Upload
ledieu
View
212
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Le Département de la Haute-Loire, l’Inspection académique et le réseau CANOPE d’Au-
vergne ont la volonté de créer à travers ce projet un partenariat visant à initier les élèves
à la pratique artistique et à encourager la démarche de création.
Ainsi les équipes enseignantes sont engagées déjà dans la construction du parcours artis-
tique et culturel de l’élève renforçant cohérence et continuité entre le premier degré et
le second degré. Les élèves peuvent donc construire des connaissances, rencontrer des
artistes, des œuvres authentiques et découvrir des lieux culturels.
L’utilisation d’œuvres originales en classe a été amorcée dans les écoles du premier degré
et dans le second degré depuis cinq années dans ce département de la Haute-Loire. Cette
mise à disposition d’œuvres originales par les artistes locaux, se fait dans le cadre du pro-
jet fédérateur départemental dénommé « Artothèque-Exposition Nomade », qui est inclus
dans le plan de développement artistique et culturel académique.
Ce projet a pour vocation de mettre les élèves en présence d’œuvres authentiques (œuvres
abouties ou non, ébauches, maquettes ou encore esquisses) dans le cadre de l’accompagne-
ment à l’enseignement de l’histoire des arts, obligatoire depuis les nouveaux programmes
de 2008 et du soutien à la pratique artistique dans les classes.
Une exposition d’œuvres est mise en place au sein de l’école ou de l’établissement pen-
dant un ou plusieurs semaines, à la suite de quoi un travail est engagé par les classes
autour d’une œuvre de la collection présentée, qui amène les élèves à se questionner sur
la démarche de création de l’artiste et à produire une œuvre de compagnonnage. Grâce au
soutien de la DRAC, l’artiste intervient une fois en classe.
A la suite d’échanges avec la direction des services départementaux de l’éducation nationale
de la Haute-Loire, le Département a manifesté son intérêt à promouvoir les arts visuels en
élargissant à ce projet sa politique de soutien à la création, la diffusion et la sensibilisation.
Pour le département de la Haute-Loire
Jean-Pierre MARCON
Président du Conseil Départemental
Pour la direction des services académiques
Jean-Willams SEMERRARO Inspecteur d’académie des
Services de l’Éducation nationale
Pour le CANOPÉ de l’académie de Clermont-Fd
Anne-Marie SAINTRAPT
Directrice
"En chemin…"
Cette série a été réalisée peu de temps avant mon départ pour St
Jacques de Compostelle, pendant l’été 2012.
A l’origine, il s’agissait d’être pratique: emporter de quoi peindre ou
dessiner en restant léger. Une seule couleur donc.
Ces dessins sont en quelque sorte un fantasme ou une vision idéale
et personnelle du voyage. Un désir de paix, de rencontres, de décou-
vertes, en lien étroit et harmonieux avec notre environnement : la
nature.
Philippe BRESOUS
/5
Sans Titre / Liberté
Cette œuvre est intitulée « Sans Titre ».
Plus exactement, elle n’avait pas de nom jusqu’à aujourd’hui, à l’ins-
tant où j’écris ces quelques lignes. A présent, il m’apparaît comme
une évidence de nommer les choses pour qu’elles existent.
Je la baptise donc : Liberté.
C’est un beau nom.
Cette œuvre est née d’un besoin : indiquer le chemin qui mène vers
mon atelier de peinture. L’idée étant que l’accès à cet atelier est ou-
vert à tous et à chacun, quelque soit son apparence, sa culture, son
univers.
Il s’agit donc d’un symbole d’ouverture à la création, la curiosité, la
multitude et le mélange harmonieux de ce qui est là, dans la joie et
la simplicité. Elle est la reconnaissance de la différence et de ses ri-
chesses.
