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JUILLET 2013 - N° 799 3’:HIKPKG=\UZ\UY:?k@h@t@j@a"; M 05067 - 799 - F: 5,70 E - RD PORTRAIT… Le corsaire au destin exceptionnel NOS RENDEZ-VOUS INÉDITS : PRÉHISTOIRE, ARCHÉOLOGIE, LES ROUTES DE L’HISTOIRE, L’ORIGINE D’UNE EXPRESSION… NOS RENDEZ-VOUS INÉDITS : PRÉHISTOIRE, ARCHÉOLOGIE, LES ROUTES DE L’HISTOIRE, L’ORIGINE D’UNE EXPRESSION… ALL 6,90 €/BEL 6,30 €/CAN 9,99 $CAN/DOM 6,50 €/ESP 6,50 €/GR 6,50€/ITA 6,50 €/PORT-CONT 6,50 €/LUX 6,50 €/MAR 58,00 DH/MAY 7,90 €/CH 11 FS/TOM AVION 1550,00 XPF/TOM SURFACE 880 XPF/TUN 6,50 TND par Jean-Paul Ollivier LE PREMIER TOUR DE FRANCE DOSSIER Louis XIV, le plus grand danseur de son temps COMMENT TOUT A COMMENCÉ

Le premier Tour de France

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A l'occasion des cent ans du Tour de France, le journaliste sportif Jean-Paul Ollivier retrace la première édition de la célèbre course.

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JUILLET 2013 - N° 799

3’:HIKPKG=\UZ\UY:?k@h@t@j@a";M 05067 - 799 - F: 5,70 E - RD

PORTRAIT… Le corsaire au destin exceptionnel

NOS RENDEZ-VOUS INÉDITS : PRÉHISTOIRE, ARCHÉOLOGIE, LES ROUTES DE L’HISTOIRE, L’ORIGINE D’UNE EXPRESSION…NOS RENDEZ-VOUS INÉDITS : PRÉHISTOIRE, ARCHÉOLOGIE, LES ROUTES DE L’HISTOIRE, L’ORIGINE D’UNE EXPRESSION…

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par Jean-Paul Ollivier

LE PREMIER TOUR DE FRANCE

DOSSIER Louis XIV,

le plus grand danseur de son temps

COMMENT TOUT A

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4 historia juillet 2013

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jacques-Noël PérèsCe professeur d’histoire de l’Église ancienne et patristique à la faculté de théologie protestante de Paris dirige l’Institut supérieur d’études œcuméniques.

Catherine ingrassiaFondatrice en 2000 de l’association Morescarole, elle s’est intéressée à l’iconographie des danses médiévales à l’occasion de son doctorat d’histoire de l’art.

Françoise Dartois-lapeyreMaître de conférences en histoire moderne à l’université Paris-Sorbonne, elle a publié de nombreux articles consacrés à la danse à l’époque moderne.

sylvie jacq-MiocheHistorienne du ballet et professeur agrégé de lettres, elle enseigne l’histoire de la danse à l’École de l’Opéra de Paris.

6 aCtualitÉsLes origines du théâtre

10 À la PrÉhistoireLes premiers préhistoriens

13 arChÉoloGieLes sources sacrées de Trémonteix

15 le MusÉe iNsoliteLe musée de l’Éventail

16 l’art De l’histoireCamille Pissarro : le chantre des ports industriels normands

18 les routes De l’histoireLa route de Guillaume le Conquérant

20 l’iNÉDit Du MoisCopie d’Henri Bergson au concours général de mathématiques

21 uN illustre iNCoNNuPythagore

22 uN Mot, uNe eXPressioNLe chant du cygne

23 l’air Du teMPsPlaisir d’amour

26 Ces jours-lÀ13-15 juillet 1801 : la signature du Concordat

31 DossierUne danse à cinq tempsLe tricentenaire de l’École de danse de l’Opéra de Paris

est l’occasion de revenir sur l’histoire de cette discipline

– tour à tour festive, rituelle, outil de propagande… –

dont la quête d’excellence guide les pas.

62 les Dessous De…Le premier Tour de FranceLe 1er juillet 1903 est donné le départ d’une course par

étapes à travers le pays qui va devenir la compétition

cycliste la plus prestigieuse au monde.

68 sPÉCial villeMontpellier : la rabelaisienne au sang chaudApparue au Xe siècle, la petite cité marchande prospère,

à l’image de son école de médecine, fondée en 1220, qui

attire des étudiants de tous horizons. Mais elle est rat-

trapée, au XVIe siècle, par les guerres de Religion.

