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13 RUE HENRI BARBUSSE 92624 GENEVILLIERS - 01 73 05 45 45 JAN 13 Mensuel OJD : 108455 Surface approx. (cm²) : 8553 N° de page : 1 Page 1/19 STIMULUS 6788274300524/GGF/OTO/3 Eléments de recherche : Toutes citations : - STIMULUS : cabinet de conseil spécialisé dans la gestion du stress professionnel et dans l'accompagnement psychologique du changement - DOCTEUR PATRICK LEGERON : médecin psychiatre et directeur ... Coaching Maîtrisez votre image professionnelle (et sachez en jouer) JANVIER 2013 / management.fr / 3,901 BIEN VIVRE SON JOB Dyson Sa méthode gonflée pour attaquer les nouveaux marchés De Beers Un Français à la tête du plus puissant des diamantaires Pratique Se désintoxiquer de Facebook au bureau + Vendée Globi Les coulisses d'uni course qui se gagi d'abord à terre fc PIERRE GUILLERET, président de MICROMANIA "Le succès, c'est 5% de chance, 95% de persévérance " LE POUVOIR DU MENTAL Gagner en confiance en soi • Combattre la peui par l'action • Transmettre son énergie

LE POUVOIR DU MENTAL

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Coaching Maîtrisez votre image professionnelle (et sachez en jouer)JANVIER 2013 / management.fr / 3,901

BIEN VIVRE SON JOB

DysonSa méthode gonflée

pour attaquer lesnouveaux marchés

De BeersUn Français à la tête

du plus puissantdes diamantaires

PratiqueSe désintoxiquer deFacebook au bureau

+Vendée GlobiLes coulisses d'unicourse qui se gagi

d'abord à terre

fc

PIERREGUILLERET,président deMICROMANIA

"Le succès, c'est5% de chance,95% de persévérance "

LE POUVOIRDU MENTALGagner en confiance en soi • Combattre la peui

par l'action • Transmettre son énergie

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<Dassier I Dossier coordonné par Caroline Montaigne, avec Céline Deval, Karine Henry, Sébastien Pierrot

'Oh non Ill n'y aura aucuneaugmentation cette année

ll

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et Marie-Madeleine Sève.

uOUION VA Y ARRIVER!

tt

POUVOIRDU

MENTALLa morosité ambiante commence à

vous plomber? Haut les cœurs! Votreesprit peut renverser la vapeur.

r1 out le monde connaît ses limites. J'ai toujoursconsidéré que je faisais partie de ceux qui neles acceptaient pas.» En prononçant ces pa-roles, Felix Baumgartner ne savait pas encorequ'il deviendrait «the supersonic man»,

l'homme qui a dépassé la vitesse du son en réalisantune chute libre de 39 kilomètres. Sa force ? Son mental,dit-il. Garder le moral quoi qu'il arrive, voir les chosesdu bon côté, croire en soi et en l'avenir... Il n'y a pasque dans la stratosphère que cela est utile. Dans l'uni-vers plus prosaïque de l'entreprise aussi.

Pour vous aider dans cette quête, notre dossier vousapprendra comment doper votre confiance en vous(page 48) ou enchaîner les projets pour entretenir unedynamique (page 52). C'est d'ailleurs le secret d'un autrehomme de défi, Pierre Guilleret, le PDG de Microma-nia (page 64) : après avoir escalade trois sommets alpinsl'été dernier, cet entrepreneur dans l'âme envisage detraverser pour la seconde fois l'Atlantique à la voile.Vous découvrirez aussi comment transmettre votreénergie à votre équipe (page 56) afin de devenir un «op-timiste contagieux», comme le prône Shawn Achor, lepape de la psychologie positive aux Etats-Unis. Une der-nière raison d'avoir un bon mental? Cela ferait gagnersept ans d'espérance de vie. • Caroline Montaigne

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les cinq clés tfe faconfiance en soi

"Je n'y arriverai jamais" "Je ne suis pas à la hauteur", "J'ai peur..." Si notreesprit génère ce genre de doutes, il peut aussi les éliminer. Mode d'emploi.

Soyons lucides, je nesuis pas au niveau. Etje me suis mis toutel'équipe à dos.» Julie,brillante polytechni-

cienne de 35 ans, se souvient à quelpoint elle s'était fustigée après uneprésentation ratée devant un bigboss. Alors cadre supérieure dansune grosse banque, elle vivait ceque les psys appellent le «syndromede l'imposteur», persuadée d'usur-per la place de quelqu'un d'autre,qui aurait été plus compétentquelle. A l'inverse, sa sœur Marie,artiste peintre, s'épanouissait dansson atelier, sûre d'elle et de son ave-nir. Bien que les deux jeunesfemmes aient reçu la même éduca-tion, l'une était en proie au doutepermanent, tandis que l'autre avan-çait avec confiance. Comment ex-pliquer une telle différence ?

Selon l'Institut de médecine en-vironnementale (IME), la clé denos comportements réside dansl'estime de soi, laquelle est fondéesur trois piliers. Le tempérament,constitué des motivations et despréférences profondes, se forge deO à 6 mois : c'est le socle de la per-sonnalité. La confiance en soi ditespontanée s'affirme à l'âge de3 ans, lorsque l'enfant se met à dire«non», et se renforce à la puberté.Enfin, le caractère se construit àchaque étape du développement etdes expériences vécues par l'indi-vidu. Or il suffit d'un manque,d'une défaillance lors de notre dé-

veloppement pour que l'estime desoi soit fragilisée. Adulte, des situa-tions précises - devoir s'adresser àune figure d'autorité comme unPDG, prendre du galon, négocierun gros contrat... - peuvent faireressurgir cette vulnérabilité. Maisl'estime de soi n'est pas comme lacouleur de vos yeux: vous pouvezla faire évoluer. Cinq pistes à suivrepour y parvenir.

Prenez appui sur vosdispositions naturelles«J'avais envie d'être laborantine.Mais en fac de biologie, j'ai dé-primé. Et le jour où j'ai dû disséquerune grenouille, j'ai décampé.» Cé-line Chaubard, manager à Compa-neo (conseil aux PME), a alors bi-furqué vers une tout autre filière, lavente, où elle poursuit une bellecarrière. «Aujourd'hui, raconte-t-elle, je suis responsable d'uneéquipe de télévendeurs. Cela auraitété une erreur de m'obstiner dansla recherche alors que j'ai la fibre re-lationnelle et le goût du challenge.»«Quand on va vers ses prédispo-sitions naturelles, on risque peud'échouer», confirme Pascal Van-cutsem, coach de dirigeants chezCoaching & Performance.

Pour identifier les vôtres, soyezattentif à vos émotions. Dans queldomaine avez-vous l'impressiond'agir avec aisance et plaisir ? Sivous éprouvez un fort sentimentde sécurité intérieure, c'est quevous êtes en phase avec votre na-

LE STRESS ESTSOUVENT LIÉÀ UN MANQUEDE CONFIANCE

EN SOI.

fodes actifs se

disent facilementstressés lorsqu'ils

doivent gérerun problèmeau bureau.

25%se mettentla pression

tout seuls et

15%ont le sentimentde ne pas être àla hauteur, même

lorsqu'on lescomplimente.

Source enquête de l'Institutde medecine

environnementale {IME)doctobre 2011 auprès déplus

de 3000 actifs

ture profonde. A contrario, suivreune voie qui n'est pas la siennefragilise. C'est ce qui s'est produitpour Julie : en se conformant auschéma parental d'une carrièreélitiste, elle a contrarié son goûtpour lexpertise financière et altéréson estime d'elle-même. Et quandelle a accédé à une fonction de topmanagement, la belle constructions'est fissurée. Alors qu'en suivant savocation artistique, sa sœur a puisédans ses motivations profondes.Appuyez-vous, vous aussi, sur vostalents et vos facilités naturels,quelles que soient les directives devotre fiche de poste. Vous aimez lecontact? Servez-vous-en pourcréer du lien entre vos collabora-teurs, par exemple. Vous êtes enclinà la discrétion mais aimez épauler?Soyez présent en cas de difficulté.