Philippe BRESOUS
/7
La Cathédrale
« Le Puy!... Quel site extraordinaire pour percevoir «l’Histoire» tout en
laissant l’imaginaire errer, se perdre, et finalement se retrouver au fil
des ruelles et des monuments. »
Corinne CHANY
/9
La Dame de Fer
Paris… ville de lumière où jaillit la vie et se dressent de nombreuses
démonstrations en béton, cette grande dame de fer, si majestueuse,
finit toujours par déployer sa grandeur. Slalomant dans ce labyrinthe
géant, cachée quelque part, nous la cherchons irrémédiablement.
Corinne CHANY
/1
1
Sourire ouvert pour une communication juste
Enola Charmille - 2011
55 x 32 cm Collage - Éléments naturels
/1
2
Sourire ouvert pour une communication juste
Parler est une chose,
Communiquer en est une autre.
C’est quoi communiquer ?
Minéral : soufre, or piment, pierre volcanique, sable silicifié par un
éclair
Végétal : tranche d’arbre, lichens, algue
Animal : coquillages, pennes de plumes, ailes de papillons, piquants
d’oursin fossilisé.
Enola CHARMILLE
/1
3
SERIE « CONGELATIONS »
Emilie Delmas - 2012
70 x 70 cm Photographie-peinture, encres, pigments, végétaux, minéraux
/1
4
Série « Congélation »
Délicates existences. Ce projet met en scène une série de quatre
boules congelées. Une expérience intense, où la congélation est ici
utilisée comme technique, à part entière, de création artistique. Les
photographies proposées en sont le témoignage. Épurées, elles re-
présentent des objets fragiles et éphémères. Elles incarnent à elles
seules la notion formelle de temporalité. La glace, le givre, les cris-
taux, naissent un instant puis disparaissent furtivement.
Ancré dans une esthétique certaine, ce travail unique invite : couleur,
lumière et transparence. Sous l’effet du froid et du phénomène de
cristallisation, la matière, librement, s’étire et se transforme. Végé-
taux, encres, peintures, minéraux, textiles, tous se mêlent à cette
expérience.
Une forme ronde, une courbe enfin. Un objet qui roule et s’évade.
Emilie DELMAS
/1
5
Alizée
Pièce tirée d’une série de 4 sculptures.
Ne faire qu’un avec la nature, se mêler aux éléments naturels voilà ce
que reflète cette sculpture.
Cette femme portée par le vent, si proche de la nature éprouve une
telle sensation de liberté, de légèreté que son corps se mêle au mou-
vement du vent.
Lucie DELMAS
/1
7
Graine de Fleur-Évolution
De l’observation à la reproduction
Après un mois d’observation des fleurs, plantes ainsi que de leurs
graines au beau milieu de mon jardin, il en est sorti toute une série de
sculptures dans lesquelles j’ai représenté des graines. J’ai eu envie
de reproduire leur finesse, leur légèreté et leur beauté.
C’est une manière pour moi de parler du lien que nous avons avec la
nature et de lui rendre hommage.
Ces trois sculptures sont l’évolution d’une graine jusqu’à l’état de
fleur, c’est un symbole qui va de la naissance à la maturité.
Technique
Ces graines sont en terre, elles ont été façonnées à la main puis colo-
rées grâce à des engobes.
Lucie DELMAS /
19
Janvier 2012 Isabelle Faccini - 2012
2 pièces : 50 x 56 cm 1 pièce : 56 x 56 cm Papier, gouache, aquarelle, crayon
/2
0
Janvier 2012
Le dessin utilise ordinairement le papier comme support de transcription. Pour moi, il
devient une peau sur laquelle je raconte une histoire en utilisant des techniques mixtes,
mélangeant l’aquarelle et la gouache avec des outils graphiques comme la pierre noire,
les crayons de couleur. Il est toujours question de fil dans mes dessins. Mais ne parle-
t-on pas du fil d’une histoire ? De celles que l’on se raconte, celles que l’on nous a
racontées. Notre réalité se construit autour et par elles. Et elle commence par ce qui
nous constitue au centre, tout au centre, l’histoire de l’humanité ; au départ étaient
des hommes qui avaient éprouvé la nécessité de reporter sur la roche des cavernes
l’empreinte de leur main, la trace de leur existence.