78 À l’aFFiChe

84 livres

91 Mots CroisÉs

92 PortraitJohn Paul Jones, le corsaire-pirateCe sujet de Sa Gracieuse Majesté devient au XVIIIe siè-

cle le cauchemar de la marine anglaise.

98 iDÉe reçueLes Chinois exportent la poudre en Europe

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Florence PoudruElle enseigne l’histoire de la danse au CNSMD de Lyon et dans divers conservatoires et universités. Elle a publié en 2010 Dans le sillage des ballets russes (CND, « Expositions »).

jacques-olivier BoudonProfesseur à l’université Paris-Sorbonne, il préside l’institut Napoléon. Son dernier ouvrage : Monseigneur Darboy (1813-1871), archevêque de Paris (Le Cerf, 2011)

jean-Paul ollivierMémoire vivante de la Grande Boucle, il est journaliste sportif et l’auteur de plusieurs livres, dont Chroniques du Tour de France (Larousse, 2013).

alain BoulaireDocteur d’État en histoire, il a beaucoup écrit sur la Marine, et notamment La Marine française (Palantines, 2011). Son dernier titre : Charles II (France-Empire, 2013).

Dossier p. 31 :Une danse à cinq temps

Spécial ville : Montpellier, p. 68 La rabelaisienne au sang chaud

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16 historia juillet 2013

l’art de l’histoire

la peinture impres-sionniste véhicule l’image d’un monde bucolique et hors du temps. Les champs

de coquelicots de Renoir ou les paysages d’Auvers-sur-Oise de Van Gogh contri-buent à cet imaginaire. Or le tableau qui a donné son nom au mouvement, Impression, soleil levant, a été peint par Claude Monet en 1872… au Havre, ville de son enfance, et a pour toile de fond les nouvelles installations portuaires. Cette peinture capte non seulement l’atmosphère d’une aube naissante, mais aussi l’essor commercial d’un port en pleine prospé-rité. Voici ce qu’écrit Zola, en 1868, au sujet d’un autre tableau du Havre exécuté par Claude Monet : « Je n’ai pas à plaider ici la cause des sujets modernes. Cette cause est gagnée depuis longtemps. Personne n’ose-rait soutenir, après les œuvres si remarquables de Manet et de Courbet, que le temps présent n’est pas digne du pinceau. Nous sommes, Dieu merci !,

délivrés des Grecs et des Romains… »Bien que peintre de la vie rurale, Pissarro, sous l’influence de son ami Monet, devient à son tour, sur le tard, un témoin de la modernité en réalisant des vues portuaires de Rouen, de Dieppe et du Havre. Son premier séjour à Rouen, à l’automne 1883, dure deux mois. Il parcourt la ville, son chevalet sur le dos, à la recherche de nouveaux si-tes : « Je travaille beaucoup ici, des motifs superbes, mais pas facile à se placer, le port est tellement vivant qu’on est assailli par une foule de curieux », écrit-il à son ami le docteur Pau-lin. Comment aurait-il pu échapper à l’agitation qui l’entoure ? Comme l’écrit le spécialiste Jérôme De-coux dans le catalogue de l’exposition : « À partir de 1850, et en un demi-siècle à peine, un modèle portuaire neuf, inspiré des ports d’Angleterre et d’Europe du Nord, de Londres et d’Anvers, se met en place en France, composant un paysage nouveau,

fortement empreint de technique. » Il ajoute, plus loin : « À partir du début du siècle, les structures portuaires ont dû s’adapter aux révolutions du trans-port, aussi bien terrestre que naval. L’adoption de la vapeur, de la construction métallique, la mise au point de l’hélice font que la flotte marchande d’Europe du Nord délaisse le voilier à coque en bois et se dote de navires plus grands, plus réguliers, plus rapides, plus nombreux et plus onéreux. » On assiste à une transformation specta-culaire des bassins et des quais, avec notamment l’apparition des docks-en-trepôts : grues et portiques permettent de déplacer plusieurs tonnes par palanquée, et les dockers deviennent les héros de ce ballet permanent.De son séjour rouennais, Pissarro rapporte dix-sept tableaux. Il y retourne dou-ze ans plus tard, mais pour des raisons de santé ; il tra-vaille cette fois de sa cham-bre d’hôtel en regardant par la fenêtre. Inspiré par

la série des cathédrales de Monet, il réalise le même motif en recherchant, com-me il l’explique dans sa cor-respondance, « des effets de brouillard, de brume, de pluie, soleil couchant, temps gris, les motifs de ponts coupés de différentes manières, des quais de bateaux ». Pas facile : son sujet bouge constamment. L’animation qui règne l’in-cite à travailler par petites touches. Fort du succès de ses premières œuvres maritimes, l’artiste passe deux étés de suite à Dieppe, en 1898 et en 1899, pour y exécuter de nouvelles toiles, avant de se rendre, l’été 1903, au Havre, d’où partent les premiers trans-atlantiques. Il y réalise une ultime série, quelques mois seulement avant son décès, en novembre 1903. Avec ces vues portuaires, Pissarro a trouvé le moyen de mêler sur une même toile les variantes infinies de la lumière des côtes nor-mandes et l’extra ordinaire bouillonnement d’un monde en mutation. LÉlisabeth Couturier

