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À PARTIR DU PUY-EN-VELAY

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Mont MézencVoilà un massif, à l’extrême sud-est de l’Auvergne, qui unit Haute-Loire et Haute-Ardèched’un seul bloc volcanique. Par nature, ces terres laissent s’exprimer les extrêmes. Sur leversant nord-ouest s’étire le plateau ligérien, agrestes prairies de fauche et de pâtures,où villages de chaumières et robustes fermes couvertes de lauze se calfeutrent de laburle (blizzard qui étrille le Massif central). En roue libre, découvrez une expressive leçon de géologie à ciel ouvert, avec en toile de fond, le Velay et les Boutières.

En roue libre de Saint-Front à Roffiac

Au départ de la croix deBoutières, un chemin de

randonnée (GR7®) mène àl’un des plus grandioses

panoramas du Massif central. Au premier plan :

le cirque des Boutières hérissé de sucs, ces volcans

sans cratères jaillissant telles des taupinières au

milieu de grands espaceset d’aiguilles péléennes.

Si le ciel est dégagé, vouspourrez apercevoir au sud

le mont Ventoux, tandisqu’à l’est, c’est la chaîne

des Alpes et les cimes enneigées du Mont-Blanc

qui se distinguent.

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écomusée, les pierres guérisseuses (ditesaussi « pierres à venin »), utilisées autre-fois dans les fermes pour soulager toutessortes de maux, côtoient les outilsanciens. Le bâtiment possède encore son « montadou », petite pente en pierrequ’empruntaient les charrettes de foinpour monter à la grange.

De Bigorre, on rejoint le village deMoudeyres en traversant les valléesencaissées de Machabert et de l’Aubépin.Le mont Mézenc (1753 mètres), recon-naissable à sa forme d’enclume, semblesurveiller de loin le vaste tapis ondulantdes prairies de fauche et de pâturage. Les

charmantes chaumières de Moudeyres, levillage vedette du Mézenc, semblent sortird’un conte pour enfants. L’une d’elles, laferme des frères Perrel mérite la visite.Reconvertie en écomusée, elle possèdeune grange aux dimensions impression-nantes (700 m2 de toiture), où flotte encorela bonne odeur de foin. Jetez un œil à l’arcas, auvent couvert de lauze qu’em-pruntaient autrefois les hommes et lesbêtes. Les épicéas prennent d’assaut lemont d’Alambre tandis que l’on rejoint LesEstables, la plus haute communed’Auvergne (1343 mètres). Ski de fond, skialpin, parapente, traîneau à chiens,raquettes, VTT... Difficile de s’ennuyerdans cette petite station, qui a trouvé dansle tourisme un regain de vie.

Si Jules Romains avait lancéses « Copains » sur les routesdu Mézenc, plutôt que surcelles du pays d’Ambert, nuldoute que ses joyeux hérosauraient perdu en bedaine cequ’ils auraient gagné en

lyrisme. L’écrivain était pourtant natif deSaint-Julien-Chapteuil, juste au nord dumassif du Mézenc... Laissons les regretsderrière nous et enfourchons notre VTT àSaint-Front. Nous voilà d’emblée au cœurde notre sujet : les maisons épaisses, coif-fées de lauze, taillées dans la trachyte,semblent se calfeutrer sous la falaise pourse protéger de la burle. Ce vent glacial,parfois meurtrier, souffle de novembre àavril sur le plateau, transformant leMézenc en une petite Sibérie. L’égliseromane du XIe siècle recèle de beaux chapi-teaux sculptés et d’harmonieuses voûtesen pierre grise.

En quelques coups de pédale, nous voicisur une route de crête. Les sucs duMeygal, dômes volcaniques qui se dres-sent ici et là dans le paysage, nous accom-pagnent jusqu’à Bigorre, réputé pour seschaumières préservées.

