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Le dépistage du cancer
broncho-pulmonaire.
Bernard Milleron
Cinquième Journée d’Oncologie Thoracique Midi-Pyrénées
6 Décembre 20131
BM1
1) Rappel de quelques basesthéoriques
2) Les principales données de lalittérature jusqu’à l’étude NLST3) L’étude NLST4) Quoi de nouveau depuis le NLST?4) Quoi de nouveau depuis le NLST?5) Quels sont les problèmes en
suspens?6) Quelles sont, ou devraient être,les implications pratiques de cesdonnées ?
Bernard Milleron, 2013 3
Le dépistage n’est pas le diagnostic précoce
Test de dépistage Examen diagnostiqueEtape avant le diagnostic de certitude
Doit donner une certitude diagnostique
Appliqué aux personnes apparemment indemnes de la maladie
Appliqué à des personnes symptomatiques
maladie
Appliqué aux individus à risqueEssentiellement individuel.Peut être utilisé après un test de dépistage
Ne constitue pas une aide à la décision thérapeutique
Il débouche sur une décision thérapeutique
Les performances du test doivent être définies en situation de dépistage
Les performances du test doivent être définies en situation de diagnostique
Il doit être simple et acceptable Il doit être le plus acceptable possible
Bernard Milleron, 2013 4
A quels critères un programme de dépistage doit-il obéir ?
� La maladie qu’on dépiste doit représenter une menace grave
pour la santé publique,
� Un traitement d’efficacité démontrée peut être administré,
� Les moyens de diagnostic et de traitement appropriés existent,
� La maladie est décelable pendant une phase de latence ou
au début de sa phase clinique,au début de sa phase clinique,
� Un examen de dépistage efficace existe,
� Le test est acceptable par la population,
� L’histoire naturelle de la maladie est connue,
� Le choix des sujets qui recevront un traitement est établi selon
des critères préétablis,
� Le coût est acceptable
� La recherche des cas est continue et non effectuée « une fois
pour toutes »Critères de l’OMS
Bernard Milleron, 2013 5
Le cancer du poumon est un bon candidat
LocalisationIncidence Mortalité
Effectif % Rang Effectif % Rang
Prostate 71 000 19,4 1 8 700 5,9 4
Sein 53 000 14,6 2 11 500 7,8 3
Colo-rectum 40 500 11,1 3 17 500 11,9 2
6Bernard Milleron, 2013
Poumon 39 500 10,8 4 29 100 19,7 1
Avance au diagnostic (Lead-Time Bias)
temps
GROUPE DEPISTE
DIAGNOSTIC DECES
SURVIE
temps
GROUPE DIAGNOSTIQUE SUR SYMPTOMES
DIAGNOSTIC DECES
LEADTIME
SURVIE
Bernard Milleron, 2013 7
Lenteur d’évolution (Length Time Bias)
Tumeursévolutives
TumeursPeu évolutives
temps
Bernard Milleron, 2013 8
Surdiagnostic (Overdiagnosis Bias)
temps
GROUPE DEPISTE DIAGNOSTIC DECES
3 cancers, 1 décès par cancer
temps
GROUPE DEPISTE
GROUPE DIAGNOSTIQUÉSUR SYMPTOMES
DIAGNOSTIC
DIAGNOSTIC
DECES
DECESNATUREL
DECES
1 cancer, 1 décès par cancer Bernard Milleron, 2013 9
Déjà une longue histoire1970
1980
Etudes ouvertes sur la RP et la Cytologie
Etudes randomisées sur la RP et la Cytologie
LA RP et la Cytologie décèlent des stades
précoces plus curables
LA RP et la Cytologie ne diminuent pas la
mortalité spécifique du 1990
2000
2010
la RP et la Cytologie
Etudes ouvertes sur le scanner
Etudes randomisées sur le scanner
mortalité spécifique du cancer du poumon
Le scanner décèle des stades précoces plus
curables
Le scanner diminue la mortalité spécifique du
cancer du poumonBernard Milleron, 2013 10
Prise en charge des nodules : Fleischner Society
Taille du nodule (mm)
Patient à faible risque Patient à haut risque
< 4 Pas de suiviCT à 12 mois
Stop si inchangé
11MacMahon H, Radiology 2005; 237:395-400
Stop si inchangé
4-6CT à 12 mois
Stop si inchangé CT à 6-12 mois puis 18-24 si
inchangé
6-8CT à 6-12 mois puis 18-24 si
inchangéCT à 3-6 mois puis 9-12 et 24
mois
> 8CT à 3, 9 et 24 mois
CT injecté, TEP et/ou biopsie
Bernard Milleron, 2013
Verre dépoli(Fleischner Society 2013)
� Les nodules en verre dépoli ≤ 5mm nenécessitent pas de surveillance scanographique.
