfants dans un groupe de vie quotidienne sans enjeux intrafamiliaux. Pour beaucoup d’enfants ce sont les seules véritables vacances dont ils peuvent bénéficier.

A Bagneux :

- 11 transferts ont été réalisés, soit 55 journées et 375 prises en charge

- 8 week-ends ont été effectués, soit 24 journées et 180 prises en charge A Nanterre :

- 11 transferts ont été réalisés, soit 55 journées et 375 prises en charge

- 6 week-ends ont été effectués, soit 17 journées et 125 prises en charge Le détail des transferts et week-end est présenté en annexe n°2.

3.3 - Travail avec les partenaires

Certaines situations requièrent une harmonisation avec nos divers partenaires de l’ASE, du Service Social Educatif de l’association Olga Spitzer, de l’association Essor-Buzenval, des CMP, CMPP, des Pléiades. Nous rencontrons aussi les conseillers principaux d’éducation et les directeurs des collèges dans le cadre du Service de suite. Les professionnels de Bagneux ont participé à 38 réunions de concertation ou de synthèse et ceux de Nanterre à 17 réunions de concertation ou de synthèse. Des rencontres ont eu lieu dans les écoles et à l’Inspection académique pour les orientations en EGPA (enseignement général et professionnel adapté) et les stages d’intégration.

IV - LE SERVICE PSYCHOLOGIQUE

Le suivi psychologique est conçu comme une instance qui contribue à ouvrir un espace de travail pour l’enfant, à rendre possible le questionnement de la problématique familiale. L’accompagnement psychologique de l’enfant consiste, d’une part, à apprécier ses capacités intellectuelles, ses acquisitions et ce qui est susceptible de freiner ses apprentissages scolaires : inhibition, instabilité interne, difficulté à apprendre de l’autre ; de l’autre, à réaliser des entretiens réguliers, éventuellement soutenus par des médiations telles que dessins, modelage, jeux, livres, favorisant une mise en mots pour assouplir les mécanismes de passage à l’acte systématique et travailler avec l’enfant, sa place de « sujet » face au savoir.

4.1 - Le travail des psychologues lors des stages aux Jacquets en vue d’une admission

A Bagneux, 27 enfants ont bénéficié d’une période d’observation et 17 ont été accueillis. Lors de cette période d’observation, la psychologue accueille la demande que l’enfant pose à sa manière, celle de ses parents ainsi que celle des différents intervenants extérieurs. L’ambivalence est le plus souvent au premier plan du fait de la souffrance de l’échec scolaire inscrite depuis plusieurs années et du sentiment de rejet vécu. Au cours de cette première semaine, se noue avec la psychologue un lien singulier de parole par lequel s’inscrit le suivi pour la prise en charge globale ultérieure. Il s’agit de

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permettre au mieux que cet enfant et sa famille puissent se saisir du travail d’élaboration psychique proposé par cette admission. Pour un enfant, qui n’a pas été admis, l’intensité de l’instabilité motrice et les émergences pulsionnelles primaires nous ont conduits à limiter la période d’observation. Les parents ont été reçus de manière à expliquer au mieux les raisons du refus d’admission. Une attention particulière lors de l’arrivée des enfants aux Jacquets Bagneux

Il s’agit de penser la prise en charge des filles qui arrivent dans un groupe classe majoritairement masculin. Nous notons que la symptomatologie des filles est sans doute mieux supportée en milieu ordinaire et alerte parfois trop tardivement. Pour 3 enfants, l’accueil aux Jacquets a coïncidé avec un placement en foyer ou en famille d’accueil. La prise en charge nécessite alors un aménagement et un accueil des conséquences psychiques et comportementales de cette situation particulière qui engage à un travail différent avec la famille. Pour 3 d’entre eux, l’immaturité affective et les carences précoces multiples empêchent leurs possibilités d’apprentissage. La pensée est dans l’impasse malgré la prise en charge pluridisciplinaire. Pour un grand nombre, la prédominance de l’agir, l’instabilité psychomotrice et les troubles narcissiques entravent le développement cognitif. L’espace du suivi psychologique prend en compte toutes ces dimensions. A Nanterre, 28 demandes ont été examinées en vue d’une possible admission. Une psychologue a rencontré chaque enfant et ses parents pendant le temps de l’observation : 22 rencontres avec les parents ont été réalisées. Pour 6 enfants, l’orientation vers les Jacquets fait suite aux liens avec des professionnels : 3 psychologues scolaires, 1 pédopsychiatre, 1 psychologue de CMP et 1 de CMPP.

Les 16 enfants accueillis aux Jacquets Nanterre vivent des situations difficiles de plusieurs ordres :

Le contexte familial et social est précaire, pour au moins 4 enfants.

Certains des enfants admis ont des difficultés à s’inscrire dans le cadre scolaire. Leur histoire est marquée par des ruptures.

Pour 6 enfants, on repère une efficience, un certain désir d’apprendre mais l’adaptation scolaire est nettement empêchée par des troubles de comportement avec des violences.

L’instabilité physique et mentale est importante pour au moins 8 de ces enfants.

La rencontre avec le scolaire paraît particulièrement complexe pour deux enfants admis : retard important et des fondamentaux qui peinent à s’installer.

Pour 3 enfants, malgré un niveau d’intelligence normale, l’inhibition empêche les apprentissages.

Pour ces 16 enfants, 4 bénéficient d’un suivi régulier en CMP déjà commencé avant l’entrée aux Jacquets et pour les 12 autres un suivi en interne a été mis en place en accord avec les parents. Ces choix se font selon un accord de travail avec les partenaires concernés (4 liens après l’admission avec psychiatres, psychologues, assistantes sociales des CMP ou CMPP).

6 enfants n’ont pas été admis pour des raisons différentes : Un enfant n’a pas pu être accueilli parce que la famille n’a pas obtenu de domicile dans les Hauts-de-Seine. Les parents d’un enfant placé se sont opposés à l’admission. Pour trois enfants présentant des difficultés psychoaffectives complexes, avec des conséquences importantes sur le fonctionnement cognitif le projet semblait insuffisant.

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4.2 - Un suivi psychologique adapté à la prise en charge de chaque enfant

Au cours de 2016, 125 enfants ont bénéficié du service psychologique :

- A Bagneux : 63 enfants.

- A Nanterre : 61 enfant, parmi lesquels 29 ont été adressés au CMP ou CMPP et 3 en privé avant la proposition d’orientation vers les Jacquets. Pour 16 enfants des suivis semblaient engagés. 13 avaient eu quelques consultations.

Les enfants ont une psychologue référente, qui les a accueillis lors de l’admission.

Des entretiens psychologiques adaptés à chaque enfant :

A Bagneux, un espace de parole est proposé dans le cadre de tous les suivis en interne. La fréquence des rendez-vous est toujours discutée et précisée régulièrement. La demande de l’enfant est invoquée pour l’amener à élaborer sa place de sujet pensant. La plupart des enfants bénéficient d’une rencontre hebdomadaire, certains sont reçus 2 fois par semaine et d’autres 2 fois par mois. Pour certains enfants, un suivi est déjà engagé (au CMP ou CMPP la plupart du temps) et est soutenu par les psychologues de l’institution au travers d’un suivi adapté et de liens de synthèse avec les équipes extérieures. Pour certains enfants, les quelques consultations proposées en ambulatoire ne tiennent pas, le psychologue propose alors qu’un suivi s’installe en interne. Une rencontre avec les parents et l’enfant permet de décider et de discuter ce suivi à l’intérieur de l’institution, en précisant sa spécificité dans la prise en charge globale. Lorsque les thérapies extérieures se poursuivent, des rencontres ponctuelles sont proposées à l’enfant avec la psychologue référente. A Nanterre, pour tous les enfants, des entretiens psychologiques sont proposés en interne :

Un espace de parole a été proposé à 46 enfants. La fréquence des rencontres se décide avec chacun pour un temps donné : une ou deux fois par semaine, une semaine sur deux.

Les enfants bénéficiant d’un suivi thérapeutique à l’extérieur sont rencontrés ponctuellement ; l’échange reste orienté autour de ce qui se met en place pour chacun dans l’institution. La demande en interne est parfois forte malgré le suivi extérieur régulier.

4.3 - Des rencontres régulières avec les parents

Des rencontres régulières viennent soutenir le travail qui s'engage avec l'enfant, une autorisation à dire. Elles s'inscrivent aussi dans un accueil plus global, qui vise à remobiliser chacun, afin de soutenir une reconnaissance des places et des rôles - porteuse de changements psychiques. La fréquence de ces rendez-vous est variable : une fois par trimestre en moyenne.

Les psychologues proposent entre 4 et 5 rencontres par semaine. Une majorité de familles répondent à nos sollicitations, d’autres s’adressent directement à nous pour une rencontre lors de moments particulièrement difficiles avec leur enfant. D’autres familles restent en difficulté pour investir cet espace singulier pour des raisons multiples (difficultés sociales, histoire complexe et parfois ancienne avec les institutions sociales, pathologie psychique, …). Les suivis psychologiques sont décidés et discutés avec les enfants en présence des parents. Des rencontres permettent de soutenir le questionnement des enfants. Une autorisation peut en effet venir des parents et l’institution peut aussi soutenir le travail engagé par l’enfant. Les psychologues accompagnent les parents dans leurs questionnements au moment de l’orientation de leur enfant. Les passations du WISC se font avec leur accord et les résultats sont discutés avec eux après une première rencontre avec l’enfant.

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4.4 - La préparation de la sortie des Jacquets

L’orientation et le projet de sortie des enfants sont aussi travaillés avec les psychologues. Les professionnelles notent que l’entrée vers le collège engendre de nouveaux questionnements pour l’enfant et sa famille. Le plaisir et l’angoisse sont mêlés et il semble très important de penser cette étape de séparation progressive avec le suivi institutionnel. Renforcer la confiance en soi de l’enfant et de sa famille est cruciale à cette étape du parcours scolaire. Le Service de suite est évoqué pour étayer ce passage. Les passations de tests (WISC IV) ont contribué à penser les projets d'orientation.

A Bagneux, 11 passations de tests Wisc en vue des orientations suivantes :

- Pour 6 enfants ce test a étayé un passage en 6ème EGPA. L’option de l’EGPA était envisagée dans une continuité d’une progression scolaire et d’un désir d’apprendre ravivé. Pour 3 enfants, les difficultés psychoaffectives importantes rendent fragile l’adaptation au collège. Pour 2 enfants, les difficultés de langage écrit nécessiteraient une prise en charge spécialisée.

Une psychologue participe à la commission EGPA, à laquelle sont conviés les parents. Il s’agit de soutenir avec eux un projet déjà travaillé dans l’institution, avec différents référents.

- Pour 3 enfants, une entrée en 6ème classique.

- Pour un enfant, le test constituait une première étape dans la constitution d’un dossier MDPH vers un ITEP.

- Pour un enfant qui restait dans l’institution, le test a permis de se rendre compte de son fonctionnement intellectuel de très bon niveau et a ouvert une nouvelle réflexion d’équipe sur sa prise en charge.

A Nanterre : 6 passations de Wisc.

4.5 - Le travail avec l’équipe pluridisciplinaire des Jacquets et les partenaires

L’action des psychologues s’inscrit dans un travail pluri disciplinaire au sein de l’institution et avec les partenaires exterieurs. En interne : Une psychologue assiste aux trois synthèses hebdomadaires et participe à l’élaboration du projet individualisé. Une psychologue est présente à la réunion de réflexion du service éducatif sur l’accompagnement des familles et des enfants en dehors de la vie à l’école. Des rencontres avec les référents extérieurs de l’enfant sont assurées par la psychologue référente (ASE, CMP/CMPP, services hospitaliers, services éducatifs, collèges des enfants sortis).

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SERVICE DE SUITE DES JACQUETS BAGNEUX ET NANTERRE Le Service de suite propose un accompagnement du jeune et de sa famille au moment de sa réinscription dans le milieu scolaire ordinaire (primaire ou secondaire). Il s’agit de consolider l’intégration du jeune par un soutien socio-éducatif. Ce dispositif se concrétise par un accompagnement de la scolarité, un soutien auprès des parents et un partenariat avec les établissements scolaires.

Nbre de suivis Jan. Fév. Mar Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.

Bagneux 9 9 9 9 9 9 13 13 13 13 13

Nanterre 8 7 7 7 7 7 9 9 9 9 9

Chaque projet d’intégration nécessite une préparation mobilisant différents acteurs : l’enfant, ses parents et l’établissement scolaire d’accueil. A Nanterre, à la demande de l’Aide Sociale à l’Enfance, un enfant a été pris en charge 5 mois en plus soit de septembre 2014 à janvier 2016 afin de mener à bien le projet d’orientation en internat.

Les objectifs du Service de suite

- Responsabiliser chaque jeune dans sa scolarité.

- Soutenir l’intégration sociale du jeune dans son quartier ou sa commune.

- Aider l’enfant dans la gestion de son emploi du temps.

- Favoriser la responsabilisation, la prise de décisions personnelles et développer son autonomie.

- Favoriser l’accès aux loisirs et à la culture.

L’éducateur accompagne le jeune dans son projet individualisé

- En le soutenant face aux difficultés rencontrées.

- En l’aidant à s’inscrire dans des activités sportives ou culturelles et en facilitant le lien social.

- En favorisant la prise de décision et l’autonomie.

- En l’aidant à acquérir de la maturité.

- En proposant un temps et un espace pour lui permettre de s’exprimer.

L’éducateur propose un soutien et un accompagnement qui aident les parents à prendre part activement à l’éducation et à la scolarité de leur enfant. Ceci se concrétise par différentes démarches :

- L’information régulière des parents sur le niveau scolaire de leur enfant et les difficultés rencontrées.

- L’accompagnement des parents et des jeunes dans un projet de scolarité réaliste.

- L’accompagnement aux rendez-vous ou réunions dans l’établissement scolaire d’accueil.

- Le soutien des parents pour qu’ils s’investissent dans la nouvelle scolarité de leur enfant.

- L’aide aux parents pour effectuer des démarches administratives liées à la scolarité de leur enfant.

76 entretiens avec les familles ont été réalisés. L’éducateur a pour principal partenaire l’Éducation nationale par l’intermédiaire de ses établissements scolaires. Il est aussi amené à développer un véritable partenariat avec l’ensemble des intervenants (A.S.E., S.S.E Olga Spitzer, C.M.P., assistantes sociales) et structures (internats, associations de quartier). 24 rencontres avec l’Education nationale ont été réalisées : professeurs principaux, principaux de collège, assistantes sociales.

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Le Service de suite est vraiment important pour soutenir les enfants à la sortie des Jacquets, ou parfois, quelques mois plus tard. Un Service de suite ... après un échec au collège

Pierre a été accueilli aux Jacquets de Nanterre en septembre 2013 en raison de difficultés relationnelles,

teintées de violence, à la fois avec ses pairs et avec les adultes. Il est suivi en orthophonie au CMP de sa

ville. Il vit chez ses parents avec sa jeune sœur. Il pratique le rugby depuis plusieurs années, c’est son

centre d’intérêt et son domaine de compétences.

A son admission aux Jacquets, il est en grande difficulté relationnelle avec les enfants. Il est également insolent, parfois grossier et violent avec l’adulte. Après une période de test éprouvante pour les professionnels, il a intégré peu à peu le cadre proposé par notre institution. L’accompagnement éducatif et le lien de confiance à la famille sont déterminants. Les règles et les limites deviennent acceptables même s’il peut parfois les questionner.

La famille ne redoute plus, comme l’année passée, les exclusions de l’école. Pierre non plus. Il s’apaise, construit des liens d’amitié avec certains enfants de l’institution. La qualité du lien avec l’adulte reste néanmoins un paramètre déterminant dans l’acceptation du cadre. Malgré les progrès constatés à la fin de sa prise en charge dans l’institution, Pierre traverse encore des périodes difficiles où son comportement se détériore.

Le stage d’intégration proposé par les Jacquets, dans l’école de son quartier, se déroule bien. Un soutien est cependant nécessaire car parfois il perd pied et se fâche, même s’il n’y a plus de violence sa fragilité est perceptible. Des échanges sur l’orientation de Pierre ont lieu avec la famille tout au long de l’année scolaire. Les parents souhaitent une scolarisation dans un collège ordinaire avec une option sport, l’équipe éducative privilégiant une orientation vers un internat.

En septembre 2016, Pierre intègre le collège avec une option rugby à Paris. Aucun Service de suite n’est

proposé à cause de la distance.

Après un conflit avec un camarade au collège, une exclusion définitive est prononcée, malgré

l’intervention des Jacquets, à la demande des parents et du jeune et avec l’accord du principal de collège,

pour expliquer la situation et parler des progrès du jeune les années passées.

La famille sollicite les Jacquets. En accord avec l’ASE, un Service de suite est proposé. Pierre est pris en charge le soir en attendant une scolarisation dans un collège de quartier. Pierre est intégré dans son nouveau collège trois semaines plus tard. Aujourd’hui il est assidu aux Jacquets pour l’aide aux devoirs ; le suivi au CMP est mis en place avec l’accompagnement de la psychologue.

