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de sciencessociales
archives denotre temps
2
I
FONDATIONNATIONALE
DES SCIENCESPOLITIQUES
NICOLE RACINELOUIS BODIN
LEPARTICOMMUNISTEFRANQAISPENDANTL'ENTREDEUX-GUERRES
.... ;;...
presses de la fondation nationale des sciences politiques
En depit de l'interet qu'il suscite, IeParti communiste fran~ais continue, aumoins pour certaines periodes de sonhistoire, d'etre mal connu.
Cet ouvrage, compose pour I'essentielde textes extraits des publications officielles du parti, se propose d'ec1airerla politique des communistes pendantl'entre-deux-guerres, ainsi que les differentes formes de leur activite et leursprincipaux debats ideologiques.
A travers ces textes, trois phases del'histoire du Parti communiste sontretracees : la naissance, la "bolchevisation", la participation au Front populaire.
Chaque groupe de documents est precede d'une introduction et I'ensemblede l'ouvrage est accompagne d'une chronologie.
le parti communistefrançaisPendant
I'entre-deux-guerres
atchives de notre temps
Dans le cadre d'une réorganisation de ses publications,la Fondation nationale des sciences politiques a crêéla collection < Textes et documents de sciences socia-les >. Ello a pour objectif de contribuer à fournir destertes de référence et des documents de base à tousceux qu'intéresse le développement des diverses sciencessociales.
La série < Archives de notre temps > fait partie inté-grante de cette collection. La Fondation nationale dessciences politiques se propose dy publier des ouvragesréalisés essentiellefoient autour de documents d ar-chives, publiques ou privées, pour éclairer des pointsprécis de lhistoire contemporaine.
Ces ouwages ne sont pas conçus comme des recueilssystématiques et exhaustifs. Leur préparation est condi-tionuée par les possibilités d'accès aux sources; unchoix est fait palmi les documents disponibles. Enrevancùe, les documents ne sont pas -reproduits
àl'état brut : ils sont insérés dans un terte qui en fournitune première interprétationD'autres séries seront mises au point ultérieurementpour compléter la collection.
'ONDA'TION NATIONALEDES SCIENCES POLITIQI'ES
textes et documentsde sciences sociales
NICOLE R,A.CINELOUIS BODIN
Arcïrives d,e nbtre temps 2
LEPAR,TI COMMI.INISTEF'RAI\ÇArSPENDANTL'ENTRE.DEIIxiGtIER,R,ES
I'
tsTz presses Oe la fgndation nationale dæ sciences politiques
27. BUE SAINT-GUILLAUME 7s34r PAFIS cEDEX 07 TEL 2603960
@ tozz TJERATRTE ARMAND corJNeI FOND.{TÏON NATIONAI]E DES SCIMT.TCË POI TIQI]Ë
TABLE DES MÂTTÈN.ES
AveNr-pnopos .... 1l
-! rozo-r9æ o NNSsaNcE DU panTr couMnnnsrE 15
INTRODUCflON1. 1920, une scission ambiguë, 15
2. 1920-1928, l'épuration du parti, 17
8. Quelques types dadhésion au communisme en 1920, 20
TEXTESAprès le congrès de Tours et la scissionsaiutaire ...... 28
Varine
Boris Souvarine Le Parfi communiste français à la veille duCongrèsdeMarseille -....' 80
Sur le front unàque
Charles Rappoport Pour le front unique prolétarien l " " " 88
Victor Méric Sw le front unique 84
L.-O. Frossard Pour le front communiste international . . 36
Boris Souvarine Plutôt l'indiscipline I 38
Albert Treint Pour lappÏcation du front unique 40
L.-O. Frossard Lettre de démission 4L
L'exclusion des <résistants>* 43
Sousenirs de mî'litants
L.-O. Frossard De Jaurès à Lénine 46
Maurice Thorez Fils du PeuPle 51
Souoenôrs d'e môlitants parus ilans <LHumanité>en mars-aril 7956
Gaston Monmousseau, p. 56 - Ra1'rnond-Guyo!, p-' 57 - Lucien Mido!o. 59 - Léon Mauvais, p. 6l j waldecli Roéhet, p. 68 - Danielheoorrlt, p. 65 - Marcel-Cachin, p. 67 - Benoît Frachon, p' 69 -François Billoux, p. 72.
q Lomgue le titre n-est pas le dtre original, on l'a fait suivre cl'un astérisque.
Les intellec-tuels et Ie comtnunianxe
Anatole FranceHenri BarbusseRaymond LefebwePaul Vaillant-Couturier.Raymond LefebweLa revue < Clarté >
Marcel Fourrier
Appel au prolétariatLa ligne droiteLa génération massacrée *
La révolte conhe Ia société bourgeoise * . .
Barrès fossoyeur et faussaireAnatole France social-démocrate, social-traî-trê, social-chauvin, etc. . .. ...