Evacuez les pensées néfasteset les croyances limitantesDès que notre ego est touché, nousavons tendance à nous dévaloriser.Il faut faire taire cette petite voix in-térieure qui nous juge sévèrement :«Je ne suis pas à la hauteur», «Detoute façon, je n'y arriverai pas...»«Ces croyances limitantes nous pa-ralysent, observe Nicolas Dugay,coach et directeur associé de CAA.Car même si elles sont fausses ousimplement exagérées, le cerveaules considère comme vraies. A lamoindre situation de stress ou d'in-certitude, il les réactivera automa-tiquement. Il faut les "déraciner"

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*•

: Felix BAUMGARTNERPour sauter en chute libre depuis la stratosphère,

à 39 kilomètres d'altitude, il faut n'avoir peur de rien.Le parachutiste autrichien s'est préparé cinq ans.

iiie ressent-on lorsqu'on'se retrouve coincé dans

une capsule minuscule,à une température ambiantede - 60 °C, avec la Terre39 045 mètres plus bas?Seul Felix Baumgartner peutrépondre à cette question:le 14 octobre dernier, ceparachutiste autrichien de43 ans est devenu "l'hommequi descend à pied del'espace". Quèlques minutesde chute libre, accompliesà une vitesse supersonique,

Un projet apparemment fou,

mais en réalité extrêmementpréparé. Pour repousserles limites de sa confianceen lui, l'homme a répétéles mêmes gestes desmilliers de fois et pratiqueune activité physique intense,ll s'est aussi entraîné enconditions quasi réelles,plongeant de 21 et de29 kilomètres de haut en2012. Surtout, il a acceptéun soutien psychologiquepour vaincre sa claustro-phobie: il éprouvait en effet Vune peur panique dès qu'il /enfilait sa combinaison.

1342km/h 39km 4min 20en vitesse maximale, soit1,24 fois la vitesse du son

en chute libre

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Son banquier trouvait son projet ringard: il aquand même réussi à lui soutirer un emprunt

(Fmon *"Je me fie tinstinct, mais aussià mon bon sens"

GuillaumeG IEAU LT

"Tout est parti d'une blague de potes quim'ont un jour lancé un défi: 'Tu n'es pascapable de faire des slips français.' 'Chiche!',leur ai-je répondu. Même s! c'était un sacrépari, j'y ai tout de suite cru. C'était inédit,inventif et un brin anticonformiste. Moninstinct me disait que ça pouvait marcher.D'un naturel optimiste, je me projette toutle temps de manière positive. J'ai par

ailleurs une obsession qui me stimule:'Qu'est-ce que je raconterai à mes petits-enfants?' J'ai envie de pouvoir leur direque j'ai exercé SO métiers et vécu deshistoires improbables. Mais la confiancene suffit pas. Quand on se lance, il fautaussi faire preuve de bon sens. Associéà l'instinct, c'est selon moi le cocktailimparable pour aller de l'avant et réussir."

pour les remplacer par des pen-sées constructives.» Ne croyez pasqu'un simple «mais si, tu vas y ar-river» suffira. Pour se persuaderqu'on est à la hauteur de la situa-tion, il faut recourir à des contre-exemples «antidotes». Pour cela,dialoguez sous forme de questions-réponses avec quelqu'un qui vousconnaît bien. Par exemple : «Je n'ar-rive pas à parler spontanément àmon chef de mes idées.» «As-tudéjà eu l'occasion de le faire?»«Oui.» «Sur des sujets impor-tants ?» «Oui.» «Pourquoi cela a-t-ilfonctionné ?» «J'avais élaboré unplan daction sur un projet.» «Qu'ena-t-il pensé?» «Il m'a félicité»...C'est efficace pour se rassurer.

Autre parade possible, plus utili-sée à l'étranger qu'en France : pra-tiquer la méthode Coué, par le biaisd'affirmations positives. «Pluscelles-ci seront courtes, spécifiqueset formulées au présent, mieux ellesneutraliseront vos croyances limi-tantes», expliquent Rosette Polettiet Barbara Dobbs, des profession-nelles de santé, dans «L'Estime desoi» (Editions Jouvence). Depuis saprise de poste en tant que manager,Céline Chaubard a adopté uneautre technique. Chaque soir, elleliste ce qu'elle a effectué de positifdans la journée et les résultatsqu'elle compte obtenir le lende-main. «Imparable, dit-elle, pourgarder un mental d'acier.»

Donnez-vous le droit d'échouerpour ne plus craindre la chuteUne autre croyance se révèle par-ticulièrement ravageuse : se direqu'on n'a pas le droit de se louper.Elle sévit particulièrement chez lessportifs de haut niveau. «L'erreurest de faire dépendre son estime desoi d'une seule performance ou deses performances dans un seul do-maine, indique Juliette Tournand,coach de dirigeants et de grandsnavigateurs, auteure de "Secrets dumental" (InterEditions). Car aumoindre accroc, tout s'effondre.»

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Face à cette menace, surtout si vousvous investissez trop dans votreboulot, elle préconise deux re-mèdes. «Tout d'abord, identifiez aumoins trois grandes sources d'équi-libre dans votre vie : votre situationfamiliale, vos relations amicales etun hobby où vous excellez, parexemple. Ainsi, si vous subissez unrevers professionnel, les autresaspects vous aideront à préservervotre énergie, vos émotions posi-tives et votre estime de vous.»

C'est ainsi que procède le skip-peur Jean Le Cam, qui dispute de-puis des année le Vendée Globe.Avant et pendant l'épreuve, ilgarde toujours en tête l'enjeu de lacourse, mais il n'oublie jamais qu'ilne s'agit que d'un pan de son exis-tence. Résultat, en cas de contre-performance en mer, il s'appuie surses deux autres «raisons d'être», safamille et sa passion de la techno-logie, pour se remotiver. «La se-conde technique est de concentrerses efforts sur ce qu'on peut maî-triser, poursuit Juliette Tournand.Boucler un dossier, bétonner unargumentaire, piloter tel projet...Inutile de dépenser son énergie às'inquiéter pour des éléments horsde notre contrôle.»

Affranchissez-vous du regardque les autres portent sur vous«Tout le monde se fichait de moi,même mon banquier, raconte Guil-laume Gibault, qui a créé Le Slipfrançais en 2011. J'ai quand mêmeréussi à lui emprunter 10 DOO eurospour un projet qu'il estimait com-plètement ringard.» Ce patron de27 ans (lire son témoignage pageci-contre) ne s'est pas laissé désta-biliser par les moqueries. Bien luien a pris : surfant sur le très en vo-gue «made in France», sa PME sa-crement culottée réalise déjà300000 euros de chiffre daffaires.

Pourtant, le regard des autrespeut facilement ébranler une es-time de soi vacillante. «On entrealors dans un cercle vicieux qui

"La Methode Target.Guide de préparationmentale", de ChristianTarget, Chiron,384 pages, 36 ê.

consiste à toujours chercher l'ap-probation de l'autre», observe lepsychothérapeute Frédéric Fanget,auteur d'«Oser, thérapie de laconfiance en soi» (Odile Jacob).Pour croire en soi, il faut d'abordse sentir libre. Ne donnez pas auxautres le pouvoir de vous juger,permettez-leur seulement d'expri-mer leur opinion. Et si le doute estexprimé par votre chef? Minimi-sez-en autant que possible la por-tée, comme a appris à le faire Vir-ginie David-Cosme, lorsqu'elleétait formatrice chez Air France.«J'avais demande à mes supérieurssi je pouvais passer du statutd'agent de maîtrise à celui de cadre.C'était légitime, mais ma n + 2 m'arétorqué : "Je ne suis pas sûre depouvoir vous faire confiance." J'aiété tellement choquée que j'en aidéveloppé une cervicalgie aiguëqui m'a forcée à prendre du reculvis-à-vis de mon travail.» Cettemise à distance lui a permis de pui-ser dans ses ressources : elle a fina-lement décroché une formation,puis un poste de cadre à la DRH.

Visualisez-vous en train detriompher des obstaclesEt si vous deveniez le metteur enscène d'un film où tout se dérouleparfaitement ? Vous avez lemeilleur rôle, vous réussissez avecbrio tout ce que vous entreprenez,vous vous sortez des situations lesplus délicates. C'est ce que lescoachs sportifs appellent la «visua-lisation» : vous suscitez une succes-sion d'images mentales où vous at-teignez vos objectifs. Jack Nicklaus,l'un des meilleurs golfeurs de tousles temps, avait ainsi l'habituded'attribuer 10% de sa réussite à saforme physique, 40% à sa tech-nique et 50% à la visualisationmentale de ses coups (trajectoire,réception, rebond de la balle...).

Si cette technique se révèle telle-ment efficace, c'est parce qu'elleleurre le cerveau. «Que l'indi-vidu visualise un geste ou qu'il

l'exécute réellement, pour notrecortex, c'est pareil : les connexionsneurologiques sont les mêmes»,explique Nicolas Dugay.

