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Anne Weill, Ph.D., agronomeJean Duval, M.Sc., agronome
LE MARAÎCHAGE BIOLOGIQUE DIVERSIFIÉGUIDE DE GESTION GLOBALE
Club Bio-Action
La rédaction de ce guide a été rendue possible grâce à la contribution financière du Pro-gramme de soutien au développement de l’agriculture biologique (PSDAB) du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).
La version imprimée a été réalisée grâce à la contribution financière du Programme pour l’avancement du secteur canadien de l’agriculture et de l’agroalimentaire (PASCAA). Ce programme d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) est livré par l’intermédiaire du Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec (CDAQ).
Anne Weill, Ph.D., agronomeJean Duval, M.Sc., agronome
LE MARAÎCHAGE BIOLOGIQUE DIVERSIFIÉGUIDE DE GESTION GLOBALE
Club Bio-Action
Les opinions exprimées dans le présent document ne sont pas nécessairement partagées par Agriculture et Agroalimentaire Canada et le Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec.
ISBN 978-2-922563-21-4
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2011Dépôt légal, Bibliothèque et Archives Canada, 2011
© Équiterre - 2009Tous droits réservés
2177, Masson, bureau 317Montréal (Québec) H2H 1B1Site Web : www.equiterre.orgTél. : 514 522-2000Téléc. : 514 522-1227
iii
CoordinationLova Ramanitrarivo, M.Sc., Équiterre
Isabelle Joncas, agronome, Équiterre
Collaboration à la recherche et à la révision scientifiqueJosée Boisclair, agronome, entomologiste, M.P.M., Institut de recherche et de développement en agroen-vironnement (IRDA)
Pierre Bournival, M.Sc., ingénieur et enseignant au Cégep régional de Lanaudière
André Carrier, agronome, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ)
Bernard Estevez, M.Sc., agronome
Denis La France, enseignant et chargé de projet, Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique (CETAB+), Cégep de Victoriaville
Johanne Lebeuf, agricultrice, ferme La Terre Ferme
Maryse Leblanc, Ph.D., agronome, chercheure en malherbologie, Institut de recherche et de développe-ment en agroenvironnement (IRDA)
Ann Lévesque, B.Sc., agro-écologiste
Robert Marcotte, B.Sc. agricole et agriculteur, ferme Robert Marcotte
Michel Massuard, agriculteur, ferme Le Vallon des Sources
Robert St-Arnaud, agriculteur, ferme Campanipol
Élisabeth Vachon, agronome
RédactionAnne Weill, Ph.D., agronome, club Bio-Action
Jean Duval, M.Sc., agronome, club Bio-Action
PhotographiesAnne Weill et Jean Duval, sauf indication contraire
Coordination de la production de la version impriméeLyne Lauzon, biologiste, coordonnatrice des publications, Centre de référence en agriculture et agroali-mentaire du Québec (CRAAQ)
Édition
Danielle Jacques, M.Sc., agronome, chargée de projets aux publications, CRAAQ
Mise en page et conception graphiqueNathalie Nadeau, technicienne en infographie, CRAAQ
RemerciementsÉquiterre et les auteurs remercient toutes les fermes qui ont généreusement partagé leur expérience lors de la réalisation de ce guide.
v
Olivier de Serres, considéré comme le père de l’agronomie, écrivait dans son livre Théâtre d’agriculture et message des champs en 1600 : « Il y en a qui se moquent de tous les livres d’agriculture et nous renvoient aux paysans sans lettres… Certes, pour bien faire quelque chose, il la faut bien entendre pre-mièrement. Il coûte trop cher de refaire une besogne mal faite, et surtout en agriculture, en laquelle on ne peut perdre les saisons sans grand dommage. »
Certes, les paysans ne sont plus sans lettres. Depuis de Serres, bien des livres d’agriculture ont été écrits, se contredisant parfois. L’agriculture change, évolue. Il existe plusieurs pensées, plusieurs tendances qui cheminent ensemble. La tendance générale actuelle est à l’agrandissement des fermes et à l’industrialisation de l’agriculture, mais il reste, fort heureusement, de la place pour le développement de petites et moyennes en-treprises.
Ce guide s’adresse surtout à celles et ceux qui veulent pratiquer un maraîchage biologique diversifié et commercialiser leurs produits dans des circuits courts (ASC, kiosques, marchés). En confiant sa rédaction à Anne Weill et Jean Duval, qui cumulent une grande expérience dans ce mode d’agriculture, Équi-terre a fait un choix judicieux de complémen-tarité d’expertises.
