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Le Mentalisme - CCN-Théâtre du Pommier · Le Mentalisme Le mentalisme est une branche de l’illusionnisme qui vise à reproduire ce que les médiums prétendent pouvoir accomplir

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Le Mentalisme Le mentalisme est une branche de l’illusionnisme qui vise à reproduire ce que les médiums prétendent pouvoir accomplir. Là où les magiciens manipulent des objets tels que des cartes, des foulards ou des colombes, le mentaliste joue avec l’esprit des spectateurs. Il use d’une palette de techniques aussi diverses que la lecture du langage corporel, le détournement d’attention ou encore des techniques d’induction ou de déduction issues de la psychologie.

Le Spectacle Dans une ambiance intimiste, les élèves sont amenés à prendre part à des expériences visant à démontrer les facultés mentales extraordinaires du mentaliste. Celui-ci est capable, par exemple, de prédire sur quelles chaises quatre élèves invités à monter sur scène vont s’asseoir ou à participer à un concours dans lequel un élève sera capable d’estimer le nombre de boules de chewing-gum contenu dans un grand récipient. Au total, une dizaine d’expériences divertissantes, toutes aussi bluffantes les unes que les autres, seront mise en scène durant une heure, alternant humour, surprise et poésie. Le spectacle a déjà été joué devant des classes de 8ème et de 11ème année. Il a rencontré à chaque fois le même succès auprès des élèves, qui se sont montrés très intéressés et ont fait preuve d’une grande curiosité. Le mentaliste est disponible après la représentation pour répondre aux nombreuses questions que son spectacle peut susciter chez les élèves de tout âge.

Pour visionner la bande-annonce du spectacle, c’est par ici : www.tornay.ch -> la médiathèque

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Le Mentalisme expliqué aux plus jeunes

Un mentaliste est une sorte de magicien de l’esprit. Il prétend, par exemple, avoir des dons de voyance et qu’il peut connaître l’avenir. Comment est-ce possible ? Il utilise différentes techniques qui lui permettent de deviner ce à quoi on pense ou d’influencer notre comportement. Vous croyez qu’il est impossible de deviner ce à quoi vous pensez ? Effectivement, personne ne peut entrer dans votre esprit, mais il y a d’autres moyens de découvrir ce que vous ne dites pas. Notre corps s’exprime même quand on ne parle pas et très souvent, il trahit notre pensée malgré nous. Par exemple, on devient rouge quand on a honte, on bégaye ou on fait une drôle de tête quand on raconte un mensonge. Le mentaliste apprend à décoder ces signes qu’on appelle : le langage corporel.

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Quelques petits mots…

✗ Votre spectacle a été extrêmement apprécié à Lutry, autant par les élèves que par les

enseignants. Tous ont été très impressionnés par vos tours et très curieux de comprendre. Cela a donné lieu à de jolis échanges entre profs et élèves.

D'autre part votre manière de vous adresser au public très bienveillante et votre humour très fin conviennent parfaitement à tous.

De plus, mes collègues des classes 9 à 11 P ont trouvé votre spectacle très éducatif car c'est un très bon rappel de mise en garde : "Ne vous fiez pas aux apparences!" et "Méfiez-vous, ne vous laissez pas embobiner!"

Nicole Nitchaeff, enseignante à Lutry ✗ [...] La formule médiation scolaire + représentation a plu aux enseignants et aux

élèves. Quelques-uns d’entre eux ont même reconnu qu’ils avaient essayé la « méthode » du Mentaliste. Je vous encourage à continuer. [...]

Lucienne Abplanalp, directrice de l’école secondaire de Courtelary

✗ [...] J’avais demandé à mes collègues de préparer les classes et de lire le dossier fourni, ce qu’ils ont fait avec intérêt. La curiosité des élèves et des enseignants a été éveillée dès ce moment: ils ont souligné le caractère original du concept, du jamais vu dans les écoles de la région. La préparation du spectacle a été bien faite, le matériel fourni est adéquat et la rencontre avec Gabriel Tornay a été véritablement un plus.

Il faut souligner la prise de risque de l’acteur, car un public adolescent est toujours difficile, car parfois imprévisible. Il suffit de peu pour que les choses dérapent, ce qui ne s’est pas produit, car M. Tornay a de la répartie et est à l’aise sur scène! Les élèves sentent tout de suite ce genre de choses!

Ce spectacle original est une réussite!

Pierre Boinay, enseignant responsable des événements culturels à l’école secondaire de Saint-Imier

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Conditions techniques Ce spectacle a été conçu pour être joué dans de petites structures. Pour garder une certaine "intimité", le nombre maximum d'élèves sera de 120 par représentation. Le public visé est âgé de 11 à 16 ans. Durée du spectacle : 1 heure. Le plateau mesurera idéalement 5m d’ouverture x 3.20m de profondeur (ou une taille minimum de 3.50m d’ouverture x 2.60m de profondeur). Un podium ou un gradin est souhaité pour une bonne visibilité du public lorsque les protagonistes sont assis sur des chaises. Lumière Au minimum, un plein feu monté sur gradateur couvrant l'ensemble du plateau. Pendant la représentation, le public sera légèrement éclairé pour une meilleure visibilité de l'artiste et des spectateurs lors des passages interactifs. Pour les salles équipées en projecteurs, un plan de feu est disponible sur demande. Son Un équipement adapté à la taille de la salle. Un iPad doit pouvoir être branché sur la sono grâce à une prise minijack. Il sera piloté depuis la régie. Pour les grandes salles, un micro-cravate apporté par l'artiste sera utilisé (prise Jack ou XLR). Il faut donc prévoir 2 pistes minimum, une pour l'iPad et une pour le micro. Pour de petites salles sans équipement son, l'artiste apportera son système audio. Les régies son et lumière seront disposées côte à côte de façon à ce qu'une personne puisse les manipuler.