Détendez-vous et laissez librecours à votre imagination. «Vi-sualisez une fin heureuse qui cou-ronne un parcours sans faute ac-compagné d'un sentiment desatisfaction intense, suggère EdithPerreaut-Pierre, ancien médecinmilitaire et coach, auteure des"Techniques d'optimisation du po-tentiel" (InterEditions). Ensuite,reprenez le scénario depuis le dé-but, en imaginant cette fois quevous franchissez un à un tous lesobstacles rencontres.» Ainsi, ce di-recteur informatique, déstabilisé àl'idée de présenter son projet enpublic, a d'abord visualisé la fin desa conférence couronnée d'applau-dissements. Ensuite, il a mentale-ment revécu lexpérience en se re-présentant en train de bredouiller,d'avoir des trous de mémoire, puisen se voyant retomber sur sespieds. «On peut aussi rechercherdans son passé des réussites simi-laires à celle qu'on voudraitconnaître», souligne la sophrolo-gue Nathalie Bergeron-Duval.

L'intérêt de la visualisation ? Ellemobilise nos cinq sens. Luc a en-tendu les bravos, connu la satisfac-tion d'être écouté, éprouvé la peurde perdre le fil de ses pensées, sentisa gorge devenir sèche : des imagesqu'il a rectifiées en s'imaginant re-prendre sa respiration, boire unverre d'eau, consulter ses notes...Il faut répéter ce processus aumoins quinze à vingt fois pour an-crer en soi de nouveaux réflexes«pavloviens». L'idéal est même derepérer, au cours de cette sessiond'imagerie mentale, un stimulusqui vous aidera à trouver une éner-gie positive avant l'épreuve. PourZinedine Zidane, c'était, avantchaque match, d'enfiler systémati-quement sa chaussette gaucheavant la droite. •

Marie-Madeleine Sève

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l'action, le meilleurQuand nos pensées alimentent notre anxiété et nous empêchent d'aller de l'avant,une seule solution: se remettre en mouvement. En s'aidant de techniques précises.

£e plus difficile a été dedonner ma démission. Lanuit précédente, je n'en aipas dormi», se souvientNicolas Bergerault, à pro-

pos du lancement de L'Atelier deschefs, les cours de cuisine qu'il acréés avec son frère, François, en2004. Aujourd'hui, son entrepriseconnaît un beau succès, même sielle n'est pas encore rentable. «Al'époque, on ne nous donnait pasplus de six mois, poursuit-il. Moiaussi, j'avais des craintes. Pourtant,nous avions peaufiné notre busi-ness plan, j'avais les moyens finan-ciers pour tenir un an, et, en casd'échec, je pouvais réintégrer monancienne entreprise, Nestlé.»

Même en ayant solidement pré-paré son projet, Nicolas Bergeraulta donc hésité à sauter le pas. Quelque soit le contexte dans lequelnous évoluons, passer à l'actionn'est pas toujours aisé. Cette miseen mouvement est pourtant néces-saire. Tout d'abord parce que, àforce de tergiverser, on finit par seretrouver paralysé par l'angoisse.Ensuite, parce que l'action cons-truit le mental : il s'agit en effetd'un stimulant très puissant, quifait se sentir rapidement plus fort.

Dès lors, comment dépasser nospeurs ? «La meilleure solution restela confrontation», indique PatrickLégeron, psychiatre et fondateurdu cabinet Stimulus, spécialisédans la gestion du stress. Autre-ment dit, jetez-vous à l'eau. Maisattention : un minimum de prépa-ration est indispensable. Pas ques-tion de se fixer des défis hors denotre portée ! Un quadra qui avait

la phobie de la prise de parole enpublic s'était ainsi engagé, pourdompter son handicap, à parler de-vant 300 personnes lors de la con-vention annuelle de son entreprise.Un objectif démesuré, qui lui avalu d'être pris de vertiges surscène. L'humiliation s'est soldéepar une lourde thérapie pourretrouver sa confiance en lui. Bref,passer à l'acte est salutaire, mais neplongez pas dans le grand bainavant d'avoir appris à nager.

Transgressez des interditspour dédramatiser les enjeuxLe passage à l'acte va neutraliservos peurs «anticipatrices», cellesqui précèdent l'initiative et dispa-raissent dans la situation. C'est lecas du trac, par exemple. En revan-che, ne comptez pas sur l'actionpour éliminer les peurs de «situa-tion», comme celle de l'avion : ellesatteignent au contraire leur pa-roxysme dans le contexte redouté.Pour les juguler, il faut procéder àune sorte de «désensibilisation» quiva entraîner une désacralisation dela situation. En psychologie, e est cequ'on appelle «l'acceptation» del'émotion. Le regard de vos collè-gues vous paralyse ? Vous craignezque l'on vous trouve maladroit, stu-pide ? «Habituez-vous à faire deserreurs dans un contexte où il y amoins denjeux, recommande Pa-trick Légeron. Renversez une pilede pulls dans un magasin, affirmezà votre boulangère qu'on est jeudialors qu'on est vendredi... Cesexercices pratiques vous feront réa-liser que les conséquences de vosactes ne sont pas si terribles.»

Aprèsl'agoraphobie,les "phobies

sociales" sontles sources

d'anxiété les plusrépandues chez

les individus.Parmi elles,la peur de

s'exprimer enpublic, celle de

passer desexamens ou

l'éreutophobie,qui désigne la

crainte de rougiren public.

Source «Manuel du phobiqueet de I anxieux»,

du psychothérapeute americainEdmund J Boume

Obligez-vous aussi à rompre avecvos habitudes : le midi, ne déjeunezjamais deux fois de suite au mêmeendroit ; variez les itinéraires pourrentrer du bureau; en réunion, nevous asseyez pas toujours à lamême place, etc. A première vueinsignifiantes, ces petites rupturesvous apprendront à gérer les im-prévus. «Cela vous aidera aussi àdédramatiser l'action, qui rebuteparce qu'elle crée un changement»,explique Jean-Guy Perraud, coachet fondateur du cabinet Hexalto.

Autre astuce, quand quelquechose vous effraie, déplacez le pro-blème. Vous n'aimez pas prendre laparole en public car votre physiquevous gêne ? Travaillez à fond vosdossiers pour que votre auditoirese concentre sur ce que vous diteset non sur votre apparence. Un en-trepreneur du bâtiment qui avaithorreur de démarcher les clientspar téléphone a ainsi trouvé la pa-rade en focalisant ses appels surl'aspect technique des devis. Necraignant plus d'être jugé trop in-trusif par ses prospects, il ose dé-sormais décrocher son téléphone.

Réduisez la pression que vousfaites peser sur vous-mêmeSydney, le 20 septembre 2000. Adeux jours du début de la compé-tition, Marie-José Perce, la plusgrande chance de médaille fran-çaise en athlétisme, quitte les jeuxOlympiques sans avoir foulé lapiste. C'est l'épilogue d'un feuille-ton rocambolesque qui l'avait vuearriver en Australie peu sûre de saforme, puis disparaître sans aver-tir personne. La championne

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remède à l'angoisseévoque alors l'agressivité des jour-nalistes australiens. «Marie-Jo» estpourtant rompue à l'arène média-tique. «Venue défendre une doublemédaille d'or sur 400 mètres, ellen'a pas supporté la pression qu'elles'était mise toute seule», avait àl'époque expliqué Philippe Lam-blin, le patron de la Fédérationfrançaise d'athlétisme.

Deux jours plus tard, l'épreuvede judo commence. Chez les plusde 100 kilos, David Douillet défendlui aussi son titre. A une différenceprès. Le judoka arrive décontracté :des blessures à répétition l'ont éloi-gné des tatamis pendant douzemois. Il n'a rien à perdre. Et décro-che sa deuxième médaille d'or.

«Le surinvestissement est néfaste,explique Patrick Légeron. L'indi-vidu se retrouve prisonnier d'uneanxiété qui le paralyse.» Et qui lecondamne à l'échec. Lorsque noussommes sous pression, notre corpsproduit trop de cortisol, la subs-tance chimique toxique associée austress. Dès que celui-ci atteint unseuil critique, le plus léger grain desable dans les rouages peut déclen-cher une réplique de l'amygdale,qui va actionner le signal d'alarmedu cerveau. L'instinct prend alorsle dessus sur notre rationalité etnous pousse à agir de manière irré-fléchie. Au lieu de penser, puisd'agir, nous répondons par le com-bat ou la fuite. Un phénomène que

les scientifiques appellent une«prise en otage émotionnelle».«Attention également au culte dela performance, tout aussi contre-productif, précise le psychiatre.Pour se libérer de la pression,mieux vaut se dire "je préféreraisgagner", plutôt que "je dois abso-lument gagner."»

