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LE POIDS DES FOURMIS
Jeanne vandalise des pubs. Olivier rĂȘve quâon brĂ»le sa gĂ©nĂ©ration comme une guimauve. LâĂ©tat du monde pĂšse lourd sur eux. Mais voilĂ quâune Ă©lection scolaire est organisĂ©e dans le cadre de la honteusement sous-financĂ©e « Semaine du futur ». CatalysĂ©s par lâespoir quâils pourront changer les choses, Jeanne et Olivier sâaffrontent dans une campagne Ă©lectorale pĂ©trie de discours enflammĂ©s, de collusion, dâexpĂ©ditions ninjas et dâost*e de licornes.
Entre la rĂ©sistance et la fatalitĂ©, et malgrĂ© les abus de pouvoir, lâoptimisme et lâengagement citoyen peuvent-ils encore fleurir ?
AprÚs Les Haut-Parleurs et Antioche, le Théùtre Bluff offre le troisiÚme opus de sa résidence au Théùtre Denise-Pelletier et poursuit le dialogue intergénérationnel en plaçant David Paquet et Philippe Cyr, le duo de choc derriÚre Le brasier, aux commandes de cette farce politique hallucinée, radiographie de nos angoisses collectives.
TEXTE DAVID PAQUET
MISE EN SCĂNE PHILIPPE CYR
PRODUCTION THĂĂTRE BLUFF
ĂQUIPE
AVEC NATHALIE CLAUDE GAĂTAN NADEAU ĂLISABETH SMITH GABRIEL SZABO
ASSISTANCE VANESSA BEAUPRĂ
SCĂNOGRAPHIE ODILE GAMACHE COSTUMES ĂTIENNE-RENĂ CONTANT
ĂCLAIRAGES CĂDRIC DELORME-BOUCHARD
CONCEPTION SONORE CHRISTOPHE LAMARCHE-LEDOUX DIRECTION DE PRODUCTION EMANUELLE KIROUAC-SANCHE
DIRECTION TECHNIQUE MĂLISSA PERRON
DIRECTION ARTISTIQUE MARIO BORGES JOACHIM TANGUAY
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CLASSE MOYENNEPAR PERRINE LEBLANC
POURQUOI ?
Quand jâai demandĂ© Ă Perrine Leblanc un rĂ©cit sur les rapports entre lâindividu et sa sociĂ©tĂ©, je savais que le rĂ©sultat serait tout sauf banal. Mais je ne pouvais pas savoir que lâauteure surdouĂ©e de Lâhomme blanc et Malabourg signerait un texte aussi personnel, qui allait mâĂ©mouvoir aux larmes. Perrine, merci.
â T. Malavoy
LâĂ©lĂšve studieuse est petite et myope. Elle a les dents croches et elle parle beaucoup. Câest la bĂȘte noire des professeurs formĂ©s au temps de la rĂšgle sur les doigts, de la priĂšre le matin et du silence absolu en classe. Pendant les cours de sciences, elle cache un roman derriĂšre son cartable. Elle lit Guerre et Paix ; elle est trop jeune pour apprĂ©cier le roman de TolstoĂŻ, mais elle sâen fout, elle sâĂ©vade selon ses moyens, en cassant le dos dâun volume et en lisant. Câest une demi-portion qui pousse dans un champ de rĂ©gion oĂč tout ce qui nâest pas pareil, semblable au voisin, est un pissenlit Ă dĂ©raciner, une tache sur un vĂȘtement fraĂźchement lavĂ©. Dans le cours de volley-ball, on la choisit en dernier pour la formation des Ă©quipes. Le roux de taille moyenne dont elle est secrĂštement amoureuse menace de lui pĂ©ter la gueule. Lâamie de sa meilleure amie lui fait une promesse â « Tu vas rentrer chez toi la face en sang » â quâelle ne tiendra pas. Comme ça, pour rien, on veut lui casser la figure. Un jour, la secrĂ©taire de lâĂ©cole vient la chercher en classe pour un rendez-vous mĂ©dical et la moitiĂ© de ses camarades applaudissent son dĂ©part.
