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La Salida La Salida Le magazine du tango argentin N° 20 Octobre - Novembre 2000 Musique tango d’aujourdh’ui et de demain 10 francs ou 1,52 euros

Le magazine du tango argentin Musique tango d’aujourdh’ui ...letempsdutango.com/salida/salida20d.pdf · Astor Piazzola 1983 figer sous la forme d'un patri-moine culturel, témoin

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La SalidaLa SalidaLe magazine du tango argentin

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Musique tangod’aujourdh’ui et de demain

10 francs ou 1,52 euros

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autour du nouvel an 26 déc - 2 janv 2001

inter et avancés ou uniquement le réveillon(prix raisonnable)- Uzès -

Cours et Stages - Uzès - - Montpellier - Nîmes - Avignon

9ème saison

Rencontres autour de l’enseignement du tango argentin30 oct - 4 nov 2000

Maison du tango de Montpellierpour les danseurs souhaitant enseigner

et les enseignants désirant un accompagnement

pédagogique.

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Sommaire Editorial

Qui a dit que le tango était une musique du passé ? Sa résurrectionau cours des quinze dernières années n’a pas seulement drainé unpublic croissant vers les pistes de bal, mais également vers les sallesde concert. Et Astor Piazzolla, auquel Christine Chazelle rend hom-mage dans ce numéro, n'est plus aujourd'hui l'indépassable Omegade la modernité. Ils sont en effet nombreux, ces jeunes musiciens,argentins mais aussi américains, européens, voire russes ou japonais,qui ont trouvé dans le tango la matière d'une expression artistiquevivante et lui apportent aujourd'hui les ferments d'un renouvelle-ment.

Rapprochements avec d'autres formes d'expression musicale commele jazz ou la musique dite ''tropicale'', écriture d'œuvres ambitieusespour grands orchestres symphoniques, retour à l'improvisation, maisaussi orchestres de bals, accompagnement des grands ''shows'' dedanse internationaux : nous avons cherché à faire le point sur l'étatde la musique tanguera d'aujourd'hui… sans oublier la génération àvenir, que forment actuellement, à Buenos aires, l'école Avellaneda,et, plus près de nous, Juan José Mosalini au conservatoire deGennevilliers.

Mais qu'en est-il de l'association avec la danse ? La force de la pério-de d'or des années 1940 et 1950 est justement d'avoir vu coexisterplusieurs formes d'expression artistique - musique, poésie et danse -, fortement enracinées dans la culture populaire, et qui ont pu s'enri-chir mutuellement. Les conditions dans lesquelles a été créée La ulti-ma curda - au cours d'une nuit passionnée entre Troilo, Castillo etRivero, tandis que la foule des tangueros guettait la naissance del'œuvre devant les fenêtres de Pichuco - constitue le meilleur exem-ple de ce triangle magique qui fait la force du tango. Et ChristianDubar nous montre que l'évolution des rythmes musicaux et de ladanse est le résultat d'un processus complexe d'influences croisées.

Aujourd'hui, cependant, danse et musique suivent des voies de plusen plus séparées. Les musiciens jouent pour le concert plus que pourle bal. Les danseurs, de leur côté, utilisent de vieux enregistrements- toujours les mêmes - comme fond sonore sur lequel ils exécutentdes figures sans toujours bien écouter la musique. Est-ce un rêve depenser que les deux arts vivants pourraient, à nouveau, se rappro-cher, pour progresser et innover ensemble ? C'est, en tous cas, ce quetente, entre autres, Juan Cedrón, a travers son grand orchestre LaTípica. Le sud de la France, dont le dynamisme actuel se traduit parde multiples initiatives (tangueria de Nîmes, festivals d'été, forma-tions musicales..), saura-t-il offrir un terreau propice à ce rapproche-ment ?

Fabrice Hatem

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L’art d’Astor Piazzola Christine Chazelle

Jeunes orchestres de B-AMarcella Morilla

Instantanés

Actualités tango

Brèves

La última curdaFabrice Hatem

Tosca : le tango texan Virginia Gift

Renaissance du tango en Russie Elena Oulissova-Pianko

Musiciens en EuropeSolange Bazely &Fabrice Hatem

Les vertus de la syncopeChristian Dubar

Musique vivante et danse de bal Danielle Sarfati

La TípicaInterview de Juan Cedrón

Ca bouge dans le sudMartine Peyrot

Agenda

Conservatoire deGennevilliers

Juan José Mosalini

DiscographiePhilippe Stainvurcel

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Musique tango d’aujourd’hui et de demain

Photo de couvertureOrchestre Tosca

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L’art d’Astor Piazzola

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On ne peut pas évoquer le tangod'aujourd'hui sans se penchersurla révolution amorcée par le com-positeur et bandonéoniste AstorPiazzolla (Mar del Plata 1921-Buenos Aires 1992).

Alors que depuis les annéesvingt, le tango, tout en évoluantet se transformant, avait conser-vé une même identité stylistique,les compositions qu'AstorPiazzolla propose dans lesannées soixante provoquent unevéritable rupture dans l'esthé-tique et la conception musicales.Ces oeuvres suscitent immédia-tement une polémique sur lalégitimité de leur appartenanceau genre tango (1).

Jusqu’aux années cinquante, l’é-volution musicale du tango étaitliée à une diffusion de plus enplus large, en Argentine commeà l’extérieur. Dans les annéessoixante, au contraire, le tango,supplanté par les nouvelles dan-ses nord-américaines semble se

Astor Piazzola 1983

figer sous la forme d'un patri-moine culturel, témoin nostal-gique d'un passé florissant. Ledésir de modernité exprimé parPiazzolla est alors ressenti par denombreux aficionados commeune défiguration de l'identitéargentine. De plus, Piazzolla

écrit un tango instrumental deconcert, l'amputant de deuxcomposantes fondamentales : ladanse et la poésie (même s'il yreviendra plus tard grâce à sacollaboration avec HoracioFerrer).

Piazzolla et la danse : un lien ambigu

Piazzolla a réalisé de nombreux arrangements pour Troilo. Il essayait toujours d'introduire des arrangementsplus complexes, influencés par la musique classique et son désir de changer les structures du tango. QuandTroilo les entendait aux répétitions, avec toutes ces polyphonies et ces figures rythmiques nouvelles, il arrê-tait tout en disant ''les gens viennent pour danser, pas pour écouter, et c'est bien comme ça'' et il changeaittout. Peut-être, est-ce la raison pour laquelle Piazzolla n'aimait pas la musique pour la danse, car c'était lesymbole du ''vieux tango '' qu'il voulait changer...

Et pourtant, il y eut des gens pour essayer de danser sur les nouvelles musiques. Juan Carlos Copes, un desplus grands chorégraphes de tango de tous les temps, fut aussi un grand ami d'Astor. La dernière fois qu'il arencontré Piazzolla, en 1989, à Rio de Janeiro, il donnait un spectacle de danse basé sur María de BuenosAires. Piazzolla était aussi à Rio, en tournée avec son sextet. Ils se sont rencontrés, et, en lui disant au revoir,Astor lui a murmuré à l'oreille : ''qui a dit que Piazzolla n'était pas pour la danse ?''

D'après Alfredo Gusman, forum du site internet sur Piazzolla, 30 juin 2000

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Et pourtant, Astor Piazzollaconnaît un succès internationalavec lequel, seul dans toute l’his-toire du tango, Carlos Gardelaurait pu rivaliser. Pourquoi ?D'abord, parce que l'exportationd'une musique de concert est dansles années 1960 plus aisée quecelle d'une musique destinée à ladanse, dont la pratique nécessiteun long apprentissage. Une secon-de raison est à rechercher dans lelangage piazzollien lui-même,résultante du métissage de troiscultures : l'afro-américaine, lalatino-américaine et l'européenne.Durant son enfance aux Etats-Unis, Piazzolla s'imprègne eneffet de jazz. Puis il passe sa jeu-nesse en Argentine, y devenant unbandonéoniste hors pair dont lesqualités n'échapperont pas àAníbal Troilo. Enfin, un voyaged'étude en France lui permet d'as-similer, auprès de NadiaBoulanger, les techniques d'écri-ture de la musique savante occi-dentale. Ces filiations expliquentcertaines caractéristiques de l'œu-vre de Piazzolla :

- du jazz, il tire un langage har-monique enrichi (accords à quatresons, marches harmoniques,etc..), l'incorporation d'instru-ments comme la batterie, lerecours à des passages d'improvi-sation ;

- du tango, il conserve l'aspectrythmique, le phrasé, l'esprit devariation, les modes de jeu, et sur-tout la couleur instrumentale(bandonéon, piano, violon,contrebasse) ;

- de la musique savante occidenta-le, il tire l'art du contrepoint (lafugue par exemple, que l'on peutentendre dans des œuvres commeMuerte del angel ou Primaveraporteña) ; il s'inspire également decompositeurs comme Bela Bartok(superposition de quartes) ou IgorStravinsky (bitonalité).

A ces apports fondamentaux, s’a-joutent d’autres innovations :

- les modifications de tempo aucours d'une œuvre. Alternent eneffet fréquemment, dans les com-positions du maître, des séquen-ces très rythmiques au temporapide et des séquences mélo-diques au tempo lent (AdiósNonino, Otono porteño…).

- l'allongement de la durée. Alorsque la durée des tangos se situaittraditionnellement aux alentoursde trois minutes, la majorité descompositions de Piazzolla dureentre 4 et 6 minutes, certainesatteignant même les dix minutes(Contrabajissimo, Mumuki,Operacion tango…).

- les innovations ryhmiques.L'une des signatures musicales laplus caractéristique de Piazzollaréside dans l'accentuation ryth-mique irrégulière en 3/3/2 (deuxnoires pointées, une noire sur unemesure à 4 temps). Cette cellulerythmique déclinée en de multi-ples versions se retrouve dans lesformules d'accompagnement,mais sert aussi de trame pour l'é-criture du thème.

Astor Piazzolla se distingue enco-re par le choix qu'il fait, dès lesannées soixante, de n'interpréterque des œuvres de sa composi-tion. De ce fait, il assume simulta-nément trois fonctions : composi-teur, arrangeur et interprète.

Il laisse quelques sept cent cin-quante compositions qui vont destangos pour quintette aux concer-tos pour bandonéon et orchestre,en passant par la cantate María deBuenos aires et les diversesmusiques de films ou de chansonsqui lui ont été commandées. Il aouvert des pistes dans lesquellesbeaucoup de musiciens d'aujour-d'hui s'engagent encore.

Christine Chazelle

(1) On notera que, en d'autreslieux, des transformations bienmoins importantes que cellesapportées par Piazzolla au tango,suffirent à ce que des styles musi-caux existants soient ''rebaptisés''(par exemple, au Brésil, ''inven-tion'' de la Bossa nova, par un sim-ple ralentissement de la samba)

A lire :Astor, Diana Piazzolla, Buenos Aires, Emecé editores, 1987.Une biographie romancée écrite par la fille de Piazzolla, illustrée parde nombreuses citations (en espagnol) .Le guide du tango, Pierre Monette, pages 191-216, EditionsSyros/Alternatives, 1985.Le tango, Horacio Salas, pages 334-340, Actes sud 1986.Un siècle de tango, Paris- Buenos aires, Nardo Zalko, pages 275-288,Editions du Félin, 1998.

Astor Piazzolla en concert : Milano, 1984 (Astor PiazzollaCollection, n°10, APC 3710). The central park concert, 1987 (CheskyRecord JD 107). The Lausanne Concert, 1989 (Milan, LC 8126)

Lexique Quartes : distance de quatre notes. Polyrythmies : superposi-tion de cellules rythmiques différentes. Bitonalité : utilisation simulta-née de deux tonalités. Marche harmonique : enchaînement d'accords quise reproduisent à différentes hauteurs.

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Jeunes orchestres de Buenos-Aires

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Qu'il s'agisse de Color tango, du quar-tet de Miguel de Caro, de Las Pibas oude l'orchestre Fernandez Branca, ontrouve, chez tous ces musiciens un fac-teurcommun : la volonté de faire vivrele tango, non comme un souvenir dupassé, mais comme un genre en évolu-tion.

Color tango. L'orchestre se situedans la continuité stylistique deJulio de Caro et d'OsvaldoPugliese. Né en 1989 en Hollande,il est resté fidèle à l'esprit et à lasonorité de ses débuts bien qu'iln'intègre plus que deux musiciensde la formation initiale : ses fonda-teurs Roberto Alvarez (Bandonéon)et Amilcar Tolosa (contrebasse).Ceux-ci ont travaillé 12 ans avecl'orchestre d'Osvaldo Pugliese. Lesautres musiciens sont plus jeunes :moins de trente ans.

Alvarez se rappelle le travail avecPugliese ; ''il jouait une phrase aupiano de telle manière que sesmusiciens pouvaient saisir sonstyle par imitation : mais ce n'étaitpas figé, chacun pouvait apporterquelque chose pour enrichir l'arran-gement initial. Cela fonctionnait unpeu comme un atelier. A ColorTango, nous employons la mêmeforme de travail. Les arrangementssont élaborés par l'ensemble dugroupe, les nuances sont détermi-nées au cours des répétitions. Colortango incorpore à son répertoiredes thèmes nouveaux, mais essaieaussi d'arracher à l'oubli des tangosanciens. C'est très difficile dedépasser les bonnes compositionsles plus connues, mais il fautessayer''.

Depuis son premier CD en 1990,Color tango a produit une intéres-sante discographie (1). Il a effectuédes tournées en Europe, au Japon,au Brésil, à New York, parfois pour

notamment en Allemagne et enEspagne.

Las Pibas. Paulina Fain et AnalíaGoldberg, deux belles femmes de25 ans, jouent le mercredi soir aucafé ''El gato negro''. Le son de laflûte, doux et sensible comme l'estPaulina, semble par moments tisserune trame qui entrelace les frappesdécidées sur le clavier électrique.L'idée de former ce duo inattenduest né indépendamment des instru-ments. C'est d'abord la rencontrede deux artistes désireuses deconcrétiser ensemble un projetcommun, né de l'apport des expé-riences diverses de l'une et de l'au-tre : Analía Goldberg, pianiste deColor tango, connaît très bien lestyle de Pugliese et a une notionclaire du rôle du piano dans l'or-chestre. Paulina était flûtiste deTanga rea, un orchestre aujourdhuidissous. Elle cherche à utiliser àplein le potentiel expressif de laflûte, en faisant parfois appel à desmoyens peu orthodoxes pour réali-ser l'effet voulu : interprétation dela ligne de basse, glissandos.

