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Le magazine des coopératives funéraires du Québec / Vol. 18, no 2 Josélito Michaud UN NOUVEAU DÉPART

Le magazine des coopératives funéraires du Québec / Vol.18,no 2 … · 2016. 10. 31. · longtemps les effets de son chum Gerry Boulet. Moi, je suis quelqu’un de curieux. Je

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Page 1: Le magazine des coopératives funéraires du Québec / Vol.18,no 2 … · 2016. 10. 31. · longtemps les effets de son chum Gerry Boulet. Moi, je suis quelqu’un de curieux. Je

L e m a g a z i n e d e s c o o p é r a t i v e s f u n é r a i r e s d u Q u é b e c / Vol. 18, no 2

JosélitoMichaudUN NOUVEAU DÉPART

Page 2: Le magazine des coopératives funéraires du Québec / Vol.18,no 2 … · 2016. 10. 31. · longtemps les effets de son chum Gerry Boulet. Moi, je suis quelqu’un de curieux. Je

Notre richesse est collective, partagée et accessible.

Nous réinvestissons dans la qualité de nos services et dans la communauté.

Nous sommes enracinés et engagés dans notre milieu.

Nous appartenons aux membres mais nos services sont disponibles pour tous.

Nous sommes une coopérative funéraire !

LES COOPÉRATIVES FUNÉRAIRESDU QUÉBEC

…de nos valeurs • Le respect, l’entraide

• L’approche humaine, la démocratie

NOUS SOMMES RICHES…

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Vous avez interviewé 22 personnes sur le deuil. Avantd’entreprendre ce projet, aviez-vous des appréhensions?

Non, aucune. Je pense que j’ai eu beaucoup d’insoucianceen abordant ce projet-là. Les bouddhistes ont une philo-sophie exceptionnelle de la vie et dans leurs enseignementsils disent : «L’intention détermine le résultat». Je trouve çaimportant que les choses partent du cœur, d’une intentionvéritable. Quand j’ai pensé à faire ce projet, mon intentionétait extrêmement personnelle et ma volonté première étaitde comprendre et démystifier le deuil. Je me suis dit : allonsvoir ce que 22 personnalités qui ont vécu un deuil ont àdire sur le sujet. C’est après coup que j’ai réalisé à quel pointles personnalités s’étaient confiées à moi. C’était commeun exutoire d’en parler; j’avais l’impression que ça leur faisaitdu bien d’être entendu dans ce qui avait été une grandesouffrance. Quand je me retrouvais seul avec ma petite cassetted’entrevue, que je conservais précieusement, il m’est arrivéde prendre conscience que je venais de vivre un momentprivilégié rempli d’authenticité. Pour moi, c’était commeune marque de confiance que l’on m’accordait, mais il nefallait pas que je les déçoive. C’était pour moi toute une

responsabilité, mais quelque chose de plus grand et plus fortque moi me poussait à mettre au monde ce projet de livre.

Qu’est-ce qui vous étonne le plus de la part des gensqui ont vécu un deuil ?

Que finalement, le processus est assez semblable d’unepersonne à une autre. Les gens passent par des étapes decolère, de déni, de désespoir, d’acceptation et finalement desérénité. Chacun vit le deuil à sa façon, mais on remarquecertaines similitudes. Mais pas toujours dans le même ordreou pour la même durée. Ça m’a fasciné de voir que quandtu arrives sur le fil de l’émotion, c’est la même souffrance,peu importe ton statut social.

Un jour, Véronique (sa conjointe Véronique Béliveau) qui abeaucoup travaillé avec moi dans ce projet me faisait remar-quer que toutes les personnes que j’ai interviewées s’en sontsorties victorieuses. C’est pour ça que le titre de l’ouvrage,Passages obligés, me semble approprié. Au moment où l’on vitles premiers balbutiements d’un deuil, on a souvent l’impres-sion que l’on ne pourra jamais s’en sortir et pourtant…

JosélitoMichaudUn nouveau départ

En quatre mois, son livre Passages obligés s’est vendu à quelque 60 000 exemplaires au Québec, un grand succèsde librairie. On connaissait déjà la qualité d’écoute et la sensibilité de Josélito Michaud par ses entrevues à la téléet à la radio. Passages obligés révèle aussi une fine plume et un auteur fasciné par le comportement humain.

D’entrée de jeu, il dévoile l’origine du livre, ses réflexions sur sa vie, sur ses souffrances antérieures, dont celle dequitter sa maison d’accueil et ses amis pour être adopté à l’âge de 5 ans. Au fil des 22 entrevues avec despersonnalités connues qui ont vécu un deuil, le lecteur s’engage dans un parcours initiatique où l’auteur cherchedes réponses à ses propres questions sur ses deuils personnels non résolus.

C’est un être très chaleureux, généreux et sympathique qui nous a reçu chez lui à Boucherville.

Par France Denis

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Photo : Michel Cloutier

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Comment vous êtes-vous documenté avantde commencer ce projet ?

J’ai passé deux mois à lire sur ce sujet, j’ai lu 42 ouvragessur le deuil. Je voulais tout savoir et je trouvais le sujetfascinant et à la fois enrichissant. Il y avait quelque chosede mystique.

Pour moi, ce qui m’apparaissait le plus important c’étaitde ne pas imposer ma vision du deuil dans cet ouvrage. Jevoulais recueillir des témoignages pour que les gens sereconnaissent là-dedans. Je pense que quand on se retrouvedans cette grande période de solitude, il faut se reconnaîtredans la souffrance de quelqu’un qui a vécu une épreuvesemblable.

Dans vos entrevues, vous posez des questions quipeuvent surprendre parce qu’elles touchent les gestesintimes et quotidiens de l’endeuillé. Vous demandez àDominique Bertrand si elle a porté les vêtements de sonchum après sa mort et à Françoise Faraldo si elle a gardélongtemps les effets de son chum Gerry Boulet.

Moi, je suis quelqu’un de curieux. Je m’intéresse à l’êtrehumain, à son comportement. Je veux comprendre pourquoiil agit comme il le fait. C’est pourquoi j’ai voulu approfondirmes questions pour bien saisir tous les tenants et les abou-tissants du processus du deuil. Dans le deuil, il y a aussi cequ’on appelle des rites et des rituels, qui disparaissent deplus en plus d’ailleurs. On ne peut pas parler du deuil sansparler des rites et des rituels, c’est indissociable pour moi.Ne pas se départir d’un vêtement du défunt, c’est uneforme de rituel qui a une symbolique importante pourl’endeuillé. Il a besoin de cela pour avoir l’impression quela personne décédée lui appartient encore.

Qu’est-ce qui vous a inspiré ces questions ?

Dans mon livre, je n’ai pas voulu aborder les aspects pluschoquants de la mort de certaines personnes, j’ai voulum’attarder à l’après : quand on se retrouve seul face àl’absence, celle qui est souvent insoutenable dans les débuts.J’ai voulu me concentrer uniquement sur l’émotion, sur ledeuil proprement dit, et surtout sur les gestes que l’on poseau quotidien pour en arriver à vivre sans l’autre et avancerdans sa vie. C’est précisément cela qui me préoccupait.

Vous avez abordé la question des rituels. Comment voyez-vous le rôle des rituels dans le déroulement du deuil ?

C’est capital. Et aujourd’hui, ce qui fait que le deuil sembleinterminable pour certains, c’est que nous avons abandonnéla notion de rituels. Aujourd’hui, les maisons funérairesjouent davantage un rôle d’accompagnant dans les rituels.Il y a d’ailleurs des maisons funéraires qui offrent des servicesd’accompagnement après le décès.

Je pense que les rituels sont essentiels au bon déroulementdu deuil, à preuve, Marie Eykel le mentionne dans le livrelorsqu’elle dit «Moi je ne croyais pas aux rituels, maisfinalement, c’est ce qui m’a aidé». On a décidé qu’on nevoulait plus de la religion catholique et on a rejeté lesrituels qui y étaient rattachés. Je pense qu’on a jeté le bébéavec l’eau du bain. Ça, c’est une erreur. On peut choisir dene plus adhérer à une religion, mais on ne doit pas laissertomber tout ce qui va avec. Il y a de belles choses dans lareligion catholique. J’ai étudié ce qui se fait en Argentine,aux Philippines et ailleurs, et plus que jamais les peuplesont des rituels qu’ils exécutent avec respect et fidélité, quirendent plus vivable la traversée du deuil. Souvent, cespeuples éprouvent un grand respect pour leur ancêtre, cequ’on n’a pas ici en Amérique du Nord.