L’une d’elles abrite l’écomusée de RobertCortial. L’ancien facteur de Saint-Front alaissé ses tournées (à ski en hiver !) pourcréer ce musée dédié à la conservation destraditions du Mézenc. « C’est un pays dur,qui n’a longtemps servi que de pâturage pourles troupeaux en transhumance, explique-t-il. Vers l’an mille, les moines s’y sont fixés. Àdéfaut d’argile pour construire des tuiles, ilsont couvert les toits de leurs maisons avec dela paille de seigle. Une paille grasse, aussiimperméable que les plumes d’un canard. »La tradition est restée et, aujourd’hui, oncompte encore une cinquantaine de chau-mières dans la région, la plupart à Bigorreet Moudeyres. « En 1932, treize chaumièresont brûlé en une heure de temps à Bournac.On a arrêté de construire les chaumières àpartir de cette période », constate RobertCortial. Désormais, la lauze règne en maî-tre. Un dicton local ne dit-il pas « Qui poselauze, pour mille ans pose » ? Dans son

3// De Saint-Front, villagetypique de montagne, empruntez durant deux kilomètres la D 39 en direction du Puy. Une toutepetite route s’échappe surla gauche vers Maziaux etBigorre. À l’imitation deMoudeyres, le village de Bigorre possède de superbeschaumières. Sur la photo,cette « maison de pays »abrite un écomusée.

‘‘1// À Moudeyres, halteobligatoire à la ferme desfrères Perrel, une anciennechaumière (classée Maisonde pays) au toit en fortepente fait de paille de seigle, grasse donc imperméable. Pour la qualitéet l’authenticité de ses habitations, le village est classé.

2// L’écrivain AlexandreVialatte affirmait qu’ « en Auvergne il y a plusde montées que de descentes » ! Ici, la RochePointue, imposant rocherde rhyiolite au reflet rosé.Selon la légende, elle cacherait le trésor des seigneurs du Mézenc, qui y avaient un château au Moyen Âge.

La burle, ce vent glacial, parfois meurtrier, souffle de novembre à avril sur le plateau, transformant le Mézenc en une petite Sibérie.

LES ESTABLES, PLUS HAUTE COMMUNE DU MASSIF CENTRAL

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75N° 150 / Avril 2011 / Auvergne 74 Détours en France

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UN ÉCOMUSÉE POUR CONNAÎTRE LE SECRET DES PIERRES

À PARTIR DU PUY-EN-VELAY LE MÉZENC

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Stevenson à Monastier-sur-Gazeille

« Le Monastier est un petit village de montagne situé dansune agréable vallée, à quinze milles du Puy. J’y ai passé unmois merveilleux. […] Toutefois, on me montrait les égardsqu’inspire un voyageur en partance pour un pôle inclément. »En 1878, Robert Louis Stevenson choisit le village de Monastier-sur-Gazeille, dans le Mézenc, comme point de départde son périple à travers les Cévennes. Le jeune voyageur veutrejoindre le pays des camisards, dont il a lu jusqu’à plus soif les

hauts faits d’armes. Au Monastier, il fait l’acquisition d’uneânesse, nommée Modestine, sans se douter du fil à retordre queva lui donner l’animal durant sa randonnée. Son journal de bord,Voyage avec un âne à travers les Cévennes, est devenu le livre de chevet de tous les bourlingueurs qui se respectent. Un sentier,le GR 70®, a même été tracé pour marcher dans les pas (et lessabots) de Stevenson et de son âne : 252 kilomètres à traversla Haute-Loire, l’Ardèche, la Lozère et le Gard.