Les arrangements sont réalisés àdeux, au cours de répétitions, dansun climat d'improvisation sanscérébralité. Le duo privilégie lesthèmes nouveaux, cherche à laisser

accompagner des danseurs renom-més comme Juan Carlos Copes,Pepito Avellaneda ou CarlosRivarola. Cette année, le travail aété concentré sur Buenos Aires :radio nationale, télévision culturel-le ATC, concerts dans des théâtres,des centres culturels, des salles debal...

Quartet Miguel de Caro. Avecson saxophone, instrument nonconventionnel pour le tango,Miguel de Caro apporte au genreune contribution innovante. Nédans le quartier de San Telmo, issud'une famille de musiciens, il asuivi un cursus académique, puis aété formé par les grands maîtres dela musique populaire. Il porte dansses veines l'esprit du tango et lestyle faubourien des rues de sonenfance, mis en valeur par unegrande maîtrise technique de l'ins-trument. Influencé par des musi-ciens d'avant-garde, Julio de Caro(son grand-oncle) et AstorPiazzolla, il réussit à incorporerdes éléments expressifs du jazzsans s'éloigner de l'esprit du tango.

Il anime un quartet depuis 8 ans.La formation actuelle, composéed'une contrebasse, d'un bandonéon,d'un piano et d'un saxophone, estformée de jeunes de 22 à 24 ans,très bons musiciens appréciant l'o-riginalité du travail de Miguel etdésireux de jouer avec lui. La forceessentielle de ce groupe est peut-être de savoir s'amuser dans le tra-vail, de savourer le joie de créer etde jouer. Les musiciens enrichis-sent au cours de répétitions les pro-positions initiales d'arrangementque Miguel réalise d'abord seul, surson ordinateur. Ses deux CDsSaxotangueando (1993) et Tangofuerte (1998) invitent à l'écoutecomme à la danse créative. Desrécitals sont prévus en Europe,

le saxophoniste Miguel de Caro

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fonctionner sa créativité pour quele tango ne s'épuise pas. Une tour-née à Paris en fin d'année est enprojet.

Orquesta Tipica FernandezBranca. Créé en 1997, La Branca,comme on l'appelle habituelle-ment, est un orchestre puissant de 9musiciens, à la personnalité trèsaffirmée. Organisés en coopérati-ve, ces hommes âgés de 20 à 30 anstravaillent très dur pour accomplirleur but : maintenir vivant le tangode grande formation. Ils ne veulentpas cultiver la nostalgie du passémais explorer le potentiel expressifde cette musique populaire endevenir.

Considérant le style de Pugliesecomme le plus haut point de déve-loppement esthétique du tango, ilsveulent approfondir et développerses caractéristiques. Très expressi-

La Furca, Imperial et FernandezBranca, soit au total 45 musicienssur scène. La salle est pleine demonde. Le public est dans sa quasi-totalité très jeune, habillé en jeanset baskets.

La Branca a réussi a créer un espa-ce original où l'on peut entendredifférents orchestres de tango, dan-ser bien ou mal sans être jugé etsans se sentir obligé de porter descostumes et chaussures déterminéspour avoir le ''look'' tango tradition-nel.

Marcella Morilla

(1) Citons notamment : "ColorTango" (1990), Lucho BoudisqueRecords (Hollande) ; "Tango quefuiste y seras" (1993) Interdisc(Argentina) ; "Buenos Aires ColorTango" (1996), Forever Music(Miami) ; "Con estilo" (1998),Tecno Disc (Argentina)

ve, emplie de nuances, leurmusique alterne des mélodies trèsempreintes d'émotion, et des passa-ges au rythme très marqué, avecune pulsation presque violente.Parfois Yuri emploie la contrebassecomme un instrument de percus-sion tandis que les mains agiles deJulián sur le piano donnent de l'im-pétuosité au groupe. Les bandonéo-nistes échangent le rôle de chef defile selon les thèmes, dans un cli-mat de partage non hiérarchique.

Il n'est pas facile pour ces musi-ciens de trouver des engagementssans se soumettre aux codes et auxrites qui gouvernent encore l'am-biance du tango. Un samedi soir surdeux, ils organisent des fêtes dansun vieux club à quelques mètres deSan Juan et Boedo, les ruesqu'Homero Manzi cite dans sontango ''Sur''. Ils montent un specta-cle associant 4 orchestres : La Fija,

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ntanés

Légende

1 Troisème festival international detango argentin de Paris au théâtre desChamps-Elysées en juin 2000

Photo de Pascal Xicluna

2 Milonga del Angel à Nîmes

3 Ricardo & Marisa au festival de Prayssac en juillet

Photo d’Alain Garnier

4 Leo & Eugenia au festival de Prayssac en juillet

Photo d’Alain Garnier

5 Victoria & Chicho au théâtre de la Ville

Photo de Frédéric Langard

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CHANTERLE TANGO

Atelier pour apprendre et pratiquerensemble le tango chanté, en langue“originelle” et sans souci de solfège.

Animé par GEORGINA AGUERRE,

un samedi sur deux de 12h à 14h30 Le Clair Obscur

62 rue de CharonneParis 11ème

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Renseignements et inscriptionsAssociation 7 nadirs

tél/fax 01 45 84 15 29e-mail :[email protected]

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Rodolfo Cieri nous a quitté

Le monde du tango est en deuil : Rodolfo Cieri est décédé aumois de mai à Buenos Aires d'une maladie fulgurante. Un pan del'histoire du tango part avec lui. Rodolfo était quelqu'un d'extrême-ment chaleureux, qui transmettait ses connaissances avec enthou-siasme. Celui que l'on surnommait ''le Fred Astaire du tango '' avaitdéveloppé un style très personnel où la virtuosité était au serviced'une grande musicalité, que l'on avait pu apprécier, entre autres,dans 'Mortadella'' d'Alfredo Arias. Rodolfo et sa femme Mariaavaient effectué de nombreuses tournées en Europe et notammenten France. Les tournées prévues seront poursuivies par Maria encompagnie d'un couple d'élèves, Noeli et Nahuel Barsi, qu'ils ontformés pendant 10 ans. Nahel assistera Maria dans les cours, lesdémonstrations étant assurées par Noeli et Nahuel (pour tous ren-seignements, contacter Josette Pisani aux Trottoirs de Marseille,04 91 48 09 29)

Actualités tango N° 20 LLaa SSaalliiddaabimestriel publié par

l'association LE TEMPS DU

TANGO

Directeur de la publication :responsable des abonnements :Marc Pianko : 01 46 55 22 20

Membres fondateurs :Solange BazelyMarc Pianko

Rédacteur en chef :Fabrice Hatem

Comité de rédaction : Fabrice HatemPierre LehagreVirginia GiftMartine Peyrot

Responsable publicité :Francine PigetContactez nous avant le 10/11Tél: 01 43 54 18 14Fax: 01 43 54 04 66

Correctrice : Marie Jolly

Maquette initiale :Alex Rumolinomodifiée par Nicole Dessagnes

Mise en page :Catherine Charmont

Imprimeur : Opag 37, rue de Fontenay92220 Bagneux

Les informations de l’agendasont gratuites et publiées sansautre critère que de nous par-venir avant le 10/11. Envoyezles à Fabrice Hatem45, rue Vauvenargues75018 ParisTél/Fax: 01 42 29 00 91 oue-mail:[email protected]

Tirage no 20: 1500 exemplairesCommission paritaire n° 0201G78597

Eté tangotorride àParis : tousles soirs,Touré, Ray,Marielle etEric se sontrelayés pourassurer lamusique surles quais deSeine. Ungrand merciégalement àA l e x a n d r ed'avoir eul'excellenteidée d'orga-niser troiss o i r é e sTango enplein air à LaVillette.

photoFrédéricLangard

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�� Le forum sur le site internet duTemps du tango est un lieu d'échan-ges animés, parfois même vifs. Lessujets abordés dans La Salida y sontcomplétés, commentés, de nouveauxsont proposés. A titre d'exemple, lessujets de discussion actuels sont lessuivants : ''soirées privées : pour oucontre ?'' ; ''Les femmes peuvent-elles inviter ?'' ; ''De plus en plus defemmes dansent entre elles : qu'enpensez-vous ?'' A noter les interven-tions très intéressantes sur ces diffé-rents sujets de Bernadette Guillot,Serge Bueno, Luis Blanco, NicolasBoutitie...et d’autres intertangonau-tes aux pseudonymes originaux Avos souris, et rendez-vous sur le site.www.club-internet.fr/perso/tangopour émettre vos avis.

�� A noter l'excellent éditorial de''El Zorzal'' n°12 publié par nos amisde ''Tangueando Toulouse'' sur lesens du bal.

�� La troupe de théâtre de rue''Royal de Luxe'' présente dans sondernier spectacle ''contes africains''

une milonga comique des plussavoureuses.

�� Enregistrement prévu du 2èmeCD du Grand orchestre de Mosalinien novembre.

�� Le tango investit le ClubMéditerrannée : 2 soirées avecdémonstrations ont eu lieu dans lanouvelle salle du Club Med World àBercy pendant l’été. Un heureuxcocktail composé de salsa, hip-hop,rock acrobatique et tango argentin apermis à tous ces amoureux de ladanse de faire partager leur passion(et, pour les tangueros encravatés, dediner convivialement avec les ''ban-des'' hip-hop de Torçy et de Grignyen casquette et baskets…).

�� Le nouvel ambassadeurd'Argentine, Carlos Peres Llana, apris ses fonctions.

�� Daniel Barenboïm au théâtreColon : après une série de récitals àBuenos Aires, soirée mémorable le25 Août dernier. Au programme

Beethoven, Albeniz, Schubert, maisaussi du tango Avec ''Mi BuenosAires Querido'' en compagnie dubandonéoniste Rudolfo Medeiros.

�� La chanteuse portugaise DulcePontes a fait appel au bandonéonisteMarcelo Nisinman pour deux thèmesde son album ''O primero canto'',Polydor 543 877-2.

�� Après avoir déjà créé par lepassé une chorégraphie de valsepour le ballet Atlantique de RégineChopinot, Christian Dubar les a cettefois entraînés au tango pour leur pro-chain spectacle prévu en 2001.

�� Dans le cadre du FestivalVignale Danza, la fondation TeatroNuevo Torino nous a offert cet été un''Roméo et Juliette'', spectacle multi-média basé sur Shakespeare,Prokofiev, Cocteau… Le momentfort du spectacle était un tango, misen scène par le chorégraphe PlumeFontaine, dans le cadre de la guerrefraticide du Kosovo

Brèves

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Autour d’un tango

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Lastima bandoneón, mi corazóntu ronca maldicón maleva…tu lágrima de ron me llevahasta el hondo bajo fondo donde el barro se subleva.Ya sé, no me digás ¡ Tenés razón !La vida es una herida absurda,y es todo, todo, tan fugazQue es una curda ¡ Nada más !Mi confesión…

Contame tu condena,decime tu fracaso.¿No ves la pena que me ha herido ?Y hablame simplementeDe aquel amor ausenteTras un retazo del olvido…¡ Ya sé que me hace dano !¡ Yo sé que te lastimo llorando mi sermón de vino !Pero, es el viejo amor, Que tiembla, bandoneón,y busca en el liquor que aturdala curda que al final termine la funcióncorriéndole un telón al corazón.

Un poco de recuerdo y sinsaborgotea tu rezongo lerdo.Marea tu liquor y arreaLa tropilla de la zurdaA volcar la última curda.Cerrame el ventanal que quema el sol, su lento caracol de sueño.No ves que vengo de un paísque está de olvido, tanto gris,Tras el alcool.

Cátullo Castillo

Elle blesse mon cœur, Bandonéon, Ta grogneuse et méchante malédiction… Ta larme d'alcool me transporte Jusqu'au fond du bas-fond Où la boue se soulève. Je sais. Ne me dis rien. Tu as raison ! La vie est une blessure absurde Et tout, tout est si fugace Qu'elle n'est qu'une cuite, rien de plus,Ma confession…

Dis-moi ton échec, Conte-moi ta douleur Ne vois-tu pas la peine Qui m'a blessé ?Et parle-moi simplement De cet amour absentPerdu dans les éclats de l'oubli. Je sais que ça me fait mal Je sais que je t'ennuie En pleurant mon sermon de vin ! Mais c'est le vieil amour qui tremble, bandonéon,Et cherche dans la liqueur qui étourdit La cuite qui, à la fin, Termine la comédie, En baissant un rideau sur le cœur.

Mes souvenirs coulent goutte à goutte, Distillés par ton triste grognement. Elle m'enivre, ta liqueur,Et fait cavaler mon cœur Pendant que je prends ma dernière cuite. Ferme-moi ces fenêtres… Que le soleil brûle Avec son lent défilé de rêves ! Ne vois-tu pas que je viens d'un pays Où tout s'oublie, où tout est grisDans les brumes de l'alcool.

Traduction de Fabrice Hatem

La dernière cuite La última curda

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Un art enraciné dans le peuple,tirant sa force d'une étroite sym-biose entre poésie, musique etdanse : peu d'œuvres symbolisentde manière aussi forte que Laúltima curda ces deux caractéris-tiques essentielles du tango.