Croyez-vous que le temps passé au salon funéraire parla famille est important ?

Oui, j’ai reçu beaucoup de témoignages de gens qui vontdans ce sens. Dans ma tournée de librairies, j’ai fait au-delàde 3000 dédicaces et les gens m’ont confié beaucoup dechoses; ce que je retiens de ces témoignages, c’est que leschoses se passent souvent trop vite. Dans notre société deconsommation, il n’y a pas de place pour exprimer la peineque l’on ressent à la suite du départ de quelqu’un; là aussion doit vivre notre deuil à toute vitesse. Ce n’est pas letemps passé au salon qui compte, mais plutôt le fait delaisser la place pour vivre pleinement ce que l’on ressent.Il faudrait prévoir un lieu et un temps pour exprimer nossentiments et pour permettre à l’entourage de le faireaussi. Les salons funéraires sont un lieu de rassemblementpar excellence. Autrefois, on veillait au corps trois joursdans la maison, les endeuillés s’habillaient en noir. Tout lemonde autour voyait que ces gens-là souffraient. On nevoit plus la souffrance, elle n’est plus apparente. Je trouveça beau ces rituels-là, de voir qu’on identifiait les souffrants.Aujourd’hui, trois jours plus tard au bureau on se dépêcheà parler d’autre chose. Il y a une telle rapidité à vouloirpasser à autre chose. Mais j’ai compris que le deuil desautres nous confronte à notre propre mort. On élimine lesrituels car ils nous rappellent qu’on va mourir nous aussi.C’est la justice ici-bas.

Lors des séances de dédicaces, vous prenez le temps deparler individuellement avec chaque personne. Certainsrepartent les larmes aux yeux. Que vous disent les gensqui vont vous rencontrer dans ces événements ?

À partir du moment où on se prête aux jeux des dédicaces,il m’apparaissait indispensable de se donner totalement et lepublic me le rend bien. C’est comme si le public sentait qu’il

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Les salons funéraires sont un lieu de rassem-blement par excellence pour exprimer nossentiments et pour permettre à l’entouragede le faire aussi.

On ne peut pas parler du deuil sans parlerdes rites et des rituels, c’est indissociablepour moi.

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a une oreille pour l’écouter et il sentait une certaine formede permission de parler librement de que ce qu’il ressent.

Parfois, c’est quand même un peu lourd à porter. Tantôt,je suis allé dans un restaurant et quelqu’un m’a abordé enme parlant de sa peine d’avoir perdu sa mère. Je comprendstellement la peine des autres parce que j’éprouve beau-coup d’empathie pour l’autre mais je n’ai pas forcément lasolution à tous les maux. Je me sens privilégié de recevoirautant de confidences : j’ai un peu le sentiment d’être utileaux autres.

La publication de votre livre vous a donné ce sentiment ?

Ça m’a donné le sentiment que quand je vais mourir,j’aurai l’impression d’avoir fait quelque chose de ma vie. Jepense que notre passage sur terre doit servir à grandir etfaire grandir. On est beaucoup plus utile que ce que l’onpense dans l’évolution de la planète. Chacun de nous aune mission dans la vie.

C’est plus important que la radio, la télé ?

Ce n’est pas comparable. L’intimité avec un livre est tellequ’on ne peut retrouver cette impression à la radio ni à latélé. J’ai la profonde conviction que ce livre-là m’a donnéle droit d’être ce que je suis : un être sensible qui parleavec son cœur…

Il est certain que je vais revenir à la radio et la télé, mais jevais revenir différemment. J’étudie des offres qui vont dansce sens.

Comment expliquez-vous le succès de votre livre ?

Je ne sais trop et surtout je suis très mal placé pour ledécortiquer; il faudrait plutôt demander aux lecteurs etaux lectrices. Mais, je crois que de voir des gens connusqui sont au même pied d’égalité que le public quand ilssouffrent, ça ramène l’humanité au premier rang. Je croisque le livre a permis de parler du deuil, un sujet tabou, etde le mettre au centre de débats sur la place publique. Ça,c’est ma plus grande satisfaction.

Mais je n’ai pas l’intention d’en faire un filon que je vaisexploiter. C’est une démarche intime et personnelle pourcomprendre et démystifier le deuil; il n’y aura pas de tome II.

Ce livre est simple dans le fond : c’est mon parcoursinitiatique qui est clairement énoncé dans mon avant-propos où je dévoile certaines de mes souffrances et lesquêtes pour parvenir aux réponses que je me posedepuis toujours.

La douleur du deuil est finalement très universelle

Oui. C’est comme si soudainement quelqu’un qui n’estpas connu avait le droit de souffrir comme quelqu’unqui est connu.

Avez-vous l’impression que les gens qui ont vécu un deuilvivent une pression trop grande pour passer à autre chose?

Mon Dieu oui ! On n’a pas le goût d’en entendre parler.Je suis allé dans des salons funéraires récemment pour soutenirdes proches. J’ai observé ce qui se passait. J’ai entendu desgens dire «Cet été on t’appelle Ginette, il faut que tu viennesau chalet.», mais la vérité, c’est que tu n’as pas le goût d’avoirGinette au chalet. Tu ne souhaites pas qu’elle vienne casserton party ! La réalité, c’est qu’on ne souhaite pas êtreentouré de gens qui souffrent.

Ce que les gens viennent me dire c’est « Josélito, on vientmal de parler de ça. Mais moi j’ai besoin d’en parler et jene peux pas avoir l’écoute que je veux, les gens ne saventplus quoi nous dire. Ou les gens nous disent Reviens-en ! »Il y a une pression sur les endeuillés pour qu’ils ne montrentplus leur douleur.

Et puis il y a une espèce de hiérarchie au niveau du deuil.Les gens se font demander «Tu as perdu qui toi ? Tonconjoint ? Ça doit être difficile. Ta mère ? Quel âge avait-elle ? 85? Tu devais t’y attendre un peu.» Mais ça n’a rienà voir ! C’est l’attachement que tu as qui détermine ladurée de ton deuil.

Il y a une pression sur les endeuillés pourqu’ils ne montrent plus leur douleur.

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Dans votre entrevue avec Marie Fugain qui a perdu sasœur, elle mentionne d’ailleurs sa frustration de toujoursse faire demander comment vont sa mère et son père.

Il y a une hiérarchie dans la tête des gens : on souffre plusde perdre son enfant que de perdre sa sœur. Les gens nevoyaient pas sa souffrance à elle, ils ne voyaient que lasouffrance des parents.

Cela dit, c’est évident que la mort d’un enfant, c’est unesouffrance horrible, celle que j’ai le plus de mal à comprendreet à expliquer.

Est-ce que vous parlez de la mort avec vos proches ?

Non, je parle plutôt de la vie, du temps qui passe et qui nereviendra jamais. Quand je suis bien avec quelqu’un quej’aime je lui dis «Si je meurs tout à l’heure, sache que jet’ai aimé profondément». Ça, je ne le faisais pas avant. Etpuis, l’autre chose que je n’ai jamais réussi à faire dans ma vie,c’est de vivre au présent. J’ai été agent d’artiste pendant15 ans. C’est un métier où il faut avoir de la vision. Alors,je me projetais constamment dans le futur, tout en étanthanté par le passé. Je n’étais jamais dans le temps présent.

Je n’ai jamais été aussi vivant que maintenant. Je pense quema transition vers la mort va être meilleure. Quand ça vaarriver, j’aurai un plus grand sentiment d’accomplissement.

En quoi l’écriture de ce livre a-t-elle mis un baume survos cicatrices ?

Ça m’a fait prendre conscience que je ne peux rien fairesur le passé. C’est sûr que le petit Josélito de cinq ans quia dû quitter sa grande Suzanne a encore de la souffrance.Mais il a aussi compris beaucoup de choses. C’est surprenantde voir qu’un enfant de cinq ans peut être aussi lucide etse rappeler avec autant de précision ce qui lui est arrivé. Etj’ai écrit ce livre au moment où mon fils fêtait ses cinq ans.Ironie du sort ou simple coïncidence, je ne sais trop.

Votre fils et votre fille ont été abandonnés, comme vous(sa conjointe et lui ont adopté deux enfants au Vietnam).Vous avez porté longtemps une cicatrice de l’abandon.Est-ce que vous vous préparez à répondre à leursquestions sur leur adoption ?

C’est déjà commencé. La comédienne Guylaine Tremblayavait dit à ses filles adoptées «Je ne vous ai pas portées dansmon ventre, mais je vous ai portées dans mon cœur.» Ona repris cette phrase avec nos enfants.