En janvier après plus d’un mois dans son nouveau collège, Pierre est fier de nous montrer son bulletin scolaire. Il a eu les encouragements, les résultats scolaires sont bons. Il sera accompagné jusqu‘en juin. Plus qu’une aide véritable pour les devoirs, il vient se rassurer aux Jacquets.

Il nous faut maintenant préparer les relais nécessaires pour juin.

Dans chaque établissement une suractivité importante du Service de suite est enregistrée. Nous sommes aujourd’hui amenés à réfléchir aux évolutions de ce service : l’augmentation des prises en charge ne peut se poursuivre sans évolution, la qualité du travail éducatif serait sans doute engagée.

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V - ÉVOLUTION ET MOUVEMENT DU PERSONNEL

Mouvement du personnel Service Éducatif :

Démission de deux éducatrices spécialisées en juillet (1 à Bagneux, 1 à Nanterre) et embauche d’une éducatrice spécialisée en septembre.

Service Pédagogique :

Démission de deux institutrices suppléante en juillet (1 à Bagneux, 1 à Nanterre).

Embauche de deux institutrices suppléantes en septembre (1 à Bagneux, 1 à Nanterre).

Formations Formations collectives :

Formation : « le travail en famille » quatre journées dans l’année pour l’ensemble des équipes éducatives des Jacquets.

Formation pour le personnel psychologique :

Suivi de pratique psychologique – 1 samedi/mois pour l’ensemble des psychologues.

Accueil de stagiaires Nous avons accueilli deux stagiaires en formation d’éducateur spécialisé en apprentissage

A Bagneux, 1 Stage de 6 mois de 1ère année, en formation à l’ETSUP Paris A Nanterre, 1 Stage de 3 mois de 1ère année

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CONCLUSION

Les Jacquets offrent une réponse globale et différenciée qui tient compte les différents aspects de l’enfant grâce à une approche à la fois pédagogique, éducative et psychologique. Des espaces distincts sont offerts à l’enfant dans un cadre symbolique structuré en référence au cadre sociétal ordinaire : on va à l’école, on a des loisirs collectifs, on peut parler avec un psychologue. L’organisation de l’établissement a pour but de permettre à chaque enfant d’aller à l’école pour y apprendre avec plaisir – ce qui est parfois très difficile - et en lui donnant confiance en lui parce qu’on s’occupera de sa difficulté éducative ou/et psychoaffective dans un autre espace, un autre temps, avec d’autres adultes et en relation avec ses parents. Claude Roméo, ancien directeur de l’Enfance et de La Famille au Conseil Général de la Seine-Saint-Denis et ayant contribué à la mise en place de politiques nationales de protection de l’enfance, témoigne ainsi de son intérêt pour cette prise en charge spécifique dans son livre « Négliger les enfants … c’est détruire l’avenir » : « L’objectif des Jacquets, simple mais efficace, vise à réconcilier les enfants avec l’école à partir d’une pédagogie active et à travailler simultanément leur socialisation… […] En dehors du temps scolaire, les enfants sont pris en charge par le service éducatif, avec l’objectif de favoriser leur socialisation… A sa sortie, un service prend le relais pour l’accompagnement pendant un minimum de quatre mois au sein de l’école. Le résultat est sans appel : après vingt-cinq ans d’existence, deux enfants sur trois intègrent avec succès l’école ordinaire et prennent le chemin du collège. Certains auront besoin d’un étayage éducatif, mais cette expérience sera toujours présente dans leur histoire scolaire. Cette expérience qui permet dès l’âge de l’école primaire de mettre en place une politique de prévention de l’échec scolaire, mériterait de se développer en France. […] Mettre en place l’ensemble des mesures annoncées au niveau national et utiliser les « bonnes » pratiques innovantes, déployées au profit des élèves les plus fragiles, serait un levier fort du changement du système éducatif pour la réussite scolaire ». Cette prise en charge répond bien aux orientations des politiques de protection de l’enfance, et tout particulièrement à la loi de mars 2016 qui souligne l’importance de la prévention, la nécessité des partenariats et le travail avec les parents. Le département des Hauts-de-Seine soutient fortement le fonctionnement des Jacquets, même si nous sommes conscients d’un contexte financier qui se tend. Le volontarisme des équipes permet de proposer des projets féconds, et des propositions d’aide « sur mesure ». Cependant, la question de l’adéquation de l’offre aux besoins des enfants accueillis se pose. Une prise en charge conjointe avec la MDPH, Maison Départementale des Personnes Handicapées, pour deux ou trois enfants ayant des problèmes de santé mentale ou de retard psychologique, dans chaque institution, permettrait sans-doute de décliner des solutions encore plus adaptées : transport individualisé pour des enfants se mettant en danger dans les ramassages collectifs, prise en charge séquentielle scolaire et accompagnement vers le soin.

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ANNEXE N°1

Activités des Jacquets au cours de trois dernières années

ANNÉES

INSTITUTION SERVICE DE SUITE

ASE 92 ASE

Autre département

TOTAL ASE 92 ASE

Autre département

TOTAL

2016 Bagneux 14 505 322 14 827 2 860 2 860

2016 Nanterre 14 626 192 14 818 2 372 2 372

TOTAL 2016 29 131 514 29 645 5 232 5 232

2015 Bagneux 14 677 321 14 998 1 578 181 1 759

2015 Nanterre 14 677 321 14 998 1 578 181 1 759

TOTAL 2015 29 354 642 29 996 3 156 3 518

2014 Bagneux 13 885 932 14 817 2 117 303 2 420

2014 Nanterre 14 646 122 14 768 1 385 1 385

TOTAL 2014 28 531 1 054 29 585 3 502 3 805

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ANNEXE N°2 Séjours organisés par les services éducatifs

BAGNEUX

Séjours organisés par le Service Educatif de Bagneux

Du 22 au 26 Février

Du 29/02 au 4 Mars

1 séjour de 5 jours à La Ferme de Trénube à Talensac (Ille-et-Vilaine) Ateliers : Soins aux animaux, fabrication de pain, balade en calèche pour 7 enfants

1 séjour de 5 jours au Château de Kersaliou à St Pol de Léon (Côtes-du-Nord) Activité Char à voile pour 7 enfants

Du 18 au 22 Avril Du 25 au 29 Avril

1 séjour en bord de mer de 5 jours à Grandcamp (Manche) Visites Musée du Débarquement, Cimetière Américain – Activités « Plage, pêche aux crabes, jeux sportifs en bord de mer » pour 7 enfants 1 séjour de 5 jours à La Ferme de Trénube à Talensac (Ille-et-Vilaine) Ateliers : Soins aux animaux, fabrication de pain, balade en calèche pour 7 enfants

Du 4 au 8 Juillet Du 11 au 15 Juillet

1 séjour en bord de mer de 5 jours à Bréhal (Manche) Excursion en bateau aux Iles Chausey- Activités de plage pour 7 enfants 1 séjour en bord de mer de 5 jours à Grandcamp (Manche) Visites Musée du Débarquement, Excursion en bateau Baie du Mont St Michel, Activité plage pour 7 enfants 1 séjour en bord de mer de 5 jours à Meschers s/Gironde (Charente-Maritime) – Activités de plage : baignade, pêche, balade en quad sur la plage pour 6 enfants

Du 24 au 28 Octobre

1 séjour de 5 jours à La Ferme équestre de la Chicaudière à Noyant (Maine-Et Loire) Activité « Equitation », pour 7 enfants 1 séjour de 5 jours à Courseulles (Calvados) Activité « Equitation », pour 7 enfants

Du 19 au 23 Décembre Du 26 au 30 Décembre

1 séjour de 5 jours à La Bergerie de Vignory (Seine-et-Marne) pour 7 enfants 1 séjour de 5 jours à La Bergerie de Vignory (Seine-et-Marne) pour 6 enfants Découverte de la ferme et Ateliers « pain, confiture, bijoux, confection de roses des sables ».

Séjours de week-end avec les enfants organisés par le Service Educatif de Bagneux

Du 22 au 24 Janvier Du 25 au 27 Novembre

2 W.E. 3 jours « Découverte de la ferme » à La Bergerie de Vignory (Seine et Marne) avec 7 enfants à chaque WE

Du 25 au 27 Mars Du 17 au 19 Juin Du 23 au 25 Septembre

3 W.E. 3 jours – Activité « Escalade » à Buthiers (Seine-et-Marne) avec 7 enfants à chaque WE

Du 13 au 15 mai W.E. 3 jours à Buthiers Seine et Marne) - 7 enfants

Du 3 au 5 juin Du 4 au 6 novembre

W.E. 3 jours à Montaure (Eure) avec 7 enfants Avec 11 enfants

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NANTERRE Séjours organisés par le Service Educatif de Nanterre

Du 22 au 26 Février Du 29/02 au 4 Mars

1 séjour de 5 jours à La Ferme de Trénube à Talensac (Ille-et-Vilaine) Ateliers : Soins aux animaux, fabrication de pain, balade en calèche pour 7 enfants 1 séjour de 5 jours au Château de Kersaliou à St Pol de Léon (Côtes-du-Nord) Activité Char à voile pour 7 enfants

Du 18 au 22 Avril Du 25 au 29 Avril

1 séjour en bord de mer de 5 jours à Grandcamp (Manche) Visites Musée du Débarquement, Cimetière Américain – Activités « Plage, pêche aux crabes, jeux sportifs en bord de mer » pour 7 enfants 1 séjour de 5 jours à La Ferme de Trénube à Talensac (Ille-et-Vilaine) Ateliers : Soins aux animaux, fabrication de pain, balade en calèche pour 7 enfants

Du 4 au 8 Juillet Du 11 au 15 Juillet

1 séjour en bord de mer de 5 jours à Bréhal (Manche) Excursion en bateau aux Iles Chausey- Activités de plage pour 7 enfants 1 séjour en bord de mer de 5 jours à Grandcamp (Manche) Visites Musée du Débarquement, Excursion en bateau Baie du Mont St Michel, Activité plage pour 7 enfants 1 séjour en bord de mer de 5 jours à Meschers s/Gironde (Charente-Maritime) – Activités de plage : baignade, pêche, balade en quad sur la plage pour 6 enfants

Du 24 au 28 Octobre

1 séjour de 5 jours à La Ferme équestre de la Chicaudière à Noyant (Maine-Et Loire) Activité « Equitation », pour 7 enfants 1 séjour de 5 jours à Courseulles (Calvados)- Activité « Equitation », pour 7 enfants

Du 19 au 23 Décembre Du 26 au 30 Décembre

1 séjour de 5 jours à La Bergerie de Vignory (Seine-et-Marne) pour 7 enfants 1 séjour de 5 jours à La Bergerie de Vignory (Seine-et-Marne) pour 6 enfants Découverte de la ferme et Ateliers « pain, confiture, bijoux, confection de roses des sables ».

6 week-ends ont été réalisés, soit 17 journées et 125 prises en charge.

Du 22 au 24 Janvier Du 25 au 27 Novembre

W.E. 3 jours « Découverte de la ferme » à La Bergerie de Vignory (Seine et Marne) avec 7 enfants à chaque WE

Du 25 au 27 Mars Du 17 au 19 Juin Du 23 au 25 Septembre

W.E. 3 jours – Activité « Escalade » à Buthiers (Seine-et-Marne) avec 7 enfants à chaque WE 7 enfants

Du 6 au 7 Mai

W.E. 2 jours à Montaure (Eure) - 10 enfants Jeux dans le parc de Montaure et promenade en forêt

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Avec la participation

du Fonds Social Européen

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SAFIP

SERVICE D'AIDE À LA FORMATION

ET À L'INSERTION PROFESSIONNELLE

32-36, rue de Vaucouleurs 75 011 Paris

Tél. : 01 58 53 58 10 Fax : 01 58 53 50 25

[email protected]

Financement

Région Ile de France

Pôle Emploi – Préfecture de Paris – ACSE

Conseil Général de Paris – DDEEES – DASES - DPP

Directeur : Stéphane COLENTHIER

Secrétaire : Laure OUINSOU - GNAHOUI

Quatre formatrices et formateurs

Pôle de Projet Professionnel

AVENIR Jeunes « SYNERGIE »

32-36, rue de Vaucouleurs

75 011 Paris

Tél. : 01 58 53 58 10

Fax : 01 58 53 50 25

[email protected]

Financement :

Région Ile de France – Fond Social Européen

Coordinatrice : Marie HESRY

Secrétaire : Samia BENHAGOUGA

Une secrétaire en contrat de professionnalisation

Quatre formatrices et formateurs

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Créé en 1988 pour aider à l’insertion des jeunes les plus en difficulté, le SAFIP a diversifié et élargi ses

actions et s’adressent aussi aux personnes de plus de 26 ans. Nous accueillons un public cumulant à la

fois un bas niveau de qualification et des difficultés sociales.

Nous avons formé ou accompagné 459 personnes en 2016 contre 425 en 2015. Cette augmentation est

due à une reprise des commandes de formations dans le secteur sanitaire et social et aux places

complémentaires du Plan national « 500 000 » du programme AVENIR Jeunes.

LES ACTIONS RÉALISÉES EN 2016

Intitulé Personnes concernées

en 2016

Personnes concernées

en 2015 Financement

AVENIR Jeunes - Paris 327 295 Région IdF

Nouvelle Chance Lutte Contre le Trafic - Jeunes Vers l’Emploi

68 80 DDCS-FIPD - MILDECA – CIEC - DASES -

DPP

INFOBAT 5 6 Entreprise d'Insertion Infobat

Service d’aide au domicile des personnes

27 16 Région IdF

Préparation au CAP Petite Enfance

16 12 Pôle Emploi

Parcours de Femmes 16 16 Préfecture de Paris - Région IdF

Ville de Paris

Nombre de personnes suivies 459 425

1. Les actions de formation pour les jeunes de 16 à 25 ans

1.1 Avenir Jeunes 2016 - Pôle de Projet Professionnel Synergie - financé par le Conseil Régional d’Ile-de-France

La Fondation assure depuis 2002 le portage du pôle c’est-à-dire la coordination pédagogique,

administrative et financière de l’ensemble des activités. Cette action fait l’objet d’un rapport séparé.

Le « programme AVENIR Jeunes – Pôle de Projet Professionnel » 2015-2018 est financé par le Conseil

Régional et a pour objectif de donner un accès à l’emploi et/ou à une formation qualifiante aux jeunes

de 16 à 25 ans à bas niveau de qualification. Le SAFIP est conventionné comme mandataire d’un

groupement de dix organismes de formation dénommé « SYNERGIE » à Paris pour 193 places. Le SAFIP

intervient également comme organisme de formation partenaire au même titre que les neuf autres

organismes de formation composant le pôle.

Le programme pédagogique des pôles de projet professionnel se déroule autour d’un sas de cinq unités

thématiques, de plateaux techniques et de stages en entreprise.

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Nous participons à l’animation pédagogique de certaines activités du pôle tels que :

Le sas (accueil, bilan intermédiaire et bilan final)

L’unité « projet professionnel »

L’unité « communication »

L’unité « technologie de l’information et de la communication »

L’unité « projet collectif », à travers le projet collectif « Regards », axé autour de la construction et l’analyse des images (feuilletons, films de fiction et documentaires) et de la réalisation d’un court métrage.

Les plateaux techniques de découverte des métiers d’aide à la personne : panorama des métiers du secteur, rencontres avec des professionnels, gestes techniques et aussi visites de structures, de centres de documentation… Ces plateaux techniques s’adressent également à des jeunes d’autres pôles de projet et de missions locales.

Les stages en entreprise.

1.2 Le dispositif "Nouvelle Chance" (ex "Lutte Contre le Trafic" - "Jeunes Vers l’Emploi") conventionné par

la DASES Mission de prévention des toxicomanies, la DPP (Direction de la Prévention et de la

Protection) et la DDCS-FIPD (Fond Interministériel de Prévention de la Délinquance).

La spécificité de cette action est d'accompagner les jeunes accueillis dans leurs démarches de recherche immédiate d'emploi. Diagnostic

Les jeunes orientés sont sans activité depuis plusieurs mois, voire plusieurs années : plus d'école, pas de formation, pas d'emploi stable et souventdes périodes de détention.

Ils sont inscrits dans des trafics pour des raisons souvent alimentaires et nous expliquent que « s'ils avaient un boulot, ils n'auraient pas besoin de trafiquer ! ».

Leur consommation est amplifiée par le manque d'activité. « Maintenant que je bosse, j'ai moins le temps et moins l'envie d'aller voir les potes pour fumer avec eux ! »

Des événements déclencheurs, familiaux, judiciaires, liés aux trafics, suscitent chez les jeunes des envies de « vie normale », de sortir du trafic, d'être tranquille. L’occasion pour les éducateurs de proposer notre accompagnement considéré comme un outil adapté, rapide et efficace.

Action mise en place

L’accompagnement est réalisé par un binôme éducateur-conseiller en insertion professionnelle.

Les premières étapes de l'accompagnement permettent d’identifier tous les freins à l'insertion :

Rythme, horaires, gestion du temps liés aux activités de trafic. Un premier travail se fait autour du principe de réalité : combien de temps le jeune est-il prêt à accorder à ses démarches d'insertion ? Quelle place accorder aux autres activités ?