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Avant de rejoindre la croix de Peccata, lesplus courageux grimperont jusqu’à lacroix de Boutières pour admirer l’incroya-ble cirque des Boutières, hérissé de sucs etd’aiguilles péléennes. Retour à la croix dePeccata, point de départ du chemin d’as-cension du mont Mézenc (compter 45minutes de marche). En haut, le panoramaenglobe les monts du Cantal, le massif duSancy et les Alpes. Pins cembro et épicéasnous guident jusqu’à la Roche Pointue, ouDents du Diable. Ce rocher de rhyolite,pris d’assaut par les fans de varappe,cacherait, selon les légendes, le trésor desseigneurs du Mézenc ou une grotte appar-tenant à Satan et gardée par un crapaud.La route descend vers Chaudeyrolles enlaissant sur la gauche la narce, cuvettemarécageuse que survolent les circaètesJean-le-Blanc. Autrefois, les habitants àcourt de bois de chauffage découpaientdes briques de tourbe et s’en servaient

Saint-Front

Écomusée

Bigorre

Ferme desFrères Perrel

Moudeyres

Roffiac

Chaudeyrolles

Les Estables

Croix de Peccata

Croix des Boutières

Cirque des Boutières

Cascade du Salin

Lac de Saint-Front

Mont d’Alambre

1691 m

Mont Mézenc1753 m

Dents-du-Diable

1539 m

Les Narces

Aubé

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GR 40 GR 430

GR 7

GR 7

GR 73

D 39

D 36

Machabert

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ACHETERCHAUMIÈRE DES SAVEURS ET DE L’ARTISANAT DE MOUDEYRES43150 Moudeyres. 06 20 72 62 80.Ce « grangeou » bien restauré a ététransformé en lieu de vente de produitslocaux. Ici, tout est « made in Mézenc ».

CARNETD’ADRESSES

À peu près à mi-chemin de Fay-sur-Lignon et LesEstables, le village deChaudeyrolles est tapi aupied du mont Signon. Cette ancienne carrière delauze se trouve en bordured’un cratère d’explosion, lesnarces, ancien lac changéen tourbière. Affluent du Lignon, le ruisseau le Salinprend sa source près duGros Rocher et forme unecascade. L’écrivain Jules Vallès, né au Puy-en-Velay, passait sesvacances à Chaudeyrolleschez son oncle curé.

comme combustible, comme en Irlande.Marquez une pause pour contempler lacascade du Salin sur fond de Dents duDiable et de mont Mézenc.

Dans les prés, limousines, aubrac, charo-laises et salers ne nous trompent pas :Chaudeyrolles est le pays du fin gras duMézenc (lire ci-contre). Avant de revenir ànotre point de départ, un dernier crochets’impose pour admirer le lac de Saint-Front. Ce maar (ancien cratère volcaniquerempli d’eau), qui dessine un cercle bienrond, évoluera à terme en tourbière. Lepanorama depuis le chemin menant auhameau de Roffiac justifie un dernier coupde pédale : sous nos yeux, le lac, le montMézenc, les Dents du Diable et le col de lacroix de Peccata se serrent tous pour ren-trer dans la carte postale. Idyllique. 2

DEPUIS ROFFIAC, UNE CARTE POSTALE AUVERGNATE IDYLLIQUE

À PARTIR DU PUY-EN-VELAY LE MÉZENC

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nce Dans sa ferme de Chaudeyrolles,

Cyrille Roméas, 34 ans, a l’habitudede bichonner tout particulièrementhuit bœufs et génisses sur la cen-taine que compte son troupeau.Ces chouchous de l’étable ont unemission : donner une succulenteviande persillée (constellée de poin-tes de gras), appelée fin gras duMézenc. « À l’automne, les bêtessélectionnées rentrent à l’étable,explique l’éleveur. On leur donne lemeilleur foin, celui que l’on récolte parbeau temps et qui contient des feuil-les et des plantes du plateau, commela cistre (fenouil des Alpes). Ellesengraissent séparément des autresbêtes. Après 110 jours au minimum,elles peuvent être abattues. »Les foires grasses, qui se tiennentencore au Béage et aux Estables, ontlieu autour de Pâques, selon la tradi-tion. « L’obtention de l’AOC en 2006a permis au fin gras du Mézenc deremettre en valeur cette activité, noteCyrille Roméas. Ce produit de pres-tige me sert de vitrine pour vendre maviande. » Hélas, l’AOC est arrivée troptard pour sauver la race mézine, unerace locale qui a disparu dans lesannées 1960.

