Le guide pour apprendre à mémoriser rapidement et efficacement

tout ses cours.

Et enfin arrêter de perdre son temps.

Valentin RozéValentin.roze@marignalsup.fr

Je me rappelle encore de ma prof de mathématiques de 1ère, au lycée, qui me rendait avec mépris ma copie : "Valentin, 6,5". Je me souviens avoir ressentie une énorme frustration, je croyais avoir réussi cet examen, je croyais avoir compris et appliqué correctement mes connaissances. Je me trompais.

Je me rappelle aussi de mes notes lors de ma première année dans les études supérieures (une année de physique, chimie, mathématiques, etc), je croyais avoir bien mémorisé les formules, avoir passé "convenablement" les épreuves. Quelle fut alors ma déception devant les résultats, cette fois seul devant mon écran. Et j'avais honte.

Cela vous est tous déjà arrivés, chacun d'entre vous a déjà été déçu de lui-même, et ça lui arrive encore, plus ou moins régulièrement, avec plus ou moins d'intensité. Je sais ce que c'est.

D'abord, la déception, vous espériez mieux, vous tombez de haut. La première chute est la plus douloureuse, car elle est synonyme de remise en question. Vous doutez de vos capacités, vous doutez de votre intelligence, vous doutez de vous.

Ensuite, cette déception se transforme en colère. Vous la tournez d'abord contre vous, vous vous en voulez de ne pas avoir travaillé davantage, d'avoir préféré jouer plutôt que travailler, d'avoir préféré sortir avec vos amis plutôt que réviser. Puis vous tournez cette colère contre « les autres », n'importequi d'autre fera l'affaire tant que ça n'est pas vous ! Vous vous êtes disputés avec votre mère, votre mère, votre copain ou copine peu de temps avant l'examen ! Ah si seulement cette personne avait puse taire !

Ou alors, il y avait trop de monde dans la salle, des bruits parasites, continuellement, impossible de vous concentrer ! Et le surveillant qui ne disait rien, à quoi il sert lui ?!

Ou encore à cause du professeur, il vous a donné le cours trop tard ! Vous n'avez pas eu assez temps pour réviser, il était trop compliqué ou trop long ! A quoi ils pensent lui ?! Qu'il n'y a que sa matièrequi compte ?!

Voire à cause de ce satané rhume qui, bien sûr, vous est tombé dessus le jour de l'examen ! Foutu virus !

Puis une fois la colère redescendue, la tristesse la relaie. L'amertume de décevoir ceux qui nous aiment, ceux qui comptent et pour qui on compte. Ceux qui croient en nous malgré les échecs. Vous en venez même à vous demander pourquoi ils croient encore en vous. Elle est là, la plus grande souffrance : se décevoir. Difficile de se cacher, difficile de se voiler la face lorsqu'on se juge soi-même. On y arrive, avec de la « persévérance », mais cette pensée continue de vous tarauder l'esprit.

Le problème, c'est que vous n'êtes pas au bout de vos peines. Il y a d'autres examens, il y a d'autres épreuves notées. Et vous le savez très bien parce que la dernière fois, ça s'est mal passé. A la tristesse succède la peur, l'anxiété de la note. Chaque évaluation devient le fruit d'une angoisse un peu trop envahissante.

Vous craignez à présent de décevoir, encore. Vous craignez d'échouer devant vos feuilles A4 et le jugement de votre entourage.

Au fur et à mesure, vous perdez confiance en vous. Vous vous faites à l'idée d'être mauvais dans telle ou telle matière, voire d'être mauvais à l’École, complètement. Vous vous croyez incapables de

réussir (selon vos critères), si bien qu'au final...vous échouez, encore.

Alors chacun réagit différemment.

Certains d'entre vous perdent complètement leur motivation. Vous arrêtez de vous investir dans vos études, vous arrêtez d'apprendre. Et c'est dramatique d'arrêter d'apprendre. Le monde avance trop vite pour se permettre de faire du sur-place.

Puis sans motivation, vous perdez de vue vos objectifs, vos ambitions, vos rêves. A quoi bon s'acharner puisque vous n'êtes pas à la hauteur ? A quoi bon poursuivre dans une voie pour laquelle vous n'êtes pas faits ?

D'autres s'acharnent, mais y croient à moitié. Peut-être êtes-vous l'un d'entre eux ? Vous « bossez » encore et encore, vous vous acharnez à apprendre et mémoriser des cours qui ne font pas sens dans votre esprit, c'est long et douloureux, et vous ignorez si ça en vaut la peine.

C'est normal, vous avancez sans y croire, vous travaillez sans concevoir votre réussite. Autant le dire, vous travaillez à moitié. Croire en sa réussite est déterminant pour … réussir.

Votre entourage a aussi différentes réactions.

Certains vous soutiennent, peu importe les obstacles et les difficultés. Ils croient tellement en vous que cela compense presque votre propre estime de vous-même.

D'autres y croient à moitié, comme certains d'entre vous, ils se veulent « réalistes », « terre à terre » et toutes ces conneries que disent ceux qui n'ont foi en rien.

Enfin, les pires stigmatisent votre échec. A chaque « mauvaise note », à chaque « résultat insuffisant », ce sont des disputes qui éclatent et parfois des insultes qui volent. Colère et tristesse s'entremêlent pour former un climat pesant. Non seulement vous vous sentez mal à l’École (collège,lycée, faculté, …), mais en plus vous vous sentez mal chez vous. Tout ça à cause de quelques mauvaises notes.

Le pire est à venir.

Car peu importe votre situation, peu importe les réactions, il y a une chose que chacun d'entre vous a en commun :

Vous perdez votre temps !

Vous perdez votre temps en cours parce que vous n'écoutez rien. Vous perdez votre temps à travailler sans y croire parce que les résultats ne suivent pas. Vous perdez votre temps car une fois l'année terminée, ce sont vos connaissances que vous avez perdu.

Peu importe votre situation, vous perdez votre temps en cours, chez vous, ou les deux.

Alors peut-être que vous ne vous reconnaissez pas dans ce que je viens de dire, peut-être que votre situation vous convient malgré les quelques difficultés qu'elle engendre. Peut-être que vous n'avez que faire d'apprendre à mémoriser facilement et durablement (ce que je doute puisque vous lisez cette méthode), peut-être que vos résultats vous satisfont.