Contraintes liées au suivi judiciaire. En fonction du projet professionnel, une demande du casier judiciaire est effectuée. Nous vérifions ensemble les contraintes : Travail d’Intérêt Général (TIG), horaires de sortie autorisés, interdiction de territoire, injonction de soins…

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Addictions, problèmes de santé. Nous effectuons une mise en relation avec les Consultations Jeunes Consommateurs, avec des psychologues. Nous accompagnons les jeunes autour de leurs besoins fondamentaux : sommeil, alimentation, ...

Manque d'expérience professionnelle, absence de qualification, méconnaissance des codes de l'entreprise et des techniques de recherche d’emploi. Possibilité d'effectuer des stages en entreprise. Travail sur les compétences transférables. Le CV, la lettre de motivation, l'entretien d'embauche, stratégies de recherche d'emploi, ...

En 2016, 42 jeunes ont été reçus en premier entretien, 36 jeunes ont souhaité un second entretien.

Puis 2 ont été réorientés vers un dispositif correspondant à leur demande et 7 n'ont pas souhaité être

suivis pour le moment.

68 jeunes ont été accompagnés en 2016

o 27 jeunes ont intégré le dispositif et ont bénéficié de plusieurs rendez-vous en 2016.

o 41 anciens suivis continuent d’être accompagnés.

Les prescripteurs

2016 2015

PJJ 2 3% 2 3%

Prévention Spécialisée - Feu Vert 51 75% 58 72%

Prévention Spécialisée - OPEJ 14 21% 17 21%

ASE - -% 2 2%

Autres 1 1% 2 2%

Total 68 100%- 81 100%-

96% des personnes sont adressées par des services de prévention spécialisée et 4% par d’autres acteurs. Problématiques identifiées « consommation - trafic - justice »

Problématiques identifiées

Nombre de jeunes

Taux Nombre de

jeunes Taux

année 2016 Année 2015

Consommation régulière 43 63% 55 68%

Forte consommation 7 10% 10 12%

Trafic 30 44% 37 46%

Suivi justice 25 37% 33 41%

Sortant de prison (moins de 6 mois) 13 19% 19 23%

Incarcéré pendant l’accompagnement 3 4% 7 9%

Consommation + trafic + suivi justice 27 40% 27 33%

Pour 68 jeunes en 2016 et 81 jeunes en 2015.

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Les résultats

Jeunes suivis % sur total % sur sortie

Accès à un emploi 26 38 % 52 %

Accès à une formation 10 15 % 20 %

Sans aucune nouvelle 10 15 % 20 %

Incarcération 4 6 % 8 %

Actuellement en suivi 18 26 % -

Total 68 100% 100%

Sur les 68 jeunes accompagnés, 36 ont pu accéder à un emploi ou une formation, soit 72% des sorties. 1.3 Entreprise d’Insertion Infobat : salariés en insertion

Cinq salariés ont bénéficié d’un ou plusieurs rendez-vous avec un conseiller afin de faire le point sur leur projet professionnel et de démarrer une recherche d’emploi pour les salariés en fin de contrat. Infobat utilise un logiciel de suivi des salariés en insertion qui permet d’être très réactif dans l’accompagnement socio-professionnel. Les problèmes de santé d'un salarié l’ont freiné dans sa recherche d'emploi. Un salarié s'est installé en auto entrepreneur pour une activité de plombier.

2. Les actions de formation dans le secteur sanitaire et social financé par le Conseil Régional d'Ile de France

Le titre "Assistant De Vie aux Familles (ADVF)"

Le titre ADVF est découpé en trois certificats de compétences professionnelles (CCP). Nous avons mis

en place un groupe par CCP avec la possibilité d'en faire un, deux ou les trois. Les actions se déroulent

du 13 octobre 2016 au 12 mai 2017. Au total 20 stagiaires sont en formations.

Le titre se valide devant un Jury qui se tiendra mi-mai 2017.

"La découverte de métier des services à la personne"

La découverte de métier est une nouvelle action pour notre service. L’objectif principal est de soutenir

les stagiaires dans l'accès à des formations qualifiantes du secteur. La validation du projet professionnel

et la remise à niveau en français et mathématiques sont les principaux axes mis en œuvre.

Une première session s'est déroulée du 13 octobre au 30 décembre 2016.

En 2016, sur 11 stagiaires, 1 (9%) est entrée en formation qualifiante et 2 (18%) ont accédé à un emploi.

Préparation au CAP petite enfance, conventionnée par Pôle Emploi

Cette action de formation dans le secteur sanitaire et social, permet aux demandeurs d’emploi de

s’insérer dans la vie professionnelle. L’action a débuté le 26 septembre 2016 et s'achèvera le 18 mai

2017. L’objectif est de préparer le CAP Petite Enfance en « candidats libres » pour la session de juin

2017.

En 2016, nous avons 16 stagiaires en cours de formation.

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3. Parcours de Femmes, conventionné par la Préfecture et la Ville de Paris

Le SAFIP réalise depuis 1998, un stage d’accès à l’emploi pour les femmes en situation de précarité.

Cette action se déroule du 9 juin 2016 au 17 février 2017.

Le stage se déroule en deux temps :

- La première partie de trois mois à mi-temps, non rémunérée, vise à construire un projet

professionnel réaliste, à travailler la communication verbale et non verbale, à donner une plus

grande autonomie aux femmes dans leurs démarches administratives (santé, système scolaire,

banque, etc.), à les aider à résoudre certaines difficultés qui sont souvent des freins à leur

insertion (garde d’enfants, santé, budget, équilibre familial) et depuis cette année à utiliser les

outils numériques.

- La seconde partie de quatre mois à plein temps, rémunérée, permet la validation de leur projet

professionnel. Les femmes effectuent trois stages de trois semaines en entreprise entrecoupés

de trois fois deux semaines en centre de formation. Lors de ces stages pratiques, elles doivent

s’adapter au travail et aux horaires demandés. Elles essaient, particulièrement lors du dernier

stage de s’intégrer dans des entreprises susceptibles de les recruter.

En 2016, 16 stagiaires suivent la formation. Les premiers résultats à l’issue du stage (février 2017) :

3 femmes ont trouvé un emploi, 1 une formation qualifiante, 6 une formation pré qualifiante, 3 ont

abandonné la formation pour des problèmes de santé et les 3 autres sont en recherche d'emploi.

4. Partenariat avec l'UROF-IDF

Le SAFIP est membre de l'Union Régionale des Organismes de Formation - UROF. Cette union régionale

se fonde sur une communauté d'organismes qui partagent la même éthique professionnelle. L'UROF

IDF a comme impératif le dialogue avec les différentes instances, régionales ou d’Etat, pour faire

entendre la nécessité de promouvoir et d’amplifier les actions de formation et d’accompagnement à

destination des publics les plus éloignés de l'emploi, des hommes et des femmes qui se sont retrouvés

hors du champ du monde du travail, ou de celles et ceux qui souhaitent évoluer dans leurs savoirs.

Le 29 septembre 2016, une "Rencontre Formation et Insertion professionnelle" nous a permis de

mobiliser les acteurs de la région Ile-de-France, de Pôle Emploi, de la mission locale de Paris, de DEFI

Métiers et de travailler sur nos pratiques innovantes.

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CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Avec le Conseil d’administration, nous avons pris des décisions pour préserver l’activité de formation du

SAFIP destinée aux personnes les plus vulnérables. Nous avons cherché à pouvoir bénéficier de la taxe

d’apprentissage, hors quotas. Nous avons répondu à la demande de la région Ile-de-France et accueilli

des jeunes supplémentaires, au Pôle de projet professionnel, au titre du plan « 500 000 formations ».

En juin 2016, nous avons répondu à de nouveaux marchés du secteur sanitaire et social, aussi dans le

cadre du plan « 500 000 formations ». En moins d’un mois, nous avons dû recruter 44 stagiaires pour

qu'ils s'engagent aussitôt sur une formation de 8 mois. Malgré ce délai très contraint, nous avons pu

commencer en septembre un CAP Petite Enfance et en octobre une formation d'Assistant De Vie aux

Familles (ADVF) ainsi qu’une "Découverte de métier des services à la personne".

Nous avons aussi décidé de rassembler l’équipe de l'Espace Dynamique d'Insertion le TIPI avec celle du

SAFIP - Synergie dans nos locaux du 11ème arrondissement. Cela a nécessité des changements dans les

fonctionnements et les organisations de façon à garder les spécificités de chaque dispositif et de pouvoir

répondre aux besoins des jeunes. Les ajustements se travaillent encore. Ce rassemblement des deux

équipes permet des échanges constructifs sur les pédagogies de formation et l’analyse du contexte.

Nous travaillons dès maintenant aux formations qui relèvent du dispositif Avenir-Jeunes et qui devraient faire l’objet d’un marché public en 2018. Nous veillons à répondre aux différents appels d’offres et appels à projets concernant des formations relevant de notre compétence afin de répondre aux besoins des personnes (jeunes et adultes) et dans une recherche d’un équilibre financier.

La programmation acquise pour 2017

- AVENIR Jeunes – Pôle de Projet Professionnel (193 places)

- Lutte Contre le Trafic et Jeunes Vers l’Emploi (50 à 70 places)

- La fin du Plan 500 000 "La découverte de métier des services à la personne" (16 places)

- La fin du CAP petite enfance financé par pôle Emploi (16 places)

- Un autre CAP petite enfance financé par le Conseil départemental de Paris (16 places)

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225

Le programme « AVENIR Jeunes – Pôle de Projet Professionnel » 2015-2018

Financé par le Conseil Régional, ce programme a pour objectif de favoriser l’accès à l’emploi et/ou la formation

qualifiante de jeunes de 16 à 25 ans au bas niveau de qualification.

Un parcours de formation individualisé leur permet de travailler autour de leur environnement social et

professionnel, de développer des compétences clés, de construire un projet professionnel et de renforcer leur

confiance.

Le pôle de projet professionnel s'inscrit dans le cadre d’un partenariat avec plusieurs organismes aux

compétences et champs d’action complémentaires qui forment le pôle SYNERGIE. Les 10 organismes co-

traitants qui participent à cette convention 2016 sont :

ADF Entreprises, Amana hommes et migrations, Biorythme, la Sauvegarde de l’adolescence de Paris avec le

Centre d’initiatives pour l’emploi des jeunes (CIEJ) et Tonus Emploi, Ergorythme, GALB, le Greta M2S,

Strata’j’m, TEREM et le SAFIP.

Le SAFIP est mandataire du pôle SYNERGIE à Paris, à hauteur de 193 places. Il assure le portage de ce pôle. À

ce titre, il est le garant de la bonne exécution du marché signé avec le Conseil Régional d’Ile-de-France.

L’équipe de coordination assure le suivi administratif et pédagogique de l’ensemble des jeunes accueillis. Elle

organise la programmation de toutes les activités pédagogiques et assure le suivi financier du marché.

L’ORGANISATION DES PARCOURS L’équipe de coordination regroupe une coordinatrice, une secrétaire et cinq personnes référentes des

parcours des jeunes au sein du pôle. Deux de ces référents sont détachés par leur organisme dans les locaux

de la coordination (ADF Entreprises et le CIEJ) et trois sont salariés du SAFIP.

Le programme régional « AVENIR Jeunes » offre deux dispositifs qui prennent en compte les attentes et les

capacités de chaque stagiaire.

- les Espaces de Dynamique d’Insertion,

- les Pôles de Projet Professionnel.

Le pôle vise le développement et l'approfondissement de 7 compétences clés :

- communication en langue française

- mathématiques et compétences de base en sciences et technologies

- numérique

- apprendre à apprendre

- sociales et civiques

- esprit d'initiative et d'entreprise

- sensibilité et expressions culturelles

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Le sas de positionnement et de suivi pédagogique

Le SAS comporte trois évaluations, initiale, intermédiaire et finale et donc trois positionnements. Ces différents temps d’évaluation permettent de mesurer la progression du stagiaire dans son parcours. L’évaluation initiale permet d’accéder au dispositif, d’analyser les besoins et les attentes du jeune. Sa durée est de 3 jours répartis en 6 demi-journées qui comprennent activités collectives et individuelles.

Elle tient compte :

Des compétences sociales. Une demi-journée est consacrée à une séance de communication qui

permet d’évaluer la capacité à être en groupe, à participer et à s’impliquer.

Des compétences et aptitudes professionnelles. Deux jours et demi de travail sont consacrés aux

compétences acquises au cours des différentes expériences antérieures. Les évaluations linguistiques

et informatiques sont organisées par nos partenaires.

Des motivations et besoins de formation. En fin d’accueil, un entretien approfondi de restitution des

évaluations est réalisé et le recueil des besoins exprimés par le jeune permet d’établir une synthèse

claire. Celle-ci est formalisée et validée par « un contrat de formation et d’insertion Ile-de-France »

signé par le jeune, le conseiller de La Mission Locale et le référent de SYNERGIE.

L’évaluation intermédiaire mesure la progression du stagiaire et permet, si nécessaire, d'adapter la suite de son parcours.

L’évaluation finale formalise les acquis du stagiaire dans la perspective d’une suite du parcours dans un dispositif de qualification ou d’accès l’emploi.

Les unités thématiques

Au nombre de cinq, les trois premières sont obligatoires quel que soit le parcours proposé aux stagiaires.

1. L’unité « projet professionnel » Cette unité a pour but d'identifier, de valoriser et de formaliser les acquis (savoir, savoir-faire, savoir être,

capacités et aptitudes), la formation et l'expérience du jeune, de mettre à jour ses centres d'intérêt personnel

et professionnel, d’envisager les domaines d’activité et les métiers où il pourrait s’épanouir.

Elle prépare à la recherche d’un emploi ou d’un stage. Le stagiaire aborde les techniques de recherche

d’emploi, la rédaction d’une lettre de motivation et du CV, la préparation aux entretiens de recrutement. Les

jeunes sont fortement valorisés en trouvant eux-mêmes leur entreprise d’accueil.

Les plateaux techniques et les stages « Découverte de l’Apprentissage et des Métiers » permettent de

découvrir ou d’approfondir la connaissance d’un métier à l’aide d’un organisme spécialisé dans ce secteur. Ils

offrent la possibilité d’effectuer des gestes professionnels.

L’entreprise représente le principal outil pédagogique. Elle permet une confrontation réelle avec le monde du

travail. Les jeunes peuvent ainsi mieux identifier leurs compétences et leurs difficultés. Cette année encore,

nombreux sont les jeunes à avoir obtenu des évaluations « élogieuses » lors de leur stage en entreprise alors

qu’ils étaient très difficiles à « tenir » en centre de formation.

Dans le cadre de cette unité, nous regroupons également les ateliers « santé » : prévention de la santé au

travail, ergonomie et sécurité au travail. Nous proposons également un module pour sensibiliser aux principes

du développement durable au cours duquel nous développons particulièrement deux thèmes : la promotion

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de la diversité et la lutte contre les discriminations. C’est aussi l’occasion d’aborder la lutte contre le gaspillage

alimentaire.

2. L’unité « communication »

Les objectifs de cette unité sont de développer :

- la compréhension, la transmission d’informations, l’interaction, l’adaptation du registre de langue à l’oral et à l’écrit.

- l’explication, la justification, l’argumentation à l’oral et à l’écrit.

- les gestes et les postures dans la communication orale et l’interaction (dimension culturelle et socio culturelle de la langue).

3. L’unité « technologies de l’information et de la communication »

Les objectifs de cette unité sont de développer et/ou de renforcer les compétences du stagiaire en technologies de l’information et de la communication :

- rechercher et sélectionner des informations avec l’outil informatique.

- identifier des types de ressources, des lieux où disposer d’informations concernant la recherche d’emploi et de formations.

- produire des documents en lien avec la construction et la validation du projet professionnel.

Passation du Passeport Informatique et Numérique PIM

4. L’unité « projet collectif » Les projets collectifs ont pour objectif premier la socialisation des jeunes mais ne se limitent pas à la seule

acquisition de compétences sociales. Très divers, puisqu'ils vont de la réalisation d’un mini film à de

l’expression théâtrale, en passant par la construction de jeux, ils offrent aux jeunes la possibilité d’apprendre

à vivre ensemble, de transmettre des informations, et de prendre confiance en eux tout en respectant les

autres.

5. L’unité « remise à niveau », avec une entrée « compétences »

La remise à niveau consiste, pour les stagiaires, à acquérir ou à actualiser leurs connaissances générales afin

de satisfaire aux prérequis nécessaires pour suivre une formation d’accès à la qualification, à une formation

professionnalisante, certifiante, à un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, et également à un

accès direct à l’emploi. Elle concerne des disciplines aussi diverses que les mathématiques, la logique, le

français, la biologie, l’anglais… Les objectifs sont définis individuellement, en fonction de chaque projet

professionnel et s’articulent avec les objectifs des autres unités.

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L’ACTIVITÉ EN CHIFFRES

Le marché 2015-2016 Le Conseil Régional d’Ile-de-France nous a demandé un bilan de suivi de formation à 3 mois de la fin du

marché. Pour 2015, le marché s’est terminé en août 2016. Vous trouverez ci-dessous une synthèse de ce bilan

réalisé au 30 juin 2016.

