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LE SALUT, DE GAULLE
Cette séquence a été réalisée par Mme Vicky PONZA DIMITRIOU, professeur certifié de Lettres classiques, pour ses élèves de Terminale L du Lycée Montmajour à Arles NB : Les pages dans les documents annexes correspondent à l’édition POCKET 2010
A. Autour de l’œuvre :
I. Un personnage historique (3h)
Les élèves doivent venir avec des éléments représentatifs du personnage : un bref résumé de son parcours + des documents iconographiques.
A partir des éléments des élèves, élaborer le parcours du personnage et montrer en quoi il est exceptionnel : chef militaire, homme politique, chef d’Etat, écrivain.
Le professeur pourra structurer son cours à partir des œuvres suivantes :
- De Gaulle pour mémoire, Odile RUDELLE (Découvertes Gallimard)- L’Abécédaire de Gaulle, Flammarion (complet, pratique à consulter et à un prix très
abordable)- Petit dictionnaire de la vie et de la pensée de Charles de Gaulle, Laurent PFAADT,
city éditions- De Gaulle, tome 2, « Le politique » (1944-1959), Jean LACOUTURE (il
accompagne bien l’œuvre au programme avec des références précises aux chapitres du « Salut »)
- De Gaulle, François MAURIAC (l’éloge très controversé de son plus grand admirateur)
- Le Miroir des Limbes, II (« Les chênes qu’on abat »), André MALRAUX (on peut même le conseiller aux élèves, de très belles pages)
- Une vie, une œuvre, Charles de Gaulle, Hors-série, LE MONDE (magazine) (un excellent dossier avec des témoignages contrastés, des extraits des œuvres du Gal, son parcours chronologique illustré…)
Le cours peut être illustré par des documents vidéo de l’INA (Mémoires de Guerre, une adaptation de Pierre CARDINAL) : on peut par exemple montrer le début de « L’appel » et faire ainsi entendre aux élèves la célèbre évocation lyrique de la passion du Gal pour la France, succédée d’images terribles de la guerre ; puis, la fin de « L’unité », correspondant à la libération de Paris et à l’accueil triomphal réservé au Gal par la foule. Cette séance peut également être illustrée par des documents iconographiques, notamment des photos du Gal depuis son enfance jusqu’à la fin de son parcours politique, extraits du très bel album de Max Gallo, L’album de Gaulle, éditions Robert Laffont. Ces documents peuvent être scannés et projetés par un vidéo-projecteur ou - encore mieux - être intégrés dans un support TBI. Cette séance est complété par la distribution d’un document récapitulatif des partis politiques et des principaux hommes d’état (document annexe 1, sources : Petit dictionnaire de la vie et de la pensée de Charles de Gaulle, Laurent PFAADT ; Charles de Gaulle,
1
Mémoires de Guerre, Philippe DOUET). Une galerie de portraits est disponible sur le site Lettres volées.
Observer la structure du « Salut ». Interpréter les titres des chapitres.
II. L’œuvre, son contexte, sa structure (3 h)
-Les Mémoires de Guerre et leur composition : le titre de l’œuvre et ses interprétations, les titres des 3 tomes, la composition de l’œuvre et son équilibre « classique », les incipit et les excipit des 3 tomes, la réception du public.-Le « Salut » et ses interprétations : une très bonne synthèse illustrée, sous forme de fiche, sur la polysémie du titre se trouve sur le site Lettres volées. Par ailleurs, une réflexion sur l’originalité du tome 3 par rapport aux deux premiers, est nécessaire pour aboutir à la formulation de problématiques sous-jacentes liées aux intentions de sa rédaction.-La structure du « Salut » : la présentation peut être faite par les élèves qui apporteront également des éléments de réflexion sur le sens des titres des chapitres. -Les documents (en annexe de l’œuvre): classement et intérêt (document annexe 2). Insister sur le fait que ces documents font partie de l’œuvre : ils ne sont pas des ajouts de l’éditeur mais de vrais choix du Gal.