� Les nodules en verre dépoli > 5mm nécessitentun contrôle à 3 mois car ils peuvent disparaitre.un contrôle à 3 mois car ils peuvent disparaitre.
� Il n’y a pas d’argument pour uneantibiothérapie initiale,
� La TEP-FDG n’a aucune place car elle esttoujours négative,
� L’abord par ponction trans-thoracique n’est pasrecommandé en routine
12
Naidich DP et al , Radiology. 2013; 266 : 304-17.
Bernard Milleron, 2013
La TEP-FDG ne semble pas utile …324 dépistages positifs
Premier et second rounds de NELSON
295 adressés pour évaluation55 TEP-FDG non
réalisées
295 adressés pour évaluation
92 évaluations concluantes 148 évaluations non concluantes
Vanʼt Westeinde SC et al, J Thorac Oncol. 2011; 6 : 1704-1712.
92 évaluations concluantes 148 évaluations non concluantes
11 TEP-FDG non réalisées
105 Cancers 32 Bénin15 Cancers 77 Bénins
81 TEP pos 11 TEP pos11 TEP pos 2 TEP pos
8 TEP ind 6 TEP ind1 TEP ind 8 TEP ind
16 TEP neg 15 TEP nég3 TEP nég 67 TEP nég
Bernard Milleron, 2013 13
Et la bronchofibroscopie ?Sensibilité (%) VPN (%) Spécificité (%)
Lavage 9,3 45,9
Brossage 7,9 41,2
14van’t Westeinde et al, Chest 2012 2012; 142 : 377-84.
100
Ponction trans-bronchique 33,3 0
Biopsie trans-bronchique 16,7 44,4
Biopsie bronchique 45,8 55,2
Ensemble 12,5 44,7
Bernard Milleron, 2013
1) Rappel de quelques basesthéoriques
2) Les principales données de lalittérature jusqu’à l’étude NLST3) L’étude NLST4) Quoi de nouveau depuis le NLST?4) Quoi de nouveau depuis le NLST?5) Quels sont les problèmes en
suspens?6) Quelles sont, ou devraient être,les implications pratiques de cesdonnées ?
Bernard Milleron, 2013 15
La Radiographie pulmonaire et la cytologie ne sont d’aucune utilité
Mémorial Mayo Lung ProjectEtude
tchécoslovaque
C+R R Dépisté Contrôle Dépisté Contrôle
N de sujets : 5072 4968 4618 4593 3172 3174
16Bernard Milleron, 2013
N de sujets : 5072 4968 4618 4593 3172 3174
N cancers : 144 144 206 160 36 19
Résécabilité (%) : 53 51 46 32 25 15
Survie à 5 ans (%) : 35 35 33 15 25 0
Décès par cancer bronchique (n)
90 92 122 115 28 18
L’étude PLCO
R
RX graphie
Oken MM et al, JAMA oct 2011
1993-2001154 901
participants
RANDOM
Soins usuels
17Bernard Milleron, 2013
EARLY LUNG CANCER ACTION PROJECT (ELCAP)
� Fumeurs ou ex-fumeurs (tabagisme cumulé ≥10PA), ≥60 ans,
� Radiographie avec double lecture FP et TDM spiralé à faible dose,spiralé à faible dose,
� 559 nodules dont 363 non calcifiés chez 233 sujets, (159 ont un nodule unique, 43 ont deux nodules, 16 ont trois nodules, 7 ont 4, 6 ont 5 et 2 ont 6 nodules).