L’histoire des femmes est liée intrinsèquement au devoir de recouvrir le corps, de le
protéger du froid, du regard, de l’extérieur. La couturière et son fil ; geste indéfectible,
piquer la peau de bête, puis le tissu pour en réunir des morceaux, confectionner des
vêtements.
La dentellière qui à l’aide d’un carton représentant le motif, pique des épingles dans
les endroits indiqués; une multitude de petits ronds. Les contourner avec les fils, les
reliant les uns aux autres par une succession de nœuds. Car c’est le nœud qui donnera
vie au motif, à la dentelle. Toujours, le fil est destiné à tenir, à relier, à attacher. Em-
ployé aussi pour les sutures, les ligatures chirurgicales, lorsque la chair est blessée, et
qu’il est nécessaire de refermer la plaie. Là, il est question de lésions physiques, mais
n’en est-il pas de même des blessures de l’âme ? La chair, n’est-elle pas un lieu de
mémoire, d’inscription ? N’est-il pas aussi à recoudre ces plaies-là ? L’âme trébuchant
sur le corps. Indissociables l’un de l’autre.
La psychanalyse s’attelle à cette charge; refermer les béances, un point après l’autre,
tout en sachant que la couture demeurera présente, car il n’est pas à les effacer; elles
font partie de notre histoire, elles sont aussi ce qui nous constitue. Mais, toujours, le
fil permet ce déplacement dans l’espace, qu’il soit effectif ou mental. Il est ce lien d’un
point à un autre, recouvrant, tenant, signifiant, tout à la fois. Alors, sur le papier, je joue
avec ce fil, à l’instar du mythe des « Parques », ces fileuses détenant le cours de la vie,
le tranchant immuablement lorsqu’il doit en être ainsi. Sauf que pour ma part, il ne
s’agit que d’un fil dessiné sur du papier, auquel j’influe mes propres règles. Les règles
d’un jeu me permettant d’en définir les limites et, du coup de me créer, à l’intérieur, un
espace de liberté.
Et ce fil, parfois m’échappe. Alors survient le dérapage, le pas de côté, qu’il faut prendre
en considération, l’écouter, le rattraper, le reprendre en main, pour rétablir l’équilibre.
Le dessin est pour moi en conversation avec mon travail de sculpture (où il est aussi
question d’enveloppe corporelle et de fil) et celui de l’écriture. En moi encore le sou-
venir de mon apprentissage de l’écriture avec une plume, du plaisir des pleins et des
déliés, les taches qui, immanquablement survenaient et à partir desquelles j’essayais
de représenter ce qu’elles m’évoquaient. Les dérapages, au final, ne sont-ils pas une
porte qui s’ouvre ? Et, comme dans l’écriture où, parfois, l’espace vaquant entre les
mots et aussi important que le mot lui-même, l’espace que crée le fil sur la peau du
papier projette au-delà, en deçà, au travers. Peut-être dans des espaces intérieurs.
Isabelle FACCINI
/2
1
Autoportrait
« Quelle est cette drôle de forme ?
Il s’agit de mon autoportrait fait en terre.
Je sais, on ne me reconnaît pas, et pourtant c’est bien moi.
J’ai réduit mon image à ce qui me caractérise, à mon sens, le ques-
tionnement perpétuel : POURQUOI ?????
Vous aussi, vous avez plein de questions à poser aux grands, alors
posez-les en les sculptant. »
Antoine FARGETTE
/2
3
Voiseau
« Voiseau de la grande forêt, je suis raconteur d’histoires et je suis
tellement passionné par ce que je raconte que, quelquefois lorsqu’on
est fatigué de m’entendre, on me boutonne mon bec... mais lorsque,
au contraire, on veut rêver sur mes histoires, vite, on ouvre, avec ce
petit bouton de nacre, là sur mon bec.
