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SANTE PUBLIQUE: Malades mentaux graves dans les rues d’Abidjan RETOUR EN FAMILLE: Quelle joie de retrouver un frère disparu… ! ILS PEUVENT APPORTER A LA SOCIETE : Pourquoi les rejettent-ils ? DOSSIER SPECIAL « Nous sommes malades et incapables, aidez-nous » Le cri des malades mentaux dans la rue…

le proximus N 019-0614

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Magazine pour la promotion de la santé mentale

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SANTE PUBLIQUE:

Malades mentaux graves dans les rues d’Abidjan

RETOUR EN FAMILLE:

Quelle joie de retrouver un frère disparu… !

ILS PEUVENT APPORTER A LA SOCIETE :

Pourquoi les rejettent-ils ?

DOSSIER SPECIAL

« Nous sommes malades et incapables, aidez-nous »

Le cri des malades mentaux dans la rue…

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Equipe de rédaction

Rédacteur en chef/Secrétaire

Mr. Jean Clément ISHIMWE, RN, BSN

Assistant-Rédacteur en chef/Publicité

Fr. Stanislas Maximilien NDIGUISSI

Rédacteur/Chef Technique

Mr. Gérard YEO NANGA

Réviseur/Conseiller

Fr Armel Daly

Fr Faustin WABULASA

Rédacteurs

Fr Donatien De Joie MAWAYA

Mr. Mathieu KOFFI

Adresse:

Magazine « le proximus »

BP 2473

Yamoussoukro

COTE D’IVOIRE

Téléphone :

+ (225) 04 53 44 21

+ (225) 08 71 25 60

Email: [email protected]

Site Internet: www.hpsvp.org

Le magazine « le proximus » est édité par une équipe indépendante, composée de personnes de bonne volonté qui s’engagent à promouvoir la santé mentale à travers la presse écrite.

L’objectif principal du magazine « le proximus » est d’informer le public sur la santé et la maladie mentale en vue de la meilleure prise en charge de ceux/celles qui souffrent des troubles mentaux. Nous croyons que la santé n’existe pas sans la santé mentale. Pour ce, c’est crucial que tout le monde, quelque soit son âge, son éducation, son métier, ou toute autre mérite que ce soit, soit avisé sur les réalités de la maladie mentale afin de pouvoir prévenir et prendre les précautions contre ces troubles. Notre devoir est de vous informer sur la santé mentale car la meilleure société est celle qui favorise au maximum le maintien de la santé mentale

« Le proximus » sert aussi à informer le public de diverses activités qui se déroulent dans les Hôpitaux et Centres de prise en charge pour mieux découvrir les efforts fournis par leur personnel dans l’engagement de prendre en charge les personnes souffrantes des troubles mentaux.

Les textes publiés sont revus et édités par une équipe de rédaction compétente qui s’engage volontairement à mettre leurs talents au service du public. C’est notre souhait que ce que vous lisez vous sera utile, vous et vos proches. Merci.

TOUS CE QUI COMPTE C’EST le proximus !

Tous droits de reproduction de photos ou de textes sont réservés à l’équipe de rédaction.

Les propos publiés n’engagent que leurs auteurs.

MISSION DU SECTEUR SOINS DE SANTE MENTALE DES FRERES DE LA CHARITE

« Mû par la charité pour le patient psychiatrique, nous tous, actifs dans le secteur « soins

de santé mentale » des Frères de la Charité, voulons donner l’aide de façon optimale,

compétente et inspirée, dans l’esprit de notre Fondateur Pierre Joseph Triest. Nous nous

œuvrons aux patients souffrant de maladies aiguës et chroniques, quels que soient leur

origine, leur sexe et leur conviction. De plus, nous cherchons des solutions réalisables pour

ceux qui, à cause de l’insuffisance des dispositifs actuels, font appel à notre service de

soins. Nous voulons prodiguer les meilleurs soins à tous les patients, orientés vers leur être

total. Nous nous efforçons pour les rendre financièrement possible pour tous. Avec le

patient et son entourage, nous aspirons à améliorer sa santé mentale. Nous voulons le

réintégrer dans la forme de vie en société la plus adaptée pour lui. »

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Page 4

Editorial : Est-ce la façon que c’est ?

Page 5

Ils peuvent apporter à la société :

Pourquoi les rejettent-ils ?

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Dans le respect de l’environnement

hospitalier : Planting des arbustes à la

MSP

Page 16-17

Quelle joie de retrouver un frère

disparu !

Page 18-19

Dans les mots de celui qui s’en est sorti :

Entretien avec un ancien patient

récupéré dans la rue

Page 20-21

Cité de l’espoir ou Cité des aliénés...

Page 23

Temps forts à la MSP...

DOSSIER SPECIAL

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Dans les médias écrits – Que disent-ils

des malades errants ?

Page 9-10

Ils sont fous, on s’en fout !

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Page 11

Côte d’Ivoire-Toumodi : Les fous et les chiens

enragés prennent le contrôle de la ville

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Page 12

Les fous, ces grands oubliés de notre société

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Page 13

Côte d’Ivoire : Qui s’occupe des malades

mentaux d’Abidjan ?

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Page 14

Santé Publique : 120 malades mentaux graves

dans les rues d’Abidjan

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Tous ensemble...C’est possible

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Editorial

Est-ce la façon que c’est ?

En 2003, Mark

Zuckerberg eu son

primordial idée de

concevoir le réseau

social facebook qui

aller se réaliser l’année

suivante. Au cours de

la même année, le

3éme forum mondial de l’eau pris place à

Kyoto ; les Etats Unis lança les premiers

bombes en Irak ; et, Paul Kagame fut élu

président de la République du Rwanda pour

un mandant de 7 ans. Mais aussi, pendant

que tous ces événements, jugés importants,

concurrençaient les médias nationaux et

internationaux, l’Hôpital Psychiatrique Saint

Vincent de Paul, initié par les Frères de la

Charité, se renda dans les rues de

Yamoussoukro pour récupérer les malades

mentaux errants dans le but de les soigner et

pour leur garantir une réinsertion

socioprofessionnelle et familiale dans leurs

communautés.

C’est pendant la même période que Mr

Dominique et Mme Véronique quittèrent les

rues de Yamoussoukro pour commencer une

nouvelle vie grâce à l’encadrement de l’équipe

médicale de l’Hôpital Psychiatrique Saint

Vincent de Paul. Cette activité s’inscrira

dorénavant dans la mission principale de

l’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul qui

s’est engagé de soigner les personnes malades

en commençant par les plus vulnérables.

La tradition de se rendre dans les rues pour

récupérer les personnes malades n’est pas

nouvelle dans l’histoire des Hôpitaux

psychiatriques gérés par les Frères de la

Charité. En effet, deux siècles passés,

précisément en 1807, le fondateur de la

Congrégation des Frères de la Charité, Père

Pierre Joseph Triest, vu la misère des

personnes malades sans aide, sans abris et

sans soins appropriés, s’est rendu dans la

crypte du Château Gérard le Diable, en

Belgique, pour briser les chaînes des malades

mentaux qui y étaient enfermés. A travers

cette activité, la Congrégation des Frères de la

Charité fut fondée pour prendre soin, d’abord,

des personnes souffrantes des troubles

mentaux abandonnés. Depuis ce jour-là, la

tradition de briser les chaines des personnes

malades continue jusqu’en ce jour, partout

dans les hôpitaux et centres psychiatriques

gérés par les Frères de la Charité.