Cyrille Roméas,éleveur de fin grasdu Mézenc

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79N° 150 / Avril 2011 / Auvergne 78 Détours en France

Notre escapade commenceà Lavaudieu, dans leBrivadois, à 56 kilomètresau nord-ouest du Puy-en-Velay. Robert de Turlande,le fondateur de la Chaise-Dieu, n’a eu qu’à suivre le

cours de la Senouire pour fonder ici sonabbaye de moniales bénédictines en 1057.Vallis Dei, la vallée de Dieu, deviendraLavaudieu. Un nom aussi enchanteur que sarivière, la Senouire, autrefois baptisée SinusAuri (serpent d’or) en raison des paillettesd’or et de mica qui lui donnaient ses refletsdorés. La première chose à faire est de visi-ter l’église abbatiale et le cloître, seuls vesti-ges de l’abbaye. Avec son clocher octogonaltronqué sous la Révolution (et coiffé d’unbonnet phrygien en guise de girouette !),l’église renferme quelques trésors dignesd’intérêt. Notez en particulier une copie enfrêne d’une tête de Christ roman (l’originaleest conservée au Louvre) et les magnifiquesfresques murales de l’École italienne. L’uned’elles montre La Mort en manteaurouge, frappant les humains des flè-ches de la peste. Un sujet macabrequi contraste avec la douceur deslignes de l’abside romane. À l’ombre du clocher, le cloîtremérite la visite. Seul cloître romanpréservé de l’Auvergne historique, ilaccueillit les bénédictines jusqu’à laRévolution. Avec ses arcatures irré-gulières et ses colonnes lisses,

torses ou cannelées, il compose un ensembleravissant. On se prend à détailler les chapi-teaux sculptés de créatures fantastiques(sirènes à deux queues, anges, salamandreset licornes). La galerie supérieure date duXIVe siècle. Dans le réfectoire, une superbefresque d’inspiration byzantine du XIIe sièclereprésente un Christ en majesté.

Lavaudieu a encore bien d’autres richesses àoffrir au visiteur de passage : une anciennemaison de paysan-boulanger, transforméeen petit musée des Arts et Traditions popu-laires, des rues bordées de roses trémières,traversées chaque jour par des troupeaux demoutons, des maisons de vigneron avecleurs porches-escaliers et leurs rangées degénoises... Le petit pont de pierre quienjambe la Senouire offre une belle vue duvillage. Au petit sentier qui longe la rivière,préférez le chemin qui se faufile entre pota-gers et vieilles maisons de

Les beaux villagesde la RibeyreDe Lavaudieu à Vieille-Brioude, le Brivadois regorge de petits villages aussi charmants que méconnus. L’occasion de se souvenir des bénédictines de Lavaudieu et du marquis de La Fayette. En approchant des rives de l’Allier, heureuse surprise ! Le soleil réchauffe les murs des maisons, et les hautes falaises, où poussait jadis la vigne, encadrent l’Allier ausortir de ses gorges. Du grand spectacle avec, en point d’orgue, la montée à Saint-Ilpize.

Nos coups de cœur en val d’Allier

TUILES ET PIERRES DORÉES MAGNIFIENT LE VILLAGE

La rivière Senouire était autrefois baptisée Sinus Auri(serpent d’or) en raison despaillettes d’or et de mica qui luidonnaient ses reflets dorés. ‘‘ ‘‘

À PARTIR DU PUY-EN-VELAY

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Aux rives de la Senouire,rivière affluente de l’Allier,voici le village de Lavaudieu, la vallée de Dieu, et son abbaye duXIe siècle, fondée par Robertde Turlande pour les religieuses bénédictines.