La naissance de l'œuvre, tout d'a-bord, s'est faite en présence dupeuple des tangueros portègnes,réunis comme une famille dansl'attente du nouveau-né. Un soirde l'été 1956, Aníbal Troilo etson épouse reçoivent à diner troiscouples d'amis, dont le chanteurEdmundo Rivero et le poèteCátullo Castillo, qui lit sa derniè-re œuvre, La última curda.Enthousiasmés, les convivesprient Troilo de prendre son ban-donéon. Un nuit de fiévreusecréation commence, toutes fenê-tres ouvertes. Peu à peu, unefoule d'aficionados commence às'assembler dans la rue, grossiedes clients du cabaret Chantecler,tout proche. Et, au petit matin,Troilo et Rivero apparaissent aubalcon, pour présenter La últimacurda au peuple de BuenosAires…

Par son thème, par sa structure,l'œuvre réalise la symbiose de

différentes formes d'art, pourcréer un répertoire de grandebeauté sans rompre avec la raci-ne populaire. La poésie comptebeaucoup pour lui, et il a travailléavec les meilleurs auteurs de sonépoque, comme Manzi, Expósitoet, bien sûr, Castillo, avec lequelil a créé pas moins de 15 compo-sitions. Pour interpréter celles-ci,il a fait appel à de très nombreuxchanteurs qu'il a véritablement''lancés'', comme Fiorentino,Marino, Ruiz, Goyeneche…. Sesinterprétations se caractérisentpar la beauté des introductions etdes ''ponts'' mettant en valeur lapuissance de la masse orchestra-le, les contrastes violents entredes passages dramatiques et trèsdoux, enfin, le dialogue qui senoue entre les trois principauxprotagonistes : le bandonéon solode Troilo, la voix du chanteur etl'orchestre. Si l'on ajoute quemalgré la qualité et parfois lacomplexité de la composition, lesœuvres de Troilo ont toujours surester ''dansables'', tous les artssont finalement représentés dansces trois petites minutes de bon-heur : poésie, chant, musique,danse, …

La última curda devint rapide-ment l'une des œuvres majeuresdes répertoires de Troilo et deRivero. Ceux-ci l'enregistrèrentd'abord ensemble en 1956, puisséparément : Rivero avec Salgan(1967) et Leopoldo Federico(1983), Troilo avec Goyeneche(1963), puis ce dernier avecArmando Pontier en 1966.L'œuvre fut également enregis-trée, entre autres, par MercedesSimone, Graciela Suzana,Rosanna Falasca et SuzannaRinaldi.

Fabrice Hatem (remerciements à Nardo Zalko)

différentes formes d'expressionartistique. Tout d'abord, le poèmeest lui-même dédié à la musiquede tango, ou plutôt à son instru-ment-symbole, le bandonéon.Celui-ci apparaît comme leconfident du mal-être, voire dudésespoir du narrateur, qui letutoie comme un vieil ami augrand cœur, un peu grognon.Situation et procédé que l'onretrouve dans plusieurs autresœuvres connues, comme CheBandoneón de Homero Manzi ouBandoneón Arrabalero dePascual Contursi.

L'auteur, Cátullo Castillo, n'estpas seulement poète, mais égale-ment compositeur. Il a, en parti-culier, écrit dans sa jeunesse lamusique de plusieurs chansonsde son père, Jósé GonzalésCastillo, dont notammentSilbando. Ce double talentexplique sans doute le caractèreprofondément ''musical'' du texte: celui-ci semble d'emblée écritpour être chanté, avec une alter-nance de suspensions et de pas-sages haletants, où l'un perçoitcomme la respiration hachée d'unhomme tourmenté par ses pas-sions. Quant à la versification,elle est magique : pas de systèmede rimes intelligible, aucunerégularité apparente dans le nom-bre de pieds (de 4 à 10 en passantpar 6, 7 ou 9) ; et pourtant, peu depoèmes proposent un rythmeaussi présent - en quelque sorte''gravé'' dans le texte lui-même -et des allitérations aussi riches,comme cette magnifique alter-nance des sonorités ''on'' et ''a''qui caractérise les quatre pre-miers vers.

Peu de compositeurs ont davan-tage œuvré que Troilo à larecherche d'une association entre

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Tosca : le tango texan

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A, priori, ce n'est pas à Austin quel'on penserait trouver un tangointeressant et innovant. Mais laville a connu une popularité crois-sante parmi les aficionadostexans, depuis que GloverGill y afondé le groupe Tosca en 1997.Celui-ci a, depuis lors, enregistréavec succès 3 CDs (Tia Pamelita,La furia del tango, et Amado) etvoyage à travers les Etats-Unispour donner des concerts et ani-mer des bals.

Une tanguera de Los Angeles,Cherrie Magnus, les a vu jouerdans un bar de Sunset Trip, audécor Art déco très ''tendance'' :''ils sont vraiment incroyables ! ! !Ils étaient 8 musiciens, pour la plu-part des femmes, entassés sur unescène minuscule : un violon, unvioloncelle, un alto, deux contre-basses, un piano, une clarinette, unaccordéon. Presque tous les mor-ceaux étaient des compositions deGlover Gill, l'accordéonniste, dansla tradition de Piazzolla''.

Gil, 42 ans, joue du piano et del'accordéon musette depuis l'âgede 14 ans. Il a écrit la plus grandepartie du répertoire de Tosca. Son''look'' ne colle pas avec les normeshabituelles du musicien de tango''sérieux'' : des tatouages compli-qués sur les bras, un paquet de ci-garettes glissé dans les manches deson tee-shirt. ''j'ai découvert letango quand un ami m'a passé unCD d'Astor Piazzolla'' dit-il. ''J'aicommencé à acheter tous lesdisques de tango que je pouvaistrouver. Je suis devenu vraimentcinglé, je n'écoutais rien d'autre,j'étais ridicule''. Après la conver-sion, le prosélytisme. ''Deuxsemaines après avoir entendu

Piazzolla, il a commencé à com-poser des tangos'', raconte LuisGuerra, son bassiste et ami . ''Il aensuite entrepris une campagne deconversion au tango de ses amismusiciens, dont la plupart avaientfait leurs études à l'école demusique de l'université du Texas''.Il quitte ensuite le groupe de rockavec lequel il jouait pour formerTosca.

Les autres membres du groupe,tous des musiciens de talent avecune formation académique pous-sée, frôlent la trentaine. Il y a troishommes et cinq femmes. Certainssont employés par l'orchestre sym-phonique local et des orchestresd'opéra. ''Aucun des membres deTosca ne danse le tango, bien quenotre pianiste, Jeanine, ait prisquelques leçons''.

Bien que la plus grande partie durépertoire soit inspirée parPiazzolla, presque tous les mor-ceaux sont dansables. Le groupes'est produit dans des bals àHouston, Dallas, San Antonio, LosAngeles, San Francisco, et Santa

Barbara. Gil écritd'abord les arrange-ments pour le piano,la contrebasse, lescordes et l'accor-déon, instrumentsqu'il maîtrise tous.En moyenne chaquearrangement luidemande environtrois semaines. Bienque 80 % du réper-toire soit constituéde créations origi-nales, Tosca joueaussi du Piazzolla etdu tango tradition-nel. Tenant compte

des sentiments mélés du publicaméricain envers les chanteurs detango, le groupe accompagne rare-ment des chansons, pas plus d'unou deux morceaux par session.

On trouve dans la musique deTosca toute la tristesse tradition-nelle du tango, mais aussi unesonorité originale, celui d'une jeu-nesse deja mûrie par l'expérience.''Leur exubérance explose quandles cordes sanglotent dans un échofantômatique sur un tempo de plusen plus haletant'' écrit le DailyTexan. La renommée de Toscacommence à grandir parmi lesdanseurs et les mélomanes. ''Il y lenoyau dur des fanatiques, maisaussi des curieux de tous âges, ditGil. De temps en temps, l'habituéd'un bar nous écoute par hasard.S'il nous aime, il se met alors àrevenir toutes les semaines. Il y aaussi des fanatiques de tango de lavieille école qui ont la même opi-nion négative envers nous qu'en-vers Piazzolla. Mais ils reviennentquand même parce que nous som-mes le seul orchestre de tangodans tout l'Etat du Texas''.

Virginia Gift

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Renaissance du tango argentin en Russie

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En plein centre de Moscou, rueBolchaja Dmitrievka 12, prèsdu théâtre d'Operette où,quelques années plus tôt, lacompagnie Tango Por Dos s'é-tait produite devant une sallevide et peu enthousiaste, il y aun endroit dont le nom sonneétrangement à l'oreille russe,Café Inn. Dans un espace confi-né, d'à peine 20 m2, se réunis-sent les milongueros deMoscou. Tous les samedis soir,sous les regards blasés de richesclients du bar qui passent etrepassent, ils dansent dans unstyle milonguero au son deD'Arienzo, Troilo, Di Sarli.

J'ai eu la chance d'interviewer lefondateur de ce petit groupe, quiest à la fois son D.J., l'organisa-teur des soirées, pratiques etcours, Alexandre Vistgof :"Notre groupe existe depuisdeux ans. En un an, nous avonsplus que doublé nos effectifs enpassant de 15 à 40 personnes.Les professionnels du tango,Svetlana Batalova de New York,Edouardo Fernandos deWashington, Metin Yazir de

écouter un groupe de musiciensde Moscou en tournée en France.Le directeur de ce groupe musi-cal, Serguej Loukine, m'a parlédu tango : "Nous, les musiciensrusses, connaissons seulement lamusique instrumentale de tango,et ne jouons ni pour la danse, nipour accompagner le chant. Al'époque soviétique, les musi-ciens Chindariev et Pojedaev ontcomposé des variations inspiréespar le tango argentin. Il existeégalement des adaptations de lamusique de Piazzolla pour lesinstruments populaires russes.Cette musique attire les jeunesinterprètes par son phrasé parti-culier, par son esprit novateur.La dualité de Piazzolla qui est àla fois en rupture avec la tradi-tion et s'en rapproche. Ce com-positeur met en valeur le jeu desbons instrumentistes. Il a intro-duit une nouvelle philosophie dela musique de tango. C'est ce quenous aimons".

Elena Oulissova-Pianko

Turquie nous ont donné descours. Nous attendons, fin août,Eric Jorissen et Lioudmila desPays Bas. Le tango est devenumon violon d'Ingres, parce qu'ilouvre des possibilités extraordi-naires. D'une part, c'est la recher-che d'une complicité chaleureuseavec des partenaires différentes,complicité qui aboutit parfois àune harmonie fugitive et forte.D'autre part, cette musiqueéveille en moi une émotionimmense. Sans parler dePugliese, même dans les tangosclassiques il y a une richessed'interprétation dûe au fait que lamusique et le mouvement sontdans un dialogue permanent.Nous cherchons à interpréter lestangos classiques et nous avonsencore beaucoup de choses àapprendre. C'est pourquoi je n'aipas contacté les musiciens duQuatuor Astor Piazzolla deMoscou".

En effet, j'ai pu constater que lesdanseurs et les musiciens russesfamiliers des compositeursargentins s'ignorent mutuelle-ment. Au mois de mai, j'ai pu

Le tango en Serbie

Piazzolla est très aimé en Serbie, où il existe actuellement de nombreuxorchestres inspirés par sa musique. Parmi les principaux, on peut citer leBeltango quartet, fondé en 1998, où le bandonéon est remplacé par l'ac-cordéon ; le quintet Tango nova, fondé au Montenegro en 1998 par MajaPopovic ; le Tango trio de Belgrade, associant accordéon, piano et saxo-phone ; enfin le Tango Duet (flûte et guitare), composé de deux femmes: Vera Ogrizovic et Ljubisa Jovanovic. Quant à la peintre TatjanaPirovic, elle a réalisé une série de tableaux directement inspirés par lescompositions de Piazzolla.D'après Nenad Stefanovic ( forum du Website Piazzolla), 25 août 2000

Café Inn à Moscou

Le tango orthodoxe

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interinter

Musiciens d’aujourd’hui en Europe

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La renaissance du tango dansé enEurope au cours des dix dernièresannées s'est également traduite parunfoisonnement d'initiatives musicales,non seulement pour l'accompagne-ment de la danse de bals ou de specta-cles, mais surtout en tant que formed'expression artistique propre, choisiepar un nombre croissant de jeunesmusiciens. Le spectre des formes d'ex-pression est très large, de la simplereprise de thèmes ''classiques'' jusqu'àla musique de recherche, en passantparles compositions originales ''métis-sées'', à mi-chemin du jazz, du clas-sique ou du ''tropical''. Pour que laprofusion ne conduise pas à la confu-sion, nous vous fournissons iciquelques repères.

La nouvelle génération de musi-ciens européens

A tout seigneur, tout honneur : lesargentins et les uruguayens restenttrès présents dans le tango euro-péen, qu'il s'agisse des grands

Cedrón (La Típica), AlfredoMarcucci (Veritango) ont joué àcet égard le rôle d'écoles et depépinières. D'autres jeunes musi-cien(ne)s se sont lancé(es) directe-ment dans l'aventure, en changeantsouvent d'instruments au passage(comme Kristina Kuüsisto ouOlivier Manoury, accordéonistesde formation, qui se sont mis aubandonéon à l'occasion de leur''conversion''). Beaucoup d'entreeux continuent à évoluer entre plu-sieurs styles musicaux, comme lesfrères Florès... Tous ces mélangescontribuent à créer des musiques''métissées'' par l'apport de sensibi-lités n'appartenant pas à la puretradition du Rio de la Plata.

Le rôle important de la France

La France, et notamment sa capita-le, jouent actuellement un rôlemajeur dans la renaissance dutango en Europe. La majorité des

anciens ou de musiciens plus jeu-nes. Parmi ceux-ci, certains ontpassé leur enfance en Europe,comme Juan José Mosalini Jr ouEmilio Cedrón. Mais ils sont plusfréquemment des immigrés de fraî-che date, comme le pianisteFernando Maguna et les bandonéo-nistes Victor Villena ou MarceloNisinman. Certains de ces nou-veaux venus se sont d'ailleurs misau tango après leur arrivée enEurope, soit pour profiter de l'essoractuel, soit pour retrouver leursracines, comme Sandra Rumolino.

Mais s'y ajoutent désormais, engrand nombre, de jeunes euro-péen(ne)s, venus d'autres horizonsmusicaux (jazz, contemporain,classique..). Beaucoup d'entre euxont été formés par les grands maî-tres argentins vivant en Europe.Les grandes formations dirigéesnotamment par Juan José Mosalini(Grand orchestre de tango), Juan

Juan José Mosalini

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grands maîtres argentins en Europevit en effet à Paris, qui accueilleégalement des musiciens de tangod'origine européenne, comme lenorvégien Per Arn Glorvigen, dontle groupe participera en février pro-chain à la fête du bandonéon àGennevilliers, et qui accompagneégalement Gidon Kremer. Dans lemidi, on peut citer, entre autres,l'orchestre Che Bando, le Duo Riode la Plata, Albert Hammam…

La Belgique, pour sa part, accueilleAlfredo Marcucci et son orchestreVeritango ; la Hollande, le fameuxSexteto Canyengue. Les allemandssont également nombreux, avec,par exemple, le Tango AndhorinaSextet, composé de jeunes musi-ciens de l'est, et le groupe Tangofusion de Lothar Hensel. EnEurope du sud, on peut mentionner,parmi d'autres, l'ensemble italienQuadro Nuevo et le Trio Argentinode Barcelona. Enfin, certains musi-ciens issus de la grande tradition dutango finlandais se sont récemmentrapprochés de l'Alma Mater argen-tine, comme l'accordéoniste MikaVayrinen ou le In time Quintet.