Autre manière de progresser:raisonner en termes de bénéfices àobtenir et non d'obstacles à surmon-ter. G est l'état d'esprit de SandrinePlasseraud, fondatrice de lagencedigitale We are Social : «Quand jecherche de nouveaux contrats, je neme dis pas: "Réussirai-je à con-vaincre tel client?", mais plutôt:"Travailler pour telle entreprise

Martine TEILLACPSYCHANALYSTE

"Un sentiment d'injus-tice (une promotionattribuée à un collèguequi ne la méritait pas),un manque de recon-naissance, un penchantnaturel à se compareraux autres (on sepolarise alors sur sesfaiblesses)... tels sontles ingrédients quialimentent la spiralede l'échec. A conditionde ne pas intervenirtrop tard, il est possiblede se remettre ensituation de succès.L'élément clé de cerevirement : rompreson isolement et

TRANSFORMEZ LA DESCENTE VERS L'ECHEC EN MONTEE VERS LE SUCCES

Vous passezà la deuxième

étape, puis à lasuivante, et

ainsi de suite.Vous éprouvez

une légèreappréhension,

mais le butsemble

accessible.

Vous faites unpremier pas,

que vous

etre confiance

augmente,vous êtes fier

de vous.

I i

Le projet estmené à terme,

vous voussentez

performant.

+-aCOURBE DE LA RÉUSSITE

ON VOUS FIXEUN OBJECTIF

[vous rassurer,listez vos points forts^ettoutcequeyous^

(r Vous devez sortir del'inaction. Pour fran-chir le premier pas,découpez l'objectifinitial en plusieursobjectifs intermé-

Prévenez votremanager de votre-retard et desdifficultés que vousrencontrez pour qu'ilvous épaule sur lapremière étape etvous aide à franchirles suivantes.

Vous avez lesentimentque vous

n'arriverez pasà remplir

la mission.

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"Jaipris soin de ne m'entourerque de personnes positives"

"Lorsque j'ai créé mon agence, en 2010, je "venais d'arriver d'Angleterre. J'étais seuleet pleine de doutes. Est-ce que je démarchaisles bons prospects ? Est-ce que je ciblais les,bons secteurs d'activité? Je sentais que ce;questions risquaient de me paralyser. Je me^u»alors volontairement entourée de personnespositives et dynamiques. J'allais souvent à dessoirées 'networking', où je retrouvais d'autrescréateurs de start-up. C'était rassurant de |partager nos problèmes et de confronter nos !

points de vue. J'y ai trouvé du soutien etbeaucoup d'enthousiasme: on s'intéressait àmon projet, on m'encourageait... Cela changeaitdes cassandres qui passaient leur temps àdénigrer mes idées. Lorsque j'ai constitué monéquipe, j'ai veille aussi à recruter des collabora-teurs optimistes. En période de doute, on se,,pousse les uns les autres à aller de l'avant."1

Poursuivre plusieurs objectifs de front,c'est multiplier les occasions de réussir

me permettrait d'accroître monchiffre d'affaires de 5%."» De mê-me, si vous avez eu une expériencemalheureuse, ne cherchez pas àfuir toute situation similaire à cellequi vous a mis en difficulté. Si, parexemple, vous avez eu des déboiresen mangeant, ne vous soustrayezpas à une nouvelle directiond'équipe. «Demandez-vous plutôtquelles solutions appliquer pourne pas reproduire vos erreurs, ob-serve Christine Castillon, coachchez ActionCoach. Savoir recadrersans froisser, déléguer sans êtredans le surcontrôle... L'action ef-fraie moins lorsqu'on se concentresur un objectif positif.»

Placez-vous dans un contextede dynamique constante«L'action engendre laction. Ayeztoujours plusieurs projets en cours»,conseille Jean-Marc Gandy, fonda-

teur du cabinet Novasun et coau-teur de «Se construire un moral ga-gnant». Poursuivez un objectif dansle domaine professionnel (décro-cher un nouveau budget, changerde poste...), un autre au niveau fa-milial (programmer vos prochai-nes vacances, repeindre votre ap-partement...) et un dernier dansun registre plus personnel (appren-dre une langue étrangère, amélio-rer votre temps aux 10 kilomè-tres...). En multipliant les projets,et donc les occasions de réussite,vous renforcez votre capacité à agir.

«Lorsqu'on mène différentes ac-tions, on s'habitue à prendre desdécisions, confirme Jean-MarcGandy. Et quand l'un des projetsaboutit, on en tire de la satisfac-tion, ce qui renforce la dynami-que.» Catherine Michaud, direc-trice de XL, la filiale relation-clientsde lagence TBWA, en sait quelque

lrie secret

tf e l'action,c'est tfe

s'y mettre

Emile-AugusteChartier,dit Alain,

philosophe duxxe siecle.

chose. Non seulement elle a lancéla structure qu'elle dirige au-jourd'hui, mais elle fait trois heuresde gymnatique par semaine, estadministratrice dl'une associationcaritative, donne des cours de mar-keting à Assas... «Je n'accepte unprojet que s'il a un lien avec ce queje fais déjà, explique-t-elle. Car jesais qu'il va nourrir mes autresactivités.» Surtout, à force de s'im-pliquer dans des domaines aussidifférents, elle se sent capable detout affronter. Lorsqu'un nouveauprojet se présente à elle, elle s'in-terroge seulement sur les délais etl'organisation. Jamais sur sacapacité à le mener à bien.

Préférez les petitesavancées aux grands sautsSouvent, c'est le premier pas quicoûte. Evitez de vouloir franchir uncap trop important dès le début.Commencez par vous fixer un butaccessible, comme le préconise laméthode GTD (pour «GettingThings Done»), mise au point parle consultant David Allen (lire le

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Se construireun moralgagnant

"Se comoral gagnant",de Jean Marc Gandyet Françoise Faure,Afnor, 196 pages,26 euros

dossier «Faire plus avec moins»,Management numero 202) C'estainsi qu'a procede ce cadre com-mercial dans I informatique, terrerise a l'idée de s'exprimer en an-glais Sa societe ayant ete rachetéepar une firme britannique, il devaitparticiper a des réunions mensuelles dans la langue de ShakespeareII s'est d'abord exerce a parler pen-dant une ou deux minutes, avant depasser a dix, puis a quinze Au de-but, il s'adressait a son seul entou-rage Puis a son equipe Lorsquele jour J est arrive, il a ainsi pu pré-senter ses resultats sans stress

Récemment, Alexandre Courvoisier, coach et formateur chezStaff Xperience, a dû accompagnerun trentenaire incapable de trouverun job fixe depuis dix ans II a applique la même methode «L'objec-tif était qu'il trouve un CDI Maîsavant cela, il fallait qu il analyse lespetites annonces, effectue des re-cherches sur les entreprises, refasseson CV, écrive des lettres de moti-vation et décroche des entretiensDécouper ainsi le processus lui apermis de ne plus se sentir écrasepar le but final » Comment identifier les différentes etapes? «Conce-vez un retroplannmg, comme lefont les entreprises pour le lancement d'un produit», conseille JeanGuy Perraud chez Hexalto C'estainsi que procede le fabricant BDOkeen «Pour lancer notre liseusenumerique en Norvege au moisd'avril, nous devons rencontrer lesrevendeurs du pays mi-février enayant auparavant réalise une etudede marche et programme un brain-storming en decembre», détaille ledirigeant, Laurent Picard A vousd'adapter ce mode de fonctionne-ment a vos ambitions

Soipnez votre hygiène de vieet éloignez les rabat-joieEtre dynamique exige aussi de respecter une certaine hygiene de vie«Les gens en forme physiquementse révèlent plus stables émotion-

nellement et moins déprimes»,confirme Jean Guy Perraud Faitesdu sport course, velo, natation,marche rapide Pratiquer unedemi-heure d'activité endurantepermet de sécréter de l'endorphme, un euphorisant naturel, etde la serotonme, une hormonequi a des effets positifs sur le morai et la confiance en soi

Prenez aussi soin de votre sommeil Si mettre au point une proposition commerciale vous coûtepar exemple des efforts faramineux alors que, jusque-la, vous lefaisiez sans souci, c'est le premiersigne d'un manque de repos Pen-dant quelque temps, dormez uneheure de plus par nuit Exposez-vous aussi a la lumiere du jour,surtout en période hivernale Enfin, adaptez votre alimentation Lesoir, mangez sucre (les glucidesendorment) Le matin, privilégiez

les protéines, qui donnent un coupde fouet car elles favorisent la do-pamine, l'hormone de l'éveil

Une fois que vous aurez retrouvela forme, fréquentez des personnesqui vous donnent la pêche Quittea faire un peu le menage dansvotre entourage Difficile en effetde rester dynamique quand l'environnement n'y est pas propice«Au bureau comme en prive, eloignez vous des rabat joie conseilleChristine Castillon Ils sapent lemoral et freinent les initiatives »Privilégiez au contraire les indivi-dus bienveillants et encourageants(lire le temoignage ci contre) SeIon une etude menée en 2008 aupres de 5 000 habitants du Massachusetts, le bonheur est en effetcontagieux un individu heureux«contaminerait» les autres jusquedans le troisieme cercle de ses con-naissances • Sébastien Pierrot

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fes bonnes façons tfetransmettre son énergie

Vos équipes ont le moral dans les chaussettes ? Créez un nouvel élanen soulignant les bons résultats et en stimulant l'implication de chacun.