Mon fils ne veut pas entendre parler du fait qu’il a étéadopté. J’ai compris que ce n’est pas le temps d’en parler.Mais je pense que mon fils a été plus marqué que ma fillepar l’abandon. D’ailleurs, je ne dois pas lui dire « Je vaispartir». Je dois trouver d’autres mots comme «Je revienstout à l’heure mon chéri. »

Quels sont vos projets en lien avec le deuil ?

Il y aura Passages obligés en version adaptée pour la France,avec des personnalités françaises, qui devrait paraître au coursde la prochaine année.

J’ai entendu des centaines et des centaines de témoignagesde gens sur le deuil. J’aurais le goût de présenter à l’écrandes endeuillés qui ne sont pas connus. Il y a de belleshistoires là-dedans : comment ils s’en sont sortis, commentils ont transcendé leur peine. Donc, il est de plus en probableque le sujet du deuil se retrouve à la télévision pour unesérie précise sous une forme documentaire que je vaisproduire et présenter quelque part au cours de laprochaine année.

De toutes ces rencontres que j’ai faites au cours desderniers mois de promotion à travers le Québec, ce que jetrouve beau, c’est de voir comment les gens se sortent deleurs souffrances et reprennent goût à la vie après avoirpensé ne jamais pouvoir le faire. Il y a une force quisommeille et qui ne demande qu’à se déployer au momentopportun. La vie est belle et vaut la peine d’être vécue.

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Il est deux heures du matin. Lisa a acheté ses médicamentset de l’alcool et compte mettre fin à ses jours après plusieursmois de désespoir à la suite du décès de son frère. Après avoirécrit ses lettres d’adieu aux membres de sa famille, elle serend sur le site de la Gentiane pour saluer une dernière foisses compagnons d’infortune. Son message déclenche une réactionen chaîne provenant de toute la communauté de la Gentiane.« Je te serre dans mes bras et je pense à toi », « il fautt'accrocher... », « Je t'embrasse fort ! », «On est la pourt’écouter», «Bisous ma belle, et garde-toi toujours un demainquand aujourd'hui plus rien ne va». Le lendemain, Lisamentionne sur le site que la communauté de la Gentiane l’asauvée. « Je voulais vous remercier et vous dire à quel pointje vous trouve tous formidables ici. La nuit dernière a été un peumeilleure que celle d’avant et je vais continuer à m’accrocheren pensant très fort à vous tous. » Aujourd’hui, Lisa faitpartie des gens qui envoient des messages d’encouragementaux autres membres. Elle n’est pas au bout de ses peines, maiselle a trouvé des gens pour la soutenir en plus d’avoirdécouvert, dans l’entraide, un sens à sa vie.

La Gentiane est un site internet sur le deuil créé en 1998par un couple de Québec, Maryse Dubé et Michel Leclerc.Au départ, Michel cherchait un thème pour construire unsite Web et utiliser l’espace gratuit fourni par son fournisseurd’accès Internet... Quelques années auparavant, Maryseavait mis en place plusieurs groupes d’entraide pour lesendeuillés dans le cadre de son emploi. Tout son travail derecherche était encore disponible et Michel s’est dit :«Voilà une bonne idée! ». C’est ainsi que La Gentiane estnée ! Qui aurait cru à ce moment que le site deviendraitune référence incontournable fréquentée aujourd’hui parplus de 1500 personnes différentes par jour, dont les deuxtiers proviennent de l’extérieur du Québec ?

Peu à peu, des gens se sont mis à écrire pour raconter leurdeuil : des pages de témoignages se sont ajoutées, puis despoèmes, des lettres, puis la section questions et réponses.En 1999, un forum était mis en place et recevait son premiermessage puis le Domaine virtuel a été installé pour faire duclavardage (conversation écrite en temps réel).

Pourquoi avoir appelé cela La Gentiane ? «La réponse esttrop simple, nous dit Maryse en riant. C’est une jolie fleuret le nom sonne bien. Bien des années après la création dusite, une naturopathe nous a dit que la gentiane était utiliséeen médecine douce pour soulager les personnes en dépressionou qui vivent un bouleversement émotif. »

Un site completLa Gentiane est avant tout un site d’entraide pour lespersonnes endeuillées. On y trouve d’abord une section deconseils pour les gens qui vivent un deuil ou qui veulentaider quelqu’un qui traverse cette épreuve. C’est Marysequi documente cette partie.

Puis, il y a toute une section où les gens peuvent s’exprimerpar des textes. C’est l’usage du site qui a imposé cette partie,souligne Maryse. «Les gens transmettaient des lettres, despoèmes, des témoignages sur le forum de discussion. On adonc développé de nouvelles sections pour ces textes.»On y retrouve aujourd’hui plus de 800 témoignages de gensqui ont perdu un être cher, près de 300 poèmes et texteset une centaine de lettres adressées à la personne décédée.

Mais le cœur de La Gentiane, c’est son forum de discussionoù des gens de partout viennent partager leurs émotionset y puiser de l’encouragement et du réconfort. On ytrouve notamment un calendrier des décès. «C’est unajout que nous avons fait il y a un peu plus d’un an,mentionne Maryse. En lisant les messages de soutien lorsdes dates cruciales, on s’est rendu compte qu’un calendriers’imposait. Ainsi, aux soirées anniversaires, certains organisentsolidairement des veillées de chandelles ou de prières ensouvenir d’une personne décédée.» La Gentiane est doncbeaucoup plus qu’un lieu d’information : c’est une véritablecommunauté d’entraide.

La GentianeUne communauté d’entraidepour des milliers de personnes en deuil

Par France Denis

Maryse Dubé et Michel Leclerc.

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Une bouée de sauvetageSelon Maryse, La Gentiane agit de façon complémentaireavec d’autres formes d’aide. «Dans les groupes d’entraide,les réunions sont parfois à chaque semaine ou à chaquemois. Si je suis en souffrance, comment puis-je trouver duréconfort entre deux rencontres ? »

«Avec Internet, on n’a pas besoin de se déplacer, on peutexprimer des choses qu’on n’exprimerait pas ailleurs, ajouteMichel. Bien des hommes ne veulent pas de thérapie ou degroupes d’entraide. Et plusieurs ont de la difficulté à commu-niquer, même avec leurs amis. Alors, ils se tournent versinternet où ils peuvent retrouver du réconfort sans avoir às’exprimer. Nous avons eu un visiteur qui venait de vivrele suicide de sa femme. Sa douleur était trop intense pourla partager. Il a commencé par lire les messages, il venait

régulièrement sur le forum, en observateur, sans intervenir.Puis il a commencé à s’impliquer, au niveau technique.Puis un jour, il a raconté son histoire. La Gentiane lui apermis d’aller à son rythme.»

Certains ne sont pas capables de parler, mais ils trouventdu réconfort à lire les messages et les témoignages des autres.Selon Maryse, les gens n’ont pas tous la possibilité deparler ouvertement de leur souffrance dans leur village oudans leur famille. «Quand une femme vient de perdre sonpère, mais qu’elle a vécu de l’inceste dans son enfance, sesémotions sont partagées entre la peine, le soulagement etla colère. Elle ne peut pas toujours parler de ce qu’elle vitdans son entourage, alors qu’à La Gentiane, elle trouveradu réconfort de façon anonyme. De toute façon, l’écrire etl’exprimer est déjà un grand pas.»

Au dire de Maryse, la communauté de La Gentiane dépassece que l’on voit sur le site. «On ne voit pas les échangesqui se font à l’extérieur du forum. Les gens s’envoient descourriels, ils se font des veillées à la chandelle, ils s’organisentdes soirées discussion au restaurant, des amitiés se créent,des couples se sont formés…»

Quand l’émotion est à fleur de peauSur le forum de discussion, on est témoin de toute la gammedes émotions que peuvent vivre les personnes en deuil. Ainsi,les gens s’entraident, s’encouragent, se conseillent, s’écoutent,mais aussi se révoltent, se querellent, se réconcilient.

«Les émotions des gens sur le forum sont à fleur de peauet on peut facilement passer de la souffrance à la révolte.Un jour, une dame a écrit sa peine d’avoir perdu son filsdans un accident, en mentionnant qu’il ne méritait pas demourir parce que c’était un bon garçon qui ne prenait pasde drogue. Imaginez comment se sent la mère qui vient deperdre son fils d’une surdose de drogue en lisant cela ? Lesgens en souffrance sont très vulnérables.»