Oui, je suis aussi coquet, j’ai un corsage, ourlé de dentelle faite à la
main. Par contre, j’ai perdu mon baluchon, j’y transportais mes tré-
sors pour raconter les histoires. Si vous voulez m’en refaire un..., mais
attention pas avec n’importe quoi, je n’aime que les matières nobles :
le coton, le velours, la dentelle, la baptiste... à vous de voir ! »
Cathy GAGNAIRE
/2
5
Promenade
C’est une petite promenade au milieu des images que je collecte en
attendant de trouver celles qui vont aller ensemble. De toutes ori-
gines et époques, découpées, recadrées, assemblées, détournées,
repeintes : c’est un jeu.
Lucie GUILLOT
/2
7
Rodolphe et Garance
« La photographie provient d’une série autour d’un personnage : Ro-
dolphe, un rat qui vit dans la forêt. Il est bricoleur, ramasse toutes
sortes de trésors dans la forêt et ailleurs. Sa compagne de jeux s’ap-
pelle Garance. Il y a des photos où ils font des costumes avec des
feuilles, où ils se déguisent, où ils jouent au cirque, ou bien au tir de
marrons.
Ces personnages créent en partant de choses très simples trouvées
au hasard, et s’amusent en même temps.
La photographie d’origine a été prise avec un appareil 6x6, qui permet
de faire de très bons agrandissements.
Sur cette photo, les deux rats sont costumés, mais avec des ailes de
papillons sur le dos.
Toutes les photos ont été prises dans une ancienne pinatelle qui jus-
tement, est un lieu idéal pour l’imagination car les arbres y ont toutes
sortes de formes et on peut jouer avec, et c’est tout naturellement que
j’ai imaginé qu’il pouvait bien y habiter ce petit rat, quelque part dans
un arbre. »
Lucie GUILLOT
/2
9
Icônes, Pousse-Pousse Sylvaine Hasse - 2002
153 x 94 cm
Pigments, pierre noire, blanc de Meudon, colle de peau, sur bois
/3
0
Icônes, Pousse-Pousse
Tableau/jeu où les époques Renaissance et Contemporaine s’entre-
mêlent au travers des visages de deux icônes de référence (Andy Wa-
rhol) ; la Joconde et Marylin Monroe.
Créé à partir de l’idée des petits pousse-pousse de l’enfance avec une
reconstitution d’un sujet, ce tableau de grande dimension est réalisé
sur un support bois avec une peinture constituée de pigments et de
colle de peau.
Partie de plaisir ou le joueur reconnaît au final les deux célébrités.
Sylvaine HASSE
/3
1
La Frontière
Le drame des réfugiés. La frontière comme un canyon inquiétant au
lieu d’être un lieu de rencontre, une ouverture passionnante sur le
monde symbolisée par ces caravanes reliant des coutumes, des civili-
sations, des êtres vivants s’enrichissant mutuellement. Dans de nom-
breux pays en guerre, des enfants sont obligés de fuir. De quitter leur
maison, leur école, leur village, leur pays. Certains séparés des autres
membres de leur famille quand ils ne sont pas orphelins à cause des
combats. Habités par l’espoir d’être accueillis de l’autre côté de la
frontière, soignés, nourris et protégés. J’imagine (mal) la douleur de
ces êtres sans défense. Je suis tellement attaché à la maison de mon
enfance, au toit qui me protège, aux rues paisibles de mon village. Je
ne sais pas grand-chose du malheur mais toujours j’apporterai ma
petite pierre à la défense des Droits des Enfants.
Cette installation comme un jouet pour dire à l’enfance en souffrance
j’ai tout à fait conscience d’être le citoyen d’un pays responsable dans
l’Histoire d’agressions impérialistes en tous genres commises de
l’autre côté de sa frontière.
Sable et chêne proviennent d’ici, du pays calme de France, mais les
petits dromadaires en bronze sont l’œuvre d’un artiste marocain ano-
nyme. Que les chênes de mon pays protègent un jour son exil si né-
cessaire.