Henschke CI et al, Lancet 1999; 354: 99-105
Bernard Milleron, 2013 20
ELCAP: Etude de prévalence (2)
Nodule2-5 mm
Nodule6-10mm
Nodule11-20mm
Nodule ou masse
21-45 mmEnsemble
CT R CT R CT R CT R CT R
Henschke CI et al, Lancet 1999; 354: 99-105
N 99 2 46 7 9 2 5 3 159 14
N cancers
1 0 11 1 3 0 4 3 19 3
% cancers
1 - 24 14 33 - 80 100 12 21
Bernard Milleron, 2013 21
ELCAP: Etude de prévalence (3)
Stades Nodules 2-5mm
Nodules 6-10 mm
Nodules 11-20mm
Nodules 21-45 mm
Ensemble
IA 1 12 8 1 22
IB 0 0 0 1 1
Henschke CI et al, Lancet 1999; 354: 99-105
IIA 0 1 0 0 1
IIB 0 0 0 0 0
IIIA 0 0 0 2 2
IIIB 0 1 0 0 1
Bernard Milleron, 2013 22
Les premières études ouvertes sue le scanner « low dose »
Date NN anormaux
(%)N Cancers
(%)%
stades I
Hadassah University (Israël)01 614 NR 4 (0,65) 100
ELCAP (US) 99/01 1000 233 (23) 27 (2,7) 81
Mayo Clinic (US) 02 1520 782 (51) 22 (1,4) 59
Bach PB, Chest 2003; 123 : 72S-82S modifié
Moffit Cancer center (US) 01 493 NR 11 (2,23) 18
Cancer institute (I) 03 1035 199 (19) 11 (1,1) 54
Munster (D) 01 919 NR 17 (1,85) 76
NCI, Japon : 02 1611 186 (11,5) 14 (0,87) 77
Shinshu Univ, Japon 01 5483 676 (12) 22 (0,4) 100
Hitachi Center, Japon 01 8546 NR 35 (0,41) 97
Bernard Milleron, 2013 23
1) Rappel de quelques basesthéoriques
2) Les principales données de lalittérature jusqu’à l’étude NLST3) L’étude NLST4) Quoi de nouveau depuis le NLST?4) Quoi de nouveau depuis le NLST?5) Quels sont les problèmes en
suspens?6) Quelles sont, ou devraient être, lesimplications pratiques de cesdonnées ?
Bernard Milleron, 2013 24
National Lung Cancer Screening Trial (NLST)
FumeursAnciens fumeursFumeursAnciens fumeurs
40,000PLCO40,000PLCO Scanner low doseScanner low dose
RANDOM
CP1066773-57
Anciens fumeurs≥ 30 PAAge 55-74
Anciens fumeurs≥ 30 PAAge 55-74
10,000ACRIN10,000ACRIN
RadiographieRadiographie
AnnéesAnnées
00 11 22
MISATI
ON
N Engl J Med 2011 ; 365 : 395-40925Bernard Milleron, 2013
Mortalité par cancer du poumon
BrasDécès par
CBP
Mortalité/ 100,000 par
an
Reduction de la mortalité par CBP(%)
p
N Engl J Med 2011 ; 365 : 395-409
Scanner 356 247 20.0 0,004
Radiographie 443 309
26Bernard Milleron, 2013
1.00
0.99
0.98
0.97
0.96
Pro
babi
lity
of S
urvi
val:
ALL
Par
ticip
ants
Pro
babi
lity
of S
urvi
val:
ALL
Par
ticip
ants
CT Arm Lung Cancer
CXR Arm Lung Cancer
Cancer du poumon
Survie spécifique et survie globale
0.95
0.94
0.93
0.92
0.91
0.90
00 11 22 33 44 55 66 77 88
Years from RandomizationYears from Randomization
Pro
babi
lity
of S
urvi
val:
ALL
Par
ticip
ants
Pro
babi
lity
of S
urvi
val:
ALL
Par
ticip
ants
CT Arm All-Cause
CXR Arm All-Cause
CXR Arm Lung Cancer
N Engl J Med 2011 ; 365 : 395-409
Mortalité générale
Bernard Milleron, 2013 27
Nouveaux résultats : NLSTPremier round : principales explorations des positifs
Scanner Radiographie pulmonaire
Cancer confirmé
Pas de cancer Cancer confirmé Pas de cancer
N 270 6779 136 2212
Radiographie 112 (41,5) 1172 (17,3) 63 (46,3) 804 (36,3)
Scanner 181 (67) 4972 (73,3) 131 (96,3) 1415 (64)
TEP-FDG 171 (63,3) 557 (8,2) 90 (66,2) 89 (4)
Abordcyto/Histologique
98 (36.3) 57 (0.8) 66 (48.5) 17 (0.8)
Broncho-fibroscopie
158 (58.5) 148 (2.2) 76 (55.9) 31 (1.4)
Médiastinoscopie 48 (17.8) 12 (0,2) 22 (16,2) 0
Thoracoscopie 44 (16.3) 38 (0.6) 14 (10,3) 8 (0.4)
Thoracotomie 156 (57.8) 41 (0,6) 78 (57,4) 18 (0.8)
NLST, N Engl J Med 2013;368:1980-91Bernard Milleron, 2013 28
Les investigations réalisées chez les faux positifs sont rarement dangereuses
% complications
% de complications majeures
% de décès ds les 60 jours
complicationsDiagnostic de
cancer
Pas de diagnostic de cancer
Diagnostic de cancer
Pas de diagnostic de cancer
TDM 1,4 11,2 0,06 0,01 0,002
RP 1,6 8,2 0,02 0,01 0
N Engl J Med 2011 ; 365 : 395-409 29Bernard Milleron, 2013