Marché 2015 au 31 août 2016 Hommes Femmes Total Taux

Emploi 57 35 92 31%

dont contrats en alternance 32 15 47 16%

Formation 28 27 55 19%

Retour Missions Locales : projet validé 27 27 54 18%

Retour Missions Locales : projet non validé 24 22 46 16%

Abandons, interruptions du parcours d'insertion 29 19 48 16%

Total 165 130 295 100%

Sur les 295 jeunes, 31% ont un emploi, 19% sont en formation, 34% sont retournés vers les Missions Locales

et 16% ont interrompu le parcours d’insertion. Par rapport à 2015, nous enregistrons une augmentation du

taux de 7% de retour vers l’emploi (31% en 2016 contre 24% en 2015). A noter aussi 16% de contrats en

alternance dans les reprises d'emploi contre 12% l'année précédente et 7% il y a deux ans.

La région valorise les résultats en déduisant les abandons, (pour les contrats en alternance 47 jeunes sur 247 en 2016 contre 48 sur 295 en 2015), ce qui donne un taux de 19 %, soit le meilleur taux des 25 Pôles de Projet Professionnel.

Le marché 2016-2017 Le 4 février 2016, le marché 2016 a été reconduit sur les bases du marché 2015, soit 193 places.

Dans le cadre du plan 500 000 formations, nous avons reçu un avenant pour 34 places supplémentaires le 27

juillet 2016, avec des entrées autorisées jusqu'au 31 janvier 2017. Le marché se terminera le 30 septembre

2017.

Pour un marché de 227 places, nous avons accueilli en « sas » 405 jeunes dont 327 ont signé un contrat de

formation avec SYNERGIE. Parmi les 78 jeunes non retenus à l’issue du « sas », une partie a été réorientée

vers d’autres dispositifs et les autres sont retournés auprès de leur conseiller de Mission Locale avec un bilan

et les motifs qui ont empêché la formation (manque de maturité, absences répétées, problèmes

administratifs, de santé, etc.).

Répartition par sexe et tranche d’âges des stagiaires ayant signés une convention

Tranches d’âge Femmes Hommes Total

16 – 17 ans 15 5 % 24 7 % 39 12 %

18 – 20 ans 58 18 % 89 27 % 147 45 %

21 – 25 ans 66 20 % 75 23 % 141 43 %

Total 139 43 % 188 57 % 327 100 %

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Niveau scolaire des stagiaires ayant signés une convention

Niveau scolaire Femmes Hommes Total

Non identifiable / formation à l'étranger

51 16 % 71 22 % 122 37 %

Niveau VI 7 2 % 12 4 % 19 6 %

Niveau V bis 23 7 % 33 10 % 56 17 %

Niveau V 29 9 % 55 17 % 84 26 %

Niveau IV 28 9 % 17 5 % 45 14 %

Niveau III 1 1 % - - % 1 0,3 %

Total 139 43 % 188 57 % 327 100 %

60% des jeunes ont un niveau d’étude inférieur au niveau V et 26% ont un niveau V. Il s’agit bien d’un public éloigné des formations qualifiantes, pour lequel le pôle de projet représente une étape importante dans leur parcours d’insertion professionnelle. Départements d’origine des stagiaires ayant signés une convention

Départements d’origine

Femmes Hommes Total

75 71 22 % 102 31 % 173 53 %

93 48 15 % 49 15 % 97 30 %

Autres 20 6 % 37 11 % 57 17 %

Total 139 43 % 188 57 % 327 100 %

53% des jeunes entrent dans le parcours par les Missions Locales de Paris ; vient ensuite la Seine-Saint-Denis

pour 30%. Les cinq autres départements (Yvelines, Essonne, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et Val-d’Oise) sont

concernés à hauteur de 17%.

LES PARCOURS SÉCURISÉS

Depuis 2011, différents parcours sécurisés ont été mis en place. L’objectif de ces parcours est de permettre à

des stagiaires ayant un projet professionnel validé d’accéder à l’apprentissage, la qualification ou l’emploi. Les

différents parcours sont définis avec des partenaires extérieurs, CFA (centre de formation d’apprentis),

organisme du programme régional « compétences », ou des entreprises. Cette collaboration partenariale

permet de garantir les sorties positives des stagiaires. L’action « parcours sécurisé ou parcours thématiques »

fait partie intégrante du marché 2015 - 2018.

Le « Parcours Parisien Vers l’Apprentissage » de 2016 Pour ce parcours sécurisé, nous avons travaillé avec 8 CFA ou UFA (unité de formation d’apprentis) partenaires

correspondant aux métiers recherchés avec une entrée en apprentissage en septembre 2016. Pour les

stagiaires n’ayant pas signé un contrat avant la rentrée de septembre, l’objectif est, comme chaque année,

qu’ils soient accueillis par une passerelle en septembre afin de poursuivre leur recherche d’employeur tout

en débutant les cours théoriques.

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16 stagiaires - 4 femmes et 12 hommes - ont été suivis pendant une période de 4 mois : L’ensemble des stagiaires a participé à des périodes de découverte des métiers de l’apprentissage (PDMA) et à des « jobs dating » proposés par leur CFA. Nous avons accueilli pendant ce parcours des jeunes venant d’autres Pôles de Projet de l’Ile-de-France contrairement aux autres années, mais peu de Paris.

8 ont signé un contrat d’apprentissage et ont intégré le CFA en septembre,

1 est en formation qualifiante,

2 ont intégré la passerelle apprentissage et signé un contrat en décembre,

1 en retour mission locale,

4 ont abandonné en cours de formation.

Parcours sécurisé « Carrefour » Nous avons reconduit en 2016 l’action avec le groupe Carrefour avec un ciblage plus particulier vers le métier

de boucher, sachant que l’entreprise recrute plus dans ce secteur.

Deux réunions d’informations collectives ont eu lieu à Paris.

25 jeunes se sont positionnés et ont été présentés à Carrefour avant de valider l’entrée en formation. 12 jeunes ont été retenus pour ce parcours. Bilan 2016 sur les 12 stagiaires entrés en formation :

4 signatures de contrat d’apprentissage en boucherie chez Carrefour,

1 signature de contrat d’apprentissage en boulangerie chez Carrefour,

1 signature de contrat d’apprentissage en boucherie chez Casino,

4 stagiaires n’ont pas poursuivi la formation, et devaient intégrer le pôle de projet professionnel en septembre 2016, ils n’ont pas donné suite,

2 stagiaires sont en abandon et nous n’avons plus de contact.

Parcours thématique « LA HALLE » Nous avons renouvelé pour la seconde année, un parcours thématique avec TEREM, pour un partenariat interne au pôle, dans le cadre d’un recrutement pour LA HALLE de 18 contrats de professionnalisation pour la validation d’un titre professionnel Employé Commercial en Magasin. Suite aux réunions d’information collective, les jeunes retenus ont eu un entretien avec le service de ressources humaines de LA HALLE qui a validé ou non leur entrée dans le parcours. Nous avons mis en place au sein du pôle un parcours préparatoire de 7 semaines intégrant de la formation et l’immersion en entreprise dans les magasins de l’enseigne. A l’issue des 7 semaines, les contrats de professionnalisation ont été signés. Bilan :

109 jeunes étaient convoqués en information collective, 79 se sont présentés,

LA HALLE a donné rendez-vous à 54 jeunes, 45 se sont présentés,

3 jeunes ont été réorientés sur un CQP (Certificats de qualification professionnelle)

13 jeunes ont signé un contrat de professionnalisation.

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NOUVELLE ACTION

« Initiation à la création d’activité numérique et économie circulaire » Ce projet collectif de 3 semaines a été mis en place avec TEREM du 19 septembre au 7 octobre 2016 pour un groupe de 15 stagiaires. Les objectifs visés étaient :

La conception et la réalisation, par petits groupes, d’objets issus de la production numérique, et l’organisation d’un évènement thématique,

L’initiation et acquisition d’une culture générale des technologies numériques, avec un regard particulier sur l’impression 3D,

La valorisation et le développement des compétences collaboratives et de partage, de communication et entrepreneuriales,

La facilitation à l’émergence de potentialités et d’habiletés méconnues,

La sensibilisation aux enjeux de l’économie circulaire et du développement durable.

La présentation des entreprises simulées, de leur projet et de leur prototype conçu en 3D s'est déroulée le 7 octobre 2016 en présence de Patricia POTTIER, chargée de mission à la Région.

CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Beaucoup de jeunes ont quitté le système scolaire sans diplôme et sans qualification. Ils rencontrent aussi des difficultés importantes concernant le logement, la santé tant physique que mentale. Aider ces jeunes à s’insérer dans la vie professionnelle est un défi important. Le Pôle de projet professionnel (PPP) du dispositif régional Avenir Jeunes est un support efficace qui permet à de nombreux stagiaires de se construire en tant que jeunes adultes porteurs d’un projet professionnel et parfois d’un projet de vie. L'organisation pédagogique mise en place permet réellement d’individualiser les parcours des jeunes en fonction de leurs besoins. Nous développons en plus du parcours sécurisé des modules expérimentaux avec des groupes d’employeurs (Carrefour, La Halle, ...) et avec les centres de formation d’apprentis. Nous sommes convaincus qu’il est essentiel de continuer à développer des projets, à expérimenter différentes formes d’actions avec des partenaires, tels que les parcours sécurisés et les projets innovants qui répondent aux besoins des jeunes. Nous sommes assurés du financement du dispositif pour 2017, mais nous avons aussi l’information que le marché ne sera pas reconduit pour 2018. La région souhaite faire évoluer ce dispositif vers une obligation de résultats, notamment avec une demande forte d’accès à l’apprentissage pour les jeunes. Nous attendons la parution d'un nouveau Document de Consultation des Entreprises (DCE) courant 2017 qui détaillera les évolutions et surtout les modes de financement qui seront mis en place (part fixe et part variable liée à des résultats). Lors de leur visite au SAFIP, le 2 mars 2017, Bertrand Martinot, directeur général adjoint des services, du développement économique, de l'emploi et de la formation de la Région, Séverine Mignon, directrice de la Formation Professionnelle et Patricia Pottier, chargée de projet, ont montré un vif intérêt par tout le travail réalisé pour aboutir à un taux de 19% d’entrée en apprentissage. Les jeunes présents ont témoigné de l’importance d’un parcours long d’accompagnement par les formateurs et la coordinatrice, via parfois plusieurs dispositifs, et les CFA ont souligné la nécessité de partenariats adaptés à chaque jeune.

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ESPACE DYNAMIQUE D’INSERTION LE TIPI

32 rue de Vaucouleurs

75011 PARIS

Tel 01 58 53 58 10 - Fax 01 58 59 00 51

[email protected]

Financements : Région Ile-De-France et la DASES de Paris

Personnel sur le site :

1 directeur à temps partiel

1 coordinatrice

1 secrétaire

3 formateurs

1 intervenant pour des ateliers graphiques

et une convention avec le théâtre de la Reine Blanche

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L’Espace Dynamique d’Insertion le TIPI inscrit son action dans le « programme AVENIR jeunes » de la région Ile-de-France. Il a pour objectif « l'accompagnement de jeunes âgés de 16 à 25 ans, sans emploi, en situation de grande exclusion en vue de leur engagement dans un parcours d'insertion professionnelle ».

L’EDI accueille des jeunes de 16 à 25 ans qui ont besoin de temps et d’un accompagnement spécifique pour acquérir les bases nécessaires à l’engagement dans un processus d’insertion. L’EDI se définie comme un lieu de vie, un espace de socialisation, dont l’objet est la valorisation des jeunes ayant peu ou pas de qualification, résidant bien souvent en quartiers prioritaires, en situation de précarité économique et sociale. Chaque année, 98 jeunes rejoignent l’EDI et bénéficient du statut de stagiaire de la formation professionnelle.

L’EDI, avec son approche globale, propose aux jeunes un traitement individualisé dont l’objectif est de faire acquérir des compétences transversales, notamment comportementales et sociales, nécessaires à l’entrée en formation et/ou un emploi.

Cette approche permet dans un premier temps d’identifier et lever les principaux obstacles qui freinent ou compromettent l’insertion professionnelle des jeunes : hébergement, santé, aspects administratifs, juridiques et financiers, formation, emploi. Dans un second temps elle favorise l’acquisition et le développement de savoirs-être et de compétences transversales, notamment comportementales et sociales, nécessaires à l’insertion sociale et professionnelle. Elle a pour but de permettre aux jeunes, à leur sortie de ce parcours, l’accès aux dispositifs de formation du droit commun et/ou à un emploi.

I. L’ACTIVITÉ EN CHIFFRES

L’année 2016 a été marquée par deux spécificités du conventionnement 2016 :

1) Le changement des conseillers régionaux de l’Ile-de-France en décembre 2015 a eu un impact fort

sur le fonctionnement du Tipi. Les espaces dynamiques d’insertion se sont inquiétés pour le devenir

du programme, sans nouvelle de la part de la région. Une réunion s’est tenue en mars avec Monsieur

Jérôme Chartier, vice-président chargé de l’économie et de l’emploi. Par la suite, une convention

sous forme d’un avenant à la convention 2015 a permis de débloquer la situation en avril 2016,

portant sur les 4/12ème de l’action 2016 et nous avons pu intégrer 33 jeunes.

La 2ème convention nous est parvenue en juillet 2016, nous permettant d’accueillir 65 stagiaires.

2) Plan national « 500 000 formations » : Dans le cadre du plan national, la région Ile-de-France s’est

impliquée en 2016 en créant des places supplémentaires pour le dispositif Avenir-Jeunes. Nous

avons proposé d’accueillir 15 jeunes supplémentaires.

Les stagiaires

L’Espace Dynamique d’Insertion a accueilli 153 stagiaires – 33 filles (22%) et 120 garçons (78%), répartis

de la façon suivante.

113 jeunes à partir du 1er janvier 2016 : 23 filles (20%) et 90 (80%) garçons

- 33 stagiaires au titre de l’avenant 2015 (10 filles et 23 garçons)

- 65 stagiaires au titre de la convention 2016 (11 filles et 54 garçons)

- 15 stagiaires au titre du plan 500 000 jeunes (2 filles et 13 garçons)

40 stagiaires entrés en 2015 étaient encore suivis en 2016 : 10 filles (25%) et 30 garçons (75%)

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Âge des jeunes

Âges Filles Garçons Total Taux Taux cumulé

16-17 ans 6 22 28 18% 18%

18-20 ans 17 40 57 37% 82%

21-25 ans 10 58 68 44%

Les jeunes majeurs représentent 82% des stagiaires du TIPI. Si la moyenne d’âge reste stable, une augmentation de 2 points du nombre de stagiaires de plus de 18 ans est constatée (80% en 2015). Les garçons demeurent largement majoritaires.

Le niveau scolaire des jeunes accueillis

L’Espace Dynamique d’Insertion s’adresse prioritairement à des jeunes ayant un faible niveau scolaire :

la plupart ont un niveau 5 ou inférieur (niveau CAP) et il n’y a pas de différence notable entre les garçons

et les filles. Plus de la moitié ont effectué leur scolarité à l’étranger ou n’ont pas été scolarisés. Ce taux

est en constante augmentation : 59% en 2016, 51% en 2015, contre 41 % en 2014.

Scolarité Filles Garçons Total Taux

Non scolarisé 1 20 21 14%

Scolarisé à l’étranger 12 57 69 45%

Enseignement spécialisé ou adapté (CLIS, IME, IMPRO, SEGPA …)

1 5 6 4%

Niveau 6 (Certificat de Fin d’études Générales) 6 25 32 21%

Niveau 5 (CAP) 11 9 19 12%

Niveau 4 (bac) 2 3 5 3%

Le public accueilli montre depuis plusieurs années les mêmes caractéristiques. Le niveau des diplômes reste faible, puisque 84% des stagiaires ne disposent pas d’un diplôme équivalent à un CAP. D’autres problématiques

La plupart des stagiaires vivent dans une grande précarité, notamment en raison des faibles ressources financières dont ils disposent. Le cumul de ruptures (familiales, scolaires, sociales ou institutionnelles) ainsi que l’isolement social et affectif restent toujours aussi importants.

Comme le montre le tableau ci-dessous, les jeunes ont donc souvent d’autres problématiques à résoudre, notamment dans le domaine de la santé mentale (états dépressifs, conduites d’inhibition, pratiques addictives), des problèmes administratifs et d’accès aux droits à régulariser avant d’envisager une formation qualifiante ou un accès à l’emploi.

Un nombre non négligeable de jeunes (39), à la rue ou dans des situations très précaires, recherchent un hébergement. 80 d’entre eux rencontrent des difficultés avec la langue française, soit parce qu’ils n’ont pas été scolarisés, soit parce qu’ils ont oublié leurs apprentissages depuis leur scolarité. La fin d‘année a été marquée par l’orientation massive de jeunes hommes afghans bénéficiant de la protection nationale. Ces jeunes, domiciliés par la PSA (permanence sociale d’accueil) Belleville, vivaient

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dans des conditions d’extrême précarité, pour certains très loin de Paris (Creil, Vernon, Trappes, …), bénéficiaient de cours de français en parallèle de l’EDI dans d’autres structures et avaient de multiples rendez-vous (assistantes sociales, préfectures, santé …). Ces problématiques nous ont conduits à mettre en place des ateliers et un accompagnement individuel qui répondent à leurs difficultés et soutiennent les démarches entreprises. Cette précarisation du public montre la nécessité de dispositifs d’insertion, qui se situent en dehors des schémas traditionnels, pour capter et aider les jeunes les plus éloignés de l’emploi à trouver une situation stable et pérenne.

