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Mardi 23 décembre 2008 1,80 Mail : [email protected] N°231 Le Mahorais N° 231 11 centre commercial Lukida 97600 Mamoudzou Tél : 0269 61 66 75 - Fax : 0269 61 66 72 CENTRE DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE : LA FRANCE DÉCOUVRE www.lemahorais.com Retrouvez toute l’actualité mahoraise au quotidien...Abonnez-vous Pages 4 & 5

Le Mahorais n°231

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Edition du mardi 23 décembre 2008

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Page 1: Le Mahorais n°231

Mardi 23 décembre 2008 1,80 € Mail : [email protected]°231

Le Mahorais N° 231 11 centre commercial Lukida 97600 Mamoudzou Tél : 0269 61 66 75 - Fax : 0269 61 66 72

CENTRE DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE :

LA FRANCEDÉCOUVRE

www.lemahorais.comRetrouvez toute l’actualité mahoraise au quotidien...Abonnez-vous

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N°231 du Mardi 23 décembre 2008

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N°231 du Mardi 23 décembre 2008 LOCALE

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N°231 du Mardi 23 décembre 2008

Mardi 23 décembre 2008

“EUH, PARDON

MADAME !”

L'idée marketing de lamarque Pardon, installée àLa Réunion, a fait flop. Eneffet, en sortant un shop-ping bag illustré par unecélèbre photo nue de CarlaBruni à l'époque où elle“n'était que” mannequinet annonçant "Mon mecaurait dû m'acheter duPardon" n'a pas plu à lapremière dame qui aintenté un procès contre lamarque. La justice lui adonné raison, et à l'instardes poupées vaudou deson président de mari labelle a reçu la réparationmorale de 40 000 euros.En février, Carla Bruniavait obtenu 60.000 eurosde la compagnie aérienneRyanair pour une photodiffusée dans une publi-cité. L'argent avait étéversé aux Restos du coeur.Un peu cher le coup depub, mais quel coup depub quand même !!!

UN TOLLÉ NATIONAL

Faisant suite à la Une deLibération la semaine der-nière titrant “laRépublique indigne”, l’en-semble de la presse quoti-dienne nationale reprendle flambeau de l’informa-tion qui défraye la chroni-que : Ouest-France, LeMonde, Le Figaro,NouvelObs, l’Express…Bref, la France découvre,la France s’émeut à troismois du référendum quiérigera Mayotte en cin-quième DOM.

CINDA N’EST

PLUS…

La forte tempête tropicalequi a été baptisée par lesservices de Météo France

Réunion la semaine der-nière a beaucoup perdu desa puissance pour redeve-nir une zone perturbée de1006 hpa. Toutefois, lephénomène devraitcopieusement arroser LaRéunion à l’occasion desfêtes de Noël.

DÉFI JEUNES 2008

Le traditionnel concoursdéfi jeunes récompenserases candidats mardi 23décembre à 11 heures auCRIJ à Cavani.Ce dispositif d’aide à l’ini-tiative des jeunes concerneles jeunes de 18 à 30 ansinclus. L’objectif recher-ché est d’encourager etsoutenir les projets indivi-duels ou collectifs quelqu’en soit le domaine :culturel, humanitaire, éco-logique, sportif, scientifi-que et technique, écono-mique. Le montant du prixDéfi Jeunes varie de 2 000à 8 500 Û.25 candidatures ont étéenvoyées cette année, 10ont été retenues. En atten-dant, 6 lauréats ont étédésignés pour cette remisedes prix : - HOUSSEN Salim-

Entreprise de communi-cation

- DAHALANI Miftahou- Brasserie – restaurant- PERON Naïma- Vente

de produits artisanaux- BACAR Nafissa-

Alimentation générale- TOYBOU Nasseim

Diva- Conception – réa-lisation de travaux deconstruction

- SURTOUT Hadji-Import/export – dédoua-nement

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Mardi 16 décembre, une réunion ausommet réunissait une délégationmahoraise et le président de laRépublique. Nicolas Sarkozy enpersonne ouvrait les portes de sonbureau aux représentants de l'île aulagon dès 17h00 avec comme ordredu jour, un seul et unique impératif: l'accession de Mayotte au statut de101e Département français, l'orga-nisation qui en découle et donc, lafameuse feuille de route qui a d'oreset déjà tant fait jaser sur le solmahorais. Les réponses à de nom-breuses questions ont été renduespubliques dans la foulée, dont unedate qui restera à n'en pas douterdans les annales : la populationmahoraise sera consultée le 29 mars2009.

Élus et hautes personnalités maho-raises comme l'ancien député

Kamardine, l'actuel députéAbdoulatifou, le président du conseilgénéral Ahamed Attoumani Douchina(2AD) ainsi que son prédécesseurSaïd Omar Oili (S2O) étaient bel etbien au rendez-vous mardi 16 décem-bre, toutes ouïes face au président dela République, lequel avait convié ladélégation mahoraise pour planifier «ensemble » l'organisation relative à ladépartementalisation de Maoré.Rendez-vous particulièrementattendu, cette réunion débuta auxalentours de 17h00 - heure de Paris- etc'est le lendemain que le compte-rendu des travaux a été divulgué. Unechose est sûre, l'évolution statutaire etinstitutionnelle de l'île approche àgrands pas et il est temps d'assurer lesdétails de l'organisation qui sera àmettre en place pour une accessionferme et définitive.Contacté à ce sujet, l'ancien député deMayotte, Mansour Kamardine, déli-vrait ses impressions à quelques heu-res du rendez-vous fatidique àl'Elysée : « le président Sarkozy nousa convié pour nous exposer la feuillede route relative à la départementali-sation de Mayotte. J'espère qu'il nouscommuniquera la date de la consulta-

tion de la population mahoraise etcomment il envisage l'organisationadministrative de ce futur départe-ment suite au vote ».« La balle est dans le camp desMahorais, soit ils approuvent par laconsultation la proposition duPrésident de la République et le pro-cessus d'évolution se poursuivra, soitils voteront contre » poursuit l'anciendéputé.Selon M. Kamardine : « c'est uneimmense satisfaction d'être reçu par lePrésident, Nicolas Sarkozy tient sesengagements et le rêve de départe-mentalisation porté par plusieursgénérations arrive au bout, nousallons sortir du tunnel. Il faut que lajeunesse mahoraise s'engage massive-ment lors de la consultation car cha-que « oui » nous fera avancer vers ladépartementalisation de façonconcrète et ces voix permettront éga-lement de dire « non » au mépris et àla dictature des Comores ».En bref, l'ordre du jour de la réunionau sommet qui s'est tenu la semainedernière s'articulait essentiellementautour de la départementalisation etde tout ce que cela comprend à traversla présentation de la feuille de route.En ce qui concerne les détails à pro-prement dit, une réunion était prévuele lendemain de la rencontre au seindu ministère de l'Outre Mer afin quetous les points exposés par lePrésident Sarkozy soient suivis d'ef-fet…Les chantiers à mettre en branle sontnombreux, nécessitent attention etrigueur, les Mahorais savent ce qu'ilsveulent et comment ils le veulent. Lecombat n'est pas fini mais sembleavancer à grands pas… Le référen-dum, c'est demain et il s'agit d'êtreprêts ! Voilà pour ce qui se disaitencore un peu avant le rendez-vous.Voilà maintenant ce qui est ressorti dela rencontre et qui a été rendu publicmercredi 17 décembre par les bureauxde l'Elysée :

Lucie Touzé

COMMUNIQUÉCommuniqué faisant suite à l'en-tretien de M. le Président de laRépublique avec une délégationdes représentants de Mayotte

“Le Président de la République areçu à l'Elysée une délégation des

représentants de Mayotte regroupésau sein du comité pour la départe-mentalisation de Mayotte en pré-sence d'Yves Jégo, Secrétaire d'Etatchargé de l'Outre-mer.À cette occasion, les principales éta-pes de la marche vers la départemen-talisation ont été présentées par leChef de l'Etat à savoir :- 29 Mars 2009 : consultation de la

population de Mayotte sur l'évolu-tion vers la création d'un départe-ment relevant de l'article 73 de laConstitution.

- Eté 2009 : adoption de la loi orga-nique mettant en œuvre le choixdes Mahorais, en cas de réponsepositive. La loi organique prévoitque le département est créé le jourde l'installation de la nouvelleassemblée élue au plus tard en mars2011.

- Été 2009 - début 2011 : prise destextes législatifs et réglementairesnécessaires à la traduction de la «feuille de route » dans tous lesdomaines. Ces textes prévoient lesadaptations nécessaires ainsi que laprogressivité de certaines mesures.

- 2009 - 2012 : Fiabilisation de l'Etatcivil de l'ensemble des Mahorais.Première revalorisation des presta-tions déjà en vigueur à Mayotte(AAH - APA - APL - Allocationsfamiliales).

- Avril 2011 : installation de la nou-velle assemblée, création du 101edépartement français.

- 1er janvier 2012 : Mise en placedes prestations sociales non encoreétendues à Mayotte avec un tauxcorrespondant à 25% du tauxmoyen national. Début de l'aligne-ment progressif sur 20-25 ans destaux.

À la demande du Président de laRépublique, Yves Jégo se rendra àMayotte début janvier 2009 pourarrêter définitivement cette feuille deroute dans la perspective de laconsultation du 29 mars qui permet-tra aux Mahorais de se prononcer surle processus de départementalisationvoulu par tous les élus de l'île.”Bref, la bonne nouvelle est la date duréférendum annoncé, la mauvaise estque l'île ne sera pas département offi-ciel avant 2011.

MAYOTTE DÉPARTEMENT

Référendum le 29 mars prochain !

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La semaine dernière, le quoti-dien national Libération titraiten Une de son édition“République indigne” en par-lant du centre de rétention deMayotte. Pour étayer de telspropos, des photos et témoigna-ges étaient bien évidemment dif-fusés tout comme une vidéo ins-tallée sur le site internet du titre.Une vidéo qui marque l’opinionpublique métropolitaine en rai-sons d’images fortes et choquan-tes, montrant plus de 200 per-sonnes entassées dans le centre,les femmes d’un côté, les hom-

mes de l’autres, accompagnésd’enfants.En cuisine des gamelles de rizjonchent les étagères. Et du riz,il y en a partout, des kilos quitrainent maculant la pièce à côtédes sacs poubelles pleins jusqu’àla gueule de barquettes vides.Les murs sont sales, les locauxsont vétustes, inadaptés, lesclandestins arrêtés sont couchéssur des matelas, des nattes,attendant d’être reconduits à lafrontière.La Une du journal fait mal augouvernement, à tel point que le

ministre de l’outre-mer s’estsenti obligé d’intervenir et dedire qu’une nouvelle structurede 140 places serait construitepour la fin de l’année 2010.

16 000 reconduites à la frontièreà Mayotte en 2007 pour un

total national de 25 000.Hippocampe constitue donc lecreuset des chiffres du ministèrede l’immigration détenu par BriceHortefeux. Un Hortefeux qui étaitdéjà bousculé il y a quelquessemaines de cela pour des condi-tions de détention dans des centres de rétention jugées “inadmissi-

bles”.La presse nationale s’en était faitun écho unanime et le ministreavait été contraint de faire tomberla pression en lâchant du leste,notamment auprès de la Cimade,seule association habilitée à visi-ter les CRA du territoire.Or, cette fois-ci et c’est particuliè-rement rare, c’est Mayotte quioccupe le devant de la scène avecla semaine dernière, la publicationen Une du journal Libération,d’un article dévoilant la misérablestructure dont le département endevenir dispose pour gérer le fluxconsidérable des clandestins. En effet, en montrant l’horreurquotidienne qui s’y déroule, à tra-vers des photos, témoignages etune vidéo installée sur son siteinternet, le titre a bouleversé l’opi-nion publique qui a pu découvrirplus de deux cent hommes et fem-mes avec enfants, entassés dansun local prévu pour accueillir uni-quement 60 personnes.Le manque de places est bien évi-demment dénoncé, mais ce quimarque le plus vient sans aucundoute du fait que les images révè-lent un bâtiment vétuste, sale, oùles gamelles de riz s’éparpillentdans ce qui ressemble vaguementà une cuisine croulant sous les res-tes de repas, à côté de tas de pou-belles dégueulant les barquettesvides. Les sanitaires ne valent pasmieux que le coin repas, quelquescabines de douches n’offrent pasd’intimité, de toute façon, elles nesont pas assez nombreuses pouroffrir une hygiène correcte à 200âmes.Bref, les Français sont émus devoir à quel point, un territoire desdroits de l’homme peut gérer des

clandestins dans des conditionsdignes d’un pays du tiers monde.C’est affreux, c’est vrai et il y ades responsabilités qui doiventêtre dégagées, pointées du doigt.La Police aux Frontières est-elleresponsable ? Certes non, car ellerépond aux ordres, au besoin delutter à Mayotte contre une immi-gration clandestine galopante ali-mentée par une déferlante toujoursplus grosse de kwassa-kwassaarrivant sur les côtes chaque jour.30, 40…Pour preuve, la semaine dernière,la 101ème embarcation était inter-pellée par ces gardiens à qui l’Étatoffre comme outil de travail, uncentre de rétention administrativedélabré, inadapté, complètementen dehors du temps et des circons-tances. On peut donc toujours tirersur l’ambulance, lui crever lespneus, mais cela ne guérira pas lemalade qui se trouve à bord.Car si les moyens techniques ethumains ont largement été renfor-cés depuis quelques années pourvenir à bout du “fléau” clandes-tins, comme l’avait qualifié en sontemps la ministre de l’outre-merBrigitte Girardin, les structuresd’accueil elles, n’ont pas évolué.Et ils furent nombreux les minis-tres à visiter le gourbis ces derniè-res années : Girardin, Baroin, DeVillepin, Estrosi, Jégo… Tous ontpu constater les conditions de tra-vail des policiers, les conditionsd’hébergement des interpellés.Un brigadier confiait sous couvertd’anonymat au journal LeMahorais : “c’est intenable, ilsont tellement nombreux. On amême atteint le chiffre de 240 per-sonnes. Je n’ose même pas imagi-ner ce qui se passerait si ils serebellaient. Nous ne sommes que

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IMMIGRATION CLANDESTINE

La Une qui fait mal

“La préfecture de Mayotte apportedes éléments d’appréciation sur la

situation du centre de rétention admi-nistrative (CRA)La mise en ligne le 18 décembre der-nier, d’une vidéo pirate a suscité devives critiques dans certains journauxnationaux sur l’état et le fonctionne-ment du centre de rétention deMayotte. Pour apprécier la portée deces images, et sans nier la réalité qu’el-les mettent en lumière, il est nécessaire: -de les replacer dans le contexte parti-culier des enjeux de l’immigration àMayotte,

-de les relativiser en rappelant la situa-tion exceptionnelle qui prévalait aumoment où elles ont été filmées

-d’expliquer les actions d’ores et déjàen cours pour remédier à une situationbien connue des décideurs nationaux etlocaux.1-Le contrôle de l’immigration àMayotte est une des tâches prioritai-res des pouvoirs publics tant le phé-nomène prend des proportionsinquiétantes.Compte tenu du différentiel de niveaude vie, de développement économiqueet social, entre les îles de l’archipel,beaucoup de Comoriens, pour l’im-mense majorité Anjouanais, choisissentde traverser les 70 kilomètres qui sépa-rent leur île de Mayotte. On évalueaujourd’hui le pourcentage de person-nes en situation irrégulière sur le solmahorais à 30 % de la population.Cette proportion, qui n’existe dansaucun autre territoire français, a unimpact fort sur les équilibres de lasociété mahoraise et est source de nom-breux problème : dimensionnementdes infrastructures et des servicespublics, délinquance, travail irrégu-lier…Depuis plusieurs années, les pouvoirspublics à Mayotte ont augmenté lesmoyens de lutte contre cette immigra-tion : affectation d’effectifs dans lesservices de police de l’air et des fron-tières, renforcement des services d’in-vestigation, augmentation du nombrede bateaux de surveillance et d’inter-ception, mise en place de trois radarsde surveillance du lagon.Cette politique a porté ses fruits : entrois ans, le nombre de reconduites à lafrontière est passé de 7714 en 2005 à16174 en 2007 et autant en 2008.Ce résultat traduit une plus grande effi-cacité des moyens de l’état, mais aussiune pression qui reste toujours aussiforte. Le nombre d’embarcations inter-ceptées est en forte augmentation (50en 2005, quatre fois plus en 2007 ou2008).

Dans ce contexte global, le centre derétention administrative, qui a unecapacité théorique de 60 places, n’estplus dimensionné à l’activité de recon-duite et doit être reconstruit pour êtreadapté au nombre de personnes suscep-tibles d’y transiter et pour être mis auxnormes nationales.2-La période était néanmoins excep-tionnelle.Indépendamment de ce contexte géné-ral, la période pendant laquelle a été fil-mée la vidéo (22 octobre) était excep-tionnelle.En période normale, la préfecture et ladirection de la police de l’air et desfrontières veillent à organiser les recon-duites dans les plus brefs délais pourépargner aux personnes reconduitesune attente inutile dans un site peuadapté et pour éviter une surpopulationdu centre.Cette politique est utile car on constateque le délai d’attente dans le centre estde l’ordre de 24H00, exceptionnelle-ment 48H00. Lorsqu’au cours d’unejournée on constate une forte augmen-tation de la population en transit, parexemple du fait de l’interception simul-tanée de plusieurs embarcations, l’or-ganisation d’une reconduite rapide per-met de faire redescendre l’effectif pré-sent dans le centre dès le lendemain.Or, mi octobre, les autorités anjouanai-ses ont compliqué les opérations dereconduites, en imposant des condi-tions supplémentaires, puis les ontmême interdites à plusieurs reprises,avant qu’un déblocage soit obtenu parles autorités diplomatiques. Cette atti-tude a empêché le débarquement dansleur pays de nombreux étrangers recon-duits à partir de Mayotte et est à l’ori-gine de plusieurs jours de forte occupa-tion du centre, sans possibilité de lafaire diminuer.Le jour où a été tournée la vidéo cor-respond à la pire de ces situations. Le22 octobre est le seul jour, sur les qua-tre derniers mois, où le chiffre de 200retenus a été dépassé. Les trois joursprécédents, ils étaient 42, 59 et 62. Dèsle lendemain, les reconduites ont repriset le nombre est retombé à 84.Sur l’ensemble de ces quatre mois, lamoyenne des personnes retenues auCRA est de 80 par jour.3-En dépit de cette situation particu-lière, la situation de l’actuel CRA nepeut plus durer et plusieurs décisionsont d’ores et déjà été arrêtées.La situation du CRA de Mayotte estbien connue. Il a fait l’objet de visitesd’autorités ministérielles, des préfets,de journalistes, de la CNDS et toutrécemment de la défenseur des enfants.Le constat est unanime sur la nécessité

de construire un nouveau centre, adaptéà sa mission.La décision a été arrêtée en 2008.Un nouveau centre de rétention va êtreconstruit sur la commune de Pamandzi,sur un terrain appartenant au ministèrede la défense. Il sera calibré à 140 pla-ces, soit nettement plus que la moyenneconstatée ces derniers mois et répondraaux normes nationales.La procédure est lancée : le ministèrede la défense vient de donner sonaccord sur le transfert du terrain, lesétudes techniques, notamment sur lessols, ont débuté. Le nouveau centresera livré fin 2010.En attendant, les pouvoirs publics ontpris des décisions sans attendre 2010.En avril 2008, une antenne médicale aété ouverte à l’intérieur du centre. Finnovembre, des travaux ont été engagés: édification de cloisons pour isoler lesdifférentes parties du centre et notam-ment les sanitaires et les douches, créa-tion d’un espace de restauration collec-tif, création d’un espace pour lesenfants, nouvel espace pour les fem-mes, réfection des peintures et des sols.L’ensemble sera achevé le 5 janvier.Ces travaux ne sont que provisoiresmais ils permettront aux personnesretenues de séjourner dans des condi-tions notamment d’hygiène, sans com-mune mesure avec la situation actuelle.La reprise effective des reconduites endécembre devrait surtout éviter despériodes d’attente de plusieurs jours.La situation du centre de rétention deMayotte est bien connue de tous et n’ajamais été masquée à qui que ce soit.Elle a fait l’objet, il y a plusieurs mois,de mesures concrètes : reconstructionà l’échéance de 2010, travaux d’amé-lioration immédiats.La recherche d’images ou d’informa-tions par des voies illégales, comme letournage d’une vidéo pirate, l’intercep-tion d’un journaliste dans une embarca-tion avec des Comoriens tentant d’en-trer illégalement à Mayotte, n’appor-tent pas des solutions plus rapides ouplus efficaces.La politique de maîtrise de l’immigra-tion est difficile dans une île soumise àune telle tension. Les fonctionnairesqui y participent le font avec respectdes personnes et sens du service public.Leur dévouement a été exemplaire lors-que des étrangers atteints par une formevirulente de gale était susceptible decontaminer le centre, nécessitant destraitements préventifs urgents pour tousles personnels et pour tous les étrangersprésents.Ils ont droit eux aussi au respect et à lareconnaissance de leur action.”