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Depuis juin dernier, La Gentiane est devenue un nouveau serviceoffert par le mouvement des coopératives funéraires du Québec.

Cette entente vient élargir notre gamme de produits et servicesofferts dans les coopératives funéraires. Déjà très présent dansl’imprimé avec Profil, Auprès de vous et notre panoplie de guides etdépliants à l’attention des membres et endeuillés, notre réseau s’ouvredavantage sur la Toile. Par ailleurs, La Gentiane vient renforcerle suivi de deuil des coopératives ayant développé ces services.

En plus de poursuivre les activités du site, Maryse ajoutera sonexpertise sur le deuil et les groupes d’entraide à l’équipe de laFédération. Déjà, on peut retrouver son premier article dans lespages de ce Profil. Michel pour sa part prendra en charge notrevolet internet en plus de poursuivre le travail sur La Gentiane.

Pour La Gentiane, cette entente vient assurer la pérennité du site,souligne Michel. «Nous avons songé à abandonner le site à quelquesreprises, compte tenu des frais et du temps que ça exige (tout lesite repose sur le bénévolat). On s’est tourné vers le mouvementdes coopératives funéraires parce que nos objectifs sont similaireset que les coopératives sont basées sur l’entraide et sur l’humain,comme La Gentiane. Nous ne voulions pas nous associer avecune entreprise axée sur la recherche de profit. C’était importantpour nous, et pour les membres aussi. Quand on a annoncé cetteentente à nos membres, ils étaient très contents de ça.»

La Gentiane : www.lagentiane.org

Un service du mouvement des coopératives funéraires

Aux soirées anniversaires, certains organisentsolidairement des veillées de chandelles ou deprières en souvenir d’une personne décédée.

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Alors, parfois, la colère monte, la frustration s’exprime, lapoussière retombe et les gens se pardonnent. Tout ça entemps presque réel, de Gatineau à Strasbourg, en passantpar Bruxelles, Tanger et Lausanne.

«La colère et la révolte ont leur place dans le processus deguérison, précise Michel. On veut que La Gentiane soit unlieu où les gens s’expriment librement sur ce qu’ils viventdans leur deuil. Mais nos règles sont claires : les genspeuvent exprimer des émotions, mais ils doivent le fairesans blesser les autres. »

Michel et Maryse ne se définissent pas comme des expertssur le deuil et ne participent pas aux discussions. «Les gensnous demandent souvent quel deuil nous avons vécu pouravoir créé un tel site. Au moment de créer La Gentiane,nous ne vivions pas personnellement de deuil, souligneMaryse. Nous n’avons pas créé La Gentiane pour nous. »Michel ajoute : «Pour cette raison, nous ne ressentons pasle besoin d’intervenir dans les discussions et de participeraux échanges. Notre rôle se limite à être des facilitateurs etdes modérateurs. Les gens apprécient qu’on soit là commedes anges gardiens, en s’assurant que le climat reste intéressantafin qu’ils aient envie de revenir. »

Des forums distinctsSur le site de La Gentiane, les gens sont invités à se rendreà un des deux forums (en plus d’un forum technique), unà l’intention des personnes qui ont perdu un enfant et unpour les autres. Michel et Maryse ont pris cette décision ily a quelques années à la suite de dérapages constants etrépétés affirmant que la douleur vécue par les parentsendeuillés est différente, plus intense et incomparable àcelle des autres. «La conséquence de ça, c’est que les autrespersonnes endeuillées se sentent moins acceptées dans leursouffrance, explique Maryse. Donc, on a créé un forumdistinct pour les gens qui vivent un deuil d’enfant.»

Elle enchaîne : «Pour la même raison, on va peut-être faireune section pour les gens qui sont rendus à se reconstruire.Des gens quittent La Gentiane car ils commencent à avoirdes projets extérieurs et à se demander Que vais-je faire dema vie maintenant ? Les personnes qui sont rendues àcette étape n’ont pas toujours envie de lire des messagesde membres qui sont au stade du désespoir. À l’inverse,quelqu’un qui vient de perdre son mari n’a pas envie delire que le soleil brille aujourd’hui.»

Une grande source de fiertéAvec un tel succès, Maryse et Michel ont de quoi être fiers.«Ma plus grande fierté, c’est que La Gentiane soit utilisée

dans toute la francophonie, souligne Maryse. Je suis fièrede savoir qu’il y a des gens d’un peu partout qui se sententunis à cette communauté.»

Michel ajoute «C’est un lien indispensable pour les endeuillés.On a une responsabilité envers les gens. On a vraiment suce que représente le site quand on a voulu le fermer. On areçu des témoignages et des courriels de gens qui mention-naient tout ce que ça leur a apporté. La Gentiane nous adépassés, les gens se sont approprié le site. Selon des témoi-gnages que nous avons reçus, la communauté de La Gentianea vraiment sauvé des vies. On a créé un lieu d’entraide quin’existerait pas autrement que sur internet et qui a grandià notre insu. C’est la plus grande fierté de ma vie.»

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On a créé un lieu d’entraide qui n’existeraitpas autrement que sur internet et qui agrandi à notre insu.

Des témoignages lus sur le site

«Un forum comme La Gentiane a sa raison d'être, car il y abeaucoup de gens qui vivent une grande souffrance et ilsn'ont personne à qui parler. »

«Aux yeux des personnes qui n'ont pas connu le malheur deperdre un être cher, je pense que nous devons tous passerpour des radoteurs moribonds, mais ça ne fait rien. Au risquede nous répéter, nous avons besoin de parler de ceux quinous ont quittés et nous avons besoin de répéter la peine quenous avons. Les mots sont peut-être toujours les mêmes maisà chaque fois, ils correspondent à une personne en particulieret à toute une famille anéantie.»

«Parler... écrire... partager tous les moments très sincèrementet sans jugements, je puise ici depuis novembre 2000 et,quand je peux, j’essaie de donner aussi. »

«Je retiens aussi que c'est un état de manque qui nous amènetous sur ce forum; d'une part, l'être qui nous a quittés nousmanque horriblement ; d'autre part, nous manquons souventd'oreilles attentives et compréhensives autour de nous. Maisje lis tous les messages des uns et des autres, car cela meréconforte indirectement.»

«Sans le site de La Gentiane, je ne sais pas où j'en serais. Onest tous sur le même bateau et quand il risque de couler, il ya toujours une main tendue.»

Vos commentaires sont les bienvenus

Vous avez des commentaires à formuler sur un article.Nous serons heureux de les lire.

Contactez-nous par courrier à :

Revue Profil31, rue King Ouest, bureau 410Sherbrooke (QC) J1H 1N5

Ou par courriel à [email protected]

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Membre un jour, membre toujoursMembre partout au Québec

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Abitibi/TémiscamingueSaguenay/Lac-Saint-Jean Côte-Nord

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QuébecMauricieLanaudière

Outaouais

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Laurentides

Bas-Saint-Laurent

Chaudière- Appalache

Centre-du-Québec

Estrie

Montérégie 26 coopérativesPlus de 100 points de service

Le réseau des coopératives funéraires membres de la Fédération

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1- Coopérative funérairedu Bas-Saint-Laurent

tél. : 418 722-7044Rimouski • Mont-Joli • Price • La RédemptionSte-Angèle-de-Mérici • Bic

2- Coopérative funéraire des Eaux-Vives

tél. : 418 862-2751Rivière-du-Loup • Saint-Honoré • DégelisNotre-Dame-du-Lac

3- Résidence funéraire du Saguenay

tél. : 418 547-2116Jonquière • Kenogami • Arvida

4- Résidence funéraire du Lac-Saint-Jean

tél. : 418 668-8409Alma • Roberval • Hébertville

5- Coopérative funéraire du Fjord

tél. : 418 697-0075Ville de La Baie

6- Coopérative funéraire de Chicoutimi

tél. : 418 543-6962Saguenay : secteurs Laterrière, Chicoutimi-Nord, Chicoutimi-Sud • Saint-Ambroise

7- Coopérative funéraire des Deux Rives

tél. : 418 525-6044Québec • Charlesbourg • Sainte-Foy • LévisLotbinière

8- Coopérative funéraire d’Autray

tél. : 450 836-4552Berthierville • Saint-Gabriel-de-BrandonSaint-Cuthbert • Saint-Ignace-de-LoyolaSaint-Barthélémy • Notre-Dame-de-Lourdes Saint-Élisabeth

9- Coopérative funéraireCôte-de-Beaupré

tél. : 418 827-3110Sainte-Anne-de-Beaupré • BeaupréSaint-Férréol-les-Neiges

10- Coopérative funéraire de la Rive-Nord

tél. : 418 268-3575Saint-Marc-des-Carrières • DonnaconaDeschambault • Notre-Dame-de-PortneufGrondines • Saint-Alban • Saint-UbaldeNotre-Dame-de-Montauban

11- Coopérative funéraire de la Falaise

tél. : 418 525-4637Québec • Ville Vanier

Le réseau des coopératives funéraires membres de la FédérationReportez-vous à la carte ci-dessus pour la numérotation.