Elle se rĂ©fugie dans la lecture, la musique et ses rĂȘves de Russie. Câest une enfant malheureuse, ce sera une adolescente anxieuse. Elle nâest pas premiĂšre de classe dans les matiĂšres populaires, elle est un super numĂ©ro 2. Elle score fort en histoire, en soccer, en français, en anglais et en musique. Si elle nâĂ©tait pas premiĂšre flĂ»te dans lâharmonie de lâĂ©cole, elle serait ce quâon appelle un rejet, le genre de citoyen en formation pour qui lâadolescence est un enfer.
Ce rĂ©cit en accĂ©lĂ©rĂ© rĂ©sume assez fidĂšlement mes annĂ©es du secondaire. Mes souvenirs heureux de lâĂ©cole ont coulĂ© quelque part entre QuĂ©bec et MontrĂ©al dans les annĂ©es 1990. La poisse ne mâa pas quittĂ©e Ă lâĂ©tĂ© 1997, comme par magie, juste avant mon arrivĂ©e au cĂ©gep en Arts et Lettres, elle sâest plutĂŽt imposĂ©e.
Jâavais prĂ©parĂ© avec des collĂšgues pour lâĂ©preuve finale du cours de français un montage dâAlbertine, en cinq temps. Dans la semaine prĂ©cĂ©dant lâunique reprĂ©sentation de ce montage, on avait produit une affiche du spectacle â une photo des acteurs dans
leurs vĂȘtements de scĂšne â, puis on avait fait le tour du collĂšge pour fixer Ă la gomme bleue et au ruban adhĂ©sif transparent tous nos exemplaires 8 x 11 sur les murs de la cafĂ©tĂ©ria, sur les babillards dans les corridors, Ă la bibliothĂšque, dans les toilettes, prĂšs du gymnase et pas loin de la piscine. On nâavait pas laissĂ© tranquille un seul Ă©tage.
Je ne sais plus sâil neigeait le lendemain de notre corvĂ©e dâaffichage, sâil pleuvait ou si le soleil dardait ses rayons sur nous, mais je me souviens trĂšs bien quâĂ mon arrivĂ©e dans le hall, lâambiance avait changĂ© au cĂ©gep. Il fallait se dĂ©couper un morceau de clair pour entrer dans le brouillard opaque qui sâappelait malaise. Câest que tard la veille, il y avait eu un assaut au feutre et au stylo dans les corridors. Dans le langage de la guerre, on appelle ça une attaque-surprise, nĂ©e dâun sentiment laid, gris, noir ou vert dont jâignore encore la source.
Quelquâun avait barbouillĂ© mon visage au feutre sur lâaffiche de la troupe dans le grand hall. Tâes laide, avait ajoutĂ© au stylo le bourreau anonyme Ă cĂŽtĂ© de
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mon visage dĂ©truit sur toutes les affiches du spectacle. Jâavais Ă©tĂ© boxĂ©e pendant la nuit jusque dans les toilettes. Jâai perdu dâun coup quelques centimĂštres. Les Ă©paules rentrĂ©es, le dos courbĂ©, dans les corridors du collĂšge je ne mesurais plus 5 pieds, jâavais lâenvergure dâun pou.
Les professeurs que jâai croisĂ©s ce jour-lĂ ont dĂ©tournĂ© le regard en me voyant. Ils ont changĂ© de trottoir dans le long corridor qui nâĂ©tait pourtant pas une rue. Personne ne mâa demandĂ© si ça allait. Câest pas cool pour notre troupe, câest notre affiche, mâa juste dit une collĂšgue de classe. Touchante maladresse. Le visage de lâhumiliation est une plaie ouverte. La souffrance de lâautre est dotĂ©e dâune charge virale symbolique : on sait quâelle peut se rĂ©pandre. Elle nous ramĂšne Ă notre propre expĂ©rience de la douleur, chassĂ©e dans un petit coin de notre tĂȘte aprĂšs sa derniĂšre manifestation, et Ă notre peur de renouer avec la catastrophe. Câest une grosse saletĂ©. On ne veut pas y toucher.