Entre musique de bal et recher-che artistique

Le spectre des styles musicaux estextrêmement large. Certains grou-pes, comme le duo Rio de la Plata,la Tipica Cedrón ou le TangoAndhorina sextet, se consacrentessentiellement à l'animation desbals, proposant aux aficionados unrépertoire composé essentiellementde thèmes connus, dans des arran-gements bien adaptés à la danse.D'autres, comme les différentesformations de Mosalini ou leCuarteto Cedrón, se consacrentexclusivement au concert, éven-tuellement associé, en fonction descirconstances, à la danse de scène.Ils alternent le réarrangement detangos traditionnels et la créationde thèmes nouveaux. D'autres cher-chent une voie intermédiaire, avecune musique destinée aussi bien au

concert qu'à la danse (septet deGustavo Gancedo, OrchestreVeritango…).

Enfin, la création pure reste encoreinsuffisament reconnue par unpublic qui reste pour l'essentiel,assez traditionnaliste. On peutnotamment mentionner l'importanttravail de réarrangement et de créa-tion de Gustavo Beytelmann,Leonardo Sanchez ou de GustavoGancedo. Dans le tango chanté,relativement peu de nouveaux thè-mes voient le jour, malgré lesefforts de Cedron, Caceres,Politi…

Le rapprochement avec d'autresstyles musicaux

Classique, tropical, jazz… Cesclassifications rassurantes pour lepublic et commodes pour les dis-quaires perdent peu à peu de leurpertinence alors que se créent, dansun foisonnement incessant, descompositions ''métisses'' associantl'apport de plusieurs styles.

Le tango n'échappe pas à la règle.Piazzolla avait initié un rapproche-ment avec la musique classiqueD'autres ont, depuis, suivi ses tra-ces, souvent sollicités par desorchestres symphoniques qui cher-chent eux-mêmes à renouveler leurpublic. Juan José Mosalini a ainsidonné en juin dernier une série deconcerts avec l'Orchestre Nationaldes Pays de la Loire ; l'OrchestreNational de Midi-Pyrénées a com-mandé un concerto pour alto à JuanCarlos Carrasco ; le duo Artangos'est produit avec l'OrchestreNational de Lille ; le pianisteGustavo Beytelmann se rapprochede la musique dite ''contemporaine''ou revisite les standards de DukeEllington (CD ''Tango à laDuke''…).

Les rapprochements avec le jazz etles musiques latino-américainessont encore plus nombreux : citons,

entre autres, Olivier Manoury (etnotamment son CD ''Tangoneon''),le pianiste Juan Carlos Caceres, quien cherchant à mettre en lumière lesorigines noires du tango, réaliseune synthèse avec d'autres stylessud-américains (''Tango negro'') lesaxophoniste Blas Rivera, la chan-teuse Barbara Luna.. Quant à DinoSaluzzi, c'est vers le folklore qu'ilpousse ses recherches. D'autresproposent des musiques ''fusions''inclassables, comme Tierra delFuego (Pablo Nemirovsky), Ombu(Lalo Zanelli)…

La contribution ambiguë dushow-business

Les musiciens précédents s'adres-sent à un public encore restreint deconnaisseurs. Mais il existe aussiquelques musiciens très médiatisés,vendant des millions de disques, etqui sont paradoxalement peuconnus dans le microcosme dutango. Du côté du ''classique'', onpeut citer Gidon Kremer, qui faitaujourd'hui connaître un succèsmondial, Argentine comprise, àl'œuvre de Piazzolla avec ses nom-breux CDs consacrés aux œuvresdu maître, mais aussi le pianisteDaniel Barenboïm, le violoncellisteYo-Yo Ma, le ténor MarceloAlvarez.. Du côté de la musiquepopulaire, Julio Iglesias a repris leschansons de Gardel pour les trans-former en ''tubes'' mondiaux, suivipar Richard Clayderman…

Certaines de ces initiatives peuventêtre contestées pour des raisonsesthétiques ou morales (commer-cialisation à outrance..). Mais on nepeut nier qu'elles contribuent àpopulariser le tango à grande échel-le. Faisons le vœu que le public quiaborde le tango par ce biais décou-vrira ensuite toute la diversité decette culture, notamment dans sonexpression la plus vivante et la plusméconnue : celle des créateurscontemporains.

Solange Bazely et Fabrice Hatem

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C'est de Juan Cedrón que je tiens l'idée que le rythme caractéristique du tango, c'est le ''3-3-2'' ! Etnon pas le rythme militaire que l'on entend trop souvent en Europe occidentale (1, 2, 3, 4 et 1…'') etqui, pour lui, ''n'a rien à voir avec le tango'' ! Mais qu'est-ce que le 3-3-2, ce rythme favori d'AstorPiazzolla qu’il a porté au plus haut de son maniement ? Un détour par le solfège s'impose ici.

Figures rythmiques fondamentales

A ma connaissance, le tango arrivé à Paris au début de ce siècle était une danse rapide. On ''sautait'', nous ditEugène Giraudet, qui l'a observée dès 1910 et décrite, sous le nom de La chaloupée, comme étant plutôt gaie etlégère. Ces musiques s'appelaient d'ailleurs ''tango-milonga'' et ''tango-habanera'', comme si nous en étions enco-re à des mélanges et à des essayages. La figure 1 présente l'écriture des rythmes de habanera et de milonga.

Déjà, en 1875, Bizet, pour son Habanera de Carmen, copiée d'une mélodie andalouse, utilisait, pour les couplets(''Si tu ne m'aimes pas, je t'aime''), une alternance de rythmes de habanera et de milonga. Pour le refrain (''L'amourest un oiseau rebelle''), il choisissait de n'utiliser que la milonga. On peut étudier à partir de la figure 1 les liensqui unissent ces rythmes.

On peut passer de la habanera à la milonga, en ''liant'' les deux premières notes de la habanera. De même, en liantles troisième et quatrième sons de la milonga, on obtient le fameux rythme en 3-3-2. Pourquoi 3-3-2 ? Tout sim-plement parce que ce rythme comprend trois parties, dont la première et la seconde ont une durée de trois dou-bles croches, et la troisième, une durée de deux doubles croches.

On comprend alors que les deux rythmes de habanera et de milonga aient pu, lorsqu'ils se sont rencontrés àBuenos Aires, non seulement se plaire beaucoup, mais aussi s'entremêler, pour finalement enfanter d’autre chose,du tango.

Tango et musique : les vertus de la syncope

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Un peu d'histoire

On peut alors proposer une histoire de ce rythme, deson voyage, et des influences qu'il reçoit au fil des ren-contres.

Rythme syncopé par excellence (1), il vient probable-ment du fin fond de l'Afrique, passe par l'Espagne etimprègne fortement l'Andalousie (pensons au tan-guillo andalou). Voyageant facilement entre la vieilleEurope et la nouvelle Amérique, il prend son nom à laHavane. Il devient la habanera et y marque musicale-ment toute l'époque coloniale.

Ayant repris la mer avec les marins des Caraïbes, quise dirigent vers l'Amérique du sud, il débarque, entreautres ports, à Buenos Aires, où il croise le rythme dela milonga, qui lui ressemble comme deux gouttesd'eau. Cette dernière, véhiculée par les gauchos et lespayadores de l'intérieur du pays, se prend d'amourpour le nouvel immigré et ils font bon ménage. De l'u-nion naît un nouveau concept, qui tiendra des deuxparents tout en s'en dégageant très vite : le tango, dontl'expression chorégraphique aura d'abord le pas, si jepuis dire, sur la musique.

C'est dans cette phase préparatoire, non encore définieni étiquetée par les Européens, qu'il arrive en France,ce qui pourrait expliquer le flou des appelations de l'é-poque.

Après le passage par le tango ''staccato'' , à partir desannées 1925, dans lequel la syncope s'efface momen-tanément, celle-ci revient à la surface à l'époquemoderne sous la forme du rythme 3-3-2. Cela ramènele tango à ses origines, tout en le faisant encore évo-luer. Certains considèreront cela comme un change-ment radical, jeunes rejetons révolutionnairesquelques peu oublieux de leurs liens de parenté.L'argumentation précédente nous permettra peut-êtred'éviter cet oubli.

Universalité de la syncope

Il n'y donc pas un tango unique, mais au contraire demultiples tangos. En même temps, il y a bien une raci-ne commune du tango qui caractérise cette musique,du moins si l'on veut bien reconnaître les liens deparenté décrits ci-dessus.

Le grand-père présumé des rythmes du tango, avantd'être baptisé habanera, venait d'Afrique. Mais on peutaussi penser qu'il n'est probablement pas uniquementafricain. On le retrouve en effet autant dans les

musiques arabes d'aujourd'hui que dans celles de l'Inde,de la Grèce, ou des Andes.

On peut donc identifier ce rythme primordial dans denombreuses musiques du globe. On s'étonnera moinsalors qu'il ait rencontré en Argentine une apparence defrère siamois généré comme spontanément, à desmilliers de kilomètres de lui, sans explications. Il ne s'a-git pas, à mon avis, d'une coïncidence, mais de la simplevertu rythmique de la syncope, que tous les peuples ont,de tous temps, parfaitement connue.

L'Europe cartésienne, dans sa vision du tango a long-temps négligé, particulièrement au cours de la périodedite ''staccato'', cette pratique pourtant très riche, au pro-fit de rythmes trop carrés, rigides et réguliers, provo-quant un appauvrissement musical. Elle a ensuite redé-couvert avec passion certaines des origines cachées decette musique, qui se sont alors imposées comme uneévidence.

Christian Dubar

(1) Syncope : son joué sur les temps faibles ou les partiesfaibles d’un temps, et qui se poursuit sur le temps suivant.

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Les danseurs d'aujourd'hui(amateurs et même profession-nels) dansent peu sur la musiquevivante. Or, la fertilisation croiséeentre danse et musique a été his-toriquement l'une des grandessources de l'inventivité artistiquedu tango. La perte de cette sym-biose ne risque-t-elle pas de frei-ner, voire de compromettre l'ac-tuel renouvellement esthétique dutango ? Faut-il et peut-on agirpourfavoriserun rapprochement? La Salida vous présente les ter-mes du débat.

Les causes de l'éloignement

Tous les partenaires - musiciens,organisateurs de bals, danseurs -expriment des positions similai-res : l'animation des bals par lesorchestres est en principe souhai-table, mais se heurte à d'impor-tants problèmes concrets.

La plupart des organisateurs, toutd'abord, affirment pour la plupartsouhaiter associer davantage lesmusiciens au bal. Certains,comme Nathalie Clouet ou JorgePell, le font régulièrement dansle cadre de leurs bals parisiens.Mais pour les autres, c'est plutôt- hors de très grandes et excep-tionnelles manifestations - unconstat de divorce, qui a trois rai-sons majeures : d'abord, lesorchestres coûtent cher : ''il fautpayer voyage, logement, Sacem,cachet : en deça de 200 entrées,on est sûr de prendre le bouillon''déclare par exemple un responsa-ble associatif du midi. Ensuite, le

res qu'ils ont entendu en ''live'', et71 % déclarent être plus sûr de laqualité de la musique enregis-trée.

Du côté des musiciens, le son decloche est évidemment différent.Tout d'abord, nombreux sontceux, qui, ouvertement ou impli-citement, ne souhaitent pas jouerpour le bal, perçu comme artisti-quement dévalorisant et sourcesde compromissions inaccepta-bles. D'autres, comme JuanCedrón, souhaiteraient aucontraire le faire, défendant l'i-dée d'une symbiose mutuelle-ment enrichissante entre les deuxarts. Mais cette bonne intentionse heurte à de nombreuses diffi-cultés, et en tout premier lieul'insuffisance d'un ''marché'' debals suffisament large pour fairevivre sur une base permanente unorchestre, surtout s'il dépasse 3ou 4 musiciens. Ensuite, les dan-seurs sont l'objet de critiquespour leur manque de curiosité etde réceptivité aux recherches desmusiciens contemporains : ''Il estrare de trouver des danseurs quis'intéressent à des sonorités aut-res que celles des grands orches-tres des années 1940'' déclare,par exemple, un grand maîtreargentin de Paris. ''Les gens nereconnaissent pas notre travail, ilfaut faire trop de concessions àdes danseurs qui ont pris le pou-voir dans les salles'' répond enécho un musicien du midi.

public n'est pas nécessairementdemandeur : ''En général, lesgens sont plus à l'aise avec desCDs. Parfois, ils se plaignentmême ouvertement''. Au total, lerisque financier lié au cachet desartistes n'est pas toujours com-pensé par la satisfaction dupublic.

Une enquête réalisée auprès desstagiaires de Prayssac(1) cet étéconfirme une attitude ambivalen-te du public vis-à-vis des orches-tres. Si une large majorité décla-re aimer, en principe, danser surde la musique vivante (64 %), ilsne sont plus que 46 % à déclareraccepter de payer plus cher pourcela.

Comment expliquer cette relati-ve désaffection ? Le public desdanseurs ne se remet pas encause, puisqu'ils déclarent prati-quement tous (98 %) écouterattentivement la musique et cher-cher à danser en harmonie avecelle. Ils se considèrent en généralcomme des mélomanes, puisque85 % disent écouter de lamusique de tango hors des bals.Si la majorité (58 %) préfèredanser sur la musique tradition-nelle, ils sont également trèsnombreux (57 %) à souhaiter, àl'occasion, danser sur desmusiques plus novatrices. Enfin,64 % estiment que la formation àl'écoute musicale des danseursest suffisante. Par contre, lavision de la musique vivanten'est pas entièrement positive :64 % des danseurs disent avoirété parfois déçus par les orchest-

Débat

Comment mieux associer musique vivante et danse de bal ?

(1) Enquête réalisée au cours dustage de l'association Le Temps duTango dans le Lot du 22 au 29juillet. 58 réponses.

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Sortir de l'impasse

Pourtant, les exemples d'associa-tions réussies sont nombreux : lasoirée du mai dernier avec Artangoà l'espace Peter Goss a laissé unfort souvenir, en général positif, àceux qui y ont assisté. Les presta-tions Duo Rio de la Plata aux ren-contres de Toulouse, de l'orchestreVeritango à Toulouse et à Paris ceprintemps, de la Tipica Cedron aucabaret Sauvage en 1998 et 1999,de l'orchestre d'amateurs deFernando Maguna Chez Jorge Pellà Montreuil, du Tango AndhorinaSextet en Bretagne au réveillon1999 - pour ne citer que quelquesexemples - ont sucité dans lepublic un enthousiasme évidentqui s'est manifesté par de très nom-breux rappels.