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1. Si vous souhaitez transférer vos arrangements préalables :Il faut contacter votre coopérative funéraire afin defaire transférer votre contrat. Cette démarche doit sefaire du vivant de la personne. Si vous souhaitez obtenirles autres privilèges (assister à l’assemblée générale,voter, etc.) de la coopérative funéraire de la région oùvous déménagez, vous devez faire une demanded’adhésion et défrayer les parts sociales. Le coût desparts sociales est de 20$ à vie dans la majorité descoopératives funéraires membres de la Fédération.

2. Si vous ne souhaitez pas transférer vos arrangementspréalables : Prenez le temps d’informer vos prochesque vous avez un contrat d’arrangements préalablesavec la coopérative funéraire X. Informez-les aussi devos volontés funéraires. Si vos volontés funéraires ontchangé (nouveau lieu de sépulture, exposition dansune autre localité, etc.), il est important de faire lesdémarches pour les intégrer à votre contrat d’arran-gements préalables. À votre décès, les coopérativesprendront arrangement pour respecter l’intégralité devotre contrat.

Vous déménagez dans une autre région ?Comment conserver vos privilèges de membre

Ces pages présentent la carte et la liste des emplacements des coopératives funéraires au Québec.Les deux choix suivants s’offrent à vous :

Dans tous les cas, il est important de signaler votrechangement d’adresse à la coopérative funéraire dont vous êtes membre.

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12- Coopérative funérairede Charlevoix-Ouest

tél. : 418 435-2412Baie-Saint-Paul

13- Coopérative funérairede la Rive-Sud de Montréal

tél. : 450 677-5203Longueuil

14- Coopérative funérairede Saint-Hyacinthe

tél. : 450 773-8256Saint-Hyacinthe

15- Coopérative funéraire Mgr Brunet

tél. : 819 623-6232Mont-Laurier • Maniwaki

16- J. N. Donais, coopérative funéraire

tél. : 819 472-3730Drummondville • Saint-Cyrille • Wickham Saint-Germain • Victoriaville

17- Coopérative funéraire de la Mauricie

tél. : 819 537-8828Cap-de-la-Madeleine • Grand-MèreShawinigan • Saint-Luc-de-VincennesSaint-Narcisse • Saint-Sévérin-de-ProulxvilleShawinigan-Sud

18- Maison funéraire de l’Amiante

tél. : 418 338-2676Thetford Mines

19- Centre funéraire coopératifrégion de Coaticook

tél. : 819 849-6688 Coaticook

20- Coopérative funéraire de l’Estrie

tél. : 819 565-7646Sherbrooke • Windsor • East AngusAsbestos • Bromptonville • Weedon

21- Centre funéraire coopératif du Granit

tél. : 819 583-2919Lac-Mégantic • Lambton

22- Coopérative funéraire de l’Outaouais

tél. : 819 568-2425Hull • Gatineau • Thurso

23- Résidence funérairede l’Abitibi-Témiscamingue

tél. : 819 762-4033, sans frais 1 800 567-6438Rouyn-Noranda • Amos • LaSarreMalartic • Senneterre • Ville-Marie Val-d’Or

24- Coopérative funérairede la Haute-Côte-Nord

tél. : 418 238-2161Portneuf-sur-Mer • Les EscouminsForestville • Les Bergeronnes • Sault-au-Mouton • Ste-Thérèse-de-Colombier

25- Coopérative funéraireLa Charlevoisienne

tél. : 418 439-2828Clermont

26- Coopérative funéraire gaspésienne

tél. : 418 269-1213Gaspé

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Il y a une douzaine d’années, alorsque je travaillais pour un organismecommunautaire, j’ai eu pour man-dat de mettre sur pied un grouped’entraide pour personnes endeuil-lées. Les ressources étaient raresdans ce domaine et notre clientèlesouhaitait recevoir un plus grandsoutien lorsque le deuil les frappait.Je suis donc partie à la recherchede groupes existants dans les régionsavoisinantes afin d’étudier leurfonctionnement. Ensuite, j’ai assistéà quelques conférences et j’ai luplusieurs ouvrages sur le sujet. À

travers ces démarches, j’ai beaucoup appris. J’ai appris,entre autres, que malgré le fait qu’un deuil normal dure enmoyenne deux ans, la société n’accorde généralement quedeux semaines pour exprimer son chagrin. Après ce délai,la peur de voir la personne endeuillée sombrer dans unedépression, ou encore se complaire dans sa souffrance, incitel’entourage immédiat à intervenir de façon à accélérer leprocessus du deuil.

Ainsi, il n’est pas rare de voir des personnes, pourtant bienintentionnées au départ, causer plus de mal que de biendans leur désir d’aider. Une dame me racontait qu’à la mortde son mari, un ami s’était présenté au salon funéraire pourlui offrir ses condoléances. Dans le but de la réconforter,il lui avait dit que sa beauté ferait en sorte qu’elle n’auraitaucune difficulté à se remarier. Elle fut tellement choquéepar sa remarque, qu’elle dut se retenir pour ne pas le gifler.L’homme en question voulait sans doute détendre l’atmos-phère. Peut-être aussi que la souffrance de son amie luiétait insupportable.

Il est donc très important de connaître quelques principesde base quand vous offrez votre soutien.

L’importance des émotionsLorsque vous voulez aider une personne endeuillée, sachezd’abord que faire le deuil d’un proche demande du tempset qu’il n’existe aucun raccourci bénéfique pour éviter la

souffrance provoquée par la perte d’un être cher. Cepen-dant, il y a des attitudes aidantes qui permettent de mieuxtraverser l’épreuve. Si vous croyez qu’être «fort» consiste àrefouler ses émotions, vous êtes déjà sur la mauvaise voie car,tôt ou tard, la souffrance trouvera son chemin. Soit elle semanifestera de façon amplifiée lors d’une épreuveultérieure, soit elle fera des dommages plus sournois surl’état de santé de la personne concernée. Alors, aussi bienencourager l’expression des émotions, même si parfois ilvous arrive d’avoir l’impression que le deuil ne se fait pas.Néanmoins, si vous constatez que la personne endeuilléen’arrive pas à surmonter l’épreuve malgré le support de sonentourage, peut-être serait-il sage alors de l’inciter à s’inscrireà un groupe d’entraide pour personnes endeuillées, ouencore à consulter un professionnel de la santé. Celui quifait cette démarche ne doit surtout pas en avoir honte. Aucontraire, demander de l’aide démontre une grandematurité, celle de reconnaître que l’on est dépassé.

La disponibilité et l’écouteLe travail de deuil demande beaucoup d’énergie. C’estune période de manque d’appétit, de sommeil perturbé etde larmes. Chaque jour devient un fardeau et les tâchesnormales de la vie se font lourdes à porter. Le chagrinprend déjà toutes nos forces et il ne reste plus rien pour lereste. Alors si vous le pouvez, soyez disponible lorsquetous les autres auront quitté le navire après les deuxpremières semaines accordées. Offrez de votre temps pour

Aider une personne endeuilléePar Maryse Dubé

La société n’accorde généralement quedeux semaines pour exprimer son chagrin

Six repères pour aiderune personne endeuillée

1. Acceptez que la durée du deuil puisse être longue

2. Soyez disponible(au-delà des deux premières semaines)

3. Faites preuve d’empathie

4. Encouragez l’expression des émotions

5. Soyez réconfortant

6. N’ayez pas peur de parler de la personne décédée

Prenez les enfants avec vous quelques joursafin de donner un peu de répit aux parents…et aux enfants, qui souffrent aussi.

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aider dans les tâches ménagères ou pour la préparation desrepas. Ou encore, prenez les enfants avec vous quelquesjours afin de donner un peu de répit aux parents… et auxenfants, qui souffrent aussi.