Michel LE QUÉRÉ
/3
3
Au petit frère que je n’ai pas eu
Au milieu de la rue éventrée
sous la discussion acharnée des armes automatiques
parmi les détritus
les rats
la lèpre de la peur
le gel et l’eau croupie
les crevasses sur le futur
la tendresse et les murs écroulés
imperturbablement
au papa et à la maman
deux enfants sourds qui jouent penchés sur un petit
sursaut d’humanité.
Michel LE QUÉRÉ
/3
5
Tête
Quelle est cette tête silencieuse, arrondie, sans un poil sur le caillou ?
À qui sont ces petits yeux sur ce grand nez pointu ?
Qui a fait cette tête, qui n’en est pas vraiment une ?
Si c’en est une, que regarde-t-elle ?
Et qui la regarde en essayant de percer le mystère ?
Ce portrait est né du jeu d’un grand enfant, et de la rencontre géniale
de quelques objets détournés de leur sens premier.
Objets, outils confectionnés et utilisés par l’homme pour l’agriculture.
L’homme crée l’objet. L’outil crée le paysage. Le paysage façonne
l’homme.
« Tout portrait se situe au confluent d’un rêve et d’une réalité. »
(G. Perec)
Jérôme LEYRE
/3
7
Colonne hélicoïdale
Note d’intention :
La Colonne hélicoïdale de forme géométrique rappelle les construc-
tions de la Renaissance et les dessins de Léonard de Vinci.
L’œuvre reste abstraite, pouvant être vue comme un trait d’union
entre le Ciel et la Terre, une expression du désir d’élévation. Sa forme
hélicoïdale que l’on retrouve dans la nature, évoque la structure de
la molécule d’A.D.N. contenant l’ensemble des informations néces-
saires au développement et au fonctionnement d’un organisme vivant.
Réalisée à partir d’éléments simples, la Colonne hélicoïdale est une
structure à la fois dynamique et esthétique que l’on retrouve dans la
nature. Synthèse sobre et radicale qui oscille entre statisme et mou-
vement de rotation inhérent à l’œuvre ; l’espace devient également la
matière sur laquelle je travaille.
Elle offre une note poétique et sensuelle au public qui la rencontre.
Démarche artistique :
J’habite au confluent de la Gazeille et de la Loire. le fleuve a toujours
été une source et un support d’inspiration pour moi.
Depuis une dizaine d’années je crée des œuvres de Land-Art, et j’offre
une vision sur la relation de l’œuvre à son environnement immédiat.
Mon travail s’inscrit dans une volonté de sensibiliser le public à la
genèse et aux formes du vivant, mes œuvres interrogent sur la forme,
les lignes, les textures qui définissent notre espace naturel.
Ma démarche de création porte sur mon souhait de rendre formelle
ma propre interrogation sur la relation de l’homme avec son environ-
nement, les éléments, son territoire de vie.
J’attache une importance particulière à la technique employée : la
simplicité comme finalité et non comme commencement.
Jérôme LEYRE
/3
9
L’oeuvre est composée de différentes structures. La première est
une pièce verticale en terre modelée, cuite et émaillée. Elle est
accompa-gnée de socles en bois tourné et en terre cuite. Il s’agit
d’une maquet-te à l’échelle 1/3 d’une sculpture en bronze.
Cette pièce traite de la mise en volume d’un paysage. L’élément
cen-tral rappelle une architecture verticale d’inspiration post
moderne. Cette dernière est placée seule dans un univers
abandonné, presque figé.
Les formes bombées sont comme des ilots, des strates évoquant
des temps géologiques. Les différents matériaux et textures
utilisés pour cette sculpture offre une vue particulière sur le
paysage . En effet, on peut y voir un espace naturel aménagé et
non aménagé par l’homme se déroulant dans le temps.
Pierre PAUZON
/4
1
Les femmes-oiseaux
Un après-midi. L’été. Une boîte de peinture à l’huile, jamais utilisée.
Un bloc de papier tissé de format standard. Un après-midi, d’ennui
latent. Solitaire.