âleurs, les Français ? Ilssont en tout cas les re-cordmans de la démo-tivation, à en croire ledernier baromètre

Edenred-Ipsos sur le bien-être dessalariés en Europe. Pour 40%d'entre nous, la motivation au tra-vail diminue au fil des ans. Si lesItaliens nous suivent de près(36%), en Allemagne, le clan des«démotivés» ne compte que 20%des salariés. En cause notamment,le manque de reconnaissance.«Lorsque le travail est bien fait, lesmanagers français considèrent quec'est normal : les salariés sont payéspour ça, il n'y a pas à les féliciter,analyse Patrick Légeron, psychia-tre et spécialiste du stress en entre-prise. En revanche, quand quelquechose ne va pas, ils tirent immédia-tement la sonnette d'alarme. Résul-tat, les collaborateurs finissent parperdre leur enthousiasme.» A l'in-verse, nos voisins anglo-saxons sa-vent créer une force d'entraînementau sein de leur équipe en valorisantles résultats des uns et l'implicationdes autres. Voici quatre conseilspour suivre leur exemple.

Adoptez la "positive attitude"en toutes circonstancesEn France, le pays de Descartes, lapensée rationnelle et lesprit criti-que constituent les fondements denotre système de valeurs. Du coup,une personne optimiste, enthou-siaste et joviale sera regardée avec

méfiance, voire condescendance.«Un manager enjoué, généreux encompliments, sera souvent consi-déré comme trop "gentil", et doncincapable de diriger», confirmePatrick Légeron. Or la réalité duterrain prouve le contraire : pourtransmettre de l'énergie à ses équi-pes, il est nécessaire de garder sonoptimisme. «Si vous semblez dé-motivé ou inquiet, cela finira parplomber le moral de tout lemonde», estime Xavier Soler, coachchez XS Training.

Encourager ses troupes, c'estaussi une affaire de vocabulaire : lesmots employés doivent avoir unecharge positive. «Ne pointez pas leslacunes d'un collaborateur, maissoulignez les "points d'efforts" surlesquels il peut s'améliorer», con-seille Philippe Gabilliet, consultantet professeur à l'ESCP. Et souvenez-vous de ce chiffre : 2,9. C'est le ratiointeractions positives/interactionsnégatives à respecter pour qu'uneéquipe réussisse. Tiré de la modé-lisation mathématique du psycho-logue Martial Losada, il révèle qu'ilfaut trois remarques positives pourcontrer les effets démoralisantsd'une seule critique !

Ensuite, adoptez ce qu'Yves deMontbron, consultant et auteur dublog Manager-positif.com, appellela «posture du manager positif» :«Face au "pourquoi" du pessimiste,opposez le "comment faire pour",autrement dit la recherche de solu-tions.» Jean Muller, directeur gêne-

Les émotionspositives, comme

la gaieté etla cordialité, sontplus contagieuses

au sein d'ungroupe que les

humeursnégatives, tellesque l'irascibilité.Par ailleurs, elles

favorisent lacoopération,

l'honnêteté etaméliorent lesperformances.

Source etude de la YaleUniversity School of

Management

rai délégué au commerce et au dé-veloppement chez JCDecaux,privilégie systématiquement leverre à moitié plein. «Il y a troismois, un important client nous aannonce qu'il réduisait son budgetpublicitaire et qu'il ne l'accorderaitplus qu'à un ou deux prestataires.Alors que mes commerciaux l'ontpris comme une menace de perdrele contrat, j'ai tout de suite penséqu'il s'agissait au contraire d'uneopportunité : si nous devenions unpartenaire privilégié, nous obtien-drions un budget plus importantqu'actuellement.» Cette attitude apoussé les forces de vente à retrous-ser leurs manches... et leur a per-mis de remporter le marché. C'estce que Shawn Achor, spécialiste dela psychologie positive aux Etats-Unis, appelle «l'effet Pygmalion»entre un manager et ses collabora-teurs : ces derniers ont tendance àcalquer leur comportement sur lesattentes de leur responsable.

Profitez dè chaque occasionpour célébrer une réussiteCertains managers pensent ques'ils fêtent un succès, cela va inci-ter les équipes à se reposer surleurs lauriers. C'est une grossièreerreur de raisonnement. La con-fiance en soi, l'envie d'aller del'avant se construisent à coups deréussites, même petites, et non de«il va falloir faire encore mieux».Profitez de chaque occasion pourcélébrer les victoires, même de fa-

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Adaptez votre attitude à la maturité professionnelle de vos troupes

LE QUADRA EN BAISSE DE REGIME

ll a le sentiment que sa carrière patine. Pour lestimuler, élargissez son champ d'action etaccroissez ses responsabilités. Confiez-lui desmissions plus complexes mais plus proches deses centres d'intérêt. L'objectif est qu'ilretrouve du plaisir dans ce qu'il fait :favorisez ses initiatives,,laissez-le exprimer ses -jjidées et associez-le Iaux prises de ;décision. Ayant de :jl'expérience, il a jdavantage besoin î,d'être encouragé ,,que d'être dirigé. '•) i

LE TRCNTENAIRE IMPLIQUE

ll a certes des compétences mais ce n'est pasencore un cadre chevronné. En revanche, il estimpliqué. Soyez à la fois directif (il a encorebesoin qu'on lui donne des insructions) etencourageant, en soulignant ses qualitéset ses axes de progrès.Pour entretenir sa moti- ;ai

vation, laissez-le s'ap-proprier les projetsque vous lui confiez.Donnez du sens à sontravail : expliquez-lui les objectifs. IMontrez-lui enfin ce iqu'il va apprendre. *

COMPORTEMENT

L'EXPERT PASSIONNE PAR SON JOB

ll maîtrise non seulement à merveille lesrouages de son job, mais c'est en plus unpassionné. Sans cesse en quête d'une nouvelleidée, d'une amélioration, il met beaucoupd'énergie et d'enthousiasme dans son travail.Pour entretenir son allant, laissez-le fonction-ner en autonomie. Placez- o,,»vous en observateur, touten vous montrantdisponible s'il sollicite jjvotre soutien. IL'objectif est jlqu'il transmette jà son tour son ;enthousiasme, i

DIRECTIF DU MANAGER

LA JEUNE RECRUE INEXPERIMENTEE

ll faut lui donner des ordres précis... Ayant peuou pas d'expérience, ce jeune qui sort de l'écolea en effet besoin d'être guidé et secondé.L'objectif est de lui faire prendre progressive-ment confiance en lui. Lui confier des tâchesqu'il ne maîtrise pas créerait du stress.Favorisez aussi son intégra-tion dans l'entreprise, unedimension essentielle Àpour lui. Objectif:lui permettre dedévelopper un senti-ment d'appartenancequi l'aidera à semotiver au quotidien. ,a

Connaissez-vous le mana-

gement "sta-tionner? Cettethéorie améri-caine éprouvéeest précieuse pourinsuffler dudynamisme auxéquipes. Selonelle, encadrer tousles collaborateursde la même façonest inutile. Il fautadapter sonmanagement enfonction du degréde compétenceet d'engagement(mélange de

^motivation et deconfiance en soi)de chacun. Idempour transmettreun moral d'acier:tout dépend duniveau de matu-rité profession-nelle (rien à voiravec la maturitépsychologique)du salarié. Pourentraîner voscollaborateursdans votre sillon,vous devrez doncajuster, au cas parcas, votre capa-cité à encourageret à diriger.