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Les Représentations

La Tour-de-Peilz Aula du collège Les 3 et 4 décembre 2013 · 3 représentations (180 élèves)

Lutry Salle du Grand-Pont Le 16 décembre 2013 · 1 représentation (100 élèves)

Yvonand Grande salle Les 26 et 27 mai 2013 · 3 représentations (300 élèves)

St-Aubin (NE) Salle de spectacle Le 4 juillet 2013 · 1 représentation (300 élèves)

St-Imier CCL · Centre de Culture et de Loisirs Les 23 et 24 octobre 2014 · 4 représentations (480 élèves)

La Chaux-de-Fonds Aula du Collège des Forges Les 10, 11 et 13 novembre 2014 · 6 représentations (900 élèves) Moudon Salle de la Douane Le 8 juni 2014 · 2 représentations (300 élèves)

Tramelan Le CIP Les 24 et 25 septembre 2015 · 4 représentations A suivre…

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24 Phénomène Le TempsSamedi CulturelSamedi 11 janvier 2014

Mentalisme,lesdeuxvisagesdel’étrangeLe LausannoisGabriel Tornayle pratique surscène. Le SédunoisGeorges-AndréGessler dans soncabinet de coaching.Quelles sontles ficelles de cemétier singulier?

Par Nic Ulmi

Gabriel Tornay.Les cartesde Zener, outildu mentaliste.LAUSANNE,

9 JANVIER 2014

LUCADACOMPO/STRATES

Mon premier menta-liste est attablé dansun café lausannois.«Dans cette enve-loppe, il y a une pré-

diction», annonce Gabriel Tornay. Ilbrandit un billet sous pli, qu’il placehors de sa portée, sous la soucoupede mon expresso. Il me demandede distribuer trois cartes selon monchoix: une pour lui, une pour moi,une sur la table. Je m’exécute, entoute liberté. C’est du moins ce queje crois. En ouvrant la prédiction,j’y lis une description exacte, rédigéeà l’avance, des actions que je viensd’accomplir.Petitvertige.Monespritrésonne, malgré moi, d’un accorddissonant, où se mêlent le transportjouissif qu’on éprouve face à l’irrup-tion du merveilleux, la tentation dela croyance, la ruée dans les bran-cards de l’incroyance, la suspicion,une touche de paranoïa. Tout cela.

Ce n’est pas – pour autant qu’unetelle chose existe – du paranormal.Ce n’est pas tout à fait de la presti-digitation, avec ses tours de main etses objets truqués. C’est du menta-lisme. Un mélange d’observationde détails au seuil du perceptible,de calcul des probabilités et d’«in-duction» – c’est-à-dire de manipula-tion du comportement par destechniquesdesuggestion.Cettedis-cipline aux contours flous connaîtaujourd’hui plusieurs domainesd’application. Le comédien GabrielTornay la pratique comme un artde la scène. Il s’y livre publiquementdepuis la création de son spectacleLe Mentaliste, joué ces jours à Lau-sanne et en avril à Neuchâtel. Maischez lui, à la maison, il s’y est tou-jours adonné.

«A 11 ans, je voulais devenir ma-gicien: c’était mon premier choix. Jesuis donc venu au mentalisme parla prestidigitation. Ensuite, j’ai faituneformationthéâtrale,etleplaisirdu jeu a pris le dessus. Il faut direqu’il y avait un côté ringard: quandon voit les magiciens de mariage, çavous éloigne un peu», explique-t-il.

A la fin du millénaire passé, GabrielTornay commence ainsi une doublecarrière d’humoriste (dernier spec-tacle: Brut de décoffrage, 2008) et decomédien pour les soirées inter-actives Meurtres et Mystères («Mongagne-pain depuis quinze ans»).En parallèle, il continue de fréquen-ter, «par hobby, en sous-marin», leséchoppes et grimoires des illusion-nistes en général et des mentalistesen particulier.

En 2013, le Lausannois estimeque l’heure du mentalisme-specta-cle est venue dans notre région. «Ily a un effet de mode, bien sûr, àcause de la série télé The Mentalist –sur laquelle j’ai joué pour le visueldu spectacle. Mais ça reste une cul-ture très anglo-saxonne. En Suisseromande, pour l’instant, il n’y a pasgrand monde qui sache ce quec’est.» Arrivée à sa sixième saison, lasérie en question voit les talentsd’un mentaliste mis au service de lapolice californienne. La biographiedu héros, Patrick Jane, incarne toutela trajectoire de la discipline: les ra-cines dans le spectacle forain, le flirtavec l’imposture et l’escroquerie,enfin, la respectabilité d’un usagesocialement utile, encadré par lascience et par la loi. «J’ai estimé quec’était le bon moment pour mobi-liser mon bagage et mon envie. J’airassemblé quinze ans de connais-

sances et j’ai commencé à écrire»,reprend Gabriel Tornay.

Alors? Comment ça marche?«Il y a une notion de secret», se déro-be-t-il. Le mentaliste consent néan-moins à nous mettre sur la voie. Lemoment est venu d’un autre «effet»,comme on dit. Il s’agit cette fois delire attentivement des instructions,puis de choisir une carte de Zener:le cercle, le carré, la croix, etc., qu’onutilise depuis 1920 pour tester lescas présumés de clairvoyance et detélépathie. Je choisis. «Les vagues»,dit-il. Ben oui… «Quasiment tout lemonde fait ce choix.» Pourquoi?Parce que j’ai vu, ou entendu, quel-que chose qui, sans que je m’enrende compte, m’a influencé. «Onembarque le spectateur dans undomaineoùonleconditionne.C’estde la manipulation douce.»

Fascinant? Vexant? Nous som-mes donc, vous et moi (enfin,surtout moi), d’une prévisibilitépresque absolue… «Il existe, évi-demment, une petite probabilitéque la personne ne réagisse pascomme on l’attend. Le ratage esttoujours possible. Je fais une expé-rience où je demande à des specta-teurs de se lever, puis de se rasseoirsi je devine leur signe zodiacal. AVevey,unefemmeestrestéedebout.Elle était du dernier jour du scor-pion, à la frontière du sagittaire – le

signe que je lui avais attribué… Ducoup, elle était plus émue que sij’avais deviné. On tolère cette marged’erreur. Ça renforce même l’adhé-sion.»