74ID
77
8082
85
I08t06
L07
108
@ n*rcu o DE rlr BolcurvrsarroN au FnoNT popur,lunn 89
INTRODUCTION
1. 1923-1926, la bolchevisation du parti, gg
2. L927-I934, la tactique classe contre classe, gE
8. Les intellectuels et le Parti communiste" gg
TEXTES
Contre foccu.pdlon ile la fuilwManifeste dEssen IGuene de classel .....Nos soldats dans la Ruhr, la fraternisationen actionDéclaration devant le tribunal correctionnelde la Seine *
Contre la guerre du Maroc, soldats deFrance et dEspagne, fraternisez avec Abdel-Krim
Paul Vaillant-CouturierGuilleau
Jacques Doriot
Contre l.a guene du Maroc
Jacques Doriot
Renaud Jean
Les résistances à la bolcheoisatâon
Professôons de foi, iles 6h$ cunmunistesaur élec.tians législatioes de 1gZ4
Liste du Bloc ouwier-paysan .
Liste du Bloc our.rier-paysan
r10
r2372',i
Monatte, Rosmer,DelagardeMonatte, Rosmer,Delagarde
Décision de llnternationale communiste,Ie cas Souvarine , . ..
Lettre à la direction du parti
Lettre aux membres du Parti communisteavant le Congrès de janvierLa < Letbe des 250 >
181
L82
185r39
A.L.
Albert Treint
Albert TreintAlbert SarrautAndré Marty
Augustin DesoblinM. ClamamusRenaud Jean
Classe contre classe
Ândré Ferrat
Pierre Semard
André Fenat
Maurice Thorez
Romain Rolland,Henri BarbusseMarcel Cachin
Programme s
Programme *Programme *
La b olcheoisatian i.dé oln gàq ue
Idéologie, direction et organisations homo-gènes (A l'occasion du prochnin Conptrès na-tional de Paris) ...... ..........L'arrre idéologique, nettoyons-la en vue dela lutte . .. ...Front unique. Vers plus de clarté ... ...Discours prononcé à Constantine* ......Lettre au maréchal Foch .
Prograrnme d,es élus corùrrunùi.stes aur élec-tlons légklntioesile 1928 et 1932
r44
L47
Notre tactique classe contre classe justiÊéepar les faits .
Situation politique et économique de laFrance et rôle du Parti communisteNouvelle période, nouvelle tactique
Liac'tâon ilu Partà comtnuniste en L929-7980
Pas de lutte conrTe Ia guerre sans organisa-tion illégale ... ...L'importance du joumal d'usineLes forrres acfuelles et les perspectives de Iarépression anti-ouwière
La crise ilu parti.Le caractère de la < crise > du parti . . . . ..La lutte sur les deux frontsPas de <mannequins> I ...
Le congrès djAmsterdam
r49151
L54
159
164I66
169
L70L72
174178
182
188189
190
195
198
20L
Avantliste
le congrès contre Ia guerre impéria-
Ad.h é si,o rw d, int ell e c-tu els
Louis Aragon, AndréBreton, Paul Eluard,Benjamin Péret, PierreUnik
Aux communistes
< La Revue manriste
ll rsga-r$8 e LE panlr coMMUlHsrE DANs LE FRoNT Po-J PT]LAIRE 205
IIITRODUCTION
1. Le toumant, 2052. La mutation, 2098. L impasse, 212
TEXTES
Maurice Thorez
Jacques DoriotMaurice Tliorez
Maurice Thorez
Jacques DuelosGeorges Dimitrov
Maurice ThorezMaurice ThorezMaurice Thorez
Maurice Thorez
Gabriel Péri
Le Front populaire du travail, de la libertéet de la paix e
Quatorze juillet 1985 *Le Parti communiste et I'unité d action enFrance'......Programme du P.C.F. pour les électionslégislatives d'awil-mai 1986
P artî.ci.patàon minist érielle,.,Le gouvernement de Front populaire ....Rapport au Congrès de Villeurba.ttte I . ' . .
Pas de vulgaire participation ministérielle
... ou <ministère iles masses>?
Paul Vaillant-Couturier, p. 246 - <LHumanité> (o.t), p. 247 -Paul Vaillant-Couturier, p. 247.
Sous le drapeau rouge du Parti communiste 214Les événements de février 2I5Du front unique au pacte d'unité d'actron * 218
Le pacte d'unité d'action (projets et texte) 221
Front français et défense de lEspagne ..Lettre du Comité central à EdouardDaladierdd ...Contre la politique de Munich
225233
2,86
287
24r242245
249
25526t
CHRONOLOGIE 268
â'.!â
AVANT.PROPOS
Un séminaire de la Fondation nationale des sciences politiquesest à I'origine de cette publication. L'idée de constituer un reeueilde textes illustrant l'idéologie du Parti communiste français de
rgzo à rg3g revient à Jean Touchard qui dirigea ce séminairs aYec
Raoul Girardet et René Rémond.Cette anthologie se présente comme un instrument de travail
destiné à faciliter I'accès à un certain nombre de textes t tirés deg
publications officielles du parti (L'Humanité, Ie Bulletin commu-nisle, les Cahiers d'a bolcheûisme, L'Artant-Garde, le Carnet dumilitant...) ou issus des débats parlementaires, etc.