çon rapide et informelle. Ne lé-sinez pas sur les félicitations àl'adresse d'un salarié en particulierou de l'équipe dans son ensemble.Ces signes de reconnaissance inci-teront chacun à poursuivre ses ef-forts et à se surpasser. Vous man-quez de temps, contraint de géreren permanence les urgences ? C'estun faux prétexte, selon Ken Blan-chard et Spencer Johnson, deuxpapes du management aux Etats-

Unis, rendus célèbres par leur best-seller «Le Manager minute» (Ey-rolles), qui prône les «félicitationsminute». Le principe : si vous voyezun collaborateur en train de bienfaire son travail, exprimez-lui votrecontentement sur-le-champ, sipossible en présence de ses collè-gues pour accentuer leffet de vospropos. Dans cet esprit, Renault ainstauré «le quart d'heure bravo» :les managers doivent consacrer

quinze minutes par jour à féliciterleurs collaborateurs pour l'une deleurs actions. Mais créer le rituel nesuffit pas, il faut aussi se montrerconvaincant. «Pour être entendue,une félicitation doit être explicite,rappelle Yves de Montbron. A vousde dire au salarié en quoi son tra-vail a été bon, en vous appuyant surdes faits précis.» Cette démarchedoit en outre refléter un climat gé-néral de bonne ambiance dans

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"Une série dè ventesavortées, une journéeportes ouvertes tropcalme... Avec la criseque traverse le secteurautomobile, et Volvo estloin d'être épargné, lemental des commerciauxa tendance àjouer auyo-yo. C'est pourquoi,depuis quèlques mois, jem'efforce d'être encoreplus présent sur le terrain.

Dès qu'une équipe a un coupau moral, je bouscule monagenda pour me rendre àses côtés. Je lui transmetsma détermination et monénergie pour l'aider à rebon-dir. Je joue aussi sur lareconnaissance. A tous lesniveaux. Les dix meilleursvendeurs du réseau intè-grent chaque année unclub d'élite et participenten avant-première à des

événements tels que leMondial de l'auto. Côtéencadrement, je confie àchacun de mes prochescollaborateurs, à tour derôle, un projet stratégique,qu'ils doivent ensuiteprésenter à l'équipe, enprésence du n+2. Celapermet de valoriser leurtravail et leur expertise,mais aussi de lesimpliquer davantage."

Donner le sentiment de participer à une œuvrecollective renforce l'implication de chacun

l'équipe. «Sinon, votre sincéritéet votre authenticité seront remisesen cause», ajoute Christophe Be-noit, consultant en management eten communication. Rien de pire,selon Patrick Légeron, que ces ma-nagers à la mine renfrognée quiappliquent des «techniques» demanagement apprises lors d'uneformation. «Ils vont organiser unpot parce qu'on leur a dit de le faire,mais personne ne croit à leur"enthousiasme", explique le psy-

chiatre. C'est terriblement arti-ficiel.» Car le reste du temps, ilssont en général incapables dumoindre signe de reconnaissancespontané et chaleureux.

Fixez un cap pour susciterl'engagement des équipesOn ne transmet pas non plus d'en-thousiasme en parlant chiffre d'af-faires ou évolution des marges. «Siles objectifs à atteindre n'ont d'au-tre but que la satisfaction du mana-

ger ou de lentreprise, aussi impor-tants soient-ils, ils n'ont aucunechance de motiver vos collabora-teurs, souligne Christophe Benoit.En revanche, si les salariés ont lesentiment de contribuer à une œu-vre collective, ils seront beaucoupplus impliqués et positifs.» C'est cequ'illustre l'allégorie des troistailleurs de pierre : un homme ren-contre un premier tailleur de pierrequi, accablé, lui dit que son travailest une corvée. Le deuxième, avecun léger sourire, lui indique qu'ilconstruit un mur. Le troisième, en-thousiaste, lui explique qu'il bâtitune cathédrale. «Des salariés qui nesavent pas où ils vont ne peuventpas avancer», observe BéatriceBiessy, formatrice chez Demos.

Jouez aussi sur les valeurs de len-treprise, a fortiori si elle valorisel'esprit d'équipe et l'engagement.Lorsque le fabricant de skis Salo-mon a incité ses salariés à adopterdes modes de déplacement moinspolluants, il ne s'attendait pas àsusciter un tel emballement. Plu-sieurs d'entre eux ont créé une as-sociation, Mouv'éco, pour diffuserde bonnes pratiques, comme le co-voiturage, auprès d'autres entre-prises. «Lorsque des salariés s'im-pliquent collectivement, y comprispour une cause sans lien directavec leur activité, cela rejaillit surle quotidien au bureau», remarqueYves de Montbron.

Favorisez la créativité etrespectez le principe de plaisirRien de pire pour briser l'élan deses troupes que de leur imposer uncadre trop rigide. Evitez la planifi-cation à outrance, laissez desplages libres dans les emplois dutemps... Pour susciter de l'énergieet favoriser l'initiative, il faut casserla routine. Lorsqu'elle était respon-sable trade marketing (promotionsur les points de vente) chez YvesSaint Laurent, Béatrice Biessy im-posait à ses collaborateurs desdemi-journées de «loisirs».

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Venu des Etats-Unis, le "Waouhmanagement" a le vent en poupe«Avant Noël, période d'intense

activité, je les emmenais flâner de-vant les vitrines des magasins deluxe. Nous étions excités à l'idée dedécouvrir comment chaque bou-tique mettait en avant ses pro-duits.» De retour au bureau, sescollaborateurs étaient à la fois dy-namisés par cette parenthèse etplus inventifs. Cela implique tou-tefois de se montrer ouvert aux ini-tiatives. Mieux vaut partir d'unbienveillant «Pourquoi pas ?»,quitte à refuser après réflexion, qued'asséner d'emblée un «Non» quidécouragera les bonnes volontés.

Autre principe à respecter : celuide plaisir. Pour être impliqué dansson travail, il faut y prendre duplaisir. C'est ce que pensent 64%

des salariés, selon une enquêteIfop-BNP Paribas. La solution?Etre attentif à la répartition desmissions. «Ne les distribuez pas enfonction de ce que chacun sait faire(logique de compétences), mais auregard de ce que chacun aime faire(logique de talents), conseille Phi-lippe Gabilliet. C'est moins rassu-rant pour le manager, mais plus ef-ficace.» En effet, quelqu'un quiaime faire se donnera à fond pourréussir, même si, au départ, il n'apas toutes les compétences re-quises, tandis qu'une personne quisait faire sans y prendre plaisir sebornera à exécuter la tâche.

Cette recherche du plaisir autravail a permis le développementaux Etats-Unis du courant appelé

«Waouh management». L'idée ?Oser s'amuser en entreprise. «Ilfaut du joyeux, du délirant pourque l'énergie circule», confirmeThierry Calvat, sociologue et direc-teur général d'Inédiction (conseilen innovation sociale). Dans cer-taines entreprises, comme chezGoogle, apparaissent ainsi desmurs d'escalade, des tournois debaby-foot ou de jeux vidéo.

A un niveau plus modeste, on secontentera de créer un environne-ment de travail plus convivial oud'organiser un séminaire de teambuilding un peu original (lire l'en-cadré ci-dessous)... «La plupartdes entreprises leaders du classe-ment mondial "The gréât place towork" pratiquent des formes plusou moins élaborées du Waouh ma-nagement», ajoute le sociologue. Ilserait temps qu'en France les socié-tés passent du Bouh managementau Waouh management. •

Céline Deval

"Comment devenirun optimistecontagieux", deShawn Achor,Se/fond, 329 pages,18,50 euros.

Les séminaires decuisine moléculairedopent le mentaldes troupes touten régalant leurspapilles (ici, unesavoureuse geléede myrtilles surécume de litchis).

La cuisine moléculaire metdu sel dans le travail d'équipe

Oubliez tes stages commandos ou lescompétitions sportives, les collaborateurs

subissent suffisamment de pression enentreprise. Lorsqu'il faut doper le moral destroupes, misez plutôt sur l'aspect ludique.Les séminaires de divertissement arrivent entête des activités préférées des salariés (76%des suffrages), suivis des activités sportives(50%) et culturelles (43%), selon uneenquête du cabinet Coach Omnium. Parmiles tendances les plus en vogue : la cuisine.Des agences comme Aran Prod, For Event ouTeam Tonic Services proposent une variantequi fait de plus en plus d'adeptes: les ateliersde cuisine moléculaire. Accessible à tous, ellea l'avantage d'être surprenante et instructive.Les participants replongent en plein coursde physique-chimie. Au placard couteauxet fouets! Les apprentis cuisiniers travaillentavec du matériel qui semble tout droit sorti d'unlaboratoire (tubes b essai, pipettes, seringues),apprennent les propriétés des ingrédients ets'initient à des techniques étonnantes, commefa sphérification (présenter un liquide sousforme de sphères), la gélif ication ou i'émuision.