AprÚs Albertine, en cinq temps, je suis passée pour toujours du cÎté du spectateur.
Jâai appris Ă lâĂ©cole Ă me mĂ©fier des adultes qui ne mâont pas protĂ©gĂ©e, et Ă faire partie du groupe en investissant sa pĂ©riphĂ©rie, câest-Ă -dire en adoptant la position de lâobservateur. Je me suis prĂ©parĂ©e pour la vie active en essayant de lire comme un texte ou une partition de musique le petit monde grouillant des lieux que je frĂ©quentais, de la salle des pas perdus, de la cour, de la cafĂ©tĂ©ria, du gymnase, des amphithĂ©Ăątres, de la rue prise dâassaut par les manifestants, du milieu. Jâai rĂ©alisĂ© que le monde pour lequel on avait essayĂ© de me prĂ©parer Ă lâĂ©cole nâĂ©tait pas lisse, mais chien, et quâil se prĂ©sentait sous la forme dâune pyramide que venait brouiller les ambitions de chacun, les exigences de la compĂ©tition et la soumission aux normes. Comme dans un jardin Ă la française, il faut respecter les lois de la composition.
Je ne possĂ©dais pas encore Ă lâadolescence les mots prĂ©cis pour nommer ce montage social, mais jâavais compris que la violence se manifeste selon ses propres mĂ©canismes ; dans le politique, dans la rue, sur nos lieux de travail, dans lâintimitĂ©. JâĂ©tais du milieu, jâappartenais Ă la classe moyenne, au groupe, Ă ma gĂ©nĂ©ration, mais jâĂ©tais aussi une fille, et les filles un peu Ă cĂŽtĂ© ne font jamais lâunanimitĂ© dans leur milieu. Ma sensibilitĂ© sâest bonifiĂ©e dans les dĂ©bris de lâinjure publique. Ma mĂ©fiance Ă lâĂ©gard du groupe est nĂ©e de cette gifle dessinĂ©e sur mon visage reproduit en petit, fois vingt, en 1998.
On devient un citoyen engagĂ© par la force des choses ; on apprend Ă le devenir sur le tas, en prenant des coups. Pour se protĂ©ger des agressions, on se trouve un manteau Ă notre taille, on lâenfile, et ce vĂȘtement intime devient notre armure molle pour la suite. Mon armure souple est tricotĂ©e serrĂ©e. Elle est faite de tous les livres que jâai lus, depuis lâĂ©poque du sous-sol chez ma mĂšre jusquâĂ la maison prĂšs de la mer oĂč je me suis rĂ©fugiĂ©e rĂ©cemment pour Ă©crire. Câest, finalement, en lisant et en Ă©crivant que je suis devenue une adulte, que jâai appris Ă voter et Ă aimer.
LE POIDS DES FOURMIS
Perrine Leblanc est nĂ©e Ă MontrĂ©al. Elle est lâauteure de Lâhomme blanc (2010, Le Quartanier ; Prix littĂ©raire du Gouverneur gĂ©nĂ©ral, Grand prix du livre de MontrĂ©al, Gagnant du Combat des livres de Radio-Canada), qui a Ă©tĂ© repris en 2011 dans la collection Blanche des Ă©ditions Gallimard sous le titre Kolia (sĂ©lection du Grand prix des lectrices du ELLE France), et de Malabourg (2014, Gallimard ; finaliste du prix Françoise-Sagan). Ses romans ont Ă©tĂ© publiĂ©s en traduction anglaise chez House of Anansi press.
Elle termine lâĂ©criture de son troisiĂšme roman, Gens du Nord, dont lâaction se situe Ă lâĂ©poque des Troubles en Irlande du Nord, et prĂ©pare avec GeneviĂšve Godbout un roman illustrĂ© intitulĂ© La Reine Maeve. Les autres projets sur sa table de travail sont assez variĂ©s (sĂ©rie tĂ©lĂ©, recueil de poĂ©sie, rĂ©cit de voyage, quatriĂšme roman). Elle se promĂšne entre MontrĂ©al et la GaspĂ©sie.