Résultats récents du NLST (2)Résultats détaillés de T0 puis T1 et T2
T0 T1 T2
Personnes dépistées 26 722 24 715 24102
Pourcentages des éligibles 99 94 92,9
Positifs (%) 7191 (26,9) 6901 (27) 4054 (16,8)
CBP parmi les positifs (%) 270 (3,7) I68 (2,4) 211 (5,2)
Aberle DR et al, N Engl J Med 2013;368:1980-91Aberle DR et al N Engl J Med 2013; 369 : 920-31
Bernard Milleron, 2013
CBP parmi les positifs (%) 270 (3,7) I68 (2,4) 211 (5,2)
% CBP de stades IA 45,8 52 55,4
% CBP de stades I et II 62,5 73,3 74,5
Sensibilité 93,8 94,4 93
Spécificité 73,4 72,6 83,9
VPP 3,8 2,4 5,2
VPN 99,9 99,9 99,9
30
Effet de certains facteurs sur la réduction de la mortalité dans le groupe scanner de l’essai NLST
Variable BrasRR de décès par cancer
broncho-pulmonaire p
FemmesScanner 0,73
0,08
Radio Référence
HommesScanner 0,92
Radio Référence
< 65 ansScanner 0,82
0,6
Radio Référence
≥ 65 ansScanner 0,87
Radio Référence
FumeursScanner 0,81
0,4
Radio Référence
Anciens fumeursScanner 0,91
Radio Référence
Pinsky PF, Cancer 2013; 119 : 3976-83Bernard Milleron, 2013 31
Effet de certains facteurs sur la réduction de la mortalité dans le groupe scanner de l’essai NLST (2)
Histologie HR de mortalité spécifique
Adénocarcinomes 0.75 (0.60-0.94)
Grandes cellules 0.71 (0.38-1.3)
NOS 0.59 (0.41-0.86)
BAC 1.3 (0.58-2.9)
Pinsky PF, Cancer 2013; 119 : 3976-83
Epidermoïdes 1.23 (0.92-1.64)
Petites cellules 0.90 (0.69-1.18)
NLST DLST DANTE MILD
Femmes (%) 41 45 0 33
Adénocarcinomes (%)
35 45 33 65
Bernard Milleron, 2013 32
1) Rappel de quelques basesthéoriques
2) Les principales données de lalittérature jusqu’à l’étude NLST3) L’étude NLST4) Quoi de nouveau depuis le NLST?4) Quoi de nouveau depuis le NLST?5) Quels sont les problèmes en
suspens?6) Quelles sont, ou devraient être, lesimplications pratiques de cesdonnées ?
Bernard Milleron, 2013 33
DLCST : Résultats à 4 ans de la dernière inclusion
Contrôle TDM annuel p
N 2052 2052
Adhésion 93 95,5Adhésion 93 95,5
Nombre de cancers du poumon
24 69 <0,001
Cancers de stade IA 3 37 0,002
Décès par cancer du poumon
11 15 0,42
Décès 42 61 0,059
Saghir Z et al, Thorax 2012; 67 : 296-301Bernard Milleron, 2013 34
MILD : Résultats à 5 ans (2005-2011)
ContrôleTDM tous les
2 ansTDM annuel p
N 1723 1186 1190
Age médian (ans) 57 58 57
F(%) / PA 89,7/38 68,3/39 68,9/39F(%) / PA 89,7/38 68,3/39 68,9/39
Adhésion 95,1 96,1
Nombre de cancers du
poumon20 25 34 0,03
Décès par cancer du poumon
7 8 12 0,21
Décès 20 20 31 0,13
Pastorino U et al; Eur J Cancer Prev 2012 : 21 : 308–315
Bernard Milleron, 2013 35
AgeTabac (PA)
N ContôleRounds/Intervalle
BaselineMortalité
spécifique% de cancers
% de StadesI
NLST 55-74 ≥30 53454 RP 3/1 1,02 54,8 P = 0,004
NELSON 50-75 ≥15 15822 Obs 3/1 0,9 70,8 -
DLCST 50-70 ≥20 4104 Obs 5/1 0.83 53 P = 0,42
LSS 50-74 ≥30 3318 RP 2/11.8
53,3 -
ITALUNG 50-69 ≥20 3206 Obs 4/1 1.5 55 -
DANTE 60-74 ≥20 2472 Obs 4/1, 2, 2.5 2.19 57 P = 0,84
DEPISCAN 50-74 ≥15 765 RP 2/1 2.4 37,5 -
LUSI 50-69Heavy
smokers4052 Obs 5/1 - - -
MILD ≥41 ≥20 4099 Obs5/1
-/20,7 - P = 0,21
UKLS 50-75 Risque 2000 Obs Baseline - - - 37
N RR Dépistés vs Contrôles p
NLST 53 454 0.80 [95% CI 0.70-0.92] P = 0,004
DLCST 4104 1.15 [95% CI 0.83-1.61] P = 0,42
DANTE 2472 0.97 [95% CI 0.71-1.32] P = 0,84
MILD 4099 1.52 (95% CI 0.63–3.65) P = 0,21
Quatre études randomisées dont les résultats définitifs sont publiées
MILD 4099 1.52 (95% CI 0.63–3.65) P = 0,21
LSS 3318
DEPISCAN 765
ITALUNG 3206
LUSI 4052
UKLS 2000
NELSON 15 822Bernard Milleron, 2013 38
1) Rappel de quelques basesthéoriques
2) Les principales données de lalittérature jusqu’à l’étude NLST3) L’étude NLST4) Quoi de nouveau depuis le NLST?4) Quoi de nouveau depuis le NLST?5) Quels sont les problèmes en
suspens?6) Quelles sont, ou devraient être, lesimplications pratiques de cesdonnées ?