Ce choix de textes ne prétend pas couvrir tous les aspects ducommunisme en France, ni retracer intégralement I'histoire duparti durant I'entre-deux-guerres. Le problème complexe et encoremal connu des rapports du parli avec les syndicats a été volontai-rement laissé de côté. De même, certains aspects particuliers del'activité du parti n'ont été mentionnés qu'épisodiquement (no-
tamment I'activité municipale, la propagande envers certaines ca-
tégories sociales, les paysans...) ; le problème des Jeunesses com-munistes a été évoqué principalement à I'occasion des campagnesantimilitaristes du parti.
Nous nous commes attachés essentiellemuni'a tu définition de
la politique offioielle du parti et aux débats qu'elle a suscités, ainsiqu'à certaines formes de I'activité du parti (campagrres anticolonia-liste et antimilitariste, participation aux élections législatives...).D'autre part, nous avons cherché à donner un aperçu sur les moti-vations d'adhésion au communisme en rg2o et, pour les intellec-tuels, à la veille des années trente.
1. Marguerite Boucnsn noùs a aidés dans le regroupement des texteset là mise en ceurre de I'ouvrage.
12 avAr{r-pRopos
On a voulu donner à la fois des textes caractéristiques d'unepériode (déûnition de la ligne politique) et des textes plus parti-culiers, plus pcr,sonnels (discours à la Chambre des députés, écritsd'intellectuels), mais également parlants et évocateurs.
L'ouvrage se divise en trois parties.La première est consacrée à la naissance du Parti communiste.
Les textes mettent I'accent sur les différentes conceptions des par-tisans de l'adhésion à la III" Internationale et sur les confliis àI'intérieur du parti.
La seconde partie couvre la période qui va de rgzd aux annéesrg3z-rg3d, précédant le tournant de rg34. Blle tente de montrer ceque fut la rr bolchevisation > entreprise à partir de rg:[ et les oppo-sitions internes qu'elle rencontra.
La troisième est centrée sur le Front populaire. Blle présenteles facteurs gui ont provoqué le changement de tactique et chercheà évaluer I'influence des communistes dans l'évolution de la sociétépolitique jusqu'en 1938.
Chaque partie est précédée d'une introduction qui n'a d'autreambition que d'aider à situer les textes dans un contexte historique.Pour ce faire, nous nous sommes aidés d'un certain nombred'ouvrages généraux. Il est impossible, en particulier, de Be pas seréférer à l'ouvrage capital d'Annie Kriegel, Auæ origines du com-munisme lrançais !914-1920 2, ainsi qu'à sa présentation des débatsdu Congrès de rgzo, Le Congrès de Tours (decembre rgzo) s. Nouslui sommes redevables 'de I'analyse de la stratégie de l'Internationale,vis-à-vis des différentes tendances du mouvement français en rg2o.Sur les années qui suivent la scission, il faut consulter le choix derapports envoyé au Comité exécutif de l'Internationale par le secré-taire de I'Internationale chargé des pays latins, Jules l{urnbert-Droz,L'OEïI de Moscou ù, Paris 4. Pour la période gui va de rgzo à rgz(,le livre de Robert Wohl, French communism in the making I9I4-
'n'fifuîilîi Ïiii; ponsulré les hisroires générares a.' n"*1 n,,'.particulièrement aelle d'André Ferrat, qui fut jusqu'en 1936 I'his-
2. Knrec!'r. (Annie), Auæ origines du communisme franeais 1974-1920,Contributton a l'histoire du mouuement ouuriei, Pàris, La Haye,Mouton, 7964, Z vol., 997 p.
3. Knrrcpr, (Annie), Le Congrès de Tours (décembre 19201. Naissancedu Parti communiste fronçais, Edltion critique des principaux débats,Paris, Julliard,, 1964,' 261-p. (Archives.)
4. Huunsnt-Dnoz. (Jules), L'(E|I de Moscou à Paris, Jules Humbert-Droz,ancien secrétaire de I'Internationale communiste, Paris, Julliard, 1964,269 p. (Archives.)
5. .Wo4t (Robert), French communism in the making 1974-7924, Stan-ford (Calif.), Stanford University Press, 1966, 532 b.
AVANT.PROPOS
toire officielle du parti pour les années rgzo-rg3o 6, celle de GérardWalter, qui comporte de nombreuses références pour la périodergzo-rg3g 7, ainsi que ,celle de Jacques Fauvet 8.
On mentionnera enoore l'histoire officielle du Parti communistefrançais publiée en 196(, Histoire du Parti communiste français,Manuel (élaboré par la Commission d'histoire auprès du Comitécentral du Parti oommuniste françaia), Paris, Editions sociales,
ry6(, 776 p. Avant la publication du Manuel, un groupe de com-munistes oppositionnels sous le pseudonyme d'U.N.I.R. a faitparaître le premier tome d'une Histoire da Parti communiste
français (Paris, Veridad fpuis] U.N.I.R.). Tome t, Des origines duP.C.F. ù lu g'uerre de 1939, 196o, zgo p.
Une chronologie succincte clôt ce volume.Tout choix de textes est arbitraire. Peut-être cette anthologie
incitera-t-elle à la recherohe d'autres textes ; nous souhaitons qu'ellecontribue en tout cas à la connaissance du communisme françaisdans I'entredeux-guerres.
Mai !.971.