B. L’Histoire racontée dans le « Salut »
Pour accompagner les élèves à la lecture de l’œuvre :
distribution du résumé chapitre par chapitre avec les pages correspondantes. Les élèves devront, à la maison, lire chaque chapitre à l’aide du résumé et noter dans la dernière colonne des citations significatives : cette distribution a été faite pendant la séquence 1, de manière à ce que les élèves aient le temps de compléter les tableaux. Les tableaux proposés ici sont appuyés sur Mémoires de Guerre, Etienne CALAIS, Jean-Louis GOGLIN, Thierry NOUHAUD (ellipses) et WEBLETTRES (Documents annexes 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9)
distribution de la liste des documents en annexe classés : les élèves devront noter les pages des faits correspondants dans le « Salut »
Test de lecture des chapitres I-III.
Etude de passages-clefs pour la compréhension de l’œuvre (10h).
-Etude des premières pages du livre : la situation, les problèmes, les actions, le commentaire du Gal, le personnage du Gal et sa légitimité. On peut également repérer dès le premier chapitre quelques éléments significatifs sur l’écriture de DG et son style.Chercher dans les documents tous ceux qui correspondent à la rencontre de DG avec Staline.-Etude de la rencontre de Staline à Moscou : on peut partir des documents, très riches et très variés pour constater le souci d’objectivité du Gal, mais aussi son talent de conteur : le récit apporte une importante dimension littéraire à ces documents suivis pourtant très scrupuleusement. Montrer l’intérêt diplomatique de ce voyage de DG et de son équipe mais aussi la description négative de la Russie. L’étude du portrait de Staline peut être faite ici, mais elle peut aussi être réservée à la séquence 3, dans la partie consacrée à l’art du portrait.
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Test de lecture des chapitres IV-VII
-Le chapitre IV (« La victoire ») et sa position centrale : montrer qu’après ce chapitre commence la ligne « descendante » de l’œuvre. La victoire : l’épopée de la France et des alliés. Mais aussi, la victoire d’un homme mythique : la figure charismatique du Gal, stratège, chef militaire, vainqueur qui attire les foules populaires. On peut également s’arrêter ici pour étudier les portraits de Mussolini et d’Hitler ou bien réserver cette étude à la séquence 3.Entraînement au bac : étudier la représentation de la guerre dans le « Salut »
-Etude du chapitre VI (« Désunion ») : une analyse très complète de ce chapitre est établie dans le site Lettres volées ainsi que la proposition d’un parcours pédagogique qu’on peut facilement exploiter. -Etude des dernières pages du livre : le lyrisme et les influences littéraires de l’auteur dans ces dernières pages, sans doute les plus belles du livre.
Bac blanc
1. Quel est le titre de chacun des chapitres du Salut ? Comment interprétez-vous ces titres ? (8 pts)2. Comment DG considère-t-il les hommes politiques dans le tome III des Mémoires de Guerre ? Vous illustrerez votre réponse de références précises. (12 pts)
C. Étude des grands thèmes de l’œuvre
I. L’écriture de DG :
Relever dans chaque chapitre des passages significatifs dans lesquels l’auteur parle de lui à la 3ème ou à la 1ère personne.
La troisième personne (1h) : à partir des relevés des élèves, constater la déclinaison du « je » et du « il » dans toutes ses formes (« moi », « mon « , « mes »…/ »De Gaulle », « le Général de Gaulle », « Charles de Gaulle »…). Réflexion sur l’emploi de la 3ème personne, inspirée de César mais aussi sur l’emploi original de la 1ère personne, notamment pour marquer une forte implication de l’auteur, une totale prise en charge de ses actions. Lire également l’analyse d’André Le Bihan dans De Gaulle écrivain sur l’emploi de la 3e personne (extrait document annexe 10).
Relever dans toute l’œuvre différents procédés d’écriture.
1)Le style du Général (2h) : on peut ici donner en préambule des textes proposant un débat autour du style du Gal : un extrait du pamphlet anti-gaulliste du philosophe et journaliste Jean-François REVEL, Le Style du Général (publié dans Le Nouvel Observateur, 20/04/2000, caractérisé comme un « style de gendarme »), et sa réponse par le politologue Sudhir HAZAREESINGH avec l’article « De Gaulle, entre Chateaubriand et Asterix », publié dans la revue Books (10/2010) (document annexe 11) ; un extrait du premier chapitre de De Gaulle écrivain d’Adrien LE BIHAN, « L’action et le verbe ».