COMMUNIQUÉ PRÉFECTORAL

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des équipes tournantes pour gérer tout cemonde. Nous avons de la chance quelquepart, car ils sont gentil et se laissent faire…Pas de médecin, pas de lits, pas assez desanitaires, pas assez de places, pas demoyens octroyés pour le CRA, le bâtimentfait peur et peine à voir.Un habitant de Petite-Terre raconte : “onsait quand le CRA est plein, on le sent jus-que dans la rue… On entend rien, mais onsait qu’il y a beaucoup trop de monde làdedans grâce aux odeurs nauséabondes…”

“ILS NE POUVAIENT PAS

NE PAS SAVOIR”

Pour mémoire, jusqu’en 2004, aucun bud-get n’était alloué pour la nourriture des per-sonnes arrêtées, car le temps à passer dansle centre était jugé trop court : entre 12 et24 heures. Cependant, lorsque les bateaux étaient enpanne, que la mer n’autorisait pas la naviga-tion, les délais s’allongeaient cruellement etla faim se faisait sentir. Ce sont alors les femmes des gendarmes dela caserne de Pamandzi qui s’activaient surleurs fonds propres et donnaient à mangeraux affamés. Ce système de solidarité aduré des années, jusqu’à ce que BrigitteGirardin lors de sa première visite officielleen tant que ministre, s’émeuve des condi-tions de vie et de rétention des “détenus” entransit. Elle prit totalement la mesure du drame quise jouait au quotidien et fut la première àqualifier de “fléau pour Mayotte et sondéveloppement”, l’immigration clandes-tine. Elle n’eut malheureusement pas letemps de sa politique, François Baroin luisuccéda, ne faisant pas du tout avancer ledossier CRA dont tout le monde sembla secontenter, puis ce fut au tour de ChristianEstrosi qui chuchota à des oreilles peu

attentives ce qu’un premier ministre, égale-ment en visite, avait annoncé, soitDominique de Villepin en 2006. Le chef dugouvernement expliquait qu’il n’était “paspossible de jeter des fils barbelés toutautour du lagon…” ajoutant que la luttecontre l’immigration clandestine devaitpasser par le renforcement des moyenstechniques et humains” mais aussi “par lamise en place d’une coopération régionaledigne de ce nom”… Il aborda donc le thèmedes radars, des équipements, des hommes,et du CRA envoyant qu’une nouvelle struc-ture de “de 60 places serait construit pour lafin de l’année 2008”. Nous y sommes à la fin de l’année 2008, etil n’y a toujours pas de CRA, si ce n’est unevidéo, des photos qui font aujourd’hui laUne des journaux de France et de Navarre.Pour l’anecdote, à chaque fois qu’un minis-tre est venu en visite officielle à Mayotte, ila toujours été accompagné de son escorte dejournalistes. Estrosi permit d’ailleurs qu’ilsvisitent le centre avec lui, donnant lieu auxpremiers clichés de l’intérieur, briquécomme un sou neuf pour l’occasion. Et pasun titre ne vint griffer l’actualité métropoli-taine.Elle l’est aujourd’hui, enfin, pour donnerl’occasion à Yves Jégo, secrétaire d’État, dedire que ces conditions de rétentions sont“inacceptables” et qu’un nouveau bâtimentsera construit pour la fin de “l’année 2010”avec une capacité d’accueil de 140 places.Il y a quelques mois, il annonçait la fin2011.C’est ce qui s’appelle une galipette politi-que qui ne fait que révéler encore l’hypocri-sie des élus, des membres du gouverne-ment. Loin du cœur, loin des yeux commeon dit, Mayotte était bien éloignée destabloïds métropolitains, elle l’est beaucoupmoins aujourd’hui.La Une de Libération fait mal, elle dénonce

la honte qui ne fait pas rougir la Francedepuis des décennies.Ils ne pouvaient pas ne pas savoir, et pour-tant ils n’ont rien fait si ce n’est donner àmanger, des matelas…

CE QUI MANQUE…

Les photos et vidéo du CRA diffusées lasemaine dernière dévoile les conditions“inacceptables” dans lesquelles des hom-mes et des femmes attendent d’être expul-sés. Saletés, vétusté, misère humaine, man-que de place, de confort. Mais ce qu’ellesne disent pas, c’est que les procédures léga-les qui entourent ce type de structure nesont pas respectées. Il devrait y avoir unbureau installé à l’intérieur du centre de laCimade, les retenus devraient disposer del’aide juridique d’un avocat, un médecinavec infirmier(s) devraient être à poste pourexaminer les malades et déterminer si ouiou non certaines personnes sont “expulsa-bles” ou pas.À Mayotte, il n’y a rien de tout cela et lefutur CRA de 140 places ne semble pasvouloir réunir ces pièces manquantes.Pourquoi ? Simplement parce que lesdélais pour reconduites sont très courts, lajournée même, en tout cas dans les 24 quisuivent une arrestation. Avec plus 50 000clandestins sur le territoire, il y a urgence,et une gestion des flux à la mode métropo-litaine serait totalement ingérable. Si la loi était appliquée stricto sensu,compte tenu du chiffre annuel des interpel-lations (16 000 reconduites en 2007), cen’est pas un centre de 140 places qu’il fau-drait, mais un centre de réfugiés pouvantaccueillir plus de 10 000 personnes, soit lataille d’une petite ville… À ce stade, laFrance serait taxée d’avoir elle aussi son“Guantanamo”.En attendant, les gouvernements successifs

ont menti par omission, ont caché leurmisère dans ce petit coin du canal duMozambique, affectant des agents qui doi-vent supporter des conditions très difficilesavec des moyens toujours insuffisants. Cen’est pas eux qu’il faut pointer du doigt,mais la tête, un État atteint de cécité ainsique d’amnésie…La seule solution acceptable passe bien évi-demment par la libre circulation des biens etdes personnes comme l’indique le Groupede Travail de Haut Niveau qui s’attèle àmettre en place depuis des mois la coopéra-tion régionale. Le gouvernement comorien traîne despieds, les dossiers avancent lentement,Mayotte va devenir département et le fluxdes clandestins ne cesse de gonfler. Nuldoute que la prochaine Une des médias demétropole sur Mayotte traitera de l’immi-gration, peut-être du nouveau chaviraged’un kwassa et des conditions de stockagedes victimes dans un vulgaire containerréfrigéré posé dans le coin d’une zoneindustrielle. Pas de morgue, pas de centrede rétention dignes, la France a les mainssales, même si elle affiche depuis quelquestemps un peu plus de bonne volonté. Maiselle n’est pas seule : les Comores ne fontrien pour arrêter ce processus de mort et dedétresse quand il lui serait si simple degérer et surveiller les plages d’Anjouanpoint de départ des kwassas, notammentcelle de Domoni. Mais la corruption faitque le marché est devenu bien trop juteuxpour qu’il soit stoppé.Pour finir, la préfecture de Mayotte à tra-vers un communiqué fleuve ci-contre,explique la situation actuelle et livre quel-ques arguments qui ne peuvent pas effacerles images du centre de rétention adminis-trative de Petite-Terre.

Samuel Boscher

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Mayotte a dû faire face aux pluiesdémentielles qui se sont abattuessur l'île durant de trop nombreu-ses heures du samedi 13 décembrejusqu'au lundi 15, date fatidiquequi a marqué les esprits en raisondes dégâts conséquents de cesintempéries. A la tête de la gestionde cette situation de crise, leService Interministériel deDéfense et de Protection Civilealertait tous les services de l'Etatainsi que les dix-sept mairesd'Hippocampe afin de faire faceaux urgences auxquelles il fautrépondre lorsque Dame Nature sedéchaîne… Monsieur EmmanuelBaffour - chef du SIDPC - aaccepté de décliner le plan mis enœuvre durant les fortes pluiesainsi que la gestion post-crise etl'état des lieux qui est en cours.

«Nous avons géré la crise dèssamedi 13 décembre en émettant

le premier bulletin de vigilance for-tes pluies. Parallèlement, tous lesmaires de Mayotte ainsi que l'en-semble des services de l'Etat ont étéalerté grâce à notre logiciel nomméGALA qui permet d'envoyer defaçon immédiate des messagesvocaux à tous les responsablesrecensés » explique MonsieurEmmanuel Baffour, chef du ServiceInterministériel de Défense et deProtection Civile (SIDPC).L'alerte une fois lancée, tous lesmaires étaient donc sur le qui-vivepour répondre aux besoins de leursadministrés en cas de dégradationde la situation. La vigilance étaitdonc requise et les services de l'Etat(Direction de l'Equipement…) pré-parés à répondre aux urgences. Pour autant, Monsieur Baffour envi-sage d'ores et déjà des améliorationsà effectuer pour que ce systèmed'alerte soit encore plus opération-nel à l'avenir : « afin d'éviter que desmessages vocaux se perdent (la per-

sonne contactée n'ayant pas réponduou autre), nous souhaitons perfec-tionner le logiciel GALA et mettreen place un nouveau système quipermettra d'envoyer des SMS(texto) à toutes les personnes recen-sées (maires ou adjoints, représen-tants des services de l'Etat…) ».Pour toujours plus de réactivité, lechef du SIDPC souhaite également« solliciter tous les services de l'Etatainsi que les communes pour qu'ilsnomment des permanenciers. En casde crise, tous les responsables àcontacter seront donc répertoriés etcela permettra d'optimiser les appelstéléphoniques et donc, l'alerte seralancée plus rapidement ». En ce qui concerne les pluies dilu-viennes qui se sont abattues surHippocampe lundi 15 décembre etles réactions enregistrées durantcette situation de crise, MonsieurBaffour tient à saluer les équipesmunicipales. « Dès l'aggravation dela situation météorologique, tous lesmaires de l'île nous ont délivré defaçon rapide un bilan completconcernant leurs communes. Cela apermis une plus grande réactivitédes services de l'Etat qui sont inter-venus de façon quasi immédiate ».« Une pré-alerte relative au disposi-tif d'hébergement a été lancée et tou-tes les communes ont répondu àl'appel pour la nuit du lundi 15 aumardi 16 décembre. En cas dedégradation des conditions météoro-logiques, les maires étaient doncprêts à accueillir les potentiels sinis-trés » assure Monsieur Baffour, par-ticulièrement satisfait de la réacti-vité des équipes municipales.

AU FINAL,DES DÉGÂTS MATÉRIELS

CONSÉQUENTS MAIS

AUCUNE VICTIME À

DÉPLORER

Les dégâts matériels sont particuliè-rement conséquents suite aux fortespluies qui ont sévi sur Maoré endébut de semaine dernière maismalgré cette situation catastrophi-que, il faut noter qu'aucune victimen'est à déplorer, bien heureusement. Trois personnes ont été emportéespar les flots de la rivière Bouyounimais elles ont été retrouvées par lagendarmerie nationale et la policemunicipale saines et sauves.Nombreux ont été ceux à prendredes risques et la peur était bienréelle face aux glissements de ter-rains, coulées de boue, inonda-tions…De nombreux tronçons de route ontété barrés pour des raisons de sécu-rité en raison des inondations oubien encore des gravats, pierres etcoulées de boue immobilisant la cir-culation des véhicules…Face à ce contexte de crise, le PC duSIDPC était en perpétuelle commu-nication avec les services ce l'Etatainsi que les sapeurs pompiers deMayotte. « Tous les grands axes rou-tiers ont pu être dégagés en milieud'après-midi grâce à la réactivité deshommes sur le terrain. Une centainede salariés de la DE déblayait lesroutes à l'aide d'engins (tractopel-les…) et des sociétés privées ontégalement mis à disposition dumatériel permettant de dégager lesroutes et de rétablir ainsi la circula-tion en toute sécurité » énumère lechef du SIDPC.Ce dernier ajoute : « une cinquan-taine de sapeurs-pompiers sontintervenus sur différentes situationsde crise tout au long de la journée, lacellule de crise du CHM (CentreHospitalier de Mayotte) a très bienfonctionné, tout comme celle de laDE, des pompiers… ».« Tous les moyens ont été mis enœuvre pour rétablir la situation etgérer la crise. Il n'y a pas eu d'afflux

de victimes au sein du CHM et lacommunication entre tous les servi-ces a bien fonctionné ».A titre de bilan : « il y a eu beaucoupde dégâts, les routes sont particuliè-rement abîmées et un état des lieuxde l'île est en cours. La Direction del'Equipement relève actuellementtous les axes routiers les plusendommagés. La gestion post-criseest donc en cours et j'en appelle à laresponsabilité de tous les mairespour que les communes remettenten état - en fonction de leurs moyensfinanciers- les routes communalesqui sont à leurs charges ».De la même manière « énormémentd'habitations ont été endommagéeset il faut impérativement que lespersonnes concernées contactentleurs assureurs ainsi que la com-mune qui devra formuler unedemande à envoyer directement à laDirection de la Sécurité Civile pourenvisager un classement en catastro-phe naturelle ». A ce sujet, la procédure est longue etspécifique, c'est aux communes deformuler les demandes, la constitu-tion d'un dossier nécessite égale-ment un rapport émanant de MétéoFrance ainsi que le détail de pluvio-métrie. Une fois le dossier clos, cesdocuments sont transmis au minis-tère de l'Intérieur - Cabinet de laDirection de la Sécurité Civile- etdans le cadre d'une commission, unavis est émis en fonction du carac-tère météorologique de la situationprésentée. Une fois l'avis émis, un arrêté estinscrit au Journal Officiel de la

République et ce dernier liste lescommunes reconnues comme ayantété victimes d'une catastrophe natu-relle…En bref, l'heure est au bilan, et il esten premier indispensable de seretourner vers son assureur en cas dedommages. Parallèlement, la mairiedoit être tenue informée car c'est belet bien la commune qui doit formu-ler une demande permettant dedéclarer l'état de catastrophe natu-relle. « Les démarches seront faites et desprécisions apportées aux entreprisesou particuliers qui nous solliciterontdans ce contexte » affirmeEmmanuel Baffour, conscient desdégâts conséquents relevés aux qua-tre coins de l'île.Le chef du SIDPC assure actuelle-ment la gestion post-crise et penseégalement à renforcer la préventionà travers la diffusion de messagesclairs sur les comportementsréflexes à avoir en de pareilles situa-tions.«Un circuit d'informations devraêtre renforcé pour toucher la popula-tion et en ce sens, la diffusion desconsignes à suivre doit être effectiveau sein des mairies, établissementsscolaires mais également dans lesdispensaires où il y a énormémentde passages ».Une chose est sure, la prudence et lavigilance face aux aléas de la naturesont indispensables pour minimiserau maximum les risques encouruspar la population.

Lucie Touzé

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SIDPC

Gestion de la crise faceaux ravages de la pluie…

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« Si ton week-end est pourri parde petites pluies, attention auxgrosses averses du lundi »… telpourrait être le nouveau dictonmahorais de la mi-décembre. Siles services du centre de Météo-France de Pamandzi avait prévuune forte dégradation dèssamedi, l'ampleur du phéno-mène a surpris tout le monde,spécialistes compris et Mayottes'est enrichie de nouveauxrecords de précipitations. Unsystème dépressionnaire quipointe le bout de son nez du côtéde Diego Garcia ne va pas amé-liorer la dégradation des falaisesdu bord des routes.

«C'est le record absolu de chuted'eau sur Mamoudzou : 85,8

mm en 1 heure !! » c'est le constatde Noël Carton, le délégué deMétéo France à Mayotte. Qui tra-duit l'étonnement de tout le mondepar des chiffres : « c'était unepetite dépression de 1009Hectopascal (HP). Or, depuis lemois d'octobre, nous avons de

nombreux épisodes pluvieux surMayotte avec des records pour denombreuses stations : 218 mm àBandrélé en novembre, contre 78,3mm les autres années ! Donc, encette période des pluies, avec lamoindre petite dépression nousavons un risque de convectionavec averses à la clé. Les phéno-mènes convectifs s'accentuent

alors comme s'il s'agissait de bul-les explosives ».Dembéni est la championne incon-testée de l'arrosage céleste avec448 mm cette année contre 102mm les autres années (moyenne).A l'exception du nord de GrandeTerre, Mayotte a donc connu unmois de novembre beaucoup plusarrosé que la normale, et le moisde décembre va s'annoncer, avecl'épisode de lundi, imbattable.« Nous avions anticipé la présencede cette masse nuageuse en émet-tant un bulletin d'alerte forte pluiedès samedi, mais il était difficilede prévoir que de telles quantitésd'eau s'abattraient sur Mayotte.Tous les records sont battus, mêmeceux de la tempête FAME » pour-

suit Noël Carton, « il est tombé en12 heures sur Mamoudzou ce quitombe habituellement en un moisde décembre »…En ce qui concerne les prévisions,l'amas nuageux positionné entreMadagascar et Mayotte se dirigevers l'île au lagon, « on peut s'at-tendre à des averses, mais cet amasa tendance à se désagréger. Il fautprendre en compte que les solssont désormais gorgés d'eau et quepar conséquent, les rivières circu-lent très vite. Il ne faut donc enaucun cas laisser les enfants jouerprès des rivières lors des averses ».La météo n'est pas une scienceexacte et c'est ce qui fait soncharme, mais les prévisions sontde plus en plus fiables grâce à desinstruments de plus en plus préciset sont donc à prendre au sérieux,surtout en cas d'alerte.

Annette Lafond

PLUIES

Tous les records ont été battus !

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CONSÉQUENCES DES PLUIES À MAMOUDZOU

L'état de catastrophe naturelle sera t-il déclaré ?Afin de témoigner son soutien àla population sinistrée par lesfortes pluies de dimanche etlundi, le conseil municipal deMamoudzou a effectué une visitedes quartiers les plus touchés.Kawéni est peut-être le village leplus touché, puisque déjà insalu-bre à l'origine, ce sont des tor-rents de détritus qui ont dévaléles rues. Le revêtement de certai-nes routes a été emporté, laissantplace à des crevasses que lesautomobiles ne peuvent franchir.À certains endroits, des encom-brants comme des congélateurs,machines à laver ou encore deslits se sont retrouvés au milieu dela chaussée. Le bilan est parfoistrès grave, notamment pour desentreprises qui ont été inondéeset dont certaines ont dû mettreleurs employés au chômage tech-nique, le temps que le nettoyagesoit fait...

Une délégation de la municipa-lité de Mamoudzou s'est ren-

due mardi 16 décembre dans lesrues du chef-lieu et des villagesenvironnants pour constater lesdégâts occasionnés par les intem-péries de dimanche et lundi. Ladélégation a déambulé dans lesrues, constatant les dommages surla voirie - Kawéni, Mtsapéré etCavani ont particulièrement ététouchés à ce niveau - ainsi que par-ler avec la population sinistrée."Nos agents et la police nous ont

signalé les zones les plus touchéeshier, et nous avons décidé de nousrendre sur place pour constater devisu" expliquait AmbdilwahedouSoumaïla, adjoint au maire et chefde la délégation. La quinzaine dechefs de service et élus de la muni-cipalité, a déambulé dans la com-mune dans un bus et s'est rendue àpied dans certains quartiers rendusinaccessibles par les fortes pluies.À Kawéni, le constat est particuliè-rement déplorable, entre les habi-tants qui ont dû dégager eux-mêmes leur devant de porte et lesentreprises inondées, le tableau estsombre. En effet, en arrivant dansle quartier Lazérévouni, c'est unecascade de déchets qui attendait leconseil municipal. Les routes ontété défoncées par la pluie qui acreusé des ornières, rendant l'accès

impossible aux véhicules. L'eau aemporté avec elle les déchets lesplus divers et des encombrants -congélateurs ou machines à laver -trônent en plein milieu de la chaus-sée.Il est désormais urgent que lamunicipalité ou la Direction del'Équipement viennent nettoyer cesrues avant que cette insalubrité nesoit à l'origine de l'éruption demaladies... Les enfants, incons-cients des dangers s'amusent piedsnus dans la boue et trouvent denouveaux jouets dans ces immon-dices, pendant que les parents ten-tent tant bien que mal de déblayerles cours et maisons inondées, nesachant pas où entreposer les meu-bles pourris par la montée deseaux, par manque de conteneurspoubelles...

"La municipalité est démunie faceà ce genre de situation, mais enrécoltant des informations, nousallons mobiliser les instancesconcernées pour que les sinistréssoient indemnisés dans la mesuredu possible" indiquait M.Soumaïla. Les indemnisationsconcernent évidemment unique-ment les personnes qui pourrontprouver l'achat de leurs meubles etmatériels, s'ils sont assurés. Pourceux qui ne seront pas en mesurede fournir ces preuves, ils ne peu-vent s'en remettre qu'à la musada(solidarité comorienne).

DU CÔTÉ

DES ENTREPRISES

Les entreprises quant à elles, n'ontpas eu la chance de recevoir lavisite de la délégation et pourtantcertaines d'entre elles ont large-ment souffert des intempéries.Surtout dans la zone de Kawéni,réputée inondable, même si cer-tains ne s'attendaient pas à de tels

dégâts. "Nous avons eu 15 centi-mètres de boue dans les zones destockage et de production. J'ai dûmettre des employés au chômagetechnique pour 2 ou 3 jours, letemps que tout soit nettoyé" expli-que le directeur de la Solaf. "J'ai eu70 cm d'eau sur mon terrain et j'aiembauché deux intérimaires pouraider à nettoyer le magasin" ren-chérit le directeur de Mato.Mais au-delà des pertes occasion-nées, c'est déjà la colère qui gronde: "En janvier, lors de la tempêteFame, un huissier est venu consta-ter les dégâts et jusqu'àaujourd'hui, je n'ai toujours pas eude nouvelles..." déplore un chefd'entreprise de Kawéni qui ajoute"les causes des inondations, nousles connaissons tous : ce sont lesravines et les caniveaux qui ne sontpas vidés. Je m'en suis occupé, ilfut un temps, cela me coûtait 10000 euros par an, je n'ai plus lesmoyens de le faire aujourd'hui etpersonne n'a pris le relais, voilà ceque cela donne..."Il revient désormais aux autoritésde déclarer si oui ou non Mayottesera considérée comme sinistrée deces intempéries et si des fondsdédiés aux catastrophes naturellesseront débloqués afin d'indemniserles entreprises ainsi que les parti-culiers.