6. FsnnAr (André), Histofue du Potti communiste frunçais, Paris, Bureaud'éditions, 1931, 259 p.
7. War-rsn (Gerard), Iiistoire du Parti communiste françcis, Paris,A. Somocv. 1948. 391 p.
8. Feuvnr (Tâ-cquesi, Histàire du Pafii communiste fran-çais, t. 1, De--laguerre à la $uerre (1917-1939), Paris, Fayard, 1964, 288 p. (en colla-boration avec Alain Duhamel).
13
Nou,s remercions les auteurs et les éd,iteurs qui nousont autdrisés à reproiluire les teætes ligurànt danscet ouurage.
.
Lors-que le titce d'un tente n'est pl; te titre original,on l'a tait suiure d'un astérisqae.
Saùf inilication contraire (iV.R., L.B.), toutes lesnotes citées en bas d,e page des teætes sont des notesd'origine.
Nous nozs somnles eJforcés de maintenir la pré,sen-tation d'origine des teætei cif,és, au risque d'introduiredes dispurités typographiques.
L920-1923
NAISSANCE DU PARTI COMMUNISTE
1. 1920, ITNE SSISSION AMBIGIIE
I€ Part'i communiste français nait en décembre lqz|ù à' Tours, lorsque leCongrès du Parti rcciallste décide à une forte maiorité, par 3 028 mandatscontre 102, d'adhérer à la m' Internattonale fondée en mars 1918, parLénine, et. d'accepter les 21 conditions d'admis$on que le II' Congrès de
I'Internationale 0uiltet-aoùt 1920) a edgées des nouveâux partis.
Oes condiùions marquaient une rupture complète avec la socialdémocratie
- dont les bolcheviks proclamalent, depuis la guerre, la faillite - et imposalent une subordination totale des partis à I'Internattonale; elles devalentpgrmettre la formation de partls communistes qul, selon l'exemple ( bolche-vlk >, rompraient formeUement avec le réformlsme. Cependant, le parti quinalt à Tours n'est pas ce parti révoluùionnalre qu'envisagent' les bolcheviks.A blen des égiards, I'anclen Farti socialiste continue. tr faudra trols annéesà t'Internationale pour faire de ce partl, au moyen d'épuiations successlves,un parti ( bolchevisé D.
S'tt y a eu scision à la ffn de l'année 1920, eUe a reYêtu Lrn caractère am-bigu. Elle ne s'eS pas faite entre les anciens ( mlnorltaires )) du temps deguerre et les anclens <majoritaires> du Parti sociallste, partlsans de I'unionsacxée eû de la défense nationale. La scisslon s'est effectuée sur l'adhéslonè la nouvelle Inùernationale. r:lle réunit à la fois des hommes gloupés autourdu Comité de la IfI' Internationale, proches de La Vi'e outsrtère, venus pourla plupar[ du syndicalisme révolutionnaire, et les membres du Parti socla-Ilste dans sa maJorlté centriste, dont les responsables n'ont l}as voulu se
coup€r du mouvement qui pousse, en ces années 1919-19æ, le gros des adh6rents vers la xévolution russe (dans le Parti socialiste de 1919, près de troismembres sur quatre ont adhéré dans I'année).
Ce caractère ambigu de la scission ne s'éclaire que dans un cadre interna-tional, sous I'angle de la stratégle révolutionnaire des bolcheviks. I-€s bolche-viks, pendant I'année 1920, ont vécu avec l'espolr qu'unê révolution enEurope succfierait à la révolution en n'ussie et avec la croyance que lâsurvle de la révolution russe dépendait de I'expa.nslon de la révolution enOccident. Au printemps et à, L'été 19â) ces espoirs atteigxrent leur plus hautpoint. Lorsque le II' Congrès de I'Internationale communiste se réunit enj'uillet-aot[ 1920, la révolution européenne est à I'ordre du Jour ; mais I'arrêt
16 1920-1923
brutal de I'offenslve de l'Armée rouge devant Varsovle (15 aott) inf.rme lesespoirs de l'eclatement immlnent de la révolution à I'Ouest, sans toutefoisles condamner,
A l'égard du mouvement ouvrier françals, les bolcheviks vont, dlrrant I'année19â), user tour à tour de deux tactiques, sans en cholslr une véritablement.La première consiste à s'appuyer sur un noyau de Far.tisans gagnés auxid.ées de l'Irrternationale et à les considérer conlme les seuls repréÉentantsen F'rance de I'idée bolchevik, donc les seuls qualiffés pour foxE€r le Particommuniste. tr s'aglt des militants groupés autour du Comité de la III. hter-na.tionale : Lorlot, Souvarine, Monmousseau, Péricat, Sirolle, Mardnet, LoulseSaumoneau, Rosmer, Monatte, Ils sont proches du syndlcalisme révolutionnaireet ont v&u les gÎèves de mal 1920 comme le prélude à trne action révolution-nalre en trTance. La seconde tactique consislie, dans la perspctive d'une révo-lutlon non plus tmminente mals repouss& à plus long terme, à gagaer lamaJorlté du Partl soclaUste, majorlté centriste, à I'adhéslon à la. m' Inter-nationale, en faisant des concesslons sur l€s conditions d'admission_