Avec lenteur j’installe ce peu de matériel. Peu à peu, une certaine
concentration, m’emplit, et je fais inconsciemment le vide autour de
moi, puis l’impatience, celle de peindre, celle du premier geste, le
plus vrai. Mon regard se pose malgré tout, sur le portrait, le mien sur
le mur de droite. Celui peint par mon père, lorsque j’avais huit ans, et
mon regard clamait l’arrêt de cette pause difficile. Au deuxième plan,
le ciel de Lyon, vu de la fenêtre du sixième étage, du 53 cours Fran-
klin-Roosevelt.
À cette époque, celui des petites peintures, en 1986, je vis à Nanterre
et le RER me fait découvrir Paris et ses musées. J’aimais Bonnard,
Edouard Vuillard, les Nabis, Matisse.
La nuit, j’observais les salons des beaux appartements, des beaux
quartiers, visibles, par orgueil, peut-être. Ils étaient, à peu de chose,
la retranscription exacte des intérieurs peints par Vuillard.
Je découvrais aussi l’univers de Christian Lacroix, ses créations par-
ticipaient aussi à nourrir mon imaginaire et ma conscience, celui des
contes, des loups, des forêts.
J’aimais les oiseaux, les beaux tissus, sans doute ma naissance à
Lyon, et les visites, avec l’école, des ateliers de Soyeux. En plus de
cette année à l’école des Arts Appliqués, sur l’Isle Barbe, au bord du
Rhône, où j’appris la création textile. Je dessinais durant cette période
beaucoup d’arabesques, c’était un réflexe, comme ensuite, celui des
maisons, les lunes, les oiseaux, les échelles, les arbres, les chiens
perdus et quelques bonhommes puisés sur les murs des villes, dans
les livres, l’actualité, le vécu des êtres, la nature, les peintures, la mu-
sique, le cinéma d’Emir Kusturica, (Le temps des gitans de 1989), les
contes de l’enfance.
Cette série s’est faite en quelques heures, et plusieurs années d’ob-
servation, elle s’est faite avec une extrême facilité, comme si elle exis-
tait déjà, comme si un lutin des contes d’Andersen guidait ma main et
surtout mon esprit sans que je le sache.
Fabienne RECANZONE-TILMONT
/4
3
La Recyclerie
Voici donc une des deux premières affiches relatives à la Recyclerie de
Taulhac où l’on voit le corps de la petite demoiselle.
Le petit personnage, la petite mascotte a été fabriquée entièrement
avec des objets de « récup », puis pris en photo dans mon studio bri-
colé avec fond en vieux rideaux, lumière de fenêtre et lampe de che-
vet, machine à fumée et retouches avec le logiciel Photoshop. Chaque
objet utilisé a été nommé au bout d’une petite flèche. Au final, il y
aura une troisième affiche ou l’on pourra voir le personnage faire une
action mais, surprise !
Nicolas SAVOYE
/4
5
Le Scientifique
La forme
Cette sculpture est seulement un élément d’une création réalisée en
2009 par l’artiste. C’est la tête d’un scientifique, dont le corps très lourd
et très encombrant est absent de ce prêt pour des raisons pratiques. Ce
personnage fait partie d’une structure composée de cinq scientifiques
insérés dans une mécanique animée, réalisée pour Expo-Science
en mai 2009 (présentation dans le livret de l’artiste ci-joint) et sur :
www.poesiemecanique.fr.
La technique
C’est un modelage en argile. L’artiste utilise de la terre chamotée (ar-
gile enrichie de terre cuite pilée) et des émaux. Il a réalisé une tête à
partir d’une grosse boule de terre, les traits du visage sont sculptés
dans la matière, puis l’intérieur de la tête est évidé, creusé. C’est en
dernier que les finitions sont effectuées. La sculpture est cuite une
première fois à 900 degrés puis une seconde fois à 1000 degrés en
appliquant les émaux. Un choc thermique est provoqué en sortant la
pièce du four à haute température puis en la plongeant dans un bac à
enfumage, bac rempli de sciure de bois ou de papier. Grâce à la tech-
nique d’enfumage du raku qui veut dire : « le bonheur dans le hasard »,
les émaux craquellent et prennent une couleur de cendres dans les
interstices, les fissures. fr.wikipedia.org/wiki/Raku. Des ajouts d’élé-
ments divers sont installés en fin de réalisation (phare et autres pe-
tites pièces). Grâce à une pile de 6 volts, le phare peut s’éclairer.
