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Le paiement à la performance: Leçons del’expérience des pays de l’OCDE
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Présentation à l’occasion du séminaire organisé par laDREES le 29 novembre 2011, Paris
Michael BOROWITZ, Economiste de la Santé (expert senior),Health Division OECD
Projet en collaboration avec:Raphaëlle BISIAUX, OCDECheryl CASHIN, Banque Mondiale/OCDEY-Ling CHI, OCDERichard SCHEFFLER, UC Berkeley School of Public HealthBrent FULTON, UC Berkeley School of Public Health
9 études de cas dans les pays de l’OCDE
Les objectifs de ce projet :
Mieux comprendre lefonctionnement des programmesde paiement à la performance(P4P)
Evaluer si les programmes ontrépondu à leurs objectifs premiers
Identifier les obstacles ou lesfacteurs ayant contribué au succèsdes programmes.
En tirer des leçons pour les paysen développement
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Le paiement à la performance en réponse à une croissancedes dépenses de santé?
Total health expenditure as a share of GDP, 1995-2007Selected OECD countries
Source: OECD Health Data 2009.
• L’augmentation de l’incidence desmaladies chroniques (liée auvieillissement des populations) peutreprésenter un risque pour la viabilitédes budgets de la santé (dans les paysen développement comme dans lespays développés)
• Les modes de rémunération existantspeuvent être inefficients
• De nombreux pays de l’OCDEréforment leur mode de paiement enproposant des incitations à améliorerla qualité des soins (P4P)
• P4P a d’abord été utilisé pourprioriser la prévention et lacoordination des soins pour lesmaladies chroniques.
DDééfinitionsfinitions du du PaiementPaiement àà la performance la performance
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Organisation Définition
BanqueMondiale
Ensemble de dispositifs destinés à amélirorer la performance dusystème de santé via des paiements incitatifs.
AHRQ (Agency forhealthcare researchand quality)
Paiement supplémentaire pour une performance conforme à desindicateurs de qualité.
CMS (Center forMedicare &Medicaid Service)
S’appuyer sur le paiement et d’autres incitations pour favoriserl’amélioration de la qualité et des soins personnalisés à forte valeurajoutée.
RAND Stratégie visant à promouvoir l’amélioration de la qualité enrécompensant les prestataires (médecins, établissements de santé) quisatisfont à des critères de performance au regard de la qualité ou del’efficience des soins.
USAID Introduire des incitations (en général financières) pour récompenserl’atteinte de résultats de santé positifs.
Center for GlobalDevelopment
Transferts financiers ou matériels conditionnés par la mise en oeuvrede moyens mesurables ou l’atteinte d’objectifs de performance définis.
Fonctionnement de P4P
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Mesures deperformance
Objectif del’incitation
Source: Adopted from Scheffler RM: Is There a Doctor in the House? MarketSignals and Tomorrow’s Supply of Doctors, Stanford University Press, 2008.
Incitation
• Taux de réussite pourcertains indicateurs[‘absolute target’]
• Amélioration desperformances mesurées(dans le temps)
• Classement (palmarès)
• incitation financière:bonus/malus
• Incitation nonfinancière:publication/diffusionde la performance
• Domaines deperformance
• Indicateurs
• Systèmes d’informationcomplexes
L’introduction d’incitations pécuniaires/non pécuniaireschange les méthodes de travail des professionnels de la santé
1.Effets de santé positifs (+)Les incitations visent au
développement d’unensemble de services et demoyens pour de meilleursrésultats de santé
2.Effets de santé négatifs (‐)Effet pervers des incitations si
c’est au détriment d’autrescomposantes des soins,importantes mais nonrémunérées car nonobservables ou nonmesurables
3. Accroissement de l’effort duprestataire (+)Incitation à accroître l’effort
qu’il porte sur l’activité (LICs)ou sur la qualité (HICs)
Exemple :
•Avant P4P: un médecin gagne unsalaire de $100,000 pour l’effort e1
•Après P4P: salaire de $90,000plus bonus allant de $0 à $20,000,avec $10,000 attendus pour uneffort e2, tel que e2 > e1