En agriculture biologique, surtout lors des années de démarrage, les choix sont nom-breux et peuvent avoir des répercussions im-portantes à long terme. Le nez collé à un pro-blème, nous ne voyons pas toujours l’autre ou les autres problèmes qu’il cache. Les producteurs qui ont de l’expérience peuvent alors être de bon conseil.
L’agriculture, c’est d’abord la terre de la fer-me, ses qualités, ses défauts (fertilité, tex-ture, drainage, pentes, présence de roches, exposition, etc.). Il faut apprendre à la con-naître. Certaines choses peuvent être amélio-rées, d’autres non; il faut faire avec. Vient en-suite le climat du lieu, facteur très important. Nous ne pouvons pas le changer, mais nous devons apprendre à travailler avec ses ten-dances et ses sautes d’humeur. L’utilisation de tunnels, de toiles flottantes, de paillis en plastique, de l’irrigation, de variétés résis-tantes, de dates de semis appropriées, etc. s’avère parfois nécessaire. L’agriculture, ce sont aussi et surtout des humains, des hom-mes et des femmes qui veulent être heureux comme tout un chacun et qui veulent vivre du fruit de leur travail.
Aucune ferme n’est semblable à une autre, il n’y a donc pas de recette magique. Aucun livre, aucun manuel n’est adapté totalement à toutes les entreprises ni même à une entre-prise en particulier. Ils apportent des idées, des pistes d’exploration. L’observation, l’écoute, les essais, la présence active et constante sont indispensables à la réussite.
Michel MassuardFerme Le Vallon des SourcesMembre du réseau des projets d’Agriculturesoutenue par la communauté d’Équiterre
PRÉFACE
vii
SOMMAIREPRÉFACE ..................................................................................................................................v
MODULE 1. PRÉSENTATION DU GUIDE ...........................................................................1Avant-propos .......................................................................................................................3Portrait des fermes qui ont participé à la réalisation du guide .....................................5
MODULE 2. DÉMARRER UNE ENTREPRISE ..................................................................7Chapitre 1. Démarrer et assurer la croissance de l’entreprise – Quelques
éléments de succès .......................................................................................9
MODULE 3. PLANIFICATION DES CULTURES ..............................................................27Chapitre 2. Choix des cultures et des semences ...........................................................29Chapitre 3. Planification des superficies de légumes nécessaires .............................39Chapitre 4. Calendrier de semis et de transplantation .................................................59
MODULE 4. PRODUCTION DE TRANSPLANTS ET DE LÉGUMES EN SERRE ......73Chapitre 5. Structures de serres et tunnels ...................................................................75Chapitre 6. Production des transplants ..........................................................................85Chapitre 7. Cultures en serre ........................................................................................ 109
MODULE 5. ROTATION ET ENGRAIS VERTS .............................................................. 121Chapitre 8. Rotation des cultures ................................................................................ 123Chapitre 9. Engrais verts ...............................................................................................137
MODULE 6. GESTION DU SOL ET DE L’EAU ............................................................... 153Chapitre 10. Gestion du sol : état de santé, drainage, chaulage et travail du sol ... 155Chapitre 11. Irrigation ....................................................................................................171
MODULE 7. AMENDEMENTS ET FERTILISATION ..................................................... 183Chapitre 12. Les amendements organiques : fumiers et composts ......................... 185Chapitre 13. Les fertilisants autres que les fumiers et les composts ....................... 201Chapitre 14. Fertilisation .............................................................................................. 209
MODULE 8. SYSTÈMES CULTURAUX .......................................................................... 223Chapitre 15. Planches, buttes et billons ..................................................................... 225Chapitre 16. Paillis, couvertures flottantes, tunnels et grands tunnels .................... 233
viii
MODULE 9. SEMIS ET TRANSPLANTATION AU CHAMP ......................................... 245Chapitre 17. Gestion des opérations et équipement ...................................................247
MODULE 10. RÉPRESSION DES ENNEMIS DES CULTURES ................................ 265Chapitre 18. Lutte contre les mauvaises herbes ........................................................ 267Chapitre 19. Répression des maladies et ravageurs de champ ................................ 293Chapitre 20. Produits phytosanitaires, lutte biologique et pulvérisation ...................313
MODULE 11. RÉCOLTE ET GESTION POST-RÉCOLTE ............................................. 327Chapitre 21. Récolte et gestion post-récolte ............................................................... 329
MODULE 12. MISE EN MARCHÉ, MAIN-D’ŒUVRE ET REVENUS ........................341Chapitre 22. Mise en marché ....................................................................................... 343Chapitre 23. Main-d’œuvre et revenus ........................................................................ 353
Avant-propos
Portrait des fermes qui ont participé à la réalisation du guide
Présentation du guide
Module1
3
Équiterre est très fier de présenter ce guide issu de ses nombreuses années d’engagement envers l’agriculture biologique. En effet, l’organisme coor-donne depuis 1996 le réseau québécois des projets d’Agriculture soutenue par la communauté (ASC). Ce réseau compte actuellement 114 fermes partici-pantes qui fournissent près de 11 000 paniers heb-domadaires et qui nourrissent approximativement 33 000 consommateurs à travers 400 points de chute, et ce, dans presque toutes les régions du Québec. Équiterre favorise notamment l’acquisition de compétences en gestion et en production par les agriculteurs du réseau, par souci de la qualité des fruits et légumes livrés aux partenaires et en raison de la relativement faible expérience des fermes qui adhèrent à la formule.