3
Recenser ensuite les différents procédés pratiqués par l’auteur, en partant des repérages des élèves, notamment le style oratoire inspiré par les orateurs latins, la période latine, le goût de la métaphore, mais aussi les parallélismes, les asyndètes, les accumulations…
2)L’art du portrait (2-6h, en fonction de l’étude préalable éventuelle des portraits dans la séquence 2) : c’est l’un des aspects les plus littéraires de l’œuvre qui, en général plaît bien aux élèves.
1. La fonction des portraits dans le « Salut » (2h)
Selon une classification établie par Philippe DOUET :1) Le blâme (les dictateurs, les traîtres, les politiciens)2) L’éloge (Churchill, les chefs de l’armée française)3) Entre les deux (Roosevelt)
Se documenter sur le genre des mémoires
2. Les Mémoires de DG
1)Le genre des Mémoires (2-3h) : exposés des élèves, complétés par le professeur de manière à mettre en relief les rapports entre Littérature et Histoire. La conférence de Marc HERSANT, de l’Université de Lyon III sur le thème : « Les Mémoires sont-ils un genre littéraire ? » permet un approfondissement de ce sujet.2)Les « nourritures » littéraires de DG (1-2h) : de César à Richelieu ou Retz, de Pascal ou Bossuet, à Nietzsche, et surtout Chateaubriand, Goethe, Barrès, Péguy… toutes ses influences on les retrouve dans les différents documents cités en début de séquence mais aussi en synthèse dans Lire et comprendre Charles de Gaulle, éd. Pocket (que les élèves possèdent souvent).
Bac blanc :
1) Comment se manifeste la solitude du Général dans le « Salut » ? (8 pts.)2) Un universitaire a écrit que Les Mémoires de Guerre de DG étaient écrits d’un
« mouvement épique, récit historique et merveilleux » intimement mêlés. Cette définition correspond-elle à votre lecture personnelle ? (12 pts)
DES HOMMES ET DES PARTIS
A partir du Petit dictionnaire de la vie et de la pensée de Charles de Gaulle, Laurent PfaadtEt de Charles de Gaulle, Mémoires de Guerre, Philippe Douet
SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière : ancêtre du parti socialiste, fondé en 1905 et qui compta de grands noms comme Jean Jaurès, Léon Blum, Daniel Mayer ou Guy Mollet)
MPR (Mouvement Républicain populaire : parti de centre-droit, démocrate-chrétien et pro-européen, fondé le lendemain de la libération de la France par plusieurs hommes de la IIIe République appartenant à la droite conservatrice et des membres
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éminents de la France libre et de la Résistance comme Robert Schuman ou Maurice Schumann)
PCF (Parti communiste français : fondé en 1920 ; très impliqués dans la Résistance avec des gens comme Raymond Aubrac. A la libération, il devient le premier parti de France avec notamment Maurice Thorez)
DES HOMMES D'ÉTAT
BLUM Léon (1872-1950) : socialiste, il présida le premier gouvernement de Front populaire (juin 1936-juin 1937). Emprisonné après l'armistice de juin 1940, il fut déporté à Buchenwald en 1943-1945. II représente pour de Gaulle, au-delà de l'estime qu'il a pour lui, l'homme politique incapable de résister aux jeux des partis. Blum refuse ainsi de succéder à de Gaulle en 1945 : « Évidemment, Blum considérait sous la seule optique socialiste le grand problème national dont je l'avais entretenu » (page 310).
CASSIN René : juriste de renom, il établit le statut des Forces françaises libres (FFL). René Cassin est un combattant de la 2e Guerre Mondiale qui rejoindra le général dès la signature de l’armistice en 1940. Cassin sera l’un des rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, puis président de la Cour européenne des droits de l’homme entre 1965 et 1968. il recevra le Prix Nobel de la Paix en 1968.
CHURCHILL Winston (1874-1965) : homme politique anglais, il fit une très longue carrière. Ministre dès 1908, il partage avec de Gaulle le goût pour la littérature et l'intransigeance pour défendre la grandeur de son pays. Premier ministre du 10 mai 1940 au 25 juillet 1945, il se révéla un étonnant chef de guerre, déclarant aux Communes en 1940 : « Je n'ai rien d'autre à offrir que du sang, des peines, des larmes et des sueurs. » II est, aux yeux de De Gaulle, le grand homme qui accueillit la France libre, et son alter ego : un homme des tempêtes, inadapté aux manœuvres politiques du temps de paix (« Sa nature, identifiée à une magnifique entreprise, sa figure, burinée par le feu et le froid des grands événements, devenaient inadéquates au temps de la médiocrité », page 244).