Chilhac préhistorique

Des mastodontes,des gazelles, destigres vivaient àChilhac il y a prèsde deux millionsd’années. Dans lesannées 1960,Christian Guth a misau jour de précieux gisements de fossilesd’animaux. Le musée de la Paléontologie deChilhac présente les origines de cettefaune tropicale préhistorique et lescirconstances de sadisparition. Il revientégalement sur la découverte, en1974, de galetsaménagés. Unequerelle d’expertsentoure la datationde ces objets quipourraient être lesplus anciens d’Europe. Chilhacserait, d’après lathèse de Guth, l’undes plans ancienssites d’occupationhumaine du vieuxcontinent.> Adresse p. 81

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passé une porte puis une cour. L’édificenous plonge au cœur du monastère béné-dictin fondé en 1025 par Odilon deMercœur, cinquième abbé de Cluny. À deuxpas, il fait bon flâner sur l’isthme étroit quipermet de voir l’Allier dédoublé.

La route de corniche (D585) longe l’af-fluent de la Loire, épousant les contours

capricieux de la falaise festonnée devignes. Un paysage ravissant qui ne nousquitte plus jusqu’à Saint-Ilpize. Levez lesyeux vers les ruines du château et de sachapelle romane, nids d’aigles perchés ausommet de leur rocher de basalte. Quellelégende Goethe n’aurait-il pas imaginé surce piton romantique ? Au XIIIe siècle, lesdauphins d’Auvergne y contrôlaient la val-lée de l’Allier. Difficile de se dérober auregard des guetteurs embusqués dans latour carrée du château, seul vestige encoredebout sur son dyke volcanique. À sescôtés, la petite chapelle castrale arbore unclocher à deux baies et un joli toit de lauze.Surtout, elle surplombe avec majesté lecours d’eau et les maisons de Villeuneve-d’Allier, tout en contrebas. Ici, le regard embrasse un paysage plusaride que jamais. Entouré de maquis, Saint-Ilpize semble une enclave méditerranéenneen Auvergne. Pas étonnant que la vigne aitprospéré durant des siècles sur ces terreslégères, acides et ensoleillées. La Ribeyreétait connue pour son pinot noir et songamay avant que l’épidémie de phylloxéra,à la fin du XIXe siècle, ne vienne tout ruiner.La D585 poursuit son travelling avant lelong de l’Allier, croisant au loin une ribam-belle de petits villages perchés en haut desfalaises. Les maisons agrippées à leur épe-ron rocheux signalent Vieille-Brioude, quimarque la fin de la Ribeyre. 2

Toisant le cours de l’Allier,à 150 mètres de hauteur,

les ruines du château féodal et la chapelle

castrale romane (XIV

e siècle) de Saint-Ilpizesont installées sur

un dyke volcanique.

Sur la rive gauche de l’Allier, la plus belle arrivée à Lavoûte-Chilhacs’effectue en franchissantson pont du XI

e siècle (restauré au XV

e siècle). Situé dans une boucle de la rivière, ce village estun point d’embarquementprisé des canoéistes et kayakistes.

pierre grise, marron et rousse. Sous FrançoisIer, les chanoinesses issues de la noblessedemeuraient dans ces maisons à balcons debois (les « estres »), véritables loggias don-nant sur la Senouire.

La D20, qui remonte la rivière, nous emmèneà Domeyrat. Le château féodal, troué commeun gruyère après que les villageois l’eurentpillé sous la Révolution, coiffe un rocher sur-plombant la Senouire. Édifié au XIIIe siècle parle seigneur de Papabeuf, puis fortifié par

l’évêque de Clermont au XVe siècle, il permet-tait de contrôler les routes de Lavaudieu, deLa Chaise-Dieu, de Brioude et du Puy-de-Dôme. Depuis 2004, une troupe de théâtreorganise en été des visites du château en cos-tume. Les visiteurs peuvent enfiler une cote demaille et même se faire mettre au pilori !