Bernard Milleron, 2013 39
La population française est-elle proche de celle du NLST ?
Caractéristiques NLSTPopulation de
fumeurs américains
Dépiscan
Hommes (%) 59 58,5 71
Age (%) 55-59 42,8 35,2
56 (47-75)60-64 30,6 29,3
65-69 17,8 20,8
70-74 8,8 14,7
Niveau d’éducation ≥ lycée (%) 31,5 14,4 -
Tabagisme actif (%) 49,2 57,1 65
Tabagisme cumulé moyen (PA) 48 47 32
40Aberlé D et al, J Nat Cancer Inst 2010; 102 : 1771-1779, modifiéBernard Milleron, 2013
Dépistage et arrêt du tabac Nelson Study
van der Aalst et al Eur Respir J 2011; 37: 1466–1473 41Bernard Milleron, 2013
Dépistage, arrêt du tabac et coûts
Mc Mahon et al J Thorac Oncol. 2011; 6 : 1841-1848.42Bernard Milleron, 2013
Projection du nombre de sujetsA partir de 1 000 000 de personnes de 60 à 74 ans à qui
est proposé un programme sur 4 ans
Fréquence des dépistages
Tous les 2 ans Tous les ans
Réponses (%) 30 % 60 % 30 % 60 %
Acceptent de participer
300 000 600 000 300 000 600 000
Eligibles 30 000 48 000 30 000 48 000
N de scanners initiaux
30 000 48 000 30 000 48 000
N de scanners ultérieurs
60 000 96 000 120 000 192 000
Field J et al, Lancet Oncol 2013; 14: e591–600Bernard Milleron, 2013 43
Irradiation et scanner
Influence sur la mortalité spécifique par cancer du poumon
Décès précoces Décès tardifs
ASCO 2012, Berg C et al
Décès précoces évités par le dépistage
Décès tardifspossiblement
imputables à la RT
Décès(/10 000)
30 1-3
Bernard Milleron, 2013
Irradiation et scanner (2)
Réduction attendue de la mortalité spécifique
Sans tenir compte de
En tenant compte de
Kong CY et al Radiology. 2012; 262 : 977-84
compte de l’irradiation
compte de l’irradiation
Hommes 21,73 20,22
Femmes 17,85 15,88
Bernard Milleron, 2013
Surdiagnostic ou Length Time
Nombre de Cancers
Dépistés ContrôlesAugmentation
(%)
Mayo 206 160 28
PLCO 1696 1620 4
NLST 1060 941 12
Bernard Milleron, 2013 46
Surdiagnostic ou Length Time (2)
Henschke C et al, Radiology. 2012; 263 : 578-83. Bernard Milleron, 2013 47
Surdiagnostic ou Length Time (3) ?L’exemple du cancer du sein
43 décès par cancer du sein
évités
10 000 femmes de 50 ans
20 ans129 cancers du
sein possiblement surdiagnostiqués
(1%)
Lancet 2012;380 : 1778-86
Bernard Milleron, 2013 48
Mieux sélectionner les candidats au dépistage
Variable Modalité de variation
OR (95% CI) p
Age Par 1 année d’augmentation
1,081 (1.057–1.105) <0,001
Blanc 1Noir 1.484 (1.083–2.033) 0,01
Niveau d’éducation Par niveaux de 1 0.922 (0.874–0.972) 0,003
BMI Par niveaux de 1 0.973 (0.955–0.991) 0,003
BPCO Oui/Non 1.427 (1.162–1.751) 0,001BPCO Oui/Non 1.427 (1.162–1.751) 0,001
ATCD personnel de cancer
Oui/Non 1.582 (1.172–2.128) 0,003
ATCD familial de cancer broncho-pulmonaire
Oui/Non 1.799 (1.471–2.200) <0,001
Tabagisme Actuel/ancien 1.297 (1.047–1.605) 0,02
Nombre de PA Relation non linéaire
Durée du tabagisme Par 1 année d’augmentation
1.032 (1.014–1.051)
0,001
Temps de sevrage tabagique
Par 1 année d’augmentation
0.970 (0.950–0.990)
0,003
Tammemägi et al, N Engl J Med 2013; 368 : 728-36. Bernard Milleron, 2013
Mieux sélectionner les candidats au dépistage (2)
Tammemägi et al, N Engl J Med 2013; 368 : 728-36.