GIRAUD Henri : sorti aussi de l’école militaire de Saint-Cyr effectue une grande partie de sa carrière au Maroc. Populaire, il devient vite pour les alliés qui souhaitent débarquer en Afrique et écarter le général de Gaulle une alternative. Il bénéficie du soutien du général Eisenhower, le commandant en chef des troupes alliées en Europe, ainsi que du président des USA, Roosevelt. Le général Giraud représente pour les alliés le compromis idéal entre la Résistance et le Régime de Vichy. Soutenu par les Etats-Unis, Giraud rencontre de Gaulle à la conférence de Casablanca (14-24 janvier 1943), puis dirige avec lui le Comité français de libération nationale (CFLN), embryon d’un futur gouvernement. La cohabitation entre les deux hommes est difficile, voire hostile. De Gaulle a toujours refusé de faire le moindre compromis avec le Régime de Vichy, ce qui n’était pas le cas pour Giraud. Malgré le soutien des américains, Giraud est progressivement écarté par de Gaulle du CFLN.
HITLER Adolf (1889-1945) : chancelier du Reich en janvier 1933, il devint le Führer de l'Allemagne en 1934 (« chef, guide »). II instaura un « Ordre nouveau » qui toucha chaque individu, par les organisations de jeunesse, l'enseignement, la culture, le parti et l'antisémitisme; il résolut le problème du chômage par une politique de grands travaux et de réarmement. II joua de son magnétisme sur les foules ; ses agressions (remilitarisation de la Rhénanie, annexion de l'Autriche et des Sudètes) furent encouragées par la passivité des démocraties ; il ordonna l'invasion de la Pologne le 1 Il septembre 1939, précipitant l'Europe dans la Seconde Guerre mondiale, puis l'invasion de l'URSS, 1e 22 juin 1941. II se suicida dans son bunker berlinois le 30 avril 1945.
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LAVAL Pierre (1883-1945) : président du Conseil en 1931-1932 et 19351936, Laval revint au pouvoir après la défaite de 1940. Vice-président du gouvernement de Vichy, il engagea la France dans la politique de collaboration et organisa I'entrevue entre Pétain et Hitler à Montoire en octobre 1940. Rappelé au gouvernement à la demande des Allemands en avril 1942, il déclara : « Je souhaite la victoire de l'Allemagne » ; il institua le Service du Travail Obligatoire (STO) et cautionna la Milice, créée pour combattre la Résistance. II fut condamné à mort par la Haute Cour et exécuté en octobre 1945 ; son procès fut plus expéditif que ne le relate de Gaulle (pages 299-300).
MUSSOLINI Benito (1883-1945) : en 1921, Mussolini donna une existence officielle au parti fasciste ; après avoir marché sur Rome à la tête de plus de 100 000 hommes médiocrement armés, il obtint de la Chambre les pleins pouvoirs ; à partir de 1923, la milice fasciste démantela toute forme d'opposition. Après l'invasion de l'Éthiopie en 1936, il noua des liens de plus en plus étroits avec l'Allemagne nazie. Les revers face aux Alliés amenèrent son arrestation en juillet 1943, avant que les Allemands n'en fassent leur fantoche à Salo (lac de Garde). En avril 1945, il tenta de fuir en Suisse, revêtu d'un uniforme allemand, avant d'être arrêté par des partisans communistes qui l'exécutèrent.