Quels sont les ingrédients de cesréussites ? D'abord, un public suf-

fisament large pour pouvoir soute-nir financièrement un gros orches-tre ; des manifestations suffisa-ment importantes (associant stagede danse, de musique, concerts,conférences sur la musique, restau-ration, etc.) pour ''diluer'' le coût del'orchestre dans un chiffre d'affai-res plus élevé ; des musiciensayant recherché et réussi une syn-thèse entre l'ambition créatrice etles contraintes du bal ; enfin, unpublic de danseurs fidèle oucurieux, de bonne sensibilité musi-cale, ouvert à des formes d'expres-sions innovantes.

Comment progresser dans cettevoie ? Comment convaincredavantage de jeunes musiciens quele rapprochement avec les dan-seurs peut constituer pour eux, nonune contraintes, mais au contraire,comme à la grande époque, une

Beba Pugliese et la crise''Cela coûte très cher de se payer un orchestre. Même en offrant un cachet très bas. Les milongas doivent faire des miracles pourrentrer dans leur frais. De notre côté, il nous faut toucher un minimum pour pouvoir vivre et travailler. (…) Le pire, pour lesmusiciens est de ne pas avoir de travail, d'espace pour se produire, d'être confrontés à des déceptions. Tout se tient : un auteura besoin d'un interprète, qui a besoin d'une scène. J'ai des élèves, je forme des jeunes, mais où vont-ils ? En Allemagne, enHollande. (…) Je n'ai jamais connu de pire période pour les musiciens de tango : on travaille pour couvrir les frais, pour survi-vre. L'instabilité fait perdre l'énergie créatrice…''

Extrait d'une interview parue dans BA tango n°14, Août 2000

source d'inspiration supplémentai-re ? Symétriquement, comment sti-muler davantage la sensibilité, l'é-coute et la curiosité musicale desdanseurs amateurs ? L'intégrationsystématique d'une dimension''musicale'' et ''culturelle'' dans lesactivités de formation (stages etcours de danse) est-elle souhaita-ble ? Enfin, comment les organisa-teurs pourraient-ils parvenir àassurer une rentabilité minimaleaux activités de musique vivante ?Faut-il créer des lieux permanents,coupler bals, concerts et cours demusique ?

Un débat sur ces questions, suivide démonstrations et d'un bal, auralieu le 18 novembre prochain à lasalle Louis Lumière à Paris. Veneznombreux pour y participer, expri-mer vos opinions, écouter de labonne musique vivante et danseravec elle..

Danielle Sarfati

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Vivant en France depuis plusde 30 ans, Juan Cedrón a jouéun rôle fondamental dans ladécouverte par le public euro-péen d'une musique de tango àla fois authentique et innovan-te. Dans son œuvre voisinentles interprétations fidèles auxstyles traditionnels (commedans le CD ''Tango Primeur'')et les créations originales (CD''Apparition urbaine'' ; Sonintérêt pour la poésie s'estconcrétisé par la mise enmusique de nombreux auteurscontemporains, notamment,outre ses propres textes, ceuxde Tunon, de Gelman, et, plusrécemment de Acho Manzi(CD ''Para que vos y yo'').Outre le fameux CuartetoCedrón, il a créé une grandeformation, La Típica, qui com-porte actuellement 14 musi-ciens, et lui a permis derenouer avec le répertoire desgrands orchestres de bals tra-ditionnels. Il nous explique icison point de vue sur la nécessi-té de mieux associer la poésieet la musique vivantes à la pra-tique de la danse.

Pourquoi avez-vous créé cegrand ensemble, La Típica ?Le tango associe de manièreinséparable la musique, la poésieet la danse. Piazzolla avait tortquand il disait ''si les gens veu-lent danser, il n'ont qu'a écouterdu cha-cha-cha''. Ce mépris de ladanse et du bal est une erreur dela part des musiciens. Le but deLa Típica est au contraire defavoriser l'association danse-musique. J'ai passé ma jeunesse

à écouter les grandes formationstraditionnelles de la grandeépoque, qui jouaient pour fairedanser les gens, et dont la riches-se musicale est immense. Aussi,la tradition du tango instrumen-tal destiné au bal me semblecomplètement naturelle. En1987, lorsque j'ai réalisé le spec-tacle ''Mémoires de BuenosAires'', j'ai créé avec MiguelPraino un grand ensemble, enfaisant appel notamment àAntonio Agri, Juan JoséMosalini et Gustavo Beytelmann.Au départ, il s'agissait d'accom-pagner la danse de scène duspectacle, mais, par la suite, nousavons également commencé àjouer en concert et pour les bals.Mais c'est surtout depuis 2 ou 3ans, avec notamment l'expérien-ce du Cabaret Sauvage à Paris,que La Típica a pris son essorcomme orchestre de danse. C'estqu'aujourd'hui, il existe unpublic de danseurs amateursbeaucoup plus important qu'il y15 ans.

Quels ont été vos choix enmatière de répertoire ?La Típica m'a permis d'interpré-ter un répertoire traditionnel quim'émeut beaucoup et que j'avaisrêvé de chanter depuis toujours.Nous avons cherché à faire revi-vre les styles et les arrangementsmagnifiques de Gobbi, de Troilo,ou de Pugliese sans les altérer,car la recréation ou la réinterpré-tation systématique des œuvresexistantes ne me paraît pas sou-haitable. A force de ''réarranger''on finit pas déranger les stylesoriginaux. Tout le monde n'a pas

le génie de Salgan, qui a super-bement réarrangé ''Recuerdo'' dePugliese, en ajoutant de trèsbeaux contrechants. Par la suite,j'ai également fait interpréter àla Tipica des créations person-nelles.

Quel bilan tirez-vous de cetteexpérience ? Sur le plan personnel, cela m'aappris à jouer avec un grandorchestre, alors qu'en tant queguitariste, j'étais plutôt habituéaux petites formations. LaTípica a également été une pépi-nière de jeunes musiciens quej'ai pu former, comme ManuelCedrón au bandonéon, FannyRome, Anne Vilette, FlorentMaton, Emilio Cedrón, Vincent

La Típica : interview de Juan Cedrón

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Goyer et Dominique Lemonierau violon, Laura Caroni au vio-loncelle, Roman Cedrón à lacontrebasse, Jeanne-Marie Golseau piano. Aujourd'hui, ils maîtri-sent les secrets de l'interprétationdu tango et ont pris leur placeaux côtés des anciens commeMiguel Prailo et Daniel Cabrera.Et puis, c'est magique de voir lesgens danser sur ma voix. Il y a eude grands moments d'émotion auCabaret Sauvage , mais aussi àNîmes, à Alès…

Pensez-vous que le milieu desdanseurs est suffisament récep-tif aux créations des musiciensde tango contemporains ?Les danseurs français ont uneapproche, disons, très libre de lamusique de tango. Le bon côtéde la chose, c'est qu'il y a là unpotentiel d'innovation intéres-sant, par exemple à la frontièrede la danse contemporaine. Celanous montre aussi à nous, argen-tins, qui sommes peut-être tropentravés par la tradition, que l'onpeut danser sur toutes sortes demusiques. Mais on a aussi par-fois l'impression que les dan-seurs français font un peu n'im-porte quoi. Il ne viendrait parexemple à l'idée d'aucun argentinde danser sur les chansons deCarlos Gardel, on encore de fré-tiller gaiement sur les derniersvers de ''Sur'', qui disent ''tout estmort, je le sais''. Il y a là descontresens qui peuvent provenird'un manque d'approfondisse-ment de la culture tanguera, etnotamment d'une méconnaissan-ce de la langue et de la poésie.Cela me rappelle qu'avant d'arri-ver en France, j'adorais mangerde la crème chantilly avec lecamenbert. J'aimais déjà beau-coup la cuisine française, maisce n'est que plus tard, après êtrearrivé ici, que mon goût s'est

affiné. On pourrait souhaiter demême un approfondissement dela culture tanguera des danseursfrançais, qui pourraient s'ouvrirdavantage aux autres dimensionsde cet art: poésie, chant, musiqueinstrumentale….

Il y a mille façons d'améliorer leschoses. Par exemple, nous allonsreprendre à la rentrée lesconcerts mensuels dominicauxde La Típica au CabaretSauvage. Nous aimerions inviterà chaque fois un professeur dif-férent, qui donnerait un courspuis ferait une démonstrationavec ses élèves au son de notreorchestre, dans le but de mieuxassocier danse et musique vivan-te. Nous allons également menerune expérience similaire à la''Tentation'' à Bruxelles.

Quelles sont les raisons pourlesquelles il y a aujourd'hui sipeu de musique vivante dansles bals tango ? Il y d'abord, bien sûr, une raisonéconomique. Un orchestre, çacoûte cher, surtout s'il est com-posé de 14 musiciens comme LaTípica, même si, dans le passé,nous avons parfois accepté des

Le prochain CD de l'orchestreLa Típica devrait paraître cou-rant octobre, avec des composi-tions de Troilo, Francini,Gobbi, Pugliese, dans desarrangements destinés à ladanse. Soirée de présentation de l’al-bum le jeudi 26 octobre auCabaret Sauvage

Photographie Brigitte Massalve (droits réservés)

cachets modestes. L'exigence derentabilité, liée au système capi-taliste, peut faire ici beaucoup demal. Il faut être dans une démar-che artistique, comprendre l'inté-rêt de payer un petit surcoût pourécouter de la musique vivante.C'est aussi la responsabilité dupublic des bals de s'intéresseraux musiciens contemporains.Quand, par exemple, nous avonsessayé de jouer à laMaroquinerie, au KremlinBicètre, ça n'a pas tenu, car lesgens ne venaient pas assez nom-breux. C'est vraiment dommage,car il vaut mieux danser sur unvrai orchestre que sur une casset-te. Et les danseurs devraient êtredavantage sensibilisés à l'écoutemusicale au cours de leur forma-tion.

Propos recueillis par F. Hatem

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du tango, où manquait cependantune piste de danse. C'est de Nîmes,qu'est venu au début 2000, unepetite révolution, avec la créationd'un lieu entièrement dédié autango, la tangueria MadameYvonne, fondée et dirigée par FelixAkli. Deux superbes salles jumel-les avec un parquet de 250 m2, ungrand bar, des tables disposéesautour des pistes, suffisament loindes sonos pour que la conversationpuisse s'engager facilement.. Iln'en faut pas plus pour se sentirheureux. L'inauguration, le 26décembre 1999, donna lieu à unefête magnifique : 120 personnes,l'orchestre Che Bando, le duo Riode la Plata. Depuis, le lieu a trouvéson rythme de croisière, en liaisonavec l'association Sud-tango : desstages pratiquement un week endsur deux ; l'organisation du 3èmeété du tango avec stages, concerts,danse le soir sur les places deNîmes, qui a rassemblé 400 partic-ipants, dont 80 % de non-Nîmois etun nombre croissant d'étrangers.L'exemple vient de faire des ému-les plus à l'ouest, avec la créationde la milonga de Bidart (cf enca-

Ça bouge dans le sud

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Depuis quelques années, lesmanifestations estivales detango se multiplient dans lesud de la France. Le dyna-misme des aficionados locauxs’allie à la clémence du cli-mat pour en assurer le suc-cès. Bilan de l'été et perspec-tives.

Un nombre croissant de festivals

Depuis le festival d'Alès, le sud ahistoriquement joué un rôle pré-curseur pour l'organisation degrandes manifestations tangueras.Depuis 3 ans, le mouvement s'estaccéléré, au point que a l'on purecenser cet été près d'une dizainede manifestations majeures au sudd'une ligne Arcachon-Gap : prin-temps de Crest et Rencontres dusud à Toulouse en juin ; stages dePrayssac et de Tarascon en juillet ;festival de Tarbes en août ; 3èmeété du tango argentin pendant prèsde deux mois à Nîmes. Complétéspar des manifestations plus ponc-tuelles à Montpellier, Nice, Uzès,Devesset ou Marseille, ces événe-ments, en draînant une importanteclientèle de tangueros extérieurs àla région, ont contribué à déplacervers le sud le cœur tanguero del'Europe pendant l'été. Ils révèlentle bouillonnement artistique etassociatif de ces régions.

Des groupes musicaux actifs

Les orchestres de tango, tout d'a-bord, sont de plus en plus nomb-reux dans le midi, où les musicienss'installent volontiers : Duo Rio dela Plata, formation d'AlbertHammam… L'exemple de Chebando, fondé en 1995, est révéla-teur de cette capacité d'attraction.

Ses fondateurs sont, en effet deux''sudistes'' d'adoption : DanielFarias, un guitariste argentininstallé à Montpellier en 1976 ; etJacky Flouest, un accordéonistevenu du bal populaire parisien etinstallé à Avignon en 1975. Outrele guitariste Sebastian Farias, legroupe intègre depuis 1999 unautre transfuge du nord : le violo-niste Philippe Rubens, né àMontreuil et formé à Versailles en1999. Che Bando a donné depuisde très nombreux concerts dans lesud - Nîmes, Uzès, Montpellier,Perpignan, Grenoble, Marseille,mais également en Belgique, enSuisse et à Paris. Sa musique est àmi-chemin entre le concert et l'ex-pression populaire, alternant com-position moderne et reprise de thè-mes tangueros traditionnels. Il aproduit un excellent CD, très agré-able pour la danse, Sin Nitidez.