Critères Sensibilité Spécificité VPP VPN
NLST 71,1 62,7 3,4 99,2
PLCOM2012 83 62,9 4 99,5
Bernard Milleron, 2013
Réduire le nombre de faux positifs
� spiculation,
� sexe féminin,
� taille,
� siège dans un lobe supérieur,
� antécédents familiaux � antécédents familiaux
� emphysème,
� petit nombre de nodules,
� composante partiellement solide
Mc Williams A et al N Engl J Med 2013; 369 : 910-9.
.
Critères Sensibilité Spécificité VPP VPN
NLST 71,1 62,7 3,4 99,2
Mc Williams et al 71,4 95,5 18,5 99,6
Bernard Milleron, 2013 51
Autres diagnostics
Thoracotomies « futiles »
2288 thoracotomies
Grogan EL et alJ Thorac Oncol. 2011;6: 1720–1725
Bernard Milleron, 2013
267 exérèses de nodules
202 cancers
65 lésions bénignes
52
Images interstitielles (NLST)
53454
25722
Scanner RX
Score Signification
1 Absence
2 Equivoque
3 Images interstitielles2, 3 et 20% des 1
4 radiologues expérimentés
Jin GY et al, Radiology 2013; 268 : 563-571 Bernard Milleron, 2013
1846
890
Explorés dans un centre
Sélection aléatoire
Discordances entre les 2 premiers radiologues
Score Images
1Pas d’argument pour des images interstitielles
2
Verre dépoli ou réticulationfocal ou unilatéralImages de verre dépolies « patchy » intéressant moins de 5% du poumon
3Non fibrotiques
Fibrotiques
53
Images interstitielles (NLST) (2)
Signes radiologiques N (%)
Pas de pneumopathie interstitielle 696 (78,7)
Images « équivoques » 102 (11,5)
Jin GY et al, Radiology 2013; 268 : 563-571 Bernard Milleron, 2013
Images de pneumopathie interstitielle
Non fibrotiques 52 (5,9)
Fibrotiques 19 (2,1)
Mixtes 15 (1,7)
Total 884 (100)
Images interstitielles (NLST) (3)
Pas de PI
N (%)
PI nonfibrotique
Fibrose PI mixtes
N (%) P* N (%) P* N (%) P*
N 696 52 19 15
Jin GY et al, Radiology 2013; 268 : 563-571
* Comparaison avec scanners n’objectivant pas de pneumopathies interstitielles
Bernard Milleron, 2013
N d’hommes 401 (57) 32 (61) 0,5 17 (89) <0,001 10 (66) <0,001
Age 61,4 60,4 0,01 63,8 0,03 63,5 0,058
Fumeurs274
(39,4)40
(79,6)<0,001
8 (42,1)
0,810
(66,7)0,03
PA 51,1 59,4 0,015 60,3 0,03 62,5 0,048
55
Images interstitielles (NLST) (4)Evolution à 2 ans (n=79)
N
Evolution à 2 ans
AméliorationPas de
changementProgression
Pneumopathies
Jin GY et al, Radiology 2013; 268 : 563-571 Bernard Milleron, 2013
Pneumopathies interstitielles non
fibrotiques47 23 (48,9) 19 (40,2) 5 (10,9)
Fibroses 19 0 12 (63,2) 7 (36,8)
Mixtes 13 3 (23,1) 6 (46,2) 4 (30,7)
56
1) Rappel de quelques basesthéoriques
2) Les principales données de lalittérature jusqu’à l’étude NLST3) L’étude NLST4) Quoi de nouveau depuis le NLST?4) Quoi de nouveau depuis le NLST?5) Quels sont les problèmes en
suspens?6) Quelles sont, ou devraient être,les implications pratiques de cesdonnées ?
Bernard Milleron, 2013 57
Les recommandations effectuées depuis les résultats du NLST
ACSACCPASCO
JAMA 2012; 307 : 2418-2429
J Thor Cardiovasc Surg2012; 144 : 33-38
Chest 2013; 143 : e78s-92s J Thor Oncol 2013 ; 8 : 1232-1237
Recommandations
Bernard Milleron, 2013
Workshop IASLC
Janvier 2O12
J Thor Oncol 2012; 7 : 10-19
ASCONCCN ACCPAATS
Workshop France
Ann Oncol 2013; 24 : 586-597
Octobre 2O13
CANADA
Workshops
60
Workshop IASLC
� Mieux identifier les sujets à risque.