Marion Châteauneuf

Nous entrons dans la périodecyclonique et comme souvent àcette époque de l'année, de fortesprécipitations sont enregistrées.Des précipitations qui comme onl'a vu récemment peuvent causerd'énormes dégâts matériels surMaoré, ce qui pousse les autori-tés à redoubler de vigilance.

Ces derniers jours, des pluiesabondantes ont occasionné

d'importants dégâts dans certainescommunes, de ce fait, les mairiessont dans l'obligation de réparerles dommages malgré le peu demoyens financiers dont elles dis-posent. Ainsi, une lettre de la pré-fecture s'adressant à toutes les mai-ries de l'île demande à ces derniè-res de mettre en place les mesuresadéquates. « Compte tenu desinfrastructures existantes pourfaire face à ces intempéries, ilapparaît nécessaire de procéder aunettoyage des caniveaux afind'éviter toute obturation à l'écoule-ment des eaux de pluie et diminuerainsi les risques d'inondation desaxes routiers et des habitations ». Ilest certes nécessaire de déblayerles routes et de vider les caniveauxà cause des tempêtes tropicales,cependant les moyens financiersne suivent pas. Or, 99% des com-

munes sont situées au bord de lamer hormis la commune deOuangani, ce qui veut dire que lesrisques d'inondations sont très éle-vés. Il est donc plus que nécessairede trouver une solution à ce pro-blème, et la mairie de Koungou apris les devants depuis déjà 3 moisen effectuant un nettoyage completde la commune dans ces endroitsles plus accessibles. Et c'est là queles soucis commencent puisque la

commune de Koungou estconstruite de telle manière qu'ilexiste des lieux inaccessibles auxvéhicules de nettoyage et deramassages des ordures. En effet,certains habitants des collines deKoungou jettent directement leursdéchets au bas des collines, dechez eux. Or, durant la saison despluies, toutes ces immondices sontemportées par les fortes précipita-tions et bouchent les caniveaux,

créant ainsi des inondations. Lamairie se défend d'être responsablede tous ces dégâts, et met en avantles efforts réalisés pour assurer lasécurité des habitants, de leurshabitations et des axes routiers.D'autant plus que des actes isoléset parfois irresponsables viennententraver leurs actions. Ainsi, laDGST (Direction Générale desServices Techniques) de la mairiede Koungou parle d'un muret en

pierre construit dangereusementsur les hauteurs du lotissementMajikoro. « Aujourd'hui, étant enpleine période de pluies intenses, ilsemblerait que cette structure sem-ble ne plus résister. Elle se trouveen effet à proximité d'une zoneclassée ND (NaturelleDangereuse). Si de fortes pluiess'abattent comme celle de lundi, lastructure va céder ». Pourtant, celafait des mois qu'un baco travailledessus. Tout le monde a laisséfaire. Quelqu'un aurait du réagir etarrêter le chantier. Et dieu sait quece terrain est visible depuis desmois. Tout le monde se disait qu'ily avait un souci sur la colline,maintenant, ce sont les villageoisqui ont un problème, tout commeles automobilistes qui à chaqueseconde encourent un grave dan-ger. Et si cette structure devait effecti-vement céder, on n'ose même pasimaginer ce qui pourrait arriver,car l'effondrement se ferait plusbas sur une zone habitée, où desvies humaines sont en jeu. AMayotte, on fait encore ce que l'onveut, si l'on veut, avec n'importequi et n'importe comment. Cela sepayera un jour…

Nassabia Djanfar

VOIRIE

Une saison trop chère pour les mairies

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Mercredi 17 décembre avait lieuau tribunal correctionnel deMamoudzou une audience sui-vant la procédure du « plaider-coupable ». Cette procédure des-tinée à accélérer le jugement desaffaires dont la liste s'allongedramatiquement sur les bureauxdes greffiers en mal d'aides, nefait pas toujours ses preuves. Lesaffaires à juger n'étaient pascomplexes, mais placées sous lesigne de la consommation d'al-cool. Qui fait de plus en plus demal à la société mahoraise…

Lors de la procédure du « plai-der-coupable », le prévenu

reconnaît sa culpabilité et sonaffaire est examinée par le procu-reur avant d'être soumise pourjugement au président en séance.Ce système récemment mis enplace, a comme but avoué d'accé-lérer la procédure. Ce qui n'est pastoujours le cas puisque mercredidernier, une demi-heure pouvait

s'écouler entre deux dossiers quin'avaient pas encore été tous exa-minés. En outre, tous les avocatsn'approuvent pas cette procédurecar certains détenus ne reconnais-sent leur culpabilité que sur unepartie, rendant le jugement aussicomplexe à rendre que si cette pro-cédure n'existait pas.En dehors de ce point de droit, lesaffaires jugées concernaient essen-tiellement des infractions liées à

l'alcool. Beaucoup de conducteursde véhicules sous l'empire d'unétat alcoolique sont venus à labarre, avec évidemment retrait depermis à la clé, ce qui pose un grosproblème quand on est chauffeurcomme A.A. : « c'est ce qui s'ap-pelle une double conséquence »rétorque le président MichelSastre.Mais la plus grave conséquence del'abus d'alcool est bien entendu les

violences conjugales. Tel A.H. quiivre, a cogné violemment sur safemme et détruit une bonne partiedu mobilier familial.Maître Pauline Andrieu, l'avocatede la victime S.B. se fait la porteparole d'un témoin : « un déchaî-nement de violence qui a duré 4heures, cassant tables et chaises ».A la question du président Sastre «êtes-vous alcoolique ? », le pré-venu a une réponse laconique «pas encore »… Mais au momentde signer sa reconnaissance de cul-pabilité et sa peine, un mois de pri-son assorti d'une mise à l'épreuvede 12 mois, d'une indemnisationde la victime au titre du préjudicemoral et préjudice matériel, le pré-sident s'enquiert auprès du pré-venu de la composition de sonpetit déjeuner « parce que voussentez l'alcool à 20 mètres » s'ex-clame Michel Sastre. L'alcooldevient une invitée de plus en plusfréquente des salles d'audience

mahoraises, au grand dam de sesvictimes.Mais la violence existe aussi aunaturel. M.B. n'a pas eu besoind'absorber quelque substance quece soit pour frapper sa femme le 8janvier 2008. Il reconnait en outreet le plus simplement du monde,avoir chassé ensuite femme etenfant du domicile conjugal.« Mais votre enfant n'est pas unchien qu'on jette à la rue ! » s'em-porte Michel Sastre. Une tentativede conciliation est en cours maissans succès auprès des deux par-ties.« Pourquoi ne versez-vous plus depension alimentaire ? » s'enquiertle président. « Parce que monancienne femme vient faire desgrigris devant chez moi ! »… M.B.est devant un président respec-tueux des traditions mais qui netombe pas dans le panneau desexcuses bon marché : « vous êtescondamné à un mois de prisonavec sursis et à indemniser la vic-time à hauteur de 750 euros, quevous pourrez fractionner si besoin».

Annette Lafond

CORRECTIONNELLE

Quand l'alcool plaide coupable

Le 24 novembre 2008 a eu lieuune audience du tribunal pourenfant à huis clos, statuant enmatière criminelle de violencescommises par des mineurs. Desviolences difficilement audibleset commises parfois par de jeu-nes enfants sur des très jeunes.De cette violence, universelle,transpirent malgré tout des spé-cificités propres à Mayotte et quejuges et acteurs du domainesocial tentent de combattre. Unchemin de croix qui se heurteaux côtés sombres de l'âmehumaine.

Une des affaires les plus drama-tiques réunissait trois mineurs

et 2 « majeurs » de 16 et 18 ans.Dans la nuit du 25 au 26 mai 2007,ils avaient attendu que sorte de laboite de nuit « La Geôle » àKawéni, une jeune femme avec soncompagnon. Pendant qu'une partied'entre eux s'attaquaient à l'hommeen lui tapant dessus et en provo-quant sa fuite, les autres mainte-naient la jeune femme pour la vio-ler, les uns après les autres. Cesjeunes étaient donc jugés lors d'uneaudience présidée par MichelSastre.Les trois jeunes violeurs ont écopéchacun de 5 ans de prison dont 3ans et 4 mois avec sursis et mise àl'épreuve pendant 3 ans avec obli-gation de soins, de formation et deréparation. Ils doivent en outrepayer 25 000 euros à la victimetous préjudices confondus. Lesdeux « majeurs » seront jugés encour criminelle.Tous les 3 avaient effectué de ladétention provisoire et ont com-paru libres à l'audience.« Ils sont repartis avec des menot-tes pour purger leur peine immé-diatement car je pense que pour ces

jeunes, l'impact doit être fort et lapeine appliquée le plus rapidementpossible. Et puis il faut leur donnerune chance ensuite de se réinsérer» commente le juge pour enfantsMichel Sastre, « mais le but de lapeine est surtout d’aider la victimeà se reconstruire ».Un des trois mineurs incarcérésdemande un réaménagement depeine pour suivre la rentrée sco-laire en septembre : « la demande aété envoyée au procureur pour avis» poursuit Michel Sastre, « il existetoujours un dilemme entre l'acte etla sanction. Ils arrivent maintenantà mi-peine et peuvent être libéréssous conditionnelle s'il y a un pro-jet derrière. L'autre avantage estd'éviter d'avoir des « prisons-cocottes minutes » où il n'y a plusd'espoirs pour les détenus. » L'autre affaire sordide amène unjeune garçon de 13 ans à la barre.Sur la plage de Trévani, en pleinejournée, il avait agressé puis violéun petit de 8 ans sous la menace.Les copains de ce dernier sontalors partis chercher des secours.Lors de leur arrivée, le criminelavait fui, puis avait été retrouvé.« Pour sa défense lorsqu'il a étéentendu par les policiers, ce dernieravouait agir par vengeance car il

avait déjà subi la même chose,argument que démentent les exper-tises et qu'il n'a pas réitéré lors del'audience » commente le prési-dent.La suite des affaires se résumait àdes dossiers délictuels classiques.Tel ce jeune de 16 ans qui a com-mis un vol en réunion à Chiconi enavril 2008. La peine est de un moisferme car c'était un récidiviste et ilétait suivi par la Police Judiciairedes mineurs. Lui aussi est partidirectement en prison. Tel cet autremineur revenu à Mayotte alorsqu'il avait été placé en foyer enmétropole et qui avait, en juin2006, cassé 12 voitures pour lesdévaliser, avec un comparse àMontélimar au cours de la mêmenuit. Ou ces autres mineurs pour-suivis pour violences volontairesavec armes, ou violences en réu-nion. Tous auront de la prisonferme car récidivistes, et tous desmise à l'épreuve ou des travauxd'intérêt généraux.Et à la sortie ? « Une fois dehors, ilfaut un travail éducatif. Mais si lesparents sont démissionnaires, cesmineurs retombent dans la délin-quance »explique Michel Sastrequi en veut surtout aux pères pourleur désengagement : « Ils ne vien-

nent jamais lorsque je convoqueles parents, ce sont toujours lesmamans. Ces enfants n'ont pas derepère ni d'autorité masculine. Jeserais en droit de leur donner uneamende de 3 750 euros et parfois jesuis à deux doigts bien que je nesais pas si cela solutionnerait leproblème ».Il faut aussi signaler que contraire-ment aux idées reçues, ce ne sontpas des clandestins qui participentaux chiffres de la criminalité à

Mayotte : « la délinquance du tri-bunal pour enfant est due à 80 % àdes jeunes mahorais et non auxclandestins » conclut MichelSastre, « les mineurs récidivistesont leur territoire sur lequel ilsrègnent. Nous n'avons pas de mul-tirécidivistes comoriens ».Les problèmes sont là et le Schémadirecteur de l'enfance qui est encours et dont les thèmes sont lesoutien à la parentalité, la prise encharge des mineurs dans le cadrede la protection de l'enfance ou ledéveloppement des actions éduca-tives à domicile doit en apporterles réponses et surtout les remèdes.

Annette Lafond

TRIBUNAL POUR ENFANT

La criminalité des mineurs mahorais

Dimanche 21 décembre, à22h55, un incendie s'est

déclaré à la blanchisserie deKawéni, située rue de la mangrove.Au total ce sont 500 kg de linge et1 000 litres de lessive et détergentsqui ont été détruits par les flam-mes. Trois camions de pompiersont été nécessaires pour maîtriserle feu et les autorités précisentqu'aucun risque environnementaln'est à craindre.À l'heure actuelle, les services dePolice et des Sapeurs-pompiersenquêtent sur l'origine de l'incen-die.

7 KWASSAS INTERCEPTÉS

LA SEMAINE DERNIÈRE

Malgré le très mauvais temps dudébut de semaine dernière, le fluxdes embarcations de fortune entreAnjouan et Mayotte semble avoirrepris de plus belle. En effet, 7kwassas ont été interceptés lasemaine dernière (entre le 16 et le

22 décembre) : deux par la Policeaux frontières (PAF), trois par labrigade nautique de la gendarmerieet deux par la gendarmerie mari-time. Au total, ces embarcationstransportaient 162 passagers et 9passeurs ont été interpellés. Il est ànoter que l'un des kwassas inter-ceptés par la PAF transportait enplus des 39 passagers, 80 kilo-grammes de tabac et une chèvre.La marchandise a été saisie et l'ani-mal euthanasié selon la procédure.

IMMIGRATION CLANDESTINE

La semaine dernière, 110 étrangersen situation irrégulière ont étéinterpellés par les services de l'État(hors passagers de kwassa).Depuis le début de l'année, 15 364personnes ont été éloignées dans lecadre de 12 796 arrêtés préfecto-raux de reconduites aux frontières.

Marion Châteauneuf

FAITS-DIVERS

Incendie spectaculaire àla blanchisserie de Kawéni

Page 9: Le Mahorais n°231

Les deux représentants du Comité des pêchesde Bretagne ont achevé leur mission àMayotte vendredi. S'ils ne sont restés qu'unesemaine, la visite n'aura pas été sommaire ;ils ont en effet enchaîné jusqu'à trois réunionspar jour avec professionnels, élus locaux,représentants de la Préfecture, etc. Tout aulong de leur séjour, les deux hommes n'auronteu de cesse de rappeler l'objet de leur venue :relater leur expérience lors de la création duparc de l'Iroise, et en aucun cas ils n'ont voulufaire pencher les professionnels mahoraispour ou contre le projet qui concerne le lagon.

Le lendemain de leur arrivée sur l'île aux par-fums, les deux représentants de la pêche bre-

tonne ont pu prendre la température du secteuren participant à une conférence débat sur le vastethème « L'avenir de la pêche à Mayotte ». Lamatinée de discussions a débuté par la présenta-tion des différents intervenants, ainsi que du sec-teur pêche à Mayotte. On notait d'ailleurs la pré-sence de Dominique Marot et Dani Salim, de laCAPAM, Olivier Busson, des AffairesMaritimes, les conseillers généraux deMamoudzou 3 et Mtsamboro, ainsi que le mairede Chiconi.Beaucoup de questions ont été soulevées par lesprofessionnels présents dans la salle, et certainsont regretté l'absence d'un représentant de l'Étatqui aurait pu apporter des réponses à certainesinterrogations. Le régime des retraites, le pro-blème des thoniers senneurs étrangers qui "pil-lent" les ressources aux alentours de l'île, ouencore les frais importants à débourser lors del'installation ont été les thèmes les plus récur-rents.Bien que beaucoup de ces questionnementssoient restés sans réponses concrètes, deux nou-

velles ont été annoncées par l'administrateur desAffaires Maritimes qui auront eu pour effet deremonter le moral de ces professionnels,jusqu'alors plutôt en berne.En effet, Olivier Busson a déclaré qu'une procé-dure de classification du lagon en "eaux abri-tées" était en cours d'étude. Ceci permettrait auxpêcheurs de dépasser les limites déjà définies etde profiter des DCP (Dispositifs deConcentration des Poissons) installés dans cesfameuses eaux abritées.Par ailleurs, l'administrateur des AffairesMaritimes a également annoncé que des discus-sions étaient en cours afin que Mayotte puissetirer des bénéfices de la venue de thoniers sen-neurs étrangers dans la zone. Pour cette informa-tion, rien n'est encore défini, mais OlivierBusson s'est voulu rassurant.

DES RENCONTRES AVECPROFESSIONNELS ET AUTORITÉS

Pour leur deuxième jour de visite à Mayotte, lespêcheurs bretons étaient attendus à Mtsahara, àla COVIPEMM pour rencontrer les profession-nels de la commune de Mtsamboro. Accueillispar Inssa Minihadji, secrétaire général du comitédes pêcheurs, MM. Le Berre et Hussenot ont puéchanger de manière plus proche que la veilleavec leurs homologues mahorais. En effet, laveille avait lieu une conférence-débat sur l'ave-nir de la pêche à Mayotte, mais en raison dunombre d'intervenants, les Bretons n'ont pas puparler réellement avec les professionnels."Une chose est sûre, la pêche en Bretagne etcelle à Mayotte, c'est le jour et la nuit !" plaisan-tait André Le Berre. En effet, si les chalutierssont monnaie courante au nord-ouest de lamétropole, à Mayotte, c'est à bord de barques et

de pirogues que les pêcheurs travaillent.Le conseiller général du canton de Mtsamboro,Ali Bacar, a dénoncé de son côté le manque d'in-formation au sujet de la création du parc marin."Les choses vont trop vite, si pour vous la créa-tion du parc de l'Iroise a pris 15 ans, ce n'est paspour rien... Les pêcheurs ont besoin qu'on leurexplique réellement ce que va représenter cettestructure" indiquait M. Bacar.Plus tard, le thème de la création d'un ComitéRégional des Pêches Maritimes et des ÉlevagesMarins a été abordé. Ce comité sera obligatoireune fois la départementalisation acquise etAndré Le Berre s'est dit "heureux de pouvoirdonner un coup de main" aux pêcheurs mahoraisafin qu'ils se structurent pour porter haut leursintérêts.

LE PARC MARIN N'EST PASENCORE ACQUIS

"Avant toute chose, nous devons préciser quenous ne sommes pas venus pour inciter lespêcheurs mahorais à être pour ou contre le parcmarin, nous sommes simplement venus à leurdemande pour relater notre expérience" c'estainsi qu'ont démarré chaque rencontre MM. LeBerre et Huguenot respectivement président etsecrétaire général du Comité Régional desPêches Maritimes et des Elevages Marins(CRPMEM).En effet, ces derniers se sont déplacés pendantune semaine à Mayotte, en réponse à l'invitationde la CAPAM (Chambre de l'Agriculture, de laPêche et de l'Aquaculture), faisant suite à lavenue d'une délégation mahoraise en Bretagneau mois d'avril dernier. Pendant cette semaine,les deux Bretons ont eu l'occasion de rencontrerun bon nombre de représentants de la pêche etont ainsi pu répondre aux nombreuses questionsqu'ils se posaient."Le ressenti le plus récurrent chez les pêcheursest le manque d'informations et de communica-tion" relatait M. Huguenot lors d'une conférencede presse. En effet, ces derniers avouent ne pasavoir saisi tous les tenants et aboutissants duprojet. "Nous leur avons dit à chaque fois qu'ilsdevaient absolument s'affirmer et s'investir dansles démarches qui entourent la création de ce

parc naturel marin afin qu'ils puissentdéfendre les intérêts de la profession".La création du Parc de l'Iroise a nécessité15 ans d'âpres discussions afin que chacun

y trouve son compte : "à l'heure actuelle, noussommes satisfaits de ce qu'est devenu le parcmarin, mais il faut bien être conscient qu'il y abeaucoup de travail préparatoire, mais énormé-ment de travail une fois que le processus estachevé. Car nous devons rester très vigilants etcontinuer à nous investir..." ajoutait M. Le Berre.Les pêcheurs bretons avaient défini des bases surlesquelles ils ne voulaient pas déroger, et il sem-ble que celles-ci aient été respectées par les auto-rités lors de la création du parc : "car les marins-pêcheurs sont les principaux usagers de ce parc".Concernant le projet mahorais, les deux repré-sentants bretons sont optimistes : "il est clair quele lagon est un patrimoine fondamental et il estnormal que la France veuille le préserver.Beaucoup de choses peuvent être faites, dans lamesure où cela se passe dans la concertation"soulignait M. Huguenot.Les deux hommes sont convaincus que lesdémarches seront longues, comme elles l'ont étépour le parc de l'Iroise, et tout un tas d'étudespréliminaires devront être faites. "Le parc marinpeut être complémentaire avec les travaux pré-vus, notamment ceux qui concernent l'assainis-sement..." ajoutait le secrétaire général duCRPMEM. C'est d'ailleurs un des points qui futsoulevé par les pêcheurs lors de la première réu-nion du groupe de travail pêche-aquaculture quise tenait la veille - rappelons qu'à l'heure actuelletous les détritus traînés par les eaux atterrissentdans le lagon...Le dossier du Parc marin, continue donc sonpetit bonhomme de chemin, même si celui-ci estsouvent semé d'embûches. Les groupes de tra-vail sont censés permettre de mettre à plat lesrevendications de chaque secteur pour que lesorientations de gestion conviennent à tous.

Marion Châteauneuf

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VISITE D'UNE DÉLÉGATION DE PÊCHEURS BRETONS

“Nous ne sommes pas là pour vous dire quoi faire”

Au début du mois dedécembre, des terroris-tes Pakistanaismenaient des attaquescoordonnées contre 10sites à Bombay pour cequi devait être un « 11septembre indien ». Cesattentats n'ont pas laisséinsensibles les membresde la communautéindienne de Mayotte.