Des lieux entièrement dédiés autango

Le Sud est également en pointepour la création de lieux perma-nents de tango. TangueandoToulouse avait déjà créé la Maison

milonga de Bidart

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Les gens du nord descendentvers le midi

A ce dynamisme local s'ajoute l'or-ganisation de manifestations parles ''gens du nord''. Depuis 5 ans, letemps du tango organise par exem-ple en juillet le stage de Prayssac,dans le Lot. La première année,seulement 50 stagiaires et un seulcouple de professeurs. L'été der-nier, ce sont plus de 300 stagiairesqui se sont rendus sur place aucours des deux semaines de stage,encadrés par près de 20 animateurset enseignants. Les cours de tangoproprement dits étaient complétéspar de multiples activités : confé-rences sur la musique, coursd'espagnol, relaxation, pratiques etbals, expositions photos sur l'ar-gentine, cours de rock et salsa. Autre délocalisation estivale, celle

de des Anglais à Nice, le jardin desFontaînes à Nîmes… Sans parlerdes merveilleuses soirées organi-sées à son domicile par José àMarseille, où l'on peut danser auson des cigales et à la lumière desétoiles sur un superbe parquet…

Mais il y a surtout des raisons plusprofondes, comme la solidité duréseau associatif, développé depuisdix ans par des grands précurseurscomme Henri et Catherine, JosettePisani ou Gilles Kobzektchouk ;ou encore la proximité aussi del'Espagne et de l'Italie, qui permetla création d'espaces d'échangestransfrontaliers, entre côte d'Azuret Piémont, entre pays basquesfrançais et espagnol… Bravo àtous, et rendez-vous bientôt là-bas!

Martine Peyrot

organisée cette fois par de jeunesmusiciens venus de Paris et deBretagne (Fernando Maguna,Christine Chazelle, Anne le Corre)à Tarascon, où plusieurs dizainesd'amateurs se sont réunis à la finjuillet pour se former aux arcanesde l'interprétation et de l'arrange-ment.

Dynamisme du grand sud

On pourrait être tenté d'expliquerce bouillonnement par la qualité devie qu'offre le midi. Et il est vraique les villes et les campagnes dusud offrent des cadres merveilleuxqu'ont su utiliser les organisateurs,comme la place Saint-Georges deToulouse, le boulevard Sarrail àMontpellier, les bastides ardéchoi-ses chères à Gilles Kobzetchouk, lagrand-place de Tarbes, la promena-

Une interview de Thierry Ausseil, fondateur de La milonga à BidartIl existe désormais un endroit où l'on peut danser le tango tous les jours au Pays Basque ! La milonga, c'est sonnom. C'est un joli restaurant installé dans une ancienne ferme rénovée entièrement, à Bidart, entre Biarritz et StJean de Luz. On peut y dîner : les empanadas cotoient sans honte l'Axoa (spécialité du pays, sorte de ragoût deveau) et les tapas (petites brochettes espagnoles). La piste en bois huilé au milieu de la salle, est entourée d'undallage noir et blanc, où l'on peut également danser. Le décor est tout de pierre et de bois, avec un mobiliermoderne, des tableaux et des marouflages, peints par le propriétaire des lieux et des amis, avec, bien sûr, pourthème le tango... Le bar est un peu séparé de la salle, comme pour ne pas déranger l'atmosphère intimiste etfamiliale, le plafond est entièrement recouvert de pages de journaux noir et blanc argentins, où figurent de nom-breuses photos de danseurs de tango ....

D'où vient ce projet de milonga ? J'ai voulu un lieu autonome, qui ne se réclame pas d'une association, ouverttous les jours toute la soirée, un espace de rencontre pour tous, danseurs ou non, amateurs de tango : mon modè-le c'est " Les Trottoirs de Buenos Aires " où j'ai vécu tant d'émotions ! J'ai rencontré notre associé restaurateur,et nous avons trouvé cette ferme basque à retaper entièrement. J'ai voulu que ce soit un restaurant aussi, car c'estun lieu où il n'y a pas d'obligation de danser : on peut dîner, regarder danser, écouter la musique. JorgeRodriguez nous a beaucoup encouragé dans ce projet.

Quelles sont les extensions prévues ? C'était une grande ferme, il y a de la place pour aménager un 3 piècespour recevoir amis ou professeurs, un 1er étage pour aménager une salle de cours si besoin, une terrasse pouragrandir l 'espace de bal. Tout est fait ici, pour la convivialité : on peut danser le tango maintenant sur la côtebasque, tout en passant quelques jours de vacances. Je ne pense pas organiser spécialement des cours ou desstages, mais pourquoi pas offrir à des professeurs de tango la possibilité de le faire, le temps d'un week end. Etle soir, nous ferions de l'animation avec eux. C'est notre idée de retrouver un esprit de rencontre et de multiplierles opportunités de danser en province. Je projette de faire venir des formations de 2 ou 3 musiciens, ainsi quedes chanteurs.

Et ta vie privée ? Un peu perturbée en ce moment, d'autant que nous gardons nos métiers, près de Tarbes. Nos4 enfants sont ravis et participent. Marie-cé et moi travaillons beaucoup, mais notre récompense est, de voirvivre et de partager la Milonga avec beaucoup de gens.

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Agenda

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OCTOBREDimanche 1er au samedi 7 - Hyères(83) Stage tango argentin, animé parRoland Messeca et Maryse Chambert,village''plein sud'', 1975 F.Rens : 04 67 54 41 13

Dimanche 1er et dimanche 8 - Paris(75)Stage d'initiation au tango argentin parLe Temps Du Tango, 5 rue du MoulinVert 14ème, 350 F adhésion incluse.de 14 h à 18 h et 14 h à 17 h Rens : 0146 55 22 20.

Du 2/10 au 13/11 - Paris (75)La Peña Saint-Germain. le 9 : vernis-

sage de l'exposition de photographiesde Michèle Guilbauld. Concert du trioPablo Nemirovsky. 20h30. le 16 :Tangueando (extraits) par la compa-gnie Alternancia, 20h30. Le 23 : ''LeTango est-il vraiment Argentin ?'',Débat avec des écrivains et des jour-nalistes, 20h30. Le 6 novembre :concert Fernando Blaszko/GustavoGancedo, 20h30. Le 13 : concert duQuinteto La Tinta, 20h30. 3 rue desPetites Boucheries 6ème. Rens : 01 4633 19 89.

Mercredi 4 - Paris (75)Concert du quartet moderatoTangabile, 21h, Marilou's Bar, 72bisrue Jean-pierre Timbaud 11ème. Rens : 01 43 55 64 68

Vendredi 6 - Toulouse (31)Stage tango animé par Laurent deChanterac et Christine Caminade,école Elizabeth Béclier. Rens : 05 6199 23 07

Vendredi 6 et samedi 7 - Paris (75)à l'Institut Finlandais. Le 6, Bal, 20h. le 7 : Bal avec l'orchestre LasMalenas, 20h. 60 rue des Ecoles5ème. Rens : 01 40 51 89 09.

Stage initiation, animé par Laurent deChanterac et Christine Caminade,école Elizabeth Béclier. Rens : 05 61 60 82 83

Samedi 7 - Lille (59)Salon tango, par l'association Tango ?Tango !, 21h30, 154 rue d'Anvers,Tourcoing, 20 F/30 F.Rens : 03 20 04 44 38

Samedi 7 - Paris (75)Bal tango ''guardia vieja'', de 21h00 à1h30, école de danse de Paris, 17 ruedu faubourg du temple, 10ème, 50 F ycompris boissons.Rens : 01 43 79 80 87 ou 03 86 36 9356

Samedi 7 - Paris (75)Concert du quintette Tangage, 20h30,centre Louis Lumière, 46 rue LouisLumière 20ème. Rens : 01 43 58 63 11

Samedi 7 et dim 8 - Bordeaux (33)Stage tango, animé par Léo Calvelli etEugenia Usandivaras, salon de danse,17 rue de Budes. Rens : 05 56 77 7068

Samedi 7 et dimanche 8 - Crest (26)Stage tango avec Facundo et Kelly,MJC de Crest. Rens : 04 75 84 46 49

Samedi 7 et dimanche 8 - Nice (06)Stage tango animé par Pablo Ojeda etBeatrix Romero, avec pratique, bal etdémonstration le samedi soir. Stage àla Maison pour tous, 18 bd PaulMontel. Bal au centre Danalys, 34 bdde Riquiez. Rens : 04 93 62 15 99

Samedi 7 et dimanche 8 - Paris (75)Stage tango animé par Suzanna Miller,centre Momboye, 25 rue Boyer20ème.Rens : 01 48 05 00 60

Samedi 7 et dimanche 8 - Sète (34)Stage tango avec Plume Fontaine etDorella, avec pratique le samedi de21h à 24h, caserne Vauban, 11 rue duJardin des Hespérides. Rens : 04 67

Du 6/10 au 25/11 - Paris (75) à la cité universitaire. Le 6 : ''Tango

Méditerranée'' par le compositeur ita-lien Salvatore Di Stefano, 20h30,Maison d'Italie. Le 18 : concert duQuintette de Luis Rizzo, 21h, CentreNéerlandais. Le 22 : Concert du septetde Gustavo Gancedo (guitare), 20h30,Fondation Argentine. Le 24 : concertdu Quartet Moderato Tangabile,20h30, Maison d'Allemagne. Le 28 :concert de Gabriel Vallejo (piano),20h30, Maison Henrich Heine. Le 7novembre: Concert de FernandoFiszbein (guitare), 20h30, Maison duMexique. Le 12 : concert du Quintetola Tinta, 18h, Fondation Suisse. Le 18: Concert du Quintet Tiempo Sur,20h30, Maison Henrich Heine. Le 21 :spectacle de la CompagnieAlternancia (danse théâtre), 20h30,Maison de l'Asie du sud-est. Les 22 et23 : spectacle ''Le fleuve aux semellesde vent'', 20h30, Maison du Portugal.Le 24 : ''Plaza de Mayo un jeudi après-midi'' de Jean Jacques Greneau,20h30, Maison de l'Inde. Concert deGabriel Vallejo (piano), 20h30,Maison de la Suède. Le 25 : bal à 21h,Maison Deutsch de la Meurthe, 21h.Concert du groupe de GustavoGancedo, 20h30, FondationArgentine. 7 Bld Jourdan 14ème. Rens : 01 43 13 65 56.

Du 6/10 au 26/11 - Paris (75) au Web bar. Le 6 : démonstration deTango par Carmen et Victor, vidéos, àpartir de 20h. Le 28 : concert duQuinteto la Tinta, 20h. Le 5 novembre: contes, vidéos, gastronomie, à partirde 17h. Le 10 : débat ''Des bas-fonds àla world music'', 20h, suivi d'unconcert de Pablo Nemirovsky, 21h. Le19 : contes, vidéos, à partir de 17h. Le24 : extraits du spectacle''Tangueando'' par la CompañiaAlternancia, vidéos. A partir de 20h.Le 26 : contes, vidéos, à partir de 17h.32 rue de Picardie 3ème. Rens : 01 4272 66 55.

Samedi 7 - Foix (09)

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Dimanche 8 - Paris (75)Atelier ''entre hommes'', de 16 h à 18h, suivi d'une pratique dirigée, de 18 hà 22 h, le tango, 13 rue au Maire,3ème, 100 F (pratique seule 25 F + 10F si orchestre). Rens : 01 40 18 09 18

Du mardi 10 au ven 13 - Paris (75)à la maison de la Culture du monde.Les 10 et 11 : concert de Eino Grönavec la chanteuse Kaija Pohjola(tango Finlandais), 20h30. Le 12 :concert de Juan Carlos Caceres,20h30. Le 13 : concert de OlgaDelgrossi, 20h30. 101 Bld Raspail6ème. Rens : 01 45 44 73 59.

Jeudi 12 - Bordeaux (33)Soirée bal Tango Bordeaux, 18h30 à23h, salle Son Tay, rue Son Tay.Rens : 05 56 44 06 34

Vendredi 13 - Lyon (69)Bal animé par l'orchestre El Arranque,22h à 1h, précédé d'un concert à 20h,La-Scène-sur-Saone, 4ter, quai Jean-Jacques Rousseau, La Mulatière Rens : 04 78 39 24 93

Vendredi 13 - Montpellier (34)Bal Tango Panaché, de 20h à minuit,café de l'Esplanade, BoulevardSarrail.Rens : 04 67 58 12 74

Vendredi 13 au dimanche 15 -Clermont-Ferrand (63)Stage tango animé par Fabiana Basso,avec l'orchestre ''Buenos Aires tangotrio''. Rens : 04 73 38 57 71

Samedi 14 - Lyon (69)Journée portes ouvertes de l'associa-tion Tango de Soie, avec initiationsgratuites de 14h à 18h30, 41 rueLenaud. Tango de Soie sur les ondes,sur radio Canut, 102.2 FM, 10h45 à11h.Rens : 04 78 39 24 93

Samedi 14 - Lyon (69)Bal à la Scène sur Saône, à 21h30,précédé d'un initiation gratuite à 20h,4ter quai Jean-Jacques-Rousseau 40F/20 F.

Véronique Davério et ChristineGénéraux, 20h30. Samedi 21 : concertde Suzanna Blaszko et GustavoBeytelmann, 20h30. 10 rue de laVacquerie 11ème. Rens : 01 44 64 11 50.

Vendredi 20 - Grenoble (38)Soirée tango Soleado, 20h, restaurantde la Bastille. Rens : 04 76 21 77 66

Vendredi 20 - Marseille (13)Apéro tango, Brasserie Les Danaïdes,de 20h à 23h, square Stalingrad 1er, 20F (40 F si musiciens).Rens : 04 91 92 45 97

Ven 20 au dim 22-Ferney-Voltaire(01)Stage tango, avec Nançy Louzan etDamian Esell.Rens : 04 50 42 98 73

Samedi 21 - Cordes-sur-Ciel (81)Stage tango, animé par FlabioAguilera.Rens : 05 63 56 85 84

Samedi 21 - Grenoble (38)Stage organisé par l'association TangoSoleado. Rens : 04 76 21 77 66

Samedi 21 - Lens (62)Bal d'ouverture de l'association''Tango el..'', animé par le groupe''Stanko'', avec démonstrations etcours d'initiation gratuit, exposition depeinture, à partir de 21h30, CACAlbert Camus, 50F/30F. Rens : 03 2158 49 77 ou 03 21 13 56 86

Samedi 21 - Mantes-la-Jolie (78)Concert du Cuarteto Cedron, 21h,Centre Culturel Georges Brassens.Rens : 01 30 63 03 30

Samedi 21 - Marseille (13)Nuit du tango argentin dans le cadrede la Fiesta des Suds.Rens : 04 91 48 09 29

Samedi 21 - Paris ( 75)Bal Lumière, avec démonstrations parMarta et Magnolo, de 21h à 2h, 46 rueLouis Lumière, 75020, 70 F/ 50 F.Rens : 01 46 55 22 20.