Rouen, Dieppe, Le Havre… une trentaine de toiles du peintre, provenant pour la plupart de collectionneurs privés, sont exposées au musée d’art moderne André-Malraux, au Havre, jusqu’au 29 septembre. À découvrir.

Camille Pissarrole chantre des ports industriels normands

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« rouen, DÉCHArGeMenT Du BoIS, QuAI De LA BourSe, CouCHer De SoLeIL », 1898. Huile sur toile (54 x 66 cm). Collection particulière.

Vue plongeante. C’est du haut de sa fenêtre que Pissarro s’exprime le mieux. Quais, bassins, avant-ports, navires, maisons… apparaissent sous des perspectives nouvelles. Cette vue lui apporte ce qu’il aime : « La vie, le mouvement, la couleur. » Il peindra avec la même technique des scènes plus urbaines, telles les petites rues autour de la cathédrale de Rouen ou toute une série de toiles sur Paris.

1 le coucher du soleil. « Les motifs sont

tout à fait secondaires pour moi, écrit le peintre en 1903. Ce que je considère, c’est l’atmosphère et les effets. Un rien ferait bien mon affaire. » Pas important, le motif ? Difficile à croire : l’artiste a réalisé environ cent vingt représentations des ports normands. Et dix-sept au cours de son premier séjour à Rouen, appréciant l’atmosphère maritime changeante et l’animation des zones industrielles.

2 les quais. D’énormes tas de bois alignés sur

la berge attestent la fièvre commerciale qui règne au bord des bassins. Le Rouen de Pissarro est un port de rivière fortement animé et spécialisé, dans le bois, le charbon anglais, mais aussi le vin d’Algérie et le pétrole de Pennsylvanie. Dieppe, autre site représenté par l’artiste, se consacre au poisson frais et aux liaisons maritimes avec Londres, tandis que Le Havre, où il réalise ses dernières toiles, est tourné vers le grand large avec le coton, le café et les voyages transatlantiques.

3 les bateaux à Vapeur. Le port,

réaménagé à la fin du XIXe siècle, peut accueillir jusqu’à cinq cents bâtiments. Leurs cheminées fument comme celles des usines, que l’on distingue en arrière-plan. Les grands voiliers de commerce cohabitent avec de nouveaux navires de charge ; les cargos, vapeur à coque métallique, avec des unités spécialisées comme les chalutiers, les navires charbonniers, les pétroliers, les frigorifiques, mais aussi les paquebots.

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13-15 juillet 1801 la signature du ConCordat

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Dossier32Un acte de piétéQu’elle soit rituelle ou festive, elle est largement évoquée dans la Bible. En des termes favorables… à la condition d’une certaine retenue !Par Jacques-Noël Pérès

41Carole, jonglerie et momerieAu Moyen Âge, paysans et chevaliers forment des rondes à la moindre occasion, tandis que les pas se complexifient.Par Catherine Ingrassia

44Un danseur étoile à VersaillesAvec le Roi-Soleil, danser devient un acte de propagande politique. Par Françoise Dartois-Lapeyre

50La femme est le cœur du ballet romantiqueLa ballerine s’émancipe au XIXe siècle, où elle devient légère, légère…Par Sylvie Jacq-Mioche

55L’autre révolution russe s’exporteLes troupes ébou-riffantes de Diaghilev secouent la planète.Par Florence Poudru

Trois cents ans d’existence et toujours alerte. L’École de l’Opéra de Paris, legs d’un Louis XIV en jambes, relie en un grand écart sans effort le classique et le moderne, Beauchamp et Noureev, la France et le monde… Un symbole de cette « poésie muette » dont nous évoquons

les premiers pas, les premiers gestes, devenus chorégraphies. Avant l’excellence. « La danse, selon Maurice Béjart, n’a plus rien

à raconter, elle a beaucoup à dire ! » Écoutons-la.