•Impacts : certains salariésdémissionnent ; les autresacceptent d’accroître leur effortjusqu’au niveau e2
4. Coûts de type “prime de risque” (‐)Pour couvrir le risque pris par le prestataire d’être évalué en
partie sur des éléments qu’il ne contrôle pasCes primes de risque pèsent négativement sur les résultats de
santé puisqu’elles réduisent le budget disponible pour lesservices de santé
5. Coûts de collecte d‘information (‐)Les coûts d’information ont aussi impact négatif sur la santé
en réduisant le budget disponible pour les services de santé,6. Solde des externalités (+ or ‐)Effet positif ou négatif sur la santé, au delà des effets directs
des gains visés par le P4PPositif – gains sur gouvernance et système d’informationNegatif – moins d’esprit d’équipe
L’introduction d’incitations pécuniaires/non pécuniaires changeles méthodes de travail des professionnels de la santé (2)
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Australia X X XAustriaBelgium X X X X XCanadaCzech Republic X X XDenmarkFinlandFrance X X XGermanyGreeceHungary XIcelandIrelandItaly X X XJapan X X X X X X X XKorea X X X Luxembourg XMexicoNetherlandsNew Zealand X X XNorwayPoland X X X X X XPortugal X X XSlovak Republic X X X X XSpain X X X XSweden n.a. n.a. n.a.SwitzerlandTurkey X X X X X XUnited Kingdom X X X X X X X X X XUnited states X X X X X X X X X X
If so, targets
related to: Bonus for specialists
If so, targets
related to: Bonus for hospitals
If so, targets related to:
Country
Bonus for primary
care physicians
Tableau récapitulatif des initiatives P4P dans les pays de l’OCDESource: Paris et al., 2010
Paiement aux hôpitaux : utilisation croissante des DRGs
• Une étude sur lescaractéristiques des systèmesde santé montre que les paysde l’OCDE se tournent deplus en plus vers les groupeshomogènes de malades(Diagnosis Related Groups -DRGs).
– Divers systèmes declassifications
– Souvent associés à desenveloppes budgétaires pourcontrôler le volumed’activité
– Bonne politique pourréduire la durée de séjour àl’hôpital et les files d’attentes
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P4P dans le secteur hospitalier
• Etats-Unis: HospitalQuality IncentiveDemonstration (HQID)
– Mis en place en 2003, ceprogramme utilise 34indicateurs comme base depaiement à la performance.
– Les bonus peuventreprésenter jusqu’à 2% desremboursements d’un DRGpar Medicare et de $100 000à $1 million pour le décilesupérieur des hôpitaux.
– Le programme couvre 438hôpitaux traitantannuellement 400,000patients.
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• Le P4P dans le secteurhospitalier est moins courantque pour les soins primaires.Cela est surprenant, étantdonné que les bonus auxhopitaux pourraient avoirbeaucoup plus de poids, au vudes déficits ou faibles margesbudgétaires
• Le premier grand programmeest celui mis en place parMedicare aux Etats-Unis.
L’exemple de la Corée: le Value Incentive Program (VIP)
– Reproduction simplifiée duprogramme américain avec deuxdomaines de performance:infarctus du myocarde etcésariennes.
– Modèle de paiement basé sur leclassement des hôpitaux enfonction de leur score sur les deuxdomaines.
– Hôpitaux également récompenséspar rapport au niveau initial deperformance (mesuré à l’occasiond’une première collecte dedonnées en 2007)
– Incitations non financières(publication des résultats) etfinancières pouvant aller jusqu’à1% des remboursements del’assurance maladie
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Payment mechanism : penalties and bonuses
Le P4P a souvent été utilisé dans les soins primaires et, plusspécifiquement, pour le suivi des maladies chroniques
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Practice incentiveprogram (Australie)
Domaine de performance : Asthme et diabète :incitation financière pour l’inscription des patients,observance du traitement, et soins supplémentaires(coordination avec les différents niveaux de soins)
CAPI (France) Application des recommandations de pratique clinique indicateurs de “process” (par exemple: % de patientsdiabétiques testés 3 ou 4 fois par an pour le HcA1c)
PHO (NouvelleZélande)
Ischémie myocardiaque et diabètes: bonus pour lediagnostic des maladies et l’accompagnement du patient.