Rens : 04 78 39 24 93

Samedi 14 - Orthez (64)Bal Tango, 12 rue Moncade.Rens : 05 59 69 96 22

Samedi 14 - Paris (75)Bal tango, animé par Sol Bustelo etClaudia Rosenblatt, de 22h à l'aube,168 rue Saint Maur Paris 11ème.Rens : 01 48 05 00 60

Samedi 14 - Paris (75)Atelier ''chanter le tango'', animé parGeorgina Aguerre, de 12h à 14h30, auClair Obscur, 62 rue de Charonne11ème. Rens : 01 45 84 15 29

Du samedi 14 au mardi 17 -Marseille (13)Stage avec Fabian Salas et Carolinadel Rivero, avec bals et pratiques.Rens : 04 91 48 09 29

Du 14/10 au 05/11 - Paris (75) à la Guinguette pirate. Le 14 : concertdu trio Beytelmann avec SusanaBlaszko, 20h. Le 2 novembre : concertd'Alain Petit et Adrien Poletti, 20h.Vendredi 3 novembre : concert du trioAlma et Chorizo, 20h. Le 4 : concertde Gustavo Beytelmann et SuzanaBlaszko, 20h. Le 5 : concert de lachanteuse Ada Mathus, 20 h. 11 quaiFrançois Mauriac. Rens : 01 56 29 10 20.

Dimanche 15 - La Rochette (74)Bal tangonéon , de 17h à 22h, centred'animation. Rens : 04 79 28 22 93

Dimanche 15 - Paris (75)Bal tango, avec spectacle, restaura-tion, à partir de 18h, au Patio, 234 ruede Tolbiac, 13ème. Thème :Résonances au féminin. Rens : 01 4857 33 15

Du lundi 16 au samedi 21 - Paris(75)Festival PBTa à l'Espace Kiron. Lundi16 : concert de Ema Milan, 20h30.Exposition de peintures (jusqu'au 22octobre). Mardi 17 : concert d'OlgaDelgrossi, 20h30. Mercredi 18 octob-re : concert du trio Contepo, 20h30.Jeudi 19 : concert du groupe Tres yDos, 20h30. Vendredi 20 : concert de

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Sam 21 et dim 22 - Le Fenière-Pavie(Gers)Soirée tango argentin animée par l'or-chestre La mariposa, samedi à 22h,suivie d'un stage débutant le dimanche22.Rens : 05 62 05 93 87

Samedi 21 et dim 22 - Nîmes (30)Stage animé par Fabian Salas, tangue-ria ''Milonga del angel'', 54 route deBeaucaire. Rens : 04 66 36 74 21

Dimanche 22 - Albi (81)Stage tango, avec Maryse Fabrègue etStéphane Allirol, de 14h à 18h30, mai-son de quartier de Cantepau, avenueMirabeau. Rens : 05 63 56 15 29.

Dimanche 22 - Paris (75)Stage tango, animé par CarolinaBoselli, 15h à 18h, Studio DanseEnergie, 71 rue Desnouettes, 15ème.Rens : 01 45 3214 62

Lundi 23 - Nantes (44)Bal tango, de 21h à 1h, CRDC, quaiFerdinand Favre. Rens : 02 40 40 0808

Mardi 24 - Paris (75)Concert la Tipica, 20h à 22h, Maisonde la radio, studio Charles Trenet,dans le cadre de l'émission ''un mariidéal'', France-Musique (direct).

Mercredi 25 - Bordeaux (33)Soirée féline Tango Bordeaux, 22 h à0H, café le Chat qui Pêche, 16 rueGarat, entrée libre.Rens : 05 56 44 06 34

Mercredi 25 - Orléans (45)Bal tango, par l'association El tangoArgentino, Couleurs Café, 370 FbgBarnier, Fleury les Aubrais.Rens : 02 38 75 78 31

Du mer 25 au sam 28 - Paris (75) Concert du Trio Esquina, 21h, LaVieille Grille, 1 rue du Puits del'Ermite 5ème. Rens : 01 47 07 22 11

Du 25/10 au 29/11 - Paris (75)à la Maison de l'Amérique Latine. Le25 : concert de Marcela Bernardo etHumberto Cosentino, 20h30. Le 22novembre : débat ''Le tango : un bon

Rens : 05 62 73 10 62

Samedi 28 au samedi 4 novembre -Montpellier (33)Stage tango débutant (le 28), intermé-diaires et avancés (29 et 30), accom-pagnement pédagogique pour ensei-gnants (du 29 au 4) , animés par GillesKobketchouk, Maison du tango.Rens : 04 66 81 94 39

Dimanche 29 - Paris (75)Bal tango au Patio. Thème : Le can-dombe, ancêtre du tango. Voir diman-che 15 octobre.

Dimanche 29 - Tarbes (65)Bal tango, à partir de 18h, au Régent,place de Verdun.Rens : 05 62 91 76 22

Du 30/10 au 11/11 - Paris (75)à Paris Aller Retour. Le 30 : spectaclede Pierre Boyer (accordéon),''Buenos-Aires à Paris'', 20h30. Le 4novembre : concert de Fernando Daro(chant) et Ignacio Cabello (guitare),20h30. Le 10 :''Songe d'une Nuit deTango'', avec Béatriz Stern (chant),Corinne Hache (piano), 20h30. Le 11 :Adriana Pedrolo (chant) et DiegoTrosman (guitare), 20h30. 25 rue deTurenne 4ème. Rens : 01 40 27 03 82.

NOVEMBREDu jeudi 2 au lundi 5 - Sarzeau (56)Stage danse et musique, animé parl'association Octaèdre.Rens : 01 43 79 55 90

Vendredi 3 - Bordeaux (33)Bal Tangueando, de 21 h à 24 h, caféLa Balouette, Barrière de Toulouse.Rens : 05 56 77 70 68

Vendredi 3 - Nantes (44)Bal tango au Pannonica. Voir vendredi20 septembre.

Samedi 4 - Le Mans (72)Bal ''Les Barjos du tango'', 21h.Rens : 02 43 78 18 49

Samedi 4 - Lille (59)Salon tango, par l'association Tango ?

sujet littéraire ?''. Lse 28 et 29 : soiréeVidéos/ARTE, 20h30. 217 Bld Saint-Germain 7ème. Rens : 01 49 54 75 00.

Vendredi 27 - Bordeaux (33)Bal Tangueando, de 21h à 24h, caféLa Concorde, 50 rue du MaréchalJoffre.Rens : 05 56 77 70 68

Vendredi 27 - Carpentras ( 84)Spectacle ''Buenos Aires tango'' , avecla compania Argentina AnibalPannunzio-Magui Danni, 20 h 30,Centre culturel.

Samedi 28 - Boulogne-Billancourt(92) Spectacle de tango Chinois, 16h à19h, Jardin d'Acclimatation.Rens : 01 40 67 90 82

Samedi 28 - Lyon (69)Bal à la-Scène-sur-Saône. Voir 14octobre.

Samedi 28 - Paris (75)Bal tango, animé par Sol Bustelo etClaudia Rosenblatt. Voir 14 octobre.

Samedi 28 - Paris (75)Stage tango, animé par CarolinaBoselli, 16h à 19h, Centre JeanVerdier, 11 rue de Lancry 10ème.Rens : 01 42 51 08 12

Samedi 28 - Paris (75)Atelier ''chanter le tango'', animé parGeorgina Aguerre. Voir 14 octobre.

Samedi 28 octobre- Saint-Aubin(91) Stage de tango animé par JavierCastello et le groupe ''Tsigane tango',Salle polyvalente la Colombe.Rens : 01 69 41 33 28

Samedi 28 et dimanche 29 -Toulouse (31)Stage tango, animé par ChristopheApprill et Christine Caminade, écoleElizabeth Beclier. Rens : 05 61 99 2307

Samedi 28 et dimanche 29 -Toulouse (31)Stage tango avec Léo Calvelli etEugenia Usandivaras.

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Tango ! ? Avec démonstrations. Voir 7octobre.

Samedi 4 - Paris (75)Bal tango ''guardia vieja''. Voir 7 octo-bre.

Samedi 4 et dimanche 5 - Lille (59)Stage tango animé par Pablo Ojeda etBeatrix Romero, avec bal et démons-tration le samedi à 21h30.Rens : 03 20 04 44 38 (Tango ? Tango!)

Samedi 4 et dimanche 5 - Nantes(44)Stage tango animé par NathaliaGames et Gabriel Angio.Rens : 02 40 46 99 27

Samedi 4 et dimanche 5 - Sète (34)Stage tango avec Plume Fontaine etDorella. Voir 7 octobre.

Dimanche 5 - Clermont-Ferrand(63)Tango au Café Lecture, de 20h à 23h,5 rue Sous-les-Augustines.Rens : 04 73 38 57 71

Dimanche 5 - Paris (75)Bal tango avec l'orchestre La Típica(Juan Cedrón), de 20h à 1h, CabaretSauvage, Parc de la Villette au bord ducanal, M° porte de la Villette, 100 F/80 F. Le bal est précédé d'un stagetango niveau moyen, animé par ChicoTerto. 120 F pour le stage et l'entrée aubal. le bal 100F, 80F pour les adhérents duTemps du Tango Rens : 01 53 79 21 33/ 01 46 55 22 20

Dimanche 5 et 12 - Paris (75)Stage d'initiation au tango argentin, 5rue du Moulin Vert 14ème , 350 Fadhésionà l’association Le Temps duTango incluse. Rens : 01 46 55 22 2014h à 18h et 14h à 17h

Lundi 6 - Marseille (13)Pratique-apéritif , le web bar, à partirde 19 h. Rens : 04 91 48 09 29

Mardi 7 - Paris (75) Bogumila Gizbert-Studnicka, claveci-niste, interprète Piazzolla, 20h,Institut Polonais, 31 rue Jean Goujon8ème.

Rens : 04 66 36 74 21.

Dimanche 12 - Paris (75)Bal tango au Patio. Voir 15 octobre.Thème : histoire en paroles etmusiques du Rio de la Plata.

Dimanche 12 - Paris (75)Atelier ''entre hommes'', suivi d'unepratique dirigée, de 18 h à 22 h. Voir 8octobre.

Lundi 13 - Brest (29)Spectacle ''A fuego lento'', CompagnieCatherine Berbessou, 20h30, LeQuartz, 2-4, avenue Clémenceau.Rens : 02 98 33 95 00

Mercredi 15 au vendredi 17 - Paris(75)Festival PBTa à la Péniche Daphné.Mercredi 15 et jeudi 16 : concert deJuan Carlos Tajes (chant) et PietCapello (piano). Vendredi 17 : concertde Renée Pietrafesa (piano), folklore,candombe et tango.Rens : 01 30 36 18 88

Jeudi 16 - Bordeaux ( 33)Soirée bal Tango Bordeaux. Voir Jeudi1er octobre.

Vendredi 17 - Marseille (13)Apéro tango, Brasserie Les Danaïdes.Voir 20 octobre.

Samedi 18 et Dimanche 19 -Conflans-Sainte-Honorine (95)Stage tango, débutants et intermédiai-res, par Anibal Pannunzio et MaguiDanni, MJC.Rens : 01 39 19 20 09, 01 39 19 29 09

Samedi 18 - Cordes-sur-Ciel (81)Stage tango, animé par FlabioAguilera.Rens : 05 63 56 85 84

Samedi 18 - Montigny-le-Bretonneux (78)Noche Argentina, à partir de 21h,ferme du Manet, 61 avenue du Manet.Rens : 01 30 43 42 30

Samedi 18 - Paris ( 75)Bal Lumière, avec démonstrations deClaudio Asprea et Agusta Videlia, de21h à 2h, 46 rue Louis Lumière,

Rens : 01 53 93 90 13

Jeudi 9 - Paris (75)Spectacle " El día que me quieras " deJosé Ignacio Cabrujas, 19h30.Projection du film " El día que mequieras " de Sergio Dow (Colombie),21h, Unesco, 7 place de Fontenoy7ème.Rens : 01 41 47 84 55

Vendredi 10 - Montpellier (34)Bal Tango Panaché. Voir 13 octobre.Rens : 04 67 58 12 74

Vendredi 10 - Nantes (44)Concert de tango argentin, avecHaydée Alba, à l'Escall, Saint-Sébastien-sur-Loire. Rens : 02 40 8085 86.

Vendredi 10 - Saint-Aubin (91)Stage de tango (voir 28 octobre).Spectacle du quintette ''Tsigane tango''et ses danseurs, 20h30, salle polyva-lente La Colombe. Rens : 01 69 41 3328

Samedi 11 - Lyon (69)Bal à la Scène sur Saône. Tango deSoie sur les ondes, sur radio Canut.Voir 14 octobre.

Samedi 11 - Montluçon (03)Concert du groupe Malajunta, bar leguingois, rue Ernest Montluses.Rens : 04 70 05 88 18

Samedi 11 - Orthez (64)Bal tango. Voir 14 octobre.

Samedi 11 - Paris (75)Bal tango, animé par Sol Bustelo etClaudia Rosenblatt. Voir 14 octobre.

Samedi 11 - Paris (75) (sous réserve)Atelier ''chanter le tango'', animé parGeorgina Aguerre. Voir 14 octobre.

Samedi 11 - Paris (75)Concert de Daniel Viglietti, 20h, ciné-ma Le Latina, 20 rue du Temple 4ème.Rens : 01 42 77 93 62

Samedi 11 et dimanche 12 - Nîmes(30)Stage animé par Sylvie Fonzes etMarc Tommasi, Tangueria ''Milongadel angel, 54 route de Beaucaire.

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75020, 70 F/ 50 F.Rens : 01 46 55 22 20.

Samedi 18 et dimanche 19 - Paris(75)Stage tango tous niveaux, animé parClaudia Rosenblatt, 16 rue deRomainville, Paris 19ème.Rens : 01 48 05 00 60

Dimanche 19 - Albi (81)Stage tango, avec Maryse Fabrègue etStéphane Allirol. Voir 22 octobre.

Dimanche 19 - La Rochette (74)Bal tangoneon. Voir 15 octobre.

Dimanche 19 - Paris (75)Concert du quintette Tiempo Sur, avecles danseurs Bibiana Guilhamet etJorge Rodriguez, 18h, théâtre duRenard, 12 rue du Renard 4ème. Rens : 01 42 78 15 39

Lundi 20 - Paris (75)Débat ''Tango - Fado : Saudade etNostalgie'', avec Lidia Martinez etLuisa Futoransky, 18h30, Institut

Georgina Aguerre. Voir 14 octobre.

Samedi 25 - Paris (75)Bal tango, animé par Sol Bustelo etClaudia Rosenblatt. Voir 14 octobre.