PÉTAIN Philippe (1856-1951) : maréchal et homme d'État français, il joua un rôle décisif lors de la défense de Verdun en 1916 ; commandant en chef des Armées en 1917 ; ministre de la Guerre en 1934. Président du Conseil en 1940, il demanda l'armistice ; en novembre 1942, après l'invasion de la zone libre par l'Allemagne, il refusa de quitter la France et assuma la politique collaborationniste menée par Pierre Laval. II accepta les lois raciales, les exécutions d'otages, les déportations. Jugé par la Haute Cour en août 1945, sa condamnation à mort fut commuée en détention perpétuelle. De Gaulle connut Pétain dès 1912, à Arras ; il fit partie de son état-major particulier en 1925 ; c'est à son propos que le mémorialiste écrit, dans « L'Appel »: « La vieillesse est un naufrage. »
REYNAUD Paul : avocat, s’engage en politique et devient député de Paris en 1928 après avoir été député des Basses-Alpes. Membre de l’Alliance démocratique, un parti de droite modéré, il est plusieurs fois ministre dans les années 1930 (économie, justice). Il rencontre pour la première fois de Gaulle en 1934 et à la fin de leur rencontre « était gagné par l’homme et par son projet ». Lorsque le 2e Guerre Mondiale éclate, Reynaud est chargé par le président Albert Lebrun de constituer un nouveau gouvernement, le 21 mars 1940. L’invasion de la France par les armées allemandes entraîne une véritable panique. C’est alors que Reynaud fait appel au maréchal Pétain. Suite à un nouveau remaniement ministériel le 5 juin 1940, Charles de Gaulle est nommé sous-secrétaire d’Etat à la guerre.
ROOSEVELT Franklin (1882-1945) : homme d'État américain démocrate, élu président pour la première fois en 1932. A la suite de la crise de 1929, il mit en œuvre le New Deal, faisant entrer son pays dans l'interventionnisme étatique. Réélu en 1936, 1940 et 1944, il fut à l'origine de l'Organisation des Nations unies; il accorda d'importantes concessions à Staline, en Europe de l'Est, lors de la conférence de Yalta (février 1945). Dans « Le Salut », Roosevelt qui, à Alger en 1942, préféra Darlan et Giraud à de Gaulle, est à la fois l'allié et l'adversaire du mémorialiste.
STALINE (IOSSIF VISSARIONOVITCH DJ0UGACHVILI) (1879-1953) : dirigeant bolchevik à Bakou, il prit le pseudonyme de Staline (du russe « stal », acier) en 1913. Après la mort de Lénine en 1924, il obtint le bannissement de Trotski en 1929 et devint le maître absolu de l'URSS. À partir de 1936, la grande terreur stalinienne
6
provoqua l'exécution de 35 000 officiers de l'Armée rouge, et un million de fusillés. Staline décida le pacte germano soviétique d'août 1939 ; en 1946, il imposa des régimes communistes en Europe de l'Est, à l'origine du « rideau de fer » en Europe. De Gaulle rencontre Staline à Moscou en décembre 1944.
TRUMAN Harry (1884-1972) : successeur de Roosevelt à la présidence des États-Unis (1945-1953), il mit fin à la guerre contre le Japon par les bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki. II mit en œuvre le plan Marshall pour l'Europe (1947). De Gaulle voit en lui un homme politique pragmatique et positif, quand il le rencontre en août 1945 à Washington.
LES DOCUMENTS DANS Mémoires de guerre
Ils apparaissent par ordre chronologique (du 6 septembre 1944 – le lendemain de la libération de Paris - au 16juin 1946 – le discours de Bayeux, cinq mois après le départ du Général du gouvernement.)
Ces documents sont des lettres, communiqués, télégrammes, notes…mais aussi des discours ou entretiens avec des personnalités importantes.
COMMENT LES LIRE ?
Pour pouvoir les exploiter correctement, il faut les lire en parallèle avec les passages des Mémoires correspondants.
Discours Pages des documents Pages du récitDiscours de Chaillot du 12/09/44 : hommage aux Alliés ; les voies du Salut de la France
351-361
Discours à l’Assemblée consultative du 21/12/44 : le pacte franco-russe ; la paix dans le monde
413-418
Discours de l’Hôtel de Ville du 02/04/45 : la ville de Paris entre dans l’Ordre des Compagnons de la Libération
441-447
Discours à l’Assemblée consultative du 15/05/45 : bilan des désastres de 1940 et préparation de la IVe République
456-462
Discours à l’Assemblée consultative du 29/07/45 : bilan du désastre politique de 1940 et présentation des voies qui s’ouvrent aux Français
471-479
Discours de Béthune (Pas-de-Calais) du 11/08/45 : célébration de la résurrection de la France
479-484
Discours de Bayeux du 16/06/46 : les institutions
524-531
7
nécessaires pour la France ; l’Etat doit avoir un Chef et ne pas reposer sur les partis
Entretiens Pages documents Pages récitAvec Churchill : le 11/11/44. L’armement de l’armée française, la Pologne et l’Italie…
378-391
Avec Staline : 02/12/44. Traité franco-russe ; la Pologne et l’Europe.