Mais je persiste, vous avez tout intérêt à appliquer cette méthode.

Pourquoi devez-vous apprendre à utiliser votre mémoire ?

Vous regagnerez confiance en vous et en vos capacités. L'estime de soi est primordial dans la réussite. Ceux qui ne se croient pas capables de mémoriser entièrement un cours n'y arrivent tout simplement pas. Reprenez-vous en main, reprenez vos facultés en main. C'est un devoir envers vous-mêmes.

Vous apprendrez mieux, vous mémorisez mieux, vous aurez de meilleurs résultats compte tenu de votre investissement. Et ces résultats, il n'y a pas qu'à vous qu'ils feront plaisir. A votre entourage aussi. Si ces « résultats insuffisants » étaient source de tension avec vos proches, alors vous en éliminerez la source, pour vous avant tout, accessoirement pour eux. Peut-être que ce climat tendu vous impacte davantage que vous ne le pensez.

Aussi, on aime ce dans quoi on est bon. Il devient alors absolument nécessaire d'aimer apprendre. Etsavoir le faire efficacement, donc mémoriser efficacement, en suivant une méthode de qualité. Imaginez s'il vous suffisait de comprendre quelque chose en cours pour le mémoriser, ça serait formidable non ? Eh bien vous allez développer vos capacités et réflexes d'apprentissage et de mémorisation, de sorte à atteindre cet objectif.

Et surtout. Surtout, surtout, surtout, surtout : vous arrêterez de perdre de votre temps. Peu importe laforme de la perte, vous devez la minimiser. Alors avec cette méthode, vous apprendrez à mémoriser durablement, à vous souvenir de vos connaissances tout au long de votre vie. Si vous perdez 75% de vos connaissances une fois votre licence ou master en poche, alors vous perdez aussi 75% du temps consacré à l'apprentissage de celles-ci : c'est colossal !Si vous regardez l'horloge lors de vos cours, c'est 100% de temps perdu, plus le temps que vous perdrez à essayer de rattraper votre retard.

Entre nous, combien de centaines d'heures, voire de milliers d'heures pensez-vous avoir déjà perdu ? Sachant qu'il y a en moyenne 8765 heures par an. Moi, je vous le dis, j'en ai perdu des milliers.

La vie est courte, votre temps est votre plus précieuse ressource, ne le gaspillez pas en vous satisfaisant de méthodes d'apprentissage et de mémorisation inadéquates.

Petite confidence

Avant de vous expliquer la méthode, j'ai une petite confidence à vous faire : je déteste l’École. Collège, lycée, faculté, je ne porte absolument pas ces structures dans mon cœur. Pourtant j'adore apprendre, j'adore découvrir, je suis particulièrement curieux. Paradoxal ? Pas tant que ça.

L’École m'a dégoûté d'elle-même. J'estime d'ailleurs que je n'y ai pas acquis la majorité de mes connaissances, loin de là. Pourtant, il y a tant de choses à y apprendre, quel gâchis.

Ce constat m'a obnubilé un bon moment, lui et les questions qui s'en sont suivies. Devrais-je continuer dans ces structures ? Puis-je les modifier ? Etc.

Finalement, j'ai tranché : je veux consacrer mon temps à changer l’École. Je veux la rendre attractive et performante (ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui). Ce que je veux, c'est créer un type de structure pédagogique qui donne à chacun les opportunités et les outils pour réussir.

Il y a de nombreuses étapes à franchir. Je ne peux pas du jour au lendemain créer une nouvelle structure pouvant accueillir tous les étudiants, de tous les âges et dans tous les domaines.

Mais ce que je peux faire, c'est vous apprendre à utiliser votre mémoire efficacement, afin que vous cessiez de perdre votre temps. Et pour cela, je vais, à travers cette méthode, vous enseigner les bases pour mémoriser efficacement et durablement vos cours.

J'espère que vous avez la hype, que votre détermination et votre motivation sont d'acier ! (Ça n'est pas le cas ? Alors la première étape est faite pour vous).

Les étapes à respecter pour bien mémoriser

Étape 1 : Vous devez avoir confiance en votre mémoire

Si vous avez décidé d’entamer la méthode, alors toutes mes félicitations, vous avez décidé d'agir (s'informer est la première des actions). Dans cette première partie, vous allez comprendre à quel point il est important de croire en sa mémoire pour mémoriser correctement.

Déjà, posons les bases : votre mémoire est phénoménale.

Chacun d'entre vous possède les capacités mnésiques suffisantes pour "enregistrer" la totalité des pages du web (non indexées comprises). C'est énorme, et c'est aberrant alors que vous galérez à mémoriser correctement l'intégralité d'un cours. En fait, la seule chose qui change entre quelqu'un qui se souvient correctement et quelqu'un qui oublie, ce sont la technique et l'habitude.

Je ne dis pas que mes quelques mots suffiront vous insuffler la confiance nécessaire pour mémoriserfacilement vos cours. Vous allez devoir suivre la méthode et l'appliquer pour obtenir des résultats. Mais ce que je veux que vous fassiez, c'est que vous partiez du principe que vous allez y arriver. En appliquant cette méthode, vous allez réussir à mémoriser facilement et durablement vos cours.

Deal ?

Je vais prendre pour exemple un champion de la mémoire français : Sebastien Martinez. Ce qui nous intéresse, c'est son parcours. Dans plusieurs interviews, il explique qu'à l’École, il avait du malà mémoriser les cours, qu'il n'avait pas de bonnes notes, etc. Puis un jour, il découvre les techniques de mémorisation et commence à les pratiquer activement, il s'entraîne et participe à des concours demémorisation. Lors de son deuxième, en 2015 à Paris, il gagne. Il est donc passé de "mauvais en cours" à Champion de mémorisation français. Le parcours est éloquent.

Alors oui, les concours de mémorisation sont davantage un sport. Il faut mémoriser des jeux de cartes, des pages de chiffres, ça ne ressemble pas vraiment à des cours. D'abord un cours c'est long terme, ensuite c'est complexe. Mais la base est la même : croire en sa mémoire.