Présentement, presque dans toutes les villes

du monde on y trouve les malades mentaux

errants. Devrons-nous dire qu’il n’y a personne

pour s’occuper de ce problème public ?

L’expérience nous prouve que ces personnes

peuvent retrouver et mener une vie normale si

leur prise en charge médicale et sociale est

assurée.

Certains pensent que ces personnes ne

peuvent rien contribuer à l’économie du pays

en oubliant qu’un pays ne peut pas atteindre

un développement économiquement complet et

apprécié sans développer la santé mentale des

ses citoyens. D’autres continuent à se référer à

de telles personnes comme des « fous » qui ne

peuvent rien faire dans la vie. Les médias

publics semblent suivre la même idéologie

comme vous allez le lire dans certains articles

qui sont présentés dans cette édition. Le public

est intéressé par le fait que ces personnes

malades aient quitté les rues, mais pas de ce

qui se passe après les rues (pendant le

traitement à l’hôpital et leur retour en famille).

Le reportage sur les personnes stabilisées

devrait nous donner une autre pensée sur ce

que ces personnes deviennent réellement après

leur vie dans les rues. Un reportage sur

certains malades qui ont été récupérés dans la

rue nous montrera que ces personnes ont des

habilités qui peuvent aider dans le

développement du pays. Ils le peuvent aussi.

Néanmoins, le problème des malades mentaux

errant reste un défi de la santé public qui

demande une attention des autorités politico-

sociales du pays.

(Suite page 5)

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Certaines institutions telles que les Hôpitaux

et les O.N.G nationales ont commencé à agir ;

mais, ils ont besoin d’un appui financier et

logistique important pour pouvoir répondre

effectivement à la demande des besoins

exprimés par ces malades. Ils ont besoins

qu’on les aide car ils ne peuvent rien sans

nous.

L’homme est un être social qui est présumé de

vivre dans la société quelque soit son état. Si

cela reste toujours notre principe, nous avons

tous la responsabilité de veiller à ce que ces

personnes malades, abandonnées à eux même,

puissent se retrouver dans leurs

communautés parce que leurs vies actuelles

nous interpellent. Incapables d’en faire face, ils

ont besoin de notre aide.

Jean Clément ISHIMWE

Ils peuvent apporter à la société ; pourquoi les

rejettent-ils ?

Après les rues, les personnes malades reçoivent les soins médicaux et sociaux dans le but de les

accompagner à retrouver leur équilibre mental et physique. Pendant leur séjour dans un milieu

hospitalier, les personnes malades réapprennent et actualisent leurs aptitudes intellectuelles et

sociales perdues à cause de la maladie. Au cours de notre entretien avec l’équipe de réhabilitation

de l’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul, le responsable du dit service nous a fait un reportage

sur la vie quotidienne des anciens malades qui ont été récupérés dans les rues et qui se sont

intégrés dans les activités journalières de l’Hôpital. Après ce reportage, nous avons pu découvrir ce

qu’ils sont devenus après la rue. Ce sont des personnes qui peuvent vivre une vie saine et normale

dans la société. Voilà l’extrait du reportage.

(N.B : Les noms ont été modifiés pour garder la confidentialité des personnages cités)

LES PATIENTS STABILISES ET INTEGRES PRENNENT SOINS DES AUTRES.

Chaque matin, Mlle DOH et Mr KOLÉ interviennent à la cuisine pour aider dans la préparation

du petit déjeuner pour les autres alors que

Mr ANEAU s’occupe d’apprêter le réfectoire,

faire la table, et ceci de façon spontanée

dans le souci de jouer un rôle dans sa

communauté de vie et se rendre utile aux

autres. Mr ANEAU a une attention

particulière pour les plus faibles notamment

du Mr SILA qui ayant été souffert du

rhumatisme ne pouvant pas se mettre dans

les rangs pour se servir de son repas.

(Suite page 6)

Un patient stabilisé donne une coiffure à son

collègue malade

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Mr ANEAU prend les soins de servir d’abord son co-pensionnaire avant d’aller faire le rang pour

son propre plat et à la fin du repas, il reprend les assiettes pour faire la vaisselle tout en aidant

les plus faibles et ceux/celles qui ne peuvent pas se déplacer. Avant de se rendre au jardin, il se

rassure que le réfectoire est en ordre. Quant à Mlle DOH, elle encourage chaque matin d’autres

femmes à se laver. Pour aller plus loin, il arrive qu’elle les amène dans la douche elle-même, les

assiste à se laver pour ensuite les conduire à la salle des activités pour séances

ergothérapeutiques. Ayant terminé cette activité, elle reprend sa place à la cuisine pour assister

l’équipe de la cuisine dans sa fonction en vue de permettre aux autres de manger à temps.

LES PENSIONNAIRES PRETENT ATTENTION AUX UNS ET AUX AUTRES.

Certes, il ya barrières linguistiques entre certains pensionnaires et le personnel d’une part et

entre les pensionnaires eux-mêmes

d’autre part. Mais ces barrières ne

constituent pas un motif d’indifférence et

de méfiance des uns envers les autres.

Mlle DOH était la première à nous

démontrer qu’on peut briser ces barrières

lorsqu’elle a été sollicitée pour faire les

lessives de sa voisine de chambre qui ne

se sentait pas bien. Avant la fin de la

journée, elle est venue chercher les

habits lavés au séchoir pour y mettre

dans le placard de sa chambre.

Des petits gestes banaux mais pleins de sens de part leur nature caritative nous rappelle la

sensibilité que nous devons avoir vers nos prochains surtout ceux qui ont plus besoin de nous.

LES PENSIONNAIRES DEVELOPPENT LA CORRECTION FRATERNELLE

La correction fraternelle est ce qui semble manquer à notre société au nom du respect de liberté

de l’autre et du principe de non ingérence dans la vie privée de l’autre or elle est la garantie de la

justice sociale, de l’intégrité et de l’honnêteté. Le manque de la correction fraternelle témoigne la

crise de confiance présente dans notre société et justifie la thèse de la superficialité de la

relation interpersonnelle. Mais les pensionnaires de l’Hôpital nous ont appris que c’est possible

de se corriger fraternellement car cela contribue efficacement à la cohésion sociale et au respect

de soi et de l’autre. Nous nous rappelons encore d’un patient qui dans ses délires traitait sa

maman d’une démoniaque. La réaction et la condamnation des autres ne se font pas attendre.

La réaction à chaude était celle de Mr YVES qui faisait attendre au concerné qu’il n’était pas

normal de traiter sa maman qui l’a mis au monde d’une démoniaque. « Cela veut dire que toi

aussi tu es démon, étant fils d’une démoniaque. Par conséquent je n’ai rien à traiter avec toi», a

bien dit Mr YVES. (Suite page 7)

Jeu de damier entre un pensionnaire et un personnel

soignant

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Après cette remarque, Mr YVES a invité le malade à quitter la salle puisque « le démon ne peut

pas faire corps avec les hommes ». Aussitôt le concerné, se voyant en risque de perdre un ami et

la compagnie des autres, a demandé pardon et a fait promesse de ne plus recommencer.