Autres problématiques un jeune peut être concerné par plusieurs

TOTAL Taux

Santé physique 5 3%

Troubles psychologiques 25 16%

Problèmes psychiatriques 18 12%

Problèmes administratifs 16 10%

Accès à d'autres droits 9 6%

Hébergement 39 25%

Justice 18 12%

Ruptures familiales 11 7%

Difficultés linguistiques 80 52%

La cohabitation de ces jeunes aux problèmes divers n'est pas toujours aisée. Nous cherchons à

maintenir un certain équilibre afin de pouvoir proposer un contenu pédagogique qui bénéficie à tous.

L’inscription au TIPI contribue de manière importante aux processus de socialisation des jeunes,

notamment pour ceux qui ont des difficultés cognitives importantes et doivent être orientés vers des

dispositifs du secteur du handicap.

Il est important de signaler que les problématiques psychiques ne sont souvent pas détectées et/ou

annoncées, par les orientations faites par les Missions locales.

Les orientations vers l’Espace Dynamique d’Insertion

Comme le montre le tableau présenté ci-dessous, sur les 153 stagiaires accueillis, 122 jeunes ont été

orientés par les Missions Locales de Paris et 16 par celles des communes limitrophes, soit 90% de

l’effectif. Nous avons développé des partenariats avec des structures socio-éducatives, qui nous ont

adressé 15 jeunes.

Structures orientant les jeunes Filles Garçons Total Taux Taux

cumulé

Missions Locales Paris 26 96 122 80% 90%

Missions Locales banlieue 4 12 16 10%

ASE et autres acteurs socio-éducatifs 2 3 5 3% 10%

PJJ et autres structures justice 1 9 10 7%

TOTAL 33 120 153 100% 100%

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Les sorties des stagiaires

90 stagiaires sont sortis du TIPI :

SORTIES DES JEUNES Stagiaires Taux

FORMATION

Pôle de Projet professionnel 21 23%

Formation pré qualifiante 3 3%

Formation linguistique 22 24%

École de la seconde chance 3 3%

Rescolarisation 2 2%

Garantie jeunes 1 1%

TOTAL FORMATION 52 58%

EMPLOI

Chantier d’insertion / emploi aidé

CDD 1 1%

CDI 2 2%

TOTAL EMPLOI 3 3%

AUTRES

Maternité 1 1%

Déménagement 2 2%

Orientation soins / MDPH 5 6%

Incarcération 1 1%

RSA 1 1%

TOTAL Autres 10 11%

RETOUR PRESCRIPTEUR

Retour prescripteur avec projet défini 16 18%

Retour prescripteur sans projet défini 9 10%

TOTAL Retour prescripteur 25 28%

TOTAL 90 100%

L’Espace Dynamique d’Insertion constitue une première étape de la mise en œuvre d’un processus d’insertion professionnelle. Une grande majorité des stagiaires ne bénéficie d’aucune expérience professionnelle et n'a jamais connu de période d'activité en entreprise. Cette situation nous amène à considérer l’éloignement, de plus en plus significatif, du monde du travail des jeunes accueillis. Nous notons une part importante de jeunes intégrés dans des formations linguistiques (20%). En effet, de nombreux jeunes, notamment réfugiés, avaient un niveau de français trop juste pour pouvoir intégrer un Pôle de Projet Professionnel ou une formation qualifiante et devaient renforcer leur maitrise de la langue. Ces stagiaires avaient, la plupart du temps, déjà suivi une formation linguistique avant l’EDI mais souvent insuffisante en volume horaire. Certains ont parfois effectué un parcours relativement court à l’EDI le temps de pouvoir trouver une formation linguistique adaptée. 52 stagiaires ont poursuivi une formation, 3 ont trouvé un emploi (dont 1 en CDD et 2 en CDI) et 25 jeunes sont retournés vers le prescripteur en général vers la Mission Locale (dont 16 avec un projet défini mais qui ne peut se réaliser dès la sortie du TIPI et 9 jeunes sans projet défini). Enfin, 6 jeunes sont sortis pour des raisons de santé (1 maternité et 5 vers des soins ou pour une prise en charge spécifique au handicap). 2 stagiaires ont déménagé, 1 a été incarcéré et 1 touche le RSA.

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II. LE PARCOURS DU STAGIAIRE AU TIPI

L’EDI propose une formation suivant les objectifs de chaque personne avec d’abord une évaluation, puis, un contrat d’objectifs décrivant les modalités de la formation.

L’EDI propose aux stagiaires de participer à des ateliers collectifs permettant de :

Découvrir de nouvelles disciplines (techniques, artistiques…), pour repérer ses atouts et développer ses compétences.

Se réconcilier avec l’idée d’apprentissage, enrichir ses connaissances et sa culture générale par un travail individuel et personnalisé et en se confrontant au monde extérieur.

Multiplier ses expériences et développer sa connaissance de l’environnement socioprofessionnel (rencontres avec des professionnels, stages en entreprises, participation aux forums emplois et formations…).

Reparler de ses expériences, avec son référent en entretien individuel, pour faire le lien entre les différents moments de son parcours, et continuer à construire, à élaborer et à se projeter.

Nous présentons ci-dessous trois temps : l’accueil, l’accompagnement individuel et les activités collectives (ateliers, sorties). 2.1 L’accueil

L’entrée à l’EDI s’effectue en plusieurs temps successifs :

1. Premier temps :

Un entretien d’accueil avec la coordinatrice de la structure : présentation du dispositif, prise de contact avec le jeune et vérification de la pertinence de l’orientation. Cet entretien permet d’évaluer si l’EDI est le lieu le plus adapté à la situation du jeune.

2. Deuxième temps :

À l’issue de cet entretien d’admission, le jeune est convoqué pour une semaine d’intégration où il rencontre les formateurs et découvre les différents ateliers. À la fin de cette période, un planning individuel mensuel est établi, conjuguant ateliers collectifs et accompagnement individuel.

Cet accueil comprend aussi un volet administratif. Aidé par la secrétaire, chaque stagiaire constitue un dossier administratif adressé à l’Agence de Service de Paiement de la Région, afin qu’il puisse bénéficier d’une rémunération correspondant au temps de présence en formation ainsi que de la gratuité des transports en commun. 2.2 L’accompagnement individuel

Chaque stagiaire a un formateur référent qui le suit lors de l’entretien mensuel. Ces entretiens sont l’occasion d’évoquer le parcours et la progression du stagiaire, de donner des perspectives et des orientations. Ils permettent également d’établir le planning du mois suivant en concertation avec le jeune avec le souci de le faire participer à son parcours et de l’associer aux décisions qui le concernent. Ce planning d’activité est rediscuté et réajusté tous les mois. Le stagiaire est associé tout au long de son parcours à son évaluation selon les cinq compétences clés (« apprendre à apprendre », compétences numériques, sociales et civiques, esprit d’initiative et d’entreprise, sensibilité et expression culturelle) établies au niveau régional. Au moment de sa sortie, chaque jeune repart avec son « livret de parcours » retraçant sa démarche de formation et les compétences acquises.

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L’accompagnement individuel permet de rappeler les enjeux du parcours à l’EDI en réaffirmant ses spécificités :

- une pédagogie du contrat, dont le but est d’amener le stagiaire à être responsable de ses engagements : contrat d’objectifs ;

- une pédagogie du projet qui entraîne le stagiaire à prendre conscience de ses compétences et à mesurer des résultats ;

- une pédagogie de la réussite qui valorise les acquisitions et les progrès de chacun des stagiaires : aider à conscientiser les apprentissages et à répertorier ce qui a été travaillé.

L’accompagnement vers l’insertion professionnelle et la formation.

Dans le but de découvrir ou de se confronter au monde du travail, et de soutenir l’élaboration d’un projet professionnel, diverses actions sont réalisées avec les stagiaires :

- Pour 52 jeunes, un partenariat avec les organismes de formation, dont 20 avec les pôles de projet professionnel,

- 16 jeunes ont participé à des forums sur les métiers, l’emploi. Ces visites sont préparées et les jeunes sont accompagnés. Leur autonomie varie en fonction des situations.

- 21 jeunes ont bénéficié d’échanges avec des employeurs, préparés avec les formateurs. Nous accompagnons les stagiaires dans leur recherche d’employeurs en fonction des métiers qu’ils souhaitent découvrir. Le plus souvent, ce sont des petites entreprises ou commerces qui répondent à leurs sollicitations.

- 3 stagiaires ont effectué deux semaines de stage de comme vendeuse : en parfumerie (1),

fleuriste (1), restauration (1).

- 1 stagiaire a effectué un plateau technique informatique d’une semaine.

L’accompagnement individuel favorisant l’insertion sociale et l’accès au droit commun.

Les différentes problématiques des jeunes nécessitent des accompagnements spécifiques :

- Dans le domaine de la santé : aide au montage du dossier CMU (4 jeunes), mise en lien avec la Maison Des Personnes Handicapées (MDPH) pour 2 jeunes, mise en lien avec des structures de soin (santé physique et mentale) pour 7 jeunes.

- Pour la régularisation de papiers d’identité pour 2 jeunes.

- Pour des demandes d’aide financière pour 8 stagiaires.

- Pour une mise en relation avec des partenaires de l’hébergement pour 15 jeunes.

Un accompagnement spécifique concernant les relations familiales, des prises en charge par l’ASE

(Aide Sociale à l’Enfance), les services de justice.

- L’équipe du TIPI a eu des échanges avec les parents et/ou la famille de 3 jeunes.

- Le partenariat avec l’ASE ou d’autres structures de prise en charge éducative a concerné 13 jeunes.

- Les relations avec les services de justice (Protection Judiciaire de la Jeunesse, SPIP - service pénitentiaire d’insertion et de probation) ont concerné 8 jeunes.

- Le partenariat avec des structures sociales (hébergement, aide sociale) a aidé 12 jeunes.

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2.3. Ateliers collectifs

Les ateliers collectifs sont animés par des formateurs permanents ou occasionnels et des intervenants d’autres organismes. Ils visent à favoriser l’acquisition des compétences sociales et professionnelles nécessaires à la construction d’un projet d’insertion.

Ces ateliers de socialisation ont pour but de faire acquérir un savoir-faire et des compétences transférables au monde professionnel. Ils sont amenés de façon décloisonnée, contribuant à redonner du sens aux apprentissages. Ils s’appuient sur une dynamique de groupe et doivent permettre de confronter les jeunes aux réalités du monde du travail. Ils supposent le respect de règles communes permettant de vivre et travailler ensemble. En plus des activités hebdomadaires, propre aux plannings de chaque stagiaire et établis en fonction des besoins qui ont été repérés, s’ajoutent des activités plus ponctuelles.

Tous les jeunes ont en commun des parcours de vie complexes et des profils variés : développement de phobies sociales pour certains, postures de résistance ou de rejet des règles et de l’autorité pour d’autres, mais aussi parcours migratoires, addiction ou ruptures familiales. Afin de les remobiliser, l’équipe propose notamment des ateliers pédagogiques collectifs autour de quatre pôles : Communication (remise à niveau, journal, atelier d’écriture, informatique multimédias) ; Connaissance de soi et de son environnement (découverte de Paris, vie citoyenne, débat d’actualité) ; Artistique (théâtre, arts plastiques) ; Insertion professionnelle (vie professionnelle, recherche de stage).

La découverte et l’exploitation de nouvelles pratiques doivent permettre le repérage des atouts et compétences de chacun, tout en favorisant l’acquisition de savoir-être adapté aux contraintes inhérentes au monde du travail (respect des horaires, appropriation d’un règlement...). En 2016, nous avons reconduit la majorité des ateliers et créé 2 nouveaux ateliers :

- Ateliers reconduits : Vie citoyenne, Communication orale et écrite, Informatique multimédias, Arts plastiques, Théâtre, Vie professionnelle, Bibliothèque, Atelier mobilité (via un partenariat avec la RATP), Atelier jeux de société (Strataj’m)

- Nouveaux ateliers : 2 Ateliers hebdomadaires : Journal du Tipi, Découverte de Paris

Les ateliers Vie professionnelle :

L’atelier vie professionnelle aide à élaborer un projet professionnel. Il offre plusieurs approches concrètes du monde du travail par des enquêtes auprès de professionnels, des visites d’entreprises, des stages. La formatrice, cherche à partir des valeurs et des désirs du jeune, à lui faire faire un travail sur lui-même qui l’aide dans ses choix professionnels. Chaque stagiaire imagine et clarifie son projet grâce à une démarche active. Il s’approprie la méthode et les outils nécessaires à la recherche de stage et d’emploi (CV, lettre de motivation, lecture d’annonces, etc.). L’enjeu est qu’il devienne autonome dans ses démarches. Un stage en entreprise de deux semaines est aussi souvent l’occasion de se confronter aux réalités du monde professionnel et d’entrer dans le monde des adultes. Nous les accompagnons au plus près pour faciliter cette rencontre et faire en sorte qu’elle soit réussie. Nous allons aussi avec eux sur les forums de l’emploi, à la cité des métiers de La Villette et les préparons à rencontrer des employeurs. Un travail sur la communication et la présentation est également réalisé : préparation à l’entretien d’embauche, démarches téléphoniques, …

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Les ateliers liés à la vie culturelle, sociale et citoyenne :

L’atelier vie citoyenne est un espace d’apprentissage des règles et principes qui régissent notre fonctionnement social. Le contenu de l’atelier porte sur les institutions françaises, les valeurs de la république, les droits et les devoirs liés à la citoyenneté. Cette activité les aide à renouer de manière plus sereine avec les autres, les institutions et les différents interlocuteurs qu’ils auront dans leur vie future. Un volet prévention santé, organisé avec le soutien du CRIPS (Centre Régional d’Information et de Prévention du Sida) permet d’évoquer des questions plus intime autour du module « Vie affective et sexualité ». L’atelier débat d’actualité permet aux stagiaires d’exprimer leurs idées sur l’actualité, de l’analyser, d’échanger avec les autres, de s’ouvrir au monde, le connaitre et mieux le comprendre. Cette activité a également pour but de favoriser l’expression orale, la capacité à argumenter, l’esprit critique et l’émergence d’opinions. Dans un premier temps nous travaillons à partir de la presse et des articles choisis par les stagiaires. Dans un second temps, la formatrice propose un sujet lié à l’actualité. Ces débats apprennent aux jeunes à faire le tri entre informations officielles et informations et rumeurs circulant sur Internet ou relayées dans des discussions. Un travail de repérage des sources est mené dans le but de les aider à distinguer les rumeurs, les représentations, les croyances populaires et les faits.

L’atelier Découverte de Paris propose aux stagiaires d’organiser la visite des 20 arrondissements. Cet atelier se déroule en 2 temps : une séance consacrée à la préparation et la recherche d’information, (élection du lieu ou du quartier à visiter, définition du meilleur itinéraire, le budget …) puis la semaine suivante se déroule la sortie. Cet atelier favorise la connaissance de l’environnement, l’autonomie, suscite la curiosité et l’échange entre les stagiaires. Plusieurs musées ont été visités (Le Louvre, Beaubourg, Musée du quai Branly, Galerie de l’évolution …) mais aussi des promenades dans le quartier du Marais ou le Jardin des Plantes.

L’atelier Journal du Tipi a pour objectif de favoriser l’expression libre. En favorisant le travail en équipe, et en développant l'expression écrite, le journal permet aux stagiaires d’exprimer leurs émotions, leurs ressentis, d’évoquer leurs parcours ou d’aborder tous sujets qui les intéressent. Ce n’est pas un journal en lien avec l’actualité du monde mais avec l’actualité de stagiaire, ce qu’il vit, comment il le vit, ce qui l’interroge, ce qui l’intéresse, … Bien sûr, les sujets d’actualités peuvent également y être abordés. Parce qu'il permet de mettre en mots et de structurer sa pensée, cet atelier offre un temps de retour sur soi, sur ses centres d’intérêts, sur son parcours et permet de mieux comprendre qui l’on est pour mieux se projeter. Chaque jeune écrit un texte ; c’est un travail individuel qui contribue à une production collective.

Les ateliers liés aux pratiques artistiques et au développement personnel :

Les activités et les pratiques artistiques, en développant la créativité des stagiaires, les aident à recouvrer, améliorer ou maintenir leurs capacités d'expression et de relation.

Théâtre : 40 stagiaires accueillis en 2016 Cet atelier hebdomadaire, suivi par 40 stagiaires (25 en 2014 et 31 en 2015) se déroule au Théâtre de la Reine Blanche. Il vise à rendre le stagiaire plus à l’aise dans son corps et dans le maniement de la langue. L’activité théâtrale ouvre des horizons multiples : possibilité de s’exprimer par le geste et la parole, expression de sentiments et d’émotions, meilleure connaissance de soi et des autres, confiance en soi et confiance en l’autre, travail sur la timidité. Cet atelier repose sur une succession de jeux de rôle qui permettent de vivre des situations ludiques en groupe et y produire une parole singulière.