Le principe, c'est qu'en y croyant, vous faites sauter les barrières mentales qui vous empêchent de mémoriser. Celui qui se répète "C'est trop dur", "C'est trop long" ou "Je n'y arriverai pas" se tire lui-même une balle dans le pied. Croire n'est pas un atout, c'est une obligation. Dès lors que vous trouvez cela possible, vous focalisez votre attention sur le résultat, non sur l'échec.

Alors croyez-moi, votre mémoire est phénoménale, et vous allez y arriver.

Étape 2 : Comprendre votre cours

Phénoménale mais pas miraculeuse. Toute information devant être mémorisée à long-terme doit êtreassimilée. C'est la première réelle étape pour mémoriser un cours.

Dans un premier temps, vous devez comprendre que dans votre mémoire, il existe 2 problèmes : le problème d'encodage et le problème de restitution.

La restitution, c'est l'ensemble des informations mémorisées. Être capable de restituer, c'est l'objectif de cette méthode. Le problème de restitution, c'est lorsque l'information se trouve dans votre mémoire, mais vous avez oublié le code d'accès.

L'encodage, c'est la partie préliminaire à la mémorisation. Lors de celle-ci, vous simplifiez, reformulez, associez et comprenez les informations. Si vous n'avez pas encodé une information, alors vous ne pouvez pas la récupérer, puisqu'elle n'existe pas : c'est le problème d'encodage.

Pour pouvoir restituer, vous devez encoder. Voilà ce que je vous propose de faire pour maximiser votre capacité à encoder des informations :

Travaillez votre attention : Il est impossible pour un être humain d'être concentré sur plusieurs choses en même temps, c'est un mythe, le multi-tasking n'existe pas. La seule chose que vous pouvez faire, c'est maximiser votre capacité à switcher d'une tâche à l'autre. Mais deux tâches simultanément, non.

Votre attention est donc primordiale pour comprendre. Éteignez votre portable, éloignez les distractions, que ce soit en amphi, en classe ou devant votre bureau. Déjà que le cours magistral ou la lecture ne sont pas des méthodes pédagogiques efficaces, si en plus vous êtes mentalement absent, c'est plié.

Chez vous, je vous recommande de réaliser une pause de 5 minutes toutes les demi-heures, le but étant de garder votre attention à un niveau élevé. Sans entrer dans les détails, si vous faites une pause lorsque votre attention est à son apogée, vous lui permettez de se maintenir à ce niveau plus longtemps.

En cours, c'est plus compliqué de réaliser une pause, si le professeur a la clémence et l'intelligence de vous en offrir, saisissez-les ! Ne profitez pas des pauses pour « rattraper » ou vous « organiser ». Votre attention est précieuse, prenez-en soin.

Prenez des notes : Le recopiage est inutile ! Le tableau et l'écran sont des supports destinés à appuyer votre compréhension. N'ayez pas peur d'oublier des informations en route, de ne pas avoir tous les mots. L'objectif, c'est que ce soit votre mémoire qui soit fournie, pas vos cahiers (enfin un minimum).

Prendre des notes a un autre avantage. C'est une production personnelle. Et votre cerveau se souvient bien mieux de ce qu'il a fait que de ce qu'il a simplement perçu (vu, entendu, etc).

Si vous avez la malchance d'avoir des cours en amphi, vous remarquerez que bon nombre de vos voisins sont des copistes qui mettent tout par écrit plutôt que des étudiants qui cherchent à comprendre. D'ailleurs ces mêmes copistes arrêtent d'écrire une fois qu'il n'y a plus rien sur la diapositive ou au tableau. Le professeur a beau donner des conseils et informations particulièrementintéressantes, personne n'écrit. Ou alors ils écrivent tout au mot près, les deux extrêmes existent.

« Oui mais c'est comme ça que je comprends ! » : Foutaises.

La majorité pense que le savoir va leur tomber tout cuit dans le bec. Mais l'acquérir prend du temps et nécessite de l'attention. Si vous prenez des notes, vous cherchez à comprendre et synthétisez en temps réel, alors vous êtes bien plus attentif que les Lucky Luke qui vous entourent, et comprendrezbien mieux les informations.

Faites le test, discutez du cours duquel vous venez de sortir avec un copiste et voyez la quantité d'informations qu'il semble avoir retenu. Vous saurez si vous en avez retenu davantage que lui (spoiler : ça sera le cas).

Vous êtes un copiste ? Eh bien maintenant vous ne l'êtes plus, bienvenue sur l'autre bord, toutes mesfélicitations ! Plus sérieusement, maintenant que vous savez que c'est inefficace, je suis persuadé que vous allez changer de stratégie. Poursuivez votre lecture pour découvrir la nouvelle (et prenez des notes!).

Cependant, n'oubliez pas que je ne parle ici que de compréhension et de mémorisation immédiate d'un cours. Être attentif et prendre des notes, c'est votre premier pas pour une bonne mémorisation.

Un savoir qui n'est pas souvent mobilisé est un savoir qui se perd.

Tout le reste de la méthode sera constitué de différentes manières de mobiliser son savoir efficacement. Et je vous conseille (encore) sincèrement de la lire jusqu'au bout.

Résumez votre cours : Avant de passer à l'étape 3, vous allez effectuer une dernière tâche de restitution sans avoir revu votre cours (Ah oui, on va en parler des « révisions »). Le soir, ou du moins quelques heures après, vous allez réaliser un résumé de votre cours. Pas grand chose, quelques lignes, un petit schéma, et ça ne doit pas vous prendre plus de 10 minutes (par cours).

Par exemple, si vous avez eu un cours de 2 heures de mathématiques, vous allez résumer les principes que vous avez appris, la formule si vous vous en souvenez, à quoi elle sert, les exceptions s'il y en a, les erreurs faites lorsque vous vous exerciez en classe, faire un petit exemple simpliste, un graphique à main levé, etc.

10 minutes MAX !