� Etablir des guidelines radiologiques.
� Créer des guidelines pour le suivi des nodules« intermédiaires ».« intermédiaires ».
� Créer des guidelines pour la descriptionpathologique des nodules.
� Etablir des recommandations pour l’explorationdes nodules et la chirurgie.
� Intégrer le sevrage tabagique dans la démarchedu dépistage.
Bernard Milleron, 2013Field JK et al, J Thorac Oncol 2012; 7 : 10-19 61
Les recommandations américaines
ACCP, ASCO NCCN, AATS CANADA
Age 55-74 55-74 50-55 55-74
Tabac (PA) 30 30 20 30
Délai max d’arrêt
15 15 15 15
Autre facteurde risque
- -Radon, prof,BPCO, FID,
ATCD K
Positif 4 mm 4-6 mm 4 mm ≥ 5mm
Intervalles Annuel Annuel Annuel Annuel puis bisannuel
Bernard Milleron, 2013 62
Séminaire de réflexion, IFCT,GOLF, SIT, février 2012
Comité d’organisation Pneumologues Radiologues
Bernard MILLERON (IFCT), Paris Olivier CASTELNAU, Nice Elisabeth ASQUIER, Tours
Fabrice BARLÉSI (GOLF), Marseille Didier DEBIEUVRE, Mulhouse Julien GARNON, Strasbourg
Etienne LEMARIÉ (GOLF), Tours Pierre FOURNEL, Saint-Etienne Gilbert FERRETTI, Grenoble
Gérard ZALCMAN (IFCT), Caen Jacques MARGERY, Clamart Antoine KHALIL, Paris
Comité de rédaction Olivier MOLINIER, Le Mans François LAURENT, Bordeaux
Sébastien COURAUD, Lyon Jean-Louis PUJOL, Montpellier Marie-Pierre REVEL, Paris
63
Sébastien COURAUD, Lyon Jean-Louis PUJOL, Montpellier Marie-Pierre REVEL, Paris
Alexis CORTOT, Lille Elisabeth QUOIX, Strasbourg Chirurgiens thoraciques
Nicolas GIRARD, Lyon Pierre-Jean SOUQUET, Lyon Jalal ASSOUAD, Paris
Valérie GOUNANT, Paris Bruno STACH, Valenciennes Laurent BROUCHET, Toulouse
Laurent GREILLIER, Marseille Virginie WESTEEL, Besançon Pierre-Emmanuel FALCOZ, Strasbourg
Bertrand MENNECIER, Strasbourg Généralistes Jérôme MOUROUX, Nice
Oncologues médicaux Paul FRAPPE, Saint Etienne Pasca-Alexandre l THOMAS, Marseille
Benjamin BESSE, VillejuifPatricia LEFEBURE, La Celle Saint
Cloud Méthodologiste
Jean TRÉDANIEL, Paris Sandra LIEBART, Saint Etienne Lydia GUITTET, Caen
Compte tenu du bénéfice observé dans NLST un dépistage « opportuniste » est souhaitable
� Systématique dit « de masse » sur une population recrutée estnon sélectionnée.
� Sélectif ou ciblé : la population recrutée est sélectionnée surdes critères préalablement définis
� Le dépistage est proposé dans le cadre de campagnes de� Le dépistage est proposé dans le cadre de campagnes dedépistage et il s’appuie sur la participation volontaire des sujets;
� Opportuniste : la population est recrutée pour le dépistage lorsd’un recours aux soins : hospitalisation, visite médicale, centrede santé ou de dépistage, médecine du travail ;
� Multiple : il consiste en la recherche simultanée de plusieursaffections par l’utilisation simultanée de plusieurs tests dedépistage.
64Guide méthodologique, Anaes 2004Bernard Milleron, 2013
A qui accepter de le réaliser ?
� Aux personnes sans antécédent de cancer broncho-pulmonaire,
� Entre 55 et 74 ans,
� Tabagisme cumulé d’au moins 30 � Tabagisme cumulé d’au moins 30 paquets/année,
� Si ancien fumeur, arrêt du tabac dans les 15 dernières années,
� Pas de symptôme tel que hémoptysie ou amaigrissement important inexpliqué.
65Couraud S et al, Ann Oncol 2013 ; 24 : 586-97.Bernard Milleron, 2013
Et à quelles conditions ?
� Information claire sur les données de la littérature et le risque élevé de faux positifs.
� Information sur l’intérêt du sevrage tabagique.