La nécessité de ce guide s’est imposée quand Équiterre a constaté un manque de ressources et d’information touchant à tous les aspects de la ges-tion globale d’une entreprise diversifiée en maraî-chage biologique. Plusieurs fermes ont des superfi-cies et des volumes de production limités, ce qui menace leur viabilité. De plus et surtout, il y a très peu de conseillers techniques d’expérience en appui à la production maraîchère biologique diversi-fiée au Québec. Voyant la grande popularité des acti-vités d’échange entre les producteurs du réseau (con-férences, journées de rencontre entre producteurs, visites techniques de fermes), Équiterre a souhaité outiller davantage les agriculteurs en exercice et en devenir, en rassemblant les éléments clés du succès d’une ferme maraîchère diversifiée qui souhaite rele-ver le défi de la gestion biologique.
Ce guide s’adresse donc à tous les producteurs maraîchers biologiques diversifiés, notamment ceux qui produisent une grande variété de légumes et qui ont adopté un mode de commercialisation de type ASC. Il est le fruit de l’expérience de deux agronomes œuvrant sur le terrain et de 11 maraîchers expéri-mentés qui ont généreusement partagé leur savoir-faire. Trois autres maraîchers en ont également as-suré la révision. Ce guide est divisé en 23 chapitres
regroupés sous 12 modules ou thèmes. Les chapitres sont indépendants et peuvent être lus séparément.
Les premiers chapitres s’adressent plus particulière-ment aux entrepreneurs agricoles qui débutent en production maraîchère biologique. Ils les guident dans leurs choix et les aident à identifier les facteurs de succès d’une production maraîchère diversifiée. Le premier chapitre permet aussi d’estimer quand il est nécessaire de passer d’un système de production manuel à un système mécanisé et ce qu’implique le passage de la petite ferme à la ferme moyenne. Les trois autres chapitres permettent respectivement d’estimer les quantités de légumes à produire, de prévoir les superficies nécessaires à leur production et de planifier les dates de semis. Ils reprennent en partie l’atelier sur la planification de la production ASC, offert annuellement par la ferme Le Vallon des Sources dans le cadre des journées de formation organisées par Équiterre.
La plupart des aspects techniques de la production sont les mêmes pour toutes les fermes, quelle que soit leur taille. Par conséquent, les chapitres suivants s’adressent autant aux petites et moyennes fermes qu’à celles de plus grande dimension : production de transplants et de légumes en serres, rotation et engrais verts, gestion du sol et de l’eau, amende-ments et fertilisation, systèmes culturaux, semis et transplantation au champ, répression des ennemis des cultures, récolte et gestion post-récolte. Ces su-jets sont traités d’une façon très pratique et, au be-soin, des fournisseurs sont indiqués. Enfin, les der-niers chapitres décrivent les grandes lignes de la mise en marché, donnent des conseils pertinents sur la gestion de la main-d’œuvre, la commercialisation des produits et l’estimation des revenus selon la taille de la ferme.