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Prenez tfu tempspour vous ressourcerPour garder enthousiasme et fraicheur d'esprit, les moments de répit sontindispensables. A chacun de trouver la bulle d'oxygène qui lui convient.

En parts de marcheSource Nielsen

QUANDLA PAUSE FAIT

VENDREAvec son slogan

"Have a break, havea Kit Kat", Nestlé a

imposé sa confiseriedans le top 3 des

barres chocolatées,derrière Kinder Bueno

et Kinder Max!.

t un rendez-vousquelle ne manque ja-mais, même si sonagenda est aussi rempliqu'une rame de métro

aux heures de pointe. En quèlquesmois, Sisi Yé, consultante en actua-riat chez Milliman, est devenue uneadepte du yoga Bikram, dont laparticularité est d'être pratiquedans une salle chauffée à 40 degrés.Deux fois par semaine, pendantplus d'une heure et demie, elle en-chaîne des postures qui défient leslois de la pesanteur. «J'ai parfois dumal à tenir une position, mais celam'apprend la ténacité et la comba-tivité. Ensuite, je me sens plus se-reine, prête à me plonger dans desdossiers complexes. J'ai besoin deces moments de respiration.»Reposer son cerveau. Nous devonstous nous réserver des rupturesavec le quotidien. Les scientifiquesen sont d'ailleurs convaincus. «Lecerveau a besoin d'environ vingtminutes pour traiter et stocker lesinformations dans la mémoire, ex-plique Edwin Robertson, neurolo-gue à la Harvard Medical School.Or, si vous faites plusieurs chosessimultanément ou si vous enchaî-nez les activités, sa performancediminue. Un peu comme un ordi-nateur, qui devient plus lentlorsqu'il exécute différents pro-grammes à la fois.» A l'arrivée, lesconséquences sont un manque derecul, dcs décisions que l'on risquede regretter... Pour éviter ce surré-

gime, une seule solution : offrir àson cerveau des moments de dé-tente. Laurent Combalbert, qui en-cadre le Raid, constate au jour lejour les effets bénéfiques de tellespauses sur les membres du grouped'intervention de la police fran-çaise. Confrontés à des situationshyperstressantes, ces derniers dis-posent d'une demi-journée hebdo-madaire pour décompresser. «Nousavons suivi l'exemple de Google,qui accorde une journée par se-maine aux employés qui veulentdévelopper des projets à titre per-sonnel, indique-t-il. Sauf que l'ob-jectif fixé à nos hommes est de re-lâcher la pression.» Pour y parvenir,les policiers du Raid font du sport,se consacrent à des actions huma-nitaires. Laurent Combalbert, lui,écrit des livres... sur la négociationde crise. «L'écriture est pour moiun retour aux sources. Je revoismes fondamentaux, je me remetsen question et j'imagine de nouvel-les techniques de négociation.»Prendre rendez-vous avec soi-même.Ces interruptions peuvent aussiprendre la forme d'une méditationquotidienne (cette discipline séduitun nombre croissant de grandspatrons aux Etats-Unis) ou d'unemarche d'un quart d'heure pendantlaquelle on s'efforce de ne pas pen-ser à ses problèmes. En fait, toutesles options sont ouvertes pour fairedes breaks : lire des articles quin'ont rien à voir avec son travail,pratiquer une activité régulière,

sportive ou artistique (lire le té-moignage ci-contre)... L'objectifest juste de s'arrêter un momentafin de retrouver de l'énergie et del'enthousiasme. «On passe sontemps à être disponible pour toutle monde : son patron, sa famille,mais on ne l'est jamais pour soi»,remarque Chine Lanzmann, coachen leadership. Depuis dix ans, elles'accorde, une fois par semaine, cequ'elle appelle un «rendez-vousavec elle-même». «Pour être sûrede ne pas être dérangée, je choisisun lieu hors de mon domicile oude mon bureau, le plus souvent uncafé agréable», poursuit-elle. Pen-dant une heure, elle réfléchit à savie et consigne dans un cahier toutce qu'elle a accompli au cours desjours précédents : «Procéder à l'in-ventaire de ce que j'ai déjà réa-lisé me permet d'envisager avecmoins de stress ce qui me reste àfaire. Cela m'aide aussi à identifierles points sur lesquels je veux fo-caliser mon énergie.»

Bref, e est à vous de trouver votrebulle d'oxygène. Physicien au Cen-tre d'études de Cadarache, l'un desplus importants instituts de recher-che et développement sur l'énergienucléaire en Europe, Yves, 54 ans,dirige des missions dans le mondeentier. Dès que la pression devienttrop forte, ce fan d'alpinisme foncesur Internet pour s'accorder quèl-ques minutes d'évasion sur les sitesqui traitent de sa passion. «Quelleque soit l'activité, l'essentiel est de

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Eléments de recherche : Toutes citations : - STIMULUS : cabinet de conseil spécialisé dans la gestion du stress professionnel et dansl'accompagnement psychologique du changement - DOCTEUR PATRICK LEGERON : médecin psychiatre et directeur ...

vous impliquer dans ce que vousfaites», souligne Fabrice Midal,philosophe et spécialiste de la mé-ditation. On évitera donc de se lais-ser aspirer par les loisirs dits passifs,tels que regarder la télévision ounaviguer sur Facebook, car ils neressourcent pas réellement. Des étu-des montrent en effet que s'ils pro-curent du plaisir et captent l'atten-tion pendant une trentaine deminutes, ils provoquent aussi ceque les psychologues appellent une«entropie psychique», un effetd'engourdissement mental.Instaurer un rituel régulier. Prendredu temps pour vous, très bien, saufque, pour cela, il vous faudrait desjournées de trente-six heures...Mauvaise excuse, rétorque laconsultante et coach Emilie De-vienne, auteure de «52 bonnes rai-sons de prendre son temps» : «IIfaut accepter de souffler et, sur-

... DE NOTRETEMPS, NOUSLE PASSONSÀ RÊVASSER.

C'est ce qu'ontdémontré deuxpsychologues

de Harvard. Pas depanique, c'est béné-fique. Les rêveriespermettraient de

régler les problèmesirrésolus par une

réflexion consciente.Esprit vagabond,

esprit fécond.

tout, s'organiser pour pouvoir lefaire. Avec un peu de discipline,c'est possible.» Le plus difficile, enréalité, n'est pas d'instaurer un mo-ment de relâchement, mais de letransformer en rituel régulier.Pour y parvenir, Fabrice Midal re-commande de prévoir cette cou-pure chaque jour à la même heure,quitte à mettre une alarme sur sonsmartphone. Lui s'oblige à s'étirertoutes les deux heures pendant aumoins trente secondes : «Cela n'al'air de rien, mais depuis que jem'impose cet exercice, je travaillemieux et j'ai moins mal au dos.»Couper tous les contacts. Pendant lelaps de temps que vous vous accor-dez, isolez-vous et coupez tous vosoutils de communication. Vous nereviendrez pas seulement plus re-posé, efficace et motivé, mais vousaurez peut-être aussi trouvé des so-lutions. Rien de tel, en effet, que de

"Quand je me retrouve devantma feuille, fusain à la main, jedéconnecte instantanément.Même si ma journée a ététendue, j'oublie sur-le-champschémas stratégiques et plansde développement : je ne penseplus qu'au modèle à transposersur le papier. Je dessine deuxou trois fois par semaine. Tousles lundis, en atelier, face à unmodèle vivant. Cela m'obliqeà quitter le bureau tôt, avant18 h 30, mais je m'y astreins.Je vais aussi au Louvre le week-end, pour dessiner des statues.Ce que j'apprécie, c'est de créer,en quèlques traits, quelquechose de fort et de vivant. Latechnique importe, mais il fautsurtout apprendre à traduireune émotion, une sensibilité,ce que l'on a rarement l'occasionde faire en entreprise. Percevoiraussi les choses dans leurglobalité, sans se perdre dansles détails inutiles ou trompeurs.Et si parfois mes esquisses sont

0 ratées, je ne me formalise pas.Je me dis que j'apprends, queje ferai mieux la prochaine fois.Je me suis forgé une confianceen moi à coups de crayon."

se détendre pour trouver l'issued'un problème qui semblait inextri-cable. Karine Grundstein, qui tra-vaille à la direction des achats de laSociété générale, en a plusieurs foisfait l'expérience... au milieu d'unbassin de 25 mètres. Depuis un an,elle se rend régulièrement à la pis-cine à l'heure du déjeuner. «Lapause-café et la lecture ne suffi-saient plus à canaliser mon stress,observe-t-elle. Dans l'eau, je réflé-chis mieux. Souvent, lorsque jebloque sur un dossier, le simple faitde m'extraire quèlques heures demon environnement de travail et deme dépenser physiquement me per-met, de retour au bureau, d'y voirplus clair et d'aller à l'essentiel.»

