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Le marbre, c'est quoi? On parle souvent de marbre, on dit de ne pas acheter de voiture marbrée, que c'est une étape incontournable après un choc, etc... On va détailler ici le fonctionnement du marbre, ça permettra de mieux comprendre ce que c'est. Quand faire un marbre ? On a un choc, comment savoir s’il faut passer la voiture au marbre ? On peut déjà faire un diagnostic visuel : on voit jusqu’où va le choc en regardant les plis. Si l’on n’a pas de pli derrière les fixations de train roulant, il y a peu de chance de devoir la marbrer. On peut aussi tout simplement faire un essai routier et voir si le comportement de la voiture a changé suite au choc. On peut également piger la voiture : on mesure des longueurs de référence telles que l’écart entre les 2 tourelles d’amortisseur, l’empattement de chaque côté, la distance entre 2 points de marbre… Si l’une des mesures a plus de 2mm d’écart avec les données constructeur, on passe au marbre. Il est aussi possible de faire un contrôle de géométrie. Attention On pense souvent que longeron plié = marbre. C’est pas toujours vrai. Si le bout plié est avant le berceau moteur, on peut le changer sans mettre la voiture sur un marbre.

Le marbre

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Page 1: Le marbre

Le marbre, c'est quoi?On parle souvent de marbre, on dit de ne pas acheter de voiture marbrée, que c'est une étape incontournable après un choc, etc...On va détailler ici le fonctionnement du marbre, ça permettra de mieux comprendre ce que c'est.

Quand faire un marbre ?On a un choc, comment savoir s’il faut passer la voiture au marbre ?On peut déjà faire un diagnostic visuel : on voit jusqu’où va le choc en regardant les plis. Si l’on n’a pas de pli derrière les fixations de train roulant, il y a peu de chance de devoir la marbrer.On peut aussi tout simplement faire un essai routier et voir si le comportement de la voiture a changé suite au choc.On peut également piger la voiture : on mesure des longueurs de référence telles que l’écart entre les 2 tourelles d’amortisseur, l’empattement de chaque côté, la distance entre 2 points de marbre… Si l’une des mesures a plus de 2mm d’écart avec les données constructeur, on passe au marbre.Il est aussi possible de faire un contrôle de géométrie.

 Attention   On pense souvent que longeron plié = marbre. C’est pas toujours vrai. Si le bout plié est avant le berceau moteur, on peut le changer sans mettre la voiture sur un marbre.

 

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Un marbre est composé d’un chassis et d’un banc de mesure.La voiture est fixée sur le chassis, et le banc de mesure est posé dessous.

Le marbre positif :On a des tourelles en acier bien épais qu’on fixe sur le chassis aux endroits indiqués par le constructeur du chassis, et la caisse doit aller dessus. Si tous les points ne sont pas bons, à nous de tirer la caisse jusqu’à ce qu’ils le soient.Ce système est le plus simple, mais il est assez physique, les pièces sont lourdes et surtout elles valent la peau des ballons !C’est très utile pour faire du gros vérinage, on est sûr que ça ne va pas bouger et qu’on ne va pas tordre le matériel.

Le banc de mesure :Il est plus adapté aux chocs urbains, c’est le plus utilisé.C’est une sorte de règle géante -pour régler en longueur- sur laquelle sont fixés des chariots coulissants eux-mêmes gradués -pour régler la largeur- sur lesquels on fixe des piges graduées -pour régler la hauteur-.On va parler quasi exclusivement de celui-ci.

Comment on fait un marbre ?

En étant patient et minutieux On met d’abord le véhicule en assiette, c’est-à-dire qu’on aligne le plan représenté par la voiture avec le plan représenté par le banc de mesure en confondant leurs axes de symétrie pour que les valeurs indiquées par le constructeur soient utilisables.Une mise en assiette nécessite minimum 3 points, mais on en utilise 4, qui sont intacts et n’ont pas bougé.Les points sont toujours jumelés, c’est-à-dire qu’un point indiqué du côté droit aura tojours son symétrique (ou presque) du côté gauche.

On place la voiture sur le chassis à l’aide d’un pont, et on la fixe via les pinces de bas de caisse.On prend notre premier point de référence, on règle la longueur, la largeur puis la hauteur. On ne dépasse pas ½ millimètre d’approximation.On fait pareil pour son jumeau puis on équilibre les deux demi-largeurs obtenues, elles doivent être absolument égales pour que la voiture soit parallèle au banc, on les règle au demi-millimètre également.On n’oublie pas alors de serrer les pinces correspondant à ces points pour éviter que la voiture ne bouge et qu’on recommence tout.Puis on prend le troisième point que l’on règle également en longueur (approximativement), largeur (approx.) et hauteur (exactement). On place son jumeau, puis on équilibre exactement les demi-largeurs.On serre les pinces, on vérifie que nos mesures des points 1 et 2 sont toujours correctes, et voilà notre voiture mise en assiette.Temps total pour un habitué : environ 2h30. Les points ne sont pas toujours évidents à trouver sur la caisse, les longueurs et largeurs peuvent être différentes de ce que le plan annonce malgré l’excellent état de cette partie de la caisse, c’est à nous d’adapter nos mesures pour que tout fonctionne. On peut aussi avoir besoin de modifier la hauteur de nos pinces pour obtenir les hauteurs de piges voulues. Bref, ça peut prendre beaucoup plus de temps.

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On peut ensuite enfin commencer à relever des cotes sur la voiture.On choisit donc un chariot sur lequel on fixe une pige, on sélectionne un point abimé de la caisse, on note ses valeurs, et on regarde l’écart par rapport aux cotes d’origine. La tolérance en Europe est de 2mm.Une fois notre relevé entièrement fait on y voit plus clair sur l’état de la caisse, on sait quoi a bougé dans quel sens, ce qui est récupérable et ce qu’il faut changer.

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La réparation

A partir de ce moment, on peut sortir le vérin et le marteau La leçon de vérinage est simple : dans le sens opposé au choc tu vérineras.On vérine « caisse complete », on ne découpera les parties à changer qu’une fois le vérinage fini. De toute façon on se fiche de leur sort, elles sont condamnées, autant les utiliser pour attacher la chaine, ça évite d’endommager ce qu’on récupère. On commence par vériner les plis les plus loin du choc pour revenir progressivement vers le choc, ça évite de remettre en ligne une partie qu’on déformera ensuite en tirant dessus comme un dingue pour rattraper un pli plus éloigné.Une fois que tout ce qui est redressable est redressé, on coupe ce qui est mort, on soude ce qui est neuf, on peint, on remonte, on encaisse.