«Ces attentats nous ontbeaucoup peiné, indique Abdoulhussein

Palace, propriétaire de la quincailleriePalace à Kawéni. D'autant plus que ce sontdes innocents qui ont été tués. C'est scanda-leux que des terroristes se servent d'inno-cents pour arriver à leurs fins. Je suis d'au-tant plus touché que je suis de la région deBombay et j'y ai beaucoup d'attaches,comme la plupart des indiens deMadagascar. Nous avons de la famille là-bas et nous y allons régulièrement. Nousnous sommes donc sentis très concernés.Heureusement que la famille nous a rassurétrès vite et que je n'ai pas eu le tempsd'avoir peur, mais je suis fataliste, ça devaitsûrement arriver. Cette affaire nous a beau-coup préoccupé et nous en parlons souventà la mosquée, pas sur le plan politique biensûr, mais surtout sur le plan humain. Nous

sommes vraiment peinéscar il y a des personnes quel'on connaît qui ont été vic-times de ces terroristes.Nous nous sommes doncsentis visés. »Les personnes dont M.Palace parle sont M. etMme Hiridjee. LoumiaHiridjee avait fondé avecsa sœur Shama, le groupede lingerie fémininePrincesse Tam Tam en

1985 à Paris. Le témoignage de M. Palacereflète la pensée de la plupart des membresde la communauté, comme en atteste le res-ponsable de la savonnerie de Mayotte.« C'est un attentat que nous condamnons, etnous sommes très peinés. Des personnesque nous connaissions, d'origine malgachecomme nous sont décédées. M. et MmeHiridjee ont été tués alors qu'ils partaientfaire de bonnes actions en faveur des pau-vres en Inde, mais ils se trouvaient au mau-vais endroit, au mauvais moment. Ils ontété tués alors qu'ils étaient innocents ».Même à Mayotte, le terrorisme a des consé-quences. Chaque action menée s'avère dra-matique avec des conséquences planétai-res…

Nassabia Djanfar

ATTENTAT À BOMBAY

La communauté Indienneprofondément touchée

MM. Huguenot et Le Berre étaient présentspour parler du parc marin

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Face au constat alarmant qu'a fait ladéfenseure des enfants dans son rapportsur la situation des mineurs à Mayotte, ledéputé socialiste de Guadeloupe et secré-taire national à l'outre-mer a interpellélundi dernier Nicolas Sarkozy. La rencon-tre qui a eu lieu hier avec la délégation desélus mahorais devait apporter des répon-ses aux problèmes de scolarisation, d'état-civil et de reconduites à la frontière, quisont une violation à la ConventionInternationale des Droits de l'Enfant.Vincent Lurel a en effet demandé au pré-sident de La République "des engage-ments forts pour apporter la protectionminimale due à chaque enfant".

Le secrétaire national à l'outre-mer duParti Socialiste, Vincent Lurel, a

demandé à Nicolas Sarkozy des engage-ments significatifs en faveur de la cause desenfants à Mayotte.En effet, Dominique Versini, défenseure desenfants, s'est déplacée à Mayotte en octobredernier et a établi un rapport accablant sur lasituation des mineurs à Mayotte. Ce rapporta été remis au président de La République etau Parlement à l'occasion de la journée natio-

nale des droits de l'enfance, le 20 novembredernier.Ce rapport met le doigt sur des situations par-ticulièrement délicates déclinées à traverscinq volets : la situation des français maho-rais en attente de la révision de leur état civil,l'accès des enfants aux soins du servicepublic, la prise en charge des enfants en dif-ficulté, l'admission des enfants au sein dusystème scolaire, et enfin la situation desenfants au Centre de RétentionAdministrative (CRA).Si la défenseure des enfants ne ménage pas laCollectivité qui laisse s'envenimer la situa-tion des enfants en difficulté et ne proposetoujours pas d'établissement pour les prendreen charge, laissant ce travail au tissu associa-tif, elle émet également de nombreux doutessur l'efficacité de l'État.Vincent Lurel a donc enfoncé le clou lundi,la veille de la rencontre entre NicolasSarkozy et la délégation d'élus mahorais, afinque le président profite de cette occasionpour annoncer des solutions face à ce pro-blème. Les conclusions de la mission d'infor-mation sénatoriale sur la départementalisa-tion, font quant à elles état d'une "situation

potentiellement explosive" dans les quartiersdéfavorisés. Il est donc plus qu'urgent qu'Étatet Conseil Général mettent les moyens pourprendre en charge de manière significativeles jeunes puisque, rappelons-le, 50% de lapopulation mahoraise a moins de 20 ans !Dans un communiqué M. Lurel, souligne que"des enfants en âge d'être scolarisés se trou-vent exclus de fait du système scolaire",ajoutant qu'il faudrait que "l'État construisepas moins d'un collège par an pour répondreaux besoins". Il ajoute également que la poli-tique de reconduites à la frontière en applica-

tion à Mayotte "conduit un grand nombred'enfants dont les parents ont été expulsés àdemeurer seuls" ce qui les amène "à se met-tre sous la protection bienveillante de leurenvironnement (famille ou voisinage) et/ou àdévelopper des comportements de survie(mendicité, trafic en tout genre, vol...)". Ledéputé de Guadeloupe cite également ladéfenseure des enfants qui dénonçait l'exclu-sion de certains mineurs de l'accès aux soinsgratuits en raison d'un état civil défaillant,alors que ce genre de situation ne devrait pasavoir lieu selon la Convention Internationaledes Droits de l'Enfant. "Un enfant, quelquesoit la situation de ses parents doit avoiraccès aux soins" déclarait d'ailleursDominique Versini lors de sa venue surHippocampe.Vincent Lurel conclut son communiquéadressé au président Sarkozy en martelantqu'un effort financier de l'État sur plusieursannées est nécessaire.Les élus mahorais devraient donc recevoir laréponse de la présidence sur ce sujet et telle-ment d'autres…

Marion Châteauneuf

DROITS DES ENFANTS

P.S. : le secrétaire national à l'outre-merinterpelle Sarkozy

Faouzia Corgi est en colère.Très en colère. Devant la facilitédans laquelle tombent une mul-titude de femmes à Mayotte.Avoir un enfant pour lespapiers. Avoir un enfant pourgarder l'homme et qu'ils semarient. Beaucoup de raisonsfumeuses pour un acte irrémé-diable et qui n'entraînent pas lasociété mahoraise vers le haut.Pourtant ce n'est pas faute defaire passer le message, de lacontraception à la protectionlors des rapports.

«S'il s'avère qu'une fille estmariée de force ou par pres-

sion familiale, elle peut refuser,porter plainte ou venir nous voir àl'Association pour la ConditionFéminine et d'Aide aux Victimes(ACFAV) (1). L'entretien est ano-nyme et gratuit. Plus personne nepeut être marié de force. Pour lesmoins de 16 ans, ce serait puni parla loi et les filles qui ont plus de16 ans ont la possibilité de refu-ser. Si elles ne trouvent pas d'autresolution, elles peuvent alors quit-ter leur mari au bout de quelquesmois car, dans la plupart des cas,le mariage n'est pas reconnu puis-que effectué uniquement devant lecadi. Là aussi, c'est un des problè-mes de Mayotte. Nous avonsdemandé à être sous le droit com-mun, or encore trop peu de cou-ples passent devant le Maire après

être allés voir le cadi. L'essentiel,c'est le spirituel, mais pour légiti-mer, il faut passer par le maire ».Mais Faouzia Corgi a beaucoupde raisons de s'enflammer : «Pourquoi les femmes font-ellesdes enfants à Mayotte ? Pour lespapiers et les enfants deviennentdonc des objets. La loi françaiseautorise cela, puisqu'un enfant quiest né sur le sol mahorais devient

français. Ensuite, les parents peu-vent demander et obtenir plusfacilement des cartes de séjour. Iln'y a pas de solutions autres quedans les mains des autorités fran-çaises qui doivent prendre d'au-tres dispositions que ces incita-tions à faire des enfants pour despapiers. » D'autre part, elle ne veut plusentendre parler de femmes-victi-

mes qui tombent enceintes et sontobligées d'interrompre leur scola-rité. « Les Mahoraises doiventprendre la pilule, elles sont main-tenant assez informées pour lefaire. Nous en parlons au collège,au lycée. Si elles sont enceintes,c'est donc qu'elles le veulent. Laplupart du temps, elles font unenfant pour garder l'homme quiest avec elles, et elles ne deman-dent pas si les hommes sont d'ac-cord pour un bébé. Les filles sontresponsables de leurs corps.Comment la femme peut-elle êtreautonome et émancipée si ellecontinue dans cette logique dumariage à tout prix et d'un bébé à16 ans ? Comment faire évoluer lasociété mahoraise si, même cellesqui sont au collège et qui ontl'info, tombent dans le panneau ?Qu'en sera-t-il des autres ? Il fautqu'elles fassent leurs études pourque la condition féminine évolueet que la femme ait une autonomiefinancière. »Selon la loi européenne, des droitsfondamentaux, « article 3 : toutepersonne a droit à son intégritéphysique et mentale”. Article 5 :“nul ne peut être tenu en escla-vage ni en servitude. La traite desêtre humains est interdite ».Pour diffuser l'information,l'ACFAV travaille avec les infir-mières et le vice-rectorat. Donc,selon Faouzia, « si elles semarient c'est de leur bon vouloir

car elles ont la possibilité de seconfier aux infirmières ou auxassistantes sociales. Or, la per-sonne qui dit « non » à un mariagedépasse les habitudes et c'estcomme ça que l'on pourra évoluer.De plus, il faut peut-être qu'ellespensent à leurs parents ? Qui tom-bent dans deux frustrations : leurfille a un enfant toute seule et ilsdoivent en plus garder le fruitinterdit. Une fille qui était en cen-tre de formation s'est faite faire unenfant car le père clandestin vou-lait des papiers et a donc récupérél'enfant. La mère de l'adolescentes'est évanouie de douleurs dansles locaux de l'ACFAV ».Et l'évolution, ne va pas dans unsens positif… « Ça empire pourl'obtention des papiers, mais aussipar la folie des jeunes... J'ai vu desvoitures teintées avec des hom-mes sans scrupules s'arrêterdevant le lycée dans lesquellesdes jeunes filles montaient… etça finit par des bébés… En plusdes enfants, les maladies véné-riennes se propagent. Il faut queles filles refusent tout rapport nonprotégés. »Lors de sa création, l'associationavait tous les hommes contre elle.Alors que ce sont eux qui adhé-rent le plus aux idées maintenant.(1) 02 69 61 29 49

Annette Lafond

CONDITION DE LA FEMME

“Mahoraises, vous avez le temps de faire des études avant de vous marier”

Faouzia Corgi : “Si une fille se marie, c'est qu'elle le veut bien”

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ENFANCE

Un Schéma d'aide à l'enfance Made in MayotteÇa bouge du côté de l'aide socialeà l'enfance puisque le Conseilgénéral qui en a la prérogativedepuis 2005, vient d'engager unedémarche d'élaboration d'unschéma directeur de l'enfancepour la période 2009-2014. C'estainsi que des groupes de travailont été mis en place. Les premiè-res réunions ont eu lieu les 2 et 3décembre et les prochaines setiendront du 12 au 18 février2009.

«Le schéma directeur de l'en-fance » est un projet qui repré-

sentera, s'il aboutit, une avancéeconsidérable dans le secteur del'enfance et de la famille. Il débou-chera sur une meilleure protectionde l'enfance et sur la prise encompte des spécificités du territoiremahorais. La mise en place de ceschéma est accompagnée par lescompétences du cabinet Ernst andYoung.A Mayotte, l'action sociale est àl'image de la famille : entre tradi-

tions et modernité. C'est bien ce quicomplique l'action des protagonis-tes et certains « hommes-clé » dusecteur sont bien trop ancrés dansla tradition pour que quelque chosebouge. C'est pour cela que cette ini-tiative est à saluer.Les thèmes des débats qui ont eulieu au début du mois de décembresont nombreux : « comment proté-ger les enfants d'une trop granderupture avec leurs racines et à quel

modèle se référer dans les années àvenir ? Comment éviter les écueils,les erreurs des sociétés ditesmodernes ? ».En réponse à ces question, leSchéma Directeur de l'Enfancedevra notamment apprécier lanature, le niveau et l'évolution desbesoins sociaux des familles, dres-ser un bilan de la prévention et dela protection de l'enfance et mettreen place un bonne coordination

entre les partenaires institutionnelset associatifs. Mais surtout, asseoirun travail concerté, et ça, ce seraitun grand « plus », entre le Conseilgénéral d'un côté, et les services dela Justice, de l'Education nationaleet de la Santé. Vaste programme.En tout cas, les comités techniquesqui se sont réunis les 2 et 3 décem-bre ont connu une unanimité sur lesgros besoins éducatifs de Mayotte.Quelques chiffres pour convaincre :la population est estimée au 31 juil-let 2007 par l'INSEE à 190 000habitants, avec un taux de crois-sance annuel moyen de 3,1 % de2002 à 2007 (0,6 % en métropole),un taux de fécondité de 4,7 enfantspar femmes (2,1 en métropole),dont beaucoup sont enceintes àmoins de 16 ans et une populationjeune puisque 53 % de la popula-tion a moins de 20 ans. Une popu-lation très jeune donc, mais au chô-mage : 30% de la population active.Une autre donnée est l'importanteimmigration : selon le rapport d'in-

formation du Sénat de 2005, plusde 55 000 étrangers vivent àMayotte, dont 96 % comoriens. Or,en 2002, seulement 10 000 permisde séjour étaient valides. Le rapportd'information de l'AssembléeNationale de mars 2006 note quecette immigration peut être sourcede « tensions sociales voire dedélinquance ».Ces différents thèmes ont été ras-semblés au sein de quatre groupesde travail : l'enfance en danger, ladiversification des modes d'accueilet de prise en charge des mineursdans le cadre de la protection del'enfance, la prévention médicoso-ciale (accompagnement des parentslors d'une naissance) et le dévelop-pement des actions éducatives àdomicile et la prévention spéciali-sée.Les idées ont donc été lancées…Rendez-vous en février pour leurconcrétisation. A suivre…

Annette Lafond

Jeudi 18 décembre, le tout nou-veau service des Urgences aouvert ses portes. Le change-ment est particulièrementimpressionnant et les profession-nels du service parlent carré-ment de "changement de siècle".En effet, le nouveau service estspacieux, ultra-moderne, doté dematériels à la pointe de la tech-nologie et à terme ce sont 90 per-sonnes qui y travailleront. Afinde mener à bien le déménage-ment, tout a été préparé enamont - puisqu'il était bien sûrinimaginable de fermer leslocaux - et le service a fonctionnéen double équipe pendant 12heures, le temps que tous lespatients soient transférés. Ilconvient de le savoir : l'admis-sion se fait donc désormais enface du dispensaire deJacaranda.

Dès 8 heures, le 18 décembre,le flambant neuf service des

Urgences du Centre Hospitalier deMamoudzou, a ouvert ses portespour accueillir les patients. Afinque tout se déroule sans anicro-ches, le service a fonctionné endouble équipe, l'une accueillant lespatients dans les nouveaux locaux,et l'autre s'occupant de ceux arri-vés avant l'ouverture, qui ont été

par la suite transférés dans la jour-née.Le nouveau service est incompara-ble avec l'ancien. La superficie aquasiment été quadruplée, les cou-loirs sont larges, les chambresindividuelles et le matériel ultra-moderne. "Beaucoup d'établisse-ments de métropole vont nousenvier !" souligne AynoudineSalime, cadre des Urgences.Ce dernier, arrivé il y a cinq moisdans ce service a eu en charge l'or-ganisation de ce déménagementsans cesse repoussé et avoue êtresoulagé qu'il ait enfin eu lieu. "Jen'ai pas d'appréhension car j'aiconfiance en mon équipe" ajoute t-il.

Le service est désormais coupé endeux : l'accueil - qui comprend 10box et 2 salles de déchoquage - et

l'unité d'hospitalisation de courtedurée (UHCD) - qui compte 17chambres individuelles. Chaquechambre est dotée d'une salle debain, d'un ordinateur pour le per-sonnel médical et dispositif d'ap-pel en cas d'urgence. Dans l'ancienservice, les patients étaient quatre,voire plus, par chambre et leurintimité était délimitée par un sim-ple rideau. À terme, des télévi-seurs seront installés !

UNE MOYENNE DE 120ENTRÉES PAR JOUR

Parmi les nouveautés, le servicecompte désormais deux chambresd'isolement et une chambre desécurité (lorsqu'un patient estaccompagné par des policiers ou

des gendarmes) dans le secteurréservé aux adultes.Ce déménagement était plus quenécessaire en raison de la vétustédes anciens locaux. L'ancien ser-vice va d'ailleurs devenir uneextension du service de chirurgie.L'année dernière, le service aaccueilli une moyenne de 120patients par jour - avec des picsallant jusqu'à 180 - soit plus de 40000 personnes dans l'année. Cechiffre effrayerait plus d'un urgen-tiste de métropole, mais le person-nel du CHM s'en accomode. D'icifin 2009, le service comptera toutde même 90 personnes (médecins,infirmiers, aide-soignants...), soitune équipe d'une vingtaine de per-sonnes par jour. Ainsi, on comp-tera deux soignants pour quatrepatients dans le secteur accueil etdeux soignants pour huit patientsen hospitalisation de courte durée.En cas d'urgence donc, il ne fautplus se rendre à côté de l'institut deformation en soins infirmiers maisen face du dispensaire deJacaranda (le service est d'ailleursbien signalé par un panneau lumi-neux). Le numéro de téléphonequant à lui ne change pas : 02-69-60-81-15.

Marion Châteauneuf

DÉMÉNAGEMENT DES URGENCES

Un véritable changement de siècle

M. Ayoudine Salim,cadre des urgences.

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ECONOMIE RÉGIONALE

N'en déplaise aux grincheux, le GTHN progresseLes 10, 11 et 12 décembre, leGroupe de Travail de HautNiveau se réunissait afin de faireprogresser le dialogue entre lestrois îles des Comores et Mayotte.Dans le cadre de l'élaboration dutexte finalisant les échanges interîles, Christophe Du Payrat,Secrétaire général pour les affai-res économiques et régionales à lapréfecture a bien voulu dresser lebilan du quatrième GTHN. Carles échos ne sont pas les mêmesdes deux côtés, et il ne faudraitpas que les adeptes du « Mayotteest comorienne et le restera àjamais » viennent dénouer lespremiers liens qui ont été si diffi-ciles à tisser.

Il faut dire que l'on revient de loin,de très loin, car après avoir été

reporté pour cause de tensions àAnjouan (les autorités anjouanaisesavaient décidé de suspendre lesreconduites à la frontière deComoriens entrés clandestinement àMayotte), il n'était pas certain quece quatrième round du Groupe deTravail de Haut Niveau ait lieu. Larencontre s'est pourtant tenue, etsous de bons hospices. Les deuxdélégations étaient complètes avec

pour la France notamment les deuxambassadeurs Philippe Leysenne etLuc Hallade, pour la préfecture deMayotte Denis Robin et ChristopheDu Payrat, et le directeur del'IEDOM Thierry Beltrand. Pour lesComores, l'ambassadeurMahamoud Soilih, chef de la délé-gation comorienne et des représen-tants des différents ministères.

Le Mahorais : « Dans quel esprits'est déroulé le dernier GTHN et lesrancœurs des Comoriens vis-à-vis

de la départementalisation deMayotte ne pourrissent-elles pas leséchanges ? »Christophe Du Payrat : « Nousavons travaillé dans une bonneambiance de coopération avec desintermédiaires que nous connais-sons de mieux en mieux. Il n'y a paseu de prise de position idéologique.Nous avons d'ailleurs bien avancésur de nombreux sujets en finalisantplusieurs dossiers. Le sous-groupequi pose le plus de problème est évi-demment celui afférent à la circula-tion des personnes. Il y a des diver-gences de vues dues aux problèmesde reconduites aux frontières. Nousessayons de part et d'autre d'amélio-rer le système actuel. Le secondsous-groupe est celui de la coopéra-tion régionale sur lequel nous som-mes d'accord en particulier sur lasanté, l'éducation, la culture ou lasécurité civile. Le troisième sous-groupe, la circulation des biens,concerne la protection des investis-sements afin de donner des garan-ties aux investisseurs français quivoudraient se lancer dans cettezone. Nous mettons en place desoutils pour que les deux pays soientinformés mutuellement des juridic-tions en place en termes d'échanges.

Mais la grande réalisation fut l'ex-portation vers Mayotte de fruits etlégumes. »

LM : « Justement, cette opérationdevait se renouveler le 21 décem-bre, mais elle a été annulée ».Christophe Du Payrat : « C'est undossier où il y a eu de nombreuxrebondissements avant d'arriver aupremier succès que l'on connaît. Ilne faut pas brusquer les choses et lesdeux parties doivent se mettre d'ac-cord sur les prix. » (1)

LM : « La délégation s'est rendue le12 à Anjouan. Y a-t-il eu des avan-cées ? »Christophe Du Payrat : « C'estmême sur cette île que les avancéesont été les plus concrètes. Une nou-velle antenne consulaire est désor-mais active avec un vice-consul àposte et toutes les garanties de sécu-rité. Nous avons également signé unprotocole sur les évacuations sani-taires afin d'améliorer la qualité dela procédure et assuré une formationau personnel. Nous avons égale-ment remis les premiers diplômesde CAP aux élèves de l'école ENTPfinancée par le fond régional de lapréfecture de Mayotte et appuyée

par le vice rectorat et le GRETA. »

LM : « Peut-on être optimiste pourles semaines à venir ? »Christophe Du Payrat : « Il y aune réelle demande conjointed'aboutir, surtout avec les premiersrésultats concrets. La prochaine réu-nion se tiendra dans le courant dumois de janvier ».Beaucoup d'optimisme donc affichéchez les deux équipes de techni-ciens français et comoriens.L'énergie et les finances injectéesdans ces échanges seront-elles suffi-santes pour apaiser les tensions etdonner une réelle indépendanceéconomique aux trois îles desComores ? Les débarquements dekwassas remplis de comoriens à larecherche d'un eldorado ne seront-ils un jour qu'un vieux souvenir ?Rien n'est moins sûr mais personnene pourra dire « on n'a pas essayé»…(1) Mr Charalambakis contacté,informe que la Sodifram et les agri-culteurs comoriens essaient de semettre d'accord sur un conditionne-ment idéal pour les fruits et légu-mes.