Bluffant… «Dans l’introductiondu spectacle, j’explique clairementque je n’ai pas de pouvoirs surnatu-rels. Malgré tout, certains specta-teurs sortent angoissés, car chacuncomprend les choses en fonction deson bagage. A Saint-Aubin, un mon-sieur était hyper mal à la fin du spec-tacle. J’ai dû passer du temps à lerassurer.» Gabriel Tornay croit-il auparanormal? «J’étais très terre à terrependant toute mon adolescence.Maintenant, je me suis ouvert. J’ai,bien sûr, de la fascination pour ça.Une partie de moi est sceptique, uneautre a envie d’embarquer… Ce quiest sûr, c’est qu’il est facile de fairecroire à des pouvoirs surnaturels.»

Mon deuxième mentaliste, je lerencontre dans un café genevois,mais l’entretien se déroule dans lasalle de conférence de la rédactiondu Temps. Le décor formel lui sied –

ou du moins à son passé: leSédunois Georges-André Gessler,55 ans, a été officier de l’armée,chef du groupe d’intervention dela police valaisanne, instructeur fé-déral des groupes antiterroristes,directeur régional et membre de ladirection d’une compagnie d’assu-rances. Reconverti dans le coa-ching à large spectre, il se revendi-que aujourd’hui comme lepremier et unique mentaliste pro-fessionnel en Suisse romande. Desparticuliers, des entreprises ainsique «des hautes personnalitésdans le domaine de la politique»font appel à lui.

«Je suis arrivé au mentalisme parune voie détournée. L’intérêt pourl’humain a été la colonne verté-brale de mon parcours. J’ai dû con-duire des équipes dans des condi-tions extrêmes, telles que des prisesd’otages, où j’ai constaté qu’en si-tuation de stress, nos capacitéspeuvent augmenter de manièrephénoménale. C’est notre potentiellatent», raconte-t-il. Le déclic déci-

sif se produira pourtant en entre-prise: «L’engagement de collabo-rateurs est quelque chose de trèsdifficile. Je me suis rendu compteque j’engageais mal.»

Georges-André Gessler se tournevers la programmation neuro-linguistique (PNL), technique –controversée – de développementpersonnel centrée sur la maîtrisedes automatismes comportemen-taux. «De là, je suis d’abord tombésur le mentalisme-spectacle et jeme suis rendu compte que cen’était pas du tout mon truc. J’aidécidé d’aller plus loin… et je n’airien trouvé. Sauf une formation àParis, unique en Europe, donnéepar Pascal de Clermont. Je me suisdit que j’allais tout plaquer et enfaire un métier.»

Un pied dans le showbiz, unautre dans le coaching, Pascal deClermont jouit d’une certaine célé-brité en francophonie, ainsi qued’une réputation contrastée, qui luiattribue tantôt des pouvoirs para-normaux, tantôt un talent pour lamystification… Quoi qu’il en soit, lapalette des outils mis en œuvre esttrès variée. «Il y a des techniquesde réactivation de certaines zonescérébrales, notamment de notrecerveau reptilien: celui-ci a unepuissance folle, qu’on néglige enutilisant surtout le cortex. Le travailse fait à travers des exercices physi-ques: mouvements de la tête, dudos, du bassin. Le mental et le corpssont indissociables, ils ne fontqu’un», explique Georges-AndréGessler.

Mais ce n’est pas tout: «On tra-vaille également sur l’hyper et l’ex-trasensoriel: ce que les femmes ap-pellent sixième sens, par exemple.Ou la vision à distance, très utiliséepar les Russes comme par les Améri-cains pendant la Guerre froide. C’estune technique qui s’apprend: on vaavec le mental vers une cible éloi-gnée – et on parvient à la regarder.»D’un mentalisme jouant avec lefonctionnement de l’esprit tel qu’onle connaît à un autre qui affirmel’existence d’un territoire mental où les lois physiques seraient contour-nées, le Sédunois franchit donc lepas. Entre ces deux rivages, le men-talisme cherche sa voie.

öGabrielTornay, «LeMentaliste».Lausanne, Théâtre du Vide-Poche(place de la Palud 10).Supplémentaires les vendredi17 et samedi 18 janvier à 20h30.Réservations: 079 734 49 27,infotornay.chNeuchâtel, Théâtre du Pommier(rue du Pommier 9), du 2 au 4 avril.Réservations: 032 725 05 05,www.lementaliste.ch

ö LesitedeGeorges-AndréGessler:www.mentalisme.ch

,

Gabriel Tornay, comédien,humoriste etmentaliste

Apropos de sa pratique

«On embarquele spectateur dansun domaine où on

le conditionne.C’est de la

manipulationdouce»

DéfinitionsZones de frontière

Mentalismeet illusionnismeLe mentalisme que pratique le comédien lausannois GabrielTornay (lire ci-dessus) est un courant de l’illusionnisme, dela prestidigitation: il s’agit de créer l’illusion d’événementsmagiques par des techniques qui font appel à la psychologie(suggestion, observation à la Sherlock Holmes ou «lecture àfroid», détournement de l’attention…). L’illusionnismeclassique intégrait déjà des éléments de mentalisme, décritspar Jean-Eugène Robert-Houdin dansCommentondevientsorcier: les secretsde laprestidigitationetde lamagie(1871).Les mentalistes actuels tendent à se spécialiser, écartant lesnuméros basés sur les tours de main et les objets truqués.Certains incluent en revanche l’hypnose parmi leurs outils.

Mentalisme et parapsychologieCertains mentalistes, comme le Valaisan Georges-AndréGessler (lire ci-dessus) ou le Français Pascal de

Clermont, affirment posséder réellement des dons etdes techniques permettant d’accomplir des actes para-normaux: télépathie, prescience, vision mentale d’objetsdistants ou cachés… En marge de la science, ils testentces facultés présumées selon des méthodes analogues àcelles de la parapsychologie.

MentalismeetscepticismescientifiqueCertains mentalistes, tels que l’Anglais Derren Brown(derrenbrown.co.uk), utilisent leurs talents d’illusionnistepour démontrer que les phénomènes prétendumentparanormaux sont, en réalité, explicables et reproductiblespar des techniques de prestidigitation et de conditionne-ment psychologique. Ils apportent ainsi des éléments depreuve au courant du «scepticisme scientifique» ou «zété-tisme». C’est également la position de Patrick Jane, hérosde la série téléTheMentalist.N.U.