C'esù ainsl qu'au II' Congrès de I'I.C., deux délégations françaises ont étéinvitées séparément. La prernière comprend la délégatlon du Conoité de laIII' Irternat'ionale (Raymond Lefebwe, Iæpetit, Vergeat), représentant I'ex.trême-gauche socialiste et syndicaliste. La, seconde est la mlssion offlcielle ;elle se compose de Fïossard, secrétaire général du Partl sociallste, eû deCachln, directeur de L'Eumanité, que le Partl soclaliste a déctdé d,envoyeren Russie soviétlque lors de son congrès de février 1920 à Strasbourg annde rendre compte < de la sif,uation de la révolutlon russe et des moyens derétablir I'unité socialiste internatlonale>.Dans le Parti socialiçte de 1920, en efiet, I'idée d'une résurrection de la II.Internationale trouve de moins en molns d'échos. Au Congrès de Sfrasbourg(féwier 19â)), grâce en partle à l'action du Comité de la EI. Internationale,I'idée de la rupture avec la II' Internationale I'emporte. La majorité du Congrès se fange à la thèse de ceux qu'on appelle les < reconstructeurs ), dontLonguet, leader des minoritaires pndant Ia guerre, est, un des princlpauxreprésentants et qui dema,ndent à entrer en négociations avee les organismesqualiflés de la IIf Interïlationale pour envisager le rétablis,sement de t'unitédu mouvement ouvrler. La mlssion de Cachln et FTossard est I'expressionde ce courant. La mlssion des délégu& du Comité de La III Internatlgnalese déflnit de façon plus préclse: il s'agit de faire adhérer le parti socialisteà la III' Internationale et de le transformer en un véritable partl coûtmu-niste, dégagé des traditions héritées de la social-dénocratie.Après le xetour de cachin et Flo\ssard à paris (août 1gz0), gagnés sentlmen-talement à l'adhéson, la tendance ( Reconstruction D éclate ; les élémentsgroup6 autour de Longuet rejettent en effet toute tdée de scisslon et mettentleur espoir dans la reconstltutlon d'une rnternâtionale unique. Les élémentsgxoupés autour de Cachin et I'rossard, ceux qu'on appelle les < ex-recons-tructeurs), prennent, à partir de la seconde moitié de 1920, la téte de lacampa$æ en faveur de I'adhésion à la III. fnternationale - campagne Jusque-là menée par le Comlté de lâ rr1" Internatlonale. Celui-ci est en effet à cettedate dans une pod.tion de faiblesse ; tl est privé de ses chefs, tnculpés etemprlsonnes à la suite des grèves de mai 1920 ; ses trols mandataires au II.Congrh de I'Internationale communlste, R. Lefebvre, Lep€tit eû Vergeat, ontpérl en mer à I'automne 19â). Les éléments groupés autour de Cachin etFïossard restent, dans leur conception du soclâlisme comme dans leur appré.ciation du bolchevisme, très éloigxlés des thèses défendues par le Comité de
INTRODUCTION
la EI' Internatioruùle ; lls sont en réalité très proches des ( reconstructeurs ))
groupés autour de Isnguet : là réslde doctrinalement l'ambiguité de leuradhésion à I'Internâtionale. @ sont les considérations sentlmentales et tac-tiques qui I'emportent lorsque cette fractlon, venue du centre reconstructeur,décide I'adhéslon à la III" Internationale. @ n'est que sur I'intervention deI'Internationale, réclamant expressément I'excluslon de Longuet - que E"ros-
sârd désirait éviter - que la rupf,ure de I'a.ncien collrant c Reconstructlon D
se consomme.
Le partl qui nalù de la scission est done un paru hétérogène. De 19â) à1923 (d,aùe du départ de Ilossard du Slecrétariat général du parti), s'effectuel'élimination par l'Internâtlonale d'une partie de la droite du parti restéeproche de la socialdémocratie. De 1928 à 19?.6, I'Interriatlonale éllmine unepartie de la gauche, venue de l'ancien Comité de la III' Intern-ationale, pourforger un pard inconditionnellement discipliné.
2, T9fuTgiX}, L'æT]R,ATTON DI' PAn,TI
Après Tours, le Partl communiste compte 140 000 atlhérents environ ; parrapport, aux 40 (X'0 membres rest& dans le Partl sociallste, c'est un partlde masses. A bien des égards cependant, g direction continue le Partl socia.liste. Frossard, qui était devenu secretaire général. du Partl soclauste enoctobre 1918, reste secrétaire général du nouveau partt. Le nouveau pardest réorga,nisé sur la base des structures soclalistes (fédérattons détryafiemen-tales, sections locales). La majorlté de sa dlrection reste attachée aux con-ceptlons et ar:x méthdes de la socialdémocratie ; la plupart des militants -âtrx dires des membres de la gauche - pensent que l'adoptlon des 21 condl-tions et la résolutlon de Tours constituenû un engâgement sufnsant. C6memes 21 condtttons insistent potrrtant sur la disctpline exigê des sectlonsnat'lona,1es, discipline que rappeuent encore les 69 thèses adopt&s par I'Exécu-tif de l'Internatlonale en 1921. Iæs luttes qul opposent Jusqu'en l$ts le Parttfrançals à I'Internationale tlennent à cette équivoque fondamentale sur lanatule d'un Parti communlste. Dès 1921, I'LC. tmpose la lutte contre leséléments de droite le plus ouvertemenù opposés à la dtsctpline communisteeE les falt eaclure du parti. La tactlque qu'elle adopte à cette date, le frontunlque, provoque une grave crlse dans le partù, qui se solde par le déprtde son secréfaire général, ITossard, qui ne consldéralt pas l'adhéston aucommunlsme cotnme incompatlble avec l'hérltage soclaliste.