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Arts Plastiques : 48 stagiaires accueillis en 2016 Cette activité permet à chaque stagiaire d’aborder toutes les techniques inhérentes à la représentation du monde et de la figure humaine et lui donne la possibilité d’acquérir les outils nécessaires à la création d’une œuvre plastique. Les 18 séances d’arts plastiques explorent 4 thèmes (le portrait - le paysage - la nature morte - les scènes d’intérieur) et abordent toutes les grandes techniques du dessin et de la peinture (fusain, pastel, peinture, modelage). La réalisation d’une œuvre exige patience, concentration et persévérance. La progression des stagiaires, remarquable, contribue à leur valorisation et leur permet d’avoir une meilleure estime d’eux-mêmes.

Atelier d’écriture : 20 stagiaires accueillis en 2016 Organisé en 4 séances (une séance par semaine pendant 1 mois), les stagiaires produisent un texte collectivement autour d’un thème qu’ils ont défini avec la formatrice et élaboré à partir de leurs travaux individuels. Différents exercices ("cadavre exquis", haïku, sessions d’écriture à partir de "binômes imaginatifs", jeux à partir d’allitérations) les aident à s’exprimer. Les productions des stagiaires sont

généralement illustrées par des photos prises et choisies par les jeunes et postées sur le blog. De cette façon, le résultat de la création est issu d’un effort commun et chaque stagiaire est mis en valeur par la réussite collective. Les ateliers de communication écrite et orale

Ces ateliers sont ouverts à tous les jeunes ayant le désir d’apprendre le français ou souhaitant bénéficier d’une remise à niveau pour une meilleure insertion.

Français renforcé : Cet atelier accueille des jeunes qui n’ont jamais été scolarisés ou très peu, et dont le français est la langue d’accueil. C’est un lieu où l’on apprend à s’exprimer à l’oral et où l’on découvre les codes sociaux. Dans une atmosphère dynamique et solidaire, nous favorisons la socialisation à travers des échanges entre les uns et les autres. De fait, les différences de niveaux ne sont pas un problème mais un atout et un réel esprit de groupe solidaire se met en place à chaque nouvelle arrivée.

Français remise à niveau : Cet atelier accueille des jeunes qui ont décroché à un moment donné de leur scolarité et qui émettent le souhait de reprendre quelques notions oubliées. La pédagogie est basée sur la médiation et la remédiation cognitive, visant à rendre les jeunes, acteurs de leurs apprentissages à travers des exercices ludiques.

Bibliothèque : Tous les vendredis après-midi, un groupe se retrouve à la bibliothèque Vaclav Havel, dans le 18ème. Cet atelier est l’occasion de créer une rencontre conviviale autour du livre. L’objectif est aussi d’utiliser la bibliothèque comme un lieu de médiation culturelle qui participe à la construction de l'éveil et des connaissances de chacun. Chaque jeune est inscrit à la bibliothèque et choisit un livre. La formatrice fait des suggestions d’ouvrages selon le niveau de lecture des jeunes et leur centre d’intérêt. C’est l’occasion pour les stagiaires de se poser avec un livre, d’échanger, de se découvrir dans un autre contexte et bien sûr de prendre plaisir à lire. L’atelier Informatique Multimédias

L’atelier informatique fait partie des ateliers permanents du Tipi. Il est proposé à l'ensemble des stagiaires à un moment ou à un autre de leur parcours. Il est organisé par groupe de 10 à 12 stagiaires. Chaque stagiaire dispose d’un ordinateur équipé de Windows et d’autres logiciels, accessibles librement, comme par exemple « Gimp » de retouches d’images et « Audacity » pour le traitement du son.

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Le programme se complexifie au fur et à mesure, en fonction des connaissances des stagiaires, par la publication d’une page de journal et/ou la production de calendriers et de cartes de visite. Des exercices comme composition d’image, la colorisation de bande dessinée ou de cartes de différents pays permettent de capter l’intérêt du jeune. Cet atelier requiert assiduité, ponctualité, concentration, compréhension des consignes. Il vise a finaliser une tâche en développant l’autonomie, la persévérance, l’assimilation et l’initiative, autant de compétences prises en compte dans le parcours du jeune. Les ateliers occasionnels

Prévention et Secours Civiques (PSC1) pour 10 stagiaires : La formation PSC1 permet d'acquérir les connaissances nécessaires à la bonne exécution des gestes de secours. Ce diplôme, décerné par les pompiers de Paris, est souvent le premier diplôme reçu par les stagiaires.

Atelier mobilité RATP – 40 stagiaires accueillis Animé par un agent de la RATP, chaque atelier réunit une dizaine de personnes et dure trois heures. La mobilité est une aptitude essentielle qui conditionne l’accès à l’emploi, mais aussi à l’éducation, à la culture ou encore aux lieux de loisirs et de consommation. Elle détermine le degré d’insertion de chaque individu dans le tissu social. Savoir lire une carte, s’approprier l’espace urbain, établir un itinéraire, utiliser les distributeurs de tickets, comprendre la signalétique, passer d’un mode de transport à l’autre nécessite un apprentissage. Ces ateliers visent à faciliter l’accès et l'usage des transports en commun et favorise l’autonomie. A l’issue de la séance, un « certificat de mobilité » est remis à chaque participant. Atelier « Communication professionnelle » (partenariat avec l’association GALB) – 6 stagiaires accueillis Un comédien propose une formation en 6 demi-journées dont l’objectif est d’améliorer l’aisance verbale et non verbale des stagiaires afin de leur apprendre à adapter leur communication au contexte et notamment lors des entretiens de recrutement. Le programme s’appuie sur des exercices pratiques d’expression, verbale ou non verbale, ainsi que par des mises en situation ancrées dans la réalité des participants. Atelier « Jeux de société » (partenariat avec Strata’j’m) – 18 stagiaires accueillis lors de 2 sessions de 15 séances Le jeu de société est utilisé comme outil pédagogique et social favorisant la convivialité et le développement de chacun. Organisée en 15 séances hebdomadaires pour un groupe de 9 jeunes, cette activité propose la découverte de jeux du monde entier. Le jeu oblige les stagiaires à apprendre plusieurs règles, la règle du jeu proprement dite et celles permettant une convivialité harmonieuse. Ils apprennent à faire face à la frustration, à maitriser leur impatience, à expliquer des règles à ceux qui n’ont pas compris, à attendre leur tour, à coopérer, à accepter de perdre, à résoudre des problèmes, etc. Les activités conviviales, culturelles et sportives :

Plusieurs moments ont été consacrés à des activités conviviales : préparation et dégustation de repas et de pâtisseries, sorties culturelles tout au long de l’année (musées, visites de Paris, cinéma, pique-nique…), la journée parisienne « Formasport ». Ces moments ont mobilisé l’ensemble des stagiaires présents. Ces activités permettent de faire découvrir aux stagiaires leur environnement et d’éveiller leur curiosité et leurs envies.

Chaque jeune bénéficie, pendant la période estivale, du Pass Jeunes mis en place par la Mairie de Paris qui se présente sous la forme d’un chéquier contenant 39 coupons permettant d'aller au cinéma, à la

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piscine, de s’essayer au tennis, au roller, d'aller voir des expositions, de découvrir des lieux et des monuments gratuitement ou à tarif réduit. Chaque jeune est libre de l’utiliser comme il le souhaite. Toutefois, afin de leur donner envie d’utiliser ce Pass de façon autonome, nous avons organisé avec eux des sorties collectives en prenant en charge le complément du coût (ex : sortie bateau mouches, Tour Eiffel, ménagerie …).

III. LE PARTENARIAT

La région Ile-de-France a réuni l’ensemble des EDI les 16 mars et 12 décembre, pour échanger sur les jeunes accueillis, les objectifs et les fonctionnements de nos structures, ainsi que sur les évolutions à envisager. Un comité de pilotage s’est réuni avec des représentants de la Région Ile-de-France et de la DASES de Paris, ainsi que les principaux partenaires (Missions Locales, acteurs sociaux et associations) le 24 novembre. Cette instance permet de riches échanges sur les situations des jeunes, sur le fonctionnement des ateliers et les pédagogies mises en œuvre. De plus, nous participons aux réflexions menées dans le cadre de l’UROF (union régionale des organismes de formation) sur le bilan et le devenir du dispositif Avenir Jeunes. Deux temps ont plus particulièrement été consacrés aux EDI. Notre action s’appuie sur un réseau très large de partenaires que nous présentons regroupés en quatre catégories :

- Les prescripteurs : Missions Locales de Paris et de la proche banlieue, Aide Sociale à l’Enfance, Protection Judiciaire de la Jeunesse, prévention spécialisée dont les équipes de la Fondation, CIAPA (Centre inter hospitalier d’accueil permanent pour adolescents) et CMP,

- Les partenaires impliqués dans le programme pédagogique : Compagnie de théâtre la Reine Blanche, Association Formation Secourisme, CRIPS (prévention en addictologie), Centre d’information et de documentation jeunesse, la RATP, Pass Jeunes Mairie de Paris, association GALB, STRATA’J’M, …

- Les structures permettant les articulations pédagogiques : Pôle de projet Professionnel Synergie, Savoirs pour réussir, Centre Léveillé (bilans psychologiques et psychotechniques), …

- Réseau social susceptible de répondre aux besoins des jeunes en matière de santé, logement, aide juridique et financière, droits sociaux, etc. : Urgence jeunes, Le Passage, Paris Ado services, Permanences Sociales d’Accueil de Belleville, Centre d’Information et de Documentation de la Jeunesse, CIMADE …

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IV. LE FONCTIONNEMENT DU TIPI

L’équipe, sur le site, est constituée d’une coordinatrice, de 3 formateurs ou éducateurs et d’une secrétaire. Deux autres formateurs interviennent pour les ateliers et nous avons une convention de partenariat avec le théâtre de la Reine Blanche. La coordinatrice assure la mise en œuvre du fonctionnement pédagogique et anime l’équipe. Depuis janvier 2014, Stéphane Colenthier assure la direction du Tipi. Deux stagiaires en formation d'éducateurs spécialisés ont participé aux activités du TIPI. L’un du 18 janvier 2016 au 20 mai 2016, l’autre du 3 novembre 2016 au 3 mars 2017. Le directeur et la direction générale se sont impliqués dans le fonctionnement de l’EDI, notamment pour le pilotage, les aspects administratifs et financiers.

CONCLUSION ET PERSPECTIVES L’année 2016 s’est inscrite dans un contexte mouvant et complexe :

- Le reconventionnement tardif de la Région Ile-de-France, et établi en deux temps, ne nous a pas permis d’intégrer des stagiaires dès le début de l’année. Nous avons dû intensifier les entrées au cours du dernier semestre (20 jeunes par mois au lieu de 10) tout en réservant un accueil de qualité et personnalisé.

- L’accueil de nombreux jeunes migrants et réfugiés vivant des situations particulièrement précaires, cumulant des problématiques d’hébergement, de santé, ayant des besoins particuliers en matière linguistique et administrative, nous a mobilisé et a impliqué des réponses spécifiques pour ces jeunes (emploi du temps, relations soutenues avec les partenaires, …).

- L’EDI a déménagé pour s’installer dans les locaux du SAFIP situé dans le 11ème. Ce changement nous a conduits à repenser le dispositif. Nous avons mis en place une nouvelle organisation permettant d’articuler l’accompagnement individualisé et les temps collectifs afin de soutenir la socialisation et l’insertion professionnelle des jeunes.

Malgré ce contexte, nous avons atteint les résultats et accueilli 153 jeunes (dont 15 supplémentaires prévus par le plan 500 000 formations), au cours de 2016. 61% des 90 jeunes sortis du dispositif ont accédé à une formation ou à un emploi. En 2016, nous avons consolidé et pérennisé l’action du TIPI. Nous avons notamment développé de nouveaux partenariats et de nouvelles activités qui répondent aux besoins des jeunes et favorisent leur accès à des expériences professionnelles. Pour 2017, nous avons reçu de la Région une convention pour l’accueil de 98 jeunes (la convention allant de janvier 2017 à fin août 2018). Des réunions se mettent en place, entre les EDI et avec le Conseil régional pour travailler à l’évolution du dispositif et affiner les réponses aux besoins des jeunes.

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Nos différents établissements ou services disposent de 3 centres de vacances appartenant à la Fondation. Occasionnellement, ces centres peuvent être mis à la disposition d’organismes poursuivant des buts

proches des nôtres.

Au cours de l’année 2016, les séjours organisés ont représenté 3596 journées, soit 1007 journées de

moins qu'en 2015. La diminution est liée à la fermeture du Prieuré de Montaure pendant toute l’année

en raison des travaux liés à la présence des mérules.

LE CENTRE DE MONTAURE (EURE)

Situé près de Louviers, les deux bâtiments – le Prieuré et l’annexe, se trouvent dans un magnifique parc

boisé de 2 hectares. Des chantiers éducatifs d’aménagement, d’entretien et de décoration y sont

régulièrement organisés avec les jeunes des équipes de prévention spécialisée.

Le Prieuré pouvant accueillir jusqu’à 28 personnes a été fermé toute l’année 2016 pour des travaux de

restauration importants.

La Fondation a été en mesure de contracter un emprunt sur 15 ans pour restaurer le Prieuré de

Montaure. Les opérations de travaux se termineront en juin 2017. C’est là un engagement important

de la Fondation en faveur des jeunes suivis par les services et établissements. Il s’agit également de

rénover un bâtiment emblématique de la Fondation qui ne l’avait pas été de la sorte depuis sa

construction à la fin du XIXe siècle.

L’annexe comprend 5 chambres (anciennes écuries aménagées), une grande salle à manger et une

cuisine. Elle peut héberger jusqu'à 15 personnes. L’annexe de Montaure reste le centre le plus investi

par les services (1 346 journées d’occupation).

Montaure Annexe Nombre de journées

Mois Jours

d'ouverture Prévention

75 Prévention

93 Jacquets

1 Jacquets

2 La Juine AEMO Coquerive

Groupes Extérieurs

Total par mois

Janvier 0 0

Février 3 9 24 33

Mars 13 103 27 130

Avril 14 152 16 168

Mai 12 56 24 26 106

Juin 3 9 18 27

Juillet 20 45 127 172

Août 21 90 130 220

Septembre 6 48 27 75

Octobre 11 120 120

Novembre 11 18 45 42 12 117

Décembre 18 162 16 178

Total 2015 132 713 365 60 26 182 0 0 0 1346

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LE CHALET DE SAURY (HAUTE-SAVOIE)

Situé à 20 kilomètres d’Annecy, dans un hameau de la commune de Lathuile, à la lisière du parc naturel

des Bauges et proche du lac, ce centre de vacances offre de nombreuses possibilités d’activités sportives

et de nature. Des chantiers éducatifs d’aménagement et d’entretien y sont réalisés pendant les périodes

estivales.

Avec respectivement 756 et 853 jours d’ouverture, le Chalet de Saury et son annexe ont été moins

utilisés qu’en 2015 (-753 jours). Saury a accueilli beaucoup moins de groupes extérieurs.

Composé de deux bâtiments mitoyens, sa capacité totale est de 27 places.

Saury Chalet Nombre de journées

Mois Jours

d'ouverture Prévention

75 Prévention

93 Jacquets

1 Jacquets

2 La Juine AEMO Coquerive

Groupes Extérieurs

Total par mois

Janvier 0 0

Février 9 78 24 102

Mars 5 40 40

Avril 10 110 110

Mai 4 56 56

Juin 0 0

Juillet 25 110 148 258

Août 10 45 25 70

Septembre 0 0

Octobre 0 0

Novembre 0 0

Décembre 8 120 120

Total 2015 71 298 212 0 0 165 0 25 56 756

Saury Annexe Nombre de journées

Mois Jours

d'ouverture Prévention

75 Prévention

93 Jacquets

1 Jacquets

2 La Juine AEMO Coquerive

Groupes Extérieurs

Total par mois

Janvier 16 44 44

Février 19 9 48 32 89

Mars 19 36 37 73

Avril 19 85 23 108

Mai 16 40 40

Juin 18 57 57

Juillet 16 128 4 132

Août 18 64 25 20 109

Septembre 6 14 14

Octobre 17 45 36 81

Novembre 13 28 28

Décembre 18 48 30 78

Total 2015 195 175 240 0 0 73 0 20 345 853

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LE CENTRE DE LA TREMBLADE (CHARENTE-MARITIME)

Au bord du port ostréicole, à 3 kilomètres des plages et de la forêt de Ronce-Les-Bains, non loin du zoo

de La Palmyre et de l’Île d’Oléron, les jeunes de tous âges peuvent pratiquer une multitude d’activités.

Des chantiers éducatifs d’aménagement et d’entretien y sont réalisés pendant les périodes estivales.

Le centre est composé de deux bâtiments mitoyens, la partie « studio » avec 8 places et le bâtiment

principal pouvant accueillir jusqu’à 17 personnes.