Les mêmes constats sont faits pendant les travaux de jardinage et autres activités

ergothérapeutiques notamment la communication pour un changement de comportement (CCC)

où les pensionnaires s’encouragent les uns et les autres dans le bon suivie de leur traitement

pour une meilleure amélioration de leur état de santé, la bonne pratique régulière de l’hygiène

corporelle et bucco dentaire sans vexer les indexés.

LES PENSIONNAIRES S’ENCOURAGENT MUTUELLEMENT A DEVELOPPER UNE RELATION

FILIALE AVEC DIEU

Les visiteurs qui viennent pour des séances de prière avec les pensionnaires sont émus de la

discipline pendant les activités spirituelles. A la fin, nombreux sont ceux qui témoignent qu’ils

ont été disciplinés par nos pensionnaires alors qu’en venant ils se disaient que leur apostolat

serait difficile car avec les « fous », il ne peut pas y avoir du sérieux ».

A l’heure du rosaire, partage d’Evangile et de la messe, les premiers arrivés au lieu de rendez-

vous préparent le lieu pour les autres et vont les appeler dans leurs chambres en leur disant,

« Dieu nous appelle il nous attend, allons le rencontrer car il est notre Père ».

« Si nous sommes traités des fous par notre société voire les membres de notre famille, Dieu ne

peut pas nous rejeter car nous sommes ses fils. Allons le louer, l’écouter pour ne pas le trahir »,

l’un des pensionnaires a témoigné pendant la prière du rosaire. Pour ceux qui sont agités ou

instables, les autres les invitent poliment à retourner dans leurs chambres pour ne pas

perturber la prière. « Nous ne sommes

pas venus ici pour nous amuser mais

pour prier Dieu. Il faut tout prendre au

sérieux », ont-ils ajouté. Les

pensionnaires font la promotion de

l’œcuménisme. Les chrétiens font

savoir aux musulmans que tous sont

des enfants d’un même Père. En Dieu

il n’ya pas de différence, on peut se

mettre ensemble pour prier un seul et

unique Dieu. « Nous ne vous obligeons

pas de devenir chrétien, mais nous

vous invitons de vous joindre à nous

pour louer Dieu notre Père à nous tous ». Alors notre messe devient une messe œcuménique,

ouverte à tout le monde. (Suite page 8)

Les pensionnaires et le personnel pendant la prière

du chemin de croix

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Le partage d’évangile se fait ensemble avec les musulmans et les chrétiens, toutes

dénominations confondues. Tout le monde se dit, « l’essentiel pour moi est d’entrer en

communication avec Dieu, s’entretenir avec lui et d’avoir une relation filiale avec lui».

La maladie mentale est parfois si forte que les proches de la personne malade pensent que cette

dernière ne s’en sortira jamais. Aussi, la personne malade a la tentation de désespérer et de

croire que c’est cela, désormais, son destin. Il est bon de se souvenir de la résurrection de Jésus.

Celle-ci nous rappelle que l’échec n’est jamais le dernier mot de Dieu. Même si cette maladie est

souvent mystifiée et est subie comme absurde, même si parfois la guérison est hors de portée,

nous pouvons continuer à espérer au delà de toute espérance car « l’espérance ne trompe pas »,

nous dit saint Paul. (Rm. 5,5).

IL EST AUSSI TEMPS DE RECONSIDERER NOTRE APPREHENSION DE LA MALADIE MENTALE

ET RECONVERTIR NOTRE ATTITUDE VIS-A-VIS DES VICTIMES DE CETTE MALADIE. QUE

NOTRE ESPERANCE NOUS CONDUISE A LES AIDER A RETROUVER LEUR PLACE DANS LA

COMMUNAUTE. ILS PEUVENT BEAUCOUP APPORTER À LA SOCIÉTÉ ET ILS NOUS DISENT

INCESSEMENT, «NOUS SOMMES MALADES ET INCAPABLES, AIDEZ-NOUS».

Reportage préparé par l’équipe de réhabilitation et d’ergothérapie de la MSP

Séance de la prière du rosaire avec les légionnaires de

la paroisse sainte Monique de Sopim

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Ils sont fous, on s’en fout !

Ecrit par Venance KONAN

Crédit : Fratmat

Jeudi, 10 avril 2014

C’est le titre d’une chronique que j’avais publiée, il y a une vingtaine d’années, dans

Ivoir’Soir, le défunt quotidien du soir du groupe Fraternité Matin, après la sortie du livre

de mon ami Doris Haron Kasco intitulé « Les fous d’Abidjan ». Qui est fou ? Ce sont les

fous, pardi ! Les fous, ce sont ces hommes et ces femmes que nous avons bannis de notre

humanité.

Ils peuvent se promener nus dans nos rues, être d’une saleté repoussante, déféquer sur

un trottoir en pleine journée, manger dans des poubelles, boire l’eau des caniveaux, on

s’en fout ! Parce qu’ils sont fous. Ils ne scandalisent plus personne. Sauf quand ils

deviennent violents. Pour tout le reste, on ne les voit même plus. Où dorment-ils ? Leur

arrive-t-ils d’être malades ? Souffrent-ils ? Aiment-ils ? Ont-ils besoin d’amour ? Pensent-

ils ? On s’en fout, puisqu’ils sont fous. On s’apitoiera plus facilement sur le sort d’un

chien ou un oiseau blessé que sur celui d’un fou qui aurait la même blessure. Les fous,

ce ne sont plus des humains, mais pas des animaux non plus. Nous ne savons pas trop

où les classer, puisqu’ils ne sont pas morts. Ils bougent, s’offrent tous les jours à nos

regards et peuvent même avoir une capacité de nuisance. Ils détonnent surtout dans nos

cités désordonnées sur lesquelles nous rêvons néanmoins de voir déferler des centaines

de milliers de touristes aux poches pleines de devises. Les fous, ils font partie de notre

paysage de tous les jours. Comme les ordures. Je crois que c’est plutôt dans cette

catégorie que nous les avons classés. Ce sont des ordures humaines. On ne les aime pas,

mais on vit avec, faute de savoir quoi en faire.

Qui est fou ? Ce sont ces hommes et ces femmes dont la souffrance ne touche plus notre

conscience, ces hommes et ces femmes que notre humanité ne frôle même plus, qui sont

la plus grande honte de leurs familles et de notre société. Nous avons trop à faire avec les

gens normaux pour nous préoccuper de leur sort.

(Suite page 10)

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(De la page 9)

Qui peut être fou ? C’est la question que nous ne nous posons jamais. Parce que nous sommes

tous convaincus que la folie, tout comme la guerre ou n’importe quel malheur, ne peut toucher

que les autres. Mais qui d’entre nous, avec la vie de fou que nous menons, dans ce monde de fous,

où il n’y a plus de repères, plus d’éthique, où le seul dieu réellement vénéré s’appelle argent, avec

le stress qui est devenu notre lot quotidien, avec les désillusions de tous les jours dans notre

course effrénée vers le pouvoir et la richesse à tout prix, qui d’entre nous, dis-je, est à l’abri d’un

surmenage, d’une dépression, d’un «pétage de plomb », d’une maladie mentale ? Qui est à l’abri de

la folie ? Le fou d’aujourd’hui est celui-là qui n’accroche plus notre regard, ce non-être que nous

croisons dans nos rues sans le voir, mais le fou de demain, ce sera peut-être chacun de nous.