Il faut que vous mobilisiez toutes les connaissances acquises encore dans votre mémoire pour les consolider. C'est votre première répétition et vous allez vite comprendre l'importance de ces

répétitions (cf Étape 6). Le faire en peu de temps vous forcera à vous concentrer intensément sur lescours de la journée, si bien qu'ils resteront dans votre tête au moins jusqu'au lendemain.

De plus, la limite des 10 minutes permet de rester motiver. J'ai déjà entendu des professeurs ou des étudiants clamer qu'il fallait retravailler chaque cours autant de temps qu'il avait duré, le soir même.Ok, si vous en êtes capables et avez suffisamment de temps, peut-être. En attendant, à ce rythme, vous risquez de vite vous lasser et d'abandonner. (Bon, après si vous avez 2 heures de cours par jour, ça se tente).

Lorsque vous résumerez, voici ce que vous ne devez pas faire :

– Vérifier avant d'avoir fini– Faire autre chose « en même temps »– Vous sentir coupable, être déçu

Personne ne vous jugera, alors à quoi bon « tricher » avec vous-même ? Vous vérifierez après.

10 minutes, c'est court. Faites l'effort de ne vous concentrer que sur cette tâche (Après, si votre détecteur de monoxyde de carbone se déclenche, vous pouvez aller ouvrir les fenêtres).

Enfin, il est absolument normal que vous ayez oublié une partie de votre cours. Même si vous trouvez que vous n'avez retenu que peu d'informations, c'est suffisant, car une fois celles-ci consolidées avec le résumé, elles formeront votre base de compréhension pour les prochaines fois où vous retravaillerez ce cours.

Relax !

Étape 3 : Créer des liens

Qu'on se mette d'accord, je ne parle pas d'aller nouer des relations à l'intercours (même si c'est utile pour la motivation, mais passons).

Créer des liens, ça veut dire lier vos connaissances entre elles, et c'est beaucoup plus vaste que ce que vous pensez. Chaque nouvelle information vous fait penser à quelque chose que vous connaissez. Que ce soit un concept, un personnage, un objet, etc, chaque nouvelle information peut (et doit) être reliée à d'autres. Pour ce faire, laissez libre cours à votre imagination. Plus c'est absurde, plus c'est mémorable.

– Napoléon vous fera penser à une chanson.– Jules César à ces irréductibles Gaulois. – Kant à « tank ». – Darwin au dessin (drawing)– Le plan Marshall à la marque « Marshall »– Le concept mathématique d'intégrale à l'intégrale du « Seigneur des anneaux » (pour ceux

qui ont déjà fait le marathon)– La déflation à la « déflagration » de la bombe atomique lâchée sur Hiroshima– Le psychologue Tajfel à une tajine

Mais à quoi ça sert ?

A mieux mémoriser. Votre mémoire est en certains points semblables à une toile d'araignée, plus il ya de fils reliés entre eux, plus celle-ci est solide. Et comme ça, si l'un des fils se brise (si un lien se perd), les autres restent en place, l'information n'est pas isolée (une information isolée est quasi systématiquement une information perdue).

Mais cela sert aussi à mobiliser votre savoir, consciemment ou non. Si à chaque fois que vous mangez une tajine, vous pensez aux expériences de psychologie sociale de Tajfel, alors son nom est à chaque fois un peu mieux gravé dans le marbre. Sur d'autres points, votre mémoire se compare à un réseau de sentiers, plus vous en empruntez un, plus celui-ci devient visible, large, plat et donc facile à retrouver. Vous emprunterez donc le sentier qui mène à votre connaissance plus facilement et rapidement.

Enfin, créer des liens vous servira à réaliser correctement l'étape 4, vous allez utiliser ces liens pour ancrer profondément dans votre mémoire vos connaissances, pour vous en souvenir à très long terme (potentiellement jusqu'à votre mort). Parce que c'est dramatique de perdre son savoir, c'est comme brûler sa propre bibliothèque.

La seule erreur ici serait donc de négliger cette étape, parce qu'elle serait « stupide » ou « ridicule ».

Si Albert Einstein disait « L'imagination est plus importante que le savoir. », c'est probablement parce que l'imagination permet de mémoriser le savoir. Plus on apprend, plus il est facile d'apprendre, que ce soit les langues ou les maths. Puis ça pèse toujours un peu de citer Einstein, bref...

Par exemple, j'ai eu un cours de psychopathologie sur les troubles du comportement en 1ère année de psychologie. Certains troubles se ressemblaient, d'autres étaient particulièrement distincts, mais ils étaient nombreux. Eh bien j'ai associé chaque trouble à une personne que je connais. Non pas que tout mon entourage soit atteint évidemment, simplement, pour chaque trouble, il y a des

symptômes que certaines personnes parfaitement saines possèdent aussi (irritabilité, lenteur, variations de l'humeur, etc). Chaque trouble était associé à une personne de mon entourage.

Évidemment je ne leur ai pas dit...

Maintenant, vous allez voir comment on va utiliser tous ces liens pour ancrer profondément vos connaissances, leur créer un emplacement presque définitif dans votre mémoire.

Étape 4 : Ancrer ses connaissances

Dans cette étape, vous allez découvrir (ou redécouvrir) comment organiser correctement vos cours et les « ranger » dans votre mémoire afin d'y accéder sur demande rien qu'en y pensant (à savoir, se rappeler de la structure, de chaque partie et de son contenu). Le but n'est pas seulement que vous sachiez répondre à des questions, cocher la bonne réponse, avoir une bonne note. Non, le but c'est que de mémoire, vous soyez capables de refaire entièrement le cours sans aucun support, sans aucune aide, n'importe quand dans votre vie (évidemment, les savoirs évoluent, donc vos cours et connaissances devront évoluer aussi, mais vous avez l'idée).

Alors, comment se créer une mémoire sans faille ?

Vous allez avoir besoin de techniques, de stratégies de mémorisation. Il en existe un certain paquet, mais celles qui nous intéressent aujourd'hui sont : la Mind map et le Palais mental.

La mind map : cette technique consiste à créer une carte pour naviguer dans votre cours. A partir de la structure de ce dernier, vous allez créer sa représentation logique à l'aide de traits, de couleurs, de mots clés (ou les noms des parties et sous-parties), de symboles, etc.En structurant de telle sorte les connaissances de votre cours, il sera alors facile d'en mémoriser les différentes parties, le développement logique de chacun et leurs contenus respectifs.