En 2015, la vente du centre de la Tremblade a été validée par le Conseil d’administration. Cette vente

n’ayant pas aboutie en 2016, nous continuerons la recherche d’un acquéreur en 2017.

La Tremblade Nombre de journées

Mois Jours

d'ouverture Prévention

75 Prévention

93 Jacquets

1 Jacquets

2 La Juine AEMO Coquerive

Groupes Extérieurs

Total par mois

Janvier 0 0

Février 1 13 13

Mars 4 52 52

Avril 10 90 90

Mai 0 0

Juin 4 36 36

Juillet 25 54 105 45 204

Août 14 45 126 171

Septembre 5 30 30

Octobre 5 45 45

Novembre 0 0

Décembre 0 0

Total 2015 68 335 105 0 0 126 0 75 0 641

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N° Siret : 39430515500035

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Créée en 1994, à l'initiative du service de prévention spécialisée de Paris, INFOBAT a un statut juridique d'Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (E.U.R.L.), dont l'actionnaire unique est la Fondation Jeunesse Feu Vert. Son objet social est de favoriser l’insertion professionnelle de personnes rencontrant d’importantes difficultés sociales et professionnelles. INFOBAT recrute prioritairement des jeunes adressés par les équipes parisiennes de prévention spécialisée. Son intervention s’inscrit dans une logique de médiation par une mise en situation de travail temporaire dont la finalité est l’intégration dans le milieu économique ordinaire ou l’accès à une formation qualifiante. INFOBAT est conventionnée par la DIRECCTE6, et donc labellisée Entreprise d’Insertion par l’Activité Économique, ce qui permet d’intégrer aux effectifs des postes aidés en Contrat à Durée Déterminée d’Insertion à temps plein d’une année renouvelable. Les candidats entrants font obligatoirement l’objet d’un agrément préalable étudié et délivré sous réserve de conditions d’éligibilités par Pôle Emploi.

En 2016, nous avons réalisé 6.5 ETP annuel concernant 8 salariés.

La vie de l’entreprise Un comité de pilotage mensuel

Un comité de pilotage réunissant la Directeur Général, le Directeur, le Gérant, le Conducteur de travaux et la personne assurant la gestion administrative et financière est organisé une fois par mois. Le Président participe à certains de ces comités. Un des encadrants techniques peut aussi y être invité. Ces réunions permettent d'examiner la situation financière, le fonctionnement et les perspectives de l’entreprise ainsi que le suivi social des personnes en insertion.

Des réunions trimestrielles avec l’ensemble des salariés :

Les réunions trimestrielles mises en place depuis fin 2010 se sont poursuivies en 2016. Elles sont obligatoires ; tous les salariés y assistent, quel que soit leur statut. L’objectif est de faire participer l’ensemble du personnel à la vie de l’entreprise, de rassurer les salariés sur le devenir de l’entreprise, de leur offrir un espace d’expression qui leur permet à la fois d'exposer certaines difficultés et d’être force de propositions.

Les aspects techniques, la sécurité, la gestion, le respect du matériel sont autant de sujets qui y sont abordés systématiquement. Grâce à ces échanges réguliers, tous les salariés peuvent s'impliquer dans un projet commun. L’objectif est d’associer et de responsabiliser le plus grand nombre au bon fonctionnement de l’entreprise.

Progression des compétences et formations internes et externes :

Un contrôle de l’acquisition des « savoirs faire » professionnels se réalise de manière continue, en fonction des entrées et sorties. Grâce aux ateliers Peinture et Électricité, nous pouvons faire progresser les compétences dans plusieurs techniques : pose de faïence, bases et règles de l’électricité, bases et techniques diverses de peinture, préparation des supports et menuiserie.

Nous avons aussi engagé des cycles de formations qualifiantes via des organismes de formation spécialisés :

6 Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi

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Au titre de la formation continue, un formateur d’AFORMABA est venu dispenser sur site, dans notre espace pédagogique, une formation initiale sur la protection contre les risques liés au plomb avec une mise en pratique dans nos ateliers. Nous avons poursuivi avec une formation sur le travail en hauteur « montage-démontage-utilisation d’échafaudages fixes et roulants en sécurité » dans les locaux de « Loxam » à Bagneux. Ces formations favorisent la progression des capacités techniques, la mise en confiance des personnels en insertion et renforcent ainsi la perspective d’un retour vers l’emploi classique.

MOYENS HUMAINS : EN FONCTION DES TACHES

Fonction Nombre de salariés

permanents

Gestion

administration

(en ETP)

Accompagnement

social, professionnel et

formation (en ETP)

Encadrement

technique

(en ETP)

Directeur 1 0,50 ETP

(gestion globale) 0,50 ETP

Secrétaire comptable 1

0,75 ETP

(secrétariat,

comptabilité)

0,25 ETP

Conducteur de

travaux 1

0,75 ETP

(devis, facturation

suivi de chantier)

0,25 ETP

Encadrant Technique 3 3 ETP

LE PROJET SOCIAL INFOBAT s’inscrit depuis plus de 20 ans, dans une logique d’intégration de publics en difficulté, éloignés du marché de l’emploi dit « ordinaire ». L’entreprise, qui intervient dans le secteur du second-œuvre du bâtiment, se situe clairement dans le secteur économique marchand concurrentiel. Mais sa finalité première, sa raison d'être est évidemment et avant tout sociale. Les personnes engagées en contrat d'insertion ne sont pas toujours prêtes à être embauchées immédiatement par des entreprises classiques même lorsque ces dernières sont en manque de main-d'œuvre. Le but de l’entreprise n'est pas seulement de former des techniciens du bâtiment mais surtout d’offrir aux jeunes un moment de “pose” qui leur permet de découvrir un secteur d’activité, d'acquérir du savoir être et des gestes professionnels transposables. À l’issue de leur contrat, nous espérons que ces jeunes aient réussi à élaborer un projet professionnel réaliste et cohérent. Notre priorité est de permettre aux personnes en difficulté d’accéder à une formation qualifiante ou à un emploi dans les conditions normales du marché. L’entreprise d’insertion permet de sortir d’une relation d’aide et d’assistance en procurant un revenu issu d’un travail licite, indispensable pour accéder à un minimum d’autonomie sociale et à une vraie citoyenneté.

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Notre objectif est de faire acquérir au salarié en insertion du savoir-être et du savoir-faire, de lui donner des repères professionnels mais aussi sociaux en s’appuyant sur des mises en situation concrète de chantier. Lors de ces mises en situation, le salarié apprend ou réapprend des pratiques professionnelles et le déroulement des interventions, dans le respect des règles de l’art. Les jeunes adressés par les équipes de prévention se voient confier progressivement des responsabilités, ce qui leur donne l’opportunité de se découvrir différemment, d'être utiles, productifs et reconnus autrement que par les actes souvent répréhensibles commis dans leur quartier. Le travail reste un vecteur essentiel de l'intégration sociale, de la citoyenneté, il est un élément structurant de l'identité personnelle Les emplois tenus par les salariés en contrat d’insertion leur permettent :

- de se mobiliser sur des objectifs concrets et immédiatement rémunérateurs,

- d’obtenir un statut social de salarié leur permettant par la suite de se positionner sur le marché du travail,

- de faire une expérience professionnelle, souvent la première pour les jeunes adressés par les équipes de prévention,

- d’apprendre à gérer des contraintes matérielles, techniques et de temps,

- de comprendre l’enchaînement logique des connaissances et du savoir-faire et de prendre conscience des limites de leurs connaissances théoriques,

- de rendre plus positive leur représentation du monde du travail avec lequel certains n’ont pas eu beaucoup de contacts,

- d’améliorer leur « employabilité » grâce à l’acquisition de savoir-faire, de savoirs relationnels, de comportements professionnels,

- d’intégrer les règles qui régissent les rapports de travail dans une entreprise.

MODALITÉS DE RECRUTEMENT POUR LES POSTES EN INSERTION Mise en place d’entretiens d’embauche individuels INFOBAT embauche des personnes qui rencontrent des difficultés d’insertion sociale et professionnelle, le plus souvent des jeunes entre 18 et 25 ans (60% de notre effectif), sous la forme d’un Contrat à Durée Déterminée d’Insertion d’une durée d’un an renouvelable. Cette période d’un an permet aux jeunes de pouvoir se « poser » dans la durée. La durée de ce contrat représente une véritable prise de risque pour l’entreprise qui met donc en place un travail de soutien et d’accompagnement important en relation avec les équipes éducatives. Les offres d’emploi sont déposées prioritairement auprès des équipes de prévention spécialisée de Paris de la Fondation Jeunesse Feu Vert (notre mode de recrutement légitime et classique), auprès du Pôle Emploi ainsi qu’auprès de certains acteurs en charge de l’insertion et de l’accompagnement professionnel comme les Espaces d’insertion, la Maison de l’Emploi ou encore auprès des Missions Locales du territoire. Par ailleurs, tout au long de l’année, des partenaires nous contactent pour nous proposer des candidatures spontanées.

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Le directeur reçoit chaque candidat pour un premier entretien (entretien d’accueil) et créer sa fiche administrative. Un deuxième entretien d’embauche, toujours avec le directeur, a lieu en cas de recrutement. Parallèlement, la demande d’agrément pour le recrutement est effectuée auprès du Pôle Emploi.

INFOBAT a reçu 18 personnes en entretien individuel. Signature du contrat de travail La notion de contrat de travail, abordée dès l’entretien, puis rappelée tout au long du parcours d’insertion, est essentielle. Le contrat de travail permet de comprendre et de formaliser les droits et les devoirs tant de l’employeur que du salarié. C'est un outil primordial qui permet de faire acquérir ou de rappeler à la personne le savoir-être nécessaire en entreprise.

Pour réaliser correctement et efficacement cet objectif, nous proposons un premier contrat de travail d’un an, renouvelable, répondant au besoin, prenant en compte le projet professionnel et la motivation de la personne. Le salarié peut mettre fin à son contrat à tout moment, notamment pour intégrer une entreprise classique ou une formation professionnelle qualifiante. Parallèlement, nous réalisons un diagnostic de la situation sociale et professionnelle de chaque personne, au moment de son embauche, puis tout au long de son parcours. Les difficultés et les problèmes spécifiques de chacun sont souvent révélés au cours de la démarche d’accompagnement social et professionnel, tant par la personne en insertion, que par sa situation de travail. Le salarié en insertion, l’encadrant technique référent et le directeur font des points réguliers pour évaluer les faiblesses, les points forts et les progrès à accomplir à court, moyen et long terme.

ACCOMPAGNEMENT SOCIAL ET PROFESSIONNEL Le suivi professionnel des jeunes est effectué, sur site ou en externe au SAFIP (Service d’Aide de Formation Insertion Professionnelle), par monsieur Anthony Repussard, notre Chargé d’Insertion Professionnelle. L’externalisation d’une partie de ce suivi leur permet de découvrir d’autres lieux ressources.

En complément du travail du Chargé d’Insertion Professionnelle, une partie du suivi social est assurée en interne : demandes de logement, questions administratives, problèmes de dépendance, santé, justice, dettes. Ce travail se fait conjointement avec les éducateurs du service de prévention spécialisée Paris de la Fondation Jeunesse Feu Vert, référents des jeunes orientés.

Le directeur veille au bon déroulement des parcours d’insertion. En fonction des éléments d'information recueillis lors d'échanges réguliers avec les éducateurs référents des jeunes, les encadrants techniques et les salariés en insertion, le directeur identifie les obstacles susceptibles de freiner le parcours d’insertion professionnelle et les pistes de résolution des difficultés. Les jeunes sont souvent associés à ces entretiens afin de leur permettre d’être acteur de leur insertion professionnelle.

Des entretiens ont lieu régulièrement tout au long de la démarche d’accompagnement. Les jeunes qui nous sont adressés sont de plus en plus souvent éloignés des réalités du monde du travail et de l’entreprise et nous veillons donc à renforcer les liens avec les prescripteurs (les équipes de Prévention). Dans cette optique, les éducateurs référents sont invités de manière régulière à faire des points de synthèse et travaillent évidemment en lien avec le chargé d’insertion afin d’assurer la cohérence des actions de chacun.

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Les parcours sont synthétisés sur la base logicielle MING, plate-forme WEB-MAIL, qui regroupe le suivi logiciel de l’ensemble du parcours d’insertion.

Nous avons décidé de privilégier des formations externes, notamment celles concernant les habilitations réglementaires afin de développer et de renforcer les compétences de nos salariés, sachant que les évolutions des métiers du BTP nous obligent à produire des certifications et qualifications pour répondre aux différents appels d’offres publics et privés. La formation, les qualifications et les habilitations sont mises à jour ou réalisées au regard des dispositions du code du travail. Comme en 2015, l’équivalent de 10 000 € ont été investi cette année dans ces activités grâce à l’aide de l’OPCA CONSTRUCTYS. Cet effort doit se poursuivre, pour la protection des salariés et pour la protection de la structure contre les recours prudhommaux de plus en plus fréquents. Suite à la venue dans nos locaux de la responsable de secteur de la Formation de la Fédération Française du Bâtiment, sur ses conseils, nous avons souscrit au « Pack Hiver Formation » pour le 1er trimestre 2017. Un dossier prudhommal entre un ex salarié sous statut CCDI et INFOBAT est en cours pour une question de date de signature d’un nouveau contrat CDD. Un premier jugement nous a donné raison mais l’ancien salarié a fait appel et l’affaire sera rejugée courant 2017.

Des travaux de sécurisation du site ont fait l’objet d’une déclaration et d’un accord préalable auprès de la Direction de l’Aménagement Urbain de Montrouge. La réalisation de notre projet se concrétisera sur le premier trimestre 2017. L'identification des difficultés se fait de manière continue :

- par une évaluation de la situation sociale et professionnelle de la personne au moment de l’embauche.

- par le repérage de ses difficultés par les encadrants sur les chantiers lors de la mise en situation de travail.

- par l’accueil des salariés dès qu’ils le demandent, lorsque les chefs d’équipe le jugent nécessaire ou bien au moment de la rédaction d'une fiche d’évaluation réalisée sur MING.

- lorsque régulièrement les salariés se retrouvent dans nos locaux, ce qui permet de discuter et d’échanger avec toute l’équipe d’encadrement ou bien de résoudre des problèmes administratifs rencontrés avec l’entreprise.

L’aide à la résolution des difficultés est réalisée :

- Lorsque les personnes le demandent ou, lorsqu’elles ne sont pas en mesure de le faire seules, une aide leur est apportée pour une prise de rendez-vous, la recherche d’information, la gestion d’éléments administratifs…

- Dans de nombreux cas, un accompagnement spécifique peut être effectué concernant une demande de logement par l’intermédiaire de l'organisme gérant le "1% logement" ou d’autres organismes.

Faisant suite à la venue de Mme Blondel, consultante logement en relation avec les entreprises, trois dossiers de demande de logements ont été déposés auprès du Cilgère BTP Action Logement et un Co-suivi a été mis en place avec notre référente.

- Lorsque la résolution d’un problème ou bien l’atteinte d’un objectif négocié requiert un investissement pendant les heures de travail, nous considérons qu’il s’agit du temps de travail et il est rémunéré.

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Transmission de compétences et aide au retour à l’emploi :

Les encadrants dispensent quotidiennement leur savoir-faire dans les chantiers et ils apportent, chaque fois qu’il est nécessaire, les connaissances théoriques indispensables à la compréhension des travaux à réaliser, à leur préparation et à leur exécution. L’acquisition de ces savoir-faire permet ainsi aux salariés en insertion de prendre conscience de leur capacité à travailler. Ils reprennent confiance en eux et retrouvent ou acquièrent une certaine employabilité.

La progression continue des capacités techniques, favorise la mise en confiance des personnels en insertion et étaye ainsi la perspective d’un retour vers l’emploi classique. Une fiche d’évaluation est remplie chaque mois par l’encadrant technique et par le salarié en insertion. À la fin du parcours :

Une part importante du travail consiste à préparer la sortie d’INFOBAT : élaboration d’un projet professionnel, orientation et finalisation d’un choix de métier, recherches de stages, de formation, recherche par tous les moyens classiques des offres d’emplois, préparation des entretiens d’embauche… Ce travail se fait avec le chargé d’insertion professionnelle, avec le Pôle Emploi qui offre des bilans de compétences et de capacités professionnelles et permet l’accès à certaines offres adaptées.

Nous veillons à aménager le planning et à soutenir la personne en insertion lorsqu’elle se présente à un entretien d’embauche. Au mois de juin, un de nos jeunes s’est ainsi vu proposer un emploi de deux mois en dépannage plomberie dès la fin de son contrat. Le public que nous recevons ne croit pas, au départ, en sa capacité à convaincre un employeur. Un long travail est nécessaire pour aider les jeunes à renforcer leur confiance en eux. Les parcours longs facilitent l’élaboration d’un projet personnel plus abouti, contrairement aux parcours plus courts, qui donnent moins de résultats en termes de retour à l’emploi durable.

RÉSEAU ET PARTENARIAT INFOBAT Est adhérent de la Fédération des Entreprises d'Insertion, le directeur de l'entreprise est membre du Conseil d'Administration.