392-409
Avec Hopkins (envoyé du président Roosevelt) : le 27/01/45. pour trouver une issue suite aux désaccords entre les pays ; le Gal souhaite l’indépendance de la France.
424-432
Avec Truman : 22/08/45. Lors du voyage du Gal en Amérique, le présent et l’avenir du monde.
485-492
Avec De Gasperi (ministre des affaires étrangères italien) : 25/09/45. Les provinces d’Afrique perdues par l’Italie et quelques questions frontalières.
498-499
Allocutions radio diffusées Pages documents Pages récitAllocution du 31/12/44 : bilan sur l’année écoulée.
420
Allocution du 08/05/45 : la capitulation du Reich.
455-456
Allocution du 17/10/45 : l’importance du vote juste avant les élections et le référendum.
507-511
Allocution du 17/11/45 : explication des raisons de sa démission de la présidence du Gouvernement.
516-518
Lettres, télégrammes, messages
Pages documents Pages récit
Lettre à Eisenhower du 06/09/44
349-350
8
Lettre à Eisenhower du 21/09/44
363-364
Lettre à Lattre de Tassigny, du 07/10/44
364-365
Lettre à Eisenhower du 10/10/44
365-367
Lettre à Eisenhower du 13/10/44
367-368
Télégramme à Lattre de Tassigny du 20/11/44
392
Lettre à Lattre de Tassigny du 01/01/45
424
Lettre à Eisenhower du 01/01/45
424-425
Télégramme à Roosevelt du 02/01/45
425-426
Télégramme à Churchill du 02/01/45
426
Télégramme à Lattre de Tassigny du 03/01/45
426
Télégramme au Gal Mordant en Indochine, du 10/03/45
438
Télégramme à Lattre de Tassigny du 29/03/45
441
Lettre à Georges Bidault (ministre des affaires étrangères), du 17/04/45
449-451
Lettre à Eisenhower du 01/05/45
452-454
Télégramme à Truman du 04/05/45
454
Télégramme à de Lattre du 07/05/45
455
Lettre à Eisenhower du 17/05/45
462-463
Télégramme au roi George VI, Truman, Staline du 22/05/45
463-464
Message à Truman du 29/05/45
464-465
Télégramme au Gal Beynet, à Beyrouth, du 01/06/45
465
Message à Staline, du 02/06/45
467
Télégramme au Gal Beynet, du 03/06/45
467-468
Message à Truman, du 468-469
9
07/06/45Lettre à Bidault, du 02/06/45 469-70Message à Truman, du 05/07/45
471
Télégramme au roi George VI, du 15/08/45
484
Lettre à Léon Jouhaux (secrétaire général de la CGT) du 01/09/45
493
Lettre à André Diethelm (ministre de la guerre), du 27/09/45
500
Lettre au président de l’Assemblée Nationale, du 16/11/45
515
Lettre au président de l’Assemblée Nationale, du 20/01/46
523-524
Autres Pages documents Pages récitCommuniqué du 09/09/44 350-351Communiqué de presse, du 13/09/44
361-362
Décret du 19/09/44, relatif à l’organisation des forces françaises de l’Intérieur
362-363
Ordre concernant les attributions du Gal Larminat, du 14/10/44
368
Conférence de presse, du 25/10/44 : la résistance allemande sur l’Atlantique, l’armement des troupes françaises, l’attitude des Alliés, les difficultés économiques…
369-376
Communiqué du 14/11/44 391-392Communiqué du 20/11/44 392Texte du Traité d’alliance et d’assistance mutuelle entre la République française et l’Union des Républiques socialistes soviétiques
409-411
Ordonnance portant institution des « Houillères nationales du Nord et du Pas-de-Calais »
412-413
Note du 30/12/44 pour les Ministres de la Justice,
418-419
10
Intérieur, GuerreCommuniqué du 20/02/45 433Instructions données au Gal Doyen, Commandant le détachement d’Armée des Alpes, du 21/02/45
434-435