Annette Lafond

Des prix en baisse dans le super-marché-phare de la place, voilàune bonne nouvelle pour la ména-gère mahoraise !! Plusieurs pro-duits sont ciblés et surveillés pourque le consommateur s'y retrouveentre les deux gros supermarchésde l'île au lagon. La comparaisonest maintenant possible dans cer-taines gammes et ce n'est pas leplus gros distributeur qui a forcé-ment le dernier mot.

Depuis janvier dernier, la politi-que du directeur d'exploitation

de Jumbo, François Valin suit un axesimple : « nous suivons les prix de200 produits ciblés qui couvrent lesbesoins basiques et que nous surveil-lons en permanence. Malgré les tauxde frets de transport aérien et mari-time, nous souhaitons arriver à desprix supportables pour les achats

importants ». Pour cela, la grandesurface rogne sur ses marges tout encherchant le meilleur approvisionne-ment possible : « nous travaillonsavec une centrale d'achat qui nouspropose des opportunités. Lorsquec'est la saison, nous commandons despommes en Afrique du Sud plutôtque de les faire venir de métropole.Nous achetons aussi en local destomates, des crudités et aussi, desananas à un petit producteur que nouspayons le plus souvent possible euégard à sa trésorerie. La difficulté estle peu de production mahoraise ensaison des pluies et les produits telsque poires ou champignons que l'onne peut faire venir que de métropole». Mais s'il s'avère que la filière d'ex-portation depuis les Comores devientperformante, il n'hésitera pas à préfé-rer la proximité.

Au niveau des délais d'approvision-nement, l'année dernière fut encorelourde en problèmes avec des sapinsde Noël, mais aussi des produitsfrais, arrivés après l'heure. « Nousmisons maintenant sur la ligne «Mascareignes Express » qui neréduira pas les délais mais qui lesrendra plus fiables. Nous avons tropsouvent eu des appels de Mauricenous informant que notre containeravait été oublié pour prendre lenavire suivant… Sans savoir pour-quoi ».Mais ce n'est pas demain que l'ensei-gne ne proposera que des produitslow-cost : « notre centrale d'achatnous fournit en produits de marque etproduits premier prix, mais lesconsommateurs sont très attachés àleur marque qu'ils doivent retrouverdans nos rayons. Nous essayons donc

d'avoir un approvisionnement le pluslarge possible et de proposer unegamme étendue dans chaquedomaine (hygiène, pâtes etc.). S'ilarrive que nous soyons en rupture, lesclients vont s'approvisionner chez leconcurrent, qui peut alors manquer etnous prenons ensuite le relai. Parcontre, les associations de consom-mateurs qui supputent une ententeentre les deux grandes surfaces setrompent. Nous surveillons mutuelle-ment en permanence les prix duconcurrent et mettons en place des

catalogues pour que les consomma-teurs fassent leur choix ».Une autre bonne nouvelle est lafuture mise en place par l'associationde consommateurs l'Ascoma ducontrôle des prix sur le panier de laménagère pour éviter les dépasse-ments éventuels. Des évolutionsbénéfiques dans cette période de fêteoù portefeuilles et carte de crédits'emballent…

Annette lafond

ECONOMIE

Révolution sur les prix

La hausse des prix a stagné aumois de décembre par rapport aumois précédent. C'est une ten-dance habituelle en cette fin d'an-née. Mais l'inflation se situe tou-jours à un niveau bien supérieurde la métropole et certains pro-duits connaissent des accroisse-ments de prix qui continuent leurboom. Plusieurs postes cependantconnaissent une baisse de leurindice des prix ce qui est plutôtinattendu.

Les derniers chiffres des indicesdes prix montrent une stagnation

entre novembre et décembre puisquel'indice s'est maintenu à 108,3 alorsqu'il était à 107,7 en septembre. Lesprix des produits n'ont pas ou peubougé entre ces deux mois. Maisc'est une caractéristique commune àchaque fin d'année puisqu'entrenovembre et décembre 2007, l'indices'était maintenu à 103.Cet indice permet d'estimer l'évolu-tion de l'ensemble des prix des bienset services consommés par les ména-

ges. Il permet d'apprécier les ten-sions inflationnistes ce qui est le casactuellement à Mayotte puisque l'in-dice des prix est de 5,2 % de décem-bre 2007 à décembre 2008, contreseulement 1,6 % en métropole.D'ailleurs, la plupart des pays euro-péens ont connu un début de défla-tion en ce mois de novembre, (-0,5% pour la métropole) alors que c'estloin d'être le cas pour l'île au lagon.Cette baisse des prix sur la scèneinternationale traduit une crisemajeure où la consommation s'est

fortement réduite.L'INSEE relève à Mayotte 1 148 prixchaque mois, avec leurs indices cor-respondants. Les postes dont les prixont le plus fortement augmenté sonttoujours les produits frais et les pois-sons qui poursuivent leur courbeascendante : + 23,5 % pour les pre-miers et + 15, 6 % pour les seconds.Proprement hallucinant !! Sans par-ler des viandes et volailles dont leprix grimpe de 16,6 % alors que cesont des produits de consommationbasiques pour les mahorais… Lescartes des restaurants prennent éga-lement leur envol, puisque l'augmen-tation des prix dans la restaurationpar rapport à l'année précédente estde 16,5 %... Le tabac subit aussi uneenvolée des prix : + 10,9 % en un an,

soit 5 points de plus que l'inflation.Par contre, et cela ne s'était pas pro-duit en 2007, les prix de certains pro-duits diminuent : tel l'habillement etles chaussures (- 4,1 % sur un an),les boissons alcoolisées… Lesfêtards vont être contents (-3,8 %),ainsi que les meubles, le matérielaudio-visuel, photo et informatiqueainsi que les services financiers.Si l'inflation marque le pas, ce n'estpas une tendance de fond puisquec'était le cas l'année dernière à lamême date. Le fait qui sort de l'ordi-naire est bien la baisse des prix surplusieurs articles qui pourrait s'expli-quer par des approvisionnements àbas coûts dans ces domaines.

Annette Lafond

PRIX

Stagnation en novembre

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Mardi 23 décembre 2008 Le Mahorais N° 231 13

N°231 du Mardi 23 décembre 2008 LOCALE

Neuf, c'est le nombre de commu-nes qui ont choisi de participer àla première édition du concoursde la commune la plus accueil-lante sur Hippocampe. Lancédepuis le 6 décembre, ce chal-lenge affiche comme principalobjectif la promotion de l'île aulagon. A l'heure actuelle, cinqcommunes ont d'ores et déjà étéexaminées par les membres dujury et lundi 22 décembre, la clô-ture de ce concours s'effectuera àPamandzi avant la fameuse céré-monie de remise des prix prévueen janvier 2009…

«Le week end dernier, les mem-bres du jury ont visité

Ouangani et Tsingoni samedi 20décembre et M'Tsamboro diman-che 21 avant de clôturer leconcours de la commune la plusaccueillante lundi 22 décembre àPamandzi en Petite Terre » aannoncé Sitti Fardi, chargée deprojet au sein du CDTM (ComitéDépartemental du Tourisme àMayotte).Pour mémoire, les neuf communesqui se sont lancées dans la compé-

tition pour décrocher le prix d'ex-cellence en matière d'accueil sont :Bouéni, Chiconi, Sada, Chirongui,Kani-Kéli, Ouangani, Tsingoni,M'Tsamboro et Pamandzi en PetiteTerre.Cette première édition affiche « unbilan très positif car toutes les com-munes participantes visitées sontparticulièrement impliquées, ycompris les habitants et l'accueilqu'ils assurent » affirme Sitti Fardi.

Quant au jury, celui-ci est composéde neuf élus - en l'occurrence unreprésentant de chaque communenotifiée ci-dessus -, du président duCTM représenté par son adjoint,Monsieur Harouna Attoumani, duprésident des associations environ-nementales, du président de l'asso-ciation des maires, d'un représen-tant de la DJS (Direction de laJeunesse et des Sports) et duCEMEA.

Tous les week-ends de ce mois dedécembre auront donc été consa-crés aux visites nécessaires à lanotation affiliée à ce concours quimarque une première en son genresur Hippocampe.« Deux rubriques spécifiques com-posent la notation : tout d'abord ils'agit de l'accueil physique, de l'en-vironnement et de la propreté deslieux, de la sécurité, des places destationnement disponibles, de l'em-bellissement de la commune et dela signalétique ainsi que l'harmoni-sation des couleurs.Deuxièmement, l'implication de lapopulation est notée et plus parti-culièrement par rapport aux actionsliées aux associations environne-mentales, culturelles ou culinai-res… » détaille la chargée de projetdu CDTM.En bref, rien n'est laissé au hasardcar au final, la commune qui severra couronnée du titre honorifi-que de la « plus accueillante » severra propulsée en haut de l'afficheen tant qu'ambassadrice de l'île auxparfums !Quant aux récompenses promises àla clef, il s'agit « de panneaux spé-

cifiant que la commune est la plusaccueillante de l'île avec des photo-graphies qui assurent la promotiondes lieux ».De plus, le photographe JonnyChadouli assurera une sélection deses réalisations pour orner lesditspanneaux…« 10000 prospectus visant la pro-motion de l'île seront réalisés etdiffusés au sein du CDTM deMayotte mais également à LaRéunion et en métropole » assureSitti Fardi. Enfin, la cérémonie de remise desprix aura lieu dans les nouveauxlocaux du Comité du Tourisme -situé sur le front de mer/ nouveaumarché - et il se peut que l'inaugu-ration de ce bâtiment flambantneuf s'effectue par la même occa-sion, autant dire que les petits platsseront mis dans les grands !Pour l'heure, le suspense resteentier et il faudra attendre quelquesjours pour connaître celle qui severra décerner le titre de la plusaccueillante !

Lucie Touzé

COMITÉ DU TOURISME

Un concours qui vise la promotion de Maoré

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Le jury lors de sa venue à Mbouanatsa (commune de Bouéni)

Projet défendu parla ministre del'Intérieur -MichèleAlliot- Marie-, lenouveau Systèmed'Immatriculationdes Véhicules (SIV) se fait atten-dre et ne prendra effet qu'en avril2009. Initialement prévu pour êtreconcrétisé dès le 1er janvier 2009,ce projet enregistre d'ores et déjàtrois mois de retard. Motif de cereport : la crise économiqueactuelle. La ministre de l'Intérieurrépond ainsi à la demande du pré-sident du Comité des construc-teurs français d'automobilesXavier Fels qui lui demandait unreport à cause de la crise, malheu-reusement toujours d'actualité.

Sur Hippocampe comme aux qua-tre coins de l'Hexagone ainsi que

dans les DOM-TOM (Départementset Territoires d'Outre Mer), les servi-ces des « cartes grise » affiliés auxpréfectures avaient pour mission dese mettre à la page avant le 1er jan-vier 2009 pour mettre en œuvre letout nouveau système d'immatricula-tion des véhicules (SIV)."Pleinement consciente des difficul-tés que connaît le secteur automo-bile", la Place Beauvau veut que lenouveau système d'immatriculationdes véhicules soit ressenti "commeun atout supplémentaire et noncomme une contrainte dans cetteconjoncture délicate".C'est donc pour faire face aux diffi-cultés relatives à la conjonctureactuelle que la ministre MichèleAlliot-Marie annonçait vendredi 12décembre le report du SIV. La nou-velle date avancée est précisémentfixée au 15 avril 2009.

Ainsi, comme l'an-nonçait le maho-rais.com il y a plu-sieurs semaines, cenouveau systèmesous-entend que : «

tous les véhicules neufs mis en circu-lation devront être équipés d'une pla-que, avec, en noir sur fond blanc,deux lettres, un tiret, trois chiffres,un tiret et deux lettres ».« Cette immatriculation sera attri-buée à vie à la voiture » et petite spé-cificité qui a fait couler beaucoupd'encre : un numéro de départementdevra aussi figurer obligatoirementsur les futures plaques et le proprié-taire sera libre de choisir le numérode département « avec lequel il res-sent les attaches les plus proches ».Cette concession toute particulière aété accordée par la ministre del'Intérieur Michèle Alliot-Marieaprès des mois de polémique…Aujourd'hui, le Systèmed'Immatriculation des Véhicules(SIV) apparaît bel et bien bouclémais pour sa mise en œuvre, il fau-dra encore attendre plusieurs mois…Pour mémoire, en présentant ce dis-positif MAM avait spécifié que lenuméro de département ne seraitplus obligatoire. La réaction aura étéimmédiate : un collectif de parle-mentaires intitulé « Jamais sans mondépartement » - regroupant élus de lamajorité et de l'opposition- s'étaitrapidement constitué pour exiger lamention obligatoire du numéro dedépartement…En bref, tout est bien qui finit bien etpour ne pas enfoncer encore plus lesecteur automobile dans la crise,cette mesure est remise à plus tard…A suivre.

Lucie Touzé

IMMATRICULATION DES VÉHICULES

Les nouvelles plaquesse font attendre…

Depuis le mois d'août, la sociétéAqua Service Mayotte s'est lan-cée dans la production d'unebière locale, « Hipo ». Si PatriceRoux, le directeur adjointd'Aqua Service avait malgrétout quelques appréhensionspour ce qui est de la réussite decette initiative qui est une pre-mière en son genre, deux moisaprès sa mise en vente, sesappréhensions n'ont plus lieud'être car Hipo a carrément «envoûté » les Mahorais et rem-porte un succès fou ! En contre-partie, la société doit endosser lerôle du mauvais élève puisqu'ellecontribue par le choix des maté-riaux à intensifier la pollution duterritoire. Favoriser les agricul-teurs en leur proposant de l'ali-ment pour bétail d'un côté, sepriver d'un choix écologique del'autre, c'est toute l'incohérencede l'arrivée sur le marché locald'une bière qui fait beaucoupparler...

On peut dire que les Mahoraisont carrément adopté la pre-

mière bière mahoraise Hipo cartout le monde en parle et selon lesconnaisseurs, « Hipo passe superbien ». Ceci explique pourquoi onen voit partout, que cela soit sur lesétagères des Doukas ou malheu-reusement par terre lorsque celles-ci ont été consommées. Hipo ren-contrerait-elle le même succès queles mabawas à Mayotte ? A croireque oui car le maître brasseur a dû

augmenter sa production pour évi-ter une rupture de stock. « Noussommes partis sur une base dedeux brassins par semaine, maisétant donné que la bière est fortappréciée par les Mahorais, on aété obligé de passer de 8 à 10 bras-sins par semaine, ce qui est consi-dérable. Cela permet égalementd'avoir un peu plus de résidus pourl'ADEM (Association DesEleveurs de mayotte) qui se chargede le distribuer aux éleveurs de l'île». Effectivement, grâce à la pro-duction en quantité, l'ADEM récu-père non plus 800 kilos de drêchespour les éleveurs de bovins, mais 3tonnes ! Hélas ces 3 tonnes ne per-mettent toujours pas encore decouvrir toute l'île et « il y a de plusen plus de demande » selonM.Vignard de l'ADEM. Pourmémoire, les drêches très riches eneau, contribuent au développementdes animaux. Effet secondairemoins positif pour ce succès, lechoix d'un contenant plastique qui,outre "la perte de mousse" consta-tée par de nombreux consomma-teurs aux habitudes délicates, pro-voque une pollution plus que visi-ble. En effet, seulement quelquessemaines après la mise sur le mar-ché des bouteilles d'Hipo, les bordsde routes, les plages, voyaientapparaître les flaconsmarrons."Pour nous c'est une habi-tude, bon peut-être pas bonne jel'avoue, que de laisser des déchetsaprès le voulé, mais c'est commeça. Avant nous avions les canettes

en aluminium, maintenant on s'estmis à l'Hipo, elle est un peu moinschère que les autres bières, et c'esthistoire de boire du local", avoueMoussi et ses potes tranquillementinstallés à Musical Plage au sud deBandrélé. Dommage pour l'évolu-tion des moeurs qu'une sociétémettant sur le marché une innova-tion commerciale, un produitalcoolisé venant se frotter à unmarché lucratif là où le joug reli-gieux ne tient plus les ouaillesdepuis longtemps, n'ait pas fait lechoix de l'innovation écologique...Si à La Réunion pas une bouteilleen verre de la très consomméeDodo ne traîne, les flacons étantconsignés, Maoré ne semble mal-heureusement pas prête à s'inscriredans une démarche de développe-ment durable populaire. Pourpreuve que cela aurait pourtantfonctionné : si des millions decanettes, et bientôt de bouteillesd'Hipo gâchent le paysage de l'îleau lagon, pas une de la gamme desodas, dont les bouteilles en verressont réclamées par les commer-çants qui sont tenus par un telle-ment simple système de consignes,n'encombre l'horizon...

Nassabia Djanfar

BIÈRE LOCALE

Hipo très appréciée par les Mahorais

©Jonny Chadouli

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Le Mahorais N° 23114

N°231 du Mardi 23 décembre 2008

Mardi 23 décembre 2008

LOCALE

Jackpot pour les collectivités etentreprises ultramarines officia-lisé la semaine dernière parl'AFD. Un bol d'air pour les éco-nomies locales, restera à voir larépartition de la cagnotte. PourMaoré, c'est la zone de Longoniqui devrait concentrer les effortsaccompagnant la somme réser-vée à l'île au lagon. Un regaind'intérêt de l'Etat, c'est YvesJégo qui a en collaboration avecl'Agence Française deDéveloppement défini les lignesbudgétaires allouées à chaqueterritoire. Le président Sarkozyvient de fixer au 29 mars laconsultation par référendum dela population mahoraise sur ledevenir statutaire de la collecti-vité, et ce coup de pouce venu deParis tombe à point nommé àquelques jours d'une année 2009qui s'annonce décisive pourl'avenir d'Hippocampe...

Le Conseil d'administration del'Agence française de dévelop-

pement (AFD) s'est réuni jeudi 18décembre et a décidé d'octroyerplus de 150 Millions d'euros de

concours financiers aux collectivi-tés et entreprises ultramarines.L'ensemble de ces interventions aété défini en étroite collaborationavec le Secrétariat d'Etat à l'Outre-

Mer qui est l'un des représentantsde l'Etat au conseil d'administra-tion de l'AFD.Les prêts qui seront accordés béné-ficieront de taux d'intérêts réduitsgrâce aux concours apportés parl'Etat. Ils permettront de soutenirles investissements locaux etcontribueront à lutter contre leseffets de la crise financière.Les projets aidés répondent auxbesoins exprimés par les départe-ments et collectivités d'Outre-Meret concernent localement en pre-mière ligne l'extension du port deLongoni à Mayotte. Par ailleurs,l'accent sera mis sur le réaménage-ment urbain de la ville du Port à LaRéunion, le développement écono-mique des communes deGuadeloupe, la rénovation du portd'intérêt national de Dégrad-des-Cannes en Guyane, le développe-ment économique de la Polynésieet le financement de son pro-gramme de santé.Dans le même temps, un nouveau

dispositif de capital investissementsera expérimenté à La Réunion,afin de renforcer les fonds propresdes petites et très petites entrepri-ses. Après un premier bilan d'étape,de nouveaux fonds communs deplacement pourront être mis enplace dans les autres départementsd'Outre-Mer, afin de compléter lagamme des produits de finance-ments publics offerts aux entrepri-ses.Si les besoins de la collectivitédépartementale de Mayotte, dépar-tement d'outre-mer probable, sontconsidérables, on pense tout desuite à la langue de bitume de l'aé-roport, cette annonce concernant lazone portuaire est une étape dansl'intérêt de l'Etat pour l'île qu'elle adécidé de garder sous son aile. Lamodernisation des infrastructuresest en marche, les orientations dugouvernement français en lamatière semblent le comprendre.

Laurent Millet

150 MILLIONS D'EUROS OCTROYÉS PAR L'AFD

Longoni dans le plan de financement

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Dernière session de l'année pourles élus du conseil général celundi matin dans l'hémicycleYounoussa Bamana. Un exerciceparticulier pour la commissiondes finances très attendue sur unpoint essentiel, la mise sur lesrails du budget d'une année2009 qui va marquer l'Histoiremahoraise. Mais avant cela, c'està l'écoute attentive des direc-teurs des services fiscaux et desdouanes que la classe politique adû se prononcer sur des rap-ports qui inscrivent Maoré dansle droit commun. La consulta-tion approche à grands pas, lesvisites ministérielles vont être làpour assurer les Mahorais dusoutien de la République, maisles affaires courantes sont sur legrill et les élus doivent composeravec des millions d'euros pourfaire avancer la collectivité.