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POURQUOI ?
Existe-t-il des connexions secrĂštes entre les tripes, la rate et la tĂȘte ? Ă lire la rĂ©flexion lumineuse autant que crue de Catherine LĂ©ger, il semble bien que oui. Ce quâil fallait dĂ©montrerâŠ
â T. Malavoy
LE POIDS DES FOURMIS
LA NOBLE TĂCHE DE LA VULGARITĂPAR CATHERINE LĂGER
En 2011, quelque temps avant la rĂ©Ă©lection du premier ministre Harper, jâai participĂ© Ă un cabaret de thĂ©Ăątre Ă MontrĂ©al. Ătant donnĂ© la campagne Ă©lectorale, le cabaret prenait par moments des allures anti-Harper. Faute de pouvoir rejoindre les fans de Harper Ă qui on aurait tant voulu se confronter, bien que nous Ă©tions caché·es dans ce thĂ©Ăątre oĂč nous ne les attendions pas, on allait livrer notre message aux gens dans la salle. Des gens comme nous. Les artistes et les spectateurs et
spectatrices Ă©taient en symbiose totale. Personne dans cette salle nâavait jamais mĂȘme considĂ©rĂ© la possibilitĂ© de voter pour Harper. Ăa aurait Ă©tĂ© contraire Ă tout ce quâils et elles Ă©taient. Le tout prenait des allures de messe oĂč nous croyions tous et toutes au mĂȘme diable et le maudissions en chĆur. Ăa servait Ă quoi ? Parce quâHarper allait bel et bien gagner ses Ă©lections. Ce qui se voulait un cabaret subversif est devenu un prix de consolation prĂ©ventif. On avait diverti. Câest tout.
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Ă la fin de sa vie, dans les annĂ©es 1990, ma grand-mĂšre Alice, qui ne sortait plus de son appartement, acceptait la visite du curĂ© parce quâil fallait bien passer le temps, mais elle refusait la communion et, Ă la place, lui racontait des blagues grivoises. Le curĂ©, aussi tĂȘtu quâelle, continuait de venir la visiter une fois par semaine pour lui offrir la communion, et elle continuait de lui raconter sa joke de cul hebdomadaire. Ses jokes de cul avaient probablement une valeur artistique plus grande quâune Ă©niĂšme rĂ©fĂ©rence Ă la droite dans un cabaret de gauche. Parce quâelles dĂ©rangeaient.
AprĂšs le cabaret anti-Harper, forte de mon ADN plein de jokes de cul, je me suis dit quâil fallait Ă©crire pour dĂ©stabiliser le public dans la salle, pas celui qui nâallait jamais se pointer. Ce qui Ă©tait une catastrophe, parce que jâaime le public et je voulais quâil mâaime aussi. Et, quâon se le dise, ma grand-mĂšre voulait que le curĂ© revienne la voir. La bonne nouvelle, câest que, sâil revenait, ce nâĂ©tait probablement pas par dĂ©vouement, mais parce que les blagues de ma grand-mĂšre Ă©taient bonnes. La pression Ă©tait sur elle. Elle allait pouvoir continuer Ă lui raconter ce quâelle voulait et ne pas communier tant quâelle Ă©tait drĂŽle. De la mĂȘme façon, le public allait accepter dâĂȘtre confrontĂ© si jâĂ©tais suffisamment sĂ©duisante. La bonne façon de faire ça, câĂ©tait par lâhumour. Lâhumour est un outil pour sortir du consensus et garder lâattention de ceux et celles qui ne sont pas dâemblĂ©e en accord avec ce que vous avez Ă leur dire.