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DÉBORAH LOYE

Gabriel Tornay est «Le Mentaliste» dansson dernier spectacle. Le comédien nedonne pourtant pas, a priori, l’impressionde décrypter les pensées de ses interlocu-teurs. Derrière de grosses lunettes noires,il arbore un air rieur, même un peu timide.Il raconte être arrivé au mentalisme grâceà la prestidigitation, qu’il a découvertedans son enfance. «Mon premier choix demétier, c’était magicien!», lance-t-il. Atten-drissant, le mentaliste, et pas effrayantpour un sou.

Dans son dernier spectacle «GabrielTornay est le mentaliste», à découvrir auxCapucins à Romont demain soir, il a choiside mêler humour, théâtre et mentalisme.Etre mentaliste signifie avoir la capacité demaîtriser et d’optimiser ses capacités men-tales, afin, par exemple, de pratiquer la té-lépathie ou la clairvoyance. Pendant la re-présentation, le comédien fait monter desspectateurs sur scène à plusieurs reprises.Il parvient alors à prédire sur quelle chaiseceux-ci vont s’asseoir, ou encore à devinerleur signe astrologique… Mais il prévientson audience dès le début du spectacle: «Iln’y a rien de surnaturel.»

Etant un des premiers à proposer unetelle formule en Suisse romande, le comé-dien profite d’un phénomène en vogue.La série américaine «Le Mentaliste», danslaquelle un jeune homme aide les autori-tés à résoudre des enquêtes grâce à son ta-lent, a familiarisé le public avec cette pra-tique. Une école de mentalisme a mêmeouvert en Valais, dans une optique de dé-veloppement personnel. Totalement au-todidacte, Gabriel Tornay a quant à lui in-tégré ces techniques en lisant des livres eten s’informant sur internet. «Pour moic’est un divertissement. Je ne l’utilise pasdans ma vie quotidienne. J’ai une sorte depudeur par rapport à ça», confie-t-il.

Des spectateurs bluffés«Je vais vous montrer deux trois expé-

riences», propose-t-il à la journaliste de«La Liberté» durant l’entretien. Il se saisitalors d’un stylo et d’une carte de visite.Tout en dévisageant son interlocutrice, il yécrit une «prédiction», puis la place, facecachée, sous une tasse. Sa victime consen-tante doit ensuite mélanger trois cartessans les regarder. Puis elle en garde une,lui en rend une autre et place la troisièmedans son portefeuille, toujours de dos. Lacarte de visite est retournée, et la prédic-tion du mentaliste se révèle exacte: «Jetiens le carré, tu tiens la croix, l’étoile estdans le portefeuille.» Impressionnant.

«A l’issue du spectacle, les gens me de-mandent souvent comment je fais»,s’amuse l’artiste. Evidemment, hors dequestion de révéler ses secrets. «Il y a unensemble de techniques, de l’influence,de l’intuition… Il peut y avoir un peu detout dans une même expérience! Ce quiest bluffant pour les gens, c’est qu’ils nesavent pas à quel moment ils ont été in-fluencés, ni à quel moment j’ai deviné cequ’ils allaient faire», lâche-t-il, une lueurde malice dans le regard.

Bluffant en effet, et même un peu dé-stabilisant. «Il y a des gens qui sortent duthéâtre tout retournés, parce qu’ilscroient qu’il y a quelque chose de surna-turel.» Le comédien ne voit pourtant au-cun danger à utiliser ces méthodes deparapsychologie sur scène. «Je proposequelque chose et c’est aux gens d’en faire

ce qu’ils en ont envie. Je le fais toujoursde façon très bienveillante», rassure-t-il.

Le mentalisme n’étant pas une scienceexacte, les expériences ne fonctionnentpas à tous les coups. «Je suis toujours gênéquand ça rate. Mais les gens sont très em-pathiques, presque rassurés qu’il y ait unemarge d’erreur», relativise le mentaliste.

Sympathie et bienveillancePour l’artiste lausannois, il ne s’agit pas

uniquement de faire de la magie. «Le butest de présenter un vrai spectacle. Je tra-vaille avec un ami mentaliste et un met-teur en scène. Nous sommes attentifs à ladramaturgie, aux décors. Le mentalismeest toujours introduit par quelque chosede théâtral», précise-t-il. Car avant de re-venir à ses premières amours magi-ciennes, Gabriel Tornay a suivi une forma-

tion de comédien. Il a ensuite commencésa carrière en tant qu’humoriste, avec plu-sieurs spectacles de stand-up. «Mais jen’ai jamais autant tourné qu’avec «LeMentaliste». J’y ai mis toutes les facettesde ce que je suis, la magie, le théâtre, lerire. Je me retrouve pleinement dans cespectacle, je pense que c’est pour cela queça marche. Je vais donc continuer à tra-vailler dans ce sens-là», se réjouit-il.

Son premier spectacle sera à nouveauen tournée cet automne, et un deuxièmevolet est en cours d’écriture. «Nous imagi-nons quelque chose de plus ambitieux,avec un écran sur scène. Et puis noussommes en train de construire de nou-velles expériences», projette l’artiste. I

> Ve 20 h RomontLes Capucins.Informations sur www.tornay.ch

LA LIBERTÉ JEUDI 29 JANVIER 2015 27

À L’AFFICHE

MUSIQUE

Jonathan Nott à la baguetteLe chef d’orchestre britanniqueJonathan Nott est le nouveaudirecteur musical et artistique del’Orchestre de la Suisse romande. Ilen prendra les rênes en 2016/17. > 35

Sur scène, un drôle de mentalisteROMONT • Dans son dernier spectacle théâtral, Gabriel Tornay mêle humour et mentalisme.Il est notamment capable de deviner le signe astrologique des volontaires qui montent sur scène.

SORTIRVOTRE SEMAINE

Gabriel Tornay utilise les cartes pour exercer ses talents de magicien et de mentaliste. DR

NUITHONIE

Deux spectaclestous publicsLa petite salle de Nuithonie, àVillars-sur-Glâne, affiche déjàpresque complet samedi etdimanche: la pièce «Scroogeet les fantômes», accessibledès 7 ans, est une adaptationdu célèbre «Conte de Noël» deDickens. Les Romands Flo-rence Iseli et David Depierrazen restituent la dimension fan-tastique. Humanisme encorevendredi et samedi, dans lagrande salle cette fois, avec«un drôle de spectacle» fran-çais, «Court-Miracles», acces-sible dès 8 ans et qui tournedans le monde depuis 2006. Al’aide de marionnettes, lescomédiens incarnent des sur-vivants, miraculés de guerre,«à la fois égarés et cruels,sublimes et pleutres». EH> Sa 11 h et 17 h, di 11 h et 15 hVillars-sur-GlâneNuithonie (Scrooge et les fantômes).> Ve et sa 20 h Villars-sur-GlâneNuithonie (Court-Miracles).