Samedi 25 - Suresnes (92)Spectacle ''Pas à Deux'' de CamillaSaraceni. Voir 24 novembre.

Samedi 25 et dimanche 26 -Conflans-Sainte-Honorine (95)Stage tango. Voir 18/19 novembre.

Samedi 25 et dimanche 26 -Mirable-les-Baronnies (26)Stage tango tous niveaux, animé parGilles Kobzetchouk, avec soirée lesamedi. Rens : 04 66 81 94 39

Samedi 25 - Lyon (69)Bal à la Scène sur Saône. Voir 14 octo-bre.

Dimanche 26 - Paris (75)Bal tango au Patio.Voir 14 octobre.Thème : Cabaret. Rens : 01 48 57 3315

Camoes 6 rue Raffet 16ème. Rens : 01 45 24 67 92

Lundi 20 - Nantes (44)Bal tango, de 21h à 1h, CRDC. Voir23 octobre.

Du lun 20 au ven 24 - Toulouse (31)Stage tango argentin, animé par PlumeFontaine, Institut danse à deux.Rens : 05 61 40 23 24

Vendredi 24 - Bordeaux (33)Bal Tangueando. voir 27 octobre

Vendredi 24 - Suresnes (92)Spectacle ''Pas à deux'' de CamillaSaraceni, à 21h, Théâtre de SuresnesJean Vilar, 16 place Stalingrad. Rens : 01 46 97 98 10

Samedi 25 - Nanterre (92)Concert du grand orchestre de tangode Juan José Mosalini, 21h, Maison dela musique. Rens : 01 41 37 94 21

Samedi 25 - Paris (75)Atelier ''chanter le tango'', animé par

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au Cabaret SauvageParc de la Villette (face au Zénith)05/11/2000 - 10/12/200007/01/2001 - 04/03/2001 - 01/04/2001

17h30-19h00 : Stages de tango (cours niveau intermé-diaire)20h00-23h00 : Concert de l'Orchestre La Tipica23h00-01h00 : Suite du balPrix : (120F, 100F, 80F)

Réservations :Cabaret Sauvage : 01 40 03 75 15Le Temps du tango : 01 45 55 22 20

Album La Tipica : sortie octobre 2000

Mélodie Distribution Gotan

Le Temps du TangoCabaret Sauvage

Dimanche 26 - Paris (75)Stage tango, animé par Carolina Boselli. Voir 22 octobre.

Dimanche 26 - Tarbes (65)Bal tango. Voir 29 octobre.

Mercredi 29 - Bordeaux (33)Bal Tango Bordeaux. Voir Mercredi 25 octobre. Rens : 0556 44 06 34

Mercredi 29 - Orléans (45)Bal tango, par l'association El Tango Argentino. Voir 25octobre.

DECEMBREVendredi 1er-- Bordeaux (33)Bal Tangueando, de 21h à 24h, café La Balouette, Barrièrede Toulouse.Rens : 05 56 77 70 68

Vendredi 1er et samedi 2 - Avignon (84)Concert du Cuarteto Cedron, 20 h 30 théâtre du Chêne noir,8 bis rue Sainte catherine. Rens : 04 90 82 40 57

Samedi 2 - Blois (41)Spectacle A Fuego Lento, compagnie Catherine Berbessou,20h30, la Halle aux grains, 1 place de la République.Rens : 02 54 90 44 00

Samedi 2 -Paris (75)Stage tango, animé par Carolina Boselli. Voir 28 octobre.

Samedi 2 et dimanche 3 - Lille (59)Stage tango animé par Rolán Van Lorr et Leah Rosenblum,avec bal et démonstration le samedi à 21 h 30.Rens : 03 20 04 44 38 (Tango ? Tango !)

Samedi 2 - Lille (59)Salon tango, par l'assocation Tango ? tango ! ? Avecdémonstrations. Voir 7 octobre.

Samedi 2 - Nantes (44)Bal tango avec orchestre, de 21h 30 à 1h, au Pannonica, rueBasse-Porte.Rens : 02 40 46 99 27

Samedi 2 - Paris (75)Bal tango ''guardia vieja''. Voir 7 octobre.

Samedi 2 - Vincennes (94)Journée tango argentin, stages initiation, débutants et inter-médiaires, avec Philippe Stainvurcel et Sol Bustello, récitalde Sol et bal le soir, espace Sorano, 16 rue Charles Pathé.Inscription préalable obligatoire. Rens : 01 43 65 51 72

Samedi 2 et dimanche 3 - Sète (34)Stage tango avec Plume Fontaine et Dorella. Voir 7 octobre.

Samedi 2 et dimanche 3 - Tarbes (65)Stage avec Pablo et Beatrix.Rens : 05 62 91 76 22

Du samedi 2 au jeudi 7 - Nantes (44)Stage et ateliers tango, animés par Eric Muller et JeusaVasconcelos.Rens : 02 40 46 99 27

Lundi 4 - Marseille (13)Pratique-apéritif , le Webbar, à partir de 19 h. Rens : 04 9148 09 29

Dimanche 3 et 10 - Paris (75)Stage d'initiation au tango argentin, 5 rue du Moulin Vert75014, 350 F adhésion incluse. Rens : 01 46 55 22 20.

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Visite guidée au conservatoire de Gennevilliers

La Salidapage 32

Juan José Mosalini enseignedepuis 1988 le bandonéon àl’Ecole nationale de musique(ENM) Edgar Varese deGennevillers. Il nous fait partde cette expérience et de sesprojets.

Comment les choses ont-ellescommencé ?

A partir de 1981, un regard spéci-fique a été jeté sur la musiquepopulaire française et sur le rôlede l'accordéon dans la transmis-sion de ce patrimoine, jusqu'alorsnégligé dans l'enseignement aca-démique. Le ministère de laCulture a donc décidé la créationd'un certificat d'aptitude à l'ensei-gnement de l'accordéon et dubandonéon. J'étais membre de lacommission à l'origine de cetteinitiative, et la direction de lamusique m'a demandé de mettresur pied une méthode spécifiqued'enseignement du bandonéondans le cadre de ce nouveaudiplôme. Bernard Cavana, direc-teur de l’ENM de Gennevilliers, aété très intéressé par ce travail, etil m'a demandé de venir enseignerle bandonéon dans son école. J'aicommencé les cours en 1988, encompagnie de César Stroscio.

Quel bilan tirez-vous au boutde dix ans ?

L'enseignement s'est développépetit à petit, drainant des élèvesde toute l'Europe, au point queGennevilliers est parfois appeléaujourd’hui ‘’la capitale euro-péenne du bandonéon’’. J'ai éga-lement organisé des stagesailleurs, notamment au CNR de

public. J'accepte éventuellementdes élèves dépourvus de forma-tion en solfège, et je leurapprends à lire avec l'instrument.Je respecte l'enseignement acadé-mique, mais je pense qu'unapprentissage du solfège imposéde manière trop rébarbative peutêtre une barrière. On peut essayerde donner le goût à l'élève à tra-vers la matière, l'approche phy-sique de l'instrument et du ryth-me. Bien entendu, les élèves sui-vent parallèllement d'autresenseignements destinés à enrichirleur discours : histoire de lamusique, harmonie, solfège, etc.

Quel lien avec le tango ?

Bien sûr, une très grande partiedu répertoire du bandonéon estliée au tango. Mais j'enseignel'instrument plutôt qu'un stylemusical particulier, et notre réper-toire comporte également des piè-ces de musique classique oucontemporaine.

Comment voyez-vous l'avenir ?

En février 2001, aura lieu àGennevilliers la grand fête dubandonéon pour commémorer le10ème anniversaire de monenseignement. Y participerontnotamment César Stroscio, LeSexteto Cayengue, le quatuor dePer Arne Glorvigen et mon GrandOrchestre.

J'ai encore de nombreuses annéesde travail pour consolider ce quej'ai mis en place. Mais j'ai aussilancé un mouvement et mes élè-ves sont de de plus en plus nom-breux à enseigner. La relève estdonc assurée.

Metz. Ce cycle d'un an, consacréau bandonéon et à la musiqued'ensemble, a abouti à la réalisa-tion d'un CD. Aujourd'hui, maméthode est en place, et nousaccueillons chaque année unequarantaine d'élèves.

Certains de mes anciens élèvessont eux-mêmes devenus musi-ciens professionnels et ont com-mencé à essaimer et enseigner unpeu partout en Europe, commeVéronique Riou à Alforville, ouencore deux anciens élèves hol-landais à l'université deRotterdam, qui a créé un espacedédié au bandonéon. Le norvé-gien Per Arne Glorvigen estinstallé à Paris, Gaston Lorhodirige un quintet, et MichelLuwisack, un ancien facteur qui atout plaqué pour le bandonéon,est installé à Mulhouse. Certainsde mes anciens élèves ont égale-ment rejoint mon grand orchestre.

Comment est conçu votre ensei-gnement ?

L’équipe est composée de CésarStroscio et de Kristina Kuüsisto,une assistante finlandaise quis'occupe notamment de l'ensei-gnement aux enfants. Outre lebandonéon proprement dit, jem'occupe aussi de la musiqued'ensemble. L'école a mis à notredisposition une salle, ainsi qu'unedizaine de bandonéons. Je donnedes cours collectifs et des coursindividuels. Il y a, bien entendu,des niveaux, mais pas vraimentde cursus formel. Ma façon detravailler est assez large. Il n'y a,par exemple, pas d'examen de find'année, mais une audition oùtous les élèves jouent devant le

Interview de Juan José Mosalini

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Redécouvertes

En 1988, est passée un peuinaperçue, une interprétationtrès personnelle des Saisonsd'après Piazzolla par BenoîtSchlossberg à la guitare,accompagné par J.J Mosaliniau bandonéon : ''Eloge dutango, les saisons'', 58 1086,Adda distribution. A redécou-vrir.

En 1992, Olivier Manouryaccompagnait le baryton JuanChaminé dans l'interprétationdes grands classiques. A écou-ter avec ses tripes. Manoury-Chaminé, Silex Y225017.

En 1995, Luis Rizzo a enre-gistré ''Suite el barrio'' dont il acomposé tous les morceaux.Sa guitare nous emmène dou-cement… ''Luis rizzo, suite elbarrio'', MASO MCD 90080.

Juanjo Dominguez nous offreun grand choix de musiquessud-américaines à la guitare(chacareras, zambas, valses,tangos, etc..). Très doux, àécouter au soleil. JuanDominguez, Collection ''gui-taras del mundo'', n°3, EpsaMusic 17043. 1996.

Tangos exotiques : Un tango''Yiddish Meydaley'' dans lapure tradition d'Europe del'est. ''18 Yiddish folk songlider'' Super disc CD 16007,1996. Distribué par Hataklik,Israël.

Nouveautés

Sortie récente des ''8 saisons''de Vivaldi et de Piazzolla inter-prétées par Gidon Kremer etson orchestre, KremerataBaltica, qui jette un pont à tra-vers les siècles. Eight seasons,Gidon Kremer/KremerataBaltica, Nonesuch 79 568-2.

Autre pont, cette fois entretango et jazz, jeté par Mosalini,Beytelman et Caratini, avecl'interprétation de composi-tions de Mingus et de Monk.Violento, Label bleu, LBC6526.

En liaison avec l'OrchestreNational de Lille, le duod'Artango poursuit sa pérégri-nation tanguera : ''Un soir'',7243 5 45347 2, 1999.

Le guitariste Cacho Tirao nousoffre son immense talent à tra-vers ses compositions et lareprise des classiques : ''Thestory of tango'', vol.7, MPCD3061, Mariposa, 2000.

La révélation des dernièressemaines le ''Tango sur trio''(piano, guitare, basse), qui rep-rend les classiques sur un ryth-me très ''Django''. ''Tango SurTrio'', BMG 640014-4119-2,1999.

Adrian Politi et Alain Petit :''Un secreto'', avec en invitésSandra Rumolino, Pablo Cuecoet Juan José Mosalini, Nightand day, TE024 (Transes euro-péennes).

Marcelo Alvarez, en duonumérisé avec Gardel. Sonyclassical SK 61840.

Musiques de films

Les musiques des films deMarguerite Duras, par Carlosd'Alessio. A emporter dansl'île déserte pour un seul mor-ceau : ''La valse de l'eden ''jouée uniquement au piano.Carlos d'Alessio /M.Duras/India song , le chant dumonde LDX 274818, 1991.

The postman (il postino).Belle et tendre musique. A part''Madreselva'' , à signaler latrès courte ''Milonga delpoeta''. Miramax records 162029 - 2, 1994.

Remerciements à Véronique Leper

Discographie par P. Stainvurcel

Contacts- Nouveau téléphone de Corazonde tango : 04 75 84 46 49- Nouvelle association à Metz :Metz ville tango, fondée parAlber Krajer, 17 rue Dembour59000 Metz - Contact pour les cours de tangoargentin à Rouenluciebon@voilà.fr

Nouvelles pratiques de tango - à Brest les samedi et dimanche.Rens : 02 98 01 18 13 ou 02 9841 89 76- à Montpellier le dimanche à 17havec Roberto Romanelli (04 67 5430 55)- à Marseille, le samedi à 22h avecValérie Lafore et DominiqueLescaret (04 96 12 08 78).

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Les activités régulièresPratique de la Sourdière tous les dimanches, de 17h à 19h45

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le de danse d’Alésia - 5, rue du Moulin Vert - Paris 14eStage d’initiation à la salle d’Alésia les premier et deuxième

dimanches du mois 230F le premier (14h - 18h), 200F le second(14h - 17h), 350F les deux. (adhésion LTDT comprise)...Le bal Lumière le 3ème samedi de chaque mois sauf endécembre - 46 rue Louis Lumière Paris 20e : 21/10, 18/11A paraître en octobre “Le Tango Argentin à Paris”

brochure avec toutes les activités régulières du tango argentin àParis et en région parisienne, et “Mémento des associations enFrance” (15F ou 20F port compris)

Le site de l’association, avec La Salida sur Internet, unforum de discussion : http://www.club-internet.fr/perso/tango/

Le 24 mars 2001, salle Wagram à ParisCOULEURS TANGO

une semaine de fête, grand bal et démonstrations parAlejandra Mantinan & Gustavo Russo

Claudia Codega & Esteban MorenoBeatriz Romero & Pablo Ojeda

Grand balà la mairie du

13èmele 16 décembre(sous réserve)

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