Enfin, soyez une bonne oreille et faites-vous rassurant. Ilarrive souvent que la personne endeuillée vive un fortsentiment de culpabilité pour une raison ou une autre.Qu’elle ait raison ou non, ce n’est pas le temps desconfrontations. Ce n’est surtout pas le moment de faire lamorale. Trouvez plutôt des paroles qui sauront l’apaiser.Faites preuve d’empathie, c’est-à-dire essayez de vous placerdans la peau de l’autre. Quand mon jeune frère est décédéà l’âge de deux mois, notre voisine de palier, que nousconnaissions à peine, s’est présentée chez nous le jourmême. Elle ramassa tous les effets personnels du bébé etles apporta chez elle, en précisant que ma mère pourrait lesrécupérer dès qu’elle se sentirait prête à le faire. Ensuite,elle nous amena, mon frère aîné et moi, avec elle pourquelques jours. Cet événement remonte à plus de 45 ans,ma mère est âgée maintenant et plusieurs souvenirs se sontenvolés, mais elle se rappelle encore à quel point cettefemme avait compris sa grande détresse. Elle se rappelleaussi avoir été profondément blessée lorsqu’une personnelui a dit qu’elle était quand même chanceuse d’avoird’autres enfants…

Garder le « livre ouvert »Certaines personnes croient que de minimiser les faitsréduit la douleur. De même que d’autres croient queparler de la personne décédée l’accentue. Quand mon pèreest mort, il avait 79 ans. Me faire dire qu’il était vieux etsouffrant n’atténua en rien mon chagrin. Au même titreque le rappel de l’homme merveilleux qu’il était ne l’amplifia.J’aimais mon père et il me manquait. Et la seule façon quej’avais trouvée de le garder en vie était de parler de lui.Être en deuil ne veut pas dire oublier et tourner la page.Être en deuil est un processus d’acceptation et de recons-truction. La page de mon père en est une qui resteratoujours ouverte afin que je puisse y relire les magnifiquesmoments qu’il m’a donnés en héritage et que j’essaie,aujourd’hui, de transmettre à mes enfants.

Alors si vous voulez vraiment aider une personne endeuillée,n’ayez pas peur de parler de la personne décédée, et surtout,n’ayez pas peur de vivre les émotions qui se manifesteront,car «Les mêmes souffrances unissent mille fois plus que lesmêmes joies» (Lamartine).

Maryse Dubé est cofondatrice de La Gentiane, un sited’entraide pour les personnes endeuillées.

Elle collabore depuis peu avec la Fédération des coopé-ratives funéraires du Québec.

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La seule façon que j’avais trouvée de gardermon père en vie était de parler de lui

Vous vivez ou vous avezvécu un deuil ?

Quels sont les gestes, les paroles, les attitudesqui vous ont réconforté ?

Écrivez-nous pour nous en faire part :

Revue Profil31, rue King Ouest, bureau 410Sherbrooke (QC) J1H 1N5

Ou par courriel à [email protected]

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La question de la planification funérairen’est certes pas le sujet préféré des famillesautour d’un bon repas. D’emblée, personnen’aime aborder la mort, encore moins sesimplications financières. Mais qu’on leveuille ou non, la mort fait partie de la vieet il y aura toujours des actions à prendre etdes coûts associés au décès d’une personne.

Pour plusieurs raisons économiques, psycho-logiques et familiales, plusieurs personnesvont choisir de signer un contrat préalabled’arrangements funéraires pour régler lesfrais de leurs funérailles à l’avance. Certainsle font pour avoir une sérénité d’esprit,d’autres pour se mettre à l’abri de l’inflation,d’autres souhaiteront donner des indications

claires à leur succession ou leur éviter des dépenses.

Peu importe la raison qui les motive, signer un contrat depréarrangements funéraires a des implications qui dépassentsouvent la personne qui le signe. Il est souhaitable bien sûrde donner des indications à nos proches, mais commentfavoriser les funérailles qui répondront aussi aux besoins denotre famille ? Quel est le rôle de la coopérative funéraireau moment du décès ? Comment départager les volontésdu défunt et les besoins de la famille ?

«J’aime à dire qu’un contrat d’arrangements préalables està la fois solide et flexible. souligne Jean-Guy Houle, directeurdu développement à la Coopérative funéraire de l’Estrie.Il est solide, car celui qui le signe a l’assurance de recevoirles services et la qualité de produits qu’il a demandés. Deplus, la loi nous oblige à verser 90% du montant chez unfiduciaire. Les gens sont donc bien protégés. Mais il peutaussi être flexible. Le signataire peut indiquer qu’il laisseau liquidateur le choix de modifier certaines clauses ducontrat au moment du décès. Ça permet de laisser lafamille modifier le contrat selon les circonstances. On seretrouve avec une certaine flexibilité, tout en assurant lasolidité du contrat. »

Quelles sont les circonstances qui peuvent amener unefamille à souhaiter modifier un contrat ? Ça peut être qu’undes enfants est à l’extérieur du pays et qu’il n’a pas vu samère depuis plusieurs mois. Peut-être aura-t-il envie de la voirune dernière fois. Quelqu’un peut indiquer dans son contratqu’il veut que ses cendres soient dispersées à tel endroit

alors que le site n’a plus de signification pour la famille10 ans plus tard. Dans d’autres cas, c’est la dynamiquefamiliale qui a changé. Ou le temps a passé et certainséléments n’ont plus leur raison d’être ou sont devenusimpossibles.

À qui appartiennent les funérailles ?

«Il faut laisser de la place à lafamille dans le processus, sou-ligne Louise Talbot, directricegénérale de la Coopérativefunéraire du Bas-St-Laurent.Il faut laisser des choses quevotre famille pourra décider,comme la robe que vouspourrez porter, etc. Vous vousoccupez du principal et descoûts principaux, et la familles’occupera de faire certainschoix au moment du décès.»

Selon Jean-Guy Houle, il y adeux choses qu’on doit distin-guer : les rituels d’adieux, d’unepart, et la disposition du corps, d’autre part. «Notre corpsnous appartient et il nous revient de décider du moyen dedisposition. Est-ce que je veux être enterré dans un cercueilou incinéré? Mais nous considérons à la Coopérative funérairede l’Estrie que l’exposition et les funérailles appartiennentà la famille. Après tout, ce sont eux qui auront à vivrenotre départ. »

Directeur au Centre funéraire coopératif du Granit (Lac-Mégantic), Paul-Bruno Turcotte voit la chose du mêmeœil. «Parfois, on rencontre des gens qui ont toujours dit qu’ilsvoulaient se faire incinérer à leur décès. Quand ils arriventici pour régler leurs arrangements préalables, on leur demandes’ils veulent la crémation au décès ou après l’exposition. Ilsréalisent qu’il y a une réflexion à faire là-dessus. Avant dedisposer d’un corps selon les volontés du défunt, il convient

Les arrangements préalablesDes choix à faire, des décisions à prendre

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Par France Denis

L’émotion a sa place dans un contrat d’arran-gements préalables, mais le contexte estbeaucoup moins chargé d’émotivitépuisque le décès n’est pas encore survenu.

Jean-Guy Houle

Louise Talbot

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de dire adieu à la personne. Et c’est là que la famille estinterpellée. Il arrive parfois que des gens repartent avecdes questions et reviennent nous voir plus tard après uneconsultation avec la famille. »

La place des émotions«Je pense que le meilleur moment pour régler les arran-gements préalables, c’est quand on est en santé, et enpossession de nos moyens, précise Louise Talbot. Ça sepasse alors dans une atmosphère de sérénité. Ça permet derassembler nos idées et celles de la famille. »

Certains croient que de prendre des arrangements préalablesest un moyen de prendre des décisions sans émotions. Onse trompe un peu là-dessus, croit Louise Talbot : «L’émotiona sa place dans un contrat d’arrangements préalables. Ellen’est pas évacuée. Évidemment, au moment de planifiernos funérailles, on vit des émotions : ça peut être de lapeur, de l’anxiété; mais pour beaucoup, ça se transformeen fierté et en sentiment de quiétude.»

De plus, signer un contrat d’arrangements préalables impliquequ’on réfléchisse à notre propre mort, qu’on pense auxbesoins de ceux qui vont survivre, que l’on réfléchisse autype de cercueil ou d’urne qui recueillera notre corps ounos cendres. Oui, l’émotion a sa place, mais le contexte estbeaucoup moins chargé d’émotivité puisque le décès n’estpas encore survenu.

Paul-Bruno Turcotte abonde dans ce sens : «Un contratd’arrangements préalables se fait en toute sérénité, sans

être poussé par les événements.C’est évident que quand unepersonne a réglé ses arrange-ments préalables, ça enlèvebeaucoup de poids aux prochesau moment du décès. Il fautavoir vécu l’événement poursavoir que les décisions se bous-culent parfois au moment oùun parent décède. D’ailleurs,souvent les gens viennent nousvoir suite au décès d’un deleur proche, après avoir vu ceque ça représente de prendredes décisions sous le coupd’une grande émotion.»