Ă ce jour, jâai rĂ©ussi Ă faire des blagues sur le paternalisme des intellos, lâantifĂ©minisme du #metoo, le terrorisme bas de gamme et les filles qui aiment trop les jeux de rĂŽle, mais je nâai pas encore rĂ©ussi Ă faire des blagues de petits pĂ©nis. Les gros pĂ©nis, oui, ça, ça passe. Jâai pu dire, par exemple, dans La Plotte Ă tire, que mon pĂ©nis imaginaire Ă©tait immense, mais je nâai jamais Ă©tĂ© capable de faire des blagues de petits pĂ©nis. Ăa a toujours crĂ©Ă© un malaise. Je vais continuer dâessayer. Pour deux raisons. Un, câest vraiment difficile de faire
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des bonnes blagues de petits pĂ©nis, alors viser ça, câest viser haut. Je veux continuellement me dĂ©passer. Et deux, les blagues de petits pĂ©nis Ă©tant gĂ©nĂ©ralement de mauvais goĂ»t, elles sont toutes dĂ©signĂ©es pour nous aider Ă ne pas nous prendre trop au sĂ©rieux.
Jâai lu derniĂšrement dans le journal que des jeunes crĂ©ateurs et crĂ©atrices Ă©taient contre la nuditĂ© Ă lâĂ©cran, et demandaient Ă nos institutions de sây opposer. Ils prenaient la question de lâobjectification de la femme trĂšs au sĂ©rieux. En fait, ils et elles prĂ©fĂ©raient ne plus risquer la nuditĂ©, tant ils et elles voulaient Ă©viter cette objectification. Comme si câĂ©tait mieux de censurer, voire de devenir prude, plutĂŽt que de choquer quelquâun. Câest par souci de lâautre que les crĂ©atrices et crĂ©ateurs veulent ĂȘtre respectueux, bien sĂ»r, mais câest peut-ĂȘtre aussi pour ĂȘtre irrĂ©prochables. Parce que câest un monde ingrat, la culture, et quâon mĂšne nos vies artistiques comme des PME, ĂȘtre irrĂ©prochable semble plus payant que le contraire. Mais pendant que je gĂšre ma PME en me prenant au sĂ©rieux, avec mes sujets sĂ©rieux, traitĂ©s avec bienveillance, est-ce que je ne contribue pas Ă un nouveau conservatisme, bienveillant lui aussi, mais un conservatisme quand mĂȘme ? Le public ne sera plus confrontĂ© Ă ce qui le rend inconfortable. Le danger serait de se vautrer dans des expĂ©riences artistiques (ou est-ce du divertissement ?) qui nous font vivre de la compassion pour un personnage auquel on ne sâidentifie pas. On va se retrouver avec encore plus de misĂ©rabilisme (poverty porn), encore plus de drames dâenfants morts, parce quâencore lĂ , il y a consensus. Mais il y a aussi peu de nuances, et beaucoup de distance.
Heureusement, le rire et la bien-pensance ne sont pas compatibles. Lâhumour subversif, mĂȘme puĂ©ril, rĂ©veille nos tripes, nous donne de la force et promet de rester dĂ©linquant ; en fait, il nâa pas le choix de lâĂȘtre. Et un peu de dĂ©linquance, dans un monde bienveillant jusquâĂ la condescendance, câest plus que nĂ©cessaire.
Ce texte est une version remaniĂ©e dâun article Ă paraĂźtre dans le numĂ©ro 172 de la revue JEU.
LE POIDS DES FOURMIS
FormĂ©e Ă lâĂcole nationale de thĂ©Ăątre du Canada en Ă©criture dramatique en 2005, Catherine LĂ©ger a Ă©crit pour le thĂ©Ăątre, entre autres, Princesses, Jâai perdu mon mari et Filles en libertĂ©. Sa piĂšce Baby-sitter prĂ©sentĂ©e au ThĂ©Ăątre La Licorne en avril 2017 a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Ă Ada, en Ohio et Ă Munich. Au cinĂ©ma, son scĂ©nario pour Charlotte a du fun, lui a valu le prix du Meilleur scĂ©nario original aux Ăcrans canadiens 2019. Son adaptation de La dĂ©esse des mouches Ă feu, rĂ©alisĂ©e par AnaĂŻs Barbeau-Lavalette prendra lâaffiche en 2020. Ă la tĂ©lĂ©, elle a Ă©crit Les Invisibles (TVA, 2019) et travaillĂ© sur la sĂ©rie Marche Ă lâombre (Super Ăcran, 2017).
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