ROPRAZ

Une œuvre qui vient de l’âmeMONIQUE DURUSSEL

La fondation l’Estrée, à Ropraz, a reçu son premierlegs: l’œuvre d’Olivier Charles. L’occasion pour elled’exposer la collection de Lucienne Charles qui com-prend également des œuvres de Jacqueline Oyex(1931-2006), Armand Abplanalp (1930-2000), DeniseVoïta (1928-2008) et Pierre Estoppey (1911-2007), unegénération d’artistes peintres qui ont souvent travaillél’abstraction. A la collection de Lucienne Charles, cou-sine et mécène de l’artiste, la succession du peintre aajouté un don de 17 œuvres qui permettent ainsi demontrer l’œuvre de 1962 à 1991. Quelques pages duSchloss ou cahier d’artiste illustrent la mémoire del’âme d’Olivier Charles qui compte 40 cahiers reliés etdéposés à la Bibliothèque nationale.

Aux cimaises de l’Estrée, des huiles, acryl, dessins etgravures d’Olivier Charles où l’on peut apprécier l’orga-nisation géométrique de chaque œuvre, ses gammeschromatiques et la fascination du peintre pour la minia-ture qui transparaît dans l’ensemble de son travail. Unœuvre où la lumière est omniprésente, obtenue par su-

perposition des couleurs à apprécier notamment dansle «Cimetière des amis de Santino» ou dans les œuvresoù le pointillisme structure l’ensemble comme le «Pa-pyrus d’Asmara» ou encore le «Théorème de Ziggy Star-dust». Que dire encore des remarquables perspectivesde l’«Alphabet des vanités», un acryl sur papier.

Olivier Charles pratique toutes sortes de techniques(PHOTO DR). Comme les artistes de sa génération, ils’exprime également entre abstraction et symbolismeet la rétrospective de Ropraz montre toutes ces étapesde son œuvre faite de milliers de carrés, rectangles etlosanges minuscules, irradiés par la lumière et lesnuances colorées, miroir de l’âme de l’artiste. Formé àl’Ecole cantonale des beaux-arts de Lausanne, OlivierCharles a peu exposé et son dernier accrochage a eulieu au Musée Jenisch à Vevey en 1992.

Le legs comprend également des œuvres de laFribourgeoise Denise Voïta au langage formel etchromatique abstrait. De Jacqueline Oyex, ce sontdes gravures. Armand Abplanalp est présent avec du

dessin. Enfin, Pierre Estoppey, architecte, verrier etpeintre, formé par Marcel Poncet et grisé d’esprit ba-roque, aimait peindre des danses macabres et desfêtes galantes. Il est présent avec une huile sur toile«Ecce Homo», représentative de son œuvre. I

> Expo jusqu’au 1er mars, tous les jours (sauf le mardi) de14 à 19 h.Fondation l’Estrée, Bourg-Dessous 5, Ropraz.Retrouvez l’agenda complet des expositions et des galerieswww.laliberte.ch/expos

LE BILBOQUET

De la chansonavec humourLes quatre des débuts ne sontplus que trois. Les Petits Chan-teurs à la gueule de bois ontaussi laissé pousser leur sys-tème pileux sur le visage. Côtémusique, leur style est au rocket à la chanson française, par-fois grivoise mais sans lour-deurs («Morceaux choisis»),volontiers dérisoire («Quandgrand-papa pète», «Le chef degare»), mais aussi philoso-phique (c’est le temps quipasse et le grand âge dans «Onva pas vers le beau»). LionelAebischer (de g. à droite,PHOTO DR) à la composition, àla guitare et l’accordéon, Fré-déric Erard à la contrebasse età la basse, Raphaël Pedroli à labatterie, leurs voix et leurhumour sont attendus samedisoir au café-théâtre Le Bilbo-quet, à Fribourg. EH> Sa 20 h 30 FribourgLe Bilboquet.

L’ARBANEL

Brassens en trioDeux soirées, pas moins, sontconsacrées en cette fin desemaine aux perles du chan-sonnier français Brassens. Lethéâtre de l’Arbanel, à Trey-vaux, programme le mêmetrio, mais dans deux pro-grammes différents (les ama-teurs qui veulent entendre lesdeux concerts ont droit à uneréduction). Ce double tour dechant intitulé «Les copainsd’abord» mêle chansons, sou-venirs du Grand Georges,entretiens et anecdotes. Pourl’interpréter, le comédien Oli-vier Lacut s’est entouré desmusiciens jazz Erikel et LudoCabosse. Il n’est pas interdit dechanter pendant les représen-tations, avertit Olivier Lacut,aussi metteur en scène, dansle dossier de diffusion. EH> Ve et sa 20 h TreyvauxL’Arbanel.

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LA LIBERTÉLUNDI 2 FÉVRIER 2015

13SUD - BROYE - VAUD

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Toutes nos félicitations!

Au nom de tous les collaborateursLa direction

Micarna SACH-1784 Courtepinwww.micarna.ch

Le 1er février 2015, Monsieur Picarra José-Joa-quim a fêté ses 25 ans d’activité chez Micarna SA.Pour ce grand évènement, nous le remercionssincèrement. Sa loyauté ainsi que son dévoue-ment contribuent année après année au succèsde notre entreprise. Nous lui adressons tousnos vœux de bonheur et succès, tant danssa vie privée que dans son activitéprofessionnelle.

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Toutes nos félicitations!

Au nom de tous les collaborateursLa direction

Micarna SACH-1784 Courtepinwww.micarna.ch

Le 1er février 2015, Monsieur Birgoer Senera fêté ses 20 ans d’activité chez Micarna SA.Nous le remercions sincèrement de son dévoue-ment et de sa fidélité en faveur de Micarna SAet lui adressons tous nos vœux de bonheur et desuccès, aussi bien dans son activité profession-nelle que dans sa vie privée.