Avec les 40 minutes de retardconformes aux habitudes, le

président Douchina a ouvert unesession plus solennelle que lesautres, celle qui voit le budget dela CDM proposé au vote desconseillers généraux. Le président2AD a tenu d'emblée à soulignerles moments forts qui ont marquél'année qui se termine pour la col-lectivité départementale. Il a souligné “une grande prise deresponsabilité des élus, un respectentre majorité et opposition”. Uneannée politique marquée égale-ment par un 18 avril entérinant levote à l'unanimité de la résolutionpour la départementalisation, et auchapitre moins honorable pour l'îleun 27 mars qui a lourdement bous-culé les esprits. La reconnaissancegrandissante de Mayotte dans la

région avec des actions de coopé-ration diverses, la signature ducontrat de projet, la réceptionrécente de la délégation d'élus aupalais de l'Elysée sont les pointsque n'a pas manqué de remarquerle patron de la CDM. La route verscette départementalisation qui estsur toutes les lèvres a été quelquepeu tracée, même si 2AD s'enremet à la prochaine visite dusecrétaire d'Etat Yves Jégo prévueles 7 et 8 janvier. Un départementà l'horizon 2011, à l'occasion desprochaines élections cantonales, cequi nécessitera une augmentationdu nombre de conseillers, voilà cequ'a bien voulu lâcher à demi-motAhamed Attoumani Douchina.Enfin, Hadadi Andjilani, présidentde la commission des finances,pouvait entrer dans le vif du sujet,

avec un mot d'ordre clair : maîtri-ser les dépenses. Le règlement dela dette de l'Etat doit intervenirrapidement, 2AD ayant reçu cetteassurance depuis Paris, tout ensoulignant que la visite d'YvesJégo sera l'occasion d'éclaircir ledossier, notamment le montantprécis de cette dette qui a semble-t-il, à écouter le président de lacollectivité suscité toutes les spé-culations possibles…La commission des finances pro-posait donc au vote la révision dubarème de l'impôt pour inscrire lafiscalité locale des particuliersdans le droit commun. Le but decette révision est de “protéger” lespetits revenus, et de faciliter lesopérations de défiscalisation pourles investisseurs mahorais à l'exté-rieur de l'île. 25 millions d'Û d'im-

pôt sur le revenu ont été collectéscette année par les services fis-caux, contre 12 millions il y a 3ans, ce qui montre une nette aug-mentation conséquente de la pous-sée démographique et de l'aug-mentation d'une partie des reve-nus. Une réflexion est donc lancéepour cette révision. Si le conseillerde l'opposition Saïd Omar Oilis'est inquiété d'une possible sup-pression des particularismes fis-caux locaux, notamment en ce quiconcerne la déclaration des struc-tures familiales polygames, ledirecteur des services fiscaux atenu à souligner que ce projet derévision aura un effet mineur surles ressources de la CDM.Finalement, le rapport a été adoptémalgré cinq abstentions.Rapport majeur de cette session,

l'étude relative à l'adoption dubudget primitif pour 2009 a tenutoutes ses promesses en creusantun retard dans les débats déjàconséquent. 363 millions d'Û, dont97 millions consacrés aux investis-sements, c'est le gâteau qu'a décidéde partager la commission desfinances pour l'année prochaine.Comme son nom l'indique, ce bud-get primitif demandera des adapta-tions en cours de route, dépendantqu'il est notamment et en grandepartie du règlement plus ou moinsrapide de la dette de l'Etat. LaCDM prévoit de renforcer lecontrôle des délais de paiement,entendant lutter contre l'accroisse-ment de cette dette quand de soncôté la collectivité connaît bonnombre de règlements attendus parl'économie locale, prévoit égale-ment la promotion des étudiantsmahorais qui ont décidé d'allerapprendre en dehors de leur île.Les débats autour de ce rapport sesont étalés, de façon assez stérilepuisque le poids de la majorité a aufinal balayé les cinq abstentionsd'une opposition décidément can-tonnée à attendre les prochaineséchéances électorales. Au termedes débats, le rapport a été adopté.Une ambiance de session qui avaitde quoi choquer les novices, maisqui ne surprend plus les habitués.À midi, quatre rapports avaient ététraités sur la vingtaine prévue. Quele peuple mahorais soit rassuré,ceux qu'il a élu en mars dernierpour représenter les différents can-tons savent se taquiner, rigoler,bafouiller, mais aussi, car ça leurarrive, travailler !

Laurent Millet

SESSION PLÉNIÈRE AU CONSEIL GÉNÉRAL

Budget primitif 2009 adopté

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Mardi 23 décembre 2008 Le Mahorais N° 231 15

N°231 du Mardi 23 décembre 2008 LOCALE

MAYOTTE À TABLE

Coupez le poulet en morceaux Dans une casserole, faitesbouillir le poulet avec du poi-vre, du sel, et 2 CS de quatreépices pendant 5 à 10 minutes Ecrasez l'ail, le gingembre, lesafran vert. Epluchez les pommes de terreet coupez-les en 4 morceaux. Lavez les feuilles de Cannelleet coupez-les en petits mor-ceaux. Retirez le poulet et placez-ledans une cocotte avec 2 CS d'huile d'olive.

Ajoutez les épices écrasées(ail, gingembre, safran), feuil-les de cannelle et 2 CS decurry. Tournez pendant 5 minutes àfeu bas, et couvrez-le toutjusqu'à ce qu'il séche. Ajoutez la tasse de lait de cocoet les pommes de terre cou-pées, et laissez mijoter. Tournez, de temps en temps,pendant 5 à 20 minutes Goutez pour l'assaisonnementet bon appetit !!

Curry de poulet seychellois au lait de coco

1 poulet moyen 3 gousses d'ail 2 CS de quatre épi-ces 1 CS de safran vert

2 CS de poudre decurry Poivre, Sel 200g de pommesde terre

feuilles de Cannelle 1 tasse de lait decoco 2 CS d'huile gingembre

INGRÉDIENTS

RECETTE

« La commission permanente estannulée »… voilà qu'on nous res-sort une rengaine qui, même si elletrouve ses justifications, finit parlasser. Et le vote concernant l'appeld'offre pour l'aménagement dessites, et notamment des plagesmahoraises, est encore repoussé.Aux calendes grecques ? Ou aura-t-il lieu en janvier comme assurépar Ahamed Attoumani Douchina.De report en report, certains nota-bles commencent à trouver letemps long, et pourraient frapperdu poing sur la table…

Jeudi 18 décembre était la date ini-tialement retenue pour une com-

mission qui devait notamment voterl'appel à projet pour l'aménagementdes sites du Plan d'Aménagement etde Développement Durable (PADD).Nos élus étant à Paris pour une ren-contre clé avec le président Sarkozy,la commission permanente fut repor-tée au 22 décembre, puis annulée. «Nous allons la reprogrammer pour lemois de janvier » certifie le présidentdu Conseil Général AttoumaniDouchina. Aucune date n'est encorefixée et les plages avec leurs investis-seurs attendent qu'une bonne fée sepenche sur leur configuration.Car ce sont de gros projets qui sont en

jeu : l'adoption de ce rapport devraitpermettre le lancement d'un nouvelappel d'offre. Le prestataire retenu severra confier une mission à maîtrised'ouvrage pour conduire l'ensembledes travaux et l'aménagement dessites, de valider la création du groupe

de suivi « sites touristiques » PADDet de procéder à l'élaboration des dos-siers, dont la charte ITDM(Infrastructures TouristiquesDurables Mahoraises) qui définit letype exact d'infrastructures que leConseil général et l'Etat envisagent

au regard de la culture mahoraise.Le document du PADD n'est toujourspas validé par le Conseil d'Etat maisdevrait l'être dès le mois de janvier.En novembre, Philippe Coat, le direc-teur du Développement Economiqueet Touristique du Conseil Général

avait expliqué la démarche : « nousdevons terminer les travaux du lance-ment du marché d'assistance à maî-trise d'ouvrage et l'élaboration ducahier des charges à l'adresse desinvestisseurs avant que le PADD soitvalidé »…Oui, mais c'était en novembre et jus-tement depuis rien n'a été fait alorsque la commission permanente a déjàrepoussé par deux fois le vote de l'ap-pel d'offre et que la prochaine com-mission, sans certitude de vote, devrase tenir en janvier, mois précisémentau cours duquel le PADD devrait êtrevalidé…Les retards répétitifs avaient étéexpliqués par Mr Adadi Andjilani, leprésident de la commission des finan-ces par un problème de localisationdes sites qui dépendaient de l'Etat cardans la zone des pas géographiques,le Conseil général n'ayant donc pas lamaîtrise du site.Mais pendant que chacun se renvoiela balle sablée, les investisseurspotentiels eux rongent leurs freins. Orbeaucoup d'argent a déjà été dépensé: en séance plénière du 26 juin 2006,sous la présidence de Mr Saïd OmarOili, une délibération avait alors étévotée en débloquant 70 000 euros,uniquement pour l'étude sur un bud-get d'aménagement de 7 plages quiavait été estimé à 1 600 000 euros...Et qui n’a pas vu le jour !Existe-il vraiment des bonnes volon-tés sur ce dossier ?

Annette Lafond

PADD

Rien ne sort du sable !

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N°231 du Mardi 23 décembre 2008

Mardi 23 décembre 2008

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M La tant attendue baisse des prixde la farine est effective dèsaujourd'hui à Mayotte. Les prixdu blé avaient chuté depuis lemois de juin et c'est peu dire queles boulangers attendaient l'évè-nement… Mais s'ils avaientrépercuté la hausse sur le prix dela baguette, le consommateurverrait d'un bon œil une diminu-tion du prix d'un produit qui estdésormais passé dans la consom-mation de base à Mayotte.

Ça y est, les fournisseurs l'ontcrié sur tout les toits des bou-

langeries : les prix de la farine ontenfin baissé, suivant par cette voieles prix du blé qui avait chutédepuis le mois de juin 2008. Pouracheter des sacs de farine de 50kilos qui étaient vendus à 28 Û50ils avaient du faire le dos rond puis-que ils étaient passés à 42 Û endeux mois.Afin de faciliter l'approvisionne-ment, la société Distrimax proposemaintenant des sacs de farine du

Moulin de la Concorde en prove-nance de l'île Maurice en version25 kilos. « La farine la moins chèreest maintenant en vente à 16Û50,et 19 Û pour la qualité haut degamme » explique Mr AktarDjoma, le directeur de Distrimax.La première est plutôt destinée à laconfection de gâteaux tandis que laseconde est utilisée pour le pain.La baisse est donc de 21Û à 19Ûpour la farine de bonne qualité, cequi représente une diminution de10 %. « Nous avons attendu d'épui-ser la fin de nos stocks achetés auxprix forts pour répercuter la baissedes prix du blé » explique AktarDjoma, « et nous comptons encorebaisser le prix au mois de février,lors d'un nouvel arrivage ».Le consommateur moyen va-t-ilalors payer sa baguette moins chère? Certaines boulangeries qui sesont implantées au moment où lesprix s'affolaient ont du faire uneffort sur leurs frais et ne répercu-teront pas le prix. Mais la plupartsont solidaires et avaient augmenté

le prix du petit pain de 25 à 30 cen-times et de la baguette de 50 à 70centimes. Ils s'étaient alors concertés et leferont de même pour baisser leprix. « J'ai contacté les autres bou-langers » explique madame Aziz,trésorière de la chambre desmétiers, “et nous essayons de trou-ver une date pour nous réunir etprendre une décision”.Mr Ruffet Panima qui fournit àMayotte de la pâte congelée à quel-ques boulangeries, est en traind'étudier la question : « je ne saispas encore si je baisserai le prix dela pâte car la levure vient deconnaître une forte hausse,puisqu'il n'y a pas assez de fournis-seurs dans le monde ».Des comportements différents danschaque activité mais, les boulan-gers s'ils veulent vraiment fairepreuve de bonne volonté devrontentériner une baisse des prix et ce,sans attendre la baisse de février

Annette Lafond

FARINE

Meunier tu dormais ?

ALIMENTATION

Rupture de patates à Mayotte !Les rayons fruits et légumes des3 grands supermarchés maho-rais sont en deuil depuis quinzejours… Plus une seule pomme deterre pour les fins de mois, tuber-cule très prisé des petites boursesmais également des grandestablées de Noël. Des commandesqui n'arrivent pas à temps, voilàqui replonge Mayotte dans lesheures de gloire de la pénurie etqui laisse les consommateurs surle carreau. Un arrivage devraitremplir à nouveau les bacsaujourd'hui si les pommes deterre n'ont pas déjà germé…

Les amateurs de frites ou depurée ont du se rabattre sur les

non moins savoureux fruits à pain.Mais les nostalgiques des gratinsdauphinois ou pommes vapeurn'auront rien eu à se mettre sous ladent. Et dans une période de prépa-ratifs de Noël de surcroit…« Nous avons connu un déréglagedans les commandes » explique MrDolinski, directeur d'exploitationde Sodifram qui possède aussi HD,

« il suffit d'être trop court lorsd'une première livraison pour êtredévalisé et l'effet boule de neigejoue dans le mauvais sens… Nousallons avoir un arrivageaujourd'hui mardi avec un navirearrivé hier. Mais si la quantité estinsuffisante, les consommateursvont se jeter dessus et nous serons

très rapidement en rupture… Descommandes en très grosses quan-tité posent des problèmes avec cegenre de produits qui ne résiste pasau taux d'humidité et aux fluctua-tions de températures. Il faut enpermanence jouer la qualité sans lesur-stockage. De trop grosses per-tes nous amèneraient à répercuter

sur le coût total du produit ».Du côté de Jumbo, c'est le mêmeproblème : les bacs à pommes deterre et carottes restent désespéré-ment vides de substance depuis 2semaines. François Valin, sondirecteur s'en explique « pour nous,c'est une catastrophe ! Nous avonspassé commande d'un container 40

pieds au mois d'octobre, qui devaitarriver le 8 décembre, puis reportéau 15 et enfin au 20… Le porte-container « Marina », qui est ledernier feeder de la ligne Némo (1)vient de livrer deux containers enmême temps... nous ne savonsdonc pas dans quel état est la mar-chandise c'est pourquoi nous avonsdemandé aux experts de venir àl'ouverture des containers ».Au niveau des prix, les deux gran-des surfaces ne les augmenterontpas : « si les prix du marché sontstables, nous les suivront ».Tous à vos caddies donc, mais pasde phénomène « d'achats-par-peur-de-manquer » qui est la meilleuremanière de replonger dans la pénu-rie…

Annette Lafond

(1) La ligne Némo est remplacéedès aujourd'hui par l'arrivée du pre-mier navire de la ligne «Mascareignes Express »

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N°231 du Mardi 23 décembre 2008

Mardi 23 décembre 2008

Face à la mondialisation en œuvre quiconsacre la suprématie d'un petit nombrede langues, l'Organisation des NationsUnies et l'UNESCO se sont efforcées depréserver et de promouvoir la diversitélinguistique et l'éducation multilingue.Dans cette optique, la Journée internatio-nale des langues maternelles se tient cha-que année le 21 février et ce, depuis 1999.Sur Hippocampe, le CCEEM (Conseil dela Culture, de l'Education et del'Environnement de Mayotte), le Conseilgénéral (DDAC - DirectionDépartementale des Affaires Culturelles)et l'association Shime (ShimaoréMéthodique) s'attèlent d'ores et déjà à latâche afin d'être fin prêts pour célébrercomme il se doit cet évènement. Shimaoréet Kibushi seront donc en haut de l'affichecar la richesse de ces deux langues mater-nelles mérite toutes les attentions pour quecelles-ci ne disparaissent pas au fil desgénérations…

La conjugaison des efforts de tous estrequise afin que les journées internatio-

nales des langues maternelles puissent êtreune réussite sur Mayotte. Cette première édi-tion suscite donc toutes les attentions car ils'agit de promouvoir le Shimaoré et leKibushi via l'organisation -entre autres- d'unconcours d'écriture ouvert à tous les élèvesdu premier comme du second degré. Depuis 1999, cette manifestation prend vieaux quatre coins du monde suite à la procla-mation de l'UNESCO lors de sa ConférenceGénérale, à savoir : la naissance officielle dela journée internationale des langues mater-nelles établie le 21 février.

Il est essentiel que Mayotte puisse apportersa contribution en revalorisant les languesmaternelles du cru, riches mais pourtant fra-giles puisque trop souvent mises de côté surle sol français…« Pendant deux jours -les 20 et 21 février2009-, trois actions essentielles seront misesen œuvre : tout d'abord, une table ronde seraorganisée et la réflexion portera principale-ment sur l'avenir des langues maternelles, lamanière dont elles s'épanouissent et survi-vent… » annonce le président de l'associa-tion Shime et membre du CCEEM (présidentde la commission culture), MonsieurRastami Stélo.Ce dernier poursuit : « nous allons égalementmettre en place des opérations pour 'jouer à

la langue' à travers des séances de questions/réponses, des ateliers d'écriture en Shimaoréet Kibushi, chants traditionnels, danses, théâ-tre (…) ».

LANCEMENT DU CONCOURS

D'ÉCRITURE EN SHIMAORÉ ET

KIBUSHI

En ce qui concerne le grand concours lancédans le cadre des journées internationalesdes langues maternelles, Monsieur RastamiStélo invite « tout le monde à participer àcette opération car la langue est à nous touset la population doit se mobiliser pour reva-loriser nos langues maternelles ». Il s'agit précisément de proposer aux candi-

dats de produire un texte, Shimaoré ouKibushi - texte simple ou assorti d'images,poésie sur une page dactylographiée (…)- enretenant les thèmes suivants : « Mahaba(amour), bahari (la mer), ulanga (la pro-preté), unono (santé), musomo (l'enseigne-ment), maesha (la vie), ndrima (l'agricul-ture), utamaduni (l'art pour tous), malézi(éducation), malozo (la pêche) ».Ce concours ouvert à tous laisse la possibi-lité aux candidats de choisir plusieurs de cesthèmes. Pour départager les participants, «deux comités auront la lourde tâche d'appré-cier le Shimaoré ou le Kibushi qui leur seraproposé ».Pour plus de renseignements : les fiches decandidature sont à retirer à la MJC la plusproche du village du candidat, au CCEE, auxCDI, à la Mission Locale, au Kalema, auxCyber bases, au CRIJ, mairies…« Nous invitons tous les établissements sco-laires à s'impliquer dans ces manifestationsqui visent à revaloriser les langues maternel-les. Notre objectif principal est de mobiliserun maximum de personnes autour des enjeuxde la langue, il est également essentiel depromouvoir la production d'écrits enShimaoré et Kibushi » souligne MonsieurRastami, parfaitement conscient de larichesse qui émane des langues maternelles.« Il faut que les jeunes s'intéressent à la lan-gue qui est la nôtre tout en renforçant uneréflexion générale pour revaloriser et pro-mouvoir le Shimaoré et Kibushi, on ne peutpas parler de Mayotte en omettant nos lan-gues maternelles » conclut le président del'association Shime.

Lucie Touzé

JOURNÉES INTERNATIONALES DES LANGUES MATERNELLES

Shimahoré et Kibushi à l'honneur

Les changements de programme et decontenu qui devait toucher la classe deseconde dès la rentrée 2009 n'a momenta-nément plus cours. En effet, devant lafronde lycéenne, le ministre de l'éducationnationale Xavier Darcos vient d'annuler àcontre-cœur la conférence de presse quidevait se tenir mardi dernier. Il devait ylivrer les détails de sa réforme.

La réforme de la classe de seconde annon-cée par le ministre de l'Education Xavier

Darcos est annulée. En effet, le ministre del'éducation nationale souhaite «repartir àzéro» sur ce dossier. Il a donc annulé laconférence de presse prévue mardi dernierau cours de laquelle il devait détailler sonprojet.Les lycées et collèges avaient commencé àmontrer leur mécontentement ces derniersjours et de plus en plus de villes étaientgagnées par les manifestations. « XavierDarcos a décidé de laisser plus de tempspour la mise en œuvre de la réforme de laclasse de seconde initialement prévue à larentrée 2009 dans le cadre de la réforme deslycées » écrit le ministre sans préciser si laréforme est annulée ou non.Il explique vouloir « prolonger les discus-sions sur le lycée en abordant sans taboutous les sujets, qu'il s'agisse de la place desenseignants dans ce futur lycée ou de l'équi-libre respectif des disciplines. Ces équilibresdevront faire l'objet d'une large concertationavec les représentants des enseignants, deslycéens et des familles ».

M. Darcos explique qu'il avait obtenu un «consensus » des lycéens, des enseignants etdes familles en juin, puisque plusieurs orga-nisations avaient signé un « protocole d'ac-cord » d'entrée en discussion. « Or depuisdes semaines, ce consensus est menacé parles attaques répétées des opposants à toutprogrès du système éducatif qui n'hésitentpas à propager les rumeurs les plus infon-dées notamment sur la nature et les finalitésde cette réforme » affirme Xavier Darcosdans une dépêche de l'AFP, « les conditionsd'un dialogue serein et responsable ne sontplus réunies ».Opposées au projet du gouvernement, lesdeux principales organisations lycéennesUNL et Fidl avaient appelé à des mobilisa-tions la semaine dernière qui ont été biensuivies. Depuis fin août et le démarrage desdiscussions, les syndicats lycéens et ensei-gnants n'ont cessé de demander au ministreun report de la réforme de la classe deseconde, jugeant les délais impartis pour lamettre en œuvre trop courts.