Ordonnance instituant des comités d’entreprise
435-437
Décret portant création d’un Haut-Comité de la Population et de la Famille
437
Déclaration du Gouvernement relative à l’Indochine, du 24/03/45
438-441
Note pour les ministres des Affaires Etrangères et de la Guerre, au sujet de l’occupation de l’Allemagne, du 10/04/45
447-449
Ordre au Gal Doyen, du 29/04/45
451-452
Note pour Jules Jeanneney, ministre d’Etat, chargé de l’intérim des Affaires étrangères, du 12/05/45
456
Communiqué du 01/06/45 466Ordonnance portant nationalisation des transports aériens
470-471
Décisions prises au sujet de l’Indochine, du 17/08/45
484-485
Ordre au Gal Juin, du 19/08/45
485
Note au sujet de l’entretien avec M.T.V. Soong, du 19/09/45
493-497
Ordonnance du 04/10/45, portant organisation de la Sécurité sociale
500-502
Titres (des Instituts d’Etudes Politiques, de l’ENA, des HEA, du Statut de certains Fonctionnaires, de la Direction de la Fonction Publique)
502-506
Ordonnance instituant un bureau de recherches des Pétroles
506
11
Communiqué du 12/10/45 507Allocution à l’Arc de Triomphe du 11/11/45
512-513
Déclaration du 13/11/45 513-515« La tentation de Pilate », par François Mauriac (publié au Figaro), du 20/11/45
518-519
Communiqué du 21/11/45 519Déclarations du 31/12/45 et du 01/01/46
520-523
Résumé de l’œuvre
1. « La Libération » (pp. 7-55)
Evénements racontés pages citationsLes ravages subis par le pays 6-9
La « détente morale » soudaine qui le libère. Une euphorie un peu trop précoce. Lucidité de De Gaulle
9-10
La formation du premier gouvernement
11
Le discours de Chaillot, un immense défi : rendre à la France sa grandeur et son rang
12-15
Remettre l’ordre partout dans les provinces, livrées souvent à elles-mêmes ou aux communistes
17
Visite à Lyon ; sacre du Général
17-18
Marseille, idem 18-19Toulon 20Toulouse 21Bordeaux 23-24Saintes 24Orléans 25Nancy : le sacre culmine 26
12
Nord : contrat social neuf, posé dans un important discours
26-27
Premier constat tiré à partir de cette tournée en France : une longue souffrance annoncée pour la France
30
Deuxième constat : de Gaulle se sent un chef légitime
31
Rencontre avec le président Lebrun. Portrait pitoyable de celui-ci
31-32
L’offensive alliée se porte vers l’Allemagne ; la France doit prendre une part militaire sur le sol allemand. De Gaulle et Lattre parviennent à imposer leurs vues. La Première Armée remonte par la vallée du Rhône jusqu’en Alsace.
34-35
De Gaulle demande que Strasbourg soit libéré par la division Leclerc
37
Opérations militaires avec les troupes commandées par de Lattre, venues d’Afrique. Réflexion sur l’organisation des mouvements de Résistance et des opérations militaires. Pour armer les combattants, il faut l’aide des alliés.
39-43
Les alliés refusent cette tâche. Le 23 septembre, visite de De Gaulle à la 1ère Armée avant la trouée de Belfort. Portrait élogieux du Général Montsabert, puis du Gal de Lattre.
44-45
De Gaulle se réjouit de voir l’armée ressuscitée
46
Le gouvernement prend des décisions importantes pour organiser le redémarrage de la production grâce à l’emprunt national de la Libération.
47-49
13
Dans le domaine judiciaire, il faut régler des conflits et les règlements de compte. Il faut aussi désarmer les civils.
49-50
La composition de l’Assemblée consultative nouvelle.