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GRUYÈRE

Moins d’incendies pourles pompiers du districtJÉRÉMY RICO

Moins d’incendies, mais plusd’interventions. En 2014, laGruyère a enregistré 126 sinis-tres. Parmi eux, 37 incendies, quiont coûté la bagatelle de 2 mil-lions de francs à l’Etablissementcantonal d’assurance des bâti-ments (ECAB). Plus nombreuxmais moins importants, 89 dé-gâts naturels ont été enregistrés,pour un montant de près de300 000 francs. Ces chiffres ontété présentés vendredi soir àHauteville par le directeur del’ECAB, Jean-Claude Cornu, de-vant l’assemblée annuelle de laFédération des corps de sapeurs-pompiers de la Gruyère (FGSP).«Cette année, les dégâts dus auxforces de la nature ont été surtoutenregistrés entre juillet et août,lors des fortes intempéries», aprécisé Jean-Claude Cornu.

Au niveau cantonal, le direc-teur de l’ECAB a compté 881 dé-

gâts naturels et 374 incendies,pour un coût total dépassant les14 millions de francs. «Il y a eumoins de feux qu’en 2013, maisils ont coûté plus cher.» Encause: plusieurs incendies degrande importance ont faitgrimper la facture. Parmi eux,les feux de fermes ont particu-lièrement occupé les sapeurs-pompiers fribourgeois.

La soirée a également étéponctuée par une prise de parolede la part du préfet de la Gruyère,Patrice Borcard. L’occasion pourlui de faire le point sur l’avance-ment du groupe de travail créé enfévrier 2013 pour analyser la si-tuation gruérienne en matière deprotection contre le feu. «Legroupe travaille actuellement surdeux scénarios. Il faudra attendrequelques semaines encore. En-suite, des propositions serontfaites aux différentes communesdu district.» I

Un mentaliste bluffantROMONT • Gabriel Tornay présentait vendredi soir son spectacleaux Capucins. Un show déroutant, qui a fait autant rire qu’il a interpellé.TAMARA BONGARD

L’église des Capucins, à Romont, était qua-siment pleine vendredi soir, malgré les im-portantes chutes de neige qui rendaientles routes peu avenantes. Il faut dire que lespectacle s’annonçait original, avec la pres-tation du mentaliste Gabriel Tornay.

Asaf Avidan en fond sonore, GabrielTornay débarque sur scène, vêtu d’unjeans, d’un pull et d’un blouson noirs.«C’est la première fois que je joue dans uneéglise», plaisante-t-il. Prévenant que lespectacle sera interactif, il allume une bou-gie. «Le mentalisme est un mélange entrela science et la magie. Le mentalisme n’estpas la même chose que la voyance. Lavoyante a réellement le pouvoir de lirel’avenir», lâche-t-il. Rires dans la salle. «Tupeux gagner au loto et tu t’obstines à vivreen haillons dans une roulotte?», poursuit-il, provoquant à nouveau l’hilarité desspectateurs.

Le choix dans la chaisePlus sérieusement, le Lausannois ex-

plique que le corps trahit le mental, quechacun est influençable, prévisible et ma-nipulable. «C’est ce qui me permets dejouer avec vos esprits», conclut-il, devantles sourires du public.

Le spectacle se poursuit en mêlantstand-up et expériences troublantes. «Pourdésigner la prochaine victime, je vais lancerun morceau de granit», avertit Gabriel Tor-nay. «Bon, c’est du granit en mousse.» Paf.Il balance l’objet, qui tombe près d’un spec-tateur. Jacques monte sur la scène où setrouvent quatre chaises. Le mentaliste es-saie d’influencer l’homme pour qu’il s’ins-talle sur tel ou tel siège: «La premièrechaise est la plus confortable. Soixante-cinq pour cent de la population iraient s’as-seoir sur la numéro 2 ou la 3. La chaise nu-méro 4 est la plus éloignée de la positionactuelle, ce qui impliquerait de traversertoute la scène pour s’y asseoir et démontre-rait donc une grande confiance en soi.»Jacques choisit la numéro 4.

Débriefing à l’apéroGabriel Tornay fait monter successive-

ment une puis deux autres personnes surl’estrade, qui prennent également place. Ilpropose ensuite à ses quatre «invités» dechoisir parmi cinq enveloppes, dont l’une,selon lui, contient un billet de 50 francs. LeLausannois compte jusqu’à cinq, en ap-puyant sur l’épaule du premier candidat àchaque fois qu’il dit le chiffre «2». L’exercicese poursuit jusqu’à ce qu’il ne reste qu’uneseule enveloppe. Il l’ouvre: sûr que per-sonne ne la choisirait, le mentaliste y aplacé non pas un billet de 50 francs mais unbillet de 200 francs.

Les quatre spectateurs qui se sont prê-tés à l’expérience se retrouvent chacun avecune feuille de couleur différente (jaune,rouge, vert, bleu). Gabriel Tornay les faitse lever et rabat les assises: le revers de lachaise est peint de la couleur qui corres-pond à la feuille que chacun tient danssa main. Les «C’est impressionnant!» et

«Waow!» fusent dans la salle, qui ne taritpas d’applaudissements.

Bluffés par plus d’une heure de toursplus originaux que de la prestidigitation,plusieurs spectateurs sont restés pour leverre de l’amitié. L’occasion aussi de dé-briefer avec l’artiste déroutant, qui leur aencore montré son talent. I

Gabriel Tornay, un spectacle déroutant. VINCENT MURITH

BUSSY

La gendarme sera jugéeVINCENT BÜRGY

L’affaire du jeune Fribourgeoisheurté par une voiture de police,alors qu’il était couché sur l’auto-route A1 à la hauteur de Bussydans la nuit du 27 au 28 août der-nier, n’en restera pas là. Le pro-cureur général fribourgeois Fa-bien Gasser compte renvoyer enjugement la gendarme vaudoise,au volant du véhicule au mo-ment des faits, pour homicidepar négligence. Motifs invoqués?Le représentant du Ministère pu-blic souhaite qu’il revienne à untribunal «de dire si la course ur-gente légitimait une vitesse ne

permettant pas de s’arrêter sur sadistance de visibilité», détaille-t-il dans «Le Matin Dimanche».