L'ÉurûNATroN DE LA DBorrE DU paBTr 6921-L922')
D& le lendemrjn de la sclssiort, se manileste dans le partl une tendance de< droite D hostile à I'autorité de I'Inùernationale ; groupes paeiistes réunisautorir d1t Joumal du peu,ple d'Henri Fabre (où écrivent Victor [Vléric etGeorges Pioch), de I'hebdomadalre La Vagrue, de Brizon, du Journal du soirL'Intqnâ,ional,e, de Daniel Renoult. Ces organes difiusent librement daJNle parti un certai:r nombre de thèmes à consonânce ( natlonaliste )} : ladénonciation de I'ingérence de I'f.C. dans la vie interne du partl, s€s ilrter-ventions (< les oukases de Moscou )). EIr outre, ils revendiquent Ia tibertéd'expresslon pour toutes les tendances è l'intérieur du parti, et leur droitde coexister (Fabre). En-tn ils envlsâgent l'éventualité d'un rétablissement del'unlté rompue à Tours.Oette camllagne prend de telles proprtions au cours des premiers mols de1921 que Frossard est accusé au m' Congtrès de I'I.C. Ouin-Juillet 1921)
17
18 7920-1923
d'en tblérer le développement. Les lettres que le Comité exécutif <te I'f.C.adresse à la directlon du parti pour critiquer la faiblesse de son travail etI'itrsufflsance de ses llaisons avec les organes dirigeants de I'I.C., n,omettentJamais de relever le manque de disctpline de la presse. A la fln de l,annee192L, ù la veille du premier congrès du parti à Marseille, Trotsky, au nomdu Comlté exécutif de I'I.C., se plaint une fols de plus des vio.lations d.ediscipltne dans la presse du parti. Le Comité exécutif cte I'I.C. demande avecune particullère lnsistance I'exclusion de Fabre, directeur du Journq,l, d,uPatple. Devant le peu d'empressement montré par la Commtssion des contritsque le Parti français a chargée du << cas Fabre >, l,Exécutlf exclut t'abrepar nne décision du I mai L922 (en vertu de l'article g des statuts interna-tionaux). Exemple signiffcatif de f intervention direete de t'Internationale dansles afralres furtérieures du parti françals.
I,E CoNFI,TT ENTF,E LA DIRE TToN Du PABTI ET L,INTEBNAIToNAI,ESUB I;E ( FBONT UNIQUE >
De 1921 à 1923, la direction du parti s'oppose vlolemment à l,Internationale,qui adoplè la tactique connue sous le nom de (front unique>. En 1921,en efiet, I'f.C. amoree le touÎnant stratégique qui la conduit à renoncer àla perspective d'une révolution prolétarienne à court terme en Occident. nfaut l'échec de l'action révolutionnalre de mars 1921, entreprise en Allemagrrepar le Parti communiste allemand avec I'appul direct des déléeués de l,f.C.,échec survenant après les défaltes du prolétariat de 1919 (Allemagne, I{on-grie), de 1920 (mars : Allemagne ; mai : France) poru que soient tirés lesenseignements du recul des perspectives révolutionnaires. peu après que lepouvolr soviétique, vainqueur de ses ennernis lntérieu$ et extérieurs, aitadopté la ( Nouveue Politlque économlgue > N.E.p.), I'Internationale sem-ble reconnaltre le retârd, sindn l'échec, de la révolutlon en Occident. Lem' Congrès de I'I.C. lllustre ce changement en lançant, un nouveau motd'ordre : ( Allez aux ntâsses !D C'est seulement à la ffn de l,année 1921 (d6cembre), au premier Plenum de l'B<écutif de l,I.C,, que les thèses str lefront unique prolêtarien reconnalssent que la conJo,ncture internationale n'estpas favorable à l'éclatement révolutlonnalre,Ces thèses sur Le front unique sont à I'ortgine d'une crise qui mit en ques-tlon l'existence même du parti françats. Seule, la gauche du parti, fldèleà l'Internationale, les défend ; Ia mâjorité, en effet, après une sclsslon enpartie exigée par I'Intsrnationale, se refuse à envisager le rapprochementavec les socialistes. Dura.nt deux ans, le parti discute du problème dufront unique, qui porte en filigrane celui des rap,ports du parti avec lesorganes dirigeants de I'I.C. L'opposition au front unique se conjugue eneffet avec I'opposition aux méthodes employées par l,Internationale pourl'lmposer à la direcdon du Farti. On en voit un épisode signincaûf au IdCongrès du P.C.F. à M,r,rseille, en decembre 1921, dans la non-reelection deSouvarlne au Comité directeur : délég'ué du paril au Comité exécutif del'[C., membre du Gomité directeur et appartenant à la gauche du parti,souvarlne est accusé d.'insplrer à I'Exécutif ses crltlques acerbes d.e la direc-tion ; âvâJrt le Congrès, le centÎe et la drolte du parti animent une véritable( cabale )) contre Souvarine, dépa,ssant la personne même de celui-ci (quts'est rendu insupprtable par le ton de ses critlques, à Frossanl partlculiàrement). Il s'agit en fait d'une offensive contre l,(lngérenceD de I'I.C. dansle parti et contre la ( dictatur€ D qu'elle prétend imposer. Tandls qu,auÇongrès, Frrossa.rd et le centre déclarenù assumer la dùection du parti (quatremembres de la < gauche D, Lorlot, Dunols, Tr€ùrt, Valllant Couturler, ont