Annette Lafond

EDUCATION

La classe deseconde en répit

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N°231 du Mardi 23 décembre 2008

Mardi 23 décembre 2008

Samedi 20 décembre voyait s'af-fronter au gymnase de Cavani,Jeunesse Canon de Pamandzi auxRéunionnais du Tampon pour lecompte de la finale régionale decoupe de France. C'était la revan-che de l'édition 2005, où lesTamponnais l'avaient emporté.Mais cette fois-ci, la tactique miseen place par les Mahorais conduitspar leur numéro 10 dans un trèsgrand soir a eu raison des certitu-des du basket réunionnais.Chaude ambiance dans les gradinspour voir la victoire méritée etincontestable d'un groupe quiattend désormais de connaître sonadversaire métropolitain. Bravo àun club qui a montré au public unequalité de jeu qui a cloué le bec àun adversaire certainement tropsûr de lui avant le début de la ren-contre.

En lever de rideau, d'abord les fil-les de M'Tsapéré qui ont nette-

ment dominé celles d'Acoua (72 à32), puis une démonstration du bas-ket handisport pour laquelle bienmalheureusement juste une petiteplace dans le timing de la soiréeavait été réservée.Le Comité Régional Olympique etSportif et la Ligue de Basketouvraient le gymnase de Cavanipour la Finale Zone, autrement dit lafinale régionale de coupe de France.Les meilleures équipes des deux îlesfrançaises de la région s'opposaientpour décrocher un billet pour la suitede la compétition, qui voit le vain-queur rencontrer par la suite un clubde métropole.

Jeunesse Canon de Pamandziacceuillait la tamponnaise. Si le 20décembre est la fête Caf (abolitionde l'esclavage à La Réunion), lesjoueurs du sud de l'île Bourbon sontrepartis la tête bien basse. Jamais ilsne sont vraiment entrés dans la par-tie. Pourtant plus grands et plus cos-tauds, les Réunionnais se sont laisséstotalement dominer au rebond. Etque dire de la conquête du ballon,domaine dans lequel la hargnemahoraise a excellé par une enviequi n'a jamais faibli durant les quatrequarts temps.Soutenus par un chaud public faisantvibrer les gradins, les joueurs dePamandzi ont mené de la tête et desépaules de bout en bout cette partie.À la baguette tout au long du match,le meneur des Mahorais, le n°10Mouhtar, termine meilleur marqueur

avec 30 points. Il a donné le tournisà un team réunionnais complétementdéboussolé à la fin du match.

FEUILLE DE MATCH

Jeunesse Canon - Tampon 75-59 Augymnase de Cavani, 400 spectateursenviron. Quarts temps : 23-18, 19-15, 14-11, 19-15 Arbitres : MM.Hamzoui et Lebon Jeunesse Canon :Mohamadi, Saïd (10),Abdourahamane F., Nourdine,Ibrahim (15), Mouhtar (30),Mohamed (2), Abdourahamane E.,Idrissa (18), Ahmed. Entraîneur :Abdourahamane Tampon :Chanakee, Rivière, Doro (8),Hoareau (3), Mougnol (9), Sery (19),Louiso (7), Jean, Loricourt, Gereone(13)

Laurent Millet

FINALE ZONE DE BASKET-BALL

Pamandzi a fait parler la poudre !En étroite collaborationavec l'association desNaturalistes de Mayotte,Monsieur FrédéricGuerrin en sa qualité dedynamique agronomeconcrétise actuellement unprojet de plateforme decompostage sur le site del'écomusée de la vanille etde l'ylang ylang à Jimawéni. Finnovembre, une grande journée d'in-formation et de sensibilisation conviaittous les amoureux de la nature à venirse renseigner sur ce sujet qui présentede multiples intérêts sur le sol maho-rais.

Subventionnée par l'association desNaturalistes de Mayotte pour un bud-

get global de 2500 euros, un broyeur devégétaux nommé « Bio 80 » fonctionned'ores et déjà sur le site de l'écomuséesitué à Jimawéni grâce à l'implicationactive d'un jeune et dynamique agro-nome à l'origine de ce projet, en l'occur-rence Monsieur Frédéric Guerrin. Enclair, « les sols ont soif mais égalementfaim, c'est-à-dire qu'ils vivent et le sys-tème du compostage permet de récupérertous les déchets verts afin d'alimenter etde récupérer du terreau naturel » expli-que cet expert. « Tout planteur averti pré-fère "composter" son fumier avecd'abondants produits végétaux : de lamatière vivante dite "organique" pouvantse dégrader. Il utilise le compost, unrégénérateur de sol (le rendant facile àcultiver) et un fertilisant élaboré déjàriche en humus ». Il est donc essentiel dedévelopper ce système sur le sol maho-rais puisque à l'heure actuelle, les agri-culteurs mahorais sont contraints d'ache-ter leur terreau en métropole et quant auxdéchets verts, ceux-ci ne sont pas exploi-tés à leur juste valeur.

UN BROYEUR DE VÉGÉTAUX

SUR LE SITE DE

L'ÉCOMUSÉE DE JIMAWÉNI

Au centre de tous les intérêts, lebroyeur de végétaux « Bio 80 »aura été présenté sous tous lesangles à toutes les personnesimpliquées dans la préservationdes sols et plus largement, dans

l'écologie. Ce projet tenu d'une maind'expert par Monsieur Guerrin présenteune multitude d'intérêts : tous les agricul-teurs mahorais de la zone sont invités àvenir déposer - à titre gratuit, ce qui n'estpas le cas dans les décharges- leursdéchets verts afin qu'ils puissent êtreexploités à leur juste valeur. L'utilisationdu compost s'effectuera dans un premiertemps sur le site de l'écomusée, un projetde pépinière d'ylangs est d'ailleurs pro-grammé. « Par la suite, lorsque le projetde la plateforme de compostage sera bienactivé, nous pourrons envisager d'appro-visionner quelques agriculteurs en ter-reau naturel ». L'agriculture bio - particu-lièrement méconnue sur Hippocampe-représente l'un des grands défis à releverpour demain et de telles initiatives doi-vent être encouragées et multipliées. Laculture du brûlis présente des dangerspour les sols tels que l'érosion ou bienencore la désertification… Les engraischimiques sont également montrés dudoigt à l'heure actuelle, en clair de grandsenjeux doivent donc être pris en comptecar la terre mérite toutes les attentionsdes hommes qui l'exploitent. « Il fautsavoir qu'il y a autant de petites bêtes -êtres vivants tels que des insectes, algues,champignons (…)- dans une poignée decompost que d'habitants sur la planète »affirme Frédéric Guerrin, c'est dire à quelpoint la terre est riche et vivante, il estdonc indispensable de la préserver aumaximum !

Lucie Touzé

ASSOCIATION DES NATURALISTES DE MAYOTTE

Le compostage : un bon réflexe à prendre !

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Le Mahorais N° 231 19Mardi 23 décembre 2008

AGENDA

ENVOYEZ VOS ANNONCES À

[email protected]

RENDEZ-VOUS

MARDI 23 DÉCEMBRE

- De 15h à 19h, vente à prixsacrifiés à l'associationOuhayati, rue Mamawe près del'église. Vous n'avez pas encoretrouvé tous vos cadeaux deNoël, il vous manque une petitedéco, vous souhaitez bricoler,vous êtes en train de créer votreentreprise, venez nombreux. Sivous souhaiter réserver certainsarticles de la liste, faites leavant le 18 au 06 39 20 45 69,Cécile Pélourdeau.

- L'association Passikéli Sudprésente la chanteuse Chila(Madagascar/Salegy) enconcert à Poroani à partir de21h00. Entrée 10 euros.

MERCREDI 24DÉCEMBRE

- L'association Passikéli Sudprésente la chanteuse Chila(Madagascar/Salegy) enconcert au 5/5 de Mamoudzouà partir de 21h00. Entrée 10euros.

JEUDI 25 DÉCEMBRE

- L'association Passikéli Sudprésente la chanteuse Chila(Madagascar/Salegy) enconcert à Koungou à partir de21h00. Entrée 10 euros.

VENDREDI 26 DÉCEMBRE

- Chakirès en concert auBarAkili (en face Sodidash) àpartir de 20h30. Entrée libre -Restauration sur place au 063969 49 00.

- L'association Passikéli Sudprésente Chila(Madagascar/Salegy) enconcert à Kani-Kéli à partir de21h00. Entrée 10 euros.

SAMEDI 27 DÉCEMBRE

- L'association Passikéli Sudprésente la chanteuse Chila(Madagascar/Salegy) enconcert au 5/5 de Mamoudzouà partir de 21h00. Entrée 10euros.

SAMEDI 03 JANVIER

- Concours Dance Hall Queenau Koropa avec Show case du976 et mix de DJ Noox du 974.Entrée 10Û+ conso

ÉQUITATION

- Du lundi au samedi, toutel'équipe du club équestre SainteArmelle sera heureuse de vousaccueillir de 14h00 à 17h00. Lecentre équestre d'Hajanguavous propose des stages "BabyPoney" pour les enfants âgés de3 à 5 ans. Des "balades petitscow-boy" pour enfants âgés de5 à 9 ans et des "cours d'équita-tion" pour tous ceux âgés de 10à 99 ans. Ce centre équestreorganise des stages pendant lesvacances scolaires (à lasemaine, ou bien à la journéeou demi-journée) : stagesponeys dès deux ans et chevauxpour tous niveaux. Rens.etréservations : 02-69-62-54-00

COMMUNIQUÉS- Cours de Kempo (Boxe japo-naise) tous les lundis et mercre-dis soir à partir de 20h00 auDojo de Cavani. Infos : 063925 29 51.

- Association de danses africai-nes « Zina na wassi » rencontretous les mardis à la MJC deM'Tsapéré de 18h à 20h, per-cussionnistes, danseurs et dan-seuses (débutants ou confir-més). Venez nous rejoindrepour partager le plaisir de joueret de danser. Contact : Nolwenn

06 39 67 99 10 ou Sandrine 0639 28 98 14.

-Parole aux images « AtelierVidéo marmailles » proposedes cours de vidéo pour enfantsà partir de 4 ans jusqu'à 13 ans,pour la réalisation de courts-métrages, écriture du scénario,jeu d'acteur, décor, son, mon-tage… Alors viens faire tonfilm toi aussi. Places limitées.Inscriptions : 06 39 23 63 20 ou02 69 64 59 58.

- Les cours de dessin et d'aqua-relles ont repris à l'atelier deGIL, à la galerie d'Artl'Arabesque près de la grandemosquée de vendredi àM'Tsapéré. Inscriptions et ren-seignements au : 06 39 23 1244.

NOUVEAUTÉS DVDVIDÉO PILOTE

SANS ARME NI HAINE

NI VIOLENCE

Date de sortie : 16 Avril 2008 Réalisé par Jean-Paul Rouveavec Jean-Paul Rouve, AliceTaglioni, Gilles Lellouche -Film français. Genre :Policier, Comédie, Biopic -Durée : 1h 28min. Année deproduction : 2007Synopsis : Appréhendé en1977 pour avoir conçu, orga-nisé et réussi le célèbre cassede Nice, Albert Spaggiaris’évade du bureau du juged’instruction. Pendant desannées, il va rester insaisissa-ble, résistant à toutes les tenta-tives de la police. Au cours desa cavale fabuleuse enAmérique du Sud, il multiplieles rencontres avec des journa-listes, fait des photos en formede pied de nez facétieux aupublic français...

CLEANER

Date de sortie : 14 Mai 2008Réalisé par Renny Harlin AvecSamuel L. Jackson, EvaMendes, Ed Harris Film amé-ricain. Genre : Thriller Durée: 1h 25min. Année de produc-tion : 2007Synopsis : Ancien membre dela police de Trenton, TomCutler se recycle comme net-toyeur de scènes de crimes, unmétier honnête qui lui permetd’élever seul sa fille Rose avecla conscience tranquille.Lors de sa dernière mission, ils’aperçoit que le crime dont ila effacé les traces n’a jamaisété signalé à la police. QuandAnn Norcut, la femme quihabite la maison où il vientd’intervenir, lui demande del’aider à trouver une piste surson mari disparu, Tom com-prend qu’il a été piégé.Pour éviter de se voir impliquédans cet assassinat, il va falloirqu’il aide Ann à découvrir lavérité. Eddie Lorenzo, sonancien co-équipier et ami, peutl’aider. Mais Tom va vitedécouvrir que tout le mondegarde de lourds secrets.

STAR WARS :THE CLONE WARS

La galaxie est en proie à laGuerre des Clones, un conflit àgrande échelle qui oppose lesmaléfiques Séparatistes et leursimmenses armées d'androïdes à laRépublique. Les Chevaliers Jedi,protecteurs de la République, lut-tent pour maintenir l'ordre et res-taurer la paix tandis que de nou-velles planètes succombent cha-que jour aux puissances du mal.SéancesSamedi 27/12 : 15h30Dimanche 28/12 : 18h30

SHAOLIN BASKET

Shi-Jie, un jeune orphelin, agrandi dans une petite école oùquatre maîtres lui ont transmis lessecrets du kung-fu. LorsqueChen-Li s'aperçoit par hasard quesa maîtrise des arts martiaux faitaussi du jeune homme un fabu-leux joueur de basket, il l'invite àvenir jouer pour l'équipe de l'uni-versité...SéancesMercredi 24/12 : 18h30Samedi 27/12 : 21h00

LES ORPHELINS DE HUANG SHI

Les Orphelins de Huang Shi nousentraînent dans la Chine desannées 30 alors ravagée par laguerre, et raconte l'incroyableaventure d'un jeune journalisteanglais, d'une infirmière améri-caine et du chef d'un groupe departisans chinois qui vont unirleurs efforts pour sauver 60orphelins...SéancesMardi 23/12 : 18h30Jeudi 25/12 : 21h00Samedi 27/12 : 18h30

CLIENTE

Judith a la cinquantaine sédui-sante. Femme équilibrée, elledirige une émission de téléachat.Divorcée, elle vit seule, avecpour confidente sa soeur Irène,qui est la seule a connaître sonsecret : Judith s'offre régulière-ment les services sexuels de jeu-nes gens, qu'elle choisit sur lessites d'escort d'Internet...SéanceMercredi 24/12 : 21h00Vendredi 26/12 : 18h30

UN MARI DE TROP

Emma est la célèbre animatriced'une émission de radio qui aideles gens à trouver l'amour, et sonlivre est en tête des ventes. Desmillions de gens la considèrentcomme la meilleure conseillèrequi soit en matière de relationshumaines...SéancesMercredi 24/12 : 15h30Vendredi 26/12 : 21h00

COURSE À LA MORT

Dans une Amérique futuriste, lesprisonniers sont contraints departiciper à de très violentescourses automobiles dans desarènes fermées. C'est dans cecontexte qu'un homme qui doitêtre libéré dans quelques semai-nes se voit assigné à participer àl'une de ces courses. Celle-ci estune course à la mort !...SéancesMardi 23/12 : 21h00Jeudi 25/12 : 18h30Dimanche 28/12 : 15h30

CINÉMA DE MAMOUDZOUPROGRAMME DE DÉCEMBRE 2008

Rens. : 0269 61 11 36

CHAQUE SEMAINE,RETROUVEZ LES NOUVEAUTÉS

VIDÉO PILOTE

Ce mercredi 17 décembreaprès-midi, les enfants descadres, se bousculaient auportillon d'entrée du GSMA,accompagnés de leursparents, il parait que le PèreNoël « ALLAIT VENIR » !!!

Après une série d'activitésludiques : initiation au

cirque, avec le groupe « Arrêteton cirque » ; promenade enponey ; atelier découverte despercussions musicales et desglissades à n'en plus finir surun toboggan gonflablegéant…. Les enfants éreintésont dévoré les gâteaux réaliséspar les mamans et englouti lesfriandises et les boissons quileur ont été servies.Remis de ces activités physi-ques et culturelles, ils ont puassister au spectacle deSalvatore et Olga, le couple demagiciens qui a tenté entreautres, de guillotiner les mainsd'un malheureux papa, maisqui n'était pas coupable….Et c'est vers 17h15, que toutela meute de ces enfants crianten cœur : « Père Noël où est-tu? » s'est dirigée vers la placed'armes d'où surgit d'un angle,un bonhomme habillé tout enrouge, chaussant des bottesnoires, bedonnant, barbe blan-che au vent, tirant un poussepousse malgache multicolore,

chargé d'une hotte débordantede cadeaux.Il fut pris d'assaut illico parcette foultitude de marmots etce sont des nuées de bonbonset friandises qui volaient enl'air. Toutes les petites mainsétaient remplies, néanmoinsvu son grand âge, un grandnombre d'enfants lui prêtèrentmain forte pour l'aider, enpoussant sa carriole chargée,vers la varangue où trônait unlarge fauteuil pour l'accueillirdignement.La distribution commença etles flashs des appareils photoscrépitèrent à chaque large sou-rire d'un enfant recevant soncadeau. C'est dans cette bonnehumeur, que le père Noëls'éclipsa pour d'autres tour-nées, et que les parents se réu-nirent autour du chef de corpsle Lieutenant-colonel RECHet de son épouse Florence,pour un verre de l'amitié quiclôtura cet après-midi tantattendue par les enfants.Un petit avant-goût de Noëlqui fit rêver petits et grands...

NOËL

L'arbre de Noël du GSMA de Combani

Réveillon du 31 décembreau Domaine de Dapani.Soirée en musique jusqu’à lasoupe à l’oignon ! Tarifs : 55euros/pers. sur réservation.Tél. : 0269 62 30 01.LeDomaine est ouvert le 25 etle 1er à midi avec carte enfête ! “Dans la nature qui adu goût”...

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Le Mahorais N° 23120

N°231 du Mardi 23 décembre 2008

Mardi 23 décembre 2008

DÉTENTE

Week-end du 27 et 28 déc. 2008 - PHARMACIE YLANG- Tel : 0269 61 37 68

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ARRIVEES DZAOUDZI

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Jour N°vol Départ de Heure Arrivée à Heure

MARDI UU974 REUNION 11.25 DZAOUDZI 12.2523 décembre MERCREDI UU201 REUNION 11.00 DZAOUDZI 12.0524 décembre UU974 REUNION 11.25 DZAOUDZI 12.25JEUDI UU205 REUNION 08.10 DZAOUDZI 10.4525 décembre UU974 REUNION 11.25 DZAOUDZI 12.25

VENDREDI UU974 REUNION 11.25 DZAOUDZI 12.2526 décembre UU203 REUNION 10.55 DZAOUDZI 13.10SAMEDI UU974 REUNION 11.25 DZAOUDZI 12.2527 décembre DIMANCHE UU974 REUNION 11.25 DZAOUDZI 12.2528 décembre

Jour N°vol Départ de Heure Arrivée à Heure

MARDI UU204 DZAOUDZI 09.00 REUNION 13.1523 décembre UU975 DZAOUDZI 16.10 REUNION 19.10MERCREDI UU202 DZAOUDZI 15.55 REUNION 19.0024 décembre UU975 DZAOUDZI 16.10 RÉUNION 19.10JEUDI UU975 DZAOUDZI 16.10 RÉUNION 19.1025 décembre UU206 DZAOUDZI 11.30 REUNION 15.55VENDREDI UU975 DZAOUDZI 16.10 REUNION 19.1026 décembre SAMEDI UU975 DZAOUDZI 16.10 REUNION 19.1027 décembre UU204 DZAOUDZI 12.00 REUNION 16.15

DIMANCHE UU975 DZAOUDZI 16.10 REUNION 19.1028 décembre

Médecine générale :-Fourno Jean-Claude (Passamainty) :02-69-63-56-35-Gherbi Marie-Hélène (Cabinet Avicenne): 02-69-61-02-43-Gherbi Nadir (Cabinet Avicenne) :02-69-61-02-43-Conan Lionel (Centre médical Ylang àMamoudzou) : 02-69-61-02-03-Dielbot Luc (Dzaoudzi) : 02-69-60-33-33-Noel Michel (Mamoudzou) : 02-69-61-39-66-Founti Mohamed (Mamoudzou) :02-69-61-39-70

-Guira Patrice (Cavani Mamoudzou) : 02-69-62-11-51-Jouslin de Noray Geoffroy (Pamandzi) : 02-69-60-10-06-Roussin Jean-Marc (Chirongui) : 02-69-62-55-55-Dr M’Lamaly Ali (Mamoudzou) : 02-69-61-02-03-Dr Falgoux Valérie : 02-69-69-55-55- Dr Benard (Chirongui) :02-69-62-55-55- Dr Roussin (Chirongui) :02-69-62-55-55

Ophtalmologie :-Taupin Philippe (Cavani Mamoudzou) :02-69-61-70-10

Gynécologie et obstetrie :-Razafindrakotohasina (Espace Coralium àKawéni) : 02-69-61-36-34

Biologie médicale :-Troalen Didier (Résidence du jardinCréole) : 02-69-63-00-00

Anatomie cytologie pathologie :-Barbara Georges (Résidence du jardinCréole) : 02-69-63-00-00-Michot Laurent (Résidence du jardinCréole) : 02-69-63-00-00