L’État de Côte d’Ivoire, dans sa grande mansuétude, a construit un hôpital où l’on peut soigner les

fous. Car, ne l’oublions pas, la folie se soigne. C’est l’hôpital psychiatrique de Bingerville. Le seul

de notre pays de plus de vingt millions d’habitants. Et il date du début de notre indépendance. Il

existe, certes, des structures privées qui s’occupent de différents types de maladies psychiques,

mais elles ont un coût qui n’est pas à la portée du premier fou. Alors, on se rabat sur la médecine

traditionnelle ou les centres de prière qui sont les moyens les plus sûrs pour devenir

complètement fou. J’ai visité l’hôpital psychiatrique de Bingerville, il y a quelques jours. Beaucoup

y est fait. Mais beaucoup reste encore à faire pour qu’il soit digne de notre ambition et puisse

absorber une plus grande quantité de nos malades mentaux. Aujourd’hui, il ne peut accueillir

qu’une centaine de patients. Trop peu pour un pays de plus de vingt millions d’habitants qui vient

de traverser la grave crise que nous connaissons et qui a déboussolé plus d’une personne

normalement constituée. Il y manque encore beaucoup de matériel pour soigner efficacement les

malades qui y arrivent. Cet hôpital a besoin de notre concours à tous, puisque l’État ne peut tout

faire.

Nous pencher un tout petit peu sur le sort de ces hommes et ces femmes que le destin a durement

frappés peut être une façon pour nous de retrouver un peu de notre humanité que nous sommes

en train de perdre.

Écrit par Venance Konan

« Le plaidoyer en faveur de la santé mentale comprend un éventail

d’actions diverses visant à éliminer les principaux obstacles structurels et

attitudinaux afin d’obtenir des résultats positifs en matière de santé

mentale. Le concept, qui est relativement nouveau, a été conçu au départ

pour réduire la stigmatisation et la discrimination et promouvoir les droits

humains des personnes souffrant de troubles mentaux ».

(Plaidoyer en faveur de la santé mentale, OMS, 2005)

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Côte d’Ivoire-Toumodi :

Les fous et les chiens enragés prennent le contrôle

de la ville

Lorsque vous êtes en transit à Toumodi, le souvenir que vous gardez après votre passage, c’est

assurément la présence de nombreux malades mentaux à tous les coins des rues. Si ce n’est un

«fou» ou une «folle» dans des états aussi bien crasseux que repoussants que vous rencontrez sur

toutes les artères de la ville, ce sont des chiens errants, à la limite du danger.

Car souvent enragés, ils accompagnent tout le long de la route en aboyant sans raison. Cette

situation déplorable est constatée par tous les habitants de la cité. Mais aucune réaction de qui de

droit. ‘’5minutesinfos’’, s’en soucie. Madame le maire Tchina Simone à ce sujet, dit sans faux

fuyant: «Cette situation ne relève pas exclusivement des services de la mairie. Mais humainement

parlant, il faut faire quelque chose ».

C’est pourquoi, renseignements pris, nous avons pris attache avec une structure spécialisée basée

à Yamoussoukro qui, incessamment va passer prendre les fous pour soit les interner en vue de

leur prodiguer des soins appropriés, soit les rendre à leurs parents pour qu’ils s’en occupent

personnellement pour ne pas que ces malades mentaux causent un quelconque préjudice à la

population. Quant aux chiens errants, les propriétaires devront les débarrasser le plus tôt possible

de la vue des populations.

Les habitants de la ville de Toumodi sont impatients. Car ils veulent vivre dans un environnement

sain et sans collaborer concomitamment avec des fous et des chiens enragés. Selon plusieurs

personnes, des hommes de Dieu, se présentant comme pouvant guérir les cas de folie, ont

«regroupé» ces malades dans leurs bases aux périphéries de la ville. Dépassés par l’ampleur du

fléau, et ne pouvant plus les encadrer, ils les ont tout simplement abandonné dans la nature.

Ecrit le 20 janvier 2014

Par : Al. Digb.

Correspondant régional de « 5minutesinfos »

Source : http://www.5minutesinfos.net/cote-divoire-toumodi-les-fous-et-les-chiens-enrages-prennent-le-controle-de-la-ville/

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Les Fous, ces grands oubliés de notre société

A Abidjan, chaque commune a ses fous. Il en est ainsi aussi dans presque toutes les autres villes

de notre pays. Tous les jours, nous les côtoyons sans leur accorder une attention si ce n'est que

mépris et dédain. On les remarque par les haillons qui leur servent de vêtements qui presque

souvent cachent mal ou pas du tout leurs organes sexuels. Ne s'étant plus jamais lavés si ce n'est

que quand la pluie les surprend dans les rues, leur logis, ils sont crasseux et puent. Ces hommes

et ces femmes sont la plupart du temps livrés à eux-mêmes, les familles ayant honte de vivre avec

eux pour tenter de trouver des remèdes à leur mal. Trop nombreux, ils ne peuvent non plus tous

contenir l'hôpital psychiatrique de Bingerville.

Rejetés par tous

Comment vivent ces malades mentaux? Tous sans exception se débrouillent. Sans logis, ils errent

dans les rues de la ville, souvent sans destination précise, ils dorment là où la fatigue les oblige à

se reposer. Alors, ce sont les devantures des magasins, les étals des marchés ou dessous des

ponts qui les accueillent. La restauration? Ils ne la choisissent pas. Ils la trouvent dans les

poubelles, sur la chaussée. Question de goût? Ils ne connaissent pas. La propreté? Encore moins.

Il y a un creux qu'il faut remplir. Il se trouve toutefois quelques-uns d'entre eux qui ont des

comportements qui donnent à réfléchir. C'est le cas de ce fou de l'avenue Chardy au Plateau, dans

les environs de l'Agence Ivoirienne de Presse qui s'offre de temps en temps une petite cuisine dans

de vielles casseroles. C'est aussi le cas de cet autre, sexagénaire du côté de la gare sud de la Sotra

au Plateau qui passe ses journées à ramasser les sachets en plastique que les gens normaux

jettent dans les rues.

Comment sont- ils devenus fous?

La question revient chaque fois que l'on aperçoit un malade mental. Les échanges étant très

difficiles, ce sont des explications reçues à et là qui en disent un peu sur les causes de cette

maladie. Celle qui revient le plus et qui concerne les jeunes est la consommation abusive de la

drogue sous toutes ses formes. D'autres personnes sont devenues folles parce qu'elles ont voulu

se servir de pratiques mystiques pour obtenir certaines choses. Ou bien elles ont été victimes de

sort des ennemis comme c'est le cas de la folle du trottoir du collège moderne du Plateau qui garde

jalousement des documents(?) et qui a subi les malédictions de ses camarades étudiants qui

étaient jaloux de ses bons résultats scolaires. Des causes, il y en a. Comme la toute dernière qui

est provenue de "l'article 125" en vigueur pendant la crise post-électorale. Elle consistait à payer

du pétrole pour 100 francs plus une boîte d'allumettes de 25 francs pour brûler vif une personne

faussement accusée de délation. L'on affirme que beaucoup de fous qui déambulent dans ces

quartiers seraient les auteurs de cette aberration inhumaine.