Le rôle du conseiller aux famillesUne rencontre avec un conseiller aux familles dure environ1 h 30 à 2 h et peut se faire au domicile de la personne ouau bureau de la Coopérative. «Notre rôle est d’informerles gens sur tous les points, sur toutes les implications deleurs choix, souligne Paul-Bruno Turcotte. On n’a pas besoinde faire de vente.»

«Quand les gens viennent nous voir, la réflexion estenclenchée sur le sujet, ajoute Louise Talbot. Ils se sontposé la question : «comment je veux que ça se passe» ?Certains ont peur d’avoir de la pression s’ils nous demandentde l’information mais ils découvrent vite que nous ne sommespas là pour faire de la pression.»

Et comme les coopératives funéraires sont là pour répondreaux besoins véritables des familles, sans objectif de profits,il n’y a pas de pression sur les gens pour augmenter lemontant du contrat.

«Organiser des arrangements préalables est un travail quidemande beaucoup de respect : le respect de la personnequi le signe et le respect des survivants, souligne Jean-GuyHoule. Notre rôle est de cerner la réalité de la personne,d’être à l’écoute, de voir où la personne en est dans sonquestionnement, de lui donner des pistes additionnellespour réfléchir et d’ouvrir son niveau de conscience parrapport à la mort. Nous ne sommes pas là pour dicter laconduite des gens mais pour répondre à leurs besoins avecle plus grand humanisme et le plus haut degré de pro-fessionnalisme possible.»

Un dialogue avec nos prochesSpontanément, les proches respectent les volontés du défunt,même au détriment de leurs besoins et de leurs souhaitspersonnels. Avant de signer un contrat d’arrangementspréalables, il est recommandé dans la mesure du possiblede parler de nos choix avec eux. Bien sûr, les choix quenous ferons doivent nous respecter en tant qu’individu.Mais il est bon de faire en sorte que la cérémonie quicouronnera notre passage terrestre soit la plus représen-tative possible de l’être que nous avons été et qu’elle sedéroule dans la plus grande harmonie pour les survivantsqui auront un deuil à traverser et qui auront été mieuxpréparés à vivre ces événements. Avec un dialogueconstructif, plutôt que de se voir imposer nos décisions,nos proches vont se sentir davantage partie prenante denos dernières volontés et pourront mieux y trouverréconfort et appui pour traverser leur deuil.

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Il est bon de faire en sorte que la cérémoniequi couronnera notre passage terrestre soitla plus représentative possible de l’être quenous avons été.

Paul-Bruno Turcotte

Pour en savoir plusContactez votre coopérative funéraire locale. Un conseillerpourra vous recevoir au bureau de la coopérative ou serendre à votre domicile afin de répondre à toutes vosquestions, sans obligation de votre part.

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Bonjour !

À titre de nouveau président de la Fédéra-tion des coopératives funéraires du Québec,je suis heureux de m’adresser à vouspour la première fois. J’aimerais d’abordremercier mes collègues-administrateursde la confiance qu’ils m’ont témoignéeen juin dernier en m’élisant à ce posteclé de notre organisation. Merci aussiaux quelque 10000 membres de la Coopé-rative funéraire de l’Outaouais qui ontfoi en moi depuis plus de quinze ans.

J’ai choisi comme premier message devous parler des défis du mouvement des

coopératives funéraires. Vous connaissez bien sûr lesactivités de votre coopérative funéraire locale. Mais saviez-vous que cette coopérative fait partie d’une fédération quiregroupe 26 coopératives funéraires du Québec en plusd’avoir deux membres auxiliaires au Nouveau-Brunswicket un membre au Pérou?

Notre fédération est jeune puisqu’elle soufflera l’an prochainses 20 chandelles. Si nous nous comparons à nos semblablesdu secteur financier (plus de 100 ans) ou agricole (près de80 ans), n’en doutons pas, nous sommes encore à l’enfancede notre mouvement. Malgré cela, nous nous sommesdotés d’instruments puissants pour répondre aux besoinsdes membres coopératives : nous avons notamment déve-loppé la revue Profil qui rejoint deux fois par année plusde 100000 membres. Nous avons aussi programmé desrencontres régulières de directeurs généraux et de présidentsqui permettent aux dirigeants des coopératives de se ren-contrer et d’élaborer des projets communs. Le mouvements’est aussi doté de groupements d’achats dans le domainedes cercueils, des assurances et de la publicité, afin de favoriser

des économies d’échelle et d’améliorer nos conditionsd’approvisionnement. À cela s’ajoutent des services deconsultation, de formation du personnel, de communication,etc. afin que les employés et bénévoles des coopérativessoient le mieux outillé possible pour répondre à vos besoins.

Regroupées ainsi en fédération, les coopératives constituentle plus grand réseau funéraire au Québec au chapitre dunombre de familles desservies. Qui profite le plus de ceregroupement ? Vous les membres, puisque nos ententesavec des fournisseurs nous permettent de vous offrir lesmeilleurs services qui soient au prix le plus avantageux.C’est collectivement qu’on est le plus fort. C’est la base dela coopération.

Pendant les 20 années de notre histoire, nous fûmes surtoutoccupés à créer de nouvelles coopératives, à en fusionnerd’autres et enfin à acheter des entreprises de nos compé-titeurs qui étaient mises en vente. Nous avons ainsi freinéles ardeurs des multinationales qui convoitaient le marchéfunéraire québécois. Pour tout dire, nous sommes enviésde beaucoup de nos amis coopérateurs des autres secteursau Québec et au Canada.

Les défis de notre croissanceJe ne voudrais cependant pas vous laisser croire que tout aété fait et dit et que je peux me reposer sur les lauriers demes prédécesseurs. Loin de là! Plusieurs défis nous attendentau cours des prochaines années.

Notre absence du marché montréalais constitue la grandefaiblesse de notre mouvement. Nous avons testé différenteshypothèses, dont deux tentatives d’achat d’une desprincipales maisons funéraires montréalaises. Sans succès !Nous ne pouvons plus accepter ces échecs. Donnons-nousdeux ans pour opérer une percée importante et remarquée

Les défis de notre mouvement

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Semaine de la coopération au QuébecDu 15 au 21 octobre 2006

Ensemble, bâtissons l’avenir

Soulignée chaque année au Québec depuis 1954, la Semainede la coopération est devenue un événement majeur et l’occasionpar excellence de promouvoir la formule coopérative. En plusd’y présenter les nombreux avantages de la coopération, ellepermet aux membres d’afficher et de partager leur apparte-nance au vaste mouvement coopératif québécois.

Au Québec, plus de 7 millions demembres ont choisi de bâtir l’aveniren devenant membre d'une coopé-rative ou en devenant mutualiste.Plus de 3200 coopératives et39 mutuelles du Québec créent81 000 emplois, réalisent unchiffre d’affaires de 20 milliards$et possèdent des actifs évalués àplus de 128 milliards$.

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sur le marché de la métropole québécoise. Nous avonsréussi partout ailleurs au Québec, nous nous devons d’êtreaussi présents à Montréal, comme dans toute sa couronne,nord et sud. Nous pouvons déjà compter sur la présencecroissante de nos collègues de la Coopérative funéraire dela Rive-Sud de Montréal. Si cela s’avérait nécessaire, ilspourraient bien nous servir de cheval de Troie. Allez, relevonsnos manches et abolissons cette frontière artificielle quientoure l’île de Montréal.

Par ailleurs, nous ne pouvons nous fier uniquement àMontréal pour accroître nos parts du marché québécois. Ilfaut que chacune de nos 26 coopératives soit d’une part àl’affût de nouveaux territoires à conquérir, et d’autre partcombative vis-à-vis de nos compétiteurs pour leur grugerdes pourcentages de parts de marché. Avec la qualité denos services, de nos produits et de nos installations, rienne devrait nous résister. Il en va de notre survie à long

terme dans ce monde de globalisation. N’oublions pas queSCI, un de nos principaux compétiteurs, constitue la plusgrosse entreprise funéraire, non pas au Québec, ni auCanada, mais au monde !