Radiologie :-Messaoudi Kamel (Résidence du jardinCréole) : 02-69-63-64-62

Pédiatrie :-Lesoin Jean-Jacques (Place du MarchéMamoudzou) : 02-69-61-04-22

Psychiatrie :-Buron Lionel : (Mamoudzou) :02-69-61-06-71

Dermatologie :Mourier Yves (Espace Coralium à Kawéni): 02-69-61-23-91

NUMÉROS UTILES

Medecin de garde week-end : 0639 69 00 00

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Le Mahorais N° 231 21

N°231 du Mardi 23 décembre 2008

Mardi 23 décembre 2008

ANNONCES

PRÉFECTURE DE MAYOTTEAVIS DE MARCHÉ

SERVICES

SECTION I : POUVOIR ADJUDI-CATEUR 1-1) NOM, ADRESSES ET POINT(S)DE CONTACT :Préfecture de Mayotte - Vice Rectoratde Mayotte - Service Administratif etTechnique de la Police nationaleContact : Vice Rectorat de Mayotte -service commun, bureau 15 - B.P. 76 -97600 Mamoudzou.E-mail :[email protected](s) Internet: www.ac-mayotte.fr/achatspublicsAdresse auprès de laquelle des infor-mations complémentaires peuventêtre obtenues : Point(s) de contact susmentionné(s).Adresse auprès de laquelle le cahierdes charges et les documents complé-mentaires (y compris des documentsrelatifs à un dialogue compétitif et unsystème d'acquisition dynamique) peu-vent être obtenus : Point(s) de contact susmentionné(s).Adresse à laquelle les offres ou deman-des de participation doivent êtreenvoyées : Point(s) de contact susmentionné(s).1-2) TYPE DE POUVOIR ADJUDI-CATEUR ET ACTIVITÉ(S) PRINCI-PALE(S) : Ministère ou toute autre autorité natio-nale ou fédérale, y compris leurs subdi-visions régionales ou locales - Servicesgénéraux des administrations publi-ques.Le pouvoir adjudicateur agit pour lecompte d'autres pouvoirs adjudicateurs: oui.SECTION Il: OBJET DUMARCHÉ 2.1) DESCRIPTION2.1.1) Intitulé attribué au marché par lepouvoir adjudicateur: Prestations d'agence de voyages (bil-letterie) pour le transport de personnespar voie aérienne.2.1.2) Type de marché et lieu d'exécu-tion des travaux, de livraison de fourni-

tures ou de prestation de services: Services.Catégorie de service : n°03Lieu principal de prestation : MayotteCode NUTS : FR2.1.3) L'avis implique : un marchépublic2.1.4) Description succincte du marché: prestations d'agence de voyages (billet-terie) pour le transport de personnespar voie aérienneMarché passé sous la forme d'un appeld'offre ouvert en application de l'article57 du code des marchés publics.2.1.5) Classification CPV (vocabulairecommun pour les marchés publics) :635000002.1.6) Marché couvert par l'accord surles marchés publics (AIVIP) : non. 2.1.7) Division en lots: Oui. Il convient de soumettre des offrespour : un ou plusieurs lots2.1.8) Des variantes seront prises enconsidération : non. 2.2) QUANTITÉ OU ÉTENDUE DUMARCHÉ 2.2.1) Options : non.2.3) DURÉE DU MARCHÉ OUDÉLAI D'EXÉCUTION : 12 mois INFORMATIONS SUR LES LOTS LOT n°1 : Transport par voie aériennedes personnels et de leurs ayants-droitsentre la métropole et MayotteDESCRIPTION SUCCINCTE :Transport par voie aérienne des per-sonnels et de leurs ayants-droits entrela métropole et Mayotte : aller simple(première affectation), aller-retour(congés), retour simple (départ défini-tif), aller-retour (ordres de mission) CLASSIFICATION CPV : 63500000. LOT n°2 : Transport par voie aériennedes personnels et de leurs ayants-droitsentre Mayotte et la RéunionDESCRIPTION SUCCINCTE :Transport par voie aérienne des per-sonnels et de leurs ayants-droits entreMayotte et la Réunion : aller simple(première affectation), aller-retour(congés), retour simple (départ défini-tif), aller-retour (ordres de mission) CLASSIFICATION CPV : 63500000LOT n°3 : Transport par voie aériennedes personnels et de leurs ayants-droitsentre Mayotte et un autre DOM TOM DESCRIPTION SUCCINCTE :Transport par voie aérienne des per-

sonnels et de leurs ayants-droits entreMayotte et un autre DOM TOM : aller-retour (congés), retour simple (départdéfinitif), aller-retour (ordres de mis-sion)CLASSIFICATION CPV: 63500000LOT n°4 : Transport par voie aériennedes étudiants relevant du dispositif «Passeport Mobilité » entre Mayotte etla métropole DESCRIPTION SUCCINCTE:Transport par voie aérienne des étu-diants relevant du dispositif «Passeport Mobilité » entre Mayotte etla métropole : aller avec retour open, lecas échéant retour simple CLASSIFICATION CPV : 63500000LOT n°5 : Transport par voie aériennedes étudiants relevant du dispositif «Passeport Mobilité » entre Mayotte etla Réunion DESCRIPTION SUCCINCTE :Transport par voie aérienne des étu-diants relevant du dispositif «Passeport Mobilité » entre Mayotte etla Réunion : aller avec retour open, lecas échéant retour simple CLASSIFICATION CPV : 63500000SECTION III: RENSEIGNE-MENTS D'ORDRE JURIDIQUEÉCONOMIQUE. FINANCIER ETTECHNIQUE 3.1) CONDITIONS RELATIVES AUCONTRAT3.1.2) Modalités essentielles de finan-cement et de paiement et/ou référencesaux textes qui les réglemententVice Rectorat : - transport des personnels : bop 214 - transport des étudiants : bop 123 Préfecture de Mayotte - bop 108/05 (fct de la préf) - bop 216 (fct sic-police) SATPN : bop 176/65 Délai de paiement fixé à 30 jours àréception d'une facture conforme3.1.3) Forme juridique que devra revê-tir le groupement d'opérateurs écono-miques attributaire du marché : Groupement solidaire3.1.4) L'exécution du marché est sou-mise à d'autres conditions particulières: non3.2) CONDITIONS DE PARTICIPA-TION 3.2.1)Situation propre des opérateurséconomiques, y compris exigencesrelatives à l'inscription au registre du

commerce ou de la profession : Renseignements et formalités néces-saires pour évaluer si ces exigencessont remplies renseignements et for-malités nécessaires pour évaluer si cesexigences sont remplies: 1) Déclaration sur honneur, dûmentdatée et signée, que le candidat ne faitpas objet d'une interdiction de concou-rir 2) La copie du (ou des) jugement(s)prononcé(s), si le candidat est enredressement judiciaire.3.2.2) Capacité économique et finan-cière : Renseignements et formalités néces-saires pour évaluer si ces exigencessont remplies renseignements et formalités nécessai-res pour évaluer si ces exigences sontremplies: 1) Déclaration indiquant les effectifsmoyens annuels du candidat et l'impor-tance du personnel pour chacune destrois dernières années 2) Déclaration des chiffres d'affairesréalisés au cours des 3 derniers exerci-ces. 3.2.3) Capacité technique: Renseignements et formalités néces-saires pour évaluer si ces exigencessont remplies renseignements et for-malités nécessaires pour évaluer si cesexigences sont remplies: 1) Présentation d'une liste des princi-paux services effectués au cours destrois dernières années indiquant lemontant, la date et le destinatairepublic ou privé. Les prestations de ser-vices sont prouvées par des attestationsdu destinataire ou, à défaut, par unedéclaration de l'opérateur économique. 2) Pour justifier des capacités profes-sionnelles, techniques et financièresd'autres opérateurs économiques surlesquels il s'appuie pour présenter sacandidature en application du III del'article 45 du code des marchéspublics, le candidat produit les mêmesdocuments concernant cet opérateuréconomique que ceux qui lui sont exi-gés par le pouvoir adjudicateur. Enoutre, pour justifier qu'il dispose descapacités de cet opérateur économiquepour l'exécution du marché, le candidatproduit un engagement écrit de l'opéra-teur économique. 3.2.4) Marchés réservés : non.

3.3) CONDITIONS PROPRES AUXMARCHÉS DE SERVICES 3.3.1) La prestation est réservée à uneprofession particulière: non3.3.2) Les personnes morales sonttenues d'indiquer les noms et qualifica-tions professionnelles des membres dupersonnel chargés de la prestation : OuiSECTION IV: PROCÉDURE 4.1) TYPE DE PROCÉDURE 4.1.1) Type de procédure : Ouverte4.2) CRITERES D'ATTRIBUTION Offre économiquement la plus avanta-geuse appréciée en fonction des critè-res énoncés ci-dessous: 1. Valeur technique de l'offre.Pondération : 402. prix des prestations. Pondération :604.2.2) Une enchère électronique seraeffectuée: non.4.3) RENSEIGNEMENTS D'ORDREADMINISTRATIF4.3.1) Numéro de référence attribué audossier parle pouvoir adjudicateur :20009SC14.3.2) Publication(s) antérieure(s)concernant le même marché: non4.3.3) Date limite de réception desoffres ou des demandes de participa-tion : 2 février 2009 - 12:00. 4.3.4) Langue(s) pouvant êtreutilisée(s) dans l'offre ou la demandede participation : français4.3.5) Délai minimum pendant lequelle soumissionnaire est tenu de mainte-nir son offre: 90 jours (à compter de ladate limite de réception des offres)SECTION V: RENSEIGNEMENTSCOMPLÉMENTAIRES 5.1) IL S'AGIT D'UN MARCHÉPÉRIODIQUE: Oui. Calendrier prévisionnel de publicationdes prochains avis : 20135.2) AUTRES INFORMATIONS: 3reconductions envisageables, demanière expresseDate d'envoi du présent avis : 16décembre 20085.3) PROCÉDURES DE RECOURS 5.3.1) Instance chargée des procéduresde recours :Tribunal administratif de Mamoudzou,immeuble haut du jardin collège,97600 Mamoudzou. Tél. 02 69 61 1 56. Fax 02 69 61 18 62

AVIS DE MARCHÉ

1/Nature du marché : Marchéde Maîtrise d'œuvre en missioncomplète2/Pouvoir Adjudicateur :Société Immobilière de Mayotte3/Objet du Marché : Mission deMaîtrise d'œuvre relative à laconception d'un programme loca-tif intermédiaire répartit sur 5opérations distinctes.Tranche ferme jusqu'à APS / PCTranche conditionnelle APD /PRO / DCE / DET / AORTranche ferme étude de faisabi-lité sur l'ensemble du site, opéra-tion Bengalis 4/Procédure : Procédure adaptéeen référence au décret du30/12/2005 pris en application del'ordonnance n°2005-649 du6/06/2005.5/Conditions de participations :Capacités économiques et finan-cières :- Les Chiffres d'affaires des 3 der-niers exercices- Une déclaration d'assurancepour les risques professionnelsRéférences, capacités profession-nelles et capacités techniques :

- La présentation d'une liste desmarchés similaires en coursd'exécution ou exécutés au coursdes 3 dernières années, appuyéesd'attestations de bonne exécution.- L'indication des titres d'étudeset professionnels des cadres del'entreprise.- Une déclaration indiquant leseffectifs moyens annuels du can-didat.- Une déclaration indiquantl'équipement technique dont lecandidat dispose pour répondreau présent marché notamment lelogiciel CODIRUN ou équiva-lent.6/Critères de sélection dansl'ordre hiérarchique :- Capacités professionnelles ettechniques- Références en logements- Capacités économiques etfinancières7/Critères du choix de lauréat :- Note analytique du site en unepage- Prix de la mission de base +Etude d'optimisation thermiquedynamique (Mayenergie) - Disponibilité

- Respect des critères Mayenergie8/Date limite de réception descandidatures : Lundi 12 janvier2009 à 16H30.9/Conditions de remise des can-didatures :Les dossiers seront déposés sousdouble enveloppe cachetée.L'enveloppe extérieure porterales mentions « Marché deMaîtrise d'œuvre - Programmelocatif intermédiaire / opération………….» « NE PAS OUVRIRAVANT LA SEANCE D'OU-VERTURE ». Le pli précité comprend DEUXenveloppes intérieures, une pourla candidature et l'autre pour l'of-fre.Les dossiers administratifs nedevront être fournis qu'une seulefois en cas de réponse à de multi-ples candidatures.Les dossiers seront adressés ouremis contre récépissé à :Société Immobilière de MayotteCellule MarchésRue du Stade de Cavani97 600 MamoudzouHoraires d'ouverture :Du lundi au jeudi 7H30-12H00 /

13H30-17H00 et le vendredi7H30-12H0010/Date d'envoi du présent avisà la publication : jeudi 18décembre 2008

11/Les renseignements et lesdocuments graphiques peuventêtre obtenus auprès de : Cellule Marchés, SIM Cavani -Rue du Stade 97600

MamoudzouTél : 02.69.61.03.89 / Fax :02.69.61.08.93 / e-mail : [email protected]

AVIS D'APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE

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N°231 du Mardi 23 décembre 2008

Mardi 23 décembre 2008

ANNONCESR

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ENVOYEZ VOS ANNONCES PAR INTERNET : [email protected]

Type de marchés : TravauxType de procédure : Marchés négociésselon l'article 35 du Code des MarchésPublics

1/ Identification de l'organisme qui passele marché : Ministère de l'Education Nationale, repré-senté par le Vice Rectorat de Mayotte. Personne Responsable du Marché représen-tant le pouvoir adjudicateur : M. le ViceRecteur de Mayotte. 2/ Objet du marché : Dans le cadre de l'opération de constructiondu collège de Kawéni IITravaux comprenant : viabilisation du site,terrassements, fondations, VRD, préaux,voiries, parkings, cheminements piéton-niers, et clôtures. 3/ Caractéristiques principales : Les travaux du présent marché sont les tra-vaux de viabilisation et d'aménagement dusite pour recevoir les constructions modu-laires. Les modulaires seront posés en rez-de-chaussée, sur plots. La surface utile totale est de 2 400 m2. Les travaux ne sont pas répartis en lot, ilscomprennent : - Débroussaillage et nettoyage du terrain,- Terrassements,- Fondations des bâtiments modulaires,- Voiries, parkings, cheminements piéton-niers, clôtures, portails,

- Acheminement et raccordement desréseaux aux modulaires,- Collecte et gestion des eaux pluviales etdes eaux usées,- PréauxDélai d'exécution cinq (5) mois, début pré-visible des travaux début mars. 4/ Conditions relatives au marché : Modalités essentielles de financement et depaiement : financement : 100 % état, paie-ment par virement, prix révisables, délai derèglement : 45 jours, intérêts moratoirestaux d’intérêts légal augmenté de 2 points. Forme juridique que devra revêtir le grou-pement d'entrepreneurs : Le candidat peutse présenter individuellement ou en groupe-ment d'entreprises solidairesUnité monétaire utilisée : l'euro. 5/ Conditions de participation : Critères de sélection des candidatures : neseront pas admises les candidatures nonrecevables en application des articles 43, 44et 47 du code des marchés publics et ne pré-sentant pas les garanties professionnelles,techniques et financières suffisantes. Justifications à produire quant aux qualitéset capacités du candidat : 1) L'imprimé DC4 ou la lettre de candida-ture signée par le mandataire et complétéepar chaque membre du groupement2) L'imprimé DC5 ou- les déclarations sur l'honneur prévues auxarticles 45 et 46 du code des marchéspublics,

- les références des prestations similaires demoins de trois ans,- les moyens en matériel et en personnelqualifié. Critères d'attribution des marchés : Offre économiquement la plus avantageuseappréciée en fonction des critères pondérés,énoncés ci-dessous : - prix des prestations : 40 %- Valeur technique appréciée au vu duSOPAQ : 60 %Date limite de réception des candidatures :12 janvier 2008, à 11 heures. 6/ Autres renseignements : Adresse auprès de laquelle des renseigne-ments d'ordre administratif et techniquepeuvent être obtenus : Direction del'Equipement de Mayotte. Contact : GérardJAFFRAIN, Terre Plein de Mtsapéré BP109 97600 Mamoudzou, tél. : 02 69 60 9265, courriel : [email protected] à laquelle les candidatures doi-vent être envoyées : Direction del'Equipement de Mayotte, SecrétariatGénéral, Bureau des Marchés, Terre pleinde Mtsapéré BP 109 97600 Mamoudzou. Date d'envoi du présent avis : le 17décembre 2008 Instance chargée des procédures derecours : Tribunal administratif de Mayottehaut jardin du collège, 97600 Mamoudzou,tél. : 02 69 61 18 56, télécopieur : 02 69 6118 62.

AVIS D APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCECOMMUNIQUE

Le préfet de Mayotte informe la population que le dossierde demande d'autorisation au titre des ICPE du projetd'exploiter une carrière à ciel ouvert des roches basalti-ques, ainsi que des installations de traitement des maté-riaux extraits et de préfabrication d'éléments de construc-tion en béton au village de Kangani, sera mis à disposi-tion du public à la mairie de Koungou pendant 15 joursouvrés ;

Du 15 décembre au 06 janvier 2009.Un registre de Mise à Disposition du Public sera joint audossier pour toutes remarques sur le projet.

AVIS DE MODIFICATION

Suite aux cessions de parts en date du 26 juin 2008 et du15 septembre 2008, et à l'assemblée générale du 15 sep-tembre 2008, l'article 8 des statuts de la société a étémodifié, et une nouvelle gérance a été nommée : M. Geoffroy Balandreau a été nommé co-gérant de lasociété First Prod en remplacement de M. Schaub démis-sionnaire.

Pour avis

OFFRE D EMPLOI

SOCIETE NOUVELLEMENT IMPLANTEE AMAYOTTE RECRUTE :

1 MÉCANICIEN PL CONFIRMÉ

1 MÉCANICIEN TP CONFIRMÉ

Ces postes sont à pourvoir en CDIExpérience exigée 2 ans minimum, Permis B

Merci d'adresser votre candidature par fax au 02 62 24 11 71

Ou par courrier au 20, rue Mahatma Gandhi97419 La Possession.

AVIS D INSERTION(décret n° 85-1388 du 27 décembre 1985 -

article 21)

JUGEMENT N° 45/08 du 12 décembre2008 Rendu par le Tribunal de Première Instancede Mamoudzou statuant en matière commer-ciale et prononçant : o L'ouverture d'une procédure de REDRES-SEMENT JUDICIAIRE DE LA SARL

TRANSIT EXPRESS MAYOTTE : SARL inscrite au RCS de Mamoudzou sousle n° 10446/02, dont le siège social estZONE INDUSTRIELLE NEL B.P 167(97600) MAMOUDZOUADMINISTRATEUR JUDICIAIRE : EtudeCHAVAUX et PICARD 82 résidence LeRavel 18, rue Jean COCTEAU 97490SAINTE CLOTILDE tél. 0262 41 19 59 fax.0262 41 17 95

Liquidateur : Me Houssen BADAT 41 rueSainte Marie, BP 735 97475 SAINT DENISCedex, LA REUNION Tél. 0262 90 05 05Fax 0262 21 72 87Date de cessation des paiements : 12DECEMBRE 2008 Impartit aux créanciers dans le délai de deuxmois à compter de la publication auBODACC pour déclarer leurs créances.

AVIS D AUGMENTATION DE CAPITAL

STOI INTERNETSociété à responsabilité limitée

Au capital de 276 350 eurosSiège social : Immeuble Alima, ZI KAWENI - 97600

MAMOUDZOU2005 B 12023 RCS MAMOUDZOU

Aux termes d'une assemblée générale extraordinairedu 28 juillet 2008, il a été décidé d'augmenter le capi-tal de la société, cette augmentation a été constatée le31 octobre 2008 par l'assemblée des associés. Le capi-tal social de la société a été augmenté d'une somme ennuméraire de 22 650 euros pour être porté de 253.700euros à 276 350 euros. Les articles 7 et 9 des statutsont été modifiés en conséquence.Mention sera faite au RCS de MAMOUDZOU.

Pour avis

Par acte sous seing privé en du 15/07/2008 àMamoudzou, il a été constitué :

Dénomination sociale : SCCV L'AVEYRONNAISECapital : 200 ÛSiège social : 17 A rue du commerce 97600MAMOUDZOU Objet : Construction et vente de logementsDurée : 99 ansGérant : ISSANCHON né le 12/09/1970 à AURIL-LAC de nationalité française, demeurant au 17 A ruedu commerce 97600 MAMOUDZOULa société sera immatriculée au RCS de Mamoudzou

La Gérance

AVIS DE CONSTITUTION

1 - Références de la publication del'AAPC :Flash infos n° 2179 du 6 octobre 2008Le Mahorais n°220 du 7 octobre 20082 - Acheteur Public :PREFECTURE DE MAYOTTESATPNB.P. 44897610 DZAOUDZITél : 02 69 61 47 06 - Fax : 02 69 60 21 023 - Objet du marché : achat des véhiculesneufs et d'occasion pour les services de lapolice nationale (marché alloti)4 - Type de marché : achat de fournitures5 - Procédure de passation - Critère d'at-tribution :Procédure adaptée - 40 % : le prix des véhi-cules - 25 % : délai de livraison - 20% valeurtechnique et adéquation avec les besoins desservices - 15% qualité du service après-vente.6 - Attribution du marché

voir tableau ci-joint7 - Renseignements complémentaires :Dates de la décision de l'acheteur public : 06et 26 novem-

bre 2008Nombre d'offres reçues : 9Date d'envoi du présent avis : 19/12/2008

AVIS D'ATTRIBUTION DE MARCHE

11 centre commercial Lukida 97600 Mamoudzou, Tél : (0269) 61 66 75 - Fax : (0269) 61 66 72

e-mail : [email protected] - web : www.lemahorais.comEdité par : Éditions d’HippocampeSARL au capital de : 7 000 euros

N° SIRET : 054393210 00015Directeur de publication : Samuel Boscher

Rédactrice en chef : Lucie TouzéJournaliste Secrétaire de rédaction : Gaylor Madec

Journalistes : Laurent Millet, Annette Lafond, Faou Antoissi, Nassabia Djanfar et Marion Châteauneuf

Directrice commerciale : Nanou ChapuisatDistribution : Course Express Mayotte

Imprimé par : ImprimahPremière parution : mardi 20 juillet 2004

ISSN 1960-131X

TOUTE L’ÉQUIPE

DU MAHORAIS

VOUS SOUHAITE

DE JOYEUSES FÊTES

DE FIN D’ANNÉE

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