Où est le Ministre de la solidarité?

Ces fous et folles errants dans les villes ont besoin d'une attention de la part de ceux qui ont

encore leurs facultés de penser et de réfléchir. Il y a un de la Solidarité. Des ONG ont été créées. Il

y l'hôpital psychiatrique de Bingerville et l'hôpital Sainte Famille de Bouaké qui reçoivent certains

de ces malades. Malheureusement, ces structures d'accueil ne sont pas aidées par les familles des

malades. Pour ces parents, les hôpitaux sont surtout des lieux pour se débarrasser de leurs

malades. Il est temps que le Ministère de la Solidarité qui a refusé de se prononcer sur le sujet

comprenne que la solidarité doit exister aussi dans le malheur et que des malades mentaux

peuvent guérir.

Publié le 18 Février 2014,

Auteur : Namidja Touré ([email protected])

Source : lebanco.net

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Cote d’Ivoire :

Qui s’occupe des malades mentaux d’Abidjan ?

Abidjan possède comme la plupart des capitales Africaines sont lot de malades mentaux, des fous

comme on le dit plus familièrement. Livres à eux-mêmes ces hommes et femmes, dangers pour

eux et pour la population, déambulent dans les rues de la ville, sans familles ni structures

adéquates pour les soigner.

Il est pratiquement impossible de dire le nombre exacte de malades mentaux en liberté dans la

ville d’Abidjan encore moins sur toute l’étendue du territoire Ivoirien. Tout les quartiers de la

capitale Ivoirienne, possèdent leurs ‘fou et folle’ attitrés. Ce sont des hommes et femmes qui ont

perdu la raison et font désormais partie du quotidien des riverains, ils sont soient nus, soient

vêtus de haillons, certains sont courtois d’autres agressifs et parfois ils élisent domicile dans des

endroits spécifiques quand ils ne déambulent pas toute la journée. Pourtant un établissement a

été crée depuis 1962 pour les recevoir. C’est l’hôpital psychiatrique de Bingerville.

Malheureusement, cet hôpital est depuis belle lurette dépassé par l’augmentation croissante de

nombre de malades dont il n’arrive pas à faire face. Prenez par exemple l’un des blocs du bâtiment

des femmes, pavillon Abhé Antoine qui ne compte que 16 lits pour 37 patientes, la superficie de

l’établissement petit à petit grignoté par la ville et ne couvre que 3ha sur les 15 qu’il faisait au

départ. L’infirmerie est toujours à cours de médicaments, ne couvre que 20% de ses besoins et la

cuisine se contente de ne pas laisser les patients mourir de faim.

Vu cet état des lieux, constamment relayé par les medias, de nombreuses familles font le choix

d’abandonnés leur parents malades. Car en Afrique les maladies mentales sont avant tout vues

comme des actes de sorcelleries, alors les familles qui ont peu ou pas d’informations sur les

pathologies dont souffrent leur parents, sont vite dépassées. Avec le coût des traitements

quotidiens très couteux ainsi que l’attention quasi-permanente qui doit leur être portée, elles

baissent les bras et abandonnent tout simplement leurs malades. Pourtant la première pathologie

chez 35,25% des patients est la schizophrénie, ensuite les troubles de l’humeur (dépression

5,94%, psychose 12% et paranoïa 0,7%). Puis les troubles névrotiques liés au stress (1%), les

troubles mentaux organiques (épilepsie 1,31%), les troubles mentaux liés à l’utilisation des

substances (alcool 0,61% et toxicomanie 3,41%), les démences (1,50% personnes du 3è âge) et les

confusions (0,71%). Pour ce qui est des autres pathologies comme le VIH, le taux est de 1,52%.

Ces causes ont trois principales sources. L’hérédité, la vie sentimentale et les dispositions

émotionnelles de chaque personne en sont les déclencheurs.

Les autorités sanitaires du pays débordées par ce problème et les parents incapable de faire face

aussi bien financièrement qu’émotionnellement, sont les deux principales raisons du nombre élevé

de malades mentaux dans le rues d’Abidjan, dont personne ne se préoccupe et qui sont donc

livrés à eux-mêmes.

Publié le10 janvier 2013

Par Nanita © koaci.com

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Santé Publique:

120 malades mentaux graves dans les rues d'Abidjan

Environ 120 malades mentaux dont les cas sont extrêmement prononcés, ont été identifiés dans le

district d’Abidjan par les services de l’hôpital psychiatrique de Bingerville. Ce chiffre en hausse ces

derniers jours est dû à la grave crise post-électorale qu’a connue la Côte d’Ivoire. « Nous recevons

par jour en moyenne 100 malades mentaux ». Ces informations ont été livrées au cours d’un

entretien accordé à fratmat.info ce 18 mars par le directeur de l’hôpital psychiatrique de

Bingerville, Bady Kouangoua Bertin.

Pour lui, le malade mental constitue un réel problème de sécurité publique parce que pouvant

réagir violemment. Bady Kouangoua rassure que ces malades mentaux dont les cas sont graves et

déjà identifiés, peuvent être rattrapés et soignés si sa structure dispose de moyens adéquats.

C’est pourquoi, il invite les autorités ivoiriennes à instituer un cadre de collaboration entre le

groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM) et sa structure. « Que l’État dote les sapeurs-

pompiers en carburant pour rattraper ces malades mentaux, puis les transférer à nos services où

15 médecins compétents sont disposés à les soigner », relève-t-il.

Le directeur de l’hôpital psychiatrique promet s’impliquer afin de réaliser, d’une part, aux côtés

des autorités ivoiriennes, la promesse « 2013, année de santé en Côte d’Ivoire » et d’autre part,

contribuer à faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. L’hôpital psychiatrique

s’est récemment doté de 200 matelas.

Le manque de médicaments et la nourriture de mauvaise qualité constituent les difficultés

auxquelles est confronté l’hôpital psychiatrique. « Le budget pour les médicaments est de 10

millions de francs cfa. Pour la nourriture, il est passé de 60 millions de francs cfa en 2009 à 35

millions de francs cfa en 2012. Notre budget de fonctionnement était de 125 millions de francs cfa

en 2012.

Pour cette année, il passe à 85 millions de francs cfa. C’est insuffisant », estime Bady Kouangoua.

L’hôpital psychiatrique de Bingerville a été créé en 1962. Il est la seule structure étatique qui

s’occupe des malades mentaux.

Publié lundi, 18 mars 2013

Par :Diomandé Mémoué

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Directeur de la MSP, Fr Félicien Ngendahimana, a planté le

premier arbre pour ouvrir l’activité.

Personnel de la MSP avec les malades présents pendant

l’activité.

Dans le respect de l’environnement hospitalier :

Planting des arbustes à la MSP

A l’occasion du lancement du plan

d’action des activités de l’Hôpital

Psychiatrique St Vincent de Paul pour

l’année 2014, la Direction de l’Hôpital, en

union avec le personnel et les malades, a

choisi l’activité du planting d’arbustes au

sein de l’Hôpital. Cette activité s’inscrit

dans les activités du plan d’action de

l’Hôpital dont l’objectif est d’accroître les

actions visant à respecter

l’environnement hospitalier de 50% d’ici

2015.