Pour réussir cette croissance, nous avons besoin de tousnos joueurs. À l’ère de la globalisation, nous ne pouvonsnous limiter qu’au Québec. Après nos amis acadiens, j’appellenos cousins franco-ontariens de Sudbury et de l’Est ontarienà se joindre à nous. Des liens similaires ou différents devraientêtre créés avec les coopérateurs anglophones et franco-phones des autres provinces qui se sont eux aussi donnédes services funéraires en utilisant le modèle coopératif.N’avons-nous pas une coopérative membre au Pérou? Il fautpenser globalement quand nos compétiteurs opèrent à lagrandeur de la planète. Que de beaux défis pour un président!

Bonne semaine de la coopération !

Réjean Laflamme, présidentFédération des coopératives funéraires du Québec

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Réjean Laflamme

Économiste de formation, Réjean Laflamme possède unefeuille de route impressionnante dans le domaine coopératif,autant par son implication communautaire que par sonexpérience de travail.

Sur le plan de son engagement coopératif, il siège commeadministrateur de la Fédération depuis 1996. Il administreégalement la Coopérative funéraire de l’Outaouais depuis15 ans, pendant lesquels il a été administrateur, vice-présidentet président. Le Conseil des coopératives de l’Outaouais etla Fédération des coopératives de développement régionaldu Québec ont également bénéficié de ses compétencescomme administrateur.

Monsieur Laflamme a commencé à s’intéresser à la formulecoopérative en 1983 lorsqu’il a participé à la fondation dela Coopérative d'habitation Le Ruisseau à Hull. Constatantune pénurie de logements à son arrivée dans cette région,il s’est tourné vers la formule coopérative pour répondre àun besoin de logements. Membre fondateur de plusieurscoopératives, il a toujours choisi la voie de l’action poursatisfaire des besoins personnels et collectifs; la coopérationlui est toujours apparue comme le meilleur moyen de mettrel’économie au service des gens.

Déjà convaincu des mérites du coopératisme, RéjeanLaflamme a occupé divers postes de direction au Conseilcanadien de la coopération (CCC) où, pendant 15 ans, ila contribué au rapprochement entre les réseaux coopératifsfrancophones et anglophones.

Aux échelons canadien et international, Réjean Laflammeest un des meilleurs ambassadeurs des coopérativesquébécoises et francophones hors Québec, au Canada et àl’étranger. Depuis peu, il dirige le Fonds de stabilisationfédéral des coopératives d’habitation.

D’autres représentants des coopératives funéraires ontégalement été élus au conseil d’administration de laFédération lors de son assemblée générale de juin. Voici lacomposition du conseil d’administration 2006-2007.

Président Réjean Laflamme, Coopérative funérairede l’Outaouais

Vice président Gilles Marseille, Coopérative funérairede l’Abitibi-Témiscamingue

Secrétaire Gilles Kelly, Coopérative funérairede la Falaise (Québec)

Trésorier Robert Gaudreault, Coopérativefunéraire du Lac-Saint-Jean

Administrateurs Guy LeBel, Coopérative funérairedu Bas-St-Laurent

Steve Bourassa, Coopérative funérairede l’Estrie

Andrée Donais, Coopérative funéraireJN Donais (Drummondville)

Les coopératives constituent le plus grandréseau funéraire au Québec au chapitre dunombre de familles desservies

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Au cours de la dernière année, quatre coopératives ontjoint la Fédération des coopératives funéraires du Québec.

La Coopérative funéraire gaspésienne compte à peineun an d’existence. Forte de quelque 400 membres, cettecoopérative veut mettre fin au monopole des frais funérairesdans la région de Gaspé et améliorer la qualité des servicesà la population. Une partie de la communauté s’estmobilisée bénévolement pour assurer la promotion et ledéveloppement de la coopérative qui débutait ses activitésà la mi-septembre.

Pour la Coopérative funéraire Charlevoisienne, il s’agitd’un retour au bercail. C’est avec plaisir que nous avonsretrouvé les gens de Clermont et La Malbaie autour desactivités du réseau.

La Coopérative funéraire Charlevoix-Ouest a aussi faitune entrée officielle à la Fédération. Située à Baie-St-Paul,elle a choisi de joindre le réseau afin de profiter des avantagesdu regroupement.

La collaboration des deux coopératives de Charlevoix apermis de développer deux nouveaux points de service enachetant un concurrent, propriété de Lépine Cloutier.Nous sommes d’autant plus heureux de ce bon coup qu’ilnous a permis d’amener dans le mouvement coopératif lapropriété de ces salons.

Plus récemment, c’est la Coopérative funéraire Côte-de-Beaupré qui s’est jointe à nous. Elle compte des points deservice à Sainte-Anne-de-Beaupré, Beaupré et Saint-Férréol-les-Neiges.

Ces quatre coopératives s’ajoutent aux 22 autres coopérativesdu Québec et aux 3 coopératives hors Québec pourformer le plus important réseau d’entreprises funéraires dela province.

Quatre coopératives joignentnotre réseau

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Profil est publié deux fois l’an par la :Fédération des coopératives funéraires du Québec31, rue King Ouest, bureau 410Sherbrooke (Québec) J1H 1N5

Téléphone : (819) 566-6303Télécopieur : (819) 829-1593Courriel : [email protected] Site Internet : www.fcfq.qc.ca

Direction : Alain LeclercRédaction et coordination : France Denis

Conception graphique :Infografik design communication

Impression : Imprimerie DeBesco

Coopératives funéraires participantes :Coopérative funéraire d’AutrayCoopérative funéraire des Deux RivesCoopérative funéraire des Eaux VivesCoopérative funéraire de l’EstrieCentre funéraire coopératif du GranitCoopérative funéraire de la MauricieCoopérative funéraire de l’OutaouaisCoopérative funéraire de la Rive-Sud de MontréalRésidence funéraire du SaguenayCoopérative funéraire de Saint-Hyacinthe

Tirage : 79000 exemplaires

La rédaction de Profil laisse aux auteures et auteursl’entière responsabilité de leurs opinions. Toutedemande de reproduction doit être adressée à laFédération des coopératives funéraires du Québec.

Dépôt légal : 4e trimestre 2006Bibliothèque nationale du QuébecISSN 1205-9269Poste-publication, convention no 40034460

Vous pouvez le faire de diverses façons :

En téléphonant ou en écrivant à votre coopérative funéraire.Les coordonnées de votre coopérative se retrouvent dansles pages centrales ou au verso de cette revue.

En envoyant un courriel à la revue Profil à [email protected]’oubliez pas d’indiquer de quelle coopérative vous êtesmembre.

Vous déménagez?Assurez-vous de continuer de recevoir votre revue Profil et toute l’information provenant devotre coopérative en nous faisant part de votre nouvelle adresse.

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Coopérative funéraire Mgr Brunet Coopérative funéraire du Bas-St-Laurent

Le mouvement des coopérativesfunéraires honore ses lauréats

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Deux coopératives et un grand coopérateur ont été honorésen juin dernier lors du gala Reconnaissance des coopéra-tives funéraires du Québec qui s’est tenu à Rouyn-Noranda.

Décernés chaque année, ces prix visent à rendre hommageaux coopératives pour leurs initiatives et réalisations quicontribuent au rayonnement du mouvement.

Madame Louise Rouleau représentante de la Caisse d’économie solidaire de Québecremet ce prix à monsieur Jean-Claude Brisebois, président de la Coopérative.

Madame Louise Talbot, directrice générale de la Coopérative, est heureuse derecevoir ce prix des mains de monsieur Réjean Lantagne, directeur général de

SOCODEVI (Société de coopération pour le développement international).

Gaston Fortin,Personnalité de l’année

Chaque année, le mouvement des coopératives funérairesrend hommage à une personnalité, le plus souvent béné-vole, qui contribue à faire avancer la cause du mouvementcoopératif au Québec. En juin dernier, ce prix est allé à uncoopérateur de la région de Lac-Mégantic, monsieur GastonFortin, qui a investi tout son cœur dans le développementdu Centre funéraire coopératif du Granit. Le mouvementa donc tenu à rendre hommage à ses qualités humaines, àsa détermination et à son travail acharné.

Bravo Monsieur Fortin !Monsieur Gaston Fortin (à droite) est venu cueillir cet honneur des mains

de Michel Marengo, ex-président de la Fédération des coopérativesfunéraires du Québec.

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Soutenir les parentsen deuil

Soutenir les parentsen deuil

SolidaritéLors du décès d'un enfant de 14 ans et moins,

la Coopérative assumera les coûts reliés à ses propres biens et services,jusqu'à concurrence de 2 500 $, sauf lorsqu'un programme gouvernemental s'applique.

Le programme Solidarité est réservé aux membres de la Coopérative.

Un simple geste de