Collabore avec plusieurs entreprises d'insertion, notamment du bâtiment : APIJ, BATI'R, NOVEMPLOI, ETTI …

Est en liaison régulière avec le service des affaires économiques de la Ville de Paris, la Maison de l’emploi, le PLIE du 18/19ème, les Maisons des Entreprises et de l'Emploi.

GROUP'SO75

Depuis 2012, nous sommes associés à un groupe de solidarité réunissant plusieurs acteurs de l’Insertion par l’Activité Économique. Ce groupe de Solidarité « GROUP’SO 75 » est constitué de quatre Associations Intermédiaires et de notre entreprise d’Insertion.

L’objectif est de pouvoir se positionner sur des marchés publics notamment ceux de la ville de Paris en mutualisant les compétences, les moyens humains et financiers.

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A cet effet, une visite d’INFOBAT, par les services achats Ville de Paris dans le cadre d’un marché réservé de type « CLOISONEMENT DIVERS » aux SIAE, s’est tenue dans nos locaux en fin d’année, dans le cadre d’une consultation qui aura lieu au second semestre 2017. Chantiers Éducatifs :

En lien avec les équipes de prévention spécialisée de Paris de la Fondation Jeunesse Feu Vert et les bailleurs sociaux, 11 chantiers éducatifs ont été réalisés en 2016. 45 jeunes (issus des équipes de prévention) ont été salariés par le biais d’une association intermédiaire cumulant un total de 2 460 heures de travail effectif. Les jeunes ont réalisé des travaux très divers : peinture, carrelage, création de mobilier urbain à base de matériaux de recyclage. La typologie variée, la durée importante de certains chantiers (entre 4 et 7 semaines) ont permis une transmission certaine de compétences BTP second-œuvre à des salariés temporaires qui ont montré une participation assidue. INFOBAT a étudié la faisabilité des demandes, a réalisé les devis, a mis à disposition un encadrant technique, a approvisionné et enfin a suivi techniquement les chantiers. Les chantiers éducatifs permettent aux jeunes de se familiariser avec le monde du travail (fiche de paye, horaires de travail, etc…) et d’affiner leur choix professionnel (éventuellement dans le secteur du bâtiment ou non). À l’issue de ces chantiers, la candidature d’un jeune a été retenue et son embauche effective en janvier 2017.

L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE Malgré un chiffre d’affaire annuel proche des 700 K€, les résultats financiers obtenus sont juste à l’équilibre. Sur un marché de plus en plus concurrentiel, la politique du mieux disant prend tout son sens et nous ne dérogeons pas à cette règle. Toutefois, amorcé en 2015, nous avons développé et consolidé notre partenariat avec Emmaüs Solidarité et la Croix Rouge. Comme prévu, tant à Paris qu’à Epinay sur Orge, nous avons poursuivi la réhabilitation et l’aménagement intérieur d’un centre d’hébergement pour migrants. Par ailleurs, le réaménagement d’une ancienne crèche en bureaux avec normes PMR pour le compte de la Maison de La Prévention de la ville de Fontenay Sous-Bois a maintenu notre activité au 1er semestre de l’année. La seconde partie de l’année a vu la réalisation de nombreux chantiers éducatifs en lien avec les équipes éducatives du service de prévention Paris et la Fondation Paris Habitat. Ce partenariat porte ses fruits, les chantiers sont adaptés à la démarche d’insertion. De plus, le travail de collaboration avec les équipes a favorisé les échanges entre les encadrants techniques et les éducateurs accompagnants les jeunes sur les chantiers. Ces chantiers éducatifs ont permis à de nombreux jeunes issus des quartiers Politique de la Ville d’avoir une première expérience du monde du travail, de ses obligations, de ses contraintes… Ils ont représenté à eux seuls 15% de notre chiffre d’affaire soit 105 K€. La qualité du travail effectué, le respect des délais, le professionnalisme et la polyvalence de nos équipes ont renforcé la reconnaissance de notre entreprise auprès des donneurs d’ordre. Positionné sur un marché public de la ville de Paris sur un lot « Peinture » de l’Espace Jeune du Bas de Belleville dans le 11ème arrondissement, notre offre a été retenue par la DJS et les travaux sont planifiés au mois d’avril 2017. Nous bénéficions, entre autre, d’une subvention FIPD, et nous avons été contrôlés au titre de l’année 2015. Le compte rendu de ce contrôle a mis en évidence le sérieux et la qualité du travail effectué auprès des publics les plus en difficultés.

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De plus, grâce aux heures d’insertion réellement réalisées lors de la bourse aux postes du CDIAE de septembre 2016, nous avons obtenu 1.5 ETP supplémentaire. Nous passons de 5.2 à 6.70 ETP. Notre faiblesse est cependant due à la conjoncture économique et au marché concurrentiel féroce et déloyal sur notre territoire. Nombre d’artisans et travailleurs détachés tirent les prix à la baisse pour travailler à Paris, en ne respectant pas le cadre règlementaire et administratif. Cela nécessite un effort continu de :

Prospection

Diversification de nos actions, notamment la maintenance des immeubles en lien avec les syndics de copropriétés

Visibilité et élargissement de notre référencement sur les pages jaunes

Recrutement d’un aide-métreur pour soulager la partie étude

Développer une plus grande réactivité clientèle

Renouvellement de l’équipe en 2017, car une grande partie des salariés en insertion terminent le cycle des deux ans de contrats possibles.

Développement à venir sur le territoire du 91, avec une montée en charge en 2018.

Pour 2016 222 devis ont été établis et nous avons réalisé 107 chantiers ou interventions en régie. Par rapport à 2015, notre Chiffre d’Affaires a progressé de 12 %. Nous passons de 615 K€ à 699 K€

CHIFFRE D’AFFAIRES ET SUBVENTIONS

L’activité économique

Origine des marchés en 2016 Donneurs d’ordre CA Part de marchés

Marchés avec entreprises 2 2 068 € 00.30 %

Marchés publics avec collectivités locales

1 166 531 € 23.80 %

Cotraitance et sous-traitance 0 - -

Bailleurs de logements 6 263 726 € 37.68 %

Particuliers 19 93 582 € 13.37 %

Établissements du secteur social 14 173 930 € 24.85 %

En % 2015 En % 2016 En % 2015 En % 2016

Particuliers 08.23 13.37 Entreprises privées 00.48 00.30

Marchés Publics 22.65 23.80 Organismes HLM 41.46 37.68

Associations 27.18 24.85

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Ratio CA / Subventions

N-1 (2015) N (2016)

Chiffre d’affaires hors taxes 615 K€ 699 K€

Total des financements publics 84 K€ 93 K€

% financement publics / chiffre d’affaire total 14% 13%

Détail des subventions

Subventions N-1 (2015) N (2016)

Origine Montant % Montant %

DDTEFP 54 589 € 64 69 731 € 74

Mairie de Paris - RSA 4 950 € 6 7 150 € 8

CUCS

FDI (investissement)

FIPD 25 000 € 30 17 000 € 18

SYNTHÈSE 2016

Mutation de l’équipe d’encadrants techniques : Une rupture conventionnelle a été actée en fin d’année avec un de nos trois encadrant technique titulaire du fait d’un problème de confiance. Cette rupture a été accompagnée par notre avocat, d’un commun accord nous avons aidé ce salarié financièrement et matériellement à reprendre une activité indépendante. Le signal envoyé à l’équipe a donc été positif, et n’a pas altéré le climat social stable. Un projet de renforcement du poste études est en cours grâce au recrutement d’un Aide-métreur Financement en fonds propres pour la professionnalisation de nos activités :

- Investissement dans des sessions de formations : Protection contre les risques liés au plomb en réhabilitation opérateur et Montage-démontage-utilisation d’échafaudage fixes et roulants en sécurité

- Réédition du Document Unique de prévention des risques professionnels INFOBAT / PPSPS.

- Achat d’Équipements Professionnels de Protection Individuelle portant le logo INFOBAT pour l’ensemble des salariés.

- Mise en place d’un système de géolocalisation de la flotte du parc de véhicule

- Achat Renault Clio, sortie ancien véhicule et réaffectation 2 véhicules : 1 conducteur de travaux et TRAFFIC remis à neuf pour interventions TCE 91.

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Développement et prospection :

- Réponse à des appels d’offres de Marché publics (Ville de Paris, Action avec le cabinet CANEVA

et groupe So75),

- Recherche de chantiers adaptés à dominante peinture et sectorisés à Paris (RIVP, PARIS

HABITAT),

- Mise à jour du site internet : www.infobat.fr, réalisation d’une vidéo de présentation,

- Augmentation et affinage de notre référencement en zone 75 et 92,

- Poursuite de la rénovation et de l’optimisation de nos locaux : changement et motorisation de

la porte d’entrée et création d’un point d’accès piétons indépendant.

- Réorganisation des stockages.

Développement des chantiers éducatifs avec les équipes de Prévention Spécialisée :

- Reprise de l’organisation générale et des relations avec Paris Habitat, pour la mise en place des

chantiers éducatifs.

- Accompagnement des équipes vers des objectifs généraux : Fiche projet et organisation

technique.

- Participation aux réunions d’équipes des chefs de services de manière ponctuelle.

- Partage régulier d’informations, transparence dans les difficultés ou réussites des parcours.

- Ouverture de nos locaux pour des préformations en amont des chantiers jeunes (accueil de

stagiaires).

- Signature d’une fiche de parcours : inscription de la désignation du tuteur et du suivi du

parcours d’insertion dans le dossier du salarié.

Renforcement de la cohésion d’équipe :

- Poursuite des réunions techniques trimestrielles, écoute attentive des demandes.

- Recrutement : un poste en CDD avec possibilité de CDI en encadrant technique TCE

- Edition de notes de service visant à unifier les pratiques (commandes, utilisation de

l’outillage…).

- Participations ponctuelles de la Direction aux différents chantiers.

Cycle de formations internes sur les règles et mises en œuvres de matériaux NF/ DTU (Document Technique

Unique)

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TYPOLOGIE DES PARCOURS 8 personnes ont occupé un emploi d'insertion. 9 729 heures de travail ont été effectuées, correspondant à 6.47ETP : (conventionné 6.7 ETP)

- 6 avaient été embauchées courant 2015,

- 2 ont été embauchées cette année,

- 3 ont quitté l’entreprise au cours de l’année.

Parmi ces salariés :

- 3 ont été proposés par les équipes parisiennes de Prévention Spécialisée de la Fondation,

- 1 par l’Association Intermédiaire Novemploi Paris 20ème,

- 2 par le Pôle Emploi,

- 1 par le PLIE,

- 1 par l’Association Habiter au quotidien – Femmes et Bâtiment

2 personnes nouvellement embauchées au cours de l’année 2016 dont

- 2 personnes ayant subis une longue période d’inactivité

Typologie des publics en insertion : 8 personnes

Typologie des publics en insertion en 2016 Nombre de

salariés concernés En % du total

Inactifs depuis ou 2 ans : 0 0 %

Inactifs depuis 2-5 ans : 8 100%

Inactifs depuis 5 ans où n’ayant jamais travaillé : 0 0 %

Localisation des publics : 8 personnes

Localisation Nombre En %

Résidant dans un quartier politique de la ville 7 88 %

Autres 1 13 %

Problématiques sociales rencontrées par les salariés en insertion en 2016

Nature des problématiques repérées Nombre de

salariés concernés

En %

Problèmes de logement 4 50 %

Problèmes de santé (dont dépendance, psy...) 7 88 %

Problèmes administratifs et juridiques (endettement…) 8 100 %

Problèmes familiaux (isolement, rupture familiale…) - -

Autres : affaires judiciaires, incarcération 4 50 %

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Niveau des personnes en insertion

Niveaux Nombre En %

Niveau V et infra V 8 100 %

Évolution en termes d’insertion sociale et professionnelle

Évolution concernant les 8 salariés présents en 2016 Nombre de salariés concernés

Accès à un logement ou un hébergement 1

Accès aux soins (RDV, visite médicale…) 8

Accès aux savoirs de base 7

Durée moyenne des parcours des salariés en insertion ayant achevé leur contrat en 2016

Temps moyen des parcours (3 personnes ayant achevé leur contrat en 2016)

Nombre %

2 ans 0 %

Entre 1 an et moins de 2 ans 2 67 %

Entre moins de 1 an et 6 mois 0 %

Moins de 3 mois et /ou moins de 6 mois 1 33 %

Situation des salariés en insertion ayant achevé leur contrat en 2016

Situations (3 personnes ayant achevé leur contrat en 2016)

Nombre %

En CDD intérim 1 33 %

En recherche d’emploi 1 33 %

Autre : POEC Artisanat Bâtiment 1 33%

Décision Administrative : décision de justice 0 0 %

Modalités particulières de coopération avec le Pôle Emploi INFOBAT participe :

- Aux CTA (comité technique d’animation) une fois par trimestre, au sujet du parcours des personnes en insertion et des modalités mises en œuvre pour la pertinence des parcours et la résolution des freins à l’emploi.

- Aux comités techniques d’animation réunissant les différents acteurs de l'insertion par l'économique.

- Nous établissons des fiches de liaison pour l'agrément des contrats d'insertion.

- Nous avons des contacts à l'occasion des candidatures proposées par les prescripteurs.

- Nous aidons à la recherche d’emploi pour les personnes en fin de contrat d’insertion.

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INFOBAT reçoit aussi des stagiaires, adressés par différents organismes, notamment sur sollicitation des équipes de prévention spécialisée de la Fondation Jeunesse Feu Vert ou du SAFIP, qui sont des partenaires privilégiés, mais également des collèges et des lycées Professionnels.

ÉTAT DES STAGIAIRES POUR L'ANNÉE 2016

NOM PRÉNOM

EN STAGE

SPÉCIALITÉ ADRESSÉ PAR

DU AU

A M 04/01/16 08/01/16 Découverte Métiers EMT CRP Vivre- Centre A. Dumas Paris 11ème

L D 15/02/16 04/03/16 Métreur CRP Sillery -91 Epinay/Orge

G B 22/02/16 18/03/16 Métreur ERP Malleterre-91 Soisy/Seine

DS J 07/03/16 11/03/16 Découverte Métreur CFP Beauvoir -91 Evry

K AM 25/04/16 13/05/16 Peintre CPCV IDF – Paris 12

S B 23/05/16 01/07/16 Découverte TCE Lycée NADAR -91 Draveil

V N 30/05/16 24/06/16 Métreur CRP Vivre -94 Arcueil

DS U 30/05/16 24/06/16 Métreur CRP Vivre -94 Arcueil

B A 19/09/16 23/09/16 Découverte Métreur CRP Vivre- Centre A. Dumas Paris 11ème

B M 28/09/16 14/10/16 Métreur Assoc° HALAGE – 93 Ile St Denis

N S 17/10/16 04/11/16 Métreur GRETA MTI - 77 La Rochette

M L 28/11/16 20/12/16 Métreur ERP Malleterre-91 Soisy/Seine

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PERSPECTIVES 2017 La capacité de production et de résultat pour INFOBAT est assurée depuis quelques années, mais sans marché comme moteur, l’activité reste conjoncturelle. L’année 2017, reste à risque, au vu du calendrier électoral intense et des incertitudes sur les orientations à venir, les donneurs d’ordres ont gelé les budgets des travaux. Notamment nos bailleurs sociaux, qui représentent notre assise financière annuelle. Le positionnement commercial d’INFOBAT, dans la moyenne, fait que l’entreprise suit irrémédiablement les tendances : les hausses comme les baisses de conjoncture. Notre capacité à produire, rendre, corriger les différents ouvrages confiés est certaine, mais le rapport entre l’équilibre et la viabilité économique est indissociablement lié au marché, qui pour plusieurs facteurs conjoncturels ne peut être prédictif. Afin d’assurer une meilleure productivité, nous avons créé un poste d’Opérateur Technique qui renforce l’organisation matérielle de nos locaux, la gestion de l’approvisionnement des matériaux et soulage le poste occupé par notre Métreur Monsieur Soares. Nous souhaitons aussi développer un poste de développeur des relations entreprise à finalité commerciale pour les marchés disposant de clauses, et la préparation des sorties vers l’emploi vers le marché classique. Le cadre de ce poste devra être précisé (stagiaire DESS, contrat d’apprentissage, contrat aidé…). Un recentrage de l’action des référents orienteurs sera affiné cette année par un travail collaboratif entre les référents, le chargé d’insertion professionnel et les encadrants référents. Les conclusions de cette synergie seront inscrites de manière informatisée via le logiciel MING afin qu’elles soient mesurables et visibles. L’action de requalification et de poursuite des formations obligatoires et légales sera poursuivie, en partenariat avec notre OPCA d’une part et le concours du FLESS de Paris pour nos personnels en insertion. Enfin, l’ouverture des locaux à des actions de formations pourrait être une possibilité de financement complémentaire (location de la salle de formation, mise à disposition des locaux techniques équipés). La réfection des locaux d’INFOBAT à Montrouge est à inscrire dans les charges prévisionnelles, dans le lot ravalement et isolation extérieure, avec la pose d’un bardage bois. Le projet de certification QUALIBAT sera mis en œuvre sur le premier semestre 2017, pour une meilleure lisibilité dans le champ concurrentiel, et en finalité de l’effort de restructuration mené depuis cinq ans.