La signification ou le sens
Pour l’artiste faire de la sculpture avec de l’argile, utiliser la technique
du raku représente une véritable détente. Il s’agit d’un moment de
douceur après des périodes intensives de travail du métal. L’artiste
voulait montrer des scientifiques toujours en recherche attendant les
résultats d’une « grosse » expérience.
L’usage
Cette œuvre est un élément d’une énorme structure animée. Elle a
été commandée pour la Fête de la science : Expo-Science à Blavozy
en mai 2009. C’est un des cinq personnages qui composaient la créa-
tion ; depuis, certains ont été vendus.
Nicolas SAVOYE
/4
7
Le vêtement La robe nous invite à reconsidérer le regard que l’on porte sur l’objet. Les différentes distances d’observations modifient la perception. En prenant un peu de recul, la râpe qui écorche se transforme en une armure qui protége puis en parure qui couvre et sublime la personne qui la porte. La position ou l’état d’esprit de l’observateur influe directement sur son point de vue. A lui de se placer par rapport à cette robe pour qu’il puisse observer ce qu’il veut y voir.
SUBOTIN Bojana
/4
9
Créer son point de vue
Le tissu La robe et le triptyque sont réalisés à partir d’imprimés inspirés des textiles africains Wax. Pour ces deux travaux, l’estampe reprend un objet à connotation violente. Toutefois, l’agencement et la répétition des motifs ont pour objet d’atténuer cette hostilité. Le pistolet se transforme en fleur par le jeu d’une symétrie centrale. L’observateur peut y voire plusieurs choses sans pour autant qu’il soit véritablement possible de s’affranchir de l’ensemble du contenu.
Bojana SUBOTIN
/5
1
Sans titre
Tirées de deux séries d’illustrations, ces deux images présentent un
jeu de cache-cache entre d’une part un chat et un papillon et d’autre
part deux poules et un papillon. Avec humour et tendresse, ces prota-
gonistes évoluent dans un environnement volontairement minimaliste
et constitué d’aplats de papiers de couleur. Chacun de ces dessins
pourrait être le point de départ d’une narration à imaginer…
Tania TOURJANSKY
/5
3
Paysage Orange
« Que voulez-vous qui tienne un tableau si ce n’est la couleur ? »
Nicolas de Staël
« La beauté de la Haute-Loire, c’est que le paysage a tant de formes
qui apparaissent. Chaque saison a ses propres couleurs, pour un
peintre de paysage, c’est un vrai atelier naturel ».
Jaap VAN der WAL
/5
5
Pierre Taillade
« Jamais, on n’a peint le paysage »
Cézanne
Pierre Taillade est le col qui sépare le Velay des Gorges de l’Allier.
Je n’habite pas loin de là. J’ai dépassé mille fois déjà ce col en hiver,
souvent couvert par la neige, au printemps avec des belles nuances
de vert, d’un air argenté.
En été, les tons chauds de jaune. En automne tout a ses meilleurs
tons de brun orangé et l’air est parfois rose ou rouge.
Quand je suis là, que je laisse le Velay derrière moi et que je regarde
vers les Gorges de l’Allier, j’ai le sentiment d’être dans l’Arcadie.
Je ne veux pas peindre le paysage, mais son âme.