Voilà à quoi ça ressemble :

Les clés pour réaliser des mind maps efficaces sont la structuration et l'imagination (ou la créativité). Pour la structuration, il suffit de suivre la structure que chaque cours doit (normalement)posséder. Le centre c'est le titre du cours (faites un dessin), puis à chaque ramification vous vous enfoncez un peu plus dans ses détails.

Pour l'imagination, voilà enfin l'utilité principale de vos liens/associations ! Vous allez utiliser ces connexions et les incorporer dans vos mind maps. Celles-ci sont de base très efficace, car la structuration et l'imagination siéent parfaitement au fonctionnement de votre mémoire. Mais si en plus vous rajoutez les liens créés auparavant, alors elles deviennent redoutables.

Aussi, vous n'êtes pas « obligés » de faire des mind maps très imagées, pleines de symboles et de dessins. Mais je vous le recommande très fortement.

Si chacune d'entre elle est un livre, alors mieux vaut avoir une bibliothèque pour toutes les ranger. C'est alors qu'intervient le palais mental !

Le palais mental : c'est probablement la technique la plus puissante qui existe pour retenir durablement une connaissance. Le problème c'est qu'utilisée seule, elle ne permet pas de retenir d'informations complexes (comme des cours). D'où l'utilisation des mind maps, mais vous savez déjà que c'est utile.

Le palais mental consiste à spatialiser les connaissances, à les ranger dans des endroits que vous connaissez afin de vous en souvenir facilement et quand vous le voulez. Cette technique repose sur l'utilisation de la mémoire des lieux, c'est elle qui vous permet de vous souvenir d'un itinéraire dans votre ville, ou de la place de chaque objet dans votre maison. Cette mémoire est extrêmement puissante (oui, vous avez plusieurs mémoires, mais ce guide n'est pas théorique, je vous conseille desuivre l'actualité de Marginalsup si le sujet vous intéresse).

Pour créer un palais mental, vous devez sélectionner un lieu que vous connaissez bien et/ou que vous visitez souvent (votre appartement, la maison de vos parents, le chemin vers votre École, etc). Une fois ce lieu sélectionné, vous devez définir des « points d'ancrage », ce sont des emplacements visibles, singuliers et marquants (attention, les 3 caractéristiques sont importantes) qui serviront à entreposer vos mind maps.

Une fois ces emplacements décidés, vous devez définir un itinéraire (si possible en boucle, donc vous revenez à votre point de départ) passant à proximité de chaque point d'ancrage. Cela vous permettra de parcourir votre palais mental toujours dans le même ordre afin de réviser correctement (cf Étape 5).

Pour « ranger » une mind map près d'un point d'ancrage, vous allez devoir créer une association mentale. C'est pour ça que je vous conseillais de les imager avec un beau petit dessin au milieu, car vous allez créer une scène avec ces 2 éléments : le dessin central de votre mind map et le point d'ancrage que vous souhaitez lui associer. Oui oui une scène, quelque chose d'animé qui fait interagir les deux éléments. L'interaction est primordiale pour que le palais mental fonctionne correctement !

Plus la scène est absurde, drôle, loufoque, sensuelle et/ou violente (débrouillez-vous avec ça), plus vous vous remémorerez efficacement et rapidement du contenu de chaque point d'ancrage. Alors à vous de décider quelles bizarreries vont meubler votre palais mental.

(Si vous n'avez pas vu la série Sherlock, foncez! Enfin après avoir terminé le guide, foncez!)

A titre personnel, j'utilise des palais mentaux assez atypiques pour mémoriser mes cours, mes livres et toutes sortes de choses. Je les crée, littéralement, sur un jeu bien connu du monde vidéoludique : Minecraft. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un jeu « cubique », de type bac à sable, vous permettant de créer ce que vous voulez (bâtiments, paysages, décorations, etc) tout en vivant une aventure (que vous créez aussi). Je l'utilise donc comme outil de création (on n'avait pas deviné). L'avantage, c'est qu'il me permet de réaliser des palais mentaux sur-mesure, ils siéent parfaitement àmes cours et mes livres.

Le palais mental est donc une technique très efficace. Organiser et structurer sa mémoire sont des principes clés pour sa bonne utilisation. Vous vous rappelez que votre mémoire est phénoménale ?

Voilà pourquoi.

Il suffit que vous vous rappeliez du début de quelque chose (un cours, une musique, une histoire) pour vous souvenir de toute la suite. Votre mémoire repose sur le principe d'ancrage, d'où les points d'ancrage. En plus d'être une toile d'araignée ou un réseau de sentiers, votre mémoire est aussi un océan parsemé de bouées. Il vous suffit de partir d'une bouée et de suivre le câble pour retrouver ce à quoi elle est attachée.

Il est difficile de distinguer un objet à 50 ou 100 mètres de profondeur si vous naviguez en bateau, mais si vous avez placé un point de repère, alors la tâche devient aisé. Votre mémoire est semblable à cet océan, elle est profonde, complexe, incroyablement riche et volumineuse. Sans technique, vous êtes un bateau perdu voguant sans cap. Avec des techniques, vous transformez la surface en une « carte » vous permettant de savoir exactement où chercher une information.

(Promis, le jour où je trouve une analogie de la mémoire unique et complète, je vous appelle. Pour le moment on se contentera de toiles d’araignées, de sentiers et d'un océan.)

Rangez vos mind maps dans vos palais mentaux, et vous saurez passer en revue vos cours comme bon vous semble.

Il y a cependant quelques erreurs à éviter :

– Faire des mind maps à la chaîne sans prendre votre temps : au départ, il est nécessaire que vous consacriez suffisamment de temps pour les réaliser correctement. Leur réalisation n'est pas une course. A vouloir aller trop vite, vous risqueriez de les bâcler et ainsi de ne pas les rendre mémorable.

– Réaliser vos associations mentales trop vite : pour qu'une association soit ancrée dans votre mémoire, vous devez prendre le temps d'imaginer la scène, de la visualiser mais aussi de ressentir les autres sensations qui y seraient associées (chaleur, bruit, odeur) ainsi que les émotions (peur, colère, joie). Procédez trop vite et vous oublierez.