Quality andOutcomesFramework(Royaume-Uni)
86 indicateurs sont répartis sur 20 catégories demaladies chroniques (maladies coronariennes,hypertension etc.) – bonus pour l’acccompagnement dupatient et le contrôle du traitement et de la maladie (ex: %de patients avec une maladie coronarienne qui ont leurtension maintenue à des niveaux normaux).
Disease ManagementProgram(Allemagne)
Recommandations de pratique clinique etcoordination des soins : le ministère de la santé fournitun supplément financier à la caisse d’assurance pourcoordonner une équipe de médecins autour du patient(pour quatre maladies chroniques et le cancer du sein).
Premiers résultats: récapitulatif
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Scheme Summary objectives Results
France CAPI Augmenter la prescription demédicaments génériques etaméliorer la qualité dutraitement des maladieschroniques
Effets positifs pour les soins aux diabétiques –en général amélioration des indicateurs dequalité, réalisés à moindre coût (récemment:inclusion dans les conventions collectives).
Disease ManagementProgram(Allemagne)
Améliorer le traitement de 4maladies chroniques et ducancer du sein.
Augmentation de l’espérance de vie pour lespatients diabétiques et réduction descomplications liées au manque decoordination autour du patient.
Practice IncentiveProgram (Australie)
Augmenter la durée moyennedes consultations et prioriserdes domaines de faibleproductivité (ex: coordinationdes soins)
Résultats mitigés : amélioration marginale dela qualité des soins (pour le diabètes parexemple) ou pas de changement. Mais trèscoûteux : 3 milliards de dollars australiensdéjà dépensés.
PHO (NouvelleZélande)
Améliorer la qualité des soinsprimaires, surtout dans ledomaine de la prévention desmaladies chroniques et ducancer
Gains marginaux de qualité sur le diagnosticet traitement des patients avec du diabète –mais réellement attribué au programme?
QOF (Royaume-Uni) Améliorer le suivi des patients etprioriser certains servicesprodigués dans les soinsprimaires
Analyses quantitatives n’ont pas mis enévidence un changement significatif aprèsl’introduction du programme.
Il est souvent difficile de se prononcer sur l’efficacité de cesnouveaux moyens de rémunération
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• L’évaluation de ces programmes a souvent été considérée comme la piècemanquante du processus d’apprentissage et d’échanges d’idées etexpériences entre pays, experts dans la sphère académique et société civile(Center for Global Development, 2006)
• Pourtant, des méthodes d’évaluation rigoureuses existent : quasi‐experimentales et non‐experimentales, études randomisées + évaluationqualitative.
• L’évaluation des programmes P4P est souvent considérée comme accessoireet réalisée de manière peu rigoureuse dans les pays de l’OCDE
• Cependant, l’évaluation pourrait contribuer à la viabilité des programmes enapportant un éclairage positif sur leur impact sur la qualité des soins. Elleserait également profitable aux autres pays qui désirent mettre en place detels dispositifs, en identifiant les problèmes potentiels et les facteurs ayantcontribué à leur réussite.
• L’évaluation devrait être planifiée au préalable (pendant la phase dedéfinition du programme P4P), d’un point de vue budgétaire ET logistique.
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Conclusion : le P4P n’est pas la panacée aux problèmes de modesde rémunération
• P4P ne semble pas être une réponse adaptée à tous les problèmes liés aux modes de rémunérationclassiques. Les résultats de l’évaluation ex‐post n’ont donné que très peu de résultats probants,surtout quand il s’agissait de prioriser des tâches complexes et difficiles (plus efficace pourencourager l’utilisation d’ordinateurs pour les médecins anglais).
• Le P4P est également souvent très coûteux, ce qui peut poser un problème dans un contexte demaîtrise des dépenses de santé (ex: en Angleterre, le QOF représentait 30% du salaire des médecins+ coûts de mise en oeuvre = 1 milliard de pounds par année depuis 2004).
• P4P peut être difficile à mettre en place car les programmes se heurtent souvent à l’opposition dela classe professionnelle, et peut être en conflit avec l’agenda politique.