Au fil des années, Équiterre a mis en oeuvre plusieurs projets visant le développement de l’agriculture biologique et continuera de le faire. Mentionnons, entre autres, le projet « Garderie bio », amorcé en 2002, qui jumelle des producteurs biologiques
AVANT-PROPOS
4
à des garderies et qui rejoint plus de 40 garde-ries à travers le Québec. Mis sur pied en 2007, le projet pilote « À la soupe ! » met en relation des établissements scolaires et de santé et des fer-mes cultivant des légumes dans le respect de l’environnement; à ce jour, après trois ans, 31 établissements et 19 fermes y ont participé. Enfin, Équiterre prépare un guide d’implantation à l’intention des établissements désireux de s’approvisionner directement auprès des producteurs (www.equiterre.org).
Nous souhaitons que nos initiatives en général, et ce guide en particulier, contribueront plus que jamais à la réussite de la production maraîchère biologique diversifiée et à son rayonnement auprès d’une clientèle de plus en plus nombreuse.
Isabelle Joncas, agronomeLova Ramanitrarivo, M.Sc.Chargées de projet en agriculture écologique, Équiterre
Le maraîchage biologique diversifié
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Chapitre 1
Démarrer et assurer la croissance de l’entreprise – Quelques éléments de succès
Démarrer une entreprise
Module2
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ........................................................................................................................11
RESSOURCES HUMAINES .......................................................................................................11 Formation agricole ...........................................................................................................11Capacitéàrépareretàmodifierlamachinerie .............................................................13Capacité de gestion .........................................................................................................13
RESSOURCES PHYSIQUES ......................................................................................................15Choixetaménagementdusite .......................................................................................15Sol et fertilité ....................................................................................................................16Climat ................................................................................................................................17Drainage ...........................................................................................................................17Sourcesd’eau ...................................................................................................................17
DÉMARRAGEETCROISSANCEDEL’ENTREPRISE .................................................................18Infrastructureetéquipementdebaseenpériodededémarrageetévolution ...........18Pland’affairesetcapacitéd’autofinancement ..............................................................21Intrants nécessaires ........................................................................................................22Main-d’œuvrenécessaire ................................................................................................22
CERTIFICATION BIOLOGIQUE, PAR OÙ COMMENCER ? .........................................................24
RÉFÉRENCES ...........................................................................................................................25
Chapitre1Démarreretassurerla croissancedel’entreprise—Quelquesélémentsdesuccès
Le maraîchage biologique diversifié
11
INTRODUCTION
Créer une entreprise ou accroître rapide-ment le volume de production d’une entreprise existante représente toujours un défi. Ce cha-pitre présente des éléments requis sur le plandes ressources humaines et des ressources phy-siques pour bien se préparer à ce défi. Il donneaussi des exemples concrets de planificationde matériel et d’équipements, et d’autres outils essentiels à une bonne préparation. Il est impor-tant de prendre conscience que créer une entre-prisemaraîchère est une implication à long terme.Laplupart des entreprisesmaraîchèresdiversifiéesn’atteignentunniveauappréciablede rentabilitéetd’efficiencequ’après5à10ansd’existence.
Demême,uneentreprisedoitatteindreunecertainetaillepourarriveràfairevivreunefamille,cettetailleétant variable selon le type d’entreprise (exemple :250paniersASC1).
RESSOURCES HUMAINES
Avant de démarrer soi-même une entreprise enmaraîchage diversifié, il est très fortement recom-mandé d’aller travailler pendant au moins unesaison sur une ou même plusieurs fermes dece genre. Observer l’organisation de la ferme et poser des questions tout en travaillant permettentd’acquérir de l’expérience, de préciser le projet dedémarrage et, surtout, d’obtenir des réponses àdesquestionsfondamentales : «Est-cebiencequeje veux faire pendant les 10, 15 ou20 prochainesannées ? Est-ce que je veux gérer des employés ?Suis-jeprêt(e)àtravaillerdelonguesheures(plusde50heuresouplusparsemaine)d’avrilànovembrechaqueannée?».
Formation agricole
Même si l’expérience acquise en travaillant surune ferme est souvent très utile, au moins undes partenaires du projet de maraîchage diver-sifié devrait posséder une solide formation en agriculture, préférablement en horticulture. Au
secondaire, des formations techniques en hor-ticulture sont offertes dans plusieurs commis-sionsscolairesauQuébec,bienque,souvent,elles soient plutôt axées sur la production ornementaleque légumière. En ce qui concerne l’enseignementcollégial, les programmes Gestion et exploita-tion d’entreprise agricole (GEEA) et Technologiede la production horticole et de l’environnement(TPHE)sontoffertsdansplusieurscégepsà travers la province (Tableau 1.1). Le Cégep de Victoria-ville est toutefois la seule institution à offrir uneformation complète spécialisée en maraîchage biologique.Lesautresinstitutionsoffrentengénéralunouquelquescoursplusspécifiquesàl’agriculture biologique,maisleprogrammeprincipalestbasésurl’agricultureconventionnelle.