– Créer des palais mentaux « fourre-tout » : tous les experts en stratégies de mémorisation ne sont pas d'accord à ce sujet, mais de mon point de vue, ne pas organiser ses palais mentaux est une erreur. Au début, lorsqu'ils ne sont pas fournis, ça n'est pas gênant. Mais lorsque vous avez rangé 50, 100 cours, vous pouvez commencer à éprouver des difficultés à vous rappeler de l'emplacement de chaque cours. Rappelez-vous : le cerveau aime la structuration, l'organisation.

– Négliger l'étape 5

Etape 5 : Réviser

Vous avez crû y échapper ? Dommage. En même temps je vous comprends, si seulement il suffisait de comprendre et mémoriser un cours une seule fois pour s'en rappeler toute sa vie, tout le monde gagnerait un temps phénoménal. Mais aujourd'hui, ça n'est pas le cas.

Vous allez donc revoir chaque mind map en respectant ces durées :

– 1 jour après l'avoir réalisée– 1 semaine après …– 1 mois après …– 6 mois après …

Au bout de 6 mois, vous pouvez considérer la mind map comme parfaitement ancrée dans votre mémoire, du moins son contenu. Si dans 5 ans, vous ne souvenez plus vraiment de la tronche de vosdessins mais parfaitement du contenu du cours, vous avez atteint votre objectif. Pour réviser une mind map, vous devez :

– Vous la représenter de tête : essayer de vous souvenir d'un maximum de détails la concernant, de son contenu et donc du contenu de votre cours.

– Vérifier : que vous ayez tout bon ou non, regardez-la à nouveau dans le but de solidifier la représentation que vous en avez. Chaque erreur sera renforcée car vous vous souviendrez plus tard que vous vous étiez trompés à tel ou tel endroit.

– Dater sa vérification : pour cela, je vous conseille de tenir à jour un fichier Excel avec comme colonnes : nom du cours, 1 jour, 1 semaine, 1 mois et 6 mois. Et vous notez la date en dessous de chaque durée. Comme ça, tous les jours, il vous suffit de classer vos mind maps par ordre chronologique afin de savoir si vous devez en réviser certaines ou non. Faites-le, ça vous prendra 2 minutes par jour.

Ça, c'était pour les mind maps. Maintenant, c'est au tour de vos palais mentaux.

Pour réviser dans un palais mental, vous allez...fermer les yeux. Tout va se passer en pensée, vous allez vous déplacer mentalement à travers votre palais, en suivant l'itinéraire défini et en inspectant chaque point d'ancrage. Lorsque vous inspectez le point, essayer de vous remémorer l'ensemble des informations qu'il contient, soit toute la mind map. Je ne vous demande pas d'aller vérifier ensuite sila mind map est correcte ou non, simplement de visualiser au maximum la représentation mentale que vous en avez.

C'est ce que je fais chaque matin, avant de me lever, je fais un petit tour dans mes palais mentaux « minecraftiens » afin de visualiser les scènes qui s'y trouvent. Ça ne me prend pas plus de 10 minutes. De plus, vous allez passer 10 minutes concentré sur cette tâche, ce qui est une forme alternative de la méditation. Le temps que je passe dans chaque palais dépend de son ancienneté, plus il est récent, plus je prends mon temps, c'est normal car le savoir est encore « frais », il faut queje le consolide dans ma mémoire. Certains sont si anciens que je n'y passe qu'une fois par semaine.

Si vous pensez que les révisions sont facultatives, que vous pouvez vous en passer, alors je vous conseille de jeter un œil à cette courbe :

(Vous avez des fuites de savoir, attention !)

En effet, l'oubli naturel chez l'être humain est assez énorme. Si vous ne révisez pas, il est parfaitement normal que vous oubliiez.

Mais à chaque révision, vous colmatez la brèche. Cela s'appelle le principe de répétition espacée, à chaque répétition, le savoir fuit plus lentement, jusqu'à ne plus fuir du tout.

Ainsi, revoir vos mind maps et visiter vos palais mentaux va vous permettre de rafraîchir vos cours (d'emprunter les sentier) et d'ancrer encore plus profondément vos connaissances (mieux vous mémorisez l'emplacement des bouées, plus il sera rapide et facile de retrouver vos cours).

Ne sous-estimez pas cette étape ! Tout comme il est primordial de comprendre pour mémoriser, il est primordial de réviser pour se souvenir.

Prenez pour preuve votre propre expérience. Ne vous est-il jamais arrivé d'être sorti d'un cours en ayant « tout compris », car tout faisait sens dans votre esprit, tout était logique, si bien que vous n'avez jamais revu ce cours. Résultat : une semaine plus tard, l'une des rares choses dont vous vous souvenez concernant ce cours, c'est que la semaine dernière vous le connaissiez. C'est le même principe pour les « idées du siècle ». Vous avez une idée qui vous semble révolutionnaire, vous ne lanotez pas, puis le lendemain vous ne vous souvenez plus que du fait d'avoir eu une idée révolutionnaire. Mais ce que c'était...plus aucune idée.

Ne vous faites pas avoir, revoyez vos cours. D'ailleurs, la prochaine étape regroupe les meilleures manières pour « réviser ». Jusqu'ici, vous avez appris les fondamentaux, toutes les étapes que vous avez vu ne peuvent être négligées, car peu importe le cours ou les conditions d'apprentissage, vous pouvez les appliquer.

Mais la prochaine étape dépend de votre cours et de la structure dans laquelle vous êtes, cependant, elle regroupe les meilleures manières d'ancrer et consolider votre savoir à long terme.

Étape 6 : Discuter, appliquer, vulgariser et transmettre

Voilà sur quoi repose cette étape :

Alors, premier électrochoc : les techniques d'enseignement actuels figurent parmi les pires de toutes. On pourrait même en conclure que lire le polycopié de son cours est plus efficace qu'aller en cours magistral.

Le résumé de cette pyramide est que vous retenez bien mieux vos productions que celles d'autrui. Vos propos, vos écrits et vos actions sont bien plus mémorables que ce que vous voyez, lisez ou entendez.