Pour mémoire, la patrouille dela police vaudoise, qui a percutécet habitant d’Estavayer-le-Lac, in-tervenait en urgence depuis Yver-don-les-Bains à la suite d’un appelsignalant une agression au taserà Payerne. Circulant à environ150 km/h, la conductrice du véhi-cule de police n’a alors pu éviter lejeune homme de 22 ans présentsur l’autoroute. Décédée des suitesdu choc, la victime présentait untaux d’alcoolémie de 2,4 pour milleau moment du drame. I

FESTIVAL DE BALLONS À CHÂTEAU-D’OEX

Victime de la météo

JÉRÉMY RICO

La 37e édition du Festival interna-tional de ballons de Château-d’Œx(PHOTO A. WICHT) s’est concluehier sur un bilan «relativementsatisfaisant», selon ses organisa-teurs. Du 24 janvier au 1er février,la manifestation a accueilli prèsde 12 000 spectateurs. Soit unebaisse de 6 000 personnes parrapport à l’édition précédente. En2013, le festival avait même ac-cueilli 30 000 visiteurs. En cause:des conditions météorologiquesdifficiles, marquées par desvents tempétueux et d’abondanteschutes de neige. «Nous n’avonspas eu de dimanche fort cette an-née, ni de Night Glow», précise Mi-chel Reichenbach, président ducomité d’organisation de la mani-festation. «C’est de là que vient labaisse de fréquentation.»

Face aux caprices de la météo,chaque créneau a été exploité aumaximum pour faire décoller lesballons. En tout, 254 décollagesont pu être effectués, pour un totalde 311 heures de vol. «Vu les pré-

visions météo, nous nous atten-dions à beaucoup plus d’annula-tions. Nous avons pu voler 5 jourssur 9.» Le spectacle nocturne«Night Glow» a par contre dû êtreannulé samedi soir. Il sera reportéà l’édition 2016.

Quelques points forts ont tou-tefois marqué le festival. Parmieux, la venue du célèbre pilote an-glais Brian Jones, qui a réalisé letour du monde avec Bertrand Pic-card en 1999. Il était accompagnépar Tim Ellison, première per-sonne à mobilité réduite d’Europequalifiée en tant que pilote de bal-lon. Autre point positif: le mer-credi après midi des enfants a per-mis d’effectuer 364 vols captifs.

Malgré des résultats mitigés, lamanifestation n’est pas en danger.«Nous allons essayer d’équilibrerle budget, mais même s’il y a unpetit déficit, l’édition 2016 n’estpas du tout en péril», conclut Mi-chel Reichenbach. La 38e éditionest d’ores et déjà agendée du 23 au31 janvier 2016. I

Page 10: Le Mentalisme - CCN-Théâtre du Pommier · Le Mentalisme Le mentalisme est une branche de l’illusionnisme qui vise à reproduire ce que les médiums prétendent pouvoir accomplir

Celui qu’on appelait à l’époque Sam Frank se définit d’abord comme un homme de commu-nication. «Je gagne ma vie en rendant beaux des textes pour des clients industriels», explique-t-il. C’est en effet de la publicité qu’il tire ses revenus depuis un cer-tain temps, d’où le qualificatif ironique de «poète industriel».

Sam Franck Blunier se produi-ra le six février au Casino Théâ-tre de Rolle, accompagné de Pierre-André Aebischer à la gui-tare, de Stéphane Tornare à la basse et Blaise Magnenat à la batterie. Les quatre larrons fe-ront découvrir le premier né d’une série de cinq disques en formation rock, mais «surtout sans ordinateur».

Vendredi, on pourra ainsi en-

tendre une version rock du sin-gle cynique «Il fait beau», dont le clip est sorti récemment.

Double face Le rocker suisse a fait ses dé-

buts en 1983 avec le disque «Black Beauty», avant d’évoluer vers la chanson rock et les élec-tro-poèmes qui composent son projet «Five albums», dont le premier, intitulé «1/5», est sorti le 27 janvier dernier. «On a opté pour ce concept car nous sommes fous, s’amuse-t-il. Nous voulions faire exister un objet différent, et je dois dire que la réception est plutôt bonne jusqu’à maintenant. Ils ont même mis le disque en tête de gondole dans les bacs!»

Chaque album de la série comprend deux faces. D’un

côté, le rock produit, avec bat-terie et instruments. De l’autre figurent les électro-poèmes que Sam Frank et ses acolytes ont pu expérimenter durant Les Digitales, le festival de musi-ques électroniques de Lau-sanne.

«Clique-moi, efface tout» Des pièces jouées d’une traite,

laissant une grande part à l’im-provisation et dont les textes sont parlés. «Plutôt que de faire un double album avec cette tren-taine de chansons qu’on avait en-registrées avec l’ingénieur son de Baschung, nous avons souhaité prendre un risque, et marier la langue française avec des sons ac-tuels», détaille l’intéressé.

Les textes du Suisse mélan-

gent les thèmes classiques du rock et le vocabulaire moderne et technologique. Ainsi se cô-toient des phrases comme «mo-teur parfait sous le capot», «mon cœur défait de tant d’orages» et «clique-moi, efface tout, vire-moi de ton disque dur». Le tout est assaisonné de boucles de guita-res et de sons électroniques. Sans oublier l’aspect visuel de la scène, préparé, selon les mots du rocker, «par une bande de jeunes designers graphiques.» Un concert qui s’annonce origi-nal, donc.! DAJ

PROPOS RECUEILLIS PAR JULIA SØRENSEN [email protected]

Il prédit la carte que vous allez choisir, sur quelle chaise vous al-lez vous asseoir, devine la chose à laquelle vous pensez. Même si vous savez qu’il y a, quelque part, une explication, une tech-nique, c’est bluffant. Voire éner-vant si vous aimez comprendre ou si vous êtes convaincu que sur vous, ça ne marchera pas. Gabriel Tornay est mentaliste. Une sorte de magicien sans tru-cage, qui comprend et manipule doucement les gens plutôt que de faire sortir des lapins de son haut-de-forme. Et les gens, eux, en redemandent: la représenta-tion de ce vendredi soir au Ca-veau d’Echandens affiche com-plet depuis plusieurs semaines. Autour d’un café, il nous parle de son parcours.