INTRODT'CTION
démisdonné du Comité directeul en slgne de profestation contre Ia non_réélection de souvarine), une violente oppositlon à la politique du frontunique se dessine. Le 17 janviet t922, te comité directeur se prono,nce àI'unanimité contre la tactique du front unlque, etr ces termes : ( Le Comitédirecteur estime que l'âppllcation de la tactique du front unique est impos-slble dans notre pays, en ce qui touche I'accord. avec les étatsmajors disd-dents et majoritalres confdéraux. rl estime qu'elle p,résente pour I'rnterna.tionale des dangers contre lesquels des garanties devront être prises>. con-damna,tion qui €sb réitérée par la conférence des secrétaires fédéraux duparti, réunie le 22 janvier (46 fédérations contre, 12 pur). La presse dupartl se fatt l'écho de la contro\rerse sur le front rmlque qui se dérouledans une assez grande confusion. La gauche, qut tente d,appliquer à laFrance les directives de l'Internationale, défend le fronû unlque en mêmetemps que la drolte du parti, mal résign& à la scission et qui voit dansle front, unique une étape vers le rétablissement de l,unité.A la première conférence de l'Exécutif de l,I.C. à Moscou, en février 1922,la délégation offlcielle du parti, composé de lVI. Cachln, D. Renoult, t. Selller,R,. Métayer (FTossard, malgré l'fuNista.nce de I'Exécutif, est resté en France),exprime son hostilité à Ia politlque du front unique, mals se déclare prêteà se ranger ( par discipline > au væu de la majorité. Seule la gauche dutr}artl défend la taciique du front unique. En France, la presse du parti t'attaque vigoureusem€nt : cette tactique ne saurait ller le p.C.F. avant que lefvo Congxès de I'I.C. I'entérine (Conseil national des 2iJ-24 awll tg/à.Quelle est l'attltude de I'I.C. devant cette opposition du parti français ? Sil'Internationale, à cette date, critique vlolemment (par I'intermédiaire deTrotsky, spécialiste des aflaires françaises) la (fronde)) de la direction,f insufûsance de son travail dans tous les domalnes (syndical, parlementalre,etc.), les violatlons réStées de la discipline par sa presse, elle poursuit cependânt une politique qu'on pounait quali-ter de conciliatrice par rap,port auxposltlons de la gauche du parti. C'est ainsi qu'elle tente de rallier la ma-jorité du parti, c'est-à-dire le centre, à la pouttque du front unique et préco-nlse une collaboration étrolte du centre et de la gauche dans la direcHon duparti. La giauche, au contraire, préconise, comme remède à la crlse dont souf-fre le partl, la formation d'un parti discipliné, fldèle à l,Internationale, parunè nouvelle scission qui séparerait radlcalement I'actuelle gauche << communis-te)) du centre et de la drolte. L'I.C, est résolument opposée, dans cette périodede reflux révolutionnaire, à toute nouvelle scission. Dans cette perElectlve eta,fln d'éviter un <'livourne français> (à Livourne, en Janvièr LgZl, la gBuchecommuniste mino,rltaire s'était séparée du centre, tté à la droite, pour cons.tituer le Partl communiste italien), le Présldium de I'f.C. envoie en FTance,dès mâl 1$22, un repr6entant, le Suisse Humb€rt-Droz, avec mlsslon de sr:lvrela crise française et de favorirser la collaboration entre la gauche et le centre,contre la droite.
La preparation du f. Congrès du P.C.F. (octobre 1922, paris) révèle cettepolitique de conclliatio,n alors suivie pâr I'LC. I{umb€rt-Droz, rejoint par rmaufre délégué de l'I.C., lvlanoullski, tente la négociation d'un vérltable com-promls entre le centre (groupe cachln-Frossard) et la gauche (Fersonninéepar Souvarine). Au terme de péripéties qui illustrent la lutte d'lnfluences qulse déroule dans le parti pour la directlon, le centre L'emporte au Congrèssur la gauche. ræ centre refuse I'arbltrage de t'rnternationale dans le conflltqui I'oppose à la gauche (au sujet de la répartition des postes à I'inùérieurde la dlrection et à' L'Humani'të) et il préconlse l'élection directe par le con-
19
2t) 1920-1923
grès d,un comité directeur exclusivement cenh:iste. Sa vlctoire sonne l'échecdes efiorts patiemment tentés par l'Intelnâtionale pur réauser la coUabora.