Justement, cette étape repose sur vos productions.

Discuter : Que ce soit poser des questions en cours ou un débat avec un ami/collègue/autre élève, vous allez mobiliser votre savoir (voire même l'approfondir) en prenant la parole. Vous ne mémorisez jamais autre chose que des synthèses, des concepts, des idées : du résumé. En mobilisantces connaissances, vous allez reformuler ce que vous avez appris. Très efficace.

C'est ce que je faisais pour réviser les examens de ma première année de psychologie. Avec des amis, nous nous réunissions quelques temps avant les épreuves afin de réviser ensemble, le principeétait qu'à chaque fois que l'un d'entre nous avait une question, il la posait à l'ensemble du groupe, cela lançait une discussion, un débat en cas d'avis contradictoire, ce qui était encore mieux car cela

nous forçait à vérifier l'information, et le souvenir de ce débat rendait la connaissance particulièrement bien ancrée.

Bien sûr, faites en sorte de réviser le même cours en même temps, sinon vous sortirez inlassablement du cours que vous révisiez, ce qui n'est pas agréable. Faites-vous un emploi du temps commun et respectez-le. Cela exige d'être coordonné et peu nombreux (3 ou 4, maximum), mais une fois les conditions réunies, c'est très efficace.

Appliquer : En faisant des exercices, en réalisant vos propres analyses avec votre nouveau savoir. Si la connaissance est praticable, alors pratiquez-la. Tout dépend de vos cours, il est par exemple difficile d'appliquer un cours de philosophie, mais si vous agissez à partir de vos connaissances, je vous assure que vous vous en souviendrez longtemps.

Dans certains domaines, c'est même une étape obligatoire, on n'apprend pas à coder en lisant des livres de code, on apprend à coder en codant. De même pour la cuisine, la chirurgie, le pilotage, etc.

J'avais pris l'habitude d'appliquer mes cours de statistiques dans un jeu vidéo se nommant Eve Online. Pour la faire courte, c'est un jeu particulièrement complexe se déroulant dans l'espace, où l'argent et le pouvoir règnent en maître. Ainsi, pour la partie « argent », j'avais créé une entreprise de production de canons (enfin un type bien particulier de canons) qui demandait un grand nombre de calculs pour prendre des décisions. Je vous assure que je n'ai jamais trouvé la statistique aussi intéressante qu'en jouant à Eve Online.

Vous aussi, trouvez des manières d'appliquer vos connaissances. Parfois cela va de soi (cuisine – cuisiner), parfois c'est plus subtil.

Vulgariser et transmettre : Le meilleur pour la fin. Il n'existe de méthodes plus performantes que de transmettre ses connaissances. En fait, transmettre implique de vulgariser, c'est pour cela qu'ils vont de pair.

C'est si efficace qu'il existe une loi (datant de l'Antiquité) sur l'apprentissage : la loi des 3 tiers.

Voici en quoi elle consiste, vous devez passer :

– 1/3 de votre temps avec vos professeurs/mentors/enseignants (cours, vidéos, discussions, ...)– 1/3 de votre temps avec vous-mêmes ou vos pairs (révisions, discussions, mind maps et

palais mentaux, …)– 1/3 de votre temps avec vos élèves/disciples (vulgarisation et enseignement)

J'ai bien conscience que tout le monde ne part pas du même niveau, je l'ai dit au début et je le répète. Cependant, chacun à son échelle peut transmettre ses connaissances d'une manière ou d'une autre. Ce que je vous propose, c'est de faire du soutien pour les gens de votre niveau. C'est à dire que vous avez eu le même cours, en même temps ou presque, et c'est vous qui allez réexpliquer à vos « élèves » ce cours. Sinon vulgarisez et expliquez à votre petit(e) frère/sœur. Trouvez un moyen.

Ça va énormément vous aider pour l'étape 2 (comprendre ses cours). Si vous écoutez un cours dans l'optique de le réexpliquer quelques jours plus tard, votre attention va être boostée et vous allez vulgariser en temps réel ce que vous comprenez.

Et en terme de mémorisation, c'est la meilleure des choses à faire. Je place cette sous-partie ici, mais j'aurai très bien pu l'ajouter à l'étape 4, car cela va vous aider à définitivement ancrer vos

connaissances dans vos palais mentaux.

La méthode en elle-même est terminée. Elle est concrète, efficace, synthétique, vous pouvez l'appliquer dès aujourd'hui. Mais il reste quelque chose que vous pouvez faire, quelque chose d’extrêmement important qui vous fera réaliser toutes les étapes de la méthode naturellement. Ça n'est pas technique, ça n'est pas une astuce, rien de tout ça. C'est un fondement bien trop souvent délaissé ou oublié.

Étape 7 : Aimez ce que vous apprenez !

Ca peut sonner comme une évidence dis comme ça et pourtant...

« Ici on ne s'amuse pas, on travaille ! »

Ca vous dit quelque chose ? Sinon j'ai une variante :« Vous irez vous amuser une fois que les cours seront terminés ! »

Eh oui, il semble bien que l'épanouissement soit passer à la trappe depuis quelques dizaines d'années. C'est ce qu'on vous a toujours appris à l’École, de manière plus ou moins explicite. C'est ce que pensent vos parents, vos grand-parents, c'est ce que pense beaucoup de monde en fait. Et pourtant, tout le monde se rend compte bien vite que c'est faux !

Si j'ai créé Marginalsup, c'est pour lutter contre ce mensonge. Je veux que ce site fasse office de fondations d'une nouvelle École, d'une nouvelle structure d'enseignement et d'apprentissage, où chaque élève (de 3 à 99+ ans) puisse s'épanouir et apprendre efficacement. Cette vision ne peut devenir réelle du jour au lendemain, il va falloir la mobilisation de beaucoup de personnes ainsi que beaucoup de temps, mais c'est faisable (donnons un délai muskien : dans 10 ans, nous aurons changer complètement les structures d'apprentissage).