L’activité a débuté à 10H00 avec le

planting du premier arbuste qui a été

planté par le Directeur de l’Hôpital, Fr

Félicien Ngendahimana. Après le

Directeur, différents personnels de

l’Hôpital ont planté à leur tour les arbustes

pour marquer leur engagement dans la

mise en pratique du plan d’action de

l’Hôpital. Il s’agissait du responsable des

activités médicales et paramédicales, Mme

Koua Marie Claire, le représentant des

malades, Mr Florent, le président de la

Mutuelle du personnel de l’Hôpital, Mr

Akou Hyacinthe, le représentant de

l’équipe technique, Mr Amangoua

Amangoua, et le responsable des services

d’ergothérapie et de réhabilitation, Mr

Gérard Yéo Nanga.

L’Hôpital s’est donné l’engagement de

planté au moins 50 arbustes avant la fin

de l’année 2014. La majorité de ses

arbustes seront les arbustes de fruits tels

que les manguiers, les avocatiers, etc. Reportage par Jean-Clément ISHIMWE

PLAN D’ACTION 2014 – Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul

«La foi chrétienne, la charité, la gestion précieuse du temps, et le professionnalisme

sont des valeurs les plus importantes qui inspirent les activités de

l’Hôpital...Ensemble, nous nous interrogeons sur la manière dont nous, en tant que

missionnaires de la Charité, répartissons le temps réservé à nos malades mentaux

souvent abandonnés par les leurs ou se trouvant dans la rue »

Extrait du Plan d’Action 2014 de la MSP

Pour avoir une copie de ce document, adressez-vous auprès de la Direction de

l’Hôpital ou téléchargez une copie sur le site officiel de l’Hôpital, www.hpsvp.org

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Quelle joie de retrouver un frère disparu !

Récupérer un malade errant n’est pas une activité insignifiante à l’Hôpital Psychiatrique St Vincent

de Paul. Après la récupération, le malade est conduit à l’Hôpital où il subit une série de thérapies

en vue de le préparer à la réinsertion socioprofessionnelle et familiale. Selon les chiffres indiqués

par l’Hôpital, ce processus peut coûter au moins 170.000 FCFA par patient, par mois. Les objectifs

sont atteints lorsque le patient retrouve sa famille, stabilisé et prêt de se réintégrer dans la société.

L’article qui suit est l’un des événements décrivant le retour en famille d’un des patients récupéré

par l’Hôpital dans les rues de Yamoussoukro.

Ce jour, nous avons assisté à l’épisode de

parabole de l’enfant prodigue raconté par

l’évangéliste saint Luc (Lc15, 11-32), lorsque

l’Hôpital Psychiatrique Saint Vincent de Paul

de Yamoussoukro a décidé de remettre le

patient J. à sa famille après un séjour de 102

jours à l’hôpital.

En effet, Mr J. est un patient avec des

troubles mentaux qui, suite à sa maladie, a

quitté sa maison familiale pour afin se

retrouver dans la nature et, après, dans les

rues de Yamoussoukro. Après avoir passé un

moment ensemble avec sa grande sœur

mariée à Yamoussoukro, Mr J. a de nouveau

quitté celle-ci pour la rue. C’est ainsi que le

personnel de l’hôpital psychiatrique de

Yamoussoukro l’avait récupéré avec deux

autres patients pour lui offrir les soins

psychiatrique. Pendant toute cette période

depuis son départ du village et au cours de

son hospitalisation, les parents de Mr J.

avaient perdu toutes ses traces et pour eux se

revoir avec Mr J. un jour n’était pas à l’ordre

du jour car il était complètement perdu ou

peut être mort.

A leur grande surprise, ils ont appris que Mr

J. était bien vivant dans un hôpital qui l’a

traité et que ça allait mieux. En plus, ils ont

appris qu’il comptait de renter en famille pour

exercer son métier de tisserand. En effet, pour

eux cette annonce n’était qu’une pure rêverie

et plus grave encore effectuée en plein jour ;

car, d’après tout ce qu’ils ont appris à propos

de la maladie de leur frère, il était

irrécupérable.

Confirmant son retour en famille dans les

deux prochains jours, accompagné par

l’équipe sociale de l’hôpital, toute la famille

était mobilisée pour lui réserver un accueil

chaleureux et transformer ce jour en un jour

de fête et de joie. Oui, le rêve est devenu

réalité ce jour là. Tous étaient venus accueillir

leur frère, oncle, neveux qu’ils croyaient mort

et voilà revenu à la vie, disparu et le voilà

retrouvé. Un protocole était mis en place pour

la cérémonie de retour. Même si une festivité

n’avait pas été organisée, l’ambiance de la fête

et de joie y était présente.

De tout ce qui a été dit, nous avons retenu

cette illustre phrase qui nous a ému : « Nous

sommes touchés par l’acte que vous avez posé

à notre endroit à travers notre frère Mr J. ici

présent. C’est la première fois pour la famille

d’assister à un tel acte : quelqu’un qui n’est

pas membre de ta famille biologique, t’a pris

dans la rue, t’a soigné sans consentement de

ta famille, et puis t’a remis à la famille sans

rien exiger comme contre partie. Cela dépasse

notre entendement ! Nous manquons des mots

pour vous exprimer notre gratitude ».

Oui, cela dépassait notre entendement.

Qu’est ce qui peut être au-delà de l’amour ?

L’amour peut changer tout dans la vie, il nous

aide à comprendre que mon frère, ma sœur,

mon oncle, mon neveux n’est pas seulement

Page 17: le proximus N 019-0614

17

celui qui appartient à ma famille biologique, ni

même celui issu de mon propre village, mais

celui qui est disposé à m’offrir cet amour qui

peut tout changer en moi ; celui qui à la

puissance de faire lever sur moi le soleil de la

résurrection, c'est-à-dire le soleil de la dignité

de ma personne humaine. Ce pouvoir de

l’amour est effectif car Dieu est amour. Il

(Dieu) agit à travers tout acte posé par amour

et de ce fait, nous sommes invités à se laisser

mouvoir par amour et notamment envers nos

frères qui souffrent de la maladie mentale.

Fr. Stanislas Maximilien NDIGUISSI, fc

Addendum de l’Editeur : Suite aux renseignements recueillis à l’Hôpital, depuis le retour de Mr J

dans sa famille, il n’est jamais retourné à l’Hôpital pour la postcure. Son premier rendez-vous qui

était programmé un mois après sa sortie n’est jamais été respecté jusqu’à ce jour. Selon l’équipe

médicale et sociale de l’Hôpital, ceci reste l’un des défis qui limitent l’accomplissement des objectifs

établis pour la réinsertion complète des malades stabilisés. Les conséquences de non-respect de

rendez-vous sont entre autre les rechutes, c’est-à-dire la réapparition des symptômes de la

maladie par manque de suivi, et, à long terme, le retour des personnes malades dans la rue.

Le graphique à gauche montre les résultats du

bilan fait par l’Hôpital Psychiatrique St Vincent de

Paul sur le respect des rendez-vous pour la

postcure. Sur la totalité des malades reçus pour la

première fois au cours de l’année 2013, 56% sont

des malades qui n’ont pas respecté leur rendez-

vous pour le suivi de leur état de santé. Seulement

16% ont pu honorer leur rendez-vous.

Une étude faite sur la majorité des malades

errants à Yamoussoukro montre que la majorité

de ces malades ont bénéficié d’au moins d’une

prise en charge en milieu hospitalier.