• Cependant, certains programmes ont été très positifs et innovatifs – c’est une bonne approchepour valoriser la qualité des soins sans bouleverser les structures existantes de rémunération ( ex:CAPI ou le programme de « disease management » en Allemagne).
• Egalement, la mise en place de programmes P4P est souvent accompagnée d’un équipement ensystème d’information, meilleure transparence et régulation de la pratique médicale.
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Merci pour votre [email protected]
Additional case studies
• Australia
• Brazil
• France
• UK
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Australia “Practice Incentives Program (PIP)”
13 incentive areas in 3 domains : quality of care, capacity, rural supportEx: Asthma, Diabetes incentives, Quality prescribing, ruralloading, ehealth…
Basis for reward: Flat rate for achieving minimum criteria, then per patient‐equivalent or per‐service
Level of reward Average payment to a practice in 2009‐2010 A$57,800 (4 ‐7% of total practice income)
Results Diabetes: mixed resultsPractice nurse incentive: management of chronicconditions ++Asthma: positive resultsAccreditation: improvements before hand
Potential pitfalls ‘P4P a la carte’ : organizational problemsIncentives set too low compared to management andadministrative costs are highCostly long term investment (with 97% of practicesparticipating)Better evaluation needed
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Brazil “Programa de Incentivo para a Melhoria do Desempenho na Saude da Familia(PIMESF)”
6 indicators addressing specific health gaps in the municipality:Cervical screening in women between 25 and 59 years old7 prenatal appointments per pregnant womanVaccination coverage
Basis for reward: “All‐or‐nothing” payment if all 6 targets are met
Level of reward flat rate 20% of salaries of team members
Results • Important positive spillovers, especially on datareporting, transparency, culture of performance amonghealth staff• Very positive: family teams meet on a regular basis toshare progress reports and discuss the targets ‐>dissemination of good practices• Not measured: health outcomes.
Potential pitfalls • Data are collected from team members routinereporting• External evaluation lacks appropriate design : impact onhealth outcomes not clear• Targets may be set up too low and payments arecomplicated to understand
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France “Contracts to Improve Individual Practice (CAPI)”
16 indicators in 3 domains—prevention, chronic disease management, cost‐effective prescribingVaccination rate against flu among 65+ patientsShare of diabetic patients who had an eye exam in past yearPrescription of generics for antibiotics out of total prescription ofantibiotics (number of boxes)
Basis for reward: Calculation of an achievement rate for each indicator
Level of reward on average earned EUR 3 000 per physician per year, which accountsfor 3% of average total earnings for a primary care physician
Results • Process indicators: very positive results: An extra 12 000 diabeticpatients have benefited from HcA1c doses 3 or 4 times during theyear (+4.2 percentage points)• Cost‐containment system: financed through savings fromprescription• It is worth noting that preventive care achieved smallerimprovements compared to other performance domains.
Potential pitfalls • CAPIs’ expansion will not be possible without a modification ofcollective agreements – deal with a complex environment• prescription problems: very small improvement given the initiallevel• Design of the evaluation : paying for services that would have beenprovided anyway?
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U.K. “Quality and Outcomes Framework (QOF)”
129 indicators in 4 domains—clinical care, organizational, patient experience, additionalservices
Basis for reward: Targets with maximum point values‐‐a flat‐rate paid per pointachieved // Practices accumulate quality points according toperformance up to a maximum of 1,000 points.
Level of reward The average payment to a GP practice was £74,300 in 2004‐05 (30%of average total earnings) and £126,000 in 2005‐06.
Results • Modest improvements in outcomes for asthma and diabetes• Recent study of 470,000 British patients with hypertension found noimpact on rates of heart attacks, kidney failure, stroke or death –Improve health outcomes?• BUT: good investment in IT: Rates of recording increased for all riskfactors (including those not in QOF)• Providers use electronic medical records and record patient‐leveldata directly during the consultation – £30 million for Primary CareTrusts to upgrade clinical data systems
Potential pitfalls • A costly scheme•Since the QOF started, GP practices consistently have achieved >95%of possible points (range: 88‐97%) – paying for what they are askedfor anyway?• The effect of QOF on patient experience is minimal and researchshows continuity of care has decreased.• Trend of improvement prior to introduction of QOF