Vous apprendre à mémoriser correctement, c'est la première étape. Vous pourrez de ce fait apprendre plus facilement, donc davantage. Et puisque l'apprentissage deviendra facile, j'ose espérerque cela deviendra aussi un plaisir. De plus, vous gagnerez énormément de temps, que vous pourrez consacrer à ce qui vous plaît le plus. Cette fois, je suis désolé, mais je n'ai pas la solution. Je ne sais pas comment vous faire aimer ce que vous apprenez, chaque personne est un cas particulier. Mais je puis vous assurer que si vous trouvez comment aimer vos cours, vous deviendrez alors extrêmement efficace, vous les mémoriserez facilement, sans aucun effort.

(Eh ! Faites semblant d'être heureux, c'est pour illustrer le guide!)

Soyez curieux, cherchez l'angle qui vous permettra d'aimer ce que vous faites, c'est une solution provisoire avant que nous ne changions complètement l'Ecole, rassurez-vous.

Et ensuite ?Ce petit guide touche à sa fin, vous avez à présent toutes les clés pour mémoriser parfaitement votrecours. Voici un petit rappel de la démarche à suivre :

1. Ayez confiance en votre mémoire : les capacités de votre mémoire sont absolument démentiels, vous avez juste besoin de techniques (ce que vous avez maintenant). Positivez, vous en êtes capable, tout le monde en est capable, croyez en vos capacités et en vous.

2. Comprenez votre cours : C'est la base de la base, vous ne pouvez pas espérer mémoriser à long-terme si vous ne comprenez pas. Mémoriser s'effectue en 3 phases : compréhension, intégration, consolidation. Impossible de se passer de l'une d'entre elles, sinon vous oublierez votre cours, tôt ou tard (mais pas si tard que ça).

3. Créez des liens : Votre mémoire est une toile d'araignée, et votre imagination est un atout particulièrement puissant. En créant des liens (concrets ou abstraits, sémantiques ou contextuels), vous attachez les connaissances à votre mémoire, pour les retenir (littéralement, pour qu'elle ne s'enfuit pas).

4. Ancrer vos connaissances : Votre mémoire est un océan extrêmement profond. Le bateau ne suffit pas pour repérer tout son contenu, vous avez besoin de bouées, de repères. Mind maps et Palais mentaux, structurez, ordonnez vos cours et rangez les dans votre mémoire à l'aide de ces deux techniques.

5. Révisez vos cours : Votre mémoire est un réseau de sentiers, plus vous empruntez l'un d'entre eux, plus celui-ci devient large et visible. Révisez à l'aide de vos mind maps et de vospalais mentaux. Si malgré cela vous avez oublié quelque chose, jetez un œil à votre cours. Vous ne pouvez pas vous passer de la troisième phase !

6. Discutez, appliquez, vulgarisez et transmettez : Vous retiendrez bien mieux vos productions que celles des autres. Reformulez, posez des questions, discutez avec vos professeurs et/ou vos pairs, transmettez, donnez des cours de soutien si possible, etc. Et gardez en tête la loi des 3 tiers (Professeurs/mentors – seul/pairs – élèves/disciples).

7. Aimez ce que vous apprenez : Je vais être honnête. Aimer ce que vous apprenez et ce que vous faites est un luxe que vous devez vous offrir. Les personnes méthodiques deviennent bonnes voire très bonnes, les personnes passionnées deviennent excellentes. Trouvez le moyen de vous intéresser à vos cours, attaquez-les sous tous les angles possibles jusqu'à ce que vous trouviez celui qui vous fera les aimer.

En appliquant cette méthode et les quelques conseils supplémentaires, vous serez en mesure de mémoriser n'importe quel cours, même les plus complexes ! Pour les plus longs, il suffira de les scinder en plusieurs parties.

Bientôt vous aurez faim de savoir, faim de découvrir car vous saurez que vous serez à la hauteur. Et si jamais vous ne travaillez que pour les notes, eh bien ce n'est pas grave, ça marche quand même. Je déteste les notes, mais vous avez quand même le droit d'appliquer cette méthode dans le but d'en avoir de meilleures. Gardez à l'esprit que la note n'est qu'une mesure d'une pseudo-performance faceà un bout de papier. Ça n'est pas vous, ça n'est qu'un chiffre.

Bien sûr, cette méthode exige des efforts, parce qu'elle est probablement nouvelle pour vous, et comme toute nouveauté, son application prend du temps. Vous allez avoir besoin de volonté, vous allez devoir investir de votre temps pour la prendre en main, et que celle-ci devienne une simple habitude.

Apprendre à mémoriser correctement n'est pas facile, changer ses habitudes n'est pas facile, changerses perceptions n'est pas facile. Mais une fois que vous saurez le faire, alors tout le sera. Vous saurez mémoriser efficacement, durablement et facilement vos cours. Vous arrêterez de perdre votretemps à vous fracasser le crâne à coup de « par cœur », à ne rien écouter en cours, car vous saurez que vous êtes à la hauteur. Et si jamais ce « manque de réussite » en milieu scolaire était source de tensions, alors peut-être disparaîtront-elles au fur et à mesure que grandira la maîtrise de votre mémoire.

Et gardez en tête mon dernier conseil : trouvez un moyen d'aimer ce que vous faites, en attendant detrouver votre vocation, et en attendant qu'on s'occupe de changer ce vieux système poussiéreux repoussant et rabaissant. 10 années à patienter, je sais, vous n'en profiterez pas de suite et ne serez pas de ceux à qui il contribuera le plus, mais ces changements en valent la peine.

D'ici là, pas une seconde à perdre ! Dès aujourd'hui ou dès demain, changez vos habitudes de mémorisation. Faites-le pour vous ! Allez-y progressivement, pas besoin de changer du tout au tout du jour au lendemain. Mais étape par étape, amorcez l'application de cette méthode qui, je l'espère, vous changera la vie !

Une dernière chose avant que nous nous quittions : checkez de temps en temps votre boîte mail pour suivre l'actualité de Marginalsup. De nouveaux articles, de nouveaux conseils et quelques surprises ! Cette méthode n'est que le début, il est possible d'aller bien plus loin, mais je ne vous en dis pas plus, vous avez suffisamment de connaissances à appliquer.

Merci de m'avoir lu jusqu'au bout et à bientôt sur Marginalsup !