Beaucoup de questions se posent en ce jour sur ce

qu’il faut faire pour que la prise en charge des

personnes malades puisse être complète et que

les rues de Côte d’Ivoire puissent être dégagées

des malades mentaux.

« Les troubles mentaux font souvent sombre les individus et leur famille dans la

pauvreté. Les personnes atteintes de troubles mentaux se retrouvent beaucoup plus

fréquemment sans logement que la population générale et sont plus souvent

incarcérées à tort, ce qui accroît encore leur marginalisation et leur vulnérabilité. Du

fait de la stigmatisation et de la discrimination, leur droit fondamentaux sont souvent

violés et beaucoup d’entre elles sont privées de leur droit sociaux, économiques et

culturelles – restriction de leur droit au travail et à l’éducation, de leur droit à la

procréation et de leur droit à la possession du meilleur état de santé qu’elles sont

capable d’atteindre [...] On les prive aussi souvent de leurs droits civils et politiques

comme le droit de se marier et de fonder une famille, le droit à la liberté de la

personne, le droit de voter et de participer effectivement et pleinement à la vie

publique et de soins. .. »

OMS, Plan d’Action pour la santé mentale, 2013-2020, paragraphe 13

17

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Dans les mots de celui qui s’en est sorti :

Entretien avec un ancien patient récupéré dans la rue

Mr NHO souffre d’une maladie mentale depuis quelques années. Suite à sa maladie, il s’est

retrouvé dans la rue où il a passé un période d’à peu près plus de 2 ans. En 2012, au cours des

activités de récupérer les malades errants menées par l’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul,

Mr NHO était parmi les patients récupérés. Depuis ce jour-là, il a bénéficié d’une prise en charge

hospitalière jusqu’à ce jour. Trois semaines après la récupération dans la rue, Mr NHO a pu

donner les contacts de ses parents qui n’ont pas hésité de se présenter à l’hôpital dans

l’immédiat. Après sa sortie de l’hôpital, Mr NHO continue à suivre son traitement et à respecter

ses rendez-vous pour la postcure. Il est toujours accompagné par ses parents qui se sont

impliqués activement dans le processus de ses soins.

Cet entretien est un extrait d’un dialogue fait entre le patient et l’équipe sociale au cours d’un de

ses rendez-vous de postcure à l’hôpital.

Q : Bonjour Monsieur à qui nous avons l’honneur…Comment vous vous appelez ?

R : Moi je me nomme Mr NHO.

Q : De quoi souffrez-vous ?

R : Selon le médecin je souffre de la schizophrénie paranoïaque.

Q : On vous a expliqué ce que c’est?

R : Non…on ne m’a pas expliqué…mais…c’est comme une forme de folie.

Q : Les parents savent de quoi vous souffrez ?

R : Les parents savent ; ce sont eux qui m’ont amené à l’Hôpital.

Q : La première fois ?

R : Oui.

Q : Pouvez-vous nous expliquer les traitements que vous prenez à la maison ?

R : Le traitement c’est la prise des médicaments comprimés…et puis les injections.

Je me lève le matin, je déjeune et puis je prends mes médicaments.

Q : Combien de comprimés

R : Il y a deux comprimés : l’haldol et puis l’artane.

Q : Vous prenez ces comprimés le matin seulement ?

R : Non. Haldol, je le prends le soir, et puis l’artane le matin.

...

Q : Quels sont les conseils que vous pouvez donner aux autres malades qui sont dans le même

cas, dans la même situation que vous ?

R :Je leur donne le conseil de

suivre le traitement et que ça peut

aller. Avec le traitement on peut

guérir.

Q : Quelle est l’activité que vous

pratique quand vous n’êtes pas à

l’Hôpital, à la maison ou bien pour

vous étendre ?

R : Moi je lis un peu, et puis je

vais au champ, champs de riz.

Q : Tu accompagnes les parents

ou bien c’est pour toi-même ?

R : J’accompagne les parents.

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Q : Vous avez déjà fait la récolté ?

R : Oui nous avons déjà fait la récolté.

Q : Etait-elle bonne ?

R : Elle n’était pas bien promise.

Q : Quel est le comportement de la famille vis-à-vis de vous à la maison, dans le village ?

R : Ils sont sympathiques ; ils me comprennent. Il savant que je suis malade…donc, en fonction

de cela ils se comportent bien envers moi.

...

Q : Mr N. vous êtes le parent de NHO, êtes-vous fier du comportement de votre fils à la maison ?

R : Oui, il s’adapte bien. C’est ça qui m’encourage. Bon…à la maison il n’ya pas de problème.

Quand on doit aller aux champs il nous accompagne. On devrait l’aider avec son idée de

l’élevage de poulets mais comme on n’a pas encore les moyens, il m’aide pour le moment dans

les champs. On le fait ensemble.

Q : Comment est le comportement des autres personnes au village ?

R : Sincèrement, ils ne s’attendaient pas à cela. Il y a les gens qui l’ont vu comme ça quand il

était encore dans la rue et ils ont pleurés. Pour le moment quand ils le voient ils sont heureux.

Q : Avez-vous un message pour l’Hôpital ?

R : Oui. L’hôpital c’est lui qui a fait tout. Ce qui s’est passé, qu’il y a un enfant qui est parti

comme ça, ce n’est pas la faute de quelqu’un…Il était malade. Donc, moi j’encourage le fait que

vous devez continuer comme ça pour nous aider et c’est comme cela que nous pouvons tenir. On

n’a pas d’autres moyens. Chez nous il n’y a pas d’autres soins qu’on peut faire si ce n’est qu’à

l’hôpital. Ici vous savez de quoi il s’agit…vous savez quel médicament donner…vous savez qu’est-

ce qu’il faut. Je ne devrais pas être là, mais il faut que je l’accompagne. Il pouvait venir seul.

Actuellement il peut voyager, il peut tout faire seul. Mais il faut que je sois là pour l’encourager.

....

Q : Monsieur NHO, avez-vous un mot de fin ?

R : Je devrais vous remercier pour l’approche des malades. Vous nous avez fait comprendre que

notre maladie n’est pas différente des autres. Nous sommes des malades comme les autres

malades. Il ne faut pas avoir peur de prendre courage qu’on peut guérir et qu’on peut sortir de

là.

Q : Merci bien de continuer toujours le traitement et d’honorer vos rendez vous. S’il y a quelque

chose que vous ne comprenez pas, venez vous renseigner. Du courage et bonne chance à vous.

Je vous dis merci pour le partage.

Propos recueilli par Jean-Clément Ishimwe assisté par Gérard Yéo Nanga et Fr Stanislas N’diguissi

LA SCHIZOPHRENIE

La schizophrénie est une maladie mentale. Elle touche au mécanisme du délicat du cerveau et

perturbe donc profondément la personne atteinte par cette maladie. Elle provoque la confusion et

l’angoisse, un comportement perturbé, une perte de contact avec la réalité, des problèmes de

concentration, des hallucinations et des délires.

La schizophrénie est un véritable dérangement caractérisé par sa durée dans le temps où

interviennent des crises psychotiques : les pensées, les sentiments, la perception des choses, parfois le

mouvement, l’action, la conscience de soi, et les relations sociales sont troublés.