Même la hiérarchie de la jeunefemme a compris que cette pausela rendait plus performante. Et ellel'encourage désormais à ne pas ydéroger. • Karine Henry

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INTERVIEW DE PIERRE GUILLERET PDG DE MICROMANIA

'le préfère les solutionsaux excuses"

Depuis quinze ans,cet optimiste invétérésuite sur le succès.D'abord avec The

Phone House, puisavec Micromania,

dont il a fait le leaderde la distribution

Pierre Guilleret donnel'impression d'êtretoujours là au bonmoment. En 1996, ilcrée The Phone House

juste avant que le marché du por-table n'explose. En 2005, il prendles manettes de Micromania... etc'est au tour du jeu vidéo de décol-ler. Flair ou coup de bol ? Lui parled'abord de travail. Son business,ce quadra l'aborde avec le mêmeétat d'esprit que les défis sportifsqu'il se fixe à intervalles régu-liers, où la victoire se conquiert àla force du mental. Aujourd'huià la tête de 400 magasins et de1400 vendeurs, il est resté fidèle àson ADN d'aventurier-entrepre-neur. Par douce brise ou par grostemps, il demeure positif. Et rai-sonne de préférence en termes desolutions plutôt que de problèmes.Rencontre avec un homme pourqui la chance, c'est d'abord celleque l'on provoque.

MANAGEMENT: Est-ce votremental qui vous a permis de réus-sir ou, à l'inverse, vos succès quiont forgé votre mental?P I E R R E G U I L L E R E T : L aconfiance en soi est un mélanged'inné et d'acquis. J'ai reçu mapart des deux. En tant que parent,je cherche à l'encourager chez mesenfants, en leur disant «tiens toibien et tu vas réussir» plutôt que«descends de là, tu vas tomber».Cette façon de voir les chosesm'aide beaucoup. Mais c'est vraiaussi que lorsqu'on a connu la

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réussite une première fois, on hé-site moins à se jeter à nouveaudans le vide. Après le succès deThe Phone House, j'ai eu besoinde me prouver que mon associé(NDLR: Geoffroy Roux de Bé-zieux, l'actuel patron de VirginMobile France) et moi-même nenous étions pas contentés d'avoirde la chance. Allais-je être capablede relever un nouveau pari ?

Vous vous lancez donc dansl'aventure Micromania en 2005.Qu'est-ce qui, à l'époque, vouspousse à croire à ce projet?P. C.: Lorsque j'ai accepté d'inves-tir dans le capital de Micromania,le secteur du jeu vidéo était encrise. Difficile d'imaginer alorsqu'il allait non seulement rebon-dir mais carrément exploser. Al'époque, personne ne connaissaitla suite de l'histoire : l'arrivée de laWii de Nintendo, celle du publicdes «casual gamers» (joueursoccasionnels). Dès le départ,j'avais accepté de vivre avec unniveau de risque élevé. Et puisnotre réseau est passé de 200 à 400magasins, de 200 à 500 millionsd'euros de chiffre d'affaires...

Utilisez-vous des méthodes par-ticulières pour vous sentir fortmentalement?P. C. : Ma technique pour renfor-cer mon mental est simple : tra-vailler beaucoup et oser. Commele disent les Anglais, «Overnightsuccess usually takes about fifteenyears» («Réussir du jour au lende-main prend en moyenne unequinzaine d'années»). Mais, dansle business comme dans le sport,je ne prends jamais de risques sansm'être au préalable entouré d'unmaximum de précautions. L'étédernier, j'ai escalade trois som-mets de 4000 mètres dans lesAlpes. Un défi qui exige une pré-paration minutieuse. Les entre-preneurs, comme les aventuriers,sont rarement des têtes brûlées.

Je suis plusdugenre'Accroche-toi,tu vas réussirque 'Descendsde là, tu vastomber.'

1991Diplôme de HEC et deBerkeley, il entre chezGemini Consulting.1996A 29 ans, il crée ThePhone House avecGeoffroy Roux deBézieux et devient DG.2000Cède ses partsau britanniqueCarphone Warehouse.

2005Devient président deMicromania en rem-placement d'AlbertLoridan, le fondateur.

2008Rachat de Micromaniapar l'américain Game-Stop. Pierre Guilleretreste à la présidence.2011Vice-président seniorde GameStop, chargede la France et del'Europe du Sud.

Prendre des précautions, est-cevraiment compatible avec votregoût pour l'action?P. C. : Tout dépend des enjeux.Mais il faut bien avancer. Sinon,vous restez toute votre vie au bordde la piscine à vous demander sivous êtes capable de la traverser.Bien sûr qu'une décision estmeilleure quand on la mûrit len-tement. Simplement, la vitesse estfondamentale dans les secteurs oùj'évolue, avec des règles du jeu quichangent en permanence. On selance. On se perfectionne en route.Ça ne fonctionne pas ? On recom-mence. Cessons de dramatiserl'échec : les entreprises qui inno-vent le plus sont celles où l'on saitpardonner les erreurs.

Comment transmettez-vousvotre optimisme à vos équipes?P. C. : En leur accordant ce droit àl'erreur, justement. Si elles réussis-sent, elles en tirent les lauriers.Sinon, c'est moi qui en porte laresponsabilité. Un manager quiassume pleinement les échecs fa-vorise la confiance au sein de sonéquipe. Et puis l'optimisme secommunique aussi avec le corps.Quand vous montez sur scènepour parler à 450 responsables demagasin, vous avez intérêt à avoirla niaque. S'ils vous sentent fai-blard, vous êtes foutu.

Vous prônez un management peudirectif. Cela participe-t-il aussiau renforcement du mental devos collaborateurs?P. C. : Cela développe en effet leurautonomie. Lorsque l'un d'euxentre dans mon bureau en disantqu'il a un problème sans avoirréfléchi à la moindre solution, jel'invite d'abord à y repenser. Sou-vent, je demande à la personne cequ'elle aurait fait si je n'avais pasété là. En général, elle trouve quel-que chose de très malin. Chez Mi-cromania, j'ai instauré une maxi-me: «Pas d'excuses, des solutions.»

Cela fonctionne à tous les niveaux.Ton magasin ne marche pas àcause des travaux de voirie ? Je nevais pas appeler le maire du Havrepour qu'il accélère le chantier dutramway! Parle-moi plutôt de ceque tu envisages de faire... J'at-tends de chacun un comportementd'entrepreneur. Pourquoi faudrait-il que tout vienne du siège ?

Avez-vous déjà connu des mo-ments de doute?P. C.: C'est permanent. Si l'on aconfiance en soi, c'est parce que ladernière fois qu'on s'est remis enquestion n'est pas si lointaine. Il ya quand même eu un moment oùj'ai senti mon optimisme faiblir.The Phone House n'avait mêmepas un an. Notre tout jeune direc-teur des achats s'était trompé etavait commande dix fois trop detéléphones. De quoi couler laboîte. On n'allait pouvoir payer nila commande ni les salaires. Pen-dant quèlques heures, j'ai vécu ungrand moment de solitude. Puisj'ai appelé les fournisseurs et j'airéussi à leur faire accepter de re-prendre la marchandise. Quandon n'a plus le choix, on trouvel'énergie pour s'en sortir et on de-vient beaucoup plus convaincant.

La conjoncture actuelle vousinquiète-t-elle?P. C. : Le marché du jeu vidéo n'ajamais été aussi difficile qu'aujour-d'hui. On a le sentiment de courirsur un tapis roulant qui accélère.Pour se maintenir malgré unebaisse de 25% en quatre ans, il fautredoubler d'efforts et trouver denouvelles sources de revenus : ona développé le marché de l'occa-sion, lancé des systèmes d'assu-rance. .. Ce sont de petites chosesmais, à l'arrivée, cela fait la diffé-rence entre «je me résigne parceque le marché ne m'aide pas» et «jetrouve des solutions». •

Propos recueillis par CarolineMontaigne et Matthieu Scherrer