don du centre et de la gauche, mettre ainsl la droite hors de jeu et con-
solider ses Uens avec une direction renforc&. Au lendemain du Congrès,
Cachin écrit dans L'Eumani,të (24 octobre), en appelânt au prochain Congrès
de l'I.C. : ( Iæ prolétariat ffançais demande qu'on tente la synthràse, l'unionentre s€a conceptions et ceues des autres sectlons de l'Internationale. II necroit pas trop exiger. Si l'on écarte sans ménagement ses lormes propres depensée et d'action, on le décourage, on le déconcerte ; il est à redouter qu'onne retarde son évolution révolutlonnalre au Ueu de la précipiter).C'èst le TV' Congrès mondial de t'I.C. (novembredécembre 1922) qui met ûnà la crise où llsquait de sombre le parti françals. Il suggère un nouveaudosage dans la composition des organes dirigeants du partt pour sceller lanécegsalre alliance du centre et de la gauche : un Secrétariat général surbase paritaire (Frossard et Tleint), deux déléeués à I'Exécutif (FTossard etSouvarine) ; entrn ll accepte de laiss€r la dlrectlon de L'Eunanitë à' Ca'c}ilnmalgré les revendications de la gauche. cependant, une question soulev& de
façon lnattendue par Tlotsky (qut prédde au congrès la commission charg&de la question française), celle de t'adhésion d'un grand nombre de commu-nistes français à la Ftanc-Maçonnerie et à' la tigue des Droits de l'Ilomme,précipite le dénouement de la crlse frança'ise. Le rv' congrès décide I'exclu'don des membres du P.C.F. qr:i, au 1t Janvler 1923, n'auront pas démissionnéde ces organtsations qui diffusent dans le prolétarlat I'idéologle de la petitÆ
bourgeoide.Cette déclsion provoque la démisslon de Fïossard de son poste de secrétairegénéral, le 1æ Janvier 1923. Un Comité de résisiance aux décislons du Ï\,'Congxès se forme au seln du partt, dont les membres sont exclus le I Janvier.Ainsl le fV' Congrès met fln à ta lutte qui, depuis deux ans, opposait à unem,inoriùé attachée à l'esprit et aux méthodes de l'Internationale, une maJorttéconduite pan trTossard dont l€s t'radidons et les méthodes sont' procfres de
la social-démocratle.
3. QI'EX.QÛES TYPE D'A.DIIBION AU COMMT]NISME E{ 19A)
Qui adhère en 1920 à ce nouveau parti et pourquol ? Des témoignages et sou-venirs ouwent cette anthologle. ts évoquent dans rm style trærsonnel le cli-mat, dans lequel, en 1920, nombre de miltants venus du mouvement socialisteou syndicaliste, dæ ùrtellectuels qui avaient falt la guerre se lalllèrent auCOmmrrnlsmg.
MoTTVATIoNS DE MIIJTANTÊI OI'VBIEBS 1
Pour les premlers, l'adhédon à la III' Internationale s'explique en pardepa,r leur engagement politique ou syndlcal antérieur. Dans cet engagementantérieur, le milieu social et fa,milial, le sentiment de l'injusttce et de I'inêgalité, I'expértence de la misère ont été détermùrants. A ces motivadons, quisont les motivations traditionneUes du mouvemenf ouwier français, s'ajoutenten 1920, après I'expérience de la guerre, la dénoncladon du sociallsme majt>rttatre et des chefs soclallstes. &rtn, le retentlssement de la, révolution sovi6
l. Ce développement ( Motlvatlons de mrrltants ouvrlers D alnsl que le cholx detextes ( Souvenlrs de mUitants (pp. 46-71) Eont dus essentlellement à JeanToucEARD.
DANS LA MEME COLLECTION
1. ACULHON (Maurice), BARRAT (Fernand),C.R.S. it Marseille, 1944-1947. 1971, 230pages. F 45,00.
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Ie communisme en franceUn ensemble d'etudes, tmanimement 1'econnu t"es imp01tant par lacritique, sur Ie communisme en France a un moment decisif de sonhistoire.Cabier F.N.S.P. nO 175, 336 p., 43 tabl., 11 cartes, bibliogr.
socialisme et communisme fran~aisClaude WILLARDDe la naissance dtt socialisme aux elections legislatives de 1967.« Cet ouvrage est ecrit pat· un nW1'xiste qui a su rester obiectif iusquedans ses analyses des cont1'Overses doctrinales. J) (Le Mande)U2 nO 4, 160 p., cartes, tabl.
c.r.s. it marseille 1944-1947Maurice AGULHON et Fernand BARRATA travers cette histoi're, un eclairage nouveau est porte sur Ie role descommunistes dans les C.R.S., leu1' exclusion du gouvernement et desC.R.S. en 1947.Archives de notre temps nO 1, 232 p., 8 h.-t.
les partis politiquesMaurice DUVERGER7e edition d'un ouvrage fondamental.
Sciences politiques, 476 p., 45 fig., bibliogr.
les partis politiquesJean CHARLOTUn « dossier J) sur Ie 1'ole des pmtis dans Ie passe, Ie present, l'aveni1',en France et (I l'etranger.U2 nO 152, 255 p.
la persuasion politiqueMonica CHARLOTUn dossier sur les methodes et les techniques M propagande.U2, nO 103, 168 p.
annan colin