� Réalisation d’un scanner « low dose » selon des modalités précises.
� Procédure précise de gestion des positifs par une équipe multidisciplinaire entrainée selon des règles strictes.
� L’évaluation de cette pratique est nécessaire.
66Couraud S et al, Ann Oncol 2013 ; 24 : 586-97.Bernard Milleron, 2013
Scanner initial
Volume > 500 mm3 Volume <50 mm3Volume de 50 à 500 mm3
ExplorationsHisto-cytologiques
Scanner à 12 mois
Scanner à 3 mois
Tps de doublement <
400 joursPositif
Idem ou tps de doublement > 400
jours
Positif
STOP
Idem
Indéterminé
Indéterminé
Scanner à 12 mois
Idem ou tps de doublement > 600
jours
Négatif
Nouveau nodule ou Tps de doublement
< 400 jours
Tps de doublement
entre 400 et 600 jours
Scanner à 24 mois
Nouveau nodule ou Tps de doublement
< 400 joursPositif
Positif
Indéterminé
67Van Klevern Rj et al, N Engl J Med 2009;361:2221-9.Bernard Milleron, 2013
Réduction du nombre de faux positifs
NLST NELSON
Pourcentages de scanners positifs 24,2 2
Pourcentage de participants ayant un ou plusieurs scanners positifs
39,1 6plusieurs scanners positifs
39,1 6
Taux cumulatif de détection de cancers 2,4 2,6
Valeur prédictive d’un scanner positif 3,6 40,6
Proportion de faux positifs parmi tous les scanners
23,3 1,2
Pourcentage de gestes chirurgicaux chez les faux positifs
1,4(1er round)
0,88
Horeweg N, Eur Resp J In pressBernard Milleron, 2013 68
Recommandations canadiennes
� Le dépistage est recommandé pour les populations qui ont les mêmes caractéristiques que celle du NLST.
� Un examen positif est défini par une opacité nodulaire de plus de 5 mm. Sa découverte impose un nouveau scanner à 3 mois.
� Un nodule de plus de 15 mm doit conduire à des investigations immédiates
� Les 3 premiers scanners sont annuels. Ensuite est proposé un examen tous les deux ans (MILD).
� Enfin les auteurs prennent clairement partie pour un dépistage organisé réalisé, dans des centres spécifiquement dédiés, par des équipes entrainées.
J Thorac Oncol 2013; 8 :1232-1237 Bernard Milleron, 2013 73
Les biomarqueurs peuvent ils aider ?Rush University Medical Center de Chicago
Biomarqueurs Analyse univariée Analyse multivariée
Interleukin 1 receptor antagonist < 0.001
Interleukin 10 < 0.001
Cancer antigen 125 < 0.001
Soluble endothelial selectin (CD62E) < 0.002
Tumor necrosis factor alpha < 0.011
Soluble epidermal growth factor receptor < 0.016
Macrophage inflammatory protein 1 alpha < 0.018
Stromal cell-derived factor 1 a + b < 0.029
Osteopontin < 0.074
C-reactive protein < 0.209
Matrix metalloproteinase 2 < 0.324
Monocyte chemotactic protein 1 < 0.378
Soluble intercellular adhesion molecule < 0.690
Cytokeratin 19 fragment < 0.783
Interleukin 6 < 0.868
Eotaxin < 0.972
Soluble interleukin 2 receptor antagonist < 1,000
Bernard Milleron, 2013 Daly S et al J Thorac Oncol 2013; 8 : 31-6 74
Application prospective des 7 biomarqueurs
Rush UniversityMayo-Clinic
Cohorte de validation
N 136 81
Vrais négatifs 35 15
Vrais positifs 69 19
Faux positifs 32 46
Bernard Milleron, 2013
Faux positifs 32 46
Faux négatifs 0 1
Sensibilité (%) 100 95
Spécificité (%) 52,2 24,6
Valeur Prédictive Négative (%) 100 93,8
Daly S et al J Thorac Oncol 2013; 8 : 31-6
75
Que retenir en pratique aujourd’hui ?
� Le NLST, dont les résultats ont été publiés il y a 2 ans, est pour
l’instant le seul essai disponible de grande ampleur. C’est
également le seul essai positif.
� Depuis 2011 d’autres résultats ont été publiés, mais il s’agit
d’essais à faibles effectifs.
� Aux Etats-Unis et au Canada des recommandations ont été
émises par la plupart des sociétés. En France un avis
d’experts va dans le même sens.
� Beaucoup de questions se posent encore (sélection des
sujets, critères de positivité, investigations réalisées chez les
positifs, irradiation, influence les biais, tabagisme etc...) qui
justifient la pratique d’une recherche clinique active.
76Bernard Milleron, 2013