Jaap VAN der WAL
/5
7
Meurtre du Reader Digest : « La tête c’est compliqué » YO - 2013
19 x 21 cm Papier, acrylique, photos, éléments divers
/5
8
« Meurtre du Reader Digest » la tête c’est compliqué :
Les livres : transformer ce qui est pour moi un « non-livre », à savoir
des ouvrages « Sélections du Reader Digest » en sculptures-livres
a été jubilatoire : déchirer, coller, trouer, découper, dessiner sur les
pages, écarteler la couverture, rendre illisible le contenu originel ont
redonné une autre légitimité à ces pages : le livre a quelque chose de
sacré, de respectable mais pas d’intouchable ; et en l’occurence la
retouche ici ne pouvait être pire que l’original : je m’en suis donné à
cœur joie.
Il s’avère donc que les livres sont eux aussi une matière à retravail-
ler et peuvent avoir une deuxième vie, une présence plastique qui dit
autre chose : même un mauvais livre n’est pas une fatalité !
« Meurtre du Reader Digest » la tête c’est compliqué : la forme des
pages est découpée comme un profil lambda ; mais dans cette tête,
que de pensées croisées et complexes. Et tiens ! Un ange qui bat des
ailes, du grand n’importe quoi et aucune solution à ce maelstrom sans
début ni fin.
YO
/5
9
Quelqu’un est caché dans le livre YO - 2013
20 x 30cm Livre, papillons imprimés sur transparent, fil.
/6
0
Quelqu’un est caché dans le livre
Même les livres abandonnés sont pleins des fantômes de ceux qui les
ont lus, vendus, imprimés, écrits et qui en ont rencontré les person-
nages. J’ai voulu déformer et métamorphoser ces pages devenues
inutiles et, de découpages en froissements, un corps est apparu qui
semble traîner derrière lui une histoire trop pesante.
YO
/6
1
Cauchemar aux xylophages
Il s’agit d’une « installation » dans un bocal évoquant un rêve un peu
effrayant ; tout est serré, froissé, mélangé : les poissons et les in-
sectes, un visage inquiet, des images tronquées et au final la vision
apocalyptique d’un enfermement : comment s’échapper de ce cau-
chemar ? à moins que… ayant enfermé là mes peurs elles me laissent
tranquille, tandis que je peux les contempler, triomphante, prises
derrière la paroi transparente du verre, et désormais inoffensives ?
YO
/6
3
Morphings
J’ai eu envie avec le morphing de réaliser des images impossibles
en peinture mais des images enracinées dans la peinture, et partant
(parlant ?) d’elle.
Et le miracle a lieu : la peinture se met en mouvement, les images
se confondent et se superposent, le personnage d’un tableau en ren-
contre un autre, qui est dans un tableau différent ; on peut aussi choi-
sir un rythme, maîtriser le temps, le rêve de tous les artistes!
Ces rencontres et fusions impossibles dans la réalité créent un autre
réel, déconcertant, parfois monstrueux. Monstrueux parce que tout
est possible, tous les mélanges, toutes les incongruités, toutes les
mutations, il n’y a plus de limite!
Le tableau bouge, change : on est à l’opposé de la grande règle de
l’œuvre d’art classique : une œuvre impérissable, dont la valeur se
mesure, entre autres, à la stabilité dans le temps. C’est la question
que posent fréquemment les acheteurs de peinture : comment va-t-
elle évoluer dans le temps ? En clair, est-ce que je peux être sûr que
rien ne bouge, que la technique est sûre et l’œuvre stable ?
Il est donc fort tentant de détourner la loi d’airain de l’approche mu-
séale classique : faire un tableau qui n’est pas immuable, des person-
nages ou des images peintes qui respirent, changent de visage, sont
instables et mutants.
D’autres champs s’ouvrent ainsi pour la création, qui ne s’excluent
pas mais se nourrissent les uns les autres, des plus classiques aux
plus contemporains.
YO
/6
5
Rédaction / Les artistes et Cindy Maroto, conseillère pédagogique arts visuels 43
Conception graphique couverture et mise en page / Joanna Dupuy - Réseau CANOPÉ de l’académie de Clermont-Ferrand
Mise en ligne - Mai 2016