Avantderejeterl’idéed’uneformationsecondaireoucollégialeenproductionconventionnelle,ilestbondeconsidérerquelesaptitudesdebasepourgéreruneentreprise agricole sont semblables, qu’on soit enagriculturebiologiqueounon.Qu’ils’agissedecon-duireuntracteur,decomprendrelabiologiedesplan-tesoud’appliquerunpesticide,lesprincipessontlesmêmespourlesdeuxtypesd’agriculture.
Les formations secondaire et collégiale sont beau-coup plus axées sur la pratique que la formationuniversitaire. Cette dernière, même si elle aidebeaucoup dans la compréhension de la scienceagricole, ne sera pas d’une aide appréciable pourmener à bien un projet de maraîchage biologiquediversifié à moins d’effectuer des stages dans detelles entreprises pendant les études. L’UniversitéLaval offre un micro-programme en agriculture biologique, dont certains cours peuvent être suivis par correspondance (voir le lien suivant : http://www.ulaval.ca/sg/PR/C1/1.341.00.html).
Certaines personnes sont autodidactes. Mêmesi la grande quantité d’informations disponibles facilement sur Internet de nos jours (surtout pourquelqu’un qui lit l’anglais) peut aider dans un projet, les aptitudes ne viendront qu’en le réalisant. Les erreurs peuvent être coûteuses et frustrantes. Une bonne formation peut permettred’éviterbeaucoupd’erreurstoutenoffrantuncadre
1. Agriculture soutenue par la communauté.
Démarrer et assurer la croissance de l’entreprise
12
etuneapprochequiservirontàlaréalisationdupro-jet.Parailleurs,ilestbondesavoirquelaformationacquiseparuncandidatdemoinsde40ansdanslecadreduprogrammeGEEArendéligibleàunesub-ventionde40000$lorsdel’établissement.
Le tableau 1.1 présente la liste des institutions collégialesquioffrentdesformationsenagriculture.
GEEA GEEA et TPHECégepdeLévis-Lauzon205,rueMgrBourgetLévis(Québec)G6V6Z9Tél.:418833-5110SiteInternet:www.clevislauzon.qc.ca
CégeprégionaldeLanaudièreàJoliette20,rueSaint-CharlesSudJoliette(Québec)J6E4T1Tél.:450759-1661SiteInternet:www.collanaud.qc.ca
Cégepd’Alma675,boul.AugerOuestAlma(Québec)G8B2B7Tél.:418668-2387SiteInternet:www.calma.qc.ca
CégepLionel-Groulx100,rueDuquetSainte-Thérèse(Québec)J7E3G6Tél.:450430-3120SiteInternet:www.clg.qc.ca
Cégep de Matane616,avenueSaint-RédempteurMatane(Québec)G4W1L1Tél.:418562-1240SiteInternet:www.cgmatane.qc.ca
ITA–CampusdeLaPocatière401,ruePoiréLaPocatière(Québec)G0R1Z0Tél.:418856-1110SiteInternet:www.ita.qc.ca
CégepdeSherbrooke475,rueduParcSherbrooke(Québec)J1E4K1Tél.:819564-6350SiteInternet:www.cegepsherbrooke.qc.ca
ITA–CampusdeSaint-Hyacinthe3230,rueSicotte,C.P.70Saint-Hyacinthe(Québec)J2S2M2Tél.:450778-6504SiteInternet:www.ita.qc.ca
CégepSaint-Jean-sur-Richelieu30,boul.duSéminaire,C.P.1018Saint-Jean-sur-Richelieu(Québec)J3B7B1Tél.:450347-5301SiteInternet:www.cstjean.qc.caCégepdeVictoriaville1
475,rueNotre-DameEstVictoriaville(Québec)G6P4B3Tél.:819758-6401SiteInternet:www.cgpvicto.qc.caITA–CampusassociéMacdonald21111,cheminLakeshoreSainte-Anne-de-Bellevue(Québec)H9X3V9Tél.:514398-7814SiteInternet:http://francais.mcgill.ca/macdonald
TABLEAU 1.1 Établissements qui offrent les programmes d’études collégiales Gestion et exploita- tion d’entreprise agricole (GEEA) et Technologie de la production horticole et de
l’environnement (TPHE)
1. Le Cégep de Victoriaville offre une formation complète en maraîchage biologique.
Le maraîchage biologique diversifié
13
Minimum recommandé : travailler plusieurs mois sur une ou plusieurs fermes maraîchères diversi-fiées; suivre un ou plusieurs cours en horticulture parmi ceux offerts par les institutions secondaires et collégiales.