à 5 tempsUne danse

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62 historia Juillet 2013

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une épreuve sur route par étapes à travers tout Le pays ? de La pure foLie ! et pourtant, Le départ est donné Le 1er juiLLet 1903. nuL ne se doute aLors que La Grande boucLe va devenir La course cycListe La pLus prestiGieuse au monde.

par Jean-paul Ollivier

Au début du XXe siècle, deux journaux sportifs se disputent la vedette : Le Vélo, de pierre Giffard, et L’Auto, d’Henri Desgrange.

les ventes du premier culminent à 80 000 exemplaires, celles du se-cond, qui vient de se créer, parvien-nent à grand-peine à atteindre les 20 000 numéros. en cette matinée sombre et brumeuse du 20 novem-bre 1902, le comité de rédaction de L’Auto se trouve réuni. Chacun évo-que les rubriques dont il est chargé. le cyclisme ? voilà bien l’élément phare du journal. On organise des courses partout et le concur-rent, Le Vélo, a toujours le vent en poupe. Desgrange doit trouver une réponse au positionnement de son journal. il connaît bien le milieu du cyclisme, puisqu’il a établi le 11 mai 1893 le record du monde de l’heure, sans entraîneurs, avec une moyenne de 35,325 km/h. puis il a consacré ses activités profession-nelles au cycle, devenant le chef de publicité du constructeur adolphe Clément. le « patron » ne lâche rien. pour la énième fois, il lance à Géo lefèvre, chef de la rubrique cy-cliste : « as-tu une idée ? » alors, un peu au hasard, le bon Géo se jette à l’eau, sans grande conviction : « On pourrait peut-être faire le Tour de la France, le Tour de France avec des étapes, entrecoupées de jours de repos. » Desgrange est surpris : « Ce serait bien long. On tuerait les coureurs. il n’y aurait personne à l’arrivée. vous rêvez un peu trop, mon p’tit Géo ! »

D’un revers de main, il passe à l’examen de la rubrique boxe. Midi sonne. Desgrange retient son collaborateur pré-posé au vélo : « allons boire un verre au Zimmer, Géo : je t’invite à déjeuner. » D’entrée, le patron ne s’embarrasse pas de détails : « Ton Tour de France, là, y as-tu bien réfléchi ? » lefèvre réplique : « pas trop. C’est une idée qui m’est venue, une idée comme une autre… vous me répétez depuis des mois que vous voulez réaliser quelque chose de plus grandiose que paris-Brest-paris, quelque chose qui nous permettrait d’écraser Giffard. eh bien voilà. pourquoi pas le Tour de

France ? Songez, patron, à toutes ces lettres que l’on nous adresse… le Marseille-paris, que nous avons organisé, appelle des jaloux… À quelques kilomètres du rhône, ils sont furieux car la course n’est pas passée à leur porte. On nous dit que l’on a favorisé la rive gauche. Drôle d’idée. Je vous assure, c’est textuel-lement ce qui a été écrit… ils ont tous réclamé : Toulouse, d’abord, et puis Bordeaux. ah ! Bordeaux… ils ont connu douze départs vers paris, jamais une arrivée. Je ne parle pas de nantes… »

Desgrange réfléchit, puis se veut définitif : « Je vais en parler à Goddet. Dans le fond, ce n’est pas tout à fait idiot, ton idée… Oui, plus j’y pense, plus je crois que tout cela devrait prendre corps. le Tour de France ! Giffard va en faire une jaunisse ! »

des péripLes effectués de nuit pour arriver Le jour victor Goddet est l’administrateur du journal L’Auto. il en est l’argen-tier et détient les clés du coffre-fort. Son fils Jacques deviendra le patron de L’Équipe et, par voie de conséquence, celui du Tour de France. victor comprend tout de suite. À peine Desgrange a-t-il fini de parler qu’il se lève de son fauteuil et, tout en claudiquant – un vieux handicap de jeunesse –, tra-verse la pièce vers son coffre-fort. il l’ouvre en grand et s’exclame : « voilà, mon cher Desgrange. il est à votre disposition pour un Tour de France cycliste… » Jusque-là, toutes les courses présentaient deux dispositions communes : elles se déroulaient en une seule étape, et les concurrents étaient assistés par des entraîneurs mis à leur service par les constructeurs. Desgrange décide de les supprimer. il prévoit une boucle de six étapes pour un parcours total de 2 500 kilo-mètres. la longueur des distances entre les villes-étapes impose que la course ait lieu de nuit pour que les arrivées se fassent de jour. les étapes sont suivies de journées de transition et de repos.

L’Auto annonce cette pre-mière boucle dans son éditorial

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Héros de la guerre d’Indépendance américaine (1775-1783), ce fier capitaine déclare servir les États-Unis « sur les océans avec vénération ».