Après La Chomette, la D41 traverse la houleblonde des champs de blé, avant de serpen-ter jusqu’à Chilhac. Une partie de ce village,bâti sur une falaise de basalte dominant leval d’Allier, repose sur des orgues basalti-ques. Ici, le soleil sait réchauffer la roche. Lanature qui s’y développe n’a rien d’auver-gnate : Chilhac a ses figuiers de barbarie, etLangeac, ses oliviers. Quelques maisons devignerons rappellent aussi l’ancienne activitéviticole du village. Depuis le parvis de l’égliseromane, un beau panorama se déploie sur laRibeyre, ainsi que l’on surnomme le vald’Allier entre Langeac et Vieille-Brioude. La D585 nous mène à Lavoûte-Chilhac ensuivant l’Allier, qui se presse et écumecontre les galets. Par caprice, le cours d’eaudessine ici une boucle, qui isole une partiedu village sur une étroite presqu’île. Leskayaks batifolent au pied du prieuré cluni-sien, qui est à l’origine du village. Sa façadeconcave masque l’église gothique, qui a rem-placé l’église primitive de style roman et àl’intérieur de laquelle on pénètre après avoir

La forteresse médiévalede Domeyrat

(XIIe-XV

e siècles), en surplomb de la vallée de

la Senouire, n’a pas oubliéson passé glorieux.

Aujourd’hui, une troupethéâtrale en costume

d’époque redonne vie auchâteau. Gare aux visiteurs

inattentifs : le pilori fonctionne à nouveau !

RENDEZ-VOUS AU PILORI

VIGNES, FIGUES, OLIVES…

SAINT-ILPIZE,NID D’AIGLE DE LA RIBEYRE

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SE LOGER, SE RESTAURERCHEZ L’AUTRE, 43380 Chilhac.04 71 77 49 98 et www.chez-lautre.comArmelle et Bernard Jollivet ont retapé cettevieille maison vigneronne sise au cœur duVieux-Chilhac. Les deux chambres sont amé-nagées comme des nids douillets, tandis queles terrasses orientalisantes et les patios parfumés de chèvrefeuille invitent à la sieste.Un coup de cœur. Chambre double de 85 à120 € avec petit déjeuner.

COURT LA VIGNE43100 Lavaudieu. 04 71 76 45 79. Une charmante petite auberge où choisir,entre le figuier et la vigne rampante de la

petite cour, le magret de canard au miel et à larhubarbe ou une assiette de fromages et char-cuteries. Menu complet à 23 €.

LA MAISON D’À CÔTÉ43100 Lavaudieu.04 71 76 45 04Un hébergement de charme dans l’un des« plus beaux villages de France ». Bien situéeen bordure de Senouire, la demeure abritequatre chambres de caractère. Chambre dou-ble à 55 € avec petit déjeuner.

VISITERMUSÉE DE PALÉONTOLOGIE Mairie. 43380 Chilhac. 04 71 77 47 26.Ouvert d’avril à novembre et toute l’année surrendez-vous pour les groupes. Entrée adulte : 4,90 €.

CHÂTEAU LAFAYETTE43230 Chavaniac-Lafayette.04 71 77 50 32et www.chateau-lafayette.comLa demeure natale du général « héros desdeux mondes » (1757-1834) . Ouvert du 1er avril au 11 novembre.

LE CARNETD’ADRESSES

À PARTIR DU PUY-EN-VELAY LES PLUS BEAUX VILLAGES DE LA RIBEYRE

81N° 150 / Avril 2011 / Auvergne 80 Détours en France

Fête de laBarrique

Autrefois cerné de vignes, Lavaudieuapprovisionnaitl’abbaye de LaChaise-Dieu en vin.Sous la Révolution,le peuple s’emparadu cloître, en sortitles tonneaux et fitbombance sur laplace du village. En souvenir de cesnuits arrosées, Lavaudieu célèbre(chaque week-endaprès le 14 juillet),autour d’une grandebarrique, les joiesde l’ivresse révolutionnaire.

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