Capacité à réparer et à modifierla machinerie
L’exploitant d’une ferme maraîchère diversifiée aavantage à être capable d’effectuer lui-même desréparationsdebaseet l’entretiende lamachinerie.Uncoursdesoudureestunatoutnonnégligeable.Àtoutlemoins,lemaraîcherdoitavoirquelqu’undanssonentourageouavoiraccèsfacilementàquelqu’unqui est un bon bricoleur et qui peut effectuer desréparationsd’urgencetellesquedessoudures.Sitoutdoitêtrefaitaugarageduvillage,chezleconcession-nairedetracteursouàcontrat,lescoûtsd’entretiendeviennentrapidementimportantsetpeuventmêmeparfois compromettre la rentabilité de l’entreprise,surtoutquand«toutlâcheenmêmetemps»(cequisemblesouvent lecas !).Deplus,enparticulierenpériodededémarragedel’entreprise,ils’agiraleplussouventdemachinerieusagéepourlaquelleiln’estpastoujoursfaciledetrouverdespiècesoudontlespiècessont trèscoûteuses.Bref,unbonmaraîcherdiversifié doit être débrouillard et bricoleur. Si cesqualitésnesontpasinnées,ilnefautpassedécou-rager!C’estquelquechosequis’apprendetsedéve-loppeaveclesannées.Parcontre,unfuturmaraîcherousonpartenaired’entreprisequin’éprouventaucungoûtpourlamécaniquedoiventypenseràdeuxfoisavant de se lancer; le maraîchage diversifié n’estpeut-êtrepasleurbranche!Toutefois,ilestpossibledecultiverdefaçontrès intensivemanuellementetdetirertoutdemêmesonépingledujeucommeledémontrel’exempledelafermeLesJardinsdelaGre-linettetoutaulongdeceguide.Ilestalorsnécessairedeseconcentrersurtoutsurdesculturesdehautevaleuretdedisposerd’unmarchéouvertàde telsproduits.
Lesmaraîcherslesplusbricoleursvontjusqu’àcréereux-mêmesdesmachineriesdiverses,cequiestunatoutimportant.
D’autres maraîchers arrivent parfois à utiliser del’aideextérieurepourpallierleurmanqued’expertisedans ce domaine.
Minimum recommandé : investir dans de l’outillage de base pour travailler le métal et réparer la machinerie; suivre un cours de soudure; lire les manuels d’instruction qui sont fournis avec la machinerie (et se les procurer quand il s’agit de machinerie usagée) et prendre le temps d’écouter les recommandations des vendeurs. Essayer la machinerie à vide avant de l’utiliser sur la culture.
Capacité de gestion
Pour un projet de maraîchage biologique diversi-fié, lacapacitédegestionesttoutaussi importantequelescompétencestechniques.LaproductionASC demande une capacité de gestion exceptionnelleétantdonnélacomplexitéd’untelsystème.Onpeutdistinguertroisaspectsàlagestion:lagestiondelaproduction, la gestion financièreet la gestionde lacertificationbiologique.
« Au cours des années, nous avons développé des outils vraiment adaptés à notre ferme. Avec un peu d’imagination, nous avons pu sauver des sous et rendre notre travail plus efficace. Nous avons développé une laveuse à légumes, un chariot pour transporter les légumes lors de la récolte, un rouleau-traceur pour tracer les sillons lors du semis, un semoir à pommes de terre, une souleveuse de carottes et bien d’autres équipements. »
Michel Massuard, Le Vallon des Sources
« L’une de mes faiblesses à la ferme est que je ne suis pas très bricoleur. Qu’à cela ne tienne, je fais appel à l’occasion à des voisins qui le sont plus que moi. Sinon, je réduis le parc de machinerie au minimum et je fais faire les gros travaux à forfait. »
Frédéric Sauriol, Ferme de Bullion
1. Le Cégep de Victoriaville offre une formation complète en maraîchage biologique.