53
Réflexions sur le devenir de la France
55-57
2. « Le rang » (pp.57-112)
Résumé Pages CitationsLe monde s’interroge sur les intentions de la France libérée. Normalisation des relations des états étrangers avec le pays à l’automne 1944. réflexion sur le devenir de l’Europe et plus particulièrement celui de l’Allemagne
57-62
Des problèmes avec les Alliés
63
De Gaulle invite Churchill et Eden, le 10 novembre 1944
64
On a l’impression que le sort de l’Europe se joue sans la France
65-66
Des efforts de De Gaulle pour renouer une entente cordiale
68
Churchill y consent et semble vouloir aider de Gaulle
69
Malgré tout, Churchill privilégie les intérêts de l’Angleterre
70
Avant son départ à Moscou, où il est invité, de Gaulle trace devant l’Assemblée consultative les grands lignes de la politique étrangère qu’il compte mener
71-72
Etape au Caire et à Téhéran 74-75A Moscou, après différentes 77-79
14
visites, il rencontre Staline. Portrait péjoratif. Des négociations, des réceptions…
80-81
Le véritable enjeu : la Pologne. Sujet très délicat.
83
La France souhaite une Pologne indépendante.
83-84
Churchill vient compliquer la signature d’un pacte franco-soviétique, en proposant une triple entente mais sans avoir consulté la France.
86
De Gaulle expose aux soviétiques ses projets sur le sort de l’Allemagne et aux négociations futures
87
Une sorte de chantage : la Pologne est une « proie » pur les Russes. Refus de De Gaulle de céder au chantage.
88
Atmosphère tendue. 90-92Dîner d’adieu. Grand numéro de Staline. Le Général quitte ses hôtes qui restent interloqués.
93-96
En pleine nuit, on annonce à de Gaulle que les Russes sont prêts à signer sans autre négociation. Signature à 4 heures du matin.
97-99
Retour à Paris. Le succès russe est obscurci par la conférence de Yalta où la France n’a pas été invitée
100-101
De Gaulle éprouve de la rancune vis-à-vis de Roosevelt, qu’il considère comme principal responsable de cet incident. Rencontre avec l’envoyé américain et explication franche.
102-105
Une place est faite à la France pour occuper l’Allemagne et administrer la paix. Obtention d’un siège à l’ONU.
106-107
Roosevelt invite le Général à le rencontrer à Alger. Celui-ci refuse.
109-110
Les relations avec les 11-112
15
Américains sont tendues. Mais l’essentiel est atteint : la France est en train de retrouver son rang
3. « L’Ordre », résumé (pp. 113-158)
Résumé Pages Citations Le mémorialiste constate que l’anarchie guette le pays : manques et pénurie, désordres et désorganisation (hiver 1945)
114
Il faut remettre en mouvement le pays dans tous les secteurs
115
Il faut traiter en priorité la question sociale
116
Le malaise social ressurgit et le communisme accueille toutes les revendications
117
Pour prendre de cours le parti communiste, le Gal veut proposer au pays les réformes qu’il attend
118
Il propose alors son plan : nationalisations, innovations, assurances sociales, comités d’entreprise…Il s’agit de rétablir ainsi l’autorité de l’Etat
118-122
Il est obligé d’inclure dans son programme les communistes, trop puissants pour être écartés
123
Le Gal songe à faire revenir Maurice Torez, déserteur et réfugié à Moscou
124-125
Les différents partis reprennent leurs activités, ce qui ne plaît pas au Gal. Il pense que cela peut provoquer des divergences semblables à celles qui ont provoqué la défaite de 1940
126-127
Il jette les bases d’une république nouvelle
128
Les critiques contre le gouvernement de De Gaulle fusent. L’Assemblée consultative réclame un pouvoir effectif au Gal qui
130
16
refuse.
L’ordre se rétablit sur le plan judiciaire. L’épuration est de plus en plus encadrée par la loi. Le Gal suit de près les dossiers des condamnés à mort et accorde parfois sa grâce.
132
Règlements des comptes dans la fonction publique.
133
Institution de la Haute-Cour pour le jugement des militaires, dont Pétain.
134-138
Les difficultés matérielles de la presse et ses efforts pour la faire revivre et pour que le pluralisme des opinions soit assuré.
139-140
Les écrivains et l’Académie Française rendent aussi des comptes.
141-143
Des soucis budgétaires. De Gaulle assure des arbitrages.
144-148
Hommage à son gouvernement. 154-155
Déplacements, réceptions…Apothéose et communions avec la foule sur les Champs-Elysées et à l’Hôtel de Ville au printemps 1945
157-158
17