Comment êtes-vous devenu mentaliste?

J’y suis arrivé par la prestidigita-tion. Ado, je voulais devenir ma-gicien. Ensuite, j’ai fait ma for-mation de comédien, et le plaisir du jeu théâtral a pris le dessus sans que je ne cesse pour autant de m’intéresser au sujet. Puis il y a eu la série TV, une es-pèce de mode du mentalisme. Derren Brown, sans doute le mentaliste le plus connu dans le monde, remplit des salles énor-mes, c’est vraiment une star en Angleterre. Dans les pays fran-cophones, en Suisse romande en particulier, le mentalisme était encore peu développé, donc c’était le bon moment.

Les liens entre psychologie et mentalisme sont étroits. Tou-chez-vous à d’autres discipli-nes?

L’hypnose, je n’arrive pas à m’y

intéresser. C’est étonnant, parce que c’est assez lié. Dans l’hyp-nose, il y a cette idée de «perte de moyens» alors que dans le mentalisme, on reste pleine-ment conscient. J’essaie d’in-fluencer les gens, de les décryp-ter, grâce à un ensemble de techniques qui me permet, le plus souvent, de mener à bien mes expériences. Pour moi, le mentalisme est un mélange en-

tre sciences humaines et magie, parce qu’il reste quelque chose qu’on ne comprend pas.

Utilisez-vous vos compéten-ces de mentaliste à d’autres fins que pour des spectacles?

J’essaie de ne pas le faire mais ces techniques et ces astuces sont en moi. Je ne veux surtout pas que mon entourage se sente analysé même si ça les amuse

beaucoup. Ils me disent que de toute façon je sais déjà qui sera le gagnant du concours «The Voi-ce».

Concrètement, comment se déroule votre spectacle?

Je commence par rassurer les gens en leur expliquant qu’il n’y a rien de surnaturel. Je trouve important qu’ils sachent que ce n’est pas du spiritisme, qu’on

n’invoque pas les esprits. Je leur propose ensuite de venir me re-joindre sur scène pour faire des expériences. Là, je suis toujours bienveillant, je ne force per-sonne. Je privilégie les petites salles, en général 50 à 100 per-sonnes, ce qui assure une cer-taine intimité.

Y a-t-il des spectateurs avec qui ça ne marche pas?

Oui, mais si ça rate, tant pis. Je me sens toujours un peu couillon, mais les gens sont très empathiques. Il y en a même qui me disent à la fin que ça les ras-sure de voir que cela ne marche pas à tous les coups. Je redeviens humain à leurs yeux.

Ecrivez-vous vos spectacles vous-même?

Nous sommes deux à la con-ception des effets, et à partir de là je construis les histoires. J’ai be-soin que ce ne soit pas simple-ment des expériences balancées dans le vide mais que ça raconte quelque chose, peut-être à cause de mon bagage de comédien. Et je pense que c’est aussi ce qui fait la force de ce spectacle, les gens passent par beaucoup d’émo-tions.

Vous passez du one man show à un spectacle de men-taliste, aller simple ou aller-retour?

Aller simple. Je commençais à être fatigué de monter seul sur scène pour faire de l’humour. Alors j’ai essayé le mentalisme. Et ça a cartonné. Depuis, je ne lâche plus cette discipline. Ce spectacle me permet de combi-ner tout ce que je suis.!

DESSIN D’HERGÉ VENDU À PRIX D’OR Le dessin original réalisé en 1942 par Hergé pour la couverture de «L’Etoile mystérieuse» a été vendu à Bruxelles pour 2,5 millions d’euros, soit l’équivalent de 2,6 millions de francs. Un prix qui frôle le record mondial pour ce type d’œuvres.

MERCREDI 4 FÉVRIER 2015

LE MAGDR

Ne vous fiez pas au nom du nouvel album de Monoski, «Pool Party». Rien n’y évoque les joies de la baignade sous un soleil estival. Une fois pressé play, on se croirait plutôt dans un local de répétition moisi de Brooklyn, au beau milieu de la nuit. C’est à New York, d’ailleurs, que Lionel Gaillard et Floriane Gasser, respective-ment chanteur-guitariste et chanteuse-batteuse, ont monté leur duo rock’n’roll, en 2008.

Après avoir sorti un premier vinyl, «No More Revelations», les deux Fribourgeois sont de retour au pays. Et, en ce début février, de retour aux affaires. Sur «Pool Party», le couple reste fidèle à la formule qui fait sa signature. Soit une guitare, une batterie, et deux voix qui se superposent ou se répondent. Le tout au service d’un rock brut et graisseux enregistré sur bandes analogiques et pressé sur vinyl.

On est ici loin des Black Keys ou des White Stripes. Le propos de Monoski est en effet plus «crado» et plus sombre que ce-lui des deux illustres duos. Sur les neuf titres, les riffs de gui-tare flirtent plus volontiers avec le stoner rock («We fall») que le blues-rock et s’aventu-rent parfois sur le terrain de jeu de Sonic Youth («Unfortunate Hitchhikers»). Un album sale comme il faut qui devrait faire mouche en live. Pour le vérifier, rendez-vous le 12 février à la Gravière (Genève) et le 25 au Romandie (Lausanne). ! AGO

DISQUE Monoski, du rock sale comme il faut

«Pool Party», Monoski, distribution Vitesse Records.

INFO+

Pour Gabriel Tornay, le mentalisme est la discipline qui ressemble le plus à de la «vraie» magie. DR

INSOLITE Rencontre avec Gabriel Tornay, humoriste devenu mentaliste.

Celui qui lit dans nos pensées

Gabriel Tornay est: le mentaliste Caveau d’Echandens, ve 6 février. www.tornay.ch

INFO+

Sam Frank Blunier a été le premier Suisse à jouer au festival Le Printemps de Bourges, en 1985. DR

MUSIQUE Le chanteur à la voix désenchantée se produira en bonne compagnie vendredi prochain au Casino Théâtre de Rolle.

Sam Frank Blunier, poète industriel et rocker électronique.

Sam Franck Blunier, concert blues, rock et création, Casino Théâtre de Rolle Vendredi 6 février, 20h www.theatre-rolle.ch www.samuel-blunier.com

INFO+