Une personne sur cent risque d’être atteinte par cette maladie au cours de sa vie. Elle frappe le plus

souvent les jeunes et elle se déclare plus tôt chez les hommes que chez les femmes.

Extrait dans « Si loin, si proche », Manuel pour les proches de patients psychotiques, 1999.

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Venir à l’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul au cours de la journée est comparé au voyage

à la lune. Probablement vous diriez que vous voulez avoir le premier billet. «Aller à la lune ?" Je

serais parmi les premiers aussi. Peut-être que ce n’est pas aussi passionnant que vous

l’imaginez. L’Hôpital St Vincent de Paul est situé à l'extérieur de la ville de Yamoussoukro, un

lieu où le transport public n'est pas habitué à s’y rendre, effectivement comme sur la lune ...

C'est logique. Mais ce n'est pas la partie captivante de l'histoire.

La première fois que je prenais un taxi public pour me rendre à l’Hôpital, j'ai demandé au

chauffeur de taxi que j’allais à l’Hôpital qui soigne les malades mentaux (ou à la MSP comme

c’est communément connu par le personnel) qui est sur la voie d’Oumé. Le chauffeur semblait

ne pas comprendre ce que je disais. J'ai pensé que c'était mon «français» qui n'était pas

compréhensible. Donc, j’ai dû répéter la même chose pour me rendre plus compréhensible: «Je

veux aller à la MSP, c’est combien?", ai-je insisté. Le chauffeur m'a regardé et m'a dit, " est-il

l'endroit où l’on soigne les fous ? " A contrecœur je l'ai répondu positivement. C’est après cela

qu’on a pu discuter le prix du voyage avec le chauffeur sans aucun problème.

Depuis lors, j’ai compris que la MSP est publiquement connu comme « l’Hôpital des fous », ou,

comme le chauffeur l’a bien précisé "où l’on traite les fous" ou alors «la cité des fous ".

CITE DE L’ESPOIR OU CITE DES ALIENES

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En réalité, lorsque vous quittez la ville pendant la nuit en prenant la route vers la MSP, à trois

kilomètre, avant d’arriver, ce que vous voyez est une cité isolée, pleine de lumières, au milieu

d'un soit disant village. De plus vous vous approchez de l’Hôpital, vous commencez à tout voir

clairement : un grand mûr qui entourent de beaux bâtiments. En y entrant, vous trouvez un

grand jardin d’une verdure exceptionnelle avec des lumières partout. Seuls ceux qui ont été à

l'intérieur de ces mûrs savent bien décrire cette beauté.

Moi j'appelle cette place la «ville de

l'espoir». C'est l'endroit où celui ou celle

qui y vient malade y sort transformé,

guéris. Ces personnes malades que

presque certains ne considèrent pas,

d’autres les appellent « les fous » quand

ils viennent le premier jour. Mais, vous

devez attendre jusqu'à ce qu'ils y

sortent pour voir comment ils sont

joyeux. La MSP tente de redonner à ces

personnes ce qu'ils ont perdu étant

malade: la dignité, la capacité de

travailler, l'amour de soi et du prochain, mais surtout, l'espoir. Un résident qui a été admis avec

les idées suicidaires nous a partagé ses émotions une semaine plus tard après son admission

qu'il ne pensait plus à se suicider parce qu'il se sentait aimé « chose que je n’avais jamais

expérimenté dans ma propre famille», a-t-il ajouté. Il avait aimé les soins, l'ambiance,

l'atmosphère, et le milieu hospitalier. Quand ses parents sont revenus plus tard pour lui rendre

visite, ils ont sauté de joie.

Malgré cela, notre « cité de fous " telle que appelée par le public, a encore un long chemin à faire

et les défis à surmonter. Nous voulons répandre la cité d'espoir en dehors des murs de la MSP.

Cet espoir qui est retrouvé à la MSP par ceux qui y viennent doit être maintenue même à la

sortie. Il est toujours attristant lorsque nous recevons les anciens malades qui étaient stabilisés

qui reviennent en raison de rechute parce qu’ils ont perdu leur espoir.

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La plupart des raisons données pour cette rechute est que la communauté ou la famille n'était

pas conforme et favorable à leur rétablissement.

Ce n'est que lorsque la communauté comprenne les réalités que ses membres vivent que la

stabilité de la personne malade peut être assurée.

La MSP a élaboré dans son plan d’action pour l’année 2014 un programme de travailler avec les

familles des malades stabilisés dans le but de les soutenir dans les difficultés rencontrées dans

la prise en charge sociale de leurs malades. Les familles sont les premiers ambassadeurs de

notre mission. Ce sont les personnes qui comprennent vraiment les défis auxquels l’Hôpital est

confronté, parce qu'ils les partagent pour la plus grande partie. Les parents sont les premiers

missionnaires pour faire comprendre le message que ce qui se trouve derrière les murs de la

MSP n'est pas une cité de fous où les fous sont traités, mais plutôt « une cité de l'espoir » où les

individus retrouvent leur dignité perdue.

Jean-Clément ISHMWE

AMELIORER L’ETAT DE LA SANTE MENTALE DE LA

POPULATION EN ASSURANT LES SOINS DE QUALITE ET LA

REINSERTION COMPLETE DES MALADES STABILISES

(MSP 2014)

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Dans le cadre de l'établissement du programme de

lutte contre la drogue et la toxicomanie à l'Hôpital

Psychiatrique St Vincent de Paul, une délégation du

"Comité Interministriel de Lutte Anti-Drogue (CILAD)

a effectué une visite de courtoisie à l'Hôpital

Psychiatrique St Vincent de Paul, le jeudi 17 avril

2014 dans l'après-midi. La délégation était composée

de Dr N'Guessan Badou Roger, responsable du

Traitement de la Toxicomanie, son collègue, Mr

Fofana, et Mr Jean Pierre Babacar DIOUF, le

Coordinateur de Projets en Collecte de données et

Traitement de la Dépendance de Drogue du Bureau

Régional pour l’Afrique de l’Ouest, Il faut noter que

l'Hôpital St Vincent de Paul a été identifié par le

CILAD comme centre de référence en plus de

l’Institut National da la Santé Publique (INSP) situé à

Abidjan pour parrainer les projets dans le cadre de la

prise en charge des toxicomanes en Côte d’Ivoire.

Pour plus de photos sur la visite

www.hpsvp.org

Dans la prise en charge des usages de drogues et d’autres addictions

Campagne de carême en faveur des malades mentaux à Yamoussoukro

Le carême chrétien est un moment de prière, de réconciliation, et

aussi d’exercer la charité envers l’autrui. C’est dans ce cadre que

les Pères Pallottins en collaboration avec l’union des laïcs à la

Basilique Notre Dame de la Paix de Yamoussoukro ont organisé

une campagne de carême en faveur des malades mentaux de

l’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul.

La campagne consiste à collecter les dons des vivres et de non-

vivres en faveur des personnes malades. Pour la même occasion,

un marathon autour de la Basilique était organisé en vue de

sensibiliser la population sur les troubles mentaux et les moyens

de préventions.

La campagne était clôturée par la remise des dons qui s’est tenu

à l’Hôpital le 9 avril 2014 en présence du Directeur de l’Hôpital,

les pères Pallottins, les laîcs (UAC) et les pensionnaires de

l’Hôpital.